Cours Musicologie
Cours Musicologie
Cours Musicologie
COURS DE MUSICOLOGIE
SEMESTRE 1
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SOMMAIRE
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES………………………..……………………………...16
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INTRODUCTION AU COURS DE MUSICOLOGIE
1) Considérations Générales
Aujourd’hui, la musique est devenue une matière première qui englobe en son sein
toutes les formes d’expression artistique sollicitée à tous les niveaux et dans tous les milieux du
monde entier. Les études musicales au niveau universitaire se construisent autour de 4 centres
d’intérêts pédagogiques.
- La technique musicale : solfège, déchiffrage, théorie de la musique, etc.
- L’écriture musicale : harmonie, orchestration, instrumentation, etc.
- La pratique instrumentale : Instruments Européens, Instruments Africains, etc.
- Culture musicale : histoire de la musique, musicologie, philosophie de la musique,
anthropologie de la musique, etc.
C’est le dernier centre d’intérêt qui fait l’objet et de notre cours fondé principalement sur
la musicologie. L’on ne peut faire des études supérieures en musique sans insister sur la base
scientifique très importante qui revient à la musicologie. Le cours de musicologie tient donc
inévitablement compte des phénomènes musicaux des sociétés, voire de toutes manifestations
sonore raisonnée ; autrement dit, de tout phénomène de l’art du son relevant de la tradition écrite ou
orale et ayant un impact sur les conditions socioculturelles d’un peuple donné.
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2) L’objet du cours de musicologie
Ce cours sera utile à tout étudiant enquête de repère pour mieux comprendre et
apprécier la musique et d’en tirer toutes les substances possibles pour la facilitation de ses études
ultérieures. Il visera aussi à donner aux apprenants des repères pratiques qui leur permettront
d’optimiser le plaisir d’étudier la musique en tant que discipline des sciences sociales et inscrite au
programme officiel des études supérieures
En d’autres termes, le but de ce cours est de donner aux étudiants, les rudiments
nécessaires et indispensables pour une acceptation plus large du concept Musique, pour une
connaissance plus vaste de leur culture musicale et de découvrir le lien que la musique a avec les
autres disciplines. Cela permettra à l’étudiant d’observer avec pertinence et objectivité, un
phénomène musical pour en tirer des analyses universelles. Il pourra désormais s’interroger sur les
différentes pratiques scientifiques pour les confronter à l’objet « Musique » : ethnologie,
anthropologie, sociologie, histoire, psychologie, philosophie, épistémologie, acoustique, science
cognitive de la musique, ethnomusicologie, organologie sans toutefois oublier que les deux dernières
disciplines sont dérivées de la musicologie.
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En claire, grâce à ce cours intitulé ‘’Musicologie’’ il deviendra possible pour "l’étudiant-
musicien"’ de parler de la musique sur toutes ses formes et ses rapports avec les autres disciplines,
mais surtout de maitriser les concepts artistiques comme musicien, danse, acoustique, mélodie,
rythme chant, etc, qui sont fondamentalement rattachés à la musique. Enfin, ce cours donnera à
l’étudiant -musicien toutes les clefs pour profiter totalement de la richesse scientifique que la
musicologie procure.
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CHAPITRE I : LES DÉFINITIONS DE LA MUSIQUE
La musique est l’apanage des peuples ou de l’humanité toute entière. C’est l’un des éléments
essentiels qui la distinguent de l’animalité. A ce titre, l’invention musicale remonte à la nuit des temps
et fait partie des quatre (4) disciplines que l’homme s’en est servi pour organiser le monde afin de
rendre harmonieux son bien-être physique, mental et social. Il s’agit donc de la philosophie,
l’arithmétique, l’astronomie et la musique. Ce sont ces quatre (4) disciplines qu’on appelle le
quadrivium. Si la musique intègre le quadrivium, c’est qu’elle est un objet dont les réalités et les
fondements sont universels. Avant de découvrir son essence, il faut connaître son sens. C’est
pourquoi nous sommes tentés de répondre à cette question qui s’avère fondamentale. Qu’est-ce que
la musique ?
