Cours Ecophysiologie Des Organismes Aquatiques
Cours Ecophysiologie Des Organismes Aquatiques
Cours Ecophysiologie Des Organismes Aquatiques
KHERIJI
Les propriétés de l’eau qui sont très différentes de celles de l’air, imposent aux organismes
aquatiques des conditions parfois avantageuses mais aussi souvent particulièrement
contraignantes vis-à-vis de leurs exigences écophysiologiques.
I. Propriétés de l’eau
1. Propriétés mécaniques de l’eau
- Effets directs de la vitesse du courant par son action mécanique et par sa force
d’entrainement.
-Effets indirects sur la température, le taux d’oxygène, le type de substrat et les composants
floristiques et faunistiques. Ceci mène à différencier deux grandes catégories d’espèces
dulçaquicoles adaptées à un type d’hydrodynamisme :
* Les rhéophiles : occupent les faciès lotiques des zones amont caractérisés par des eaux
rapides, fraiches, peu profondes et bien oxygènées. Exemple : Les salmonidès à profil
subcirculaire , la truite Salmo trutta fario
* Les limnophiles : Occupent les faciès lentiques des zones aval correspondant à des cours
d’eau plus larges et plus profonds, aux eaux lentes, plus chaudes et moins oxygénées.
Exemple : Les cyprinidés à profil transversale , Carpe, Cyprinus carpio.
1.2.2. En mer
On distingue plusieurs types de courants marins :
- Les grands courants marins : Utilisés par les larves de poissons pour leur dérive locale ou
transocéanique. Exemple : Larves leptocéphales des anguilles.
- Les courants de marée (ou tidaux) : Déterminent les comportements de certaines espèces
de poissons littoraux qui les utilisent dans la zone intertidale, dans le transport passif au
moment du flot tandis qu’ils s’enfouissent dans le sédiment au moment du jusan.
Exemple 1 : Larves de poissons plats Solea solea. Le gain d’énergie lors d’un tel transport
passif est évalué à 90% chez les juvéniles et 40% chez les adultes par comparaison avec une
nage active sur une même distance.
Exemple 2 : Les anguilles, migrateurs amphihalins, adoptent un transport sélectif par marée
montante, au stade civelle, afin de pénétrer dans les fleuves et les lagunes et par courant de
marée basse, au stade anguille argentée, avant d’entre prendre leur migration
transocéanique.
- Des courants de dérive côtiers : utilisés par certains prédateurs comme le loup
(Dicentrarchus labrax) qui présente un comportement fortement réhotaxique positif (face
au courant) et chasse les poissons dans les zones à forte turbulence qui déstabilise les
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proies. Ces courants jouent également un rôle important dans le transport et donc la
dispersion des larves dans les zones littorales et les milieux estuariens et lagunaires.
- Des courants verticaux : générés par le vent « Upwelling », par des différences thermiques
ou par des différences combinée de température et de salinité (courant de densité),
favorisent le mixage des eaux, donc un approvisionnement en sels nutritifs des couches
supérieures à partir des eaux profondes et conditionnent la production primaire. Les grands
courants côtiers d’Upwelling sur les marges continentales de l’Atlantique, du Pacifique et de
l’Océan indien induit par les vents sont générateurs d’apport de nutriments dans les eaux de
surface qui conditionnent l’alimentation des espèces pélagiques comme les sardines et les
anchois dont déterminent les biomasses.
-Des turbulences hydrologiques : se produisent dans les eaux de surface sous l’action des
vents qui peuvent perturber l’activité de nage et la capture des proies planctoniques par les
larves de poisson.
- Les poissons pélagiques : qui vivent en pleine eau à proximité de la surface (Scombridés,
Clupéidés…)
- Les benthiques : qui se situent au contact même du substrat (poissons plats, Gobiidès…)
2. Facteur thermique
La température est un important paramètre physique de l’environnement puisqu’elle
contrôle en partie la solubilité des gaz, la densité, la viscosité et conditionne les activités
métaboliques au niveau cellulaire en terme de synthèse et de fonctionnement des enzymes
qui sont thermosensibles et thermolabiles ainsi que de fluidité des membranes biologiques
qui jouent un rôle clé dans les échanges transmembranaires.
