Cours Optimisation de Production Des Plantes Master IHP 12-13
Cours Optimisation de Production Des Plantes Master IHP 12-13
Cours Optimisation de Production Des Plantes Master IHP 12-13
L’art de la reproduction est aussi vieux que le monde : depuis les temps les plus
reculés, jardiniers et paysans ont observé la nature, appris à son contact et suivi son modèle de
manière à reproduire leurs techniques de multiplication des végétaux. Il est toujours plus
simple de multiplier les plantes lorsqu’on connait bien la façon dont elles poussent et se
reproduisent. Le climat est un facteur clé : il détermine la méthode de multiplication à utiliser,
le choix des végétaux à reproduire et les chances de succès. Ainsi dans les régions tempérées,
il faut souvent procéder aux multiplications sous abri, avec l’aide de chaleur artificielle. Alors
qu’en climat chaud ou tropical, les plantes sont facilement reproduites en pleine terre.
La réussite de la multiplication est le plus souvent conditionnée par le choix d’un
environnement adapté aux échantillons à reproduire.
LE MODELE DE LA NATURE
Les plantes ont développé des stratégies de reproduction très diverses afin de survivre
et coloniser de nouveaux espaces. Elles se sont adaptées à des milieux hostiles, tels que les
déserts, les hautes altitudes ou les marécages. Les jardiniers se sont inspirés de ces méthodes
de reproduction naturelles afin de mettre au point leurs propres techniques de multiplication.
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Echium wildpretii qui colonise les collines sèches et pierreuses des Canaries
produit d’énormes quantités de graines.
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A l’inverse, lorsque deux espèces poussent dans la même région, il peut arriver qu’elles se
croisent entre elles et produisent des hybrides naturels.
Dans la nature, les plantes doivent produire des centaines, voire des millions de graines, pour
que seules quelques-unes survivent. Alors qu’en culture, le rendement est bien meilleur car on
offre aux graines et aux plantules un milieu idéal de reproduction et de croissance.
L’homme a profité de ces méthodes pour sélectionner des plantes d’une grande valeur
ornementale qui, trop fragiles, n’auraient pas pu se conserver dans la nature. Ce qui a permis
d’obtenir une extraordinaire diversité des plantes, avec de nouvelles formes de fleurs, de
feuillages, de plus beaux ports, une meilleure résistance aux ravageurs et maladies.
Multiplication végétative :
La nature a su triompher des limites liées à la reproduction asexuée en utilisant un
autre mode de reproduction, dite asexuée, qui produit des descendants génétiquement
identiques à leurs parents (clones). Les plantes sauvages se multiplient à partir de racines ou
de rameaux modifiés, il s’agit de la formation, à partir de pousses ou de bourgeons, d’une
masse étroitement soudée donnant plusieurs plantes que l’on peut séparer.
D’autres plantes génèrent des pousses et des racines à partir de tissus de croissance leur
permettant de produire de nouveaux sujets (stolons et marcottes). D’autres végétaux
développent des organes spécialisés comme les tubercules, les pseudo-bulbilles dont le rôle
principal est de stocker la nourriture. Ils permettent à la plante de survivre dans des conditions
défavorables.
La reproduction végétative permet à certaines plantes de coloniser très rapidement un
territoire, exemple : le chiendent rampant. Elle est aussi utile aux plantes qui poussent aux
limites de leur zone d’habitat naturel là où la floraison et la production de graines est rendue
plus difficiles. Le Murier des haies fleurit rarement dans les sous-bois ombragés mais il
s’étend rapidement par marcottage des extrémités de ses tiges.
Les jardiniers ont donc repris les techniques naturelles de la multiplication végétative comme
la division des plantes vivaces. Ils ont également créé des méthodes artificielles de la
multiplication telles que le bouturage ou le marcottage aérien exploitant les capacités
régénératrices des plantes.
La multiplication végétative présente aussi certains inconvénients . Les sujets dotés des
mêmes caractéristiques génétiques peuvent avoir les mêmes faiblesses face aux maladies.
L’exemple des populations d’Ormes champêtres (Ulmus procera) en Europe ravagés par la
graphiose dans les années 1960-1970 est frappant. Reproduites par drageons, ces populations
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d’arbres n’étaient construites qu’autour d’un nombre limité de clones aux caractéristiques
génétiques propres.