L’entreprise n’est pas facile, car la musique forme un monde à part.
manière agréable à l’oreille », selon les peuples et leur culture. La combinaison des sons obéit bien
sûr à des règles ; variables selon les lieux et les époques. Mais on voit le côté arbitraire et subjectif
d’une telle définition. En effet jusqu’où peut-on considérer qu’on est en présence de règles ?
Pour différencier le bruit de la musique, il semble bien que la définition la plus satisfaisante soit
probablement aujourd’hui encore celle de « son non désiré ». La musique de l’un peut être le bruit
de l’autre. La détermination, dans une société donnée de « son désiré » (musique) s’établit
cependant sur la base d’un certain consensus.
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I.3) Le concept de musique et le fait musical
Lorsqu’on compare différentes cultures qui possèdent l’équivalent du mot ‘’musique’’, on
constate le déplacement de la surface du concept de musique d’une culture à une autre. Mais nous
sommes bien convaincus qu’il s’agit de musique par le biais du vocabulaire avec les équivalents du
mot « musique » dans diverses langues. On peut donc montrer que chaque culture ou chaque groupe
social impose un découpage propre de ce qu’il entend par musique.
Cependant la plupart des sociétés de tradition orale (Afrique, Amérique du Sud) ne possèdent
pas d’équivalent au mot ‘’ musique’’. Comme bien de chercheurs l’on noté, on trouve surtout des
termes équivalents à chant, danse ; jeu et même des expressions à des formes symboliques dont
l’occident ne connaît pas d’équivalent. Prenons la culture musicale d’Afrique Subsaharienne en
particulier celle de le Côte d’Ivoire comme étude de cas. Ici, la difficulté d’isoler le terme ‘’ musique’’
des autres éléments de l’événement musical est clairement perçue dans ces phrases de Christophe
WONDJI qui reconnaît que « la chanson en Afrique est à la fois littérature et musique, parole et
danse, discours et rythme, pensée et expression corporelle ».Pour cet auteur, les expressions
littéraires, musicales et corporelles, s’unissent continuellement dans la chanson qui du coup apparaît
comme l’outil privilégié des manifestations culturelles et artistiques.
I.4) La définition de la musique dans les sociétés de tradition orale à la lumière du cas Ivoirien
En dépit de ce qui précède, nous sommes en mesure d’avancer qu’en milieu traditionnel
Ivoirien, la musique ne se définit pas, elle se vit et chaque membre de la société la connaît de
manière implicite et tacite ; si bien que le mot « musique » n’existe pas dans le vocabulaire des
peuples Ivoiriens et Africains en général. Ce qu’il faut retenir, c’est que pour eux, le
terme « musique » à une surface sémantique plus large puisqu’ il englobe aussi la chanson, la danse
et autres faits ‘’extra musicaux’’. Pour éviter de donner des affirmations gratuites ou de tirer des
conclusions sans fondement scientifique, il est bon de présenter le concept de ‘’musique’’ dans les
quatre grandes aires culturelles et linguistiques de la Côte d’Ivoire. Il s’agit des Gour, des Krou, des
Mandés et des Kwa communément connus sous l’appellation Akan.
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a) Le concept de musique chez les Akan
Chanson Danse
Peuples
Chant Chanter Danse Danser
Abbey Ni Ni-ti Ni Ni-gbè
Abron Djo’m Édjo’m Sa Sa –sa
Adjoukrou Èdj Èdj-ègn Èdj Èdj-ub
Agny Édjuo Édjuo-tolè Ablié Ablié-silè
Akyé Nun Ko-nun Min Kpeu-min
Baoulé Djué Djué-tolè Ablé Ablé-silè
Tchaman(ébrié) Nan-mé Nan-méko abhy Abhy-gbè
Chanson Danse
Peuples
Chant Chanter Danse Danser
Bété Lô Lô-blhi Lô Lô- yié
Kroumen Dou Béré Wlah Whlah
wê D’hou Bléa déai Déais
c) Le concept de musique chez les Gour.
