Cours Droit Des Sociétés Approfondi
Cours Droit Des Sociétés Approfondi
Cours Droit Des Sociétés Approfondi
Auditoires : 1MP-ICFI
L’entreprise est l’acteur principal de la vie des affaires, elle est souvent définie
comme étant une unité économique qui implique la mise en œuvre de moyens humains,
financiers et matériels de production ou de distribution des richesses reposant sur une
organisation préétablie, cette mise en œuvre peut être faite par une personne physique
c'est-à -dire un commerçant individuel ou par une personne morale c'est-à -dire une
société.
Le droit des sociétés commerciales est une branche du droit commercial qui a
pour objet l’étude des règles juridiques relatives à la constitution, au fonctionnement,
transformation et dissolution des différentes formes de sociétés (Sociétés de
personnes, Société à responsabilité limitée et Sociétés de capitaux).
Les règles juridiques régissant les différentes formes de sociétés sont relatives à
la constitution, au fonctionnement de la société ainsi qu’aux différents événements qui
touchent sa forme juridique (transformation, fusion, scission). De même ces règles
juridiques sont relatives à la dissolution de la société qui constitue l’événement
juridique qui entraîne la disparition de cette entité juridique.
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A ce propos il y a deux remarques à avancer:
La 1ère remarque:
-Le code des sociétés commerciales a consacré des règles juridiques communes
applicables à toutes les formes de sociétés.
Les intérêts du recours à la société commerciale sont donc nombreux. Ils sont
notamment d’ordre économique, juridique et social.
A- Intérêt économique
*La société, technique d’organisation du partenariat : la vocation première de la
société est d’offrir un cadre d’organisation à des partenaires désirant participer à une
œuvre commune. La société est un groupement de partenaires (art. 2CSC).
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B- Intérêt juridique
La création d’une société permet de séparer le patrimoine de la personne morale
des patrimoines des différents associés. Les avantages de la séparation des patrimoines
sont considérables. En effet, dans le cadre d’une entreprise individuelle, le commerçant
personne physique, expose tous ses biens tant personnels que commerciaux aux risques
de l’activité commerciale. L’importance de la société vient du fait qu’elle constitue une
personne morale exerçant le commerce en son nom propre et les dettes contractées par
la société sont exécutées en principe sur le patrimoine social à l’exclusion du patrimoine
des associés.
C- Intérêt social
L’intérêt de la création des sociétés ne peut pas se limiter aux seuls intérêts des
associés. Lorsque l’activité commerciale se développe, cela ne peut être sans incidence
sur l’environnement social. Entant que cellule de l’économie nationale, la création des
sociétés entraîne généralement la création de l’emploi et la diminution du chô mage. De
même, par le paiement de l’impô t sur les bénéfices, les sociétés contribuent dans le
financement des caisses de l’Etat. Le produit de l’impô t sera servi au bien être collectif.
- Une entreprise sociétaire : elle regroupe, en principe, plus qu’un associé à l’exception de
la société unipersonnelle à responsabilité limitée.
* Classification selon l’objet : d’après la nature de son activité, l’entreprise peut être :
A travers cette définition légale on peut dégager les mots clés, contrat, plusieurs
personnes, en commun, bénéfice, économie, société unipersonnelle.
La société est :
Pour certains auteurs, la société est avant tout un contrat. Cette conception contractuelle
conduit à minimiser dans la mesure du possible le particularisme de la société. Dans
cette conception, on se refuse à admettre l’intervention d’un tiers, le juge notamment,
dans le jeu contractuel.
D’autres auteurs ont très vite opté pour une conception institutionnelle de la société. On
souligne alors que le contrat donne naissance à une institution et que celle-ci doit alors
vivre et s développer selon des règles qui lui sont propres.
A travers ces deux conceptions on remarque que la notion de société a subi une
évolution. La société est passée du contrat vers l’institution.
A- La société contrat
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Cette conception est défendue au 19ème siècle, époque du libéralisme intégral du fait
qu’elle reposait sur la théorie de l’autonomie de la volonté et autorisait, au nom de
liberté contractuelle, la modification des règles légales.
La conception qui analyse la société comme un contrat repose sur deux idées
essentielles :
B- La société institution :
Dépassant le cadre contractuel classique, cette conception analyse la société
comme étant un groupement d’individus doté d’une organisation interne et soumis à
une réglementation autonome pour faire prévaloir la volonté collective. C'est-à -dire
prévaloir l’intérêt social ou le bien commun sur les volontés individuelles.
Premier argument : L’idée du contrat ne permet pas d’expliquer tous les effets
juridiques qui résultent de la création d’une société et ce pour plusieurs raisons :
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bonne marche de l’affaire, désirent la prospérité de la société et y
collaborent.
2- Alors que la modification d’un contrat exige le consentement unanime des
contractants, la loi de la majorité qui préside au fonctionnement de certaines
sociétés (société par actions, SARL) permet aux associés majoritaires de
modifier les statuts et oblige des minoritaires à subir une loi à l’élaboration
de laquelle ils n’ont pas participé.
- Le gérant de la SARL qu’il soit statutaire ou non, n’est révocable que pour causes
légitimes.
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A- Société et indivision :
La société se distingue en premier lieu des groupements de personnes ayant des
droits sur la même chose ou sur un ensemble de biens c’est à dire l’indivision ou la
copropriété. Mais le fonctionnement de cette institution emprunte beaucoup de ses
règles au droit des sociétés (consentement des indivisaires, l’indivision, lorsqu’elle est
conventionnelle peut être conclue pour une certaine durée).
B- Sociétés et association :
La société se distingue de l’association par son but lucratif. La société a en effet
pour objet la recherche des bénéfices alors que l’association devait quant à elle avoir un
but autre que le partage de bénéfice. Mais actuellement cette distinction est
devenue relative et ce pour deux raisons au moins :
- Il y a des associations qui ont une activité économique. Ainsi elles peuvent
exercer des activités qui traditionnellement relèvent du secteur commercial c’est à dire
du monde des entreprises.
Par exp : une clinique, une maison de retraite, un club sportif, un établissement
d’enseignement …… peuvent être exploités aussi bien par une société que par une
association.
-Le critère du régime juridique applicable : ce critère conduit à opérer une double
distinction.
- D’une part, une distinction entre les sociétés civiles et les sociétés commerciales.
* Les sociétés sont commerciales soit à raison de leur forme – sociétés par
actions (sociétés en commandite par action, SA) et SARL ; soit à raison de leur objet,
c’est à dire si leur activité consiste dans l’exercice, à titre professionnel des actes de
commerce, tels qu’ils sont déterminés par l’art 2 du code de commerce.( actes de
production, de spéculation, de circulation et d’entremise).
* Toute société qui n’est pas commerciale est une société civile : les sociétés
civiles représentent la forme de droit commun. Une société agricole est en principe
civile. Les sociétés civiles sont réglementées par les articles 1249 et suivants du code des
obligations et du contrat (COC) sous le titre « de la société contractuelle, dispositions
générales aux sociétés civiles et commerciales ».
En effet ;
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* Les parts d’intérêts que les associes reçoivent en contrepartie de leurs apports son
incessibles c'est-à -dire qu’elles ne peuvent être cédées sans le consentement des autres
associés.
* Les associés ne répondent des engagements sociaux qu’à concurrence de leurs apports.
* En contre partie de leurs apports, les associés reçoivent des actions qui sont, en
principe librement négociables. Le cadre juridique des sociétés de capitaux apparaît
adapté à la grande entreprise.
Il s’agit d’une forme hybride entre les sociétés de personnes et les sociétés de
capitaux.
* Certaines règles comme celle, de l’incessibilité de ses parts- la rapprochent des sociétés
de personne.
Les sociétés commerciales régies par le CSC sont nombreuses et variées. Il s’agit
de la société en nom collectif (SNC), de la société en commandite simple (SCS), de la
société en participation (SEP), de la société à responsabilité limitée pluripersonnelle
(SARL) et unipersonnelle (SUARL), de la société anonyme avec appel public à l’épargne
(SA de type ouvert) et société anonyme sans appel public à l’épargne (SA de type fermé)
et de la société en commandite par action (SCA). Toutes ces sociétés sont soumises
d’abord à un ensemble de règles communes (Première partie). Ensuite, pour répondre
à la spécificité de chaque forme de société, le code des sociétés a consacré des règles
particulières relatives à la constitution, au fonctionnement et à la dissolution de la
société commerciale (Deuxième partie).
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Première partie:
La société commerciale prend naissance dans un acte juridique. Cet acte est en
principe un contrat et à titre exceptionnel un acte unilatéral puisque la loi admet que
la société limitée puisse être une société formée d’un seul associé. Plusieurs éléments
constitutifs doivent être réunis pour qu’une société soit instituée (Chapitre 1) et par
conséquent acquérir la personnalité morale (Chapitre 2). Cependant, comme
toute entité juridique, la société n’est pas créée pour durer éternellement. A tout
moment elle peut cesser d’exister. La dissolution est l’événement qui peut mettre fin à
l’existence de toute forme de société (Chapitre 3).
Trois éléments constitutifs doivent être réunis pour qu’une société soit
légalement constituée. Il faut une pluralité d’associés (Section 1), qui mettent en
commun les apports (Section 2) et qui participent aux résultats (Bénéfice aux pertes)
(Section 3). Il y a un autre élément intentionnel qui s’y ajoute, l’affection societatis
(Section 4).
Un nombre maximum d’associés n’est fixé que pour la SARL qui ne peut pas
dépasser cinquante associés.
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A- Nécessité des apports.
Chaque associé doit obligatoirement faire un apport, même si la société à laquelle
il appartient n’est pas dotée de la personnalité morale (société en participation). Il
manifeste ainsi son affectio societatis et permet à la société d’exercer son activité.
Les apports qui instituent le patrimoine initial de la société, peuvent être d’inégale
importance et de nature différente. Ils doivent être effectifs. L’absence d’apport ou un
apport fictif peut entrainer la nullité de la société
a- L’apport en numéraire :
C’est un apport en argent, il consiste à apporter à une société une somme
d’argent, il peut être réalisé de différentes manière, il peut s’agir de versement d’argent
en espèce, ou la remise d’un chèque ou encore un virement bancaire.
b- L’apport en nature :
C’est l’apport de tout autre bien qu’une somme d’argent ou un apport d’industrie.
Il peut s’agir d’un bien meuble ou immeuble, (bâ timent, machines agricoles) corporel ou
incorporel (fonds de commerce, créance, brevet…..).
