Chapitre I - ME

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Université M’Hamed Bougara de Boumerdes,

Faculté de Technologie, Master I Machines Electriques


Département d’Ingénierie des Systèmes Electriques Modélisation des Machines Electriques

Chapitre I : Procédés physiques et mathématiques d’étude


I.1 Rappels sur les circuits couplés magnétiquement
I.2 Conversion électromécanique de l’énergie
I.3 Inductance de la machine
I.4 Composantes symétriques et relatives

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Chargée de cours : Melle Z. Larabi
Année universitaire : 2019/2020
Université M’Hamed Bougara de Boumerdes,
Faculté de Technologie, Master I Machines Electriques
Département d’Ingénierie des Systèmes Electriques Modélisation des Machines Electriques

Introduction :
La modélisation est une discipline très utile en électrotechnique pour l’analyse et la
supervision du comportement des machines électriques en régime transitoire ou dynamique. Et
pour ce faire, il est très important de savoir certains procédés physiques et mathématiques de
base, Ce qui présente l’objet de ce chapitre.
I.1 Rappels sur les circuits couplés magnétiquement
Des circuits magnétiquement couplés sont des circuits électriques bobinés autour d'un
même circuit magnétique. Par exemple deux enroulements d'un transformateur ou d'une
machine électrique. On abrège souvent l'expression en "Circuits couplés"
I.1.1 Flux magnétique (ou "flux d'induction")
Considérons un circuit (C) et une surface quelconque (S) qui s'appuie sur lui (voir Fig. 1)
La relation du flux est donnée par:
"⃗ . """"⃗
∬% ! $% (I.1)
Si le circuit est plan (uniforme), la définition du flux soit :
"⃗ . """"⃗
∅=! $% = ! ' cos()) = !+ ' (I.2)
"⃗ sur le vecteur axial '⃗ de la surface de circuit (C).
!+ : Composante normale de !
"⃗ ,'⃗ ⟹ ∅ = ! ' [./]
Dans le cas où ! (I.3)
I.1.2 Tension induites dans un circuit électrique
La variation du flux dans un circuit électrique engendrera une tension
appelée "Force électromotrice induite" (F.E.M.)
Pour les circuits filiformes bobinés, la F.E.M. s'exprime par la relation
suivante (Loi de Faraday):

1 = 2 $3
$∅
(I.4)

N: Nombre de spires.
Dans le cas où l'effet du flux s'oppose à la cause qui lui donne naissance, on met un signe
(-) dans la formule (I.4), c’est la Loi de Lenz.
· F.E.M. de vitesse

Considérons un fil de longueur (4) se déplaçant à la vitesse 5⃗


"⃗ (voir Fig. 3.), on peut écrire :
dans une induction uniforme !
$∅ = ! $% = ! 4 $6 (I.5)

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1 = (2 = 1) $3 = ! 4 $3 = ! 4 5
$∅ $6
(I.6)

5 : Vitesse de fil.
N.B: Dans le cas où la F.E.M. de vitesse oppose la tension de la source 70 , on ajoute
le signe (-) (loi de Lenz).
· F.E.M. de "Self-induction"
Considérons une bobine autour d'un noyau de section (')constante et de longueur
moyenne (4) alimentée par une source 8 (voir Fig. 4).
D'après le théorème d'ampère on obtient:

9=
2:
4
(I.7)

Or:

9=
!
;
(I.8)

9: Champ magnétique;
;: Perméabilité relative appelé aussi "perméabilité magnétique du matériau";
! : Induction magnétique.
D'après les relations (I.7 et I.8), l'induction magnétique de ce circuit est donnée par
l'équation suivante:

!=;
2:
4
(I.9)

Le flux d’induction magnétique ∅ sera défini comme suit :

∅=!'=; :
2' 2: 2:
4 4 ℜ
= = (I.10)
;'

