Arte e Cognizione PDF
Arte e Cognizione PDF
Arte e Cognizione PDF
Modérateurs :
Gloria Origgi (CNRS, Institut Jean-Nicod), Noga Arikha (Institut Jean-
Nicod, Paris)
Invités :
Giorgio Biancorosso (Columbia University, New York), Mario Borillo
(Institut de Recherche en Informatique de Toulouse, CNRS), Laura Bossi
(neurologue, présidente de biotech,)
N ic ola s B ullot (Institut Jean Nicod, University of British Columbia),
Roberto Casati (Institut Jean-Nicod, CNRS, Alain De Cheveigne (IRCAM,
CNRS), Thi Bich Doan (Consultant), Jérôme Dokic (Institut Jean-Nicod,
EHESS), Maurizio Ferraris (Université de Turin, Italie),Tamar Gendler
(Cornell University), Maurizio Giri, Bernard Gortais (Artiste multimédia),
Alain Grumbach,Guillaume Hutzler (Laboratoire d'Informatique Paris 6),
C la ude Im be r t (Ecole Normale Supérieure, Paris), Andrew K a nia
(University of Maryland), C a r lo La ndini, Pa olo Le ona r di (Università
Bologna), Dominic Lope, University of British Columbia, Pascal Ludwig
(Association ArtCognition), Patrizia Magli (Istituto Universitario di Architettura
Venezia), Pa s c a l Ma m a s s ia n (University of Glasgow), Ste phe n Mc
Adams (IRCAM, CNRS), Richard Minsky (The Center for Book Arts),
A m y M o r r i s ( Italian Academy, Columbia University),
N ir m a la ngs hu Muk he r ji (Delhi University), Jé r ôm e Pe lle tie r (Institut
Nicod), C a t e r i n a S a b a n ( A r t i s t e ) , M a r i e - C a t h e r i n e S a h u t
(Conservateur, Musée du Louvre), Marco Santambrogio (Università di
Parma), Didier Sicard (Professeur de Médecine à l'Université de Paris V),
Barry Smith (University of Buffalo), Dan Sperber (Institut Jean-Nicod),
Mark Stevens (critique d'art, romancier), Bernard Stiegler (Directeur de
l'IRCAM), Robert Williams (University of California, Santa Barbara)
La conférence a été organisée en partenariat avec la DRRT Ile-de-France et
l'Association euro-edu.
- Ambiguité et intention
David Cohen (critique d'art, éditeur, Studio School of Drawing, Painting and
Sculpture)
- Discussion générale
Noga Arikha (Institut Jean-Nicod, Paris) and Gloria Origgi (Institut
Jean-Nicod, CNRS)
Résumé : Le genre "œuvre d'art" a une unité qui transcende les frontières des
média artistiques. Cette unité est problématique. Dans ce papier j'explore une
théorie cognitive des phénomènes artistiques qui nous permet de les
comprendre dans le contexte des interactions et des pratiques sociales.
Etablir précisément le rôle que jouent les oeuvres d’art dans notre vie cognitive
n’est pas simple. Il n’en reste pas moins que, comme tout artéfact, elles sont
essentiellement liées à notre vie cognitive. Une étude des rapports entre art et
cognition est par conséquent une étape obligatoire pour comprendre les
phénomènes et les artéfacts artistiques. Il y a différentes réponses possibles à
l’étude de cette interaction.
1. L’étude des artéfacts artistiques en tant que produits cognitifs peut nous
permettre d’accéder à des mécanismes de l’esprit qui passent inaperçus dans
la cognition normale.
Je tiens pour acquis que le problème de l’identité du genre existe. C’est à dire
qu’il existe une identité du genre et que, de plus, elle est problématique. A part
la claire identification linguistique ( « oeuvre d’art »), nos attitudes en face des
symphonies, des oeuvres architecturales, des films, des tableaux et des
sculptures tendent à présenter plus de similitude entre elles que n’en
présentent, disons, notre attitude en face d’un tableau de Picasso et celle en
face d’une photo de notre famille. Mais le problème est aussi précisément là:
qu’est-ce qu’ont en commun des entités aussi diverses qu’un tableau de
Picasso et une symphonie pour leur permettre de l’emporter sur les multiples et
indubitablement plus grandes similitudes entre le tableau et la photo de
famille ?
Le problème principal, celui qui nous intéresse, est qu’elle n’explique pas
l’identité du genre « oeuvre d’art » dans la diversité de ses manifestations, à
moins d’attribuer aux oeuvres architecturales et à la danse la tâche de
véhiculer des messages. Elle n’explique pas non plus - et ceci est rattaché au
premier problème - pourquoi les oeuvres d’art sont appréciées aussi par des
personnes connaissant peu de choses à l’histoire de l’art, pourquoi elles
survivent à l’épreuve du temps ( comment est-il possible d’apprécier des
oeuvres qui viennent de cultures auxquelles on n’a pas accès, dont on ne peut
reconstituer le message ? ), elle n’explique pas pourquoi les artistes aiment
parler de leurs oeuvres et y mettent des titres ( à quoi servent-elles, étant donné
que l’oeuvre exprime déjà ce qu’ils veulent dire ?). De plus, vu que l’expéditeur
pouvait n’avoir à l’esprit aucun destinataire, ou qu’on ne sait plus quel il était,
on finit par perdre de vue le destinataire lui-même. En même temps les
intentions de la plus grande partie des expéditeurs restent inaccessibles: soit
parce que les artistes sont morts aujourd’hui, soit parce que personne n’est
transparent à soi-même et il n’est pas dit que les artistes sachent vraiment ce
qu’ils veulent dire. Ceci aboutit à ce que l’œuvre, plutôt que de transmettre les
insaisissables intentions d’un artiste, finisse parfois par se trouver chargée
d’exprimer « l’esprit de l’époque ». Enfin, la théorie du message n’explique pas
pourquoi l’artiste a choisi ce moyen parfaitement invraisemblable d’envoyer
des « messages ». Pourquoi cacher ces messages dans un véhicule qui
demande tellement de travail de la part du destinataire du message ?
Il n’y a pas de doute qu’un certain travail cognitif soit à l’œuvre. Mais il ne
semble pas plausible que ce soit celui demandé par la théorie du message.
D’une façon similaire, la théorie explique que les oeuvres d’art passent
l’épreuve de l’espace, ou plutôt qu’elles peuvent être appréciées de
communautés qui sont éloignées de la communauté originelle de l’auteur.
La théorie explique pourquoi les produits artistiques ont l’aspect qu’ils ont. Les
produits artistiques doivent résoudre des problèmes variés:
- maximiser la nouveauté
- être suffisamment complexes (soit par leur forme apparente, ou par l’histoire
de leur origine ) pour maximiser les éléments de conversation.
Elle explique pourquoi les objets utilitaires peuvent être des oeuvres d’art
(comme c’est le cas de l’architecture, que certains puristes esthétiques
cherchent à radier de du domaine l’art). La capacité à être inséré dans une
conversation ne paraît en fait pas sensible au type d’objet que l’on veut insérer.
La théorie explique pourquoi les tableaux ont des étiquettes et les morceaux de
musique des titres - ce sont des points pour enclencher la conversation. Elle
explique par conséquent pourquoi dans les musées les spectateurs vont tout
droit aux vignettes, et attribuent beaucoup d’importance à la connaissance de
l’auteur et du sujet.
La théorie explique pourquoi les oeuvres d’art sont achetées sans aucun égard
pour l’auteur, comme des invites à la conversation désolidarisées de la
personne de l’auteur.
Pour finir, étant donné que la théorie suppose que les artistes produisent avec
un oeil tourné vers les possibilité de conversation sur leur oeuvre, ceci permet
de résoudre, d’une façon tout à fait immédiate, le problème de l’identité du
genre oeuvre d’art. Les oeuvres d’art sont des objets créés dans le but principal
d e re n d re p o ssi b l e u n e co n ve rsa ti o n . L a cl a u se p re mi è re e st
"metareprésentationnelle": l’auteur doit avoir l’intention que son oeuvre soit un
starter de conversation. La clause exclut les cas d’artéfacts qui sont de fait, mais
non de droit, monnaie pour l’échange conversationnel, comme les théories
mathématiques ou les discours politiques, qui précisément ne sont pas des
oeuvres d’art.
L’intuition qui guide la théorie du message est que les oeuvres d’art sont
comme des emballages, des enveloppes ( « des véhicules », des « media »).
On a besoin de les déballer pour atteindre leur essence cachée, le message
précisément. L’artiste abandonne le message à l’oeuvre comme le naufragé sa
bouteille. Les modalités précises de ce processus de dépaquetage sont
naturellement tout à fait impossibles à prévoir a priori de la part de l’artiste, qui
ne sait pas sur quelle plage va aborder la bouteille, quels yeux liront le
message. Pour cela dans la théorie du message on doit faire une place à une
notion comme celle d’oeuvre ouverte: l’intention de l’envoyeur serait de
produire un message au moins partiellement indéterminé, qui engage en partie
l’interprétation mais laisse un espace au destinataire. La notion d’oeuvre
ouverte est un cas clair d’artéfact théorique généré par la théorie du message.
C’est seulement si on pense que les oeuvres doivent nécessairement être
interprétées pour extraire l’intention de l’artiste, que l’on doit donner une
structure ouverte à une telle intention en face de l’instabilité des possibles
contextes d’interprétation. Mais la nécessité de «récupérer» l’intention de
l’artiste n’existe pas quand une telle intention n’existe pas. L’artiste peut
naturellement avoir de telles intentions mais celles-ci concernent l’utilisation de
l’oeuvre et non son interpétation. Les émotions, les messages, les intentions de
l’auteur de communiquer un message, les suppositions d’expériences: autant
d’ingrédients possibles, mais accidentels, de la dynamique qui porte à la
production et assure la circulation de l’oeuvre d’art. Les oeuvres d’art ne sont
pas des signes. Elles sont plutôt assimilables à des jouets.
Le fait que les conversations sont différentes dans le temps et dans l’espace ne
crée pas de problème dans la mesure où certains éléments de la conversation -
le choix du cliché, la façon de le développer - sont sujets à des universaux
culturels. Ici, la théorie avance une prédiction empirique qui devra être vérifiée:
si, ce qui compte, ce ne sont pas les conversations effectivement en cours mais
les aspects génériques des conversations, une étude de ces dernières devrait
mettre en lumière certains éléments des oeuvres d’art qui d’habitude passent
inaperçus. Où intervient l’étude de la cognition dans la théorie
conversationnelle ? Dans le fait que tous les thèmes ne sont pas bons pour la
conversation et qu’ils ne garantissent pas des conversations réussies. Etudier
les obligations normatives du succès conversationnel permettrait de faire
d’intéressantes prédictions empiriques sur le contenu et la forme des artéfacts
artistiques.
Discussion
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET Complémentarité des théories
Thi Bich Doan
19 nov. 2002 6:50 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Comlémentarité
monodirectionnelle
Roberto Casati
19 nov. 2002 8:10 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Quel problème pour
l'architecture et la danse ?
Gloria Origgi
19 nov. 2002 20:29 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Le
Roberto Casati
20 nov. 2002 10:11 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Réponse à complémentarité
monodirectionnelle
Thi Bich Doan
20 nov. 2002 12:15 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Transgression et unité
Roberto Casati
20 nov. 2002 13:35 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Transgression vs provocation
et Unité vs genre
Thi Bich Doan
20 nov. 2002 22:44 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET Exemples ou contre-exemples ?
Dan Sperber
19 nov. 2002 22:11 UT
Certaines oeuvres d'art très atypiques (au point que leur qualité d'oeuvre d'art
est vivement contestée par beaucoup) remplissent très exactement la condition
de Casati: ce sont "des objets produits dans le but principal de susciter quelque
conversation sur leur production." Je pense par exemple à l'urinoir intitulé
"Fontaine" de Marcel Duchamp ou à 4'33'' de John Cage (pendant 4 minutes et
33 secondes le pianiste tourne les pages d'une partition vide et ne joue rien)
qui se sont révélés des déclencheurs de conversation hors pair. Comment se
fait-il, si la théorie conversationnelle est juste, que ces oeuvres ne soient
généralement pas reconnues comme des oeuvres d'art paradigmatiques de
l'histoire de l'art, ni même comme les meilleures oeuvres d'art de Duchamp et
de Cage?
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Les oeuvres les meilleures
Roberto Casati
20 nov. 2002 10:09 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET L'Eternel retour?
Jose Luis Guijarro
21 nov. 2002 11:22 UT
Ne serai-t-il pas plus « général » de soutenir que l’art est le résultat d’un
traitement d’information INDIRECT (Sperber dixit !) dont la représentation
de premier ordre serait VALORISER et celle de deuxième ordre X ?
[VALORISER ( X )]
Naturellement, pas tout ce qui est valorisé devient ART par la suite ! Le
problème dans cette formule générale (et dans celle de R.C.) est de savoir
comment décrire et expliquer cette VALORISATION ... « artistique ». Ou,
dans la formulation de R.C., qu’est ce qui fait qu’une conversation soit sur,
ou bien instaure … « l’art »
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Sujet vs déclencheur
Roberto Casati
21 nov. 2002 13:06 UT
"Est-ce que TOUT ce qui est motif de conversation peut devenir (un jour
ou l’autre) ART de ce fait seulement ? Cela m’étonnerai vivement !"
Pouquoi pas?
A noter que "etre un motif de conversation" ne suffit pas pour faire d'un
objet une oeuvre d'art. Il faut encore qu'il soit produit (récruté) avec
l'intention d'en faire un déclencheur (non pas un motif) de conversation.
Cette intention est normalement reconnaissable à un examen de l'objet en
question, si le contexte est approprié.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET Oeuvre d'art?
Mario Borillo
20 nov. 2002 15:57 UT
Dada et après...
Durant ses séjours estivaux à Saint Cirq Lapopie, André Breton , se promenant
avec ses amis sur les berges du Lot, recherchait un certain type de petits galets,
les variolites, dont la contemplation des formes et des couleurs, par les
sollicitations de l'imaginaire auxquelles elles se prêtaient, donnait lieu à des
dialogues, des conversations au sein du groupe qu'il n'est pas exagéré de
qualifier de poétiques. Même si, à ma connaissance, ces propos n'ont jamais
été publiés.
Si l'on veut bien admettre que les variolites et les échanges langagiers
auxquelles elles donnaient lieu, avec toutes leurs singularités d'origine, de
contemplation, de conservation... relèvent bien de la sphère de l'"art", selon
quels critères pourrait-on le justifier?
Au delà de cet exemple, de cette question, il se pourrait que l'un des traits
caractéristiques de l'art contemporain soit l'exploration de perspectives dans
lesquelles la recherche de formes, de modalités inédites de l'expérience
mentale, constitue l'essentiel. Mais lesquelles jusqu'ici, et comment les
caractériser?
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Galets et pierres de paysage
Roberto Casati
20 nov. 2002 21:32 UT
L’objet trouvé artistique est un des cas limite qui testent toute théorie
unifiée de l’art.
Il existe des objets intermédiaires qui ont fasciné les artistes, comme les «
pierres de paysage », des pierres qui, coupées, semblent représenter des
paysages, en vertu des plis et des veines dans le rocher. Je dirais que les
pierres de paysage sont à la notion de représentation ce que les galets de
Breton sont à la notion d’objet d’art.
La frontière est nette, mais fine : on peut la franchir aisément. Les artistes
du Baroque peignaient des petits villages, des demoiselles sur les pierres
de paysage, et ainsi faisant, ils conféraient une valeur représentationnelle
aux plis du rocher. On peut utiliser avec une fonction représentationnelle
des entités ou des propriétés qui, en elles-mêmes, n’ont pas une telle
valeur. One peut recruter des propriétés physiques pour et les plier à des
fonctions utilitaires.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET La relation entre les discours et ce sur quoi ils portent
(expériences et situations)
Maria Rossi
20 nov. 2002 21:51 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Une possible défense de TDC
Gloria Origgi
21 nov. 2002 9:12 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET L'expérience esthétique est
sans pertinence
Roberto Casati
21 nov. 2002 9:41 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Spécificité, contexte et
interlocuteurs
Thi Bich Doan
21 nov. 2002 21:54 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Spécificité?
Roberto Casati
22 nov. 2002 13:00 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Variété des effets cognitifs
(i.e., perceptifs, émotionnels)
Maria Rossi
22 nov. 2002 15:04 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET La spécificité : le modèle
stratégique
Maria Rossi
22 nov. 2002 15:46 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET La conversation comme objet
d'art
Caterina Saban
24 nov. 2002 13:46 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET vAutre spécificité : la
reconnaissance institutionnelle
Thi Bich Doan
25 nov. 2002 0:13 UT
Une oeuvre devient oeuvre d'art à partir du moment où elle existe, par sa
force d'impact, aux yeux d'une autorité qui a les moyens et le pouvoir de la
présenter ou la confirmer en tant que telle, à un public le plus large
possible, et lui permettre ainsi d'acquérir une valeur symbolique et
économique. Les critères qui président à ce choix sélectif sont un
amalgame complexe de qualités esthétiques, pertinence intellectuelle,
force créative, audace, révélateur social ou émotionnel, renommée,
opportunisme, manipulation, effet de mode, investissement, pari... bref un
ensemble d'éléments qui se combinent de manière diverse selon les
artistes, les oeuvres et les époques. Cette reconnaissance officielle rejoint
la TDC dans le sens où elle fait abstraction des qualités formelles de
l'oeuvre pour se focaliser sur l'élément déclencheur, ici des "conversations
d'ordre prescriptif au sein d'une haute sphère d'influence". L'art ne se
réduit bien entendu pas à cette catégorisation, mais vouloir expliquer et
généraliser un phénomène par essence insaisissable - car adressé et
reçu à la fois par nos sens, notre corps et notre intellect -, peut difficilement
faire l'économie d'un recadrage approximatif. D'où la nécessité de
l'aborder par différents angles, tous justifiés, et l'impossibilité d'en préciser
exactement la spécificité. La TDC a été avancée pour tenter de cerner
l'unité du genre "oeuvre d'art" en en postulant l'existence, il sera difficile
d'en savoir davantage sur la spécificité de l'oeuvre ou de sa conversation,
si ce n'est en énumérant sans espoir la liste infinie et évolutive des
caractéristiques propres à chaque oeuvre.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET On conversation
Paolo Leonardi
28 nov. 2002 8:41 UT
People who are not good at conversation, but want to be, have recourse to
some repair strategies. They train themselves and select some topics on
which to engage in conversation.
If Art were a conversational prompt, most human activities art would be Art
people converse on any topic, and people good at conversation can show
how sophisticated any topic is.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET On Leonardi on conversation:
topic vs. prompt
Roberto Casati
29 nov. 2002 10:06 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Reply to sAban on
conversation
Roberto Casati
29 nov. 2002 10:10 UT
Saban écrit: “Il me semble difficile de formuler une théorie unitaire des arts
où l'intention de l'artiste (en ce cas la conversation) ait un rôle si
déterminant.” Cependant, je maintiens qu’un passage par l’intention (de
l’artiste) n’est pas contournable. Comment distinguer entre 4’33’’ et
n’importe quel autre silence?
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Bullot a des difficultés avec
l'unité du genre
Roberto Casati
29 nov. 2002 10:19 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Doan et la spécificité
Roberto Casati
29 nov. 2002 10:27 UT
Thi Bich Doan écrit qu’un élément déclencheur serait lié à “des
"conversations d'ordre prescriptif au sein d'une haute sphère d'influence",
et je souscris à sa thèse ici, qui explique la différence entre art démotique
et beaux arts (les beaux arts, ce sont des arts avec une armée).
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Le problème des définitions de
l'art
Thi Bich Doan
30 nov. 2002 21:43 UT
S'il est possible de décrire une oeuvre d'art, d'analyser les motivations de
tel artiste, de retracer a posteriori dans leur contexte historique et social
l'évolution de courants artistiques, il paraît en revanche plus compliqué de
trouver une définition à la fois exhaustive et "générique" de l'art. En
témoignent la multiplicité des angles d'approche, les réactions,
polémiques, incompréhensions, passions qu'il génère, la diversité de ses
supports d'expression, jadis cloisonnés, aujourd'hui élargis et mélangés,
qui rendent encore plus floues et perméables ses frontières.
Tant que l'on n'aura pas intégré la possibilité d'un mode d'appréhension
autre qu'intellectuel, qui repousserait en quelque sorte les limites
actuelles de certaines de nos capacités cognitives, il sera difficile
d'espérer comprendre complètement ce phénomène dont l'émergence et
la teneur nous sont au préalable inconnues, mais qui constitue peut-être
justement un moyen d'exploration privilégié d'une part encore obscure de
nous-mêmes.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET On Casati's prompt
Paolo Leonardi
1 déc. 2002 20:08 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Toward a comprehensive
theory
Maria Rossi
1 déc. 2002 23:22 UT
According to Casati, « Bullot has difficulties with the unity of the kind
(artwork) ». I agree, insofar as we conceive the meaning of ‘unity’ as
dependant on a unique and simple criterion (= strong unity). Let me
explain the reasons why I am skeptical about this alleged strong unity.
First, a summary of our discussions: (1) It is obvious that artworks do
prompt conversations. (2) It remains controversial to claim that ‘prompting
conversations’ explains the unity of the kind: thus, the TCP (or TDC in
French) remains controversial. (3) There is a partial agreement on the
indeterminacy and historicity of the concepts ‘art’ and ‘artwork’. Now, some
complementary inferences. Given (3), we have to acknowledge the
vagueness of the concepts of ‘art’ or ‘artworks’, and the fact that many
different criteria are used in the application of such concepts. Therefore,
we cannot find one and only one criterion of unity of the kind. If TCP/TDC
claims to have found such a criterion, it is false because this pure criterion
does not exist at all. This point may explain (2). Nevertheless, we have to
find what are the most important criteria (for having a better understanding
of art). For this, we need a comprehensive theory (I will not give it in 300
words). Moreover, we can imagine a weaker version of TCP, principled on
(1), that would study the prompting of discussions as one of many
fundamental cognitive effects of artworks.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET Ready-mades: A general question
Jeffrey Galko
21 nov. 2002 1:02 UT
I had a general reaction to this article about art and artworks. Whenever I think
about the subject of art and aesthetics, I almost inevitably think about the
problems posed by ready-made art objects. By ready-mades I mean those
objects that become artwork because someone decides that they are art and
places them in the museum. So a blender becomes a work of art if someone of
special importance places it in the right place.
I think that ready-mades point to two large theoretical areas that need to be
addressed. First, perhaps what we need is a more detailed theory of art
production in order to understand what art is. Would we say that the
manufacturer of the blender and the person who has declared it art are co-
creators of the art work in question? The manufacturer may be sited in the label
of the piece of art. Perhaps we would benefit from distinguishing two phases of
artistic production: the material production phase and the fiat production phase
where the art work is placed in a context to be appreciated.
Secondly, if we accept the ready-made as art, which some may not, their artistic
status seems to depend on the relation they bear to their immediate
surroundings. I am thinking here of the problem of why the broken television in
my room is not art while a similar one in a different place (namely a museum)
could be construed as such.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Varieties of Ready-Making
Roberto Casati
21 nov. 2002 9:42 UT
Ready-mades need not be artifacts; one can take a stone and put it into a
box in a museum, and make an art object out of it. Or, to take another
example, land art modifies, to some extent, existing landscapes, which are
not artifacts themselves. The Conversational Prompt theory is tailor-suit to
objects like those, of course; its main motivation was to give theoreticians
the capability of dealing with very strange limit cases, such as ready-
mades, and with the seeming bewildering variety of things that are called
“artworks”. Ready-mades acquire their artistic status because they are
“selected” with the intention of inserting them in some conversational
scheme.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET Tentative de compréhension du monde
Pascale Cartwright
22 nov. 2002 11:23 UT
Je crois que, bien que beaucoup d'oeuvres d'art aient été conçues pour
"expliquer le monde", d'autres (par exemple, l'art décoratif) n'expliquent
rien du tout.
Salut!
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Comprendre et conversation
intérieure
Roberto Casati
24 nov. 2002 13:42 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Par exemple
Pascale Cartwright
24 nov. 2002 17:47 UT
L’artiste lui, essaie de comprendre à travers son œuvre – qui n’est pas
utilitaire.
Donc ...
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Beethoven ne nous aide pas à
comprendre le monde
Roberto Casati
29 nov. 2002 10:37 UT
L’écoute d’une sonate pour piano de Beethoven me laisse sans voix. Elle
déclenche par contre chez R. Casati le désir de se lancer dans une bonne
conversation, ce qui m’étonne quand même un petit peu. Tous deux
sommes quand même d’accord sur le fait que nous avons affaire à une
œuvre d’art. On pourrait éventuellement en déduire que la perception de
l’art est un processus non pas commun au genre humain mais spécifique
de chaque individu. Il n’y aurait alors pas une mais des définitions de l’art.
Et c’est peut-être bien le cas. Et il faudrait commencer à explorer de ce
côté-là.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Réponse à Roberto Casati
(suite)
Pascale Cartwright
1 déc. 2002 13:02 UT
Pour revenir à l’art, les philosophes cherchent la même chose « Pour vivre
heureux il faut que je sois en accord avec le monde » (Wittgenstein).
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET First VALUE, then CONVERSE
Jose Luis Guijarro
22 nov. 2002 15:27 UT
PART 1
In the seventies, I read a book by one Marie Louise Pratt on a theory of speech-
act approach to Literature that marked my subsequent thinking on art and
literature. She claimed that there were two NECESSARY CONDITIONS for art:
(1) the displaying one (which is almost identical to what Roberto has in mind for,
by displaying the information, one treats it as something to be watched, talked
about, etc.) and (2) The elaborativity condition (which I have found to be a very
extended notion in may authors, for example in Ellen Dissanake’s interesting
books).
After meeting Dan Sperber and reading some of his ideas, it occurred to me that
I could turn Pratt’s notions into some kind of cognitive frame. I therefore used
Sperber’s distinction between representations which are, as it were,
represented DIRECTLY in our mental box of representations and those that are
represented INDIRECTLY, that is, inside other representation(s). Origgi and
Sperber claim in their joint paper on the origin of language that this possibility
(i.e., embedding representations) is a human characteristic (although there are
some indices of it in close species, but not with the richness that we use it) that
made language possible.
I thought that this notion was a very important one, since it could not only
explain the rise of human language, but a lot of other things typically human,
such as, say, ART. I said the other day, that ART, in the first place, therefore,
could be schematically represented as:
So, if you see a pebble near a river you process it like X; but, if you think that it
has some qualities that are worth watching, you display it (putting it in a box in a
museum is one way of doing that): D (X).
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Part II
Jose Luis Guijarro
22 nov. 2002 17:01 UT
But what if the art VALUING resembles this first encounter with information
in newborns? They create their own subjectivity as their processing goes
on. Could THIS process of personality creation be searched in the ART
experience? After all, the first guys and dolls that painted some of their
representations on rocks and so created a NEW way of actually seeing
what could not be seen before that move, and THAT should have changed
their “personality”, should it not? Moreover, perhaps “love at first
sight” (when, for instance, everything in the context is against it) is a
renewal of a somewhat similar process. It is a high valuable one, although
it may lead to problems and death, as it did in Juliette and Romeo’s case!
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Part III
Jose Luis Guijarro
22 nov. 2002 17:03 UT
I know, this is still a wild speculation which is full of unclear outcomes. But,
what I want to submit is the gist of my position, namely:
Cheers!
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Symphonie ?
Pascale Cartwright
24 nov. 2002 6:46 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Une oeuvre d'art ne valorise
RIEN!
Jose Luis Guijarro
24 nov. 2002 15:23 UT
Ce que j'ai dit c'est que NOUS valorisons des sons, des mets, des images,
des textes, etc. d'une certaine façon (qui reste à décrire et expliquer) et
que c'est CETTE FAÇON DE TRAITER L'INFORMATION que ces objets
fournissent ce qui les rends des oeuvres d'art.
Donc: l'art n'est pas "dans" les objets ni dans ses cosntituants; l'art n'est
pas l'action de l'artiste; On pourrait même dire que l'art n'est pas
exactement une façon d'interpréter un méssage quelconque (car pour les
interprétations on a besoin du contexte social). Non.
L'art apparait avant cela: l'art se déclenche quand on adopte une attitude
valorisante d'un certain type. C'est après cela que l'on en parle, que l'on
l'interprète, etc.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Conversation explains value
Roberto Casati
28 nov. 2002 16:16 UT
José-Luis Guijarro suggests a theory of what an art object is. The theory is
that it can be whatsoever object, provided it is valued, that is, considered
as valuable, by a subject, and possibly then inserted in a conversation
pattern (a special case of which could be the simple displaying of the
object in a showcase).
The conversation theory claims that an art object is whatsoever object that
has been produced or selected with the intention of making a
conversational prompt out of it. What exactly is the difference between (a)
“valued” and (b) “produced or selected with the intention of making a
conversational prompt out of it”?
1. “Valued” could just mean “selected”, so that the two theories simply do
not differ. 2. An object could be valued, along some parameters, and then
inserted in a conversation pattern. However, where does the value of the
object come from? We are after some value that could explain the fact that
the object is considered artistic. (Just monetary or affective value won’t do,
per se.) Now, the conversation theory explains where the value can come
from, of course: it is a function of the object’s ability to fit into a given
conversation pattern as a prompt.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Reply To Roberto FIRST PART
This is however not what I wanted to say. What I had in mind was to make
sure whether, in talking about ART, we were all pointing to the same
REALITY out there (I said “object out there” for REALITY, I know, and here
is, I think, the source of R’s misunderstanding, I suppose. I should have
specified that this “object” is not the result of an artistic activity AT ALL. Not
“the work of art” as it sometimes called. Sorry about that, Rob!)
For that reason, the following is not EXACTLY what I thought I said:
Let’s go now to a more substantial part of the debate (in another message,
just in case!)
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Reply to Roberto SECOND
PART
Jose Luis Guijarro
29 nov. 2002 12:14 UT
Roberto says:
“What exactly is the difference between (a) “valued” and (b) “produced or
selected with the intention of making a conversational prompt out of it”? I
can see two main possibilities, among others. 1. “Valued” could just mean
“selected”, so that the two theories simply do not differ. 2. An object could
be valued, along some parameters, and then inserted in a conversation
pattern. However, where does the value of the object come from? We are
after some value that could explain the fact that the object is considered
artistic. (Just monetary or affective value won’t do, per se.) Now, the
conversation theory explains where the value can come from, of course: it
is a function of the object’s ability to fit into a given conversation pattern as
a prompt”.