Un système de reproduction sexuée aurait débouché sur une grande variabilité génétique des
sujets et aurait certainement pu engendrer des éléments de résistance à la maladie. Dans la
nature la plupart des végétaux ont cette capacité de pouvoir se reproduire à la fois par graines
ou selon un mode purement végétatif, ce qui permet d’éviter les désastres comme celui de la
disparition des Ormes Champêtres.
Au jardinier s’offre donc le choix de la méthode de multiplication en fonction du nombre de
plantes dont il a besoin, et aussi d’après les conditions climatiques locales qui détermineront
l’aptitude de la plante à se reproduire.
Cependant et avant d’étudier en détail les différentes techniques pratiques de
multiplication, il est impératif de bien comprendre comment germe une graine et
comment se développent les parties racinaires et caulinaire.
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Germination épigée: la naissance de la Germination hypogée: dès l’apparition de la
radicule pousse la plumule et les cotylédons radicule, la plumule jaillit vers le haut laissant
au-dessus du sol les cotylédons derrière elle dans la terre.
I- L’appareil racinaire :
Les racines, habituellement souterraines, sont spécialisées dans l’absorption de l’eau et des
sels minéraux du sol, la fixation de la plante au substrat et l’accumulation de réserves.
Une des caractéristiques de l’appareil racinaire est sa grande longueur.
La racine traverse et établit des relations d’échanges avec un milieu très particulier, le sol.
Elle montre par sa croissance, sa ramification, sa structure et son fonctionnement de
remarquables propriétés d’adaptation à cet environnement
Si on trace sur une racine en croissance des traits équidistants à l’encre de chine, on remarque,
après quelques heures, que seules les marques situées vers l’extrémité s’écartent les unes des
autres : la croissance est donc strictement subterminale et c’est au niveau de l’apex qu’il faut
rechercher les sites responsables de la rhizogenèse.
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Figure 3 : Méristème racinaire
1-2- Localisation des sites de croissance
1-3- Zonation de l’apex
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Les rameaux ont une organogenèse subapicale et une croissance intercalaire (la croissance est
nulle au niveau des nœuds, maximale au niveau des entre-nœuds). En descendant à partir du
bourgeon terminal, l’élongation passe par un optimum puis s’annule.
Il a été longtemps admis que l’édification de la tige feuillée résultait de l’activité de cellules
initiales situées au sommet de la tige. En fait les études cytochimiques et des expériences de
microchirurgie ont montré que l’extrémité apicale ou zone axiale est occupée par des cellules
vacuolisées peu actives pendant la vie végétative de la plante.
Le territoire organogène se situe sur les flancs de l’apex, il est constitué de cellules
méristématiques formant une sorte d’anneau subapical à partir duquel se trouvent initiées les
feuilles successives : c’est le méristème de flanc ou anneau initial. Ce méristème fonctionne
de façon périodique
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CHAPITRE 1
LA REPRODUCTION SEXUEE DES PLANTES
I- INTRODUCTION
La graine est l’unité biologique de base dans la reproduction des conifères
(Gymnospermes) et des plantes à fleurs (Angiospermes). Chaque graine combine des gènes
mâles et femelles dans un même embryon végétal et donne naissance à un descendant qui
présentera des différences génétiques à l’égard de ses deux parents. Ainsi, une espèce
végétale peut, tout en préservant et en perpétuant son identité, faire de constants échanges de
matériel génétique à l’intérieur même de l’espèce, et donc évoluer et s’adapter si nécessaire
aux variations de son environnement.
Les graines permettent à une plante de coloniser de larges espaces elles peuvent
rester en état de dormance jusqu'à ce qu’ appariassent des conditions plus favorables à la
germinations, ce qui accroît considérablement leurs chances de survie.
Le fait de bien comprendre comment les graines se forment, se dispersent et germent
aide, à multiplier les plantes avec succès.