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2/ Les modalités de réalisation de l’apport en nature :
* D’une part, l’associé qui effectue un apport en jouissance se trouve soumis aux mêmes
obligations qu’un bailleur.
- Il demeure propriétaire du bien apporté et continue donc d’en supporter les risques.
- Il a l’obligation de garantir à la société une jouissance paisible de ce bien.
* D’autre part, l’apport en jouissance ne s’assimile pas pour autant à un bail. En effet, la
société n’a pas à verser un loyer, (la contrepartie de l’exécution successive,
caractéristique du bail). La contrepartie de la jouissance consiste dans la remise
instantanée de parts sociales à l’apporteur.
c- L’apport en industrie :
Cet apport a une nature particulière en ce sens qu’il n’a pas une valeur
patrimoniale réalisable et comptabilisable. Il s’agit d’un apport en travail. L’associé
s’engage à mettre à la disposition de la société ses connaissances techniques, ses
services, son travail. L’apporteur en industrie doit rendre à la société les services promis
et lui verser tous les gains qu’il a réalisés par l’activité faisant l’objet de son apport. Il ne
peut pas exercer une activité concurrente à celle qu’il a promise à la société.
Les apports en industrie ne peuvent servir de gage aux créanciers sociaux (la
force de travail est insaisissable), et ne peuvent pas concourir à la formation du capital
social. Il ne peut donc pas y avoir d’apport en industrie dans les sociétés dans lesquelles
la responsabilité est limitée aux apports. Cependant, la modification législative du 27
décembre 2007 a permis ce type d’apport dans la SARL et ce dans un but
d’encouragement à la constitution des SARL.
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Formule :
Capital Social = apports en numéraire + apports en nature
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La loi du 19-01-1967 qualifiait la coopérative comme étant une société alors que cette coopérative est
constituée dans le but de faire profiter ses adhérents des économies de dépenses.
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Première règle : Seul un bénéfice réel peut donner lieu à une distribution de
dividendes, cette règle entraine les conséquences suivantes.
1- L’interdiction des stipulations statutaires prévoyant un intérêt fixe ou
périodique au profit des associés (Voir art 289 CSC relatif à la SA).
2- L’incrimination de la distribution de dividendes fictifs (art. 86 (pour le SA) et
( art. 169 pour la SARL))
3- Le droit pour la société d’exiger des associés qui ont reçu des dividendes fictifs
leur répétition (art 140 CSC applicable à la SARL).
1- S’il est vrai que le partage des bénéfices est un élément constitutif de la
société à cô té des apports et de l’affectio societatis, les associés ne peuvent prétendre à
un droit au bénéfice. Ils n’ont qu’une vocation (le droit aux dividendes ne signifie pas
que l’associé a chaque année le droit d’exiger qu’une partie des bénéfices lui soit
attribuée mais simplement qu’il ne peut être indû ment privé de son droit aux bénéfices).
La contribution aux pertes constitue un risque que tous les associés doivent
acceptent. Il est, en effet, contraire à l'essence même de la société, qu'un associé pratique
aux bénéficies sans concourir le risque d'exploitation. Si l'at. 2 CSC ne fait pas allusion
aux contributions aux pertes, il doit être complété par l'art. 1302 COC qui dispose que "la
clause qui affranchirait l'un des associés de toute contribution aux pertes est nulle mais
n'annule pas le contrat".
Cette obligation concerne aussi bien les rapports entre les associés et les tiers que les
rapports entre les associés aux même.
- Concernant les rapports des associées avec les créanciers sociaux, aucune clause
statutaire ne peut réduire valablement cette obligation.
- Concernant les rapports des associées entre eux, la contribution aux pertes
permet de déterminer quel est le débiteur final d'une fraction du passif. Celui qui a payé
plus que sa part dispose d’un recours contre ses coassociés. Les associés doivent
contribuer aux pertes proportionnellement à leurs apports. La part des associés dans les
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pertes est proportionnelle à leur mise. A cet égard est nulle, la clause qui attribue à un
associé une part dans les pertes supérieure à la part proportionnelle de sa mise (art.
1301 COC).
A- L’imprécision conceptuelle :
L’affectio societatis peut difficilement être saisi dans une définition juridique. La
traduction littérale de l’affectio societatis serait la volonté d’être en société. En d’autres
termes, un vouloir vivre collectivement.
L’AS est plus qu’un sentiment qu’un concept juridique. Son intensité varie selon le
type de société.
C’est dans les sociétés de personne qu’il est plus accentué, il exprime la volonté
de collaborer ensemble, sur un pied d’égalité, au succès de l’entreprise commune.
B- Le rôle de l’A.S
La notion de l’AS est une notion souple, elle peut varier en fonction des types de
société en cause et elle prend des formes différentes en fonction du rô le qu’on lui
attribue.
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économiques qui résulteraient de l’activité de la société, l’intérêt individuel et
commun des associés et donc s’enrichir de l’activité sociale.
Cet intérêt commun n’impliquerait pas nécessairement identité de vues, les
décisions majoritaires s’imposent ainsi à la minorité. Cet intérêt commun peut même
impliquer que l’on pose des sacrifices à certains associés au profit d’autres.
L’intérêt commun ne doit cependant pas être confondu avec l’intérêt social.
L’intérêt social indique ce qui est bon pour la société, il concerne les relations des
associés avec la société personne morale, alors que l’intérêt commun concerne les
relations entre les associés.
L’AS, élément psychologique, important dans les sociétés de personnes telles que
les SNC, s’affaiblit chez les comandataires et tend à disparaitre dans les SA et dans la
société unipersonnelle.
La société n’est pas seulement un contrat. C’est un être moral auquel le contrat
même donne naissance. Toute société à l’exception de la société en participation a la
personnalité morale c'est-à -dire qu’elle constitue une entité juridique autonome par
rapport aux membres qui la composent en ce qui concerne les droits dont elle bénéfice
et les obligations auxquelles elle est soumise. L’acquisition de la personnalité morale
permet à la société de jouir de certains droits (section I). Mais, la personnalité morale
n’est pas éternelle ce qui suppose d’étudier son étendue (section II).
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la personnalité morale permet d’individualiser la société en lui accordant un domicile,
une nationalité et un nom.
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2- Il détermine la compétence territoriale des tribunaux « Tout défendeur,
qu’il soit personne physique ou morale, doit être actionné devant le tribunal du
lieu de son domicile réel ou élu ».
D- La nationalité de la société :
Comme toute personne physique, la société a une nationalité, c’est à dire qu’elle
peut être soit tunisienne, soit étrangère, avec toutes les conséquences qu’en découlent et
notamment la détermination de la législation qui lui sera applicable.
Les conditions, qui sont cumulatives, montrent que le droit tunisien adopte le
critère de contrô le. Mais ces conditions ne sont pas exigées pour ce qui
est des entreprises à participation publique (société d’économie mixte)
puisque le critère du siège social et la participation d’É tat ou des collectivités
publiques locales au capital suffisent à leur donner la nationalité tunisienne.
E- Le nom de la société :
La société a un nom par lequel elle sera connue du public et qui peut prendre deux
formes :
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1- Une dénomination sociale : c’est à dire la désignation donnée à la
société d’après la nature de son activité ou de toute autre caractéristique,
géographique par exemple, ou même d’après une dénomination de fantaisie ou
encore une abréviation.
2- Une raison sociale : c’est à dire la désignation de la société d’après
sa composition.
Section 2 : Étendue de la personnalité morale :
- Il faut que préalablement, quelqu’un ait l’idée de fonder une société, il prend l’initiative
de rechercher des partenaires et qu’une fois choisis, les futurs associés se mettent
d’accord sur les caractéristiques de la société à constituer.
En droit tunisien, l’art 1261 du COC prévoit « la société commence dès l’instant
même du contrat, si les parties n’ont établi une autre date. Cette date peut même être
antérieure au contrat ». Cet article reprend, en le modifiaient, l’art. 1843 du code civil
dans sa rédaction antérieure à la loi 1978 et d’après lequel « la société commerce à
l’instant même du contrat s’il ne désigne une autre époque ».
Or à la lumière de cet art, il était admis que la naissance de la personnalité morale
a eu lieu au moment et du fait de l’acte constitutif, c’est à dire selon la forme de la
société, par la signature du pacte social ou le vote des statuts par les futurs associés
réunis en assemblée constitutive. La publicité exigée par la loi ne faisant que rendre la
société opposable aux tiers.
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sociétés commerciales à l’exception des sociétés de participation qui sont dépourvues de
la personnalité morale.
- Les créanciers sociaux ne subissent pas le concours des créanciers personnels des
associés.
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Chapitre 3 : La dissolution de la société
Certaines causes sont énumérées par l’article 21 du CSC qui dispose « La société est
dissoute dans les cas suivants :
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mention au registre de la cessation totale d'activité de cette personne, l'absence de toute
inscription modificative relative à une reprise d'activité, il adresse au siège social de la
personne morale une lettre recommandée le mettant en demeure d'avoir à respecter les
dispositions relatives à la dissolution et l'informant qu'à défaut de réponse dans un délai
de trois mois, il procèdera à la radiation. La radiation est portée par le greffier à la
connaissance du ministère public auquel il appartient éventuellement de faire constater
la dissolution de la personne morale.
3- La volonté des associés : la société peut être dissoute par une décision prise
par les associés aux conditions prévues par les statuts (Article 26 CSC). Dans la SARL, la
décision de dissolution doit être prise par une délibération approuvée par les associés
représentant les trois quarts au moins des parts sociales et réunis en assemblée
générale extraordinaire. Toutefois, les statuts peuvent prévoir une majorité inférieure
(Article 131 CSC).
7- La réunion des parts sociales entre une seule main : En cas de réunion des
parts sociales entre une seule main, la SARL se transforme en une société unipersonnelle
à responsabilité limitée (Article 93 CSC).
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La SARL n’est dissoute que par décision de l’associé unique ou par l’autorité
judiciaire lorsque la régularisation de la situation n’est pas intervenue après l’expiration
des délais prévus par l’article 23 du CSC. La régularisation peut résulter d’une
transformation de la SARL en SUARL ou bien d’une augmentation du nombre des
associés (ex. par la cession par l’associé unique d’une ou de plusieurs parts sociales à un
tiers ou bien par une augmentation du capital réalisée au profit d’un tiers).
8- La fusion et la scission
a) La fusion : aux termes de l’article 411 du CSC « La fusion entraîne la dissolution des
sociétés fusionnées ou absorbées et la transmission universelle de leurs patrimoines à la
société nouvelle ou à la société absorbante. La fusion s'effectue sans liquidation des
sociétés fusionnées ou absorbées. Quand elle est le résultat d'une absorption, elle se fait par
augmentation du capital de la société absorbée et ce, conformément aux dispositions du
présent code ».
