Généralités Sur Barrage

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ENSA OUJDA

Généralitésd

Cours des barrages


Généralités
I- Définition
Les barrages artificiels doivent être placés dans des cuvettes géologiquement
étanches. IIs sont composés d’un corps conçu de manière spécifique à chaque type
d’ouvrage, reposant sur une fondation étanche ou rendue étanche en amont.
Un barrage artificiel est un mur érigé au travers d'un cours d'eau et destiné à bloquer
dans une cuvette toute ou partie des eaux de ruissellement du bassin versant pour
constituer une retenue d'eau temporaire ou pérenne à usage multiple ou spécifique.
Suivant l'importance et la fréquence des surplus d'eau (phénomène de crues), on
associe au barrage un ou plusieurs dispositifs d'évacuation appelés évacuateurs de
crues.
II -Aperçu historique des barrages
Les barrages existent depuis la préhistoire (réserve d'eau potable, d'irrigation, viviers,
piscicultures) mais c'est au moyen âge qu'ils se sont fortement développés en Europe
pour alimenter les moulins à eau. Il semble qu'ils aient parfois pu s'appuyer sur des
sédiments accumulés en amont d'embâcles naturels, ou sur les lieux de barrages de
castors dont la toponymie conserve des traces.
Les techniques de la fin du XIX éme et au début du XX éme siècle ne permettaient
pas l’édification de retenues de grande capacité. Les premiers barrages ont surtout une
fonction de dérivation d’une partie de l’eau (écrémage) vers une conduite forcée ou un
canal d’irrigation (Durand et al., 1999).
L’amélioration des techniques et des bétons dans le premier quart du XX e siècle
permet d’envisager la réalisation de retenues plus conséquentes, capables de réguler
la production hydroélectrique (Durand et al., 1999).
La géologie (nature des roches sur lesquelles sera édifié le barrage, agrégats
extraits sur place) et la topographie (largeur de la vallée), commande le type de
barrage utilisé (Durand et al., 1999).
III- Structure d’un aménagement hydraulique d’un barrage
Un barrage comporte toujours divers composants :
-le barrage proprement dit( ( la digues);
- une retenue ;
- Des ouvrages annexes qui sont :
- Les ouvrages d’évacuation des crues,
- Les dispositifs de vidange,
- Les ouvrages de prise d’eau.
Les ouvrages d’évacuation des crues :
Les déversoirs de crue sont des ouvrages annexes aux barrages, qui permettent la
restitution des débits de crues excédentaires (non stockés dans le réservoir) à l’aval
du barrage.
D’une importance primordiale pour la sécurité du barrage, les évacuateurs des
crues doivent être dimensionner pour empêcher le débordement de l’eau par-dessus
la digue et l’apparition de phénomènes d’érosion à l’aval de la digue dans la zone de
rejet dans l’oued. En général ;On dimensionne les évacuateurs des barrages en béton
pour des crues millénaires (qui peuvent survenir une fois tous les milles ans), alors
que les évacuateurs des barrages en terre sont dimensionnés pour des crues déca
millénaires. .
les évacuateurs des crues peuvent être incorporées au barrage ou indépendants de
celui-ci.

Les ouvrages d’évacuation des crues peuvent être groupés en deux principaux
types : les déversoirs de surface et les déversoirs en charge. Le choix entre les deux
types de déversoirs dépend :
1) De l’importance des débits à évacuer.
2) De la dénivellation entre la côte des PHE et celle du lit de l’oued dans la zone de
rejet des eaux à l’aval.
3) De la nature des terrains traversés par l’ouvrage en particulier le canal (rendent
le revêtement nécessaire ou pas).
Vidange de fond :
En principe, cet organe permet de vidanger le réservoir, pour l’inspection, l’entretien
ou en cas de danger sur le barrage. En premier lieu, il sert à contrôler la vitesse de
remplissage du réservoir lors de la première _eau. La vidange de fond facilite
également la gestion intelligente de l’eau retenue en permettant de laisser
passer, après une forte crue, une part des sédiments apportés.
La vidange de fond peut également remplacer la prise d’eau en cas de défaillance de
celle-ci.
Les ouvrages de prise d’eau
Ce sont les conduites permettant d’alimenter l’usine hydroélectrique (conduite forcée)
ainsi que les prises d’eau potables et d’irrigation. Pour le barrage sidi Driss par exemple,
le canal de Rocade et sur une distance d’environ 110 Kms, permet de véhiculer l’eau
jusqu’au Haouz central (300 Mm3 / an) pour l’irrigation (260 Mm3 / an) et le
renforcement de l’alimentation en eau potable de la ville de Marrakech (40 Mm3 /an).
IV- L'utilisation des barrages :
Les barrages peuvent être construits pour répondre à un ou plusieurs objectifs :

