2013 Tesquet
2013 Tesquet
2013 Tesquet
Thèse
Pour l’obtention du diplôme de
Mr Guillaume TESQUET
Finalement, je finis par le plus important, mes amis de longue date Max, Jéjé, Elo,
Vince, Aurel, Vinou, Amel, et Thib, qui bien que la chimie ne les intéresse pas le
moins du monde m’ont toujours remonté le moral lorsqu’il le fallait. Un rôle que mes
parents, mon frère et mes sœurs ont également remplis avec brio. Merci à eux.
Sommaire
Table des Abréviations 1
Introduction Générale 3
A / Valorisation de la Biomasse 6
A.2.1 / Généralités 11
B / La réaction de Guerbet 19
C.4.1.3 / Micro-ondes 39
C.4.2.4 / Co-précipitation 41
C.5.1.1 / Oxydation de CO 45
C.5.2.2 / Réduction de NO 48
Conclusion 50
Annexes
Annexe I 52
Annexe II 53
Annexe III 54
Annexe IV 55
Références 56
A.3 / Nomenclature 67
C / Test catalytique 80
C.1.1 / Alimentation 81
Annexe I 92
Références 93
Chapitre 3 : Caractérisations
Conclusion 139
Références 141
Conclusion 171
Références 173
Chapitre 5 : Discussion
A.2 / Détermination du mécanisme mis en jeu sur les solides étudiés 177
B.3 / Les esters : l’acétate d’éthyle (AE) et le Butyrate d’éthyle (ButE) 188
Conclusion 212
Références 214
IR : Infrarouge
SM : Spectromètre de Masse
BC : Bilan Carbone
1
ButE : Butyrate d’éthyle
2
Introduction Générale
Introduction Générale
Contexte de l’étude
3
plateformes valorisables comme le bioéthanol. Celles-ci doivent ensuite être
converties en produits à forte valeur ajoutée via des procédés catalytiques, ce qui
permet de générer, par exemple, des synthons ex-biomasse en lieu et place des
synthons traditionnels ex-ressources fossiles.3
C’est dans cette optique que ce travail de doctorat s’inscrit, à travers l’étude de la
réaction de Guerbet.5 Celle-ci a conduit à quelques résultats pour des réactions
réalisées en phase liquide ou gaz, à partir d’alcools plus ou moins lourds et en
présence de catalyseurs homogènes ou hétérogènes.
Objectif de l’étude
Organisation du manuscrit
Le premier chapitre sera consacré à une étude bibliographique sur le sujet, i.e., la
valorisation de la biomasse mais aussi un état de l’art concernant la réaction de
Guerbet et les pérovskites. Le chapitre 2 sera consacré à la description du mode de
synthèse choisi et des séries d’échantillons ainsi synthétisées, des techniques de
caractérisation et du dispositif catalytique utilisé pour décrire la réactivité des
matériaux.
4
La description de l’ensemble des résultats de caractérisations physico-chimiques
des solides (propriétés structurales et texturales, notamment) fait l’objet du chapitre
3, et les résultats de tests catalytiques faisant l’objet du chapitre 4.
Enfin, le chapitre 5 est consacré à une synthèse proposant une discussion basée
sur la corrélation entre les performances catalytiques des solides et leurs propriétés,
ce qui nous permettra de proposer un schéma réactionnel global rassemblant les
chemins réactionnels déterminés pour expliquer la formation des nombreux produits
de réaction observés.
1
http://www.iea.org/weo/, World Energy Outlook (2007-2008), Agence International de l’énergie (AIE).
2
S. Colombano, Guide du Bureau de Recherches Géologiques et minières.
3
Top Value Added Chemicals From Biomass, Volume I: Results of Screening for Potential
Candidates from Sugars and Synthesis Gas Produced par l’équipe du Pacific Northwest National
Laboratory (PNNL) et le National Renewable Energy Laboratory (NREL), Août 2004.
4
BP Statistical Review of World Energy June 2012/ bp.com/statisticalreview.
5
M. Guerbet, C. R. Acad, Sci. 128 (1899) 1002.
6
C.D. Rakopoulos, A.M. Dimaratos, E.G. Giakoumis, D.C. Rakopoulos, Energy 35 (2010) 5173–5184.
7
Szwaja.S, Naber.J.D. Fuel 89 (2010) 1573-1582.
8
N.L. Allan, M.J. Dayer, D.T. Kulp, W.C. Mackrodt, J. Mater. Chem. 1 (1991)1035-1039.
5
Chapitre 1 :
Synthèse Bibliographique
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
A/ Valorisation de la biomasse
6
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
La biomasse végétale, qui nous intéresse ici, peut être séparée en 2 familles
distinctes : les plantes et les arbres constitués de cellules eucaryotes (biomasse
lignocellulosique), et les plantes cultivées pour leurs graines et leurs fruits riches en
matière grasse qui peuvent être classées comme ressource oléagineuse – bien
qu’ayant aussi, bien entendu, une fraction lignocellulosique.6. Ces deux familles
constituent des sources primaires de charpentes carbonées permettant l’obtention
de molécules chimiques simples ex-biomasse, valorisables à l’aide de procédés
chimiques avals. Ainsi, avant d’expliquer par quel procédé sont transformées les
7
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
Phospholipides
Oléosines
(TAG)
8
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
eucaryotes 11
Figure 2 : Schéma de la structure des cellules eucaryotes.
9
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
- 50% de cellulose,
- 23 à 33 % de lignine pour le « softwood », ou 16 à 25% pour le
« hardwood »,
- 5 à 30% de matières extractibles organiques (caractéristiques du bois).
10
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
A.2.1/ Généralités
La betterave et la canne à sucre sont les plus anciennes et les plus utilisées des
plantes sucrières pour la production de bioéthanol de première génération Le sucre
contenu dans ces végétaux est le saccharose avec une teneur d’environ 12 à 18%.
De l’amidon est également utilisé pour les carburants de première génération et il est
issu du maïs, du blé, de seigle ou du manioc.
11
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
Autres 1
Cellulose
Lignine
Le procédé d’extraction des sucres des plantes sucrières est très similaire entre
celle de la betterave et celle de la canne à sucre, à part l’étape initiale. La betterave
est plongée dans l’eau chaude et le saccharose se diffuse, tandis que la canne à
sucre est broyée dans des moulins (taux de récupération du saccharose de 96 à
98%). Puis, le jus de canne subit alors les mêmes opérations que le jus de
betterave. Il est chauffé en présence d’agents chimiques tels quel le carbonate de
calcium, l’hydroxyde de calcium, le dioxyde de carbone (clarification calco-
calco
carbonique) et le dioxyde de soufre, qui précipitent les protéines et autres
substances secondaires. Par la suite, la solution sucrée est filtrée et soumise
soum à
12
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
13
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
Les deux microorganismes les plus couramment utilisés pour la fermentation des
hexoses et pentoses issus des C.H.L et de l’amidon, sont les S.C et les Zymomonas
Mobilis (Z.M). Ce sont des organismes robustes.29 (qui résistent aux conditions de la
fermentation) et qui sont très efficaces pour la formation de bioéthanol. Les Z.M
permettent d’atteindre un rendement de 97% de bioéthanol (5% de plus que pour les
S.C).30 Cependant, ils ont également le désavantage de ne convertir que les
hexoses (principalement du glucose) et pas les pentoses (principalement du xylose)
par manque de l’enzyme adéquate.31 Pour palier ce problème, des combinaisons
d’enzymes peuvent être réalisées : les S.C avec des levures (Pichia stipitis, Candida
shehatae…), qui contiennent diverses enzymes.32,33 ou encore les Z.M avec des
Escherichia coli (E.C) capable de convertir l’arabinose et d’autres sucres C5 en
bioéthanol.34
14
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
15
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
16
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
Mais sous quelle forme est consommée la biomasse pour produire l’énergie ? Elle
peut être simplement brûlée directement, sans aucun prétraitement ou
transformation. La seconde solution est de faire subir à la biomasse, et
particulièrement la lignine, des réactions de pyrolyse, de gazéification.45,46,47,48,49 ou
d’hydro-liquéfaction.50,51 Ces procédés novateurs sont toujours en cours de
développement afin d’optimiser la production d’énergie. La pyrolyse est la réaction
principalement utilisée pour produire de la chaleur et de l’électricité52,53 et elle peut
également être couplée avec un procédé de gazéification.54
Le pétrole n’est pas seulement utilisé comme carburant, mais il est également à
l’origine de nombreuses molécules de base entrant, par exemple, dans la
formulation de divers matériaux (Voir Annexe II.a). Du fait de sa raréfaction, les
17
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
Dans l’annexe II.b sont regroupés, de manière non-exhaustive, les produits ex-
biomasse et leurs domaines d’applications et c’est dans cette optique qu’entre le
présent projet de valorisation de l’éthanol via la réaction de Guerbet. En effet, si les
18
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
alcools issus de la biomasse ont prouvé leur viabilité économique, il est aussi connu
que les alcools ramifiés possèdent des propriétés très intéressantes, souvent
supérieures à celles des alcools linéaires (moins volatile, plus stable pour
l’oxydation, indice d’octane plus élevé…). La réaction de Guerbet permet d’obtenir
les alcools éponymes, lesquels sont justement ramifiés.
B/ La réaction de Guerbet
Cat ∆ OH
H3C OH H3C
H3C
19
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
Forme ènolate
-
- H2 B
H -
H3C OH O H2C O
(ii)
H H
+
-
- H2 O O
H3C OH H3C O
(i)
- +
(ii) BH
+ 2 H2 H H - H 2O
H H
HO CH3
(iv) O (iii) O OH
Aldehyde aldol
α,β-insaturé
Les alcools dits « de Guerbet » sont des alcools primaires, β-branchés ayant une
masse molaire importante. En effet, ils sont le plus souvent composés au minimum
de six carbones et peuvent atteindre plus de quarante carbones.61,62 La principale
20
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
propriété de ces alcools est une excellente stabilité à l’oxydation, celle-ci étant
supérieure aux alcools insaturés de même poids moléculaire dans de nombreuses
applications. Ils sont également liquides à basse température, peu volatiles et peu
irritants.
Grâce à leur grande diversité, ces alcools sont utilisés dans divers domaines
d’applications, notamment dans les industries cosmétiques comme agent anti-
transpirant ou dans les parfums, ou encore dans les papeteries. Les industries du
plastique et des détergents utilisent particulièrement les alcools possédants un
nombre de carbone compris entre 6 et 11, et 12 et 18, respectivement. Ils sont aussi
utilisés dans les entreprises de textiles, comme agents de teinture pour la laine,
profitant de leur stabilité même à haute température.62 Ces alcools sont également
très prisés par l’industrie chimique car ils représentent des synthons pour la
fabrication d’autres molécules à plus forte valeur ajoutée. Comme cela a été montré
pour les alcools formés issus de la biomasse, les alcools de Guerbet peuvent eux-
mêmes jouer le rôle de molécules plateformes, diversifiant encore l’étendue de leur
domaine d’applications. En outre, leurs propriétés en font aussi de bons candidats
pour des applications énergétiques, au même titre que l’éthanol, mais bénéficiant
d’une volatilité moindre et d’un indice d’octane supérieur.61,63
Les acides de Guerbet sont des acides peu étudiés. Il s’agit d’une récente
méthode de valorisation des alcools de Guerbet. Afin d’obtenir un acide de Guerbet,
l’alcool de Guerbet correspondant (même nombre d’atomes de carbone) subit une
réaction d’oxydation en présence d’un catalyseur alcalin de type NaOH.64 ou de
métaux de transition tels que le platine (Pt), le palladium (Pd) ou le ruthénium (Ru).62
Le rendement en acide carboxylique formé est très élevé. Ces acides sont un
excellent choix pour étudier l’influence de la non-linéarité de ces molécules. En effet,
étant donné qu’ils sont issus des alcools de Guerbet, ces acides sont
régiospécifiques. Il a notamment été montré que les acides provenant des alcools de
Guerbet ont un point de fusion nettement inférieur à celui de leurs homologues
linéaires.62
21
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
Il existe deux types de surfactants synthétisés à partir des alcools de Guerbet : les
éthers et les éthers sulfatés.65 La première méthode de synthèse conduit à un
surfactant par éthoxylation ou propoxylation sur un alcool de Guerbet, et la seconde
méthode en sulfatant un alcool de Guerbet selon les équations 1 et 2 ci-dessous :61
O
ROH + n RO(CH 2CH 2O) nH (1)
NaOH
ROH + SO3 ROSO3Na + H2O (2)
Puisque la réaction de Guerbet ainsi que les produits qui peuvent en résulter ont
été présentés, nous allons proposer un état de l’art concernant cette réaction ainsi
que les catalyseurs déjà testés.
Les premiers travaux sur la réaction de Guerbet ont été réalisés en phase liquide.
En effet, l’utilisation d’alcools lourds comme réactifs rend très difficile la mise en
22
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
place d’un test catalytique en phase gaz à cause des températures d’ébullition trop
élevées. Une majorité de la littérature rapporte des réactions à pression
atmosphérique et l’utilisation d’une température de réaction faible (≈ 80°C).
Cependant, une température de 100°C permet une éliminatio n en continu de l’eau
formée pendant la réaction.66 La réaction s’effectue avec un mélange d’alcools
simples (ex : mélange méthanol/éthanol, mélange méthanol/isopropanol, octanol…),
de base alcaline ou de base organique (ex : MeONa…), de sel de plomb, avec ou
sans catalyseur de déshydrogénation. Les bases alcalines pouvant être utilisées
sont des hydroxydes de sodium, de potassium, de lithium, de ruthénium ou de
césium et la quantité choisie dépend de la teneur en alcool déterminée
préalablement. Cette base sert principalement à l’optimisation de la seconde étape
de la réaction, i.e. l’aldolisation. Le sel de plomb peut également être de nature
diverse (acétate, nitrate, oléate, sulfonate, naphtènate…). Il joue le rôle
d’« accélérateur », donc de catalyseur, et sa quantité dépend de celle de l’alcalin.
Ainsi, le catalyseur en tant que tel est sélectionné pour favoriser la réaction de
déshydrogénation. C’est dans ce but que sont employés des métaux, oxydes de
métaux tels que le nickel, le cuivre, le cobalt ou encore le fer, avec une proportion
variant avec celle de la base.
23
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
Plus tard, en 1977, Abend et coll. ont effectué une étude sur la réaction de
Guerbet à partir d’octanol pour former du 2-hexyldécanol.66 Pour cela, ils ont ajouté
au réactif 0,02 moles de potasse et un sel d’oxyacide de plomb insoluble dans le
mélange. Dans ce travail, le silicate, le métasilicate, l’orthosilicate et le silicate
basique blanc ont été testés. L’originalité de ces travaux est de réaliser la réaction
sans utilisation de catalyseur de déshydrogénation autre que le sel de plomb. Les
sels de plomb sont connus en chimie organique soit pour une coupure oxydante d’un
alcool pour créer 2 molécules d’aldéhyde, soit pour l’activation de la liaison C-O d’un
alcool simple pour faciliter la réaction de déshydrogénation. Une conversion de 86%
avec une sélectivité de 84% en produit cible sont obtenues en présence de
métasilicate, l’ajout de Ni, ou d’un autre catalyseur, diminuant dans ce cas l’activité
dans les conditions opératoires de ce brevet (2 moles d’octanol, 0,2 moles de KOH
et 0,76 mg de métasilicate).
24
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
La réaction de Guerbet en phase gaz n’est pas étudiée depuis très longtemps,
notamment en raison de l’apport énergétique nécessaire pour garder les alcools et
les produits dans cet état physique.
Ndou et coll.76 ont testé un oxyde basique bien connu comme catalyseur, le MgO,
pour la réaction de Guerbet à partir de propanol à des températures comprises entre
300 et 500°C et à pression atmosphérique. Ils obtiennen t un rendement maximal de
14% en 2-méthylpentanol. Ils ont également étudié la réaction sous hydrogène et ont
obtenu un rendement à peine supérieur (16,5%). L’hydrogène tend à inhiber
légèrement la conversion mais à optimiser la réaction d’hydrogénation pour obtenir
le 2-méthylpentanol. Parmi des catalyseurs de type alcalin (Li, K, Na et Cs à 1, 5 et
10%Pds) et collcalino-terreux (Ca, Ba à 10%Pds) supportés sur MgO, seul
l’échantillon à 5% de Na/MgO offre une conversion un peu supérieure. Les mêmes
catalyseurs ont été testés pour la réaction de Guerbet à partir d’éthanol.77 et les
mêmes résultats ont été obtenus, à savoir un rendement de 18,4% en butanol sur le
catalyseur pur MgO.
Très récemment, Birky et coll.78 ont testé des oxydes mixtes de MgO et de ZrO2
sur la réaction de Guerbet à partir d’éthanol. L’oxyde de zirconium seul est fortement
acide et permet d’obtenir une forte sélectivité en éthylène et une sélectivité nulle en
butanol. Cependant, la préparation d’un oxyde mixte avec un rapport Mg/Zr de 11/1
25
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
mène à une amélioration des sélectivités en produits de Guerbet, mais toujours peu
de butanol.
Pour finir sur les catalyseurs à base de MgO, Nagarajam et coll.79 ont synthétisé
des oxydes de métaux (CuO, MnO, Cr2O3, ZnO, Al2O3, FeO, UO3, CeO2, ThO2,
ZrO2) déposés sur MgO. Ces solides ont été testés pour la production de butanol à
partir d’éthanol à 91 kPa entre 300 et 350°C sous un méla nge 50/50 entre l’éthanol
et l’hydrogène. Le meilleur rendement en butanol (36,4%) est obtenu pour
l’échantillon à base de cuivre et de manganèse avec la composition massique
65 :25 :10 (MgO : CuO : MnO).
Carlini et coll. ont tenté de transposer leur étude68 sur la réaction de Guerbet en
phase liquide à la phase gaz à partir d’un mélange méthanol et isopropanol, en
présence de métaux nobles ou pas (Pd, Ni, Cu, Rh) supportés sur un oxyde mixte
de type Mg-Al.82 Divers pourcentages de dépôt de métaux et divers ratio Mg/Al ont
été testés sur la réaction d’un mélange méthanol/isopropanol (rapport de 6,25).
L’optimisation de la formulation catalytique conduit à la stœchiométrie suivante :
Cu/Mg/Al = 11,1/60,1/28,8. L’augmentation de la température favorise la formation
de n-butanol jusqu’à atteindre une conversion totale de l’isopropanol et une
26
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
sélectivité de 79% en butanol. Ces résultats ont été obtenus à une température de
280°C et après seulement 1 h de test.
Leon et coll.83 ont substitué partiellement puis totalement l’aluminium par du fer
dans les hydrotalcites [Mg/(Al et/ou Fe) = 3] en raison du caractère moins acide de
celui-ci et ont testé leurs solides en présence d’éthanol. Une conversion maximale
est obtenue pour tous les échantillons mais elle est atteinte à plus basse
température en présence du fer. Les sélectivités en éthylène et en acétaldéhyde
s’inversent avec l’incorporation du fer à la place de l’aluminium.
