Support de Cours Du Module Économie de Développement AD 2017 2018

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Ecole Nationale Supérieure Agronomique

Alger

Économie du Développement

Pr. Ali Daoudi


[email protected]
Présentation du module
Objectifs du module
• Apprendre à distinguer entre croissance et
développement.
• Connaître l’origine historique du sous-
développement.
• Acquérir les éléments clés de la
problématique du développement.
Programme
1. Concepts fondamentaux : croissance et
développement
2. Caractéristiques socioéconomiques
générales des PVD
3. Le sous-développement : un produit
historique
4. Caractéristiques des secteurs clés :
agriculture et industrie
Programme
5. L’économie mondiale depuis 1929 :
1. Principaux acteurs et montée des rivalités
2. Crises économiques mondiales et impacts
sur les rapports entre nations
3. Le concept de mondialisation et ses
implications pour les PVD
Programme
6. Les théories du développement :
– Le courant libéral (théorie des étapes, du big push
et de la croissance déséquilibrée)
– Le courant radical (théorie de la dépendance)
Croissance et développement

Quelles différences et relations


Croissance et développement de
quoi il s’agit?

• C’est quoi la croissance?

• C’est quoi le développement?


La Croissance
• La croissance économique désigne
l'évolution annuelle, exprimée en
pourcentage du PIB, des richesses d’un
pays.

Cette croissance n’a d’effet sur le niveau de vie


des habitants d’un pays que si elle permet une
amélioration, dans le temps, du revenu par tête
d’habitant.
La Croissance
L’évolution du revenu par habitant dépend
du taux de croissance de la production et
du taux de croissance de la population. Si
le taux de croissance de la population est
égal ou supérieur au taux de croissance
de la production, le revenu par tête ne
peut pas croître.
La Croissance
On distingue généralement trois phases
dans l’histoire des pays européens dits
«développés », chacune caractérisée par
une relation particulière entre taux de
croissance de la population et le taux de
croissance du revenu par tête
La Croissance
Les grandes phases de croissance dans l’histoire de l’Europe
Périodes Taux de croissance Relation entre taux Rythme du progrès
du revenu par tête de croissance du technique
revenu par tête et
taux de croissance de
la population
Première période Quasiment Positive Très faible
500 - 1500 constant
C=0
Transition technologique
Seconde période C>0 mais Positive Accélération du
1500 – 1820 relativement faible progrès technique

Transition démographique
Troisième C>0 Négative Rythme soutenu de
période1882 – 2000 progrès technique
(phase de la
croissance moderne)
Source : Maddison 1991
Croissance moderne
• La croissance économique moderne se
rapporte à l’époque économique actuelle
par opposition à celle du capitalisme
marchand ou à celle du féodalisme. L’un
des facteurs clés de la croissance
économique moderne est l’application du
progrès technique aux problèmes de la
production économique.
La croissance
Tableau : PIB par habitant en Europe occidentale et en Chine, de 1400
à 1989 (en USD de 1985)

Pays 1400 1820 1950 1989 2013


Europe occidentale 430 1034 4902 14413 Allemagne
(y compris USA,
canada et 44 999
Australie) ($ courant)
Chine 500 500 454 2361 6 959
($ courant)

Maddison 1991
La mesure de la Croissance

Croissance et évolution du PIB/habitant

C’est quoi le PIB =?


La mesure de la Croissance
Le produit intérieur brut (PIB) : représente la valeur des biens et
services produits par les unités résidentes destinés à la
consommation finale.

PIB = la somme des productions de l’économie, nette des usages


intermédiaires. PIB = ∑ P- CI

Ou encore : PIB = F + (X-M)


• F= production destinée à un usage final= C+ G + I + AS
• C : Consommation des ménages
• G : Consommation du gouvernement
• I : Investissements (formation brute de capital fixe)
• ∆S : la variation de stock de produits finis
• X : exportation
• M : importation

PIB= C+ G + FBCF + ∆S + (X-M)

Donc, le PIB = VAB de l’économie


La mesure de Croissance

La répartition de la VA entre les trois grands


secteurs, agriculture, industrie et services,
reflète généralement le niveau de
développement économique d’un pays
(voir tableau suivant).
Mesure de la croissance

Agriculture Industrie Services

1980 1997 1980 1997 1980 1997

Pays à revenu faible 35 31 26 27 38 42

Pays à revenu
intermédiaire 15 12 45 38 40 50

Pays à revenu élevé 3 - 36 - 61 -


Les déterminants de la Croissance
• L’accumulation du capital (l’épargne)
• La croissance démographique
• Le progrès technologique
Les déterminants de la Croissance
• L’accumulation de capital (l’épargne)
• La croissance démographique
• Le progrès technologique: ce facteur est le
principal moteur de la croissance à long
terme. Car il ne serait pas affecté par le
principe des rendements marginaux
décroissants…
Le développement
• Le développement ne se limite pas à
l’augmentation quantitative du revenu par
tête. Il comprend des évolutions
qualitatives dans les différentes
dimensions de la vie.
Le développement
D’après la Banque Mondiale, le développement doit combiner
les caractéristiques suivantes :

• une croissance auto-entretenue et durable,

• des changements structurels dans les modes de


production (la réduction de la dépendance des matières
premières dans la production de biens et services),

• un rattrapage technologique,

• une modernisation sociale, politique et institutionnelle,

• une amélioration significative de la condition humaine.


Le développement
• «Outre l’augmentation du revenu par habitant, le
développement économique implique des changements
fondamentaux dans la structure de l’économie (augmentation
de la part de l’industrie dans le PIB et baisse de celle de
l’agriculture, augmentation de la part de la population urbaine et
baisse de la population rurale».

• « Un des éléments clés du développement économique est que


les habitants du pays doivent être parmi les principaux
participants au processus qui a amené les modifications
structurelles. La participation au processus implique la prise de
part aux fruits du développement et à la production. Lorsque la
croissance ne bénéficie qu’à une petite minorité prospère,
nationale ou étrangère, il n’y a pas développement ».
Le développement: comment le
mesurer?

