Connaissances Traditionelles
Connaissances Traditionelles
Connaissances Traditionelles
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MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT, DE L’HABITAT ET DE L’URBANISME
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PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT
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BEN/97/G31
PROJET DE STRATEGIE NATIONALE ET PLAN D’ACTION POUR LA CONSERVATION DE LA DIVERSITE
BIOLOGIQUE
01 B.P. 5882 Tél/Fax : 31 66 47 Email : [email protected]
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Numéro Pages
1. Introduction
2. Méthodologie
3. Opérationnalisation des concepts
4 Résultats et discussion
4.1. Présentation des différents groupes ethniques du Bénin
4.1.1. Flore et végétation
4.1.2. Végétation
4.2. Flore/Espèces abritant des divinités
4.2.1. Faune et chasse
4.2.2. Sites mythologiques/religieux
4.2.3. Confréries de chasseurs
4.3. Espèces spécifiques
4.4. Terre
5. Journée sacrée et célébration honorant la diversité biologique
6 Conservation/Protection d’espèces végétales spécifiques
7 Protection des forêts et de leurs ressources
8 Protection des espèces animales
9 Protection et exploitation durable des plans d’eau
10 Techniques de conservation de produits agricoles
11 Autres pratiques endogènes
12 Conclusion et recommandations
13 Références bibliographiques
14 Annexes
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1. Introduction
Depuis la ratification de la CBD par le Bénin le 30 juin 1994, le Plan d’Action Environnemental
(PAE) et l’Agenda 21 national ont été élaboré. L’Agenda 21 national publié en 1997 mentionne la
nécessité de sauvegarder de façon durable toutes les composantes de la diversité biologique. En
1997, Le Projet de Stratégie Nationale et Plan d’Action pour la Conservation de la Diversité
Biologique (Projet BEN/97/G3) a été mis en place pour coordonner et suivre au niveau national
toutes les actions à mettre en œuvre pour une meilleure application de la CDB.
La réalisation de la monographie nationale sur la diversité biologique (Sinsin & Owolabi, 2000),
L’élaboration du document sur la stratégie nationale et plan d’action sur la conservation sur la
diversité biologique (Projet BEN/97/G3, 2002)
La CDB en son article 10 stipule que chaque partie contractante devra protéger et encourager
l’usage coutumier des ressources biologiques conformément aux pratiques culturelles et
traditionnelles compatibles avec les impératifs de leur conservation ou de leur utilisation durable.
En effet, il existe au sein des communautés rurales, des populations locales qui ont une longue
expérience d’utilisation des ressources biologiques des pratiques, des us et coutumes, des
traditions, et autres qui valorisent les éléments constitutifs de la diversité biologique et contribuent
à leur conservation. Il est important de répertorier l’ensemble de ses pratiques, de les conserver,
de les vulgariser et de les valoriser car elles permettent la conservation et l’utilisation durable de la
diversité biologique.
L’importance écologique de la diversité biologique réside dans son rôle de maintien des
écosystèmes. Dans le domaine des savoirs traditionnels et la biodiversité, les espèces sauvages et
les habitats naturels continuent de contribuer à a sécurité alimentaire des ménages dans de
nombreuses parties du monde. Au Bénin, 80% de la population vivent en milieu rural et dépendent
pour leurs besoins vitaux de l’exploitation des ressources de l’environnement, en particulier celles
de la diversité biologique. Malheureusement, ces ressources font l’objet de fortes pressions avec
pour conséquence leur dégradation continue.
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Une étude récente réalisée sur l’ensemble de l’ichtyofaune des écosystèmes aquatiques
continentaux exploités au Bénin (Lalèyè, 1997) a permis de dégager le constat général suivant :
- réduction du nombre d’espèces de poisson
- diminution de l’abondance relative des espèces
- diminution de la taille des captures
L’inventaire actuel de l’ichtyofaune des eaux continentales du Bénin présente par rapport à
celui de gras (1961), un manque de soixante douze (72) espèces dont 32 réparties en 24 familles
sont d’origine marine.
Dans le domaine de la faune et la flore relatifs aux écosystèmes terrestres et forestiers, les
aires protégées constituent les seule refuges pour la vie sauvage bien qu’en maints endroits, la
survie des espèces n’y soit pas toujours garantie. En raison de la faible étendue et de la mauvaise
répartition des aires protégées (12%) du territoire national mais localisées essentiellement au
centre et au Nord du pays, il est peu évident qu’elles puissent toutes seules offrir le cadre adéquat
à la sauvegarde de la biodiversité dans le cadre d’une bonne valorisation des connaissances et
pratiques endogènes qui relèvent des us, des coutumes ou des traditions et qui ont trait à la
conservation, l’utilisation durable, la biotechnologie et l’accès aux ressources biologiques de
l’environnement.
Pour le cas particulier de la flore médicinale, les menaces qui pèsent sur celle-ci sont réelles
et préoccupantes ; elles sont dues aux prélèvements intenses, aux mutilations, à la déforestation
incontrôlée ou mal gérée, aux pratiques agricoles dévastatrices.
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L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN, 1980) définit la
conservation de la biodiversité comme une gestion rationnelle de la biosphère pouvant permettre
d’obtenir le meilleur rendement pour les générations présentes sans compromettre la maintenance
des potentialités pour les générations futures.
Cette gestion passe entre autre par la maîtrise des pratiques autochtones et des
connaissances endogènes favorables à la conservation, l’utilisation durable et l’exploitation
rationnelle des ressources biologiques que nous nous devons de répertorier desdites ressources.
Ces pratiques et connaissances endogènes sont relatives aux écosystèmes terrestres,
forestiers, aquatiques, etc. Elles sont diverses variées et concernent différents groupes ethniques
ou socioculturels. Les principales catégories de pratiques conservatrices de la biodiversité
répertoriées dans le présent rapport sont relatives à :
- l’utilisation d’espèces végétales pour haies ou clôtures vivantes ;
- la protection ou la plantation d’espèces végétales à forte valeur commerciale, médicinale
ou magico-religieuse ;
- le rôle de gardiens que jouent des sociétés secrètes comme le Oro et le Zangbéto pour
la sauvegarde de certaines plantes et aires protégées ;
- la sacralisation de plans d’eau, d’espèces végétales et animales et surtout des forêts ;
- la protection, la restauration et la fertilisation des sols ;
- la conservation de produits agricoles à partir de produits à base de plantes locales et de
substances minérales ;
- etc.
C’est dans ce contexte que ce travail a été initié par le Projet BEN/97/G3. L’objectif global étant
d’élaborer un répertoire de toutes les pratiques endogènes contribuant à la sauvegarde ou à
l’utilisation durable de la diversité biologique au Bénin. De façon spécifique il s’agira de :
Faire un inventaire de toutes les pratiques locales observées dans nos communautés locales
qui valorisent la diversité biologique et contribue à sa sauvegarde ou à son utilisation durable
Faire une typologie des pratiques qui seront observées selon les grands domaines de la
diversité biologique.
De dégager en fin de compte les forces et les faiblesses de leur application réelle sur le terrain
et d’identifier les besoins en renforcement des capacités pour une mise en œuvre effective de
ces pratiques sur le terrain.
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2. Méthodologie
Elle a consisté en une consultation des travaux de mémoire de fin d’études réalisées par les
étudiants des diverses écoles et facultés de l’Université d’Abomey-Calavi afin d’y recenser les
diverses pratiques endogènes signalées qui contribue à la conservation de la diversité biologique.