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Figure 6 : Ovules des angiospermes
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Après la fécondation, l’œuf principal se segmente et s’organise. Il donne naissance à
l’embryon, qui s’organise en une radicule, une gemmule et un ou deux cotylédons (mono ou
dicotylédone). L’embryon présente la structure essentielle de la graine car il est à l’origine de
la nouvelle plante au moment de la germination. A partir de l’œuf accessoire s’édifie un tissu
indifférencié, qui se charge de substances de réserves. Ce tissu triploïde très particulier,
spécifique des angiospermes, est appelé albumen.
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Figure 9 : Principaux types de graines chez les angiospermes
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III- METHODES DE DISPERSION DES GRAINES
Une fois les graines arrivées à maturité, elle doivent être dispersées; si elles
germaient toutes à proximités de la plante mère, elles entreraient dans une concurrence
redoutable, luttant pour l’eau, la nourriture et la lumière.
Les plantes ont développé toutes sortes de stratégies pour que leurs graines se
dispersent au loin, c’est d’ailleurs l’un des avantages du semis par rapport à la
reproduction végétative.
Ainsi on distingue :
- dispersion des graines par les animaux : En consommant les fruits charnues, les
animaux font transiter les graines dans leur tube digestif et sont déposées dans les excréments
loin de la plante mère. Beaucoup de graines et de fruits possèdent des appendices qui peuvent
s’accrocher aux poils et plumes d’animaux qui les transportent sur une très grande distance.
- dispersion des graines par le vent : plusieurs graines minuscules peuvent être
transportées par le vent.
- dispersion des graines par l’eau : les plantes qui poussent naturellement le long des
cours d’eau produisent des graines qui peuvent être transportées par l’eau.
Les plantes ont développé toutes sortes de stratégies pour que leurs graines se
dispersent au loin, c’est d’ailleurs l’un des avantages du semis par rapport à la
reproduction végétative.
IV- LA GERMINATION
Les graines sont dormantes lorsque, placées dans des conditions jugées adéquates pour
la germination, elles ne parviennent pas à germer. Ces conditions regroupent des exigences
de température, d’humidité, d’air et même parfois de lumière.
Dans les régions où il y’a alternance entre la belle saison et la mauvaise saison, le
phénomène de dormance permet aux graines de ne pas germer à maturité, en général à la fin
de la saison de croissance de la plante: autrement, les jeunes semis seraient éliminés par le
froid, la chaleur ou la sècheresse. La dormance a aussi comme conséquence une forme
naturelle d’échelonnement de la germination des graines, ce qui limite ainsi la compétition
entre les jeunes semis.
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A- LES ETAPES DE LA GERMINATION
Pour qu’une graine sèche lève, il faut la réhydrater, ce qui fait gonfler puis éclater le
tégument. La plupart des graines doublent de volume avant de germer. Le développement
de l’embryon constitue une activité biochimique complexe et de gros apports d’oxygène
sont nécessaires pour débloquer les réserves d’énergie de la graine. En cas de sol ou de
substrat gelé, compact, détrempé ou chauffé au point de cuire, l’oxygène ne peut atteindre
l’embryon contenu dans la graine, qui n’entre donc pas en végétation.
1- L’HYDRATATION GERMINATIVE
C’est le gonflement de la graine absorbant de l’eau principalement au niveau du
micropyle ou de la chalaze. La force de succion de l’eau est toujours considérable : plus de
1.000 atmosphères pour les graines sèches de pois. Cette force décroît au fur et à mesure
que la graine s’imbibe, que le tégument séminal se distend et se rompt.
2- LE DEVELOPPEMENT DE L’EMBRYON
L’embryon une fois en activité fait sortir de la graine la radicule et la gemmule. La
germination est épigée si les cotylédons s’élèvent au dessus du sol grâce à la croissance d’un
hypocotyle, elle est hypogée si les cotylédons restent dans la graine, dans le sol.
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Une température moyenne de 8 à 18°C convient pour les graines des plantes à fleurs
et des plantes potagères des climats tempérés et une températures de 15 à 24 °C est
nécessaire aux plantes des climats tropicaux.
Certaines graines ont besoin de lumière pour germer, en particulier les graines très
fines qui n’ont que peu ou pas de réserve de nourriture permettant de nourrir l’embryon.
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Figure 10 : Conditions de germination liées à la graine
a- La maturité de la graine
Pour que les graines germent, il faut qu’elles soient mûres.
