CODE DE COMMERCE
CHAPITRE III: LES DELAIS DE PAIEMENT1
Article 78.12
Un délai de paiement pour la rémunération des transactions entre
commerçants doit être prévu parmi les conditions de paiement que le
commerçant concerné est tenu de communiquer avant la conclusion de
toute transaction à tout commerçant qui en fait la demande. Lesdites
conditions doivent être notifiées par tous moyens prouvant la réception.
Les personnes de droit privé délégataires de la gestion d’un service
public et les établissements publics3 exerçant de manière habituelle ou
professionnelle les activités commerciales citées dans cette loi sont
soumises aux dispositions du présent chapitre.
Article 78.24
Le délai de paiement des sommes dues est fixé au soixantième jour à
compter de la date de réception des marchandises ou d’exécution de la
prestation demandée quand le délai n’est pas convenu entre les parties.
Quand le délai de paiement des sommes dues est convenu entre les
parties, il ne peut pas dépasser quatre vingt dix jours 5 à compter de la
1 - Les dispositions du titre IV du livre premier de la loi n° 15-95 formant code de commerce ont été complétées par le chapitre III intitulé « les délais de
paiement », en vertu de l’article unique du dahir n° 1-11-147 du 16 ramadan 1432 (17 aout 2011) portant promulgation de la loi 32-10 complétant la loi n° 15-95
formant code de commerce; Bulletin Officiel n° 5984 du 8 kaada 1432 (6 octobre 2011), p. 2182.
2- Article 78.1 ci-dessus a été modifié et complété en vertu de l’article premier du dahir n° 1-16-128 du 21 kaada 1437 (25 août 2016) portant promulgation de la
loi n° 49-15 modifiant et complétant la loi n° 15-95 formant code de commerce et édictant des dispositions particulières relatives aux délais de paiement; Bulletin
Officiel n° 6506 du 4 moharrem 1438 (6 Octobre 2016), 1506.
3 Voir article 6 de la loi n° 49-15, précitée.
Article 6
« Sous réserve des dispositions des deux alinéas ci-après, la présente loi entre en vigueur un an après sa publication au Bulletin officiel. Les textes réglementaires
nécessaires à son application sont publiés durant cette période.
Les dispositions du chapitre III du titre IV relatif aux délais de paiement de la loi 15-95 formant code de commerce ne sont pas applicables aux créances dues pour
les transactions commerciales conclues entre les parties avant la date d’entrée en vigueur de la présente loi.
Les dispositions du chapitre III visé au 2éme alinéa ci-dessus s’appliquent aux établissements publics mentionnés à l’article 78-1 de la loi n° 15-95 formant code
de commerce, à partir du 1er janvier 2018. »
4- Article 78.2 ci-dessus a été modifié et complété en vertu de l’article premier de la loi n° 49-15, précitée.
5- Voir articles 3, 4 et 5 de la loi n° 49-15, précitée.
Article 3
« Jusqu’au 31 décembre 2017 peut être fixé sur accords professionnels pris dans un secteur déterminé, un délai maximal de paiement dépassant le délai visé au
2éme alinéa de l’article 78-2 de la loi n° 15-95 formant code de commerce, à condition que :
date de réception des marchandises ou d’exécution de la prestation
demandée.
Toutefois, le calcul des deux délais mentionnés aux deux alinéas
précédents court, lorsqu’il s’agit d’un établissement public parmi les
établissements publics mentionnés à l’article 78-1 précité, à partir de la
date de constatation du service fait telle que définie par les dispositions
réglementaires en vigueur.
Lorsque les parties ont convenu d’effectuer des transactions
commerciales entre elles sur une périodicité ne dépassant pas un mois, le
calcul des deux délais mentionnés aux 1er et 2éme alinéas ci-dessus court à
partir du premier du mois suivant.
Article 78.36
Les conditions relatives au paiement doivent préciser une indemnité
de retard exigible le jour suivant la date de paiement convenue entre les
parties. Le taux de cette indemnité ne peut être inférieur au taux
déterminé par voie réglementaire7.
Si l’indemnité de retard n’a pas été prévue parmi les conditions de
paiement, cette indemnité de retard au taux mentionné au 1 er alinéa ci-
dessus est exigible le jour suivant la date de paiement convenue entre les
parties.
