CH3 - Introduction À La Mécanique Quantique-1 PDF
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Sommaire
=
3.1 Postulats de la théorie quantique
3.2 Évolution temporelle d’un état quantique
3.3 Manipulations de qubits - Oscillations de Rabi
3.4 Exercices supplémentaires
Nous sommes maintenant suffisamment éclairés sur la magie du monde quantique pour
procéder à une généralisation des résultats et principes établis jusqu’alors à travers les postulats
de base de la théorie quantique (section 3.1). Ces postulats fixent le cadre conceptuel général
de ladite théorie. A la section 3.2, on s’intéresse à l’évolution temporelle des états quantiques
en mettant l’accent sur les états stationnaires ou états propres de l’énergie, l’Hamiltonien H
étant, comme on le verra, le générateur de l’évolution temporelle. On verra ensuite comment on
utilise la fonction qutip.sesolve pour résoudre cette équation dynamique dans un intervalle
de temps donné. Le chapitre s’achève avec la section 3.3 où on examine l’évolution temporelle
d’un spin 21 plongé dans un champ magnétique uniforme. Cette évolution génère les oscillations
de Rabi.
3.2. Évolution temporelle d’un état quantique 75
Ce postulat montre que lorsque le système physique est isolé2 , la théorie quantique est
déterministe : elle est capable de prévoir l’évolution de l’état du système grâce à l’équation
de Schrödinger. Pour un état initial |ψ(t0 )i, l’état |ψ(t > t0 )i est complètement et uniquement
déterminé par l’équation (3.2.1), lorsque H est connu.
Par conséquent,
d i i
k |ψ(t)i k2 = hψ(t)| H† |ψ(t)i − hψ(t)| H |ψ(t)i . (3.2.4)
dt h̄ h̄
Comme H est un opérateur hermitien, H† = H et
d
k |ψ(t)i k2 = 0 ⇒ hψ(t) |ψ(t)i = Cte. (3.2.5)
dt
d
H → ih̄ . (3.2.6)
dt
qui indique que l’Hamiltonien H est le générateur infinitésimal de l’évolution temporelle
du système. L’opérateur de translation dans le temps est donc, en vertu du théorème de
Stone (Théorème 2.2.1),
Il est unitaire
U† (t) = U(−t) = U−1 (t) = e+iHt/h̄ , (3.2.8)
2 Un système quantique est isolé
• s’il est dynamiquement indépendant d’un autre système, i.e., s’il n’y a pas un Hamiltonien d’interaction ;
Lorsqu’on s’intéresse à l’évolution temporelle d’un système quantique, on a trois choix de re-
présentations ou de formulations.
1. La représentation de Schrödinger dans laquelle les vecteurs d’état |ψS (t)i évoluent
et pas les opérateurs ;
• Les vecteurs d’état |ψI (t)i sont dépendants du temps et leur dynamique décrite
suivant la représentation de Schrödinger ;
• Les opérateurs AI (t) sont aussi dépendants du temps et leur dynamique décrite
suivant la représentation de Heisenberg.
H = H0 + V(t), (3.2.20)
où H0 est constant dans le temps et V(t) décrit une interaction perturbative qui peut dépendre
du temps. Le Tableau 3.2.1 résume les trois représentations.
Constante
|ψi |ψI (t)i = U†0 |ψS (t)i |ψS (t)i = U |ψS (t0 )i
|ψH i = |ψS (t0 )i
A AH = U † AS U AI = U0† AS U0 Constante
d
Équation d ih̄ dt |ψI (t)i = VI (t) |ψI (t)i
ih̄ dt AH = [AH , H] + ih̄(∂t AH )clas ih̄∂t |ψS (t)i = H |ψS (t)i
évolution d
ih̄ dt AI = [AI , H] + ih̄∂t AI
Tableau 3.2.1 – Les trois choix de représentation de l’évolution temporelle d’un système quantique.