I am not able to see a clear explanation of why some objects that have
ability to fit into a given conversation pattern as a prompt turn up to be
artistic, while other fail to do so. We are all talking about the black tide in
the North of Spain. Does it mean that this black tide is in some sense
artistical? We all enjoy gossip conversation but, as far as I know, Camilla
Parker and the Prince of Wales are not considered art … yet!
So, let us suppose that what Roberto and I have in mind is either exactly
the same (as in 1) or that my idea has a weaker explanatory power than
his (like in 2). I agree on both possibilities which don’t solve my problem,
nor (as far as I am able to follow him) Roberto’s.
I wanted to find out what this special valuing (that which turns the
embedded representation of whatever into ART) in order to have a full
explanation of this phenomenon. If we suppose that I accept R’s view over
mine, I want to solve THE SAME PROBLEM!. Why is it that if I attend my
doctorate courses in a mini-swimming suit, which, I believe would give
people around here a lot to talk about, is not considered artistical at all,
whereas Marcel Duchamp urinal is an object with an artistic value
attached to it nowadays (not in his time, though, as it caused a great
scandal in the public).
What I think is that, even if the receptors at that time didn’t think that the
urinal was of any value as an artwork, Duchamp probably thought it had
and my question is WHAT IS THE (value or conversational, it’ immaterial to
me ) COMPONENT THAT turns this urinal art but fails to turn my almost
naked body in the doctorate class into another art object? Be it what it
may, I think this is, at least UNFAIR!
Cheers!
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Guijarro on going to class
indecently dressed - possibly art!
Roberto Casati
30 nov. 2002 11:51 UT
I guess that if one goes to class indecently dressed, he or she does it for
some interesting reason, and people will worry quite a lot and speculate
about the reasons.
Would people think that the *main* reason was that the indecently dressed
teacher intended to produce an event-like conversational prompt (as
opposed to other reasons I do not dare to name)? They would then
consider the performance as artistic – that much the conversational prompt
theory predicts, and that much seems to square with common sense.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET I agree with Roberto TOTALLY
in this point, but ...
Jose Luis Guijarro
30 nov. 2002 16:35 UT
My tentative idea which was almost destroyed, (and rightly so, for it also
needs a lot of elaboration to be of any value) by Dan Sperber in a private
conversation last month, was that this CREATIVE element could be
represented as a felt change in the subjectivity of individuals. My idea was
that every mystical experience, if you happen to have had it, and every
real ART experience, which I think we all have had one or several times,
did some change in our subjectivity.
But for my speculation to work, you have to change the focus, from a
behavioural trait (i.e., promptings in a conversation) to a cognitive one(i.e.,
the mental handling of representations and metarepresentations).
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET Another type of counterexample?
Dan Sperber
23 nov. 2002 14:46 UT
Many pieces that we have no hesitation to identify as works of art have been
intended for a public of one, as the Goldberg Variations (allegedly written by
Bach to be played by the harpsichordist Goldberg to Count von Keyserling
during his nights of insomnia), or for no public at all, as in the case of paintings
on tomb walls in Ancient Egypt. One could also mention the sketches that so
many painters have produced for their own use, but that have found their way
into art collections. For obvious reasons, it is hard to maintain that these are
“objects produced with the chief aim of provoking some type of conversation
about their production.” Don't they raise a problem for the "theory of
conversational prompts"?
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Even sketches can be valued
Jose Luis Guijarro
23 nov. 2002 16:30 UT
This would explain why Caesar's well known reports on the civil and the
Gaul wars HAVE BECOME nowadays items of the Roman Literature
without changing one dot. What has changed is OUR WAY OF
PROCESSING them: Before, they were processed as X, and now, we
process them as D (X).
Ain't that a simple (!) and elegant (?) way of explaining such apparently
mysterious cases?
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Modifying the theory
Roberto Casati
24 nov. 2002 13:50 UT
Things produced with the intention of being used by one single person or
by no-one, and that are taken to be artworks nevertheless, constitute a
problem for the theory of the conversational prompt. We would need here
to go into the difference between a definition of an artwork and a
characterization of what artworks are. I do not consider the theory to be
definitory (as I said in the paper, so I need to give at least the hint of an
alternative account). The concept of an artwork is a mind- or response-
dependent concept, in the sense that it expresses the property that objects
have to strike us as appropriately similar to things that have been
produced with the intention of being considered as a conversational
prompt; that is, as appropriately similar to (extensionally) things that are
usually considered as artworks. Cages's 4'33'' is so similar in one sense;
self-addressed sketches are appropriately similar in another sense. No,
problem, as the dimensions of APPROPRIATE similarity are many, and we
have to look for them.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET A modification that admits too
much
Tamar Szabo Gendler
27 nov. 2002 22:33 UT
(a) It will admit too much: Mona Lisa screensavers, dropsheets (canvasses
that cover surfaces to prevent paint from dripping on them), illustrations on
toothpaste tubes, logos on credit cards, etc.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Not Too Much, Just Enough
Roberto Casati
29 nov. 2002 10:50 UT
The main idea behind the modification of the definition is that there is
some indetermination at the borders of the concept of an artwork – which
everyone seems to accept anyway. Making the concept both response
dependent (in the “appropriate” way, I do have some homework to do on
“appropriate”, of course) and with paradigm structure seems to be just
enough to justify that my (ugly) Mona Lisa screen saver and mousepad
are somewhat “artistic”, and are so marketed, as opposed to “dull” ones.
But then we want to restrict the range from “x is artistic” to “x is an artwork”,
and I admit that the modified definition seems to apply better to “x is
artistic” than to “x is an artwork”. OK. The counterexamples offered in the
discussion (Sperber, Nagel) all concern cases in which artistic objects
have been not created with the intention of prompting a conversation.
They would be inserted in various speechless practices (magic, religious,
etc.). I think I can allow myself a little boldness here: How do they know
those objects are artworks then? Maybe they are just religious objects,
and I think we treat many religious objects as non-artworks. My
explanation is that those religious objects which are treated as artworks
are judged to be similar to objects that are artworks for the conversation
theory. I do not really want to sell this, but is there an alternative account?
Why are those religious icons artworks?
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET historical parameters of artwork
Alexander Nagel
27 nov. 2002 17:16 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Two replies to Nagel: 1.
Accepting the challenge
Roberto Casati
29 nov. 2002 9:54 UT
Nagel: “... I would like to see the contributors to the discussion address
directly the issue of the historicity of definitions and functions of art
making.”
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Two replies to Nagel: 2.
Defining 'art' historically
Roberto Casati
29 nov. 2002 9:56 UT
I have a very simple question about that. How do we know that icons are
artworks? What is Nagel’s working concept of an artwork? Does it – can it
– include both icons and Picassos?
A simple way out here is to claim: Icons are NOT artworks! But this, of
course, is compatible with the conversational prompt theory, given the
definition of ‘icon’ given above, and the counterexamples evaporates. And
now it is up to “historicists” to tell us why the conversational prompt theory
is wrong, that is, why are icons to be considered artworks after all.
I can offer that much by way of help: icons are considered artworks
because they look so much like paradigmatic artworks (such as
Michelangelos and Picassos). This explains “historicists” basic ambiguity
about the concept of an artwork: they know that icons are not artworks, but
accept that they are sufficiently similar to artworks to be considered as
such. It is up to them to judge whether this account is satisfactory. And it is
up to them to come up with a better account.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET l'art décoratif et l'art des autistes dans la théorie de
Casati
Jérôme Pelletier
30 nov. 2002 11:04 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Pelletier sur la décoration et
l'autisme
Roberto Casati
30 nov. 2002 11:38 UT
La TDC explique les aspects artistiques des décorations, qui sont bien
évidemment crées aussi avec une fonction propre.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET L'évolution de l'art et l'autisme
Gloria Origgi
1 déc. 2002 20:29 UT
Par exemple, l’article de Nicholas Humphrey : « Cave Art, Autism and the
Evolution of Humann Mind » (1998 - Cambridge Archeological Journal )
comparait l’art parietal d’il y a 30 000 ans et les dessins des autistes. Les
ressemblances frappantes entre ces deux formes d’expression
permettaient de repenser l’emergence de l’art pariétal par rapport aux
capacités de communication et symbolisation humaines. Et d’avancer
l’hypothèse libératoire que l’emergence des capacités artistiques n’est
p a s n é ce ssa i re me n t l i é e à l ’ e me rg e n ce d e s ca p a ci té s
communicationnelles (une implication partagée par la TDC et par la
théorie du message).
Le langage pictural
Avigdor Arikha (Peintre, Auteur)
(Date de publication : 18 novembre 2002)
Résumé : Le langage de la peinture est pictural: il est visuel, non verbal; senti,
non compris. Mais de nombreux historiens d'art s'intéressent à ce qu'un tableau
représente plutôt qu'à sa complexité visuelle. Ceci est un détour qui nous
amène de l'art à l'histoire culturelle; et c'est la cause de la confusion qui règne
dans l'art de notre temps. J'examine ici la nature du langage pictural.
Bien que la subjectivité soit la marque laissée par l’artiste et subsiste comme
empreinte du style, ce n’est que l’origine d’une séquence graphique ou
picturale, semblable en cela à la façon dont un axiome est relaté à la phrase
qu’il justifie. Et cependant, l’existence d’une telle syntaxe a largement été
négligée, bien que les artistes l’aient toujours connue intutitivement. Le trait, la
forme et la couleur en harmonie peuvent être reconnus universellement et
communiquent directement par impact sur le niveau visuel, embrasant une
cascade de sentiments et d’émotions esthétiques. Ces sentiments peuvent être
agréables ou non, cela dépend de l’angle de la cognition. Et cette cognition
provoque la récognition, vraisemblablement de la beauté. La beauté peut être
définie comme la perfection, un état d’équilibre entre la fragilité et la puissance.
Elle provoque l’infini désir du spectateur - un désir qui ne peut être assouvi.
Il n’y aurait pas de perfection dans l’art sans l’évolution de la main. L’effort pour
capter les données visuelles est évident depuis le commencement de la
technologie lithique et fut déterminé par le mouvement de la main qui se
déploie continuellement de façon à atteindre la perfection. L’artiste
paléolithique essaya de parvenir à la perfection du trait dans ses peintures tout
autant que les artistes ultérieurs. Au graveur qui taillait les traits dans la roche
succéda rapidement l’outil grâce auquel seraient réalisés non seulement un
mais une multitude de traits - c’est-à-dire le pinceau. L’invention du pinceau est
cruciale dans l’évolution de l’art comme la roue le fut pour le mouvement. Tous
deux perdurent et sont pour l’essentiel inchangés. Les diversifications du
pinceau restent très limitées: il est toujours fait de poils d’animaux accrochés à
un bâton. Sans le pinceau il n’y aurait pas eu la peinture. L’outil pour dessiner
ou peindre est une extension de la main et le premier mouvement que le novice
apprend est comment tenir et bouger cet outil pour s’en assurer la maîtrise et le
rendre apte à transmettre son plus léger frémissement.
Nous pouvons supposer à partir des peintures paléolithiques qu’ils avaient des
méthodes pour tenir et bouger ces pinceaux primitifs, faits probablement à partir
de la queue d’un animal, mais la preuve écrite apparut plus tard, d’abord en
Chine, dans la période Ch’i du Sud ( 479-591). Elle implique avant tout
l’exercice de la main pour arriver à maîtriser le pinceau, exercice qui n’est pas
sans ressembler aux premières leçons de piano d’un débutant, qui consistent à
apprendre comment tenir ses mains au-dessus des touches, comment les
toucher, les enfoncer, les frapper. Le poids et le toucher sont aussi importants
dans la maîtrise du piano qu’ils le sont pour le pinceau. L’essence de la
technique consiste à maîtriser la main avant le sujet. Comme le dit Caton: «
Attrape le sujet, les mots suivront » - Rem tene verba squuntur. Les méthodes
en fait ne diffèrent pas réellement. L’intensité du tracé demandait le même
mouvement de la main pour un artiste de Lascaux ou d’Altamira qu’il l’a fait
pour Mu’chi ou HYPERLINK "http://www.louvre.fr/img/photos/collec/ag/grande/
rf4113.jpg" \n _blankDürer.
Ce qui restait caché était la conscience du langage pictural dont il n’est pas fait
mention dans les traités d’art occidentaux avant la seconde moitié du dix-
neuvième siècle. En dépit de l’existence, depuis l’antiquité, de notions comme
la beauté, la grâce et la vivacité, on ne s’aventurait pas au-delà de la
proportion, de la perspective, de recettes techniques et de la perfection de
l’exécution. Bien que la grammaire et la syntaxe fussent toujours présentes
mais de façon subliminale, c’est Jacques-Louis David qui le premier les établit
en tant que « grammaire et syntaxe de la peinture ». La notion d’une grammaire
de la peinture fut perpétuée par les arts décoratifs et reçut un élan
extraordinaire en Grande-Bretagne durant les années 1840, à la suite de la
réforme du design industriel, pendant la bataille pour le bon goût dans la
décoration intérieure. Elle fut initiée par un certain nombre d’artistes, dont
August Northmore Welby Pugin, Richard Redgrave et William Dyce qui, lors de
sa conférence sur l’ornement aux étudiants de la London School of Design
( 1849 ), déclara:
« En fait, le design ornemental est en quelque sorte une science pratique qui,
comme d’autres, étudie les phénomènes de la nature dans le but d’appliquer
des principes et des résultats naturels à une finalité nouvelle ».
Bien que « finalité nouvelle » voulût signifier la technique mécanique, une autre
finalité au-delà de cet horizon était la peinture en tant que telle - non plus la
peinture d’un conte ou d’une histoire - mais un principe qui exploserait durant
les trois premières décades du vingtième siècle. La théorie moderniste de
l’abstraction, et par-dessus tout l’esprit qui présida au Bauhaus avec Kandinsky
et Klee, perpétua les idéaux initiés par William Dyce, HYPERLINK "http://
www.bc.edu/bc_org/avp/cas/fnart/fa267/grammar/propositions.html" \n _blankOwen
Jones, Christopher Dresser et William Morris. Les recherches faites par Klee
sur les éléments constitutifs du tableau donnèrent au Modernisme sa
grammaire. Un tableau ne fut plus considéré comme une illustration mais devait
être regardé comme quelque chose d’autonome, à travers son propre langage.
L’approche de Klee a été influencée par la métaphysique, le mysticisme et la
musique. En fait il déconstruisit les éléments constitutifs du tableau, en
démontrant toutes ses possibilités formelles cachées; il estima que notre
cognition de l’art est plus large qu’elle ne le fut par le passé et qu’elle s’étend
de fait au-delà de l’optique. Ce qu’il voulut probablement dire par « optique »
est en fait ce qu’on nomme illusionisme - les raisins de Zeuxis. Dans le
Modernisme il était question d’une peinture non-illusioniste, jusqu’à l’arrivée du
Pop-art, qui ramena l’image dans le tableau, abandonnant la syntaxe picturale.
Discussion
"Pictorial language" is a term that can refer to many different things. We can take
it to hint to a reasearch programme in cognitive science about inner structures
of the mind, or, more modestly, as a useful metaphor for phenomena in picture
perception that allegedly resemble understanding of sentences of a language.
(Looking at a still life by Chardin would be somewhat like processing a
sentence whose content is about the silver cup, the apples, and so on. The
painting is a sign, like the words in the sentence.)
Defining terms
Noga Arikha
18 nov. 2002 16:55 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET pictorial language
Simona Morini
20 nov. 2002 10:47 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Scientific Methodology
Richard Minsky
20 nov. 2002 13:32 UT
This would not be a valid test of the hypothesis that this is the way the
brain processes paintings. Scientific methodology requires the null
hypothesis to be tested. A proper test would seek one example of the brain
processing paintings in a non-linguistic way. In order to do this we would
need to define what constitutes a linguistic system of neural interaction,
and that definition would need to be inclusive of visual, aural and written
languages.
I think it is sufficient to note that there are many paintings, and schools of
painting, which are based on the type of formal grammar and syntax that
Avigdor's essay suggests. That provides a lot of fodder for dissertations
and art historians, and for many conversations.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Question de définition !
jean-francois Doucet
20 nov. 2002 15:19 UT
Minsky criticizes one point I make about pictorial language. Apologies for
quotes :
"Regarding Avigdor's hypothesis, Roberto says: "A way to test the
hypothesis is to look for, in paintings, traces of the linguistic workings of
the mind, which would show that the brain operated under linguistic
constraints."
Minsky: "This would not be a valid test of the hypothesis that this is the way
the brain processes paintings. Scientific methodology requires the null
hypothesis to be tested. A proper test would seek one example of the brain
processing paintings in a non-linguistic way. In order to do this we would
need to define what constitutes a linguistic system of neural interaction,
and that definition would need to be inclusive of visual, aural and written
languages."
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET To Simona Morini
Avigdor Arikha
23 nov. 2002 10:36 UT
What a relief to read your piece. You brought to light this very fragile ,and
now again, threatened subtlety, that allows us to discern between art and
non-art, masterpiece and rubbish.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET Reply to Roberto Casati
Avigdor Arikha
18 nov. 2002 22:13 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET Regressive Sixties?
Hans U. Iselin
19 nov. 2002 18:51 UT
The message of the Altamira masters is different from the messages delivered
by Joseph Beuys, Anselm Kiefer or Ellsworth Kelly because the environment in
which the art of Altamira was produced differed fundamentally from the
environment of a twentieth century artist. Mastering the brush or the pencil
stroke is still as important for the artist as it has been for Hokusai, Holbein or
Rembrandt, but the fact that the human hand is being challenged progressively
by robotics has had an impact on the process of creating art long before the
phenomenon could be recognized by the general public.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET Point and Line to Plane
Richard Minsky
20 nov. 2002 13:27 UT
I was surprised at the credit given to Klee in the essay: "Klee’s investigations
into the constitutive elements of the picture gave Modernism its grammar." and:
"Klee’s approach was influenced by metaphysics, mysticism and music."
That contradicts Avigdor's earlier emphasis on the importance of the brush, the
hand. and the quality of the line. Franz Kline made those three elements the
subject of hundreds of paintings. I regard Kline as the definitive manual on
using edge definition techniques to create illusionistic space. Clyfford Still,
Morris Louis, Mark Tobey, Rothko, and many others came out of the "Modernist"
school, combining the movement of the brush with a spiritual approach, while
focusing on the "push/pull" of the image plane. At the same tme, Willem
deKooning advanced the work of 19th c. painters like Turner, Ryder and
Whistler.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET Devant Chardin
Marie-Catherine Sahut
20 nov. 2002 13:37 UT
En lisant Avigdor Arikha, en particulier ce qu’il dit du Gobelet d’argent de
Chardin, qui n’a « pas d’histoire à raconter », je songe à ce que Gide écrivait à
propos de Chardin et de Cézanne : «Là du moins j’étais bien certain de
n’admirer que la peinture ». Je partage ce point de vue. Je me demande
toutefois quelle est la nature de notre activité cérébrale devant les natures
mortes de Chardin. Le Gobelet d’argent ne raconte rien, mais par ce fait même
il raconte beaucoup. Au plaisir de la vision plastique se mêlent très vite
l’étonnement devant la simplicité (par contraste avec les tableaux du temps ou
par analogie avec la peinture moderne), une sensation frappante
d’intemporalité, la nostalgie du passé (celui de Chardin ou celui de notre
enfance), des questions sur la « magie » de l’art (comment évoquer tant avec si
peu ?), sur la vie quotidienne de Chardin (ce sont ses objets), etc. Toutes
choses qui accompagnent la sensation visuelle, mais ne lui appartiennent pas.
J’ai finalement l’impression que, devant Chardin, il est plus difficile qu’avec tout
autre de procéder au partage des rôles dans cet « embrasement neuronal
complexe » qu’évoque si justement Avigdor Arikha.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET In what sense are seeing and sensing NOT active?
Jose Luis Guijarro
21 nov. 2002 9:58 UT
In what sense are seeing and sensing NOT active? In my world, both processes
are ALWAYS active, so the distinction A.A. is drawing between image
perception and art-sensing looks pretty shaky to my mind.
It would only make sense to me in the case we would agree in saying that the
ACTIVE bit refers to a DISPLAYING attitude while processing the information of
a work of art.
[DISPLAY (whatever)]
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET art cognition and ordinary perception
Dan Sperber
21 nov. 2002 15:22 UT
A request for clarification. Arikha writes:
“The perception of a work of art, unlike the perception of an image, is such that
we usually tend to recognize what we see, thus to see what we already know.
Whereas image perception is automatic deciphering, art-sensing happens
through the passage from passive to active seeing and sensing; and it takes a
particular kind of attention for passive vision to be turned into emotionally
resonant, active seeing. The viewer perceiving passively a Rembrandt portrait
as an image only, will miss its pictorial emotion. The passage from passive to
active perception engages the processes that define "art cognition".”
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET elucidations
Avigdor Arikha
21 nov. 2002 15:54 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET The Thinking Eye
Richard Minsky
22 nov. 2002 1:03 UT
I did not mean to disparage Klee's opus magnum. In English, The Thinking
Eye was published in New York in 1961 by Wittenborn. The small issue I
was addressing was the statement in the original essay that Klee "gave
Modernism its grammar." My comment was intended to note that in both
chronological precedence and distribution of published theoretical
pedagogy, Kandinsky was particularly influential in this genre, from Der
Blaue Reiter and Uber Das Geistige in Der Kunst of 1912 to Punkt und
Linie Zu Flache in 1926.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Kandinsky
Avigdor Arikha
22 nov. 2002 16:46 UT
Richard Minsky is right from the chronological point of view, but not only:
Kandinsky's influence was evident. Though, Über das Geistige in der
Kunst, as well as Punkt Linie zu Fläche, continue further Christopher
Dresser's principles, they are slightly deterministic and sound canonical,
as if K. was an icon painter lost in abstraction. This is not the case with
Klee and I think that we owe him, as well as Mondrian, a greater debt. But
this is only my point of view. Finally, art is not objective...
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET to Dan Sperber
Avigdor Arikha
21 nov. 2002 19:48 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET En réponse à Avigdor Arikha
Didier Sicard
22 nov. 2002 19:10 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET Where we are now
Noga Arikha
22 nov. 2002 19:26 UT
I don't think so. Yet, the first step towards finding a meeting-ground would
require an agreement, not on what constitutes 'art' and what not (some of the
messages have been addressing this question) but on the criteria necessary for
establishing how view on display points to the difficulty of establishing a
common, non-slippery ground from which to begin a fertile discussion.
However, it is by pointing to this difficulty that we may arrive at its proper
starting-point.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET La libre joie
Marie-Catherine Sahut
23 nov. 2002 23:12 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET the 'pictorial language' issue
John Zeimbekis
27 nov. 2002 22:08 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET L'oeil et la main
Marie-Catherine Sahut
1 déc. 2002 15:21 UT
Avigdor Arikha est à la fois peintre et historien de l’art, j’aimerais lui poser une
question. Dans son texte, il parle de l’expérience de celui qui regarde une
œuvre d’art, non de celui qui crée une œuvre d’art. Quand AA peint, et parce
qu’il peint obligatoirement d’après nature, j’imagine qu’il doit mener une activité
scopique particulièrement complexe, partagée entre son motif et son tableau en
cours d’élaboration. Il s’est déjà " expliqué " sur ce point, non sans paradoxe:
" Sa main opère. Son œil suit. La main va, aveugle, source du regard. Qu’aura
t’il peint ? Ce qu’il aura vu ? Ce qu’il aurait aimé voir ? La main aura accompli
quelque chose. Elle l’aura déçu. Egaré dans une zone insoupçonnée.
Instrument de perdition ou de révélation " (1966, dans Peinture et regard, 1991,
p. 240).
Une main qui court plus vite que les yeux ! Voici un terrain d’expérience pour
les sciences cognitives. J’aimerais savoir si, à la lumière des découvertes
récentes, il est possible d’en savoir plus : métaphore ou réalité ?
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET reply to Marie-Catherine
Avigdor Arikha
2 déc. 2002 9:38 UT
Résumé : Cette communication porte sur les liens entre le sens postural et la
figure humaine telle qu'elle est codifiée, élaborée et représentée dans l'art de la
Renaissance. On verra comment le sens postural fournit matière à des
élaborations artistiques dans lesquelles la peinture se dégage entièrement de
ce que l'on pourrait appeler le naturalisme cognitif pour développer son propre
vocabulaire visuel.
Figure en croix.
Dans le domaine religieux la figure centrale est celle du Christ. À partir du 12e
siècle on a noté l’émergence d’un Christianisme de plus en plus centré sur
l'humanité du Christ et ses souffrances. Les Franciscains, dont l’influence a au
16e siècle gagné toute l’Europe, préconisent une piété empathique qui culmine
dans la stigmatisation de François d’Assise. Cet épisode, qui tient lieu de
modèle iconographique, diffuse entre autres un modèle de prière fondé sur
l'imitation posturale de la crucifixion puisqu'elle représente le saint dans la
position du crucifié. Dans le contexte médiéval cette utilisation de la posture,
comme élément significatif est loin d'être isolé. Le fondateur de l'ordre
Dominicain avait rédigé un traité dans lequel il faisait correspondre 7 types de
prières à autant de positions différentes.( HYPERLINK "http://www.sas.ac.uk/
warburg/test/figures/UntitledFrame-6.htm" \n _blank1). Il n'est pas infréquent non plus
de rencontrer la posture dans les textes mystiques italiens du Moyen-Âge et de
la Renaissance. Vanna da Orvieto, par exemple, médite la passion des apôtres
Pierre et Paul en adoptant leur position au moment du martyre ; mais surtout le
souhait le plus commun des mystiques est le privilège d'éprouver toutes les
douleurs du Christ. Or ces douleurs mettent en jeu le sens de la posture. C'est
du moins ce que confirment les récits de la Passion diffusés par les
Meditaciones vita Christi, texte du 13e siècle qui supplée aux peu de détails
laissés par les Évangiles par un flot d'images violentes destiné à nourrir une
piété empathique pour un dieu souffrant. L'ampleur de sa diffusion est
confirmée par plus de 200 manuscrits survivants et quelque 50 éditions pour
l'Italie seule entre 1450 et 1550.
Alors que dans la méditation le corps, ses mouvements et les émotions qu'ils
expriment, sont imaginés dans un contexte narratif, dans la pratique des arts
visuels le corps devient la matière première de l'image, sans fonction narrative
spécifique. C’est précisément dans ce contexte que Raphaël anime le David de
Mi ch e l -An g e ( H Y P ERLIN K "http://w w w .s as .ac.uk/w arburg/tes t/figures /
UntitledFrame-6.htm" \n _blank8). Ailleurs, dans une feuille d’études pour le
Massacre des innocents il étudie les positions des corps des soldats en
mouvement sans apparemment se soucier de représenter l'horreur d'un
carnage de nouveau-nés( HYPERLINK "http://www.sas.ac.uk/warburg/test/figures/
UntitledFrame-6.htm" \n _blank9). Les peintres et le public de la Renaissance
considéraient en effet la figure humaine non seulement comme l’élément
principal d’une composition picturale, mais aussi comme le point focal
d’expression et d’appréciation du talent artistique. Dans la même veine le
Dialogo di Pittura de 1548 le peintre vénitien Paolo Pino recommande à ses
collègues d’insérer dans leur composition narrative "… au moins une figure
toute mystérieuse, forcée et difficile, afin d’être reconnu comme un bon peintre
par ceux qui comprennent la perfection de cet art".
On retrouve ces vues dans le contexte du débat qui au 16e siècle oppose
peintres et sculpteurs: les sculpteurs insistent qu’une figure sculptée demande
un plus grand travail intellectuel qu’une figure peinte puisqu’il faut concevoir
son apparence selon plusieurs angles différents, alors qu’une peinture n’est
visible que d’un seul angle. Les peintres répliquent qu’une bonne peinture
montre en un seul coup d’oeil toutes les positions que peut prendre une seule
figure humaine. On rencontre la même idée chez Ascanio Condivi, familier et
premier biographe de Michel-Ange, pour qui dans le Jugement dernier, "si vede
rappresentato tutto quel che d’un corpo umano possa far la natura". À la même
époque les méthodes d'entraînement artistique préconisées par Vasari ouvrent
la possibilité d'une superposition entre image mentale et image posturale :
"L’étude du nu, d’après le modèle vivant, homme ou femme, est essentielle: cet
exercise constamment répété fixe dans l’esprit la configuration des muscles du
torse, du dos, des jambes, des bras, des genoux et, plus profondément, celle du
squelette : on sera sûr ainsi de pouvoir, sans modèle, restituer de mémoire leur
disposition exacte dans toutes les attitudes."
Puisque l'artiste porte en lui même l'image anatomique du corps il est
vraisemblable que son rapport à la posture dépasse les confins de la mémoire
pour s'étendre à son expérience même de la posture. On en retrouve un
exemple dans l’autoportrait de Palma Giovane dont la position s'inscrit comme
une autre variation sur les postures des figures representées dans l’oeuvre en
cours de réalisation ( HYPERLINK "http://www.sas.ac.uk/warburg/test/figures/
UntitledFrame-6.htm" \n _blank10). Un poème particulièrement ludique du peintre
Agnolo Bronzino confirme peut-être cette superposition entre figure posturale
du peintre et figure peinte. Il s'agit du Capitolo del pennello, une fantaisie
burlesque sur le pinceau organe générateur de la peinture et du peintre, par
l’entremise duquel la possibilité de représenter des figures dans mille et une
postures se superpose au savoir des mille et une positions de l'amour. Le texte
de Bronzino débute par l’éloge d’un tableau imaginaire :
"Ces derniers jours, j'ai vu une belle représentation d'un homme et d'une
femme : ils étaient nus peints ensemble dans un acte plaisant (piacevole)."
Le prétexte du poème est un tableau avec deux figures dont le sujet est
manifestement dépourvu d’importance - Adam et Ève, Atalante et Hypomène,
Vénus et Adonis, Antoine et Cléopâtre… Bronzino remarque seulement que
l'œuvre contient tout ce qui se peut acquérir par l'étude et recevoir de la nature
et décide de composer l'éloge du pinceau qui l'a réalisé.
