De La Biomécanique À La Manipulation Ostéo-Articulaire. Thorax Et Rachis Cervical
De La Biomécanique À La Manipulation Ostéo-Articulaire. Thorax Et Rachis Cervical
De La Biomécanique À La Manipulation Ostéo-Articulaire. Thorax Et Rachis Cervical
Nouvelle approche manipulative. Colonne cervicale, J.-P. Barral et A. Croibier, coll. « Ostéopathie »,
2016.
Manipulations des dysfonctions pelviennes féminines, O. Bazin te M. Naudin, coll. « Ostéopathie »,
2016.
Manipulations des nerfs périphériques, J.-P. Barral et A. Croibier, coll. « Ostéopathie », 2e édition,
2014.
L’imagerie médicale pour les ostéopathes, T. Matthew, coll. « Ostéopathie », 2014.
L’ostéopathie pour les patients de plus de 50 ans, N. Sergueef, coll. « Ostéopathie », 2014.
Ostéopathie du nouveau-né et du jeune-enfant, E. Soyez-Papiernik, coll. « Ostéopathie », 2014.
Nouvelle approche manipulative. Membre inférieur, J.-P. Barral et A. Croibier, coll. « Ostéopathie »,
2013, 384 pages.
Nouvelle approche manipulative. Membre supérieur, J.-P. Barral et A. Croibier, coll. « Ostéopa-
thie », 2011, 288 pages.
Médecine ostéopathique et traitement des algies du rachis dorsal, F. Ricard, coll. « Ostéopathie »,
2011, 432 pages.
Manipulation des nerfs périphériques, J.-P. Barral et A. Croibier, coll. « Ostéopathie », 2010, 352
pages.
Diagnostic ostéopathique général, A. Croibier, coll. « Ostéopathie », 2010, 328 pages.
Manipulations viscérales 2, J.-P. Barral, coll. « Ostéopathie », 2010, 228 pages.
Traité de médecine ostéopathique du crâne et de l’articulation temporomandibulaire, F. Ricard,
coll. « Ostéopathie », 2010, 115 pages.
Manipulations vasculaires viscérales, J.-P. Barral et A. Croibier, coll. « Ostéopathie », 2009, 448
pages.
Anatomie fonctionnelle appliquée à l’ostéopathie crânienne, N. Sergueef, coll. « Ostéopathie »,
2009, 368 pages.
Manipulations viscérales 1, J.-P. Barral, P. Mercier, coll. « Ostéopathie », 2009, 268 pages.
Traitement ostéopathique des lombalgies et lombosciatiques par hernie discale, F. Ricard, coll.
« Ostéopathie », 2008, 704 pages.
Ostéopathie. Principes et applications ostéoarticulaires, O. Auquier, coll. « Ostéopathie », 2007,
176 pages.
Ostéopathie pédiatrique, N. Sergueef, coll. « Ostéopathie », 2007, 456 pages.
Manipulation des nerfs crâniens, J.-P. Barral, A. Croibier. 2006, 392 pages.
Le thorax. Manipulations viscérales, J.-P. Barral. 2005, 224 pages.
Manipulations de la prostate, J.-P. Barral. 2004, 112 pages.
Ostéopathie
De la biomécanique
à la manipulation
ostéo-articulaire
Thorax et rachis cervical
Sébastien Cambier
Ostéopathe DO
Enseignant en anatomie et ostéopathie ostéo-articulaire
Institut des hautes études ostéopathiques (IdHEO) de Nantes
Philippe Bihouix
Ostéopathe DO
Enseignant en ostéopathie ostéo-articulaire pendant 12 ans et ancien responsable pédagogique
Institut des hautes études ostéopathiques (IdHEO) de Nantes
Préfaces de
Pr. Robert
J.P Barral
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Cyrille Martinet.
– Illustrations 1-1 à 1-8 inclus sont extraites de l’ouvrage : De la biomécanique à la clinique ostéopathique. Tome 1.
Bassin et lombaires, par Ph. Bihouix et S. Cambier, éditions de Boeck, Bruxelles, 2012.
– Illustrations 2-3, 2-4 (a et b), 2-7 (a et b) à 2-9, 2-11 à 2-13, 2-19 à 2-28, 3-2, 3-4, 3-8 à 3-15 : Michel Dufour.
La figure 2-21, est extraite de l’ouvrage : Anatomie de l’appareil locomoteur, tome 3, par M. Dufour, Elsevier
Masson, Paris, 2009. Les autres figures sont extraites de l’ouvrage : Biomécanique fonctionnelle, par M. Dufour et
M. Pillu, Elsevier Masson, Paris, 2006.
– Photographies : Philippe Bihouix et Sébastien Cambier.
Une préface n’est jamais négative car préfacer doit de plus être adapté, contrôlé, prémédité et,
c’est prendre part, et prendre part est déjà parta- habituellement parfait. S’agissant de régions ana-
ger. Accepter de l’écrire c’est d’abord critiquer au tomiques au contenu particulièrement essentiel,
sens littéral, puis donner l’envie de lire. De lire voire symbolique (le rachis cervical et le thorax),
une œuvre qui suppose des auteurs, auteurs qui il ne saurait en être autrement.
ont une conviction fondée sur une expérience. Alors pourquoi douter de l’ostéopathie ? Pseu-
L’expérience est le cumul temporel de savoirs. Le doscience d’origine anglo-saxonne, enseignement
lecteur doit tirer profit de cette convergence. Pré- nébuleux, peu contrôlé, diplômes prestigieux
facer est aussi un moyen de dévoiler ses opinions par le nom d’écoles à consonance bienséante,
qui peuvent dépasser l’ouvrage et qui peuvent puisque venues d’outre-manche, d’outre atlan-
s’inscrire dans une dialectique que j’ai franchie tique notamment. Cécité longtemps entretenue
concernant la pratique ostéopathique. Anatomiste des instances universitaires sur une pratique sou-
et neurochirurgien, j’ai été élevé dans un milieu vent ravalée aux sciences quasi occultes frôlant
hostile à l’ostéopathie. Cette hostilité aiguise la le charlatanisme. Exercice manuel prétendant
curiosité et est le starter d’une évolution de même prendre en charge des désordres viscéraux
pensée qui sera le guide de cette préface. profondément enfouis. Mais aussi concurrence
Le travail de Sébastien Cambier et de Philippe déloyale peut-être dans un monde dominé par les
Bihouix a pour titre une évolution conceptuelle, puissances financières. Ces appréciations négatives
puisqu’elle s’intitule De la biomécanique à la ont pourtant une contradiction : les patients
manipulation ostéo-articulaire, et une évolution se dirigent spontanément vers cette approche
pratique, puisqu’elle ne s’intéresse de prime abord thérapeutique. Vox populi...
qu’à des choses matérielles : la biomécanique, puis J’ai décidé un jour de comprendre, de me faire
à son application thérapeutique : la manipulation. une idée. L’anatomie est le socle (sans cesse objet
L’ostéopathie, dont la terminologie est par trop de déstabilisation) des connaissances requises,
réductrice, suppose des connaissances notamment quand on traite de l’homme dans sa structure
anatomiques et physiologiques, c’est une banalité macroscopique. L’enseignement de cette dis-
de le supposer, mais aussi une approche sémio- cipline est exigeant et ne saurait, une fois les
logique, dans laquelle l’anamnèse trouve sa juste connaissances de l’enseignant acquises, se limiter
place : l’essentiel. La plainte principale est la dou- aux lieux ritualisés. J’ai donc enseigné la neuro-
leur qui entraîne un dysfonctionnement. Tout est anatomie dans une école d’ostéopathie. J’ai pu
inscrit dans les premières pages de l’ouvrage. On apprécier l’écoute des étudiants, auxquels je dis-
y voit que la rigueur s’impose, tant dans l’analyse pensais un nombre d’heures spacieux. J’ai alors
sémiologique, dans les dangers potentiels de cer- compris le lien entre les techniques et les objectifs
taines présentations cliniques contrindiquant des « nébuleux » de prise en charge notamment
manœuvres qui pourraient devenir intempestives viscérale. Le système nerveux végétatif en est
et pires, que dans l’application du plan d’attaque la pierre angulaire. Sa compréhension reste un
technique, quasi d’esprit chirurgical. On ne fait des points culminants des connaissances neuro-
que quand on pense le geste nécessaire, mais il anatomiques.
VI Préfaces
J’ai aussi voyagé dans des services de chirurgie Écrire un tel document, c’est avant tout faire
rachidienne dans les territoires anglo-saxons et ai preuve d’altruisme ; c’est partager des connais-
été impressionné par la confiance accordée par sances, fruit d’un travail de toute une vie, et les
mes collègues aux ostéopathes qui étaient mem- partager sans retenue. C’est en somme une applica-
bres titulaires de leurs équipes. J’ai aussi et surtout tion de l’altruisme, voie dans laquelle s’est engagée
vu les résultats. la sélection naturelle. La struggle for life a connu
Il m’est arrivé dans le passé de prendre part pour son effet réversif : c’est la lutte pour l’entraide,
une formation d’ostéopathes « homozygotes », pour la vie des autres. Le moteur en est incontes-
bénéficiant d’un enseignement intégral des tablement l’éducation, le partage de connaissances
matières fondamentales, et ayant choisi d’emblée qui font que la lignée humaine progresse d’une
d’être ostéopathe. J’ai pu blesser des confrères génération à l’autre et ne part pas, à chaque
médecins, des kinésithérapeutes ou autres, venus fois ex nihilo. Les auteurs l’ont bien compris.
plus tard à cette spécialité, et je le regrette. En Les textes, sérieusement nourris de connaissances
somme, vouloir devenir et s’en donner les moyens fondamentales, débouchent sur une prise en charge
est l’essentiel de toute vocation, fut-elle tardive. technique savamment illustrée et donnant envie
Mais la passion pour une discipline, la mienne, de passer à l’acte. C’est aussi un point fort de
peut, comme toutes les passions, mener à l’excès. l’ouvrage que de le mettre ... entre toutes les
J’en ai fait l’expérience. mains... averties, à trois niveaux de connaissance
En lisant cet immense travail de Sébastien Cam- pratique. Plus qu’un guide, cet ouvrage, De la
bier et de Philippe Bihouix, j’ai retrouvé la rigueur biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire,
nécessaire à toute démarche thérapeutique : une devient un moyen d’étalonner ses connaissances,
écoute du patient douloureux et inquiet, une de gravir les niveaux par une lente construction
méthodologie instruite par un examen clinique intellectuelle et pratique, en un mot de progresser.
pointilleux, une connaissance des gestes à éviter, Bonne lecture. Continuons ensemble.
et, surtout, une exécution manuelle sans faille,
Pr Roger ROBERT
puisque pratiquée par des mains expertes, muées Anatomiste
par des encéphales instruits. Neurochirurgien
Préfaces VII
Cet ouvrage traite d’un domaine essentiel de diagnostique que thérapeutique, s’adaptant au
l’ostéopathie, à savoir la manipulation ostéo-arti- niveau d’expérience pratique du lecteur, qu’il soit
culaire à l’origine de la démocratisation de notre étudiant de premier cycle ou professionnel confirmé.
profession en Europe. Il aborde le thorax et le Le diagnostic de la dysfonction ostéopathique
rachis cervical, complétant ainsi le travail entrepris suit une logique chronologique bien compréhen-
par mes confrères Philippe Bihouix et Sébastien sible en tenant compte de l’observation, des tests
Cambier dans leur livre De la biomécanique à la dynamiques puis des tests passifs, tous précisément
clinique ostéopathique. Tome 1. Bassin et lombaires. décrits. Les auteurs détaillent ensuite, pour chaque
Les auteurs Sébastien Cambier et Philippe technique de correction, les positionnements du
Bihouix ont fait l’effort de mettre en place une patient et du praticien, l’intérêt des leviers utilisés,
pédagogie logique et cohérente au regard des le sens de la mise en tension et de l’ajustement
connaissances actuelles de la biomécanique, ren- direct, qu’il soit réalisé par une technique de thrust
dant leur travail compréhensible par tout profes- ou de recoïl/toggle. Puis, ils ont recensé, au cours
sionnel de santé s’intéressant à l’ostéopathie. J’y de leurs années d’expérience de cliniciens mais aussi
trouve ici un intérêt majeur, l’envie de se faire d’enseignants et de jurés d’examens, les difficultés
comprendre du monde médical, afin de mieux techniques de ces manipulations et les moyens à
travailler ensemble au service du patient. Les mettre en œuvre pour les résoudre.
rappels sur les critères de sécurité à respecter, tant Pour conclure, je dirai que cet ouvrage a le
dans l’abord technique que dans les indications mérite d’être complet, clair, précis et parfaitement
notamment au niveau du rachis cervical, devraient illustré. C’est pourquoi je le conseille aux ostéo-
rassurer les plus sceptiques. pathes et étudiants qui souhaitent parfaire leur
Sur le plan ostéopathique, ce livre est tout à fait approche ostéo-articulaire, mais aussi aux profes-
novateur en ce sens qu’il n’est pas un recueil de sionnels de santé curieux d’en savoir un peu plus
techniques mais un manuel d’apprentissage très sur l’intérêt de l’ostéopathie structurelle.
pédagogique de la manipulation, avec, comme
but ultime, la maîtrise de celle-ci, pour parvenir
à une manipulation fluide et la plus confortable Jean-Pierre BARRAL
possible. Ostéopathe DO
Diplômé de l’European School of Ostheopathy
Étant moi-même ostéopathe, auteur et ensei- Maidstone, Royaume-Uni
gnant depuis de nombreuses années, j’ai appré- Et de la faculté de médecine Paris-Nord
cié leur volonté de proposer une démarche tant Département ostéopathie et médecine manuelle
Remerciements
Nos premiers remerciements vont naturellement Un grand merci à Simon, notre modèle, pour
à nos étudiants car nous leur devons l’essence sa disponibilité et sa bonne humeur durant toutes
même de cet ouvrage. Ce sont eux qui nous ont nos séances photographiques.
poussés à la mise en place d’une démarche diag- Enfin, nous remercions tout particulièrement
nostique et thérapeutique cohérente au regard nos épouses, Julie et Marielle. Par leur patience et
des connaissances biomécaniques actuelles avec le leur indéfectible confiance, elles nous ont permis
souci qu’elle soit reproductible. de mener à bien ce travail passionnant.
Introduction
Nous vous proposons, dans cet ouvrage, une choix de supprimer les techniques injustifiées ou
méthodologie d’apprentissage diagnostique et potentiellement dangereuses d’un point de vue
corrective du thorax et du rachis cervical justifiée biomécanique.
par les connaissances biomécaniques et physio Nous proposons une approche diagnostique
pathologiques actuelles. Ce livre est la suite du et technique en trois niveaux. Nous avons choisi
travail que nous avions engagé dans l’ouvrage De la des tests et des techniques en fonction du niveau
biomécanique à la clinique ostéopathique, Tome 1 - de l’étudiant et des qualités que l’on souhaite lui
Bassin et lombaires » aux éditions De Boeck. voir acquérir. Dans un but pédagogique, nous
Notre expérience d’enseignants et de jurés avons décomposé chaque technique et cherché à
d’examen nous a permis de constater les diffi identifier les difficultés qu’elles présentent et les
cultés d’apprentissage des tests et des techniques réponses à y apporter pour les maîtriser.
ostéo-articulaires. La technique structurelle n’est Notre but est, d’une part, d’aider l’étudiant et
pas assez employée par les étudiants et les profes le praticien dans leur apprentissage puis, d’autre
sionnels. Son apprentissage impose de la rigueur ; part, d’amener progressivement l’ostéopathe
son efficacité nécessite de la précision. Notre débutant à l’exigence de la pratique ostéo-
démarche n’est pas d’être exhaustifs sur tout articulaire jusque dans le troisième niveau, où
ce qui a pu être décrit dans les livres d’ostéo l’approche que nous utilisons nécessite une main
pathie musculo-squelettique : nous avons fait le déjà expérimentée ainsi qu’une bonne technicité.
Chapitre 1
Rappels et principes
Généralités présente une dysfonction de rotation antérieure
(côté facilité) ; l’ajustement se fera vers la rota-
En ostéopathie, toute technique doit être appré- tion postérieure (côté restreint). Cette technique
hendée dans le cadre d’une approche globale, s’accompagne souvent d’un bruit caractéristique :
d’un diagnostic et d’un traitement. On recherche le fameux « crac ». Celui-ci n’est pas un gage de
donc la ou les dysfonction(s) primaire(s), celle(s)- réussite et son absence ne signe pas obligatoire-
ci étant souvent muette(s), la douleur étant le ment un échec.
symptôme d’une cause se trouvant, bien souvent, Pour chaque technique étudiée, nous apporte-
à distance. La dysfonction dite « primaire » est rons des conseils afin de répondre aux difficultés
donc la dysfonction causale. que les étudiants rencontrent : problèmes dans
La dysfonction ostéopathique entraîne, par ses la réalisation, patient trop raide, patient trop
différents liens (mécanique, neurologique, vas- laxe, patient très « volumineux ». Ainsi, dans cet
culaire), des répercussions telles que des facilita- ouvrage, nos exemples correspondront à la réalité
tions, des modifications de circulation des liquides clinique et ne seront donc pas nécessairement
et des transformations tissulaires (œdèmes, accu- des mannequins de magazine, mais plutôt un
mulation de toxines). échantillon de patients.
Le diagnostic en ostéopathie tient donc du Dans ce livre, nous allons aborder le thorax puis
constat de perte de mouvement, parfois de modi- le rachis cervical. Nous avons défini trois niveaux :
fication de forme. Rappelons que « le diagnos- • niveau 1 : débutant ;
tic représente l’étape capitale d’une consultation • niveau 2 : confirmé ;
[…] ostéopathique, car de lui va découler un • niveau 3 : professionnel.
traitement manuel d’une extrême précision, spé- Ainsi, le lecteur pourra utiliser cet ouvrage
cifique et individuel, pour un patient précis » [2]. comme un manuel, en fonction de son niveau
Aussi, le rôle de l’ostéopathe est-il de permettre d’apprentissage.
au corps, en lui redonnant son mouvement, de La technique ostéopathique manipulative
retrouver un état d’équilibre global. nécessite, tout d’abord, une parfaite connaissance
L’objectif de ce livre est d’accompagner de la biomécanique [3] et, ensuite, la mise en
l’apprentissage de « l’approche manipulative place de paramètres objectifs et subjectifs pour
structurelle en ostéopathie », donc d’offrir au une bonne réalisation.
lecteur les moyens : Les paramètres objectifs sont au nombre de
• d’acquérir une démarche globale puis locale trois :
pour arriver à un diagnostic spécifique ; • force : le « paramètre F » devra être dosé en
• de faire un choix thérapeutique ; fonction de la restriction tissulaire ;
• de réaliser des techniques efficaces. • précision : le « paramètre P » est fonction
La technique structurelle utilise des ajuste- des capacités kinesthésiques du praticien, donc
ments directs, c’est-à-dire que la correction se s’améliore avec l’expérience ;
fait contre la restriction tissulaire. Si un segment • vitesse : « le paramètre V » est le « rapport
se mobilise bien en rotation antérieure mais pas de la longueur du chemin parcouru par un
ou peu en rotation postérieure, alors ce segment mobile au temps mis pour le parcourir ».
De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
© 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
2 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Ainsi, ce paramètre fait appel à une distance et à Il nous faut maintenant sécuriser la technique.
un temps, donc à deux sous-paramètres. Dans ce niveau, le paramètre P est mineur puisque
Les paramètres subjectifs (PS) ne sont pas quan- la sensibilité tactile de l’étudiant n’est pas suffi-
tifiables. Ils font appel à des qualités intrinsèques sante. Le paramètre V l’est aussi, car le débutant
du praticien, ils aident à réussir les techniques et, manque d’assurance et d’habitude : il n’ose pas,
certainement, à les dépasser. Nous nous sommes, le geste ne peut pas encore être rapide. Ainsi, le
en partie, inspirés de notre confrère Pierre Tricot, paramètre F pourra être privilégié, ce qui exige
pour les définir : plus de sécurité. Nous faisons d’emblée remarquer
• la concentration : « action de faire porter que pour le rachis cervical, le paramètre F ne sera
toute son attention sur un même sujet [4]. ». jamais important, d’où un apprentissage après un
Elle est indispensable à l’utilisation de tous les certain niveau d’expérience. Nous utilisons des
paramètres, qu’ils soient objectifs ou subjectifs ; « leviers de verrouillage », qui servent à protéger
• l’intention : « disposition d’esprit par laquelle les zones sus-jacentes et sous-jacentes. Ces leviers
on se propose délibérément un but [4]. ». C’est seront longs afin de protéger au maximum et ne
ce que l’on souhaite faire : l’intention précède laisseront libre que la zone en dysfonction. L’ajus-
donc l’action [5] ; tement se fera dans une très faible amplitude,
• l’attention : « capacité de concentrer son esprit sans jamais dépasser les limites physiologiques. À
sur un objet déterminé [4]. » Elle délimite ce niveau, les techniques sont statiques, tout est
le champ d’action, permet de discriminer les positionné de manière très précise.
perceptions, de choisir où elle se porte. Selon Les PS sont, à ce niveau, peu abordés ; ils seront
Pierre Tricot, « l’attention est la projection de développés au fur et à mesure. Nous demandons
la conscience [5, 6]. » ; à l’étudiant :
• la représentation mentale : « se faire une image • de se concentrer ;
mentale de la dysfonction afin de mieux la • de « viser » l’articulation ;
comprendre et visualiser le traitement oppor- • de porter une certaine attention.
tun. » L’intention est, à ce stade, « schématique » :
• la visée : « but assigné à une action, ce que l’on nous utilisons des expressions à partir de modèles
cherche à atteindre [4]. » Ce paramètre sert donc simplifiés, d’images connues, souvent mécaniques,
à orienter correctement le geste du praticien. mais pas forcément biomécaniques (compte tenu
du niveau d’acquisition pratique de l’étudiant
Niveau 1 qui ne lui permet pas encore de transposer ses
connaissances théoriques en anatomie et bio
La formation de la main de l’ostéopathe demande mécanique en trois dimensions sur son patient)
du temps et de l’entraînement. Le débutant ne afin qu’il se représente ce qu’il crée lors de son
sait pas encore déceler tous les troubles provo- action (« basculer une vertèbre », etc.).
quant des dysfonctions. Afin de réussir l’appren-
tissage, il faudra rassurer le débutant et lui assurer
une sécurité maximale. Pour le rassurer, nous
utilisons une approche fondée sur des concepts
biomécaniques simples. Le but, ici, est de passer à
la réalisation technique sans avoir de doutes quant
à la dysfonction. Le « diagnostic manuel » n’étant
pas suffisamment fiable, nous le renforçons par un
modèle théorique. La routine diagnostique est de
type binaire : chaque test oriente dans une direc- Figure 1.1.
tion tout en en éliminant une autre ; cela permet Importance des différents paramètres dans le niveau 1.