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Suite à la dissolution, le liquidateur agira au nom de la société. A cet effet, l’article
42 du CSC dispose « Le liquidateur est le représentant légal de la société dissoute. En cette
qualité, il dispose des pouvoirs les plus étendus pour réaliser l'actif, payer les créanciers,
représenter la société auprès des tribunaux et répartir le solde disponible entre les associés
».
Tous les actes d'exécution des jugements rendus contre la société pendant la
période de sa liquidation sont suspendus. Le montant des dettes reconnues par les
jugements rendus contre la société sera inscrit au passif social avec les privilèges y
afférents (Article 33 CSC). Cependant, la dissolution de la société n'entraîne pas la
résiliation des baux relatifs aux immeubles où s'exerce l'activité de la société (Article 33
CSC).
2- Pouvoirs du liquidateur
Le liquidateur est le représentant légal de la société dissoute. En cette qualité, il
dispose des pouvoirs les plus étendus pour réaliser l'actif, payer les créanciers,
représenter la société auprès des tribunaux et répartir le solde disponible entre les
associés (Article 42 CSC). Le liquidateur est tenu de se conformer aux décisions de
l'assemblée générale des associés qui se rapportent à l'administration sociale et à la
cession des biens de la société. Il ne peut compromettre ou consentir des sû retés;
toutefois, il peut transiger s'il y est expressément autorisé par l'assemblée générale ou le
cas échéant par le juge (Article 32 CSC).
3- Responsabilités du liquidateur
a- Responsabilité civile : Le liquidateur est responsable, à l'égard de la société et
des tiers, des fautes commises dans l'exercice de ses fonctions. L'action en
responsabilité est prescrite dans un délai de trois ans à compter de la
publication de l'acte de clô ture de la liquidation (Article 38 CSC).
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b- Responsabilité pénale : L’article 49 dispose : est puni d'une peine
d'emprisonnement de un à six mois et d'une amende de trois cents dinars à
mille dinars le liquidateur qui :
1) n'aura pas, dans les 30 jours de la connaissance de sa nomination, procédé à
l'inscription au registre du commerce de la décision de dissolution de la société et de sa
nomination.
2) n'aura pas convoqué les associés pour statuer sur le compte définitif de la
société et sur le quitus de sa gestion lors de la clô ture de la liquidation ou n'aura pas
demandé au tribunal l'approbation prévue à l'article 45 du présent code.
e) La restitution des apports aux associés : lorsque les créanciers sociaux sont
intégralement désintéressés ou, du moins, lorsque les sommes nécessaires à leur
paiement ont été consignées à la caisse des dépô ts et consignations, le liquidateur
doit restituer aux associés leurs apports. En principe, la restitution des apports aux
associés se fait en argent et porte sur le montant nominal des actions, des parts
sociales ou des parts d’intérêt. La restitution peut toutefois, être en nature lorsque
l’apport en nature a été réalisé en jouissance.
8- Clôture de la liquidation
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Le liquidateur convoque l'assemblée générale afin de constater la clô ture de la
liquidation, approuver les comptes définitifs et donner quitus au liquidateur pour sa
gestion (Article 37 CSC).
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Titre 1 : La société à responsabilité limitée
Ces deux formes de SARL sont soumises à plusieurs règles communes auxquelles
s’ajoutent des règles propres à la SUARL.
Il découle de ce qui précède que la SARL est une société mixte (hybride) à mis
chemin entre les sociétés de personnes et les sociétés de capital.
2- La commercialité par la forme ; la SARL au même titre que les sociétés de capital
est toujours commerciale quelque soit l’objet pour lequel elle est constituée. En
revanche, ses associés ne sont pas la qualité de commerçant.
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L’article 97 CSC dispose que « La SARL n’est constituée définitivement que lorsque
les statuts mentionnent que toutes les parties représentant des apports en numéraires ou
en nature ont été réparties entre les associés et que leur valeur a été totalement libéré, les
fondateurs doivent mentionner expressément dans les statuts que ces conditions ont été
respectées ».
- D’une part, la faculté d'émission du capital social par tranches successives doit
être prévue dans leurs statuts.
- D’autre part, le capital souscrit ne peut être inférieur au tiers (1/3) du capital
déclaré.
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1- L’institution d’un commissaire aux apports chargé d’évaluer les apports en
nature
L’article 95 CSC exige que les statuts contiennent l’évaluation des apports en
nature, cette exigence est reprise par l'article 100 du même qui dispose dans son alinéa
1er que « l’acte constitutif de la société doit comporter une évaluation de tout apport en
nature ». Il s’agit d’une mention obligatoirement propre à la SARL qui complète la liste
de l’article 96 CSC.
Quant à l’évaluation des apports en nature, elle est soumise aux règles suivantes :
1) Elle doit être faite en principe par un commissaire aux apports qui doit être
désigné à l’unanimité des associés ou à défaut par ordonnance sur requête rendue par le
président du Tribunal de 1ère instance et ce à la demande du futur associé le plus diligent.
Cette règle posée par l’article 100 CSC vise à protéger les associés contre le risque de
surévaluation des apports en nature.
2) L’article 100 CSC dispose dans ses alinéas 4 et 5 que : « Au cas où un
commissaire aux apports n’aura pas été désigné, les associés sont solidairement
responsables à l’égard des tiers de la valeur attribuée aux apports en nature lors de la
constitution de la société. L’action en responsabilité se prescrit par un délai de 3 ans à
compter de la date de constitution". Il découle de ces dispositions légales que la sanction
encourue en cas de son désignation d’un commissaire aux apports n’est pas la nullité de
la société, mais plutô t la responsabilité des associés. Cette responsabilité exige de
préciser sa nature juridique, son fondement et son étendue.
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Ensuite, la responsabilité n’existe qu’à l’égard des tiers. En ce qui concerne les
rapports des associés entre eux, ils peuvent se retourner contre l’auteur de l’apport
surévalué.
Enfin, les associés responsables peuvent être déterminés selon deux solutions :
1- Puisque l’alinéa 4 de l’article 100 CSC fait peser la responsabilité sur les associés
et non sur les premiers associés, on peut dire que les associés responsables sont ceux
qui font partie de la société au moment où l’action est intentée.
2- Seuls les premiers associés sont responsables car ils ont été les seuls à
approuver cette évaluation lors de la constitution de la société, cette solution peut
trouver un argument solide dans l’article 135 CSC bien qu’il concerne uniquement
l’augmentation du capital social.
- Les fonds provenant de la libération des parts sociales sont déposées pour le
compte de la société en formation auprès d’un établissement financier.
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2- Il ne peut être inférieur à 2 : conformément à l’article 93 CSC « En cas de réunion
de toutes les parts sociales d’une société de personnes ou d’une SARL entre les mains d’un
seul associé, la société se transforme en SUARL ».
Ce texte suscite deux remarques : D’une part, il a une portée limitée puisque le
législateur en limitant son domaine d’application aux sociétés de personnes et aux SARL
a exclu les sociétés de capital. Et d’autre part, il est important puisque il ne se contente
pas de dire que la réunion de toutes les parts sociales entre les mains d’un seul associé
n’entraîne pas la dissolution de la société, au contraire il ajoute que la société se
transforme et il semble que cette transformation soit immédiate et de plein droit même
s’il s’agit d’une transformation provisoire en attendant la régularisation.
Ces conditions sont eux-mêmes que celles des autres sociétés à savoir l’exigence de
l’écrit, l’immatriculation au registre du commerce et la publicité légale avec cependant
certaine particularité.
La SARL est soumise aux conditions générales applicables à toutes les sociétés et
notamment à l’exigence d’un écrit (article 3 CSC) contenant les mentions obligatoires
prévues par l’article 9 CSC. La SARL est soumise aussi à des conditions spécifiques c’est
ainsi que :
1- L’article 96 CSC précise que le contrat de société doit être signé par tous les
associés ou par leurs mandataires justifiant d’un pouvoir spécial.
2- Les articles 96 et 100 CSC exige que les statuts contiennent l’évaluation des
apports en nature.
3- L’article 97 CSC précise que : « La SARL n’est constituée définitivement que
lorsque les statuts mentionnent que toutes les parts représentant des apports en
numéraire et en nature ont été répartis entre les associés et que leur valeur a été
totalement libéré. Les fondateurs doivent mentionner expressément dans les statuts que
ces conditions ont été respectées ».
4- L’article 96 CSC précise que : « L’acte constitutif doit comporter les mentions
suivantes : 1) Pour les personnes physiques : les noms, prénoms et état civil, domicile,
nationalité et pour les personnes morales la dénomination sociale, la nationalité et le siège
social. 2) L’objet social. 3) La durée de la société. 4) Le montant du capital de la société
avec la répartition des parts qui le représente ainsi que l’indication de l’institution
bancaire ou financière habilitée à recevoir les apports en numéraire. 5) La répartition des
apports en numéraire et en nature ainsi que l’évaluation de ces derniers. 6) Le cas échéant,
le ou les gérants. 7) Les modalités de libération. 8) La date de clôture de bilan annuel ».
La SARL est soumise à des règles de fonctionnement qui contribuent à faire d’elle
une société Hybride. Si les mécanismes généralement calqués (copiés) sur ceux existants
dans la SA sont souvent lourds et complexes, la structure est en revanche simple et
légère puisqu’elle met normalement en présence les associés (Sous-section 1) et les
gérants (Sous-section 2) auxquels s’ajoutent parfois les commissaires aux comptes
(Sous-section 3).
L’associé de la SARL est comme tout associé titulaire d’un double droit pécuniaire,
un droit sur les bénéfices qui ne présente aucune originalité et un droit sur les parts qui
33
obéit en revanche à un régime juridique complexe. Celui-ci doit en effet concilier deux
intérêts dont la contradiction est accentuée par la double nature de la SARL.
→ D’autre part, le souci non moins légitime des autres associés de conserver un
droit de regard (contrô le) sur la composition de la collectivité sociale. Ce régime
complexe exige de distinguer entre la cession des parts (A) et leur transmission (B).
La cession des parts entre vif est soumise à des conditions de forme et de fonds.
Les formes de la cession prévues à l’article 110 CSC sont doubles : D’une part, les
cessions des parts sociales doivent être constatées par un écrit comportant une
signature légalisée des parties. D’autre part, les cessions de parts sociales ne sont
opposables à la société et aux tiers qu’après qu’elles ont été signifiées à la société
(notifiées à la société), tant que la notification de la cession n’a pas été faite, la société est
fondée à l’ignorer et le cédant conserve à son égard sa qualité d’associé. Même la
connaissance personnelle que l’un des deux associés a de la cession ne dispense pas
l’autre associé d’une signification régulière de la société. La société personne morale
juridiquement distincte des associés.
