Rapport GT RadiologieInterv PDF
Rapport GT RadiologieInterv PDF
Rapport GT RadiologieInterv PDF
du groupe de travail
sur la radioprotection
en radiologie
interventionnelle
Recommandations relatives
à l’amélioration
de la radioprotection en
radiologie interventionnelle
Recommandations pour l'amélioration de la radioprotection en radiologie interventionnelle – GTRI/GPMED - juin 2010
Page 1/100
Sommaire
Préambule................................................................................................................................... 4
Liste des acronymes utilisés ................................................................................................... 5
Terminologie .......................................................................................................................... 7
Objet de la mission : Saisine de l’ASN au GPMED .................................................................. 8
Organisation du GTRI.............................................................................................................. 10
Synthèse ................................................................................................................................... 12
Définition du domaine de compétence................................................................................. 12
Principales dispositions règlementaires applicables à la radiologie interventionnelle......... 13
Principes généraux ........................................................................................................... 13
Régime administratif des appareils générant des rayonnements X.................................. 15
Etat des lieux : les idées directrices...................................................................................... 17
Recommandations ................................................................................................................ 19
Recommandations relatives à l’environnement technique et administratif de l'activité de
radiologie interventionnelle.............................................................................................. 19
Recommandations relatives à la radioprotection des patients.......................................... 20
Recommandations relatives à la radioprotection des travailleurs .................................... 22
Rapport ..................................................................................................................................... 24
1. La maîtrise du contexte des interventions radioguidées................................................... 24
1.1. Recensement des équipements................................................................................... 24
1.2. Recensement des actes radiologiques ........................................................................ 26
1.3. Recensement des procédures et des doses délivrées .................................................. 26
1.4. Recensement des praticiens........................................................................................ 28
2. Les équipements utilisés pour les interventions radioguidées.......................................... 30
2.1. Equipements fixes / équipements mobiles ................................................................. 30
2.2. Une réglementation différente.................................................................................... 32
2.3. Une harmonisation nécessaire.................................................................................... 32
2.4. Justificatifs de la déclaration...................................................................................... 33
2.5. Quels équipements pour quels actes ?........................................................................ 33
3. La dosimétrie « patient ».................................................................................................. 35
3.1. Connaissance des doses délivrées. ............................................................................. 35
3.2. Suivi des patients et connaissance des lésions radio-induites.................................... 39
3.3. Entreprendre des études d'évaluation des doses et des études épidémiologiques...... 40
4. Rôle et Formation des intervenants en radioprotection.................................................... 42
4.1. Les employeurs et les CHSCT ................................................................................... 43
4.2. Les médecins .............................................................................................................. 44
Formation continue à la radioprotection .......................................................................... 45
Formation à l'utilisation des équipements ........................................................................ 47
4.3. Les manipulateurs en électroradiologie médicale ...................................................... 47
4.4. Le personnel infirmier (IBODE, IADE) et les aides-soignants ................................. 49
4.5. Les personnes spécialisées en radiophysique médicale ............................................. 50
Rôle de la PSRPM au cours de l’achat d'un équipement ................................................. 50
Rôle de la PSRPM lors de l'installation et de la mise en service de l'équipement ........... 51
Rôle de la PSRPM après la mise en service d'un équipement ......................................... 51
4.6. Les personnes compétentes en radioprotection.......................................................... 53
4.7. Les médecins du travail.............................................................................................. 55
4.8. Les personnels des fournisseurs d’équipements de radiologie .................................. 56
Maurice PAGE
Animateur du groupe de travail
"Scopie –ou radioscopie- haut débit de dose" désignera tous les modes de scopie dont le
débit de dose, mesuré dans l’air à 30 cm de la surface du détecteur, est supérieur au mode
de radioscopie standard, limité réglementairement à 100 mGy/minute.
La radioscopie à débit de dose supérieur à 200 mGy/minute n'a pas de limite réglementaire
en France.
Fluorographie
Le terme de fluorographie est utilisé dans certains pays pour désigner un mode de
radioscopie à haut débit de dose destiné à produire des images à haute résolution spatiale
pour les mémoriser et re-visualiser. Ce mode est parfois désigné comme mode ciné.
Pour préparer les décisions relatives à la radioprotection dans le domaine médical, l'Autorité
de sûreté nucléaire (ASN) peut s'appuyer sur les avis et recommandations d'un groupe
permanent d'experts en radioprotection pour les applications médicales des rayonnements
ionisants (GPMED).
Ce groupe est constitué d'experts nommés en raison de leur compétence dans les domaines
de la radioprotection des patients, du public et des professionnels de santé, pour les
applications médicales des rayonnements ionisants, y compris la médecine légale.
L’ASN a demandé au GPMED d’élaborer des recommandations en vue de l’amélioration de
la radioprotection en radiologie interventionnelle. Le GPMED a mandaté 9 experts pour ce
travail. Le groupe de travail en radiologie interventionnelle (GTRI) qui en résulte est composé
de ces membres du GPMED et de professionnels externes au GPMED. La composition
finale du groupe de travail est décrite ci-dessous :
Membres du GPMED :
• Mme Marie-Christine GAURON, Institut national de recherche et de sécurité pour la
prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS)
• Mme Sandra SINNO-TELLIER, Institut de veille sanitaire (InVS)
• Mme Catherine VUILLEMARD, Commissariat à l’énergie atomique (CEA)
• Mr Damien CORADIN, Groupe hospitalier Poissy Saint Germain en Laye)
• Mr Juan Manuel GAHETE, CSN – Autorité espagnole,
• Mr Jean-Luc MARANDE, Groupe hospitalier Cochin-Saint Vincent de Paul,
• Mr Philippe MENECHAL, ASN/Division de Bordeaux - membre associé du GPMED,
• Mr Maurice PAGE, Hôpitaux de Haute-Savoie, animateur de ce groupe de travail
• Mr Vincent VIDAL, Assistance publique hôpitaux de Marseille.
Entre février 2009 et juin 2010, le groupe s'est réuni à 6 reprises dans les locaux de l'ASN et
le comité de rédaction, composé de 4 personnes, s’est réuni à 3 reprises. Le GPMED a été
informé de l'évolution du travail réalisé par le GTRI le 6 octobre 2009 et le 21 janvier 2010.
Le secrétariat du GTRI a été assuré par Coffi MEGNIGBETO – Autorité de sûreté nucléaire -
Direction des rayonnements ionisants et de la santé.
1
Le groupe de travail MT41 IEC qui s'occupe de la mise à jour du standard IEC60601-2-43 (Exigences
particulières pour la sécurité de base et les performances essentielles des appareils à rayonnement X lors
d’interventions)
Tous ces actes seront désignés comme actes, interventions ou procédures radioguidés ou
encore actes guidés par radioscopie. Le terme de radiologie interventionnelle recouvrira
l'ensemble de ces actes y compris ceux réalisés par des non-radiologues.
Le GTRI considère que les actes interventionnels réalisés avec les scanners sont assimilés
à des actes de radiologie interventionnelle.
Le groupe a questionné 31 organismes professionnels, institutions et sociétés savantes sur
les questions de radioprotection dans le domaine qui les concerne. La liste de ces sociétés
et organismes, la lettre d'accompagnement et le questionnaire sont consultables en annexe.
2
Définition de l'INCa : Elle comprend les procédures ayant pour but le traitement ou le diagnostic
réalisées par un médecin radiologue sous contrôle d'un moyen d'imagerie (fluoroscopie, échographie, scanner,
IRM).
3
Définition de la CIPR 85 : Les procédures comprenant des interventions thérapeutiques et
diagnostiques guidées, par intervention cutanée ou un autre accès, généralement effectuées sous anesthésie
locale et/ou sédation, avec recours à l'imagerie radioscopique afin de localiser la région lésée/à traiter, de
surveiller la procédure, et de contrôler et objectiver la thérapie.
Principes généraux
4
Directive 96-29 Euratom du Conseil du 13 mai 1996 fixant les normes de base relatives à la protection
sanitaire de la population et des travailleurs contre les dangers résultant des rayonnements ionisants
Directive 97-43 Euratom du Conseil du 30 juin 1997 relative à la protection sanitaire des personnes
contre les dangers des rayonnements ionisants lors d'exposition à des fins médicales
L’employeur est tenu de désigner une personne compétente en radioprotection (PCR) dont
les missions sont définies dans le code du travail.
L’employeur doit, dans le cadre de l'évaluation des risques, procéder à une analyse des
postes de travail (en collaboration, le cas échéant, avec le chef de l'entreprise extérieure ou
le travailleur non salarié). L’évaluation des risques permet également de délimiter une zone
surveillée et/ou une zone contrôlée autour de la source.
L’employeur doit aussi :
• procéder au classement en catégorie A ou B des travailleurs exposés aux rayonnements
ionisants ;
• organiser un suivi radiologique adapté de ces travailleurs, notamment en leur attribuant
un dosimètre passif et, le cas échéant, un dosimètre opérationnel ; en cas d’exposition
non homogène, l’utilisation d’autre dosimètre peut s’avérer nécessaire ;
• organiser un suivi médical ;
• préciser les mesures de protection collective –et individuelle- adaptées à la nature de
l'exposition.
Par ailleurs, l’employeur fait procéder à un contrôle technique de radioprotection des
appareils émetteurs de rayonnements ionisants, des dispositifs de protection et d'alarme,
des instruments de mesure utilisés ainsi que des ambiances de travail. Il doit en outre,
transmettre à l'IRSN une copie de l'inventaire actualisé des appareils émettant des
rayonnements ionisants utilisés ou stockés dans l'établissement.
Enfin, dans le but de sensibiliser les travailleurs aux risques des rayonnements ionisants,
l’employeur doit organiser la formation de ceux opérant en zone réglementée. Cette
formation doit être renouvelée au moins tous les 3 ans.
Les dispositions du code de la santé publique et du code du travail soumettent à une
obligation de déclaration à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) « tout incident ou accident
dans le domaine de la radioprotection susceptible de porter atteinte à la santé des
personnes par exposition aux rayonnements ionisants ». De plus, la loi n°2009-879 du 21
juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires
précise que « les professionnels de santé participant au traitement ou au suivi de patients
exposés à des fins médicales à des rayonnements ionisants, ayant connaissance d'un
incident ou accident lié à cette exposition, en font la déclaration sans délai à l'Autorité de
sûreté nucléaire.
Les appareils électriques générant des rayons X, fixes ou mobiles utilisés pour la réalisation
d’actes interventionnels radioguidés, à l’exception des scanographes, sont soumis à un
régime de déclaration auprès de l’ASN pour leur détention ou leur utilisation.
Les équipements matériels lourds et certaines activités de soins sont inclus dans un schéma
d'organisation sanitaire défini au niveau régional, interrégional ou national.
Dans ce cadre, la détention d’un scanographe relève d’une autorisation de l’Agence
régionale de santé (ARS) au titre des équipements matériels lourds, et d’une autorisation
d’utilisation délivrée par l’ASN.
Par ailleurs, les activités de cardiologie et de neuroradiologie interventionnelles par voie
endovasculaire sont soumises à autorisation de l’ARS au titre des activités de soins, en
application des différents schémas régionaux d’organisation sanitaire (SROS). Ces activités
sont soumises à des conditions d’implantation et à des conditions techniques de
fonctionnement précises définies par décret. Cependant, certains actes interventionnels sous
imagerie médicale en cardiologie sont réalisés sur des arceaux mobiles au bloc opératoire.
Dans le cadre de toutes ces activités, les procédures radiologiques sont mises en œuvre
avec des équipements soumis à déclaration auprès de l’ASN. La radiologie interventionnelle
ne bénéficie pas actuellement d’un régime d’autorisation. Il faut rappeler que jusqu’en 2007,
les installations de radiologie vasculaire étaient soumises au régime d’autorisation au titre
des équipements matériel lourds.
Le formulaire de déclaration DEC/GX élaboré en février 2010 par l’ASN permet un
allègement des formalités avec, en contrepartie, le strict respect des textes réglementaires.
Seul le formulaire est transmis à l’ASN. Celui-ci mentionne dans la rubrique « Type
d’activité » les appareils de radiologie interventionnelle et les arceaux mobiles destinés à la
radiologie interventionnelle. L’exploitant doit tenir à la disposition des inspecteurs de l’ASN
les pièces décrites dans la décision 2009-DC-00148 de l’ASN. La déclaration n’est plus
limitée dans le temps, mais elle doit être renouvelée à chaque modification de l’installation,
et ne peut en aucun cas excéder la longévité de 25 ans. Les agréments en cours de validité
à la date du 20 juin 2004 valent déclaration.
