Dtu 13-33
Dtu 13-33
Dtu 13-33
3)
Remarque préliminaire :
La fissuration du béton armé ou non étant un phénomène inhérent à la nature du matériau, il serait
vain de prétendre pouvoir l’éviter.
Les règles et les dispositions données ci-après ne visent qu’à permettre la maîtrise de ce
phénomène, en limitant la densité et l’ouverture des fissures.
3.1. GÉNÉRALITÉS
Le comportement d’un dallage dépend :
• de son épaisseur,
• de l’épaisseur de chaque couche de support, et de la valeur correspondante du
module de déformation Es à long terme, fournie par l’étude géotechnique,
• du module de déformation du béton selon la durée d’application des charges.
La justification porte uniquement sur le respect d’états-limites de service (ELS). Elle consiste à
montrer que :
a) les déformations verticales (Cf. 3.1,3) du dallage sont au plus égales aux déformations
limites définies ci-après. Celles-ci doivent être ajoutées aux tolérances d’exécution (Cf. 2.4).
• Déformation verticale absolue limite :
(L1/2000) + 20 mm
avec L1 (mm) petit côté du rectangle enveloppe du dallage
(DTU 13.3, 6.1.1).
• Déformation verticale différentielle limite :
(L2 / 2000) + 10 mm
avec L2 (mm) distance entre les deux points considérés
(DTU 13.3, 6.1.2).
• État limite de variation du désaffleur du dallage :
la variation du désaffleur mesurée entre 2 points contigus situés de part et
d'autre d'un joint du dallage soumis aux charges d'exploitation doit être
inférieure ou égale à 1 mm (joints conjugués) et 10 mm (autres cas), Cf. 2.5.
b) Pour un dallage non armé, la contrainte de traction du béton à l’ELS σELS sous la
plus défavorable des combinaisons d’actions définies au titre 3.1,1 est au plus égale à la
limite :
#$%& ' ()*+,,.,!
0,21()+
Chapitre 1, Tab. 1.7 ou EC2 6 1 6 1, Tab. 3.1
Les effets d’actions de calcul à l’ELS, résultent des combinaisons d’actions simultanées (pieds
de rayonnage plus chariots, etc.) définies par l’EC0. Les charges de stockage sont considérées
comme des charges d’exploitation, avec prise en compte d’un module de déformation longitudinale
différée du béton Ecv.
Dans les cas courants, les effets de la température ne sont pas pris en compte.
Les conséquences des effets du retrait linéaire (selon les dimensions en plan du
dallage) et du retrait différentiel (entre les faces supérieure et inférieure), mais surtout des
variations de température et du gradient thermique, peuvent être sources de désordres très
importants. Il est primordial de prendre en compte ces phénomènes lors de la conception
du dallage.
Les Documents Particuliers du Marché (DPM) du dallage doivent préciser, pour chaque zone
spécifique du dallage :
• l’implantation et l’intensité des charges réparties, concentrées fixes, concentrées mobiles ;
• et les surfaces utiles de leur impact, ainsi que le trafic.
b) dallage relevant des parties 2 ou 3 (Cf. DTU 13.3-2, annexe normative B(N)) :
Les valeurs à prendre en compte sont définies au chapitre 1, titre 3.3 (ou EC1-1-1).
Les DPM doivent donner l’implantation et l’intensité d’éventuelles charges concentrées, fixes
ou mobiles, ainsi que la surface utile.
A défaut de ces données, une seule charge concentrée fixe est à prendre en compte,
d’intensité égale à la valeur uniformément répartie par mètre carré et doit pouvoir être placée en
n’importe quel point de la surface du dallage. La surface d’impact de cette charge est celle qui
correspond à une pression de 5 MPa.
336
3.1,1.2. Coefficient de majoration Ct des charges roulantes (norme DTU 13.3-1, 6.2.1)
Les charges roulantes sont majorées par le coefficient Ct lié au trafic, défini par le Tab. 6.4.
Tableau 6.4.
Circulations occasionnelles
Trafic Stockages courants Trafic intense*
ou locaux commerciaux
Ct 1,00 1,20 1,40
Les actions des charges roulantes sont affectées d’un coefficient de majoration dynamique :
δ = 1,15.
NOTE – La norme EC1-1-1, clause 6.3.2.3, applicable au DTU 13.3, partie 2, fournit une
classification des charriots élévateurs (Tab. 6.5) ainsi que la charge verticale statique à l’essieu
Qk correspondante (Tab 6.6).
Le coefficient de majoration pour effet dynamique de Qk pour les chariots élévateurs est :
ϕ = 1,4 (bandages pneumatiques)
ϕ = 2 (bandages pleins) : Qk,dyn = ϕ Qk ( EC1-1-1, [6.3]).
Les combinaisons d’actions à prendre en compte sont celles - définies dans les Règles de
l’EC0 et l’EC2 - susceptibles d’agir de façon simultanée, durables ou transitoires.
Concernant la détermination des efforts internes, la norme ne reconnaît pas comme valable la
méthode de Winkler qui consiste à modéliser le support comme une suite de ressorts
indépendants tous identiques et de module de réaction K , et à traiter le dallage comme une
poutre sur appuis continus élastiques. Le comportement du support n’est en effet pas assimilable à
celui de ressorts juxtaposés, car les tassements induits par une charge sur une aire élémentaire
du support se propagent à des aires non chargées.
Il est admis que les états-limites sous divers systèmes de charges verticales sont satisfaits
s’ils le sont indépendamment :
• en partie courante, en supposant le dallage continu (sans joint),
• à proximité des joints.
337
3.1,3. Déformations
Le principe du calcul repose sur l’égalité entre les tassements du support dus aux pressions
exercées par le dallage et les déformations du dallage sous l’effet des charges et des réactions du
support.