Chanson Danse
Peuples
Chant Chanter Danse Danser
Koulango Lôg,mô Lô Nin-yo Nin nin-yo
Lobi Niai Nai-khi’in bina Binh-sar
Sénoufo Mun-n’gô Munu Yol Yo-ho
Chanson Danse
Peuples
Chant Chanter Danse Danser
Dan (yacouba) Tan Tan-bo Tan Tan –kè
Gouro Irè Irè –vô Irè Irè –bou
Mahou Lon Lon –na Lon Lon-gai
Malinké Don-kili Don –kili-la Don-hon Don –hon-kê
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Comme on le constate, chez l’ensemble des sous-groupes ethniques ci-dessus, la notion de
"musique" est consubstantielle au chant et à la danse. En effet, chant et danse ont une unité et une
identité de substance telle qu’invariablement, on chante le chant ou en danse le chant, tout comme
on chante la danse. Ces deux éléments (chant et danse) étant liés à la quasi-totalité des activités
quotidiennes rythmant ainsi les événements qui jalonnent la vie individuelle et communautaire, ils
indiquent déjà de par leur pratique, la notion de " musique" ou du fait musical. C’est pourquoi dans
ces sociétés de tradition orale, il n’existe pas de terme spécifique pour désigner la musique comme
en occident.
I.5) Le chant
Pour comprendre d’avantage ce que contient le mot "musique", il faudra donc décrire de façon
précise la valeur sémantique du mot "chant". Sur le plan lexical, le chant se définit comme étant
l’émission des sons musicaux par la voix humaine. Pour lui donner une connotation musicale plus
dense, l’on dira que le chant est une composition musicale destinée à la voix généralement sur des
paroles faisant appel à la technique d’articulation et aux principes généraux de l’exécution musicale
qui sont : l’intonation, le phrasé, l’accentuation et les nuances.
Le chant a donné naissance au verbe chanter qui, lui, signifie produire des sons vocaux de
façon harmonieuse. Le chant peut parfois être pris comme une chanson (petite composition musicale
de caractère populaire). Le chant peut être également de type profane ou religieux.
Sur le plan physiologique, le chant se présente comme étant l’amplification en étendue et en
force de la parole humaine, du langage propre à chaque peuple. L’embellissement de ce langage est
soumis à des ornements systématiques : division et répétition de syllabes et des mots. Contraste de
puissance et de douceur, de lenteur et de vitesse des sons. Le chant est soumis à une échelle fixe de
hauteur qui détermine les gammes et les modes avec les rapports précis de durée, base de tout
rythme musical. Si le chant est l’émission des sons musicaux par la voix humaine, qu’est-ce que la
voix ?
La voix est l’ensemble de sons émis par l’appareil phonatoire. Elle est aussi une suite de
vibration sonore qui circule entre un locuteur et un auditeur. Ces vibrations sont porteuses de sons.
La voix est le support de langage et de la communication verbale. Elle est le premier instrument
paradoxal et curieux, précieux et très puissant. D’ailleurs la voix n’est pas un instrument, mais une
infinité d’instruments, car chaque voix est différente des autres. La musique est l’une des activités
auxquelles la voix est très sollicitée. C’est pourquoi les voix sont classées en quatre (4) principaux
registres.
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- Le soprano : voix aiguë de femme et enfant.
- L’alto : voix grave de femme.
- Le ténor : voix aiguë d’homme. C’est le type de voix qui porte plus.
- La basse : la voix masculine la plus grave.
I.6) Le musicien
Nous ne pouvons définir la musique sans connaitre le nom et la signification de celui qui la
produit. C’est pourquoi la notion de musique implique tout naturellement celle de musicien. A cet
effet, force est de mentionner que le musicien est une personne dont la profession est de composer
ou de jouer de la musique. C’est aussi celui qui est capable d’apprécier la musique ou qui exerce au
métier de la musique.
