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5.

DÉTERMINATION DES ARMATURES


DES MURS EN BÉTON BANCHÉ

5.1. GÉNÉRALITÉS
On peut envisager de déterminer les armatures des murs en les considérant comme des poteaux, mais
cette solution n'est habituellement retenue que lorsque l'on sort du domaine d'application du DTU 23.1
[4.3].

Un mur est caractérisé par :

- son épaisseur «a»,


- sa hauteur libre « », (distance libre entre deux planchers successifs, ou distance entre la face
supérieure de la semelle de fondation et la sous-face du premier plancher).
- sa longueur libre de flambement « f » (à déterminer comme indiqué au titre 5.3,1.).
- une excentricité initiale «e».

Le DTU 23.1 ne s'applique qu'aux murs remplissant les conditions suivantes :


- épaisseur «a» : a ≥ 0,10 m
- longueur «c» : c ≥ 5 a,
f
- ≤ 23 (ce qui correspond à un élancement mécanique λ ≤ 80 )
a
- excentricité initiale «e» : au plus égale à la plus grande
f
des deux valeurs 2 cm et
300

De plus, la résistance caractéristique fc28 prise en compte dans les calculs ne doit pas être supérieure à
40 MPa.

Les murs, qu'ils soient armés ou non pour la transmission des efforts pris en compte, subissent de
multiples sollicitations (retrait différentiel dû aux phases de coulage ou à leur grande épaisseur par
exemple, effets des variations thermo - hygrométriques ou des actions climatiques), qui nécessitent de
prendre à certains niveaux des dispositions constructives minimales. Les armatures correspondantes
sont dites «armatures de comportement» (voir titre 5.2).

Si la justification de la stabilité et de la résistance du mur (voir titre 5.3.) ne nécessite pas d'autres
armatures, le mur est dit «non armé» ; dans le cas contraire, il est dit «armé».

5.2. ARMATURES DE COMPORTEMENT


Dans ce qui suit (voir figures 4.41 et 4.42) on utilise les désignations abrégées suivantes :
CH chaînage horizontal.
RH renfort horizontal.
RH1 renfort horizontal local aux angles des baies (évite la fissuration partant de ces angles).
CV renforts verticaux à l'extrémité des murs.
RV renfort vertical local au voisinage des angles des baies (évite la fissuration partant de ces
angles).
AT armatures en attente au niveau des planchers.

201
5.2,1. chaînages horizontaux (C.H.)

Ces chaînages sont à prévoir :

- au croisement de chaque mur avec un plancher,


- en ceinturage de façade lorsque la tranche du plancher est visible de l'extérieur ou dans le cas de
façade maçonnée.

Les armatures constituant ce chaînage doivent être disposées dans le volume commun au mur (ou
façade) et au plancher ainsi que dans deux bandes de plancher de largeur au plus égale à quatre fois
l'épaisseur de ce dernier et situées de part et d'autre du mur (une seule bande dans le cas d'une
façade) (figure 4.38).

Ces armatures doivent être ancrées à partir des extrémités des murs (ou de la façade) et présenter sur
la longueur du chaînage les recouvrements nécessaires. Les fils des treillis soudés peuvent être pris en
compte ; les dispositions de recouvrement sont alors celles applicables aux fils porteurs (voir chapitre
1, titre 2.3,3).

Soit A (cm2) la section des armatures de chaînage. On prend :

• A ≥ 1,5 cm2 dans le cas d'un chaînage entre un plancher et :


- un mur de pignon,
- un mur contre terre,
- une façade maçonnée,
- une façade coulée sur place.

• A ≥ 0,28 L (m) dans les autres cas, avec L largeur de plancher qui reporte ses charges verticales sur
le mur (figure 4.39).

202
5.2,2. armatures des murs intérieurs
II s'agit des murs dont une fissuration accidentelle ne compromettrait pas l'étanchéité de la
construction. Sont conventionnellement considérés comme tels les murs qui ne sont pas directement
exposés à la pluie (murs de refend), les murs situés de part et d'autre d'un joint de dilatation, sauf ceux
revêtus d'enduits d'étanchéité adhérents, ainsi que les murs extérieurs de type IV (titre 1.3,2,4.).

Dans les étages courants, il faut RV ≥ 0,7 cm2 en B500 (par ex. 3 ∅ 6 HA en triangle bordant les
ouvertures sur 0,40 m au moins et ancrés au-delà (figure 4.41)).

