Communication Du Risque Pendant Les Urgences Sanitaires

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Communication du

risque pendant les


urgences sanitaires
Directives stratégiques et pratiques de l’OMS pour la
communication sur les risques en situation d’urgence
Communication du
risque pendant les
urgences sanitaires
Directives stratégiques et pratiques de l’OMS pour la
communication sur les risques en situation d’urgence
Communication du risque pendant les urgences sanitaires: directives stratégiques et pratiques de l’OMS pour la com-
munication sur les risques en situation d’urgence [Communicating risk in public health emergencies: a WHO guideline
for emergency risk communication (ERC) policy and practice]
ISBN 978-92-4-255020-7

© Organisation mondiale de la Santé 2018


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Citation suggérée. Communication du risque pendant les urgences sanitaires: directives stratégiques et pratiques
de l’OMS pour la communication sur les risques en situation d’urgence [Communicating risk in public health emergen-
cies: a WHO guideline for emergency risk communication (ERC) policy and practice]. Genève : Organisation mondi-
ale de la Santé ; 2018. Licence : CC BY-NC-SA 3.0 IGO.

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Esiebo, WHO/W. Romeril, WHO/H. Ruiz, WHO/V. Houssiere, WHO/I. Vrabie, WHO/U. Zhao, WHO/AMRO, WHO/N.
Alexander,

Imprimé en Suisse
Sommaire

Remerciements v
Liste des acronymes vii
Résumé ix

1. Introduction et contexte 1
2. Pourquoi élaborer ces lignes directrices ? 2
3. Objectifs et portée des lignes directrices 3
4. À qui s’adressent ces lignes directrices ? 3
5. Lignes directrices existantes 4
6. Principes d’élaboration des lignes directrices (méthodologie) 4
6.1 Données factuelles utilisées pour l’élaboration de recommandations 6
6.2 Type de recommandations 6

7. Recommandations 10
A Renforcer la confiance et mobiliser
les populations touchées 10
A.1. Confiance 11
A.2. Communication sur les incertitudes 13
A.3. Participation communautaire 14

B Intégrer la CRU dans les systèmes


de riposte sanitaire et d’urgence 16
B.1. Gouvernance et leadership 17
B.2. Systèmes d’information et coordination 18
B.3. Renforcement des capacités 20
B.4. Financement 23

C Pratique de la CRU 24
C.1. Planification stratégique de la communication 25
C.2. Outils de suivi et d’évaluation 27
C.3. Réseaux sociaux 28
C.4. Communication de messages 29

7.1. Priorités et lacunes de la recherche 32


7.2. Composition des groupes chargés d’élaborer des lignes directrices 34
7.3. Groupe chargé de l’élaboration des lignes directrices 34

8. Plans pour la diffusion et l’évaluation


de l’effet de ces recommandations 31
8.1. Suivi et évaluation 33
8.2. Revue par date 33

iii 
Références bibliographiques 39

Annexes 43
Annexe 1. Composition des groupes chargés des lignes directrices  43
Annexe 2. Méthodes d’élaboration des lignes directrices  46
Annexe 3. Questions SPICE 53

Liste des Tableaux


Tableau 1. Orientations de l’OMS pour la communication sur les risques 4
Tableau 2. Questions pour guider les revues des données factuelles 5
Tableau 3. Méthodes employées pour améliorer la participation communautaire 15
Tableau 4. Outils de collecte des données 27
Tableau 5. Priorités et lacunes de la recherche 32
Tableau 6. Membres du groupe d’orientation interne (GOI) 43
Tableau 7. Membres du groupe chargé d’élaborer les lignes directrices (GLD)  44
Tableau 8. Membres du groupe de revue externe (GRE) 45

Liste des Figures


Figure 1. Résumé des méthodes employées par les responsables
de la revue pour l’élaboration des synthèses de données factuelles 6

iv 
Remerciements

Le Département Gestion des risques infectieux de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a élaboré
les présentes lignes directrices en collaboration avec le Département Communication. Ce travail a été
coordonné par Gaya M. Gamhewage, sous la direction de Sylvie Briand, Directrice du Département
Gestion des risques infectieux, avec la contribution significative et les conseils des ancienne et actuelle
Directrices du Département Communication, Christy Feig et Marsha Vanderford. Un groupe de pilo-
tage interne composé de représentants de départements du Siège et des bureaux régionaux de l’OMS
(voir l’annexe 1 pour la liste complète) a apporté son appui à l’ensemble du processus.
L’OMS remercie les experts du monde entier pour leurs travaux et leur participation à l’élabo-
ration de ces lignes directrices.
Le groupe chargé d’élaborer les lignes directrices a d’abord été présidé par Marsha Vanderford
pendant la phase de définition de la portée de ces lignes, puis coprésidé par Amrita Gill Bailey
et Peter Banga. Il se composait par ailleurs des personnes suivantes : Mesafint Alebachew,
Ombretta Baggio, Claudine Burton‑Jeangros, Bishakha Datta, Frode Forland, Natasha Howard,
Akram Khayatzadeh‑Mahani, Nombulelo Leburu, Sovann Ly, Jenny Moberg, Mohamed Nour,
Nobuhiko Okabe, Patricia Lima Pereira, Ortwin Renn, Maria-Isabel Rivero, Lisa Robinson, Caroline Rudisill,
Matthew Seeger, Luechai Sringernyuang, Karen Tan, Chadin Tephaval, Teresa Thompson, Marika Valtier,
Sophia Wilkinson et Xie Ruiqian.
Jane Noyes, spécialiste de la méthode GRADE (Grading of Recommendation, Assessment,
Development and Evaluation) a appuyé la phase de définition de la portée, et a supervisé l’élabora-
tion des questions, la collecte de données factuelles et la formulation des recommandations.
Des experts externes ont révisé la dernière version des recommandations et émis des suggestions
pertinentes et pratiques qui ont été intégrées dans la version finale : Christopher Colvin, Joshua Greenberg,
Marwa Kamel, Lucy Knight, Li Richun, Erma Manoncourt, Ki Soo Parkn Anton Schneider et Thomas Tufte
(voir l’annexe 1 pour leur établissement de rattachement).
Le personnel de l’OMS, en particulier Susan Norris, responsable du Comité d’examen des direc-
tives de l’OMS (conseil et soutien à toutes les étapes du processus d’élaboration des lignes direc-
trices), Alma Alic, Département Conformité, gestion du risque et éthique (conseil sur la gestion des
conflits d’intérêts), Nyka Alexander (recherches pour l’élaboration des questions et supervision de la
collecte de données factuelles), Albena Arnaudova, Oliver Stucke et Heini Utunen (gestion du pro-
jet), Margaret Harris (données factuelles pour la méthodologie de la prise de décisions, gestion de
l’examen des recommandations et rédaction du document final comprenant les lignes directrices),
Aphaluck Bhatiasevi (gestion des revues par les pairs), Melissa Attias et Michael Farzi (référence-
ment), Zerthun Alemu Belay, Mara Frigo, Anna-Karin Heedh et Margaret Kahuthia (coordination des
réunions pour l’élaboration des lignes directrices).
L’équipe de la plateforme Evidence Aid, dirigée par Mike Clarke, qui a procédé à une revue flash
des travaux disponibles lors de la phase de définition de la portée. L’équipe chargée de la revue systé-
matique : Harvard T. H. Chan School of Public Health, Emergency Preparedness, Research, Evaluation
and Practice Program, Boston (États-Unis) – Giorgia Argentini (consultante sur le projet pour l’Amé-
rique latine et le Brésil), Azan Jha, Noah Klein (éditeur), Leesa Lin, Elena Savoia (responsable) et
Sarah Short, Nicholson School of Communication, University of Central Florida, Florida City, (États-
Unis) – Rebecca Freihaut (recherche dans la littérature grise), Lindsay Neuberger, Ann Neville Miller,
Timothy Sellnow (responsable), et Andrew Todd, Wayne State University, Detroit, (États-Unis) –
Ashleigh Day, Stine Eckert, Julie Novak, Donyale Padgett, Pradeep Sopory et Lillian Lee Wilkins (res-
ponsable) et Deborah Toppenberg-Pejcic, consultante indépendante, qui a réalisé une revue systé-
matique et une mise à jour rapide de la littérature grise.

Appui financier

Le projet a été financé à 70 % sur les fonds de base de l’OMS. Le reste provenait du fonds de projet
pour le renforcement des capacités de communication sur les risques dans le cadre de la prépara-
tion en cas de grippe pandémique, ainsi que de fonds non affectés à une utilisation spéciale versés
par le Japon et le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord aux programmes OMS de
gestion des situations d’urgence sanitaire.

v 
Liste des acronymes

CCB Unité Renforcement des capacités de communication (CCB) de l’OMS


CI conflit d’intérêts
CRU communication sur les risques en situation d’urgence
DI déclaration d’intérêts
GRE groupe de revue externe
GLD groupe chargé d’élaborer les lignes directrices
GRADE Grading of Recommendations Assessment, Development and Evaluation
GOI groupe d’orientation interne
GRADE-CERQual GRADE Confidence in the Evidence
from Reviews of Qualitative Research
OMS Organisation mondiale de la Santé
ONG organisation non gouvernementale
PICO Population, Intervention, Comparator, Outcome
RSI (2005) Règlement sanitaire international (2005)
SPICE Setting, Perspective, phenomenon of Interest,
Comparison, Evaluation of impact

vi 
Glossaire

AACODS (Authority, Accuracy, Objectivity, Coverage, Date, Significance)


Outil servant à évaluer la qualité des données factuelles dans les documents constituant ce que l’on
appelle la littérature grise.

CERQual (Confidence in the Evidence from Reviews of Qualitative Research)


Méthode transparente pour évaluer la qualité des examens de données factuelles.

Communication sur les risques


Échange en temps réel d’informations, de conseils et d’avis entre les experts, les responsables locaux
ou décideurs politiques et les personnes en situation de risque. C’est un aspect à part entière des
interventions d’urgence.

Communication sur les risques en situation d’urgence


Intervention réalisée non pas seulement pendant, mais aussi avant (dans le cadre des activités de
préparation) et après la phase d’urgence (pour faciliter le relèvement), afin de permettre à toutes les
personnes à risque de prendre des décisions en connaissance de cause pour se protéger, et proté-
ger leur famille et leur communauté, des risques menaçant leur survie, leur santé et leur bien-être.

DECIDE (Evidence to Decision)


Projet sur cinq ans, mené par le groupe de travail GRADE (2011–2015) et cofinancé par la Commission
européenne, en vue d’améliorer la diffusion de recommandations s’appuyant sur des données fac-
tuelles, grâce à la conception d’outils qui incluent un cadre Evidence to Decision (EtD).

GRADE (Grading of Recommendations Assessment, Development, and Evaluation)


Système mis au point par le groupe de travail GRADE dans l’optique de permettre l’élaboration trans-
parente de recommandations s’appuyant sur des données factuelles.

PICO (Population, Intervention, Comparator, Outcome)


Question régissant un examen systématique de données factuelles.

SPICE (Setting, Perspective, phenomenon of Interest, Comparison, Evaluation of impact)


Questions utilisant un format plus pertinent pour la recherche de données factuelles selon une
approche qualitative et mixte.

vii 
Résumé
Lorsque survient une urgence de santé publique, les gens ont besoin de savoir à quels risques ils sont
confrontés, et ce qu’ils peuvent faire pour préserver leur santé et leur vie. Des informations précises
diffusées tôt, fréquemment, par des canaux auxquels la population se fie et qu’elle utilise, et dans des
langues qu’elle comprend, permettent aux personnes concernées de se protéger, de protéger leur
famille et leur communauté des risques sanitaires.
La communication sur les risques est un aspect à part entière des interventions d’urgence. Il
s’agit de l’échange en temps réel d’informations, de conseils et d’avis entre les experts, les respon-
sables communautaires, les décideurs politiques et les populations en situation de risque. Lors d’une
épidémie, d’une pandémie, d’une crise humanitaire ou d’une catastrophe naturelle, une communi-
cation sur les risques efficace permet aux populations les plus exposées de comprendre les com-
portements à adopter pour se protéger. Ainsi, les autorités et les experts peuvent être à l’écoute des
inquiétudes et des besoins, chercher à y répondre et faire en sorte que leurs conseils soient perti-
nents, fiables et recevables.
L’OMS dispose de manuels, de modules de formation et d’autres orientations pour la commu-
nication en situation d’urgence et la communication sur les risques. Ces outils reposent sur l’avis de
spécialistes ou sur les enseignements tirés à la suite de catastrophes environnementales de grande
ampleur ou de flambées de maladies, telles que le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) en
2003 ou la pandémie de grippe A(H1N1) en 2009, plutôt que sur des analyses systématiques de
données factuelles.
Les récentes urgences de santé publique, comme la flambée de la maladie à virus Ebola en
Afrique de l’Ouest (2014–2015), l’émergence de la maladie à virus Zika en 2015–2016 et les flam-
bées de fièvre jaune dans plusieurs pays africains en 2016, ont mis en évidence les défis majeurs et
les lacunes de la communication sur les risques lors d’une épidémie ou d’une autre urgence de santé
publique. S’agissant des défis, on peut mentionner la transformation rapide des technologies de com-
munication – la quasi-totalité de la population mondiale est désormais équipée d’un téléphone por-
table – tandis que les médias numériques sont de plus en plus consultés et de plus en plus influents,
ce qui a des conséquences pour les médias « traditionnels » (journaux, radio et télévision) ainsi que
sur la manière dont les gens ont accès aux informations sanitaires et sur le crédit qu’ils y accordent.
Quant aux lacunes, elles ont trait à la prise en compte du contexte : les facteurs sociaux, économiques,
politiques et culturels qui influencent la perception du risque et les comportements visant à le réduire.
Enfin, des orientations sont nécessaires quant aux meilleures façons de renforcer les capacités de
communication sur les risques en situation d’urgence (CRU) et de les pérenniser en prévision de
situations d’urgence potentielles.
Les recommandations énoncées dans les présentes lignes directrices fournissent des orien-
tations générales, fondées sur des données factuelles, pour le déploiement de la communication sur
les risques lors d’une crise. Ces recommandations orientent par ailleurs les pays en ce qui concerne
le renforcement de leurs capacités de communication sur les risques durant une situation d’urgence.
En revanche, elles ne constituent pas un guide pas à pas : des manuels détaillés, des modes
opératoires normalisés, des guides de poche, des listes de points à vérifier, des modules de forma-
tion et d’autres outils seront élaborés à l’avenir pour la mise en pratique de ces recommandations.

ix Résumé
Pourquoi élaborer ces lignes directrices (objectifs et portée) ?
Ces lignes directrices ont pour objectif de fournir des orientations à jour, centrées sur les systèmes
et reposant sur des données factuelles, à l’intention des États Membres de l’OMS, des partenaires
et des parties prenantes chargés de la préparation à une situation d’urgence ainsi que des interven-
tions. Ces orientations concernent :

• les méthodes pour gagner la confiance de la population et mobiliser les communautés concernées ;
• les méthodes pour intégrer la communication sur les risques dans les structures locales et
nationales de préparation et de riposte aux situations d’urgence, y compris le renforcement
des capacités de communication sur les risques, comme exigé de tous les États Membres par
le Règlement sanitaire international (2005) (1) ; et
• la mise en œuvre de la CRU – depuis l’élaboration d’une stratégie, la planification, la coordina-
tion, l’émission de messages, la mise à profit de différentes méthodes et d’approches pour la
communication et la mobilisation, jusqu’au suivi et à l’évaluation – à partir d’une évaluation sys-
tématique des données factuelles pour mettre en évidence ce qui a fonctionné ou non lors des
situations d’urgence récentes.

À qui s’adressent ces lignes directrices ?


Ces lignes directrices ont été élaborées pour les décideurs et les responsables politiques chargés
de gérer les situations d’urgence, et en particulier les aspects liés à la santé publique, ainsi que pour
les intervenants responsables de la communication sur les risques avant, pendant et après les situa-
tions d’urgence.
Les autres groupes auxquels s’adressent ces lignes directrices sont les acteurs de première
ligne, les partenaires du développement locaux, nationaux et internationaux, la société civile, le sec-
teur privé et toutes les organisations, privées ou publiques, associées à la préparation et à la riposte
en cas de situation d’urgence.

Élaboration des lignes directrices (méthodes)


L’élaboration de ces lignes directrices a commencé en octobre 2014, avec la création d’un groupe
d’orientation interne (GOI) et la commande d’une revue flash de la littérature (2) afin de fournir un
aperçu des orientations existantes pour la CRU et les domaines dans lesquels des actions sont pos-
sibles ou qui peuvent être améliorés. Cette revue flash a mis en évidence plusieurs aspects pour les-
quels on manque d’orientations, notamment : les technologies mobiles, la recherche sur l’évalua-
tion, les obstacles à la préparation, la CRU durant les catastrophes survenues dans les pays à revenu
faible (PRF), le renforcement des capacités durant la phase de préparation, et l’utilisation des don-
nées empiriques et des expériences passées pour une meilleure CRU.
Au début de l’année 2015, un groupe chargé d’élaborer des lignes directrices (GLD) a été créé
pour réunir des experts de la communication sur les risques, de la préparation et de la riposte lors de
catastrophes et d’urgences sanitaires. Le GLD s’est réuni pour la première fois à Genève (Suisse),
les 22 et 23 juin 2015, afin d’échanger sur l’exploitation des conclusions de la revue flash de la litté-
rature en vue de définir la portée des lignes directrices, d’identifier les domaines de la communica-
tion sur les risques qui nécessitent un examen approfondi, et de formuler des questions pour piloter
la recherche systématique des données factuelles. Douze questions ont été formulées et utilisées
pour orienter les revues des données factuelles commandées en 2016 et terminées à la fin du mois
de janvier 2017. Les résultats ont ensuite été présentés au GLD.
En février 2017, le GLD s’est réuni pour définir des recommandations, à l’aide de tableaux de
prise de décisions à partir de données factuelles. Les données factuelles extraites des revues ont été
analysées grâce à ces tableaux, en fonction de ce qui avait fonctionné, de ce qui n’avait pas fonctionné,
des valeurs, des préférences, de l’utilisation des ressources et de l’équité. Un vote électronique a été
organisé (voir le texte principal pour les détails) afin d’établir la position initiale du groupe. Les recom-
mandations ont été formulées et le groupe devait ensuite les valider à une large majorité ; tout avis
minoritaire a été indiqué dans les observations et/ou a été pris en compte par une modification du
texte. Un groupe externe, composé de praticiens de la CRU, d’intervenants lors des situations d’ur-
gence, d’universitaires et de décideurs politiques a examiné les recommandations élaborées lors de
cette réunion. Ils ont fait part de leurs suggestions, de modifications et d’ajouts qui ont été analysés
par le GLD et utilisés pour finaliser les recommandations.

x Résumé
Communication du risque pendant les urgences sanitaires: directives stratégiques et
pratiques de l’OMS pour la communication sur les risques en situation d’urgence
Recommandations
Type de recommandations
Les recommandations sont des prises de position sur les interventions ou les pratiques à privilégier
d’après les données factuelles. Dans certaines circonstances, par exemple quand le GLD estimait
qu’un domaine concret important n’avait pas fait l’objet de suffisamment de recherche, une recom-
mandation « en faveur de nouvelles recherches » a été émise. Dans d’autres, lorsqu’il y avait à l’évi-
dence de bonnes pratiques fondées sur des principes admis, le GLD a classé sa prise de position
comme un « avis sur les meilleures pratiques ».
Le degré d’une recommandation – soit « forte » soit « conditionnelle » – a été défini en tenant
compte de la qualité des données factuelles, ainsi que des effets néfastes, des bénéfices, de la faisa-
bilité, des valeurs, des préférences, de l’utilisation des ressources et de l’équité. Une recommanda-
tion forte doit être mise en œuvre dans toutes les situations, tandis qu’une recommandation condi-
tionnelle doit être déployée dans un contexte et/ou des circonstances spécifiques.
Établir la qualité des données factuelles n’a pas été simple, différents outils ayant été utilisés
pour cela selon le type d’étude à l’origine des données (voir la section sur les méthodes en annexe 2
pour une explication complète des outils ayant permis d’évaluer les données factuelles). Toutefois,
des « signaux clairs » émanaient des différents ensembles d’études, et le degré de confiance dans
ces « signaux » a été déterminé grâce à des outils d’évaluation de la qualité des données factuelles. Le
GLD y a eu recours pour parvenir à un consensus sur la qualité des données et le degré des recom-
mandations. Bien que, pour plusieurs recommandations, la qualité des données factuelles sous-
jacentes ait été jugée moyenne ou faible, le groupe a décidé d’émettre une recommandation forte car
des comptes rendus d’expérience (littérature grise) et des études de cas indiquaient que les actions
recommandées s’accompagnaient de bénéfices clairs, et qu’elles étaient réalisables et satisfaisaient
au critère d’équité.
Les recommandations ont d’abord été élaborées question après question, mais il est apparu
que l’on pouvait naturellement et logiquement les regrouper en fonction des enjeux et des domaines
de pratique dont elles relevaient. Les recommandations se divisaient ainsi en trois catégories :

A B C
Renforcer la confiance Intégrer la CRU dans les Pratique de la CRU
et mobiliser les systèmes d’intervention
populations touchées sanitaire et d’urgence

xi Résumé
A. Renforcer la confiance et
mobiliser les populations touchées

A.1 : Confiance Pour établir un lien de confiance, les interventions de communication sur les risques
Recommandation doivent être associées à des services fonctionnels et accessibles, être transparentes,
être menées en temps voulu, être simples à comprendre, admettre les incertitudes,
s’adresser aux populations touchées et être diffusées par différents canaux, méthodes
et plateformes.

Recommandation forte
Données factuelles de qualité moyenne

A.2 : Communication sur Les messages diffusés par les autorités à l’intention de la population devraient
les incertitudes inclure des informations explicites quant aux incertitudes associées aux risques, aux
Recommandation événements et aux interventions, et préciser ce que l’on sait et ce que l’on ignore à un
instant donné.

Recommandation forte
Données factuelles de qualité moyenne

A.3 : Participation Identifier les personnes en qui la communauté a confiance et établir des liens avec
communautaire elles. Les impliquer dans la prise de décisions pour que les interventions se déroulent
Recommandation de manière collaborative et soient adaptées au contexte, et que la communauté
s’approprie le processus de communication.

Recommandation forte
Données factuelles de qualité moyenne

xiii Résumé
B. Intégrer la CRU dans les systèmes
de riposte sanitaire et d’urgence

La communication sur les risques à des fins de protection de la santé doit


opérer au sein des systèmes de santé, ainsi que de préparation et de riposte
d’urgence. C’est pourquoi le GLD s’est placé dans la perspective des systèmes
de santé lorsqu’il a sélectionné certaines des questions prioritaires. Les
questions qui fournissaient des données factuelles aux recommandations
relatives à l’intégration de la CRU dans les systèmes de santé s’appuyaient
sur les « piliers » du système de santé que sont la gouvernance, les systèmes
d’information, le renforcement des capacités et le financement.

