Extrait 42829210
Extrait 42829210
Extrait 42829210
Moteur thermique :
alimentation et lubriication
III
Cet ouvrage fait par tie de
Machines hydrauliques, aérodynamiques et
thermiques
(Réf. Internet ti151)
composé de :
Machines hydrauliques et thermiques : fondamentaux Réf. Internet : 42171
et concepts innovants
Stockage et transfert des fluides des machines hydrauliques Réf. Internet : 42174
et thermiques
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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Machines hydrauliques, aérodynamiques et
thermiques
(Réf. Internet ti151)
Georges DESCOMBES
Maître de conférences au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM),
chercheur au CNAM et au Laboratoire de mécanique physique de l'université
Pierre et Marie Curie (Sorbonne Université)
Pierre DURET
Directeur Motorisations et Mobilité Durable - IFP School
Michel FEIDT
Ingénieur, docteur ès sciences, professeur à l'université Nancy 1 Henri-
Poincaré, ingénieur physicien de l'Institut national des sciences appliquées de
Lyon (INSA)
Renaud FEIDT
Président de INVIVO Consulting sas (expertises et optimisations industrielles),
ingénieur en énergétique diplômé de l'École polytechnique de Nantes
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V
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :
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VI
Moteur thermique : alimentation et lubrification
(Réf. Internet 42829)
SOMMAIRE
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VII
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Moteur thermique : alimentation et lubrification
(Réf. Internet 42829)
Q
1– Alimentation en air et carburant Réf. Internet page
2– Lubriication et usure
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 2 520 − 1
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oléfines, acétyléniques). Les hydrocarbures alicycliques compren-
1.1 Rappels de chimie organique nent les cyclanes, les cyclènes et éventuellement les cyclynes.
Nous fournirons ici quelques indications sur la structure des diffé- 1.1.2 Formules chimiques et caractéristiques
rents types d’hydrocarbures ou de composés organiques oxygénés générales des hydrocarbures
(alcools, éthers, esters) qui constituent la plupart des carburants
gazeux ou liquides. Des informations plus complètes peuvent être
trouvées dans des traités de chimie organique et de pétrochimie [5] Dans les carburants classiques (tableau 2) se retrouvent essen-
[6]. tiellement quatre familles d’hydrocarbures : les paraffines, les
mono-oléfines (que nous dénommerons oléfines), les naphtènes et
les aromatiques. Les polyoléfines et les acétyléniques, qui peuvent
jouer un rôle important en chimie fine, ne sont généralement pas
1.1.1 Classification des hydrocarbures destinés à la combustion.
On distingue trois grandes familles présentées dans le tableau 1. ■ Les paraffines ou alcanes ont pour formule générale CnH2n+2 ;
elles peuvent être constituées :
— soit de chaînes linéaires :
C C
Paraffines Alcanes C C C n H2 n + 2
C
Saturés
Cycle à 3, 4,
5 ou et sont appelées dans le premier cas paraffines normales
Naphtènes Cyclanes CnH2n (1) (ou n -paraffines) et dans le second cas isoparaffines.
6 atomes
de carbone La nomenclature de ces produits fait appel à des règles comple-
xes qu’il n’est pas souhaitable de décrire ici [12] ; chacun connaît,
Oléfines (2) Alcènes CnH2n (3) cependant, le nom et la formule des premiers représentants de la
C C famille paraffinique : méthane CH4, éthane C2H6 , propane C3H8, etc.
Insaturés
Acétylé- Pour une même formule globale, le nombre de possibilités de rami-
Alcynes C C C n H2 n − 2 fications des chaînes carbonées augmente très vite avec le nombre
niques
d’atomes de carbone de la molécule. Ainsi, il existe 3 isoparaffines
Aroma- possibles en C5, 18 en C8, 75 en C10 ; ces produits, de même formule
tiques Aroma-
CnH2n − 6 (4) globale mais différant par leur squelette carboné, sont appelés iso-
tiques
mères.
(1) Formule valable uniquement pour les composés à un seul cycle.
(2) Les cyclooléfines, dioléfines et polyoléfines sont classées dans cette ■ Les oléfines n’existent pas dans le pétrole brut, mais proviennent
catégorie. d’opérations de raffinage, plus particulièrement de craquages ther-
(3) Formule valable uniquement pour les monoléfines non cycliques. mique et catalytique. Leur formule générale est CnH2n, et les repré-
(4) Formule valable uniquement pour les composés à un seul cycle benzé- sentants de cette famille entre C5 et C10 se rencontrent fréquemment
nique à chaîne latérale saturée. dans les essences.
Pour les paraffines et oléfines, la longueur des chaînes carbonées
et leur degré de ramification exercent une influence considérable
■ Les hydrocarbures saturés ne comportent que des liaisons car- sur certains processus de combustion, par exemple l’auto-inflam-
bone-carbone simples ; ils se divisent en deux catégories : mation (§ 3.3).
— les paraffines ou alcanes à chaînes carbonées ouvertes ; ■ Les naphtènes les plus courants sont de la famille du cyclo-
— les naphtènes ou cyclanes dans lesquels les chaînes se fer- hexane C6H12 représenté par la formule :
ment sur elles-mêmes pour former des cycles.
CH2
■ Les hydrocarbures insaturés se répartissent en deux groupes H 2C CH2
distincts : ou plus simplement
— les oléfines, avec une ou plusieurs doubles liaisons, et appe- H 2C CH2
lées, dans la nomenclature officielle, alcènes ou cyclènes, selon CH2
qu’elles se présentent sous forme de chaînes ou de cycles ;
— les acétyléniques ou alcynes caractérisés par l’existence d’au Leur formule générale est CnH2n comme celle des oléfines ; le
moins une triple liaison ; dans cette famille, les composés cycliques, cycle décrit ci-avant peut comporter une ou plusieurs chaînes latéra-
que l’on appellerait cyclynes, sont très rares. les, plus ou moins ramifiées.
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(°C) (°C)
Gaz naturel (GNV) 0,187 1 et 2 3,5 à 3,9 100 0 0 0
stocké à l’état
gazeux sous
200 bar
GPL-carburant 0,510 à 0,580 <0 0 3 et 4 2,0 à 2,67 60 à 100 0 0 à 40 0
Supercarburant et 0,720 à 0,770 30 à 35 180 à 200 4 à 10 1,7 à 1,9 40 à 65 0à5 0 à 20 15 à 45
essence ordinaire
Carburéacteur 0,770 à 0,830 140 à 150 250 à 280 9 à 13 1,9 à 2,1 50 à 65 20 à 30 0 10 à 20
Gazole 0,820 à 0,860 160 à 180 340 à 370 10 à 20 1,9 à 2,1 50 à 65 20 à 30 0 10 à 30
Carburants lourds 0,95 à 1,05 180 à 200 450 (3) > 13 0,8 à 1,7 (4) (5) (5) 0 55 à 100 (4)
GPL : gaz de pétrole liquéfié.
(1) À pression atmosphérique.
(2) Rapport du nombre d’atomes d’hydrogène au nombre d’atomes de carbone.
(3) Température correspondant à 20 à 30 % en volume distillé. La fraction la plus importante (70 à 80 % en volume) ne distille pas à pression atmosphérique.
(4) Estimations relatives au résidu de distillation atmosphérique.
(5) Valeur inconnue.
■ Les hydrocarbures aromatiques, enfin, se caractérisent tous par 1.1.3 Constituants oxygénés des carburants
l’existence du noyau benzénique, cycle insaturé à 6 atomes de car-
bone, présentant une structure et des propriétés très spécifiques. Le
premier représentant de cette famille est le benzène C6H6 , désigné Il s’agit essentiellement d’éthers de formule générale R O R′
le plus souvent par le sigle . dans les essences, et d’esters de formule générale R C O R'
O
Parmi les autres composés aromatiques très courants, il faut dans le gazole (R et R’ sont des radicaux du type « alkyle »).
citer :
Dans les essences, on utilise couramment l’un ou l’autre des pro-
— le toluène CH3
duits suivants :
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mente très rapidement depuis les produits légers (GNV et GPL) 0,80
jusqu’aux fuels lourds. Dans l’étude des phénomènes de combus- II
tion, il est nécessaire de connaître certaines caractéristiques de I
composition des carburants, sans recourir toutefois à des analyses K = 13
très précises qui seraient d’ailleurs, dans certains cas, totalement III
impossibles. Citons ici les principales techniques utilisées. 0,90 12
IV 11
1.2.1 Analyse élémentaire
1,0 V 10
TK = 5
--- ( θ °F + 459 ,67 ) = 5
--- T °R
9 9
1.2.2 Facteur de caractérisation. avec TK, T°R et θ°F températures respectivement en degrés
Estimation de caractéristiques Kelvin, Rankine et Fahrenheit.
physico-chimiques
La figure 1 montre que K est proche de 13 pour les paraffines, de
12 pour les hydrocarbures substitués (chaînes greffées sur un noyau
saturé ou aromatique), de 11 et 10 respectivement pour les naph-
La figure 1 montre un mode de représentation des différentes tènes et les aromatiques.
familles classiques d’hydrocarbures en portant en abscisse la tem- Pour appliquer aux fractions pétrolières ce mode de représenta-
pérature d’ébullition et en ordonnée – du haut vers le bas – la masse tion, il est nécessaire de définir une température moyenne d’ébulli-
volumique à 15 °C. Dans un tel système d’axes, les membres d’une tion. Une méthode intéressante et pratique, proposée par Maxwell
même famille chimique se distribuent régulièrement le long de [7], consiste à utiliser la courbe de distillation et à choisir comme
courbes caractéristiques. Les produits mixtes comportant, par repères les températures θ10, θ50 et θ90 correspondant respective-
exemple, un cycle saturé ou aromatique substitué par une chaîne ment à 10, 50 et 90 % en volume de produit distillé. Une première
paraffinique se rangent sur des lignes intermédiaires. Pour les estimation θes de la température moyenne est fournie par la
hydrocarbures à longue chaîne, la masse volumique tend vers une relation :
valeur asymptotique ρ = 0,856 kg · L−1 qui est celle du maillon
CH 2 reproduit un très grand nombre de fois. Les informations θ 10 + 2θ 50 + θ 90
apportées par la figure 1 sont logiques dans la mesure où les varia- θ es = ----------------------------------------- (1)
4
tions choisies reflètent deux propriétés structurales essentielles : la
masse volumique est liée au rapport du nombre d’atomes d’hydro- Une correction est ensuite appliquée à cette valeur brute selon la
gène au nombre d’atomes de carbone NH/NC et la température pente moyenne S de la partie initiale de la courbe de distillation :
d’ébullition dépend principalement du nombre d’atomes de car- θ 70 Ð θ 10
bone de la molécule. S = ---------------------- (2)
60
Des formules empiriques ont été recherchées pour relier masse
La figure 2 indique la correction à apporter à θes en fonction de S
volumique et température d’ébullition à l’intérieur d’une même
pour obtenir la température moyenne pondérée θmoy :
famille chimique. Cela a conduit à la définition du facteur de carac-
térisation K proposé par la société UOP (Universal Oil Products). θmoy = θes + ∆θ (3)
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Du ( C)
--1
PCSm (kJ.kg )
K = 12
20
10
46000 11,5
Q 0
45300 11
-- 10
-- 30 275 C
100 C
150 C 200 C 250 C 43900
-- 40 10,5
0 1 2 3 4 S ( C/%)
u moy = u es + D u 43200
280
1,
95
85
240 0,
80
0,
200 --1 0,
75 1.2.3 Composition par familles chimiques
.L 0
kg 0,7 Cette information peut s’avérer très utile pour caractériser cer-
65
160 0, tains aspects particuliers des phénomènes de combustion. Par
r= exemple, la teneur en oléfines des essences conditionne leur résis-
120 tance au cliquetis (§ 3.1.2) à haut régime, la teneur en aromatiques
des carburéacteurs est liée au rayonnement de la flamme et au ris-
que de formation de dépôts dans les chambres de combustion utili-
80
sées en aviation, tandis que la concentration en composés
0 100 200 300 400
polyaromatiques dans le gazole agit sur les émissions de polluants
u moy ( C) (particules) des moteurs Diesel.
■ La technique la plus connue pour estimer la composition des car-
Figure 3 – Masse molaire moyenne M en fonction de la masse
burants pétroliers par familles chimiques est appelée Fluorescent
volumique ρ à 15 °C et de la température moyenne d’ébullition
Indicator Adsorption ou FIA (norme NF M 07-024). Elle consiste à
pondérée θmoy des fractions pétrolières
déplacer l’échantillon de carburant par de l’isopropanol dans une
colonne d’adsorption garnie de gel de silice activé et imprégné de
colorants fluorescents jaune et brun-rouge, spécifiques respective-
Ainsi, à partir de la connaissance des deux variables, masse volu- ment des oléfines et des aromatiques. Il existe une rétention sélec-
mique et température moyenne d’ébullition, il est donc possible de tive des différentes familles d’hydrocarbures et l’observation de la
déceler par le facteur de caractérisation le caractère chimique pré- colonne, en lumière ultraviolette, permet de distinguer trois zones
dominant du produit (paraffinique, naphténique, aromatique), mais où se trouvent localisés respectivement du bas vers le haut les
également de déterminer, au moyen d’abaques (figures 3 et 4), cer- paraffines, les oléfines et les aromatiques. La hauteur des zones est
taines caractéristiques physico-chimiques telles que la masse directement proportionnelle à la teneur volumique de chaque type
molaire, le pouvoir calorifique (§ 2.3) et la capacité thermique. d’hydrocarbures dans l’échantillon.
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Injection d’essence
dans les moteurs d’automobile
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par Luis LE MOYNE
Ingénieur de l’École nationale supérieure d’arts et métiers (ENSAM)
Docteur en mécanique, habilité à diriger des recherches
Professeur des universités,
Institut supérieur de l’automobile et des transports, université de Bourgogne, Nevers
QW
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Cd coefficient de traînée
constitué schématiquement d’un réservoir de combustible, d’un
Cp J/(kg · K) capacité thermique massique élément filtrant, d’une pompe permettant de délivrer un certain
à pression constante débit de combustible à une pression suffisante, d’un élément
d m diamètre doseur et d’un orifice d’injection permettant, sous l’effet de l’écou-
D m2/s coefficient de diffusion lement sous pression, de pulvériser le combustible (figure 1).
e m épaisseur Trois facteurs pilotent le développement des systèmes
F C constante de Faraday d’injection : puissance, consommation et pollution.
h J/kg enthalpie La quantité de combustible, et donc la puissance fournie par le
moteur, est déterminée par le débit de l’injecteur, le temps de
h W/m2 coefficient d’échange
l’injection et l’efficacité de la vaporisation, elle-même liée à la taille
k rad/m nombre d’onde et à la vitesse des gouttes créées par l’injecteur.
K coefficient de décharge
|, L m distance, longueur
L J/kg chaleur latente de vaporisation
m, q kg masse
Réservoir
mY kg/s débit massique
N nombre d’orifices d’injection Atmosphère
P, p Pa pression
Pompe
Pr nombre de Prandtl (+ filtre)
r J/(kg · K) constante massique du mélange
gazeux
r m rayon
Régulateur
R J/(mol · K) constante des gaz parfaits de pression Filtre
Re nombre de Reynolds
S m2 section
Sc nombre de Schmidt Mise en forme
(pulvérisation, Régulateur
Sh nombre de Sherwood prévaporisation)
t s temps
T K température
u m/s vitesse Introduction Mise à
température
u, v, w composantes de vitesse
V ; Vc m3 volume ; cylindrée Admission directe
We nombre de Weber
x, y, z coordonnées spatiales Mélange
γ, θ rad angle
Γ kg/s débit massique d’évaporation
δ m épaisseur de film Combustion
ε émissivité
φ richesse Admission indirecte
Φ W flux thermique
κ W/(m · K) conductivité thermique
λ m longueur d’onde Échappement
µ Pa · s viscosité dynamique
ν m2/s viscosité cinématique Dilution
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Historique
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mentation en combustible. Les inconvénients évidents de cette solution
(difficulté de contrôle, éloignement de la chambre, nécessité d’un
papillon des gaz) ont fait rêver les concepteurs à la possibilité d’intro-
duire le combustible directement dans la chambre de combustion.
Le premier dispositif d’injection fut appliqué par Bosch en 1937 sur
des moteurs d’avions puis d’autres systèmes furent développés par
Gutbrod pour des moteurs d’automobiles deux temps en 1952, puis
quatre temps notamment sur la Mercedes 300SL en 1956.
Entretemps, de nombreuses tentatives sans industrialisation furent
menées, aussi bien en injection directe qu’indirecte (figure 2), par les
marques Jalbert, Citroën, Junkers, Deckel, Simms et Bendix, Bosch et
Scintilla. Mais le surcoût induit par la solution injection n’était
compensé par aucun argument valable selon les critères de l’époque.
En effet, sans normes antipollution et sans crise pétrolière, les
contraintes de prix et de fiabilité l’emportent. Car toute réalisation tech-
nologique efficace d’injection d’essence doit tenir compte des facteurs
dosage et pulvérisation. En particulier, pour la pulvérisation, les dimen-
sions de l’orifice d’injection doivent être aussi réduites que possible et
la pression d’injection élevée. Obtenir cette pression élevée est délicat
avec l’essence car ce combustible a une faible viscosité et constitue un
très mauvais lubrifiant. Or, le principe des pompes usuelles est de
refouler avec un piston un certain volume de combustible à travers un
clapet maintenu par un ressort exerçant un effort opposé au sens de
refoulement et taré à la valeur de pression souhaitée pour l’injection.
Ce système n’est efficace que si les fuites entre le piston et la chemise
sont faibles, ce qui est obtenu avec des jeux de fonctionnement très
faibles. S’il n’y a pas de lubrification, il y a risque de grippage et déper-
dition d’énergie que l’on minimise avec des états de surface impec- Figure 2 – Injection indirecte et injection directe
cables et des matériaux de haute dureté. (doc. Bosch et d’après [1])
Ainsi, sauf dans le domaine particulier du moteur de compétition où
les reprises rapides et le surplus de puissance donnèrent à l’injection
une voie d’épanouissement, le prix et la fiabilité étaient prohibitifs.
L’injection d’essence entra donc dans le domaine public par le haut de 1.2 Description des systèmes
gamme, les voitures à hautes performances telles que Mercedes avec les
systèmes Bosch en Europe et Corvette avec Rochester aux États-Unis. En 1.2.1 Pompes en ligne et pompes distributrices
parallèle, des systèmes « exotiques » furent brevetés qui parfois donnè-
rent lieu à de petites productions, comme Puch en Allemagne dans les
années 1950, avec le premier système d' injection de prémélange. Dans ces systèmes, l’élévation de pression et le dosage étaient
Pendant les années 1960, les systèmes d’injection indirecte méca- confiés à la pompe doseuse. Ces pompes comportaient un sys-
nique commencèrent à s’implanter sur les voitures de série : tème d’alimentation basse pression (réservoir, pompe de gavage,
Kugelfischer équipa les Peugeot 404IE puis 504 ainsi que la Lancia filtre) puis le système d’injection, constitué de la pompe, des
Flavia, les BMW 5201 et les Ford Capri 2600 Sport, tandis que Lucas
développait l’injection des Triumph 2000 et Maserati 3500GT. conduits haute pression et des injecteurs. La régulation de la quan-
tité de combustible était complexe car, à la différence du moteur
Diesel, le papillon et la pompe à combustible devaient être pilotés
simultanément ou rendus dépendants l’un de l’autre de façon à
La taille des gouttes et son effet sur la vaporisation conditionnent
maintenir la correspondance des débits d’air et de combustible
en grande partie les niveaux des émissions polluantes. En effet, la
nécessaires à la stœchiométrie du mélange. Aussi, la fonction de
vapeur entourant la goutte isole, lors de la combustion, le
dosage et la fonction d’élévation de pression étaient concentrées
combustible liquide, créant un déficit d’oxygène local. Cela favorise
sur un seul mécanisme, le piston plongeur, ce qui compliquait les
l’apparition des hydrocarbures (HC) imbrûlés, des particules solides
solutions adoptées et le décalage du phasage d’injection était pra-
(suies) et du monoxyde de carbone.
tiquement impossible, ce qui empêchait de les envisager en injec-
La vaporisation du combustible se traduit par une diminution de tion directe. Enfin, l’ouverture de l’injecteur étant pilotée par
la température du milieu gazeux environnant les gouttes. Lorsque l’élévation de pression dans le circuit en aval de la pompe, la pres-
la vaporisation a lieu pendant la phase d’admission, cette diminu- sion pendant l’injection n’était pas constante et dépendait en plus
tion de température permet, par l’augmentation de la masse du régime de rotation du moteur ; le dosage était difficile à prévoir
volumique, d’admettre une masse plus importante de gaz frais a priori car il fallait tenir compte du mouvement de toutes les
améliorant ainsi le remplissage puis la puissance. pièces et, il y avait risque de rebond de l’aiguille de l’injecteur sur
Dans la perspective de la réduction des émissions de dioxyde de son siège à l’ouverture ou à la fermeture.
carbone, l’amélioration du rendement des moteurs actuels est une
condition de survie. Dans cette perspective, le papillon des gaz doit 1.2.2 Systèmes à accumulation
être supprimé car son fonctionnement à faible charge a pour effet
de dégrader fortement le rendement. Cela nécessite de pouvoir Les premières réglementations antipollution sont intervenues en
allumer un prémélange air-essence globalement pauvre. Une solu- 1967 en Californie, en 1971 en Allemagne et en 1972 dans le reste
tion simple est de créer au voisinage de la bougie un mélange de l’Europe. Parmi tous les systèmes d’alimentation d’essence
stœchiométrique ou légèrement riche entouré d’air ou de gaz existants, un en particulier offrait la flexibilité nécessaire pour
brûlés ; on aboutit à un mélange stratifié. L’inconvénient des satisfaire facilement aux nouvelles normes, le Jetronic de Bosch,
mélanges pauvres en termes de polluants est que la formation déjà à régulation électronique. De nombreux constructeurs l’adop-
d’oxydes d’azote est favorisée. La réduction de leur production tèrent alors, Volkswagen dès 1967, puis Mercedes, Citroën, Volvo,
passe alors par une température maximale et une concentration en Saab, Opel et Renault, confirmant la domination du fabricant
oxygène plus faibles, donc par une dilution par des gaz inertes Bosch dans le domaine de l’injection au détriment des autres
(vapeur d’eau, gaz brûlés). marques comme Lucas.