à l’étudiant de repérer une dysfonction. Étant
conforté par une sécurité intellectuelle, l’étudiant Dans cet ouvrage, nous abordons les techniques
peut se concentrer sur la pratique. de manipulation du thorax et des cervicales.
Chapitre 1. Rappels et principes 3
Il est essentiel dans ce premier niveau de simplifier, traiter ses patients dans plusieurs positions. En
de sécuriser et de corriger le moindre défaut effet, le patient ne peut pas toujours se placer dans
afin de faire prendre, immédiatement, les bonnes une position idéale et, parfois, la technique de
habitudes, qui permettent d’accéder aux autres base ne correspond pas au cas du patient.
niveaux.
Niveau 3
Niveau 2
À ce niveau, les tests et les techniques classiques
La main s’améliore, les tests passifs peuvent prendre sont maîtrisés. Nous proposons ici des tests plus
de plus en plus d’importance, le diagnostic s’affine. fins, qui font référence à d’autres notions scienti-
Les techniques statiques montrent leurs limites. fiques. Ces tests et ces techniques sont réalisables
Elles requièrent parfois trop de force et sont donc parce que la main s’est suffisamment développée :
souvent désagréables voire douloureuses pour le le facteur P devient, à ce stade, prépondérant.
patient. Les leviers sont très longs ; ils entraînent Nous fournissons des techniques différentes
plus de tensions dans les tissus ; le patient a plus qui utilisent des microparamètres, tout en faisant
de difficultés à se relâcher. Nous allons maintenant davantage appel aux facteurs subjectifs qui per-
travailler la vitesse aux dépens de la force. mettent une plus grande précision thérapeutique :
La technique se fait avec un léger déplacement : • représentation mentale en trois dimensions de
le praticien donne l’impression de prendre un peu l’effet biomécanique du geste correcteur effec-
d’élan. L’ajustement doit se faire très précisément tué sur le patient ;
dans le sens correctif avec une accélération au • degré d’attention à porter à tel ou tel endroit
moment de l’ajustement. Le geste est donc plus de l’articulation, sur tel ou tel paramètre du
rapide, plus précis, avec un léger déplacement : geste effectué. Selon les techniques, le praticien
l’effet de surprise est beaucoup plus important. devra apprendre à percevoir où doit se porter
La précision augmente avec l’expérience. Nous son attention, à la fois sur l’articulation et sur
abordons plus qu’avant les paramètres subjectifs ; les paramètres correcteurs afin d’obtenir la plus
l’intention se précise : on dépasse les modèles grande efficacité.
schématiques pour se représenter anatomique- Les facteurs P et V sont augmentés, le plus pos-
ment l’articulation sur le patient et cela permet sible, dans le but de diminuer le facteur F.
une intention du geste correcteur selon un ou
deux plans. Il n’y a pas encore besoin de la repré-
sentation en trois dimensions de l’articulation
et du geste effectué. La vitesse est ici le facteur
privilégié. Donc, le facteur F est diminué. Tout
cela augmente le confort du patient et l’effet
positif de la technique.
Figure 1.3.
Importance des différents paramètres dans le niveau 3.
Rappels
Dysfonction somatique
Figure 1.2.
Importance des différents paramètres dans le niveau 2. Ce terme de « dysfonction somatique », qui
remplace celui de « lésion ostéopathique »,
À ce deuxième niveau, nous abordons égale se définit par « fonction altérée ou diminuée des
ment des variantes, afin que l’étudiant puisse composantes du système somatique (squelette,
4 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
D’autre part, les ligaments contiennent des le centre d’intégration étant donc la moelle spi-
récepteurs comparables aux fuseaux neurotendi- nale ou le tronc cérébral.
neux qui ajustent l’inhibition réflexe des muscles Prenons l’exemple du réflexe tendineux clas-
adjacents quand l’articulation subit une contrainte sique qui peut exister également à partir d’un
excessive [18]. récepteur en provenance d’un ligament. Cet arc
Chacun de ces récepteurs possède un seuil réflexe est polysynaptique car il fait intervenir plus
d’excitabilité pour produire un potentiel d’action d’une synapse dans le SNC. Lorsque tout se passe
véhiculé par le neurone sensitif au centre d’inté- bien, cet arc réflexe permet de protéger le tendon
gration. On va s’intéresser aux réflexes spinaux ou le ligament d’une rupture en faisant relâcher le
pour comprendre ce qui se passe dans la mise en muscle responsable de la tension excessive et en
place d’une dysfonction articulaire ostéopathique, stimulant la contraction des antagonistes [18, 19].
Lors d’un traumatisme ou d’une stimulation de donner une information précise et rapide
dépassant la vitesse de réaction de l’arc réflexe, aux tissus.
on peut supposer qu’il existerait une distension Par ailleurs, lorsque l’ostéopathe traite une dys-
voire une rupture tendineuse ou ligamentaire. fonction mécanique douloureuse, il est fréquent
Il peut s’ensuivre de nombreux potentiels d’action d’observer une persistance de douleurs durant
dans cet arc réflexe conduisant à un maintien de quelques heures ou quelques jours. Cela est dû à
la contraction des antagonistes et donc à une deux facteurs :
contracture. Ainsi, la dysfonction ostéopathique • l’hyperkaliémie locale, les prostaglandines et les
articulaire serait la conséquence de décharges per- kinines restants dans les tissus qui stimulent
manentes d’arcs réflexes dont l’origine serait la les nocicepteurs ;
« souffrance » capsulaire ou ligamentaire (stimulus • les nocicepteurs s’adaptent très lentement : il
d’étirement dans ce cas mais pouvant aussi être des peut donc y avoir, après la correction d’une
stimuli de pressions excessives véhiculées par les dysfonction, un temps de réaction avant l’arrêt
terminaisons nerveuses libres ou par les mécano- des douleurs.
récepteurs de type 2) entraînant des contractures Ainsi, la douleur peut persister après la dis-
musculaires douloureuses fixant la dysfonction. parition du stimulus douloureux [18, 19].
D’autre part, il existe dans les ligaments et
capsules articulaires des nocicepteurs qui sont
des terminaisons nerveuses libres pouvant engen- Types d’ajustement directs
drer des informations nociceptives. La douleur
Il existe deux types de manipulation : les mani-
peut être provoquée par une distension ou un
pulations actives et les manipulations passives.
étirement excessif des tissus, par des contractions
Les premières nécessitent une participation active
musculaires prolongées (spasmes musculaires)
du patient et ne seront pas développées dans
ou par une ischémie (insuffisance d’irrigation
cet ouvrage. Nous allons étudier quelques tech-
sanguine) [18]. On comprend ainsi qu’un même
niques passives, donc entièrement réalisées par
stimulus, par exemple un étirement excessif d’un
l’ostéopathe.
ligament, peut stimuler à la fois des nocicepteurs
et des récepteurs kinesthésiques des articulations
(corpuscules lamelleux du fait d’une accélération Niveau 1 : le thrust statique
excessive au niveau de l’articulation, fuseaux neu- Le thrust est une accélération. C’est une mobi-
rotendineux du fait de la contrainte excessive). lisation passive, de basse amplitude et de haute
La manipulation ostéopathique articulaire doit vélocité, qui restaure (ou presque) la mobilité
donc permettre d’arrêter les stimuli à l’origine de physiologique d’une articulation en restriction.
la symptomatologie. Pour ce faire, l’ostéopathe Les techniques passives directes agissent contre la
devra trouver précisément le lieu de la « souf- barrière motrice restrictive et nécessitent les trois
france » capsulaire ou ligamentaire afin de rétablir paramètres (force, précision, vitesse) que nous
les contraintes articulaires adéquates en termes avons étudiés précédemment. Elles sont parfois
de pression et d’équilibre des tensions tant cap- nommées « techniques HVBA (haute vélocité
sulaires que ligamentaires. Ainsi, les arcs réflexes basse amplitude) ».
stimulés par les récepteurs kinesthésiques des • HV : réaliser un effet mécanique sans entraî-
articulations devraient s’interrompre, permettant ner de réactions musculaires de défense. Cela
de lever les contractures musculaires. entraîne une décoaptation articulaire et un bref
La manipulation ostéopathique présentée dans étirement des éléments péri-articulaires ; à cela
cet ouvrage vise à corriger la dysfonction arti- s’ajoute une inhibition de la contracture des
culaire en utilisant tous les paramètres qui vont muscles mono-articulaires qui participent à la
permettre d’annuler la contrainte en allant dans le restriction de mobilité ;
sens opposé à celle-ci. On utilisera des techniques • BA : nous restons dans les limites physiolo-
d’ajustement statique ou dynamique permettant giques de l’articulation.
12 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Articulations costo-transversaires
(figure 2.3)
Ce sont des articulations trochoïdes pour les six
premières et planes pour les suivantes qui mettent
en relation la face antérieure creuse du sommet du
processus transverse et la face postérieure pleine
de la tubérosité costale.
Mouvements
Mobilités inter-vertébrales
Le rachis thoracique est réputé peu mobile, pri-
sonnier du gril costal. L’harmonie de la mobilité
thoracique est toutefois indispensable à la fonc-
tion respiratoire.
Il existe 3 types de mouvements possibles au
niveau du rachis thoracique : flexion-extension,
inclinaisons et rotations.
Rotations
Les rotations droite et gauche (35° de chaque
côté environ) se font dans le plan transversal,
sans axe proprement dit : les centres instantanés
de rotation siègent là aussi au niveau discal [1]
(figure 2.8).
de l’élastique des petits avions dont on tourne Développons ce qui se passe lors de l’inspiration
l’hélice sans la relâcher jusqu’au moment de [9] : lorsqu’on observe le thorax dans un plan
l’envol » [1] (figures 2.12 et 2.13). Mercier et sagittal que l’on considérera comme un penta-
Vanneuville avaient exprimé cette idée d’une gone déformable composé du rachis thoracique,
autre manière en disant que lors de l’ins- des premières côtes, du sternum et des septièmes
piration, la torsion créée « développe du fait de côtes avec leur cartilage costal, on constate plu-
l’élasticité du cartilage une force antagoniste sieurs déformations (figure 2.14) :
qui tend à le ramener à sa position initiale » [8]. • les premières côtes s’élèvent par rapport à leur
centre articulatoire costo-vertébral entraînant
l’élévation du sternum ;
• le diamètre antéropostérieur augmente davan-
tage en haut qu’en bas ;
De la stabilité comme
caractéristique dominante [1,11]
• Sur le plan ostéo-articulaire, elle est liée à la
présence des côtes et au sternum qui unit les
Figure 2.17. Schéma de profil montrant l’adaptation cartilages costaux.
du gril costal lors des mouvements de flexion du • Sur le plan musculaire [11], elle est le fait :
rachis [1, 4]. – de l’étalement postérieur des érecteurs du
rachis ;
• lors de l’extension du rachis thoracique : ferme- – de l’entrecroisement des grandes directions
ture des angles costo-rachidien, sterno-costal de fibres musculaires :
supérieur et inférieur, chondro-costal ; – obliquités inverses des intercostaux,
• lors de la rotation du rachis thoracique, grâce – obliquités inverses des muscles larges, par
à l’élasticité costale et surtout chondrale, on exemple, la partie supérieure du trapèze et
observe (figure 2.18) : les rhomboïdes.
– une exagération de la concavité costale du
• Sur le plan fonctionnel, l’inspiration, en tendant
côté de la rotation (1),
la paroi thoracique, a une vocation stabilisante.
– une diminution de la concavité costale du
côté opposé (2), Cette stabilité peut être mise à mal par [1] :
– une augmentation de la concavité chondro- • l’absence de lutte antigravitaire : le thorax glis-
costale du côté opposé à la rotation (3), sera vers l’arrière et l’abdomen vers l’avant avec
– une diminution de la concavité chondro-cos- une exagération des courbures thoracique et
tale du côté de la rotation (4), lombale ;
Chapitre 2. Le thorax 25
Conclusion
Répartition des contraintes Il faudra donc veiller à l’harmonie de la mobilité
Les vertèbres thoraciques présentent un degré du contenant thoracique dont l’entretien est le
de dureté Vickers inférieur à celui des autres garant de la qualité proprioceptive des systèmes
vertèbres, laissant penser que les côtes ont un rôle ligamentaires et musculaires et de la qualité de
de répartiteur de contraintes [1]. l’ampliation [1]. Pour préserver la mobilité du
La répartition des contraintes est différente contenant, il ne faut pas oublier qu’il est en inter-
selon que le rachis est en rectitude ou en flexion relation avec le contenu et que c’est donc le travail
[1] (figure 2.19) : simultané de l’ensemble du thorax qui permettra
• en rectitude, la répartition est à 80 % sur le de maintenir toutes ses qualités fonctionnelles tant
corps sous forme de pression verticale et à 10 % respiratoires que de stabilité et de répartiteur de
sur les processus articulaires postérieurs sous contraintes.
forme de glissement postérieur ;
• en flexion, les contraintes se répartissent sous Charnière thoracolombale
forme de compression pure au niveau des
Généralités
D’un point de vue biomécanique, elle s’étend de
T11 à L1 en incluant les côtes flottantes. D’un
point de vue dynamique, les rachis thoracique et
lombaire fonctionnent ensemble ; c’est pourquoi
Dufour et Pillu parlent de cette jonction d’une
« rotule fonctionnelle » située au milieu du
tronc [1].
Figure 2.19. La position spatiale de l’arthron modifie T12 présente certaines caractéristiques l’expo-
la répartition des composantes de compression et de sant davantage que les zones sus- et sous-jacentes :
cisaillement au sein du tripode.
En flexion, la compression concerne plus les PAP (a), en
• moindre résistance l’exposant aux fractures-tas-
position intermédiaire, elle concerne plus le disque (b), en sements : le maillon faible du rachis thoraco-
extension, les PAP sont sollicités en glissement pur (c). lombal [1,12,13] ;
26 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
• position déclive vers l’arrière sans retenue osseuse • en avant : psoas et piliers du diaphragme [1,17]
exposant au risque de glissement des zones et plus à distance l’entrecroisement des muscles
thoracique et lombaire [1,14] (figure 2.20). abdominaux (figure 2.23) ;
• sur les côtés : passage des intercostaux au carré
des lombes.
Anatomie
Articulations
Les articulations zygapophysaires postérieures
sont des trochoïdes.
Plan musculaire
Figure 2.21. Épineux du thorax.
La charnière thoraco-lombale voit s’entrecroiser à
son niveau de nombreux muscles :
• en arrière : les muscles para-vertébraux, notam-
ment l’épineux du thorax dont les fibres for-
ment des parenthèses concentriques autour
de cette charnière laissant libre T10 [15,16]
(figures 2.21 et 2.22) ;
Chapitre 2. Le thorax 27
Mouvements
Les mobilités analytiques de cette jonction sont
minimes [1,18] et font participer conjointement
T11/T12 et T12/L1 [1,19] :
• flexion-extension : 18° environ ;
• inclinaisons : 18° environ ;
• rotations : 7° environ dont 6° en T11/T12 et
1° seulement en T12/L1 témoignant de son
rôle d’inversion des mobilités entre la zone
lombaire et thoracique [1].
Stabilité
D’un point de vue statique, en position anatomique,
elle tend à glisser vers l’arrière du fait de sa position
déclive et de son manque de retenue osseuse par
les processus articulaires postérieurs. Lorsque le
sujet est penché en avant, il existe un déséquilibre
antérieur du fait d’un glissement discal important et
d’un appui incomplet au niveau des processus arti-
culaires postérieurs. La tendance au cisaillement est
contenue par la sollicitation de la résistance des cais-
Figure 2.22. Entrecroisement musculaire postérieur à la sons [1,20], ce qui nécessite une paroi abdominale
charnière (traits-points).
Grand dorsal (1), carré des lombes (2), dentelé
fonctionnelle et donc un bon réglage du caisson
postéro-inférieur (3), différents faisceaux du transversaire thoracique sus-jacent [1] (figure 2.24).
épineux (4), élévateur des côtes (5).
Contraintes subies
Au niveau de cette charnière, le rachis est proche
de la ligne gravitaire minimisant les bras de levier
en jeu ce qui permet des tensions musculaires
faibles [1] (figure 2.25). Figure 2.25. Au niveau de cette charnière, le rachis se
L’effet du poids se décompose en une force rapproche de la ligne gravitaire, ce qui minimise les bras
de levier en jeu.
axiale de compression sur L1 et une force tan-
gentielle de cisaillement postérieur [1,25] absor-
bée par le disque intervertébral et l’appareil
ligamentaire et musculaire [1,26], notamment
la sangle postérieure du grand dorsal. Les cas de
spondylolisthésis sont donc rares [1] (figures 2.26
et 2.27).
Test dynamique de flexion (figure 2.29) etc. soit du fait d’une douleur soit du fait
• Position du patient : debout, pieds serrés, d’une impossibilité à réaliser le mouvement) ;
membres supérieurs le long du corps.
• Position du praticien : debout latéralement ou
dos au patient.
• Réalisation du test : le patient commence par
une flexion de la tête puis du rachis cervical
(afin de bien voir le mouvement des premières
thoraciques), dorsal et lombaire tout en laissant
« pendre » ses membres supérieurs.
Figure 2.36.
Chapitre 2. Le thorax 35
Figure 2.39.
36 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 2.40.
Chapitre 2. Le thorax 37
Tests passifs des rotations de T1/T2 (figure 2.42) – apprécier aussi le mouvement de retour à
• Position du patient : assis de manière à avoir les la position neutre, il doit se faire sans res-
hanches et les genoux fléchis à 90° et le rachis triction ;
en position neutre, les bras le long du tronc. – la même analyse est réalisée du côté gauche.
• Position du praticien :
Tests passifs de flexion-extension
– assis ou debout en fente avant, dos au
de T1/T2 (figures 2.43 à 2.45)
patient ;
– décalé du côté droit ou gauche. • Position du patient : assis de manière à avoir les
• S’il se place côté droit : hanches et les genoux fléchis à 90° et le rachis
– main droite motrice : saisit la tête du patient, en position neutre, les bras le long du tronc.
au niveau du vertex ; • Position du praticien :
– main gauche sensitive : un doigt de part et – assis ou debout en fente avant, dos au patient ;
d’autre du processus épineux de T1 (pouce/ – décalé du côté droit ou gauche ;
index ou index/majeur). • Si le praticien se place du côté droit :
• Réalisation du test : – main droite motrice : saisit la tête du patient,
– la main droite tourne la tête vers la droite au niveau du vertex ;
jusqu’à ce que la rotation soit localisée en – main gauche sensitive : index au-dessus et
T1/T2, puis retour à la position neutre ; majeur en dessous du processus épineux de T1.
– la main droite tourne la tête vers la gauche
jusqu’à ce que la rotation soit localisée en
T1/T2, puis retour à la position neutre.
Figure 2.42.
• Interprétation :
– par la main gauche : pendant la rotation
droite, l’épineuse de T1 doit se mobiliser vers
la gauche ; toute limitation de ce mouvement
signera une dysfonction ostéopathique en
rotation gauche ; Figure 2.43.
Chapitre 2. Le thorax 39
Figure 2.45.
40 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
• Interprétation :
– par la main droite : pendant la rotation
gauche le processus épineux doit se mobiliser
vers la droite ; toute limitation de ce mouve-
ment signera une dysfonction ostéopathique
en rotation droite ;
– apprécier aussi le mouvement de retour à la Figure 2.49. Test de flexion.
position neutre ; il doit se faire sans restriction.
Le praticien change de côté et réalise le même
test pour tester la rotation opposée.
• Interprétation : lors de la flexion, ressentir par droite du thorax du patient ; le creux axillaire
la main droite, quantitativement et qualitative- gauche du praticien est situé sur la face
ment, l’écartement de l’espace inter-épineux, supérieure de l’épaule gauche du patient ;
puis le resserrement de l’espace inter-épineux – sa main droite sensitivomotrice : le pouce
lors de l’extension. droit se place sur la partie médiale de l’angle
postérieur de K6. Il est possible d’utiliser une
Tests passifs des articulations prise pouce-index pour ce test.
costo-vertébrales • Réalisation du test : se tourner vers la gauche
tout en poussant par la main droite l’angle pos-
De K2 à K10, les côtes s’articulent avec les ver-
térieur de K6 vers l’avant et le dehors.
tèbres par deux articulations : l’articulation costo-
corporéale et l’articulation costo-transversaire.
La recherche des dysfonctions costo-vertébrales
se fera en deux temps : déterminer le ou les niveaux
en restriction, puis l’articulation costo-vertébrale
(costo-transversaire ou costo-corporéale) en dys-
fonction à ce niveau (pour K2 à K10).
K11 et K12 n’ayant qu’une articulation costo-
vertébrale, le second test sera inutile.
Nous décrirons les tests sur K6 droite pour
faciliter la description ; ce test s’applique aux
niveaux suivants et à gauche de manière similaire.
Puis, nous décrirons des tests spécifiques pour
K1, qui ne semble faire que des mouvements type
bras de pompe du fait que [34] :
• son articulation costo-transversaire comme les
cinq côtes suivantes est une trochoïde favorisant
les rotations ;
• son angle postérieur atteint pratiquement 90°.
Il en résulte donc des tests spécifiques pour
tester ce mouvement en bras de pompe de K1
rendus aisés par sa situation anatomique.
Figure 2.52.
• Interprétation :
– par la main droite : pendant la rotation
gauche la poussée du pouce doit entraîner
l’angle costal vers l’avant et la droite ; toute
limitation de ce mouvement signera une dys-
fonction ostéopathique de K6, sur l’une de
ses deux articulations costo-vertébrales ;
– apprécier aussi le mouvement de retour à
la position neutre ; il doit se faire sans res-
triction.
Figure 2.61.
Figure 2.58.
Figure 2.62.
Figure 2.59.
Figure 2.60.
Figure 2.63.
48 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 2.67.
Figure 2.66.
Figure 2.68.
50 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Synthèses diagnostiques
Rachis thoracique (figure 2.69)
Côtes (figure 2.70)
Figure 2.58.
Figure 2.71.
Figure 2.74.
Figure 2.73.
Figure 2.75.
• Levier inférieur : les membres inférieurs sont
allongés ou fléchis en fonction du niveau traité,
afin que la main droite soit bien en contact avec
T5 et le plan de la table.
• Levier supérieur (figure 2.74) : le membre
supérieur gauche prend la tête, le cou et le
dos du patient, par une prise en berceau ;
puis, augmenter la flexion jusqu’à T4/T5 pour
« verrouiller » le levier supérieur. Figure 2.76.
54 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 2.77.
Chapitre 2. Le thorax 55
Figure 2.78b.
56 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 2.58.
Figure 2.56.
Figure 2.71.
Figure 2.57.
Chapitre 2. Le thorax 57
Figure 2.80.
Figure 2.79.
Figure 2.57.
Figure 2.84.
