Planification Des Apprentissages Progression Séquence Etc
Planification Des Apprentissages Progression Séquence Etc
Planification Des Apprentissages Progression Séquence Etc
de Musial, M., Pradère, F., & Tricot, A. (2012). Comment concevoir un enseignement ? Bruxelles : De Boeck.
La
planification
est
le
processus
qui
consiste
à
établir
un
besoin
puis
à
déterminer
le
meilleur
moyen
possible
de
satisfaire
ce
besoin,
ceci
dans
un
cadre
stratégique
nous
permettant
d’identifier
les
priorités
et
de
déterminer
quels
sont
nos
principes
de
mise
en
œuvre.
Planifier,
c’est
penser
au
futur,
c’est
faire
quelque
chose
maintenant
pour
le
futur.
Ce
qui
ne
signifie
pas
nécessairement
que
tout
va
fonctionner
comme
prévu.
C’est
même
improbable.
Mais
si
nous
avons
planifié
correctement,
notre
capacité
à
nous
adapter,
sans
compromettre
notre
objectif
général,
sera
bien
plus
importante.
Planifier,
c’est
éviter
de
naviguer
à
vue
et
d’être
surpris
par
la
tempête.
C’est
s’engager
dans
une
démarche
rationnelle
de
conception
pour
préparer
efficacement
la
mise
en
œuvre
de
l’enseignement.
C’est
s’engager
dans
l’écriture
d’un
plan
d’action
décrivant
la
manière
d’enseigner,
pour
exclure
le
caprice,
l’improvisation
et
le
hasard.
Ce
support
de
planification,
qu’est
le
plan
d’action,
précise
dans
le
temps
l’agencement
des
activités
des
élèves
et
de
l’enseignant,
des
ressources,
des
manières
de
faire
susceptibles
d’influer
favorablement
sur
l’apprentissage
des
élèves.
Nous
abordons
maintenant
les
principes
régissant
la
planification
:
11.
Comment
élaborer
un
plan
d’action
?
12.
Existe-‐t-‐il
des
plans
d’action
déjà
prêts
?
2
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
Le
plan
d’action,
support
de
la
planification,
est
une
prévision
qui
ne
signifie
pas
une
progression
réelle.
Il
ne
s’agit
pas
de
tailler
dans
le
marbre
une
succession
d’actions
dont
l’enseignant
s’interdira
de
sortir.
Mais
plutôt
de
prévoir
des
«
possibles
»
qui
seront
mis
en
place,
avec
opportunisme,
en
fonction
des
évènements
réels
de
la
classe
(De
Vecchi
&
Giordan
2002).
Quand
on
compare
les
enseignants
novices
aux
autres
(experts
ou
expérimentés),
on
constante
que
(Dessus,
1995,
p.
21)
:
-‐ «
les
experts
produisent
des
planifications
toujours
«
meilleures
»
que
les
novices.
Elles
sont
plus
précises,
plus
structurées,
plus
profondes,
plus
longues,
plus
souples,
plus
automatisées,
etc.
;
-‐ les
routines
(ou
scripts)
semblent
jouer
un
rôle
important,
non
seulement
en
phase
interactive,
mais
aussi
dans
le
pré-‐actif,
où
les
représentations
de
ces
routines
semblent
être
consignées
dans
les
planifications
;
3
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
-‐ toutefois,
le
type
de
connaissance
que
les
sujets
extraient
de
la
situation
proposée
est
au
moins
aussi
crucial
que
les
routines
qu'ils
peuvent
déclencher
par
la
suite
;
-‐ les
novices
ont
tendance
à
plus
se
centrer
sur
les
étudiants
et
leurs
caractéristiques
».
Chez
les
novices,
l’adaptation
est
limitée
et
porte
principalement
sur
la
composante
«
Apprentissage
».
Chez
un
enseignant
expert,
le
plan
d’action
se
caractérise
par
une
progression
envisagée.
L’adaptation
porte
sur
toutes
les
composantes
(Borko
&
Livingstone,
1989
;
Perterson
&
Comeau,
1987
;
Tochon,
1993).
4
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
Face
au
défi
que
représente
la
complexité
des
contenus
d’enseignement,
l’enjeu
est
bien
évidemment
d’élaborer
un
parcours
de
formation
qui
soit
plus
systémique,
visant
la
solidité
des
apprentissages
à
long
terme.
Il
ne
s’agit
pas
de
proposer
un
enseignement
linéaire
et
cloisonné
mais
bien
une
progressivité
des
apprentissages
conditionnée
par
le
critère
d’antériorité.
L’enseignement
du
savoir
ne
peut
nullement
se
réduire
à
un
apport
exhaustif,
amené
d’un
seul
tenant.
On
cherchera,
au
contraire,
à
aborder
divers
aspects
de
ce
savoir
par
touches
successives
et
à
revenir
plusieurs
fois,
mais
à
des
niveaux
d’étude
différents,
sur
ce
qui
doit
être
compris
et
assimilé.
Le
principe
consiste
donc
à
définir
des
«
approximations
successives
»
en
s’appuyant
sur
les
niveaux
d’information
précédemment
établis
(dans
la
définition
du
savoir
scolaire),
en
partant
des
acquis
et
en
élargissant
progressivement
le
champ
de
la
compréhension
et
de
la
compétence
:
-‐ en
gérant
les
antériorités
entre
les
savoirs
;
-‐ en
dosant
la
granularité
des
contenus
;
-‐ en
gérant
le
transfert.
Aussi,
le
parcours
d’enseignement-‐apprentissage
peut-‐il
articuler
progressivement,
ou
concerner,
la
manière
d’appréhender
et
d’ancrer
le
savoir
à
acquérir.
Nous
distinguons
4
phases
clés
:
La
découverte
du
savoir.
Cette
phase
a
pour
objectif(s)
spécifique(s)
de
permettre
à
l’élève
d’appréhender
le
savoir
en
discernant
la
raison
d’être,
la
fonction
et
les
principes
clés
associés.
Ce
savoir
pourra
être
de
nature
déclarative
(lois,
principe,
structure,
organisation)
ou
méthodologique
(règle,
méthode
de
décodage
d’objet
technique,
démarche
de
modélisation,
guide
de
choix,
procédures
de
calcul,
procédures
de
mise
en
œuvre).
L’approfondissement
du
savoir.
Complémentaire
à
la
phase
de
découverte,
mais
sans
lui
faire
forcément
suite,
cette
phase
propose
de
développer
divers
aspects
du
savoir.
La
recherche
sous-‐
tendue
de
l’exhaustivité
pourra
être
abordée
par
touches
successives,
à
des
niveaux
et
moments
d’études
différents.
Le
transfert
proche
(apprendre
à
«
manipuler
»
le
savoir).
Cette
phase
d’application
est
purement
fonctionnelle
:
il
s’agit
d’apprendre
à
manipuler
le
savoir.
Elle
vise
l’acquisition
du
mode
d’emploi
et
des
manipulations
associées
au
savoir.
Les
savoirs
en
cours
d’acquisition
seront
mobilisés
dans
des
situations
analogues
ou
proches
de
celles
de
la
phase
de
découverte
:
l’enjeu
5
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
premier
consiste
à
s’entraîner
Cette
phase
est
fondamentalement
conditionnée
par
le
niveau
d’automatisation
(ou
de
contrôle)
des
savoir-‐faire
induits.
Il
s’agit
en
quelque
sorte
de
développer
une
autonomie
d’action.
Le
transfert
lointain.
Au
cours
de
cette
phase,
l’élève
apprend
à
reconnaître
dans
une
situation
problème
les
savoirs
qui
vont
être
utiles
à
sa
résolution.
Il
identifiera
ainsi
le
domaine
d’application
de
chacun
de
ces
savoirs.
Il
s’agit
d’une
logique
d’usage
(appelée
aussi
transfert
lointain)
qui
vise
à
développer
une
autonomie
de
décision.
Ainsi,
par
voie
de
conséquence,
l’autre
enjeu
fondamental
de
ce
type
de
phase
réside
dans
la
mise
en
perspective
des
règles
générales
d’utilisation
(les
connaissances
conditionnelles
ou
méta
méthodes)
des
savoirs
en
fonction
des
catégories
de
problèmes
généraux
(conception,
diagnostic,
analyse
de
système,
contrôle,
…).
Cet
enjeu,
trop
souvent
ignoré,
porte
très
clairement
sur
ce
qui
concerne
le
«
quand
»
et
le
«
pourquoi
»
d’un
savoir.
Ces
connaissances
réfèrent
aux
conditions
de
l’action,
c'est-‐à-‐dire
aux
raisons
du
choix
de
telle
ou
telle
démarche
ou
stratégie
(Boisvert,
1999).
6
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
Dans
cette
perspective,
nous
proposons
une
démarche
de
conception
qui
relève
d’une
approche
systémique
centrée
sur
les
apprentissages
et
tenant,
nécessairement,
compte
de
la
motivation,
de
la
métacognition
et
de
l’évaluation.
La
démarche
prend
en
compte
chacun
des
volets
selon
un
processus
spiralaire,
nécessitant
de
nombreux
allers
et
retours,
de
façon
à
converger
vers
un
plan
d’action
optimal.
Le
plan
d’action
optimal
est
un
compromis,
entre
la
prise
en
compte
pondérée
des
trois
volets
et
l’intégration
des
contraintes
matérielles
et
temporelles.
Le
processus
de
conception
s’articule
autour
de
trois
temps,
dans
l’ordre
suivant
:
-‐ esquisser
un
parcours
d’investigation
du
savoir
scolaire
compatible
avec
les
relations
d’antériorité
entre
les
composantes
du
savoir
scolaire
et
les
objectifs
de
formation.
Cette
organisation
se
veut
immatérielle
et
intemporelle.
-‐ enrichir
cette
esquisse
par
une
définition
systématique
des
buts
et
des
moyens
associés,
en
termes
d’apprentissage,
de
motivation
et
de
métacognition.
-‐ intégrer
les
contraintes
organisationnelles
et
matérielles.
-‐ prendre
en
compte
le
retour
d’expérience
afin
de
réguler.
Notre
proposons
une
déclinaison
de
l’architecture
générale
d’un
plan
d’action,
qui
peut
constituer
un
repère
pour
son
élaboration.
Elle
s’articule
autour
des
étapes
suivantes
:
-‐ motiver
les
élèves
pour
les
apprentissages
à
venir
-‐ évaluer
leurs
connaissances
à
propos
du
savoir
(préconception,
connaissances…)
-‐ permettre
d’appréhender
le
savoir,
c’est-‐à-‐dire
réduire
l’écart
entre
le
savoir
et
la
connaissance
-‐ 3’-‐
permettre
d’appréhender
les
démarches
pour
apprendre
(métacognition)
-‐ faire
prendre
conscience
à
l’élève
de
l’écart
entre
le
savoir
et
sa
connaissance
-‐ motiver
les
élèves
pour
les
apprentissages
à
venir
Une
check-‐list
(d’après
Tricot
&
Plégat-‐Soutjis,
2003)
Afin
de
mener
à
bien
ce
processus,
on
pourra
s’appuyer
sur
les
questions
suivantes
en
apportant
des
réponses
appropriées
:
1-‐Quel
est
le
contexte
?