Chez certaines espèces, l’embryogenèse n’est pas achevée lorsque la graine se
détache. La graine est mûre lorsque l’embryon, bien formé, entre en diapause. Ce temps est
variable selon les espèces.
Dans certains cas, l’embryon est entré en diapause avant qu’il ne soit vraiment formé.
L’exemple classique est celui des Orchidées dont les graines sont des embryons
rudimentaires qui ne peuvent germer qu’après la pénétration d’un champignon (Rhizoctonia
sp) qui déclenche la reprise des divisions cellulaires.
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- Une dizaine d’années pour les carottes, le Concombre, les graminées des régions
tempérées, dont les céréales.
Mais cette longévité dépend beaucoup des conditions de conservation, l’humidité et
la chaleur l’écourtant. La faible teneur en eau d’une graine serait un facteur de
longévité, et inversement, on estime généralement que la durée des semences est doublée
chaque fois que leur teneur en eau est réduite de 2.5% et que la température s’abaisse
de 6°C.
b- L’oxygène
La respiration est un phénomène physiologique consommateur d’oxygène.
Toutes les graines ont besoin de cet élément pour pouvoir germer y compris celles des
plantes aquatiques. L’activité respiratoire suit la même courbe que celle d’absorption de l’eau.
Mais pour beaucoup de graines, une faible teneur en oxygène est suffisante, 2 à 5% au
lieu de la teneur normale de l’air de 21%. Un excès d’oxygène serait même néfaste à la
germination. D’où la recherche de lits de semences bien aérés mais pas trop.
La demande d’oxygène dépend d’ailleurs de la température : en général la
germination exige d’autant plus d’oxygène dans l’atmosphère du sol que la température est
plus élevée. En effet, la solubilité de l’oxygène dans l’eau diminue quand la température
s’élève.
Plus la germination s’effectue à température fraîche, plus la graine n’utilise l’oxygène
dissous dans l’eau. Et plus la température de germination est élevée, plus la graine a besoin
de l’oxygène atmosphérique.
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c- La température
La température active les divisions cellulaires et les réactions enzymatiques d’une façon
directe, mais elle n’agit pas de la même façon sur la phase de germination au sens strict et
sur la phase de croissance.
La température agit indirectement sur la germination en influant sur la solubilité
l’oxygène.
Le plus souvent la graine demande :
- une température plutôt fraîche pendant la germination au sens strict ;
- une température plus élevée pour la croissance.
Plus les graines sont placées préalablement, à une température élevée, plus leur taux de
germination est mauvais ;
La germination est d’autant meilleure que la graine a été placée à une température
fraîche pendant un temps suffisant précédent la germination.
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Figure 12 : Courbe montrant la germination des embryons de Pommier à 30°C. Les
embryons ont été préalablement placés à 15°C pendant 2, 4, 16, 24, 48 ou 72 heures
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d- La lumière
La lumière agit de trois façons différentes sur la germination des semences, ainsi on
distingue :
- les semences à photosensibilité positive : lorsque la lumière est favorable à la
germination des graines.
- les semences à photosensibilité négative : lorsque les graines ne germent qu’à
l’obscurité.
- les semences indifférentes : lorsque les graines germent aussi bien à la lumière qu’à
l’obscurité.
Une étude a montré que sur 965 espèces :
- 35 espèces sont indifférentes ;
- 258 espèces sont à photosensibilité négative
- 672 espèces sont à photosensibilité positive.
Le mécanisme d’action de la photosensibilité des graines s’explique par la présence de
phytochromes dans l’embryon, qui est le siége de la photosensibilité : la lumière, captée par
le phytochrome de l’embryon (au voisinage de la radicule), déclenche un mécanisme qui
stimule la division des cellules de l’embryon, et le rend capable de surmonter l’inhibition
que lui opposaient les téguments de la graine.
L’action de la lumière sur la germination n’a d’effet significatif que si la semence est
jeune et si les téguments sont intacts, elle ne se manifeste pas au dessous de 15°C, elle prend
surtout une importance pour les espèces originaires de climats chauds, dont la germination
exige des températures élevées, de 30 à 40°C.