• Position du praticien [39] : sur le côté de la – placer sa région épigastrique (ou son thorax)
table en fente avant, pieds et regard dirigés vers au contact des coudes du patient, afin de
la tête du sujet, la table devant être basse. Si le solidariser le complexe « buste du praticien,
praticien est sur la droite du sujet : coudes du patient, buste patient » jusqu’à
– le membre supérieur gauche bascule ou l’appui sur T6. Si le complexe n’est pas
soulève le sujet afin de placer : éminences solidarisé, alors la force ne sera pas trans-
thénar et hypothénar de la main droite sur les mise directement du praticien jusqu’à la dys-
processus transverses de T6 respectivement fonction, mais elle sera dispersée dans les
gauche et droit. épaules ou le thorax du patient. Il faut donc
bien abaisser les épaules du patient avant de
solidariser les coudes du sujet sur son thorax
pour que les épaules ne subissent aucune
force et aucun mouvement au moment de la
manipulation ;
– les coudes du patient doivent être à l’aplomb
de la dysfonction. Pour cela on glissera un
coussin entre les coudes du patient et son
thorax dont l’épaisseur sera d’autant plus
importante que le niveau à corriger est haut.
• Levier inférieur : les membres sont allongés ou
Figure 2.71. fléchis en fonction du niveau traité, afin que la
main droite soit bien en contact avec T6 et le
plan de la table.
• Levier supérieur (figure 2.80) : le membre
supérieur gauche prend la tête, le cou et le
dos du patient, par une prise en berceau.
Puis, augmenter la flexion jusqu’à T4/T5 pour
« verrouiller » le levier supérieur.
Figure 2.80.
Figure 2.73.
Chapitre 2. Le thorax 61
Figure 2.85.
Figure 2.84.
Figure 2.79.
Chapitre 2. Le thorax 63
Figure 2.88.
Figure 2.87.
64 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 2.90.
Figure 2.91.
Figure 2.88.
Figure 2.93.
Figure 2.95.
Figure 2.94.
68 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
puisque le praticien n’a pas de contrôle direct force ne sera pas transmise correctement ; le
avec les doigts de l’articulation ; mouvement correcteur se fera dans les épaules
– si le patient est très grand, baisser la table ; du patient et pas au niveau de la dysfonction.
– si le patient est trop « volumineux » ou s’il
souffre d’une épaule, il n’est pas possible Corrections de T12
d’attraper ou de tirer ses coudes ; on utilisera Dysfonction unilatérale en convergence [28]
alors une autre position de membres supé-
rieurs du patient : le praticien passe ses mem- Il s’agit de la même technique mais adaptée au
bres supérieurs sous les bras levés du patient. niveau T12/L1 que celle décrite pour les lom-
Puis, il prend la tête du patient dans ses baires dans le livre de Bihouix et Cambier [28] :
mains. Le patient relâche ses bras, le praticien Nous prendrons l’exemple d’une dysfonction
serre les coudes pour « verrouiller » les omo- de convergence droite de T12 sur L1. D’un
plates du patient en dedans. Cette position point de vue biomécanique, T12/L1 peut être
permet de réaliser la même technique, sans considérée comme une articulation lombaire :
solliciter les épaules du patient et sans avoir à nous renvoyons le lecteur à la biomécanique.
faire le tour de son thorax (figure 2.92) ; Prenons l’exemple d’une dysfonction de conver-
gence facettaire droite qui correspond, comme
déjà expliqué, à une dysfonction d’extension/
inclinaison droite de T12/L1.
• Position du patient (figure 2.96) :
– décubitus latéral gauche proche du praticien ;
– tête sur un coussin : ensemble du rachis en
position neutre ;
– membre inférieur gauche tendu sur la table ;
– membre inférieur droit « replié ».
Figure 2.92.
Figure 2.96.
– le thrust semble se diluer dans tout le corps :
il faut que des coudes à la cale tout reste bien
« verrouillé » et ce de la mise en tension jusqu’à
l’ajustement. Le moindre relâchement et la
Chapitre 2. Le thorax 69
Figure 2.97.
Figure 2.99.
Figure 2.98.
• Levier inférieur (figures 2.100 et 2.101) : trac-
tion caudale du membre inférieur gauche jusqu’à
l’espace articulaire L1/L2. Il est possible d’y
ajouter une légère flexion si le « verrouillage »
en traction ne semble pas suffisant. La flexion
est confortable pour le patient et ne sert qu’au
« verrouillage » du levier inférieur, mais pas à la
mise en tension. Le membre inférieur droit est
plus ou moins fléchi, pour focaliser le niveau à Figure 2.102.
traiter avant la mise en tension.
– la mise en tension se fait par le levier inférieur.
Basculer légèrement le bassin du patient vers
soi (signe de la cravate) et vers le bas afin
d’écarter les surfaces articulaires ;
– puis tourner son bassin vers la tête du sujet
afin de pouvoir poser son hémi-thorax gauche
sur son avant-bras gauche (figure 2.103) ;
– augmenter la traction céphalique du levier
supérieur tout en augmentant la traction cau-
dale du levier inférieur par appui du thorax sur
son avant-bras caudal : cela permet de créer
une inclinaison gauche de T12/L1 et donc
Figure 2.100. une découverture facettaire (figure 2.104).
Figure 2.103.
Figure 2.101.
• Mise en tension :
– le praticien est en fente avant : pieds et regard
orientés vers la tête du sujet ;
– avant-bras caudal (gauche) contre la crête Figure 2.104.
iliaque droite du sujet, la main dirigée vers
T12/L1 ; • Ajustement (figure 2.105) :
– le bras céphalique (droit) est placé entre – sur le temps respiratoire du sujet permettant
l’avant-bras droit du sujet et son hémi-thorax le meilleur relâchement du sujet, souvent
droit, la main céphalique contrôle T12. Ce l’expiration ;
levier supérieur sera maintenu fermement – laisser tomber le poids de son buste vertica-
dans le sens de la traction céphalique (pour lement sur ses avant-bras, ce qui les écarte et
être déjà dans le sens correcteur) pendant la augmente l’inclinaison gauche : cela découvre
mise en tension (figure 2.102) ; donc les surfaces articulaires.
écarte son bassin de la table au fur et à mesure
qu’il rapproche son coude. L’inconvénient est
que le poids du corps est mal orienté ; l’ajus-
tement ne pourra se faire qu’avec la force du
bras, ce qui est difficile et désagréable pour le
patient. Il faut penser à pivoter sur ses jambes
en même temps que le coude rejoint le buste
afin de faire « bloc » avec le patient. Nous
demandons alors à l’étudiant de positionner
la partie latérale gauche de son thorax sur
sa main gauche : cela l’oblige à tourner son
bassin vers le patient. Le regard et le bassin
du praticien sont donc tournés vers la tête du
patient. Pour aider l’étudiant, l’enseignant (ou
Figure 2.105. un troisième étudiant) se positionne derrière le
praticien puis place un doigt d’une main sur la
• Paramètres subjectifs : l’étudiant reste concen-
partie latérale gauche du thorax du praticien et
tré sur ses gestes pendant toute la technique ;
un doigt sur la main (ou avant-bras) gauche du
nous lui demandons de viser l’articulation
praticien. L’étudiant doit mettre en contact les
T12/L1 droite avec la flèche représentée par
deux doigts de l’enseignant ; il se positionne
ses avant-bras vers les coudes, avec l’intention
alors comme il faut de façon automatique et
d’écarter les mains l’une de l’autre.
très aisée. Nous avons expérimenté cette aide
• Difficultés :
au positionnement : elle est d’une grande
– la mise en place des leviers doit être très pré-
efficacité (figure 2.106) ;
cise : si elle est insuffisante, alors la protection
des articulations sus- et sous-jacentes n’est
pas garantie ; si elle est trop importante, alors
le niveau à traiter se trouve « verrouillé » et
ne pourra donc pas être mobilisé. Seul le
niveau à traiter doit être mobilisable ;
– lorsque le patient a peur de tomber de la table :
il suffira d’orienter son regard vers le plafond,
en lui tournant la tête, et de lui faire prendre
conscience que l’on est devant lui tout en le
maintenant avec des prises larges et rassurantes ;
– lorsque le patient est lourd : il faut veiller à
ce que les épaules ne soient pas trop proches
du bord de table ; il est possible de placer le
patient en travers de la table, le bassin étant Figure 2.106.
plus rapproché du bord que les épaules ;
– rester en équilibre : ne jamais être en appui – le geste doit bien partir du corps du praticien
sur le patient ni contre la table ; il n’y a pas qui « laisse tomber » son poids sur ses avant-
de clef de voûte entre le patient et l’ostéo- bras ; ce n’est surtout pas un écartement pur
pathe. Sinon, au moindre mouvement, tout des avant-bras du praticien. Les avant-bras du
est déséquilibré, toute la concentration doit praticien doivent être parfaitement en appui
se porter sur l’ajustement sans se soucier du sur le sujet pour qu’au moment de l’ajus-
maintien du patient ; tement la découverture facettaire s’effectue.
– veiller à la hauteur de table pour favoriser la Dysfonction unilatérale en divergence [28]
correction : la crête iliaque du praticien reste
au-dessus du bassin du sujet ; Il s’agit de la même technique mais adaptée au
– une difficulté fréquente chez le débutant est niveau T12/L1 que celle décrite pour les lom-
de rapprocher le bassin et le coude pendant la baires par Bihouix et Cambier [28] :
phase de mise en tension. En effet, la tendance Nous prendrons l’exemple d’une dysfonc-
naturelle est de suivre le mouvement du coude tion de divergence droite de T12 sur L1. D’un
avec le bassin, c’est-à-dire que le praticien point de vue biomécanique, T12/L1 peut être
72 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 2.98.
Figure 2.96.
Figure 2.99.
Figure 2.97.
Chapitre 2. Le thorax 73
Figure 2.100.
Figure 2.107.
Figure 2.101.
Figure 2.110.
– le praticien est à l’aplomb de T1 (signe de la
cravate) ;
– main droite sous le front du patient.
• Levier supérieur (figure 2.111) : par la main
droite, s’assurer que la flexion-extension en T1
est au neutre (si la tête est trop en flexion, T1 Figure 2.112.
sera déjà « verrouillée »), puis amener la tête
en flexion puis inclinaison gauche puis rotation
droite jusqu’en C7/T1 afin de « verrouiller » le
76 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 2.114.
Figure 2.115.
Figure 2.117.
Figure 2.116.
78 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 2.121.
80 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 2.123.
Figure 2.122.
• Mise en tension :
– la main droite se positionne sur l’hémiface
droite du patient, puis elle pousse la tête
légèrement en haut et à gauche, ce qui réalise
une inclinaison gauche de la tête. Cette
inclinaison permet d’ouvrir l’espace T1/T2
droit (figure 2.123) ;
Figure 2.124.
Figure 2.126.
• Difficultés :
– le « verrouillage » par le levier supérieur doit
être très précis. Pour favoriser sa mise en
place, on peut positionner durant le « ver-
rouillage » par la main droite, index, majeur
et annulaire de la main gauche dans les
espaces inter-épineux de C6/C7, C7/T1 et
T1/T2. Cela permet d’identifier la progres-
sion des paramètres de flexion puis d’incli-
naison gauche/rotation droite aux différents
étages et de s’assurer que l’espace T1/T2 ne
se « verrouille » pas :
– pas assez de « verrouillage » : danger pour
Figure 2.125. les cervicales,
– trop de « verrouillage » : pas de manipula-
• Paramètres subjectifs : l’étudiant reste concen-
tion possible ;
tré sur ses gestes pendant toute la technique ; il
– respect de l’axe de la correction : le pouce
vise T1 avec la flèche représentée par son avant-
doit être orienté vers la hanche droite du
bras gauche, avec l’intention de faire « pivoter »
patient ce qui indique l’orientation de l’ajus-
T1 vers l’inclinaison gauche.
tement.
• Variante (figure 2.126) : de nombreux pra-
ticiens se placent à droite du sujet, en fente
droite. La technique reste exactement la même ;
le praticien est un peu plus penché pour être à
l’aplomb de la dysfonction, ce qui la rend moins
confortable dans l’exécution.
82 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 2.128.
Figure 2.129.
Figure 2.130.
Figure 2.58.
Figure 2.56.
Chapitre 2. Le thorax 85
Figure 2.131.
Figure 2.79.
Chapitre 2. Le thorax 87
Figure 2.134.
Figure 2.57.
Figure 2.135.
Figure 2.58.
88 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
– placer sa région épigastrique (ou son tho- • Mise en tension : en jouant sur la fente-avant,
rax) au contact des coudes du patient, augmenter l’appui du buste sur les coudes du
afin de solidariser le complexe « buste du sujet vers la table à hauteur de la dysfonction à
praticien, coudes du patient, buste patient » traiter, donc en regard de l’articulation costo-
jusqu’à l’appui sur K5. Pour ce faire, il transversaire de K5 gauche, jusqu’à la barrière
faudra basculer les coudes du patient sur sa motrice.
gauche afin qu’ils soient à l’aplomb de la • Ajustement (figure 2.133) :
dysfonction à traiter. Si le complexe n’est – sur le temps expiratoire du sujet, appliquer
pas solidarisé, alors la force ne sera pas un thrust vertical vers la table, en augmentant
transmise directement du praticien jusqu’à rapidement l’appui du buste. La main droite
la dysfonction, mais elle sera dispersée dans reste fixe ;
les épaules ou le thorax du patient. Il faut – nous réalisons une décoaptation de l’articula-
donc bien abaisser les épaules du patient tion costo-transversaire.
avant de solidariser les coudes du sujet sur
son thorax pour que les épaules ne subis-
sent aucune force et aucun mouvement au
moment de la manipulation.
• Levier inférieur (figure 2.131) : les membres
inférieurs sont allongés ou fléchis en fonction
du niveau traité, afin que la main droite soit
bien en contact avec K5 et le plan de la table.
• Levier supérieur (figure 2.131) : le membre
supérieur gauche prend la tête, le cou et le
dos du patient, par une prise en berceau. Puis,
augmenter la flexion jusqu’à T5 pour « ver-
rouiller » le levier supérieur.
Figure 2.133.
Figure 2.131.
Chapitre 2. Le thorax 89
• Paramètres subjectifs : l’étudiant reste concen- vers sa jambe arrière droite pour soulever
tré sur ses gestes pendant toute la technique ; le patient afin de placer sa main droite sans
il maintient chaque étape avant de passer à la forcer sur son dos ;
suivante, puis il vise l’articulation costo-trans- – bien solidariser le complexe buste praticien/
versaire de K5. L’intention est de décoapter coudes patient/buste patient/appui afin de
l’articulation costo-transversaire T5/K5. transmettre toute la force correctrice vers le
• Difficultés : point d’appui postérieur. Il faut projeter le
– le thrust se fait grâce à une flexion des genoux poids à l’aplomb de l’appui postérieur ;
du praticien, ce qui augmente l’appui du – si le patient se sent oppressé pendant la
buste sur les coudes du patient. Pour ce technique :
faire : – bien expliquer ce qu’on va faire,
– patient proche du bord de table pour – nous verrons au niveau 2 qu’en rajoutant
permettre une fente avant du praticien et un facteur dynamique le temps de mise en
éviter l’appui de ses jambes contre la table, tension sera considérablement réduit, ce
ce qui gênerait l’ajustement, qui limitera cette problématique,
– fente avant céphalique : le praticien regarde – augmenter la vitesse d’exécution et réduire
la tête du sujet en tournant son bassin ce le temps de mise en tension ;
qui évite d’être penché à l’horizontale sur – protéger la région épigastrique du patient
le patient (figure 2.84) ; par un coussin s’il y a la moindre douleur
abdominale ou si le patient est très maigre ;
– chez les femmes, il peut être utile de protéger
la région mammaire par un coussin ;
– pour les techniques sur les côtes moyennes
et supérieures : placer l’avant-bras de la main
applicatrice dans l’axe du rachis afin qu’il n’y
ait pas d’appui douloureux en regard de la
scapula.
Figure 2.84.
Figure 2.97.
Figure 2.96.
Figure 2.98.
Chapitre 2. Le thorax 91
Figure 2.100.
Figure 2.99.
Figure 2.101.
92 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 2.138.
Figure 2.137.
Figure 2.139.
Chapitre 2. Le thorax 93
• Paramètres subjectifs : l’étudiant reste concen- • Sinon utiliser une variante qui ne peut se faire
tré sur ses gestes pendant toute la technique que sur K12 (figure 2.141) :
avec l’intention de décoapter l’articulation – nous prendrons l’exemple d’une dysfonction
T12/K12 droite avec la flèche représentée par de K12 droite ;
son pouce gauche. – position du patient, position du praticien,
• Difficultés : leviers supérieur et inférieur ne changent pas ;
– lorsque le patient a peur de tomber de la – mise en tension :
table : il suffira d’orienter son regard vers le – le praticien est en fente avant : pieds et
plafond, en lui tournant la tête, et de lui faire regard orientés vers la tête du sujet,
prendre conscience qu’on est devant lui tout – bord ulnaire de la main gauche le long de
en le maintenant avec des prises larges et ras- K12,
surantes ; – le bras céphalique (droit) est placé entre
– lorsque le patient est lourd, il faut veiller à l’avant-bras droit du sujet et son hémi-tho-
ce que les épaules ne soient pas trop proches rax droit, la main céphalique contrôle T12,
du bord de table ; il est possible de placer le – la mise en tension se fait en tractant K12
patient en travers de la table, le bassin étant latéralement tout en maintenant le levier
plus rapproché du bord que les épaules ; supérieur ;
– rester en équilibre : ne jamais être en appui – ajustement : sur le temps expiratoire du sujet,
sur le patient ni contre la table ; il n’y a pas augmenter rapidement la traction sur K12,
de clef de voûte entre le patient et l’ostéo- par la main gauche ;
pathe. Sinon, au moindre mouvement, tout – paramètres subjectifs : l’étudiant reste concen-
est déséquilibré, toute la concentration doit tré sur ses gestes pendant toute la technique
se porter sur l’ajustement sans se soucier du avec l’intention de décoapter l’articulation
maintien du patient ; T12/K12 droite avec la flèche représentée
– si le pouce du praticien est trop laxe et tend par son avant-bras gauche ;
à partir vers l’hyper-extension, placer alors
l’éminence thénar ou le bord ulnaire de la
main à condition d’avoir l’habitude de s’en
servir et d’avoir une bonne capacité sensitive
(figure 2.140).
Figure 2.141.
Figure 2.142.
Chapitre 2. Le thorax 95
Figure 2.145.
96 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 2.128.
Chapitre 2. Le thorax 97
Figure 2.130.
• Difficultés :
– précision du levier supérieur : durant sa mise
en place, il est possible d’avoir la pulpe du
pouce de la main gauche sur l’épineuse de T1 ;
ainsi, dès que le praticien sent le mouvement
Figure 2.129. d’inclinaison gauche/rotation droite sous son
pouce, il faut revenir légèrement en arrière
pour ne pas « verrouiller » au-delà de C7/T1
afin de permettre la correction K1/T1 ;
• Ajustement (figure 2.130) : les deux mains – levier inférieur : afin de bien maîtriser l’incli-
accélèrent leur mouvement en couple sur une naison gauche du buste du patient lorsque le
faible amplitude afin de corriger K1 vers l’abais- praticien écarte son genou droit, il est néces-
sement : le mouvement correcteur est effectué saire de faire bien attention à la position de
conjointement par l’index gauche et par la main départ. Le pied droit du praticien est posé
droite. juste à côté de la cuisse droite du patient et le
• Paramètres subjectifs : segment jambier droit du praticien est contre
– l’étudiant reste concentré sur ses gestes pen- le flanc droit du patient ;
dant toute la technique ; il vise K1 avec la – ajustement : le praticien a l’impression de
flèche représentée par son avant-bras gauche, manquer de force ; il faut alors mettre davan-
avec l’intention d’inférioriser K1. tage de vitesse et ne pas oublier que c’est un
mouvement de couple des deux mains. La
technique ne peut être réussie qu’avec un
mouvement simultané des deux mains.
Niveau 2
Tests
Nous présenterons, à ce niveau, d’autres cor-
rections pour les vertèbres thoraciques, mais pas
de nouveaux tests. Nous aborderons les parties
antérieure et latérale du thorax, en tests et en
ajustements.
Figure 2.147.
Figure 2.146.
Figure 2.148.
Chapitre 2. Le thorax 99
Figure 2.150.
Figure 2.149.
100 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 2.151.
Figure 2.152.
Chapitre 2. Le thorax 101
Figure 2.154.
Figure 2.153.
Figure 2.155.
102 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
• Interprétation :
– lors de l’antépulsion, la partie latérale du tho-
rax s’antériorise alors que la partie médiane (à
hauteur des articulations chondro-costales)
se postériorise. Toute restriction de mobilité
pourrait signifier une dysfonction costale qu’il
faudra préciser. Nous rappelons que, d’un
point de vue biomécanique, il n’existe pas de
mouvements antéropostérieur au niveau des
articulations sterno-chondrales ;
– lors de la rétropulsion, la partie latérale du
thorax se postériorise alors que la partie
médiane (à hauteur des articulations chon-
dro-costales) s’antériorise. Toute restriction
de mobilité pourrait signifier une dysfonction
costale qu’il faudra préciser ;
– lors de l’élévation, la partie latérale du thorax Figure 2.156.
s’élève alors que la partie médiane s’abaisse
(jusqu’aux articulations chondro-sternale). • Interprétation :
Toute restriction de mobilité pourrait signifier – lors de l’antépulsion, la partie latérale du tho-
une dysfonction costale qu’il faudra préciser ; rax s’antériorise alors que la partie médiane (à
– lors de l’abaissement, la partie latérale du tho- hauteur des articulations chondro-costales)
rax s’abaisse alors que la partie médiane s’élève se postériorise. Toute restriction de mobilité
(jusqu’aux articulations chondro-sternale). pourrait signifier une dysfonction costale
Toute restriction de mobilité pourrait signifier qu’il faudra préciser ;
une dysfonction costale qu’il faudra préciser. – lors de la rétropulsion, la partie latérale du
thorax se postériorise alors que la partie
Partie antérieure du thorax en décubitus dorsal
médiane (à hauteur des articulations chon-
Nous décrirons ce test du côté droit. dro-costales) s’antériorise. Toute restriction
• Position du patient : décubitus dorsal, membres de mobilité pourrait signifier une dysfonction
supérieurs le long du corps. costale qu’il faudra préciser. La rétropulsion
• Position du praticien : est limitée par le contact avec la table ;
– debout, sur le côté droit du sujet ; – lors de l’élévation, la partie latérale du thorax
– membre supérieur gauche : prise en berceau s’élève alors que la partie médiane s’abaisse
du membre supérieur droit du patient ; (jusqu’aux articulations chondro-sternale).
– main droite sur la partie latérale du thorax, Toute restriction de mobilité pourrait signifier
dans sa partie supérieure, puis moyenne puis une dysfonction costale qu’il faudra préciser ;
inférieure. La paume est sur la partie latérale – lors de l’abaissement, la partie latérale du tho-
du thorax ; les doigts sont le long des côtes rax s’abaisse alors que la partie médiane s’élève
droites orientés vers le sternum. (jusqu’aux articulations chondro-sternale).