3. Facteur halin
La salinité exprimée en S‰ ou en UPS (unité pratique de salinité) est un facteur essentiel qui
justifie en grande partie la séparation entre le domaine marin ou « thalassique », le domaine
des eaux douces ou « potamique » et celui des zones de contact et de mélange que sont les
eaux saumâtres. La répartition des poissons entre ces divers types d’eau dépend
essentiellement de leurs capacités d’adaptation aux différentes salinités.
4. Facteur lumière
La lumière représente un facteur écologique important et complexe en raison de multiples
aspects relatifs à sa qualité (spectre des couleurs), à sa quantité (intensité lumineuse) et à sa
périodicité (photopériode). En effet, des processus biochimiques, diverses fonctions
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5. Gaz dissous
La proportion des gaz présents dans l’eau diffère de celle de l’air. De plus, La quantité de gaz
dissous est inversement proportionnelle à la température et à la salinité. La teneur en O 2 et
CO2 varie en fonction des équilibres chimiques (pH), des activités métaboliques (respiration,
photosynthèse) et de l’activité bactérienne (fermentation).
6. pH
Le pH traduit la concentration en ions H+. Une eau est acide si son pH se situe entre 0 et 7 ;
elle est neutre à pH 7 et elle est basique pour des pH de 7 à 14. Le pH dépend de l’équilibre
des ions carbonates et bicarbonates qui constituent la réserve alcaline de l’eau.
La formation du CO2 à partir des carbonates entraîne la diminution des ions hydrogènes (H +)
et par la suite l’augmentation du pH de l’eau.
7. Ions
ions Eau douce Eau de Eau dure de Eau de mer Eau salée mer Morte
de lac rivière rivière (moyenne) (Bad water, (Paléstine)
(lac ( (rivière Dead valley,
Nipissing, moyenne) Tuscarawas, Califonie)
Ontario) Ohio)
Sodium 0,17 0,39 6,13 475,4 640 1955
Magnésium 0,15 0,21 0,66 54,17 6 2028
Calcium 0,22 0,52 5,01 10,34 32 481
Potassium - 0,04 0,11 10,07 16 219
Chlorure 0,03 0,23 13,44 554,4 630 7112
Sulfate 0,09 0,21 1,40 28,56 54 5,3
Bicarbonate 0,43 1,11 1,39 2,37 3 3,7
Bromure - - - - - 74
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La teneur en calcium est importante dans les eaux douces. Leur dureté se mesure par
leur taux de calcium qui se présente sous la forme de bicarbonates CaHCO3 et de carbonates
CaCO3. La teneur en calcium des eaux douces varie considérablement d’une région à une
autre ; elle est plus élevée dans les zones calcaires que dans les zones granitiques. Ce facteur
se révèle important dans la mesure où sa présence influence le potentiel trophique des
cours d’eau et de ce fait la biomasse ichtiyque. Exemple : Un taux élevé en calcium favorise
la croissance des truites communes, Salmo trutta fario.
8. La turbidité
La turbidité représente la charge en matière minérale et organique particulaire en
suspension MES. Elle constitue un facteur important pour le développement de la microflore
et de la macroflore aquatique dans la mesure où elle conditionne la quantité et la qualité de
la lumière accessible à l’hydrosystème. Elle contrôle donc la production primaire, premier
maillon de la chaine alimentaire dans la zone euphotique.
Exemple : Les conditions de lumière diffuse dans une eau trouble, peuvent se révéler
bénéfiques pour des larves du sandre américain Stizostedion vitrium, en termes de survie, de
vitesse de nage, de taux de croissance et de remplissage de la vessie gazeuse, par
comparaison avec des élevages en eau claire.