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Mais d’autre substances provoquent la dormance des graines qui même placées dans
des conditions idéales, elles ne germent pas. Cette dormance est un phénomène bénéfique
prévu par la nature pour étaler la germination des différentes espèces et favoriser ainsi leur
survie et leur extension. Mais évidement elle pose problème en agriculture et en
horticulture
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- la scarification : il s’agit des traitements mécaniques ou thermiques permettant de
briser, rayer, affaiblir les téguments et ceci par décortication, trituration, battage, trempage
dans des solvants, des acides (HCl et H2SO4), de l’eau bouillante…
2- La dormance embryonnaire
C’est une dormance qui est généralement dite : psychrolabile c'est-à-dire levée par le
froid humide. Elle se rencontre chez de nombreuses espèces notamment les Rosacées
(Rosiers, arbres fruitiers), mais aussi chez les céréales d’hiver, l’Iris et les Conifères.
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CHAPITRE 2 : LA MULTIPLICATION VEGETATIVE
I- INTRODUCTION
Dans la nature, certaines plantes se reproduisent à la fois par multiplication sexuée et
par multiplication végétative ou asexuée. Dans ce dernier cas, la plante obtenue est
génétiquement identique à son parent (on parle de clone), même s’il se produit parfois des
mutations mineures. Le principe de la multiplication végétative se décline en différentes
méthodes: la division, le bouturage, le marcottage et le greffage.
II- LA DIVISION
La division est la séparation d’une plante en plusieurs plantules autonomes. Elle
concerne les végétaux qui produisent une masse de pousses très dense, formant une touffe
que l’on peut éclater en plusieurs parties, chacune munie au moins d’une pousse ou d’un
bourgeon et de ses propres racines. Ce mode de multiplication est rapide et simple, mais
ne donne qu’une petite quantité de nouvelles plantules.
On procède le plus souvent à la division des touffes au printemps, en ce moment
l’évapotranspiration est minimale du fait du petit nombre de feuilles, et les racines se
développent rapidement sur chaque éclat. En climat tropical, la division se fait à tout
moment; il faut toujours réduire la surface foliaire pour diminuer l’évapotranspiration, et
fournir de l’ombre et un apport d’eau adéquat.
On parle aussi de division au sens large pour désigner les modes de multiplication
similaires à la division vraie; comme le prélèvement sur la plante mère de bulbilles, de rejet
de cactées, de pseudo bulbes d’orchidées et de drageons enracinés.
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Division des plantes en touffes
• Auparavant, enlevez la
terre sur la souche pour
repérer les lignes naturelles
de division.
• Certaines plantes
présentent une souche
compacte, difficile à diviser
sans abîmer les bourgeons
et les racines.
• Séparez-les en éclats
portant au moins un
bourgeon et de bonnes
racines.
Vivace à racines charnues
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Division des pseudobulbilles de sympodiales
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III- LE BOUTURAGE
La multiplication par bouturage exploite la remarquable aptitude d’une partie de tissu
végétale à régénérer une plante entièrement développée, avec racine et tiges. Dans ce
processus de régénération, les racines émises à partir des tiges, feuille ou bourgeons sont
qualifiées de racines adventives. Elles apparaissent à partir d’une ébauche qui se forme dans
le péricycle. L’origine des racines latérales est une origine profonde (endogène), elles vont
prendre naissance à partir de cellules rhizogènes qui sont des cellules péricycliques ayant
conservé ou récupéré, avec le caractère embryonnaire, la faculté de se diviser.
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Chez certaines plantes, comme le lierre (Hedera helix), le peuplier (Populus sp) et de
nombreuses labiées (Le romarin et la sauge), des ébauches de racines préformées restent en
dormance dans les tiges, ce qui explique que leurs boutures s’enracinent aussi rapidement et
facilement. Certaines plantes, comme le Prunus sp «Colt», forment même des bourgeons
radiculaires, visibles à la base des tiges. D’autres plantes ligneuses, souvent rustiques,
s’enracinent difficilement; chez ces espèces, la formation de cal s’oppose à l’émergence de
toute racine adventive.