• Réalisation du test : le praticien imprime des Toute restriction de mobilité pourrait signifier
mouvements d’antépulsion et rétropulsion puis une dysfonction costale qu’il faudra préciser.
d’élévation (en abduction) et d’abaissement
(retour d’abduction) de l’épaule du patient.
Chapitre 2. Le thorax 103
Figure 2.157.
• Interprétation : Figure 2.158.
– lors de l’abduction, le cartilage s’abaisse par
rapport au sternum ;
104 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Corrections
Correction des vertèbres
thoraciques typiques
Dysfonction unilatérale
en dog (technique dynamique)
Nous prendrons l’exemple d’une dysfonction de
T5 en rotation gauche.
• Position du patient [36,38,39] (figure 2.71) :
– décubitus dorsal proche du bord droit de table ;
– bras croisés de manière à avoir les coudes Figure 2.160.
parfaitement superposés, les avant-bras ne doi-
vent pas se croiser mais rester bien parallèles. – les coudes du patient doivent être à l’aplomb
de la dysfonction. Pour cela, on glissera un
coussin entre les coudes du patient et son
thorax dont l’épaisseur sera d’autant plus
importante que le niveau à corriger est haut.
• Levier inférieur : les membres inférieurs sont
allongés ou fléchis en fonction du niveau traité,
afin que la main droite soit bien en contact avec
T5 et le plan de la table.
• Levier supérieur : le membre supérieur gauche
prend la tête, le cou et le dos du patient, par
une prise en berceau. Puis, augmenter la flexion
Figure 2.71. jusqu’à T4/T5 pour « verrouiller » le levier
supérieur (figure 2.161).
• Position du praticien [39] :
– sur le côté droit de la table en fente avant,
pieds et regard dirigés vers la tête du sujet, la
table devant être basse ;
– le membre supérieur gauche bascule le sujet :
éminences thénar de la main droite sur le
processus transverse de T5, donc sur la pos-
tériorité. Puis, reposer le patient à plat sur la
main droite ;
– placer sa région épigastrique (ou son thorax) au
contact des coudes du patient, afin de solidari-
ser le complexe « buste du praticien, coudes du Figure 2.161.
patient, buste patient » jusqu’à l’appui sur T5
(figure 2.160). Si le complexe n’est pas solida- • Mise en tension :
risé, alors la force ne sera pas transmise directe- – positionner les paramètres de flexion/exten-
ment du praticien jusqu’à la dysfonction, mais sion et d’inclinaison, dans le sens correcteur :
elle sera dispersée dans les épaules ou le thorax – pour une dysfonction d’extension, amener
du patient. Il faut donc bien abaisser les épaules T5 en flexion en poussant les coudes vers la
du patient avant de solidariser les coudes du table et le bas (vers l’ombilic du patient),
sujet sur son thorax pour que les épaules ne – pour une dysfonction de flexion, amener
subissent aucune force et aucun mouvement au T5 en extension en poussant les coudes
moment de la manipulation ; vers la table et le haut (vers les épaules du
106 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 2.161.
Chapitre 2. Le thorax 107
Figure 2.71.
Chapitre 2. Le thorax 109
Figure 2.161.
110 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 2.71.
Chapitre 2. Le thorax 111
Figure 2.220.
Figure 2.167.
• Mise en tension (figures 2.171 et 2.172) : – puis, tirer les coudes du patient en haut et en
– tourner le buste vers la gauche pour entraîner avant (tout en les gardant bien solidaires du
une rotation gauche de T5 jusqu’à la barrière thorax du patient afin de ne pas créer de laxité
motrice ; ce mouvement se fait en amenant au niveau des épaules du sujet) accompagné
les coudes du patient vers la gauche tout en de l’appui du thorax qui entraîne le processus
poussant l’épineuse de T5 vers la droite avec épineux vers le haut et l’avant ce qui engage
le point d’appui postérieur thoracique ou T5 en flexion, jusqu’à la barrière motrice.
épigastrique ;
Figure 2.172.
Figure 2.171.
Chapitre 2. Le thorax 117
Figure 2.174.
Correction de T12
Dysfonction unilatérale en convergence :
technique dynamique
Il s’agit de la même technique, adaptée au niveau
T12/L1 avec un facteur dynamique, que celle décrite
pour les lombaires par Bihouix et Cambier [28].
Prenons l’exemple d’une dysfonction de conver-
gence facettaire droite qui correspond comme
déjà expliqué à une dysfonction d’extension/
inclinaison droite de T12/L1.
• Position du patient (figure 2.96) :
Figure 2.97.
– décubitus latéral gauche proche du praticien ;
– tête sur un coussin : ensemble du rachis en
position neutre ;
– membre inférieur gauche tendu sur la table ;
– membre inférieur droit « replié ».
Figure 2.98.
Figure 2.96.
Figure 2.99.
120 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 2.100.
Figure 2.101.
Chapitre 2. Le thorax 121
• Mise en tension :
– le praticien est en fente avant : pieds et regard
orientés vers la tête du sujet ;
– avant-bras caudal (gauche) contre la crête
iliaque droite du sujet, la main dirigée vers
T12/L1 ;
– le bras céphalique (droit) est placé entre
l’avant-bras droit du sujet et son hémi-
thorax droit, la main céphalique contrôle T12. Figure 2.103.
Ce levier supérieur sera maintenu fermement
dans le sens de la traction céphalique (pour
être déjà dans le sens correcteur) pendant la
mise en tension (figure 2.102) ;
– la mise en tension se fait par le levier inférieur.
Basculer légèrement le bassin du patient vers
soi (signe de la cravate) et vers le bas afin
d’écarter les surfaces articulaires ;
– puis, tourner son bassin vers la tête du sujet
afin de pouvoir poser son hémi-thorax gauche
Figure 2.104.
sur son avant-bras gauche (figure 2.103) ;
– augmenter la traction céphalique du levier
supérieur tout en augmentant la traction cau-
dale du levier inférieur par appui du thorax sur
son avant-bras caudal : cela permet de créer
une inclinaison gauche de T12/L1 et donc
une découverture facettaire. (figure 2.104) ;
– une fois la barrière motrice trouvée, relâ-
cher la mise en tension de quelques degrés.
Demander alors au patient d’inspirer et lors
de l’expiration suivante retrouver la barrière
motrice.
• Ajustement (figure 2.105): à la fin de cette
même phase expiratoire, faire immédiatement
diverger les surfaces articulaires en laissant
tomber le poids de son buste verticalement sur
ses avant-bras, ce qui les écarte et augmente
l’inclinaison gauche.
Figure 2.105.
Figure 2.102.
122 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
• Paramètres subjectifs : le praticien porte son Nous prendrons l’exemple d’une dysfonction
attention sur l’espace articulaire T12/L1 avec de divergence droite de T12 sur L1. Cette dys-
l’intention de faire céder le point de fixation fonction de divergence facettaire droite corres-
articulaire lors de son mouvement correcteur. pond comme déjà expliqué à une dysfonction de
Du fait de l’aspect dynamique, il est essentiel flexion/inclinaison gauche de T12/L1.
de se représenter le point de fixation articulaire • Position du patient (figure 2.96) :
pour effectuer l’ajustement à cet endroit précis ; – décubitus latéral gauche proche du praticien ;
• Les intérêts sont de : – tête sur un coussin : ensemble du rachis en
– limiter la durée de la mise en tension, car celle- position neutre ;
ci est souvent désagréable pour le patient ; – membre inférieur gauche tendu sur la table ;
– surprendre le patient : il n’a pas le temps de – membre inférieur droit « replié ».
contracter, donc moins de force nécessaire ;
– donner une dynamique, donc un « élan », ce
qui permet aussi de diminuer le facteur force ;
– permettre de manipuler des patients raides ou
crispés.
• Difficulté : une fois les difficultés de la tech-
nique de niveau 1 maîtrisées, il ne reste plus que
celle liée à l’aspect dynamique de la technique,
à savoir être capable de perdre puis de retrouver
la barrière motrice pour enchaîner l’ajustement
sans temps d’arrêt à cet endroit précis, ce qui
suppose une certaine expérience. Il faut donc
être plus précis et plus rapide.
• Levier supérieur (figures 2.97 à 2.99) : trac- • Levier inférieur (figures 2.100 et 2.101) : trac-
tion céphalique du membre supérieur gauche tion axiale du membre inférieur gauche jusqu’à
jusqu’à T11/T12 puis flexion et rotation, afin L1/L2. Il est possible d’y ajouter une légère
de bien « verrouiller » l’espace T11/T12. flexion si le « verrouillage » en traction ne
semble pas suffisant. La flexion est confortable
pour le patient et ne sert qu’au « verrouillage »
du levier inférieur, mais pas à la mise en tension.
Le membre inférieur droit est plus ou moins
fléchi, pour focaliser le niveau à traiter avant la
mise en tension.
Figure 2.97.
Figure 2.100.
Figure 2.98.
Figure 2.101.
Figure 2.99.
124 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 2.180.
Figure 2.177.
Chapitre 2. Le thorax 127
Figure 2.182.
Figure 2.183.
128 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
– si le patient est lourd par rapport au prati- sur les processus transverses de L1 res-
cien : pectivement gauche et droit. Puis reposer
– la table doit être très basse, le patient à plat sur la main droite ;
– patient très proche du bord de table, – placer sa région épigastrique (ou son tho-
– fente avant prononcée de manière à bas- rax) au contact des coudes du patient afin
culer son propre poids de sa jambe avant de solidariser le complexe « buste du pra-
vers sa jambe arrière droite pour soulever ticien, coudes du patient, buste patient »
le patient sans forcer sur son dos. Ne pas jusqu’à l’appui sur L1. Si le complexe n’est
hésiter à placer le patient sur notre genou pas solidarisé, alors la force ne sera pas
gauche, pour diminuer l’effort des bras, transmise directement du praticien jusqu’à
et accompagner le mouvement correcteur la dysfonction, mais elle sera dispersée dans
avec le membre inférieur gauche ; les épaules ou le thorax du patient. Il faut
– bien solidariser le complexe buste praticien/ donc bien abaisser les épaules du patient
coudes patient/buste patient/appui, afin de avant de solidariser les coudes du sujet sur
transmettre toute la force correctrice vers le son thorax pour que les épaules ne subis-
point d’appui postérieur. Il faut projeter le sent aucune force et aucun mouvement au
poids à l’aplomb de l’appui postérieur ; moment de la manipulation.
– si le patient se sent oppressé pendant la
technique :
– bien expliquer ce qu’on va faire,
– augmenter la vitesse d’exécution et réduire
le temps de mise en tension ;
– protéger la région épigastrique du patient
par un coussin s’il y a la moindre douleur
abdominale ou si le patient est très maigre ;
– chez les femmes, il peut être utile de protéger
la région mammaire par un coussin ;
– la difficulté principale est due à l’aspect dyna-
mique, mais cette région est très difficile et
souvent trop désagréable à appréhender de
façon statique. Figure 2.175.
Figure 2.181.
Figure 2.177.
Figure 2.182.
130 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
• Paramètres subjectifs : l’étudiant reste concen- – si le patient est lourd par rapport au prati-
tré sur ses gestes pendant toute la technique ; cien :
il maintient chaque étape avant de passer à la – la table doit être très basse,
suivante, puis il vise le corps vertébral de T12. – patient très proche du bord de table,
L’intention est de faire basculer T12 vers la – fente avant prononcée de manière à bas-
flexion. Du fait de l’aspect dynamique, il est culer son propre poids de sa jambe avant
essentiel de se représenter le point de fixation vers sa jambe arrière droite pour soulever
articulaire pour effectuer l’ajustement à cet le patient afin de placer sa main droite sans
endroit précis. forcer sur son dos. Ne pas hésiter à placer
• Les intérêts sont de : le patient sur notre genou gauche, pour
– limiter la durée de la mise en tension, car celle- diminuer l’effort des bras, et accompagner
ci est souvent désagréable pour le patient ; le mouvement correcteur avec le membre
– surprendre le patient : il n’a pas le temps de inférieur gauche ;
contracter, donc moins de force nécessaire ; – bien solidariser le complexe buste praticien/
– donner une dynamique, donc un « élan », ce coudes patient/buste patient/appui afin de
qui permet aussi de diminuer le facteur force. transmettre toute la force correctrice vers le
• Difficultés : point d’appui postérieur. Il faut projeter le
– le thrust se fait grâce à une flexion des genoux poids à l’aplomb de l’appui postérieur ;
du praticien ce qui augmente l’appui du buste – si le patient se sent oppressé pendant la
sur les coudes du patient. Pour ce faire : technique :
– patient proche du bord de table pour – bien expliquer ce qu’on va faire,
permettre une fente avant du praticien et – augmenter la vitesse d’exécution et réduire
éviter l’appui de ses jambes contre la table, le temps de mise en tension. L’ajustement
ce qui gênerait l’ajustement, poursuit la mise en tension sur le même
– fente avant céphalique : le praticien regarde temps expiratoire ;
la tête du sujet en tournant son bassin, ce – protéger la région épigastrique du patient
qui évite d’être penché à l’horizontale sur par un coussin s’il y a la moindre douleur
le patient (figure 2.183) ; abdominale, ou si le patient est très maigre ;
– chez les femmes, il peut être utile de protéger
la région mammaire par un coussin ;
– la difficulté principale est due à l’aspect
dynamique, cette région est très difficile et
souvent trop désagréable à appréhender de
façon statique.
Figure 2.183.
Chapitre 2. Le thorax 131
Dysfonction de flexion/extension
de T12 en lift [28]
Il s’agit de la même technique mais adaptée au
niveau T12/L1 que celle décrite pour L5 par
Bihouix et Cambier [28].
• Position du patient [36,37-39] :
– debout, pieds légèrement écartés ;
– lui croiser les faces dorsales des mains sur le
processus épineux de L1 formant une « cale »
(figures 2.184 et 2.185).
Figure 2.185.
Figure 2.184.
132 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
• Position du praticien :
– debout, en fente avant droite très prononcée,
derrière le patient ;
– passer le membre supérieur gauche sous l’ais-
selle gauche du patient ;
– puis passer le membre supérieur droit sous
l’aisselle droite du patient (figure 2.186);
– les deux mains maintiennent la tête du patient
(figure 2.187) ;
– placer sa hanche ou la partie antérolatérale
de son thorax (en fonction du patient) sur la
cale ; le patient repose donc sur lui à travers
cette « cale » .
Figure 2.187.
Figure 2.189.
Figure 2.188.
• Ajustement :
– pour une dysfonction de flexion (figure 2.189) :
augmenter brièvement la traction céphalique
par les membres supérieurs ; ce mouvement
se fait vers le haut et l’arrière pour réaliser
une extension. Cet ajustement peut se faire
sur le temps inspiratoire du patient car l’ins-
piration augmente l’extension ;
– pour une dysfonction d’extension
(figure 2.190) : augmenter brièvement la
traction céphalique par les membres supé-
rieurs ; ce mouvement se fait vers le haut et
l’avant pour réaliser une flexion. Cet ajuste-
ment peut se faire sur le temps expiratoire du
patient car l’expiration augmente la flexion.
Figure 2.190.
134 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 2.194.
Figure 2.195.
Figure 2.197.
Figure 2.196.
• Levier inférieur : le patient se laisse tomber par les membres supérieurs ; ce mouvement
sur le praticien ce qui permet de mettre de la se fait vers le haut et l’arrière pour réaliser une
flexion jusqu’à T2/T3 et ainsi de « verrouil- extension. Cet ajustement peut se faire sur l’ins-
ler » le rachis sous-jacent à la zone à traiter piration car elle favorise l’extension thoracique ;
(figure 2.198).
• Levier supérieur : flexion de la tête du sujet
jusqu’à C7/T1, ce qui « verrouille » les cervi-
cales en flexion (figure 2.198).
• Mise en tension (figure 2.198) :
– le praticien serre ses coudes, ce qui « ver-
rouille » les scapulas et les épaules ; la mise en
tension peut alors être dirigée vers T1 ;
– le praticien se redresse afin de soulever vers
le haut le complexe (membres supérieurs
du patient/mains du patient/et mains du
praticien), donc T1, tout en fixant avec son
thorax le levier inférieur. La combinaison de
ces deux mouvements entraîne une décoap-
tation de l’articulation T1/T2 : la traction
céphalique amène T1 vers le haut tandis que
la bascule du patient amène T2 vers le bas.
Figure 2.199.
Figure 2.198.
• Ajustement :
– pour une dysfonction d’extension (figure
2.199) : augmenter brièvement la traction
céphalique par les membres supérieurs ; ce
mouvement se fait vers le haut et l’avant pour
réaliser une flexion. Cet ajustement peut se
faire sur l’expiration car elle favorise la flexion
thoracique.
– pour une dysfonction de flexion (figure 2.200) : Figure 2.200.
augmenter brièvement la traction céphalique
138 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 2.202.
– pour une dysfonction d’extension/inclinai-
son droite : augmenter brièvement la trac-
tion céphalique vers l’avant pour réaliser
une flexion tout en augmentant l’inclinaison
gauche. Cet ajustement peut se faire sur
l’expiration car elle favorise la flexion thora-
cique (figures 2.201a et 2.203).
Figure 2.203.
Figure 2.201a.
140 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Dysfonction de flexion/extension
associée à une rotation gauche
• Position du patient :
– assis, en bord de table ;
– pouce de la main droite situé contre la partie
droite du processus épineux de T1 ; la main
gauche recouvre la main droite.
• Position praticien :
– debout, en fente avant, derrière le patient ;
– mettre une « cale » sur l’épineuse de T2, en
ayant pris soin de prendre un crédit de peau ;
– placer notre thorax sur la cale ; le patient
repose donc sur nous à travers cette « cale » ;
– les bras du praticien passent sous les aisselles
du patient et les avant-bras entre les avant-
bras et les bras du patient de manière à poser
ses mains sur les poignets du patient.
• Levier inférieur : le patient se laisse tomber
sur le praticien ce qui permet de mettre de la
flexion jusqu’à T2/T3 et ainsi de « verrouiller »
tout ce qui est en dessous de la zone à traiter.
• Levier supérieur : flexion de la tête du sujet
jusqu’à C7/T1, ce qui « verrouille » les cervi-
cales en flexion.
• Mise en tension :
Figure 2.202.
– le praticien serre ses coudes, ce qui « ver-
rouille » les scapulas et les épaules ; la mise en
tension peut alors être dirigée vers T1 ;
– le praticien pivote son buste vers la droite, ce
qui crée une rotation droite de T1 ; le pouce
droit du patient entraîne le processus épineux
de T1 pour aider au mouvement ;
– puis, le praticien se redresse afin de soulever
vers le haut le complexe (membres supérieurs
du patient/mains du patient/et mains du
praticien) tout en fixant avec son thorax le
levier inférieur. La combinaison de ces deux
mouvements entraîne une décoaptation de
l’articulation T1/T2 : la traction céphalique
amène T1 vers le haut tandis que la bascule
du patient amène T2 vers le bas.
• Ajustement (figures 2.202 et 2.204) :
– pour une dysfonction de flexion/rotation
gauche : augmenter brièvement la traction
céphalique vers l’arrière pour réaliser une
extension tout en augmentant la rotation
droite. Cet ajustement peut se faire sur l’ins-
piration car elle favorise l’extension thora-
cique ;
Figure 2.204.
Chapitre 2. Le thorax 141
Figure 2.204.
Figure 2.205.
Chapitre 2. Le thorax 143
Figure 2.207.
Figure 2.206.
Figure 2.208.
144 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
• Paramètres subjectifs : le praticien porte son – l’extension se réalise par une poussée de la
attention sur l’espace articulaire T1/T2 avec lame vers le bas,
l’intention de faire céder le point de fixation – l’inclinaison droite se réalise par une pous-
articulaire en créant une inclinaison droite ou sée de la lame vers le bas et la gauche du
une extension/inclinaison droite de T1. Du sujet,
fait de l’aspect dynamique, il est essentiel de se – il en résulte un mouvement « en arc » vers
représenter le point de fixation articulaire pour le bas et la gauche du sujet ;
effectuer l’ajustement à cet endroit précis. – être capable d’effectuer l’ajustement à la bar-
• Intérêts : rière motrice sans temps d’arrêt ce qui néces-
– la position à la tête du patient permet un site de l’expérience.
ajustement dynamique de la dysfonction. Il
n’y a donc pas de temps d’arrêt à la barrière Dysfonction de rotation gauche
motrice rendant la technique confortable ; ou de flexion/rotation gauche
– le patient n’a pas le temps de se crisper puisque • Position du patient (figure 2.209) : procubitus,
le temps de mise en tension est très faible ; front posé sur la table, les deux mains posées de
– la vitesse d’exécution permet de limiter toute part et d’autre de la tête à plat sur la table pour
force. détendre les faisceaux supérieurs des trapèzes.
• Difficultés : • Position du praticien (figure 2.209) :
– le « verrouillage » par le levier supérieur doit – à la tête du sujet ;
être très précis : s’il est difficile à mettre en – main droite : en contact avec le pariétal
place, on peut placer durant le « verrouil- gauche du patient ;
lage » par la main droite, index, majeur et – main gauche : pouce sur la partie droite de
annulaire de la main gauche dans les espaces l’épineuse de T1 orienté quasi horizontale-
inter-épineux de C6/C7, C7/T1 et T1/ ment et légèrement vers le bas indiquant l’axe
T2. Cela permet d’identifier la progression de l’ajustement.
des paramètres d’inclinaison droite/rotation • Levier supérieur (figures 2.209 et 2.210) : par
gauche aux différents étages et de s’assurer la main droite, amener la tête en flexion puis
que l’espace T1/T2 ne se « verrouille » pas : inclinaison droite puis rotation gauche jusqu’en
– pas assez de « verrouillage » : danger pour C7/T1 afin de « verrouiller » le rachis cervical
les cervicales, sus-jacent à la zone à manipuler maintenant ainsi
– trop de « verrouillage » : pas de manipula- une même tension sur les axes vasculaires droit et
tion possible ; gauche. On met le paramètre de rotation en der-
– respecter le sens de la mise en tension ; nier afin d’en limiter l’amplitude au maximum.
en cas de dysfonction de flexion/inclinaison • Mise en tension (figure 2.211) : accentuer
gauche : l’inclinaison droite de la tête pour « ouvrir »
La main droite fait un mouvement combiné l’espace T1/T2 gauche tout en poussant trans-
d’extension et d’inclinaison : versalement vers la droite avec le pouce sur la
– l’extension se réalise en amenant le front partie droite du processus épineux de T1 afin
vers l’arrière, d’accentuer la rotation droite de T1 jusqu’à
– l’inclinaison droite se réalise en créant une la barrière motrice. Dans le même temps, s’il
légère poussée vers le bord gauche de la existe une dysfonction de flexion associée, exer-
table (défini par rapport au praticien), cer une très légère extension de la tête jusqu’à
– il en résulte un mouvement « en arc » la barrière motrice accompagnée par une pous-
oblique vers l’arrière et la face supérieure sée vers le bas du processus épineux.
de l’épaule droite du sujet. • Ajustement (figure 2.212) : les deux mains
Le pouce de la main gauche crée ce même accélèrent leur mouvement en couple sur une
mouvement combiné d’extension et d’incli- faible amplitude afin de corriger la rotation et
naison droite : la flexion si nécessaire.
