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N° d'ordre 05 ISAL 0091 Année 2005

THESE
Présentée devant

L'INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES APPLIQUEES DE LYON

pour obtenir

LE GRADE DE DOCTEUR
FORMATION DOCTORALE : Génie Civil: Sols, Matériaux, Structures, Physique du Bâtiment
ECOLE DOCTORALE DES SCIENCES POUR L’INGENIEUR DE LYON :
Mécanique, Energétique, Génie Civil, Acoustique (MEGA) –ECL – INSA – UCBL–ENTPE

PAR

Givanildo ALVES DE AZEREDO


Ingénieur génie civil de l’Université Fédérale de Paraiba - Brésil

MISE AU POINT DE PROCEDURES D’ESSAIS MECANIQUES


SUR MORTIERS DE TERRE : APPLICATION A L’ETUDE DE
LEUR RHEOLOGIE

Soutenue le 28 novembre 2005 à 10h30 devant la commission d'examen :

Normando P. BARBOSA Professeur UFPb Rapporteur

Horacio COLINA Directeur Délégué au Dvplt Tech. de l'ATILH Rapporteur

Claude-Henri LAMARQUE HDR, ENTPE Directeur de thèse

Jean-Claude MOREL CR1 METTM, ENTPE Tuteur

Jean-Marie REYNOUARD Professeur INSA de Lyon Président du jury

Michèle QUENEUDEC-T’KINT Professeur Université de Picardie Examinatrice

Cette thèse a été préparée au Laboratoire Géomatériaux du Département Génie Civil et Bâtiment de l’Ecole
Nationale des Travaux Publics de l’Etat (ENTPE).
2005
SIGLE ECOLE DOCTORALE NOM ET COORDONNEES DU RESPONSABLE

CHIMIE DE LYON M. Denis SINOU


Université Claude Bernard Lyon 1
Lab Synthèse Asymétrique UMR UCB/CNRS 5622
Bât 308
Responsable : M. Denis SINOU
2ème étage
43 bd du 11 novembre 1918
69622 VILLEURBANNE Cedex
Tél : 04.72.44.81.83 Fax : 04 78 89 89 14
[email protected]
ECONOMIE, ESPACE ET MODELISATION M. Alain BONNAFOUS
E2MC DES COMPORTEMENTS Université Lyon 2
14 avenue Berthelot
MRASH M. Alain BONNAFOUS
Responsable : M. Alain BONNAFOUS Laboratoire d’Economie des Transports
69363 LYON Cedex 07
Tél : 04.78.69.72.76
Alain.bonnafous∂ish-lyon.cnrs.fr
ELECTRONIQUE, ELECTROTECHNIQUE, M. Daniel BARBIER
E.E.A. AUTOMATIQUE INSA DE LYON
Laboratoire Physique de la Matière
Bâtiment Blaise Pascal
M. Daniel BARBIER 69621 VILLEURBANNE Cedex
Tél : 04.72.43.64.43 Fax 04 72 43 60 82
[email protected]
EVOLUTION, ECOSYSTEME, M. Jean-Pierre FLANDROIS
E2M2 MICROBIOLOGIE, MODELISATION UMR 5558 Biométrie et Biologie Evolutive
http://biomserv.univ-lyon1.fr/E2M2 Equipe Dynamique des Populations Bactériennes
Faculté de Médecine Lyon-Sud Laboratoire de Bactériologie BP
M. Jean-Pierre FLANDROIS 1269600 OULLINS
Tél : 04.78.86.31.50 Fax 04 72 43 13 88
E2m2∂biomserv.univ-lyon1.fr
INFORMATIQUE ET INFORMATION M. Lionel BRUNIE
EDIIS POUR LA SOCIETE INSA DE LYON
http://www.insa-lyon.fr/ediis EDIIS
Bâtiment Blaise Pascal
M. Lionel BRUNIE 69621 VILLEURBANNE Cedex
Tél : 04.72.43.60.55 Fax 04 72 43 60 71
[email protected]
INTERDISCIPLINAIRE SCIENCES-SANTE M. Alain Jean COZZONE
EDISS http://www.ibcp.fr/ediss IBCP (UCBL1)
7 passage du Vercors
M. Alain Jean COZZONE 69367 LYON Cedex 07
Tél : 04.72.72.26.75 Fax : 04 72 72 26 01
[email protected]
MATERIAUX DE LYON M. Jacques JOSEPH
http://www.ec-lyon.fr/sites/edml Ecole Centrale de Lyon
Bât F7 Lab. Sciences et Techniques des Matériaux et des
M. Jacques JOSEPH Surfaces
36 Avenue Guy de Collongue BP 163
69131 ECULLY Cedex
Tél : 04.72.18.62.51 Fax 04 72 18 60 90
[email protected]
MATHEMATIQUES ET INFORMATIQUE M. Franck WAGNER
Math IF FONDAMENTALE Université Claude Bernard Lyon1
http://www.ens-lyon.fr/MathIS Institut Girard Desargues
UMR 5028 MATHEMATIQUES
M. Franck WAGNER Bâtiment Doyen Jean Braconnier
Bureau 101 Bis, 1er étage
69622 VILLEURBANNE Cedex
Tél : 04.72.43.27.86 Fax : 04 72 43 16 87
[email protected]
MECANIQUE, ENERGETIQUE, GENIE M. François SIDOROFF
MEGA CIVIL, ACOUSTIQUE Ecole Centrale de Lyon
http://www.lmfa.ec-lyon.fr/autres/MEGA/index.html Lab. Tribologie et Dynamique des Systêmes Bât G8
36 avenue Guy de Collongue
M. François SIDOROFF BP 163
69131 ECULLY Cedex
Tél :04.72.18.62.14 Fax : 04 72 18 65 37
[email protected]
A mon Pays, le Brésil.
Que cette thèse puisse contribuer à son développement durable tout en
respectant l´Homme et la nature.

A ma famille.

A mes amis.

1
Remerciements

Mes remerciements s’adressent infiniment tout particulièrement à Jean Claude Mo-


rel pour son très bon encadrement, pour m´avoir offert un cadre intellectuel idéal
de travail et pour sa compréhension pendant les moments difficiles de mon séjour en
France.
Je tiens aussi à remercier à Claude-Henry Lamarque pour avoir accepté de diriger
cette thèse.
Je remercie aussi à Jean François Halouze, Monique Loriot, Sébastien Gubien et
Sébastien Courrier pour leur aide pendant les essais.
Je n’oublierai pas le personnel du LGM qui, chacun à sa façon, a contribué pour le
développement de ce travail.
Je remercie vivement à Hieu et à Bao pour leur soutien et amitié.
Je remercie encore aux collègues de l’ENTPE par leur sympathie : Joachim, Marie
Aurelie, Jean-Michel, Van, Brice, Berthe et Mickael.
Je ne peux pas oublier ma famille qui m´a beaucoup supporté même de loin pour
que je réussisse à faire la thèse.
Je ne dois pas oublier non plus le Département de Génie Civil de l’Université
Fédérale de Paraı́ba, pour le soutien apporté à mon travail. Je remercie notamment à
Normando Perazzo pour sa confiance et appui pendant les moments difficiles.
Enfin, je remercie infiniment à la CAPES pour le financement de la bourse.

2
Table des matières

1 INTRODUCTION 9

2 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE SUR LES COMPORTEMENTS DES


MORTIERS DE TERRE ET MORTIERS SABLE-CIMENT 13
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.2 Mise au point sur les définitions des termes maniabilité, ouvrabilité,
”workability”, consistance, plasticité et cohésion . . . . . . . . . . . . . 13
2.3 Aperçu sur la rhéologie des bétons, mortiers sable-ciment, pâtes et liants 15
2.4 Les argiles, les minéraux argileux et leurs propriétés . . . . . . . . . . . 18
2.4.1 Définition de l’argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.4.2 Définition des minéraux argileux . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.4.3 Propriétés des minéraux argileux . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.5 Mesure et rôle de l’affinité à l’eau des argiles dans les mortiers à l’état
frais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.5.1 Finesse des argiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.6 Paramètres permettant de caractériser le
comportement mécanique des mortiers frais . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.6.1 Consistance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.6.2 Seuil d’écoulement et Viscosité plastique . . . . . . . . . . . . . 28
2.6.3 Rétention d’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
2.7 Influence de l’argile, du ciment, de la chaux, du sable et des plastifiants
sur les valeurs du seuil d’écoulement et de la viscosité plastique . . . . 38
2.7.1 Argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
2.7.2 Ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
2.7.3 Chaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
2.7.4 Sable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
2.7.5 Plastifiants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
2.8 Paramètres permettant de caractériser le
comportement mécanique des mortiers durcis . . . . . . . . . . . . . . . 45
2.8.1 Résistance à la compression . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

3
2.8.2 Résistance à la traction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
2.9 Influence de l’argile, du ciment, de la chaux, du sable et des plastifiants
sur le comportement mécanique des mortiers durcis . . . . . . . . . . . 49
2.9.1 Argile et ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
2.9.2 Chaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
2.9.3 Sable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
2.9.4 Plastifiants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
2.10 Interface bloc-mortier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
2.10.1 Mesure de l’adhérence entre le bloc et le mortier . . . . . . . . . 57
2.10.2 Influence de l’adhérence bloc-mortier sur le comportement de la
maçonnerie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
2.10.3 Rupture de l’interface en mode I . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
2.10.4 Rupture de l’interface en mode II . . . . . . . . . . . . . . . . . 69
2.11 Compréhension de la formation de l’interface brique-mortier sable-ciment 76
2.12 Compréhension de la formation de l’interface bloc-mortier de terre . . . 80
2.13 Variations dimensionnelles - Retrait et Gonflement . . . . . . . . . . . 81
2.13.1 Mesures du Retrait et du gonflement réalisés par plusieurs cher-
cheurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82

3 MODE OPÉRATOIRE : MATÉRIELS ET MATÉRIAUX 85


3.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
3.2 Matériels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
3.2.1 Moules prismatiques pour la fabrication des éprouvettes de mor-
tier de terre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
3.2.2 Plongeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
3.2.3 Rhéomètre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86
3.2.4 Capteurs de proximité, conditionneurs et LVDT . . . . . . . . . 87
3.3 Matériaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
3.3.1 Les terres Tassin, Magagnosc et Rochechinard . . . . . . . . . . 89
3.3.2 Le ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
3.3.3 Le sable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
3.3.4 La chaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
3.3.5 Le BTC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90
3.4 Préparation du mortier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
3.4.1 Préparation de l’échantillon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
3.4.2 Fabrication des éprouvettes pour les essais sur les mortiers . . . 93
3.4.3 Mise au point de la teneur en argile des mortiers . . . . . . . . . 95
3.4.4 Comparaison entre les courbes granulométriques des trois terres
à une même teneur en argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96

4
3.4.5 Conclusions sur la fabrication des éprouvettes . . . . . . . . . . 100
3.5 Essais sur le mortier frais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
3.5.1 Essai au plongeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
3.5.2 Essai au rhéomètre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
3.5.3 Conclusions sur les mortiers frais . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
3.6 Essais sur le mortier durci . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
3.6.1 Essai de compression simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
3.6.2 Essai de traction par flexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
3.6.3 Essai de traction par fendage (essai brésilien) . . . . . . . . . . 112
3.6.4 Mesure de la masse volumique sèche . . . . . . . . . . . . . . . 113
3.6.5 Retrait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
3.6.6 Conclusions sur les mortiers durcis . . . . . . . . . . . . . . . . 114
3.7 Fabrication des éléments de maçonnerie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
3.8 Essais sur des éléments de maçonnerie pour
l’évaluation de l’interface bloc-mortier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
3.8.1 Essais en rupture mode I . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
3.8.2 Essais en rupture mode II . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119

4 MORTIER DE TERRE A L’ETAT FRAIS 121


4.1 Mesure de la consistance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
4.1.1 Teneur en eau de fabrication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 121
4.2 Essais au plongeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
4.3 Essais au rhéomètre - Première partie (Validation du mode opératoire) 130
4.3.1 Courbes d’écoulement du mortier Tassin 9% argile - pales Tat-
tersall et Banfill . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
4.3.2 Influence de la vitesse de rotation de palier de la pale Tattersall
sur les courbes d’écoulement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133
4.3.3 Influence de la teneur en eau sur le pseudo-seuil d’écou-
lement (PS) et sur le pseudo-seuil d´écoulement de Bingham (PSB)134
4.3.4 Influence de la teneur en eau sur les seuils d’écoulement et de
Bingham . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
4.3.5 Influence de la teneur en eau sur la pseudo-viscosité et viscosité
plastique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139
4.3.6 Conclusions concernant le mode opératoire des essais rhéologiques 142
4.4 Essais au rhéomètre - Deuxième Partie (Étude rhéologique des mortiers
de terre) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144
4.4.1 Variation du PS, PSB et de la PVP en fonction de la teneur en
eau pour les mortiers Tassin, Rochechinard et Magagnosc . . . . 145

5
4.4.2 Comparaisons entre les mortiers Tassin, Rochechinard et Magag-
nosc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165

5 MORTIER DE TERRE A L’ETAT DURCI


ELEMENTS DE MAÇONNERIE 171
5.1 Teneur en eau résiduelle (à la rupture) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171
5.2 Masse volumique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173
5.2.1 Variation de la masse volumique pour une formulation . . . . . 173
5.2.2 Influence de l´argile sur la masse volumique . . . . . . . . . . . 175
5.2.3 Influence du ciment sur la masse volumique . . . . . . . . . . . 176
5.2.4 Masse volumique sèche en fonction de la résistance à la compression180
5.3 Déformations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182
5.3.1 Pseudo-raideur et déformations mesurées d´après les
courbes du LVDT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182
5.3.2 Capteurs de proximité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190
5.3.3 Conclusions sur les déformations . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194
5.4 Contrainte à la rupture en compression simple . . . . . . . . . . . . . . 198
5.4.1 Influence de la teneur en argile sur la contrainte à la rupture en
compression simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 198
5.4.2 Influence de la teneur en ciment sur la contrainte à la rupture en
compression simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201
5.4.3 Influence des facteurs ciment/eau et eau/argile sur la
contrainte à la rupture en compression simple . . . . . . . . . . 204
5.5 Contrainte à la rupture - Traction par flexion . . . . . . . . . . . . . . 208
5.5.1 Rapport entre les valeurs de contrainte en traction par flexion et
les masses volumiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 208
5.5.2 Influence du ciment sur les valeurs de contrainte en traction par
flexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 211
5.6 Eléments de maçonnerie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212
5.6.1 Essais de flexion de poutres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212
5.6.2 Essais de cisaillement de poutres . . . . . . . . . . . . . . . . . 217

6 CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES 220

A ANNEXES CHAPITRE 02 231


A.1 Mortiers frais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231
A.1.1 ”Cone impression” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231
A.1.2 ”Initial flow” . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231
A.1.3 Affaissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 232
A.2 Mortiers durcis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235

6
A.2.1 Contrainte à la rupture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235
A.3 Influence de l’argile, du ciment, de la chaux, du sable et des plastifiants
sur les valeurs du seuil d’écoulement et de la viscosité plastique vérifiée
par des essais divers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 237

B ANNEXES CHAPITRE 03 238


B.1 Conditionneurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238
B.2 Courbes granulométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 239
B.2.1 Comparaison des courbes granulométriques Tassin et
Rochechinard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 239
B.2.2 Comparaison des courbes granulométriques Magagnosc
et Rochechinard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241
B.3 Formulations testées pendant la phase du mode opératoire . . . . . . . 243
B.4 Essais sur le mortier frais - Rétention d´eau . . . . . . . . . . . . . . . 244
B.4.1 Dispositif pour l’essai de rétention d’eau . . . . . . . . . . . . . 244
B.4.2 Essai de rétention d’eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244
B.5 Essais sur le mortier durci . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245
B.6 Essai de compression simple - Systèmes frettage et frettage avec latex . 245
B.6.1 Mesure de la déformation par les capteurs de proximité . . . . . 245
B.6.2 Analyse et comparaison entre les systèmes frettage et frettage
avec latex . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 247
B.6.3 Mode de rupture des éprouvettes . . . . . . . . . . . . . . . . . 247
B.6.4 Mesure de déplacements par des capteurs de proximité . . . . . 247

C ANNEXES CHAPITRE 04 254


C.1 Teneurs en eau de fabrication pour toutes les formulations . . . . . . . 254
C.2 Essais au plongeur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 259
C.3 Essais au rhéomètre - Première partie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 262
C.3.1 Pale plate . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 262
C.3.2 Influence de la vitesse de rotation du palier sur la restructuration
du mortier Tassin 9 % argile - pales Tattersall et Banfill . . . . 264
C.3.3 Courbes d’écoulement du mortier Tassin 9% argile - pales Tat-
tersall et Banfill . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 268
C.3.4 Influence de la vitesse de rotation du palier sur les courbes d´écoulement
du mortier Tassin 9 % argile - pales Tattersall et Banfill . . . . 273
C.3.5 Influence de la teneur en eau sur la répétabilité des pseudo-droites
de Bingham . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 273
C.3.6 Mesure de l’influence de la teneur en eau avec la pale Tattersall
pour les autres vitesses de rotation de palier . . . . . . . . . . . 274
C.3.7 Mesure de l’influence de la teneur en eau avec la pale Banfill . . 276

7
C.3.8 Influence de la teneur en eau sur le pseudo-seuil
d’écoulement (PS) et sur le pseudo-seuil d´écou-
lement de Bingham (PSB) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278
C.3.9 Influence de la teneur en eau sur le seuil
d’écoulement et sur le seuil d´écoulement de Bingham . . . . . . 278
C.3.10 Influence de la teneur en eau sur la pseudo-viscosité plastique
(PVP) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 279
C.3.11 Influence de la teneur en eau sur la viscosité plastique . . . . . . 281
C.4 Essais au rhéomètre - Deuxième partie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 285
C.4.1 Restructuration et Courbes rhéologiques - Mortiers Tassin . . . 285
C.4.2 Restructuration et Courbes rhéologiques - Mortiers Rochechinard 289
C.4.3 Restructuration et Courbes rhéologiques - Mortiers Magagnosc . 293
C.5 Pseudo-viscosité plastique en fonction de la teneur en argile - Formula-
tions Magagnosc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 297
C.6 Evaluation des valeurs de PSB et de PVP . . . . . . . . . . . . . . . . 298

D ANNEXES CHAPITRE 05 299


D.1 Teneurs en eau résiduelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 299
D.2 Influence du ciment sur la masse volumique . . . . . . . . . . . . . . . 299
D.3 Contrainte à la rupture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 303
D.4 Contrainte en traction par flexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 314
D.5 Pseudo-raideur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 314
D.6 Déformation limite mesurée par le LVDT . . . . . . . . . . . . . . . . . 320
D.6.1 Influence de la teneur en argile sur la déformation limite . . . . 320
D.6.2 Influence de la teneur en ciment sur la déformation limite . . . . 320
D.6.3 Influence de la teneur en eau de fabrication sur la
contrainte à la rupture en compression simple . . . . . . . . . . 321
D.7 Capteurs de proximité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 325
D.8 Essais de flexion de poutres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 329
D.9 Essais de cisaillement de poutres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 332

8
Chapitre 1

INTRODUCTION

La terre qui présentait jusqu’à peu de nombreuses contraintes empêchant son utili-
sation d’une façon généralisée à cause de l’ignorance de ses propriétés ”académiques”,
présente aujourd’hui un panorama différent. Nous observons une tendance mondiale
vers les technologies qui permettent à l’homme d’accéder à un développement durable.
Mis à part le coût (social et financier) des technologies conventionnelles, il y a aussi les
dommages causés à l’environnement, comme la pollution et la dévastation des forêts
lors de la production de l’énergie et des matières premières.
L’application des technologies de la terre crue ne peuvent pas systématiquement
se substituer aux matériaux conventionnels, comme le béton, parce que celui-ci a des
propriétés que le matériau terre, même fortement compacté tels certains BTC (Blocs
de Terre Comprimée), n’aura jamais. Le propos de l’application de la terre dans la
construction est d’être alternative et, dans ce contexte, remplacer même le béton armé,
s’il s’agit d’une construction qui n’exige pas des propriétés hautes de résistance à com-
pression, traction et flexion.
Pouvant être utilisée de plusieurs façons dans la construction, la terre offre un grand
éventail de possibilités architecturales. Même si ce n’est pas toute terre qui peut être
utilisée pour la construction, il y a quand même une disponibilité énorme de terre
adaptée à une certaine technologie, nécessitant parfois un amendement sur chantier.
De nombreuses constructions ont été bâties soit avec la technique du pisé, du tor-
chis ou même des adobes, partout dans le monde et, après des siècles et siècles, elles
présentent parfois encore un bon état d’utilisation. Dans les constructions en pisé, les
murs présentent un épaisseur de l’ordre de 50 cm. La terre est mise entre deux parois
et ensuite damée jusqu’à avoir la hauteur souhaitée pour le mur. La terre ici a donc
une fonction structurale, contrairement à sa fonction dans les constructions en torchis.
Toute la structure des bâtiments en torchis est en bois, la terre étant utilisée juste pour
remplir les espaces vides entre les éléments structuraux. Finalement, les adobes sont
des blocs fabriqués manuellement avec une consistance proche de la limite de liquidité
de la terre. Après leur fabrication, ceux-ci sont laissés à l’air libre pour le séchage.

9
Après la stabilisation de leur poids à l’air libre, ils sont prêts pour la construction de
maçonneries. Bien sûr, pour n’importe quelle technique utilisée, il faut ensuite entre-
tenir les bâtiments, comme pour n’importe quel autre matériau. Une autre technique
plus récente est celle de la terre crue compactée à l’aide d’une presse mécanique. Cette
compression offre à la terre des propriétés intéressantes de résistance et durabilité,
permettant de fabriquer des blocs à maçonner (BTC) de qualité très homogène. Nous
pouvons citer comme des avantages de l’utilisation des BTC : la diminution de fissura-
tions des murs et la facilité de la mise en œuvre des éléments structuraux comme des
arcs, des voûtes, des coupoles et même des murs.
Dans une maçonnerie, les BTC ou les adobes doivent être liés par un mortier. Pour
mieux s’adapter aux blocs et aussi pour ne pas changer le caractère écologique de cette
technologie, nous fabriquons le mortier avec la même terre dont nous fabriquons les
blocs.
C’est déjà connu l’hétérogénéité d’une maçonnerie. Pour bien comprendre son com-
portement, il faut d’abord connaı̂tre profondément les propriétés des éléments qui la
constituent, soient les blocs et les mortiers. Après avoir la connaissance de ces éléments
séparément, il faut vérifier maintenant l’union entre eux, sous chargement, et observer
son comportement structural. Et dans ce cas, nous verrons apparaı̂tre un autre pa-
ramètre nommé épaisseur du joint de mortier entre les blocs, qui va aussi influencer la
résistance de la structure. Donc, nous voyons qu’il s’agit vraiment d’une structure très
complexe.
Les blocs de terre ont été déjà beaucoup étudiés, stabilisés ou pas, au moins en ce
qui concerne leur résistance à compression ([OLI 94],[P’K 02],[WAL 97] et [WAL 99]).
Il existe même une norme française sur le sujet [NFX01]. Mais nous connaissons encore
assez mal leur rhéologie, leur pouvoir d’absorption d’eau et leur durabilité.
Nous connaissons encore moins les propriétés des mortiers de terre ni lors de la
construction de la maçonnerie ni lors de son chargement. En plus, la détermination de
ces propriétés mécaniques peut être réalisée par plusieurs méthodes, ce qui complique
une standardisation des valeurs concernant les paramètres rhéologiques du matériau,
comme affirmé par [P’K 03]. Notamment pour les mesures rhéologiques du mortier frais,
si parfois il s’agit seulement d’une confusion de noms de ses propriétés (maniabilité, ou-
vrabilité, ”workability”, consistance, plasticité et cohésion), dans d’autres cas il s’agit
vraiment des modes opératoires distincts, avec d’autres interprétations, restant diffi-
cile de comparer les résultats obtenus par plusieurs chercheurs. Dans cette recherche,
en tout cas, le terme ”workability” sera compris comme maniabilité ou ouvrabilité.
Mieux encore, nous essaierons de citer plutôt des caractéristiques physiques du mor-
tier, puisque affirmer que celui-ci présente une bonne maniabilité ne veut rien dire si
on ne précise pas par quelle méthode cette maniabilité a été mesurée et aussi, comme
complément, où ce mortier sera appliqué. En tout cas, nous avons trouvé nécessaire

10
d’expliciter un peu ces confusions littérales vis-à-vis des propriétés rhéologiques sub-
jectives des pâtes, mortiers et bétons, telles que maniabilité, ouvrabilité, ”workability”,
consistance, plasticité et cohésion.
Un autre problème concerne le nombre de paramètres nécessaire pour bien définir la
rhéologie du mortier frais. Nous avons, par exemple, des dizaines de modes opératoires
pour l’étude de la rhéologie du béton et du mortier. Certains n’offrent qu’un seul pa-
ramètre rhéologique. Or, il est connu d’après plusieurs chercheurs ([LAR 98a],[BAN 95]
et [TAT 91]), que la loi rhéologique qui exprimerait de nombreuses formulations de
béton et mortier, est celle d’un fluide de Bingham. Dans ce cas, il nous faudrait des
dispositifs expérimentaux qui donnent les deux paramètres de Bingham, soient le seuil
d’écoulement et la viscosité plastique.
Nous essayons aussi dans notre étude d’apporter des informations sur le compor-
tement des mortiers de terre à l’état frais et durci. Pour cela nous allons proposer des
procédures expérimentales et en faire leur analyse en essayant d’aboutir à un mode
opératoire fiable. Les résultats obtenus vont nous permettre de mesurer certaines ca-
ractéristiques mécaniques, pour les mortiers frais et durcis. Par exemple, on peut citer
comme procédures expérimentales :
a) étude de la géométrie des éprouvettes pour les essais de compression, d’où nous
avons choisi la géométrie prismatique comme étant la plus adéquate ;
b) évaluation de la pertinence de l’utilisation de certains essais comme celui au cône
d’Abrams, au plongeur, à la table d’écoulement, rétention d’eau et au rhéomètre ;
c) mesure de déformations des éprouvettes par capteurs de proximité, avec la finalité
d’obtenir des valeurs de déformation plus précises ;
d) évaluation de trois types de pales pour le rhéomètre, en essayant de trouver la
plus adéquate pour cisailler le mortier et en retirer ses propriétes rhéologiques comme
le seuil d’écoulement et la viscosité plastique ;
e) l’essai de poutres pour la mesure de l’interface bloc-mortier.
Cette thèse est composée de cinq chapitres plus les annexes.
Le premier chapitre concerne l’introduction. Dans le deuxième il est fait une revue
bibliographique sur les comportements des mortiers en terre et sable-ciment. Ces der-
niers sont utilisés pour pouvoir faire des comparaisons futures et aussi avoir des idées
pour une application vers les mortiers de terre. Encore dans ce chapitre, il est fait aussi
une mise au point sur les termes subjectifs qui décrivent la maniabilité du mortier,
tels que maniabilité, ouvrabilité, consistance etc. Ensuite, on traite de la rhéologie des
pâtes et mortiers et aussi du rôle des argiles. Finalement, l’interface bloc-mortier est
aussi étudiée.
Le troisième chapitre présente les matériaux et le mode opératoire utilisés dans
cette recherche.
Le chapitre quatre montre les résultats des essais faits avec les mortiers de terre à

11
l’état frais.
Le chapitre cinq présente les données obtenues sur le mortier durci. Les études sur
l’interface bloc-mortier sont aussi présentées.
Le chapitre six montre les conclusions et les perspectives.
Les annexes sont présentés dans un volume à part.

12
Chapitre 2

REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
SUR LES COMPORTEMENTS
DES MORTIERS DE TERRE ET
MORTIERS SABLE-CIMENT

2.1 Introduction
Le but de cette étude bibliographique est de connaı̂tre à partir des essais expéri-
mentaux ou des modélisations plusieurs paramètres, tels que la viscosité plastique et
seuil d’écoulement (maniabilité), la teneur en eau (consistance), la masse volumique
sèche, la rétention d’eau (adhérence mortier-bloc), les résistances à la compression et à
la traction, retrait et gonflement des mortiers en terre. Les paragraphes 2.2 et 2.3 sont
établis à partir de publications à propos des mortiers sable-ciment.

2.2 Mise au point sur les définitions des termes


maniabilité, ouvrabilité, ”workability”, consis-
tance, plasticité et cohésion
L’importance de cette mise au point sur les définitions de ces propriétés subjectives
est tout d’abord de montrer au lecteur comment ces termes sont compris dans cette
thèse. Par ailleurs, nous pensons qu’un effort doit être fait vis-à-vis de l’uniformisation
de ces concepts, tout en essayant d’éliminer la confusion existante dans la littérature,
qui a été remarqué d’ailleurs par Tattersall depuis 1976, et qui malheureusement per-
siste encore dans nos jours.
[FER 99] a présenté trois définitions pour le terme ”workability” données par quelques

13
sociétés scientifiques :
American Concrete Institute : c’est la propriété du béton ou mortier frais mélangé
qui détermine la facilité et l’homogénéité avec laquelle il peut être malaxé, placé, com-
pacté et fini.
British Standards Institution : c’est la propriété du béton ou mortier frais ou un
autre mélange similaire, qui détermine la facilité avec laquelle il peut être manipulé et
complètement compacté.
Association of Concrete Engineers, Japan : c’est la propriété du béton ou mortier
frais qui détermine la facilité avec laquelle il peut être malaxé, placé et compacté en
fonction de sa consistance, l’homogénéité avec laquelle il peut résister à la séparation
des matériaux.
Nous observons que ces définitions sont tout à fait subjectives, surtout parce qu’en
fonction de l’application du béton ou du mortier, ces capacités de placement, malaxage
et finition sont variables.
La définition donnée par les japonais cite aussi que la maniabilité dépend de la
consistance, ce qui est tout à fait vrai, car la consistance définit la teneur en eau opti-
mum du béton ou mortier pour une certaine application. Aucun problème n’existerait-il
pas si le résultat donné par l’essai au cône d’Abrams était compris de la même manière
par tous les chercheurs. Or, pour les anglo-saxons, l’affaissement du cône d’Abrams
définit la consistance du mélange, alors que pour les français c’est plutôt l’ouvrabilité
qui est mesurée. Dans ce rapport, il estime partiellement la maniabilité du mortier. En
plus, les français diffèrent les termes ouvrabilité et maniabilité. Pour eux, la maniabilité
est déterminée par le maniabilimètre.
Pour les français, la consistance peut être déterminée par le plongeur et par la table
d’écoulement. D’après la RILEM, à son tour, l’essai de la table d’écoulement peut être
utilisé pour déterminer la plasticité du mortier [BOW 96].
Définitions de plasticité et consistance d’après la RILEM [BOW 96] :
Plasticité : c’est la propriété du mortier de maintenir sa déformation après la
réduction de la contrainte de déformation associée à l’écoulement. En plus, la plas-
ticité offre au mortier la capacité de se tenir collé (”hang on”) à la truelle comme une
masse cohésive, s’écouler librement par la truelle et développer relativement vite une
structure rigide quand placé dans la maçonnerie. C’est à dire, la plasticité présente aussi
des propriétés de thixotropie. Dans la figure 2.1, [ROY 99] montre les caractéristiques
des fluides thixotrope et anti-thixotrope.
Consistance : c’est la propriété qui permet au mortier de résister à la déformation.
Pour nous, ces définitions de plasticité et de consistance sont plutôt appropriées aux
termes maniabilité et cohésion, respectivement. La RILEM dit aussi que la maniabilité
est définie par la plasticité et consistance. D’après [BOM 67], la maniabilité est plutôt
définie par la cohésion, la viscosité et le frottement interne.

14
Fig. 2.1 – Thixotropie et anti-thixotropie d´un fluide - Vitesse de rotation constante
[ROY 99]

Comme l’on peut observer il y a une certaine confusion parmi ces propriétés sub-
jectives des mortiers et bétons frais. Ce que nous proposons donc est d’abandonner,
quand une précision objective concernant la maniabilité du béton ou mortier est exigée,
les termes subjectifs tels que ouvrabilité ou maniabilité sans préciser par quels pa-
ramètres physiques ils ont été obtenus. Ces paramètres physiques existent et définissent
précisément la rhéologie de ces mélanges, comme le seuil d’écoulement et la viscosité
plastique, pour le cas d´un fluide de Bingham. Par exemple, concernant l’essai au cône
d’Abrams, nous pouvons être très précis par rapport à ses résultats. L’affaissement
lui même serait le paramètre physique du mélange et la teneur en eau associée à cet
affaissement, aussi physique, définirait la consistance.
Nous remarquons aussi que dans cette thèse les termes maniabilité, ouvrabilité
et ”workability” sont compris comme synonymes. Pour nous, un mortier ”workable”
signifie qu’il est maniable et ouvrable. La maniabilité d’un mortier est la propriété
qui définit totalement sa rhéologie, pendant son application, lors de la fabrication de
la maçonnerie. C’est son comportement en fonction du temps pendant lequel il est
utilisé à l’état frais. C’est à dire que c’est la relation entre la contrainte et le taux de
déformation appliqué pour lui permettre de s’écouler à l’aide de la truelle lors de la
pose des blocs les uns sur les autres.
Finalement, chaque fois que le terme maniabilité sera utilisée dans cette thèse,
nous référons en fait à une maniabilité à vue. Sinon, la méthode par laquelle elle a été
mesurée sera précisément citée.

2.3 Aperçu sur la rhéologie des bétons, mortiers


sable-ciment, pâtes et liants
L’étude de la rhéologie des mortiers est un domaine très complexe. Cette com-
plexité tient au fait que le mortier est tout d’abord un milieu multi-phasique (granu-

15
lat,liant,eau,air) et il s’ensuit que ces phases agissent fortement dans le temps sur sa
rhéologie. En plus, quand en interaction avec des blocs, ceux-ci vont aussi intervenir
sur les propriétés rhéologiques du mortier, sans oublier les effets sur leur cure dus aux
conditions climatiques dans un chantier par exemple.
A cause de cette complexité, contrairement à [P’K 02], nous pensons que les maçons
ont des difficultés pour trouver naturellement un compromis entre toutes ces contraintes.
La seule préoccupation d’un maçon d’aujourd’hui, en général, même s´il s´agit d´une
exigence qui lui est faite, est d’avoir une fluidité suffisante pour bien poser les blocs
les uns sur les autres avec le moindre effort et le plus rapidement possible. Or, un bon
maçon devrait essayer de travailler avec un mortier le plus sec possible afin de favori-
ser une bonne résistance mécanique à l’état durci. Un bon maçon devrait aussi faire
attention à la cure du mortier dans un chantier.
La rhéologie est la science responsable de l’étude de la déformation et l´écoulement
d’un matériau (milieu continu), sous l’influence de contraintes. Tattersall ajoute que
ces concepts sont tout à fait adéquats pour étudier le comportement à la déformation
des liants, dans l’état frais, matériaux ”complexes” qui ne peuvent pas être classés tout
simplement comme un solide, liquide ou gaz [TAT 76][CIN 99].
Le seuil d’écoulement et la viscosité plastique définissent les paramètres de la loi
rhéologique du fluide de Bingham. Plusieurs recherches sur les pâtes, mortiers et bétons
ont montré que la loi rhéologique de ces mélanges s’approchait de celle du fluide de
Bingham [LAR 98a][LAR 98b][BAN 95][TAT 91].

Fig. 2.2 – Bétons différents qui présentent l’un des paramètres de Bingham identique
(σo =seuil d’écoulement et η =viscosité plastique) [FER 99]

[FER 99] explicite pour le béton de haute performance l’importance d’utiliser des
essais qui puissent décrire son écoulement en mesurant les deux paramètres, le seuil
d’écoulement et la viscosité plastique. Elle montre, par la figure 2.2, comment deux
bétons peuvent avoir l’un de ces paramètres identique et l’autre totalement différent.
Bien entendu, cet exemple est aussi valable pour les pâtes et les mortiers. Nous avons

16
fait une recherche concernant les essais existants pour la détermination de ces pa-
ramètres de Bingham. Certains essais ne mesurent qu’un seul paramètre et d’autres les
deux. Nous présenterons ces essais séparément, plus loin mais encore dans ce chapitre.
Il faut remarquer que le résultat de ces essais peut ne pas être le paramètre de Bingham
lui même, mais un indicatif fiable de celui-ci.
La teneur en eau adéquate peut être déterminée dans un laboratoire par un essai
de consistance (essai au plongeur en France). Pour une consistance donnée, une façon
normalisée de quantifier la maniabilité d’un mortier, d’un béton ou d’une pâte est
obtenue par la mesure de sa cohésion. Nous pouvons mesurer ou plutôt évaluer la
maniabilité de ces mélanges par l’étude de leur rhéologie.
Selon [BOM 67], nous avons trois propriétés physiques responsables pour les ca-
ractéris-tiques rhéologiques des mortiers :
a) Cohésion : il s’agit de l’union des constituants du mortier. Cette propriété est
directement liée aux constituants les plus fins, c’est à dire à la surface spécifique des
liants.
b) Viscosité : c’est la vitesse de déformation d’un corps. Elle est directement liée à la
pâte. La viscosité des matériaux cimentaires est diminuée par agitation, ce qui provoque
une diminution dans la cohésion entre les particules et aussi dans le frottement interne
du volume travaillé.
c) Frottement interne : contrairement à la cohésion, cette propriété est plutôt liée
aux constituants les plus gros et à leur distribution dans le mélange. Il peut varier avec
la forme, la surface et la dimension des grains. Le frottement est aussi lié au volume
de pâte interstitielle et sa teneur en eau.
La cohésion, le frottement interne et la viscosité déterminent ou définissent ensemble
ce que l’on appelle ”maniabilité”, selon [CIN 99].
La cohésion et le frottement interne déterminent le seuil d’écoulement qui représente
la résistance au cisaillement. Comme le frottement interne est surtout causé par les
grains les plus gros, comme les graviers pour les bétons, le seuil d’écoulement des
mortiers et pâtes se réduisent en pratique à la cohésion, ce qui génère une confusion
entre ces deux termes [BOM 67].
[CIN 99] a étudié la rhéologie des pâtes de chaux hydratée pour que les résultats
servent de base lors de l’étude de la rhéologie d’un mortier proprement dit à base de
chaux.
D’après son étude, l’évolution du seuil d’écoulement avec le temps est représentée
par la prise qui est l’effet mécanique dû aux phénomènes d’hydratation pour des
matériaux comme le ciment. Dans le cas d’une chaux, la cohésion n’est pas résultante
de l’hydratation mais de phénomènes d’interaction eau-chaux. On ne parle pas de prise
d’une pâte de chaux, mais le phénomène est similaire.
La spécificité du mortier de terre est que le liant est l´argile comme nous le verrons

17
dans 2.6.

2.4 Les argiles, les minéraux argileux et leurs pro-


priétés
2.4.1 Définition de l’argile
On peut définir le matériau ”argile” par la taille des grains et par la minéralogie.
En général, le géologue considère comme ”argile” tout minéral de faible granulométrie,
dont la fraction fine dominante est en général inférieure à 2 µm, provenant des roches
et des sols [ESL 88]. D’un autre côté, [WEA 89] regroupe les minéraux argileux sans
aucune connotation de taille. Dans cette thèse, il sera considéré comme définition celle
du géologue.

2.4.2 Définition des minéraux argileux


Les minéraux argileux sont généralement composés des phyllosilicates hydratés.
Leurs particules se présentent sous forme d’empilement de feuillets, ceux-ci constitués
par l’association de deux unités de base : le tétraèdre de silice (SiO4 ) et l’octaèdre
d’alumine (Al(OH)6 ), comme montré par la figure 2.3.
La distance inter-réticulaire sépare deux feuillets successifs. Les substitutions d’atomes
sont fréquentes dans les feuillets et l’édifice cristallin peut être désorganisé. D’autre
part, il y a des déséquilibres au niveau des charges (voir ”Propriétés des minéraux argi-
leux” ci-après) ; ce déséquilibre est compensé par l’adsorption de cations dans l’espace
interfoliaire (capacité d’échange des argiles). D’après la structure du feuillet, on dis-
tingue principalement les argiles 1/1 (1 couche tétraédrique + 1 couche octaédrique)
et les argiles 2/1 (2 tétraédrique + 1 octaédrique) [TUC 88] [MOR 96].
Ici, nous détaillerons un peu seulement les définitions liées aux minéraux argileux
[TUC 88] [MOR 96] qui composent les argiles utilisées pour les essais expérimentaux
de cette recherche :
a) Kaolinite (1/1, d=7 Å, d’où d=distance inter-réticulaire) : nous observons qu’il
n’y a pas d’adsorption d´eau entre les feuillets de ce minéral. Toute l’adsorption d’eau
se fera uniquement par la surface spécifique externe du feuillet. Ce minéral ne présente
pas de substitution d’atomes dans les couches.
b) Illite (2/1, d=10 Å) : ce minéral n’est pas neutre comme la kaolinite, puisque
même s’il n’adsorbe pas d’eau entre les espaces interfoliaires, une adsorption de ca-
tions arrive afin de compenser le déséquilibre des charges, causé par les substitutions
isomorphiques d’atomes.

18
Fig. 2.3 – Feuillets argileux et leurs empilements [TUC 88] [UNI 82] [MOR 96]

b) Smectite (2/1, d=14 Å) : l’empilement des feuillets est désordonné et ici les
substitutions d’atomes sont importantes. Ce désordre et la faible charge des feuillets
facilitent leur écartement et l’adsorption des molécules variées, telles que l’eau, cations
et molécules organiques, au niveau de l’espace interfoliaire qui s’écarte jusqu’à d=18 Å.
Les feuillets de smectites, ou montmorillonites, peuvent s’intercaler régulièrement avec
d’autres feuillets argileux, souvent illitiques. L’ensemble va former des interstratifiés.
Ce minéral argileux est celui qui a le plus d’affinité avec l’eau puisque il peut l’adsorber
entre ses feuillets. Ceci étant, une argile composée par ce minéral adsorbera plus l’eau
de gâchage, contrairement à celle composée par la kaolinite, qui n’adsorbe pas entre les
feuillets, par exemple. Cette adsorption de plus pour les smectites cause le gonflement
de l’argile composée par ce minéral.

2.4.3 Propriétés des minéraux argileux


Les minéraux argileux se caractérisent par trois propriétés principales :

a) leur forme et leur surface spécifique (voir figure 2.4 [VEL 95])

Les argiles se présentent sous trois formes :


a.1) en flocons, caractérisés par une même dimension dans les deux directions et
une épaisseur équivalente à 1/20ième de la longueur ;
a.2) en lattes, avec une dimension plus longue, épaisseur toujours équivalente à
1/20ième de la longueur ;

19
Tab. 2.1 – Valeurs approchées de surfaces spécifiques pour certains matériaux [ESL 88]

Matériaux S. spécifique interne (m2 /g) S. spécifique externe (m2 /g)


Smectite 750 50
Vermiculite 750 ≤1
Chlorite 0 15
Kaolinite 0 15
Illite 5 25
Cendre volante 0 0,49
Ciment 0 0,1 à 0,5
Filler calcaire 0 0,39
Fumée de silice 0 10 à 200

a.3) en aiguilles, deux dimensions identiques et la 3ième beaucoup plus grande


(assez rare).

Fig. 2.4 – Forme des particules argileuses [VEL 95]

La petite taille des argiles leur confère une surface importante par rapport au volume
des particules. La surface des argiles est supérieure à celles de minéraux de même taille
mais de forme différente. Le rapport épaisseur/largeur est de l’ordre de 20 pour les
argiles. Les propriétés des argiles sont principalement contrôlées par leur surface. Dans
le tableau 2.1, nous pouvons voir l’ordre de grandeur des valeurs de surfaces spécifiques
pour certaines argiles.

b) leur capacité d’adsorption d’eau et de gonflement

Le degré d’hydratation varie selon la nature de l’argile. Pour toutes les argiles,
l’adsorption d’eau se passe sur les surfaces des particules argileuses. Pour une argile
composée par des minéraux argileux du type smectite, l’adsorption peut avoir lieu dans
les surfaces interne et externe. Comme la liaison entre les feuillets est très faible, l’eau
peut facilement s´insérer entre eux. Cette eau qui se situe entre les feuillets modifie la
dimension de l’espace interfoliaire en provoquant son gonflement. Ce phénomène là ne

20
se passe jamais si l’argile est constituée par la kaolinite ou l’illite, par exemple, puisque
la liaison entre les feuillets est très forte.

c) capacité d’échange de cations et pouvoir de retention d’eau

Il semble, d’après [UNI 82], que ces deux propriétés soient à l’origine de toutes les
autres propriétés qui déterminent l’activité d’une argile, comme par exemple l’hydro-
philie, l’adhérence, la cohésion et le gonflement.
Ces capacités d’échange de cations et de retention d’eau sont causées par l’existence
de charges superficielles, en général négatives, dues principalement aux substitutions
isomorphiques. Autrement dit, un remplacement de cations par d’autres de valence plus
faible a lieu sur les surfaces des argiles entraı̂nant ainsi un déficit de charge au niveau
des feuillets. Cependant, toutes les charges superficielles ne sont pas obligatoirement
négatives puisque dans le cas des kaolinites, à la suite de rupture des particules il se
crée des charges positives.

2.5 Mesure et rôle de l’affinité à l’eau des argiles


dans les mortiers à l’état frais
2.5.1 Finesse des argiles
Mesure de la finesse

La finesse des argiles est représentée par la surface spécifique externe, laquelle peut
être mesurée par exemple par l’essai de sédimentométrie. [UNI 82] a utilisé un appareil
qui s’appelle ”Sédigraph 5000”. Cet appareil détermine la granulométrie de particules
dispersées dans un liquide selon l’application de la loi de Stokes. La finesse des particules
est obtenue à l’aide des rayons X qui mesurent la concentration des particules en
suspension à une hauteur de sédimentation diminuant en fonction du temps.
Son intérêt d’étudier l’influence des argiles venait du fait qu’il voulait tester l’utili-
sation des sables pollués par des argiles dans la confection de bétons. Il voulait savoir
jusqu’à quel point ces sables pourraient être utilisés. Il a observé donc que pour les ar-
giles du type actives, l’absorption était beaucoup plus élevée. De cette façon, il a conclu
que pour les argiles du type smectite, l’eau était adsorbée par leurs surfaces externe
et interne. Des molécules d’eau pénétraient et restaient dans les espaces interfoliaires
des feuillets, ce qui causait le gonflement de ces argiles. Toutes les fines utilisées par
[UNI 82] ont une granulométrie inférieure à 30µm.

21
Influence de la finesse de l’argile sur ses propriétés

Le fait que les particules argileuses soient très fines, même colloı̈dales, plus précisé-
ment, va provoquer une influence très importante sur ses propriétés. Les fines qui
présentent des propriétés colloı̈dales sont des fines dont les propriétés de surface sont
prépondérantes par rapport aux forces de volume. Cela peut arriver soit dues à leur
petite dimension, en général inférieur à 2µm, soit dues à leur charge électrique. C’est
justement ces propriétés de surface qui vont provoquer le phénomène d’adsorption
d’eau. Il s’agit d’un phénomène physique représenté par la présence d’eau sur les sur-
faces et parfois dans les espaces interfoliaires des feuillets argileux. Cette eau adsorbée
demeure très attachée aux surfaces argileuses.

Mesure de la capacité d’adsorption d’eau des argiles

Ce paramètre est mesuré en général par l’essai au bleu de méthylène. Cet essai a
comme objectif de caractériser globalement (qualité et quantité) la fraction argileuse
présente soit dans un sol argileux, soit dans un sable. L’essai fait appel aux propriétés de
surface des éléments argileux. Il utilise le bleu de méthylène comme composé adsorbable
lequel étant un colorant rend facilement visible la fraction qui n’est pas adsorbée par
les argiles. Selon [TRA 80], la quantité de bleu adsorbée correspond à la surface que
la fraction fine ”active” du matériau est susceptible de développer, surface qui dépend
de la nature et de la proportion des argiles.
D’après la figure 2.5, nous observons que l’essai au bleu de méthylène montre bien
les degrés d’activité des argiles et le manque presque total d’activité pour les fines
sableuses. Cela valide le fait d’appeler les fines sableuses des fines inertes, c’est à dire
des fines qui ne présentent pas une affinité avec l’eau.
Dans la recherche menée par [UNI 82], il a évalué ce paramètre tout d’abord en
observant la quantité d’eau absorbée lors du gâchage par plusieurs formulations de
mortiers, soit avec un dosage en eau constant, soit à une maniabilité constante.

Influence de l’adsorption d’eau de l’argile sur la teneur en eau de gâchage


d’un mortier

[UNI 82] a mesuré cette influence au maniabilimètre ([NFP88]). Plusieurs formu-


lations de mortiers ont été fabriquées, soit avec un dosage en eau constant soit à une
maniabilité constante (c.a.d. le temps d’écoulement du mortier pour atteindre une pa-
roi était maintenu constant). Dans les deux cas, [UNI 82] a fait varier des pourcentages
d’argiles et des fines calcaires et siliceuses dans les mélanges et a mesuré l’influence de
ces fines dans la rhéologie des mortiers.
[UNI 82] a observé que les fines argileuses ont adsorbé l’eau de gâchage d’une façon
très importante, nécessitant un apport d’eau important pour garder une maniabilité

22
Fig. 2.5 – Variation de la valeur de bleu (V.B.) des mélanges (sables + fines) en
fonction du pourcentage des fines [UNI 82]

standard du mortier. Par contre, les fines siliceuses n’ont pas du tout montré une affinité
avec l’eau, parfois même diminuant la teneur en eau de gâchage. [UNI 82] conclut donc
que pour un pourcentage de fines de l’ordre de 10 %, à teneur en eau constante, un
mortier constitué de fines siliceuses aura un seuil d’écoulement plus petit que celui
composé par des fines argileuses. Il se pose néanmoins la question si des sables aussi
”fins” que des colloı̈des (cela veut dire des particules avec des diamètres inférieures à 2
µ m) ne pourraient aussi adsorber l’eau du gâchage comme la kaolinite, par exemple.

2.6 Paramètres permettant de caractériser le


comportement mécanique des mortiers frais
2.6.1 Consistance
Dans cette thèse, la consistance est un paramètre empirique qui définit la teneur en
eau optimum du mortier frais pour une certaine application. Cette teneur en eau est
associée à la mesure obtenue par l’essai utilisé. Cette mesure peut être un affaissement
ou un étalement du mortier ou la facilité de celui-ci d’être pénétré par un objet.

23
2.6.1.1 Mesure de la consistance

La consistance peut être mesurée par plusieurs essais. Chaque chercheur choisit l’es-
sai qu’il trouve être le meilleur ou celui qui peut être réalisé au sein de son laboratoire.
La seule exigence est que l’essai puisse faire une lecture fiable de la variation de la
teneur en eau de gâchage.

a) Essai au mini-cône d’Abrams ([NF1])

Cet essai est de loin le plus utilisé par les chercheurs, dû à sa simplicité. La mesure
obtenue est l’affaissement du mortier causé par son poids propre. On associe les valeurs
d’affaissement aux valeurs de seuil d’écoulement du mortier ou du béton ([LAR 98b]).

b) Essai de la table d’écoulement

D’utilisation aussi courante, cet essai est quand même moins utilisé vu la difficulté
de l’utiliser dans un chantier par exemple. On observe aussi un manque de standardisa-
tion de cet équipement, ce qui provoque une moins bonne reproductibilité des résultats
[Bowler et al.]. La mesure obtenue est l’étalement du cône de mortier sur une surface
horizontale, après l’écoulement de celui-ci causé par des coups dynamiques pendant
quelques secondes. Cet essai est indiqué par la norme française NF 413-2.

c) Essai du plongeur

A priori, cet essai offre la meilleure reproductibilité des résultats parmi tous les
autres. La mesure obtenue est la pénétration d’une tige dans le mortier.
D’après la norme française [NF195a], il y a deux façons de déterminer la consistance
d’un mortier frais, soit à l’aide du plongeur soit à l’aide de la table d’écoulement. En uti-
lisant le plongeur, nous déterminons une valeur considérée comme de référence pour la
consistance. Si nous décidons d’utiliser la table d’écoulement, il suffit de l’étalonner par
rapport au plongeur. La valeur de l’étalement doit être équivalente à une pénétration
dans le cas du plongeur de 35 ± 3mm pour le mortier conventionnel.
D’après les normes australiennes, il y a un essai qui s’appelle ”cone impression”
ou ”cone penetrometer”. Cet essai ressemble à celui du plongeur utilisé en France et
a été utilisé par [WAL 97] pour mesurer la consistance des mortiers de terre stabilisés
avec du ciment. Ces chercheurs ont fait aussi un autre essai pour mesurer l’écoulement
initial (”initial flow”) avec l’aide de la table d’écoulement.
Nous pensons en fait que n’importe quel autre essai qui puisse être sensible à la
variation de la teneur en eau de gâchage et aussi qui puisse mesurer cette variation
là, peut sûrement être utilisé pour mesurer la consistance d’un mortier. Par exemple,
des instruments comme les maniabilimètres peuvent aussi mesurer la consistance d´un
mortier.

24
2.6.1.2 Influence de la consistance sur les propriétés rhéologiques des mélanges

[WAL 97] ont fabriqué des mortiers en mettant de l’eau jusqu’à un moment où ils
trouvaient ”à la main” que le mortier présentait une bonne consistance plastique, cela
veut dire ni sec ni liquide. Pour ce faire, ils ont obtenu une teneur en eau propre à
chaque formulation. La teneur en argile de ces mortiers variait de 9% à 40%. [WAL 97]
ont utilisé l’argile du type kaolinite.
Nous observons, d’après les figures 2.6 et 2.7, que les mesures obtenues d’après les
essais ”initial flow” et ”cone impression” ont donné des valeurs non constantes, alors
que l’on attendait des valeurs à peu près identiques (même consistance).
À mesure que la teneur en argile augmente, de 9% à 40%, l’augmentation d’eau
de gâchage arrive pour maintenir une valeur de l’écoulement initial sinon constante au
moins avec une petite variation, c’est à dire sans grande dispersion.
Nous nous demandons si l’essai ”initial flow” ou l’essai à l’aide de la table d’écoule-
ment n´est pas plutôt approprié à la détermination de la viscosité plastique des mor-
tiers au lieu de son seuil d´écoulement. En effet, nous venons de voir une diminution
du diamètre de l’étalement du mortier, ce qui peut montrer une augmentation de la
viscosité plastique du mortier causée par l’argile, si l’on considère que cet étalement
est plus lié à un écoulement du mortier qu’à son seuil d’écoulement. Ce qui serait en
accord avec l’idée de la RILEM qui a proposé l’essai de la table d’écoulement pour
mesurer la plasticité du mortier. Nous rappelons au lecteur que la définition donnée
par la RILEM pour le terme plasticité est comprise par nous comme maniabilité. Ceci
étant, la viscosité plastique, l’un des paramètres physiques qui définissent la maniabi-
lité, associée à l’écoulement du mortier doit être évaluée et pourrait l’être donc à l’aide
de la table d’écoulement.
Les figures 2.6 et 2.7, construites pour cette recherche, sont directement issues des
tableaux de données de l´article [WAL 97]. La variable en abscisse eau/ciment est celle
utilisée par [WAL 97] et habituelle dans le cas des mortiers sable :ciment où le ciment est
le seul liant. Or, dans ce cas de mortier de terre, c´est l´argile qui est le liant principal.
Nous avons donc introduit un nouveau paramètre qui est le paramètre eau/argile (voir
figures 2.8 et 2.9). On aurait pu choisir le paramètre eau/(argile+ciment) mais il donne
des résultats moins précis (cf. les annexes 02) pour ces mortiers qui sont très argileux.
Lorsque nous avons observé ces rapports en fonction du rapport eau/argile, nous
voyons qu´il existe un rapport plus cohérent entre les deux paramètres, c’est à dire une
augmentation de la pénétration (”impression”) du cône et ”initial flow” à la mesure
que le rapport eau/argile augmente.
D’après les essais de [BEI 96], pour des matériaux fins comme la pouzzolane et la
chaux, il y a eu aussi une augmentation de la teneur en eau en montrant que la surface
spécifique fine de ces matériaux ne contribue pas à une fluidité du mélange. Il nous
paraı̂t étrange que la teneur en eau n´ait pas été diminuée, vu que la surface spécifique

25
Fig. 2.6 – Rapport ”initial flow” en fonction du rapport eau/ciment. La teneur en
argile varie à chaque point : 9 %, 18 %, 26 %, 35 % et 40 %.

Fig. 2.7 – Rapport ”cone impression” en fonction du rapport eau/ciment. La teneur


en argile varie à chaque point : 9 %, 18 %, 26 %, 35 % et 40 %.

de la chaux est de beaucoup inférieure à celle de colloı̈des argileux. D´après [LER 69],
dans sa recherche sur l´influence de la chaux sur les sols, pour l´application routière,
un des buts de l´utilisation de la chaux dans le traitement des sols était d´abaisser la
teneur en eau. [LER 69] a choisi pour sa recherche une chaux aérienne, c´est à dire une
chaux avec un taux d´impuretés inférieur à 0,1 %. Par contre, avec l’addition du sable
[BEI 96] a réussi à diminuer significativement la teneur en eau des mortiers pour avoir

26
Fig. 2.8 – Rapport ”cone impression” en fonction du rapport eau/argile calculé d´après
les données expérimentales de [WAL 97]

Fig. 2.9 – Rapport ”initial flow” en fonction du rapport eau/argile calculé d´après les
données expérimentales de [WAL 97]

le même diamètre mesuré avec la table d’écoulement.


[YOO 98] ont aussi testé des mortiers fabriqués avec des sables qui contenaient de
l’argile, dont la valeur de bleu variait de 0,6 à 5,5. La consistance a été mesurée par le
plongeur et les résultats ont été cohérents : la teneur en eau a augmenté dans la mesure
que la teneur en argile dans les sables augmentait, pour maintenir une pénétration du
plongeur à peu près constante.

27
2.6.2 Seuil d’écoulement et Viscosité plastique
Un fluide qui possède un seuil d’écoulement est dit viscoplastique [CYR 99]. Le
seuil d’écoulement (τo ) est la contrainte de cisaillement à partir de laquelle le fluide
s’écoule. La viscosité plastique (η) est la pente de la courbe d’écoulement donnée par la
contrainte de cisaillement (τ ) et le gradient de vitesse (γ) ou la vitesse de cisaillement.
Autrement dit, en cas d’une relation linéaire et pour le fluide de Newton, c’est le
rapport entre la contrainte de cisaillement et le gradient de vitesse. Pour ce fluide,
τo = 0. Le gradient de vitesse, à son tour, est la vitesse de déformation de deux couches
de matériau cisaillé, qui représente la dérivée de la déformation de cisaillement par
rapport au temps.
Dans notre cas, nous considérons que le mortier a aussi un comportement rhéologique
linéaire, mais du type fluide de Bingham : τ = τo + ηγ. Dans ce cas, si τ < τo , donc
γ = 0.
L´ordre de grandeur du seuil de cisaillement et de la viscosité plastique dépend de
la consistance du mortier. C´est à dire que la consistance va influencer sûrement les
valeurs du seuil et de la viscosité. L´idéal serait d´avoir des essais simples qui puissent
mesurer la consistance du mortier et aussi leur seuil d´écoulement et viscosité plastique.
Par contre, en général, les essais simples et empiriques qui existent ne mesurent qu´un
seul paramètre, soit le seuil d´écoulement soit la viscosité plastique, soit plutôt un
paramètre indirect lié au seuil ou à la viscosité.
Le rhéomètre est l´appareil le plus adéquat pour l´étude de la rhéologie d´un mor-
tier puisqu´il offre comme résultats les valeurs du seuil d´écoulement et de la viscosité
plastique pour une certaine gamme de consistances. Cette gamme dépend de la puis-
sance du rhéomètre. Par contre, il n´existe pas encore le lien entre les résultats donnés
par le rhéomètre et la pratique concernant la fabrication des mortiers de terre. L´idée
est aussi d´étudier les mortiers de terre d´après le cône d´Abrams ou un autre es-
sai facilement utilisé dans un chantier afin de faire une corrélation des résultats avec
ceux du rhéomètre. Pour un mortier industrialisé, les résultats donnés par le rhéomètre
sont suffisants. Comme cet avantage ne nous suffit pas vu que l´industrialisation n´est
pas possible ou voulu, on considère donc qu´une partie a été faite et que la recherche
doit continuer là-dessus avec la finalité d´approcher les résultats du rhéomètre avec la
pratique.

2.6.2.1 Deux essais empiriques à partir desquels on peut estimer le seuil


d’écoulement

a) Cône d’Abrams

Il s’agit d’un essai qui mesure l’affaissement du mortier causé par son poids propre.
Un tronc de cône est rempli par une pâte, mortier ou béton selon la norme [NF1]. Après

28
le soulèvement du cône, l’affaissement du mélange (pâte, mortier ou béton) est mesuré.
Comme l’affaissement est causé par le poids propre du mélange, la contrainte associée
à cet essai est définie comme le poids du mélange par unité de surface. Le mélange
s’affaisse seulement si la contrainte d’écoulement est dépassée. Cet affaissement est
arrêté à son tour si la contrainte associée (le poids du mélange par unité de surface)
est inférieure à la contrainte d’écoulement.
[HU 95] montre que l’essai au cône d’Abrams donne une indication raisonnablement
corrélée au seuil d’écoulement, alors que les autres tests comme table à secousses DIN,
maniabilimètre, selon [FER 99], fournissent des résultats peu exploitables sur le plan
rhéologique.
La variabilité des résultats de cet essai est attribuée surtout à celui qui l’exécute et
aussi à des variations dans le dosage du mélange. Malgré cette imprécision, ce test est
un outil très utile parce qu’il peut aider à détecter des erreurs de dosage, notamment
concernant le dosage en eau. Cet essai est standard aux Etats-Unis (ASTM C143), en
France et aussi dans d’autres pays.
Pour les mortiers ciment :sable, l’essai au cône d’Abrams réussit à faire une très
bonne lecture de ce qui se passe lorsque la teneur en eau augmente ou même la teneur
en fines, comme montré par [WAL 97]. Pour les mortiers de terre, le peu de résultats
obtenus est parfois dispersé et inattendu [WAL 97] [WAL 99], ce qui fait que nous es-
sayions de trouver une autre manière de mesurer le paramètre affaissement des mortiers
de terre.
Même pour les bétons ou mortiers conventionnels, où cet essai fonctionne très bien,
il n’est pas suffisant car il n’offre qu’un des paramètres de la rhéologie du mortier frais
(le seuil d’écoulement), si nous le considérons comme un fluide de Bingham [TAT 91].
En effet, nous devions chercher encore l’autre paramètre associé à l’écoulement du
mortier : sa viscosité plastique. C’est pour cela que nous considérons que cette méthode
de mesure n´évalue que partiellement la rhéologie.

b) Plongeur ou ”Dropping ball” ou Vicat

Dans ces tests, le paramètre qui aura un rapport avec le seuil d’écoulement est la
profondeur de pénétration d’un objet sur un mélange (pâte, mortier ou béton) frais.
D’après [FER 99], la masse ou force appliquée sur l’objet qui pénètre le mélange mesure
la contrainte d’écoulement de celui-ci. En général, cette force appliquée est constante et
indépendante de la formulation du mélange. On peut obtenir une valeur de pénétration
associée à une teneur en eau ou consistance optimum obtenue à vue.
Dans l’étude réalisée par [YOO 98], les fines sableuses polluées d’argile ont demandé
une augmentation de la teneur en eau de gâchage pour avoir une même consistance au
plongeur. Les sables utilisés par [YOO 98] présentaient de courbes granulométriques
dont la teneur en fines inférieures à 75µm variaient de 1 % à 14 %. La teneur en eau a

29
été plus élevée pour les fines présentant une valeur de bleu plus grande.
Comme l’essai au cône d’Abrams, ces tests sont très utiles notamment pour le
contrôle de la teneur en eau des mélanges sur les chantiers.