En plus des mémoires et thèses, les autres ouvrages comme les livres, les rapports de
consultation, les rapports de stages traitant de sujets relatifs à la diversité biologique au Bénin ont
aussi été consultés. Les bibliothèques de la Faculté des Sciences Agronomiques, du Collège
Polytechnique Universitaire, de la Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines, du Laboratoire
d’Ecologie Appliquée, du Laboratoire de Gestion des Produits Forestiers Non Ligneux, de l’Institut
National des Recherches Agricoles du Bénin et de la FAO ont été visités.
Des discussions ont été menées auprès de certains enseignants chercheurs du monde
universitaire et de la recherche agronomique dont les domaines d’intérêts prennent en compte les
composantes de la diversité biologique afin d’avoir de bénéficier des connaissances et des
expériences qu’ils ont de certaines pratiques locales conservant la diversité biologique, pour
exploiter leur bibliothèque personnelle et aussi avoir des conseils par rapport aux localités à
explorer pour la troisième phase consacrée à l’enquête de terrain.
L’enquête de terrain s’est déroulée auprès des communautés locales vivant encore en contact des
ressources naturelles et ou l’on ne note pas encore une érosion des pratiques et des
connaissances sur la diversité biologique. Les localités visitées figurent dans le tableau:
Pour la présentation des données, l’ensemble des pratiques observées a été regroupé selon les
grands domaines de la diversité biologique. En fonction des données obtenues, les catégories
considérées ici sont:
Us et Coutumes :
Les coutumes se définissent comme les habitudes et usages traditionnels, les façons générales et
collectives d’agir au sein d’une population donnée. Dans une collectivité, voir dans un pays. C’est
la manière à laquelle la plupart se conforme. La coutume est fondée sur la tradition et elle peut être
transmise oralement.
Tradition :
Une tradition est une doctrine, une pratique religieuse ou morale et toutes informations relatives
transmise de génération en génération, originellement par la parole ou l’exemple. C’est l’ensemble
des informations et de pratiques, plus ou moins légendaires, relative au passé et transmises de
génération en génération. La tradition est considérée comme un héritage du passé qui caractérise
un peuple. C’est l’élément identificateur d’un peuple don il constitue une caractéristique
intrinsèque. La tradition définit les peuples et autour de celle-ci se dégage l’affinité et la parenté
entre les peuples. Deux peuples frères et proches partagent les mêmes traditions.
Diversité biologique :
4. Résultats
4.1.1. Végétation
Les forêts sacrées sont des lieux par excellence de conservation de la diversité biologique. Ce sont
la plupart du temps des écosystèmes de petites superficies qui sont maintenus même dans des
zones ou les forêts n’existent plus depuis très longtemps par les populations locales pour diverses
raisons ayant un caractère sacré et que les populations respectent beaucoup.
Il est interdit de défricher ses forêts. C’est ce qui justifie d’ailleurs leur maintien.
Les forêts sacrées quelle que soit 6la diversité de leurs origines et des mythologies dont elles se
réclament satisfont à une même exigence. Elles cachent aux profanes leur contenu.
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Les forêts sacrées remplissent des rôles très variés et il est souvent difficile d’adopter une
typologie précise car la même forêt peut faire objet de multiples cultes par différents groupes
religieux. Cependant, on peut distinguer en gros trois grands types de forêts sacrées:
Elles regroupent les forêts sacrées qui abritent en leur sein un vodoun (ou plusieurs) et qui font
objet de rituels et d’adoration de la part des populations. Ce sont les « vodounzoun » qui signifient
littéralement en fon « forêt du vodoun », « vodoun » signifie dieu et « zoun » signifie forêt. Nous
regroupons sous les forêts de Sakpata Xevioso, Dan, Aydoxwedo, Legba, Monlou, Hoho, Lissa etc.
Ces forêts servent souvent de lieu de bénédiction ou parfois d’intronisation des rois selon certaines
localités.
Ces forêts sont entretenues par des groupes d’individus unis par un pacte. Les sociétés secrètes
n’ont pas de rapport propre avec la notion de divinité ou du surnaturel. Même si au sein de ces
forêts on rencontre des pratiques proches des forêts vodoun, nous considérons que ces
« vodoun » représentent le symbole d’une alliance entre membre d’une même organisation
secrète. Il s’agit des forêts Oro, Kouto (revenants), Zangbeto, masque Guelede etc.
Elles regroupent les forêts qui cachent les tombeaux physiques ou mythiques des gens ayant subit
une mort brutale ( généralement par la foudre) ou accidentelle, les dignitaires ou les fils d’une
collectivité. Elles reçoivent des sacrifices (ou non) qui sont ceux de l’ancêtre ou du défunt. Ces
forêts marquent des espaces inoccupés. La disparition éventuelle de ces forêts peut être
considérée comme le symbole d’une rupture de la famille avec ses origines, du village avec ses
fondateurs.
Dans le but de montrer l’importance des forêts sacrées comme stratégies de gestion traditionnelle
des forêts au Bénin, des études ont été effectuées dans 24 sous-préfectures du Bénin en prenant
en compte l’ensemble des groupes ethniques et socioculturels. Au total 2 940 forêts sacrées
couvrant une superficie de 18 360 ha ont été recensées. Les forêts sacrées des départements du
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Zou/Collines dominent celles des autres départements en nombre et en superficie (tableau 1). Les
forêts sacrées de petite taille (superficie ≤ 1 ha) représentent 69,4 % du total tandis que celles plus
grandes (superficie ≥ 5 ha) représentent 12,3%.
Les forêts sacrées varient selon la nature des objets sacrés qu’on y trouve. Les objets sacrés les
plus importants observés sont les rivières, les arbres, les sites. Les autres objets sacrés recensés
sont les pierres, les tombeaux, le fer, les poteries, les sanctuaires, les esprits, les animaux. Les
objets sacrés autres que les arbres, les rivières et les sites représentent une grande proportion
dans les départements de l’Ouémé/Plateau, l’Atlantique/Littoral et le Borgou/Zou.
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Les arbres sont les plus importants objets sacrés dans les forêts sacrés de l’Atacora/Donga et
Zou/Collines. Beaucoup d’arbres sot des fétiches et sont protégés par plusieurs groupes ethniques
à travers tout le pays. Citons en exemple Milicia excelsa, Ceiba pentandra, Adansonia digitata.
D’autres arbres comme Afzelia africana, Khaya senegalensis, Diospyros mespiliformis, Parkia
biglobosa, Tamarindus indica et Borassus aethiopium sont des arbres sacrés seulement dans le
Nord du Bénin.
Les populations locales protègent leurs forêts pour le fétichisme (60 %), les cimetières (8 %), les
sociétés secrètes (21 %) les raisons sociales (10 %) et d’autres raisons (1 %). Beaucoup de
fonctions sont assignées aux forêts sacrées comme la fécondité, la santé, la prospérité, la
protection, la chasse, la prédiction des pluies, la justice. La protection de la communauté est la
fonction la plus assignée aux forêts sacrées (32.5 %).
