L'héminégligence: Prise en Charge Kinésithérapique
L'héminégligence: Prise en Charge Kinésithérapique
L'héminégligence: Prise en Charge Kinésithérapique
REEDUCATION et
READAPTATION des PAYS de la LOIRE
54, rue de la Baugerie
44230 SAINT- SEBASTIEN SUR LOIRE
Chloé SIMON
Mots clefs :
AVC ischémique
Héminégligence
Evaluation
Rééducation
Manipulations sensorielles
1 Introduction.......................................................................................................... 1
2 Les troubles de la négligence spatiale unilatérale .......................................... 1
2.1 Représentation de l’atteinte dans la population .............................................................. 1
2.1.1 Etiologie de l’AVC ............................................................................................................................. 1
2.1.2 Epidémiologie : l’AVC un véritable problème de santé publique .................................................... 2
2.1.3 La négligence spatiale unilatérale, une incidence non négligeable ................................................. 2
2.3 L’expression : un syndrome complexe dont l’explication est sujet à controverse ............ 4
2.3.1 Définition .......................................................................................................................................... 4
2.3.2 Un syndrome à multiples facettes.................................................................................................... 4
2.3.3 Troubles de l’hémisphère mineur associés ...................................................................................... 5
2.3.4 Les différentes théories explicatives ................................................................................................ 6
4 Discussion ......................................................................................................... 24
4.1 Marche précoce versus marche physiologique ............................................................... 24
4.1.1 Quels sont les troubles de la marche rencontrés chez l’hémiplégique? ....................................... 24
4.1.2 Quelles méthodes de rééducation de la marche utiliser ? ............................................................ 24
4.1.3 Comparaison théorie et pratique ................................................................................................... 25
5 Conclusion ......................................................................................................... 30
Références
Annexes
1 Introduction
Au cours d’un stage de 6 semaines au centre de rééducation Saint Jacques à Nantes. Je suis
amenée à prendre en charge monsieur W. «Tu verras il est héminégligent. » Me prévient la
kinésithérapeute référente à son sujet. C’est mon premier contact avec un patient présentant
cette pathologie et malgré cet avertissement, je ne peux m’empêcher d’être étonnée par
l’importance de ce trouble. Il pénètre dans la salle de kinésithérapie, et se heurte au fauteuil
d’un homme situé à sa gauche. Il tourne donc la tête vers la gauche pour tenter d’éviter les
obstacles sans succès. La kinésithérapeute lui indique alors l’endroit dans lequel nous allons
commencer la séance. Ils échangent quelques minutes au sujet de son état de fatigue. Puis,
elle me présente « voici Chloé la collègue qui va s’occuper de vous ». Il cherche autour de lui
et finit par m’apercevoir, j’étais effectivement à sa gauche, il ne m’avait pas aperçu depuis
son arrivée. Je prends conscience à ce moment à quel point ce trouble peut contribuer à sa
situation de handicap. A ce stade de prise en charge, ma formation initiale ne me permet pas
encore d’apprécier l’étendue des troubles, tant au niveau des examens que des techniques de
rééducation. J’apprends qu’un outil spécifique de bon Saint Côme est utilisé dans la structure.
Après quelques recherches, je découvre plusieurs techniques de rééducation de
l’héminégligence. Je réalise que la prise en charge de la négligence spatiale unilatérale va,
chez cette personne, nécessiter beaucoup de temps et implique une coordination
pluridisciplinaire. Les acteurs privilégiés seront l’ergothérapeute, la neuropsychologue et le
médecin coordinateur.
Le questionnement que soulève cette prise en charge se situe à plusieurs niveaux : Qu’est-ce
que l’héminégligence? N’est-elle le fait que de l’atteinte de l’hémisphère mineur ? Qu’elle est
la place de ce trouble dans les politiques de santé publique ? Comment est analysé la présence
et l’importance de ce trouble ? Qu’elle est la place du masseur-kinésithérapeute dans cette
prise en charge pluridisciplinaire ?
En quoi l’importance de l’héminégligence chez un patient et la fréquence de cette atteinte
influencent-elles la prise en charge kinésithérapique au sein d’une équipe pluridisciplinaire ?
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Nous pourrions ajouter à cette description les apraxies. Les apraxies idéatoires ou
idéomotrices sont spécifiques des lésions gauches alors que les apraxies constructives sont
plus fréquentes lors de lésions droites et les apraxies de l’habillage sont spécifiques au lésions
droites. [14]
Qu’en est-il pour les gauchers ? Une atteinte d’un hémisphère entraine des troubles de la
sensibilité et de la motricité au niveau de l’hémicorps contralésionnel. En revanche, si la
spécialisation des hémisphères dans les fonctions cognitives est établie chez les droitiers, chez
les gauchers la spécialisation hémisphérique est très hétérogène. Il a longtemps été pensé que
l’hémisphère « dominant », appelé ainsi après la découverte de son rôle dans le langage, était
l’hémisphère droit chez les gauchers et que l’hémisphère « mineur » spécialisé dans la gnosie
spatiale était l’hémisphère gauche. La spécialisation des hémisphères était donc tout
simplement inversée à celle des droitiers. Or, les études ont montré que l’hémisphère droit est
impliqué dans le langage chez seulement 1/3 des gauchers, pour les 2/3 restant c’est
l’hémisphère gauche qui gère le langage, comme chez les droitiers [15]. De la même
manière, la proportion de gauchers dont la gnosie spatiale dépend de l’hémisphère gauche est
faible. D’autres études montrent que les gauchers seraient plus fréquemment atteints par des
troubles de nature aphasique, apraxique ou agnosique lors de lésions cérébrales. Mais
l’intensité et la durée de ces troubles seraient diminuées voire, il ne serait que transitoires. En
conclusion, il semblerait que la spécialisation hémisphérique soit variable chez les gauchers.
Certaines fonctions cognitives sont sous la dépendance importante de l’hémisphère droit,
d’autres de l’hémisphère gauche, d’autres de l’un ou de l’autre hémisphère sans qu’il n’y ait
de prédominance. Le partage inter-hémisphérique des tâches serait, également, plus important
chez les gauchers.
Nous nous intéresserons particulièrement au syndrome de l’hémisphère mineur (ou
syndromes post lésion droite chez un droitier).
3
de la NSU. Tout d’abord, une atteinte corticale est mise en cause, au niveau de la partie
inférieur du lobe pariétal et/ou de la partie supérieur du lobe temporale, donc à la jonction
temporo-pariétale. Précisément, ce serait le gyrus angulaire et la gyrus supramarginal
correspondants respectivement aux aires 39 et 40 de Brodmann qui seraient imputés. Certains
auteurs décrivent également le cortex prémoteur (aire 44 et 6) comme étant à l’origine de la
NSU, une atteinte de ces aires entraînerait une négligence motrice (fig. 1). Ensuite, il a été mis
en évidence qu’une atteinte sous-cortical, c’est à dire des noyaux gris centraux ou du
thalamus, pouvait être en cause. Enfin, une équipe a mis en évidence que si l’atteinte du lobe
pariétale inférieur ou du lobe temporal supérieur provoquait bien une héminégligence, c’était
une lésion de la substance blanche qui causait la négligence la plus sévère. Plus précisément,
un faisceau de substance blanche appelé faisceau longitudinal supérieur, assurant la jonction
entre le lobe frontal et le lobe pariétale est incriminé. [6][7][13][16][17][18][19]
2.3.1 Définition
L’héminégligence également appelée négligence spatiale unilatérale (NSU), syndrome de
négligence unilatérale ou héminégligence spatiale unilatérale se définit selon Heilman comme
« la difficulté ou l’incapacité à signaler à répondre ou à s’orienter vers des stimuli présentés
dans l’hémi-espace controlatéral à la lésion, sans que ce trouble ne soit explicable par un
déficit sensoriel ou moteur ».[20]
Elle peut toucher l’hémi-espace droit lors des lésions hémisphériques gauches ou l’hémi-
espace gauche lors des lésions droites. Cependant ce syndrome est beaucoup plus fréquent et
grave lors des atteintes droites. Nous nous intéresserons particulièrement à l’héminégligence
gauche (lésion de l’hémisphère droit).