2.6.2.2 Essais qui mesurent ou estiment la viscosité plastique

a) Table d’écoulement

Par cet essai empirique, nous ne pouvons pas mesurer les contraintes et les défor-
mations associées à l’écoulement du mortier. A priori, nous ne pouvons pas non plus
jouer avec la vitesse de déformation du mortier. Donc, on ne peut pas définir par cet
essai la rhéologie du mortier, qui serait obtenir une courbe contrainte de cisaillement en
fonction du gradient de vitesse de déformation. Néanmoins, l’étalement final du cône
de mortier déformé, peut indiquer l’évolution de la viscosité plastique du mortier.
Comme exemple, nous pouvons citer des essais à l’aide de la table d’écoulement
réalisés par [WAL 97]. Pour [WAL 97], cet étalement représentait un écoulement initial
du mortier, celui-ci représentait donc le seuil d’écoulement du mortier. Ils s’attendaient
en fait à obtenir des étalements à peu près constants vu que malgré l’augmentation de
la teneur en argile, la teneur en eau augmentait aussi pour maintenir une maniabilité
à vue constante. Or, les valeurs des étalements diminuaient au lieu de rester constants
(revoir figure 2.6). [WAL 97] ont affirmé alors que la table d’écoulement n’a pas su
bien faire une lecture de la rhéologie de ces mortiers. Nous trouvons au contraire que
la table d’écoulement a su lire d’une façon cohérente la rhéologie des mortiers en fonc-
tion de la variation de la teneur en argile, même avec une différence significative entre
les valeurs dans la mesure que la teneur en argile augmente (voir figure 2.9). Le fait
que les minéraux argileux actifs aient la propriété d’adsorber l’eau de gâchage, pro-
voque peut-être une diminution plus importante de l’étalement. Cette diminution de
l’étalement peut représenter en fait l’augmentation de la viscosité plastique. Et donc,
le diamètre du cône ne représenterait pas un écoulement initial en ayant un rapport
avec le seuil d’écoulement mais plutôt un écoulement du mortier pendant le temps
d’application des coups et ainsi plus proche d’un rapport avec la viscosité plastique.
Dans son étude concernant le béton, [FER 99] considère l´étalement provenant de la
table d´écoulement liée à la viscosité plastique.

b) Maniabilimètre

Cet essai a été développé en France [NF195a]. Le béton ou mortier est posé dans
un moule prismatique derrière une paroi qui sépare le moule en deux parties. Après
le soulèvement de la paroi, l’écoulement du béton ou mortier commence sous l’effet
de la vibration. L’essai s’arrête quand le béton a atteint le bout du moule. La durée
de l’essai est considérée en France comme une mesure de la maniabilité. La contrainte

30
initiale sur le béton ou mortier causée par la vibration dépasse son seuil d’écoulement.
Donc, cet essai ne mesure qu’un seul paramètre, le temps, celui-ci ayant un rapport
avec la viscosité plastique. Par contre, si on commence l’essai avec des petites vibrations
(c´est à dire insuffisantes pour déclencher l´écoulement du mortier), ce qui est possible,
a priori, on pourrait quand même obtenir une bonne valeur du seuil d’écoulement.
Ici, la cohésion est en fait le temps d’écoulement du mortier, en accord avec la
norme [NF195a]. Plus le mortier est cohérent, plus long est le temps d’écoulement et
plus basse est la maniabilité.

c) Viscomètre ”Turning tube”

Ce viscomètre est cylindrique (60 mm de diamètre et 800 mm de longueur), comme


montré par la figure 2.10. On remplit ce cylindre avec le mélange à être testé. Une sphère
est mise dans le cylindre et le temps pour que cette sphère traverse deux points (voir
les deux traits dans la figure 2.10 indiquant les ”inductance coils” qui remarqueront le
passage de la sphère) précis du cylindre est mesuré [HOP 85]. A partir de l’équation
de Stokes, la viscosité peut être calculée. En général, il est plutôt adapté aux mortiers
et pâtes. Il n’est pas recommandé aux bétons puisque le diamètre des graviers peut
être supérieur à celui de la sphère, ce qui peut gêner le mouvement de celle-ci. Par
ailleurs, le béton n’est pas du tout un milieu uniforme sur lequel la sphère peut chuter
librement. Une solution pourrait être augmenter le diamètre du cylindre.
En revanche, même si cet essai n’est pas approprié pour tester les bétons, il s’avère
très utile pour étudier la ségrégation de celui-ci. La bille utilisée dans l’essai peut
représenter la migration d’un gros granulat, par la loi de la gravité, vers la partie
inférieure du béton.

Fig. 2.10 – Viscomètre ”Turning tube” - [FER 99][KOE 03]

31
2.6.2.3 Essais qui mesurent ou estiment le seuil d’écoulement et la viscosité
plastique

Les méthodes les plus précises sont associées à l’utilisation de rhéomètres et visco-
simètres, puisqu’elles prennent en compte toute l’histoire de l’écoulement du mortier,
pour un certain intervalle de temps et aussi pour une certaine vitesse de rotation.
C’est à dire que pour ces deux paramètres, nous pouvons connaı̂tre le couple nécessaire
pour que le mortier soit cisaillé. En faisant un étalonnage de la pale utilisée pour le
cisaillement, nous pouvons déterminer aussi la contrainte et déformation de cisaille-
ment associées au mortier, si l´on considère évidemment l´hypothèse que cet essai est
homogène.
Ces essais sont exécutés en général par des rhéomètres rotatifs. Ils appliquent une
contrainte de cisaillement au béton avec le but de mesurer les paramètres rhéologiques
fondamentaux tels que le seuil d’écoulement et la viscosité plastique puisque c´est le
cas d´un fluide de Bingham. Les rhéomètres rotatifs sont en général utilisés dans les
laboratoires, puisqu’ils sont assez chers et en disponibilité limitée. Même si certains
rhéomètres rotatifs mesurent différents intervalles de consistance, plusieurs types sont
disponibles et capables de mesurer l’échelle complète de consistance, de la plus sèche
à la plus fluide, comme le béton auto-plaçant.
Les rhéomètres rotatifs peuvent être classés de quatre façons :
a) Géométrie aux plateaux parallels (”Parallel plate geometry”) : c’est le cas du
BTRHEOM.
b)Géométrie aux cylindres coaxiaux ou concentriques : il s’agit du rhéomètre de
Couette.
c) Géométrie avec des pales (”impeller geometry”) : le rhéomètre le plus adéquat
pour des mélanges qui présentent un affaissement au cône d’Abrams assez bas, de
l’ordre de 50 mm au maximum.
d) Géométrie au cône-plateau (”cone-and-plate viscometer or rheometer”) (voir
figure 2.11 [STE 96]).
Dans la suite, nous décrivons un peu seulement les essais qui pourraient être ap-
pliquées dans notre recherche.

a) Tattersall Two-Point Test

Il s’agit du premier rhéomètre, à notre connaissance, à pouvoir determiner les pa-


ramètres rhéologiques d’un fluide du type Bingham. C’est le premier chercheur aussi
à vouloir cisailler le béton ou mortier avec des pales. Il a déterminé que le dispositif
aux cylindres coaxiaux serait inapproprié pour mesurer la rhéologie du béton à cause
de la formation d’un plan de rupture dans le mélange (le béton ou le mortier) et entre
les cylindres. Il a eu l’idée donc de mesurer le couple exigé pour faire tourner une pale

32
Fig. 2.11 – Exemple d’un cylindre interne d’un rhéomètre avec la forme d’un cône-
plateau - [STE 96]

immergée dans le béton. Il a utilisé deux pales (voir figure 2.12) : a) MH helical pattern,
pour des affaissements supérieurs à 75 mm et b) LM system, pour des affaissements
inférieurs à 50 mm. Le deuxième type de pale lors de sa création tournait dans un mou-
vement planétaire et était aussi adéquate pour des mélanges présentant une viscosité
plastique élevée.

Fig. 2.12 – Pales utilisées par Tattersall - a) MH ”helical pattern” et b) LM en forme


de ”H” [KOE 03]

Plus récemment, ce dispositif présente aussi un vibrateur pour étudier les effets de
vibration dans la rhéologie des bétons [TAT 88].
Les résultats sont donnés en forme de deux paramètres nommés ”g” et ”h” qui cor-
respondent au seuil d’écoulement (SE) et à la viscosité plastique (VP), respectivement.
Si on veut obtenir directement le SE et la VP, on doit procéder à une calibration du
rhéomètre. La calibration est réalisée avec un fluide Newtonien de viscosité et courbe
d’écoulement connues : T=g+hN, d’où T=couple et N=vitesse de rotation.

33
Avantages : a) ce dispositif mesure SE et VP ; b) largement utilisé par les chercheurs.

Inconvénients : a) assez grand pour être utilisé in situ ; b) nécessité de calibration.

b) Cône d’Abrams Modifié

En prenant en considération le fait que le cône d’Abrams est actuellement le seul


essai pratiqué mondialement, par la plupart des praticiens, [LAR 98b] a décidé de
le prendre comme point de départ, et d’effectuer une modification minimale devant
permettre l’appréciation des deux caractéristiques rhéologiques fondamentales, comme
le seuil d’écoulement et la viscosité plastique (voir la figure 2.13).
Ces modifications concernaient un axe central à l’intérieur du cône et aussi un
disque qui glisse sur cet axe dans une distance de 10 cm. L’idée était de mesurer le
temps d’affaissement des bétons pour cet affaissement fixé. On évalue ainsi la visco-
sité plastique de ces bétons, pour une certaine gamme de consistance (voir la figure
2.14). Autrement dit, ils ont pensé qu’à même affaissement, les courbes affaissement en
fonction du temps seraient différenciées par leur cinétique. Ainsi, la mesure du temps
nécessaire pour atteindre une hauteur intermédiaire entre les valeurs initiale et finale
apparaissait a priori comme un bon moyen de discriminer les bétons par leur viscosité
plastique. [LAR 98a] a vérifié que les modifications effectuées sur cet essai ne changent
pas les résultats d’affaissement mesurés classiquement.

2.6.2.4 Influence du seuil d’écoulement et de la viscosité plastique sur le


comportement du mortier frais dans les constructions de maçonneries

L’influence du seuil d’écoulement sur le comportement du mortier frais est direc-


tement lié à la consistance de celui-ci. Ni un mortier sec avec un seuil d’écoulement
élevé ni un mortier fluide présentant un seuil d’écoulement faible sont appropriés à
la construction des maçonneries. On peut se demander alors pourquoi étudier le seuil
d’écoulement d’un mortier si sa seule valeur de consistance pourrait suffire en pratique.
Pour le mortier conventionnel, ciment :sable, l’explication est liée au fait que ce
mortier peut aussi constituer un béton avec l’addition des granulats, comme celui auto-
plaçant, comme déjà cité précédemment. L’un des graves problèmes qui peuvent arriver
au béton c’est la perte d’homogénéité, causée souvent par la ségrégation. Cet essai est
donc beaucoup utilisé dans l’étude des bétons auto-plaçants, lesquels doivent avoir une
bonne résistance à la ségrégation statique, une fois mis en place, jusqu’à leur prise,
et rester homogènes afin de satisfaire aux propriétés mécaniques souhaitées. Ainsi, la
difficulté du cahier de charges d’un béton auto-plaçant est la recherche d’un compromis
satisfaisant entre une grande fluidité et une bonne résistance à la ségrégation aussi bien
au repos qu’en écoulement [COR 02].

34
Fig. 2.13 – Montage Expérimental - Dimensions de l’appareil utilisé dans les essais -
[LAR 98a]

La ségrégation est influencée par les caractéristiques rhéologiques de la pâte, soient


la viscosité plastique, le seuil d’écoulement et la thixotropie. La thixotropie est la
diminution de la résistance au cisaillement du matériau au cours du temps à vitesse de
cisaillement constante.
Le seul facteur qui peut empêcher les granulats d’aller vers le bas, c’est la cohésion
de la pâte. On peut associer l’initiation de la chute du granulat et aussi sa mise en
mouvement au seuil d’écoulement de la pâte, tandis que la vitesse de chute des granu-
lats est liée à la viscosité plastique. L’évolution du seuil d’écoulement dans le temps
peut ralentir aussi le mouvement de chute des granulats [COR 02]. On comprend donc

35
Fig. 2.14 – Principe de l’essai au cône d’Abrams modifié. T est le temps d’affaissement
partiel, ou temps d’affaissement - [LAR 98a]

l’importance de l’étude des propriétés rhéologiques de la pâte de ciment, comme la


viscosité, le seuil de cisaillement et l’évolution du seuil dans le temps.
Un autre point de vue, encore considérant le mortier de ciment, serait lié au
côté industriel. Avec des données scientifiques précises sur la rhéologie du mortier
ciment :sable, celui-ci peut être malaxé en grande quantité, avec plus de garantie de
son homogénéité.
Pour le mortier de terre, l’importance est tout d’abord d’établir des gammes accep-
tables de seuil d’écoulement, fondé sur des mesures scientifiques précises. Ensuite, il est
intéressant d’essayer de corréler les mesures scientifiques du rhéomètre avec d’autres
mesures obtenues d’après des essais plus simples qui peuvent être employés avec plus
de facilité dans les chantiers. Un autre point très important se réfère au dosage des
constituants du mortier. Comme la mesure donnée par le rhéomètre est précise, les
analyses concernant les teneurs en argile, ciment ou chaux, le seront aussi. Autrement
dit, nous saurons avec plus de fiabilité quels constituants utiliser pour les mortiers de
terre et aussi leurs meilleures teneurs.

36
2.6.3 Rétention d’eau
La rétention d’eau est une caractéristique importante des mortiers, surtout en ce
qui concerne l’adhérence entre la couche du mortier et les blocs dans une maçonnerie.
Il s’agit d’un paramètre pour lequel nous devons toujours, parallèlement à l’obtention
des valeurs des mortiers, obtenir aussi les valeurs des absorptions des blocs qui seront
liés les uns aux autres avec ces mortiers ([P’K 03]).
Il y a deux façons de déterminer la rétention d’eau d’un mortier, dans la limite de
la révision bibliographique réalisée ici. La première façon est décrite dans la norme EN
413.2 §5.4 [NF195a]. Cet essai doit être effectué avec un mortier qui ait la consistance
appropriée pour la construction des maçonneries. L’échantillon étant préparé, il est mis
dans un petit récipient métallique et juste au-dessus de celui-ci on met une couche fine
de gaze et ensuite d’autres couches de papiers filtres. On couvre tout cela avec un poids
de 2kg et on attend 5min + / − 15sec, dans l’intention que les papiers filtres absorbent
l’eau du mortier. D’après la norme, l’eau que ces papiers arrivent à absorber du mortier
est équivalent à l’eau qui serait absorbée par les briques dans un mur.
La deuxième façon est décrite dans [AUS 84]. La différence par rapport à la première
est que la sortie de l’eau du mortier dans ce cas est causée par une dépression de 50 mm
Hg pendant 15 minutes, contrôlée par un certain appareil décrit dans la norme ASTM
C.91. Ensuite, comme nous savions déjà le poids humide du mortier avant l’essai et
comme à la fin nous pesons l’échantillon, nous déduisons donc la quantité d’eau qui est
parti.
D’après [YOO 98], les fines ont une influence très importante dans le pouvoir de
rétention d’eau des mortiers, autant que la teneur en air. Parmi les mortiers fabriqués
par eux lors de leur recherche, celui qui contenait la teneur la plus grande en fines
(fines inférieurs à 75µm) , égale à 14%, sans air injecté, a été le mortier qui a montré la
meilleure rétention d’eau. Par contre, avec une injection d’air, le mortier a aussi présenté
une bonne rétention d’eau même si fabriqué avec une teneur en fines de l’ordre de 9%
ou même 1%.
D’après [WAL 99], il n’y a pas de différences des valeurs de rétention d’eau des
mortiers de terre lorsque nous faisons varier la teneur en ciment de 5% à 10% , si nous
considérons une erreur de 4% seulement. Nous pouvons aussi remarquer l’influence des
fines sur la rétention d’eau pour toutes les formulations, mais plutôt remarquable pour
les mortiers conventionnels que pour ceux fabriqués avec la terre reconstituée, celle-ci
ayant une teneur en colloı̈des argileux variant de 11% à 40% . Pour les mortiers de terre,
nous pouvons remarquer les valeurs toujours plus élevées de rétention d’eau lorsque la
teneur en colloı̈des est supérieure à 20% .

37
2.7 Influence de l’argile, du ciment, de la chaux, du
sable et des plastifiants sur les valeurs du seuil
d’écoulement et de la viscosité plastique
La construction en maçonnerie reste encore un métier dépendant de l’habileté ma-
nuelle du maçon et surtout de son savoir faire parce que c’est lui qui juge la maniabilité
du mortier. Le maçon accepte un mortier à sa maniabilité jugée à vue et à la truelle.
Ce jugement empirique peut être insuffisant car le maçon ne sait pas toujours, même
après plusieurs expérimentations, quelles conséquences peuvent être provoquées par ce
mortier en ce qui concerne le retrait, la résistance à la compression et celle à traction
et surtout l’adhérence entre les éléments de la maçonnerie. En revanche, nous les scien-
tifiques devons comprendre avec nos propres outils, le comportement du mortier afin
de pouvoir intervenir pour, soit justifier le travail du maçon, soit lui donner les moyens
de mieux apprécier sur chantier les mortiers.
La qualité du mortier durci est liée aux propriétés du mortier frais. Nous discutons
donc dans cette session comment les constituants du mortier peuvent influencer les
propriétés du mortier frais, tels que le seuil d´écoulement et la viscosité plastique.
Ici nous présenterons certaines études réalisées par divers chercheurs et nous essaie-
rons d´aboutir à une conclusion plutôt suggestive que définitive.

2.7.1 Argile
Ces paramètres, seuil d’écoulement et viscosité plastique, ont été étudiés indirec-
tement par [UNI 82] vis-à-vis de la présence des fines argileuses et sableuses dans les
mélanges de mortiers de béton. Il n’a utilisé que des fines avec une granulométrie
inférieure à 30µm. En fait, il cherchait à savoir quelle serait l’influence des propriétés
des fines (valeur de bleu ou surface spécifique) dans les mortiers.
D’abord, il a décidé d’étudier cette influence de deux façons, soit en maintenant un
dosage en eau constant soit une maniabilité au maniabilimètre constante de l’ordre de
16 ± 1 secondes. Le dosage en eau constant a été celui de la formulation témoin avec 0
% des fines, pour une maniabilité de 16 ± 1 secondes. Donc, pour les deux cas il a fait
varier des pourcentages d’argiles et des fines calcaires et siliceuses dans les mélanges et
a vérifié l’influence de ces fines dans la rhéologie des mortiers frais. Comme résultats,
il a trouvé que les fines de nature sableuse, au contraire des fines argileuses, aident à
augmenter la fluidité du mortier. Ceci est montré par la diminution ou par la légère
augmentation de la teneur en eau par rapport à une augmentation des fines, ceci à
maniabilité au maniabilimètre constante, comme montré sur la figure A.10 dans les
annexes 02. Ici, cette fluidité améliorée a un rapport avec la viscosité plastique, vu que
le résultat est le temps associé à l´écoulement du mortier.

38
Lorsque [MAM 00] a mesuré la maniabilité de ses mortiers de terre, il a obtenu
un temps d’écoulement mesuré par le maniabilimètre dans l’écart 2 - 10 secondes.
[KAR 99], en revanche, a obtenu toujours un temps trop long, au lieu des valeurs
comprenant l’intervalle entre 5 et 30 s habituel pour les mortiers ciment :sable, d’après
la norme NF 413.2/1994. Comme les mortiers de [MAM 00] et de [KAR 99] étaient très
argileux, de l´ordre de 17% d´argile, nous pouvons penser que les mortiers fabriqués
par [MAM 00] étaient plutôt trop liquides. Ceci étant, pour que le maniabilimètre
puisse être utilisé pour évaluer la viscosité plastique d´un mortier de terre, il faudrait
réessayer les essais avec un mortier moins argileux. De cette façon, il ne serait pas
nécessaire d´augmenter la teneur en eau de gâchage pour pouvoir mesurer un résultat
fiable. Par contre, les vibrations causées par l’appareil pendant l’écoulement du mortier
sont hors du champs de la truelle lors de l’application de ce mortier de terre par un
maçon, ce qui pourrait interdire l´utilisation de cet appareil pour l´étude de la viscosité
plastique des mortiers de terre. Sauf si l´on change ces vibrations.
[WAL 97] et [WAL 99] ont aussi étudié l´influence de l´argile sur la rhéologie des
mortiers de terre lorsqu´ils étudiaient la consistance de leurs mortiers. Ils ont testé
la consistance par le cône d´Abrams, par le plongeur (”cone impression”) et par la
table d´écoulement (”initial flow”). Nous pensons que l´affaissement et la pénétration
sont liés au seuil d´écoulement et l´étalement à la viscosité plastique. Dans tous les cas,
l´argile a fait augmenter les deux paramètres à teneur en eau constante. Dans les figures
2.8, 2.9 et 2.15, nous voyons une tendance d´augmentation du facteur eau/argile, c´est
à dire l´augmentation de la teneur en eau de gâchage causé par l´augmentation de la
teneur en argile.

Fig. 2.15 – Rapport affaissement au cône d’Abrams en fonction du rapport eau/argile


d´après des données expérimentales de [WAL 97]

39
Nous pouvons aussi citer les essais réalisés par [BEI 96]. Elle a utilisé deux types de
sols nommés A et B, contenant 26 % et 18,4 % d´argile respectivement. Les deux sols
contiennent de la smectite en abondance. Par contre, le sol A contient plus de l´illite
que le sol B. La maniabilité a été mesurée partiellement par la table d´écoulement.
L´étalement a été le même pour les deux formulations, égal à 14 cm. Le fait que
l´étalement soit le même ne nous paraı̂t pas étrange, vu que la teneur en eau peut
changer d´une façon à garantir la même maniabilité par la table d´écoulement.
Le but de l’étude de ces influences des constituants des mortiers sur les valeurs du
seuil d’écoulement et de la viscosité plastique est de vérifier en fonction de l’utilisation
du mortier, quels constituants nous voudrions augmenter ou diminuer et dans quels
pourcentages.
Pour le mortier de terre, c’est intéressant de trouver les proportions optimales d’ar-
gile ou de sable, l’influence de la valeur de bleu de l’argile sur cette proportion optimale
et aussi les teneurs en eau permettant une bonne utilisation du mortier.
Mais l’urgence en ce qui concerne les mortiers de terre, d’après [P’K 03], c’est
de valider des essais rapides et simples qui puissent être utilisés dans une pratique
plus large, in situ par exemple. La proposition est donc de tester dans une campagne
large d´essais le cône d´Abrams, le plongeur (ce qui sera fait ici - voir le chapitre 03)
et la table d´écoulement, comme appareils en potentiel pour mesurer la rhéologie des
mortiers de terre. Par contre, comme ces essais ne donnent pas une bonne précision dans
leurs résultats, il faudra les valider avec d´autres essais au rhéomètre, beaucoup plus
précis et scientifiquement plus valables, car fondés sur des approches mathématiques.
[P’K 03] avaient aussi montré l’intérêt de savoir si la rhéologie du mortier de terre
correspond à celle d’un fluide de Bingham. En plus, il cite que le seuil d’écoulement peut
être obtenu indirectement par l’essai au cône d’Abrams, d’après [TAN 89] et [HU 95],
ce qui doit être confronté avec le mortier de terre.

2.7.2 Ciment
Mortiers de terre

Pour les mortiers de terre, le ciment n’a pas du tout le rôle de liant, puisque ce
rôle là est déjà joué par l’argile. Le ciment par contre neutralise l’argile de la terre.
Aussi, son addition facilitera le moulage des éprouvettes, ainsi que le malaxage des
formulations puisqu´il permet aussi de diminuer la cohésion de l’argile.
Par rapport à la consistance, d’après l’analyse faite par [P’K 03], le ciment in-
fluence peu la teneur en eau des mortiers, puisqu´il ne cause pas de dispersion des
points montrés sur la figure 2.16, même à une teneur de 25%. Cela montre que l´argile
est le paramètre qui gouverne la teneur en eau de gâchage. Pour les essais réalisés
par [WAL 97], le ciment ne joue pas non plus un rôle principal sur les mesures de

40
consistance, comme il a été déjà montré avant.
Concernant la maniabilité à vue par contre, un mortier avec du ciment est plus
maniable car celui-ci collera moins à la truelle lors de son application. Évidement, il
faut prendre en compte la teneur en argile de la terre. Si la terre contient une teneur en
colloı̈des inférieure à 12 %, la maniabilité à vue est garantie, d´après notre expérience.

Fig. 2.16 – Rapport affaissement au cône d’Abrams en fonction du rapport eau/argile


[P’K 03]

La figure 2.17 est construite par nous à partir des essais réalisés par [WAL 97], en
utilisant le cône d´Abrams. [WAL 97] a utilisé des pourcentages de ciment de 5%, 10%
et 15%. Il a fait aussi varier la teneur en argile, en pourcentages de 9%, 18%, 26%, 35%
et 40%. Ses valeurs d´affaissement ont varié de 5 mm à 25 mm, mais en général de 5
mm à 15 mm. Nous avons donc décidé de vérifier le rapport eau/ciment en fonction
de la teneur en ciment pour les mortiers qui ont présenté des valeurs d´affaissement
dans l´intervalle de 5 mm à 15 mm (10 ± 5 mm). Chaque point montré dans la figure
2.17 correspond à une teneur en argile, qui varie de 9% à 40%. Le rapport eau/ciment
augmente avec l´augmentation de la teneur en argile (voir la figure 2.18). Pour les
teneurs en ciment de 5% et 15%, nous avons 5 points. Pour la teneur en ciment de
10%, l´argile varie de 18% à 40%. Le point correspondant à la teneur en argile de 9%
a présenté un affaissement de 25 mm, donc hors de l´intervalle adopté dans la figure.

41
Nous observons alors que lorsque la teneur en ciment a augmenté de 5 % à 10 % , il y
a diminution du pouvoir d’adsorption des argiles. Nous observons cela en regardant la
diminution du facteur eau/ciment à mesure que la teneur en ciment augmente. Dans la
figure 2.18, nous observons que pour les teneurs en ciment de 10% et 15%, les droites
deviennent moins accentuées, montrant la diminution de l´effet argileux par le ciment.

Fig. 2.17 – Rapport eau/ciment en fonction de la teneur en ciment pour un même af-
faissement au cône d’Abrams ± 5 mm d´après des données expérimentales de [WAL 97]

Fig. 2.18 – Rapport eau/ciment en fonction de la teneur en argile pour un même affais-
sement au cône d’Abrams ± 5 mm d´après des données expérimentales de [WAL 97]

42
Mortiers ciment :chaux :sable

Ici, le ciment a la finalité d’agir comme un liant. Pour la maniabilité, le ciment est
aussi important, puisqu´il va aussi participer de la formation de la cohésion du mortier.

2.7.3 Chaux
Mortiers de terre

Pour les mortiers de terre frais, a priori, l’influence de la chaux est à peu près la
même du ciment, vu que sa surface spécifique est aussi de beaucoup inférieure à celles
des colloı̈des argileux et que sa teneur dans la formulation du mortier n’est pas très
élevée.
Dans les essais réalisés par [BEI 96], l´étalement a été de 14 cm pour les mortiers à
base de deux terres différentes, donc dans les limites posées dans sa recherche, 13,5 cm
± 0,5 cm. Pour les mortiers non stabilisés à base de ces deux terres, [BEI 96] a obtenu
le même étalement.
[BEI 96] n´a pas précisé dans son rapport si la chaux utilisée est aérienne ou hy-
draulique.

Mortiers ciment :chaux :sable

Dans ce type de mortier, la chaux sert surtout à offrir une maniabilité adéquate.
Concernant la consistance, puisqu’il s’agit d’un matériau plus fin que le ciment, elle
peut influencer la teneur en eau de gâchage davantage. En plus, sa teneur est en générale
supérieure à celle du ciment.

2.7.4 Sable
Mortiers de terre

L’addition du sable est utilisé ici pour faire diminuer l’effet argileux de la terre
et par conséquent sa cohésion. De cette façon, une meilleure maniabilité peut être
obtenue. Nous observons aussi une diminution de la teneur en eau de gâchage lors de la
détermination de la consistance du mortier. Autrement dit, à teneur en eau constante,
le sable fait augmenter la fluidité du mortier, baisser le seuil d’écoulement et aussi la
viscosité plastique [UNI 82][BEI 96].
Dans les essais réalisés par [BEI 96], nous avons trouvé étrange que pour une for-
mulation sol A + 20 % de sable, la teneur en eau ait augmenté jusqu´à 35 % d´eau,
alors qu´elle était de 27% sans l´ajout de sable. Si la valeur de 27% est correcte, nous
attendions une baisse significative de cette teneur en eau. Pour le mortier à base de la
terre B (on appellera par ”mortier B”), la teneur en eau a diminué de 35% à 32,5%. La

43
même remarque est faite lorsque [BEI 96] a fabriqué des formulations rajoutant dans
la composition du mortier 60% de sable. La teneur en eau est égale à 25% pour le
mortier à base de terre A (on appellera par ”mortier A”), cette fois-ci. Nous trouvons
donc que seule la variation de la teneur en eau pour le mortier B est cohérente.
L´étalement pour les formulations Sol A et B, pour des ajouts de sable de 20 %
et 60 %, a été de 13,8 cm. Ici, comme la teneur en eau a baissé de 35% à 25% pour
garantir une même maniabilité, nous ne pouvons rien estimer si l´étalement est plutôt
lié au seuil d´écoulement ou à la viscosité plastique.

Mortiers ciment :chaux :sable

Comme pour le béton, c’est le granulat qui va jouer le rôle de la résistance, quand il
sera noyé dans la pâte de ciment-chaux. Le sable serait le renfort du mortier dans une
matrice constituée par le mélange ciment + chaux + eau. Plus la teneur en sable est
élevée, plus basses sont les valeurs du seuil d’écoulement et de la viscosité plastique, à
teneur en eau constante.

2.7.5 Plastifiants
Mortiers de terre

D´après [BEI 96], l´action des plastifiants est basée sur la diminution des contraintes
de surface et des forces de cohésion qui sont développées entre les particules, ce qui
provoque la réduction du frottement interne. On est donc amené à penser que le plas-
tifiant aide l´écoulement du mortier diminuant son seuil et aussi sa viscosité plastique.
[BEI 96] a réalisé ses essais à l´aide de la table de l´écoulement (d’après la norme
française [NF195a], cette étude concerne la consistance ; d’après nous, plutôt une étude
partielle de la maniabilité ou ouvrabilité du mortier). L´étalement a diminué pour la
formulation contenant le plastifiant. Elle a conclu donc que le plastifiant n´aide pas la
maniabilité du mortier, d´après l´essai de la table d´écoulement. Or, tout d´abord il
faut discuter si ”l´aide à la maniabilité” signifie une baisse du seuil ou si une baisse du
seuil et aussi de la viscosité plastique. Si l´on considère le premier cas, ce n´est pas sûr
que l´on puisse utiliser des résultats provenant de la table d´écoulement pour faire des
approches avec le seuil d´écoulement du mortier. L´essai de la table d´écoulement est
un essai dynamique et l´étalement final peut avoir un rapport plutôt avec la viscosité
plastique qu´avec le seuil d´écoulement. Parce que la viscosité est liée à l´écoulement
du mortier, à la résistance de déformation du mortier en fonction du temps. Ceci dit,
les essais de la table seuls ne sont pas suffisants pour évaluer ce qui s´est passé avec
la maniabilité du mortier. Par contre, si nous considérons l´approche de la relation
des résultats issus de la table avec la viscosité, la conclusion est d´une augmentation
de la viscosité plastique du mortier. Ceci ne signifie pas forcément une diminution de

44
la qualité du mortier, non plus une non-amélioration de la maniabilité du mortier,
comme [BEI 96] a conclu. Ce signifie plutôt une maintenance ou amélioration de la
cohésion du mortier, ce qui va en accord avec les résultats obtenus pour le béton par
[LAR 98b], sauf que dans ce cas, il s´agit des superplastifiants et des formulation de
bétons. Peut-être, si [BEI 96] avait utilisé le cône d´Abrams, les résultats auraient été
l´augmentation de l´affaissement. En revanche, nous avons trouvé étrange que pour la
formulation contenant du plastifiant, [BEI 96] ait utilisé une teneur en eau de gâchage
(30%) supérieure à celle sans plastifiant (27%).
[BEI 96] a utilisé des plastifiants du type ”lignosulphonated” et aussi ”melamine-
formaldehyde condensates”.

Mortiers ciment :chaux :sable

Leur finalité ici va dépendre tout d’abord de leur type. En ce qui concerne la
consistance, l’addition des plastifiants fait diminuer la teneur en eau de gâchage et
donc, à teneur en eau constante, fait baisser le seuil d’écoulement.

2.8 Paramètres permettant de caractériser le


comportement mécanique des mortiers durcis
Après la présentation et discussion des paramètres concernant les mortiers frais,
nous passons maintenant aux mortiers durcis. Si les connaissances sur les mortiers
frais sont importantes pour la mise en place des murs, celles sur les mortiers durcis
le sont pour leur maintien. Dans ce sous-chapitre, nous présenterons les paramètres
mécaniques des mortiers seuls, sans liaison avec les blocs.

2.8.1 Résistance à la compression


2.8.1.1 Procédure de l’essai et géométrie des éprouvettes

La résistance à la compression des mortiers est déterminée soit en utilisant des


éprouvettes cylindriques [ZIN 00], soit des éprouvettes cubiques [VEN 96][WAL 97],
soit des éprouvettes prismatiques [BEI 96]. Il y aura toujours une différence entre les
valeurs de résistance, à cause de l’élancement des éprouvettes (voir figure 2.19), étant
toujours différent et aussi de la cure des échantillons. Plus l’élancement est petit, plus
grande est la valeur de la contrainte à la rupture, à cause du frettage, ce qui va contre
la sécurité. Plus grand est l’élancement, plus grand est le risque de flambement (c’est
dans le sens de la sécurité cette fois). Autrement dit, utiliser un élancement supérieur
à deux minimize l’erreur de la mesure de la résistance à la compression en cas d’un
choix d’un dispositif expérimental avec du frettage.

45
Fig. 2.19 – Influence de l’élancement des éprouvettes de terre compactée séchée sur les
valeurs de résistances à la compression. [P’K 02]

Nous pouvons réaliser les essais de compression avec ou sans un système d’anti-
frettage. Le système sans anti-frettage consiste à mettre l’éprouvette directement entre
les plateaux de la presse, ce qui va provoquer un frottement entre les plateaux et les
surfaces supérieure et inférieure de l’éprouvette. Ce frottement contribuera, comme un
confinement, à une augmentation artificielle de la résistance [P’K 03]. Dans ce cas, nous
devons systématiquement faire une correction de la résistance, en utilisant un facteur
qui minore les valeurs [KRE 38][HEA 92]. D’un autre côté nous avons le système d’anti-
frettage (voir figure 2.20), qui n’est pas facile d’utilisation. Le frettage est éliminé par
une couche fine de latex graissée de silicone, ou néoprène plus téflon, entre les plateaux
de la presse et les surfaces de l’éprouvette. Il faut que les surfaces de l’éprouvette soient
parallèles, parce que sinon l’éprouvette va se déplacer horizontalement et donc l’essai
ne peut pas être effectué.

2.8.1.2 Influence de la résistance à la compression sur le comportement du


mortier durci

C’est le paramètre le plus mesuré et le plus connu dans le domaine d’étude des mor-
tiers. Pendant des années, c’était le seul paramètre pris en compte pour valider l’uti-
lisation d’un mortier dans la construction des maçonneries. Quand certains problèmes
commencèrent à apparaı̂tre, on observa que même si les mortiers présentaient des va-
leurs de résistance supérieures, cela n’éviterait pas les problèmes. Le mortier devait
aussi présenter d’autres qualités comme par exemple une bonne adhérence et une bonne

46
résistance à la traction. Et donc d’autres propriétés du mortier ont commencé à être
cherchées, comme la rétention d’eau et la maniabilité au lieu d’une simple valeur d’af-
faissement d’après l’essai au cône d’Abrams, par exemple. On remarque que même si la
maniabilité n’est liée qu’au mortier frais, elle va influencer par contre dans le compor-
tement futur des maçonneries, vu que leur qualité de construction dépend totalement
d’une bonne maniabilité du mortier.

2.8.1.3 Masse volumique sèche

La masse volumique sèche est aussi un paramètre important qui est proportionnel,
pour un même matériau, à l’augmentation de la résistance du mortier (voir [P’K 02]).
[OLI 86] a aussi observé ce rapport masse volumique sèche en fonction de la résistance
pour les blocs de terre comprimée. Si ce rapport n’est pas vérifié, il est probable qu’il
y a un problème avec la procédure de l’essai. Il faudrait vérifier cependant, si la masse
volumique sèche de l’éprouvette fabriquée en laboratoire est équivalente à celle du
mortier lorsqu’il fait la liaison entre les blocs d’une maçonnerie. Une idée est de confec-
tionner de nombreux triplets, un ensemble de trois blocs unis par le mortier [BOU 01],
et d’essayer d’en retirer la masse volumique sèche du mortier qui le compose.

Fig. 2.20 – Système d’anti-frettage et schéma de représentation des capteurs de proxi-


mité utilisé par [OLI 94]

2.8.2 Résistance à la traction


2.8.2.1 Procédure de l’essai

Ce paramètre peut être déterminé de trois façons. La première est l’essai de traction
directe, le plus difficile à réaliser, parce qu’il est difficile d’attacher les extrémités de
l’échantillon aux plateaux de la presse. Pour induire la rupture dans une certaine section

47
de l’échantillon, des entailles sont souvent faites dans cette section. Avec la section
diminuée, la contrainte sera donc plus élevée dans ce plan là par rapport aux autres
de l’échantillon, ce qui causera que la résistance à la traction sera atteinte toujours
d’abord dans ce plan. Cet essai est plus utilisé pour les matériaux métalliques, parce
qu’ils sont plus ductiles. Pour le béton, il a été quand même normalisé mais ensuite
abandonné au profit de l’essai brésilien ( [OLI 94] voir figure 2.21). Dans cet essai là,
la charge appliquée est de compression, correspondant aux flèches verticales montrées
dans la figure 2.21. La rupture arrive pourtant en traction, causée par des forces de
traction qui sont induites au milieu de l’éprouvette en conséquence de la force de
compression appliquée. Ces forces de traction sont représentées dans la figure 2.21 par
les flèches horizontales. Cet essai est très facile d’utilisation et on trouve des données
dans la littérature scientifique sur la résistance à la traction des matériaux qui ont été
obtenues en utilisant cet essai là ([PEL 54] [OLI 94]). Mais, il y a une contrainte pour
l’utilisation de cet essai, c’est qu’il faut que le matériau soit élastique linéaire et fragile
en traction pour pouvoir induire une fissure au long de la hauteur de l’échantillon.

Fig. 2.21 – Représentation du mode de rupture de l’essai brésilien [OLI 94]

La troisième et dernière façon est l’essai de flexion. Les éprouvettes doivent avoir
une forme prismatique. Cet essai est réalisé sur trois ou quatre points.
Il faut dire que les résultats obtenus par les trois essais sont complètement différents.
Il faut toujours utiliser des facteurs de corrections pour avoir à la fin une valeur de la
résistance à traction.

2.8.2.2 Utilité de la résistance à la traction sur le comportement du mortier


durci

Si on suppose que l’adhérence aux blocs du mortier est suffisamment bonne, pour
ne pas être un point de faiblesse mécanique, ce qui est rarement le cas ([JUK 98]), alors

48
la rupture en traction du mortier peut se faire présente dans le cas où la maçonnerie
est chargée horizontalement, soit par un chargement latéral comme le vent ou même
une excentricité du chargement de compression, par exemple, ou même un tassement
différentiel dans les fondations. Même pour le cas d’un mur chargé en compression, il
peut y avoir des fissures de traction importantes, soient dans les blocs, soient dans les
joints de mortiers, selon les modules de Young, coefficient de Poisson et la déformation
limite des deux constituants. La figure 2.22 illustre ces modes de fissuration. Mais, en
réalité, la mesure de cette résistance est plus un contrôle de qualité qu’un réel besoin
pour le calcul des structures, car il y aura plutôt un décollement du joint.

Fig. 2.22 – Modes de fissuration du bloc et du mortier sous chargement vertical

2.9 Influence de l’argile, du ciment, de la chaux, du


sable et des plastifiants sur le comportement
mécanique des mortiers durcis
2.9.1 Argile et ciment
Pour les mortiers conventionnels, ciment :sable, plus grand est le facteur eau/ciment,
plus petite est la résistance à la compression. Pour les mortiers de terre non stabilisés,
cela n’est pas vrai, si l’on prend en compte cette fois-ci le facteur eau/argile. Plus
grande est la teneur en argile, plus élevée sera la demande en eau pour atteindre une
maniabilité à vue souhaitée. Par contre, d’après [P’K 02], il n’y a pas pour autant une
diminution de la résistance. Un mortier contenant une haute teneur en argile, c’est à dire
supérieure à 12%, et sans addition de ciment ou de chaux, subit un retrait si intense qui
provoque une diminution des vides du matériau durci. Ce phénomène fait augmenter
la résistance du mortier. Autrement dit, pour un mortier de terre sans ciment, il y a
une augmentation de la contrainte à la rupture quand la teneur en argile augmente.
Le problème par contre c´est le manque de maniabilité à vue pour les mortiers trop
argileux et leur fissurations de retrait. La solution est de fabriquer des mortiers moins

49
argileux avec l´addition de sable et/ou stabiliser ces mortiers avec du ciment, selon
leur utilisation dans le chantier. Ce résultat a été observé aussi dans cette recherche et
il sera présenté dans le chapitre qui traite les résultats sur le mortier durci.
Pour les mortiers de terre stabilisés ou les mortiers ciment :sable contenant du sable
argileux, le comportement est différent, car la présence du ciment fait augmenter les
vides et donc l’hétérogénéité du matériau. Ceci fait que le ciment joue un rôle plus
important sur les propriétés du mortier durci que sur celles du mortier frais.
À notre avis, une façon d’expliquer ces phénomènes est peut-être dans le rôle joué
par l’eau dans les mortiers ciment :sable et dans d´autres constitués d´argile seule-
ment. Pour les premiers, les mortiers sans argile, l’eau se trouve libre et sert à of-
frir une bonne maniabilité à vue aussi bien qu´une bonne hydratation du ciment. Si
l´hydratation du ciment n´est pas garantie pas des étuis plastiques, l´eau sera évaporée.
Cette évaporation prématurée empêche une hydratation adéquate du ciment et fait en
plus que le mortier reste poreux. Par ailleurs, même si l´hydratation est garantie,
après avoir aidé la maniabilité à vue et aussi contribué à l´hydratation du ciment,
l´eau qui reste sera évaporée de toute façon, et à leur place resteront les vides. Ceci
fait que l´augmentation du facteur eau/ciment cause une chute de la contrainte à la
rupture. Pour les deuxièmes, les mortiers contenant des argiles, l´eau a seulement le
rôle de fournir une maniabilité à vue adéquate à l´utilisation du mortier. On trouve
de l’eau libre et aussi de l´eau adsorbée par les minéraux des argiles. La partie libre
s´évapore facilement. Cette évaporation de l´eau libre provoque un retrait, comme
déjà cité par [P’K 02], qui diminue la porosité du mortier, augmentant la résistance
à la compression du mortier. Cela est montré aussi par les valeurs de rétention d’eau
obtenues, toujours plus élevées pour les formulations avec l’argile contenant une teneur
en colloı̈des supérieure à 10 %. Il faut aussi connaı̂tre la teneur en eau des éprouvettes
juste avant leur écrasement.
Maintenant, essayons d´analyser le cas d´un mortier constitué de ciment + argile.
Ici, le ciment annule l´effet argileux du mortier de terre, empêchant le retrait nécessaire
du mortier à la diminution de la porosité et par conséquent augmentation des valeurs
des contraintes à la rupture. En revanche, plus on mettra du ciment, plus résistant sera
le mortier. L´analyse paramétrique des contraintes doit se baser donc sur le facteur
eau/ciment. Concernant la teneur en eau, elle sera influencée plutôt par l´argile, à
cause de sa surface spécifique de beaucoup supérieure à celle du ciment.
Les essais de [WAL 97] et [WAL 99] ont été analysés ici, même si dans l’aspect
pratique ils ne sont pas très appropriés aux constructions de maçonneries du fait de
taux d´argile trop grand (teneurs en argile variant de 9 % à 40 %).
En regardant alors les résultats obtenus par [WAL 97], nous observons un comporte-
ment similaire aux mortiers conventionnels ciment :sable. Cela veut dire une diminution
de la résistance par rapport à une augmentation du facteur eau/ciment, même avec des

50
pourcentages en argile variant de 9 % à 40 %, pour une même teneur en ciment. En
plus, quand nous montrons toutes les formulations testées dans une seule figure, nous
remarquons encore une fois l´effet exponentiel du facteur eau/ciment sur la contrainte
à la rupture(voir figure 2.23).

Fig. 2.23 – Courbe contrainte à la rupture versus facteur eau/ciment d´après les essais
réalisés par [WAL 97] et aussi des essais réalisés par Azeredo dans son DEA

Si l´on montre ces résultats en fonction du facteur ciment/eau, d´une façon à


permettre la présentation de la formulation Tassin 17% argile + 0% ciment, nous
observons une relation linéaire entre le facteur ciment/eau et la contrainte à la rupture
pour les mortiers stabilisés (voir la figure 2.24). En plus, nous voyons que pour la seule
formulation sans ciment, la contrainte est bien supérieure à d´autres stabilisées au
ciment.
La figure 2.24 illustre que l´action du ciment peut être néfaste (extremum proche
de 0). En effet l´eau du mortier à l´état frais va, en fonction des conditions de fa-
brication et des qualité et quantité des composants (argile et ciment), s´évaporer ou
servir à l´hydratation du ciment. La proportion de l´une ou l´autre action de l´eau va
déterminer la Résistance en compression.
D’après [BEI 96], les valeurs de résistance ont été toujours inférieures lors de l’ad-
dition de matériaux fins comme la chaux ou la pouzzolane. Les terres utilisées par
[BEI 96] étaient composées majoritairement de la smectite qui est aussi active que la
montmorillonite, comme déjà cité avant, lors de l´analyse de l´influence de l´argile sur
le seuil d´écoulement et sur la viscosité plastique.
[BEI 96] a testé ses éprouvettes à 28, 45, 90 et 180 jours. Les éprouvettes testées sont

51
Fig. 2.24 – Courbe contrainte à la rupture versus facteur eau/ciment d´après les essais
réalisés par [WAL 97] et aussi des essais réalisés par [AZE 02]

des moitiés provenant des essais de flexion. Pour chaque formulation, trois éprouvettes
ont été testées, pour les essais de flexion et de compression.
Dans le tableau 2.2, nous présentons les résultats de contraintes à la rupture pour les
mortiers à base des terres A et B (on les appellera mortiers A et B, respectivement) non-
stabilisés fabriqués par [BEI 96]. Chaque valeur de contrainte correspond à la moyenne
de trois éprouvettes. Nous observons pour le mortier A une augmentation de presque
100% entre les résistances à 28 et 180 jours. Nous n´avons pas d´arguments pour
expliquer cela. [BEI 96] n´a pas expliqué non plus. Une augmentation de la masse
volumique des éprouvettes pourrait expliquer l´augmentation de la résistance, ce qui
n´est pas le cas puisqu´en regardant les annexes de [BEI 96], on observe bien qu‘à
partir de 28 jours, les dimensions des éprouvettes restent stables (on remarque quand
même que les mesures de dimensions ont été faites jusqu´à 52 jours). Ceci étant, nous
pensons que cet écartype élevé indique plutôt une imprécision de mesure pendant
l´essai de compression qu´une amélioration de la résistance en fonction du temps. On
va donc se servir de tous les résultats de [BEI 96] qui ne présentent pas une trop grande
dispersion lors d´une possible comparaison avec les résultats de cette recherche, même
si nous n´avons testé nos éprouvettes qu‘à 28 jours.
La résistance plus élevée pour le mortier B se doit peut-être d´après [BEI 96] à
une teneur en argile moins importante qui demande une teneur en eau aussi moins
importante. Elle oublie en revanche d´expliquer la teneur en eau plus élevée pour le
mortier B, de 35% contre 27% pour le mortier A.

52
Tab. 2.2 – Résistances à la compression pour les mortiers à base de terre A et B non
stabilisés d´après [BEI 96]

Nb. de Jours σc (MPa)/écartype - Mortier A σc (MPa)/écartype - Mortier B


28 2,3/0,1 2,4/2,0
45 2,5/0,2 4,9/1,7
90 3,5/0,1 5,7/0,9
180 4,5/0,1 5,0/0,3
Moyenne 3,2 4,5
Écartype 1,0 1,4

2.9.1.1 Mortiers de terre

Pour les mortiers de terre durcis, le ciment a surtout le but d´améliorer la tenue
à l’eau. La résistance est améliorée, comme déjà discuté avant, grâce aux composants
hydratés du ciment qui se forment lors de sa réaction avec l’eau. Même si la masse
volumique sèche de l’éprouvette de mortier baisse avec le ciment, sa résistance peut
augmenter puisque l’apport de résistance offert par les composants de ciment est plus
important que la diminution causée par la baisse de la masse volumique sèche. La
résistance à la compression augmente à partir d’un certain pourcentage de ciment
(revoir figure 2.24). D’après [P’K 02], pour une teneur en ciment inférieure à 4 %, la
résistance du mortier tend à baisser. En plus, la résistance du mortier stabilisé ne sera
supérieure à celle du mortier non stabilisé que si la teneur en ciment dépasse 8 %.
Lorsque l’on parle de tenue à l’eau d’un mortier, nous voulons dire autrement que ce
mortier est stabilisé. C’est à dire qu’en fonction du temps, le mortier sera plus durable
que celui non stabilisé s´il est exposé à l´eau.
Dans le tableau 2.3, nous présentons les résultats des essais de compression réalisés
par [BEI 96], pour les mortiers stabilisés au ciment. Le mortier A correspond à 73%
du sol A + 14,3% ciment + 12,2% sable + 37,7% d´eau et le mortier B correspond à
73% du sol B + 14,3% ciment + 12,2% sable + 34,7% d´eau.
Tout d´abord, nous observons que les contraintes à la rupture du mortier à base de
terre A sont nettement inférieures à celles du mortier à base de terre B, de l´ordre de
130% en moyenne. Cela peut être expliqué par la teneur en argile. Comme le mortier
à base de terre A présente une teneur en argile supérieure à celle du mortier à base de
terre B, il a besoin de plus de ciment pour avoir sa résistance augmentée. Moins il y en
a de l´argile, meilleure sera l´influence du ciment sur la résistance. Une autre raison qui
est liée à la teneur en argile est la teneur en eau de gâchage plus élevée pour le mortier
A. Comme la teneur en ciment est constante, ceci fait que le facteur eau/ciment est
plus important pour le mortier A, ce qui fait baisser la résistance (revoir la figure 2.23).

53
Tab. 2.3 – Résistances à la compression pour les mortiers A et B stabilisés au ciment
(14%) d´après [BEI 96]

Nb. de Jours σc (MPa)/Ecartype-Mortier A σc (MPa)/Ecartype-Mortier B


28 1,5/0,1 3,4/0,3
45 1,3/0,2 4,0/0,2
90 1,5/0,1 2,9/0,2
Moyenne 1,5 3,4
Écartype 0,1 0,6
% en eau 37,7 34,7
% en argile 19,1 13,5

2.9.1.2 Mortiers ciment :chaux :sable

Ici, le ciment a surtout la finalité d’offrir au mortier la résistance demandée. Due


à la teneur en ciment assez élevée pour ces mortiers conventionnels, le bon dosage se
fait essentiel pour éviter des fissures de retrait, qui fragilisent le mortier, aussi qu´une
diminution importante de la capacité de déformation du mortier. En plus, un facteur
eau/ciment élevé fait chuter exponentiellement la contrainte à la rupture.

2.9.2 Chaux
2.9.2.1 Mortiers de terre

La chaux, soit hydraulique soit aérienne, va aussi offrir au mortier de la résistance,


mais dans un délai qui peut dépasser 28 jours. Elle participe aussi à l’amélioration de la
capacité de déformation du mortier, lui offrant une meilleure résistance aux tassements
différentiels par exemple.
En contact avec les minéraux argileux, la chaux peut produire des composants
provenant de réactions pouzzolaniques qui, comme le ciment, vont aider la résistance
et durabilité du mortier. D’après [KAR 99], ce phénomène là arrivera seulement pour
les argiles actives du type montmorillonite ou smectite. Si la chaux est aérienne, pour
garantir une réaction pouzzolanique, il faut que le mortier ne soit pas en contact avec
l’air, sinon il y aura plutôt une réaction de carbonatation de la chaux.
D´après [LER 69], quand la chaux (il ne précise pas s´il s´agit d´une chaux aérienne
ou hydraulique) réagit avec une argile du type kaolinite, des silicates de calcium hy-
dratés amorphes sont formés. Si l´argile est du type montmorillonite, nous aurons
plutôt la formation des aluminates de calcium hydratés. Pour un pourcentage de 5%
de chaux, [LER 69] dit que les silicates de calcium hydratés offrent un gain de résistance
au mélange kaolinite + chaux. En revanche, pour un mélange montmorillonite + chaux,
les aluminates de calcium hydratés formés vont aider plutôt la maniabilité du mélange

54
Tab. 2.4 – Résistances à la compression pour les mortiers A et B stabilisés à la chaux
d´après [BEI 96]

Nb. de Jours σc (MPa)/Ecartype-Mortier A σc (MPa)/Ecartype-Mortier B


28 0,7/0,1 1,9/0,2
45 0,7/0,2 1,9/0,1
90 1,3/0,1 2,1/0,3
Moyenne 0,9 2,0
Écartype 0,3 0,1
% en eau 32,8 30,0
% en argile 18,2 12,9

que sa résistance, même si le gain de résistance ici n´est pas négligeable. Dans sa re-
cherche, [LER 69] évaluait l´influence de la chaux sur les argiles pour l´application
routière. L´argile était donc compactée. D´ailleurs, il a réalisé des essais Proctor et il a
vérifié que la masse volumique de ses échantillons diminuait avec l´augmentation de la
teneur en chaux. Après l´addition de la chaux au sol, le mélange était compacté pour
éviter tout risque de carbonatation. Il dit aussi qu´il faut adapter la teneur en chaux au
type d´argile. Pour avoir un certain gain de résistance, la teneur en chaux doit être ”x”
pour la kaolinite, ”y” pour l´illite et ”z” pour la montmorillonite, où ”z >> y > x”.
Préoccupé avec la diminution de la masse volumique, lors des essais Proctor, [LER 69]
a décidé de fabriquer des éprouvettes pour tester leur résistance en compression simple.
Pour les éprouvettes fabriquées avec le sol contenant majoritairement de la kaolinite
et une granulométrie plus grossière, la résistance est de beaucoup supérieure à celles
concernant les autres éprouvettes fabriquées avec un sol plus fin et composé plutôt de
l´illite. Cela montre que la chaux influence la résistance à la compression des mélanges
sol/chaux, d´autant plus que la courbe granulométrique du sol est continue et aussi
s´il est composé plutôt de la kaolinite que de l´illite ou de la montmorillonite.
Dans le tableau 2.4, nous présentons les résultats des essais de compression réalisés
par [BEI 96], pour les mortiers stabilisés à la chaux hydratée. [BEI 96] n´a pas précisé
s´il s´agit par contre d´une chaux hydraulique ou d´une chaux aérienne. Le mortier A
correspond à 70% du sol A + 30,0% chaux + 32,8% d´eau et le mortier B correspond
à 70% du sol B + 30,0% chaux + 30,0% d´eau.
Nous observons que le mortier B a présenté des contraintes à la rupture nettement
supérieures à celles du mortier A. Comme nous avons déjà cité avant, le sol A a une
teneur en argile de 26% et le sol B de 18,4%. À part cela, le sol A présente une teneur
en illite supérieure à celle du sol B. Il est possible donc que la teneur en illite plus
élevée pour le sol A ait provoqué cette baisse de résistance.

55
2.9.2.2 Mortiers ciment :chaux :sable

Nous pouvons dire la même chose que pour les mortiers de terre à l’exception de la
formation des composants pouzzolaniques.

2.9.3 Sable
2.9.3.1 Mortiers de terre

L’importance du sable dans les mortiers se réfère à sa contribution dans la diminu-


tion du retrait causé par l’argile. Autrement dit, le sable sert à trouver une formulation
adéquate pour la terre, d’une façon à diminuer sa teneur argileuse. De cette façon, si
on essaie de faire une comparaison avec les mortiers conventionnels, le sable fonction-
nerait comme le squelette du mortier, le renfort, lié par une matrice, la pâte formée
par l’argile toute seule ou par l’argile + le ciment + la chaux.
[LER 69] a évalué la teneur en sable dans le traitement de sols. Il a observé que la
résistance à la compression simple a augmenté pour des teneurs en sable inférieures à
40%. Au delà de ce pourcentage, la résistance chutait. Il s´est aperçu donc de l´existence
d´un optimum de teneur en sable dû à un double rôle du sable, le rôle de squelette et
celui de diluant du liant.

2.9.3.2 Mortiers ciment :chaux :sable

Ici, le sable est le squelette mécanique du mortier. Alors que lui tout seul est inerte,
dans une matrice de ciment + chaux, il va offrir au mortier de la résistance. Sa gra-
nulométrie jouera un rôle important pour éviter les vides dans le mortier. Une courbe
granulométrique continue, contenant de passants de toute dimension, du plus fin au
plus gros, sera meilleure pour ne pas exiger beaucoup de pâte pour les envelopper.

2.9.4 Plastifiants
2.9.4.1 Mortiers de terre

[BEI 96] a évalué l’influence des plastifiants sur les mortiers de terre dans son état
durci. La contrainte à la rupture a chuté d´une valeur de 2,31 MPa pour un mortier
non-stabilisé et sans plastifiant à une valeur de 1,58 MPa.

2.9.4.2 Mortiers ciment :chaux :sable

Grâce à la diminution de teneur en eau de gâchage causé par l’addition de cet ad-
juvant, la résistance du mortier sera beaucoup plus élevée, puisque elle est inversement
proportionnelle au facteur eau/ciment.

56
2.10 Interface bloc-mortier
2.10.1 Mesure de l’adhérence entre le bloc et le mortier
Plusieurs recherches ont déjà été réalisées, autant numériques qu’expérimentales,
avec la finalité de valider un mode opératoire permettant la détermination de la résis-
tance d’adhérence entre les mortiers et les blocs dans une maçonnerie. Cette adhérence
est en général mesurée pour deux modes de rupture, modes I et II. Le mode de rupture
I est associé aux contraintes de traction, parce que le décollement arrive par traction,
soit directe soit par flexion. Le mode II est associé aux contraintes de cisaillement,
parce que le décollement arrive par glissement ou cisaillement entre les deux corps.
Pour le mode I de rupture, nous connaissons le ”Bond wrench Test” (BWT) qui a
été développé en Australie et l’essai de poutres ”Bond beam Test” (BBT) (voir figure
2.25 et figure 2.26). Pour le mode II, il y a l’essai de cisaillement réalisé sous plusieurs
modes opératoires dont quelques-uns seront décrits dans cette revue bibliographique
([OLI 94] et [JUK 97]).

2.10.2 Influence de l’adhérence bloc-mortier sur le comporte-


ment de la maçonnerie
Il est très utile de connaı̂tre les résistances à la rupture mode I pour les maçonneries
subissant un chargement hors plan et mode II pour celles subissant un chargement de ci-
saillement (cas des contreventements, ”shear-walls”). Dans cette revue bibliographique
nous avons étudié les deux types de rupture. Pour les deux cas, c’est l’adhérence qui
va intervenir le plus dans la séparation des matériaux. Cette adhérence est très in-
fluencée par la rétention d’eau, le retrait des mortiers et l’absorption des blocs. D’après
[YOO 98], le retrait plastique a une influence très importante pour les joints verticaux
des maçonneries classiques en terre cuite. Avec la diminution de l’épaisseur du joint
lors du séchage, il y aurait séparation entre le mortier et le bloc. Pour les joints ho-
rizontaux, par contre, il y a diminution de l’épaisseur mais pas séparation entre les
éléments, puisque la couche de blocs au-dessus de celle du mortier, aidée par son poids,
suit le mouvement du retrait.

2.10.3 Rupture de l’interface en mode I


Nous avons deux types d’essais pour étudier la rupture mode I, les essais de flexion
(BWT et BBT) et l’essai de traction (directe et indirecte). D’après [JUK 98], il fallait
que les valeurs de résistance à l’adhérence données par ces essais, flexion et traction,
soient identiques. Pourtant, les valeurs de résistance ne sont pas les mêmes, par plu-
sieurs raisons comme la non prise en compte de la non-uniformité des contraintes,

57
Fig. 2.25 – Dispositif expérimental de l’essai ”BWT” [PLU 95] [VEK 94]

Fig. 2.26 – Dispositif expérimental de l’essai de poutres ”Bond Beam Test - BBT”
[JUK 98][LOU 01]

pour l’essai de traction directe, et la non-homogénéité du joint de mortier qui adhère


plus au centre du bloc qu’à ses extrémités et même les micro-fissures de retrait qui se
produisent à l’extérieur de ces joints là, pour les essais de flexion.
On ne sait pas encore aujourd’hui quels sont ou quel est l’essai le plus adéquat pour
mesurer la résistance à l’adhérence entre le mortier et le bloc. Des tas d’essais ont été
proposés et chacun présente ses avantages et inconvénients, comme cela sera discuté ci-
dessous. Pourtant, ce que l’on sait pour l’instant c’est que le meilleur essai doit présenter
certaines caractéristiques telles que garantir une bonne distribution de contraintes, une
simplicité dans la construction des structures et aussi dans la réalisation de l’essai et
finalement une bonne répétabilité des résultats.
Les essais de flexion peuvent être réalisés en forme de murs (voir la figure 2.27) ou
de prismes (voir les figures 2.25 et 2.26). Les murs sont testés donc comme une dalle,

58
mais de préférence dans le sens vertical comme suggéré par British Standard BS5628
[Bst92]. Et les prismes sont testés soit par le BWT soit par le BBT. Dans tous les cas,
la théorie des poutres (Résistance des matériaux) est utilisée pour calculer la contrainte
maximale de traction dans le joint de mortier. Cette contrainte là est considérée donc
comme la résistance d’adhérence en traction par flexion.
Il est vrai que les poutres ici essayés ne sont pas continues ni homogènes. La
résistance des matériaux n´aurait pas du être appliquée. En revanche, tant qu´il n´y
a pas de fissuration, l´hypothèse de continuité et d´homogénéité des poutres est ici
considérée. Grâce à cette hypothèse, les efforts internes sont déterminés. Ensuite, on
utilise le fait que la poutre n´est pas homogène pour montrer que la rupture a lieu par
fissuration dans le joint faible et non ailleurs.
Avant fissuration, on sait que les déformations sont petites et que le matériau est
linéaire et élastique. Il est assez vrai car la rupture en traction a lieu environ 10 fois
avant celle en compression. À 1/10 de la résistance à la rupture par compression,
le comportement du mortier en compression est raisonnablement linéaire et élastique
(peu dédommagement). On utilise ce comportement élastique du mortier pour avoir la
distribution linéaire de la contrainte σxx de flexion.

Fig. 2.27 – Un mur

a) Essai de poutres et dalles

Ces essais ont la finalité de mesurer la résistance à la traction en flexion d’un élément
de maçonnerie.
L’essai des poutres était en fait le plus utilisé par les australiens, malgré les difficultés
de réalisation sur le chantier. Par contre, dans les laboratoires, cet essai est plus facile à
réaliser. Après 14 ans d’utilisation, cet essai a été remplacé par le BWT (Bond Wrench
Test).
L’essai de dalles, de son côté, est beaucoup plus complet dans la mesure où l’éprou-
vette représente bien la structure de la maçonnerie des bâtiments. Aussi, la dalle

59
comporte suffisamment d’éléments mortiers et blocs pour avoir un comportement ho-
mogène. Par contre, il s’agit d’échantillons lourds et donc difficiles à fabriquer. Cet
essai peut être réalisé de deux manières, la première consiste à avoir le plan de rupture
parallèle aux joints horizontaux de mortiers et la deuxième dans un plan perpendicu-
laire à ces joints. Le mode de chargement pour ces deux essais est montré dans la figure
2.28.