Que la figure exprime les affects de l'âme ou les positions du désir, le travail sur
sa représentation semble être devenu une fin en soi indifférente à la fonction
narrative de l'image religieuse. En 1435 Alberti avait déjà critiqué, en pensant à
Donatello, les artistes qui donnent à leurs figures des positions éloignées du
naturel. Ces critiques reviennent au 16e siècle, elles constituent l’un des
leitmotivs du Dialogo degli errori e degli abusi de'pittori circa l’istorie (Camerino
1564) de Giovan Andrea Gilio :
"Lorsque les peintres modernes préparent une oeuvre, leur premier souci est
de tordre à leurs figures la tête, les bras où les jambes afin qu’on disent d’elles
qu’elles sont forcées (sforzate), et ces contorsions (sforzi) sont telles qu’il
vaudrait mieux qu’elles n’existent pas et elles n’ont très peu, sinon rien à voir
avec le sujet de l’histoire représenté."
Les inquiétudes de Gilio s'inscrivent dans le contexte des débats sur l'image
opposants Catholiques et Réformés. Elles portent sur l'indifférence croissante
des peintres aux impératifs narratifs et sensoriels du sujet qui met en péril la
fonction didactique de l'image religieuse. Fidèle à l'imagerie mentale médiévale
il s'exclame :
"Et pour montrer la force de leur art les peintres feraient mieux de représenter le
Christ affligé, ensanglanté, couvert de crachats, écorché, déformé, laid et livide
au point de ne plus avoir la forme d’un être humain..."
Et il ajoute :
"J’ai souvent discuté cette question avec les peintres. Ils m’ont tous répondu,
avec la même bouche que [de telles représentations] seraient contre les
conventions de leur art."
Nous ne savons pas à quels artistes Gilio s'est adressé, mais leur vues
confirment l'émancipation, sinon l'indifférence des peintres aux impératifs du
sujet. Elles confirment aussi leur réticence à représenter la violence sensorielle
transmise par l'imagerie médiévale des textes de méditation. L'image du corps,
telle qu'on apprenait à la représenter, en os, en muscle, en chair et en
draperies, se superpose à l'intuition de la posture qui est à la fois expérience du
réel, structure intime de la figure visible, et produit de la proprioception. Dans le
domaine artistique cette dernière ne sert donc pas d'explication scientifique de
l'image, mais de matière première détachée des contraintes et des limites de
l'anatomie.
Discussion
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET L’expérience mystique et l’art
Jose Luis Guijarro
25 nov. 2002 16:26 UT
L’article de François Quiviger (me) montre deux choses : la première est que
les efforts des artistes (et, je pense bien, le valorisations de ses concitoyens)
pour qu’on les valorise comme créateurs d’ART changent avec l’histoire et,
donc, comme j’ai déjà dit, donnent aux valeurs une dimension socio-culturelle
évidente.
La deuxième est plus subtile (peut-être, même pas voulue par F.Q., lui-
même !) : la relation qu’on trouve souvent entre l’expérience mystique y
l’expérience artistique. J’ai pensé a cela quand il mentionne les 7 types de
prières chacune avec sa propre position. C’est sûrement une implication un
peu poussée que j’ai obtenu, mais comme elle m’intéresse je vais la considérer
comme établie.
Les longues prières qui répètent des chaînes de mots sans un sens établi,
unies à des manques de sommeil et un jeun prolongé, font que certains
moines, comme, St François de la Croix arrivent à léviter !! Certaines postures
de yoga (et, paraît-il, des moines dominicains) essayent de « nettoyer l’esprit
» (de tout contexte) pour que l’information qui parvient soit perçue comme tout à
fait « nouvelle », changeant la personnalité du moine ou yogi. C’est justement
ça qui m’a fait penser qu’un composant important de la VALEUR artistique
pourrait être celui de changer la subjectivité de celui qui adopte cette attitude,
soit l’auteur ou les récepteur.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Valeur artistique et
subjectivité
Gloria Origgi
27 nov. 2002 12:44 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Plusieurs gadgets cognitifs? ...
Jose Luis Guijarro
27 nov. 2002 19:44 UT
Ma spéculation reposait sur le fait que (dans notre culture) le contact avec
l'art (comme créateur ou comme récepteur) cherche à trouver une
nouvelle expérience (soit dans l'art culinaire, soit dans la musique, etc.).
Ce qui n'atteint pas cette originalité est considéré comme du "maniérisme"
peu important du point de vue artistique.
Pascal Boyer (2001) écrit: "... un grand nombre de créations culturelles,
des arts visuels à la musique (...) réussissent parce qu'elles activent
plusieurs capacités mentales qui ont chacune d'autres fonctions très
précises. Autrement dit, une bonne partie de la culture humaine est
constituée des gadgets cognitifs qui ont le pouvoir de capturer l'attention
et qui sont très pertinents du simple fait que l'esprit humain est organisé
comme il est" (p. 233)
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Comment on Montero
Alva Noë
26 nov. 2002 9:38 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Convergence entre Quiviger et Noë?
Dan Sperber
26 nov. 2002 7:14 UT
(An English version of this question is to be found in the debate on Noë’s text)
Il y a, il me semble, une convergence intéressante entre le texte de François
Quiviger et celui d’Alva Noë. Quiviger suggère bien que le corps représenté
dans la peinture de la Renaissance est donné non seulement à voir mais aussi
à percevoir avec cette capacité que nous avons d’éprouver spontanément la
posture ou le mouvement d’autrui en stimulant en nous une disposition à
adopter la même posture ou à faire le même mouvement. L’étude de cette
capacité est au centre de recherches et de débats importants depuis, en
particulier, la découverte des «neurones-miroir» chez le macaque; elle
contribue au développement d’une conception enactive de la perception. Je
voudrais donc demander aux deux auteurs de cette semaine s’il voient chacun
dans le texte de l’autre un aliment pour leur réflexion, et comment.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Convergences et différences
Gloria Origgi
27 nov. 2002 11:56 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Le rôle épistémique des oeuvres d'art
Gloria Origgi
27 nov. 2002 10:40 UT
Ma question est alors : quel est le rôle épistémique de l’art ? Est-ce qu’on peut
trouver une définition générale ou il faut voir cas par cas comment et si une
œuvre d’art joue un tel rôle ? Pourquoi nos intuitions sur le rôle épistémique
des œuvres d’art sont si persistantes ?
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET thoughts on proprioception
Robert Williams
28 nov. 2002 0:15 UT
A lot, however, might hang on defining the basis for claiming that this is indeed
the case - that it is possible to make universalist, atemporal claims about the
nature of human cognition and yet bring them to bear on the historically located
products of culture. To begin with, our wish to do so might in itself reflect a
culturally, historically specific concern with meta-definitions of practices that are
already imbued with self-consciousness. And our need for theories about the
relation of art to cognition might echo, in some ways, the self-conscious
theorizations about art, its role and its ambit, produced in Italy in the late
Renaissance; if this is true, we might want to ask, with RW, what such efforts
amount to, and what they say about the history of art itself.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET nature precedes culture
francois quiviger
2 déc. 2002 20:28 UT
Kant combattit cette idée de Hume et insista sur le fait que nous falsifions
l’expérience quand nous essayons de la décrire dans des termes supposément
neutres. Je ne suis pas plus fidèle à mon expérience du cerf, mais moins,
quand j’essaie de la décrire en termes de taches brunâtres sur un fond vert.
Pour être fidèle à l’expérience telle que je la ressens réellement, je dois parler
de la façon dont elle tend à représenter le monde. Décrire l’expérience est alors
décrire le monde que l’on expérimente. Et de cette façon l’expérience est, en ce
sens, transparente.
Ceci a pour conséquence que, bien qu’il soit possible de faire le tableau d’une
pièce, il n’est pas possible de dépeindre notre expérience de la pièce. Il ne
peut pas y avoir de tableaux du champ visuel lui-même.
Ce qui est important, c’est que le fait que vous ne soyez immédiatement
conscient que d’une quantité relativement faible de détails n’est pas un
obstacle au fait que vous ressentez la présence d’un environnement plein de
détails. Nous ressentons d’abord l’environnement dans son entier et
immédiatement comme plein de détails ; nous ne nous expérimentons pas
nous-mêmes comme nous représentant simultanément l’ensemble de ces
détails. (Quand vous touchez un objet en ayant les yeux fermés, vous sentez sa
forme, mais vous n’avez pas l’impression que vous établissez un contact entre
chaque point de votre peau et chaque point de la surface de l’objet). Ensuite, la
sensation par laquelle nous ressentons l’environnement en tant que présent
dans tous ses détails, même quand nous n’y prêtons attention qu’à un égard
ou à un autre, réside dans le fait que nous avons accès aux détails et que nous
sommes familiers – d’une façon basique, pratique – avec le fait même que nous
y avons accès.
Une réponse – la réponse standard proposée par la science cognitive – est que
nous interprétons notre expérience sensorielle limitée à la lumière de nos
connaissances. Si nous ne savions pas ce que sont les canapés – si nous ne
possédions pas ces concepts – alors nous n’aurions pas le sens de la
présence complète de cet objet. Nous ne percevons pas réellement les objets
dans leur intégralité ; nous inférons leur intégralité.
Cette proposition est évidemment juste jusqu’à un certain point. Mais elle ne
peut pas constituer toute l’histoire. Je prends pour acquis que c’est un fait
basique de notre phénoménologie perceptuelle que nous ne pensons pas
simplement la présence des parties occultées du canapé, nous en ressentons
la présence dans une modalité perceptuelle. Considérons, par exemple, le
triangle de Kanisza :
Les parties cachées des disques localisés aux pointes sont sûrement
ressenties, pas simplement pensées, comme présentes.
S’il n’était pas possible d’expliquer la distinction entre ce qui n’est pas perçu et
ce qui n’est pas perçu mais est néanmoins ressenti perceptuellement comme
présent, alors peut-être serions-nous obligés d’admettre que cette distinction
est de fait chimérique. Mais nous pouvons l’expliquer.
L’idée basique est celle-ci : la sorte d’accès que nous avons à des choses que
nous percevons comme présentes est différente de la sorte d’accès que nous
avons à des choses dont la présence est seulement pensée ou déduite.
Considérons d’abord que nos vies perceptuelles sont structurées par des
« contingences sensorimotrices ». Quand vous allez vers un objet, il apparaît
dans votre champ visuel. Quand vous tournez autour de lui, il change d’aspect.
De cette façon et de beaucoup d’autres, la stimulation sensorielle est affectée
par le mouvement. Ces schémas d’interdépendance entre la stimulation
sensorielle et le mouvement sont des schémas de contingence sensorimotrice.
Les percevants connaissent implicitement les contingences sensorimotrices.
Nous avons maintenant en main les outils dont nous avons besoin pour
comprendre la présence expérientielle d’objets dont les parties ne sont, à
strictement parler, pas perçues. Considérons, par exemple, la tomate. Elle est
présente dans son entier parce que notre relation, même avec ses parties qui
ne sont strictement pas vues, est médiatisée par les schémas distinctement
visuels de la contingence sensorimotrice. Un mouvement vers la gauche
amène à la vue des parties cachées de la tomate. Un pas en avant ou autour
en amène encore d’autres. Notre relation à la tomate, vue et pas vue, est
médiatisée par ces schémas de contingence sensorimotrice. Nous savons plus
ou moins qu’il en est ainsi. Nous ne le savons peut-être pas d’une façon
explicite, nous ne pourrions pas le formuler avec des phrases. Mais nous le
savons implicitement. Cette connaissance implicite est manifeste dans la façon
dont les percevants allongent spontanément le cou, fixent leur regard et
bougent de façon à percevoir ce qui les intéresse. Le caractère visuel de la
relation à la tomate se manifeste clairement dans le fait que bouger les mains,
par exemple, ou se boucher les oreilles ou bien les ouvrir, n’apporte aucune
différence dans la stimulation sensorielle reçue de la tomate.
Mais il est un autre mode dans lequel nous pouvons ressentir nos expériences.
C’est le mode de l’activité. Quand nous considérons nos expériences sur le
mode de l’activité, nous les considérons en tant que les choses mêmes que
nous faisons, et le monde tel qu’il est donné comme offrant telle ou telle
possibilité pour le mouvement ou l’action. Nous considérons rarement nos
expériences de cette façon, mais cela nous arrive de le faire et nous pouvons le
faire si nous en avons envie. L’art, ou d’autres spectacles (par exemple les
performances d’un magicien), offre une occasion naturelle pour cette sorte de
réflexion sur le mode de l’activité.
4. Le projet de phénoménologie
Des artistes comme Close et Serra font de leur expérience la matière de leur
sujet, non pas en essayant de dépeindre l’expérience elle-même mais en
fournissant aux percevants l’opportunité de prendre conscience de leur
enactement.
Les artistes exposent l’enactement pour ce qu’il est, et nous rendent ainsi
capables de comprendre notre rôle actif dans le ressentir perceptuel du monde.
Que le cerveau ait besoin de faire des hypothèses pour passer de l’image
rétinale à la description du monde est clair : il n’y a tout simplement pas assez
d’informations dans l’image rétinale pour donner précisément le descriptif de
l’environnement. De cette façon, Pinker suggère que les mécanismes par
lesquels nous interprétons les tableaux comme descriptifs sont les mêmes que
ceux qui contrôlent comment nous interprétons l’image rétinale comme
descriptive. Voir des tableaux, selon ce point de vue, est comme voir une image
rétinale. C’est une vision de façon interposée.
Une idée similaire a été proposée par Hayes et Ross, s’appuyant sur le travail
de Marr. Ils suggèrent que les dessins représentent parce qu’ils correspondent
à des moyens psychologiquement réels de représentation dans le cerveau.
Cela revient à dire que, ce qui explique le fait que le système visuel interprète
facilement le dessin au trait comme ayant le contenu pictural qu’il a, est le fait
que le dessin au trait est comme le propre dessin qu’aurait fait le cerveau de la
scène dépeinte.
J’ai cependant des doutes quant à cette vue classique, car j’ai des doutes en ce
qui concerne l’idée que la perception procède, pour ainsi dire, de l’image
rétinale vers le monde perçu. Selon la vision enactive, nous ne construisons
pas le monde à partir de notre image rétinale, nous le rencontrons dans notre
exploration active en utilisant notre compréhension des schémas de
contingence sensorimotrice. La perception n’est pas un procédé de
construction d’une image interne, donc il ne semble pas plausible que les
tableaux dépeignent en produisant la sorte de représentation en nous que la
scène dépeinte aurait produite.
Ce n’est pas les tableaux, en tant qu’objets de perception qui nous apprennent
à percevoir; c’est plutôt faire des tableaux – c'est-à-dire la construction adroite
de tableaux – qui peut illuminer l’expérience. Faire des tableaux est une façon
d’enacter l’expérience.
Faire des tableaux, comme l’expérience elle-même, est une activité. C’est à la
fois l’activité de regarder soigneusement le monde et une activité sur ce qu’on
voit et ce qu’on a à faire pour voir. Le peintre littéralement enacte le contenu
d’une expérience possible.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET La multiplication mystérieuse des évenements
ARTISTIQUES
Jose Luis Guijarro
25 nov. 2002 15:49 UT
What it doesn't do, and I am positive about that, is to give any solution to the (or
is it only MY?) problem of what should be valued to make something
(perception among other things) ART.
One may well talk about these possibilities (as A.N. does), considering them
part of the conversation that may turn perception into art; one may even value
these interesting possibilities ... but this would be, at least in this aspect, a side
effect of the action of painting, not it's central character.
However, perceptual problems and their solutions may well become ART as
well (for instance, in OP art), when you embed them on the displaying attitude
that I think is the origin of art. Once again: EVERYTHING, if properly embedded
and processed thereafter may become art (I will go on with that idea in
discussing François Quiviger's paper)
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Reply to José Luis Guijarro
Alva Noë
26 nov. 2002 9:54 UT
It may be that there are things that only art can teach us. It may be that art
is a vehicle for phenomenological instruction and that it can perform this
function in a way that nothing else can. If this is so, then perhaps this
theoretical/phenomenology function contributes to the aesthetic
significance of these works as well.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Reply to Alva
Jose Luis Guijarro
26 nov. 2002 12:15 UT
I agree with your view that art, whatever it is, might be a good (or even a
unique) way to experience the phenomenological problem. As you say:
“It may be that art is a vehicle for phenomenological instruction and that it
can perform this function in a way that nothing else can. If this is so, then
perhaps this theoretical/phenomenology function contributes to the
aesthetic significance of these works as well”.
My question, however, is “do you know what art is in the first place?” If so,
please, let me know.
My problem is that, try as I may, I have not yet found a general human
value, although, for reasons mentioned in my comment to F.Q’s paper, I
speculated that the “feeling” of a change in subjectivity might be a very
likely candidate. Even more so than the so-called aesthetic value. That is,
not everything which seems aesthetic to us is immediately treated as an
object of artistic experience although it may be. And, it seems to me, the
same might happen with your theoretical function.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET How radical is the critical message?
Dan Sperber
25 nov. 2002 16:36 UT
The examples of Serra’s sculpture and Close’s painting are useful to illustrate
Noë’s positive thesis, but I don't see why Pinker and other "standard" cognitive
scientists could not agree with Noë's comments on these cases. It might be
useful, in order to better understand the critical message, to have Noë's account
of our perception of a classical painting, (e.g. the Chardin discussed by Arikha).
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Reply to Sperber
Alva Noë
26 nov. 2002 8:12 UT
In my paper I give two other reasons for challenging the orthodoxy. First,
the orthodox view rests on bad phenomenology: we don't actually have
the sorts of "picture-like" experiences whose production the theory seeks
to explain. Second, the enactive pproach to perception offers an
explanation of experience which manages without appeal to the existence
of the detailed internal representations.
Now let us ask: what role do representations of this sort play in vision? The
answer to this will depend on what information-processing problem it is
that we take vision to be. The orthodox view on this question is that vision
is the process of computing a description of the environment on the basis
of patterns of stimulation of the retina.
In my paper I give a reason for denying that vision is a process whose aim
is to generate a world model: we don’t have experiences whose content is
like the content of such models. (This is the “bad phenomenology” point).
What I didn’t say is that even if there were internal world models
(distributed, dynamic, or whatever) their existence would not explain visual
experience.
One reason why this may be so is that the problem of consciousness does
not lend itself to analysis in information-processing terms. If this is so, then
representations (in Sperber’s sense, or in any other) will never “be
essential to the understanding of” consciousness. -- This is an aspect of
what is known as the explanatory gap for consciousness.
The enactive view — what Kevin O’Regan and I have called the
sensorimotor view – does, I think, offer explanations of experience.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Convergence between Noë and Quiviger
Dan Sperber
26 nov. 2002 7:17 UT
(On trouvera une version française de cette question dans le débat sur le texte
de Quiviger)
There is, it seems to me, an interesting convergence between the text of Alva
Noë and that of François Quiviger. Quiviger suggest that the body represented
in Renaissance painting is given not just to be seen but also to be perceived
with this ability we have to spontaneously quasi-experience the posture or the
movement of another person by stimulating in ourselves a disposition to adopt
the same posture or to perform the same movement. The study of this capacity
has been at the center of important research and debates, in particular since the
discovery of “mirror-neurons” in the macaque; it contributes to the development
an enactive view of perception. I would therefore like to ask this week’s two
contributors whether they do see in each other’s text food for their own
reflection, and how so.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET divergences
francois quiviger
28 nov. 2002 0:46 UT
The Impressionist may well have focused on what they saw - or what they
thought they saw - but their approach is only one of many trends in the
history of representation and of its appreciation.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Alva Noë touche à quelque chose d'essentiel.
Pascale Cartwright
26 nov. 2002 12:54 UT
Alva Noë touche a quelque chose d’essentiel. « Faire des tableaux est une
façon d’énacter l’expérience.» « Le peintre littéralement énacte le contenu
d’une expérience possible. » « Faire des tableaux c’est adopter une posture
phénoménologique à l’égard du monde. » Ce qui est intéressant c’est qu’il
considère les processus mis en œuvre lorsque l’artiste réalise l’objet d’art , que
c'est valable pour tous les arts, et qu’il utilise pour cela un mot nouveau (pour
moi) : « énaction ». Si la conception énactive a une dimension temporelle et est
réglée par les lois de la contingence sensori-motrice, je pense qu’elle sollicite
également d’autres dimensions qui ne sont pas clairement définies par la
science ( peut-être le seront-elles) et pour lesquelles nous manquons de mots.
Le fait que l’œuvre soit par la suite perçue ou non comme œuvre d’art n’est pas
ici pertinent, ce qui l’est c’est que ces considérations non seulement peuvent
nous aider à comprendre l’expérience perceptuelle mais aussi nous orientent
vers une définition valable de l’art.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET L'enaction comme ESSENCE
del'art?
Jose Luis Guijarro
26 nov. 2002 15:57 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Réponse à J.L.Guijarro
Pascale Cartwright
2 déc. 2002 11:21 UT
Or, je crois que l’art c’est bien plus que cela, que l’artiste qui crée, s’il se
rassure souvent sur la réalité et la valeur de sa propre existence en
créant, s’oublie aussi la plupart du temps en tant qu'individu, pour «
devenir », du moins le temps de la création, son œuvre. Il n’y a pas alors
d’attitude de valorisation .
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Réponse à Cartwright
Jose Luis Guijarro
7 déc. 2002 20:30 UT
JLG: Les possibles motifs psychologiques qui font que certains gens
deviennent des artistes n’on pas été considérés dans ma spéculation. La
question basique est qu’il est probable que seulement les êtres humains
aient des expériences artistiques et que, selon moi, cette expérience ne
peut exister que dans les esprits qui traitent les représentations de
manière indirecte. N’importe quelle représentation, donc, peut se
metareprésenter dans une autre qui la valorise. Le problème, pour moi en
ce moment, est de trouver une description valable de cette valorisation.
S’agit-il d’une valeur avec un seul composant ? Ou bien devrait-on penser
a un réseau de composants qui entraînent des effets différenciés ? Les
effets de cette valorisation pourraient faire croire au producteur (je n’aime
pas parler du créateur, parce que je crois que les récepteurs le sont
aussi), par exemple, qu’i devient, « du moins le temps de la création, son
œuvre »
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET The picture's content
Noga Arikha
26 nov. 2002 17:36 UT
seem, as Dan suggests, that Alva's and François's texts converge. They seem to
be in agreement over the fundamentally embodied nature of artistic experience.
But what is perhaps emerging from this discussion is the difficulty of
establishing how the pictorial content of a drawing is the content of a drawing.
Alva writes: "what explains the fact that the visual system readily interprets the
line drawing as having the pictorial content it does have is the fact that the line
drawing is like the brain’s own drawing of the depicted scene".
If, for our purposes, we accept one definition of art as a work whose form and
content are necessary to one another, then it might be plausible to suggest that
the experience of the drawing's pictorial content will necessarily be that of the
drawing qua artistic object (in virtue of its form) - not fortuitously so, but
necessarily, and importantly so.
This might help ground the enactive theory without constraining us to fear that a
homunculus will pop out of the suggestion, which Alva goes on to make before
qualifying it, that there must be "some similarity between the state you are in
when you look at a picture of x, and the state you are in when you actually look
at x".
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET The epistemic role of works of art
Gloria Origgi
27 nov. 2002 10:18 UT
François Quiviger’s paper explores another way in which art can play an
epistemic role: some works of art may trigger a special perceptual faculty (i.e.
proprioception) and using the intuition of the existence of this faculty to obtain
certain effects. In this way, some works of art may anticipate a scientific
discovery, as in this example, by making use of proprioception long before an
explicit theory of proprioception was formulated.
My question is: What is the epistemic role of works of arts? Can we find a
general definition, or each work of art may or may not make a contribution to our
knowledge of ourselves and of our inner cognitive structure? Why our intuitions
about the epistemic role of art are so strong?
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET The doubtful role of cognition
Roberto Casati
28 nov. 2002 15:51 UT
Gloria Origgi asks what the cognitive role of art could be on some
accounts of what art is.
The conversation theory of art should could say two things here.
First, the cognitive role of art is accidental. That is, there is nothing specific
to art that makes it contribute to cognition. (This addresses more
specifically a criticism of Pascale Cartwrigth posted at http://
www.interdisciplines.org/artcog/papers/4/6#_6) Here art contrasts with,
say, map making, which is essentially representational. There are art
forms in which nothing is represented, unless it be accidentally so.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET epistemic role, prompts and
'workings of cognition'
John Zeimbekis
28 nov. 2002 23:06 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Enaction et sens commun
Thi Bich Doan
27 nov. 2002 16:27 UT
This makes me wonder whether it is art qua art that functions as a tool of
phenomenological exploration. Or does sculpture function in this way simply by
virtue of the fact that it is another object in the world? (The confusion of art and
objecthood was, of course, what Michael Fried most disliked about the work of
the “minimalists,” Serra included.)
If, however, painting can be shown to facilitate such reflection, then perhaps art
does have a special role to play beyond the fact that it occupies space in the
visual field with other objects. The question hinges on what you think painting is
doing. I don’t think it is true that “[t]he hallmark of pictorial content is that it is
given all at once—in high resolution, sharp focus, uniform detail, from the center
of the picture to its periphery.” It may be true that there are paintings in which all
of the elements are portrayed to an equal degree of detail. But that doesn’t
mean they are perceptually “given all at once” to the perceiver. Tests have been
done that trace the trajectory of the eyes as they rove over the pictorial field,
showing that here too there is a dynamic experience at work.
More important, painters exploited this fact. Chardin, for example, was very
interested in the relative acuity of center and periphery in perceptual
experience, and tried to map it onto the pictorial field. He thus raised the very
problem of making “pictures of the visual field itself.” It causes difficulties that go
back at least to Leonardo’s sfumato. How is the experience of the world
represented in the painting calibrated with the experience of the painting itself?
In representing the results of vision does the painting suffer distortion when it is
itself perceived by the viewer?
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Art and objects
Alva Noë
28 nov. 2002 8:16 UT
As for the second point, then, there can be no question that sculpture is
priveleged. But what about the first point? Do I leave painting out of the
story by over-emphasizing the role of movement?
I didn’t mean to. Experiential art is art whose content depends on the way
it makes experience itself available to the viewer. Not all art does this, but
much art does do this. Serra’s work is experiential in this sense; I mention
the painter Close in the paper. Cezanne is great example of experiential
painting, as Nagel points out.
Does my account fail to do justice to art as art? After all, isn’t it the case
that any object at all can provide an occasion for thinking about what it is
like to look at it!
On Fried: this discussion of experiential art shows how art which might be
thought to be “theatrical” can play a distinctive role not available to other
work.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET A further point
Alva Noë
29 nov. 2002 11:09 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Heterogeneity of Art
Tamar Szabo Gendler
27 nov. 2002 22:06 UT
Noe suggests that "art can make a contribution to the study of perceptual
consciousness" -- in particular, that what he calls "'experiential art' can provide
perceivers with occasions to catch themselves in the act of perceptual
exploration and can play a role in phenomenological investigation." The
example he offers is drawn from the genre of sculpture, but -- presumably -- he
wishes the lesson to apply more generally.
In his interesting reply, Alex Nagel ("Does Art qua Art Matter?") helpfully brings
out some of the problems with applying a similar thesis to the genre of painting
-- at least to certain sorts of painting. But I wonder whether Noe's case might not
be better made by looking to a slightly different set of examples.
But it's not clear to me (and here I am agreeing with Nagel) that it is the filmic
qua art that does the work here. Neither of the two examples I cited
parenthetically (drunk driving simulations o schizophrenia simulations) is --
unless we choose to use the term extremely broadly -- artistic. Moreover, one
might think of the self-experiments of William James and others employing
mind-altering drugs as falling along a continuum with these.
Again, I think Noe is right in his larger point -- that the reason these experiences
are so phenomenologically illuminating is because they involve the breakdown
of our normal patterns of enactive control. But, like Nagel, I'm not convinced that
this has anything to do with art as such.
(a) How does Noe's thesis apply -- if at all -- to auditory experience and auditory
art (e.g. symphonies, songs)?
(b) What role, if any, does Noe think purely narrative representation (e.g. simple
written stories) might play in evoking phenomenological awareness?
(c) How, if at all, does Noe see art's ability to evoke emotional responses as
playing a role in his larger thesis?
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Tamar's questions
Alva Noë
29 nov. 2002 11:39 UT
About the enactive approach and painting, and about the problem of
whether it is art, qua art, that matters, please see my replies to Nagel and
to Lopes.
Tamar asks three other important questions. They’re hard questions and
I’m not sure I know the answers.
(b) Stories
(c) Affect
I have three questions – two about the enactive model, one about the way it
applies to pictorial production. The first two may be (but I do not know well) part
of a standard set of objections to the enactive account of perception, but maybe
Alva has quick replies that help the reader better get the theory.
1. There are clear cases in which sensorimotor contingencies are of no help,
and yet perception works – in a way that does not seem to be unintelligible, or
much too remote from paradigm cases of perception. Consider the perception of
distant stars.
3. Alva writes: “The painter attends to the world not qua domain of facts and
properties, states of affairs, (et cetera), but rather, to the world as it presents
itself to us, as it affords us with opportunities for movement, thought and action,
to the world qua a domain of skillful perceptual activity.” However, the
(representational) painter must bear in mind that he has to act on a two
dimensional canvas. How is this going to show up in the painter’s way of
attending to the world? I am asking this because an answer to this would help
us enter into the “mechanics” of enaction.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Getting down to basics
Alva Noë
29 nov. 2002 8:35 UT
2. Knowledge If you catch someone in the act of looking, you will notice
that he or she will frequently move around a good deal. She’ll crane her
neck, say, to get a better look at an obstructed object. These actions are
performed effortlessly and automatically. They give evidence, I would say,
of the perceiver’s implicit knowledge that her relation to objects of
perception are mediated by sensorimotor laws, laws with which she is
comfortably familiar. Consider: no one is ever surprised to find that if you
sit still, you’ll have trouble seeing what’s going on around you! We are
also very familiar with the way the appearances of things change
depending on our spatial relation to them (whether these changes are
produced by their movement or ours).
Suppose that some artists set out to depict the phenomenology of visual
experience. The question is what realizing this intention would require. To find
out, we need to know what the phenomenological properties of experience are
and we need to know what representational resources are available to image-
makers. Noe thinks that if vision is transparent then that spells the end for
phenomenology and presumably for the depiction of the phenomenology of
vision.