 Irrigation, en particulier dans les régions arides ou semi-arides ;


 Approvisionnement en eau potable et industrielle;
 Nivellement des crues ;
 Production d'énergie électrique ;
 Régularisation des rivières navigables et alimentation des canaux (eau de
consommation des écluses) ;
 Alimentation des industries en eau de refroidissement (centrales thermiques par
exemple) ;
 Pisciculture ou élevage d'autres espèces animales ou végétales aquatiques ;
 Création de paysages, de zones de repos ou de centres sportifs.
La réalisation d’une retenue peut être à:
1- buts multiples (A.E.P.I, irrigation contre les crues)
2- but unique (A.E.P uniquement par exemple) ;
V-Classification des barrages :
a-Selon les matériaux de construction
Suivant les matériaux de construction ,il existe deux grandes catégories de barrages :
- les barrages en béton ou en maçonnerie ( les barrage s rigides)
- les barrages en remblais (les barrage s souples)
Les premiers font l'objet de nombreuses méthodes de calcul basées sur la résistance
des matériaux et la théorie de l'élasticité notamment
Les seconds, et surtout les barrages en terre, sont un des principaux champs
d'application de la mécanique des sols
b-Selon capacité de la retenue et le volume et la hauteur de la digue
En prenant comme critére la taille du barrage (hauteur sur fondation et capacité
de la retenue), on distingue trois types de barrages :
 grands barrages : H > 15 m.
 barrages collinaires H< 15m et 100000 <V< 1Mm3
 lacs collinaires : 5m <H< 8m

c- Suivant les forces assurant leur stabilité


Selon la façon de résister à la poussée de l’eau, on distingue deux groupes:
 Les Barrages qui résistent à la poussée de l’eau par leurs poids (barrages poids).
Dans cette gamme , on distingue les catégories
 Barrages poids en béton
 Barrages en remblai (terre et enrochements)
 Barrages à contreforts
 Barrages mobiles
Les Barrages à stabilité de forme résistent à la poussée hydraulique par effet d’arc
créée par une voûte qui s’arc-boute aux rives (barrages voûtes).
d- Suivant la durée de remplissage
1. Réservoirs journaliers ou hebdomadaires
2.Réservoirs saisonniers
3.Réservoirs Inter annuels
V- Les différents types de barrage
V.1 Barrage en béton
Les barrages en béton se partages en trois groupes:
- barrages poids en béton
- Barrage à contre fort
- Barrage voute
V.1 – a – barrage poids en béton
Pour un barrage à profil poids, c’est le poids du
béton qui assure l’équilibre de la poussée
hydrostatique , à la poussée des sédiments et des
sous-pressions.
Les barrages-poids modernes ont pratiquement tous
la même coupe transversale triangulaire, le sommet
du triangle placé au niveau le plus haut que pourra
atteindre le plan d’eau.
Pour en réduire l’intensité des sous-pressions, on
encastre le barrage un peu plus profondément à
l’amont (parafouille), on obture dans toute le mesure
du possible les passages d’eau en sous sol par des
injections de ciment jusqu’à une profondeur qui peut
être par exemple, la moitié de la hauteur du
barrage, enfin en aval de cet écrou, on décharge les
pressions d’eau résiduelles dans le rocher par des
bous de drainage également profonds.
Selon les techniques adoptées dans la construction des barrages poids en béton on
distingue deux catégories de barrage s
a- barrages en Béton conventionnel vibré (BCV) :
La technique des barrages poids en BCV s’est développée à
partir de la deuxième décennie du XXe siècle. Elle a donné
lieu à un très grand nombre d’ouvrages de toute tailles et
pour toutes sortes d’usages.
La technologie des barrages poids en BCV met en œuvre des
bétons de granulométrie importante (jusqu’à 80
millimètres) et des dosages en ciment de l’ordre de 200 à
250 kg/m3.
La technique des barrages poids en BCV s’est développée à
partir de la deuxième décennie du XXe siècle. Elle a donné
lieu à un très grand nombre d’ouvrages de toute tailles et
pour toutes sortes d’usages de la réaction d’hydratation du
béton conduit pendant la prise à de fortes augmentations
de températures du béton et à un risque de fissurations lors
du refroidissement.
Les barrages en BCV sont pour cette raison construits par plots de dimensions horizontales
courantes 15x15m nécessitant la mise en œuvre de nombreux joints de contraction,
transversaux et longitudinaux (au moins pour les barrages de grande hauteur). Pour les petits
barrages, il est généralement possible de se contenter de joints transversaux. Le monolithisme
de l’ouvrage est obtenue par la mise en place de boîtes de cisaillement et l’injection des jointe
entre plots.
b- barrages en Béton compacté à rouleau (BCR) ::