Héminégligence spatiale
Dans la négligence spatiale, se distingue la négligence extracorporelle et corporelle. La
première peut concerner l’espace proche, espace personnelle dans lequel se situe la zone
d’action des membres, ou l’espace lointain. Dans certains cas une dissociation de ces
négligences spatiales est possible. La négligence spatiale peut également être centrée sur
l’environnement (le sujet ne voit pas ce qui est situé à gauche) ou centrée sur l’objet (le sujet
ne voit pas la moitié gauche de chaque objet).
Héminégligence corporelle
L’Héminégligence corporelle ou hémiasomatognosie est la négligence de l’hémicorps
gauche. Elle se caractérise par des « oublis » du côté atteint. Les patients ne rasent ou ne
maquillent que la moitié droite du visage, s’allonge sur leur membre supérieur gauche sans
s’en rendre compte, oublient de retirer le pied gauche du repose pied avant de se lever.
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Héminégligence représentationnelle
L’héminégligence peut également toucher l’espace mentale, la représentation mentale de
l’hémiespace gauche. Ce phénomène a été mis en évidence par Bisiach. Lorsqu’il a demandé
à plusieurs patients ayant bien connue la place du Dôme de Milan de décrire de mémoire la
place. Ceux-ci omettaient de décrire la moitié gauche de la place et ce, quel que soit le point
de vue (face ou dos au Dôme).
Héminégligence motrice
L’héminégligence motrice a deux composantes. D’une part, la négligence motrice concerne le
membre atteint, concrétisée par une diminution des mouvements spontanés et volontaires
(bradykinésie) indépendamment du déficit moteur primaire. D’autre part, elle concerne tout
mouvement s’effectuant en direction de l’espace gauche avec une diminution des
mouvements dans cette direction (hypokinésie directionnelle).
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stimulation de l’hémicorps parétique afin de permettre son intégration au schéma corporel, il
faudra éviter, au départ, de stimuler le côté sain en même temps.[14]
L’apraxie de l’habillage désigne « l’incapacité de s’habiller ou d’effectuer correctement
l’acte de s’habiller ». Elle est due à un défaut de programmation motrice et concerne
l’hémicorps contra lésionnel. Elle s’évalue par la sélection de « la succession correcte de
dessins correspondant au différentes étapes de l’habillage ». [14]
Il existe de nombreux autres phénomènes associés à la NSU, le but n’est pas ici de faire un
catalogue des troubles, seuls ceux nous intéressant pour la rééducation ont été présentés.
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fonction de la localisation des objets présents dans le champ observé. Ceci pourrait expliquer
la différence entre négligence centré sur l’espace et négligence centrée sur l’objet. La
négligence centrée sur l’espace appartiendrait à un trouble du traitement cognitif de
l’information très bas : au stade de la perception de l’espace en deux dimensions tandis que la
négligence centrée sur l’objet serait un trouble du traitement représentationnel de l’objet donc
à un niveau de traitement cognitif de l’information plus élevé.
Gainotti a été l’un des premiers à signaler que l’origine de la négligence spatiale était un
déficit de l’attention automatique (attention exogène). Par la suite, les auteurs Bartoloméo et
Chokron ont montré que si l’attention automatique était bien déficitaire chez les
héminégligents, l’attention volontaire (endogène) l’était également mais de façon moins
importante.
Posner a montré que l’attention dirigée vers une cible nécessite trois processus, le premier
est le désengagement de la cible précédente (processus d’inhibition), le second le déplacement
et enfin le réengagement (processus d’activation). Pour lui la négligence unilatérale mettrait
en cause un trouble du désengagement. D’autre auteurs, comme Siéroff, ont monté qu’il
existait aussi des troubles de l’engagement. Ces troubles expliquent l’attraction
ipsilésionnelle, les extinctions et l’augmentation de la négligence si un distracteur est situé à
droite.
Pour Mesulam, la négligence unilatérale reflète une perturbation dans la distribution spatiale
de l'attention dirigée. Des études des syndromes de la négligence unilatérale chez le singe et
l'homme suggèrent que quatre régions cérébrales forment un réseau pour la modulation de
l'attention dirigée dans l'espace extra-personnel. Chaque région a un rôle fonctionnel unique,
et chacune donne lieu à un autre type clinique de NSU lorsqu'elle est endommagée. La région
pariétale postérieure fournit une carte interne de l’espace et peut-être aussi un mécanisme de
modification de l'étendue de l'espace interne consacrée à des parties spécifiques du monde
extérieur. Une composante limbique dans le gyrus cingulaire est la composante
motivationnelle. Une composante frontale (prémoteur et préfrontal) coordonne les
programmes moteurs pour l'exploration. Une composante dans la formation réticulée
mésencéphalique intervient dans le niveau d'éveil et de vigilance. Une lésion dans un seul
élément de ce réseau entraine un syndrome partiel de négligence unilatérale, tandis que ceux
qui englobent toutes les composantes entrainent des déficits profonds. Ce circuit se situerait
dans l’hémisphère droit qui est spécialisé dans l’attention spatiale.
Théorie représentationnelle
L’expérience de la cathédrale de Milan réalisée par Bisiach montre que la négligence se
retrouve dans l’espace mentale. Cette expérience est à la base des théories
représentationnelles. La négligence spatiale serait due à une désintégration de l’espace
mentale. Les sujets atteints sont dans l’incapacité de construire une représentation mentale
interne de l’espace contralésionnel. Cette théorie s’appuie sur le fait que les théories
attentionnelles ne peuvent expliquer le phénomène de négligence de l’espace mentale,
cependant certaines études montrent qu’il peut s’agir d’un trouble attentionnel puisque
lorsque les patients sont incités à l’exploration de la partie gauche de l’espace mentale ils
parviennent à retrouver les informations manquantes. Ce qui justifie bien que l’espace gauche
n’a pas disparu mais est sous-exploré. De plus, il a été démontré qu’il peut exister une
héminégligence visuelle sans héminégligence représentationnelle et inversement. Enfin, des
épreuves de dessins de mémoire ont été réalisées par des personnes héminégligentes afin
d’évaluer cette représentation mentale. Les résultats montrent une négligence moindre de la
partie gauche des objets lorsque ceux-ci étaient dessinés les yeux fermés [13]. Ceci permet de
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penser que la partie gauche de l’espace mental est bien présente et que lors des dessins les
yeux ouverts, c’est l’attraction de l’attention sur la moitié droite déjà dessinée qui empêche de
produire la moitié gauche. Ces arguments permettent de penser que l’héminégligence
représentationnelle est une manifestation clinique et non la cause de l’héminégligence.
Théorie intentionnelle
L’hypothèse de Rizzolati dite prémotrice avance une origine intentionnelle de la négligence
spatiale mettant en cause l’interruption d’un réseau de neurones traitant les informations de
l’espace contralésionnel
La BEN est une batterie francophone crée par le Groupe d’Etude sur la Rééducation et
l’Evaluation de la Négligence unilatérale (GEREN) auquel a été intégré l’échelle d’évaluation
fonctionnelle Echelle Catherine de Bergego (ECB). La BEN comporte 12 épreuves. La
première évalue l’anosognosie à l’aide du test de Bisiach et al « la consigne est de répondre à
des questions telles « Pour quelles raisons êtes-vous hospitalisé (e), quelles sont vos
difficultés actuelles ? », puis, si le patient ne mentionne pas spontanément une gêne motrice
ou visuelle unilatérale, de poser une question plus spécifique du type « Votre force du côté
gauche (droit) est-elle normale ? », ou « Votre vision à gauche (droite) est-elle normale ? » .