He therefore calls the enactive theory of perception to the rescue, but I don’t see
how it helps. Serra and Close provide opportunities for self-aware perception
but what doesn’t? The claim must be that understanding Serra and Close
requires exploring the thought that vision is an activity. There must be facts
about the images that require such an interpretive hypothesis. In the case of the
Close the relevant fact is the pixellation of the image. But it is only qua
perceptual puzzle that the Close engenders reflection about the activity of
perception. Any puzzling or disquieting image will have the same effect. The
exact look of the image doesn’t thematize thoughts about the activity of
perception. It doesn’t proscribe thinking perception to be the generation of
smooth mental images from retinal pixels!
Maybe we relinquished the standard view too quickly. Why can’t we depict
phenomenology by depicting the very properties experience represents the
world as having? For example, I might paint a picture that shows what it is like to
see with degenerate maculae by showing a scene using a distorted colour
palette. (I don’t think this is a case of the El Greco Fallacy.)
The reply is that not all pictorial experience is twofold: there is illusionistic
depiction. The real irony, then, is that illusionistic depiction is the only vehicle for
depicting the phenomenology of experience and it accomplishes it without
violating transparency.
In truth, however, I wonder if art depicts experience except in the most unusual
cases. Artists who thought they did this (e.g. Seurat) were actually just messing
around with elements of vision or visual processing (we do not experience the
world like a Seurat).
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Underestimating the challenge
Alva Noë
29 nov. 2002 9:09 UT
There are some striking and worrying similarities between Alva Noe's claims
about the relationships between art and Experience and the romantic
conception of art. Like the romantics, Noe seems to hold the following
assumptions: (i) there are deep truths that works of art may help us to uncover
(ii) works of art are especially well suited to help us to uncover these truths ; (iii)
works of art are not equal with regard to their capacity to uncover them; hence,
there is a hierarchy of arts. According to the romantics, the 'deep truths'
concerned the nature of God or creation, the nature of Beauty, the nature of
absolute spirit, etc... According to Alva, they concern Experience conceived of
as 'an activity of encounter with the world'. Alva does accept (ii), since he says
that at least some forms of art are especially well suited to make us aware of the
'true nature' of Experience. This amounts to saying that there is a *privileged*
access to Experience and its essence via artistic experience -- a typically
romantic claim (compare with Hegel, who thought that art was a privileged route
through which the Spirit could become aware of him(her?it?self)). Alva seems
indeed to claim that the different forms of art are not equal with regards to the
extent to which they make this privileged access possible. This implies a
normative conception of art, according to which we (philosophers) can decide
which works are interesting (at least as 'privileged' routes to Experience) and
which works are not. Thus, trompe-l'oeil and other kinds of illusionistic painting
should be deemed poor forms of art. I am skeptical about such claims, because
I think the romantic conception is false. On a modest reading of the paper, works
of art are not privileged routes to the essence of Experience, but rather
occasions to reflect upon particular aspects of multifarious experiences. But this
modest reading is consistent with acceptance of the standard view on pictorial
representations. To conclude, I raise the following dilemma: if the strong
interpretation of the paper is right, should we really accept its upshot? If the
modest reading is correct, where is, on the other hand, the inconsistency with
the standard view on depiction?
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET the latter
John Zeimbekis
1 déc. 2002 22:55 UT
I would just like to extend Ludwig's point because I think that if the
analogies he points out exist, they could make for a regressive application
to esthetics of discoveries in the field of cognition. The extension concerns
Kant. Although Kant dealt with esthetic predicates (beautiful, sublime) and
primarily as these apply to nature, his theory both (i) establishes normative
criteria for artefacts and (ii) ties those criteria to a proof for the existence of
a faculty (the claim that teleological judgment is autonomous from practical
reason) through claims about the way we perceive objects. I think the
similarity with the workings-of-cognition hypothesis is glaring.
The ambitiousness of the workings-of-cognition concept of art similarly
risks marginalizing a more modest yet perhaps more relevant procedure,
that of explaining why individuals (a) find works in potentially all media
and traditions relevant or interesting, (b) do not find that all works in a
given medium or tradition or using a certain technique (be it conceptual,
op-art, or mere depiction) are relevant or interesting but only that some
are.
All I meant, and all I said, was that art can be a tool for phenomenological
analysis. This claim doesn’t rest on any strong theses about true natures
or essences or “Experience”. It certainly doesn’t imply anything about
privileged access. (Compare: the fact that telephony is a tool for long-
distance communication does not entail that telephony gives us privileged
access to anything.)
Pascal writes: “Alva seems indeed to claim that the different forms of art
are not equal with regards to the extent to which they make this privileged
access possible. This implies a normative conception of art, according to
which we (philosophers) can decide which works are interesting (at least
as 'privileged' routes to Experience) and which works are not.”
First, I took pains to explain that I was offering a way in which art could
contribute to theory, not a criterion for judging art. Second, I noted that not
all art can make this kind of contribution to theory, not because some art is
inferior, but because art has many different aims and interests and only a
some art takes any interest in phenomenological analysis.
I have no idea why Pascal thinks that I would be inclined to believe that
“trompe-l'oeil and other kinds of illusionistic painting should be deemed
poor forms of art.” I don’t believe this; I certainly didn’t write it.
Résumé : Quels sont les protocoles pour conduire des expériences sur la
relation entre la composition picturale et la réponse émotionnelle? Cette
question présuppose d'étudier la corrélation entre composition artistique et
types de réponse émotionnelle. Nous examinerons les problèmes d’évaluation
afin de comprendre le passage de perception à émotion.
Quels sont les protocoles pour conduire une expérience sur les relations entre
la composition picturale et la réponse émotionnelle ? Sous cette question on
trouve le problème de l’établissement et de la définition des corrélations entre
des genres particuliers de compositions et des réponses émotionnelles
particulières. Mon collaborateur à Caltech, HYPERLINK "http://
www.vision.caltech.edu/html-files/Perona.html" \n _blankPietro Perona, et moi-même
analysons les problèmes des critères d’évaluation; des modes et de la
modalité; des processus parallèles; et le problème plus général du passage de
certains aspects de la vision (tels les saccades oculaires et le problème de la
salience) à l’émotion. Ce dernier problème est capital.
Nous n’avons pas encore décidé des protocoles de l’expérience suggérée ici.
Nous le ferons. Les arguments selon lesquels les sortes d’émotions que les
tableaux font surgir - comme celles que font surgir la musique - sont trop
raffinées pour tomber dans le domaine des neurosciences, me laissent
indifférent. L’argument que tout ce que nous pouvons maintenant dire des
émotions se trouve sur un niveau relativement grossier ne doit pas bloquer la
recherche des corrélations entre la composition visuelle et l’émotion, quelque
raffinée que l’on déclare qu’une telle émotion puisse être ( ou quelque
contaminée par des facteurs contextuels ).
En attendant je propose une étude de cas sur Poussin et l’histoire des modes
qui me semble offrir un prolégomène intéressant au problème, pour des raisons
qui ne sont pas des moindres:
3) le parallèle historique avec les modes musicaux met une fois de plus en
exergue le seul problème qui a pour si longtemps laissé dans une impasse une
étude sérieuse des relations entre les objets esthétiques et l’émotion, à savoir
que les émotions sont trop dépenaillées et trop déréglées pour être sujettes à
quelque sorte de règle ou de loi.
L’idée des modes en art (et en peinture en particulier) n’était pas quelque
chose de courant, du moins jusqu’au milieu du dix-septième siècle. Mais à
partir de cette époque elle bénéficia d’une vogue assez longue. C’est à
l’influence d’un seul homme qu’elle doit d’être entrée dans le grand courant de
l’histoire de l’art.
(…) Pardonnez à ma liberté si je dis que vous vous êtes montré précipiteux
dans le jugement que vous avez fait de mes ouvrages. Le bien juger est très
difficile, si l’on n’a en cet art grande théorie et pratique jointes ensemble. Nos
appétits n’en doivent pas juger seulement, mais la raison.
C’est pourquoi je vous veux avertir d’une chose d’importance qui vous fera
connaître ce qu’il faut observer en la représentation des sujets qui se
dépeignent. Nos braves anciens Grecs, inventeurs de toutes les belles choses,
trouvèrent plusieurs modes par le moyen desquels ils ont produit de
merveilleux effets.
Etant les modes des anciens une composition de plusieurs choses mises
ensemble, de leur variété naissait une certaine différence de mode par laquelle
l’on pouvait comprendre que chacun d’eux retenait en soi je ne sais quoi de
varié, principalement quand toutes les choses, qui entraient au composé,
étaient mises ensemble proportionnément, d’où procédait une puissance
d’induire l’âme des regardants à diverses passions. De là vint que les sages
anciens attribuèrent à chacun sa propriété des effets qu’ils voyaient naître
d’eux. Pour cette cause ils appelèrent le mode dorique stable, grave et sévère,
et lui appliquaient matières graves, sévères et pleines de sapience.
J’espère devant qu’il soit un an, dépeindre un sujet avec ce mode phrygien.
Les sujets de guerres épouvantables s’accommodent à cette manière.
Ils voulurent encore que le mode lydien s’accommodât aux choses lamentables
parce q’il n’a pas la modestie du dorien ni la sévérité du phrygien.
L’hypolydien contient en soi une certaine suavité et douceur, qui remplit l’âme
des regardants de joie. Il s’accommode aux matières divines, gloires et paradis.
Les Anciens inventèrent l’ionique avec lequel ils représentaient danses,
bacchanales et fêtes, pour être de nature joconde.
Les bons poètes ont usé d’une grande diligence et d’un merveilleux artifice
pour accommoder aux vers les paroles et disposer les pieds suivant la
convenance du parler … De sorte que, où Virgile parle d’amour, l’on voit qu’il a
artificieusement choisi aucunes paroles douces, plaisantes et grandement
gracieuses à ouïr ; de là, où il a chanté un fait d’armes ou décrit une bataille
navale ou une fortune de mer, il a choisi des paroles dures, âpres,
déplaisantes, de manière qu’en les oyant ou prononçant, elles donnent de
l’épouvantement, de sorte que si je vous avais fait un tableau où une telle
manière fut observée, vous vous imagineriez que je vous aimerais pas.
Si ce n’était que ce serait plutôt composer un livre qu’écrire une lettre, je vous
avertirais de plusieurs importantes choses qu’il faut considérer en la peinture,
afin que vous connussiez amplement combien je l’étudie à vous bien servir.
Car, bien que vous soyez très intelligent en toute chose, je crains que la
pratique de tant d’insensés et d’ignorants qui vous environnent, ne vous
corrompe le jugement par leur contagion.
Poussin
D’où tout cela vient-il ? Cela vient, comme le découvrit Anthony Blunt en 1933,
d’une ancienne théorie de la musique. En fait, ce que Poussin écrivit des
modes n’est rien de plus qu’un plagiat direct des Istituzioni armoniche de
Giuseppe Zarlino, d’abord publié en 1558 et souvent réimprimé par la suite.
(Pour lire le texte de Zarlino en PDF, cliquer HYPERLINK "http://gallica.bnf.fr/
scripts/ConsultationTout.exe?O=N058227&T=0" \n _blankici.) Mais ce n’est pas une
raison pour ne pas prendre ses idées au sérieux. Après tout, tandis que la
plupart d’entre nous peuvent trouver possible le fait que différentes sortes de
musique sont capables de nous émouvoir différemment, l’idée que différentes
sortes de tableaux nous émeuvent de différentes façons semblerait résister
davantage à un énoncé tranché et systématique. Les élèves de Poussin eux-
mêmes ont la plupart du temps évité de le faire. On a généralement abordé
cette lettre sous l’angle des doctrines jumelles du decorum et des affetti. C'est-
à-dire que Poussin a été compris comme proclamant de façon plutôt
conventionnelle que l’expression des émotions dans le tableau devrait d’une
manière ou d’une autre être appropriée à la sorte de sujet à dépeindre. Poussin
lui-même écrivit en 1637 à propos d’un autre tableau qu’il fit pour Chantelou, le
désormais quasi illisible HYPERLINK "http://www.abcgallery.com/P/poussin/
poussin39.html" \n _blankLa Manne, qu’il y avait « certaines attitudes naturelles
dedans » qui permettait de voir dans le peuple juif « pas seulement la misère et
la faim où il était réduit, et aussi la joye et l’allégresse où il se trouve ;
l’admiration dont il est touché, le respect et la révérence qu’il a pour son
législateur, avec un mélange de femmes, d’enfants et d’hommes d’âge et de
tempéramens différens ».
Ce fut cette dernière façon de lire un tableau qui fut adoptée lors des fameuses
Conférences ou cours de l’Académie Française de Peinture à partir de 1667; et
c’est exactement comment presque tous les chercheurs ont essayé de résoudre
le problème. De façon presque futile ils ont essayé d’identifier en quels modes
étaient peints tels tableaux. Mais percevoir la lettre de Poussin de cette façon
me semble négliger ce qui me frappe comme étant le passage le plus crucial et
le plus intéressant de cette lettre. Après tout, Poussin lui-même a observé
clairement et distinctement que « chaque mode retenait en soi je ne sais quoi
de varié, principalement quand toutes les choses, qui entraient au composé,
étaient mises ensemble proportionnément, d’où procédait une puissance
d’induire l’âme des regardants à diverses passions ». Il s’agit là de la
déclaration centrale de la lettre. Cela va au-delà de son injonction à « lire
l’histoire » que l’on trouve dans ses lettres dix ans plus tôt à propos de
HYPERLINK "http://www.abcgallery.com/P/poussin/poussin39.html" \n _blankLa
Manne : « Lisez l’histoire et le tableau », avait-il dit alors, « afin de connaître si
chaque chose est appropriée au sujet ». Cette notion était certainement basée
sur l’ancien parallélisme entre les textes et les tableaux et sur les notions de
decorum et de bienséance. La question alors était beaucoup plus radicale. Elle
a peu à voir avec le fait de lire un tableau. Elle implique - non, elle énonce
franchement - que la composition peut être élaborée d’une façon telle qu’elle
amène l’âme du spectateur vers des émotions particulières.
Avec la musique cela semble aller de soi, tomber sous le sens, se comprendre
intuitivement, et être cohérent avec l’expérience que nous en avons, mais avec
la peinture ? Ou la sculpture ? Ou l’architecture ? Et pourrait-on spécifier de tels
modes pour les tableaux ? En outre, pourrait-on établir la corrélation entre les
émotions et la façon dont sont élaborées des peintures précises? Je pense que
toute personne qui réfléchit à ces questions réalisera instantanément qu’une
réponse positive entraînerait une conception des relations entre les tableaux et
les spectateurs qui ne dépend pas seulement du contexte, mais plutôt est
fondée sur sa capacité potentielle à établir certaines sortes de règles; et que
certaines formes de réponses sont de fait innées. On peut donc se demander si
les sortes de corrélations que Poussin suggérait pouvaient à la fois être
universelles (ce que la lettre implique) et applicables universellement. Après
tout, Poussin a dit que les modes étaient spécifiables et que les effets des
tableaux sur ceux qui les regardent pouvaient être corrélés directement à la
façon dont ils étaient composés et apparaissaient.
Autant que j’en sache, personne n’a pris cela suffisamment au sérieux pour
analyser la possibilité que Poussin pouvait en fait avoir proclamé non
seulement quelque chose d’important à propos des réponses aux images, mais
bien quelque chose de basique. Je pense que c’était le cas. Bien plus, je pense
que ce qu’il avait à dire a des implications importantes pour la philosophie de
l’esprit, et pour la façon dont nous réfléchissons aux architectoniques, comme
Kant aurait dit, de nos opérations mentales. Il n’y a que le Bernin pour en avoir
saisi quelque chose, quand, regardant à Paris en 1665 les deux grandes
peintures de Phocion - l'une aujourd'hui à HYPERLINK "http://www.ariadne.org/
studio/michelli/PoussinPhocion.jpg" \n _blankCardiff, l'autre à HYPERLINK "http://
www.i-a-s.de/IAS/Bilder/POUSSIN/PHOCION.JPG" \n _blankLiverpool - il montra
son front et fit son fameux constat : « Monsieur Poussin est quelqu’un qui
travaille à partir de là » (Blunt, incidemment, spécula sur le fait que les deux
tableaux étaient dans le mode dorique). Quand j’écrivis Le pouvoir des images
je m’abstins délibérément de suggérer quoi que ce soit sur la nature humaine
ou sur la possibilité de niveaux innés de réponse - bien que certains critiques y
virent quelque allusion. Mais je crois maintenant que je n’ai pas été assez
radical. Ma propre opinion est que Poussin avait raison, qu’on doit être capable
d’établir une syntaxe des corrélations entre les tableaux et les réponses; et
qu’on peut en principe découvrir cette syntaxe à travers l’idée des modes.
II
Si l’idée des modes et les qualités émotionnelles spécifiques qui lui sont
associées n’était pas courante dans la peinture (bien que peut-être plus
courante que cela n’est généralement assumé ), ce n’était absolument pas le
cas avec l’idée des modes dans la musique. Comme nous l’avons déjà vu, elle
était au moins aussi ancienne que les Grecs, et a continué à jouer un rôle
important dans toutes les théories musicales et dans de nombreuses pratiques
musicales depuis (de Chant à Beethoven). Mais un des problèmes en musique
était de déterminer si les modes étaient d’une manière ou d’une autre
équivalents aux clés et avec les émotions qui étaient souvent associées à des
clés spécifiques. Il y a de nombreuses évidences pour ce qui a justement été
appelé les caractéristiques des clés, beaucoup plus que ce qui a été
généralement reconnu.
C'était dans l’air, cette association d’émotions particulières avec des aspects
particuliers de la composition musicale, ce besoin d’introduire des règles dans
la corrélation entre la composition d’une œuvre et les émotions qu’elle suscite.
Notre liste vient des Règles de Composition de Marc Antoine Charpentier
écrites vers 1692 pour le jeune Philippe d’Orléans; ce n’était en aucune façon
la seule liste dans le dix-septième siècle, mais c’était peut-être la plus détaillée.
A peu près trente ans plus tard, la charte de Jean-Philippe Rameau intitulée De
la propriété des Modes & des Tons, tirée de son Traité de l’harmonie,
proposerait un ensemble similaire de connexions. (Pour lire le texte de
R a me a u e n PD F, cl i q u e r H Y P ERLIN K "http://gallica.bnf.fr/s cripts /
ConsultationTout.exe?E=0&O=N008619" \n _blankici.) Mais à ce moment-là de telles
idées, peu importe combien elles avaient pu être théoriquement renouvelées,
adaptées et raffinées, étaient périmées. Dans tout ceci, comme le titre de
Rameau le montre clairement, et comme Poussin insiste dans sa lettre sur les
modes, l’idée classique du decorum reste à l’arrière-plan. Les émotions qu’un
morceau de musique exprimait ou suscitait, devaient être ajustées au sujet, de
la même façon qu’en peinture. Remontons le temps jusqu’à l’époque où ces
idées étaient plus urgentes, moins ouvertement mécaniques ; et rappelons-
nous alors la période centrale - celle de Poussin - quand elles étaient articulées
d’une façon telle qu’elles pouvaient avoir un rapport avec les problèmes
neurophilosophiques auxquels nous nous consacrons.
La liste de Charpentier est titrée « propriétés des modes », mais elle semble ne
fournir rien de plus qu’une liste de clés avec les émotions qui leur sont
corrélées. C’était la façon la plus courante de comprendre les modes au dix-
septième siècle et ensuite.
Pour les Grecs anciens aussi, les modes - les Grecs n’en avaient que huit -
correspondaient, très approximativement, à la notion des caractéristiques des
clés. Et eux aussi pensaient les modes comme tout à la fois représentant des
émotions particulières et capables de les provoquer avec la même particularité.
Mais est-ce que cela peut être seulement une question de clés, même si on les
comprend comme telles? Bien sûr que non. Au-delà des clés, il y a beaucoup
plus dans la musique qui peut affecter ceux qui l’écoutent: la modulation d’une
clé à l’autre, le rythme, l’harmonie et la mélodie par exemple. Il n’est pas
étonnant que les modes fussent souvent pris pour quelque chose de plus, ou
pour l’impression combinée des aspects variés d’une composition musicale. Se
posait alors la perpétuelle question de la relation entre la musique et les textes.
En fait, ceci est resté la question centrale, même si elle ne l’a pas toujours été
explicitement, dans toute discussion de la relation entre les modes et les
émotions depuis les temps les plus lointains. Au moins jusqu’au dix-huitième
siècle. Et ainsi, il n’était pas surprenant que dans sa lettre à Chantelou au sujet
des modes, Poussin ait commencé par insister sur le fait que Chantelou fasse
davantage attention au rôle déterminant des sujets des peintures qui avaient
dans un premier temps provoqué leur contretemps.
En 1640, à la suite d’une cruelle compétition musicale organisée pour lui par
Marin Mersenne, Johan Albert Ban, un prêtre de Haarlem, légèrement fou et
certainement obsessionnel, théoricien de la musique, écrivit une lettre à la
célèbre bas-bleu hollandaise Anna Maria van Schuurman, dans laquelle il
assigna des qualités émotionnelles aux accords, de la façon suivante:
Ban continua en observant que les dissonances pouvaient aussi affecter les
émotions de façons spécifiques, mais il n’indiqua pas celles-ci, parce qu’elles
l’avaient été dans ses traités en latin sur la musique, malheureusement perdus
depuis. La question de la modulation musicale intervient là aussi ; mais tout
ceci fait surgir une autre possibilité probablement plus cruciale pour la façon
dont nous considérons l’interaction de la cognition et de l’émotion dans les
œuvres de musique et les arts visuels, à savoir la matière des intervalles entre
les notes, ou ce que dans la peinture on pourrait appeler la proportion. C’est
une question qui sera développée dans la prochaine livraison historique de ce
projet.
Discussion
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET Modes, Innateness, and Arousal
Dominic Lopes
2 déc. 2002 22:30 UT
There is much in Freedberg’s description of his work that I think is bang on.
Maybe it's a bit of an exaggeration to say that “all this is likely to arouse deep
scepticism.” But there are a couple of points where I think Freedberg might
proceed with caution.
He writes that “I think that anyone who reflects on these questions will realize
instantly that a positive answer would entail a view of the relations between
pictures and spectators that is not solely dependent on context, but is
predicated instead on the possibility of being able to establish certain kinds of
rules; and that certain kinds of responses are in fact innate.” I don’t think the
entailment is so obvious, however. I do think it’s obvious that pictures can
directly arouse their viewers’ emotions and that there are rules describing the
relationship between how a picture looks and the emotions it arouses. But it
does not follow as a matter of logic that the rules are either innate or universal
(and universal does not entail innate). Freedberg’s example of musical keys
gives the mistake away. C-Major is not universally gay and warlike; that is a
convention of European classical music and it must be learned. I think it is
enough if the modes in the pictorial case, like musical keys, turn out to be
systematic and rule-governed.
I also wonder whether it’s safe to cast the question as one about emotional
arousal, rather than expression, where expression does not require arousal but
merely the recognition of something like an emotion-expressive look. It may well
be that E-flat Major is perceived by many to be cruel and severe but never
causes listeners to feel cruel and severe. Here it might be helpful to know more
about the setup of Freedberg’s experiments.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Response to Lopes
David Freedberg
3 déc. 2002 11:02 UT
I'm grateful to Lopes for his clear comment on my piece. It offers the
opportunity for clarification of my proposal. I would have thought that my
claim that "a positive answer [to the question of the possible correlations
between the composition of pictures and the responses they evoke] would
entail a view of the relations between pictures and spectators that is not
solely dependent on context, but is predicated instead on the possibility of
being able to establish certain kinds of rules; and that certain kinds of
responses are in fact innate” was sufficiently hedged with subjunctives to
make it clear that I was by no means excluding the possibility of the
pressures of context on the correlations we are seeking to establish. When
I wrote The Power of Images, reviewers were also swift to suggest that I
was excluding context as a pressure on basic levels of response; I was
not. To insist that rules may be found for the relations between pictures
and the responses they arouse is not, self-evidently, to to exclude the
pressures of context and the role of convention.
While I'm grateful to Lopes for his stringent reminder that universal does
not entail innate, it is indeed the case that in this project we are looking for
correlations that may be described as innate.
I would hope that our experiment goes beyond what Lopes calls
expression, and does indeed reach to the level of feeling -- though the
distinction, I suspect, may eventually turn out to be less great than he
wants us to think. If the matter were just the recognition or registration of
emotions expressed in a picture or piece of music, then the issue would be
much simpler and indeed largely one of convention; which is not what
we're after here.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET innate and universal
Dan Sperber
3 déc. 2002 13:10 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Emotion, fiction and pretense
Gloria Origgi
3 déc. 2002 15:40 UT
In the last part of his comment, Lopes writes : "It may well be that E-flat
Major is perceived by many to be cruel and severe but never causes
listeners to feel cruel and severe".
How is it that art makes us feel "as if" we were cruel or severe, as in a
game of make-believe in which we pretend to be in a certain emotional
state but we do not act in a consequent way?
This question opens the broader philosophical issue of our relation with
fiction, but I think that it may be relevant in this context.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Innateness and Expression
Recognition
Dominic Lopes
3 déc. 2002 17:36 UT
Just a remark on Freedberg's closing comment that "if the matter were just
the recognition or registration of emotions expressed in a picture or piece
of music, then the issue would be much simpler and indeed largely one of
convention; which is not what we're after here."
I can see that expression recognition is simpler than arousal, since the
latter entails the former but the former does not entail the latter (on some
accounts of it). But why think that one is more likely to depend on
convention than the other? Paul Ekman's studies showing that the
recognition of facial expressions of the basic emotions is universal is good
evidence that expression recognition is innate.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Emotion as cognition
Noga Arikha
3 déc. 2002 17:38 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET A comment on the Modes
Avigdor Arikha
3 déc. 2002 19:39 UT
Poussin used an extract copied from Zarlino about the modes in his letter of
November 24, 1667, to Paul Fréart de Chantelou, not only to justify himself for
painting 'The finding of Moses' for Pointel. In spite of his rather confused way of
presenting the theory of modes, Poussin actually seems to have implemented
this theory from the end of the 1630s or early 40s. In a fragment of a letter to the
painter Jacques Stella, quoted by Félibien, Poussin makes the distinction
between "sujet mol" and "manière plus sévère" - soft or a severe manner, the
visual equivalent of the minor and major keys. For example, Poussin's "Deluge"
can be seen as painted in the "severe" manner, in a Doric mode. However the
equivalent of modes in painting is actually expressed more by color than by
composition, because sound and color do correspond, and such
correspondences were established in a color scale by painters such as
Arcimboldo and in a more general way by Paul Klee.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET PS
Avigdor Arikha
4 déc. 2002 3:50 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Still on mode-mood-congruency in art and music
Carlo Alessandro Landini
5 déc. 2002 22:16 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET What could pictorial modes be like?
Roberto Casati
5 déc. 2002 22:37 UT
2212221
2122122.
Dorian (2122212), Ionian (2212221), and other modes, have yet different, but
relatively straightforward patterns. (For a brief tutorial on musical modes, by
John Chambers, see: http://trillian.mit.edu/~jc/doc/abc/Modes.html. You get an
intuitive way of how different modes feel by playing scales on the piano, on the
white keys only. Each starting point determines a different mode - if you start
with C, you have major; with A, minor, and so on.) Some rules are obeyed by
actual modes – semitones are never paired, for reasons which would be worth
investigating, but which may themselves depend on cognitive constraints.
I mention all this in order to suggest that modes are simple and strong
structures, which are very easily describable, indeed easily and completely
described. I do not know if they correlate with emotional responses, but assume
they do for the sake of the argument. Is there anything remotely analogous in
painting, so nicely structured? What are exactly emotions expected to be
correlated to, in the case of paintings? What could a visual mode be like, that it
could have such a simple and strong structure as a musical mode?
2. Some of the lists of emotional responses are puzzling, at least in the context
of Freedberg’s argument:
As it happens, D-major and E-Major are the same mode: Major. They both obey
the same 2212221 pattern. So the correlation cannot be with the mode?
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Modalities and the 'Aha'
hypothesis
Noga Arikha
12 déc. 2002 20:07 UT
Roberto asks "What could a visual mode be like, that it could have such a
simple and strong structure as a musical mode?"
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Re: Freedberg and Lopes
Amy Morris
5 déc. 2002 23:10 UT
Freedberg has stated that the larger endeavor of his project (with Perona)
involves "defining correlations between particular kinds of compositions and
particular emotional responses." This is a careful statement on his part that
seems, perhaps, to have evaded attention. Defining correlations is not the same
endeavor--as stipulated by those who specifically try for correlation--as
analyzing predicates, inferring innate functions or structures, inferring or
generating "rules" (formulated as hypotheses of causality or as regularities), or
the general issue of who means what with the word "universal." (Stipulated as
true? Found in every case, ergo inferred as necessary [and in in some cases,
also sufficient]? Difficult to argue without? Rhetorically pitched as intended to be
supposed to be always true?) To begin with a careful act: a correlation is a
correlation is a correlation. When Lopes says "I do think it's obvious that pictures
can directly arouse their viewer's emotions and that there are rules describing
the relationship between how a picture looks and the emotions it arouses," does
his use of "rules" mean "logically necessary relationships"? Or statistical
correlations? Or inferences based on perception of correlation? Or
generalization into the universal of personal experience? Lopes continues: " ...it
does not follow as a matter of logic that the rules are either innate or universal
(and universal does not entail innate.)" Is this an assertion that the rules are
social? Or behavioral? But are the "rules" inferred as causal, or inferred as
correlations?
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Les limites
Clotilde Lampignano
6 déc. 2002 9:45 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Filtering out emotions
Anne Hamker
6 déc. 2002 20:36 UT
I have to admit, the search for a syntax for the relations between how pictures
look and how we recognize them still gives me a hard time. One problem I see
with Freedberg's approach is (in a way similar to the one of Wolfgang Kemp)
that he assumes pictorial compositions trigger emotions. In other words,
emotional reactions are based on bottom-up processes. However, we all know
that emotions are complex phenomena and at the same time a result of top-
down processes. Therefore, I was wondering how Freedberg would filter out
those emotions that are only caused by the pictorial composition. (Here, I do not
agree completely with Lopes that pictures can directly arouse the viewers’
emotions. This might be the case with some artworks but certainly not with all of
them. It also depends on how we define "direct". A "direct" reaction is described
as a stimulus-response mechanism, not as an emotion.)
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET What the art of Aleksandr N.