On appelle Béton Compacté au Rouleau (BCR) un béton raide, non armé, d'affaissement
composé de ciment, de granulats, d'eau et d'adjuvants, dont la mise en place nécessite
compactage externe pour être bien consolidé.
Le BCR est un béton raide d’affaissement nul sont généralement fabriqués avec les
mêmes matériaux que ceux utilisés pour le béton conventionnel a savoir les gros
granulats et granulats fins (attention à la granulométrie) avec le liant (ciment Portland,
laitiers, etc.) et l’adjuvants (réducteur d’eau, retardateur, entraîneur d’air)
De par sa consistance particulière, le BCR est généralement mis en place et compacté
avec les mêmes équipements généralement utilisés pour la construction routière :
Niveleuse
Camions à benne basculante
Rouleau compacteur (avec ou sans vibration)
V.1 – b – barrages à contre forts
Les barrages à contre forts sont constitués par une série de grands murs triangulaires
parallèles au lit du cours d’eau et liés entre eux à l’amont par une paroi assurant la
bouchure. Du fait de leur constitution répétitive, ces ouvrages sont applicables comme
les barrage-poids, à toute vallée quelle qu’en soit la largeur.
Les barrages à contre forts résistent aux
efforts à la fois par le poids et par la forme .
Les voiles qui constituent le barrage
transmettent la poussée hydrostatique sur les
contreforts. L’avantage apporté par rapport au
barrage poids est celui de la réduction du
volume du béton utilisé. Toutefois, la
complexité des coffrages et décoffrages a fait
que le nombre de ces barrages à contreforts
est très limité au Maroc.
Dans ce type d'ouvrages, l'étanchéité est assurée
par le voile en béton arme situé en amont et la
stabilité vis à vis de la poussée de l'eau par les
contreforts. II faut noter que la stabilité est
améliorée en donnant un fruit de 0,5 à 1/1 au
voile, car la poussée de l'eau comporte alors une
composante verticale dirigée vers le bas.
Le voile peut être conçu de plusieurs façons :
 Solidaire des contreforts avec parement amont plan. Les diverses sections de voile
sont liées aux contreforts et fonctionnent en consoles courtes ;
 Constitué d'une dalle posée aux extrémités sur les têtes des contreforts. Le voile
travaille en flexion comme une poutre posée sur deux appuis simples aux extrémités ;
 Solidaire des contreforts avec parement amont cylindrique. Cette disposition massive
facilite la transmission de la poussée au contrefort ;
 Constitue d'une voûte de faible portée et donc de faible épaisseur s'appuyant sur les
contreforts.
 Dalle contreforts continue voute corbeau dalle contreforts suspendue
V.1 –c– Les barrages-voûtes :
Un barrage voûte est une structure dont la forme est dessinée de façon à transmettre les
efforts de poussée de la retenue vers les rives. Dans un schéma simplifié, c’est une
superposition d’arcs horizontaux chargés chacun à leur extrados par la pression p
correspondant à leur profondeur. .
V.1 –c– Les barrageà voûtes multiples:
c’est une combinaison du barrage voûte et du barrage à contreforts ( la pression de l’eau
sur contre fort est reportée par contreforts .
V.2. Barrages souples
V.2 a- Barrage homogène
Le barrage en terre homogène est constitué d'un seul matériau meuble suffisamment
perméable pour assurer à la fois l'étanchéité et la résistance, la terre est généralement
mise place par compactage.
La structure de ces barrages est souvent complétée par un dispositif de drains dans sa
partie al et d’une protection mécanique contre l'érosion dans sa partie amont.
V.2 a- Barrage à noyau étanche
Souvent l’hétérogénéité des matériaux disponibles sur place ou leurs caractéristiques
géotechniques ne permettent pas d’envisager une digue homogène étanche. Dans ce
cas, une solution couramment adoptée consiste à concevoir un massif en plusieurs
zones, dont chacune est constituée d’un matériau différent suivant le rôle que doit
jouer chaque zone. L’étanchéité est assurée par un noyau imperméable constitué de
terres argileuses, d'argile, de terres caillouteuses ou tout autre matériau terreux
comportant une forte proportion de matériaux fins lui conférant une faible perméabilité.
Cette technique permet de faire de grandes économies dans les volumes mis en œuvre
et d'utiliser au mieux les matériaux disponibles sur le site.
V.2 c- Barrage à masque amont
La réalisation d’une digue à noyau étanche peut présenter des difficultés telles que
l’indisponibilité de matériaux conformes et la difficulté de mise en œuvre, cette
technique devrait être alors comparée à celle d’une digue homogène à masque amont
étanche.
Le masque amont est une paroi étanche posée sur le talus amont du barrage, il peut
être de nature très différente: béton armé, matériel bitumineux, "bâche" et même tôle
d'acier. Le corps du barrage assurant la stabilité peut être en matériau quelconque pour
autant qu'il soit peu déformable.
II -Avantages et inconvénients de divers types de barrage