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Figure 3 – Système à injection monopoint : Mono-Jetronic Figure 4 – Système à injection multipoint : Motronic
(d’après Bosch) (d’après Bosch)
Les vingt années suivantes n’ont été qu’une course continue Les possibilités offertes par cette architecture en font le système
entre la réglementation et les moyens d’y répondre. Les systèmes de choix des injections multipoints et des moteurs à injection
à injection monopoint (figure 3) puis multipoint (figure 4) avec directe (figure 5). Pour ces derniers en particulier, il est essentiel
mesure du débit d’air et contrôle de la richesse par sonde λ de pouvoir commuter des mélanges stratifiés aux mélanges homo-
allaient progressivement équiper toutes les voitures sortant gènes selon la charge (figure 6 ). Celle-ci peut être pilotée par les
d’usine. L’évolution est dominée par les systèmes Bosch : K consignes du conducteur en termes de puissance mais aussi par
Jetronic, L Jetronic, puis Motronic. Les réglementations ayant les contraintes de dépollution. En effet, le passage au mélange
limité les émissions admises en-dessous de ce que peut raisonna- pauvre rend nécessaire, pour la réduction des NOx au niveau
blement produire la combustion stœchiométrique, l’adjonction du exigé par la réglementation, l’emploi de catalyseurs de type à
catalyseur trifonctionnel a été généralisée vers le milieu des accumulation (de-NOx) pour le traitement spécifique de ces gaz,
années 1980, avec comme conséquence le changement de mal absorbés sur de longues périodes, et pour des concentrations
combustible, de l’essence ordinaire au carburant sans plomb. La élevées, par des catalyseurs trifonctionnels classiques. Ces cataly-
régulation de la richesse a été dès lors obligatoire pour garantir seurs spécifiques ont comme particularité gênante de nécessiter
l’efficacité du catalyseur. des périodes de fonctionnement stœchiométrique pour régénérer
le catalyseur saturé ; les nitrates déposés sur le substrat sont alors
Dans les systèmes à accumulation, les fonctions d’élévation de
réduits par le monoxyde de carbone en diazote. Le passage du
pression et de dosage sont séparées. Un circuit hydraulique relati-
mélange pauvre au mélange légèrement riche doit alors s’effectuer
vement simple permet d’élever la pression et de la maintenir
sans incidence sur le couple et le régime moteur, ce qui n’est pos-
constante dans une enceinte de volume important par rapport aux
sible qu’en dissociant la consigne d’accélération du conducteur de
besoins du moteur (rail ou rampe d’injection). Les pompes à injec-
l’actionneur du papillon des gaz, celui-ci n’étant plus alors directe-
tion utilisées dans ces systèmes sont en général du type à pistons
ment actionné par le conducteur. Cette nécessité de fonctionne-
radiaux actionnés par un excentrique et comportent souvent 3 pis-
ment stœchiométrique pour l’élimination des NOx peut être
tons. Les injecteurs, actionnés par une électrovanne ou un élément
réduite par l’utilisation de taux de recirculation de gaz brûlés (EGR
piézoélectrique, réalisent la fonction de dosage et de phasage par
system : Exhaust Gas Recirculation system ) importants.
le contrôle du temps d’ouverture de l’injecteur. Les valeurs de
L’émission de NOx peut ainsi être réduite de 70 %. En dehors des
pression actuelle en injection directe des moteurs essence sont de
phases de régénération du catalyseur de-NOx, le passage du
l’ordre de 50 bar, bien que des systèmes dépassant les 100 bar
mélange pauvre au mélange stœchiométrique (faible à pleine
existent en série et que l’on teste pour l’avenir des systèmes à
charge) doit pouvoir se faire aussi sans à-coup de couple.
700 bar. La faible viscosité de l’essence pose des problèmes de fia-
bilité et de coût de réalisation importants.
La valeur de la pression dans le rail est régulée par l’intermé-
diaire d’une vanne de décharge actionnée électriquement ou En août 1996, Mitsubishi a lancé un moteur à quatre
asservie mécaniquement à la pression du collecteur dans le cas cylindres en ligne de 1 800 cm3 avec une pompe multipiston à
de l’injection indirecte. Afin de maintenir, quels que soient le plateau incliné qui réalise l’injection directe d’essence. Ce
régime et la charge, une pression suffisante, les capacités (débit moteur avec un système légèrement amélioré sera en août
et pression) de la pompe doivent être largement supérieures aux 1998 le premier à injection directe commercialisé en série en
besoins du moteur, ce qui se traduit par une puissance d’entraî- Europe. Les performances en consommation annoncées
nement accrue et grève d’autant plus le rendement du moteur étaient spectaculaires, ainsi que celles en limitation d’émis-
que la pression d’injection est élevée, en particulier donc pour sions polluantes, excepté le problème des NOx. Toyota puis
l’injection directe. Les pulsations de pression dans le rail créées les constructeurs européens Audi, Peugeot, Renault et
par le fonctionnement de la pompe peuvent être réduites par un d’autres introduisirent à leur tour leurs moteurs à injection
dissipateur incorporé au système hydraulique, en sortie de directe avec comme voie de secours la forte recirculation de
pompe ou sur le rail. gaz d’échappement.
RQ
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bmRUUP
Pompe à carburant
haute pression Distributeur
de carburant
Allumage
Q
Régulateur de
Mesure de masse d’air pression
avec capteur thermique
Sonde λ
Capteur de
pression
Papillon Injecteur
Vanne EGR
Catalyseur
NOx
Sonde λ
Centrale de
commande
Pompe
d’alimentation
RR
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bmRUUP
Q
a par le jet d’injection b par les parois du piston b par l’aérodynamique
+/–
Rappelons que l’allumage commandé est idéalement adapté Calculateur
aux combustibles gazeux, dont on connaît les avantages en +/–
termes de limitation des émissions polluantes.
Accumulateur de pression
1.2.3.1 Systèmes à impulsion de pression
Régulateur de pression
Dans les systèmes à impulsion de pression, la pression d’injec-
tion n’est créée que pendant le temps que dure effectivement
l’injection. Ils se composent d’une pompe basse pression, d’un
système d’accélération et d’un dispositif de blocage. Le phéno- Pompe basse pression
mène à la base du fonctionnement est celui du coup de bélier Filtre
(figure 8), consistant en l’apparition d’ondes de pression dans un Réservoir de combustible
circuit hydraulique lors des phases transitoires d’écoulement où
l’énergie cinétique est dissipée sous forme d’ondes de pression.
Ainsi, lors de la fermeture d’une vanne dans un circuit hydrau-
lique, des ondes de pression, dont l’amplitude peut être de 15 fois Figure 8 – Système d’injection à coup de bélier (d’après [2])
(valeur usuelle pour ce phénomène) la valeur de la pression dans
le circuit, sont créées et se propagent à la vitesse du son dans les
canalisations. Ces surpressions sont à l’origine des bruits de choc
violents constatés dans les installations d’eau ou de chauffage
domestique lors de la fermeture de robinets. Elles peuvent être uti-
lisées pour provoquer l’ouverture d’une aiguille d’injecteur.
Ainsi, dans ces systèmes d’injection, une pompe basse pression
fait circuler le combustible dans un circuit en boucle fermée. Au
moment où l’injection est souhaitée, un électroaimant ouvre ou
ferme la communication avec l’injecteur, constituée d’une aiguille Soupape d’admission
appuyée sur son siège par un ressort taré. La fermeture ou l’ouver-
Armature
ture brutale de l’électrovanne provoque la propagation d’une onde
de pression d’amplitude élevée jusqu’à la base de l’aiguille. La sur- Solénoïde
pression générée est alors suffisante pour provoquer l’ouverture de Conduit
Injecteur
l’injecteur durant le passage de l’onde de pression. La durée de la haute pression
surpression générée par le passage de l’onde dépend de la longueur
des canalisations où le fluide a été mis en mouvement. Il est possi-
ble de moduler la durée de levée de l’aiguille de l’injecteur en jouant
soit sur la durée de fermeture de l’électrovanne, soit sur la diffé-
rence de pression entre l’état « ouvert » et l’état « fermé » du circuit.
Dans la variante du système Ficht (figure 9), c’est le déplace-
ment du noyau de l’électroaimant qui crée la surpression. Figure 9 – Injecteur à coup de bélier. Système Ficht (d’après [2])
RS
Q
RT
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Moteurs à gaz
État de l’art
par Jean-Louis MAGNET
Q
Attaché à la direction technique SEMT PIELSTICK
Professeur associé au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM)
et Georges DESCOMBES
Maître de conférences au Conservatoire national des arts et métiers
Chercheur au CNAM et au Laboratoire de mécanique physique
de l’Université Pierre-et-Marie-Curie Paris 6
1. Généralités................................................................................................. BM 2 590 - 2
1.1 Contexte environnemental ......................................................................... — 2
1.2 Propriétés des carburants gazeux .............................................................. — 2
2. Gaz de pétrole liquéfié carburant (GPLc) .......................................... — 2
2.1 Bref aperçu du marché................................................................................ — 2
2.2 Caractéristiques du GPLc ............................................................................ — 3
2.3 Particularités technologiques du moteur GPLc......................................... — 3
2.4 Performances du moteur GPLc .................................................................. — 6
3. Gaz naturel carburant (GNc) ................................................................. — 7
3.1 Bref aperçu du marché................................................................................ — 7
3.2 Caractéristiques du GNc ............................................................................. — 7
3.3 Particularités technologiques du moteur GNc .......................................... — 7
3.4 Performances du moteur GNc.................................................................... — 7
4. Moteurs industriels Diesel gaz............................................................. — 9
4.1 Particularités technologiques ..................................................................... — 9
4.2 Performances du moteur Diesel gaz .......................................................... — 11
4.3 Domaines d’utilisation ................................................................................ — 11
5. Perspectives du marché......................................................................... — 12
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. BM 2 594
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique BM 2 590 − 1
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Q
Les réserves mondiales connues de gaz naturel sont du même arts et métiers (CNAM).
ordre de grandeur et géographiquement mieux diversifiées que cel- En 1801, Ph. Lebon [78] imagine un moteur alimenté en air et
les du pétrole. L’emploi du gaz comme carburant alternatif des en gaz par deux pompes au sein d’un capsulisme sans compres-
moteurs s’est initialement développé dans les régions disposant de sion préalable et à allumage électrique ; Hugon reprend les tra-
ressources naturelles, mais son utilisation qui demeure très dépen- vaux de Lebon en 1859. J.E. Lenoir [79] dépose un brevet de
dante des incitations fiscales est très inégalement répartie selon les moteur à gaz en 1860 et réalise une dizaine de moteurs à gaz
pays. En Europe, l’Italie et le Bénélux concentrent à eux seuls la part monocylindres à deux temps sans compression préalable. Des
la plus importante du parc automobile européen, et le nombre essais officiels sont conduits au CNAM sous la direction du pro-
estimé de moteurs stationnaires et de propulsion fonctionnant au fesseur Tresca.
gaz dans le monde est supérieur à quatre millions d’unités. L’élaboration des concepts thermodynamiques, développés
Le gaz fait l’objet d’un regain d’intérêt dans la mesure où il s’agit par les réflexions visionnaires du savant français S. Carnot [13]
d’un carburant propre, dont la réaction de combustion dans l’air se en 1824, ouvre la voie à une approche scientifique complète-
traduit par des émissions minimisées, à l’échappement du moteur, ment novatrice. A. Beau de Rochas (1815-1893) [6] établit la
par rapport aux hydrocarbures liquides conventionnels. L’emploi de théorie du moteur à quatre temps en un seul cylindre avec com-
ce carburant alternatif sous forme de gaz de pétrole liquéfié carbu- pression préalable en 1862, tandis que N.A. Otto (1832-1881)
rant (GPLc) comme de gaz naturel carburant (GNc) ou pour moteurs expérimente un moteur à quatre temps vertical en 1876. Atkin-
industriels constitue donc une réponse environnementale adaptée son imagine, dès 1886, une course de détente prolongée supé-
aux impératifs de dépollution, en milieu urbain en particulier. rieure à la course de compression au moyen d’un embiellage
Les moteurs à gaz sont usuellement dérivés des moteurs à com- spécial, et les ingénieurs F. Forest, en 1892, et L. Letombe, en
bustible liquide et font l’objet d’une adaptation technologique pour 1893, réalisent tous deux la distribution à admission variable.
brûler le carburant gaz. La combustion est déclenchée par une étin- Les travaux scientifiques de R. Diesel (1858-1913) [108], dont
celle électrique pour les moteurs d’automobiles et de transports en la vocation d’ingénieur motoriste est née au contact de ses fré-
commun, eux-mêmes dérivés des moteurs à allumage commandé. quentes visites au Musée des arts et métiers (à Paris) sont, pour
L’injection d’une faible quantité de gazole amorce plus générale- leur part, concrétisés par son traité de référence de 1892. Ils per-
ment la réaction de combustion dans les moteurs industriels à allu- mettent d’aboutir, en 1897, à la réalisation du célèbre moteur
mage par compression dénommés Diesel gaz. Diesel à quatre temps, à auto-inflammation par compression
préalable et à combustion initialement à pression constante. Le
succès universellement reconnu et éprouvé de ce moteur ne se
dément pas à l’aube de l’an 2000, bien que ses émissions de
1.2 Propriétés des carburants gazeux fumées soient désormais l’objet de controverses récurrentes
dans le contexte environnemental actuel.
Le lecteur se reportera aux articles de ce même traité intitulés Le professeur A. Witz [106] remarque, dans son traité des
B 2 520 Les carburants et la combustion et Pollution atmosphérique moteurs à gaz (1892), que plus de deux cents modèles de
[20] qui concernent respectivement les caractéristiques chimiques moteurs à gaz sont répertoriés pendant cette période et ce type
et thermophysiques des combustibles ainsi que les émissions de de moteur est appelé à connaître un succès de masse en raison
polluants et leur posttraitement. Il pourra également se reporter de l’usage des hydrocarbures. On rappelle que c’est ce même
dans le traité Génie énergétique à l’article Carburants et combusti- ingénieur qui établit à cette période la relation mathématique
bles. régissant l’évolution du rendement thermodynamique du
moteur en fonction de son rapport volumétrique de compres-
Le tableau 1 rassemble les caractéristiques usuelles des carbu-
sion.
rants gazeux utilisables dans les moteurs.
On observe que leur pouvoir calorifique présente une forte dis-
déterminé par équivalence à un mélange de méthane et d’hydro-
persion, selon la composition du gaz, en fonction de sa provenance.
gène ayant le même comportement au niveau de la détonation que
La variabilité associée du rapport air-carburant impose au moto- l’échantillon à étudier. L’échelle de mesure est bornée par l’indice 0
riste de disposer d’un système évolué de régulation et de contrôle pour de l’hydrogène pur et l’indice 100 pour du méthane pur et les
d’alimentation du moteur. L’indice de Wobbe W constitue pour cela indices RON (Research Octane Number) et MON (Motor Octane
un indicateur précieux afin d’évaluer la correction de débit à prévoir Number) du méthane, évalués par extrapolation, sont respective-
pour conserver un dosage constant. On montre aisément que le rap- ment de l’ordre de 130 et 115.
port stoechiométrique S est une fonction croissante de l’indice de
Wobbe :
S ( W ) = Cte × W
qui s’exprime selon la relation (1) où PCS et d identifient respective-
2. Gaz de pétrole liquéfié
ment le pouvoir calorifique supérieur en MJ/m3 (volume mesuré
dans les conditions normales de température et de pression) et la
carburant (GPLc)
densité du gaz par rapport à l’air :
PCS
W = ------------ (1)
2.1 Bref aperçu du marché
d
L’indice de méthane, qui demeure d’actualité sur les moteurs Les gaz de pétrole liquéfié sont issus du raffinage du pétrole brut
industriels, identifie la sensibilité du carburant gaz au cliquetis, par et du dégazolinage du gaz naturel et leur production est majoritaire-
analogie à l’indice d’octane pour les carburants liquides [18]. Il est ment destinée aux besoins domestiques et industriels. La qualité
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RV
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Tableau 1 – Caractéristiques usuelles des carburants gazeux utilisables dans les moteurs
d’auto-inflammation
d’inflammation
(p0 = 1,013 bar
de combustion
Air théorique
Température
de méthane
volumique
T0 = 288 K)
calorifique
de Wobbe
d’octane
Produits
Pouvoir
Limites
Vitesse
Masse
Indice
Indice
Indice
Q
supérieur inférieur inférieure supérieure
(kg/m3) (MJ/m3) (MJ/m3) (m3/m3) (MJ/m3) (°C) (%) (%) (cm/s)
Groningue 0,83 35,2 31,7 8,4 44 86 120 580 6 15,7 20 à 35
Lacq 0,74 40,6 36,5 9,7 53,8 88 125 580 5,1 14 20 à 35
naturels
Gaz
Butane commercial 2,6 128,4 118,7 30,7 90,8 28 88 420 1,8 8,8
Gaz
Méthane CH4 0,716 39,9 35,87 9,6 53,6 100 130 580 5 15 260
des gaz
Monoxyde de car-
1,25 12,64 12,64 2,4 12,85 70 100 610 12,5 75 260
bone CO
intrinsèque de carburant écologique du GPLc lui confère également ces réglementaires et normatives. Il est significativement moins pol-
un atout déterminant dans son application aux flottes urbaines et luant que les carburants liquides usuels, dans la mesure où sa
aux gros rouleurs ainsi qu’aux matériels de manutention et d’entre- formulation chimique, qui privilégie l’hydrogène par rapport au car-
tien. bone, ne contient ni soufre, ni plomb, ni benzène.
L’environnement légal, néanmoins, n’a guère contribué à déve- Il possède, par ailleurs, une excellente aptitude à se mélanger à
lopper l’utilisation du GPLc sur le territoire français au cours des l’air qui favorise ainsi une réaction d’oxydation plus complète.
deux précédentes décennies. La loi de 1979 n’autorisait initialement
Les GPLc ont, de plus, la propriété de rester à l’état liquide
l’emploi du GPLc qu’aux seuls véhicules monocarburant. Le risque
lorsqu’ils sont maintenus sous pression modérée ; ils sont, par con-
réel d’une panne sèche, qui résultait de l’absence d’un réseau de
séquent, aisément transportables et stockables. Les valeurs de pres-
distribution suffisamment dense, a été levé par la loi de 1985 qui
sion correspondant au point de liquéfaction sont respectivement, à
autorise désormais la bicarburation essence et GPLc. Toutefois,
20°C, de l’ordre de 1,5 bar pour le butane et 8 bar pour le propane.
aucune mesure fiscale n’a favorisé l’utilisation de ce carburant pen-
dant cette période, et la qualité contrastée des installations de post-
équipement a simultanément été à l’origine de défaillances techni-
ques. L’accès réglementé des véhicules aux parkings couverts a éga- 2.3 Particularités technologiques du
lement constitué un frein au développement de ce carburant propre. moteur GPLc
Le GPLc bénéficie, depuis la loi de finances 1996, d’une fiscalité
avantageuse qui est de nature à favoriser le développement de ce
carburant écologique, encouragé également par le récent projet de ■ La génération actuelle de moteurs d’automobiles alimentés au
loi sur la qualité de l’air (1996). GPLc est dérivée directement du moteur à allumage commandé et
fonctionne usuellement en bicarburation alternée GPLc et essence
La part réservée au GPLc est restée marginale sur le territoire
(figures 1 et 2), après transformation réalisée par des ateliers spé-
français jusqu’en 1996 avec un parc estimé à 25 000 véhicules envi-
cialisés. Le véhicule est équipé de deux réservoirs distincts de car-
ron, le parc mondial équipé au GPLc étant lui-même évalué à un
burant, le GPLc étant pour sa part stocké dans un réservoir en acier,
niveau de l’ordre de 4 millions de véhicules à la même période. Les
sous une pression de l’ordre de 10 bar, dont la capacité de remplis-
prévisions font état d’un volume possible de 750 000 véhicules fonc-
sage est limitée à 85% environ de l’espace total afin de conserver un
tionnant au GPLc, en France, à l’échéance de l’an 2000.
volume de gaz tampon. Les nuisances par évaporation sont nulles,
car le système de remplissage est totalement étanche.
2.2 Caractéristiques du GPLc Les moteurs alimentés au GPLc bénéficient désormais des tech-
nologies avancées de gestion électronique et de posttraitement des
Le GPLc est composé en France d’un mélange de butane et de gaz d’échappement par catalyseur trifonctionnel [39]. Ils fonction-
propane dans des proportions identiques pour satisfaire les exigen- nent en aspiration ou en injection avec asservissement à richesse 1
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RX
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e gaz naturel est une énergie fossile dont les ressources sont importantes
L et dont les réserves prouvées augmentent régulièrement. Cette énergie
trouve naturellement sa place comme carburant pour les applications
industrielles et le transport. Quel que soit son champ d’application, cet hydro-
carbure présente des avantages spécifiques qui en font une alternative
stratégique tant pour une recherche de diversification énergétique viable, que
pour élargir l’offre que constituent les carburants liquides conventionnels.
Cet article, divisé en deux parties [BM 2 591] et [BM 2 592], étudie dans cette
première partie le gaz naturel en tant que carburant pour moteur à combustion
interne pour les véhicules de transport terrestres. Bien que représentant des
marchés très importants, les applications marines, stationnaires et cogéné-
ration ainsi que l’application ferroviaire ne sont pas abordées, sachant que les
technologies évoquées dans cet article sont pour une part importante, simi-
laires à celles utilisées pour ces applications. L’objectif est donc de donner un
éclairage suffisamment large pour aborder les principaux éléments nécessaires
pour estimer le potentiel de ce carburant gazeux. Par souci d’honnêteté, les
avantages et les inconvénients ont été systématiquement présentés, cet article
n’ayant pas pour vocation la promotion de la filière du gaz naturel véhicule,
même s’il y contribue, mais, encore une fois, celle d’en donner les éléments
d’appréciation les plus pertinents.
Après une brève présentation du gaz naturel en tant qu’énergie fossile, sa
composition et les caractéristiques physico-chimiques qui en découlent seront
analysées et confrontées aux attentes des motoristes.
L’analyse des différentes approches technologiques aujourd’hui mises en
œuvre et des pistes d’évolution est ensuite présentée dans l’article « Gaz
naturel – Carburant pour véhicule » [BM 2 592] en tenant compte des
contraintes propres à l’utilisation de carburant gazeux sur un véhicule. Les
contextes normatifs et fiscaux seront partiellement abordés dans le « Pour en
p。イオエゥッョ@Z@ェオゥャャ・エ@RPQT
savoir plus ».
RY
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Q
constante
CV Capacité thermique massique à volume constant Les travaux importants menés depuis des décennies ont permis
de mieux comprendre les interactions entre la formulation des
MON Motor Octane Number (indice d’octane) carburants utilisés pour les combustions dans les moteurs, leur
MN Methane Number (indice de méthane) propriétés, leurs comportement, leur impact sur la nature des
n Facteur d’air ou taux d’aération émissions et sur l’efficacité des systèmes de post-traitement. Cette
PCI Pouvoir calorifique inférieur maîtrise contribue aujourd’hui à la mise au point de moteurs
Diesel et à allumage commandé essence à combustion
PCS Pouvoir calorifique supérieur « classique », dont les performances les confortent indéniablement
R Rapport volumique air/gaz comme des solutions pérennes.
