Trousse D'urgence

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Trousse d'urgence

Introduction
Visite à domicile
Trousse d'urgence du médecin à domicile
Trousse
Matériel diagnostique
Matériel thérapeutique non pharmacologique
Matériel thérapeutique pharmacologique
Matériel administratif
Autres matériels
Conclusion
Déclaration de liens d'intérêts

Introductio
n
Le médecin généraliste est l'acteur pivot de l'offre de soins de premier recours que garantit notre
système de santé, offre définie par le Code de Santé Publique (article L1411-11).

À ce titre, le médecin généraliste est amené à prendre parfois en charge ses patients dans le cadre de
l'urgence. Il a une obligation de soins, d'évaluation diagnostique, puis de décision thérapeutique, quel
que soit l'état du patient et le lieu où il se trouve. Il peut ainsi intervenir en dehors de son cabinet, le
plus souvent au domicile des patients. Il peut par la suite être relayé par d'autres structures de soins
d'urgence (structure hospitalière, Service mobile d'urgence et de réanimation), mais reste bien
souvent le premier contact du patient.

Afin d'assurer cette mission, le médecin généraliste a la nécessité d'avoir un matériel diagnostique et
thérapeutique à apporter au chevet du patient. Ces éléments sont réunis dans une trousse médicale
que le médecin emporte avec lui lors de ses visites.

Il n'existe cependant pas de recommandation quant à la composition de cette trousse médicale


d'urgence. Chaque trousse doit être adaptée au médecin qui l'utilise, à son lieu d'exercice et à son
type d'activité [1].

Visite à
domicile
La visite à domicile a encore toute sa place dans l'exercice actuel de la médecine générale en France
puisque les actes de visite à domicile représentaient 10,8 % des actes de médecine générale en
2012, soit 30 millions de visites à domicile par an [2].
Les motifs de déplacement à domicile des médecins généralistes les plus fréquents sont le manque
d'autonomie du patient (pathologie chronique lourde, enfants en bas âge à domicile, personnes âgées
à mobilité réduite par exemple) et des symptômes aigus, donc des visites non programmées dites
« d'urgence ». Dans ce cadre de soins non programmés, la douleur et la fièvre sont les symptômes le
plus souvent retrouvés [3].
Le Tableau 1 montre les 15 diagnostics le plus fréquemment retrouvés en période de permanence des
soins (période en dehors des horaires d'ouverture des cabinets de médecine générale, donc la nuit,
les weekends et jours fériés) [4].
La trousse d'urgence doit donc permettre au médecin de répondre à toute situation en général, et à
ces différentes situations le plus fréquemment rencontrées en particulier.

Cet article a donc pour but de proposer une liste de matériel diagnostique, thérapeutique
(médicamenteux et non médicamenteux) et administratif afin de permettre au médecin qui l'utilise de
pouvoir porter assistance à son patient, à domicile ou sur les lieux où il se trouve.
Trousse d'urgence du médecin à
domicile

Trousse
La trousse en elle-même peut se présenter de différentes manières en fonction des préférences de
chacun [5, 6]. Dans tous les cas, elle doit répondre à des exigences de solidité, de fiabilité, de petit
poids et de conservation des produits. La plupart des trousses possèdent différents compartiments
permettant d'organiser le matériel et de le retrouver rapidement.
Elle peut être sous forme d'un sac à dos, d'une valise à roulettes, en bandoulière. Elle peut être
souple ou en coque rigide.

Le matériel peut être divisé en différentes trousses : par pathologies (« cardiologie », « gastro-
entérologie », etc.) ou par matériel diagnostique, thérapeutique par exemple.

Une attention particulière doit être portée aux thérapeutiques injectables, qui nécessitent une trousse
matelassée ou rigide compartimentée afin de limiter les risques de bris lors du transport.