Barrage-poids

Avantages:
- Faibles contraintes dans le béton. Inconvénients:
-Faibles contraintes transmises par la - Les sous-pressions sont importantes dans
fondation au rocher. la fondation.
- Les variations de températures ne - Moyen risque de tassement.
produisent que de faibles variations de -Le volume du béton est important (pour l
contraintes. barrage-poids évidé, il est plus faible).
- L'évacuateur de crue peut facilement - Le volume d’excavation de la fouille est
combiner avec le barrage (diriger les important.
crues directement par dessous). -Fragilité au séisme (si les joints entre les
- blocs ne sont pas faits par injections).
- L'échauffement du béton par la prise du
ciment est assez problématique.
Barrage à contrefort

Avantages: Inconvénients:
- Les contraintes transmises par la -Très susceptible au séisme. La résistance à
fondation l'accélération latérale est presque non-
au rocher sont moyennes. existante.
- Les sous-pressions au niveau de la - La fouille est importante.
fondation sont faibles. - Le gradient des sous-pressions au niveau
- Le volume du béton est faible. de la fondation est localement très élevé.
L’échauffement du béton est faible. - Les contraintes dues au gradient de
- Les risques de tassements sont température peuvent devenir importantes à
moyens. la tête du contrefort.
Barrage voûte

Inconvénients:
Avantages:
- Les contraintes sont importantes dans le
Le volume du béton est faible.
béton et dans le rocher.
-La fouille est assez petite.
- Les forces sont transmises obliquement dans
- La résistance au séisme est
les appuis.
haute.
- Moyen risque de tassements.
- Les sous-pressions au niveau
- L'échauffement du béton par la prise du
de la fondation sont faibles (la
ciment est à considérer.
surface de la fondation est
-L'intégration de l’évacuateur de crues (grands
petite).
débit dans le barrage est difficile.
- Le gradient des sous-pressions au niveau de
la fondation est très grand.
- Les sous-pressions dans les fissures du rocher
peuvent provoquer des glissements d ’appuis.
Barrage à voûtes multiples

