Ma Belle Mère Ma Rivale

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Ma Belle Mère, Ma Rivale.

Je m’appelle Lesly, j’ai épousé l’homme le plus merveilleux au monde


Carlos, grand commerçant et titulaire d’une quincaillerie au marché A
de Garoua. Il avait lancé son activité dans cette ville grâce aux conseils
de son meilleur ami et le succès fût incroyable. Carlos et moi avons
toujours été très proches, la compatibilité entre nous n’était pas
étonnant vu qu’il était mon meilleur ami depuis notre tendre enfance.
J’ai toujours été à ses côtés, dans les bons comme dans les pires
moments nous avons toujours sûrs compter sur l’autre et notre
amour était aussi fort qu’un roc. Calors était sawa et moi bamiléké, sa
mère lançais souvent des commentaires bizarres en ma présence,
comme quoi les « bamilékés sont sales, chiches et sorciers, etc ». Mon
homme me disait toujours de ne pas prêter attention a ses
commentaires Parce-que d’après lui sa mère aimait beaucoup
blaguer. Un jour, j’avais surpris une conversation entre elle et ses
enfants et j’en étais le sujet.

-Tu fais quoi avec une fille qui n’a que le probatoire ? Elle passe son
temps à manger et dormir alors que tu t’époumones pour ramener de
l’argent à la maison.
-Carlos mama à raison, Lesly n’est qu’une consommatrice et tu n’iras
pas loin avec elle. Je te tire les oreilles tous les jours mais tu ne veux
pas comprendre, j’ai ma copine qui viens de finir sa formation en tant
que élève de l’ENAM. Elle est célibataire et elle n’a pas d’enfant, voilà
le genre de femme que nous on veut.
-Mais je dis hein, vous avez la mémoire courte ou quoi ? Vous ignorez
que c’est à cause de moi que cette fille n’a pas pu terminer ses études
?Elle préparait justement son Baccalauréat quand elle est tombée
enceinte et son père la foutu à la porte.Avec le stress et les menaces
de la grossesse,elle n’a pas pu réussir et depuis là elle est devenue
une femme au foyer dévouée.C’est quoi votre problème?
-C’est parce qu’elle est bête qu’elle n’a pas pu passer dis donc. Moi je
connais des filles, même en étant enceinte réussissent à leur examen.
Bon, admettons que ce soit à cause de la grossesse, l’enfant est alors
resté dans son ventre ? Endalé a quel âge aujourd’hui ? Depuis 6ans ?
Non mais n’exagères pas ! Elle est paresseuse !
-Elle mange bien ton argent, bientôt elle va remplir la maison avec son
corps.
-Ce n’est pas mon argent mais le notre.
-Fermes ta bouche ! N’importe quoi ! Elle t’a charmé?

Pendant que j’écoutais la conversation, les épisodes de la période


obscure de ma vie défilaient devant moi. J’avais tout abandonné pour
suivre cet homme au bout du pays, je lui avais donné une magnifique
petite fille mais sa famille n’hésitait pas à me transpercer de
poignards. J’avais commencé à vendre les caramels pendant qu’il
faisait son travail de gardien de nuit dans une boulangerie de la place,
c’est avec cet argent que nous avons pu économiser pour lancer le
business de quincaillerie dans le nord du pays. Jusque là les débuts
n’étaient pas faciles, je ne gagnais presque rien dans mon commerce
ce n’est que grâces aux pouboirs que je pouvais faire les économies.
J’ai emprunté de l’argent dans ma réunion pour que mon homme et
moi puissions atteindre notre objectif. Ma belle mère disait tous les
jours que ce n’était pas la vie qu’elle aurait souhaité pour son fils, elle
ne comprenait pas comment un sawa pouvait tenir une quincaillerie
et devenir commerçant.

-Mon fils ! Tu es beau, mignon et élégant je ne comprend pas ce que


tu fais avec « la ngrafi » là, tu es déjà devenu comme un bon bamiléké
à cause d’elle être vigile c’est une chose mais aller jusqu’à devenir
commerçant en est une autre. Ce sont des sous métiers qui ne sont
pas faits pour toi, Carlos fait comme tes sœurs.Sortez moi de la
misère.
-Maman j’ai la foi,je suis convaincu qu’avec ma femme j’irais très loin.
-Eeeeeeeeeeeh ferme ta bouche c’est ta femme que tu l’as épousé où
? Tant que je vivrais cette fille ne sera jamais ma belle fille.
-Mais maman ! Comment es ce que tu peux dire cela alors que c’est la
mère de ta petite fille ? Tu as trois grandes filles et aucunes d’elles
n’est mariée mais tu mènes la vie dure à cette pauvre innocente.
-Donc c’est moi la méchante hein ? Je vois que c’est un crime de
vouloir ton bien, tes sœurs ne sont pas mariées mais elles ramènent
beaucoup d’argent à la maison.
-Ah bon ? Donc tu encourages tes filles dans la prostitution ! Mais
maman tu es amusantes hein, Lesly peut très bien se taper un mec
très riche aussi mais elle ne le fait pas alors que je n’ai rien. Je n’arrive
même pas à prendre soin d’elle proprement comme un homme doit le
faire mais malgré sa elle reste fidèle et dévouée, tu devrais en être
fière.
-Tu es inconscient, tu ne veut pas profiter des opportunités que la vie
peux t’offrir.
Quand j’allais chez mes beaux parents, jetais toujours mal à l’aise, je
me levais très tôt pour faire le ménage ensuite je m’enfermais dans la
chambre. Sa aussi , était un autre problème car elle se plaignait et me
traitais de sorcière. Mais les jours où je lui offrais les petits cadeaux
tels que : des montres, des chaussures et même des greffes, nous
étions des meilleures amies du monde.

-Ma belle fille chérie tu es différente des autres bamiléké, tu es très


gentille, mon fils a vraiment de la chance de t’avoir.
-Merci belle mère
-Vous comptez vous installer à Garoua quand alors ?
-Le mois prochain ma’a
-d’accord, je compte sur toi pour bien prendre soin de Carlos. Tu sais ,
la location n’est pas facile et ton beau père est un gros saoulard, il
passe ses journées à boire donc, s’il y’a possibilité je viendrais habiter
avec vous des que vous serez installés.

Et moi qui croyait que ce n’étais qu’une blague mais, elle était on ne
peux plus sérieuse. Elle avait appelé son fils pour l’informer de sa
venue au nord mais celle-ci n’avait pas précisé que c’était pour son
installation définitive.

-Allô Carlos !!
-Oui maman comment tu vas ?
-Ça va, je voulais te dire que je suis comme ça à l’agence hein, je vais
arriver à Yaoundé dans l’après midi ensuite je vais prendre le train
pour Garoua.
-Ahhhhh !! Maman il y’a un problème ?
-Ça veut dire quoi ? Je ne peux plus venir chez mon fils ?
-Non maman pourquoi tu te fâches ? Je demande ça Parce-que c’est
un très long voyage et y’a sûrement une raison pour cette peine.
-Oui, mon fils me manque.
-Hahaha d’accord maman je t’attends.

Lorsque Carlos m’avait annoncée la nouvelle j’étais devenue très


triste. Je n’avais rien contre ma belle mère mais la simple pensée de
me retrouver avec elle dans une maison me rendait malade. Je savais
que c’était le calvaire garanti qui m’attendait. Je ne pouvais non plus
m’opposer à son arrivée sinon ca aurait été pire. Carlos avait
remarqué mon malaise et comme d’habitude, il a essayé de me
rassurer.