27
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
Conv Rdt/Sél
Phase Réactif Additif Catalyseur Produit Réf
(%) (%)
Mélange KOH + Alcool
Liquide Ni Kieselghur 78,5 71,3/ 67
alcool C8 acétate de Pb lourd
KOH +
2-héxyl-1-
Liquide octanol métasilicate 86 /84,5 66
décanol
de Pb
MeOH +
Liquide MeONa Cu1955-P 18,4 isobutanol 29,5/ 70
PrOH
MeOH +
Liquide MeONa Ni, Rh, Ru isobutanol /> 80 69
PrOH
MeOH + Cu-Cr/MgAl
Liquide isobutanol 29,5/ 74
PrOH (Mg/Al=66/34)
KOH+ 2-éthyl-1-
Liquide BuOH [Cr*IrCl2]2 96 83/ 75
p-xylène hexanol
2-méthyl-
Gaz PrOH MgO 15/ 76
1pentanol
Gaz EtOH MgO butanol 18,4/ 77
EtOH + Mgo65-CuO25-
Gaz butanol 36,4/ 79
H2 MnO10
MeOH +
Gaz Cu11/Mg60/Al29 ~95 butanol /79 82
PrOH
Ca10(PO4)6(OH)2
Gaz EtOH 20 butanol /69,8 84
(Ca/P=1,67)
Ca5Sr5(PO4)6(OH)2
Gaz EtOH 20 butanol /75 85
(Ca/P=1,67)
28
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
Ces oxydes possèdent une formule générale ABX3, où A et B sont des cations et
X un anion. L’élément X le plus courant est l’oxygène. Cependant, on peut
également trouver à cette position un hydrure, un atome d’azote ou un halogène.86
sans modifier la structure pérovskite. Ainsi, dans la suite de cette thèse, nous nous
concentrerons sur les pérovskites ayant une formule générale de type ABO3. Tout
en respectant certains principes développés ultérieurement, leur composition peut
être très variable avec la possibilité d’incorporer des cations de tailles différentes
mais aussi d’introduire au sein de la structure des lacunes cationiques et
anioniques.87 Ce panel d’éléments possibles entrant dans la structure des
pérovskites permet de synthétiser ces catalyseurs en substituant partiellement les
cations A et/ou B afin d’obtenir une formule générale (A1-xA’x)(B1-xB’x)O3. De plus, il
est possible que les cations choisis soient présents avec des degrés d’oxydation
différents ou avec un état d’oxydation non-conventionnel (ex : présence de Cu2+ et
3+
Cu dans l’oxyde mixte La-Ba-Cu88). Ainsi, la grande variété de composition de ces
oxydes mixtes leur confère une grande diversité de propriétés physico-chimiques,
lesquelles seront développées plus loin dans ce manuscrit.
La structure d’un oxyde mixte de type pérovskite possède une symétrie idéale
cubique. La maille élémentaire peut être représentée en localisant soit le cation A
soit le cation B au centre de celle-ci, comme l’illustre la Figure 9. Le cation B, avec le
rayon ionique le plus petit, se situe au centre d’un octaèdre BO6, dont les sommets
29
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
sont les atomes d’oxygène. Ces polyèdres sont reliés les uns aux autres par les
sommets, formant ainsi des ponts B-O-B et un réseau tridimensionnel. Ce réseau 3D
crée des espaces vides, des cavités où l’on retrouve le cation A. Celui-ci est donc
localisé dans un espace dodécaédrique par rapport aux atomes d’oxygène. Lorsque
le cation B est placé au centre de la maille élémentaire (Figure 9b), le cation A est
positionné aux coins du cube de la maille élémentaire.
• A
• B
O
Figure 9 : Représentation cristallographique de pérovskite ; a) cation A au centre de
• • B et • O).
la maille ; b) cation B au centre de la maille ( A, 89
Chaque atome de la structure pérovskite est en contact avec l’atome voisin. Donc,
si on détermine le paramètre « a » comme longueur de la maille élémentaire, la
distance entre le cation B et un oxygène est de a/2, et entre le cation A et un
oxygène est de a/√2.
Malgré la diversité due à une formule générale très libre, les pérovskites
obéissent à certaines lois qui conditionnent leur cristallisation. En 1926, Goldsmith et
coll.90 ont défini le facteur de tolérance, qui est la première condition à remplir pour
synthétiser ces oxydes mixtes. Ce facteur met en relation les rayons ioniques des
deux cations et de l’oxygène, et est exprimé de la façon suivante :
(3)
√
30
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
Sur l’ensemble des travaux réalisés sur les pérovskites, les terres rares (La, Pr,
Nd, Ce, Sm…) et les alcalino-terreux (Ca, Sr, Ba…) sont les plus couramment
employés à la place du cation A. Ce sont les métaux de transitions (Fe, Cu, Ni, Mn,
Cr…) qui se localisent le plus souvent en position B. Téjuca et coll. ont établi un
tableau périodique des éléments (Figure 10), où est spécifié la position dans laquelle
peut se trouver un élément dans la structure cristalline de la pérovskite. Cela a mis
en évidence que de nombreux éléments pouvaient se positionner, à la fois à la place
du cation A et du cation B.91
Figure 10 : Tableau périodique des éléments connus pour être stables dans les
positions A, B (cation) et/ou X (anion) dans la structure pérovskite.91
31
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
Peu d’études menées sur les pérovskites montrent une symétrie idéale cubique,
hormis les cas où le matériau est traité à très haute température.92 Ainsi, il est
démontré que la symétrie de ces oxydes est, en majorité, orthorhombique ou
rhomboédrique, et, dans des cas plus rares, tétragonale ou monoclinique.93 La
symétrie idéale cubique subit des distorsions (élongation, déformation) à cause de
divers paramètres.
Tout d’abord, le choix des cations influence la symétrie dans laquelle la pérovskite
cristallise. En effet, comme nous l’avons vu précédemment, le fait que les rayons
cationiques diffèrent, engendre des différences de valeurs du facteur de tolérance.
Les valeurs prisent par ce facteur donnent des informations sur la structure de
l’oxyde. Si le facteur de tolérance est compris entre 0,75 et 0,9, les octaèdres BO6
s’inclinent, sans direction préférentielle, sous l’effet d’une distorsion Jahn-Teller :
cela donne lieu à un système orthorhombique.94
Par contre, si le facteur de tolérance est compris entre 0,9 et 1, des phénomènes
d’élongation ou de contraction ont lieu. Ceci donne lieu à l’obtention d’un nouveau
système géométrique rhomboédrique. La conséquence de ces déformations est un
déplacement des anions, qui nécessitent de ce fait une maille élémentaire plus
grande.
La température peut également jouer un rôle sur la structure des pérovskites car
elle influe sur les vibrations des atomes et sur les distances avec leurs voisins.
L’exemple type est le besoin de porter à très haute température un échantillon pour
atteindre une symétrie idéale cubique, accessible dans la plupart des cas.
32
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
33
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
Un déficit en oxygène, pour ces oxydes mixtes, peut également être décrit sur la
base de superstructures pérovskites associées. Ce matériau a une formule générale
AnBnO3n-1, et les empilements dépendent de la taille, des configurations
électroniques et du nombre de coordination des cations A et B. Le meilleur exemple
pour illustrer ce genre d’association structurale est la pérovskite La2Ni2O5, souvent
mentionnée dans la littérature. Cependant, les chercheurs sont divisés concernant la
structure de cette pérovskite. Crespin et coll.97 ont démontré par EXAFS que le
réseau cristallin de La2Ni2O5 serait monoclinique avec une structure brownmillerite
(une couche d’octaèdres alternant avec une couche de tétraèdres), ainsi qu’il est
montré sur la Figure 11a. Dans cette configuration, les lacunes d’oxygène sont
localisées entre les couches d’octaèdres. En contrepartie, Rao et coll.98 ont proposé
une maille tétragonale, où les défauts d’oxygène entraînent une coordination plan-
carré et octaédrique pour le Ni2+ (Figure 11b).
34
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
35
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
utilisée pour ces solides bi-phasiques est du type LaCo1-yO3, avec y = 0,2 et 0,4. La
synthèse d’oxydes mixtes de type La1-xFeO3 (0 < x < 0,35) entraîne ainsi la formation
de la pérovskite LaFeO3 et de l’oxyde simple de fer Fe2O3.110
Le cobalt est l’élément de transition le plus couramment utilisé dans les oxydes de
type pérovskite, de par ses applications diverses. Ainsi, les travaux menés sur la
pérovskite LaCoO3 ont rapporté l’observation de deux étapes de réduction.111,112 La
première étape correspond à la réduction du cobalt (III) en cobalt (II), à basse
température (< 500°C). Simono et coll.111 attribuent à l’apparition de Co2+ la
formation de la structure brownmillerite LaCoO2,5 (voir Equation 5). La seconde
phase de la réduction transforme le cobalt (II) en cobalt métallique à une
température supérieure à 500°C. La formation de Co 0 entraîne la destruction de la
structure pérovskite. Des différences de température de réduction sont remarquées
en fonction du type de synthèse choisie (écart pouvant aller jusqu’à 200°C). Irusta et
coll.113 ont démontré une relation entre la température de calcination et la
température à laquelle s’effectue la réduction. Une augmentation de la température
de réduction est observée lorsque la calcination de la pérovskite a lieu à des
températures de plus en plus importantes. Ce phénomène est expliqué par des
limitations diffusionnelles croissantes engendrées par le grossissement des
particules dû à l’augmentation de la température de traitement. Finalement,
l’influence de la terre rare, en position A, a également fait l’objet d’une investigation
par Futai et coll.114 et Lago et coll.112 Ils ont montré que les températures de
réduction diminuent avec la diminution de l’énergie de liaison métal-oxygène.
36
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
Les pérovskites à base de nickel divisent les chercheurs quant à leur processus
de réduction. Fierro et coll.121 affirment que la réduction se réalise en 2 étapes,
tandis que Crespin et coll.97 évoquent 3 étapes de réduction. Chacune d’entre elles
correspondant à l’échange d’un électron jusqu’à une réduction totale du nickel se
réalisent entre 400 et 650°C. Le procédé de réduction pass e par divers
intermédiaires (La2Ni2O5, LaNiO2,…). Les auteurs ont mis en évidence une
réversibilité de la réduction jusqu’à l’obtention d’un degrés +I du nickel (échange
maximum de 2 électrons). La substitution du cation A par un autre atome ayant un
degré d’oxydation inférieur (e.g. Sr2+) a été étudiée par Falcon et coll.122 Ils ont
conclu qu’une augmentation du nombre d’espèces Ni4+ au sein de la structure
entraîne une augmentation de la réductibilité du nickel.
37
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
Les voies de synthèse solide – solide sont des méthodes rapides et aisées à
mettre en place.
Cette voie de synthèse est une technique simple à réaliser, avec un coût
énergétique et économique acceptable. En effet, le principe est une succession
d’étapes de mélange des réactifs, de broyage et de calcination pour la cristallisation
de la structure pérovskite. Les réactifs choisis, en fonction de la pérovskite désirée,
peuvent être de nature variée, tels que les acétates, les nitrates, les oxydes simples,
les carbonates… Ceux-ci sont mélangés puis broyés afin d’homogénéiser le
mélange des précurseurs, et finalement calcinés à très haute température
(supérieure à 1000°C). 110,123 Cette étape de calcination permet l’obtention de la
structure cristalline pérovskite, mais les hautes températures appliquées engendrent
des oxydes mixtes à très faible surface spécifique (SSA) (< 5m2/g).
38
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
Le broyage réactif est une méthode utilisant l’énergie du broyage mécanique pour
cristalliser la structure pérovskite, a contrario de la méthode céramique qui, elle,
emploi l’énergie thermique. La synthèse est réalisée au sein d’un creuset en acier
inoxydable hermétiquement fermé.125,126,127 Les précurseurs y sont insérés avec une
dizaine de billes d’acier inoxydable. Ces précurseurs, qui sont généralement des
oxydes simples de cation A et B, sont broyés par la rotation des billes à 1040 rpm. A
l’issue de ce premier broyage, la pérovskite est cristallisée mais avec une surface
spécifique relativement faible (< 30 m2/g). Shu et Kaliaguine128 ont eu l’idée d’ajouter
à ce mélange dans une seconde étape de broyage, du ZnO en rapport
pérovskite/ZnO = 1. Suite à ce second broyage, la poudre est lavée avec du
NH4NO3 pour éliminer le ZnO. La poudre est ensuite calcinée à basse température
(200°C) et la pérovskite obtenue possède une surface spé cifique plus importante,
supérieure à 40 m2/g129. Xue et coll.130 ont démontré la possibilité d’employer des
précurseurs amorphes pour la préparation de pérovskites Pb(Zr,Ti)O3.
C.4.1.3 Micro-ondes
39
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
40
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
C.4.2.4 Co-précipitation
41
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
La seconde possibilité est plus traditionnelle et est basée sur les travaux de
Voorhoeve et coll.146 Des précurseurs de diverses natures (hydroxyde, nitrate, etc…)
des cations A et B sont dissous et à cette solution est ajoutée rapidement une base,
ce qui induit la précipitation d’un solide. Il est ensuite lavé, séché et calciné afin
d’obtenir la structure pérovskite désirée. La base utilisée dans cette méthode est une
base forte telle que KOH,147 NaOH,148 NH4OH,149 ou l’hydroxyde Tétraéthyl
Ammonium (TEA)150 en quantité sur-stœchiométrique. Ces bases peuvent
également être appelées agents précipitants. Lorsque les précurseurs sont des
carbonates, la base employée peut être du K2CO3.147 ou du (NH4)2CO3.151
42
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
43
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
carburant/nitrate = 0,25). Ils ont réalisé la synthèse avec et sans calcination, les
pérovskites étant cristallisées dans les deux cas, mais l’étape de calcination diminue
la surface spécifique de manière significative. Chick et coll.161 affirment que, par la
méthode d’auto-combustion, il y a une excellente homogénéité de la phase
pérovskite. L’étude menée par Specchia159 a montré que lorsque la glycine est
utilisée comme carburant, la manganite obtenue présente une SSA plus élevée par
rapport à d’autres carburants comme l’alanine.
Patil et coll.163,164 ont publié un bilan sur la méthode par auto-combustion pour la
préparation de pérovskites. Ils y ont détaillé les différentes techniques (combustion à
l’état solide ou liquide) à travers des exemples bibliographiques.
44
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
C.5.1.1 Oxydation de CO
45
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
de synthèse sur des oxydes de formule LaCoO3 et ont mis en évidence que les
synthèses offrant une SSA plus élevée conduisent à des matériaux plus efficaces.
C’est dans les années 1970 que Pedersen et Libby.184 rapportèrent la possibilité
d’utiliser des pérovskites pour l’oxydation d’hydrocarbures. Les hydrocarbures traités
sont le méthane, l’éthane,185 le propane,186 et des composés halogénés.187 ainsi que
du toluène188 pour la formation d’hydrogène.
Arai et coll.134 ont observé une activité catalytique comparable entre des
pérovskites LaBO3 (B = Fe, Mn, Co) et des catalyseurs conventionnels d’oxydation,
tels que le platine ou le rhodium supportés sur alumine. Dans cette série, les auteurs
ont noté que le LaCoO3 atteint 50% de conversion à plus basse température que le
LaMnO3 (Co : 525°C, Mn : 579°C) pour des matériaux présentant u ne surface
spécifique identique. En présence de manganites, où le lanthane est substitué
partiellement par le strontium (x = 0,2 et 0,4), l’activité catalytique augmente avec la
présence de strontium dans la structure pérovskite. Un gain de 100°C est observé
pour atteindre 50% de conversion quand x = 0,4. Royer et coll.117 rapportent une
46
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
Les oxydes mixtes donnant les meilleurs résultats pour l’oxydation partielle du
méthane, et plus particulièrement le reformage du méthane, sont le LaNiO3 et le
La2NiO4189,190. La réduction en Ni/La2O3 a clairement été mise en évidence afin
d’augmenter la conversion du méthane.
47
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
une alternative sérieuse aux métaux nobles supportés pour la décomposition des
produits azotés (NOx) et des gaz d’échappement. Si cela se confirmait, un bénéfice
économique et énergétique serait indéniable étant donné le coût élevé des métaux
nobles.
C.5.2.2 Réduction de NO
48
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
49
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
Conclusion
Il ressort de cette étude bibliographique que les ressources fossiles ont un grand
impact sur le plan énergétique, mais qu’elles représentent également une source
jusqu’à présent indispensable de molécules chimiques variées. Cependant, la
raréfaction de ces ressources pousse à la recherche de sources alternatives de
squelettes carbonés pour les besoins notamment de la chimie. La biomasse, qui est
une ressource renouvelable, offre ainsi des perspectives prometteuses. Tout d’abord
sur le plan énergétique, avec les carburants de première et de seconde génération,
puis sur le plan de la chimie avec les nombreuses recherches effectuées pour
valoriser la biomasse en produisant une variété de synthons chimiques.
50
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
51
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
Annexe I
52
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
Annexe II
53
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
54
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
Annexe III
HMF
Acide lévulinique
Acide lactique
FDCA
Acide succinique
Glycérol
Sorbitol Xylitol
55
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique
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63
Chapitre 2 : Partie expérimentale
Ainsi, pour l’étude de la réaction de Guerbet, les oxydes mixtes ont été
synthétisés par la méthode d’auto-combustion.
64
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
solubilité dans l’eau. La quantité de glycine introduite lors de la synthèse correspond
à la quantité minimale nécessaire pour l’étape de combustion.
65
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
a
b
c
Figure 1 : (a) Nitrates et glycine en solution avant évaporation; (b) gel en ébullition;
(c) étape d’auto-combustion.
66
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
Les pérovskites synthétisées dans cette étude sont à base de lanthane, élément
A situé dans la cavité dodécaédrique de la maille élémentaire. D’après la littérature,
peu d’études ont été menées sur les caractères à la fois acides et basiques des
pérovskites. Comme susmentionné, le lanthane, qui selon Sato et coll.3 représente
l’élément de terre rare possédant l’oxyde simple le plus basique, a été choisi comme
base pour la synthèse de nos matériaux. En effet, le caractère basique est primordial
pour l’activité de nos catalyseurs car il permet la première étape de la réaction de
Guerbet. Le Tableau 1 ci-dessous répertorie les précurseurs employés dans cette
étude :
A.3/ Nomenclature
Dans cette partie est répertoriée l’ensemble des catalyseurs synthétisés et testés
lors de cette étude. Il y sera également explicité le code nomenclature pour chaque
famille d’oxydes mixtes.
67
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
■ Pérovskites de type LaFe1-xAlxO3, où x = 0,1 et 0,2
Nomenclature : LaFeAlx
Nomenclature : La1+xFe
Nomenclature : LaoptFeB’y
=
(4)
A = qm Na s (5)
68
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
C : constante B.E.T caractéristique de la chaleur d’adsorption du couple
adsorbat- adsorbant ;
A : aire développée (m2) ;
Na : nombre d’Avogadro (6,023.1023 mol-1) ;
s : hypothèse sur l’aire occupée par une molécule de N2.(16,2 Å2 à 77K).
Le principe repose sur l’adsorption d’azote -196°C jusqu’à l’obtention d’une
monocouche partielle ou complète à la surface du catalyseur puis d’une désorption à
température ambiante. La quantité de catalyseur insérée dans la cellule en forme de
U est fonction de la surface spécifique supposée. Dans notre cas, la littérature
prévoit des pérovskites présentant des valeurs de SSA comprises entre 5 et 40 m2/g
lorsque celles-ci sont obtenues par auto-combustion,6,7 ce qui implique d’utiliser de
100 à 200 mg de catalyseur pour l’analyse. Le catalyseur est préalablement dégazé
à 150°C pendant 1h30 sous un mélange gazeux He/N 2 (70/30) pour éliminer les
traces d’eau et de composés adsorbés. Lors de la désorption, la quantité d’azote
libérée est quantifiée à l’aide d’un détecteur TCD (Thermal Conductivity Detector) et
la surface développée est indiquée en mètres carrés par l’appareil. Cette valeur est
ensuite divisée par la masse de catalyseur après dégazage, afin d’obtenir la surface
spécifique en m2/g.