La grandeur (ℜ) est définie comme la réluctance magnétique associée au noyau. Cette
relation introduit une proportionnalité ente flux d’induction et différence de potentiel
agnétique5 scalaire associée à la réluctance du noyau correspondant.
D'après les Eqs. (I.4 et I.10) on obtient l'expression de la tension induite dans ce circuit
comme ce qui suit:
22 $:
1 = 2 $3 =
$∅
4 . $3 (I.11)
;'

22
Le facteur de proportionnalité ( 4 ) s'appelle l'inductance propre de la bobine:
;'

==
22
4 (I.12)
;'

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Finalement,
1 = = $3
$:
(I.13)

· F.E.M. de "transformation"
Considérons (Fig. 5) un noyau ferromagnétique sur lequel on a bobiné.
Le circuit N°1 parcouru par un courant :1 alternatif (source 81 ) de 21 spires et le deuxième
circuit N°2 en circuit ouvert de 22 spires.
Le flux alternatif dû à la circulation de :1 à travers
les deux circuits, s'il n y a pas de fuites.
Il apparait donc aux bornes du circuit N°2
une F.E.M. "de transformation".

11 = 21 et 12 = 22
$∅ $∅
$3 $3
(I.14)

On en déduit que:
11 2
12
= 21 (I.15)
2

· Forme générale de la F.E.M induite


Considérons un circuit mobile (à entrefer variable) dont la position est définie par un
paramètre de déplacement (6), et excité par un courant >, ce flux ?est définit par fois le "flux
totalisé", ou encore le "flux-spires" (? = 2@)et est donné aussi en fonction de deux
variables (> 13 6) comme ce qui suit :
? = ?(>, 6) (I.16)
Si on applique la loi de Faraday, en dérivant partiellement
par rapport à > 13 6.

1=
$? $? $> $? $6
$3 $> $3 $6 $3
= . + . (I.17)

Remarque :
$? $>
Le terme ( $> . $3 ) est appelé F.E.M. de transformation.
$? $6
Le terme ($6 .
$3
) est appelé F.E.M. de vitesse.

I.2 Conversion électromécanique de l’énergie

Les machines électriques tournantes convertissent l’énergie mécanique en énergie


électrique et inversement : ce sont les générateurs (électriques) ou les moteurs. Cette

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conversion d’énergie s’effectue, bien évidemment, avec un rendement inférieur à un en


raison des pertes inévitables.

Fig.7 Conversion électromécanique


d’énergie

Reprenant le schéma de la fig.3, en considérant le générateur de F.E.M. (70 ) et de


résistance interne (A).
Quatre lois déterminent le système électromécanique :
· La loi de Faraday :
Si la vitesse du conducteur est 5, il apparaît une f.é.m. 7 ∶ 7 = ! 4 5 (I.18)
· La loi de Laplace :
Si le courant dans le conducteur est : , il existe une force électromagnétique
C1 ∶ C1 = ! 4 : (I.19)
· La loi d’Ohm :
70 = 7 + A : (I.20)
· La loi de la dynamique :
Si la vitesse 5 est constante, elle implique : CD = C1
Le fonctionnement sera moteur si C1 et 5 sont de même sens. La F.E.M. 7 s’oppose alors
au courant. Si la vitesse est dans le sens de la force mécanique CD , on obtient un générateur
électrique ; la force électrique C1 s’oppose alors à CD .
La puissance au niveau du conducteur peut être exprimée sous la forme mécanique ou
sous la forme électrique :

E = C1 5 = ! 4 : ! 4 = 7 :
7
(I.21)

C’est la puissance électromagnétique. On notera que la conversion d’énergie est


parfaitement réversible.

