Les Matériaux Magnétiques
Les Matériaux Magnétiques
Les Matériaux Magnétiques
Pour les matériaux diamagnétiques, le moment magnétique atomique est nul M = 0 pour H =
0 mais M # 0 pour H # 0. Les matériaux diamagnétiques s'aimantent proportionnellement au
champ dans lequel ils sont placés, mais en sens inverse. Exemples : gaz rares, H2, N2, Si,
Cuivre, Zinc, Or, Argent
Pour les matériaux paramagnétiques, le moment magnétique n'est pas nul. Les matériaux
diamagnétiques s'aimantent proportionnellement au champ dans lequel ils sont placés
Les matériaux ferromagnétiques sont capables de s'aimanter de manière beaucoup plus forte.
Leur aimantation est de même sens que le champ inducteur, mais elle n'est pas
proportionnelle. Elle croît avec le champ inducteur et tend vers une limite. Pour les matériaux
ferromagnétiques, des parcelles de matières appelées domaines de Weiss, ont un moment
magnétique non-nul. Mais, en l'absence de champ magnétique extérieur, l'ensemble des
moments de ces parcelles s'annulent les uns les autres.
Dans la région autour d'un aimant, il existe un champ magnétique représenté au moyen des
lignes de forces magnétiques. Les lignes de force vont du pôle nord au pôle sud, à l'extérieur
du barreau aimanté, et du pôle sud au pôle Nord à l'intérieur. Chaque ligne de force se
referme obligatoirement. Comme pour le courant électrique I, elle circule en circuit fermé.
Si l'objet placé dans les lignes de force a des propriétés magnétiques, les lignes de force seront
déviées. Un pôle Nord et un pôle sud vont apparaître sur les côtés de l'objet.
Cette particularité est utilisée pour protéger certains appareils sensibles au champ magnétique.
Dans notre exemple, le récepteur radio se trouve protégé des perturbations magnétiques
extérieures par un blindage en fer doux.
Dans les dessins, nous trouverons toujours le courant dans les conducteurs représenté de la
même manière. Elle se rapporte à la règle de la vis. Lorsque le courant pénètre dans le
conducteur, on voit la tête de la vis, nous dessinerons donc une croix. Lorsque le courant sort
du conducteur, nous verrons la pointe de la vis et nous dessinerons un point.
Les matériaux magnétiques laissent passer les lignes de force avec une certaine facilité. Ils
sont caractérisés par une perméabilité relative. La perméabilité relative est symbolisée par la
lettre grecque µ(mu). Elle représente la facilité avec laquelle les lignes de force magnétiques
peuvent s'établir dans le matériau.
Pour l'air, elle a été définie expérimentalement, et représente une référence : µ0 [Wb/A m]
Tous les matériaux ont une perméabilité. Même s'il ne s'agit pas de matériaux magnétiques,
comme le vide par exemple. L'air se comporte de façon identique au vide. Sa perméabilité est
symbolisée par µ0 et elle est donnée par la relation suivante :
µ0 = 4 π 10-7 [V ⋅s ⋅A-1⋅ m-1]
Perméabilité relative µr
La perméabilité relative est la valeur dont il faut tenir compte lorsque nous introduisons un
noyau dans une bobine. Pour les matériaux non-magnétiques elle a été admise comme 1,
puisque ces matériaux ne facilitent pas le passage des lignes de force.
Par contre, il n'est pas possible de faire pareil avec les matériaux magnétiques. Ils ont tous un
comportement différent en fonction de leur composition. C'est pourquoi leur perméabilité est
appelé perméabilité relative. Elle est symbolisée par µr. Elle qualifie la facilité avec laquelle
les charges magnétiques peuvent se déplacer dans le matériau.
La valeur de µr varie fortement d'un matériau à un autre. Le tableau ci-dessous donne
quelques valeurs indicatives.
Au voisinage des aimants permanents et des conducteurs de courant électrique, c'est-à dire à
proximité des charges électriques en mouvement, l'espace se trouve modifié par un champ
d'induction magnétique.
Symbole de la grandeur : B
Symbole de l'unité : [T]tesla
Une induction de 1 tesla correspond à un flux magnétique de 1 weber pour une surface de 1
[m2]
Exemple
Exemple
Les matériaux ferromagnétiques canalisent les lignes du champ magnétique comme le montre
la figure suivante.
Les machines électriques fonctionnent dans la zone utile 2 (légèrement saturée). En Zone
saturée 3, le courant I créant B est trop élevé (échauffement de la machine). En zone linéaire
1, le champ B est trop faible.
K1 dépend du matériau et est proportionnel à la surface du cycle : pour diminuer les pertes, il
faut diminuer la surface du cycle.
Selon le cycle d'hystérésis et le domaine d'utilisation les matériaux magnétiques sont classés
en deux grandes catégories :
a) matériaux magnétiques doux, comme acier au silicium, présente une variation aisée de
l'aimantation avec l'excitation.
B) matériaux magnétiques durs ou aimants, dans ce cas on recherche des valeurs importantes
de Br et HC : il faut donc augmenter la surface du cycle.