Les épreuves suivantes évaluent la déviation des yeux et de la tête, la négligence
hémicorporelle (venir toucher la main gauche avec la droite) et les extinctions sensorielles (à
l’aide de stimuli uni ou bilatéraux). Puis est utilisé le test des cloches, la copie d’une scène
(succession d’un sapin, d’une barrière, d’une maison et d’un arbre), l’horloge, une épreuve de
bissection de ligne, une épreuve de figures enchevêtrées, un test de lecture, d’écriture (nom
prénom adresse profession). Enfin, épreuve de la carte de France demande de citer un
maximum de ville selon l’axe Lille-Perpignan, elle peut se faire dans un premier temps au
départ de Perpignan et dans un deuxième au départ de Lille. Ce test évalue la négligence
représentationnelle. Chez les patients présentant ce type de négligence, dans le premier cas, le
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nombre de ville citées situées à l’est (gauche) et beaucoup moins important que le nombre de
ville situées à l’ouest (droite), le phénomène s’inverse dans le deuxième cas.[27]
L’ECB (voir évaluation) évalue les répercussions de l’héminégligence sur les activités de la
vie quotidienne. Elle permet également d’évaluer l’anosognosie. Elle peut être comparée aux
items de tâches comportementales du BIT. Les études ont montré que l’ECB est l’échelle la
plus sensible pour l’évaluation de l’héminégligence et la plus utile du point de vue
fonctionnel.
Remarques : L’épreuve de bissection de ligne d’Axenfeld est une des épreuves les plus
sensibles elle consiste à indiquer le milieu de plusieurs lignes de différentes longueurs
disposées horizontalement. La différence entre le milieu réel et celui marqué est mesurée.
Chez les patients présentant une négligence, le décalage vers la droite du centre estimé se
retrouve même lorsque la ligne est située dans l’hémichamps droit.
Il est important de signaler l’existence d’autres tests. Les tests papier-crayons évaluent la
négligence dans l’espace proche, la négligence dans l’espace lointain peut être évaluée par un
test de bissection de ligne à l’aide d’un pointeur laser. La composante motrice n’est pas
évaluée non plus dans ces tests, elle peut être mise en évidence par la différence entre
l’utilisation spontanée et à la commande d’un membre. Le dessin de scène du BEN peut être
remplacé par la frise de Gainotti elle permet de mettre en évidence une négligence centrée sur
l’espace et/ou sur l’objet. Enfin, il manque une évaluation du décalage du référentiel
égocentré qui pourrait être faite avec le test du droit devant.
L’épreuve de figures enchevêtrées de Gainotti : le test consiste à présenter une image au
patient sur laquelle sont représentés deux objets enchevêtrés à gauche, deux enchevêtrés à
droite et un cinquième objet au milieu se superpose aux précédents. Il doit dénommer les
différents objets qu’il reconnait. C’est un test perceptif. [10]
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Diller et al. ont développé l’exploration visuelle, ou balayage visuelle. Cette technique incite à
l’exploration systématique de la totalité de l’espace en utilisant des indices visuels destinés à
ancrer l’attention à gauche (points d’ancrage visuel). Au départ les indices sont nombreux et
répétés puis le nombre et l’intensité sont diminués afin de se rapprocher d’une situation de la
vie quotidienne. Les stimuli situés à gauche utilisés pour attirer l’attention peuvent être une
ligne rouge, une rampe lumineuse, de geste du thérapeute,… l’objectif est d’obtenir par
entrainement une automatisation des mouvements des yeux et de la tête du côté négligé.[25]
Robertson propose une rééducation visant à obtenir un niveau d’alerte et de vigilance élevée.
Cette méthode agit sur l’attention non spatiale, elle utilise des signaux d’alertes.
La majorité des études montrent que cette approche améliore la conscience du trouble et
permet de maintenir volontairement l’attention. Cependant cette amélioration ne s’observe
qu’en condition expérimental, il existe peu de généralisation aux activités de la vie
quotidienne. Certains auteurs proposent donc d’augmenter et de diversifier les tâches utilisées
en situation expérimentale.[17]
2.5.3 Une approches mixte pour un maximum d’efficacité : Bon saint Côme
Plusieurs études rapportent l’utilité d’associer l’approche Top Down et l’approche Bottum
Up. La récupération, la généralisation et l’effet à long terme est supérieur. La technique de
Bon Saint Côme réuni ces deux approches. Elle est basé sur plusieurs constats d’abord que le
référentiel égocentré est décalé à droite. Elle suit la rééducation de Karnath de rotation forcée
du tronc et de Diller pour l’entrainement à l’exploration visuelle donc elle est basé sur une
association d’une technique top down et Bottum up. L’objectif est de « développer et
d'automatiser des stratégies d'exploration et d'identification de l'espace à partir de la
coordination de la rotation des yeux, de la tête et du tronc dans l'hémi-espace gauche, associée
à des situations de transfert sur le membre inférieur hémiplégique gauche » en utilisant un
appareil de bio-feeback. Le patient est munis d’une orthèse formé par un corset moulé au quel
est fixé une tige métallique verticale. Il doit venir activer des cibles sur un panneau en
connectant l’extrémité de la tige et un récepteur situé sur le panneau. La tige est solidaire des
mouvements du tronc, cette technique sollicite donc les rotations de l’axe corporel. Le
panneau comporte plusieurs cibles, pour chacune d’elle un voyant lumineux et un buzzeur
peuvent être activé au contact avec la tige métallique pour permettre un feedback sonore et
visuel. Le thérapeute peut activer le voyant lumineux et/ou le buzzeur pour indiquer la cible à
atteindre, ils ont pour but d’attirer l’attention. Plusieurs éléments de progression sont
possibles. Dans un premier temps les cibles à activer se situent dans l’hémiespace droit puis
de plus en plus vers la gauche, puis elles s’activent de manière aléatoire. Puis le patient doit
reproduire une succession d’activation de cible. La progression de la position ira d’assis, à
debout en demi pas antérieur puis postérieur, à la position unipodale. Les études sur
l’utilisation de cette méthode montrent une diminution significative de l’héminégligence et
une amélioration de l’équilibre, un transfert dans les activités de la vie quotidienne et un effet
durable de maintien des acquis. [6][11][13][17][29][31][33]
2.5.4 Techniques futures et technologie
La contrainte induite
11
La rééducation par contrainte induite est « l’utilisation forcée du bras atteint par une
immobilisation du membre supérieur sain, un entraînement intensif de la motricité du membre
atteint et l’apprentissage de techniques comportementales visant à favoriser le transfert des
acquis dans la vie quotidienne ». L’objectif et de lutter contre l’exclusion du côté
hémiplégique. Les études ont montré que cette technique permet un transfert des acquis dans
les activités de la vie quotidienne et un effet durable. Cette technique n’est pas spécifique à la
rééducation de la négligence et s’adresse à tous les hémiplégiques. Cependant, la négligence
motrice entraine une sous-utilisation des membres du côté atteint et l’utilisation du membre
gauche dans l’hémi espace gauche entraine une diminution de la négligence. La question est
donc de savoir si la rééducation par contrainte induite agit sur l’héminégligence. Peu d’études
ont été faites certaines sont en cours notamment à Hong Kong sur l’utilisation combinée du
cache occulaire et de la contrainte induite. Pour l’instant aucune n’a montré un effet nettement
supérieur de cette méthode. [34][35][36][37]
La réalité virtuelle
La Réalité virtuelle jusqu’à lors connue pour son utilisation en tant que simulateur de vol
pourrait être utilisée dans la rééducation. Quelques études ont été menées au sujet de la
rééducation de l’héminégligence par réalité virtuelle. L’objectif est de recrée des situations de
la vie quotidienne pour entrainer les patients à améliorer leur capacités sans qu’il n’y ait de
danger. Par exemple, une rue à traverser en évitant les voitures. Les matériels utilisés sont des
écrans d’ordinateurs ou des casques afin de permettre une immersion totale. Pour l’instant
cette technique ne connait que peut de succès car aucune preuve de généralisation n’a été
fournie. De plus, le matériel est onéreux et l’utilisation compliquée. [13][20][29]
12
professionnelle (livreur de journaux, ancien commercial). Il était très actif, participait à de
nombreuses activités notamment le semi-marathon, la pêche et la plongée sous-marine.