• Pour la BM:
– le revenu par habitant
• Le seuil de 9266US$/habitant/an
• Pour l’ONU: Indice de développement
Humain (IDH)
– Revenu par tête
– Espérance de vie
– Niveau d’éducation
– Etc.
Caractéristiques
socioéconomiques générales
des PVD
C’est quoi l’économie du
développement?
Il est généralement admis que l’Économie du
Développement est née après la Seconde
Guerre mondiale.

A l’origine son essor est associé au déclin des


empires coloniaux et l’accès de plusieurs pays à
leur indépendance.

Comment promouvoir le développement des pays


sous-développés? Telle est la principale
question à laquelle l’ED tente de répondre.
C’est quoi le sous-développement?
• Le sous-développement est un concept proposé
par Rostow en 1960, qui renvoie à une vision
linéaire selon laquelle les nations pourraient être
classées selon une échelle unique menant des
sociétés agricoles pauvres aux sociétés
industrielles riches.

Cette vision est éthnocentriste: l’occident y figure


en modèle, sa culture y apparaît comme une
condition de progrès (démocratie,
individualisme, autonomie des marchés, etc.)
celle des sociétés traditionnelles comme un
obstacle au progrès (Delas, 2008).
C’est quoi le sous-développement?
• Le sous-développement serait donc un
retard économique, technologique mais
aussi socioculturel et politique.
C’est quoi le sous-développement?
Même si cette définition est largement
partagée, la formule de pays sous-
développés est souvent remplacée,
notamment dans le langage des
institutions internationales, par des
formules plus euphémisées comme: PVD,
PED.
Qui sont les PVD
• Ils sont généralement situés dans l’hémisphère
sud de la planète. Avec des exceptions pour
certains pays (Corée du Nord et le Bengale
situés, respectivement, aux mêmes latitudes que
la France et Taiwan. L’Australie située à
l’hémisphère sud…etc.
• Ils totalisent les ¾ des habitants de la planète
• Ils détiennent 40% seulement du PIB mondial.
• Ils enregistrent un très grand retard en matière
de niveau de vie, notamment les PMA
Mesure du niveau de développement
Population 2004 PIB 2004 PIB/habita
nt ($)
En En % du Milliards $ En % du
millions total total

PVD 5094 76,4 24 322 40,5 4 775

Dont PMA 741 11,1 1 018 1,7 1 375

OCDE 1165 17,5 32 115 53,5 27 571

Dont OCDE à 923 13,8 29 526 49,2 32 003


revenu élevé
TOTAL 6664 100 60 004 100 8 833

SOURCE: PNUD, 2006


Mesure du niveau de développement

La BM classe les pays en trois groupes selon le critère


revenu par habitant(2005):

• PFR: revenu inférieur ou égal à 875 $


• PRI: de 876 à 10 725 $
• PRE: revenu supérieur ou égal à 10726$
Mesure du niveau de développement
De son côté le PNUD propose une classification basée sur l’IDH, un
indice composite pour mesurer le bien-être
• Développement humain faible : IDH < 0,5 : 44 pays, tous PVD
• Développement humain moyen: 0,5 < IDH <0,8: 66 pays dont 49 PVD
et 17 pays industrialisés
• Développement humain élevé: IDH > 0,8: 64 pays dont 33 PVD et 31
pays industrialisés

2004 IDH Pop. Esp.de Taux Taux de PIB/h ($)


vie d’alphabé scolarisati
tisation on
IDH élevé 0.923 1 275 73 - 91 26 568
IDH 0.701 4 433 67.3 80.5 66 4 901
moyen
IDH faible 0.409 572 45.8 57.9 46 1 113

Source: PNUD, 2006


Mesure du niveau de développement
Les divergences entre indicateur du PIB et l’IDH sont très importantes.
Certains pays sont mieux placés en termes d’IDH que de PIB (écart
positif) comme l’Équateur ou le Vietnam. D’autres sont moins bien
placés (écart négatif) comme l’Angola, l’Arabie Saoudite et le Maroc.

2004 PIB/h IDH Espéranc Taux rangPIB-


e de vie alpha. rang IDH
Angola 2 180 0.439 41 67.4 -30
Arabie 13 825 0.777 72 79.4 -31
Saoudite
Maroc 4 309 0.64 70 52.3 -15
Équateur 3 963 0.765 74.5 91 +30
Vientnam 2 745 0.709 70.8 90.3 +12

Source: PNUD, 2006


Mesure du niveau de développement
La CNUCED propose une autre classification des PVD en fonction de
leurs caractéristiques socioéconomiques (2006). Trois groupes sont
ainsi distingués.
1. Pays Moins Avancés (PMA):
1. Revenu situé dans la tranche inférieur du groupe des PFR
2. Les produits manufacturés représentent moins de 10% du PIB
3. Le taux d’alphabétisation des adultes (+ de 15ans) dépasse 20%
4. Le taux de croissance du PIB est trop proche de celui de la population
(donc PIB/habitant stagne)

En 2006, ce groupe comptait 50 pays dont 35 sont africains.


Mesure du niveau de développement
2. Nouveaux pays industriels (NPI):
1. Revenu situé dans la tranche supérieure de la catégorie des PRI
2. Les produits manufacturés représentent plus de 25% du PIB
3. Le taux de croissance du PIB est très rapide (souvent également ou
supérieur à 10%)
4. Leur spécialisation porte sur l’exportation de produits manufacturés

Ces pays sont très évolutive changent rapidement de groupe. Les pays
considérés dans les années 1980/1990 comme NPI (Corée, Hongkong,
Singapour, Taiwan) font aujourd’hui parti du groupe des pays
développés. Les NPI d’aujourd'hui sont la Thaïlande, la Malaisie,
l’Indonésie, la Chine et l’Inde.
Ces pays sont également désignés par la notion de pays émergents.
Mesure du niveau de développement

3. Pays exportateurs de pétrole:


• Revenu par tête situé dans la catégorie des PRI
• La part des hydrocarbures dans le PIB dépasse 30%
• La plupart sont de grands pays pauvres à l’exception des pays du
Golfe
• Leur revenu sont très fluctuants, et ce en fonction des prix des
produits pétroliers.
Caractéristiques du sous-développement

Le sous-développement, n’est pas une


simple question de pauvreté. Il renvoie
principalement à un problème de
désarticulation des structures
socioéconomiques et sociopolitiques.