69
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
Ces caractérisations ont été réalisées sur un diffractomètre D8 Advanced Brüker
AXS équipé d’un goniomètre de type θ/θ (échantillon fixe). La source de rayons X
est une anticathode de cuivre caractérisée par une longueur d’onde λ égale à
1,5406 Ǻ correspondant à la raie Cu-Kα1. Les diffractogrammes sont enregistrés
dans un domaine angulaire 2θ compris entre 20 et 90°, avec un pas d’angle de 0, 04°
et un temps d’acquisition de 0,04 s par pas.
tp = (6)
β = !"
# $ (7)
Ainsi, une largeur à mi-hauteur plus petite représente des particules plus grandes
et vice versa.
70
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
profil cristallographique (i.e., modèle) se rapprochant du diffractogramme
expérimental. Ce modèle prend en compte à la fois les différents paramètres de la
maille élémentaire (a, b, c, α, β, χ), et le groupe d’espace de la phase étudiée. La
variation de ces paramètres permet d’étudier l’influence de la présence d’autres
phases et/ou les effets générés lors de la substitution d’un atome par un autre sur la
structure de nos catalyseurs. Pour cela, le logiciel FullProf Suite, et plus
particulièrement WinPlotR, a été utilisé.
71
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
Les analyses SPX ont été réalisées sur un spectromètre VG ESCALAB 220XL,
utilisant une source de radiation à l’aluminium d’énergie 1486,6 eV (Al-Kα1). Les
niveaux d’énergie ciblés dans ce projet sont : La 3d, Fe 2p, Cu 2p, Co 2p, Ni 2p,
Al 2p, O 1s et C 1s, tous obtenus à une énergie de passage de 40 eV. Le pic du
carbone C 1s, pour les liaisons C-C/H, est employé pour calibrer le signal en
énergie, en fixant la position de ce pic à 285,0 eV.
72
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
P=K×D pour 20 < P < 50 en °C (11)
Ainsi, le débit total a été fixé à 50 mL/min d’hydrogène dans l’hélium, avec une
concentration de 5% en hydrogène, et la vitesse de chauffe choisie est de 10°C/min.
Un prétraitement sous argon à 600°C (rampe de 10°C/ min) est effectué afin
d’éliminer les traces d’eau et les espèces physisorbées. L’appareil sur lequel ont été
réalisées ces expériences est un Micromeritics AutoChem II.
73
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
communément appelé Résonnance de Spin Electronique (RSE) à cause des
transitions électroniques d’un niveau d’énergie de spin à un autre. En effet,
lorsqu’une radiation de micro-onde, à fréquence fixe, est envoyée sur un composé
possédant des électrons non-appariés, les niveaux d’énergie accessibles sont
divisés en deux nouveaux niveaux d’énergie : un de basse énergie avec un spin
Ms = -1/2 et un de haute énergie avec un spin Ms = +1/2. Lorsque le champ
magnétique externe est augmenté, le gap d’énergie entre les deux niveaux de spin
s’agrandit jusqu'à rentrer en résonance avec la fréquence de radiation des micro-
ondes. Ceci implique une transition d’électrons du niveau de basse énergie à celui
de haute énergie, qui est considérée comme une adsorption partielle de l’intensité
des micro-ondes. Le pic d’adsorption étant assez large, l’analyse de la première
dérivée permet une mesure plus précise de l’espace entre les pics. Ainsi, un spectre
RPE représente la première dérivée de la partie imaginaire de la susceptibilité
magnétique moléculaire en fonction de la force du champ magnétique appliqué.
74
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
Deux analyses RPE in situ ont été effectuées sur le catalyseur le plus actif en
présence d’éthanol pur dans l’hélium (8,5/91,5 %mol) et d’un mélange éthanol/eau
dans l’hélium (8,5/1,8/89,7 %mol). La teneur en éthanol est gardée constante
(8,5 %mol, identique à celle du test catalytique). Les expériences ont été menées à
des températures de 300 et 350°C, avec un palier de 3 h pour la température la plus
élevée.
Les enregistrements des spectres ont été réalisés sur un spectromètre X-Band
BRUKER ELEXYS E580 opérant à une fréquence de modulation fixe de 100 kHz et
d’une amplitude de modulation de 2 G. La puissance des radiations des micro-ondes
a été fixée à 1 mW. Quant à l’échantillon, il a été placé dans une cellule en U sur un
fritté, où les réactifs gazeux arrivent par le bas.
Le but de cette étude est d’intensifier le caractère basique et/ou acide de nos
pérovskites par transformation catalytique du 2-propanol (ou isopropanol). Trikalitis
14
et coll. ont étudié cette réaction et en ont résumé les études préalables. En effet,
en fonction des caractéristiques acido-basiques de nos échantillons, l’isopropanol
peut se transformer en divers produits, tels que le propylène, l’acétone ou le
diisopropyléther, comme montré sur la Figure 4.
75
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
n
natio
h ydrogé O
Dé
ues
basiq
Sites
x
edO H3C CH3
ou R
r1
OH H3C O CH3
Sites acides Lewis +
Déshydratation
H3C Sites basiques
r2 intermoléculair
e CH3 CH3
CH3
Déh r3
y
intr dratati
a mo on
lécu
Site laire
s H3C CH2
Lew acide
is s B
rons
ted
ou
La réaction 1 est une déshydrogénation sur sites basiques ou RedOx pour former
de l’acétone. Les réactions 2 et 3 sont des déshydratations se réalisant sur des sites
acides pour créer une molécule de propylène ou de diisopropyléther si la
déshydratation est intra ou intermoléculaire, respectivement.
Le test catalytique est un test en lit fixe. Un débit d’hélium (40 mL/min) traverse un
réservoir d’isopropanol à température ambiante. Le bulleur est surmonté d’un
saturateur/réfrigérant qui permet de maintenir un flux constant d’isopropanol. La
réaction est donc réalisée sous un mélange gazeux d’isopropanol et d’hélium avec
76
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
un ratio 4,5/95,5 %vol. Le mélange gazeux est ensuite envoyé dans un réacteur à lit
fixe contenant un mélange catalyseur/carborundum (100 mg/100 mg). Finalement,
les produits de réaction sont analysés par chromatographie phase gaz (GC).
L’emploi d’une faible concentration en isopropanol permet d’éviter la formation de
produits lourds et limite ainsi la conversion à 3 produits principaux, à savoir
l’acétone, le propylène et le diisopropyléther.
77
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
Lorsqu’un échantillon est placé dans un champ magnétique statique B0, les
noyaux de spins non nuls sont soumis à l’interaction Zeeman. Celle-ci résulte du
couplage entre le moment magnétique nucléaire associé au spin et le champ
externe B0. Cette interaction provoque la levée de dégénérescence des niveaux
d’énergie du spin nucléaire en (2I + 1) niveaux distincts et équidistants, séparés
d’une énergie correspondant à la fréquence de Larmor ν0 = γB0 / 2π (où γ représente
le rapport gyromagnétique caractéristique à chaque noyau). C’est entre ces niveaux
d’énergie que les transitions RMN sont induites, en irradiant le système avec un
champ radiofréquence oscillant B1 polarisé perpendiculairement au champ B0 de
fréquence ωrf, et d’amplitude ω1 = γ1B1.
Les niveaux d’énergie Zeeman sont perturbés par des interactions entre le
système de spins et les champs magnétiques locaux dans le matériau. Ces
différentes interactions traduisent l’influence du milieu sur le noyau et fournissent
ainsi des informations structurales et dynamiques sur l’environnement local du
noyau observé.
78
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
Conditions expérimentales
précession libre (FID pour Free Induction Decay) qui est l’objet de la mesure RMN.
Le spectre RMN s’obtient par transformée de Fourier de ce signal. Après l’impulsion
radiofréquence, un temps mort (de l’ordre de quelques µs) avant l’acquisition du
signal est nécessaire pour supprimer la traînée de l’impulsion, dont l’intensité
empêche la détection du signal de précession libre, et permettre au système
électronique de basculer du mode émission au mode réception. Pour augmenter le
rapport signal/bruit ( ∝ n , avec n étant le nombre de mesures), il est nécessaire
d’enregistrer plusieurs FIDs. Le temps de recyclage correspond au temps d’attente
nécessaire au retour à l'équilibre du système de spins avant l’acquisition d’un autre
signal. Il est déterminé à partir du temps de relaxation longitudinale du noyau et est
optimisé suivant la durée de l’impulsion de manière à obtenir des spectres
quantitatifs.
79
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
Précession libre
temps
Temps Temps
d'impulsion
mort
Z (H0)
fréquence
Y '
Y
X X '
Aimantation
Cas de 27Al
C/ Test catalytique
80
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
C.1.1/ Alimentation
Le gaz vecteur choisi pour la réaction est de l’hélium contenant 5000 ppm de
krypton servant d’étalon interne lors des analyses. Le débit de gaz vecteur est
contrôlé par un régulateur de débit massique (Brooks 5850S). L’éthanol liquide
(Merck, 99,99%), contenu dans un réservoir, est envoyé dans les lignes grâce à une
pompe Agilent Technologies 1260 Infinity équipée de deux pistons fonctionnant en
série. Ce type de pompe permet l’envoi d’un liquide avec un débit constant et
permettant d’atteindre une teneur en éthanol comprise entre 8,5 et 9 mol%. Ensuite,
le gaz vecteur et l’éthanol liquide se mélangent à l’intérieur d’un évaporateur. Cet
évaporateur, conçu spécifiquement au laboratoire, est un tube en inox (diamètre :
1/4 de pouce ; longueur : environ 12 cm) rempli de SiC, maintenu par de la laine de
verre, chauffé (par un cordon chauffant) à une température d’environ 120°C. A la
sortie de celui-ci et jusqu’à la sortie du système analytique, les lignes sont
constamment chauffées à 120°C dans le but de mainte nir le réactif et les produits de
réaction à l’état gazeux.
81
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
82
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
R1
R8 R2
R7 R3
R6 R4
R5
Front inlet
OFF
Vent
FID
ON
LTM
Stabilwax
DB-225MS
EPC1 (He)
Pressure drop
equilibration
Porabond Q
valve
Molecular
TCD
Sieve 5A OFF
1000 31
Ethanol
900
Kr
Ethylène
30
800
Ethane
FID
700
Intensité TCD (µV)
29
Intensité FID (pA)
CO2
TCD
CO
600
500 28
Butyrate d'éthyle
4-heptanone et
Acétate d'éthyle
400
2-heptanone
2-pentanone
27
2-pentanol
1-Butanol
300
Acétaldéhyde
Butanal
Acétone
200 Composés
aromatiques 26
100
0 25
0 5 10 15 20 25 30 35
Temps (min)
83
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
composés polaires et apolaires. Ces derniers (CO, CO2, Kr, éthylène, éthane) sont
envoyés sur une autre colonne Agilent HP-PLOT/Q (30 m x 0,25 mm x 1 µm) afin d’y
être séparés et analysés par un détecteur à conductivité thermique (TCD). Les
produits polaires (éthanol, acétaldéhyde, acétone, isopropanol, acétate d’éthyle,
butanal, butanol, 2-pentanone, 2-pentanol, butyrate d’éthyle, 2-heptanone, 4-
heptanone) sont quant à eux orientés vers une autre colonne, une Phenomenex -
Zebron ZB-Bioethanol (30 m x 0,25 mm x 1 µm), puis analysés à l’aide d’un
détecteur à ionisation par flamme (FID).
Les réacteurs ont fait l’objet de plusieurs expériences afin de valider le système
multi-réacteurs. Le premier paramètre caractérisé a été l’homogénéité thermique des
réacteurs le long du lit catalytique. Pour ce faire, deux tests ont été effectués, où la
température du « four » a été fixée aux températures désirées (200 et 400°C) et la
température le long du lit catalytique a été enregistrée. Les résultats de ces
expériences sont présentés sur la Figure 9. Les résultats montrent une homogénéité
parfaite dans la zone du lit catalytique (catalyseur + SiC), et une baisse de la
température au niveau des zones contenant de la laine de quartz. Cette diminution
résulte probablement de la faible densité et de la mauvaise conductivité thermique
de la laine de quartz. Le même phénomène a été enregistré à l’entrée du réacteur.
Les variations de températures dans la zone homogène (40 à 50 mm) sont
inférieures à 3,5% et 5,5% respectivement à 400 et 200°C.
84
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
450
200°C 400°C
400
350
300
T (°C)
250
200
150
100 L (mm)
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
La perte de charge induite par les réacteurs a également été caractérisée et a été
corrélée aux résultats obtenus avec l’équation d’Ergun16. Cette loi empirique autorise
le calcul de la perte de charge causée par l’écoulement d’un fluide incompressible à
travers un milieu granuleux. Les valeurs expérimentales et théoriques sont
présentées dans le Tableau 2 suivant :
∆P (bar, 28 ml/min)
∆P (bar, 56 ml/min)
85
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
Le Tableau 3 présente la surpression induite lors de la dilution du catalyseur par
le SiC dans diverses proportions, mais également l’effet que génère la connexion
d’un ou plusieurs réacteurs contenant du SiC entre de la laine de quartz. L’ensemble
des expériences a été réalisé avec un débit d’hélium identique pour chaque réacteur
de 40 mL/min.
1 1/1 40 1,537
1 1/2 40 1,528
1 1/3 40 1,530
1 1/4 40 1,536
86
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
Pour terminer, la caractérisation hydrodynamique des réacteurs via la mesure de
la Distribution en Temps de Séjour (DTS) sous flux d’He/Kr a été réalisée. La
distribution en temps de séjour correspond au temps que met un fluide pour
traverser l’ensemble d’un réacteur chimique. De ce test, il en sera déduit la nature
de l’écoulement et les éventuelles non-idéalités des réacteurs. Il existe deux types
d’injections afin de déterminer la DTS, l’injection par impulsion et l’injection par
échelon, et c’est cette dernière qui a été choisi. En effet, le réacteur testé a été placé
sous un flux continu d’hélium pur, et à un temps t = 0, un basculement de vanne
permet l’envoi de 5000 ppm de krypton dans l’hélium seul. Un spectromètre de
masse est installé à la sortie du réacteur et permet de connaître la quantité de
krypton (m/z = 84) traversant le réacteur. La Figure 10 présente les résultats de ces
expériences :
100
80
Bypass vanne (26ml/min)
Intensité (% du maximum)
20
0
0 2 4 6 8 10 12 14
Temps (s)
L’écoulement des gaz au sein de nos réacteurs, présenté sur la Figure 10, est en
accord avec un écoulement de type piston. Quand le débit d’He/Kr est de
26 mL/min, il faut environ 6 s pour que les 5000 ppm de krypton traversent le
réacteur, qu’il soit vide ou chargé. La DTS est divisé de moitié si le débit est doublé.
L’idéalité du réacteur est moindre à faible débit comme le montre la pente des
87
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
courbes plus obliques. Une non-idéalité peut avoir plusieurs causes, citons par
exemple une zone stagnante ou des chemins préférentiels.
Après 10 minutes, les analyses des blancs sont initialisées. Ces analyses
permettent de vérifier la quantité initiale d’éthanol passant dans chaque réacteur.
Ces expériences sont réalisées en utilisant les réacteurs chauffés à 120°C. A cette
température, aucun autre produit que l’éthanol n’est détecté impliquant que la
conversion de ce dernier est nulle. Une dizaine d’expériences par réacteur est
réalisée. Afin de valider la stabilité des injections nous mesurons la déviation
standard relative (RSD, équation 14), et si la valeur est inférieure à 5% sur chaque
réacteur et entre les réacteurs, alors le système est validé et le test catalytique
proprement dit peut être démarré. Si le débit d’éthanol n’est pas stable après cette
période, une ou plusieurs séquences sont lancées.
>?#..@"
RSD =
; 100 (14)
A@ --
Les températures de test ont été fixées à 300, 350, 375 et 400°C. Les analyses à
375°C ne sont pas réalisées pour l’ensemble des cat alyseurs, mais seulement sur
certains oxydes mixtes, afin d’obtenir une valeur supplémentaire qui permettra
d’interpréter l’activité des échantillons à iso-conversion.
88
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
160
analyse test
analyse"blanc"
140
120
Température en C
100
80
60
40
20
0
0 5 10 15 20 25 30
Temps en min
Comme énoncé dans la partie sur le montage du test catalytique, les produits de
réaction sont séparés par diverses colonnes placées dans le four du
chromatographe. Il a donc fallu chercher la meilleure programmation en température
(Figure 11) de celui-ci afin d’optimiser la séparation des molécules chimiques. Ainsi,
l’optimisation de la programmation en température du four a permis une durée
d’analyse de 36 minutes, comprenant 33,5 minutes pour l’analyse en elle-même et
2,5 minutes de « Post-run » permettant la descente en température du four avant
l’analyse suivante.
L’appareillage développé lors de cette thèse nous a permis soit de travailler sur
différents catalyseurs dans chacun des réacteurs, soit de travailler avec le même
catalyseur dans chacun des réacteurs à des températures différentes (Annexe 1).
Cet outil de choix nous a permis de gagner un facteur 2 en temps lors des mesures
d’activités catalytiques par rapport à un lit fixe classique.
89
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
-EFGH,5 -EFGH,7
B>.CD ' (15)
-EFGJ,5
Q
-MNOPQ6R,S ;-S
KL ' Q (16)
-MNOPQ6R,EFGH ;-EFGH,5 -EFGH,7
90
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
Entre les deux expériences effectuées sur la pérovskite LaFeO3, on observe une
conversion en éthanol très proche avec moins de 1% d’écart. Sur les sélectivités des
produits de réaction, on remarque que pour la majorité des produits l’écart entre les
sélectivités des deux tests est faible. Cependant, on peut aussi noter une différence
plus marquée pour certain d’entres eux, allant jusqu’à un maximum d’écart de ± 4%
pour l’éthane et le CO2, ce qui reste correct.
35.00
30.00
Conversion et Sélectivité (%)
25.00
20.00
15.00
10.00
5.00
0.00
A la vue des résultats sur les deux tests, on peut conclure que la reproductibilité
des tests catalytiques est bonne avec un pourcentage d’erreur n’excédant pas les
4%.
91
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
Annexe I
(a)
Température en Nombres
Réacteur Séquence Temps en min
°C d’analyses
120 0
300 435 5
1
350 536 5
R1
400 8 0
400 515 5
2
120 Fin
Température en Nombres
Réacteur Séquence Temps en min
°C d’analyses
120 0
1 300 435 5
350 512 4
R2
400 4 1
2 400 543 5
120 Fin
Température en Nombres
Réacteur Séquence Temps en min
°C d’analyses
120 0
1 300 435 5
350 476 4
R3
400 40 1
2 400 543 5
120 Fin
(b)
Température en Nombres
Réacteur Séquence Temps en min
°C d’analyses
120 0
R1 1
300 978 9
120 32
R2 1
350 946 9
120 66
1
R3 375 912 9
2 400 324 - 612 9 - 17
92
Chapitre 2 : Méthodes de synthèse, de caractérisations et description des tests
catalytiques
Références
1
L.A. Chick, L.R. Pederson, G.D. Maupin, J.L. Bates, L.E. Thomas, G.J. Exarhos, Mater. Lett, 10
(1990) 6-12.
2
5,114,702, US.Patent, L.R. Pederson, L.A. Chick, G.J. Exarhos, 1992.
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spectroscopy-xps
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http://en.wikipedia.org/wiki/File:EPR_Lines.png.