Déficiences
Déficiences morphostatiques
Le membre supérieur gauche prend la position préférentielle de l’hémiplégique : Epaule en
adduction rotation interne, coude en flexion pronation, doigts en flexion et pouce en
adduction. En décubitus dorsale, la hanche gauche présente une tendance à l’adduction
rotation externe.
Examen de la fonction articulaire (passive)
L’amplitude articulaire de la hanche gauche est limitée en abduction (25°) par mise en tension
des adducteurs. La mobilité de l’épaule gauche est restreinte par la douleur apparaissant à 80°
de flexion et 80° d’abduction. La rotation externe n’est pas tolérée elle déclenche de vives
douleurs irradiants dans la totalité du membre supérieur. L’extension du poignet est également
limitée à 25°par la douleur.
Examen de la fonction cutanée, trophique et circulatoire
Sur le plan cutané, s’observent des cicatrices récentes au niveau du flanc (lieu où était mis en
nourrice le volet crânien) et du crâne. La peau du membre supérieur gauche et blanche est
luisante, il présente donc des troubles trophiques. Le patient porte des bas de contention.
Examen de la fonction douleur
Le membre supérieur gauche est très douloureux à la mobilisation des articulations,
particulièrement de l’épaule (Echelle numérique=5). Ces douleurs sont brèves, intenses et
diffusent sur tous le membre supérieur. Un syndrome douloureux régional complexe (SDRC)
est suspecté et doit être confirmé par une scintigraphie osseuse. Egalement, des douleurs vives
intermittentes localisées au niveau de la tête fémorale sont présentent au repos et augmentées
à la mobilisation en flexion de hanche (Echelle numérique=5).
Examen de la sensibilité
Aux membres supérieur et inférieur gauche, seul le tact grossier a été récupéré avec des
troubles de la localisation du touché surtout aux extrémités. Une hypoesthésie est également
détectée au niveau de l’hémi tronc gauche. La face interne de cuisse et le tiers inférieur de la
13
jambe sont anesthésiés. Les épreuves en miroir révèlent des troubles du sens de position au
niveau du coude et une absence totale de ce sens au niveau du poignet et des doigts. Le sens
du mouvement est normal au niveau du coude, perturbé au niveau du poignet et absent au
niveau des doigts. La proprioception est également perturbée au membre inférieur et est
absente au niveau de la cheville.
Examen du tonus
La spasticité prédomine sur les adducteurs rotateurs internes d’épaule, les fléchisseurs du
coude et les pronateurs côtés à 2 sur l’échelle d’Ashworth modifiée (Annexe 1), ainsi que les
fléchisseurs du poignet (côtés à 3) et les fléchisseurs des doigts (côtés à 1).
Le grand fessier et les adducteurs sont spastiques au membre inférieur (côtés à 2).
Examen de la motricité volontaire
Aucune motricité volontaire n’est récupérée au membre supérieur. La motricité volontaire est
obtenue au niveau de la hanche et du genou (tableau I). A la cheville seule la flexion de
cheville est présente mais ne peut être dissociée du schème de triple flexion. L’effort entraine
une diffusion non systématique vers le schème primaire en triple extension et adduction du
membre inférieur et en triple flexion du membre supérieur. Des syncinésies de diffusion
apparaissent au bâillement engendrant une triple flexion du membre supérieur et inférieur.
Tableau 1 : Evaluation de la motricité au membre inférieur
14
aussi à un trouble topographique : la désorientation égocentrique qui est l’incapacité pour une
personne de se situer par rapport aux objets.
Troubles de l’organisation des données: A la réalisation des épreuves visuo graphique :
barrage des traits et entourer les cloches, aucune stratégie de recherche des éléments n’est
adoptée. Ces mêmes difficultés sont retrouvées lors des exercices réalisés avec
l’ergothérapeute (association d’images,..). Le bilan neuropsychologique diagnostique des
« troubles d’appréhension et d’organisation des données » et « défaut de stratégie ».
Examen de l’héminégligence
Les différents tests permettent de déceler l’héminégligence et d’évaluer ses différentes
composantes.
- Examen morphostatique
Le patient est installé sur la droite du fauteuil, il s’appuie sur l’accoudoir droit et laisse tomber
son coude gauche à côté de l’accoudoir. Son regard est orienté vers la droite. Les traits de son
visage sont tirés à droite, la bouche est très déviée vers la droite (en conséquence de la
paralysie faciale).
- Epreuves visuo-perceptive (composante attentionnelle)
Test de lecture : Les mots les plus à gauche ne sont pas lus. Chaque phrase est lue plusieurs
fois dans la volonté de donner un sens. Pour chaque mots, la fin du mot et lu correctement
alors que le début est inventé de manière à donner un sens à la phrase. Certains mots sont lus
correctement : seuls les noms propres «Orléans Merveille, Orly… » sont déchiffrés.
La lecture d’une ligne ne se fait généralement pas dans sa totalité, le patient commence sa
lecture à la ligne supérieure et passe à la ligne du dessous en milieu de feuille. Le retour à la
ligne inférieur se fait avec difficulté. Les mots « courts », contenant seulement une deux ou
trois lettres (déterminants, conjonctions de coordination,…) ne sont pas lus.
- Epreuves visuo-graphiques (intentionnel et attentionnelle)
Les épreuves de barrage évaluent l’héminégligence centrée sur l’espace proche. Le Barrage
des lignes d’Albert et le test des cloches montrent des omissions
(Annexe 2). A la consigne de tracé en pointillé la ligne médiane de la
feuille, un décalage à droite est observé. (Annexe 4)
La frise de Gainotti (Annexe 3) : Cette épreuve révèle une négligence
centrée sur l’espace. Il a en revanche dessiné la partie gauche de
chaque objet, il ne présente à priori pas de négligence centré sur
l’objet. Cependant les précédentes frises réalisées avec
l’ergothérapeute, depuis son arrivée au centre, montraient une
négligence de la moitié droite de chaque élément. Ce trouble a donc pu
s’améliorer mais être encore présent. Un phénomène d’habituation au
test peut également expliquer l’amélioration de ce copiage.
L’épreuve de l’horloge (Annexe 3) évalue l’héminégligence centrée Figure 3 : Dessin de
mémoire d’une
sur l’objet. Au départ le 12 et le 1 sont placés trop à droite puis après marguerite
correction les chiffres sont facilement et correctement placés à droite,
a gauche le patient réfléchit un long moment avant de finalement les placer au mauvais
endroit.
- Evaluation de l’écriture : une dysgraphie est mise en évidence (Annexe 4).
- Représentation mentale : permet d’évaluer la négligence représentationnelle
La consigne est de décrire un lieu connu : sa chambre. La description se fait sans omission à
gauche. Le dessin de mémoire d’une marguerite, évaluant est réalisé parfaitement et en détails
(fig. 3). La représentation mentale de l’espace est donc normale.
15
- Hémiasomatognosie
Le premier test consiste à désigner et dénommer les différentes parties de l’hémicorps gauche.