De quoi il s’agit exactement?


Caractéristiques du sous-développement

La désarticulation de la structure socioéconomique


des PVD

Cette désarticulation signifie que les différents


secteurs d’activités, au lieu de se consolider
mutuellement, se tournent le dos.
Caractéristiques du sous-développement

A)Le dualisme : secteur moderne extraverti, secteur traditionnel marginalisé


- Secteur traditionnel: il comprend
- Les activités vivrières, souvent repoussées vers les terres les moins
fertiles;
- L’artisanat tourné vers les besoins locaux et concurrencé par
l’industrie.
- La petite industrie, le commerce et le bâtiment traditionnel.

Ces activités sont caractérisées par leur faible niveau technique et


capitalistique. Les rapports économiques dans ce secteur sont
déterminés par les normes culturelles (l’organisation du travail,
embauche, la répartition des revenus…).

La rationalité des agents économiques dans ce type de secteur serait


différente de celle de l’homo oeconomicus. Car la satisfaction est
un rapport des désirs (très influencés par la culture) aux moyens de
les satisfaire (technologie), il y a donc deux façons de l’atteindre,
désirer peu ou produire beaucoup.

Que pensez vous de cette analyse?


Caractéristiques du sous-développement

- Secteur moderne : souvent importé, le secteur moderne se


définit par ses techniques avancées, son extraversion:
débouchés, intrants et matériels, rôle prépondérant des
multinationales et des cadres étrangers. À l’origine il se limite
aux activités primaires coloniales, puis il s’étend au secteur
manufacturier et des services. Le développement de ce secteur
moderne est généralement considéré comme le vecteur du
développement au sens large.
À travers la généralisation des activités marchandes, c’est
l’ensemble des comportements qui est modifié: recherche du
gain et calcul rationnel, individualisme et implosion des
communautés, dévalorisation des statuts et des groupes
sociaux traditionnels…etc.
Caractéristiques du sous-développement
B) Rôle primordiale de l’économie informelle
il s’agit d’activités non ou partiellement enregistrées ne
pratiquant pas la comptabilité, échappant pour l’essentiel aux
normes officielles (fiscalité, droit du travail, protection
sociale…) à faible intensité capitalistique…
L’estimation de son poids dans les économies des PVD est
très difficile mais les fourchettes sont considérables: de 20 à
70% selon les pays et les périodes.

Que faire de ce secteur?


Caractéristiques du sous-développement
C) Sous-emploi massif de la main-d’œuvre: excès de la
MO employée au regard des tâches à accomplir. Dans ce cas,
réduire la MO ne diminue pas la production, cela peut même
l’augmenter en incitant à l’utiliser d’une façon rationnelle.

Le sous-emploi existe dans les sociétés où le travail salarié


n’est pas très répondu et où le prix du travail (salaire) est très
faible, ce qui est à la fois une cause et une conséquence
d’une productivité proche très faible.
Caractéristiques du sous-développement
2. Structure sociopolitique: inégalité et privation de liberté
A/ L’inégalité: elle est l’une des principales caractéristiques des PVD. Au
sein d’un même pays les écarts entres couches sociales sont énormes.
L’Amérique Latine est le continent le plus marqué par ce phénomène de
disparités sociales.
- l’inégalité est favorisée par un double mécanisme: pas de limitation
inférieure pour les salaires, légèreté des règlements.
- l’inégalité s’exprime davantage entre les hommes et les femmes
B/ Faiblesse des classes moyennes et étroitesse des marchés
intérieurs
L’inégalité, en théorie keynésienne est un obstacle au développement car le
faible revenu des classes pauvres à forte propension à consommer limite
les débouchés, ce qui renforce la tendance des classes riches à forte
épargne à la diriger vers des usagers improductifs (foncier, immobilier,
placement à l’étranger) et non vers l’entreprise.
Caractéristiques du sous-développement

C/ Privation de liberté
Selon Amartya Sen « la chose qui a le plus de valeur pour l’homme est la
liberté et on doit considérer le développement comme l’expansion de cette
liberté ».
L’ONU publie chaque année un rapport sur les Libertés Humaines dans
lequel un indice de liberté est mesuré pour tous les pays.
Mais sur le plan économique, le rapport démocratie/ développement
apparaît très complexe.
-La démocratie ne facilite pas les réformes, mais son absence permet le
maintien de régimes corrompus qui retardent l’instauration de marchés
transparents.
-La démocratie est le garant de l’émergence d’un État de droit, sans lequel
les institutions fondamentales pour le fonctionnement du marché ne
peuvent exister (un régime de droit clair et une justice forte et
indépendante pour le mettre en œuvre).
Quelques références bibliographiques utiles
Bernard P, 1999. Histoire du développement économique. Édition ellipses,
Paris.

Stiglitz J, Walsh C et Lafay JD, 2007: Principes d’économie moderne.


Édition de boeck, Bruxelles.

Assidon E, 2002. Les théories économiques du développement. Éditions la


découverte (collection repères), Paris.

Delas JP, 2008. Économie contemporaine. Faits, concepts, théorie. Editions


ellipses, Paris.
Sen A, 1999 : Development as freedom. Édition Alfred A. Knopf, New York.