-Mon cœur c’est juste pour quelques jours et ensuite on retrouvera


notre intimité.
-Je sais mais j’ai peur, tu connais la tension qu’il y’a entre mama et
moi.
-Je sais mon amour et je te promets que cette fois ci ca sera différent
lorsqu’elle verra le progrès qu’on a fait.
-Hum ok si tu le dis.
-Ok qui ?
-Ok mon amour.
-Allez ! Ne fais pas cette tête…et si on profitait du petit moment qui
nous reste avant son arrivé pour se ressourcer ?
-Je ne comprends pas…
-Tu ne comprends pas quoi ? Hum ? Tu ne penses pas qu’il est temps
qu’on donne un petit frère à notre fille ?
-Hahaha après le mariage pardon.
-Ca veut dire ? Donc tu doutes encore ?
-Non, weehhh ne le prends pas de cette façon pardon, je préfère avoir
une assurance avant de te donner un deuxième enfant car si tu
fermes les yeux aujourd’hui, ta famille va me mener la vie très dure.
-Hummm tu as raison et tu ne sais pas à quel point j’ai mal. Je ne
comprends pas ce que tu as fait à ma mère pour qu’elle te traite de
cette façon ?
-Je connais son problème, ta mère est une matérialiste, elle m’aime
seulement quand je lui fais des cadeaux, si j’étais riche, j’allais être la
meilleure des belles filles.
-Je ne te permets pas de parler de ma mère de cette façon, je sais
qu’elle ne t’apprécie pas beaucoup à cause de ta tribu mais de là à
dire qu’elle est matérialiste c’est un peu fort. Nous sommes entrain
de parler de celle qui m’a donné la vie.
-J’ai peur…tu me fais réfléchir…
-Pourquoi ?
-Elle n’est pas encore là mais nous sommes déjà entrain de nous
disputer, combien de fois quand elle le sera.
-Lesly je t’ai toujours défendu face à ma famille donc ce n’est pas toi
qui pourra te plaindre, ne sois pas de mauvaise foi.
-Je n’ai jamais dit le contraire, ne craques pas seulement s’il te plaît.
-Ma mère vient juste pour quelques jours, ensuite elle va rentrer chez
elle. Je ne vois pas pourquoi tu t’inquiètes.
-Je ne vais pas être égoïste hein, mais si ca ne dépendait que de moi,
elle ne viendrait pas.
-Tu es malade hein, ca ne va pas dans ta tête là ! Tsiups !

J’avais un très mauvais pressentiment, la venue de ma belle-mère


n’était pas sans but et lorsqu’elle a franchit le seuil de la porte avec
son gros sac j’ai tout de suite compris, Elle venait s’installer. A peine
arrivée, elle avait commencé avec des remarques déplacées.

-Vous vivez dans un Studio ? C’est toujours la pauvreté là ? Les


maisons sont moins chers ici non ?
-Oui mais nous ne sommes que trois donc on a vu que ca ne servirait à
rien.
-Et ma petite fille dort où ?
-Avec nous…
-Abomination ! C’est quelle promiscuité ça ?
-Mais mama, papa et toi m’avez élevé dans un studio non ? En plus
nous étions six enfants.
-Ahbon ! Donc tu veux nous imiter c’est ça ?
-Non mais ce que j’essaie de dire c’est que, tu n’es pas mieux placer
pour nous faire la morale. Comportes toi comme une vraie mère et
encourages ton fils !
-Tu vois comment tu me parles devant ta femme ? Comment est-ce
qu’elle va me respecter ?
-Mama c’est toi qui l’a voulu, à peine arrivée tu te plains déjà, je
n’apprécie pas.
-Comme je me plains sans raison là, je vais dormir où ?
-Tu n’es là que pour quelques jours non ? Lesly va sortir le deuxième
matelas et elle va t’arranger un endroit confortable.
-Tu me chasses déjà ? C’est quoi ?
-Haaaa…qui t’a chassé ?
-Tu le fais indirectement, en tout cas hein, je n’irai nul part.
-Hummm le femme ci…
-La femme ci a fait quoi ? Si je n’ouvre pas les yeux bientôt les
bamiléké vont envahir la maison ci. Ta petite amie est où ?
-Ma femme ! Mama et non ma petite amie.
-C’est ca même, elle est où ?
-Elle se repose, Lesly est un peu souffrante.
-Comment ne va-t-elle pas être malade quand elle ne travaille pas.
-Mama est-ce que toi-même tu travaillais ? Tu fais comme si c’est un
crime.
-Ne me compare plus jamais à elle , tu comprends non ?
-Regardes alors, tu viens d’arriver, au-lieu d’être heureuse, on fait
déjà les problèmes. Comment va papa ?
-Ton père va bien, il est là… tu as son numéro non ?
-Donc si j’ai son numéro je ne devrais pas te demander de ses
nouvelles ?
-Laisses mes oreilles avec le bavardage, il y’a quoi à manger ici ?
-Le couscous avec les légumes.
-Je dis hein, vous ne saviez pas que je suis entrain de venir ? Qui
mange le couscous ?
-Tu veux manger quoi alors ?
-Le porc Rôti ou le poisson braisé ?
-Je vais faire un tour au marché, toi-même tu vas préparer ca hein.
-Parce-que Lesly est là pourquoi ? Elle dort pendant que moi je suis à
la cuisine ! Abomination !

Elle est entrain dans la chambre et elle m’a brusquement secoué.

-Oh ! Madame ! Tu dors quoi ?Mon fils ne t’a pas dit que je venais ?
-Bienvenue ma’a…
-Carlos et moi nous sommes entrain d’aller au marché, je ne veux pas
te surprendre entrain de dormir à mon retour, c’est toi qui fera la
cuisine et j’espère que tu sais t’y prendre.
Pour éviter les problèmes, j’avais acquiescé de la tête avant que l’on
ne se sépare et elle est partie.
Deux mois passèrent et ma belle mère était toujours là, elle n’avait
même pas l’intention de s’en allée et avec mon mari ca devenait de
plus en plus tendu. Lorsqu’on essayait d’avoir un peu d’intimité, elle
débarquait dans la chambre avec des prétextes bidons, même quand
nous étions enfermés.

-Mama tu veux quoi ?


-Je n’arrive pas le dormir seule, ma petite fille est où ?
-Elle dort déjà.
-Humm très tôt comme ça ?
-Il est 23h et demain elle doit aller à l’école.
-Aaannhh….je n’ai même plus la notion du temps. Venez alors au
salon, on visionne un peu.
-Nous sommes fatigués, une autre fois peut-être.
-Regarder la télé nécessité quel genre d’effort ? Donc ta mère dit
qu’elle ne veut pas rester seule mais toi tu préfères rester entre les
jambes de cette fille.
-Cette fille a un nom et elle s’appelle Lesly.
-Puisque vous ne voulez pas venir à moi, moi je bien à vous. Recules-
toi, je veux m’allonger.
-Non désolé mais ca ne peut pas se faire, ta place est au salon.
-Lesly ton mari me parle comme ca et tu es incapable de le raisonner ?
-Donc tu cautionnes ce qu’il fait ?
-Mama, je crois qu’il a raison, nous voulons nous reposer.
-Et moi alors ? Comme j’ai peur là, je meurs ?Je savais que je ne
pouvais même pas compter sur toi. Bref ça va, dormez mais ne fermez
pas la porte.
-Haaaa ! C’est encore quel système ça, la mère ci ? Qu’est-ce qui
t’arrive même ?
-Bonne nuit.

L’envie avait disparue, pour finir chacun a tourné le dos à l’autre


avant que le sommeil ne nous emporte. Ma belle mère était devenu
mon mari aussi en plus d’être ma rivale. À chaque fois que mon
téléphone sonnait, elle bondissait dessus.