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16
S. Ergun, Chem. Eng Progr, 48 (1952) 654.
93
Chapitre 3 :
Caractérisations
Chapitre 3 : Caractérisations
94
Chapitre 3 : Caractérisations
Pour cette première série, l’analyse DRX a été réalisée avant et après calcination
afin de valider la formation de la structure pérovskite lors de l’auto-combustion. Les
diffractogrammes sont présentés sur les Figure 1a et b ci-dessous :
(a)
B = Cr
B =Co
B = Fe
B = Mn
B = Ni
20 30 40 50 60 70 80 90
2θ
(b)
B = Cr
B =Co
B = Fe
B = Mn
B = Ni
20 30 40 50 60 70 80 90
2θ
95
Chapitre 3 : Caractérisations
Tout d’abord, le catalyseur à base de nickel (nommé LaNi) est formé de deux
phases :
96
Chapitre 3 : Caractérisations
La nature des phases cristallines identifiées sur chaque échantillon est résumée
dans le Tableau 2 suivant.
Phases observées
Catalyseur Type de maille
(JCPDS)
La2NiO4 (00-034-0314)
LaNi tétragonale
NiO (01-089-5881)
La1-xMn1-xO3
LaMn rhomboédrique
(00-051-1516)
97
Chapitre 3 : Caractérisations
Les catalyseurs présentent des surfaces spécifiques proches les unes des autres.
Hormis pour l’échantillon à base de nickel, la surface accessible atteint environ
10 m2/g. Ces valeurs sont en accord avec les études préalables sur les pérovskites
issues d’une auto-combustion. Les extrema trouvés dans la littérature sont de
35 m2/g pour du LaCrO3.10 et d’environ 5 m2/g pour du LaCoO3.11 Il est à noter que la
calcination engendre un accroissement de la SSA comme cela avait déjà été montré
par Civera et coll.12 Les auteurs avaient attribué ce phénomène à une vitesse de
réaction plus rapide qui promeut la nucléation des grains.
98
Chapitre 3 : Caractérisations
1,8 LaNi
LaMn
1,6
LaFe
Concentration en H2 1,4 LaCo
1,2 LaCr 200 300 400 500 600 700 800 900
Température (°C)
0,8
0,6
0,4
0,2
0
0 200 400 600 800
Température (°C)
Figure 2 : Profils RTP des catalyseurs de la série LaBO3 calcinée et zoom dans
l’encardré en haut à droite du LaFeO3.
99
Chapitre 3 : Caractérisations
Et:
LaCo3+O3 + (½ + ε)H2 → (1- ε)LaCo2+O2,5 + ε(½La 2O3 + Co0) + (½+ ε)H2O (3)
100
Chapitre 3 : Caractérisations
Ainsi, nous savons que dans les pérovskites LaFeO3 et LaCrO3, le fer et le
chrome présente une réduction des espèces de surface à basse température, mais
les structures pérovskites sont conservées jusqu’à 900°C. La manganite présente
également ce phénomène après la réduction du Mn4+ en Mn3+ mais la structure
pérovskite est détruite à 800°C, tandis que la coba ltite est détruite à 560°C en
passant par la brownmillerite. Sur le Tableau 4 sont reportées les quantités
d’hydrogène consommées pour la réduction des pérovskites de type LaBO3.
101
Chapitre 3 : Caractérisations
Les solides à base de fer et de chrome présentent une très faible quantité
d’hydrogène consommé car ces échantillons ne se réduisent que très partiellement.
Sur la manganite, la quantité d’hydrogène consommé déterminée
expérimentalement est inférieure à la valeur théorique car le manganèse ne se
réduit que partiellement jusqu’à un degré d’oxydation +II dans nos conditions
opératoires. Par contre, les valeurs théoriques de la consommation d’hydrogène
pour la réduction totale du nickel et du cobalt sont très proches des valeurs
expérimentales, ce qui confirme la réduction totale (degré d’oxydation 0) de ces
métaux, comme cela a été démontré précédemment.
Dans cette seconde partie, les catalyseurs étudiés sont des pérovskites
présentant une substitution partielle du fer par de l’aluminium. Nous avons décidé de
continuer sur la pérovskite à base de fer car les résultats catalytiques (décrits dans
le chapitre suivant) montrent une grande hétérogénéité des produits de réaction,
permettant ainsi de visualiser clairement l’influence de la modification des propriétés
des solides sur leur réactivité. L’objectif de cet ajout d’aluminium est d’augmenter les
propriétés acides de nos catalyseurs et ainsi plus particulièrement d’évaluer
l’influence de ce paramètre sur l’activité catalytique des matériaux.
Comme dans la partie A, nous avons reporté dans Tableau 5 les valeurs du
facteur de tolérance et du paramètre Φ. Dans cette série, en substituant
partiellement le fer par de l’aluminium, on peut former deux oxydes mixtes de type
pérovskite de formules générales LaFeO3 et LaAlO3. Ainsi, dans le Tableau 5 sont
reportés les facteurs de tolérance pour la deuxième pérovskite cristallisée car,
comme nous l’avons vu précédemment, la cristallisation du LaFeO3 est possible.
102
Chapitre 3 : Caractérisations
L’aluminium (0,535 Ǻ) et le fer (0,55 Ǻ) ayant des rayons ioniques très proches,
ainsi que la même stœchiométrie en espèces nitrates au sein des précurseurs
utilisés, nous obtenons naturellement les mêmes valeurs pour t et Φ pour les
matériaux envisagés.
LaFeAl0.2
LaFeAl0.1
LaFe
20 30 40 50 60 70 80 90
2θ
Affinement Le Bail
103
Chapitre 3 : Caractérisations
(noir) et le diffractogramme calculé (rouge). L’écart entre les deux étant matérialisé
par la courbe bleue située en dessous. Les paramètres obtenus sont présentés dans
le Tableau 6 ci-après.
tp (nm) 27 37 39
104
Chapitre 3 : Caractérisations
1000 900 800 700 600 500 400 300 200 100 0 -100 -200 -300 -400 -500 -600 -700 -800 -900-1000
δ iso(ppm)
Enfin, nous avons calculé la taille des cristallites de LaFeO3 en fonction du taux
de substitution via la loi de Debye-Sherrer (Tableau 6). Celle-ci augmente avec la
quantité d’aluminium introduite dans la stœchiométrie des matériaux et varie entre
27 nm et 37 et 39 nm lorsque l’on introduit 10 et 20% d’aluminium respectivement.
Nous avons mesuré la surface spécifique des catalyseurs de cette série. Les
résultats sont reportés dans le Tableau 7. On peut noter que l’insertion d’aluminium
en substitution du fer n’a que peu d’influence sur cette grandeur.
105
Chapitre 3 : Caractérisations
SSA (m2/g) 9 8 9
C’est pour cette raison que nous avons mis en oeuvre la réaction modèle de
transformation catalytique de l’isopropanol (décrite dans le Chapitre 2 §B.8). En
étudiant la sélectivité en produits formés, et plus précisément en acétone et en
propylène (produits majoritaires), le caractère acide et basique des échantillons a
été évalué. Notons que les propriétés acides et basiques des pérovskites n’étant pas
les caractéristiques les plus recherchées dans les domaines d’applications usuels de
ces matériaux, il existe peu de littérature sur ces propriétés.27. Les Figure 6a et 6b
présentent les sélectivités en acétone (Sa) et en propylène (Sp) à iso-conversion de
30% et le rapport Sa/Sp en fonction du taux de substitution.
106
Chapitre 3 : Caractérisations
(a) (b)
50 330 1.66
35 320 1.60
Température ( C)
Sélectivité (%)
Rapport Sa/Sp
30 1.58
315
1.56
25
310 1.54
20
1.52
15 305
1.50
10
300 1.48
5
1.46
0 295 0 10 20
LaFe LaFeAl0.1 LaFeAl0.2 % en aluminium
Catalyseurs
Avant l’ajout d’aluminium, l’acidité des catalyseurs était uniquement due à l’acidité
de Lewis du fer, mais les propriétés acides de l’aluminium sont bien connues.28,29
Cependant, celui-ci ne semble pas faire croître l’acidité mais empêcherait plutôt
l’accessibilité aux sites basiques. Cette hypothèse est confirmée à l’aide des
résultats obtenus par les analyses SPX présentés dans le Tableau 8.
C 1s O 1s La 3d5/2 Fe 2p Al 2p
Catalyseur
BE BE BE BE BE
at% at% at% at% at%
(eV) (eV) (eV) (eV) (eV)
LaFe 285,0 30,6 529,3 46,7 834 15,0 710 7,3
LaFe0,9Al0,1 285,0 25,0 529,8 52,0 834,3 14,7 710,8 6,0 73,0 2,3
LaFe0,8Al0,2 285,0 27,8 529,8 49,7 834,5 13,7 710,9 5,3 73,6 3,4
107
Chapitre 3 : Caractérisations
Comme nous l’avons vu dans les chapitres précédents, le caractère basique des
catalyseurs est aussi une propriété importante pour réaliser la réaction de Guerbet.
Afin d’appréhender l’influence de la basicité, nous avons préparé des échantillons
présentant un excès de lanthane dans le but d’obtenir un catalyseur pour ainsi dire
« bi-phasique » mêlant intimement la structure pérovskite LaFeO3 et l’oxyde simple
de lanthane La2O3. Ainsi, cette série d’échantillons présentant une échelle de
basicité suffisamment large devrait nous permettre, dans un second temps,
d’optimiser la formulation du composé.
La phase pérovskite étant toujours la même, i.e. LaFeO3 car les résultats sont
moins probants avec l’aluminium (diminution de la conversion avec la teneur
aluminium comme nous allons le voir dans le chapitre suivant), le facteur de
tolérance ne changera pas. Cependant, en modifiant la quantité initiale de nitrate de
lanthane, afin de se placer en sur-stœchiométrie, c’est le facteur φ qui change
comme nous le montrons dans le Tableau 9.
108
Chapitre 3 : Caractérisations
Pour x = 0, la seule phase cristallisée est la phase pérovskite, avec une symétrie
orthorhombique (Fiche JCPDS # 01-070-7777), à savoir LaFeO3. Cette phase est
détectée sur l’ensemble des échantillons de la série La1+xFeO3 et ne semble subir
aucune altération structurale, aucun décalage des pics de diffraction n’étant observé.
Lorsque la teneur en lanthane augmente, une seconde phase apparaît. Il s’agit de
l’oxyde simple de lanthane La2O3. Cette phase cristallise dans un système
hexagonal et une symétrie P63/mmc (Fiche JCPDS # 01-074-2430). Wu et coll.30 ont
réalisé le même genre d’étude, mais sur un système légèrement différent en
synthétisant des pérovskites en défaut de cobalt de type LaCo0,6O3. Ils ont pu
observer dans ce cas, la présence simultanée des phases pérovskite LaCoO3 et
La2O3.
La2O3 La(OH)3
La2Fe
La1.8Fe
La1.5Fe
La1.3Fe
La1.1Fe
LaFe
20 30 40 50 60 70 80 90
2θ
109
Chapitre 3 : Caractérisations
Trois spectres IR ont été enregistrés entre 400 et 2500 cm-1 sur l’échantillon
La1,3Fe, correspondant respectivement au catalyseur frais, au catalyseur récupéré
après test catalytique sous flux d’éthanol, et au catalyseur récupéré après test
catalytique sous flux éthanol/eau (80/20) (Figure 8).
1470
― La1,3Fe 405
576
— La1,3Fe ep test éthanol
— La1,3Fe ap test éthanol/eau
856
1460
1510
1360
856
110
Chapitre 3 : Caractérisations
Sur le catalyseur frais, on observe 3 bandes, dont 2 sont fines et intenses à 405 et
576 cm-1 et une troisième très large comprise entre 1300 et 1600 cm-1. Les deux
bandes fines sont respectivement attribuées à un mode de déformation de
O―Fe―O et d’élongation de Fe―O tous deux caractéristiques de la présence
d’octaèdres FeO6.31 La bande large est quant à elle attribuée à des modes de
déformation des groupements OH, probablement liés à des espèces carbonates.
Notons que l’intensité des bandes est relativement faible en raison du fort taux de
dilution de l’échantillon dans le KBr.
Sur les deux spectres obtenus avec le catalyseur récupéré après test, les bandes
fines dues à la présence d’octaèdres FeO6 sont toujours présentes, ce qui suggère
que la structure pérovskite n’est pas modifiée lors des tests catalytiques. Cependant,
on remarque l’apparition de bandes à 1360, 1460 et 1510 cm-1 après le test sous
éthanol. On peut interpréter l’origine de ces bandes de deux façons : soit il s’agit de
vibrations de déformation de liaison C―H,31 soit il s’agit de modes de vibrations
d’espèces carbonates présentes à la surface des échantillons32. Les deux
hypothèses sont envisageables car, après le test, il est possible de retrouver à la
surface du solide des produits de réactions adsorbés mais aussi du CO2 adsorbé.
Mais, si l’on associe ces bandes avec celle observée à 856 cm-1 - attribuable au
mode ν1 de vibration des ions carbonates.33 - on peut supposer que les bandes fines
entre 1300 et 1510 cm-1 sont bien caractéristiques d’espèces carbonates. Enfin, sur
le solide analysé après test sous éthanol/eau, on retrouve les bandes
caractéristiques des espèces carbonates de manière beaucoup plus intense, ce qui
peut être expliqué par une importante formation de CO2 sous ce mélange gazeux
(voir la partie du chapitre 4 concernant les tests éthanol/eau).
Les valeurs des surfaces spécifiques des pérovskites La1+xFeO3 sont présentées
dans le Tableau 10. Elles sont comprises entre 9 et 21 m2/g et augmentent avec la
valeur de x. On peut corréler cette forte augmentation de SSA avec l’apparition des
phases secondaires La2O3 et La(OH)3 qui développent typiquement des SSAs plus
importantes que celles de la pérovskite.34,35
111
Chapitre 3 : Caractérisations
2
SSA (m /g) 9,0 9,5 9,6 9,4 11,7 21
tp (nm) 27 40 38 31 25 22
Des analyses RTP ont été réalisées sur trois échantillons de la série LaFe, à
savoir le LaFe lui-même, La1,1Fe et La1,3Fe, afin d’observer l’influence de l’insertion
de lanthane en excès sur la réduction soit du Fe4+ en Fe3+ soit du Fe3+ de surface
(plus réactif : voir la partie A) en Fe2+. Les spectres obtenus sont représentés sur la
Figure 9.
― LaFeO3
― La1,1FeO3
―La1,3FeO3
112
Chapitre 3 : Caractérisations
de fer que sur la pérovskite stœchiométrique, mais qui se décale vers des
températures plus élevées. Ce déplacement de la température vers des valeurs plus
hautes est dû à la présence de phase cristalline de lanthane (La2O3) à la surface de
l’échantillon, limitant ainsi l’accès aux atomes de fer. Par contre, on observe très peu
d’influence de l’ajout de lanthane sur la réduction du Fe3+, laquelle s’amorce à
780°C.
113
Chapitre 3 : Caractérisations
ainsi que les abondances relatives des espèces déterminées à partir des aires de
pics.
C 1s O 1s La 3d5/2 Fe 2p3/2
Catalyseur BE
at% BE (eV) at% BE (eV) at% BE (eV) at%
(eV)
LaFe 285,0 30,6 529,3 46,7 834,0 15,0 710,0 7,3
114
Chapitre 3 : Caractérisations
Fe 2p3/2
La3d5/2
Sat 3d3/2 La3d3/2
(+ 3,8eV) Fe 2p1/2
Sat 2p1/2
Sat 3d5/2
(+ 8.2eV) Sat 2p3/2
(+ 3,8eV)
(+ 8.4eV)
880 870 860 850 840 830 820 740 730 720 710 700
Energie de liaison (eV) Energie de liaison (eV)
20
18
16
14
12
10
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
Valeur de x
Grâce aux mesures d’abondance relative des différents atomes à la surface des
matériaux, le rapport La/Fe a été calculé et est présenté dans le Tableau 11. Pour
l’ensemble des échantillons, le rapport La/Fe obtenu par SPX est nettement
supérieur au rapport obtenu par ICP. Cette différence est déjà très marquée pour la
pérovskite pure LaFeO3 (rapport multiplié par 2) et elle ne cesse de croître avec
l’augmentation de x pour atteindre une valeur en surface multipliée par 3,5 par
rapport à la valeur correspondant à la composition massique. Cet enrichissement du
lanthane en surface est à corréler avec l’augmentation de la quantité des phases
secondaires La2O3 et La(OH)3, toutes deux détectées par DRX. Un phénomène
analogue a été reporté par Faye sur des pérovskites non-stœchiométriques de type
La1-xFeO3-δ.18 Le fer, dans les octaèdres FeO6, est ainsi de moins en moins
accessible.
115
Chapitre 3 : Caractérisations
O1s C1s
539 537 535 533 531 529 527 525 295 290 285 280
Energie de liaison (eV) Energie de liaison (eV)
Les résultats des déconvolutions sur l’ensemble de la série sont reportés dans le
Tableau 13.
116
Chapitre 3 : Caractérisations
C 1s décomposition OCO32-
O 1s décomposition spectrale (at%)a
spectrale (at%)b /CCO32-
Catalyseur
OCO32-
OLaFeO3 OLa2O3 OH2O CCO32 CC-C CC-OH Th=3
+OLa(OH)3
117
Chapitre 3 : Caractérisations
Une analyse ATG a été effectuée sur l’échantillon La1,3FeO3 afin de déterminer la
température de désorption des espèces carbonates (Figure 13).
100
99.5
Perte de masse (%)
99
98.5
-1.3%
98
97.5
- 1,2%
97
96.5
96
0 200 400 600 800
Température (°C)
118
Chapitre 3 : Caractérisations
spectromètre de masse et ni CO, ni CO2 n’ont été détectés, ce qui suggère que les
carbonates présents à la surface des échantillons sont très fortement adsorbés, et
que les sites basiques ainsi bloqués ne participent, le plus probablement, pas à une
réaction catalytique se déroulant à une température au moins inférieure à 800°C.
L’une des techniques les plus utilisées pour déterminer la nature et la force des
sites basiques d’un échantillon est la désorption en température programmée de
CO2 couplée à la spectrométrie de masse. Ces tests ont été réalisés sur la série de
pérovskite La1+xFeO3, mais les résultats ne sont pas exploitables, à l’instar de la
DTP-NH3. Le même problème se pose, i.e. la faible SSA des matériaux ne permet
l’exploitation des résultats.
Comme pour la détermination des propriétés acides, nous avons utilisé la réaction
modèle de transformation de l’isopropanol (cf. chapitre 2 §B.8). La tendance
attendue pour cette série de catalyseurs en excès de lanthane est une augmentation
de la production d’acétone, issue de la déshydrogénation sur sites basiques, et une
diminution de la quantité de propylène, issue d’une déshydratation sur sites acides.
(a) 50
45
Sélectivité en acétone (%)
40
35
30
25
20
15
10
0
LaFe La1.1Fe La1.3Fe La1.5Fe La1.8Fe La2Fe
119
Chapitre 3 : Caractérisations
5
(b) Fraction Sa/Sp
Fraction Sa/Sp
3
1
Iso conversion : 30%
0
LaFe La1.1Fe La1.3Fe La1.5Fe La1.8Fe La2Fe
Sur la Figure 14b, on remarque que l’ensemble des catalyseurs La1+xFeO3 donne
un rapport Sa/Sp supérieur à 1, suggérant un caractère basique plus prononcé que
le caractère acide. La tendance suivie par le rapport Sa/Sp en fonction de la quantité
de La introduite suit celle de la sélectivité en acétone (i.e. une augmentation du
caractère basique avec la quantité de La) et des maximums obtenus pour le
catalyseur La1,3Fe, avec un ratio de 3,83, et pour le catalyseur La2Fe, avec un ratio
de 3,67.