Skrjabin teaches us
Carlo Alessandro Landini
8 déc. 2002 22:56 UT
I think David Freedberg does not only assume, as Anne Hamker claims,
that pictorial compositions might trigger emotions. He also and before
anything else draws our attention upon the fact that there might be a secret
correspondence between the matrix of stimuli provided by visual arts and
that of music. We should never forget, I guess, the lesson of the Russian
composer Aleksandr N. Skrjabin. Is the tonality C red or white ? Is F sharp
blue or green ? In the neverending history of music, these and similar
questions did not seem to be as meaningless as we could think today.
Between the 19th and the 20th century, in Russia, the most different
answers came from famous artists and freethinkers: Skrjabin and Rimskij-
Korsakov among the musicians, Kandinskij among the painters, Florenskij
among the philosophers. The climax of a series of experiments on the old
sound-colour congruency problem was seemingly incorporated by
Skrjabin in the visionary score of his Poème de l’extase, which involved
the use of the so-called clavecin à lumière, an instrument realized
appositely to produce colours corresponding to the twelve keys of the
chromatic scale. Strangely enough, if Kandinskij used to play the piano
and the cello, Skrjabin’s habit was to illustrate his compositions with help
of diagrams and graphs. All of their writings shows that they had
developed a very similar conception of art. Should this convergence be
nothing but casual?
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Link between art and emotion?
Jose Luis Guijarro
7 déc. 2002 10:41 UT
¡Hola!
The idea that art is somehow linked with emotions seems to be so deeply
entrenched in our culture that nobody with some sense would dream to
challenge it. However, I have always had problems with that notion, although
they are hard to express clearly, I’m afraid. Let me try:
Let me turn to images now. Suppose I have just had a bad divorce, where I think
my ex- has done all the best to harm me. Imagine further that I have fallen in
love with what, for me, is a fantastic person who is helping me out of my family
mess. Now, suppose I see a picture of the just-divorced person and another of
my present “eternal” love. I will react differently to both of the pictures, won’t I?
Does this emotional difference have anything to do with art?
So what is the (I suppose) “specific” relationship between art and emotion that
makes it so crucial according to our common mythology (which Freedberg
seems to favour)? That it be unconscious, subliminal, or whatever? It can’t be
that! I have difficulties in imagining what the specificity of that relationship might
be. Any hints?
If it is true that art happens only after displaying a given information so that it
may be valued (or talked about) in a specific way, the valuing attitude may
naturally get emotionally involved, for whatever reasons the individual might
have. The fact that some of these reasons are universal or innate (or both or
neither) does not seem to be relevant for art -at least as far as I am able to
understand it. ¡Adiós!
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET DNA, Endorphins, Receptors
Richard Minsky
9 déc. 2002 19:22 UT
In the mid-1970’s I taught a studio course at The School of Visual Arts in New
York City that included techniques the artist can use to create emotional
responses. Part of The Theory of Museum Finish included a section on Color
Theory. The classics of Itten, Albers, Goethe, etc. were left to other faculty, and
readings were assigned that included books on color healing, color meditations
on the chakras, the effects of color stimulation on the endocrine system, etc. For
example, one social study they read involved placing disruptive children in pink
rooms to calm them down (pink stimulating the production of endorphins). As an
experiment, the class took famous works of art and changed the colors in them.
Also, not all color receptors are in the eyes, and different people seem to have
different ones. There are examples of people sensing color with the skin on
their backs.
One TV show that excited me this year was on the Discovery channel. It showed
a small desert mammal that had very strong male-female bonding. They
isolated the chemical responsible for the bonding, and found it occurred in
human women during childbirth. Then they flashed images in front of people
and took specimens, determining that the chemical was created under
stimulation by images of baby animals. If anyone in this discussion knows of a
citation on this research I would love to know!
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Art and emotion ??
Pascale Cartwright
10 déc. 2002 10:57 UT
The effect of colour or music on the mood or on emotions is now a well known
fact. Some people, especially in far eastern countries, before decorating their
house, will make sure they choose the right colour for the right room. The
business man will do the same in his offices for his employees to work more
efficiently. In the same way, soft music calms people in the subway, and helps
children to relax in the classroom. Rhythmic music lifts the mood up. Scientists
must be able to tell us which part of the brain is being stimulated. In slightly
different fields (holistic therapies), as R. Minsky says, there is a theory of colour
healing, but also of music healing which considers that each mode corresponds
to harmonisation of each charka (energetic centre).
When it comes to art, we must be careful using the words “emotions” or even
“feelings” (A. Hamker) Rimbaud’s vowels are reminding him of colours, not of
emotions, although it gives us indications on how he perceives these sounds.
The correspondence sound-colour is not involving emotions. In Art, the
cognitive response might trigger emotions but might not, emotional reaction
does not make art. I believe the cognitive reaction is of another type and that the
neuroscience should look that way.
Résumé : Nous proposons dix lois universelles de l'art qui franchissent les
frontières culturelles et permettent de comprendre comment les stimuli
hypernormaux utilisés par les artistes peuvent activer les neurones d'une façon
plus optimale que ne le font les stimuli naturels. Cette théorie rassemble
l'éthologie, la neurophysiologie et la psychologie expérimentale.
(Traduction de l'original en anglais by Anne-Marie Varigault)
Il y a des centaines de sortes d’art; l’art Classique Grec, l’art Tibétain, l’art
Khmer, les bronzes de Chola, l’art de la Renaissance, l’impressionnisme,
l’expressionnisme, le cubisme, le fauvisme, l’art abstrait; la liste est sans fin.
Mais en dépit de cette incroyable diversité des styles, y a t’il quelques principes
généraux ou des « universaux artistiques » qui transcendent les frontières
culturelles ? Pouvons-nous arriver avec une « Science de l’Art » ?
Il y a aussi d’autres problèmes. Quelle est la différence clé, s’il y en a une, entre
l’art «kitsch» et la chose réelle ? Quelques-uns avanceraient que ce qui est
kitsch pour une personne peut être du grand art pour une autre – que le
jugement est entièrement subjectif. Mais si une théorie de l’art ne peut même
pas nous dire comment distinguer objectivement le kitsch du réel, en quoi cette
théorie est-elle complète et en quel sens pouvons-nous déclarer avoir vraiment
compris la signification de l’art ? Une raison qui nous fait penser qu’il y a
vraiment une différence est qu’après avoir un temps aimé le kitsch on peut «
mûrir » et aimer l’art réel, mais qu’il est virtuellement impossible de retourner au
kitsch après avoir connu un temps les délices du grand art. Cependant la
différence entre les deux demeure terriblement insaisissable. Dans ce chapitre
je spéculerai sur la possibilité que l’art réel implique le développement « propre
» et effectif de certains universaux artistiques, là où le kitsch passe à travers ces
propositions - comme pour se moquer des principes sans avoir le courage de
les comprendre vraiment.
Il me vint une pensée étrange quand je regardais dans le temple les sculptures
de pierre et de bronze (ou « idoles » comme les anglais avaient l’habitude de
les appeler). En Occident on les trouve la plupart du temps dans les musées et
les galeries et on en parle comme de « l’art indien ». Cependant j’ai grandi en
les priant quand j’étais enfant et je n’y ai jamais pensé comme à de l’art. Elles
sont si bien intégrées dans le culte quotidien, la musique, la danse et dans le
tissu même de la vie en Inde, qu’il est difficile de savoir où l’art finit et où la vie
commence ; les rives de l’existence ne sont pas séparées comme elles le sont
ici en Occident.
Grâce à mon éducation occidentale, jusqu’à cette visite à Chennai, j’avais une
vision plutôt « coloniale » des sculptures indiennes. Je me les représentais
surtout comme de l’iconographie religieuse ou de la mythologie, plutôt que
comme du grand art. Cependant lors de cette visite, ces images ont eu un
impact profond sur moi et ont commencé à me hanter même dans mes rêves.
Un jour, en me réveillant, j’eus une révélation et je commençai à voir ces
sculptures comme des œuvres d’art indiciblement belles, et non plus comme
des objets religieux. Ce fut le début d’une histoire d’amour avec l’art qui s’est
prolongée sans discontinuer ces cinq dernières années.
En tant qu’homme de science j’ai voulu savoir pourquoi. Pourquoi ces images
et d’autres grandes œuvres d’art sont-elles si belles ? Comment le cerveau
répond-il à la beauté ? Que voulait dire Keats quand il disait « La beauté est la
vérité et la vérité est la beauté » ? Je me mis à lire avec frénésie ce qui
concernait l’histoire des idées sur l’art en général et l’art indien en particulier. Et
je fus complètement captivé.
Figure 2.
Ces exemples montrent clairement que dans l’art il ne s’agit pas de réalisme ;
au contraire, il s’agit d’une exagération délibérée et d’une distorsion de la
réalité. Cependant évidemment il ne suffit pas de juste distordre une image au
hasard pour appeler cela de l’art. Par conséquent la question est quels types
de distorsion sont effectifs ? Y a-t-il des « règles » que l’artiste développe, soit
consciemment ou inconsciemment, pour changer l’image d’une façon
systématique ? Et s’il en est ainsi, comment ces règles sont-elles universelles ?
La plupart des exemples que j’ai utilisés pour illustrer ces règles viennent de
l’art indien, parce que c’est celui qui m’est le plus familier. Mais je crois
fortement que les mêmes principes s’appliquent à n’importe quel style
artistique, que ce soit l’impressionnisme, Henri Moore, l’art chinois ou le
cubisme.
Ainsi rasa détient la clé. J’ai réalisé que si vous voulez comprendre l’art vous
devez comprendre ce qu’est rasa et comment le circuit neurologique dans le
cerveau le fait apparaître. Une après-midi, alors que j’étais d’humeur farfelue, je
m’assis à l’entrée du temple et pris en notes ce que je pensais pouvoir être les
« huit lois universelles de l’art », analogues au chemin octuple du Bouddha
vers la sagesse et la lumière. (Plus tard j’en vins à ajouter deux lois; le nombre
exact est arbitraire). Ce sont les règles que l’artiste développe pour créer des
images visuellement plaisantes qui titillent de façon optimale les régions
visuelles (sans intention de jeu de mots) du cerveau, mieux qu’il ne le pourrait
s’il utilisait des images « réalistes » ou des objets réels.
Faire valoir qu’il pourrait y avoir des universaux dans l’art ne diminue en rien le
rôle important de la culture dans la création et l’appréciation de l’art. En fait si
ceci n’était pas vrai il n’y aurait pas différents styles d’art - l’art de la
Renaissance, l’impressionnisme, le cubisme, l’art indien etc. En tant que
scientifique, cependant, mon intérêt ne se situe pas dans les différences entre
les différents styles artistiques mais dans les principes qui transcendent les
barrières culturelles.
1) un changement majeur
2) le groupement
3) le contraste
4) l’isolation
5) résoudre le problème perceptuel
6) la symétrie
7) l’horreur des coïncidences/du point de vue général
8) la répétition, le rythme et la méthode
9) l’équilibre
10) la métaphore
Mais il n’est pas suffisant de se contenter de lister ces lois ou de les décrire en
détails; nous avons besoin d’une perspective biologique cohérente pour les
penser. En particulier, quand nous explorons quelque trait humain universel
comme l’humeur, la musique, l’art, le langage, il faut garder à l’esprit trois
questions basiques - pour s’exprimer sommairement: quoi, pourquoi, et
comment. Tout d’abord, quelle (quoi) est la structure interne logique du trait
particulier que vous regardez (ce qui correspond en gros à ce que j’appelle
lois) ? En second lieu, pourquoi ce trait particulier a t’il la structure logique qu’il
a ? Quelle est la fonction biologique qu’il a développée ? En troisième lieu,
comment est le trait ou la loi médiatisée par la machinerie neurologique dans le
cerveau ?
Figure 4.
Le groupement est une loi bien connue utilisée fréquemment à la fois par les
artistes et les stylistes de mode. Si vous regardez la peinture de la Renaissance
classique figure 5, vous remarquerez de quelle façon la même couleur bleu
azur est répétée sur toute la toile - le ciel, les robes et l’eau. Et la même teinte
de brun est utilisée pour les vêtements, la peau, le sol etc. L’artiste utilise une
gamme limitée de couleurs plutôt qu’une énorme quantité. A nouveau le
cerveau apprécie le groupement de taches de couleur semblables; cela « fait
du bien », juste comme le fait de grouper les taches de chien a fait du bien et
c’est cela que l’artiste exploite. Il n’est pas improbable que l’artiste a répété le
même bleu pour les différentes parties de son tableau simplement parce qu’il
était pingre ou qu’il n’avait qu’un seul bleu sur sa palette.
Figure 5.
La même chose se passe dans la mode. Quand vous allez chez Nordstrom
pour acheter une jupe rouge la vendeuse vous conseillera d’acheter une
écharpe rouge et une ceinture rouge pour aller avec. Ou si vous êtes un
homme et que vous achetiez un costume bleu, elle vous recommandera une
cravate avec des petites taches du même bleu pour aller avec le costume. Mais
qu’en est-il réellement ? Y a t’il une raison logique à agir ainsi ? Est-ce que
c’est juste du marketing, du matraquage publicitaire, ou est-ce que cela raconte
quelque chose de fondamental à propos du cerveau ? Ceci constitue la
question du pourquoi.
Ceci est l’histoire standard, mais une nouvelle découverte étonnante faite par
Wolf Singer et Charles Gray lui ajoute une tournure inattendue. Ils trouvèrent
que si un singe regarde un gros objet (disons un lion) dont les fragments seuls
sont visibles, alors de nombreuse cellules déchargent en parallèle - pour
signaler les différents fragments ; et c’est ce que vous auriez attendu. Mais de
façon surprenante, dès que les caractéristiques sont groupées en un seul objet
(dans ce cas, un lion) toutes les successions d’impulsions deviennent
parfaitement synchronisées. Nous ne savons pas encore comment cela arrive,
mais Singer et Gray suggèrent que c’est cette synchronie qui dit que, quelque
soit ce que « lisent » ces signaux plus hauts dans le cerveau, ces fragments
appartiennent à un seul objet. Je pousserais cet argument plus loin et
suggèrerais que cette synchronie permet aux successions d’impulsions d’être
encodées de telle façon qu’en résulte une sortie cohérente qui est relayée au
centre émotionnel (ou limbique) du cerveau, créant en vous un sursaut « Ah -
regarde là - c’est un objet ». Ce sursaut vous « réveille » et vous fait tourner les
yeux et vous diriger vers l’objet. Ainsi vous pouvez faire attention à celui-ci,
l’identifier et prendre une action. C’est ce signal ah que l’artiste exploite quand
il utilise le groupement dans ses tableaux.
Pour une analyse détaillée, je vous renvoie à mon prochain livre The Artful
Brain. Ce texte est un extrait édité du Chapitre 4.
(Un essai antérieur sur les Huit Lois a été publié dans The Journal of
Consciousness Studies 6,1999: Art and the Brain, ed. J. Goguen.)
Discussion
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET A few questions
Amy Morris
8 déc. 2002 23:40 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Grouping in Music
Bill Benzon
16 déc. 2002 18:57 UT
Now suppose you increase the tempo. For awhile the melody will just get
faster and faster, but at some point it will disappear. You will no longer be
able to detect the order of the tones, and the single sound stream will
disintegrate into three streams, each consisting of repetitions of one of the
tones. The tones and their relative order are the same at the high speed as
they were at the low speed. But the way we hear them changes: the
auditory system has now assigned them to three different sources.
....
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Auditory streaming
Amy Morris
16 déc. 2002 23:09 UT
Thank you, Mr. Benzon! May I ask, were the investigations on this done
both on animals and humans, or just humans? If animals, how is the
"recognition" of the melody indicated? (I vaguely recall reading about
some extensive research on complex birdcalls, but perhaps that's not
relevent here.)
Is there any indication that the number of notes in a "melody" affects the
interval factor? (I'm thinking of short-term memory tests for serial number
and letter and image repetition and recognition.)
The research I’m aware of has been done on humans. Doing it on animals
would be tricky as you can’t ask them to indicate just when a single stream
breaks apart into two or more streams.
Streaming is known to be affected by interval size, tempo, and timbre.
Other things being equal, notes that are far apart are more likely to break
apart than notes that are close together. Given a melody having an interval
of, say, a fourth in the middle, the phrases on either side of that interval are
more likely to be perceived as part of the same stream if the tempo is
relatively slow. Finally, if the notes in a musical line are sounded by two or
three distinct timbres (say, a violin, flute, and oboe), the line is likely to
break into separate streams for each timbre.
As for the number of notes in a melody, streaming isn’t the only musical
grouping phenomenon. Melodies consist of phrases, big phrases consist
of small phrases, small phrases may consist of still smaller phrases, etc.
There has been some research that shows phrases to be psychologically
real; we tend to hear phrase boundaries as being more distinct than
anything that shows up on sonograms (this parallels similar studies of
linguistic phrases). Other research indicates that the “psychological
present” is about 3 to 4 seconds long. I don’t know whether melody has
been examined with that interval in mind, but I do know of at least one
study that argues lines of poetry are no longer than that (“The Neural Lyre:
Poetic Meter, the Brain, and Time,” by Mark Turner and Ernst Poppel – you
might find this piece on the web by googling it). As melodies, however, are
often longer than that, it presents an interesting question: just how do we
perceive those melodies as complete objects?
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET The same pebble again
Jose Luis Guijarro
9 déc. 2002 10:17 UT
"In my cultural environment we say that the human being is the only animal that
stumbles twice on the same pebble. It certainly looks amazing that, after more
than fifty years of cognitive studies, when at last some scientists try to bridge the
gap between art and science they repeat old misconceptions. These
misconceptions are, to my knowledge, almost eradicated in cognitive linguistic
studies on figures of speech, such as metaphor, metonymy, etc. (i.e., Lakoff
(1993), Gibbs (1994), Sperber & Wilson (1986/95), etc. etc. and etc.). Nobody
pretends in these fields that they are the "laws of Literature". On the contrary,
they have been proved ordinary ways of human communication that some
writers use, of course, in communicating their artistic messages. And yet, when
we come to the visual arts, there seems to be a new pebble in which people
keep stumbling once and again. What really astonishes me is that these
scientists are either neurobiologists or cognitivists, people who study the human
brain or the human mind with strong causal constraints in their methodology. An
yet, many (if not all) miss the first requirement that Noam Chomsky proposed
more than forty years ago for a research to be considered scientific: the level of
OBSERVATIONAL adequacy.
To what object/event are the authors referring to when they speak about "art"?
Are they talking about the (mental and/or social) behaviour of the artists when
they engage in creation (?), or about the reactions of the beholders when they
watch the results of that behaviour, or is it the quality of these results themselves
that are at stake?"
I have exactly the same problems with the present paper. Schematically: (1)
What turns a set of dots that is eventually perceived as a Dalmatian dog into
art? (2) What is the crucial component of the alledged emotions we get from a
red scarf and belt that may convert them into art? (3) Do these "laws" work also
in music, cinema ... culinary art? How?
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET kitsch and beauty
Avigdor Arikha
9 déc. 2002 15:35 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Kitsch vs high art - an
agreement on terminology
Roberto Casati
12 déc. 2002 23:43 UT
What is the test that tells us that a given response to a work of visual art is an
aesthetic response and not merely a visual response? Each of the items listed
in Ramachandran's Ten Laws is processed by vision. It follows that each is
involved in merely seeing a visual artwork.
Is the idea that you're looking at art when all of the Ten are evoked to an
unusually high degree? Surely not all artworks do that! So is the idea that you're
looking at art when some of the Ten are evoked to an unusually high degree?
But that condition is met by many, many non-art scenes.
Isn't any answer going to be arbitrary unless there is some measurable neural
event that occurs in correlation both with the sight of genuine art and subsets of
the Ten? What is that "Aha!"?
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Aha! and the Abused
Dalmatian Dog
Roberto Casati
11 déc. 2002 17:01 UT
P.S. Tired of the Unfamous Dalmatian Dog? I would like to introduce you
to a creation of mine, the Dalmatian Cat. You can meet her at http://
roberto.casati.free.fr/objects/0205dalmatianCAT.jpg. (Is it art? Or “just”
Kitsch?)
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Which parts of the brain do images stimulate?
francois quiviger
10 déc. 2002 4:48 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Perhaps some that neurology
cannot reach?
francois quiviger
2 janv. 2003 23:24 UT
So many questions. The bulk of my remarks derives from the fact that
when I read Ramachandran's 10 principles, or read in detail his remarks
about grouping and neural firing, I find useful laws of perception and
recognition, initially based on visual data, but no specific attribute
distinguishing a so-called work of art from advertisement or pornographic
imagery - all artificial genres characterised by a highly premeditated use of
visual data. Thus these neurological universals seem to map only the very
early beginnings of the journey of `any' image to the mind of its viewer.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Abstraction
Clotilde Lampignano
12 déc. 2002 11:15 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET The Modified Molyneux Problem
Pascal Mamassian
12 déc. 2002 18:09 UT
What is the ultimate goal in bridging the gap between art and cognition? If the
goal is to determine the neural structures involved in art appreciation, then
Ramachandran and Zeki and Livingstone are probably justified in starting with
what we know about the visual system from visual neuroscience studies. But
surely this cannot be the whole story as Lopes, Quiviger and Casati justly point
out. What is the difference between perception and artistic experiences? Is art
just a glorified perception?
I find it constructive that Ramachandran commits himself to the "Aha
hypothesis", namely that art arises from a signal in the limbic system received
from the neural synchrony of cortical activity. Presumably, this is a testable
hypothesis. One could look at the physiology and anatomy of the connections
between visual cortical areas and the limbic system, study the neurotransmitters
involved, and look for clinical cases that have this link broken. Supposedly,
such patients would not be impaired in recognizing or acting on objects, but
would be oblivious to the artistic quality of the objects. Maybe this discussion
boils down to address the following modified Molyneux problem: "Suppose that
a congenitally blind person enjoys artistic experiences from her other senses
(from music, French food,...). Imagine then that this person suddenly recovers
the faculty of sight. Will she now be able to experience visual arts?"
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Satisfaction
Noga Arikha
12 déc. 2002 19:34 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Molyneux and the arts
Roberto Casati
12 déc. 2002 23:34 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET The project: grounding art theory with situated
knowledge from neuroscience
Maria Rossi
13 déc. 2002 19:42 UT
Thus, we could develop a different theoretical strategy than that which seems to
be favored by Ramachandran. Instead of trying to formulate general laws, we
could conceive of works of art as specific devices or setup that deserve a
situated analysis - based on the hypothesis that works of art are difficult to
understand outside of their spatio-temporal or immediate historical context.
Here is the constraint: A situated analysis of artistic device AD may incorporate
knowledge on neural processing P if and only if the mention of P is relevant for
explaining any event E that occurs in immediate (causal) relation to A (A
includes all artistic behaviors). A situated analysis, I claim, is the strategy that
has the most chance to show the differences between ordinary object
perception and artwork perception.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Observational adequacy,
situated analysis and the missing explanandum
Roberto Casati
14 déc. 2002 16:42 UT
As in many other cases in the social sciences, scholars of art are often
faced with the problem of the missing explanandum. We have
sophisticated models (recursive computations, neural networks), we have
powerful scientific tools (PET scanners), we understand about statistics
and know how to operationalize our variables, so why do not we apply the
whole machinery to some of the most striking phenomena of mental life?
Some results will surely follow. Hopefully we shall discover what is art by
finding out some specific artistic patterns of responses of dedicated areas
of the brain.
The problem with this strategy when it comes to arts (and to many subjects
in psychology) is that it is not clear what we are out to explain. Production,
reaction? The impact of artistic objects? Which objects are artistic then?
Too many philosophical problems start to clog the scene. Very quickly the
discussion moves to variables that appear to be handier, easily
operationalizable. “Aesthetic pleasure” looks promising. Isn’t this just a
case of pleasure, one of the basic emotions? Easy to define. Easy to scan.
Easy to model. And the “artistic” side of the story just comes from the fact
that we scan a subject when she is faced with an artistic something, that is,
something that has been produced by an artist, or whose picture is taken
from an art history book.
So, there will be results, but what do those results exactly explain? My fear
is that quite a lot of preliminary conceptual work is needed here.
(Remember what happened to the optimistic prospects of Artificial
Intelligence as an explanatory tool for psychology.)
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET About the problem of the
‘missing explanandum’
Maria Rossi
17 déc. 2002 1:01 UT
A first and short reply. I agree with the three general conclusions stated by
Casati – these points appear to be constitutive of a moderate and not-so-
skeptical view: (i) We are in a very preliminary phase, one in which
scholars of arts can help the cognitive scientist by providing interesting
cognitive artifacts, which obey strange cognitive patterns. (ii) The study of
these patterns could open quite interesting avenues. (iii) The efforts made
by cognitive scientists to find shortcuts may risk incurring in the ‘problem of
the missing explanandum.’
About (i): These patterns may be viewed as ‘strange’ because they
‘infringe’ or ‘trespass’ some of the rules of ordinary cognition or
perception. One interesting avenue is therefore to compare ordinary (or
routine-based) cognition and artwork perception/cognition. This can be
done on very specified cases (I will discuss them later).
About (iii): The cognitive theoretician has thus to solve the problem of the
missing explanandum. This imply merely that he has to specify the
phenomenon that he tries to explain. The specification process would
probably goes with restricting the scope of the analysis (the reason why
we may be willing to be skeptical about a proper treatment of the unity of
artwork kind). This is precisely this specification process that I call a
situated analysis (I will give more concrete examples).
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Aural Grouping?
Barbara Montero
17 déc. 2002 1:46 UT
The category of works of art is so large and diverse that I wonder if it would be
better to start with specific kinds of art, such as visual art, which seems to be the
focus of Ramachandran's paper. Alternatively, it might be better to skip the
question of what counts as a work of art and focus on what occurs when we
experience beauty for not all art is beautiful and not all beautiful things are
works of art. That said, it seems that the notion of grouping might have an aural
application, in recognizing recurrent themes in music. I wonder what the “why?”
and “how?” are here.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Comments on Barbara
Montero's
Jose Luis Guijarro
17 déc. 2002 16:03 UT
¡Hola, Barbara!
The idea that art lies in the objects produced as "artistic" in a given culture
(be it painting, music, literature, dancing, cinema, culinary art, whatever)
seems to be wrong from the beginning. This is the main reason, I think,
why there is no universal description of what art might well be.
Now, Roberto's idea tries to get away from that "huis-clos" in a behavioural
frame, while I have done the same, but speculating about our information-
processing abilities as human beings in a cognitive fashion. You see,
there MUST be some special way of processing information that we have
as humans which lies at the base of that experience.
I don't know whether there be "general" values (I tend to think, there are
not very many: all seem to be individualistic), except one: living beings
have one general value: to preserve their life and that of their heirs. My
quest is to look for another general value that humans all share. And it
seems to me that the "creation" of our subjectivity from the time we are
born onwards looks as a very likely possibility.
It is an idea that few people here have chosen to discuss. I don't know
whether it is because it seems utterly stupid, or because it is ... creative!
(Incidentally, it seems stange that the author of the paper has not deemed
it interesting to enter into the debate. I would have liked to read his
reactions)
¡Hasta otra!
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Art and everything else
Nirmalangshu Mukherji
17 déc. 2002 5:01 UT
The distinction between kitsch and 'real' art enables Ramachandran not to lose
sight of the proper object of inquiry while explaining kitsch as an
underdeveloped form of this object. Will the study of real art, neurological or
otherwise, allow the extraction of a set of rules which are at once universal and
whose instances pick out just the proper object?
Insofar the domain of language is concerned, it is clear by now that the
universal won't yield the specific we want: 'knowing the rules of grammar' does
not explain mind-external aspects of language-use, not to speak of explaining
our 'appreciation of Shakespeare’s genius.' Furthermore, the generative study
of real music (Western tonal) just doesn't seem to generalize to other forms of
music (1). None of this is surprising given the history of science, but cognitive
neuroscience could be a new game altogether.
Consider, the 10 rules listed by Ramachandran. I will assume that they all
apply. But they apply to pick out what? Ramachandran discusses just the rule of
grouping. I will assume others have a similar flavor. The first nine apply not only
to music (which Ramachandran distinguishes from art), but also to christmas
cakes, games of tennis, gymnastics, wines, perfumes. This leaves rule 10:
metaphor. If metaphor includes something like 'artistic sense', we are begging
the question. If not, then why shouldn't it apply to christmas cakes?
Maybe these are all works of art, and they fall in the same class as Picasso's
Guernica. But they also apply to other: cloud formations, insect tracts,
arrangement of pebbles, patterns on pythons etc. That is, when we look at these
things, we are prone to express Keats' dictum. But these are not works of art
simply because there's no artist; hence, these are not artefacts.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET the neurological lightness
fabrice bothereau
17 déc. 2002 21:50 UT
Mixing familiar objects with art pieces doesn't seem the best way to clarify the
question. If not, we must ask whether a chair is more universal than a painting of
Matisse. A chair is an object, a painting is not. If a painting, and anykind of art, is
nothing more than an object, say, universal, then it's no longer worthwhile to
use the word "art".
If not most people are ready to accept Malevitch in the range of painters, its
because 1) they refuse, 2) they aren't trained, 3) they don't care, 4) they like
Kandinsky, 5) they don't like paintings, and so on. How come should still remain
somewhere in the brain an available cell that, connected, would immediately
transform disagreement in agreement ? You'll find more people accepting to
say "yes, this is a chair", than accepting to say "yes, this is painting". And why
that? Because there's no rule. Kant said it. It's a question of taste. It's also, that
he did not mention, a question of education, of chance, of infancy. To think of
the chair again, there are no indefinite rules to follow for the making of a chair.
But how many rules are they for the making or art? Some people just don't want
to hear about contemporary art. Because it's not art for them. When Courbet had
first exhibit his paintings, many people were revolted. This was not art. So,
someone could ask, where was their missing cell? Do the people, a bit more
than a hundred years after, queueing for Matisse and Picasso, have got that
available cell?
Second.We've got not much left, so we would just say that in philosophy, we are
used to be very cautious with what seems evident. So we'd like to suggest one
name : Whitehead. Reading him, leads us to reconsider the modes of
apprehending the external world. And this is starting with the object, time and
space, and the event that resulted from the conjunction of the three. If you add to
this a human being, with experience, consciousness, knowledge, and feelings,
it's get very complicated. So you can not say that we "take the familiar for
granted"...