Sauf dans le cas de sols instables (sols évolutifs soumis au retrait et/ou au gonflement), les
déformations du support sont évaluées à partir du modèle élastique linéaire de Boussinesq, avec
adaptation particulière aux couches présentant des modules de déformation Es différents.
3.2. TASSEMENTS
Les tassements sont évalués en supposant que le dallage ne comporte pas de joints.
C’est le rapport entre la pression q uniformément répartie sur la zone de diamètre Deq et
le tassement en son centre w . En général, KDeq est très inférieur au module déterminé par un
essai à la plaque.
• H : épaisseur du dallage.
338
3.2,2. Tassement dû à une charge uniforme
La norme DTU 13.3-2 (C.2.2), fournit une valeur majorante du tassement calculée par :
Une charge est considérée comme concentrée si la plus grande dimension de son impact est
au plus égale à Deq /8.
Les définitions précédentes conduisent sans difficultés aux formules suivantes (unités : m,
MN, MPa).
@
=)>
=? =? @/
=? 1,97I =?
F9: 0,58
0,58
1,14 A6.3B
< =)> < 89: 89:
4L =? 0,57L
K L. 1,14 A6.4 ou A1BDTU 13.3, E. 3.1.1B
M89: . F9: 89: @
<N=)> =? O
La norme DTU 13.3 (partie 2, C.2.1.2 et 3) admet que les majorants du tassement valent 7w
et 3,5w respectivement sous charge concentrée en une zone d’angle et sous charge concentrée
en bordure.
339
3.2,3.2. Dans le cas d’un support multicouches.
QRN,,η O 6 R,,TS U
W
89:
7,68=)> P S
A6.5B
< =?V
@
=)>
F9: 8,75 A6.6 ou A3X BDTU 13.3, E. 3.1.1 avec ν?V 0,35 B
89:
89:
<
1,273L
K A6.7B
F9: . 89:
I(0,ηi) et I(0,βi) désignent les coefficients d’influence à l’aplomb (ξ = x/Deq = 0) du centre de l’aire
de diamètre Deq aux profondeurs relatives ηi = zhi/Deq et βi = zbi/Deq respectivement du
haut et du bas de la couche de sol d’indice i , donnés par la Fig. 6.12 (ou tirés du Tab. A.4 par
interpolation entre les valeurs de la colonne ξ = 0).
Exemple : Dallage de 0,20 m d’épaisseur. Béton : fck = 27 MPa, Ecm = 33 000 MPa.
340
W W
\R,,]V 6 R,,^V _ ∆aV ∆a@ ∆a
Posons ∶ [ P P b
=?V =?V =?@ =?
@ @
1 89:V
89:V
c
0,00395. 10
d
7,68=)> < <
Les calculs peuvent être disposés sous forme d’un tableau. Un premier essai avec Deqi/h =
20 , conduit à A < B, ce qui signifie que cette valeur est trop grande.
341
3.2,4.2. Cas d’un support multicouches
QRNj,η O 6 RNj,β O U
W
k
Eh,i,, P S S
avec ξ A6.8B
QR,,ηS 6 RN,,β O U 89:
@ S
I(ξ, ηi) et I(ξ, βi) sont des coefficients d’influence relatifs à un support homogène. Les valeurs I(ξ, z)
(z/Deq : cote relative de profondeur), sont données au Tab. A.4 reproduit en annexe ci-jointe.
De même, une charge linéaire peut être assimilée à une succession de charges ponctuelles.
5
NF EN 1991-1-5/NA : Actions sur les structures – Actions thermiques. Notamment l’annexe A(N) de
l’annexe nationale pour la carte des isothermes.
342
Pour les dallages sous abri, les incidences des variations de température sur les contraintes
peuvent être négligées avec celles dues au retrait. En revanche, les dallages chauffants, ceux des
fonderies, des chambres froides, etc. doivent faire l’objet d’études particulières.
Il en résulte des soulèvements - maximum à un âge du béton d’environ 1,8H² jours (H en cm)
- aux angles et le long des bordures. Ces effets affectent tous les types de joints, conjugués ou
non car la raideur des goujons est insuffisante pour s’y opposer significativement.
Le retrait différentiel ε’r d’une dalle comportant une chape d’épaisseur e , est environ :
Lorsque ces déformations sont gênées, cela donne naissance à une contrainte de traction du
béton qui est maximale au centre d’un panneau et s’annule sur ses bords.
343
3.4,1.1. Dallage non armé
Si les dispositions constructives sont adoptées permettant au dallage de glisser sur son
support, cette contrainte - supposée uniforme dans toute l’épaisseur du dallage - est égale à :
0,5l. m. n
# MPa; m; MN/m² A6.11B
I
Cette contrainte peut être négligée en présence d’une couche de glissement (couche de
sable) à condition que les distances entre les joints sciés soient au plus égales aux valeurs limites
(Cf. Tab. 6.2, en 2.3,6).
La section du treillis soudé doit être augmentée de la section nécessaire pour équilibrer l’effort
de retrait Hσ (et/ou de variation uniforme de température). Soit, d’après la formule [6.11] :
# 0,5l. m. n
[q I A6.12B
#rq #rq
avec H (en m) ; #rq désignant la contrainte limite en traction du treillis soudé en MPa (Chapitre 1,
titre 2.2,2 ).
Cet effort peut être négligé si la distance entre arrêts de coulage est inférieure aux exigences
de 2.3.3. Dans tous les cas, les joints sciés ne sont pas nécessaires.
NOTE. Le retrait différentiel provoque des tractions en partie supérieure du dallage, et des
compressions en partie inférieure. Il constitue une « précontrainte » favorable à ne pas prendre en
compte dans les calculs.
344