Olson M, 1982. The rise and decline of nations. Economis growth,


Stagflation, and social rigidities. Yale University press.
Développement et sous-
développement : des produits
historiques
On est en 2020,
Vous êtes nommés premier ministre de l’Algérie
pour 5 ans,
Quels seraient les quatre principaux axes de
votre stratégie pour développer le pays?
Le développement: une transformation
historique des structures

1. Les origines de la grande transformation


– Le changement des mentalités
– La transition démographique
– La révolution agricole
– La révolution industrielle
2. Transformation des structures
- Croissance de la production et amélioration du niveau
de vie
- Évolution de la structure des activités
- Le développement du commerce
Le développement: une transformation
historique des structures

• Le changement des mentalités:


La société occidentale a connu les cinq derniers siècles des
développements intellectuels qui ont abouti au
renouvellement des principaux repères culturels de la
société. Deux notions sont centrales dans cette nouvelle
pensée occidentale:
– La quête de la liberté individuelle et du progrès,
notamment matériel qui passe par la maîtrise de la nature
et l’exploitation de ses ressources.
– Le développement du capitalisme: la suprématie de la
propriété privée individuelle des facteurs de production et
la recherche du profit.
Le développement: une transformation
historique des structures

La transition démographique
Elle signifie le passage d’un régime démographique naturel
(natalité et mortalité élevées) à un régime volontaire
(natalité et mortalité faible). Cette transition s’est faite en
deux phases.

Phase 1: le taux de natalité se maintient et le taux de


mortalité baisse. Dans ce cas, le taux d’accroissement
de la population explose et la population augmente vite
et rajeunit.

- La baisse de la mortalité s’explique par : le progrès


technique, la révolution agricole, l’amélioration de
l’hygiène et la prise en charge médicale.
Le développement: une transformation
historique des structures

Phase 2: le taux de mortalité poursuit sa baisse, le taux de


natalité se met à reculer, le taux d’accroissement baisse
et la population vieillit.

Ces deux phases de la transition démographique se


vérifient chez tous les pays qui ont réussi leur
développement.
Transition démographique: le modèle britannique

Régime démographique volontaire


Phase 1 Phase 2
Régime démographique naturel

TN
40%

Transition
30%

TM
20%

Explosion Ralentissement
10% démographique démographique
Rajeunissement vieillissement

1750 1880 1940

Source: Delas, 2008


Le développement: une transformation
historique des structures

Les révolutions agricole et industrielle :


- Innovations techniques
- Amélioration considérable des rendements et de la
production dans l’agriculture d’abord et l’industrie en
suite.
Les révolutions agricole et industrielle sont les
deux principales sources de la forte croissance
économique qu’a connue l’Europe à partir du
début du 19ème siècle.
Le développement: une transformation
historique des structures

Produit industriel national: taux de croissance comparés de quatre pays


(moyennes annuelles en %)

Produit industriel total Produit national par habitant


Allemagne USA France RU Allemagne USA France RU
1840-60 2.8 6.7 2.1 3.2 1.4 1.5 1.1 1.7
1860-75 5.1 4 1.1 2.8 2.1 1 1.1 1.5
1875-90 2.5 5.9 1.3 1.8 0.8 2.4 0.5 0.8
1890-1910 3.9 5.7 2 1.8 1.6 1.9 1.2 0.9
1840-1910 3.5 5.7 1.7 2.4 1.5 1.07 1 1.2

Source/Bernard, 1989
Le développement: une transformation
historique des structures

Revenu européen par tête ($US 1970)


1700 1800 1840 1870 1890 1910
Grande 333 399 567 901 1130 1302
Bretagne
Belgique 738 932 1110
Danemark 402 563 708 1050
Allemagne 579 729 958
France 392 567 668 883
Suède 351 469 763
Norvège 441 541 706
Italie 467 466 548

Sources/Bernard, 1989
Le développement: une transformation
historique des structures
Évolution de la structure des activités: Répartition de l’emploi en %
Années Agriculture Industrie Autres
activités
Grande- 1851 22 43 35
Bretagne 1901 9 46 45
1975 3 42 55
France 1840-1845 52 26 22
1906 43 28 28
1975 9 40 51
1980* 4 34 62
1997* 2 27 71
Allemagne 1850-54 55 25 20
1910-13 35 38 27
1975 7 48 45

*: source:Banque Mondiale, 1999 Source/Bernard, 1989


Le développement: une transformation
historique des structures
Croissance moyenne du commerce mondial pour certaines
périodes (1720-1971) en %
Commerce mondial
1720 1780 1.1
1780 1820 1.37
1820 1840 2.81
1840 1860 4.84
1860 1870 5.53
1870 1900 3.24
1900 1913 3.75
1913 1929 0.72
1929 1938 - 1.15
1938 1948 00
1948 1971 7.27
Source/Bernard, 1989
Le sous-développement : le rôle de la
colonisation
Avant la colonisation Colonisation Après la colonisation
-Secteur agricole vivrier -Pillage des matières premières - Secteur moderne
archaïque et quasi -Travail forcé et/ou esclavage d’exportation: mines,
autarcique -Extraversion: infrastructures, plantations, industries de main-
-Secteur artisanal par commerce, plantations, mines d’œuvre, tourisme
fois très développé -Cultures vivrières rejetées sur -Secteur traditionnel: cultures
comme en Inde les mauvaises terres vivrières et artisanat
-Régime démographique -Monopole de l’Etat colonial sur - économie informelle
naturel les exportations et les prépondérante
importations -Dépendance extérieure: cours
-Début de transition des matières premières,
démographique marchés des biens industriels
-Dualisme: secteurs désarticulés -Explosion démographique
-Urbanisation/ bidonvillisation

Équilibre de pénurie de Déséquilibre


faite de la surmortalité

Source: Delas, 2008


Le sous-développement le rôle de la
colonisation

La colonisation a provoqué un choc de la rencontre entre:


-Des peuples pauvres, en général, vivants en équilibre de pénurie (toute
augmentation de la population au-delà des ressources fournies par l’écosystème
naturel se traduisait par une surmortalité qui ramenait à l’équilibre).