Les anciennes catégories d’équipements ne donnent pas de visibilité sur les équipements
qui permettent de réaliser des actes interventionnels radioguidés car ils pouvaient être
classés sous les rubriques suivantes :
• A : radioscopie avec intensification d’image ;
• C2 : appareil mobile/transportable de radiologie […, radiologie per-opératoire] ;
• D : radiologie lourde [ensemble des actes de radiodiagnostic] ;
• F : radiologie interventionnelle [angiographie numérisée].
Le rattachement des installations mobiles à des installations fixes, justifié par la volonté de
limiter le développement de ces générateurs, est demandé dans le formulaire mentionné ci-
dessus. Ce rattachement est plus facile à mettre en œuvre dans des établissements publics
de santé que dans lés établissements privés car les services qui détiennent les équipements
fixes et mobiles appartiennent souvent à des entités juridiques différentes. Il est de plus en
plus fréquent de constater que l’établissement privé doit prendre en charge les installations
mobiles du bloc opératoire, sans pouvoir les rattacher à une installation fixe.
Le régime d’autorisation, plus contraignant, nécessite la composition d’un dossier de
demande d’autorisation, qui est instruit et argumenté par les inspecteurs de l’ASN. Dans ce
Les idées directrices suivantes sont à l'origine des propositions présentées au GPMED et du
présent rapport qui les explicite. Elles sont issues des consultations, des entretiens et des
études bibliographiques réalisés par les membres du GTRI.
1. Nées avec l'utilisation des amplificateurs de brillance, les procédures interventionnelles
guidées par radioscopie connaissent une croissance très importante liée d’une part aux
possibilités exceptionnelles que cette technique offre aux radiologues et aux autres
médecins spécialistes (orthopédistes, chirurgiens vasculaires, viscéraux, urologues,
hépato- gastro-entérologues etc… ) et d’autre part au développement rapide des
performances des équipements et de la numérisation.
2. La radioprotection des patients et du personnel est méconnue des praticiens non
qualifiés en radioprotection, alors que les doses délivrées au cours des procédures
peuvent être très élevées. Cette situation est due principalement au manque de
formation à l'utilisation des rayons X, à la radioprotection et aux techniques
d’optimisation. Le questionnaire envoyé aux sociétés savantes des spécialistes
pratiquant des actes radioguidés, en dehors des radiologues et cardiologues, a confirmé
leur manque d'intérêt et d'action pour tout ce qui touche la radioprotection.
3. Les incidents récents de Strasbourg et de Lyon prouvent que le risque de survenue de
réactions tissulaires5 dues aux rayonnements ionisants après un acte de radiologie
interventionnelle existe. Les inspections de l'ASN ont révélé une très grande
méconnaissance de la procédure de déclaration des incidents et une absence quasi
totale du suivi des patients afin de déceler d’éventuels effets résultant des rayonnements.
Il est probable que seuls les évènements les plus graves soient déclarés. Les effets
stochastiques pouvant résulter de ces procédures interventionnelles ne font actuellement
pas l’objet d’études épidémiologiques.
4. Les membres du GTRI ont constaté qu'il n'existe aucun recensement fiable :
• du nombre d’actes radioguidés. La CNAMTS dispose du nombre de ceux réalisés
uniquement pour la pratique privée, avec une codification déjà ancienne, qui répond
difficilement à la réalité d'aujourd'hui. Il n'y a pas de données pour l'activité du secteur
public. Aucune donnée fiable n'est ainsi disponible pour la neuroradiologie
interventionnelle qui est pratiquée presque exclusivement dans le secteur public. Les
inspections de l'ASN pourraient être une source d'informations, mais elles ne sont
pas exhaustives et orientées vers cette collecte d'informations ;
• du nombre de praticiens effectuant des interventions radioguidées ;
• du nombre de personnes formées à la radioprotection des patients. Les formations
assurées sont inégales, certaines sont très courtes et/ou seulement théoriques,
d’autres sont plus adaptées et comportent des sessions pratiques ;
• des équipements et des locaux utilisés pour ces interventions ;
• les déclarations à l'ASN, les inventaires envoyés à l'Unité d'Expertise des Sources de
l'IRSN ne permettent pas de détecter la présence d'un dispositif de radioscopie et de
préciser les actes réalisés. Les contrôles de radioprotection par les organismes
agréés par l'ASN, les contrôles de qualité réalisés par les organismes agréés par
l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) seraient des
sources plus fiables pour recenser les lieux et équipements où la radioscopie est
utilisée, mais ils ne précisent pas les actes réalisés ;
5
Les effets déterministes sont maintenant appelés réactions tissulaires.
Suite à l'expression de ces constats, les membres du Groupe de Travail ont formulé de
nombreuses propositions destinées à améliorer le niveau de la radioprotection des patients
et des personnels en radiologie interventionnelle. Elles sont développées au long du rapport.
Elles ont été regroupées et synthétisées dans cette section.
35. Informer les employeurs de personnel réalisant des actes radioguidés très irradiants sur
les risques encourus par les patients et les personnels.
36. Imposer que la PCR ayant la responsabilité d'équipements utilisés en radiologie
interventionnelle soit au minimum de niveau « PCR2 », selon la proposition du rapport du
GTPCR, et qu'elle ait une formation à la radioprotection renforcée en ce domaine.
37. Informer à nouveau les médecins du travail sur la nécessité de mener régulièrement des
actions de prévention auprès de leurs confrères pratiquant la radiologie
interventionnelle ;
• Clarifier l’organisation de la surveillance médicale des travailleurs indépendants
• Inciter les médecins du travail à suivre régulièrement des formations médicales
continues permettant la mise à jour régulière et un approfondissement de leurs
connaissances en radioprotection.
38. Exiger pour tout nouvel équipement acquis en vue de la mise en œuvre des procédures
radiologiques la présence d’équipements de protection collective adaptés à l’activité
radiologique.
39. Dosimétrie des personnels exposés :
• Etudier les conditions de mise en place et d'utilisation d’une double dosimétrie,
• Etudier les conditions de mise en place et développer la dosimétrie aux extrémités et
au cristallin;
• Permettre réglementairement aux PCR l'accès à tous les résultats dosimétriques.
Tout équipement de radiologie conventionnelle doté de la fonction scopie peut être utilisé
pour des actes interventionnels, y compris de simples tables télécommandées (drainages,
cathétérismes de la papille de Vatter, montées de sondes, etc…). Il n'y a pratiquement que
les appareils mobiles de radiographie (au lit du patient) et les suspensions plafonnières qui
ne disposent pas de cette fonction.
Les divisions territoriales de l'ASN détiennent certaines informations sur les installations et
appareils déclarés mais ces informations ne sont pas regroupées dans une base de données
nationale informatisée des installations radiologiques.
Toutes les installations sont soumises à contrôle annuel de radioprotection, effectué par des
organismes agréés par l'ASN. Les comptes-rendus de ces contrôles mentionnent si la
fonction de scopie est utilisée, mais aucune indication n'est donnée sur les actes radioguidés
réalisés. Ils permettent également de préciser si l'équipement est considéré comme
fonctionnant à poste fixe (les protections assurées par les parois de la salle sont contrôlées)
ou à poste mobile (aucun contrôle des structures environnantes où l'équipement est utilisé).
Mais il n'y a aucune base de données nationale collectant ces données qui sont pourtant
réactualisées annuellement.
Il est également demandé aux exploitants des équipements de radiologie, par voie
réglementaire6, d'envoyer chaque année un inventaire de ceux-ci à l'Unité d'Expertise des
Sources (UES) de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Cette obligation
est très peu suivie d'après les responsables de cette unité. Et les termes actuels du
récépissé ne permettent pas de distinguer s’il s’agit ou non de radiologie interventionnelle.
Ce fichier de l'UES ne nous apporterait donc aucune donnée valable.
Les autorisations d’activités de soins délivrées par les agences régionales de santé (ARS)
concernant la cardiologie interventionnelle et la neuroradiologie peuvent maintenant être
utilisées pour faire le recensement des services. Ces autorisations font référence :
6
Articles L.1333-9 du code de la santé publique et R.4452-21du code du travail
Les actes pourraient être recensés à travers leur tarification. Le GTRI a donc demandé à
l’institut de veille sanitaire (InVS) et à la Caisse nationale d'assurance maladie des
travailleurs salariés (CNAMTS) de lui décrire les différentes clés de remboursement des
actes qui permettraient de les identifier.
Il ressort des échanges d'information effectués que le recensement des actes utilisant les
radiations ionisantes (rayons X exclusivement) est possible et exhaustif pour les actes de
diagnostic (radiologie et scanner), de cardiologie et de neuroradiologie mais dans le secteur
privé uniquement. La situation est plus nuancée et complexe pour les actes de guidage.
Le groupe a auditionné Mme S. Torre, représentant la CNAMTS, en remplacement de Mr
Ginard, responsable du département des actes médicaux, lors de sa réunion du 12 avril
2010, afin de préciser ses demandes et d’apprécier la faisabilité d’un tel recensement. Il
ressort de la discussion que certains « indicateurs internes » permettraient à la CNAMTS de
connaître précisément l’utilisation des rayonnements ionisants pour certains types d’actes,
mais qu’actuellement la classification commune des actes médicaux (CCAM) fait référence à
des libellés datant d’une dizaine d’années. De plus, les chiffres consolidés extractibles ne
concernent que le secteur privé. On trouvera en annexe un extrait de ce recensement pour
les actes réalisés plus de 1000 fois en 2009. A noter que les actes de neuroradiologie,
souvent très irradiants, sont absents de ce tableau parce que réalisés exclusivement dans le
secteur public.
L’obtention du récépissé de déclaration ou de l’autorisation devrait conditionner le
remboursement des actes par les CPAM (Article R 162-53 du code de la sécurité sociale).
La CNAMTS privilégie le remboursement des patients. La procédure de remboursement des
soins aux patients ne permet pas de rejeter un remboursement au motif que l'appareil de
radiologie n'est pas déclaré à l'ASN.
Un travail de recensement a également été réalisé par l’INCa pour l’année 2006. Ce
recensement concerne les actes interventionnels réalisés avec un échographe, une IRM, un
scanner et la radiologie :
• 460 000 : actes de radiologie interventionnelle cancérologique
• 173 688 : actes thérapeutiques
• 5 931 : actes diagnostiques avec guidage radiologique sur d'autres organes
que les seins, la prostate et la thyroïde.
Ces premières données, partielles, n'ont pas été exploitées par le GTRI.
Même si tous les actes ne sont pas répertoriés, certains sont bien connus pour être
irradiants. Malgré le décret 2003-270, le Guide des Procédures Radiologiques (Les
Procédures Radiologiques : Critères de Qualité et Optimisation des Doses) édité par la SFR
ne contient pas de procédures interventionnelles que les médecins sont sensés utiliser pour
établir les protocoles radiologiques.
Des publications récentes en Suisse, en Belgique et aux Etats-Unis donnent des valeurs de
NRD pour un nombre important d'actes. La démarche qui vient d'être mise en place aux
Hôpitaux Universitaires de Strasbourg a permis de fixer des niveaux de référence locaux.
Tableau 1.1 : issu de "Reference Levels for Patient Radiation Doses in Interventional
Radiology : Proposed Initial Values for U.S. Practice1; Radiology: Volume 253: Number 3
December 2009" [Miller]
Il est donc impossible d'avoir une idée exacte des doses délivrées par les actes de radiologie
interventionnelle et des effets tissulaires ou stochastiques qui peuvent en résulter.
Le GTRI propose de
L'article L. 1333-11 du code de la santé publique prévoit une formation des médecins
utilisateurs de rayonnements X à la radioprotection des patients, qu'ils soient ou non qualifiés
en radiologie. Cette formation est renouvelable tous les 10 ans.
Contrairement au référentiel qui encadre les formateurs des Personnes Compétentes en
Radioprotection, il n’y a pas de référentiel réglementaire permettant de gérer les organismes
de formation à la radioprotection des patients. Malgré un programme bien défini par l'arrêté
du 18 mai 2004, il en résulte une très grande diversité des formations, tant en ce qui
concerne le contenu, le niveau, la durée (de quelques heures à deux jours) de ces
formations que pour la qualification des formateurs qui n'ont pas tous une formation de
terrain.
Aucune disposition réglementaire n'a été prise pour qu'un fichier national soit créé pour
recenser les professionnels ayant suivi ces formations. Ce fichier devrait être complété par la
liste des médecins pratiquant des actes guidés par radioscopie ayant suivi cette même
formation lors de leur formation professionnelle initiale.