B.1 : Gouvernance La CRU devrait avoir un rôle stratégique bien défini dans les équipes mondiales et
et leadership nationales qui dirigent la préparation et la riposte aux situations d’urgence.
Recommandation
Recommandation forte
Données factuelles de qualité moyenne

xiv Résumé
Communication du risque pendant les urgences sanitaires: directives stratégiques et
pratiques de l’OMS pour la communication sur les risques en situation d’urgence
B.2 : Systèmes B.2.1 : Créer et étoffer des réseaux d’agences et d’organisations par delà les frontières
d’information de la géographie, des spécialités et, le cas échéant, des pays.
et coordination
Recommandation Recommandation forte
Données factuelles de qualité moyenne

B.2.2 : Adapter les systèmes d’information et de communication aux besoins des


utilisateurs et faire participer les parties prenantes locales afin de garantir la circulation
de l’information entre les secteurs.

Recommandation forte
Données factuelles de qualité moyenne
Éléments à prendre en compte pour la mise en œuvre : Les professionnels de la CRU ont
besoin d’être appuyés par les lois et les politiques. La diffusion d’informations peut être interdite et la
circulation de l’information peut être très limitée par niveau d’autorité dans certains pays.

B.3 : Renforcement La préparation et la formation du personnel sur la CRU devraient être organisées
des capacités régulièrement et se concentrer sur la coordination entre les agences.
Recommandation
Recommandation forte
Données factuelles de qualité moyenne
Éléments à prendre en compte pour la mise en œuvre : Lorsque l’on planifie la formation, il faut
intégrer la formation aux médias et faire participer des représentants des médias aux exercices de
formation, le cas échéant.

B.4 : Financement La CRU a besoin d’un budget défini et soutenu qui devrait être une composante de la
Recommandation budgétisation de base pour la préparation et la riposte aux situations d’urgence.

Recommandation forte
Données factuelles de très faible qualité*

* Une recherche approfondie de données factuelles a constaté que les politiques, mécanismes ou aspects
relatifs à l’importance d’un budget défini et soutenu en matière de communication sur les risques font
rarement l’objet de discussions. Le GLD a décidé toutefois que les données factuelles issues de la littérature
grise montrant que le manque de financement a entravé la CRU lors des crises récentes mettaient en
évidence l’importance de recommander l’élaboration de politiques et de mécanismes de ce type.

xv Résumé
C. Pratique de la CRU

C.1 : Planification La planification stratégique inclut principalement l’appréciation des


stratégique de la besoins, la définition des objectifs, la mise en œuvre des interventions
communication ciblées d’une manière coordonnée, et le suivi et l’évaluation des activités
d’intervention afin d’améliorer la sensibilisation du public et d’influencer
les comportements avant, pendant et après une urgence de santé
publique ou une situation d’urgence. L’examen des données factuelles a
indiqué qu’il existe plusieurs stratégies pour assurer une communication
efficace dans de telles situations. Le GLD a convenu que la planification
représente une meilleure pratique générale qui devrait être présentée
avant les recommandations sur la nouvelle pratique en matière de CRU.

Prise de position sur la La planification de la CRU doit avoir lieu nettement en amont, et être un processus
meilleure pratique continu axé sur la préparation et la riposte. La planification doit être sensible aux
besoins des parties prenantes, participative, adaptée au contexte et elle doit tenir
compte des réactions des groupes concernés.

Meilleures pratiques de planification :


• la planification fonctionne mieux grâce à la collaboration entre les groupes constitutifs ; les
agences de santé et de riposte aux situations d’urgence, les systèmes d’urgence et d’autres
services publics doivent collaborer et établir des réseaux de communication pour se prépa-
rer aux événements ;
• la planification de la communication doit prendre en compte les structures communautaires,
les cultures et les styles de vie des différents segments de la population et, en outre, concevoir
l’éducation et la préparation aux catastrophes autour de ces structures sociales ;
• la planification doit identifier et utiliser de multiples canaux et moyens de communication afin
de véhiculer les messages relatifs aux catastrophes et aux situations d’urgence ;
• lorsque cela est possible, les communautés et les populations susceptibles d’être concernées
doivent participer dès le stade de la planification pour de meilleurs résultats ;
• la planification devrait inclure la mise en place de mécanismes de suivi et d’évaluation de
l’efficacité des messages et les ajuster si nécessaire.

C.2 : Outils de suivi La revue systématique n’a pas mis en évidence de données factuelles
et d’évaluation indiquant quels outils/approches pour le suivi et l’évaluation sont les plus
efficaces pour préciser et ajuster les interventions. Pour cette raison,
le GLD a estimé que ce sujet devrait constituer un domaine prioritaire
de la recherche en matière de communication sur les risques.
Recommandation en faveur de
nouvelles recherches La recherche est nécessaire pour établir les meilleurs mécanismes et méthodes
permettant d’évaluer rapidement les interventions de CRU, et d’incorporer les
conclusions de l’évaluation et les commentaires des parties prenantes et des
communautés afin d’informer et d’améliorer les ripostes actuelles et futures.

xvi Résumé
Communication du risque pendant les urgences sanitaires: directives stratégiques et
pratiques de l’OMS pour la communication sur les risques en situation d’urgence
C.3 : Réseaux sociaux C.3.1 Les réseaux sociaux peuvent être utilisés pour faire participer le grand
Recommandations public ; faciliter la communication entre pairs ; faire prendre conscience de la
situation ; surveiller et répondre aux rumeurs, aux réactions de la population et aux
préoccupations en cas d’urgence ; et faciliter les interventions au niveau local.

Recommandation conditionnelle
Données factuelles de qualité moyenne

C.3.2 Les réseaux sociaux et les médias traditionnels devraient faire partie d’une
stratégie intégrée avec d’autres formes de communication pour faire converger des
informations vérifiées et précises.

Recommandation forte
Données factuelles de qualité moyenne
Considération relative à la mise en œuvre (s’applique à la mise en œuvre des deux
recommandations ci-dessus) : Les agences gouvernementales et les partenaires de mise en œuvre
doivent former, employer et rémunérer des responsables des réseaux sociaux afin de nouer des
relations avec les parties prenantes, et utiliser régulièrement les réseaux sociaux pour renforcer la
confiance et la crédibilité avant, pendant et après les situations d’urgence.

C.4 : Communication C.4.1 Les messages cohérents doivent provenir de différentes sources d’information et
de messages être diffusés au début d’une flambée.
Recommandations
Recommandation forte
Données factuelles de qualité moyenne

C.4.2 Les messages cohérents doivent provenir de différentes sources d’information et


être diffusés au début d’une situation d’urgence.

Recommandation forte
Données factuelles de qualité moyenne

C.4.3 Les messages devraient promouvoir des actions spécifiques que les gens peuvent
raisonnablement prendre pour protéger leur santé.

Recommandation forte
Données factuelles de qualité moyenne
Éléments à prendre en compte pour la mise en œuvre pour toutes les recommandations
relatives à la communication de messages :
• les messages doivent s’inscrire dans des contextes culturels et être adaptés à ceux-ci en effec-
tuant des tests préalables auprès des publics visés ;
• les messages doivent être revus et redéfinis périodiquement à mesure que la situation
d’urgence évolue.

xvii Résumé
1.
Introduction
et contexte
Lorsque survient une urgence de santé publique, les gens ont besoin
de savoir à quels risques ils sont confrontés et ce qu’ils peuvent faire
pour préserver leur vie et leur santé. Des informations précises diffusées
tôt par des canaux auxquels la population se fie et qu’elle utilise, et dans
des langues qu’elle comprend, permettent aux personnes concernées
de se protéger, de protéger leur famille, ainsi que leur communauté,
des risques sanitaires qui menacent leur existence et leur bien-être.

Les recommanda- La communication sur les risques est l’échange en temps réel d’informations, de conseils et d’avis
tions énoncées dans entre les experts, les responsables communautaires, les décideurs politiques et les populations en
ces lignes directrices situation de risque. C’est également un aspect à part entière des interventions d’urgence. Lors d’une
constituent un épidémie, d’une pandémie, d’une crise humanitaire ou d’une catastrophe naturelle, une communica-
cadre pour fixer tion sur les risques efficace permet aux populations de comprendre les comportements à adopter pour
les éléments d’une se protéger. Ainsi, les autorités et les experts peuvent être à l’écoute des inquiétudes et des besoins,
CRU efficace chercher à y répondre et faire en sorte que leurs conseils soient pertinents, fiables et recevables.
Le Règlement sanitaire international (2005), ou RSI (2005) (1), souligne l’importance de la
communication sur les risques en tant qu’intervention sanitaire. Conformément à ce règlement, les
États Membres de l’OMS doivent inclure la communication sur les risques dans leurs capacités de
base. Ils doivent aussi évaluer leurs capacités de communication sur les risques et faire réaliser régu-
lièrement des évaluations extérieures grâce à l’outil d’évaluation extérieure conjointe de l’OMS (3).
Si la communication sur les risques est utilisée dans tous les domaines de santé publique, ces
lignes directrices ont été élaborées spécifiquement pour fournir des recommandations reposant sur
des données factuelles les plus récentes en vue d’une communication sur les risques dans les situa-
tions d’urgence sanitaire. Pour le présent document, la communication sur les risques en situation
d’urgence (CRU) est une intervention menée avant (dans le cadre des activités de préparation), pen-
dant et après (pour aider au relèvement) une situation d’urgence sanitaire, afin de permettre à toutes
les personnes confrontées à un risque de prendre des décisions en connaissance de cause pour se
protéger, protéger leur famille et leur communauté, et préserver leur vie, leur santé et leur bien-être.
Il existe de nombreuses lignes directrices pour la communication en général et pour la commu-
nication sur les risques en particulier, mais ce sont les premières à s’appuyer sur une analyse systé-
matique de ce qui a fonctionné – ou non – lors des flambées et urgences sanitaires majeures de ces
dernières années, à l’instar de la flambée de la maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest, en 2014–
2015, et de la flambée mondiale de la maladie à virus Zika, en 2015–2016. Des revues systématiques
des données factuelles qualitatives et quantitatives ont été réalisées, et la qualité de ces données a
été analysée au moyen de divers outils validés. Pour ne pas exclure les dernières données factuelles
disponibles, on a également mené une revue rapide de la littérature grise la plus récente.
Les recommandations énoncées dans ces lignes directrices constituent un cadre pour fixer
les éléments d’une CRU efficace. Leur but n’est pas de fournir des indications pas à pas pour la mise
en œuvre d’une communication sur les risques. On trouvera en revanche ces indications dans un
ensemble de documents connexes, tels que des guides de mise en œuvre, des listes de points à véri-
fier, des manuels pour les interventions sur le terrain et des formations.

1 Introduction et contexte
2.
Pourquoi élaborer ces
lignes directrices ?
L’OMS dispose déjà de manuels, de modules de formation et d’autres
outils pour la communication en situation d’urgence et la communication
sur les risques. Mais ces outils reposent sur l’avis de spécialistes ou sur
les enseignements tirés à la suite de catastrophes environnementales
de grande ampleur, telles que la flambée du syndrome respiratoire aigu
sévère (SRAS) en 2003 ou la pandémie de grippe A(H1N1) en 2009,
plutôt que sur des analyses systématiques de données factuelles.

Les récentes Les récentes urgences de santé publique, comme la flambée de la maladie à virus Ebola en Afrique
urgences de santé de l’Ouest en 2014–2015, l’émergence de la maladie à virus Zika en 2015–2016 et les flambées de
publique ont mis fièvre jaune dans plusieurs pays africains en 2016, ont mis en évidence les défis majeurs et les lacunes
en évidence les en matière de communication sur les risques lors d’une épidémie ou d’une autre urgence de santé
défis majeurs et les publique. S’agissant des défis, on peut mentionner le rôle en pleine évolution des médias tradition-
lacunes en matière nels (journaux, radio et télévision) et la transformation rapide des technologies de communication –
de communication la quasi-totalité de la population mondiale est désormais équipée d’un téléphone portable, tandis que
sur les risques lors les médias numériques sont de plus en plus consultés et de plus en plus influents. Quant aux lacunes,
d’une épidémie ou elles ont trait à la prise en compte du contexte : les facteurs sociaux, économiques, politiques et cultu-
d’une autre urgence rels qui influencent la perception des risques et les comportements visant à les réduire. Il est urgent
de santé publique de disposer d’orientations sur les meilleures approches pour le renforcement des capacités de CRU
à long terme, pour tout type d’urgence sanitaire.
En janvier 2015, le Conseil exécutif de l’OMS a réuni une session extraordinaire pour recomman-
der des mesures devant permettre de mieux gérer la flambée du virus Ebola en Afrique de l’Ouest, et
a adopté une résolution reconnaissant que tous les pays doivent disposer d’urgence de systèmes de
santé solides, résilients et intégrés pour mettre en œuvre complètement le RSI (2005) (1). Cette réso-
lution prie explicitement « le Directeur général de continuer à mettre au point et d’appliquer une stra-
tégie de communication valable pour l’ensemble de l’Organisation dans le but d’améliorer la commu-
nication, la diffusion de messages sur les mesures de prévention, la communication sur les risques et
la communication d’urgence, en faisant en sorte que la nouvelle politique oblige à adapter le contenu,
la forme et le type de communication à tel ou tel type de média, en intervenant au moment opportun
et avec la fréquence voulue pour toucher le public visé et servir l’objectif recherché » (4).
Les signataires du RSI (2005) ont demandé à l’OMS de l’aide pour renforcer et pérenniser leurs
capacités de communication sur les risques. Ces capacités reposent notamment sur les aspects sui-
vants : la mobilisation des partenaires et des parties prenantes responsables de la communication
sur les risques, un plan actualisé pour la communication sur les risques qui ait été mis en œuvre et
testé lors d’une situation d’urgence réelle ou d’exercices, des politiques, des modes opératoires nor-
malisés, des lignes directrices pour autoriser la diffusion d’informations lors d’une urgence de santé
publique, des sources d’information régulièrement mises à jour et accessibles aux médias et aux
populations pour la diffusion d’annonces, des informations pertinentes et accessibles, des supports
pédagogiques et de communication adaptés aux besoins des populations, ainsi que des évaluations
pour aider à planifier la communication sur les risques.

2 Pourquoi élaborerdu
Communication ces lignes
risque directrices ?
pendant les urgences sanitaires: directives stratégiques et
pratiques de l’OMS pour la communication sur les risques en situation d’urgence
3.
Objectifs et portée
des lignes directrices
Ces lignes directrices visent à fournir des orientations à jour et reposant sur des données factuelles à
l’intention des États Membres de l’OMS, des partenaires et des parties prenantes chargés de la pré-
paration à une situation d’urgence ainsi que des interventions. Ces orientations concernent :
• les méthodes pour gagner la confiance de la population et mobiliser les communautés concernées ;
• les méthodes pour intégrer la communication sur les risques dans les structures locales et natio-
nales de préparation et d’intervention en situation d’urgence, y compris le renforcement des
capacités de communication sur les risques ;
• la mise en œuvre de la CRU – depuis la planification, l’émission de messages, les canaux et les
méthodes de communication et de mobilisation, jusqu’au suivi et à l’évaluation – à partir d’une
évaluation systématique des données factuelles pour mettre en évidence ce qui a fonctionné
ou non lors des situations d’urgence récentes.

4.
À qui s’adressent ces
lignes directrices ?
Ces lignes directrices ont été élaborées pour les décideurs et les responsables
politiques chargés de gérer les situations d’urgence, et en particulier les aspects
liés à la santé publique, ainsi que pour les intervenants responsables de la
communication sur les risques avant, pendant et après les situations d’urgence.

Les autres groupes auxquels s’adressent ces lignes directrices sont les acteurs de première ligne, les
partenaires du développement locaux, nationaux et internationaux, la société civile, le secteur privé
et toutes les organisations, privées ou publiques, associées à la préparation et à la riposte en cas de
situation d’urgence.

3 Objectifs et portée
5.
Lignes directrices existantes
Ces 20 dernières années, l’OMS et ses partenaires ont mis au point des orientations, sous plusieurs
formes, en matière de communication sur les risques (Tableau 1).

Tableau 1 :
Orientations de l’OMS pour la communication sur les risques
Communication pour un impact comportemental (COMBI). Outil pour la communication
comportementale et sociale dans le cadre de la riposte aux flambées épidémiques (5)
Effective media communication during public health emergencies – a WHO handbook] (6)
[en anglais uniquement]
Effective media communication during public health emergencies – a WHO field guide (7)
offering practical advice [en anglais uniquement]

Outbreak communication : best practices for communicating with the public during an outbreak.
[en anglais uniquement] Rapport de la consultation d’experts OMS sur la communication lors des
flambées de maladies, qui a eu lieu à Singapour du 21 au 23 septembre 2004 (8)

Lignes directrices de l’OMS sur la communication lors des flambées de maladies (9), d’après les
conclusions de la consultation d’experts sur la communication lors des flambées de maladies,
mentionnée ci-dessus

Guide de l’OMS sur la planification de la communication lors des flambées de maladies,


édition 2008 (10), manuel basé sur les conseils en matière de communication lors d’une flambée,
élaborés par le biais d’une consultation organisée à Mexico en 2008

6.
Principes d’élaboration
des lignes directrices
(méthodologie)
Établir la portée des lignes directrices
L’élaboration de ces lignes directrices a commencé en octobre 2014, avec la création d’un groupe
d’orientation interne (GOI) et la commande d’une revue flash de la littérature (2) (le rapport com-
plet est disponible ici) afin de fournir un aperçu des orientations existantes en matière de CRU et des
domaines dans lesquels des actions sont possibles ou qui peuvent être améliorés. Cette revue flash
a mis en évidence plusieurs aspects pour lesquels on manque d’orientations, notamment les techno-
logies mobiles, la recherche sur l’évaluation, les obstacles à la préparation, la CRU durant les catas-
trophes survenues dans les pays à revenu faible (PRF), le renforcement des capacités pendant la
phase de préparation, et l’utilisation des données empiriques et des expériences passées, pour une
meilleure CRU.
Au début de l’année 2015, un groupe chargé d’élaborer des lignes directrices (GLD) a été créé
pour réunir des experts de la communication sur les risques, de la préparation et des interventions
lors de catastrophes, ainsi que des urgences sanitaires (voir l’annexe 1 pour la liste de tous leurs noms,
domaines d’expertise et établissement de rattachement). Le GLD s’est réuni pour la première fois
à Genève (Suisse), les 22 et 23 juin 2015, afin d’exploiter les conclusions de la revue flash de la litté-
rature en vue de définir la portée des lignes directrices, d’identifier les domaines de la communica-
tion sur les risques qui nécessitent un examen approfondi, et de formuler des questions pour piloter
la recherche systématique des données factuelles.

4 Principes d’élaboration
Communication despendant
du risque lignes directrices (méthodologie)
les urgences sanitaires: directives stratégiques et
pratiques de l’OMS pour la communication sur les risques en situation d’urgence
Les 12 questions suivantes ont été formulées pour guider les revues des données factuelles (Tableau 2).

Tableau 2
Questions pour guider les revues des données factuelles

Q1. Leadership et gouvernance : Comment optimiser l’intégration de la communication sur les


risques en situation d’urgence dans la planification et la mise en œuvre par le leadership national
d’événements et de situations d’urgence ayant un impact sur la santé publique ?

Q2. Systèmes d’information : Quels sont les mécanismes les plus adaptés pour établir des liens
interjuridictionnels efficaces pour le partage d’informations relatives à la communication sur les
risques en situation d’urgence et à la coordination interne ?

Q3. Ressources humaines : Comment former au mieux et durablement le personnel à la


communication sur les risques en vue des étapes de préparation et de riposte ?
Q4. Financement : Comment garantir un financement suffisant et durable pour la communication
sur les risques en situation d’urgence ?

Q5. Confiance : Quelles sont les activités les plus efficaces et les plus systématisables en matière
de communication sur les risques pour que les autorités de santé apparaissent aux communautés
concernées et à d’autres parties prenantes comme des sources fiables d’information pour la
protection de leur santé ?

Q6. Coordination : Quelles sont les meilleures manières d’assurer la coordination des activités
de communication sur les risques entre les organismes de mise en œuvre des différentes
organisations et entre les différents niveaux d’intervention ?

Q7. Planification stratégique de la communication : Quels sont les éléments et les étapes d’une
planification stratégique de la communication efficace ?

Q8. Suivi et évaluation : Quels sont les outils les plus efficaces et les plus appropriés pour collecter,
analyser et interpréter les données et les retours en matière de communication sur les risques, et
pour intégrer les résultats dans les plans de communication sur les risques en situation d’urgence
ainsi que sur l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation d’une stratégie ?

Q9. Participation communautaire : Quelles sont les meilleures manières d’associer les
communautés aux activités de communication sur les risques en situation d’urgence selon les
événements/le contexte ?

Q10. Réseaux sociaux : Quels sont les meilleurs canaux et les meilleures pratiques pour promouvoir
des mesures de protection de la santé sur les réseaux sociaux et pour dissiper les rumeurs et
les informations erronées lors d’événements et de situations d’urgence ayant un impact sur la
santé publique ?

Q11. Communication sur les incertitudes : Quelles sont les meilleures manières de communiquer sur
les incertitudes à l’intention de la population, des communautés à risque et des parties prenantes ?

Q12. Communication de messages : Quel est le bon moment pour diffuser des messages et
quels éléments ces messages doivent-ils contenir pour influencer au mieux les populations et les
communautés concernées, de sorte qu’elles prennent les mesures nécessaires pour protéger
leur santé ?

Rechercher et analyser les données factuelles


Les problématiques liées à la recherche de données factuelles ont été traitées plus en profondeur par
Jane Noyes, la spécialiste en méthodologie chargée d’épauler le GLD, le secrétariat et le Président du
GLD, à l’aide du format SPICE (Setting, Perspective, phenomenon of Interest, Comparison, Evaluation
of impact). Ce format a été choisi, plutôt que la méthode PICO (Population, Intervention, Comparison
and Outcome), car il est considéré plus pertinent pour la recherche de données factuelles selon une
approche qualitative et mixte, et qu’on s’attendait à une prédominance de ce type de données.