On peut aussi utiliser les fonctions qutip.mesolve ou qutip.essolve4 dont les syntaxes sont
Name Definition
propriété Description
Pour voir les données contenues dans result, on peut utiliser la fonction
print(result)
Si par exemple on a expect=True et num_expect = 2, on peut accéder aux données des deux valeurs moyenne,
aux temps de calculs et visualiser l’évolution du système avec les requêtes suivantes :
La simulation de l’évolution dans l’intervalle de temps t ∈ [0, 10] d’un système (spin 1/2) initialement
dans l’état |0i de Hamiltonien H = 2π
10 σx pour les valeurs moyennes hσz i|ψ(t)i et hP0 i|ψ(t)i , P0 = |0i h0|,
peut se faire avec le script 3.2.2.
13 [ 0.00000000-0.58778526j]]]
Afin de voir comment évolue un qubit au cours du temps, nous allons rentrer à nouveau au laboratoire pour
examiner cela avec un qubit réaliser grâce au spin 12 que nous plongeons dans un champ magnétique uniforme
B(0, 0, B0 ).
Nous allons d’abord considérer le phénomène d’un point de vue classique, puis, à travers la notion de valeur
moyenne d’une grandeur physique, nous allons montrer que les résultats obtenus à partir de ces considérations
classiques se retrouvent aisément avec le formalisme quantique.
Il apparaîtra que le moment magnétique d’un quanton plongé dans un tel champ décrit un mouvement de
précession analogue à celui d’une toupie. Ce mouvement de précession, caractérisé par une pulsation ω, donne
lieu à des phénomènes de résonance, dite résonance magnétique, lorsqu’on module le champ magnétique B
en amplitude, à une pulsation ω0 proche de ω.
Nous allons achever la section en étudiant les transitions entre deux niveaux sous l’influence du champ
extérieur périodique.
En toute rigueur, le formalisme classique est inadapté à l’étude d’une particule possédant un spin. Cependant,
nous allons voir que les résultats obtenus illustrent l’allure générale du phénomène mis en jeu, la résonance
magnétique.
En considérant que le moment angulaire du quanton est exclusivement dû au moment angulaire de spin
µs , un quanton placé dans un champ magnétique B subit un couple
Γ = µs × B = γS × B = ω0 × S, (3.3.1)
q
où ω0 = −γB et γ = g 2m le rapport gyromagnétique et g le facteur de Landé. En vertu du théorème du moment
angulaire,
dS
= Γ = ω0 B̂ × S. (3.3.2)
dt
Cette équation caractérise le mouvement de précession du spin S autour de l’axe du champ magnétique B, avec
la vitesse angulaire ω0 = −γB0 appelée fréquence de Larmor.
Le mouvement de rotation de la particule, qui s’effectue dans le sens trigonométrique pour ω0 > 0 (q < 0)
est la précession de Larmor.
dSx
= Γx = −ω0 Sy (3.3.3a)
dt
dSy
= Γy = ω 0 S x (3.3.3b)
dt
dSz
= Γz = 0 (3.3.3c)
dt
Par intégration de l’équation (3.3.3c), on trouve sans peine
Sz = Cte, (3.3.4)
82 3. Postulats et évolution temporelle
qui indique que le mouvement de la particule est rectiligne uniforme le long de l’axe Oz.
Dans le plan Oxy, le système d’équations couplées (3.3.3a) et (3.3.3b) peut s’écrire
d(Sx + iSy )
= iω0 (Sx + iSy ), (3.3.5)
dt
soit après intégration,
Sx (t) + iSy (t) = ei(ω0 t+φ) (Sx (0) + iSy (0)), (3.3.6a)
ou
Dans le plan Oxy, la particule effectue un mouvement circulaire à la vitesse angulaire ω0 , de phase initiale φ.
z
dS E
E+ = +h̄ω0 /2
S
E=0
B θ h̄ω0
E− = −h̄ω0 /2
y B0 = 0 B 6= 0
ω0 t
Figure 3.3.2 – Séparation du niveau fondamental
x en deux sous-niveaux en présence du champ magné-
tique B. C’est l’effet Zeeman.