Au préalable les différentes parties de l ‘hémicorps gauche de l’examinateur doivent être
nommée. Ce test est réalisé avec succès. Aucun trouble du schéma corporel ou de la
représentation de son hémicorps n’est détecté. L’observation permet, quant à elle, de mettre
en évidence une hémiasomatognosie. Le patient négligence son membre supérieur gauche, le
laisse ballant, oublie de détacher de l’accoudoir avant les transferts, son membre est souvent
mal positionné au fauteuil (coincé entre le tronc et l’accoudoir). De la même manière le
membre inférieur gauche n’est pas retiré du repose pied avant le transfert. Devant le miroir,
le patient ne reconnait pas sa jambe, il admet que c’est la sienne uniquement lorsque
l’examinateur le touche, car il reconnaitre sa main dans le miroir.
- Négligence motrice :
Le membre supérieur n’a pas récupéré en motricité. Il est donc difficile d’évaluer la
négligence motrice avec le membre inférieur seul d’autant plus que celui-ci aussi a très peu
récupérer en terme de motricité. Le membre inférieur gauche n’est pas utilisé pour les
transferts (assis-debout, debout-assis, se reculer au fond du fauteuil,..).
Signes associés
Sont évalués les troubles de l’atteinte de l’hémisphère droit fréquemment associés à
l’héminégligence. Un trouble de l’attention soutenue, une extinction auditive et sensitive sont
mis en évidence. La présence d’une hémianopsie latérale homonyme a été diagnostiquée par
les médecins. L’apraxie constructive est mise en évidence par l’impossibilité à reproduire la
configuration spatiale de la maison dans la frise de Gainotti. Une apraxie de l’habillage peut
être suspectée au vu des difficultés de mise en place de l’écharpe.
Anosognosie : Le patient a en partie conscience de ses troubles et de son héminégligence
qu’il essaye de se corriger mais il est toujours dans la phase de prise de conscience. Il prend
des risques inconsidérés dans les transferts (notamment assis-debout). Ceux-ci sont réalisés à
vitesse excessive avec une antéposions très importante à la limite de la chute. Il est possible
que l’anosognosie en soit la cause. L’évaluation à l’aide de l’échelle Catherine Bergego
(Annexe 5) révèle une conscience partielle du trouble.
Limitation d’activité
Une aide à la toilette du membre supérieur droit et à l’habillage du haut du corps est
nécessaire. Une aide pour couper la viande est nécessaire pour l’alimentation. La lecture et
l’écriture sont impossibles.
Transferts
Le retournement n’est possible que sur le côté sain car l’épaule est douloureuse. Le transfert
assis-décubitus latéral et le retour sont réalisés avec guidance verbale et parfois avec aide. Le
transfert assis debout se réalise seul avec appuis sur les accoudoirs. Le transfert assis table-
assis fauteuil est réalisé du coté sain sous surveillance et guidance verbale. Quelques soit le
transfert demandé (déplacement en décubitus dorsale en translation, déplacement assis en
bord de table, retournement) le patient va toujours en première intention vers la droite et doit
être corrigé voire aidé pour réussir à se diriger vers la gauche. Il a des difficultés à situer sa
position dans l’espace. Lors de la réalisation des transferts il oublie de mettre son écharpe et
ne s’occupe pas du membre inférieur gauche. Il est facilement perturbé par tout élément
pouvant attirer son attention et réalise les transferts rapidement sans vérification (de ses
appuis, du positionnement du fauteuil,..).Il y a alors un risque de chute. L’automatisation des
16
transferts est perturbée. Une amélioration des capacités est relevée lorsque les transferts se
fond dans un espace isolé.
Déplacements
La locomotion est assurée en fauteuil roulant. Le patient se déplace seul à l’aide de ses
membres droits. Il se cogne régulièrement à gauche mais aussi à droite lorsqu’il essai de
compenser ses troubles en regardant à gauche. Le médecin n’autorise pas la reprise de la
marche tant que l’équilibre reste précaire avec un risque de chute important, il préfère
privilégier une récupération de la marche la plus physiologique possible.
Restriction de participation
3.5 Objectifs
Le projet thérapeutique
Il faut avoir conscience que la récupération est encore possible en termes de motricité de
sensibilité et de la négligence. Bien que, la plus grande récupération se fait dans les 3 mois
pour la négligence. [13] Pour la motricité et la sensibilité la plus grande partie de la
récupération se fait dans les 6 mois post AVC et se poursuit jusqu’à un an post AVC (à 2 ans
maximum) [4]. Les objectifs à long terme seront fonction de cette récupération neurologique
qui ne peut être prévue. L’ergothérapeute prévoit un aménagement du domicile permettant
l’accès en fauteuil roulant.
La prescription médicale:
La prescription médicale, pour la prise en charge kinésithérapique, indique une prévention des
attitudes vicieuses, une lutte contre la spasticité et la douleur ainsi qu’un renforcement
musculaire général. Egalement, est prescrit un travail des transferts en insistant sur le transfert
d’appui debout. Le médecin insiste sur l’obtention d’une motricité dissociée au niveau du
membre inférieur gauche et sur le fait de favoriser le réveil musculaire du membre gauche
pour préparer le patient à une marche la plus physiologique possible. Dans le même but, la
proprioception est à développer au membre inférieur.
Objectifs kinésithérapiques :
A ce stade de la prise en charge, l’objectif est une autonomie dans les activités de la vie
quotidienne en insistant particulièrement sur l’autonomie dans les transferts, les déplacements
et la préparation à la marche.
Pour les transferts et la préparation à la marche, il faudra obtenir un équilibre debout sans
risque de chute donc corriger l’héminégligence et les signes associés. Dans le même but, il
18
faut obtenir une motricité volontaire et dissociée et donc entretenir les mobilités articulaires.
Pour les déplacements en fauteuil roulant, la négligence spatiale extrapersonnelle et
l’hémiasomatognosie doivent être corrigées. Les douleurs de la hanche et surtout du membre
supérieur doivent être diminuée. En vue d’une possible récupération motrice du membre
supérieur, les amplitudes articulaires et l’extensibilité des muscles doivent être conservées.
Enfin, il faut lutter contre le syndrome douloureux régional complexe apparaissant à l’épaule.
3.6 Moyen
La prise en charge kinésithérapique s’effectue sur 6 semaines à raison de deux séances par
jour du lundi au vendredi. Chaque séance dure environ 1 heure et se déroule au plateau
technique de kinésithérapie. Le patient bénéficie également de 30 à 45 minutes d’ergothérapie
le Lundi, Mardi et Vendredi ainsi que d’une séance par semaine de neuropsychologie le jeudi.
L’ergothérapeute traite les troubles trophiques du membre supérieur par des bains écossais à
chaque séance.
3.7 Traitement
Deux séances d’une heure par jour espacées d’une grande pause qui permet de se reposer sont
consacrées au patient. Le traitement comporte un temps d’entretient orthopédique du membre
supérieur et une lutte contre la douleur, un temps d’exercices de motricité dissociée,
d’amélioration de l’équilibre debout suivit d’un temps de préparation à la marche.
L’automatisation des transferts et la correction de l’héminégligence font l’objet d’un temps
spécifique mais sont finalement aussi effectués lors de tous les autres exercices.
3.7.1 Principes
La rééducation se doit de respecter la non douleur. Ceci concerne particulièrement le membre
supérieur où l’apparition d’un syndrome douloureux régional complexe doit être surveillée.
Egalement, il faudra protéger l’épaule du risque de subluxation en insistant sur l’importance
du port de l’écharpe lors des transferts, et la mise en place de l’accoudoir au fauteuil.
L’attention soutenue et l’attention vers la gauche sont à stimuler. Pour favoriser l’attention le
thérapeute doit s’isoler, « recadrer le patient », éviter les « bruits » pouvant perturber la
compréhension des consignes par extinction auditive, stimuler l’hémicorps gauche pour
favoriser l’intégration au schéma corporel, placer le membre supérieur dans le champ visuel
au fauteuil. Il doit éviter de parler au patient pendant la réalisation d’un exercice.
La fatigabilité doit être respectée : les exercices les plus fatigants physiquement seront réalisés
sur des séances différentes, les exercices demandant beaucoup de concentration également.