5 Principes d’élaboration des lignes directrices (méthodologie)


Les questions SPICE ont permis de définir des termes de recherche pour les revues systématiques
qui ont été commandées en 2016 et se sont achevées à la fin du mois de janvier 2017 (voir l’annexe 3
pour la totalité des questions SPICE). Tous les rapports des revues systématiques sont disponibles
ici. Toutes les informations détaillées sur les méthodes de recherche et les données factuelles d’éva-
luation de la qualité sont disponibles en annexe 2. La synthèse des données factuelles reposait sur
quatre axes méthodologiques :

1. approche quantitative avec groupes de comparaison


2. approche quantitative avec enquête descriptive
3. approches qualitatives
4. approche mixte et études de cas.

Les responsables de la revue ont synthétisé les conclusions des études relevant de chaque axe métho-
dologique, puis ont évalué le degré de confiance/de certitude de ces conclusions (en leur attribuant
un avis allant de « très faible » à « élevée », en passant par « faible » et « moyenne ») à l’aide des outils
mentionnés ci-dessous.

• Approche quantitative - groupes de comparaison (randomisés, non randomisés) – méthode


GRADE (Grading of Recommendations Assessment, Development, and Evaluation).
• Approche quantitative – enquête descriptive – les principes de la méthode GRADE ont été
appliqués.
• Approche qualitative – méthode GRADE-CERQual (Confidence in the Evidence from Reviews
of Qualitative Research).
• Approche mixte et étude de cas – les principes des méthodes GRADE et GRADE-CERQual
ont été appliqués.

Les méthodes utilisées par les groupes de revue systématique pour l’élaboration des synthèses de
données factuelles sont résumées dans la Figure 1 ci-dessous.

6 Principes d’élaboration
Communication despendant
du risque lignes directrices (méthodologie)
les urgences sanitaires: directives stratégiques et
pratiques de l’OMS pour la communication sur les risques en situation d’urgence
Alors que les revues systématiques étaient en cours, la flambée de la maladie à virus Ebola en Afrique
de l’Ouest, l’émergence de la maladie à virus Zika et d’autres urgences de santé publique majeures ont
produit une littérature grise considérable à propos de la communication sur les risques. Pour en tenir
compte, une recherche rapide de données factuelles au sein de cette littérature grise a été menée
dans les documents publiés. Elle a porté sur les rapports ayant trait aux 12 questions du Tableau 2 et
s’est terminée le 31 décembre 2016.

6.1
Données factuelles utilisées pour
l’élaboration de recommandations

Après avoir reçu l’ensemble des revues systématiques, le secrétariat et la spécialiste en méthodolo-
gie ont préparé les éléments factuels en adaptant à cette fin le cadre DECIDE. DECIDE est un outil-
cadre pour la prise de décisions à partir d’éléments factuels (Evidence to Decision, EtD) qui permet
de tenir compte, de manière systématique et explicite, de données factuelles relatives aux interven-
tions, en se concentrant sur six aspects : les effets, les valeurs, les ressources, l’équité, l’acceptabi-
lité et la faisabilité (11).
La recherche de données factuelles s’est appuyée sur les questions SPICE afin de classer les
actions selon qu’elles avaient fonctionné ou non, plutôt que sur la méthode PICO, plus couramment
employée et qui se concentre sur les données factuelles relatives aux effets. Les tableaux DECIDE
ont été adaptés en conséquence. Toutefois, les autres aspects – les valeurs, les ressources, l’équité,
l’acceptabilité et la faisabilité – sont restés les mêmes dans le tableau modifié.
Pour chaque question, le GLD disposait d’un résumé des conclusions de la revue systématique,
y compris d’une évaluation de la qualité des données factuelles, d’un résumé des conclusions de la
revue de la littérature grise, et des conclusions des revues systématiques ainsi que des revues de la
littérature grise en ce qui concerne les valeurs, l’acceptabilité, la faisabilité, l’équité et l’utilisation des
ressources. Au cours de la réunion d’élaboration des lignes directrices, les équipes chargées de la
revue systématique ont présenté les conclusions auxquelles elles étaient parvenues, et celles de la
revue de la littérature grise pour chaque question. Puis, en suivant les tableaux DECIDE, le GLD a dis-
cuté des données factuelles relatives aux bénéfices, aux effets néfastes, à la faisabilité, à l’utilisation
des ressources, aux valeurs, aux préférences et à l’équité. Des prises de position résumant les conclu-
sions de la recherche de données factuelles ont été rédigées, puis le GLD a décidé si ces conclusions
pouvaient – ou non – être diffusées en tant que recommandations. S’il était convenu de déclarer que
tel domaine nécessitait une recommandation, le GLD s’attachait alors à améliorer la formulation et à
définir le degré de recommandation en fonction de l’équilibre entre les bénéfices, les préjudices, les
valeurs, les préférences, la faisabilité, les ressources et l’équité.
Toutes les décisions ont in fine été prises par consensus. Cependant, étant donné la brièveté de
la réunion, et afin de parvenir rapidement à une décision au niveau du groupe, un système de vote
électronique anonyme a été mis en place. À l’aide de boîtiers individuels, chaque membre du GLD a
pu voter pour différentes options (généralement « oui » ou « non »). Le système ne permettait de voter
qu’une seule fois par personne pour chaque question. Une fois tous les votes enregistrés, la décision
du groupe s’affichait sur un écran. Ainsi, le groupe pouvait passer à un autre sujet lorsqu’il y avait un
consensus clair ou entamer une discussion lorsque les points de divergence étaient importants. À
plusieurs reprises, ceux qui avaient un avis différent ont pu exprimer leur point de vue d’une manière
si convaincante qu’ils sont parvenus à modifier l’opinion des autres.

7 Principes d’élaboration des lignes directrices (méthodologie)


8 Principes d’élaboration
Communication despendant
du risque lignes directrices (méthodologie)
les urgences sanitaires: directives stratégiques et
pratiques de l’OMS pour la communication sur les risques en situation d’urgence
6.2
Type de recommandations

Les recommandations sont des prises de position sur les interventions ou


les pratiques à privilégier d’après les données factuelles. Toutes les prises
de position du GLD n’ont pas été transformées en recommandations
standard. Dans un cas, le GLD a estimé qu’un domaine concret
important n’avait pas fait l’objet de suffisamment de recherche et a
émis une recommandation en ce sens. Dans d’autres, lorsqu’il y avait à
l’évidence de bonnes pratiques fondées sur des principes admis, mais
que les données factuelles étaient rares ou indirectes, le GLD a classé
la recommandation comme un « avis sur les meilleures pratiques ».

Comme décrit ci-dessus, le degré d’une recommandation – soit « forte » soit « conditionnelle » – a
été fixé en tenant compte de la qualité des données factuelles, des effets néfastes, des bénéfices, de
la faisabilité, des valeurs, des préférences, de l’utilisation des ressources et de l’équité. Une recom-
mandation forte doit être mise en œuvre dans toutes les situations, tandis qu’une recommandation
conditionnelle doit être déployée dans un contexte et des circonstances spécifiques.
S’agissant de l’une des questions – portant sur la meilleure manière d’obtenir un financement
suffisant et durable de la CRU – une recherche approfondie des données factuelles a révélé qu’il y
avait eu peu de discussions sur les politiques et les mécanismes concernés, mais le GLD a considéré
que les données factuelles de la littérature grise montraient que le manque de financement était un
obstacle à la CRU et a par conséquent adopté une recommandation forte (voir ci-dessous la recom-
mandation B.4 : Financement pour en savoir plus).
Établir la qualité des données factuelles n’a pas été simple, différents outils ayant été utilisés
pour cela selon le type d’étude à l’origine des données (voir la section sur les méthodes en annexe 2
pour une explication détaillée sur les outils ayant permis d’évaluer les données factuelles). Néanmoins,
des « signaux » clairs émanaient des synthèses des conclusions, et celles-ci ont été évaluées à l’aide
d’outils divers décrits plus haut dans la section consacrée aux méthodes. Le GLD y a eu recours pour
parvenir à un consensus sur la qualité des données factuelles et le degré des recommandations. Pour
plusieurs recommandations, la qualité des données factuelles sous-jacentes a été jugée moyenne ou
faible, mais le groupe a décidé d’émettre une recommandation forte car des comptes rendus d’ex-
périence (littérature grise) et des études de cas indiquaient que les actions envisagées s’accompa-
gnaient de bénéfices solides et qu’elles étaient réalisables et équitables. Pour chacune des recom-
mandations de la section 7, on trouvera également un résumé des données factuelles et d’autres
aspects à prendre en compte.
Les recommandations ont d’abord été élaborées question après question, mais il est apparu
que l’on pouvait naturellement et logiquement les regrouper en fonction des enjeux et des domaines
de pratique dont elles relevaient. Elles se répartissent par conséquent en trois catégories :

A B C
Renforcer la confiance Intégrer la CRU dans les Pratique de la CRU
et mobiliser les systèmes d’intervention
populations touchées sanitaire et d’urgence

9 Principes d’élaboration des lignes directrices (méthodologie)


A
7.
Recommandations

Renforcer la confiance
et mobiliser les populations
touchées
Si les populations à risque ne font pas confiance à la
source d’information, les interventions de communication
sur les risques ne permettront pas aux personnes
concernées de protéger leur vie, leur santé, leur famille
et leur communauté, quelle que soit la manière dont ces
interventions sont planifiées ou mises en œuvre. Dès
lors, créer et maintenir un lien de confiance est sans
doute la première chose à faire, et la plus importante,
pour une CRU efficace. L’examen des données
factuelles confirme que cet enjeu est étroitement lié
à la participation communautaire et au fait d’admettre
publiquement les incertitudes. Cette section regroupe
ainsi les recommandations qui s’appuient sur les
données factuelles ayant trait aux trois enjeux que
sont la création d’un lien de confiance, la participation
communautaire et la communication sur les incertitudes.

10 A
A
Recommandations

A.1.
Confiance

Recommandation Pour établir un lien de confiance, les interventions de communication sur les risques
doivent être associées à des services fonctionnels et accessibles, être transparentes,
être menées en temps voulu, être simples à comprendre, admettre les incertitudes,
s’adresser aux populations touchées et chercher à les mobiliser, et être diffusées par
différents canaux, méthodes et plateformes.

Recommandation forte
Données factuelles de qualité moyenne
Justification : Le GLD a observé que les conclusions de la revue systématique et de la revue de la
littérature grise soulignaient les bénéfices d’une diffusion claire, en temps voulu, efficace et transparente
des informations lors d’une situation d’urgence, ainsi que ceux de précédentes expériences menées
avec succès par les autorités afin d’établir un lien de confiance avec les populations. Les actions
recommandées par les autorités, mais qui ne peuvent pas être assurées parce que les services ne
sont pas disponibles, non réactifs ou difficilement accessibles produisent des effets néfastes.
Remarques : Les « autorités » sont les responsables à l’échelle locale, régionale, nationale et internationale.

Résumé des Conclusions tirées de la revue systématique (12)


données factuelles La revue systématique a permis de conclure que la plupart des études analysaient des événements sur-
et éléments à venus dans des pays à revenu intermédiaire ou élevé d’Asie, d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Océanie.
prendre en compte Le plus souvent, il s’agissait de maladies infectieuses, mais il était parfois question d’inondations, de
tremblements de terre, d’éruptions volcaniques, de bioterrorisme, de maladies d’origine alimentaire
et d’urgences radiologiques. Ces études portaient sur les quatre étapes de l’événement, mais en insis-
tant principalement sur la préparation, puis sur la survenue de l’événement et sur les mesures pour
l’endiguer, et beaucoup moins sur l’étape de relèvement.

La revue a permis de constater que plusieurs facteurs, y compris des actions et des mes-
sages organisationnels, pouvaient accroître le niveau de confiance, en particulier :
• la diffusion de messages qui n’occultent pas les incertitudes, y compris dans les prévisions et les
alertes ;
• la transparence et le fait de ne pas passer sous silence les informations négatives, comme le
nombre de victimes ;
• la rapidité d’intervention et de diffusion des informations ;
• l’élaboration d’une communication scientifique et facile à comprendre ;
• la volonté de faire participer la population et d’encourager le dialogue ;
• la coordination entre différentes autorités de santé et les médias, et la diffusion d’un message
uniforme ;
• la diffusion d’informations cohérentes et n’évoluant pas sans cesse, et la coordination des mes-
sages diffusés par différents organismes ;
• la diffusion d’informations par diverses plateformes.

Pour les responsables de la revue, il importe de bien comprendre que ces actions ne peuvent se pro-
duire que dans un contexte plus large qui comprend déjà des liens de confiance, des interactions avec
les autorités et les conditions de vie des personnes concernées/de la population. Tous ces éléments
peuvent renforcer ou affaiblir la confiance dans les messages diffusés.
Sept revues existantes de la littérature ont également généré des conclusions dont la qua-
lité a été évaluée et jugée élevée ou moyenne. Ces résultats recoupaient ceux de la revue systéma-
tique en cours et montraient que la confiance résultait de la réputation organisationnelle, de la qua-
lité des relations entre les parties prenantes, de la compréhension et de la gestion des relations avec
les médias, des stratégies d’information sur les risques, de la diffusion en temps voulu d’informations
précises et complètes, de la transparence des informations disponibles, de l’équité dans le traitement

11 Recommandations
des populations, du renforcement de la confiance et de la fiabilité des autorités au moyen d’un dia-
logue participatif et en faisant participer la population à la planification et à des exercices en amont,
ainsi qu’à la conception et aux tests des plans de communication. Une plus grande confiance dans
la capacité des pouvoirs publics à répondre à une situation d’urgence sanitaire accroît la probabilité
que les mesures recommandées soient adoptées.

Conclusions tirées de la revue de la littérature grise


Les rapports de la revue de la littérature grise ont montré que la participation communautaire allait
de pair avec le renforcement de la confiance. Certes, il est nécessaire d’impliquer les populations
locales pour parvenir à mobiliser une communauté, mais certaines personnes ont davantage de
pouvoir que d’autres pour ce qui est d’instaurer un lien de confiance. Lors de la flambée virus Ebola
en Afrique de l’Ouest, certains individus ne faisaient pas confiance aux responsables locaux ou aux
personnes rémunérées pour accomplir les actions nécessaires (13). Pour y remédier, on a donc eu
recours à des bénévoles.
Les rapports montrent que la confiance dans les systèmes de santé repose sur les perceptions
que les individus ont de ces systèmes, davantage que sur des mesures objectives. Les personnes
qui pensent qu’un système ne peut pas les aider ne l’utiliseront pas. Pour y remédier, il est possible
de mobiliser les membres de la communauté en les invitant aux réunions consacrées à la prestation
des services (14, 15). Les agents de santé qui se comportent avec les patients de manière non res-
pectueuse abîment le lien de confiance avec la population.

12 Recommandations
Communication du risque pendant les urgences sanitaires: directives stratégiques et
pratiques de l’OMS pour la communication sur les risques en situation d’urgence
A.2.
Communication sur les incertitudes

Recommandation Les messages diffusés par les autorités à l’intention de la population devraient
inclure des informations explicites quant aux incertitudes associées aux risques, aux
événements et aux interventions, et préciser ce que l’on sait et ce que l’on ignore à un
instant donné.

Recommandation forte
Données factuelles de qualité moyenne
Justification : Le GLD a tenu compte de données factuelles (dont la qualité avait été jugée moyenne à
élevée par les responsables de la revue) montrant que l’absence d’explications claires sur ce que l’on savait
et ce que l’on ignorait lors d’une situation d’urgence entraînait des effets néfastes. Certains des problèmes
soulevés par la revue des données factuelles comportaient des éléments communs avec la recommandation
pour le renforcement de la confiance, d’où le fait de limiter cette recommandation à la meilleure manière
de communiquer efficacement lorsque toutes les informations ne sont pas claires ou certaines.

Résumé des Conclusions tirées de la revue systématique (16)


données factuelles Il y a consensus entre les experts et les chercheurs pour dire que les messages diffusés par les autori-
et éléments à tés auprès de la population devraient inclure des informations explicites quant aux incertitudes asso-
prendre en compte ciées aux événements. Toutefois, les informations fournies doivent être cohérentes et présentées
d’une manière claire et facile à comprendre.
Les incertitudes à propos des données ou des éléments d’information disponibles ont une
influence variée et complexe sur les interactions entre et au sein des groupes d’experts, ainsi qu’entre
les experts et les responsables politiques et, partant, sur la prise de décisions. La non-diffusion d’in-
formations par les autorités ou la diffusion d’informations contradictoires entraîne des incertitudes
pour les agents de santé/le personnel médical et les décideurs, ainsi que pour la prise de décisions
en ce qui concerne la communication avec la population. Les autorités doivent prendre en compte
cet aspect de l’incertitude, parmi d’autres, lorsqu’elles élaborent les meilleures pratiques de com-
munication des incertitudes à la population en général, et aux catégories à risque/vulnérables, ainsi
qu’aux parties prenantes en particulier.
La diffusion par les autorités d’informations sur les incertitudes est généralement associée à
des effets souhaitables, mais les effets indésirables ne doivent pas être négligés. La population est
susceptible de mal comprendre les informations quant à la probabilité d’un événement. Même les
experts peuvent se tromper.
Lorsqu’un événement s’accompagne d’une couverture médiatique de grande ampleur qui sou-
ligne les informations rapidement changeantes ou contradictoires, et diffuse en particulier des infor-
mations qui diffèrent de celles fournies par les autorités, cela accroît l’incertitude de la population. Il
peut en découler plusieurs effets non souhaités, comme l’absence de confiance dans les autorités et
dans les mesures qu’elles préconisent.

13 Recommandations
Conclusions tirées de la revue de la littérature grise
La revue de la littérature grise indique que la manière dont un message est diffusé importe autant que
le contenu. La panique déclenchée par la transmission du virus Ebola aux États-Unis a été intensifiée
par l’incapacité initiale à communiquer tous les faits : il n’a pas été question, par exemple, des man-
quements aux protocoles de prévention et de lutte contre les infections. Les scientifiques ont égale-
ment échoué à communiquer correctement sur les niveaux de risque par secteur, ce qui a conduit la
population à surestimer le risque d’infection réel (17).

A.3.
Recommandation Participation communautaire

Résumé des Conclusions tirées de la revue systématique (18)


données factuelles
et éléments à Identifier les personnes en qui la communauté a confiance, renforcer les liens avec
prendre en compte elles et les impliquer dans la prise de décisions pour que les interventions se déroulent
de manière collaborative et soient adaptées au contexte, et que la communauté
s’approprie le processus de communication.

Recommandation forte
Données factuelles de qualité moyenne
Justification : Le GLD a constaté que les données factuelles permettant de comparer l’efficacité de plusieurs
stratégies de participation communautaire étaient peu nombreuses. Toutefois, certaines données, jugées de qualité
moyenne, suggéraient que le fait d’inclure les membres de la communauté dans la planification des activités avait
des conséquences bénéfiques sur la planification et sur la préparation et la riposte à un événement. Un vaste corpus
de littérature grise descriptive portant sur les expériences avec différentes approches montre qu’il est avantageux
d’identifier des personnes en qui les communautés ont confiance et de les impliquer dans la prise de décisions. Les
effets néfastes observés étaient l’incapacité à comprendre le contexte et la culture lors de l’élaboration des interventions.
Remarques : ‘Community’ encompasses a wide range of groupings.
Éléments à prendre en compte pour la mise en œuvre : Le retour d’informations
est un élément essentiel pour une participation communautaire efficace.

14 Recommandations
Communication du risque pendant les urgences sanitaires: directives stratégiques et
pratiques de l’OMS pour la communication sur les risques en situation d’urgence
Les enquêteurs ont peu cherché directement à établir quelles stratégies ou tactiques s’étaient révé-
lées les plus efficaces pour mobiliser la communauté.
Les études sur la participation communautaire aux activités de préparation montrent qu’inclure
les membres de la communauté dans la planification et dans la préparation à un événement a amé-
lioré la préparation et la riposte. Les activités spécifiques qui ont été étudiées étaient :

• l’élaboration de la planification
• la diffusion d’informations
• la formation sur les rôles, les responsabilités et les tâches
• la mise en œuvre de mesures de préparation
• le renforcement/la construction d’un lien de confiance.

La formation sur les rôles et les responsabilités est bénéfique si elle prend en compte les aspects
communautaires, le contexte local et les expériences passées, ce qui contribue non seulement à la
coopération et à la collaboration, mais peut également remédier au paradoxe sur le risque, qui tient
du décalage entre perception et expérience.

La création et le renforcement de liens est destiné non seulement à ce que les populations fassent
confiance aux dirigeants, mais permet aussi d’établir des liens entre les personnes, ainsi que de consti-
tuer des réseaux.

Il apparaît clairement que les activités menées avant un événement mobiliseront davantage la com-
munauté que lorsqu’un événement est déjà en cours.

Conclusions tirées de la revue de la littérature grise


La majorité des études et des rapports qui constituent la littérature grise constatent que la participa-
tion communautaire doit jouer un rôle primordial en situation d’urgence. Les actions locales se sont
révélées cruciales en 2014–2015, durant la flambée de la maladie à virus Ebola, car le tournant déci-
sif a été atteint avant que le dispositif de riposte ne soit entièrement opérationnel (19). La revue a mis
en évidence des rapports sur les différentes méthodes utilisées pour améliorer la mobilisation de
la communauté, mais sans évaluation formelle de leur efficacité. On trouvera dans le Tableau 3 les
plus courantes.

Tableau 3.
Méthodes employées pour améliorer la participation communautaire
Méthode Nombre de documents examinés
Mobiliser les personnes clés et les responsables locaux 31

Adapter les interventions en fonction de la population, du sexe, des circonstances et de la langue 26

S’appuyer sur la population locale pour la mobilisation 16

Laisser les communautés élaborer leurs interventions 15

Mobiliser des groupes locaux 15

Se montrer à l’écoute et mettre en place un dialogue 15

Recourir aux médias locaux 12

Effectuer un suivi et une évaluation (retours) constants 11

Utiliser des analyses anthropologiques 10

Déployer la communication en amont 8

Recourir à des aides visuelles, à des jeux de rôles et à des schémas narratifs 6

Faire réaliser par la communauté ses propres analyses d’une flambée 3

Prendre les décisions à l’échelon local 3

15 Recommandations
B
7.
Recommandations

Intégrer la CRU
dans les systèmes
de riposte sanitaire
et d’urgence
La communication sur les risques à des fins de protection
de la santé doit opérer au sein des systèmes de santé.
C’est pourquoi le GLD s’est placé dans la perspective
des systèmes de santé lorsqu’il a sélectionné certaines
des questions prioritaires. Les questions qui fournissaient
des données factuelles aux recommandations relatives
à l’intégration de la CRU dans les systèmes de santé
s’appuyaient sur les « piliers » du système de santé
que sont la gouvernance, les systèmes d’information,
le renforcement des capacités et le financement.

16 B
Recommandations

B.1.
Recommandation Gouvernance et leadership

La CRU devrait avoir un rôle stratégique bien défini dans les équipes mondiales et
nationales qui dirigent la préparation et la riposte aux situations d’urgence, de même
que des rôles et des responsabilités bien définis pour le personnel chargé de la
communication.