L’article 109 CSC disposant dans son alinéa 1er que : « Les parts sociales ne peuvent
être cédées à des tiers étrangers à la société qu’avec le consentement de la majorité des
associés représentant au moins les ¾ du capital social », oblige de distinguer entre deux
situations :
34
puisque pouvant aboutir à rendre l’associé prisonnier de ses titres et donc de la société
dans les cas où les autres associés refusent la cession de ses parts à un tiers.
* Enfin, voulant permettre aux associés désireux de céder leurs parts de quitter la
société, l’article 109 CSC a institué une obligation d’achat qui incombe soit à la société
soit aux associés, le refus d’agrément pur et simple n’étant plus possible. En effet, en cas
du refus d’agrément les associés ou la société sont tenus dans un délai de 3 mois à
compter de ce refus de se porter acquéreur des parts dont la cession est envisagée ou de
les faire acquérir par un tiers qu’ils choisissent, au prix fixé par un expert nommé soit
par les parties, soit, à défaut d’accord entre elles, par ordonnance sur requête rendue
par le président du Tribunal du lieu de siège social à la demande de la partie la plus
diligente. Si à l’expiration du délai imparti (3 mois), aucune de ces solutions n’est
intervenue, l’associé peut réaliser la cession rejetée et imposer le cessionnaire qu’il a
initialement choisi et ce malgré le refus de la société.
L’article 141 CSC dispose dans son alinéa 1er que : « La SARL ne peut être dissoute
par le décès d’un associé et toute stipulation contraire des statuts est réputée non écrite ».
On en déduit que :
1- La société continue entre les associés survivants et les héritiers ou ses ayants
droits de l’associé cédé qui deviennent associés dans la société proportionnellement au
nombre de parts qu’ils trouvent dans la succession.
2- Les parts sociales de l’associé décédé sont transmissibles de plein droit à ses
héritiers. Cette transmissibilité de plein droit est cependant aménagée par la loi, l’article
111 CSC précise d’une part que : « En cas de transmission par voie successorale, mention
doit être faite de la date du décès de décujus (l’associé décédé) ». Et d’autre part, « les
cessions et transmission ne seront opposables à la société qu’à dates de leur inscription sur
le registre des associés ou de leur signification selon les conditions édictées à l’article 109
du présent code ».
Cette transmissibilité de plein droit des parts sociales par voie successorale peut
même être aménagée par les statuts qui peuvent prévoir :
* Soit que les associés pourront racheter les parts de l’associé décédé,
* Soit que les tiers doivent préalablement à leur entrée dans la société être agréés
par les associés.
A- Le droit de décision
Sous l’empire du code de commerce, le droit de décision des associés était posé par
l’article 163 CC selon lequel : « Nonobstant toute clause contraire de l’acte de société, tout
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associé peut prendre part aux décisions, chaque associé a un nombre de voix égal au
nombre des parts sociales qu’il possède ».
* Si l’article 126 CSC, tout en maintenant le principe selon lequel : « les décisions
sociales seront prises par les associés réunis en assemblée générale ordinaire ou
extraordinaire », prévoit la possibilité de la consultation des associés par écrit, il
subordonne cette possibilité à 3 conditions :
- Ensuite, le système de la consultation par écrit doit être prévu par les statuts.
* L’article 126 CSC précise dans ces alinéas 2 et 3 les modalités de convocation des
associés aux assemblées générales.
Cependant, les principales précisions apportées par le CSC ont concerné le droit de
l’associé à l’information et son droit d’exiger la convocation de l’assemblée générale.
* L’article 128 CSC dispose dans son alinéa 2 que « 20 jours au moins avant la tenue
de l’assemblée générale ayant pour objet l’approbation des comptes de gestion, les
documents suivants seront communiqués aux associés par lettre recommandée avec accusé
de réception
36
- Le rapport de gestion, l’inventaire des biens de la société, les comptes annuels, le
texte des résolutions proposées, le cas échéant, le rapport du commissaire aux comptes ».
En exigeant que ces documents soient communiqués aux associés par lettre
recommandée avec accusé de réception, ce texte permet à l’associé d’être informé sans
être obligé de se déplacer au siège social.
L'article 128 du CSC permet à l'associé de se faire aider par un expert comptable et
l'article 139 du même code dispose qu'un ou plusieurs associés représentant au moins le
dixième du capital social peuvent soit individuellement soit conjointement, demander au
juge de référé la désignation d'un expert ou d'un collège d'experts qui aura pour mission
de présenter un rapport sur une ou plusieurs opérations de gestion".
D'une part, elle permet aux associés d'avoir des informations fiables et complètes
sur la gestion de la société.
D'autre part, elle limite les conséquences d'une gestion maladroite ou malhonnête
en révélant des fautes à un moment où elles ne sont pas irrémédiables.
B- La nomination du gérant
-La nomination du ou des gérants peut se faire soit dans les statuts où ils auront alors la
qualité du gérant statutaire soit en dehors des statuts et on parlera alors du gérant non
statutaire.
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-L'aliénation des biens sociaux:: Lorsque l'aliénation effectuée par les dirigeants
compromet la poursuite de l'objet social, cette aliénation excède les pouvoirs du gérant.
En revanche, si l'objet social reste possible en dépit de la vente de certains biens sociaux
décidée par les dirigeants celle-ci ne dépasse pas la compétence du gérant.
Les actes du gérant qui dépassent l’objet social engagent la société à l’égard des
tiers de bonne foi.
*Le pouvoir du gérant et l'intérêt social:
Les critères de l'appréciation de l'acte antisocial:
-L'absence de contrepartie directe ou indirecte
-Le risque social: un risque anormal
- Il faut distinguer entre deux types de conventions dans la SARL :
*Les conventions réglementées (art. 115CSC) :
- Toute convention intervenue directement ou par personne interposée entre la société
et son gérant associé ou non, ainsi qu’entre la société et l’un de ses associés devra faire
l’objet d’un rapport présenté à l’assemblée générale soit par le gérant soit par le
commissaire aux comptes s’il en existe un.
Lorsque la société ne comporte qu’un seul associé, la convention conclue avec la société
doit faire l’objet d’un document joint aux comptes annuels. (Art. 115CSC).
- Les conventions non approuvées produisent leurs effets, mais le gérant ou l’associé
contractant seront tenus pour responsables, individuellement et solidairement s’il y a
lieu des dommages subis par la société de ce fait.
Les conventions non approuvées engagent la société envers les tiers de bonne foi.
*Les conventions interdites (art. 116CSC) :
- les conventions interdites sont :
-l’octroi des crédits au gérant
-l’octroi des crédits aux associés personnes physiques ou les représentants légaux
des personnes morales associées ainsi qu’aux conjoints, ascendants et descendants des
personnes visées ci-dessus.
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La société anonyme
Les actions émises par une SA doivent être détenues par 7 actionnaires au moins.
selon l'article 39 nouveau du règlement général de la bourse des valeurs
mobilières de Tunis: "Les titres des sociétés détenus par le public et dont l'admission au
marché est demandée, doivent être répartis entre deux cents actionnaires au moins,
au plus tard le jour de l'introduction.
39
l'épargne et 50.000D pour les sociétés faisant appel public à l'épargne. Ce
montant doit être mentionné dans tous les documents émanant de la
société.
Les apports peuvent se faire en numéraire, par chèque ou
virement, ou en nature, obligatoirement évalués alors dans les statuts par
un commissaire aux apports.
Lors de la constitution, les actionnaires peuvent ne verser que la
moitié de leurs apports en numéraire. Le solde doit être versé, en une ou
plusieurs fois, dans les cinq années suivantes, sur appel du conseil
d'administration ou du directoire.
Paragraphe 3: La capacité
L'article 11 alinéa 2 du CSC dispose que les personnes qui n’ont pas la capacité
requise pour l’exercice du commerce peuvent être des associés commanditaires dans
une société en commandite simple, ou associés dans une société à responsabilité limitée,
ou actionnaires dans une société anonyme ou dans une société en commandite par
actions. il en découle qu'un mineur ou un interdit peut faire apport à une société
anonyme et devenir un actionnaire à condition qu'il soit représenté par son tuteur dans
les conditions de droit commun.
L'exigence d'une dénomination sociale pour identifier une SA est une exigence
spécifique à cette forme de société qui fait abstraction des personnes des associés. en
revanche, l'exigence du caractère distinctif correspond ç une règle de police des sociétés
commerciales et, de ce fait, elle a une portée générale que ce soit pour cette forme de
société ou pour les autres sociétés.
Le caractère distinctif est posé par l'article 160 du CSC qui dispose" la société
anonyme est désignée par une dénomination sociale précédée ou suivie de la forme de la
société et du montant du capital social. Cette dénomination doit être différente de celle
de toute société préexistante".
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I. La procédure de constitution de la Société anonyme faisant appel public à
l’épargne (art.163 à 179)
L'article 162 dispose" sont réputées sociétés faisant appel public à
l’épargne celles qui émettent ou cèdent des valeurs mobilières en appelant le
public à l'épargne. Il en est de même pour toutes les sociétés désignées comme
telles par des lois spéciales.
Sa durée.
La nature des apports des actionnaires. Dans ce cadre, l’évaluation des apports en
nature effectuée par le commissaire aux apports est annexée aux statuts.
-Dépôt d’un projet de statut: L'article 163 du CSC dispose: "Avant toute souscription
du capital un projet “des statuts” signé par les fondateurs, doit être déposé au greffe du
tribunal de première instance du siège social. Tout intéressé pourra en demander
communication.
-Publication d’une notice: les fondateurs doivent, avant l'ouverture des souscriptions,
publier une notice destinée à donner au public des indications à caractère juridique sur
la société.
2/ la forme de la société.
41
7/ la date et le lieu du dépô t du projet « des statuts ».
9/ « la valeur nominale des actions à émettre, le cas échéant, entre chaque catégorie ».
10/ la description sommaire des apports en nature, leur évaluation globale et leur mode
de rémunération, avec indication du caractère provisoire de cette évaluation et de ce
mode de rémunération.
11/ les avantages particuliers stipulés dans le projet de statuts au profit de toute
personne.
14/ le nom et le siège de la banque qui recevra les fonds provenant de la souscription, et
le cas échéant, l’indication que les fonds seront déposés à « la Caisse des dépô ts et
consignations » .