Figure 3.3.1 – Précession de Larmor : le spin S
précesse autour de de l’axe du champ magnétique B
avec la vitesse angulaire ω0 = −γB.
L’Hamiltonien qui décrit dans l’espace des états l’évolution du quanton dans le champ B est
H = −µ · B = −γBSz = ω0 Sz . (3.3.7)
Il est clair que [H, Sz ] = 0, donc, en vertu du Théorème 2.4.8, les états propres de Sz , |±i, sont des états
stationnaires
h̄ω0 h̄ω0
H |+i = ω0 Sz |+i = + |+i , H |−i = ω0 Sz |−i = − |−i . (3.3.8)
2 2
Le champ magnétique B provoque donc l’apparition de deux niveaux, appelés niveaux Zeeman d’un spin 1/2,
d’énergies séparées par h̄ω0 comme l illustre la Figure 3.3.2.
ω0 est appelée fréquence de résonance puisqu’elle permet, sous l’action de B0 seul, la transition |+i →
|−i : E+ − E= + h̄2 ω0 − h̄2 (−ω0 ) = h̄ω0 . Si l’on envoie sur le système dans son état fondamental un faisceau laser
de fréquence ∼ ω0 , on observera un phénomène de résonance : l’absorption de la lumière laser sera d’autant plus
importante que l’on sera proche de ω0 .
Afin de fabriquer un qubit dans état de spin d’orientation arbitraire (comme |ψi sur la Figure 3.3.3) faisons
tourner la direction du champ magnétique du filtre de Stern et Gerlach et alignons-la dans la direction arbitraire
Examinons maintenant la dynamique du spin dans un champ tournant dans le plan xOy dans le sens trigono-
métrique, c’est-à-dire dans le même sens que la précession de Larmor, avec la vitesse angulaire ω,
Ce sont ces transitions qui sont exploitées dans la RMN et la réalisation des portes logiques quantiques.
Afin de résoudre aisément ce problème avec un Hamiltonien indépendant du temps, et avoir en plus une
interprétation géométrique, on se place dans le référentiel tournant avec le champ à la vitesse angulaire ω autour
de Oz, en posant
|±̃i = Rz (ωt) |±i . (3.3.39)
Ainsi, les composantes de |ψ(t)i dans le référentiel tournant sont
avec
ψ̃(t) = Rz (−ωt) |ψ(t)i = e+i ωt
2 Z |ψ(t)i et ψ̃(0) = |ψ(0)i . (3.3.41)
ψ̃(t) = e+i ωt
2 Z U(t, 0) |ψ(0)i = Ũ(t, 0) |ψ(0)i , (3.3.42)
avec
ωt Z
Ũ(t, 0) = Rz (−ωt)U(t, 0) = e+i 2 U(t, 0). (3.3.43)
Dans le référentiel tournant, en vertu de l’équation (3.3.34), on a
d ω ωt
ih̄ Ũ(t, 0) =ih̄(+i Z)Ũ(t, 0) + e+i 2 Z H(t)U(t, 0)
dt 2 (3.3.44)
h̄ω ωt ωt
= (− Z + e+i 2 Z H(t)e−i 2 Z )Ũ(t, 0) = H̃(t)Ũ(t, 0)
2
Compte tenu du fait que (voir Exercise 2.6.2) si A et B sont des opérateurs et f (t) = etA Be−tA , alors dfdt(t) =
[A, f (t)], les opérateurs
ωt ωt
X̃± (t) = e+i 2 Z X± e−i 2 Z , (3.3.45)
obéissent à l’équation différentielle
dX̃± (t) i i ωt ωt
= [ ωZ, X̃± (t)] = ωe+i 2 Z [Z, X± ]e−i 2 Z = ±iω X̃± (t), (3.3.46)
dt 2 2
3.3. Manipulations de qubits - Oscillations de Rabi 89
1 δ=0
δ = 3ω1
0.8
P−←+ (t)
0.6
0.4
0.2
0
0 100 200 300
t
Figure 3.3.6 – Oscillations de Rabi dans le cas de la résonance (δ = 0) et dans le cas du detuning avec
δ = 3ω1 .
