Faculté De Médecine - Sétif1

Département De Médecine Dentaire

Cours de Biomatériaux dentaires/prothèse pour 2 ème année
Année Universitaire 2020-2021

Présenté par :
DR DJEBBAR.R
MAITRE-ASSISTANT EN PROTHESE
Biomatériaux classification et propriétés Dr Djebbar

Les biomatériaux

Classification et propriétés

I) INTRODUCTION

II) DEFINITION

III) CLASSIFICATION

IV) FORMES D’UTILISATION

V) PROPRIETES

A) Propriétés mécaniques

-Contraintes et déformations

-Essais peu liés au temps.

-Essais liés au temps.

B) Propriétés physiques

1-Densité

2-Propriétés de surface.

3- Propriétés thermique.

4- Propriétés optiques.

5- Propriétés chimiques.
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I) INTRODUCTION
Dans un monde où la préservation de la santé apparaît aussi importante que le
choix des meilleures thérapeutiques, où le développement durable devient
progressivement plus important que la performance immédiate, la notion de
« bio » s’invite toujours plus souvent dans la vie quotidienne et professionnelle.
C’est ainsi que les matériaux dentaires sont devenus des « biomatériaux
dentaires », introduisant la notion de protection de la santé de l’individu par le
choix de matériaux ne provoquant pas d’effets néfastes. Aussi être efficace et
remplir de façon optimale dans l’environnement biologique où ils sont placés,
les tâches pour lesquelles ils ont été conçus.

II) DEFINITION

Les biomatériaux représentent une des grandes avancées thérapeutiques de ces

dernières années. Définis comme des matériaux travaillant sous contrainte
biologique, voués au remplacement d'une fonction ou d'un organe, ils sont
présents dans de très nombreuses stratégies thérapeutiques.

-Selon la définition de Chester (1981), il s'agit de tout matériau non vivant

utilisé dans un dispositif médical et visant à remplacer ou traiter un tissu, organe
ou une fonction avec une durée de contact supérieure à trois semaines.

-Selon Williams (1987),un  biomatériau est un matériau non vivant utilisé dans
un dispositif médical, à des fins thérapeutiques ou non, et appelé à interagir avec
les systèmes biologiques.  

-D’Après la Société Européenne des Biomatériaux: Les biomatériaux sont des

matériaux inertes, utilisés dans le domaine médical, afin de produire une
interaction avec le système biologique.

III) CLASSIFICATION :
La prothèse dentaire constitue sans doute la plus lourde charge en biomatériaux.
Pas tous les matériaux dentaires ont les caractéristiques et les propriétés des
biomatériaux.
- Certains d’entre eux ne sont utilisés que par les praticiens.
- D’autres uniquement par les techniciens,
- La troisième catégorie étant présent à la fois dans la pratique dentaire et dans le
laboratoire.
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De ce point de vue, les matériaux dentaires peuvent être classés en 2 groupes:

-Matériaux dentaires appropriés : Tous les matériaux de laboratoire, à utiliser
seulement dans les stades d'obtenir les prothèses dentaires - par exemple, le
gypse, les cires, les revêtements, les alliages…

-Biomatériaux dentaires : Tous les matériaux qui entrent en relation directe avec
les tissus parodontaux et forme avec eux des liaisons stables, en assurant la
restauration de leur fonctionnalité – par exemple les pâtes pour les obturations
intracanalaires, les masses céramiques, les implants, les empreintes...

Les matériaux utilisés en médicine dentaire sont nombreux, ils sont classés en
fonction de la durée et de la nature du contact ainsi que de l’origine chimique
du biomatériau.

 L’origine chimique des matériaux dentaires  peut être :

- origine minérale – ex: les amalgames dentaires, le gypse.
- origine organique - résines polymères (résines acryliques / diacryliques)
- origine mixte (organique-inorganique), les ciments oxyde de zinc eugénol
renforcés (ZOE).

Comme on peut les classer en

- céramiques et verre.
- métaux.
- polymères.
- composites.
- matériaux naturels.