Inconvénients:
Avantages:
- Les contraintes sont importantes dans les
-Le volume du béton est faible.
voûtes.
- La fouille est assez petite.
-Grand risque de tassements. Les
-Les sous-pressions au niveau de la
contraintes de température peuvent être
fondation sont faibles.
très grandes.
- L'échauffement du béton est trè
-Très susceptible au séisme.
pendant la construction.
- La combinaison du barrage avec
l'évacuateur de crue est difficile.
- Les sous-pressions dans les fissures du
rocher peuvent provoquer des glissement
d’appuis.
Barrage en terre/ Enrochement à noyau

Avantages:
Inconvénients:
- Le corps du barrage est très flexible et
- Mise en place de grands volumes d
adaptable aux conditions du terrain.
matériaux.
-Peu susceptible aux tassements et aux
- Le remblai du noyau en argile est
séismes.
influencé par les conditions
- Petite à moyenne fouille. La digue n'est
atmosphériques (climat pluie).
pas forcement fondée sur un rocher sain.
- La compression du sol est faible.
-Le gradient des sous-pressions au niveau
de la fondation ou du noyau est faible.
Barrage en remblais à masque amont ( béton ou bitumineux)

Avantages:
- Le corps du barrage est très flexible et Inconvénients:
adaptable aux conditions du terrain. -Mise en place de grands volumes de
- Les tassements limités sont tolérables. matériaux.
- Pas très susceptible au séisme. Au dessous -Le gradient est très élevé près de la
du masque, un système de drainage connexion entre le masque et le rocher
performant est nécessaire à cause de la (plinthe).
fissuration.
- Le volume des déblais est moyen.
- Le masque doit être connecté au rocher
(directement ou par une parafouille).
- La compression du sol est faible.
V. CHOIX DU SITE ET DU TYPE DE BARRAGE
Les principaux paramètres à prendre en compte dans le choix du site et du type de
barrage sont les suivants :
- La topographie et la morphologie de la vallée,
- hydrologie
-Les conditions géologiques et géotechniques,
-Sismicité de la région.
- disponibilité des matériaux de construction
- Conditions générales d’environnement
Dans plusieurs cas, après considération de ces aspects, plusieurs types de barrages
resteront possibles. Des considérations économiques permettront alors de
départager les solutions.
Données topographiques :
Un site de barrage, au sens topographique, se place sur un verrou, resserrement de la
vallée situé juste en aval d’une cuvette naturelle susceptible, une fois fermée, de
constituée un réservoir de volume suffisant.
Données topographiques :
Un site de barrage, au sens topographique, se place sur un verrou, resserrement
de la vallée situé juste en aval d’une cuvette naturelle susceptible, une fois fermée, de
constituée un réservoir de volume suffisant.
Une fois fixée approximativement la position envisagée pour le barrage, la cuvette est
définit par un graphique sur lequel sont supportés la surface et le volume en fonction de
la cote du plan d’eau ; il servira à définir la hauteur souhaitable du barrage (c’est-à-dire
celle qui sera adoptée, sous réserve que toutes les autres conditions, notamment
géotechniques, soient satisfaites).

La forme du site proprement dit influe sur le choix du type de barrage ; on peut réduire
la forme d’une vallée à deux caractéristiques :
1- La largeur relative (L/H) qui fournit un moyen sommaire pour classer les vallées:
 L/H <3 vallée en gorge
Le barrage-voûte s'impose si la géologie et l'intégration des ouvrages annexes
le permettent. Si ouvrages annexes le permettent. Si les crues sont importantes,
un barrage-poids permettra d'intégrer l‘évacuateur de crues.
 3<L/H <6 vallée étroite
Le barrage voûte peut être envisagé si la géologie et l'intégration des ouvrages
annexes le permettent. Et d'autre critères topographiques doivent être vérifiés :
͌•Les courbes de niveau du rocher d'appui doivent être parallèles l'axe de la
vallée, voire légèrement convergentes,
͌•La géologie doit être adéquate (résistance, fracturation, pendages).
Le barrage-poids et le barrage en enrochement masque amont sont également
envisageables.
Le barrage en enrochement à noyau central est proscrit, du fait de la pente
Importante des flancs (tassements différentiels et risque de fissuration du noyau).
 L/H >6 vallée large
L‘élancement du barrage est très important, éliminant le barrage voûte. Tous les
autres types de barrages peuvent être envisagés pour autant que les autres
critères de choix soient satisfaits.
2- la forme en U ou en V ;

Tandis que le critère topographique dépend


de deux rendements différents :
Rendement topographique : il est calculé de
la façon suivante :
Avec :
VR : le volume de la retenue calculé à l’aide des courbes HSV
SE : la surface écran de la digue donnée par la section
transversale de l’Oued.