RAFST Rapport air/fuel stoechiométrique Cependant, en marge des réflexions actuelles sur l’intérêt de
RON Research Octane Number nouvelles formulations de carburants en phase avec les futurs
(indice d’octane « recherche ») modes de combustion ou de concepts de véhicule envisagés (LTC
Va Pouvoir comburivore – Low Temperature Combustion, charge stratifiée/lean burn, PAC –
pile à combustible, hybridation...), les carburants gazeux restent
W Indice de Wobbe
intrinsèquement des alternatives intéressantes pour les nouveaux
WKI Waukesha Knock Indice problèmes à traiter. À ce titre et compte tenu de ses nombreux
avantages, le gaz naturel doit, quant à lui, pouvoir s’imposer
comme un carburant banalisé, sous sa forme liquide ou gazeuse,
complétant la liste des carburants disponibles, sans évidemment
1. Gaz naturel : un carburant constituer pour autant une voie unique.
En complément des nombreux rapports et synthèses au sujet du
d’avenir ? gaz naturel en tant que carburant, cet article et le
suivant [BM 2 592] ont pour ambition de résumer certaines infor-
mations permettant d’alimenter les nécessaires réflexions sur
La nécessité d’une diversification énergétique afin de diminuer l’avenir du gaz naturel en tant que carburant pour le transport
notre dépendance au pétrole, la nécessaire réduction des émis- terrestre. Afin de mieux appréhender le potentiel réel de ce carbu-
sions de gaz à effet de serre et la poursuite des efforts pour l’amé- rant, seront également abordés dans cet article les aspects propres
lioration de la qualité de l’air imposent notamment le au gaz naturel en tant que ressource énergétique. Le lecteur
développement de véhicules de plus en plus performants et pourra trouver des compléments d’informations sur les ressources
respectueux de l’environnement. Ainsi, les législateurs, les acteurs mondiales de gaz naturel et les réserves prouvées dans
du monde du transport, les constructeurs automobiles et de poids l’article [BE 8 555] et la référence [1].
lourds, les hommes politiques, et les utilisateurs, pour n’évoquer
qu’eux, orientent leurs efforts et manifestent leur intérêt pour une
mise à disposition de véhicules émettant de moins en moins de
polluants réglementés, voire non réglementés. De plus, dans un
contexte international où les normes visant à réduire fortement les 2. Composition du gaz
émissions polluantes des véhicules sont de plus en plus
contraignantes [BM 2 592], il est envisageable qu’à terme des limi- naturel
tations supplémentaires soient systématiquement mises en place,
ayant un impact direct non seulement sur le nombre de véhicules La composition d’un gisement de gaz naturel dépend intrinsè-
pénétrant dans les ceintures périphériques des villes (à l’instar des quement de la nature de la roche mère [BE 8 555] et donc de l’ori-
mesures prises pour la ville de Londres, et nous pouvons évoquer gine géographique du site de production. De ce fait, la
la tentative de mise en place des zones d’actions prioritaires pour composition du gaz naturel produit de par le monde sera
l’air en France), mais également sur la nature et le niveau des grandement variable. Après purification (élimination des produits
émissions polluantes des prochains véhicules. Les efforts de soufrés notamment), le gaz naturel reste un mélange composé
l’ACEA (Association des constructeurs automobiles européens), essentiellement d’alcanes et de gaz inertes, avec une teneur majo-
relayés par les directives de la Commission européenne visant à ritaire en méthane d’au moins 80 % pour la plupart des gaz natu-
réduire les consommations et les émissions de CO2 des véhicules rels exploités. En Europe et plus particulièrement en France, le gaz
(RED), vont dans ce sens. Ainsi les objectifs initialement volon- naturel distribué sur le territoire peut provenir de différents sites
taires des constructeurs de réduire les émissions de CO2 à de production (figure 1). Sa composition est donc soumise à des
130 g/km en 2012 se sont vus progressivement imposés au niveau variations qui dépendent des stratégies d’approvisionnement,
européen pour atteindre 95 g/km en 2020. Ces objectifs ne pour- elles-mêmes pouvant varier suivant les périodes de l’année. Si l’on
ront être atteints sans rupture technologique majeure ou en utili- prend en compte les six pays principaux fournisseurs de gaz pour
sant de manière massive des carburants alternatifs à faible teneur la France, les compositions moyennes se distinguent par la teneur
en carbone tel que le gaz naturel. en gaz inertes, essentiellement du dioxyde de carbone CO2 et de
Si les performances proposées et donc demandées par les utili- l’azote N2 , et par la teneur en alcanes dont la molécule moyenne
sateurs doivent être également en constante évolution, il est contient plus d’un carbone (éthane, propane, butane et C6+)
désormais inconcevable de satisfaire une attente au détriment des (figure 1).
autres. L’évolution permanente des moteurs (dans les domaines
Nota : les hydrocarbures gazeux de roches mères aussi appelés gaz non
tels que la combustion, la technologie, le contrôle...), la mise au conventionnels exploités de plus en plus massivement (Shale gas et Tight gas ) ont des
point de systèmes de post-traitement des effluents de plus en plus compositions comparables à celles des gaz exploités des gisements conventionnels.
SP
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100
95
55 Méthane 100 %
90 Japon
50
Q
Suisse
85 Italie Espagne
USA
Grande-Bretagne Suède
45 France
80
Hollande
Belgique
40
75
Pays-Bas
Mer du
Algérie
Russie
Lacq
Nigéria et
Nord
Qatar
Allemagne Certification Fuel
35
SQ
Q
SR
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e gaz naturel est une énergie fossile dont les ressources sont importantes
L et dont les réserves prouvées augmentent régulièrement. Cette énergie
trouve naturellement sa place comme carburant pour les applications indus-
trielles et le transport. Quel que soit son champ d’application, cet
hydrocarbure présente des avantages spécifiques qui en font une alternative
stratégique tant pour une recherche de diversification énergétique viable, que
pour élargir l’offre que constituent les carburants liquides conventionnels.
Cet article étudie ici le gaz naturel en tant que carburant pour moteur à
combustion interne pour les véhicules de transport terrestres. Bien que repré-
sentant des marchés très importants, les applications marines, stationnaires et
cogénération ainsi que le ferroviaire ne sont pas ou peu abordées, sachant que
les technologies évoquées dans cet article sont, pour une part importante,
similaires à celles utilisées pour ces applications. L’objectif est donc de donner
un éclairage suffisamment large pour aborder les principaux éléments néces-
saires à estimer le potentiel de ce carburant gazeux. Par souci d’honnêteté, les
avantages et les inconvénients ont été systématiquement présentés, cet article
n’ayant pas pour vocation la promotion de la filière du gaz naturel véhicule,
même s’il y contribue, mais, encore une fois, celle d’en donner les éléments
d’appréciation les plus pertinents.
p。イオエゥッョ@Z@ェ。ョカゥ・イ@RPQU
SS
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ST
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Q
lourds longs routiers roulant au gaz fait preuve d’un dynamisme Gaz naturel 79 %
exceptionnel. Cette situation est notamment liée au coût du gaz 15,0
naturel en baisse du fait de l’exploitation des gaz de schiste et aux
12,5 91 %
incitations fiscales en vue de réduire les émissions polluantes.
10,0
En Europe et au cours de cette décennie, l’offre de véhicules fonc- 71 %
tionnant au gaz s’est étoffée voyant disparaître du catalogue cer- 7,5 Ratio réserves gaz/
tains constructeurs (PSA, Renault) et en apparaître de nouveaux. réserves pétrole
FIAT est le constructeur qui n’a jamais cessé de prôner les bienfaits 5,0
8
du GNV et qui propose une offre catalogue étoffée. Opel et Ford
2012
2010
20 0
20 0
20 0
20 0
20 0
198
198
198
198
199
199
199
199
199
sont également présents mais de façon plus discrète ne proposant
que quelques modèles. Plus récemment, le groupe VAG s’est lancé
sur le marché et devrait disposer de nombreux modèles dans Figure 1 – Évolution des réserves prouvées de gaz naturel
chacune de ses marques. et de pétrole dans le monde de 1982 à 2012 (source Cedigaz)
Ex-URSS
65 300 Gm3
32,6 %
Europe
4 700 Gm3
2,3 %
5,8 % Amérique
du Nord 8,5 %
11 500 Gm3 39,9 %
Extrême-Orient
et Océanie
17 000 Gm3
3,8 % Moyen-Orient
7,2 %
80 100 Gm3
Amérique Afrique
du Sud 14 400 Gm3
7 600 Gm3
Figure 2 – Réserves prouvées de gaz naturel dans le monde en 2008 (source Cedigaz)
SU
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bmRUYR
Q
178 ans
142 ans
54 ans
Si les réserves sont équivalentes, la consommation globale
61 ans
d’énergie fossile provient encore essentiellement du pétrole qui
représentait, dans les années 2000, 40 % de l’énergie totale
consommée dans le monde et encore en 2010 plus de 30 %
Charbon Gaz naturel Pétrole (figure 5), mais également du charbon et des lignites avec un
impact désastreux sur les émissions de gaz à effet de serre. Cette
tendance a été exacerbée depuis 2011 du fait de l’exploitation des
Total des ressources récupérables restantes gaz de schistes, notamment aux États-Unis, qui en ont fait une
énergie privilégiée provoquant ainsi une chute des prix du charbon
Réserves prouvées en Europe (– 38 %). Certains pays ont donc saisi cette opportunité
Production cumulée à ce jour de disposer d’une énergie peu chère en dépit d’un impact négatif
sévère sur le bilan CO2 (cas de l’Allemagne). En parallèle, le prix
du gaz importé en Europe a bondi de 42 % alors que le coût du
Figure 3 – Comparaison des ressources et réserves mondiales CO2 sur les marchés continuait à baisser. Les consommations de
au regard de la production de gaz naturel, de pétrole et de charbon
(source IEA) gaz naturel, énergie la plus consommée après le pétrole, sont les
plus fortes dans les zones à fort développement industriel.
ments consentis pour ces deux ressources au cours des décennies La France, quant à elle, assure 15 % de l’énergie totale
1980 et 1990 ont permis de stabiliser ces ratios (les réserves prou- consommée sous forme de gaz naturel massivement importé. Le
vées augmentent avec les consommations), éloignant a priori le cas de la France reste atypique au sein de l’Europe du fait de
spectre de pénurie d’énergie (sous forme de gaz naturel et de l’importance de l’électricité dans le bilan global, conséquence des
pétrole) pour la deuxième moitié du XXIe siècle. choix politiques des années 1960 axés sur le nucléaire (figure 6 ).
Les énergies renouvelables, englobant l’énergie solaire et
De plus, les réserves de gaz naturel sont géographiquement éolienne, sont en constante progression car soutenues par des
mieux réparties (figure 2), ce qui lui confère une relative stabilité aides. Le cas de la France est assez révélateur d’une tendance à la
économique, nombreux étant en effet les pays pouvant assurer diversification des énergies consommées, partagée par la plupart
une production significative pour les différents marchés mondiaux. des pays européens économiquement puissants.
6,6
Total mondial
Ressources de gaz naturel
restantes (en 1012 ft3) 27,9
Non conventionnel 4,8 4,8
Conventionnel 4,0
Russie-
Amérique Europe Caspienne
du Nord Moyen- Asie-Pacifique
Orient
Afrique
Amérique
Latine
Figure 4 – Comparaison des ressources mondiales en gaz naturel conventionnel et non conventionnel (source IEA)
SV
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bmRUYR
1 9 7 3 2010
Q
0,9 % 5,7 %
Gaz
naturel Gaz
16,0 % naturel
21,4 %
Pétrole
46,1 % Pétrole
32,4 %
6 107 Mtoe 12 717 Mtoe
Figure 5 – Évolution des consommations d’énergies primaires dans le monde entre 1973 et 2010 (source : AIE, Key World Energy, Statistics 2013)
Mtep TWh
300 600
Bois-énergie
250 Hydraulique 500
10,0 renouvelable*
41 % 15 %
200 Biocarburants 2%
400
PAC 16 %
150
9% 4,9
Éolien 300
15 % 16 %
100 2,4 Déchets
1,4 urbains 9%
1,3 200
50 30 % renouvelables
1,0
1,3 Autres
0 * Hydraulique 100 42 %
hors pompage
20 0
02
20 4
20 6
20 8
19 0
92
19 4
19 6
20 8
12
10
0
0
0
0
9
9
9
9
20
20
19
19
0
1990 1995 2000 2005 2012
Charbon
Autres
Pétrole
Égypte
Gaz
Pays-Bas
Renouvelable
Russie
Électricité
Algérie (GNL)
Norvège
Figure 6 – Répartition de la consommation d’énergie primaire
en France en 2012 (source : Observatoire du gaz
http://www.gasinfocus.com d’après source SOeS) Figure 7 – Origine du gaz naturel consommé en France
(source : Observatoire du gaz, http://www.gasinfocus.com d’après source
Eurostat)
2.2 Le gaz naturel en France
donc les caractéristiques du gaz naturel distribué aux clients, fluc-
L’importation de la grande majorité du gaz naturel consommé
tuent au rythme des politiques d’approvisionnement des sociétés
sur le territoire français et le nombre important de pays produc-
en charge de la distribution et de la situation géopolitique. Si, pour
teurs conduisent théoriquement à une grande variété de gaz
une utilisation domestique, ces variations ne sont pas restrictives,
disponible sur le réseau commercial. En 2000, exception faite de la
elles le deviennent sensiblement pour une application industrielle
production nationale, pas moins de cinq pays étaient sollicités
ou pour un moteur d’automobile. La quantité de gaz consommé, en
pour la fourniture de gaz (figure 7). Aujourd’hui, il faut inclure de
constante augmentation en France, se répartit en 2005 pour un tiers
nouvelles sources d’approvisionnement, via le LNG (gaz naturel
dans le secteur industriel (contre près de la moitié dans les années
liquéfié – figure 8) notamment, qui comptent pour 15 % dans les
1990), qui bénéficie depuis longtemps d’une fiscalité intéressante
volumes approvisionnés.
pour cette énergie [TICGN, taxe intérieure sur la consommation de
Si cette diversité d’approvisionnement est indéniablement un gaz naturel, quasi constante depuis dix ans], le tertiaire et le secteur
atout économique et stratégique, elle s’accompagne cependant de résidentiel se partageant le reste. Les quantités consommées pour
quelques difficultés pour l’utilisation du gaz naturel en tant que car- le transport (majoritairement pour le transport en commun) restent
burant (la spécification du gaz ayant été établie initialement pour encore aujourd’hui très marginales (< 1 %) à l’image de la situation
une utilisation du gaz sur chaudière et gazinière). Les compositions, en Europe (figure 9).
SW
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bmRUYR
Q
UK
DE
NL
GNL en provenance
du reste du monde
RO
Algérie
Tunisie
Figure 8 – Nouvelles routes d’approvisionnement du gaz naturel consommé en France et en Europe (source : GIE Gas Sensor Workshop, Bruxelles,
27/02/2014)
1990 2010
Transport
Transport
1,6 %
Industrie 0,1 %
46,1 %
Industrie
41,5 %
Zeebrugg
Londres
Secteur domestique Secteur domestique
et tertiaire et tertiaire
53,8 % 56,9 %
Montoir
Figure 9 – Consommation finale du gaz naturel par secteur de Bretagne
La Spezia
d’activité (source Eurostat) Fos sur Mer
SX
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bRVPP
Transvasements gazeux
dans les moteurs thermiques
par Marc DEMOULIN
Responsable des calculs de mécanique des fluides thermiques
et vibrations au Centre de Modélisation et d’Analyse Scientifique,
Q
Direction des études de Renault
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SY
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bRVPP
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B 2 600 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique
TP
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bRVPP
Q
cV capacité thermique massique du gaz à volume constant x abscisse le long d’un tube
c vitesse du son Z impédance acoustique
F fréquence Z s, Z c impédance de sortie, caractéristique
Ff facteur de forme d’un écoulement pulsé α1, α2 angles réels d’ouverture et de fermeture des soupapes
Gr nombre de Grashoff γ rapport des capacités thermiques massiques du gaz respective-
g accélération due à la pesanteur ment à pression et volume constants
Hp perte d’énergie par frottement (perte de charge)
εg facteur d’émission du gaz
h coefficient de transmission thermique ε coll facteur d’émission du collecteur
he coefficient de convection thermique forcée
ε amb facteur d’émission du milieu ambiant
hr coefficient de rayonnement thermique
ηi rendement isentropique
K vecteur d’onde ηp rendement polytropique
Kx facteur de proportionnalité de la grandeur x λ coefficient de frottement pariétal
k coefficient polytropique λg conductivité thermique du gaz
L longueur d’un tube λ air conductivité thermique de l’air
M masse d’air présente dans le cylindre par cycle λp conductivité thermique de la paroi
Ms nombre de Margoulis λr invariants de Riemann
N régime réel (moteur)
Π rapport de pression
Nr régime réduit (turbine ou compresseur)
ρ masse volumique du gaz
ρ valeur moyenne de la masse volumique du gaz
Nu nombre de Nusselt
p pression du gaz
ρ0 masse volumique du milieu ambiant
p valeur moyenne de la pression
ρ am masse volumique amont
pam pression amont
ρ av masse volumique aval
pav pression aval
ρc masse volumique au col d’une tuyère
pc pression au col d’une tuyère
ρ cyl masse volumique dans le cylindre
pcyl pression dans le cylindre
ρe masse volumique dans l’atmosphère
pe pression dans l’atmosphère
ρV masse volumique dans le volume
pV pression dans un volume
∆ρ fluctuation de masse volumique
∆p fluctuation de pression
σ constante de Stefan-Boltzmann
Ph périmètre hydraulique de la conduite
σ* coefficient de débit d’une soupape
Pr nombre de Prandtl
Φ flux thermique
Q débit réel
ω pulsation moteur
Qr débit réduit
Q ra , Q conv quantité de chaleur échangée par rayonnement, par convention
q pertes thermiques à la paroi
qV débit-volume de gaz
Re nombre de Reynolds
r constante massique de l’air (= R /29)
S section d’un tube
S perméabilité = section équivalente moyenne
S choc section du choc
Sd section débitante d’une soupape
Sg section géométrique de passage d’une soupape
T température thermodynamique du gaz
t temps
u vitesse du gaz
u valeur moyenne de la vitesse du gaz
u am vitesse amont
u av vitesse aval
uc vitesse au col d’une tuyère
∆u fluctuation de vitesse
V volume
V0 cylindrée du moteur
Wc travail absorbé par le compresseur
Wi travail isentropique
Wp travail polytropique
W réel travail réel
Wt travail fourni par la turbine Figure 1 – Moteur à essence 4 temps, à injection
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TQ
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bRVPP
les soupapes, ou les lumières, d’admission et d’échappement sont dant la phase de combustion : la détente commence alors, le pis-
simultanément ouvertes). ton descend et le volume du cylindre augmente. Puis la soupape
Le rapport entre coefficients de remplissage et de balayage d’échappement s’ouvre avant le point mort bas (PMB), l’écart
permet de définir le rendement de balayage : angulaire par rapport au PMB étant l’avance à l’ouverture de
l’échappement (AOE) (§ 1.2.1.2). La phase d’échappement
rendement de balayage = M /masse admise par cycle commence.
soit :
Q
coefficient de remplissage
rendement de balayage = --------------------------------------------------------------------------
coefficient de balayage
Dans le cas des moteurs à 4 temps classiques, le pourcentage de
masse d’air frais refoulé à l’échappement reste faible (car le croi-
sement est limité). Aussi, une approximation souvent faite est de
supposer, pour ces moteurs, que le rendement de balayage est voi-
sin de 1 (ce qui permet de confondre remplissage et balayage ).
■ Influence de la distribution
Le niveau de remplissage à un régime donné, ou son évolution
en fonction du régime moteur, s’explique tout d’abord par les carac-
téristiques de la distribution, c’est-à-dire par les lois d’ouverture des
soupapes ou des lumières, leur calage dans le cycle moteur ainsi
que par les sections de passage correspondantes. On obtient ainsi
ce que l’on pourrait appeler la courbe de base du remplissage.
■ Influence de l’acoustique
Figure 2 – Diagramme de distribution du moteur 4 temps
En plus de cet aspect géométrique et cinématique, des phéno-
mènes acoustiques et des effets d’inertie des gaz vont venir modu-
ler ces pressions, pendant les phases d’ouverture et de fermeture
■ Phase d’échappement
des soupapes ou des lumières, et donc moduler cette courbe de
remplissage. Le cylindre commence à se vider. Deux phénomènes vont expli-
quer et accompagner cette vidange, tout d’abord l’effet de bouffée
■ Influence des pertes de charge dû à la pression élevée dans le cylindre, puis l’effet de refoulement
Le niveau de cette courbe va dépendre en particulier des valeurs dû à la remontée du piston.
relatives des différentes pressions à l’admission, à l’échappement En début d’ouverture de la soupape d’échappement, la vidange
et dans le cylindre. Ces pressions vont déterminer les échanges de du cylindre se fait par effet de la pression des gaz. Deux sous-phases
masse entre le cylindre et l’extérieur. peuvent être distinguées :
■ Influence des échanges de chaleur — tout d’abord, l’établissement d’un régime sonique au niveau
de la soupape ; en effet, la section de passage à la soupape est faible
Compte tenu de tous ces phénomènes, un certain débit-volume
et le rapport de pression entre le cylindre et l’échappement permet
va s’établir. Le débit-masse, qui détermine la puissance fournie par
l’établissement de ce régime ;
le moteur, est égal au produit du débit-volume par la masse volu-
— puis la section de passage à la soupape augmente, le cylindre
mique. Cela explique l’influence de la température (à laquelle est
se vide et la pression dans le cylindre chute ; on passe alors en
liée la masse volumique) sur le remplissage.
régime subsonique.
Le cylindre continue à se vider, la pression dans le cylindre se
En résumé, les courbes de remplissage vont s’expliquer par rapproche de la pression à l’échappement et la vidange se poursuit
quatre phénomènes : sous l’effet de la remontée du piston. Le régime reste subsonique.
— les effets de la distribution ;
Cette phase se termine en général après le PMH pour tenir
— les phénomènes acoustiques et aérodynamiques ;
compte de l’effet d’inertie des gaz (retard à la fermeture de
— les pertes de charge à l’admission et à l’échappement
l’échappement : RFE). Cependant, cet effet d’inertie est plus ou
(contre-pression) ;
moins important suivant la vitesse des gaz et donc suivant le régime
— l’échauffement de l’air.
moteur. Cela implique le risque de réaspiration de gaz brûlés à faible
régime (en raison de la fermeture trop tardive de la soupape, le pis-
Passons en revue l’influence de ces différents paramètres. ton commence la phase de mise en dépression du cylindre) ou le
risque de vidange du cylindre incomplète à haut régime (la soupape
d’échappement se fermant alors trop tôt).