1.1
Qui
sont
les
élèves
?
Quelles
sont
les
connaissances
antérieures
des
élèves
dans
le
domaine
?
Quelles
sont
les
stratégies
d’apprentissage
utilisées
par
les
élèves
?
Quelles
sont
les
connaissances
antérieures,
les
expériences,
des
élèves
dans
ce
type
de
dispositif
de
formation
?
7
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
Quels
sont
les
motifs
des
élèves
pour
suivre
cette
formation
?
1.2
Dans
quelles
conditions
apprennent-‐ils
?
Quelles
contraintes
matérielles
pèsent
sur
les
élèves
?
Quelles
contraintes
spatiales
?
Temporelles
?
1.3
Quelles
sont
les
spécificités
de
l’enseignement
dispensé
?
Quelles
sont
les
approches
didactiques
spécifiées?
Quelles
sont
les
démarches
et
activités
pédagogiques
préconisées
?
Quelles
sont
les
ressources
matérielles
de
référence
?
2.
Quelles
sont
les
connaissances
à
acquérir
?
2.1.
Quels
sont
les
contenus
des
connaissances
?
Quelle
connaissance
va
être
construite
par
l’apprenant
?
Cette
connaissance
à
acquérir
est-‐elle
radicalement
nouvelle
?
Est-‐elle
reliée
à
une
connaissance
antérieure
(avec
modification
de
cet
existant
ou
non)
?
2.2.
Quelle
est
l’architecture
générale
L’architecture
générale
est-‐elle
arborescente,
en
réseau,
linéaire
?
L’architecture
générale
est-‐elle
rationnelle
ou
fonctionnelle
?
L’architecture
générale
est-‐elle
simple
ou
complexe
?
2.3.
Quels
sont
le(s)
format(s)
des
connaissances
?
3.
Comment
faire
acquérir
les
connaissances
?
3.1-‐
Quelles
les
progressions
parmi
les
contenus
?
3.2-‐
Quelles
sont
les
activités
d’apprentissage
?
Comment
favoriser
les
apprentissages
?
Comment
motiver
les
élèves
?
Comment
aider
les
élèves
à
apprendre?
3.3-‐
Quelles
sont
les
ressources
à
utiliser
et
à
élaborer
?
3.4-‐
Quand
et
comment
réguler
l’activité
des
élèves
?
3.6-‐Quand
et
comment
évaluer
les
connaissances
?
8
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
d’apprentissage
et
d’enseignement
en
clarifiant
les
liens
entre
les
actions
de
l’enseignant,
les
actions
de(s)
l’élève(s)
et
les
ressources
matérielles.
1.5.1. Comment
planifier
l’année
?
Tout
en
mobilisant
les
repères
et
principes
généraux
de
conception
d’un
plan
d’action
précisés
précédemment,
la
planification
de
l’année
a
pour
périmètre
la
recherche
d’un
parcours
d’investigation
stratégique
des
savoirs
scolaires.
a. Définir
les
enjeux
du
programme
Le
programme
permet
de
comprendre
un
aspect
du
monde
et/ou
d’agir
sur
un
aspect
de
ce
monde.
Les
enjeux
peuvent
être
liés
soit
à
l’apprentissage
d’un
métier,
soit
à
la
résolution
de
problèmes
de
la
vie
quotidienne
(compter,
lire…).
Ils
peuvent
être
à
courts,
moyens
et
longs
termes.
La
définition
des
enjeux
peut
être
établie
soit
à
partir
de
repères
institutionnels,
soit
à
partir
d’une
analyse
de
pratiques
sociales
ou
professionnelles
de
référence.
b. Etablir
le
niveau
d’organisation
des
savoirs
entre
eux
-‐ en
caractérisant
leur
relation
en
termes
d’antériorité,
de
complémentarité
ou
encore
approfondissement.
Selon
les
disciplines
c’est
plus
ou
moins
facile.
Par
exemple
en
mathématique,
c’est
facile,
la
structure
de
la
matière
l’impose.
-‐ en
pondérant
les
savoirs
les
uns
par
rapport
aux
autres.
Il
faut
accepter
dans
un
programme
scolaire
de
ne
pas
tout
traiter
avec
la
même
attention.
Il
faut
assumer
qu’il
faille
définir
des
priorités,
qu’il
y
ait
des
points
du
programme
qui
soient
secondaires.
La
prise
en
compte
du
niveau
d’interaction
d’un
savoir
donné
avec
d’autres
savoirs
et
de
son
niveau
de
criticité
doivent
aider
La
criticité
exprime
le
caractère
fondamental
d’un
concept
qui,
s’il
n’est
pas
bien
assimilé,
entraînera
des
difficultés
d’apprentissages
ultérieures
importantes,
même
si
son
niveau
de
complexité
n’est
pas
très
élevé.
c. Identifier
les
contraintes
organisationnelles
-‐ Quelles
sont
les
périodes
de
l’année
:
période
de
vacances,
d’examen,
les
saisons,
les
évènements
scolaires
ou
civils,...
?
-‐ Quels
est
l’emploi
du
temps
des
élèves
?
de
l’enseignant
?
-‐ Quelles
sont
les
disponibilités
des
locaux,
des
matériels,
…
Exemple
Dans
le
cas
d’une
formation
professionnelle
telle
que
la
maintenance
des
équipements
industriels,
il
est
possible
d’envisager
la
planification
de
l’année
comme
une
réponse
progressive
à
2
questions
centrales
mais
néanmoins
en
interaction
:
Qu’est
ce
que
la
maintenance
?
Qu’est
ce
qu’un
équipement
industriel
?
La
maintenance
se
caractérise,
notamment,
par
plusieurs
actions
:
la
surveillance,
l’inspection,
le
contrôle,
le
diagnostic.
Outre
le
fait
que
l’on
puisse
établir
des
niveaux
de
complexité
différents
entre
ces
actions,
on
peut
également
identifier
différents
niveaux
de
maîtrise
de
ces
actions
:
observer
une
action,
mener
une
action
avec
assistance,
mener
une
action
sans
assistance,
mener
une
action
partiellement,
ou
totalement,
concevoir
une
action.
L’enseignement
des
contenus
relatifs
à
l’équipement
industriel,
quant
à
lui,
peut
être
envisagé
comme
une
investigation
systémique.
Sur
cette
base,
on
élaborera
une
programmation
qui
associe
la
progressivité
dans
l’apprentissage
des
actions
de
maintenance
et
l’approfondissement
de
la
connaissance
de
ce
qu’est
un
équipement
industriel.
Il
s’agit
d’enrichir
au
fur
et
à
mesure
la
connaissance
et
de
susciter
un
intérêt
croissant,
en
mobilisant
des
acquis
solides.
9
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
Cette
programmation
pourra,
par
exemple,
au
cours
de
la
première
période
(phase
de
découverte)
répondre
aux
questions
«
C’est
quoi
la
maintenance
d’un
bien
?
»,
«
C’est
quoi
un
bien
?
»,
C’est
quoi
la
surveillance
d’un
bien
?
».
On
y
proposera
des
activités
d’observation
et
de
réalisation
partielle
d’action
de
surveillance.
Ces
actions
ne
nécessiteront
pas
des
savoir-‐faire
de
haute
technicité
mais
utiliseront
des
appareillages
de
haute
technicité
(caméra
thermique,
télésurveillance…).
Outre
le
fait
d’apporter
une
première
réponse
aux
deux
questions
centrales
(but
d’apprentissage),
cette
phase
a,
avant
tout,
pour
but
d’engager
les
élèves
dans
la
formation
(but
de
motivation).
1.5.2. Comment
planifier
une
séquence
?
La
planification
d’une
séquence
d’enseignement-‐apprentissage
repose
bien
sûr
sur
les
repères
et
principes
généraux
de
conception
d’un
plan
d’action
précisés
précédemment.
Mais
nous
proposons
de
l’enrichir
d’une
démarche
spécifique
permettant
de
déterminer
les
buts
d’apprentissage
(formats
de
connaissance
visés
et
processus
d’apprentissage).
Lorsqu’on
conçoit
une
situation
d’enseignement-‐apprentissage,
ce
sont
plusieurs
formats
de
connaissance
qui
sont
visés
et
plusieurs
processus
d’apprentissage
qui
seront
mis
en
œuvre.
Dès
lors,
l’activité
centrale
de
la
planification
d’une
séquence
porte
sur
la
recherche
d’un
parcours
d’apprentissage
qui
différencie
les
cheminements
didactiques
en
fonction
des
formats
de
connaissance
à
élaborer
par
les
élèves.
Il
s’agit
d’élaborer
un
parcours
d’enseignement
à
partir
d’une
combinaison
«raisonnée»
de
processus
d’apprentissage.
Le
processus
de
conception,
utilisant
le
cadre
de
référence,
s’articule
autour
des
grandes
étapes
suivantes
:
a. Caractériser
les
formats
de
connaissance
-‐ Quels
sont
les
formats
de
la
connaissance
à
enseigner
?
-‐ Avec
quel
niveau
de
détail
doit-‐elle
être
élaborée
?
-‐ Avec
quel
niveau
de
généralité
?
-‐ Est-‐ce
une
difficulté,
un
obstacle
pour
les
élèves
?
-‐ Est-‐ce
une
nouveauté
ou
au
contraire
cette
connaissance
fait-‐elle
appel
ou
correspond-‐t-‐elle
à
des
connaissances
préalables
?
b. Identifier
un
potentiel
de
processus
d’apprentissage
Il
s’agit
de
rechercher
l’ensemble
des
processus
d’apprentissage
permettant
d’élaborer
un
format
de
connaissance
donné,
que
ce
soit
par
élaboration
ou
par
transformation
d’un
autre
format.
c. Elaborer
un
parcours
d’enseignement
Le
travail
consiste
:
-‐ tout
d’abord
à
établir
un
schéma
didactique
mettant
en
lien
les
formats
et
les
processus
d’apprentissage
à
mettre
en
œuvre
pour
élaborer
les
connaissances
visées.
En
d’autres
termes,
par
quel
apprentissage
commencer
?
Qu’est-‐ce
qui
suivra
?
Comment
mettre
en
lien
les
différents
buts
d’apprentissage
précédemment
identifiés
en
fonction
des
relations
qu’ils
entretiennent
avec
les
autres
formats
?
-‐ Ce
schéma
sera
ensuite
traduit
en
termes
de
tâches
d’apprentissage
et
organisés
en
activités
pédagogiques.
Les
choix
retenus
dépendent
:
-‐ des
connaissances
antérieures
des
élèves
pour
identifier
quel
processus
d’apprentissage
ou
quel
format
peut
être
un
obstacle
aux
autres,
ou
au
contraire
les
faciliter.
10
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
-‐ des
habitudes
des
élèves
en
matière
d’apprentissage,
leur
rapport
à
l’école,
les
démarches
préalablement
apprises,
…
-‐ des
modalités
et
des
démarches
d’enseignement
préconisées
au
niveau
de
la
didactique
de
la
discipline.
Illustration
de
la
démarche
spécifique
de
planification
Exemple
visant
l’apprentissage
d’un
concept
et
d’une
méthode
associée.