Rendement économique :
Avec :
VR : le volume de la retenue
VD : le volume de la digue.
Ces deux rendements permettent de faire
une comparaison topographique entre les
sites proposés.
Données hydrologiques :
L’étude hydrologique du bassin versant permet de définir les apports moyens du cours
d’eau, exprimés en m3/s, et leurs variations probables à une échelle de temps
saisonnière ou interannuelle.
Quel que soit le but de l’aménagement, il s’agit d’informations primordiales pour
établir la faisabilité et déterminer le volume du réservoir.. Par ailleurs l’étude
hydrologique fournit également le volume et le débit maximal des crues très rares, qu’il
faut considérer pour tous les ouvrages, même ceux n’ayant en principe aucun rôle de
protection contre les crues .
Ces données sont entachées d’une incertitude d’autant plus grande que la région du
futur ouvrage est peu développée. Sur les sites où il y a une grande incertitude sur les
crues, les variantes rigides sont souvent avantageuses (limitation des ouvrages de
dérivation provisoire et plus grande sécurité vis-à-vis du risque hydraulique).
De façon générale, un ouvrage en béton est envisagé chaque fois que les ouvrages
hydrauliques ont une importance significative dans le projet (souvent le cas pour les
barrages de prise d’eau sur les aménagements hydroélectriques).
Par extension, l’étude hydrologique comprend également les informations sur le
régime des transports solides de la rivière, due à l’érosion des sols du bassin versant ; on
évalue ainsi la rapidité de comblement de « la tranche morte » du réservoir.
Données géologiques et géotechniques :

La constitution même d’une retenue d’eau requiert du massif dans lequel elle est située
des propriétés minimales en matière d’étanchéité naturelle ; il serait en effet très
coûteux de généraliser l’étanchement artificiel à tout le fond du bassin et de telles
réalisations sont exceptionnelles.
Par ailleurs chaque type de barrage requiert des propriétés mécaniques minimales
spécifiques en matière de déformabilité et de résistance des appuis, lorsque ceux-ci sont
soumis :
 Aux forces appliquées directement par le barrage,
 Aux forces internes induites par la percolation de l’eau au sein de la
fondation.
Tout projet de barrages commence donc par une étude géologique, géophysique et
géotechnique qui est progressivement affinée au fur et à mesure que le projet se
développe et que le choix se précise sur le type et la hauteur du barrage. Le géologue
intervient en premier lieu pour expliquer la nature et la structure du site, mettre en
évidence les principales incertitudes ; les reconnaissances géotechniques par sondages,
galerie de reconnaissance, prélèvements, essais de laboratoires et essais in situ sont
réalisées pour lever les inconnues;
La nature, la résistance, l’épaisseur, le pendage, la fracturation et la perméabilité des
formations rencontrées au droit du site constituent un ensemble de facteurs souvent
déterminant dans la sélection du type de barrage.
a) rocher de bonne qualité
• Module d‘élasticité ER > 8000 MPa ;
• Les galeries de reconnaissance sont creusées presque sans mesures de
soutènement (localement des boulons et du bétonprojeté).
tous les types de barrages sont possibles
b) rocher de moyenne qualité
• Module d‘élasticité ER compris entre 4000 et 8000 MPa ; • Module d‘élasticité ER
compris entre 4000 et 8000 MPa ;
• Les galeries de reconnaissance sont creusées sans mesures de soutènement.
tous les types de barrages sauf les barrages voûtes
c) rocher de mauvaise qualité
• Module d‘élasticité ER < 4000 MPa ;
• Le creusement des galeries de reconnaissance nécessite des mesures de
soutènement particulières (cintres métalliques, béton projeté ).
barrages en remblai
Données sismologiques :

L’étude sur une base historique ou déterministe (sismotectonique) de la sismicité du site est
entreprise et aboutit à la définition de deux séismes de référence :
Le séisme de projet : que l’ouvrage doit être en mesure de supporter sans aucun
dommage.
Le séisme maximal probable : auquel le barrage doit pouvoir résister sans ruine ni mise
hors service de ses organes de sécurité.
Chacun d’eux est défini par un niveau d’accélération et un spectre de fréquence, qui
serviront dans le calcul de la structure.

