9 Kenose
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La kénose
La kénose est un terme technique du langage théologique
ayant pour origine le verbe grec kénoô (kenosis : vide,
dépouillé), utilisé par Saint Paul (Ph 2, 6-7) pour signifier le
dépouillement du Christ dans son humanité.
L’humilité d’un Dieu se faisant chair Dans la théologie catholique, la kénose désigne donc le fait
pour partager le sort des humains est
au fondement de la théologie pour le Fils, tout en demeurant Dieu, d'avoir abandonné en
chrétienne. son Incarnation tous les attributs de Dieu qui l'auraient
empêché de vivre la condition ordinaire des hommes.
La Kénose christique
Le concept de kénose est au cœur d’une réflexion sur la paradoxale identité christique.
Philippiens 2, 6 : " Lui, de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui l'égalait à
Dieu. Mais il s'anéantit lui-même, prenant condition d'esclave, et devenant semblable aux
hommes. S'étant comporté comme un homme, il s'humilia plus encore, obéissant jusqu'à la
mort, et à la mort sur une croix! "
Dans l’histoire des théologies chrétiennes, diverses interprétations plus ou moins radicales
ont été avancées. Parmi les plus récentes dans le domaine catholique, celle de Hans Urs
von Balthasar, soutient que si Dieu, dans le Fils, a pu se livrer aux hommes et "se vider lui-
même", c’est qu’il en est ainsi de toute éternité. Il a, ce faisant, révélé son "essence" intra-
trinitaire ; la kénose telle qu’elle se donne à voir dans la geste du Christ, révèle la vie de la
Trinité "immanente" (telle qu’en elle-même de toute éternité).
"La trinité doit être comprise comme le don de soi éternel et absolu qui fait apparaitre Dieu
en lui-même déjà comme amour absolu. On peut désigner l’extériorisation de soi du Père
dans la génération du Fils comme une première "kénose" intradivine à la base de toute la vie
trinitaire. Le Père n’est pas à concevoir, à la manière aérienne, comme existant "avant" ce
don de soi : il est ce mouvement de donation totalement désintéressé et qui ne retient rien."
(Hans Urs Von Balthasar, La dramatique divine III, Namur, Culture et Vérité, 1990, p299-
301)