-Des peuples ayant atteint un niveau de technologie supérieur qui ont


imposé une domination brutale (esclavage, travail forcé gratuit, exploitation des
ressources naturelles, rejet des productions vivrières sur les mauvaises terres,
tentatives d’éradication culturelle, conversion religieuse forcée…), mais qui ont
aussi apporté certains moyens de développement (infrastructure, éducation,
santé, aide alimentaire d’urgence) dont l’effet positif (recul de la mortalité) a pu
être déséquilibrant (rupture de l’équilibre de pénurie).

Le sous-développement serait-il le produit du développement?


Le sous-développement le rôle de la
colonisation

Les colonies étaient des sources d’approvisionnement en produits


agricoles et en ressources minières de toutes sortes. Pour maximiser
leurs prélèvements, les pays coloniaux ont procédé à la déstructuration
des économies traditionnelles des pays colonisés.
- Dans l’agriculture: les plantations se sont étendues au détriment des
cultures vivrières pour fournir les produits tropicaux (café, cacao, thé,
sucre, banane etc.) et des matières premières pour l’industrie (coton,
caoutchouc…)
- Dans le domaine industriel: les activités extraverties ont été favorisées
et le développement de l’industrie a été limité pour ne pas concurrencer
l’industrie de la métropole.
Le sous-développement le rôle de la
colonisation

Les colonies étaient aussi des marchés pour les produits manufacturés
et les capitaux des métropoles. Des marchés souvent considérés
comme des chasses gardés par les puissances coloniales.
Jusqu’à la fin des années 1920, le commerce mondial s’intégrait dans
une « structure triangulaire » très favorable aux puissances coloniales.
Ces dernières achetaient les produits américains (agricoles et surtout
manufacturés). Les pays coloniaux couvrent leur déficit en vendant aux
États-unis les matières premières de leurs colonies, qu’ils
approvisionnent en produits industriels américains grâce au régime de
faveur dont ils bénéficient. Cette structure du commerce mondial était
très avantageuse aux pays coloniaux.
Analyse théorique du sous-
développement
Plan
1. Théorie libérale
2. Théorie structuraliste
Théorie libérale: le rôle central du marché

• L’analyse libérale du problème du sous-


développement reste très influencée par le
modèle proposé par Rostow en 1960.
selon ce modèle, le développement serait
un processus linaire qui s’accompli en
plusieurs étapes successives, et ce, dans
tous les pays sans exception.
Théorie libérale : le rôle central du marché

Les 5 étapes du développement économique selon


Rostow:
1. La société ou l’économie traditionnelle: l’économie y
est principalement basée sur une agriculture de
subsistance très peu évoluée. L’équilibre entre
besoins/ressources est assuré par la famine, les
épidémies et les guerres. La société est organisée sur le
modèle féodal et les groupes dirigeants ne sont pas
orientés vers l’investissement ou la production.
Théorie libérale : le rôle central du marché

2. Conditions préalables au démarrage: les structures


des sociétés traditionnelles se déstabilisent sous l’effet
d’un certain nombre de facteurs: découvertes
géographiques, scientifiques et techniques, marchés
extérieurs, émergence d’un groupe d’entrepreneurs.
L’émergence des États centralisés a également
contribué à cette évolution.
Théorie libérale : le rôle central du marché

3. Démarrage ou take-off: il s’agit d’une période brève où l’économie


fait un bond décisif qui la fait quitter le stade agraire. Rostow retient
5 critères:
- durée de 20 à 30 ans,
- hausse du taux d’investissement à plus de 10% du PIB. C’est le
facteur le plus décisif (il doit dépasser le simple taux de
renouvellement du matériel).
- croissance annuelle d’environ 2%
- Présence de quelques secteurs à forte croissance
- Cadre politique et institutionnel favorable
Théories libérale : le rôle central du marché

4. Marche vers la maturité: longue période de croissance


pendant laquelle la croissance repose sur la génération
de nouvelles techniques.
- L’investissement atteint 20 à 30% du PIB.
- Des vagues successives d’industries se développent.
- Les pays se spécialisent dans un partage mondial de
production.
- Des valeurs nouvelles se répondent.
Théories libérale : le rôle central du marché

5. Période de consommation de masse: la production de


biens de consommation durable et de services domine
- Le revenu réel par habitant augmente.
- Recul de la part de l’alimentation et essor des autres
consommations, notamment les services.
- L’État providence se met en place.
Théories libérale : le rôle central du marché

Critiques du modèle de Rostow:

Reconnaissance par beaucoup d’économistes de la


spécificité des PVD qui rencontrent des obstacles
spécifiques qui nécessitent des solutions spécifiques.
Théories libérale : le rôle central du marché
Critiques du modèle de Rostow:

- Le caractère cumulatif de certains obstacles qui induisent des cercles


vicieux de sous-développement. C’est le cas par exemple du cercle
vicieux de la pauvreté qui nécessite pour être cassé, des mesures
spécifiques comme l’aide internationale, car le commerce ne suffit pas.

- Les PVD se caractérisent par le dualisme de leur structure


économique, phénomène que les pays occidentaux n’avaient pas
connu.

- Les études historiques ont montré que les étapes définies par Rostow
ne sont pas très précises, car certains pays développés ont connu des
processus relativement différents (les différences entre la Grande-
Bretagne et l’Allemagne, sont souvent citées en exemple)
Les recommandations des libéraux pour sortir
du sous-développement

1. Contact avec les pays développés : libre échange et


croissance transmise

Les libéraux préconisent le libre échange pour promouvoir la croissance


dans les PVD. Deux thèses sont à distinguer: la thèse de la spécialisation
inspirée par la théorie des avantages comparatifs de Ricardo et la thèse de
la croissance transmise. Cette dernière considère que l’ouverture extérieure
serait un facteur d’accélération de la croissance par le biais de:
- l’acquisition de biens et services au moindre prix favorise la
croissance;
- l’ouverture facilite le captage d’investissements étrangers et résout
en partie le problème du financement du développement;
- les débouchés: les marchés des pays développés étant très
importants, ils exercent un effet d’entraînement par la demande
adressée au PVD.
Les recommandations des libéraux pour sortir
du sous-développement