 D’après la relation de contact avec les tissus mous :

- Matériaux provisoires ont relativement peu de contact parodontal (24-48
heures) ou plus (7-10 jours) ; (exemple des provisoires en résine ,Ciment
oxyde de zinc eug2nol ZOE)
- Matériaux de longue durée (définitifs) qui entrent en contact avec les
tissus parodontaux longtemps (par exemple les ciments, couronne en
céramique).
- Les matériaux spéciaux – qui ont une relation de contact avec les tissus
parodontaux instantanée - par exemple: les matériaux d'empreintes, les
pâtes à polir.

IV) FORMES D’UTILISATION :

Ils sont utilisés sous différentes formes, soit ils se retrouvent sous forme de deux
composants à mélanger ou sous forme d’un seul composant.
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- Deux composants à mélanger :

 Poudre+ liquide : alginate, ciments de scellement, résine autopolymérisable.
 Poudre+liquide+chaleur : céramique, résine chémopolymérisable.
 2 liquides : résine époxy.
 2 pâtes : base+ catalyseur : matériaux à empreinte.

- Un seul composant à mélanger :

 Un solide +chaleur : Cire, pâte thermoplastique, alliage, composite.
 Bloc de céramique pour les systèmes mécanisés.

V) PROPRIETES DES BIOMATERIAUX :

Les notions de base élémentaires de la physique et de la chimie sont importantes
si l'on veut comprendre et prévoir le comportement des matériaux dentaires.

A) PROPRIETES MECANIQUES :
Dans le milieu buccal, les matériaux sont sollicités mécaniquement dans des
conditions physiologiques (mastication, déglutition) ou pathologiques
(bruxisme). Les restaurations prothétiques doivent donc posséder des qualités de
résistance à ces sollicitations.
Cette résistance correspond à la capacité de supporter les forces appliquées sans
se fracturer ou subir une déformation excessive. Cette demande en résistance
varie en fonction des indications cliniques.

 Contraintes et déformations :
Quand on soumet un corps à l’action de forces extérieures, des contraintes
s’établissent par réaction, à l’intérieur de ce corps. À ces contraintes sont
associées des déformations.
 La contrainte :
Détermine avec quelle intensité, les atomes du matériau sont écartés les uns des
autres ou comprimés les uns sur les autres. Elle se mesure en Pascal (Pa).
Les trois principales contraintes sont la traction, la compression et le
cisaillement.
 La traction : se définit comme étant le jeu de deux forces appliquées ou
dirigés en sens inverse sur une même ligne droite.
 La compression : se définit par le jeu de deux forces appliquées l’une vers
l’autre sur la même ligne.
 Le cisaillement : se définit par le jeu de deux forces dirigées l’une vers
l’autre sans être sur une même ligne droite.
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 La déformation :
Indique dans quelles proportions les liaisons inter atomiques (à l’échelle
microscopique), et la structure elle-même (l’objet, à l’échelle macroscopique)
ont été déformées.

 La déformation élastique :
Pour la plupart des solides, la relation entre contrainte et déformation est
indépendante du temps.
La déformation est quasi instantanée à l’application de la force. Quel que soit le
temps d’application de celle-ci, à l’instant où elle cesse d’agir, le retour à la
forme initiale est immédiat et complet. Ceci est un comportement élastique.
La déformation est réversible.

 La déformation plastique :
La déformation plastique est progressive et lente après la mise en charge. Avec
l’arrêt de la mise en charge, on observe une conservation de la déformation.
La déformation irréversible (permanente) appelée déformation plastique.
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Un matériau viscoélastique a un comportement intermédiaire entre élastique et

plastique.

