Cours Analyse Numerique
Cours Analyse Numerique
Cours Analyse Numerique
2 F.Z.Nqi
Chapitre 1
1.1 Introduction
Soit f : Ω fermé ⊂ Rp → Rp . On cherche x̄ ∈ Ω tel que f (x̄) = 0. Nous supposerons qu’un
moyen (une étude graphique, une raison physique, un théorème, l’intuition ou ... la chance !)
nouys ont permis de voir que x̄ était l’unique solution dans Ω. Nous supposerons aussi que f est
au moins continue sur Ω.
En général, les méthodes de résolution de f (x̄) = 0 sont des méthodes itératives. Elles
consistent à construire une suite (xn ) convergente vers x̄.
an = an−1 , bn = xn−1 ;
an = xn−1 , bn = bn−1 ;
4. On définit In = (an , bn ) ; on augmente n de 1 et on recommence du point 1).
On définit xn+1 comme étant le point où cette droite intersecte l’axe (0x), c’est à dire y(xn+1 ) = 0.
On déduit que :
f (xn )
xn+1 = xn − 0 , n ≥ 0.
f (xn )
f (xn )
xn+1 = xn − , n ≥ 0.
q
f (b)−f (a)
On peut prendre par exemple q = f 0 (x0 ), ou bien q = b−a , dans le cas où l’on cherche un
zéro dans l’intervalle [a, b].
Théorème
Soit φ : E → E une application contractante d’un espace métrique complet vers lui
même. Alors φ admet un point fixe unique α ∈ E. De plus, pour tout point initial
x0 ∈ E la suite itérée {xn } }définie par
xn+1 = φ(xn ),
converge vers α.
Preuve :
d(x1 − x2 ) ≤ Kd(x1 − x2 ),
et K < 1 ⇒ x1 = x2 .
1. Existence : puisque φ est K−Lipschitzienne, on a
donc
d(xn+1 − xn ) ≤ K n d(x1 − x0 ).
Calculons maintenant, pour p > n,
p
X
xk − xk−1 = xp − xn ,
k=n+1
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on obtient alors
p +∞
X X Kn
d(xp − xn ) ≤ K k−1 d(x1 − x0 ) ≤ K n d(x1 − x0 ) Kk = d(x1 − x0 ).
1−K
k=n+1 k=0
Lorsque n → +∞,p → +∞ et
Kn
lim d(x1 − x0 ) = 0
n,p→+∞ 1 − K
donc
lim d(xp , xn ) = 0.
n,p→+∞
Chapitre 2
2.1 Introduction
On appelle système linéaire d’ordre n ( n entier positif ), une expression de la forme
Ax = b,
La matrice A est dite régulière (ou non singulière) si detA 6= 0 ; on a existence et unicité de
la solution x (pour n’importe quel vecteur b donné) si et seulement si la matrice associée au
système linéaire est régulière.
Théoriquement, si A est non singulière, la solution est donnèe par la formule de Cramer :
det(Ai )
xi = , i = 1, ..., n,
det(A)
et triangulaire inférieure si
aij = 0, ∀i, j : 1 ≤ i < j ≤ n.
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3.A est une matrice à diagonale dominante stricte par lignes, c’est à dire pour tout
i = 1, ..., n
n
X
| ajj |> | aij | .
i=1,j6=i
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Remarque :
Grâce à la factorisation LU on peut calculer le determinant d’une matrice carrée avec O(n3 )
opérations, vu que
Yn
det(A) = det(L)det(U) = det(U) = ukk ,
k=1
puisque le déterminant d’une matrice triangulaire est le produit des termes diagonaux.
LU = PA,
où P est le produit de toutes les matrices de permutation (des lignes) qu’on a utilisées.
3 F.Z.Nqi
Chapitre 3
Interpolation et Approximation
3 Chapitre3 : Interpolation et Approximation
Définition 1
Les polynômes li (x) sont les polynômes de Lagrange de Rn [X] associés aux points
x0 , ..., xn .
Proposition 1
Les polynômes l0 (x), l1 (x), ..., ln (x) forment une base de Rn [X].
Preuve :
Il suffit de montrer que ce système de polynômes est libre, puisqu’il est formé de n+1 éléments
d’un espace de dimension n + 1 ; supposons qu’il existe n + 1 réels α0 , ..., αn tels que, pour tout
réel x
Xn
αi li (x) = 0,
i=0
alors pour x = xk , on a
n
X
αi li (xk ) = αk = 0.
i=0
On a prouvé le résultat.
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∀0 ≤ i ≤ n, p(xi ) = f (xi ).
car les li forment une base de Rn [X]. En prenant x = xk pour 0 ≤ k ≤ n et en utilisant que
li (xk ) = 0 si k 6= i et lk (xk ) = 1, on obtient
αk = p(xk ) = f (xk ).
Proposition 2
Définition
Remarque :
Le but de l’interpolation est remplacer une fonction f plus ou moins compliquée par une fonction
simple car polynômiale, mais pour justifier cet échange, il nous faut une estimation de l’erreur
commise.