Fig. 2.28 – Deux façons de tester l’adhérence entre les joints de mortier et les blocs
[LOU 01]

Fig. 2.29 – Modes possibles de rupture dans les murs [LOU 01]

Pour le premier mode de chargement, la rupture est soit un décollage entre le joint
de mortier et les blocs, soit une rupture directe au niveau des blocs ou du joint de
mortier. Tout va dépendre des valeurs de résistance à la traction du bloc, du mortier
et de l’interface entre ces deux matériaux, c’est à dire l’adhérence (voir figure 2.29(a)).
Pour le deuxième mode de chargement, les modes de rupture possibles sont présentés
aussi dans la figure 2.29(b1) en forme de dents et (b2) une rupture droite.

60
En faisant une comparaison entre les essais de poutres et de dalles, on peut dire que
celui de poutres est l’essai de dalles simplifié, sous la forme du premier mode de char-
gement. En effet, les dalles sont plus appropriées lorsque des résultats concernant des
ruptures dans le plan perpendiculaire aux joints horizontaux de mortier sont demandés.
Parce que pour mesurer l’adhérence dans le plan parallèle aux joints horizontaux, le
test de prismes est plus que suffisant et aussi plus simple.
[JUK 98] font une citation critique envers cet essai de prismes, en ce qui concerne
la mesure de la résistance d’adhérence. Ces chercheurs disent que le grand inconvénient
de l’essai est de ne pouvoir mesurer que la résistance du joint de mortier le plus faible,
quand un essai de flexion 4 points est utilisé. Nous ne pensons pas que cet essai doit
être abandonné pour cette raison. Or, dans un cas réel d’une maçonnerie, la fissure
apparaı̂tra toujours là où la résistance à la traction est dépassée, ce qui en général
arrive où l’interface entre le bloc et le mortier présente le plus de faiblesse. Le vrai
inconvénient de l’essai de prismes est qu’il faut construire un nombre minimum de
prismes ou poutres pour chaque formulation bloc-mortier pour avoir une bonne fiabilité
des résultats.
L’étude du comportement en flexion d’une maçonnerie dans un cas de chargement
biaxial se situe hors du cadre de notre recherche.

b) ”Bond Wrench Test” - BWT

b.1) Briques cuites et mortiers sable :ciment

D’après [JUK 98], quand la résistance à l’adhérence bloc-mortier est sollicitée lors
d’une évaluation du comportement d’un mur chargé latéralement, le mode opératoire
le plus approprié pour déterminer cette résistance est le BWT.
Le BWT permet d’obtenir une mesure pour un seul couple bloc-mortier-bloc, alors
que dans l’essai de poutres il faut au moins maçonner quatre (4) blocs, d’après [JUK 98].
L’avantage de l’essai BWT est de valider plus facilement les résultats statistiquement,
puisque pour un prisme composé de 7 blocs, nous pourrions obtenir 6 résultats. Par
contre, dans les résultats obtenus par exemple par [VEK 94], il y avait une variabilité
assez importante, montrant ainsi que l’essai BWT n’était pas très précis. Nous savons
que la maçonnerie est en soi un type de structure très complexe qui dépend de plusieurs
facteurs depuis le début de sa construction. Dès la confection du mortier, nous avons
l’influence du maçon. Nous ne savons même pas si tous les maçons utilisent le double
encollage lors de la fabrication d’un mur. [SAM 99] se sont aussi aperçus de ce problème
de répétabilité, c’est à dire quand les résultats se répètent pour un même essai et un
même opérateur.
De cette façon, [SAM 99], en Australie, ont décidé d’évaluer la non-homogénéité de
l’essai, en essayant les deux méthodes dans les mêmes conditions de laboratoire, avec les

61
mêmes matériaux, même opérateur, enfin, dans la mesure du possible des conditions
d’essai égales. Ils voulaient valider le BWT par l’essai de poutres [SAM 99]. Ils ont
conclu que la variabilité des résultats est la même pour les deux essais. Par contre,
les valeurs de résistances obtenues avec BWT ont été équivalentes à 70 % des valeurs
obtenues avec l’essai de poutre, le BBT. [PLU 96] avait trouvé un rapport de 84 % au
lieu de 70 % . Mais, comme ils n’avaient pas tout à fait le même système expérimental,
ils ont pu dire que cela restait cohérent.
Au-delà de chercher cette répétabilité des résultats, [SAM 99] ont décidé aussi de
vérifier autant d’une façon numérique qu’expérimentale, si la contrainte moyenne me-
surée par le BWT était fidèle à la contrainte réelle, dans l’interface bloc-mortier. Donc,
expérimentalement, ils ont utilisé un bloc étalon en aluminium, au lieu d’un bloc de
maçonnerie (voir figure 2.30). Ils ont observé que, avec le BWT, nous pouvions obtenir
des distributions de déformations et de contraintes assez variables. Dans le contact entre
le système du levier et le bloc, il y avait toujours des concentrations de contraintes telles
que la rupture dans l’interface arrivait prématurément. De cette façon, les résistances
d’adhérence mesurées ont toujours été sous-estimées. En plus, ils ont remarqué une
grande influence du serrage du bloc au-dessous du joint du mortier. Il fallait essayer
de le serrer en augmentant la distance entre le ”serre joint” et le joint du mortier. Ils
ont donc vérifié cet effet de serrage sur le bloc, en vue de diminuer la concentration
des contraintes. Ce système de serrage a été changé d’une telle façon que les résultats
numériques ont été identiques aux résultats expérimentaux. Par contre, la non-linéarité
n’a pas été éliminée, montrant ainsi qu’il faut encore changer le système afin de mini-
miser l’effet de concentration des contraintes.
D’après tous ces résultats, nous pensons que des études supplémentaires doivent
être effectuées afin d’éliminer ou au moins minimiser la concentration des contraintes
provoquée par le serrage du système du levier. Numériquement, nous pouvons partir du
deuxième modèle du bloc de calibration en aluminium crée par [SAM 99] (voir figure
2.30), parce qu’il parvient à représenter fidèlement l’expérience. Expérimentalement,
nous pourrions essayer d’enlever le frottement entre le système du levier et l’élément
de maçonnerie, en utilisant une couche de latex graissée avec de silicone.
Une autre modélisation numérique possible serait de simuler les joints des mortiers
par des éléments finis spéciaux appelés éléments d’interface. Nous pourrions maintenir
le modèle tri-dimensionnel de [SAM 99], en changeant seulement la modélisation du
mortier. L’interface étant simulée par l’élément d’interface plan d’après le concept
de fissure discrète (”discrete crack concept”), tandis que nous pourrions représenter
les fissures ou endommagement dans le continuum par le concept de fissure distribuée
(”smeared crack concept”) [ROT 88], [SCH 92], [AZE 97]. En ce qui concerne le modèle
constitutif de l’élément d’interface, des modélisations déjà faites [ROT 88], [SCH 92],
[AZE 97] ont montré que pour la fissuration mode I, l’élasticité linéaire suivie d’une

62
Fig. 2.30 – Bloc de calibration pour un modèle numérique [SAM 99]

courbe descendante juste après le dépassement de la résistance à la traction du matériau


est adéquate. Cette courbe descendante serait soit exponentielle, soit linéaire soit bi-
linéaire. Pour le continuum, en essayant de vérifier les concentrations des contraintes
causées par le système du BWT, nous pourrions essayer un modèle de plasticité du
type Mohr-Coulomb ([LOU 96]), par exemple. Ce même modèle de plasticité pourrait
aussi être testé pour l’élément d’interface sous cisaillement.

b.2) BTC et mortier à base de terre

En Inde, [VEN 96] ont étudié le BWT, mais d’une façon modifiée [VEN 93]. L’étude
a été divisée en deux parties, la première vérifiait l’influence de la résistance des mortiers
sur la résistance d’adhérence et la deuxième étudiait l’influence de la teneur en eau
des blocs sur cette même adhérence. Ils ont fabriqué plusieurs types d’éléments de
maçonnerie, en utilisant 3 types de bloc et 5 de mortier. Les 2 premiers types de blocs
étaient en terre compressée, le premier manuellement et le deuxième mécaniquement.
Le troisième type était la brique cuite. La composition de la terre était 15 % d’argile,
10 % limon et 75 % sable. Tous les blocs, stabilisés à 6 % de ciment, sont restés en
cure pendant 28 jours avant leur utilisation. Pour les blocs compressés manuellement, la
résistance à la compression moyenne a été de 4,6 MPa, ayant une absorption de 9 % [IS :
3495-1976]. Pour les blocs compressés mécaniquement, la résistance à la compression
moyenne a été de 9,1 MPa, ayant une absorption de 12 % [IS : 3495-1976] [IS 76]. Les

63
briques cuites, le troisième type, ont présenté une résistance à la compression moyenne
de 5,6 MPa, et absorption de 9,8 % [IS 76]. Tous les blocs utilisés présentaient des
surfaces qui n’étaient pas lisses.
Les types et propriétés des mortiers sont montrés dans la figure 2.31.

Fig. 2.31 – Propriétés des mortiers fabriqués par [VEN 96]. Il n’y a pas de précision
du type de la chaux.

Pour la construction des éléments de maçonnerie, les blocs avaient été séchés à l’air
libre, mais avant la construction, ils ont été immergés dans l’eau pendant une minute
d´une façon à garantir que la teneur en eau soit constante pour tous les blocs. C’est
dommage parce qu’ils n’ont pas explicité de combien était l´humidité des blocs après
cette minute d´immersion. Pour évaluer la teneur en eau des blocs, ils ont fait varier
le temps d’immersion des blocs. Les blocs ont été considérés secs quand ils sortaient
de l’étuve. Nous croyons que le poids se trouvait au moins stabilisé. Ces blocs ont été
considérés saturés après une immersion pendant 48 heures. Les éléments de maçonneries
ont été laissés en cure pendant 28 jours et ont été testés après une immersion dans l’eau
pendant 48 heures.
Lorsque les éléments de maçonnerie ont été construits avec les blocs compressés
manuellement, la résistance d’adhérence a augmenté avec la résistance des mortiers de
ciment, variant entre 0,02 et 0,23 MPa. Ils ont pu observer que le mortier de terre a
augmenté l’adhérence par rapport à un mortier de ciment :sable dont la formulation
était 1 :6, les deux formulations ayant la même résistance à la compression. Ils justi-
fient cela en disant que la granulométrie de la terre a favorisé la minimisation de la
porosité. L’addition de la chaux au mortier ciment :sable 1 :10 a fait aussi augmenter
significativement la résistance à l’adhérence.
Pour les éléments de maçonnerie construits avec les blocs compressés mécaniquement,
encore une fois la résistance à l’adhérence variant entre 0,05 et 0,29 MPa augmentait
avec l’augmentation de la résistance à la compression des mortiers ciment :sable. Ils
ont pu observer que le mortier de terre a favorisé une adhérence égale au mortier de
ciment :sable, dont la formulation était 1 :4, la formulation ciment :sable ayant une
résistance à la compression supérieure au double de celle du mortier de terre. La justi-
fication est la même que ci-dessus. L’addition de la chaux au mortier de ciment :sable
1 :10 a aidé de la même façon qu’auparavant. La meilleure adhérence a été obtenue

64
avec le mortier de terre et le mortier ciment :chaux :sable.
Pour les éléments de maçonnerie construits avec les briques cuites, l’influence des
mortiers a été la même comme pour les autres blocs, avec par contre des valeurs
d’adhérence plus petites, variant pour les mortiers de ciment de 0,05 à 0,10 MPa.
Les modes de rupture ont été similaires : pour les mortiers A, D et E, une rupture
combinée, et pour les mortiers B et C une rupture nette à l’interface.
Les blocs qui ont favorisé la meilleure adhérence ont été ceux compressés mécanique-
ment, mais d’après [VEN 96] c’est du fait de leur géométrie et non de l’énergie de
compression plus élevée. En effet, ces blocs présentaient des reliefs dans leurs surfaces
beaucoup plus accentués que pour les autres blocs.
Pour l’étude de l’influence de la teneur en eau des blocs sur la résistance d’adhérence,
ils ont utilisé des blocs compressés manuellement (résistance en compression 4,70 MPa,
absorption 13,2 % [IS 76] et les briques cuites (résistance en compression 4,5 MPa,
absorption 16,9 % [IS 76]), associés aux mortiers de ciment 1 :4 (A) et le mortier de
terre (D). Ils ont observé que la résistance de l’adhérence augmente avec l’augmentation
de la teneur en eau des blocs jusqu’à une certaine valeur au-delà de laquelle l’adhérence
chute brusquement (voir figure 2.32). Pour le même type de bloc, en variant les mortiers,
ils ont trouvé la même teneur en eau optimale et à peu près la même adhérence. Pour
les blocs saturés, la résistance à l’adhérence était toujours la même indépendamment du
type de bloc ou de mortier. L’adhérence a été toujours plus importante pour les blocs
compressés manuellement que pour les briques cuites, sauf dans un état de saturation
où elles ont été égales.

Fig. 2.32 – Influence de la teneur en humidité de l’élément de maçonnerie sur la


résistance à l’adhérence [VEN 96]

65
Comme conclusions finales pour les essais de [VEN 96], nous pouvons dire que, en
général, l’adhérence a été toujours augmentée avec l’augmentation des résistances à la
compression des mortiers de sable :ciment, indépendamment du type de bloc utilisé.
L’adhérence a été très basse pour les mortiers pauvres en ciment, comme la formulation
1 :10. Les formulations des mortiers de terre et de ciment :chaux :sable ont plus favorisé
l’adhérence que les mortiers de ciment 1 :6 et 1 :10. L’adhérence a été presque la même
pour le mortier de terre et pour le mortier de ciment 1 :6, indépendamment du type
de bloc. La teneur en eau du bloc lors de la fabrication joue un rôle très important
sur l’adhérence. Les valeurs optimales de ces teneurs en eau ont été 13 % et 11 %,
pour les briques cuites et pour les blocs compressés manuellement, respectivement,
indépendamment du type de mortier, soit A soit D. Ils ont observé deux modes de
rupture, soit une séparation nette entre le bloc et le mortier, pour le mortier le plus
faible 1 :10, soit une rupture combinée du bloc et du mortier dans l’interface, montrant
et mesurant dans les deux cas la réelle résistance à l’adhérence. Ils ont vérifié que dans
ces cas la rupture du bloc arrive parfois partiellement et parfois totalement (pour les
mortiers les plus résistants) en flexion.
[WAL 99] a aussi utilisé le BWT pour tester l’adhérence d’éléments de maçonneries
en terre compressée. Les blocs étaient constitués de terre reconstituée et stabilisés avec
le ciment. Le compactage des blocs a été réalisé avec l’aide d’une presse manuelle. Pour
les mortiers, il a utilisé deux formulations, soit ciment :chaux :sable soit terre :ciment.
Lorsqu’on parle, dans la littérature scientifique, sur l’étude de l’adhérence entre les
éléments d’une maçonnerie, cette adhérence est toujours liée aux transports d’eau du
mortier vers le bloc et parfois du bloc vers le mortier. D’après [WAL 99], une possible
formation d’étringite dans l’interface va aussi influencer le comportement mécanique de
la maçonnerie. Nous sommes tout à fait d’accord avec [WAL 99], surtout parce que la
formation de l’étringite arrive en présence de l’eau. Dans le béton par exemple [MEH ],
l’étringite est formé dans l’interface granulats/mortier, à cause de l’eau adsorbée à la
surface des granulats, et dans notre cas, avec ce transport d’eau entre les éléments, le
risque de voir se former une couche fragile appelé zone de transition entre le bloc et le
mortier est élevé. En prenant en considération que cette étringite se casse même quand
elle subit les efforts provoqués lors de l’hydratation du ciment, nous pouvons imaginer
déjà le degré de diminution de l’adhérence entre les éléments bloc et mortier.
Pour ses tests d’adhérence, en utilisant le BWT, [WAL 99] a utilisé des blocs secs, sa-
turés et deux autres états humides intermédiaires. Il a saturé aussi quelques éléments de
maçonnerie pour évaluer l’influence de la teneur en eau de l’ensemble, comme [VEN 96].
Ces éléments sont restés en cure pendant 7 jours. Après la cure, ces éléments ont été
saturés et ensuite laissés à l’air libre pendant deux jours avant la réalisation de l’essai.
[WAL 99] a trouvé quatre (4) modes de rupture, soit dans l’interface, soit dans le
mortier, soit dans le bloc, soit dans le mortier, le bloc et l´interface en même temps,

66
selon la raideur de chacun des éléments.
Pour les essais de [WAL 99], la majorité des essais d’adhérence a été inférieure à
0,10 MPa. Ils ont aussi obtenu l’allure de la figure 2.32, pour le rapport entre la teneur
en eau des blocs et les résistances à l’adhérence.
D´ailleurs, en ce qui concerne l’influence de la teneur en eau des blocs, lors de
la fabrication des éléments de maçonneries, [WAL 99] est d’accord avec [VEN 96] et
[GRO 00], cela veut dire, en accord avec tous les commentaires déjà faits ci-dessus.
D’ailleurs, [WAL 99] fait une observation que nous considérons très pertinente, c’est
que chaque formulation de bloc avec chaque formulation de mortier exige une unique
teneur optimale pour le bloc. Par exemple, plus grande est la teneur en argile, plus
grande doit être la teneur en eau des blocs pour aboutir une résistance à l’adhérence
plus élevée.
Encore selon [WAL 99], en général, nous pouvons considérer la teneur en eau opti-
male du bloc comme étant 50 % de son pouvoir total d’absorption. Il nous conseille,
en revanche, d’élever cette teneur en eau jusqu’à 80 % en cas de teneur en argile très
élevée.
La saturation des éléments de maçonnerie a entraı̂né la chute de résistance à
l’adhérence. Par rapport au temps, [WAL 99] a trouvé que la variation de la résistance
à l’adhérence était négligeable après 1 jour de cure.
Pour la relation entre la teneur en argile des mortiers et leurs résistances à l’adhé-
rence, il a obtenu l’allure montrée dans la figure 2.33). Dans les essais réalisés par
[MEH 50], cités par [WAL 99], avec une formulation de terre stabilisée avec 5 % et 10
% de ciment, ils ont obtenu des valeurs variant de 0,007 MPa à 0,032 MPa.

Fig. 2.33 – Schéma du rapport entre la teneur en argile des mortiers stabilisés au
ciment en fonction de leurs résistances à l’adhérence [WAL 99]

67
L’influence du bloc pour les mortiers conventionnels a été très importante. La
résistance à la traction du bloc a été la résistance à la rupture de l’essai, au lieu
de la résistance de l’adhérence, puisque dans la plupart des essais la rupture a eu
lieu dans les blocs. Cela veut dire que les valeurs appelées par [WAL 99] résistance à
l’adhérence ont été sous-estimées et étaient en fait des valeurs de résistances à la trac-
tion des blocs. Cela est arrivé, évidemment, même pour une augmentation de 1600 %
de la résistance à la compression du mortier. [WAL 99] a utilisé deux formulations de
mortier, ciment :chaux :sable. La première a présenté une résistance à la compression
moyenne de 2,1 MPa et l´autre une résistance de 34,0 MPa, une augmentation de 1600
%. Pour les éléments fabriqués avec les mortiers de terre, l’influence des blocs a été
beaucoup moins remarquable.
Dans les essais de [WAL 99] il y a eu une augmentation de l’ordre de 70 % de la
résistance à l’adhérence, lorsque la formulation du mortier a changé de 1 :3 :12 pour
1 :0,25 :3 (ciment :chaux :sable). Or, comment cela peut se passer si la rupture se
produit toujours dans les blocs ? [WAL 99] essaye de justifier en disant que c’est à
cause du transport du mortier vers l’intérieur des blocs. Mais, si la rupture continue à
arriver à une certaine distance de l’interface, cette justification n’a pas de sens.
Dans les essais dont la rupture n’a pas été gouvernée par le bloc, [WAL 99] a pu
vérifier quelques informations très pertinentes, comme l’influence très importante de
la teneur en argile sur la résistance de l’adhérence et aussi que, même si la rupture
a lieu dans l’interface, la résistance à la compression du mortier ne joue pas un rôle
primordial pour ce résultat final. Il a trouvé que la rétention d’eau des mortiers, leur
teneur en argile et la teneur en eau des blocs ont joué beaucoup plus. En plus, Walker
[WAL 99] a remarqué une faiblesse des mortiers de terre en ce qui concerne la résistance
à l’adhérence, parce que leur avantage d’avoir une rétention d’eau très élevée grâce à la
teneur en argile devient un inconvénient en observant que l’augmentation de la teneur
en argile fait chuter considérablement la résistance à l’adhérence.

c) Essai de traction directe

Plusieurs essais de traction directe ont été conçus et certains sont présentés par
[JUK 98]. En général, les échantillons ne sont composés que de deux blocs. Le grand
avantage de ce mode opératoire est la simplicité de la fabrication des échantillons
et l’économie de matériau. La différence entre les divers essais réside dans le mode
d’application de la force sur l’échantillon. Souvent, ce chargement était transmis à
l’échantillon soit par des vis percés partiellement ou entièrement dans les blocs, soit
par des tiges en forme de U qui vont tirer sur les extrémités et bases des blocs, comme
montré par la figure 2.34, soit par des adhésifs, représenté par la figure 2.35 ”a)”.
A l’exception de l’essai avec l’adhésif, tous les autres essais ont présenté le problème
de la non-uniformité de contraintes dans le joint de mortier, notamment un état de

68
concentration de contrainte dans le contact entre les vis ou les tiges et les blocs. En
effet, encore une fois, contrairement à [JUK 98], nous préférons l’essai avec l’adhésif,
car l’application de la force est bien distribuée et la distribution de contraintes dans le
joint de mortier est assez uniforme, pour que l’on puisse croire qu’il s’agit d’une vrai
mesure de résistance de l’adhérence.

Fig. 2.34 – Dispositifs expérimentaux pour des essais de traction directe - a) utilisation
de vis pour relier les blocs et des plaques en acier qui seront ensuite reliés à la presse et
b) Dispositif experimental pour un essai de traction directe - utilisation de tiges pour
tirer les blocs [JUK 98]

D’après [JUK 98], si l’intérêt est plutôt d’évaluer le comportement d’un mur chargé
uniformément dans son plan, la méthode la plus adéquate est l’essai de traction di-
recte. Ils justifient cela en disant que dans ce cas de figure particulier, l’adhérence est
gouvernée par toute la surface et volume du joint du mortier, ce qui n´est pas le cas
pour les essais de flexion BWT et BBT.
L’essai indirect proposé par [ALI 86] (voir figure 2.35 ”b)”) offre les mêmes avan-
tages que l’essai de traction directe dans le sens d’exiger une séparation entre le bloc et
le mortier dans toute la surface de contact entre ces deux éléments. Cet essai proposé
par [ALI 86] a été fortement critiqué par [JUK 98], mais nous pensons que les critiques
sont insuffisantes pour conclure à une non-utilisation de cet essai indirect. [JUK 98] ont
donné comme argument le fait que la distribution de contraintes dans le joint vertical
dépendait des propriétés mécaniques des blocs et du mortier. Or, nous trouvons tout à
fait naturelle et compréhensible cette dépendance là. En plus, connaı̂tre les propriétés
des éléments de maçonnerie est une obligation dans toute analyse de maçonnerie.

2.10.4 Rupture de l’interface en mode II


Vu le manque d’informations sur le phénomène de la rupture mode II pour les
maçonne-ries en terre, la bibliographie a été réalisée principalement sur des recherches
sur la maçonnerie conventionnelle, c’est-à-dire, avec les briques cuites.

69
Fig. 2.35 – a) Dispositif experimental pour un essai de traction directe - utilisation
d’adhésif pour relier les blocs et les plateaux de la presse [JUK 98] ; b) Essai de traction
indirecte [ALI 86]

2.10.4.1 Briques cuites

Plusieurs méthodes ont été proposées pour mesurer la résistance au cisaillement des
maçonneries. Il est en général accepté que cette résistance est associée à la contrainte de
compression qui agit sur les joints et que, dans les niveaux typiquement rencontrés dans
les structures, le rapport entre ces deux grandeurs peut être décrit par une équation du
type Coulomb, comme montré dans l’équation : τ = τ0 + µσn , d’où τ = résistance au
cisaillement, τ0 = adhérence initiale, µ = coefficient de frottement et σn = contrainte
normale.
Parmi toutes les méthodes proposées, la plupart donnent comme résultats τo et
µ, quelques-unes seulement le paramètre τo et une seule méthode ne donne que le
coefficient interne de friction µ, de façon implicite, celle proposée par [KHA 95], comme
on verra par la suite.
L’essai idéal est celui homogène, où les contraintes et aussi les déformations seront
constantes en tous les points de l’échantillon. Dans la pratique, on n’a pas encore
trouvé un essai idéal de ce type là , mais certains donnent de résultats assez fiables
pour garantir leur utilisation dans l’analyse des maçonneries.

a) Tests de doublets

Un des premiers modes opératoires à être utilisé a été la boı̂te de cisaillement de


mécanique des sols. Et depuis ce premier essai, le plus grand problème est l’impossibilité
d’appliquer le chargement de cisaillement dans le plan du joint et cela impose un

70
moment de flexion au niveau de ce joint. Comme conséquence, la rupture peut avoir
lieu en mode I et pas en mode II.
En 1974, les australiens ont adopté un mode opératoire (voir figure 2.36 ”a)” -
[JUK 97]) qui présentait lui aussi les mêmes inconvénients, ce qui a causé son abandon
quelques années plus tard. D’ailleurs, [LAW 77] a montré par les éléments finis que la
distribution de contraintes donnée par ce mode opératoire était loin d’être uniforme.
Les allemands en 1986 ont adopté un dispositif expérimental similaire à celui des
australiens (voir la figure 2.36 ”b)”). [RID 97] a montré lui même par la méthode des
éléments finis les mêmes problèmes observés par [LAW 77] lors de son analyse de l’essai
australien.

Fig. 2.36 – a) Essai proposé par des Australiens ; b) Essai proposé par des Allemands
[JUK 97]

En 1986, les allemands Stöckl et Hoffmann ont proposé un mode opératoire, qui
du point de vue de la distribution uniforme de contraintes était plus acceptable que
n’importe quel autre dispositif expérimental (voir la figure 2.37 - [HOF 86]). Le seul
inconvénient était la complexité de réalisation de l’essai.
[BEN 58] ont aussi utilisé le test des doublets. Leur recherche expérimentale avait
comme finalité la mise au point des essais en vue d’établir la courbe intrinsèque de
comportement de l´interface. De cette façon, un essai assez simple a été proposé par
ces chercheurs où deux blocs sont reliés par un joint de mortier, dont l’angle θ varie de
0o à 120o degrés, comme montré dans la figure 2.38.
Ils ont observé que les modes de rupture pouvaient être décrits par la loi de Mohr-
Coulomb (τ = τ0 + µσn ). La rupture intervenait au niveau du plan de liaison entre le
joint de mortier et la brique. Ce mode de rupture est dû au fait que l’on atteint soit la
résistance d’adhérence en traction soit celle en cisaillement.
[HAM 82] ont aussi adopté le critère de rupture Mohr-Coulomb pour représenter
le comportement au cisaillement des éléments de maçonnerie. Dans leurs essais, une
pré-compression a été utilisée pour simuler plus réellement ce qui se passe dans un mur.

71
Fig. 2.37 – Essai proposé par Hoffmann et Stöckl [HOF 86]

Fig. 2.38 – Essai proposé par Benjamin et Williams - rupture mode I et II [BEN 58]

Ils ont montré que le coefficient µ était fonction de la contrainte de compression et qu’il
diminuait lorsque cette contrainte augmentait. Ils concluent que : a) le mortier n’a pas
une grande influence sur la résistance au cisaillement ; b) il n’existe pas une relation
linéaire entre σ et τ ; c) µ diminue lorsque la force de pré-compression augmente.
Dans la littérature, il est en général cité que l’équation du type Coulomb est acceptée
pour représenter une relation entre la contrainte de cisaillement τ et la contrainte de
précompression σc , pour des valeurs de σc inférieures à 2 N/mm2 [JUK 97]. Dans cette
equation, τo est égal à la contrainte de cisaillement lorsque σo = 0.

b) Tests de triplets

Selon [JUK 97], l’essai des triplets présente l’avantage d’être chargé toujours symé-
triquement, ce qui facilite l’instrumentation de l’essai. Par contre, ces essais présentent
comme inconvénient la demande de matériau supplémentaire pour la fabrication des
échantillons. D’après nous, le côté symétrique de l’essai facilitera surtout son inter-

72
prétation.
Plusieurs modes opératoires ont été proposés par différents chercheurs, avec et sans
application d’une force de précompression. On doit savoir sur ces essais deux choses. La
première concerne le couple causé par les forces de cisaillement capable de changer le
mode de rupture du mode II pour le mode I. Il faut donc penser à minimiser ce moment
de flexion sur les blocs. La deuxième c’est que, en cas de non application d’une force
de précompression, le coefficient interne de friction µ ne peut plus être déterminé par
l’essai. Autrement dit, ce coefficient ne peut être déterminé par l’essai de triplet que si
l’on applique simultanément les forces de cisaillement et de compression latérale.

b.1) Transition de l’essai réalisé avec des forces de précompression à celui


sans les forces de précompression

Les méthodes utilisées en général pour obtenir les paramètres τo et µ demandaient


ou exigeaient que les éléments de maçonnerie soient chargés simultanément dans les
deux directions et cela imposait l’utilisation des équipements assez complexes et chers.
En 1988, [GHA 88] ont proposé une méthodologie plus simple pour mesurer les pa-
ramètres τo et µ. Le paramètre τo serait mesuré par l’essai de triplets, avec un mini-
mum de flexion sur les blocs. Ensuite, les blocs décollés seraient posés l’un sur l’autre
sur un plan incliné mobile, lequel serait soulevé jusqu’à ce qu’un glissement arrive
entre ces blocs. Ce coefficient externe de friction, d’après [GHA 88], donne des valeurs
très proches de celles concernant le coefficient interne de friction µ. Par contre, selon
[RID 94], cet essai simplifié ne fonctionne pas très bien pour des briques creuses.
[KHA 95] a aussi utilisé la méthode du plan incliné pour déterminer le coefficient
µ, mais d’une façon simplifiée (voir la figure 2.39).

Fig. 2.39 – Essai proposé par [KHA 95]

b.2) Comment minimiser la flexion

La figure 2.40 montre bien l’effort pour minimiser l’effet du couple, par la diminution
de la distance d (d2 < d1 ). Le fait de diminuer l’effet de flexion sur les blocs est

73
fondamental pour garantir un décollement des blocs par glissement (rupture mode II)
et non par traction (rupture mode I). Cela a été vérifié par [RID 91] lors d’une analyse
numérique par éléments finis.
D’après [RID 94], le dispositif expérimental montré dans la figure 2.40 b), qui peut
être adopté par la CEN, n’est pas encore le plus adéquat. En effet, ils ont trouvé
qu’un chargement distribué sur la largeur du bloc central donnaient des résultats moins
consistants que ceux obtenus avec un chargement équivalent mais concentré, comme
montré dans la figure 2.41. C´est d’ailleurs, ce qu´ils avaient utilisé dans d’autres essais
[GHA 88].

Fig. 2.40 – a) Premier essai typique proposé par Smith et Carter [SMI 71] et b) Essai
devant être adopté par la CEN [JUK 97]

Fig. 2.41 – Essai proposé par [RID 94]

[RID 94] espèrent que le dispositif expérimental sans précompression (figure 2.41)

74
qu’ils ont proposé soit accepté comme standard, vu la simplicité de l’essai et la fiabilité
de ses résultats.

c) D’autres essais

[JUK 97] présente d’autres façons de mesurer la résistance au cisaillement d’une


maçonne-rie proposées par différents chercheurs, mais ici nous allons nous intéresser
à décrire seulement celui proposé par [NUS 78], comme montré dans la figure 2.42.
L’idée est de mesurer la résistance au cisaillement par un essai de compression simple.
L’échantillon utilisé par ces chercheurs a été carroté d’un élément de maçonnerie, un
prisme composé de quatre blocs. Le carrotage était fait d’une telle façon à laisser le joint
à examiner au milieu de l’éprouvette. Pour garantir une rupture par cisaillement au
joint du milieu, les autres joints étaient composés d’un mortier beaucoup plus résistant.
L’angle du joint par rapport à l’horizontale a été aussi étudié et donc la rupture a eu
lieu en cisaillement à différents niveaux d’ordre de grandeur de contrainte normale.

Fig. 2.42 – Essai proposé par [NUS 78]

Dans tous les cas, ces essais ne permettent pas d’avoir une distribution uniforme de
contrainte, soit de cisaillement soit normale sur le joint de mortier. Par conséquent, la
contrainte de cisaillement calculée par la moyenne sera toujours sous-estimée. [JUK 95]
ont montré que la contrainte réelle peut être même 50% supérieure à la moyenne, dans

75
un essai comme celui présenté par la figure 2.40 ”b)”. Par ailleurs, le calcul par la
moyenne n’a aucune influence sur les valeurs de µ.
Vu la simplicité d’un essai de triplets sans précompression et aussi celui du plan
incliné pour déterminer µ, nous pensons qu’il est préférable de réaliser l’essai de cisaille-
ment avec cette méthodologie, en deux parties. C’est à dire, la contrainte de cisaillement
à la rupture serait donné par l’essai de triplets sans précompression et le paramètre µ
par l’essai du plan incliné.

2.10.4.2 Blocs en terre - BTC

Tous les essais qui ont été cités dans la section précédente peuvent être aussi utilisés
pour des éléments de maçonnerie en terre, sauf celui qui nécessite un carrotage. Nous
pouvons construire des doublets et triplets avec des BTC (Blocs de Terre Comprimée).
Ces blocs seraient reliés par un mortier de terre.
Dans la bibliographie, nous avons trouvé comme exemple, les essais réalisés par
[OLI 94]. Pour tester l’adhérence au cisaillement de l’interface entre les BTC et le mor-
tier de terre, il a été choisi l’essai proposé par [SMI 71], déjà détaillé dans la section
précédente. Mais nous montrons ici tout de même dans la figure 2.43, le dispositif
expérimental. Ces essais ont été réalisés avant 1994, donc bien avant toutes les discus-
sions faites par [JUK 97] concernant le problème du moment causé par les forces de
cisaillement appliquées.
[OLI 94] a eu comme résultat concernant la courbe contrainte de cisaillement ver-
sus déplacement celui montré dans les figures 2.44 et 2.45. Dans ces figures, nous
observons que la rupture sur l´interface de l´élément de maçonnerie a lieu pour une
pré-compression de 0,2 MPa, ce qui correspond à une résistance au cisaillement de 0,25
MPa, pouvant aller jusqu´à 0,35 MPa, dépendant de la formulation de mortier. Pour
des efforts de pré-compression supérieurs, cette résistance au cisaillement peut aller
jusqu´à 1,4 MPa.

2.11 Compréhension de la formation de l’interface


brique-mortier sable-ciment
Selon [FRI 95], les propriétés de résistance à la compression et à la traction du mor-
tier et des briques n’ont aucune influence sur la résistance d’adhérence, contrairement à
d’autres paramètres tels que l’absorption d’eau des briques, adjuvants retardateurs ou
même la chaux comme additif. Pour mesurer l’adhérence, Fried et Law ont utilisé l’es-
sai ”crossed couplet”, un essai de traction directe (voir aussi [JUK 98]). Ils ont utilisé
aussi le Bond Wrench Test avec des échantillons cassés par l’essai des poutres.
D’après [GRO 00], l’adhérence entre le mortier et les briques sera influencée par les

76
Fig. 2.43 – Dispositif expérimental utilisé par [OLI 94] pour le test de l’adhérence
au cisaillement des éléments de maçonnerie en terre ; F h =force de cisaillement et
σc =contrainte de pré-compression

Fig. 2.44 – Résultat expérimental obtenu par [OLI 94] pour le test de l’adhérence au
cisaillement des éléments de maçonnerie en terre

transports d’eau d’un milieu vers l’autre et aussi par des conditions d’hydratation du
mortier. Ils ont vérifié, dans quelques cas, qu´au début c’est la brique qui absorbe l’eau
du mortier, mais après le mortier peut aussi absorber l’eau de la brique, par capillarité.
Pour mieux vérifier les transports d’eau du mortier vers les briques et la réciproque,
ils ont étudié les pouvoirs d’absorption d’eau des briques et de rétention d’eau des mor-
tiers. La méthodologie optée pour mesurer l’absorption des briques a été celle utilisée
par [GOO 80]. Ils ont mesuré en fait la quantité d’eau absorbée par les briques (”IRA -
Initial Rate Absorption”) pendant une minute, lorsque ceux-ci étaient immergés 3 mm
dans l’eau. D’après [GOO 80], le rapport entre IRA et la résistance d’adhérence doit

77
Fig. 2.45 – Échelle plus grande de l´essai précedant

être une parabole avec sa concavité vers le bas. Et les courbes obtenues par [GRO 00],
dont les éprouvettes ont été testées à 28 jours (ASTM C952), ont montré cette même
allure, comme montré dans la figure 2.46.

Fig. 2.46 – Courbe du rapport IRA x Résistance de l’adhérence [GRO 00]

Ceci valide le fait que nous ne devons pas ni avoir une petite ni une grande perte
d’eau du mortier vers la brique, mais une perte d’eau optimale, dont la valeur doit
être cherchée évidement pour chaque type de brique, puisque c´est une caractéristique
intrinsèque de celui-ci.
[GRO 00] ont essayé aussi de vérifier l’influence de la distribution de pores dans le
mortier sur l’absorption (voir figure 2.47). Ils ont réaffirmé une conclusion déjà faite par

78
[GRO 93], que, à peu près, la même valeur de IRA peut être obtenue par des briques
avec distribution de pores complètement différente.
Pour l’étude des mortiers ils ont utilisé deux types de ciment, le Portland et celui de
maçonnerie constitué de 55 % Portland et 45 % de filler calcaire (”ground limestone”).
La surface spécifique du ciment Portland est de 307m2 /kg tandis que pour le ciment
de maçonnerie 638m2 /kg.
Ils ont essayé de faire un rapport entre le facteur eau/ciment, facteur approché
d’hydratation existant dans les éprouvettes et les valeurs IRA (voir figure 2.48). Ils ont
considéré que le transport d’eau du mortier vers la brique a fini après 45 min, et donc
après ce temps là, ils ont déterminé la teneur en eau existante dans le mortier pour
faire le rapport cité ci-dessus. Ils voulaient vérifier l’influence de la teneur en eau dans
le mortier après l’effet de succion des blocs sur la résistance d’adhérence des mortiers.

Fig. 2.47 – Distribution de pores dans les briques

Apparemment, en regardant les figures 2.46 et 2.48, d´une manière superficielle,


[GRO 00] remarquent que nous pourrions conclure que les conditions d’hydratation des
mortiers ne sont pas des paramètres essentiels pour évaluer la résistance à l’adhérence,
si nous faisons des comparaisons entre les briques E et F et ses mortiers associés.
Les mortiers associés à chaque brique ont à peu près la même teneur en eau (voir
figure 2.48) et présentent des résistances à l’adhérence très différentes (voir figure 2.46).
En effet, ils ont observé que même si les mortiers avaient été fabriqués avec à peu
près la même teneur en eau, le mortier en contact avec la brique E présentait un
degré d’hydratation beaucoup plus élevé. La raison se trouvait dans les différentes
distributions de pores des briques. La brique E présentait un pourcentage plus élevé

79
de grands pores, comme montré dans la figure 2.47. Tout d´abord, l´eau du mortier
est absorbée par les briques. Ensuite, l´eau de la brique est réabsorbée par le mortier
lorsqu´il est déjà en phase d´hydratation [GRO 93]. Donc, les briques ayant les plus
grand pores favorisent le transport d’eau du mortier vers les briques et des briques vers
le mortier, d’où une meilleure hydratation des mortiers en contact avec les briques E.
En plus, pour ces briques plus poreuses, lors du premier transport de l’eau du mortier
vers la brique, l’eau amenait avec elle du ciment, ce qui aidait à augmenter la résistance
à l’adhérence, puisque une partie du ciment restait à l´interface. Ils ont conclu donc
que la résistance à l’adhérence d’une maçonnerie, dans laquelle on utilise des liants, est
principalement influencée par les conditions d’hydratation du mortier et de l´interface,
et par la composition du mortier dans l’interface brique-mortier, contrairement à ce
qu’ils avaient pensé auparavant lors d’une analyse superficielle de ce phénomène.

Fig. 2.48 – Rapport facteur eau/ciment après suction des briques x IRA

2.12 Compréhension de la formation de l’interface


bloc-mortier de terre
Nous considérons dans cette thèse le terme de ”bloc” comme celui fabriqué en
terre. Tous les essais présentés dans la section précédente concernaient des briques
conventionnelles, en argile cuite.
Dans la recherche menée par [OLI 94], plusieurs paramètres ont été testés avec la
finalité de comprendre le comportement de l’interface bloc-mortier. On peut citer : a)
l’état de surface des blocs ; b) la granulométrie de la terre utilisée pour la fabrication

80
du mortier ; c) la teneur en ciment des blocs ; d) la teneur en ciment du mortier ; e)
l´épaisseur du mortier et f) la qualité de l’encollage. La cure des éléments de maçonnerie
a duré deux semaines, dont une sous film plastique étanche lorsque le mortier était traité
au ciment.
[OLI 94] a fait les conclusions suivantes par rapport aux paramètres étudiés pour :

a) l´état des surfaces des blocs : sans empreinte sur les blocs, la rupture se situe
toujours à l’interface et la granulométrie du mortier n’a présenté aucune influence dans
l’interface. Par contre, pour les blocs contenant des empreintes, la granulométrie a joué
un certain rôle, la résistance à l’adhérence étant plus élevée pour le mortier fabriqué
avec une terre plus fine (0-2,5mm). [OLI 94] explique ce phénomène par une meilleure
homogénéité du mortier offerte par des grains plus fins. La contrainte de cisaillement
maximum, c’est à dire à la rupture, pour les blocs avec empreintes a été supérieure de
0,1 à 0,2 MPa à celle associée aux blocs sans empreintes.

b) la teneur en ciment des blocs : pas d’influence sur la résistance à l’adhérence


pour les blocs sans empreintes. Il est supposé donc que les porosités de surface sont du
même ordre de grandeur pour le bloc stabilisé à 4 % ciment et pour celui non stabilisé,
ce qui conduit à des collages du même type.

c) la teneur en ciment du mortier : la contrainte maximale de cisaillement augmente


avec l’augmentation de la teneur en ciment.

d) l´épaisseur du joint de mortier : aucune influence sur la résistance à l’adhérence.

e) l´influence du double encollage : a priori, le double encollage favorise une meilleure


adhérence entre les blocs et le mortier. L’augmentation de la contrainte de cisaillement à
la rupture a eu lieu notamment lorsque une précompression de 0,2 MPa était appliquée
à l’élément de maçonnerie. Dans ce cas, la rupture s’initiait en cisaillement/traction
dans les blocs et ensuite par glissement le long de l’interface. Pour des contraintes de
pré-compression inférieures à 0,2 MPa, la rupture était immédiate le long de l’interface
bloc-mortier.

2.13 Variations dimensionnelles - Retrait et Gon-


flement
Des variations dimensionnelles dans les matériaux de construction peuvent être
causées par le retrait et le gonflement, provoqués par une variation de l’humidité
de ces matériaux. Ces variations dimensionnelles peuvent aussi être causées par la

81
température. En ce qui concerne l’interface bloc-mortier, des décollements ou des glis-
sements peuvent arriver plus souvent si le comportement du bloc et du mortier face
aux gradients d’humidité est différent.
Des chercheurs comme [UNI 82] ou [YOO 98] ont essayé de vérifier l’influence des
fines sur le retrait des mortiers. Le premier a étudié des mortiers sable-ciment qui
contenaient des fines argileuses et sableuses et le deuxième des mortiers qui conte-
naient des argiles. Même s’il y a des différences entre les granulométries des fines des
deux recherches, la première ne concerne que des fines inférieures à 30µm et en plus
présentent clairement la teneur en colloı̈des, la deuxième par ailleurs concerne des fines
inférieures à 75µm, sans précision de la teneur en colloı̈des, fines inférieures à 2µm, qui
concerne particulièrement l’affinité avec l’eau.

2.13.1 Mesures du Retrait et du gonflement réalisés par plu-


sieurs chercheurs
[YOO 98] ont testé le retrait des mortiers sur des surfaces sèches, saturées et
empêchées d’absorber l’eau.
D’après [YOO 98], les mortiers fabriqués avec le sable qui contenait une valeur de
bleu plus importante (supérieure à 3) ont été ceux qui ont présenté un retrait le plus
grand. En revanche, les mortiers qui ont été constitués avec un sable ayant une valeur
de bleu variant de 0,6 à 1,1 ont eux aussi présenté un retrait considérable.
[UNI 82] a observé que l’adsorption d’eau des argiles favorise le retrait des mortiers
durcis, agissant en opposition avec le gonflement. D’après [YOO 98], l’adsorption d’eau
est très importante aussi à cause de son influence sur le retrait plastique. Le retrait
plastique d´un mortier de terre est diminué par exemple par l´addition de ciment
dans sa formulation. Le ciment joue donc le rôle d´un diluant, séparant les particules
argileuses et annulant leur effet sur le retrait. Pour un mortier sable-ciment par contre,
la teneur en ciment peut causer du retrait plastique.
D’après [UNI 82], le retrait et le gonflement n’ont été mesuré que pour les mortiers
durcis, soit à maniabilité constante soit à un dosage en eau constant. Après 24 heures
d’âge, les éprouvettes étaient mises soit dans l’eau, soit à l’air libre, pour pouvoir
mesurer le gonflement et le retrait, respectivement. L’appareil utilisé pour effectuer ces
mesures s’appelle rétractomètre.
Toutes les fines étudiées ont montré un gonflement négligeable, même pour la mont-
morillonite. Pour les fines sableuses, [UNI 82] s’attendait déjà à ce comportement, par
contre pour les fines argileuses il a argumenté que les contraintes causées par le gon-
flement étaient inférieures à la résistance à la traction du mortier durci. Le ciment
influence beaucoup dans ce combat contre les propriétés gonflantes des argiles et dans
le cas de [UNI 82], le rapport sable :ciment était égal à 3, ce qui est trop grand par

82
rapport au pourcentage utilisable pour les mortiers de terre, inférieur à 15 % sur le
poids sec de sol.
Les fines argileuses commencent à influencer d’une façon plus importante le retrait
à partir de 7 jours d’âge, surtout pour une maniabilité constante. Cela affirme le rôle
important du facteur eau/ciment sur le retrait. Mais, [UNI 82] préfère ne pas faire un
rapport direct entre le retrait des mortiers durcis et celui des argiles, mais plutôt à la
perte d’eau de celles-ci, parce qu’il faut prendre en compte l’effet stabilisant du ciment
sur les argiles dans les mortiers.
Nous voyons donc que pour l’étude des fines, leur pouvoir d’adsorption d’eau est
important autant pour les valeurs de viscosité plastique, du seuil de cisaillement, de
consistance que de résistance et de retrait.

Fig. 2.49 – Retrait en fonction des valeurs de bleu pour les mortiers d’après les résultats
de [YOO 98]

Même sans avoir mesuré directement la teneur en colloı̈des ni la rétention d’eau


des mortiers, [YOO 98] ont pu faire des conclusions très intéressantes. D’abord, ils ont
vérifié l’énorme influence du retrait plastique sur le retrait du mortier durci, le premier
étant toujours supérieur au second. Le retrait plastique concerne celui qui arrive au
mortier encore dans son état frais, pendant les premières heures. Ensuite, leurs résultats
ont montré clairement que le pouvoir d’adsorption d’eau des fines, donné par la valeur
de bleu, influence plus que leur surface spécifique, sur le retrait plastique. Encore une
fois, ces recherches montrent le pouvoir d’adsorption d’eau des argiles et son influence
importante dans les propriétés des mortiers. Puis, ils ont observé que sur une surface
saturée, le mortier présente un retrait plastique plus petit et aussi que les mortiers liés

83
à ces blocs ont perdu très peu d’eau par rapport aux autres mortiers avec d’autres
surfaces. Or, cela peut être validé par la recherche de [GRO 00] (voir sous-section sur
interface bloc-mortier), lorsqu’ils montrent que le mortier peut aussi absorber l’eau du
bloc, favorisant l’hydratation de celui-ci.
Nous produisons le graphique montré dans la figure 2.49, parce que nous n’avons
pas été d’accord avec l’idée de [YOO 98] de relier le retrait au produit entre teneur en
fines et valeur de bleu, car la teneur en fines prise par eux prenait en compte aussi des
fines sableuses, lesquelles n’ont aucune affinité avec le bleu de méthylène [UNI 82]. En
plus, les fines utilisées par [YOO 98] étaient inférieures, comme déjà dit, à 75µm, sans
aucune précision de la teneur en colloı̈des, c’est à dire, des fines inférieures à 2µm qui
ont une affinité au bleu de méthylène. Nous voyons que pour toutes les formulations,
il y a un rapport à peu près linéaire entre la valeur de bleu et le retrait, sauf pour la
formulation avec air/bloc sec qui est dispersée.
Concernant d’autres recherches réalisées par [BEI 96] et [P’K 02], un mortier qui
présente le retrait le plus élevé n’est pas forcement celui le plus fragile en compression
simple. En fonction de la structure du matériau argileux, le retrait même intense peut
être stable, c’est à dire avec diminution de volume sans que les éprouvettes soient forte-
ment fissurées. Un mortier contenant une haute teneur en argile, c’est à dire supérieur
à 12 %, et sans addition de ciment ou de chaux, subit un retrait si intense qu´il pro-
voque une diminution des vides du matériau durci. Cela fait augmenter la résistance
à la compression du mortier, comme déjà cité précédemment. C’est aussi le cas ob-
servé par [BEI 96] lors d’une comparaison du retrait entre deux mortiers. Elle a utilisé
deux types de sols nommés A et B, contenant 26 % et 18,4 % d´argile respectivement.
Les deux sols contiennent de la smectite en abondance. Par contre, le sol A contient
plus d´illite que le sol B. Même en présentant un retrait plus élevé, de l’ordre de 26
%, le mortier A s’est montré plus stable sans rupture. Le retrait du mortier B avait
été de 18.39 %. L’explication donnée par [BEI 96] est la présence d’une quantité plus
élevée d’illite dans le mortier A. L’illite attire des ions différents entre ses feuillets sans
se casser, beaucoup plus que la smectite. Pour le mortier B, juste après le début de
l’évaporation de l’eau pendant le processus de séchage, celui-ci se casse immédiatement.
Nous pensons que cette stabilité du sol A est aussi garanti par sa teneur en sable plus
importante (52,5%), contre 38,7% pour le sol B.
[WAL 97] ont fabriqué des mortiers dont la teneur en argile variait de 9% à 40%.
Notons que des mortiers avec un taux d´argile supérieur à environ 15 % ne sont pas
du tout utilisés en pratique du fait du retrait très important et du collage. [WAL 97]
ont utilisé l’argile du type kaolinite.

84
Chapitre 3

MODE OPÉRATOIRE :
MATÉRIELS ET MATÉRIAUX

3.1 Introduction
Dans ce chapitre, nous décrivons tous les matériels et matériaux qui ont été uti-
lisés dans cette thèse. Ensuite, chaque dispositif expérimental ou mode opératoire sera
présenté et analysé.
Nous avons vu dans l´étude bibliographique que même pour les mortiers conven-
tionnels sable-ciment, les modes opératoires sont encore très variables en fonction des
différentes sources. On peut considérer qu´ils sont encore en développement.
A fortiori, pour les mortiers de terre, les modes opératoires sont parfois à inventer
ou dans tous les cas à contrôler, c´est à dire à vérifier dans leur pertinence.
Pour toutes ces raisons, il sera difficile de faire un choix définitif du meilleur mode
opératoire. En revanche, nous proposerons un chemin à suivre qui, à notre avis, est le
plus adéquat.
Ce travail expérimental est divisé en deux parties, la première ne concerne que les
mortiers et la deuxième l’interaction entre celui-ci et les BTC. Pour le mortier frais,
les mesures de viscosité plastique et seuil d’écoulement ont été déterminées par le
rhéomètre RHEOMAT120. La consistance a été mesurée par le plongeur. L’adhérence
liée au mode de rupture I a été mesurée d’après des essais de flexion de poutres. Et pour
la mesure de l’adhérence liée au mode de rupture II, on a utilisé l’essai de cisaillement.
Les paramètres concernant le mortier durci ont été obtenus d’après l’écrasement
d’éprouvettes prismatiques.
Les mortiers ont été confectionnés avec trois types de terre, soient Tassin, Magag-
nosc et Rochechinard.
Pour toutes les terres, nous avons étudié plusieurs types de formulations de mortier.
Les autres matériaux utilisés ont été le ciment, le sable et la chaux.

85
3.2 Matériels
3.2.1 Moules prismatiques pour la fabrication des éprouvettes
de mortier de terre
Les moules prismatiques en bois avaient les dimensions de 30 x 8 x 6 cm3 et en
acier de 8 x 4 x 4 cm3 (pour les essais de compression simple) et 16 x 4 x 4 cm3 (pour
les essais de flexion).

3.2.2 Plongeur
Le plongeur présente les caractéristiques exigées par la norme française [NF195b]
(voir la figure 3.1).

Fig. 3.1 – Plongeur - Détermination de la consistance du mortier

3.2.3 Rhéomètre
Le rhéomètre utilisé dans cette recherche a été le RHEOMAT120 (voir les figures
3.2 et 3.3).

86
Fig. 3.2 – RHEOMAT120

Fig. 3.3 – Pales utilisées pour l’étude de la rhéologie des mortiers de terre

3.2.4 Capteurs de proximité, conditionneurs et LVDT


Nous avons utilisé deux types de capteurs (voir figure 3.4), avec deux étendues
de mesure, de 1,5 mm situés en bas sur l’éprouvette, et l’autre de 3 mm situés en
haut, où la déformation était plus grande. Nous rappelons que sur cette presse, c’est le
plateau inférieur qui est mobile. Les câbles des capteurs de proximité étaient connectés

87
Fig. 3.4 – Capteurs de proximité - 2 de chaque côté de l’échantillon

à des conditionneurs (voir figure B.1 dans les annexes 03), lesquels mesuraient en volts
l’éloignement ou le rapprochement entre les cibles et les capteurs de proximité. Pour
l’acquisition de ces données nous avions un logiciel nommé ESAM qui transformait les
mesures électriques en milimètres, c’est à dire en mesure de déplacement. Pour garantir
une meilleure précision de la mesure du déplacement de la presse, nous nous sommes
servis d’un LVDT dont l’étendue de mesure était de 5 mm (voir figure 3.5).

Fig. 3.5 – LVDT - Etendue de mesure de 5 mm

88
Tab. 3.1 – Nature des argiles des terres utilisées dans cette recherche [P’K 03]

Terre Majoritairement Minoritairement


Magagnosc - -
Rochechinard Kaolinite Smectite
Tassin Illite Kaolinite

Tab. 3.2 – Caractéristiques de finesse et activité des terres Magagnosc, Rochechinard


et Tassin [P’K 03]

Sol Magagnosc Rochechinard Tassin


C2% < 2µm 12 25,5 17,5
2µm < limon < 60µm 47,0 50,5 40,5
Limite de liquidité ( % ) 29 38 30
Indice de plasticité ( % ) 9 18 9
VBS 1 2,5 1,4
Acb Activité de bleu 8 10 8

3.3 Matériaux
3.3.1 Les terres Tassin, Magagnosc et Rochechinard
Le principal intérêt d’utiliser trois types de terre est d’évaluer l’influence de la
teneur en argile de chaque terre et aussi de sa nature. Lorsque l’on parle de la teneur
en argile, on ne considère que les colloı̈des, c’est à dire les particules inférieures à 2µm.
Nous avons donc des teneurs qui varient de 12 % pour la terre de Magagnosc jusqu’à 25
% pour la terre de Rochechinard. Entre les deux, il se situe la terre de Tassin contenant
17,5 % d’argile. En ce qui concerne leur nature, voir le tableau 3.1. Nous n´avons pas
en détail la composition minéralogique de la terre de Magagnosc. En revanche, il s´agit
d´une argile peu active, comme la terre Tassin, comme montré dans le tableau 3.2. Les
courbes granulométriques des terres sont montrées dans la figure 3.6.
Dans la suite, prenant ces trois terres comme matériau de référence, nous les ap-
pellerons simplement terre Tassin, Rochechinard et Magagnosc.

3.3.2 Le ciment
Le ciment utilisé a été le CPA-CEM I, dont la teneur en Clinker varie de 95 % à
100 % et les constituants secondaires variant de 0 % à 5 %. Dans cette recherche, le
ciment n’a que le but d’offrir au mortier la tenue à l’eau, puisque la fonction de liant
est réalisée par l’argile [P’K 03]. On a choisi ce ciment tout simplement parce qu´on

89
Fig. 3.6 – Caractéristiques granulométriques des terres Tassin, Rochechinard et Ma-
gagnosc et aussi du sable d´Hostun [P’K 03]

l´avait en grande quantité dans le laboratoire.

3.3.3 Le sable
Le sable ici utilisé est celui d’Hostun, provenant de la carrière de Beauregard, située
à deux kilomètres d’Hostun (Drôme). Le diamètre moyen de ce sable est de 0,35 mm.
Donc, il s’agit d’un sable moyen d’après les classifications géotechniques qui classent
un sable moyen entre 0,16 et 0,63 mm (voir [FLA 90]).

3.3.4 La chaux
Il s’agit d’une chaux aérienne (CaO+MgO≥ 80%) fabriquée en accord avec la norme
française [NFP81].

3.3.5 Le BTC
Tous les blocs ont été fabriqués avec la terre Tassin. Deux formulations ont été
préparées, une brute, c’est à dire sans aucun stabilisant, et une autre contenant 4% de
ciment. D´après [OLI 86], un pourcentage de 4% est suffisant pour offrir aux blocs une
bonne tenue à l´eau et aussi une bonne résistance à la compression, notamment pour
les terres contenant des argiles peu actives, comme la Tassin.

90
Tab. 3.3 – Principales formulations de mortiers fabriqués avec la terre Tassin - Phase
d´évaluation du mode opératoire (% en poids sec)(voir tableau B.1 avec toutes les
formulations dans les annexes 03)

Formulations Tassin
17,5 % argile
17, 5%argile + 4%ciment
17, 5%argile + 6%ciment
17, 5%argile + 8%ciment
17, 5%argile + 12%ciment
17, 5%argile + 4%chaux
17, 5%argile + 6%chaux
17, 5%argile + 8%chaux
17, 5%argile + 12%chaux
12%argile
12%argile + 4%ciment
6%argile
6%argile + 4%ciment
6%argile + 4%chaux

3.4 Préparation du mortier


Le mode opératoire pour la fabrication du mortier a été fondé sur une seule exi-
gence : une maniabilité à vue acceptable.
Le but était de définir un intervalle de teneurs en eau dans lequel le mortier serait
maniable. Dans la phase de définition du mode opératoire, seule la terre Tassin a été
utilisée pour la fabrication de plusieurs formulations, comme présenté dans le tableau
3.3.
On remarque que la formulation Tassin 12% d´argile correspond au mélange de
la terre naturelle Tassin à 17,5 % d´argile, avec la quantité nécessaire de sable pour
obtenir dans ce mélange un taux d´argile de 12%.

3.4.1 Préparation de l’échantillon


a) Tamisage

Pour la fabrication du mortier, le tamisage de la terre est essentiel. Il ne faut pas


avoir de graviers. Cette exigence sert à garantir la bonne homogénéité du mortier dans
le joint entre les blocs. En présence de graviers dans la terre, nous avons procédé au
tamisage avec un tamis de diamètre 2 mm.
Pour la fabrication des blocs, par contre, la présence de graviers est acceptable avec
une taille atteignant même Dmax = 2cm.

91
b) Pesage

La précision utilisée était toujours de 0,01g.

c) Teneur en eau de la terre

Lorsqu’il s’agissait d’une formulation stabilisée, soit avec le ciment, soit avec la
chaux, la teneur en eau initiale de la terre était déterminée, puisque la teneur en
ciment ou en chaux était calculée sur le poids sec de la terre. Cette teneur en eau était
mesurée par le four, jusqu´à la stabilisation du poids de l´échantillon de terre naturelle.
Lors de fabrication des prismes, comme les mortiers ont été malaxés à une maniabi-
lité à vue, la teneur en eau a été mesurée a posteriori par le four. D´autres formulations
de mortiers ont été fabriquées, où leur teneur en eau ont été mesurées en poids et en-
suite vérifiées par le four. Nous nous sommes aperçus qu´il y a une différence entre
les deux mesures. Les figures 3.7 et 3.8 ont été faites avec l´intention de trouver une
corrélation entre les deux valeurs de teneur en eau. Pour les valeurs Tassin 17,5% argile,
nous observons une bonne corrélation. Pour tous les points rassemblés, la corrélation ne
baisse pas de beaucoup. Considérant le rapport linéaire entre les deux mesures montré
dans ces figures, nous observons que Wpoids = 1, 08 ∗ Wf our .

Fig. 3.7 – Comparaison entre les mesures de teneur en eau en poids et par le four -
Tassin 17,5% argile

92
Fig. 3.8 – Comparaison entre les mesures de teneur en eau en poids et par le four -
Tassin 17,5% argile et Rochechinard 25% argile

3.4.2 Fabrication des éprouvettes pour les essais sur les mor-
tiers
3.4.2.1 - Technique et temps de malaxage

Le mélange des matériaux a été réalisé manuellement, à la truelle. [AZE 02] avait
déjà rencontré des problèmes avec le malaxage mécanique.
Préalablement, le mélange était fait avec tous les matériaux secs. Ensuite, l’eau
était ajoutée jusqu’à ce que la maniabilité à vue soit acceptable. Nous avons choisi
de contrôler la maniabilité du mortier à vue pour s’approcher de l´utilisation par les
maçons sur les chantiers.
Pour la terre Tassin, le malaxage a été difficile pour toutes les formulations Tassin
17,5 % d´argile.

3.4.2.2 - Technique et temps de moulage

Le moulage a été réalisé manuellement sans outils. En cas de présence de ciment


ou de chaux dans la formulation du mortier, des gants étaient utilisées en respectant
les consignes de la sécurité au travail.
Pour toutes les formulations Tassin 17,5%, les éprouvettes ont été moulées diffici-
lement. Pour ces mortiers, la teneur en argile de 17,5 % est très importante, ce qui
fait que les mortiers restent très cohésifs. Ces mortiers ne doivent pas être utilisés en
pratique sans addition de sable. Néanmoins, nous avons fabriqué des formulations avec
cette teneur en argile, pour évaluer l´influence du ciment.
Le moulage commençait juste après l’essai d’affaissement, en devançant la prise du
mortier, lorsque celui-ci était stabilisé avec du ciment.

93
Après le moulage, les échantillons étaient gardés dans une salle de cure avec humidité
83% et température 25o C contrôlées pendant au minimum 28 jours. Les échantillons
stabilisés avec du ciment restaient couverts par un plastique pour éviter l’évaporation
de l’eau nécessaire à l’hydratation du ciment.