15/ le délai ouvert pour la souscription, avec l’indication de la possibilité de clô ture
anticipée en cas de souscription intégrale avant l’expiration dudit délai.
La notice est signée par les fondateurs qui indiquent, soit leur nom, prénom usuel,
domicile et nationalité, soit leur dénomination, leur forme, leur siège social et le montant
de leur capital social.
42
-Souscription intégrale du capital: La souscription d’une action est l’acte juridique
par lequel une personne s’engage à faire partie d’une société par actions, en
apportant une somme ou un bien en nature, d’un montant égal au nominal de
ses titres
3) le siège social.
8) l’établissement bancaire ainsi que le numéro du compte où seront déposés les fonds
provenant de la souscription.
Une copie du bulletin de souscription est remise aux souscripteurs et mention de cette
remise doit figurer audit bulletin.
Si la société n’est pas constituée dans un délai de six mois, à compter du jour du
dépô t du projet des statuts au greffe du tribunal de première instance du lieu du siège
social, tout souscripteur pourra demander au président dudit tribunal la restitution du
montant des fonds qu’il a déposé après soustraction de sa quote-part dans les frais de
distribution, par ordonnance sur requête.
Les commissaires aux apports évaluent sous leur responsabilité les apports en
nature dans un rapport qui doit contenir la description de chaque apport en nature, sa
consistance, son mode d’évaluation ainsi que l’intérêt qu’il présente pour la société, avec
indication de la nature des avantages particuliers prévus au n° 11 de l’article 164 du
présent code. (Article 173 CSC)
44
nomme les premiers administrateurs et les premiers commissaires aux comptes
conformément aux dispositions des articles 189 et 260 et suivants du CSC.
Les premiers administrateurs sont nommés pour une durée de trois années.
Leur mandat peut être renouvelé sauf stipulation contraire des statuts. Sous réserve des
dispositions de l’article 13 bis du CSC, le commissaire aux comptes est nommé pour une
période de trois années. Le procès-verbal de la séance constate l’acceptation par les
administrateurs et les commissaires aux comptes de leurs fonctions.
45
- L’article 170 exige aussi qu’un original de l'acte de constitution soit déposé au
greffe du tribunal de première instance du lieu du siège social.
-Publicité légale
Les formalités de publicité sont effectuées par le représentant légal de la société et sous
sa responsabilité L'article 15 du CSC précise: "Toutes les sociétés à l’exception de la
société en participation doivent procéder à la publication de leurs actes constitutifs. La
publicité est faite par une insertion au Journal Officiel de la République Tunisienne et ce,
dans un délai d’un mois à partir soit de la constitution définitive de la société, soit de la
date du procès verbal ou de la délibération de l’assemblée générale constitutive de la
société"
-Retrait du fond.
Le retrait des fonds provenant des souscriptions est opéré par le représentant
légal de la société contre remise par lui d'une copie certifiée conforme:
du procès-verbal de l’assemblée constitutive
du procès-verbal du premier conseil d’administration
ou du directoire
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II. La procédure de constitution de la société anonyme ne faisant pas appel
public à l’épargne (allégement de la procédure de constitution)
-Publicité légale
-Retrait du fond.
A cet effet, l’article 180 du CSC dispose : « Lorsqu'il n'est pas fait
publiquement appel à l'épargne les dispositions du CSC sont applicables à l'exception
des articles 163, 171, 173, 175 du présent code ».
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Chapitre 2 : Fonctionnement de la société anonyme
L’AG est le cadre juridique dans lequel les actionnaires exercent leurs droits et en
principe il s’agit de l’organe souverain de la SA.
1/ Convocation à l'assemblée
Formalités de convocation – Les formalités de convocation diffèrent selon la
nature de l'assemblée.
Initiateurs de la convocation – Conformément à l'article 277 du CSC,
l'assemblée générale est convoquée par le conseil d'administration ou par le directoire.
En cas de nécessité, elle peut être convoquée par:
1) Le ou les commissaires aux comptes.
2) Un mandataire nommé par le tribunal sur demande de tout intéressé en cas d'urgence
ou à la demande d'un ou de plusieurs actionnaires détenant au moins 15% du capital
social.
3) Le liquidateur.
4) Les actionnaires détenant la majorité du capital social ou des droits de vote après
offre public de vente ou d'échange ou après cession d'un bloc de contrô le.
Lieu de réunion des assemblées générales - Les assemblées générales sont
tenues au siège social ou en tout autre lieu du territoire tunisien. Toutefois, les statuts
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peuvent déroger à cette règle et prévoir la possibilité de réunion en dehors de la Tunisie
(art. 277, CSC).
Sanctions du non respect des règles de convocation – Selon l'article 277 du
CSC, l'inobservation des règles de convocation des assemblées générales peut entraîner
la nullité des délibérations. Toutefois, l'action en nullité n'est pas recevable lorsque tous
les actionnaires y étaient présents ou représentés (condition presque impossible pour
les sociétés faisant appel public à l'épargne).
Admission à l'assemblée
Actionnaires – Tout actionnaire a en principe le droit d'assister et de participer aux
assemblées générales, même s'il ne détient qu'une seule action. Toutefois, il peut être
empêché d'assister aux assemblées générales ordinaires lorsque les statuts prévoient un
nombre minimum d'actions.
Ordre du jour – L'ordre du jour d'une assemblée générale est arrêté par l'auteur de la
convocation (art. 283, CSC).
Toutefois, un ou plusieurs actionnaires représentant, au moins 5% du capital social
peuvent demander l'inscription de projets supplémentaires de résolutions à l'ordre du
jour. Ces projets sont inscrits à l'ordre du jour de l'assemblée générale après avoir
adressé par le ou les actionnaires précités à la société une lettre recommandée avec
accusé de réception.
La demande doit être adressée avant la tenue de la première assemblée générale.
L'assemblée générale ne peut délibérer sur des questions non inscrites à l'ordre du jour.
L'ordre du jour de l'assemblée générale ne peut être modifié sur deuxième convocation.
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2ème convocation : Si le quorum n'est pas atteint suite à la première convocation, une
deuxième assemblée est tenue sans qu'aucun quorum ne soit requis. Les formalités à
respecter pour la deuxième convocation sont les mêmes que la première.
Majorité – L'assemblée générale statue à la majorité des voix des actionnaires présents
ou représentés (art. 278, al. 5, CSC).
Procès-verbal - Le procès verbal des délibérations de l'assemblée générale doit
contenir les énonciations suivantes:
- la date et le lieu de sa tenue.
- le mode de convocation.
- l'ordre du jour.
- la composition du bureau.
- le nombre d'actions participant au vote et le quorum atteint.
- les documents et les rapports soumis à l'assemblée générale.
- un résumé des débats, le texte des résolutions soumises au vote et son résultat.
Ce procès verbal est signé par les membres du bureau, et le refus de l'un d'eux doit être
mentionné (art. 285, CSC).
Les assemblées générales ordinaires sont compétentes pour toutes les décisions
qui n'entraînent pas une modification des statuts.
Elles sont donc compétentes notamment pour les décisions suivantes :
- nomination et révocation des membres du conseil d'administration ou du
conseil de surveillance
- révocation des membres du directoire ;
- autorisation de certaines conventions (voir supra) ;
- approbation des comptes ;
- approbation de la cooptation de membres du conseil d'administration ou du
conseil de surveillance, etc.
-contrô ler les actes de gestion de la société.
50
Prendre les décisions relatives aux résultats après avoir pris connaissance du
rapport du conseil d’administration ou de celui du directoire et de celui du commissaire
aux comptes.
-L'autorisation des actes que les statuts prévoient qu'ils ne pourront être pris par
le conseil d'administration ou le directoire seul.
L'action en paiement des dividendes se prescrit par cinq ans à partir de la date de
la tenue de l'assemblée générale qui a décidé la distribution. Aucune distribution ne peut
être faite aux actionnaires lorsque les capitaux propres de la société, sont ou
deviendraient à la suite de la distribution des bénéfices inférieurs au montant du capital,
majoré des réserves que la loi ou les statuts interdisent leur distribution.
Toute distribution des bénéfices faite contrairement aux dispositions ci-dessus
énoncées est réputée fictive. En outre, il est interdit de stipuler dans les statuts un
intérêt fixe ou périodique au profit des actionnaires.
51
La société ne peut exiger des actionnaires la répétition des dividendes sauf dans les cas
suivants :
- Si la distribution des dividendes est fictive ;
- S'il est établi que les actionnaires savaient le caractère fictif de la distribution ou
ne pouvaient l'ignorer compte tenu des circonstances de fait.
L’AGE a une compétence exclusive pour modifier toutes les dispositions des
statuts. Elle est donc seule compétente pour étendre ou restreindre l’objet social, pour
changer la dénomination de la société, pour transformer le siège social, pour augmenter
ou réduire le capital, pour proroger la durée de la société ou prononcer sa dissolution
anticipée. Cette compétence est d’ordre public. toute clause contraire des statuts ayant
pour objet de limiter la compétence de l'assemblée pour modifier les statuts est nulle.
Les AGE se composent de tous les actionnaires et ceux-ci peuvent participer à ses
assemblées générales quel que soit le nombre d’actions dont ils sont propriétaires.
L’AGE n’est valablement constituée et ne peut délibérer que si elle est composée
d’actionnaires représentant au moins la moitié du capital social.
-La majorité: L'assemblée statue à la majorité des deux tiers des voix des
actionnaires présents ou des représentants ayant droit au vote (Article 291 CSC).
Notons qu’en toutes circonstances, les décisions qui augmentent les engagements des
actionnaires doivent être prises à l’unanimité (ex. augmentation du capital en numéraire
avec élévation de la valeur nominale des actions, changement de la nationalité, etc.). Il
faut aussi obtenir l’unanimité des futurs associés commandités en cas de transformation
en société en commandite par actions.
Aussi, la doctrine s’accorde à considérer que « la majorité ne peut supprimer les droits
individuels des associés, ni abuser de son droit pour sacrifier la minorité et servir les
intérêts particuliers du gérant ou de certains associés.
Récapitulation
Tableau des quorums et majorités dans les assemblées générales d’actionnaires
Quorum
Majorité
1 convocation 2 convocation 3èmeconvocation
ère ème
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I-REGLES COMMUNES A TOUTES LES OPERATIONS D'AUGMENTATION DU
CAPITAL
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souscription des actions de numéraire émises pour réaliser une augmentation du
capital. Toute clause contraire est réputée non avenue.