Recommandation forte
Données factuelles de qualité moyenne
Justification : Le GLD a constaté que les données factuelles indiquaient qu’il était utile de considérer que la CRU
jouait un rôle stratégique car cela facilitait l’intégration de la communication sur les risques en tant que « pilier »
fonctionnel pour la préparation et la riposte aux situations d’urgence. Cette recommandation a des conséquences
en termes de ressources, cela nécessite de former et de rémunérer des professionnels de la communication sur les
risques. Cependant, le GLD a conclu que les avantages surpassaient largement les considérations de ressources.

Remarques : Cela s’applique aux équipes chargées de la préparation et de la


riposte aux échelons local, national, régional et international.

Résumé des Conclusions tirées de la revue systématique (20)


données factuelles On a identifié six articles présentant des exemples de mécanismes susceptibles de permettre l’inté-
et éléments à gration des fonctions de CRU dans la structure de direction. Ces mécanismes peuvent être classés
prendre en compte selon trois thématiques/résultats :

• intégrer les fonctions de CRU dans la structure nationale de leadership ;


• créer une proximité organisationnelle entre les praticiens de la CRU et le leadership de la riposte
nationale ;
• élaboration de lois, règlements, politiques et cadres en appui à la CRU.

Données factuelles issues des examens en chinois


Les personnes qui ont réalisé les examens systématiques se sont penchées sur la littérature en chinois
et les rapports décrivant la nécessité de renforcer la formation, de définir des rôles professionnels
(personnes qui suivent les médias et porte-parole), et de permettre la diffusion en temps opportun
d’informations pertinentes sur les flambées de maladies et la prévention.

Conclusions tirées de la revue de la littérature grise


Très peu de rapports dans la littérature grise traitent de cette question. L’Assemblée générale des
Nations Unies a affirmé que le respect du RSI (2005) passait notamment par la mise en place de
mécanismes de préparation et de riposte. La participation communautaire et une communication
tenant compte des spécificités culturelles sont partie intégrante de ces mécanismes (21). Cela sup-
pose également d’intégrer la communication sur les risques dans les plans de santé nationaux. En
outre, dans son Ebola Response Improvement Plan, le Department of Health and Human Services
des États-Unis a souligné combien il était important d’accorder la priorité à la communication sur les
risques. Il s’agissait d’élaborer une stratégie CRU à l’échelle du ministère, qui portait notamment sur
la formation du personnel au rôle de porte-parole et sur la planification afin de garantir la disponibilité
d’un personnel suffisamment nombreux et formé à la communication sur les risques (22).

17 Recommandations
B.2.
Recommandations Systèmes d’information et coordination

B.2.1. : Créer et étoffer des réseaux de parties prenantes et d’organisations par-delà les
frontières géographiques, disciplinaires et, le cas échéant, des pays.

Recommandation forte
Données factuelles de qualité moyenne
Justification : Le GLD a convenu que des données factuelles de qualité moyenne indiquaient qu’il serait possible
d’améliorer la coordination et la circulation de l’information en créant des groupes spéciaux et des comités réunissant
l’ensemble des principales parties prenantes, indépendamment de leur situation géographique, de leur discipline
ou d’autres facteurs. Cette recommandation a des conséquences sur les ressources : temps, ressources humaines
et financières. Cependant, le GLD a convenu que l’avantage que présente l’amélioration de la coordination et de
la circulation de l’information était nettement supérieur aux inconvénients et aux considérations de ressources.

B.2.2. : Adapter les systèmes d’information et de communication aux besoins des


utilisateurs et faire participer les parties prenantes locales afin de garantir la circulation
de l’information entre les secteurs.

Recommandation forte
Données factuelles de qualité moyenne
Justification : Le GLD a étudié les avantages, étayés par des données factuelles, que procure la participation
des acteurs locaux à la circulation de l’information. L’une des préoccupations portait notamment sur la diffusion
d’informations dans tous les secteurs, en particulier lorsque les politiques et les lois interdisent la circulation de ces
informations. Les éléments à prendre en compte pour la mise en œuvre tiennent compte de cette préoccupation.

Éléments à prendre en compte pour la mise en œuvre : Les professionnels de la CRU ont
besoin d’être appuyés par les lois et les politiques. La diffusion d’informations peut être interdite et
la circulation de l’information peut être très limitée par niveau d’autorité dans certains pays.

Remarques : Parmi les exemples d’« utilisateurs » figurent les agents de la fonction publique, la société civile, les
communautés locales, les équipes d’intervention/de secours d’urgence, les organisations humanitaires, etc.

Résumé des Conclusions tirées de la revue systématique (20)


données factuelles Trois axes se dégagent de la littérature comme étant susceptibles d’améliorer le partage d’informa-
et éléments à tions et la coordination.
prendre en compte
1. La création de groupes de travail et de comités avec des parties prenantes clés fait partie des méca-
nismes permettant d’améliorer ou de faciliter le partage d’informations entre les autorités nationales
et infranationales, ainsi qu’entre les agences. On a identifié un certain nombre d’éléments favorisant
un fonctionnement efficace des réseaux, des groupes de travail et des comités. Il s’agit notamment
de l’importance des relations existantes entre les intervenants avant un incident, du rôle des équipes
de réseau, par opposition aux équipes hiérarchiques, pour améliorer l’efficacité des interventions
d’urgence et la prise de décisions, et de l’importance de l’échange et de la diffusion de l’information
entre unités décisionnelles. Mais aussi de l’utilisation de gestionnaires de l’information pour coordon-
ner l’information entre les agences afin de réduire la demande d’information et d’améliorer la fourni-
ture d’informations clés, ainsi que l’importance que peut jouer un responsable de l’information pour
améliorer la diffusion de l’information.

2. Il est possible d’utiliser les platesformes et les systèmes d’information existants pour renforcer la CRU.
Gresham et al. (23) ont présenté le Consortium du Moyen-Orient sur la surveillance des maladies
infectieuses (MECIDS), un réseau régional de surveillance des maladies regroupant des experts en
santé publique et des responsables du Ministère de la santé d’Israël, de l’Autorité palestinienne et de
la Jordanie, comme étant un exemple d’utilisation des réseaux régionaux de surveillance des maladies
pour le partage de l’information. MECIDS réunit des responsables de la santé publique de différents

18 Recommandations
Communication du risque pendant les urgences sanitaires: directives stratégiques et
pratiques de l’OMS pour la communication sur les risques en situation d’urgence
pays du Moyen-Orient et contribue à la santé et à la stabilité régionales en participant régulièrement à
des échanges d’informations transfrontaliers, en organisant régulièrement des réunions de son con-
seil exécutif, en proposant des formations pour le renforcement des capacités de laboratoire et de
communication sur les risques, et en mettant en œuvre des technologies de communication inno-
vantes. Initialement axé sur les maladies d’origine alimentaire et hydrique, le partenariat a développé
un réseau de laboratoires, de protocoles pour la collecte d’échantillons et le diagnostic des maladies
diarrhéiques, ainsi que des capacités de partage et de notification des données pour analyser et com-
muniquer des informations sur les menaces liées aux maladies.

3. La participation des parties prenantes locales est importante pour que la stratégie CRU soit efficace.
Les mécanismes suivants ont été identifiés pour la participation des parties prenantes locales aux
efforts de communication :

• l’utilisation des réseaux sociaux existants dans les petites municipalités pour les activités de
réduction des risques de catastrophe (24);
• la nécessité de centraliser les ressources qui peuvent être utilisées pour faciliter la communi-
cation avec des communautés de diverses cultures (25);
• l’identification et la désignation de l’agence (par exemple à Taiwan, la police) dont la couver-
ture géographique et communautaire est la plus adaptée pour conduire le processus de part-
age d’informations en matière de CRU (26).

Il était également important de combler les lacunes technologiques dans les zones pauvres en res-
sources, d’intégrer les organisations non gouvernementales (ONG) dans le système d’informa-
tion sur la gestion des urgences et de développer les capacités pour surveiller et utiliser les réseaux
sociaux pertinents.

Conclusions tirées de la revue de la littérature grise


La littérature grise donnait peu de données factuelles sur les meilleurs moyens d’assurer la coordi-
nation et le partage de l’information. Au total, 33 documents ont été identifiés comme potentielle-
ment pertinents pour la coordination : 18 de sources moyennement fiables et 15 de sources haute-
ment fiables. Cependant, la plupart des rapports traitaient de la collaboration et de la coordination en
général, plutôt que de la communication sur les risques. Ils décrivent des activités de collaboration,
mais n’étudient ni ne mesurent l’efficacité. Un document faisait état d’un manque de compréhen-
sion entre les personnes chargées d’évaluer les risques et celles chargées de communiquer sur les
risques, au point qu’ils donnaient l’impression de parler des langues différentes. Pour remédier à
cette situation, il suggérait de réaliser des exercices de simulation et de former le personnel chargé
de la communication sur les risques aux principes de l’évaluation des risques (27). Deux documents
traitaient de l’importance de la coordination avec la presse avant et pendant un incident, en répondant

19 Recommandations
aux questions des journalistes et en restant à leur disposition. Ce type de coordination a été consi-
déré d’autant plus important que beaucoup de personnes utilisent les médias pour obtenir des infor-
mations pour leur santé (28,29). Trois articles traitaient des efforts de collaboration locale. Dans le
comté de Montserrado (Libéria), le Comité international de secours (CIS) a dirigé un consortium de
quatre ONG. Cette stratégie s’est avérée plus efficace que de travailler séparément, car elle a permis
aux organisations de se concentrer, de capitaliser sur leurs points forts et de solliciter plus efficace-
ment l’aide du gouvernement. Le partage d’informations entre les membres a contribué à renforcer
la confiance, tout comme la contribution technique de l’OMS (19).

B.3.
Renforcement des capacités

Recommandation La préparation et la formation du personnel sur la CRU devraient être organisées


régulièrement et se concentrer sur la coordination entre les parties prenantes concernées.

Recommandation forte
Données factuelles de qualité moyenne
Justification : Le GLD a constaté que des données factuelles de qualité moyenne indiquaient que la formation
axée sur la coordination entre les agences conduit à l’amélioration des capacités de CRU. Bien que cela suppose
de modifier l’axe des exercices de formation, on n’a pas considéré que cela avait des conséquences, notamment
délétères, significatives en termes de faisabilité et de ressources. L’examen des données factuelles a également
révélé que l’intégration de la formation aux médias et la participation des professionnels des médias à ces
formations étaient également bénéfiques. Cependant, le GLD a examiné des données factuelles relatives à des
conséquences négatives potentielles, en particulier concernant la faisabilité et l’utilisation des ressources, ce
qui a conduit le groupe à convenir que cet élément devait constituer une considération de mise en œuvre.

Éléments à prendre en compte pour la mise en œuvre : Lorsque l’on planifie la formation, il faut envisager d’intégrer
la formation aux médias et faire participer des représentants des médias aux exercices de formation, le cas échéant.

Remarques : « Mettre l’accent sur la coordination » signifie s’assurer que les exercices de formation évaluent la capacité
à partager l’information et à élaborer des interventions coordonnées en matière de communication sur les risques.

Synthèse des Conclusions tirées de la revue systématique (30)


données factuelles La majorité des études identifiées étaient basées sur des exercices, notamment des exercices sur
et éléments à table, des simulations et, dans quelques cas, des cours ou des ateliers. La synthèse des conclusions
prendre en compte issues de tous les axes méthodologiques indique que ces exercices devraient se concentrer sur la
coordination entre les agences, le renforcement des compétences dans le traitement des relations
avec les médias et la conception de messages adaptés aux besoins du grand public et qui puissent
être facilement compris par celui-ci. Le consensus général qui se dégage de la littérature est que les
exercices sur table et de simulation peuvent améliorer, et souvent améliorent effectivement, la sensi-
bilisation et la compréhension. Ces résultats s’accompagnent cependant d’importantes réserves. La
plupart des conclusions présentaient des limitations allant de modérées à importantes concernant
la rigueur méthodologique, la pertinence et l’adéquation des données. Parmi les conclusions pres-
criptives de la revue, on ne peut retenir les suggestions tendant à ce que les exercices portent sur la
coordination interinstitutions et intègrent la formation dans le domaine des médias, même lorsque
le niveau de confiance est modéré.
On peut accorder une certaine confiance aux conclusions descriptives relatives aux normes en
vigueur dans la formation à la CRU. La synthèse de tous les axes méthodologiques indique que les
exercices de formation actuels n’emploient pas les rapports post-action de manière à promouvoir un
apprentissage généralisé, qu’ils contiennent peu d’instructions sur l’utilisation des réseaux sociaux,
qu’ils sont généralement catastrophiques, qu’ils n’utilisent presque jamais de formats mixtes en ligne
et en face-à-face et comprennent rarement une formation à l’évaluation. Cependant, du fait de leur
nature descriptive, ces résultats ne peuvent que suggérer des directions pour la recherche future. Il
conviendra de mener d’autres enquêtes pour déterminer l’influence de chacun de ces facteurs sur
les compétences en matière de CRU.

20 Recommandations
Communication du risque pendant les urgences sanitaires: directives stratégiques et
pratiques de l’OMS pour la communication sur les risques en situation d’urgence
Les chercheurs ont identifié un manque général de rigueur dans les études portant sur la formation à
la préparation aux situations d’urgence. Ils observent qu’il existe peu d’outils d’évaluation normalisés.
Il est donc difficile de déterminer si le succès des exercices pratiques, des ateliers, des cours et des
autres types de formation se traduit par des compétences et des connaissances supplémentaires
(31). Il convient également de noter que les évaluations publiées sur la formation à la préparation aux
catastrophes et sur le perfectionnement du personnel portent principalement sur les États-Unis, ce
qui signifie que même si les modèles de recherche étaient plus solides, les résultats pourraient ne
pas être applicables aux autres contextes nationaux.

Conclusions tirées de la revue de la littérature grise


Les rapports sur ce sujet s’accordent sur le fait qu’il est nécessaire de renforcer les capacités de com-
munication sur les risques aux niveaux national, provincial et local. La présence ou l’absence d’un plan
de communication sur les risques ne renseigne pas nécessairement sur les capacités, de même que
les éléments de l’infrastructure ne renseignent pas nécessairement sur les capacités opérationnelles.
L’incapacité à étoffer des capacités de communication sur les risques au niveau local amène à faire
appel à des experts externes qui sont engagés lors d’une crise. Plutôt que de recourir à une assis-
tance extérieure, il faudrait que des capacités de communication existent à chaque échelon géogra-
phique (local, national, régional et mondial), les doter de rôles, de responsabilités et d’infrastructures
clairement définis, et mettre l’accent sur le développement des capacités nationales. Une catégorie
de personnel devrait être formée aux crises sanitaires et à la communication sur les risques, et un
cours de perfectionnement devrait être dispensé au moins une fois par an. Le personnel des médias
devrait être formé à la communication de crise (32,33,34).

Les rapports mettent l’accent sur les capacités qui doivent être renforcées, à savoir :

• des compétences dans le domaine de la communication et des relations interpersonnelles


ainsi que dans celui de la recherche de consensus (y compris la préparation de documents) ;
• analyse, documentation ;
• suivi et évaluation ;
• savoir reconnaître les variables connues pour provoquer l’indignation, telles qu’un sentiment
d’injustice, l’indifférence morale et les conséquences sur les populations vulnérables ;
• élaboration de stratégies, de plans et de normes de pratique en matière de communication ;
• communications avec les parties prenantes et les partenaires ;
• participation communautaire ;
• analyse sociopolitique, économique et culturelle pour la communication des risques ; et
• traduction de communications techniques en matériel compréhensible et contextualisé.

21 Recommandations
B.4.
Finance

Recommandation La CRU a besoin d’un budget défini et soutenu qui devrait être une composante de la
budgétisation de base pour la préparation, l’intervention et le relèvement en rapport avec
les situations d’urgence.

Recommandation forte
Données factuelles de très faible qualité
Justification : Une recherche approfondie de données factuelles a constaté que les politiques, mécanismes
ou aspects relatifs à l’importance d’un budget défini et soutenu en matière de communication sur les risques
font rarement l’objet de discussions. Le GLD a décidé toutefois que les données factuelles issues de la
littérature grise montrant que le manque de financement a entravé la CRU lors des crises récentes mettaient
en évidence l’importance de recommander l’élaboration de politiques et de mécanismes de ce type.

Résumé des Conclusions tirées de la revue systématique (35)


données factuelles Rares sont les données factuelles qui abordent utilement la question. Bien que 341 documents poten-
et éléments à tiellement pertinents aient été identifiés, la plupart ne traitent pas directement du financement de
prendre en compte la communication sur les risques. Certains d’entre eux mentionnent des mécanismes de finance-
ment, tels que le microcrédit, l’assurance et les fonds mutualisés à utiliser pour la gestion des risques
de catastrophe (GRC). Beaucoup indiquent que la communication sur les risques ou la sensibilisa-
tion/l’éducation du public s’inscrit dans le cadre de la réduction des risques de catastrophe (RRC).
Certains précisent que même si des supports de sensibilisation/d’éducation à la RRC existent, les
messages de prévention ne parviennent pas jusqu’au niveau local. D’autres mentionnent la néces-
sité pour les gouvernements de consacrer des fonds (par exemple 1 % du budget national) à la RRC/
GRC. Presque tous les documents classent le financement comme un défi majeur pour la GRC/la
RRC, certains notant que la GRC/la RRC se trouvent dans un vide entre les programmes de déve-
loppement et les programmes de secours, et ne sont donc financées par aucun des deux. Un autre
message fréquent : la nécessité de combiner le financement et les efforts en matière de GRC/DRR
et d’adaptation au changement climatique (ACC).

Conclusions tirées de la revue de la littérature grise


La littérature grise contenait peu de matériel pertinent. Cependant, ces documents mentionnent
de façon récurrente que le manque de financement a entravé les premiers efforts de communi-
cation sur les risques au début de l’épidémie de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest en
2014–2015 (36,37,38,39).

23 Recommandations
C
7.
Recommandations

Pratique de la CRU
Lors de la réunion initiale qui consistait à délimiter
la portée des lignes directrices, le GLD a défini des
questions prioritaires pour rechercher des données
factuelles sur les meilleurs moyens de déployer la
communication sur les risques, compte tenu de
l’évolution des nouveaux médias et des principaux
changements sociétaux et démographiques. Les
prises de position et recommandations suivantes
en matière de meilleures pratiques reposent sur les
données factuelles examinées pour ces questions.

24 C
Recommandations

C.1.
Planification stratégique de la communication

La planification stratégique inclut principalement l’appréciation et l’évaluation des activités d’inter-


vention afin d’améliorer la sensibilisation du public et d’influencer les comportements avant, pen-
dant et après une urgence de santé publique. L’examen des données factuelles a indiqué qu’il existe
plusieurs stratégies pour assurer une communication efficace dans de telles situations. Le GLD a
convenu que la planification représente une meilleure pratique générale qui devrait être présentée
avant les recommandations spécifiques sur la pratique en matière de CRU.

Prise de position sur La planification de la CRU doit avoir lieu nettement en amont, et être un processus continu
la meilleure pratique axé sur la préparation et la riposte. La planification doit être sensible aux besoins des parties
prenantes, participative, adaptée au contexte et elle doit tenir compte des réactions des
groupes concernés.

Remarques

• La planification fonctionne de façon optimale lorsqu’il y a collaboration entre les groupes constitutifs avec des rôles et
des responsabilités clairement définis. Les agences de santé, les systèmes d’urgence et d’autres services publics doivent
collaborer et établir des réseaux de communication pour se préparer aux événements.
• La planification de la communication doit prendre en compte les communautés, les cultures et les styles de vie des différents
segments de la population et, en outre, concevoir l’éducation et la préparation aux catastrophes autour de ces structures
sociales.
• Il convient d’identifier et d’utiliser de multiples canaux et moyens de communication afin de véhiculer les messages sur les
catastrophes.
• La planification devrait inclure des mises à jour de la formation/de l’information pour le personnel chargé de la communication,
et des mécanismes pour réaliser une rapide évaluation initiale de la situation.
• La planification devrait inclure le prépositionnement des ressources/supports de communication, y compris les principaux
messages, les informations (par exemple les aide-mémoire) et les points à aborder pendant les discussions.
• La planification devrait inclure la mise en place de mécanismes de suivi et d’évaluation de l’efficacité des messages et les
ajuster si nécessaire.
• La planification doit être un processus inclusif dans lequel on recherche tous les groupes concernés, on les inclut, on les
écoute et on les fait participer afin qu’ils s’approprient le processus. Les communautés susceptibles d’être concernées doivent
participer dès le stade de la planification.

Résumé des Conclusions tirées de la revue systématique (40)


données factuelles Les études examinées montrent qu’il est important de fusionner l’expertise scientifique avec les
et éléments à connaissances locales (expérience directe) des communautés touchées par une urgence de santé
prendre en compte publique. Les efforts de planification stratégique doivent prendre en compte le rôle de la culture dans
la préparation et la riposte afin de contextualiser les efforts visant à répondre aux besoins de popu-
lations diverses. Les efforts déployés au cours des différentes phases de l’événement doivent faire
participer les parties prenantes locales, qui jouent un rôle important dans la communication des mes-
sages clés et pour inciter les populations à passer de la sensibilisation à l’action.
La recherche se concentre sur les interventions en cas de catastrophe, ce qui permet de com-
prendre les étapes nécessaires pour atténuer les effets des situations de catastrophe. Cependant, les
études figurant dans la présente revue encouragent à intensifier les efforts de préparation aux catas-
trophes. C’est d’autant plus essentiel dans les régions et les communautés qui peuvent être désen-
sibilisées à la menace et aux dommages causés par une catastrophe, car leurs expériences passées
peuvent avoir amoindri leur perception du risque. Ainsi, une information accrue n’entraîne pas auto-
matiquement un changement de comportement, et il est important d’utiliser de multiples canaux et
moyens de communication pour atteindre ces populations. Il faut, pour ce faire, passer des formes
traditionnelles de communication de masse à des formes mieux adaptées sur le plan local. On peut,
par exemple, utiliser les membres de la communauté et de la famille pour diffuser des messages clés,
des programmes d’intervention, des campagnes de sensibilisation à long terme, ainsi que la diffusion
d’informations dans les centres communautaires, les centres religieux et d’autres canaux permettant
d’accéder à l’information au moment où une catastrophe survient.

25 Recommandations
Les conclusions de la présente revue concordent largement avec celles des revues précédentes
présentées ci-dessous.

