Filière: Economie Et Gestion / Semestre 5 Module: Gestion Financière

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Filière : Economie et gestion / Semestre 5

Module : Gestion financière

Séances 1 et 2

- Mardi 24 – Novembre - 2020


- Mardi 1 – Décembre - 2020

Année universitaire 2020/2021

Professeur : JAMAL Youssef


Introduction à la gestion financière

La gestion financière :
Concepts, mécanismes et mise en œuvre.

 Les concepts fondamentaux


 Les cycles économiques (cycle de financement,
d’investissement et d’exploitation)
 Les mécanismes financiers
 Les notions de résultat et de richesse
 Les difficultés d’analyse sur les comptes
comptables
 La structure des marges et du risque financier.
La compréhension de l’entreprise, l’analyse de son activité puis la
possibilité de mener un audit ou un diagnostic financier, passe en premier
par une connaissance très approfondie de certains concepts fondamentaux
de la finance d’entreprise et par la distinction entre les principaux cycles
financiers. La compréhension des cycles économiques de l’entreprise et des
mécanismes financiers, permettent aux acteurs concernés de positionner
l’entité analysée, pour mieux cartographier les différents flux provenant des
processus intervenus dans le fonctionnement du système-entreprise.
La finance d'entreprise ou gestion financière, est le champ de
la finance relatif aux décisions financières des entreprises. Son objet
essentiel est l’analyse et la « maximisation de la valeur de la firme pour ses
actionnaires envisagée sur une longue période ». En termes plus précis,
l'enjeu consiste à optimiser la valeur de la séquence des profits monétaires
futurs (relativement à un horizon de référence) sous la contrainte de la
limitation des risques courus. Elle est, aux côtés de la finance publique et de
la finance privée, l’un des trois grands domaines de la finance.
Historiquement sa pratique est étroitement associée au recours
au financement bancaire et de plus en plus à celui du financement de
marché.
La pratique de la finance d’entreprise relève donc à la fois d'une
vision externe à la firme (celles des prêteurs, des investisseurs ou des
intermédiaires comme les banques d’investissement) et d'une vision interne
à la firme (celle des dirigeants dont les décisions de gestion interne
conditionnent sa valeur financière).
Les principales problématiques traitées dans le cadre de la finance
d’entreprise sont :
- la décision d'investissement, et particulièrement la façon
d'évaluer la pertinence et le rendement prévisibles des décisions
d’investissement ;
- la décision de financement, c'est-à-dire l'optimisation de la
structure financière des firmes et les voies d'amélioration des
conditions de leur financement ;
- la politique de rémunération des apporteurs de capitaux, soit
concrètement et le plus souvent la conduite à tenir en matière
de distribution des dividendes.
La finance d'entreprise est le champ de la finance relatif aux
décisions financières des entreprises. Son objet essentiel est l’analyse et
l’accroissement de la valeur de marché des sociétés, c’est-à-dire
l’amélioration des profits monétaires futurs sous la contrainte de la
limitation des risques courus. Elle est, aux côtés de la finance de marché,
l’une des deux grandes branches de la finance.
Les principales problématiques de la finance d’entreprise sont :
 d'évaluer la pertinence des décisions d’investissement ;
 d'optimiser la structure du bilan des sociétés ;
 de rétribuer les apporteurs de capitaux ;
 d'améliorer les conditions de financement.
La pratique de la finance d’entreprise relève à la fois de la gestion
interne des sociétés et des métiers bancaires. Les directions financières sont
en charge de l’évaluation des projets d’investissement et de l’apport des
capitaux nécessaires à la vie de l’entreprise. Les banques
d’investissement conseillent les entreprises sur leurs modes de financement,
sur leurs acquisitions, sur la couverture de leurs risques financiers et enfin
servent d'intermédiaires entre les agents économiques à capacité de
financement (épargnants, investisseurs…) et les besoins de financement des
entreprises.
De ce fait, la gestion financière en tant que moyen de management,
semble donc s’imposer aux entreprises avec une extrême urgence, dans la
mesure où elle leur fournit les outils et instruments nécessaires à la prise de
décisions aussi bien opérationnelles que stratégiques (analyse de l’activité et
de la rentabilité, l’équilibre financier, le choix d’investissements, les sources
et les modes de financement...).
La gestion financière d’entreprise constitue le premier temps de
l’apprentissage de la finance. Mais la gestion financière n’est pas seulement
un problème de finances pures, car elle s’intègre dans la vie même de
l’entreprise et dans son activité ; une bonne gestion financière exige une
connaissance suffisante des problèmes industriels commerciaux et fiscaux.
1. Concepts fondamentaux et mécanismes financiers.

Durant la vie de l’entreprise, des cycles économiques interviennent


pour concrétiser l’objectif de sa création. Des valorisations comptables en
termes de gestion ou de situation décrivent le niveau d’activité et du
patrimoine de l’entreprise en question suivant des mécanismes bien définis.

11. Concepts fondamentaux :

L’entreprise dans sa vie courante, est confrontée à plusieurs cycles


qui s’interagissent en vue de créer une valeur ajoutée assurant la pérennité
de la firme. Le cycle d’exploitation, le cycle d’investissement et le cycle de
financement, constituent les principaux cycles financiers de l’entreprise. Par
contre, les notions de flux et de stock, permettent de comprendre et de
décrire plus les différents mouvements et situations patrimoniales.