2. La modernisation de l’économie par le marché.


Les économistes libéraux préconisent l’amélioration du
cadre institutionnel (lois et réglementation) pour favoriser
l’émergence de marchés dynamiques et transparents et
donc efficaces dans l’affectation des ressources
économiques. D’ailleurs, l’échec des multiples réformes
économiques engagées par beaucoup de PVD est
attribué à l’imperfection du fonctionnement des marchés
qui serait dû à l’inadaptation du cadre institutionnel
desdits pays avec les principes et règles de l’économie
de marché.
Les recommandations des libéraux pour sortir
du sous-développement

3. Limiter le rôle de l’État à sa fonction de régulation.


l’État peut contribuer dans la promotion du capital
humain (éducation, recherche, santé), car il est
considéré comme un bien collectif qui a des externalités
positives. Même dans ce domaine, l’intervention de l’État
doit, selon les libéraux, respecter le principe marchand.
Théorie structuraliste: Industrialisation sous
contrôle étatique

Le sous-développement : est un état d’équilibre qui se


reproduit à partir d’un enchaînement inéluctable
d’insuffisances structurelles, autrement dit d’un
équilibre stable de subsistance. Quand le revenu par
tête augmente grâce aux progrès de l’agriculture, le taux
de mortalité diminue, la population s’accroît, les terres
sont davantage morcelées, la production baisse et finit,
comme le revenu par tête par retrouver son niveau
antérieur (Leibenstein, 1957 cité par Assidon, 2002).
Théories structuraliste: Industrialisation sous
contrôle étatique

pour sortir du sous-développement, les


structuralistes proposent le paradigme du
développementalisme qui est fondé sur trois principes:
- Modernisation de l’économie, notamment le système
financier, fiscal, et le cadre légal régissant les activités
commerciales.
- Accélération de la croissance par l’industrialisation
- Volontarisme de l’Etat, pour corriger les limites du
marché notamment en matière d’affectation des
revenus.
Théories structuraliste: Industrialisation sous
contrôle étatique

Pour rompre avec le cercle vicieux du sous-


développement, un effort d’invstissement massif est
nécessaire. Plusieurs modèles sont développés dans ce
sens. Le modèle du big push de Rosenstein-Rodan est
parmi les plus célèbres.

Ce modèle préconise un programme d’investissement tous


azimuts pour faire décoller la croissance. Une fois la
croissance amorcée, il préconise le retour à une
« croissance équilibrée » ou « proportionnée ».
Théorie structuraliste: Industrialisation sous
contrôle étatique

Le modèle de la croissance équilibrée, préconise une


répartition des investissements entre l’ensemble des
secteurs de façon concomitante pour favoriser les
complémentarités d’activités entre les firmes, ou pour
tenir compte des indivisibilités.
Selon cette vision, un système industriel viable doit être
structuré de sorte que les différentes branches y soient
représentées de façon équilibrée. La croissance
équilibrée nécessite donc un tissu industriel très
diversifié et très intégré et complémentaire.
Théories structuraliste: Industrialisation sous
contrôle étatique
L’efficacité du modèle de la croissance équilibrée n’est
vérifiée que dans un monde régi par des marchés
concurrentiels.
Alors que certains économistes (Perroux, 1969)
considèrent que la croissance rapide est davantage liée
aux situations non concurrentielles.
Cette hypothèse est confortée par l’observation de
certaines industries dominées par de grandes
entreprises qui croissent à un taux supérieur au taux de
croissance du produit global. A partir de ces
observations, Perroux estime que l’investissement initié
par l’État doit s’attacher à constituer des pôles de
croissance. Ces derniers sont censés stimuler la
compétition et l’initiative privée. C’est de là que naît le
modèle de la croissance déséquilibrée.
Théorie structuraliste: Industrialisation sous
contrôle étatique
Le modèle de croissance déséquilibrée :
La croissance serait une séquence de déséquilibres, qui se
propage dans l’économie. Les effets de l’investissement sont :
• accroissement du revenu
• accroissement des capacités de production, mais aussi des
effets d’entraînement sur le reste de l’économie,
• accroissement de la demande pour les entreprises de l’amont
• accroissement de l’offre pour les entreprises de l’aval

Alors si l’Etat veut maximiser les effets de ses investissements


sur l’économie, il doit cibler la promotion d’une industrie située
vers l’amont. Les tenants de la croissance déséquilibrée
estiment que l’Etat doit rectifier le cours spontané de
l’industrialisation en créant des foyers d’industrialisation pour
maximiser les effets d’entraînement.
Théorie structuraliste: Industrialisation sous
contrôle étatique

Les stratégies d’industrialisation : trois


stratégies sont à distinguer
Théories structuraliste: Industrialisation sous
contrôle étatique
l’industrialisation par substitution d’importation (ISI).
Cette stratégie a été proposée par les économistes de la CEPAL, qui
considèrent que l’industrialisation peut se faire à travers la
promotion de la demande nationale pour l’industrie d’amont. Pour
se faire, ils préconisent :
• l’élargissement du marché intérieur à travers, notamment, une
redistribution du revenu national et une réforme agraire.
• la constitution de marchés communs régionaux, notamment entre
les économies de petites tailles.
• La mise en place d’un système de protection par les quotas, les
droits de douane et le taux de change, qui doivent filtrer les
importations en fonction des besoins prioritaires de
l’industrialisation.
• Une ouverture sélective aux capitaux étrangers, avec notamment
des mesures limitant les sorties des bénéfices.
• L’appui public au financement des investissements (taux bonifiés,
politique budgétaire active…)
Théories structuraliste: Industrialisation sous
contrôle étatique

