IAS 38 Immobilisations Incorporelles PDF
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IMMOBILISATIONS
INCORPORELLES ( IAS 38 )
La norme IAS 38 ne s’applique pas au goodwill acquis lors d’un regroupement d’entreprises
(voir IFRS 3 Regroupements d’entreprises).
Dans le cas d’un contrat de location-financement, l’actif sous-jacent peut être une
immobilisation corporelle ou incorporelle. Après la comptabilisation initiale, le preneur traite
une immobilisation incorporelle détenue en vertu d’un contrat de location-financement selon
la norme IAS 38.
Les doits résultant d’accords de licence et portant sur des éléments tels que des films
cinématographiques, enregistrements vidéo, pièces de théâtre, manuscrits, brevets et droits de
reproduction entrent dans le champ d’application de la norme IAS 38.
Selon la norme IAS 38, « une immobilisation incorporelle est un actif non monétaire
identifiable sans substance physique ».
Un actif est une ressource :
a. contrôlée par une entité du fait d’événements passés ; et
b. à partir de laquelle on s’attend à ce que des avantages économiques futurs bénéficient à
l’entité.
Les actifs monétaires désignent le montant en numéraire détenu et les actifs à recevoir en
numéraire pour des montants fixes ou déterminables.
Selon la norme NCT 6, une immobilisation incorporelle est un actif non monétaire
identifiable, sans substance physique et qui répond aux critères suivants :
a. il est détenu ou contrôlé par une entreprise en vue de son utilisation pour la production
ou la fourniture de biens ou de services, pour une location à des tiers ou pour les
besoins propres de l’entreprise ;
b. il a été acquis, créé ou mis en valeur en vue d’être utilisé pendant plus d’un exercice
comptable ; et
c. il n’est pas destiné à être vendu dans le cours normal des affaires.
Il est fréquent que les entreprises dépensent des ressources, ou assument des passifs pour
l’acquisition, le développement ou l’amélioration de ressources incorporelles. Les logiciels,
les brevets, les droits de reproduction, les films cinématographiques, les listes de clients, les
licences de pêche, les quotas d’importation, les franchises, les relations avec les clients ou les
fournisseurs, la fidélité des clients, la part de marché et les droits de distribution sont des
exemples courants d’éléments incorporels.
1. Caractère identifiable
Le goodwill acquis lors d’un regroupement d’entreprises représente un paiement effectué par
un acquéreur en prévision d’avantages économiques futurs générés par des actifs qui ne
peuvent pas être identifiés individuellement et comptabilisés séparément. Les avantages
économiques futurs peuvent résulter d’une synergie entre les actifs identifiables acquis ou
provenir d’actifs qui, pris individuellement, ne satisfont pas aux critères de comptabilisation
dans les états financiers mais pour lesquels l’acquéreur est disposé à effectuer un paiement
dans le cadre du regroupement d’entreprises.
2. Contrôle
Une entreprise contrôle un actif si elle a le pouvoir d’obtenir les avantages économiques
futurs découlant de la ressource sous-jacente et si elle peut également restreindre l’accès des
tiers à ces avantages. Souvent, la capacité d’une entreprise à contrôler les avantages
économiques futurs découlant d’une immobilisation incorporelle résulte de droits légaux
qu’elle peut faire appliquer par un tribunal.
Une entreprise peut avoir une équipe de personnes qualifiées et être à même d’identifier les
compétences supplémentaires qui généreront des avantages économiques futurs à la suite
d’une formation. L’entreprise peut également s’attendre à ce que son personnel continue à
mettre ses compétences à son service. Toutefois, en règle générale, une entreprise a un
contrôle insuffisant des avantages économiques futurs attendus d’une équipe de personnes
qualifiées et d’un effort de formation pour que ces éléments satisfassent à la définition
d’une immobilisation incorporelle. Il en est de même pour un talent spécifique en matière de
direction ou de technique.
Néanmoins, les transactions d’échange portant sur des relations avec la clientèle (autrement
que dans le cadre d’un regroupement d’entreprises) fournissent des preuves que l’entreprise
est en mesure de contrôler les avantages économiques futurs résultant de ces relations avec la
clientèle, même en l’absence de droits légaux permettant leur protection. Du fait que les
transactions d’échange fournissent aussi les preuves que des relations avec la clientèle sont
séparables, ces relations avec la clientèle satisfont à la définition d’une immobilisation
incorporelle.
Cette disposition s’applique aux coût encourus initialement pour acquérir ou générer en
interne une immobilisation incorporelle et aux coûts encourus ultérieurement pour
l’accroître, la remplacer partiellement ou en assurer l’entretien.
La nature d’une immobilisation incorporelle est telle que, dans de nombreux cas, il n’y a pas
d’ajout à un tel actif ni de remplacement d’une partie de cet actif. En conséquence, il est
probable que la plupart des dépenses ultérieures maintiendront les avantages économiques
futurs relatifs à une immobilisation incorporelle existante, plutôt que de satisfaire à la
définition d’une immobilisation incorporelle et aux critères de comptabilisation définis dans
la norme IAS 38. De plus, il est souvent difficile d’attribuer directement des dépenses
ultérieures à une immobilisation incorporelle particulière plutôt qu’à l’ensemble de l’activité.
Par conséquent, les dépenses encourues après la comptabilisation initiale d’une
immobilisation incorporelle acquise ou après l’achèvement d’une immobilisation
incorporelle générée en interne ne sont que rarement comptabilisées dans la valeur comptable
de cette immobilisation incorporelle. C’est ainsi que les dépenses ultérieures au titre de
marques, notices, titres de journaux et de magazines, listes de clients et autres éléments
similaires en substance (que ceux-ci soient acquis à l’extérieur ou générés en interne) sont
toujours comptabilisées dans le résultat au fur et à mesure qu’elles sont encourues.
