BCPST Véto Physique
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CHIMIE
Mardi 5 mai : 8 h - 12 h
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N.B. : le candidat attachera la plus grande importance à la clarté, à la précision et à la concision de la rédaction.
Si un candidat est amené à repérer ce qui peut lui sembler être une erreur d’énoncé, il le signalera sur sa copie
et devra poursuivre sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il a été amené à prendre.
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PROBLÈME 1
Synthèse de la (+)-synargentolide B
Pour l’écriture des mécanismes, chaque fois qu’il le juge nécessaire, le candidat pourra utiliser des
notations simplifiées des molécules lui permettant de se concentrer uniquement sur les groupes
caractéristiques concernés.
1. - Présentation de la (+)-synargentolide B
La (+)-synargentolide B, figure 1, isolée de plantes d’Afrique du Sud, présente un fragment de type
-lactone ,-insaturée que l’on retrouve dans de nombreux produits naturels. Elle possède des
propriétés pharmacologiques des plus intéressantes (antitumoral, antibactérien, retardateur de
croissance…). Afin d’établir sans ambiguïté sa stéréochimie, différents stéréoisomères ont été
synthétisés. Leurs propriétés physico-chimiques ont pu être ainsi comparées à celle de l’espèce isolée.
Ce problème a pour but d’étudier certaines de ces synthèses.
OAc OH O
Ac = CH3CO
OAc OH
(+)-synargentolide B
Figure 1
Les différentes synthèses, publiées à ce jour et dont s’inspire ce problème, ont été menées à partir
d’espèces chimiques telles que l’acide (S)-lactique ou acide (2S)-2-hydroxypropanoïque (présent dans
le lait, le vin et certains fruits et légumes ainsi que dans les muscles après un effort physique) ou
l’acide (2S,3S)-tartrique1 (préparé pour la première fois par Louis Pasteur, dans le cadre de son
doctorat, à partir du sel double de tartrate isolé des jus de fermentation de raisin) ou encore le
D-mannitol2 (édulcorant naturel présent dans les algues marines) représentés figure 2 :
OH OH OH OH
COOH OH
COOH HOOC HO
OH OH OH
acide (S)-lactique acide (2S,3S)-tartrique D-mannitol
Figure 2
Q2. Expliquer pourquoi les synthèses publiées à ce jour sont menées à partir de ces différentes
espèces chimiques.
1
K. R. Prasad* and P. Gutala J. Org. Chem. 2013, 78, 3313-3322
G. Sabitha, K. Shankaraiah and J. S. Yadav Eur. J. Org. Chem. 2013, 4870-4878
U. Ramulu, S. Rajaram, D. Ramesh, K.S. Babu Tetrahedron Asymmetry 2015, 26, 928-934
2
J. Lui, Y. GaO, L. Wang ans Y. Du Tetrahedron 2017, 73, 6443-6447
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2. - Étude du ribose
Document 1 - Les oses
Les glycosides constituent une grande famille de molécules du vivant. Ce sont des biopolymères
composés d'enchaînements de monosaccharides ou "sucres" liés par une liaison glycosidique. Selon
la longueur de la chaîne constituée, on les nomme disaccharide (deux unités), oligosaccharides
(quelques unités) ou encore polysaccharides (avec des masses molaires pouvant largement dépasser
le million de g·mol─1).