En plus des armatures RV, il est prudent de prévoir au niveau des planchers des armatures en attente
(AT) qu'elles soient localisées sous forme de potelets triangulaires réalisés en treillis soudés et
disposés tous les 2 ou 3 mètres, ou réparties sous forme de panneaux de treillis soudés ; ces
armatures participent à la stabilité de la construction.

Des renforts verticaux en extrémité sont parfois nécessaires ; notamment, pour assurer l'accrochage
des façades, un panneau de treillis soudé façonné en U peut être utilisé.

Fig. 4.40

Élévation partielle de l'extrémité d'un mur


supportant l'accrochage de panneaux
préfabriqués

II est souvent d'usage d'armer d'un treillis soudé le premier mur coulé au droit d'un joint, lorsqu'il
participe au coffrage du deuxième mur coulé contre lui.

203
• Pour les étages sous terrasse, il faut :
- aux extrémités des murs :
CV ≥ 1,2 cm2 en B500 (par exemple 3 ∅ 8 HA ) : ces aciers doivent partir du plancher bas
du dernier étage et être ancrés par retour d'équerre dans le plancher-terrasse (fig. 4.41).

- aux angles des baies :


RV ≥ 0,7 cm2 en B500

- sous la terrasse, sur une hauteur au plus égale à 0,50 m placer RH = 1,2 cm2 en B500 (3 ∅ 8 ). Si
la retombée au-dessus des ouvertures n'existe pas, porter la section du chaînage de la terrasse à
CH + RH.

5.2,3. armatures des murs extérieurs

Une fissuration éventuelle de ces murs compromettrait l'étanchéité de la construction.


En partie courante, il faut :
a ≥15 cm pour les murs des types I à III (voir titre 1.3.2.).
a ≥12 cm pour les murs de type IV.

Pour les murs autres que les murs de type IV non revêtus d'enduits d'étanchéité adhérents, pour
lesquels il convient de se reporter au titre 5.2.2., le ferraillage est constitué principalement par un
panneau PAF V placé côté extérieur, en réservant un enrobage de :

- 3 cm dans les cas d'exposition courante et, lorsqu'il existe une protection complémentaire efficace de
l'acier et du béton, dans les cas d'exposition aux embruns, aux brouillards, ou encore à des
atmosphères agressives.

- 5 cm dans les cas où cette protection complémentaire n'existe pas.

Les panneaux-voiles PAF V sont conçus pour assurer eux-mêmes le recouvrement des aciers
verticaux d'étage à étage, mais si nécessaire, on peut prévoir des barres B500 en attente, placées du
côté extérieur du mur au niveau des planchers et de longueur au moins égale à l'épaisseur du
plancher, plus 80 cm.

204
Armatures des murs extérieurs (aciers B500)

a) Étage sous terrasse (figure 4.42).

1. Pour le plancher bas, prévoir 0,8 cm2 en nuance B500 d'acier vertical par mètre horizontal, ancrés
de part et d'autre de ce plancher et obtenus soit par AT soit par recouvrement des panneaux de
l'étage sous terrasse et de l'étage immédiatement au-dessous de celui-ci.
2. CH et CV comme pour les murs intérieurs.
3. Bordures des baies : RH1 ≥ 0,8 cm2 et RV ≥ 0,7 cm2 pour de l'acier B500.
4. RH (à disposer sur une hauteur au plus égale à 0,50 m) ≥ 2 cm2 en B500 (soit 3 ∅ 10 ). Si la
retombée au-dessous des ouvertures n'existe pas, prévoir max (CH + RH, RH1) dans l'épaisseur du
plancher-terrasse.

b) Étages courants (fig. 4.42).

Les ouvertures doivent être bordées par des aciers représentant au moins la section des aciers coupés
par l'ouverture, et tels que :
RV ≥ 0,7 cm2 en B500 (3 ∅ 6 )
RH1 ≥ 0,8 cm2 en B500 (2 ∅ 8), mais les aciers inférieurs des linteaux résultent des calculs de béton
armé.

205
5.2,4. armatures de liaison des murs superposés

Dans le cas de murs superposés, des aciers verticaux doivent être prévus au niveau de la liaison entre
les murs et les planchers.