1-‐
Caractériser
les
formats
de
connaissance
(contenus
à
enseigner)
Quels
sont
les
formats
de
la
connaissance
à
enseigner
?
2-‐
Identifier
un
potentiel
de
processus
d’apprentissage
Les
connaissances
générales
présentant
des
difficultés
pour
les
élèves,
on
décide
de
leur
faire
acquérir
aussi
des
connaissances
particulières.
On
établit
un
parcours
qui
combine
processus
de
conceptualisation
et
processus
de
compréhension
pour
l’acquisition
du
concept
:
parcours.
Quant
à
l’acquisition
des
connaissances
procédurales,
on
se
propose
d’identifier
tous
les
processus
de
procéduralisation
qui
peuvent
être
conduits
à
partir
des
différents
formats
de
connaissances
déclaratives
précédemment
retenus
:
du
concept
à
la
méthode
puis
de
la
méthode
au
savoir-‐faire
(parcours),
de
la
connaissance
spécifique
à
la
méthode
(parcours),
de
la
représentation
au
savoir-‐faire
(parcours).
3-‐
Élaborer
un
parcours
d’enseignement
11
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
Ce
parcours
visera
tout
d’abord
l’acquisition
des
connaissances
déclaratives
:
du
particulier
au
général
suivi
d’un
transfert
à
divers
cas
particuliers,
sans
oublier
les
traces
littérales
associées.
Cette
première
étape
s’appuie
sur
la
proximité
nécessaire
avec
les
connaissances
antérieures
des
élèves.
L’acquisition
des
connaissances
procédurales
sera
conduite
selon
un
axe
qui
va
du
général
au
particulier
(de
la
méthode
au
savoir-‐faire).
Cependant,
afin
que
les
élèves
comprennent
la
situation
dans
laquelle
on
leur
demande
d’agir,
(l’état
initial,
l’état
but
et
les
étapes
qui
séparent
les
deux)
chacun
des
formats
de
connaissances
procédurales
visés
fera
l’objet
d’un
traitement
combiné
de
processus
de
procéduralisation.
Ce
schéma
pourrait
se
traduire
en
une
organisation
pédagogique
(présentée
sur
la
figure
de
droite
ci-‐dessus),
suite
des
choix
de
tâches
et
leur
mode
d’organisation
(le
temps,
l’organisation
sociale
et
le
lieu
les
plus
à
même
de
servir
les
tâches).
L’exemple
suivant
propose
d’illustrer
la
planification
(hors
motivationnel
et
métacognitif)
d’une
séquence
d’enseignement-‐apprentissage
centré
sur
l’élaboration
d'1
format
de
connaissance
(le
concept
de
poésie)
selon
1
processus
d’apprentissage.
Exemple
:
Qu’est-‐ce
qu’une
poésie
?
L’exemple
propose
d’étudier
la
planification
d’une
séquence
de
français
au
collège
ayant
pour
objet
le
concept
de
poésie.
Les
objectifs
de
cette
séquence
sont
de
découvrir
les
principales
caractéristiques
du
langage
poétique
et
les
formes
variées
des
textes
poétiques.
La
poésie
est
un
genre
littéraire
caractéristique
par
sa
forme,
que
l’on
oppose
au
récit
et
au
théâtre.
Le
langage
poétique
est
un
langage
particulier,
qualifié
à
la
fois
de
musical,
imagé
et
libre.
La
musique
du
poème
se
fonde
sur
des
jeux
sonores
(rimes,
nombre
de
syllabes,
répétitions
telles
que
assonances
et
allitérations)
et
des
rythmes
(longueur
des
vers,
pause,
rejet
ou
enjambement).
Le
langage
poétique
se
reconnaît
également
par
son
caractère
imagé.
La
signification
des
mots
n’apparaît
pas
toujours
immédiatement.
Le
sens
du
poème
se
construit
dans
un
jeu
d’associations
qui
repose
sur
des
figures
de
style
comme
la
comparaison,
la
métaphore,
l’animalisation,
la
personnification.
Enfin,
le
langage
poétique
est
libre
parce
qu’il
joue
avec
les
mots
et
les
constructions
de
phrases
pour
bâtir,
aussi,
le
sens
du
poème.
Les
textes
poétiques
peuvent
présenter
des
formes
régulières
ou
libres.
Un
poème
à
forme
régulière
est
composé
selon
un
schéma
précis.
Il
est
constitué
de
vers
regroupés
en
un
nombre
définis
de
strophes.
Il
existe
des
formes
fixes
comme
le
sonnet,
la
ballade,
l’ode…On
trouve
aussi
12
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
des
poèmes
en
vers
libres
dont
aucune
loi
ne
régit
la
forme.
Néanmoins,
ils
peuvent
être
sous
contraintes
de
sonorité,
de
mise
en
page
et
de
rythme
(calligramme).
Selon
les
recommandations
institutionnelles,
une
séquence
en
français
regroupe
des
activités
de
lecture,
d’écriture,
d’expression
écrite
et
orale,
de
maîtrise
de
la
langue.
Les
textes
étudiés
ou
les
textes
lus
constituent
ou
comportent
des
modèles,
qui
conduisent
les
élèves
à
déterminer
et
analyser
les
codes
du
langage
poétique
et
des
textes
poétiques.
Le
travail
d’écriture
est
utilisé
comme
exercice
d’application
et
d’utilisation
de
ces
connaissances.
Il
a
pour
objet,
non
de
former
des
auteurs,
mais
de
contribuer
à
l’acquisition
du
concept
de
poésie
et
à
la
maîtrise
de
la
langue.
L’enseignement
à
planifier
vise
donc
l’acquisition
d’un
concept.
Le
projet
de
séquence
proposé
s’appuie
sur
la
conduite
d’un
processus
de
conceptualisation.
Il
s’agira
d’enrichir
le
concept
de
poésie,
«
présent
»
chez
l’élève,
en
clarifiant
les
deux
attributs
que
sont
la
particularité
du
langage
poétique
et
la
forme
des
textes
poétiques.
La
séquence
est
organisée
de
manière
à
proposer
un
enrichissement
progressif
du
concept
(cf
figure).
La
première
séance
permettra
d’appréhender
de
manière
globale
la
poésie
:
poser
la
structure
et
l’organisation
des
attributs
du
concept
et
distinguer
le
langage
poétique
des
autres
langages.
Les
séances
suivantes
approfondiront
la
connaissance
en
précisant
les
concepts
que
sont
le
langage
musical,
le
langage
imagé,
le
langage
libre
et
les
formes
des
textes
poétiques.
Chacune
des
séances
a
comme
but
d’apprentissage
l’élaboration
d’un
concept.
On
privilégie
des
tâches
de
dialogue
pour
favoriser
l’apprentissage.
Cependant,
la
stratégie
de
conduite
du
processus
de
conceptualisation
de
la
première
séance
se
distingue
des
autres.
Cette
première
séance
a,
en
effet,
un
double
enjeu,
celui
d’engager
les
élèves
dans
l’apprentissage
(but
de
motivation)
et
de
poser
l’ossature
du
concept
(but
d’apprentissage).
Dans
un
premier
temps,
on
envisage
d’étudier
(lire,
puis
écouter,
et
enfin
dire),
un
texte
de
Fabien
Marsaud
(Grand
Corps
Malade)
auteur
et
slameur
français.
Le
rôle
de
cette
activité
est
de
favoriser
l’émergence
des
connaissances
antérieures
et
de
donner
à
la
poésie
un
caractère
actuel
et
familier.
Dans
un
second
temps,
on
propose
de
comparer
des
textes
poétiques
de
formes
variées,
et
si
possible,
connus
des
élèves.
On
retient
des
tâches
de
questionnement
pour
atteindre
les
buts.
Pour
les
autres
séances,
l’approche
sera
plutôt
de
type
inductif
:
identification
de
traits
communs
par
comparaison
de
textes
poétiques,
catégorisation
et
institutionnalisation
du
contenu.
On
privilégiera
des
tâches
de
co-‐élaboration.
L’ensemble
des
textes
à
comparer
devra
être
exemplaire
sur
le
plan
didactique
par
leur
typicalité.
Chacune
de
ces
séances
sera
ponctuée
d’activité
d’écriture
sous
forme
libre
ou
contrainte.
L’enjeu
de
ces
tâches
de
production
est
de
favoriser
la
compréhension
du
nouveau
savoir.
Il
n’est
pas
d’acquérir
un
savoir-‐faire
d’auteur
de
poème
qui
relève
d’un
apprentissage
complexe.
13
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
14
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
15
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
16
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
Activité
1
:
Motiver
les
élèves
pour
l’apprentissage
du
concept
technologique
de
pont
Le
but
de
motivation
est
orienté
vers
la
maîtrise
du
savoir.
Le
processus
de
motivation
repose
sur
la
prise
de
conscience
chez
l’élève
que
sa
connaissance
implicite
est
limitée
et
qu’elle
ne
lui
permet
pas
de
définir
tous
les
ponts.
On
organisera
une
tâche
de
co-‐élaboration
pour
forcer
l’explicitation
des
connaissances
implicite
et
créer
un
conflit
socio
cognitif.
L’engagement
dans
la
tâche
d’explicitation
de
la
connaissance
primaire
repose
bien
évidemment
sur
son
caractère
atteignable
(facile)
et
perçu
comme
tel
par
l’élève.
Ce
dernier
pourra
expliciter
sa
connaissance
avec
des
mots
et/ou
des
dessins.
Le
conflit
cognitif
pourra
être
conforté
par
une
tâche
d’étude
de
photos
de
ponts
particulières
(comme
par
exemple,
le
Pont-‐canal
de
Briare
enjambant
la
Loire).
Activité
2
:
Caractériser
les
attributs
du
concept
de
pont
Le
processus
de
conceptualisation
sera
initié
par
une
tâche
de
questionnement
afin
d’identifier
tout
d’abord
le
nombre
et
la
nature
des
attributs
à
rechercher
(catégorisation
des
communs).
Il
s’agit
de
prendre
appui
sur
une
partie
du
questionnement
de
la
démarche
d’analyse
technologique
d’un
objet
technique
:
Pourquoi
existe-‐t-‐il
?
A
quoi
sert-‐il
?
Comment
et
de
quoi
il
est
constitué
?
Chacune
des
réponses
à
ces
questions
permettra
de
définir
un
attribut
du
concept.
Leur
recherche
s’effectuera
dans
le
cadre
d’une
tâche
d’étude
d’un
document
présentant
des
photos
de
ponts.
Il
s’agira
par
un
travail
de
comparaison
d’identifier
des
traits
communs
et
de
les
catégoriser.
Cette
tâche
sera
réalisée
en
co-‐élaboration.
Dans
un
premier
temps,
la
confrontation
de
points
de
vue
sera
organisée
au
sein
de
groupes,
puis
entre
les
groupes.
Un
rapporteur,
désigné
par
groupe,
consignera
sa
proposition
au
tableau.
L’enseignant
organisera
une
confrontation
entre
toutes
les
propositions
pour
élaborer
une
réponse
commune
et
validée
de
tous.