1.2 Facteurs déterminant le remplissage ■ Phase d’admission
● Entre l’ouverture d’admission (OA) et le point mort haut (PMH)
La soupape d’admission commence à s’ouvrir avant le PMH
1.2.1 Influence de la distribution (avance à l’ouverture de l’admission : AOA) alors que la soupape
d’échappement est encore ouverte, c’est la phase de croisement.
1.2.1.1 Cas du moteur 4 temps Suivant les pressions qui règnent dans l’échappement, le cylindre
La figure 2 illustre les différentes phases rencontrées au cours et l’admission, il peut se faire qu’il y ait alors un refoulement de gaz
du cycle moteur en fonction de la position du vilebrequin. brûlés à l’admission (contre-balayage) ou au contraire balayage du
Décrivons le cycle moteur à partir du point mort haut (PMH) pen- cylindre et transfert d’air dans l’échappement (sur-balayage).
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TR
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Q
ralement faible, mais elle peut être accentuée si, au moment du croi-
sement, la pression acoustique à l’échappement est à son
maximum alors que la pression acoustique à l’admission est mini-
male. Dans le cas inverse, on peut avoir un effet de balayage des
gaz brûlés par les gaz frais, ce qui entraîne alors une amélioration
du remplissage et une diminution des gaz brûlés résiduels (et aussi
un gain sur la combustion).
Sur les véhicules de tourisme équipés d’un moteur à allumage
commandé, la recherche d’une bonne stabilité au ralenti conduit à
adopter un faible croisement des soupapes afin de minimiser la
quantité de gaz résiduels recyclés aux très faibles charges, quantité Figure 3 – Loi de levée des soupapes
qui est toujours trop importante (réaspiration par l’admission). Par
contre, à des charges intermédiaires (entre ralenti et pleine charge),
on peut être conduit à augmenter la quantité de gaz brûlés recyclés Des limitations d’ordre dynamique imposent l’accélération maxi-
(par un système EGR : exhaust gas recirculation ) pour réduire les male acceptable des soupapes, accélération qui dépend du régime
émissions d’oxydes d’azote. moteur. Ces limitations dépendent de contraintes technologiques
Le taux de recirculation naturelle interne décroît lorsque le régime et, en particulier, de la manière dont sont commandées les
augmente (il varie en 1/N ) et varie peu avec le taux de compression soupapes : attaque directe par l’arbre à cames, par des culbuteurs
du moteur. Il augmente rapidement avec le gradient de pression ins- ou par des linguets. De plus, le contact entre les différents élé-
tantanée entre échappement et admission au PMH et varie de façon ments de la commande des soupapes doit être maintenu pendant
quasi parabolique avec la perméabilité (section moyenne efficace) la phase de fermeture : les facteurs influents sont les masses, la
de la phase de croisement. C’est pourquoi l’on n’a pas intérêt à des- raideur des systèmes de rappel (ressorts, barres de torsion, air
cendre au-dessous de 5o V (vilebrequin) pour le RFE et l’AOA, ni à comprimé, etc.) et les accélérations.
dépasser 15o V si l’on veut assurer des ralentis et des faibles À chaque levée correspond une section géométrique de passage
charges stables. S g pour les écoulements et un coefficient de débit σ * (qui dépend
● Entre le point mort haut (PMH) et la fermeture d’admission aussi en toute rigueur du nombre de Reynolds local, donc de la
(FA) vitesse d’écoulement des gaz) ; on en déduit donc la section débi-
tante S d qui est égale à : S d = Sgσ *.
L’accroissement de volume engendré par la descente du piston
met le cylindre en dépression par rapport à l’admission. Un débit On peut caractériser l’ensemble (loi de levée et géométrie des
de gaz pénètre dans le cylindre (ce débit est constitué par les éven- soupapes et de la culasse) par la section équivalente moyenne,
tuels gaz brûlés refoulés, puis par les gaz frais). Une partie des gaz encore appelée perméabilité, en prenant la valeur moyenne de
frais peut être refoulée dans l’échappement avant la fermeture de Sd (α), où Sd (α) est la section débitante à l’angle α de rotation du
l’échappement, en fonction des niveaux relatifs des différentes pres- vilebrequin.
sions ainsi que de l’aérodynamique interne du cylindre (qui peut Si α 1 et α 2 sont les angles réels d’ouverture et de fermeture des
favoriser plus ou moins un court-circuit entre admission et échap- soupapes (en tenant compte des jeux, ainsi que des rampes de
pement). silence : phases de début et de fin d’ouverture de rattrapage des
Ensuite, la soupape d’échappement se ferme (RFE). Le piston jeux), la perméabilité se calcule de la manière suivante :
continue à mettre en dépression le cylindre, et l’admission se pour- α2
suit après le PMB jusqu’au RFA, pour bénéficier des effets d’inertie
des gaz (qui dépendent de la vitesse des gaz et donc du régime
1
S = -------------------
α2 – α1
冕
α1
S d ( α ) dα
moteur). Les grands RFA améliorent les performances à haut
régime, mais les dégradent à bas régime (refoulement en fin On définit quelquefois l’efficacité Eff de la loi par le rapport entre
d’admission et donc perte de remplissage). cette section moyenne et la section maximale atteinte durant la
Suivent ensuite les phases de compression et de combustion. levée : Eff = S ⁄ S max
D’une manière générale, la distribution peut être caractérisée par
Pour améliorer le remplissage du moteur, on a évidemment inté-
la perméabilité, les avances et retards à l’ouverture et à la fermeture
rêt à augmenter la perméabilité : cela peut se réaliser en augmen-
des soupapes et donc le croisement qui en résulte. Ces décalages
tant le nombre de soupapes (figure 4). Les moteurs multisoupapes
ont pour but de prendre en compte les effets d’inertie de la veine
facilitent également l’implantation de systèmes d’admission
gazeuse.
variable (§ 8).
1.2.1.2 Lois de levée
1.2.1.3 Cas du moteur 2 temps à balayage par le carter
Les lois d’ouvertures des soupapes débutent et se terminent par
À partir du PMH combustion (figure 5), la phase de détente dans
des rampes de silence qui permettent de contrôler les vitesses
le cylindre commence, puis les lumières d’échappement se décou-
d’ouverture. Les différents angles caractéristiques de la distribution
vrent et, par rapport au moteur 4 temps (4T), on ne retrouve que
se mesurent hors rampe de silence et sont donnés pour une certaine
la première phase, c’est-à-dire la phase de bouffée avec les deux
levée (0,4 mm par exemple), initiale pour l’ouverture et finale pour
régimes sonique et subsonique.
la fermeture des soupapes.
L’évolution de la section de passage dS /dt n’est pas limitée par
La figure 3 représente l’évolution des lois de levée en fonction
des considérations technologiques aussi sévères que pour des
de l’angle de rotation du vilebrequin.
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Application de la suralimentation
aux moteurs
Q
par Michel GRATADOUR
Ingénieur Responsable du Département Énergétique
à la société Le Moteur Moderne
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TU
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TV
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bRVSP
Q
négligeables, qui les rendent mal adaptés à une suralimentation
1905, par le Suisse Albert Buchi ; modérée ou moyenne, ou qui compromettent leur fiabilité
— premier moteur suralimenté par compresseur centrifuge mécanique (compresseur à palettes). Le compresseur à pistons, plus
entraîné réalisé en 1906 aux États-Unis par Lee Chadwick ; complexe, n’est plus utilisé actuellement, bien qu’il existe une solu-
— premier moteur d’avion suralimenté par turbocompresseur tion attrayante de cette disposition (§ 2.4).
(moteur Renault 300 ch) mis au point en 1916-1917 par Auguste
Rateau. Les machines à transfert présentent des pertes mécaniques faibles
L’industrie aéronautique et la compétition automobile ont été résultant de leur défaut d’étanchéité (jeux de fonctionnement) qui
les principaux agents promoteurs de la suralimentation. entraîne un taux de fuite relativement important à bas régime de
La suralimentation s’est ensuite progressivement développée rotation. De plus, l’absence de compression interne limite l’emploi
dans les différents domaines d’utilisation du moteur à pistons de ce générateur à un rapport de suralimentation inférieur ou égal
en fonction des progrès technologiques et économiques à 1,5.
réalisés : Le compresseur à vis se présente avec des performances
— elle a, d’abord, été appliquée dans les domaines aéro- intermédiaires : fuites à bas régime, mais compression interne auto-
nautique (rétablissement de la puissance du moteur en altitude) risant des rapports de suralimentation supérieurs à 1,5.
et naval (réduction du coût au cheval-vapeur pour les moteurs Le schéma d’installation d’une machine rotative (Roots, Lysholm,
de forte cylindrée) entre les années 20-30 ; compresseur à vis, etc.) est représenté sur la figure 1a . Son entraî-
— la vulgarisation de la turbosuralimentation intervient à nement est réalisé à partir du vilebrequin par une transmission à
partir des années 50. Elle est autorisée par : rapport fixe (ou éventuellement variable). Un papillon de by-pass
• l’introduction de la turbine radiale centripète et du montage permet de désactiver la machine pendant les phases de fonction-
de l’arbre sur palier lisse (au lieu de roulement) qui ont rendu nement du moteur aux charges partielles. Ce laminage peut être
possible la miniaturisation du turbocompresseur, aussi utilisé pour limiter la pression d’admission au moteur, dans
• l’introduction de nouveaux matériaux plus résistants à la le cas d’adaptation d’une machine de cylindrée surabondante,
température et de technologies d’élaboration plus favorables permettant d’obtenir un rapport de suralimentation indépendant
à une production de masse ; du régime de rotation du moteur. L’entraînement à rapport variable
— elle atteint le domaine des transports routiers et des permet d’obtenir le même résultat par un rapport d’entraînement
moteurs industriels, puis gagne l’industrie automobile aussi bien plus élevé à bas régime, sans surdimensionner l’appareil.
pour les moteurs Diesel que pour ceux à allumage commandé
La figure 1b représente une variante d’installation dans laquelle
dans les années 70-80 ;
le compresseur est débrayable (par un embrayage électromagné-
— la fin de la Seconde Guerre mondiale voit l’apparition, dans
tique). Dans ce cas, la suralimentation n’est appliquée qu’à pleine
le domaine aéronautique, du moteur à cycle complexe ou
charge (contact d’embrayage sous la pédale d’accélérateur). Un
hybride, associant moteur à pistons et turbine à gaz (Napier
clapet automatique de mise à l’air libre est nécessaire pour assurer
Nomad). À ce propos, il convient de rappeler le rôle de précurseur
l’alimentation atmosphérique du moteur aux charges partielles.
joué, en France, par Jean Bertin dont les idées en matière de
suralimentation étaient prémonitoires.
On doit également signaler l’apparition du générateur à
2.1.2 Machine cinétique
piston libre dans les années 50.
On utilise dans ce cas un compresseur centrifuge ou une machine
équivalente. Compte tenu de la caractéristique débit-pression de ce
type de machine, il est souhaitable de l’entraîner par une transmis-
sion à rapport variable de manière à maintenir la pression de sura-
2. Modes de suralimentation limentation à une valeur suffisante aux bas régimes de rotation du
moteur. Cette transmission peut être à rapport continûment variable
(transmission à courroie à enroulement variable) ou à plusieurs
2.1 Suralimentation par générateur rapports discrets. Cette dernière disposition était utilisée sur certains
de gaz (ou compresseur) entraîné moteurs d’avions pour rétablir la puissance du moteur en altitude.
par le moteur La figure 2 représente le schéma d’implantation d’un compresseur
centrifuge.
Nota : le lecteur se reportera utilement à l’article spécialisé dans ce traité.
Il s’agit du système de conception le plus simple : une machine
liée au vilebrequin du moteur, par une cinématique appropriée, 2.2 Suralimentation
délivre de l’air comprimé à l’admission du moteur. On distingue par turbocompresseur libre
deux variantes à ce système suivant le type de machine de
compression utilisée. Nota : le lecteur reportera utilement à l’article spécialisé dans ce traité.
Dans ce cas sont accouplées sur le même arbre une machine de
2.1.1 Machine volumétrique compression (compresseur) et une machine de détente (turbine) de
type cinétique. L’énergie motrice nécessaire à l’entraînement du
compresseur est fournie par la détente des gaz d’échappement au
Il s’agit de générateurs de débit de type compresseur (à pistons, travers de la turbine. Le schéma d’installation d’une telle machine
à palettes ou à vis) à l’intérieur duquel l’air est comprimé ou de est donné sur la figure 3a .
type machine à transfert (Roots, Lysholm) dénuée de compression
interne.
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comme cela est représenté sur la figure 3b .
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Figure 3 – Schémas d’installation d’un moteur suralimenté par turbocompresseur : suralimentation à un ou deux étages
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exprimées en hPa. On utilisera aussi le bar, unité courante chez
1.1 Moteur suralimenté les motoristes (1 bar = 105 Pa).
par turbocompresseur Températures T
Bien que les températures considérées devraient être théori-
quement des températures d’arrêt, en pratique on admet que
1.1.1 Caractéristiques fonctionnelles les températures statiques sont représentatives de la grandeur
mesurée.
Dans un moteur suralimenté par turbocompresseur, la masse Les valeurs de températures correspondant à des résultats
volumique de l’air d’admission est augmentée du fait de la d’essais sont couramment exprimées en oC ; dans les calculs
compression de l’air dans le compresseur et, éventuellement, du thermodynamiques de la boucle de suralimentation, on utilise
fait du refroidissement de l’air comprimé au travers d’un échan- des températures absolues exprimées en kelvins.
geur placé entre compresseur et moteur. Compresseur et échan- Débits q
geur sont montés en série sur le circuit d’admission ; tout l’air
d’admission traverse le compresseur (l’échangeur pouvant être, Les débits considérés sont des grandeurs massiques
suivant les cas de fonctionnement, by-passé). exprimées en kg/s. Les caractéristiques du compresseur et de la
turbine font appel à des grandeurs réduites rapportées à des
La turbine est placée sur le circuit de gaz d’échappement et conditions de référence précisées dans le chapitre corres-
entraîne mécaniquement le compresseur. Lorsque le système est pondant.
en fonctionnement stabilisé et autonome, la puissance délivrée par Puissance P, en watts.
la turbine équilibre la puissance absorbée par le compresseur.
Rendements h (sans dimension) :
Lorsque la turbine ne comporte aucun réglage et que la totalité ηC rendement isentropique compresseur
des gaz d’échappement traverse la turbine, le système s’auto- ηT rendement isentropique turbine
équilibre en fonction des caractéristiques du système moteur- η TC rendement global turbocompresseur
turbocompresseur ; ce système de suralimentation free-floating est η TM rendement turbine-mécanique
celui qui est le plus souvent utilisé pour la suralimentation des ηV rendement volumétrique moteur
moteurs de véhicules industriels. ε efficacité refroidisseur air suralimentation
Dans le cas de la figure 1, on peut n’admettre à la turbine qu’une Autres notations utilisées
partie des gaz d’échappement en en dérivant une autre partie au pme (bar) pression moyenne effective
travers d’une soupape commandée. La puissance délivrée au N (tr/min) vitesse de rotation
compresseur peut donc être réduite pour s’adapter aux besoins du J (kg · m2) moment d’inertie
compresseur. Ce système de suralimentation régulé par wastegate
A /C rapport (massique) air/combustible
est largement utilisé sur les moteurs automobiles et les moteurs et
véhicules industriels performants.
cp [J/ (kg · K)] capacité thermique massique moyenne
γ rapport des capacités thermiques massiques à pres-
On peut aussi régler la puissance de la turbine en intervenant sur sion et volume constants
les caractéristiques des gaz à l’entrée de la turbine (pression). Les πC rapport de compression
turbines à géométrie variable permettent de moduler la pression à πT rapport de détente
l’entrée de la turbine et d’en régler la puissance. ρ (kg/m3) masse volumique
Historique
Indices de position sur la boucle de suralimentation
Le principe de la suralimentation des moteurs a été proposé
0 ambiante
dès les premiers développements de moteurs et en 1905 le
1 entrée compresseur
brevet du turbocompresseur a été déposé par l’ingénieur suisse
Büchi. Une des premières applications a été réalisée pendant la 2 sortie compresseur et entrée échangeur
Première Guerre par l’ingénieur Rateau pour un moteur Renault 3 sortie échangeur et entrée moteur
utilisé sur un avion de chasse. 4 sortie moteur et entrée turbine
5 sortie turbine
Le turbocompresseur a été d’abord utilisé sur les moteurs
industriels et plus particulièrement sur les moteurs marins. La Indices fluides et organes
suralimentation des moteurs de véhicules routiers ne s’est a air (circuit compresseur)
imposée sur les moteurs de camion que depuis une cinquan- g gaz d’échappement (circuit turbine)
taine d’années. r fluide refroidisseur (refroidissement de l’air de sur-
Depuis 1980, le turbocompresseur a accompagné le dévelop- alimentation)
pement des moteurs Diesel pour automobiles et devrait pro- C compresseur
chainement s’imposer de plus en plus sur les moteurs à T turbine
allumage commandé, dans le cadre de la réduction de TC ensemble turbocompresseur
consommation de ces moteurs. TM turbine-mécanique (utilisé pour le rendement)
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Collecteur et éviter les fumées et/ou les températures excessives à l’échappe-
Collecteur
d'admission ment.
d'échappement
Le besoin en air d’un moteur suralimenté est plus critique en
Régulation pleine charge. En fonctionnement en charge partielle, le système
Compresseur moteur-turbocompresseur permet d’obtenir des excès d’air qu’il
de la pression
d'alimentation peut être intéressant de réduire en utilisant les dispositifs de limi-
tation de puissance turbine.
Gaz
d'échappement On trouvera dans le tableau 1 des valeurs indicatives concernant
les débits d’air nécessaires aux moteurs actuels pour les régimes
Turbine Refroidisseur
de fonctionnement les plus critiques.
Filtre
à air Air ambiant
1.1.3 Performances actuelles des moteurs
suralimentés par turbocompresseur
Température maximale des gaz d’échappement ............................ (oC) 720 780 980
Température moyenne des gaz d’échappement ............................. (oC) 500 250 600
— à puissance nominale.................................................................... 24 24 12
— à pme maximale ............................................................................ 18 17 14,5
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En Diesel automobile, l’injection directe a entraîné une augmen- Exemple : considérons un compresseur fonctionnant à un rapport
tation sensible des performances spécifiques. À pme maximale de compression de 2,5/1 en ayant un rendement de 70 % et aspirant
(18 bar), le besoin en air du moteur suppose un rapport de de l’air à 15 oC. Les formules précédentes permettent de calculer une
compression supérieur à 2,4/1 et l’utilisation de turbines à géomé- température de sortie de 138 oC et la puissance demandée au
trie variable est nécessaire pour assurer les reprises d’accélération compresseur sera de 123 kW pour un débit d’air de 1 kg/s. Dans le cas
avec des températures « de croisière » faibles. d’une pression ambiante de 1 000 hPa (1 bar), les masses volumiques
de l’air à l’entrée et à la sortie du compresseur seront respectivement
En allumage commandé, les performances des véhicules sont
de : 1,21 et 2,12 kg/m3. On aura augmenté la masse volumique de l’air
Q
très différentes suivant les applications en série : de 60 à 100 kW/L.
de 75 % en augmentant sa pression de 150 %.
Les niveaux de pression de suralimentation sont de l’ordre de 2/1.
Les turbocompresseurs utilisés comportent une wastegate intégrée
et font appel à des matériaux réfractaires permettant de supporter 1.2.3 Refroidissement de l’air d’admission
les températures de gaz jusqu’à 1 000 oC.
Dans la plupart des applications actuelles, l’air d’admission est
refroidi à la sortie du compresseur, avant de pénétrer dans le
moteur. Les refroidisseurs d’air de suralimentation (RAS) peuvent
1.2 Compression de l’air d’admission être air-air ou, pour une plus grande efficacité, air-eau. Dans ce cas,
on peut utiliser soit l’eau de refroidissement du moteur, soit l’eau
provenant d’un circuit régulé à basse température (40 oC).
1.2.1 Puissance de compression L’efficacité d’un RAS est définie comme étant le rapport entre la
chute de température du fluide comprimé et la différence entre la
La compression de l’air s’accompagne d’une élévation de sa température d’entrée de ce fluide à celle du fluide de refroidis-
température. Les échanges thermiques entre le compresseur et sement :
l’extérieur sont faibles par rapport aux débits d’air traversant le ε = (T2 – T3)/ (T2 – Tr)
compresseur et on peut considérer que la compression de l’air est
une transformation adiabatique. Dans ce cas, la puissance néces- Dans le cas des refroidisseurs air-air, l’efficacité dépend de la
saire à la compression isentropique de l’air de débit qa est donnée localisation de l’échangeur et de la vitesse du véhicule. En automo-
par : bile on peut admettre, en première approximation, qu’à grande
vitesse un RAS a une efficacité de l’ordre de 60 %.
PC is = qa cp a (T2 – T1) is
Exemple : en reprenant l’exemple précédent, remarquons que si
avec : nous utilisons un échangeur ayant une efficacité de 60 % la tempéra-
γ –1 ture en sortie d’échangeur sera de 64 oC et la masse volumique de l’air
p 2
p2
( T 2 – T 1 ) is = T 1 31 --------
-
1
--------------
γ –1 4 sera égale à : 2,58 kg/m3, soit une augmentation de 115 % par rapport
à l’ambiante.
p 2
31 -------- 4
p2 La puissance délivrée par la turbine est proportionnelle au
T1 –1
--------------
γ
-
1
débit de gaz qg ainsi qu’à la différence de température due à la
η C = ------------------------------------------------------ détente des gaz. La puissance théorique obtenue lors d’une
( T2 – T1 ) détente adiabatique réversible est donnée par :
3 1 2 4
cisées par la carte de performance correspondante (voir figure 7 p5 γ –1
( T 4 – T 5 ) is = T 4 1 – --------- --------------
γ
p. 8). p4
La valeur maximale du rendement du compresseur dépend de sa
conception et de ses dimensions. Les compresseurs utilisés en En pratique, la détente n’est pas isentropique et la différence de
automobile ont une roue de grand diamètre, égal à 50 mm environ, température obtenue dans la détente est inférieure à la valeur
et un rendement maximal de 80 %. On peut espérer obtenir un ren- isentropique théorique. Comme pour le compresseur, on définit un
dement de 84 % avec un compresseur de 100 mm de diamètre sur rendement isentropique qui est le rapport entre la puissance
un moteur industriel. récupérée à la turbine et la puissance théorique qui serait obtenue
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1,32
St `
1.3.2 Rendement de la turbine 1,3 œc
hio 100
mé 50
1,28 tri q
ue 33
Le rendement isentropique de la turbine, ainsi que défini 1,26 25
ci-dessus, est le rapport entre la puissance délivrée par la détente 20
des gaz dans la turbine et la puissance théorique obtenue lors de 1,24 17
la détente réversible correspondante. En pratique, les fabricants de 500 1 000 1 500 2 000 15
turbocompresseurs associent au rendement isentropique de la tur- Température des gaz (K)
bine les pertes d’énergie entre la turbine et le compresseur (pertes
thermiques et frottements) et comparent la puissance délivrée par
Figure 2 – Valeurs de g en fonction du rapport air/combustible A/C
le compresseur à celle de la détente théorique isentropique de la
et de la température des gaz d’échappement
turbine. Le rendement ainsi défini est souvent appelé rendement
turbine et mécanique et est exprimé par la relation :
q a cp a ( T 2 – T 1 )
η TM = -------------------------------------------------------------------------- 1.4 Boucle de suralimentation
3 1 2 4
p 5 -------------
γ –1
q g cp g T 4 1 – -------- - γ -
p4
1.4.1 Autonomie du turbocompresseur
L’ordre de grandeur de ces rendements est de 60 à 70 %.