Soit f : [a, b] → R dérivable sur [a, b] alors, si f possède au moins n + 2 zéros distincts
sur [a, b], f 0 possède au moins n + 1 zéros distincts sur [a, b].
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Preuve :
Corollaire
Soit f ∈ C n+1 ([a, b]). Si f possède au moins n + 2 zéros distincts sur [a, b], f n+1 possède
au moins un zéro sur [a, b].
Preuve :
Théorème
Preuve :
Si x = xi , alors la relation est vérifiée. Soit x ∈ [a, b] fixé, x différent de tous les xi . Posons
q(x) = (x − x0 )(x − x1 )...(x − xn ) et
q(t)
W (t) = f (t) − P (t) − (f (x) − P (x)).
q(x)
La fonction W est de classe C n+1 comme f et s’annule pour t = x, x0 , x1 , ..., xn ; elle admet donc
au moins n + 2 zéros. D’après le corollaire précédent, il existe au moins un nombre ξ ∈ [a, b] tel
que W n+1 (ξ) = 0. On en déduit la relation.
Le point ξ étant inconnu, on cherche une majoration et on a le corollaire suivant :
Corollaire
| (x − x0 )(x − x1 )...(x − xn ) |
∀x ∈ [a, b], | f (x) − P (x) |≤ sup | f (n+1) (x) | .
(n + 1)! x∈[a,b]
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Soit f une fonction définie aux points xi , supposés deux à deux distincts. On dédinit
les différences divisées par récurrence comme suit :
et
f [xi+1 , ..., xi+k+1 ] − f [xi , ..., xi+k ]
f [xi , ..., xi+k+1 ] =
xi+k+1 − xi
n
X f (xi )
f [x1 , ..., xn ] = Qn
i=1 j=1,j6=i (xi − xj )
Preuve :
f (x1 ) Pn−1 1 1 f (xn )
− Qn−1 + i=2 f (xi ) Qn − Qn−1 + Qn−1
j=2,j6=i (xi −xj ) j=2,j6=i (xi −xj ) j=1,j6=i (xi −xj ) j=1,j6=i (xi −xj )
f [x1 , ..., xn ] =
xn − x1
Corollaire
• si f = gh (Liebnitz)
n
X
f [x1 , ..., xn ] = g[x1 , ..., xj ].h[xj , ..., xn ]
j=1
Preuve :
Le premier point découle directement du théorème précédent.
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et
i+k
X
p2 = h[xm , ..., xi+k ](x − xm+1 )...(x − xi+k )
m=i
F (x) = p1 .p2
Soit
n+1
Y
w(x) = (x − xi ).
i=1
Alors
n+1
Y
w0 (xi ) = (xi − xj ).
j=1,j6=i
Preuve :
On écrit
n+1
Y
w(x) = (x − xi ) (x − xj ) = (x − xi )q(x)
j=1,j6=i
si bien que
n+1
Y
w0 (x) = (x − xj ) + (x − xi )q 0 (x).
j=1,j6=i
Preuve :
La formule proposée est vraie pour n = 1, 2. Pour l’établir dans le cas général, nous procédons
par récurrence.
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Il faudra de plus s’assurer que le polynôme q trouvé admet bien n + 1 racines distinctes sur l’in-
tervalle [a, b]. On va montrer l’existence de ce polynôme qu’on appelera polynôme de Chebyshev
normalisé.
Remarque :
définition
Remarque :
La formule donnée dans le théorème ne fait pas apparaitre de manière évidente un polynôme.
Cependant, on peut tout de suite noter que :
Exemple :
– T0 (x) = 1
– T1 (x) = x
– T2 (x) = 2x2 − 1.
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Proposition
Preuve :
Théorème
Preuve :
2k − 1 2k − 1 2k − 1
Tn (xk ) = cos n Arccos cos π = cos π = 0, car π ∈ [0, π].
2n 2 2n
définition
Théorème
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Preuve :
(−1)k
r(x0k ) = T̄n (x0k ) = − p(x0k ),
2n−1
pour k = 0, 1, ..., n. Cette quantité prend altérnativement le signe + ou −. On en déduit que r
a au moins n racines, or c’est un polynôme de degré inférieur ou égal à n − 1, donc r = 0. On
obtient T̄n = p. Contradiction
En utilisant le changement de variable définie plus haut, on a donc montré le théorème :
Théorème
a+b b−a 2k + 1
xk = + cos π, pour k = 0, ..., n
2 2 2(n + 1)
(b − a)n+1
| f (x) − P (x) |≤ sup | f n+1 (x) | .
(n + 1)!22n+1 x∈[a,b]
Remarque :
f (n) (a)
Pf : x → f (a) + f 0 (a)(x − a) + ... + (x − a)n ,
n!
on a alors
(b − a)n+1
| f (x) − Pf (x) |≤ sup | f n+1 (x) | .
(n + 1)! x∈[a,b]
Cette estimation montre la supériorité de la méthode de Chebychev.