Activité
3
:
Institutionnaliser
le
savoir
Cette
activité
reposera
sur
une
tâche
«
d’écoute
de
cours
».
L’enseignant
exposera
la
formulation
institutionnelle
du
concept
de
pont
tout
en
organisant
sa
confrontation
avec
les
formulations
finales
élaborées
par
la
classe.
Le
but
est
de
favoriser
la
compréhension
de
la
formulation
institutionnelle.
Une
trace
écrite
à
compléter
facilitera
la
prise
de
notes.
Les
compléments
pourront
être
des
éléments
de
la
trace
tableau.
Les
concepts
de
solution
technique
et
fonction
de
service
seront
abordés
uniquement
en
tant
qu’étiquette
d’attributs
du
concept
de
pont.
Activité
4
:
Evaluer
le
niveau
de
compréhension
du
savoir
Cette
activité
s’appuiera
sur
une
tâche
de
diagnostic
et
de
détection
d’erreurs.
Les
élèves
seront
confrontés
à
des
photos
de
ponts
mais
aussi
d’autres
types
ouvrages
d’art.
La
plupart
des
cas
étudiés
poseront
des
difficultés
d’identification
ou
de
caractérisation
(par
exemple,
le
pont
de
Tancarville
ou
encore
le
viaduc
de
Garabit).
L’enseignant
évaluera
leur
capacité
à
reconnaître
un
pont
et
à
le
caractériser
en
utilisant
des
éléments
de
la
trace
écrite
ou
de
la
trace
tableau.
Phase
«
donner
du
sens
à
la
nouvelle
acquisition
»
Il
s’agit
d’inviter
les
élèves
à
utiliser
leur
nouvelle
acquisition
pour
mieux
comprendre
le
monde,
construit
par
l’homme,
qui
les
entoure.
On
proposera
une
tâche
de
production
(et
résolution
de
problème)
en
co-‐élaboration:
«
Elaborer
un
exposé
de
présentation
des
ponts
de
sa
ville
(ou
de
la
ville
voisine)
»,
à
l’aide
d’un
diaporama,
et
travailler
ainsi
d’autres
objectifs
du
programme.
Afin
de
rendre
opérationnel
le
plan
d’action,
il
reste
à
préciser
les
actions
concrètes
(des
différents
acteurs),
leur
résultat
et
leur
conditions
d’exécution.
Ce
travail
nécessite
d’organiser
les
tâches
et
de
définir
des
ressources
à
utiliser
et
de
les
élaborer
(cf.
Partie
4
de
l’exemple).
17
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
18
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
réalisé.
Avec
un
plan
rédigé
on
peut
ainsi
réguler
son
activité,
quelle
que
soit
l’échelle
:
au
cours
d’une
séance,
le
plan
nous
permet
de
voir
que
nous
sommes
en
train
de
dépasser
le
temps
prévu
pour
tel
exercice.
Ce
temps
supplémentaire
est-‐il
utile
?
Ou
au
contraire,
est-‐il
un
indice
du
fait
que
cet
exercice
est
trop
difficile
pour
que
les
élèves
réalisent
l’apprentissage
visé
?
Au
cours
d’une
séquence
ou
d’une
année,
le
plan
nous
permet
aussi
de
réguler
notre
activité
et
nous
conduit
parfois
à
faire
des
choix,
mais
de
façon
raisonnée,
pondérée.
Sans
cet
outil
pour
évaluer
soi-‐même
l’écart
entre
le
prévu
et
le
réalisé,
nous
nous
conduisons
comme
des
humains
ordinaires
dans
les
situations
de
la
vie
courante
:
nous
attribuons
les
problèmes
aux
humains
et
à
leurs
qualités
plutôt
que
de
raisonner
sur
les
buts
et
les
moyens.
Nous
voulons
dire
plus
simplement
que
sans
un
plan
rédigé,
clair
et
précis,
notre
régulation
va
être
centrée
:
-‐ Soit
sur
nous-‐mêmes
:
«
je
suis
nul
»,
«
je
suis
toujours
en
retard
»,
«
je
n’y
arriverais
jamais
».
-‐ Soit
sur
autrui
:
«
les
élèves
sont
nuls
»,
«
ils
n’ont
pas
bien
travaillé
aujourd’hui
»,
«
comme
bien
des
jeunes
aujourd’hui,
ils
n’arrivent
pas
à
se
concentrer,
c’est
pour
ça
qu’ils
n’ont
pas
fini
leur
travail
»,
voire
«
les
imbéciles
qui
font
les
programmes
ont
encore
une
fois
trop
chargé
la
barque
»,
etc.
Nous
ne
voulons
pas
dire
que
ces
explications
sont
nécessairement
fausses,
mais
qu’elles
ne
servent
globalement
à
rien
pour
réguler
son
action
de
façon
efficace.
Ecrire
un
plan
d’action
permet
de
se
poser
la
question
:
«
pourquoi
mon
enseignement
ne
s’est-‐il
pas
déroulé
comme
JE
l’avais
prévu
et
qu’est-‐ce
que
JE
peux
faire
pour
améliorer
les
choses,
si
elles
doivent
être
améliorées
?
».
1.6.3. Ecrire
pour
mettre
à
disposition
mon
enseignement
Rédiger
son
plan
d’action
est
utile
pour
les
partager
avec
nos
collègues,
qui
pourront
y
prendre
telle
idée,
telle
tâche,
telle
progression.
En
retour,
nous
pourrons
prendre
chez
eux
des
idées,
des
tâches,
des
progressions.
Ces
emprunts
aux
collègues
sont
souvent
très
ponctuels,
car
leur
situation
n’est
jamais
la
même
que
la
notre.
Mais,
pour
prendre
un
exemple,
si
emprunter
une
seule
diapositive
à
un
collègue
est
un
moyen
pour
gagner
une
heure,
c’est
une
heure
de
gagnée
pour
faire
autre
chose.
Ces
partages
entre
enseignants
se
développent
de
plus
en
plus,
grâce
à
Internet,
pour
devenir
une
des
ressources
principales
des
enseignants
et
pour
même
déboucher
sur
la
rédaction
collective
de
manuels
scolaires,
etc.
(Clouet
et
al.,
2009
;
Caviale
&
Bruillard,
2009).
Enfin,
on
rédige
parfois
son
enseignement
par
obligation
et
parce
que
cela
va
servir
de
support
à
notre
propre
évaluation.
Pour
aller
plus
loin
De
Vecchi,
G.,
&
Giordan,
A.
(2002).
L'enseignement
scientifique,
comment
faire
pour
que
"ça
marche"?
Paris
:
Delagrave.
Boisvert,
J.
(1999).
La
formation
de
la
pensée
critique.
Bruxelles
:
De
Boeck.
Tricot,
A.,
&
Plégat-‐Soutjis,
F.
(2003).
Pour
une
approche
ergonomique
de
la
conception
d’un
dispositif
de
formation
à
distance
utilisant
les
TIC.
STICEF,
10,
[http://sticef.org]
Tochon,
F.V.
(1993).
L’enseignant
expert.
Paris
:
Nathan.
Viau,
R.
(Ed.),
(1993).
La
planification
de
l’enseignement,
deux
approches,
deux
visions
?
Québec
:
CRP.
19
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
Bien
qu’il
existe
de
multiples
façons
de
faire,
la
pratique
d’un
enseignant
repose
sur
des
situations
d’enseignement
typiques
que
l’on
peut
qualifier
de
canoniques.
Par
exemple,
faire
faire
des
exercices,
présenter
une
expérience,
faire
un
exposé,
faire
une
démonstration,
utiliser
une
analogie,
organiser
un
débat,
etc.
Ces
situations
se
caractérisent
par
un
couple
de
tâches
enseignantes
et
de
tâches
élèves
au
service
d’un
but
qui
peut
être
cognitif
(format
de
connaissance)
ou
motivationnel.
La
manière
d’atteindre
le
but,
quant
à
elle,
peut
s’appuyer,
pour
partie
ou
à
la
fois,
sur
des
processus
d’apprentissage,
de
métacognition
et
de
motivation.
A
une
autre
échelle,
on
trouve
des
démarches
d’enseignement
constituées
d’un
ensemble
organisé
de
situations
d’enseignement.
On
peut
relever
par
exemple
la
démarche
d’investigation,
l’enseignement
par
projet,
ou
encore
des
processus
réglés
plus
spécifiques
à
un
domaine,
tels
que
la
«
démarche
stratégique
pour
enseigner
la
littérature
»
proposé
par
Richard
et
Lecavalier
(2009).
Ce
chapitre
a
donc
pour
objectif
de
recenser
les
plans
d’action
déjà
prêts,
de
les
analyser
à
l’aide
de
notre
cadre
de
référence
(voir
synthèse
du
chapitre
2)
pour
mettre
en
évidence
leurs
intérêts
et
leurs
limites.
En
procédant
ainsi,
nous
espérons
vous
fournir
un
outil
d’aide
à
la
prise
de
décision
d’utiliser
ou
ne
pas
utiliser
tel
plan
d’action.
La
plupart
de
ces
plans
d’action
sont
sous-‐tendus
par
des
tâches
d’apprentissage,
que
nous
avons
particulièrement
décrites
dans
le
chapitre
7.
20
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
l’enjeu
sera
de
faire
comprendre
la
forme
déclarative
de
la
procédure.
Dans
ce
cas,
on
favorisera
le
processus
de
procéduralisation
en
prenant
appui
sur
le
concept
associé.
La
conceptualisation
est
possible.
Mais
elle
est
conditionnée
par
le
niveau
de
connaissances
des
élèves
dans
le
domaine
conceptuel
visé
:
seuls
les
concepts
très
proches
des
connaissances
préalables
des
élèves
semblent
pouvoir
être
abordés
de
la
sorte.
Le
recours
à
un
apport
magistral
de
type
exposé
ou
conférence
se
justifie
par
les
contraintes
organisationnelles
:
on
n’a
pas
le
temps
de
faire
mieux.
Mais
cela
implique
de
«
prendre
les
élèves
là
où
ils
sont
réellement
».
Le
vocabulaire
et
les
structures
syntaxiques
utilisés
doivent
être
adaptés
aux
élèves,
et
la
structure
argumentative
connue
d’eux.
Une
des
principales
difficultés
de
ce
type
de
situation
réside
dans
la
prise
de
notes.
Il
s’avère
fondamental
pour
l’élève
de
savoir
apprendre
à
apprendre
:
savoir
écouter,
synthétiser,
prendre
des
notes
…
En
tant
que
tel
l’exposé
ou
la
conférence
ne
sont
que
des
dispositifs
de
prise
d’informations
;
une
modalité
pour
apprendre,
du
même
registre
que
la
recherche
documentaire.
Un
de
ces
principaux
défauts
est
que
la
motivation
est
basse
et
les
élèves
sont
peu
impliqués.
On
ne
peut
donc
faire
l’économie
d’un
dispositif
motivationnel
particulièrement
soigné.
Par
exemple,
une
conférence
pourra
commencer
par
un
problème
qui
permettra
la
prise
de
conscience
du
déficit
de
connaissance
chez
l’élève.
Un
feed-‐back
sera
fourni
sur
l’acquisition
des
connaissances
tout
au
long
de
la
séance.