La dépression entraine un sentiment d’échec permanent, il faut alors reprendre les points
positifs de la séance en fin de séance et éviter les situations de mise en échec.
19
poignet et les doigts en extension, dans le but de placés les muscles spastique en position
étirés. En pratique, cette position est adaptée à la
douleur. Les amplitudes sont limitées à l’amplitude
d’apparition de la douleur, les muscles ne sont pas tous
en position d’étirement en même temps. La posture est
maintenue 10 à 15 minutes. Afin de diminuée la douleur,
la neurostimulation transcutanée [39][40] est utilisée
depuis la mobilisation jusqu’à la posture. Les électrodes
sont placées au minimum 20 minutes en loco dolenti au
niveau de l’épaule. Le mode est choisi pour un effet gate
control. Cette méthode est efficace chez ce patient la
Figure 4 : Posture d’inhibition de la
douleur au repos, à la mobilisation et en posture est
spasticité
diminuée lors de l’utilisation de l’électrothérapie. Pour
diminuer les douleurs en dehors des séances, l’électrothérapie en mode endorphinique a été
utilisée cela n’a pas eu d’effet probant. La thérapeutique choisit concernant le SDRC vise
l’éducation du patient. En effet, le diastasis de l’épaule est suspecté d’être à l’origine du
SDRC. La subluxation scapulo-humérale est à éviter. Monsieur W. a été sensibilisé à l’intérêt
du port de l’écharpe. La mise en place lui a été apprise. La position au lit et au fauteuil est
corrigée les consignes sont répétées quotidiennement. Cette surveillance est faite par
l’ensemble du personnel de l’hôpital.
3.7.3 Favoriser l’apparition d’une motricité volontaire et contrôlée au niveau
du membre inférieur
Tout d’abord, des mobilisations passives et actives aidées sont
réalisées au niveau de la hanche, du genou et du pied dans une visée
d’entretien de la mobilité articulaire. Les adducteurs, le grand
fessier, les isquio-jambier, le triceps sural, le psoas et le quadriceps à
gauche sont étirés et la hanche est posturée entretenir l’extensibilité
musculaire et lutter contre la spasticité. Le but est de supprimer tous
les éléments pouvant limiter la motricité volontaire.
L’abduction/ adduction de hanche se fait en décubitus dorsal pour
supprimer les contraintes de la pesanteur (fig. 5). De la mousse est
interposée entre le membre inférieur et le plan de glissement pour
diminuer les frottements. L’adduction est facilement réalisée mais
Figure 6 : Motricité en doit être dissociée du schème en triple extension/adduction du
abduction/adduction membre inférieur. Pour l’abduction seule la contraction du moyen
fessier est palpable, il n’y a pas de mouvement, le
mouvement est alors réalisé passivement par le MK. Cet
exercice permet de diminuer la spasticité des adducteurs.
En décubitus latéral droit, la motricité en flexion extension
de hanche et de genou gauche est recherchée (fig.6). Un
plan de glissement repose sur des coussins placés en avant
et en arrière du membre inférieur. Une mousse est
intercalée pour diminuer les frottements. La motricité
recherchée doit être dissociée de la motricité en schème de
triple extension ou de triple flexion. La flexion et l’extension flexion/extension
Figure 5 : Motricité dissociée en
de hanche/genou
isolée de la hanche et la flexion et l’extension isolée de
genou sont demandées. De la même manière que pour l’abduction, les mouvements sont
réalisés passivement si la contraction est insuffisante pour prolonger le mouvement. Il est
primordial d’isolé le patient pour la réalisation de ces exercices qui demandent beaucoup
20
d’attention. Il est installé de manière à pouvoir voir son membre inférieur. (l’utilisation d’un
miroir est impossible du fait de l’héminégligence visuelle). En progression l’amplitude du
mouvement est augmentée.
Figure 8 : rééducation de appuyer sur ce pied. Le regard est attiré vers la droite, la rotation
l’équilibre sur plate-forme de
cervicale est également corrigée. Au fur à mesure des séances, le
force
patient se corrige seul et parvient à se voir dans le miroir face à
lui ceci l’aide beaucoup pour l’autocorrection. L’équilibre en fente doit être obtenu (pied
gauche devant- pied gauche derrière) car ce sont les positions utiles à la marche. Le 01/10/10
21
des exercices sur plate-forme stabilométrique sont commencés (Fig. 8)[41][42]. Le premier
consiste à atteindre une cible à l’écran en déplacent le centre de pression sur la plate-forme
vers l’avant, l’arrière, la gauche ou la droite. Ces déplacements sont retranscrits à l’écran en
déplacement d’une chenille. Le deuxième exercice, demande en plus, de déplacer cette cible.
Les résultats sont alors très surprenants et dépassent les espérances. L’équilibre debout a été
maintenu sans aide et bien plus longtemps qu’entre les barres parallèles, le transfert d’appui
sur le membre gauche s’est effectué. L’expérience est donc réitérée, en progression les
paramètres sont réglés afin de stimuler le transfert d’appui vers la gauche (augmentation des
cibles à atteindre à gauche et déplacement des cibles vers la gauche).
22
cette raison qu’il doit être au maximum placé dans le champ
visuel notamment au fauteuil. Dans le même but, il faut insister
sur la participation du membre inférieur gauche lors des
transferts.
La technique de Bon Saint Côme a été utilisée pour la
rééducation de l’héminégligence à raison de 3 séances par
semaine environ, d’environ 30 minutes chacune. Le centre ne
possède pas la véritable orthèse de Bon Saint Côme, le panneau
ne comporte pas de circuit électrique c’est simplement un
panneau en contre-plaqué sur
lequel sont représentés des motifs
de couleurs vives. Il n’y a donc
pas de feed-back visuel et auditif.
Figure 11 : Rééducation de la La cible à atteindre est désignée
NSU à l’aide de l’orthèse de Bon
Saint Côme (assis) par un pointeur laser tenu par le
MK. Le patient doit détecter le
point lumineux et venir pointer la cible désignée avec l’orthèse
fixée à son tronc. Les trois premières séances se font assise (Fig.
11) puis les suivantes debout (fig.12). Les cibles sont de plus en
plus situées à gauche et en bas. Au départ, les cibles sont
décalées progressivement vers la gauche puis cela devient de
plus en plus aléatoire. Figure 10 : Rééducation de la
NSU à l’aide de l’orthèse de Bon
3.8 Evolution sur 6 semaine de prise en charge Saint Côme (debout)
L’existence d’un SDRC a été confirmée par la scintigraphie osseuse, il s’agit d’un syndrome
épaule main. Les troubles trophiques sont toujours présents. La douleur a augmentée, elle est
de 3/10 à l’échelle verbale numérique au repos et à 8/10 à la mobilisation en fin d’amplitude.
Les amplitudes en flexion et abduction de l’épaule ont été conservée mais la douleur est très
présente. La spasticité n’a pas été testée à l’épaule car la mobilisation rapide est douloureuse.
Les amplitudes en flexion et extension du coude sont conservée mais la mobilisation est très
difficile du fait de la spasticité importante du biceps (côté à 3) et du triceps (côté à 2 sur
Asworth) les pronateurs n’ont pus être testés du fait de la douleur en supination. La mobilité a
diminué au niveau du poignet et la douleur augmenté. L’extension est limitée à 5° par la
douleur et par l’hypoextensibilité des fléchisseurs. La supination est limitée à 10° par une
douleur intense. La spasticité des fléchisseurs du poignet et des doigts à augmenté (côté à 3) et
rend la mobilisation difficile. Aucune motricité volontaire n’est apparue et aucune évolution
de la sensibilité n’est constatée.