Il n'est actuellement pas possible d'avoir une liste complète des médecins ayant suivi cette
formation. Olivier Bar, formateur à la radioprotection des patients en cardiologie indique avoir
formé 425 cardiologues jusqu'en juin 2009. L'IRSN a formé, à la même date, 4694
personnes depuis 2006 dont 2285 pour la seule année 2009. Et parmi ces 4694 personnes,
656 l'ont été au cours de sessions dédiées à l'interventionnel.
Aucune des sociétés savantes consultées lors de l'enquête menée sur leur politique en
radioprotection ne nous a fourni de données sur le suivi de cette formation. Certains
médecins réalisent donc des actes radioguidés sans qualification à l’utilisation des
rayonnements X.
7
Publication CIPR 85 : Comment éviter les lésions induites par les rayonnements utilisés dans les
procédures interventionnelles médicales
La méconnaissance du contexte dans lequel sont effectués les actes radioguidés risque de
perturber la mise en application de la politique de l'approche graduée prônée par l'ASN, les
risques dus aux rayonnements ionisants sont étant, dans ce domaine, mal évalués.
La cardiologie a imposé dès ses débuts des générateurs et tubes à rayons X de grande
puissance instantanée pour fournir des impulsions de très courte durée. Ces générateurs
demandaient alors des cuves haute-tension très lourdes et volumineuses. Ces équipements
ne pouvaient donc qu'être fixes.
Mais qu'ils soient fixes ou mobiles, tous les équipements dotés de la scopie disposent des
mêmes modes de fonctionnement (faible dose et dose normale; dose élevée pour certains),
réglementés en France par les mêmes limites de 100 et 200 mGy/minute qu'ils peuvent
atteindre sans difficulté. Ces limites correspondent à 1/10 à 1/20ème du débit de dose de base
d'un accélérateur linéaire, mais pour des interventions qui peuvent être beaucoup plus
longues qu'en radiothérapie. Ces limites, de 100 et 200 mGy/minute en France, peuvent être
différentes d'un pays à l'autre (cf. tableau 2.1 ci-dessous)
Seuls les équipements les plus puissants, c'est-à-dire fixes aujourd'hui, peuvent disposer
d'un mode supplémentaire, celui de haut débit de dose (fluorographie ou mode ciné) dont la
valeur maximale n'est pas limitée en France, alors qu'elle peut atteindre et/ou dépasser 2
Gy/minute. Ce mode est réglementé dans certains pays comme le montre le tableau 2.2 ci-
dessous
Tableau 2.2 : Limites réglementaires du mode haut débit de dose (fluorographie ou ciné)
dans divers pays.
Les équipements mobiles, qu'ils soient destinés à la radiographie et/ou la radioscopie, sont
historiquement dotés de générateurs de faible puissance. Leur utilisation dans différentes
salles leur confère moins de contraintes que les installations fixes :
• les contrôles de radioprotection annuels par les organismes agréés par l'ASN ne
comprennent pas celles des salles dans lesquelles les appareils mobiles sont utilisés.
• la décision N° 2009-DC-00148 de l’Autorité de sûre té nucléaire du 16 juillet 2009
"relative au contenu détaillé des informations qui doivent être jointes aux déclarations
des activités nucléaires visées aux 1° et 3° de l’a rticle R. 1333-19 du code de la santé
publique" comporte encore cette distinction d'appareils fonctionnant à poste fixe ou
mobile dans différents paragraphes :
o si les appareils sont utilisés à poste mobile, la déclaration de rattachement à une
installation fixe (…) est à joindre au dossier ;
o un descriptif de l’aménagement de l’ensemble des locaux où sont utilisés les
appareils à poste fixe ou de façon courante : position des appareils,
matérialisation du zonage, nature et épaisseur des parois, dispositifs de
signalisation, accessibilité, dispositif de sécurité. Ce descriptif est complété par
une évaluation de la conformité aux normes de la série NFC 15-160 ;
Le rattachement des installations mobiles à des installations fixes peut avoir été justifié par la
volonté de limiter le développement des équipements mobiles, de radiographie comme de
radioscopie. Mais cette situation est difficile à justifier aujourd'hui face à l'explosion des actes
guidés sous radioscopie et aux bénéfices médicaux qu’en retirent les patients.
Si ce rattachement est assez aisé à mettre en œuvre dans des structures publiques, elle est
plus délicate dans le cadre d’entités juridiques différentes telles qu’une structure de
radiologie et un bloc opératoire en secteur privé. Il est de plus en plus courant de constater
qu'une clinique doive prendre en charge les installations mobiles de son bloc opératoire,
sans pouvoir les rattacher à une installation fixe de la société de radiologie située à
proximité. Le GTRI souhaite que ce rattachement disparaisse.
Soumettre les équipements utilisés dans des salles non dédiées aux règles d'installation de
la norme NFC 15-160 et d’abandonner la notion de rattachement d’un appareil mobile à une
installation fixe. (R5).
Compte tenu des conditions très différentes d'exploitation de ces équipements et des
différences significatives des dimensions des salles, cet aménagement devrait faire l'objet de
calculs circonstanciés, et non pas suivre l'emploi des valeurs par défaut actuellement
préconisées.
Tout nouvel appareil de radioscopie, où qu'il soit utilisé, doit faire l'objet d'une déclaration
précisant les aménagements prévus pour répondre aux exigences de la série des normes
NFC 15-160 dans chacune des salles où il est utilisé, et tenant compte, non seulement de
l'activité prévue avec le nouvel appareil, mais aussi celle réalisée avec les autres
équipements radiologiques utilisés. L'utilisation d'équipements différents dans la même salle
entraîne une difficulté mais celle-ci est facile à résoudre.
Parmi les très nombreux justificatifs de la déclaration DEC/GX qui doivent être tenus à la
disposition des inspecteurs de l'ASN figurent :
• la liste actualisée des praticiens, manipulateurs utilisant les appareils en précisant
leur(s) employeur(s) respectifs ;
• l’attestation de formation à la radioprotection des patients.
Ces éléments pourraient facilement être déclarés en ligne, par internet sécurisé, d’une part
pour alléger le travail des déclarants et d’autre part pour recenser certains aspects
spécifiques des déclarations.
• ils disposent d'une réserve d'énergie suffisante pour travailler avec une tension (kV)
adaptée à l'obtention du contraste radiologique maximal lors d'une injection de
produit de contraste ;
• Ce paramètre est d'autant plus important qu'il est nécessaire d'injecter une quantité
aussi faible que possible de ces produits de contraste, et que certaines
endoprothèses sont de plus en plus petites ;
• Ils sont isocentriques et motorisés, ce qui peut faciliter la réduction des expositions
nécessaires lors des interventions réalisées avec de nombreuses incidences.
• Ils sont installés avec des dispositifs de protection collective, au moins pour les
opérateurs. Ces dispositifs, bouclier transparent, bas-volets, supportés par
l'équipement ou au plafond assurent une protection au moins égale à celle des
équipements de protection individuelle (EPI) portés par le personnel et augmentent
la protection totale des opérateurs. Ces dispositifs peuvent être complétés par des
paravents mobiles pour les autres personnels en salle.
Le besoin de radioprotection du personnel reste dans tous les cas le même. Si la charge de
travail des équipements de bloc opératoire est encore actuellement moindre que celle des
équipements fixes de radiologie interventionnelle, il faut noter l'absence de dispositifs de
protection collective dans une très grande majorité des installations de bloc opératoire et
donc une protection moindre du personnel.
(R2)
Sont soumis à autorisation, les équipements dotés du mode de fluoroscopie à haut-
débit de dose.
Les équipements ne disposant que du mode standard de scopie sont soumis au
régime de déclaration renforcée par la transmission :
o des types de procédures réalisées
o de la liste actualisée des praticiens, manipulateurs et utilisateurs des
appareils précisant leur(s) employeur(s) respectifs et leur formation à la
radioprotection des patients.
D’exiger pour tous les nouveaux équipements acquis en vue de la mise en oeuvre
des procédures radiologiques la présence d’équipements de protection collective
adaptés à l’activité radiologique (R38).
L’optimisation des doses délivrées aux patients ne peut être obtenue que si les données
concernant les doses et débits de dose sont accessibles et connues des opérateurs. Le
décret 2004-547 du 15 juin 2004 "modifiant l’annexe 1 du livre V bis du code de la santé
publique relative aux exigences essentielles de santé et de sécurité applicables aux
dispositifs médicaux" impose la présence sur tout nouvel équipement d'un système
"permettant d'être renseigné sur la quantité de rayonnement délivrée lors des procédures
radiologiques". Cette quantité est connue sous le terme de produit dose-surface (PDS) bien
qu'il s'agisse en réalité du produit du kerma dans l'air par la surface du faisceau. Ce
renseignement peut être donné soit par mesure directe soit par calcul en fonction des
paramètres du faisceau primaire et du collimateur.
Ces données sont affichées avec des sous-multiples du Gy.cm2 ou Gy différents (µGy.m2 ;
cGy.cm2; Gy.cm2; etc.) qui créent la confusion et compliquent inutilement les comparaisons.
Si elles sont enregistrées pour être imprimées ou transférées dans le dossier patient, c'est
souvent avec un contenu et format variable d'un fabricant à l'autre.
D’équiper sous deux ans au maximum tous les appareils utilisés en radiologie
interventionnelle d'un système de mesure de la quantité de rayons X produite
pendant la procédure radiologique (PDS) et d'un logiciel permettant :
o d'afficher en temps réel, le PDS total, la dose cumulée en un point de
référence (point de référence d'entrée patient) et les débits de dose du
rayonnement. Ces informations doivent être fournies en unité harmonisée
(mGy.cm² par exemple) et accessibles à l’opérateur sur un écran de
visualisation.
o de gérer des seuils d'alarmes adaptés aux procédures ;
o de mémoriser, au minimum, le PDS total, le temps de scopie et le nombre
d’images obtenues à haut-débit le cas échéant,
o de transférer sur réseau informatique ces données dans le dossier
informatisé du patient (protocole MPPS ou IHE-REM de la norme DICOM 3),
s'il existe, et dans un registre local des doses (R4).
Ces informations dosimétriques sont celles fournies par les nouveaux équipements; elles
répondent aux exigences de la norme IEC 60601-43 :2010 : Appareils électromédicaux -
Partie 2-43: "Exigences particulières pour la sécurité de base et les performances
essentielles des appareils à rayonnement X lors d'interventions", qui vient tout juste d'être
acceptée par l'IEC. Certains constructeurs ont déjà anticipé ces exigences.
• un détecteur neuf. On sait que le gain des tubes amplificateurs de brillance diminue
progressivement avec l'usage de sorte que pour obtenir une image correcte, les
tensions utilisées augmentent avec le temps pour un même absorbant, avec pour
conséquence une diminution du contraste radiologique de l'image et une
augmentation du débit de dose requis pour une même épaisseur par rapport aux
valeurs initiales.
• les nouveaux appareils sont informatisés, ce qui permet d'afficher les images avec
une échelle de gris constamment adaptée aux signaux présents. C'est une des
améliorations parmi les plus appréciées des chirurgiens qui travaillaient avec un
affichage analogique fixe.
• divers types de post-traitement des images sont disponibles, donnant à celles-ci une
meilleure qualité, ce qui peut faciliter le travail de l'opérateur, accélérer l'intervention
et réduire la dose.
• la collimation virtuelle, qui permet d'utiliser efficacement les collimateurs sans
exposer le patient.
La norme 60601-2-43 n'exige des dispositifs de PDS qu'une précision de + 35% sur la plage
de 6 mGy/min et 100 mGy aux valeurs maximales ainsi que pour une valeur de PDS cumulé
au-delà de 2,50 Gy.cm2. Cette précision peut actuellement être améliorée. La précision
réelle devrait être publiée par les fabricants.
La qualité du faisceau est une donnée indispensable pour toute étude de la distribution de la
dose interne délivrée au patient aux énergies de la radiologie interventionnelle. Ces
informations devront pouvoir être transférées dans les SIR et PACS sous forme de rapports
structurés numériques, puis affichées ultérieurement avec les images de l'intervention.
L'un des objectifs poursuivis par les initiateurs de ce protocole IHE-REM est, dans un
deuxième temps, de favoriser le transfert de toutes les données pertinentes stockées dans
un registre local des doses délivrées aux patients, ainsi que dans un registre national. Ces
deux registres sont destinés au calcul des niveaux de référence locaux et nationaux, dans le
but d'un travail d'optimisation des doses délivrées.
Le registre local permettra également aux médecins de faire un bilan des expositions
auxquels leurs patients ont été soumis, notamment dans le cas de procédures répétitives et
d'adapter au besoin, avec l'aide de la PSRPM, le protocole à adopter pour les actes à venir,
de façon à éliminer si possible les surexpositions.