Lorsque le turbocompresseur est en fonctionnement stabilisé
Exemple : dans le cas d’une turbine fonctionnant avec un rapport autonome, la puissance délivrée par la turbine équilibre la puis-
de détente de 2,5 avec des gaz à 700 oC (γ = 1,35) et ayant un rende- sance absorbée par le compresseur et on peut écrire la relation
ment η TM de 70 %, la température de sortie turbine sera de 495 oC thermodynamique suivante :
environ et, avec un cp moyen égal à 1,15 kJ/ (kg · K), la puissance déli-
vrée par la turbine sera de 165 kW pour un débit de gaz de 1 kg/s. γa – 1 γg – 1
3 1 ------- 4=η 3 1 2 4
p2 p5
p 2
q a cp a T 1 -
------------------
γa –1 C η TM q g cp g T 4 1 – ------- ------------------
γg
Remarque : la capacité thermique massique des gaz d’échap- 1
p 4-
pement varie avec leur température et leur composition ; on trou-
vera sur la figure 2 un graphique précisant les valeurs de γ en Cette relation permet de déterminer les conditions de fonction-
fonction de ces paramètres. nement d’un turbocompresseur pour que celui-ci soit en équilibre.
En particulier, on peut remarquer que, pour des conditions de fonc-
tionnement du compresseur données, la diminution du rendement
1.3.3 Énergie récupérable de la turbine ou du compresseur, la réduction du débit de gaz dans
dans les gaz d’échappement la turbine ou une baisse de température des gaz d’échappement
s’accompagneront nécessairement d’une augmentation de pres-
sion à l’entrée de la turbine.
L’énergie contenue dans les gaz d’échappement avant turbine
comprend l’enthalpie des gaz en fin de détente du cycle moteur, Exemple : sur la figure 3, nous voyons comment varie le rapport de
après passage de la soupape d’échappement et la pression fournie compression d’un turbocompresseur en fonction de la température à
par le piston aux gaz repoussés vers l’échappement. Cette énergie l’entrée de la turbine pour trois valeurs particulières de son rendement
est relativement importante, du même ordre de grandeur que global dans les conditions particulières suivantes :
l’énergie fournie à l’arbre moteur, c’est-à-dire 40 % environ de
l’énergie du combustible introduit. La turbine n’utilise qu’une faible p 1 = p 5 ; p 4 = p 2 ; T1 = 15 oC ;
partie de cette énergie.
cpg = 1,15 kJ/(kg · K) ; q g = 1,05 qa
Il faut noter que la récupération de l’énergie par détente des gaz
d’échappement suppose une augmentation de la pression d’échap- Le rendement global du turbocompresseur est le produit des ren-
pement à la sortie du moteur, avant turbine, qui pénalise le fonc- dements compresseur et turbine :
tionnement du moteur. On peut estimer rapidement que la perte de
η TC = η C × η T
pression moyenne effective ( pme ) sur le cycle moteur est égale à
la différence entre la pression d’échappement à la sortie du moteur On remarque dans cet exemple que si l’on utilise un turbocompres-
et la pression à la sortie de la turbine. seur ayant au point considéré un rendement de 50 % on aura besoin
Cependant il faut noter que, a contrario, la pme est augmentée d’une température en entrée de turbine d’au moins 420 oC pour attein-
par la surpression de l’air à l’admission. Ainsi, le travail fourni par dre un rapport de compression de 2,5/1. Cette température est sou-
le cycle moteur est affecté par la différence entre la pression vent appelée température d’autonomie du turbocompresseur pour les
d’admission et la pression d’échappement. Si les réglages permet- conditions précisées.
tent une pression d’échappement très inférieure à la pression Remarquons que cette température varie rapidement avec le débit
d’admission, il est possible de récupérer de l’énergie en « bas de relatif de gaz dans la turbine ou le rapport de détente, paramètres qui
cycle », grâce à une boucle de balayage donnant un travail positif dépendent des réglages du turbocompresseur, en particulier du choix
par opposition au travail négatif de la boucle d’un moteur où la de la turbine et, le cas échéant, du circuit de dérivation des gaz de
pression d’échappement serait supérieure à celle d’admission. turbine (wastegate ).
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Notations et symboles
Symbole Unité Définition
c P , cV J/(kg · K) capacités thermiques massiques
à pression, à volume constants
et efficacité thermique du refroidisseur
Q H
k
J enthalpie
rapport d’entraînement
du compresseur
kb , kr coefficient de balayage, de remplissage
moteur
m kg masse
n c , nm tr/s régime de rotation compresseur,
moteur
p Pa ou bar pression absolue Figure 1 – La légendaire Alfa Romeo P2 à moteur 8 cylindres 2,0 L
compressé
pm Pa ou bar pression moyenne
qm kg/s débit-masse
r J/(kg · K) constante des gaz parfaits : 1. Histoire et évolutions
r = 287 J/(kg · K) de la suralimentation
rp rapport de pressions absolues
par compresseur
T K température thermodynamique
v m3/kg volume massique C’est au début du siècle dernier que sont apparues les premières
solutions de suralimentation par compresseur, avec notamment le
V m3 volume dépôt de brevets sur le compresseur à spirales en 1905 par le
français L. Creux.
Vc , Vm m3 cylindrée du compresseur, du moteur
La technique de suralimentation volumétrique fut tout d’abord
W J travail, énergie utilisée pour des moteurs d’avion afin de compenser la perte de
puissance en altitude due à la diminution de la pression atmosphé-
γ coefficient adiabatique de compression
rique. Dès 1908, Renault présente deux moteurs V8, suivi la même
(γ = 1,4 pour l’air)
année par Chadwick et en 1912 par Hispano-Suiza.
η rendement En 1921 apparaît la première application automobile sous la
λ cylindrée apparente marque Daimler mais c’est Fiat qui retira les premiers bénéfices de
compresseur/cylindrée moteur cette technologie en devenant, en 1923, le premier constructeur à
remporter un Grand Prix avec la Fiat 804-405 lors du Grand Prix
ρ kg/m3 masse volumique d’Europe à Monza avec Carlo Salamano. Celle-ci était équipée d’un
oC
moteur 2 litres à compresseur Roots. L’histoire du sport automo-
θ température Celsius bile aura surtout retenu l’Alfa P2 (figure 1) qui apparaît en Grand
Liste des Indices Prix en 1924 et écrase la concurrence grâce à son 8 cylindres en
ligne de 2 litres compressé (compresseur Roots) à double carbura-
1 début de compression teur qui lui permet de remporter en 1925 le premier championnat
du monde des marques et de signer jusqu’à son retrait définitif en
2,2′ fin de compression 1930 quinze victoires majeures.
3 fin de refoulement C’est alors une grande révolution dans le monde de la course et
le début de l’ère du compresseur. Dès 1926, l’emploi des
4 ou 0 début d’aspiration compresseurs dans la compétition automobile se généralise : Alfa
a aspiration compresseur Romeo, Auto-Union, Bentley, Bugatti, Delage, Maserati,
Mercedes-Benz, etc. Les plus grands constructeurs de l’époque se
ad adiabatique doivent d’adopter la technologie pour être compétitifs car la surali-
mentation permet d’atteindre des niveaux de puissance jusque-là
e échappement moteur inconnus. C’est dans cette période que le compresseur vécut ses
i admission moteur heures de gloire dans le sport automobile. De 1920 à 1950, la sura-
limentation volumétrique est appliquée sur les moteurs d’avion,
o ambiante sur les voitures de course, les voitures de tourisme de prestige, les
moteurs deux temps, les moteurs Diesel industriels.
r refoulement compresseur
À partir du milieu du siècle dernier, la suralimentation volumé-
th théorique trique disparaît progressivement de toutes les applications auto-
mobiles sportives et non sportives. Pour la première catégorie, la
tr transvasement cause principale revient aux règlements sportifs qui deviennent de
v volumétrique plus en plus défavorables à la suralimentation volumétrique avec
en point d’orgue en 1954 l’apparition d’une nouvelle Formule I de
UX
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bmRVSR
2,5 L sans compresseur (ou 750 cm3 avec) qui signe le véritable
arrêt de l’emploi du compresseur. Pour la seconde catégorie, la
cause principale revient à la turbosuralimentation qui connaît des
évolutions technologiques marquantes lui permettant de proposer
un meilleur rapport prix/performances que le compresseur volu-
métrique avec un niveau de fiabilité devenu au moins comparable.
La fin du siècle dernier et le début du XXIe siècle confirment
Q
cette tendance. Bien que l’introduction de plus en plus massive de
l’électronique dès les années 1980 conduise à un essor important
de la suralimentation notamment pour les moteurs Diesel, la majo-
rité des applications est turbocompressée. Cependant, les avanta-
ges spécifiques de la suralimentation volumétrique et le
développement de compresseurs toujours plus performants et
mieux adaptés font que les constructeurs continuent, malgré tout,
à mener durant cette période des travaux dans ce domaine. On
citera notamment :
– dans le monde du deux-roues, Peugeot Motocycles en 2005
avec ses Jet Force puis Satelis équipés d’une motorisation mono-
cylindre 4 temps 125 cm3 à compresseur à pistons rotatifs de type
Roots ;
– dans le monde du moteur marin, les moteurs de hors-bord
« Verado » du constructeur américain Mercury Marine [17] – Figure 2 – Lancia Delta S4 à moteur à double suralimentation
gamme de moteurs à 4 temps de 4 à 6 cylindres à compresseur à compresseur – turbo
vis apparue en 2004 ;
– dans l’automobile :
• Volkswagen dans les années 1990 avec les Polo G-40, Cor-
rado et Golf G60 – utilisant un compresseur à spirale, prin- E A R
cipe breveté en 1905 mais n’ayant pas trouvé jusque-là
d’application réelle,
• Mercedes avec ses nombreuses versions à compresseur K –
suralimentation par compresseur de type Roots –,
• Lancia avec la Trévi-Volumex – utilisant un compresseur à
pistons rotatifs type Roots –, mais surtout la Delta S4
(figure 2) qui reste la première voiture à avoir combiné la
double suralimentation compresseur et turbo,
• Plusieurs constructeurs japonais encore aujourd’hui pour les
K-Cars japonais, utilisant des compresseurs de type Roots. La
catégorie K-Cars spécifique au Japon correspond à des petits
véhicules équipés de taille < 3,5 m dont les moteurs ont une
cylindrée limitée à 660 cm3 leur permettant de bénéficier,
d’une part, d’avantages pour le stationnement et, d’autre
part, d’avantages fiscaux spécifiques. Le rôle principal du A admission
compresseur volumétrique est alors de maintenir des perfor- E échappement
mances acceptables malgré la faible cylindrée moteur. R résonateur
Depuis le début des années 2000 avec, d’une part, une sévérité
accrue des normes concernant les niveaux de pollution et, d’autre Figure 3 – Schéma d’un circuit d’air d’admission avec compresseur
part, l’amplification de la pression écologique, les constructeurs
sont amenés à innover pour réduire la consommation des
véhicules motorisés. On peut noter plusieurs voies explorées en
parallèle : 2. Architecture et types
– d’une part, l’électrification partielle ou totale des groupes
motopropulseurs est engagée avec l’apparition de motorisation
de compresseurs
hybride (électrique – thermique) ou électrique ;
– d’autre part l’amélioration du rendement des « machines
thermiques ». Un axe majeur de cette voie est le downsizing qui 2.1 Architecture générale
consiste à remplacer les moteurs existants par des moteurs de
cylindrée plus réduite généralement suralimentés afin de Le compresseur volumétrique est situé dans le circuit
conserver la même puissance. Dans ce cadre, les applications d’admission d’air du moteur en aval du filtre à air qui le protège
suralimentées par turbocompresseur et également par des impuretés pouvant entraîner des grippages et en amont de
compresseur volumétrique conservent de beaux jours devant l’entrée du cylindre (figure 3).
elles. De nombreuses solutions de double suralimentation appa-
Il est généralement entraîné mécaniquement à partir du vilebre-
raissent dont certaines couplant compresseur mécanique et turbo-
quin à l’aide d’une courroie ou plus rarement par engrenage. La
compresseur. Une nouvelle voie s’ouvre également pour les
liaison peut être :
applications à compresseur pour les très faibles cylindrées pour
lesquelles l’adaptation de turbocompresseur ne représente pas le – permanente ou temporaire par utilisation d’un embrayage
meilleur rapport prix/performances. électromagnétique sur une des poulies ;
UY
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bmRVSR
– à rapport constant ou variable par utilisation de poulies à écar- l’ensemble du circuit d’admission doivent prendre en compte les
tement réglable. risques de condensation et de ruissellement de l’essence. Le car-
Son installation est compatible avec les différents types d’ali- burateur devra être de type aspiré mais ne se distinguera pas
mentations de carburant connues à ce jour : d’une alimentation classique de moteur atmosphérique.
– des plus récentes comme l’alimentation par injection directe Enfin, pour améliorer l’efficacité de la suralimentation, on peut
ou indirecte de carburant ; lui adjoindre un échangeur ou Refroidisseur d’Air de Suralimen-
– aux plus anciennes comme l’alimentation par carburateur tation (RAS) dont le but sera de limiter l’échauffement de l’air
Q
mécanique ou piloté. comprimé permettant ainsi d’augmenter la masse volumique donc
la quantité d’air admise dans le moteur. Le RAS sera installé entre
Dans le cas des moteurs à injection, l’introduction du carburant
le refoulement du compresseur et l’admission du moteur.
se fait toujours en aval du compresseur, dans la pipe d’admission
pour les moteurs à allumage commandé à injection indirecte ou
dans la chambre de combustion pour les moteurs Diesel ou
moteurs à allumage commandé à injection directe. 2.2 Principaux types de compresseurs
Dans le cas d’une alimentation par carburateur, le compresseur volumétriques
peut être placé avant ou après celui-ci :
– dans le premier cas, le compresseur ne véhicule que de l’air. Les compresseurs volumétriques existent sous de nombreuses
Le carburateur utilisé devra être de type soufflé et devra, d’une formes (figure 4) : alternatifs ou rotatifs, avec ou sans compression
part, être étanche puisque situé dans la zone sous pression du cir- interne.
cuit d’admission et, d’autre part, être équipé d’un dispositif de • Les compresseurs alternatifs ne sont plus employés sous
réglage de la richesse en fonction de la pression de forme de compresseurs entraînés. Le principe est cependant
suralimentation ; encore utilisé dans les moteurs à compression par le carter :
– dans le second cas, le compresseur travaillera avec un balayage des moteurs deux temps, suralimentation intégrée des
mélange air-carburant et sa conception ainsi que celle de moteurs quatre temps à carter cloisonné.
R
A
Refoulement Aspiration
Corps Palette
Rainure dans
le stator
Capacité variable
VP
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bmRVSR
Q
transvasement sans compression interne ;
– les compresseurs à vis du type Lysholm, qui utilisent deux
rotors (encore appelés vis) qui permettent de comprimer l’air.
Ceux sont des machines dites à compression interne ; Poulie
– les compresseurs à palettes, dérivés du compresseur Zoller. Ils
sont constitués d’un stator cylindrique dans lequel tourne un rotor
excentré. Ce dernier est muni de rainures radiales dans lesquelles Rotors Carter Pignons
coulissent des palettes qui sont constamment plaquées contre la
paroi du stator par la force centrifuge. Ils peuvent être réalisés Figure 5 – Compresseur Roots : coupes schématiques
sans ou avec compression interne ;
– les compresseurs à spirale, qui ont des caractéristiques de
fonctionnement proches des machines à vis. Ils sont principa-
lement constitués de deux spirales cylindriques, l’une fixe et
l’autre mobile de forme identique, qui roulent sans glisser l’une
sur l’autre, enfermant des poches de gaz de volume variable, ce
qui assure la compression. Le gaz est aspiré à la circonférence et
refoulé au centre.
VQ
Q
VR
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bmRVSU
VS
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bmRVSU
Q
de la pression de suralimentation ;
– une réduction du volume d’air en aval du compresseur afin de réduire les
temps de réponse (« time to torque ») ;
– une stabilité de la température en aval de l’échangeur : elle doit être moins
dépendante des conditions de roulage (vitesse véhicule) et de la stratégie de
dépollution (taux EGR haute et basse pression) ;
– la possibilité de contrôler la température en aval de l’échangeur en fonc-
tion des points de fonctionnement moteur, de la stratégie de dépollution
(problématique de condensation en EGR basse pression, régénération du filtre
à particules) ou de vie du moteur (amélioration des démarrages à froid, réduc-
tion du « light off » catalyseur) ;
– une augmentation des performances thermiques et la limitation des
échauffements parasites en aval de l’échangeur ;
– l’ajout de fonctionnalités actives (boîtier papillon, doseur d’air, vanne EGR,
volet de swirl, désactivation de cylindre, etc.) ;
– une compatibilité avec l’ensemble des plateformes véhicule du ou des
constructeurs.
Ce besoin d’intégration de la fonction refroidissement des gaz de suralimen-
tation pousse à étudier l’ensemble des composants de la sortie compresseur
aux soupapes d’admission comme un système multicomposant appelé
« module d’admission » ou « ligne d’air de suralimentation ».
Le présent article traitera de la modélisation des composants de la ligne d’air
d’admission, des différentes architectures connues et présentera les princi-
pales voies d’amélioration des architectures actuelles.
Cet article s’applique au domaine des moteurs à combustion CO 2 (g/km) = 130 + a (M − M0 ) (1)
interne deux temps et quatre temps à allumage commandé
(essence) ou à compression (diesel) suralimenté. avec M (kg) masse du véhicule,
M0 = 1 372 kg à partir de 2012,
La fonction principale de la « ligne d’air de suralimentation » est
d’acheminer l’air en provenance du compresseur jusqu’à la a = 0,0457.
culasse. Sa fonction secondaire est d’abaisser la température en – d’un cycle d’homologation plus contraignant : les zones de
aval du compresseur afin d’augmenter la masse volumique de l’air fonctionnement du moteur sur cycle seront effectivement des
(améliorer le remplissage moteur). Le domaine d’étude est détaillé points plus chargés et à plus haut régime afin d’être plus représen-
sur la figure 1. tatifs d’un profil de roulage réel (figure 2) ;
– d’un abaissement des seuils d’émission des HC, CO, NOx et
PM (Particulate Matter).
Le tableau des notations et symboles est situé en fin d’article.
VT
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bmRVSU
Culasse
Domaine d’étude
Domaine d’étude d’une aval :
ligne d’air de
suralimentation : – Conduits
– Culasse
– Boîtier papillon
– Refroidisseur d’air de
suralimentation
– Soupapes
Q
– Refroidisseur gaz EGR
– Vanne EGR HP
– Conduit d’air
– Collecteur d’admission
Domaine d’étude
amont :
– Turbocompresseur
– Module EGR BP
24
20
Pleine charge
16
PME (bar)
12
Charge
100 %
8
0
0 1000 2000 3000 4000 5000
Régime (tr/min)
1
Accélération (m/s2)
0
0,5
0 1000 2000 3000 4000 5000
–1 Régime (tr/min)
VU
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bmRVSU
Le travail de modélisation sera totalement différent entre ces Sans refroidissement de l’air de suralimentation (RAS), la
deux méthodologies qui ne sont pas en concurrence, mais sont diminution du rapport volumétrique ε ne permet qu’une légère
simplement complémentaires. Dans un projet de conception, augmentation de la pression de suralimentation. Avec un
chaque méthodologie est utilisée et doit, macroscopiquement, échangeur, la diminution de ε permet une augmentation signi-
fournir des résultats globaux proches. ficative de la pression de suralimentation.
VV
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18 18
PME (bar)
PME (bar)
17 17
AA (avec RAS)
Pboost (avec RAS)
16 16
15 15
14 14 Q
13 AA (sans RAS) 13
Pboost (sans RAS)
12 12
11 11
10 10
– 40 – 35 – 30 – 25 – 20 – 15 – 10 0 1,4 1,5 1,6 1,7 1,8 1,9
Avance à l’allumage (degré vilebrequin, 0 = PMH) Pression de suralimentation (barA)
a b
Figure 4 – Exemple de l’impact de la température et de la pression avec ou sans refroidisseur d’air de suralimentation sur le risque de cliquetis
(taux de compression de 8)
CA50 cyclique
30
8000
20
10 2800 K
Zone de CA50 optimale
Taux d
d’EGR
EGR (%) 6000
0
0 5 10 15
5 20 25
– 10 2700 K
NO(ppm)
– 20 4000
Avance
– 30 allumage 2600 K
– 40 2500 K
2000
Temps (ms)
2.2 Moteur à allumage par compression Figure 6 – Impact de la température aval CAC sur la formation des NO
VW
Q
VX
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bRXPU
Distribution à soupapes
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VY
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bRXPU
Cet article aborde les différents problèmes liés à la définition d’une distribu-
tion à soupapes. Sont traités successivement :
— l’analyse fonctionnelle établissant les relations qui lient la perméabilité du
moteur à la géométrie et à la cinématique des soupapes. Le remplissage du
moteur faisant intervenir d’autres facteurs tels que la géométrie des tubulures
d’admission et d’échappement n’est pas traité dans cet article ;
— les principaux critères de dimensionnement des éléments constitutifs de la
Q distribution ;
— les architectures de distributions à soupapes utilisées sur les moteurs
contemporains. Les avantages et les incovénients de chacune d’entre elles sont
analysés en fonction des critères préalablement définis dans les deux premières
parties.
Les courbes présentées dans cet article ne constituent nullement des abaques
de référence mais illustrent, de façon qualitative, l’évolution des différentes gran-
deurs étudiées.
1. Différents types
de distribution
Depuis la conception des premiers moteurs, de nombreux
systèmes de distribution ont été utilisés. Cependant, la recherche de
puissances spécifiques toujours plus élevées, d’une fiabilité accrue,
et la diminution des coûts de production et des émissions polluantes
(dont la consommation d’huile) ont condamné successivement la
plupart de ces solutions.
Ce paragraphe décrit les principaux concepts de base à partir
desquels ont été imaginées de nombreuses variantes. Actuellement,
seules les lumières et les soupapes sont encore utilisées, respective-
ment pour les moteurs 2 et 4 temps. Les autres solutions sont pré-
sentées pour leur intérêt historique.