Cette stratégie a montré ses limites dans de


nombreux pays de l’Amérique du Sud, car
la protection du marché national à elle
seule ne suffit pas pour propulser
l’industrie. Les conditions de la promotion
de l’offre industrielle sont apparues
davantage plus difficiles à réunir dans de
nombreux pays.
Théories structuraliste: Industrialisation sous
contrôle étatique
Les industries industrialisantes : cette stratégie est initialement
conçue en Union Soviétique, particulièrement sous le régime de
Staline. Elle a été appliquée dans de nombreux pays socialistes,
notamment la Chine, l’Inde et l’Algérie. Son principal objectif est de
transformer les modes de production existants en promouvant un
capitalisme étatique. La transformation recherchée ne vise plus
seulement un auto-centrage intra-industriel, comme c’est le cas de
la stratégie ISI, mais davantage à travers un auto-centrage inter-
sectoriel.
En effet, durant la phase de transition, le rôle de l’agriculture ne se
limitera pas seulement à fournir de la main-d’œuvre et des
denrées de subsistance. Elle doit, par le processus de sa
modernisation, (mécanisation, fertilisation chimique) offrir des
débouchés pour l’industrie. Dans un deuxième temps,
l’investissement public sera orienté vers les industries de
transformation tournées vers la consommation. En Algérie,
l’industrialisation s’est jumelée avec une régression de l’agriculture
et avec un effet d’éviction sur l’accumulation productive imputable
à la logique d’économie de rentre (Assidon, 2002).
Théories structuraliste: Industrialisation sous
contrôle étatique
L’industrie par substitution d’exportation (ISE) :
cette stratégie consiste à remplacer
progressivement les exportations traditionnelles
par des exportations non traditionnelles (des
produits primaires transformés, des biens semi-
manufacturés, des produits industriels). Elle vise à
valoriser un avantage comparatif : ressources
naturelles, coût de la main-d’œuvre…cette
stratégie a été adoptée dans beaucoup de pays,
mais elle n’a été pleinement réussie que dans
quelques-uns (Corée du Sud, Taiwan, Brésil,
Mexique…).
L’économie mondiale depuis 1929 :
croissance, crises et mondialisation
Plan
1. La crise de 1929: causes et conséquences
1. Présentation de la crise de 1929
2. Les causes de la crise
3. La gestion de la crise
4. Conséquences de la crise
2. L’économie mondiale après la deuxième
guerre
1. Les nouveaux acteurs,
2. La mondialisation commerciale et financière
3. Les limites de la mondialisation
La crise de 1929: causes et
conséquences

1) Présentation de la crise de 1929


– Un krach de la bourse de Wall Street (jeudi 24
octobre 1929). Explosion de la bulle spéculative.
– Une crise bancaire sur fond de crise de liquidité: suite
à la défaillance de certains grands clients, chaque
banquier à récupérer ses dépôts dans les autres
banques d’où des faillites bancaires en chaîne (faillite
de 642 banques dans le monde en 1929 et 2298 en
1931).
La crise de 1929: causes et
conséquences

– Une spirale dépressive s’enclenche : baisse des prix,


effondrement de l’investissement, faillites, chômage.
Ex: Baisse du PIB américain de 50%, le chômage a
été multiplié par 8
– La crise se propage rapidement dans le monde du fait
du poids économique des Etats-Unis (45% de la
production industrielle mondiale et 12,5% du total des
importations mondiales).
Évolution des principaux indicateurs économiques aux
États-unis de 1929 à 1939 (%)
Années/ 1929 1932 1933 1937 1939
Indicateurs
PIB 100 54 54 88 87
Invest. 100 6 8 74 58
Prix 100 69 69 91 91

Source: Delas, 2008


La crise de 1929: causes et conséquences

2) Les causes de la crise


Les libéraux accusent l’interventionnisme de l’État qui a soutenu,
institutionnellement, la rigidité des salaires, en empêchant leur
baisse. Les années vingt ont connu en effet une augmentation
considérable des salaires.

Keynes désigne la faiblesse de la demande qui serait en partie due à


la faiblesse des salaires.

La thèse de Keynes est soutenue par d’autres économistes qui


pensent que la forte inégalité des revenus est l’une des causes
originelles de la crise. Une part excessive de la valeur ajoutée va
aux entrepreneurs et capitalistes, qui investissent, contre une très
faible part pour les salariés qui consomment. D’où une hausse plus
rapide de l’offre par rapport à la demande.
La crise de 1929: causes et conséquences

3) Gestion de la crise: tendance vers l’unilatéralisme

- Protectionnisme et régression du commerce mondial :


- Augmentation des tarifs douaniers et imposition de quotas.
- Restriction des importations: les importations américaines baissent de
70% entre 1929 et 1932, ce qui a contribué à exporter la crise dans les
autres pays, notamment les pays de l’Amérique Latine.

- Guerre des monnaies:


- abandon de l’étalon Or,
- dévaluation, contrôle des changes: le dollar et la livre deviennent
inconvertibles
La crise de 1929: causes et conséquences

- Invention des politiques de plein emploi à


travers principalement, l’incitation des
investissements privés et publics et la
distribution du pouvoir d’achat aux
consommateurs.
La crise de 1929: causes et conséquences

Aux États-unis, ce nouveau type de politiques s’est concrétisé à


travers:
- politique monétaire expansionniste: abandon de l’étalon or,
dévaluation du dollar, restructuration des banques
(séparation entre les activités de bourse et celle de banque)
- Soutien des prix agricoles, augmentation des salaires,
réduction du temps de travail,
- Création du système de la sécurité sociale et d’aide aux
chômeurs,
- Renforcement de l’investissement public à travers les grands
travaux: 1 million de km de routes, 77 000 ponts, 285
aéroports, 122 000 bâtiments publics. Ce programme a crée
3.8 millions d’emplois (13 millions de chômeurs).
La crise de 1929: causes et conséquences

Le Royaume-Uni refuse le volontarisme


économique, même si la livre a été dévaluée.
Pendant la crise, le RU s’est replié sur
l’Empire en créant en 1931 le Commonwealth
au sein duquel, il s’est arrangé des
préférences impériales.