Total 1753 (59.62) 245 (8.33) 288 (9.80) 612 (20.82) 42 (1.43) 2940 (100)
Les chiffres entre parenthèse sont des fréquences relatives
Les forêts sacrées ne sont pas complètement fermées. Les populations collectent certains produits
pour satisfaire leurs besoins. Les produits collectés sont le bois de feu, les bois de construction, les
plantes médicinales, les fruits sauvages comestibles, la petite faune. Les forêts cimetières, les
forêts fétiches et les forêts communautaires sont exploités. Par contre les forêts des sociétés
secrètes comme « Oro » sont complètement interdit d’accès aux personnes non initiées. Dans tous
les cas, l’accès aux forêts sacrées aux personnes non initiées est subordonné à l’autorisation des
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chefs traditionnels et nécessitent parfois une initiation et une offrande aux divinités comme l’alcool
local (Sodabi), la noix de cola (Cola nitida), les poulets etc.
Le mode de gestion de ses forêts sacrées est donc basée sur une approche de la conservation et
de la protection par le sacré. Il se dégage un pouvoir local pour la gestion et la conservation. La
crainte et la peur du sacré par les populations suscitent le respect de ses lieux et garanti leur
conservation. Mais de plus, on assiste dans certaines localités à une évolution de ses formes de
gestion basée sur le sacré vers des méthodes plus souples et participatives avec la création des
comités de gestion. Cette forme de gestion plus souple qui a pour conséquence une certaine
désacralisation de certaines forêts et autorisent le prélèvement de certaines ressources peuvent
induire à la longue la disparition de ses écosystèmes. Il faut donc renforcer les comités de gestion
par des actions tendant à renforcer la conservation des forêts sacrées qui renferment une diversité
biologique élevée.
La flore actuelle d’une région est le résultat des faits humains historiques combinés avec des
phénomènes naturels. Les éléments de la flore sont en effet diversement exploitées par les
peuples pour la satisfaction de leur multiples besoins. On a ainsi incriminé les actions anthropiques
de jouer un rôle défavorable à la diversité floristique mais il faut reconnaître que de nombreuses
pratiques ont contribué et contribuent encore à la conservation aussi bien ex situ qu’in situ des
ressources floristiques. Il existe au Bénin de nombreuses forme de conservation in situ et celles ci
incluent les aires protégées, les arboretums et les forêts sacrées.
L’une des pratiques endogènes de conservation in situ des ressources floristiques non négligeable
est la sacralisation d’un certain nombre d’essences forestières et ceci pour répondre aux exigences
religieuses et culturelles. De nombreuses espèces sont constituent de ce fait des arbres fétiches
abritant des divinités. De nombreuses espèces sont déité et on cite parmi elles des espèces
comme Milicia excelsa, Adansonia digitata, Ceiba pentandra, Antiaris toxicaria, Newbouldia laevis,
Triplochiton sceroxylon. Il est important de mentionner que la nature de l’espèce fétiche dépend du
groupe socio-ethnique et des rites religieux de la région.
L’un des avantages de la sacralisation des espèces forestières est que lorsque qu’une divinité se
manifeste dans un Iroko, l’endroit où se trouve celui-ci devient complètement sacré et se trouve en
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régime restrictif d’exploitation. Ceci favorise la croissance et la reconstitution de la végétation
initiale. Lorsqu’un lieu est en effet abandonné pour des raisons sociales et réligieuses, la
végétation s’installe et se développe sous forme de bosquets et/ou de fourrés et permet ainsi de
lutter contre l’érosion et constitue des habitas pour la faune notamment les rongeurs, l’avifaune,
l’entomofaune et parfois les primates.
L’Iroko est reconnue pour jouer trois fonctions essentielles à savoir production de bois d’œuvre et
de service, protection divine/plante médicinale et protection environnementale.
C’est une espèce culturelle, cultuelle et historique. L’Iroko apparaît comme la première espèce
déifiée au Bénin. Elle est suivie par le baobab (Adansonia digitata). L’Iroko constitue un arbre
fétiche dans plusieurs localités du Bénin. Il est adoré car il protège les villages et les communautés
contre les pandémies, les épidémies, les cas d’accidents et de façon claire contre les mauvais
sorts. Il est aussi utiliser pour conjurer les mauvais sorts. Il est reconnu comme espèce abritant les
divinités par au moins 80% des personnes des régions où elle est présente (Azonkponon, 2001).
C’est un arbre beaucoup respecté et craint à cause de ses vibrations fluidiques et de ses réactions
féroces sur tous les plans positifs comme négatifs. Le statut sacré reconnu à l’Iroko varierait
fortement d’un département à un autre (Azonkponon, 2001). L’espèce constitue l’une des divinités
principales des béninois se trouvant dans le sud du pays. Le pourcentage d’adoration varie entre
29,2% à 53,1% selon les départements et pour l’ensemble des département, 54,6% des
populations n’adore pas l’Iroko mais une frange importante lui font des sacrifices et des dons.
Le processus de sacralisation de l’Iroko, quoi que variable d’un département à un autre, est long et
relativement ancien. Dans la majorité des cas, l’Iroko est choisi par les peuples en refuge afin
d’abriter leur divinités qu’ils ont emporté avec eux.
L’Iroko est aussi choisi pour protégéer les memebres d’un clan et/ du village entier.
Le choix de la divinité que doit abriter le pied d’Iroko est généralement choisi par le devin
« Bokonon » après consultation de « fa » et des chefs féticheurs. Les divinités abritées par des
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pieds d’Iroko varie beaucoup d’une région à une autre mais aussi en fontion des ethnies (voire
tableau 1 et 2).
Dans certain cas, l’Iroko est planté et/ou sélectionné depuis l’installation du village. Il représente
dans ce cas l’ancêtre mythique et symbolisé alors plusieurs divinités.
Tableau 4 : Répartition par département des divinités du monde animistes abrités par Milicia
excelsa
Départements Divinités
Atacora Arc-en-ciel, Sorcellerie
Borgou Sorcellerie
Zou Sorcellerie, Dan, Toxwyo, Lissa, Hêbiosso,
Sapata/Tchankpana, Goun, Arc-en-ciel, Ninsouhoué,
Djigali, Issadon, Abouloussi, Odoudouwa, Igbonin,
Otchos
Mono Dan, Sorcellerie, Aguê, Sakpata, Hêbiosso, Adadjogbé,
Iroko, Goun, Hoho, Toxwyo
Atlantique Dan, Toxwyo, Aguê, Alantan, Iroko, Sorcellerie,
Sakpata, Hêbiosso, Lissa
Ouémé Iroko, sorcellerie, Arc-en-ciel, Obaatala, Ochan’la,
Abicou
Tableau 5: Répartition par ethnies des divinités du monde animiste abritées par Milicia excelsa
Ethnies Divinités
Fon Dan, Toxwyo, Aguê, Lissa, Loko, Sorcellerie, Sakpata,
Hêbiosso, Alanta
Mahi Dan, Toxwyo, Lissa, Loko, Sorcellerie, Sakpata,
Hêbiosso, Djigali, Ninsouhoué, Goun
Adja, Kotafon, Watchi, Pédah Dan, Toxwyo, Loko, Sorcellerie, Sakpata, Hêbiosso,
Djigali, Adadjogbé, Goun
Mina Dan, Toxwyo, Loko, Sorcellerie, Hêbiosso, Aguê, Goun
1Nagot (Tchabè, Itcha, Yoruba, Idaasha) Dàn, Iyoko, Sorcellerie, Otchoumaré, Obaala, Ochan’la,
Abicou, Ninninokpon, Tchankponin, Issadon, Goun,
Abouloussi, Odoudouwa, Igbonin, Otchos
Anii Iroko, Arc-en-ciel (Gouminnin), Sorcellerie
Dendi Sorcellerie
Le baobab (Adansonia digitata) présente un intérêt particulier à cause de ces multiples fonctions.