Selon la norme IAS 38 « Une immobilisation incorporelle doit être comptabilisée si, et
seulement si :
a. il est probable que les avantages économiques futurs attribuables à l’actif iront à
l’entreprise ; et
b. le coût de cet actif peut être évalué de façon fiable ».
Une entreprise doit apprécier la probabilité des avantages économiques futurs en utilisant
des hypothèses raisonnables et documentées qui représentent la meilleure estimation par la
direction de l’ensemble des conditions économiques qui existeront pendant la durée
d’utilité de l’actif.
Pour apprécier le degré de certitude attaché aux flux d’avantages économiques futurs
attribuables à l’utilisation de l’actif, une entreprise exerce son jugement sur la base des
indications disponibles lors de la comptabilisation initiale, en accordant un poids plus
important aux indications externes.
1. Acquisition séparée
Normalement, le prix payé pour acquérir séparément une immobilisation incorporelle reflète
les attentes relatives à la probabilité que les avantages économiques futurs s’y rapportant
iront à l’entreprise. Par conséquent, le critère de comptabilisation relatif à la probabilité des
avantages économiques futurs est toujours considéré comme satisfait pour des
immobilisations incorporelles acquises séparément.
De plus, le coût d’une immobilisation incorporelle acquise séparément peut généralement
être évalué de façon fiable. C’est le cas en particulier lorsque la contrepartie de l’acquisition
est sous forme de trésorerie ou d’autres actifs monétaires.
L’intégration des coûts dans la valeur comptable d’une immobilisation incorporelle cesse
lorsque l’actif se trouve dans l’état nécessaire pour être exploité de la manière prévue par la
direction. Par conséquent, les coûts encourus dans le cadre de l’utilisation ou du
redéploiement d’une immobilisation incorporelle ne sont pas inclus dans sa valeur
comptable. Exemples :
a. les coûts encourus alors qu’un actif capable de fonctionner de la manière prévue par la
direction reste à mettre en service ; et
b. les pertes opérationnelles initiales, telles que celles qui sont encourues pendant que se
développe la demande pour la production de cet actif.
Si le paiement au titre d’une immobilisation incorporelle est différé au-delà des durées
normales de crédit, son coût est l’équivalent du prix comptant ; la différence entre ce montant
et le total des paiements est comptabilisée en charges financières sur la durée du crédit à
moins qu’elle ne soit incorporée dans le coût de revient de l’actif selon l’autre traitement
autorisé par la norme IAS 23, Coûts d’emprunt.
Si une immobilisation incorporelle acquise lors d’un regroupement d’entreprises a une durée
d’utilité finie, il y a une présomption réfutable que sa juste valeur peut être évaluée de façon
fiable.
Une immobilisation incorporelle acquise lors d’un regroupement d’entreprises peut être
séparable, mais uniquement conjointement avec une immobilisation corporelle ou
incorporelle liée. Par exemple, le titre de publication d’un magazine pourrait ne pas être
vendu séparément d’une base d’abonnés ou une marque de fabrique pour une eau de source
naturelle ne pourrait pas être vendue séparément de la source correspondante. Dans de tels
cas, l’acquéreur comptabilise le groupe d’actifs comme un seul actif séparément du goodwill
si les justes valeurs individuelles des actifs du groupe ne peuvent pas être évaluées de façon
fiable. Dans le même ordre d’idée, l’acquéreur comptabilise en tant qu’actif unique un
groupe d’immobilisations incorporelles complémentaires comprenant une marque si les
justes valeurs individuelles des actifs complémentaires ne sont pas susceptibles d’être
évaluées de façon fiable.
Les seules circonstances dans lesquelles l’évaluation de façon fiable de la juste valeur d’une
immobilisation incorporelle acquise lors d’un regroupement d’entreprises pourrait ne pas être
possible sont lorsque l’immobilisation incorporelle résulte de droits légaux ou d’autres droits
contractuels et :
a. elle n’est pas séparable ; ou
b. elle est séparable, mais il n’y a pas d’antécédent ou d’indication de transactions
d’échange concernant les mêmes actifs ou des actifs similaires, et par ailleurs,
l’estimation de la jute valeur dépendrait de variables ne pouvant être évaluées.
Les prix cotés sur un marché actif fournissent l’évaluation la plus fiable de la juste valeur
d’une immobilisation incorporelle. Le prix du marché approprié est généralement le prix
acheteur actuel. Si les prix acheteurs actuels ne sont pas disponibles, le prix de la
transaction similaire la plus récente peut fournir une base d’estimation de la juste valeur
sous réserve qu’il n’y ait pas eu de modifications importantes des circonstances économiques
entre la date de la transaction et la date à laquelle la juste valeur de l’actif est estimée.
En l’absence de marché actif pour une immobilisation incorporelle, sa juste valeur est le
montant que l’entreprise aurait payé au titre de cet actif à la date d’acquisition, lors d’une
transaction entre des parties bien informées, consentantes et agissant dans des conditions de
concurrence normale, en se fondant sur la meilleure information disponible. Pour déterminer
ce montant, l’entreprise prend en compte le résultat de transactions récentes pour des actifs
similaires.