Matériel diagnostique
Une vérification régulière de la trousse (fonctionnement du matériel, dates de péremption, batteries,
etc.) en permet une utilisation optimale et permet de garantir sécurité et hygiène au patient. Le
matériel est nettoyé à chaque utilisation (lingette ou spray désinfectant). Une réserve peut être
prévue dans le véhicule afin d'alléger la trousse (piles, appareil à électrocardiogramme [ECG], etc.).

La trousse contient :

•un stéthoscope, un manomètre de tension avec plusieurs brassards (enfant, adulte, obèse), un
marteau à réflexes ;

•un otoscope avec spéculums auriculaires à usage unique ;

•un oxymètre de pouls et des piles de rechange ;

•un débitmètre de pointe et ses embouts à usage unique ;

•des abaisse-langue. On peut également utiliser une petite cuillère du domicile du patient par
exemple ;

•un appareil à ECG, avec patchs et papier de rechange ;

•un thermomètre ;

•une lampe torche. Elle peut être remplacée par la lampe que contiennent la plupart des smartphones
actuellement ;

•des bandelettes urinaires ;

•un détecteur de monoxyde de carbone ;

•un lecteur de glycémie capillaire, des lancettes et bandelettes adaptées ;

•un tube de vaseline officinale.

L'appareil à ECG peut se discuter en fonction de l'activité de visite à domicile du médecin.


L'investissement financier est important et est justifié par un nombre d'actes important. Par ailleurs,
le médecin engage sa responsabilité sur l'interprétation de l'examen et il doit donc être réalisé en
fonction de ses compétences. Le médecin généraliste effectuant peu de visites à domicile et
uniquement sur rendez-vous programmé pour ses patients ayant des difficultés de déplacement
pourrait ne pas emporter ce matériel. En revanche, il paraît plus justifié dans la trousse du médecin
faisant des consultations d'urgence et de soins non programmés, car la probabilité qu'il rencontre des
situations cliniques devant lesquelles la réalisation d'un ECG est indiquée est plus importante.

De même pour le détecteur de monoxyde de carbone, sa présence dans la trousse est discutable. Le
coût de l'appareil n'est pas négligeable. Cependant, il paraît utile au médecin effectuant des visites à
domicile régulières devant sa présence dans l'environnement du patient et devant le fait que ces
intoxications sont souvent sous-diagnostiquées.

Matériel thérapeutique non pharmacologique


Comme les autres matériels, ce matériel doit être vérifié régulièrement (dates de péremption, date
d'ouverture des flacons, stérilité, etc.).

La trousse contient :

•des compresses stériles et non stériles ;

•des gants stériles et non stériles ;

•des aiguilles pour injection sous-cutanée (25G), intramusculaire (21G) et intraveineuse (22G) ;

•un récipient à aiguilles usagées ;

•des seringues de 5, 10 et 20 ml ;

•des flacons de solution antiseptique (iodée et non iodée) ;

•des mèches hémostatiques (de type Coalgan ®, Algostéril®) ;

•des pansements de type « américain » ;

•un flacon de solution hydroalcoolique ;

•un kit de suture (avec champ, porte-aiguille, pince et ciseaux stériles) à usage unique et des fils à
peau non résorbables (de taille 3/0, 4/0, 5/0 et 6/0) ;

•des bandes : de type Nylex® et Velpeau® de plusieurs tailles ;

•un rouleau de sparadrap ;

•une chambre d'inhalation à usage pédiatrique (Baby haler®).

Matériel thérapeutique pharmacologique


L'exercice d'activité médicale à domicile est régi par les codes de déontologie et de santé publique
comme tout type d'exercice médical. La responsabilité du médecin est de mettre tout en œuvre pour
la prise en charge de son patient : soit par l'administration de thérapeutique au domicile, soit en
déclenchant la chaîne des secours (sapeurs-pompiers, Service d'aide médicale urgente, etc.), ou
encore en adressant son patient dans une structure hospitalière adaptée, en fonction des situations
cliniques rencontrées au domicile.