-Qui t’appelle ?
-Ma sœur ?
-Ta sœur a déjà la base ? J’ai entendu la voix d’un homme et toi me
dire ta sœur ? Donnes moi ton téléphone.
-Non, je ne le ferai pas.
-Et pourquoi ?
-Tout simplement Parce-que même mon mari ne le fais pas, Carlos à
confiance en mois.
-Ton mari hein, il t’a épousé où ?
-Il ne m’a pas encore épousé mais c’est pour très bientôt.
-Mon fils ne pourra jamais t’épouser tant que je serais vivante, tu lui
donnes quoi à part le sexe ?
-Je rends ton fils heureux à tous les niveaux et nous allons sceller
notre union que tu le veuille ou pas.
-C’est maintenant de cette façon que tu parles ?
-Non la mère ci, toi tu m’as déjà gagné, tu me parles très mal mais
quand je veux riposter tu te fais passer pour la victime.
-Tu ne vas plus durer dans cette maison, je vais chercher une bonne
femme à mon fils, laideron ! Tu ne peux pas te mettre au régime ?
-De nous deux qui devrait se mettre au régime ? Laisses moi te dire
que tout ce que tu me fais subir entache la destinée de tes filles.

Elle s’est levée brusquement et elle m’a claqué. La gifle était très
douloureuse Parce-que je m’y attendais pas. Au même moment son
fils est entrée et elle s’est jetée sur lui.

-Ta femme à réussi à me chasser, je rentre aujourd’hui même, elle me


déteste.
-Calmes toi et expliques moi ce qui s’est passé clairement,qu’est-ce
qu’elle t’a fait?
-Elle m’a insulté et giflé Parce-que je lui ai demandé avec qui elle était
au téléphone.
-Aannhh et c’est pour ca que tu veux partir hein ?
-Oui mon fils.
-D’accord mama, tu as raison, c’est mieux que tu rentres toi, Lesly
n’est pas une bonne femme.
-Hein ? C’est tout ce que tu trouves à dire? Tu ne la blâmes pas ?
-Non mama ne te déranges même pas, je m’en charge.

C’était un grand soulagement pour moi d’apprendre qu’elle allait


enfin partir mais hélas notre joie ne fût pas de longue durée. En
faisant ses bagages, elle se lamentait, elle pleurait croyant que son fils
allait bouger le petit doigt mais rien, il était concentré sur son
téléphone. Moi-même je ne comprenais pas, Carlos aimait beaucoup
sa mère, le fait d’apprendre que je l’avais giflé devait le mettre en
colère mais celui-ci était très serein.

-Carlos, je te dis que je veux rentrer et toi tu ne fais rien ? Tu n’essaies


même pas de me retenir ? Je vois maintenant que j’étais de trop dans
cette maison.
-Mama tu es ici depuis plus de trois mois, aujourd’hui toi-même tu
m’as dit que tu n’es plus à l’aise ici, que veux tu que je fasse ?
-Donc tu préfères rester avec la fille ci et ton enfant, moi ta mère,
celle qui t’a porté 9 mois dans son ventre, tu me mets à la porte.
-Hummm je t’ai mis à la porte ? Sérieux ?

-Tu crois que c'est différent ? Je m'attendais à ce que tu


prennes ma défense face à ta sorcière de femme mais tu
restes là comme si elle t’avait charmé.
-Mama tu déranges.
-Moi je dérange ? Ahbon ? Ok je ne bouge plus ! Je suis là et
c'est le caterpillar qui viendra m'enlever d'ici.
-Tu laisses ton mari à qui ? Tu te plains de ma femme mama,
toi-même tu es quel genre de femme ?
-Je peux encore te fouetter hein ! Ne fais pas je te maudis ici
! Tu parles à qui comme ça ? Hein ?
-Pardon ça va ! Restes, ne pars même plus mais saches que
j'ai vu comment tu la giflais, j'ai observé toute la scène.
-C'est ton problème ! Je vais dormir.

Elle avait le diplôme pour nous empoisonner la vie, elle


savait où nous toucher pour nous blesser et moi je ne
supportais plus cette situation. Comme si cela ne suffisait
pas, elle a appelé le renfort, sa dernière fille Nivelle. Carlos
avait expliqué à sa mère qu’il ne voulait pas que sa petite
sœur vienne s'installer puisque nous étions encore dans un
studio mais celle-ci le prit mal.

-Même si toute ta famille décide de venir s'installer ici où est


le problème ? Celle qui est de trop ici c'est Lesly ! Tes sœurs
ont décidé de ne plus payer le loyer de ton père et moi
depuis qu'elle sont allées vivre avec leur copine et Nivelle n'a
pas où aller.

-Quoi ? Et papa fait comment ?


-Je m'en fou, chacun se cherche.
-Mais ça c'est quoi ça ? C'est quelle éducation que tu donnes
à tes enfants comme ça ?
-N’est-ce pas moi je t'ai mal éduqué ? C'est pour ça que tu
veux finir ta vie avec une illettrée écervelée. Je ne suis pas
entrain de discuter avec toi mais saches que ta petite sœur
sera là demain.
-Jusqu’à preuve du contraire, c'est ma maison hein ! Je
choisis qui y vit Parce-que c’est ma femme et moi qui payons
les factures ! Tu comprends non ?
-Tout ce que tu racontes là c’est pour toi, je t'ai déjà dit que
ma fille sera là demain.

J'avais des sueurs froides, mon malheur ne faisait que


commencer et Carlos le remarqua.

-Mon cœur ne t’inquiètes pas, dès demain on va chercher un


appartement. Nous allons retrouver notre intimité et je vais te
donner le capital pour que tu ouvres un Café-Restau.
-Avec quel argent chéri ?
-C'est nous qui bouffons la cotisation ce mois non ? Il est
temps d'investir.
-Le déménagement plus le business c'est un peu trop je
pense, avec 700.000 FCFA on ne pourra pas s'en sortir.
-Hummm je ne te connais pas comme ça hein, tu es toujours
optimiste, qu’est-ce qui se passe ?
-Bb j'ai peur qu'en prenant un appartement ça les
encouragent à rester définitivement ici. On doit suivre nos
projets, je ne comprends plus rien.
-Mon amour, je fais tout ça pour toi parce que je sais ce que
ma sœur et ma mère me feront subir.
-Je ne suis pas sûre d'avoir cette force la force de supporter
tout ça. Pourquoi ne pas louer une chambre pour eux ? C'est
mieux non ?
-Très bonne idée ! Tu as raison, pourquoi n'y ai-je pas pensé
depuis ? Je vais leur en parler.
-Mon Problème avec toi c'est que tu demandes leur avis,
prends des décisions et mets les devant le fait accompli.
-D’accord mon amour j’ai compris, souris alors.

Comme je le craignais, ma belle mère avait catégoriquement


refusé de vivre loin de son fils, la seule solution pour moi
était de sortir chaque matin de la maison avec mon mari.
Lorsqu'elle vit que je ne restais plus à la maison, c’étaient les
plaintes accumulées. Je faisais l'effort de faire la cuisine de
temps en temps mais je passais mes journées à aider Carlos
à la quincaillerie. Ces moments nous rapprochaient Parce-
que nous étions sans dérangement, loin de sa mère et sœur.
À 14h30, j’allais chercher notre fille à l’école et je lui donnais
à manger à la boutique, le soir comme une famille heureuse
on rentrait à la maison dormir tranquillement. Ma belle mère
ne supportait pas de voir les choses se dérouler aussi bien,
j'avais repris mes kilos perdus, je me coiffait régulièrement
sous les commandes de mon mari, je ne réfléchissais plus.
-Tok tok tok !
-Mama je suis un peu occupé, je te reviens après.
-Tu fais quoi dans cette chambre jusqu’à tu me dis carrément
que tu me reviens après ? Tu sais que je veux te dire quoi ?
-Mama je suis entrain de causer avec ma femme, j’ai dit que
je te revenais après.
Elle était allé se plaindre chez sa fille comme si ça allait
changer quelque chose, nous avons continué à faire l'amour
tranquillement et après nous nous sommes endormis. Le
soir quand Carlos est sorti de la chambre, il a vu les bagages
de sa mère à l’entrée de sa porte.