Le ribose, représenté schéma 1, est un aldopentose (pentose du type aldose), c'est-à-dire un ose,
monomère de glucide, constitué d’une chaîne de 5 atomes de carbone ainsi que d’une fonction
aldéhyde. Le ribose joue un rôle important pour les êtres vivants en tant que composant de l'ARN
(acide ribonucléique) ou de l'ATP (adénosine triphosphate), du NADH (forme réduite de la
nicotinamide adénine dinucléotide), et de diverses autres molécules importantes dans les processus
métaboliques. En solution aqueuse légèrement acidifiée, la forme linéaire acyclique est minoritaire
(<1 %), l’isomère prédominant étant le -D-ribopyranose (58,5 %), forme cyclique à 6 atomes
représentée ci-après en projection de Haworth. À noter qu’il existe d’autres isomères cycliques tels
que les ribofuranoses et :
CH2OH CH2OH
OH
O O
OH
OH O OH OH OH OH
-D-ribofuranose -D-ribofuranose
HO H 6,5 % 13,5 %
OH OH O O OH
1
forme linéaire acyclique OH OH OH
du ribose
OH OH OH OH
<1%
-D-ribopyranose -D-ribopyranose
21,5 % 58,5 %
Schéma 1
Q4. Nommer la réaction qui est à l’origine de la formation en solution aqueuse acidifiée, à partir
de la forme linéaire acyclique 1, des formes cycliques de type ribofuranose et ribopyranose. Proposer
un mécanisme réactionnel conduisant à la formation de l’une de ces formes cycliques.
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3. - Synthèse du synthon 7 - Transformation du ribose
La synthèse de la (+)-synargentolide B ou de l’un de ses stéréoisomères débute par la préparation du
composé 3, à partir d’un mélange d’-D-ribofuranose et de -D-ribofuranose, selon la séquence
réactionnelle suivante (schéma 2) :
O OH O OH OH O
HO HO Ph 3P CH2
HO
HO OH O O t-BuOH, THF
O
mélange
d'
-D-ribofuranose Ph = C6H5
2 3
et de -D-ribofuranose
Schéma 2
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Le composé 3 est ensuite traité par du periodate de sodium NaIO4 dans un mélange eau-THF, puis
par NaBH4 dans le méthanol pour obtenir 4. Ce dernier composé est alors transformé par du chlorure
de 4-méthylbenzènesulfonyle (CH3-C6H4-SO2Cl), appelé aussi chlorure de para-toluènesulfonyle ou
chlorure de tosyle noté TsCl, en présence de triéthylamine Et3N. Le composé 5, alors isolé, est traité
par une solution de tétrahydruroaluminate de lithium LiAlH4 dans le THF, puis par une solution
d’acide chlorhydrique de concentration molaire 3 mol·L–1. On obtient alors le diol 6 qui est
transformé en diester 7 (schéma 3) :
O OH OAc
1) NaIO4, THF/H2O TsCl 1) LiAlH4, THF
3 HO 5
2) NaBH4, MeOH Et3N 2) Sol. aq.
O OH OAc
4 d'acide chlorhydrique 6 7
THF = Ac = CH3CO
O
Schéma 3
Q10. Effectuer une représentation spatiale topologique du composé obtenu par action du periodate
de sodium NaIO4 sur 3. Quel est le rôle du mélange eau-THF ?
Q11. Attribuer, en justifiant leur multiplicité, les signaux observés dans le spectre RMN 1H du
composé 4. Quelle(s) bande(s) caractéristique(s) peu(ven)t être observée(s) dans le spectre infrarouge
du composé 4 ?
Q12. Effectuer une représentation spatiale topologique du composé 5. Quel est l’intérêt de la
transformation du composé 4 en composé 5 ?
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Q13. Proposer un mécanisme réactionnel rendant compte de la formation du composé 5 en précisant
le rôle de la triéthylamine Et3N. On suppose que TsCl réagit selon un mécanisme analogue à celui
d’un chlorure d’acyle.
Q14. Analyser, dans le protocole opératoire décrivant l’obtention du composé 5, les différentes
opérations réalisées après les 3 h d’agitation à température ambiante.
Q15. Par analogie avec la chromatographie sur couche mince, expliciter le principe de la
chromatographie sur colonne de silice. Quelle est la finalité de ce type de chromatographie ? Pourquoi
utiliser un mélange éthanoate d’éthyle/hexane et non pas de l’hexane ou de l’éthanoate d’éthyle pur ?
Q16. Pourquoi, lors du passage du composé 5 au composé 6, l’action de LiAlH4 se fait-elle dans le
THF ? Pourrait-elle se faire dans le méthanol comme lors de l’utilisation de NaBH4 ? Expliciter
l’enchaînement des transformations se produisant lors du passage du composé 5 au composé 6.