3.4.2.2.1 - Eprouvettes Prismatiques

Pour éliminer les inconvénients de la géométrie cylindrique, trouvés par [AZE 02]
dans son travail de recherche du DEA, nous avons décidé de fabriquer des éprouvettes
prismatiques de dimensions de 30 x 8 x 6 cm3 . Le but était d’éliminer les inconvénients
de la géométrie pour réussir à fabriquer des éprouvettes plus homogènes. Pour les
prismes, de dimensions 12 x 8 x 6 cm3 ce problème disparaı̂trait aussi, car la hauteur
des moules était de 8 cm seulement.
Comme les dimensions des éprouvettes prismatiques étaient un peu importantes,
nous avons décidé de malaxer le mélange avec l’aide d’un malaxeur électro-mécanique,
car le volume de sol à malaxer était plus difficile à homogénéiser à la main. L’idée
était bonne mais nous avons été obligés de finir le malaxage à la main, parce que l’ho-
mogénéisation n’était pas satisfaisante. De cette façon, nous avons décidé d’optimiser le
mode opératoire et nous avons utilisé des éprouvettes de dimensions plus petites égales
à 16 x 4 x 4 cm3 . Les nouveaux moules étaient en acier et la facilité de moulage et
démoulage aussi bien que la qualité des éprouvettes, plus homogènes, ont été améliorés.
Le malaxage était fait ici manuellement.

a) Dimensions 30 x 8 x 6 cm3

Dans un total de dix éprouvettes pour chaque formulation, le but était de tester les
dix éprouvettes entières par l’essai de flexion et ensuite dix moitiés par l’essai brésilien
et les dix autres par l’essai de compression simple. Pourtant, lors du démoulage de la
formulation contenant 4 % de ciment, nous avons observé que le retrait avait fissuré
complètement les échantillons et aucun test de flexion n’a pu être réalisé. Par contre,
les essais de compression ont été réalisés mais toutes les données ont été perdues. Pour
la formulation 8 % de ciment nous avons testé les prismes en flexion et ensuite par
l’essai brésilien.
Nous pensons que la géométrie des prismes a beaucoup influencé sur ce fort retrait
de la formulation Tassin 4 %, parce que pour la même formulation, en utilisant la
géométrie cylindrique, le retrait n’a pas rompu l’éprouvette. Face à cette instabilité,
la première pensée est de ne pas utiliser cette formulation. Pourtant, on peut quand
même construire des triplets (voir [BOU 01]) et évaluer pour les dimensions des joints
de mortier, si le retrait peut causer la rupture prématurée et aussi la séparation des
blocs.

94
b) Dimensions 16 x 4 x 4 cm3

De façon à minimiser les problèmes de retrait et aussi pour une économie de


matériau, nous avons décidé de changer les dimensions des moules et avons utilisé ceux
en acier de dimensions 16 x 4 x 4 cm3 , proposés par la norme française [NFr00]. Nous
avons fabriqué cinq éprouvettes par formulation. Initialement, ces éprouvettes étaient
destinées à des essais de flexion. Ensuite, les moitiés cassées étaient aussi testées mais
en compression et en traction par fendage.

3.4.3 Mise au point de la teneur en argile des mortiers


D’autres formulations dites optimales ou de référence ont été définies, aussi bien
pour la terre Tassin que pour les terres Rochechinard et Magagnosc. Ces autres for-
mulations là sont présentées dans le tableau 3.4. Pour leur fabrication les teneurs en
eau ont été mesurées en poids, d’une façon à garantir une appartenance à l’intervalle
déterminé par le mode opératoire qui exigeait une maniabilité acceptable.
Pour ces nouvelles formulations, nous avons décidé d’ajouter du sable dans la com-
position du mortier en vue de diminuer la cohésion de celui-ci. Avec cette cohésion
moins importante, le moulage pourrait se faire sans aucun inconvénient. Une autre so-
lution à ce problème pourrait être de ne mouler à chaque fois que deux échantillons. Sur
le chantier, cette solution n’est pas réaliste puisque la durée de pose des blocs est aussi
limitée par la perte de maniabilité du mortier. Dans ce cas il fallait malaxer les mortiers
avec une teneur en eau plus élevée. Donc, si le but principal est d’utiliser ce mortier en
pratique, nous devons travailler avec une teneur en eau plus importante, disons plus
proche de la limite de liquidité de chaque terre (LLRoch = 38% et LLT assin = 30%). Par
contre, le retrait risque d’être encore plus important. Ceci étant, la solution paraissant
la meilleure a été l’ajout de sable dans les formulations du mortier, pour diminuer
l’effet argileux de la terre, le retrait et aussi la teneur en eau de gâchage nécessaire à
la fabrication du mortier.
Nous avons construit alors des terres contenant des teneurs en argile de 6%, 9%,
12% et 17,5%, dependant du type de terre. Pour la terre Tassin, contenant une te-
neur en argile naturelle de 17,5%, des formulations à 6%, 9% et 12% d´argile ont été
construites. Pour la terre Rochechinard, contenant une teneur en argile naturelle de
25,5%, des formulations à 9%, 12% et 17,5% d´argile ont été construites, et pour la
terre Magagnosc, contenant une teneur en argile naturelle de 12%, des formulations à
6% et 9% d´argile ont été construites.
Les courbes granulométriques de ces nouvelles formulations sont présentées dans les
figures qui suivent. Nous avons maintenu les courbes des formulations originales des
trois terres et aussi du sable d´Hostun par effet de comparaison.

95
Fig. 3.9 – Courbes granulométriques des formulations Tassin et aussi celle du sable
d´Hostun

Fig. 3.10 – Courbes granulométriques des formulations Rochechinard et aussi celle du


sable d´Hostun

3.4.4 Comparaison entre les courbes granulométriques des trois


terres à une même teneur en argile
Nous observons dans les figures 3.12, 3.13 et 3.14 que malgré une même teneur en
argile, la granulométrie se montre différente à mesure que la taille des grains augmente.
Par exemple, dans la figure 3.14, nous observons que la formulation Magagnosc tend à
présenter une plus grande teneur en grains fins (pas de présence du sable d´Hostun),
notamment si comparée à la formulation Rochechinard. La teneur en limon des terres
Magagnosc est au moins 50% supérieure à celle des terres Tassin et Rochechinard, pour
des teneurs en argile de 12% et 9%. Ceci montre que la teneur en limon a joué aussi un

96
Fig. 3.11 – Courbes granulométriques des formulations Magagnosc et aussi celle du
sable d´Hostun

rôle sur la teneur en eau toujours plus élevée pour les mortiers Magagnosc. En plus, nous
nous sommes parfois aperçu que les formulations Tassin, Rochechinard et Magagnosc
à une même teneur en argile présentaient visuellement une texture différente, lors de
leurs fabrication. Ceci étant, nous avons décidé de comparer ces formulations à des
teneurs en argile différentes dans le but d´évaluer aussi l´influence du limon et du
sable. En plus, vérifier parmi toutes ces courbes celles qui sont les plus proches entre
elles. Cette analyse préliminaire aidera sûrement l´analyse qui sera faite a posteriori
dans les chapitres suivants.

Fig. 3.12 – Courbes granulométriques des formulations Tassin, Rochechinard et Ma-


gagnosc à 6% d´argile

97
Fig. 3.13 – Courbes granulométriques des formulations Tassin, Rochechinard et Ma-
gagnosc à 9% d´argile

Fig. 3.14 – Courbes granulométriques des formulations Tassin, Rochechinard et Ma-


gagnosc à 12% d´argile

Tout d´abord, on va comparer les formulations Tassin et Magagnosc. La figure 3.15


montre que la formulation Magagnosc 6% argile est proche aussi de Tassin 9% et 12%
argile. Par ailleurs, la figure 3.16 montre que la formulation Magagnosc 9% argile tend
à être proche aussi de Tassin 12% et 17,5% argile. Ensuite, la figure 3.17 montre que
la formulation Magagnosc 12% argile est proche aussi de Tassin 17,5% argile si l´on
prend en compte seulement les limons. Sinon, si l´on prend en compte maintenant la
partie argile et sable, Magagnosc 12% argile est plus proche de Tassin 12% argile. On
remarque une différence encore importante entre ces dernières courbes.
Nous avons aussi comparé les formulations Tassin et Magagnosc avec les formula-

98
Fig. 3.15 – Courbes granulométriques des formulations Tassin 6%, 9% et 12% d´argile
et Magagnosc 6% d´argile

Fig. 3.16 – Courbes granulométriques des formulations Tassin 9%, 12% et 17,5%
d´argile et Magagnosc 9% d´argile

tions Rochechinard. Cette analyse est montrée dans les annexes 03. Nous avons conclu
que la formulation Rochechinard 9% argile est proche aussi de Magagnosc 6% argile
et Tassin 9% argile (en moyenne - voir analyse dans les annexes 03 - section Courbes
granulométriques). Puis, la formulation Rochechinard 12% argile semble proche aussi
de Magagnosc 9% argile et Tassin 12% argile. Finalement, la formulation Rochechinard
17,5% argile s´approche aussi de Magagnosc 9% et 12% argile.

99
Fig. 3.17 – Courbes granulométriques des formulations Tassin 9%, 12% et 17,5%
d´argile et Magagnosc 12% d´argile

3.4.5 Conclusions sur la fabrication des éprouvettes


Par rapport à la fabrication des mortiers, celle-ci peut être réalisée autant manuel-
lement qu’à l’aide d’un malaxeur mécanique. Par contre, la meilleure homogénéisation
a été obtenue à la main.
Le moulage a été aussi réalisé manuellement. On remarque que la méthode de mou-
lage à la main est la même utilisée pour la fabrication des adobes et que la terre Tassin
présente une teneur en argile qui fournit une bonne maniabilité à vue. Ceci est garanti
par la bonne cohésion du mélange. Il faudrait par contre évaluer le comportement des
adobes fabriqués par rapport au retrait et gonflement.
Concernant l’utilisation de la chaux comme stabilisant, le retrait a été très intense
quand on l´a mélangée avec la terre Tassin 17,5 % argile. Dans les cas où l’on veut sta-
biliser majoritairement avec la chaux, une teneur minimum en ciment est recommendée
tout simplement pour offrir au mortier la tenue au retrait dès les premières heures. Si
le ciment est le stabilisant choisi, on remarque la nécessité d´une teneur supérieure à
4% pour que celui-ci puisse contribuer à une augmentation de la résistance du mortier.
Nous avons choisi aussi la géométrie prismatique 8 x 4 x 4 cm3 pour les éprouvettes
testées en compression et 16 x 4 x 4 cm3 pour les essais de flexion.
Par rapport à l´analyse paramétrique de l´influence de l´argile sur les propriétés
des mortiers de terre frais et durcis, elle sera réalisée grâce à la substitution du sol par
du sable d´Hostun, de façon à faire varier la teneur en argile des trois terres.

100
Tab. 3.4 – Nouvelles formulations de mortiers fabriqués avec les terres Tassin, Roche-
chinard et Magagnosc - a=argile ; c=ciment et ch=chaux

Form. Tassin Form. Rochechinard Form. Magagnosc


T17,5 % a R25,5% a M12% a
T9%a R17,5%a M12%a + 10%c
T12% a R17,5%a + 10%c M9%a
T9%a + 8%c R17,5%a + 4%c + 6%ch M9%a + 6%c
T9%a + 10%c R12%a + 10%c M9%a + 8%c
T12%a + 8% c R12% a + 4%c + 6%ch M9%a + 10%c
T12%a + 10%c R9%a + 10%c M9%a + 4%c + 6%ch
T17,5%a + 6%ch - -
T17,5%a + 8%ch - -
T17,5%a + 12%ch - -
T17,5% a + 2%c + 8%ch - -
T12%a + 2%c + 8%ch - -

101
3.5 Essais sur le mortier frais
Nous avons étudié cinq paramètres concernant le mortier frais, tels que la consis-
tance, la maniabilité à vue, la viscosité plastique, le seuil d’écoulement et le pouvoir
de rétention d’eau (voir les annexes 03 - section ”Essais sur le mortier frais”).

3.5.1 Essai au plongeur


L’objectif de cet essai est de mesurer la consistance du mortier. Cette mesure définit
la quantité d’eau optimum pour la fabrication du mortier pour une certaine application.
En fonction de la teneur en eau, le mortier peut être sec ou fluide. Pour la confection
des murs il faut que la consistance soit entre ces deux états, c’est-à-dire, un état plas-
tique. Par ailleurs, plus grande est la teneur en eau, plus basse sera toute résistance du
mortier durci. En plus, cette teneur en eau du mortier doit aussi garantir l’adhérence
entre le mortier et les blocs, car cette adhérence depend du pouvoir de rétention des
mortiers et de celui d’absorption des blocs. Néanmoins, nous ne pouvions pas choisir
la teneur en eau par rapport aux enjeux de l’adhérence et de la résistance, puisque les
résultats seraient connus bien plus tard. La solution a été de choisir une consistance qui
présentait une certaine cohésion et en même temps une certaine facilité de déformation
à la truelle. Donc, les paramètres du mortier durci ont été étudiés à partir de mortiers
fabriqués avec le seul contrôle de la maniabilité à vue acceptable, comme cela est fait
sur le chantier. Cet empirisme est dû au fait que l’on ne savait pas encore quel essai
conviendrait le mieux pour évaluer le mortier le plus adéquat.
Tous les résultats obtenus par le plongeur sont présentés dans le chapitre suivant,
concernant les mortiers frais.

3.5.2 Essai au rhéomètre


Cet essai a pour objectif de définir plus précisément la maniabilité du mortier à
partir de sa rhéologie. Ici, on s’intéresse à la déformation ou l´écoulement du mortier en
fonction du temps et de la vitesse de la déformation. Donc, au lieu d’évaluer seulement
la déformation initiale, c’est-à-dire le seuil d’écoulement, comme c’est le cas du cône
d’Abrams, ici on évaluera aussi la viscosité plastique du mortier.
Nous avons réalisé certains essais avec ce rhéomètre dans l’intention d’évaluer sa
précision dans les mesures des paramètres rhéologiques de nos mortiers. Tout d’abord,
nous avons testé le cylindre coaxial pour vérifier qu’il n’était pas adéquat pour mesurer
la rhéologie de notre mortier du fait de la non adhérence du mortier avec le cylindre
en mouvement. Afin d´être sûr de cisailler le mortier, nous avons donc choisi d´utiliser
des pales à la place du cylindre rotor. La cinématique générée par la rotation d´une
pale devient si complexe que le champ de déformation au sein du mortier n´est plus

102
accessible de façon simple par la Mécanique des milieux continus : l´essai n´est plus ho-
mogène et par conséquent on ne peut plus mesurer des contraintes de cisaillement, mais
seulement une mesure globale de couple en N.m en toute rigueur. Nous verrons qu´il
est cependant possible de remonter aux caractéristiques rhéologiques par étalonage.
Nous pouvons alors faire une campagne d´essai avec un chemin de sollicitation per-
mettant d´accéder au comportement du mortier. Nous suivons le chemin de vitesse
selon la figure 3.18. L’ordre de grandeur de la vitesse et sa variation dans le temps
ont été proposés par [BAN 95]. Pendant les premières 30 secondes, la vitesse varie
linéairement, de n = 0 jusqu’à n =60, 105, 150, 195 et 240 rpm (rotations par minute).
Ensuite, la vitesse reste constante pendant 60 secondes, d’une façon à effacer l´histoire
des sollicitations subies par le matériau. La vitesse chute ensuite linéairement de sa va-
leur maximale jusqu’à n =0. Les mesures de vitesse, temps et couple sont enregistrées
depuis le début de l’essai, mais la mesure rhéologique qui nous intéresse est celle me-
surée après les 90 premières secondes qui fixent un point de référence, au delà duquel
la rhéologie du matériau est mesurable. La raison pour cela c’est d’effacer l’influence
du remplissage du godet et aussi du malaxage (à la main) des mortiers. Autrement
dit, pour les 60 dernières secondes, tous les mortiers auraient a priori le même état
structurel, libre de contraintes initiales différentes.

Fig. 3.18 – Variation de la vitesse pour les essais rhéologiques réalisés avec les pales

La figure 3.19 (a) montre 3 comportements types de fluides. Le point A représente


le début de l´essai. Le point B, le pic de cisaillement à partir duquel le matériau
commence à se restructurer. Du point A au point C, le temps de l´essai est de 30 s.
Au point C, la vitesse de rotation est maintenue constante pendant une minute pour
consolider la restructuration du matériau. À la fin donc des 90 premières secondes, la
loi rhéologique du matériau est considérée libre de toute influence initiale provenant
du remplissage du godet. En fonction du matériau, la courbe rhéologique mesurée suit

103
l´allure C-G-D ou C-G-E. La loi rhélogique définie par la droite C-F est nommée fluide
de Bingham. La pente de cette droite représente la viscosité plastique du matériau et
l´intersection de la droite avec l´axe des ordonnées, nommé le point F, représente le
seuil d´écoulement.
Sur la figure 3.19 (b), les points D´ et E´ sont appelés de pseudo-seuils d´écoulement
(PS). Ces points sont des mesures expérimentales. Le point F´, obtenu avec l´hypothèse
du fluide de Bingham, est nommé Pseudo-seuil d´écoulement de Bingham (PSB).

Fig. 3.19 – (a)Allure de la courbe rhéologique d´un fluide de Bingham (b) cas de notre
rhéomètre - Le chemin ABC est appelé courbe ascendante et le chemin CGD ou CGF
ou CGE est appelé courbe descendante

Le fluide de Bingham fait partie des comportements rhéologiques linéaires. Nous


avons aussi les comportements non linéaires du type rhéofluidifiant ou rhéoépaississant.
Le modèle type Herschel-Bulkley représente ce comportement non linéaire, montrée par
l´équation suivante, où K est une constante homogène à une contrainte et n un nombre
réel positif :

τ = τ0 + K γ̇ n (3.1)

Si n<1 le matériau est dit rhéofluidifiant, c´est à dire que la viscosité plastique
décroı̂t lorsque la vitesse de cisaillement augmente, et si n>1 il est rhéoépaississant,
donc la viscosité plastique augmente lorsque la vitesse de cisaillement augmente [COU 01]
[COR 02]. Dans la figure 3.19, le comportement rhéofluidifiant est montrée par le che-
min C-G-E et le comportement rhéoépaississant par le chemin C-G-D.

104
Tab. 3.5 – Coefficients des systèmes de mesure de type Pales, pour le rhéomètre RHEO-
MAT 120

Référence système de mesure kD (s-1/rpm) kτ (kPa/N.m)


MS Pale Banfill / MB 145 0,25 80
MS Pale Tattersall / MB 145 0,25 48

Ensuite, nous avons fabriqué une pale plate ([STE 96] - voir aussi les annexes 03
- Section ”Essais sur le mortier frais” - Sous-section ”Pale plate”) qui serait utilisée
pour cisailler le mortier dans le godet.
Avec la continuation de l’étude bibliographique, nous avons appris qu’il y avait
deux autres types de pales qui pourraient être utilisées. Ces deux nouvelles pales ont
été proposées par [TAT 76] et par [BAN 95].
Nous avons essayé ces deux pales à plusieurs vitesses de rotation et aussi à plusieurs
teneurs en eau pour le mortier Tassin 9% argile sans ciment. Les formulations Tassin
17,5% et 6% argile étaient respectivement trop argileuses et sableuses. La formulation
Tassin 12% argile présentait aussi une bonne maniabilité à vue mais encore un peu
collant. La formulation Tassin 9 % argile a été donc choisie comme formulation témoin.
Dans le chapitre suivant, nous présentons les résultats concernant ces essais, d´une
façon à vérifier l´influence de la pale et de la vitesse de rotation sur les mesures
rhéologiques de ce mortier. Cette étude paramétrique a été nécessaire pour mieux définir
la pale et aussi les sollicitations en vitesse de rotation, à s´imposer au rhéomètre.
Pour la détermination de la contrainte de cisaillement et du gradient de vitesse, il
a fallu faire un étalonnage des pales, pour avoir les coefficients liés à sa géométrie. Ces
coefficients sont montrés dans le tableau 3.5.

3.5.3 Conclusions sur les mortiers frais


Par rapport à la consistance du mortier frais, nous avons décidé d’utiliser le plon-
geur, tout simplement parce qu´il s´agit d´un essai en accord avec la norme française
NF413.2 et aussi parce qu´il est aussi simple d´être réalisé sur un chantier. De toute
façon le rhéomètre est capable d´étudier en plus des paramètres rhéologiques in-
trinsèques au mortier, a fortiori sa consistance.
Par rapport au retrait plastique, nous avons aussi observé, d’une façon générale,
que les formulations Tassin 17,5 % stabilisées avec la chaux n’ont même pas pu être
démoulées à cause de la présence intense de fissures. En présence aussi du ciment, c’est
à dire les formulations mixtes, une amélioration a été remarquée, montrant que pour
cette teneur en argile, 17,5 %, le ciment est plus efficace que la chaux pour diminuer
l’effet argileux de la terre et par conséquent son retrait dans l’état plastique. Le même

105
problème de retrait intense s’est passé avec la formulation Tassin 12 % argile non
stabilisée.
Pour l’étude de la maniabilité, le rhéomètre s´est présenté assez précis pour nos
exigeances de mesure. Il peut nous offrir comme résultat le comportement du mortier
sous écoulement en fonction du couple de cisaillement et de la vitesse de rotation. Avec
l´étalonnage de la pale, comme pour les pales Tattersall et Banfill, nous pouvons avoir
aussi les courbes en fonction de la contrainte de cisaillement et du gradient de vitesse.
Par rapport à la pale, nous avons trouvé que les deux proposées par Tattersall et
Banfill sont adéquates pour évaluer la rhéologie de notre mortier. Néanmoins, nous
avons choisi la pale Tattersall pour la continuité de la recherche.

106
3.6 Essais sur le mortier durci
3.6.1 Essai de compression simple
Pour l’écrasement des éprouvettes en compression, nous avons testé les systèmes
de frettage et anti-frettage, avec la finalité d’évaluer leur influence sur la résistance.
En ce qui concerne la cure, pour toutes les formulations stabilisées bien entendu, les
éprouvettes sont restées dans une salle de cure pour une période minimale de 28 jours.
Ensuite, quelques éprouvettes ont été mises dans une étuve (T17,5% a + 8% c, R25,5%
a + 8% c et R25,5% a + 12% c (4 éprouvettes chacune)) et d’autres, la majorité en fait,
ont été laissées à l’air libre pour le séchage. L’intérêt était d’écraser les échantillons avec
leur poids stabilisé. Comme la méthodologie à l´air libre s´est aussi montré efficace nous
avons donc adopté ce type de séchage, par sa simplicité, avant tout essai de compression
simple. Les vitesses en déplacement utilisées pour les essais de compression ont été de
0, 005 mm/s, 0, 01 mm/s et 0, 02 mm/s (voir le tableau B.2 dans les annexes 03 - section
”Essais sur le mortier durci”).
Dans la figure 3.20, nous présentons un résumé des modes opératoires testés dans
cette recherche pour l´essai de compression simple. Nous avons aussi inséré les es-
sais avec des éprouvettes cylindriques réalisés par [AZE 02], par effet de comparaison.
Lorsque c´est écrit ”oui” et ”non”, cela veut dire si le dispositif a été utilisé ou pas.
Concernant les rotules, nous avions d´abord une rotule qui était placée entre deux cy-
lindres en acier des dimensions supérieures aux dimensions 4 x 4 cm2 , des éprouvettes
prismatiques. Dans le tableau, ce système de rotule est appelé ”La grande”. Ensuite, il a
été fabriqué un système rotulé avec les mêmes dimensions des sections des éprouvettes,
appelé dans le tableau comme ”La petite” (voir figure 3.21). Ce système de rotule plus
petite a été fabriqué pour améliorer le centrage du chargement [YUR 03].
Nous avons comparé les contraintes à la rupture données par des éprouvettes cylin-
driques (voir [AZE 02]) avec celles données par des éprouvettes prismatiques qui ont
été fabriquées dans cette recherche, à formulation identique évidemment. Ce résultat
est montré dans la figure 3.22. Chaque point correspond à la moyenne d´au moins trois
points, cela dépend de la formulation concernée.
Initialement, les éprouvettes de dimensions 8 x 4 x 4 cm3 provenaient des essais de
flexion, d´où les moitiés cassées étaient aussi testées mais en compression et en traction
par fendage. Il a été observé que les résistances en compression pour ces éprouvettes
provenant des essais de flexion étaient très basses. Nous avons donc décidé de fabriquer
des nouveaux moules en acier avec de dimensions 8 x 4 x 4 cm3 , spécialement pour le
moulage des éprouvettes prismatiques à être testées en compression, sans avoir subies
précédemment aucun type de chargement.
On a confirmé que les résistances en compression mesurées pour les éprouvettes
provenant des essais de flexion étaient vraiment sous-estimées, comme on peut voir dans

107
Fig. 3.20 – Dispositifs expérimentaux testés pour l’essai de compression simple

la figure 3.23. Nous pensons qu´après l´essai de flexion les moitiés cassées présentent de
microfissures à leur intérieur, causées par le chargement. Cela provoque une diminution
de leur résistance en compression. En plus du chargement, les moitiés cassées ont subi

108
Fig. 3.21 – Systèmes des rotules utilisées lors des essais de compression simple

Fig. 3.22 – Comparaison entre les résistances en compression des éprouvettes cylin-
driques [AZE 02] et prismatiques

un certain effort ou vibration lors du sciage (surfaçage). Nous avons aussi observé que
pendant l´essai de flexion les éprouvettes subissaient une certaine détérioration, surtout
dans ses arêtes. C´est pour cela qu´il n´y a pas une égalité des résistances par les deux
méthodes.

a) Anti-Frettage

Nous avons adopté le système d’anti-frettage pour pouvoir faire des essais ho-
mogènes. L’anti-frettage était assuré par l’utilisation de membranes de latex graissées
de silicone de marque Unisilkon et mises entre les plateaux de la presse et les surfaces
inférieure et supérieure des échantillons. Ces membranes de latex nous empêchaient
d’obtenir avec précision la déformation moyenne de l’échantillon d’après la mesure du
déplacement du piston. Nous avons donc fixé des cibles sur les éprouvettes (voir fi-

109
Fig. 3.23 – Comparaison entre les résistances à la compression des éprouvettes vièrges
et des éprouvettes provenant des essais de flexion

gure 3.24), pour permettre la lecture des déplacements homogènes par des capteurs de
proximité.

Fig. 3.24 – Dispositif expérimental adopté comme optimum pour l’essai de compression
simple

Au début de l’essai, nous avons observé que l’éprouvette bougeait horizontalement


et il a fallu arrêter l’essai. Le mouvement arrivait en fait parce que les surfaces inférieure
et supérieure des éprouvettes n’étaient pas parfaitement parallèles et que le système
d´anti-frettage était efficace. Nous avons décidé finalement d’enlever la graisse de si-
licone mais maintenir la membrane de latex qui devait répartir la charge et un peu

110
diminuer le frottement entre les plateaux de la presse et les éprouvettes. Nous avons
appelé ce type de système de frettage avec du latex.
A posteriori, avec des éprouvettes prismatiques (dimensions 8 x 4 x 4 cm3 ) présentant
une géométrie plus régulière, nous avons repris le système d´anti-frettage.

b) Frettage

Pour les essais avec frettage, c’est-à-dire quand il y a contact direct entre les surfaces
supérieures et inférieures des éprouvettes et les plateaux de la presse, le capteur de
déplacement du piston aurait suffi si nous considérions l’hypothèse d’un essai homogène.
Donc, pour les premiers essais nous n’avons mesuré que le déplacement de la presse et
la force appliquée. Plus tard, nous avons pensé que si nous mettions les cibles les plus
éloignées possibles des plateaux de la presse, nous arriverions à mesurer des valeurs de
déplacements plus fiables, sans l’influence du frottement. Par la suite, pour toutes les
autres éprouvettes à être testées à la compression, nous avons utilisé des capteurs de
proximité pour évaluer mieux leur comportement au centre.
Une analyse plus détaillée sur l´influence de la membrane de latex est présentée
dans les annexes 03 de ce rapport.

e) Mesure de déplacements par des capteurs de proximité

Les capteurs de proximité nous ont permis aussi de vérifier que la déformation du
piston n’était pas toujours représentative de tout le continuum de l’échantillon.
Nous avons réussi à réaliser des essais dont les résultats montrent une bonne ho-
mogénéité entre les courbes des capteurs de proximité.
Une analyse plus détaillée des capteurs de proximité est présentée dans le chapitre
05 et aussi dans les annexes 03 de ce rapport.

111
3.6.2 Essai de traction par flexion
Nous avons testé dix éprouvettes 30 x 8 x 6 cm3 concernant la formulation Tassin
+ 8 % de ciment. La vitesse en déplacement a été de 0, 005 mm/s. La distance entre
les appuis a été de 20 cm.
Toutes les autres éprouvettes étaient de dimensions 16 x 4 x 4 cm3 , dont la distance
entre les appuis était de 10 cm. Ces essais ont été réalisés en accord avec la norme
[NF195a].
La résistance à la traction par flexion f des éprouvettes a été calculée selon l’équation
suivante :

Fl
f=1,5× bd 2 (3.2)

où F =charge de rupture. Les paramètres l, b et d sont montrés dans la figure 3.25.

Fig. 3.25 – Dispositif expérimental de l’essai de flexion en 3 points

3.6.3 Essai de traction par fendage (essai brésilien)


Les éprouvettes prismatiques ont été testées sans aucun inconvénient (voir figure
3.26), très probablement grâce à une cure qui donne un matériau plus homogène,
contrairement aux résultats obtenus par [AZE 02], lorsqu´il a testé des éprouvettes
cylindriques. Les résultats sont présentés dans le chapitre 05. Cet essai a été réalisé en
accord avec le [Gui00].
Pour les éprouvettes prismatiques, la résistance à la traction en Mega Pascal est
obtenue de la façon suivante :

112
Fig. 3.26 – Dispositif expérimental de l’essai brésilien sur prismes

2F
ft = 9 πeH (3.3)

d’où F =charge de rupture, e =épaisseur de l’éprouvette= 6cm et H =hauteur de


l’éprouvette= 8cm.

3.6.4 Mesure de la masse volumique sèche


Il s’agit d’une caractéristique intrinsèque du matériau qui ne dépend que du ma-
laxage, moulage et de la cure.
Même si les éprouvettes avaient déjà l’âge voulu (cure de 28 jours au moins) pour
l’essai de rupture, nous voulions en plus qu’elles soient sèches. De cette manière, nous
avons décidé de les mettre à l´air libre comme déjà cité précédemment. Cette stabi-
lisation est nécessaire pour ne pas sous-estimer la résistance du mortier durci, car la
présence d´eau à l´intérieur des éprouvettes fait baisser la résistance. La finalité était
d’avoir un rapport entre les résistances à la rupture et les masses volumiques sèches
des mortiers. Après la rupture, nous avons vérifié la teneur en eau des mortiers par le
four et nous avons observé qu’il y avait encore une teneur importante d’eau en leur
sein. Cette teneur restante était toujours plus élevée pour le mortier Rochechinard
25% argile (6%, 9% à 10,4%). Il s’agit de l’effet du pouvoir d’adsorption d’eau qui est
plus élevé pour la terre Rochechinard 25% argile que pour la terre Tassin 17,5% argile
(1,6% à 5,8%). Cette teneur en eau résiduelle est d´autant plus élevée que la teneur en
ciment augmente. Il a fallu donc, recalculer les masses volumiques sèches des mortiers,
en prenant en compte maintenant leur teneur en eau lors de la rupture.

113
3.6.5 Retrait
Nous avons évalué le retrait plastique et le retrait final des éprouvettes. Le retrait
plastique concerne celui qui arrive au mortier dans les premières 24 heures. Le retrait
final a été mesuré quand les dimensions des éprouvettes ne variaient plus.
Nous avons évalué le retrait plastique d´une façon qualitative seulement, alors que
le retrait final a été obtenu en mesurant les dimensions des éprouvettes après leur cure,
soit dans une salle avec humidité et temperature contrôlées soit à l´air libre.
Par rapport au retrait, il a été très intense pour les formulations non stabilisées
et celles stabilisées à 4 % ciment. Il nous a paru étrange que la terre Tassin en étant
composée majoritairement d’illite, n’avait pas une résistance plus élevée au retrait
comme auparavant déjà observé par [BEI 96]. [BEI 96] a évalué deux terres contenant
de la smectite en abondance. Par contre la terre A, 26 % d´argile, contient plus de
l´illite que la terre B, 18,4 % d´argile. Elle a observé que le retrait du mortier A a été
plus intense mais sans rupture. Elle justifie cela par la teneur en illite plus élévée de
la terre A. D´après nous, en plus de l´illite, nous pensons que cette stabilité du sol A
est aussi garantie par sa teneur en sable plus importante (52,5%), contre 38,7% pour
le sol B.
Si la terre A de [BEI 96] contient plus d´argile que la terre Tassin (17,5 %) et en
plus contient moins d´illite, c´est à dire dans une condition plus défavorable que la
nôtre, et même dans ces conditions là a présenté un retrait stable, nous pensons donc
que le retrait instable de la terre Tassin a peut-être été causé par une teneur en sable
moins importante de la terre Tassin, de l´ordre de 42,5 %.

3.6.6 Conclusions sur les mortiers durcis


3.6.6.1 - Essais de compression simple

Le mode opératoire choisi pour la réalisation des essais de compression a été celui
montré dans la figure 3.24. Nous avons décidé la continuation de l’utilisation des cap-
teurs de proximité pour la mesure des déformations homogènes au sein du matériau. Des
efforts ont été faits dans le sens de diminuer les défauts géométriques des éprouvettes
causées par exemple par le moulage. Donc, la géométrie prismatique a remplacée la
cylindrique. Pour diminuer le phénomène de flexion des éprouvettes lors des essais,
nous avons crée une rotule avec les mêmes dimensions que la section transversale de
l’éprouvette, parce que d’après [YUR 03], cela améliore considérablement le centrage
du chargement, éliminant ainsi l´effet de flexion parasite et les déformations de trac-
tion. Par rapport à la bille qui servait de rotule, nous avons aussi décidé de la graisser
pour améliorer son fonctionnement.
L’asservissement sera fait en déplacement, contrôlé par le LVDT.

114
Par rapport au conditions cinématiques, nous avions décidé de n´utiliser que le
système de frettage. Par contre, avec l´amélioration de la rotule et aussi de la planéité
des surfaces des éprouvettes, le système d’anti-frettage a été aussi utilisé dans les essais
qui ont été réalisés a posteriori, dont les résultats sont présentés dans le chapitre 05.
Par exemple, pour les éprouvettes stabilisées au ciment, nous avons observé que l’essai
pouvait se faire d’une façon homogène, parce que ces éprouvettes présentent une sta-
bilité dimensionnelle assez importante et donc le retrait n’est pas suffisant pour causer
des défauts de planéité aux éprouvettes. Ces défauts de planéité causent le mouvement
des éprouvettes lorsque on réalise un essai homogène, à cause de la présence de la
graisse de silicone.

3.6.6.2 - Essais de traction

Nous n’avons pas eu des problèmes majeurs par rapport aux modes opératoires liés
à la détermination de la résistance à la traction du mortier de terre durci, lorsque les
éprouvettes étaient vièrges, que ce soit lors de la traction par fendage ou par flexion,
les essais ont été bien réalisés. Par contre, nous avons remarqué que les moitiés des
éprouvettes cassées lors des essais de flexion ne doivent pas être retestées ni en com-
pression ni en traction par fendage. La diminution de la résistance a été très nette
quand nous avons suivi ce mode opératoire là.

115
3.7 Fabrication des éléments de maçonnerie
Nous avons fabriqué des prismes composés de 4 demi-blocs (demi BTC) et aussi des
3 demi-blocs pour tester le mode opératoire. Les premiers destinés aux essais de flexion
et les deuxièmes aux essais de cisaillement. La fabrication des prismes composés de 5
demi-blocs a été essayée mais ils se sont cassés pendant l´instrumentation de l´essai.
Pour les prismes composés de 4 demi-blocs, les blocs ont la formulation Tassin
17,5% argile.
Les éléments de maçonnerie testés dans cette recherche ont été fabriqués avec les
formulations de mortiers montrées dans les tableaux 3.6 et 3.7. Nous avons fabriqué
trois éléments de maçonnerie par formulation de mortier.
Nous avons utilisé le système de double encollage lors de la fabrications des prismes.
Les teneurs en eau présentées dans le tableau 3.6, déterminées par le four, sont déjà
corrigées par le facteur de 1,08 (revoir section 3.4.1). Celles présentées dans le tableau
3.7 ont été mesurées en poids. Par contre, lors de la fabrication, le mortier a été parfois
remouillé arbitrairement comme indiqué sur le tableau. Cette nouvelle teneur en eau
n´a pas été vérifiée d´une manière quantitative.
Pour évaluer le mode opératoire de l´essai en rupture mode II, nous avons testé les
éprouvettes déjà testées en rupture mode I. Cela a été possible lorsque la rupture a eu
lieu soit au premier joint soit au troisième joint, vu que la poutre testée en flexion était
composée de 4 demi-blocs et nous avons besoin des prismes avec 3 demi-blocs pour les
tester en rupture mode II ou au cisaillement.
Nous avons aussi fabriqué des éprouvettes pour être testées au cisaillement, dans
un total de 09, trois par formulation de mortier. Les formulations de mortier ont été
les suivantes :

Tassin 9% argile ;

Tab. 3.6 – Formulations des mortiers de maçonnerie testés pour la validation du mode
opératoire - BTC Tassin 17,5% argile ; Teneur en eau mesurée au four et corrigées

Formulations des mortiers W (%)


T9 % argile 20,3
T12 % argile 20,3
T9 % argile + 8 % ciment 22,3
T9 % argile + 10 % ciment 23,1
T12 % argile + 8 % ciment 25,1
M12 % argile + 10 % ciment 28,4

116
Tab. 3.7 – Formulations des mortiers de maçonnerie - Teneur en eau mesurée par poids
d´eau ajoutée au mélange sec - D´autres modes opératoires - BTC Tassin 17,5% argile
- A1=pas d´observation - A2=Blocs 4% ciment en mauvais état - 3ème poutre mortier
remouillé - A3=mortier très fluide - A4=3ème poutre mortier remouillé - A5=1ère poutre
mortier remouillé - A6=Blocs 4% ciment - mortier remouillé 3ème poutre - A7=Blocs
4% ciment - mortier remouillé 2ème et 3ème poutres

Formulations des mortiers W mortier(%) Eau blocs (ml) Observations


T9 % argile 19,0 0 A1
T9 % argile + 15% ciment 23,9 0 A2
T9 % argile + 12% ciment 22,9 0 A3
T9 % argile + 8 % ciment 20,9 25 A4
T9 % argile + 8 % ciment 20,9 0 A5
T9 % argile + 8 % ciment 20,9 25 A6
T9 % argile + 8 % ciment 20,9 0 A7

Tassin 9% argile + 8% ciment (Blocs mouillés avec 25ml d´eau) ;

Tassin 9% argile + 10% ciment (Blocs mouillés avec 25ml d´eau).

La cure des éléments de maçonnerie stabilisés au ciment a été garantie par des étuis
plastiques comme montré par la figure 3.27.

Fig. 3.27 – Cure des poutres contenant du mortier stabilisé au ciment

117
3.8 Essais sur des éléments de maçonnerie pour
l’évaluation de l’interface bloc-mortier
3.8.1 Essais en rupture mode I
Seul l’essai de poutre a été testé comme mode opératoire pour évaluer l’adhérence
entre le bloc et le mortier, dans un état de contraintes de traction. La résistance à la
traction par flexion a été évaluée par l’essai de 4 points, comme montré par la photo
3.28.

Fig. 3.28 – Dispositif expérimental de l’essai de poutre - Rupture mode I

Le capteur de force utilisé était de 5 kN. L’asservissement a été fait en déplacement


par un LVDT extérieur à la prsse qui offrait une meilleure précision.
Comme mesures expérimentales, il a été obtenu la force à la rupture, l’ouverture de
la fissure et la flèche finale.
Avant d’essayer l’asservissement par le LVDT, nous avons réalisé quelques tests avec
d’autres éprouvettes en utilisant l’asservissement en force. Dans ce cas, une pré-charge
devrait être appliquée dès le début de l’essai. Ce mode opératoire est aussi possible,
mais il présente l’inconvénient de ne pas fournir la courbe descendante de l’histoire
de chargement de la poutre après de dépassement de la résistance d’adhérence entre
le mortier et le bloc. Même s´il s´agit d´un type de rupture fragile, il est possible
d´obtenir la courbe descendante grâce au confinement existant entre les demi-blocs.
Ce confinement, nous remarquons, n´est pas lié à des charges de pré-compression, mais
seulement au frottement interne entre les demi-blocs. C’est pour cela que nous avons
choisi l’asservissement en déplacement, pour permettre l’obtention de l’allure complète

118
de la courbe contrainte-flèche ou contrainte-ouverture de la fissure.
Lors de la pose des poutres sur la presse, il fallait garantir des conditions cinémati-
ques statiques. Des membranes de caoutchouc ont été posées systématiquement pour
tous les essais sous leurs appuis simples.
La théorie des poutres (Résistance des matériaux) est utilisée pour calculer la
contrainte maximale de traction dans le joint de mortier. L´élément de maçonnerie
est donc approché comme étant homogène. La contrainte est considérée comme la
résistance d’adhérence en traction par flexion. Le moment maximum nécessaire à sa
détermination est calculé au centre de la poutre. L´inertie est calculée pour une section
rectangulaire par un axe qui passe par son ”centre de gravité”.
Le module de Young a été calculé par l´équation de la flèche d´une poutre isosta-
tique sur appuis simples, comme montré par la figure 3.29.

Fig. 3.29 – Représentation d´une poutre isostatique sur appuis simples et des variables
nécessaires au calcul du module de Young

La flèche au point O atteint sa valeur maximum. Cette valeur est le déplacement


maximum qui correspond à la force de rupture. Les valeurs de ”a” et de ”L” ont été
mesurées sur place, juste avant l´essai.

3.8.2 Essais en rupture mode II


Les essais de cisaillement ont été réalisés par le mode opératoire proposé par [RID 94],
comme montré par la photo 3.30.
D’après ce dispositif expérimental, nous pouvons obtenir comme résultats la force
à la rupture au cisaillement des joints.
Les prismes pour les essais de cisaillement sont donc composés par trois demi-blocs.
Comme la rupture des poutres en flexion est arrivée parfois soit au premier joint soit au
dernier, il nous restait donc après l’essai de poutre, un prisme composé de trois demi-
blocs. Nous avons donc décidé de tester ces prismes provenant des essais de flexion
en cisaillement. L’idée était même de tester le mode opératoire, avant de tester les
nouvelles formulations. Les formulations qui ont pu être testées sont :

119
Fig. 3.30 – Dispositif expérimental de l’essai de poutres - Rupture mode II

a) Tassin 9 % argile ;
b) Tassin 9 % argile + 8 % ciment ;
c) Tassin 12 % argile + 8 % ciment ;
d) Nice 9 % argile + 10 % ciment ;
e) Nice 12 % argile + 10 % ciment.

Si pour la plupart des poutres le résultat n´a pas pu être obtenu, nous concluons
que cela vient plutôt de l´hétérogénéité des éléments de maçonnerie que des défauts
des dispositifs expérimentaux, soit pour celui de flexion soit pour celui de cisaillement.

120
Chapitre 4

MORTIER DE TERRE A L’ETAT


FRAIS

Dans ce chapitre, nous montrerons les résultats obtenus pour les mortiers frais
fabriqués avec trois types de terre, Tassin, Magagnosc et Rochechinard. Ces résultats
concernent les essais au plongeur, de rétention d´eau (voir les annexes 03 - Sections
”Essais sur le mortier frais”) et surtout au rhéomètre. La plupart de ces mortiers ont
été fabriqués après une analyse détaillée des formulations testées dans la phase d’étude
du dispositif expérimental.

4.1 Mesure de la consistance


Comme on avait déjà expliqué au chapitre précédent, la consistance d’un mortier
peut être mesurée d’après nous par n’importe quel essai qui soit sensible à la va-
riation de la teneur en eau. Elle peut être présentée sous l’unité d’un affaissement
(cône d’Abrams), d’un étalement (table d’écoulement), d’une pénétration (plongeur),
de temps (maniabilimètre) ou d’un couple de cisaillement (rhéomètre), par exemple.
Ici, nous allons présenter les mesures de consistance qui ont été mesurées par le plon-
geur et par le rhéomètre. Mais tout d’abord, nous faisons quelques commentaires concer-
nant les teneurs en eau des mortiers et leurs influences sur les paramètres rhéologiques
des mortiers.

4.1.1 Teneur en eau de fabrication


Comme l’eau est directement liée à la consistance du mortier, nous discutons ici un
peu son importance. Il s’agit du constituant le plus difficile à maı̂triser dans la fabrica-
tion d’un mortier. Pourquoi ? Pour un mortier, des bonnes propriétés de résistance et
d’écoulement sont antagonistes. On augmente la teneur en eau pour trouver une bonne
maniabilité à vue, alors que l’on essaie de la diminuer pour garantir une meilleure

121
résistance, soit de compression soit de traction. La complexité est présente dans la re-
cherche de cet équilibre, de cette valeur optimum de teneur en eau qui puisse garantir
une bonne maniabilité et aussi une bonne résistance.
Les teneurs en eau présentées ici sont déterminées manuellement (subjectivement
donc) comme optimum ie. ayant une bonne maniabilité évaluée ”à la truelle” (voir
chapitre 3 - section ”Préparation du mortier”). Dans le tableau 4.1 sont présentés les
résultats des teneurs en eau de fabrication moyennes pour toutes les formulations fa-
briquées pour les essais de compression, flexion et poutre (les résultats pour chaque
formulation sont présentés en détail en Annexes 04 - section ”Teneurs en eau de fa-
brication pour toutes les formulations”). Concernant les formulations Tassin 17,5%
d’argile + additions de ciment et/ou de chaux, nous observons que la teneur en eau
de fabrication a varié en moyenne entre 30,3% et 33,5%, soit une variation de 3,2%.
Les écart types des teneurs en eau ont été plus élevés pour certaines formulations à
cause d´une quantité de terre plus significative par gâchée. Nous avons calculé trois
moyennes : a) ne considérant que les additions de ciment, W(moy)=30,3% et écart
type de 2,4 ; b) considérant seulement les additions de chaux et la formulation mixte
contenant 8% de chaux, W(moy)=33,5% et écart type de 2,4 ; c) considérant seulement
les additions mixtes où la teneur en chaux n’excède pas 4%, W(moy)=31,2% et écart
type de 0,6. Nous observons que les teneurs en eau moyennes a) et c) sont proches,
ce qui est cohérent. Pour ces fabrications, comme le malaxage était fait à la main, il
se faisait nécessaire de rajouter un peu plus d’eau pour faciliter le malaxage et par
conséquent une meilleure homogénéisation. Néanmoins, la maniabilité à vue restait
toujours acceptable.
D´une façon générale, pour les formulations Tassin 17,5%, 12% et 9% argile, le
sable a provoqué une forte diminution de la teneur en eau de fabrication, comme il
était prévu, vu la diminution de la surface spécifique des constituants du mortier. Par
ailleurs, la chaux a provoqué une tendance à augmenter cette teneur en eau alors que
le ciment s´est montré sinon neutre avec une légère tendance à aussi provoquer son
augmentation.
Pour les formulations Tassin 6 % argile, la teneur en eau aurait du être inférieure
à celle utilisée pour la fabrication du mortier Tassin 9 % argile. Ce ne fut pas le cas
du fait d´une quantité d´argile trop faible (pas assez de liant) pour obtenir une bonne
cohésion à la truelle. La solution a été de rajouter plus d’eau pour avoir une meilleure
maniabilité à vue, compensant le manque de liant. Par conséquent, cette formulation
n’est pas indiquée pour l’utilisation dans un chantier. La meilleure formulation est
Tassin 9 % argile qui a été choisie après la fabrication Tassin 12 % argile (trop argileuse)
et Tassin 6 % argile (trop sèche).
Pour les terres Rochechinard et Magagnosc, la valeur moyenne de la teneur en eau
a été calculée seulement en fonction de la teneur en argile. Nous observons encore une

122
Tab. 4.1 – Résultats des teneurs en eau de fabrication moyennes et les écart types
respectifs pour toutes les formulations testées pour une maniabilité jugée acceptable à
la main - a=argile - c=ciment - ch=chaux

Mortiers Additions Wf moy( %) Écart type (%)


T17,5% a c 30,3 a) 2,4
T17,5% a ch 33,5 b) 2,4
T17,5% a c/ch 31,2 c) 0,6
T12% a non stabilisée 21,6 1,7
T12% a c/ch 25,9 2,2
T12% a non stabilisée et c/ch 24,8 2,7
T9% a non stabilisée 19,2 1,2
T9% a (5,8,10,12 et 15%c) 21,3 1,3
T9% a (0,5,8,10,12 et 15%c) 20,7 1,5
T6% a (0 et 4%c et 2%c+2%ch) 22,3 1,0
R25% a (0,8,12 et 17,5%c) 27,5 2,4
R17% a (0 et 10%c et 4%c+6%ch) 24,6 1,7
R12% a (0 et 10%c et 4%c+6%ch) 22,1 1,1
R9% a (0,5,10 et 15%c) 21,3 1,2
M12% a (0 et 10%c) 27,5 1,3
M9% a (0,6,8 et 10%c et 4%c+6%ch) 22,5 1,5
M6% a non stabilisée 20,0 -

fois évidemment une diminution significative de la teneur en eau par rapport à l´ajout
de sable.
D’après la figure 4.1, nous remarquons que la teneur en ciment n’a pas d´influence
nette et régulière sur la teneur en eau de fabrication. Ce phénomène était déjà attendu
vu que l’argile est beaucoup plus fine que le ciment. Même lorsque la teneur en ar-
gile diminue, celle-ci reste toujours le paramètre qui va jouer le rôle principal dans la
demande de la teneur en eau de gâchage (voir figure 4.2). Par exemple, pour la terre
Tassin 17,5 argile, nous trouvons une teneur en eau de fabrication entre 27 % et 35 %.
Avec l’ajout de sable, jusqu’à diminuer la teneur en argile à un seuil de 12 %, nous
observons désormais une teneur en eau entre 23 % et 29 %. Avec davantage de sable,
jusqu’à diminuer la teneur en argile à un seuil de 9 %, la teneur en eau chute encore
et se situe entre 20 % et 25 %. Par contre, une variation de la teneur en argile de 9 %
à 6 % n’a pas trop influencé la teneur en eau de fabrication, comme dit auparavant.
Du côté pratique, pour le chantier, l’idéal est de prendre comme meilleure teneur en
eau, la plus petite pour chaque formulation, vu qu´une consistance moins fluide cause
moins de retrait.
Par rapport à la teneur en argile et la teneur en chaux, nous pouvons conclure qu’il
y a une demande de plus d’eau lorsque leur teneur augmente. Ce qui montre que l’argile

123
et la chaux aident la maniabilité du mortier seulement si on rajoute de l’eau dans le
mélange. Par ailleurs, le ciment semble ne pas trop influencer la demande en eau du
fait de sa faible proportion dans le mélange.

4.2 Essais au plongeur


Dans la figure 4.3, nous montrons la variation de la pénétration du plongeur par
rapport à la teneur en eau pour la formulation Tassin 9 % argile. La teneur en eau a
varié jusqu´à ce que le mortier présente une consistance trop fluide. La consistance est
déjà trop fluide pour cette formulation à partir d´une teneur en eau de 21,0%.
Sur la figure 4.4, nous montrons aussi toutes les mesures de pénétration au plongeur
obtenues pour les formulations Tassin fabriquées sous le critère d’une maniabilité à vue
acceptable. L´intention est de bien démarquer l´ordre de grandeur des pénétrations au
plongeur par rapport à la teneur en eau de fabrication des mortiers. Nous observons que
pour une maniabilité acceptable au plongeur, la pénétration varie de 1,3 à 1,8 cm, soit
une variation de 0,5 cm, cela pour toutes les formulations Tassin testées. Nous observons
une imprécision de l´ordre de 0,25 à 0,3 cm que nous considérons caractéristique du
plongeur.
Nous remarquons pour une teneur en argile de 12% l´augmentation de la teneur
en eau lorsque la chaux est utilisée, par rapport à la formulation Tassin 12% argile.
En plus, lors de la fabrication de la formulation Tassin 12% argile + 2% ciment +
8% chaux, des remarques ont été faites que sa maniabilité à vue était un peu sèche. Il
y a une tendance donc que la chaux cause une augmentation de la teneur en eau de
gâchage d´une manière plus significative que le ciment. Cela peut être expliqué par sa
surface spécifique de beaucoup supérieure à celle du ciment.
Pour les formulations Rochechinard (voir figure 4.5), nous remarquons une plage
de pénétration un peu plus étendue de 1,3 à 2,0 cm avec la même marge d’erreur
de mesure que pour les formulations Tassin. Comme pour la terre Tassin, à mesure
du plongeur du même ordre de grandeur pour toutes les formulations R17,5 % argile,
le mortier avec de la chaux a une plus grande teneur en eau que celui contenant du
ciment seul et lui même une teneur en eau plus grande que celui sans stabilisant. C´est-
à-dire que le mortier contenant de la chaux présente une structure interne telle qu´il
devient plus résistant à la pénétration au plongeur. Pour une teneur en argile de 12%,
nous observons aussi une pénétration au plongeur à peu près identique, malgré une
augmentation de la teneur en eau pour la formulation contenant de la chaux.
Dans la figure 4.6, nous montrons les résultats pour les mortiers Magagnosc. Nous
remarquons une plage de pénétration de 1,1 à 1,6 cm, avec une dispersion de 0,2 cm,
pour une même teneur en eau et une même formulation. Pour une teneur en argile de
9%, nous observons qu´en présence de ciment et de chaux le mortier Magagnosc a de-

124
mandé une teneur en eau de fabrication plus importante, de 22,5 %, contrairement aux
20% pour le mortier Magagnosc sans addition. La chaux s´est comportée donc comme
le ciment, peut-être à cause de la différence de minéralogie entre la terre Magagnosc
d´une part et les Tassin et Rochechinard d´autre part.
Nous ne pouvons donc rien conclure par rapport à l´influence de la chaux sur la
pénétration au plongeur faute de données expérimentales suffisantes pour une telle
analyse paramétrique. Il faudrait réaliser une campagne d´essais importante pour les
trois terres vu que chacune présente sa nature et teneur spécifiques.
Physiquement, il n´y a pas de sens que l´ajout de ciment provoque une augmenta-
tion considérable de la teneur en eau de fabrication, vu la différence entre les surfaces
2 2
spécifiques externes de l´argile (15 mg ) et du ciment (0,3 mg ). En revanche, par rapport
2
à la chaux (6,7 à 32,2 mg ), cette augmentation est compréhensible. De toute façon, la
maniabilité à la truelle des mortiers plus fluides que le nécessaire est restée toujours
acceptable.
Toutes les mesures du plongeur, pour les mortiers présentant une maniabilité à vue
acceptable, sont présentées dans la figure 4.7. Nous avons testé trois terres à plusieurs
teneurs en argile et natures aussi différentes. D´une façon générale, nous pouvons dire
qu´une consistance au plongeur située entre 1,2 cm et 2,0 cm (1,6 cm ± 0,4 cm) est
adéquate pour l´utilisation d´un mortier de terre dans la construction des maçonneries
en terre.

125
Fig. 4.1 – Teneur en eau de fabrication en fonction de la teneur en ciment pour toutes
les terres - Les formulations mixtes (ciment + chaux) ne sont pas prises en compte

Fig. 4.2 – Teneur en eau de fabrication en fonction de la teneur en argile pour toutes
les terres. Les points présentés sont les moyennes pour chaque teneur en argile.

126
Fig. 4.3 – Variation de la pénétration au plongeur en fonction de la variation de la
teneur en eau de fabrication - Formulation Tassin 9 % argile

Fig. 4.4 – Pénétration au plongeur en fonction de la teneur en eau de fabrication -


Formulations Tassin avec maniabilité correcte à vue - La chaux est aérienne

127
Fig. 4.5 – Pénétration au plongeur en fonction de la teneur en eau de fabrication -
Formulations Rochechinard

Fig. 4.6 – Pénétration au plongeur en fonction de la teneur en eau de fabrication -


Formulations Magagnosc

128
Fig. 4.7 – Pénétration au plongeur en fonction de la teneur en eau de fabrication
- Formulations Tassin, Rochechinard et Magagnosc avec maniabilité correcte à vue -
toutes les teneurs en argile

129
4.3 Essais au rhéomètre - Première partie (Valida-
tion du mode opératoire)
Avant de pouvoir réaliser des essais au rhéomètre, il a fallu faire une mise au point
sur la procédure de l’essai. Par exemple, nous ne connaissions pas quelle vitesse de
palier utiliser ni quelle pale était la plus adéquate pour cisailler le mortier, d’une façon
à obtenir une loi rhéologique du type fluide de Bingham. Pour connaı̂tre l´ordre de
grandeur des vitesses de sollicitation des mortiers de terre, nous avons effectué une
évaluation expérimentale à partir d´un échantillon de mortier posé sur un plateau.
Nous avons mesuré le temps nécessaire pour un malaxage de ”n” coups de truelle, de
façon à séparer l´échantillon en plusieurs morceaux. Nous avons considéré une hauteur
moyenne pour cet échantillon cf. figure 4.8. La vitesse moyenne a été de l´ordre de
50 rpm, on peut imaginer que la truelle part d´une vitesse nulle jusqu´à 100 rpm,
ce qui donne l´ordre de grandeur des vitesses de rotation de palier testées dans cette
recherche.

Fig. 4.8 – Évaluation approchée de la vitesse de la truelle lors du malaxage d´un


échantillon de mortier

Sur la figure 4.9, nous avons appliqué le chemin de vitesse décrit sur la figure 3.18
pour deux paliers et deux teneurs en eau. On note bien qu´après la restructuration du
matériau, les courbes descendantes tendent à se confondre. Cela montre que les courbes
descendantes représentent bien les lois rhéologiques du mortier sans contraintes ou
déformations initiales provenant du remplissage du godet. D´autres résultats montrant
la phase de restructuration du mortier sont présentés dans les annexes 04.

130
Fig. 4.9 – Couple de cisaillement versus vitesse de rotation pour des teneurs en eau
moyennes de w =20,1 % et w =24,2 % - pale Tattersall - Tassin 9% argile - Toute
courbe rhéologique, parties ascendante et descendante (voir figure 3.19 b))

4.3.1 Courbes d’écoulement du mortier Tassin 9% argile -


pales Tattersall et Banfill
Pour la pale Tattersall, nous montrons seulement les courbes obtenues lorsque la
vitesse maximum utilisée a été de nmax = 150 rpm. Les autres courbes sont présentées
dans les annexes 04 - section ”Courbes d’écoulement du mortier Tassin 9% argile - pales
Tattersall et Banfill”. Le graphique 4.10 montre la cohérence du comportement avec
l´augmentation de la teneur en eau pour une pale donnée en fonction de la vitesse de
rotation et du couple de cisaillement. Dans la figure 4.11, nous montrons des courbes
qui sont en fonction de la contrainte de cisaillement et du gradient de vitesse, grâce à
l´étalonnage du tableau 3.5, pour la pale Tattersall et pour la pale Banfill. Dans cette
figure, ces courbes sont comparées pour une teneur en eau à peu près la même.
D´après la figure 4.11, nous observons qu´à vitesse égale, les courbes données pour
les deux pales sont proches, pour les deux plus grandes teneurs en eau analysées, ce qui
nous mène à dire que l´étalonnage de la pale est valable, malgré les différences entre les
courbes pour les deux premières teneurs en eau. On voit qu´à mesure que la teneur en
eau augmente, les courbes données par les deux pales ont une tendance à s´approcher.
Cela pourrait être expliqué par une probable amélioration de l´homogénéité du mortier
quand la teneur en eau augmente, mais cela n´a pas été vérifiée par une diminution
de la dispersion comme on verra ci-après. Nous pensons que l´incertitude de l´essai
vient seulement de l´imprécision de mesure du rhéomètre et aussi de la teneur en eau.

131
Fig. 4.10 – Couple de cisaillement versus vitesse de rotation pour nmax = 150 rpm -
Partie descendante de la courbe rhéologique - Tassin 9% argile

Fig. 4.11 – Comparaison entre les courbes contrainte de cisaillement versus gradient
de vitesse pour les pales Tatersall nmax = 150 rpm et Banfill nmax = 150 rpm - Partie
descendante de la courbe rhéologique - Tassin 9% argile

132
Peut-être aussi de l´hétérogénéité du mortier accentuée par le remplissage différencié
du godet, malgré l´étape de sa restructuration. La disposition du mortier dans le godet
n´est jamais la même.

4.3.2 Influence de la vitesse de rotation de palier de la pale


Tattersall sur les courbes d’écoulement
A teneurs en eau à peu près égales, nous présentons ici une comparaison de quelques
courbes d’écoulement en fonction de la vitesse de rotation maximum (de palier).
Nous avons comparé les courbes couple de cisaillement en fonction de la vitesse de
rotation, pour tester leur répétabilité. Ces résultats sont montrés dans les figures 4.12
et 4.13.
La vitesse de rotation maximum ne joue pas un rôle sur le couple de cisaillement
initial de Bingham (à n=0), si l´on considère une erreur de mesure de 0,005 N.m. On
voit que les différences entre les courbes proviennent de l´incertitude de l´essai, par les
raisons déjà citées auparavant.

Fig. 4.12 – Comparaison entre les courbes couple de cisaillement versus vitesse de
rotation pour une teneur en eau moyenne w =19,4% - Partie descendante de la courbe
rhéologique - Tassin 9% argile

Cette évaluation de l´incertitude de l´essai est donnée dans les tableaux 4.2, 4.3 et
4.4, où nous présentons des valeurs de pseudo-seuils d´écoulement de Bingham (PSB),
representés par le point F´ dans la figure 3.19 (b), et de pseudo-viscosités plastiques
(PVP), representées par η´ aussi dans la figure 3.19 (b), à teneurs en eau quasi-égales et

133
Fig. 4.13 – Comparaison entre les courbes couple de cisaillement versus vitesse de
rotation pour des teneur en eau moyenne w =22,2% et w =24,1% - Partie descendante
de la courbe rhéologique - Tassin 9% argile

pour les vitesses maximums de palier utilisées (n(max)). Nous observons une dispersion
soit pour les valeurs de pseudo-seuil soit pour les pseudo-viscosités plastiques.
Si l´on considère que l´imprécision de l´essai peut être estimée par le rapport Écart-
type/Moyenne, ce rapport moyen pour la pale Tattersall est de 8% pour le PSB et de
21% pour la PVP. Par ailleurs, pour la pale Banfill, ce rapport moyen est respectivement
de 11% et de 12%, pour le PSB pour la PVP. On observe que la dispersion est moins
importante pour la mesure du PSB. Aussi, a priori, la pale Banfill se montre plus stable
pour la mesure des paramètres rhéologiques.

4.3.3 Influence de la teneur en eau sur le pseudo-seuil d’écou-


lement (PS) et sur le pseudo-seuil d´écoulement de Bin-
gham (PSB)
Dans les figures 4.14 et 4.15, nous observons que les pseudo-seuils d´écoulement,
PS et PSB, présentent avec la teneur en eau un rapport exponentiel avec une bonne
corrélation (un peu moins bonne dans le cas linéaire cf. annexes 04 - section de même
nom). Ces graphiques tendent à confirmer l´hypothèse faite auparavant que la vi-
tesse maximum, dans la gamme 60 à 195 rpm, ne joue pas un rôle sur la valeur du
pseudo-seuil d´écoulement. Ceci permet de penser que nos paramètres rhéologiques
sont effectivement intrinsèques.