-Nivelle mama est où ? Pourquoi ses bagages sont devant la


porte ?
-Tu l'as chassé non ? Elle est entrain de partir, d’ailleurs moi
aussi je pars.
-Hahaha vous avez l’argent de transport au moins ?
-Ne te déranges pas, on va se débrouiller.
-Est-ce que je t'ai dit que je me dérangeais ? Hahaha vous
faites un bon voyage en tout cas.
-Tu dis quoi ? Tu es malade ? Je viens t’appeler, tu me dis
que tu es occupé, tu viens 4h de temps plutard avec ton long
nez ! Là où la femme là t'a attaché, moi j'irai te détacher.
-Mama et Nivelle, dans quelques semaines, j'irai doter ma
femme, si vous me soutenez tant mieux, sinon tanpis j'irai
avec mon père.
-Nous on part de chez toi, restes avec elle et ne viens jamais
te plaindre.
-Hahaha d'accord mama, vous faites un bon voyage.

Elles sont sorties avec le visage froissé, J’étais inquiète pour


mon chéri mais il m'a rassuré que tout allait bien et que je
n'avais pas à me déranger car il était sûr de son choix. 2h
plutard, ma belle mère a débarqué à la maison avec ma belle
sœur à nouveau.

-Heuye ! Mama vous faites quoi là ?


-On n'a pas trouvé de bus à cette heure ci.
-Mais qu’est-ce que tu racontes ? Aujourd’hui c'est dimanche
et il n'est que 15h, il y'a des agences partout.
-Tu ne nous chasses pas une fois avec l'arme ? Passes moi !
-Si c’était votre plan, ça a échoué, nous sommes là piang !
-Hahaha aïe aïe hahaha ! Vous m'amusez hein…hahaha ok
oh.
-Carlos, dès demain j'irai avec toi à la quincaillerie, je suis
fatiguée de rester à la maison, ça me fait trop réfléchir.
-Tu viens avec moi pourquoi ? J'y vais déjà avec Lesly et
c'est déjà bien comme ça. Si tu veut une activité qui te
permettra de sortir de la maison, je peux te trouver le capital
et tu commences à braiser le poisson devant la maison.
L'endroit est stratégique et en plus tu sais t'y prendre, les
clients feront le rang.
-Je suis chez toi pour travailler ? Je vais chauffer mon corps
avec les braises pourquoi ?
-Mais attends, ce n'est pas toi qui vient de dire que tu es
fatiguée de rester à la maison ?
-Oui mais je veux être proche de mon fils.
-Ne déranges pas pardon, je ne peux pas cautionner ça.
-Lesly peut rester à la maison pendant que moi je prends sa
place, où est le problème ? Je ne suis pas ta mère ?
-Mama je ne peux pas rester à la maison, ne te déranges
même pas pour l'autre là. J'irai avec mon mari chaque jour à
la quincaillerie comme d'habitude.
-Oui et c'est comme ça que tu puises son argent pour
envoyer à ta famille.
-Oui je puise avec le seau même.
-Tu écoutes comment ta soit disante femme me parles Carlos
? Tu ne dis rien?
-Lesly excuses toi auprès de mama, tu n'as pas le droit de lui
parler comme ça. J'ai déjà parlé et le débat est clos, elle ne
viendra pas à la quincaillerie.
-Tu préfères laisser la gestion de ton argent à une femme au
lieu de ta mère.

Je m'etais retirée dans la chambre pour ne pas faire une


crise d'AVC, cette femme m'énervait dans tout les sens du
terme car elle faisait de ma vie un enfer. Malgré tout ce que
son fils avait dit, elle se réveillait tôt pour s’apprêter, elle était
décidée à s’installer à la quincaillerie coûte que valle.

-Mama tu vas où tôt le matin comme ça?


-On va au boulot non ?
-Quel boulot ?
-Je ne t'ai pas informé hier ?
-J’espère que tu n'es pas sérieuse.
-Hahaha je suis on ne peut plus sérieuse mon fils.
-Et je vais te porter où ? Je n'ai qu’une petite moto et non
une RAV4, ce n'est pas possible désolée.
-Tu peux mettre la petite devant et je m'assieds derrière avec
Lesly, où le problème ?
-Non, elle n'a plus l’âge e s’assoie devant, elle va
m’empêcher de bien voir devant moi.
-Que Lesly restes donc, elle doit faire à manger et prendre
soin de son foyer.
-Ne commences pas avec les problèmes pardon c'est le
matin ! Lesly ne peut pas rester ici, tu ne sauras pas prendre
sa place.
-Pourquoi pas ? Moi j'ai le baccalauréat et,elle un petit
probatoire et tu me parles de quoi.
-Mama bonne journée, on se voit le soir.
-Donnes moi donc de l'agent pour que je puisse emprunter
un taxi.
-Tu penses qu'on sort de l'argent comme ça ? C’est un
budget hein.
-Quoi ? 500f seulement ?
-Tu vois juste 500f pour aujourd’hui, qu’en serait-il des
autres jours ? Tu Iras à pieds ? Je calcule tout hein.
-Comme un vrai bamiléké ! Tu vois ce que tu es devenu ? Je
te jure que si je meurs ne viens pas à mon deuil, mauvais
enfant !
-Prends, voilà 500f, retrouves nous là-bas.
Il cédait aux caprices stupides de sa mère, je n’aurais
imaginé qu'il pouvait accepter que sa mère se joigne à nous.
Désormais, c’est elle qui gérait la caisse, j'avais parlé de mon
mécontentement à son fils mais celui-ci trouvait que j'en
faisais trop. Lui aussi avait beaucoup changé , il parlait sa
langue maternelle tout le temps à la quincaillerie, même en
ma présence alors qu'il savait très bien que je ne comprenais
pas, je me sentais exclus. Ma belle mère pouvait manger 10
fois par jour et c’est la caisse qui en souffrait, grosses
carpes braisées, yaourts, gâteaux, jus, plat de nourritures
etc.
Elle s’achetait de nouvelles fringues quand elle le voulait, j'ai
oublié de mentionné que c’était la meilleure amie du nyanga.
À 52 ans, elle ne mettait que des greffes brésiliennes et des
sacs à mains de marque qu'elle prenait chez ses filles. C’était
ça la vie qu’elle menait. quelques mois après son arrivée à la
boutique, elle décida d’arrêter et de se concentrer sur son
business.

-De quel business est-ce que tu parles ?


-Ca ne te regarde pas.
-Mama je voulais t'en parler depuis mais depuis que tu es
arrivée ici, les choses ne marchent plus comme avant.
-Tu vois ? Mieux vaut partir ! Puisque je suis un oiseau de
mauvaise augure, le mieux serait que je cherche moi-même
un truc à faire sans ton aide.