Le médecin utilise ces thérapeutiques en fonction des données actuelles de la science et des
recommandations de bonne pratique en rigueur.

Les thérapeutiques de la trousse doivent avant tout être utiles au médecin en visite. La trousse doit
pouvoir lui permettre de faire face à toute situation. Les thérapeutiques à la fois sont donc du
domaine de l'urgence vitale afin d'administrer les premiers soins dans l'attente des secours
spécialisés, et à la fois correspondent aux motifs de consultation les plus fréquents à domicile (cf.
supra).

La liste se veut volontairement pragmatique et laisse la liberté au médecin de l'adapter en fonction de


ses choix de spécialités, marques et forme galénique (voie sublinguale, intrarectale, etc.), et en
fonction de ses habitudes de pratique et de son type d'activité.
Les médicaments sont classés en deux tableaux : un premier (Tableau 2) des médicaments
« indispensables » à avoir dans toute trousse d'urgence ; un second (Tableau 3) des médicaments
« utiles » à discuter par le médecin en fonction de son activité (urbaine ou rurale, activité de
permanence des soins, etc.) et de ses compétences.
Matériel administratif
La trousse contient :

•des stylos, un carnet ou des feuilles de papier vierges ;

•des bons de transport ;

•des certificats de décès ;

•des certificats d'arrêt de travail et d'accident de travail ;

•un ordonnancier simple, un ordonnancier pour affections de longue durée (ALD) et un ordonnancier
sécurisé (pour prescription de stupéfiants) ;

•un tampon avec nom, adresse et numéro ADELI ;

•un lecteur de carte vitale et des feuilles de soin en cas de dysfonctionnement du lecteur ;

•un lecteur de carte bancaire (terminal de paiement électronique) ;

•un recueil thérapeutique : le plus souvent actuellement sous forme électronique, sur smartphone ou
tablette (application Vidal® par exemple).

Autres matériels
Bouteille d'oxygène
La bouteille d'oxygène pose des problèmes de sécurité dans un véhicule, surtout en zone urbaine. Elle
est pourtant indispensable dans multiples situations d'urgence pouvant être rencontrées en visite à
domicile.

Elle paraît indispensable en zone rurale. Mais la densité du réseau de soins et le maillage des secours
sur le territoire permettent l'arrivée des pompiers en moyenne en 11 minutes sur intervention et
90 % du territoire est couvert en moins de 15 minutes [7] ; ils permettent donc un accès rapide à une
bouteille d'oxygène contenue dans tous les véhicules de secours.
La balance entre le bénéfice apporté et les risques encourus est donc discutable, d'autant plus en
zone urbaine.

Appareil
d'échographie
L'usage d'un appareil d'échographie est en pleine expansion dans tous les champs de la médecine, et
notamment en médecine générale et médecine d'urgence.

Les appareils sont de plus en plus petits et maniables, et peuvent actuellement être apportés auprès
du patient.

Une étude [8] a montré qu'en visite à domicile la pratique d'une échographie avait confirmé ou infirmé
le diagnostic dans 89 % des cas, dans certaines indications (douleur abdominale, dyspnée
notamment). L'échographie avait influencé la décision thérapeutique ou l'orientation dans 83 % des
cas.
L'échographie pourrait avoir toute sa place à l'avenir dans la trousse d'urgence, mais une
généralisation se heurte évidemment à son prix et à la nécessité d'une formation universitaire
validante initiale.
Conclusio
n
Tout médecin ayant une activité de visite à domicile constitue sa trousse d'urgence qu'il apporte
auprès du patient. Le matériel contenu dans cette trousse lui permet de pouvoir répondre à toute
situation clinique rencontrée.

La trousse doit être vérifiée (matériel, conservation et état des produits, dates de péremption, etc.)
et nettoyée régulièrement afin de garantir la sécurité des patients.

Déclaration de liens
d'intérêts
les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts en relation avec cet article.

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