Bouture nodale : les Blessure dans le Formation d’un cal : les tiges
Bouture à talon.
cellules de croissance cas d’une génèrent un tissu spécifique
sont plus nombreux bouture de bois ou cal protégeant les cellules
au niveau des nœuds semi-ligneux ou abîmées
foliaires ligneux
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survie. Elles se dessèchent et flétrissent rapidement et sont vulnérables aux conditions
exposant feuilles et tiges aux attaques de pourritures.
- Boutures semi- herbacées: les pousses sont encore jeunes, mais commencent à
durcir. Elles sont plus faciles à manipuler que les boutures herbacées et ainsi moins sujettes
au flétrissement.
- Boutures semi- ligneuses: les tiges sont dites semi- ligneuses quand elles sont plus
dures et que des bourgeons s’y sont développées.
- Boutures ligneuses : prélevées sur du bois dormant, elles sont plus lentes à
s’enraciner, mais robustes et non sujettes au desséchement.
- Boutures de bourgeon foliaire : souvent prélevées sur des arbustes, elles permettent
d’obtenir plusieurs boutures à partir d’une seule tige semi ligneuse.
- Boutures de feuille : certaines plantes peuvent régénérer de nouvelles plantes à partir
d’une feuille détachée ou d’une partie de tissu foliaire, c’est le cas de la famille des
Bégoniacées et des Crassulacées.
- Bouture de racines : seul un choix limité de plantes, celles qui émettent naturellement
des rejets à partir des racines comme l’Acanthus mollis. Généralement il s’agit d’espèces à
racines épaisses et charnues, elles peuvent stocker les éléments nutritifs leur permettant de
survivre.
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Différents types de boutures
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Différents types de boutures
Boutures de racines
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Boutures de racines
Boutures de rejets
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Boutures de rejets
Piquez les boutures dans des pots de Lorsque les boutures sont bien
substrat de bouture, arrosez bien et enracinées, au bout d’un
mois, séparez les boutures en
placez le tout en mini serre, couvrez
ménageant les racines.
d’un sac en plastique. Rempotez chaque bouture
dans un substrat classique.
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Boutures de feuille entière
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- Arrosage copieux de la plante mère quelques heures avant le prélèvement, afin que les
tissus s’imprègnent bien d’eau, surtout en cas de bouture de feuille.
- Préparation rapide des boutures afin qu’elles ne perdent pas trop d’eau par
transpiration.
- Respect strict de l’hygiène afin d’éviter tout risque de maladie pénétrant dans une
bouture à travers une coupure ou une blessure.
- Maintien en bon état de propreté les surfaces et l’outillage, les outils de taille doivent
être stérilisés et aussi aiguisés que possible pour ne pas briser les cellules végétales lors de la
coupe.
- Préparation d’un substrat à phase gazeuse et liquide équilibrées.
- Maintien de l’humidité du substrat et de l’atmosphère à des niveaux satisfaisants,
surtout pour les boutures de feuilles.
En climat chaud, les boutures de nombreuses plantes peuvent être replantées
directement à l’extérieur, dans un sol bien préparé, à l’ombre, à tout moment de l’année. Mais
sous les climats plus frais, un environnement contrôlé est souvent vital; l’enracinement est
imprévisible et lent. Parfois une chaleur de fond de 15 à 25°C peut le favoriser, mais tout en
gardant une température aérienne assez fraîche pour éviter l’apparition du feuillage au
détriment des racines adventives.
Le temps mis par une bouture à s’enraciner dépend de la plante mère, du type de
bouture, de l’âge de la tige, de la façon dont elle a été préparée et de la composition du
substrat de bouturage. Une bouture feuillue s’enracine en trois semaines environ tandis
qu’une bouture ligneuse met jusqu’à cinq mois.
IV- LE MARCOTTAGE
Certaines plantes ont une aptitude naturelle à se reproduire par marcottage, produisant
des racines adventives le long des tiges qui restent attachées à la plante mère et touchant le
sol C’est le cas, de l’hortensia grimpant (Hydrangea anomala sp. petiolaris) et du lierre
(Hedera helix).