1.1.1 Les cycles économiques :

La création de la valeur par la combinaison des facteurs de


production à savoir : le capital, le travail et l’efficacité de ces deux premiers
éléments, passe par trois principaux cycles dits économiques1 ou financiers2,
qui décrivent la manière de traduire les ressources financières en richesse
mesurée par les cash-flows que génère l’activité.

a- Le cycle d’exploitation :

Le cycle d’exploitation caractérise l’activité de base pour toute


entreprise. On peut le qualifier d’un processus permettant la mise en œuvre
des biens et/ou services finaux ou intermédiaires. Il fait appel à des éléments

1
Vernimmen, P., Quiry, P., & Le Fur, Y. (2009). Finance d’entreprise. Paris : Dalloz. [22].
2
Belkahia, R., & Oudad, H. (2007). Finance d’entreprise. Concepts, outils, cas corrigés.
Edit consulting. [3].
qui absorbent des dépenses sous forme de charges (achat de matières
premières, fournitures, charges de personnel…) et d’investissements (Local,
machines, matériel…) pour une production dont l’échange sur un marché
permettra de rémunérer les facteurs de production et dégager un bénéfice si
l’activité est rentable.
Le cycle d’exploitation est généralement décrit par le cycle de
production. Le premier englobe en même temps les méthodes de gestion et
de production qui touchent le déroulement de l’activité dès l’achat et
l’approvisionnement, production et stockage puis la vente et l’encaissement.
Tandis que le cycle de production reste limité aux activités décrivant la
création et la mise en œuvre du produit ou du service.
À l’amont du cycle d’exploitation comme à l’aval, des facilités de
paiement accordées par les fournisseurs et aux clients, par la majorité des
entreprises. Elles créent un décalage entre les créances clients et les dettes
fournisseurs, ce qui génère un besoin en liquidité. Si les délais clients
dépassent les délais fournisseurs, cela donne naissance à un besoin en fonds
de roulement, notion qu’on développera plus tard dans ce travail.
La durée d’exploitation quant à elle, varie selon le temps incorporé
pour la mise en œuvre du bien ou service final, elle peut prendre quelques
secondes (exemple des services ou biens comme les petites séries en
fabrication mécanique…), à des années comme les productions lourdes ou
de vins et cognac par exemple.

b- Le cycle d’investissement :

Le cycle d’investissement correspond aux acquisitions ou à la


production pour soi-même, d’immobilisations incorporelles, corporelles ou
financières voire même les éléments immobilisés de l’actif circulant (stocks,
créances, titres et valeurs de placement…).
Le cycle d’investissement intègre des dépenses de nature durable et
acyclique, dans le sens que ces immobilisations seront d’usage sur plusieurs
cycles d’exploitation, c’est-à-dire, pour un emploi durable. Cela fait
différencier les dépenses d’investissement aux dépenses d’exploitation. Ces
dernières sont relatives aux consommations ordinaires et cycliques, liées à
l’exploitation et la gestion courante de l’activité de l’entreprise.
Les dépenses d’investissement doivent générer une rentabilité
importante par rapport à ce qui est engagé comme capital. Les excédents de
trésorerie encaissés rémunèrent donc l’investissement, dans le cas d’un
projet rentable.

c- Le cycle de financement :

Certains financiers l’éclatent en deux autres cycles, à savoir : le


cycle d’endettement et celui des capitaux propres 3. Du fait que ces
ressources forment un moyen de financement, on les gardera regroupées
dans ce travail sur un seul cycle, étant donné que le financement peut être de
nature interne (capitaux propres, cession d’actif…), ou externe comme
l’endettement dans la majorité des cas.
Le cycle de financement est lié au cycle d’investissement, car
l’emploi durable, concernant les acquisitions d’immobilisations, nécessite
des ressources stables, c’est-à-dire des moyens financiers fixes de la
structure financière de l’entreprise. Le recours aux capitaux propres et aux
dettes à long et moyen terme, est mesuré par leur rentabilité sur l’horizon de
leur engagement. Les rentrées annuelles doivent couvrir les charges de
l’activité de l’entreprise.
Concernant les financements d’exploitation à caractère cyclique et
de terme très court, les crédits d’escompte et la trésorerie passif relative aux
dettes courantes, sont exclus du champ du cycle financier pour leur
échéance et charges non significatives.

1.1.2. La notion de flux et de stock :

La compréhension des notions : Flux et stock ou niveau, permettent


de comprendre et décrire à chaque moment, l’activité de l’entreprise et
d’opérer la différence entre les variables de stock, comme quantité d’un

3
Vernimmen, P., Quiry, P., & Le Fur, Y. (2009). Finance d’entreprise. Paris : Dalloz. [22].
élément à un moment donné dans le temps, et les variables de flux comme
quantité d’un élément dans un intervalle de temps.

a- Notion de flux :

Chaque opération d’échange, d’un bien ou d’un service, entraine


l’apparition de deux flux matérialisant cette transaction. Il s’agit d’un flux
réel ou quasi-réel représenté par le bien ou le service et un flux monétaire
représenté par la contrepartie du bien ou du service échangé. Au niveau
comptable, le tableau de flux regroupe l’ensemble des opérations de gestion
courante, intervenues dans l’entreprise au cours d’une période donnée et
qu’on peut classer en trois catégories : Les flux de résultats, les flux de
fonds et les flux de trésorerie.