Arbre centenaire, le baobab est connu en Afrique subsaharienne et à Madagascar comme un arbre
sacré qui a vaincu les vicissitudes de tous les âges et de tous les temps. Arbre de la longévité,
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certains de ces organes (feuilles, fruits, graines, pulpe, écorce, racines) sont utilisés dans
l’alimentation, en pharmacopée traditionnelle, en pharmacie et pour d’autres usages. Il a
également une fonction culturelle.
La mythologie du baobab a été particulièrement bien étudiée chez les Otamari.
« Mouté », « Mouto » et « Moutomou » sont les trois noms du baobab en Ditamari (langue parlée
chez les Otamari). Selon ces populations, le baobab ne pousse jamais en forêt. Un pied de baobab
rencontré en forêt est signe de présence humaine. Le constat a été clair. Toutes les fois qu’un
baobab est rencontré en fotrêt, il a toujours été observé des ruines d’habitations. En milieu
Otamari, chaque pied de baobab a son propriétaire. Les populations locales reconnaissent le
caractère divin de l’arbre. Par exemple à Boukoumbé, dès l’apparition d’un pied de baobab sur un
domaine donné, l’oracle est systématiquement consulté pour en détecter les causes profondes.
Ainsi, en fonction du caractère divin ou non de l’arbre, les sacrifices à faire sont identifiés et
exécutés sans détour. Parfois, le caractère divin de l’arbre se révèle au propriétaire qui va
consulter l’oracle à la suite d’un malaise ou d’un événement
Au début de chaque saison de travaux champêtres, des esprits des pieds de baobab déifiés sont
implorés par les paysans dans le souci d’avoir une bonne saison.
Le baobab ayant un caractère divin peut être mâle ou femelle, le sexe étant précisé par l’oracle. Le
baobab mâle reçoit les mêmes cérémonies d’initiation qu’un jeune garçon otamari (Difôni) tandis
que le baobab femelle reçoit les cérémonies organisées pour une jeune fille otamari (Dikountri).
La culture otamari accorde une place de choix au baobab dans bon nombre de cérémonies
traditionnelles. Pour preuve, le « Dikou » est une cérémonie d’enlèvement de deuil au cours de
laquelle un morceau de branche de baobab bien emballé représente le défunt. Ce morceau de
branche qui sera enterré reçoit les mêmes honneurs que le corps du défunt.
Par ailleurs, les cérémonies d’initiation du jeune otamari (Difôni) et de la jeune otamari (Dikountri)
ont lieu aux pieds du baobab. Il faut préciser que ces deux cérémonies d’initiation sont des fêtes
très importantes dans la tradition otamari.
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Notons enfin que « Kuaganata » est une cérémonie qui ouvre chaque année la campagne de
chasse et la récolte du miel. A cette occasion, ce sont des graines de baobab pilées et réduites en
poudre qui servent à préparer la sauce « Mantokpéé » consommée par les chasseurs lors du
repas.
Toutes ses pratiques mythologiques font que le baobab est protégé, échappe aux défrichements
des paysans et est bien conservé dans les champs.
Afzelia africana
Il existe à l’échelle nationale des sites et lieux qui ne sont en fait pas considérés comme des forêts
sacrées mais qui abritent des espèces animales vénérées. Dans la majorité des cas, ces endroits
de même que les éléments de la faune et de la flore bénéficient des critères de protections en
vigueur. C’est par exemple le cas du colobe noir et blanc de Kikélé dans la sous-préfecture de
Bassila. D’autres forme de vénérations des espèces animales incluent des mesures de
conservation ex situ dans des endroits aménagés à cet effet. Il s’agit par exemple du temple de
python à Oudah.
Kikélé est un village situé dans la sous-préfecture de Bassila. Il existe dans ce village un îlot de
forêt de 0,5 ha qui abrite une dizaine de singes noir et blanc (Colobus vellorusus). Cette population
de singe appartient à une famille du village qui détient la propriété exclusive. La famille se charge
de mener les cérémonies et rites nécessaires à l’entretien de la forêt et à la survie des singes.
Les populations vivent en harmonie parfaite avec les singes. Il semblerait que les singes, par leur
cri, leur comportement et autres attitudes décodable par la famille détentrice, préviennent les
populations sur l’arrivée de tel ou tels malheurs.
Les singes préviennent les populations de l’arrivée imminente d’une maladie quelconque, d’une
mort ou d’un événement malheureux.
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Temple des pythons à Ouidah
Les mythes de la région donnent à l’hippopotame une image d’un géant destructeur mais aussi
d’un grand sauveur et protecteur. 62,96% des personnes interviewées considèrent l’hippopotame
comme un animal à protéger parce qu’il est soit un fétiche ou simplement parce qu’ils ont un
penchant pour lui.
Communément appelé «Sinmègni» ou «Dègbo» ou encore «bœuf d’eau» dans toute la zone
d’étude, l’hippopotame a une place importante dans les croyances des populations locales. A
Tohonou et dans tous les villages riverains du lac Ahémé, on parle de l’hippopotame avec amour et
respect. L’hippopotame solitaire qui vit dans ce lac est considéré comme un fétiche et très vénéré
par les populations.
Cet animal serait, selon elles, la seule chance qui leur permet encore de trouver quelques
poissons. A Tohonou il existe un fétiche du nom de «Djègnon» dont l’animal serait l’esprit. Pour
cela, cet hippopotame est très vénéré par la population. Selon le chef du village de Tohonou, la
sacralisation de l’animal réside dans le fait qu’il réduit considérablement la prairie à Paspalum
vaginatum du lac Toho. D’après les témoignages des personnes enquêtées dans ce village,
l’envahissement de ce lac, il y a environ 25 ans, par cette graminée avait sérieusement limité les
activités de pêche. Son broutage intensif par l’hippopotame immigré dans la localité a permis de
récupérer une surface d’eau considérable et propice à la pêche. C’est pour cela que des
cérémonies sont organisées chaque année à ce fétiche qui symbolise l’hippopotame pour les
populations.
En reconnaissance à l’animal, les activités de pêche sont interdites sur le lac Toho et plus tard le
lac Ahémé pendant la journée du dimanche. Le but de cette attitude étant d’assurer la quiétude de
l’animal afin qu’il ne migre pas vers d’autres régions.
C’est pourquoi les activités de cet hippopotame sont plus intenses le dimanche sur les berges du
lac Toho où le tourisme de vision de l’animal n’a lieu d’ailleurs que ce jour.
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Dans le lac Ahémé, l’endroit où séjourne l’animal appelée «Awantiga» est sacrée. Les divinités y
sont implantées. La pêche aux crevettes y est très fructueuse et les pêcheurs rencontrent
régulièrement l’animal lors de cette activité nocturne. A cause de cet aspect fétiche de l’animal, il
n’est pas permis d’intenter n’importe quoi contre lui.