Pour pouvoir utiliser raisonnablement les matériaux de restauration ou

prothétiques en clinique, il est essentiel de déterminer les conditions de
déformation et de rupture des matériaux.
Les essais pratiqués pour apprécier les propriétés mécaniques peuvent se diviser
en deux grands groupes :
- Des essais peu liés au temps : test de traction, test de dureté et test de
résilience.
- Des essais liés au temps : test de fatigue et essai de fluage.
Tous ces essais permettent de définir des caractéristiques correspondant à des
propriétés pratiques tel que:
- La ductilité
- La rigidité
- La ténacité
- La dureté
- La fragilité
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a) Les essais peu liés au temps : dans lesquels la déformation provoquée est
peu liée à la durée d’application de la force :
a-1) L’essai de traction, de compression ou de flexion, détermine l'aptitude à la
déformation d'un matériau soumis à un effort progressif.

-la rigidité est fonction de l'énergie des liaisons entre les atomes ou les
molécules constituant le matériau.
On mesure la rigidité principalement par le module d’YOUNG. Plus ce module
est élevé, plus le matériau est rigide.

- la résistance
Caractérise la contrainte maximale qu’un matériau supporte avant de se rompre.
Cette résistance est fonction de l’intensité des liaisons mais également de la
forme des pièces ou de ses défauts.

-la ductilité
Correspond à la capacité d’un matériau à se déformer de façon permanente
avant de se rompre. Plus l’allongement à la rupture est élevé, plus le matériau est
considéré comme ductile. A l’opposé, lorsque la déformation permanente est
très réduite ou nulle, on parle d’un matériau fragile. Un matériau fragile peut
présenter une résistance très élevée.

-la ténacité qui représente la quantité d'énergie absorbée à la rupture par un

matériau. Elle caractérise la résistance à la propagation brutale de fissures.

Essai de traction
a-2) L'essai de dureté :
La dureté peut être définie comme étant la résistance d'un corps opposé à la
déformation locale.
Fournit des renseignements sur la résistance à la pénétration d'une pièce dure
soumise à un effort constant. La dureté est donc une propriété de surface.
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Il s’agit d’une propriété très importante pour la résistance à l’usure ou la

durabilité.

a-3) L'essai de résilience :

Caractérise la résistance au choc. L’essai de résilience a été élaboré pour prendre

en compte le phénomène de rupture. (L’aptitude d’un  métal à ne pas se rompre
par fragilité c'est-à-dire à résister aux sollicitations par choc s’appelle
la résilience ).

La rupture
Est la séparation d'un matériau en deux ou plusieurs parties sous l'action d'une
contrainte. Cette séparation se produit à plus ou moins grande vitesse par
propagations de fissures existant dans le matériau. La rupture est donc fortement
influencée par la présence de microfissures, de pores, d'inclusions de particules
fragiles (défauts internes) et par la présence d'entailles (macrofissures) résultant
de défauts de fabrication ou de conception.
Tous les matériaux contiennent un certain nombre de microfissures qui
deviennent instables et conduisent à la rupture lorsque la force appliquée
dépasse une valeur critique.

b) Les essais fortement liés au temps (dans lesquels la déformation provoquée

dépend de la durée d’application de la force).

b-1) L'essai de fatigue

Etudie le comportement du matériau vis à vis de sollicitations alternées, bien
inférieures à sa charge de rupture.
Lorsque les efforts varient avec le temps, c’est le phénomène de fatigue qui
intervient. Les pièces peuvent rompre même si elles fonctionnent dans le
domaine élastique.
Le processus de fatigue implique l'apparition d'une fissuration qui se développe
progressivement sous l'action de la répétition des sollicitations.
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b-2) L'essai de fluage

Mesure la déformation, en fonction du temps, du matériau sous charge
constante.
Lorsqu’un matériau subit une déformation permanente sous l’effet d’une charge
supérieure à sa limite élastique, il prend un allongement déterminé et conserve
une longueur constante pendant le maintien de la charge. Le fluage se poursuit
après l’application de la contrainte.

b-3) Phénomène de l'usure

Est la détérioration d'une surface sous l'influence de frottement (à sec ou en
présence d'un liquide).