1.1 Lumières
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WP
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bRXPU
Q
épaisseur, coaxiales au piston et guidées dans le cylindre.
La cinématique de l’ensemble est contrôlée, à partir d’un arbre
auxiliaire tournant à demi-régime de vilebrequin, par un système
bielle-manivelle dans le cas des chemises coulissantes (figure 2a ) ou
par un excentrique dans le cas des fourreaux louvoyants ( figure 2b ).
Ces solutions ont été utilisées sur des moteurs 4 temps pour
l’automobile (Panhard) et pour l’aviation (Napier, Bristol). Les prin-
cipaux inconvénients étaient le refroidissement du piston, le grais-
sage des chemises ou fourreaux et les inerties élevées, sources de
vibrations et de sollicitations mécaniques importantes.
1.4 Soupapes
À l’origine, les soupapes étaient le plus souvent logées dans le bloc
cylindre (soupapes latérales, figure 32). Actuellement, cette
configuration a été pratiquement abandonnée au profit de la disposi-
tion à soupapes en tête (figure 4) plus performante en ce qui
concerne la compacité de la chambre de combustion et le remplis-
sage. Les soupapes sont composées de deux parties : la tige et la tête.
Pendant le cycle basse pression, les soupapes sont animées d’un
mouvement de translation alternatif commandé par l’arbre à
cames. La tige doit alors remplir la fonction de guidage et assurer
la transmission de la chaleur et des efforts.
Lorsque les soupapes sont au repos sur leur siège respectif, elles
maintiennent fermés les conduits d’admission ou d’échappement.
La surface de contact entre la tête de soupape et le siège (appelée
portée) est une portion de cône dont le demi-angle au sommet est
généralement de 45o. L’étanchéité est assurée pendant la boucle de
pompage par la précharge du ressort de rappel, et pendant le cycle
haute pression par la pression des gaz. Cette dernière, compte tenu
de la dimension des têtes de soupape, contribue de façon impor-
tante à cette action. Outre l’étanchéité de la chambre de
Figure 2 – Distribution par chemises ou fourreau combustion, la tête de soupape doit favoriser par sa forme les écou-
lements pendant les transvasements.
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WQ
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bRXPU
Pour maintenir la soupape en contact avec la came pendant tou- Ce paragraphe traite de la perméabilité du sous-ensemble
tes les phases de son mouvement, un ou plusieurs ressorts de rap- constitué de la partie du conduit située dans la culasse, du siège et de
pel sont généralement utilisés. L’effort est transmis à la soupape la soupape. La section minimale de passage est définie, en début
par la coupelle rendue solidaire de la tige par deux demi-cônes. d’ouverture, par la portion de cône liberée entre le siège et la
Ceux-ci sont maintenus dans leur gorge par coincement. soupape (§ 2.1.1), puis pour les levées plus importantes par le plus
Pour les moteurs alternatifs à pistons 4 temps, la distribution à faible diamètre du conduit (§ 2.1.2). Les caractéristiques géo-
soupapes est aujourd’hui le seul système utilisé car il réunit les métriques du conduit et de la soupape déterminent la section de pas-
avantages suivants : sage théorique. Des mesures en soufflerie sont nécessaires pour
connaître la perméabilité réelle.
— étanchéité de la chambre de combustion ;
— possibilité d’obtenir des puissances spécifiques élevées ;
— fiabilité maîtrisée.
2.1.1 Section de passage à la soupape.
En ce qui concerne l’architecture, les principales variantes sont la Calcul théorique
disposition et le nombre des soupapes, les systèmes de
commande et de rappel. Les solutions les plus usuelles sont les
2.1.1.1 Cas d’une seule soupape
suivantes :
— distribution à attaque directe (figure 4), avec la commande La section débitante varie le long de la portée de soupape
directe de la soupape par la came via un poussoir ; (figure 5). Elle est minimale au droit du diamètre minimal de siège.
— distribution à linguet (figure 37a ), ou basculeur (figure 30), Toutefois, la largeur de la portée étant petite par rapport au diamètre
avec l’utilisation d’un composant intermédiaire ayant un mouve- de référence, on utilise généralement cette grandeur caractéristique
ment oscillant ; pour calculer avec une bonne approximation la section de passage :
— distribution culbutée (figure 19), avec la commande du bascu- As = π ds h sin Θ
leur par l’intermédiaire d’une tige et d’un poussoir supplémentaire.
Le choix entre les différentes solutions résulte d’un compromis avec As aire de la section de passage au droit du siège,
entre la puissance spécifique désirée et le coût de réalisation. ds diamètre de référence de la portée,
h levée de soupape,
Θ demi-angle au sommet de la portée.
2. Analyse fonctionnelle En faisant l’hypothèse d’incompressibilité du fluide, le rapport
entre la vitesse du piston et la vitesse des gaz au droit de la sou-
pape s’écrit :
2
ds
-----D-
u A h
2.1 Perméabilité -----p- = -------s- = 4 ------- sin Θ
us Ap ds
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WR
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Q
divergent afin d’augmenter la vitesse des gaz dans un premier temps,
puis de récupérer leur énergie cinétique sous forme de pression juste
en amont de la soupape. Le diamètre minimal du conduit doit donc
être suffisamment faible pour accentuer ce phénomène mais suffi-
samment grand pour limiter la perte de charge.
En faisant l’hypothèse d’incompressibilité du fluide, la conservation
du débit moyen s’écrit :
A c u c moy = A p u p moy
Figure 5 – Section géométrique de passage des gaz à la soupape
avec Ac aire de la section minimale du conduit,
u c moy vitesse moyenne des gaz dans le conduit,
Pour une vitesse de piston donnée, la perte de charge à la soupape u p moy vitesse moyenne du piston.
d’admission diminue lorsque la vitesse des gaz diminue. Il faut donc La section minimale du conduit A c est calculée en imposant au
rechercher le plus grand rapport up /us possible. régime de puissance maximale une vitesse moyenne des gaz
Règles constructives : comprise entre 90 et 120 m/s.
— Pour un alésage du cylindre donné, il faut rechercher le dia-
mètre de soupape maximal.
2.1.3 Coefficient de perméabilité.
— Pour un diamètre de portée donné, il faut rechercher la loi per- Approche expérimentale
mettant la levée de soupape maximale à chaque instant des phases
d’admission et d’échappement.
Les mesures en soufflerie permettent de calculer la section équi-
En ce qui concerne l’angle de portée du siège, l’accroissement de valente A eq de l’ensemble conduit-soupape, pour différentes
la perméabilité nécessite son augmentation. Toutefois, la valeur valeurs de levée, à partir du débit obtenu sous un gradient de pres-
généralement adoptée résulte d’un compromis entre perméabilité et sion donné (cf. article [B 2 600] Transvasements gazeux dans les
vitesse d’impact de la soupape sur son siège. Dans le passé, certains moteurs thermiques, de ce traité). L’évolution de la section équiva-
sièges de soupape d’admission présentaient un angle de portée 2Θ lente en fonction de la levée h comprend deux parties qui corres-
de 120o. Actuellement, la valeur utilisée à l’admission comme à pondent à la section de passage à la soupape, d’une part, et à la
l’échappement est de 90o. section du conduit, d’autre part (figure 6a ). On définit les critères de
comparaison suivants :
2.1.1.2 Cas de plusieurs soupapes — le coefficient de perméabilité du siège :
Sur les moteurs multisoupapes, plusieurs soupapes d’admission
A eq
ou d’échappement sont actionnées simultanément. Les diamètres C s = ---------
-
des soupapes sont plus petits mais l’espace disponible est mieux As
utilisé et la section de passage offerte au gaz est augmentée.
— le coefficient de perméabilité du conduit :
Par exemple à l’admission, les valeurs usuelles rencontrées pour le
rapport entre le diamètre de soupape et l’alésage sont les suivantes : A eq
— moteur 2 soupapes par cylindre : C c = ---------
-
Ac
d s1 Le coefficient de perméabilité du siège, initialement égal à 1,
--------- = 0,45
D décroît quand la levée augmente. Le coefficient de perméabilité du
conduit croît avec la levée et tend généralement vers 1 (figure 6b ).
— moteur 4 soupapes par cylindre : Compte tenu du sens de l’écoulement, le coefficient de perméabilité
du siège à l’échappement est souvent meilleur qu’à l’admission. En
d s2
--------- = 0,35 contrepartie, pour favoriser l’aspiration des gaz, les conduits
D d’admission sont généralement plus directs. Dans ce cas, le coeffi-
cient de perméabilité du conduit d’admission est meilleur que celui
L’accroissement de perméabilité dépend de l’hypothèse effectuée
du conduit d’échappement.
concernant la loi de levée :
— si le rapport h /ds est conservé (respect des lois de similitude), Les principaux paramètres qui conditionnent ce coefficient sont :
alors : — la géométrie du conduit : direction par rapport à l’axe du cylindre,
d s2 2 coudes, loi de variation de la section le long de son axe ;
A s2
--------- = 2 --------- = 1,21 — la forme de la soupape : géométrie de la tête, largeur de la
A s1 d s1 portée ;
— la forme du siège : conicité et largeur de la portée ;
— si la levée h est conservée, alors : — l’environnement de la soupape : forme de la chambre de
combustion, proximité de la paroi du cylindre, interaction des
d
--------
A s2 d s2
--------- = 2 - = 1,56 soupapes adjacentes ouvertes simultanément. Ces paramètres
A s1 s1 peuvent, selon les cas, favoriser ou inversement contrarier l’écoule-
ment à la soupape.
Dans la réalité, les choix retenus sont plus proches de la deuxième
hypothèse et l’utilisation de plusieurs soupapes au lieu d’une permet
une augmentation importante de la section de passage au droit de la
soupape.
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WS
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Q
c a ’ c e célérité du son dans les gaz d’admission et d’échap-
pement,
ua ’ ue vitesse moyenne des gaz pendant les phases de
transvasement à l’admission et à l’échappement.
Il vient :
Ae Ta
------- = --------
-
Aa Te
Quel que soit le moteur considéré, la section de passage de 2.2.1 Loi de levée idéale
l’admission est toujours supérieure à celle de l’échappement. La
règle théorique donnant la proportion entre ces deux sections pour- La loi de levée idéale est celle qui offre la section débitante égale
rait être établie en se basant sur le raisonnement approché suivant. à la section du conduit pendant toute la phase de transvasement ;
Pendant la phase d’admission, l’air entrant dans le cylindre est c’est une loi rectangulaire dont la levée h id est donnée par la
caractérisé par une pression légèrement inférieure à la pression relation :
atmosphérique (perte de charge dans le conduit et à la soupape) et Ac
une température légèrement supérieure à la température ambiante h id = ------------------------------
-
π d s sin Θ
(réchauffement par échange thermique avec les parois des conduits
et la soupape). Ces caractéristiques varient peu pendant toute la L’étalement et le calage de cette loi dépendent des conditions de
durée d’admission. pression dans le cylindre et le conduit. Par exemple, à l’admission,
La vidange du cylindre, au contraire, se déroule en deux phases : selon une loi idéale, la soupape s’ouvre au PMH et se ferme au-delà
— 1 er temps : bouffée d’échappement. À l’ouverture de la soupape du PMB lorsque la vitesse des gaz à la soupape s’annule, c’est-à-dire
d’échappement, les gaz contenus dans le cylindre ont une pression lorsqu’il y a égalité des pressions dans le cylindre et dans le conduit
beaucoup plus élevée que la pression atmosphérique (quelques bar), juste en amont de la soupape. Ce point de fermeture dépend évi-
ce qui crée un écoulement à forte vitesse qui tend à vider le cylindre ; demment du régime (figure 7a ).
— 2 e temps : refoulement. Pendant cette phase, le volume à trans- Une telle loi présente des vitesses et des accélérations infinies, ce
vaser est égal au volume admis (sensiblement la cylindrée), la pres- qui la rend physiquement irréalisable. Les lois réelles sont décrites
sion de refoulement diffère peu de la pression atmosphérique (perte par des fonctions mathématiques qui permettent de satisfaire les
de charge à l’échappement) tandis que la température d’échappe- conditions de continuité en tout point pour la levée, la vitesse, l’accé-
ment est beaucoup plus élevée que la température d’admission. lération et la dérivée de l’accélération. Elles doivent aussi être
Les conditions de similitude des écoulements au niveau des sou- compatibles avec un fonctionnement dynamique de la distribution
papes pendant l’aspiration et le refoulement s’écrivent : acceptable.
— conservation du débit-volume :
Aa ua = Ae ue
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WT
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2.2.3 Efficacité Q
L’efficacité d’une loi est définie par le rapport entre l’aire sous la
partie active de la loi réelle et l’aire du rectangle la délimitant. Ces
aires sont calculées au-dessus des rampes (figure 8a ). L’expression
mathématique de l’efficacité est donc la suivante :
αf
A [ h ( α ) – h rp ] d α
e = ------2- = -----------------------------------------------------------
αo
-
A1 ( h max – h rp ) ( α f – α o )
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WU
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WW
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Q
Adm Admission OHV OverHead Valves
RFE Retard fermeture échapemment VVEL Variable Valve Event and Lift
PMH Point mort haut VTEC Variable-valve Timing and Electronic-lift Control
WX
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bmRUXP
Aujourd’hui, de nombreux constructeurs développent ou La distribution joue évidemment un rôle déterminant en ce qui
utilisent des décaleurs (ou déphaseurs), ceux-ci représentant la concerne les performances du moteur. Elle intervient aussi de
forme la plus simple d’une distribution variable. Des systèmes plus façon secondaire dans la formation des émissions polluantes.
complexes ont maintenant tendance à se démocratiser. Avec les systèmes d’admission et d’échappement, elle définit la
perméabilité du moteur et, par conséquent, son remplissage en air
La distribution variable est envisageable pour les deux types de en fonction du régime et de la charge. Elle doit donc autoriser, en
moteurs (essence et diesel), aussi bien pour l’admission que pour général, une vidange aussi complète que possible du cylindre et
l’échappement, mais présente une adéquation plus forte pour le une introduction de la masse maximale d’air frais. Ces deux phé-
moteur à essence. nomènes étant fortement dépendants du régime de rotation, la
distribution doit être adaptée, par ses caractéristiques et par les
solutions technologiques retenues, aux objectifs du moteur : sou-
Q
1.1 Paramètres de la distribution plesse, puissance spécifique élevée, faible niveau de pollution, etc.
Le diagramme de distribution est défini par des positions angulai-
res du vilebrequin correspondant à l’ouverture et à la fermeture des
« La distribution regroupe l’ensemble des organes qui per- soupapes. La levée des soupapes est définie à partir de ces posi-
mettent la mise en communication du cylindre avec le milieu tions angulaires, pour une hauteur de rampe donnée (figure 1).
extérieur lors des phases de vidange et de remplissage (opéra- Les grandeurs caractéristiques de distribution sont :
tions de transvasement). Sa fonction est de définir la loi d’évo-
– AOA (oV) : Avance Ouverture Admission/PMH (point mort haut) ;
lution de la section de passage des gaz brûlés et des gaz frais
– RFA (oV) : Retard Fermeture Admission/PMB (point mort bas) ;
en fonction de l’angle de rotation du vilebrequin (diagramme
– AOE (oV) : Avance Ouverture Échappement/PMH ;
de distribution) » [B 2 805].
– RFE (oV) : Retard Fermeture Échappement/PMB ;
Séparation
des lobes
AOA RFE
Croisement
nt
Pression cylindre
me
d'a
ap e
Le isio
ch evé
nt
pe
dm
vé
me
d'a
rée
L
e n
Du issio
pe
dm
d'é Du
ap
rée n
d'é
ch
Rotation
AOE RFA
Séparation des lobes
Levée d'échappement
P M B PMH PMB
Levée d'admission
E A
E : échappement A : admission
WY
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bmRUXP
Q
Homogénéisation
Sur ce même graphique ont été reportées l’évolution des temps
moteur et la variation de pression au sein du cylindre.
Une distribution fixe, c’est-à-dire avec des paramètres de distri- COMBUSTION
bution constants (invariables pendant le fonctionnement du
moteur), ne procure un remplissage optimal que sur une étroite
plage de fonctionnement. Selon la vocation du véhicule, le moteur Rendement Pollution Puissance
sera conçu, soit pour avoir un couple important à bas régime
(agrément de conduite), soit pour être puissant à haut régime
(recherche de la puissance spécifique maximale). Figure 2 – Effets de la distribution variable
XP
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bmRUXP
XQ
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
bmRUXP
électrohydraulique
électrohydraulique
Mouvement perdu
électromécanique
Commutable
Commande
Commande
Commande
Q
Décaleur
Continu
Discret
Amélioration du remplissage + + + + + + +
Contrôle de la charge ~ ~ ~ + + + +
Cycle de Miller-Atkinson + + + + + + +
Variation du taux de compression effectif + + + + + ~ +
Réduction du temps de réponse du turbocompresseur + + + + + + +
Balayage des gaz résiduels + + + + + + +
Amélioration de l’aérodynamique interne ~ + + + +
Frein moteur ~ +
Désactivation cylindre ~ + +
Fonctionnement multitemps ~ + ++
Recompression EGR ~ + + + ~ ++
Réaspiration EGR ~ ~ ~ + +
2. Modification du diagramme
Levée (mm)
de distribution 10
9
8
2.1 Variation du calage 7
6
Les décaleurs ou déphaseurs représentent le premier pas dans
le domaine de la distribution variable. Cela est dû à la fois à la 5
« simplicité » technologique et aux multiples bénéfices en termes 4
de pollution, économie de carburant, performances et stabilité de 3
la combustion aux faibles régimes.
2
Le décaleur d’arbre à cames a pour fonction de faire varier le 1 120o
calage de(s) l’arbre(s) à cames par rapport au vilebrequin. La loi de
levée de soupape et l’étalement restent constants. Autrement dit, 0
placé sur l’arbre à cames d’admission et/ou d’échappement, son 90 180 270 40o 450 540 (oV)
principe est de faire varier le moment d’ouverture des soupapes,
Échappement RFA + 40
sans modifier la durée totale d’ouverture. Bien entendu, le
Admission AOA – 40
moment de la fermeture est modifié dans le même sens.
Figure 6 – Modification du calage
À titre d’exemple, considérons une première configuration
(figure 6, courbes en trait continu) définie par le calage suivant :
AOE = 55o, RFE = 20o, AOA = 20o, RFA = 70o : la durée d’ouver- Ces lois de calage privilégient, dans le cas de la première
ture est de 255o pour l’échappement, de 270o pour l’admission et le configuration, un fonctionnement à forts régimes et charges, dans
croisement de 40o. la deuxième configuration un fonctionnement à moyens régimes et
charges.
Si les cames d’admission et d’échappement sont disposées sur
des arbres à cames différents, le diagramme peut être modifié, sans Dans cette dernière configuration, un faible RFA limite l’intensité
substituer ces arbres par d’autres, en les calant à des angles diffé- des écoulements inverses (du cylindre vers l’admission) et amé-
rents. Ainsi, il est possible d’obtenir, par exemple, une deuxième liore le remplissage donc le couple. Par contre, à hauts régimes un
configuration (figure 6 courbes en tireté) : faible RFA ne permet pas de bénéficier de l’inertie de la colonne de
AOE = 15o, RFE = 60o, AOA = 60o, RFA = 30o : les ouvertures gaz frais admis (remplissage post-PMB) d’où un déficit de couple,
étant constantes et le croisement passant de 40 à 120o. la première configuration est alors privilégiée.
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Turbines centripètes
Principes de base
par Marcel FRELIN
Q
Sous-directeur de Laboratoire honoraire au Conservatoire National des Arts et Métiers
et Michel TOUSSAINT
Ingénieur de recherches au Conservatoire National des Arts et Métiers
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XS
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Q Cf
Ꮿ
sans
dimension
m·N
Coefficient de frottement
Couple ᐁ
t oC
J/kg
Température
Énergie interne massique
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Q
étant faible, on peut négliger les petites variations de masse volu-
4 sortie roue mique du fluide et, de ce fait, le considérer comme incompressible.
E entrée turbine Par contre, dans le cas des ventilateurs de grande puissance, on ne
g repère galiléen retiendra pas toujours cette hypothèse pour des raisons de rende-
ment. Le calcul de ces machines sera affiné en tenant compte des
i conditions d’arrêt petites variations de masse volumique du fluide.
I interne Lorsque le fluide véhiculé dans les turbines est un liquide, géné-
M position d’une particule fluide ralement de l’eau, on dit qu’on a affaire à des turbines hydrau-
O point situé sur l’axe de rotation liques [16].
P polytropique Cette classification n’est pas exhaustive, en particulier le spécia-
liste est souvent tenu d’apporter des informations complémen-
p pied ou paroi taires sur certains types de machines comme, par exemple,
R roue préciser si la turbomachine est monocellulaire ou multicellulaire ou
S sortie turbine si les aubages sont à action ou à réaction.
t tête Notons également que l’écoulement dans une roue de turbine
peut être tangentiel, axial, hélicoradial centripète ou centrifuge et
z repère axial radial centripète ou centrifuge. Par contre dans la roue d’une turbo-
machine génératrice l’écoulement ne peut être qu’axial, hélicora-
dial centrifuge et radial centrifuge. En d’autres termes, une pompe,
un ventilateur, une soufflante, un compresseur ne peuvent être que
1. Présentation des machines axiales ou centrifuges.
1.1 Généralités sur les turbomachines 1.2 Généralité sur les turbines
à fluide compressible
Dans son utilisation usuelle, c’est-à-dire en régime stationnaire,
il est commode de définir la notion de turbomachine (du latin Comme le montre le tableau 1, les turbines à fluide compressible
turbo, turbinis = tourbillon, toupie) : c’est une machine tournante se composent des turbines à gaz et des turbines à vapeur.
dont le rôle est d’assurer un échange d’énergie mécanique entre L’expression de turbine à gaz peut être équivoque pour le néophyte.
un rotor, muni d’aubages ou de pales, animé d’un mouvement de Dans son organisation la plus simple, une turbine à gaz, représen-
rotation à vitesse constante autour d’un axe et un fluide en écou- tée sur la figure 2, est composée d’un compresseur d’air, d’une
lement quasi permanent dans son stator. Le corps, ou stator, se chambre de combustion et d’une turbine. Les turbines à gaz, ainsi
raccorde à la tuyauterie d’amenée par sa bride d’entrée et à celle définies, trouvent leur application dans l’aéronautique et dans le
du refoulement par sa bride de sortie. terrestre, plus précisément dans les turboréacteurs, turbopropulseurs,
Une turbomachine peut extraire et rejeter un fluide dans un turboalternateurs, turbopompes et dans la traction terrestre [13].
même milieu mais elle est souvent interposée entre deux ou plu- Par contre, comme son nom l’indique, une turbine à vapeur se
sieurs enceintes contenant le même fluide à des niveaux de pres- compose uniquement d’une turbine. Ces machines sont en
sion et de température différents. Sa fonction est d’emprunter ou principe à écoulement axial et multicellulaire, rarement radial [21].
de fournir de l’énergie à ce fluide. Suivant le sens de ce transfert On les rencontre dans des applications industrielles, maritimes
la turbomachine sera dite réceptrice ou de détente lorsqu’elle reçoit mais surtout dans les centrales thermiques et nucléaires pour pro-
de l’énergie du fluide et génératrice ou de compression quand elle duire de l’énergie électrique. Le fluide qui traverse une turbine à
lui en communique. vapeur est généralement de la vapeur d’eau. Quel que soit le fluide
On différencie également les turbomachines en indiquant si le utilisé, il subit une transformation cyclique composée d’évolutions
fluide véhiculé est incompressible ou compressible et en précisant isobares et adiabatiques [5] conformément à la figure 3.