54
- Délai d'exercice du droit préférentiel de souscription
Le délai d'exercice du droit préférentiel de souscription est fixé librement par
l'organe qui décide l'émission d'actions nouvelles (assemblée générale ou, sur
autorisation de celle-ci, conseil d'administration ou directoire).
Toutefois, conformément à l'article 301 du CSC, ce délai ne peut en aucun cas être
inférieur à 15 jours et ce, à compter de la date de publication de la notice d'information
au JORT (voir infra).
Par ailleurs, le délai de souscription peut être clô turé par anticipation dès que tous les
droits de souscription à titre irréductible ont été exercés.
Enfin, à défaut de souscription intégrale à l'augmentation du capital, le délai de
souscription peut être prolongé sur décision de l'assemblée générale ou sur autorisation
de celle-ci, du conseil d'administration ou du directoire.
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Par ailleurs, il peut être procédé à la diminution du capital pour la société lorsque
les pertes auront atteint la moitié des fonds propres et que son activité s'est poursuivie
sans que cet actif ait été reconstitué.
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1. Décision de la réduction du capital par l'assemblée générale extraordinaire
2. Dépô t du procès-verbal de l'assemblée au greffe du Tribunal de première instance
3. Enregistrement à la recette des finances du procès-verbal de l'assemblée générale
extraordinaire
59
Section II : L’organe de direction
L’article 195 du CSC dispose « En cas de vacance d'un poste au conseil
d'administration, suite à un décès ou à une démission d'un ou de plusieurs membres, le
conseil d'administration peut, entre deux assemblées générales, procéder à des -
nominations à titre provisoire pour atteindre le minimum légal.
C Enfin, la cooptation ne serait permise pour des raisons autres que celles visant à
ramener le nombre d’administrateurs au minimum légal. Ainsi, la cooptation n’est pas
possible lorsque le nombre d’administrateurs devient inférieur au minimum statutaire
60
ou lorsque par suite de décès ou de démission, des postes d’administrateurs deviennent
vacants sans toutefois que le nombre ne devienne inférieur à 3.
B- Conditions de nomination
1. Capacité
Bien que la loi ne le prévoit pas d’une manière expresse, il est possible d’affirmer
qu’en raison de l’importance des prérogatives, obligations et charges pesant sur
l’administrateur, un mineur non émancipé ne pourra pas être nommé membre du
conseil d’administration.
2. Qualité d’actionnaire
Sauf disposition contraire des statuts, la qualité d'actionnaire n'est pas requise
pour être membre du conseil d'administration d'une société anonyme (Article 189 CSC).
Il résulte de ces dispositions qu’il n’est plus nécessaire sous l’empire du CSC que les
administrateurs affectent des actions à la garantie de leurs actes de gestion.
3. Interdictions et incompatibilités
En application des dispositions de l’article 193 du CSC, ne pourront être membres du
conseil d'administration :
- les faillis non réhabilités, les mineurs, les incapables et les personnes
condamnées à des peines assorties de l'interdiction d'exercer des charges
publiques.
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- les experts comptables ne peuvent être administrateurs que dans les sociétés
inscrites au tableau de l’ordre des experts comptables de Tunisie (Article 11 de la
loi n° 2002-16 du 4 février 2002 portant organisation de la profession des
comptables) ;
- les comptables ne peuvent être administrateurs que dans les sociétés inscrites
au tableau de la compagnie des comptables de Tunisie (Article 12 de la loi n° 88-
108 du 18 aoû t 1988 portant refonte de la législation relative à la profession
d’expert comptable) ;
- Etc.
Lorsque le représentant de la personne morale perd sa qualité pour quelque motif que
se soit, celle-ci est tenue de pourvoir en même temps à son remplacement (Article 191
CSC).
- s'il a fait l'objet d'une condamnation pour faux en écriture, pour vol, pour abus
de confiance, pour escroquerie ou délit puni par les lois sur l'escroquerie, pour
extorsion de fonds ou valeurs d'autrui, pour soustraction commise par
dépositaire public, pour émission de chèque sans provision, pour recel des choses
obtenues à l'aide de ces infractions ou pour infraction à la réglementation des
changes,
Lorsque les deux conditions sus-indiquées sont remplies, le salarié ne perd pas
normalement les avantages inhérents à son statut de salarié tout en demeurant dans
l’état de subordination exigé par ce statut.
Ainsi, « la nomination d’un salarié aux fonctions d’administrateur ne fait pas par elle-
même perdre à ce salarié le bénéfice de son contrat de travail. Si toutefois, celui-ci
décidait de ne plus exercer ses fonctions salariées, le contrat de travail serait alors, à
défaut d’accord contraire des parties, suspendu pendant la durée du mandat
d’administrateur ».
Les statuts peuvent interdire que des salariés soient nommés administrateurs. Ceci
résulte des termes de l’article 196 du CSC qui dispose « Sauf disposition contraire des
statuts, un salarié de la société peut être nommé membre au conseil d'administration ».
Toute nomination de salarié en qualité d’administrateur est nulle lorsqu’elle viole les
conditions de nomination susvisées. Cette nullité n'entraîne pas celle des délibérations
auxquelles a pris part le membre du conseil d'administration (Article 196 CSC).
63
Notons aussi que la limitation légale ne s’applique qu’aux personnes physiques et
qu’aux sociétés anonymes. Il est possible qu’un administrateur soit simultanément
gérant de plus de huit sociétés en nom collectif ou à responsabilité limitée.
6. Clauses statutaires
La règle prévue par l’article 191 du CSC appelle les remarques suivantes :
64
- définir un nombre de réunions, ou des circonstances particulières exigeant cette
réunion,
- fixer un lieu pour ces réunions,
- fixer la forme et le contenu de la convocation,
- etc.
B- Présentation des administrateurs
La loi autorise l’opération de représentation des administrateurs, mais rien n’interdit
aux statuts d’interdire l’opération de représentation.
Aussi, rien n’interdit, en droit tunisien, qu’une même personne représente plus qu’un
administrateur au cours d’une même séance. Il convient toutefois de veiller à ce que le
quorum soit toujours réuni.
C-Quorum:
L’article 199 du CSC considère que le conseil d'administration ne
délibère valablement que si la moitié au moins de ses membres sont
présents et frappe de nullité toute clause statutaire contraire.
On remarquera que les administrateurs représentés ne sont pas pris en compte pour le
calcul du quorum.
E- Bureau du conseil: Hormis le fait que le conseil soit présidé par son président
(Article 216 CSC), aucune disposition légale ne réglemente le bureau du conseil.
Les statuts peuvent définir les conditions de désignation de l’administrateur chargé de
prendre la présidence du conseil en l’absence du président du conseil d’administration.
Ils peuvent prévoir la nomination d’un secrétaire du conseil.
65
II- Pouvoir du conseil d'administration
Cette limitation résulte de l’article 211 du CSC qui, adoptant une rédaction
similaire à celle de l’article 197 du CSC, dispose « Le Président du Conseil
d'Administration assure, sous sa responsabilité, la direction générale de la société.
II représente la société dans ses rapports avec les tiers.
66
Sous réserve des pouvoirs que les statuts attribuent
expressément aux assemblées d'actionnaires, ainsi que des pouvoirs qu'ils
réservent de façon spéciale au conseil d'administration, le président est
investi des pouvoirs les plus étendus pour agir en toute circonstance
au nom de la société et ce, dans les limites de l'objet social ».
La formule utilisée par le législateur pour définir les pouvoirs du président
directeur général est identique à celle définissant les pouvoirs du conseil
d’administration :
Article 197 (Conseil Article 211 (Président directeur
d’administration) général)
Le conseil d'administration est investi Le président est investi des pouvoirs les
des pouvoirs les plus étendus pour agir plus étendus pour agir en toute
en toute circonstance au nom de la circonstance au nom de la société et ce,
société dans les limites de l'objet social. dans les limites de l'objet social.
« Cette similitude renforce l’effacement du conseil d’administration. En effet, les
études sociologiques montraient déjà la prépondérance de fait du président, qui est un
organe permanent en contact quotidien avec les services de la société, alors que l’action
du conseil, organisme collégial, ne peut être que discontinue. La loi accentue ce
mouvement puisque le président a les même attributions que le conseil et que les
clauses limitatives et le dépassement de l’objet sont inopposables aux tiers. Le
contractant ne court aucun risque à traiter avec le président, sans que celui-ci soit
autorisé par le conseil : la société est engagée».
Force est de reconnaître aussi que, dans la rédaction des articles 197 et 211 du
CSC, le législateur a reproduit les dispositions de la loi française de 1966. Or, consciente
que cette rédaction « ne reflétait pas la véritable activité du conseil d’administration et
instaurait un chevauchement fâ cheux avec les pouvoirs du président directeur général »,
la loi française du 15 mai 2001 sur les nouvelles régulations économiques a redéfini les
pouvoirs du conseil d’administration en l’investissant d’un « pouvoir général
d’orientation et de surveillance. Ce conseil peut également se saisir de toute question
67
intéressant la bonne marche de la société et régler par ses délibérations les affaires qui
la concernent ». En lui ô tant le pouvoir d’agir au nom de la société, la nouvelle loi
française donne au conseil d’administration le pouvoir de définir les orientations
stratégiques de la société et de demander à la direction générale de lui rendre compte.
68
C- Rémunération des membres du conseil d'administration
69
Les jetons de présence rémunèrent l’assiduité des membres
du conseil d’administration aux séances du conseil. Ils sont aussi destinés
« à dédommager les administrateurs de leurs pertes de temps mais aussi
des responsabilités attachées à leur fonction », mais malgré leur nom, « les
jetons de présence peuvent être attribués même aux absents ».
Cette acception ne rejoint pas celle adoptée par le droit fiscal tunisien qui regarde les
jetons de présence comme des « remboursements de frais de présence aux conseils
d’administration ».
On notera à ce propos que le législateur tunisien n’a pas traité
des remboursements de frais engagés par les administrateurs. En droit
français, l’article 93 du décret n° 67-236 du 23 mars 1967 sur les sociétés
commerciales dispose « le conseil d’administration peut autoriser le
remboursement des frais de voyage et de déplacement et des dépenses
engagées par les administrateurs dans l’intérêt de la société ».
Aux termes de l’article 204 du CSC « Les jetons de présence correspondent à une somme
fixée annuellement à titre de jetons de présence ». Cet article suscite les observations
suivantes :
- La loi prévoit simplement une faculté d’attribution des jetons de présence (يمكن
)للجلسة العامة. Rien n’interdit à l’assemblée de ne pas allouer de telles rémunérations
aux administrateurs.