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Chapitre 4
Intégration numérique
4 Chapitre4 : Intégration Numérique
Le but de ce chapitre est de donner des méthodes permettant de calculer des valeurs appro-
chées d’intégrales. En effet, le nombre de fonctions dont on sait calculer une primitive est en
R 2 dt F ne suffit pas lorsqu’on ne sait pas
fait très faible. Par ailleurs la connaissance d’une primitive
calculer les valeurs de F . Par exemple, on sait que 1 t = ln 2; mais connait-on explicitement
Rb
ln 2 ? Il est donc intéressant concernant a f (t)dt.
– sur le plan pratique, de pouvoir obtenir une approximation lorsque les primitives de f ne
sont pas calculables.
– sur le plan théorique, de connaitre des méthodes permettant d’obtenir des encadrements
d’amplitude aussi petite que souhaitée.
Lorsque la fonction f est de classe C n sur l’intervalle réel I = [a, b], on note
Preuve :
Remarque :
• On peut définir de même la méthode des rectangles à droite.
• La formule obtenue est une somme de Riemann.
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Si f est de classe C 1 sur [a, b], alors on a, pour tout entier naturel n non nul
Z b
M1
f (t)dt ≤ (b − a)2
Rn − .
a 2n
Rb
On en déduit que (Rn ) converge vers a f (t)dt.
Preuve :
Z b n−1 n−1
XZ xi+1
X
Rn − f (t)dt= f (x i )(x i+1 − x i ) − f (t)dt
a i=0 i=0 xi
ce qui implique
Z b n−1
X (t − xi )2 xi+1
Rn − f (t)dt≤ [ ]xi Mi ,
a
2
i=0
finalement n−1
Z b
X h2 h2
M1
M1 = (b − a)2
Rn − f (t)dt ≤ M 1 ≤ n .
a
2 2 2n
i=0
L a valeur approchée de l’intégrale de f sur I par la méthode des trapèzes est alors
donnée par
n−1
!
b − a f (a) + f (b) X
Tn = + f (xi ) .
n 2
i=1
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Preuve :
L’aire du trapèze de base [xi , xi+1 ] est
f (xi ) + f (xi+1 ) f (xi ) + f (xi+1 )
(xi+1 − xi ) =h .
2 2
On en déduit que
n−1 n−1
!
X f (xi ) + f (xi+1 ) f (a) + f (b) X
Tn = h =h + f (xi )
2 2
i=0 i=1
Preuve :
Cette méthode consiste à remplacer f sur le segment [xi , xi+1 ] par son polynôme d’interpola-
tion Pi de Lagrange de degré 1 ayant les mêmes valeurs que f aux bornes de l’intervalle. Comme
f est de classe C 2 , on a
f ”(ξ)
∀x ∈ [xi , xi+1 ], f (t) − Pi (t) = (xi+1 − t)(t − xi ) .
2
On en déduit que
xi+1 xi+1
Z Z
| f ”(ξ) |
(f (t) − Pi (t))dt ≤ (xi+1 − t)(t − xi )
xi xi 2
xi+1 xi+1
Z Z
M2
(f (t) − Pi (t))dt ≤ (xi+1 − t)(t − xi ) dt
xi xi 2
comme
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Remarque :
On a
n−1
X Z xi+1
Sn = Pi (t)dt.
i=0 xi
On est donc ramené au calcul de l’intégrale de Riemann d’un polynôme de degré inférieur ou
égal à 2.
Lemme 6.
Si f est de classe C 3 sur I, alors pour tout entier naturel n non nul, on a
Z b
M3
f (t)dt ≤ (b − a)4
Sn − .
a 192n3
Rb
On en déduit que (Sn ) converge vers a f (t)dt.
Preuve :
Cette méthode consiste à remplacer f sur le segment [xi , xi+1 ] par son polynôme d’interpo-
lation Pi de Lagrange de degré 2 ayant les mêmes valeurs que f aux bornes de l’intervalle et en
son milieu. Comme f est de classe C 3 , on a
f (3)
∀x ∈ [xi , xi+1 ], f (t) − Pi (t) = (xi+1 − t)(t − xi )(t − ξi ) .
3!
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cela implique
M3
∀x ∈ [xi , xi+1 ], |f (t) − Pi (t)| ≤ (xi+1 − t)(t − xi )|t − ξi |
6
On en déduit que
Z xi+1 Z xi+1
M3
|f (t) − Pi (t)| dt ≤ (xi+1 − t)(t − xi )|t − ξi |dt
xi 6 xi
donc Z xi+1 Z ξi
M3
|f (t) − Pi (t)| dt ≤ (xi+1 − t)(t − xi )(ξi − 1)dt
xi 3 xi
finalement
h2 h2 3h h3 h4 h4
J= − + =
2 8 2 24 64 64
On a donc n−1 Z
Z b xi+1
X
Sn − f (t)dt ≤ |f (t) − Pi (t)| dt
a i=0 xi
finalement n−1
Z b
X M3 h 4 h4
M3
= (b − a)3
Sn − f (t)dt≤ = nM 3 .
a
3 64 192 192n3
i=0
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