Les plus résistants aux sollicitations dynamiques sont :


 barrages-voûtes et les barrages poids-voûtes, de part leur hyperstaticité.
 Les barrages en enrochement à noyau central argileux, de part leur capacité à
supporter de grandes déformations.
Barrages poids: résistance aux sollicitations horizontales transversales faible. Améliorée
si les joints sont remplis de coulis de ciment et si ces joints présentent une surface
supportant le cisaillement (joints avec décrochements).
Les barrages à contreforts: peu résistant pour les sollicitations transversal ,mieux avec
l'élargissement des âmes des contreforts à l'aval pour les rendre jointives.
Les barrages en enrochement à masque: l'élément étanche est fragile.
disponibilité des matériaux de construction
La disponibilité dans le site, ou à proximité, de matériaux utilisable pour la construction
d’un barrage a une incidence considérable, souvent même prépondérante sur le choix du
type de barrage :
•Sols utilisable en remblais,
• Enrochement pour remblai ou protection de talus,
•Agrégats à béton (matériaux alluvionnaires ou concassés),
•Liants (ciment, cendres volantes, …).
La possibilité d’extraire ces matériaux de l’emprise de la retenue permet d’accroitre la
capacité de stockage. En outre, cela minimise généralement les couts de transport et de
remise en état des zones d’emprunts.
D’une manière générale, si l’on dispose de sols limoneux ou argileux de qualité (teneur en
fines, plasticité, état) et en qualité suffisante (1,5 à 2 fois le volume du remblai), la
solution barrage en terre ou pseudo-zoné en réservant les matériaux les plus grossiers en
recharge-aval s’impose comme la plus économique, du moins tant que les débits de crus à
évacuer demeurent modestes.
Si l’on dispose de matériaux imperméables en qualité limité, et par ailleurs de matériaux
grossiers ou d’enrochement, il est envisageable de construire un barrage en terre zoné ou
enrochements avec noyau.
Si l’on ne dispose que d’enrochements, un barrage en enrochements compactés avec
étanchéité rapportée sur le parement amont éventuellement adouci (membrane, masque
en béton hydraulique ou béton bitumineux) conviendra. La solution béton en particulière
la solution BCR, peut également s’avérer compétitive, sous réserve de fondation
suffisamment bonne (roche ou terrain compact) ne nécessitant pas de fouilles excessives.
Conditions générales d’environnement
D’autres natures de données, moins importantes dans la mesure où elles n’influent que
rarement sur la faisabilité d’un barrage, sont toutefois indispensable pour mener le
projet à son terme : citons notamment les conditions climatiques (températures
extrêmes, gel), qui constituent des sollicitations supplémentaires du futur ouvrage, les
propriétés chimiques de l’eau, parfois agressive vis-à-vis de certains matériaux
notamment le béton, la disponibilité de matériaux de construction de qualité à
proximité, les accès, etc.
Critères économiques
Dans plusieurs cas, les considérations précédentes auront permis de retenir plusieurs types
de barrages. Par exemple, des fondations rocheuses, la présence de matériaux meubles
proches du site, un débit de crue important conduiront à mettre en balance un barrage en
BCR et un barrage en terre équipé d’un évacuateur de crues coûteux.
Il convient alors de poursuivre les études pour les deux types d’ouvrages, en veillant à
affiner les estimations de coût au fur et à mesure de la progression des études. Dès que
l’un des types de barrages paraît significativement plus économique, il est préférable de ne
pas s’entêter sur l’autre option.
VI. Les phase d’etude d’un barrage
Les différentes phases de l’étude d’un barrage sont :
-Etude preliminaire
-- Etude de faisabilité
-- avant projet detaillés
III-1-Première phase : études préliminaires ou Avant Projet Sommaire (APS)
Elle concerne les reconnaissances et les études générales de la zone développer
en vue :
- d’établir l’inventaire des réalisations susceptibles de satisfaire des besoins
soit déjà exprimés soit répertoriés dans la zone
- d’apprécier l’intérêt économique de la réalisation de ces aménagements
Elle comprend les étapes suivantes :
- collecte des données disponibles : documents cartographiques, données
climatiques, renseignements géologiques, données relatives aux pratiques
agricoles et aux besoins d’eaux.
-inventaires des sites potentiels et Critères de choix : topographiques, géologique
et géotechnique, hydrologique, proximité des lieux d’utilisation, critères
économiques (E = Vol. Utile de la retenue/Volume de la digue), reconnaissance
des lieux, reconnaissance géologique et géotechnique, examen des sites
topographique rapide, reconnaissance du périmètre irrigable et/ou des
agglomérations rurales.
Les études préliminaires à réaliser sont :
1- Etude topographique
2- Etude hydrologique
3- Etude géologique et géotechnique
4- Evaluation des besoins
5- Evaluation des caractéristiques de
l’aménagement
6- Choix des sites
7- Schémas des aménagements - Estimations
des coûts
8- Enquête sanitaire et sur le milieu
9- Programme de réalisation
10- Etablissement du rapport de synthèse
III-2-Deuxième phase : étude d’Avant Projet Détaillé (APD)
Elle concerne les études des variantes présélectionnées lors de la phase
préliminaire. Il s’agit des études d’avant-projet détaillé qui permettront la
réalisation des aménagements.
Les études d’avant projet détaillé comprennent :
1- Levés et études topographiques
2- Etudes hydrologiques
3- Etudes géologiques et géotechniques
4- Evaluation des besoins en eau
5- Etude de régularisation
6- Etudes d’impacts du projet
7- Types, caractéristiques et dimensionnements des ouvrages
8- Les prescriptions techniques
9- Avant-métré et détail estimatif
Troisième phase : études de réalisation des ouvrages (dossier d’exécution)