Les flux de résultats :

Il s’agit de la différence entre produits et charges suivant leur


nature. Le compte de produits et de charges prévoit dans ce sens quatre
types de résultats. Le résultat d’exploitation qui est la différence entre les
produits et les charges d’exploitation, le résultat financier relatif à la
différence entre produits et charges financiers et le résultat non courant qui
résulte de la différence entre produits et charges non courants. Signalant que
les deux premiers résultats sont regroupés en un résultat intermédiaire : le
résultat courant est caractérisé par la nature récurrente de ses éléments
intervenant dans la gestion courante de l’entreprise.
Le résultat comptable, que génèrent les différents flux de résultats,
enregistre des produits et des charges réels et fictifs. Le côté réel, concerne
les produits et les charges effectivement encaissés ou décaissés comme les
ventes de marchandises, les charges de personnel, les locations reçues ou
payées… Tandis que le côté fictif, enregistre des produits et des charges
comme les dotations aux amortissements ou aux provisions, les reprises sur
provisions ou sur amortissements… dont la survenance n’entraîne aucun
encaissement ou décaissement de trésorerie.
Les flux de trésorerie :

Ils regroupent les sommes reçues ou dépensées en unité monétaire,


par toute entreprise et faisant mouvementer les comptes de trésorerie. Ils
sont soit des flux d’encaissement, soit des flux de décaissement. Les flux de
trésorerie regroupent4 : Les flux d’exploitation, les flux d’investissement et
les flux exceptionnels.
Les flux de trésorerie d’exploitation, sont des recettes ou dépenses
liées à l’exploitation courante. L’excédent brut d’exploitation (EBE) minoré
des impôts y afférents et de la variation du besoin en fonds de roulement et
de l’investissement net, représente les flux de trésorerie d’exploitation
disponible :

4
Vernimmen, P., Quiry, P., & Le Fur, Y. (2009). Finance d’entreprise. Paris : Dalloz.
[694].
TABLEAU 1:

DETERMINATION DES FLUX DE TRESORERIE


D’EXPLOITATION DISPONIBLES.

Année Année
Années …. Année N
1 2
EBE
- Impôt / résultats d’exploitation
- Variation du BFR
- Investissements
- Désinvestissements après coût
fiscal
= Flux de trésorerie d’exploitation
disponibles
Sources : Vernimmen, P., Quiry, P., & Le Fur, Y. (2009). Finance d’entreprise. Paris : Dalloz.

Les flux d’investissement correspondent à une dépense réalisée,


dans le but d’en retirer un profit futur. Ce qui les distingue d’une simple
charge, est le fait que le profit espéré doit s’étaler sur plusieurs années et
non sur un seul exercice. Les flux d’investissement doivent être pris en
compte au moment de leur décaissement, et de raisonner en terme des
investissements nets des cessions, des subventions et des autres crédits
d’impôt qui peuvent être accordés.
Les flux exceptionnels quant à eux, ont un caractère non récurent
sans que leur dépense ou encaissement soit pris en compte au niveau de
l’excédent brut d’exploitation.
Il est à prendre en considération, lors de l’élaboration du tableau
des flux de trésorerie, l’ensemble de ces flux après impôt en les
différenciant en éléments disponibles, c’est-à-dire les flux de trésorerie
disponible (FTD). Ils serviront de base pour les comparer avec la dépense
initiale d’investissement qu’on verra dans les chapitres qui suivent.
TABLEAU 2 :

DETERMINATION DES FLUX DE TRESORERIE.

Années Année 1 Année 2 ….

EBE

- Impôt / résultats d’exploitation

- Variation du BFR

- Investissements

+ Désinvestissements après coût fiscal

- Les flux exceptionnels

= Flux de trésorerie

Source: Vernimmen, P., Quiry, P., & Le Fur, Y. (2009). Finance d’entreprise. Paris : Dalloz.

b- Notion de stock :

À l’encontre de la notion de flux, la notion de niveau ou de stock


décrit la situation statique d’une variable à un moment donné. Lié à
l’analyse financière, un stock détermine la situation financière concernant le
niveau des emplois et des ressources. Les mouvements de flux expliqués
précédemment, correspondent à diverses opérations qui affectent les soldes
de départ ou les soldes initiaux d’un bilan, pour en constater la situation
patrimoniale finale (Figure 1).
Le niveau final d’un poste comptable, n’est que le point de départ,
à qui on ajoute les variations ou les mouvements survenus audit poste, pour
déduire le solde final. Ce dernier peut décrire un emploi net, ou une
ressource nette, en fonction de la nature des flux qu’il a enregistré et qui
peuvent augmenter les emplois ou les ressources et inversement.
Figure 1 :

MECANISME DE MOUVEMENT D’UN COMPTE COMPTABLE .

Actif Passif

Emploi Ressource Emploi Ressource

Flux

Emploi Ressource Emploi Ressource

Solde ou
Solde du compte Solde du compte
niveau

2. Les mécanismes financiers :

La prise en compte des mécanismes financiers de l’entreprise est


une priorité pour l’analyste financier. Elle servira de base, pour bâtir des
jugements pertinents sur le patrimoine de l’entreprise.