˜
E ω1 t
P−←+ (t) = |h− ψ(t) |2 = sin2 . (3.3.56)
2
Le spin 1/2 passe périodiquement à la pulsation de Rabi ω1 d’un niveau à un autre. Géométriquement, à la
résonance, la précession de Larmor est de pulsation ω = ω0 , et cette précession est compensée par la rotation
du référentiel. Il reste donc uniquement la précession de Larmor due à B1 qui s’effectue autour de Ox.
ω1 t 1 π π
= (n + ) , n ∈ N t= pour n = 0 (3.3.58)
2 2 2 2ω1
on dit qu’on a appliqué une impulsion π/2. Le spin se retrouve dans un combinaison linaire à poids égaux
des états |+i et |−i, on parle alors de transition cohérente. Géométriquement, le spin initialement
orienté suivant Oz se retrouve suivant Oy.
Les oscillations de Rabi, appliquées au cas δ = 0, tuning parfait entre la fréquence de rotation du champ
tournant ω et la fréquence de Larmor ω0 , permettent de réaliser certaines portes 1-qubit. Par exemple,
lorsqu’on fixe δ = 0 et qu’on enclenche le champ tournant (3.3.33) pendant le temps t = T4R = 4Ω2π
= − 2ωπ
1
(impulsion π/2), on trouve, en vertu de (3.3.49),
!
+i π π π 1 1 i
Ũ(t, 0) = e 4 = cos I + i sin X = √
X
(3.3.59)
4 4 2 i 1
Cette matrice effectue le basculement de |+i vers √1 (|+i + i |−i) et le basculement de |−i vers
2
√1 (|+i − i |−i)
(transition cohérente). Cette opération est physiquement équivalente à une porte de
2
Walsh-Hadamard !
1 1 1
W= √ (3.3.60)
2 1 −1
90 3. Postulats et évolution temporelle
ECOC. Dans la base orthonormée {|u1 i , {|u2 i , |u3 i}, la matrice représentant le Hamiltonien
en eV est √ √
2 −3 2 3 2
√
H= −3√ 2 (3.4.1)
−1 −3
3 2 −3 −1
3. A t = 0, le système est dans l’état |ψ(t = 0)i = |u1 i. Quel est l’état du système à un instant
ultérieur t ?
QuTiP-ECOC.
Il s’agit ici d’utiliser les fonctions qutip.operators et qutip.states et la classe des objets
qutip.solver.Result pour résoudre l’Exercice 3.4.1.
1. Définir l’Hamiltonien H.
2. Calculer les énergies E1, E2, E3 et les vecteurs propres |E1 i, |E2 i, |E3 i associés. Sous
QuTiP, utiliser l’attribut sort=’high’ de qutip.operators.eigenstates pour classer
les valeurs propres par ordre décroissant.
3. Résoudre l’équation de Schrödinger, pour t ∈ [0, 10], avec 10 pas, lorsque l’état initial du
système est |u1 i.
5. Définir K = |E1 i hE1 | + |E3 i hE3 | et calculer les valeurs propres et les vecteurs propres de .
1. Donner dans la base {|+iz , |−iz }, la matrice de l’opérateur Ry (θ) de rotation d’angle θ
autour de Oy d’un spin 21 .
4. On place un absorbeur en A, c’est-à-dire que SG1 agit comme un filtre qui ne laisse passer
que le faisceau B.
Quel est l’état de spin des quantons détectés en D et E et quelles sont les probabilités
PD et PE ? Considérer en particulier le cas de θ = π2 .