Dans le cas d'un mur armé surmonté par un mur non armé (selon le critère donné au titre 5.3,3), il suffit
que ces aciers soient ancrés à partir du nu inférieur du plancher de transition. Dans le cas d'un mur
armé surmonté par un autre mur armé, il suffit de réaliser le recouvrement des armatures,
éventuellement à l'aide de barres en attente de section équivalente.

B500

206
5.3. JUSTIFICATION DE LA STABILITÉ
ET DE LA RÉSISTANCE À L'ÉTAT- LIMITE ULTIME

5.3,1. détermination de la longueur de flambement d'un mur

Les caractères géométriques et mécaniques des murs ont été définis au paragraphe 5.1.

Un mur peut être, ou non, raidi latéralement. Un mur en retour constitue un raidisseur efficace.

Un raidisseur ne peut être pris en compte que si sa dimension transversale, mesurée suivant la
direction perpendiculaire au mur, est au moins égale à trois fois l'épaisseur de ce dernier.

Remarque : Lorsque les raidisseurs ne satisfont pas à la condition de la figure 4.46, l'ensemble mur et
raidisseur doit faire l'objet d'une vérification identique à celle d'un poteau.

5.3,1,1. Longueur de flambement d'un mur non raidi

Dans ce qui suit, cette longueur est désignée par ′f


a) Méthode simpliste de détermination de ′f
Le DTU 23.1 propose, à défaut d'une approche plus rigoureuse, de retenir les valeurs suivantes du

rapport f (où représente la hauteur libre du mur, voir 5.1).

Mur armé Mur non armé


verticalement verticalement
* Mur encastré en tête et en pied
- avec un plancher de part et d'autre 0,80 0,85
- avec un plancher d'un seul côté 0,85 0.90

* Mur articulé en tête et en pied 1,00 1,00

b) Méthode plus précise de détermination de ′f


La méthode précédente n'est vraiment acceptable que si tous les étages sont identiques. Lorsqu'il n'en
est pas ainsi, il est préférable d'évaluer ′f de manière plus précise, en appliquant les méthodes de la
Résistance des Matériaux.

On peut, par exemple, utiliser l'abaque de Jackson et Moreland (fig. 4.48), qui permet d'évaluer ′f en
tenant compte des conditions d'encastrement aux deux extrémités supérieure (N) et inférieure (S) du
mur.

207
Pour chacune de ces extrémités, on calcule le rapport

(lm / )
m murs
k=
(α plp / p )poutres
le numérateur étant relatif aux moments d'inertie et portées des murs de part et d'autre du nœud (n ou
s selon le cas) et le dénominateur, aux moments d'inertie et portées des planchers aboutissant à ce
nœud (w ou e selon le côté, gauche ou droite).

α p est un coefficient tenant compte des conditions d'encastrement des planchers à l'extrémité
opposée :
- pour une extrémité opposée encastrée, élastiquement ou rigidement : α = 1
- pour une extrémité opposée simplement appuyée : α = 0,5
- pour un porte-à-faux, ou une absence de plancher du côté considéré : α = 0

En adoptant les notations de la figure 4.47 où les indices n, s, e, w qui se réfèrent à la rose des vents
(w = west = ouest) permettent de repérer les positions respectives - en haut, en bas, à droite,
à gauche - des différents éléments, on a, pour les conditions d'appui indiquées sur cette figure :

k + kn
KN =
0,5k en + k wn

I ln l en l wn
avec k = kn = k en = k wn =
n en wn

k + ks
KS =
0,5k es + k ws

1 ls l es l wn
avec k = ks = k es = k wn =
s es wn

Lorsque les murs aboutissant au nœud considéré ne sont pas armés, il est prudent de déterminer les
valeurs de ' f à partir de valeurs de K N et K S majorées de 50 %.

208
KS KN

Articulation Articulation

Fig. 4.48 – Abaque de Jackson et Moreland

'f
(pour , il est prudent de ne pas prendre en compte de valeurs inférieures à 0,7).

5.3,1,2. Longueur de flambement d'un mur raidi

Cette longueur, désignée par f se déduit de la longueur ' f que l'on aurait sans raidisseurs.
Pour un mur raidi à ses deux extrémités (fig. 4.49) on désigne par b la distance séparant les deux
raidisseurs.
Pour un mur raidi à une seule de ses extrémités (fig. 4.50), on pose b = 2,5 c.

209
La longueur libre de flambement f s'obtient, soit en appliquant les formules 4.4 et 4.5 ci-après, soit en
utilisant l'abaque de la figure 4.51.