2.1. Les notions de résultat et de richesse :

Le résultat est le solde, entre les produits et les charges qui font
varier le niveau de richesse sur une période déterminée. Un solde positif
décrit l’enrichissement de l’entreprise ou de l’investisseur dans le cas
général. Par contre, un solde négatif enregistre un appauvrissement. Notant
aussi qu’il faut distinguer entre la notion de trésorerie et de richesse du fait
qu’une dépense ne signifie pas nécessairement une diminution de richesse
mais une diminution de la trésorerie, avec conservation de la richesse
comme dans le cas d’achat d’une immobilisation s’enregistrant dans le
patrimoine de l’entreprise.
La classification des résultats comptables :

La classification comptable, comme il sera développé dans ce qui


suit, différencie le résultat selon sa nature en résultat d’exploitation,
financier, et non courant.
Le résultat d’exploitation est le solde des produits d’exploitation et
la destruction correspondante relative aux charges consommées, pour mettre
en œuvre un excédent brut5 d’exploitation. Ce résultat est modifié par des
corrections de la valeur des actifs, à savoir les amortissements et les
provisions qui sont des constatations comptables de la diminution de la
valeur des actifs immobilisés ou circulant. Ces dépréciations sont des
charges fictives non décaissables et font diverger le résultat après
amortissements et provisions, des flux de trésorerie disponibles.
La classification par nature citée plus haut, reste celle retenue par le
plan comptable marocain, pour l’établissement du compte de produits et de
charges. Or on peut même retenir une classification par fonction6, c’est-à-
dire, regrouper les produits et les charges des différentes fonctions ou
services de l’entreprise pour aboutir au résultat d’exploitation, auquel le
résultat financier et non courant, sont ajoutés séparément comme établi à la
classification par nature.

TABLEAU 3 :

DETERMINATION DU RESULTAT NET PAR FONCTION.

Ventes ou chiffre d’affaires


- Coûts de la fonction 1
- Coûts de la fonction 2

5
Brut, dans la mesure qu’il ne tient pas compte des amortissements et des frais financiers
avant impôt.
6
Berk, J., DeMarzo, P., Capelle-Blancard, G., Couderc, N., Nalpas, N., & Boissieu, C. de.
(2008). Finance d’entreprise. Paris : Pearson Education. [49].
- Coûts de la fonction 3
- Coûts de la fonction …
= Résultat d’exploitation
+Produits financiers
-Charges financières
= Résultat courant
+Produits non courants
-Charges non courantes
-L’impôt sur les sociétés
= Résultat net
.

Le compte de résultat peut être présenté sous forme d’une liste en


cascade (le CPC du PCM), comme il peut être présenté sous forme d’un
tableau à deux colonnes, une pour les charges (à gauche) et l’autre pour les
produits (à droite).

La création de la richesse :

L’entreprise combine ses ressources matérielles, intellectuelles,


humaines et financières pour la création de biens et services qui seront
écoulés sur un marché donné. Économiquement, la valeur ajoutée qui est la
production diminuée de la consommation intermédiaire, représente la
richesse créée par l’entreprise. Au niveau global, la notion de richesse reste
très large à ce que peut porter la signification financière de la richesse, qui
se mesure comptablement par le résultat des produits nets des charges. La
richesse créée sera distribuée aux parties prenantes : Actionnaires, État,
obligataires, fournisseurs… Elle est plus importante dans la mesure où elle
permet de dégager un excédent de liquidité par rapport aux capitaux
investis.
En abordant cette notion de « richesse », une question de
différenciation se pose pour comprendre richesse et valeur. La richesse est la
qualité de ce qui est précieux7 et ne peut être mesurée par une unité
monétaire comme la santé par exemple, par contre la valeur peut être
évaluée à un prix estimant sa contrepartie monétaire.

2.2. L’actif économique :

Le bilan fonctionnel ou comptable, recense le passif et l’actif que


détient l’entreprise, il décrit dans ce cas son patrimoine sous un aspect
comptable. Par contre, le bilan économique permet de comprendre plus les
emplois et les ressources mises en place.

Le bilan patrimonial et le bilan financier :

Le bilan patrimonial décrit l’actif et le passif que détient


l’entreprise à la fin de chaque année. Corrigé des plus ou moins-values
latentes, le bilan financier commence à refléter plus la liquidité du
patrimoine que possède l’entreprise et donne une image claire aux
actionnaires, obligataires et créanciers.
Le bilan financier classe les éléments de l’actif selon leur degré
d’exigibilité du bas vers le haut, du très court terme au long terme,
jusqu’aux ressources non exigibles (les capitaux propres). L’actif recense les
avoirs de l’entreprise et les classe en fonction de leur degré de liquidité et de
disparition, c’est-à-dire, les éléments de l’actif destructibles (les stocks par
exemple) et les valeurs liquides sont à classer vers le bas de la colonne de
l’actif. Les éléments durables et non disponibles à plus d’un an, seront mis
vers le haut de l’actif.
La liquidité d’un bilan se traduit par la vitesse de transformation de
l’actif de l’entreprise en valeurs disponibles pour faire face aux dettes
exigibles. Plus la rotation des actifs est rapide par rapport aux dettes du

7
Le petit Larousse illustré. (2007).
passif, plus l’entreprise est liquide sauf qu’il faut tenir compte que les dettes
sont d’échéance connue et précise par rapport aux créances de l’entreprise.
Un décalage de correspondance, entre les termes de dettes et les échéances
des créances, traduit une insolvabilité de l’entreprise, qui doit mettre en
vente les actifs pour éteindre ses dettes, ou de rechercher des ressources
supplémentaires.