Dans certains cas, une immobilisation incorporelle peut être acquise sans frais ou pour une
contrepartie symbolique du fait de l’octroi d’une subvention publique. Ce cas peut se
produire lorsque un Etat transfère ou alloue à une entreprise des immobilisations
incorporelles telles que des droits d’atterrissage sur un aéroport, des licences d’exploitation
de stations de radio ou de télévision, des licences ou des quotas d’importation ou des droits
d’accès à d’autres ressources dont l’utilisation est soumise à restrictions. Selon la norme IAS
20 Comptabilisation des subventions publiques et informations à fournir sur l’aide publique,
une entreprise peut choisir de comptabiliser initialement l’immobilisation incorporelle
et la subvention à leur juste valeur. Si elle choisit de ne pas comptabiliser initialement
l’actif à sa juste valeur, l’entreprise le comptabilise initialement pour la valeur
symbolique majorée de toute dépense directement attribuable à la préparation de l’actif
en vue de son utilisation envisagée.
4. Echanges d’actifs
Une ou plusieurs immobilisations incorporelles peuvent être acquises par voie d’échange
contre un ou plusieurs actifs non monétaires ou un ensemble d’actifs monétaires et non
monétaires. Les dispositions qui suivent font simplement référence à l’échange d’un actif non
monétaire contre un autre, mais elles s’appliquent aussi à tous les échanges décrits dans la
phrase précédente.
Si une entreprise est en mesure de déterminer de manière fiable la juste valeur de l’actif reçu
ou de l’actif abandonné, la juste valeur de l’actif abandonné est alors utilisée pour évaluer le
coût, sauf si la juste valeur de l’actif reçu est plus clairement évidente.
Une entreprise détermine si une opération d’échange présente une substance commerciale en
considérant dans quelle mesure cette opération entraînera un changement dans ses flux de
trésorerie futurs. Une opération d’échange a une substance commerciale si :
a. la configuration (c’est-à-dire risque, échéancier et montant) des flux de trésorerie de
l’actif reçu diffère de celle des flux de trésorerie de l’actif transféré ; ou
b. la valeur spécifique à l’entreprise de la partie de ses opérations affectée par la transaction
est modifiée du fait de l’échange ; et
c. si la différence en a. ou en b. est significative par rapport à la juste valeur des actifs
échangés.
Dans certains cas, une dépense est encourue pour générer des avantages économiques futurs
mais cette dépense n’aboutit pas à la création d’une immobilisation incorporelle satisfaisant
aux critères de comptabilisation de la norme IAS 38. Cette dépense est souvent décrite
comme contribuant au goodwill généré en interne.
Le goodwill généré en interne n’est pas comptabilisé en tant qu’actif car il ne s’agit pas
d’une ressource identifiable (c’est-à-dire qu’elle n’est pas séparable et ne résulte pas de
droits contractuels ou d’autres droits légaux) contrôlée par l’entreprise et pouvant être
évaluée de façon fiable à son coût.
Les différences entre la valeur de marché d’une entreprise et la valeur comptable de son actif
net identifiable à tout moment peuvent tenir compte de toute une série de facteurs affectant la
valeur de l’entreprise. Toutefois, de telles différences ne représentant pas le coût des
immobilisations incorporelles contrôlées par l’entreprise.
Pour apprécier si une immobilisation incorporelle générée en interne satisfait aux critères de
comptabilisation, une entreprise classe la création de l’actif dans :
a. une phase de recherche ; et
b. une phase de développement.
a. Phase de recherche
Lors de la phase de recherche d’un projet interne, une entreprise ne peut démontrer
l’existence d’une immobilisation incorporelle qui générera des avantages économiques futurs
probables. Ces dépenses sont donc toujours comptabilisées en charges lorsqu’elles sont
encourues.
b. Phase de développement
Lors de la phase de développement d’un projet, une entreprise peut, dans certains cas,
identifier une immobilisation incorporelle et démontrer que cet actif générera des avantages
économiques futurs probables. Cela tient au fait que la phase de développement d’un projet
se situe à un stade plus avancé que la phase de recherche.
Le coût d’une immobilisation incorporelle générée en interne est égal à la somme des
dépenses encourues à partir de la date à laquelle cette immobilisation incorporelle a
satisfait pour la première fois aux critères de comptabilisation. La norme IAS 38 interdit de
réincorporer des dépenses comptabilisées en charges dans des états financiers annuels ou
intermédiaires antérieurs.
Illustration : Une entreprise développe un nouveau procédé de fabrication. Durant l’exercice
2002, les dépenses encourues s’élèvent à 1000 UM, dont 900 UM avant le 1er décembre 2002
et 100 UM entre 1er et le 31 décembre 2002.
L’entreprise est en mesure de démontrer qu’au 1er décembre 2002, le procédé de fabrication
satisfait aux critères de comptabilisation d’une immobilisation incorporelle. La valeur
recouvrable du savoir-faire qu’intègre le procédé (y compris les flux de trésorerie futurs pour
achever le procédé avant qu’il ne soit prêt à être mis en service) est estimée à 500 UM.
A la fin de l’exercice 2002, le procédé de fabrication est comptabilisé en tant
qu’immobilisation incorporelle pour un coût de 100 UM (dépense encourue depuis la date à
laquelle les critères de comptabilisation sont satisfaits, c’est-à-dire depuis le 1er décembre
2002). La dépense de 900 UM encourue avant le 1er décembre 2002 est comptabilisée en
charges, car avant le 1er décembre 2002, les critères de comptabilisation n’étaient pas
satisfaits. Cette dépense ne fait pas partie du coût du procédé de fabrication comptabilisé au
bilan.
Durant l’exercice 2003, la dépense encourue s’élève à 2000 UM. A la fin de l’exercice 2003,
la valeur recouvrable du savoir-faire qu’intègre le procédé (y compris les flux de trésorerie
pour achever le procédé avant d’être prêt à être mis en service) est estimée à 1900 UM.