- Oligotrophe : pauvre
10. Polluants
Les polluants d’origine agricole, industrielle et urbaine sont responsables de la
dégradation de la qualité de l’eau. Les organismes aquatiques sont fortement soumis à
l’impact de la dégradation chimique de la qualité de l’eau :
I. Quelques définitions
1. L’écophysiologie
L’écophysiologie est une discipline de la biologie, à la frontière entre l’écologie et la
physiologie, qui étudie les réponses comportementales et physiologiques des organismes à
leur environnement.
Les interactions entre les organismes vivants et leur environnement sont innombrables ; les
animaux peuvent s’adapter aux conditions environnementales en augmentant leurs
dépenses énergétiques… Augmentation dans certaines limites, car une utilisation excessive
de leurs réserves détériorerait leur condition corporelle et compromettrait leur survie.
L’énergétique c’est l’étude des processus par lesquels les animaux équilibrent leurs apports
et leurs dépenses énergétiques. L’objectif est de comprendre comment les animaux
optimisent leur budget énergétique et prévoient des situations critiques et comment les
performances physiologiques des animaux sauvages en plus des stratégies
comportementales permettent à ces animaux de faire face aux conditions
environnementales.
2. L’homéostasie
Le fonctionnement des animaux dépend du maintien de la stabilité du milieu intérieur. La
capacité des animaux à survivre dans des environnements stressants et variables représente
directement leur capacité à maintenir un environnement interne stable.
L’homéostasie: C’est une condition de relative stabilité interne maintenue par des systèmes
de contrôle et de régulation physiologique d’où la notion de l’acclimatation.
3. L'acclimatation
L'acclimatation est une forme d'adaptation physiologique par laquelle l'animal est capable
de modifier sa tolérance à des facteurs environnementaux. Elle répond souvent aux
changements saisonniers du climat.
Par exemple, quand une personne est transportée brusquement de basse à haute altitude, le
taux d'oxygène dans son sang baisse à cause de la raréfaction de l'air. Au début cette baisse
est compensée par une accélération de la respiration.
Cependant, ce type de réponse physiologique implique une grande dépense d'énergie. Des
formes moins coûteuses mais plus lentes d'adaptation physiologique (régulations)
supplantent alors la réponse physiologique rapide (reflexe) et celles-ci sont à leur tour
remplacées par des formes d'acclimatation à plus long terme, comme la fabrication de plus
de globules rouges.
Même ceci a son coût, puisqu'il faut de l‘énergie pour produire des globules
supplémentaires, et que leur présence dans le sang en augmente la viscosité et par la même,
le travail que le cœur doit fournir pour faire circuler le sang dans tout le corps. Quand cette
personne redescend en basse altitude, tous les processus adaptatifs se déroulent en sens
inverse. Cette réversibilité est caractéristique de l'adaptation physiologique (par opposition
à l'adaptation génétique qui se fait au fil de plusieurs générations)
La pression osmotique est exprimée en milliosmoles par volume (litre) qui définit
l’osmolarité : mOsm/L. Elle peut aussi être traduite en milliosmoles par masse (kilogramme)
qui exprime l’osmolalité : mOsmo/Kg.
Concentration ionique (mM) et pression osmotique PO (mOsml/L) du plasma sanguin de l’anguille Anguilla
anguilla placée en eau douce et en eau de mer.
Uosm/Posm : pression osmotique urinaire par rapport au plasma ; FG : filtration glomérulaire ml/h pour
100g ; V : volume d’urine ml/h pour 100g ; % r ; pourcentage d’eau résorbée.
Les phénomènes passifs : ce sont les mouvements diffusionnels d'eau, de Na+ et Cl- qui
s'établissent suite à l'existence des gradients. Les phénomènes actifs consomment de
l'énergie et s'opposent aux mouvements passifs et interviennent dans le transport contre
gradient des ions Na+ et Cl- ainsi que dans les mouvements osmotiques d'eau couplés à un
transport actif d'ions.