La tentative pour expliquer en détail ce que fait l’esprit quand nous ressentons
une oeuvre d’art comme belle ou profonde remonte à la Kritik der Urteilskraft,
ou Critique de la Faculté de Juger de Kant (1790). Ce que Kant suggère me
semble être très perspicace et d’une constante pertinence mais c’est exprimé
dans un langage technique plutôt obscur. Je souhaite en esquisser quelques-
uns des points clés en référence au tableau de Corot HYPERLINK "http://
www.nationalgallery.org.uk/cgi-bin/WebObjects.dll/CollectionPublisher.woa/wa/
largeImage?collectionSection=work&workNumber=NG3237" \n _blankAvignon vu de
l'Ouest (à la National Gallery, Londres).
Supposons que l’on ressente qu’il y a une certaine relation visuelle entre,
disons, l’arbre isolé sur la droite et le ciel. La juxtaposition de cet élément et
aspect du tableau ne nous frappe pas comme étant arbitraire. Et cependant si
nous essayons de spécifier ce qu’est exactement cette relation nous trouvons
que nous ne le pouvons pas. C'est-à-dire que nous ne pouvons pas la réduire à
une formulation générale. Et, donc, nous ne pouvons pas percevoir d’autres
cas comme répétant tout à fait la même relation.
Une relation est, à priori, abstraite et peut forcément être isolée des éléments
particuliers auxquels elle se rapporte. La relation « à la gauche de », par
exemple, peut évidemment être soutenue par des millions de paires distinctes
d’objets. Ce qui est tellement séduisant à propos de la relation entre l’arbre et
le ciel est que, alors que c’est vraiment une relation, le caractère spécifique de
cette relation ne peut être séparé des choses qui lui sont relatées.
Le point de vue de Kant était que, dans ces cas, l’esprit cherche à connaître la
relation d’une façon de plus en plus spécifique mais n’y arrive jamais ; nous
continuons à sentir qu’il y a quelque chose à comprendre - mais ce que c’est
vraiment nous échappe. Et cependant nous ne sommes pas frustrés ; nous en
faisons l’expérience - comme il le dit - comme d’un jeu.
Le bel objet, alors, nous frappe comme hautement signifiant, comme ordonné
d’une façon rationnelle - et cependant quand nous essayons de dire
précisément quel est ce sens ou cet ordre nous trouvons que nous ne le
pouvons pas. Ce qui impressionnait Kant ici était la relation bienveillante entre
l’objet et l’esprit. Le bel objet nous donne, en quelque sorte, l’image d’un
monde parfaitement compréhensible, d’un monde parfaitement adapté à nos
esprits; et cependant - comme cela arrive - la signification ne peut pas être
spécifiée, l’ordre ne peut pas être pleinement codifié. Si c’était le sens de
plénitude, la complétude de l’objet serait compromise. Au lieu de se présenter à
nous avec l’impression « d’un ordre signifiant en soi », l’objet transmettrait
simplement un message plus spécifique et plus limité, serait réduit à un ordre
particulier et fini.
Kant n’a pas grand’chose à dire sur le rôle du contenu dans l’art - mais ce qu’il
en dit est, je pense, très utile. Le problème avec le contenu est qu’il permet de
multiples instanciations. Le « contenu » est ce qui pourrait être présenté sous
une autre forme. Par conséquent il n’a pas grand’chose à voir avec la valeur
spécifique et particulière des œuvres d’art. Kant essaya de contourner cela de
façon ingénieuse.
La sorte de procédés mentaux que les œuvres d’art requièrent pour leur
appréciation esthétique peut être comprise comme des processus cognitifs.
Mais Kant a du mal à identifier un ensemble de processus cognitifs qui peuvent
faire justice aux caractéristiques exceptionnelles de l’expérience esthétique: la
spécificité de l’objet, sa cohésion interne, le sens de la profondeur de sa
signification (même si nous ne pouvons en résumer la signification).
Discussion
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET Immanuel Kant, but we can!
Jose Luis Guijarro
17 déc. 2002 19:24 UT
The summary of Kant's ideas presented by John Amstrong has made me think
about a few things, maybe totally out of context:
1) Kant's ideas on Corot panting are indeed a result of his valuing it and wishing
to share his interpretation. They therefore show how he thought this set of ideas
was important as a prompting for an extended (intellectual) conversation.
Our experience has shown us that, even if our mind was not totally codified
when we were born, we achieved a natural "order" by becoming human
"subjects". Thus, what I read Kant is saying avant la lettre is more or less what I
thought I had found out myself. A rather frustrating feeling, I must say! So, he
further thinks that "the encounter with the work of art is similar to that of Adam
before the Fall. A world created by a loving God lies before us - as yet we have
not understood it, we have not conceptualised it, and yet we grasp that it will be
comprehensible". Isn't that a re-enactment of the subjectivizing experience,
where the daily context has to be removed somehow?
What Kant couldn't do, of course, was to think in present-day cognitive terms;
but, as J.A. seems to believe, his ideas may be very helpful in devising cognitive
models.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET relations repétées
Clotilde Lampignano
19 déc. 2002 14:56 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET style and repetition
John Armstrong
20 déc. 2002 4:56 UT
John Armstrong talks of “the sense of depth of meaning (even though we cannot
sum up that meaning)” as an “outstanding features of aesthetic experience.”
However the notion of a depth of meaning that we are unable to sum up, or for
that matter to paraphrase in any way, should not be so easily accepted. Nor
should we take for granted that “Corot is trying to tell us [something] about the
palace” if “we can’t pin it down.” This uncritical posit of a “meaning” that the work
of art is supposed to convey is, I would suggest, an old, deeply entrenched
dogma about aesthetic experience rather than one of its authentic “outstanding
features.” (I argued this long ago in my _Rethinking Symbolism_, and Roberto
Casati was making a similar point earlier on in this conference.) Couldn’t we
use Kant to help challenge this dogma, rather than to propose an hedged
version of it?
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Reply to Dan Sperber
John Armstrong
6 janv. 2003 9:01 UT
I certainly chose the wrongs words: meaning which is deep but can't be
paraphrased is an unhelpful notion.
Perhaps there are two issues at stake here. One is resonance, the other
concerns the character of experience. Resonance is the effect of multiple
significance: a single image, or element in an image, strikes as as being
connected to a range of (possibly divergent) thoughts. When we try to
trace them explicitly one by one the overall character of the experience is
lost.
Further, i
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Questions only.
Pascale Cartwright
7 janv. 2003 12:08 UT
1. It seems to me that Kant's point is this: what Kant calls 'judgments' [that
is, acts of cognition] typically involve assigning a particular item to a
general term - 'I can see some clouds' to take a banal example. Such a
judgment is the result of a mental process, of which we are (almost
always) unaware. The particular has to be in some way grasped before it
is assigned to a general term, and the general term has to be found. Kant
thought of the mind as performing what he called a synthesis of
imagination and also as searching for a concept. The synthesis of
imagination is the process in which various elements of visual input are
held together, prior to their being assigned to a concept. Kant was
pursuing speculative cognitive science, but one can make sense of what
he is suggesting. The idea is that we can recognize that the cloud is
visually distinct from the backdrop of the sky - because of variation in
colour, tone and visual texture - even before we assign the concept 'cloud'
to it. Of course we are not aware of doing this, but Kant speculates that
such a process must occur. The next step in the argument is the claim that
precisely this sort of mental process - the synthesis of imagination which
precedes the application of a concept - is central to aesthetic experience.
The most impressive examples of this occur when we are contemplating
ensembles within a work of art (such as seeing a tree and cloud together).
We do not have a general concept here and the synthesis of imagination
which is usually tacit is, in this case, something of which we can be
conscious.
Im afraid that this will seem only to be adding to the obscurity - but it seems
fairly plausible to me.
To take a crude analogy, suppose you note that a gin and tonic is made of
gin, tonic, ice and lemon; you take a sip of gin, then a sip of tonic then lick
an ice cube and a piece of lemon. Obviously the careful study of the
elements by which the drink is constituted will not be an analysis of the
experience of drinking a gin and tonic.
If we make a parallel literary theory, very few scholars are persuaded nowadays
that the comprehension of the general laws of linguistic grammar will generate
a complete understanding of the meaning of "War and Peace".
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Ineffability and cognition
Noga Arikha
30 déc. 2002 13:17 UT
Par ailleurs, pour faire référence au système formé par les artefacts artistiques
et les agents qui les perçoivent, on utilisera le concept de dispositif artistique.
Pour qu’un dispositif artistique soit occurrent, on dira qu’il est nécessaire
qu’une interaction ait lieu entre deux types de conditions :
(ii) un ensemble d’agents qui explorent cette situation et adoptent des attitudes
esthétiques en interagissant avec les éléments-cibles.
Il est plausible que, dans un dispositif artistique, les interactions entre les
agents et les éléments inclus dans la situation d’ancrage impliquent la
soumission des capacités d’attention sélective des agents à certaines
contraintes ou interventions. Cette idée peut être précisée dans le cadre de la
théorie de la perception d’objetsST. Je propose l’hypothèse suivante :
Pour quelles raisons devons-nous admettre que, lors des interactions avec les
situations rencontrées dans la vie quotidienne, notre attention est contrôlée par
des routines ?
Deuxièmement, l’idée que la perception des objets est fondée sur l’exercice de
routines contrôlant l’attention sélective semble relativement bien étayée par les
recherches expérimentales sur le rôle de l’attention et des fixations oculaires
dans le contrôle visuo-moteur, requis pour l’exécution normale des activités
quotidiennes. On peut par exemple se reporter aux travaux de HYPERLINK
"http://jaufre.bullot.free.fr/njbCOLL/AAOBR/BOX-Landetal.html" \n _blankM. Land, N.
Mennie et J. Rusted. Certaines généralisations semblent être valables. En
particulier, l’organisation des actions semble être structurée à partir de routines
sensori-motrices portant sur des objetsST.
La perception ordinaire est donc « routinière », en un sens qui n’est pas trivial.
Cependant, le constat du rôle des routines pour les activités ordinaires n’est
pas valable stricto-sensu pour décrire la spécificité de la perception des
dispositifs artistiques. En effet, beaucoup de dispositifs artistiques reposent sur
la construction de situations empêchant l’exercice de sous-ensembles de
routines.
On trouve une autre série d’exemples significatifs dans les recherches menées
dans les HYPERLINK "http://jaufre.bullot.free.fr/njbCOLL/AAOBR/BOX-
ElectAM.html" \n _blankmusiques électroacoustiques élaborées à partir de bruits
enregistrés.
Discussion
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET Une vue partielle de l'ART
Jose Luis Guijarro
7 janv. 2003 11:33 UT
Ce que je trouve intéressant du présent article c'est qu’il offre des possibles
voies d’analyse a-posteriori du fonctionnement de l’attitude artistique chez les
spectateurs et que, dans cette même ligne, on pourrait peut-être essayer de
faire la même chose sur l’intention des artistes. Mais pour commencer, pour
savoir de quel objet, fait, relation, concept, etc. on est en train de discuter, il faut
premièrement se mettre d’accord sur ce que est la condition minimale
nécessaire et suffisante pour qu'un objet soit considéré de l’ART.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Une analyse partielle de
certaines conditions nécessaires aux pratiques artistiques
Maria Rossi
7 janv. 2003 18:20 UT
L’analyse est en effet partielle, au sens où elle ne prétend pas donner une
solution simple au problème de l’unité du genre artistique, et encore
moins de définition unique de ce qu’est une œuvre d’art. Je reste
sceptique à l’égard de la découverte d’une condition suffisante au statut
d’œuvre d’art, et pense que ce n’est pas la bonne voie pour articuler la
compréhension scientifique de la cognition avec la compréhension (de
l’intérêt) des pratiques artistiques. Je m’intéresse davantage aux
conditions nécessaires qu’à une condition suffisante rêvée. L’analyse
concerne donc plusieurs conditions nécessaires des pratiques artistiques,
liées aux principes qui suivent. (1) Il est un fait social que nous vivons
dans des communautés où nous reconnaissons à des choses très
différentes le statut d’œuvres d’art, et que ce statut est souvent
institutionnalisé. De ce point de vue, mon analyse tient pour acquis un
savoir partagé : le savoir tacite et historique de l’extension (approximative)
du concept d’art ou d’œuvre d’art (en fonction de critères externes ou
superficiels comme le fait de se trouver dans un musée, je n’ai pas besoin
de plus). (2) Dans tous les cas (= condition nécessaire), ces choses qu’on
appelle les œuvres d’art (= les dispositifs artistiques) correspondent à des
situations que l’artiste ou les spectateurs explorent en déployant leurs
capacités d’attention sélective. La distinction entre artiste et spectateur est
de ce point de vue secondaire : la remarque est valable aussi bien pour
les artistes (avant, pendant, après la réalisation de l’œuvre) que pour les
spectateurs (pensez à ce que fait un artiste dans un atelier, pensez à un
metteur en scène qui va voir sa propre mise en scène etc.). (3) Admettant
les points (1) et (2), je m’intéresse au détail des opérations mentales sous-
jacentes aux pratiques artistiques, et cherche à comparer la perception
ordinaire et la perception dans les dispositifs artistiques (d’où un intérêt
pour l’organisation de détail de chaque dispositif particulier). Et c’est là
que j’introduis H, laquelle s’applique à une famille d’œuvre d’art et
probablement pas à la totalité des œuvres.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Absence de distinction
pertinente entre l’artiste et le spectateur
Maria Rossi
7 janv. 2003 18:26 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Réponse à Nicolas Bullot
Jose Luis Guijarro
7 janv. 2003 20:12 UT
Les réponses de N.B. sont très intéressantes mais, si j’ai bien compris, il
ne considère pas important (ni productif) de spéculer sur la (ou les)
condition(s) suffisante(s) de l’événement artistique.
Cependant, on pourrait se poser la question de l’art dans une perspective,
disons, évolutionniste. Si je ne fais pas d’erreur, il paraît qu’aucun autre
animal a des expériences d’art au même niveau que nous en avons.
Ainsi, l’idée que certains oiseaux sont attirés par les chants de leurs
voisins serait peut-être un antécédent lointain de notre valorisation
artistique, mais rien ne ressemble à cette expérience humaine. Et
pourquoi cela ?
Parce que, que je sache, l’être humain est le seul à avoir développé la
propriété de traiter des informations de manière indirecte, d’utiliser
amplement des métareprésentations pour nos interactions avec son
entourage. Je crois qu'on peut spéculer que l’expérience artistique ne
saurait « fonctionner » chez les humains s’ils ne possédaient pas cette
manière indirecte de traiter l’information. Et décrire de quelle manière
cette faculté rend possible l’expérience artistique nous permettrait de
trouver une (ou des) condition(s) suffisantes minimes pour que les
conditions nécessaires de N.B. se mettent en marche.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Métareprésentations,
Modification de la portée de l'attention par les situations
Maria Rossi
7 janv. 2003 23:01 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Art and Inhibition
Dominic Lopes
8 janv. 2003 0:21 UT
I would like to pick up on M Guijarro's comments on M Bullot's interesting
hypothesis, since they seem to me to raise an important question about
what we should be looking for in an explanation or art or aesthetic
experience.
My worry is that there is not a single cognitive mechanism that fails to be
engaged in our appreciation of some artwork. Thus proposals of the form
"mechanism X is involved in appreciating some art works" are hardly likely
to be illuminating.
Here's an idea: perhaps we should stop trying to give accounts of art and
focus instead on art media or art genres?
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET A unique way of processing
Jose Luis Guijarro
8 janv. 2003 9:04 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Attention esthétique
Pascale Cartwright
8 janv. 2003 11:28 UT
Je suis d’accord avec N.Bullot pour dire que la distinction entre l’artiste et
le spectateur n’est pas pertinente – que l’on aborde l’arbre par son
feuillage ou par ses racines, on parle toujours du même arbre. Et je crois
que tout le monde ici depuis le début parle bien de la même chose. Les
différences d’appréciation sont d’un autre ordre.
N.Bullot par contre ne semble par faire de distinction entre l’attention
esthétique en général et l’attention que l’on porte aux œuvres d’art. C’est
en ce sens qu’on pourrait penser qu’il oublie l’acte créatif et l’intention de
l’artiste. En effet le processus d’inhibition des routines est le même
lorsque l’on s’émerveille de la beauté d’un lever de soleil sur la forêt
endormie : on ne voit pas alors une simple forêt comme information utile
mais un spectacle à dimension esthétique. C’est la même chose pour le
tableau. Non ? En ce sens Guijarro a raison. L’appréhension de l’art par
inhibition de la vision de l’aspect disons « utile » « fonctionnel » de l’objet
pour montrer « autre chose » de cet objet ne nous éclaire que très
partiellement sur les processus cognitifs liés à l’art.
Il est vrai que tout ce que dit Nicolas Bullot s’applique bien aux
readymades et à certaines musiques electroacoustiques. Mais peut-on
décrire les processus cognitifs liés à l’art en ne parlant que des œuvres
qui ne sont pas considérées par tous comme des œuvres d’art ?
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Réponses à Pascale
Cartwright 1 : Attention esthétique et attention portée sur un dispositif
artistique
Maria Rossi
9 janv. 2003 0:53 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Réponses à Pascale
Cartwright 2 : Les œuvres qui ne sont « pas considérées par tous »
comme étant des œuvres d’art
Maria Rossi
9 janv. 2003 0:58 UT
P. Cartwright a écrit, en outre : « Il est vrai que tout ce que dit Nicolas
Bullot s’applique bien aux readymades et à certaines musiques
électroacoustiques. Mais peut-on décrire les processus cognitifs liés à l’art
en ne parlant que des œuvres qui ne sont pas considérées par tous
comme des œuvres d’art? » Réponse : « considérées », en quel sens ?
Deux critères d’œuvre d’art sont ici confondus. (i) Un critère social est que
l’œuvre d’art est ce qui est reconnu institutionnellement ou socialement
comme étant de l'art. (ii) Un critère normatif est que l’œuvre d’art est ce qui
a une valeur esthétique ou artistique. Les personnes qui ne considèrent
pas les œuvres de Duchamp ou la musique électroacoustique comme
étant « de l’art » admettent en fait implicitement (i) au nom d’une
évaluation négative au niveau de (ii). Cet admission tacite est suffisante
pour mon analyse : les pièces de Duchamp sont dans des musées et sont
célèbres. Mon analyse part du niveau (i), et en ce sens, les pièces de
Duchamp et de ses successeurs sont de l’art. Si H s’applique bien aux
exemples donnés, alors H n’est pas réfutée. H n’est pas une théorie de la
totalité des comportements et attitudes artistiques. Quant aux débats liés à
(ii), ils concernent un point de vue normatif qui n’est probablement pas ici
notre principal objectif.
On objectera cependant que H est une hypothèse vérifiée mais trop
partielle (cela semble être le sens de la remarque). Notons qu’il est déjà
intéressant de s’accorder sur le fait qu’elle est vérifiée dans certain cas.
Maintenant, il est possible de réfléchir à l’extension des principes de
l’analyse. Je suis enclin à penser que ces principes ont une portée qui
n’est pas restreinte aux exemples cités. Cependant, il se pourrait que H
s’applique mieux à l’art moderne (fin du XIXe à nos jours), dans la mesure
où l’hypothèse H s’accouple harmonieusement avec une conception
expérimentale de la fonction du dispositif artistique (influente au cours de
cette période historique, cf. par exemple Crary (2000)), mais cela reste à
établir à partir d’analyses complémentaires.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Oui et non
Pascale Cartwright
11 janv. 2003 8:08 UT
Mais non. Ne peut-on pas argumenter que l’inhibition des routines « sur
commande » institutionnelle dans le cas des artéfacts artistiques
regroupés dans un musée, est en fait la mise en place d’une nouvelle
routine, d’un nouveau mode de perception culturel tout à fait routinier qui
se met en place dès que la situation d’ancrage nous le « commande ». Ce
mode de perception nous est suggéré par la situation (d’ancrage) et ne
nous oblige d’ailleurs pas à percevoir le caractère « artistique » des
artéfacts en question.
Ce mode de perception alors n’est pas le même que celui mis en place
lors de l’attention esthétique libre où la rupture des routines est
spontanée, et même peut-être le point de départ de ce qui motivera
l’artiste à créer cette œuvre d’art.
Ne pensez-vous pas que l’attention portée aux œuvres d’art est suggérée
par l’œuvre et non par la situation d’ancrage ? Elle est spontanée comme
l’attention esthétique libre. Elle se passe de tout musée.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Réponse à P. Cartwright (3) :
l'ontologie complexe des situations d’ancrages
Maria Rossi
12 janv. 2003 23:16 UT
Nous semblons être d’accord sur les grandes perspectives. Il reste des
clarifications techniques à faire. (1) Une rectification d’ordre ontologique.
Le présent texte est une version (un peu trop) abrégée qui vous a induit
en erreur au sujet de la notion de ‘situation d’ancrage’. Par ce concept,
j’entends principalement désigner ‘CE’ que l’artiste a fabriqué pour
l’exposition ou la performance, et qui a une extension spatio-temporelle :
l’agencement de matériaux, de corps ou de symboles qui a une
exemplification dans l’univers objectif -- et qui a donc une certaine
indépendance à l’égard de l’esprit et des cerveaux des observateurs (=
ontologie réaliste relativement à ce que les situations contiennent).
Exemples : un agencement particulier de peinture acrylique sur une toile,
un agencement de certains patterns acoustiques, un agencement
dynamique de certains corps dans un espace scénique dramatique ou
chorégraphique. Le point qui est tendu du point de vue conceptuel est que
je cherche à utiliser ce concept pour décrire ‘toutes’ les formes (ou
genres) d’œuvres d’art, car il me semble qu’il s’agit d’une condition
nécessaire (et que nous avons besoin de concepts ayant une
indépendance à l’égard des média employés, car ils sont en nombre
illimités). Le point théorique central : les situations d’ancrage contiennent
les CIBLES (physiques et objectives) de l’attention esthétique (de l’artiste
o u d u s p e c ta te u r ) . ( 2 ) L e s a g e n ts q u i o n t l a p r i n c i p a l e
‘responsabilité’ (juridique, morale, artistique) des situations d’ancrage
sont les artistes (quoiqu’il y aurait beaucoup de questions à examiner à ce
sujet). Par conséquent, il n’y a pas lieu de céder la responsabilité des
situations d’ancrage aux seules institutions qui les conservent -- ni non
plus celle de l’inhibition de certains types de routines liée à l'exploration
des situations. (3) Il y a des routines institutionnelles, en effet. (Il nous
faudrait une théorie des types de routines pour ce débat.) En outre, je suis
aussi attiré que vous par la spéculation d’après laquelle l’attention
esthétique procède par une rupture par rapport à des routines, et que
cette rupture est liée à la notion (hélas confuse) de création. (4) «
L’attention esthétique est suggérée par l’œuvre » : c’est exactement ce
que j’essaie d’analyser, en procédant à une réduction incomplète du
concept (confus) ‘d’œuvre’ (dont on ne sait s’il s’agit d’une représentation
ou d’un objet physique visé par une représentation). (5) Là encore, j’ai
l’impression qu’il est utile de distinguer l’analyse normative et non-
normative. Le ‘critère minimal’ auquel je faisais allusion était descriptif et
non-normatif (liés à l'acquisition d'information sur une certaine situation
d'ancrage artistique). Vous tendez à utiliser en premier lieu le concept
normatif (plus complexe à analyser).
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Expérience précognitive
Jose Luis Guijarro
8 janv. 2003 8:48 UT
N.B. écrit : "(…) c’est une stratégie d’analyse qui vise à disposer de
généralisations (les plus suffisantes possibles) tout en préservant la possibilité
de l’analyse des cas particuliers". Je ne suis pas sûr de comprendre cette
stratégie, mais c’est vrai qu’elle fonctionne à un certain niveau (le niveau
cognitif). Ce que j’essaye de trouver, cependant, est (1) le genre de traitement
d ’ i n fo r m a ti o n q u i p e r m e t a u x h u m a i n s l ’ e x p é r i e n c e a r ti s ti q u e .
Schématiquement, on pourrait le représenter ainsi :
[évaluer (X)]
C’est clair que notre capacité d’évaluation est variable : on évalue des
situations (dangereuses ou positives, des théories, etc.). Donc, (2) cette
évaluation doit être, au moins, une mise en valeur :
[valoriser (X)]
Mais il y a aussi trop de manières de valoriser pour que cela soit considéré
l’origine de l’expérience artistique sans décrire le type de mise en valeur
nécessaire et suffisant.
C’est à dire (3) ma spéculation est que cette mise en valeur est, en quelque
sorte, semblable aux processus qui se mettent en marche dans le nouveau-né
et qui conduisent à la formation (i.e., CRÉATION) de sa subjectivité.
Remarquez que je dis « en quelque sorte » parce que, pour le moment, je n’ai
pas une idée claire de comment se déclenche cette « créativité subjective» qui
me semble être la seule condition nécessaire et suffisante pour décrire
l’expérience artistique : Vous semblez croire à une amplification du contexte
donné comme condition d'une expérience créative. Et votre description de ce
processus me semble valable. Mais je pense qu’il y a une expérience plus forte
(comparable à celle de l’expérience mystique) qui, justement, essaie de
gommer le plus possible du contexte pour parvenir à une interprétation tout à
fait nouvelle. Peut-être faudrait-il tenir compte des deux possibilités
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Exposer(x) et Valoriser(x)
Maria Rossi
10 janv. 2003 22:25 UT
Commentant le texte de R. Casati, J.L. Guijarro, vous avez écrit : “ART (…)
could be schematically represented as: ART = DISPLAY (X). (…) So, if you
see a pebble near a river you process it like X; but, if you think that it has
some qualities that are worth watching, you display it (putting it in a box in
a museum is one way of doing that): D(X).” Mon analyse est proche de
celle-là. Le concept de situation d’ancrage vise de la même manière
l’utilisation d’un arrangement d’éléments X pour remplir un rôle
fonctionnel du genre ‘Display(X)’ lié à un attitude ou une opération du type
‘Valoriser(X)’. L’intérêt de ce point de départ, que nous partageons, est
qu’il semble s’agir d’une condition nécessaire de l’effectivité de tout
dispositif artistique, voire peut être de toute expérience/attention
esthétique. Il est remarquable que les procédures telles que ‘Sélectionner
(x)’ ou ‘Valoriser(x)’ soient typiquement des opérations liées à ce qu’on
appelle l’attention ou l’attention sélective. Nous semblons aussi être
d’accord sur la difficulté liée au fait qu’il y a d’innombrables manières de
valoriser X. Enfin, vous parlez d’une expérience ‘plus forte’ et ‘comparable
à celle de l’expérience mystique’, qui viserait ‘à gommer le contexte’. Là,
beaucoup de questions complexes se posent. (1) Quelle est la nature et le
contenu de cette expérience ? (2) Quelles sont ses conditions
d’occurrence ? (3) Pour quelles raisons serions-nous en mesure de
décrire l’expérience esthétique d’un point de vue unitaire étant donné (i)
la variété des cibles qui constituent les situations (d’ancrage) artistiques et
(ii) la variété des attitudes des agents qui les explorent ?
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Replies to Dominic Lopez on explanation, cognitive
mechanisms, routine inhibitions
Maria Rossi
8 janv. 2003 19:41 UT
Explanation in art theory: explanatory pluralism & case study. The issue of what
can actually explain artistic phenomena is a central issue in the project of
linking art theory and cognitive science. This is yet a complex issue. Prima facie,
it appears to me that many types of explanations may be used in art theory
since artistic behavior involves many types of highly complex phenomena.
Therefore, I favor a certain kind of ‘explanatory pluralism’. According to it, first,
the putative gathering of local explanations (historical or functional accounts,
case studies) is useful. Second, we have to be cautious, or even skeptical,
about the attempt to find any illuminating tool which could have both
explanatory power and wide context-independency (i.e. extreme generality).
Furthermore, art theoreticians are biased toward certain types of explanation
rather than others. In this paper on aesthetic attention, I am trying to find a path
that would be both cognitive and historically situated. However, I do believe that
other types of explanation are possible and needed. Hypothesis H belongs
more or less to a case study.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Replies to Dominic Lopez 2:
The relevance of mechanisms, (a) background assumptions
Maria Rossi
8 janv. 2003 19:53 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Replies to Dominic Lopez 3:
The relevance of mechanisms, (b) 'which one?' & the case of
electoacoustic music
Maria Rossi
8 janv. 2003 19:57 UT
Second, I agree, of course, with D. Lopez for stating that when any
interaction with an artwork x occurs, a number of cognitive mechanisms
fails to be engaged. I though do not see the direct connection of this fact
with H. In my framework, this fact simply means that we have to know
which kind of mechanism has failed to be engaged that would otherwise
be involved in everyday life -- with the same kind of situation/object as
target of attention. Recall: the idea behind H is that many artistic situations
frequently disturb capacities that are massively engaged in everyday
object-perception. Then, the interesting fact is to study only the relevant
mechanisms (given characteristics of the target-object of attention), and to
study both sides of its (dys)functioning in order to achieve a clear
comparison. My background intuition is that this analysis of a particular
artwork should reveal its operating structures, and even a part of the
artistic project or intention (whether it was initially or was not an “conscious
intention” does not really matter here). We need to flesh out this on
examples (case studies).
Electroacoustic music is relevant here, I claim, because many works in
electroacoustic music rely on a two steps composition process. First, the
composer use of environmental sounds (recordings of physical objects
and situation signatures) on which (auditory-recognition) routines can be
smoothly applied. (Note that musical instruments are also physical
objects.) Second, the composer build acoustic situations in modifying the
initial database of recorded sounds. Pioneering works: for instance,
Stockhausen ‘Gesang der Jungelinge’, Schaeffer and Henry ‘Symphonie
pour un homme seul’. The basic tools for modifying recorded sound are
now widespread (mixing, spatial modifications, reverberation, echo, delay,
filtering, and many more specialized processors) – these seem to be
analogs for the composer of the painter brushes. Each tool is a signal
processor that can alter the recorded acoustic signals, and then allows to
build anchoring situations where the mind faces unfamiliar patterns
(because some recognition-routines are inhibited or disturbed).
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Au pied de mon arbre
Jose Luis Guijarro
9 janv. 2003 12:10 UT
Par exemple, je me promène tous les jours sans un parc avec mon chien
et je passe près d’un vieil arbre qui me plait. Mais un jour, en regardant
son tronc rugueux, je ne vois plus l’arbre mais, justement, ses « rides » et
c’est à partir de cela que je perçois l’arbre d’une manière « créative » tout
à fait nouvelle. Avant je ne voyais que l’arbre, un arbre qui avait une place
dans les informations contextuelles de mon esprit. Maintenant je vois
l’ARBRE pour la première fois, « directement », sans cette information
contextuelle qui m’empêchait la perception mystique-artistique.