Il y a trois (3) principaux paliers dans la hiérarchisation ou la catégorisation de la profession :
- Musicien amateur : celui qui s’adonne à la musique pour son plaisir, sans en faire une
profession véritable. L’amateur ne perçoit pas de rémunération.
- Musicien intermittent ou occasionnel : c’est le musicien dont l’activité comporte une alternance
de périodes travaillées (rémunération) non travaillées (sans rémunération).
- Musicien professionnel : tout musicien recevant une rémunération pour une prestation
musicale est considérée comme professionnel. Il requiert par conséquent l’ensemble des
capacités liées au savoir, savoir-faire et savoir-être ainsi que celles relevant de la déontologie
du métier de la musique.
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CONCLUSION
Il existe bien dans l’espèce humaine une ‘’ faculté de musique ‘’ universelle à l’origine d’une
forme symbolique particulière que dans nos sociétés, nous appelons ‘’musique’’.
Elle se manifeste dès l’origine de l’espèce humaine par le chant, c'est-à-dire l’utilisation
modulée de la parole et par la production des rythmes.
Ainsi chaque culture découpe et articule-t-elle de manière spécifique, non seulement la
substance et la forme symbolique que nous appelons "musique", mais également les liens de toute
nature que cette substance entretient avec son environnement culturel, social et religieux. Pour finir
retenons avec Molino que « la musique, c’est du sonore produit et organisé par une culture. Ce
sonore est porteur de connotation sémantiques et affectives d’unités liées à des significations
lexicales, mais au niveau d’unités minimales et discrètes, ce qu’on appelle le plus souvent les
mots, plus techniquement les unités scalaires, ou dans le cas spécifique des musiques électro
acoustiques, les objets sonores ».
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CHAPITRE II : LES ORIGINES DE LA MUSIQUE
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expressions aux contours mélodiques. Or, plusieurs des traits ainsi simplifiés et soulignés par la voix
adulte sont communs à l’organisation temporelle du langage et de la musique.
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reproduire. Les cris étaient devenus des sons bien déterminés, des notes de musique en quelque
sorte. C’était là, les prémisses d’une esthétique musicale.
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CONCLUSION
Il semble téméraire de rechercher l’origine de la musique, puis que toutes les recherches sont
restées jusque-là des hypothèses, ce n’est qu’au 18ème siècle que l’on a commencé à s’interroger sur
l’origine de la musique. Tous les chercheurs s’accordent à dire que l’origine est inconnue. Certains
historiens, musicologues et anthropologues pensent que l’origine de la musique serait liée aux chants
d’oiseaux.
Mais qu’est-ce qui le prouve ? Même s’ils chantent, ont-ils pour autant crée la musique ? Cela
n’est pas fondé parce que jusque-là, tout le monde s’accorde à dire que la musique reste une activité
exclusivement humaine.
Sur le plan théologique, quand on parcourt les saintes écritures, on se rend compte que la
musique est un don de Dieu à l’humanité et que Dieu l’a créée pour sa gloire.
Comme on le voit les origines réelles de la musique sont difficiles à cerner. Mais pour l’heure,
retenons seulement l’avis de Karl STUMPF qui dit : « la musique prendrait sa source dans les
signaux vocaux qu’échangeaient les hommes primitifs ».
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RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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P.
AZZARETTI Michel, terminologie de musique et de théorie musicale, Paris, INSIST diffusion, 2007,
62P.
D’UDINE Jean, qu’est-ce que la danse ?, Paris, Edition Henri Laurens, 1921, 196P
KOFFI Gbaklia, l’éducation musicale en Côte d’Ivoire, Paris, Harmattan, 2008, 202 P.
Nattiez Jean Jacques (sous la direction de), Musiques ; une encyclopédie pour le 21ème siècle, les
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ROBINSON jacqueline, introduction au langage musicale, Paris, Editions Chiron, 1990, 100 P.
WONDJI Christophe (sous la direction de) la chanson populaire en CI, présence Africaine, Paris,
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GOOGLE et WIKIPEDIA
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