• Les agences de santé, les systèmes d’urgence et d’autres services publics doivent collaborer
et établir des réseaux de communication en prévision des événements.
• Les stratégies de communication doivent prendre en compte les communautés, les cultures
et les styles de vie des différents segments de la population et, en outre, concevoir l’éducation
et la préparation aux catastrophes autour de ces structures sociales.
• La perception du risque est le principal facteur prédictif des comportements de prévention et
d’atténuation des catastrophes.
• La perception du risque est elle-même déterminée par divers facteurs, notamment
la connaissance des catastrophes, la confiance dans les représentants de l’État et les
caractéristiques démographiques.

Conclusions tirées de la revue de la littérature grise


Selon la littérature grise, une planification efficace de la communication stratégique commence bien
avant une crise et comporte un certain nombre d’étapes : il faut élaborer une stratégie et un cadre afin
de communiquer avec toutes les parties prenantes, développer et valider des messages fondamen-
taux pour répondre à des problèmes susceptibles de survenir en période de crise, former le person-
nel chargé de la communication et mettre au point un système d’examen et d’approbation rapides
des messages (22,28,41). Il convient de décrire et de définir clairement les rôles et les responsabilités
(28), et de constituer et maintenir un réseau de partenariats en matière de communication. Il convient
d’élaborer un plan de collaboration avec les médias (42,43), ainsi qu’une trousse à outils pour les
médias (29). Il convient de veiller à l’obtention d’un financement adéquat et en temps opportun (44).

Deuxième conclusion : le processus de communication doit commencer tôt (38) et une première
étape essentielle consiste à mener une évaluation avec les responsables communautaires et les
membres de la communauté afin d’identifier les canaux de communication privilégiés, les obsta-
cles ou les problèmes potentiels, ainsi que les solutions envisageables (32,45). Une étude a noté
que l’évaluation anthropologique médicale devrait être utilisée au début de la phase de riposte, afin
que les messages et les interventions puissent être élaborés en conséquence (46). Cette évaluation
devrait inclure l’écoute des doléances et la prise en compte des coutumes et des cultures de tous les
groupes concernés (28,47).

L’approche CLEME (Community Led Ebola Management and Eradication) constitue un exemple de
cette démarche (48). On a commencé par une évaluation de la situation, une cartographie commu-
nautaire et la collecte d’informations sur la prise en charge des malades et des morts, ainsi qu’une
visite auprès de la communauté. La communauté a ensuite décidé ensemble des interventions, les
a adaptées à des groupes spécifiques et les a mises en œuvre. L’analyse contextuelle, le retour d’in-
formation et des visites de suivi ont servi à ajuster les interventions.
Voici d’autres éléments d’une bonne planification des communications : distinguer les mes-
sages fondés sur des données factuelles des messages incertains (36); s’assurer que les enseigne-
ments ont été compris et appliqués (44) ; et renforcer les capacités de communication locales (42).

26 Recommandations
Communication du risque pendant les urgences sanitaires: directives stratégiques et
pratiques de l’OMS pour la communication sur les risques en situation d’urgence
C.2.
Outils de suivi et d’évaluation

Recommandation en La recherche est nécessaire pour établir les meilleurs mécanismes et méthodes permettant
faveur de nouvelles d’évaluer rapidement les interventions de CRU, et d’incorporer les conclusions de
recherches l’évaluation et les commentaires des parties prenantes et des communautés afin d’informer,
et d’améliorer les ripostes actuelles et futures.

Justification : Le GLD a convenu qu’il était essentiel d’établir une « boucle de rétroaction » efficace permettant
l’intégration des résultats de l’évaluation dans la CRU, mais l’examen systématique n’a pas trouvé de données factuelles
attestant de l’efficacité des outils d’évaluation actuels. Le GLD a donc décidé de recommander que les outils utilisés pour
établir des boucles de rétroaction, qui sont tous actuellement utilisés (voir la liste ci-dessous), mais pour lesquels on ne
cherche pas systématiquement à prouver l’efficacité à l’aide de données factuelles, devraient constituer un domaine
prioritaire de la recherche sur les risques. Bien que tous les domaines de la pratique de communication sur les risques
nécessitent des recherches plus approfondies (voir la section « priorités et lacunes de la recherche » ci-dessous),
cela a été considéré comme une lacune tellement importante que le GLD en a fait une recommandation distincte.

Résumé des Bien qu’il n’y ait pas de données factuelles indiquant quels outils fonctionnent le mieux, le tableau 4
données factuelles répertorie les outils utilisés pour rassembler et classer les données de la littérature par phase de riposte,
et éléments à ce qui peut être envisagé comme domaine de recherche pour établir les meilleurs mécanismes per-
prendre en compte mettant de développer une boucle de rétroaction.

Tableau 4
Outils de collecte des données

Préparation (outils à des fins d’exploration et de participation Riposte/relèvement (outils permettant d’évaluer et de surveiller
lors de l’élaboration de stratégies de CRU) l’efficacité des stratégies de CRU)
Groupes de discussion Groupes de discussion
Entretiens Entretiens
Enquêtes Enquêtes
Approches participatives Suivi des médias/réseaux sociaux
Suivi des sites Web
Études de cas

27 Recommandations
C.3.
Réseaux sociaux

Recommandations C.3.1 Les réseaux sociaux peuvent être utilisés pour faire participer le grand public, faciliter
la communication entre pairs, faire prendre conscience de la situation, surveiller et répondre
aux rumeurs, aux réactions de la population et aux préoccupations en cas d’urgence, et
faciliter les interventions au niveau local.

Recommandation conditionnelle
Données factuelles de qualité moyenne
Justification : Des données factuelles de qualité moyenne indiquent que les réseaux sociaux font participer le
grand public et permettent de faire prendre conscience de la situation, de surveiller et de dissiper les rumeurs,
d’apporter une réponse aux préoccupations et aux réactions de la population et de faciliter la communication
entre pairs et les interventions au niveau local. Cependant, le GLD, ayant évalué les besoins en ressources, la
faisabilité et les préjudices tels que la mauvaise utilisation, les préoccupations culturelles et les limites, a décidé
que cette recommandation devrait être conditionnelle en raison de la nature contextuelle de l’utilisation et de
l’application des réseaux sociaux. Les réseaux sociaux englobent un large éventail d’activités et d’outils, tels que
le réseautage, le partage de photos/vidéos, la diffusion en direct et le microblogging, chacun ayant ses propres
limites, et un intérêt différent selon les circonstances et les différents niveaux d’accessibilité financière.

C.3.2 Les réseaux sociaux et les médias traditionnels devraient faire partie d’une stratégie
intégrée avec d’autres formes de communication pour faire converger des informations
vérifiées et précises.

Recommandation forte
Données factuelles de qualité moyenne
Justification : Des preuves de qualité moyenne indiquent que l’intégration des réseaux sociaux dans les actions
des médias traditionnels favorise la convergence de l’information et la confiance dans cette information. Les
répercussions sur le plan des ressources sont minimes, et on n’a identifié ni inconvénients significatifs ni problèmes
de faisabilité. C’est pourquoi le GLD a décidé que cette recommandation devait avoir le statut de forte.

Considération relative à la mise en œuvre (s’applique à la mise en œuvre des deux recommandations ci-dessus) :
Les agences gouvernementales et les partenaires de mise en œuvre doivent former, employer et rémunérer des
responsables des réseaux sociaux afin de nouer des relations avec les parties prenantes, et utiliser régulièrement
les réseaux sociaux pour renforcer la confiance et la crédibilité avant, pendant et après les situations d’urgence.

Résumé des Conclusions tirées de la revue systématique (49)


données factuelles La plupart des études ont été menées en Australie, au Japon, en République populaire de Chine et
et éléments à aux États-Unis, ainsi qu’en Europe. Les phénomènes les plus souvent étudiés ont été les tremble-
prendre en compte ments de terre, les ouragans, les maladies infectieuses et les inondations. La plupart des études sur
l’utilisation des réseaux sociaux pour la communication sur les risques se concentrent sur les mes-
sages postés par les agences publiques et gouvernementales sur Twitter, Sina Weibo (l’équivalent
de Twitter en Chine) et Facebook. Une minorité d’études se concentre sur d’autres réseaux sociaux
(tels que Flickr), les SMS, les blogs, YouTube et les applications de cartographie. Les phases les plus
couramment analysées sont la phase de confinement ou la phase de confinement en combinaison
avec les phases de préparation, d’apparition et/ou de relèvement. La plupart des études portent sur
la population en général ou sur les responsables des agences de santé. Seule une petite minorité
d’entre elles contient des données démographiques sur les groupes vulnérables.
L’examen a révélé que les réseaux sociaux, en particulier Twitter et Facebook, pourraient être
utilisés pour diffuser des informations véridiques et pour vérifier les informations afin de dissiper les
rumeurs et la désinformation pendant les crises de santé publique. C’est particulièrement important
pour les réseaux sociaux alternatifs qui ne sont pas immédiatement contrôlés par le gouvernement
dans les pays où la population se méfie des messages officiels et des campagnes menées par les
pouvoirs publics, et se tourne vers les internautes pour trouver plus d’informations.
Des études démontrent que les utilisateurs des réseaux sociaux, en particulier Twitter et Facebook,
vérifient la grande majorité des messages par eux-mêmes. Les agences utilisent activement des mes-
sages permettant de dissiper les fausses informations afin de mettre fin aux rumeurs et de diffuser des

28 Recommandations
Communication du risque pendant les urgences sanitaires: directives stratégiques et
pratiques de l’OMS pour la communication sur les risques en situation d’urgence
informations dignes de foi. Si la surveillance et la correction par les pairs garantissent largement l’ex-
actitude des messages diffusés par les réseaux sociaux, on observe que les agences gouvernemen-
tales et les partenaires de mise en œuvre doivent former, employer et rémunérer des responsables
des réseaux sociaux afin de nouer des relations avec les populations à risque et les parties prenantes,
d’utiliser régulièrement les réseaux sociaux pour renforcer la confiance et la crédibilité et de mettre
fin aux rumeurs et à la désinformation dès qu’elles apparaissent.
L’utilisation de hashtags a été jugée utile pour combattre les idées fausses. C’est ce qu’a mon-
tré une série d’études basées en Australie pendant une inondation, où la police locale a été citée en
exemple pour avoir utilisé ses comptes sur les réseaux sociaux afin de dissiper rapidement les idées
fausses et de fournir des informations cohérentes, précises et en temps voulu. On a constaté que les
organismes gouvernementaux devraient utiliser des hashtags qui se sont développés « organique-
ment » sur les réseaux sociaux, qui sont déjà utilisés par la majorité des gens et qui sont largement
diffusés, plutôt que de créer leurs propres hashtags liés à un événement et d’insister pour que les
autres les utilisent.

Conclusions tirées de la revue de la littérature grise


Une étude a révélé que 87 % des médecins au Brésil utilisent WhatsApp pour communiquer avec
les patients et que le téléphone portable a dépassé la télévision en tant que principale forme de con-
sommation médiatique (50). En Afrique de l’Ouest, les applications de chat, en particulier WhatsApp,
étaient considérées supérieures aux SMS parce qu’elles coûtent moins cher. WhatsApp s’est égale-
ment révélée utile pour traquer les rumeurs (36). Parmi les autres nouveaux outils multimédia, on
note le système RapidPro SMS (51). On a également constaté que les réseaux sociaux sont de plus
en plus utilisés pour surveiller ce que le public dit sur les questions de santé publique (27).
Les SMS ou les messageries texte ont été utilisés avec succès pour suivre et combattre les
rumeurs et communiquer avec des personnes dans les zones de quarantaine pendant l’épidémie à
virus Ebola en Afrique de l’Ouest (38,39,43). Un effort de collaboration entre la British Broadcasting
Corporation (BBC) et WhatsApp a permis à des messages de l’OMS, du Fonds des Nations Unies
pour l’enfance (UNICEF) et des Centers for Disease Control and Prevention (CDC) aux États-Unis
d’être transmis directement à 20 000 abonnés, dont la plupart se trouvaient en Afrique de l’Ouest.
En Sierra Leone, la version locale de cette application comptait 15 000 abonnés à la fin de l’épidémie
(44). La messagerie textuelle a également été utilisée pour la surveillance en temps réel (34). Le
Nigéria a eu recours aux téléphones portables pour diffuser des messages sur le virus Ebola (52), et
le gouvernement de la Sierra Leone a choisi WhatsApp comme l’un de ses moyens de riposte offi-
ciels. Les réseaux sociaux ont permis à la diaspora de la Sierra Leone de jouer un rôle dans la mobili-
sation sociale, bien qu’elle vive à l’étranger, par le biais de Skype, Facebook, WhatsApp et des smart-
phones pour partager des informations sur l’épidémie. Les membres de la diaspora qui travaillaient
dans les métiers de la santé ont utilisé les réseaux sociaux pour mobiliser leurs réseaux profession-
nels, commerciaux et politiques, ainsi que leurs familles (53).

C.4.
Communication de messages

Recommandations C.4.1 Le risque ne devrait pas être expliqué en termes techniques, car cela ne permet pas
de promouvoir les comportements susceptibles d’atténuer les risques.

Recommandation forte
Données factuelles de qualité moyenne
Justification : Le GLD a convenu qu’il y avait effectivement préjudice lorsque le langage technique déroutait les
gens ou les empêchait d’adopter des mesures et des comportements protecteurs. Ses membres s’accordent
à dire qu’en évitant l’emploi de termes techniques, on pouvait améliorer l’atténuation des risques, et que
cette mesure est réalisable et n’entraîne pas de conséquences majeures en termes de ressources.

29 Recommandations
C.4.2 Les messages cohérents doivent provenir de différentes sources d’information et être
diffusés au début d’une situation d’urgence.

Recommandation forte
Données factuelles de qualité moyenne
Justification : La présente revue et d’autres revues consacrées à la confiance et à l’incertitude apportent
toutes des données factuelles sur le fait que l’envoi de messages cohérents par l’intermédiaire de
différentes sources d’information dans une situation d’urgence accroît la probabilité que les gens croient
ces messages et en tiennent compte. Le GLD a convenu qu’il s’agissait là d’une pratique importante
pour la diffusion de messages. Il a également souligné les inconvénients que peut présenter une diffusion
tardive des messages, car les rumeurs risquent de s’enraciner et de former la base d’idées reçues.

C.4.3 Les messages devraient promouvoir des actions spécifiques que les gens peuvent
raisonnablement prendre pour protéger leur santé.

Recommandation forte
Données factuelles de qualité moyenne
Justification : La présente revue et d’autres revues axées sur la confiance ont souligné l’intérêt des
actions spécifiques, adaptées à la culture et au contexte, que les gens peuvent prendre pour se protéger
lors d’une situation d’urgence. Le GLD a noté que la diffusion de messages vagues ou généraux qui
ne veulent pas dire grand-chose et déroutent les gens constitue un préjudice. L’équité (qui consiste à
communiquer des actions réalistes à des groupes vulnérables, tels que les personnes handicapées) a joué
un rôle important dans la décision de faire de cette recommandation une recommandation forte.

Remarques
Éléments à prendre en compte pour la mise en œuvre pour toutes les recommandations relatives à
la communication de messages : i) les messages doivent s’inscrire dans des contextes culturels et
être adaptés à ceux-ci en effectuant des tests préalables auprès des publics visés ; ii) les messages
doivent être revus et redéfinis périodiquement à mesure que la situation d’urgence évolue.

30 Recommandations
Communication du risque pendant les urgences sanitaires: directives stratégiques et
pratiques de l’OMS pour la communication sur les risques en situation d’urgence
Résumé des Conclusions tirées de la revue systématique (54)
données factuelles Les résultats de l’examen de 34 études en langue anglaise et de 33 autres études dans les langues
et éléments à des Nations Unies sont énumérés ci-dessous.
prendre en compte
• Les responsables de la santé publique semblent être la source la plus crédible d’information sur
les risques. Selon la culture, dans certains cas, on constate, en général, que les responsables
publics et les sources d’informations non locales sont moins crédibles.
• Bien que l’étude ait constaté que les médias de masse traditionnels, en particulier la radio et
la télévision, ont le plus d’impact, les réseaux de communication interpersonnelle prennent de
l’importance lorsque les événements incluent notamment l’interruption ou l’arrêt de l’alimen-
tation électrique.
• Les messages cohérents doivent provenir de différentes sources d’information et être diffusés
au début d’une situation d’urgence, sinon les rumeurs risquent de s’enraciner.
• Les messages doivent être transmis dans un langage non technique.
• Les messages provenant d’un ensemble de sources seront intégrés dans les messages pro-
venant d’autres sources, qu’ils émanent des médias de masse, de la famille et des amis. Étant
donné que les messages sont intégrés au niveau individuel, ils doivent être élaborés « de bas
en haut » de sorte à tenir compte de la culture et du contexte politique.
• En tenant compte de la nécessité de comprendre la culture locale, il sera possible d’élaborer
des messages pour recommander des comportements spécifiques de protection de la santé
adaptés à la culture en question.
• Il est important de noter que les individus et parfois les communautés rejettent de nombreuses
sortes de messages pour diverses raisons, qui sont parfois communes mais difficiles à généraliser.
• Par exemple, il est difficile d’obliger les gens à évacuer ou à obéir aux restrictions de quarantaine
selon la culture et le système politique auxquels ils appartiennent, mais les raisons qui sous-
tendent cette difficulté sont très diverses.

Conclusions tirées de la revue de la littérature grise


La revue de la littérature grise révèle qu’il est essentiel de savoir comment les individus obtiennent
des informations sur la santé (55). Sinon, même les messages les mieux conçus peuvent ne servir à
rien s’ils sont placés là où on ne les verra pas. Le groupe cible devrait permettre d’évaluer cette éven-
tualité étant donné la grande diversité de la consommation médiatique.
La crédibilité et la fiabilité de la source ont une incidence sur les changements de comportement.
Plusieurs études ont révélé que l’invocation de sources crédibles (28,43,56) ou l’opinion de respon-
sables communautaires, de membres de la famille ou d’amis en qui l’on a confiance pouvait influen-
cer le changement de comportement (13). L’utilisation de messages communiquant le nombre et
les récits de survivants a également encouragé l’adoption de certains comportements (50). Un rap-
port note que si l’on a recours à des experts, il faut également souligner qu’ils sont dignes de foi (43).

31 Recommandations
7.1
Priorités et lacunes de la recherche

Tableau 5
Priorités et lacunes de la recherche
Domaine Lacunes identifiées

A.1 • Couverture insuffisante des pays à faible revenu.


Confiance
• Absence d’examen complet des diverses composantes de la confiance ainsi que des concepts qui
recoupent largement la confiance, mais qui peuvent s’exprimer différemment, comme la certitude.
• Absence d’études longitudinales.
• Recherche insuffisante sur la façon dont les médias de masse et les réseaux personnels interagissent
pendant les événements.

A.2 • Nécessité de mener des travaux de recherche sur l’impact des médias numériques et sur la
Communication sur
les incertitudes fracturation du paysage de l’information en prenant pour axe la façon dont les populations évaluent
et font confiance à ce qu’elles voient, ce qu’elles entendent et ce qu’elles lisent.
• Absence d’examen complet des différentes conceptualisations et composantes de l’incertitude
• Insuffisance des études examinant la conception des messages susceptibles d’améliorer la
compréhension des informations relatives à l’incertitude.
• Recherche comparative insuffisante entre les pays, en particulier dans ceux à faible revenu et à
revenu élevé.
• Attention insuffisante accordée aux populations vulnérables, qui sont souvent celles qui ont le moins
accès aux informations et sont les moins exposées aux informations officielles.
• Absence d’études longitudinales.

A.3 • Absence d’études sur les moyens efficaces de faire participer les communautés à des activités de
Participation
communautaire planification, de préparation et d’intervention. Cela s’applique aux activités avant, pendant et après
les catastrophes/situations d’urgence, et aux différents niveaux communautaires, aux communau-
tés dans leur ensemble, aux secteurs communautaires et aux individus/ménages appartenant à
la communauté.
• L’absence de distinction dans la littérature entre la participation pendant la préparation et la riposte
révèle des lacunes qui nécessitent une attention particulière. Même si les catastrophes/situations
d’urgence surviennent toujours au niveau local, il est possible de mener des activités qui fassent
participer les communautés à différents échelons (État, régional, national et international).
• Aucune étude n’a examiné comment les communautés (dans leurs nombreuses définitions)
pourraient jouer un rôle dans les activités menées au niveau le plus éloigné.

B.1 • Recherche nécessaire dans les pays/régions à revenu faible ou intermédiaire.


Gouvernance et
leadership • Nécessiter de mener des travaux de recherche qui mesurent l’effet d’une intervention/activité plutôt
que de se contenter de la décrire.

B.2 • Recherche nécessaire dans les pays/régions à revenu faible ou intermédiaire.


Systèmes
d’information • Nécessité de mener des travaux de recherche qui mesurent l’effet d’une intervention/activité plutôt
et coordination que de se contenter de la décrire.

B.3 • Les données factuelles existantes sur la meilleure façon de développer et de maintenir la capacité du
Renforcement des
capacités personnel chargé de la CRU sont rares, et on ne peut s’empêcher d’en conclure que la détermination
des facteurs qui contribuent à l’efficacité de la formation suscitent peu d’intérêt.

B.4 • Une recherche approfondie de données factuelles n’a trouvé aucune discussion sur les poli-
Financement
tiques, mécanismes ou aspects relatifs à l’importance d’un budget défini et soutenu en matière de
communication sur les risques.
• Il est urgent de réaliser des recherches/analyses sur les moyens efficaces permettant d’assurer un
financement durable de la CRU.

32 Recommandations
Communication du risque pendant les urgences sanitaires: directives stratégiques et
pratiques de l’OMS pour la communication sur les risques en situation d’urgence
Domaine Lacunes identifiées

C.1 • Géographie : Les études sont massivement axées sur les populations aux États-Unis, quelques-unes
Planifier
s’intéressent à l’Afrique et à l’Australie, certains pays asiatiques, tels que la Chine et le Japon, ainsi que
l’Europe de l’Est ; environ la moitié des études se concentrent sur la phase de démarrage et un peu
plus de la moitié sur la phase d’évaluation.
• Type de situation d’urgence : Les types de catastrophes/d’urgences de santé publique les plus
souvent étudiés sont les événements sismiques tels que les tremblements de terre et les tsunamis, les
phénomènes météorologiques tels que les tempêtes et les inondations, ainsi que les maladies infec-
tieuses émergentes ; la plupart sont basés sur des données provenant d’échantillons de petite taille ;
il est donc peu probable que les chercheurs aient recueilli des échantillons entièrement représentatifs
des populations touchées.
• Phase : Peu d’études se sont concentrées sur des stratégies spécifiques qui établissaient un lien clair
entre l’augmentation de la quantité d’information pendant la phase de planification/préparation et le
changement d’intervention pendant les phases de démarrage, de confinement et de relèvement.