La
préparation
de
ce
type
de
situation
d’enseignement
concerne
donc
aussi
la
régulation
de
l’apprentissage
des
élèves
:
observer
et
interpréter
l’attitude
des
élèves,
autoriser
des
questions
pendant
ou
à
la
fin
de
l’intervention,
susciter
les
questions,
...
2.1.2. Que
se
cache-‐t-‐il
derrière
«
faire
une
démonstration
»
?
Faire
une
démonstration
(en
toute
rigueur
nous
devrions
dire
une
«
monstration
»)
permet
aux
élèves
d’observer
le
fonctionnement
d’un
raisonnement
logique,
d’un
appareil
ou
d’un
geste.
Il
s’agit
bien
là
d’une
tâche
d’étude.
La
démonstration
d’un
geste
ou
d’un
appareil,
est
une
situation
courante
en
éducation
physique
et
sportive,
ou
en
formation
professionnelle
comme
la
coiffure,
la
carrosserie,
la
restauration
ou
encore
bien
d’autres.
Cet
apprentissage
par
instruction
contribue
à
l’acquisition
d’un
savoir-‐faire,
par
imitation.
Durant
l’observation,
l’élève
stocke
en
mémoire
l’image
mentale,
visuelle
et
auditive,
encodée
en
images
et
en
mots,
de
ce
qu’il
perçoit.
Ce
modèle,
cette
«
trace
de
référence
»
(Sheffield,
1961),
constitue
une
forme
de
la
procédure
de
guidage,-‐
forme
déclarative
d’une
connaissance
procédurale
spécifique
-‐
qu’il
utilisera
pour
produire
la
réponse
motrice
(comme
la
notice
d’un
LEGO).
L’image
visuelle
devient
un
instrument
d’anticipation
et
de
correction
de
l’action.
En
ce
sens,
la
démonstration
de
l’enseignant
vise
à
proposer
cette
trace
de
référence,
image
à
reproduire,
par
simplification,
exagération
et/ou
déformation.
Il
faut
s’assurer
qu’elle
reste
atteignable
et
utilisable
par
l’élève.
Ce
modèle
mobilisé
par
simulation
mentale
contribuerait
à
l’automatisation
du
savoir-‐faire
(comme
le
font
en
phase
de
préparation
les
pilotes
de
voltige
aérienne
ou
les
skieurs
de
haut
niveau).
L’acquisition
du
geste
repose
bien-‐sûr
sur
une
pratique
physique
répétitive.
Toutefois,
soulignons
deux
faits
:
-‐ la
démonstration
d’un
geste
ou
d’un
appareil
ne
se
fait
que
très
rarement
sans
parole,
le
discours
sur
le
geste
ou
l’appareil
venant
soutenir
la
compréhension,
l’apprentissage
par
imitation
peut
très
bien
dépasser
les
aspects
strictement
procéduraux
;
-‐ l’effet
d’imagination
(Leahy
&
Sweller,
2004,
2005,
2007)
découvert
récemment
montre
que
dans
les
apprentissages
procéduraux,
le
fait
d’imaginer
le
geste
plutôt
que
de
le
réaliser
peut
21
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
être
une
alternative
très
efficace
si
elle
est
temporaire.
Comme
nous
venons
de
le
souligner,
cet
effet
est
bien
connu
et
depuis
fort
longtemps
dans
l’entraînement
des
sportifs
de
haut
niveau.
La
démonstration
d’un
raisonnement
est
une
situation
typique
d’une
séance
de
cours
magistral
ou
d’une
séance
de
correction
d’exercices
(en
mathématiques
ou
en
sciences
physiques,
par
exemple).
Cette
tâche
d’étude
peut
participer
soit
à
l’acquisition
d’un
concept
(par
exemple,
un
théorème
mathématique)
ou
à
l’acquisition
d’un
raisonnement
spécifique
qui
constitue
un
savoir-‐faire
permettant
de
résoudre
une
catégorie
singulière
de
problèmes
(résoudre
un
type
d’équation
trigonométrique,
retrouver
la
formule
d’une
loi
physique).
Dans
ce
cas,
comme
pour
la
démonstration
d’un
geste,
l’observation
de
la
prestation
de
l’enseignant
doit
permettre
à
l’élève
d’élaborer
une
«
trace
de
référence
».
Aussi,
les
tâches
de
ce
dernier
visent
à
mettre
en
perspective
les
sous-‐buts
et
les
liens
qu’ils
entretiennent
entre
eux,
la
nature
des
procédures
utilisées
et
leurs
conditions
de
mobilisation.
Cette
image
mentale,
qui
peut
être
visuelle
et
ou
auditive,
est
à
dissocier
de
la
«
trace
écrite
»,
qui
n’est
que
la
solution
au
problème.
Cette
dernière
constitue
par
sa
forme
une
référence
au
regard
de
canons
institutionnels
de
rédaction.
Un
des
obstacles
à
l’atteinte
du
but
procédural
(de
l’observation)
d’une
démonstration
est
qu’elle
devienne
l’enjeu
d’un
rapport
de
force
et
que
le
professeur
utilise
cette
démonstration
comme
un
tour
de
force
pour
installer
son
autorité.
2.1.3. Que
se
cache-‐t-‐il
derrière
«
faire
une
expérience
»
?
Dans
cette
situation,
l’enseignant
réalise
une
expérience
devant
les
élèves.
Nous
nous
intéressons
ici
au
cas
où
les
phénomènes
observés
constituent
l’objet
de
l’apprentissage,
et
non
le
protocole
expérimental
(nous
renvoyons
lecteur
au
paragraphe
«
faire
une
démonstration
»).
Cette
situation
concerne
donc
l’élaboration
d’une
connaissance
spécifique
de
situation
via
un
processus
de
compréhension.
L’enseignant
choisit
une
expérience
qui
mettra
en
exergue
un
maximum
de
propriétés
définitoires
de
la
connaissance
générale
(la
preuve
par
l’exemple).
Plus
la
connaissance
spécifique
est
typique,
plus
elle
constitue
un
prototype
du
concept,
plus
les
processus
de
généralisation
ou
de
particularisation
s’en
trouvent
favorisés.
Néanmoins
la
portée
de
cette
situation
d’apprentissage
par
compréhension
reste
limitée
à
l’illustration
d’un
concept.
Si
l’on
désire
découvrir
le
concept,
il
s’avère
nécessaire
de
multiplier
les
connaissances
spécifiques,
avant
d’entamer
véritablement
un
processus
de
conceptualisation.
2.1.4. Que
se
cache-‐t-‐il
derrière
«
faire
une
visite
d’un
musée
»
?
On
s’intéresse
ici
aux
situations
d’enseignement-‐apprentissage
de
type
visite
d’un
musée,
d’un
site,
ou
encore
d’une
exposition.
Le
format
central
concerne
des
connaissances
spécifiques
de
situation.
Les
processus
d’apprentissage
mis
en
jeu
relèvent
de
la
compréhension
et
dépendent
des
connaissances
antérieures.
Sur
le
plan
motivationnel,
l’engagement
des
élèves
dans
les
tâches
à
réaliser
(observer,
écouter,
lire,
localiser,
distinguer,
etc.)
est
en
général
favorisé,
ce
qui
n’est
pas
forcément
le
cas
pour
la
persévérance.
En
effet,
cette
situation
n’est
qu’une
transposition
d’un
enseignement
magistral
de
type
exposé
ou
conférence,
mais
on
est
plus
dans
la
classe.
Cependant
il
est
possible
d’envisager
de
conduire
un
processus
de
conceptualisation
si
les
conditions
matérielles
l’autorisent.
Par
exemple,
la
visite
d’un
musée
peut
permettre
d’être
confronté
à
de
nombreux
objets
et
donc
d’engager
les
tâches
de
catégorisation,
puis
de
caractérisation
des
attributs,
etc.
Néanmoins,
les
conditions
organisationnelles
ne
favorisent
guère
la
formalisation
écrite
du
savoir
appréhendé.
Cette
dernière
doit
souvent
être
reportée
à
une
situation
de
classe,
au
risque
de
ne
faire
appel
qu’aux
souvenirs.
2.1.5. Que
se
cache-‐t-‐il
derrière
«
préparer
un
exposé
»
?
La
préparation
d’un
exposé
relève
d’une
tâche
de
résolution
de
problème
(souvent
mal
défini).
22
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
L’élève
élabore
lui-‐même
son
objectif,
à
partir
d'un
objectif
plus
large
défini
par
le
professeur.
Ces
situations
d’apprentissage
par
exploration
empruntent,
sans
s’y
réduire,
un
certain
nombre
de
processus
aux
apprentissages
par
l’action
et
par
instruction.
En
effet,
elles
proposent
aux
élèves
de
résoudre
un
problème
de
sélection
d'informations
dans
un
espace
documentaire
et
de
comprendre
les
documents
sélectionnés,
pour
élaborer
une
représentation
synthétique
de
leur
contenu.
Préparer
un
exposé
possède
donc
trois
objectifs
d'apprentissage
:
apprendre
à
rechercher
de
l'information,
acquérir
un
contenu
déclaratif
et
apprendre
à
restituer
un
contenu.
Les
activités
des
élèves
s’articulent
autour
de
la
gestion
de
la
tâche
(élaboration
d’une
représentation
du
but,
évolution
de
celle-‐ci
en
fonction
des
documents
traités),
de
l’élaboration
et
de
la
gestion
d’une
stratégie
de
rechercher
d’informations,
et
enfin
du
traitement
de
contenus.
Nous
ajouterons
que
trois
mécanismes
de
gestion
cognitive
(processus
métacognitifs)
sont
mis
en
œuvre
:
la
planification,
le
contrôle,
et
la
régulation.
En
effet,
l'élaboration
d'un
plan
d'action
s'avère
ici
absolument
nécessaire
dans
la
mesure
où
seule
une
décomposition
en
sous-‐buts
peut
permettre
de
réaliser
l'objectif.
Cette
étape
est
critique
car
complexe.
En
effet,
élaborer
un
plan
nécessite
d'évoquer
et
de
sélectionner
des
procédures,
de
les
décomposer,
mais
surtout
d'évaluer
les
résultats
intermédiaires
obtenus
grâce
à
ces
procédures.
Un
autre
aspect
critique
réside
dans
le
recueil
des
données
:
identifier
les
éléments
pertinents
par
rapport
au
but.
Pour
rechercher
de
l’information,
l’élève
doit
d’abord
prendre
conscience
du
besoin
d’information,
c’est-‐à-‐dire
de
son
manque
de
connaissances.
Cette
prise
de
conscience
implique
la
mobilisation
de
connaissances
antérieures.
Il
est
en
effet
nécessaire
d’avoir
des
connaissances
pour
prendre
conscience
que
l’on
manque
de
connaissances.
Trois
niveaux
d’aide
devraient
être
proposés
pour
les
apprentissages
par
exploration
:
les
aides
à
la
gestion
de
la
tâche,
les
aides
à
la
sélection
d’informations
et
les
aides
à
la
compréhension.