Q17. Pourrait-on transformer le diol 6 en diester 7 avec de l’acide éthanoïque ? Argumenter votre
réponse. Proposer, en cas de réponse négative, des conditions opératoires pour réaliser cette
transformation.
La formation d’un stéréoisomère du composé 6 a été réalisée à partir du (S)-lactate d’éthyle, préparé
à partir de l’acide (S)-lactique. Par chauffage et en présence de traces d’acide, l’acide (S)-lactique
forme un lactide, de formule C6H8O4. Le spectre infrarouge de ce lactide ne présente pas de bandes
au-delà de 3 100 cm–1. Son spectre RMN 1H présente deux massifs, un doublet peu déblindé
d’intensité relative 3 et un quadruplet plus fortement déblindé d’intensité relative 1.
Q18. Proposer une structure plane du lactide en accord avec les données spectrales et en prenant
soin de les analyser. Dénombrer les stéréoisomères de configuration possibles du lactide.
Q19. Proposer une suite de transformations mettant en jeu, entre autres, une synthèse magnésienne
et conduisant à la formation d’un stéréoisomère du composé 6 à partir de l’acide (S)-lactique. Seules
la nature et la finalité des transformations sont attendues ainsi que la structure de l’organomagnésien
pour la formation duquel les conditions opératoires (choix des réactifs, solvant, précautions
expérimentales particulières…) seront détaillées.
Q20. Représenter l’unité de répétition du PLA. Quel est l’avantage de réaliser la formation du PLA
à partir du lactide au lieu de l’acide (S)-lactique ? Décrire les différents états physiques du PLA en
fonction de la température.
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5. - Synthèse du synthon 9 - Formation d’alcool homoallylique
L’autre partie de la synthèse se fait à partir d’un stéréoisomère du composé 4 représenté au
schéma 3. Le stéréoisomère, noté 4bis et représenté schéma 4, est traité par un complexe de trioxyde
de chrome CrO3 et de pyridine C5H5N dans le dichlorométhane pour obtenir le composé 8. Le spectre
infrarouge de 8 présente, entre autres, une bande vers 1 720 cm–1 et, son spectre RMN 1H, un signal
vers 10 ppm, d’intensité relative 1. Le composé 8 est ensuite transformé, à l’aide d’une solution
d’allyltributylstannane dans le dichlorométhane et en présence de quantités catalytiques de (R)-Binol
et de Ti(O-i-Pr)4, pour former le composé 9. Ce dernier est ensuite transformé en composé 10 :
O
O O OH O O
OH 1) CrO3.pyridine, CH2Cl2
O 2) SnBu 3 O O
4bis 9 10
Ti(O-i-Pr)4, CH2Cl2
(R)-Binol
Schéma 4
Q21. Représenter le composé 8 formé à partir du composé 4bis par action du complexe de trioxyde
de chrome et de pyridine. Quelle est la nature de cette transformation ?
OH
OH
Figure 3
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6. - Couplage des deux synthons
Q23. Nommer la transformation qui permet de former, à partir du composé 10, le cycle de la
(+)-synargentolide B. Quel est son élément « moteur » ? Représenter la structure plane du produit
présentant également un cycle à 6 atomes pouvant se former lors de cette transformation.