Le bilan économique :

Le bilan économique recense l’ensemble des emplois dont dispose


l’entreprise et les modes de financement de l’actif économique. Ce dernier
est formé des valeurs immobilisées et du besoin en fonds de roulement
d’exploitation ou hors exploitation. Les immobilisations, quelle que soit leur
nature, sont des actifs d’exploitation avec élimination des immobilisations
qui n’interviennent pas dans l’exploitation (hors exploitation) et partant ne
sont pas regroupées dans l’actif économique. Le besoin en fonds de
roulement est la seconde composante de l’actif économique, il est influencé
par les méthodes d’évaluation des stocks, de provisionnement et de la
régularisation des charges et des produits, comme il peut être séparé en BFR
d’exploitation et celui hors exploitation.

= + é ’
− ’

Le besoin en fonds de roulement hors exploitation, quant à lui,


reste imprévisible du fait qu’il intègre des créances et des dettes non
récurrentes ou non courantes. Il reste très faible en valeur par rapport au
BFR d’exploitation.
En d’autres termes, le passif économique constitue l’ensemble des
ressources engagées pour la création de l’entreprise, et principalement les
ressources internes, c’est-à-dire les capitaux propres, les réserves, les reports
à nouveau et le résultat de l’exercice, diminués des non valeurs que détient
l’entreprise en actif. Les ressources externes sont des dettes à court, moyen
et long terme pour leur valeur nette. Cette dernière est obtenue en éliminant
les disponibilités en trésorerie et les placements financiers, les engagements
bancaires et de crédit-bail.

Les difficultés d’analyse sur les comptes comptables :

L’outil comptable présente une source financière et


informationnelle principale pour le financier, qui doit prendre en
considération certains problèmes d’évaluation, ou être conscient de leur
influence sur le résultat comptable, et même sur la situation financière de
l’entreprise. L’image fidèle que présente la comptabilité générale, reste plus
ou moins collée à la technique comptable, mais elle présente certaines
limites aux yeux de la finance, du fait des interprétations que peuvent
prendre certains comptes comptables dont nous retenons les principaux dans
ce présent travail, à savoir : Les stocks, les amortissements, les provisions,
les impôts différés, les locations et le chiffre d’affaires.

Les stocks :

Les stocks regroupent l’ensemble des biens et services que détient


l’entreprise, et qui interviennent dans le cycle d’exploitation de celle-ci pour
être vendus en l’état, consommés ou issus du processus de production
(comme les produits intermédiaires ou finis). Leur évaluation est l’objet de
plusieurs méthodes d’estimation de la valeur dudit stock, qui donnent, pour
chacune, une valeur finale au stock, et qui pouvant fausser le résultat
comptable ou même de présenter des difficultés de comparaison entre la
valeur d’un même stock sur plusieurs périodes. Les principales méthodes
d’évaluation qu’on peut citer sont :
-La méthode CMP ou l’évaluation par le coût moyen pondéré.
Cette méthode consiste à calculer le coût moyen qui est équivalent à la
somme des coûts d’acquisition du stock d’entrée et du stock initial, divisée
par la quantité des deux stocks. Cette méthode valorise le stock de chaque
entrée, comme elle peut le valoriser sur toute une période déterminée.
-La méthode FIFO, ou premier entré premier sorti (First in, first
out), consiste à évaluer le stock de sortie en fonction de leur coût
d’acquisition, en donnant priorité de sortie aux stocks les plus anciens.
-La méthode LIFO, ou dernier entré premier sorti (Last in, first
out), consistant à valoriser le stock de sortie en fonction du coût
d’acquisition des stocks les plus récents.
-La méthode NIFO, ou prochain entré premier sorti dite aussi
méthode du coût de remplacement (Next in, first out). L’évaluation des
stocks de sortie pour cette méthode, se fait en fonction du coût de
remplacement ou du coût futur des stocks.
Même si ces méthodes d’évaluation n’ont pas d’influence sur la
trésorerie, le plan comptable marocain et la fiscalité marocaine retiennent la
méthode du CMP et la méthode FIFO pour la valorisation des stocks de
sortie. Au niveau financier, un stock très important peut influencer le
résultat comptable, et partant influencer la situation financière de
l’entreprise. Il convient dans ce cas d’adapter la méthode d’évaluation à la
nature et au contexte de l’acquisition du stock. En période d’inflation par
exemple, l’évaluation par la méthode FIFO donne une sous-estimation du
stock de sortie, alors que la méthode CMP donne une valeur approchée au
coût réel, qui reste comprise entre la valeur maximale et minimale du coût
d’acquisition. Pour notre constat, il convient pour garder l’image fidèle des
stocks, de suivre une gestion au juste à temps pour éliminer la sur ou la
sous-évaluation qui peut résulter d’une ou de l’autre méthode. L’ETIC doit
prendre en compte tout changement de la méthode de valorisation, et d’en
justifier la raison de ce changement.