Dans les communes de Lokossa et d’Athiémé, c’est l’aspect sorcier de l’animal qui prime sur celui
précédemment décrit. Ceci a été justifié par le fait que les deux personnes chargées en 1998 par
l’animal dans lesdites localités auraient préalablement décidé de son abattage sur le lac Toho. Ces
populations se refusent à croire le contraire du fait qu’une des victimes était même le meneur d’un
groupe de chasse à hippopotame et de surcroît ce dernier était le premier à être chargé par
l’animal au cours d’une chasse. Cet événement marque le début de la vénération de l’animal dans
ces localités où certaines personnes ont été très réticentes lors de nos entretiens. Dans ces
mêmes localités, on craint plus l’hippopotame du fait qu’un homme se serait métamorphosé pour
prendre sa forme et y est demeuré. Mais toutes les investigations pour connaître le village de cet
incident ont été des efforts vains. En définitive, ce village n’existe pas. Mais cette légende reste
gravée dans la mémoire des populations qui parlent d’«hippopotamepotame homme» ou
d’«hippopotamepotame Kossi », Kossi étant le nom de l’homme dit métamorphosé.
La légende la plus célèbre sur l’hippopotame est celle illustrée par des dessins (photo?) qu’on voit
sur tous les couvents de «Zangbéto» du Mono/Couffo. Cette légende stipule que la divinité
«Zangbéto» incarne la puissance de l’hippopotame avec qui, seul l’éléphant pourra rivaliser. C’est
pourquoi les deux animaux sont dessinés enchaînés et engagés dans une lutte de comparaison de
force. Cette légende est d’autant plus célèbre qu’il existe des chants et proverbes pour la péréniser
dans tous les villages de Grand-popo et dans toutes les localités qui abritent la divinité
«Zangbéto».
A Agatogbo dans la commune de Comé, l’hippopotame a donné son nom à un quartier. Pour
témoigner du séjour de l’animal dans cette localité située au bord du lac Ahémé, ses résidants lui
ont attribué le nom «Dègbo-codji», ce qui signifie le quartier de l’hippopotame.
Dans toutes les localités du Mono/Couffo, il existe un adage très commun et qui conforte la liberté
d’action de l’hippopotame. Il est en fon: «Dègbo non gba houn bo non do houè do ahossou
18
houé a», ce qui signifie que «l’hippopotame ne peut pas être interpelé par la justice lorsqu’il casse
une pirogue».
Le rôle culturel le plus reconnu à l’hippopotame dans les départements du Mono et du Couffo est
l’importance de ses ossements et trophées dans la mise en place de certains fétiches.
A Nakidahohoué, tous les ossements de l’hippopotame sont utilisés pour symboliser le fétiche
«Dan». Ce cas est illustré par la photo?. Le crâne de l’animal est la partie la plus recherchée dans
la mise en place du fétiche «Zangbéto». Cette utilisation de l’animal a fait grimper de nos jours le
prix de vente de la tête de l’hippopotame. En effet, elle est surtout recherchée par les chefs
féticheurs qui viennent de Porto-Novo et du Nigéria pour s’en acquérir.
A Tchiglihoué, c’est encore le crâne de l’hippopotame qui est utilisé pour marquer la puissance
d’un fétiche familial .
En somme, l’hippopotame est d’un intérêt capital dans la culture des populations des zones
humides des départements du Mono et du Couffo.
Crocodiles
Pythons
Tortues
4.3 Terre
Dans certaines localités, il existe des divinités qui contrôlent l’accès à la terre et précise aussi les
règles de son utilisation.
Une fois le champ installé, il y a des interdits et tabous que les paysans se doivent de respecter.
Ainsi par exemple, il est interdit de labourer, de semer et de sarcler les jours de marché Houndjro.
19
Les contrevenants s’exposaient aux représailles des fétiches. Ces rites permettaient aux chefs
religieux de contrôler les défrichements afin que n’importe qui ne défriche n’importe où.
Fête de l’igname
Jour dédié à des divinités ou il est interdit de faire certaines activités: pêche à Ganvié
20
2 Le karité ou Butyrospermum Le karité ou Les graines ramassées sont transformées de
paradoxum (Sapotaceae) est Butyrospermum façon artisanale en beurre de karité dans les
protégé et conservé aussi bien paradoxum ou Vitellaria ménages. Ce beurre constitue la principale
dans les champs qu’à paradoxa. On l’appelle matière grasse végétale utilisée pour la cuisine
l’intérieur des habitations dans Limutin, Wugo ou Kotoble dans le nord et le centre-nord du Bénin. De
le Nord Bénin. Tout comme le en Fon/ Mahi ; Emi ou même, ces gaines sont directement
Néré, le karité est préservé, Akumolapa en Yoruba/ commercialisées et constituent d’importantes
domestiqué et demeure au Nago ; Sombu ou Bu sources de revenus pour les femmes. Certaines
milieu des champs et à Sambu (l’arbre) en femmes et jeunes filles se déplacent hors de
l’intérieur des villages. Cet Bariba ; Taambu en leurs villages pou ramasser les graines de karité
arbre ne se coupe en principe Waama. Le ramassage contre rémunération.
pas pour servir de bois de feu des graines de karité est
ou de bois d’œuvre. une activité économique
Traditionnellement, il y a qui mobilise de très
interdiction morale de couper nombreuses femmes et
l’arbre afin d’assurer afin jeunes filles dans le Nord
d’assurer sa conservation et dans un moindre
mesure dans le Centre du
Bénin.
27
15 Croton zambecicus Croton Zambezicus Cette plante aurait la vertu de protéger les
(Euphorbiaceae) est planté appelé Jelele en Fon ; maisons contre les sorciers.
dans les cours des maisons Ajeofole en Yoruba ;
pour chasser les mauvais Banna Kpaare en Dendi,
esprits est très utilisé en
médecine traditionnelle.
16 Crataeva religiosa ou Crataeva Crataeva religiosa appelé Cette plante se propage rapidement par
adansonii (Capparidaceae) est Wonton Zinzwen en drageonnage et colonise le sol.
planté dans les maisons à Goun ; Tanyia en
cause de sa forte efficacité Yoruba ; Watoyise en
dans les traitements des abçès Adja ; Gorigiberu en
et autres infections. Bariba, est très utilsé en
Médecine traditionnelle.
17 Certains guérisseurs Euphorbia unispina ou Cette plante se rencontre également sur des
traditionnels plantent Euphorbia poisonii, sites abritant des vodoun. Il est parfois considéré
Euphorbia unispina appelé So Jenkpe ou comme plante ornementale. Son latex serait un
(Euphorbiaceae) derrière leurs Solo en Fon ; Oro Adete poison.
cases. en Yoruba ; Seseru en
Bariba est utilisé en
médecine traditionnelle et
en magico-religion.
18 A Dangbo, une bande de tissu Selon la tradition, une C’est une pratique conservatrice d’espèces
rouge ou un rameau de toile rouge ou un rameau végétales à vertus multiples ou à haute valeur
palmier attaché autour d’un de palmier représente un commerciale.
arbre permet de préserver ce interdit. Cette pratique
dernier. empêche le destruction
de certains arbres en
plein champ.
19 Dans plusieurs localités du Ces arbres sont
Bas-Bénin, l’emplacement de considérés comme étant
certains arbres est transformé habités par des esprits et
en un lieu sacré pour des ne doivent donc pas être
sacrifices et offrandes au abattus par n’importe qui
Vodoun. C’est le cas de l’Iroko et à n’importe quel
ou Chlorophora excelsa moment.