En effet, quand x = 0,1, la fraction Sa/Sp est égale à 1,6, soit une valeur proche
de celle obtenue pour la pérovskite pure LaFe (1,65). Le maximum est atteint
lorsque ce rapport est multiplié par 3, pour x = 0,3. Ce maximum coïncide avec une
augmentation de la quantité de l’oxyde simple de lanthane, ainsi qu’il a été démontré
par l’analyse DRX (cf. chapitre 3 §C.1). Sato et coll.34 ont rapporté dans leurs
travaux que l’oxyde La2O3 est le plus basique des oxydes de la famille des
lanthanides. Ces résultats sont confirmés par l’étude menée par Manoilova et coll.47
Ainsi, plus la quantité de cet oxyde sera importante, plus le catalyseur sera basique.
L’analyse semi-quantitative SPX sur le niveau 1 s de l’oxygène a permis de
déterminer l’évolution de la quantité des phases LaFeO3 et La2O3 présentes au sein
des catalyseurs, et les résultats sont présentés dans le Tableau 14. Au regard des
valeurs obtenues, on peut corréler l’augmentation de la basicité avec l’augmentation
de la quantité de phase La2O3 jusqu’à x = 0.3.
Après le maximum atteint pour x égal à 0,3, le rapport Sa/Sp chute à 2,4 et 2,2
pour les catalyseurs La1,5Fe et La1,8Fe respectivement. Cette diminution des
120
Chapitre 3 : Caractérisations
Les tests effectués ont également permis le calcul des énergies d’activation pour
la formation de l’acétone et du propylène grâce à la loi d’Arrhénius. Les énergies en
kJ/mol sont présentées sur la Figure 15 :
160
140
Energie d'activation (KJ/mol)
120
100
80
60
40
20
0
LaFe La1.1Fe La1.3Fe La1.5Fe La1.8Fe La2Fe
121
Chapitre 3 : Caractérisations
Des analyses par RPE in situ ont été réalisées sous éthanol pur et sous mélange
éthanol / eau (80/20) dans l’hélium. Un spectre de référence a également été
enregistré avant test sur le même échantillon La1,3Fe et uniquement sous hélium.
Les 2 spectres enregistrés in situ présentés sur la Figure 16 sont obtenus après 5 h
de stabilisation sous flux du mélange réactionnel à 360°C (température maximale
permise par le dispositif expérimental).
g = 4,3
g = 2,13
Sous He (ex-situ)
Sous éthanol
Sous éthanol/eau (80/20)
Nous observons 2 signaux qui sont dus à la même espèce, i.e. le fer +III, mais
observé à des distances différentes. Le premier signal de résonnance qui apparaît à
3200 G avec un facteur de Landé g de 2,1 est caractéristique du Fe3+ dans une
coordination octaédrique48 et correspond aux octaèdres FeO6 de la phase
pérovskite. Ce signal représente ainsi l’environnement proche des atomes de fer. Le
second signal de résonnance apparaît à 1600 G avec un facteur de Landé g de 4,3.
Il est ainsi attribué à la présence d’espèces Fe3+ présentes dans une maille
orthorhombique déformée,49 ce qui est représentatif de l’environnement lointain du
fer car la structure de la pérovskite LaFeO3 est orthorhombique. La déformation de
la structure est probablement une conséquence de l’insertion de lanthane en excès.
122
Chapitre 3 : Caractérisations
Nous pouvons également remarquer une très faible variation de l’intensité des
signaux de résonnance entre les différents spectres obtenus avant et pendant le
test. Cette stabilité de l’intensité des pics prouve que le Fe3+ ne change pas de
degré d’oxydation et d’environnement au cours du test catalytique. Nous pouvons
donc conclure que le fer +III n’est pas altéré par les conditions opératoires du test
catalytique et que la structure cristalline pérovskite est conservée tout au long des
expériences.
Comme nous le verrons par la suite dans le chapitre 4, le matériau La1,3Fe a donc
été sélectionné car il présente la réactivité la plus élevée de tous les échantillons,
avec cependant une sélectivité en n-butanol largement optimisable. Il est ainsi
apparu nécessaire d’introduire dans la formulation du catalyseur des propriétés
supplémentaires afin de réaliser de manière plus efficace la réaction de Guerbet
(fonctions déshydrogénante et hydrogénante). C’est dans ce but que le nickel, le
cuivre et le cobalt ont été introduits en substitution partielle du fer. Le nickel est
connu pour être beaucoup plus actif que le cobalt ou le cuivre.50 De ce fait, nous
n’en avons introduit que des quantités faibles par rapport aux autres additifs. Le but
de cette série d’échantillons est d’optimiser la réaction de Guerbet vers le n-butanol,
via l’introduction dans le réseau tridimensionnel de LaFeO3. Ainsi, dans le Tableau
15 est donnée la valeur du facteur de tolérance pour les phases secondaires de
pérovskite.
Facteur de tolérance
Catalyseurs Valeur de Φ
(0,75 < t < 1)
La1,3Fe 0,89 3,33
La1,3FeCo0,1 0,84 3,77
La1,3FeCo0,2 0,84 3,70
La1,3FeCu0,1 0,81 3,77
La1,3FeCu0,2 0,81 3,70
La1,3FeNi0,01 0,83 3,83
La1,3FeNi0,05 0,83 3,80
123
Chapitre 3 : Caractérisations
La2O3 LaFeO3
La1.3Fe0.9Co0.1
La1.3Fe
20 30 40 50 60 70 80 90
2θ (°)
124
Chapitre 3 : Caractérisations
type LaCo1-xFexO3 avec des valeurs de x comprises entre 0 et 1. Ils n’ont pu noter
l’apparition de phases cristallines LaCoO3 que pour des valeurs de x supérieures ou
égales à 0,5. Néanmoins, ces chercheurs ont constaté un décalage des pics de
diffraction vers les hauts angles lorsque la quantité de Co augmente. Sur le zoom
présenté sur la figure 11, on peut noter que le pic principal, localisé à 32,216° pour
l’échantillon La1,3Fe est déplacé de 0,036° et de 0,043° pour des vale urs de x égales
à 0,1 et 0,2 respectivement. Afin de vérifier que le cobalt est bien introduit dans la
structure de la pérovskite, nous avons réalisé un affinement des paramètres de
maille dont les résultats sont présentés dans le Tableau 16.
Comme pour l’étude sur les pérovskites contenant de l’aluminium, les paramètres
de maille a, b et c diminuent très légèrement avec la substitution du fer par le cobalt,
ce qui est en accord avec la diminution des rayons ioniques entre le fer +III (0,555 Ǻ)
et le cobalt +III (0,545 Ǻ).
125
Chapitre 3 : Caractérisations
Sur la Figure 18, on voit que la phase pérovskite LaFeO3 est préservée quelle que
soit la quantité de cuivre introduite et que celle-ci est toujours accompagnée de la
phase La2O3 A partir d’une valeur de x = 0,2, l’apparition de la phase La2CuO4
(Fichier JCPDS : 01-082-0174), dans une symétrie orthorhombique à base centrée,
est observée. Le cuivre se trouve ainsi dans un degré d’oxydation 2+.
La2CuO4
30.0 30.4 30.8 31.2 31.6 32.0 32.4
2θ
La1.3Fe0.8Cu0.2
L
a
1
.
Intensité (u.a)
3
F
e
1
-
La1.3Fe0.9Cu0.1
x
C
o
x
O
3
La1.3Fe
20 30 40 50 60 70 80
2θ
Porta et coll.52 qui ont préparé des oxydes mixtes de type LaMn1-xCuxO3 et
LaCo1-xCuxO3 par une méthode très similaire, notent également la présence de la
phase à base de cuivre mais avec un taux de substitution plus important de 0,8 et
0,4 respectivement. Au contraire de ce qu’observent Porta et coll, il n’y a pas de
phase cristalline CuO au sein de nos échantillons. Un décalage vers les bas angles
(0,05° et de 0,09° pour une valeur de x = 0,1 et 0,2 respectivement) est observé
avec l’augmentation de x, lequel pourrait impliquer la présence d’une solution solide
LaFe1-xCuxO3. Néanmoins, l’affinement des paramètres de maille (Tableau 17)
donne des valeurs très (trop) proches pour les trois échantillons alors que les rayons
126
Chapitre 3 : Caractérisations
Nous avons déterminé la taille des cristallites des différentes phases cristallines
présentes au sein des matériaux et les résultats sont présentés dans le Tableau 17.
Il apparait que l’ajout de cuivre au sein de nos échantillons induit une augmentation
de la taille des cristallites d’environ 50 nm au lieu de 38 nm pour le catalyseur
référence.
127
Chapitre 3 : Caractérisations
La2O3
La1.3Fe0.95Ni0.05
La1.3Fe0.99Ni0.01
La1.3Fe
20 30 40 50 60 70 80 90
2θ
La taille des cristallites LaFeO3 est influencée par la substitution du fer par le
nickel avec une diminution des valeurs de 38 nm à 34 nm puis 33 nm
respectivement pour la référence et les deux échantillons contenant du nickel. Les
tailles des particules de La2O3 sont également plus petites en présence de nickel
dans la structure pérovskite.
128
Chapitre 3 : Caractérisations
SSA
2 14 12 6 3 8 8
(m /g)
Les teneurs massiques de chaque élément composant les catalyseurs ont été
déterminées par ICP et sont données dans le Tableau 20.
Les résultats montrent que les teneurs massiques en lanthane, fer et autres
métaux de substitution sont proches des concentrations massiques théoriques.
L’écart le plus notable est de 6 %Pds pour le lanthane sur l’échantillon La1,3FeCo0,2.
Cependant, le rapport La/(Fe+M)ICP est en accord avec le rapport théorique.
129
Chapitre 3 : Caractérisations
La nature et l’abondance relative des espèces de surface ont été déterminées par
SPX. Le Tableau 21 rassemble les BEs des niveaux C 1s, O 1s, Fe 2p, Co 2p, Cu
2p, Ni 2p et La 3d ainsi que les abondances relatives calculées à partir des aires des
photopics.
130
Chapitre 3 : Caractérisations
C 1s O 1s La3d5/2 Fe 2p M 2p
Catalyseur
BE BE BE BE BE
at% at% at% at% at%
(eV) (eV) (eV) (eV) (eV)
La1,3Fe Co0,1 285,0 22,9 529,0 44,2 834,4 23,9 710,0 4,8 779,7 4,6
La1,3Fe Co0,2 285,0 19,8 528,6 43,7 834,0 27,1 709,9 4,2 779,8 5,1
La1,3Fe Cu0,1 285,0 28,1 529,0 49,1 834,6 18,6 710,1 3,1 933,0 1,0
La1,3Fe Cu0,2 285,0 28,4 528,5 48,6 834,8 18,5 710,3 3,4 933,1 1,3
La1,3Fe Ni0,01 285,0 25,5 528,9 44,8 834,1 24,5 710,0 5,2
La1,3Fe Ni0,05 285,0 26,6 529,0 45,5 834,6 23,2 710,0 4,7
En premier lieu, on peut noter que les énergies de liaison des niveaux observés
pour les métaux principaux de cette série d’échantillon (i.e. La, et Fe) ne sont que
très peu influencées par la substitution partielle. Ainsi, le fer et le lanthane se
trouvent dans un degré d’oxydation +III. En ce qui concerne leur abondance à la
surface des échantillons, on peut noter à nouveau que le lanthane semble se
concentrer en surface avec un rapport atomique La/(Fe+M) compris entre 2,5 et 5
alors que la stœchiométrie de la pérovskite prévoit un rapport théorique de 1,3 en
accord avec les valeurs ‘massiques’ obtenues par ICP (Tableau 20).
131
Chapitre 3 : Caractérisations
Cu2p Co2p
Sat Co2p3/2
Co2p3/2
9.3eV
Cu2p3/2
955 950 945 940 935 930 925 810 805 800 795 790 785 780 775 770 765
Energie de liaison (eV) Energie de liaison (eV)
Fe2p3/2
Fe2p SatFe2p3/2 Fe2p1/2
SatFe2p1/2
132
Chapitre 3 : Caractérisations
phase La2CuO4 (Cu +II). La présence d’une contribution associée au Cu3+ (vert) est
souvent observée avec la phase La2CuO4 (rouge) d’après les travaux de Yuan et
coll.60. La présence de Cu+ nous permet d’envisager la présence de l’espèce Cu2O
(violet) à la surface. L’analyse quantitative donne un pourcentage en masse de
73,1% de Cu2+ (La2CuO4), 16,3% de Cu+ (Cu2O) et 10,6% de Cu3+.
(a) Cu2p3/2
(b)
Cu2p3/2
Figure 21 : Contributions du cuivre (a) : 10% de cuivre, --- Cu2+, - - - Cu3+ ; (b) 20%
de cuivre, --- La2CuO4, - - - Cu3+, - - Cu2O.
La distribution atomique du carbone et de l’oxygène dans les différentes phases a
été déterminée après retraitement des spectres des niveaux O 1s et C 1s et est
reportée dans le Tableau 22.
133
Chapitre 3 : Caractérisations
10%. Le rapport OCO32-/CCO32- est ainsi inférieur à celui de la référence pour les
échantillons substitués. Ces observations semblent montrer que la substitution
partielle du fer par des métaux de transition tend à diminuer l’adsorption des
carbonates à la surface de nos matériaux, ce qui induit une diminution du nombre de
sites basiques de cette dernière.
134
Chapitre 3 : Caractérisations
Les spectres correspondant aux analyses RTP sont présentés sur la Figure 22.
Pour le catalyseur à 10 %Pds en cobalt, un profil similaire à celui obtenu pour la
pérovskite LaCoO3 est obtenu (partie A.2.). On note un pic de réduction à 440°C,
précédé d’un épaulement, et d’un second pic à 615°C . Comme pour la cobaltite
pure, le premier pic à basse température est attribué à la réduction du Co3+,
confirmée par XPS, en Co2+, et l’épaulement en amont correspond à une réduction
totale de Co3+ de surface en Co0. Le pic à haute température est attribué à la
réduction de la browmillerite LaCo2,5O3 contenant le Co2+ issu de la première
réduction, en cobalt métallique Co0. Bedel et coll.21 qui ont travaillé sur des
pérovskites similaires (i.e., LaFexCo1-xO3 ; x = 0 à 1), observent un profil de réduction
très proche.
La1.3Fe0.8Co0.2
La1.3Fe0.9Co0.1
La1.3Fe
135
Chapitre 3 : Caractérisations
espèces contenant du fer. Le pic à 660°C se décale progressivement vers 610°C sur
le solide La1,3FeCo0,1 et la température à laquelle s’initie la réduction du fer +III
baisse de 810°C pour la référence à 690°C et 630°C pour des taux de substitution
de 10 et 20% de cobalt respectivement. On peut donc affirmer que la présence de
cobalt dans la structure pérovskite LaFeO3 améliore la réductibilité du solide.
Les spectres RTP obtenus pour la série La1,3Fe1-xCuxO3 sont présentés sur la
Figure 23 ci-dessous.
La1.3Fe0.8Cu0.2
La1.3Fe0.9Cu0.1
La1.3Fe
136
Chapitre 3 : Caractérisations
Sur le spectre à 10%Pds de cuivre, on peut noter la présence d’un pic à 625°C, et
sur l’échantillon à 20%Pds, le pic de réduction est centré à 580°C. A l’instar de
l’étude menée préalablement sur les oxydes mixtes contenant du cobalt et du fer, ce
pic est attribué à la réduction du Fe4+ et/ou du Fe3+ de surface. Encore une fois, on
note que la quantité de fer réduit diminue avec x et que le pic se décale vers des
températures inférieures (660°C pour la référence) sous l’effet de l’introduction de
cuivre (625 et 580°C sur les échantillons au cuivre ) dans la structure pérovskite.63
137
Chapitre 3 : Caractérisations
Les résultats des analyses RTP sont présentés sur la Figure 24. Il est difficile
d’observer les phénomènes relatifs à la réduction des atomes de nickel du fait de la
faible quantité présente au sein des échantillons. Sur l’échantillon substitué à
1%Pds, la sensibilité de l’appareil ne nous permet pas de visualiser de pic de
réduction alors que sur l’échantillon substitué à 5%Pds, on peut distinguer un pic
localisé à 320°C. Celui-ci peut être attribué soit à la réduction du Ni3+ en Ni2+ si la
phase pérovskite LaNiO3 est formée,64 soit à la réduction du Ni2+ en Ni0 si l’espèce
NiO est présente.13 Les analyses DRX et SPX n’ont pas pu prouver l’existence de
l’une ou de l’autre de ces phases et nous ne pouvons donc statuer entre les deux.
L’attribution du pic de réduction observé aux alentours de 600°C est toujours la
même que pour les solides LaFeO3 substitués par du cuivre ou du cobalt.
La1.3Fe0.95Ni0.05
La1.3Fe0.99Ni0.01
La1.3Fe
138
Chapitre 3 : Caractérisations
Conclusion
139
Chapitre 3 : Caractérisations
Nous nous sommes tout d’abord concentrés sur le cation fer pour l’étude des
pérovskites après les travaux réalisés sur les catalyseurs LaBO3 car les résultats
catalytiques conduisent à une distribution très hétérogène des produits de réaction,
et donc à une bonne base d’observation de différences de réactivité en fonction de
la modulation des propriétés des pérovskites. Ensuite, les études sur les séries
LaFe1-xAlxO3 et La1+xFeO3 nous ont permis d’observer l’influence de l’acidité et de la
basicité sur les propriétés physico-chimiques des échantillons. A l’issu de ces
études, le catalyseur La1,3Fe, qui possède les plus hautes conversion et sélectivité
en n-butanol a été sélectionné. L’ajout final de cuivre, cobalt et nickel a ensuite
permis d’accentuer les propriétés déshydrogénantes et hydrogénantes de nos
échantillons.
140
Chapitre 3 : Caractérisations
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Chapitre 3 : Caractérisations
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Chapitre 3 : Caractérisations
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59 nd
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60
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63
N. Tien-Thao, H. Alamdari, M.H. Zahedi-Niaki, S. Kaliaguine, Appl. Catal. A 311 (2006) 204-212.
64
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143
Chapitre 4 :
Tests Catalytiques
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
Les conditions des tests catalytiques sont les suivantes : températures de réaction
de 300, 350, 375 et 400°C sous un flux d’éthanol à 8,5% molaire dans l’hélium et
une vitesse linéaire de 1125 h-1. L’ensemble des résultats catalytiques (conversions
et sélectivités à chaque température) obtenus sur les diverses séries de pérovskite
est regroupé dans un tableau en annexe (Annexe sous forme de fascicule
indépendant) mais quelques données chiffrées sont reportées dans la suite de ce
chapitre.
En préambule, notons que nous ne reportons qu’une seule valeur pour l’oxyde
mixte à base de nickel (conversion de 3,5% à 300°C) . En effet, dès 350°C le
réacteur est sujet à une surpression très importante due à la formation de cokes ou
de nanotubes de carbone1 sur le solide qui obstruent le passage des gaz. Plusieurs
tentatives ont été réalisées aboutissant toutes au même constat, le catalyseur au Ni
formant massivement des cokes dès que l’on augmente la température.
144
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
30
LaNi
25
LaMn
LaFe
20 LaCo
Conversion (%)
LaCr
15
10
0
300 325 350 375 400
Température du réacteur ( C)
145
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
2-heptanone
100% 4-heptanone
17,4 9,7
90% 13,8 2-pentanol
7,8
isopropanol
Nous allons tout d’abord classer les produits de réaction en deux catégories, à
savoir les produits issus de la réaction de Guerbet et les produits provenant de
réactions compétitives :
Produits de réactions compétitives : Les autres produits formés sont tous issus
de réactions entrant en compétition avec la réaction de Guerbet, à savoir l’éthylène,
l’éthane, l’acétate d’éthyle (AE), le butyrate d’éthyle (ButE), et l’acétone. La formation
de l’acétone entraîne en cascade la production d’un ensemble de molécules telles
que l’isopropanol, le CO, le CO2, la 2-pentanone, le 2-pentanol, la 2-heptanone et la
4-heptanone selon des schémas réactionnels qui seront conjecturés dans le chapitre
5.