Elle concerne les conditions d’organisation, les prescriptions techniques pour une
bonne exécution et les contrôles qui doivent être mis en œuvre pendant la construction
des ouvrages.
VII. Les specialités qyui interviennent dans les porjets de barrages
La conception des barrages fait appel à un grand nombre de disciplines : résistance des
matériaux et géotechnique pour le dimensionnement des ouvrages et de leurs fondations ;
hydraulique pour la conception des organes de vidange et de passage des crues ; mais aussi
bien d’autres spécialités qui interviennent dans le processus de création du projet : géologie,
sismologie, climatologie et hydrologie, environnement, sans oublier la mécanique et
l’électricité pour les équipements, et la métrologie qui intervient pour la préparation des
dispositifs d’auscultation.
La conception est par conséquent confiée à une équipe pluridisciplinaire animée par un chef de
projet, qui doit lui-même posséder une expérience dans les disciplines de base que sont la
résistance des matériaux, la géotechnique et l’hydraulique. Il s’appuie sur des experts et
spécialistes dans les domaines qu’il ne maîtrise pas lui-même.
La formation initiale est assurée par plusieurs Ecoles d’Ingénieurs françaises ou étrangères,
dans lesquelles les professionnels des sociétés d’ingénierie des barrages interviennent d’ailleurs
comme professeurs.
Le déroulement des projets de barrages est relativement lent : il s’écoule entre 5 et 10 ans
entre le premier schéma et la mise en service. De ce fait, l’acquisition de l’expérience
professionnelle prend du temps, si bien que les carrières dans la profession d’ingénieur
barragiste sont longues : le turnover y est faible.
Les concepteurs participent souvent au contrôle de la conformité des travaux réalisés par les
entreprises.
Ce sont les mêmes spécialistes qui prennent en charge les opérations lourdes de réhabilitation
des barrages, lorsque cela devient nécessaire soit par vieillissement des ouvrages et de leur
fondation, soit par modification des exigences réglementaires en matière de sécurité.

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