Au membre inférieur, la récupération neuromotrice continue. La spasticité est apparue au
triceps (côté à 1) l’apparition d’un clonus lors de la flexion dorsale de cheville est constaté. Le
tact déplacé et thermoalgique est présent sur la totalité du membre inférieur. Le tact grossier
n’est présent qu’à la cuisse et peut être localisé. Au niveau moteur l’extension de hanche peut
se faire contre légère résistance (cotation 3), les adducteurs sont côtés à 4. La flexion de
hanche et la flexion extension de genou sont toujours côté à 2 mais l’angle parcouru à
considérablement augmenté le segment est déplacé dans l’amplitude totale. En revanche
aucun progrès n’a été fait au niveau de l’abduction.
Au niveau de l’équilibre, l’équilibre en position genou redressé est validé. L’équilibre debout
est stable et peu être maintenu longtemps (plus de 10 minutes) c’est la fatigue qui limite la
durée. Le transfert du poids du corps sur le membre inférieur gauche reste incomplet mais à
beaucoup augmenté. Ceci a été quantifié par les statistiques de la plate forme de stabilométrie.
23
La station fente avant et fente arrière est également validée. Pour ce qui est de la préparation à
la marche, le passage du pas est validé, le patient contrôle l’extension du genou, les
mouvements du bassin et le transfert d’appui sur le membre inférieur gauche (en se tenant à
une barre) ceci lui demande toutefois beaucoup de concentration. La marche a été débutée la
semaine suivante avec accord du médecin. Les transferts peuvent être réalisé seul, le transfert
assis-assis peut se faire dans les deux sens. Cependant, la capacité à réalisé le transfert dépend
beaucoup de la concentration et de l’attention. Une surveillance est donc préférable pour le
transfert assis-assis et assis debout.
Les tests papier-crayon d’évaluation de la négligence révèlent une légère amélioration à
l’ensemble des tests (annexe). Le score à l’ECB à été augmenté notamment en ce qui
concerne les déplacements en fauteuil. L’outil de bon saint Côme d’abord utilisé en position
assise était utilisé debout, les cibles les plus à gauche non perçues au départ sont atteintes.
4 Discussion
La comparaison entre les données actuelles de physiopathologie et les techniques de
rééducation ayant fait leurs preuves et la rééducation effectuée avec le patient amène à se
poser des questions sur deux points essentiels de la prise en charge : la préparation à la
marche et la rééducation de l’héminégligence.
24
l’étirement des muscles antagonistes au mouvement. Elle tend donc à supprimer toute forme
de spasticité ou de schème primaires en utilisant des postures d’inhibition et des étirements
des muscles spastiques. La spasticité est une entrave aux mouvements normaux (en dehors de
schèmes). Le renforcement musculaire et les étirements intempestifs sont proscrit car
susceptibles de renforcer la spasticité. Elle préconise l’apparition d’une motricité volontaire et
dissociée. [44][45]
La méthode Brunnstrom au contraire met en avance que la spasticité fait partie du processus
de récupération normal et qu’elle peut aider à la reprise de la marche. Ainsi, les synergies
primitives peuvent être développée et renforcée, par exemple le schème en triple extension du
membre inférieur peut être utilisé pour la marche lors de la phase portante et le schème en
triple flexion lors de la phase oscillante.[44][45]
La méthode Perfetti insiste sur la rééducation tâche orientée. En effet, environnement et
mouvement sont interdépendants, le mouvement dépend de la tâche à accomplir dans un
environnement donné. Dans le cas des cérébrolésés, c’est la commande d’une fonction
motrice qui est lésée et pas un muscle en particulier. Il est difficile de demander au patient
d’effectuer une extension de genou seule alors qu’il le fera facilement lorsque le but est de
shooter dans un ballon. C’est sur ce concept que Perfetti a mis au point des exercices
sensorimoteurs. Le patient doit accomplir une tâche sensorielle (type 1) ou sensorimotrice
(type 2 et 3) de reconnaissance d’objet, trajets,… L’objectif pour le thérapeute est d’amener
en étirement les muscles spastiques et d’obtenir une motricité volontaire dissociée (type 2 et
3) du membre en action. Ainsi, cette technique vise à inhiber la spasticité, favoriser le
recrutement moteur et obtenir une motricité en dehors de schèmes ceci est facilité par la tâche
à accomplir.[43]
Ces techniques s’opposent aux techniques dites compensatrice. Ce sont des techniques
récentes dont le but est fonctionnel. Elles préconisent la reprise de la marche le plus tôt
possible même si elle n’est pas physiologique. « Pour apprendre à marcher il faut marcher ! »
[44][46] Beaucoup critiquée au départ car on pensait qu’elles empêchaient la récupération et
favorisaient la conservation des boiteries, ces techniques ont prouvé leur efficacité. Les études
ont montrée que plus la reprise est tardive moins les chances de récupération sont grandes.
Ainsi, les hémiplégiques sont remis à la marche le plus tôt possible avec utilisation de la
marche par allégement du poids du corps. Le patient est suspendu à un harnais. Il peut alors
marcher au sol ou entrainé par un tapis roulant. La supériorité du tapis roulant n’a pas été
clairement démontrée. Certains auteur estiment que cette méthode utilisait le générateur spinal
de la marche ceci n’est pas démontré. En revanche, l’utilisation du tapis roulant facilite
grandement la prise en charge un seul soignant est nécessaire (pour 2 dans la marche au sol) et
le parcours est illimité. [47]
La comparaison de l’efficacité de ces méthodes par rapport aux anciennes montre une
supériorité de la qualité de marche avec la méthode de marche en allégement en termes de
rapidité et d’endurance. En effet les anciennes méthodes ne permettent que quelques pas par
séances tandis que les autres permettent en moyenne une centaine de pas. [44][47][48]
Le déconditionnement à l’effort à une place importante dans la reprise de la marche. Les
muscle perdent dans toutes leur composantes (force, endurance, vélocité) et le
déconditionnement se fait aussi sur le plan cardirespiratoire (diminution de la VO2..) Ainsi les
méthodes récentes préconisent une marche précoce et un renforcement musculaire pour
prévenir de ce déconditionnement. [48][49][50]
25
ont été remises en cause. Il est vrai que la spasticité et les schèmes sont les principales
contraintes à la motricité et le fait de vouloir les supprimer est bienfondé. Cependant lorsqu’
aucun recrutement moteur n’est possible, le déclenchement des schèmes peut s’avérer utile au
mouvement, comme le pensait Brunnstrom, dans le cas de la marche par exemple. Le concept
de la rééducation tache orienté de Perfetti a fait ces preuves, il ne contredit pas les principes
de la méthode Bobath mais apporte une amélioration. L’aspect sensorimoteur a été délaissé
dans la méthode Bobath. Egalement, le renforcement musculaire n’augmente pas la spasticité
et est bénéfique à la reprise de la marche. Une marche reprise précocement sera meilleure.
Egalement, il a été montré que l’utilisation des niveaux d’évolutions moteurs (NEM) n’est pas
utile chez l’adulte car différent de chez l’enfant. Or, la rééducation établit avec monsieur W.
Se rapproche beaucoup de cette méthode Bobath. La méthode Bobath était-elle la meilleure
méthode à utiliser ou aurait-il été plus utile de le faire remarcher rapidement?[45]
L’utilisation de correcteurs de marche (astepp, cannes, attelles...) ont également été critiqués
pour entraver la récupération neuromotrice ou ne pas permettre une marche physiologique et
que le sevrage de ces appareils était difficile. Or, leur utilisation permet une marche précoce et
n’est pas délétère à la récupération.[51]
Monsieur W. ne présentant pas de contrôle volontaire des releveurs de l’avant pied, son pied
se positionne en équin, il n’a donc pas de déroulement du pas et la flexion de genou et de
hanche est insuffisante pour compenser le déficit de flexion dorsale, il effectue donc une
rotation du bassin pour passer le pas (fauchage). Au début de prise en charge, le contrôle
volontaire de l’extension de genou était faible, à la phase portante, le genou gauche serait
donc placé en hyperextension pour permettre un appui sur les coques condyliennes. Enfin le
mauvais transfert du poids sur le membre inférieur gauche entraine un pas court lors de
l’appui à gauche. De plus, le mauvais contrôle du quadriceps aurait pu entrainer un
dérobement du genou et présente un risque de chute. Les aides techniques auraient pu
compenser ce déficit : un releveur pour compenser l’équin, une attelle pour éviter le risque de
dérobement et une canne tripode pour compenser le déficit d’appui sur le membre gauche.