8
Fiche d’information et de recommandations du Groupe de travail SFT 4i : Suivi de la dosimétrie patient et évaluation
des pratiques; Utilisation du profil IHE Radiation Exposure Monitoring (REM); Que demander à vos fournisseurs ?; version 1;
octobre 2009
d'utiliser ces données dosimétriques pour établir des niveaux de référence locaux
pour les procédures les plus courantes, les plus irradiantes et/ou répétitives (R29).
de mettre en place une base de données nationale des données dosimétriques et
collecter les niveaux de référence locaux pour établir des niveaux de référence
nationaux pour les procédures à visée diagnostique et à visée thérapeutique (R30).
de réaliser rapidement une étude pour déterminer avec l'aide de quelques services
reconnus parmi les plus actifs, des niveaux de référence pour les actes très fréquents
connus pour être très irradiants, en attendant les résultats de la base de données
nationale (R31).
d'encourager le développement de programmes de cartographie des doses délivrées
à la peau du patient (R12).
Il sera aidé en cela, par la norme IEC 60601-2-43 : 2010 qui devrait être rapidement adoptée
en norme EN. Cette version 2010 s'applique à tous les équipements de radiologie
interventionnelle, avec ou sans table support-patient. Elle demande que ces équipements,
enregistrent l'ensemble des données des faisceaux d'irradiation lors d'une intervention et
qu'en fin de procédure, elles fassent l'objet d'un rapport structuré suivant la norme DICOM.
Mais attention. On peut constater, comme sur le tableau ci dessous qui relève les données
DICOM (tags) réellement enregistrées sur des équipements de marques différentes, que
toutes celles demandées ne sont pas renseignées. Les fabricants prennent souvent des
libertés vis-à-vis de ces normes.
La présence de toutes les valeurs requises pour faire une reconstruction dosimétrique de
qualité sera donc un point à exiger des nouveaux équipements conçus suivant la norme IEC
60601_2-43:2010.
Certains équipements utilisent déjà les données de ce type de rapport structuré pour dresser
une cartographie de la dose délivrée au point de référence d'entrée patient.
Mais comme ces dispositions peuvent demander un délai important de mise en œuvre, le
GTRI souhaite qu'une étude soit menée rapidement pour déterminer avec l'aide de quelques
services reconnus parmi les plus actifs des niveaux de référence pour les actes très
fréquents connus pour être très irradiants.
Tel qu'il a été mentionné précédemment, malgré les recommandations de la CIPR 85,
malgré la connaissance (cf. tableau du point 1.3) du fait que certaines interventions sont très
irradiantes, le suivi des réactions tissulaires des patients n'est pas organisé en France,
excepté dans quelques rares établissements comme les Hôpitaux Universitaires de
Strasbourg. Dans ces conditions, il n'est pas surprenant qu'il n'y ait déclaration que de très
peu d'évènements significatifs en radioprotection.
Il est vrai que si les effets à la peau sont envisageables dès 2 Gy en dose d'entrée, c'est la
valeur de cette dose délivrée à la peau qui n'est pas connue dans un très grand nombre
d'interventions où les points d'entrée du faisceau dans le patient sont multiples. La dose
calculée au point de référence d'entrée patient, à 15 cm avant l'isocentre du faisceau, ne
donne dans ces cas là qu'une valeur surestimée de la dose reçue.
Seuls pour le moment les films Gafchromic placés sur les contours du patient, donnent une
cartographie détaillée de la dose délivrée à la peau. Mais leur utilisation demande un
investissement énorme en temps et en moyens (0,5 temps plein de technicien et 15 € par
patient pour les Hôpitaux de Strasbourg, plus l'investissement de départ) pour que les
résultats fournis soient réellement quantitatifs et pas simplement relatifs.
Il est difficile de demander un tel investissement dans tous les centres réalisant des
procédures radioguidées. L'utilisation de détecteurs TLD ou de dosimètres in-vivo est
également possible, mais le nombre de points de mesure est très limité. Il est facile de
manquer les zones surexposées aux jointures des champs.
Par ailleurs, l'enregistrement de toutes les données permettant d'évaluer la qualité et position
du faisceau primaire, telle que demandée par le protocole IHE-REM et la norme 60601-2-
43:2010, et de la position du patient, permet aujourd'hui d'évaluer la distribution de la dose
au point d'entrée patient, pour les équipements avec table intégrée.
La mise en place d’une approche progressive du suivi du patient qui débuterait par une auto
surveillance de la zone irradiée (R33).
Cette approche pourra être corrélée avec les données tirées de la revue faite par Balter et al
[Balter], en 2010, sur les effets des expositions au rayonnement X lors de procédures
interventionnelles qui précisent que :
• les doses minimales sources des réactions spécifiques à la peau doivent être
exprimées sous forme de fourchette plutôt que sous forme d'une valeur unique.
• les délais d'apparition et de guérison des réactions spécifiques aux rayonnements
sont également mieux cernés en fixant un intervalle de temps après exposition plutôt
qu'un délai fixe;
• des effets importants à la peau et aux cheveux n'apparaissent que pour une dose à la
peau de l'ordre de 5 Gy.
• les effets résiduels des expositions antérieures influencent la réponse de la peau et
des tissus sous-cutanés lors des procédures suivantes.
Le GTRI propose de :
Définir, avec l’aide de la PSRPM, un seuil d’alerte d’apparitions des réactions tissulaires
dus aux rayonnements ionisants et des modalités de suivi des patients dépassant ce
seuil et sensibiliser les praticiens au suivi des patients ayant dépassé le seuil d’alerte
(R32).
L'UNSCEAR mentionne dans son rapport de 2006 [unscear] que les populations irradiées
pour raisons médicales montrent une augmentation faible, mais significative, de risque de
cancer même à des doses de l'ordre de celles reçues lors de procédures interventionnelles
par radioscopie.
Le GTRI propose
D’initier et/ou d’encourager des études épidémiologiques sur les effets à court et à long
terme des expositions médicales aux rayonnements ionisants, pour les patients et pour
les personnels (R34).
9
Arrêté du 18 mai 2004 relatif aux programmes de formation portant sur la radioprotection des patients
exposés aux rayonnements ionisants (J.O n° 141 du 1 9 juin 2004 et J.O n° 226 du 29 septembre 2006).
Au-delà des prérogatives et obligations génériques des employeurs (prise de mesures pour
assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs), les obligations
de l’employeur dans le domaine de la radioprotection reposent principalement sur la
désignation d’une PCR, la mise en place d’un plan d’organisation de la physique médicale
(POPM), la réalisation des évaluations de risque, sur la bonne tenue du document unique
d’évaluation des risques professionnels, d’analyse des postes de travail, sur l’attribution de
moyens de protections collectives et individuelles. Il a aussi des obligations de formation et
d’information des personnels exposés, de coordination des règles de radioprotection avec
les employeurs d’entreprises extérieures ou de professionnels libéraux intervenant sur son
site.
Ainsi, les employeurs publics et privés ne sont tenus que de prendre les dispositions
permettant aux médecins salariés de respecter leur obligation de développement
professionnel continu (art L 4133-4 CSP). Ils ne peuvent les obliger à suivre les formations
obligatoires. C'est de la responsabilité de l'Ordre des médecins.
Ils ont donc des obligations administratives et techniques, et peuvent être considérés comme
les principaux responsables de la radioprotection sur un site.
La situation dans les établissements privés est nettement plus complexe. Nombreux sont les
médecins qui exercent leur activité dans un cadre libéral, et de ce fait ne pensent pas être
tenus d’appliquer le code du travail. Les professionnels travaillant ensemble peuvent être de
statuts différents dans le cadre de la co-activité. Le personnel paramédical est en général
salarié de l’établissement de santé privé (la clinique) et dépend de sa hiérarchie. Le
personnel médical est soit libéral, soit partie prenante d'une société indépendante de la
clinique ; il utilise les locaux, le matériel et le personnel de la clinique. Le directeur de
l'établissement a alors souvent des difficultés à faire appliquer les règles de radioprotection
par les médecins et ce d'autant plus qu'ils participent au développement de son activité
médicale. Il semble que l’élaboration de plans de prévention contractuels peut lever les
blocages liés à l’application des règles érigées par le directeur de la clinique.
Le positionnement des PCR dans beaucoup d'établissements, même publics (pas de lettre
de mission, pas de temps alloué à cette tâche ; pas de moyens) est révélateur du peu
d'importance accordé au risque radiologique par leur hiérarchie. Ce risque n'est
effectivement qu'un risque parmi d'autres. Et il est jugé mineur parce qu'il n'y a pas d'effet
immédiatement visible du rayonnement, parce que le suivi radiologique des patients exposés
aux rayonnements ionisants au cours d’actes radioguidés n'est pas organisé, alors que
beaucoup d'autres risques ont des effets immédiats et conséquents pour le patient. Mais tel
que précisé en début de ce rapport, ce risque augmente avec le nombre d'actes réalisés et
la complexité de ceux-ci, avec l’absence de formation des utilisateurs ou l’utilisation
d’équipements inappropriés ou n’ayant pas fait l’objet de maintenance et de contrôles de
qualité adaptés.
d’informer les employeurs de personnel réalisant des actes radioguidés très irradiants
sur les risques encourus par les patients et les personnels (R35).
Dans le cadre de ses prérogatives le CHSCT émet des avis sur la désignation de la PCR, le
choix des équipements de protection individuels; il a communication annuellement des
résultats dosimétriques statistiques et plus globalement il participe en tant qu’acteur
institutionnel au système de radioprotection de l’établissement.
L’emploi des rayonnements ionisants sur le corps humain est réservé aux seuls médecins et
chirurgiens dentistes en application de l’article R.1333-67 du code de la santé publique.
Ceux-ci, quelles que soient leur spécialité, peuvent utiliser des équipements radiologiques
afin de guider leurs actes sous réserve d’avoir validé la formation mentionnée à l’article L.
1333-11 du code de la santé publique.
Les autorisations d’activités de soins délivrées par les ARS en cardiologie interventionnelle
et en neuroradiologie interventionnelle ne précisent pas l’obligation de formation en
radiologie et radioprotection autre que celle du 18 mai 2004.
Tel que développé précédemment (paragraphe 1.3), tous les médecins n'ont pas encore
suivi cette formation. La durée des formations et la qualité des formateurs a été très variable.
Et bien que ces programmes aient été prévus pour être aussi bien pratiques que théoriques,
tel que précisé à l'article 2 de l'arrêté du 18 mai, ils n'ont été trop souvent que théoriques.
Aucune autre formation à la radioprotection n'est prévue explicitement, si ce n'est celle du
personnel tous les 3 ans.
Les membres du GTRI ont également noté que les praticiens ne sont pas aidés dans leur
pratique professionnelle comme ils le devraient par :
• des niveaux de référence publiés pour les actes réalisés. L'article R.1333-68 du Code
de la Santé Publique (CSP) précise pourtant que "pour les examens exposant aux
rayonnements ionisants les plus courants et pour les examens les plus irradiants, des
niveaux de référence diagnostiques de dose sont fixés par arrêté du ministre chargé
de la santé, pour des examens types sur des groupes de patients types". Des actes
radioguidés sont parmi ces actes très irradiants. Tel que mentionné précédemment,
on commence à trouver depuis peu au plan international des données pour d'autres
actes que ceux de cardiologie.
Ces seules actions ne sauraient être suffisantes pour que l'optimisation des doses délivrées
aux patients soit transposée dans la pratique car, tel que précisé précédemment, elle
demande une formation continue à la radioprotection et une formation à l'utilisation des
équipements utilisés.
L’évaluation des pratiques professionnelles (EPP) est rendue obligatoire aux médecins par la
loi du 13 août 2004. L’EPP comprend plusieurs phases : l'analyse de la pratique
professionnelle en référence à des recommandations et selon une méthode élaborée ou
validée par la Haute Autorité de Santé, la mise en œuvre et le suivi d'actions d'amélioration
des pratiques. Cette évaluation ne concerne que les praticiens, ce qui ne met pas en valeur
le travail de toute l’équipe soignante.
La loi dite HPST (JO du juillet 2009) a fait évoluer les EPP vers un dispositif de
développement professionnel continu (DPC). Les objectifs du DPC comportent : l’évaluation
des pratiques professionnelles, le perfectionnement des connaissances, l’amélioration de la
qualité et de la sécurité des soins ainsi que la prise en compte des priorités de santé
publique et de la maîtrise médicalisée des dépenses de santé (article L. 4133-1 du code de
la santé publique). L'obligation de DPC est réaffirmée pour les médecins et les auxiliaires de
santé, y compris l’équipe soignante. Les employeurs sont tenus de prendre les dispositions
permettant aux médecins salariés de respecter l’obligation de DPC.