C’est très flou, je sais. Mais c’est dans cette voie que je « rêve » (N.B.
dixit !) de la condition nécessaire et suffisante.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Art and heuristics for
cognitive science
Roberto Casati
10 janv. 2003 16:47 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Réponse à J.L.G. : L’arbre, la
routine, le concept, la ride, l’analogie
Maria Rossi
10 janv. 2003 23:37 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Reply to R. Casati: Two types
of ‘art & cognition’ heuristics
Maria Rossi
11 janv. 2003 1:57 UT
It seems that we are faced with two types of heuristic roles. Type 1: Artwork
study may have heuristic roles for cognitive mechanism study. Type 2:
Cognitive mechanism study may have heuristic roles for artwork study.
Debates on type-1 and type-2 heuristics have different scopes, but may be
somewhat related. Type-1 heuristics is interesting and not trivial, I agree
with R. Casati. Moreover, hypothesis H endorses the validity of type-2
heuristics. Now, if hypothesis H is true, then the truth of H implies that the
aesthetic mind has a particular interest for routine inhibition. This
phenomena could have several explanations, depending on routine and
inhibition types. A basic explanation is that routine inhibition -- in general
-- allows conscious access, and that conscious access is required for
aesthetic experience. A slightly more sophisticated (but speculative)
hypothesis is that routine inhibition is used by the aesthetic mind to
achieve a reflexive -- or meta-representational -- ‘analysis’ of its own
mental operations, through the mediation of special-effect artefacts (in
anchoring situations). I let you find the relevant hundreds of examples (as
an exercise of type-1 heuristics).
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET H and two predictions
Roberto Casati
13 janv. 2003 11:33 UT
Bullot writes:
„...if hypothesis H is true, then the truth of H implies that the aesthetic mind
has a particular interest for routine inhibition.“
I would like to point out two interesting and promising side-effects of this
characterization of the aesthetic mind.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Reply to R. Casati: Two
applications of H hypothesis related to (i) art origins and (ii) the relation
of ‘free’ aesthetic attention to the conception of an anchoring situation
Maria Rossi
14 janv. 2003 2:47 UT
The second application, call it H-a2, is about art origins : “2. If H is true and
situations such as those in 1 occur, then we may ambitiously look for an
explanation of the ‘origins’ of artistic creation, as an attempt to ‘replay’
situations such as those described in 1 by means of artifacts.” According to
my intuitions, H-a2 is a very exciting hypothesis. The (anchoring) situation
of the artistic device would be conceived of as a medium for (re)producing
a mental event elicited from a routine-inhibition process (in the mind of the
artist or any observer). Even if it seems more plausible for explaining the
genesis of figurative art, it appears to me as relevant even for the study of
abstract arts. The reason is that artifacts in abstract art, even if they are not
strictly depictive, have typical mental effects that can be reproduced in the
mind of each observer. Moreover, H-a2 could help in the generalization of
H scope. Finally, in accordance to the theory that I assume, artwork can be
compared to experimental design (or set-up). H-a2 is a principled
grounding for this hypothesis.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET For the record
Roberto Casati
15 janv. 2003 8:34 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Objets
Clotilde Lampignano
13 janv. 2003 11:36 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Statut courant des objets
artistiques et dépendance à l’égard des situations
Maria Rossi
13 janv. 2003 19:32 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Procédures d'exposition ou de représentation?
Jérôme Pelletier
14 janv. 2003 8:38 UT
N'est-ce pas plutôt parce que la cause de ma perception est, par exemple, un
tableau et parce que j'ai la capacité d'avoir une attention duelle, parce que j'ai
la capacité de voir dans le tableau ce qu'il représente tout en percevant la
surface bi-dimensionnelle de la toile (cf. Wollheim), que ma reconnaissance du
contenu représenté n'est pas accompagnée des routines habituellement
associées à la perception non-esthétique? Selon cette explication alternative
de H, ce ne serait pas les procédures d'exposition mais les procédures de
représentation qui expliqueraient l'inhibition de certaines routines. Dans ce
nouveau cadre explicatif, les ready-made et l'art moderne seraient alors, non
plus des exemples, mais des contre-exemples. Mais je doute que cette
conséquence soit réellement dommageable. dommageable?
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Réponse ci-dessus
Maria Rossi
14 janv. 2003 16:19 UT
Réponse ci-dessus.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Procédures d'exposition ou de représentation?
Jérôme Pelletier
14 janv. 2003 8:51 UT
N'est-ce pas plutôt parce que la cause ma perception est, par exemple, un
tableau et parce que j'ai la capacité perceptuelle de voir dans le tableau ce qu'il
représente tout en percevant la surface bi-dimensionnelle de la toile (Cf.
Wollheim sur l'attention esthétique conçue comme une attention duelle) que ma
reconnaissance du contenu représenté n'est pas accompagnée des routines
habituellement associées à la perception non-esthétique? Dans ce nouveau
cadre explicatif de H, ce ne serait pas les procédures d'exposition mais les
procédures de représentation qui expliqueraient l'inhibition de certaines
routines perceptives dans la perception esthétique. Une conséquence de
l'acceptation de ce cadre explicatif serait que les ready-made et l'art moderne
seraient non plus des exemples mais des contre-exemples de l'explication
proposée. Mais je doute que cette conséquence soit réellement dommageable.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Exposition et Représentation
Maria Rossi
14 janv. 2003 16:27 UT
Autres points : (i) Il faudrait spécifier les conditions d’un artefact artistique
ayant des propriétés représentaitonnelles. Quelle est exactement
l’extension de cette notion ? (ii) Comment libérer ce genre d’analyse
théorique du fait qu’il s’agit essentiellement d’une théorie des tableaux (or
il y a beaucoup d’autres formes de situations d’ancrage artistiques), voire
même d’un type particulier de perception des tableaux dans l’art
occidental ?
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Situation d'ancrage objets cibles
Gloria Origgi
14 janv. 2003 12:22 UT
Est-ce qu'on peut alors vraiment distinguer entre "situation d'ancrage" comme
contexte spatio-temporel à l'intérieur duquel un agent perçoit une oeuvre et
l'oeuvre elle-même?
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Dispositifs interactifs et
situations d'ancrage
Maria Rossi
14 janv. 2003 17:14 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Looking in
Noga Arikha
15 janv. 2003 20:49 UT
An interesting dichotomy has arisen in the course of this symposium, one which,
in a sense, was at the root of its conception: on the one hand, we have art
historians and artists, who take for granted the particular status of the genre, or
category, work of art; on the other, philosophers or cognitive scientists such as
Roberto Casati, Nicolas Bullot or Alain Grumbach, for whom the very existence
of this genre or category is suspect. It does seem, however, that the twain shall
never meet if this very basic disagreement about the status of our subject-matter
continues to hold.
I, for my part, believe that confusions are deepened if one continues to take as
exemplars for the discussion of art cognition precisely those works that put in
question the whole history of art. Those works - Duchamp's in first line, of course
- arose at a particular historical moment. Their message is contingent on this
moment; their (relative) success in turning the concept of artistic creation on its
head does not at all entail a justification of this success that is not also
contingent on a particular history. The fact that it was possible to do what
Duchamp did does not negate or put in question the status, value and ontology
of what came before him. I do not see how an 'anchoring situation' is necessary
to the experience of an art object as such: a Leonardo drawing remains a very
particular object indeed (irreducibly so) wherever it is shown. Looking at a work
of art entails looking into it, at the details of composition, colour, plastic
execution; only then can it pay off to look around it - that is, at the historical,
cultural context of execution. But here too, the context that matters is historical;
the physical one is incidental.
If some people need an anchoring situation to take a close look, that may be
because they need to be reminded that a very particular experience indeed is in
store for them if they look carefully. (How one may describe what this
experience is without reducing it remains an open question, which we are all
engaged here in trying to answer.) It might be at this, didactic, crudely
psychological level that attention is modulated by anchoring situations. But - to
echo Gloria's question below - how would this have anything to do with the
ontology of a work of art? And so, of what use is the discussion of this ontology
to the unravelling of art cognition?
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Reply to Noga Arikha (1): A
multifarious disagreement
Maria Rossi
16 janv. 2003 22:13 UT
I strongly disagree with all these points, but am very grateful to Noga Arika
for having expressed these detailed criticisms. They will allow us to be
explicit on some of the deepest challenges of the art and cognition
relationships. Moreover, it appears that the time is now arrived to endorse
explicit normative claims. In a sense, this is also an intellectual pleasure of
the cognitive life that cohabits with art work. Finally, this will be a more
vivid end for the discussion. It will be finished on a multifarious intellectual
and practical disagreement. It bears on the normative conception of art
evaluation, the methodology that has to be chosen for linking ‘art’ and
‘cognition’, the research programs that can be related to this link and
probably on the very nature of ‘art’. I will not be consensual, because
sometimes important issues require controversies.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Reply to Noga Arikha (2): A
false dichotomy
Maria Rossi
16 janv. 2003 22:19 UT
Arikha: “An interesting dichotomy has arisen in the course of this
symposium, one which, in a sense, was at the root of its conception: on the
one hand, we have art historians and artists, who take for granted the
particular status of the genre, or category, work of art; on the other,
philosophers or cognitive scientists such as Roberto Casati, Nicolas Bullot
or Alain Grumbach, for whom the very existence of this genre or category
is suspect.”
This dichotomy cannot be accepted under the present formulation, since it
does not describe correctly the respective positions of each actor.
Moreover, it evades a fundamental intellectual cleavage.
First, many professional artists are not ‘naïve’ regarding the theoretical
complexities linked with concepts or practises such as ‘artwork kind’,
‘artistic status’, or ‘medium’. Many artistic devices have therefore a critical
dimension. Here is an historical argument: many art works cannot be
properly explained or understood if we do not think of them as related to
such and such theoretical and critical complexities. We have to think in the
first place about modern art, but the relevance of this claim may be more
general. The statement in the example is normative: an agent that interacts
with this type of artwork can fail to grasp this critical dimension. For
instance, you may not have properly understood the critical dimension of
Duchamp’s artworks and posterity, or refused to accept this dimension as
essentially belonging to the particular artistic device ‘readymade’.
(2) artists/theoreticians who do not take into account these deep cognitive
or political problems, because, among many other reasons, they remain
attached to a particular ancient and prestigious tradition, which has lost its
particular critical power in a given social context.
I will try, in my present and future work, to defend an approach of type (1).
The reasons belong both to theory and ethics. In that line, the normative
background of my article is a defence of experimental art. Experimental art
= any action (whatever media are used for the memory of this action)
based on the building of an anchoring situation that takes into account, or
reveal, any cognitive or political problem. Under that conception, art works
are targets for cognition and critical thinking, and not decorative object in
the apartments of richest people.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Reply to Noga Arikha (4):
Number compositions, from 1 to 4
Maria Rossi
16 janv. 2003 22:26 UT
Arikha: “(1) I, for my part, believe that confusions are deepened if one
continues to take as exemplars for the discussion of art cognition precisely
those works that put in question the whole history of art. (2) Those works -
Duchamp's in first line, of course - arose at a particular historical moment.
(3; 4) Their message is contingent on this moment; their (relative) success
in turning the concept of artistic creation on its head does not at all entail a
justification of this success that is not also contingent on a particular
history.
Replies: (1) We have stated in the discussion that H assertion is valid not
only for Duchamp’s art works, but for many others. (2) I agree on the
historical dependency, but do not have the same interpretation. (3) We
have to distinguish the explanatory/descriptive phase and the normative
phase of the analysis. (4) Regarding the normative phase, I give in the
present reply the outline of a justification of experimental art.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Reply to Noga Arikha (5):
Number compositions, from 5 to 12
Maria Rossi
16 janv. 2003 22:30 UT
Arikha: “(5, 6) The fact that it was possible to do what Duchamp did does
not negate or put in question the status, value and ontology of what came
before him. (7) I do not see how an 'anchoring situation' is necessary to the
experience of an art object as such: a Leonardo drawing (8) remains a
very particular object indeed (irreducibly so) wherever it is shown. (9)
Looking at a work of art entails looking into it, at the details of composition,
colour, plastic execution; (10) only then can it pay off to look around it - that
is, at the historical, cultural context of execution. (11) But here too, the
context that matters is historical; (12) the physical one is incidental.”
Replies: (5) In the non-normative phase of the analysis, I admit all ‘art’
phenomena as being relevant for the understanding of aesthetic mind. (6)
Same point as in (3). (7) Misunderstanding. Anchoring situation refers to
the physical objects/events with which you are interacting. In case of
Leonado’s drawing, we can distinguish two types of anchoring situations:
(i) the paper sheet and deposit on it (e.g., ink, red chalk or charcoal), and
(ii) the socio-cultural context where the drawing can be seen. Incidental:
you endorse an idealistic and romantic conception of artwork-content
access. If anchoring situations are not necessary, then telepathy does
exist. (8) This point is false: put it in the water or in a fire, I predict some
physical modifications of it. (9) Of course, but it means that you pay
attention to the target-elements of the anchoring situation (organization,
feature, localization, image if any…). I note that you restrict art work to
painting… see below. (10) Dogmatic assertion about methodology. In the
analysis of interacting elements, there is no such a mandatory starting
point. Moreover: same mistake about anchoring situation. (11) Social
factors are not independent of the physical configuration of anchoring
situations. (12) Indeed, this remark is so deeply idealist and dualist !
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Reply to Nicolas Bullot - I
Noga Arikha
21 janv. 2003 22:26 UT
Many thanks to Nicolas Bullot for this extensive, detailed reply. It does, I
think, call for further discussion, and I shall try here to address the points
ge gas helpfully unpacked.
First, with regard to Reply 3: my point was precisely made to counteract
the claim that 'theoretical complexities', or 'philosophical, theoretical,
cognitive and political problems' are necessarily a helpful description of
what art is about. I do not think this is a universalizable claim. One may of
course believe that it need not be to have some usefulness. But, be that as
it may, I would go further and suggest that, were art importantly and
explicitly about such problems and complexities, it would not be art
anymore, but indeed, simply one aspect of philosophical, theoretical,
political discourse. To describe art as a type of discourse strikes me as
deflationary both about art and about discourse. Oddly enough, no
mention is made within these replies of emotion - whereas the capacity to
elicit emotional response of a particular kind, whatever its nature may be,
would seem to be the one necessary component of an artwork. Given that
there is much ground nowadays to understand emotion as a form of
cognition, why should it not take priority in the search for the nature of art
cognition?
For to conflate "artists and theoreticians" cannot be right: artists are not
theoreticians, just as potatoes are not carrots. To each his own. Some
might be theoreticians, but again, some provision must be made for the
possibility that some artists on the one hand, and some theoreticians on
the other, might want to hold on to their job description without any need
for further justification. To hold on to it does not entail that one understands
artworks to be "decorative objects in the apartments of richest people" - a
deflationary view if there ever was one!
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Reply to Nicolas Bullot - II
Noga Arikha
21 janv. 2003 22:44 UT
Thanks to Nicolas for this reply to the reply to the reply - at this point the
misunderstandings are emerging, the agreements as well as the
disagreements. I would also like to draw attention to Nicolas's response to
Clotilde Lampignano below - which helps to understand very succintly the
richness of the notion of 'anchoring situation' - and, for our purposes in this
discussion string, to the point he makes there: "L’intérêt de poursuivre une
théorie de l’attention esthétique est de montrer que, in fine, les analyses
(e.g., sociologiques) qui limitent l’analyse de l’art à l’analyse de ce genre
de marqueur externe sont incomplètes."
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Déjouer la routine
Bernard Gortais
17 janv. 2003 15:13 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Réponse à Bernard Gortais
Maria Rossi
20 janv. 2003 10:50 UT
Merci beaucoup pour cette remarque qui est parfaitement en accord avec
ce que j’ai essayé d’analyser. L’expression ‘déjouer les routines’ est bien
trouvée. Elle a le mérite d’etre plus neutre que la notion d’inhibition que
j’ai employee, et d’ouvrir l’analyse, peut etre, sur une dimension ludique.
L’idee que les travaux artistiques reposent sur des strategies pour
‘déjouer’ des routines est attrayante. Elle a des vertus de generalité et de
clarte qui devraient satisfaire plus d’un théoricien ou d’un artiste.
Il me semble en outre qu’elle pourrait avoir des vertus pedagogiques pour
faire comprendre certaines recherches peu populaires (et pourtant
importantes) de l’art moderne. Vous semblez vous intéresser à un
puissant outil pour dejouer les routines : le hasard (cf. votre elegant jardin
des hasards). Il y a une magnifique tradition de travaux d’artistes qui
parviennent à utiliser le hasard pour produire des evenements pour
l’attention esthetique. C’est un exemple que j’aurais du evoquer avant.
Je ne sais pas jusqu’ou remonte cette histoire, mais elle passe par
Duchamp et Cage (‘chance operation’), Stockhausen et Boulez (pieces
pour piano) et beaucoup d’autres dans les arts plastiques et la litterature.
Utiliser le hasard, c’est sticto sensu utiliser une procedure pour dejouer/
inhiber les routines.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET La rélation entre stratégie et
routine
Bernard Gortais
20 janv. 2003 10:52 UT
B. Gortais : (1) Les artistes sont des individus particuliers en ce sens qu’ils
perçoivent et qu’ils expriment de manière inhabituelle des aspects cachés
de la réalité liés à des perceptions non routinières, ( N. Bullot) dans un
contexte social donné. (2) Il mettent en œuvre des stratégies, des
dispositifs matériels et des séquences d’action/perception pour vivre cette
relation au monde ou pour la provoquer. (3) L’usage de ces dispositifs
contingents à la relation artistique converge vers la production d’œuvres
qu’on appelle œuvres d’art quand elles parviennent à un public. (4)
L’artiste peut être n’importe qui ayant ce type de perceptions dans un
contexte donné, et pouvant leurs donner une forme à l’aide de moyens
d’expressions. Ces perceptions particulières peuvent survenir dans des
cadres variés et prendre des formes diverses. Le passage à l’acte
demande cependant plus ou moins d’audace. (5) L’œuvre d’art peut-être
n’importe quoi à condition d’être la trace du processus précédent. (6)
L‘œuvre est jugée bonne quand elle est efficace, c’est à dire lorsqu’elle
peut médiatiser une relation non routinière pour le public. Celui-ci peut
être large ou petit sans que la relation en soit affectée car elle qualitative
et subjective. (7) La relation peut déclencher des émotions de toutes
sortes dans l’éventail des émotions qui est le nôtre. (8) Le contexte social
changeant, une œuvre peut être jugée bonne ou mauvaise et
réciproquement. (9) L'étude des dispositifs matériels mis en œuvre permet
de repérer a posteriori des écoles, des styles, des grammaires mais ne
peut révéler le principe d’une relation subjective qui se réinvente au fur et
à mesure qu’on en parle (bien que je pense qu’elle ne soit pas d’abord
faite d'abord pour cela- en ref à Mr Casati). Dans ces conditions "l’analyse
des procédés utilisés dans chaque situation/œuvre particulière, ou
chaque type de procédé… " n'est-elle pas une impasse? (10) Ne vaudrait-
il pas mieux s'attacher à comprendre les conditions qui permettent de
déjouer les routines.
En dépit du fait que vous ne vous attardez pas du tout sur les arguments
possibles en faveur de ces propositions, je suis en accord avec un grand
nombre d'entre elles. Précisons : (1) Sur les grandes lignes, je suis
d’accord (mutatis mutandis pour les détails conceptuels et les détails
stylistiques). (2) De même. (3) De même. (4) De même. (5) De même. (6)
De même. (7) De même. (8) Oui uniquement partiel. Il me semble utile de
résister au relativisme des valeurs esthétiques (admettre des clauses
normatives non-relativistes). Mais c’est un long débat. (9) Là aussi, il me
semble utile de résister au relativisme. Les dispositifs matériels (situations
d’ancrage) ont des propriétés et des effets objectifs : la relation à l’œuvre
n’est pas fondée sur des principes totalement arbitraires. (10) Si : la
prédiction que fait la théorie que je propose, agrémentée des extensions
amitieuses H-a1 et H-a2, est que, dans l’analyse d’une œuvre particulière,
nous nous approcherons de ce qu’elle a de proprement esthétique ou
d’artistique à partir du moment où nous comprendrons comment elle a pu
‘déjouer’ certaines routines.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET New examples suggested by Jerrold Levinson :
minimal art, optical art, 'trompe-l’œil'
Maria Rossi
22 janv. 2003 18:46 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Précision
Bernard Gortais
24 janv. 2003 13:35 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Immersion and reflection in art
Jérôme Dokic
26 janv. 2003 14:33 UT
Introduction
Evolution techno-logique
Pour illustrer cette réflexion, nous avons choisi de nous appuyer sur
l'environnement de création picturale collective Cati [2].
Processus de création
Cati est un environnement de création destiné à être utilisé a priori par des non-
artistes (et non-informaticiens). Le processus de création adapte le principe du "
HYPERLINK "http://www.exquisitecorpse.com/definition.html" \n _blankCadavre
Exquis" des Surréalistes du début du siècle, en le généralisant à deux
dimensions spatiales et une dimension temporelle.
Parmi les techniques mises au point par les surréalistes pour explorer la
« mystique des coïncidences », le Cadavre exquis était un jeu de société ainsi
décrit par Georges Hugnet dans sa Petite anthologie poétique du surréalisme
(1934): « Vous vous asseyez à cinq autour d'une table. Chacun de vous note,
en se cachant des autres, sur une feuille, le substantif devant servir de sujet à
une phrase. Vous passez cette feuille pliée de manière à dissimuler l'écriture à
votre voisin de gauche en même temps que vous recevez de votre voisin de
droite la feuille qu'il a préparée de la même manière... Vous appliquez au
substantif que vous ignorez un adjectif... Vous procédez ensuite de même
manière, pour le verbe, puis pour le substantif devant lui servir de complément
direct, etc. » L'exemple, devenu classique et qui a donné son nom au
processus de création, est tiré de la première phrase obtenue de cette
manière : Le cadavre exquis boira le vin nouveau. Le même principe était
appliqué à la création de dessins, chaque participant ayant comme tâche de
représenter, par exemple, une partie du corps.
Figure 1 : Toile-Grille
aux 2/3 en hauteur la grille d'attribution des cases aux participants (ici 3
participants et 9 cases)
La HYPERLINK "http://www.enst.fr/~grumbach/cati/ecran-createur.jpeg" \n
_blankcopie d'écran montre la fenêtre dont dispose chaque participant :
Le principe du cadavre exquis a été repris par plusieurs auteurs, qui s’en
inspirent pour créer des textes ou des images : voir par exemple HYPERLINK
"http://sgva-vr1.ucsd.edu/ARTSLAB/VA40ProjSpring96/" \n _blankartslab.ucsd,. Une
originalité importante de Cati est qu’il permet de mettre en place un certain
nombre d’heuristiques pour viser une « qualité artistique », heuristiques tenant
compte du fait que les participants n'ont pas accès à la totalité de l'oeuvre.
Lors de l'usage de Cati nous avons constaté que certains dessins pouvaient
être qualifiés d'artistiques (très subjectivement bien sûr), alors que d'autres
alimentaient plutôt une catégorie "cacographie" (sens étendu à l'écriture
picturale). Nous ne souhaitons pas amorcer une discussion relative à la
définition du caractère artistique d'une oeuvre, et nous nous limiterons à
mentionner une condition qui nous parait nécessaire (mais non suffisante) : la
faculté à engendrer une émotion. Nous avons donc recherché des moyens
pour favoriser la réalisation de dessins qui, a priori, ne présentaient pas les
caractéristiques qui amèneraient à les classer dans la catégorie cacographie.
Différentes "heuristiques" ont émergé de cette recherche.
Une première heuristique (H1) est celle relative au fond qui, s'il n'est pas
similaire pour les différentes cases, donne lieu à une lecture structurée en
cases plutôt qu'en dessin unique.
Pour illustrer notre approche, trois exemples de dessins effectués avec Cati
sont proposés. Ils ont été élaborés par les dessinateurs : Irène Charon, Olivier
Hudry et Alain Grumbach. L’ HYPERLINK "http://perso.enst.fr/~grumbach/cati/
cati1.gif"exemple 1, a été réalisé par mise en oeuvre des heuristiques H1, H2 et
H3; le thème choisi était l’euphorie.
Une quatrième heuristique (H4), plus fine, concerne ce que nous avons appelé
le "style". Cati permet d'influencer la création dans le but de se rapprocher du
style d'un artiste. Ceci s'effectue en sélectionnant certaines palettes d'outils
(traits, formes de base, etc) et de couleurs, de façon à respecter ceux utilisés
par un artiste. Typiquement pour un style Mondrian seuls les carrés et les
rectangles verticaux et horizontaux sont utilisables; la palette de couleurs
comporte trois couleurs primaires (à choisir), le noir et le blanc. Il est ainsi
possible de créer un dessin dont l'apparence a des analogies avec celle d'une
oeuvre de Mondrian, mais qui, bien sûr, comporte par ailleurs des composantes
spécifiques importantes. L’ HYPERLINK "http://perso.enst.fr/~grumbach/cati/
cati3.jpg" \n _blankexemple 2, a été réalisé en mettant en oeuvre les heuristiques
H1, H3 et H4 en appliquant le style Mondrian.
Les "créateurs"
Catherine Ikam et Louis Fleri ont réalisé une installation [ HYPERLINK "http://
www.235media.com/media_art/install/the_other.html" \n _blank Ikam 2000] consistant
en un espace dans lequel peut se déplacer un spectacteur (ou "participant" ou
"interprète"). L'image du visage d'une jeune femme est projetée sur un des
murs de l'espace; l'expression du visage évolue en fonction des positions et
déplacements du spectacteur. Dans cette installation, la part du concepteur est
importante dans la mesure où c'est lui qui a défini les comportements des
images créées.
Dans Cati, le concepteur a une part limitée dans l'oeuvre : il crée un outil, sans
préoccupation particulière du caractère artistique des objets "créables". Cette
préoccupation est dévolue à celui ou ceux qui assument la fonction de
spectacteur, les dessinateurs. Par ailleurs, comme nous l'avons vu lors de
l'explicitation des heuristiques, le processus de création suppose l'intervention
d'un "coordinateur" dont la fonction est de s'occuper de la mise en oeuvre des
heuristiques : choisir un thème, un fond, distribuer les cases, gérer le temps,
etc.; ce coordinateur peut être humain ou automatisé, comme dans le cas de
l'installation Le tunnel sous l'Atlantique de M. Benayoun.
les observateurs
Conclusion
Le processus de création artistique a évolué depuis ses origines tant sur le plan
des outils, des formes et styles, que des contenus et des participants. Cette
évolution connaît actuellement une étape importante à travers les possibilités
nouvelles apportées par les technologies de l'électronique et l'informatique.
Dans ce contexte, la création artistique s'oriente vers des modes mettant à
contribution le spectacteur. Le concepteur conçoit et réalise un environnement
qui est modelé par le spectateur. Pour que l'oeuvre ainsi élaborée ne soit pas a
priori une cacographie, le concepteur doit se préoccuper de respecter certaines
contraintes relatives au processus de création potentiel utilisé par le
spectacteur. Ces contraintes sont nécessaires au fonctionnement du processus
de création artistique, mais, bien sûr, non suffisantes. L'intuition des spectateurs
fait le reste ... avec plus ou moins de réussite.
Références
M. Benayoun
Le tunnel sous l'Atlantique
Centre Georges Pompidou, 1995
A. Bureaud
Utopies distribuées
Net.art, Web.art, in Artpress, hors série n°2,
Internet all over, l'art et la toile, 1999
_______________________________________
[1] ENST, 46 rue Barrault, 75634 Paris Cedex 13, Groupe des Ecoles des
Télécommunications (GET)
CNRS, URA [email protected]
[2] Le projet Cati est un projet GET : Groupe des Ecoles des
Télécommunications. Il a été réalisé par des enseignants-chercheurs et des
étudiants de l’ENST Paris : Fabrice Alves, Jérome Berger, Alexis Blavette, Irène
Charon, Matthew Coyle, Romain Czarny, Thierry Gourdin, Alain Grumbach,
Olivier Hudry, Cédric Laruelle, Amélie Plu, Martin Renard
Discussion
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET A propos de L'oeuvre et son créateur par Alain
Grumbach
Mario Borillo
14 janv. 2003 9:34 UT
Le texte proposé par Alain Grumbach soulève (au moins) trois types de
questions qui associent des problématiques significatives de l'art contemporain,
mais en les situant dans le contexte du recours aux technologies cognitives.
1. Un regard rapide distingue peut-être tout d'abord une question qui ne fait en
elle-même aucune référence particulière à la nature des instruments mis en
oeuvre dans la "création". Vous avez dit Art? Puisque référence est largement
faite au "cadavre exquis", comment ne pas penser à Dada et au quasi-
contemporain urinoir de Duchamp. Et aujourd'hui aux différents courants de
l'"art conceptuel" par exemple. Qu'est-ce qu'une oeuvre d'art dans la culture
contemporaine? Cette interrogation n'est en rien propre aux produits nés de
l'utilisation de CATI et Alain se la pose avec la lucidité qui convient. CATI est
vraisemblablement "neutre" dans cette perspective, même si son utilisation
contrôlée ouvrira peut-être des perspectives d'expériences cognitives inédites
sur l'art.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Potentialités expérimentales
de CATI
Mario Borillo
18 janv. 2003 10:42 UT
Cher Alain, Les questions ouvertes par ton article et le premier pas de
notre dialogue sont évidemment multiples. Permets-moi de n'en retenir
qu'une pour le moment, sur laquelle quelques-uns de nos amis
cognitivistes (je pense en particulier à la psychologie) pourraient apporter
des précisions intéressantes.
Il s'agit des potentialités expérimentales ouvertes me semble-t-il par ton
dispositif CATI, en matière d'études d'intentions, de décisions,
d'émotions... , dans la phase de production "contrôlée", "paramètrée" de
l'oeuvre, comme dans la phase de sa réception, son interprétation, sa
jouissance...