Les amortissements :

L’amortissement est la constatation comptable de la dépréciation


ou l’amoindrissement de la valeur initiale d’une immobilisation. Cette
dépréciation dont les effets sont jugés irréversibles, est constatée par une
diminution de la valeur d’entrée ou d’origine du bien selon un plan
d’amortissement. Les actifs corporels et incorporels sont les plus touchés
par la notion d’amortissement. Les dotations d’amortissement présentent la
répartition de la valeur d’acquisition sur la durée convenable
d’amortissement dudit bien amortissable. Les dotations de l’exercice
figurent au CPC, en tant que charges et au Bilan en tant qu’éléments
correctifs de la valeur brute des immobilisations amortissables, pour déduire
la valeur nette comptable.
La comptabilité générale marocaine retient trois méthodes
d’amortissement usuelles : L’amortissement linéaire, l’amortissement
dégressif et l’amortissement dérogatoire.
- L’amortissement linéaire : Ce système d’amortissement consiste
à répartir la valeur d’origine de l’immobilisation, en fractions égales sur la
durée prévue de l’utilisation du bien, suivant une progression uniforme et
régulière. Pour le système linéaire la date de départ est comptée du premier
jour de mise en service8, Chaque annuité est équivalente au quotient de la
valeur d’origine par sa durée d’usage en années. Si la mise en service
intervient au cours de l’exercice comptable, la première et la dernière
dotation sont calculées en prorata de la fraction de la durée d’amortissement.
- L’amortissement dégressif : La charge annuelle
d’amortissement selon ce système représente une répartition géométrique
décroissante, dégageant ainsi des dotations plus fortes les premières années
et de moins en moins fortes plus tard. Le taux d’amortissement dégressif
correspond au taux linéaire multiplié par un coefficient fiscal 9, lui-même
variable selon les durées suivantes :
 1,5 si la durée d’amortissement est de 3 ou 4 ans ;
 2 si la durée est de 5 à 6 ans ;
 3 si la durée est strictement supérieure à 6 ans.
L’amortissement dégressif reste facultatif10 et ne peut être appliqué
à des durées inférieures à 3 ans, ni pour les biens acquis d’occasion. La date
de départ est le premier jour du mois d’acquisition et à la différence du plan
d’amortissement linéaire dont la valeur à amortir est la valeur d’origine, le
plan d’amortissement dégressif retient la valeur de base qui est la valeur

8
MASNAOUI&ASSOCIES. (1994). Memento comptable marocain 1995. 1ère Edition.
[419].
9
L’apparition du coefficient fiscal était l’objet de la loi des finances de 1994.
10
Belkahia, R., & Oudad, H. (2007). Finance d’entreprise. Concepts, outils, cas corrigés.
Edit consulting. [43].
nette d’amortissement comptable de l’exercice précédent. L’annuité
dégressive se calcule sur la base du taux dégressif, mais on retient celle
linéaire lorsque cette dernière devient plus grande que l’annuité dégressive.
La règle du prorata reste applicable comme dans le cas du linéaire.
Ce type d’amortissement comme cité, permet d’amortir aussi vite
que possible la valeur d’origine, il reste incitatif pour l’investissement et
adapté aux immobilisations de la nouvelle technologie, dont la valeur
connaît une perte brutale dans le temps.
- L’amortissement dérogatoire : Il s’agit d’un amortissement ne
correspondant pas à l’objet normal d’un amortissement et fait partie des
provisions réglementées. Les entreprises comptabilisent selon ce système,
des amortissements supérieurs à l’amortissement économique et comptable,
et bénéficient ainsi d’avantages fiscaux en termes d’économie fiscale sur
amortissement. L’entreprise pratique donc des taux dans la limite du double
comme l’autorise le code d’investissement, pour encourager
l’investissement et promouvoir certaines activités.
La comptabilisation de ce type d’amortissement intervient lorsque
l’amortissement fiscal ou réglementairement autorisé, est supérieur à
l’amortissement comptable. L’excédent est enregistré comme provisions
réglementées, en contrepartie de dotations non courantes pour
amortissements dérogatoires. Des reprises concernant cette dernière écriture
interviennent aux exercices qui suivent, jusqu’à l’extinction totale de la
provision réglementée pour amortissements dérogatoires.
Les amortissements constituent des charges fictives et non
décaissables, mais le choix d’un système d’amortissement ou d’un autre,
influence le résultat comptable. Pour aboutir à une image très fidèle des
calculs d’amortissement, l’analyste financier doit intervenir pour mesurer
économiquement l’usure et l’obsolescence de l’immobilisation, voire même
d’opérer par composante, la dépréciation de l’immobilisation objet
d’amortissement.
Les provisions :
Une provision est la constatation comptable d’une diminution de la
valeur d’un élément d’actif (constatation d’une moins-value ou d’une
dépréciation momentanée sur un bien de l’actif), ou d’une augmentation du
passif exigible à plus au moins long terme (provision pour risques et
charges, litige avec un client, etc.). Les provisions sont constituées en vertu
du principe de prudence, et se répartissent en provisions pour dépréciation et
en provisions pour risques et charges. La dépréciation constatée par une
provision, diffère de celle constatée par un amortissement, du fait que la
valeur des moins-values provisionnées est jugée réversible.
La provision doit être :
- Précise quant à sa nature (exemple : un litige avec un
fournisseur…).
- Incertaine quant à sa réalisation (impossibilité pour l’entreprise
de déterminer une date de jugement et de la décision de
justice).
- Prévisible à la date d’établissement de la situation patrimoniale
de l’entreprise ou de l’établissement du bilan (exemple :
procédure intentée par un salarié).
Comptablement, les dotations aux provisions constituent comme
les amortissements des charges correctives de valeur ou des dettes futures, et
traduisent ainsi un accroissement de charge, tandis que leurs reprises
influencent positivement les produits, et partant le résultat comptable. En
finance d’entreprise, un examen minutieux de l’ETIC doit être effectué dans
le but de juger l’exactitude, ou même la précision dans l’appréciation des
risques et charges, ainsi que la provision concernée. Aussi faut-il vérifier
dans le bénéfice comptable, si les dotations ou reprises sur amortissement
n’ont pas une importance significative sur la rentabilité de l’entreprise.