Nous ne comprenions pas l'envie subite de mama à vouloir


quitter la quincaillerie mais moi particulièrement je ne l'y
opposais pas, au contraire, je la soutenais. Elle sortait
maintenant tard dans la nuit, parfois elle découchait même et
quand son fils essayait à chaque fois de lui parler, c’était les
problèmes. Un jour je suis rentrée un peu plus tôt de la
quincaillerie Parce-que j’avais eu un malaise et quand je suis
arrivée j'ai suivi des gémissements. Mon cœur battait fort
alors que je venais de laisser Carlos à la quincaillerie, ca ne
pouvait donc pas être lui. Je suis allée directement dans la
deuxième chambre et j'ai surpris ma belle mère avec un
homme, il pouvait avoir son âge ou moins, bref d’après ce
que j’avais vu, il était en forme.
-Mama !
Elle ne s'est pas gênée, elle n'avait pas honte.
-Fermes la porte la vite ! C'est quoi ? Je suis dans ta
chambre ? Je ne suis plus libre dans la maison de mon fils ?

J’ai fermé immédiatement et je suis allée me coucher dans


ma chambre, voilà une femme qui passe son temps à
m’insulter alors qu'elle est sans scrupule. Ramener un
homme dans le foyer de ton fils alors que tu es mariée, c'est
de la pure sorcellerie.
Elle est venue me réveiller plutard avec les claques.

-Ho ! ho ! C'est la toute dernière fois hein, je ne veux plus


jamais te voir dans la chambre là et malheur à toi si tu dis un
seul mot à mon fils, je vais te tordre le cou.
-Mama je veux dormir pardon, ce que je cause avec mon mari
ne te regarde pas, je peux décider de le lui dire ou pas, tu ne
vas rien me faire.
-Tu ne me connais pas bien ! Si ton mari fait un seul
commentaire déplacé à propos de ce qui s'est passé
cet après-midi je vais te mettre à la porte! Imbécile!
Dès que Carlos est arrivé, je l'ai accueilli avec la nouvelle, je
ne pouvais pas garder une telle chose pour moi, c’était
énorme comme poids.

-Quoi ? Mais c’est impossible ! Ma mère ne ferait jamais une


chose pareil !
-Tu peux aller lui demander, si seulement elle ne le nie pas.

Il était sorti de la chambre tout furieux, je ne l’avais jamais vu


dans cette état, il a rejoint sa mère dans la chambre avec la
colère.

-Je vois que Radio trottoir t’a déjà informé !


-Quelle genre de mère est tu ? Tu abandonnes ton mari à
Douala pour venir coucher avec des hommes sous le propre
toit de ton fils ?
-Je n‘ai aucune explication à te donner. Ton père est fidèle ?
Tu as décidé de rester avec la fille que tu veux et moi aussi je
vais rester avec l'homme que je veux ! Tu ne vas rien me
faire ok ? Je suis ta mère et tu te dois de me respecter.
-Ok ! D’accord ! Mais je te dis ! Vas faire ta saleté très loin de
chez moi ! Tu es une honte pour tes enfants !
-Il n'y a pas de problème, c’est mon corps et ma vie, j'en fait
ce que je veux quand je veux et comme je le désire. Espèce
d'irrespectueux ! Sors vite.
-Dans ma propre maison ?
-Tu peux me rembourser tout ce que j’ai déjà fait pour toi ?
Je ne sortirai pas de cette maison, je t'ai déjà dit.

Carlos était revenu dans la chambre avec les larmes aux


yeux, j'imaginais ce qu'il pouvait ressentir, ce n’était pas
facile pour lui de savoir que sa mère voyait un autre homme
qui la cognait comme un enfant et en plus dans sa propre
maison.
Nous avions décidé de vivre notre vie sans plus les gérer, on
allait au travail ensemble et on travaillait d’arrache pied pour
réaliser nos rêves. Sa mère était désormais occupée avec
son copain, ce qui nous permettait de respirer un peu, elle
n'habitait presque plus à la maison.
Ma belle sœur est venue présenter un homme à la maison, il
était très riche et beau, la fierté de sa mère.
-Mon fils qu’est-ce que fais dans la vie ?
-Je suis homme d'affaire, propriétaire des hôtels Sintich dans
tout le Cameroun.
-Waouh ! C'est bien ça, saches que tu as mes bénédictions.

Carlos voulait en savoir plus, il voulait poser des questions


plus importantes au monsieur mais mama s'y opposait.
-Tu es la police ? Pourquoi tu veux le frustrer ? Tu nous as
donné la possibilité de faire un choix pour toi ? C’est quoi ?
-Mama je n'aime pas ce que tu es entrain de faire là, surtout
devant notre étranger, sa fortune n’est pas le plus important.
-Moi je dis que c'est ça qui compte !
-Donc tu veux vendre ta fille à un inconnu c'est ça ?
-Nivelle t'a dit qu'elle ne le connaissait pas ? Si tu n'as rien à
dire, pardon pars, je vais m’occuper de mon beau.
-Nivelle est ma petite sœur et j'ai le droit de m’inquiéter pour
elle.
-Euuhhh désolé mais vous n'avez pas besoin de vous
disputer à cause de moi. Je vais devoir partir
maintenant…Mama tiens, c'est pour toi, ce n'est pas grand-
chose mais je reviendrai.
-Merci oh mon fils, ne te déranges pas hein, le frère de
Nivelle est juste trop protecteur mais sinon il t'aime bien.
-D'accord mama, au-revoir mon beau.
-Au-revoir.

Ma belle mère était capable de vendre sa progéniture pour


son confort, son beau lui avait remis une enveloppe de
50.000 FCFA et c’était suffisant pour qu'elle le considère
comme la personne idéale pour sa fille. Son fils était très
furieux.
-Tu es entrain de pousser ta fille dans la gueule du loup sans
savoir madame ! La manière dont tu t'es exclamée devant ce
monsieur à cause de l'argent hein, tu verras !
-Oui j'accepte ! Tu as bien dit ma fille ! Attends quand on
viendra aussi demander la main de ta fille en mariage, tu
pourras poser toutes les questions que tu veux, mais là ça
me concerne.
-Tu fais comme si notre père est déjà mort et c'est la
malédiction que tu cherches, Nivelle devait normalement
aller présenter cet homme à Douala et non ici.
-Ton père a une maison ? Elle allait le présenter où ? Et
même s'il en avait, il a déjà fait quoi pour elle ? N'importe
quoi ! Je suis entrain de récolter le fruits de mes efforts donc
va très loin avec tes commentaires insensés !
-D’accord.

Je ne voulais pas m'incruster dans leurs affaires de peur


d'encaisser aussi à mon tour, alors j'ai juste consolé mon
mari comme je pouvais.
Nivelle aussi n’était presque plus à la maison, on retrouvait
notre intimité mais plus rien n’était plus comme avant. Ca
faisait déjà plus de 4 ans que sa mère et sa sœur étaient
venues s'installer avec nous, il ne m'avait toujours pas
épousé. Je commençais à me poser des questions, je le
suppliais même de juste aller voir mon père avec une
bouteille de Whisky pour qu'il voit que sa fille ne l'avait pas
déshonoré avec une grossesse précoce, Carlos ne voulait
pas.
Je me demandais où j'avais fauté, il était tout le temps
nerveux et même avec notre fille qu'il aimait tant. Cette
situation persistait, ca allait de mal en pire alors j'ai décidé
de l'aborder.
-Qu’est ce qui ne va pas entre nous ? Je ne te sens pas,
Nivelle et mama n'habitent presque plus ici, au-lieu de
redevenir comme nous étions avant, tu es devenu froid
plutôt. Je ne te connais pas comme ça.
-Je veux un deuxième enfant.
-Quoi ? Mais qu’est-ce qu'on a dit ?
-Oui mais on n'a pas les moyens pour un mariage
maintenant.
-C’est faux, la quincaillerie a certes connu des moments de
crises mais maintenant ça va, c'est la croissance absolue.
Nous avons plus de 4 millions en banque.
-Oui et je dois bousier tout ça pour le mariage n'est-ce pas ?
Ca sert à quoi ? Tout ca n'est que formalité, le mariage c'est
ce que toi et moi nous vivons depuis des années. Notre filles
a quel âge ? Mama dit déjà que tu es stérile.
-Quoi ? Encore ta mère ? Et tu as le toupet de m'en parler ?
Depuis là je ne veux pas te mettre la pression mais tu me
déçois.
-Ça te regarde, je t'ai déjà dit ! Je veux un enfant ! Donc
arrêtes avec tes pilules !
-J'ai réfléchi et je pense que tu as raison, j’ai besoin de tenir
un business moi aussi. Je vais voir comment ouvrir un café
restau le plutôt possible.
-Voilà, sage décision ! Au lieu de me parler des vraies choses
tu es là tu me parles de mariage !
-Ça va, j'ai compris, c'est bon.
-D'accord.