Très intéressé comme tu le sais par les relations Art & Cognition (cf. notre
bouquin " Cognition et Création..." chez Mardaga), j'aimerais connaître
quelles sont les suggestions, les propositions qui pourraient être
formulées par ces chercheurs. Ce serait une démarche précise dans un
domaine complexe - et important - qui est prêt à la recevoir. Et bien au
delà de l'"art numérique", de telles questions éclairent le véritable apport
de l'informatique dans l'étude des phénomènes artistiques. Comme tu le
vois, tu stimules ma curiosité. Merci Alain. Mario
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Œuvres artistiques collectives et créateurs
Bernard Gortais
17 janv. 2003 8:41 UT
Est ce qu’un processus collectif peut produire des œuvres artistiques ? On peut
répondre oui tout de suite, les pyramides, les cathédrales dont l’édification
s’étend sur plusieurs décennies, sont des œuvres collectives qui le prouvent.
Plus récemment, la collaboration du musicien John Cage, du chorégraphe
Merce Cunningham et du plasticien Rauschenberg le montrent de façon
étonnante puisqu’ils travaillaient séparément et sans se concerter.
Dans le domaine des arts électroniques; la plupart des grandes réalisations
sont le fruit d’un travail d’équipe avec des concepteurs, un réalisateur, des
coordinateurs et des acteurs. Ce qui fait l’intérêt d’une équipe ou d’une autre,
d’un moyen ou d’un autre, c’est de permettre une expérience artistique. La
création artistique est un processus - pré création, procréation, création, du côté
créateur, recréation du coté public - comme le disait Paul Klee. Le principe
reste à peu près le même pour les nouvelles technologies. L’œuvre d’art existe
au bout du processus de création c’est-à-dire au moment où l’artiste s’en
détache. Ce qui, à mon avis, caractérise de manière constante le processus de
création artistique c’est la relation,médiatisée par une ou des pratiques
d’expression (du fusain à l’art multimédia), avec un monde plus vaste que celui
que l’on appelle la réalité ». Alain écrivait « Tous les arts sont comme des
miroirs où l'homme connaît et reconnaît quelque chose de lui-même qu'il
ignorait ». Dans ce processus, le but c’est le chemin et l’œuvre d’art en est la
trace contingente.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Réponse à Oeuvres
artistiques collectives et créateurs
Alain Grumbach
20 janv. 2003 8:50 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Comment favoriser le caractère artistique de l’objet
créé ?
Bernard Gortais
17 janv. 2003 9:07 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Comment favoriser le
caractère artistique de l'objet créé ?
Alain Grumbach
20 janv. 2003 9:01 UT
Enfin j'ai bien aimé l'observation finale de Bernard Gortais : "la relation
artistique ... me surprend toujours" ce en quoi j'abonde, et, dans le
contexte de CATI, je multiplie par le nombre de participants au processus
de création..
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET CATI comme instrument d'exploration cognitive
Mario Borillo
17 janv. 2003 14:36 UT
Cher Alain, Les questions ouvertes par ton article et le premier pas de notre
dialogue sont évidemment multiples. Permets-moi de n'en retenir qu'une pour
le moment, sur laquelle quelques-uns de nos amis cognitivistes (je pense en
particulier à la psychologie) pourraient apporter des précisions intéressantes. Il
s'agit des potentialités expérimentales ouvertes me semble-t-il par ton dispositif
CATI, en matière d'études d'intentions, de décisions, d'émotions... , dans la
phase de production "contrôlée", "paramètrée" de l'oeuvre, comme dans la
phase de sa réception, son interprétation, sa jouissance... Très intéressé
comme tu le sais par les relations Art & Cognition (cf. notre bouquin " Cognition
et Création..." chez Mardaga), j'aimerais connaître quelles sont les suggestions,
les propositions qui pourraient être formulées par ces chercheurs. Ce serait une
démarche précise dans un domaine complexe - et important - qui est prêt à la
recevoir. Et bien au delà de l'"art numérique", de telles questions éclairent le
véritable apport de l'informatique dans l'étude des phénomènes artistiques.
Comme tu le vois, tu stimules ma curiosité. Merci Alain. Mario
Ambiguité et intention
David Cohen (critique d'art, éditeur, Studio School of Drawing, Painting and
Sculpture)
(Date de publication : 20 janvier 2003)
Résumé : L'ambiguité est une caractéristique du grand art comme de l'art de
mauvaise qualité. Plus que toute autre qualité (ou défaut), elle provoque de
l'anxiété et invite à commettre l'erreur de l'ascription d'intention: en effet, croire
que les marques d'un artiste sont intentionnelles peut sembler justifier sa valeur
expressive.
L’ambiguïté est tout autant la marque du grand art que d’un art très médiocre;
savoir cela nourrit en soi l’ambivalence. Ce que je regarde pourrait être du
grand art, ce pourrait être de l’art très médiocre. L’anxiété, pourrions-nous dire,
est la route royale vers le Sublime et une misérable ruelle vers la déception.
Mais c’est la nature de l’ambiguïté de déstabiliser, ce qui explique son attrait
pour les romantiques et l’avant-garde. Collages, montages, objets trouvés, la
peinture d'après photographie, adoptée afin de s'emparer des dissonances et
de les exploiter pour la création: chacune de ces méthodes mettent en jeu les
frontières reconnues de la cognition, si bien qu'elles nous racontent
l'expérience de la modernité.
Il n’est pas possible dans l’espace de cet article de commencer à établir des
degrés d’intention, ni à dresser une carte de la typologie de l’ambiguïté pour les
arts visuels ; n’essayons pas de les corréler dans quelque sorte de charte, mais
à titre d’exemple du registre qui nous occupe, considérons ceci : une ambiguïté
qui est si évidemment voulue par son auteur qu’elle est axiomatique à l’oeuvre
cesse par définition d’être une ambiguïté du point de vue de l’évaluation. Je
mentionne ceci afin de lancer l'idée de la relation de l'ambiguité à l'intention.
Prenons le double entendre (dans l'art visuel, il s'agit de l'anamorphie en
particulier) tel qu’on le trouve, disons, dans HYPERLINK "http://
www.illumin.co.uk/svank/biog/arcim/garden2.html" \n _blankLe Jardinier (c.1590) de
Arcimboldo, où un assemblage de légumes tourné à 180° devient
ingénieusement le portrait du jardinier et le récipient son casque. On voit ici
comment l’ambiguïté se transforme, dès l’impact cognitif, en convention.
Arcimboldo met nettement à jour la contradiction au cœur du mimétisme. Le
poète ekphrastique célèbre la peinture de graines qui sont si réalistes qu’un
pauvre oiseau s’y trompe au point de la picorer. Pour l’oiseau l’expérience est
profondément ambiguë, il n’y a pas de doute, mais pour nous, esthètes
sophistiqués, cet exemple montre à quel point toutes les conventions que nous
entretenons sont issues d’ambiguïtés résolues.
Nous avons parlé des types d’ambiguïté dans la peinture, de formes qui
dégénèrent en passages ou motifs moins lisibles. Mais dans l’art abstrait, c’est
le phénomène opposé qui est responsable de l’ambiguïté: les formes qui
présument obstinément d’une ligibilité non prévue qui entre en conflit avec les
intentions stylistiques de l’artiste. Evidemment, après environ un siècle d’art
abstrait, il y a une énorme gamme de propos. Quelques abstractionnistes
conservent un minimum d’intérêt descriptif, requérant la présence d’un motif
duquel s’abstraire ; d’autres sont plus purement non-objectifs, mais peuvent
adopter une attitude vigoureuse envers les indications accidentelles du monde
objectif. Certains s’efforcent aux dynamiques compositionnelles, d’autres aux
champs ouverts, d’autres encore à une impersonnalité mécanique.
Mais le plus chevronné des observateurs d’art abstrait est tellement conditionné
à chercher de la figuration dans l’image qu’il lui arrivera souvent de voir des
figures étranges et des formes ressemblant à des membres dans des endroits
où de tels « lutins » sont complètement non intentionnels et très probablement
non reconnus par l’artiste. (Incidemment, on trouve souvent les mêmes figures
grimaçant dans les tentures et les formations rocheuses dans la peinture
nordique de la Renaissance.) Cela a pour effet de réinstaller les conventions
picturales dans une oeuvre qui s’efforce d’être non une illustration mais une
peinture. Nous pourrions dire que cela n’est qu’un hasard occupationnel dans
la peinture abstraite. Mais peut-être pourrions-nous dire aussi que, en dépit des
intentions de l’artiste abstrait, les origines mimétiques de la peinture reviennent
hanter leurs formes sous l’aspect de ces lutins. Quelque « abstraitement » que
le peintre abstrait aime l’art descriptif du passé, en cherchant à en concurrencer
et à en retrouver la tradition, la pulsion descriptive sape ses intentions
d’abstraction.
John Currin est l’exemple d’un artiste qui voudrait le beurre et l’argent du
beurre. Il exerce des talents de rendu qui ont en grande partie disparu de
l’illustration commerciale bien qu’ils fussent la norme dans ce métier mais il y a
un demi siècle, et il le fait avec une dextérité qui rappelle Norman Rockwell. Là
où Rockwell remplissait les critères traditionnels du kitsch en satisfaisant des
millions de gens avec des dispositifs picturaux admis et une sentimentalité sans
apprêt, l’audience visée par Currin est (légèrement) plus sophistiquée et
choisie - c’est le monde de l’art. Sa vulgarité est parfaitement voulue plutôt
qu’incidente. Il semble, cependant, sur la base de la vogue actuelle pour
Currin, qu’il y ait une telle diminution dans la réceptivité aux techniques des
vieux maîtres sur la scène de l’art contemporain où durant plusieurs
générations un discours anti formaliste, néo dadaïste, iconoclaste tint le haut du
pavé, que les riffs ironiques de Currin sur les vieux maîtres flattent vraiment le
goût des nouveaux collectionneurs pour ces mêmes qualités qu’il cherche à
déconstruire. Il est cependant clair que les œuvres elles-mêmes, affaiblies par
leur propre manque de sincérité, n’ont pas la capacité à dépasser leur valeur
de choc.
Discussion
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif" \*
MERGEFORMATINET The essentiality of evaluation
Roberto Casati
21 janv. 2003 10:31 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET The ambiguity between art and
artist
pol knots
22 janv. 2003 13:54 UT
Is there any art without artists? Is it thus enough to consider art piece by
piece and deny that it is the result of a complex process involving the
person/machine behind the scene (le "derrière" the artist), the object (le
"dedans", the product) and the other actors (le "devant", the public and
market). If the answer is yes, yes evaluations processes are constitutive of
art. If not, evaluation is not -on itself- a constitutive factor.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Evaluation, validation,
valorisation... what?
Jose Luis Guijarro
23 janv. 2003 11:02 UT
Roberto says: "(...) But which kind of life do artworks live after the
choosing, the buying, the hanging on walls? I wonder whether our
evaluation practices go on forever, and whether the fact that they fade
away entails that no artwork hangs from my wall anymore".
I think there are two levels here:
1. The art experience, which implies (a) an evaluation which is (b) a kind
of valorisation.
Now, "artistic" objects that hang on a wall qualify as possible triggers and
therefore are normally taken to be ART in themselves. What strikes me is
that, inspite Roberto's ideas against essential qualities of artistic objects
(which I share), he now comes with that question about his (mostly) nice
artworks hanging in the walls of his flat.
And of course, one may have continuous art experiences with a special
object if, and only if, one is able to reset (in one way or another) the mind
in order to grasp the object creatively. Otherwise the experience may be
something else (i.e., esthetic, memory-filled, etc.) which is also an
evaluation, and maybe a validation, but not a valorisation in the creative
sense which I have in mind when I speak about the art experience.
PS: Do the three terms exist in English? I know "evaluation" does and
"validation" seems to be common in this forum. But I am afraid valorisation
is a pebble-English word! In any case, I keep it.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Diachronic views
pol knots
22 janv. 2003 12:33 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Three questions and a hint
Jose Luis Guijarro
22 janv. 2003 16:07 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET birdsongs
David Cohen
23 janv. 2003 17:33 UT
It was probably irresponsible of me to drop that clanger in the last but one
sentence of my essay, that art is essentially communication. Of course, that
is a majorly dogmatic statement; Croce for one gave a lifetime to
defending it! I think, however, with due respect to Guijarro, I may be using
parentheses with a different intent to, perhaps, a logician. I put things in
brackets if they are an aside, of lesser consequence than the main
contention. And I’m not saying that because there is a symposium on art,
that art must be communication; I’m saying that because there is a
symposium on art and cognition, that at a basic level, art communicates.
I’m delighted that Guijarro brings up the point about unintended art, in his
case bird whistles. This I think goes to the core of any debate about the
nature of art. By virtue of being made by homo sapiens, art is a
phenomenon of nature, but when we think about it philosophically we
need to be able to divorce art from nature. It is the artifice and the
communication in art which makes it distinct from other phenomena of
nature with which it shares certain properties. The Venus de Milo will elicit
certain sensations similar to a pretty girl walking down the street. That’s
because the Venus de Milo is intended as a representation of female
physical loveliness. But to conclude therefore that one’s sidewalk
excitements are an aesthetic experience, and furthermore that one’s fellow
ambulator is a work of art, is illogical (never mind politically incorrect!) If
Guijarro finds himself having similar initial sensations with his birdsongs
and say, the music of Olivier Messiaen, that’s swell, and Messiaen and
birds alike would be flattered by the comparison. But remember Ruskin’s
crucial distinction between aesthesis and theoria: “Now the mere animal
consciousness of the pleasantness I call Aesthesis but the exulting,
reverent and grateful perception of it I call Theoria”. Guijarro’s recognition
of the beauty of birdsong, and his initial pleasure in Messiaen, is
Aesthesis; but his deeper recognition of the organizing principles at play in
Messiaen (intended, communicated) is Theoria. It is at that level that
sounds become music, that natural phenonema become art.
D.C. writes above : "Whatever the conscious and specific intentions of the
maker of a given work (a tribal artefact, a religious reliquary) the object
remains invested with artistic decisions that communicate artistic
intentions, and which make it a valid object for aesthetic attention".
To what extent are these "artistic intentions" specific to art? Isn't a feature
of any sophisticated discourse to require a certain degree of
reconstruction of the implicit meanings, the hidden allusions or the ironic
references to a piece of background knowledge?
It seems to me that each "cultural game" has its "interpretive bias" which
are based on reconstructing intentions through the detection of voluntary
or involuntary ambiguities, as the famous joke about the two
psychoanalysts who meet in the street illustrates: One says : "How are
you?", and the other thinks " I wonder what he meant by that".
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Aesthetic and Artistic
experiences I
Jose Luis Guijarro
24 janv. 2003 11:17 UT
Why would that be the case? I remember that some time ago, somebody
let a couple of apes play around with colours, brushes and paper. Finally,
it seems they got some “likely” results, which were hanged in an exhibition
of modern painting in which they got enormous success. When the
creators were found out, however, there was a big outcry claiming that
people had been totally fooled because these pictures were really not art.
Well, D.C. seems to be on that line too, while I am unable to understand
what may be the difference of the art experience one feels while
perceiving those ape paintings or some of the modern works if we
concentrate “philosophically” in the process of retrieving a special kind of
information from them and not, i repeat, NOT, in the likely creator of the
objects.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET ambiguity
Avigdor Arikha
22 janv. 2003 20:31 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET nuance
David Cohen
23 janv. 2003 17:49 UT
Arikha hits upon a crucial difference between levels of appreciation for old
master painting (and he will be flattered, I hope, if I count him as an old
master) and the kind directed towards much contemporary art. The
difference boils down to a single word: nuance. And it touches on all kinds
of appreciation, not just the savoring of ambiguities. It is provocatively
original of him to cite Mondrian as an example of nuanced painting as
opposed to its opposite (“blatant”?) when to many observers, Mondrian’s
auestere abstraction signals the kind of conceptualism and minimalism in
painting that militates against nuance. Where ambiguities of nuance
pertain to form, the kinds of ambiguity aroused by “blatant” art generally
have to do with style: these are still artistic decision-making problems, but
at what I would call a meta-executive level. Incidentally, with Peyton
ambiguities of form are present, whereas with Currin the form is seamless;
ambiguity is aroused singularly in relation to his decision to employ such
forms, which is an issue of style.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET decisive subjectivity
jeff jahn
28 janv. 2003 21:58 UT
I enjoyed the distinction of ambiguities between Peyton and Currin. Peyton
and Currin flaunt technical issues in two different ways. To make a
subjective distinction, I too prefer Peyton because her handling of the
materials sets up an ambiguity as to the merits of her paintings. I end up
wondering why work like hers are in a museum until I realize it is her work
that I crave to see on the walls of one. Whereas Currin telegraphs his
pandering intentions technically and patronizes the viewer with his
illustrative skills. Although both have style only one has ambiguous style.
In other words Currin’s strategy is blatant, whereas one wonders why and
what Peyton is getting at with such nonchalance, allowing the charge of
ambiguity to run rampant. Currin will be more popular amongst those who
see narrative as their chef concern. Peyton appeals to my personal
subjectivity as a more ambiguous, quicksilver sort of art. Let Currin remain
in the galleries and Peyton enter the permanent collections.
Discussion générale
Noga Arikha (Institut Jean-Nicod, Paris) et Gloria Origgi (Institut
Jean-Nicod, CNRS)
(Date de publication : 27 janvier 2003)
Les modératrices dressent un premier bilan de l'expérience et lancent une
discussion générale avec tous les auteurs, les discutants et le public, sur la
totalité des papiers publiés dans le colloque.
1. Art et langage
Trois textes au moins ont abordé la nature de la relation entre art et langage.
Avigdor Arikha a exploré ce qu’il appelle « le langage pictural », afin de
démontrer que les tableaux obéissent à une syntaxe qui, une fois apprise,
permet de les comprendre. Roberto Casati, pour sa part, et dans une
perspective foncièrement différente, a défini les œuvres d’art comme étant des
objets communicatifs qui provoquent des conversations. David Cohen a insisté
sur le rôle des intentions communicatives dans la compréhension d’une œuvre
d’art. Le parallèle entre art et langage n’empêche pourtant pas de définir l’un et
l’autre comme des systèmes de représentation du monde, puissants et
structurés, dont la fonction principale n’est pas de communiquer mais de
représenter le monde. Dès lors, comment cette « syntaxe » des systèmes
représentationnels que sont le langage et l’art est-elle liée à leur fonction de
communication ?
2. Art et conscience
Un autre thème au centre des discussions a été l’idée que l’art lui-même
pouvait nous rendre conscients de notre propre expérience perceptuelle. Alva
Noë a parlé de l’artiste comme d'« une sorte d’instigateur d’expérience », dans
la mesure où : « Le peintre littéralement énacte le contenu d’une expérience
possible ». Nicolas Bullot a défini l’art expérimental comme « toute action
(quels que soient les médias utilisés pour la mémoire de cette action) basée sur
la construction d’une situation d’ancrage qui prend en compte, ou révèle, un
problème cognitif ou politique ». Ainsi, le rôle de l’art serait de rendre le
spectateur conscient de sa façon de percevoir le monde. Comment cette notion
nous aide-t-elle à comprendre la phénoménologie de l’expérience artistique ?
L’accent mis sur la conscience est-il spécifique de l’art contemporain, ancré
dans les motivations historiques de l’avant-garde du vingtième siècle ? Ou est-il
un aspect fondamental de toute expérience artistique, et donc une clé pour
comprendre la nature de la conscience ?
3. Cognition et conscience
4. Universalité
5. Historicité et normativité
Réactions
À vous !
Enfin, nous voudrions vous remercier tous pour votre participation. Le succès
d’un événement interactif de ce genre dépend en grande partie de
l’enthousiasme des participants : l’intensité et le haut niveau des discussions
ont largement récompensé l’effort fourni pour lancer cette conférence.
Discussion
Avant d’entrer dans un débat sur les contenus des textes et des discussions, je
tiens à exprimer ma gratitude aux organisateurs et organisatrices de ce
colloque. Votre mérite est infiniment grand. Je dis « infiniment » car je suis sûre
qu’on ne mesure pas pour l’instant la multitude des conséquences positives
d’une telle démarche d’ouverture. En premier lieu, vous ouvrez les portes de la
connaissance, de l’actualité et de la recherche intellectuelles aux personnes
qui vivent « loin » et qui sont coupées de tout accès aux « nouveautés ». C’est
un cadeau d’une valeur inestimable, on ne saurait assez vous en remercier.
Réciproquement, vous ouvrez l’univers de la recherche académique, cadré par
les institutions prestigieuses, sur la richesse du monde et sa multiplicité
d’individus de tous genres. Les divers experts que vous êtes en sont d’autant
plus méritants que cela les oblige à adopter une attitude parfois difficile de
modestie, attitude autrefois absente du fonctionnement de ces indispensables
institutions. Les experts et particulièrement les philosophes, en seront d’autant
plus récompensés que cette nouvelle possibilité de « s’ancrer » leur donnera
accès à un mode de pensée débarrassé des limites qui n’étaient jusqu’à
présent fixées que par eux-mêmes.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Expertise et grand public
Gloria Origgi
28 janv. 2003 10:12 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Art et conscience
Gloria Origgi
28 janv. 2003 9:53 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Trop ou trop peu ?
jean-francois Doucet
27 janv. 2003 15:20 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Dialogues virtuels
Gloria Origgi
28 janv. 2003 8:38 UT
I would like to echo Gloria here in thanking Nicolas for his energetic,
committed participation in this event. His ideas about possible ways of
creating new forms of virtual conferences are also very welcome. François
Quiviger's Java-animated essay was one effort in the direction of
integrating images into text, but certainly, much more could be done. The
software exists, the expertise too, and there are indeed quite a few
examples on the Web already (see some links from this site). It is simply,
as Gloria notes, a matter of cost and organization.
The accessibility and interactivity inherent to such an event are its main
qualities, but Web-based exchanges are not yet mainstream. We should
not forget how young the Internet is, and, despite their claims about the
need to open disciplinary borders and so on, very few academic
institutions have taken on board the full potential of this flexible,
multifarious tool. Critics of Web conferences tend to cite the absence from
them of any 'real', face-to-face meetings. True enough. But the qualities -
enumerated here by Nicolas and by Gloria in her reply - of the Web form
compensate for this, and there is no need to believe or to wish that Web
conferences replace traditional ones. They simply fulfill a different, but
increasingly needed purpose.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET L’art est révélation e l’artiste un témoin
Giordano Mariani
28 janv. 2003 10:22 UT
Je pense que l’art est au niveau plus haut que la communication même : elle
est une relation. Une relation qui devient sublime quand on atteint la
communion.
Cette relation, ouverte, s'établit entre trois personnes. La première c’est l’artiste
avec son intention créative. On ne peut pas ignorer ses intentions. Que ne sont
pas toute l’œuvre, mais une partie de l’ œuvre même, oui.
La seconde personne c’est celui qui reçoit l’ œuvre, qui écoute, qui lit, qui
regarde, o celui qui vit tout ça au même tempe (synesthésie ?).
La troisième personne c’est l’oeil autre qui ferme (sécularisme des analystes,
structuralistes, cognitivistes...) ou ouvre (mystiques, poètes, toutes celui qui se
confient à l’intuition) le système de la communication entre le deux.
Enfin, l’être humain semble être le seul « être » capable de nuire à ses pairs
pour des raisons autres que sa propre survie. Si l’on considère l’art comme «
attitude humaine », je dirais que l’art est la seule attitude humaine qui ne nuit
pas à la perpétuation de l’espèce.
C'est toujours trop tôt quand un colloque comme celui ci-finit. Je crois que le
travail des modératrices a été superbe et que sans elles le colloque aurait pu
dégringoler sur des pentes pas du tout positives.
Merci mille fois! Et j'espère pouvoir rejoindre un autre colloque sur des
problèmes cognitifs dans l'avenir car on apprend énormément de choses d'une
manière sympatique et proche. Vraiment, ça a été un succès! ¡Hasta siempre,
compañeras y compañeros!
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Des nouvelles éditions d'Art et
Cognition ?
Gloria Origgi
30 janv. 2003 13:21 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Reply to J. Dokic : Aesthetical attention and object,
H, reflexive procedures, routine disruption at the level of thought
Maria Rossi
29 janv. 2003 17:37 UT
Reply: (1) I admit this suggestion as crucial. I agree on extending the scope of
the disrupting/questioning procedures to cognitive relations in general. My
initial account is biased toward the analysis of perceptual processes because
routine inhibition/disruption seems, in that particular case, easier to explain.
Therefore, the reason for this bias is not a theoretical one; I only thought it was a
good starting point for explaining the general insight. Thus, your suggestion is
very welcome in order to single out a more general fact. (2) Moreover, your
correction should invite us to analyze closely the role of thought and reflection
in art appreciation. My stress of this role (in discussions) has been vigorously
challenged by Noga Arikha in this symposium (cf. our discussion). Noga’s view
may reflect a more widespread conception of art than ours, and has to be taken
seriously. The question which remains in my mind is whether this emphasis on
the intellectual level is relevant only for conceptual, experimental and avant-
garde arts. I do not think so, but this would need to be further argued.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Reply to J. Dokic (2): attention,
immersion, reflection
Maria Rossi
29 janv. 2003 17:53 UT
J. Dokic: “ (…) (3) In art, disruption of our normal cognitive relations to the
world is accompanied by reflection on these very relations – sometimes in
a quite abstract way, (4) perhaps essentially using the concept of art itself
(“What am I doing here? What is going on? Is this art?”). (5) Now, aesthetic
experience has often been described in terms of *immersion* rather than
reflection. This is not restricted to traditional art: think of John Cage’s 4’33’’
or Yves Klein’s blue paintings. When we are immersed in a piece of art,
our cognitive relationship to it is precisely not made explicit. So I think the
notion of immersion should be taken into account along with that of
reflection. Both notions are important, and a speculation is that Wollheim’s
notion of seeing in is a tentative to integrate them in the specific case of
figurative paintings. Sometimes they cannot be integrated. The beauty of
John Cage’s silent piece is precisely that it highlights so clearly the
tension between immersion and reflection, and shows the impossibility of
reconciling them.”
Reply: (3) I agree. (4) One may even think that we cannot account for a
number of (experimental, conceptual) artistic devices if we do not take into
account that they are sometimes grounded on a (historical) reflection
about the concept of art. (5) The distinction between immersion and
reflection is another useful distinction. For any given anchoring situation S,
the aesthetical mind may have to choose between immersing itself in that
particular situation S or reflecting about it. Thinking of this as leading
(sometimes) to incompatible attitudes may explain a lot of normative
preference/choice about artwork. Many persons may favor artwork as
situation for immersion; some others may favor the reflexive phase of
artwork scrutinizing. We may expect attentional procedures to be quite
different in both cases. In other respects, some artwork kinds may more
readily prompt for reflection, whereas others may be optimally organized
for facilitating or constraining to immersion.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Un état cognito-artistique ?
pol knots
30 janv. 2003 16:14 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Art et science
Caterina Saban
2 févr. 2003 21:40 UT
Vraiment merci à Gloria Origgi et à Noga Arikha pour m'avoir donnée l'occasion
de suivre ce débat et pour comment il à été conduit. Parmi les plusieurs toutes
interessantes interventions et les nombreuses questions qu'elles ont suscitées
et que j'espère seront traitées dans des prochains colloques, j'aimerais
souligner un aspect: quand'est-ce que une expérimentation devient art? Je
crois que c'est important tenter d'articuler cette question pour maintenir une
distinction entre art et science, lesquelles, quoi que nécessarairement se
'parlent', ont des domaines d'intervention differents. Il m'arrive de ressentir par
example dans certaines oeuvres d'art contemporaine une sorte de
manipulation du materiel traité qui les rends trop explicites, presque des
démonstrations scientifiques. Je pense que l'art n'as pas pour bout d'expliquer,
éventuellement celui de suggérer. C'est propre à une opération artistique
réussite de donner une dimension esthétique à quelque chose qu'avant
n'existait pas. Il ne s'agit donc pas seulement de comprendre ou de reconnaitre
ce dont on avait pas conscience, mais d'acquérir une 'nouvelle image' qui
devient vivante. Le risque autrement c'est de transformer l'artiste dans un
traducteur ou bien dans un experimentateur ou un antropologue. Toutes ces
dimensions peuvent être excitantes mais sont-elles suffisantes pour definir un
artiste?
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET Art et expérimentation
Gloria Origgi
4 févr. 2003 12:50 UT
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/
triangledown.gif" \* MERGEFORMATINET statut oeuvre d'art
laurent berry
9 févr. 2003 12:39 UT
Une expérimentation et un objet accède au statut artistique principalement
par son inscription arbitraire dans le champs artistique. Le jeu de l'art a
tendance à jouer avec ses propres limites (il y a eu une expo hors limites,
ou l'art des limites) qui veut que marcel duchamps transforme par
provocation un urinoir en oeuvre d'art en le placant dans un lieu où il peut
accéder à ce statut. De même, jacques kerchache qui est collectionneur
d'art africain vous expliquerait avec d'autres artistes africains comment
brusquement l'occident dit à un africain qui produit des objets ou dessins
qu'il est un artiste et comment cete homme devient un artiste qui expose
de l'art à l'expo "les magiciens de la terre".Il y aurait beaucoup à dire sur le
sujet, d'autant que l'art expérimental est expériemental contre l'autre art de
facture plus académique (cinéma versus cinéma expérimental où est
toléré par exemple de ralentir un film de hitchcock le faisant durer 24
heures=artiste douglas gordon). Un créateur interessant sur ce point est
léonard de vinci qui a une oeuvre artistique et une oeuvre scientifique.
Pourtant nous n'avons pas de doute sur le statut à attribuer à ses différents
travaux.
INCLUDEPICTURE "http://www.interdisciplines.org/images/triangledown.gif"
\* MERGEFORMATINET Instigateur d’expérience, réponse à Gloria Origgi
Bernard Gortais
14 févr. 2003 15:42 UT
Alva Noë parle de l’artiste comme instigateur d’expérience. Je suis tout à fait
d’accord avec ce point de vue et je trouve l’usage du triangle de Kanitza pour
illustrer son propos très juste. Le processus de création artistique aboutit à
mettre à la disposition du public des dispositifs expérimentaux de perception
qui fonctionnent à la manière du triangle de Kanitza. Quand cela marche, le
dispositif est perçu comme une oeuvre d'art, on perçoit une autre dimension du
monde (de soi même) qui nous le rend plus vaste : la perception de l’œuvre
d’art (forme 1), perçue sur le fond du contexte social (forme 2), fait apparaître un
monde plus vaste et non codifiable (forme 3). Ce sont les conditions de cette
relation qui me paraissent intéressantes à étudier, sachant que l’arrangement
adéquat de la forme 1 et de la forme 2 est à réinventer continuellement pour
qu’il soit efficace.