Chapitre 2. Le thorax 145
Figure 2.211.
Figure 2.209.
Figure 2.212.
Figure 2.210.
146 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
• Paramètres subjectifs : le praticien porte son Dysfonction dans les trois paramètres
attention sur l’espace articulaire T1/T2 avec d’une thoracique haute en décubitus latéral
l’intention de faire céder le point de fixation Nous considérons deux possibilités en fonction
articulaire en créant une rotation droite ou du paramètre de rotation ou d’inclinaison le plus
une extension/rotation droite de T1. Du fait fixé. Nous prendrons l’exemple de T1.
de l’aspect dynamique, il est essentiel de se Inclinaison gauche : paramètre
représenter le point de fixation articulaire pour majeur (figure 2.213)
effectuer l’ajustement à cet endroit précis.
• Position du patient : décubitus latéral gauche,
• Intérêts :
dos droit, membres inférieurs repliés.
– la position à la tête du patient permet un • Position du praticien, face au patient :
ajustement dynamique de la dysfonction. Il – bras droit : prise en berceau de la tête du
n’y a donc pas de temps d’arrêt à la barrière patient, main sur le rachis cervical ;
motrice rendant la technique confortable ; – pouce gauche sur le bord droit du processus
– le patient n’a pas le temps de se crisper puisque épineux de T2.
le temps de mise en tension est très faible ; • Levier inférieur : le pouce gauche fixe T2.
– la vitesse d’exécution permet de limiter toute • Levier supérieur : la main droite induit une
force. flexion/extension et rotation contre-dysfonc-
• Difficultés : tionnelle, jusqu’à C7/T1.
– le « verrouillage » par le levier supérieur doit • Mise en tension : la main droite induit une
être très précis : s’il est difficile à mettre en inclinaison droite, en amenant la tête vers le
place, on peut placer durant le « verrouil- haut, jusqu’à la barrière motrice.
lage » par la main droite, index, majeur et • Ajustement : revenir en arrière de quelques
annulaire de la main gauche dans les espaces degrés, puis corriger l’inclinaison droite sans
inter-épineux de C6/C7, C7/T1 et T1/ temps d’arrêt après la mise en tension. Avec
T2. Cela permet d’identifier la progression l’habitude, il est intéressant de relâcher les
des paramètres d’inclinaison droite/rotation trois paramètres, puis de corriger sur les trois
gauche aux différents étages et de s’assurer paramètres en même temps.
que l’espace T1/T2 ne se « verrouille » pas :
– pas assez de « verrouillage » : danger pour
les cervicales,
– trop de « verrouillage » : pas de manipula-
tion possible ;
– respecter le sens de la mise en tension :
– la main droite fronto-pariétale fait un mou-
vement combiné d’extension et d’incli-
naison droite : l’extension se réalise en
amenant le front vers l’arrière ; l’inclinaison
droite se réalise en créant une légère pous-
sée vers le bord gauche de la table (défini
par rapport au praticien),
– le pouce de la main gauche crée ce même
mouvement combiné d’extension et de
rotation droite : l’extension se réalise par une
poussée du processus épineux vers le bas ; la
rotation droite se réalise par une poussée du
processus épineux vers la gauche ;
– être capable d’effectuer l’ajustement à la bar-
rière motrice sans temps d’arrêt ce qui néces-
site de l’expérience.
Figure 2.213.
Chapitre 2. Le thorax 147
• Position du patient [36,38] (figure 2.71) : – placer sa région épigastrique (ou son thorax) au
– décubitus dorsal proche du bord droit de contact des coudes du patient, afin de solida-
table ; riser le complexe « buste du praticien, coudes
– bras croisés de manière à avoir les coudes du patient, buste patient » jusqu’à l’appui sur
parfaitement superposés ; les avant-bras K5. Pour ce faire, il faudra basculer légèrement
ne doivent pas se croiser mais rester bien les coudes du patient à gauche afin qu’ils soient
parallèles. à l’aplomb de l’articulation costo-corporéale à
manipuler. Si le complexe n’est pas solidarisé,
alors la force ne sera pas transmise directement
du praticien jusqu’à la dysfonction, mais elle
sera dispersée dans les épaules ou le thorax du
patient. Il faut donc, bien abaisser les épaules
du patient avant de solidariser les coudes du
sujet sur son thorax pour que les épaules ne
subissent aucune force et aucun mouvement
au moment de la manipulation.
• Levier inférieur : les membres inférieurs sont
allongés ou fléchis en fonction du niveau traité,
Figure 2.71. afin que la main droite soit bien en contact avec
K5 et le plan de la table.
• Position du praticien : • Levier supérieur (figure 2.215) : le membre
– sur le côté droit de la table en fente avant, supérieur gauche prend la tête, le cou et le
pieds et regard dirigés vers la tête du sujet, la dos du patient, par une prise en berceau. Puis,
table devant être basse ; augmenter la flexion jusqu’à T5 pour « ver-
– le membre supérieur gauche bascule le rouiller » le levier supérieur.
sujet : éminences thénar de la main droite • Mise en tension (figure 2.216) :
en regard de l’articulation costo-corporéale – en jouant sur la fente-avant, augmenter
de K5 gauche, donc à un travers de doigt du l’appui du buste sur les coudes du sujet vers
processus épineux (et un demi-niveau au-des- la table à hauteur de la dysfonction à traiter,
sus). Puis reposer le patient à plat sur la main donc en regard de l’articulation costo-corpo-
droite (figure 2.72) ; réale de K5, jusqu’à la barrière motrice ;
– garder en mémoire la mise en tension puis
revenir légèrement en arrière pour permettre
au patient d’être à nouveau décontracté sans
sensation d’oppression.
• Ajustement (figures 2.216 et 2.217) :
– permettre au patient d’inspirer tranquillement
puis, sur le temps expiratoire suivant, retrou-
ver la barrière motrice et appliquer immédia-
tement, sans temps d’arrêt, un thrust vertical
vers la table en augmentant rapidement l’appui
du buste. La main droite reste fixe ;
Figure 2.72. – nous réalisons une décoaptation de l’articula-
tion costo-corporéale.
Chapitre 2. Le thorax 149
Figure 2.217.
150 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 2.221.
Chapitre 2. Le thorax 155
Dysfonction chondro-sternale
ou chondro-costale en infériorité (figure 2.224)
Nous prendrons l’exemple d’une dysfonction
chondro-sternale ou chondro-costale en infério-
rité de K3 gauche.
• Position du patient : décubitus dorsal proche
du bord gauche de la table, membre supérieur
droit le long du corps.
• Position du praticien :
– debout, à gauche du sujet, en fente avant
orientée vers la tête du sujet ;
Figure 2.222.
156 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
– membre supérieur droit : prise en berceau • Paramètres subjectifs : l’étudiant reste concen-
du membre supérieur gauche du patient en tré sur ses gestes pendant toute la technique ;
abduction d’environ 45° ; l’intention est de « supérioriser » le cartilage de
– main gauche : K3 ou l’extrémité médiale de K3 selon que la
– pouce ou éminence hypothénar sur le bord dysfonction est chondro-sternale ou chondro-
inférieur de l’extrémité médiane du 3e car- costale.
tilage costal en cas de dysfonction chondro- • Difficultés :
sternale, doigts orientés vers le haut, – surtout force faible, sinon risque de fracture
– pouce ou éminence hypothénar sur le bord costale !
inférieur de l’extrémité médiale de K3 en – sentir précisément le point de fixation articu-
cas de dysfonction chondro-costale, doigts laire et focaliser la mise en tension et l’ajus-
orientés vers le haut. tement sur ce point ;
• Mise en tension : – en cas de correction difficile : exercer une
– tracter le membre supérieur gauche du patient légère traction latérale du bras du patient
vers le bas tout en poussant vers le haut avec avant la traction caudale de l’épaule pour
la main gauche jusqu’à la barrière motrice : créer une légère décompression :
– le cartilage de K3 si dysfonction chondro- – entre l’extrémité médiale de la côte et le
sternale, cartilage en cas de dysfonction chondro-
– l’extrémité médiale de K3 si dysfonction costale,
chondro-costale. – entre l’extrémité médiale du cartilage cos-
• Ajustement : sur l’expiration du sujet, accentuer tal et le sternum en cas de dysfonction
le mouvement des deux mains avec un geste chondro-sternale.
rapide, de très faible amplitude et de faible force.
Dysfonction chondro-costale
en antériorité [38,41] (figure 2.225)
Nous prendrons l’exemple d’une dysfonction
chondro-costale en antériorité de K3 gauche.
• Position du patient : décubitus dorsal proche
du bord gauche de la table, membre supérieur
droit le long du corps.
• Position du praticien :
– debout, sur le côté gauche du sujet ;
– membre supérieur droit : prise en berceau
du membre supérieur gauche du patient en
flexion d’environ 80° ;
– main gauche : pouce ou éminence hypothé-
nar sur l’extrémité médiane de la troisième
côte.
• Mise en tension : imprimer une antépulsion de
l’épaule gauche du patient tout en poussant
l’extrémité médiale de K3 vers l’arrière jusqu’à
la barrière motrice.
Figure 2.224.
Chapitre 2. Le thorax 157
• Position du praticien :
– debout, sur le côté gauche du sujet ;
– membre supérieur droit : prise en berceau
du membre supérieur gauche du patient en
flexion d’environ 30° ;
– main gauche : éminence hypothénar ou pouce
sur le cartilage costal de la troisième côte.
Figure 2.225.
Figure 2.98.
Figure 2.96.
Chapitre 2. Le thorax 159
Figure 2.101.
Figure 2.100.
160 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 2.137.
Figure 2.139.
• Paramètres subjectifs :
– le praticien porte son attention sur l’espace
articulaire T12/K12 avec l’intention de faire
céder le point de fixation articulaire lors de
son mouvement correcteur. Du fait de l’aspect
dynamique, il est essentiel de se représenter le
point de fixation articulaire pour effectuer
l’ajustement à cet endroit précis ;
Figure 2.138. – les intérêts sont de :
– limiter la durée de la mise en tension, car
celle-ci est souvent désagréable pour le
patient,
– surprendre le patient : il n’a pas le temps de
contracter, donc moins de force nécessaire,
– donner une dynamique, donc un « élan », ce
qui permet aussi de diminuer le facteur force,
– permettre de manipuler des patients raides
ou crispés.
• Difficulté : une fois les difficultés de la tech-
nique de niveau 1 maîtrisées, il ne reste plus que
celle liée à l’aspect dynamique de la technique,
à savoir être capable de perdre puis de retrouver
la barrière motrice pour enchaîner l’ajustement
sans temps d’arrêt à cet endroit précis, ce qui
suppose une certaine expérience.
Chapitre 2. Le thorax 161
• Mise en tension (figures 2.228 et 2.229) : • Ajustement (figure 2.230) : les deux mains
– la main gauche se positionne sur l’hémiface accélèrent immédiatement, sans temps d’arrêt,
droite du patient, puis elle pousse la tête en leur mouvement en couple sur une faible ampli-
inclinaison gauche permettant « d’ouvrir » tude afin de corriger K1 vers l’abaissement : le
l’espace articulaire T1/K1 ; mouvement correcteur est effectué conjointe-
– dans le même temps, l’index droit exerce une ment par l’index droit et par la main gauche.
poussée vers le bas et la droite (vers la hanche Il est possible d’utiliser un momentum pour
droite du patient), dans l’axe de l’avant- favoriser le relâchement du patient.
bras, jusqu’à la barrière motrice permettant
d’abaisser K1.
Figure 2.228.
Figure 2.230.
Figure 2.229.
Chapitre 2. Le thorax 163
• Paramètres subjectifs : le praticien porte son côte au plus proche de l’articulation T1/
attention sur l’espace articulaire T1/K1 avec K1. Prendre un crédit de peau en réclinant
l’intention de faire céder le point de fixation le faisceau supérieur du trapèze en arrière
articulaire lors de son mouvement correcteur. afin d’avoir un contact précis sur la face
Du fait de l’aspect dynamique, il est essentiel supérieure de K1.
de se représenter le point de fixation articulaire • Levier supérieur (figure 2.231) :
pour effectuer l’ajustement à cet endroit précis. – le praticien tient la tête légèrement soulevée
• Intérêts : de la table : rachis cervical en légère flexion
– la position à la tête du patient permet un afin de favoriser son « verrouillage » ;
ajustement dynamique de la dysfonction. Il – amener la tête en inclinaison gauche jusqu’en
n’y a donc pas de temps d’arrêt à la barrière C7/T1 ce qui ouvre la partie inférieure de
motrice rendant la technique confortable ; l’articulation T1/K1 et contribue à « ver-
– le patient n’a pas le temps de se crisper rouiller » le rachis cervical ;
puisque le temps de mise en tension est très – puis, amener la tête en rotation droite jusqu’à
faible ; C7/T1 ce qui antériorise la tête de K1
– la vitesse d’exécution permet de limiter toute gauche favorisant son contact et finit de
force. « verrouiller » le rachis cervical ;
• Difficultés : – le levier en rotation est placé en dernier
– le « verrouillage » par le levier supérieur doit afin de limiter au maximum son amplitude.
être très précis : s’il est difficile à mettre en L’inclinaison et la rotation sont opposées
place, on peut placer durant le « verrouil- permettant de maintenir une même tension
lage » par la main gauche, index, majeur et sur les axes vasculaires du cou.
annulaire de la main droite dans les espaces
inter-épineux de C6/C7, C7/T1 et T1/
T2. Cela permet d’identifier la progression
des paramètres d’inclinaison droite/rotation
gauche aux différents étages et de s’assurer
que le « verrouillage » ne dépasse pas T1 :
– pas assez de « verrouillage » : danger pour
les cervicales,
– trop de « verrouillage » : pas de manipula-
tion possible ;
– être capable d’effectuer l’ajustement à la
barrière motrice, sans temps d’arrêt, ce qui
nécessite de l’expérience.
Figure 2.233.
Figure 2.236.
166 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
• Paramètres subjectifs : le praticien porte son nous cherchons la barrière tissulaire ; l’ajustement
attention sur l’espace articulaire T1/K1 avec se fera bien avant la barrière motrice articulaire.
l’intention de faire céder le point de fixation La traduction littérale de toggle/recoïl serait
articulaire lors de son mouvement correcteur. « bascule/recul » : la technique consiste à faire
Du fait de l’aspect dynamique, il est essentiel basculer rapidement un segment articulaire puis
de se représenter le point de fixation articulaire d’enlever rapidement ses mains afin d’autoriser
pour effectuer l’ajustement à cet endroit précis. un recul de la structure et donc un mouve-
• Intérêts : ment vibratoire. Chauffour la définit ainsi : « Le
– la position à la tête du patient permet un principe de la technique consiste à induire une
ajustement dynamique de la dysfonction. Il vibration contre la résistance que nous voulons
n’y a donc pas de temps d’arrêt à la barrière traiter en effectuant une secousse très rapide »
motrice rendant la technique confortable ; [54]. Il décrit plusieurs phases à son recoïl parce
– le patient n’a pas le temps de se crisper puisque qu’il l’utilise dans le cadre d’un traitement glo-
le temps de mise en tension est très faible ; bal, la technique devant avoir une incidence sur
– la vitesse d’exécution permet de limiter toute l’ensemble du corps. Notre ouvrage est tech-
force. nique : c’est pourquoi nous ne décrirons que la
• Difficultés : première phase pour les dysfonctions articulaires.
– le « verrouillage » par le levier supérieur doit En revanche, nous aborderons d’autres phases, en
être très précis : s’il est difficile à mettre en ce qui concerne les lésions intra-osseuses, puisque
place, on peut placer durant le « verrouil- l’aspect dysfonctionnel est dépassé.
lage » par la main droite, index, majeur et
annulaire de la main gauche dans les espaces Intérêts
inter-épineux de C6/C7, C7/T1 et T1/ • Technique efficace.
T2. Cela permet d’identifier la progression • Technique simple et logique.
des paramètres d’inclinaison droite/rotation • Possibilité de garder ses tests habituels.
gauche aux différents étages et de s’assurer • Réalisable dans beaucoup de positions, même
que le « verrouillage » ne dépasse pas T1 : antalgiques.
– pas assez de « verrouillage » : danger pour • Non douloureux, c’est une technique structu-
les cervicales, relle non « manipulative ».
– trop de « verrouillage » : pas de manipula- • Non-dangerosité, pas de thrust ni de mobilisa-
tion possible ; tion, peut s’appliquer sur des structures fragiles
– être capable d’effectuer l’ajustement à la bar- car souvent quelques grammes suffisent.
rière motrice sans temps d’arrêt, ce qui néces- • Possibilité de refaire plusieurs fois de suite.
site de l’expérience. • Applicable à toutes les structures : os, articula-
tions, ligaments, muscles, etc.
Remarque : cette approche technique est utili-
Niveau 3 sée dans l’approche de Parnell Bradbury et Tho-
mas Dummer : le SAT (specific adjusting technic).
Recoïl et toggle (d’après [28]) [42] Bradbury a suivi l’enseignement à l’école Palmer ;
Dummer a apporté les concepts ostéopathiques.
Cette technique est inspirée du toggle/recoïl des
chiropracteurs et des travaux de notre confrère
Paul Chauffour. Application aux dysfonctions
Pour le toggle, nous cherchons la barrière articulaires
motrice articulaire, comme pour le thrust, puis Recoïl phase 1 : il faut d’abord chercher la barrière
nous appliquons le même protocole technique tissulaire de la dysfonction et retrouver le point
que pour le recoïl ; le toggle devient alors un thrust de fixation ; le facteur précision est favorisé aux
en beaucoup moins « appuyé ». Pour le recoïl, dépens de la force. Appliquer une impulsion
Chapitre 2. Le thorax 167
brève et rapide contre la résistance en dépas- tension sur le mouvement en restriction. Puis,
sant la barrière tissulaire. Puis enlever ses mains il teste les deux mouvements le long de ce
très rapidement ; l’ajustement est extrêmement même axe et conserve la tension sur le mou-
rapide, le facteur vitesse est favorisé aux dépens vement en restriction. Ainsi, deux paramètres
de la force. Cette technique ne demande donc sont accumulés. Il faut faire de même sur les
pas de force, mais beaucoup de vélocité et de deux autres axes permettant d’empiler six
précision. « La poussée est plus brusque que mas- paramètres. « À partir de cette mise en tension
sive, l’énergie cinétique doit être supérieure à la tissulaire, donner une impulsion contre la
résistance des tissus pour pouvoir faire lâcher la barrière tissulaire qui « a semblé » la plus
fixation. » (Chauffour). Il faut chercher à « déblo- importante. Il est possible de donner l’impul-
quer » l’articulation dans son plan de restriction sion contre plusieurs barrières tissulaires, mais
principal. Si l’ajustement n’a pas été efficace, il cela implique d’avoir une excellente image
peut être répété plusieurs fois jusqu’à libération mentale de la lésion, et nécessairement une
complète, dans le même plan ou dans un autre. grande expérience. » [28].
Nous considérons que les techniques sont plus
Recoïl phase 3 : à la mise en tension tissulaire de la
appropriées lorsqu’elles sont effectuées le plus
phase 2, tester le paramètre respiratoire qui majore
près possible des surfaces articulaires, puisque
la barrière tissulaire, l’inspiration ou l’expiration.
ce qui compte est de retrouver la physiologie
articulaire. Recoïl phase 4 : demander au patient de mainte-
Dans toutes ces techniques de recoïl appliquées nir l’apnée inspiratoire ou expiratoire qui permet
aux dysfonctions articulaires, les paramètres sub- la meilleure barrière tissulaire avant d’effectuer
jectifs seront les mêmes : le recoïl.
• porter son attention sur l’articulation traitée ;
Ces différentes phases du recoïl que l’on doit
• avoir une représentation mentale de la dys-
à notre confrère P. Chauffour permettent d’aug-
fonction ;
menter la précision du geste et le paramètre res-
• avoir l’intention de focaliser sa mise en tension
piratoire permet d’augmenter l’importance de
sur le point précis de fixation articulaire et le
l’impact sur la dysfonction ou la lésion traitée.
faire céder grâce au recoïl.
Pour les lésions intra-osseuses, il faudra placer
les mains de part et d’autre de la lésion pour
Application aux lésions
rechercher les paramètres précédemment décrits.
intra-osseuses [28]
La finalité est de retrouver « l’élasticité » de l’os.
Recoïl phase 2 : la technique suit les mêmes prin- Dans toutes ces techniques de recoïl appliquées
cipes mais nécessite davantage de précision car on aux dysfonctions intra-osseuses, les paramètres
cherche à traiter la lésion dans les trois dimensions subjectifs seront les mêmes :
de l’espace. Il faut rechercher les paramètres dans • porter son attention sur la dysfonction : les
les trois plans frontal, sagittal et horizontal et mains se placent de part et d’autre du point
selon les trois axes antéropostérieur, transversal de fixation ; une main se projette sur la table
et vertical. Il faudra alors tester les mouvements interne, l’autre sur la table externe de l’os ;
autour mais aussi le long des axes : • avoir une représentation mentale dans les trois
• « Selon l’axe vertical, tester les rotations puis la dimensions de la dysfonction, c’est-à-dire du
compression verticale et la distraction. » [28] ; sens « d’enroulement des fibres » ;
• « Selon l’axe antéropostérieur, tester les incli- • avoir l’intention de focaliser sa mise en tension sur
naisons et les translations antéropostérieures. » le point précis de fixation : empiler les différents
[28] ; paramètres dans le sens contre-lésionnel autour
• « Selon l’axe transversal, tester la flexion et de ce point considéré comme le centre d’un ou
l’extension puis les translations latérales. » [28] ; de plusieurs axes de mouvements aphysiologiques
le praticien commence par tester les deux autour du ou desquels s’organisent les fibres
mouvements autour d’un axe et conserve la osseuses. Puis faire céder la lésion grâce au recoïl.
168 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Vertèbres thoraciques
Dysfonction de flexion de T5
sur T6 (figures 2.237 et 2.238)
• Position du patient :
– assis ou en procubitus.
• Position du praticien, debout, le plus près pos-
sible de la dysfonction :
– en arrière du patient s’il est assis ;
– à la tête du sujet s’il est en procubitus ;
– si le sujet est en procubitus : pouce d’une
main sur la partie supérieure de l’épineuse de
T5, pouce de l’autre main en contre-appui
sur le premier ;
– si le sujet est assis : majeur d’une main sur
la partie supérieure de l’épineuse de T5,
majeur de l’autre main en contre-appui sur le
premier.
• Mise en tension : exercer une pression vers
le bas avec les pouces ou les majeurs, ce qui
descend l’épineuse de T5 et l’entraîne donc
en extension sur T6. La pression est exercée
jusqu’à la barrière tissulaire.
• Ajustement : donner une brève impulsion
Figure 2.238.
contre la barrière tissulaire, donc vers le bas,
puis enlever ses mains très rapidement.