J'avais senti le danger de loin et il fallait que je sois sage.


J’étais éperdument amoureuse de lui mais je n'avais pas
perdue la raison, si je m'amusais j'allais sortir de cette
relation sans rien. Mon café-restaurant marchait bien grâce à
Dieu et je devenais peu à peu indépendante. Carlos et moi on
s’était éloigné, on ne se voyait presque plus, je ne
comprenais rien, j’étais perdue. Sa sœur a débarque un soir
à la maison avec le corps enflé, j'ai voulu appeler sa mère
mais elle m'a supplié de ne pas le faire.
-Pourauoi ? Qu’est-ce que tu as eu ? J’espère que tu ne t'es
pas attirée des ennuies oh.
-Lesly je souffre ! Mon fiancé me tabasse comme il veut et
quand j'en parle à ma mère elle me demande supporter
Parce-que ça n'a jamais tué personne.
-Quoi ?
-Comme je te dis, une fois il m'a tapé jusqu’à j'ai perdu
connaissance, j'ai cru que mama allait enfin prendre
conscience mais c’était pire. Il lui a remis une grosse somme
d'argent et elle a pris son parti alors que j’étais encore
couchée sur le lit d’hôpital.
-Ton frère est-il au courant de ça ?
-Non et s'il te plaît je ne voudrais pas qu'il l'apprenne.
-Qu’est-ce que tu attends de moi donc maintenant ?
-Je veux d'abord te demander pardon car tu ne méritais pas
tout ce que je t'ai fait, tu es une fille bien et aujourd’hui je
paye pour tout ça. Pardonnes moi s'il te plaît.
-Je suis contente que tu aies compris enfin et je prie aussi
que ce soit pareil avec tes autres sœurs.
-Ça le sera, c'est notre mère la source de nos problèmes. Elle
nous oblige à te détester et c'est la raison pour laquelle notre
grand frère, l’aîné, ne veut même pas la sentir chez lui.
-Hummm je comprends.

J'avais peur que ce soit un piège mais une partie de moi me


disait de lui faire confiance car elle avait déjà payé. Je lui ai
donc proposé de travailler avec moi au restaurant et elle
accepta. Nous étions devenus mes très proche en un laps de
temps et elle me soutenait dans la période difficile que je
traversait avec son frère. Ce n’était plus quelques jours qu'il
passait dehors mais des semaines entières, parfois même
plus d'un mois, j’étais désespérée. Ma belle sœur m'avait
conseillé de lui donner un deuxième enfant sinon j’allais le
perdre, je trouvais qu'elle avait raison et j'en parlai avec son
frère.
-D’accord Carlos je vais te donner un autre enfant !je suis
d'accord !
-Quoi ? Tu es sérieuse mon cœur ?
-Oui mais s'il te plaît redevient toi ! Tu me manques, je
souffres…j’ai besoin de l'homme attentionné dont je suis
tombée amoureuse. Notre fille a besoin de la présence de
son père.
-Je te demande pardon mon amour, je te promets que tout ça
est derrière nous maintenant.

Il voulait savoir pourquoi sa sœur était de nouveau à la


maison et je lui ai tout expliqué en le faisant promettre de ne
pas faire de commentaires ou remarques dessus.

Je suis tombée enceinte et mon mari était de nouveau


attentionnée mais je sentais au fond de moi que quelque
chose manquait à notre bonheur. Ma tête chauffait pour rien,
j’étais toujours pensive et ma belle sœur me rassurait que
c’était sûrement dû à la grossesse mais que ça allait me
passer. Mon sixième sens ne me mentait pas, j'avais des
doutes sur mon mari, je le suspectais de voir une autre et je
trouvais très étrange le fait que sa mère ait disparu de nos
vies complètement sans rien dire. Quelque chose était
entrain de se préparer dans mon dos, je le sentais !
Ma belle sœur m'avait conseillé d'ouvrir un compte à mon
nom et de garder de l'argent car les choses pourraient mal
tournées un jour vu que son frère était devenu caméléon. J’ai
cherché deux emplacement dans la ville et j'y ai placé deux
femme qui braisaient le poisson à mon compte, Carlos ni
personne ne le savait. À ma grande surprise, les choses
allaient très vite, j'avais sous-estimé la main de Dieu alors
qu'il avait versé sur moi une bassine de bénédiction. J’étais
déjà à plus de 6mois de grossesse et Carlos n'avait encore
rien acheter pour la venue de notre enfant.
-Tu as un restaurant non ? Pourquoi tu veux déranger ? La
maison et les factures c'est moi qui les payent, surprends
moi aussi en faisant la layette de notre enfant ! C’est quoi ?
Tu veux seulement que je meurs ?
-J'ai mal, je ne comprends plus rien. On était pourtant si
proche avant , je savais ce qui entrait comme argent mais
aujourd’hui tout a changé. Je ne te demande pas de l'argent
mais je veux qu'on fasse des comptes. Tu importes déjà les
carreaux de l'Italie et ce n'est qu'en venant te rendre visite à
la quincaillerie que je l'ai su. Je suis sûre que tu n'es plus un
simple commerçant mais un homme d'affaire. On va se
construire quand ? Où sont passés nos projets ?
-Tu es devenue ma secrétaire ? Pourquoi devrais-je te rendre
des comptes ? Pourquoi ?
-Tu parles de factures, qui s'occupent de la nutrition ?
-Tu achètes ça ? Ce sont les restes du restaurant que tu
ramènes à la maison.
-Qu’est-ce qui ne va pas mon amour ? Pourquoi ce genre de
dispute alors que nous sommes sensés être un ? Qu'ai-je fait
? Qu’est-ce qui cloche ? Ton comportement me tue je te jure
et ce n'est pas bien pour ma grossesse.
-C'est toi qui passe ton temps à te plaindre et à fouiner dans
mes affaires alors que j'essaie d’être le meilleur homme du
monde ! Cesses de réfléchir !
-« Tes » affaires ? Depuis quand ?
-Depuis que je t’ai donné le capital pour que tu ouvres ton
Restaurant.
-Ce n'est pas comme ça que j’avais prévu les choses sinon je
serais restée à la quincaillerie.
-Oui, pour me surveiller.
-Merde ! Qu’est-ce qui t'arrive ? C’est quoi cette façon de me
parler ?

Ma belle mère a refait surface, j’étais étonnée de la voir mais


je n’avais plus peur. En quoi est-ce que ma vie aurait pu être
pire.

-Hum tu es encore enceinte hein, j'ai appris ça mais j'ai voulu


voir de mes propres yeux. Tu n'as pas pitié de toi ?
-Je ne te comprends pas.
-Donc dans ta grosse tête là tu penses que mon fils va finir
avec toi ? Hahaha waarrr bana loba ! Le rêve !

Je me suis retournée mais elle m'a arrêté par le bras.