Le coût d’une immobilisation incorporelle générée en interne comprend tous les coûts
directement attribuables nécessaires pour créer, produire et préparer l’actif afin qu’il
puisse être exploité de la manière prévue par la direction.
La norme IAS 23 Coûts d’emprunts spécifie les critères pour la comptabilisation des intérêts
comme élément du coût d’une immobilisation incorporelle générée en interne.
Pour illustrer la façon d’identifier les activités de recherche et de développement ainsi que le
traitement comptable des frais qui leurs sont associés, prenons le cas d’une société qui mène des
recherches, fabrique et met en marché des appareils émetteurs de rayons laser à usage médical,
industriel et militaire. Voici une liste des types de dépenses reliées aux activités sur ces appareils
ainsi que le traitement comptable approprié à chacune d’elles :
Frais engagés pour défendre avec succès le Inscrire dans le compte Brevet, à amortir sur
brevet du scanner la durée de vie utile ; la dotation aux
amortissements fait partie du coût des
produits fabriqués.
Dans certain cas, une dépense est encourue pour assurer à une entreprise des avantages
économiques futurs, mais aucune immobilisation incorporelle ou aucun autre actif pouvant
être comptabilisé n’est acquis ou créé. Dans ces cas, la dépense est comptabilisée en charges
lorsqu’elle est encourue. Par exemple, sauf lorsqu’elles font partie du coût d’un
regroupement d’entreprises, les dépenses au titre de la recherche sont comptabilisées en
charges lorsqu’elles sont encourues. D’autres exemples de dépenses comptabilisées en
charges lorsqu’elles sont encourues incluent :
a. les dépenses au titre des activités de démarrage (coûts de démarrage) à moins que ces
dépenses ne soient incluses dans le coût d’une immobilisation corporelle selon IAS 16.
Les coûts de démarrage peuvent représenter des frais d’établissement tels que des frais
juridiques et de secrétariat encourus pour la constitution d’une entité juridique, les
dépenses au titre de l’ouverture d’une nouvelle installation ou d’une nouvelle activité
(coûts de pré-ouverture) ou les dépenses engagées pour entreprendre de nouvelles
opérations ou lancer de nouveaux produits ou procédés (coûts pré-opérationnels) ;
Selon la norme NCT 10 Charges reportées, certaines de ces dépenses peuvent être étalées
sur plusieurs exercices sous réserve de satisfaire des critères d’identification et des conditions
d’application prévus par la norme (cas des frais préliminaires et des charges à répartir).
Selon la norme IAS 38, une entreprise peut choisir soit le modèle du coût, soit le modèle de
réévaluation en tant que méthode comptable pour l’évaluation des immobilisations
corporelles postérieurement à leur comptabilisation initiale.
1. Durée d’utilité
Une entreprise doit apprécier si la durée d’utilité d’une immobilisation incorporelle est
finie ou indéterminée et, si elle est finie, la durée de ou le nombre d’unités de production
ou d’unités similaires constituant cette durée d’utilité. Une immobilisation incorporelle
doit être considérée par l’entreprise comme ayant une durée d’utilité indéterminée lorsque,
sur la base d’une analyse de tous les facteurs pertinents, il n’y a pas de limite prévisible à
la période au cours de laquelle on s’attend à ce que l’actif génère pour l’entreprise des
entrées nettes de trésorerie.
La comptabilisation d’une immobilisation incorporelle est fondée sur sa durée d’utilité. Une
immobilisation incorporelle ayant une durée d’utilité finie est amortie, et une immobilisation
incorporelle ayant une durée d’utilité indéterminée ne l’est pas.
La durée d’utilité d’une immobilisation incorporelle peut être très longue ou même
indéterminée. L’incertitude justifie de faire preuve de prudence dans l’estimation de la durée
d’utilité d’une immobilisation incorporelle, mais elle ne justifie pas de choisir une durée
d’utilité dont la brièveté n’est pas réaliste.
Des facteurs à la fois économiques et juridiques peuvent influer sur la durée d’utilité d’une
immobilisation incorporelle : les facteurs économiques déterminent la période au cours de
laquelle l’entreprise recevra les avantages économiques futurs. Des facteurs juridiques
peuvent limiter la période au cours de laquelle l’entreprise contrôle l’accès à ces
avantages. La durée d’utilité est la plus courte des périodes déterminées par ces facteurs.
L’existence des facteurs suivants, entre autres, indique qu’une entreprise serait en mesure de
renouveler les droits contractuels ou autres droits légaux sans encourir de coût important :
a. il existe des éléments probants, pouvant être fondés sur l’expérience passée, qui indiquent
que les droits contractuels ou autres droits légaux seront renouvelés. Si le renouvellement
dépend du consentement d’un tiers, ceci inclut l’indication que le tiers donnera son
consentement ;
b. il existe des éléments probants que toutes les conditions nécessaires à l’obtention du
renouvellement seront satisfaites ;
c. le coût de renouvellement pour l’entreprise n’est pas important lorsqu’on le compare aux
avantages économiques futurs que l’entreprise s’attend à retirer du renouvellement.
Le montant amortissable d’une immobilisation incorporelle à durée d’utilité finie doit être
réparti systématiquement sur sa durée d’utilité. L’amortissement commence dès que l’actif
est prêt à être mis en service, c’est-à-dire dès qu’il se trouve à l’endroit et dans l’état
nécessaire pour pouvoir l’exploiter de la manière prévue par la direction. L’amortissement
doit cesser à la date la plus rapprochée à laquelle cet actif est classé comme étant détenu
en vue de la vente (ou inclus dans un groupe destiné à être cédé qui est classé en tant que
détenu en vue de la vente) selon IFRS 5 Actifs non courants détenus en vue de la vente et
activités abandonnées et la date à laquelle l’actif est décomptabilisé.