• Remarque : il est possible de réaliser un toggle ;
nous dépasserons la barrière tissulaire pour
atteindre la barrière motrice. L’ajustement sera
alors identique avec l’intention de faire conver-
ger les articulations postérieures de T5 et T6.
Figure 2.237.
Chapitre 2. Le thorax 169
Dysfonction d’extension de T5
sur T6 (figures 2.239 à 2.241)
• Position du patient : assis ou en procubitus.
• Position du praticien, debout, le plus près pos-
sible de la dysfonction :
– en arrière du patient s’il est assis ;
– sur le côté sujet s’il est en procubitus ;
– pouce d’une main sur la partie inférieure de
l’épineuse de T5, pouce de l’autre main en
contre-appui sur le premier.
• Mise en tension : exercer une pression vers le
haut avec les pouces, ce qui « remonte » l’épi-
neuse de T5 et l’entraîne donc en flexion sur
T6. La pression est exercée jusqu’à la barrière
tissulaire.
• Ajustement : donner une brève impulsion
contre la barrière tissulaire, donc vers le haut,
puis enlever ses mains très rapidement.
Figure 2.241.
Figure 2.242
Figure 2.244.
– si le patient est en procubitus (figure 2.245) ; – si le patient est assis (figure 2.247) : pra-
praticien à la tête du sujet, pouce d’une main ticien dos à lui, pouce d’une main sur la
sur la partie supérieure de la lame gauche de partie inférieure de la lame droite de T5,
T5, pouce de l’autre main en contre-appui pouce de l’autre main en contre-appui sur
sur le premier. le premier doigt.
• Mise en tension : exercer une pression vers le – mise en tension, exercer une pression vers
bas et la droite (vers la hanche droite) avec les le haut et la gauche avec les pouces, ce qui
doigts, ce qui descend la lame gauche de T5 et élève la lame gauche de T5 et l’entraine donc
l’entraîne donc en inclinaison gauche sur T6. en inclinaison gauche sur T6. La pression est
La pression est exercée jusqu’à la barrière tis- exercée jusqu’à la barrière tissulaire.
sulaire. – ajustement : donner une brève impulsion
• Ajustement : donner une brève impulsion contre la barrière tissulaire, donc vers le haut
contre la barrière tissulaire, donc vers le bas et la et légèrement la gauche, puis enlever ses
droite, puis enlever ses mains très rapidement. mains très rapidement.
Figure 2.246.
Figure 2.245.
– remarque : il est possible de réaliser un • Interprétation : le test est positif s’il existe une
toggle ; nous dépasserons la barrière tissulaire restriction dans le mouvement effectué. La dys-
pour atteindre la barrière motrice. L’ajus- fonction apparaît par comparaison avec la possibi-
tement sera alors identique avec l’intention lité de mouvement ressenti sur les autres étages.
de faire diverger les articulations postérieures Il s’agit d’un test de mise en tension tissulaire des
droites de T5 et T6. éléments capsuloligamentaires des articulations
testées, ce qui nécessite très peu de force.
Côtes Tests des articulations sterno-chondro-costales
Autres tests passifs • Position du patient : décubitus dorsal.
• Position du praticien :
Il est possible d’utiliser des tests tissulaires ensei- – debout sur le côté du sujet ;
gnés dans « le lien mécanique ostéopathique ». – pour l’articulation sterno-chondrale (figure
Tests des articulations costo-corporéale 2.249) :
et costo-transversaire (figure 2.248) – la main caudale fixe le sternum au plus
proche de l’articulation à tester par la pulpe
• Position du patient : assis.
de deux ou trois doigts,
• Position du praticien :
– la main céphalique saisit le cartilage costal
– debout ou assis dos au patient ;
par une prise pouce-index au plus proche
– pouce d’une main sur la face interne de
de l’articulation à tester ;
l’angle costal testé.
– pour l’articulation chondro-costale (figure
• Réalisation du test : exercer une pression vers
2.250) :
l’avant pour tester l’articulation costo-trans-
– la main caudale saisit le cartilage costal par
versaire puis vers le dehors pour tester l’articu-
une prise pouce-index ou index-majeur au
lation costo-corporéale.
plus proche de l’articulation à tester,
– la main céphalique saisit la partie interne de
l’arc costal antérieur par une prise pouce-
index au plus proche de l’articulation à
tester.
• Réalisation du test :
– pour l’articulation sterno-chondrale (figure
2.249), la main céphalique mobilise le car-
tilage par rapport au sternum sur différents
paramètres :
– physiologiques : haut/bas,
– traumatiques : compression/décompres-
sion, avant/arrière ;
Figure 2.248.
Figure 2.249.
Chapitre 2. Le thorax 173
Figure 2.251.
Figure 2.250.
Corrections
Dysfonction costo-corporéale de K6
(figures 2.251 et 2.252)
• Position du patient : assis ou en procubitus.
• Position du praticien :
– debout, le plus près possible de la dysfonction,
en arrière du patient s’il est assis ou du côté
opposé de la dysfonction, s’il est debout ;
– pouce d’une main en regard de la face interne
de l’angle costal de K6, pouce de l’autre main
en contre-appui sur le premier doigt. Figure 2.252.
• Mise en tension : exercer une pression vers
l’avant et surtout vers le dehors. La pression est • Remarque : il est possible de réaliser un toggle ;
exercée jusqu’à la barrière tissulaire. nous dépasserons la barrière tissulaire pour
• Ajustement : donner une brève impulsion atteindre la barrière motrice. L’ajustement sera
contre la barrière tissulaire, donc vers l’avant alors identique avec l’intention de décoapter et
et le dehors, puis enlever ses mains très rapi- faire glisser l’arc costal de K6 vers l’avant.
dement. Cela provoque un glissement et une
décoaptation de l’articulation et permet de res-
taurer une mobilité articulaire.
174 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 2.254.
Figure 2.251.
Figure 2.253.
Figure 2.256.
Figure 2.255.
176 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 2.258.
Figure 2.257.
Figure 2.261.
Figure 2.263.
Figure 2.262.
Sternum
Tests
Test global (figures 2.264 et 2.265)
• Position du patient : décubitus dorsal.
• Position du praticien : debout, sur le côté du
sujet, une ou les deux mains l’une sur l’autre
sur le sternum.
• Réalisation du test : comprimer lentement le
sternum vers la table ; apprécier l’élasticité du
mouvement puis apprécier la facilité du mouve-
ment retour.
Chapitre 2. Le thorax 179
• Réalisation du test :
– le praticien va tester les sept sternèbres les
unes par rapport aux autres depuis le manu-
brium sternal jusqu’au processus xyphoïde :
– la main céphalique réalise une légère pres-
sion vers la table associée à une traction
céphalique,
– la main caudale réalise une légère pression
vers la table associée à une traction caudale.
Figure 2.264.
Figure 2.266.
• Interprétation :
– le test est positif si le praticien ressent une
difficulté à écarter deux sternèbres l’une de
l’autre. Le but est alors de ressentir le point
Figure 2.265. de fixation précis ;
– l’intention est de tester la plasticité de l’os
• Interprétation : toute restriction, qu’elle soit
sternèbre par sternèbre.
sur le mouvement de compression ou le retour,
peut signaler une dysfonction intra-osseuse.
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Chapitre 3
Le rachis cervical
Biomécanique On obtient ainsi une articulation « en selle »
du rachis cervical permettant surtout des mouvements de flexion-
extension [2]. Notons que le disque intervertébral
est relativement important en épaisseur puisqu’il
Le rachis cervical se décompose en deux parties
représente 2/5 de la hauteur des corps verté-
distinctes, tant du point de vue anatomique que
braux, ce qui favorise la mobilité. Ces disques sont
du point de vue fonctionnel :
encadrés latéralement par les uncus favorisant la
• le rachis cervical supérieur ou rachis sous-occi-
stabilité [1].
pital comportant C1 et C2 ;
• le rachis cervical inférieur qui s’étend du plateau Articulations zygapophysaires postérieures
inférieur de C2 au plateau supérieur de T1.
Les processus articulaires sont situés postérieure-
Le rachis cervical forme une lordose à concavité
ment et latéralement par rapport aux corps verté-
postérieure assurant :
braux avec lesquels ils sont unis par l’intermédiaire
– le port de tête ;
des pédicules. Ils présentent à leurs extrémités les
– le « pilotage directionnel » des organes des
facettes articulaires. Les facettes articulaires supé-
sens et de la mimique [1].
rieures d’une vertèbre s’articulent avec les facettes
Le rachis cervical est l’objet de nombreuses
articulaires inférieures de la vertèbre sus-jacente.
pathologies tant traumatiques (fractures, luxa-
Les facettes articulaires supérieures sont orientées
tions ou entorses cervicales, notamment dans les
en haut, en arrière et latéralement et répondent
traumatismes en « coup de fouet ») que rhumatis-
aux facettes articulaires inférieures inversement
males compte tenu du poids de la tête (arthrose)
conformées.
mais aussi de sa grande mobilité l’exposant aux
surmenages et malmenages [1]. Les conséquences Les capsules articulaires sont lâches autorisant
des mouvements en amplitude [3] et le sys-
des atteintes graves du rachis cervical peuvent
tème ligamentaire est identique à celui des autres
être fatales (fracture en C1 ou C2 avec rupture
régions du rachis à l’exception du ligament supra-
du tronc cérébral) ou occasionner des troubles
épineux remplacé par le ligament nucal [4].
neurologiques gravissimes (tétraplégies, paraplé-
gies, etc.).
Mouvements du rachis
cervical inférieur
Rachis cervical inférieur Le rachis cervical permet différents mouve-
Articulations ments [1] :
• flexion-extension (80°) ;
Articulations disco-corporéales • inclinaisons latérales droite et gauche (20°) ;
Le plateau supérieur de chaque vertèbre est • rotations droite et gauche (20°).
concave transversalement et convexe antéropos- Les amplitudes permises aux différents étages
térieurement et s’articule avec le plateau inférieur du rachis cervical inférieur varient selon les auteurs
de la vertèbre sus-jacente inversement conformé mais on observe une certaine similitude avec un
par l’intermédiaire du disque inter-vertébral. peu plus de rotation en C2/C3/C4 et davantage
Flexion-extension
La flexion (40°)-extension (40°) se déroule dans
un plan sagittal, sans axe proprement dit : les cen-
tres instantanés de rotation de flexion-extension
siègent au niveau discal et, lors des pathologies,
s’en écartent créant des instabilités à type de
glissement d’un étage par rapport à un autre. La
flexion-extension correspond donc au mouvement
majeur de cette lordose. Notons que la flexion se
fait de haut en bas et l’extension inversement.
Le maximum d’amplitude de flexion-extension
se situe en C5/C6 (20°) puis C4/C5 (18°) et
C6/C7 (16°) et le minimum d’amplitude se situe
en C2/C3 (11°) [1].
Lors de la flexion [2] (figure 3.1.c) :
• le corps de la vertèbre sus-jacente glisse et Figure 3.1. Mouvements de flexion-extension du rachis
cervical inférieur (a, b, c).
s’incline vers l’avant : le disque diminue donc
d’épaisseur antérieurement et le nucleus est
chassé postérieurement, créant ainsi une ten- proprement dit : les centres instantanés de rota-
sion sur les fibres postérieures de l’annulus ; tion d’inclinaisons siègent au niveau discal.
• les articulaires inférieures de la vertèbre sus- Lors des inclinaisons :
jacente glissent vers le haut et l’avant se déga- • le disque se tasse du côté de l’inclinaison et
geant des facettes articulaires supérieures de s’ouvre controlatéralement : le nucleus est chassé
la vertèbre sous-jacente créant un bâillement du côté controlatéral à l’inclinaison réalisée ;
postéro-inférieur ; • la facette inférieure de la vertèbre sus-jacente
• le mouvement de flexion n’est limité que par les s’abaisse et recule du côté de l’inclinaison
tensions ligamentaires postérieures. compte tenu de l’obliquité des interlignes arti-
Lors de l’extension [2] (figure 3.1.a) : culaires. Du côté controlatéral, le phénomène
• le phénomène inverse à la flexion se produit ; inverse se réalise : la facette s’élève et avance.
• l’extension est limitée par la tension du liga- Il en résulte une inclinaison associée automati-
ment longitudinal antérieur et par les butées quement à une rotation homolatérale, générale-
osseuses des processus articulaires et des proces- ment associée à une légère extension [1, 2, 12].
sus épineux.
Les processus unciformes guident les mouve- Rotations droite et gauche
ments de flexion-extension tout en augmentant la Les rotations droite et gauche (10° de chaque
stabilité lors du mouvement [1, 2]. côté environ) se font dans le plan transversal, sans
axe proprement dit : les centres instantanés de
Inclinaisons droite et gauche rotation siègent là aussi au niveau discal.
Les inclinaisons droite et gauche (10° de chaque Comme les inclinaisons, les rotations ne sont
côté) [1] se font dans le plan frontal, sans axe pas pures pour les mêmes raisons et intègrent
Chapitre 3. Le rachis cervical 185
donc une inclinaison homolatérale automatique de nombreux muscles avec des obliquités impor-
[1, 2]. tantes (long rotateur) qui leur confèrent des
Lors des mouvements d’inclinaison ou de rota- composantes antirotatoire. Cet appareil profond
tion du rachis cervical inférieur, le rachis cervical peut se trouver temporairement renforcé par
supérieur compensera les phénomènes de rotation des muscles superficiels (SCOM, trapèzes) plus
ou d’inclinaison automatique existants par une puissants mais vite fatigables. Il n’est alors pas
inclinaison ou une rotation controlatérale permet- étonnant d’observer que les positions prolon-
tant d’obtenir des mouvements purs d’inclinaison gées en rotation cervicale soient mal supportées
ou de rotation de l’ensemble du rachis cervical. d’où des torticolis après des situations excen-
trées lors de concerts par exemple [1]. Notons
Stabilité toutefois la présence des uncus favorisant les
contacts latéraux des vertèbres entre elles ce qui
Le rachis cervical est une lordose particulièrement
accentue la stabilité du plan transversal ;
mobile et qui nécessite d’être contrebalancée par
• le plan frontal a pour sa part pratiquement pour
une certaine stabilité. Deux facteurs de la pesan-
seul facteur de stabilité le système de haubanage
teur peuvent influencer la stabilité :
réalisé par les nombreux muscles cervicaux,
• la charge sus-jacente tend à accentuer la lor-
souvent entrecroisés entre eux (scalènes, inter-
dose, phénomène contre lequel s’opposent les
transversaires, splénius, trapèzes, sterno-cléïdo-
muscles longs du cou et de la tête ainsi que les
mastoïdien, élévateurs des scapulas). Là encore,
muscles supra-hyoïdien et infra-hyoïdien [1] ;
la stabilité est beaucoup moins coûteuse en
• la ligne gravitaire de la tête antérieure par
position anatomique. Sur le plan ostéo-articu-
rapport à la colonne cervicale tend à fléchir
laire, l’écart relativement important existant
la tête en avant ce qui s’illustre lorsqu’une
entres les colonnes des processus articulaires
personne s’endort en position assise. Les mus-
postérieurs ne confère que peu de stabilité [1].
cles postérieurs, principalement les muscles
profonds [1, 13] contrôlent ce phénomène. Si le cou est avant tout voué à la mobilité, celle-
Les deux facteurs de la pesanteur s’équilibrent ci ne peut être bien supportée que si elle repose
grâce à un ajustement précis et économique du sur une stabilisation automatique permanente
moins en position verticale [1]. simultanée par la musculature profonde [1].
Ainsi, deux écueils sont à éviter :
• les excès de stabilité qui sont la conséquence
d’une raideur articulaire localisée ou étendue
et qui auront pour conséquence une sur-
sollicitation compensatrice des étages sus- et
sous-jacents avec une moins bonne fluidité du
comportement général du cou [1] ;
• les manques de stabilités ou instabilités d’origine
traumatiques ou consécutives à des hyper-solli-
Figure 3.2. La lordose physiologique tend à s’accentuer citations répétées (manipulations fréquentes et
avec le poids de la tête (a). La situation légèrement
antérieure de la ligne gravitaire de la tête tend à
rapprochées de mêmes articulations) [1]. Le
provoquer la flexion du cou (b). Ces deux mécanismes cou doit être abordé avec finesse : la manipu-
se combinent et s’équilibrent. lation doit rester ponctuelle et reposer sur un
diagnostic précis. L’origine traumatique peut
La stabilité est donc avant tout le fait d’un être une excellente indication de manipulation
contrôle musculaire précis : une fois tous les diagnostics d’exclusion écartés.
• le meilleur exemple est le plan transversal, plan Nous n’insisterons jamais assez sur l’importance
de grande liberté dont la stabilité est avant tout de la radiographie avant toute manipulation
le fait de l’appareil musculaire profond constitué suivant un traumatisme récent, même de faible
186 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Articulations atloïdo-axoïdiennes
Articulations atloïdo-axoïdiennes latérales
Articulation atloïdo-odontoïdienne
Elles mettent en rapport les facettes articulaires
C’est une trochoïde non totalement cylindrique supérieures de l’axis ovalaires convexes antéro-
pour pouvoir s’adapter, outre à la rotation, à postérieurement selon leur grand axe et planes
un deuxième degré de liberté qu’est la flexion- transversalement avec les facettes articulaires infé-
extension [2]. La face antérieure convexe dans les rieures des masses latérales de l’atlas, également
deux sens du processus odontoïde répond à la face convexes, d’avant en arrière : l’articulation obte-
postérieure concave de l’arc antérieur de l’atlas. nue donne l’aspect de deux roues posées l’une sur
Le processus odontoïde présente également à sa l’autre [2].
face postérieure une surface articulaire concave de
haut en bas et convexe transversalement pour le
fibro-cartilage du ligament transverse permettant
la mise en place d’une syndesmose [1, 2].
Mouvements
Le rachis cervical supérieur permet différents
mouvements [1, 21] :
• flexion-extension (40°) dont 25° en C0/C1 et
15° en C1/C2 ;
• inclinaisons latérales droite et gauche (5 à 10°)
gérée intégralement grâce à l’articulation C0/
C1 ;
Figure 3.9. L’association du jeu C0-C1 et C1-C2 dans la
• rotations droite et gauche (30-32°) dont 8° en flexion (a) et l’extension (b).
C0/C1 et 24° en C1/C2.
Inclinaisons latérales
Elles se réalisent autour de l’axe antéropostérieur
Rotations
situé en regard de l’odontoïde [21]. Lorsque l’on
Elles se réalisent autour d’un axe passant en
arrière du processus odontoïde permettant d’évi-
ter le cisaillement de la moelle spinale [1, 24].
L’importance de l’amplitude des rotations est
autorisée par l’écartement des insertions des liga-
ments occipito-odontoïdiens latéraux (alaires) sur
l’os occipital. Ces ligaments, par leur mise en
tension, freinent la fin du mouvement [1].
de l’ordre d’une seconde ou deux. Le risque semble • la longueur des processus épineux de C7 et T1
alors bien moindre que lors de postures prolongées qui permettent d’augmenter le bras de levier des
existantes lors de la réalisation d’une peinture de muscles postérieurs pour lutter contre le bras de
plafond ou lors de manœuvres myotensives (où il levier plus important de la ligne gravitaire par
existe toujours un temps de contraction de trois rapport au reste du rachis cervical (figure 3.12).
secondes requis qui exerce donc une pression sur Toutefois, en situation de flexion du thorax, le
les parois vasculaires) de la région cervicale surtout bras de levier gravitaire augmentera contrai-
dans des amplitudes importantes. rement à celui des muscles postérieurs, ce qui
nécessitera souvent de s’appuyer sur quelque
chose à l’aide de ses membres supérieurs pour
Charnière cervico-thoracique éviter une fatigue musculaire postérieure ;
• l’entrecroisement des fibres des muscles pos-
Généralités
térieurs (figure 3.13) ;
Elle est située à la jonction entre une lordose
cervicale à vocation de mobilité importante et une
cyphose thoracique beaucoup plus statique du fait
du rôle protecteur d’organes nobles (cœur, pou-
mons) du thorax [31]. On peut dire qu’elle ralen-
tit la cinétique cervicale et est amarrée à la relative
fixité du thorax [1]. À son niveau se retrouvent
souvent des contractures des trapèzes moyens ou
des petits rhomboïdes facilement surmenés par la
nécessité d’amarrage de cette zone [1].
Anatomie
La charnière cervico-thoracique est dans un plan
oblique en bas et en avant avec une angulation
faible des processus articulaires postérieurs (envi- Figure 3.12. L’écartement plus grand de C7 par rapport
à la ligne gravitaire est compensé par un bras de levier
ron 10°) ne permettant pas de bien retenir C7 sur plus important en arrière.
le seul plan ostéo-articulaire[1].
Mouvements
La mobilité est peu importante [32] du fait de
la complexité du contexte mécanique ; c’est une
zone de transition entre un segment mobile (rachis
cervical) et un segment plus rigide (thorax).
Les amplitudes sont de :
• flexion-extension : 10° [1, 33, 34] ;
• inclinaisons : 5 à 6° de chaque côté [1, 33, 34] ;
• rotations : 5 à 6° de chaque côté [1, 33, 34].
Stabilité
Pour lutter contre la stabilité passive peu impor-
tante, liée à la déclivité plus importante du corps
Figure 3.13. Entrecroisement des fibres des muscles
vertébral de C7 par rapport au processus articu- profonds (a) et superficiels (b). Splénius de la tête (1) et
laires postérieurs favorisant la fuite en avant de du cou (2), élévateur de la scapula (3), petit (4) et grand
C7, il existe différents facteurs de stabilité : rhomboïde (5), trapèze (6), grand dorsal (7).
Chapitre 3. Le rachis cervical 191
Observation
On réalise l’observation classique en position
debout en insistant sur certains points.
Plan frontal
• Ligne des oreilles ;
• Ligne des yeux ;
• Ligne des épaules.
On peut en déduire une éventuelle inclinaison
de tête ; la palpation nous permettra ensuite
de noter les contractures musculaires associées
(trapèzes, SCOM, scalènes, etc.).
Figure 3.16.
Chapitre 3. Le rachis cervical 193
Figure 3.16.
Figure 3.17.
Figure 3.19.
Figure 3.18.
Figure 3.22.
Tests passifs
Dans ce 1er niveau, nous apprenons à l’étudiant
que le diagnostic en leviers combinés se déter-
mine qu’après les tests passifs. Dans un but
pédagogique, pour préparer l’étudiant à évoluer
vers des techniques plus précises et plus efficaces
avec plusieurs paramètres correcteurs, nous fai-
sons d’emblée le choix de poser un diagnostic de
dysfonction dans les trois plans de l’espace selon
les paramètres de flexion-extension, inclinaisons
droite et gauche, rotations droite et gauche.
Figure 3.16.
Figure 3.21.
Chapitre 3. Le rachis cervical 195
Figure 3.25.
Figure 3.23.
196 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Test de flexion
• Position du patient : assis.