1.le dépassement du délai légal soit motivé par des raisons économiques objectives spécifiques au secteur concerné, notamment pour ce qui est des délais de
paiement enregistrés dans ce secteur durant les trois dernières années précédant l’accord et présentées par l’organisation professionnelle concernée.
2. L’accord doit prévoir :
la réduction progressive du délai dérogatoire, selon un calendrier fixé, aboutissant à son alignement sur le délai légal;
-
l’application de l’indemnité de retard en cas de non-respect du délai dérogatoire fixé par l’accord.
-
3. l’accord soit fixé dans la durée qui ne doit pas dépasser le 31 décembre 2017.
La conformité des accords conclus à ces conditions est approuvée par décret, pris après avis du conseil de la concurrence.
Ce décret peut étendre l’application du délai dérogatoire à tous les opérateurs exerçant une activité relevant des activités des organisations professionnelles
signataires de l’accord. »
Article 4
« Par dérogation aux dispositions prévues à l’article 3 ci-dessus, et tenant en considération les spécificités et le caractère saisonnier de certains secteurs, un décret
pris après avis du conseil de la concurrence, peut fixer un délai autre que le délai maximal prévu à l’article 78-2 de la loi n° 15-95 formant code de commerce,
pour les professionnels de ces secteurs, en vertu d’accords conclus en ce sens par leurs organisations professionnelles et sur la base d’études objectives faisant état
d’une analyse des données relatives à ces secteurs.»
6- Article 78.3 ci-dessus a été modifié et complété en vertu de l’article premier de la loi n° 49-15, précitée.
7 - Décret n° 2-12-170 du 22 chaabane 1433 (12 juillet 2012) pris pour l'application du chapitre III du titre IV du livre premier de la loi n° 15-95 formant code de
commerce relatif aux délais de paiement; Bulletin Officiel n° 6070 du 13 ramadan 1433 (2 août 2012), p. 2513.
- Voir également l’arrêté conjoint du ministre de l’économie et des finances et du ministre de l’industrie, du commerce et des nouvelles technologies n° 3030-12
du 3 kaada 1433 (20 septembre 2012) relatif au taux de la pénalité de retard et aux modalités de décomposition du solde des dettes fournisseurs dans les
transactions commerciales; Bulletin Officiel n° 6100 du 30 hija 1433 (15 novembre 2012), p. 2771.
Si le délai de paiement n’est pas convenu entre les parties,
l’indemnité de retard au taux mentionné au 1 er alinéa ci-dessus est
exigible à l’expiration de soixante jours après la date de réception des
marchandises ou d’exécution de la prestation demandée.
Pour les établissements publics mentionnés à l’article 78-1 ci-dessus,
cette indemnité est exigible à partir du jour suivant la fin du délai de
paiement prévu à l’article 78-2 ci-dessus qui suit la date de constatation
du service fait telle que définie par les dispositions réglementaires en
vigueur.
L’indemnité de retard est exigible sans formalité préalable.
Toute clause du contrat par laquelle le commerçant renonce à son
droit de réclamer la pénalité de retard est nulle et sans effet.
Lorsque le commerçant verse les sommes dues après l’expiration du
délai de paiement convenu entre les parties ou après l’expiration du
délai prévu au 1er alinéa de l’article 78.2, l’action en réclamation de
l’indemnité de retard se prescrit aprés un an, à compter du jour de
paiement.
Article 78.4
Les sociétés dont les comptes annuels sont certifiés par un ou
plusieurs commissaires aux comptes publient des informations sur les
délais de paiement de leurs fournisseurs selon des modalités fixées par
voie réglementaire.
Ces informations font l’objet d’une mention dans le rapport du
commissaire aux comptes selon des modalités fixées par voie
réglementaire.
Article 78.58
En cas de litige portant sur l’application des dispositions de ce
chapitre de la présente loi, les parties peuvent convenir de désigner un
médiateur pour régler ledit litige, conformément aux dispositions du
chapitre VIII du titre V du code de procédure civile.
8- Article 78.5 a été ajouté en vertu de la l’article 2 de la loi n° 49-15, précitée.