Le mode d’amortissement utilisé doit refléter le rythme selon lequel l’entreprise prévoit de
consommer les avantages économiques futurs liés à l’actif. Si ce rythme ne peut être
déterminé de façon fiable, le mode d’amortissement linéaire doit être appliqué. Il n’existe
que rarement, voire jamais, d’éléments probants pour justifier un mode d’amortissement des
immobilisations incorporelles à durée d’utilité finie qui aboutirait à un cumul des
amortissements inférieur à celui qui serait obtenu avec le mode linéaire.
La dotation aux amortissements au titre de chaque période doit être comptabilisée en résultat,
sauf si une autre norme autorise ou impose son incorporation dans la valeur comptable d’un
autre actif. En effet, les avantages économiques futurs représentatifs d’un actif sont parfois
absorbés dans la production d’autres actifs. Dans ces cas, la dotation aux amortissements fait
partie intégrante du coût de l’autre actif et elle est incorporée dans sa valeur comptable. Par
exemple, l’amortissement des immobilisations incorporelles utilisées dans un procédé de
production est incorporé dans la valeur comptable des stocks (voir IAS 2 Stocks).
b. Valeur résiduelle
La valeur résiduelle d’une immobilisation incorporelle à durée d’utilité finie doit être
réputée nulle, sauf si :
a. un tiers s’est engagé à racheter l’actif à la fin de sa durée d’utilité ; ou
b. s’il existe un marché actif pour cet actif et :
i. la valeur résiduelle peut être déterminée par référence à ce marché ; et
ii. s’il est probable qu’un tel marché existera à la fin de la durée d’utilité de l’actif.
Le montant amortissable d’un actif à durée d’utilité finie est déterminé après déduction de sa
valeur résiduelle. Une valeur résiduelle différente de zéro implique que l’entreprise compte
céder l’immobilisation incorporelle avant la fin de sa durée de vie économique.
Une estimation de la valeur résiduelle d’un actif repose sur la valeur recouvrable lors de la
sortie, sur la base des prix prévalant à la date de l’évaluation pour la vente d’un actif
similaire qui est arrivé à la fin de sa durée d’utilité estimée et qui a été exploité dans des
conditions similaires à celles dans lesquelles l’actif sera utilisé. La valeur résiduelle est
réexaminée au moins à chaque fin d’exercice. Le changement de valeur résiduelle de
l’actif est comptabilisé comme un changement d’estimation comptable selon IAS 8
Méthodes comptables, changements dans les estimations comptables et erreurs.
Au fil du temps, le rythme des avantages économiques futurs que l’entreprise s’attend à
obtenir d’une immobilisation incorporelle peut changer. Il peut apparaître, par exemple, que
le mode d’amortissement dégressif est plus approprié que le mode linéaire. Il se peut
également que l’utilisation des droits représentés par une licence soit différée en attendant
une décision concernant d’autres composantes du plan d’activité. Dans ce cas, les avantages
économiques découlant de l’actif ne peuvent être reçus qu’au cours d’exercices ultérieurs.
Une immobilisation incorporelle à durée d’utilité indéterminée ne doit pas être amortie.
Selon la norme IAS 36 Dépréciation d’actifs, une entreprise est tenue d’effectuer un test de
dépréciation d’une immobilisation incorporelle à durée d’utilité indéterminée en comparant
sa valeur recouvrable à sa valeur comptable :
a. annuellement, et
b. chaque fois qu’il y a une indication que l’immobilisation incorporelle peut s’être
dépréciée.
Pour déterminer si une immobilisation incorporelle s’est dépréciée, une entreprise applique
la norme IAS 36 Dépréciation d’actifs.
Si une entreprise comptabilise, dans la valeur comptable d’un actif, les coûts du
remplacement d’une partie d’une immobilisation incorporelle, elle décomptabilise alors la
valeur comptable de la partie remplacée. S’il n’est pas possible pour l’entreprise de
déterminer la valeur comptable de la partie remplacée, elle peut utiliser le coût de
remplacement comme indication de ce qu’était le coût de la partie remplacée au moment où
elle a été acquise ou générée en interne.
1. Dispositions générales
Pour chaque catégorie d’immobilisations incorporelles, une entreprise doit fournir les
informations suivantes en distinguant les immobilisations incorporelles générées en interne
des autres immobilisations incorporelles :
Les catégories mentionnées ci-dessus sont ventilées (ou regroupées) en catégories plus fines
(plus larges) si cela permet de fournir aux utilisateurs des états financiers une information
plus pertinente.
Selon IAS 8, une entreprise doit indiquer la nature et le montant de tout changement
d’estimation comptable ayant un impact significatif sur les résultats de la période actuelle ou
dont on pense qu’il aura un impact significatif au cours de périodes ultérieures. Ces
informations peuvent être exigées à la suite d’un changement :
▪ de l’évaluation de la durée d’utilité d’une immobilisation incorporelle ;
▪ du mode d’amortissement ; ou
▪ de la valeur résiduelle.
3. Autres informations
Une entreprise est encouragée à, mais nullement tenue de, fournir les informations suivantes :
a. Une description de toute immobilisation incorporelle entièrement amortie qui est toujours
utilisée ; et
b. Une brève description des immobilisations incorporelles importantes contrôlées par
l’entreprise mais non comptabilisées en tant qu’actifs parce qu’elles ne répondent pas aux
critères de comptabilisation de IAS 38.