5. Quelles commentaires pouvez-vous faire par rapport aux probabilités obtenues aux ques-
tions 3. et 4. ?
2. Calculer les valeurs propres [m1,m2,m3] (avec m1 > m2 > m3 ) et les vecteurs propres
normalisés [vecm1,vecm2,vecm3] de la matrice M.
3. On suppose qu’initialement le noyau est dans l’état |ψ(0)i = |m1 i. Définir le Hamiltonien
H du noyau et hHi et l’écart quadratique moyen ∆H dans cet état.
4. Calculer pour t ∈ [0, 25], les valeurs moyennes de M, dans les états |ψ(t)i en utilisant la
fonction qutip.sesolve. On discrétisera l’intervalle par pas de 100. Calculer les probabi-
lités de trouver les valeurs m1 , m2 et m3 lors d’une mesure sur l’état |ψ(t)i. Les données
ne seront pas imprimées.
5. Utiliser la bibliothèque Matplotlib pour représenter sur la même figure les courbes d’évo-
lution de la valeur moyenne de M pour t ∈ [0, 10] ainsi que les probabilités de trouver les
valeurs m1 , m2 et m3 . Commenter.
Précession de Larmor.
On considère un quanton de spin 12 dont les états propres de Sz sont notés |+iz et |−iz . On
considère un état de spin quelconque |ψi caractérisé par les amplitudes de transition α = z h+ |ψi
et β = z h− |ψi.
1. Quelle sont les probabilités des transitions |+iz ←− |ψi et |−iz ←− |ψi ? Quelle relation
doit lier ces deux quantités ?
2. On suppose que le quanton possède un moment magnétique µ et qu’il est placé dans un
champ magnétique B = (0, 0, B). Le Hamiltonien étant H = −µ · B = ωSz avec ω = −γB,
quels sont les états stationnaires de ce quanton ? Préciser les énergies associées à ces états.
3. Si à l’instant t = 0 le quanton est dans un état de spin qui soit un état propre d’une
composante de S orthogonale à B, par exemple Sx . Notons |+ix cet état.
4. Les variations temporelles de ces probabilités sont le plus souvent interprétées par réfé-
rence à l’évolution des valeurs moyennes des composantes du spin. Calculer ces valeurs
moyennes dans l’état |ϕ(t)i et conclure.
3.4. Exercices supplémentaires 93
5. Le quanton est un neutron de longueur d’onde λ = 1.55 Å et masse mc2 = 939.566 MeV.
On rappelle que h̄c = 1 973 eVÅ.
0.6
0.4
0.2
hSx i|ϕ(t)i
−0.4
−0.6
0 100 200 300 400
Distance D(mm)
QuTiP - Évolution d’un état de spin 1/2. En utilisant la librairie QuTiP, écrire un script
pour répondre aux questions ci-après.
L’évolution d’un quanton de spin 12 , de moment magnétique µ, dans un champ magnétique
B(0, 0, B), peut être décrit par l’Hamiltonien H = −µ · B = ωSz . Le quanton pénètre dans le
champ magnétique dans l’état |+ix . On prendra : h̄ω = 1.
1. Définir l’Hamiltonien H, et calculer ses valeurs propres dans la base {|+iz , |−iz }.
2. Exprimer les états |+ix et |−ix en fonction des états propres du Hamiltonien H.
4. Représenter graphiquement, pour t ∈ [0, 30], hSx i et les probabilités de trouver le quanton
dans les état |+ix et |−ix . Commenter.
Détection des électrons. Des électrons polarisés, avec des spins 12 polarisés (+) dans la
direction Oz pénètrent dans une région où règne un champ magnétique statique B = (B0 , 0, 0).
Les électrons se déplacent dans la direction Oy. Après un temps T , les électrons atteignent un
appareil de Stern-Gerlach où le gradient de champ est orienté suivant Oz.