-‐ Les
aides
à
la
gestion
de
la
tâche
:
il
s’agit
essentiellement
d’aider
l’élève
à
se
représenter
de
façon
opérationnelle
le
but
qu’il
poursuit
;
dans
certains
cas,
il
faudra
aider
le
sujet
à
faire
évoluer
cette
représentation,
tandis
que
dans
d’autres,
il
faut
l’aider
à
maintenir
cette
représentation
stable.
-‐ Les
aides
à
la
sélection
d’informations
doivent
à
notre
sens
concerner
deux
aspects
principaux
:
l’identification
claire
des
catégories
d’informations
à
l’intérieur
desquelles
l’élève
fait
un
choix
et
la
facilitation
de
leur
accès.
-‐ Les
aides
à
la
compréhension
portent
sur
le
vocabulaire
et
les
structures
syntaxiques
et
argumentatives
des
contenus
sélectionnés.
Mais
la
compréhension
des
liens
semble
être
un
problème
particulièrement
sensible
dans
ce
contexte
d’apprentissage.
Enfin,
l’élève
doit
apprendre
à
restituer
l’information,
c'est-‐à-‐dire
apprendre
à
rédiger,
à
mettre
en
forme
les
documents
de
présentation,
préparer
la
présentation
orale,
etc.
En
conclusion,
préparer
un
exposé
est
une
situation
d’apprentissage
particulièrement
intéressante
par
ses
aspects
motivationnels
(l’élève
définit
son
but
lui-‐même)
et
socio-‐cognitifs
(les
échanges
entre
les
élèves
sont
favorisés).
La
difficulté
de
cette
situation
d’enseignement-‐
apprentissage
réside
dans
la
gestion
de
la
charge
cognitive.
Si
la
recherche
d’information
devient
l’enjeu
majeur,
la
réussite
de
cette
tâche
n’impliquera
pas
forcément
d’apprentissage
pour
l’élève.
Par
ailleurs,
le
problème
majeur
de
cette
situation
d’enseignement-‐apprentissage
vient
sûrement
du
fait
que
l’on
ne
sait
pas
forcément
très
bien
décrire
l'ensemble
des
connaissances
impliquées
dans
l'apprentissage
de
la
recherche
d'information,
ni
ce
que
sont
les
compétences
documentaires
mobilisées
dans
ces
situations.
La
préparation
d'un
exposé
est
sans
doute
une
des
tâches
les
moins
bien
définies.
23
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
24
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
grande
qualité.
L'élaboration
de
la
consigne
est
critique
dans
la
mesure
où
celle-‐ci
guide
l'élaboration
de
la
représentation
du
but
et
peut
induire
l'élaboration
d'une
représentation
inadéquate,
par
exemple
par
l'adoption
de
fausses
contraintes
dans
les
procédures
de
résolution
(de
très
nombreuses
études
ont
été
conduites
sur
le
thème).
De
simples
définitions
de
mots
difficiles
ou
ambigus,
ainsi
qu’une
représentation
imagée
de
la
situation
à
traiter
pourraient
aussi
aider
à
comprendre
le
sujet.
D’autre
part,
selon
la
théorie
de
la
charge
cognitive
(Chanquoy
et
al.,
2008),
les
effets
du
problème
résolu,
de
complémentation
de
problème
et
de
renversement
dû
à
l’expertise
peuvent
être
combinés
pour
produire
un
effet
pédagogique
:
l’effet
de
disparition
progressive
du
guidage.
Si,
comme
suggéré
par
l’effet
de
renversement
dû
à
l’expertise,
les
élèves
ont
moins
besoin
d’être
guidés
au
fur
et
à
mesure
que
s’accroît
l’expertise,
une
séquence
appropriée
d’enseignement
pourrait
consister
en
des
problèmes
initialement
résolus,
suivis
par
des
problèmes
à
compléter,
et
enfin
par
des
problèmes
proposés
sans
aucune
aide.
Cette
séquence
avec
un
accompagnement
de
plus
en
plus
faible
devrait
être
plus
efficace
qu’un
enseignement
pour
lequel
seulement
une
des
trois
techniques
serait
utilisée,
à
durée
égale.
Notre
tâche
est
d’accompagner
activement
les
élèves
dans
leur
travail,
leur
suggérer
de
nouvelles
stratégies
et
leur
fournir
les
explications
nécessaires.
Cette
activité
fondamentale
de
régulation
repose
sur
l’identification
et
la
caractérisation
des
erreurs
chez
l’élève
(erreur
de
choix
de
procédure,
erreur
d’application,
voir
le
chapitre
10.7).
Une
aide
ponctuelle
à
l'élaboration
d'une
représentation
opérationnelle
peut
intervenir
sous
la
forme
d'un
pointage
des
propriétés
critiques
de
la
situation,
ce
qui
permettrait
de
bien
catégoriser
le
problème.
Des
situations
analogues
pourraient
être
proposées,
permettant
un
transfert
analogique
lorsque
celui-‐ci
est
possible,
c'est-‐à-‐dire
lorsque
l'apprenant
a
des
connaissances
antérieures
qui
le
permettent.
Le
feedback
étant
l'élément
essentiel
de
la
régulation
de
ce
type
d’apprentissage,
il
doit
exister
(peut-‐être
seulement
à
la
demande)
à
toutes
les
étapes
et
non
pas
uniquement
de
façon
différée,
en
final,
sous
la
forme
d'une
réussite
ou
d'un
échec.
Il
peut
s'agir
par
exemple
d'informations
explicites
en
termes
d'écart
au
but,
de
buts
négatifs
à
éviter,
de
sous-‐buts,
d'hypothèses
alternatives
(par
exemple
le
chapitre
7
de
Mayer,
2008).
2.1.7. Que
se
cache-‐t-‐il
derrière
les
démarches
d’enseignement
par
«
découverte
»
?
Ces
situations
d’apprentissages
par
l’action
sont
choisies
pour
résoudre
des
problèmes
de
motivation
et
d’engagement
des
élèves
dans
les
apprentissages.
Elles
correspondent
aux
situations
telles
que
le
projet,
les
problèmes
mal
définis,
dans
lesquelles
il
est
proposé
à
l’élève
de
résoudre
un
problème
particulièrement
complexe
et
ou
long
à
résoudre.
L’hypothèse
qui
sous-‐
tend
ces
situations
est
que
l’action
de
l’individu
dans
la
situation
va
permettre
de
générer
des
connaissances.
Les
élèves,
regroupés
par
équipes,
travaillent
ensemble
à
résoudre
un
problème
généralement
validé
par
l'enseignant,
problème
pour
lequel
ils
n'ont
reçu
aucune
formation
particulière,
de
façon
à
faire
des
apprentissages
de
contenu
et
de
savoir-‐faire,
à
découvrir
des
notions
nouvelles
de
façon
active
(il
s’instruit
lui-‐même)
en
y
étant
poussé
par
les
nécessités
du
problème
soumis
(Wikipédia).
La
tâche
de
l'équipe
est
habituellement
d'expliquer
les
phénomènes
sous-‐jacents
au
problème
et
de
tenter
de
le
résoudre
dans
un
processus
non
linéaire.
La
démarche
est
guidée
par
l'enseignant
qui
joue
un
rôle
de
facilitateur.
Ceci
est
différent
d’une
étude
de
cas
ou
d’une
résolution
de
problème,
en
ce
sens
que
la
bonne
ou
la
mauvaise
réponse
n’est
pas
importante.
Il
n’y
a
pas
une
réponse.
Un
élève
peut
trouver
une
solution
différente
qui
serait
très
acceptable.
L’enseignement
par
projet
Cette
démarche
propose
à
un
groupe
d’élèves
de
réaliser
un
projet
concret.
L'apprentissage
par
projet
ou
par
enquête
(inquiry
learning)
permet
une
adaptation
flexible
aux
instructions
et
25
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
sont
compatibles
avec
la
manière
dont
fonctionnent
les
structures
cognitives
des
élèves
(Schmidt
et
al.,
2007).
Comparativement
à
un
enseignement
par
instruction,
les
principaux
avantages
concernent
le
développement
des
habiletés
de
haut
niveau
cognitif
comme
l’analyse,
la
synthèse,
etc.,
et
des
savoirs-‐être
individuels
et
collectifs
comme
l’apprentissage
de
la
négociation
et
de
la
résolution
des
conflits,
le
développement
de
la
réactivité
face
à
des
imprévus/difficultés,
le
développement
de
l’autonomie,
de
la
créativité,
de
la
responsabilité,
la
prise
de
conscience
de
ses
capacités
professionnelles,
de
la
confiance
en
soi,
de
la
fierté.
On
note
aussi
une
augmentation
de
la
motivation
intrinsèque
des
élèves.
Cependant,
des
synthèses
de
la
littérature
dans
le
domaine
montrent
(Dochy
et
al.,
2003)
que
l’enseignement
par
projet
a
des
effets
différents
sur
les
types
de
connaissances.
Son
effet
positif
sur
les
savoir-‐faire
des
élèves
semble
immédiat
et
durable.
Par
contre,
les
élèves
ont
des
connaissances
déclaratives
moindres,
mais
se
souviennent
mieux
des
connaissances
acquises.
2.1.8. Que
se
cache-‐t-‐il
derrière
la
démarche
d’investigation
?
Parmi
les
situations
d’enseignement
par
découverte,
on
trouve
la
démarche
d’investigation
couramment
utilisée
dans
l’enseignement
des
sciences
et
des
technologies.
Elle
favorise
une
pédagogie
qui
s’appuie
sur
le
concret
et
l’action,
qui
va
du
particulier
au
général.
Elle
porte
aussi
bien
sur
l’acquisition
de
connaissances
déclaratives
que
procédurales
(White
&
Frederickson,
1998).
Dans
ce
type
de
situation,
l’élève
s’implique
en
tant
qu’acteur
dans
la
résolution
des
problèmes
posés.
Ainsi,
progressivement,
la
compréhension
obtenue
par
la
recherche
d’hypothèses,
le
raisonnement,
l’expérimentation
et
la
résolution
de
problèmes
concrets
font
passer
du
questionnement
à
la
connaissance.
Il
existe
une
forme
institutionnelle
de
cette
démarche
(en
France,
Programmes
du
collège
en
SVT,
Bulletin
officiel
spécial
n°
6
du
28
août
2008)
que
l’on
se
propose
d’analyser.
Cette
démarche
s’articule
autour
de
sept
moments
essentiels
:
-‐ le
choix
d'une
situation-‐problème
par
le
professeur
;
-‐ l’appropriation
du
problème
par
les
élèves
;
-‐ la
formulation
de
conjectures,
d’hypothèses
explicatives,
de
protocoles
possibles
;
-‐ l'investigation
ou
la
résolution
du
problème
conduite
par
les
élèves
(selon
les
disciplines)
;
-‐ l'échange
argumenté
autour
des
propositions
élaborées;
-‐ l'acquisition
et
la
structuration
des
connaissances
;
par
une
confrontation
au
savoir.
-‐ la
mobilisation
des
connaissances.
a. Analyse
globale
de
la
démarche
L’étape
1
est
dédiée
au
professeur
et
concerne
la
conception
des
différentes
tâches
de
chaque
étape
de
la
démarche.