• Position du praticien :
– debout derrière le patient ;
– deux doigts (index et majeur ou index et annu-
laire ou pouce et index) de la main caudale au
contact des processus articulaires de la vertèbre
testée (partie postérieure) ou un doigt dans
l’espace interépineux (figure 3.23) ;
– main céphalique sur le vertex.
Figure 3.27.
Figure 3.28.
Figure 3.26.
Chapitre 3. Le rachis cervical 197
Tests des rotations (figure 3.29) décubitus ne seront réalisés que sur les niveaux
• Position du patient : assis. dysfonctionnels.
• Position du praticien : Tests des inclinaisons (figure 3.30)
– debout derrière le patient ;
• position du patient : en décubitus dorsal, tête
– pouce et index de la main caudale de part et
sur un coussin mettant le rachis cervical dans
d’autre de l’épineuse de la vertèbre testée ;
une position neutre de flexion-extension.
– main céphalique sur le vertex.
• position du praticien : assis à la tête du sujet,
• Réalisation du test :
index et majeur de chaque main sur les proces-
– niveau à tester en flexion-extension neutre ;
sus articulaires (partie postérolatérale).
– puis mouvement de rotation droite puis
• Réalisation du test en inclinaison droite :
gauche (main céphalique) accompagné par
– par la main droite, entraîner le processus articu-
une poussée en « translation controlatérale »
laire droit de la vertèbre testée vers la « trans-
sur le processus épineux.
lation » gauche créant une inclinaison droite ;
• Interprétation : le test est positif si la main
– la main gauche accompagne le mouvement.
caudale ne peut accompagner le mouvement
• Interprétation : le test est dit « positif » lorsque
vers la rotation de la vertèbre.
le praticien ressent une difficulté à entraîner le
mouvement : « butée » dans la main droite.
Figure 3.29.
Tests des rotations (figure 3.31) • Interprétation : le test est « positif » lorsque
• Position du patient : décubitus dorsal, tête sur le praticien ressent une difficulté à entraîner le
un coussin mettant le rachis cervical dans une mouvement : « butée » dans les mains.
position neutre de flexion-extension.
• Position du praticien :
– assis à la tête du sujet ;
– index et majeur de chaque main sur les pro-
cessus articulaires (partie la plus postérieure).
• Réalisation du test en rotation gauche : antério-
riser par la main droite le processus articulaire
droit de vertèbre testée pour entraîner une
rotation gauche et accompagner le mouvement
avec la main gauche.
• Interprétation : le test est « positif » lorsque
le praticien ressent une difficulté à entraîner le
mouvement : « butée » dans la main droite.
Figure 3.32.
Figure 3.34.
Figure 3.35.
200 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
– index ou majeur de la main droite sensitif – puis, la main gauche entraîne un mouvement
dans l’espace compris entre la branche verti- de flexion de tête donc de C0, associé à
cale de la mandibule et le bord antérieur du un mouvement vers le haut du pouce droit
processus transverse de C1, contact doux car (figure 3.38).
zone douloureuse ;
– pouce sur l’angle inféro-latéral de l’occiput
(figure 3.36).
Figure 3.38.
Figure 3.36.
Figure 3.39.
Tests de C1/C2
Il est très difficile de tester, dans cette position, la
mobilité de C1 sur C2. Nous proposons un test Figure 3.41. Test passif de flexion de C1/C2 assis.
différent. Nous mobilisons C1 via un movement
de tête en s’assurant que C2 n’est pas entrainée.
La question que l’on se pose est : pouvons-nous
mobiliser C1 sans entrainer C2 ?
Test de flexion-extension
• Position du patient : assis.
• Position du praticien (figure 3.40) :
– debout derrière le patient ;
– index ou majeur de la main caudale dans
l’espace compris entre le tubercule postérieur
de C1 et l’épineuse de C2 ;
– paume de la main céphalique sur le vertex.
• Interprétation :
– lors de la flexion : le test est positif s’il n’y
a pas d’écartement entre le tubercule pos-
térieur de C1 et le processus épineux de C2.
– lors de l’extension : le test est positif s’il n’y
a pas de resserrement entre le tubercule pos-
térieur de C1 et le processus épineux de C2.
Figure 3.40.
202 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 3.43.
Figure 3.45.
Figure 3.44.
Chapitre 3. Le rachis cervical 203
Figure 3.31.
Figure 3.46.
204 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 3.50.
Figure 3.51.
206 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 3.55.
Figure 3.54.
Figure 3.56.
– main droite : bord radial de l’index au contact
du processus articulaire postérieur de C3 en
réclinant les tissus mous de l’arrière vers – ramener la tête dans l’axe du corps (figure
l’avant afin d’avoir un contact précis sur le 3.57).
processus articulaire (figures 3.55 et 3.56) ;
Chapitre 3. Le rachis cervical 209
• Mise en tension :
– la main gauche laisse très légèrement tomber
la tête du sujet de manière à « défléchir » C3/
C4 : ceci permet de vérifier que la zone C3/
C4 n’est pas verrouillée. Jamais de manipula-
tion en extension pour protéger les parois vas-
culaires des artères vertébrales ! (figure 3.59)
Figure 3.57.
Figure 3.58.
210 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
– la main droite imprime une rotation gauche – remarque très importante : la racine du nez
de C3/C4 jusqu’à la barrière motrice en du patient ne doit pas être très éloignée de la
poussant antérieurement le processus articu- ligne médiane (les ajustements en rotations
laire droit de C3, l’avant-bras ou le poignet sont potentiellement dangereux pour les vais-
du praticien oblique en arrière et médiale- seaux et les disques intervertébraux) ; si tel
ment indique l’orientation de l’ajustement est le cas, reprendre le pas chassé en prenant
et suit donc le plan de l’interligne articulaire garde d’ajouter un paramètre d’inclinaison
(figure 3.60) ; pour le débutant il peut être droite, ce qui diminuera la tension sur les
intéressant de se donner des points de repère : vaisseaux et permettra d’être plus rapidement
– lors d’une manipulation de C1, l’avant- à la barrière motrice en rotation gauche.
bras reste dans un plan horizontal pas- • Ajustement (figure 3.61) : pousser rapidement
sant par C1 et la branche montante de la l’index antérieurement, sans force et sur une très
mandibule, faible amplitude, ce qui antériorise l’articulaire
– lors d’une manipulation de C2, orienter droite donc provoque une rotation gauche de
l’avant-bras en direction de gonion, C3/C4. L’avantage est de corriger la rotation
– lors d’une manipulation de C3, orienter sans augmenter la rotation du rachis cervical,
l’avant-bras en direction de l’os hyoïde, donc d’augmenter la sécurité du patient. Le
– lors d’une manipulation de C4, orienter nez du patient ne doit pas s’éloigner de la ligne
l’avant-bras en direction du cartilage thy- médiane, pendant l’ajustement.
roïde dans sa partie haute,
– lors d’une manipulation de C5, orienter
l’avant-bras en direction du cartilage cri-
coïde,
– lors d’une manipulation de C6, orienter
l’avant-bras en direction de la dépression
entre le cartilage cricoïde et le manubrium
sternal,
– lors d’une manipulation de C7, orienter
l’avant-bras en direction de la partie haute
du manubrium sternal ;
Figure 3.61.
Figure 3.60.
Chapitre 3. Le rachis cervical 211
Technique pour une dysfonction – main droite : bord radial de l’index au contact
d’inclinaison gauche de C3/C4 du processus articulaire postérieur de C3 en
• Position du patient : décubitus dorsal, proche réclinant les tissus mous de l’arrière vers
du bord droit de la table, table haute. l’avant et de haut en bas afin d’avoir un
• Position du praticien : contact précis sur le processus articulaire. Le
– debout à la tête du sujet ; contact sur le processus articulaire se fera sur
– bras gauche [38] : prise mentonnière par la la partie la plus supérieure et latérale afin de
main, la face gauche du patient est en appui favoriser le mouvement correctif d’inclinaison
sur l’avant-bras, le sommet du crâne en appui lors de l’ajustement (figures 3.55 et 3.56).
sur le biceps (figure 3.54) ;
Figure 3.55.
Figure 3.54.
Chapitre 3. Le rachis cervical 213
Figure 3.56.
Figure 3.58.
Figure 3.57.
214 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 3.62.
• Difficultés :
– ne pas appuyer fort sur le processus articu-
laire : le cou est une zone sensible ; l’appui
doit rester le plus indolore possible afin de
Figure 3.59. favoriser le relâchement du patient ;
– la précision du point de contact sera essentielle
• Ajustement (figure 3.62) : augmenter rapide- pour favoriser l’ajustement en inclinaison :
ment, sans force et sur une très faible ampli- prendre le temps de se placer sur la partie
tude, l’inclinaison droite (« pseudo-translation » la plus supérieure et latérale du processus
gauche) de C3/C4. Le nez du patient ne doit articulaire afin de favoriser la « bascule » vers le
pas s’éloigner de la ligne médiane, pendant bas du processus articulaire droit de C3 lors du
l’ajustement. mouvement de « pseudo-translation » gauche ;
• Paramètres subjectifs : l’étudiant reste concen-
tré sur ses gestes durant toute la technique avec
Chapitre 3. Le rachis cervical 215
– appréhension du patient :
– s’il se crispe au moment de la mise en ten-
sion, surtout ne jamais forcer. Le « surpren-
dre » en effectuant l’ajustement au moment
où il s’y attend le moins : à la mise en
tension demander lui une très légère incli-
naison gauche de tête uniquement contre
votre résistance pendant deux secondes et,
dès qu’il relâche, effectuer la correction qui
se fera donc sans tensions musculaires,
– à notre avis, il faut éviter de commencer
un traitement par une manipulation cervi-
cale : laisser le temps au patient de prendre
confiance en votre pratique sur des zones
sources de moins d’appréhension ;
– appréhension du praticien : veiller à toujours
Figure 3.63.
respecter les consignes de sécurité ; une mani-
pulation cervicale doit se faire sans aucune Technique pour un occiput
force et dans le relâchement avec une ampli- en flexion unilatérale
tude très faible : la racine du nez n’est jamais
trop éloignée de la ligne médiane. Dès lors que Correction d’une dysfonction en flexion
les règles de sécurité sont respectées et que unilatérale de C0/C1 à droite
les contre-indications à toutes manipulations • Position du patient : décubitus dorsal proche
sont bien écartées, l’appréhension cède très du bord droit de la table, tête sur un coussin.
vite avec l’expérience. Se détendre juste avant • Position du praticien (figure 3.64) :
l’ajustement, sinon le patient ne se relâche pas. – debout à la tête du sujet ;
Veiller à avoir main et avant-bras bien relâchés ; – main gauche en prise mentonnière ; la face
– être capable de percevoir au niveau de son gauche du patient est en appui sur l’avant-bras,
index le mouvement que l’on crée en mettant le sommet du crâne en appui sur le biceps. La
en place le levier inférieur : tête est soutenue en légère flexion cervicale ;
– pour favoriser ce mouvement, il est important – première commissure de la main droite sur
que le patient soit proche du bord de table, la partie basse droite de l’écaille occipitale
– avoir le rachis cervical en légère flexion avec la partie radiale de P1 de l’index au plus
pour favoriser un « verrouillage » de bas en proche du condyle occipital.
haut en inclinaison droite/rotation gauche
jusqu’à l’index ;
– lors de la mise en tension l’avant-bras ou le
poignet (selon que poignet cassé ou non)
du praticien montre l’axe de la correction.
Du fait de la mise en place du « levier de
verrouillage » et de la rotation déjà engagée
l’avant-bras ou le poignet est donc oblique
vers l’arrière et médialement. Remarque : si
l’avant-bras ou le poignet est parallèle au plan
de table à la mise en tension, cela signifie que
l’appui n’est pas suffisamment latéral sur le
processus articulaire (figure 3.63) ;
– cou laxe ou « long » : augmenter la vitesse
d’exécution et diminuer la recherche en
amplitude de la mise en tension. Figure 3.64.
216 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
• Levier inférieur :
– le praticien tient la tête légèrement soulevée
de la table : rachis cervical en légère flexion
(figure 3.65) ;
– puis, faire un demi-pas vers l’angle supérieur
droit de la table, autour de la première
commissure droite qui sert de point fixe. Cela
provoque une inclinaison cervicale droite
associée à une rotation gauche verrouillant
ainsi le rachis cervical. Ce levier se fait en
gardant la racine du nez dans l’axe du corps
du patient (figures 3.66 et 3.67).
Figure 3.67.
Figure 3.66.
Chapitre 3. Le rachis cervical 217
articulaire qui facilitera grandement le mou- – puis, faire un demi-pas vers l’angle supérieur
vement dans le sens correcteur. Si l’inter- droit de la table, autour de l’appui de la main
ligne articulaire est en compression, alors droite qui sert de point fixe. Cela provoque
l’ajustement devient impossible à réaliser. une inclinaison cervicale droite associée à une
• Remarque : en cas de C0/C1 en flexion bilaté- rotation gauche « verrouillant » ainsi le rachis
rale, l’ajustement sera fait des deux côtés. cervical. Ce levier se fait en gardant la racine
du nez dans l’axe du corps du patient (figures
3.66 et 3.67).
Technique pour un occiput
en extension unilatérale
Correction d’une dysfonction en extension
unilatérale de C0/C1 à gauche
• Position du patient : décubitus dorsal proche
du bord droit de la table, tête sur un coussin.
• Position du praticien :
– debout à la tête du sujet ;
– main gauche en prise mentonnière, la face
gauche du patient est en appui sur l’avant-bras,
le sommet du crâne en appui sur le biceps.
La tête est soutenue en légère flexion cervicale ;
– paume de la main droite soutient la partie
droite de l’écaille occipitale, pulpes des index
et majeur orientés vers le condyle gauche ;
– autre position : Figure 3.66.
– première commissure de la main droite sur
la partie basse droite de l’écaille occipitale
au plus proche du condyle occipital.
• Levier inférieur :
– le praticien tient la tête légèrement soulevée
de la table : rachis cervical en légère flexion
(figure 3.65) ;
Figure 3.67.
Figure 3.72.
• Levier inférieur :
– le praticien tient la tête légèrement soulevée
de la table : rachis cervical en légère flexion Figure 3.74.
(figure 3.73) ;
Chapitre 3. Le rachis cervical 221
Figure 3.77.
• Interprétation :
– lors de la rotation gauche, la mandibule recule
du côté gauche : le test est positif si l’index ou
le majeur de la main gauche ne perçoit pas un
recul de la mandibule avec l’impression d’être
Figure 3.78.
repoussé de l’espace dans lequel il est ;
– lors de la rotation droite, la mandibule avance
du côté gauche suivant le mouvement du
condyle de C0 : le test est dit « positif » si
224 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
• Interprétation :
– lors de l’inclinaison gauche de tête, l’index
ou le majeur de la main gauche perçoit une
fermeture de l’espace C0/C1 gauche ;
– lors de l’inclinaison droite de C0, l’index
ou le majeur de la main gauche perçoit une
ouverture de l’espace C0/C1 gauche ;
– le test doit se faire des deux côtés et une limi-
tation signe une dysfonction correspondante
en inclinaison de C0/C1.
Figure 3.83.
Figure 3.85.
Figure 3.84.
228 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 3.90.
Figure 3.87.
– la main droite empaume la partie fronto-
pariétale gauche du crâne (figure 3.91).
Figure 3.88.
• Position du praticien :
– debout à la tête du sujet ;
– main gauche : bord radial de l’index au Figure 3.91.
contact du processus articulaire postérieur de • Levier supérieur (figure 3.92) :
C3 (partie postérieure) : se placer en prenant – la main droite imprime une inclinaison droite
un crédit de peau ++ en poussant les tissus et une rotation gauche simultanées jusqu’à
mous depuis la ligne médiane vers la latéralité la barrière motrice, ressentie dans l’index
et vers la table pour ne pas glisser (contact gauche ce qui permet de :
osseux) (figures 3.89 et 3.90) ; – garder une même tension sur les parois vas-
culaires carotidiennes et vertébrales droite et
gauche lors de la rotation gauche correctrice,
– « verrouiller » le rachis cervical sus-jacent à
la zone à manipuler.
• Mise en tension (figure 3.93) : les deux mains Cette technique permet donc l’ajustement de
travaillent en couple et impriment une légère la rotation en ayant prédisposé le paramètre
extension-rotation gauche de C3/C4 jusqu’à d’extension au préalable.
la barrière motrice. • Paramètres subjectifs : le praticien reste concen-
tré sur ses gestes pendant toute la technique. Il
porte son attention sur l’espace articulaire C3/
C4 droit avec l’intention de faire céder le point
de fixation articulaire dans son mouvement
correcteur.
• Intérêts :
– la position en procubitus permet de pré-posi-
tionner facilement le paramètre d’extension
lors de la mise en tension ;
– la rotation est créée uniquement en poussant
Figure 3.93.
en avant le processus articulaire droit de C3,
donc sans mouvement important de rota-
• Ajustement (figure 3.94) : augmenter rapide- tion cervicale, ce qui améliore grandement la
ment, sans force et sur une très faible ampli- sécurité de la technique ;
tude, la rotation gauche de C3/C4 en poussant – la technique en procubitus permet de trouver
antérieurement le processus articulaire droit de beaucoup plus vite la barrière motrice en
C3 par la main gauche. rotation et donc de diminuer l’importance
de la rotation cervicale, ce qui augmente la
sécurité du patient. De plus, cela permet au
patient d’être souvent beaucoup plus détendu
car l’amplitude du mouvement est moindre.
• Difficultés :
– le patient ne doit surtout pas accompagner
activement les leviers : lui faire comprendre
de juste se laisser faire car la moindre contrac-
tion musculaire perturbera le « ressenti » du
praticien ;
– prendre le temps de positionner la tête du
patient de manière à avoir le rachis cervical
en position de flexion/extension neutre avec
une position confortable notamment pour le
nez. En effet, si le patient rentre le menton
pour que son nez ne soit pas appuyé sur la
table, il « verrouille » alors le rachis cervical
en flexion et la manipulation devient impos-
sible. Dans ce cas, mettre éventuellement un
coussin sous le torse du patient. De même,
ne surtout pas engager la technique avec une
extension cervicale ;
– mise en place du levier supérieur : être très
précis et percevoir le mouvement au niveau
de l’index. Il est important de mettre en
place ce levier en douceur car l’amplitude à
réaliser est faible. Il faut essayer de privilégier
l’inclinaison pour diminuer au maximum
Figure 3.94.
Chapitre 3. Le rachis cervical 231
Figure 3.96.
Figure 3.95.
– main droite : bord radial de l’index au contact • Levier inférieur (figure 3.98) :
du processus articulaire postérieur de C3 en – le praticien tient la tête légèrement soulevée
réclinant les tissus mous de l’arrière vers de la table : rachis cervical en légère flexion ;
l’avant et de haut en bas afin d’avoir un – puis faire un demi-pas vers l’angle supérieur
contact précis sur le processus articulaire. Le droit de la table autour de l’index droit qui
contact sur le processus articulaire se fera sur sert de point fixe ; cela provoque une incli-
la partie la plus supérieure et latérale afin de naison cervicale droite associée à une rotation
favoriser le mouvement correctif d’inclinai- gauche, tout en gardant la racine du nez dans
son lors de l’ajustement (figure 3.97). l’axe du corps du patient, ce qui permet :
– de maintenir une même tension droite/
gauche sur les axes vasculaires lors de la
correction en inclinaison droite,
– de « verrouiller » le rachis cervical sous-
jacent à la zone à manipuler.
• Mise en tension (figure 3.99a) :
– la main gauche laisse très légèrement tomber
la tête du sujet de manière à « défléchir »
C3/C4 : ceci permet de vérifier que la zone
C3/C4 n’est pas « verrouillée ». Jamais de
manipulation en extension pour protéger les
parois vasculaires des artères vertébrales !
– la main droite imprime une inclinaison droite
de C3/C4 jusqu’à la barrière motrice ;
l’avant-bras ou le poignet du praticien
oblique en arrière, en bas et médialement
indique l’orientation de l’ajustement. Le pra-
ticien repère la barrière motrice, puis revient
légèrement en arrière, puis répète ce mouve-
ment sur de très faibles degrés et de manière
assez rapide : c’est le momentum.
• Ajustement (figure 3.99b) : augmenter rapide-
ment, sans force et sur une très faible ampli-
tude, l’inclinaison droite de C3/C4 ; succède
le momentum : le mouvement correcteur suit
donc immédiatement sans temps d’arrêt à la
barrière motrice.
Figure 3.97.
• Paramètres subjectifs : le praticien porte son atten-
tion sur l’espace articulaire C3/C4 droit avec
l’intention de faire céder le point de fixation arti-
culaire lors de son mouvement correcteur. Il est
important d’avoir une image mentale de la dysfonc-
tion. Du fait de l’aspect dynamique, il est essentiel
de se représenter le point de fixation articulaire
pour effectuer l’ajustement à cet endroit précis.
• Intérêts :
– la prise occipitale de la main gauche donne
du confort au praticien et permet au patient
de se sentir moins « contraint » ;
– la correction dynamique permet au patient de
ne pratiquement pas ressentir de mise en ten-
sion ce qui aide au relâchement. Le patient est
un peu plus surpris ; il est plus détendu, ce qui
Figure 3.98. permet de diminuer encore la force du thrust ;
– l’ajustement poursuit immédiatement la mise
en tension, ce qui permet de rendre le temps
de mise en tension infime et donc d’augmen-
ter la sécurité de la technique.
• Difficultés : être capable de faire un ajustement
de très faible amplitude à l’endroit précis de
la mise en tension sans temps d’arrêt. Cela
nécessite de parfaitement maîtriser la technique
apprise au niveau 1. En effet, les techniques
dynamiques nécessitent une grande fluidité dans
la pratique et donc de ne pas avoir d’appréhen-
sion, ce qui suppose une certaine expérience.
Figure 3.88.
Figure 3.99b.
234 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
• Position du praticien (figure 3.100) : • Mise en tension : les deux mains travaillent
– debout à la tête du sujet ; en couple et impriment une légère extension-
– la main droite empaume la partie fronto- inclinaison droite de C3/C4 jusqu’à la barrière
pariétale gauche du crâne ; motrice.
– main gauche : bord radial de l’index au contact • Ajustement (figure 3.102) :
du processus articulaire postérieur droit de C3 – augmenter rapidement, sans force et sur une
(partie postérolatérale) ; se place en prenant un très faible amplitude l’inclinaison droite de
crédit de peau ++ en poussant les tissus mous C3/C4 ;
depuis la ligne médiane vers la latéralité et vers
la table pour ne pas glisser (contact osseux).
Figure 3.100.