1. Mur non armé horizontalement

'f
si 'f ≤ b → f = 2
1 'f
1+
2 b
formule [4.4]
b
si 'f > b → f =
1,5

2. Mur armé horizontalement

'f
si 'f ≤ b → f =
2
'f
1+
b
formule [4.5]
b
si 'f > b → f =
2

210
0.33

Fig. 4.51

211
5.3,2. effort normal agissant ultime - principe de la justification

a) Détermination de l'effort agissant ultime Nu.


1. Dans le cas général, s'il n'y a que des charges verticales réparties, Nu est déterminé par la
combinaison
Nu = 1,35G + 1,5Q formule [4.6]

avec G charges permanentes


et Q charges d'exploitation

(II est rappelé que l'écriture de la formule 4.6 - ainsi que celle des formules 4.7, 4.8 et 4.9 données plus
loin est symbolique et vectorielle et signifie « on combine les effets de ... avec ceux de ...» sans que
le(s) signe(s) + ai(en)t toujours le caractère d'une addition algébrique).

Les charges verticales agissant sur les murs peuvent être déterminées en faisant, s'il y a lieu,
application des lois de dégression des charges variables (voir chapitre 1).

Pour évaluer ces charges, on peut admettre la discontinuité des divers éléments de planchers au droit
des murs ; toutefois, si le bâtiment comporte plusieurs travées solidaires, les charges évaluées en
admettant la discontinuité des travées au droit des appuis doivent être majorées :

- de 15 % pour les murs centraux, dans le cas de bâtiments à deux travées,

- de 10 % pour les murs intermédiaires voisins des murs de rive, dans le cas de bâtiments comportant
plus de deux travées.

En l'absence de charges localisées (voir b ci-après) la contrainte normale verticale ultime agissant sur
une bande de mur de longueur d est
Nu
σu =
ad
où a désigne l'épaisseur du mur.

Si les charges sont uniformément réparties, cette contrainte est uniforme. Si les charges varient le long
du mur, les calculs s'effectuent par bandes de mur en prenant pour Nu la valeur moyenne dans chaque
bande considérée. La largeur d de chaque bande est alors choisie en sorte que (fig. 4.52):
2
d ≤ Min ; '
2 3
où désigne la hauteur libre du mur
et la longueur de la zone soumise à des contraintes de compression.

Fig 4.52

212
2. Lorsque l'on tient compte des effets du vent, il faut considérer successivement :

Nu = 1,35 G + 1,5 Q+W formule [4.7]


et Nu = 1,35 G + 1,5 W + Q formule [4.8]

W représentant, dans ces formules, 1, 2 fois le vent normal des Règles NV 65, [4.7].
et en outre, lorsqu'on tient compte des effets du séisme :

Nu = G + FA + γ A ⋅ Q formule [4.9]

FA et γ A étant définis dans les pièces du marché et par les Règles PS 92 [4.8] (et [4.9]).

Les forces horizontales dues au vent et les charges verticales, de même que les effets du séisme,
développent des sollicitations de flexion composée. Là encore, on admet que la distribution des
contraintes normales dans chacun des éléments de mur limités par des ouvertures est plane. Les
vérifications se font par bandes de murs (voir fig. 4.52) en considérant la contrainte moyenne dans
chaque bande.

La réaction d'appui d'un linteau pris en compte dans l'étude du contreventement amène le long de
l'ouverture considérée une contrainte locale supplémentaire, qui doit être estimée (voir DTU 23-1) en
recherchant une distribution de contraintes rectangulaire ou triangulaire équilibrant les sollicitations.

b) Principes de la justification d'un mur.

Le DTU 23-1 demande que les vérifications soient faites :

- d'une part, pour la section I à mi-hauteur du mur


- d'autre part, pour la section II située immédiatement au-dessous d'un plancher.