146
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
Trois autres composés sont également formés par réaction à partir d’acétone : le
2-propanol et deux cétones à sept carbones (2-heptanone et 4-heptanone). Ces trois
molécules ne sont formées qu’à la température de réaction la plus élevée de ces
travaux, i.e. 400°C, en quantités minime ( S2-propanol : 0,2% ; Sheptanones : 2,9%). Ceci
montre que l’obtention de molécules à haut poids moléculaire est possible en
augmentant sensiblement la température de réaction afin d’activer les molécules les
plus « réfractaires ».
147
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
issu de son hydrogénation représente une sélectivité d’environ 10%. On notera que
le bilan carbone (BC) compris entre 94 et 97% suggère une
identification/quantification satisfaisante des nombreux produits de réaction.
100%
90%
autres
Conversion et Sélectivité (%)
80% éthane
éthylène
70%
CO2
60%
butyrate d'éthyle
50% 2-pentanone
Butanol
40%
acétate d'éthyle
30% Acétone
Acétaldéhyde
20%
Conversion
10%
0%
LaMn LaFe LaCo LaCr
Pour l’ensemble de ces oxydes mixtes, le taux de conversion choisi pour la Figure
3 correspond à la conversion maximale obtenue à 400°C ( env. 18%), excepté pour
l’échantillon LaCr qui atteint cette valeur à 375°C . Dans le cas de la pérovskite à
base de nickel, les produits formés à 300°C sont pr incipalement l’acétaldéhyde, l’AE
et le ButE à l’instar des autres catalyseurs de la série.
148
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
Iso-conversion A 400°C
Catalyseur
YButanol YGuerbet YComp YButanol YGuerbet YComp
LaFe 0,90 3,42 15,16 * * *
LaMn 1,27 2,91 15,22 * * *
LaCo 0,30 8,00 8,80 * * *
LaCr 0,13 6,13 10,8 0,31 8,54 15,5
*Température iso-conversion = 400°C.
Les catalyseurs LaFe et LaMn sont respectivement trois et quatre fois plus
productif en n-butanol que l’échantillon à base de cobalt, lui-même trois fois plus
productif que la chromite. On peut d’ailleurs observer un comportement différent à
400°C concernant le rendement en produits de Guerbe t, lequel est nettement
supérieur sur la cobaltite et la chromite (8% et 8,5%). Cette tendance s’explique par
la forte sélectivité en acétaldéhyde sur ces deux échantillons. Le rendement élevé
en produits de réactions compétitives sur LaFe, LaMn et LaCr est dû à la forte
sélectivité en éthylène avec respectivement 28,8%, 33,9% et 49,6% à 400°C.
149
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
Nous avons décidé de baser la suite de notre étude sur la pérovskite à base de
fer car les résultats catalytiques donnent un rendement en butanol égal à 0,9% (2nd
catalyseur le plus productif après la manganite) mais aussi un rendement en
produits de Guerbet supérieur à celui observé sur la manganite.
Dans cette série de catalyseurs, une fraction du fer a été remplacée par de
l’aluminium afin d’étudier l’influence de l’apport de fonctions acides sur l’activité
catalytique. La Figure 4 présente la conversion d’éthanol en fonction de la
température selon le taux de substitution du fer.
150
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
100%
13.9 14.1
90%
34.5
Sélectivité et Bilan carbone(%)
80%
autres
70%
31.8 32.3 éthane
60% éthylène
15
CO2
50% butyrate d'éthyle
7.1 2-pentanone
40%
butanol
32.5 9.3 acétate d'éthyle
30%
14.2 acétone
20% acétaldéhyde
8.4 Bilan carbone
10%
15.3 14.3 10.9
0%
300 350 400
Température ( C)
151
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
diminuent (AE : 6,2% et ButE : 5,5% à 400°C) tout comme celle de l’acétaldéhyd e,
alors que celles de l’acétone et de la 2-pentanone augmentent fortement jusqu’à une
valeur d’environ 10%. Une augmentation simultanée de la sélectivité en dioxyde de
carbone et en acétone est également observée avec l’augmentation de la
température de réaction. Enfin, on remarque aussi qu’une quantité significative
d’éthane est produite à partir de 350°C. Le n-butanol en revanche n’est présent
qu’en quantités négligeables avec une sélectivité n’atteignant que 1,8% à 400°C.
100%
90%
80%
autres
70% éthane
éthylène
Sélectivité (%)
60% CO2
butyrate d'éthyle
50% 2-pentanone
butanol
40%
acétate d'éthyle
Acétone
30%
Acétaldéhyde
20% Conversion
Bilan carbone
10%
0%
LaFe LaFeAl0.1 LaFeAl0.2
152
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
Iso-conversion A 400°C
Catalyseur
YButanol YGuerbet YComp YButanol YGuerbet YComp
LaFe 0,17 2,88 7,82 0,90 3,42 15,16
LaFeAl0,1 0,12 1,70 10,8 * * *
LaFeAl0,2 0,07 1,40 10,1 * * *
*Température iso-conversion = 400°C .
Dans le Tableau 2, nous observons une nette différence entre les rendements en
produits issus de la réaction de Guerbet et ceux issus de réactions compétitives en
fonction de la quantité d’aluminium insérée dans l’échantillon. En effet, le rendement
Ycomp est de 7,8% pour la référence, tandis qu’il est supérieur à 10% sur les deux
solides contenant de l’aluminium. Cela signifie, que l’insertion d’aluminium dans la
structure pérovskite favorise les réactions compétitives, ce qui est notamment
observé à travers la hausse de la production d’éthylène, d’acétone et de CO2. Cette
évolution est encore plus marquée lorsque l’on examine le rendement YGuerbet qui
chute de 3,4% pour la référence, à 1,7 et 1,4% pour les solides contenant de
l’aluminium. Finalement, nous observons une évolution linéaire inverse du
rendement en n-butanol avec le taux de substitution x à iso-conversion (Figure 7).
153
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
0.18
0.16
0.14
0.1
y = -0.5x + 0.17
0.08 R² = 1
A iso-conversion
0.06
0.04
0.02
0
0.00 0.05 0.10 0.15 0.20
Taux de substitution du fer
Comme il a été montré dans le chapitre précédent, partie C, les pérovskites non-
stœchiométriques par excès de cation A - dans notre cas de lanthane – ont des
propriétés physico-chimiques très différentes de celles de la pérovskite
stœchiométrique LaFeO3, ce qui laisse présager des propriétés catalytiques tout
autant différentes comme nous allons le voir dans cette partie.
154
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
100%
155
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
90%
autres
80% éthane
70% CO2
éthylène
Sélectivité (%)
10%
0%
LaFe La1.1Fe La1.3Fe La1.5Fe La1.8Fe La2Fe
156
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
b 100%
90%
80%
Autres
70%
éthane
Sélectivité (%) 60% Ethylène
CO2
50% Butyrate d'éthyle
2-pentanone
40%
Butanol
30% Acétate d'éthyle
Acétone
20% Acétaldéhyde
Conversion
10%
Bilan carbone
0%
LaFe La1.1Fe La1.3Fe La1.5Fe La1.8Fe La2Fe
La conversion choisie pour comparer les catalyseurs entre eux est d’environ 11%,
et, à la différence des autres séries d’échantillons, cette valeur est atteinte à des
températures plus basses 300 ou 350°C. Le bilan car bone obtenu à iso-conversion
est d’environ 90%, ce qui correspond à une valeur encore acceptable pour
l’interprétation des tests.
On notera aussi la forte sélectivité en acétate d’éthyle sur les 2 catalyseurs les
plus chargés en lanthane, atteignant plus de 25%. Deux spécificités restent encore à
souligner quant aux résultats présentés dans la Figure 10a : la première réside dans
le fait que seuls les échantillons avec x = 0 et 0,3 forment du butanol à 1,5 et 6% de
sélectivité. La seconde est la diminution, voire la disparition, de l’éthylène comme
produit de réaction lorsque le lanthane est introduit en excès. Grâce aux expériences
157
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
sur les séries précédentes, nous savons que ce composé est généralement formé à
des températures plus élevées. C’est pourquoi sur cette série la sélectivité en
produits est également représentée non pas à iso-conversion, mais à conversion
maximale à 400°C, sur la Figure 10b.
A 400°C (Figure 10b), on notera tout d’abord que le bilan carbone oscille autour
de 90% en fonction des catalyseurs. On peut remarquer l’apparition d’éthylène en
quantités importantes pour la totalité des catalyseurs alors qu’il n’apparaissait pas à
basse température. Toutefois, sa sélectivité diminue avec x jusqu’à x = 0,3, puis
augmente de nouveau pour x = 0,5 et 0,8 avant de diminuer de nouveau pour le
La2Fe. Le produit majoritairement formé est la 2-pentanone dont la sélectivité évolue
de manière inverse à celle de l’éthylène et atteint un maximum de 31% pour le
catalyseur La1,3Fe. Les esters EA et ButE représentent des sélectivités très faibles
lorsque l’échantillon contient un excès de lanthane. Enfin, on note aussi
l’augmentation de la sélectivité en n-butanol par rapport à la pérovskite
stœchiométrique, avec un maximum de 6% pour l’échantillon La1,3Fe.
Iso-conversion A 400°C
Catalyseur
YButanol YGuerbet YComp YButanol YGuerbet YComp
LaFe 0,17 2,88 7,82 0,90 3,42 15,2
La1,1Fe 0,00 7,20 4,49 1,24 3,97 15,1
La1,3Fe 0,56 2,18 7,72 1,80 3,92 27,7
La1,5Fe 0,00 2,58 7,22 0,93 2,93 17,7
La1,8Fe 0,00 1,80 7,91 1,20 3,02 25,0
La2Fe 0,00 2,26 7,74 1,80 3,90 26,8
158
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
159
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
35
— La1.3Fe — La1.3FeCu0.1 --- La1.3FeNi0.05
30 — La1.3FeCo0.1 --- La1.3FeCu0.2
--- La1.3FeCo0.2 — La1.3FeNi0.01
25
Conversion (%) 20
15
10
0
300 350 400
Température ( C)
Dans la suite, nous détaillons les sélectivités obtenues pour chaque type de
substitution. L’ensemble des performances catalytique est reporté dans l’annexe IV
(fascicule indépendant).
160
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
Les sélectivités à iso-conversion sont présentées sur la Figure 12a. Pour une
meilleure compréhension des résultats catalytiques, les sélectivités à conversion
maximale pour une température de 400°C sont aussi d onnées sur la Figure 12b.
60%
60% CO2
0% 0%
La1.3Fe La1.3Fe0.9Co0.1 La1.3Fe0.8Co0.2 La1.3Fe La1.3Fe0.9Co0.1 La1.3Fe0.8Co0.2
Sur la Figure 12a, on remarque qu’il existe des différences significatives entre le
solide de référence et les 2 échantillons contenant du cobalt. Ainsi, on observe une
sélectivité en éthylène nettement supérieure (17,5 et 21% pour 10 et 20% de cobalt,
respectivement) à celle du solide de référence (6%). La sélectivité en 2-pentanone
est également influencée par la présence de cobalt dans la structure de la pérovskite
LaFeO3, celle-ci diminuant de 20% sur la référence à 11 et 12,5% sur les
échantillons La1,3Fe0,9Cu0,1O3 et La1,3Fe0,8Cu0,2O3 respectivement. Le bilan carbone
est supérieur à 90%, ce qui reste satisfaisant.
A 400°C, les mêmes observations qu’à iso-conversion peuvent être faites sur la
sélectivité en éthylène qui augmente fortement de 17,2% (référence) à 26 et 23%
sur les échantillons substitués. On observe l’effet inverse sur la sélectivité en
2-pentanone (référence : S2-pentanone = 30,6%) qui diminue de moitié atteignant 18 et
15% pour 10 et 20% de cobalt, respectivement. On peut ajouter, par rapport aux
résultats à iso-conversion, que la sélectivité en éthane est également modifiée par
l’insertion de cobalt en substitution du fer. Celle-ci diminue d’abord légèrement de
4,2 à 2,6% entre La1,3FeO3 (référence) et La1,3Fe0,9Cu0,1O3 respectivement, puis
l’éthane n’est plus formé sur le solide La1,3Fe0,8Cu0,2O3. Le bilan carbone oscille
161
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
Iso-conversion A 400°C
Catalyseur
YButanol YGuerbet YComp YButanol YGuerbet YComp
La1,3Fe 0,56 2,18 7,72 1,80 3,92 27,7
La1,3FeCo0,1 0,40 2,65 5,35 0,83 2,11 22,4
La1,3FeCo0,2 0,55 2,78 8,42 1,04 4,22 20,5
162
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
0% 0%
La1.3Fe La1.3Fe0.9Cu0.1 La1.3Fe0.8Cu0.2 La1.3Fe La1.3Fe0.9Cu0.1 La1.3Fe0.8Cu0.2
Sur le graphique reportant les résultats observés à 400°C (Figure 13b), le même
phénomène est observé pour les sélectivités en acétaldéhyde, qui atteignent 58 et
68% pour 10 et 20% de cuivre, respectivement, contre seulement 7% sur
l’échantillon La1,3Fe de référence. On observe par ailleurs une augmentation des
sélectivités en AE et ButE avec le taux de substitution x. La sélectivité en AE est
multipliée par 3 entre x = 0 et x = 0,2, tandis que celle de ButE augmente de 1% sans
cuivre à 9,5 et 7% en présence de cuivre. D’autre part, les formations d’éthylène,
d’acétone, de CO2, de 2-pentanone et de n-butanol diminuent significativement, et
certains de ces produits ne sont même plus observés quand le pourcentage de
cuivre inséré dans la structure pérovskite augmente. De même que pour l’étude à
163
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
Iso-conversion A 400°C
Catalyseur
YButanol YGuerbet YComp YButanol YGuerbet YComp
La1,3Fe 1,08 2,89 14,1 1,80 3,92 27,7
La1,3FeCu0,1 0,42 11,1 6,41 * * *
La1,3FeCu0,2 0,22 13,1 3,73 0,27 14,8 5,92
*Température iso-conversion = 400°C.
On peut donc conclure que la propriété déshydrogénante du cuivre ajouté sur nos
formulations à base de pérovskite est plus forte que son pouvoir hydrogénant dans
les conditions expérimentales étudiées. Il n’en reste pas moins que la substitution du
fer par le cuivre rend très sélective la transformation de l’éthanol en acétaldéhyde
dans ces conditions opératoires.
On a pu voir sur la Figure 11 que la substitution du fer par le nickel, même en très
faible teneur, avait une influence sur l’activité des catalyseurs. A présent, nous allons
commenter la manière dont l’introduction de Ni influence la sélectivité en produits.
164
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
350 C - 9.9% 375 C - 11.3% 375 C - 10.5%
100% 100%
b)
a) 90%
90%
Autres
80% 80% ethane
Ethylène
70% 70%
CO2
Sélectivité (%)
0% 0%
La1.3Fe La1.3Fe0.9Ni0.01 La1.3Fe0.8Ni0.05 La1.3Fe La1.3Fe0.9Ni0.01 La1.3Fe0.8Ni0.05
Iso-conversion A 400°C
Catalyseur
YButanol YGuerbet YComp YButanol YGuerbet YComp
La1,3Fe 0,56 2,18 7,72 1,80 3,92 27,7
La1,3FeNi0,01 0,49 1,41 9,89 0,64 1,57 18,5
La1,3FeNi0,05 0,48 1,53 9,00 0,70 1,89 19,3
165
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
On peut donc conclure que l’ajout de nickel dans la structure pérovskite induit une
diminution de la production de l’ensemble des produits de réaction même à très
faible taux de substitution.
L’éthanol bio-sourcé n’est pas un composé pur, puisqu’il s’agit en fait d’un
mélange majoritairement composé d’éthanol et d’eau7 dans différentes proportions
en fonction de l’étape de purification dont il est issu. Dans le but de se rapprocher de
la composition d’une charge ‘réelle’ (hormis les impuretés organiques possibles),
des tests catalytiques ont été réalisés en appliquant 3 rapports éthanol / eau
différents dans le mélange réactionnel : 95/5 %vol ; 90/10 %vol ; 80/20 %vol
correspondant en fait aux différents grades d’éthanol couramment disponibles sur le
marché. Le catalyseur choisi pour cette étude est le catalyseur le plus performant,
i.e. qui possède la conversion la plus élevée mais aussi le rendement en n-butanol le
plus important, parmi l’ensemble des échantillons préparés, à savoir le La1,3Fe.
166
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
35
30 0% H2O
5%H2O
10%H2O
25
20%H2O
Conversion (%)
20
15
10
0
300 350 375 400
Température (°C)
Tous les résultats catalytiques sont rapportés sous forme de tableau dans
l’annexe V (fascicule indépendant). Les sélectivités en produits formés sont
présentées sur la Figure 16 à iso-conversion de 17,1% ± 1,9% obtenue à 400°C
pour les tests contenant de l’eau, et à 375°C en ab sence d’eau.
167
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
autres
100%
2pentanol
90%
isopropanol
80%
ethane
70%
Sélectivité (%) Ethylene
60%
CO2
50%
butyrate d'éthyle
40%
2 pentanone
30%
butanol
20%
acétate d'éthyle
10%
acétone
0% acétaldéhyde
Bilan carbone
Sur la Figure 16, on observe une nette différence entre les sélectivités observées
en présence et en absence d’eau dans le mélange réactionnel. En effet, la sélectivité
en acétone est doublée entre le test sous éthanol pur et pour un mélange 95/5%vol.
La hausse de la sélectivité en acétone se poursuit au fur et à mesure que la quantité
d’eau augmente, pour atteindre 36% pour le ratio 80/20. La sélectivité en CO2 croît
aussi fortement en présence d’eau pour atteindre 39% en présence du mélange
réactionnel le plus chargé en eau.
168
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
Nous avons donc montré que l’ajout d’eau dans le mélange réactionnel influence
considérablement la sélectivité de la réaction, en favorisant la formation d’acétone et
de CO2, mais surtout en défavorisant la formation des produits issus du schéma
réactionnel de Guerbet.
169
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
40
35 Stable : ≈ 12,5h
Conversion (%)
30
25 conversion
20 Conversion habituelle
15
10
0
-5 5 15 25 35 45
-5 Temps en h
Ainsi, ce test catalytique nous permet de savoir que la formation de coke entraîne
un phénomène de désactivation progressive (environ 5 h) après une période
d’accumulation à la surface du solide d’environ 15 h à 400°C.
170
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
Conclusion
Dans ce chapitre, les résultats des tests catalytiques des diverses séries de
catalyseurs ont été exposés. Il en ressort que la formulation des oxydes mixtes
pérovskites influence de manière significative la conversion d’éthanol et les
sélectivités en produits de réaction.
En effet, nous avons observé sur les pérovskites avec différents métaux de
transition que la sélectivité de la réaction dépendait du cation B. La cobaltite
présente, par exemple, une forte sélectivité en acétaldéhyde (39%) tandis que la
chromite produit une forte quantité d’éthylène (49%). La manganite et l’oxyde mixte
à base de fer donnent une grande hétérogénéité en produits de réaction mais aussi
la meilleure sélectivité en produit final de Guerbet, le n-butanol, avec respectivement
7 et 5%.
171
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
172
Chapitre 4 : Tests Catalytiques
Références
1
G.S. Gallego, F. Mondragon, J-M. Tatibouët, J. Barrault, C. Batiot-Dupeyrat, Catal. Today 133-135
(2008) 200-209.