Considérons une bobine d'inductance avec N spires en série bobinées autour d'un circuit
magnétique. La tension aux bornes de la bobine est donnée par la loi de Lenz :
Les pertes fer sont par conséquent d'autant plus faibles que le cycle d'hystérésis est étroit : faibles
champ coercitif et induction rémanente.
Les pertes fer ont deux origines principales même si cette séparation des pertes est quelque peu
arbitraire :
- pertes par hystéresis liées au matériau, à sa structure en domaine, il faut agir sur le matériau, sur sa
microstructure pour diminuer cette contribution,
- pertes par courants induits, pour les diminuer il faut augmenter la résistivité du matériau et surtout
éviter
le développement des courants induits en empilant des tôles magnétiques dans le bon sens au lieu
d'utiliser un circuit magnétique massif : circuit magnétique feuilleté
L'aire du cycle dynamique représente l'énergie volumique des pertes fer totales pour une période, y
compris les pertes par courants induits. Ce cycle dynamique dépend donc de la fréquence (figure
4.10a). Dans un domaine restreint de fréquence une expression approchée des pertes fer est :
Pfer = A1 f + A2f2
A1 f : pertes par hystérésis
A2f2: pertes par courants de Foucault
Les pertes par hystérésis sont approximativement données par l'aire du cycle tracé à très basse
fréquence (Hz).
En première approximation très grossière, les pertes fer augmentent comme le carré de l'induction
magnétique.
Le cycle d'hystérésis dynamique n'est pas une caractéristique du matériau seul. Les conditions
d'aimantation l'influencent beaucoup. La variation temporelle (figure …. fréquence), la forme (figure
…. : sinusoïdale, trapèze, ...) du champ magnétique appliqué sont des paramètres déterminants. Les
contraintes mécaniques sur les tôles jouent un rôle important également. De manière générale, les
contraintes en compression sont défavorables alors que la mise des tôles en traction conduit à réduire
les pertes fer.
Pertes par courants induits dans une plaque conductrice (figure 4.11).
Plaque soumise à une induction extérieure variable, répartition des courants induits.
Cette expression montre clairement que pour réduire les pertes par courants induits dans une tôle
magnétique il faut réduire sa largeur, soit feuilleter le circuit magnétique et augmenter la résistivité des
tôles. Le volume et l'induction extérieure sont en effet fixés par l'application considérée. Dans le cas
d'une induction sinusoïdale l'expression des pertes par courants induits dans une tôle est :
Les pertes par hystérésis et par courants de Foucault prennent naissance à l'intérieure du matériau.
Elles sont très souvent cumulées et prénommées pertes magnétiques ou pertes fer
k 2
f B
pertes fer C fer M
f 0 B0
Cfer : coefficient de pertes fer en W/kg (donnée constructeur)
M : masse du circuit
F0 fréquence
B0 = 1 T
Le circuit magnétique de la plupart des machines électriques "voit" une induction B variable
(alternative). Les matériaux utilisés, très souvent métalliques (essentiellement du fer), sont
aussi conducteurs de l'électricité.
Ainsi, d'après la loi de Faraday, des courants induits If, appelés Courant de Foucault,
prennent naissance et génèrent dans le matériau des pertes par effet joule R x IF2
Pc k2
e. f .BMax
2
Comme les Ampères-Tours créent des pertes Joule, sont encombrant et coûteux, il est très intéressant
d'avoir une perméabilité relative élevée ; c'est le rôle des matériaux magnétiques doux. Pratiquement
tous les systèmes électrotechniques utilisent des matériaux magnétiques doux pour réduire les A.T.
d'excitation. Ils ont tous une structure dite "fer" où le circuit magnétique joue un rôle fondamental. Le
circuit magnétique apporte également d'autres avantages. Il sert d'écran magnétique. Par ailleurs dans
une machine électrique où les enroulements sont insérés à l'intérieur d'encoches dans un circuit
magnétique, les forces (couple) sont reprises principalement par le circuit magnétique et non les
conducteurs.
Une des caractéristiques des matériaux magnétiques doux est leur cycle d'hystérésis, ni linéaire, ni
réversible. Une fois aimanté, un circuit magnétique conserve une induction rémanente en absence de
champ magnétique.
Au-delà d'une certaine valeur d'induction magnétique apparaît un phénomène de saturation. C'est le
coude de saturation ou approche de la saturation. Il est nécessaire d'augmenter de plus en plus le
champ magnétique, donc les A.T., pour accroître l'induction. Pour des champs magnétiques très
élevés, la pente MB/MH devient égale à µo. Le coude de saturation apparaît pour des inductions de
l'ordre de 1,5 T pour des tôles ordinaires. Avec des tôles un peu plus performantes on peut atteindre
3 ° Lic Electrotechnique P. 15 par Dr Seghier Tahar
Université Amar Telidji – Département d’électrotechnique Cours de Matériaux
1,8 T et des valeurs de 2 T sont possibles avec des matériaux particuliers extrêmement coûteux. En
électrotechnique les matériaux magnétiques doux travaillent en général au niveau du coude de
saturation.
Caractéristiques de quelques matériaux magnétiques doux (N.O. : non orienté ; G.O. : grains orientés).