L’Allemagne a appliqué un keynésianisme


extrême où la relance a été principalement
soutenue par l’État, qui se préparait à la
guerre. La reprise a été très rapide.
La crise de 1929: causes et conséquences

4. Les conséquences de la crise


Le processus d’intégration de l’économie mondiale s’est
considérablement ralenti : deux mesures économiques
se sont particulièrement généralisées: le protectionnisme
et la segmentation financière… le processus de
mondialisation de l’économie se repli.
L’économie mondiale après la
deuxième guerre:
Les nouveaux acteurs de la scène
économique mondiale de l’après guerre.

Pour remédier aux conséquences négatives de


la crise de 1929 et de la deuxième guerre
mondiale sur le processus de mondialisation de
l’économie, les alliés (USA, RU, Fr…) ont
engagé dès la fin de la guerre un processus de
réorganisation de l’économie mondiale. Ainsi, un
nouvel ordre économique mondial est né après
la guerre. Cet nouvel ordre avait besoin de
nouvelles institutions internationales pour sa
mise en œuvre.
Les institutions crées à l’échelle
mondiale

– Le FMI, crée 1944 aux USA


– GATT (accord général sur les tarifs douaniers
et le commerce)/OMC crée en 1944
– la BIRD/BM, 1944
– L’ONU et le système onusien (PNUD, FAO,
PAM, OMS, UNICEF…)
Les institutions crées à l’échelle
régionale

L’ensemble des régions du monde a connu


la création d’entités économiques et
politiques (CEE/UE, ALENA*, Ligue
Arabe…)

*Amérique du Nord: l’Accord de Libre échange Nord Américain


L’économie mondiale a connu, après la deuxième guerre,
une forte accélération de son intégration. La
mondialisation commerciale et financière en sont les
deux principaux indicateurs.
L’économie mondiale après la
deuxième guerre:
La mondialisation commerciale: intégration commerciale des marchés
nationaux est de plus en plus importante et rapide.

Exportation de marchandises sur PIB des pays de l'Europe


occidentale entre 1830 et 1997

30
25
20
15
10
5
0

taux exportation/PIB
La mondialisation financière

Les marchés financiers nationaux ont connu une forte


intégration conduisant à l’émergence d’un marché
financier mondial.

Les capitaux circulent entres les différents marchés


nationaux à travers deux principaux mécanismes: Les
IDE et les investissements de portefeuille.
La mondialisation financière

1. Les Investissements Directs Étrangers, que réalisent


les firmes multinationales, qui cherchent à croître leur
rentabilité en investissant dans des pays qui
présentent des avantages comparatifs certains
(faiblesse des coûts: la main d’œuvre, les matières
premières, l’énergie…)

Les IDE consistent en : la création ex-nihilo d’une


entreprise à l’étranger, rachat ou prise de participation
(+10%) dans une entreprise à l’étranger. Ceux qui le
réalisent s’engagent dans la gestion stratégique de
l’entreprise.
La mondiale financière

2. L’investissement de portefeuille: il désigne des


mouvements internationaux de capitaux de court
terme, qui s’engagent dans des prises de
participants (à moins de 10% des capitaux des
activités visées). À travers ce type
d’investissements, les épargnants et les
institutions financières cherchent, hors des
frontières nationales, une plus grande rentabilité
du capital.
La mondialisation financière
Tableau : les flux de capitaux en 1998

Pays Taux d’épargne (1) Taux Soldes des


d’investissement entrées et sorties
(1) de capitaux (2)
USA 17 19.5 +207
UE 22.9 21.9 -130
Japon 32.6 29.4 -148
Chine 37.5 35.7 -49
Amérique Latine 17.8 21 +77

1) en % du PIB; 2) en milliards de $

Source; Enjeux les Echos, mars 1999 cité par Boucherara, 2002
Les principales limites de la
mondialisation
• Concurrence déloyale imposée aux économies des pays
en développement: obligés, par les institutions
internationales à ouvrir leur économie, la majorité des
pays en développement, notamment les moins avancés,
ont vu leurs différents secteurs d’activités déstructurés
sous l’effet de la concurrence que leur font subir les
produits et services importés d’ailleurs.

• L’accroissement des inégalités entre pays riches et pays


pauvres et entre les différentes catégories sociales d’un
même pays.
Les principales limites de la
mondialisation
• Le phénomène de l’endettement:
– L’endettement des pays développés : (la dette des USA était
de1400 milliards de $ en 1998 14580 milliards en 2011 soit un
peu plus de 100% de son PIB)
– L’endettement des PVD:
Évolution de la dette du Tiers monde depuis 1980 (milliard de $)
Groupes de pays 1980 1990 1997
Afrique Subsaharienne 84.2 196.2 222.6
Maghreb et Moyen- 83.8 182.2 216.5
Orient
Amérique Latine 257.3 475.4 677.9
Asie du Sud et Asie- 64.6 239.3 665.8
Pacifique
Dette totale 489.9 1093.1 1782.8
Source: rapport de la banque mondiale, cité par Boucherara, 2002
Les principales limites de la
mondialisation
• Le désordre monétaire: la disparition des parités
fixes et la volatilité du dollar fragilisent les
entreprises et les pays. L’Algérie qui exporte en
dollar et importe en euro perd beaucoup de
ressources dans les opérations de change.
• Spéculations boursières et fréquence de crises
financières: crise mexicaine 1982; crise
mondiale de 1987; asiatique 1997, la crise
Russe 1998, crise brésilienne 2002; la crise des
subprimes 2007:2008, crise de l’Euro 2010/2011
Références bibliographiques
• Blancheton B (2008): histoire de la mondialisation. Ed. De Boeck,
Paris
• Assidon E (2002): Les théories économiques du développement.
Collection Repères ed. La découverte, Paris.
• Bernard P (1989). Histoire du développement économique. Ed.
Ellipses, Paris
• Delas, JP (2008). Économie Contemporaine: faits, concepts et
théories. Ed. ellipses, Paris.
• Hayami Y et Ruttan V W (1998): Agriculture et développement, une
approche internationale. INRA Éditions, Paris.
• Boucherara M A (2002): La croissance économique des grandes
nations. Ed. Centre de publication universitaire, Tunis.

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