L’EPP devra porter sur des interventions bien standardisées et fréquemment réalisées donc
globalement reproductibles, intéressant des régions anatomiques variées, par exemple :
embolisation utérine (pour hémorragie de la délivrance), chimio-embolisation hépatique,
embolisation bronchique, artériographie diagnostique des membres inférieurs.
L’exploitation statistique des données doit se conclure par une action quantitative chiffrable.
Il serait important que l’EPP assure également la collecte de toutes les informations relatives
aux patients y compris le suivi tardif des patients pour détecter tout effet indésirable,
(évènements significatifs de radioprotection) notamment les effets tissulaires dus aux
rayonnements ionisants et leur déclaration à l'ASN. La fréquence recommandée des EPP
radioprotection pourrait être de 4 ans
L’article L. 4133-3 du code de la santé publique est ainsi rédigé :" les instances ordinales
s'assurent du respect par les médecins de leur obligation de développement professionnel
continu". Il en découle en l'état que seules les instances ordinales disposent d'un pouvoir de
contrôle portant sur le respect de cette obligation de formation. Les employeurs publics et
privés ne sont tenus que de prendre les dispositions permettant aux médecins salariés de
respecter leur obligation de développement professionnel continu (art. L. 4133-4 du code de
la santé publique).
Le GTRI propose de
Les manipulateurs en électroradiologie médicale (MERM) sont les seuls professionnels non
médecins autorisés à contribuer à la réalisation d’actes de radiologie, sous réserve qu’ils
agissent sous la responsabilité et la surveillance d’un médecin en mesure d’en contrôler
l’exécution et d’intervenir immédiatement (articles L. 4351-1 et suivants, R.1333-67 du code
de la santé publique, décret n° 97-1057 du 19 novem bre 1997). C’est ainsi qu’en application
de ce texte, le MERM est habilité à accomplir les actes suivants :
10
La Fédération de Radiologie Interventionnelle (FRI) travaille actuellement avec l'HAS pour adapter la
check-list chirurgicale à ses activités : il est demandé de vérifier l'appareillage et les risques liés à l'irradiation (par
exemple grossesse) avant l'intervention; Le "recueil de l'irradiation délivrée" est demandé en fin d'intervention.
• s'assure du bon fonctionnement du matériel qui lui est confié et en assure l'entretien
courant ;
• participe à l'application des règles d'hygiène et de radioprotection, tant en ce qui
concerne le patient que son environnement ;
• participe à l'élaboration des programmes d'assurance de la qualité et à l'application des
protocoles de contrôle de qualité ;
• adapte sa pratique professionnelle à l'évolution des sciences et des techniques.
Outre les conditions rappelées ci-dessus, le droit d’effectuer des actes de radiologie est
subordonné à la formation à la radioprotection des patients au même titre que les médecins,
mais avec un programme spécifique.
Lorsqu'ils interviennent pour des actes radioguidés, c'est pour libérer le médecin de la
charge de manipuler l'équipement, dans le but d'optimiser les paramètres d'acquisition, de
visualiser les images et de permettre au médecin de se concentrer sur l’acte médical qu’il est
en train d’accomplir. C'est pourquoi ils sont souvent présents dans les structures importantes
de radiologie interventionnelle, de cardiologie et de neuroradiologie, où ils peuvent être
affectés à temps plein, même si le médecin dispose des commandes déportées.
Néanmoins, le constat des inspecteurs de la radioprotection de l'ASN est que dans la grande
majorité des cas, les MERM ne sont pas présents au bloc opératoire, alors que le médecin
n'a pas les commandes de l'équipement à disposition. Plusieurs explications sont avancées
et ont été confirmées par les représentants de l’AFPPE (Association Française des
Professionnels Paramédicaux en Electroradiologie Médicale) reçus en audition le 17
septembre 2009 par le GTRI :
Les infirmiers, infirmiers de bloc opératoire (IBODE), infirmiers anesthésistes (IADE) et les
aides-soignants (AS) ou encore les agents hospitaliers (AH) sont des professionnels
présents dans les salles pendant la réalisation d'actes radioguidés. Ils ne sont pas habilités à
réaliser l’acquisition ou le traitement d’images.
Ils sont exposés régulièrement aux rayonnements ionisants, de la même façon que les
médecins et les MERM. A ce titre ils sont concernés par les dispositions du code du travail
relatives à la radioprotection des travailleurs. Ils doivent donc être formés et informés des
risques auxquels ils sont exposés (formation des travailleurs à la radioprotection,
renouvelable tous les trois ans et différente de la formation à la radioprotection des patients
mentionnée précédemment). Ils doivent en outre bénéficier d'un suivi dosimétrique et
appliquer les règles de radioprotection telles que le port des équipements de protection
adaptés.
Dans les structures dédiées à la radiologie interventionnelle, ces personnels peuvent être
présents en salle et sont en général formés à la radioprotection des travailleurs. Dans les
blocs opératoires, la culture de radioprotection est perfectible, et ces professionnels peuvent
être soit insouciants et dans la banalisation du risque associé à l’utilisation des
rayonnements ionisants, soit à l’inverse inquiets et en recherche de données précises.
Ils sont amenés, pour la plupart, à manipuler les équipements radiologiques, sans formation
technique. N'ayant jamais été sérieusement formés leurs connaissances souvent sont trop
restreintes pour juger de la réalité de l’optimisation assurée par les protocoles employés et
utiliser correctement les moyens d’optimisation des doses à leur disposition. Leur niveau de
formation d'infirmier leur permettrait de se former facilement à l'utilisation de ces
équipements et aux techniques d'optimisation des doses pour les interventions les plus
Le GTRI propose :
Outre sa participation à la rédaction du cahier des charges et à l'analyse des dossiers des
fournisseurs, son rôle est primordial dans :
• l’obtention des informations nécessaires à une étude des performances des
équipements, des dispositifs et fonctions qui permettent de réduire les doses aux
patients et d'assurer la radioprotection du personnel.
• la mise en place de protocole d’essais comparatifs réalisés lors de démonstrations.
La PSRPM participe :
• au choix avec les médecins utilisateurs et les spécialistes du fournisseur des
caractéristiques des divers protocoles de radioscopie et radiographie à installer ;
• à la réalisation ou contrôle des essais de recette de l'équipement et des contrôles de
qualité initiaux ;
• à la mise au point des mesures à faire périodiquement en interne pour s'assurer de la
constance des doses délivrées, du fonctionnement des systèmes de mesure des
doses et de la qualité image, hors contrôle de qualité réglementaire de l'Afssaps ;
• à l’élaboration des protocoles de suivi radiologique des patients ;
• à l’organisation de la formation de tous les personnels concernés à l’utilisation des
équipements radiologiques.
Il est évident que ces différents rôles justifient l'intervention du physicien médical et rendent
sa présence en salle utile. Les médecins radiologues et cardiologues insistent pour que leur
présence soit renforcée. Mais il faut constater, comme la représentante de la SFPM l'a
confirmé au groupe de travail, qu'à quelques exceptions près, les PSRPM sont quasiment
absents des services autres que ceux de radiothérapie et de la médecine nucléaire. Les
plans d'organisation de la physique médicale ne mentionnent qu’exceptionnellement leur rôle
en radiologie interventionnelle et dans les blocs opératoires. Leur présence effective dans
ces lieux est anecdotique.
Il est évident que de tels lieux de stage validant disposeront, au minimum, d'équipements
fixes de cardiologie, neuroradiologie, radiologie interventionnelle.
Parmi les tâches mentionnées précédemment, plusieurs pourraient être exécutées par des
techniciens de mesures physiques, ce qui pourrait réduire la charge de travail des PSRPM et
augmenter la disponibilité de ces derniers pour la radiologie interventionnelle.
Le GT souhaite de plus que des moyens soient mis en œuvre rapidement pour compenser
cette pénurie des physiciens et en minimiser rapidement les effets. Il inscrit les
recommandations qui vont suivre dans une politique d'évolution constante de la qualité et de
la radioprotection, en gardant en vue l'idéal que représentera la disponibilité de physiciens
médicaux compétents en radiologie interventionnelle en nombre suffisant. Ces
recommandations ne prétendent donc pas les remplacer dans ce domaine, mais plutôt de
préparer leur intervention lorsque ce sera possible.
Compte tenu des points développés précédemment, c'est en radiologie interventionnelle que
leur présence est certainement la plus utile.
Le GTRI propose de
Moduler les exigences de recours à une PSRPM dans les établissements en fonction des
risques (R16).
Malgré la très grande diversité des contraintes rencontrées dans les procédures
radioguidées, il est possible aux experts du domaine de préciser les points majeurs qui
doivent être pris en considération pour déterminer, lors d'un appel d'offres si les
performances des équipements sont appropriées ou non. Et les diffuser sous forme de
questionnaire standard et de notice explicative là où il n'y a pas de PSRPM.
Un mandat pourrait être confié au GPMED ou à des organismes compétents pour rédiger ce
document. Celui-ci devra être mis à jour régulièrement pour suivre l'évolution technique des
équipements mis sur le marché et celle des procédures qui seront précisées dans le "Guide
des Protocoles de Radiologie". Une veille technologique devrait être assurée de façon à
pouvoir réagir rapidement à la commercialisation de nouveaux d'équipements destinés à la
radiologie interventionnelle, si besoin était.
Même en l'absence de PSRPM, le contrôle initial devrait être l'occasion de vérifier que les
données dosimétriques annoncées par le fournisseur pour une utilisation clinique courante
sont celles observées.
Tout employeur doit désigner une personne compétente en radioprotection (PCR) dès lors
que la présence, la manipulation, l’utilisation ou le stockage d’une source scellée, non
scellée ou un générateur de rayonnements ionisants entraîne un risque d’exposition pour les
travailleurs de l’établissement, ainsi que pour ceux des entreprises extérieures ou les
travailleurs non salariés qui interviennent dans cet établissement. La PCR tient un rôle de
conseiller de l’employeur en terme de gestion du risque radiologique du personnel. A ce titre,
elle prend des mesures sous sa responsabilité.
Les PCR sont conscientes des dangers liés à la pratique de la radiologie interventionnelle et
de l’utilisation des rayonnements ionisants dans les blocs opératoires sur des installations
mobiles. Néanmoins, souvent par manque de moyens, de compétence, de méthodologie
et/ou de positionnement hiérarchique suffisant, elles n’exercent leurs missions que
partiellement dans ces secteurs. Elles peuvent faire appel à des organismes extérieurs pour
assurer la formation ou la réalisation des évaluations des risques, mais les sociétés qui
proposent ce genre de prestation ne font pas l’objet d’un quelconque agrément par les
autorités, ni d’une évaluation objective de leur méthodologie.
Le GTPCR a rendu ses conclusions concernant l’avenir et les évolutions des PCR, de
manière globale, sans flécher spécifiquement le secteur des actes guidés par radioscopie.
Un avis des GPMED et GPRAD doit être transmis à l’ASN sur la teneur des conclusions de
ce groupe que le GTRI avait sollicité par courrier afin que soit plus précisément évoqué le
rôle et les missions de la PCR dans ce type d’activité.
Au vu des conclusions du GT, sur la base d'une proposition de plusieurs niveaux de PCR, le
GTRI propose
Le GTRI insiste également sur le besoin qu'à la PCR œuvrant avec des équipements dotés
de scopie, d'être dotée d'une autorité, d'une indépendance suffisante et de moyens
adéquats, de ne pas être isolée professionnellement et d'être soumis à une obligation de
formation continue, tout comme les médecins.
Le GTRI propose de
Regrouper les physiciens médicaux PSRPM, les techniciens travaillant sous leur
autorité et les PCR dans un service de radioprotection et de physique médicale,
indépendant de tout service médical et sous la responsabilité directe du chef
d'établissement (R41).
Les employeurs ont la responsabilité d’organiser des services de santé au travail sous la
surveillance des représentants du personnel. Ces services concernent toutes les entreprises
quelque soit leur taille et tous les salariés mais pas les travailleurs indépendants.
C'est l'origine d'un premier problème car un grand nombre de médecins effectuant des actes
de radiologie interventionnels sont travailleurs indépendants, donc concernés par l’Article
R.4451-9.