• Difficultés :
– le patient ne doit surtout pas accompagner
activement les leviers : lui faire comprendre
de juste se laisser faire car la moindre contrac-
tion musculaire perturbera le « ressenti » du
praticien ;
– prendre le temps de positionner la tête du
patient de manière à avoir le rachis cervical
en position de flexion/extension neutre avec
une position confortable, notamment pour le
nez. En effet, si le patient rentre le menton
pour que son nez ne soit pas appuyé sur la
table, il « verrouille » alors le rachis cervical Figure 3.103.
en flexion et la manipulation devient impos-
sible. Dans ce cas, mettre éventuellement un – la main gauche crée ce même mouve-
coussin sous le torse du patient. De même, ment combiné d’extension et d’inclinaison
ne surtout pas engager la technique avec une droite : l’extension se réalise par une pous-
extension cervicale ; sée « en arc » vers la table ; l’inclinaison
– mise en place du levier supérieur : être très droite se réalise par une poussée vers le
précis et percevoir le mouvement au niveau bas et la gauche du sujet ; il en résulte un
de l’index. Il est important de mettre en place mouvement « en arc » vers la table et le bas.
ce levier en douceur car l’amplitude à réaliser
est faible. Dès qu’on sent le mouvement
entraîner l’index, il faut revenir légèrement Flexion < extension
en arrière pour ne pas « verrouiller » le niveau
à manipuler ; Dysfonction en extension-rotation
– lors de la mise en tension, visualiser le mou- (roue cervicale dynamique et assis)
vement à effectuer (figure 3.103) : Prenons l’exemple d’une dysfonction C3/C4 en
– la main droite fronto-pariétale fait un mou- extension-rotation droite :
vement combiné d’extension et d’inclinai- • les tests dynamiques de flexion < extension et
son droite : l’extension se réalise en amenant rotation droite > rotation gauche ;
le front vers l’arrière ; l’inclinaison droite se • tests passifs assis :
réalise en créant une légère poussée vers le – flexion < extension,
bord gauche de la table (défini par rapport – rotation droite > rotation gauche ;
au praticien) ; il en résulte un mouvement • test passif en décubitus :
« en arc » oblique vers l’arrière et la face – rotation droite > rotation gauche,
supérieure de l’épaule droite du sujet, – flexion < extension.
236 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Correction d’une dysfonction C3/C4 une inclinaison cervicale droite associée à une
en extension-rotation droite (technique rotation gauche, tout en gardant la racine du
en roue cervicale dynamique) nez dans l’axe du corps du patient, ce qui
• Position du patient : décubitus dorsal proche permet :
du bord droit de la table, table haute. – de maintenir une même tension droite/
• Position du praticien [35] : gauche sur les axes vasculaires lors de la
– debout à la tête du sujet ; correction en rotation gauche,
– la main gauche empaume l’occiput [38] – de « verrouiller » le rachis cervical sous-
(figure 3.81) ; jacent à la zone à manipuler.
Figure 3.82.
Figure 3.85.
Figure 3.83.
Figure 3.86.
Figure 3.84.
238 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
• Paramètres subjectifs : le praticien porte son atten- – main gauche : partie palmaire du majeur ou
tion sur l’espace articulaire C3/C4 droit avec de l’index au contact du processus articulaire
l’intention de faire céder le point de fixation arti- postérieur droit de C3 (partie postérieure) ;
culaire lors de son mouvement correcteur. Il est prendre un crédit de peau en ramenant les tis-
important d’avoir une image mentale de la dysfonc- sus mous postérieurs vers l’avant afin d’avoir
tion. Du fait de l’aspect dynamique, il est essentiel un contact précis sur le processus articulaire.
de se représenter le point de fixation articulaire pour
effectuer l’ajustement à cet endroit précis.
• Intérêts :
– la prise occipitale de la main gauche donne
du confort au praticien et permet au patient
de se sentir moins « contraint » ;
– la correction dynamique permet au patient de
ne pratiquement pas ressentir de mise en ten-
sion, ce qui aide au relâchement. Le patient
est un peu plus surpris ; il est plus détendu, ce
qui permet de diminuer la force du thrust ;
– l’ajustement poursuit immédiatement la mise
en tension, ce qui permet de rendre le temps
de mise en tension infime et donc d’augmen-
ter la sécurité de la technique.
• Difficultés : être capable de faire un ajustement
de très faible amplitude à l’endroit précis de
la mise en tension, sans temps d’arrêt. Cela
nécessite de parfaitement maîtriser la technique
apprise au niveau 1. En effet, les techniques
dynamiques nécessitent une grande fluidité dans
la pratique et donc de ne pas avoir d’appréhen- Figure 3.104.
sion, ce qui suppose une certaine expérience.
• Levier supérieur (figure 3.105) :
Correction d’une dysfonction C3/C4 – la main droite ajuste un « verrouillage »
en extension-rotation droite (technique assise) en flexion du rachis cervical jusqu’en C3/
• Position du patient : assis sur une table basse. C4 puis revient légèrement en arrière pour
• Position du praticien (figure 3.104) : « déverrouiller » l’espace C3/C4 ;
– debout face au patient ; – puis, la main droite engage les paramètres d’incli-
– la main droite empaume la sphère pariéto- naison droite/rotation gauche autour du majeur
temporale gauche du patient ; gauche, qui sert de point fixe permettant :
Chapitre 3. Le rachis cervical 239
Figure 3.106.
Figure 3.98.
Figure 3.97.
242 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
• Mise en tension (3.99a) :
– la main gauche laisse très légèrement tomber
la tête du sujet de manière à s’assurer que la
zone C3/C4 n’est pas « verrouillée ». Toute-
fois, il convient de maintenir une légère mise
en tension dans le sens de la flexion pour
s’opposer à la dysfonction en extension. Du
fait de la dysfonction présente, il ne peut y
avoir de risque de « verrouillage » en flexion ;
– la main droite imprime une inclinaison droite
de C3/C4 jusqu’à la barrière motrice ;
l’avant-bras ou le poignet du praticien
oblique en arrière et médialement indique
l’orientation de l’ajustement. Le praticien
repère la barrière motrice puis revient légè-
rement en arrière puis répète ce mouvement
sur de très faibles degrés et de manière assez
rapide : c’est le momentum.
• Ajustement (figure 3.99b) : augmenter rapide-
ment, sans force et sur une très faible ampli-
tude, l’inclinaison droite de C3/C4 ; succède
le momentum : le mouvement correcteur suit Figure 3.99a.
donc immédiatement la mise en tension sans
temps d’arrêt à la barrière motrice.
Figure 3.99b.
Figure 3.98.
• Paramètres subjectifs : le praticien porte son
attention sur l’espace articulaire C3/C4 droit
avec l’intention de faire céder le point de
fixation articulaire lors de son mouvement
correcteur. Il est important d’avoir une image
mentale de la dysfonction. Du fait de l’aspect
dynamique, il est essentiel de se représenter
le point de fixation articulaire pour effectuer
l’ajustement à cet endroit précis.
• Intérêts :
– la prise occipitale de la main gauche donne
du confort au praticien et permet au patient
de se sentir moins « contraint » ;
– la correction dynamique permet au patient
de ne pratiquement pas ressentir de mise
en tension, ce qui aide au relâchement. Le
patient est un peu plus surpris ; il est plus
détendu, ce qui permet de diminuer encore
Figure 3.108.
la force du thrust ;
– l’ajustement poursuit immédiatement la mise • Levier supérieur (figure 3.109) :
en tension, ce qui permet de rendre le temps – la main droite ajuste un « verrouillage »
en flexion du rachis cervical jusqu’en C3/
de mise en tension infime et donc d’augmen-
C4 puis revient légèrement en arrière pour
ter la sécurité de la technique.
« déverrouiller » l’espace C3/C4 ;
• Difficultés :
– puis la main droite engage les paramètres d’incli-
– être capable de faire un ajustement de très naison droite/rotation gauche autour du majeur
faible amplitude à l’endroit précis de la mise en gauche qui sert de point fixe permettant :
tension sans temps d’arrêt. Cela nécessite de – lors de l’inclinaison droite correctrice de garder
parfaitement maîtriser la technique apprise au une même tension sur les parois vasculaires
niveau 1. En effet, les techniques dynamiques carotidiennes et vertébrales droite et gauche,
nécessitent une grande fluidité dans la pratique – de « verrouiller » le rachis cervical sus-
et, donc, de ne pas avoir d’appréhension, ce jacent à la zone à manipuler ;
qui suppose une certaine expérience. – dès que le mouvement créé est ressenti dans le
majeur, « revenir » légèrement en arrière pour
Correction d’une dysfonction C3/C4 en
ne pas « verrouiller » le niveau à manipuler.
extension-inclinaison gauche (technique assise)
• Position du patient : assis sur une table basse.
• Position du praticien (figure 3.108) :
– debout face au patient ou légèrement décalé
sur le côté ;
– la main droite empaume la sphère pariéto-
temporale gauche du patient ;
– main gauche : partie palmaire du majeur au
contact du processus articulaire postérieur droit
de C3 (partie postérolatérale) ; prendre un crédit
de peau en ramenant les tissus mous postérieurs
vers l’avant et légèrement en bas afin d’avoir un
contact précis sur le processus articulaire.
Figure 3.109.
244 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 3.110.
• Difficultés : Flexion = extension
– le patient ne doit surtout pas accompagner
activement les leviers : lui faire comprendre Dysfonction en rotation (roue
de juste se laisser faire car la moindre contrac- cervicale dynamique et procubitus)
tion musculaire perturbera le « ressenti » du Correction d’une dysfonction C3/C4 en rotation
praticien ; droite (technique en roue cervicale dynamique)
– mise en place du levier supérieur : être très
précis et percevoir le mouvement au niveau Nous utilisons la même technique que pour
du majeur. Il est important de mettre en place corriger une dysfonction C3/C4 en flexion/
ce levier en douceur car l’amplitude à réaliser rotation droite.
est faible. Dès qu’on sent le mouvement Correction d’une dysfonction C3/C4
entraîner le majeur, il faut revenir légèrement en rotation droite (technique procubitus)
en arrière pour ne pas « verrouiller » le niveau
• Position du patient (figure 3.88) : procubitus
à manipuler.
proche du bord droit de la table (défini par
– lors de la mise en tension, visualiser le mou-
rapport au patient), table haute, front sur un
vement à effectuer :
coussin pour avoir le rachis cervical en flexion-
– la main droite pariéto-temporale fait un
extension neutre, nez en position confortable
mouvement combiné de flexion et d’incli-
par rapport à la table.
naison droite : la flexion se réalise en lais-
– Remarque : si le nez appuie trop sur la table,
sant légèrement tomber la tête en avant ;
possibilité de mettre un coussin sous le torse
l’inclinaison droite se réalise en poussant
du patient.
le pariétal gauche vers la droite et le bas,
– la main gauche crée ce même mouvement
combiné de flexion et d’inclinaison droite :
la flexion se réalise par une traction en
avant et en bas ; l’inclinaison droite se réa-
lise en créant une légère traction vers le bas
et la gauche du processus articulaire droit ;
il en résulte un mouvement vers l’avant, le
bas et la gauche.
Figure 3.88.
246 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
• Position du praticien (figures 3.89 à 3.91) : • Levier supérieur (figures 3.92 et 3.93) :
– debout à la tête du sujet ; – la main droite imprime une inclinaison droite
– la main droite empaume la partie fronto- et une rotation gauche simultanées jusqu’à
pariétale gauche du crâne ; la barrière motrice, ressentie dans l’index
– main gauche : bord radial de l’index au gauche, ce qui permet de :
contact du processus articulaire postérieur de – garder une même tension sur les parois vas-
C3 (partie postérieure) : se placer en prenant culaires carotidiennes et vertébrales droite
un crédit de peau ++ en poussant les tissus et gauche lors de la rotation gauche correc-
mous depuis la ligne médiane vers la latéralité trice,
et vers la table pour ne pas glisser (contact – « verrouiller » le rachis cervical sus-jacent à
osseux). la zone à manipuler ;
– dès que le mouvement créé entraîne l’index,
revenir légèrement en arrière pour ne pas
« verrouiller » le niveau à manipuler.
Figure 3.89.
Figure 3.92.
Figure 3.90.
Figure 3.93.
Figure 3.91.
Chapitre 3. Le rachis cervical 247
• Mise en tension (figure 3.112) : les deux tion cervicale, ce qui améliore grandement la
mains travaillent en couple et impriment une sécurité de la technique ;
rotation gauche de C3/C4 jusqu’à la barrière – la technique en procubitus permet de trouver
motrice ; la main gauche correctrice appuie beaucoup plus vite la barrière motrice en
donc verticalement vers la table et la main rotation et donc de diminuer l’importance
droite accompagne le mouvement de rotation. de la rotation cervicale, ce qui augmente la
sécurité du patient. De plus, cela permet au
patient d’être souvent beaucoup plus détendu
car l’amplitude du mouvement est moindre.
• Difficultés :
– le patient ne doit surtout pas accompagner
activement les leviers : lui faire comprendre
de juste se laisser faire car la moindre contrac-
tion musculaire perturbera le « ressenti » du
praticien ;
– prendre le temps de positionner la tête du
patient de manière à avoir le rachis cervical
Figure 3.112.
en position de flexion/extension neutre avec
une position confortable, notamment pour le
• Ajustement (figure 3.94) : augmenter rapide-
nez. En effet, si le patient rentre le menton
ment, sans force et sur une très faible amplitude,
pour que son nez ne soit pas appuyé sur la
la rotation gauche de C3/C4 en poussant
table, il « verrouille » alors le rachis cervical
antérieurement le processus articulaire droit de
en flexion et la manipulation devient impos-
C3 par la main gauche.
sible. Dans ce cas, mettre éventuellement un
coussin sous le torse du patient. De même,
ne surtout pas engager la technique avec une
extension cervicale ;
– mise en place du levier supérieur : être très
précis et percevoir le mouvement au niveau
de l’index. Il est important de mettre en
place ce levier en douceur car l’amplitude à
réaliser est faible. Il faut essayer de privilégier
l’inclinaison pour diminuer au maximum
l’importance de la rotation. Dès qu’on sent le
Figure 3.94. mouvement entraîner l’index, il faut revenir
légèrement en arrière pour ne pas « verrouil-
• Paramètres subjectifs : le praticien reste concen- ler » le niveau à manipuler ;
tré sur ses gestes pendant toute la technique. Il – lors de la mise en tension, visualiser le mou-
porte son attention sur l’espace articulaire C3/ vement à effectuer :
C4 droit avec l’intention de faire céder le point – la main droite fronto-pariétale fait un mou-
de fixation articulaire dans son mouvement vement de rotation gauche : la rotation
correcteur. gauche se réalise en créant une légère
• Intérêts : poussée vers l’oreille droite,
– la rotation est créée uniquement en poussant – la main gauche crée ce même mouvement
en avant le processus articulaire droit de C3, de rotation gauche : la rotation gauche se
donc sans mouvement important de rota- réalise par une poussée vers la table.
248 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 3.113.
Figure 3.88.
• Mise en tension (figure 3.101) : les deux mains
– remarque : si le nez appuie trop sur la table, on travaillent en couple et impriment une légère
peut mettre un coussin sous le torse du patient. inclinaison droite de C3/C4 jusqu’à la barrière
• Position du praticien (figure 3.100) : motrice.
– debout à la tête du sujet ;
– la main droite empaume la partie fronto-
pariétale gauche du crâne ;
– main gauche : bord radial de l’index au contact
du processus articulaire postérieur droit de C3
(partie postérolatérale) : se place en prenant un
crédit de peau ++ en poussant les tissus mous
depuis la ligne médiane vers la latéralité et vers
la table pour ne pas glisser (contact osseux).
Figure 3.101.
Figure 3.100.
Chapitre 3. Le rachis cervical 249
Figure 3.72.
Figure 3.116.
Chapitre 3. Le rachis cervical 251
Figure 3.74.
Figure 3.73.
252 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 3.118.
Figure 3.117.
– mise en tension : les deux mains travaillent – remarque : un momentum peut s’effectuer
en couple : la main gauche tracte le processus pour réaliser la technique en dynamique ;
mastoïde gauche vers le haut décomprimant – paramètres subjectifs : le praticien reste
l’articulation C0/C1 gauche ; la main droite concentré sur ses gestes pendant toute
crée une poussée en translation gauche de C0 la technique. Il porte son attention sur
jusqu’à la barrière motrice ; C0/C1 avec l’intention de faire céder le
– ajustement : point de fixation articulaire dans son mouve-
– augmenter rapidement, sans force et sur ment correcteur ;
une très faible amplitude l’inclinaison – difficultés : ressentir la mise en tension en
droite de C0, inclinaison en C0/C1 : il est important
d’être très fin dans la recherche de la mise en
tension car l’amplitude à réaliser est faible.
Figure 3.120.
254 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 3.124.
256 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 3.126.
• Mise en tension :
– les 2 mains agissent en couple et ajustent la rota-
tion gauche de C1 jusqu’à la barrière motrice ;
– remarque importante : la racine du nez du
patient ne doit pas être très éloignée de la
ligne médiane.
• Ajustement (figure 3.127) :
– augmenter rapidement, sans force et sur une
très faible amplitude, la rotation gauche de
C1 uniquement en « tirant » antérieurement
la masse latérale droite de C1 ;
Figure 3.125.
Figure 3.128.
Figure 3.90.
• Difficultés : être capable de perdre puis de
retrouver la barrière motrice et d’effectuer
l’ajustement sans marquer de temps d’arrêt, ce
qui nécessite de l’expérience et de la confiance.
Figure 3.91.
Figure 3.92.
260 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 3.113.
Figure 3.103.
Figure 3.91.
Chapitre 3. Le rachis cervical 263
Figure 3.130.
Correction d’une dysfonction C3/C4 une fois la barrière motrice retrouvée, sans
en flexion-rotation droite aucuns temps d’arrêt poursuivre rapidement,
• Position du patient : sans force et sur une très faible amplitude, le
– procubitus proche du bord droit de la table mouvement combiné d’extension et de rotation
(défini par rapport au patient), table haute, gauche de C3/C4. Ce mouvement effectué par
front sur un coussin pour avoir le rachis la main gauche consiste en une poussée vers
cervical en flexion-extension neutre, nez en l’avant et légèrement vers le haut sur le proces-
position confortable par rapport à la table ; sus articulaire droit de C3.
– remarque : si le nez appuie trop sur la table,
possibilité de mettre un coussin sous le torse
du patient.
• Position du praticien :
– debout à la tête du sujet ;
– la main droite empaume la partie fronto-
pariétale gauche du crâne ;
– main gauche : bord radial de l’index au
contact du processus articulaire postérieur de
C3 (partie postérieure) ; se placer en prenant
un crédit de peau ++ en poussant les tissus
mous depuis la ligne médiane vers la latéralité
et vers la table pour ne pas glisser (contact
osseux) (figure 3.90).
• Levier supérieur (figure 3.91) :
– faire un demi-pas vers l’angle supérieur
Figure 3.90.
gauche de la table (défini par rapport au
praticien) autour de l’index gauche qui sert
de point fixe ; cela provoque une inclinaison
droite/rotation gauche du rachis cervical sus-
jacent à la zone à manipuler, ce qui permet-
tra :
– lors de la rotation gauche correctrice de
garder une même tension sur les parois vas-
culaires carotidiennes et vertébrales droite
et gauche ;
– de « verrouiller » le rachis cervical sus-
jacent à la zone à manipuler ; Figure 3.91.
– dès que le mouvement créé entraîne l’index,
revenir légèrement en arrière pour ne pas
« verrouiller » le niveau à manipuler.
• Mise en tension (figure 3.93) : les deux mains
travaillent en couple et impriment une légère
extension-rotation gauche de C3/C4 jusqu’à
la barrière motrice.
• Ajustement (figure 3.95) : à la barrière motrice,
revenir en arrière de quelques degrés puis la
retrouver et répéter l’opération plusieurs fois, si
nécessaire, pour obtenir le meilleur relâchement
possible : c’est le momentum. À ce moment, Figure 3.93.
Chapitre 3. Le rachis cervical 265
Figure 3.95.
Figure 3.100.
Figure 3.103.
Figure 3.113.
Figure 3.101.
268 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Figure 3.133.
Figure 3.131.
Figure 3.134.
Figure 3.132.
270 De la biomécanique à la manipulation ostéo-articulaire
Correction d’une dysfonction C3/C4 ment maîtriser une amplitude minimale dans
en extension-inclinaison droite la correction et qui présente l’avantage de
• Position du patient : assis sur une table basse. faciliter la correction vers la flexion puisque
• Position du praticien (figure 3.135) : le poids de la tête entraînera le mouvement
– debout face au patient ; vers la flexion.
– la main gauche empaume la sphère temporale • Paramètres subjectifs : le praticien porte son
droite du patient ; attention sur l’espace articulaire C3/C4 gauche
– main droite : partie palmaire du majeur au avec l’intention de faire céder le point de fixa-
contact du processus articulaire postérieur tion articulaire en ajustant les deux paramètres
gauche de C3 (partie postérolatérale) ; pren- correcteurs. Il est important d’avoir une image
dre un crédit de peau en ramenant les tissus mentale de la dysfonction. Du fait de l’aspect
mous postérieurs vers l’avant et légèrement dynamique, il est essentiel de se représenter
en bas afin d’avoir un contact précis sur le le point de fixation articulaire pour effectuer
processus articulaire. l’ajustement à cet endroit précis.
• Levier supérieur (figure 3.136) : • Intérêt : la correction se fait sans force et dans
– la main gauche ajuste un « verrouillage » un relâchement maximum.
en flexion du rachis cervical jusqu’en C3/ • Difficultés : être capable de perdre puis de
C4 puis revient légèrement en arrière pour retrouver la barrière motrice et d’effectuer
« déverrouiller » l’espace C3/C4 ; l’ajustement sans marquer de temps d’arrêt, ce
– puis, la main gauche engage les paramètres qui nécessite de l’expérience et de la confiance.
d’inclinaison droite/rotation gauche autour • Remarque : il est possible d’appliquer cette
du majeur droit qui sert de point fixe permet- technique à une dysfonction d’inclinaison, la
tant : mise en tension et l’ajustement ne se faisant
– lors de l’inclinaison gauche correctrice de alors que sur l’inclinaison.
garder une même tension sur les parois vas-
culaires carotidiennes et vertébrales droite
et gauche,
– de « verrouiller » le rachis cervical sus-
jacent à la zone à manipuler ;
– dès que le mouvement créé est ressenti dans
le majeur, « revenir » légèrement en arrière
pour ne pas « verrouiller » le niveau à mani-
puler.
• Mise en tension (figure 3.137) : les deux mains
agissent en couple et ajustent flexion et inclinai-
son gauche jusqu’à la barrière motrice.
• Ajustement (figure 3.138) :
– à la barrière motrice, revenir en arrière de
quelques degrés puis la retrouver et répéter
l’opération plusieurs fois, si nécessaire, pour
obtenir le meilleur relâchement possible :
c’est le momentum. À ce moment, une fois
la barrière motrice retrouvée, sans aucuns
temps d’arrêt, poursuivre rapidement, sans
force et sur une très faible amplitude, le
mouvement combiné de flexion/inclinaison
gauche de C3/C4 ;
– en fin de mouvement, le praticien peut lâcher
la tête du patient ce qui nécessite de parfaite- Figure 3.135.
Chapitre 3. Le rachis cervical 271
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