C.2 • Les revues systématiques et celles issues de la littérature grise n’ont pas mis au jour de données fac-
Suivi et évaluation
tuelles permettant d’établir si l’un des outils d’évaluation actuels aboutissait effectivement à une boucle
de rétroaction capable de mieux informer la réponse actuelle et future en matière de communication
sur les risques.
• Le GLD a recommandé de mener des recherches sur des boucles de rétroaction efficaces et notam-
ment sur les points suivants : moment de l’évaluation, quand et comment procéder, raisons pour les-
quelles cela n’a pas été fait, outils permettant une évaluation rapide et capacités devant être en place
pour effectuer une évaluation rapide.

C.3 • Peu d’études s’intéressent à l’utilisation des réseaux sociaux pendant les phases de relèvement et de
Réseaux sociaux
préparation. D’un point de vue géographique, l’Afrique, l’Amérique centrale et du Sud, l’Asie centrale
et du Sud-Est, et le sous-continent indien ainsi que l’Europe de l’Est restent largement sous-étudiés
• Lorsque les réseaux sociaux sont étudiés, l’analyse des caractéristiques démographiques des utilisateurs
dépasse rarement leur localisation géographique, le fait qu’ils se trouvent à l’intérieur ou à l’extérieur de
la zone concernée, ainsi que la fréquence et le contenu des messages qu’ils envoient.
• Les données démographiques socioéconomiques ne sont pas collectées et/ou analysées pour explo-
rer plus avant ce qu’implique l’utilisation des réseaux sociaux pour atteindre les populations vulnérables.
• Certains aspects demeurent largement sous-étudiés, comme par exemple : quelles sont les personnes
que parviennent à atteindre les campagnes sur les réseaux sociaux et quelles sont celles qu’il faut atteindre
par d’autres moyens, quel est l’impact des réseaux sociaux dans le cadre d’une stratégie de communi-
cation multimodale ?
• Les études indiquent une surcharge d’informations et une confusion pouvant découler de l’utilisation
des réseaux sociaux lors d’événements/de catastrophes. Cependant, la façon dont les individus peuvent
utiliser correctement les réseaux sociaux et recouper les informations trouvées sur Internet avec celles
d’autres médias demeure mal comprise.

C.4 • On observe une absence de données sur l’impact des premiers messages sur les risques pendant les
Communication de
messages premiers jours (apparition précoce du risque d’urgence) et une absence de recherches sur la façon de
promouvoir la préparation individuelle aux maladies infectieuses d’urgence.
• La vulnérabilité est généralement définie selon des critères géographiques ou liés à l’âge, au sexe et au
handicap physique. De nouvelles recherches devraient examiner la vulnérabilité sous l’angle psychosocial
ou socioéconomique.
• Il n’existe pas d’étude empirique sur la façon dont l’information sur les risques doit être modifiée au cours
d’un événement (liée à la recommandation relative à la recherche en évaluation).
• La création de « nouvelles normes », par exemple se laver les mains, peut se révéler plus utile que la
simple fourniture d’informations, qui doivent être étudiées et mesurées.

33 Recommandations
7.2
Composition des groupes chargés
d’élaborer des lignes directrices
Groupe d’orientation interne (GOI)
Mis en place en 2014, le GOI comprend des membres du personnel de l’OMS
qui travaillent dans le domaine de la préparation et de la riposte aux situations
d’urgence ainsi que dans la communication. Une première discussion informelle
a eu lieu en octobre 2014, suivie d’une réunion officielle en mars 2015. Le GOI
supervise la portée des lignes directrices, la sélection des membres du GLD, la
gestion des revues systématiques et la production finale des lignes directrices.
La liste complète des membres du GOI figure au Tableau 6 de l’annexe 1.

7.3
Groupe chargé de l’élaboration des lignes directrices
Le secrétariat a consulté les principaux partenaires, les parties prenantes
et le GOI afin d’identifier les personnes disposant des compétentes
requises, notamment dans les domaines de travail suivants : situations
d’urgence, pandémies et épidémies, gestion des risques de catastrophe,
communication et d’autres disciplines pertinentes telles que l’anthropologie,
la sociologie et les systèmes de santé. Les membres ont été sélectionnés
de sorte à respecter un équilibre entre hommes et femmes et entre
régions géographiques. Le Tableau 7 de l’annexe 1 donne la liste complète
des membres du GLD, les organisations auxquelles ils sont rattachés,
leurs domaines de compétence et les intérêts qu’ils ont déclarés.

34 Recommandations
Communication du risque pendant les urgences sanitaires: directives stratégiques et
pratiques de l’OMS pour la communication sur les risques en situation d’urgence
Présidents du GLD
Marsha Vanderford, alors Directrice adjointe chargée des communications aux Centers for Disease
Control and Prevention, Center for Global Health, Atlanta (Géorgie, États-Unis) a été la première
présidente du GLD, lors de la première réunion visant à définir le champ d’application, à formuler
des questions et à chercher des données factuelles. Mais, lorsqu’en janvier 2016, le Dr Vanderford
est devenue membre du personnel de l’OMS, elle a dû cesser de participer au GLD. Elle a été rem-
placée par deux Présidents, Amrita Gill Bailey des Strategic Communication Programs de l’Univer-
sité Johns Hopkins de Baltimore (Maryland, États-Unis) et Peter Banga de la Polytechnic School of
Journalism and Media Studies, de Bulawayo (Zimbabwe). Mme Bailey et M. Banga ont coprésidé la
réunion d’élaboration des lignes directrices, qui s’est tenue à Genève les 16 et 17 février 2017, au cours
de laquelle le GLD a utilisé les données factuelles recueillies pour énoncer des recommandations.

Groupe de revue externe (GRE)


Le GRE se composait d’experts en communication sur les risques et de praticiens ayant de l’expé-
rience dans les situations d’urgence, dont les recherches universitaires portent sur l’analyse des stra-
tégies et des expériences de communication des risques, et travaillant dans des régions du monde
qui connaissent des flambées et des situations d’urgence. Ils avaient pour rôle de réexaminer le pro-
jet de lignes directrices afin d’y apporter plus de clarté, de commenter sur la faisabilité ou l’utilité des
recommandations, et d’identifier les problèmes contextuels, les conséquences en termes de mise en
œuvre, les problèmes pour les utilisateurs finals et tout autre domaine ou question jugés importants
(annexe 1, le Tableau 8 répertorie les membres du GRE, les organisations auxquelles ils sont ratta-
chés et les conflits d’intérêts, le cas échéant).

Gestion des conflits d’intérêts


Tous les experts participant à l’élaboration de ces lignes directrices (membres du GLD, membres du
GRE, experts réalisant les revues systématiques, spécialistes en méthodologie et autres consultants)
ont au préalable été invités à remplir un formulaire de déclaration d’intérêts (DI) détaillant tout intérêt
susceptible de poser problème.
Le secrétariat a également effectué une recherche en ligne sur les activités et publications des
membres potentiels du GLD et du GRE afin de déterminer s’ils avaient des intérêts divergents empê-
chant leur participation à l’élaboration des lignes directrices. Les membres du GLD ont également
été invités à soumettre de courtes biographies, qui ont été publiées pour commentaires avant que
leur adhésion ne soit confirmée.
Le secrétariat a examiné et évalué tous les intérêts déclarés avant chaque réunion afin de déter-
miner si des participants avaient des intérêts divergents susceptibles d’empêcher ou de limiter leur par-
ticipation au processus. Tous les intérêts déclarés qui pourraient être considérés comme des intérêts
concurrents ont été transmis pour examen au Bureau de la conformité, de la gestion des risques et de
l’éthique de l’OMS. Avant chaque réunion du GLD, les participants ont été invités à mettre à jour leurs
formulaires de déclaration d’intérêts. Celles-ci ont été résumées et présentées à l’ensemble du groupe,
de sorte que le groupe était au courant de tous les intérêts potentiellement concurrents existants.
Lors de chaque réunion du GLD, une explication claire de ce qui était considéré ou défini comme
un conflit d’intérêts a été fournie. Ceux-ci incluaient tout intérêt (par exemple universitaire) qui pour-
rait raisonnablement être perçu comme affectant l’objectivité et l’indépendance d’une personne tra-
vaillant avec l’OMS. On a ensuite demandé à tous les membres du GLD présents s’ils avaient des
intérêts concurrents à déclarer au groupe en plus de ceux indiqués dans leurs formulaires de décla-
ration d’intérêts.
Comme nous venons de l’expliquer, toutes les personnes invitées à apporter une contribution
substantielle à l’élaboration des lignes directrices (dont la préparation de revues systématiques et de
profils de données factuelles, ou la formulation de recommandations et la rédaction de directives)
ont également rempli les formulaires de déclaration d’intérêts avant que leur rôle ne soit confirmé.
On a jugé qu’aucun des membres du GLD ou du GRE, aucun des experts réalisant les revues systé-
matiques, aucun des spécialistes de la méthodologie et aucun des consultants en appui du groupe
d’orientation n’avait d’intérêts divergents qui justifient d’empêcher ou de limiter sa participation. Voir
l’annexe 1 pour les intérêts déclarés.

35 Recommandations
8.
Plans pour la diffusion
et l’évaluation de l’effet de
ces recommandations
L’efficacité de la présentation, du ciblage, du marketing et de la diffusion de ces
lignes directrices est essentielle pour atteindre les principaux destinataires :
décideurs et praticiens chargés de la communication sur les risques avant,
pendant et après une urgence sanitaire. Un volet important de la stratégie de
diffusion consiste à élaborer des outils comprenant des guides pas-à-pas,
des manuels de terrain, des listes de contrôle et des cours de formation en
ligne, afin de faciliter la mise en œuvre des recommandations d’ensemble.

Présentation
Les lignes directrices existeront dans toutes les langues officielles des Nations Unies (anglais, arabe,
chinois, espagnol, français et russe), ainsi qu’en portugais. Elles seront aussi traduites dans les lan-
gues locales utilisées dans les pays connaissant des flambées de maladies ou des épidémies, ou ris-
quant fortement d’y être confrontés.

Diffusion
Les lignes directrices seront diffusées par les canaux suivants.

• Note d’orientation (dossier d’information) à tous les États Membres et bureaux de pays de l’OMS,
par l’intermédiaire de l’Unité Partenariat et coopération avec les pays de l’OMS.
• Courrier électronique à l’ensemble des partenaires opérationnels au sein du système des Nations
Unies, ONG internationales, partenaires de financement, etc.
• Écoles de journalisme et réseaux de radio nationaux, locaux et communautaires, par le biais de
l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
• Information des points focaux, partenaires, chercheurs et milieux universitaires des États
Membres sur la plateforme OpenWHO, y compris agences et experts faisant actuellement par-
tie des réseaux OMS de communication sur les risques et d’interventions en sciences sociales.
• Publication sur le site Web de l’OMS et diffusion des liens connexes à l’ensemble des individus et
partenaires associés à l’élaboration des lignes directrices ; tous les intervenants des programmes
d’urgence et de communication sur les risques au sein de l’OMS, par des listes de distribution ;
partenaires contribuant à la communication sur les risques/participation communautaire, par
le réseau de coordination de la communication sur les risques ; réseau de formation de journa-
listes de l’OMS ; réseau de communication d’urgence (ECN) de l’OMS ; liste OMS des médias.
• Documents imprimés mis à disposition au Siège de l’OMS et dans les bureaux régionaux, et acces-
sibles, sur demande, aux personnes et partenaires associés à l’élaboration des lignes directrices.
• Conférences universitaires, tables rondes et réunions auxquelles assistent les personnes char-
gées des revues systématiques, membres du GLD et le secrétariat pour analyser et promouvoir
les conclusions et les recommandations des lignes directrices à compter de mai 2017.
• Manuels, cours de formation et modes opératoires normalisés, qui seront constitués pour la
mise en application des recommandations des lignes directrices, en consultation avec les par-
tenaires et utilisateurs finals.

37 Plans pour la diffusion et l’évaluation de l’effet de ces recommandations


8.1
Suivi et évaluation

Suivi de l’utilisation des lignes directrices


Le suivi de l’utilisation des lignes directrices sera effectué principalement de cinq manières.
• Retour d’information direct par les utilisateurs dans le cadre des méthodes de marketing et de
diffusion décrites plus haut.
• Enquête en ligne auprès des principaux acteurs mondiaux et régionaux, ainsi que des acteurs
nationaux de premier plan sélectionnés, six et 12 mois après le lancement.
• Analyse des références aux lignes directrices dans les publications, documentations, stratégies
d’intervention d’urgence et plans d’action connexes.
• Retour d’information par les utilisateurs des cours OpenWHO.
• Retour d’information lors des évaluations externes conjointes (JEE) réalisées périodiquement
afin de jauger les principales capacités pour la gestion des urgences de santé publique, dont
la communication sur les risques. Une question sur la connaissance de l’utilisation et de l’utilité
des lignes directrices sera incluse dans l’outil d’évaluation JEE.

8.2
Revue par date

La CRU est un domaine qui évolue rapidement. Nombre des revues systématiques ayant décelé des
lacunes dans les études (décrites plus haut et résumées dans le Tableau 5), on peut s’attendre à la
production de nouvelles données factuelles qui feront apparaître une amélioration des approches et
de la pratique. Il faudra donc envisager de revoir et de réviser ces recommandations cinq ans après
leur publication (2022). Si, entre-temps, de nouvelles données indiquent qu’il est nécessaire de
changer certaines pratiques recommandées, les lignes directrices seront révisées en conséquence.

38 Plans pour la diffusion


Communication et l’évaluation
du risque pendant lesdeurgences
l’effet desanitaires:
ces recommandations
directives stratégiques et
pratiques de l’OMS pour la communication sur les risques en situation d’urgence
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42 Références bibliographiques
Communication du risque pendant les urgences sanitaires: directives stratégiques et
pratiques de l’OMS pour la communication sur les risques en situation d’urgence
Annexes

Annexe 1.
Composition des groupes
chargés des lignes directrices
Tableau 6.
Membres du groupe d’orientation interne (GOI)
Nom Lieu
Surangani Abeyesekera AFROa/Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF)
Sylvain Aldighieri AMROb/Analyse en santé concernant les maladies transmissibles
Henk Bekedam EMROc/Bureau de l’OMS en Égypte
Aphaluck Bhatiasevi Sièged/Gestion des risques infectieux

Sièged/Département Coopération avec les pays et collaboration avec le système des


Funke Bolujoko
Nations Unies

Sylvie Briand Sièged/Gestion des risques infectieux


Leticia Lin Campana AMROb/Relations avec les médias
Zhanat Carr Sièged/Interventions pour des environnements sains
Cintia Diaz-Herrera Sièged/Gestion des interventions en situation d’urgence
Delanyo Dovlo AFROa/Systèmes et services de santé
Ibrahima-Soce Fall AFROa/Directeur régional pour les situations d’urgence
Christy Feig Sièged/Département Communication : jusqu’à son départ de l’OMS, à la fin de 2016
Pierre Formenty Sièged/Épidémies dans les milieux vulnérables/Gestion des risques infectieux
Florence Fuchs Sièged/Évaluation, maintien et développement des capacités
Gaya Gamhewage (chair) Sièged/Gestion des risques infectieux
Monika Gehner Sièged/Département Communication

SEAROe/Sensibilisation pour l’information du public jusqu’en 2016, puis au Siège/


Vismita Gupta-Smith
Département Communication

Margaret Harris Sièged/Gestion des risques infectieux


Takeshi Kasai WPROf/Gestion de programme
Li Ailan WPROf/Directeur régional pour les situations d’urgence
Susan Mackay WPROf/Équipe de communication interagences des Nations Unies, Viet Nam
Jaouad Mahjour EMROc/Directeur de la gestion de programme
Cristina Mana AMROb/Analyse en santé concernant les maladies transmissibles
Andreas Mlitzke Sièged/Département Conformité, gestion des risques et éthique
Davison Munodawafad AFROa/Déterminants socioéconomiques de la santé
Tim Nguyen EUROg/Veille en matière de données factuelles pour l’élaboration de politiques

AFROa/Responsable de la communication pour la section Développement, Fonds


Rafael Obregon
des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF)

Navaratnasamy Paranietharan SEAROe/Bureau de l’OMS au Bangladesh


Cristiana Salvi EUROg/Maladies transmissibles, sécurité sanitaire et environnement
Carmen Savelli Sièged/Sécurité sanitaire des aliments et zoonoses
Shamila Sharma SEAROe/Information et sensibilisation du public
Sameera Suri Sièged/Préparation, surveillance et riposte
Rebekah Bosco Thomas Sièged/Genre, équité et droits de l’homme

Hans Troedsson Sièged/Gestion générale

a. Bureau régional OMS de l’Afrique. d. Siège de l’OMS.


b. Bureau régional OMS des Amériques. e. Bureau régional OMS de l’Asie du Sud-Est.
c. Bureau régional OMS de la Méditerranée orientale. f. Bureau régional OMS du Pacifique occidental.
g. Bureau régional OMS de l’Europe.

43 Annexes
Annexes

Tableau 7. Membres du groupe chargé d’élaborer les lignes directrices (GLD)

Nom Sexe (H/F) Institution/organisation Discipline Lieu Intérêts déclarés


Mesafint Alebachew H Ministère de la santé, Éthiopie Éducation à la santé et communication sanitaire, S&E, Éthiopie Aucun
formation à la communication AFROa

Ombretta Baggio F Fédération internationale des Communication sur les risques sanitaires au niveau Suisse Aucun
Sociétés de la Croix-Rouge et du mondial/participation de la population/responsable de la EUROb
Croissant-Rouge mise en œuvre
Amrita Gill Bailey F Johns Hopkins University, Baltimore Préparation à la communication d’urgence dans le pays, États-Unis Travaux à la Johns
(États-Unis) outils et ressources de communication pour la préparation, AMRO/PAHOc Hopkins University
(coprésidence)
communication sur le changement de comportement financés par l’USAIDd
Peter Banga H Harare Polytechnic School of Journalism Formation à l’utilisation des médias, S&E, actions de Zimbabwe Aucun
and Media Studies sensibilisation, médias audiovisuels AFROa
(coprésidence)
Claudine F Université de Genève Sciences sociales, perception et gestion des risques, études Suisse/ Aucun
en santé au niveau mondial EUROb
Burton-Jeangros
Bishakha Datta F Point of View (ONG)e Communication, préparation de l’action en santé au niveau Inde/SEAROf Aucun
mondial, droits et autonomisation des femmes

Frode Forland H Institut norvégien de santé publique Élaboration de lignes directrices reposant sur des données Norvège/EUROb Aucun
factuelles, préparation de l’action en santé, santé publique

Natasha Howard F London School of Hygiene & Tropical Études sur les systèmes de santé, sur les liens entre conflits Royaume-Uni/EUROb Aucun
Medicine (LSHTM) et santé, évaluation

Akram F Université des sciences médicales de Économie de la santé/modélisation en santé/politique de Iran (République islamique Aucun
Kerman santé d’)/EMROg
Khayatzadeh-Mahani
Nombulelo Leburu F National Department of Health (Afrique Communication stratégique en santé, communication Afrique du Sud/AFROa Aucun
du Sud) extérieure et sur les risques

Sovann Ly H Ministère de la santé, Cambodge Prévention et lutte contre les flambées Cambodge/ Aucun
WPROh

Jenny Moberg F Norwegian Knowledge Centre for the Élaboration d’outils en ligne pour communiquer et faciliter la Norvège/EUROb Aucun
Health Services prise de décisions sur les soins de santé

Mohamed Nour H Supreme Council of Health (Qatar) Communication, communication pour un impact Qatar/EMROg Aucun
comportemental (COMBI) en santé

Nobuhiko Okabe H Institut de santé publique de Kawasaki Maladies infectieuses/RSIh/préparation aux pandémies Japon/WPROi Aucun

Patricia Lima Pereira F Ministère de la santé, Paraguay Planification stratégique de la communication Paraguay Aucun
AMRO/PAHOc

Ortwin Renn H Université de Stuttgart Transformer la recherche sur la théorie de la communication Pays-Bas/EUROb Intervenant rémunéré
en (actions de) participation et communication pour la communication
sur les risques
Board member of non-
profit research
Maria-Isabel Rivero F Inter-American Commission on Human Planification stratégique de la communication États-Unis Aucun
Rights AMRO/PAHO

Lisa Robinson F Senior Adviser Résilience et riposte aux situations de crise EURO Aucun
BBC Media

Caroline Rudisill F London School of Economics and Économie de la santé, pandémies, politique de santé, Royaume-Uni/EUROb Aucun
Political Science perception des risques et choix de santé

Matthew Seeger H Wayne State University, Detroit Études appliquées en communication sur les risques, États-Unis/AMRO/ Aucun
sécurité sanitaire mondiale, communication en situation PAHOc
de crise
Luechai H Université Mahidol, Bangkok (Thaïlande) Anthropologie, méthodologie des études qualitatives Thaïlande/ Aucun
SEAROf
Sringernyuang
Karen Tan F Ministère de la communication et de Responsable de la mise en œuvre de la communication sur Singapour/ Aucun
l’information, Singapour les risques de flambée, planification de la communication WPROi
stratégique
Chadin Tephaval H The Bangkok Post Communication, communication de crise et journalisme Thaïlande/ Aucun
SEAROf

Theresa Thompson F University of Dayton Évaluation, théorie de la communication, communication États-Unis/AMRO/ Aucun
interpersonnelle/interculturelle PAHOc

Marika Valtier F Ministère français des affaires sociales, Communication, communication sur les risques et de crise, France/EUROb Intervenante rémunérée
de la santé et des droits des femmes sécurité sanitaire mondiale pour la communication
sur les risques à l’intention
du public (max. €500)
Marsha Vanderfordj F Centers for Disease Control and Théorie de la communication sur les risques, mise en États-Unis/AMRO/ Aucun
Prevention (CDC) œuvre de la communication sur la santé au niveau mondial, PAHOc
sécurité sanitaire
Sophia Wilkinson F BBC Media Action Conception et mise en œuvre des interventions de Royaume-Uni/EUROb Aucun
communication en santé, formation

Xie Ruiqian H Université internationale de Beijing/ Communication sur les risques, épidémiologie, statistiques, Chine/WPROi Aucun
Centre chinois d’éducation à la santé renforcement des capacités

M&E: monitoring and evaluation. e


Organisation non gouvernementale.
a
Bureau régional OMS de l’Afrique. f
Bureau régional OMS de l’Asie du Sud-Est.
b
Bureau régional OMS de l’Europe. g
Bureau régional OMS de la Méditerranée orientale.
c
Bureau régional OMS des Amériques/Organisation panaméricaine de la santé. h
Règlement sanitaire international (2005).
d
Agence des États-Unis pour le développement international (USAID). i
Bureau régional OMS du Pacifique occidental.
j
Présidente jusqu’à la fin de décembre 2015, date à laquelle elle a rejoint l’OMS et a dû quitter le GLD.