Les auteurs ont montré que ce produit secondaire ne se forme pas et que la transformation envisagée
pour la formation du cycle de la (+)-synargentolide B pouvait être réalisée à partir du composé 7bis,
énantiomère de 7 et du composé 10 représentés schéma 5 :
O O
OAc O O OAc OH O
+
OAc O OAc OH
7bis 10 (+)-synargentolide B
Ac = CH3CO
Schéma 5
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Données relatives au problème 1
Données RMN 1H
H H H R
cis trans
R R R H
Données INFRAROUGE
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PROBLÈME 2
Le tétrahydruroborate de sodium NaBH4
1. - Présentation du bore et du NaBH4
Le bore, élément de la 2e période et de la 13e colonne de la classification périodique, est, sous forme
de corps simple, un métalloïde noir, brillant et dur. Il se combine avec de nombreux éléments pour
former, par exemple, des borures avec des métaux moins électronégatifs que lui, des borates ou des
perborates avec l'oxygène et du borane ou des borohydrures avec l'hydrogène. Le tétrahydruroborate
de sodium NaBH4, aussi appelé borohydrure de sodium, est un solide blanc, utilisé notamment dans
l'industrie pharmaceutique en tant qu’agent réducteur source d'ions hydrure H– mais également dans
les systèmes expérimentaux de pile à combustible comme source de dihydrogène, carburant de
moteurs à combustion.
Q25. Écrire la configuration électronique du bore dans son état fondamental. Préciser les nombres
quantiques des orbitales atomiques de valence du bore.
Le dihydrogène est considéré comme le plus prometteur des modes de stockage, sous forme chimique,
de l’énergie électrique. Il n’est ni polluant, ni toxique. Il peut être formé par électrolyse de l’eau ou
selon la réaction de reformage à partir du gaz naturel. Il est utilisé dans les piles à combustible ou
comme carburant dans des moteurs thermiques. Sa combustion ne génère que de l’eau. Son énergie
massique de combustion dans l'air est supérieure à 100 MJ·kg–1. Par comparaison, 1,0 kg de
dihydrogène est équivalent à 2,8 kg d’essence. Cependant, le principal verrou technologique au
développement du dihydrogène comme source énergétique est son stockage, de manière sûre et sur
du long terme, ce gaz étant hautement inflammable.
Q27. Rappeler le principe d’une électrolyse. Schématiser le dispositif expérimental légendé d’une
cellule d’électrolyse et indiquer le sens de circulation des porteurs de charge lors de son
fonctionnement.
Q28. Proposer, en argumentant votre réponse, parmi les solutions données ci-après, celle(s)
permettant de réaliser l’électrolyse de l’eau sur électrode de platine :
- solution aqueuse d’acide sulfurique, H2SO4 diacide dont les deux acidités seront supposées
fortes dans l’eau ;
- eau désionisée ;
- solution aqueuse d’acide chlorhydrique, HCl acide fort dans l’eau.
On suppose que les activités des différentes espèces électrochimiques actives sont égales à 1.
Q29. Écrire les équations des réactions électrochimiques ayant lieu aux électrodes, en fonction de(s)
la solution(s) retenue(s) et en ne prenant en compte que les espèces majoritaires.
Q30. Déterminer, à 298 K, la valeur de l’énergie massique de combustion du dihydrogène dans l’air
à partir des données tabulées. Confronter votre résultat aux informations fournies dans le document
de présentation du stockage de l’énergie.
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Q31. Vérifier, en développant un raisonnement quantitatif, s’il y a bien « équivalence entre
1,0 kg de dihydrogène et 2,8 kg d’essence ». À quel volume d’essence cela correspond-il ? L’essence
est assimilée à de l’octane liquide C8H18(ℓ).
Q33. Déterminer la valeur de la variance d’un système physico-chimique qui, après transformation
modélisée par la réaction (1), a atteint un état d’équilibre. Conclure.
Q34. Prévoir le signe de l’entropie standard rS° de la réaction (1). Comment peut-on optimiser
cette réaction ? Justifier votre réponse à l’aide de l’affinité chimique.
Le tétrahydruroborate de sodium NaBH4 solide cristallise selon une structure de type NaCl, les anions
constituant un réseau de type cubique faces centrées et les cations occupant l’ensemble des sites
interstitiels octaédriques de ce réseau. Le paramètre de maille a vaut 0,610 nm. Des valeurs de rayons
covalents et ioniques sont fournies dans les données.
Q35. Représenter, dans une maille conventionnelle cubique, les positions des centres des anions
tétrahydruroborate BH4− . Établir la relation de « non-contact » entre ces anions. Conclure.