Pour mener à bien sa mission, le médecin du travail organise son temps autour de 2 axes :
des actions sur le terrain pour prendre connaissance des conditions réelles de travail et
participer à l’évaluation des risques et une activité de surveillance médicale. Il travaille avec
la PCR pour ce qui concerne la radioprotection. Il a un libre accès aux lieux de travail, aux
informations qu’il juge nécessaire (mesure, documents) et effectue des études de postes… ;
il consigne l’ensemble des risques professionnels relevés dans une fiche d’entreprise. Pour
ces évaluations, il lui est nécessaire de suivre l'évolution des techniques, et ce notamment
en radiologie interventionnelle où les doses reçues peuvent être importantes.
En fait les médecins du travail ne sont pas suffisamment présents sur le terrain, ce qui ne
facilite pas la généralisation d’une culture de la radioprotection, en particulier là où elle est
insuffisante, notamment au bloc opératoire. Ils ne sont connus, la plupart du temps, de leurs
confrères travaillant sous rayonnements que pour le volet du suivi médical.
Le GTRI propose de :
Relancer les médecins du travail sur la nécessité de mener régulièrement des actions
de prévention auprès de leurs confrères notamment en radiologie interventionnelle et
plus spécifiquement au bloc opératoire ;
Clarifier l’organisation de la surveillance médicale des travailleurs indépendants ;
Inciter les médecins du travail à suivre régulièrement des formations médicales
continues permettant la mise à jour régulière de leurs connaissances en
radioprotection et/ou un approfondissement (R37).
L'article L.1333-11 qui précise les professionnels soumis à l'arrêté du 18 mai 2004 sur la
formation à la radioprotection des patients, mentionne bien que "les professionnels
participant à la réalisation de ces actes et à la maintenance et au contrôle de qualité des
dispositifs médicaux doivent bénéficier, dans leur domaine de compétence, d'une formation
théorique et pratique, initiale et continue, relative à la protection des personnes exposées à
des fins médicales". Mais aucun programme spécifique de l'annexe II ne les concerne. Et le
programme de l'annexe I est très général.
La simple lecture de l'arrêté du 18 mai 2004 fait qu'ils ne se sentent pas concernés ; peu
d'entre eux ont suivi cette formation.
5.1. Maintenance
La maintenance des équipements fixes est habituellement réalisée sous contrat par un
technicien de SAV du fournisseur. Ces techniciens sont bien formés. Et le contrat comprend
une ou des maintenances préventives régulières. Ce n'est pas toujours le cas pour les
appareils mobiles de bloc opératoire qui peuvent être entretenus par des techniciens du
service biomédical local, ou encore, par des sous -traitants peu formés, si ce n'est pas du
tout, aux modèles à maintenir. Les risques de modification involontaire de la configuration
des équipements sont alors plus grands.
Il est donc normal que la PSRPM et la PCR soient informées du rapport des interventions
réalisées surtout si les modifications effectuées peuvent avoir un effet sur la protection des
patients et/ou du personnel. Dans les faits, le technicien de maintenance ne connaît souvent
ni la PCR, ni la PSRPM. Ses rapports d'intervention sont bien souvent peu précis et ne
mentionnent pas toutes les opérations réalisées. Ils sont envoyés à l'ingénieur biomédical.
Le GTRI propose
D’inclure dans l'arrêté du 18 mai 2004, un programme spécifique, orienté sur les
techniques d'optimisation des doses délivrées aux patients, ainsi qu'au contrôle de
qualité, destiné au personnel des fournisseurs et services de maintenance internes ou
externes (R20).
La décision de l'Afssaps couvre les appareils utilisant la scopie. Mais les contrôles inclus ne
permettent pas d'assurer la constance des réglages des différents modes disponibles et
notamment du mode haut débit de dose. Les critères de conformité sont jugés trop larges.
La fréquence de ces contrôles est également jugée insuffisante.
Le GTRI propose de
La réglementation impose que les travailleurs susceptibles d’être exposés aux rayonnements
ionisants disposent pendant toute leur durée de travail d'un dosimètre passif à porter au
niveau de la poitrine, placé sous un équipement de protection individuel et pendant une
intervention en zone contrôlée, d'un dosimètre opérationnel. Ce dosimètre doit être porté
sous l'EPI, à côté du dosimètre passif.
Un dosimètre passif est attribué à tous les intervenants et les personnels salariés. S’il est
bien porté en radiologie, cardiologie et neuroradiologie (mais de manière variable par les
médecins), il ne l’est pas toujours dans les blocs opératoires par le personnel salarié et
encore moins par les médecins. Il est vrai que les anciens dosimètres passifs n'étaient pas
assez sensibles et étaient développés trop fréquemment pour indiquer la dose reçue,
souvent inférieure au seuil du dosimètre. Il en résulte encore aujourd'hui que beaucoup de
personnes pensent qu'ils ne servent à rien. Un classement en catégorie B et un abonnement
trimestriel sont plus judicieux pour que les résultats soient positifs et permettent au porteur
de percevoir le danger. Le port d'un dosimètre sur le tablier plombé, donnant des valeurs
plus élevées, associé à l'étude de poste et à l'évaluation des risques, pourrait être plus
pédagogique. Il est vrai aussi que le personnel n'est informé de la dose reçue qu'une fois par
an ou en cas de dépassement anormal des valeurs permises, s'il n'entreprend pas une
démarche personnelle pour les connaître plus fréquemment;
La dosimétrie opérationnelle commence à être bien développée dans les structures dédiées
de radiologie interventionnelle
La dosimétrie passive du cristallin n’est jamais évaluée en routine. Quelques études ont été
réalisées mais ne sont pas concluantes. Le nombre d'opacités cristallines serait en forte
augmentation du fait qu'un grand nombre de médecins ne portent pas de lunettes de
protection pendant leurs actes radioguidés, de sorte qu’une évaluation de la dose au
cristallin semble nécessaire.
La dosimétrie des extrémités des opérateurs est rarement évaluée, alors que dans ce
domaine elle est très pertinente et intéressante, celles-ci étant très proches (embolisation
pelvienne) si ce n'est dans, le faisceau primaire (shunt porto cave) [mains]. De nombreux
CLIN s'opposent à leur utilisation parce que les normes d’hygiène pourraient ne pas être
respectées.
On notera que dans l’état actuel des textes réglementaires la PCR ne pourrait pas avoir
accès aux résultats des dosimètres d’extrémités ou à l'évaluation des doses au cristallin si ce
n'est par l'intermédiaire du médecin du travail.
Certains pays, comme la Suisse et la Belgique, proposent une « double dosimétrie passive»
avec un dosimètre passif sous l’EPI et l'autre au dessus. Malgré une certaine lourdeur
d’utilisation et une perception « contraignante » par les opérateurs, on peut néanmoins
évaluer les avantages qu’apporte un tel système. Ils sont de deux ordres : Une évaluation
possible de la dose d’exposition au cristallin, puis le contrôle du port des dosimètres passifs,
grâce au dosimètre placé sur le tablier dont le résultat ne peut être nul s'il a été porté. Un
incident récent a pu montrer qu’un chirurgien orthopédiste avait été exposé à des doses
supérieures aux limites admissibles par défaut de port des EPI. La comparaison entre les
deux dosimètres (sur et sous la protection plombée) peut aussi être pédagogique.
Le GTRI propose
Ces équipements sont du domaine de compétence des PCR, hors du champ des contrôles
de l'Afssaps.
Les EPI désignent de manière générale des dispositifs portés ou tenus par une personne en
vue de la protéger contre des risques susceptibles de menacer sa santé ou sa sécurité. En
radioprotection, ce sont des tabliers plombés, des protège-thyroïde, des lunettes, etc… Ils
sont souples et/ou peuvent se dégrader dans le temps.
La directive 89/656 CEE fixe les règles liées à l’utilisation des EPI. Elle définit les obligations
des employeurs, c'est-à-dire mettre à disposition gratuitement des EPI, vérifier leur bon
fonctionnement, assurer leur entretien, informer les utilisateurs des risques contre lesquels
l’EPI les protège (mise à disposition de la notice d’utilisation), déterminer celui qui est le
mieux adapté aux conditions de travail, déterminer les conditions d’utilisation.
Les EPI sont soumis à la directive 89/686 CEE, directive de conception, qui a été transposée
en droit français par le décret du 29/07/92. Le marquage CE est obligatoire depuis le 30 juin
1996. Les équipements de protection contre l’irradiation externe sont des EPI de catégorie III
(EPI destinés à protéger contre les dangers mortels ou pouvant nuire gravement à la santé).
Leur conception et leur fabrication sont donc soumises à une vérification de conformité et à
une procédure de contrôle par des organismes habilités, dits "organismes notifiés". Le
Centre technique d’homologation des équipements nucléaires (CTHEN) est un de ces
organismes notifiés habilités par les autorités françaises à procéder au marquage CE des
EPI.
Le marquage CE impose pour les EPI la livraison d'une fiche d'identification, rédigée de
manière claire et compréhensible. Celle-ci doit comporter à minima :
• le nom et adresse du fabricant
• la référence de l’équipement
• le domaine et les limites d’utilisation
• des instructions d’utilisation d’entretien de stockage
• un pictogramme et norme spécifique
• son niveau de performance
• sa date de fabrication et sa date de péremption
• se nom de l'organisme notifié chargé du contrôle de conception.
L'expérience montre que tous les produits ne sont pas livrés avec la fiche d'identification
requise et que leur législation n'est pas connue. Ces EPI ne sont pas soumis à une
surveillance du marché. Il est donc indispensable qu'ils fassent l'objet d'un contrôle
périodique et d’un contrôle à la mise en service.
Le GTRI propose de :
Cas de l’Espagne
Sur le plan de la réglementation il n’y a pas de définition concrète pour les « procédures
interventionnelles » ni pour la radiologie d'intervention. Le plus spécifique est dit à l’article 5
du Décret Royal 1976/1999 sur les Critères de Qualité en radiodiagnostic : « les procédures
interventionnelles doivent être faites par des médecins spécialistes, dûment qualifiés et avec
des appareils de rayons X conçus de façon spécifique pour cette pratique, installés dans des
salles dédiées à cette activité»
D’après les sociétés savantes les plus impliqués (SERVEI, SERAM*) et la plupart de
médecins qui travaillent en ce domaine (interviewés lors des nombreuses inspections), les
procédures sont regroupées en trois secteurs :
- La neurologie interventionnelle,
- La cardiologie interventionnelle,
- La radiologie interventionnelle,
La cardiologie La radiologie
interventionnelle interventionnelle
Vasculaire central : Vasculaire périphérique:
- Coronarographie - angiographie et angioplastie: aorte,
-Angioplastie coronaire (PTCA- iliaques, Membres, rénal, pulmonaires,
Procédures les plus
ACTP) portographie, etc.
fréquentes
- Pose d’un stent - Chimiothérapie intra-artérielle
- Ablation par RadioFreq. - TIPS
- Valvuloplastie - Fibrinolyses localesx
- Embolisations localex
Médecin spécialiste - Cardiologues (on les appelle - Radiologues
concerné aussi Hémodynamistes) - Chirurgiens vasculaires
Lieux d’exécution de
Salle dédiée (80%)
la procédure Salle dédiée (95%)
Bloc opératoire aménagé (20%)
(%) approx.
Les chirurgiens ne connaissent pas bien le sens du mot “interventionnel” et ils s’appellent
comme tels même s’ils ne font que de la traumatologie. Ce sont très peu les chirurgiens qui
font des procédures de R.I. dans le sens de la CIPR-85.
Un Ordre Ministériel donne les détails sur la formation de deuxième niveau. Il fait aussi
obligation aux directeurs des hôpitaux ou d’autres installations, d'envoyer la liste des
médecins spécialistes qui font de l’interventionnel dans son établissement.
Sur le plan légal, les équipements peuvent être manipulés aussi bien par les possesseurs de
l' "Accréditation de Directeur" que par ceux qui ont l’ "Accréditation de Manipulateur", bien
entendu sous la surveillance d’un Directeur, dans ce dernier cas. Cette règle est bien
respectée, mais la répartition choisie dépend des circonstances concrètes de chaque
établissement (volume de travail, type de machine, complexité de la procédure à exécuter,
etc.)
Les radiophysiciens participent presque toujours à l’organisation des cours de 2ème niveau
dans le domaine de la radiologie interventionnelle, en collaboration avec d'autres médecins
spécialistes. Ces formations sont adaptées au degré de spécialisation et d'activité des
médecins à former.
Les équipements
2. Tous les nouveaux appareils à rayons X doivent être munis à l'achat d’un dispositif
pour renseigner le médecin spécialiste sur la quantité de rayonnement émise lors de la
procédure radiologique. De plus un système d’enregistrement est obligatoire dans le
cas des équipements dédiés à la radiologie interventionnelle.