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Marcottage spontané
Marcottage spontané
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Marcottage spontané
Marcottage spontané
L’agriculteur peut exploiter ces tendances incitant les tiges en pleine croissance à
produire des racines au niveau d’une incision annulaire ou d’une blessure, alors qu’elles sont
toujours attachées à la plante mère. Dés l’enracinement, la pratique du sevrage est réalisé
pour séparer la marcotte ou la tige enracinée de la plante mère et la transplanter en pleine terre
ou en sachet selon les cas (taille de la jeune plantule et la saison du sevrage).
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Blesser la marcotte
Le marcottage permet de produire des plants enracinés mais le nombre de plants récoltés
est faible, la technique est valable uniquement pour un certain nombre d’espèces et en plus
elle est chère.
A- LES DIFFERENTS TYPES DE MARCOTTAGE
Il existe différents types de marcottage parmi lesquels on cite :
Le marcottage naturel : Certaines plantes peuvent se marcotter d’une manière
naturelle.
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Marcottage naturel
• Marcotte de tête :
Certains arbustes et
grimpantes s’enracinent à
la pointe de leurs longues
tiges arquées. Sevrez
l’extrémité enracinée dès
que se forme une
nouvelle pousse
Le marcottage simple : Le marcottage simple est idéal pour multiplier rapidement des
arbustes et grimpantes lorsqu’on a besoin de quelques plantes seulement. On peut procéder à
tout moment de l’année mais le mieux étant durant l’automne et au mois de mars.
Pour les grimpantes, il suffit de maintenir une tige flexible attachée à la surface du
sol, où elle va s’enraciner. Par contre pour les tiges rigides de la plupart des arbustes, il est
indispensable de creuser une tranchée.
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Marcottage simple d’une grimpante
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Marcottage simple d’un arbuste
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Blesser la marcotte
Marcottage naturel
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Marcottage naturel
• Marcotte de tête :
Certains arbustes et
grimpantes s’enracinent à
la pointe de leurs longues
tiges arquées. Sevrez
l’extrémité enracinée dès
que se forme une nouvelle
pousse
Marcottage spontané
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Marcottage spontané
Marcottage spontané
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Marcottage en serpenteau
d’un hydrangea grimpant
Marcottage en serpenteau
d’un hydrangea grimpant
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Marcottage simple d’un arbuste
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Marcottage simple d’une grimpante
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Marcottage en cépée traditionnel
Favoriser le marcottage
V- LE GREFFAGE
Le greffage est une technique qui vise à assembler deux plantes distinctes et à les faire
fonctionner en une seule plante saine et robuste, réunissant les meilleures caractéristiques de
ses deux parents. Le sujet, ou porte- greffe, fournit le système radiculaire tandis que le scion,
ou greffon, donne la partie aérienne. Si le sujet influence grandement la croissance du
greffon, tous deux conservent une identité génétique distincte et il n’y a pas de mélange de
tissu cellulaire entre les parties greffées. Les pousses produites au- dessus et en dessous du
point de greffe naissent du sujet ou du greffon indépendamment.
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La réussite du greffage dépend essentiellement de la soudure qui doit se faire entre les
appareils conducteurs du porte-greffe et du greffon par le biais du cambium. C’est pour cette
raison qu’on ne peut jamais réussir le greffage chez les monocotylédones, cette opération
n’est donc possible que chez les dicotylédones et les gymnospermes.
Le greffage, demande une certaine technicité dans la préparation du porte- greffe et du
greffon et pour s’assurer que les deux parties s’unissent. Il est indispensable à la
multiplication des plantes ligneuses et vivaces, qui prennent difficilement racine par
bouturage.
Souvent, les plantes greffées arrivent à maturité bien plus vite que celles issues de
bouture. Le porte-greffe peut transmettre au greffon une résistance aux maladies ou aux
ravageurs, ou contrôler sa vitesse de croissance. Ainsi, les portes greffes nains peuvent
transmettre leur nanisme aux greffons.
De même, sujet et greffon doivent être très proches et à vitesses de croissance
comparables (vigueur) afin de créer une union forte qui reste solide durant toute la vie de la
plante; issus de la même espèce, ils sont normalement compatibles.
Le bois du greffon doit être bien aoûté et non moelleux. Comme pour les boutures, il
faut préparer rapidement les greffes pour que les surfaces coupées ne se dessèchent pas.