Q36. Indiquer la position des centres des sites interstitiels octaédriques occupés par les cations
sodium Na+. Établir la relation de « contact » entre les cations sodium Na+ et les anions
tétrahydruroborate BH4− . En déduire une valeur du rayon de l’anion tétrahydruroborate BH4− .
Q37. Comparer cette valeur à celles pouvant être calculées à partir des données fournies. Conclure
quant à la nature de la liaison B-H dans l’anion tétrahydruroborate.
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4. - Capacité de stockage et décomposition du NaBH4
Document 4 - Capacité de stockage massique en dihydrogène
La capacité de stockage massique en dihydrogène est calculée comme le rapport entre la masse de
dihydrogène stockée et la masse de l’ensemble du système de stockage. Elle dépend de la quantité
d’eau mise en jeu dans l’ensemble du système de stockage : l’eau servant à dissoudre NaBH4 en ses
ions et l’eau nécessaire à la réaction d’hydrolyse de BH4− .
L’augmentation de la capacité de stockage en hydrogène est totalement dépendante de la réaction
entre l’eau et le tétrahydruroborate de sodium solide. Ainsi, la réaction entre le NaBH4 solide et la
quantité d’eau nécessaire entraîne la formation de métaborate de sodium NaBO2 solide et fait passer
la capacité de stockage massique en dihydrogène à une dizaine de pourcents en masse. Toutefois,
cette dernière transformation n’aboutit jamais à la formation du métaborate de sodium anhydre, mais
à la formation de borate de sodium hydraté, de formule NaBO2·xH2O. L’eau, en tant que réactif, est
donc également « piégée » par le borate. La capacité de stockage en dihydrogène dépend alors
directement du degré d’hydratation du borate de sodium formé, c’est-à-dire de la valeur de x. Plus le
borate de sodium a un degré d’hydratation élevé, plus la capacité de stockage en dihydrogène est
faible. Par exemple, elle chute à 5,5 % si l’on forme NaBO2·4H2O. Une solution (S), dite
« stabilisée », préparée à partir de 100 mL d’une solution aqueuse d’hydroxyde de sodium, NaOH, à
la concentration molaire 1,00·10–1 mol·L–1, dans laquelle est ajouté 36 g de NaBH4 (limite de
solubilité à 25 °C), a, quant à elle, une capacité de stockage massique en dihydrogène de quelques
pourcents en masse.
Q38. Justifier, en exploitant le diagramme E-pH fourni en annexe, que l’anion BH4− est
thermodynamiquement instable dans l’eau, et ce quel que soit le pH de la solution aqueuse.
Q39. Écrire l’équation de la réaction de décomposition de l’anion BH4− dans une solution aqueuse
de pH fixé à 14 et évaluer, à 298 K, sa constante d’équilibre. En déduire la valeur de la capacité de
stockage massique en dihydrogène de la solution aqueuse stabilisée (S) en supposant que la densité
de la solution aqueuse d’hydroxyde de sodium NaOH est égale à 1.
On ne tient pas compte, dans la question suivante, de la formation éventuelle de borate de sodium
hydraté.
Q41. Montrer, sans calculs supplémentaires, que la capacité de stockage massique de NaBH4 solide
diminue s’il y a formation de borate hydraté tel que NaBO2·4H2O.
Une solution aqueuse basique (pH = 14) de NaBH4 peut être utilisée directement comme combustible
anodique. Le compartiment anodique est pré-rempli ou alimenté en continu dans une « pile à
borohydrure direct BH4− /O2 ». Ce type de pile a une énergie spécifique théorique, ou énergie massique
théorique, inférieure à celle de la pile à combustible H2/O2, mais une efficacité de conversion
énergétique supérieure. L’énergie spécifique théorique d’une pile est définie comme le rapport du
travail utile maximal récupéré par le milieu extérieur sous forme de travail électrique par unité de
masse.