Les impôts différés :

L’impôt différé actif ou passif résulte de la différence entre la


valeur fiscale et comptable des actifs ou des passifs. Pour le compte de
produits et de charges, le décalage entre résultat comptable et fiscal,
provient des retraitements que subissent les produits et les charges pour le
calcul du résultat fiscal. Ainsi, certains produits ou charges ne sont pas
imposables ou déductibles du point de vue fiscal, alors qu’ils sont reconnus
par la comptabilité générale. Les produits et les charges régularisés et
présentant une différence temporelle, génèrent des impôts différés dans le
temps du moment que le fisc ne les reconnaît pas.
Au bilan, les impôts différés actifs constituent des ressources pour
l’entreprise et peuvent donner naissance à des déductions futures, tandis que
les impôts différés passifs représentent des sources d’imposition. L’impôt
différé actif ou passif provient de la différence temporaire qui résulte de la
différence entre la valeur fiscale et la valeur comptable d’un actif ou d’un
passif.
L’impôt différé n’est pas un impôt exigible, il reste une écriture
comptable sans incidence économique sur l’entreprise.

Les locations :

La location est une mise à disposition d’un bien meuble ou


immeuble par celui qui le possède, au profit d’un tiers utilisateur dudit bien,
moyennant un loyer. Une entreprise peut bénéficier de l’usage d’un bien
loué, tout en ayant la possibilité d’en devenir propriétaire contre une valeur
résiduelle payée à la fin du contrat de location.
La location prend deux formes principales : La location simple et la
location financement. La première permet à l’entreprise de jouir du bien
loué, contre une charge de location payée selon les termes du contrat de
location. Par contre, la location financement ou le crédit-bail est une forme
de location qui se termine par le transfert de propriété du bien loué. Certains
contrats de location simple peuvent aboutir à une location financement si les
termes du contrat contiennent une option d’exercer l’achat.
Juridiquement, le bien loué ne peut figurer parmi le patrimoine de
l’entreprise, car il n’y a pas un transfert de la propriété définitivement, et
l’examen du contrat de location s’avère primordial dans toute analyse
financière touchant ce cadre. Notre point de vue, est de n’enregistrer que des
charges de location pour les biens loués sans option d’achat, alors que
l’option ferme d’acquisition permet à l’entreprise d’intégrer le bien loué
parmi ses immobilisations et de constater des charges financières et
d’amortissement.

Le chiffre d’affaires :

Le chiffre d’affaires constitue l’ensemble des ventes réalisées par


l’entreprise et qui sont selon les cas, soit encaissées soit sous forme de
créances sur la clientèle. L’enregistrement comptable des ventes, reste
fonction du transfert du risque pour les biens ou la réalisation du service, ce
qui coïncide avec la date de livraison de la vente.

D’autres dates interviennent en comptabilité générale, comme la


date de la commande, la date d’expédition, la date de facturation ou la date
d’encaissement, dont le fisc ne retient que celle de livraison. Il s’agit d’un
élément générateur d’imposition du bien transféré ou du service rendu sans
tenir compte de la facturation.

La structure des marges et du risque financier :

L’analyse des marges est une priorité pour faire renseigner sur la
rentabilité de l’activité. La prise en compte des produits et charges ainsi que
leur analyse, positionne le niveau de cette même activité et les différentes
situations de profit ou de perte.

L’analyse des marges :

Toute analyse financière, doit en premier lieu examiner les marges


que réalise l’entité étudiée, du fait qu’il s’agit d’une condition sine qua non
pour sa pérennité. L’état des soldes de gestion présente un ensemble de
marges significatives pour l’analyste, lui permettant de constituer une image
réelle sur l’entreprise, et de la positionner par rapport à son secteur
d’activité, ou aussi par rapport à ses concurrents.
L’analyse de l’exploitation et de ses résultats, oriente
l’investigation du financier, car elle s’attache au métier de l’entreprise et sa
croissance interne. Le chiffre d’affaires représente un premier indice sur les
ventes de l’entreprise. Il mesure sa croissance par rapport à son marché et
son secteur. Par contre, ce dernier ne traduit pas l’activité de l’entreprise, ou
son niveau par opposition à ce que peut mesurer la production de l’exercice,
qui regroupe la production vendue, stockée ou immobilisée. La sur ou la
sous-production peut être source de crise pour l’entreprise. À signaler que
l’évaluation de la production présente toujours une estimation hétérogène
quant à l’évaluation qui combine entre prix de vente et coût de revient.
La marge sur consommation de matières et de fournitures ou marge
commerciale, selon que l’entreprise est de type industriel ou commercial, est
l’une des premières marges à analyser. Les ventes corrigées des achats
consommés ou revendus, diminuées des autres charges externes,
représentent la valeur ajoutée de l’entreprise. Ce solde indique le degré
d’intégration de l’entreprise et sa capacité à assurer ses propres besoins.
L’excédent brut d’exploitation, est un résultat d’exploitation qui ne
tient pas compte des charges d’amortissements et leurs reprises, c’est-à-dire
de la politique d’investissement et de dépréciation relatives aux emplois
durables. Le résultat d’exploitation tient compte des amortissements et
provisions et serait la base de répartition entre les pourvoyeurs de fonds, les
actionnaires, l’État et la couverture des éléments non courants.
Le résultat financier est fonction dans la majorité des cas de la
politique de financement de l’entreprise, il est généralement négatif vu
l’importance des frais financiers, sauf pour les entreprises recourant à la
croissance externe.