L’opération du greffage doit se réaliser dans des conditions hygiéniques strictes, et ceci
en utilisant un couteau aiguisé et nettoyé avec de l’eau de javel pour éviter la contamination
du point d’union par les champignons et les bactéries.
Pour que les tissus s’unissent correctement, les couches de cambium du greffon et du
porte-greffe doivent être parfaitement en contact. Le cambium bande continue, étroite, de
cellules génératrices, à parois fines, juste sous l’écorce se développe pour former un pont, ou
une union, entre les deux parties en quelques jours. Ce tissu a rôle conducteur (eau et
éléments nutritifs) permet au greffon de bénéficier de la sève venant du sujet. Une
température élevée favorise le développement cellulaire au niveau de la greffe.
Si les deux appareils conducteurs du porte greffe et du greffon n’arrivent pas à
s’assembler; des pousses peuvent naître au point de greffe et un tissu liégeux apparaîtra entre
le sujet et le greffon, fragilisant le point de greffe qui risque de se briser ultérieurement.
Des boursouflures se produisent sur certains arbres au niveau du point de greffe lorsque
la vitesse de croissance du greffon et du sujet diffère trop.
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A- QUELQUES EXEMPLES DE GREFFAGE
1- Le greffage en écusson (Ecussonnage)
Cette méthode consiste à prélever un œil bien développé sur le rameau=greffon et à
l'introduire dans une entaille en "T" pratiquée sur le sujet (écussonnage en T).
Après exécution, la greffe est ligaturée (avec du raphia ou des attaches en caoutchouc)
de telle sorte que seuls l'œil et le morceau de pétiole restent visibles. Lorsque le pétiole tombe,
l'œil est soudé. Dans le cas contraire, il se dessèche.
En raison de sa rapidité d'exécution et de sa reprise presque assurée, c'est certainement
la méthode la plus employée. C'est le type de greffage qui occasionne la plus petite plaie,
donc elle est conseillée pour les arbres dont les tissus se détériorent facilement (Rosacées à
noyaux).
Greffage en écusson
Greffage en écusson
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Deux époques sont recommandées pour réussir ce type de greffage :
- Au printemps : entre avril et mai, au départ de la végétation. Si la greffe reprend, l'œil
se développera dans les semaines qui suivent. C'est une greffe dite "à œil poussant".
- En été : durant juillet, août et septembre, l'œil implanté ne se développe pas
immédiatement, il se soude et donnera une pousse à bois l'année suivante. C'est une greffe
dite "à œil dormant".
Cette technique est utilisée chez :
- Essences fruitières : pour les formes basses tiges et buissons de pommier, poirier,
essences à noyaux.
2- Le greffage en fente
Il s'effectue aux mêmes époques et dans les mêmes conditions que la greffe en écusson.
Seules les entailles du greffon et du sujet diffèrent.
Greffage en fente
• Le sujet est sanctionné horizontalement à
la scie. Puis il est fondu à la serpette sur
une hauteur de 4 à 5 cm suivant son
diamètre
Cette technique a le gros inconvénient de laisser un vide dans la fente du sujet, des insectes et
des maladies peuvent s'introduire dans cet espace et constituent un danger pour l'établissement
de la future charpente de l'arbre. La ligature se fait avec du raphia ou des bandes de fixation et
elle est renforcée avec un masticage qui est une barrière efficace contre l'air, l'humidité, les
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insectes et les maladies. Ce type de greffage est utilisé pour la propagation d'essences
fruitières et ornementales en haute tige ou en demie tige.
Greffage en fente
• Ligaturer au raphia.
• Engluer au mastic à greffer (bien
recouvrir la totalité de la plaie)
• Ce type de greffe convient aux tiges de 5
à 7 cm de diamètre maximum
• Le soin est très important pour la réussite
de l’opération
3- Le greffage en couronne
Cette méthode est peu employée, elle convient surtout aux arbres fruitiers dont les
branches sont trop grosses pour être fendues et que l'on veut régénérer parce que donnant des
produits inférieurs.
La réussite de ce greffage exige que les sujets soient en pleine sève, l’opération
s’effectue entre avril et mai. Les soins après greffage sont les mêmes que ceux pour la greffe
en fente.
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Greffage en couronne
Greffage en couronne
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