134
Tab. 4.2 – Pseudo-seuils d´écoulement de Bingham (PSB) et Pseudo-viscosités plas-
tiques (PVP) pour des teneurs en eau quasi-égales et pour les vitesses de rotation
maximum utilisées - Pale Tattersall

Vitesse de rotation W PSB PVP - η´


(rpm) (%) (N.m) 10−5 (N.m/rpm)
60 19,5 0,037 6,2
105 19,4 0,033 5,2
150 19,4 0,035 6,3
195 19,2 0,036 4,5
Moyenne 19,4 0,035 5,5
Écart-type - 0,0015 0,9
Écart-type/Moyenne*100 - 4,3 16,4
60 20,1 0,033 3,4
105 20,1 0,032 5,8
150 20,1 0,029 5,5
195 20,2 0,032 3,6
Moyenne 20,1 0,031 4,5
Écart-type - 0,0017 1,2
Écart-type/Moyenne*100 - 5,5 26,7
60 21,5 0,024 4,3
105 21,7 0,027 4,5
150 21,4 0,026 4,2
195 21,7 0,023 3,1
Moyenne 21,6 0,025 4,0
Écart-type - 0,0019 0,6
Écart-type/Moyenne*100 - 7,6 15,0
60 22,2 0,020 5,0
105 22,2 0,022 4,8
150 22,1 0,023 3,3
195 22,3 0,021 3,1
Moyenne 22,2 0,021 4,1
Écart-type - 0,001 1,0
Écartype/Moyenne*100 - 4,8 24,4
60 22,8 0,017 3,5
105 22,7 0,021 3,6
150 22,7 0,019 3,6
195 22,7 0,018 2,7
Moyenne 22,7 0,019 3,3
Écart-type - 0,0017 0,5
Écart-type/Moyenne*100 - 8,9 15,1

135
Tab. 4.3 – Pseudo-seuils d´écoulement de Bingham (PSB) et Pseudo-viscosités plas-
tiques (PVP) pour des teneurs en eau quasi-égales et pour les vitesses de rotation
maximum utilisées - Pale Tattersall

Vitesse de rotation W PSB PVP - η´


(rpm) (%) (N.m) 10 (N.m/rpm)
−5

60 23,5 0,015 2,7


105 23,3 0,019 3,6
150 23,4 0,017 2,7
195 23,6 0,015 2,1
Moyenne 23,5 0,016 2,8
Écart-type - 0,0021 0,6
Écart-type/Moyenne*100 - 13,1 21,4
60 24,2 0,012 2,6
105 24,1 0,014 3,2
150 24,1 0,015 2,9
195 24,4 0,013 1,8
Moyenne 24,2 0,014 2,6
Écart-type - 0,0012 0,6
Écart-type/Moyenne*100 - 8,6 23,1
60 24,9 0,011 2,6
105 24,9 0,012 2,6
150 - - -
195 25,3 0,011 1,7
Moyenne 25,0 0,011 2,3
Écart-type - 0,00062 0,5
Écart-type/Moyenne*100 - 5,6 21,7

136
Tab. 4.4 – Pseudo-seuils d´écoulement de Bingham (PSB) et Pseudo-viscosités plas-
tiques (PVP) pour des teneurs en eau quasi-égales et pour les vitesses de rotation
maximum utilisées - Pale Banfill

Vitesse de rotation W PSB PVP - η´


(rpm) (%) (N.m) 10 (N.m/rpm)
−5

150 19,2 0,023 3,2


195 19,4 0,020 4,7
240 19,4 0,027 3,9
Moyenne 19,3 0,023 3,9
Écart-type - 0,0034 0,7
Écart-type/Moyenne*100 - 14,8 17,9
150 19,7 0,023 3,4
195 19,9 0,028 3,3
240 19,9 0,031 2,3
Moyenne 19,8 0,028 3,0
Écart-type - 0,0041 0,6
Écart-type/Moyenne*100 - 14,6 20,0
150 20,7 0,020 3,3
195 20,6 0,023 2,7
240 20,6 0,022 2,5
Moyenne 20,6 0,021 2,8
Écart-type - 0,0021 0,4
Écart-type/Moyenne*100 - 10,0 14,3
150 21,4 0,017 2,5
195 21,2 0,019 2,6
240 21,2 0,019 3,0
Moyenne 21,3 0,019 2,7
Écart-type - 0,0012 0,3
Écart-type/Moyenne*100 - 6,3 11,1
150 22,1 0,014 2,2
195 21,9 0,015 2,1
240 21,9 0,018 2,2
Moyenne 22,0 0,016 2,2
Écart-type - 0,002 0,02
Écart-type/Moyenne*100 - 12,5 0,9
150 22,9 0,012 2,1
195 22,7 0,012 1,7
240 22,7 0,014 1,8
Moyenne 22,8 0,013 1,9
Écart-type - 0,0012 0,2
Écart-type/Moyenne*100 - 9,2 10,5

137
Fig. 4.14 – Influence de la teneur en eau sur les pseudo-seuils d’écoulement PS (point
D´ou E´ sur la figure 3.19 (b)) et PSB (point F´ sur la figure 3.19 (b)) - pale Tattersall
- Tassin 9% argile

Fig. 4.15 – Influence de la teneur en eau sur les pseudo-seuils d’écoulement PS (point
D´ou E´ sur la figure 3.19 (b)) et PSB (point F´ sur la figure 3.19 (b)) - pale Banfill -
Tassin 9% argile

138
4.3.4 Influence de la teneur en eau sur les seuils d’écoulement
et de Bingham
Pour la construction des figures 4.16 et 4.17, nous avons utilisé les coefficients
d´étalo-nnage donnés dans le tableau 3.5.
En plus de la non influence de la vitesse de rotation sur la contrainte seuil d´écoulement
du mortier, nous remarquons aussi la non influence de la pale sur ses valeurs. Cela valide
évidemment l´étalonnage des pales Tattersall et Banfill.

Fig. 4.16 – Contraintes seuils d´écoulement expérimentaux étalonnés en fonction de la


teneur en eau - Comparaison entre les pales Tattersall et Banfill - La contrainte seuil
correspond ici au point D ou E sur la figure 3.19 (a) - Tassin 9% argile

4.3.5 Influence de la teneur en eau sur la pseudo-viscosité et


viscosité plastique
La pseudo-viscosité est déterminée à partir des pseudo-droites de Bingham données
par les graphiques couples de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation, valeurs
physiques obtenus par le rhéomètre (voir figure 3.19 (b)). La viscosité plastique en
revanche est la pente des droites contraintes de cisaillement en fonction des gradients
de vitesse obtenues après l´étalonnage des pales (voir figure 3.19 (a)).
La définition de la viscosité implique donc de pouvoir mesurer une droite avec
précision, ce qui ne sera le cas que dans la partie linéaire C´G´ cf. figure 3.19(b). On
voit alors qu´il faut une vitesse de palier suffisamment grande pour sortir de la partie

139
Fig. 4.17 – Contraintes seuils d´écoulement Bingham étalonnés en fonction de la te-
neur en eau - Comparaison entre les pales Tattersall et Banfill - La contrainte seuil
correspond ici au point F sur la figure 3.19 (a) - Tassin 9% argile

non-linéaire D´G´. La figure 4.9 montre que nmax =60 rpm est insuffisant et qu´avec
nmax =105 rpm, on aura une moins bonne précision qu´avec nmax =195 rpm.
Au début de ces essais, nous avons essayé pour la pale Banfill des vitesses inférieures
à 150 rpm, mais ces vitesses ont été abandonnées parce que les courbes rhéologiques
obtenues ne présentaient guère la droite de Bingham dans sa partie descendante. Les
résultats étaient similaires à ceux obtenus pour la pale Tattersall et nmax =60 rpm,
dans le sens d´avoir un couple de cisaillement toujours constant à la mesure que la
teneur en eau augmente.
Pour tester la pale Tattersall à des vitesses de rotation de palier supérieures à 195
rpm, il faudrait soit avoir un rhéomètre plus puissant dont le couple de cisaillement
dépasse 0,05 N.m, soit tester ces vitesses sur des mortiers plus fluides, ce qui éloignerait
la consistance des mortiers de celles utilisées sur les chantiers.
Nous observons une faible corrélation exponentielle (encore moins bonne dans le cas
linéaire cf. annexes 04) entre les valeurs de pseudo-viscosité et la teneur en eau, pour
nmax =60,105, 150 et 195 ensemble (R2 = 0, 71-figure 4.18). Par ailleurs, pour la pale
Banfill, cette corrélation s´est présenté amélioré pour nmax =150, 195 et 240 ensemble,
égale à R2 = 0, 88, comme montré sur la figure 4.19. On ne peut pas affirmer que la
pseudo-viscosité plastique présente une relation exponentielle par rapport à la teneur
en eau du mortier, indépendamment de la vitesse de rotation maximum, puisqu´il

140
faudrait une meilleure corrélation.

Fig. 4.18 – Variation de la pseudo-viscosité plastique obtenue d’après la courbe couple


de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation - pale Tattersall - Tassin 9% argile

Fig. 4.19 – Variation de la pseudo-viscosité plastique obtenue d’après la courbe couple


de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation - pale Banfill - Tassin 9% argile

Dans la figure 4.20, nous présentons la variation de la viscosité plastique en fonction


de la teneur en eau pour les pales Tattersall et Banfill. Nous remarquons tout d´abord

141
une grande dispersion des points (la corrélation dans le cas linéaire est de R 2 = 0, 71
cf. montré dans les annexes 04). Ensuite, cette dispersion diminue au fur et à mesure
que la teneur en eau augmente.

Fig. 4.20 – Viscosité plastique en fonction de la teneur en eau - Pales Tattersall et


Banfill - Tassin 9% argile

4.3.6 Conclusions concernant le mode opératoire des essais


rhéologiques
Toutes les pales ont réussi à déterminer la rhéologie du mortier Tassin 9 % argile.
Pour la pale plate, nous n’avons pas fait beaucoup d’essais. Son utilisation avait pour
but de connaı̂tre le rhéomètre et ses capacités. Nous avons par contre observé que
pour la pale plate, le couple de cisaillement est supérieur à celui obtenu pour les pales
Tattersall et Banfill, pour pouvoir cisailler du mortier Tassin 9% argile. C´est logique
vu que la pale plate présentait une surface cisaillée de beaucoup supérieure à celles de
Tattersall et Banfill. Cette différence n´annule pas la possibilité d´utilisation de la pale
plate, puisque le couple de cisaillement n´est pas un paramètre intrinsèque du mortier.
Pour mieux l´évaluer, il faudra faire son étalonnage et vérifier l´ordre de grandeur des
contraintes d´écoulement et aussi des viscosités plastiques.
Par rapport à la mesure du couple de cisaillement en fonction de la teneur en
eau, nous avons observé que les pales Tattersall et Banfill ont réussi à faire une lec-
ture de sa diminution à mesure que la teneur en eau augmentait, avec une meilleure
corrélation donnée par la pale Tattersall. À teneurs en eau quasi-égales et pour les

142
vitesses de rotation maximum testées pour chaque pale, on arrive pour la pale Tat-
tersall à séparer facilement les ensembles de courbes correspondants à chaque groupe
de teneur en eau. Pour la pale Banfill cela est possible à partir d´une teneur en eau
au delà de 21 %. L´étalonnage n´est pas mis en défaut car les courbes exprimant la
contrainte d´écoulement sont bien corrélées entre elles, Tattersall et Banfill, à mesure
que la teneur en eau augmente. On ne peut pas conclure aussi nettement pour la vis-
cosité plastique. Comme la viscosité plastique est liée à tout l´écoulement du mortier
et non seulement à son début, il est probable que le rôle de la vitesse de rotation de
palier soit plus important vu qu´elle va restructurer le mortier, c´est à dire changer
sa cohésion. On conclut donc que la vitesse de rotation de palier influence la viscosité
plastique mais pas la contrainte seuil de cisaillement.
Ce phénomène nous mène à penser que la vitesse utilisée pour ces essais rhéologiques
doit avoir un rapport avec la vitesse utilisée dans un chantier pour homogénéiser le
mortier à l’aide d’une truelle, ce qui est à peu près le cas comme nous l´avons vu au
début de la section 4.3.
Par rapport à la vitesse de rotation de palier, nous avons observé que la loi rhéologique
d´un fluide de Bingham ne convient pas pour nmax = 60 rpm. Sinon, les contraintes
d´écoulement pour cette vitesse de rotation sont très bien corrélées avec toutes les
autres nmax . Pour toutes les autres vitesses, les droites de Bingham présentaient une
bonne corrélation des points entre la contrainte d’écoulement et le gradient de vitesse.
À vitesses constantes, c´est à dire pour nmax = 150 rpm et nmax = 195 rpm, nous avons
pu obtenir une bonne corrélation des valeurs entre les contraintes d’écoulement obtenus
par les pales Tattersall et Banfill. On a observé aussi que lorsque on compare Tattersall
(60, 105, 150 et 195 rpm) avec Banfill 150 rpm, les points tendent à se rassembler de
la corrélation Tattersall/Banfill (150 rpm). Lorsque nous avons à peu près les mêmes
contraintes pour des vitesses de rotation et pour des pales différentes, nous pouvons
croire que ces contraintes là sont intrinsèques.
Nous avons vu par ailleurs qu´une vitesse de 195 rpm s´éloignerait davantage de
celle utilisée dans un chantier. Donc, pour la suite de ce travail, nous avons décidé de
n’utiliser que la vitesse maximum nmax = 150 rpm.
Par rapport à la pale, nous avons décidé de continuer le travail avec la pale Tattersall
du fait de sa meilleure précision. Même si on cherche à comparer avec des résultats
futurs provenants de la pale Banfill, ce n´est pas grave puisque nous connaissons déjà
la cohérence entre les deux pales grâce à l´étalonnage.

143
4.4 Essais au rhéomètre - Deuxième Partie (Étude
rhéologique des mortiers de terre)
Nous allons présenter les résultats de mesure de rhéologie selon quelques paramètres.
Tout d´abord, la teneur en eau sera évaluée par rapport à son influence sur la variation
du pseudo-seuil d´écoulement de Bingham (PSB) et de la pseudo-viscosité plastique
(PVP) séparément pour chaque terre. De cette évaluation, des valeurs de PSB extra-
polées sont déterminés pour des teneurs en eau variant de 21% à 27%. La finalité est
l´évaluation de l´influence de la teneur en argile et de sa nature sur le PSB, à teneur
en eau variable. Puis, il sera montré pour chaque terre, l´influence de la teneur en eau
et de la teneur en argile et de sa nature sur les courbes couple de cisaillement versus
vitesse de rotation, cela pour des teneurs en eau quasi-égales.
Pour les trois terres, nous avons fabriqué les formulations suivantes :

a) 6 % argile
b) 9 % argile
c) 12 % argile
d) 9 % argile + 5 % ciment
e) 9 % argile + 10 % ciment
f) 9 % argile + 15 % ciment

Finalement, nous montrerons aussi l´influence de la teneur en ciment qui n´a été
observée que pour la teneur en argile égale à 9%. Sauf pour le mortier Magagnosc qui,
par erreur de dosage des constituants du mortier, aura une formulation de plus :

g) 6 % argile + 5 % ciment

Tous ces mortiers ont été fabriqués sous le critère de la maniabilité à vue acceptable.
Ensuite, on a re-utilisé chaque mélange plusieurs fois, en rajoutant de l´eau, jusqu´à une
fluidité excessive. Pour chaque mélange et chaque teneur en eau, la courbe rhéologique
a été enregistrée et les paramètres PSB et PVP déterminés avec la finalité d´observer
le rapport entre ces paramètres et la teneur en eau (par exemple, voir la figure 4.21).
Au moins les trois premières mesures rhéologiques pour chaque formulation présentent
une maniabilité acceptable.
Ici, nous ne montrerons que les résultats déterminés par la pale Tattersall.
Les courbes rhéologiques du mortier pour chaque formulation sont montrées dans

144
les Annexes 04.

4.4.1 Variation du PS, PSB et de la PVP en fonction de la


teneur en eau pour les mortiers Tassin, Rochechinard et
Magagnosc
Dans la figure 4.21, nous observons que les PSB chutent exponentiellement en fonc-
tion de la teneur en eau pour les formulations Tassin (le rapport peut aussi être linéaire,
malgré présentant une moins bonne corrélation). L´erreur de la mesure du couple est
de 0,005 N.m. Nous pouvons aussi remarquer que l´argile a fait augmenter les valeurs
de seuil à teneur en eau constante (voir aussi figure 4.22). L´exponentielle Tassin 6%
argile n´est pas décalée vers la gauche comme celle de la formulation Tassin 12% argile
l´est vers la droite par rapport à Tassin 9% argile. En effet, la formulation Tassin 6%
argile s´est présentée très sableuse et par conséquent a demandé une teneur en eau
plus importante pour présenter une maniabilité à vue acceptable, avec un minimum de
cohésion.
D´après la figure 4.23, à teneur en eau et en argile constante, nous remarquons que
l´action du ciment sur les valeurs de PSB extrapolées est plus complexe et demanderait
des investigations supplémentaires.
Considérant le pseudo-seuil d´écoulement (PS), conforme montré sur la figure 3.19
b) par le point ”D´” ou ”E´”, il se passe la même chose (voir figure 4.24), c´est-à-dire
ses valeurs présentent un bon rapport avec la teneur en eau.
Pour la formulation Tassin 9% argile + 5% ciment, d´après la figure 4.25, nous
observons qu´à partir d´une vitesse de rotation de 40 rpm, le couple de cisaillement
demeure pratiquement constant. Considérant la loi rhéologique comme un fluide de
Bingham, on peut dire que la PVP est devenue nulle avec l´ajout du ciment. Il s´agit
d´un résultat inattendu puisque les mortiers sable-ciment sont aussi des fluides de
Bingham. Ceci étant, l´argile a aussi neutralisé l´effet visqueux du ciment. La loi n´a
plus besoin dans ce cas que des deux paramètres, les deux pseudo-seuils PSB et PS.
Le ciment a donc cassé l´effet argileux et cohésif du mortier. Pour les formulations
Tassin 9% argile + 10% ciment et Tassin 9% argile + 15% ciment, l´effet de la pseudo-
viscosité plastique nulle a été pareil, comme vous pouvez voir dans les Annexes 04.
Nous montrons donc ici l´influence de la teneur en eau sur la PVP seulement pour les
formulations non stabilisées.
Dans la figure 4.26, pour les formulations Tassin 6% argile et Tassin 9% argile,
l´augmentation de la teneur en eau fait que la PVP chute exponentiellement. Par
contre, pour Tassin 12% argile, ce rapport n´est pas très bien défini. Nous avons donc
essayé de trouver une raison pour expliquer ce phénomène. Pour cela, toute la courbe
rhéologique des trois mortiers a été analysée.

145
Fig. 4.21 – Pseudo-seuil d´écoulement de Bingham (PSB) en fonction de la teneur en
eau - Formulations Tassin

Ces courbes rhéologiques sont montrées dans les figures 4.27, 4.28 et 4.29. Le mortier
Tassin 6% argile (figure 4.27) se restructure très fortement avant que la vitesse de
rotation ne soit constante (zone AC´ de la figure 3.19 b)). Ensuite, à vitesse de rotation
constante, le processus de restructuration du mortier continue (zone C´C” sur les
figures 3.18 et 3.19 b)). L´hysteresis du système, c´est à dire la différence entre la courbe
ascendante et descendante, est importante, ce qui signifie que la phase d´effacement
de l´histoire du matériau AC” était nécessaire. Nous observons par ailleurs que pour
toutes les courbes, la partie du chargement descendant reste au dessous de la partie
ascendante. Pour le mortier Tassin 9% argile, on fait les mêmes remarques, sauf que la
restructuration tend à arriver un peu avant (figure 4.28).
Pour le mortier 12% argile, nous observons sur la figure 4.29 que la restructuration
du matériau finit bien avant l´arrivée du chargement à vitesse constante. L´observation
concerne la similitude entre les courbes ascendante et descendante. En plus, nous obser-
vons que pour les trois premières courbes des teneurs en eau les plus faibles, la réponse
du chargement descendant est au moins au dessus du chargement ascendant. D´après
[NEH 97] qui a étudié des bétons auto-nivelants avec la pale Tattersall, cela est un
comportement d´un fluide thixotrope (revoir figure 2.1 [ROY 99]). Ensuite, pour une
teneur en eau de 25,9%, les deux courbes coincident quasi-parfaitement et puis pour
26,9%, le mortier se comporte comme les deux premiers, soient Tassin 6% et 9% argile,

146
Fig. 4.22 – Pseudo-seuil d´écoulement de Bingham théorique en fonction de la teneur
en argile - Terre Tassin - Les teneurs en eau extrapolées ont été calculées par les
exponentielles de la figure 4.21

Fig. 4.23 – Pseudo-seuil d´écoulement en fonction de la teneur en ciment - Formula-


tions Tassin - Les teneurs en eau extrapolées ont été calculées par les exponentielles de
la figure 4.21

147
Fig. 4.24 – Pseudo-seuil d´écoulement (PS) en fonction de la teneur en eau (plage
de maniabilité acceptable au moins pour les trois premières mesures) - Formulations
Tassin

Fig. 4.25 – Couple de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation - Formulation


Tassin 9% argile + 5% ciment - Partie descendante de la courbe rhéologique

148
Fig. 4.26 – Pseudo-viscosité plastique (PVP) en fonction de la teneur en eau (plage
de maniabilité acceptable au moins pour les trois premières mesures) - Formulations
Tassin

c´est à dire la réponse du chargement descendant est au dessous du chargement ascen-


dant. Maintenant [NEH 97] dit qu´il s´agit d´un fluide anti-thixotrope. Nous pensons
que ces différences de comportement rhéologique pour le mortier Tassin 12% argile
peuvent expliquer le pourquoi de la PVP ne pas avoir un rapport exponentielle avec la
teneur en eau.
Comme pour le mortier 12% argile la restructuration du mortier arrive plus tôt,
dans les premières secondes, la courbe ascendante du chargement représente bien aussi
une pseudo-droite de Bingham. Dans la figure 4.30, nous montrons les pseudo-droites de
Bingham ascendantes. On voit que toutes les droites présentent une bonne corrélation
entre le couple de cisaillement et la vitesse de rotation, sauf pour la teneur en eau
de 26,9%, où le mortier présente une viscosité très faible. Vu cette bonne corrélation,
nous avons décidé de présenter aussi dans la figure 4.31, la variation de la PVP des
pseudo-droites ascendantes par rapport à la teneur en eau. La corrélation améliore
considérablement. Nous avons aussi essayé une exponentielle formée par les premiers
trois points de la courbe ascendante et les trois derniers de la courbe descendante.
L´hypothèse dans ce cas a été de ne pas prendre en compte les paramètres rhéologiques
lorsque la courbe descendante reste au dessus de la courbe ascendante. La corrélation
est aussi très bonne dans ce cas.

149
Fig. 4.27 – Courbes rhéologiques - Formulations Tassin 6% argile - Parties ascendante
et descendante

Fig. 4.28 – Courbes rhéologiques pour certaines teneurs en eau - Formulations Tassin
9% argile - Parties ascendante et descendante

150
Fig. 4.29 – Courbes rhéologiques pour certaines teneurs en eau - Formulations Tassin
12% argile - Parties ascendante et descendante

Fig. 4.30 – Pseudo-droites de Bingham ascendantes - Formulation Tassin 12% argile

Le mortier 12% est vraiment particulier en ce qui concerne la phase de restructura-


tion du matériau. [BAN 90] a dit qu´il faut un temps petit pour les essais rhéologiques

151
Fig. 4.31 – Pseudo-viscosité plastique (PVP) en fonction de la teneur en eau - Formu-
lations Tassin - Parties ascendante et descendante

à cause du risque de ségrégation du mortier. Si déjà pendant le chargement ascendant


la pseudo-droite de Bingham se forme, il est possible que pendant la minute d´après les
résultats obtenus ne soient plus fiables. Même si pour les consistances les plus fluides,
le mortier se comporte comme ceux à 9% et 6% argile, le fait que la courbe ascendante
soit déjà une droite de Bingham, on voit que le mortier est déjà restructuré. Ceci étant,
la réponse descendante mesure un mortier peut-être qui n´est plus homogène et par
conséquent cette réponse rhéologique ne nous intéresse plus. On valide donc les courbes
ascendantes seulement et leur variations respectives par rapport à la teneur en eau.
Dans la figure 4.32, nous observons que l´argile joue un rôle très important sur la
variation de PVP, notamment pour les consistances les plus sèches. Ce qui est logique
vu que l´eau agit comme un défloculant, provoquant la dispersion des particules. Nous
remarquons aussi que moins l´on a d´argile, moins grande est la variation de la pseudo-
viscosité plastique en fonction de la teneur en eau.
Pour les formulations Rochechinard, les résultats sont présentés dans les figures qui
suivent.
Dans la figure 4.33, nous observons que les pseudo-seuils d´écoulement de Bingham
ont aussi un rapport exponentiel en fonction de la teneur en eau pour les formulations
Rochechinard 9% et 12% argile. L´erreur de la mesure du couple est de 0,005 N.m.
Nous pouvons aussi remarquer que l´argile a fait aussi augmenter la teneur en eau de

152
Fig. 4.32 – Pseudo-viscosité plastique en fonction de la teneur en argile - Formulations
Tassin - Les teneurs en eau extrapolées ont été calculées par les exponentilles de la
figure 4.31 - Pour 12% argile, nous avons adopté la courbe ascendante

gâchage du mortier, mais pas les valeurs de seuil à teneur en eau constante. Les valeurs
de pseudo-seuil de Bingham pour la formulation Rochechinard 12% argile ont été un
peu inférieures à celles de la formulation Rochechinard 9% argile (voir aussi la figure
4.34). Il est étrange que les PSB n´aient pas augmentés, avec l´augmentation de la
teneur en argile, comme cela a été le cas pour les formulations Tassin. Il s´agit soit
d´une imprécision des mesures rhéologiques soit de la différence de nature des argiles
des terres Tassin et Rochechinard. Nous pensions que malgré une même teneur en argile,
leurs courbes granulométriques pouvaient peut-être justifier ce comportement différent
du PSB. En revanche, dans la figure 4.35, nous observons qu´à même teneur en argile
les courbes se croisent, ce qui rend plus difficile de conclure sur l´influence de la surface
spécifique des grains. Au dessous de 50 µm, les formulations Rochechinard sont plus
fines, mais pas de beaucoup. Considérant l´imprécision des mesures granulométriques
et aussi l´hétérogénéité des terres, on ne peut pas conclure grand chose.
Encore dans la figure 4.34, nous remarquons aussi que les PSB du mortier contenant
6% d´argile ne varie pas beaucoup par rapport à la teneur en eau.
Comme pour le mortier Tassin 6% argile, le normal aurait été si la droite Rochechi-
nard 6% argile était décalée vers la gauche comme celle de la formulation Rochechinard

153
Fig. 4.33 – Pseudo-seuil d´écoulement de Bingham en fonction de la teneur en eau
(plage de maniabilité acceptable au moins pour les trois premières mesures) - Formu-
lations Rochechinard

12% argile l´est vers la droite par rapport à Rochechinard 9% argile (revoir figure 4.33).
Par contre, la formulation Rochechinard 6% argile s´est présenté très sableuse et par
conséquent a demandé une teneur en eau plus importante pour présenter une mania-
bilité à vue acceptable, avec un minimum de cohésion.
Concernant les mesures de PS, les résultats sont montrés sur la figure 4.36. Nous
observons que le comportement a été similaire, c´est-à-dire une non augmentation des
valeurs de seuil entre les teneurs en argile de 9% et 12%.
D´après la figure 4.37, à teneur en eau extrapolée et en argile constantes, nous
remarquons un comportement très différent de celui des mortiers Tassin (revoir figure
4.23). Ici, le ciment ne fait pas augmenter le PSB du mortier. En plus, l´ajout de ciment
fait que même l´eau ne joue plus un rôle sur la valeur du seuil d´écoulement. Même
pour la formulation Rochechinard contenant 10% ciment, nous observons que le PSB
a une variation au dessous de 0,01 N.m, pour une variation de teneur en eau de 21%
à 27%. Nous savons que c´est l´argile et la diminution de son effet argileux, soit par
l´eau soit par le sable, qui dicte la valeur du PSB. Ici, le ciment semble contribuer la
non variation des valeurs de PSB par une neutralisation de l´argile.
Dans la figure 4.38, on voit que la PVP est quasi-nulle sinon nulle, comme déjà ob-
servé pour les mortiers Tassin stabilisés. Nous remarquons aussi que les mortiers Roche-
chinard 9% argile contenant du ciment se restructurent fortement pendant l´augmen-

154
Fig. 4.34 – Pseudo-seuil d´écoulement de Bingham en fonction de la teneur en ar-
gile - Terre Rochechinard - Les teneurs en eau extrapolées ont été calculées par les
exponentielles de la figure 4.33

Fig. 4.35 – Courbes granulométriques des formulations 9% et 12% argile - Formulations


Tassin et Rochechinard

155
Fig. 4.36 – Pseudo-seuil d´écoulement (PS) en fonction de la teneur en eau (plage
de maniabilité acceptable au moins pour les trois premières mesures) - Formulations
Rochechinard

tation de la vitesse de rotation et aussi pendant son maintien. Pour les formulations Ro-
chechinard 9% argile + 5% ciment et Rochechinard 9% argile + 15% ciment, on trouve
aussi la PVP nulle, comme vous pouvez voir dans les Annexes 04. Nous montrons donc
ici l´influence de la teneur en eau sur la PVP seulement pour les formulations non
stabilisées.
Dans la figure 4.39, la PVP chute avec l´augmentation de la teneur en eau. La
figure ne montre pas une augmentation de la PVP entre les formulations Rochechinard
9% et 12% argile, comme cela a été le cas pour les formulations Tassin (revoir figure
4.26). En revanche, si on exclut R6%a pour les mêmes raisons qu´avant, pour avoir une
maniabilité acceptable, la teneur en eau a augmenté avec l´augmentation de la teneur
en argile, similairement aux mortiers Tassin.
Dans la figure 4.40, nous observons que la PVP extrapolée s´est comportée comme
le PSB extrapolé en fonction de la teneur en argile, comme pour les mortiers Tassin.
Par contre, pour les mortiers Tassin le PSB et la PVP ont un comportement croissant
alors qu´ici il existe une valeur maximum de PSB et de PVP pour la teneur en argile
de 9%.
Pour les mortiers Magagnosc, les résultats sont montrés dans la figure 4.41. Nous ob-
servons que les PSB chutent exponentiellement en fonction de la teneur en eau comme

156
Fig. 4.37 – Pseudo-seuil d´écoulement de Bingham en fonction de la teneur en ciment
- Formulations Rochechinard - Les teneurs en eau extrapolées ont été calculées par les
exponentielles de la figure 4.33

Fig. 4.38 – Couple de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation - Formulation


Rochechinard 9% argile + 10% ciment - Parties ascendante et descendante

pour les formulations Tassin et Rochechinard, sauf pour la formulation contenant 15%
de ciment. L´erreur de la mesure du couple est de 0,005 N.m. La figure 4.42 montre
que la teneur en argile fait augmenter les PSB très fortement. Il est cependant très

157
important de noter que la teneur en eau de gâchage demandée pour les formulations
Magagnosc 6% argile, Magagnosc 9% argile et Magagnosc 12% argile pour présenter
une bonne maniabilité à vue est très différente l´une de l´autre (revoir figure 4.41).
L´argile a donc fait augmenter la teneur en eau de gâchage du mortier. Comme déjà
discuté au troisième chapitre, la formulation Magagnosc 6% argile semble être plus
proche de Tassin 9% argile que de Tassin 6% argile. Cela peut expliquer peut-être que
le comportement rhéologique de la formulation Magagnosc 6% argile soit plus proche
de la formulation Tassin 9% argile. Nous observons aussi que la courbe granulométrique
Tassin 6% argile est plus proche de Rochechinard 6% argile que de Rochechinard 12%
argile (voir les annexes 03 - section ”Comparaison des courbes granulométriques Tassin
et Rochechinard”), ce qui peut aussi expliquer qu´elles aient présentées un compor-
tement similaire par rapport à la chute des valeurs de PSB en fonction de la teneur
en eau. Les comparaisons entre les trois types de mortiers, Tassin, Rochechinard et
Magagnosc, sont montrées à la fin de ce chapitre.
D´après la figure 4.43, à teneur en eau extrapolée et en argile constantes, nous
remarquons que le ciment fait clairement augmenter le PSB seulement pour une teneur
en ciment de 5%. Pour une teneur en ciment de 15%, le seuil reste presque insensible à
la variation de la teneur en eau, comme si cette teneur en ciment était suffisante pour
casser complètement l´effet argileux de la terre.
Par rapport aux valeurs de PS, nous observons dans la figure 4.44, que le compor-

Fig. 4.39 – Pseudo-viscosité plastique en fonction de la teneur en eau (plage de ma-


niabilité acceptable au moins pour les trois premières mesures) - Formulations Roche-
chinard

158
Fig. 4.40 – Pseudo-viscosité plastique en fonction de la teneur en argile - Formulations
Rochechinard non stabilisées - Les teneurs en eau extrapolées ont été calculées par les
exponentielles de la figure 4.39

tement est assez similaire à celui présenté par les PSB.

Fig. 4.41 – Pseudo-seuils d´écoulement de Bingham en fonction de la teneur en eau


(plage de maniabilité acceptable au moins pour les trois premières mesures) - Formu-
lations Magagnosc

159
Pour les mortiers Magagnosc stabilisés, d´après la figure 4.45, même avec une cer-
taine pente, les courbes ou pseudo-droites de Bingham ne présentent pas une bonne
corrélation, ce qui nous mène à estimer que le couple de cisaillement demeure prati-
quement constant, comme cela a été le cas pour les mortiers Tassin et Mortiers Ro-
chechinard stabilisés. Dans les annexes 04, vous pouvez aussi voir les résultats pour la
formulation Magagnosc 9% argile + 15% ciment. Pour cette formulation, les résultats
tendent à confirmer que le couple de cisaillement demeure constant par rapport à la
vitesse de rotation. Le ciment a donc cassé l´effet visqueux du mortier pour les trois
types de terre. Nous montrons donc ici l´influence de la teneur en eau sur la PVP
seulement pour les formulations non stabilisées.
Dans la figure 4.46, pour les formulations Magagnosc présentées, l´augmentation
de la teneur en eau fait que la PVP chute exponentiellement. Par rapport à la teneur
en argile, la figure 4.46 montre que son augmentation a provoqué une augmentation
brusque de la teneur en eau de gâchage pour que la maniabilité à vue du mortier
soit garantie. Physiquement il est impossible d´avoir pour une même teneur en eau
des mortiers Magagnosc 6%, 9% et 12% argile maniables. L´augmentation d´eau afin
d´obtenir une maniabilité à vue adéquate a provoqué des mesures de pseudo-viscosités
plastiques dans le même ordre de grandeur pour les teneurs en argile 6%, 9% et 12%,
contrairement aux formulations Tassin et Rochechinard. Ce résultat est très intéressant
et montre que, pour ce type de terre, à une maniabilité acceptable à la main, on obtient
une valeur unique de PVP.

Fig. 4.42 – Pseudo-seuil d´écoulement de Bingham en fonction de la teneur en argile -


Terre Magagnosc - Les teneurs en eau extrapolées ont été calculées par les exponentielles
de la figure 4.41

160
Fig. 4.43 – Pseudo-seuils d´écoulement en fonction de la teneur en ciment - Formula-
tions Magagnosc - Les teneurs en eau extrapolées ont été calculées par les exponentielles
de la figure 4.41

Fig. 4.44 – Pseudo-seuil d´écoulement en fonction de la teneur en eau (plage de mania-


bilité acceptable au moins pour les trois premières mesures) - Formulations Magagnosc

161
Fig. 4.45 – Couple de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation - Formulation
Magagnosc 9% argile + 10% ciment

Fig. 4.46 – Pseudo-viscosité plastique en fonction de la teneur en eau (plage de mania-


bilité acceptable au moins pour les trois premières mesures) - Formulations Magagnosc

Par rapport à la restructuration du mortier Magagnosc, le mortier 6% argile se re-


structure pendant la phase de vitesse de rotation constante (voir figure 4.47). Concer-

162
nant la teneur en eau, elle influence considérablement les PSB, contrairement aux
mortiers Tassin 6% et Rochechinard 6% argile. On observe sur la figure qu´au dessous
d´une teneur en eau de 23%, la capacité de mesure du couple du rhéomètre est atteinte.
Nous avons déjà discuté au troisième chapitre que la formulation Magagnosc 6% argile
présente une courbe granulométrique plus fine en limons que Tassin et Rochechinard
6% argile, ce qui peut faire augmenter les valeurs de PSB et aussi de PVP. Par rap-
port à l´hysteresis du système, c´est à dire la différence entre la courbe ascendante
et descendante, nous observons que pour toutes les courbes, la partie du chargement
descendant reste au dessous de la partie ascendante.

Fig. 4.47 – Courbes rhéologiques - Formulations Magagnosc 6% argile - Parties ascen-


dante et descendante

Pour le mortier Magagnosc 9% argile (voir figure 4.48), le mortier se comporte un


peu comme le mortier Tassin 12% argile. La phase de restructuration varie en fonc-
tion de la teneur en eau. Pour la consistance 25,6% par exemple, la restructuration
arrive pendant l´application de la vitesse de rotation constante. Pour les autres consis-
tances, elle arrive bien avant, ce qui fait que les courbes ascendantes et descendantes
coı̈ncident entre elles. Cela veut dire que les courbes ascendantes peuvent évidemment
aussi représenter les pseudo-droites de Bingham.

163
Fig. 4.48 – Courbes rhéologiques - Formulations Magagnosc 9% argile - Parties ascen-
dante et descendante

164
4.4.2 Comparaisons entre les mortiers Tassin, Rochechinard
et Magagnosc
Maintenant, il sera montré pour les trois terres, l´influence de la teneur en argile
sur le comportement rhéologique des mortiers. Nous allons comparer pour des teneurs
en eau qui ont offert la meilleure maniabilité à vue. Nous avons en effet estimé celle-ci
à la truelle avec une volonté d´avoir la teneur en eau la plus petite possible afin de
limiter les effets négatifs lors du séchage.
Dans la figure 4.49, nous pouvons comparer les pseudo-droites de Bingham pour
toutes les formulations non stabilisées.
On notera que la teneur en eau de M12 est artificiellement augmentée pour que les
valeurs de couple puissent être mesurées. Pour la meilleure teneur en eau de M12, la
valeur de couple n´a pas pu être mesuré parce que sa valeur dépassait 0,05 N.m, la
capacité de mesure du rhéomètre.
Les couples de cisaillement les plus bas sont donnés logiquement par les mortiers
les plus sableux, les formulations T6 et R6 qui contiennent la teneur la plus faible en
liant (l´argile).

Fig. 4.49 – Pseudo-droites de Bingham - Formulations Tassin, Rochechinard et Ma-


gagnosc non stabilisées

Les mortiers stabilisés au ciment sont présentés dans la figure 4.50. Comme référence
nous avons maintenu quelques formulations non stabilisées (points reliés par des traits),

165
notamment celles contenant 9% d´argile. Nous observons que les mortiers Rochechinard
et Magagnosc se sont comportés d´une façon similaire. C´est à dire que le ciment fait
baisser les couples de cisaillement significativement. En revanche, le comportement
rhéologique du mortier Tassin par rapport au ciment a été très différent. Pour des
teneurs en ciment de 5% et 15%, les couples de cisaillement ne varient pas beaucoup
par rapport à la formulation sans ciment, alors que pour une teneur en ciment de
10% le couple de cisaillement augmente de 0,01 N.m, le double de l´erreur de mesure
considérée.

Fig. 4.50 – Pseudo-droites de Bingham - Formulations Tassin, Rochechinard et Ma-


gagnosc stabilisées au ciment

Dans la figure 4.51, nous montrons pour toutes les formulations, la variation du
seuil d´écoulement par rapport à la teneur en eau. Cette figure nous donne une idée
de l´ordre de grandeur de la différence entre les consistances des mortiers. Comme les
mortiers Magagnosc 12% argile stabilisés ou pas (trop argileux) ne sont pas adéquats
pour l´utilisation dans le chantier pour les constructions des maçonneries, nous pouvons
limiter l´intervalle de la teneur en eau entre 19% et 30%, prenant en compte qu´au
delà de cette valeur, les mortiers sont déjà plus fluides que le nécessaire.
Comme les mortiers Tassin 6% argile et Rochechinard 6% ne sont pas adéquats non
plus pour la construction des maçonneries, nous pouvons dire que les seuils d´écoulement
des mortiers appropriés pour l´utilisation dans le chantier se situent entre 0,015 et 0,045
N.m. Évidemment, cela est valide seulement pour les formulations ici étudiées.

166
Fig. 4.51 – Variation du seuil d´écoulement en fonction de la teneur en eau - Toutes
formulations

Dans notre recherche, nous observons aussi que plus il y a des fines dans nos mortiers
plus le seuil d´écoulement augmente à teneur en eau constante. D´après [BAN 95], cela
est cohérent avec l´idée du seuil d´écoulement comme le résultat des forces d´attraction
entre les particules. Plus il y a des fines, plus il y a des surfaces de contact et donc plus
cohésif est le mélange résultant.
Dans la figure 4.52, nous montrons les résultats de pseudo-viscosités plastiques pour
toutes les formulations non stabilisées ici étudiées, par la pale Tattersall.
D´une façon générale, nous pensons que les seuils d´écoulement et les pseudo-
viscosités plastiques tendent à se comporter également par rapport à la finesse des
particules et à la teneur en eau de gâchage. Autrement dit, l´augmentation d´eau et la
diminution des fines font baisser le seuil d´écoulement et aussi la PVP. L´influence de
l´eau est plus sûre et plus nette alors que celle de la teneur en fines est plus complexe.
Dans le tableau 4.54, sont présentées les valeurs optimums et limites pour chaque
formulation évaluée dans cette étude rhéologique. Nous avons présenté des valeurs li-
mites de PSB, PS et PVP pour la formulation Magagnosc 12% argile mais seulement
pour servir d´information, vu que cette formulation n´est pas indiquée pour la formula-
tion des mortiers pour la construction des maçonneries en BTC. En revanche, pour les
fondations en pierre, il est possible que les valeurs limites puissent encore être ajoutés
de 2%, vu que dans ce cas de figure un mortier plus fluide peut mieux remplir les vides
entres les pierres.
Sur la figure 4.53, nous observons une tendance d´un rapport linéaire entre les

167
Fig. 4.52 – Variation de la pseudo-viscosité plastique en fonction de la teneur en eau
- Toutes formulations

valeurs de PSB et PS optimums. Ce qui permet d´espérer avoir seulement besoin de


connaı̂tre deux paramètres.

168
Fig. 4.53 – Relation entre les valeurs de PSB optimum et les valeurs de PS optimums

169
Fig. 4.54 – Bilan des valeurs optimums de W, PSB, SB, PS, S, PVP et VP et limites
de W, PSB, PS et PVP - Formulations testées pour l´étude rhéologique - Pale Tatersall
- n(max)=150 rpm - S=seuil d´écoulement - V.P.= viscosité plastique - l.r.a.=limite
du rhéomètre atteinte - t.s.=trop sableux

170
Chapitre 5

MORTIER DE TERRE A L’ETAT


DURCI
ELEMENTS DE MAÇONNERIE

5.1 Teneur en eau résiduelle (à la rupture)


Toutes les éprouvettes stabilisées au ciment, sauf celles décrites dans le chapitre
du mode opératoire et à la chaux, ont été laissées dans une salle de cure pendant 28
jours et ensuite posées à l’air libre pour séchage, comme préalablement décrit lors du
troisième chapitre. Le but était d’écraser les éprouvettes après la stabilisation de leurs
poids. Après la rupture, nous avons déterminé la teneur en eau des éprouvettes, avec
l’intention de déterminer leur masse volumique sèche.
Les valeurs moyennes de teneur en eau résiduelle pour chaque formulation sont pré-
sentées dans le tableau 5.1. Des résultats plus détaillés sont présentés dans les annexes
05.
Ce que l´on remarque le plus c´est l´influence de la nature de l´argile. Le mortier
Rochechinard présente des teneurs en eau résiduelles supérieures à celles des mortiers
Tassin et Magagnosc. Cela vient du fait que la terre Rochechinard est composée aussi
de smectite, un type d´argile plus active que la kaolinite ou l´illite, possédant donc un
pouvoir d´adsorption supérieur. À part la nature, d´une façon générale, la teneur en
argile joue aussi son rôle. Plus il y a d´argile dans la formulation du mortier, plus la
teneur en eau résiduelle est importante.
Dans la figure 5.1, il est montré comment la teneur en eau résiduelle est influencée
par l´ajout du ciment. Nous remarquons que plus il y en a du ciment, plus élevée est
la valeur de la teneur en eau résiduelle.
En regardant maintenant la figure 5.2, nous remarquons qu´une teneur en chaux
de 12% a provoqué une baisse considérable de la teneur en eau résiduelle par rapport

171
Tab. 5.1 – Résultats des teneurs en eau résiduelles moyennes pour toutes les formu-
lations testées - X=Toutes formulations confondues pour une même teneur en argile -
a=argile - c=ciment - ch=chaux

Mortiers Additions Wrés ( %) Écart-type


T17,5% a X 2,5 1,0
T17,5% a (0%, 4%, 6% et 8% c) 2,3 0,6
T17,5% a (0%, 4%, 6%, 8% et 12% c) 2,8 1,2
T17,5% a (0%, 4%, 6%, 8% et 12% ch) 2,3 0,3
T12% a non stabilisée 1,3 0,1
T12% a (0, 4, 6, 8 et 10%c et 8%ch) 2,0 0,6
T9% a non stabilisée 0,9 0,1
T9% a (0%, 8% et 10% c) 1,8 0,8
T6% a non stabilisée 0,6 -
R25% a (8, 12 et 17,5%c) 7,6 1,5
R17% a (0, 4 et 10%c et 6%ch) 3,8 0,8
R12% a (4 et 10%c et 6%ch) 3,1 0,6
R9% a 10% c 2,9 -
M12% a (0 et 10% c) 2,1 1,1
M9% a (0, 4, 6, 8 et 10%c et 6%ch) 1,7 0,5

Fig. 5.1 – Influence de la teneur en ciment sur la teneur en eau résiduelle des mortiers
Tassin et Magagnosc

172
à la même teneur en ciment, ce qui pourrait expliquer la faible résistance mécanique.
À part cela, on vérifie la même remarque faite sur la figure précédente.

Fig. 5.2 – Influence de la teneur en stabilisant sur la teneur en eau résiduelle des
mortiers Tassin 17,5 % d’argile

Avec l’ajout de sable et sans addition d’un stabilisant, les teneurs en eau résiduelles
chutent brusquement, atteignant des valeurs de l’ordre 0,6 %, comme l´on peut voir
dans la figure 5.3.

5.2 Masse volumique


5.2.1 Variation de la masse volumique pour une formulation
Les valeurs moyennes des masses volumiques pour les formulations principales de
mortiers et ses écart-types respectifs sont présentés dans le tableau 5.2. La masse
volumique a varié de 1,51 à 1,86 g/cm3 . Prenant en considération les faibles écart-
types des masses volumiques, nous pouvons les considérer comme identiques pour une
même formulation. L´erreur de mesure de nos masses volumiques a été de l´ordre de
0,05 g/cm3 . Pour la formulation Tassin 17,5 % argile + 6% et 12% chaux, l´écart-type
a été assez élevé parce que les éprouvettes étaient très friables et ont présenté donc des
poids et volumes assez différents entre elles.
Nous remarquons dans la figure 5.4 le rôle du ciment sur la masse volumique rela-
tivement aux mortiers non stabilisés.

173
Tab. 5.2 – Résultats des Masses volumiques, Contraintes à la rupture, Pseudo-raideurs
et Déformations limites moyennes données par les courbes du LVDT pour toutes les
formulations testées (éprouvettes 8x4x4 cm) - Les écart-types sont montrés à côté de
la valeur moyenne pour chaque paramètre : moyenne/écart-type

Formulations des mortiers ρd (g/cm3) σr (MPa) E (MPa) lim (%)


T 17,5 % a 1,75/0,03 2,9/0,2 297/66 1,46/0,17
T 17,5 % a + 8% c 1,52/0,005 3,0/0,1 413/63 0,93/0,01
T 17,5 % a + 12% c 1,51/0,005 5,8/0,3 766/86 1,00/0,08
T 17,5 % a + 6% ch 1,60/0,154 0,5/0,1 86/14 0,75/0,15
T 17,5 % a + 12% ch 1,55/0,084 0,7/0,1 189/47 0,56/0,07
T 17,5 % a + 2% c + 8% ch 1,49/0,004 1,1/0,1 220/32 1,04/0,03
T 12 % a 1,86/0,059 2,2/0,3 368/56 0,87/0,07
T 12 % a + 4% c 1,63/0,006 0,9/0,1 172/31 1,05/0,08
T 12 % a + 6% c 1,60/0,017 1,9/0,4 439/73 0,91/0,11
T 12 % a + 8% c 1,69/0,004 5,5/0,1 1027/95 0,87/0,08
T 12 % a + 10% c 1,69/0,020 9,1/0,4 1526/130 1,02/0,07
T 12 % a + 2% c + 8% ch 1,61/0,017 0,9/0,1 265/24 0,76/0,10
T9%a 1,75/0,033 1,4/0,1 242/38 0,91/0,06
T 9 % a + 8% c 1,75/0,005 5,9/0,1 1143/39 0,87/0,04
T 9 % a + 10% c 1,77/0,015 10,2/0,5 2017/136 0,91/0,09
T6%a 1,64/0,009 1,1/0,2 140/48 1,06/0,11
R 17,5 % a 1,86/0,019 1,3/0,1 166/38 1,25/0,11
R 17,5 % a + 10% c 1,65/0,009 4,6/0,4 427/55 1,46/0,06
R 17,5 % a + 4% c + 6% ch 1,61/0,015 1,7/0,1 160/13 1,51/0,06
R 12 % a + 10% c 1,72/0,004 5,0/0,3 603/42 1,30/0,02
R 12 % a + 4% c + 6% ch 1,65/0,018 1,4/0,1 150/7 1,43/0,10
R 9 % a + 10% c 1,73/0,019 4,8/0,2 687/23 1,11/0,07
M 12 % a 1,71/0,037 3,3/0,6 535/68 0,89/0,04
M 12 % a + 10% c 1,57/0,015 3,9/0,2 500/28 1,13/0,04
M9%a 1,83/0,021 3,2/0,2 550/55 0,91/0,05
M 9 % a + 6% c 1,71/0,005 1,5/0,2 315/42 0,98/0,12
M 9 % a + 8% c 1,71/0,013 3,3/0,3 552/55 1,03/0,08
M 9 % a + 10% c 1,71/0,006 5,4/0,1 919/19 1,02/0,07
M 9 % a + 4% c + 6% ch 1,64/0,010 1,0/0,1 170/47 1,13/0,21

174
Fig. 5.3 – Influence de la teneur en argile sur la teneur en eau résiduelle des mortiers
sans stabilisant

5.2.2 Influence de l´argile sur la masse volumique


Concernant les mortiers Tassin non stabilisés, comme montré sur la figure 5.4, la
masse volumique augmente lorsque la teneur en argile varie de 6 % à 12 % et ensuite
décroı̂t pour une teneur en argile de 17,5 %. Soit il y a une tendance d´existence d´une
teneur en argile optimum pour produire une masse volumique maximum soit les valeurs
des masses volumiques du mortier T17,5% argile sont sous-estimées. Comme le mortier
T17,5% argile sans stabilisant n´est pas maniable, son moulage est très difficile à faire,
pouvant laisser des vides en leur sein. Par contre, comme l´on voit dans le tableau 5.2,
ce phénomène n´a pas fait baisser la résistance du mortier par rapport à T12% argile.
Nous ne pouvons pas vérifier ce phénomène pour les mortiers Rochechinard ni pour les
Magagnosc, car nous n´avons pas fabriqué assez de formulations non stabilisées. Par
contre, nous pouvons quand même faire certaines remarques. Déjà, sur le tableau 5.2
et la figure 5.6, nous observons que les masses volumiques du mortier Magagnosc 12
% argile ont été inférieures à celles du mortier Magagnosc 9 % argile, ce qui renforce
l´hypothèse que la relation entre la teneur en argile et la masse volumique n´est pas
linéaire. Pour les mortiers Rochechinard, nous n´avons pas fabriqué les formulations
R12% et R9% argile et le mortier R25,5% argile non stabilisé s´est cassé avant l´essai
de compression simple par retrait excessif, comme montré sur la figure 5.5. Une idée
est de trouver un point en commun entre les formulations T12, R17,5 et M9. Dans le

175
chapitre 03, nous avons discuté que M9 est plus proche de T12 que de T9 (revoir figure
3.16). Par contre, la figure B.4 montrée dans les annexes 03 montre que T12 est plus
proche de R12 que de R17,5, ce qui peut être une indication d´une différence (activité)
plus grande entre la terre Rochechinard et les terres Tassin et Magagnosc. Le rapport
entre la masse volumique et la teneur en argile pour tous les mortiers non stabilisés est
montré dans la figure 5.6.

Fig. 5.4 – Influence de l´argile sur la masse volumique - Formulations Tassin

5.2.3 Influence du ciment sur la masse volumique


Dans la figure 5.7, nous observons que l´adjonction de ciment fait systématiquement
diminuer la masse volumique du mortier, sauf pour les formulations T6% et T9% argile
qui n´ont pas suffisament de liant (argile), du fait de l´ajout de sable, pour que les
masses volumiques suivent le même comportement.
La figure 5.4, nous remarquons aussi que la formulation T9% argile présente des
masses volumiques du même ordre de grandeur que T9% argile + 10% ciment. Ces
formulations contiennent 50% de sable d´Hostun, ce qui peut être un indicatif possible
de teneur en sable, au delà duquel, le ciment ne fait plus baisser la valeur de la masse
volumique du mortier Tassin. Le ciment a provoqué une chute significative de la masse
volumique des mortiers constitués de terres les plus fines. Autrement dit, plus la gra-
nulométrie est grande, moins sensible est la chute de la masse volumique provoquée

176
Fig. 5.5 – Eprouvettes Rochechinard 25,5% argile - Retrait excessif

Fig. 5.6 – Influence de l´argile sur la masse volumique - Mortiers non stabilisés

par le ciment.
Pour la formulation T17,5% argile, nous remarquons qu´à partir d´une teneur en
ciment de 4%, la masse volumique tend à rester constante, dans son intervalle d´erreur

177
de mesure égale à 0,05 g/cm3 , à teneur en eau de fabrication à peu près égales (voir
tableau 5.3). La dispersion à 4% de ciment est due à la friabilité du mortier durci. Le
ciment n´a pas été suffisant pour enlever la cohésion de l´argile et au même temps
remplacer son rôle. Pour la teneur de 8% ciment la dispersion est due à deux teneurs
en eau de fabrication très différentes, avec un écart de 4,7% entre elles.

Fig. 5.7 – Masse volumique versus Teneur en ciment

Pour les autres mortiers, nous n´avons pas assez de résultats pour évaluer l´allure
d´un possible rapport entre la masse volumique et la teneur en ciment. Nous observons
au moins que pour M12%a et R17%a, le ciment fait chuter la valeur de la masse
volumique comparée à celle de la même formulation non stabilisée.
Concernant la chaux, lorsqu´elle est utilisée, nous obtenons toujours les masses
volumiques les plus basses. Cela montre que la chaux fait diminuer significativement le
retrait des mortiers de terre durcis.
Dans la figure 5.8, il est montré la variation de la masse volumique en fonction
de la teneur en argile pour certaines formulations de mortiers stabilisés au ciment
fabriqués pour cette recherche. En plus, nous avons inséré les résultats d´une autre
recherche réalisée par [VEN 05] qui ont travaillé avec une terre contenant une teneur
en argile naturelle de 16%, de nature majoritaire kaolinite. Soit ajoutant du sable soit
enlevant du sable naturel de la terre, ils ont pu avoir des terres présentant des teneurs
en argile de 4%, 8%, 16% et 24%. Pour la mesure de leurs paramètres, ils ont fabriqué
six éprouvettes pour chaque formulation de mortier. Ceci étant, chaque point montré

178
Tab. 5.3 – Résultats des teneurs en eau de fabrication pour les formulations montrées
sur la figure 5.7

Formulations des mortiers Wf ab (%)(comp.) Wf ab (%)(flex.)


T 17,5 % argile - -
T 17,5 % argile + 4% ciment 32,8 33,0
T 17,5 % argile 6% ciment 33,0 33,1
T 17,5 % argile 8% ciment 32,9 35,5
T 17,5 % argile 12% ciment 33,8 33,0
T 12 % argile 22,0 21,0
T 12 % argile + 4% ciment 27,0 28,3
T 12 % argile + 6% ciment 28,3 28,3
T 12 % argile + 8% ciment 22,9 22,7
T 12 % argile + 10% ciment 23,7 22,5
T 12 % argile 20,9 21,0
T 9 % argile 17,6 17,6
T 9 % argile + 8% ciment 20,2 20,0
T 9 % argile + 10% ciment 20,3 20,0
T 6 % argile 22,9 21,7
T 6 % argile + 4% ciment - 22,1
R 17 % argile 23,1 -
R 17 % argile + 10% ciment 24,2 -
R 12 % argile + 10% ciment 20,9 -
R 9 % argile + 10% ciment 20,0 -
M 12 % argile 26,0 -
M 12 % argile + 10% ciment 28,9 -
M 9 % argile 20,0 -
M 9 % argile + 6% ciment 22,5 -
M 9 % argile + 8% ciment 22,8 -
M 9 % argile + 10% ciment 22,8 -

179
sur la figure 5.8 représente la moyenne de six points.

Fig. 5.8 – Influence de l´argile sur la masse volumique - Comparaison entre les mortiers
stabilisés au ciment fabriqués pour cette recherche et aussi ceux fabriqués par [VEN 05]

Les résultats de [VEN 05] pour des teneurs en argile de 8% et 16% ont présenté
le même ordre de grandeur des masses volumiques de nos mortiers. Leur recherche
confirme l´hypothèse que le ciment fait baisser la masse volumique des mortiers plus
fortement quand ils sont plus argileux.
Nous remarquons finalement que les masses volumiques de nos mortiers stabilisés
au ciment sont proches des points appartenant à la recherche réalisée par [VEN 05],
ce qui estime un certain degré de cohérence des résultats. Pour une même teneur en
ciment, la masse volumique des mortiers de [VEN 05] a diminué avec l´augmentation
de la teneur en argile. Cela a été aussi vérifié pour nos mortiers, lorsque la teneur en
ciment est de 10% et 8%.
Les résultats des masses volumiques en fonction de la teneur en ciment sont présentés
dans les annexes 05.

5.2.4 Masse volumique sèche en fonction de la résistance à la


compression
Nous montrons ici les deux influences du ciment. La première concerne la diminution
de la masse volumique du mortier et cette diminution est d´autant plus grande que la

180
teneur en argile est plus élevée. L´autre influence du ciment provoque une modification
de la résistance en compression simple.
Sur la figure 5.9, certaines valeurs de contraintes à la rupture se réfèrent à un
système de frettage ou frettage avec latex, ici nommé frettage tout simplement, vu
que la différence entre les deux méthodes n´a pas été significative (voir annexes 03).
Par contre, d´autres valeurs de contraintes ont été obtenues avec un système d´anti-
frettage, c´est à dire, utilisation des membranes fines de latex graissées de silicone. Le
premier essai a été testé par [AZE 02] avec cette finalité et a échoué faute de planéité des
surfaces inférieure et supérieure des éprouvettes cylindriques. Or, avec le changement de
géométrie des moules, cette fois-ci prismatiques, nous avons pu obtenir des éprouvettes,
stabilisées au ciment et/ou à la chaux, qui pouvaient subir un essai d´anti-frettage sans
mouvement entre les plateaux de la presse. Nous avons réussi à effectuer des essais
homogènes mais il nous a manqué de vérifier pour une même formulation la variation
de mesure de la contrainte à la rupture pour les deux systèmes.
Nous remarquons qu´il est connu que le système de frettage sur-estime la valeur de
la contrainte à la rupture à cause du confinement créé par le frottement entre les pla-
teaux et les surfaces des éprouvettes. Même si nous imaginons des valeurs de contraintes
réelles plus basses pour les cas de frettage, cela ne nous empêche pas de voir la tendance
d´augmentation de la contrainte à la rupture en fonction d´une augmentation de la
masse volumique. En revanche, peut-être le rapport ne serait-il plus linéaire, comme
présenté sur la figure 5.9.
Nous observons aussi sur cette figure les valeurs en général très basses des masses
volumiques et aussi de résistance à la compression simple pour les éprouvettes stabi-
lisées à la chaux. Nous pensons que ces éprouvettes ont été testées avant que la chaux
ne réalise les réactions pouzzolaniques. Ces éprouvettes ont été écrasées six mois après
leur fabrication.
Nous n´avons pas fabriqué T6a stabilisé. Comme la maniabilité à vue de T6a a été
trop sableuse, nous n´avons pas essayé une stabilisation au ciment de la formulation
parce que notre but n´était pas utiliser le ciment comme liant. Évidemment, on aurait
obtenu de très bons résultats d´après la figure 5.8. De plus, la maniabilité serait aussi
améliorée par l´augmentation de la quantité en liant (argile+ciment).
Dans la figure 5.10, nous n´avons pas assez de formulations de mortiers pour prédire
un rapport généralisé comme cela a été le cas pour les mortiers Tassin. Dans les deux
cas des formulations R17a10c et R17,5a (figure 5.10) et T12a10c et T12a (figure 5.9),
la masse volumique a augmenté considérablement, mais le ciment a joué un rôle plus
important sur l´augmentation de la contrainte à la rupture.
Pour les mortiers Magagnosc, les résultats sont montrés dans la figure 5.11. Nous
observons qu´à teneur en ciment constante, la masse volumique et la contrainte à la
rupture augmentent avec la diminution de la teneur en argile, si l´on compare les

181
Fig. 5.9 – Influence de la masse volumique sur les valeurs de contraintes à la rupture
- Formulations Tassin - f=frettage - Pour les autres formulations l´essai a été réalisé
avec le système d´anti-frettage

formulations M12a10c et M9a10c. Malgré sa masse volumique inférieure, le mortier


M12a10c présente des résistances en compression simple égales ou même légèrement
supérieures à celles de la formulation M12a. Pour la formulation M9a, l´influence du
ciment devient beaucoup plus nette, comme cela a été le cas entre T12a et T12a10c.

5.3 Déformations
5.3.1 Pseudo-raideur et déformations mesurées d´après les
courbes du LVDT
Les valeurs de pseudo-raideur ont été considérées comme étant celles correspon-
dantes à la partie linéaire de la courbe contrainte déformation, comme représenté sur
la figure 5.12. On dit pseudo-raideur parce qu´elle est déterminée d´un graphique ob-
tenu en fonction des mesures du LVDT, placé sur le plateau de la presse. Donc, ce LVDT
ne mesure pas les déplacements homogènes au sein de l´éprouvette. Par conséquent, la
raideur n´est pas forcément intrinsèque au matériau, mais susceptible de dépendre du

182
Fig. 5.10 – Influence de la masse volumique sur les valeurs de contraintes à la rupture
- Formulations Rochechinard

dispositif expérimental. Toutes les autres courbes sont présentées dans les annexes 05.

5.3.1.1 - Influence de la teneur en argile sur la pseudo-raideur

Dans la figure 5.13, nous montrons pour les formulations Tassin stabilisées à 8%,
10% et 12% ciment comment l´argile a influencé la rigidité des mortiers durcis. Une
remarque, corroborée aussi par la recherche réalisée par [VEN 05] (dont les éprouvettes
sont cubiques, d´élancement 1 et testées avec frettage), c´est qu´à teneur en ciment
constante, la pseudo-raideur diminue avec l´augmentation de la teneur en argile. D´ai-
lleurs, les points moyens (moyenne de six points) de [VEN 05] s´approchent beau-
coup de nos points, ce qui montre une reproductibilité des résultats. Bien évidemment,
cela arrive grâce aux similitudes entre les natures de deux argiles. La terre utilisée
par [VEN 05] est composée majoritairement par la kaolinite et la terre Tassin plutôt
de l´illite mais aussi de la kaolinite, ce qui ne cause pas de problèmes d´instabilité
dimensionnelle, comme le gonflement par exemple.
Nous n´avons pas présenté les formulations à 4 et 6% de ciment ni celles contenant
de la chaux du fait de leur mauvaise résistance ne permettant pas d´utilisation pratique.
Sur les figures, les éprouvettes nommées ”f” indiquent que le système de frettage a
été utilisé, c´est-à-dire que l´éprouvette est posée sur les plateaux de la presse sans une
couche de graisse de silicone entre ses surfaces inférieure et supérieure et les plateaux.