-Tu pars où ? J'ai fini de parler ? Petite impolie ! Tu penses


que j'ai accouché mon fils pour toi ?
-Mama laisses moi partir s'il te plaît…
-Eeeehh tu fais quoi ? Tu pleures ? Hahaha tu n’as encore
rien vu ! Mon fils te prépare une grosse bombe ! Prépares toi
seulement.
-Ok.

Il n'y avait qu’une seule façon de découvrir se qui se passait


dans mon dos, ma belle sœur. Il fallait qu'elle sonde sa mère
pour avoir plus d’informations mais cette dernière la
détestait depuis qu'elle avait quitté son fiancé alors qu'il
représentait une mine d'or pour sa mère.

-Ne te déranges pas ma belle sœur, je vais faire semblant de


mettre remis avec mon ex pour que mama me fasse à
nouveau confiance et je saurai tout.
-Ne prends pas ce risque pardon, on peut trouver une autre
solution. Cet homme est très violent et il risque te tuer.
-Je ne vais pas me remettre avec lui pour de vrai, j'irai lui
rendre visite au cas où mama voudrait se renseigner quand
je lui dirai que nous sommes de nouveau ensemble.
-D'accord mais il faut que tu sois très prudente s'il te plaît,
j'insiste encore.
-Ne t’inquiètes pas ma puce. On ne part plus au marché ?
-Si, je me lave et on y va.

Ma belle sœur ne pouvait pas imaginer ce qui l'attendait ce


jour là, c’était un jour noir pour elle comme pour moi car le
choc avait été intense. J'avais rendez-vous avec le directeur
de l’hôtel Ghalib car j'avais besoin d'un partenariat. Celui-ci
avait déjeuner une fois dans mon restaurant, je lui avais servi
des crêpes et une tasse du café et ce même jour il m'a
demandé si je pouvais livrer des pâtisseries dans son hôtels.
C’était une grande opportunité que je ne pouvais laisser
passer car les commandes se feraient en millième. Après nos
courses nous nous sommes rendues à l’hôtel, le directeur à
demandé à ce qu'on nous serve quelque chose à boire
pendant que nous l’attendions à la réception. À la télé, il y
avait notre série préférée qui passait à Novelas ce qui fit que
l'attente ne fit pas longue.

-Mama !

Ma belle sœur a crié et je me suis retournée pour voir ce qui


se passait aussi, j’étais scandalisée. Ma belle mère sortait de
l’hôtel, bras dessous, bras dessus avec l'ex fiancé de sa fille.
Elle ne présentait aucun signe de regret, elle a affronté sa
fille la tête haute comme si elle était dans ses droits.

-C'est quoi ? Tu cries mon nom pourquoi ? Quand on


accouche on ne doit plus vivre ?
-Tu fais quoi avec Lucien ?
-Tu l'as rejeté non ? Eh bien je l'ai récupéré ! Qu’est-ce que
tu croyais ? Que j’allais me séparer d'une poule aux œufs
d'or ? Si tu n'en veux pas, moi j'en ai besoin madame !
-Seigneur ! Lesly dis moi que je rêve pardon ! Ma mère et
mon fiancé ?
-Ex fiancé ma fille ! Il m’appartient désormais.
-Tu peux être sa mère !
-Fermes ta bouche là-bas ! Toi là on ne ta pas sonné Lesly !
Vous faites même quoi ici ? Vous attendez les hommes hein !
Je vais dire à mon fils.
-Tu es ridicule et pitoyable. Ta propre fille t'attrappes avec
son fiancé et c'est tout ce que tu trouves à dire ! Vous êtes
même comment vous les sawa.
-Ça me laisse ? Hahaha tu me fais rire hein, idiote que tu sois
! Tu es malade ? Tu oses me parler de cette façon ?
-Mama…Jacqueline ! Je t’appelle même encore mama
pourquoi ? Jacqueline, tout ce que Lesly dit est vrai ! Tu es
une honte pour ta famille. Tu construis une famille et tu la
détruis encore, tu vas mal mourir.
-C'est toi qui va mal mourir salade ! Je t'ai dit que je
quémandais l'amour des enfants ? Allez loin dis donc, je suis
arrivée à un stade où je ne pense qu’à moi. Et toi laide fille
bamiléké, au-lieu de me parler, arrêtes bien ton mari sinon il
va continuer à pondre les enfants dehors, en bon entendeur,
salut. Chéri on y va.

Lucien ne disait rien, il était calme et il nous observait, un né


avant la honte. Les dernières phares de ma belle mère
cognaient dans ma tête, mon mari avait des enfants dehors
apparemment. J'ai mis les mains sur la tête en imaginant que
c’était peut être moi, la femme du dehors puisque ma famille
ne le connaissait même pas, il n’était que mon concubin et
rien de plus.
-Lesly ne te déranges pas pour moi, ca va aller. Je n'ai pas
mal a cause de Lucien car il ne signifie absolument rien pour
moi mais j'ai mal Parce-que c’est ma propre mère qui est
derrière tout ça ! J'ai couché avec lui et maintenant c'est elle
qui le satisfait. Quel dégoût !
-Elle a sous-entendu que ton frère a des enfants dehors, j'ai
la chair de poule.
-C'est bien possible, nous allons finir par le découvrir, je suis
de tout cœur avec toi.Ressaisis-toi s'il te plaît et surtout
penses à ce qui nous a amené ici. Un quelconque scandale
va tout annuler.
-Tu as raison Nidelle, je dois rester forte et affronter la vie .

Arrivées au quartier nous avons croisé l'ami de Carlos qui


nous avait conseillé de venir à Garoua, il était au carrefour,ca
faisait des années que je ne l'avais pas vu.
-Edson tu viiiis ? Ohlala ca fait longtemps!
-Je vis ma belle ! Toujours aussi resplendissante !
-Hahaha toujours entrain de me taquiner, tu ne changes pas
hein. Tu fais quoi là ?
-J’étais chez ton ex mari, on vient tout juste de se séparer, il
m'a demandé de l'attendre ici.
-Mon ex mari ?
-Carlos non ? Celui pour qui tu m'avais barré alors que je
m'etais présenté avant lui. Hahaha ooorr le bon vieux temps.
-Quoi ? Carlos mon ex mari ? Nous sommes toujours
ensemble et c’est lui le père de l’enfant que je porte. Il ne m'a
jamais épousé pour dire que je suis son son ex épouse.
-Mais vous jouez à quoi au juste ? Je suis arrivé chez lui et
j'ai vu ses deux enfants et sa femme. Il y’a des photos de
mariage partout au salon, un duplex qu'il venait tout juste de
construire.
-Hahaha hahaha hahaha hahaha ! Tu blagues ! C'est
impossibles ! Jamais ! Non ! Tu as du confondre, on ne parle
pas du même Carlos. Il t'a amené dans quel duplex ? C'est ici
au quartier ?
-Non c'est loin d'ici, il m'a amené ici pour récupérer un
paquet c’est tout.
-Seigneur Jésus !
-Lesly attends s'il te plaît ça doit être une erreur, il doit
sûrement avoir une explication.
-Edson je te présente ma belle sœur, la petite sœur de…
-Je la connais, c'est Nidelle non ? Elle a beaucoup grandit
hein.
-S'il te plaît tu peux nous amener là-bas ?
-Où ?
-Chez ton ami, nous voulons voir ce fameux duplex.
-J'ai mal hein, mais allons y. J'ai garé plus haut.
-D'accord.
-Mais Lesly je te blâme hein, je t’ai aimé d'un amour fou mais
tu ne me regardais même pas alors que je t'ai supplié,
regardes ce que mon idiot d’ami te fait subir alors que tu es
enceinte.
-Il t'a dit qu'on s’est séparé pourquoi ?
-Parce-que tu es tombée enceinte d’un autre homme alors
que vous dormiez sur le même lit, j’étais beaucoup surpris
Parce-que je sais quel genre de femme tu es.
-Quoi ? Il a osé me dire ça ?
-Tu sais quoi ? Je vais l'appeler pour lui demander de me
retrouver chez lui.
-Il va trouver ça suspect vu qu’il ta laissé au carrefour.
-C'est simple, je lui dirai que j'y ai oublié quelque chose et il
ne verra que du feu.
-C'est vrai ! Ca marche.