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Turbines centripètes
Calculs et modélisation
par Marcel FRELIN
Q
Sous-directeur de Laboratoire honoraire au Conservatoire National des Arts et Métiers
et Michel TOUSSAINT
Ingénieur de recherches au Conservatoire National des Arts et Métiers
ans le projet d’une turbine, le point le plus délicat est celui de la volute qui
D est responsable de plus de la moitié de la dégradation énergétique totale
et ceci sans tenir compte des transferts de chaleur qu’elle occasionne. Une
approche unidimensionnelle de l’écoulement dans la volute a été détaillée afin
d’obtenir l’expression des composantes de la vitesse à l’entrée de la roue.
L’écoulement dans la volute n’est pas adiabatique et il est proposé une loi de
similitude pour l’ensemble de la turbine. Ces nombres adimensionnels pré-
sentent pour l’ingénieur une méthode facile et approchée pour transposer des
résultats dans des conditions différentes d’essais et de fonctionnement.
En utilisant des hypothèses simplificatrices il est présenté un calcul rapide,
suivi d’une application numérique, visant à satisfaire un point nominal de fonc-
p。イオエゥッョ@Z@ェ。ョカゥ・イ@RPPV
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1. Écoulements dans la volute L’expérience montre que λ reste inférieur à 0,2. Donc en posant
4KL
σ = r V u et en remarquant que ------------- est petit devant λ, la
r
Dans les petites turbines centripètes, l’ensemble constitué par ce relation (46) [BM 4 570] devient :
que l’on désigne habituellement par « volute » est responsable
d’environ la moitié de la dégradation énergétique et ceci indé- ∂2 σ2 λ ∂ σ 2 ∂2 σ2
pendamment des pertes thermiques. Il faut donc être en mesure -------------- + --------- ------------ + -------------- = 0 (2)
∂r 2 KL ∂r ∂z 2
d’analyser la puissance dissipée par le fluide dans cette partie mal
connue de la turbine. L’étude cinématique du gaz dans la volute est Cette équation (2) aux dérivées partielles peut s’intégrer en
indispensable pour connaître, avec une bonne approximation, les utilisant la méthode de la séparation des variables en cherchant
composantes de la vitesse. des solutions de la forme σ 2 = Z (z ) R (r ).
Par exemple, le théorème d’Euler (paragraphe 4.2 [BM 4 570]) Pour obtenir des solutions mathématiquement rigoureuses, il
nous montre qu’il faut connaître le vecteur vitesse à l’entrée de la faudrait que les sections transversales de la volute soient de forme
roue pour déterminer la puissance fournie par la turbine. rectangulaire. Ce n’est généralement pas le cas et le respect des
La détermination analytique des composantes du vecteur vitesse conditions aux limites empêche toute séparation des variables,
dans la volute n’est pas simple et les calculs correspondants ne puisque les faces latérales de la volute sont définies par des
seront pas développés ici [6]. Malgré tout, on rappellera sommai- relations de la forme : r = f (z ).
rement une méthodologie utilisée pour les obtenir. Il faudra donc schématiser la volute afin de trouver un
compromis physiquement acceptable. Par exemple la solution
mathématique sera plus rigoureuse pour la forme « a » que pour
1.1 Composante tangentielle V u « b » (figure 1) où il faudra se contenter d’une approximation dans
la partie inférieure de la section.
Pour obtenir la composante tangentielle V u de la vitesse V , on Les conditions aux limites imposent que le vecteur vitesse V
travaille avec la relation (46) de [BM 4 570] en faisant des approxi- soit nul sur la surface intérieure de la volute et du distributeur ainsi
mations sur les autres composantes V r et V z . que la conservation du débit-masse.
Dans le plan de symétrie de la volute (figure 1), la composante
L’expression que l’on obtient de V u est toujours compliquée. Par
V z est nulle et il en serait de même en tous points de la masse de
contre on constate une bonne concordance avec l’approximation
fluide si la volute possédait des faces latérales parallèles. Ce n’est
suivante sur la vitesse tangentielle moyenne :
évidemment pas le cas pour une volute de section variable, mais
l’importance de V z restera faible puisque cette composante doit
C qm
être, dans tous les cas, nulle au centre et sur les parois. V u = ---------- ---------
- (3)
r ρ
Compte tenu de ces remarques, on admettra pour déterminer V u
que : avec C constante de dimension L3/2
V u ≈ V ; V r = – λV u ; V z ≈ 0 (1)
ce qui confirme la validité de cette formule déduite de l’expérience
pour les turbines radiales de suralimentation [9].
La combinaison avec les résultats plus rigoureux décrits
ci-dessus nous conduit à retenir la valeur suivante pour la vitesse
r r
tangentielle :
n o
C 1 qm πz
V u = --------- ---------- cos ---------- (4)
r ρ 2z p
zp Z zp Z
Les composantes de la vitesse exprimée par les relations (1) ne
tiennent pas compte d’écoulements secondaires constitués par
deux tourbillons tournant en sens contraire (figure 2). Ils se for-
a b
ment dans la volute et se superposent à l’écoulement principal [4].
Ces écoulements secondaires influent très peu sur la vitesse tan-
Figure 1 – Formes de volutes gentielle V u mais fortement sur les autres composantes V r et V z .
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140
Vitesse (m/s)
120
100
Vu expérimental
expé
expérimental
u (θ ) 80
Vuérimental
Vr exp
expé calcul
Q
60
40
20
V calcul
Vruexpérimental Vr calcul
0
– 20
u (θ + π /2) – 40
– 60
– 5,5 – 3,5 – 1,5 0 1,5 3,5 5,5
e3 Dimension axiale z (mm)
Les remarques précédentes nous incitent à écrire la composante En calculant la valeur zp = zm correspondant à un extremum de
Vr sous la forme d’une somme de deux termes : Vr ( z = zm )
Vr , on forme le rapport ----------------------------- . La valeur approximative de ce
Vr = – λ Vu + Vrs (5) Vr ( z = 0 )
λ Vu est l’écoulement principal (1) et s’exprime facilement si l’on rapport, déduite de l’expérience, permet de calculer la constante
remarque que dans le distributeur l’équation de débit doit satis- C 2 dont l’ordre de grandeur est voisin de 0,07.
faire la relation : À débit constant, des essais effectués par vélocimétrie laser Doppler
dq m = ρ V r dA dans la volute d’une turbine [4], ont permis de valider les expressions
de la vitesse tangentielle Vu et de la vitesse radiale Vr (figure 3).
a a a
zp zp zp
n o
πz forme suivante :
cos ----------
2z p q m 1 z
λ V u = – --------------------------------- -------- (6) V r = --------- F ( x ) avec x = ------
8Jz p r ρ r zp zp
n o
partir de travaux mettant en évidence l’effet de tourbillons similai- ∂V z 1 ∂ ( rV r ) 1 F ( x ) 1 d F( x ) ∂x dz p
- = – ---- – ----------- + ------ ---------------- --------- ---------
--------- = – --- ----------------- (9)
res dans un coude de section circulaire [10], soit : ∂z r ∂r r z p z p dx ∂z p dr
2
n n oo n o
2 2 Remarquons également que :
z z
V rs = f (r ) 1 – 4 ----- 1 – ----- (7)
zp zp
∂x z dF ( x ) d n xF (x ) o ∂V 1 ∂V
--------- = – ------- ; F ( x ) + x ---------------- = ------------------------- ; ---------z = ------ ---------z
Pour cet écoulement secondaire, on a bien : ∂z p zp
2 dx dx ∂z z p ∂x
zp
an n o o n o
qm 2 2 dz
z z et admettons que -------- ne soit pas fonction de r. La modélisation de
-------- = 2 πr f ( r ) 1 – 4 ----- 1 – ------ dz = 0 dr
ρ –z
zp zp la section de la volute peut généralement satisfaire cette condition.
p
Ainsi tous calculs effectués, on obtient après intégration :
On admet que dans l’écoulement secondaire la fonction f (r ) a la
z dz
même forme que dans l’écoulement principal et, avec Vz = ------ V r -------- + ϕ (r )
zp dr
2
n oq
qm
p n o n o --------ρ
1 1 πz πz z dz
V r = ---------- – -------- + 3C 2 + 4C 2 cos ---------- cos ---------- (8) Vz = ------- V r -------- (10)
r zp 8J 2z p 2z p zp dr
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Moteur thermique : alimentation et lubrification
(Réf. Internet 42829)
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1. Contraintes imposées aux lubrifiants ................................................ BM 2 750 – 2
2. Organismes de normalisation............................................................... — 3
3. Classification SAE .................................................................................. — 3
4. Spécifications européennes ACEA .................................................... — 6
4.1 Spécifications CCMC ................................................................................... — 6
4.2 Spécifications ACEA .................................................................................... — 7
4.2.1 Spécifications ACEA de 1996............................................................. — 7
4.2.2 Codes de pratique ATIEL et ATC........................................................ — 7
4.2.3 Spécifications ACEA de 1998 ............................................................ — 7
4.2.4 Spécifications ACEA de 1999............................................................. — 8
4.2.5 Spécifications ACEA de 2002............................................................. — 8
5. Classifications API................................................................................... — 11
5.1 Classifications API pour les moteurs à essence (catégories « S ») ......... — 12
5.2 Classifications API pour les moteurs Diesel (catégories « C ») ............... — 12
5.3 Système de certification API et code de pratique CMA ........................... — 13
5.4 Labels « économie d’énergie » API ............................................................ — 14
6. Classifications ILSAC.............................................................................. — 16
7. Conclusion ................................................................................................. — 16
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. BM 2 750
’une manière générale, les huiles pour moteurs répondent à des classifica-
D tions, à des spécifications et à des cahiers des charges émanant d’organis-
mes nationaux ou internationaux, de constructeurs de véhicules automobiles ou
de moteurs industriels et, parfois, de grands utilisateurs comme les armées
nationales ou les grandes administrations. Ces documents sont destinés soit à
homologuer (normes), soit à qualifier (classifications) les produits.
On distingue les classifications des spécifications ou cahiers des charges :
— les premières sont données à titre informel et n’ont pas un caractère obliga-
toire ; elles ne constituent que des recommandations d’emploi ;
— les secondes, en revanche, présentent un certain caractère « législatif »
puisque les constructeurs ou les organismes d’utilisateurs les intègrent dans
leurs préconisations.
Dans cet article, nous allons présenter les classifications et les spécifications
des organismes. Celles émanant des constructeurs seront données dans l’article
[BM 2 751].
Cette étude concernant les lubrifiants pour moteurs thermiques se compose de trois parties :
— [BM 2 750] Lubrifiants pour moteurs thermiques. Normes générales
— [BM 2 751] Lubrifiants pour moteurs thermiques. Spécifications des constructeurs
— [BM 2 752] Lubrifiants pour moteurs thermiques. Marché et consommation.
p。イオエゥッョ@Z@ェオゥャャ・エ@RPPS
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1. Contraintes imposées adhésive des organes de distribution, pour l’usure corrosive des
cylindres et pour la formation de boues capables d’engluer les par-
aux lubrifiants ties les plus froides du moteur.
■ Développement d’huiles dites « économiseuses »
Elles sont de plus en plus fluides, comme des huiles de grades
De tous les mécanismes, les moteurs thermiques alternatifs sont, SAE 0W-30 et même 0W-20 par exemple, qui permettent, par réduc-
sans nul doute, les plus difficiles à lubrifier. En effet, ces machines tion des pertes par frottement, d’économiser un peu de carburant
renferment pratiquement tous les composants mécaniques exis- tout en facilitant les démarrages à froid. En revanche, l’emploi d’hui-
tants : guidages linéaires pistons-cylindres et tiges de soupapes-gui- les trop fluides risque de se traduire par des fragilités de film d’huile
des de soupapes, paliers cylindriques lisses, butée, ensembles pouvant entraîner de l’usure, par des pertes par évaporation des
cames-poussoirs ou cames-patins de basculeurs, engrenages, chaî- fractions volatiles de l’huile de base et par une plus grande sensibi-
nes-roues dentées, roulements à billes ou à rouleaux, systèmes lité à la thermo-oxydation.
R
hydrauliques de rattrapage de jeu et actionneurs de déphasage
d’arbre à cames, pompes à huile, clapets, etc. De plus, ces divers ■ Réduction des émissions de polluants à l’échappement
organes fonctionnent dans des conditions tribologiques extrême- Cette réduction impose de nouvelles contraintes aux huiles telle
ment variables. Les pressions de contact peuvent atteindre 1 GPa, la réduction de la teneur en éléments susceptibles d’empoisonner
les vitesses de glissement varient de zéro à plusieurs dizaines de les catalyseurs des pots d’échappement : phosphore de l’additif
mètres par seconde et les températures d’huile se situent entre la antiusure, soufre des huiles de base, des additifs antiusure et déter-
température ambiante (pouvant descendre jusqu’à – 35 °C) et des gents, chlore de certains additifs dispersants, etc. De même, la pré-
valeurs pouvant atteindre 300 °C dans les parties les plus chaudes sence de baryum provenant d’additifs détergents de conception
du moteur. On rencontre donc, dans les moteurs, tous les régimes ancienne est interdite. De plus, la dépollution des moteurs impli-
de lubrification (hydrodynamique, élastohydrodynamique, limite et quant une combustion en mélange pauvre, plus chaude et plus riche
mixte) entre des surfaces en contact surfacique ou hertzien soumi- en oxydes d’azote, aggrave l’oxydation de l’huile par un mécanisme
ses à un mouvement alternatif, rotatif continu ou oscillant. de nitro-oxydation.
Les conditions d’ambiance sont quelquefois poussiéreuses, donc Les nouveaux systèmes d’injection directe des moteurs Diesel
abrasives (engins de travaux publics, matériels agricoles, pistes non donnent lieu à une modification de la nature et de la structure des
revêtues…) et toujours corrosives à cause de la combustion des particules de suie qui peut entraîner des problèmes de dispersion et
hydrocarbures et autres composés du carburant générant des pro- d’usure. Sur ces mêmes moteurs, la généralisation de la recircula-
duits acides d’oxydation, de l’eau, des oxydes d’azote et autres déri- tion des gaz d’échappement (EGR) accroît la tendance à l’oxydation
vés nitrés, des composés soufrés si le carburant renferme cet de l’huile et à la formation de dépôts.
élément, etc. Une faible partie des gaz brûlés passe de la chambre ■ Simplification et rationalisation du graissage des véhicules
de combustion dans le carter d’huile et dans les parties lubrifiées du
moteur en traversant la segmentation, jamais parfaitement étanche. Ces deux contraintes entraînent le développement d’huiles mix-
Ces gaz, que l’on appelle gaz de blow-by, entrent en contact intime tes essence- Diesel, d’huiles multifonctionnelles pour les matériels
avec l’huile et accélèrent fortement sa dégradation par oxydation, agricoles et de travaux publics. Or, les exigences de lubrification
nitro-oxydation et déplétion d’additifs. aussi différentes – et souvent contradictoires – des moteurs Diesel
suralimentés, des transmissions chargées avec organes de friction
Ce sont bien ces conditions tribologiques difficiles qui font que les immergés et des circuits hydrauliques compliquent sérieusement la
huiles pour moteurs sont des produits de haute technologie, aux tâche du formulateur du fluide unique.
fonctions multiples, qui doivent sans cesse s’adapter aux progrès
techniques et aux évolutions des contraintes environnementales, ■ Recherche d’un meilleur agrément de conduite des véhicules
pour offrir, à leurs utilisateurs, des moteurs plus sobres, moins pol- Cela se traduit par la formulation de produits plus fluides à basses
luants, plus fiables, plus durables tout en étant plus performants en températures, et contenant des additifs réducteurs de frottement
termes de puissance et surtout de couple moteur spécifique et, pour démarrer plus facilement à froid, ou d’huiles multiusages
enfin, plus faciles d’entretien. contenant des additifs modificateurs de frottement pour éviter le
Ces évolutions conduisent toutes à un accroissement des phénomène de stick-slip (ou frottement saccadé), générateur de
contraintes imposées au lubrifiant. bruit et de vibrations.
■ Augmentation sensible des températures d’huile ■ Évolution des carburants
150 °C, voire 170 °C, sont des températures moyennes que l’on La diminution de la teneur en soufre des gazoles, la suppression
rencontre de plus en plus souvent dans les carters et 270 °C, voire du plomb dans les essences, le développement des carburants
300 °C, sont des températures ponctuelles pouvant être atteintes gazeux (GPL, GNV) peuvent donner lieu, dans certains cas, à des
dans des zones critiques comme le fond de première gorge de seg- problèmes aggravés d’usure ou d’oxydation.
ment ou le palier du turbocompresseur côté turbine. Il en résulte, ■ Évolution des matériaux et de la technologie des moteurs
outre une oxydation accélérée de l’huile (la vitesse d’oxydation des
hydrocarbures double tous les 10 K), des risques de défaillance gra- Cette évolution fait apparaître de nouvelles contraintes pour le
ves comme l’usure adhésive sévère (grippage) des segments, des lubrifiant. Ainsi, comme il a été dit précédemment, la recirculation
paliers ou des organes de distribution à cause d’une trop faible vis- des gaz d’échappement augmente la pollution de l’huile. L’injection
cosité du film d’huile. Il peut aussi en résulter l’encrassement directe d'essence provoque un lavage des soupapes et un moindre
d’organes par des dépôts carbonés comme le gommage des seg- refroidissement du mélange carburé. Le montage de plus en plus
ments, le blocage du circuit d’huile des turbocompresseurs, la for- fréquent de poussoirs hydrauliques pose le problème de l’aération
mation de dépôts sur les cordons de feu des moteurs Diesel de l’huile. L’adoption de nouveaux matériaux tels que les métaux
entraînant de l’usure par polissage des cylindres, etc. frittés pour les cames ou les sièges de soupapes ou encore les revê-
tements à base de céramiques déposés par plasma sur les seg-
■ Conditions de circulation des véhicules plus sévères ments de feu peut donner lieu, avec l’huile lubrifiante, à des
Ces conditions sont devenues plus sévères à cause de l’extension comportements tribologiques différents de ceux observés avec les
des réseaux autoroutiers et, surtout, des difficultés croissantes du matériaux traditionnels.
trafic urbain induisant des phases de fonctionnement à froid alter- Malgré toutes ces nouvelles contraintes, sous la pression de la
nant avec des phases de fonctionnement à chaud mais à vitesse concurrence, les constructeurs d’automobiles et de moteurs indus-
modérée. Ces conditions sont d’une extrême sévérité pour l’usure triels allongent sans cesse, souvent exagérément, les intervalles de
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BM 2 750 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie mécanique
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vidange qui, au début des années 2 000, atteignaient 30 000 km, ■ Les grandes administrations ont quelquefois établi des spécifica-
voire même 40 000 km pour les moteurs à essence, jusqu’à tions d’huiles moteurs pour leurs propres besoins ; c’est ainsi le cas,
20 000 km pour les moteurs Diesel à injection indirecte, 30 000 km et en France, du Groupement permanent d’étude des marchés (GPEM)
même 50 000 km chez certains constructeurs, pour les moteurs Die- du ministère de l’Économie et des Finances. Mais ces dernières spé-
sel à injection directe de véhicules de tourisme et utilitaires légers. cifications, en vigueur il y a quelques années, ne sont plus guère sui-
Les espacements de vidange des moteurs Diesel de véhicules indus- vies depuis l’apparition des spécifications ACEA (à partir de 1998)
triels suivent la même évolution puisque, à la même période, ils qui semblent satisfaire les exigences de l’administration.
étaient compris entre 40 000 et 160 000 km selon la technologie du Toutes les normes établies par ces organismes sont en constante
moteur et surtout selon la nature du service. Bien sûr, ces espace- évolution du fait, à la fois, des progrès technologiques réalisés dans les
ments sont associés à des améliorations apportées aux circuits de moteurs et de la prise en compte de plus en plus grande des exigences
graissage (filtration plus efficace, capacité d’huile accrue, refroidis- environnementales. Ainsi, il n’est pas rare de voir ces spécifications
sement de l’huile…) ainsi qu’à l’implantation d’indicateurs de remises à jour tous les deux ans et, quelquefois même, tous les ans !
vidange au tableau de bord.
Devant satisfaire toutes ces exigences, souvent contradictoires,
les huiles pour moteurs sont des produits de plus en plus sophisti-
qués dont la mise au point exige des efforts de recherche longs et 3. Classification SAE
R
coûteux effectués sur du matériel lourd (les bancs d’essais moteurs)
qui doit sans cesse être renouvelé.
Pour une revue générale sur les caractéristiques des lubrifiants, le Cette classification de viscosité, d’usage universel, prend en
lecteur se reportera dans ce traité aux articles [B 5 340] à [BM 5 344], compte différents critères de viscosité à froid et à chaud. Remontant
références [1][2][3][4]. à 1911, elle évolue régulièrement pour s’adapter aux exigences
d’opérabilité à froid et de sécurité à chaud des moteurs.
La version de fin 1999 (SAE J300 DEC99), en vigueur en 2003, défi-
nit onze grades de viscosité (tableau 1).
2. Organismes
■ Grades « hiver »
de normalisation Au nombre de six, notés « W » (de l’abréviation anglaise « Winter »),
ils sont caractérisés par deux viscosités mesurées à basse température.
Les huiles pour moteurs sont définies par les classifications et La première représente la viscosité de démarrage à froid. Elle est
spécifications des organismes suivants. mesurée sur un viscosimètre dynamique rotatif appelé « Cold Cran-
king Simulator » (CCS) ou « simulateur de démarrage à froid »
■ L’Association des constructeurs européens d’automobiles (figure 1) qui simule le fort cisaillement de l’huile dans les paliers
(ACEA), pour l’Europe, a remplacé, en 1991, le Comité des construc- lors de la phase d’entraînement du vilebrequin par le démarreur.
teurs du marché commun (CCMC) et promulgue, en moyenne tous Selon la méthode d’essai normalisée ASTM D 5293, la viscosité de
les deux ans, des spécifications comportant des séquences d’essais démarrage à froid est mesurée par comparaison avec celles d’huiles
de laboratoire et sur bancs moteur, pour les moteurs à essence et étalons de viscosités dynamiques connues à des températures sta-
Diesel de véhicules automobiles légers (VT et VUL) et pour les bilisées allant de – 35 °C pour les huiles de grade 0W à – 10 °C pour
moteurs Diesel de véhicules industriels (poids lourds, autobus, les huiles 25W et augmentant de 5 en 5 °C d’un grade à l’autre. Pour
engins de travaux publics et agricoles, moteurs industriels…). chaque grade « W », la viscosité mesurée au CCS ne doit pas excé-
der l’une des valeurs données dans le tableau 1.