Dans l'un et l'autre cas, il convient de tenir compte du supplément de contrainte dû aux charges
localisées susceptibles d'agir dans la section II. On admet que ces charges se diffusent uniformément à
l'intérieur d'une zone délimitée par deux plans inclinés sur la verticale avec une pente égale à :
1
dans le cas d'un mur non armé (fig. 4.53).
3
2
dans le cas d'un mur armé (fig. 4.54).
3

Fig. 4.53 – Mur non armé

213
Fig 4.54 – Mur armé

Ainsi par exemple, si Ru désigne la réaction d'appui d'une poutre continue de largeur bo perpendiculaire
au mur (d’épaisseur a, cas représenté fig. 4.53 et 4.54) le supplément local de contrainte est :

- au niveau de la section II, immédiatement au-dessous du plancher :


Ru
∆σ u =
a ⋅ bo
- au niveau de la section I, à mi-hauteur du mur :
R
∆σ u = u avec :
a⋅d
- dans le cas d'un mur non armé : d = b o +
3

2
- dans le cas d'un mur armé : d = b o +
3

Si pu est la charge uniforme par unité de longueur en tête du mur, la bande de largeur d supporte dans
la section I une force par unité de longueur :
R
(Nu ) I = pu + u
d
alors que dans la section II, la force par unité de longueur à considérer est, sur la longueur bo,
(Nu )II = p u + R u
bo
Selon les principes généraux du calcul aux états-limites, les vérifications consistent à s'assurer que :
- dans la section I : (Nu ) I N u lim

(ou, ce qui revient au même, en divisant les deux membres par la largeur a du mur : (σ u ) I ≤ σ u lim

la valeur de Nu lim étant fixée dans le DTU 23-1 par une expression tenant compte en particulier de
l'élancement du mur au moyen d'un coefficient α dont les valeurs diffèrent selon que le mur est armé
ou non.

- dans la section II, où les effets de l'élancement ne se font pas sentir :


(Nu ) II Nu lim ou (σu ) II σu lim
α α

214
La formule donnant Nu lim , ainsi que celles donnant le coefficient α , qui figurent dans le DTU 23-1 ne
sont pas reproduites ici. En effet, le présent ouvrage s'adressant à des projeteurs qui ont à déterminer
les treillis soudés nécessaires pour armer un mur, les formules de vérification du DTU 23-1 ont été
transformées en formules de dimensionnement donnant directement la section A d'acier cherchée,
lorsque fe = 500 MPa (voir par ex. la formule 4.10).

5.3,3. marche à suivre pour le calcul d'un mur

1. Calculer la longueur de flambement f correspondant à un mur non armé (5.3,1,1. a ou b et si


besoin figure 4.51, courbe B).

2. Au moyen de la courbe de la fig. 4.53 ci-après, déterminer νuo en fonction du rapport f /a

1300
(Équation de la courbe : ν uo = )
2700 + 7,2 ( a)
2
f

3. Calculer, pour la bande de mur considérée, d'épaisseur a et de longueur d (d = 1,00 m si Nu est


exprimé en MN/m) :

Br = (a - 0,02) d (m2, m), voir figure 4.54

215
kNu
et νu = (MN, m2, MPa)
B r fc 28
où Nu désigne l'effort ultime agissant dans la section I sur la bande de longueur d considérée, et
k un coefficient qui prend les valeurs :

1 si plus de la moitié des charges est appliquée après 90 jours,


1,1 si plus de la moitié des charges est appliquée après 28 jours et avant 90 jours,
fc 28
1,2 si la majeure partie des charges est appliquée à un âge j inférieur à 28 jours.
fcj

4. Si νu ≤ νuo, le mur n'a pas besoin d'être armé : A = 0.


Si νu > νuo, le mur doit être armé. Dans ce cas, les armatures se déterminent comme indiqué au

titre 5.3,4. après. Il faut recalculer la longueur de flambement f à partir de la courbe A de la


figure 4.51.

5.3,4. détermination des armatures verticales d'un mur armé


Pour une bande de mur donnée, la section totale A en cm2 des armatures verticales par mètre de
longueur de mur doit être telle que (1) :

A 27 Nu 17B r f c 28 formule [4.10].


2
(cm / m)
(unités : MN/m, m 2 /m, MPa)
2
f
avec β = 1 + 0,002 pour f 14,4a
a
2
f
β = 0,0068 pour 14,4a < f 23a
a

Si plus de la moitié des charges est appliquée après 28 jours et avant 90 jours, la valeur de β doit être
multipliée par 1,10.

Si la majeure partie des charges est appliquée à un âge j inférieur à 28 jours, la valeur de β doit être
multipliée par 1,20 et il faut substituer fcj à fc28 dans la formule 4.10 (pour fcj, voir chapitre 1, fig. 1.2).