- Il semble qu’une décision de fixation des jetons de présence pour des exercices
ultérieurs à l’exercice en cours soit impossible du fait de l’utilisation par l’article
204 du CSC du terme « annuellement » ()يحدد سنويا.
- La loi se limite à indiquer que les jetons de présence correspondent à une
« somme fixée » ; ce qui n’exclut pas que cette somme soit indexée en fonction de
certains critères tels que le nombre de séances auxquelles l’administrateur est
convoqué. Notons à cet effet que la rédaction de l’article 204 du CSC diffère de
celle adoptée par l’article 108 de la loi française du 24 juillet 1966 qui, en
évoquant « une somme fixe annuelle », interdit pour les jetons de présence toute
indexation de quelque nature que ce soit.
- Contrairement au droit français, rien n’interdit à l’assemblée de répartir les
jetons de présence entre les administrateurs. En effet, le législateur tunisien n’a
pas repris les dispositions de l’article 93 du décret français n° 67-236 du 23 mars
1967 sur les sociétés commerciales qui réserve la faculté de répartir les jetons de
présence au conseil d’administration en disposant « le conseil d’administration
répartit librement entre ses membres les sommes globales allouées aux
administrateurs sous forme de jetons de présence ».
Lorsqu’une personne morale est nommée en qualité d’administrateur, son représentant
permanent lui reverse les jetons de présence. En effet, la loi prévoit l’octroi des jetons de
présence aux membres du conseil d’administration, en l’occurrence la personne morale.
70
simple directeur technique: mission temporaire à l'étranger, négociation d'un marché
important, recherche d'une transaction pour mettre fin à un litige en cours, inspection
d'une agence ou d'une succursale à la suite d'une défaillance grave de ses dirigeants, etc.
[
».
Comme les jetons de présence, les rémunérations exceptionnelles sont passées en
charges d’exploitation.
En revanche, de telles rémunérations ont la spécificité d’entrer dans le champ
d’application de la procédure de contrô le des conventions réglementées prévue par
l’article 200 du CSC.
Les tantièmes
L’article 288 du CSC autorise l’octroi de tantièmes aux
administrateurs. Prévus par les statuts, les tantièmes correspondent à des
sommes prélevées sur bénéfices mise en distribution et attribuées aux
membres du conseil d’administration.
L’article 288 du CSC contredit les dispositions de l’article 206 du CSC interdisant aux
administrateurs de percevoir des rémunérations autres que celles prévues aux articles
204 (jetons de présence) et 205 (rémunérations exceptionnelles) du CSC.
Cette contradiction est accentuée par le fait que l’article 206 du CSC répute non écrite
toute clause statutaire contraire dérogeant à l’interdiction d’octroyer des rémunérations
aux administrateurs lorsque de telles rémunérations ne correspondent pas à des jetons
de présence ou à des rémunérations exceptionnelles.
Rappelons que la limitation prévue par l’article 206 souffre d’autres exceptions
afférentes à la situation où un salarié cumulerait ses fonctions salariales avec un mandat
d’administrateur ainsi qu’à celle où ledit administrateur occuperait des fonctions de
direction au sein de la société.
Cas des administrateurs occupant
par ailleurs d’autres fonctions dans la société
L’administrateur peut prétendre à une rémunération lorsqu’il a la qualité de président
directeur général, président du conseil, directeur général ou directeur général adjoint.
Bien entendu, le salarié qui accède aux fonctions
d’administrateur, et sous réserve que le cumul des fonctions soit régulier,
continue à percevoir les rémunérations salariales qui lui reviennent en
raison de son contrat de travail antérieur à sa nomination comme
administrateur.
71
- Garder secrètes les informations à caractère confidentiel, même après avoir
cessé leurs fonctions.
Notons enfin que l’obligation de discrétion a été étendue par ledit article 198 du CSC à
toute personne étrangère ayant assisté aux délibérations du conseil d'administration.
La responsabilité civile des administrateurs pour les fautes communes est une
responsabilité in solidum ; ce qui signifie que chaque administrateur peut être obligé de
72
payer l’intégralité des condamnations. « Toutefois, chaque administrateur peut dégager
sa responsabilité en établissant qu’il a désapprouvé la décision prise par le conseil, à
condition que ses protestations soient explicites et consignées au procès-verbal (le
simple fait de voter contre n’étant pas à priori suffisant) ; dans les cas graves, il doit
démissionner de ses fonctions.
Aux termes de l’article 207 du CSC, les administrateurs engagent leur
responsabilité civile pour infractions aux dispositions du CSC ou pour fautes de
gestion sauf s'ils établissent la preuve de la diligence d'un entrepreneur avisé et
d'un mandataire loyal.
Par ailleurs, il est rappelé qu’en application des dispositions de l’article 214 du CSC,
lorsque la faillite fait apparaître une insuffisance d'actif, le tribunal peut à la demande du
syndic de la faillite décider que les dettes de la société seront supportées, en tout ou en
partie, avec ou sans solidarité et jusqu'à la limite du montant désigné par le tribunal, par
le président directeur général, le ou les directeurs généraux adjoints, ou les membres
du conseil d'administration, ou par tout autre dirigeant de fait. Dans cette hypothèse
et pour dégager leur responsabilité et échapper au comblement de l'insuffisance d'actif,
les personnes citées ci-dessus doivent faire la preuve qu'ils ont apporté à la gestion de la
société toute l'activité et toute la diligence d'un entrepreneur avisé et d'un
mandataire loyal.
En fait, l’obligation d’administrer la société anonyme avec la
diligence d'un entrepreneur avisé et d'un mandataire loyal a été édictée
par l’article 198 du CSC qui dispose « Les membres du conseil
d'administration exerceront leurs fonctions avec la diligence d'un
entrepreneur avisé et d'un mandataire loyal ».
73
l’inertie des dirigeants que l’on suppose peu disposés à agir, au nom de la
société, contre eux même ».
Mais, quelle soit exercée ut universi par les organes sociaux ou
qu’elle le soit ut singuli par un ou des actionnaires, « l’action sociale tend à
reconstituer le patrimoine de la social spolié par les administrateurs
fautifs, dans l’intérêt général des seuls actionnaires».
2- Prescription
L’action en responsabilité civile devra être exercée dans un délai de trois ans à compter
de la date de la découverte du fait dommageable. Toutefois, si le fait est qualifié de
crime, l'action se prescrit après dix ans (Article 220 CSC).
74
3- Les infractions aux dispositions du CSC
Parmi les infractions aux dispositions législatives régissant les sociétés anonymes,
l’on peut citer l’inobservation des règles légales régissant le fonctionnement du conseil
d’administration, la convocation aux assemblées, la préparation des états financiers, le
non-respect des règles régissant le droit de communication des actionnaires etc.
En application des dispositions de l’article 207 du CSC, le fait pour un administrateur de
distribuer ou de laisser distribuer des dividendes fictifs, sans opposition, constitue un
fait générateur de responsabilité civile.
75
an à cinq ans.
76
le directoire est un organe de gestion collégial, pour cela il doit être nommé une seule
fois.
La loi du 15 Mai 2001 qui a instauré la faculté de recourir à des moyens de
visioconférence pour les réunions du conseil de surveillance a toutefois écarté
expressément cette possibilité lorsqu'il s'agit de l'adoption de décisions touchant à la
nomination des membres du directoire.
Le pouvoir de nomination du conseil de surveillance résulte alors non seulement
de la loi mais aussi des statuts, puisqu'il peut être habilité par les statuts à nommer des
directeurs généraux.
Toutefois, la compétence du conseil de surveillance pour désigner le président du
directoire est contestée ; D'abord, parce qu'elle risque de perturber l'homogénéité du
directoire. Ensuite ce pouvoir de nomination donné au conseil de surveillance met ce
dernier en position de force vis à vis du directoire, puisque c'est lui qui construit ce
rassemblement d'hommes qu'est l'équipe de gestion et lui choisit son président. Enfin,
vu qu'il ne joue pas un rô le particulier dans la gestion de la société, le président du
directoire doit être désigné par les membres du directoire.
En outre, le législateur n'a pas réglementé le cas ou un ou plusieurs sièges au directoire
deviennent vacants, bien que cette situation conduit à un crise de la société ; car la
solution est dualiste, et que le fonctionnement régulier de ses deux organes est
indispensable.
La vacance de sièges revient à diverses causes telle que la démission, la
révocation, le décès.
La loi tunisienne ne donne pas de solution en cas de vacance, contrairement à la
loi française. Face à ce silence, on peut penser d'abord à la possibilité de cooptation des
membres du directoire dont les fonctions sont « essentielles et autonomes » dans
l'entreprise.
Le conseil de surveillance doit pallier rapidement les conséquences fâ cheuses qui
découlent à la suite de la vacance d'un ou de plusieurs postes au directoire.
Dans le cas où c'est le conseil de surveillance qui est habilité pour fixer le nombre des
membres du directoire et non les statuts, la doctrine est divisée. D'ailleurs une partie
pense que le conseil de surveillance a la possibilité de réduire le nombre des membres
du directoire et ne pas remplacer les postes vacants ; Et une autre partie considère à
juste titre que le conseil de surveillance est lié par ce nombre et il doit en conséquence
pour les postes vacants. On peut même penser le cas échéant à l'administration
judiciaire72.
En effet, le législateur a limité le nombre des postes auxquels un membre du
directoire et de conseil de surveillance peut appartenir simultanément .Il désire assurer
par cette limitation « la pleine disponibilité des dirigeants » et des contrô leurs aux
affaires sociales, et c'est ce « qui garantit leur efficacité, leur indépendance, et leur
responsabilités ».
§2- Le directoire
a-Nomination du directoire :
Contrairement au conseil de surveillance, le directoire est en principe un organe
ouvert, ce qui favorise l'accès de certaines compétences et qualités, ces dernières
peuvent être recherchées chez des hommes qui n'appartiennent pas nécessairement à la
société.
La dispense de l'obligation d'être actionnaire pour les membres du directoire
ressort de l'art 226 al .1 CSC aux termes duquel « les membres du directoire peuvent
77
être choisi en dehors des actionnaires » .On conclut d'après ce texte que le législateur
tunisien, comme son homologue français, n'exige pas la qualité d'actionnaire comme une
condition pour devenir membre du directoire.
Ces membres peuvent être alors nommés en dehors des actionnaires ou parmi
eux. Le législateur par cette liberté avait en fait pour but de laisser accéder à la direction
de la société en plus de ces personnes étrangères, les salariés de la société elle-même et
surtout ceux qui ont certaines compétences et potentialités.