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I.3 Inductance de la machine


La définition précédente de l'inductance propre (Eq. (I.12)) n'est pas générale et, en
fait, les inductances des circuits magnétique sont défini comme suit :
I.3.1. Inductance de fuite et inductance de magnétisation
Considérant le circuit donnée par la fig.8, dont le flux magnétique @ (produit par une
bobine de 2 spires parcourue par un courant :) se décompose en flux de fuites(@F ) dans
l’air et en flux utile (@D ) dans le noyau magnétique.
@ = @F + @F (I.22)
On est conduit à définir les inductances suivantes :

- Inductance propre : = = =D + =F =
2@
:
(I.23)

- Inductance de fuites : =F =
2 @F
:
(I.24)

- Inductance de magnétisation : =D =
2 @D
:
(I.25)
Fig.8 Circuit magnétique
Le coefficient de fuite est définit comme suit :

GF = @
@D =D
fermé

F +@ D =
= (I.26)

Conventionnellement, le coefficient (GF ) est toujours plus petit que 1.


I.3.2. Inductance "mutuelle"
Considérant les deux circuits (bobines) ci contre (Fig. 9)
dans un milieu de perméabilité ; . On parle dans un tel cas de
couplage magnétique des bobinages correspondants.
Les flux totalisés dans les deux bobines s'écrivent alors :
?1 = 21 H∅D + ∅F1 I13 ?2 = 22 (∅D + ∅F2 )
Fig.9 Couplage entre
(I.27) bobines électriques

D'après Le théorème d'Hopkinson (CDD = 2: = ∅ℜ) appliqué sur les trois tubes de flux
et leurs matériaux sont linéaire, on a :

- Le flux de magnétisation commun : ∅D = ∅D1 + ∅D2 =


21 :1 22 :2
ℜD ℜD
+ (I.28)

- Le flux de fuite 1 : ∅F1 =


21 :1
ℜF1
(I.29)

- Le flux de fuite 2 : ∅F2 =


22 :2
ℜF2
(I.30)

En reportant les Eqs. (I.28-30) dans les Eq. (I.27), il vient:

?1 = 212 :1 J K+ :2 13 ?2 = 222 :2 J K+ :1
21 22 21 22
ℜD ℜF1 ℜD ℜD ℜF2 ℜD
1 1 1 1
+ + (I.31)
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Par analogie avec le ca de l’inductance propre donnée en (Eq. I.23), les inductances
propres et mutuelles de deux bobines :

=11 = 221 Jℜ + ℜ K = =D1 + =F1


- Inductances propres (totales) :
1 1
D
(I.32)
F1

=22 = 222 J K = =D2 + =F2


ℜD ℜF2
1 1
+ (I.33)
- Inductances mutuelles:

=12 = =21 = L =
21 22
ℜD
(I.34)

I.4 Composantes symétriques et relatives


L’intérêt de l’utilisation de ces composantes est immédiat en électricité dans le cas de
réseaux triphasés linéaires et à fréquence unique.
En effet, les systèmes triphasés appliqués aux réseaux électriques peuvent être
déséquilibrés par des dissymétries de charges ou de défauts. Aussi, la simplicité offerte par
des calculs se ramenant à la superposition de trois systèmes indépendants, qui se traitent
séparément en les ramenant chacun au cas simple monophasé, est évidente.
I.4.1. Composantes symétriques
Soit un ensemble de trois vecteurs triphasés sinusoïdaux tournant à la même vitesse.
Ils sont donc fixes les uns par rapport aux autres. Il existe trois dispositions particulières
présentant une symétrie des vecteurs entre eux et pour cela qualifiées de “composantes
symétriques”:
· Le « système direct » encore appelé par les anglo-saxons “séquence positive” (fig. 10),
dans lequel """"⃗ """⃗2 , """⃗
81 , 8 83 ;
- ont même amplitude,
- sont décalés de 120°,
- sont disposés de telle façon qu’un observateur au repos voit défiler
"""⃗1 , 8
les vecteurs dans l’ordre 8 """⃗2 , """⃗
83 .
"""⃗1
8
M """⃗
82 = N2 """⃗ """⃗3
81 = N8
"""⃗ """⃗1
83 = N8
(I.35)