183
Fig. 5.11 – Influence de la masse volumique sur les valeurs de contraintes à la rupture
- Formulations Magagnosc

Fig. 5.12 – Contrainte de compression simple en fonction de la déformation mesurée


par le LVDT

Lorsque le ”f” n´est pas indiqué, cela veut dire que le système d´anti-frettage a été

184
utilisé.
Si l´on regarde seulement les mortiers non stabilisés, la figure 5.14 suggère un
rapport parabolique entre les points. Évidemment, il nous faudrait d´autres essais pour
aboutir à une conclusion plus définitive. Mais nous remarquons quand même l´erreur
de mesure de la pseudo-raideur, de l´ordre de 125 MPa, ce qui pourrait indiquer même
une non influence de la teneur en argile sur ses valeurs. Une autre remarque se réfère à la
difficulté de faire des essais avec les éprouvettes non stabilisées puisqu´elles présentaient
toujours des défauts de surface causés par le démoulage difficile. Souvent, comme l´acier
des moules devenait rouillé, les éprouvettes collaient à leurs parois. En plus, pour une
teneur en argile de 17,5% argile par exemple, le retrait est très intense, ce qui provoque
une hétérogénéité supplémentaire.

Fig. 5.13 – Pseudo-raideur en fonction de la teneur en argile - Formulations Tassin


stabilisées au ciment (8, 10 et 12 %) - f=frettage, a=argile, c=ciment

Les résultats des mortiers Rochechinard et Magagnosc sont montrés dans les figures
5.15 et 5.16, respectivement. Dans les deux figures, à teneur en ciment constante,
la pseudo-raideur subit aussi une chute à mesure que la teneur en argile augmente.
Puis, même pour une teneur en argile de 9%, la pseudo-raideur de la formulation
Rochechinard stabilisée au ciment n´augmente pas considérablement (700 MPa au lieu
de 2000 MPa pour Tassin). J´attire l´attention du lecteur par le fait que le mortier
R9% argile est moins cohésif que T9% argile, à cause d´une granulométrie plus grosse,
comme l´on peut voir sur la figure B.3 dans les annexes 03. Il est vrai que pour le
début la courbe granulométrique, R9 est plus fin que T9. Par contre la différence

185
Fig. 5.14 – Pseudo-raideur en fonction de la teneur en argile - Formulations Tassin
non stabilisées - f=frettage, a=argile

n´est pas importante, ce qui peut être dans l´ordre d´erreur de mesure de la teneur
en argile d´une terre. Par ailleurs, cette différence peut aussi être influencée par la
différence entre les natures des argiles des terres Tassin et Rochechinard. De toute
façon, en malaxant le mortier à la main, R9 est plus sableux que T9. Finalement, dans
les annexes 05, nous présentons une figure avec tous ces résultats rassemblés.
L´influence de la teneur en argile peut être vue graphiquement par la comparaison
de T9 et T12 sur la figure 5.17 et de R9, R12 et R17 sur la figure 5.18. La nature
de l´argile, d´un autre côté en comparant T12, R12 et M12 sur la figure 5.18. Bien
évidemment, les valeurs de contraintes à la rupture et déformation limite peuvent aussi
être évaluées. D´ailleurs, les courbes contraintes déformation principales obtenues par
le lvdt seront diluées entre les sections concernant les analyses des pseudo-raideurs et
des contraintes à la rupture.
Sur la figure 5.17, nous observons que la déformation limite des mortiers Tassin
présente une valeur de 0,01 ± 0,001, sauf pour la formulation T17,5% argile.

5.3.1.2 - Influence de la teneur en ciment sur la Pseudo-raideur

Nous présentons dans la figure 5.19, l´influence du ciment sur la pseudo-raideur


des mortiers Tassin. Nous observons que la pseudo-raideur tend à chuter par rapport
à la pseudo-raideur du mortier non stabilisé pour une teneur en ciment de 4% et qu´à
partir de 6% il semble augmenter exponentiellement, à teneur en argile constante. Nous

186
Fig. 5.15 – Pseudo-raideur en fonction de la teneur en argile - Formulations Rochechi-
nard - f=frettage, a=argile, c=ciment

Fig. 5.16 – Pseudo-raideur en fonction de la teneur en argile - Formulations Magagnosc


- f=frettage, a=argile, c=ciment

remarquons que l´erreur de mesure maximum obtenue est de l´ordre de 400 MPa. On

187
Fig. 5.17 – Sélection des principales courbes contrainte-déformation - Formulations
Tassin - jusqu´à une contrainte 10 MPa

ne sait pas comment justifier la dispersion plus élevée pour les points correspondants
à une teneur en ciment de 10%. Nous avons pensé qu´il aurait pu être à cause de la
teneur en eau de fabrication, mais une figure présentée dans les annexes 05 montre que
la teneur en eau de fabrication n´a aucune influence sur les valeurs de pseudo-raideur,
au moins pas directement.
Nous présentons aussi dans la figure 5.19, les résultats obtenus par [VEN 05]. Leurs
raideurs sont à peu près du même ordre de grandeur que les nôtres pour les teneurs en
argile de 8% et 16%. Comme l´on verra ci-après, pour leurs valeurs de résistances en
compression simple correspondantes, ce ne sera pas pareil.
Dans la figure 5.20, nous pouvons voir que les mortiers Rochechinard et Magagnosc
semblent se comporter qualitativement comme les formulations Tassin, vu que leurs
valeurs de pseudo-raideur ici ne dépassent pas 1000 MPa.
Sur la figure 5.18, nous remarquons que la déformation limite du mortier Rochechi-
nard varie de 0,011 à 0,015 et que celle du mortier Magagnosc varie de 0,009 à 0,011.
Ces valeurs de déformation limite restent similaires à celles du mortier Tassin.

188
Fig. 5.18 – Sélection des principales courbes contrainte-déformation - Formulations
Tassin, Rochechinard et Magagnosc

Fig. 5.19 – Pseudo-raideur en fonction de la teneur en ciment - Formulations Tassin

189
Fig. 5.20 – Pseudo-raideur en fonction de la teneur en ciment - Principales formulations
testées

5.3.2 Capteurs de proximité


Dans cette section, nous montrons les résultats obtenus par les capteurs de proximité
(voir figure 3.4 dans le chapitre 03). Ces capteurs ont été mis sur les éprouvettes avec
l´intention de mesurer les déformations homogènes en dehors des effets de bords.
Nous présentons certaines courbes de contrainte déformation obtenues par des cap-
teurs de proximité et par le lvdt, pour que l´on puisse faire une comparaison entre les
allures des courbes.
Dans la figure 5.21, nous montrons les résultats pour la formulation de mortier
Tassin 12% argile + 8% ciment. Pour chaque formulation nous avons fabriqué en général
05 éprouvettes prismatiques destinées à des essais de compression. La figure montre
que pour l´éprouvette 01, les courbes gauche et droite des capteurs de proximité ont été
coı̈ncidentes. Par contre, pour l´éprouvette 04, chaque courbe des capteurs de proximité
est partie chacune d´un côté différent, comme il se passe dans un essai de flexion. Si les
valeurs de contraintes n´étaient pas assez proches nous aurions pu penser à un effet de
flexion sur l´éprouvette pendant son écrasement. Nous pensons que pour l´éprouvette
04 il y a eu un décollement des cibles sous les capteurs situés à la gauche de l´éprouvette.
Ceci étant les valeurs de déplacement mesurés sont des valeurs parasites. En plus, on
peut considérer la courbe de droite pour l´éprouvette 04 comme bonne aussi.

190
Fig. 5.21 – Courbes données par des capteurs de proximité - Formulation T12% argile
+ 8% ciment

Nous avons donc superposé toutes les courbes qui sont parties dans le bon sens, pour
vérifier la coı̈ncidence entre elles et de cette façon avoir une réponse plus représentative
de la déformation au sein de l´éprouvette, sans l´influence des plateaux de la presse.
Nous présentons donc dans la figure 5.22, les courbes superposées pour la formu-
lation Tassin 12% argile + 8% ciment. On observe donc que malgré la dispersion de
raideur et de déformation limite des courbes, cette figure montre qu´il est possible de
vérifier ce qui se passe au sein de l´éprouvette. Au moins pour le début des courbes, il
est possible d´obtenir une valeur de raideur moyenne qui soit proche de la réalité, c´est
à dire beaucoup plus grande que celle déterminée par la courbe donnée par le lvdt.
Notre meilleur résultat en nombre de courbes coı̈ncidentes par éprouvette et par
formulation est présenté dans la figure 5.23. Les éprouvettes 01, 02 et 03 ont présenté
individuellement des courbes des capteurs de proximité assez proches entre elles. En
revanche, lorsqu´elles sont superposées, une dispersion assez élevée est aperçue. Malgré
cette dispersion, ces résultats nous semblent plus proches des paramètres rhéologiques
réels du mortier durci.
D´autres formulations où l´utilisation des capteurs de proximité a réussi sont
présentées dans les figures 5.24 et 5.25. Dans les deux figures, il est plus facile d´estimer
la raideur que la déformation limite. En fait, il est possible que les cibles ne bougent

191
Fig. 5.22 – Courbes données par des capteurs de proximité - Formulation T12% argile
+ 8% ciment

pas lors du début du chargement. Par contre, au fur et à mesure que le chargement aug-
mente, des micro-fissures apparaissent en sein des éprouvettes, ce qui peut provoquer
le mouvement des cibles.
Dans les tableaux 5.4, 5.5 et D.12, nous présentons les meilleurs résultats obtenus
avec les capteurs de proximité. Dans ces tableaux, nous présentons aussi les valeurs de
pseudo-raideur et de déformation limite obtenus par le lvdt, par effet de comparaison.
Souvent, seulement les valeurs de raideur ont pu être mesurées, c´est à dire que les
deux courbes sont coı̈ncidentes lors du début de chargement, mais se séparent avant la
rupture, soit par décollement des cibles soit par un effet de déformation non-homogène.
Lorsque les valeurs des raideurs obtenus par les capteurs de proximité (c.p.) sont
suivis de ”(@)”, il s´agit d´une bonne coı̈ncidence entre les courbes gauche et droite des
capteurs de proximité. Dans les autres cas, la raideur représente plutôt une moyenne
de raideurs entre les deux courbes.
Pour les raideurs, la différence entre les valeurs données par les capteurs de proximité
et par le lvdt est de 3,9 pour les valeurs suivies de ”@” et de 3,5 pour toutes les valeurs
présentées dans les tableaux. Pour la déformation limite, cette différence est de 2,3
pour les valeurs suivies de ”@” et de 2,1 pour toutes les valeurs présentées dans les
tableaux.

192
Tab. 5.4 – Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche, raideur
(Ec.p. ) et pseudo-raideur (Elvdt ) pour les formulations de mortiers fabriqués avec la
terre Tassin contenant 17 % d’argile pour des essais de compression. Les additions de
ciment sont de 1,3%, 1,6%, 4%, 8% et 12% et de chaux de 2 et 6%. Essais réalisés sur
des éprouvettes prismatiques de dimensions 8x4x4cm, sauf pour une formulation Tassin
8% ciment indiquée ci-dessous. La pseudo-raideur a été déterminée par la courbe du
piston et la raideur par les courbes de capteurs de proximité. @=Bonne coı̈ncidence
des courbes gauche et droite données par les capteurs de proximité

Formulations des mortiers Ec.p. lim Elvdt lim


Tassin (MPa) c.p. (%) (MPa) lvdt (%)
412 0,31 - 1,15
Tassin 17,5% argile + 4 % ciment
- 1,25 - 1,46
Tassin 17,5% argile + 8 % 1019 - 264 1,16
ciment(12x8x6cm) 1610 - 550 1,23
3491 (@) 0,30 420 0,93
1857 0,38 473 0,91
Tassin 17,5% argile + 8 % ciment 1576 0,31 451 0,93
1836 0,54 410 0,95
1374 0,44 310 0,94
2156 (@) 0,28 687 0,95
1666 (@) 0,45 879 0,95
Tassin 17,5% argile + 12 % ciment 1688 (@) 0,73 833 1,08
1790 0,43 691 0,96
2490 (@) 0,56 741 1,10
372 - 104 0,70
Tassin 17,5% argile + 6 % chaux
278 - 94 0,60
Tassin 17,5% arg.+ 2% cim.+ 2% ch. 260 - 175 0,49
Tassin 17,5% argile + 1,6% ciment + 533 (@) 0,45 80 0,71
2,4% chaux 390 0,54 94 0,96
Tassin 17,5% argile + 1,33% ciment + 301 - 103 0,67
2,67% chaux 491 - 238 0,61
Tassin 17,5% arg.+ 2%cim.+ 8%ch. 403 0,52 235 1,07
2367 0,23 435 0,87
Tassin 12% argile
2335 - 306 0,93
Tassin 12% argile + 4% ciment 433 0,0057 129 0,96
Tassin 12% argile + 6 % ciment 1264 - 561 1,06
3416 (@) 0,51 1042 0,82
Tassin 12% argile + 8 % ciment 2712 (@) - 979 0,93
1705 (@) 0,81 1010 0,95
Tassin 12% argile + 10 % ciment 4018 (@) 0,97 1525 1,07

193
Fig. 5.23 – Courbes données par des capteurs de proximité - Formulation R17,5%
argile

5.3.3 Conclusions sur les déformations


Par rapport au comportement de nos mortiers en déformation, nous avons vérifié
qu´à teneur en ciment constante, la pseudo-raideur tend à diminuer avec l´augmentation
de la teneur en argile. Nous remarquons que pour les mortiers non stabilisés nous
n´avons pas suffisamment de résultats pour aboutir à une conclusion. Nous avons aussi
remarqué que la nature de l´argile semble influencer directement sur les valeurs de
pseudo-raideur. Le mortier Rochechinard, par exemple, se présente plus deformable
que les mortiers Tassin et Magagnosc qu´à leur tour semblent se comporter de façon
très similaire en déformation.
En ce qui concerne les capteurs de proximité, il est clair que pour la plupart de nos
essais, nous n´avons pas réussi à obtenir des résultats exploitables, ce qui nous mène
à proposer l´abandon de ce mode opératoire. Néanmoins, nous avons pu déterminer
pour certains essais qui ont bien réussi, la valeur de la raideur intrinsèque des mortiers
de terre. Nous avons pu ainsi montrer que les mesures de raideur à l´aide du capteur
LVDT n´étaient pas exploitables car environ de 3 à 4 fois plus faibles que celles me-
surées directement sur l´éprouvette. Par rapport à la mesure de la déformation limite
d´après les capteurs de proximité, nous ne pouvons rien conclure, parce qu‘à ce degré
d´avancement de l´essai, en général les cibles avaient déjà subi du mouvement.

194
Fig. 5.24 – Courbes données par des capteurs de proximité - Formulation T17,5%
argile + 8% ciment

Fig. 5.25 – Courbes données par des capteurs de proximité - Formulation T17,5%
argile + 12% ciment

195
Tab. 5.5 – Suite du tableau 5.4. Résultats des contraintes à la rupture, masse volu-
mique sèche, raideur (Ec.p. ) et pseudo-raideur (Elvdt ) pour les formulations de mortiers
fabriqués avec la terre Tassin pour des essais de compression. Les additions sont le
ciment (2 %, 8 % et 10 %) et la chaux (2% et 8%). Essais réalisés sur des éprouvettes
prismatiques de dimensions 8x4x4cm - @=Bonne coı̈ncidence des courbes gauche et
droite données par les capteurs de proximité

Formulations des mortiers Ec.p. lim Elvdt lim


Tassin (MPa) c.p. (%) (MPa) lvdt (%)
Tassin 12% arg.+ 2 % cim.+ 8 % ch. 435 (@) - 235 0,91
Tassin 9% argile + 8 % ciment 4997 (@) 0,76 1107 0,85
Tassin 9% argile + 10 % ciment 3230 1,23 1975 1,00
Tassin 6% arg.+ 2%cim.+ 2%ch. 273 (@) - 259 0,33

196
Tab. 5.6 – Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche, raideur et
pseudo-raideur pour les formulations de mortiers fabriqués avec la terre Magagnosc
contenant 12 % argile pour des essais de compression. L’addition est le ciment (4 %,
6 %, 8 % et 10 %). Essais réalisés sur des éprouvettes prismatiques de dimensions
8x4x4cm - @=Bonne coı̈ncidence des courbes gauche et droite données par les capteurs
de proximité

Formulations des mortiers Ec.p. lim Elvdt lim


Magagnosc et Rochechinard (MPa) c.p. (%) (MPa) lvdt (%)
4873 (@) 0,15 571 0,87
Magagnosc 12% argile
2786 (@) 0,28 590 0,91
863 1,74 459 1,10
Magagnosc 12% argile + 10 % ciment 1076 0,64 524 1,17
2323 (@) 0,53 499 1,13
2189 (@) 0,36 638 0,83
Magagnosc 9% argile
1642 0,39 508 0,93
1134 (@) 0,97 343 0,94
Magagnosc 9% argile + 6 % ciment
760 0,78 287 0,83
993 - 533 1,09
Magagnosc 9% argile + 8 % ciment
1669 1,04 465 0,95
Magagnosc 9% argile + 10 % ciment 2183 - 914 1,13
Magagnosc 9%arg.+ 4%cim.+ 6%ch. 335 (@) - 253 0,87
1590 (@) 0,36 232 1,11
Rochechinard 17,5% argile 1047 (@) 0,38 140 1,23
704 0,51 138 1,40
Rochec. 12% argile + 10% ciment 1793 - 537 1,27
Rochec.12% arg.+ 4% cim.+ 6% ch. 281 1,55 148 1,55
1807 - 679 1,02
Rochechinard 9% argile + 10 % ciment 1968 0,86 672 1,07
2263 (@) - 700 1,16

197
5.4 Contrainte à la rupture en compression simple
La valeur de la contrainte à la rupture σr est représenté sur la figure 5.12. Même si
la contrainte subit parfois un comportement d´écrouissage, la contrainte à la rupture
a été toujours associée au point A représenté sur la figure.

5.4.1 Influence de la teneur en argile sur la contrainte à la


rupture en compression simple
Pour les mortiers Tassin, cette influence est montrée dans les figures 5.26 et 5.27.
Nous observons que la teneur en argile joue un rôle sur la contrainte à la rupture très
similaire à celui joué sur la pseudo-raideur.
La formulation Tassin 17,5%a a présenté la meilleure résistance à la compression
simple et la formulation Tassin 9%a la meilleure maniabilité à vue pour le chantier.
La formulation Tassin 17,5%a n´est pas adéquate comme mortier mais comme adobe
dans les constructions des maçonneries en terre du fait de son retrait trop fort, mais
stable, ce qui fait augmenter sa valeur de masse volumique. Et la formulation Tassin
9%a doit être utilisée seulement en constructions subissant des contraintes assez faibles,
construction d´un seul étage par exemple.
On voit une tendance nette, montrant que plus l´on a de l´argile plus élevée est
la résistance à la compression simple, grâce au retrait qui fait diminuer les vides (cela
démontre bien que l´argile est le liant). Si l´on regarde le tableau 5.2, nous notons que
les écart-types des valeurs de contraintes n´ont pas été élevés.
Nous remarquons que les valeurs de contraintes à la rupture pour les mortiers non
stabilisés peuvent être à notre avis supérieures à celles mesurées (voir figure 5.26).
Comme les éprouvettes non stabilisées présentaient toujours des défauts de surface
causés par le démoulage difficile, nous pouvons imaginer que leur résistances à la com-
pression ont été sous-estimées.
Sur la figure 5.27, à teneur en ciment constante, la contrainte à la rupture tend
à diminuer avec l´augmentation de la teneur en argile, notamment pour une teneur
en ciment de 10% et 12%. On note aussi les faibles valeurs de contraintes pour les
formulations stabilisées à la chaux qui rendent ce type de stabilisant inadéquat.
La figure 5.28 montre comment la teneur en argile influence les valeurs de contraintes
à la rupture et les pseudo-raideurs pour la formulation Tassin non stabilisée.
Les résultats des mortiers Rochechinard et Magagnosc sont montrés dans les figures
5.29 et 5.30, respectivement. Pour les mortiers Magagnosc, nous remarquons aussi qu´à
teneur en ciment constante, la contrainte à la rupture subit une chute à mesure que la
teneur en argile augmente. Pour les mortiers Rochechinard, cette tendance n´est pas
très nette. Entre R9a10c et R12a10c la contrainte reste quasiment constante, prenant
en compte l´erreur de mesure, ou sinon présente même une légère augmentation. On

198
Fig. 5.26 – Contrainte à la rupture en compression simple en fonction de la teneur en
argile - Formulations Tassin non stabilisées

Fig. 5.27 – Contrainte à la rupture en compression simple en fonction de la teneur en


argile - Formulations Tassin stabilisées

rappelle que la formulation R9%a présente une texture sableuse, comme montré sur la
figure B.3 dans les annexes 03. Ensuite, on note les faibles valeurs de contraintes à la
rupture pour les formulations mixtes chaux-ciment.
Dans la figure 5.31, nous rassemblons nos principaux mortiers testés avec ceux

199
Fig. 5.28 – Courbes contrainte déformation - Formulations Tassin non stabilisées

Fig. 5.29 – Contrainte à la rupture en compression simple versus Teneur en argile -


Formulations Rochechinard

testés par [VEN 05]. Nous ne pouvons comparer directement les deux résultats vu que
[VEN 05] ont obtenu leurs valeurs de contraintes d´après des éprouvettes cubiques,

200
Fig. 5.30 – Contrainte à la rupture en compression simple versus Teneur en argile -
Formulations Magagnosc

ce qui surestime la valeur de la résistance à la compression simple d´au moins 1,7


[MOR re], alors que nos éprouvettes présentent un élancement égal à 2, ce qui ne sur-
estime pas la valeur de la résistance. En plus, pour la plupart des nos mortiers stabilisés,
leur résistance a été obtenue d´après des essais utilisant un système d´anti-frettage, ce
qui fait que l´essai s´approche d´un essai homogène. Or, ceci étant, nos mortiers sont
de loin plus résistants que ceux fabriqués par [VEN 05]. La nature de l´argile de la terre
utilisée par [VEN 05] est la kaolinite, donc un type d´argile stable qui ne se détériore
pas facilement. On peut penser que les teneurs en eau de gâchages plus élevées de mor-
tiers fabriqués par [VEN 05] ont peut-être fait baisser considérablement leur résistance.
Pour une teneur en argile de 8% et une teneur en ciment de 10%, [VEN 05] ont fabriqué
le mortier avec une teneur en eau de 21,8%, c´est-à-dire supérieure à la teneur en eau
de notre formulation T9a10c, de 20,3%.

5.4.2 Influence de la teneur en ciment sur la contrainte à la


rupture en compression simple
Dans la figure 5.32, nous observons qu´une teneur en ciment de 4% provoque la
chute de la résistance du mortier par rapport à celle du mortier non stabilisé. Par
contre, à partir d´une teneur en ciment de 6%, elle semble augmenter exponentielle-
ment, à teneur en argile constante, ce qui était déjà attendu grâce aux composants
d’hydratation du ciment qui se font plus nombreux.

201
Fig. 5.31 – Contrainte à la rupture en compression simple versus Teneur en argile -
Principales formulations testées

Fig. 5.32 – Contrainte à la rupture en compression simple versus Teneur en ciment -


Formulations Tassin

Dans l´intervalle de 0 % à 4 %, le ciment a minimisé les variations dimensionnelles


du mortier frais (retrait plastique) et du mortier durci (retrait) et par conséquent a fait

202
diminuer la résistance à la compression à cause d’une diminution de la masse volumique
sèche et de la neutralisation de la propriété de liant de l´argile. C’est à dire qu’au
dessus de 8 % de ciment, l’influence de l’hydratation du ciment est plus importante
pour l’augmentation de la résistance que l’effet négatif causé par la diminution de la
masse volumique sèche des éprouvettes. De cette façon, le mortier durci s’est présenté
dans un état beaucoup moins fissuré. D’après [P’K 03], en fonction de l’élancement,
le retrait permet d’avoir des éprouvettes très denses et donc plus résistantes. Donc,
selon [P’K 03], un mortier sans ciment, du fait de son fort retrait, a une résistance plus
grande que le même mortier avec moins de 4 % ciment, malgré les fissures causées par
le retrait (voir figure 5.33). Ce comportement semble un peu inattendu si d’après les
mêmes auteurs, un des principaux problèmes avec les mortiers de terre, surtout sans le
ciment, est l’apparition de fissures de retrait. Le retrait cause une diminution des vides
qui provoque une augmentation de la résistance et aussi la propagation des fissures qui
joue le rôle contraire. Nous pensons que l´influence de la diminution des vides a été
plus forte sur les valeurs des résistances que cette propagation de fissures.
Sur la figure 5.34, nous pouvons voir comment le ciment a influencé les valeurs
de contraintes à la rupture pour la formulation Tassin 12% argile. La raideur et la
déformation limite peuvent aussi être évaluées.
Les résultats pour les mortiers Rochechinard et Magagnosc sont montrés séparément
dans les annexes 05. Ici, nous montrons déjà Tassin, Rochechinard et Magagnosc ras-
semblées dans la figure 5.35. Nous observons que l´allure des courbes est tout à fait
similaire à celle obtenue par [P’K 03] sur la figure 5.33 pour les mortiers et donc les
analyses le sont aussi. Nous présentons aussi dans cette figure les résultats obtenus par
[VEN 05]. Dans ses résultats, par teneur en ciment, vous observez 04 points. Chaque
point est la moyenne de 06 points. Pour chaque teneur en ciment, les points corres-
pondants aux contraintes les plus élevées se réfèrent aux mortiers contenant 4% argile.
Ensuite, la contrainte diminue pour les teneurs en argile suivantes, de 8%, 16% et
24%. Comme vous savez, moins il y a d´argile plus forte est l´influence du ciment sur
l´augmentation de la résistance en compression. Même pour une teneur en argile de 4%
et une teneur en ciment de 15%, [VEN 05] n´ont pas réussi à dépasser les résistances
de nos mortiers contenant 9% d´argile et 10% de ciment seulement. En plus, leurs
éprouvettes sont cubiques, ce que surestime les valeurs de résistance.
Nous avons inséré aussi dans la figure 5.35 les résultats des éprouvettes cylindriques
pour la formulation Tassin 17,5% argile stabilisées au ciment pour des teneurs de
4%, 8% et 12% [AZE 02]. Nous observons que ces points, provenants des éprouvettes
cylindriques, sont tout à fait coı̈ncidants avec l´orientation des autres points, pour une
même teneur en argile.
Nous remarquons encore une fois la similitude entre l´allure des courbes montrées
dans les figures 5.32 et 5.33 et celles montrées auparavant en fonction de la pseudo-

203
Fig. 5.33 – Influence du ciment sur les valeurs de contraintes à la rupture des mortiers,
triplets et murs [P’K 03]

raideur, ce qui nous a motivé à vérifier un rapport entre la contrainte à la rupture et la


pseudo-raideur. Ce rapport est montré dans la figure 5.36. Nous observons qu´il existe
en effet une corrélation très nette entre les deux paramètres.

5.4.3 Influence des facteurs ciment/eau et eau/argile sur la


contrainte à la rupture en compression simple
Dans les figures 5.37 et 5.38, nous montrons comment les paramètres ciment/eau
et eau/argile influencent les valeurs de contrainte à la rupture. Nous observons aussi
une nette corrélation entre la contrainte à la rupture et le facteur ciment/eau, ce qui
renforce les discussions déjà faites au deuxième chapitre que le facteur eau/argile agit

204
Fig. 5.34 – Courbes contraintes déformation - Formulations Tassin 12% argile

directement sur les valeurs de teneur en eau de fabrication mais pas sur celles de
contrainte à la rupture.

205
Fig. 5.35 – Contrainte à la rupture en compression simple versus Teneur en ciment -
Principales formulations testées

Fig. 5.36 – Contrainte à la rupture en compression simple en fonction de la pseudo-


raideur - Principales formulations testées

206
Fig. 5.37 – Contrainte à la rupture en compression simple en fonction du facteur
ciment/eau - Principales formulations testées

Fig. 5.38 – Contrainte à la rupture en compression simple en fonction du facteur


eau/argile - Principales formulations testées

207
5.5 Contrainte à la rupture - Traction par flexion
La résistance à la traction par flexion a été étudiée comme complément de cette
recherche avec la finalité d´avoir des données de plus qui puissent valider la qualité des
mortiers fabriqués.
Les résultats sont présentés dans le tableau 5.7.

5.5.1 Rapport entre les valeurs de contrainte en traction par


flexion et les masses volumiques
Dans la figure 5.39, nous montrons le rapport entre les contraintes à la traction par
flexion de certaines éprouvettes testées et leurs masses volumiques respectives.

Fig. 5.39 – Contrainte à la traction à la rupture versus Masse volumique - wf=teneur


en eau de fabrication

Nous observons qu´à teneur en argile constante de 6%, 9% et 17,5%, la teneur en


ciment ne fait pas changer la valeur de la masse volumique. En revanche, pour une
teneur en argile de 12%, les valeurs de masse volumique changent considérablement.
Nous avons essayé de trouver une explication pour ce phénomène et nous croyons que
la raison est dans les valeurs de teneurs en eau de fabrication des mortiers, qui jouent à
notre avis un rôle très fort sur les valeurs de masses volumiques. La variation de teneur
en eau de fabrication a été de 0,5%, 2,7% et 2,5% pour les mortiers 6%, 9% et 17,5%
argile, respectivement, alors que pour les mortiers 12% argile, elle a varié de 7,3%.
La masse volumique est d´autant plus grande que la teneur en eau de fabrication est

208
Tab. 5.7 – Résultats des masses volumiques et contrainte à la rupture en flexion pour
les formulations principales de mortiers Tassin (d´autres formulations sont présentées
dans les annexes 05)

Formulations des mortiers ρd (g/cm3 ) σf (MPa)


1,63 1,0
6 % argile 1,64 1,0
1,65 1,0
1,67 0,4
1,68 0,3
6 % argile + 4% ciment 1,70 0,5
1,65 0,2
1,69 0,5
1,76 0,7
9 % argile 1,77 0,4
1,76 0,6
1,77 1,4
9 % argile + 8% ciment 1,78 1,3
1,76 1,7
1,82 1,8
9 % argile + 10% ciment 1,80 1,7
1,79 1,7
1,87 1,1
12 % argile 1,89 1,1
1,88 1,2
1,58 0,3
12 % argile + 4% ciment 1,58 0,3
1,57 0,3
1,56 0,7
12 % argile + 6% ciment 1,56 0,7
1,56 0,9
1,73 1,1
12 % argile + 8% ciment 1,73 1,2
1,72 1,0
1,70 1,6
12 % argile + 10% ciment 1,70 1,5
1,71 2,0
1,50 0,4
17,5 % argile + 6% ciment 1,49 0,5
1,49 0,5
1,45 0,9
17,5 % argile + 8% ciment 1,45 0,8
1,46 1,0
1,49 1,6
17,5 % argile + 12% ciment 1,49 1,5
1,49 1,8

209
faible. Nous avons donc construit la figure 5.40 qui vérifie cette hypothèse logiquement
dans le sens qu´à la place de l´eau, après son évaporation, forcément il y aura les
vides, ce qui allégera le mortier. Cela n´est pas vrai par contre pour la formulation
T12a2c8ch. Comme la chaux agit différemment sur les propriétés du mortier frais et
durci, comparée avec le ciment, on peut pour cette analyse laisser cette formulation
de côté. Déjà, la chaux est plus fine que le ciment, ce qui va aider à mieux remplir les
vides à l´intérieur du mortier.

Fig. 5.40 – Masse volumique versus teneur en eau de fabrication

On remarque que la dispersion présentée sur la figure 5.40 vient du fait que les
formulations stabilisées et non stabilisées ont été rassemblées. Par exemple, la formu-
lation T12% argile montrée sur la figure correspond à la formulation T12% argile non
stabilisée plus toutes les autres contenant 12% argile stabilisées au ciment, à 4%, 6%,
8% et 10%. Une autre cause de la dispersion se trouve dans les différentes natures
d´argile présentées. En plus, nous avons déjà discuté qu´à teneur en argile et teneur
en ciment constante, l´erreur de mesure de la masse volumique a été de 0,05 g/cm3 .
Nous pensons que les résistances à la traction de la formulation Tassin 9% argile
peuvent être plus importantes que celles que nous avons mesuré, hypothèse basée sur la
détérioration évidente des éprouvettes depuis leur démoulage. Les valeurs de contrainte
à la traction des mortiers non stabilisés peuvent être supérieures pour les trois cas.
Même avec la détérioration présentée dans tous les cas, les mortiers ont présenté encore
des résistances raisonnables, de l´ordre de 1 MPa, ce qui estime au moins un ordre de
grandeur minimum de leurs résistances en traction (voir tableau 5.7).
Nous observons encore que seulement à partir d´une teneur supérieure à 6%, le
ciment passe à provoquer une augmentation de la contrainte à la rupture en traction
et au delà de 8% cette augmentation est d´autant plus nette (figure 5.41). Les points

210
subissent en réalité deux mouvements, un dans le sens vertical et l´autre dans le sens
horizontal. Le premier est causé par le ciment et l´autre par la teneur en argile. Autre-
ment dit, à teneur en argile constante, la teneur en ciment influence la contrainte à la
rupture et la teneur en argile influence la masse volumique. Sauf pour les formulations
Tassin contenant 12% argile, qui varient significativement à cause des teneurs en eau
de fabrication trop différentes entre elles (voir tableau 5.3). Au deçà d´une teneur de
6%, le ciment fait baisser la contrainte à la rupture en traction comme cela a été aussi
le cas pour les contraintes à la rupture en compression.

5.5.2 Influence du ciment sur les valeurs de contrainte en trac-


tion par flexion
Nous montrons cette influence dans la figure 5.41. D´une façon générale, on peut
dire que la résistance à la flexion du mortier s´est comporté en fonction du ciment
comme en compression. Au moins l´allure des courbes à teneur en argile constante est
semblable.

Fig. 5.41 – Contrainte en traction par flexion versus Teneur en ciment

211
5.6 Eléments de maçonnerie
5.6.1 Essais de flexion de poutres
Dans le chapitre 03, nous avons présenté toutes les formulations de mortiers qui ont
été fabriquées pour la fabrication des éléments de maçonnerie. Ici, nous ne présentons
les résultats que pour les essais qui ont bien réussi. La mesure des flèches n´a pas pu
être obtenue. Pour le calcul du module d´Young en flexion des éléments de maçonnerie,
nous avons considéré d´une façon approchée la valeur du déplacement mesuré par le
LVDT asservissant la presse.
Tout d´abord, les résultats sont présentés pour un même mode opératoire. Le
premier mode opératoire concerne les formulations présentées dans le tableau 3.6.
Pour les poutres fabriquées avec ces mortiers, les blocs ont été mouillés d´une façon
aléatoire, c´est-à-dire avec une teneur en eau non quantifiée. Les résultats pour ce mode
opératoire sont présentés par groupes.
Dans la figure 5.42, nous présentons les résultats pour la formulation de mortier 9%
argile + 8% ciment. Nous observons tout d´abord la grande dispersion des forces à la
rupture pour les trois poutres testées. La première poutre a eu sa rupture au deuxième
joint de mortier, comme montré par la figure 5.43. La deuxième et troisième poutres
se sont rompues au premier joint, comptant de la gauche vers la droite.
La rupture a lieu toujours sur le joint le plus faible. Cela peut se passer au premier,
au deuxième ou au troisième joint. La faiblesse de l´adhérence entre le mortier et le
bloc dépend d´une série de paramètres, comme la teneur en eau du mortier et la teneur
en eau des blocs sur l´interface du collage entre eux. En plus, comme la fabrication
des poutres est manuelle, comment garantir que les blocs ont été reliés de la même
façon ? Le mortier était fabriqué dans une quantité suffisante pour la fabrication de
trois poutres et sa teneur en eau était contrôlée à vue et ensuite déterminée par le four.
Pendant la fabrication, le mortier devenait sec et son remouillage se faisait nécessaire
pour les deuxièmes et troisièmes poutres puisque ces joints étaient toujours les derniers,
dans l´ordre de fabrication. Peut-être le mortier remouillé a joué un rôle sur la valeur
de l´adhérence. La poutre no. 01 s´est montrée toujours la plus résistante en tout cas.
Le mortier Tassin 9% argile n´a pas provoqué a priori une bonne adhérence avec le
bloc, vue la faible force à la rupture présentée sur la figure 5.42.
Pour le mortier Tassin 9% argile + 10% ciment (voir figure 5.44), encore une fois,
la première poutre s´est montrée la plus résistante parmi les trois fabriquées avec la
même formulation.
Maintenant, nous présentons les résultats pour d´autres modes opératoires. Les
mortiers utilisés ici sont présentés dans le tableau 3.7.
Pour le mortier Tassin 9% argile + 8% ciment et les blocs mouillés avec 25 ml
d´eau, les résultats sont montrés dans la figure 5.45. Nous n´avons que deux résultats

212
Fig. 5.42 – Essai de flexion d´une poutre - Mortiers Tassin 9% argile et Tassin 9%
argile + 8% ciment - Mode opératoire 01 - LVDT de la presse asservissant l´essai

Fig. 5.43 – Un des modes de rupture des poutres

parce que la troisième poutre s´est cassée au premier joint, lors de son transport sur
la presse. Nous observons que les deux poutres se sont comportées d´une façon assez
similaire, mais deux essais sont insuffisants pour aboutir à une conclusion.
Dans la figure 5.46, nous montrons les résultats des essais de flexion quand les blocs
sont secs et le mortier est Tassin 9% argile + 12% ciment. Encore une fois, la première

213
Fig. 5.44 – Essai de flexion d´une poutre - Mortier Tassin 9% argile + 10% ciment -
Mode opératoire 01 - LVDT de la presse asservissant l´essai

Fig. 5.45 – Essai de flexion d´une poutre - Tassin 9% argile 8% ciment - Blocs mouillés
avec 25 ml d´eau - LVDT de la presse asservissant l´essai

poutre s´est montrée la plus résistante. Mais nous pensons que ces résultats sont peu
nombreux pour faire une conclusion définitive par rapport à l´effet du remouillage du
mortier, mais cela reste une bonne piste de recherche.
Dans le tableau 5.8, nous montrons les valeurs de contraintes et des flèches pour
toutes les poutres testées en flexion. Nous avons déterminé les contraintes aux points A

214
Fig. 5.46 – Essai de flexion d´une poutre - Tassin 9% argile 12% ciment - Blocs secs -
LVDT asservissant l´essai

(sous la charge) et B (milieu de la poutre), comme montré sur la figure 5.47. D´autres
courbes présentant la force de rupture en fonction du déplacement mesuré par le LVDT
qui asservissait la presse sont présentées dans les annexes 05.

Fig. 5.47 – Schéma du chargement sur une poutre modèle et description des points
concernés

215
Tab. 5.8 – Résultats des contraintes à la rupture en flexion, flèches et module
d’Young d´un élement de maçonnerie pour toutes les poutres qui ont pu être testées
- E(01)=asservissement ;E(02)=théorique ; N.Q.=non quantifiée ; Tous les mortiers ici
présentés sont Tassin ; form.=formulation

Form. Form. w bloc σA σB flèche E (01) E (02)


mortier bloc (%) (MPa) (MPa) en B (mm) (MPa) (MPa)
9A brut N.Q. 0,041 0,046 0,101 103 61
9A8C brut N.Q. 0,133 0,137 0,136 234 328
9A8C brut N.Q. 0,074 0,078 0,119 151 169
9A8C brut N.Q. 0,099 0,103 0,130 184 234
9A10C brut N.Q. 0,179 0,183 0,207 209 309
9A10C brut N.Q. 0,079 0,083 0,136 141 164
9A10C brut N.Q. 0,055 0,059 0,091 148 133
12A8C brut N.Q. 0,076 0,080 0,141 132 144
9A12C brut secs 0,260 0,263 0,263 272 413
9A12C brut secs 0,172 0,175 0,229 202 289
9A12C brut secs 0,110 0,114 0,168 177 225
9A8C brut 25 ml 0,108 0,111 0,281 103 131
9A8C brut 25 ml 0,069 0,072 0,120 155 156
9A8C brut secs 0,058 0,061 0,225 70 61
9A15C 4% cim secs 0,104 0,107 0,247 116 145

216
5.6.2 Essais de cisaillement de poutres
D´une façon générale, les résistances d´adhérence au cisaillement ont été supérieures
à celles en flexion. Dans les figures à suivre, lorsque sur la légende la formulation
n´indique pas BS (blocs secs) ou B25ml (Blocs humidifiés avec 25 ml d´eau), il signifie
que les blocs ont été humidifiés d´une façon aléatoire. Sûrement, avec une teneur en
eau supérieure à 25 ml.
Dans la figure 5.48, nous comparons les formulations Tassin 9% et 12% argile et
Magagnosc 9% argile. Tous les prismes testés et montrés sur cette figure proviennent
des essais de flexion. La meilleure adhérence est montrée par la combinaison Tassin
9% argile + 8% ciment et les blocs stabilisés avec 4% de ciment, mouillés avec 25 ml
d´eau. Contrairement aux essais de flexion, ici, les blocs stabilisés au ciment n´ont
pas provoqué une faiblesse sur l´interface bloc-mortier. Ensuite, présentant aussi une
bonne adhérence, il vient les combinaisons du même mortier avec les blocs mouillés
avec 25 ml d´eau et aussi mouillés à vue. Lorsque ce mortier est combiné avec des
blocs secs, l´adhérence subit une chute de l´ordre de 35% à 50% de ses valeurs obte-
nues précédemment. La formulation Magagnosc qu´en flexion ne présentait guère une
résistance d´adhérence, au cisaillement a montrée une résistance considérable. Les for-
mulations Tassin 9% argile et Tassin 12% argile + 8% ciment, comme en flexion, ont
présenté la plus faible adhérence au cisaillement. D´autres courbes présentant la force
de cisaillement en fonction du déplacement du piston sont montrés dans les annexes 05
- section ”Essais de cisaillement de poutres”.

Fig. 5.48 – Tassin 9% et 12% argile et Magagnosc 9% argile - Éprouvettes provenant


des essais de flexion

Pour toutes les éprouvettes testées au cisaillement, la rupture a lieu par un décollement

217
du bloc et du mortier, suivant le trait vertical fait avec la craie, comme montré par
la figure 5.49. En effet, à mesure que le chargement augmente, le moment de flexion
associé à cet essai devient plus important. Comme nous n´avons pas appliqué des pre-
compressions, il s´avère normal que la rupture de l´essai arrive en fracture mode I.
Malgré cela, les contraintes au cisaillement ont été estimées divisant la force de rupture
par la surface du joint de mortier (14 x 14 cm2 ).

Fig. 5.49 – Mode de rupture au cisaillement des poutres

Nous présentons dans les tableaux 5.9 et 5.10, les valeurs de contraintes de cisaille-
ment pour les prismes déjà testés en flexion et pour d´autres fabriqués exprès pour les
essais au cisaillement, respectivement.

218
Tab. 5.9 – Résultats des forces et contraintes à la rupture en cisaillement - Eléments
de maçonnerie déjà testés en flexion

Formulation Formulation w du bloc Force rupture σA


du mortier du bloc (%) (kN) (MPa)
M12A10C brut N.Q. 0,706 0,036
M12A10C brut N.Q. 0,393 0,020
M12A10C brut N.Q. 2,025 0,103
M9A10C brut N.Q. 1,446 0,074
T9A8C brut N.Q. 2,911 0,149
T9A8C brut N.Q. 0,809 0,041
T12A8C brut N.Q. 0,889 0,045
T12A8C brut N.Q. 1,006 0,051
T12A8C brut N.Q. 1,021 0,052
T9A brut N.Q. 0,591 0,030
T9A brut N.Q. 0,730 0,037
T9A brut N.Q. 1,268 0,065
T9A8C 4% cim secs 0,975 0,050
T9A8C brut 25 ml 2,760 0,141
T9A8C brut secs 1,954 0,100
T9A8C 4% cim 25 ml 3,849 0,196
T9A8C 4% cim 25 ml 1,392 0,071
T9A15C 4% cim secs 4,232 0,216
T9A12C brut secs 4,371 0,223

Tab. 5.10 – Résultats des forces et contraintes à la rupture en cisaillement - Eléments


de maçonnerie fabriqués exprès pour être testés au cisaillement - Ici, tous les blocs sont
non-stabilisés

Formulation w du bloc Force rupture σA


du mortier (%) (kN) (MPa)
T9A10C 25 ml 0,706 0,036
T9A10C 25 ml 2,381 0,121
T9A10C 25 ml 1,048 0,053
T9A secs 0,611 0,031
T9A secs 0,733 0,037
T9A8C 25 ml 1,197 0,061
T9A8C 25 ml 0,337 0,017
T9A8C 25 ml 1,844 0,094

219
Chapitre 6

CONCLUSIONS ET
PERSPECTIVES

D’après cette recherche bibliographique et expérimentale, nous pouvons faire cer-


taines conclusions et perspectives vers l’étude des mortiers de terre. D’abord, sur le
mortiers frais et ensuite sur les mortiers durcis. Nous trouvons pertinent de dissocier
le mortier non stabilisé (MNS) (cela concerne aussi les adobes) de celui stabilisé (MS)
au ciment ou à la chaux.
En ce qui concerne le mode opératoire, nous avons validé le critère de la maniabilité
à vue acceptable (savoir faire du maçon) pour la fabrication des mortiers, autant MNS
que MS. Cela est important car permet la fabrication de mortiers de terre dans un chan-
tier sans avoir aucun instrument de mesure de la consistance du mortier déterminant
la teneur en eau. Par ailleurs nous avons validé la méthode du plongeur et l’utilisation
du rhéomètre comme donnant la consistance du mortier de terre.
Par rapport à la fabrication des mortiers, la méthode manuelle a été validée. Le
malaxeur mécanique peut aussi être utilisé, il suffit que les pales du malaxeur puissent
bien homogénéiser le mélange. Dans notre cas, cela n´a pas été possible. Le moulage
peut se faire manuellement aussi, de préférence sur des géométries avec la plus grande
longueur horizontale afin de faciliter le remplissage homogène du moule.
La meilleure géométrie dans notre recherche a été la prismatique, de petites dimen-
sions comme 8x4x4 cm. Cela minimise le risque de fissuration des éprouvettes par le
retrait plastique. Il est important aussi de maintenir toujours un élancement égal à 2,
pour éviter une sur-estimation des résistances.
Nous avons aussi conclu que l´argile joue le rôle principal sur la demande de teneur
en eau de gâchage des mortiers MNS et MS. La chaux aérienne provoque aussi une
augmentation de cette teneur en eau alors que le ciment, pour les MS, semble ne pas
l’influencer relativement à l’argile.
Sur l´étude de la rhéologie des mortiers de terre, nous avons conclu que les pales
plate, Banfill et Tattersall sont adéquates à la détermination des paramètres PSB

220
(pseudo seuil de Bingham), PS (pseudo seuil) et PVP (pseudo viscosité plastique). Par
rapport à la vitesse de rotation du palier, le mieux c´est qu´elle soit proche de celle
appliquée par la truelle lorsqu´on malaxe le mortier manuellement ou sinon de celle
appliquée par le malaxeur mécanique. Nous avons conclu que toutes les vitesses testées
sont adéquates à la détermination des paramètres rhéologiques d´un mortier de terre,
notamment les valeurs de PSB ou PS. Pour la PVP, cela est vrai dans un intervalle
de fiabilité des résultats de l´ordre de 75%. Sinon, la PVP est influencée par la vitesse
de rotation du palier. Une étude plus approfondie est ici suggérée vers l´évaluation de
la dépendance entre la PVP et la vitesse de rotation du palier. Avant que cette étude
soit faite, nous conseillons une vitesse de palier égale à 150 rpm.
Une autre conclusion se réfère au rôle de l´argile sur les valeurs de PSB, PS et PVP.
Pour les mortiers Tassin et Magagnosc ces paramètres ont leurs valeurs augmentées avec
l´augmentation de la teneur en argile. Pour les mortiers Rochechinard, cela n´a pas
été observé lorsque la teneur en argile a été augmentée de 9% à 12%, devant donc être
étudiés d´une façon plus approfondie. De toute façon, on a observé que moins on a
d´argile moins sensible est la variation des réponses rhéologiques. Nous avons constaté
que le ciment neutralise l´effet argileux de la terre, éliminant ses propriétés visqueuses.
Comme les mortiers sable-ciment peuvent aussi être approchés par une loi rhéologique
du type fluide de Bingham, nous concluons que l´argile neutralise aussi l´effet visqueux
apporté par le ciment. Concernant les paramètres PSB, PS et PVP, le ciment a agit
très différement en fonction du type de mortier, Tassin, Rochechinard ou Magagnosc,
ce qui nous a empêché de faire une conclusion définitive. On suggère donc ici que dans
une recherche future le rôle du ciment sur les paramètres rhéologiques du mortier soit
évalué.
Nous concluons aussi que pour les mortiers de terre MNS le rôle du liant est joué
par l´argile. Cela est démontré par le fait que la contrainte à la rupture augmente avec
l´augmentation de la teneur en argile. Plus on a d´argile plus important est le retrait
et par conséquent les valeurs des masses volumiques. Le ciment et la chaux jouent
donc seulement le rôle de stabiliser les mortiers de terre leur offrant la tenue à l´eau.
Cependant stabiliser l’argile veut dire ici aussi lui enlever son pouvoir de liant ce qui
peut être très néfaste pour la résistance mécanique finale. Cela implique que l’ajout de
ciment ou de chaux ne peut se faire sans une étude approfondie de tous les composants
ce qui semble inadapté à la construction en terre. Cela est bien le cas des MS contenant
une teneur en argile supérieure à 12% (ce cas de figure s´applique aussi aux adobes).
Nous avons observé en général dans cette recherche que le mortier contenant plus que
12% d´argile se comporte mieux mécaniquement sans ajout de ciment ou de chaux.
En revanche, pour les mortiers présentant une texture sableuse comme R9, M6
et T6, le ciment ou la chaux va aussi jouer le rôle de liant. Pour les mortiers Tassin
non stabilisés, les résultats ont montré l´existence d´une teneur en argile optimum au

221
delà de laquelle la masse volumique tend à chuter. Nous ne concluons rien là dessus,
nous suggérons que dans une recherche future cela puisse être étudié. En revanche,
nous avons observé que plus on a d’argile, plus la masse volumique chute lorsque les
mortiers sont stabilisés, retrouvant ainsi l’effet négatif du ciment. Il y a aussi une
tendance qu´au deçà d´une teneur en argile le ciment ne fasse plus baisser les valeurs
de masse volumique, ce qui doit être étudié de façon plus approfondie.
En ce qui concerne les systèmes frettage et anti-frettage, les deux méthodes ont
donné des résultats fiables grâce à l´élancement 2 des éprouvettes. Il faut tout simple-
ment prendre en compte que le frettage fait augmenter la résistance. Pour les mortiers
non stabilisés, le retrait est intense, la non planéité des surfaces ne permet pas d’utili-
ser le système d’anti-frettage. Pour les mortiers stabilisés, le système peut être utilisé
ayant comme avantage de générer des contraintes homogènes.
Par rapport à la teneur en eau résiduelle, nous avons conclu que sa valeur aug-
mente avec l´augmentation de la teneur en argile et en stabilisant. Nous avons aussi
vérifié systématiquement une teneur en eau résiduelle plus importante pour les mor-
tiers Rochechinard, due peut-être à la présence de la smectite qui compose la terre
Rochechinard.
Concernant la pseudo-raideur, nous avons obtenu une très bonne corrélation avec
les valeurs de contrainte à la rupture.
Sur la contrainte à la rupture, les mortiers Tassin et Magagnosc stabilisés se sont
comportés de façon similaire. C´est-à-dire qu´une teneur en ciment supérieure à 8%
fait augmenter la contrainte à la rupture d´autant plus que la teneur en argile diminue
ce qui était attendu. Pour les mortiers Rochechinard, cela n´a pas été observé. Pour
les mortiers Tassin non stabilisés, plus on a d’argile, dans la gamme de 6% à 17,5%,
plus fort est le retrait et plus grande est la contrainte à la rupture du mortier. Alors
que pour les paramètres rhéologiques du mortier frais, c´est l´argile qui influence le
plus sur leurs valeurs, pour la contrainte à la rupture c´est le ciment ou le facteur
ciment/eau. La contrainte à la rupture ne présente aucune corrélation avec le facteur
eau/argile par exemple.
Par rapport aux capteurs de proximité, nous n´avons pas pu avoir des résultats aussi
complets, ce qui nous mène à abandonner ce mode opératoire. Nous avons quand même
certains résultats fiables qui montrent que la courbe contrainte-déformation donnée par
le LVDT externe ne représente pas la réponse homogène du mortier.
Par rapport aux essais de flexion, le mode opératoire utilisé est adéquat. Les résistances
en traction par flexion ont été influencées de façon similaire aux contraintes en com-
pression. Nous avons montré cependant que les éprouvettes provenants des essais de
flexion et ensuite testées en compression ont eu leurs résistance sous-estimées.
Concernant les essais des éléments de maçonnerie, nous pensons que le mode opératoire
peut être re-essayé avant tout abandon. Malgré l´obtention de peu de résultats, nous

222
avons réussi néanmoins à estimer les valeurs d´adhérence pour certains ensembles blocs-
mortiers. Nous avons observé par exemple l´influence nette du ciment sur l´amélioration
de l´adhérence.
Nous avons observé que les mortiers Tassin et Magagnosc se sont comportés de
façon similaire alors que les mortiers Rochechinard ont présenté en général une façon
propre de se comporter par rapport aux paramètres évalués, comme teneur en eau
résiduelle, teneur en ciment, teneur en argile etc.
Comme recherche future, nous voudrons continuer cette étude et en plus réaliser
une campagne plus importante sur l’interface bloc-mortier. Nous allons aussi mesurer le
retrait des mortiers Tassin et Rochechinard pour bien évaluer l’influence de la smectite
et de l’illite dans ce phénomène. Ici, nous concluons que ce soit la smectite, ou l’illite,
le retrait était très important avec même la rupture du mortier pour les formulations
Rochechinard 25% argile et Tassin 17,5% argile + 4 % ciment ou 8% et 12% chaux.
Un autre essai qui vaut la peine d´être testé pour les mortiers de terre est celui du
cône d’Abrams modifié. Nous pourrions obtenir les deux paramètres rhélogiques, PSB
et PVP. Sinon, une proposition est l´évaluation de la viscosité plastique par la table
d’écoulement et le seuil d´écoulement par le cône d’Abrams classique. Ce serait bien de
trouver dans des recherches futures un possible rapport entre le PSB et l’affaissement
au cône d’Abrams et aussi entre la PVP et la variation du diamètre du cône par rapport
au temps, selon l’essai de la table d’écoulement.

223
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230
Annexe A

ANNEXES CHAPITRE 02

A.1 Mortiers frais


A.1.1 ”Cone impression”
Ici, nous montrons les rapports entre le paramètre ”cone impression” et les facteurs
eau/(ciment+argile) et ciment/argile dans les figures A.1 et A.2, respectivement.

Fig. A.1 – Rapport ”cone impression” en fonction du facteur eau/(ciment+argile)


[WAL 97]. La teneur en argile varie à chaque point : 9%, 18%, 26%, 35% et 40%.

A.1.2 ”Initial flow”


Ici, nous montrons les rapports entre le paramètre ”initial flow” et les facteurs
eau/(ciment+argile) et ciment/argile dans les figures A.3 et A.4, respectivement.

231
Fig. A.2 – Rapport ”cone impression” en fonction du facteur ciment/argile [WAL 97].
La teneur en argile varie à chaque point : 9%, 18%, 26%, 35% et 40%.

Fig. A.3 – Rapport ”initial flow” en fonction du facteur eau/(ciment+argile) [WAL 97].
La teneur en argile varie à chaque point : 9%, 18%, 26%, 35% et 40%.

A.1.3 Affaissement
Les rapports entre le paramètre Affaissement et les facteurs eau/ciment,
eau/(ciment+argile) et ciment/argile sont montrés dans les figures A.5, A.6 et A.7,
respectivement.

232
Fig. A.4 – Rapport ”initial flow” en fonction du facteur ciment/argile [WAL 97]. La
teneur en argile varie à chaque point : 9%, 18%, 26%, 35% et 40%.

Fig. A.5 – Rapport affaissement en fonction du facteur eau/ciment. Résultats obtenus


par [WAL 97] et aussi par Azeredo, dans cette recherche. La teneur en argile pour
[WAL 97] varie à chaque point : 9%, 18%, 26%, 35% et 40%.

233
Fig. A.6 – Rapport affaissement en fonction du facteur eau/(ciment+argile). Résultats
obtenus par [WAL 97] et aussi par Azeredo, dans cette recherche. La teneur en argile
pour [WAL 97] varie à chaque point : 9%, 18%, 26%, 35% et 40%.

Fig. A.7 – Rapport affaissement en fonction du facteur ciment/argile. Résultats obte-


nus par [WAL 97] et aussi par Azeredo, dans cette recherche. La teneur en argile pour
[WAL 97] varie à chaque point : 9%, 18%, 26%, 35% et 40%.

234
A.2 Mortiers durcis
A.2.1 Contrainte à la rupture
Les rapports entre le paramètre Affaissement et les facteurs eau/(ciment+argile) et
ciment/argile sont montrés dans les figures A.6 et A.7, respectivement.

Fig. A.8 – Rapport contrainte à la rupture en fonction du facteur eau/(ciment+argile).


Résultats obtenus par [WAL 97] et aussi par Azeredo, dans cette recherche. La teneur
en argile pour [WAL 97] varie à chaque point : 9%, 18%, 26%, 35% et 40%.

235
Fig. A.9 – Rapport contrainte à la rupture en fonction du facteur ciment/argile.
Résultats obtenus par [WAL 97] et aussi par Azeredo, dans cette recherche. La teneur
en argile pour [WAL 97] varie à chaque point : 9%, 18%, 26%, 35% et 40%.

236
A.3 Influence de l’argile, du ciment, de la chaux,
du sable et des plastifiants sur les valeurs du
seuil d’écoulement et de la viscosité plastique
vérifiée par des essais divers

Fig. A.10 – Teneur en eau en fonction de la teneur en polluant, représenté ici par
l’argile. Essai au maniabilimètre à maniabilité constante [UNI 82]

237
Annexe B

ANNEXES CHAPITRE 03

B.1 Conditionneurs
Voici la figure B.1 qui montre les conditionneurs utilisés pour l´acquisition des
données provenant des capteurs de proximité.

Fig. B.1 – Conditionneurs qui mesurent en volts le rapprochement ou éloignement


entre les cibles et les capteurs de proximité

238
B.2 Courbes granulométriques
B.2.1 Comparaison des courbes granulométriques Tassin et
Rochechinard
Dans la figure B.2, nous observons que la formulation Rochechinard 6% argile est
plus proche de Tassin 6% argile. Par ailleurs, la figure B.3 montre que la formulation Ro-
chechinard 9% argile est plus proche de Tassin 12% argile si l´on considère l´intervalle
granulométrique des limons, alors qu´elle est plus proche de Tassin 6% argile si l´on
considère cette fois-ci les grains supérieurs à 0,1 mm. En moyenne, on pourrait dire
que Rochechinard 9% d´argile s´approche de Tassin 9% argile. Ensuite, la formulation
Rochechinard 12% argile semble être proche de Tassin 12% argile, d´après la figure
B.4. Finalement, la formulation Rochechinard 17,5% argile s´approche plus de Tassin
17,5% argile. On remarque néanmoins une certaine imprécision sur cette approche là.

Fig. B.2 – Courbes granulométriques des formulations Tassin 6%, 9% et 12% d´argile
et Rochechinard 9% d´argile

239
Fig. B.3 – Courbes granulométriques des formulations Tassin 6%, 9%, 12% et 17,5%
d´argile et Rochechinard 9% d´argile

Fig. B.4 – Courbes granulométriques des formulations Tassin 9%, 12% et 17,5%
d´argile et Rochechinard 12% et 17,5% d´argile

240
B.2.2 Comparaison des courbes granulométriques Magagnosc
et Rochechinard
Dans la figure B.5, nous observons que la formulation Rochechinard 6% argile est
plus proche de Magagnosc 6% argile. Par ailleurs, la figure B.6 montre que la formula-
tion Rochechinard 9% argile est proche de Magagnosc 6% argile. Ensuite, la formulation
Rochechinard 12% argile semble être proche aussi de Magagnosc 9% argile. Finalement,
la formulation Rochechinard 17,5% argile s´approche aussi de Magagnosc 9% et 12%
argile. On remarque néanmoins une certaine imprécision sur cette approche là.

Fig. B.5 – Courbes granulométriques des formulations Magagnosc 6% et 9% d´argile


et Rochechinard 6% d´argile

Fig. B.6 – Courbes granulométriques des formulations Magagnosc 6%, 9% et 12%


d´argile et Rochechinard 9% d´argile

241
Fig. B.7 – Courbes granulométriques des formulations Magagnosc 6%, 9% et 12%
d´argile et Rochechinard 12% et 17,5% d´argile

242
Tab. B.1 – Formulations de mortiers fabriqués avec la terre Tassin - Phase d´évaluation
du mode opératoire (% en poids sec)

Formulations Tassin
17,5 % argile
17, 5%argile + 4%ciment
17, 5%argile + 6%ciment
17, 5%argile + 8%ciment
17, 5%argile + 12%ciment
17, 5%argile + 4%chaux
17, 5%argile + 6%chaux
17, 5%argile + 8%chaux
17, 5%argile + 12%chaux
17, 5%argile + 2%ciment + 2%chaux
17, 5%argile + 1, 6%ciment + 2, 4%chaux
17, 5%argile + 1, 3%ciment + 2, 7%chaux
17, 5%argile + 1%ciment + 3%chaux
17, 5%argile + 3%ciment + 3%chaux
17, 5%argile + 2, 4%ciment + 3, 6%chaux
12%argile
12%argile + 4%ciment
12%argile + 2%ciment + 2%chaux
12%argile + 1, 3%ciment + 2, 7%chaux
6%argile
6%argile + 4%ciment
6%argile + 4%chaux
6%argile + 2%ciment + 2%chaux
6%argile + 1, 3%ciment + 2, 7%chaux

B.3 Formulations testées pendant la phase du mode


opératoire
Nous montrons dans le tableau B.1, les formulations de mortiers fabriqués avec la
terre Tassin, pendant la phase d´évaluation du mode opératoire.

243
B.4 Essais sur le mortier frais - Rétention d´eau
B.4.1 Dispositif pour l’essai de rétention d’eau
Ce dispositif présente les caractéristiques exigées par la norme française [NF195a].
Il s’agit d’un essai qui dépend de l’essai d’absorption des blocs pour être utile. Il
mesure le pouvoir de rétention d’eau du mortier. Ces deux essais, rétention d’eau du
mortier et absorption des blocs, vont jouer un rôle ensemble sur la qualité de l’interface
bloc-mortier. A notre connaissance, il y a deux modes opératoires pour cet essai et nous
avons choisi celui proposé par la norme française.

B.4.2 Essai de rétention d’eau


L´essai de rétention d´eau a été réalisé d´après la norme française EN 413-2
[NF195a]. Cette norme concerne les mortiers conventionnels, où le liant est le ciment
ou le ciment à maçonner. D´après cette norme, la rétention d´eau est calculée par
l´équation suivante :
[z − (x − v)]100
R=
z
z étant donné par :

y(w − u)
z=
1350 + 450 + y
où, en grammes :

z= la masse d´eau présente dans le mortier avant absorption ;


x= la masse de huit papiers-filtres après absorption ;
v= la masse de huit papiers-filtres avant absorption ;
y= la masse d´eau utilisée pour préparer un mortier ayant une pénétration au
plongeur de (35±3)mm;
u= la masse du moule vide ;
w= la masse du moule et de son contenu.