Les brevets, marques et droits similaires acquis et ayant fait l’objet d’une évaluation
distincte (identifiables) sont constatés en immobilisations corporelles.
Les brevets, marques et droits similaires déposés font l’objet d’une protection juridique.
Un brevet ou un procédé peut être créé en interne. Les frais de développement (et non de
recherche) sont initialement portés au compte « Investissements de recherche et de
développement ». En cas de dépôt du brevet, le solde non encore amorti de ces frais est
transféré au compte « Concessions et droits similaires, brevets, licences, marques, procédés,
droits et valeurs similaires ». Les coûts de dépôts s’ajoutent à ce solde pour constituer le
coût du brevet d’invention.
Le coût d’acquisition d’un brevet comporte, en plus du prix d’acquisition, les frais de
justice engagés pour établir sa validité ou le défendre avec succès.
Lorsqu’un nouveau brevet est obtenu suite au dépôt de certaines modifications entraînant une
amélioration des performances ou de la durée d’utilité restante (ou de protection juridique),
la valeur comptable nette du brevet en cours d’amortissement est ajoutée aux coûts des
modifications et de dépôt pour constituer le coût d’entrée du brevet de substitution. Les
coûts de maintenance d’un brevet en cours d’utilisation sont comptabilisés en charges.
Une marque est un nom ou un symbole qui caractérise ou identifie une entreprise ou un
produit déterminé.
Le contrat de franchise est un contrat par lequel une entreprise concède à des entreprises
indépendantes le droit de se présenter sous son nom commercial ou sa marque pour vendre
des produits ou des services.
La licence est un droit concédé pour exploiter un droit obtenu par un contrat conclu avec les
pouvoirs publics.
Le coût d’entrée d’une marque, d’une franchise, d’une concession ou d’une licence se
compose du prix d’acquisition (ou droit d’entrée) et des autres coûts engagés pour réaliser
cette acquisition. Les redevances payées périodiquement sont comptabilisées en charges.
Les brevets déposés sont amortis sur la durée de protection juridique ou sur leur durée
d’utilité probable si elle est inférieure.
Les concessions, licences et droits similaires sont amortis sur la durée du privilège prévue par
le contrat d’acquisition ou sur la durée probable d’exploitation si elle est inférieure.
Le traitement des frais engagés au titre de ces travaux est différent selon que les risques et
avantages qui leurs sont associés sont ou non transférés au tiers.
L’obligation pour l’entreprise prestataire de reverser l’intégralité des fonds octroyés par
l’entreprise tiers, indépendamment des résultats des travaux, l’option pour l’entreprise tiers
de réclamer le remboursement des fonds versés et l’existence d’éléments rendant le
remboursement probable sont des exemples de facteurs indiquant que les risques et avantages
relatifs aux travaux de recherche et de développement sont conservés par l’entreprise
prestataire.
Si les risques et avantages sont (ou seront) transférés à l’entreprise tiers, les frais de
recherche et développement engagés par l’entreprise prestataire doivent être comptabilisés
soit comme des stocks, soit comme des prestations réalisées dans le cadre des contrats de
construction. Ils sont donc exclus du champ d’application de IAS 38. en revanche,
l’entreprise bénéficiaire de ces travaux les comptabilise en conformité avec IAS 38.
Si les risques et avantages ne sont pas transférés (ils sont ou seront conservés par l’entreprise
qui exécute les travaux), le coût de ces travaux doit être comptabilisé en accord avec les
dispositions de IAS 38.
3. Logiciels informatiques
Les logiciels (dissociés), à usage interne ou à usage commercial, peuvent être acquis ou
développés en interne et, par conséquent, évalués soit à leur coût d’acquisition, soit à leur
coût de production.
Le coût de production d’un logiciel se compose de tous les coûts engagés lors des phases de
conception détaillée (ou d’analyse organique), de programmation, des tests (et jeux d’essais)
et de documentation (de base). Les coûts engagés lors des phases d’étude préalable et de
conception générale (ou d’analyse fonctionnelle) et les dépenses de formation du personnel à
l’utilisation du logiciel sont exclus et comptabilisés en charges.
Un logiciel doit être pris en compte lorsqu’il a de sérieuses chances de réussite technique et
l’entreprise manifeste sa volonté de le produire, indique sa durée d’utilité probable (compte
tenu de l’évolution prévisible des techniques de production des logiciels) et démontre les
avantages économiques futurs attendus de son utilisation.
Un logiciel à usage commercial (logiciel mère par exemple) doit être pris en compte lorsqu’il
a de sérieuses chances de réussite technique et de rentabilité commerciale, l’entreprise
manifeste sa volonté de le produire et de s’en servir durablement pour les besoins de la
clientèle, dispose (ou disposera) des ressources techniques, financières et humaines
nécessaires et démontre la rentabilité financière du projet au moyen d’un compte de résultat
prévisionnel.
Les coûts ultérieurs de modification des logiciels existants doivent être comptabilisés en
charges quant ils sont encourus sauf si (a) il est probable que ces coûts permettent au logiciel
de générer des avantages économiques futurs qui lui sont spécifiquement attribuables au-delà
du niveau de performance défini à l’origine et (b) ces coûts peuvent être évalués et attribués à
l’actif de façon fiable.
Normalement, la durés d’utilité probable d’un logiciel ne doit pas dépasser 5 ans.
Ce logiciel a été mis en exploitation le 01/10/1999. Sa durée d’utilisation est estimée à cinq
ans.
Les frais d’étude préalable et d’analyse fonctionnelle (2500) et les frais de formation des
utilisateurs (1500) sont exclus. Ils demeurent comptabilisés en charges de l’exercice.