· Le « système inverse » encore appelé par les anglo-saxons “séquence négative“ (fig. 11),
"""⃗1 , 8
dans lequel 8 """⃗2 , """⃗
83 ;

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- ont même amplitude,


- sont décalés de 120°,
- sont disposés de telle façon qu’un observateur au repos voit défiler

les vecteurs dans l’ordre """⃗ """⃗3 , """⃗


81 , 8 82
"""⃗1
8
M """⃗
82 = N8 """⃗1
"""⃗
83 = N2 8 """⃗1 = N8 """⃗2
(I.36)

· Le « système homopolaire » encore appelé par les anglo-saxons “séquence nulle“


"""⃗1 , """⃗
(fig. 12), dans lequel 8 """⃗3 ;
82 , 8
- ont même amplitude,
- sont en phase et donc colinéaires,
- ainsi un observateur au repos peut les voir passer en même
temps.
2O
Sachant que : (N) est un opérateur vectoriel qui consiste à faire tourner de + 3
le

vecteur auquel l’opération est appliquée. On voit alors que :

Ø N2 fait tourner un vecteur de 2 (équivalent à −


2O 4O 2O
= )

Ø N3 fait tourner un vecteur de 3 3 = 2O (équivalent à 0)


3 3 3
2O

N = −0.5 + Q N2 = −0.5 − Q
√3 √3
et (I.37)

"""⃗1 + N8
D’où : 1 + N + N2 = 0 et la relation 8 """⃗1 + N2 8
"""⃗1 = 0 sont bien vérifiées.
2 2

Fig.10 Système direct Fig.11 Système inverse Fig.12 Système homopolaire

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I.4.2. Décomposition d’un système triphasé en ces composantes symétriques

Soit un système triphasé quelconque formé de trois vecteurs """⃗ """⃗2 , 8


81 , 8 """⃗3 ; on montre

que ce système est la somme de 3 systèmes triphasés équilibrés : direct, inverse et


homopolaire.

· """"""⃗
Système direct 8 """"""⃗ """"""⃗
$1 , 8$2 , 8$3

· """""⃗
Système inverse : 8 """""⃗ """"""⃗
>1 , 8>2 , 8>3

· """"""⃗
Système homopolaire : 8 """"""⃗ """"""⃗
S1 , 8S2 , 8S3

On aura :
"""⃗1 = """"""⃗
8 8$1 + 8 """""⃗ """"""⃗
>1 + 8S1
M"""⃗
82 = 8 """"""⃗ """""⃗ """"""⃗
$2 + 8>2 + 8S2
"""⃗ """"""⃗
83 = 8 """""⃗ """"""⃗
$3 + 8>3 + 8S3
(I.38)

Si on choisit les vecteurs indicés 1 comme vecteurs d’origine, et que l’on fait intervenir
l’opérateur « a » on trouve les équations suivantes :

"""⃗1 = """"⃗
8 8$ + ""⃗
8> + 8"""⃗S
M"""⃗
82 = N2 """"⃗ 8$ + N ""⃗
8> + """⃗8S
"""⃗ """"⃗
83 = N 8 2 ""⃗ """⃗
$ + N 8> + 8S
(I.39)

On peut calculer les composantes symétriques :

⎧""""⃗
8$ = 3 H8 """⃗1 + N """⃗
82 + N2 """⃗
83 I

1

""⃗
8> = H8 """⃗1 + N2 """⃗
82 + N8"""⃗3 I

1

⎪ 8 """⃗ = 1 H """⃗
8 + """""⃗
82 + """⃗
(I.40)
83 I
⎩ S 3 1
3

Leur construction géométrique est aisée en tenant compte de la signification de


l’opérateur « N » (rotation de 2π/3) (fig. 13).

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Fig. 14 construction géométrique des composantes


symétriques avec l’opérateur « a ».

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