2. Sur un détecteur D placé après l’appareil de Stern-Gerlach, on ne peut détecter que les
électrons de spin (−) dans la direction Oz. Trouver les valeurs de B0 qui permettent à
tous les électrons d’atteindre le détecteur D.
94 3. Postulats et évolution temporelle
3. Pour la valeur minimale de B0 , de la question 2, quel est le pourcentage des électrons qui
atteignent D si le temps de parcours dans la région où règne B0 est T2 et non T ?
2. Dans la base des états propres de Sz le vecteur d’état du spin, se décompose sous la forme
(a) Écrire la nouvelle matrice du Hamiltonien H(t) du système dans la base où Sz est
diagonale, puis le système d’équations différentielles auquel obéissent α0,1 (t).
(b) Pour résoudre ce système, on se place dans le référentiel tournant avec le champ en
posant
E
α0 (t) = β0 (t)e−iωt/2 , α1 (t) = β1 (t)e+iωt/2 , ψ̃(t) = β0 (t) |0i + β1 (t) |1i . (3.4.8)
E
i. Écrire ψ̃(t) en fonction de l’opérateur rotation Rz et |ψ(t)i afin de justifier
E E
iii. A partir de ψ̃(t) = Ũ(t) ψ̃(0) , déduire la relation entre α0,1 (t) et α0,1 (0) en
4. Lorsque δ = 0, combien de temps faut-il laisser agir le champ tournant pour réaliser, à un
facteur de phase globale près, une porte qu-logique X ?
(a) Quelle est la probabilité P1←0 (t) de trouver au temps t le spin dans l’état |1i ?
(b) À quel instant cette probabilité est-elle maximale ? Montrer que la porte q-logique X
consiste à faire basculer le spin de l’état |0i à |1i et vice-versa. Quel est l’équivalent
classique de cette opération logique quantique ?
Chapitre 4
Systèmes multi-qubits
Sommaire
=
4.1 Produit tensoriel
4.2 Opérateur statistique ou matrice densité
4.3 Non-unicité de la préparation
4.4 Entropie quantique
4.5 Exercices supplémentaires
Nos incursions dans le monde quantique se sont jusqu’à présent limitées aux états à un quanton. Si tout ce
que nous avions besoin de savoir était de savoir comment les qubits isolés se comportent quand ils ne sont jamais
autorisés à interagir les uns avec les autres, ce serait suffisant. Si nous voulons étudier des calculs quantiques
potentiellement utiles, nous devrons comprendre comment la physique quantique fonctionne pour les systèmes
composés de plusieurs qubits interagissant les uns avec les autres. Autrement dit, nous devons savoir comment
décrire l’état d’un système formé de n-qubits, comment un tel état évolue dans le temps et ce qui se passe
quand nous le mesurons. Le traitement d’un système plus grand en tant que composition de sous-systèmes (de
taille bornée) permet une description exponentielle plus efficace des opérations agissant sur un petit nombre de
sous-systèmes.
Ce chapitre est essentiellement consacré à la description d’états à deux quantons qui conduisent à des
configurations très riches dites intriquées ou corrélées, spécifiques à la théorie quantique. L’intrication quan-
tique est l’extraordinaire propriété d’une paire d’objets qui se comportent comme un système quantique unique,
même éloignés l’un de l’autre. Ces intrications sont à la base du calcul quantique. Une fois assimilé, le cas à
deux quantons, la généralisation à un nombre quelconque de quantons est facile.
Le chapitre commence avec la section 4.1 qui introduit les notions de produit tensoriel et d’états intriqués
indispensables à la description des états à plusieurs quantons. La section 4.2 est consacrée à la présentation de
l’opérateur statistique ρ, appelé aussi matrice densité qui permet de décrire mathématiquement mélange
statistique ou un ensemble quantique L’information sur ce type de système est incomplète. On carac-
térise l’information manquante sur le système ou ignorance par l’entropie statistique de von Neumann
(section 4.4). La section 4.3 montre comment on purifie un mélange statistique.