(Moraceae), du faux Iroko ou
Antiaris africana (Moraceae) et -Chlorophora excelsa ou
du Baobab ou Adansonia Milicia excelsa est appelé
digitata (Bombacaceae). Lokotin en Fon, Iroko en
28
Yoruba, Wuklogba en
Adja, Loko Azangu en
Waci et Daabii en Dendi.
-Antiaris africana est
appelé Guxotin en Fon,
Ooro en Yoruba, Gbexo
en Adja, Loko Gbexo en
waci et Dabi en Dendi.
- Adansonia digitata est
appelé Kpasatin ou
Zuzontin en fon, Oshe en
yoruba, Sonbu en bariba
et Koo en dendi.
20 Dans la plupart des vilages Triplochytonappelé Aucun individu n’a le droit de couper ou
Nago des départements du Xwetin en Fon et arèré ou d’exploiter des arbres plantés par Oro ou ceux
Plateau et des Colines et dans Ogu en yoruba, pousse entretenus ou protégés par ce dernier.
ceux de la région d’Agonli dans spontanément et se Le Oro est un fétiche ou une société secrète
le Zou (Covè, Zangnannado et conserve dans les forêts propre au groupe ethnique et socioculturel
Ouinhi), les adeptes du fétiche sacrés, principalement Nago/Yoruba, en particulier dans le département
Oro plantent, entretiennent et celles du Vodoun Oro. du Plateau. La pratique du culte Oro est
conservent jalousement Les adeptes de ce fétiche largement adoptée par d’autres groupes
Triplochyton scleroxylon plantent également cet ethnique principalement les Fon/Mahi de la
(Sterculiaceae). Il en est arbre dans leurs forêts et région d’Agonlin. Dans cette région, chaque
parfois de même pour le à travers les villages. village ou quartier de vile possède sa propre
Kapokier de clôture ou Triplochyton est une forêt sacrée du fétiche Oro. Cette large adoption
Bombax brevicuspe plante très protégée par qui se pérennise, serait due au rôle positif que
(Bombacaceae). le oro qui la taille continue de jouer le fétiche Oro dans le maintien
De plus en plus, le Cassia périodiquement en de la quiétude et de la cohésion sociale au sein
siamea ou Senna siamea souvenir de ses adeptes des populations concernées :
(Cesalpiniaceae) est planté en décédés et pour d’autres - Oro est très craint et fait respecter
peuplement dense à l’intérieur cérémonies rituelles. l’ordre et la discipline dans les villages ;
et autour des forêts de Oro. La taille spectaculaire de - Oro protège les populations contre les
cet arbre est une mauvais esprits, les sorciers, les
manifestation voire une voleurs…
démonstration de la - Oro soulage les individus qui se confient
puissance du oro dans le à lui pour divers problèmes sociaux tels
Village. Il en est de même que maladies graves, stérilité, etc.
du Kapokier de clôture
qui est planté à travers
29
certains villages par le
Vodoun Oro.
Le reboisement des
forêts oro par la
plantation de Cassia
siamea permet de
redonner à ces forêts un
état de densité qui assure
l’imperméabilité à la vue
des passants. Appelé
Kassiatin en Fon, cet
arbre à croissance
rapide, possède une
biomasse foliaire
abondante, verte en
toutes saisons. Il est
adapté à plusieurs zones
agroécologiques du
Bénin. Les feuilles de
cette plantes
légumineuse améliore
bien la fertilité des sols.
La forêt relique Hêkpazoun est D’une superficie d’environ L’histoire du village d’Agbanou révèle que son
une grande forêt fétiche située 35 hectares Hèkpazoun fondateur, par suite des difficultés rencontrée au
dans le village d’Agbanou, est considérée comme un niveau de la survie de ses enfants, avait sollicité
commune d’Allada. témoin de la forêt l’aide du vodoun Hêkpa pour assurer sa
La raison fondamentale de la primaire de la région en protection ainsi que celle de ses enfants contre
conservation de cette forêt est matière de composition les esprits maléfiques.
23 la présence du vodoun Hêkpa. végétale.
La forêt est gérée par les Son couvert végétal
responsables du vodoun assez touffu est un
Hêkpa à travers la mise en véritable jardin botanique
place des règles qui doivent où l’on rencontre de
être respectées par tous. Au nombreuses espèces
nombre de ces règles, on disparues ou rares dans
peut citer : le reste du terroir.
- l’interdiction formelle
d’y cherche des bois Certains arbres ont des
d’œuvre ; hauteurs de l’ordre de 30
- l’interdiction d’y mètre avec des troncs de
chercher des bois de circonférences atteignant
feu ; 5 mètre. Les espèces
- l’interdiction d’y faire arborescentes les plus
des feux de brousse, fréquentes
bien que la chasse n’y sont Chlorophora excelsa
pas interdite (Iroko), Antiaris africana
Il est cependant autorisé : (Faux Iroko, appelé
- le prélèvement des Guxotin en Fon et Aïzo)
plantes médicinales et Ceiba pentandra
- la cueillette des fruits ; (Fromager ou Kapotier
- la chasse au bâton et blanc, appelé Ajolohuntin
au fusil. ou Gedehunsu en Fon).
33
une affluent du fleuve Ouémé.
L’accès à cette forêt qui reçoit L’histoire rapporte que le roi Tégbéssou
périodiquement le culte de la La forêt Agbogbozoun d’Abomey (1740-1774) avait déclaré sacrée la
rivière fétiche Hlan, est basé renferme des essences forêt de Gbénou dans le but de protéger la
sur des règles et interdits qui forestières robustes source mythique de la rivière Hlan.
continuent d’être comme Chlorophora
scrupuleusement respectée : excelsa (Iroko), Ceiba La forêt de Gbènou tout comme celle de
- Il est interdit d’y faire la pententra (Fromager), Kouzoukpa servait de lieu de méditation pour les
chasse malgré que cette forêt Triplochyton scleroxylon soldats d’Abomey avant leur départ en guerre.
regorge de nombreux animaux. (Samba), Cola cordifolia
Mais un animal qui va au delà (Cola sauvage), etc. Des cérémonies annuelles ont lieu au mois
des limites de la forêt peut être Cette forêt renferme d’Août et prennent un éclat particulier tous les
tué ou capturé. également de deux ans. Tous les féticheurs du village de
- Il est rigoureusement nombreuses espèces Gbènou y participent.
interdit d’abattre des arbres particulièrement
dans la forêt. Le prélèvement médicinales telles que :
- Monodora mysristica
de feuilles et d’écorces (Sasalikum en Fon) ;
médicinales ne peut se faire - Tamarindus indica
qu’avec la complicité des chefs (Jèvivi en Fon) ;
de culte, "gardiens" de la forêt. - Anogeissus leicarpus
- L’eau de la source Hlan est (Hlihon en Fon) ;
sacrée et par conséquent son - Khaya senegalensis
utilisation à n’importe quelle fin (Zunzatin en Fon) ;
que ce soit interdite. Par contre - Blighia sapida (Lissètin
l’eau de la rivière est utilisée en Fon) ;
par les population au sortir de - etc.
la forêt.