■ La Society of Automotive Engineers (SAE), aux États-Unis, propose,
La seconde, ou viscosité de pompabilité à froid, est effectuée sur un
depuis 1911, une classification basée sur les viscosités à froid et à
autre viscosimètre rotatif à cylindres coaxiaux dénommé « Mini Rotary
chaud des huiles. Cette classification est utilisée dans le monde entier.
Viscometer » (MRV) ou « miniviscosimètre rotatif » (figure 2), après un
■ L’American Petroleum Society (API), aux États-Unis, publie, cycle de refroidissement lent de 48 h. Elle donne la valeur maximale de
depuis 1947, des classifications de service qui, au départ, étaient de la viscosité dynamique, sous très faible vitesse de déformation, pour
simples recommandations et qui, par la suite, sont devenues prati- laquelle le lubrifiant peut être véhiculé par la pompe à huile dans toutes
quement de véritables spécifications. Elles concernent les huiles les parties du circuit de graissage pour des températures s’échelonnant
pour moteurs à essence (catégories « Sx ») ainsi que les huiles pour de 5 en 5 °C, depuis – 40 °C pour les huiles de grade 0W, jusqu’à – 15 °C
moteurs Diesel (catégories « Cx »). pour les huiles 25W. Le principe de la mesure est simple : on applique
sur l’axe du rotor du viscosimètre MRV un couple correspondant à la
■ L’International Lubricant Standardization and Approval Commit- viscosité dynamique de 60 000 mPa.s, puis, en partant de la plus basse
tee (ILSAC) ne concerne que des huiles destinées aux moteurs à température prévue par la méthode d’essai ASTM D 4684, on réchauffe
essence. Sa spécification, établie conjointement par les États-Unis l’huile progressivement. On note la température à laquelle le rotor
et le Japon, ne rencontre guère d’échos en Europe. commence à tourner sous l’effet du couple ; elle est appelée
■ Les grands constructeurs d’automobiles et de moteurs indus- « température limite de pompabilité » (TLP). On vérifie également, sur
triels, en Europe, se basent sur les spécifications ACEA en y ajoutant cet appareil, que l’huile ne donne pas lieu à un seuil d’écoulement
des exigences spécifiques sous forme d’essais physico-chimiques, (yield value), qui caractériserait un comportement rhéologique à froid
mécaniques et moteurs complémentaires. Les constructeurs japo- de type plastique. De plus, pour que les huiles « W » monogrades
nais agissent de même à partir des spécifications américaines API (exemple : SAE 10W) ne soient pas formulées avec des huiles de base
et/ou JAMA (Japan Automobile Manufacturers Association) tandis trop fluides à chaud, la classification SAE leur impose une viscosité
que les constructeurs américains, d’une manière générale, adoptent cinématique minimale mesurée selon la méthode ASTM D 445.
les classifications de service de l’API. Seuls certains constructeurs ■ Grades « été »
de véhicules industriels comme Mack possèdent des spécifications
Au nombre de cinq, ils sont désignés par les chiffres symboles 20,
propres.
30, 40, 50 et 60 et caractérisés par deux mesures de viscosité à chaud.
■ Les armées nationales ainsi que l’OTAN établissent des spécifica- L’une, la viscosité cinématique, est effectuée à 100 °C, sous faible
tions dont les plus connues sont celles de l’armée américaine (spé- vitesse de déformation, à l’aide du viscosimètre à tube capillaire de
cifications US Army MIL-L-… ou MIL- PRF-…). L’armée française la méthode ASTM D 445. Pour chaque grade, la viscosité cinémati-
possèdent ses propres spécifications établies par la Direction cen- que doit être comprise entre une valeur minimale et une valeur
trale du service des essences des armées (DCSEA). maximale données dans le tableau 1 (p. 5).
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Thermocouple
Poulies Couplemètre
Fluide
caloporteur
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Tachymètre
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1. Constructeurs de véhicules automobiles européens..................... BM 2 751 - 2
1.1 Cas des moteurs de véhicules de tourisme et utilitaires légers .............. — 2
1.1.1 Spécifications PSA Peugeot-Citroën ................................................. — 2
1.1.2 Spécifications Renault Automobiles ................................................. — 3
1.1.3 Spécifications VW + Audi................................................................... — 3
1.1.4 Spécifications DaimlerChrysler (ex-Mercedes-Benz)....................... — 4
1.1.5 Autres spécifications .......................................................................... — 4
1.2 Cas des moteurs de véhicules utilitaires ................................................... — 4
2. Constructeurs de véhicules automobiles américains.................... — 7
3. Spécifications militaires ........................................................................ — 7
3.1 Spécifications militaires américaines ........................................................ — 7
3.2 Spécifications militaires françaises............................................................ — 7
4. Spécifications des huiles pour moteurs 2 temps ........................... — 7
4.1 Particularités des moteurs 2 temps............................................................ — 7
4.2 Classifications et spécifications des huiles 2 temps ................................. — 8
5. Conclusion ................................................................................................. — 8
de l’API pour tous les moteurs et de l’ILSAC pour les moteurs à essence – se
traduisent par la satisfaction d’essais physico-chimiques et d’essais moteurs
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Cette étude concernant les lubrifiants pour moteurs thermiques se compose de trois parties :
— [BM 2 750] Lubrifiants pour moteurs thermiques. Normes générales ;
— [BM 2 751] Lubrifiants pour moteurs thermiques. Spécifications des constructeurs ;
— [BM 2 752] Lubrifiants pour moteurs thermiques. Marché et consommation.
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1. Constructeurs de véhicules Encadré 1
automobiles européens La formulation des huiles pour moteurs de véhicules légers
européens répond aux besoins suivants :
Les normes générales émanant des grands organismes (SAE, — économie de carburant :
ACEA, API, ILSAC) et citées dans cet article ont été traitées dans ● grades de viscosité plus bas : 5W-30 → 0W-30 → 5W-20 ?
l’article [BM 2 750] de ce traité, auquel le lecteur pourra se reporter. ● viscosité HTHS plus faible : ≈ 3 mPa · s (minimum : 2,9 mPa · s)
(cf. [BM 2 750], § 3),
Les constructeurs européens intègrent tous, dans leurs spécifi- ● utilisation plus importante d’additifs réducteurs de
cations ou cahiers des charges d’huiles pour moteurs, les séquen- frottement ;
ces ACEA (cf. article [BM 2 750]). La plupart exige aussi un niveau
— intervalles de vidange allongés :
minimal API, notamment pour les marchés hors Europe. Ils y ajou-
● huiles de base plus stables à l’oxydation,
tent, pratiquement toujours, des exigences spécifiques sous forme
● teneur en additifs détergents-dispersants-antioxydants plus
de performances minimales à satisfaire en essais physico-chimi-
ques, mécaniques et sur moteurs. Dans certains cas (Scania LDF, élevée,
● conservation des performances des additifs antiusure, réduc-
Volvo VDS-3 ), cela peut aller jusqu’à des essais de 240 000 à
300 000 km sur véhicules industriels en service réel. teurs de frottement durant de longues périodes ;
Jusqu’à l’an 2000, les spécifications les plus suivies étaient celles — généralisation des moteurs à injection directe haute pression :
de Volkswagen pour les véhicules légers et celles de DaimlerChrys- ● contrôle des dépôts à chaud : bases et additifs [AVI
ler (ex. Mercedes-Benz), Volvo et MAN pour les véhicules indus- (améliorant d’indice de viscosité VI), RF (additif réducteur de
triels. frottement)...] plus stables thermiquement,
● huiles de base moins volatiles : Noack < 13 % et même
< 11 ou 10 %.
1.1 Cas des moteurs de véhicules
de tourisme et utilitaires légers API CF satisfaisant des essais spécifiques PSA. Auparavant, elles
répondaient à la spécification ACEA B1-98 avec les performances de
Les tendances en matière de performances et de formulation des l’ACEA B3-98, de l’API CF et de PSA.
huiles pour moteurs de véhicules légers européens sont résumées ● Le niveau 1 correspond à des huiles standards à base minérale
en encadré 1. de niveau ACEA A2 + API SJ ou SL + essais PSA pour les moteurs à
essence et de niveau ACEA B2 + API CF + essais PSA pour les
moteurs Diesel.
1.1.1 Spécifications PSA Peugeot-Citroën
● Le niveau 2 est relatif à des huiles à bases améliorées, partielle-
Pratiquement chaque année, PSA Peugeot-Citroën met à jour ses ment synthétiques ou hydrotraitées ACEA A3 + API SJ ou SL +
séquences d’approbation des huiles moteurs. Elles s’appuient sur essais PSA pour les moteurs à essence et ACEA B3 + API CF + essais
les spécifications de l’ACEA et de l’API et imposent des caractéris- PSA pour les moteurs Diesel.
tiques physico-chimiques ainsi que des performances minimales ● Le niveau 3 concerne des huiles à bases entièrement
obtenues sur simulateurs de laboratoire et sur moteurs. synthétiques, de mêmes performances minimales ACEA et API que
■ Pour les huiles de service, elles sont au nombre de huit : quatre les huiles de niveau 2. Cependant, leur tenue à l’oxydation est
pour les moteurs à essence, désignées PSA E-xx et quatre pour les supérieure.
moteurs Diesel de véhicules légers, désignées PSA D-xx (xx est Pour les trois niveaux, les grades de viscosité SAE recommandés
l’année de publication de la séquence d’approbation), suivies de sont donnés en fonction d’un classement climatique des pays : très
« Économie d’énergie », « Niveau 1 », « Niveau 2 », ou « Niveau 3 » froids, froids, tempérés, chauds et très chauds. La figure 1 schéma-
(exemple « PSA E-02 Niveau 2 »). tise ces recommandations.
■ Les huiles « Économie d’énergie » sont, depuis 2002, pour les ■ Il existe, de plus, des spécifications d’huiles mixtes essence et
moteurs à essence, des huiles fluides ACEA A5-02 devant satisfaire, Diesel de premier plein, pour maintenance allégée et économie de
en plus, les exigences de l’API SJ ou SL et d’une séquence d’essais carburant. L’une, désignée MA3/ECO 00, est une 5W-30, possédant
spécifiques PSA. Avant 2002, c’étaient des huiles ACEA A1-98 avec les performances cumulées ACEA A1 + A3 + B1 + B3 et API SJ + CF.
performances de l’ACEA A3, de l’API S ou SL et de PSA. Pour L’autre, désignée MA2, est une 10W-40 de niveaux de performances
les moteurs Diesel, ce sont, depuis 2002, des huiles ACEA B5-02 + ACEA A3 + B3 et API SH/CF.
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1. Quelques données statistiques sur les huiles pour moteurs....... BM 2 752 - 2
1.1 Marché français ........................................................................................... — 2
1.2 Union européenne....................................................................................... — 3
1.3 Distribution................................................................................................... — 4
2. Répartition des huiles moteurs selon leurs catégories................. — 4
2.1 Cas des huiles pour moteurs de véhicules légers .................................... — 4
2.1.1 Répartition en fonction du grade SAE de viscosité ......................... — 4
2.1.2 Répartition en fonction du niveau de performance ACEA .............. — 5
2.2 Cas des huiles pour moteurs Diesel de véhicules utilitaires.................... — 6
2.2.1 Répartition en fonction du grade SAE de viscosité ......................... — 6
2.2.2 Répartition en fonction du niveau de performance ACEA .............. — 6
3. Consommations comparées d’huiles moteurs et de carburant.. — 7
Conclusion .......................................................................................................... — 7
Cette étude concernant les lubrifiants pour moteurs thermiques se compose de trois parties :
— [BM 2 750] Lubrifiants pour moteurs thermiques. Normes générales ;
— [BM 2 751] Lubrifiants pour moteurs thermiques. Spécifications des constructeurs ;
— [BM 2 752] Lubrifiants pour moteurs thermiques. Marché et consommation.
p。イオエゥッョ@Z@ッ」エッ「イ・@RPPS
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fiants (tableau 1). La plus grande partie (43 à 45 %) de l’ensemble excluent les lubrifiants exportés ainsi que ceux destinés à l’avi-
des lubrifiants est celle des huiles pour moteurs, y compris les taillement sur le territoire national des navires et avions se livrant
huiles destinées aux moteurs industriels et aux moteurs d’avions. au transport international. L’ensemble des huiles pour moteurs se
Ayant atteint 60 % du total des lubrifiants au milieu des années stabilise un peu au-dessous de 45 %. Les huiles pour moteurs auto-
1960, la consommation française des huiles pour moteurs s’est mobiles représentent l’essentiel du marché avec 43 à 44 % du total.
longtemps maintenue autour de 50 % de la consommation totale Les moteurs d’avions (moteurs à pistons et turbines à gaz) ne
des lubrifiants. Depuis 1995, ce pourcentage diminue régulière- consomment qu’en moyenne 0,13 % des lubrifiants alors que la
ment pour se situer un peu au-dessous de 45 % à partir de 2000 consommation des huiles pour moteurs industriels fixes, autres
(figure 1). Malgré l’augmentation du trafic routier, cette chute est que les moteurs Diesel, c’est-à-dire essentiellement les moteurs à
due à plusieurs raisons. Les unes sont liées aux progrès réalisés gaz, après une période de croissance, semble se stabiliser un peu
par les constructeurs de moteurs en matière de consommation au-dessus de 0,40 %.
Tableau 1 – Marché intérieur français des lubrifiants automobiles et des huiles pour moteurs (en %) (1)
Années 1998 1999 2000 2001 2002
Tonnage tous lubrifiants................................................................(kt) 886 875 889 859 841
Total lubrifiants automobiles ........................................................(%) 54,44 53,79 52,04 53,00 53,55
Total huiles moteurs (automobiles + autres) ..............................(%) 45,92 45,17 43,32 44,47 44,85
Total huiles moteurs automobiles ......................(%) 45,55 44,67 42,79 43,89 44,31
● pour moteurs de VT et VUL (1)
(essence et Diesel)..........................................(%) 24,14 24,71 24,26 24,98 25,71
— pour moteurs à essence 4 temps
et mixte essence-Diesel...............................(%) 16,18 16,94 16,88 18,32 19,10
— pour moteurs Diesel tourisme (2)..............(%) 7,96 7,77 7,38 6,66 6,61
● pour moteurs Diesel utilitaires .....................(%) 17,43 16,21 15,05 15,68 15,25
● huiles multifonctionnelles (3) .......................(%) 2,91 2,72 2,52 2,35 2,47
Lubrifiants
automobiles (Total huiles pour moteurs Diesel (2)) ................(%) 28,30 26,70 24,95 24,69 24,33
● pour moteurs 2 temps ...................................(%) 1,07 1,03 0,96 0,88 0,88
Total lubrifiants de transmissions auto ..............(%) 6,98 7,25 7,52 7,35 7,50
● Huiles pour boîtes et ponts ...........................(%) 4,57 4,45 4,67 4,44 4,46
● Huiles de boîtes de vitesses automatiques
(« ATF ») (1).....................................................(%) 2,41 2,80 2,85 2,91 3,04
Liquides amortisseurs ..........................................(%) 0,74 0,81 0,70 0,75 0,75
Graisses automobiles...........................................(%) 1,17 1,06 1,03 1,01 0,99
Total autres huiles moteurs .................................(%) 0,37 0,50 0,53 0,58 0,54
Huiles ● Huiles pour moteurs d’avions ......................(%) 0,13 0,14 0,11 0,17 0,10
pour autres
moteurs ● Huiles pour moteurs industriels
autres (à gaz, etc) ...........................................(%) 0,24 0,36 0,42 0,41 0,44
(1) VT : véhicules de tourisme ; VUL : véhicules utilitaires légers ;
ATF : Automatic Transmission Fluid.
(2) Les huiles mixtes « essence et Diesel » pour véhicules légers, dont l’utilisation est croissante, sont comptabilisées avec les huiles pour moteurs à essence.
(3) Les huiles multifonctionnelles sont les huiles uniques des moteurs Diesel, transmissions et circuits hydrauliques des tracteurs et matériels agricoles et des
engins de génie civil.
Source : Centre professionnel des lubrifiants.
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Jean AYEL
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par
Professeur honoraire à l’École nationale supérieure du pétrole et des moteurs
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graphite lamellaire.
Figure 1 – Types de microsoudures (ou « jonctions ») adhésives
■ Usure adhésive douce
■ Usure adhésive sévère Dans le second cas, le taux d’usure est très faible, les surfaces
sont peu endommagées et les particules d’usure sont constituées
Dans le premier cas, la détérioration, dont la forme la plus grave de très petits fragments d’oxydes métalliques de forme généra-
est le grippage des surfaces, est caractérisée par des arrachements lement lamellaire dont les dimensions typiques vont de quelques
de métal, par du transfert métallique de la surface la plus tendre nm à quelques dizaines de nm. Ce sont ces petites particules dis-
vers la surface la plus dure, par des colorations qui peuvent être persées dans l’huile, ainsi que les métaux sous forme combinée
d’origine thermique (brûlage) ou dues à des films superficiels for- (sels métalliques, sels ou complexes organométalliques...) qui
més par réaction chimique d’éléments comme le soufre et le phos- peuvent être dosées, dans les huiles moteurs usagées, directement
phore avec le métal de la surface. Ces éléments, présents sous par spectrométrie d’émission. Les grosses particules d’usure adhé-
forme combinée dans les additifs antiusure des huiles moteurs sive sévère, très visibles au microscope ou même souvent à l’œil
(dialkyldithiophosphates de zinc, par exemple) sont libérés lorsque nu, échappent, en l’état, à l’analyse spectrométrique et, pour être
la température des surfaces, au niveau des contacts métalliques dosées, doivent subir une minéralisation à l’acide.
entre les aspérités est suffisante pour permettre la décomposition
thermique de l’additif. Ainsi, avec les métaux ferreux, l’élément sou-
■ Exemples d’usure adhésive dans les moteurs
fre donne naissance à des sulfures de fer de couleur brunâtre, tandis
que le phosphore génère des phosphates de fer de couleur bleutée. Dans les moteurs, l’usure adhésive affecte surtout les organes de
Dans le cas de contacts adhésifs très sévères, la détérioration des distribution (cames-poussoirs et cames-patins de basculeurs ou de
surfaces peut être accompagnée par des déformations plastiques linguets), les contacts segment-cylindre et piston-cylindre et les
plus ou moins prononcées quelquefois désignées par le terme paliers.
La résistance au cisaillement des soudures τS est supérieure La résistance au cisaillement des jonctions τS est inférieure
à la résistance au cisaillement du métal le plus tendre τB à la résistance au cisaillement du métal le plus tendre
Le cisaillement se produit à l'intérieur du corps le plus tendre B : Le cisaillement se produit aux jonctions,
important transfert adhésif et usure sévère l'usure est modérée (usure adhésive "douce")
Grosses particules d'usure ø quelques m à quelques centaines de m Très petites particules d'usure (oxydes) ø ⬇ 10 nm
Frottement important dit "interne" ou "par soudure" Microtransfert adhésif
Frottement faible : frottement dit "externe" ou par "cisaillement"
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Segment
en fonte grise
Fragment transféré Figure 5 – Rayage adhésif sévère (ring scuffing ) d’un segment de feu
de moteur Diesel
Piston en alliage
aluminium-silicium
R 10 m
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a renforcement de la première gorge de piston de l’alliage antifriction des paliers de têtes de bielle. Aujourd’hui,
par un insert en fonte austénitique les alliages antifriction modernes (cuivre-plomb, aluminium-étain,
aluminium-silicium, aluminium-plomb) ne coulent plus lors d’un
grippage mais se déforment plastiquement.
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e document, qui s’intègre dans une série concernant les différentes formes
C d’usure pouvant affecter les moteurs, est la suite du [BM 2 753] traitant les
usures adhésive, abrasive, corrosive et par fatigue dans les moteurs.
Il traite des formes complexes d’usure dont les mécanismes font intervenir,
comme phénomènes composants, certaines des formes fondamentales d’usure
précédemment décrites.
La corrosion de contact, très fréquente dans les mécanismes de transmissions
et les machines industrielles, se rencontre aussi dans les moteurs où se mani-
festent des phénomènes de vibrations de torsion et de flexion de vilebrequin.
C’est pourquoi on peut rencontrer cette forme d’usure sur les emmanchements
de volants ou de pignons sur les extrémités du vilebrequin, sur les plots de
dampers de moteurs Diesel, sur le dos des coussinets de paliers lorsqu’ils sont
mal ajustés dans leurs logements, sur les roulements à billes ou à rouleaux, etc.
L’érosion par cavitation est une forme d’usure qui peut se manifester dans
deux parties du moteur :
a) dans le circuit d’huile lorsque le moteur tourne vite et que l’huile est très
aérée ; l’érosion affecte alors les couches antifriction des paliers ;
b) dans le circuit de refroidissement des moteurs (Diesel notamment) fonc-
tionnant dans des conditions thermiques très sévères ; l’érosion, qui peut pren-
dre des proportions catastrophiques comme le percement des chemises, est
surtout localisée au niveau des chemises, de la culasse et de la pompe à eau.
Les usures d’origine électrique enfin, comme le piquage électrique ou la
corrosion galvanique, peuvent se manifester dans certaines conditions dans les
moteurs, mais restent pratiquement toujours des phénomènes de second ordre
par rapport aux autres formes d’usure.
p。イオエゥッョ@Z@ッ」エッ「イ・@RPPT
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1. Corrosion de contact
Mouvement P Poudre rouge
de vibration d'hématite ␣-Fe2O3
1 2 3 4 5 6
sive sont évacuées du contact par le mouvement relatif de grande
Contact Cisaillement de Détachement Oxydation Abrasion et Aggravation
amplitude des deux surfaces, les débris d’usure générés par corro- adhésif microsoudure de particules des débris matage éventuelle
sion de contact restent en place, s’accumulent et s’oxydent. Avec et transfert d'usure d'usure en des surfaces de l'usure
métallique métalliques ␣-Fe2O3 dur par les oxydes par fatigue
les métaux ferreux (aciers et fontes), l’oxyde est constitué d’un de B sur A
oxyde ferrique anhydre de couleur rouge, l’hématite α-Fe2O3 , qui,
très dur, provoque des détériorations par matage abrasif des sur- Sens d'évolution des différentes phases de la corrosion de contact
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