3. Les appareils pour les procédures interventionnelles déjà en utilisation doivent être
dotés d’un système de mesure et d'enregistrement de la dose aux patients"
Il n’y pas une distinction entre les équipements fixes et mobiles en Espagne, seulement ce
qui est dit à l’article 5 cité plus haut. Les choix sont faits en fonction de la dose à l’extérieur
de la salle et de la disponibilité de moyens de protections collectives et personnelles.
Le même article spécifie qu'en radiologie interventionnelle l’estimation des doses que
peuvent recevoir les travailleurs aux mains et aux cristallins est obligatoire
- Le suivi des patients n'est pas obligé de façon explicite. Le consentement éclairé
n’est pas non plus explicité pour cette activité.
- Les NRD détaillés dans les règlements espagnols ne donnent pas encore des
valeurs pour les actes de radiologie interventionnelle.
La présence des Services de Radioprotection dans la plupart des hôpitaux espagnols est
une des causes de la bonne exécution des obligations précédentes. Par contre les
inspections de ces établissements sont très peu nombreuses de la part de l’Administration
(CSN et Ministère de la Santé)
Les applications humaines des rayonnements ionisants sont soumises à autorisation ; celle –
ci concerne les lieux où sont utilisés les sources et appareils émettant des rayonnements
ionisants mais également les utilisateurs, notamment les praticiens.
Les équipements
Les équipements utilisés doivent être porteurs du marquage CE ; ils doivent être équipés,
lorsque ces dispositifs sont disponibles sur le marché, d'un système approprié permettant
l'évaluation de la dose au patient au cours de la procédure radiologique.
Tous les appareils de radioscopie doivent être munis :
- d'un dispositif de contrôle du débit de dose,
- de dispositifs protégeant l'examinateur et toute personne se trouvant dans le voisinage
de l'utilisateur contre les rayonnements directs et les rayonnements secondaires;
- des éléments nécessaires pour réduire la section du faisceau utile à la valeur la plus
petite compatible avec les nécessités de l'examen.
La réception des appareils utilisés lors des expositions à des fins médicales est exécutée,
avant la première mise en service des équipements à des fins médicales, par un expert en
radiophysique médicale. Celui-ci vérifie au moins annuellement la conformité de chaque
appareil utilisé dans l'établissement avec les critères d'acceptabilité fixés ou approuvés par
l'Agence puis il établit un rapport.
Dosimétrie opérationnelle
Si la personne est susceptible de recevoir une dose supérieure à 500 micro-Sievert par
semaine, elle porte également à hauteur de la poitrine un dosimètre à lecture directe ou
permettant d'évaluer au moins la dose journalière reçue. Le système opérationnel mis en
place dans ces cas doit permettre une gestion des doses sur une base au moins journalière.
La Radioprotection est régie par une loi du Parlement (RS 814.50) datant de 1991 suivie
d'une ordonnance du Conseil Fédéral (RS 814.501;ORaP) de 1994, régulièrement modifiée
depuis. Cette dernière ordonnance a été publiée en cohérence avec la CIPR 60, avant la
directive européenne 97/43. Elle est complétée par une série d'ordonnances
départementales parmi lesquelles les ordonnances 814.542.1 de janvier 98 "sur les
installations radiologiques à usage médical (Ordonnance sur les rayons X)" et la
814.501.261 "sur les formations et les activités autorisées en matière de radioprotection"
(Ordonnance sur la formation en Radioprotection). Ces ordonnances sont opposables aux
exploitants. Ces modifications suivent de près celles de la législation européenne.
Elles sont complétées par des notices (des recommandations non opposables) dont on
trouvera ci-dessous une liste non exhaustive de celles qui intéressent plus particulièrement
le GTRI.
Tous les équipements radiogènes (environ 17000) sont soumis, pour le moment, à
autorisation de l'OFSP. Leur instruction par les inspecteurs est payante (R-02-01). Les plans
de toutes les salles dans lesquelles fonctionneront les équipements, y compris pour les
équipements mobiles de bloc opératoire, décrivant les protections contre le rayonnement
doivent être fournis dans le dossier. La durée de validité de l'autorisation est de 10 ans. Elle
peut être révoquée. Une réflexion est entreprise sur le régime administratif à accorder aux
équipements dentaires.
Les équipements doivent être équipés depuis 1998 d'un dispositif de mesure du PDS qui doit
être contrôlé par la société qui assure la maintenance. La vente, la maintenance et le
contrôle de qualité des installations sont effectués par des sociétés (fournisseurs et tiers) qui
doivent être agréés par l'OFSP. Une centaine de sociétés sont actuellement agréées. Les
résultats des contrôles de qualité et des maintenances préventives doivent être adressés à
l'OFSP une fois par an. Ces mêmes sociétés doivent informer annuellement l'OFSP des
nouveaux équipements installés, ce qui permet un contrôle croisé avec les demandes
d'autorisation pour valider la base de données du parc installé.
Pour être agréé, un fournisseur doit disposer, (comme les établissements de santé)d'au
moins un expert en radioprotection. Cet expert est chargé par le détenteur de l’agrément de
répondre de l’observation des prescriptions en matière de radioprotection par l'ensemble du
personnel au sein de l'entreprise. Il est responsable de la formation à la radioprotection des
autres membres du personnel de l'entreprise et de sa mise en application. Il doit justifier
d’une connaissance approfondie de la législation sur la radioprotection et des tâches de
radioprotection spécifiques au domaine d’activité concerné.
La formation d'expert est assurée par 3 instituts de formation reconnus par l'OFSP. Elle a
une durée de 4 jours : 2 jours de théorie et 2 jours de pratique. Les 2 jours de théorie
peuvent être suivis par e-learning. Elle est suivie d'un examen organisé sur la base de
données (QCM) nationales et de la délivrance d'un certificat.
Les médecins qui veulent utiliser la scopie sur des organes autres que les extrémités doivent
disposer d'une qualification spéciale dite qualification technique. En effet la scopie est
associée aux pratiques dites à "dose intensive". Cette qualification technique doit leur
permettre d’endosser la responsabilité de la protection de tiers et de justifier :
Cette formation à la qualification technique est incluse dans la formation post graduée de la
plupart des spécialités médicales (25 formations) ou acquise lors d'une formation
postérieure. L'OFSP contrôle ces programmes de formation ainsi que le contenu de
l'examen.
Il n'y a pas d'obligation de formation continue à la radioprotection bien que les médecins
soient assujettis à la formation continue de manière générale.
L'OFSP a un projet de base de données qui recenserait toutes les doses délivrées,
notamment pour servir de registre des doses cumulées. Il peut faire réaliser par un des
organismes compétents des études sur les doses délivrées dans le but d'en déduire des
niveaux de référence diagnostique et thérapeutique en radiologie interventionnelle. Une
trentaine de niveaux de référence ont déjà été ainsi fixés. L'OFSP réfléchit sur un index de
complexité de l'intervention pour moduler ces NRD. Cet index pourra également servir à
l'information préalable des patients.
L'OFSP peut faire des enquêtes. Il peut demander aux détenteurs d'autorisation des
informations complémentaires, tel que l'ensemble des données d'exposition des patients sur
un mois d'activité, ou la fréquence des examens les plus courants.
Les évènements significatifs doivent lui être signalés. Une centaine de signalements annuels
lui sont faits pour des expositions de travailleurs dont la dose efficace mensuelle dépasse les
2 mSv.
11
Medical physicist staffing for nuclear medicine and dose-intensive X-ray procedures; Report No. 20;
SSRPM
L'AIEA a publié en 1996 les règles de base de la radioprotection dans les "International
Basic Safety Standards for Protection against Ionizing Radiation and for the Safety of
Radiation Sources" (BSS). Un groupe d'experts travaille sur leur révision. Le GPMED a
donné son avis sur ce projet.
La Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR) a publié en 2007 son
rapport n° 103.
La Commission Européenne a publié plusieurs directives déjà mentionnées dont les plus
importantes sont les directives 96/29 et 97/43. Elle a nommé un groupe d'experts pour
simplifier et mettre à jour sa législation sur la radioprotection. Les principales directives
seront réunies en une seule. Ces experts ont travaillé en tenant compte des
recommandations de la CIPR 103 et en étroite collaboration avec le groupe d'experts de
l'AIEA mentionné précédemment. Les principales évolutions des BSS Euratom en cours de
discussion sont notées dans un document12. Elles sont harmonisées avec celles de la CIPR
et de l'AIEA.
Il serait trop long de les reprendre toutes en détail. On mentionnera ici seulement quelques
unes de plus significatives :
- Les demandes d'autorisation d'utilisation des installations pour des expositions médicales
doivent mentionner les noms de toutes les personnes concernées (médecins,
manipulateurs, physicien médical et autres personnes qualifiées17). Leur acceptation doit
être conditionnée à des critères de formation, d'entraînement et d'expérience incluant la
radioprotection du personnel.
12
"Opinion of the Group of Experts established under Article 31 of the Euratom treaty on the Revised Basic
Safety Standards for the protection of the health of workers and the general public against the dangers arising
from ionising radiation."
13
Notification : submission of a document to the competent authority to notify the intention to carry out a practice
within the scope of this Directive.
14
Registration : a permission granted in a document by the competent authority, or granted by national
legislation, to carry out an activity in accordance with conditions laid down in national legislation
15
Licence : a permission granted by the competent authority, on application, to carry out a practice subject to
condition laid down in a specific licence document.
16
Authorization: the granting by a competent authority of written permission for an undertaking to perform
specified activities subject to regulatory control in the form of registration or a licence.
17
Qualified expert : An individual who, by virtue of certification by appropriate boards or societies, professional
licences or academic qualifications and experience, is duly recognized as having expertise in a relevant field of
specialization, e.g. medical physics, radiation protection, occupational health, fire safety, quality assurance or
any relevant engineering or safety specialty.
- L'optimisation des doses délivrées est validée par le respect de niveaux de référence
diagnostique, notamment pour les procédures les plus irradiantes, obtenus par des
études à grande échelle (plan national), exprimés suivant une unité définie par l'ICRU.
Les niveaux de référence locaux trop bas, comme ceux qui sont trop hauts, doivent faire
l'objet d'investigation. Les NRD sont révisables périodiquement. Des audits doivent être
consacrés à l'organisation générale de la radioprotection dans les services.
Une attention particulière doit être apportée aux procédures pédiatriques comme à
celles pouvant conduire à des doses élevées comme en radiologie interventionnelle.
Les accidents et autres évènements indésirables doivent faire l'objet d'un rapport à
l'autorité compétente suivant ses exigences et d'une investigation approfondie. Les effets
tissulaires font partie de ces évènements indésirables s'ils peuvent être évités.
18
A health professional who has been registered, accredited or formally recognized by an appropriate national authority as being qualified
to carry out radiological procedures on delegation from the radiological medical practitioner.
Institutions
Radiologie et imagerie
• SFR - Société française de radiologie
• F.N.M.R. - Fédération Nationale des Médecins Radiologue;
• S.R.H.
• CERF
• Société francophone d’imagerie pédiatrique
• Fédération de Radiologie Interventionnelle
• Société française d’imagerie cardiovasculaire
Neurologie
• Société Française de Neurochirurgie
• Société française de Neuroradiologie
Cardiologie
− Société Française de Cardiologie
− GACI.
− Société de Chirurgie Thoracique et Cardiovasculaire
Chirurgie vasculaire :
• Collège Français de Chirurgie Vasculaire
• Société de Chirurgie Vasculaire
Physiciens
• SFPM - Société française de physique médicale
Pneumologie
Société de pneumologie de langue française
Rhumatologie
• Société française de rhumatologie, section imagerie
Autres
• Syndicat des urgentistes ; AMUF (Association des Médecins Urgentistes de France)
Objet :
Réf. :
P/J :
Diffusion :
• Administrations et tutelles concernées
• Sociétés professionnelles
• Fédérations hospitalières
CHAMP DE LA SAISINE
Il recouvre l’utilisation des rayonnements ionisants dans des structures fixes à des fins de
radiologie diagnostique et/ou thérapeutique, de cardiologie, de neuroradiologie, mais aussi
celle des rayonnements ionisants dans des structures non dédiées utilisant des installations
mobiles de radioscopie.
Merci de joindre à votre réponse, tout document que votre organisme aurait publié à ce sujet,
et diffusé auprès de vos adhérents, ou d’indiquer l’adresse Internet à laquelle il est
possible de les trouver. Merci également de détailler le plus possible toute information que
vous apportez en réponse aux questions posées. Indiquer celles qui ne vous concernent
pas.