Dans le calcul de ”z”, nous ne savons pas d´où viennent les chiffres 1350 et 450.
En plus, nous n´avons pas déterminé ”y” pour une pénétration au plongeur de (35±3)
mm. Cela n´était pas possible vu que pour tous nos mortiers la pénétration au plongeur
n´a même pas dépassé 2 cm. Et ces pénétrations là concernaient déjà une consistance
assez fluide dans la limite du nocif à la maniabilité à vue du mortier.
Nos valeurs de ”R” ont été calculées pour des valeurs de ”z” et de pénétrations
au plongeur telles quelles mesurées lors des essais. Les résultats sont montrés dans la

244
figure B.8. L´ordre de grandeur des valeurs de rétention d´eau est proche de celles
du mortier conventionnel, mais il faut tenir compte des hypothèses considérées comme
valables dans leur calcul. De toute façon, nous avons le poids humide des papiers-filtres
qui signifie en soi une valeur physique qui peut être évaluée. Par exemple, ce poids
est toujours le plus petit pour les formulations non-stabilisées, montrant que l´argile
retient l´eau du mortier. Avec l´addition du ciment et de la chaux, cette propriété
d´absorption et d´adsorption de l´argile est diminuée. La même remarque peut être
faite par rapport à l´ajout de sable d´Hostun qui fait aussi diminuer la quantité relative
d´argile et par conséquent les valeurs de rétention d´eau.
Nous remarquons que la valeur de rétention d´eau la plus élevée est restée pour la
formulation M12% argile et la plus faible pour R9% argile + 10% ciment. Cela renforce
l´idée de l´influence du sable d´Hostun sur le pouvoir de rétention d´eau des argiles,
parce que même pour une teneur en argile inférieure aux formulations T17,5% ou
R17,5%, la rétention d´eau ici a été plus importante. Ensuite, nous avons une rétention
de 98,8% pour la formulation contenant le moins de sable d´Hostun (25%), puis les
autres de 96,1% et 96,8% pour les formulations contenant 30% de sable d´Hostun. Le
problème concerne la formulation T17,5% argile + 2% ciment + 8% chaux, qui n´a pas
de sable d´Hostun dans sa constitution et ne présente pas une rétention d´eau dans
l´ordre de grandeur de M12% argile. Pour mieux expliquer cela, il faudrait connaı̂tre les
types d´argile présentes dans la terre Magagnosc, pour pouvoir comparer avec l´illite
et la kaolinite de la terre Tassin.

B.5 Essais sur le mortier durci


Dans le tableau B.2, nous présentons les vitesses en déplacement utilisées pour la
réalisation des essais de compression simple.

B.6 Essai de compression simple - Systèmes fret-


tage et frettage avec latex
B.6.1 Mesure de la déformation par les capteurs de proximité
La déformation était calculée en faisant la soustraction entre les valeurs de chaque
paire de capteurs et ensuite divisant ce résultat par la distance entre les cibles.
Parfois ou même souvent nous n’arrivions pas à faire une lecture fidèle de ce qui se
passait avec l’échantillon et son histoire de chargement, lorsque nous voulions mesurer
les déplacements par des capteurs de proximité. Ce problème était causé soit par le
mouvement de la cible soit par une saturation du capteur (voir figures B.14 et B.15).

245
Tab. B.2 – Vitesses utilisées pour l’asservissement des essais de compression - cf=essais
de compression provenant des éprouvettes déjà testées en flexion

0,005 mm/s 0,01 mm/s 0,02 mm/s


Tas17,5%a12%ci Roch25%a12%ci Roch25%a17,5%ci
Tas17,5%a8%ci Roch25%a8%ci Roch25%a12%ci
Tas17,5%a6%ci Tas17,5%a8%ci Roch25%a8%ci
- Tas12%a6%ci Tas17,5%a12%ci
- Tas17,5%a4%ch Tas17,5%a8%ci
- Tas17,5%a6%ch Tas17,5%a4%ci
- Tas17,5%a8%ch Tas17,5%a
- Tas17,5%a12%ch Tas12%a
- Tas17,5%a2%ci2%ch Tas6%a
- Tas17,5%a1,33%ci2,67%ch Tas12%a4%ci
- Tas17,5%a1,6%ci2,4%ch Tas12%a6%ci
- Tas6%a(cf) Tas6%a2%ci2%ch
- Tas6%a4%ci(cf) Tas12%a2%ci2%ch
- Tas12%a4%ci(cf) Tas12%a1,33%ci2,67%ch
- Tas12%a6%ci(cf) Tas9%a
- Tas17,5%a4%ci(cf) Mag9%a
- Tas17,5%a6%ci(cf) Mag12%a
- Tas17,5%a8%ci(cf) Roche12%a
- Tas17,5%a12%ci(cf) Tas9%a10%ci
- Tas17,5%a1,6%ci2,4%ch(cf) Tas9%a8%ci
- Tas17,5%a1,33%ci2,67%ch(cf) Tas12%a10%ci
- Tas17,5%a2%ci2%ch(cf) Tas12%a8%ci
- Tas17,5%a3%ci3%ch Mag9%a10%ci
- Tas17,5%a1%ci3%ch Mag9%a8%ci
- - Mag12%a10%ci
- - Roche17,5%a10%ci
- - Roche12%a10%ci
- - Roche9%a10%ci

246
Ce mouvement de la cible était celui-ci causé soit parce que la cible n’était pas bien
fixée dans l’éprouvette soit due à une fissuration qui l’a faisait bouger.

B.6.2 Analyse et comparaison entre les systèmes frettage et


frettage avec latex
Si l’on regarde la figure B.11, celle-ci montre que la couche du latex n’a pas trop
influencé sur les raideurs mesurées des mortiers. Les écarts entre ces courbes sont les
mêmes si nous faisons les comparaisons seulement entre les mesures avec du latex
ou sans le latex. Cela veut dire que cet écart n’est que la précision de l’essai. Le
comportement est le même pour les autres formulations.

B.6.3 Mode de rupture des éprouvettes


Concernant la rupture en compression des éprouvettes cylindriques, nous avons
observé qu’elle arrivait toujours dans sa surface plus au contact avec l’air lors de la
cure, même si couvertes avec du plastique. En plus, le phénomène de ressuage provoque
la montée de l’eau de gâchage en diminuant la résistance mécanique de l’éprouvette
dans cette zone supérieure. Cela montre l’importance de la forme des éprouvettes et
aussi la différence avec le mortier au sein de la maçonnerie pris en sandwich. La zone
inférieure de l’éprouvette restait tout à fait intacte. Pour le calcul des contraintes, le
diamètre pris en compte à été celui de la surface supérieure, car il était associé à la
localisation de la rupture et aussi parce que favorisait l’obtention des contraintes les
plus petites, car il était toujours plus élevé que celui de la surface inférieure.
Pour les éprouvettes prismatiques, nous avons observé pratiquement deux types
de rupture. Le premier présentait une rupture de compression nette, avec des fissures
bien placées dans le sens vertical au long de la hauteur des éprouvettes. Le deuxième
type, à cause des excentricités du chargement ou d’une non-homogéneité du matériau,
a présenté une rupture typique de cisaillement (voir les photos B.12 et B.13).

B.6.4 Mesure de déplacements par des capteurs de proximité


Pour les éprouvettes prismatiques, le fait que le piston ne soit pas représentatif a
été aussi observé. Par contre, nous avons réussi à réaliser des essais dont les résultats
montrent une bonne homogénéité entre les courbes du piston et des capteurs de proxi-
mité.
L’effet de flexion/cisaillement, pour les éprouvettes cylindriques, était provoqué
surtout parce que les surfaces inférieures et supérieures des éprouvettes n’étaient pas
parfaitement parallèles et que la rotule n’a pas fonctionné. Dans ce cas on peut essayer
de graisser la bille. Une autre explication peut être le fait que les éprouvettes n’étaient

247
pas assez homogènes. Ce manque de parallélisme a été provoqué par l’inefficacité du
système de moulage. Les moules ne touchaient pas parfaitement leurs bases et en plus,
pendant le moulage, ils s’ouvraient légèrement au long de leur hauteur, éliminant ainsi
une géométrie cylindrique parfaite.
Nous avons réussi cependant à faire certains essais homogènes, comme celui montré
par la figure B.16.
Tous les autres résultats concernant les capteurs de proximité n´ont pas été exploi-
tables parce que les courbes de gauche et de droite ne sont pas coı̈ncidentes à cause du
mouvement des cibles.

248
Fig. B.8 – Résultats des essais de rétention d´eau pour toutes les formulations - Valeurs
moyennes

249
Fig. B.9 – Problème dans la lecture des capteurs de proximité [AZE 02]

Fig. B.10 – Problème dans la lecture des capteurs de proximité [AZE 02]

250
Fig. B.11 – Influence du latex sur les courbes contraintes/déformation verticale
moyenne mesurée par le déplacement du piston - 12 % de ciment. L=latex et f=frettage

Fig. B.12 – Mode de rupture des éprouvettes testées en compression

251
Fig. B.13 – Mode de rupture des éprouvettes testées en compression

Fig. B.14 – Relation Contrainte x Déformation mesurée par les capteurs de proximité
- Terre Rochechinard - système de frettage avec du latex - 8 % ciment - éprouvette 01.
P01 et P02=positions des capteurs de proximité ; c=ciment

252
Fig. B.15 – Relation Contrainte x Déformation mesurée par les capteurs de proximité
- Terre Rochechinard - système de frettage avec du latex - 8 % - éprouvette 02. P01 et
P02=positions des capteurs de proximité ; c=ciment

Fig. B.16 – Relation Contrainte x Déformation mesurée par les capteurs de proximité
- Terre Rochechinard - système de frettage avec du latex - 12 % ciment - éprouvette 7.
P01 et P02=positions des capteurs de proximité ; c=ciment

253
Annexe C

ANNEXES CHAPITRE 04

C.1 Teneurs en eau de fabrication pour toutes les


formulations
—————————————–

254
Tab. C.1 – Résultats des teneurs en eau de fabrication pour les formulations de mortiers
Tassin contenant 9 % et 6 % d’argile.

Formulations des mortiers Wf ( %)


17,6
20,0
9 % argile
20,2
19,0
9 % argile + 5 % ciment 21,0
20,2
9 % argile + 8 % ciment 20,0
20,9
20,3
9 % argile + 10 % ciment 20,7
20,9
9 % argile + 12 % ciment 22,9
23,9
9 % argile + 15 % ciment
22,0
22,9
6 % argile
21,7
23,5
6 % argile + 4 % ciment
22,1
23,0
6 % argile + 2 % ciment + 2 % chaux
20,9

255
Tab. C.2 – Résultats des teneurs en eau de fabrication pour les formulations de mortiers
Tassin contenant 12% d’argile.

Formulations des mortiers Wf ( %)


23,9
23,5
19,7
12 % argile
20,6
22,2
21,0
27,0
12 % argile + 4 % ciment 28,3
28,9
29,0
12 % argile + 6 % ciment 28,3
27,6
22,9
12 % argile + 8 % ciment 22,7
24,9
23,7
12 % argile + 10 % ciment
22,5
26,2
12 % argile + 2 % ciment + 8 % chaux
25,3
25,0
12 % argile + 2 % ciment + 2 % chaux
26,3
12 % argile + 1,33 % ciment + 2,67 % chaux 25,3

256
Tab. C.3 – Résultats des teneurs en eau de fabrication pour les formulations de mortiers
Tassin contenant 17,5 % d’argile.

Formulations des mortiers Wf ( %)


17,5 % argile -
28,1
28,2
29,3
29,4
29,0
17,5 % argile + 4 % ciment 28,6
28,2
29,5
30,3
32,8
33,0
33,1
17,5 % argile + 6 % ciment
33,2
27,5
28,5
28,4
27,9
17,5 % argile + 8 % ciment 30,2
32,7
28,3
32,9
35,5
27,9
27,5
17,5 % argile + 12 % ciment
33,8
32,9
36,4
17,5 % argile + 4 % chaux
35,6
36,0
17,5 % argile + 6 % chaux
35,2
37,0
17,5 % argile + 8 % chaux
36,0
33,5
17,5 % argile + 12 % chaux
34,4
31,4
17,5 % argile + 2 % ciment + 8 % chaux
31,1
17,5 % argile + 2 % ciment + 2 % chaux 31,5
17,5 % argile + 1,6 % ciment + 2,4 % chaux 32,0
17,5 % argile + 1,33 % ciment + 2,67 % chaux 31,3
17,5 % argile + 1 % ciment + 3 % chaux 30,9
17,5 % argile + 3 % ciment + 3 % chaux 30,3

257
Tab. C.4 – Résultats des teneurs en eau de fabrication pour les formulations de mortiers
Rochechinard contenant 25 %, 17,5 %, 12 % et 9 % d’argile.

Formulations des mortiers Wf ( %)


25 % argile 24,2
25,6
27,9
25 % argile + 8 % ciment
26,0
29,3
25,8
25 % argile + 12 % ciment 26,9
29,6
25 % argile + 17,5 % ciment 24,0
17,5 % argile 23,1
17,5 % argile + 10 % ciment 24,2
17,5 % argile + 4 % ciment + 6 % chaux 26,4
12 % argile 22,6
12 % argile + 10 % ciment 20,9
12 % argile + 4 % ciment + 6 % chaux 22,9
9 % argile 20,3
9 % argile + 5 % ciment 21,0
20,0
9 % argile + 10 % ciment
22,0
9 % argile + 15 % ciment 23,0
6 % argile 20,0

Tab. C.5 – Résultats des teneurs en eau de fabrication pour les formulations de mortiers
Magagnosc contenant 12 % et 9 % d’argile.

Formulations des mortiers Wf ( %)


26,0
12 % argile
26,8
28,9
12 % argile + 10 % ciment
28,1
20,0
9 % argile
21,5
9 % argile + 6 % ciment 22,5
9 % argile + 8 % ciment 22,8
22,8
9 % argile + 10 % ciment 25,3
22,9
9 % argile + 4 % ciment + 6 % chaux 22,6
6 % argile 20,0

258
C.2 Essais au plongeur
Nous présentons ici pour une teneur en argile constante la comparaison de la
pénétration au plongeur pour les terres en question (figure C.1).
On remarque aussi que la teneur en eau a été la même pour les formulations R9 %
argile + 10 % ciment et M9% argile, ce qui nous semble cohérent vu que la teneur en
argile est la même, qu´en dessous de 7 µm, les deux courbes présentent à peu près la
même finesse et aussi que la valeur de bleu des deux terres ne diffère pas beaucoup. Par
contre, lors de la fabrication du mortier R9 % argile + 10 % ciment, nous nous sommes
aperçus qu´il présentait une texture trop sableuse et aussi qu´il manquait de cohésion.
Par ailleurs, malgré une bonne maniabilité, la formulation M9% argile est encore assez
argileuse. Ce phénomène peut être expliqué par la discussion déjà faite au troisième
chapitre, dans la section ”Comparaison entre les courbes granulométriques des trois
terres à une même teneur en argile”. Lors de cette discussion, dans la figure 3.13,
nous observons que la formulation Rochechinard 9% argile présente une granulométrie
plus grosse que la formulation Magagnosc 9% argile, dans la plupart de la courbe
granulométrique, ce qui peut expliquer sa maniabilité à vue plus sableuse et son manque
de cohésion, observé aussi à vue.
D´une façon générale, dans un intervalle de teneurs en eau de 19% à 23%, toutes
les formulations ont présenté une même consistance, de 1,5 ± 0,3 cm.

Fig. C.1 – Pénétration au plongeur en fonction de la teneur en eau de fabrication -


Formulations Tassin, Rochechinard et Magagnosc 9 % argile avec maniabilité correcte
à vue

259
Dans la figure C.2, nous observons que la teneur en eau varie, pour les mortiers
12% argile, de 21% jusqu´à 29%. Il était attendue une augmentation de la teneur en
eau vu que la teneur en argile est plus grande. Par contre, on observe cette fois-ci une
augmentation de l´écart entre les teneurs en eau dites acceptables. Nous remarquons
aussi, comme pour les mortiers 9% argile, la teneur en eau plus élevée pour les mortiers
Magagnosc, malgré une même teneur en argile. Encore une fois nous remettons le
lecteur à la section ”Comparaison entre les courbes granulométriques des trois terres
à une même teneur en argile”, au troisième chapitre. Dans cette section, nous avons
remarqué que la teneur en limon a probablement joué aussi un rôle sur la teneur en
eau toujours plus élevée pour les mortiers Magagnosc.
Par rapport à la chaux, comme pour les mortiers 9% argile, elle a provoqué ici
aussi une teneur en eau plus élevée, par rapport aux formulations ne contenant que du
ciment comme addition.

Fig. C.2 – Pénétration au plongeur en fonction de la teneur en eau de fabrication -


Formulations Tassin, Rochechinard et Magagnosc 12 % argile avec maniabilité correcte
à vue

Dans la figure C.3, nous comparons les formulations Tassin et Rochechinard 17,5%
argile. Ici, la teneur en sable d´Hostun pour les mortiers Tassin est nulle. Encore
une fois, la teneur en eau pour la formulation contenant moins de sable d´Hostun a
été supérieure à celle d´autres formulations. En revanche, on ne sait pas dans quelle
proportion cette augmentation a été influencée par la non présence du sable d´Hostun
et par la présence de la chaux.

260
Fig. C.3 – Pénétration au plongeur en fonction de la teneur en eau de fabrication - For-
mulations Tassin, Rochechinard et Magagnosc 17,5 % argile avec maniabilité correcte
à vue

261
C.3 Essais au rhéomètre - Première partie
C.3.1 Pale plate
Nous avons observé après quelques essais réalisés avec la pale plate (dimensions 60
x 30 mm), que le rhéomètre n’avait pas la capacité suffisante pour mesurer le couple
nécessaire pour cisailler le mortier. Nous avons donc décidé de diminuer les dimensions
de la pale (dimensions 60 x 15 mm), sa largeur en fait, et nous avons donc pu obtenir
certains résultats concernant la rhéologie de notre mortier.
Nous avons testé des formulations Tassin 9% argile sans ciment en faisant varier
leur teneur en eau, de 20% jusqu’à 22, 5%. Une teneur en eau de 20% correspond à
la teneur en eau optimum pour cette formulation. Nous sommes allé jusqu´à 22,5 %
avec la finalité d´observer la variation du pseudo-seuil d´écoulement et de la pseudo-
viscosité plastique en fonction de l´augmentation de la teneur en eau. Les vitesses de
rotation de la pale, toujours constante, ont été de n = 8,6 rpm jusqu’à n = 17,2 rpm
(rpm=rotation par minute).
Le pseudo-seuil d’écoulement a été déterminé d’après les courbes couple de cisaille-
ment en fonction du temps obtenu par des essais à vitesse constante, comme déjà réalisé
par [COR 02] dans sa recherche sur le béton auto-plaçant, en utilisant un rhéomètre à
cylindres coaxiaux.
Les résultats sont présentés dans les figures C.4, C.5 et C.6.

Fig. C.4 – Courbes d’écoulement du mortier Tassin 9 % argile en fonction du couple


de cisaillement et du temps - n =8,6 rpm - pale plate

Ces essais préliminaires avec la pale plate ont été utiles pour avoir un aperçu général
de la rhéologie du mortier et aussi du rhéomètre utilisé. Nous observons par exemple
que le mortier est thixotrope, c’est à dire qu’à vitesse constante, la contrainte de cisaille-
ment diminue en fonction du temps [COU 01]. La thixotropie traduit la structuration

262
Fig. C.5 – Courbes d’écoulement du mortier Tassin 9 % argile en fonction du couple
de cisaillement et du temps - n =17,2 rpm - pale plate

Fig. C.6 – Variation du couple de cisaillement maximum en fonction de la teneur en


eau - n =8,6 rpm et n =17,2 rpm - pale plate

progressive du matériau quand les sollicitations cessent et que le matériau atteint le


repos.
Ici, nous avons mesuré le couple parce qu’il s’agit de la valeur mesurée physiquement
sans hypothèses sur le matériau et sa cinématique. Mais, évidement, si le couple varie
avec le temps, la contrainte elle aussi suivra le même rapport.
Nous observons aussi que le rhéomètre peut être utilisé pour la détermination de la
consistance du mortier, comme il était déjà attendu, mais que ces mesures dépendent
de la vitesse de rotation si on recherche une précision importante (voir la figure C.4).

263
C.3.2 Influence de la vitesse de rotation du palier sur la re-
structuration du mortier Tassin 9 % argile - pales Tat-
tersall et Banfill
Ici, nous montrons que la restructuration du mortier est importante pour minimiser
les effets du remplissage du godet. Nous observons que les courbes descendantes tendent
à s´approcher après la phase d´application de la vitesse constante du palier.

C.2.2.1 - Pale Tattersall

Pour la pale Tattersall, ces résultats sont montrés dans les figures C.7, C.8, C.9 et
C.10.

Fig. C.7 – Influence de la vitesse de rotation du palier sur la restructuration du mortier


Tassin 9% argile - Pale Tattersall - w(moy) = 19, 4

C.2.2.2 - Pale Banfill

Pour la pale Banfill, ces résultats sont montrés dans les figures C.11, C.12 et C.13.

264
Fig. C.8 – Influence de la vitesse de rotation du palier sur la restructuration du mortier
Tassin 9% argile - Pale Tattersall - w(moy) = 21, 6

Fig. C.9 – Influence de la vitesse de rotation du palier sur la restructuration du mortier


Tassin 9% argile - Pale Tattersall - w(moy) = 22, 2

265
Fig. C.10 – Influence de la vitesse de rotation du palier sur la restructuration du
mortier Tassin 9% argile - Pale Tattersall - w(moy) = 24, 2

Fig. C.11 – Influence de la vitesse de rotation du palier sur la restructuration du


mortier Tassin 9% argile - Pale Banfill - w(moy) = 19, 3

266
Fig. C.12 – Influence de la vitesse de rotation du palier sur la restructuration du
mortier Tassin 9% argile - Pale Banfill - w(moy) = 19, 8

Fig. C.13 – Influence de la vitesse de rotation du palier sur la restructuration du


mortier Tassin 9% argile - Pale Banfill - w(moy) = 21, 3 et w(moy) = 22, 8

267
C.3.3 Courbes d’écoulement du mortier Tassin 9% argile -
pales Tattersall et Banfill
C.2.3.1 - Pale Tattersall

Pour la pale Tattersall, les résultats pour les vitesses nm ax =60 rpm, nm ax =105
rpm et nm ax =195 rpm sont montrés dans les figures C.14, C.15 et C.16.

Fig. C.14 – Couple de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation du palier de


nm ax =60 rpm - Pale Tattersall

C.2.3.2 - Pale Banfill

Pour la pale Banfill, les résultats pour les vitesses nm ax =195 rpm et nm ax =240
rpm sont montrés dans les figures C.17, C.18 et C.19.
Nous montrons aussi dans les figures C.20 et C.21, les comparaisons à teneurs en
eau quasi-égales entre les valeurs de contrainte de cisaillement et le gradient de vitesse,
pour la pale Banfill. Nous faisons d´abord la comparaison entre les vitesses nm ax =150
rpm et nm ax =195 rpm, ensuite entre nm ax =150 rpm et nm ax =240 rpm.

268
Fig. C.15 – Couple de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation du palier de
nm ax =105 rpm - Pale Tattersall

Fig. C.16 – Couple de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation du palier de


nm ax =195 rpm - Pale Tattersall

269
Fig. C.17 – Couple de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation du palier de
nm ax =150 rpm - Pale Banfill

Fig. C.18 – Couple de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation pour nm ax =195


rpm - Pale Banfill

270
Fig. C.19 – Couple de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation pour nm ax =240
rpm - Pale Banfill

Fig. C.20 – Contrainte de cisaillement en fonction du gradient de vitesse pour


nm ax =150 rpm et nm ax =195 rpm - Teneurs en eau quasi-égales - Pale Banfill

271
Fig. C.21 – Contrainte de cisaillement en fonction du gradient de vitesse pour
nm ax =150 rpm et nm ax =240 rpm - Teneurs en eau quasi-égales - Pale Banfill

272
C.3.4 Influence de la vitesse de rotation du palier sur les
courbes d´écoulement du mortier Tassin 9 % argile -
pales Tattersall et Banfill
Pour la pale Tattersall, ces résultats sont montrés dans les figures C.22, C.23 et
C.24.

Fig. C.22 – Comparaison entre les courbes couple de cisaillement en fonction de la


vitesse de rotation pour une teneur en eau moyenne w =20,1 % - Pale Tattersall -
Tassin 9% argile

Pour la pale Banfill, les résultats sont présentés dans les figures C.25, C.26 et C.27.
Nous observons qu´il y a une diminution de l´influence de la vitesse de rotation maxi-
mum sur le couple de cisaillement lorsque la teneur en eau de gâchage augmente. Nous
remarquons aussi à peu près la même pseudo-viscosité plastique à teneur en eau quasi-
égale, ce qui montre que l´imprécision estimée avant n´est que l´incertitude de l´essai.

C.3.5 Influence de la teneur en eau sur la répétabilité des


pseudo-droites de Bingham
Nous avons aussi comparé pour chaque pale les pseudo-droites de Bingham, pour des
teneurs en eau quasi-égales, à différentes vitesses. Les courbes correspondant à la vitesse
de rotation n =60 rpm présentent une dispersion assez élevée. Les droites n´ont presque
pas de pentes, comme si la loi rhéologique du mortier était plutôt rigide-plastique que
définie par la loi d´un fluide de Bingham. Autrement dit, le couple de cisaillement reste
constant à teneur en eau constante. Ces courbes sont montrées séparement sur la figure
C.28.

273
Fig. C.23 – Comparaison entre les courbes couple de cisaillement en fonction de la
vitesse de rotation pour une teneur en eau moyenne w =21,6 % - Pale Tattersall -
Tassin 9% argile

Fig. C.24 – Comparaison entre les courbes couple de cisaillement en fonction de la


vitesse de rotation pour une teneur en eau moyenne w =22,2 % et w =24,1 % - Pale
Tattersall - Tassin 9% argile

C.3.6 Mesure de l’influence de la teneur en eau avec la pale


Tattersall pour les autres vitesses de rotation de palier
Pour la pale Tattersall, la comparaison est montrée dans le graphique C.29.
Pour la pale Tattersall, nous avons testé plusieurs groupes de teneur en eau moyenne.

274
Fig. C.25 – Comparaison entre les courbes couple de cisaillement versus vitesse de
rotation pour une teneur en eau moyenne w =19,3 %

Fig. C.26 – Comparaison entre les courbes couple de cisaillement versus vitesse de
rotation pour une teneur en eau moyenne w =19,8%

Nous présentons ici les suivants : w = 19,3 %, w = 20,1 %, w = 21,6 %, w = 22,2 %


et w = 24,2 %. Si l´on considère l´hypothèse que la vitesse de rotation ne joue pas un
rôle sur la valeur du couple, l’incertitude de sa mesure est dans l’ordre de 0,005 N.m,
d’après les courbes représentant le groupe de teneur en eau de 21,6 %. C´est à dire une
erreur de 7,6 % si nous considérons que cette erreur puisse être estimée par le rapport
Écartype/Moyenne (voir les tableaux 4.2 et 4.3).

275
Fig. C.27 – Comparaison entre les courbes couple de cisaillement versus vitesse de
rotation pour une teneur en eau moyenne w =21,3% et w =22,8 %

Fig. C.28 – Pseudo-droites de Bingham pour la vitesse de rotation maximum de 60


rpm - pale Tattersall

C.3.7 Mesure de l’influence de la teneur en eau avec la pale


Banfill
Pour la pale Banfill, la comparaison est montrée dans la figure C.30.
Les résultats sont moins dispersés à partir d’une teneur en eau moyenne de 21,3

276
Fig. C.29 – Pseudo-droites de Bingham à différentes vitesses et teneurs en eau quasi-
égales - pale Tattersall

Fig. C.30 – Pseudo-droites de Bingham à différentes vitesses et teneurs en eau quasi-


égales - pale Banfill

%. Au dessous de cette valeur, la dispersion a été le double de celle concernant la pale


Tattersall. Par contre, d´une façon générale, cet écart de dispersion serait de 40 %.
Cette analyse est basée toujours sur le rapport Écartype/Moyenne (voir les tableaux
4.2, 4.3 et 4.4).

277
C.3.8 Influence de la teneur en eau sur le pseudo-seuil
d’écoulement (PS) et sur le pseudo-seuil d´écou-
lement de Bingham (PSB)
Dans les figures C.31 et C.32, nous observons que les pseudo-seuils d´écoulement,
PS et PSB, présentent aussi avec la teneur en eau un rapport linéaire. Ces graphiques
tendent à confirmer l´hypothèse faite auparavant que la vitesse maximum, dans la
gamme 60 à 195 rpm, ne joue pas un rôle sur la valeur du pseudo-seuil d´écoulement.
Ceci permet de penser que nos paramètres rhéologiques sont effectivement intrinsèques.

Fig. C.31 – Influence de la teneur en eau sur les pseudo-seuils d’écoulement PS (point
D´ou E´ sur la figure 3.19 (b)) et PSB (point F´ sur la figure 3.19 (b)) - pale Tattersall

Par effet de comparaison entre les pales, nous montrons dans les figures C.33 et
C.34 les résultats obtenus par les pales Tattersall et Banfill ensemble.

C.3.9 Influence de la teneur en eau sur le seuil


d’écoulement et sur le seuil d´écoulement de Bingham
Les résultats montrés dans les figures C.35 et C.36 montrent que le rapport entre
la teneur en eau et les seuil d´écoulement peut aussi être linéaire. La contrainte seuil
correspond ici au point D ou E et la contrainte seuil de Bingham correspond ici au
point F sur la figure 3.19 (a).

278
Fig. C.32 – Influence de la teneur en eau sur les pseudo-seuils d’écoulement PS (point
D´ou E´ sur la figure 3.19 (b)) et PSB (point F´ sur la figure 3.19 (b)) - pale Banfill

Fig. C.33 – Différence de mesure de PSB entre les pales Tattersall et Banfill

C.3.10 Influence de la teneur en eau sur la pseudo-viscosité


plastique (PVP)
Les figures C.37 et C.38 montrent que le rapport peut aussi être linéaire entre
la teneur en eau et la pseudo-viscosité plastique, pour les pales Tattersall et Banfill,
279
Fig. C.34 – Différence de mesure de PS entre les pales Tattersall et Banfill

Fig. C.35 – Contraintes seuils d´écoulement expérimentaux étalonnés versus teneurs


en eau - Comparaison entre les pales Tattersall et Banfill

respectivement.
Nous présentons aussi ici dans les figures C.39, C.40, C.41 et C.42, la corrélation
entre les deux paramètres pour chaque vitesse maximum de palier en séparé. Nous
considérons d´abord pour la corrélation un rapport exponentiel et ensuite un rapport
linéaire.

280
Fig. C.36 – Contraintes seuils d´écoulement Bingham étalonnés versus teneurs en eau
- Comparaison entre les pales Tattersall et Banfill

Fig. C.37 – Variation de la pseudo-viscosité plastique obtenue d’après la courbe couple


de cisaillement versus vitesse de rotation - pale Tattersall

C.3.11 Influence de la teneur en eau sur la viscosité plastique


Nous présentons ici dans la figure C.43 une relation linéaire entre la teneur en eau
et la viscosité plastique.

281
Fig. C.38 – Variation de la pseudo-viscosité plastique obtenue d’après la courbe couple
de cisaillement versus vitesse de rotation - pale Banfill

Fig. C.39 – Pseudo-viscosité plastique obtenue d’après la courbe couple de cisaillement


en fonction de la vitesse de rotation - pale Tattersall - Corrélation pour chaque n(max)

282
Fig. C.40 – Variation de la pseudo-viscosité plastique obtenue d’après la courbe couple
de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation - pale Banfill - Corrélation pour
chaque n(max)

Fig. C.41 – Variation de la pseudo-viscosité plastique obtenue d’après la courbe couple


de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation - pale Tattersall - Corrélation pour
chaque n(max)

283
Fig. C.42 – Variation de la pseudo-viscosité plastique obtenue d’après la courbe couple
de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation - pale Banfill - Corrélation pour
chaque n(max)

Fig. C.43 – Viscosité plastique versus teneur en eau - Pales Tattersall et Banfill

284
C.4 Essais au rhéomètre - Deuxième partie
C.4.1 Restructuration et Courbes rhéologiques - Mortiers
Tassin
La restructuration et les courbes rhéologiques des mortiers Tassin sont montrées
dans les figures C.44, C.45, C.46, C.47, C.48, C.49.

Fig. C.44 – Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Tassin 6% argile

285
Fig. C.45 – Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Tassin 9% argile

Fig. C.46 – Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Tassin 12% argile

286
Fig. C.47 – Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Tassin 9% argile
+ 5% ciment

Fig. C.48 – Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Tassin 9% argile
+ 10% ciment

287
Fig. C.49 – Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Tassin 9% argile
+ 15% ciment

288
C.4.2 Restructuration et Courbes rhéologiques - Mortiers Ro-
chechinard
La restructuration et les courbes rhéologiques des mortiers Rochechinard sont montrées
dans les figures C.50, C.51, C.52, C.53, C.54, C.55.

Fig. C.50 – Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Rochechinard


6% argile

289
Fig. C.51 – Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Rochechinard
9% argile

Fig. C.52 – Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Rochechinard


12% argile

290
Fig. C.53 – Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Rochechinard
9% argile + 5% ciment

Fig. C.54 – Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Rochechinard


9% argile + 10% ciment

291
Fig. C.55 – Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Rochechinard
9% argile + 15% ciment

292
C.4.3 Restructuration et Courbes rhéologiques - Mortiers Ma-
gagnosc
La restructuration et les courbes rhéologiques des mortiers Magagnosc sont montrées
dans les figures C.56, C.57, C.58, C.59, C.60, C.61 et C.62.

Fig. C.56 – Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Magagnosc 6%


argile

293
Fig. C.57 – Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Magagnosc 9%
argile

Fig. C.58 – Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Magagnosc 12%
argile

294
Fig. C.59 – Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Magagnosc 6%
argile + 5% ciment

Fig. C.60 – Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Magagnosc 9%


argile + 5% ciment

295
Fig. C.61 – Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Magagnosc 9%
argile + 10% ciment

Fig. C.62 – Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation-Magagnosc 9%


argile + 15% ciment

296
C.5 Pseudo-viscosité plastique en fonction de la te-
neur en argile - Formulations Magagnosc

Fig. C.63 – Pseudo-viscosité plastique en fonction de la teneur en argile - Formulations


Magagnosc - Les teneurs en eau extrapolées ont été calculées par les exponentilles de
la figure 4.46

297
C.6 Evaluation des valeurs de PSB et de PVP
Dans l´intention d´expliquer les valeurs des seuils d´écoulement et de pseudo-
viscosités plastiques données par les pseudo-droites de Bingham, nous avons décidé
d´analyser pour chaque teneur en argile le comportement entier de la courbe rhéologique
pour les trois terres. Pour une teneur en argile de 6% (voir figure ??), nous observons
que les mortiers Tassin et Rochechinard se comportent similairement. Il est logique
que le mortier Magagnosc présente une pseudo-viscosité plus élévée, vu que sa cohésion
(union des constituants du mortier) est très semblable à celle d´un mortier Tassin 9%
argile. On observe qu´avant que la vitesse de rotation soit constante, les valeurs de
couple sont très élevées, atteignant même au début du chargement le couple maximum
pouvant être mesuré par le rhéomètre.
Pour une teneur en argile de 9% (voir figure ??), nous observons que pour la formu-
lation Rochechinard 9% argile, la capacité du rhéomètre est toujours atteinte, même
pour une teneur en eau qui donne au mortier une consistance fluide limite à être uti-
lisée dans le chantier. Il n´y a pas de raison, sinon la nature de la terre ou une erreur
de mesure, qui puisse expliquer le même ordre de grandeur des seuils d´écoulement
et pseudo-viscosités plastiques entre les mortiers Rochechinard 9% et Magagnosc 9%
argile, très sableux et cohésif, respectivement.
Ces comportements non attendus des formulations Rochechinard 9% argile et Tassin
9% argile + 10% ciment, nous font penser sur la nécessité d´une campagne d´essais
plus importante pour décrire le comportement si hétérogène du mortier de terre.
Pour une teneur en argile de 12%, nous trouvons que les réponses rhéologiques sont
cohérentes. C´est à dire que moins de sable d´Hostun dans la formulation mène à des
valeurs de seuil et de pseudo-viscosité plus importantes.

298
Annexe D

ANNEXES CHAPITRE 05

D.1 Teneurs en eau résiduelles


Tous les résultats obtenus par rapport aux mesures des teneurs en eau résiduelles
sont présentés dans les tableaux D.1, D.2, D.3, D.4 et D.5.

D.2 Influence du ciment sur la masse volumique


Les résultats concernant l’influence du ciment sur la masse volumique sont montrés
dans les figures D.1, D.2 et D.3.

Fig. D.1 – Masse volumique en fonction du ciment - Formulations Tassin

299
Tab. D.1 – Résultats des teneurs en eau résiduelles pour les formulations de mortiers
Tassin contenant 17,5 % d’argile.

Formulations des mortiers Wr ( %)


T17,5 % argile 1,8
2,2
2,2
T17,5 % argile + 4 % ciment
2,1
2,0
2,3
T17,5 % argile + 6 % ciment
2,2
1,6
4,0
T17,5 % argile + 8 % ciment 1,6
2,5
2,6
5,3
5,8
T17,5 % argile + 12 % ciment
3,1
2,9
T17,5 % argile + 4 % chaux 2,1
T17,5 % argile + 6 % chaux 2,3
T17,5 % argile + 8 % chaux 2,3
T17,5 % argile + 12 % chaux 2,4
T17,5 % argile + 2 % ciment + 8 % chaux 2,7
T17,5 % argile + 2 % ciment + 2 % chaux 2,3
T17,5 % argile + 1,6 % ciment + 2,4 % chaux 2,1
T17,5 % argile + 1,33 % ciment + 2,67 % chaux 2,1
T17,5 % argile + 1 % ciment + 3 % chaux 1,8
T17,5 % argile + 3 % ciment + 3 % chaux 1,9

300
Tab. D.2 – Résultats des teneurs en eau résiduelles pour les formulations de mortiers
Tassin contenant 12 % d’argile.

Formulations des mortiers Wr ( %)


1,3
T12 % argile
1,2
1,7
T12 % argile + 4 % ciment
1,6
2,1
T12 % argile + 6 % ciment
2,0
T12 % argile + 8 % ciment 2,4
T12 % argile + 10 % ciment 3,1
T12 % argile + 2 % ciment + 8 % chaux 1,8
T12 % argile + 2 % ciment + 2 % chaux 1,4
T12 % argile + 1,33 % ciment + 2,67 % chaux 1,3

Tab. D.3 – Résultats teneurs en eau résiduelles pour les formulations de mortiers Tassin
contenant 9 % et 6 % d’argile.

Formulations des mortiers Wr ( %)


0,9
T9 % argile
0,8
T9 % argile + 8 % ciment 2,2
T9 % argile + 10 % ciment 2,4
T6 % argile 0,6
T6 % argile + 4 % ciment 1,1
T6 % argile + 2 % ciment + 2 % chaux 0,5

301
Tab. D.4 – Résultats des teneurs en eau résiduelles pour les formulations de mortiers
Rochechinard contenant 25 %, 17,5 %, 12 % et 9 % d’argile.

Formulations des mortiers Wr ( %)


6,9
8,3
R25 % argile + 8 % ciment
6,2
7,9
7,3
R25 % argile + 12 % ciment 10,4
10,3
R25 % argile + 17,5 % ciment 6,3
R17,5 % argile 3,0
R17,5 % argile + 10 % ciment 4,6
R17,5 % argile + 4 % ciment + 6 % chaux 3,8
R12 % argile + 10 % ciment 3,5
R12 % argile + 4 % ciment + 6 % chaux 2,7
R9 % argile + 10 % ciment 2,9

Tab. D.5 – Résultats des teneurs en eau résiduelles pour les formulations de mortiers
Magagnosc contenant 12 % et 9 % d’argile.

Formulations des mortiers Wr ( %)


M12 % argile 1,4
M12 % argile + 10 % ciment 2,9
M9 % argile 0,9
M9 % argile + 6 % ciment 1,6
M9 % argile + 8 % ciment 2,1
M9 % argile + 10 % ciment 2,3
M9 % argile + 4 % ciment + 6 % chaux 1,5

302
Fig. D.2 – Masse volumique en fonction du ciment - Formulations Rochechinard

Fig. D.3 – Masse volumique en fonction du ciment - Formulations Magagnosc

D.3 Contrainte à la rupture


Tous les résultats concernant les valeurs de contrainte à la rupture pour toutes les
formulations testées dans cette recherche sont présentés dans les tableaux D.6, D.7,
D.8, D.9, D.10, D.11, D.12, D.13, D.14, D.15, D.16 et D.17.
Nous pouvons observer l’influence de la teneur en ciment sur la chute de la masse
volumique dans le graphique D.4. On voit bien que le vrai liant de ces formulations est
l’argile et pas le ciment. L’ajout du ciment va donc diminuer le pouvoir de cohésion du

303
Tab. D.6 – Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche et pseudo-
raideur pour les formulations de mortiers fabriqués avec la terre Tassin contenant 17 %
d’argile pour des essais de compression. L’addition est le ciment pour les pourcentages
de 4 et 8 %. Essais réalisés sur des éprouvettes prismatiques de dimensions 8x4x4cm,
sauf pour une formulation Tassin 8% ciment indiquée ci-dessous. La pseudo-raideur a
été déterminé par la courbe du piston.

Formulations des mortiers ρd σr E lim


17,5% argile (MPa) (g/cm3 ) (MPa) -
1,77 2,7 239,86 0,0164
Tassin 17,5% argile 1,75 3,1 282,43 0,0145
1,72 3,0 370,00 0,0129
1,52 0,9 - -
1,54 0,7 - 0,0101
1,52 0,8 - 0,0115
Tassin 17,5% argile + 4 % ciment 1,52 0,7 - 0,0154
1,51 0,9 - 0,0146
1,50 0,6 - 0,0153
1,48 0,8 - 0,0115
1,49 1,0 - -
1,50 1,1 - -
Tassin 17,5% argile + 6 % ciment 1,50 1,1 - -
1,51 1,0 - -
1,50 0,9 - -
- 2,1 - -
- 2,6 892,86 0,0072
- 1,9 263,89 0,0116
- 2,3 486,11 -
Tassin 17,5% argile + 8 % - 1,9 450,00 0,0051
ciment(12x8x6cm) - 3,2 507,69 -
- 2,6 441,67 0,0115
- 2,8 815,79 -
- 2,9 550,00 0,0123
- 2,7 450,00 0,0112
1,52 3,2 420,00 0,0093
1,52 3,0 473,48 0,0091
Tassin 17,5% argile + 8 % ciment 1,52 3,0 450,95 0,0093
1,53 2,9 409,81 0,0095
1,53 3,0 309,63 0,0094

304
Tab. D.7 – Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche et pseudo-
raideur pour les formulations de mortiers fabriqués avec la terre Tassin pour des essais
de compression. Les additions sont le ciment (8 et 12 %) et la chaux (4, 6 et 8 %).
Essais réalisés sur des éprouvettes prismatiques de dimensions 8x4x4cm.

Formulations des mortiers σr ρd E lim


17,5% argile (MPa) (g/cm3 ) (MPa) -
1,51 5,6 687,50 0,0095
1,51 6,1 878,91 0,0095
Tassin 17,5% argile + 12 % ciment 1,50 5,8 833,33 0,0108
1,51 5,3 691,49 0,0096
1,50 6,0 741,07 0,0110
- 0,3 - -
1,51 0,3 - -
Tassin 17,5% argile + 4 % chaux 1,46 0,3 - -
1,45 0,1 - -
1,47 0,3 - -
1,49 0,4 86,44 0,0099
1,69 0,5 103,86 0,0070
Tassin 17,5% argile + 6 % chaux 1,49 0,5 70,22 0,0074
1,83 0,6 75 0,0073
1,50 0,5 93,98 0,0060
1,77 0,4 - -
1,45 0,3 - -
Tassin 17,5% argile + 8 % chaux 1,47 0,4 - -
1,79 0,5 - -
1,44 0,4 - -
1,78 0,4 210,00 -
1,51 0,7 136,72 0,0064
Tassin 17,5% argile + 12% chaux 1,65 0,7 226,35 0,0051
1,50 0,8 205,36 0,0052
1,52 0,8 260,71 -
1,53 0,5 142,29 0,0082
Tassin 17,5% argile + 2% ciment 2% chaux
1,77 0,7 175,00 0,0049

305
Tab. D.8 – Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche et pseudo-
raideur pour les formulations de mortiers fabriqués avec la terre Tassin pour des essais
de compression. Les additions sont le ciment (1 %, 1,33 %, 1,6 % et 2 %) et la chaux
(2 %, 2,4 %, 2,67 %, 3 % et 12 %). Essais réalisés sur des éprouvettes prismatiques de
dimensions 8x4x4cm.

Formulations des mortiers σr ρd E lim


17,5% argile (MPa) (g/cm3 ) (MPa) -
1,52 0,5 68,57 0,0083
1,52 0,5 79,90 0,0071
Tassin 17,5% argile + 1,6% ciment + 2,4%
1,52 0,6 77,05 0,0099
chaux
1,48 0,7 94,41 0,0096
1,47 0,6 119,19 0,0057
1,54 0,4 102,59 0,0067
Tassin 17,5% argile + 1,33% ciment + 1,53 0,8 237,97 0,0061
2,67% chaux 1,53 0,4 114,03 0,0051
1,58 0,8 91,37 -
Tassin 17,5% argile + 1% ciment + 3% 1,58 0,9 122,89 -
chaux 1,58 0,9 162,48 -
1,59 0,8 125,86 -
Tassin 17,5% argile + 3% ciment + 3% 1,55 0,7 80,93 -
chaux 1,57 0,9 141,33 -
1,49 1,2 212,69 0,0105
1,49 1,0 168,33 0,0106
Tassin 17,5% argile + 2%ciment + 8%chaux 1,49 1,1 181,86 0,0100
1,48 1,1 231,71 0,0104
1,49 1,1 223,10 0,0107

Tab. D.9 – Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche et pseudo-
raideur pour les formulations de mortiers fabriqués avec la terre Tassin pour des essais
de compression. Les additions sont le ciment (2 %) et la chaux (2 %). Essais réalisés
sur des éprouvettes prismatiques de dimensions 8x4x4cm.

Formulations des mortiers σr ρd E lim


6% argile (MPa) (g/cm3 ) (MPa) -
1,64 1,1 116,67 0,0111
1,63 1,0 116,67 0,0097
Tassin 6% argile 1,65 1,4 212,30 0,0098
1,63 1,0 115,15 0,0119
1,69 0,6 209,04 0,0034
1,70 0,7 184,62 0,0043
Tassin 6% argile + 2%ciment + 2%chaux 1,71 0,7 249,86 0,0037
1,70 0,6 258,94 0,0033
1,70 0,6 194,43 0,0037

306
Tab. D.10 – Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche et pseudo-
raideur pour les formulations de mortiers fabriqués avec la terre Tassin contenant 9 %
argile pour des essais de compression. L’addition est le ciment (8 % et 10 %). Essais
réalisés sur des éprouvettes prismatiques de dimensions 8x4x4cm.

Formulations des mortiers σr ρd E lim


9% argile (MPa) (g/cm3 ) (MPa) -
1,71 1,2 184,58 0,0097
Tassin 9% argile 1,76 1,4 274,37 0,0083
1,72 1,4 238,70 0,0091
1,78 1,5 280,75 0,0087
1,78 1,6 232,83 0,0095
1,75 5,9 1115,20 0,0087
1,76 5,7 1106,80 0,0085
Tassin 9% argile + 8 % ciment 1,75 6,1 1173,10 0,0090
1,76 6,0 1194,70 0,0090
1,75 5,8 1127,10 0,0080
1,77 9,5 1894,30 0,0087
1,75 10,2 1977,80 0,0091
Tassin 9% argile + 10 % ciment 1,78 10,7 1975,50 0,0100
1,79 10,5 1987,60 0,0098
1,77 10,0 2251,40 0,0078

307
Tab. D.11 – Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche et pseudo-
raideur pour les formulations de mortiers fabriqués avec la terre Tassin contenant 12
% argile pour des essais de compression. L’additions est le ciment (4 %, 6 %, 8 % et
10 %). Essais réalisés sur des éprouvettes prismatiques de dimensions 8x4x4cm.

Formulations des mortiers σr ρd E lim


12% argile (MPa) (g/cm3 ) (MPa) -
1,76 1,8 - -
1,78 1,9 163,89 0,0160
1,78 1,9 250,04 0,0114
1,80 1,2 132,71 0,0170
1,75 1,5 148,85 0,0168
Tassin 12% argile 1,89 1,9 412,51 0,0088
1,88 2,4 434,62 0,0087
1,88 2,4 365,51 0,0090
1,88 2,3 321,08 0,0076
1,89 2,3 305,62 0,0093
1,63 0,9 179 0,0100
1,64 0,8 204 0,0111
1,64 0,9 177 0,0112
Tassin 12% argile + 4 % ciment
1,63 0,8 129 0,0096
1,60 0,5 115 0,0112
1,60 0,5 142 0,0085
1,58 1,5 344 0,0091
1,59 1,7 432 0,0082
1,59 1,7 438 0,0080
Tassin 12% argile + 6 % ciment
1,59 1,6 396 0,0082
1,62 2,4 561 0,0106
1,62 2,2 463 0,0103
1,69 5,5 1042,20 0,0082
1,68 5,4 979,42 0,0093
Tassin 12% argile + 8 % ciment 1,69 5,6 1009,60 0,0095
1,69 5,5 924,91 0,0090
1,69 5,5 1178,70 0,0077
1,66 9,1 1524,80 0,0107
1,68 8,4 1336,40 0,0101
Tassin 12% argile + 10 % ciment 1,70 9,2 1510,90 0,0110
1,71 9,3 1554,00 0,0098
1,70 9,5 1702,70 0,0092

308
Tab. D.12 – Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche et pseudo-
raideur pour les formulations de mortiers fabriqués avec la terre Tassin contenant 12
% argile pour des essais de compression. Les additions sont le ciment (1,33 % et 2%)
et la chaux (2 %, 2,67 % et 8 %). Essais réalisés sur des éprouvettes prismatiques de
dimensions 8x4x4cm.

Formulations des mortiers σr ρd E lim


12% argile (MPa) (g/cm3 ) (MPa) -
1,65 0,7 194,24 0,0052
1,65 0,7 345,32 0,0034
Tassin 12% argile + 1,33 % ciment + 2,67
1,64 0,6 135,95 0,0070
% chaux
1,66 0,7 210,96 0,0055
1,65 0,7 215,76 0,0054
1,62 0,6 131,92 0,0058
1,62 0,5 131,77 0,0054
Tassin 12% argile + 2 % ciment + 2 %
1,62 0,5 176,97 0,0057
chaux
1,63 0,5 115,28 0,0058
1,61 0,5 114,53 0,0073
1,60 1,0 283,54 0,0074
1,58 0,8 247,39 0,0064
Tassin 12% argile + 2 % ciment + 8 %
1,62 0,9 268,59 0,0071
chaux
1,62 1,0 290,98 0,0077
1,61 1,0 235,48 0,0091

309
Tab. D.13 – Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche et pseudo-
raideur pour les formulations de mortiers fabriqués avec la terre Magagnosc contenant
9 % argile pour des essais de compression. Les additions sont le ciment (4 %, 6 %,
8 % et 10 %) et la chaux (6 %). Essais réalisés sur des éprouvettes prismatiques de
dimensions 8x4x4cm.

Formulations des mortiers σr ρd E lim


9% argile (MPa) (g/cm3 ) (MPa) -
1,80 3,2 500,49 0,0092
1,85 3,5 555,76 0,0096
Magagnosc 9% argile 1,84 3,2 638,43 0,0083
1,85 3,1 508,22 0,0093
1,83 3,0 550,51 0,0094
1,71 1,5 342,52 0,0094
1,70 1,7 358,46 0,0107
Magagnosc 9% argile + 6 % ciment 1,73 1,8 378,20 -
1,71 1,4 274,51 0,0109
1,71 1,3 286,54 0,0083
1,70 3,5 533,07 0,0109
1,73 3,7 604,63 0,0113
Magagnosc 9% argile + 8 % ciment 1,70 3,4 578,18 0,0097
1,70 3,3 581,42 0,0103
1,71 2,8 464,60 0,0095
1,71 5,6 914,35 0,0113
1,70 5,3 897,67 0,0098
Magagnosc 9% argile + 10 % ciment
1,70 5,4 944,42 0,0110
1,71 5,4 918,34 0,0098
1,65 1,0 145,41 0,0113
1,63 0,9 150,62 0,0097
Magagnosc 9% argile + 4 % ciment + 6 % 1,64 0,9 140,20 0,0134
chaux 1,63 1,0 162,50 0,0132
1,65 1,0 253,28 0,0087

310
Tab. D.14 – Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche et pseudo-
raideur pour les formulations de mortiers fabriqués avec la terre Magagnosc contenant
12 % argile pour des essais de compression. L’addition est le ciment (10 %). Essais
réalisés sur des éprouvettes prismatiques de dimensions 8x4x4cm.

Formulations des mortiers σr ρd E lim


12% argile (MPa) (g/cm3 ) (MPa) -
1,67 3,2 571,09 0,0087
1,70 2,7 437,55 0,0084
Magagnosc 12% argile 1,76 4,1 590,03 0,0091
1,71 3,4 540,81 0,0093
1,56 3,9 490,57 0,0108
1,56 3,5 459,04 0,0110
Magagnosc 12% argile + 10 % ciment 1,59 4,1 523,91 0,0117
1,57 4,0 498,69 0,0113
1,59 4,0 526,64 0,0117

Tab. D.15 – Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche et pseudo-
raideur pour les formulations de mortiers fabriqués avec la terre Rochechinard conte-
nant 9 % argile pour des essais de compression. L’addition est le ciment (10 %). Essais
réalisés sur des éprouvettes prismatiques de dimensions 8x4x4cm.

Formulations des mortiers σr ρd E lim


9% argile (MPa) (g/cm3 ) (MPa) -
1,71 4,5 678,84 0,0102
1,72 4,7 672,07 0,0107
Rochechinard 9% argile + 10 % ciment 1,74 4,9 700,41 0,0116
1,76 5,0 722,87 0,0108
1,74 4,8 664,29 0,0120

311
Tab. D.16 – Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche et pseudo-
raideur pour les formulations de mortiers fabriqués avec la terre Rochechinard conte-
nant 12 % argile pour des essais de compression. Les additions sont le ciment (4 % et
10 %) et la chaux (6 %). Essais réalisés sur des éprouvettes prismatiques de dimensions
8x4x4cm.

Formulations des mortiers σr ρd E lim


12% argile (MPa) (g/cm3 ) (MPa) -
1,72 5,1 613,64 0,0130
1,72 4,5 536,62 0,0127
Rochechinard 12% argile + 10 % ciment 1,72 5,1 591,86 0,0130
1,72 5,3 650,46 0,0131
1,73 5,2 623,52 0,0131
1,67 1,4 147,66 0,0155
1,64 1,4 160,32 0,0141
Rochechinard 12% argile + 4 % ciment + 6
1,67 1,3 155,96 0,0131
% chaux
1,63 1,4 144,82 0,0153
1,65 1,3 141,96 0,0137

Tab. D.17 – Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche et pseudo-
raideur pour les formulations de mortiers fabriqués avec la terre Rochechinard conte-
nant 17,5 % argile pour des essais de compression. Les additions sont le ciment (4 % et
10 %) et la chaux (6 %). Essais réalisés sur des éprouvettes prismatiques de dimensions
8x4x4cm.

Formulations des mortiers σr ρd E lim


17,5% argile (MPa) (g/cm3 ) (MPa) -
1,86 1,4 232,18 0,0111
1,85 1,2 140,40 0,0123
Rochechinard 17,5% argile 1,87 1,3 137,87 0,0140
1,89 1,3 155,62 0,0130
1,84 1,4 165,53 0,0120
1,66 4,9 478,23 0,0148
1,64 4,1 357,16 0,0153
Rochechinard 17,5% argile + 10 % ciment 1,64 5,0 486,57 0,0145
1,65 4,5 413,65 0,0145
1,64 4,3 400,43 0,0137
1,62 1,8 179,34 0,0144
1,61 1,8 166,50 0,0148
Rochechinard 17,5% argile + 4 % ciment +
1,59 1,6 144,88 0,0148
6 % chaux
1,62 1,8 152,46 0,0157
1,63 1,8 156,16 0,0158

312
mortier.

Fig. D.4 – Rapport masses volumiques x teneur en ciment pour certaines formulations
Tassin - éprouvettes 8x4x4cm

Pour les mortiers Rochechinard et Magagnosc, ce rapport est montré dans les figures
D.5 et D.6.

Fig. D.5 – Contrainte à la rupture en compression simple versus Teneur en ciment -


Formulations Rochechinard

313
Fig. D.6 – Contrainte à la rupture en compression simple versus Teneur en ciment -
Formulations Magagnosc

D.4 Contrainte en traction par flexion


La figure D.7 montre tous les résultats de résistances à la traction par flexion
obtenus dans cette recherche. Les point supplémentaires montrées ici concernent les
formulations mixtes stabilisées au ciment et à la chaux. Ici, nous observons en plus,
qu´à teneur en argile constante, la masse volumique des mortiers mixtes reste proche
de celle du mortier simple avec la même teneur en liant. Une teneur en liant de 4%
n´est pas assez pour faire changer la masse volumique du mortier.
Dans le tableau D.18, nous présentons des valeurs de masses volumiques et de
résistances en traction par flexion pour les mortiers Tassin stabilisées avec le ciment et
la chaux.

D.5 Pseudo-raideur
Nous avons rassemblé toutes les formulations pour évaluer d´une façon assez générale
l´influence de l´argile sur la pseudo-raideur. Cette superposition de résultats est présentée
dans la figure D.8.
Dans la figure D.9, nous montrons l’influence de la teneur en eau de fabrication sur
les valeurs de pseudo-raideurs.
Dans les figures D.10 et D.11, nous présentons l’influence du ciment sur la pseudo-
raideur, pour les terres Rochechinard et Magagnosc, respectivement.
Dans la figure D.12, nous pouvons observer les pseudo-raideurs graphiquement,

314
Tab. D.18 – Résultats des résistances à la traction par flexion pour les formulations
de mortiers Tassin stabilisées avec le ciment et la chaux

Formulations des mortiers ρd (g/cm3 ) σf


1,47 0,2
1,49 0,1
17,5 % argile + 4% ciment 1,49 0,3
1,47 0,3
1,49 0,3
1,52 0,2
17,5 % argile + 1,6% ciment + 2,4% chaux
1,52 0,3
1,51 0,3
17,5 % argile + 1,3% ciment + 2,7% chaux 1,49 0,2
1,49 0,2
1,51 0,4
17,5 % argile + 2% ciment + 2% chaux 1,52 0,5
1,51 0,4
1,55 0,3
17,5 % argile + 1% ciment + 3% chaux
1,58 0,3
1,55 0,4
17,5 % argile + 3% ciment + 3% chaux 1,57 0,4
1,54 0,4
1,65 0,2
12 % argile + 2% ciment + 2% chaux 1,67 0,3
1,64 0,3
1,64 0,3
12 % argile + 2% ciment + 8% chaux 1,62 0,4
1,60 0,3
1,71 0,2
6 % argile + 2% ciment + 2% chaux
1,71 0,2

315
Fig. D.7 – Contrainte à la traction à la rupture versus Masse volumique - Toutes
formulations testées

Fig. D.8 – Pseudo-raideur en fonction de la teneur en argile - Toutes formulations


rassemblées

pour certaines courbes contrainte-déformation, pour la terre Tassin.


Pour les mortiers Rochechinard et Magagnosc, l´influence du ciment sur les valeurs
de raideurs peut être vue graphiquement sur les figures D.13 et D.14, respectivement .

316
Fig. D.9 – Pseudo-raideur en fonction de la teneur en eau de fabrication - Principales
formulations testées

Fig. D.10 – Pseudo-raideur en fonction de la teneur en ciment - Formulations Roche-


chinard

317
Fig. D.11 – Pseudo-raideur en fonction de la teneur en ciment - Formulations Magag-
nosc

Fig. D.12 – Sélection des principales courbes contrainte-déformation - Formulations


Tassin - Contrainte inférieure 3,5 MPa

318
Fig. D.13 – Sélection des principales courbes contrainte-déformation - Formulations
Rochechinard stabilisées au ciment

Fig. D.14 – Sélection des principales courbes contrainte-déformation - Formulations


Magagnosc stabilisées au ciment

319
D.6 Déformation limite mesurée par le LVDT
Le critère adopté pour la détermination des valeurs de déformation limite est
représenté sur la figure 5.12. Même si la contrainte se maintenait constante ou subis-
sait juste après un comportement d´écrouissage, la déformation limite a été toujours
associée au point A représenté sur la figure.

D.6.1 Influence de la teneur en argile sur la déformation limite


Nous avons vérifié si l´argile, sa teneur et nature, joue un rôle sur les valeurs de
déformation limite. Les résultats sont montrés dans les figures D.15, D.16 et D.17.
Nous n´avons pas réussi à trouver des raisons communes qui puissent expliquer la
distribution des points dans ces figures. A priori, l´argile n´a pas une influence directe
sur les valeurs de déformation limite.

Fig. D.15 – Déformation limite versus Teneur en argile - Formulations Tassin

D.6.2 Influence de la teneur en ciment sur la déformation li-


mite
Nous avons aussi vérifié si le ciment joue un rôle sur les valeurs de déformation
limite. Les résultats sont montrés dans les figures D.18, D.19 et D.20.
Comme pour l´argile, nous n´avons pas réussi à trouver des raisons qui expliquent
la distribution des points dans ces figures. A priori, le ciment n´a pas une influence
directe sur les valeurs de déformation limite.

320
Fig. D.16 – Déformation limite versus Teneur en argile - Formulations Rochechinard

Fig. D.17 – Déformation limite versus Teneur en argile - Formulations Magagnosc

influence des facteurs eau/ciment et eau/(ciment+argile) sur la contrainte à la


rupture

D.6.3 Influence de la teneur en eau de fabrication sur la


contrainte à la rupture en compression simple
Nous présentons dans la figure D.23 les résultats montrant l´influence de la teneur
en eau de fabrication sur les valeurs de résistances en compression pour les principaux

321
Fig. D.18 – Déformation limite versus Teneur en argile - Formulations Tassin

Fig. D.19 – Déformation limite versus Teneur en argile - Formulations Rochechinard

mortiers fabriqués dans cette recherche. Donc, nous avons rassemblé dans une seule
figure les mortiers Tassin, Rochechinard et Magagnosc. Les valeurs contenant de la
chaux ne sont pas présentées sur la figure, mais elles ont été toutes inférieures à 2
MPa, comme les mortiers stabilisés à une teneur en ciment inférieure ou égale à 6%.
Pour les mortiers Tassin, il y a une tendance de diminution de la valeur de la contrainte
à la rupture, à teneur en ciment constante, à mesure que la teneur en eau et en argile
augmentent.

322
Fig. D.20 – Déformation limite versus Teneur en argile - Formulations Magagnosc

Fig. D.21 – Contrainte à la rupture en compression simple en fonction du facteur


eau/ciment - Principales formulations testées

323
Fig. D.22 – Contrainte à la rupture en compression simple en fonction du facteur
eau/(ciment+argile) - Principales formulations testées

Fig. D.23 – Contrainte à la rupture en compression simple versus Teneur en eau de


fabrication - Principales formulations testées

324
D.7 Capteurs de proximité
Dans la figure D.24, nous avons les résultats donnés par les capteurs de proxi-
mité concernant deux éprouvettes d´une même formulation. Pour l´éprouvette 09, les
deux courbes des capteurs de proximité partent dans le même sens alors que pour
l´éprouvette 01, chacune part d´un côté. Nous pensons que la courbe ”d” de droite de
l´éprouvette 01, présente des déformations négatives à cause d´un mouvement de la
cible utilisée pour la mesure du déplacement du capteur de proximité. Nous pensons
qu´au lieu d´annuler complètement l´essai de l´éprouvette 01, nous pouvons au moins
prendre en compte sa courbe de gauche ”g”.