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Q42. Calculer, à 298 K et à pH = 14, la valeur de la force électromotrice de la pile à borohydrure
direct BH4− /O2. En déduire la valeur de l’énergie spécifique théorique de la pile à borohydrure direct
à cette température. On assimile, pour ce calcul, la masse de la pile à celle du combustible utilisé
uniquement et on suppose un fonctionnement de la pile en mode générateur, dans les conditions
standard.
Figure 4
Q43. Proposer, à l’aide de la courbe représentée figure 4, une valeur pour l’ordre partiel par rapport
aux ions H3O+ selon les domaines de pH que l’on précisera.
Plusieurs mécanismes de la réaction d’hydrolyse de NaBH4 ont été proposés parmi lesquels le
mécanisme suivant en trois étapes :
k1
H3O +
+ BH4− BH5 + H2O
k 1
k2
BH5 H2 + BH3
k3
BH3 + 3 H2O H3BO3 + 3 H2
La contribution de l’eau à la vitesse est incluse dans les constantes k–1 et k3.
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Q45. Établir la loi de vitesse d’apparition de H3BO3 à partir du mécanisme réactionnel proposé en
appliquant l’approximation des états quasi-stationnaires à BH5 et BH3. Commenter.
6. - Structure de BH5
On envisage, dans le but de prévoir la structure de l’intermédiaire réactionnel BH5, la construction, à
l’aide de la méthode des fragments, du diagramme d’énergie des orbitales moléculaires (ou OM) de
BH4− dans la géométrie plan-carrée. On suppose que l’atome de bore est à l’origine d’un repère
orthonormé et que les 4 atomes d’hydrogène sont positionnés sur les axes Ox et Oy, aux quatre
sommets d’un carré. Différentes informations sur des orbitales atomiques (OA) et moléculaires (OM)
sont fournies dans les données.
Q47. Montrer que le diagramme d’énergie des OM du fragment H4 est constitué de 3 niveaux
d’énergie, dont l’un est dégénéré. Attribuer, à chacune des OM du fragment H4 représentées dans les
données, un niveau d’énergie.
Q48. Indiquer les interactions possibles entre les OA du bore et les OM du fragment H4.
Représenter, sur un diagramme d’énergie, l’allure conventionnelle des 4 OM de BH4− , dans la
géométrie plan-carrée, de plus faibles valeurs d’énergie.
On s’accorde sur le fait que le niveau d’énergie de l’orbitale frontalière HO (haute occupée) permet
de prévoir la géométrie d’un édifice. Le diagramme d’énergie, présenté figure 5, montre l’évolution
des énergies des seules OM occupées dans la géométrie plan-carrée précédemment étudiée pour l’un
des diagrammes et dans la géométrie déterminée en Q26 pour l’autre diagramme.
énergie
diagramme 1 diagramme 2
Figure 5
Q49. Attribuer chacun de ces diagrammes d’énergie à une géométrie possible de BH4− . Y-a-t-il
accord entre le modèle VSEPR et celui des OM ? Justifier.
Q50. En déduire, à partir de cette étude orbitalaire et des différentes données fournies en fin de
sujet, une(des) structure(s) possible(s) de l’espèce chimique BH5.
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Données relatives au problème 2
Données à 298 K
Constantes : Constante d’Avogadro : NA = 6,02·1023 mol–1
Constante des gaz parfaits : R ≈ 8,31 J·K–1·mol–1
(RT/F)ln10 ≈ 0,06 V avec F = 96 500 C·mol–1
Espèce H B Na
Rayon covalent (nm) 0,040 0,080
Rayon ionique (nm) 0,160 (hydrure H–) 0,030 0,1
y y y y
x x x x
1 2 3 4
Coefficients des OA pour les 4 OM de 𝐁𝐁𝐇𝐇𝟒𝟒− , dans sa géométrie « réelle », de plus faibles valeurs
d’énergie :
Diagramme E-pH simplifié du bore construit en ne tenant compte que des espèces suivantes :
BH4− (aq), H3 BO3 (aq) et BO−
2 (aq)
E (V)
1,0
0,5
A B
0,0
_
0,5
_
1,0 C
_ pH
1,5
0 2 4 6 8 10 12 14
FIN
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