L’osmolarité sanguine des poissons peut évoluer de différentes manières en fonction des
espèces. On distingue:
Les phénomènes impliqués, qu'ils soient actifs ou passifs, ne concernent finalement qu'un
nombre limité de structures.
Il y a tout d'abord le tractus digestif qui peut être une source de gains d'eau et d'ions à un
bout et une source de perte d'eau et d'ions à l'autre.
Il y a ensuite les systèmes dits rénaux (les néphrons). Ces systèmes sont toujours une
source de perte d'eau et d'ions. La plupart des téléostéens possèdent des glomérules. La
taille et le nombre de glomérules variant selon les espèces et surtout selon le type d’habitat
(eau douce ou marine).
Glomérule important (Eau douce): entre 48 et 105µm selon les espèces (71µm) éliminant
400 cm3 d’urine/kg/j. Filtration glomérulaire active.
Les branchies sont un site important de diffusion passive de l’eau et d’un transport actif
d’ions entre le milieu intérieur et extérieur.
Il y a enfin les téguments externes qui sont le siège de l'essentiel des mouvements
diffusionnels. Ils peuvent être la source de pertes ou de gains d‘eau et d'ions.
Ecophysiologie des organismes S. KHERIJI
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Les poissons osseux marins ont une pression osmotique interne qui varie entre
370 et 480 mOsm. Leur peau, malgré la présence d'écailles, est considérée
comme une membrane semi-perméable. L'eau est attirée vers le milieu le plus
salé, le poisson a donc tendance à se déshydrater. Pour lutter contre la
déshydratation, une régulation se produit entre les fluides extracellulaires et le
milieu extérieur. Une régulation secondaire existe entre fluides intra et
extracellulaires. Le processus de régulation permet l'absorption et le maintien
du potassium nécessaire à la vie cellulaire et excrète le sodium vers l'extérieur.
C'est le principe des "pompes à sodium" des cellules à chlorures (le chlorure de
sodium est nocif à la vie cellulaire).
Un poisson perd donc de l'eau au travers de sa peau. Cette perte est limitée par
la présence d'écailles et par la sécrétion de mucus. La principale zone
d'échanges et source de pertes importantes se trouve au niveau des branchies.
Pour compenser les pertes d'eau, un poisson boit l'eau de mer; le taux de
boisson est variable suivant l'espèce et la salinité du milieu. Plus le milieu est
salé, plus le poisson boit pour compenser ses pertes. Un poisson osseux boit en
moyenne 20 à 25 % de son poids par jour, jusqu'à 40 % maxi.
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2. Les chondrichtyens
Ces espèces n’ont pas de problèmes de balance hydrique, leur sang étant isosmotique au
milieu extérieur.
Les pertes d'urée seront limitées par une réabsorption au niveau rénal.
Les chondrichthyens paraissent être les seuls animaux capables d'effectuer une réabsorption
rénale active d'urée importante. Le mécanisme impliqué reste à l'heure actuelle totalement
inconnu. Il est très efficace.
+ +
Na Na
- -
Cl Cl
M. Extracellulaire M. Extérieur
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Cependant, les poissons sont les vertébrés dont les pertes de chaleurs sont les
plus importantes puisqu’ils exigent de grandes surfaces d’échange avec le
milieu pour respirer notamment au niveau des branchies.
le sang, chauffé par l'activité métabolique, est dirigé par les veines vers les
branchies pour y être ré oxygéné; ce sang veineux chaud va donner une partie
de sa chaleur au sang bien oxygéné, mais plus froid, qui vient des branchies et
se dirige, dans les artères, vers les muscles.
L’écoulement du sang dans ces deux types de capillaires est ralenti par la
complexité même du réseau, ce qui favorise l‘échange de chaleur.
La température est parmi les facteurs les plus structurants pour le milieu
aquatique d'eau courante et les plus susceptibles d'être affectés par les
évolutions du climat.