44 Annexes
Communication du risque pendant les urgences sanitaires: directives stratégiques et
pratiques de l’OMS pour la communication sur les risques en situation d’urgence
Annexes

Spécialiste en méthodologie épaulant le GLD et supervisant l’extraction de données fac-


tuelles : Jane Noyes

Équipes chargées de la revue systématique


Harvard T. H. Chan School of Public Health, Emergency Preparedness, Research, Evaluation
and Practice Program, Boston (États-Unis) (Questions 1, 2, 6, 8) : Giorgia Argentini (consul-
tante en projets pour l’Amérique latine et le Brésil), Azan Jha, Noah Klein (rédacteur), Leesa Lin,
Elena Savoia (responsable) et Sarah Short.

Nicholson School of Communication, University of Central Florida, Floride (États-Unis)


(Question 3) : Rebecca Freihaut (recherche de la littérature grise), Lindsay Neuberger, Ann Neville Miller,
Timothy Sellnow (responsable) et Andrew Todd.

Wayne State University, Detroit, Michigan (États-Unis) (Questions 5, 7, 9, 10, 11, 12) : Ashleigh Day,
Stine Eckert, Julie Novak, Donyale Padgett, Pradeep Sopory et Lillian Lee Wilkins (responsable).

Question 4 et mise à jour rapide sur la littérature grise : Deborah Toppenberg-Pejcic, consul-
tante indépendante. Annex 2.

Tableau 8.
Membres du groupe de revue externe (GRE)
Nom Organisation Pays/Région OMS Compétence Conflit d’intérêts

Supriya Bezbaruah – Inde/SEAROf Riposte aux situations d’urgence Non

Christopher Colvin – Afrique du Sud/AFROb Interface entre communautés et systèmes de santé, Non
méthodologie des études de sciences sociales sur la
santé publique

Joshua Greenberg – Canada/AMROc Couverture médiatique des risques de maladies Non


infectieuses, activités de communication sur les
risques et stratégies des principaux acteurs de la
santé publique

Ali Akbar Haghdoost Kerman University of Medical Iran/EMROd Épidémiologie Non


Sciences, Iran

Sarb Johal Massey University Nouvelle-Zélande Communication de crise Non

Marwa Kamel Fonds des Nations Unies pour EMROd Responsable de la mise en œuvre de la Non
l’enfance (UNICEF) communication sur les risques

Lucy Knight Oxfam Royaume-Uni/EUROe Promotion de la santé publique Non

Li Richun Centre de lutte contre les Chine/WPROf Responsable de la mise en œuvre de la Non
maladies, Chine communication sur les risques

Abderrahmane Maaroufi Ministère de la santé, Maroc Maroc/EMROd Préparation et riposte aux situations d’urgence Non

Erma Manoncourt Consultante indépendante Barbade/AMROc Participation communautaire/prise de décisions Non


sur les questions de participative
développement

Ki Soo Park Centre de lutte contre les Corée/WPROf Responsable de la mise en œuvre de la Non
maladies, Corée communication sur les risques

Cynthia Sawe – – – –

Anton Schneider USAID États-Unis/AMROc Communication sur les risques/participation Non


communautaire

Thomas Tufte University of Leicester Royaume-Uni/EUROe Théorie universitaire de la communication sur les Non
risques

–  sans objet.
a
Bureau régional OMS de l’Asie du Sud-Est.
b
Bureau régional OMS de l’Afrique.
c
Bureau régional OMS des Amériques.
d
Bureau régional OMS de la Méditerranée orientale.
e
Bureau régional OMS de l’Europe.
f
Bureau régional OMS du Pacifique occidental.

45 Annexes
Annexes

Annex 2
Méthodes d’élaboration
des lignes directrices
L’élaboration des présentes lignes directrices a commencé en octobre 2014, avec la création d’un
groupe d’orientation interne (GOI) et la demande de réalisation d’une revue flash de la littérature
publiée entre janvier 2006 et mars 2015 et énonçant des orientations internationales et nationales
pour la CRU (2). Cette revue flash (disponible ici) visait à produire :

• « un instantané » des orientations sur le terrain ;


• une vue d’ensemble des avis sur les orientations existantes ;
• une brève revue des domaines d’action ou d’amélioration potentiels.

Les personnes chargées de la revue, une équipe du cabinet Evidence Aid, ont trouvé 128 documents
d’orientation, mais aucun reposant explicitement sur des données factuelles. La plupart des orien-
tations étaient axées sur le renforcement des capacités/stratégies. La logistique et les technologies
mobiles ont été deux thèmes les moins explorés. Des lacunes ont également été constatées dans la
recherche en évaluation, l’évaluation des obstacles à la préparation et à la CRU lors de catastrophes
dans les pays à faible revenu, les meilleurs moyens de renforcer les capacités afin que la CRU soit
efficace pendant la phase de préparation, et la mise à profit des données factuelles et de l’expérience
passée, afin d’améliorer la CRU dans la pratique.
Pendant la revue flash, le secrétariat des lignes directrices a cherché, avec l’aide du GOI, qui pour-
rait être membre du GLD. Des experts en communication sur les risques, riposte aux situations d’ur-
gence, politique de santé publique, épidémiologie et autres dimensions pertinentes pour la CRU, issus
de toutes les régions du monde, ont été invités à contribuer au processus (voir l’annexe 1 pour la liste
complète des participants, de leur domaine de compétence et des organisations dont ils font partie).
Les conclusions de la revue flash définissant la portée des lignes directrices ont été présentées
au GLD durant la première réunion qui s’est tenue à Genève (Suisse), les 22 et 23 juin 2015. La revue
a servi de base pour définir le périmètre des lignes directrices et déterminer quels aspects de la CRU
devaient être explorés plus avant par une recherche systématique de données factuelles. Lors de cette
première réunion, 12 dimensions ont été identifiées, et Jane Noyes, la spécialiste en méthodologie
qui épaulait le GLD, a guidé la formulation de questions utilisant le format SPICE. Une grande partie
des études sur ces aspects était censée recourir à des méthodes qualitatives plutôt que quantitatives.
Le format SPICE est jugé mieux adapté que le format PICO à la recherche de données factuelles
s’appuyant sur une méthode qualitative et mixte. L’annexe 3 détaille le format SPICE des questions.
Après la formulation et la validation des questions SPICE, des appels à propositions ont été
diffusés, et trois équipes chargées de la revue systématique (Harvard University, sous la conduite
d’Elena Savoia, University of Central Florida, sous la conduite de Tim Sellnow, et Wayne State University,
sous la conduite de Lillian Lee Wilkins) (voir l’annexe 1 pour des informations complètes sur ces
équipes), ainsi qu’une personne, Deborah Toppenberg-Pejcic, ont été chargées d’effectuer la revue,
en s’appuyant sur ces questions.
Tout au long de la période de recherche, d’analyse et de notification, ces équipes de revue ont
été conseillées et épaulées par le Professeur Noyes, le secrétariat OMS des lignes directrices pour
la communication sur les risques, et Tomas Allen, spécialiste de l’information à l’OMS, qui a apporté
un appui concernant la base de données et la recherche de la littérature grise. Durant cette période,
la flambée de la maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest, l’apparition du syndrome du virus Zika et
d’autres urgences majeures de santé publique ont fait l’objet d’une abondante littérature grise traitant
de la communication sur les risques. À cette fin, une recherche rapide de la littérature grise (recherche
à laquelle Deborah Toppenberg-Pejcic a également participé) a été menée. Elle a consisté à exami-
ner des rapports ayant trait aux 12 questions, jusqu’au 31 décembre 2016.

46 Annexes
Communication du risque pendant les urgences sanitaires: directives stratégiques et
pratiques de l’OMS pour la communication sur les risques en situation d’urgence
Annexes

À la fin de janvier 2017, toutes les revues avaient été achevées et présentées au secrétariat de
l’OMS. Elles ont ensuite été diffusées à tous les membres du GLD. Afin que le GLD puisse facilement
élaborer des recommandations transparentes et reposant sur des données factuelles, les conclu-
sions des revues ont servi de base pour adapter les tableaux du cadre DECIDE Evidence to Decision
(EtD) (11), ainsi que pour synthétiser les données factuelles portant sur ce qui avait fonctionné ou non,
et sur d’autres éléments essentiels, tels que les valeurs, les préférences, l’utilisation des ressources
et l’équité. (Les tableaux DECIDE soumis au GLD sont disponibles ici.)
Un système initial de vote électronique anonyme a permis de définir la position du groupe, puis
des recommandations ont été formulées et un consensus établi. Les recommandations émises lors
de la réunion du GLD ont été compilées et envoyées à tous les membres du groupe, pour une revue
supplémentaire. Cet ensemble de recommandations a ensuite été transmis, dans le cadre du docu-
ment relatif aux lignes directrices, pour revue par le GRE, composé de praticiens de la CRU, d’inter-
venants chargés de la riposte aux situations d’urgence, d’universitaires et de décideurs (voir les noms
et organisations en annexe 1). Les commentaires de ces participants ont permis d’affiner les recom-
mandations et la présentation du document relatif aux lignes directrices, en consultation avec le GLD.

Questions prioritaires
D’après le périmètre et les dimensions définis lors de la première réunion du GLD, les 12 questions
prioritaires suivantes, portant sur la confiance et la participation communautaire, l’intégration de la
CRU dans les systèmes de santé, ainsi que la détermination des meilleures pratiques fondées sur des
données factuelles, ont été formulées par la Présidente du GLD, la spécialiste en méthodologie des
lignes directrices et le secrétariat, avec l’appui du GOI.

Q1 : Leadership et gouvernance : Comment optimiser l’intégration de la communication sur les risques
en situation d’urgence dans la planification et la mise en œuvre par le leadership national d’événe-
ments et de situations d’urgence ayant un impact sur la santé publique ?

Q2 : Systèmes d’information : Quels sont les mécanismes les plus adaptés pour établir des liens inter-
juridictionnels efficaces pour le partage d’informations relatives à la communication sur les risques
en situation d’urgence et à la coordination interne ?

Q3 : Ressources humaines : Comment former au mieux et durablement le personnel à la communi-


cation sur les risques en vue des étapes de préparation et de riposte ?

Q4 : Financement : Comment garantir un financement suffisant et durable pour la communication


sur les risques en situation d’urgence ?

Q5 : Confiance : Quelles sont les activités les plus efficaces et les plus systématisables en matière
de communication sur les risques pour que les autorités de santé apparaissent aux communautés
concernées et à d’autres parties prenantes comme des sources fiables d’information pour la protec-
tion de leur santé ?

Q6 : Coordination : Quelles sont les meilleures manières d’assurer la coordination des activités de
communication sur les risques entre les organismes de mise en œuvre des différentes organisations
et entre les différents niveaux d’intervention ?

Q7 : Planification stratégique de la communication : Quels sont les éléments et les étapes d’une pla-
nification stratégique de la communication efficace ?

Q8 : Suivi et évaluation : Quels sont les outils les plus efficaces et les plus appropriés pour collec-
ter, analyser et interpréter les données et les retours en matière de communication sur les risques,
et pour intégrer les résultats dans les plans de communication sur les risques en situation d’urgence
ainsi que sur l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation d’une stratégie ?

47 Annexes
Annexes

Q9 : Participation communautaire : Quelles sont les meilleures manières d’associer les communautés
aux activités de communication sur les risques en situation d’urgence selon les événements/le contexte ?

Q10 : Réseaux sociaux : Quels sont les meilleurs canaux et les meilleures pratiques pour promouvoir
des mesures de protection de la santé sur les réseaux sociaux et pour dissiper les rumeurs et les infor-
mations erronées lors d’événements et de situations d’urgence ayant un impact sur la santé publique ?

Q11 : Communication sur les incertitudes : Quelles sont les meilleures manières de communiquer sur
les incertitudes à l’intention de la population, des communautés à risque et des parties prenantes ?

Q12 : Communication de messages : Quel est le bon moment pour diffuser des messages et quels
éléments ces messages doivent-ils contenir pour influencer au mieux les populations et les commu-
nautés concernées, de sorte qu’elles prennent les mesures nécessaires pour protéger leur santé ?

On a développé ces questions pour établir des termes de recherche potentiels, à l’aide du cadre SPICE.
(L’annexe 3 détaille les termes SPICE utilisés pour chaque question.)

La revue flash définissant la portée des lignes directrices indique que la plupart des orientations OMS
se fondent sur des événements antérieurs à 2003 ou survenus cette année-là. C’est pourquoi les
revues systématiques ont commencé en 2003. En raison de plusieurs grandes urgences de santé
publique, dont la flambée de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest (2014–2015) et la flambée
mondiale de la maladie à virus Zika (2015–2016), qui ont donné naissance à une abondante littéra-
ture grise traitant de la CRU, une revue rapide supplémentaire de la littérature grise récente, couvrant
les 12 questions, a été commandée vers la fin du processus (57).

Recherche des données factuelles


Chaque équipe de revue systématique a travaillé avec Tomas Allen (spécialiste de l’information à
l’OMS) pour concevoir et mener des recherches approfondies dans des bases de données sur des
études en anglais, dans d’autres langues officielles des Nations Unies (arabe, chinois, espagnol, fran-
çais, russe) et en portugais, parallèlement à la recherche de la littérature grise. Un compte rendu
détaillé est inclus dans chaque rapport de revue, disponible ici.

Production d’une carte systématique du savoir


Pour chaque question, il a été demandé aux équipes de revue de cartographier la littérature et de
repérer les lacunes en utilisant les catégories suivantes :

• type de catastrophe
• phase de la catastrophe
• localisation
• pays à revenu faible, intermédiaire ou élevé
• aspects relatifs à l’équité
• type d’étude (par méthode)
• revues systématiques publiées
• littérature grise.

Revues existantes
Les revues existantes ont été évaluées à l’aide d’AMTAR (A Measurement Tool to Assess Systematic
Reviews, outil de mesure pour l’évaluation des revues systématiques). AMSTAR sert à jauger la qua-
lité méthodologique des revues systématiques (58). Les revues de qualité faible ont été extraites, et
leurs études examinées pour inclusion éventuelle dans les revues demandées par l’OMS. Les revues
de qualité moyenne-élevée ont été placées dans un dossier virtuel partagé, et leurs principales conclu-
sions ont servi à contextualiser celles des revues demandées.

48 Annexes
Communication du risque pendant les urgences sanitaires: directives stratégiques et
pratiques de l’OMS pour la communication sur les risques en situation d’urgence
Annexes

Évaluation de la qualité des études et de la littérature grise


La qualité des études primaires a été évaluée avec les outils ci-dessous :

• Approche quantitative – groupes de comparaison – Cochrane’s Effective Practice and Organisation


of Care (EPOC) Risk of Bias tool (59).
• Approche quantitative – enquête descriptive – adaptation de Davids and Roman (2014) (60),
ou un outil similaire.
• Approche qualitative – Critical Appraisal Skills Programme (CASP) pour les études qualitatives (61).
• Approche mixte et étude de cas – Mixed Method Appraisal Tool (MMAT) de l’Université McGill (62).

Les études citées dans la littérature grise ont été évaluées avec l’outil propre à la méthode retenue.
La littérature grise qui ne rendait pas compte d’une étude a été évaluée au moyen de l’outil AACODS
(Authority, Accuracy, Coverage, Objectivity, Date, and Significance) (63). Chaque aspect inclus dans
AACODS est évalué ainsi : « oui », « non » ou « ne sait pas ». Les études ont reçu une appréciation finale :
« forte » (aucune faille importante), « moyenne » (failles mineures influant sur la crédibilité/validité),
« faible » (des failles susceptibles d’influer sur la crédibilité/validité) ou « très faible » (failles impor-
tantes influant sur la crédibilité/validité). Un important facteur de pondération AACODS est assigné
aux aspects concernant l’autorité.

Extraction de données
Les caractéristiques suivantes ont été extraites de données individuelles reposant sur des études pri-
maires de tous les types de méthodes : pays, type de catastrophe/d’urgence, phase de la catastrophe/
de l’urgence, et prise en compte ou non des populations à risque/vulnérables. Des données factuelles
d’intérêt, correspondant aux phénomènes d’intérêt et aux résultats/effets associés à la question sur
laquelle portait la revue, ont été identifiées et extraites. Pour les études quantitatives, des données
chiffrées, comme des moyennes, écarts types ou valeurs de probabilité, ont été extraites. Pour les
études qualitatives, des énoncés clés, des phrases et des citations directes ont été extraits. Pour les
approches mixtes et les études de cas, des données chiffrées et des énoncés, phrases et citations
directes clés, reliés à chaque méthode de façon appropriée, ont été extraits.

Conception de la revue
La conception de la revue avait pour objectif général de permettre aux équipes de revue d’assem-
bler et de configurer successivement les données factuelles, de manière à différencier « le signal du
bruit » et de présenter « ce qui s’est passé, ce qui a fonctionné, les conséquences et impacts, et ce
qui est efficace ».

Les études ont été initialement organisées selon quatre axes méthodologiques :

• approche quantitative - groupes de comparaison


• approche quantitative - enquête descriptive
• approche qualitative
• approche mixte et étude de cas.

Synthèse des conclusions pour chaque axe méthodologique


En raison du très petit nombre d’études recourant à des groupes de comparaison (randomisés ou
non), et de l’hétérogénéité de ces études, il n’a été possible d’effectuer une méta-analyse quantita-
tive, pour aucune des revues. Les équipes de revue ont par conséquent mis en œuvre une approche
fondée sur un résumé pour rendre compte des études quantitatives.
Pour l’axe méthodologique qualitatif, c’est le modèle de synthèse cadre qui a été utilisé (11,12).
Les catégories de ce cadre ont été définies sur la base des objectifs de la revue et des concepts rela-
tifs aux phénomènes d’intérêt, énoncés dans la question SPICE correspondante. Elles ont été modi-
fiées, le cas échéant, d’après les connaissances sur ce sujet et l’analyse des différentes études. En
s’appuyant sur les données factuelles issues des différentes études, on a synthétisé les conclusions
au moyen d’éléments explicatifs, ainsi que d’éléments analytiques de niveau supérieur.

49 Annexes
Annexes

Pour l’axe méthodologique reposant sur une approche mixte et une étude de cas, les différentes
études n’ont généralement pas différencié leurs conclusions globales en fonction de la méthodolo-
gie. Pour cet axe, les équipes ont recouru à un résumé.

Évaluation de la certitude/confiance dans les conclusions synthétisées pour les différents


axes méthodologiques
La certitude/confiance dans les conclusions synthétisées a été évaluée séparément pour chaque axe
méthodologique, au moyen des outils ci-dessous :

• Approche quantitative – groupes de comparaison (randomisés, non randomisés) – GRADE


• Approche quantitative – enquête descriptive – application des principes GRADE
• Approche qualitative – GRADE Confidence in the Evidence from Reviews of Qualitative
Research (CERQual)
• Approche mixte et étude de cas – application des principes GRADE et GRADE-CerQual.

Dans les revues entrant dans le cadre de l’approche quantitative reposant sur une enquête descrip-
tive par les équipes de la Wayne State University et de la University of Central Florida pour cet axe
méthodologique, le degré de certitude des conclusions synthétisées a été évalué à l’aide d’un outil
conçu spécialement pour ces revues, sur la base des principes GRADE. L’équipe de la Wayne State
University a procédé à des ajustements, en collaboration avec Jane Noyes, la spécialiste de la métho-
dologie GRADE, afin d’élaborer un outil permettant d’évaluer le degré de certitude des conclusions
provenant d’enquêtes transversales quantitatives sans groupes de comparaison pour les résultats/
phénomènes d’intérêt. L’évaluation s’est appuyée sur une appréciation des facteurs considérés comme
susceptibles de réduire le degré de certitude des conclusions d’une étude : limites de conception ou
de réalisation de l’étude, résultats incohérents, données factuelles indirectes, résultats imprécis, et
biais de publication. Les quatre catégories d’évaluation étaient les suivantes :

• qualité élevée – il est très probable que de nouvelles données factuelles ne modifieront pas
substantiellement les conclusions de l’étude ;
• qualité moyenne – il est relativement probable que de nouvelles données factuelles ne modi-
fieront pas substantiellement les conclusions de l’étude ;
• qualité faible – il est relativement probable que de nouvelles données factuelles modifieront
substantiellement les conclusions de l’étude ;
• qualité très faible – il est très probable que de nouvelles données factuelles modifieront subs-
tantiellement les conclusions de l’étude.

De plus amples informations sur l’outil GRADE adapté sont présentées dans les appendices aux rap-
ports de revue communiqués par les équipes de la Wayne State University et de la University of Central
Florida, disponibles ici. L’outil GRADE-CERQual a servi à évaluer la confiance dans les conclusions
synthétisées pour l’axe méthodologique qualitatif, grâce à l’examen des limites méthodologiques, de
la pertinence, de la cohérence et de l’adéquation des données étayant la conclusion. Chaque conclu-
sion a ensuite reçu une appréciation :

• confiance élevée – il est très probable que la conclusion représente les phénomènes ;
• confiance moyenne – il est probable que la conclusion représente les phénomènes ;
• confiance faible – il est possible que la conclusion représente les phénomènes ;
• confiance très faible – il n’a pas pu être clairement établi que la conclusion représente les
phénomènes.

La certitude/confiance dans les conclusions synthétisées des études reposant sur des approches
mixtes et des études de cas pour les différents axes méthodologiques a été évaluée au moyen des
approches GRADE et GRADE-CERQual.

50 Annexes
Communication du risque pendant les urgences sanitaires: directives stratégiques et
pratiques de l’OMS pour la communication sur les risques en situation d’urgence
Annexes

Synthèse des conclusions pour les différents axes méthodologiques


Les conclusions synthétisées pour un axe méthodologique donné ont été comparées et confron-
tées à celles concernant les autres axes méthodologiques. Dans le cas où les conclusions s’étayent
et se renforcent mutuellement, elles sont combinées afin de produire d’autres conclusions de niveau
supérieur, qui représentent les synthèses pour les différents axes méthodologiques. L’évaluation de
la certitude/confiance dans les conclusions synthétisées pour l’axe méthodologique concerné a été
prise en compte durant tout ce processus.

Analyses par sous-groupes et de l’équité


La synthèse des conclusions a inclus des analyses par sous-groupes, dont l’examen du type et de la
phase de la situation d’urgence, du pays connaissant cette situation d’urgence et de la présence de
populations vulnérables. L’inclusion des deux derniers sous-groupes a permis de prendre en compte
l’équité dans les conclusions synthétisées.

Présentation des conclusions de la revue


Les conclusions individuelles et comparées sont présentées dans les tableaux les résumant, avec éva-
luation correspondante de la certitude/confiance dans les données factuelles. On les trouvera dans
tous les rapports de revue systématique complets, disponibles ici.