L’effet ciseau :

Après prise en compte d’un ensemble de marges significatives dans


le diagnostic financier, la prise en considération au niveau global des
produits et des charges, ainsi que leur comparaison, permet de positionner
l’évolution de ces deux composantes majeures. La variation du résultat est
tributaire de la variation des produits et des charges, puis de leur évolution
dans le temps. Une diminution des produits face à une augmentation de
charges, reflète ce qu’on nomme « l’effet ciseau » qui marque une situation
de crise et de détérioration du résultat. Un tel constat demande d’urgence
d’opérer les causes et de remédier aux difficultés rencontrées.
Les principales causes de cet effet s’expliquent par : une
concurrence élevée sans maîtrise des coûts de production ; blocage
institutionnel des prix face à une remontée des facteurs de production ;
mauvaise gestion des coûts… Mais l’analyste doit être attentif, pour éviter
les erreurs d’interprétation, comme dans le cas d’un équilibre entre charges
et produits. Il peut être faussé par une petite variation de charges, que court
l’ensemble des concurrents. La possibilité de la compenser par une petite
augmentation des prix pour regagner l’équilibre initial.
« L’effet du prince », mécanisme imposé par une autorité
supérieure, oblige la société à respecter des restrictions qui s’opposent à
l’évolution de son environnement. D’autres mécanismes interviennent dans
ce cadre comme : Les mécanismes d’anticipation des facteurs de production
(répercussion immédiate sur le prix de vente d’une augmentation future du
coût de production), les mécanismes d’inflation, les mécanismes d’inertie
(répercussion des coûts de production avec retard sur le prix de vente, suite
aux faibles barrières à l’entrée au même secteur d’activité)…
FIGURE 2 : DESCRIPTION DE L’EFFET CISEAU.

Source : Vernimmen, P., Quiry, P., & Le Fur, Y. (2009). Finance d’entreprise. Paris : Dalloz.

L’analyse des marges et le risque financier :

La comparaison entre les produits et les charges est une


préoccupation majeure de toute entreprise, qui cherche d’être à l’abri du
risque de non couverture des charges survenues par les produits réalisés.
« Le point mort » définit cette situation dans laquelle, l’ensemble des
produits couvre l’ensemble des coûts. Cette situation est marquée par un
résultat nul.

Le point mort :

Le calcul du point mort engendre trois situations en fonction du


niveau d’activité par rapport aux charges engagées :
- La situation de perte, où les charges dépassent les produits
réalisés.
- La situation de bénéfice nul, où les produits sont égaux aux
charges.
- La situation de bénéfice, où les produits dépassent en valeur les
charges.
Les produits qui sont fonction des quantités vendues, présentent
une forme variable par rapport aux charges qu’on peut éclater en une partie
fixe et une partie variable. Mathématiquement cette relation est traduite par
un résultat nul qui marque l’égalité entre produits et charges :
Marge sur coûts variables = Coûts fixes

û
Point mort =
û

Graphiquement, le point mort peut être représenté comme suit :

FIGURE 3 : PRESENTATION GRAPHIQUE DU POINT MORT.

Le point mort peut se calculer avant ou après rémunération des


pourvoyeurs de fonds. C’est-à-dire avec prise ou non des frais financiers
relatifs à l’endettement. On peut le décomposer aussi en trois points morts à
savoir11 :
- Le point mort d’exploitation : dit aussi opérationnel, il désigne les charges
fixes et variables de production, et détermine le point mort lié au résultat
d’exploitation. Il est fonction du chiffre d’affaires et de la structure des
coûts de production.
- Le point mort financier : À la différence de ce que peut révéler cette
nomination, le point mort financier tient compte à la fois des charges fixes
et variables, financières (politique de l’endettement) et d’exploitation, pour
caractériser l’équilibre du résultat courant.
- Le point mort total : Tient compte du résultat courant et de la rémunération
exigée par les préteurs et les actionnaires.
L’analyse du point mort est aussi l’analyse du risque de marge, que
peut courir l’entreprise en cas d’instabilité du chiffre d’affaires. Plus
l’entreprise est proche de son point mort plus le degré de risque de perte est
maximal. L’analyste doit tenir compte des caractéristiques de marché et des
coûts de production, voire l’importance des charges fixes, la capacité
bénéficiaire de l’entreprise ainsi que l’analyse des écarts entre le réalisable
et le réalisé.

11
Vernimmen, P., Quiry, P., & Le Fur, Y. (2009). Finance d’entreprise. Paris : Dalloz.
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