Dans tous les cas, la section A trouvée ne doit pas être inférieure à une section minimale (voir 5.3,5.).
B f
Ce cas se rencontre en particulier dès que Nu ≤ 0,63 r c 28 car la formule 4.10 conduirait
β
alors à A < 0.

(1) Dans le cas d'un dimensionnement au séisme, la formule 4.10 établie pour γ = 1,5 et γ = 1,15 ne convient plus et doit
être remplacée par A ≥ 20 β Nu - 19,3 Br fc28.

216
S'il s'agit de déterminer l'effort limite Nulim que peut supporter un mur donné, plusieurs cas peuvent se
présenter :

- si le mur n'est pas armé (A = 0) : Nµlim = νuo Brfc28, νuo étant donné par l'abaque de la fig. 4.53.
.
- si le mur est armé, en désignant par Ar ≥ A (et à Amin, voir 5.3,5.) la section d'armatures verticales
réellement mise en place (pour deux panneaux de TS : Ar = 2S) :

A r + 17 B r fc 28
Nu lim = formule [4.11].
27

(Nulim en MN/m, Ar en cm2/m, Br en m2/m, fc28 en MPa, β prenant les valeurs indiquées précédemment,
avec les corrections appropriées pour tenir compte de l'âge auquel les charges sont appliquées).

• Abaque pour la détermination de la section A des armatures verticales (ou de l'effort limite
Nulim)

La formule 4.10 peut se mettre sous la forme :

A = ρ ⋅ Br fc 28 formule [4.12]

kNu
avec ρ = 27βν u − 17 où νu = (voir 5.3,3,3.)
B r fc 28

f
De l'abaque de fig. 4.55, on tire la valeur de β en fonction de νu et de La formule 4.12 donne
a
alors A en cm2/m, à condition d'exprimer Br en m2/m et fc28 en MPa.

Lorsque l'abaque ne permet pas de déterminer la valeur de ρ (parce qu'il faudrait alors lire la valeur
dans la zone négative, c'est-à-dire sous l'axe Oνu), il est nécessaire de prévoir le pourcentage minimal
(voir 5.3,5.).

217
(
Abaque pour le calcul des murs armés A = ρ B r fc 28 B r en m 2 / m, fc 28 en MPa
2
)
ρ cm /m

Ex : Mur de 0,15 m d’épaisseur, f = 1,65 m, fc28 = 25 MPa, Nu = 1,95 MN/m (Br fc28 = 3,25 MN/m,
νu = 0,6 → ρ = 3 → A = 9,75 cm2/m)

Le même abaque permet de déterminer l'effort limite Nulim que peut supporter un mur dont la section
d'armatures verticales Ar est connue. Il suffit de calculer
Ar
ρ= (Ar en cm2/m, Br en m2/m, fc28 en MPa)
B r f c 28
et d'en déduire par l'abaque, compte tenu de la valeur de f a , la valeur de νu’ d'où
ν B f
Nu lim = u' r c 28 (MN/m)
k
(pour k. voir 5.3,3,3.).

218
5.3,5. choix des panneaux de treillis soudés

Les arrêts et jonctions verticales des panneaux de treillis soudés sont effectués conformément aux
dispositions indiquées dans le chapitre 1.

1. Fils verticaux
A min
Pour chaque bande de mur d'épaisseur a et de longueur d, le pourcentage ρ v = à respecter est
a.d
Nu
donné par l'abaque de la fig. 4.57 en fonction du rapport .
Nu lim
Lorsque le calcul de la section des fils verticaux par la formule 4.10 conduit à A < 0, on commence par
0,63 B r fc 28
faire une première estimation de la section minimale en adoptant Nu lim o =
β

On peut retenir une valeur A légèrement inférieure à celle résultant de cette première estimation pour
calculer par la formule 4.11 :

A + 17 B r fc 28
Nu lim = (A en cm2/m, les autres unités étant MN/m, m2 /m, MPa).
27β

Nu
puis et redéterminer de façon plus précise la valeur de ρ v (et donc de Amin) au moyen de
Nlim
l'abaque de la fig. 4.57.

Si, pour calculer A, on s'est servi de l'abaque de la fig. 4.55 et que l'on a trouvé ρ < 0, il convient de
f
lire sur l'axe Oνu la valeur de νu correspondant au rapport du mur considéré, et de faire la première
a
ν u B r fc 28
estimation de la section minimale à partir de Nu lim = .
k

Une fois ces calculs faits, la section des fils verticaux à retenir est, finalement,

Ar Max [A ; A min ] .