Elle
s’appuie
sur
les
conceptions
ou
les
représentations
des
élèves,
et
vise
à
les
mettre
en
porte-‐à-‐faux
au
travers
de
la
résolution
d’une
situation-‐problème.
L’enseignant
doit
donc
:
-‐ être
conscient
des
idées
et
de
ce
que
comprennent
leurs
élèves
du
sujet
traité,
connaître
les
cheminements
conceptuels
possibles
pour
ce
sujet,
-‐ être
sensible
aux
progrès
des
élèves
dans
leur
apprentissage,
-‐ être
capable
de
concevoir
des
tâches
d'apprentissage
susceptibles
de
soutenir
et
d'encourager
ces
progrès,
-‐ être
capable
de
s'organiser
et
de
mener
un
enseignement
propice
à
l'apparition
de
tous
ces
phénomènes
-‐ et
enfin
être
suffisamment
sûr
de
bien
maîtriser
le
sujet
étudié
pour
pouvoir
évaluer
les
différents
points
de
vue
et
y
réagir
(Duit,
1991).
26
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
Les
étapes
2
à
5
s’attachent
à
faire
travailler
l’élève
sur
ses
connaissances
:
à
les
élaborer,
à
les
modifier,
à
les
ébranler,
à
les
transformer.
Cette
phase
correspond
au
modèle
allostérique
de
Giordan
(1995),
le
«
faire
avec
pour
aller
contre
».
On
est
clairement
centré
sur
la
connaissance.
Ces
temps
sont
des
«
temps
élèves
».
L’étape
6
correspond
au
temps
de
la
formalisation,
de
l’institutionnalisation.
Ce
temps
est
un
«
temps
professeur
»
clairement
centré
sur
le
savoir.
L’étape
7
propose
une
mise
en
application
du
nouveau
savoir,
qui
vient
d’être
institutionnalisé.
On
vise
son
renforcement
par
compréhension
et
l’extension
du
domaine
de
validité
de
la
connaissance.
b. Analyse
du
volet
«
apprentissage
»
Cette
démarche
d’enseignement
s’appuie
sur
un
processus
de
conceptualisation
particulier
:
le
changement
conceptuel.
Ce
changement
conceptuel
n’est
pas
simple
à
provoquer.
Il
doit
amener
un
gain,
sinon
le
concept
préalable,
qui
avait
de
bonnes
raisons
d’être
là,
ne
sera
pas
remplacé,
d’où
la
pertinence
de
la
situation
problème.
Bien
qu’elle
se
caractérise
par
ce
processus
central
de
changement
conceptuel,
la
démarche
d’investigation
s’appuie
des
processus
cognitifs
ou
motivationnels
qui
sont
nécessaires
à
la
réussite
de
la
transformation
des
connaissances
initiales.
Plus
globalement,
elle
vise
à
donner
du
sens
à
la
situation,
à
impliquer
les
élèves,
notamment
à
travers
une
situation
authentique
et
sociale
(e.g.
Brown,
Collins
&
Duguid,
1989).
Cette
situation
problème
doit
favoriser
la
prise
de
conscience
de
leurs
croyances
et
présuppositions,
et
de
leurs
possibles
incohérences,
notamment
par
la
discussion
entre
pairs.
Elle
pourra,
par
exemple
s’appuyer
sur
(Duit
,
1991)
:
-‐ Les
événements
qui
mettent
en
évidence
une
contradiction
-‐ Le
conflit
entre
les
idées
-‐ Le
conflit
entre
les
idées
et
le
savoir
Étude
de
cas
:
La
masse
de
l’air
Étudions
l’exemple
d’une
démarche
d'investigation,
menée
en
sciences
physiques
au
collège,
portant
sur
la
masse
de
l'air.
Elle
est
initiée
par
la
question
«
le
ballon
dégonflé
pèse-‐t-‐il
plus
ou
moins
lourd
que
le
ballon
gonflé
?
».
Le
programme
définit
le
savoir
à
enseigner
comme
suit
:
«
Un
volume
de
gaz
possède
une
masse.
Un
litre
d’air
a
une
masse
d’environ
un
gramme
dans
les
conditions
usuelles
de
température
et
de
pression
».
Dans
ce
cas,
l’apprentissage
peut
correspondre
à
acquérir
une
des
caractéristiques
d’un
concept,
un
de
ses
attributs
:
l’air
a
une
masse.
Il
s’agirait
là
d’une
étape
d’un
processus
(analytique)
de
conceptualisation
par
explorations
successives
des
caractéristiques
d’un
concept.
Le
caractère
primaire
(acquis
par
apprentissage
naturel)
de
cette
connaissance
(l’air,
dans
le
cas
présent)
faciliterait
cette
approche.
Mais
par
ailleurs,
l’apprentissage
peut
correspondre
à
l’acquisition
d’une
connaissance
spécifique
au
regard
d’un
autre
concept
(par
exemple,
la
masse
d’un
gaz
comme
l’air).
Dans
ce
cas,
l’extension
de
cette
caractéristique
de
l’air
à
l’ensemble
des
gaz
(la
généralisation)
ne
va
pas
de
soi,
surtout
du
point
de
vue
de
la
démarche
scientifique
dont
l’enseignement
est
sous-‐jacent.
Il
s’avère
nécessaire
de
proposer
un
processus
de
généralisation
qui
s’appuie
sur
des
données
massiques
d’autres
gaz.
(Éventuellement,
issues
d’expériences
menées
par
les
élèves).
Dans
le
cas
contraire,
on
ne
fait
que
présenter
un
exemple
avant
la
règle
générale
:
il
ne
s’agit
ici
que
d’un
effet
«
Canada
dry
»
du
processus
de
conceptualisation
par
généralisation.
Il
s’agit
peut-‐être
d’une
stratégie
«
boiteuse
»
mais
qui,
comme
l’analogie,
permet
de
gagner
du
temps.
Elle
a
le
mérite
de
renvoyer
à
la
fonction
de
l’exemple
traité.
L’exemple
«
modèle
»
facilite
la
compréhension
(notamment
avec
une
approche
descendante).
La
difficulté
est
de
trouver
l'exemple
proche
des
élèves,
et
que
l'on
peut
généraliser
à
partir
d'un
cas
(même
si
c'est
probablement
bien
dangereux).
27
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
28
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
2.2 Qu’est
ce
qui
régit
toutes
ces
démarches
?
Quelles
sont
les
grandes
catégories
de
démarches
?
Les
démarches
d’enseignement
s’organisent
autour
de
stratégies
qui
lient
le
particulier
et
le
général
ou
le
déclaratif
et
le
procédural.
On
peut
ainsi
distinguer
4
grandes
catégories
de
démarches.
2.2.1. «
L’approche
déductive
»
Elle
fait
appel
à
un
raisonnement
qui
va
du
général
au
particulier.
Le
professeur
présente
d’abord
une
règle,
puis
propose
des
exercices
d’application,
afin
d’en
renforcer
la
compréhension
et
la
mémorisation.
Cette
approche
correspond
à
la
représentation
communément
admise
d’une
situation
d’enseignement
(«
le
maître
énonce
/
l’élève
applique,
le
maître
montre
/
l’élève
fait
»).
Il
s’agit
d’un
processus
de
particularisation
qui
s’appuie
sur
des
connaissances
générales
pour
élaborer
des
connaissances
spécifiques.
Cette
démarche
peut
concerner
des
connaissances
déclaratives
;
on
parlera
alors
de
processus
de
mise
en
application.
Ce
processus
peut
concerner
des
connaissances
procédurales,
on
parlera
alors
de
processus
de
procéduralisation
par
mise
en
application.
La
démarche
déductive
propose
un
accès
rapide
à
la
connaissance
;
cependant,
elle
met
en
œuvre
le
processus
de
mise
en
application
qui
offre
une
garantie
limitée
de
résultat.
Le
choix
de
cas
particuliers
pertinents
constitue
une
réelle
difficulté
(exemples
et
contre
exemples),
le
mauvais
choix
engendrant
des
représentations
erronées,
des
concepts
faux
(cf.
phénomène
de
«
pliage
»
de
la
situation
:
nous
sommes
parfois
conduits
à
déformer
une
situation
un
peu
trop
vite
choisie
pour
qu’elle
corresponde
au
concept
que
nous
voulons
illustrer).
2.2.2. «
L’approche
inductive
»
Elle
fait
appel
à
un
raisonnement
qui
va
du
particulier
au
général.
Le
professeur
propose
d’étudier
des
cas
particuliers,
à
partir
desquels
les
élèves
vont
reconstituer
la
règle,
le
principe
général,
ou
la
démarche.
Les
démarches
de
découverte
telles
que
la
démarche
d’investigation,
la
main
à
la
pâte,
la
démarche
de
projet,
relèvent
de
cette
approche
inductive.
29
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
30
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
«
La
radiographie
utilise
les
rayons
X.
Ils
ont
les
mêmes
propriétés
que
les
rayons
lumineux
tels
qu'on
les
connaît,
c'est
à
dire
qu'ils
permettent
d'imprégner
une
plaque
photographique.
Ils
ont
en
plus
la
faculté
de
traverser
totalement
ou
partiellement
certains
corps.
C’est
grâce
à
ce
phénomène
que
l'image
obtenue
apparaît
plus
ou
moins
noire.
Dans
le
cas
de
la
radiographie
du
corps
humain,
les
rayons
vont
rencontrer
soit
des
organes,
soit
des
muscles
ou
encore
des
os.
Les
rayons
vont
aisément
passer
à
travers
les
organes
et
les
muscles
qui
auront
donc
une
apparence
fort
sombre.
A
l'inverse,
lorsque
les
rayons
rencontreront
des
os,
ils
vont
être
totalement
arrêtés.
Il
n'y
aura
donc
aucune
impression
sur
la
plaque
et
celle-‐ci
restera
blanche.
Il
en
est
généralement
de
même
lorsque
les
rayons
rencontrent
des
corps
étrangers».
Afin
de
vérifier
la
constance
de
la
proposition,
le
professeur
confrontera
les
élèves
à
des
clichés
radiographiques
d’animaux,
des
clichés
de
contrôle
aux
rayons
X
des
bagages
lors
de
contrôles
aéroportuaires,
des
clichés
de
camions
lors
de
contrôle
douaniers,
…
En
situation
d’enseignement,
comme
on
peut
le
remarquer
dans
cet
exemple,
l’élève
ne
conduit
pas
seul,
de
façon
autonome,
le
processus
d’apprentissage.
En
fait,
la
démarche
inductive
relève
d’avantage
d’une
philosophie.
Elle
est
comparable
à
la
construction
d’un
puzzle
où
l’élève
et
l’enseignant
mettent
leur
talent
au
service
l’un
de
l’autre
pour
construire
l’image
finale.
La
conduite
du
processus
relève
de
la
responsabilité
de
l’enseignant
et
non
de
celle
de
l’élève.
Contrairement
aux
apprentissages
naturels,
l’élève
n’enclenche
pas
seul
les
mécanismes
de
généralisation
(catégorisation,
étiquetage,
caractérisation...).
Cependant,
la
difficulté
pour
le
professeur
réside
dans
le
fait
de
discerner,
au
cours
de
la
conduite
du
processus,
la
«
proposition
élève
»
pertinente
:
celle
qui
va
permettre
d’avancer
vers
la
connaissance
(l’élève
propose
–
l’enseignant
dispose).