01/10/99
213 Logiciels 12 000
31/12/99
681 Dotations aux amortissements des immobilisations
incorporelles 600
281 Amortissements des immobilisations
incorporelles 600
Le fonds commercial acquis (et non créé par l’entreprise) est comptabilisé en
immobilisations incorporelles. Il comprend la clientèle, l’achalandage et les autres actifs
incorporels (non identifiables) qui n’ont pas fait l’objet d’une évaluation et d’une
comptabilisation séparées.
Le goodwill acquis lors d’un regroupement d’entreprises doit être comptabilisé pour
l’excédent du coût d’acquisition sur la somme arithmétique des justes valeurs des actifs
et passifs identifiables.
Cet écart d’acquisition (ou survaleur) s’explique par la capacité de l’entreprise de générer un
bénéfice supérieur au rendement normal (ou sans risque) des capitaux investis. Parmi les
facteurs qui font accroître la capacité de l’entreprise de générer des bénéfices meilleurs, on
peut citer : (1) des ressources humaines qualifiées (2) une organisation commerciale efficace
(3) la faiblesse de la gestion d’un concurrent (4) une publicité efficace (5) un procédé ou
une formule secrète (6) de bonnes relations de travail (7) une cote de crédit exceptionnelle
(8) un excellent programme de formation (9) une situation en vue dans la communauté (10)
la découverte de nouveaux talents ou de nouvelles ressources (11) une association judicieuse
avec une autre entreprise (12) une situation stratégique (13) un concurrent en difficulté.
Le fonds commercial est amorti sur une période ne dépassant pas 20 ans ou sur une
période plus longue s’il est établi qu’elle est plus appropriée.
5. Droit au bail
Le droit au bail acquis (et non créé en interne) doit être comptabilisé en immobilisations
incorporelles de manière séparée lorsqu’il a fait l’objet d’une évaluation séparée (identifié
dans l’acte d’acquisition).
Le droit au bail est amorti sur une période ne dépassant pas 20 ans ou sur une période plus
longue s’il est établi qu’elle est plus appropriée.
La société ABC est une SA qui opère dans diverses activités liées au domaine de l’informatique.
La société a connu un développement appréciable de ses activités à la faveur de la croissance
qu’a connue le secteur des technologies de l’information au cours de ces dernières années. Elle
escompte maintenant concrétiser une alliance stratégique avec un des grands opérateurs
mondiaux dans le secteur.
Compte tenu de l’optique dans laquelle se situe la direction de la société, il convient d’utiliser les
normes comptables internationales comme référentiel. Il convient, toutefois, de mettre en
exergue les éventuelles divergences par rapport aux normes comptables tunisiennes.
Vous avez été chargé de mener cette mission d’assistance. Il vous est demandé particulièrement
d’effectuer la tâche suivante :
Données
2000 2001
(1) Conformément à la politique de la société, les taux de facturation interne sont déterminés en opérant
une réduction de 30% sur les prix standards appliqués aux clients. Le prix standard correspond en
moyenne à 3 fois le coût salarial du staff technique concerné.
(2) Les frais généraux correspondent au coût de la direction générale et des directions de support
(administratif, commercial, financier, ...) et sont estimés à 15% du chiffre d’affaires.
Solution
1°) La question soulevée et le traitement qui est effectué par la société soulèvent deux questions
fondamentales qu’il faudrait élucider par référence principalement aux normes comptables
internationales et accessoirement aux NCT (si celles-ci divergent des normes comptables
internationales) :
- Le logiciel créé par les moyens propres de l’entreprise peut-il être reconnu comme étant un
actif incorporel ?
- Pour quelle valeur peut-il être mesuré initialement ?
Concernant la première question :
La réponse apportée aussi bien par les normes comptables internationales que les NCT est oui.
En effet, une immobilisation incorporelle générée en interne en général, et un logiciel
informatique en particulier, créée par les moyens propres de l’entreprise peut être reconnue
comme étant un actif dans la mesure où les règles de reconnaissance usuelles d’un actif
incorporel sont respectées, à savoir (IAS 38 et NCT 6) :
- La démonstration de la capacité de l’actif à générer des avantages économiques futurs au
bénéfice d l’entreprise ;
- La capacité et l’intention établies de l’entreprise pour utiliser cet actif ;
- La mesure fiable de son coût.
Sur ce premier point, le candidat doit conclure que le fait que l’entreprise ait inscrit à son actif
ce logiciel est, sur le principe, acceptable. Le candidat pourrait aussi conclure par la négative
s’il estime, d’après les données du cas, que certaines conditions (en particulier la première) ne
sont pas suffisamment remplies.
Concernant la seconde question :
Les éléments de coût qui peuvent être incorporés dans la valeur initiale d’une immobilisation
incorporelle générée en interne sont normalement limités aux coûts encourus pouvant être
directement attribués ou affectés raisonnablement à la création de cet actif en vue de l’utilisation
prévue (IAS 38 et NCT 6).
L’idée qui se dégage de ces dispositions est de limiter autant que possible les éléments pouvant
être incorporés au coût d’une immobilisation incorporelle générée en interne à ceux qui sont
réellement encourus et qui sont fondamentalement nécessaires pour la mise en utilisation du
bien.
Le candidat doit conclure que :
- La valorisation se fait au coût en excluant toute marge bénéficiaire (sur la base de 21 DT
l’heure ingénieur en 2000 et 23 DT l’heure ingénieur en 2001) ;
- Les frais généraux doivent être exclus.