Ces évolutions ont un impact sur les poissons. Les changements climatiques
observés pour l'instant semblent encore trop faibles pour conduire à des
modifications profondes, comme des invasions ou des extinctions d’espèces.
Néanmoins, des chercheurs de l’INRA ont déjà observé des évolutions dans la
stratégie de reproduction chez le Saumon atlantique.
En effet, 3 populations de saumon atlantiques correspondant à 3 régions : Basse-Normandie,
Bretagne Nord et Bretagne Sud, avec un échantillon d’environ 21000 individus, ont été
étudiées sur une période de plus de 30 ans.
Il faut rappeler que Le Saumon atlantique (Salmo salar) est un poisson migrateur se
reproduisant en eau douce et grossissant en mer. La femelle enfouit ses œufs dans les
graviers des rivières. Après 1 ou 2 ans de vie en eau douce, les jeunes issus de ces œufs, les
tacons, migrent vers la mer (stade « smolt »). La phase marine dure 1 à 3 ans avant le retour
dans la rivière d’origine pour s’y reproduire. Le Saumon atlantique est une espèce
sténotherme d’eau froide (qui supporte peu les variations de température) et très sensible à
la qualité de l’eau.
La plage de températures favorables pour le frai des saumons, en fin d’automne, varie de 3 à
12°C. Cependant, les femelles à maturité doivent impérativement expulser leurs ovules dans
un délai de 8 à 10 jours après ovulation sous peine de voir leur fécondabilité ou la survie des
œufs chuter considérablement. L’expulsion des œufs doit se faire à une température ne
dépassant pas 11.5°C.
Au cours des 20 dernières années, le pourcentage de temps pendant lequel l'eau a dépassé
ce seuil tolérable est passé de 4 à 11 %. De plus, les maxima journaliers égaux ou supérieurs
à 11,5°C créant une gêne ou un stress physiologique inhibiteur sont de plus en plus
fréquents, impliquant jusqu'à 60 % des jours de la période de reproduction.
Pendant ces périodes, les femelles ne peuvent pas se reproduire, mais la maturation des
œufs continue. Ainsi, la réduction de la fenêtre de ponte pourrait conduire à des hivers sans
reproduction efficace si la température de l’eau continue à augmenter.
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Une telle éventualité est de nature à mettre en danger la population, voire à la conduire à
l'extinction si le phénomène persiste plus de 3 années consécutives.
Suite à cette instabilité du milieu, on a constaté qu’une certaine proportion des juvéniles
mâles, appelés mâles précoces, sont matures dès la première année de vie en eau douce
avant le départ en mer. Les femelles se reproduisent toujours après migration marine :1 ou 2
ans.
Ils participent au frai aux côtés des grands mâles anadromes (ayant séjourné en mer) et
peuvent féconder jusqu'à 65 % des œufs déposés. Il apparaît actuellement que leur
proportion augmente et que la stratégie de reproduction excluant la phase de croissance
marine est de plus en plus fréquente. Dans le même temps, la réduction de la fenêtre de
ponte pourrait conduire les femelles à être moins exigeantes sur le choix des mâles lors de
conditions thermiques favorables, permettant un plus grand succès reproducteur de ces
mâles précoces avec des conséquences encore inconnues pour le devenir de la population.
Ainsi, les tendances observées, d’après cette étude, montre une similitude très nette pour
les populations des 3 régions :
-une diminution de l'âge des individus en eau douce, avec l’augmentation des castillons (1 an
de mer), les males ne restent plus 3 ou 2 ans en mer
-une forte diminution des saumons de printemps (deux ans de mer ou plus) et une quasi-
disparition des individus à long séjour marin (3 ans de mer),
L'huître creuse, Crassostrea gigas, est une espèce d'intérêt majeur pour la conchyliculture
nationale et mondiale. D’une façon générale, les objectifs techniques à atteindre pour
soutenir la demande croissante en juvéniles d’écloserie seraient :
(2) de produire des élevages fiables (des larves de bonne qualité, de taux de survie élevés…).