Fig. D.24 – Courbes données par des capteurs de proximité - Formulation T17,5%
argile + 8% ciment - Éprouvettes venant des essais de flexion

Dans la figure D.25, nous montrons pour une même formulation seulement les
courbes qui sont parties dans le bon sens. Nous observons que la dispersion est très
élevée.
Dans la figure D.26, nous présentons une coı̈ncidence raisonnable entre les résultats
de deux éprouvettes pour la formulation T17,5% argile + 4%ciment.
Les figures D.27, D.28 et D.29 présentent par contre une dispersion plus importante
comparées aux figures précédentes.

325
Fig. D.25 – Courbes données par des capteurs de proximité - Formulation T17,5%
argile + 8% ciment - Éprouvettes venant des essais de flexion

Fig. D.26 – Courbes données par des capteurs de proximité - Formulation T17,5%
argile + 4% ciment

326
Fig. D.27 – Courbes données par des capteurs de proximité - Formulation T12% argile
+ 10% ciment

Fig. D.28 – Courbes données par des capteurs de proximité - Formulation T9% argile
+ 8% ciment

327
Fig. D.29 – Courbes données par des capteurs de proximité - Formulation M12% argile

328
D.8 Essais de flexion de poutres
Dans les figures D.30 et D.31, nous comparons les formulations qui ont été testées
par le mode opératoire 01, donc avec un mouillage des blocs aléatoire, lors de la fabri-
cation des éléments des maçonneries.

Fig. D.30 – Toutes formulations qui ont bien réussies rassemblées (meilleurs résultats)
- Mode opératoire 01

Dans la figure D.32, nous comparons tous les modes opératoires testés dans cette
recherche. Nous observons que le ciment a joué un rôle sur l´adhérence entre le mortier
et le bloc. La meilleure formulation a été Tassin 9% argile + 12% ciment.
La résistance à la flexion de la poutre constituée du mortier Tassin 9% argile + 15%
ciment a été basse, comparée à celle d´une teneur de 12% ciment. Nous pensons que la
baisse de résistance est due à la stabilisation des blocs. Déjà, les blocs ne présentaient
pas un bon état, c´est-à-dire ils présentaient des arêtes cassées. En plus, le bloc stabilisé
au ciment tend à absorber moins d´eau du mortier. Comme la résistance à l´adhérence
dépend du transport d´eau du mortier vers les blocs (et des blocs vers le mortier,
plus tard), nous pensons qu´un transport d´eau déficient a pu causer cette baisse de
résistance. Deux autres modes opératoires contenant des blocs stabilisés au ciment à
une teneur de 4% ont été testés, mais aucun résultat n´a pu être acquis (voir tableau
3.7).
Dans la figure D.33, nous comparons aussi des modes opératoires divers, mais pour
des résistances à l´adhérence inférieures à 0,9 MPa.

329
Fig. D.31 – Toutes formulations qui ont bien réussies rassemblées (d´autres résultats)
- Mode opératoire 01

Fig. D.32 – Comparaison entre tous les modes opératoires testés - Meilleures résistances
à l´adhérence

330
Fig. D.33 – Comparaison entre tous les modes opératoires testés - Résistances à
l´adhérence inférieures à 0,9 MPa

331
D.9 Essais de cisaillement de poutres
Dans la figure D.34, nous comparons les formulations de mortiers Magagnosc 12%
argile et Tassin 12% argile. Nous observons une dispersion moins importante pour
Tassin 12% argile. Nous présentons aussi sur cette figure le résultat pour le mortier
Magagnosc 9% argile + 10% ciment, qui a crée une adhérence plus résistant que les
mortiers Tassin 12% argile + 8% ciment. Ici, tous les blocs son non-stabilisés et ont
été humidifiés à vue.

Fig. D.34 – Tassin 12% argile versus Magagnosc 12% argile - Éprouvettes provenant
des essais de flexion

Nous avons rassemblé pour Tassin 9% argile + 8% ciment les meilleures adhérences
pour chaque combinaison faite avec ce mortier dans la figure D.35. Nous observons que
les blocs secs ont provoqué les plus faibles adhérences.
L´influence du ciment est montrée sur la figure D.36. On remarque que pour des
teneurs en ciment de 12% et 15%, l´adhérence est améliorée malgré la surface sèche des
blocs. Sinon, d´une façon générale, le ciment contribue à la formation d´une interface
bloc-mortier plus forte.
Dans la figure D.37, nous vérifions la qualité des prismes provenant des essais de
flexion. Pour cela, nous comparons leurs résultats avec ceux obtenus à partir d´essais
des prismes vierges. Nous observons que les prismes provenant des essais de flexion
étaient en bon état, vu que leur résistance à l´adhérence s´est montré même plus
forte que celle des éprouvettes vierges. Même avec un mortier contenant 10% ciment,
l´adhérence de l´éprouvette vierge s´est montré plus faible.
Les meilleurs résultats des éprouvettes vierges testées sont présentées dans la figure

332
Fig. D.35 – Blocs secs versus Blocs humidifiés avec 25 ml d´eau versus Mouillage
aléatoire (T9a8c-ép.02) - Éprouvettes provenant des essais de flexion

Fig. D.36 – Tassin 9% argile - Influence du ciment - Éprouvettes provenant des essais
de flexion

D.38. Malgré la dispersion pour une même formulation de mortier, celle contenant le
taux de ciment le plus élevé a présenté une adhérence plus forte.

333
Fig. D.37 – Comparaison entre les résultats des éprouvettes provenant des essais de
flexion et ceux des éprouvettes vierges

Fig. D.38 – Comparaison entre les résultats des éprouvettes vierges

334
Table des figures

2.1 Thixotropie et anti-thixotropie d´un fluide - Vitesse de rotation constante


[ROY 99] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2.2 Bétons différents qui présentent l’un des paramètres de Bingham iden-
tique (σo =seuil d’écoulement et η =viscosité plastique) [FER 99] . . . 16
2.3 Feuillets argileux et leurs empilements [TUC 88] [UNI 82] [MOR 96] . 19
2.4 Forme des particules argileuses [VEL 95] . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.5 Variation de la valeur de bleu (V.B.) des mélanges (sables + fines) en
fonction du pourcentage des fines [UNI 82] . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.6 Rapport ”initial flow” en fonction du rapport eau/ciment. La teneur en
argile varie à chaque point : 9 %, 18 %, 26 %, 35 % et 40 %. . . . . . . 26
2.7 Rapport ”cone impression” en fonction du rapport eau/ciment. La te-
neur en argile varie à chaque point : 9 %, 18 %, 26 %, 35 % et 40 %. . . 26
2.8 Rapport ”cone impression” en fonction du rapport eau/argile calculé
d´après les données expérimentales de [WAL 97] . . . . . . . . . . . . . 27
2.9 Rapport ”initial flow” en fonction du rapport eau/argile calculé d´après
les données expérimentales de [WAL 97] . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
2.10 Viscomètre ”Turning tube” - [FER 99][KOE 03] . . . . . . . . . . . . . 31
2.11 Exemple d’un cylindre interne d’un rhéomètre avec la forme d’un cône-
plateau - [STE 96] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
2.12 Pales utilisées par Tattersall - a) MH ”helical pattern” et b) LM en
forme de ”H” [KOE 03] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
2.13 Montage Expérimental - Dimensions de l’appareil utilisé dans les essais
- [LAR 98a] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
2.14 Principe de l’essai au cône d’Abrams modifié. T est le temps d’affaisse-
ment partiel, ou temps d’affaissement - [LAR 98a] . . . . . . . . . . . . 36
2.15 Rapport affaissement au cône d’Abrams en fonction du rapport eau/argile
d´après des données expérimentales de [WAL 97] . . . . . . . . . . . . 39
2.16 Rapport affaissement au cône d’Abrams en fonction du rapport eau/argile
[P’K 03] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

335
2.17 Rapport eau/ciment en fonction de la teneur en ciment pour un même af-
faissement au cône d’Abrams ± 5 mm d´après des données expérimentales
de [WAL 97] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2.18 Rapport eau/ciment en fonction de la teneur en argile pour un même af-
faissement au cône d’Abrams ± 5 mm d´après des données expérimentales
de [WAL 97] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
2.19 Influence de l’élancement des éprouvettes de terre compactée séchée sur
les valeurs de résistances à la compression. [P’K 02] . . . . . . . . . . . 46
2.20 Système d’anti-frettage et schéma de représentation des capteurs de
proximité utilisé par [OLI 94] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
2.21 Représentation du mode de rupture de l’essai brésilien [OLI 94] . . . . 48
2.22 Modes de fissuration du bloc et du mortier sous chargement vertical . . 49
2.23 Courbe contrainte à la rupture versus facteur eau/ciment d´après les
essais réalisés par [WAL 97] et aussi des essais réalisés par Azeredo dans
son DEA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
2.24 Courbe contrainte à la rupture versus facteur eau/ciment d´après les
essais réalisés par [WAL 97] et aussi des essais réalisés par [AZE 02] . . 52
2.25 Dispositif expérimental de l’essai ”BWT” [PLU 95] [VEK 94] . . . . . . 58
2.26 Dispositif expérimental de l’essai de poutres ”Bond Beam Test - BBT”
[JUK 98][LOU 01] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
2.27 Un mur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
2.28 Deux façons de tester l’adhérence entre les joints de mortier et les blocs
[LOU 01] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
2.29 Modes possibles de rupture dans les murs [LOU 01] . . . . . . . . . . . 60
2.30 Bloc de calibration pour un modèle numérique [SAM 99] . . . . . . . . 63
2.31 Propriétés des mortiers fabriqués par [VEN 96]. Il n’y a pas de précision
du type de la chaux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
2.32 Influence de la teneur en humidité de l’élément de maçonnerie sur la
résistance à l’adhérence [VEN 96] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
2.33 Schéma du rapport entre la teneur en argile des mortiers stabilisés au
ciment en fonction de leurs résistances à l’adhérence [WAL 99] . . . . . 67
2.34 Dispositifs expérimentaux pour des essais de traction directe - a) utilisa-
tion de vis pour relier les blocs et des plaques en acier qui seront ensuite
reliés à la presse et b) Dispositif experimental pour un essai de traction
directe - utilisation de tiges pour tirer les blocs [JUK 98] . . . . . . . . 69
2.35 a) Dispositif experimental pour un essai de traction directe - utilisation
d’adhésif pour relier les blocs et les plateaux de la presse [JUK 98] ; b)
Essai de traction indirecte [ALI 86] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70

336
2.36 a) Essai proposé par des Australiens ; b) Essai proposé par des Allemands
[JUK 97] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 71
2.37 Essai proposé par Hoffmann et Stöckl [HOF 86] . . . . . . . . . . . . . 72
2.38 Essai proposé par Benjamin et Williams - rupture mode I et II [BEN 58] 72
2.39 Essai proposé par [KHA 95] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
2.40 a) Premier essai typique proposé par Smith et Carter [SMI 71] et b)
Essai devant être adopté par la CEN [JUK 97] . . . . . . . . . . . . . . 74
2.41 Essai proposé par [RID 94] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74
2.42 Essai proposé par [NUS 78] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
2.43 Dispositif expérimental utilisé par [OLI 94] pour le test de l’adhérence
au cisaillement des éléments de maçonnerie en terre ; F h =force de ci-
saillement et σc =contrainte de pré-compression . . . . . . . . . . . . . 77
2.44 Résultat expérimental obtenu par [OLI 94] pour le test de l’adhérence
au cisaillement des éléments de maçonnerie en terre . . . . . . . . . . . 77
2.45 Échelle plus grande de l´essai précedant . . . . . . . . . . . . . . . . . 78
2.46 Courbe du rapport IRA x Résistance de l’adhérence [GRO 00] . . . . . 78
2.47 Distribution de pores dans les briques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79
2.48 Rapport facteur eau/ciment après suction des briques x IRA . . . . . . 80
2.49 Retrait en fonction des valeurs de bleu pour les mortiers d’après les
résultats de [YOO 98] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83

3.1 Plongeur - Détermination de la consistance du mortier . . . . . . . . . 86


3.2 RHEOMAT120 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
3.3 Pales utilisées pour l’étude de la rhéologie des mortiers de terre . . . . 87
3.4 Capteurs de proximité - 2 de chaque côté de l’échantillon . . . . . . . . 88
3.5 LVDT - Etendue de mesure de 5 mm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88
3.6 Caractéristiques granulométriques des terres Tassin, Rochechinard et
Magagnosc et aussi du sable d´Hostun [P’K 03] . . . . . . . . . . . . . 90
3.7 Comparaison entre les mesures de teneur en eau en poids et par le four
- Tassin 17,5% argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
3.8 Comparaison entre les mesures de teneur en eau en poids et par le four
- Tassin 17,5% argile et Rochechinard 25% argile . . . . . . . . . . . . . 93
3.9 Courbes granulométriques des formulations Tassin et aussi celle du sable
d´Hostun . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
3.10 Courbes granulométriques des formulations Rochechinard et aussi celle
du sable d´Hostun . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
3.11 Courbes granulométriques des formulations Magagnosc et aussi celle du
sable d´Hostun . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97

337
3.12 Courbes granulométriques des formulations Tassin, Rochechinard et Ma-
gagnosc à 6% d´argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97
3.13 Courbes granulométriques des formulations Tassin, Rochechinard et Ma-
gagnosc à 9% d´argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
3.14 Courbes granulométriques des formulations Tassin, Rochechinard et Ma-
gagnosc à 12% d´argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
3.15 Courbes granulométriques des formulations Tassin 6%, 9% et 12% d´argile
et Magagnosc 6% d´argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
3.16 Courbes granulométriques des formulations Tassin 9%, 12% et 17,5%
d´argile et Magagnosc 9% d´argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99
3.17 Courbes granulométriques des formulations Tassin 9%, 12% et 17,5%
d´argile et Magagnosc 12% d´argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100
3.18 Variation de la vitesse pour les essais rhéologiques réalisés avec les pales 103
3.19 (a)Allure de la courbe rhéologique d´un fluide de Bingham (b) cas de
notre rhéomètre - Le chemin ABC est appelé courbe ascendante et le
chemin CGD ou CGF ou CGE est appelé courbe descendante . . . . . 104
3.20 Dispositifs expérimentaux testés pour l’essai de compression simple . . 108
3.21 Systèmes des rotules utilisées lors des essais de compression simple . . . 109
3.22 Comparaison entre les résistances en compression des éprouvettes cylin-
driques [AZE 02] et prismatiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
3.23 Comparaison entre les résistances à la compression des éprouvettes vièrges
et des éprouvettes provenant des essais de flexion . . . . . . . . . . . . 110
3.24 Dispositif expérimental adopté comme optimum pour l’essai de compres-
sion simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
3.25 Dispositif expérimental de l’essai de flexion en 3 points . . . . . . . . . 112
3.26 Dispositif expérimental de l’essai brésilien sur prismes . . . . . . . . . . 113
3.27 Cure des poutres contenant du mortier stabilisé au ciment . . . . . . . 117
3.28 Dispositif expérimental de l’essai de poutre - Rupture mode I . . . . . . 118
3.29 Représentation d´une poutre isostatique sur appuis simples et des va-
riables nécessaires au calcul du module de Young . . . . . . . . . . . . 119
3.30 Dispositif expérimental de l’essai de poutres - Rupture mode II . . . . . 120

4.1 Teneur en eau de fabrication en fonction de la teneur en ciment pour


toutes les terres - Les formulations mixtes (ciment + chaux) ne sont pas
prises en compte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126
4.2 Teneur en eau de fabrication en fonction de la teneur en argile pour
toutes les terres. Les points présentés sont les moyennes pour chaque
teneur en argile. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126

338
4.3 Variation de la pénétration au plongeur en fonction de la variation de la
teneur en eau de fabrication - Formulation Tassin 9 % argile . . . . . . 127
4.4 Pénétration au plongeur en fonction de la teneur en eau de fabrication
- Formulations Tassin avec maniabilité correcte à vue - La chaux est
aérienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
4.5 Pénétration au plongeur en fonction de la teneur en eau de fabrication
- Formulations Rochechinard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
4.6 Pénétration au plongeur en fonction de la teneur en eau de fabrication
- Formulations Magagnosc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
4.7 Pénétration au plongeur en fonction de la teneur en eau de fabrication -
Formulations Tassin, Rochechinard et Magagnosc avec maniabilité cor-
recte à vue - toutes les teneurs en argile . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
4.8 Évaluation approchée de la vitesse de la truelle lors du malaxage d´un
échantillon de mortier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
4.9 Couple de cisaillement versus vitesse de rotation pour des teneurs en
eau moyennes de w =20,1 % et w =24,2 % - pale Tattersall - Tassin
9% argile - Toute courbe rhéologique, parties ascendante et descendante
(voir figure 3.19 b)) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131
4.10 Couple de cisaillement versus vitesse de rotation pour nmax = 150 rpm
- Partie descendante de la courbe rhéologique - Tassin 9% argile . . . . 132
4.11 Comparaison entre les courbes contrainte de cisaillement versus gradient
de vitesse pour les pales Tatersall nmax = 150 rpm et Banfill nmax = 150
rpm - Partie descendante de la courbe rhéologique - Tassin 9% argile . 132
4.12 Comparaison entre les courbes couple de cisaillement versus vitesse de
rotation pour une teneur en eau moyenne w =19,4% - Partie descendante
de la courbe rhéologique - Tassin 9% argile . . . . . . . . . . . . . . . . 133
4.13 Comparaison entre les courbes couple de cisaillement versus vitesse de
rotation pour des teneur en eau moyenne w =22,2% et w =24,1% -
Partie descendante de la courbe rhéologique - Tassin 9% argile . . . . . 134
4.14 Influence de la teneur en eau sur les pseudo-seuils d’écoulement PS (point
D´ou E´ sur la figure 3.19 (b)) et PSB (point F´ sur la figure 3.19 (b))
- pale Tattersall - Tassin 9% argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
4.15 Influence de la teneur en eau sur les pseudo-seuils d’écoulement PS (point
D´ou E´ sur la figure 3.19 (b)) et PSB (point F´ sur la figure 3.19 (b))
- pale Banfill - Tassin 9% argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138
4.16 Contraintes seuils d´écoulement expérimentaux étalonnés en fonction de
la teneur en eau - Comparaison entre les pales Tattersall et Banfill - La
contrainte seuil correspond ici au point D ou E sur la figure 3.19 (a) -
Tassin 9% argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139

339
4.17 Contraintes seuils d´écoulement Bingham étalonnés en fonction de la
teneur en eau - Comparaison entre les pales Tattersall et Banfill - La
contrainte seuil correspond ici au point F sur la figure 3.19 (a) - Tassin
9% argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140
4.18 Variation de la pseudo-viscosité plastique obtenue d’après la courbe
couple de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation - pale Tat-
tersall - Tassin 9% argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
4.19 Variation de la pseudo-viscosité plastique obtenue d’après la courbe
couple de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation - pale Banfill
- Tassin 9% argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
4.20 Viscosité plastique en fonction de la teneur en eau - Pales Tattersall et
Banfill - Tassin 9% argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142
4.21 Pseudo-seuil d´écoulement de Bingham (PSB) en fonction de la teneur
en eau - Formulations Tassin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146
4.22 Pseudo-seuil d´écoulement de Bingham théorique en fonction de la te-
neur en argile - Terre Tassin - Les teneurs en eau extrapolées ont été
calculées par les exponentielles de la figure 4.21 . . . . . . . . . . . . . 147
4.23 Pseudo-seuil d´écoulement en fonction de la teneur en ciment - Formu-
lations Tassin - Les teneurs en eau extrapolées ont été calculées par les
exponentielles de la figure 4.21 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147
4.24 Pseudo-seuil d´écoulement (PS) en fonction de la teneur en eau (plage
de maniabilité acceptable au moins pour les trois premières mesures) -
Formulations Tassin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148
4.25 Couple de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation - Formulation
Tassin 9% argile + 5% ciment - Partie descendante de la courbe rhéologique148
4.26 Pseudo-viscosité plastique (PVP) en fonction de la teneur en eau (plage
de maniabilité acceptable au moins pour les trois premières mesures) -
Formulations Tassin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149
4.27 Courbes rhéologiques - Formulations Tassin 6% argile - Parties ascen-
dante et descendante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150
4.28 Courbes rhéologiques pour certaines teneurs en eau - Formulations Tas-
sin 9% argile - Parties ascendante et descendante . . . . . . . . . . . . 150
4.29 Courbes rhéologiques pour certaines teneurs en eau - Formulations Tas-
sin 12% argile - Parties ascendante et descendante . . . . . . . . . . . . 151
4.30 Pseudo-droites de Bingham ascendantes - Formulation Tassin 12% argile 151
4.31 Pseudo-viscosité plastique (PVP) en fonction de la teneur en eau - For-
mulations Tassin - Parties ascendante et descendante . . . . . . . . . . 152

340
4.32 Pseudo-viscosité plastique en fonction de la teneur en argile - Formula-
tions Tassin - Les teneurs en eau extrapolées ont été calculées par les
exponentilles de la figure 4.31 - Pour 12% argile, nous avons adopté la
courbe ascendante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153
4.33 Pseudo-seuil d´écoulement de Bingham en fonction de la teneur en eau
(plage de maniabilité acceptable au moins pour les trois premières me-
sures) - Formulations Rochechinard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154
4.34 Pseudo-seuil d´écoulement de Bingham en fonction de la teneur en argile
- Terre Rochechinard - Les teneurs en eau extrapolées ont été calculées
par les exponentielles de la figure 4.33 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
4.35 Courbes granulométriques des formulations 9% et 12% argile - Formu-
lations Tassin et Rochechinard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
4.36 Pseudo-seuil d´écoulement (PS) en fonction de la teneur en eau (plage
de maniabilité acceptable au moins pour les trois premières mesures) -
Formulations Rochechinard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156
4.37 Pseudo-seuil d´écoulement de Bingham en fonction de la teneur en ci-
ment - Formulations Rochechinard - Les teneurs en eau extrapolées ont
été calculées par les exponentielles de la figure 4.33 . . . . . . . . . . . 157
4.38 Couple de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation - Formulation
Rochechinard 9% argile + 10% ciment - Parties ascendante et descendante157
4.39 Pseudo-viscosité plastique en fonction de la teneur en eau (plage de
maniabilité acceptable au moins pour les trois premières mesures) - For-
mulations Rochechinard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
4.40 Pseudo-viscosité plastique en fonction de la teneur en argile - Formula-
tions Rochechinard non stabilisées - Les teneurs en eau extrapolées ont
été calculées par les exponentielles de la figure 4.39 . . . . . . . . . . . 159
4.41 Pseudo-seuils d´écoulement de Bingham en fonction de la teneur en
eau (plage de maniabilité acceptable au moins pour les trois premières
mesures) - Formulations Magagnosc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159
4.42 Pseudo-seuil d´écoulement de Bingham en fonction de la teneur en argile
- Terre Magagnosc - Les teneurs en eau extrapolées ont été calculées par
les exponentielles de la figure 4.41 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160
4.43 Pseudo-seuils d´écoulement en fonction de la teneur en ciment - Formu-
lations Magagnosc - Les teneurs en eau extrapolées ont été calculées par
les exponentielles de la figure 4.41 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
4.44 Pseudo-seuil d´écoulement en fonction de la teneur en eau (plage de
maniabilité acceptable au moins pour les trois premières mesures) - For-
mulations Magagnosc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161

341
4.45 Couple de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation - Formulation
Magagnosc 9% argile + 10% ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
4.46 Pseudo-viscosité plastique en fonction de la teneur en eau (plage de
maniabilité acceptable au moins pour les trois premières mesures) - For-
mulations Magagnosc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162
4.47 Courbes rhéologiques - Formulations Magagnosc 6% argile - Parties as-
cendante et descendante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163
4.48 Courbes rhéologiques - Formulations Magagnosc 9% argile - Parties as-
cendante et descendante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
4.49 Pseudo-droites de Bingham - Formulations Tassin, Rochechinard et Ma-
gagnosc non stabilisées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165
4.50 Pseudo-droites de Bingham - Formulations Tassin, Rochechinard et Ma-
gagnosc stabilisées au ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
4.51 Variation du seuil d´écoulement en fonction de la teneur en eau - Toutes
formulations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167
4.52 Variation de la pseudo-viscosité plastique en fonction de la teneur en
eau - Toutes formulations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168
4.53 Relation entre les valeurs de PSB optimum et les valeurs de PS optimums169
4.54 Bilan des valeurs optimums de W, PSB, SB, PS, S, PVP et VP et
limites de W, PSB, PS et PVP - Formulations testées pour l´étude
rhéologique - Pale Tatersall - n(max)=150 rpm - S=seuil d´écoulement -
V.P.= viscosité plastique - l.r.a.=limite du rhéomètre atteinte - t.s.=trop
sableux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170

5.1 Influence de la teneur en ciment sur la teneur en eau résiduelle des


mortiers Tassin et Magagnosc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 172
5.2 Influence de la teneur en stabilisant sur la teneur en eau résiduelle des
mortiers Tassin 17,5 % d’argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173
5.3 Influence de la teneur en argile sur la teneur en eau résiduelle des mor-
tiers sans stabilisant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175
5.4 Influence de l´argile sur la masse volumique - Formulations Tassin . . . 176
5.5 Eprouvettes Rochechinard 25,5% argile - Retrait excessif . . . . . . . . 177
5.6 Influence de l´argile sur la masse volumique - Mortiers non stabilisés . 177
5.7 Masse volumique versus Teneur en ciment . . . . . . . . . . . . . . . . 178
5.8 Influence de l´argile sur la masse volumique - Comparaison entre les
mortiers stabilisés au ciment fabriqués pour cette recherche et aussi ceux
fabriqués par [VEN 05] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 180

342
5.9 Influence de la masse volumique sur les valeurs de contraintes à la rup-
ture - Formulations Tassin - f=frettage - Pour les autres formulations
l´essai a été réalisé avec le système d´anti-frettage . . . . . . . . . . . . 182
5.10 Influence de la masse volumique sur les valeurs de contraintes à la rup-
ture - Formulations Rochechinard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183
5.11 Influence de la masse volumique sur les valeurs de contraintes à la rup-
ture - Formulations Magagnosc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184
5.12 Contrainte de compression simple en fonction de la déformation mesurée
par le LVDT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184
5.13 Pseudo-raideur en fonction de la teneur en argile - Formulations Tassin
stabilisées au ciment (8, 10 et 12 %) - f=frettage, a=argile, c=ciment . 185
5.14 Pseudo-raideur en fonction de la teneur en argile - Formulations Tassin
non stabilisées - f=frettage, a=argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186
5.15 Pseudo-raideur en fonction de la teneur en argile - Formulations Roche-
chinard - f=frettage, a=argile, c=ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . 187
5.16 Pseudo-raideur en fonction de la teneur en argile - Formulations Magag-
nosc - f=frettage, a=argile, c=ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187
5.17 Sélection des principales courbes contrainte-déformation - Formulations
Tassin - jusqu´à une contrainte 10 MPa . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
5.18 Sélection des principales courbes contrainte-déformation - Formulations
Tassin, Rochechinard et Magagnosc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189
5.19 Pseudo-raideur en fonction de la teneur en ciment - Formulations Tassin 189
5.20 Pseudo-raideur en fonction de la teneur en ciment - Principales formu-
lations testées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190
5.21 Courbes données par des capteurs de proximité - Formulation T12%
argile + 8% ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191
5.22 Courbes données par des capteurs de proximité - Formulation T12%
argile + 8% ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192
5.23 Courbes données par des capteurs de proximité - Formulation R17,5%
argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194
5.24 Courbes données par des capteurs de proximité - Formulation T17,5%
argile + 8% ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195
5.25 Courbes données par des capteurs de proximité - Formulation T17,5%
argile + 12% ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 195
5.26 Contrainte à la rupture en compression simple en fonction de la teneur
en argile - Formulations Tassin non stabilisées . . . . . . . . . . . . . . 199
5.27 Contrainte à la rupture en compression simple en fonction de la teneur
en argile - Formulations Tassin stabilisées . . . . . . . . . . . . . . . . . 199
5.28 Courbes contrainte déformation - Formulations Tassin non stabilisées . 200

343
5.29 Contrainte à la rupture en compression simple versus Teneur en argile -
Formulations Rochechinard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200
5.30 Contrainte à la rupture en compression simple versus Teneur en argile -
Formulations Magagnosc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 201
5.31 Contrainte à la rupture en compression simple versus Teneur en argile -
Principales formulations testées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202
5.32 Contrainte à la rupture en compression simple versus Teneur en ciment
- Formulations Tassin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202
5.33 Influence du ciment sur les valeurs de contraintes à la rupture des mor-
tiers, triplets et murs [P’K 03] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204
5.34 Courbes contraintes déformation - Formulations Tassin 12% argile . . . 205
5.35 Contrainte à la rupture en compression simple versus Teneur en ciment
- Principales formulations testées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206
5.36 Contrainte à la rupture en compression simple en fonction de la pseudo-
raideur - Principales formulations testées . . . . . . . . . . . . . . . . . 206
5.37 Contrainte à la rupture en compression simple en fonction du facteur
ciment/eau - Principales formulations testées . . . . . . . . . . . . . . . 207
5.38 Contrainte à la rupture en compression simple en fonction du facteur
eau/argile - Principales formulations testées . . . . . . . . . . . . . . . 207
5.39 Contrainte à la traction à la rupture versus Masse volumique - wf=teneur
en eau de fabrication . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 208
5.40 Masse volumique versus teneur en eau de fabrication . . . . . . . . . . 210
5.41 Contrainte en traction par flexion versus Teneur en ciment . . . . . . . 211
5.42 Essai de flexion d´une poutre - Mortiers Tassin 9% argile et Tassin 9%
argile + 8% ciment - Mode opératoire 01 - LVDT de la presse asservissant
l´essai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213
5.43 Un des modes de rupture des poutres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213
5.44 Essai de flexion d´une poutre - Mortier Tassin 9% argile + 10% ciment
- Mode opératoire 01 - LVDT de la presse asservissant l´essai . . . . . . 214
5.45 Essai de flexion d´une poutre - Tassin 9% argile 8% ciment - Blocs
mouillés avec 25 ml d´eau - LVDT de la presse asservissant l´essai . . . 214
5.46 Essai de flexion d´une poutre - Tassin 9% argile 12% ciment - Blocs secs
- LVDT asservissant l´essai . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215
5.47 Schéma du chargement sur une poutre modèle et description des points
concernés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215
5.48 Tassin 9% et 12% argile et Magagnosc 9% argile - Éprouvettes provenant
des essais de flexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217
5.49 Mode de rupture au cisaillement des poutres . . . . . . . . . . . . . . . 218

344
A.1 Rapport ”cone impression” en fonction du facteur eau/(ciment+argile)
[WAL 97]. La teneur en argile varie à chaque point : 9%, 18%, 26%, 35%
et 40%. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231
A.2 Rapport ”cone impression” en fonction du facteur ciment/argile [WAL 97].
La teneur en argile varie à chaque point : 9%, 18%, 26%, 35% et 40%. . 232
A.3 Rapport ”initial flow” en fonction du facteur eau/(ciment+argile) [WAL 97].
La teneur en argile varie à chaque point : 9%, 18%, 26%, 35% et 40%. . 232
A.4 Rapport ”initial flow” en fonction du facteur ciment/argile [WAL 97].
La teneur en argile varie à chaque point : 9%, 18%, 26%, 35% et 40%. . 233
A.5 Rapport affaissement en fonction du facteur eau/ciment. Résultats obte-
nus par [WAL 97] et aussi par Azeredo, dans cette recherche. La teneur
en argile pour [WAL 97] varie à chaque point : 9%, 18%, 26%, 35% et
40%. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 233
A.6 Rapport affaissement en fonction du facteur eau/(ciment+argile). Résultats
obtenus par [WAL 97] et aussi par Azeredo, dans cette recherche. La te-
neur en argile pour [WAL 97] varie à chaque point : 9%, 18%, 26%, 35%
et 40%. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234
A.7 Rapport affaissement en fonction du facteur ciment/argile. Résultats
obtenus par [WAL 97] et aussi par Azeredo, dans cette recherche. La
teneur en argile pour [WAL 97] varie à chaque point : 9%, 18%, 26%,
35% et 40%. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234
A.8 Rapport contrainte à la rupture en fonction du facteur eau/(ciment+argile).
Résultats obtenus par [WAL 97] et aussi par Azeredo, dans cette re-
cherche. La teneur en argile pour [WAL 97] varie à chaque point : 9%,
18%, 26%, 35% et 40%. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235
A.9 Rapport contrainte à la rupture en fonction du facteur ciment/argile.
Résultats obtenus par [WAL 97] et aussi par Azeredo, dans cette re-
cherche. La teneur en argile pour [WAL 97] varie à chaque point : 9%,
18%, 26%, 35% et 40%. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 236
A.10 Teneur en eau en fonction de la teneur en polluant, représenté ici par
l’argile. Essai au maniabilimètre à maniabilité constante [UNI 82] . . . 237

B.1 Conditionneurs qui mesurent en volts le rapprochement ou éloignement


entre les cibles et les capteurs de proximité . . . . . . . . . . . . . . . . 238
B.2 Courbes granulométriques des formulations Tassin 6%, 9% et 12% d´argile
et Rochechinard 9% d´argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 239
B.3 Courbes granulométriques des formulations Tassin 6%, 9%, 12% et 17,5%
d´argile et Rochechinard 9% d´argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240

345
B.4 Courbes granulométriques des formulations Tassin 9%, 12% et 17,5%
d´argile et Rochechinard 12% et 17,5% d´argile . . . . . . . . . . . . . 240
B.5 Courbes granulométriques des formulations Magagnosc 6% et 9% d´argile
et Rochechinard 6% d´argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241
B.6 Courbes granulométriques des formulations Magagnosc 6%, 9% et 12%
d´argile et Rochechinard 9% d´argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241
B.7 Courbes granulométriques des formulations Magagnosc 6%, 9% et 12%
d´argile et Rochechinard 12% et 17,5% d´argile . . . . . . . . . . . . . 242
B.8 Résultats des essais de rétention d´eau pour toutes les formulations -
Valeurs moyennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 249
B.9 Problème dans la lecture des capteurs de proximité [AZE 02] . . . . . . 250
B.10 Problème dans la lecture des capteurs de proximité [AZE 02] . . . . . . 250
B.11 Influence du latex sur les courbes contraintes/déformation verticale moyenne
mesurée par le déplacement du piston - 12 % de ciment. L=latex et
f=frettage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251
B.12 Mode de rupture des éprouvettes testées en compression . . . . . . . . 251
B.13 Mode de rupture des éprouvettes testées en compression . . . . . . . . 252
B.14 Relation Contrainte x Déformation mesurée par les capteurs de proxi-
mité - Terre Rochechinard - système de frettage avec du latex - 8 %
ciment - éprouvette 01. P01 et P02=positions des capteurs de proxi-
mité ; c=ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252
B.15 Relation Contrainte x Déformation mesurée par les capteurs de proxi-
mité - Terre Rochechinard - système de frettage avec du latex - 8 % -
éprouvette 02. P01 et P02=positions des capteurs de proximité ; c=ciment253
B.16 Relation Contrainte x Déformation mesurée par les capteurs de proxi-
mité - Terre Rochechinard - système de frettage avec du latex - 12 %
ciment - éprouvette 7. P01 et P02=positions des capteurs de proximité ;
c=ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 253

C.1 Pénétration au plongeur en fonction de la teneur en eau de fabrication


- Formulations Tassin, Rochechinard et Magagnosc 9 % argile avec ma-
niabilité correcte à vue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 259
C.2 Pénétration au plongeur en fonction de la teneur en eau de fabrication
- Formulations Tassin, Rochechinard et Magagnosc 12 % argile avec
maniabilité correcte à vue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 260
C.3 Pénétration au plongeur en fonction de la teneur en eau de fabrication
- Formulations Tassin, Rochechinard et Magagnosc 17,5 % argile avec
maniabilité correcte à vue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261

346
C.4 Courbes d’écoulement du mortier Tassin 9 % argile en fonction du couple
de cisaillement et du temps - n =8,6 rpm - pale plate . . . . . . . . . . 262
C.5 Courbes d’écoulement du mortier Tassin 9 % argile en fonction du couple
de cisaillement et du temps - n =17,2 rpm - pale plate . . . . . . . . . 263
C.6 Variation du couple de cisaillement maximum en fonction de la teneur
en eau - n =8,6 rpm et n =17,2 rpm - pale plate . . . . . . . . . . . . . 263
C.7 Influence de la vitesse de rotation du palier sur la restructuration du
mortier Tassin 9% argile - Pale Tattersall - w(moy) = 19, 4 . . . . . . . 264
C.8 Influence de la vitesse de rotation du palier sur la restructuration du
mortier Tassin 9% argile - Pale Tattersall - w(moy) = 21, 6 . . . . . . . 265
C.9 Influence de la vitesse de rotation du palier sur la restructuration du
mortier Tassin 9% argile - Pale Tattersall - w(moy) = 22, 2 . . . . . . . 265
C.10 Influence de la vitesse de rotation du palier sur la restructuration du
mortier Tassin 9% argile - Pale Tattersall - w(moy) = 24, 2 . . . . . . . 266
C.11 Influence de la vitesse de rotation du palier sur la restructuration du
mortier Tassin 9% argile - Pale Banfill - w(moy) = 19, 3 . . . . . . . . . 266
C.12 Influence de la vitesse de rotation du palier sur la restructuration du
mortier Tassin 9% argile - Pale Banfill - w(moy) = 19, 8 . . . . . . . . . 267
C.13 Influence de la vitesse de rotation du palier sur la restructuration du
mortier Tassin 9% argile - Pale Banfill - w(moy) = 21, 3 et w(moy) = 22, 8267
C.14 Couple de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation du palier de
nm ax =60 rpm - Pale Tattersall . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 268
C.15 Couple de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation du palier de
nm ax =105 rpm - Pale Tattersall . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269
C.16 Couple de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation du palier de
nm ax =195 rpm - Pale Tattersall . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269
C.17 Couple de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation du palier de
nm ax =150 rpm - Pale Banfill . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270
C.18 Couple de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation pour nm ax =195
rpm - Pale Banfill . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270
C.19 Couple de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation pour nm ax =240
rpm - Pale Banfill . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 271
C.20 Contrainte de cisaillement en fonction du gradient de vitesse pour nm ax =150
rpm et nm ax =195 rpm - Teneurs en eau quasi-égales - Pale Banfill . . 271
C.21 Contrainte de cisaillement en fonction du gradient de vitesse pour nm ax =150
rpm et nm ax =240 rpm - Teneurs en eau quasi-égales - Pale Banfill . . 272
C.22 Comparaison entre les courbes couple de cisaillement en fonction de la
vitesse de rotation pour une teneur en eau moyenne w =20,1 % - Pale
Tattersall - Tassin 9% argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 273

347
C.23 Comparaison entre les courbes couple de cisaillement en fonction de la
vitesse de rotation pour une teneur en eau moyenne w =21,6 % - Pale
Tattersall - Tassin 9% argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 274
C.24 Comparaison entre les courbes couple de cisaillement en fonction de
la vitesse de rotation pour une teneur en eau moyenne w =22,2 % et
w =24,1 % - Pale Tattersall - Tassin 9% argile . . . . . . . . . . . . . . 274
C.25 Comparaison entre les courbes couple de cisaillement versus vitesse de
rotation pour une teneur en eau moyenne w =19,3 % . . . . . . . . . . 275
C.26 Comparaison entre les courbes couple de cisaillement versus vitesse de
rotation pour une teneur en eau moyenne w =19,8% . . . . . . . . . . . 275
C.27 Comparaison entre les courbes couple de cisaillement versus vitesse de
rotation pour une teneur en eau moyenne w =21,3% et w =22,8 % . . . 276
C.28 Pseudo-droites de Bingham pour la vitesse de rotation maximum de 60
rpm - pale Tattersall . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 276
C.29 Pseudo-droites de Bingham à différentes vitesses et teneurs en eau quasi-
égales - pale Tattersall . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277
C.30 Pseudo-droites de Bingham à différentes vitesses et teneurs en eau quasi-
égales - pale Banfill . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277
C.31 Influence de la teneur en eau sur les pseudo-seuils d’écoulement PS (point
D´ou E´ sur la figure 3.19 (b)) et PSB (point F´ sur la figure 3.19 (b))
- pale Tattersall . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278
C.32 Influence de la teneur en eau sur les pseudo-seuils d’écoulement PS (point
D´ou E´ sur la figure 3.19 (b)) et PSB (point F´ sur la figure 3.19 (b))
- pale Banfill . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 279
C.33 Différence de mesure de PSB entre les pales Tattersall et Banfill . . . . 279
C.34 Différence de mesure de PS entre les pales Tattersall et Banfill . . . . . 280
C.35 Contraintes seuils d´écoulement expérimentaux étalonnés versus teneurs
en eau - Comparaison entre les pales Tattersall et Banfill . . . . . . . . 280
C.36 Contraintes seuils d´écoulement Bingham étalonnés versus teneurs en
eau - Comparaison entre les pales Tattersall et Banfill . . . . . . . . . . 281
C.37 Variation de la pseudo-viscosité plastique obtenue d’après la courbe
couple de cisaillement versus vitesse de rotation - pale Tattersall . . . . 281
C.38 Variation de la pseudo-viscosité plastique obtenue d’après la courbe
couple de cisaillement versus vitesse de rotation - pale Banfill . . . . . . 282
C.39 Pseudo-viscosité plastique obtenue d’après la courbe couple de cisaille-
ment en fonction de la vitesse de rotation - pale Tattersall - Corrélation
pour chaque n(max) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 282

348
C.40 Variation de la pseudo-viscosité plastique obtenue d’après la courbe
couple de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation - pale Banfill
- Corrélation pour chaque n(max) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 283
C.41 Variation de la pseudo-viscosité plastique obtenue d’après la courbe
couple de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation - pale Tat-
tersall - Corrélation pour chaque n(max) . . . . . . . . . . . . . . . . . 283
C.42 Variation de la pseudo-viscosité plastique obtenue d’après la courbe
couple de cisaillement en fonction de la vitesse de rotation - pale Banfill
- Corrélation pour chaque n(max) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284
C.43 Viscosité plastique versus teneur en eau - Pales Tattersall et Banfill . . 284
C.44 Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Tassin 6% argile285
C.45 Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Tassin 9% argile286
C.46 Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Tassin 12%
argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 286
C.47 Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Tassin 9%
argile + 5% ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 287
C.48 Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Tassin 9%
argile + 10% ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 287
C.49 Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Tassin 9%
argile + 15% ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 288
C.50 Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Rochechinard
6% argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 289
C.51 Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Rochechinard
9% argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 290
C.52 Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Rochechinard
12% argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 290
C.53 Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Rochechinard
9% argile + 5% ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 291
C.54 Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Rochechinard
9% argile + 10% ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 291
C.55 Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Rochechinard
9% argile + 15% ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 292
C.56 Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Magagnosc
6% argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293
C.57 Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Magagnosc
9% argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 294
C.58 Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Magagnosc
12% argile . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 294

349
C.59 Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Magagnosc
6% argile + 5% ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 295
C.60 Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Magagnosc
9% argile + 5% ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 295
C.61 Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation - Magagnosc
9% argile + 10% ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 296
C.62 Courbe couple de cisaillement versus vitesse de rotation-Magagnosc 9%
argile + 15% ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 296
C.63 Pseudo-viscosité plastique en fonction de la teneur en argile - Formula-
tions Magagnosc - Les teneurs en eau extrapolées ont été calculées par
les exponentilles de la figure 4.46 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 297

D.1 Masse volumique en fonction du ciment - Formulations Tassin . . . . . 299


D.2 Masse volumique en fonction du ciment - Formulations Rochechinard . 303
D.3 Masse volumique en fonction du ciment - Formulations Magagnosc . . . 303
D.4 Rapport masses volumiques x teneur en ciment pour certaines formula-
tions Tassin - éprouvettes 8x4x4cm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 313
D.5 Contrainte à la rupture en compression simple versus Teneur en ciment
- Formulations Rochechinard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 313
D.6 Contrainte à la rupture en compression simple versus Teneur en ciment
- Formulations Magagnosc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 314
D.7 Contrainte à la traction à la rupture versus Masse volumique - Toutes
formulations testées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 316
D.8 Pseudo-raideur en fonction de la teneur en argile - Toutes formulations
rassemblées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 316
D.9 Pseudo-raideur en fonction de la teneur en eau de fabrication - Princi-
pales formulations testées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 317
D.10 Pseudo-raideur en fonction de la teneur en ciment - Formulations Ro-
chechinard . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 317
D.11 Pseudo-raideur en fonction de la teneur en ciment - Formulations Ma-
gagnosc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 318
D.12 Sélection des principales courbes contrainte-déformation - Formulations
Tassin - Contrainte inférieure 3,5 MPa . . . . . . . . . . . . . . . . . . 318
D.13 Sélection des principales courbes contrainte-déformation - Formulations
Rochechinard stabilisées au ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 319
D.14 Sélection des principales courbes contrainte-déformation - Formulations
Magagnosc stabilisées au ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 319
D.15 Déformation limite versus Teneur en argile - Formulations Tassin . . . 320
D.16 Déformation limite versus Teneur en argile - Formulations Rochechinard 321

350
D.17 Déformation limite versus Teneur en argile - Formulations Magagnosc . 321
D.18 Déformation limite versus Teneur en argile - Formulations Tassin . . . 322
D.19 Déformation limite versus Teneur en argile - Formulations Rochechinard 322
D.20 Déformation limite versus Teneur en argile - Formulations Magagnosc . 323
D.21 Contrainte à la rupture en compression simple en fonction du facteur
eau/ciment - Principales formulations testées . . . . . . . . . . . . . . . 323
D.22 Contrainte à la rupture en compression simple en fonction du facteur
eau/(ciment+argile) - Principales formulations testées . . . . . . . . . . 324
D.23 Contrainte à la rupture en compression simple versus Teneur en eau de
fabrication - Principales formulations testées . . . . . . . . . . . . . . . 324
D.24 Courbes données par des capteurs de proximité - Formulation T17,5%
argile + 8% ciment - Éprouvettes venant des essais de flexion . . . . . . 325
D.25 Courbes données par des capteurs de proximité - Formulation T17,5%
argile + 8% ciment - Éprouvettes venant des essais de flexion . . . . . . 326
D.26 Courbes données par des capteurs de proximité - Formulation T17,5%
argile + 4% ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 326
D.27 Courbes données par des capteurs de proximité - Formulation T12%
argile + 10% ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 327
D.28 Courbes données par des capteurs de proximité - Formulation T9% argile
+ 8% ciment . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 327
D.29 Courbes données par des capteurs de proximité - Formulation M12% argile328
D.30 Toutes formulations qui ont bien réussies rassemblées (meilleurs résultats)
- Mode opératoire 01 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 329
D.31 Toutes formulations qui ont bien réussies rassemblées (d´autres résultats)
- Mode opératoire 01 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 330
D.32 Comparaison entre tous les modes opératoires testés - Meilleures résistances
à l´adhérence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 330
D.33 Comparaison entre tous les modes opératoires testés - Résistances à
l´adhérence inférieures à 0,9 MPa . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 331
D.34 Tassin 12% argile versus Magagnosc 12% argile - Éprouvettes provenant
des essais de flexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 332
D.35 Blocs secs versus Blocs humidifiés avec 25 ml d´eau versus Mouillage
aléatoire (T9a8c-ép.02) - Éprouvettes provenant des essais de flexion . . 333
D.36 Tassin 9% argile - Influence du ciment - Éprouvettes provenant des essais
de flexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 333
D.37 Comparaison entre les résultats des éprouvettes provenant des essais de
flexion et ceux des éprouvettes vierges . . . . . . . . . . . . . . . . . . 334
D.38 Comparaison entre les résultats des éprouvettes vierges . . . . . . . . . 334

351
Liste des tableaux

2.1 Valeurs approchées de surfaces spécifiques pour certains matériaux [ESL 88] 20
2.2 Résistances à la compression pour les mortiers à base de terre A et B
non stabilisés d´après [BEI 96] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
2.3 Résistances à la compression pour les mortiers A et B stabilisés au ciment
(14%) d´après [BEI 96] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
2.4 Résistances à la compression pour les mortiers A et B stabilisés à la
chaux d´après [BEI 96] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55

3.1 Nature des argiles des terres utilisées dans cette recherche [P’K 03] . . . 89
3.2 Caractéristiques de finesse et activité des terres Magagnosc, Rochechi-
nard et Tassin [P’K 03] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
3.3 Principales formulations de mortiers fabriqués avec la terre Tassin -
Phase d´évaluation du mode opératoire (% en poids sec)(voir tableau
B.1 avec toutes les formulations dans les annexes 03) . . . . . . . . . . 91
3.4 Nouvelles formulations de mortiers fabriqués avec les terres Tassin, Ro-
chechinard et Magagnosc - a=argile ; c=ciment et ch=chaux . . . . . . 101
3.5 Coefficients des systèmes de mesure de type Pales, pour le rhéomètre
RHEOMAT 120 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
3.6 Formulations des mortiers de maçonnerie testés pour la validation du
mode opératoire - BTC Tassin 17,5% argile ; Teneur en eau mesurée au
four et corrigées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
3.7 Formulations des mortiers de maçonnerie - Teneur en eau mesurée par
poids d´eau ajoutée au mélange sec - D´autres modes opératoires - BTC
Tassin 17,5% argile - A1=pas d´observation - A2=Blocs 4% ciment en
mauvais état - 3ème poutre mortier remouillé - A3=mortier très fluide -
A4=3ème poutre mortier remouillé - A5=1ère poutre mortier remouillé
- A6=Blocs 4% ciment - mortier remouillé 3ème poutre - A7=Blocs 4%
ciment - mortier remouillé 2ème et 3ème poutres . . . . . . . . . . . . . 117

4.1 Résultats des teneurs en eau de fabrication moyennes et les écart types
respectifs pour toutes les formulations testées pour une maniabilité jugée
acceptable à la main - a=argile - c=ciment - ch=chaux . . . . . . . . . 123

352
4.2 Pseudo-seuils d´écoulement de Bingham (PSB) et Pseudo-viscosités plas-
tiques (PVP) pour des teneurs en eau quasi-égales et pour les vitesses
de rotation maximum utilisées - Pale Tattersall . . . . . . . . . . . . . 135
4.3 Pseudo-seuils d´écoulement de Bingham (PSB) et Pseudo-viscosités plas-
tiques (PVP) pour des teneurs en eau quasi-égales et pour les vitesses
de rotation maximum utilisées - Pale Tattersall . . . . . . . . . . . . . 136
4.4 Pseudo-seuils d´écoulement de Bingham (PSB) et Pseudo-viscosités plas-
tiques (PVP) pour des teneurs en eau quasi-égales et pour les vitesses
de rotation maximum utilisées - Pale Banfill . . . . . . . . . . . . . . . 137

5.1 Résultats des teneurs en eau résiduelles moyennes pour toutes les for-
mulations testées - X=Toutes formulations confondues pour une même
teneur en argile - a=argile - c=ciment - ch=chaux . . . . . . . . . . . . 172
5.2 Résultats des Masses volumiques, Contraintes à la rupture, Pseudo-
raideurs et Déformations limites moyennes données par les courbes du
LVDT pour toutes les formulations testées (éprouvettes 8x4x4 cm) -
Les écart-types sont montrés à côté de la valeur moyenne pour chaque
paramètre : moyenne/écart-type . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174
5.3 Résultats des teneurs en eau de fabrication pour les formulations montrées
sur la figure 5.7 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179
5.4 Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche, raideur
(Ec.p. ) et pseudo-raideur (Elvdt ) pour les formulations de mortiers fa-
briqués avec la terre Tassin contenant 17 % d’argile pour des essais de
compression. Les additions de ciment sont de 1,3%, 1,6%, 4%, 8% et 12%
et de chaux de 2 et 6%. Essais réalisés sur des éprouvettes prismatiques
de dimensions 8x4x4cm, sauf pour une formulation Tassin 8% ciment in-
diquée ci-dessous. La pseudo-raideur a été déterminée par la courbe du
piston et la raideur par les courbes de capteurs de proximité. @=Bonne
coı̈ncidence des courbes gauche et droite données par les capteurs de
proximité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193
5.5 Suite du tableau 5.4. Résultats des contraintes à la rupture, masse volu-
mique sèche, raideur (Ec.p. ) et pseudo-raideur (Elvdt ) pour les formula-
tions de mortiers fabriqués avec la terre Tassin pour des essais de com-
pression. Les additions sont le ciment (2 %, 8 % et 10 %) et la chaux (2%
et 8%). Essais réalisés sur des éprouvettes prismatiques de dimensions
8x4x4cm - @=Bonne coı̈ncidence des courbes gauche et droite données
par les capteurs de proximité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196

353
5.6 Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche, raideur
et pseudo-raideur pour les formulations de mortiers fabriqués avec la
terre Magagnosc contenant 12 % argile pour des essais de compression.
L’addition est le ciment (4 %, 6 %, 8 % et 10 %). Essais réalisés sur
des éprouvettes prismatiques de dimensions 8x4x4cm - @=Bonne coı̈nci-
dence des courbes gauche et droite données par les capteurs de proximité 197
5.7 Résultats des masses volumiques et contrainte à la rupture en flexion
pour les formulations principales de mortiers Tassin (d´autres formula-
tions sont présentées dans les annexes 05) . . . . . . . . . . . . . . . . 209
5.8 Résultats des contraintes à la rupture en flexion, flèches et module
d’Young d´un élement de maçonnerie pour toutes les poutres qui ont pu
être testées - E(01)=asservissement ;E(02)=théorique ; N.Q.=non quan-
tifiée ; Tous les mortiers ici présentés sont Tassin ; form.=formulation . 216
5.9 Résultats des forces et contraintes à la rupture en cisaillement - Eléments
de maçonnerie déjà testés en flexion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219
5.10 Résultats des forces et contraintes à la rupture en cisaillement - Eléments
de maçonnerie fabriqués exprès pour être testés au cisaillement - Ici, tous
les blocs sont non-stabilisés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 219

B.1 Formulations de mortiers fabriqués avec la terre Tassin - Phase d´évaluation


du mode opératoire (% en poids sec) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243
B.2 Vitesses utilisées pour l’asservissement des essais de compression - cf=essais
de compression provenant des éprouvettes déjà testées en flexion . . . . 246

C.1 Résultats des teneurs en eau de fabrication pour les formulations de


mortiers Tassin contenant 9 % et 6 % d’argile. . . . . . . . . . . . . . . 255
C.2 Résultats des teneurs en eau de fabrication pour les formulations de
mortiers Tassin contenant 12% d’argile. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 256
C.3 Résultats des teneurs en eau de fabrication pour les formulations de
mortiers Tassin contenant 17,5 % d’argile. . . . . . . . . . . . . . . . . 257
C.4 Résultats des teneurs en eau de fabrication pour les formulations de
mortiers Rochechinard contenant 25 %, 17,5 %, 12 % et 9 % d’argile. . 258
C.5 Résultats des teneurs en eau de fabrication pour les formulations de
mortiers Magagnosc contenant 12 % et 9 % d’argile. . . . . . . . . . . . 258

D.1 Résultats des teneurs en eau résiduelles pour les formulations de mortiers
Tassin contenant 17,5 % d’argile. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 300
D.2 Résultats des teneurs en eau résiduelles pour les formulations de mortiers
Tassin contenant 12 % d’argile. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 301

354
D.3 Résultats teneurs en eau résiduelles pour les formulations de mortiers
Tassin contenant 9 % et 6 % d’argile. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 301
D.4 Résultats des teneurs en eau résiduelles pour les formulations de mortiers
Rochechinard contenant 25 %, 17,5 %, 12 % et 9 % d’argile. . . . . . . 302
D.5 Résultats des teneurs en eau résiduelles pour les formulations de mortiers
Magagnosc contenant 12 % et 9 % d’argile. . . . . . . . . . . . . . . . . 302
D.6 Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche et pseudo-
raideur pour les formulations de mortiers fabriqués avec la terre Tassin
contenant 17 % d’argile pour des essais de compression. L’addition est
le ciment pour les pourcentages de 4 et 8 %. Essais réalisés sur des
éprouvettes prismatiques de dimensions 8x4x4cm, sauf pour une formu-
lation Tassin 8% ciment indiquée ci-dessous. La pseudo-raideur a été
déterminé par la courbe du piston. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 304
D.7 Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche et pseudo-
raideur pour les formulations de mortiers fabriqués avec la terre Tassin
pour des essais de compression. Les additions sont le ciment (8 et 12 %)
et la chaux (4, 6 et 8 %). Essais réalisés sur des éprouvettes prismatiques
de dimensions 8x4x4cm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 305
D.8 Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche et pseudo-
raideur pour les formulations de mortiers fabriqués avec la terre Tassin
pour des essais de compression. Les additions sont le ciment (1 %, 1,33
%, 1,6 % et 2 %) et la chaux (2 %, 2,4 %, 2,67 %, 3 % et 12 %). Essais
réalisés sur des éprouvettes prismatiques de dimensions 8x4x4cm. . . . 306
D.9 Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche et pseudo-
raideur pour les formulations de mortiers fabriqués avec la terre Tassin
pour des essais de compression. Les additions sont le ciment (2 %) et la
chaux (2 %). Essais réalisés sur des éprouvettes prismatiques de dimen-
sions 8x4x4cm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 306
D.10 Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche et pseudo-
raideur pour les formulations de mortiers fabriqués avec la terre Tassin
contenant 9 % argile pour des essais de compression. L’addition est le
ciment (8 % et 10 %). Essais réalisés sur des éprouvettes prismatiques
de dimensions 8x4x4cm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 307
D.11 Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche et pseudo-
raideur pour les formulations de mortiers fabriqués avec la terre Tassin
contenant 12 % argile pour des essais de compression. L’additions est
le ciment (4 %, 6 %, 8 % et 10 %). Essais réalisés sur des éprouvettes
prismatiques de dimensions 8x4x4cm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 308

355
D.12 Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche et pseudo-
raideur pour les formulations de mortiers fabriqués avec la terre Tassin
contenant 12 % argile pour des essais de compression. Les additions sont
le ciment (1,33 % et 2%) et la chaux (2 %, 2,67 % et 8 %). Essais réalisés
sur des éprouvettes prismatiques de dimensions 8x4x4cm. . . . . . . . . 309
D.13 Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche et pseudo-
raideur pour les formulations de mortiers fabriqués avec la terre Magag-
nosc contenant 9 % argile pour des essais de compression. Les additions
sont le ciment (4 %, 6 %, 8 % et 10 %) et la chaux (6 %). Essais réalisés
sur des éprouvettes prismatiques de dimensions 8x4x4cm. . . . . . . . . 310
D.14 Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche et pseudo-
raideur pour les formulations de mortiers fabriqués avec la terre Magag-
nosc contenant 12 % argile pour des essais de compression. L’addition
est le ciment (10 %). Essais réalisés sur des éprouvettes prismatiques de
dimensions 8x4x4cm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 311
D.15 Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche et pseudo-
raideur pour les formulations de mortiers fabriqués avec la terre Roche-
chinard contenant 9 % argile pour des essais de compression. L’addition
est le ciment (10 %). Essais réalisés sur des éprouvettes prismatiques de
dimensions 8x4x4cm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 311
D.16 Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche et pseudo-
raideur pour les formulations de mortiers fabriqués avec la terre Roche-
chinard contenant 12 % argile pour des essais de compression. Les addi-
tions sont le ciment (4 % et 10 %) et la chaux (6 %). Essais réalisés sur
des éprouvettes prismatiques de dimensions 8x4x4cm. . . . . . . . . . . 312
D.17 Résultats des contraintes à la rupture, masse volumique sèche et pseudo-
raideur pour les formulations de mortiers fabriqués avec la terre Roche-
chinard contenant 17,5 % argile pour des essais de compression. Les
additions sont le ciment (4 % et 10 %) et la chaux (6 %). Essais réalisés
sur des éprouvettes prismatiques de dimensions 8x4x4cm. . . . . . . . . 312
D.18 Résultats des résistances à la traction par flexion pour les formulations
de mortiers Tassin stabilisées avec le ciment et la chaux . . . . . . . . . 315

356
FOLIO ADMINISTRATIF

THESE SOUTENUE DEVANT L'INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES APPLIQUEES DE LYON

NOM : ALVES DE AZEREDO DATE de SOUTENANCE : 28 NOVEMBRE 2005


(avec précision du nom de jeune fille, le cas échéant)

Prénoms : Givanildo

TITRE : "Mise au point de procédures d´essais mécaniques sur mortiers de terre, application à l´étude de leur rhéologie"

NATURE : Doctorat Numéro d'ordre : 05 ISAL 0091

Ecole doctorale : MEGA (Mécanique, Energétique, Génie Civil, Acoustique)

Spécialité : Génie Civil : Sols, Matériaux, Structures, Physique du bâtiment

Cote B.I.U. - Lyon : T 50/210/19 / et bis CLASSE :

RESUME :

Les maçonneries en terre crue permettent de construire des habitations à un faible coût environnemental (et économique pour
les pays du sud) car on utilise des matériaux locaux. De plus cette démarche a un impact socio-économique positif puisqu'elle
favorise le travail manuel avec savoir-faire, contrairement à la filière basée sur l'industrialisation de la production du matériau.
L'architecture utilisée est adaptée au matériau qui ne doit travailler qu'en compression.
De nombreuses techniques de construction en terre utilisent ce matériau à l’état plastique, le matériau est pris sur site et
contient une quantité d’argile de 5% à 20% en poids sec. On citera par exemple les maçonneries en adobes (blocs de terre
moulée et séchés au soleil) et maçonneries en BTC (Blocs de Terre Comprimée).
Cette thèse présente une étude expérimentale du comportement mécanique des mortiers de terre et adobes qui sont en fait un
même matériau avant séchage, il est moulé à la main ou mécaniquement pour l’adobe et déposé à la truelle, en couche mince
sur des blocs, pour le mortier.
La démarche d’utilisation de matériaux locaux implique qu’il n’est pas possible de préconiser une composition standard des
matériaux, il faut pouvoir s’adapter à celui trouver sur site. Par contre on peut essayer de standardiser les essais permettant un
contrôle de leur qualité mécanique.
Nous faisons un bilan des procédures d'essais proposées pour ce type de mortier dont le liant principal est l’argile et le ciment
un stabilisant. Une étude du mortier/adobe à l’état frais, avec un rhéomètre, montre qu’on peut considérer ces matériaux
comme un fluide de Bingham à trois paramètres : seuil d’écoulement et les deux paramètres de Bingham viscosité plastique et
ordonnée à l’origine qui ne correspond pas toujours au seuil d’écoulement mesuré (comportement rhéofluidifiant ou
rhéoépaississant). Nous faisons ensuite une étude paramétrique montrant les rôles de différents composants du matériau
(argile, eau, sable, ciment). Nous testons aussi les essais empiriques utilisés en pratique afin de vérifier leur pertinence. Il en
ressort l'impossibilité d'utiliser le maniabilimètre AFNOR, le cône d'Abrams et la possibilité d’utiliser le plongeur et la table
d’écoulement.
La deuxième partie du mémoire présente le comportement du mortier ou adobe durcis (après séchage ou cure) . Là encore un
accent particulier est mis pour valider une procédure d’essai de compression simple permettant d’avoir des déformations
homogènes : système d’anti-frettage et élancement 2. L’utilisation de cette procédure donne des mesures, sur adobes ou
éprouvettes de mortiers, de raideur initiale, de résistance à la compression et de déformation limite. Des essais de flexion trois
point ont aussi été effectués afin de montrer leur corrélation avec les valeurs de résistance à la compression, très utile en
pratique.

MOTS-CLES : terre crue, adobe, mortier, maçonnerie, bloc de terre comprimée, rhéologie, procédures d’essai.

Laboratoire (s) de recherche : Laboratoire GéoMatériaux, Département Génie Civil et Bâtiment, URA 1652, Ecole Nationale des Travaux
publics de l’Etat.

Directeur de thèse: Claude-Henri Lamarque


Tuteur : Jean-Claude Morel

Président de jury : Jean-Marie Reynouard

Composition du jury : Horacio COLINA, Normando PERAZZO BARBOSA, Michèle TKINT, Jean-Marie REYNOUARD, Claude-Henri
LAMARQUE, Jean-Claude MOREL,

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