2-1 Votre organisme a t-il élaboré et diffusé des procédures de bonne pratique de
radioprotection ? A t-il effectué des enquêtes sur les doses délivrées lors des
examens ?
2-3 Un suivi des patients est-il préconisé en fonction de la dose délivrée ? Les
patients sont-ils informés au préalable des risques liés aux rayons X ? Assurez-
vous la formation des praticiens ou spécialistes participant au suivi des patients à
la gestion des risques médicaux consécutifs aux interventions ?
2-5 Vos adhérents sont-ils formés à la radioprotection des patients? Qui a assuré
cette formation ? Combien d’adhérents l’ont suivi ? Son contenu (arrêté du 18
mai 2004) vous semble-t-il adapté aux besoins de vos adhérents ?
2 Radioprotection du personnel
4.1 Que recouvre la notion d’incident et d’accident lié à l’utilisation des rayons X
dans la spécialité de vos adhérents ? Quelle est l’organisation recommandée par
votre organisme pour gérer ces incidents ? A qui sont-ils déclarés ? le sont-ils
dans un cadre légal ou seulement professionnel ? Avec traçabilité ? Sont-ils
utilisés pour améliorer l’information et la formation de vos adhérents ? Font-ils
l’objet de propositions pour éviter leur renouvellement ?
4.2 Quelles sont les maladies professionnelles subies par vos adhérents résultant
de leur activité professionnelle ? Quelle est leur fréquence ? Votre organisme
assure-t-il une gestion de ces maladies ?
6 Quelles sont les difficultés que vous avez identifiées dans le domaine de la
radioprotection ? Avec :
IV MODALITES PRATIQUES
L’heure de l’audition de vos experts et sa durée vous seront communiqués dès que
possible.
Nombre
1- Actes de radiodiagnostic "radiographie dite conventionnelle" d'actes
2009
Cette annexe passe en revue les principaux moyens disponibles à la disposition des
fabricants, des physiciens et des utilisateurs pour optimiser les doses délivrées aux patients.
1) la qualité image
C'est une notion éminemment subjective, qui n'a pas de réponse absolue dans le cas
d'une image bruitée, contenant des structures souvent faiblement contrastées, comme on
peut le voir avec l'image ci-dessous : quand l'image commence-t-elle à être insuffisante pour
réaliser l'intervention? Quand est-elle inutilement bonne ?
C'est pour s'adapter aux conditions de chaque procédure que tout appareil
d'intervention radioguidée par scopie dispose de plusieurs modes permettant de travailler à
des débits de dose, à des niveaux de bruit différents :
La scopie pulsée est permise par l'enregistrement de chaque image dans une mémoire vidéo
et son affichage tant qu'elle n'est pas remplacée par la suivante.
L'utilisateur peut donc influer grandement sur la dose délivrée par le niveau de bruit qu'il
accepte sur les images.
Cette diminution de fréquence d'acquisition reste cependant un des moyens les plus
efficaces et des plus simples pour réduire la dose totale.
3) la qualité du faisceau
- une première filtration fixe du faisceau primaire obtenue par interposition de plusieurs
millimètres d'aluminium. Ils absorbent préférentiellement les X de basse énergie qui ne
traverseraient pas le patient et donc ne contribueraient pas à former l'image
- sur les appareils fixes, par une seconde filtration mobile cette fois. Elle varie de 0,9 mm
à 0,0 mm de cuivre. Son rôle est de conserver préférentiellement dans le faisceau
primaire les rayons X dont l'énergie va créer un contraste maximum entre les tissus du
patient et le produit de contraste. Plus l'épaisseur du patient est importante, plus cette
filtration diminue.
Figure 1 : Graphe (kV-mA) d'un automatisme d'ampli de bloc opératoire simple. La courbe
LD (low dose) monte très vite en kV et assure une meilleure pénétrabilité du rayonnement
dans les tissus, donc une dose plus faible pour le patient. Les courbes HC (haut-contraste)
sont celles où les kV augmentent le moins vite pour garder un bon contraste entre structures
au prix d'une absorption plus grande des X qui se traduit par une dose plus élevée. A haut
kV, les mA doivent être diminués pour ne pas dépasser la puissance de refroidissement de
l'ensemble gaine-tube.
Figure 2 : Graphe des (kV (courbe U bleue ); mA (courbe µA violette); durée des impulsions
(courbe ms, verte) et de la filtration ajoutée en mm de Cu (courbe "filter" en violet avec
pointillés) en fonction de l'épaisseur de tissus traversés, utilisée par un équipement fixe. La
variation de tous ces paramètres est simultanée et très complexe. Elle a pour but d'éviter
tout flou cinétique dans les images et de garder la substance de contraste la plus visible
possible en limitant la variation du kV
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, en mode dynamique, les capteurs plans ne sont
pas plus sensibles que les bons vieux amplificateurs de brillance … Ils n'ont pas apporté de
diminution de NRD ce que certaines publications ont démontré [GACI].
Il est possible, avec les tubes amplificateurs de brillance, de jouer avec leurs réglages
internes de façon à ne voir sur l'image qu'une portion du champ maximum (11 ou 16 cm de
diamètre pour un tube de 23 cm de diamètre). En passant de 23 à 16 cm, la surface de
l'image diminue de moitié de même qu'entre 16 et 11 cm. Diminuer le diamètre du champ
permet d'améliorer la résolution spatiale dans l'image, pour mieux voir les détails. C'est le
résultat d'une densité de photons plus grande par cm2 dans l'image ainsi que d'une
amélioration purement technique liée au fonctionnement des tubes amplificateurs de
brillance. Mais pour que l'image soit aussi brillante quelque soit le champ, la dose totale doit
rester constante, ce qui fait que le débit de dose des tissus exposés double chaque fois que
l'opérateur utilise un champ plus petit.
La réduction du champ avec un détecteur plan n'améliore la résolution spatiale que parce
que le débit de dose est augmenté par l'équipement et que le bruit diminue. Quelque soit le
fabricant, le débit de dose du rayonnement émis est augmenté si on diminue le champ.
L'opérateur n'utilisera donc les petits champs que s'il a besoin d'améliorer la résolution
spatiale ou d'agrandir l'image affichée sur l'écran. Pour diminuer la dose au patient,
l'opérateur devra utiliser la collimation.
Un tube à rayons X est toujours doté de dispositifs (iris, lames de collimateur) qui permettent
de réduire la surface exposée aux rayonnements à celle utile pour l'intervention. Cette
diminution de surface exposée résulte en une diminution de dose au patient car elle se fait à
débit constant tant que ce dispositif de collimation ne couvre pas une partie du disque central
de l'image utilisé par l'automatisme de l'appareil qui analyse l'intensité des signaux vidéo
reçus et ajuste le faisceau de rayons X pour que l'image ait une intensité lumineuse correcte.
Mais la visibilité des détails de l'image n'est pas améliorée comme précédemment et il n'y a
pas d'effet de zoom.
Les appareils récents disposent de la collimation virtuelle qui permet de simuler l'ouverture
ou la fermeture des dispositifs de collimation sur la dernière image affichée, sans exposition.
C'est une source importante de réduction des doses.
La qualité des images affichées sur les équipements actuels ne résulte plus aujourd'hui des
seules caractéristiques du détecteur et du faisceau d'acquisition, mais aussi, et de plus en
plus largement, du traitement effectué avant et pendant leur affichage, grâce à la présence
de micro-ordinateurs. Ce traitement peut être complexe :
- intégration coulissante de plusieurs images (filtre récursif) avant l'affichage : elle diminue le
bruit de l'image affichée. Ce traitement n'est valable que si les déplacements des
structures sont très limités dans les images intégrées.
- rehaussement des contours : ce traitement augmente le contraste entre les structures pour
une meilleure définition.
- atténuation des zones trop claires d'une image pour faciliter la visualisation des structures
intéressantes dans les autres régions de l'image
Les moyens de réduction des doses sont donc multiples. Pour les utiliser au mieux,
l'utilisateur doit prendre la précaution de bien se former à l'utilisation de son équipement.
Les appareillages mobiles peuvent fournir une qualité d'image suffisante mais conduisent
inévitablement à une augmentation des doses. En effet, ils ne sont pas adaptés à la
complexité de toutes les interventions proposées, du fait de la taille du champ de
radioscopie, des possibilités limitées de déplacement de l’arceau et du plateau, en terme de
rapidité et de souplesse, de l’absence d’un certain nombre de fonctions susceptibles
d’améliorer la radioprotection (par exemple l’absence de dispositifs de préfixation variable).
Les appareillages fixes doivent être exigés pour toute indication requérant une qualité
d'image optimale et exposant à une irradiation potentiellement dommageable, au regard de
la durée de l’intervention et de la zone anatomique concernée : radiologie interventionnelle
thoraco-abdomino-pelvienne, cervico-céphalique, radiologie interventionnelle des enfants,
des patients jeunes et des femmes en période d'activité génitale, radiologie interventionnelle
requérant une radioscopie de grande qualité (embolisations de tous types, mise en place
d'endoprothèses de tous types, shunt porto-cave percutané…).
Références réglementaires
Articles et documents
H. Jarvinen, N. Buls, et al. Comparison od double dosimetry algorithms for estimating the
effective dose in occupational dosimetry of interventional radiology staff. Radiat Prot
Dosimetry, August 30, 2008; (2008)
H. Jarvinen, N. Buls, et al. Overview of double dosimetry procedures for the determination of
the effective dose to the interventional radiology staff; Radiat Prot Dosimetry, March 1, 2008;
129(1-3): 333 - 339.
E BOGAERT, MSc, K BACHER et al. A large-scale multicentre study of patient skin doses in
interventional cardiology : dose–area product action levels and dose reference levels. The
British Journal of Radiology, 82 (2009), 303–312.
Olivier Bar; Carlo Maccia, Pierre Pagès, Didier Blanchard; A multicentre survey of patient
exposure to ionising radiation during interventional cardiology procedures in France;
EuroIntervention; 2008; 3:593-599.
Donald L. Miller, Deukwoo Kwon, Grant H. Bonavia ; "Reference Levels for Patient Radiation
Doses in Interventional Radiology : Proposed Initial Values for U.S. Practice1; Radiology:
Volume 253: Number 3—December 2009"
Stephen Balter , John W. Hopewell , Donald L. Miller , Louis K. Wagner , Michael J. Zelefsky;
Fluoroscopically Guided Interventional Procedures: A Review of Radiation Effects on
Patients’ Skin and Hair; Radiology: Volume 254: Number 2—February 2010
Interventional Fluoroscopy Reducing Radiation Risks for Patients and Staff; National Cancer
Institute; NIH Publication No. 05 ; March 2005
Sophie Jacob; Marie-Odile Bernier; Risques radioinduits chez les cardiologues et
rythmologues interventionnels; Laboratoire d'épidémiologie des rayonnements ionisants;
IRSN (étude en cours)
McLaughlin JR, Kreiger N, Sloan MP, Benson LN, Hilditch S, Clarke EA. An historical cohort
study of cardiac catheterization during childhood and the risk of cancer. Int J Epidemiol
1993;22(4):584-91.
Lambe M, Hall P, Granath F, Sadr Azodi O, Nilsson T. Coronary angioplasty and cancer risk:
a population-based cohort study in Sweden. Cardiovasc Intervent Radiol 2005;28(1):36-8.
Effects of ionizing radiation : United Nations Scientific Committee on the Effects of Atomic
Radiation. UNSCEAR Report : Volume 1 - Report to the General Assembly, with Scientific
Annexes A and B. New York; 2006.
[CIPR 85] Comment éviter les lésions induites par les rayonnements utilisés dans les
procédures interventionnelles médicales
American College of Radiology : Technical standard for management of the use of radiation
in fluoroscopic procedures ; Revised 2008 (Res. 6)
American College of Radiology : ACR Practice guideline for continuing medical education
Revised 2005 (Res.38)
American College of Radiology : ACR Practice guideline for interventional clinical practice ;
Revised 2009 (Res. 24)
http://www.asn.fr/
http://www.afssaps.fr/
http://www.has-sante.fr/portail/jcms/j_5/accueil
http://www.e-cancer.fr/
http://rpop.iaea.org/RPOP/RPoP/Content/InformationFor/HealthProfessionals/1_Radi
ology/Fluoroscopy.htm
http://rpop.iaea.org/RPOP/RPoP/Content/InformationFor/HealthProfessionals/5_Inter
ventionalCardiology/index.htm
http://www.acr.org/
www.asn.fr
Recommandations pour l'amélioration de la radioprotection en radiologie interventionnelle – GTRI/GPMED - juin 2010
Page 100/100