Cependant l’équilibre debout était très précaire en début de prise en charge et la négligence
très importante, le risque de chute était donc important et peu justifier le délai de reprise de la
marche. Un entrainement sur Gait trainer avec allégement du poids du corps aurait par contre
pu être bénéfique. [48]Le centre n’en disposait pas. La rééducation sur plate forme ne
s’inscrivait pas non plus dans la rééducation de type Bobath pourtant dans le cas de monsieur
W. a été très bénéfique.
La méthode de Perfetti aurait présentée un avantage pour le membre supérieur en utilisant le
type 1 dans un objectif de lutte contre la spasticité. Pour le membre inférieur leur utilisation
aurait pu être utile pour lutter contre la spasticité des adducteurs et favoriser le recrutement
des abducteurs.[43]
26
mais souvent incomplète [13][29]. De plus, elle perturbe la récupération des séquelles
d’hémiplégie. La négligence constitue un handicap lourd pour 40% des patients qui ne
récupèrent pas [51]. Si l’on considère que 20% des 150 000 nouveau cas d’AVC par an en
France sont héminégligents, ce trouble concerne 30 000 nouvelles personnes par an. Parmi
elles 21 000 (70%) auront une récupération incomplète donc 9 000 gardent des séquelles qui
constituent un handicap lourd pour 3600 (40%) d’entre elles. Il est donc primordiale de
prendre en charge cette pathologie afin d’en diminuer les conséquences sur la vie quotidienne
des patients.
27
supérieur s’il est mal positionné), les stimulations de cet hémicorps permettent de le réintégrer
au schéma corporel. Le fait qu’une HLH s’ajoute à l’héminégligence est à prendre en compte,
il ya une amputation réelle de son champs virtuel qui ne peut être compensée qu’en tournant
la tête davantage vers la gauche. Enfin la négligence motrice est à détecter afin de stimuler en
rééducation l’utilisation de l’hémicorps lésé. [6][8][10][13][17][21][26][27][28]
29
4.5.4 Place du masseur kinésithérapeute dans la prise en charge
pluridisciplinaire
L’héminégligence perturbe et retarde la récupération fonctionnelle. Les patients négligents
bénéficient le plus souvent d’une rééducation ergothérapique et neuropsychologique. Ces
professions agissent dans des champs différents. Dans ce cas clinique, en ergothérapie, sont
pratiqués des exercices visant à prendre conscience du trouble, à établir des compensations et
à mettre en place des stratégies de travail. Ce sont par exemples, des images à apparier, des
recherches d’objet situés à gauches, des assemblages de partie d’objets. Le neuropsychologue
traite aussi les troubles cognitifs liés à l’héminégligence, elle insiste sur le travail de lecture et
d’écriture en apprenant à utiliser des indices. Tout le personnel soignant participe à la
rééducation de la négligence en faisant prendre conscience du trouble et en insistant à diriger
l’attention vers la gauche. Ces rééducations compensent le trouble dans le domaine rééduqué :
la lecture et l’écriture pour la neuropsychologue, l’espace de préhension (proche) pour
l’ergothérapeute. Leur retentissement sur la marche, l’équilibre et les transferts n’est pas
avéré. Il est certain que la négligence perturbe toute activité de la vie quotidienne. Dans ce
cas clinique les transferts et les déplacements étaient particulièrement perturbés. Ces activités
sont rééduquées par le kinésithérapeute. Il est donc important que celui-ci traite la négligence
dans son domaine de compétence, notamment par la stimulation de l’hémicorps gauche et les
mobilisations. L’adaptation prismatique, l’occlusion oculaire peut à priori être réalisée avec
un kinésithérapeute ou un ergothérapeute. La technique de bon Saint Côme appartient au
domaine du kinésithérapeute puisque elle intervient dans le réapprentissage de l’équilibre, de
mouvements du tronc, de référentiel égocentré qui se répercute dans la marche et les
transferts.
La question ici de l’intérêt de la rééducation kinésithérapique est liée à une question de temps
de rééducation limité par patient par les contraintes d’horaires et de fatigabilité du patient.
Cette limitation impose une sélection des exercices. On peut donc penser que le plus
important pour le kinésithérapeute et de rééduquer les autres troubles de l’hémiplégie et de
laisser aux ergothérapeutes et neuropsychologues la tâche de rééduquer l’héminégligence.
Cependant on ne peut rééduquer l’hémiplégie sans rééduquer l’héminégligence. Il ne faudrait
pas penser que le kinésithérapeute ne s’occupe que du côté « physicaliste » (mobilisation,
transfert,..), l’héminégligence est un trouble cognitif aux répercussions sensori-motrices et
elle peut justement être traitée en jouant sur le plan sensori-moteur. C’est ici que la place du
kinésithérapeute prend son importance. Chaque rééducateur a donc un apport spécifique a
apporté et à associer aux autres dans la prise en charge d’un patient héminégligent.[31]
5 Conclusion
L’héminégligence est une pathologie fréquente des atteintes de l’hémisphère droit les
conséquences de cette pathologie sur le devenir fonctionnel du patient sont considérables. Ce
trouble mérite donc qu’on lui porte attention. Des techniques de rééducations efficaces
existent, cette pathologie peut donc et doit donc être traitée. Une évaluation rigoureuse de
l’héminégligence doit au préalable être réalisée. Le traitement doit faire intervenir les
différentes professions y compris le kinésithérapeute qui a la compétence dans une spécificité
de la prise en charge. Les techniques et les concepts de kinésithérapie sont en continuelle
évolution. Il est important d’actualiser ses connaissances et de s’investir dans ces champs de
compétences.
30
Références
Références bibliographiques
[1] Sablot D. et al. Hémiplégies d’installation soudaine. Elsevier Masson, 2007, 25-110-B-10
[2]Lemesle-Martin M. et al. Epidémiologie des accidents vasculaires cérébraux : son impact dans la
pratique médicale. Elsevier Masson, 2006, 17-046-A-10
[4] Mailhan L., Cantalloube S., Monteil L. Hémiplégies. Elsevier Masson, 2003, 17-004-A-10
[6] Vincent S., Pradat-Diehl P. Bilan et rééducation en kinésithérapie de patients hémiplégiques
gauches avec une négligence spatiale unilatérale associée. KS, 2009, 501, 5-18
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19 avril 2011.]
Annexe 1 :
Echelles utilisées
Aucune omission
Epreuves des cloches : A gauche le test réalisé au début de prise en charge à gauche en
fin de prise en charge à droite. La consigne est de placer les chiffres des heures sur cette
horloge. Le chiffre 11 est omis à gauche, le score n’est pas maximal.
Frise de Gainotti. Test réalisé en début de prise en charge. La consigne est de copier
l’image du dessus. Le test révèle une négligence centrée sur l’espace (omission de l’arbre
le plus à gauche) et une apraxie constructive (impossibilité de reproduire la maison).
Frise de Gainotti effectuée en fin de prise en charge. L’arbre le plus à gauche est dessiné.
La partie gauche de chaque arbre n’est pas similaire au modèle, le patient présente
également une négligence centrée sur l’objet.
Annexe 4 :
Epreuves d’écriture
Test d’écriture en
fin de prise en
charge. La ligne
de base est
rectiligne. Le
décalage de la
marge à gauche
de la mare est
toujours présent.
Annexe 5 :
Echelle Catherine de Bergego