- Le port de chaussures à Plusieurs espèces
l’intérieur de la forêt est animales se trouvent
interdit. encore dans cette forêt. Il
- Tout individu voulant visiter s’agit de :
cette forêt-palais doit - Thryonomys
s’adresser au gardien. Il est swindeianus
tenu d’offrir en sacrifice un (aulacodes) ;
poulet blanc et donner de - Lepus crawshayi
l’argent de cinquante à cinq (lièvre) ;
cents francs CFA. - Cercopithecus aethiops
(singes) ;
- etc.
26 Au début de chaque grande Cette pratique permet de La période de surveillance des forêts Oro va au
saison sèche, des pare-feux protéger les forêts delà de la saison sèche et permet aussi d’éviter
sont effectués autours des sacrées contre les feux la déforestation frauduleuse des dites forêts.
forêts du vodoun Oro. Dans de brousse. En plus des
certains quartiers de ville et pare-feux, une
villages de Covè et de surveillance est faite sous
Zangnanado, ces forêts sont la direction du Adjanna
même clôturées en matériaux (chef de culte Oro)
définitifs.
La forêt sacrée KPONZOUN La composition floristique Pour les populations de Covè, on implore le
de Covè est l’une des rares de la forêt Kponzoun est vodoun Bossikpon pour avoir une vie heureuse.
forêts communautaires dense et très diversifiée.
couvrant une importante Parmi les espèces
34
superficie (49 ha) malgré les dominantes, on peut
proches de la forte citer : Ce vodoun préserve contre les difficultés, les
concentration humaine qui - Terminalia superba envoûtements et les sortilèges. Les adeptes du
caractérise cette commune. "Fraké" (Idigbo en vodoun lui accordent un respect absolu.
Yoruba/Nago) ;
Cette forêt dont certaines - Anogessus leicarpus ; Cette forêt sacrée, très protégée, reste inviolable
parties sont très vénérées, - Raphia hookeri et dans ses limites actuelles. Même la route BOK
abrite le plus grand vodoun de Raphia vinifera en construction a dû être déviée pour éviter de
Covè : le "Bossikpon" et "Bambous" (Wintin en provoquer la colère et le déchaînement des
plusieurs autres vodoun Fon) ; vodoun et des ancêtres.
influents. - Borassus aethiopium
"Rônier (Agonte en Fon)
27 La forêt Kponzoun abrite - Ceiba pentandra ;
quatre rivières que sont : la - Elaeis guinenesis ;
rivière Kété, la rivière Toga,la - Mangifera indica
rivière Latta ou rivière du "Manguier"
vodou,n Toxosu et la rivière - Cola cordifolia ;
Vovoé. - Parkia biglobosa "Néré"
(Ahwatin en Fon) ;
Une partie de cette forêt est - etc.
considérée comme forêt
cimetière et accueillie les Sur le plan de la
jumeaux et les enfants médecine traditionnelle,
monstres mort-nés ou cette forêt est un
décédés. réservoir de plantes que
l’on peut rencontrer que
Il est interdit de faire la chasse rarement dans les
à l’intérieur de la forêt à cause champs.
du vodoun Hoho qui incarne
les primates représentant les Les rivières qui jonchent
jumeaux morts et enterrés la forêt Kponzoun
dans la forêt. regorgent de poissons.
35
C- Protection des espèces animales
Au delà de la
conservation des
ressources
37
halieutiques, la
vénération des
marigots ou rivières
fétiches permet de
préserver ces
écosystèmes dont la
végétation verdoyante
subit très peu de
pressions.
34 Dans certaines grottes de Dans ces localités de La vénération de la panthère concerne la
Kouandé et de l’Atacora et du Borgou, grotte qui relie Kouandé à Sinendé par
Diguidiguirou (à Pèrèrè), le boa est très un "tunnel".
le serpent boa est vénéré. respecté et représente
Une pratique similaire la force de la fécondité.
s’observe avec la Les boa vénérés sont
panthère dans une grotte inoffensifs et des
spéciale à Kouadé. offrandes leur sont
régulièrement faites.
35 Dans le village fluvio- L’exploitation des L’accès au plan d’eau d’Azili pour jouir
lacustre d’Agonvè, à ressources de l’exploitation de ces réserves
Kpédékpo, commune de halieutiques du lac halieutiques est laissé libre à toute
Zangnanado, l’exploitation Azili est contrôlée par personne autochtone du village. Tout en
du lac Azili est soumise à un organe de gestion demeurant libre d’accès, l’utilisation du
des règles basées sur la composé du chef de lac est soumis à des règles. Chaque
fixation de dates pêche (tozêto) et de quartier a des zones de pêche. La pêche
d’ouverture et de conseillers (toglato). sur le lac est fonction des saisons. Ainsi,
fermeture de pêche ainsi Tozêto fixe les date la saison d’utilisation du lac, qu’on peut
que des cérémonies y d’ouverture et de assimiler à une campagne de
afférentes. Il en est de fermeture de pêche. Il production, démarre en décembre ou en
même pour l’exploitation est le garant des janvier par une cérémonie d’ouverture
du lac Célé à Houédja nombreux interdits liés de pêche (Gbedjidjidjè) dirigée par le
dans la commune de à ce lac sacré et se Tozêto.Cette campagne de pêche dure
Ouinhi. charge de les faire de l’ouverture jusqu’à la crue du fleuve
respecter. En cas de Ouémé qui marque ainsi la crue du lac.
non-respect des règles Cette crue intervient entre juillet et août.
ou interdits du lac, le Ainsi, les exploitants disposent dans
jugement des l’ensemble de 300 ha (lac et marias) de
contrevenants avait janvier à août (soit 8 mois sur 12) et
lieu au couvent du seulement de 100 ha (les marais) pour le
fétiche Oro et c’était la reste de l’année.
mort qui s’ensuivait.
38
Pour éviter les pertes
en vies humaines et Les maris sont utilisés toute l’année et
limiter le pouvoir du leur exploitation n’est soumise à aucune
Tozêto, un comité de contrainte de saison).
pêche a été initié par
les intellectuels du
village. Cet organe
complémentaire pour
le contrôle du respect
des règles de gestion
du lac, a pour mission
d’établir et d’appliquer
les sanctions aux
exploitant qui
désobéissent aux
normes en vigueur sur
le lac. Ces sanctions
sont surtout sous
forme d’amendes.
36 Dans le village de Bossa, Cette source d’eau Selon la tradition, tout poisson pêché au
arrondissement de Dasso, intarissable est niveau de la source "Yo" ne sera jamais
commune de Ouinhi, il vénérée et placée sous cuit quel que soit l’intensité du feu et la
existe une source sacrée la protection du durée de la tentative de cuisson.
appelée "Yo". La pêche vodoun Dan.
est strictement interdite au L’interdiction de pêche Une femme en menstrues ne doit pas
niveau de cette source permet de conserver s’approcher de la source thermale "Yo",
d’eau riche en ressources les ressources étant donné que cette eau est également
aquatiques. halieutiques. utilisée pour des cérémonies rituelles.
Il est également interdit de
se baigner, de faire la Ces interdits Tous les interdits concernant la source
lessive et de laver la permettent d’éviter la "Yo" continuent d’être rigoureusement
vaisselle à côté de cette pollution de la source respectée par les populations.
source d’eau. Des endroits et l’intoxication de sa
bien appropriés sont faune.
réservés à ces usages. De
même, il st interdit de se
chausser au moment du
prélèvement de l’eau à
cette source.
Dans un autre village de
Ouinhi, à savoir Aïzè, la
pêche est interdite au
niveau du point d’eau Vliki.