2
J. Bussi, S. Parodi, B. Irigaray, R. Kieffer, Appl. Catal. A, 172 (1998) 117-129.
3
H. Wan, B. Wu, C. Zhang, H. Xiang, Y. Li, J. Mol. Catal. A : Chem 283 (2008) 33-42.
4
K.K. Bando, K. Sayama, H. Kusama, K. Okabe, H. Arakawa, Appl. Catal. A 165 (1997) 391-409.
5
R. Chen, Y. Du, W. Xing, N. Xu, Chin. J. Chem. Eng. 15 (2007) 884-888.
6
M. Wang, H. Li, Y. Wu, J. Zhang, Mater. Letters 57 (2003) 2954-2964.
7
M. Balat, Energy. Convers. Manage 52 (2011) 858-875.
173
Chapitre 5 : Discussion
Dans ce chapitre, nous discuterons des résultats des tests catalytiques (Chapitre
4) en s’efforçant de mettre en lumière de potentielles corrélations avec les propriétés
physico-chimiques des systèmes catalytiques mis en œuvre (Chapitre 3). Nous
allons également tenter d’expliquer la formation des différents produits de réaction
que nous avons identifiés en proposant des mécanismes réactionnels idoines.
Ainsi que nous l’avons montré dans le chapitre 1, la réaction de Guerbet est un
sujet d’intérêt, faisant l’objet d’un nombre croissant d’études. Certains auteurs se
sont attachés à expliquer leurs résultats catalytiques en proposant des schémas
réactionnels alternatifs à celui de la réaction de Guerbet, et ce, afin d’expliquer la
manière dont se couplent les alcools. Gines et Iglesia1,2 ont reporté deux voies
possibles (Figure 1) pour la transformation catalytique de l’éthanol en butanol : la
voie directe (en rouge) et la voie indirecte (en bleu).
+H2 -H2O
-H2
O
H3C OH H3C
-H2
2
Chapitre 5 : Discussion
OH H
-H2O
CH3―CH2 + CH2―CH2OH CH3CH2CH2CH2OH (Eq. 1)
Le second mécanisme proposé est similaire, mais implique la réaction entre une
molécule d’éthanol et une molécule d’acétaldéhyde, cette dernière étant formée par
déshydrogénation de l’éthanol sur site basique ou RedOx (Eq. 2).
OH H
-H2O +H2
CH3―CH2 + CH2CHO CH3CH2CH2CHO CH3CH2CH2CH2OH (Eq. 2)
-H2
La liaison C-H en position α de l’aldéhyde est, dans ce cas aussi, activée par la
zéolithe basique. La condensation a lieu, et une molécule d’eau et de butyraldéhyde
sont formées. Cette dernière est ensuite hydrogénée pour former le butanol. Dans
les mêmes travaux, les auteurs indiquent que la réaction selon l’équation (2) serait
3
Chapitre 5 : Discussion
favorisée par rapport à celle de l’équation (1), en argumentant une activation plus
aisée de la liaison C-H en β de fonctions aldéhyde par rapport aux fonctions alcool.
forme énolate
(i)
-
- H2 B
H -
H3C OH O H2C O
(ii)
H H
+ (3)
-
- H2 O O
H3C OH H3C O
- +
(ii) BH
(iv) (iii)
+ 2 H2 H H - H 2O
H H
HO CH3
O O OH
Aldéhyde aldol
α, β unsaturé
- [i] L‘éthanol est d’abord déshydrogéné sur site RedOx ou basique pour
donner de l’acétaldéhyde ;
- [ii] Deux molécules d’acétaldéhyde réagissent sur site basique par
condensation aldolique pour former un aldol (=fonction alcool et aldéhyde
sur la même chaîne carboné), le 2-hydroxybutyraldéhyde ;
4
Chapitre 5 : Discussion
- [iii] L’aldol est déshydraté sur site acide pour former un intermédiaire
réactionnel, le but-2-énal ;
- [iv] Finalement, ce produit est doublement hydrogéné, en butanol.
5
Chapitre 5 : Discussion
14 37 acétaldéhyde
butanol
12 36 acétone
éthylène
Conversion (%)
8 34
6 33
4 32
2 31
0 30
0 200 400 600 800
Temps (min)
Les profils obtenus pour l’acétaldéhyde et l’éthylène sont identiques, à savoir une
augmentation rapide de la quantité de ces molécules suivie d’une diminution puis
d’une stabilisation après 4 h de réaction. Ces profils suivent parfaitement celui de la
conversion de l’éthanol et sont caractéristiques de la formation de produits primaires,
résultant ainsi de la transformation directe de l’éthanol. Les profils obtenus pour le n-
butanol et de l’acétone présentent une augmentation initiale bien moins marquée
suivie d’un plateau, et sont ainsi, quant à eux, caractéristiques de produits
secondaires, ce qui permet d’éliminer la formation directe en une seule étape selon
l’équation (1).3 Il nous faut maintenant déterminer si le mécanisme mis en jeu pour la
formation du butanol nécessite la réaction d’aldolisation/condensation, afin de
trancher entre le chemin proposé selon l’équation (2) et celui proposé selon la Figure
2
Lors des tests catalytiques, des composés tels que le 2-hydroxybutanal (aldol) et
le but-2-énal ont été identifiés, lesquels sont des intermédiaires dans le schéma de
Guerbet (Figure 2). Ils ont été détectés en faibles quantités (Saldol< 0,01%), ce qui
6
Chapitre 5 : Discussion
peut s’expliquer par une forte réactivité de ces derniers pour obtenir d‘autres
composés, notamment le butyraldéhyde et le n-butanol, aux températures de
réaction étudiées. Néanmoins, leur présence suggère que la voie de formation
préférentielle du n-butanol est la voie indirecte.
Ainsi, sur nos solides et dans nos conditions opératoires, le n-butanol est formé à
partir d’éthanol selon le mécanisme de Guerbet (Figure 2).
B.1/ L’acétaldéhyde1
7
Chapitre 5 : Discussion
H3C
H—O H O H O H O H H O H
B
O M O O M O O M O O M O O M O
Le mécanisme de la Figure 4 a été proposé par Diez et coll.9 lors de ses travaux
sur la déshydrogénation de l’éthanol sur un catalyseur basique, à savoir MgO, tandis
8
Chapitre 5 : Discussion
que le mécanisme de la Figure 5 a été proposé par Gakkai et coll.10 lorsqu’il a étudié
l’interaction entre une molécule d’éthanol et des sites acides de Lewis ou de
Brønsted, sur divers oxydes simples (par ex., MgO, TiO2, ZnO…). Les premières
étapes sont communes aux deux mécanismes proposés. Il s’agit de l’adsorption
dissociative de l’éthanol à la surface du catalyseur générant un alcoolate via la
rupture de la liaison OH de l’éthanol. C’est ensuite que les deux mécanismes
diffèrent. Le premier mécanisme implique ensuite élimination d’un proton en position
α par rapport à l’oxygène de l’alcoolate sur un oxygène de surface induisant une
charge négative sur l’alcoolate. Le réarrangement de la molécule mène à la
désorption de l’acétaldéhyde. Les deux atomes d’hydrogène présents à la surface
du catalyseur peuvent se désorber sous forme d’une molécule de H2 susceptible
d’être utilisée plus tard pour une réaction d’hydrogénation. La seconde partie du
deuxième mécanisme diffère par le fait que l’hydrogène en α ne s’adsorbe pas sur
un oxygène de surface mais sur un proton menant à la désorption simultanée de
l’aldéhyde et d’une molécule de dihydrogène.
B.1.2/ Discussions
9
Chapitre 5 : Discussion
100
Ni
90
70
60
50 Co
Fe
40
30 Cr
20 Mn
10
0
3 3.5 4 4.5 5
Valeur de H0,max
Sur la Figure 6, sans tenir compte de la valeur obtenue sur la chromite, il semble
évident que, malgré des méthodes de synthèse différentes, nos solides se
comportent de manière similaire à ceux de la littérature. En effet, la sélectivité en
acétaldéhyde atteint un maximum de 43% sur la cobaltite qui se trouve être
également la pérovskite la moins acide selon la caractérisation par la méthode de
Hammett.
10
Chapitre 5 : Discussion
25 1.65
█ S acétaldéhyde
Rapport Sa / Sp
15
1.55
10
1.5
5
0 1.45
LaFe LaFeAl0.1 LaFeAl0.2
80
sélecttivité en acétaldéhyde (%)
20 70
60
15
(% atomique)
50
40
10
30
5 20
10
0 0
La1.3Fe La1.3Fe0.9Cu0.1 La1.3Fe0.8Cu0.2
.
11
Chapitre 5 : Discussion
Conclusion
B.2/ Ethylène2
Ce composé fait partie des produits majoritaires dés lors que la température
atteint 400°C.
L’éthylène est produit par réaction de déshydratation de l’éthanol. Sur nos solides,
cette réaction entre en compétition avec la réaction de déshydrogénation en
acétaldéhyde. La déshydratation peut se faire sur sites acides ou sur sites basiques.
2
L’éthylène est un gaz incolore, volatil et inflammable, à partir de 425°C, dans l’atmosphère.2 Il est
utilisé pour le murissement de nombreux fruits (ex. banane), mais sa principale exploitation est réalisée
par les industries chimiques pour la synthèse de divers polymères.2 Il est à la base du chlorure de vinyle
(monomère du polychlorure de vinyle PVC), de l’éthylbenzène (précurseur du styrène et donc du
polystyrène) et du polyéthylène, principal composant des sacs plastiques.
12
Chapitre 5 : Discussion
La déshydratation sur sites acides est la plus commune des voies réactionnelles
pour la formation d’alcènes à partir d’alcools. Dzisko a démontré en 1964 que cette
réaction s’effectue aussi bien sur sites acides de Brønsted que de Lewis.17 Le
mécanisme proposé par Shinohara et coll.18 (Figure 9) montre que la déshydratation
se réalise via un mécanisme E1, passant par la formation d’un carbocation.
CH2
CH3CH2OH H2C CH2
H2C Hβ
O1―H O O H
-H2O1
M O M M O M M O M
H 2C CH2
13
Chapitre 5 : Discussion
B.2.2/ Discussion
14
Chapitre 5 : Discussion
35 1,7
█ SEthylène ▬ Sa / Sp
30 1,65
Rapport Sa / Sp
20
1,55
15
1,5
10
5 1,45
0 1,4
LaFe LaFeAl0.1 LaFeAl0.2
40 18
█ SEthylène █ % Pds. La2O3 █ %. Pds La(OH)3
16
Sélectivité en éthylène à 400°C (%)
35
14
30
12
25
10
20
8
15
6
10
4
5 2
0 0
LaFe La1.1Fe La1.3Fe La1.5Fe La1.8Fe La2Fe
15
Chapitre 5 : Discussion
Lorsque le taux de substitution est faible (≤ 0,3) on peut noter que la quantité
d’éthylène produite diminue avec l’augmentation de la quantité de La2O3, lequel est
connu pour être très basique. Lorsque le taux de substitution est supérieur à 0,3, la
phase La(OH)3 apparaît, ce qui ajoute un niveau de complexité quant à l’origine, la
nature et la distribution des produits de réactions. En effet, cette dernière phase
possède des groupements OH de surface qui agissent comme des sites acides de
Brønsted. D’ailleurs, la plus haute sélectivité en éthylène de 36% est obtenue sur le
catalyseur La1,8Fe, pour lequel la quantité de La2O3 est la plus basse et celle de
La(OH)3 la plus haute.
Conclusion
Dans nos conditions de test, l’acétate d’éthyle et le butyrate d’éthyle (ButE) est
majoritairement produit à basse température (300°C) . Il existe deux ou trois
possibilités pour synthétiser ces produits.
3
L’acétate d’éthyle et le butyrate d’éthyle sont des composés qui ont une odeur fruitée et qui sont très
inflammables. L’AE est un produit qui présente une forte valeur ajoutée car il est utilisé dans diverses
applications3, notamment en cosmétologie en tant que solvant pour les vernis ou comme agent odorant
mais également en agroalimentaire (produit de décaféinassion et agent odorant) et en chimie organique
comme solvant. Le BE est un produit plus spécifique à certains domaines d’applications. Il est
communément utilisé comme agent odorant dans les parfumeries ou dans les boissons3
16
Chapitre 5 : Discussion
B.3.1.1 Estérification
Les acides carboxyliques peuvent être obtenus par oxydation des aldéhydes
(acétaldéhyde ou butyraldéhyde dans notre cas), mais comme il l’a été démontré sur
le mécanisme de formation de l’acétaldéhyde toutes réactions d’oxydation sur nos
solides n’est pas réalisable, ou par hydratation de l’acétaldéhyde suivie d’une
déshydrogénation du diol ainsi formé (encadré [a] pour l’acide acétique et [b] pour
l’acide butanoïque de la Figure 13). La réaction d’estérification.28 proprement dite sur
site acide est présentée sur la Figure 14.
17
Chapitre 5 : Discussion
OH + H2O H3C
H3C OH
H3C O + H2O
H3C O
OH OH
-H2 -H2
CH3
OH
O a b
H3C O
OH
OH
OH OH
H A +
H3C OH2
H3C OH H3C OH
O+
O
H O
CH3
CH3 CH3
A-
OH
H
A- O
+
- H2O +O
H3C OH2
O H3C O CH3
H3C O CH3
CH3
18
Chapitre 5 : Discussion
Dismutation de
type Cannizzaro
Tishchenko
provenir de l’adsorption d’une molécule d’éthanol (ou de butanol pour le ButE) sur un
site acide de Lewis suivie de l’abstraction de l’hydrogène de la fonction alcool sur un
site basique. Ce type d’adsorption est plus rapide que la dismutation de Cannizzaro.
20
Chapitre 5 : Discussion
l’ester pour former un carbanion sur site basique. C’est à l’étape suivante qu’il y a
une divergence par rapport à la réaction de Claisen « classique ». En effet, lors de la
réaction de Claisen, le carbanion provoque une attaque nucléophile sur un autre AE,
alors que dans notre cas l’attaque se fait sur un aldéhyde. La molécule formée est
un hydroxy-ester qui est ensuite déshydraté puis hydrogéné pour produire du
butyrate d’éthyle.
O O
-
Base (B )
-
H3C O CH3 H3C O CH2
O
B - H+
H3C
- H2O
H3C O CH3 H3C O CH3
+ H2
O OH O
B.3.2/ Discussion
21
Chapitre 5 : Discussion
0
0 5 10 15 20
Teneur en eau (% vol)
22
Chapitre 5 : Discussion
300°C 400°C
Catalyseur
SAE Saldolisation SAE Saldolisation
LaFe 39,1 0,0 3,2 44,1
LaMn 54,0 0,0 1,5 54,9
LaCo 33,8 1,2 9,8 31,3
LaCr 12,7 0,0 5,0 9,2
LaFeAl0,1 32,5 2,8 6,2 31,2
LaFeAl0,2 36,2 4,0 9,4 37,2
La1,1Fe 18,3 0,0 2,1 59,5
La1,3Fe 23,5 0,0 1,3 64,1
La1,5Fe 29,1 0,0 0,0 54,3
La1,8Fe 45,1 11,4 1,2 50,9
La2Fe 39,3 10,9 1,1 58,3
La1,3FeCo0,1 27,0 4,7 1,6 56,3
La1,3FeCo0,2 36,5 0,0 2,9 59,6
La1,3FeCu0,1 9,7 2,1 4,0 18,0
La1,3FeCu0,2 11,0 1,7 3,3 12,0
La1,3FeNi0,01 35,0 15,5 0,8 46,2
La1,3FeNi0,05 37,6 3,7 1,2 50,8
23
Chapitre 5 : Discussion
12 15.5
█ SAE █ SButE — %. at Lasurf
10
8
14.5
6
14
4
13.5
2
0 13
LaFe LaFeAl0.1 LaFeAl0.2
Conclusion
Nous avons ainsi établi que l’acétate d’éthyle était formé majoritairement via la
réaction Tishchenko sur l’ensemble de nos échantillons, l’estérification directe
n’étant pas possible dans nos conditions de réactions. Ces résultats confirment les
travaux réalisés par Nakajima et coll.36 Cette réaction est favorisée à basse
température (300°C). Au-delà de 300°C, elle entre e n compétition avec la réaction
d’aldolisation/condensation qui met en jeu des sites catalytiques similaires et elle
nécessite la présence de sites basique et acide spatialement proches. L’équilibre
entre ces deux types de site semblent être optimal pour les échantillons LaMn et
La1,8Fe (à 300°C).
Le butyrate d’éthyle peut être formé via l’estérification (Figure 14) entre l’éthanol
et l’acide butanoïque, qui est produit selon le mécanisme (8)3 ou (8)4, par la réaction
de Tishchenko (Figure 15) avec deux molécules de butyraldéhyde ou par la variante
de la réaction de Claisen décrite plus haut.
24
Chapitre 5 : Discussion
L’unique voie permettant d’expliquer la formation de cet ester passe donc par le
mécanisme de la dérivée de la réaction de Claisen (Figure 16), qui utilise l’AE et
l’acétaldéhyde comme réactifs. Nous savons que cette réaction met en jeu diverses
propriétés, telles que la basicité, l’acidité et une fonction hydrogénante. La suite de
la discussion va nous permettre de mettre en évidence si l’un de nos catalyseurs
possède une distribution de sites adéquate pour cette réaction.
25
Chapitre 5 : Discussion
30 18
█ SButE — %. Pds La2O3
16
25
― %. Pds La(OH)3 14
10
15
8
10 6
4
5
2
0 0
LaFe La1.1Fe La1.3Fe La1.5Fe La1.8Fe La2Fe
Par ailleurs, notons que l’ajout de cuivre dans la structure pérovskite améliore
légèrement la formation du ButE grâce à ses propriétés hydrogénantes, passant de
≈ 6% pour la référence à ≈ 10% sur les échantillons au cuivre.
Conclusion
26
Chapitre 5 : Discussion
CH CH HC CH
H3C
O H O- O- H O
O
O M O O M O O M O (11)
HC CH
OH O
O M O
Aldolisation
La réaction d’aldolisation est une réaction faisant appelle à des sites basiques.39
Dans le Tableau 1, la sélectivité cumulée des produits issus de l’aldolisation est
répertoriée et on peut remarquer que cette sélectivité atteint un maximum pour le
catalyseur le plus basique (c.f. Chapitre 3) : La1,3FeO3 avec plus de 64% de
sélectivités cumulées. L’aldol formé, le 2-hydroxybutanal, peut réagir selon divers
27
Chapitre 5 : Discussion
chemins réactionnels. Il peut se désorber, ce qui est reflété par les traces de cette
intermédiaire détectées lors des tests catalytiques. Il peut s’oxyder pour former un
céto-acide ou un diacide, mais aucun composé de ce type n’a été observé dans
notre étude. Il peut se cliver pour mener à la formation de molécules en C3 (par ex,
acétone) et C1 (formaldehyde, COx) ou alors se déshydrater et s’hydrogéner selon la
réaction de Guerbet afin de former le n-butanol. Nous avons donc deux réactions en
compétition : celle menant à la formation d’acétone et celle menant à la formation du
n-butanol.
C.1/ n-Butanol4
Nous avons montré dans la partie A de ce chapitre que le butanol était formé via
la réaction de Guerbet40 (Figure 2). Comme nous l’avons déjà mentionné, la réaction
de Guerbet est une réaction multi-étapes faisant appel à plusieurs propriétés. Dans
la partie B.1, nous avons montré que la déshydrogénation de l’éthanol se réalisait
sur site basique pour former l’acétaldéhyde et que deux molécules d’acétaldéhyde
réagissent ensuite via un mécanisme d’aldolisation pour former l’aldol sur des sites
également basiques. L’aldol est ensuite déshydraté et hydrogéné pour former le n-
butanol. Ainsi, la basicité, l’acidité et des propriétés hydrogénantes sont nécessaires
sur nos solides et dans nos conditions réactionnelles.