Cette section est distribuée entre deux panneaux de treillis soudés identiques, correspondant à une
A
section S ≥ r disposés au voisinage de chacune des faces de la bande de mur considérée, en sorte
2
que les fils verticaux soient les plus proches de celles-ci (fig. 4.56).

HA B500

Fig. 4.56 – Exemple de disposition à l’extrémité d’une bande de mur

219
L'écartement des fils verticaux doit respecter la condition :
E ≤ Min [2a ; 33 cm]
(qui complète les règles données en 5.2,3. pour les murs pignons).

Fig. 4.57

2. Fils horizontaux. Pourcentage minimal ρ h


Sur toute la largeur du mur ou d'une bande de mur de largeur d limitée par des ouvertures, le
A
pourcentage minimal des fils horizontaux ρ h = h min avec A hmin somme des sections des fils
100a
horizontaux en cm2/m et a épaisseur du mur en cm, est donné par l'abaque de la fig. 4.57 en fonction
Nu
du rapport (voir ci-dessus) correspondant à la bande de mur la plus sollicitée.
Nlim

L'écartement e des fils horizontaux ne doit pas excéder 33 cm ; tous les panneaux de la gamme
ADETS satisfont à cette condition.

3. Épingles horizontales perpendiculaires aux faces des murs.


Seuls les aciers verticaux (de diamètre ∅ < 12 mm) pris en compte dans le calcul de Nulim doivent être
maintenus par des épingles transversales, à raison d'au moins 4 par m2, c'est-à-dire suivant les nœuds
d'une maille dont la plus grande dimension n'excède pas 50 cm.

220
5.3,6. murs étudiés en poteaux
Lorsque l'on sort du domaine d'application du DTU 23.1, ou bien lorsque les murs sont fortement armés,
la justification de la stabilité est effectuée conformément aux Règles BAEL (Article A 4.4) ; les armatures
doivent être déterminées comme indiqué au chapitre 7, titre 2.1 du présent texte.

5.3,7. justification sous sollicitation tangente


dans le plan du mur

Sous réserve que l'effort normal sollicitant le mur soit une compression, il n'y a pas lieu de justifier un
mur sous sollicitation tangente ultime tant que
0,07
τu 0,05 f c 28 0,05 si γ b = 1,5
γb

Dans le cas contraire, cette justification et le calcul des aciers éventuellement nécessaires doivent être
faits par application des Règles BAEL (sans tenir compte des dispositions constructives minimales que
prévoient ces Règles pour ces aciers).

221
DÉTERMINATION DES TREILLIS SOUDÉS POUR LES MURS

Largeur a en m ; Hauteur libre en m ; Charge Nu en MN/m ; fc28 en MPa

f / pour murs non armés : 5.3,1,1 a ou b et fig. 4.51 courbe B

f / a puis νu0 par fig. 4.53

1
Nu
B r = (a − 0,02) en m²/m et ν u = k k = 1,1 voir 5.3,3
B r fc 28
1,2 fc 28 / fcj

oui
A=0 ν u ≤ ν uo ?

Le mur n’a pas besoin d’être armé


Calcul terminé non (mur armé)

f / pour murs non armés : 5.3,1,1 a ou b et fig. 4.51 courbe A

oui non
f ≤ 14,4 ?
a
2 2
β = 1 + 0,002 f
β = 0,0068 f
≤ 3,6
a a

A = 27 β Nu − 17 B r fc 28

non oui
A >0?

Nu β Nu Choisir le TS
= 2 panneaux → A réel (cm²/m)
Nu lim o 0,63 B r fc 28

Nu A r + 17 B r fc 28
→ 100 ρ v et 100 ρh Nu lim = A r en cm²/m)
Nu lim o 27 β
courbes fig. 4.57
Nu
→ 100 ρ v et 100 ρh
Nu lim o
A min = ρ v ⋅ a (cm²/m)
courbes fig. 4.57

Choisir un TS tel que :


Vérifier pour le TS choisi :
A min ρ ⋅a
Av ≈ et A h ≥ h ρv ⋅ a
2 2 Av ≥ avec E ≤ E max voir 5.3,1,1
2
ρ ⋅a
et A h ≥ h
Prendre A r = 2 A v 2

Calcul terminé. Choix des si oui si non Augmenter


222 Epingles voir 5.3,5,3 le TS

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