J'essayais de retenir mes larmes quand la voiture d’Edson


s'est arrêtée devant une magnifique maison.
-Edson c'est impossible.
-Désolée ma puce mais tu dois ouvrir les yeux, je suis très
mal à l'aise mais peut être c’était ma mission. Dieu m'a utilisé
pour te montrer que tu es avec un homme qui se fou de toi.
-Appelles-le !
-Je lui ai écrit, il arrive.
-Le mieux serait qu'on l’attende à l’Intérieur.
-C'est vrai, il pourrait fuir s’il voit Lesly.
-Entrons.

Sa femme a tout de suite reconnu Edson et elle nous a


conduit vers le salon où ma belle mère était allongée sur le
canapé.
-Seigneur ! Nidelle ! Voilà ta mère.
-Edson qui sont ces filles et où est mon mari ? Je croyais
que vous étiez déjà partis.
-Je suis la véritable femme de Carlos.
-Hahaha et puis moi sa mère je ne suis pas au courant ? Ma'a
réveilles-toi de ton rêve pardon. Regardes bien les mûrs de
cette maison, tu vois les photos de mariage partout non ?
-Nidelle et toi tu étais au courant tu ne m'as rien dit ?
-Je te jure sur ma vie que je ne la connais pas Lesly, je suis
aussi surprise que toi sinon je t'aurais dit.

J'ai attaché mon foulard sous mon ventre et je me suis


assise au milieu de tout le monde. Edson essayait me
consoler mais la douleur était beaucoup trop profonde, mon
amour pour Carlos avait disparu avec le temps à cause de ce
qu'il me faisait subir mais je n'aurais jamais pu imaginer que
ma vie allait s'achever de cette façon. Nous avons attendu
Carlos pendant des heures, il ne sait pas pointé. Nous étions
tous convaincus que sa mère l'avait alerté, sa femme était
aussi choquée que moi, elle ne parlait pas.
Le téléphone d'Edson sonna, tous nos regards étaient
dirigés vers lui.

-Allô…oui c'est bien moi.


-Il y'a eu un accident à l’entrée du quartier Zouni et le titulaire
de ce téléphone es mort. J'ai appelé le dernier numéro que
j'ai vu dans son journal d'appel, il faut venir récupérer le
corps.

Edson ne parlait pas alors que nous attendions le rapport de


l'appel, il avait les yeux grands ouverts et il transpirait
énormément.

-Parles non ! Il est où ?


-Edson dis nous quelque chose ! Sa mère lui a déjà dit que
nous sommes là n’est-ce pas ?
-Il est mort.
-Quoi ? Ne racontes plus les bêtises aux gens hein ! Mon fils
ne peut pas être mort.
-Allons au carrefour vérifier de nous même.

Pendant que nous nous dirigeons vers le portail, le quartier


avait déjà encerclé l’entrée. Le corps de Carlos était emballé
dans un drap blanc, j'ai crié !
-Noooon ! Carlos tu ne peux pas me faire ça ! Tu me dois de
d’explications ! Donc c’est vraiment ta maison ici ? Tu n'as
pas dit que tu m’aimais ? Tu laisses tes enfants à qui ?

Les gens encerclait la vrai veuve pour la consoler, celle qu'il


avait épouser légalement et traditionnellement, même si je
l'avais connu avant elle, je restais la djomba. J'en voulais à
Carlos mais il fallait que je desserre mon cœur pour le repos
de son âme. Ma fille me posait beaucoup de questions, elle
me demandait qui était la femme qu’on appelait par le nom
de son père et je lui ai dit toute la vérité. Pendant que je
pleurais, elle essuyait mes larmes, elle me rappelait qu'elle
était là pour moi et que je portais son petit frère dans mon
ventre. Dieu merci mes parents avaient fait le voyage pour le
village de Carlos, ils m'ont soutenu quand je m'y attendait le
moins et mon père ne m'a pas jugé, il m'a dit que j’étais
toujours le bienvenu à la maison et je me suis couchée dans
ses bras, j'en avais besoin.
Ma belle mère ne me gérait pas, elle était occupé à consoler
ses « vrais » petits enfants et sa belle fille. Une fois le deuil
passé, je suis allée à la tombe de mon ex concubin avant de
rentrer sur Garoua, je lui ai parlé et j'ai pleuré amèrement.
-Non Carlos tu m'as fait ça ! Mais je te pardonnes, je souhaite
de tout cœur que ton âme repose en paix. Je vais prendre
soin de nos enfants et je leur dirai la vérité, je te le jure sur
ma vie. Adieu. Je t'ai aimé mais aujourd’hui mon cœur est
vide.

Cette nuit la j'ai fait un songe, il est venu me parler dans mon
rêve et il était en genou. Sa mère l'avait forcé à épouser cette
fille parce qu’elle était de bonne famille et il y a pris goût
parce qu’elle avait beaucoup d'argent à investir. Je lui ai
demandé de partir et de ne plus revenir me déranger car
j'avais de quoi prendre soin de mes enfants. Je me suis
réveillée en larme cette nuit et j'ai juré que c’était a dernière
fois que je souffrais ou pleurais à cause d'un idiot tel que lui.
Ma belle mère est bien évidemment retournée à Garoua après
le deuil, elle pensait pouvoir vivre avec la veuve de son fils et
même récupérer la maison si possible mais elle ne savait pas
à qui elle avait à faire. La femme de Carlos n’était pas mole
comme moi, elle savait se battre pour ses droits et ma belle
mère a vu le feu. Celle-ci a été tabassée copieusement par
les frères et sœurs de la fille avant d’être jetée à la rue
comme une ordure. Elle menaçait de récupérer la
quincaillerie mais elle n'avait aucun papier, elle était
abandonnée à elle-même et ses enfants la détestaient depuis
la mort de leur frère cadet. Elle s'est noyée dans l'alcool et
elle est devenu buveuse numéro un de bili-bili. Une bière,
c’est de l’argent et de l'argent elle n'en avait pas alors, elle se
contentait du nectar alcoolisé fabriqué par les nordistes. Elle
n'avait plus de domicile, elle était devenue méconnaissable,
même Lucien l'avait abandonné. Normal, qui voudrait passer
le reste de sa vie avec une vielle peau ? Elle n'a jamais pensé
à venir me demander pardon, elle racontait partout que c’est
moi qui avait détruit sa famille, pitoyable !
J'ai accouché une autre magnifique petite fille, adorée par
ses oncles paternels et maternels, j'avais refait ma vie et mes
affaires avançaient bien. Quelques années après j'ai fait la
rencontre de Séraphin, et ce fut la rencontre la plus
importante de ma vie. Cet homme était fou amoureux de moi,
il m’avait accepté avec mes deux filles et avait promis de
faire de moi la femme la plus heureuse du monde. Par
précaution, j'ai laissé mes enfants avec ma mère, mon père
trouvait que c’était une très bonne idée mais chaque mois
j'allais les voir au moins une fois en compagnie de mon mari,
oui MON MARI et non mon concubin car Séraphin m’avait
honoré, il avait lavé ma honte et essuyé mes larmes. La vie
nous souriait, il était un professeur de lycée et moi aussi
j'avais mes moyens, que demander de plus ?
Fin !
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