Ce petit plan d’eau très
poissonneux, est placé
sous la protection d’un
fétiche très vénéré.
39
E- Techniques de conservation de produits agricoles
42
Les produits agricoles sont Pour la conservation
parfois conservés sans par enfumage, le feu
utilisation ni de substances est allumé tous les
minérales, ni de substances jours sous le grenier.
végétales, ni de L’objectif visé ici est
substances chimiques. Il de chasser les
s’agit de la conservation insectes tout en
par enfumage, de la poursuivant le
conservation en jarre, de la séchage.
41 conservation en
bombonnes et de la La conservation en
conservation dans les fûts jarres est souvent
métalliques. pratiquée par les
commerçants. Le
maïs égrené ou le
niébé est conservé tel
quel sans cendre, ni
sable, ni produits
chimique de
traitement. Le maïs
doit être bien séché et
trié.
La conservation en
bombonnes concerne
souvent de petites
quantités de
semences. Les
résultats sont en
général très bons.
La conservation dans
les fûts métalliques
est une méthode de
conservation très
efficace à cause de la
parfaite étanchéité
que représentent les
fûts. Les grains sont
triés avant leur
conservation.
43
F- Autres pratique endogène
N° Pratique ou acte Justification Observations
A Guéné et Karimama, des Les bêtes sont Ces Peuhls ayant rompu avec la forte
agro-éleveurs utilisent les régulièrement tradition de la transhumance, s’auto
déjections bovines pour parquées sur des suffisent en céréales et vendent même
fertiliser leurs champs. sols destinés aux une bonne partie de leur sorgho et maïs
cultures. De même, dans le département de l’Alibori.
la bouse de vache
est ramassée ailleurs
42 et transportée dans
les champs où elle
épandue avant le
labour.
Cette pratique de
fertilisation
organique, a favorisé
la sédentarisation de
nombreux éleveurs
Peuhls,
traditionnellement
transhumants.
CONCLUSION
44
- Forêt cimetières où sont généralement enterrées les personnes mortes par accident ou par
suite de maladie épidémiques ou contagieuses (cas de la forêt sacrée d’Adjahonmè à
Aplahoué et cas de Azonzoun où sont enterrés les varioleux décédés à djigbé- Agué, commune
de Zè), les femmes mortes en état de grossesse (cas de yohozoun à Zounta, commune
d’allada), etc.
D’une manière générale, personne n’ose faire des prélèvements végétaux ou
- chasser des animaux dans ces forêts – cimetières , de peur d’attirer sur les malheurs dont été
victimes les défunts inhumés dans ces lieux.
Au cours de l’atelier régional sur la problématique des forêts sacrées au Bénin et en côte
d’ivoire, le concept forêt sacrée a été défini comme tout espace boisé, vénéré, et/ou craint, réservé
à l’expression culturelle d’une communauté donnée, dont l’accès et la gestion sont réglementés par
les pouvoirs traditionnels (AGBO et SOKPON ,1997)
Le respect de l’inviolabilité des forêts sacrées constitue une attitude positive qui favorise la
protection de l’environnement et la conservation de la diversité biologique. La forêt relique
« hèkpazoun » située dans le village d’Agbanou, commune d’Allada et la forêt « Agbogbozoun »
avec sa rivière fétiche hlan de Gbénou- hlanhonou,commune de Zogbodomey, en sont des
exemples typiques.
Sur le plan floristique, certains reliques forestières sont enrichies par la plantation de
nouvelles espèces. C’est le cas de la plupart des forêts de société secrète ORO dans la région
d’Agonlin où en plus de la plantation de triplchyton sclaroxylon, on note la présenxe de nouvelles
espèces comme cassia siamea.
Les emplacements de certains arbres sont transformés en lieux sacrés pour des sacrifices
et offrandes aux vodoun. C’est le cas de l’IROKO ou Chlorophora excelsa (moraceae), du faux
Iroko ou Antiaris africaina (moraceae) et du Baobabe) ou Adansonia digita(Bombacaceae)
Ces arbres sont considérés comme étant habités par des esprits et ne doivent donc pas
être abattus par n’importe qui et à n’importe quel moment.
45
Dans le département de l’ouémé, une toile de tissu rouge ou un rameau de palmier à huile
représente un interdit. Attaché à un arbre, cette toile ou ce rameau empêche la destruction de
celui-ci, même en plein champ ou en pleine brousse.
Dans ce même département, il y a mise en défens par le biais du fétiche Zangbéto des bas-
fonds et autres domaines communautaires peuplés de palmier raphia et cyperus articulatus
(appelé fin en langue goun).
La mise en défens pour des périodes déterminées permet de contrôler l’exploitation de ces
plantes et de favoriser leur régénération.
L’implication des croyances dans la gestion de l’environnement a été tout temps bénéfique
pour l’environnement et pour les hommes (MEHU, 1996).
Plusieurs espèces végétales à but multiple sont plantées dans les maisons pour leur
utilisation comme piquets de clôture vivante. C’est le cas de newbouldia laevis, dracaena arborea,
spondias mombin, moringa oleifera, ficus spp. Et bombax brevicuspe.
Dans certains villages fluvio- lacustres comme Agonvè, commune de Zangnanado et
houédja, commune de ouinhi, l’exploitation de plans d’eau est soumise à des basées sur la fixation
de dates d’ouverture et de fermeture de pêche ainsi que des cérémonies y afférentes. C’est le cas
du lac AZILI et du lac Célé.
L’exploitation des ressources halieutiques du lac AZILI est contrôlée par un organe de
gestion composé du chef de pêche (tozêto) et de conseillers (toglato).Tozêto fixe les dates
d’ouverture et de fermeture de pêche. IL est le garant des nombreux interdits liés à ce sacré et se
charge de ces faire respecter.
De même, diverses parties de certains végétales sont utilisées pour la conservation des
grains ou des cossettes d’igname et de manioc. Les plantes insecticides concernées sont : annona
(différetes espèces), Neem, Basilic à duvet blanc, Acadjou Africain, Piment pili-pili,etc.
Des huiles végétales sont utilisées pour la conservation de produits agricoles. Les cas les
plus connus sont : l’huile d’arachide, l’huile de noir de coco, l’huile de noir de palme l’huile de
graines de neem et le beurre de karité.
Sachant qu’une valorisation suffisante des opportunités offertes par la diversité biologique
permettra de soulager la misère des populations qui se plient sous le poids de la pauvreté,
46
ces connaissances pourraient servir de socle pour le développement d’un guide de l’éducation et
de la formation en environnement au Bénin notamment celles relatives au programme national de
conservation de la diversité biologique.
Ce qui soulève un certain nombre de besoins en renforcement de capacités comme
l’indique le tableau ci- après.
47
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
50
Autres références bibliographiques
Zogo C.G., . Etude socio-économique des facteurs de dégradation des ressources naturelles
en milieu rural: cas de la sous-préfecture de Djidja (département du Zou)
Sinsin B. & Owolabi L., 2001. Monographie nationale de la diversité biologique. Rapport de
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Codjia J.T.C., Fonton K.B., Assogbadjo A.E. & Ekué M.R.M., 2001. Le baobab (Adansonia
digitata), une espèce à usage multiple au Bénin. CECODI/CBDD/Veco/SNV/FSA. 47p. ISBN
99919-953-0-7
51