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Pour cela, il est nécessaire de maîtriser chacune des étapes du cycle de reproduction, ce qui
implique, en terme scientifique, de comprendre les mécanismes physiologiques mis en jeux
depuis l’initiation de la gamétogenèse jusqu’au développement larvaire ainsi que leur
régulation par les facteurs internes et les paramètres environnementaux.
Chez l'huître creuse, Crassostrea gigas, comme beaucoup d'autres organismes ectothermes,
la plupart des étapes spécifiques du cycle de vie est intimement liée aux phénomènes de
saisonnalité, càd aux changements de conditions biotiques et abiotiques.
Ainsi, la température agit sur toutes les fonctions biologiques de l'huître telles que
l'alimentation, la respiration, l'utilisation des réserves, le développement, la croissance et,
bien évidemment, la reproduction. Outre des variations de température, les huîtres
subissent aussi l'action d'autres facteurs environnementaux tels que des variations de
disponibilité en nourriture, de turbidité, de concentration en oxygène, de salinité, de pH, etc.
Dans ce contexte, la compréhension de la biologie de l’huître passe nécessairement par des
études faisant appel à de l’écophysiologie.
(2) conditions "accélérées", deux fois plus rapides que les cycles naturels,
Une étude sur la variabilité du cycle de reproduction de l'huître creuse, Crassostrea gigas, a
été réalisée (1) in situ dans la Baie des Veys (BDV) et dans le Bassin de Marennes-Oléron
(MO) et (2) en condition contrôlée à deux niveaux trophiques correspondant respectivement
à un apport journalier de 4% et 12% de matière sèche d’algues par matière sèche d’huître.
L’objectif général du travail était d’évaluer la relation entre l’abondance de nourriture et
l'intensité de la gamétogenèse. L'activité reproductrice a été décrite sur la base d’analyses
histologiques de la gonade.
Les huître élevées en présence d’une ration trophique riche (BDV et 12%) ont fortement
développé leur gonade (fig.1). Cependant, l'efficacité pour émettre leurs gamètes était
réduite, entraînant des phénomènes de ponte partielle et une période de résorption
prolongée jusqu'à l'hiver. Par contre, les huîtres élevées en régime nutritionnel appauvri
(MO et 4%) suivent un cycle de gamétogenèse saisonnier que l’on pourrait qualifier de
“classique”. Elles ont produit une gonade “normale” avec une émission de gamètes totale
pendant l'été et avec une période de résorption courte pendant l’automne.
La langouste du Cap appartient au genre Jasus qui comprend sept espèces dont la
distribution géographique se limite uniquement à l'hémisphère sud(fig. 1).
Le milieu de prédilection de la langouste du Cap est donc une eau variant de 11 à 13° dont la
salinité est de l'ordre de 34,50 à 35,20 %0.
1 ) vis-à-vis de l’Alimentation.
Il en est de même pendant les quinze jours qui précèdent la mue mais dès
celle-ci terminée, les crustacés recherchent la nourriture avec avidité.
Ces différentes variations n'ont pas amené de changement notable dans le comportement
des langoustes qui se sont alimentées normalement : l'une d'elles a mué en mai, les deux
autres en juin.
Leur activité n'a été réduite que lorsque la température est descendue en dessous de 9° :
elles ne se déplaçaient et ne s'alimentaient alors que très peu. Elles ont repris un
comportement normal dès que la température s'est élevée.
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Un mâle provenant d'un vivier où la salinité était de 34,50 %o a été placé dans cet aquarium
alors que la salinité y était de 45 %0 : il est mort immédiatement.
Ces expériences montrent que les langoustes du Cap sont capables de résister à des
variations de température progressives, dans des limites comprises entre 6 et 22°, et à des
changements lents de la salinité allant de 36 à 45 %o.