Le candidat doit également soulever la question de savoir s’il convient de réactiver les coûts
encourus en 2000 ou non. Deux hypothèses sont à considérer :
- Soit que les conditions de prise en compte en 2000 n’étaient pas remplies :
Dans ce cas, le candidat doit conclure très clairement que non lorsqu’il se réfère aussi bien
aux normes comptables internationales (IAS 38) qu’aux NCT (NCT 20 ou NCT 6).
- Soit que les conditions de prise en compte en 2000 étaient déjà remplies :
Dans ce cas, le candidat doit conclure, aussi bien par référence aux normes comptables
internationales qu’aux NCT, que l’opération devrait être traitée comme étant une correction
d’erreur.
- Le mode d’amortissement doit être celui qui permet une meilleure traduction du rythme de
consommation des avantages économiques. A défaut, le mode linéaire doit être appliqué.
- Normalement, et s’agissant de logiciel, cette durée doit être limitée. La NCT 6 énonce à titre
indicatif une limite de 5 ans.
Données
Durant l’exercice 2002, les coûts suivants ont été encourus par la société Tunisie Hypermarchés :
Le lancement du site Web a eu lieu au début du mois d’octobre 2002. Les frais payés d’avance
au fournisseur de services Internet pour l’hébergement du site Web sur un serveur relié à Internet
au titre de la période allant du 1er octobre 2002 au 30 septembre 2003 se sont élevés à 12.000
DT.
Questions :
NB : Les réponses aux questions devraient être argumentées et faites selon les normes
comptables internationales. Les coûts sont exprimés en hors taxes récupérables.
Un site Web développé en interne doit être reconnu en tant qu’actif incorporel lorsque toutes les
conditions de comptabilisation et d’évaluation initiale d’une immobilisation incorporelle générée
en interne, prévues par IAS 38 , sont satisfaites.
En se référant au SIC 32, la comptabilisation des coûts engagés en 2002 pour le développement,
l’hébergement et l’exploitation du site Web se présente comme suit :
Tous les coûts engagés à l’étape de planification devraient être passés en charges à mesure qu’ils
sont engagés, que les activités de planification se rapportent expressément ou non aux logiciels.
L’étape de planification est de même nature que la phase de recherche traitée par IAS 38.
Tous les coûts afférents au matériel et aux logiciels servant à l’exploitation du site Web devraient
être capitalisés et comptabilisés en conformité avec, d’une part, les dispositions de IAS 16 :
Immobilisations corporelles (pour la composante matériel) et, d’autre part, les dispositions de
IAS 38 : Immobilisations incorporelles (pour la composante logiciels).
Les éléments graphiques ont un effet sur l’aspect général du site et restent habituellement les
mêmes quels que soient les changements apportés au contenu. Les éléments graphiques font
partie du logiciel et les coûts de création des éléments graphiques initiaux devraient être
capitalisés (avec la composante logiciels).
Le contenu peut se trouver dans des bases de données distinctes, intégrées à la page Web (ou
consultées à partir de celle-ci) à l’aide d’un logiciel ; il peut aussi être codé directement dans les
pages Web. Les coûts associés à la conversion de contenu d’anciens systèmes à de nouveaux
systèmes devraient être passés en charges à mesure qu’ils sont engagés.
Par ailleurs, dans la mesure ou le contenu a pour objectif de promouvoir ou de publiciser les
produits de la société, les coûts engagés pour sa création devraient être comptabilisés en charges
et ce en conformité avec IAS 38.
Les coûts engagés à l’étape de l’exploitation devraient être passés en charges à mesure qu’ils
sont engagés à moins que les conditions prévues par IAS 38 soient satisfaites (cas de dépenses
ultérieures capitalisables). En effet, les coûts engagés à l’étape de l’exploitation pour ajouter des
fonctions ou autres caractéristiques au site Web devraient être comptabilisés comme s’ils avaient
trait à de nouveaux logiciels.
Les coûts d’hébergement devraient être passés en charges à mesure qu’ils sont engagés.
Cependant, la société devrait constater, au 31 décembre 2002, une charge comptabilisée
d’avance de 9.000 DT.
Récapitulation : Le coût d’entrée de l’immobilisation Site Web (dans ses deux composantes
corporelle et incorporelle) s’établit à : 40.000 + 10.000 = 50.000 DT.
Après sa comptabilisation initiale, cette immobilisation doit être comptabilisée à son coût
diminué du cumul des amortissements et du cumul des pertes de valeur (modèle du coût). La
meilleure estimation de la durée d’utilité du site Web devrait être courte (selon IAS 38).
Les dépenses ultérieures au titre d’une immobilisation incorporelle après son acquisition ou son
achèvement doivent être comptabilisées en charges lorsqu’elles sont encourues, sauf :
a. S’il est probable que ces dépenses permettront à l’actif de générer des avantages
économiques futurs au-delà du niveau de performance défini avant leur engagement ; et
b. Si ces dépenses peuvent être évaluées et attribuées à l’actif de façon fiable.
Si ces conditions sont satisfaites, les dépenses ultérieures doivent être ajoutées au coût de
l’immobilisation incorporelle.
Dans le cas des sites Web, les améliorations sont des modifications apportées à des logiciels
Web à usage interne existants, qui procurent des fonctionnalités supplémentaires, c’est-à-dire des
modifications qui permettent aux logiciels en question d’exécuter des tâches qu’ils ne pouvaient
exécuter auparavant.
Ces améliorations nécessitent habituellement de nouvelles spécifications pour les logiciels Web
et peuvent également nécessiter la modification d’une partie ou de l’ensemble des spécifications
existantes des logiciels Web.
Pour que les coûts afférents à des améliorations déterminées apportées à des logiciels Web à
usage interne puissent être capitalisés, il doit être probable que l’engagement des coûts procurera
des fonctionnalités supplémentaires.