B) PROPRIÉTÉS PHYSIQUES :
1-Densité :
L’unité indiquée pour un matériau sera sa masse volumique ou la densité. La
masse volumique est un rapport établi entre la masse d’un matériau et son
volume et les unités seront exprimées en g.cm-3, kg.dm-3 ou en t.m-3. La
densité permet de s’affranchir de l’unité puisqu’on rapporte la masse volumique
d’un matériau à celle de l’eau qui par définition possède une densité de 1.
Cette propriété est importante lors du choix d’un alliage pour les prothèses
amovibles maxillaire à infrastructure métallique. Un poids final trop élevé de la
pièce prothétique pourra jouer dans ce dernier cas un rôle néfaste dans la
recherche de la stabilité prothétique.

2-Propriété de surface :
- Mouillabilité :
- La mouillabilité traduit l’aptitude d’un fluide à s’étaler à la surface d’un solide.
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- La notion d’hydrophilie fait référence à la mesure de l’angle de contact entre

un matériau et un liquide, l’eau. Si l’angle ø est inférieur à 90°, le matériau est
hydrophile.

Viscosité :
La viscosité est définie comme la résistance à l’écoulement d’un liquide.
Plus la viscosité est grande, plus la vitesse de déplacement est faible.

Solubilité :
Les matériaux dentaires sont solubles dans la cavité buccale. Les plus solubles
sont les monomères n’ayant pas réticulés ou certains ciments verre ionomere.
Dans des conditions normales, cette solubilité ne peut provoquer de maladie
systémique. Cette libération peut cependant provoquer des réactions d’irritation
locale, des discolorations ou, plus grave, des réactions de type allergique.
Il est possible d’utiliser cette capacité de façon positive dans le cas des ciments
ionomères de verre car ceux-ci sont capables de libérer du fluor, participant à la
protection des structures dentaires.

2-Propriétés thermiques :
Les propriétés thermiques du matériau interviennent à deux niveaux :
-D’une part, sur le comportement du biomatériau en bouche, même si les
variations de température buccales semblent relativement limitées,
- et d’autre part, lors de l’élaboration d’une prothèse où les conditions
thermiques seront plus élevées.

a) expansion thermique :
La dilatation, lorsque la température s’élève, ou contraction lorsque celle-ci
s’abaisse est mesurable et exprimée par le coefficient d’expansion thermique.
La conséquence immédiate de l’existence de coefficients d’expansion thermique
différents entre matériaux est le risque présenté par l’association en bouche ou
au laboratoire de ces matériaux (exp : liaison céramo-métallique).

b) Conductivité thermique :
C’est la propriété que possèdent les corps de transporter l’énergie calorifique.
L’organe pulpaire ne supporte pas d’élévation de température excessive.

c) Point de fusion :
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Il s'agit du point où l'énergie thermique contenue à l'intérieur de la structure est

juste suffisante pour rompre les liaisons qui maintienne les atomes à l'état
condensé.

3-Propriétés optiques : les caractéristiques de la couleur sont :

La luminosité correspond à la quantité de lumière réfléchie ═ brillance.
La teinte: exclusivement liée à la longueur d’onde dominante de la lumière
réfléchie ═ ton.
La saturation: C’est la quantité de la teinte dans le matériau ═ intensité.

4-Propriétés chimiques :
A l’interface du biomatériau et des tissus environnants, des réactions se
déroulent. Elles ont des répercussions sur les cellules des tissus hôtes et peuvent
être à l’origine de nombreuses irritations (inflammations, allergies) ou au
contraire, avoir un effet stimulant pour la régénération des tissus environnants.

- Oxydation :
il y a perte d'électron négatifs par un atome ou un groupe d'atomes, elles
correspond donc à :
-La fixation d'un élément électronégatif (oxygène, halogène, souffre, azote)
- Ou à l'enlèvement d'un élément positif (hydrogène ou métal)

- Corrosion électrochimique :
Le terme corrosion désigne :
• Le processus d'interaction métal/milieu ambiant.
• La destruction partielle ou totale du matériau métallique.
L'interaction métal-salive engendre des micro-courants entraînant l'altération
partielle du matériau métallique, ainsi que des manifestations pathologique
buccal.