« Vérification flash » des conflits d’intérêts des membres du GLD


L’unité Renforcement des capacités de communication (CCB) de l’OMS a effectué une recherche
ad hoc en ligne sur les 25 personnes proposées par le GOI pour faire partie du GLD. Cette recherche,
essentiellement une « vérification flash » des conflits d’intérêts possibles, a consisté à évaluer les liens
de chaque candidat avec des entités privées ou des sources de financement d’entreprise, par exemple
avec des projets d’étude financés par des sources privées. Cette recherche spécifique s’est princi-
palement concentrée sur les conflits d’intérêts de nature financière, liés à toute entreprise fabriquant
et/ou distribuant des produits du tabac, des armes à feu, des hydrocarbures, des produits pharma-
ceutiques, ou et/ou des aliments.
Selon les Lignes directrices de l’OMS pour la déclaration d’intérêts (experts de l’OMS), l’expres-
sion « conflit d’intérêts » s’entend du cas où

tout intérêt déclaré par un expert peut, ou peut être raisonnable-


ment perçu comme pouvant influencer l’objectivité et l’indépen-
dance des avis donnés par l’expert à l’OMS, et/ou conférer un
avantage concurrentiel déloyal à l’expert ou aux personnes ou ins-
titutions avec lesquelles il a des intérêts financiers ou commerciaux
(par exemple enfants ou frères et sœurs adultes, proches collè-
gues de travail, unité ou service administratif).

Sources examinées
Pour la revue, les sources d’information publique disponibles qui suivent (liste non exhaustive) ont
été évaluées.

ResearchGate : Un site de réseau social destiné aux chercheurs pour la publication et le partage des
travaux auxquels ils ont contribué, ainsi que pour la mise en relation avec d’autres chercheurs. Utilisé
pour évaluer les publications des candidats sous l’angle de la déclaration de conflits d’intérêts et des
sources de financement.

PubMed : Un moteur de recherche gratuit qui donne accès au texte intégral d’articles, à des réfé-
rences et à des résumés sur des sujets relatifs aux sciences de la vie et à la biomédecine. Il est géré
par la National Library of Medicine (NLM) des États-Unis. Utilisé pour évaluer les publications des
candidats sous l’angle de la déclaration de conflits d’intérêts et des sources de financement.

51 Annexes
Annexes

Revues spécialisées : Provenant de divers sites et pages, les publications ou revues ne mentionnent
pas toutes explicitement les conflits d’intérêts. Utilisé pour évaluer les publications et les articles des
candidats sous l’angle de la déclaration de conflits d’intérêts et des sources de financement.

LinkedIn : Un site de réseau social utilisé principalement pour le réseautage professionnel, pour la
diffusion de CV personnels ou pour le dépôt de candidatures. Utilisé pour évaluer la formation et l’ex-
périence professionnelle des candidats.

Yasni : Un moteur de métarecherche allemand destiné au grand public, utilisé pour rechercher si les
candidats ont des conflits d’intérêts.

Sites Web d’universités, d’entreprises, d’organisations, et membres du corps enseignant ou


d’une équipe. Utilisé pour la recherche d’informations sur les publications des candidats, leurs rela-
tions professionnelles et personnelles, titres honorifiques, distinctions, prix, financements et leur expé-
rience professionnelle.

Sites Web d’administrations publiques, de ministères, d’organisations non gouvernementales


(ONG) et d’organisations gouvernementales internationales (OGI). Utilisé pour la recherche d’in-
formations sur les candidats occupant un poste au sein d’un ministère de la santé ou dans une autre
administration ou institution publique. On a également cherché quelles étaient les sources de finan-
cement de ces sites Web lorsqu’elles étaient rendues publiques.

Divers autres sites, dont ceux de sites ou d’organisations partenaires ayant des liens avec les can-
didats eux-mêmes, ou avec les organisations, universités, sociétés, etc., dont ces derniers font partie.

Processus de recherche
L’unité CCB a élaboré un modèle de recherche simple afin de passer au crible les informations publiques
disponibles sur les candidats, puis a utilisé le moteur de recherche Google pour mettre en œuvre ce
modèle. Le processus de recherche a consisté à :

1. évaluer les travaux des candidats apparaissant sur les plateformes de publication telles que
PubMed ;
2. repérer la source de financement de ces travaux, et noter les conflits d’intérêts divulgués ;
3. déterminer si le candidat concerné fait partie d’une université, d’une OGI/ONG, d’un gouver-
nement, d’un journal/d’une publication et/ou d’une entreprise produisant et/ou distribuant des
produits du tabac, des armes à feu, des hydrocarbures, des produits pharmaceutiques et/ou
des aliments et boissons ;
4. évaluer le profil en ligne des candidats, disponible sur leur propre site Web, le site Web de l’uni-
versité dont ils font partie ou le profil LinkedIn ou le CV pour connaître les affiliations actuelles
et antérieures, les financements, les associations ou les biais ;
5. identifier les dons rendus publics des candidats à des écoles/institutions, etc. ;
6. enregistrer les vérifications flash individuelles, avec les informations pertinentes ;
7. diffuser les formulaires OMS de déclaration d’intérêts auprès des candidats sélectionnés, à la
suite de la vérification flash.

Deux membres de l’équipe CCB ont procédé à cette vérification flash, sur trois jours ouvrés. L’unité
CCB et le Département Conformité, gestion des risques et éthique se sont appuyés sur les résultats
pour examiner le profil et les déclarations d’intérêts des candidats.

52 Annexes
Communication du risque pendant les urgences sanitaires: directives stratégiques et
pratiques de l’OMS pour la communication sur les risques en situation d’urgence
Annexes

Annex 3
Questions SPICE
1.
Leadership et gouvernance
Comment optimiser l’intégration de la communication sur les
risques en situation d’urgence dans la planification et la mise en
œuvre par le leadership national et international d’événements et
de situations d’urgence ayant un impact sur la santé publique ?
Cadre : Dans le contexte de la préparation et de la riposte à des événements/situations d’urgence,
aux niveaux national et international, ayant un impact sur la santé publique dans les pays à revenu
élevé, faible ou intermédiaire, ainsi que dans les États fragiles.
Intervenants : Pouvoirs publics nationaux.
Phénomène d’intérêt : Intégration des fonctions de CRU dans le leadership des pouvoirs publics
nationaux pour la riposte à des situations d’urgence ayant un impact sur la santé publique.
Comparaison : Positionnement variable des fonctions de CRU dans la structure de leadership natio-
nal, proximité organisationnelle des praticiens de la CRU avec le leadership national de la riposte
sanitaire, distribution de la représentation de la CRU entre les secteurs assurant le leadership natio-
nal, aspects à prendre en compte pour l’équité tels que les caractéristiques contextuelles et démo-
graphiques locales.
Évaluation : Impact sur la confiance du public dans l’information liée aux événements/situations d’ur-
gence, sur la portée de l’information communiquée aux populations touchées, sur la coordination du
partage de l’information, sur la capacité des praticiens à influencer les décisions, sur la rapidité de l’in-
formation atteignant le public lors d’un événement/d’une situation d’urgence.
Durée : depuis 2003.

2.
Systèmes d’information
Quels sont les mécanismes les plus adaptés pour établir
des liens interjuridictionnels efficaces pour le partage
d’informations relatives à la communication sur les risques
en situation d’urgence et à la coordination interne ?
Cadre : Dans le contexte de la préparation et de la riposte à des événements/situations d’urgence,
aux niveaux national et international, ayant un impact sur la santé publique dans les pays à revenu
élevé, faible ou intermédiaire, ainsi que dans les États fragiles.
Intervenants : Pouvoirs publics nationaux et autorités infranationales concernées (par exemple dépar-
tements sanitaires de district ou locaux), partenaires d’action et d’exécution.
Phénomène d’intérêt : Mise en place d’interactions et de mécanismes formels, interjuridictionnels,
interagences et de communication pour le partage de l’information et la coordination de la commu-
nication, obstacles et facilitateurs concernant ces mécanismes et interactions.
Comparaison : Approches variables – réseaux, protocoles administratifs et modes opératoires nor-
malisés, modèles de centre de commandement des interventions, et autres approches visant à orga-
niser et à faciliter les connexions et la coordination, aspects à prendre en compte pour l’équité tels
que les caractéristiques contextuelles et démographiques locales.
Évaluation : Impact sur la rapidité et la couverture de l’information publique, diffusion, cohérence de
l’information partagée, impact sur la confiance de l’information partagée.
Durée : depuis 2003.

53 Annexes
Annexes

3.
Ressources humaines
Comment former au mieux et durablement le
personnel à la communication sur les risques en
vue des étapes de préparation et de riposte ?
Cadre : Dans le contexte de la préparation et de la riposte à des événements/situations d’urgence,
aux niveaux national et international, ayant un impact sur la santé publique dans les pays à revenu
élevé, faible ou intermédiaire, ainsi que dans les États fragiles.
Intervenants : Pouvoirs publics nationaux et autorités infranationales concernées (par exemple auto-
rités sanitaires de district ou locales).
Phénomènes d’intérêt : Renforcement et capacité durable du personnel pour la CRU.
Comparaison : Tactiques diverses – formation en cours d’emploi, formation initiale, programmes
d’acquisition de compétences clés, et autres opportunités de développement, aspects à prendre en
compte pour l’équité tels que les caractéristiques contextuelles et démographiques locales.
Évaluation : Impact sur l’effectif disposant de compétences en CRU, étendue/profondeur des com-
pétences, rétention du personnel.
Durée : depuis 2003.

4.
Financement
Comment garantir un financement suffisant et durable pour
la communication sur les risques en situation d’urgence ?
Cadre : Dans le contexte de la préparation et de la riposte à des événements/situations d’urgence,
aux niveaux national et international, ayant un impact sur la santé publique dans les pays à revenu
élevé, faible ou intermédiaire, ainsi que dans les États fragiles.
Intervenants : Donateurs, responsables budgétaires nationaux.
Phénomènes d’intérêt : Approches et calendrier de financement pour la CRU, dont modèles hiérar-
chisant et intégrant ce financement dans le processus décisionnel pour les budgets globaux de ges-
tion des situations d’urgence et de riposte, obstacles et facilitateurs du financement.
Comparaison : Expériences dans différents contextes politiques et économiques et liés à l’ampleur
variable des événements (par exemple une flambée de maladie par rapport à un séisme), aspects à
prendre en compte pour l’équité tels que les caractéristiques contextuelles et démographiques locales.
Évaluation : Montant/part du financement destiné à la CRU dans le financement total alloué à la pré-
paration et à la gestion des situations d’urgence, et calendrier de ce financement.
Durée : depuis 2003.

5.
Confiance
Quelles sont les activités les plus efficaces et les plus
systématisables en matière de communication sur les risques
pour que les autorités de santé apparaissent aux communautés
concernées et à d’autres parties prenantes comme des sources
fiables d’information pour la protection de leur santé ?
Cadre : Dans le contexte de la préparation et de la riposte à des événements/situations d’urgence,
aux niveaux national et international, ayant un impact sur la santé publique dans les pays à revenu
élevé, faible ou intermédiaire, ainsi que dans les États fragiles.
Intervenants : Pouvoirs publics nationaux et autorités infranationales concernées (départements
sanitaires locaux/de district), communautés touchées, et parties prenantes.

54 Annexes
Communication du risque pendant les urgences sanitaires: directives stratégiques et
pratiques de l’OMS pour la communication sur les risques en situation d’urgence
Annexes

Phénomènes d’intérêt : Activités de CRU permettant aux communautés touchées et à d’autres par-
ties prenantes d’avoir confiance dans les autorités sanitaires comme source d’information sur la pro-
tection de la santé.
Comparaison : Écouter (prendre acte des préoccupations/questions du public et y répondre),
annonces précoces, cohérence des messages, solidité des relations pré-existantes, recours à des
porte-parole compétents/crédibles, admettre les erreurs, reconnaître les incertitudes, diffusion des
évaluations et des revues auprès du public, recours à des porte-parole et personnes influentes à
l’échelle locale, aspects à prendre en compte pour l’équité tels que les caractéristiques contextuelles
et démographiques locales.
Évaluation : Impact sur les niveaux de connaissance précise et de respect des recommandations
sanitaires parmi les populations touchées, perception de la crédibilité des autorités sanitaires par ces
populations et autres parties prenantes.
Durée : depuis 2003.

6.
Coordination
Quelles sont les meilleures manières d’assurer la coordination
des activités de communication sur les risques entre les
organismes de mise en œuvre des différentes organisations
et entre les différents niveaux d’intervention ?
Cadre : Dans le contexte de la préparation et de la riposte à des événements/situations d’urgence,
aux niveaux national et international, ayant un impact sur la santé publique dans les pays à revenu
élevé, faible ou intermédiaire, ainsi que dans les États fragiles.
Intervenants : Pouvoirs publics nationaux et autorités infranationales concernées (par exemple dépar-
tements sanitaires locaux/de district), partenaires pour la riposte et la mise en œuvre.
Phénomènes d’intérêt : Mécanismes et systèmes de coordination des activités de CRU entre pou-
voirs publics nationaux, autorités sanitaires infranationales et autres partenaires pour la riposte.
Comparaison : Réseaux, modes opératoires normalisés/planification conjointe, structures organi-
sationnelles, centres d’information conjoints, centres d’opérations pour les situations d’urgence, lea-
dership collaboratif, compétences en renforcement de l’esprit d’équipe, aspects à prendre en compte
pour l’équité tels que les caractéristiques contextuelles et démographiques locales.
Évaluation : Impact sur la cohérence et le calendrier de diffusion des messages, réduction des dou-
blons, ressources humaines et financières mises à profit.
Durée : depuis 2003.

7.
Planification stratégique de la communication
Quels sont les éléments et les étapes d’une planification
stratégique de la communication efficace ?
Cadre : Dans le contexte de la préparation et de la riposte à des événements/situations d’urgence,
aux niveaux national et international, ayant un impact sur la santé publique dans les pays à revenu
élevé, faible ou intermédiaire, ainsi que dans les États fragiles.
Intervenants : Pouvoirs publics nationaux et autorités infranationales concernées (par exemple dépar-
tements sanitaires locaux/de district), partenaires pour la riposte et la mise en œuvre.
Phénomènes d’intérêt : Approches de la planification de la communication stratégique, dont types
de participants, processus de planification et composantes des plans résultants.
Comparaison : Tous les aléas/menaces particulières, processus de développement divers, pratiques
reposant sur des données par rapport aux meilleures pratiques, inclusion de paramètres/indicateurs,
aspects à prendre en compte pour l’équité tels que les caractéristiques contextuelles et démogra-
phiques locales.
Évaluation : Impact sur l’ampleur/la généralisabilité du plan résultant, faisabilité de la mise en œuvre,
adhésion du leadership et des responsables de la mise en œuvre.
Durée : depuis 2003.

55 Annexes
Annexes

8.
Suivi et évaluation
Quels sont les outils les plus efficaces et les plus appropriés
pour collecter, analyser et interpréter les données et les
retours en matière de communication sur les risques, et pour
intégrer les résultats dans les plans de communication sur
les risques en situation d’urgence ainsi que sur l’élaboration,
la mise en œuvre et l’évaluation d’une stratégie ?
Cadre : Dans le contexte de la préparation et de la riposte à des événements/situations d’urgence,
aux niveaux national et international, ayant un impact sur la santé publique dans les pays à revenu
élevé, faible ou intermédiaire, ainsi que dans les États fragiles.
Intervenants : Pouvoirs publics nationaux et autorités infranationales concernées (par exemple
départements sanitaires locaux/de district), partenaires d’action et d’exécution, communautés à
risque, parties prenantes.
Phénomènes d’intérêt : Méthodes et systèmes de collecte, d’analyse et d’application des données
liées à la CRU.
Comparaison : Entre types de données et collecte des données, retour d’information des commu-
nautés et des destinataires, tester les messages, sondages auprès du public, suivi de l’actualité et des
réseaux sociaux, évaluations rapides des comportements, groupes de discussion, entretiens avec les
principaux informateurs, etc., aspects à prendre en compte pour l’équité tels que les caractéristiques
contextuelles et démographiques locales.
Évaluation : Impact sur le degré d’intégration des résultats dans les plans, stratégies et tactiques de
CRU, rapidité à modifier les messages et supports de CRU sur la base des résultats, perception des
communautés concernées selon laquelle les autorités sanitaires sont « à l’écoute », rapidité à gérer
les rumeurs, impact sur la confiance du public dans l’information relative à la protection de la santé,
perception des communautés à risque et parties prenantes selon laquelle la riposte est pertinente.
Durée : depuis 2003.

9.
Participation communautaire
Quelles sont les meilleures manières d’associer les
communautés aux activités de communication sur les risques
en situation d’urgence selon les événements/le contexte ?
Cadre : Dans le contexte de la préparation et de la riposte à des événements/situations d’urgence,
aux niveaux national et international, ayant un impact sur la santé publique dans les pays à revenu
élevé, faible ou intermédiaire, ainsi que dans les États fragiles.
Intervenants : Pouvoirs publics nationaux et autorités infranationales concernées (par exemple
départements sanitaires locaux/de district), partenaires d’action et d’exécution, communautés à
risque et parties prenantes.
Phénomènes d’intérêt : Stratégies et tactiques pour encourager la participation des communautés
à risque à la planification de la communication et de l’action.
Comparaison : Tactiques différentes – intégration des communautés à risque dans les processus
de planification, incitations pour le leadership communautaire, utilisation de boucles de rétroaction
et de systèmes de notification formels, entre autres, aspects à prendre en compte pour l’équité tels
que les caractéristiques contextuelles et démographiques locales.
Évaluation : Impact sur le degré de participation communutaire et de maintien de cette participa-
tion, confiance du public dans l’information sur la protection de la santé, niveau de couverture du par-
tage d’informations, pertinence perçue, parmi les communautés, de la réponse nationale aux ques-
tions/préoccupations locales.
Durée : depuis 2003.

56 Annexes
Communication du risque pendant les urgences sanitaires: directives stratégiques et
pratiques de l’OMS pour la communication sur les risques en situation d’urgence
Annexes

10.
Réseaux sociaux
Quels sont les meilleurs canaux et les meilleures pratiques
pour promouvoir des mesures de protection de la santé
sur les réseaux sociaux et pour dissiper les rumeurs et les
informations erronées lors d’événements et de situations
d’urgence ayant un impact sur la santé publique ?
Cadre : Dans le contexte de la préparation et de la riposte à des événements/situations d’urgence,
aux niveaux national et international, ayant un impact sur la santé publique dans les pays à revenu
élevé, faible ou intermédiaire, ainsi que dans les États fragiles.
Intervenants : Pouvoirs publics nationaux et autorités infranationales concernées (par exemple
départements sanitaires locaux/de district), partenaires d’action et d’exécution, communautés à
risque et parties prenantes.
Phénomènes d’intérêt : Capacité de différents canaux et pratiques médiatiques à promouvoir l’infor-
mation sur la protection de la santé, à dissiper les rumeurs et à lutter contre la désinformation – por-
tée, degré d’influence, résultats, types de destinataires.
Comparaison : Source des messages sur les réseaux sociaux (autorités sanitaires, responsables
communautaires, célébrités, ONG, etc.), types de réseaux sociaux (RapidPro SMS, Twitter, Facebook,
etc.), aspects à prendre en compte pour l’équité tels que les caractéristiques contextuelles et démo-
graphiques locales.
Évaluation : Impact sur la confiance de la population dans l’information relative à la protection de la
santé, degré de couverture du partage d’information, conséquences délétères non anticipées, distorsion
des messages/informations sur la protection de la santé, impact sur la participation communautaire.
Durée : depuis 2003.

11.
Communication sur les incertitudes
Quelles sont les meilleures manières de communiquer
sur les incertitudes à l’intention de la population, des
communautés à risque et des parties prenantes ?
Cadre : Dans le contexte de la préparation et de la riposte à des événements/situations d’urgence,
aux niveaux national et international, ayant un impact sur la santé publique dans les pays à revenu
élevé, faible ou intermédiaire, ainsi que dans les États fragiles.
Intervenants : Pouvoirs publics nationaux et autorités infranationales concernées (par exemple
départements sanitaires locaux/de district), partenaires d’action et d’exécution, communautés à
risque, parties prenantes.
Phénomènes d’intérêt : Tactiques de CRU renforçant la confiance, pour faire état des incertitudes
inhérentes aux événements et aux situations d’urgence ayant des conséquences en santé publique.
Comparaison : Différentes sources d’information (niveau d’autorité, communautés locales, pouvoirs
publics nationaux), calendrier des recommandations, annonces, alertes, cohérence des messages,
désignation des recommandations comme étant « provisoires », prise de conscience des éléments
inconnus, prise de conscience de ce qui est connu, aspects à prendre en compte pour l’équité tels
que les caractéristiques contextuelles et démographiques locales.
Évaluation : Impact sur la confiance du public dans l’information relative à la protection de la santé,
acceptation et respect des recommandations, changements et évolutions de l’information au cours
de l’événement/de la situation d’urgence.
Durée : depuis 2003.

57 Annexes
Annexes

12.
Communication de messages
Quel est le bon moment pour diffuser des messages
et quels éléments ces messages doivent-ils contenir
pour influencer au mieux les populations et les
communautés concernées, de sorte qu’elles prennent
les mesures nécessaires pour protéger leur santé ?
Cadre : Dans le contexte de la préparation et de la riposte à des événements/situations d’urgence,
aux niveaux national et international, ayant un impact sur la santé publique dans les pays à revenu
élevé, faible ou intermédiaire, ainsi que dans les États fragiles.
Intervenants : Pouvoirs publics nationaux et autorités infranationales concernées (par exemple dépar-
tements sanitaires locaux/de district), journalistes, partenaires d’action, communautés.
Phénomènes d’intérêt : Calendrier et contenu des messages de CRU destinés à accroître/atténuer
les préoccupations du public et des communautés à l’égard des menaces.
Comparaison : Différentes phases de l’événement/de la situation d’urgence, différentes sources d’in-
formation (niveau d’autorité, communautés locales, pouvoirs publics nationaux), cohérence et fré-
quence des messages, différents types d’appels, aspects à prendre en compte pour l’équité tels que
les caractéristiques contextuelles et démographiques locales.
Évaluation : Impact sur la confiance du public dans l’information relative à la protection de la santé,
degré de motivation à appliquer les recommandations sanitaires, degré de respect des recomman-
dations sanitaires.
Durée : depuis 2003.

58 Annexes
Communication du risque pendant les urgences sanitaires: directives stratégiques et
pratiques de l’OMS pour la communication sur les risques en situation d’urgence
ISBN 978-92-4-255020-7

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