D’autre
part
sur
le
plan
didactique,
c’est
à
l’enseignant
d’arrêter
un
niveau
de
généralité
(qui
peut
être
définit
par
un
programme
comme
au
lycée,
ou
à
l’université
par
les
limites
des
connaissances
des
étudiants).
L’entrée
par
le
particulier
est
très
intéressante
pour
l’apprentissage,
même
si
la
crainte
(légitime)
est
de
penser
que
le
cas
particulier
d’entrée
reste
attaché
à
la
connaissance.
Par
ce
biais
l’accès
à
la
connaissance
passe
par
une
profondeur
de
traitement
(un
nombre
d’opérations
mentales)
importante
de
la
part
de
l’élève
et
participe
donc
à
un
ancrage
à
plus
long
terme.
Par
ailleurs,
en
permettant
à
l’élève
de
découvrir
par
lui-‐même
le
«
pourquoi
du
comment
»
ou
l’origine
d’une
connaissance
factuelle,
elle
offre
la
possibilité
de
développer
conjointement
compréhension
et
intérêt.
2.2.3. «
De
la
théorie
à
la
pratique
»
Souvent
nous
veillons
à
ce
que
les
élèves
comprennent
la
situation,
la
structure,
le
fonctionnement
d’un
objet,
avant
d’apprendre
à
agir
dessus.
Par
exemple,
comprendre
le
concept
de
texte
narratif
avant
d’apprendre
à
élaborer
un
conte.
Cette
approche
se
caractérise
par
la
transformation
du
format
déclaratif
en
format
procédural.
Elle
est
régie
par
le
principe
suivant
:
la
compréhension
de
l’objet
fonde
la
compréhension
de
l’action
sur
cet
objet.
Elle
exclut
la
juxtaposition
des
deux
formats.
Elle
ne
correspond
pas
non
plus
à
la
compréhension
de
la
forme
déclarative
procédure.
L’intérêt
de
cette
approche
réside
dans
le
fait
que
la
régulation
de
l’action
sur
un
objet
peut
se
faire
grâce
à
la
compréhension
de
cet
objet.
Par
exemple
comprendre
le
concept
du
polygone
de
sustentation
(relatif
à
la
stabilité
d’un
objet)
contribue
à
mieux
maîtriser
la
mise
sur
chandelles
d’un
véhicule.
La
connaissance
déclarative,
la
«
théorie
»
caractérisant
l’objet,
n’est
certes
pas
indispensable
à
l’apprentissage
de
l’action
sur
cet
objet
(la
pratique),
mais
elle
permet
assurément
d’agir
en
compréhension,
de
réguler
de
façon
plus
autonome.
31
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
32
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
-‐
une
connaissance
déclarative
spécifique
correspondant
aux
«
clés
de
l’œuvre
littéraire
».
Il
s’agit
de
décrire
la
façon
dont
l'auteur
exprime
sa
pensée,
ses
sentiments
à
travers
un
langage
explicite
ou
un
message
implicite,
associé
à
des
tournures
de
phrase,
une
succession
de
mots,
-‐
une
connaissance
procédurale
générale,
à
savoir
une
démarche
de
lecture
et
d’analyse
d’œuvre
littéraire
qui
se
décline
en
quatre
phases
:
-‐
une
première
phase
de
préparation
à
la
lecture
;
-‐
une
seconde
phase
de
lecture
proprement
dite
;
-‐
une
troisième
phase
d’analyse
et
de
l’interprétation
;
-‐
et
une
quatrième
phase
de
validation
des
hypothèses
Cette
activité
d’enseignement
est
porteuse
d’un
double
enjeu,
celui
de
l’élève
et
celui
du
professeur.
L’enjeu
de
l’élève
est
de
réussir
la
tâche
:
trouver
les
clés
de
l’œuvre.
L’enjeu
du
professeur
est
de
faire
acquérir
une
démarche
:
«
il
s’agit
d’amener
les
élèves
à
interpréter
eux-‐
mêmes
l’œuvre
lue,
au
lieu
d’attendre
que
l’enseignant
le
fasse
à
leur
place
»
alors
que
dans
tous
les
cas,
et
en
dernier
recours,
le
professeur
fournira
les
clés
de
l’œuvre.
Cette
pratique
d’enseignement
vise
donc
à
conduire
un
processus
de
procéduralisation
par
application
pour
faire
acquérir
une
démarche
à
l’élève.
L’enseignant
ne
doit
pas
se
tromper
d’objectif.
Par
exemple,
il
devra
absolument
éviter
d’analyser
l’œuvre
à
la
place
des
élèves,
de
livrer
la
réponse.
Mais,
il
veillera
à
relier
ses
propos
à
la
démarche
d’analyse.
Cette
dichotomie
est
très
délicate
à
établir.
Elle
consiste
à
maintenir
un
équilibre
entre
«l’assistance
dont
l’élève
a
besoin
pour
traiter
le
contenu
et
l’acquisition
graduelle
de
l’indépendance
nécessaire
au
traitement
automne
de
l’information
»
(Tardif,
1992).
La
caractérisation
générale
de
cette
pratique
peut
être
poursuivie
pour
chacune
des
étapes.
Cet
approfondissement
vise
à
extraire
les
processus
cognitifs
et
motivationnels
sous-‐jacents.
Analyse
partielle
:
phase
1«
préparation
à
la
lecture
»
Etudions
le
scénario
proposé
pour
la
première
phase
qui
concerne
«
la
préparation
à
la
lecture,
où
l’enseignant
justifie
d’abord
le
choix
de
l’œuvre
afin
de
relier
la
culture
de
l’élève
à
celle
que
l’on
veut
construire
:
la
culture
scolaire
ou
légitimée.
Il
active
ensuite
les
connaissances
littéraires
à
partir
du
livre
que
les
étudiants
ont
en
main
et
qu’ils
feuillettent
ensemble.
Le
professeur
incite
les
élèves
à
anticiper
le
contenu
de
l’œuvre
afin
de
créer
des
attentes
et
de
susciter
des
hypothèses
de
lecture
qui
seront
à
vérifier
tout
au
long
de
la
lecture.[fin
partie
1]
Il
recommande
des
stratégies
de
lecture
consistant
à
noter
ou
à
surligner
le
qui,
quoi,
où
et
quand
de
l’action
;
il
donne
un
exemple
de
leur
utilisation.
Enfin,
il
propose
l’échéancier
de
lecture,
au
rythme
d’environ
70
pages/semaine,
pour
de
la
prose.[fin
partie
2]
».
Cette
phase
comporte
deux
parties
(comme
pour
les
aux
autres
phases):
-‐
lors
de
la
première
partie,
l’activité
de
l’enseignant
consiste
à
faire
émerger
les
préconceptions
des
élèves,
leur
interprétation
personnelle
à
priori
de
l’œuvre
;
-‐
dans
la
seconde
partie,
l’enseignant
apporte
une
aide
méthodologique.
Il
s’agit
d’une
aide
stratégique,
dans
la
mesure
où
elle
consiste
à
guider
et
à
assister
l’élève
dans
l’interprétation
rationnelle
de
l’œuvre.
Du
point
de
vue
de
la
motivation,
la
première
partie
correspond
à
une
phase
d’engagement.
Elle
consiste
à
donner
du
sens
à
l’activité,
en
travaillant
sur
le
but
à
atteindre
:
«
puisque
je
sais
où
aller
alors
je
peux
m’engager
sur
le
chemin».
La
deuxième
partie,
quant
à
elle,
traite
de
l’aspect
persévérance
dans
la
réalisation
de
la
tâche.
En
proposant
un
guidage
et
une
assistance
adéquats,
l’enseignant
réduit
la
charge
cognitive,
permettant
à
l’élève
de
poursuivre
ses
efforts.
En
ce
qui
concerne
les
apprentissages,
la
première
partie
porte
sur
des
connaissances
conceptuelles
caractérisant
une
œuvre
littéraire.
Une
fois
ces
connaissances
réactivées,
il
est
demandé
à
l’élève
de
les
appliquer
à
l’œuvre
étudiée
selon
une
démarche
qui
lui
est
propre.
Lors
de
la
deuxième
partie,
le
processus
consiste
à
appliquer
une
démarche
explicite
et
rationnelle
(«
comment
caractériser
l’action
»,
au
sens
littéraire
:
«
qui,
quoi,
où
et
quand
de
l’action
»)
visant
33
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
à
valider
l’interprétation
de
l’élève.
Globalement,
cette
première
phase
centre
l’apprentissage
sur
la
connaissance
procédurale
en
confrontant
l’acquis
au
savoir
à
acquérir.
Le
traitement
métacognitif
(explicite
et
collectif
lors
de
la
phase
4)
pourrait
être
mené
de
manière
individuelle
au
cours
des
différentes
phases.
Par
exemple
dans
la
première
phase,
l’apport
individuel
pourrait
permettre
à
l’élève
de
faire
le
point
sur
ce
qu’il
sait
et
ce
qu’il
ne
sait
pas
des
concepts
caractérisant
une
œuvre
littéraire.
On
s’attacherait
à
lui
faire
prendre
conscience
qu’il
existe
des
niveaux
de
maîtrise
d’un
savoir
(j’en
ai
entendu
parlé,
je
suis
capable
d’en
parler,
je
sais
l’utiliser,
je
sais
quand
l’utiliser)
et
à
se
situer.
On
pourrait
également
faire
prendre
conscience
aux
élèves
des
formats
de
connaissance
traités
et
de
leur
caractérisation
structurale.
Dans
le
cas
d’une
connaissance
déclarative
l’élève
doit
être
en
mesure
d’identifier
explicitement
l’étiquette,
les
attributs
et
les
interrelations.
Dans
le
cas
de
connaissances
procédurales,
il
doit
en
préciser
la
suite
d’actions
et
leur
niveau
d’organisation.
34
Extrait
de
Musial,
M.,
Pradère,
F.,
&
Tricot,
A.
(2012).
Comment
concevoir
un
enseignement
?
Bruxelles
:
De
Boeck.
-‐
De
la
pratique
à
la
théorie
part
de
l’action
et,
par
un
processus
de
prise
de
conscience,
vise
la
compréhension
ou
la
conceptualisation.
Pour
aller
plus
loin
Brown,
J.S.,
Collins,
A.,
&
Duguid
P.,
(1989).
Situated
cognition
and
the
culture
of
learning.
Educational
Researcher,
18,
32-‐42.
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(2006).
Les
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Paris
:
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Dean,
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D.
(2006).
"Direct
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discovery:
The
long
view".
Science
Education
91
(3):
384–397.
Grangeat
,
M.
(Ed.),
(2011).
Les
démarches
d'investigation
dans
l'enseignement
scientifique
:
Pratiques
de
classe,
travail
collectif
enseignant,
acquisitions
des
élèves.
Lyon
:
INRP.
White,
B.Y.,
&
Fredrickson,
J.R.
(1998).
Inquiry,
modeling,
and
metacognition:
Making
science
accessible
to
all
students.
Cognition
&
Science,
16,
90-‐91.
35