4
Le n-butanol, et plus précisément le 1-butanol, est un alcool primaire incolore et inodore mais avec une
forte valeur ajoutée. Il est utilisé dans les laques, dans les liquides de frein mais aussi en chimie organique
comme solvant.4. Le butanol peut également être employé comme biocarburant. Le butanol a une pression de
vapeur saturante inférieure à celle de l’éthanol, mais aussi une densité et un indice d’octane proche de celui
des gasoils. Toutes ces propriétés font du butanol un bon additif dans les diesels ou directement comme
biofuel.4,4 Il est couramment produit par la réaction d’hydroformylation du propylène.4
28
Chapitre 5 : Discussion
C.1.2/ Discussion
6
Iso-conversion: 11%
5 — Sa / Sp —S butanol
sélectivité en 1-butanol
4
Rapport Sa / Sp et
0
LaFe La1.1Fe La1.3Fe La1.5Fe La1.8Fe La2Fe
29
Chapitre 5 : Discussion
avons montré que les échantillons contenant de l’aluminium présentaient une acidité
plus importante que la référence LaFe, ce qui est traduit par un rapport Sa / Sp
diminuant avec l’ajout d’aluminium.
1,8
1,6
1,2
0,6 — Sa / Sp —S butanol
0,4
LaFe LaFeAl0.1 LaFeAl0.2
L’allure des courbes sur la Figure 22 est en accord avec les résultats attendus,
i.e., une diminution de la sélectivité en n-butanol avec la hausse du caractère acide
(ou diminution de l’accès au site basique). En effet, avec un taux de substitution de
20% d’aluminium, la sélectivité diminue de moitié de 1,5 à 0,6%.
Conclusion
Le n-butanol est bien formé via la réaction de Guerbet. Nous avons mis en
évidence que le caractère basique des catalyseurs est la propriété prépondérante
pour l’obtention de ce produit, car le plus haut rendement est obtenu pour le solide le
plus basique La1,3Fe avec environ 1,8% de n-butanol. A l’instar des travaux menés
30
Chapitre 5 : Discussion
par Carlini et coll.41, l’ajout de dihydrogène dans le milieu réactionnel pourrait être
une voie d’optimisation de la production de n-butanol, au vue de l’importante
quantité de cétone et d’aldéhyde formé.
A partir d’éthanol, l’acétone et les COx peut être formée de nombreuses manières,
lesquelles sont sont développées ci-dessous.
La formation d’acétone à partir d’éthanol est un sujet qui a été largement étudié,
et les propositions de chemins réactionnels possibles sont nombreuses. Pour les
mêmes raisons que précédemment concernant l’obtention des acides carboxyliques,
nous avons mis de côté les mécanismes mettant en jeu des processus d’oxydation
soit de l’acétaldéhyde42 soit de l’aldol.1 Ainsi, nous pouvons envisager 3 chemins
réactionnels pour la formation d’acétone, que l’on peut diviser en deux familles : en
présence et en absence d’eau.
Nous pouvons envisager des mécanismes en présence d’eau car celle-ci peut
être formée lors des réactions de formation du ButE (produit à plus basse
température que l’acétone) ou d’éthylène. Les deux mécanismes font intervenir de
l’eau sous forme de groupements hydroxydes OH- adsorbés ou gazeux. En effet, ces
deux voies introduisent, avant la réaction proprement dite, une étape d’hydratation
de la surface selon le mécanisme (12) ci-dessous :
5
L’acétone est un composé organique incolore, légèrement odorant et inflammable. Ce composé est
largement employé dans divers domaines, tels que l’industrie chimique comme réactifs pour la synthèse
d’autres composés (méthacrylate, bisphénol A,…). Il est également le solvant industriel le plus utilisé, en
laboratoire de recherche, mais aussi dans les industries pharmaceutiques, de peintures, de plastiques…
5
. Il s’agit d’une molécule chimique très valorisable.
31
Chapitre 5 : Discussion
H H
O H―O- H
M O M O
Une molécule d’eau est adsorbée de manière dissociative. Les deux mécanismes
détaillés sont présentés ci-dessous Eq3a et Eq3b. Ils diffèrent l’un de l’autre par une
première étape différente puis le reste du déroulé est similaire.
Ou
Où (a) représente les espèces adsorbées et (g) les espèces en phase gaz. Les 3
dernières étapes des mécanismes Eq3a et Eq3b sont similaires et correspondent à
une réaction de cétonisation.
Le mécanisme (Eq3a) a été proposé par Nakajima et coll.43 d’après leur étude sur
divers oxydes. Le groupement hydroxyle à la surface du catalyseur permet une
attaque nucléophile sur une molécule d’acétaldéhyde adsorbée pour former un
Chapitre 5 : Discussion
La cétonisation est une réaction entre deux acides (avec n et n’ carbones) qui
permet d’obtenir une cétone en (n+n’) – 1 atomes de carbone ainsi que du dioxyde
de carbone. Le mécanisme présenté ci-dessus a été proposé par Yamada et
coll.45,46 L’acide acétique est tout d’abord protoné pour former un ion H2O+, qui est
un très bon groupement partant. Une molécule d’eau est libérée pendant qu’une
espèce CH3CO+(a) est produite. Ensuite l’acétate se combine avec l’espèce
électrophile pour former de l’acétone et du dioxyde de carbone. Les auteurs ont
démontré que la réaction met en jeu des sites basiques et acides. La basicité permet
d’améliorer le caractère nucléophile de l’hydroxyle et l’acidité permet la stabilisation
de l’acétate chargé négativement.
33
Chapitre 5 : Discussion
cétol
H H
H H O
rétro-alodolisation + CH2O
O OH
OH O Catalyse acide H3C CH3
aldol
CO + H2
L’aldol formé possède une espèce tautomère créée par transfert de proton, dans
laquelle la fonction hydroxy et la fonction aldéhyde échangent leur position sur la
chaine carbonée. La molécule créée est appelée « cétol » et elle est plus stable de
25 kJ/mol que son espèce tautomère, l’aldol. Cet équilibre qui s’oriente
préférentiellement vers l’espèce tautomère peut permettre d’expliquer la différence
entre la sélectivité cumulée du butanol et du butanal et celles de l’acétone et de ses
dérivés. Une fois le cétol formé, cette molécule subit une rétro-aldolisation pour
produire de l’acétone et du formaldéhyde sur des sites acides (sites antagonistes à
la condensation aldolique). Ce dernier réagit très vite pour former du monoxyde de
carbone et du dihydrogène. Cette réaction a été observée dans les travaux de Gines
et coll.1 ainsi que de Bussi et coll.47
Ainsi, quel que soit le mécanisme réactionnel mis en jeu, des sites basiques et
acides sont nécessaires pour la formation d’acétone et de COx. En présence d’eau,
l’acidité et la basicité sont nécessaires pour former le produire les réactifs
(acétaldéhyde ou AE)convertit par les mécanisme (acétaldéhyde ou AE) Eq13a et
Eq13b. En absence d’eau, les mêmes types de sites sont nécessaires, tout d’abord
pour la formation de l’aldol sur site basique puis pour la rétro-aldolisation sur site
acide.
C.2.2/ Discussion
Dans cette partie nous essaierons d’établir via quel mécanisme se forme
l’acétone et les conséquences sur les quantités observées sur des catalyseurs qui
présenteraient les caractéristiques favorisant ce mécanisme.
34
Chapitre 5 : Discussion
Cette réaction équilibrée peut avoir lieu dans notre cas, car la présence d’eau et
de dihydrogène en phase gaz ou sous formes adsorbées a déjà été démontré dans
les divers mécanismes mis en jeu précédemment (Figure 4, Figure 5). Ainsi, il sera
difficile de déterminer le mécanisme mis en jeu pour la formation d’acétone en
étudiant la production de CO et de CO2.
16 4,5
— Sa / Sp █ Sacétone
14 4
Sélectivité en acétone (%)
3,5
12
3
Rapprot Sa / Sp
10
2,5
8
2
6
1,5
4
1
2 0,5
0 0
LaFe La1.1Fe La1.3Fe La1.5Fe La1.8Fe La2Fe
De plus, lors des tests avec un mélange éthanol / eau, on observe une
augmentation significative de la production d’acétone avec 20, 29 et 36% de
sélectivité en acétone pour un % vol en eau de 5,10 et 20%, respectivement, contre
seulement 11% avec de l’éthanol pur à iso-conversion. Cette observation laisse
penser que l’acétone est formé par l’un des mécanismes 13a ou 13b. Cependant,
plusieurs auteurs rapportent que la présence d’eau dans le mélange de réactifs
accroît la rupture de la liaison C―C qui a lieu durant la rétro-aldolisation, soit par le
mécanisme 14.49
Conclusion
Nous ne pouvons, dans ce cas, trancher entre les divers mécanismes possibles
pour expliquer la formation d’acétone. Toutefois, l’ensemble des observations
laisserait à penser que la réaction de rétro-aldolisation est la voie réactionnelle la
plus envisageable. Le rendement maximum en acétone est de 4,4% sur La1,3FeO3.
36
Chapitre 5 : Discussion
C.3/ 2-pentanone6
Ce produit apparait souvent parmi les produits de la réaction sur les pérovskites
testées dans ce projet.
O O OH O
H+3C O -H2O
Le mécanisme (16) met en jeu les mêmes sites que pour la formation du n-
butanol, i.e., tout d’abord des sites basiques pour l’aldolisation, acides pour l’étape
de déshydratation pour former la 2-pentanone insaturée et finalement des sites
hydrogénants pour éliminer cette insaturation et obtenir la 2-pentanone.
C.3.2/ Discussion
6
La 2-pentanone est une cétone incolore avec une légère odeur fruitée. Elle est naturellement présente
dans plusieurs plantes et fruits et est principalement utilisée dans deux domaines d’activités : en tant
que solvant, à l’instar des autres cétones, mais également en tant que synthon en chimie organique.6
37
Chapitre 5 : Discussion
35 4.5
— Sa / Sp —S 2-pentanone, iso-conversion —S 2-pentanone, 400°C
4
Rapport Sa / Sp
20 2.5
15 2
1.5
10
1
5
0.5
0 0
LaFe La1.1Fe La1.3Fe La1.5Fe La1.8Fe La2Fe
38
Chapitre 5 : Discussion
Conclusion
39
Chapitre 5 : Discussion
Conclusion
Ce chapitre corrélant les résultats catalytiques aux propriétés des différentes séries
de catalyseurs synthétisés et testés nous a permis de construire in fine le schéma
réactionnel présenté sur la Figure 28.
AE
H3C O
H3C O CH3 H3C O CH3
ButE
- H 2O + H2
O
éthane O
+ H2
H2C CH2
isopropanol CO + H2
H3C OH
H3C O
+ H2
-H2O
aldol cétol
- H2
H H H H acétone O
H H3C O + CH2O
H3C OH O H3C CH3
O OH OH O
acétaldéhyde
-H2O
- H 2O
+ H2
H3C O
H H O
2-pentanone
O
+ 2 H2 H3C CH3
+ H2
HO CH3
2-propanol -H2O
n-butanol H3C O
+ H2
2 et 4-heptanone
Parmi les différents mécanismes possibles pour obtenir le n-butanol, nous avons
confirmé que la réaction de couplage de l’éthanol testée dans ce projet, se réalise
via la réaction de Guerbet. Ensuite, nous nous sommes attelés à comprendre par
quels chemins réactionnels pouvaient être produits les différents composés analysés
lors des tests catalytiques.
Ensuite, pour les esters AE et ButE nous avons postulé que les réactions
d’oxydation impliquant de l’oxygène de réseau ne pouvaient avoir lieu car aucune
40
Chapitre 5 : Discussion
désactivation des catalyseurs n’a été enregistrée et que leur structure pérovskite
était préservée pendant le test catalytique. Ainsi, l’AE est formé via la réaction de
Tishchenko, tandis que le ButE est produit par une dérivé de la réaction de Claisen,
qui utilise l’AE comme réactif.
La plupart des corrélations que nous avons pu mettre en évidence montrent que
la basicité est la propriété la plus important pourl’obtention des produits
susmentionnés, et l’obtention d’un produit de manière sélective doit donc passer par
un parfait contrôle de cette propriété.
41
Chapitre 5 : Discussion
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43
Conclusion générale et Perspectives
Conclusion générale et perspectives
Conclusion générale
Afin de pouvoir tester un grand nombre de catalyseurs dans une large gamme de
conditions de tests, nous avons tout d’abord mis au point et caractérisé un bâti de
tests catalytiques multi-réacteurs. De même, afin de pouvoir synthétiser un nombre
conséquent de formulations catalytiques, nous avons choisi une méthode de
synthèse rapide par auto-combustion qui a conduit à des mélanges d’oxydes
développant des aires spécifiques intéressantes pour ce type de matériaux.
L’ensemble des catalyseurs a été caractérisé finement autant au niveau structural
qu’au niveau de leurs propriétés physicochimiques (acidité, basicité, etc…).
Concernant les différentes séries que nous avons synthétisées, nous pouvons
tirer plusieurs conclusions :
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sur LaCrO3. Pour la suite de l’étude, nous avons conservé la pérovskite à base
de fer, car ce solide propose (1) une hétérogénéité en produits de réaction qui
permet de visualiser clairement l’influence des propriétés physico-chimiques
qui seront modulées par la suite, mais également (2) la plus importante
sélectivité de la série en produits de Guerbet.
- L’acidité des matériaux a été modulée/étudiée par substitution partielle du fer
par de l’aluminium, connu pour être un élément apportant un fort caractère
acide. L’affinement par la méthode de Le Bail et la RMN de l’27Al ont permis de
s’assurer que l’aluminium était présent dans une coordination octaédrique au
sein des échantillons. Nous avons mis en évidence que l’insertion d’aluminium
diminue drastiquement le caractère basique des échantillons grâce au test de
réactivité catalytique de l’isopropanol. Ceci se traduit au niveau des tests
catalytiques par une très nette baisse de la sélectivité en acétaldéhyde (23% à
11% à iso-conversion) et en n-butanol (de 4,5% à 0,6% à 400°C), lequel est
produit sur des sites basiques des catalyseurs. L’effet inverse est observé sur
la sélectivité en éthylène qui augmente en présence d’aluminium (23% pour
LaFeO3 et 32% pour LaFe0,8Al0,2O3 à iso-conversion).
- L’ajout de lanthane en excès pour ajuster le caractère basique primordial à la
réaction de Guerbet s’est traduit par l’apparition de phases comme le La2O3
seul ou accompagné de La(OH)3 en fonction du taux de substitution. Les tests
catalytiques de ces matériaux nous ont permis de mettre en évidence que les
quantités d’esters (i.e., acétate d’éthyle et Butyrate d’éthyle) augmentaient
lorsque les phases secondaires à base de lanthane étaient présentes à la
surface des échantillons. Le n-butanol, l’acétone et la 2-pentanone présentent
une évolution de leur sélectivité similaire à celle de la basicité représentée par
le rapport Sa / Sp (i.e., sélectivité en propylène quasi-constante) confirmant le
fait qu’ils sont produits par une condensation aldolique sur site basique. Les
valeurs maximales de sélectivité obtenues pour ces produits sont 6%, 14% et
31%, respectivement, sur le même échantillon, le La1,3FeO3, qui se trouve être
le solide ayant le caractère basique le plus important de la série. Ce matériau
a été choisi pour poursuivre l’investigation menée sur la réaction de Guerbet
car il possède une conversion en l’éthanol (32%) et un rendement en n-
butanol (1,8%) supérieurs à ceux de l’ensemble des catalyseurs testés.
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- L’insertion de cobalt, de cuivre ou de nickel au sein du matériau retenu dans la
série précédente, afin de moduler les caractères déshydrogénant et
hydrogénant, a permis d’améliorer la réductibilité des pérovskites mais a
orienté la sélectivité de la réaction vers la formation d’acétaldéhyde et
d’éthylène sur les échantillons en présence de cuivre ou de cobalt et de nickel
respectivement. Ces résultats suggèrent un caractère déshydrogénant
prépondérant sur le caractère hydrogénant du cuivre.
Enfin, les tests catalytiques réalisés sous un flux d’éthanol et d’eau afin de se
rapprocher de la composition du bioéthanol, ont montré une conversion inférieure à
celle sous éthanol pur et une sélectivité de la réaction modifiée vers la formation
d’acétone et de COx. Ainsi, quel que soit le mécanisme mis en jeu pour la production
d’acétone (accompagnée de COx), la présence d’eau dans le milieu réactionnel
« booste » littéralement la sélectivité en acétone qui augmente de 14% sous éthanol
pur à 36% sous un mélange 80/20 %vol à 400°C.
Perspectives
Nous pensons que les pérovskites peuvent réellement être une option
prometteuse pour la synthèse du n-butanol moyennant l’optimisation de la
formulation des matériaux. Comme nous l’avons indiqué précédemment, la basicité
est la propriété la plus importante pour réaliser la réaction de Guerbet. Ainsi, le
218
dépôt de La1,3Fe sur des support basiques, tels que la cérine (CeO2), la zircone
(ZrO2) ou encore des oxydes mixtes cérine-zircone (CeO2-ZrO2), pourrait être une
solution appropriée et prometteuse pour optimiser la formation de n-butanol. Cela
nous permettrait, en outre, d’augmenter la surface spécifique des matériaux et ainsi
augmenter les conversions.
Enfin, nous avons observé lors des mesures des performances catalytiques
qu’une forte sélectivité est obtenue pour les produits de type cétone (acétone et 2-
pentanone) et aldéhyde (butanal) par rapport à celles en alcools (n-butanol,
isopropanol et 2-pentanol). Il pourrait donc être intéressant de réaliser des tests
catalytiques en présence d’hydrogène dans le milieu réactionnel. La présence
d’hydrogène dans le milieu devrait permettre d’optimiser les étapes d’hydrogénation
des fonctions carbonyles en fonction alcool.
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Résumé
This work has been carried out within the frame of the topic of biomass valorization
through the use of bio-sourced ethanol as a reactant in the multi-step Guerbet reaction. The
aim was to investigate the catalytic behavior of mixed-oxides exhibiting the perovskite
structure (ABO3) by tuning up their composition. Series of samples, either stoichiometric or
non-stoichiometric, were synthesized using the auto-ignition method, which allowed us
studying the influence of the different surface chemical properties required to realize this
Guerbet reaction: acidity, basicity, as well as dehydrogenation, hydrogenation and redox
characters. The general formula of the prepared samples was LaBO3 (B = Mn, Fe, Co, Cr or
Ni), LaFe1-xAlxO3 (x = 0, 0.1, 0.2), La1+xFeO3 (x = 0; 0.1; 0.3; 0.5; 0.8 and 1) and LaOptFe1-
xMxO3 (Opt = 1,3 ; M = Co, Cu and x = 0.1, 0.2; M = Ni and x = 0.01, 0.05). A set of
characterization techniques, namely specific surface area measurement, XRD, TPR-H2, ICP-
AES, XPS, TGA, in-situ EPR and isopropanol reactivity, allowed us to obtain detailed
information, especially textural and structural, on the materials. The catalytic performances of
the solids were then determined in the gas phase and the results were correlated with the
results of the aforementioned physicochemical characterizations. We could then draw up a
global reaction scheme, which describes the formation pathways of all the observed (co-
)products. The La1,3FeO3 sample with the most pronounced basic character was also the
solid over which the highest conversion of ca. 32% was observed and with a selectivity in
ethylene of 17%, in n-butanol of 6%, in acetone of 14% and in 2-pentanone of 31%.