Le fait que les membres du directoire puissent être des non actionnaires ça ne signifie
pas qu'ils doivent être seulement des personnes étrangères à la société. En effet , en
disposant que les membres du directoire « peuvent » être choisis en dehors des
actionnaires , l'art 226 al 1 du CSC laisse au conseil de surveillance ( organe compétent
pour nommer les membres du directoire ) le choix entre un directoire composé
uniquement des personnes étrangères à la société ,ou un directoire mixte ( composé
d'actionnaires et de non actionnaires ) et d'ailleurs rien n'empêche le conseil de
surveillance de réserver le directoire aux seuls actionnaires de la société .
Selon l'art 226 al 1.C.S.C « Les membres du directoire sont nommés par le conseil
de surveillance pour une durée maximale de six ans renouvelable, sauf stipulation
contraire des statuts ». Cet article ne fait que préciser, de façon impérative, la durée
maximale et ne précise pas qui va décider de cette durée qu'elle soit égale ou inférieure
à six ans. Face à ce silence on peut penser que comme en Droit Français, c'est le conseil
de surveillance qui va décider de cette durée puisque c'est lui qui nomme.
En fait les statuts peuvent fixer la durée du mandat, et en cas de silence, elle sera
d'office égale à six ans ; de même si une clause des statuts laisserait au conseil de
surveillance le soin de décider cette durée, elle serait nulle.
En cas de renouvellement, le directoire est nommé « in globo »pour la durée fixée
dans les statuts ou, à défaut, pour la durée légale de six ans. Il n'est donc pas possible de
prévoir des renouvellements partiels et successifs par roulement, contrairement aux
membres du conseil d'administration ou du conseil de surveillance
78
En effet, selon l'article 229. alinéa 2 « le directoire exerce ses pouvoirs dans la
limite de l'objet social et sous réserve de ceux expressément attribués, par la loi au
conseil de surveillance et aux assemblées générales ».Ainsi, les pouvoirs du directoire
sont limités par le principe de la spécialité statutaire et par le principe de la
spécialisation organique.
L'art.9 en tant que disposition commune à toute société, impose de préciser
l'objet social dans les statuts. Par objet social, il faut entendre l'entreprise ou le but en vu
duquel les parties se sont associées, c'est-à -dire le genre d'activité de la personne
morale, et la nature des opérations où elle va rechercher la source des bénéfices.
Cette détermination de l'objet social permet de délimiter le cadre de l'activité
sociale et par la suite la compétence des organes de gestion. En ce sens que tout acte
accompli par un dirigeant social au nom et pour le compte de la société, et qui ne rentre
pas dans le cadre de l'objet social peut engager la responsabilité de son auteur à l'égard
de la société et des associés.
Ainsi, l'objet social apparaît comme un élément important, non seulement dans la
détermination du domaine d'action de l'organe de direction, mais aussi dans la
délimitation de celui de la personne morale elle même.
L'intérêt de la notion est donc le contournement de l'action de l'organe de gestion en
sanctionnant toute transgression. En d'autres termes, si l'acte dépasse l'objet social il
faut décider que le dirigeant cesse d'être compétent et que l'acte ne peut être décidé que
par l'assemblée générale.
A l'égard des tiers, la société est engagée même par les actes du directoire qui ne
relèvent pas de l'objet social selon l'article 229 al 3 CSC , sauf si elle prouve que le tiers
avait connaissance de ce dépassement, ou qu'il ne pouvait l'ignorer selon l'art.229 al.4
CSC. Cette inopposabilité est de nature à assurer la protection du tiers de bonne foi. Mais
au cas où l'acte est manifestement sans rapport avec l'objet social, l'acte serait nul dans
tous las cas.
En outre, le directoire ne doit pas empiéter sur les compétences des autres
organes à savoir le conseil de surveillance et l'assemblée générale. Par exemple, le
directoire ne peut pas prendre de décision en ce qui concerne les pouvoirs du conseil de
surveillance à savoir la désignation du président du directoire, la décision d'autoriser les
conventions de l'art. 248 CSC, et de décider de déplacer le siège social.
Pour ce qui est des limitations statutaires, la loi a permis dans l'al. 4et 5 de l'art.
229 CSC, aux rédacteurs des statuts et au conseil de surveillance de limiter le cas
échéant les pouvoirs du directoire. Ainsi, les statuts peuvent limiter les pouvoirs du
directoire, par exemple en subordonnant certaines opérations, autres que celles qui sont
prévues par la loi, à l'autorisation préalable du conseil de surveillance.
Le conseil de surveillance peut lui aussi, et conformément à l'art.229 al.4 CSC,
prendre des décisions pour limiter les pouvoirs du directoire. Cette compétence
reconnue au conseil de surveillance est typique au droit tunisien dans la mesure ou le
droit français n'a pas prévu une telle disposition. En droit français, il revient seulement
au pacte social à coté de la loi, le pouvoir de « brider » l'indépendance du directoire dans
la gestion de la société et d'en restreindre ses pouvoirs.
En conséquence, les limitations apportées par les rédacteurs des statuts et par le
conseil de surveillance peuvent poser le risque de laisser le conseil de surveillance
s'immiscer dans la gestion de la société, par exemple dans le cas ou une clause exige
l'autorisation du conseil de surveillance pour les actes du directoire. Cependant,
l'intention du législateur est que le directoire doit assumer « sans partage la gestion de
79
la société ». Il se trouve qu'il a adopté la règle de l'inopposabilité des limitations comme
précaution.
Ainsi, et selon l'art.229 al.4 CSC : « les stipulations statutaires ou les décisions du
conseil de surveillance qui limitent les pouvoirs du directoire sont inopposables aux
tiers », et l'al.5 du même article reprend de façon supplémentaire presque la même
inopposabilité : « les stipulations statutaires limitant les pouvoirs du directoire sont
inopposables aux tiers ». Peut être que par cette répétition le législateur veut insister sur
l'idée d'inopposabilité. Donc, ces limites n'ont de valeur que dans l'ordre interne, alors
que dans l'ordre externe et pour ses rapports avec le public, le directoire sauvegarde
toujours sa plénitude de compétence.
80
En droit tunisien et conformément à l'article 258 du CSC, le commissaire aux
comptes vérifie, sous sa responsabilité, la régularité des comptes de la société et leur
sincérité conformément aux dispositions légales et réglementaires en vigueur.
Il veille au respect des dispositions prévues par les articles 12 à 16 du CSC
relatives aux formalités de constitution de la société.
Il doit informer par un rapport l'assemblée générale annuelle de toute violation
des articles susvisés.
En outre, selon l'article 266 du CSC, le ou les commissaires aux comptes ont
mandat de vérifier les livres, la caisse, le portefeuille et les valeurs de la société, de
contrô ler la régularité et la sincérité des inventaires, ainsi que l'exactitude des
informations données sur les comptes de la société dans le rapport annuel établi par le
ou les gérants.
Le ou les commissaires aux comptes certifient également la régularité et la
sincérité des comptes annuels de la société conformément à la loi relative au système
comptable des entreprises en vigueur.
A l'exclusion de toute immixtion dans la gestion de la société, le ou les
commissaires aux comptes opèrent toutes vérifications et tous contrô les qu'ils jugent
opportuns.
Ils peuvent se faire communiquer toutes les pièces qu'ils estiment utiles à
l'exercice de leur fonction et notamment les contrats, livres, documents comptables et
registres de procès verbaux et les bordereaux bancaires.
81
LA FUSION DES SOCIÉTÉS
L’article 411 alinéa 1 du code des sociétés commerciales définit la fusion comme
« la réunion de deux ou plusieurs sociétés pour former une seule société. La fusion peut
résulter soit de l’absorption par une société des autres sociétés, soit de la création d’une
société nouvelle à partir de celles-ci ». Ainsi, la fusion se caractérise par son effet : elle
opère une transmission universelle de patrimoine.
L’article 410 du code des sociétés commerciales exige que le capital des sociétés
fusionnées soit totalement libéré. Aucune condition d’ancienneté n’est expressément
exigée chez les sociétés concernées par la fusion, mais l’article 418 du même code
prévoit que la société concernée par la fusion doit mettre à la disposition de ses associés
le rapport de gestion des trois derniers exercices. Il est alors permis de se demander si la
fusion ne peut intervenir que si les sociétés concernées ont réalisé trois exercices. Nous
ne le croyons pas. Aucune logique économique ou intérêt supérieur ne justifie une telle
restriction.
L’article 412 du code des sociétés commerciales énonce une règle générale à la fois
libérale et restrictive : libérale car elle admet la fusion des sociétés indépendamment de
leur forme ; restrictive car la fusion par création d’une société nouvelle doit aboutir à la
constitution d’une société anonyme, d’une société à responsabilité limitée ou d’une
société en commandite par actions. Les articles 414, 415 et 416 traitent des cas
particuliers dans lesquels sont parties à la fusion une société publique, une société en
liquidation, une société placée sous règlement judiciaire et une société faisant appel
public à l’épargne.
La fusion peut réunir soit des sociétés de même forme, soit des sociétés de formes
différentes. La généralité de la solution conduit à considérer que la fusion peut
intervenir entre des sociétés de personnes et des sociétés de capitaux ou encore entre
des sociétés civiles et des sociétés commerciales. Une société en participation ne peut
être partie à une fusion faute d’avoir une personnalité juridique et donc un patrimoine
transmissible.
Lorsque la fusion se fait par constitution d’une société nouvelle, celle-ci doit avoir
la forme d’une société anonyme, d’une société à responsabilité limitée ou d’une société
en commandite par actions. Peu importe si toutes les sociétés parties à la fusion sont des
sociétés de personnes. La solution est peut être excessive, car il n’y a pas de raison
juridique impérieuse à ce que des sociétés de personnes donnent naissance à une
société où la responsabilité des associés est limitée à leurs apports.
82
Paragraphe II : Hypothèses particulières
La fusion peut être réalisée entre des sociétés qui sont toutes ou l’une d’entre elles
en liquidation à condition que la répartition de leurs actifs entre les associés n’ait pas
fait l’objet d’un début d’exécution. Il y a commencement de partage d’actif lorsque les
associés reçoivent un remboursement partiel ou total de leurs apports. La fusion est
donc toujours possible lorsque les créanciers sont désintéressés par les produits de la
liquidation.
- Si toutes les sociétés sont en liquidation, il faudra procéder à une fusion par
création de société nouvelle.
- Si une seule société concernée est en liquidation, la fusion peut se réaliser par
l’une des deux modalités possibles mais la société en liquidation ne peut pas être une
société absorbante.
judiciaire
La fusion peut avoir lieu entre sociétés qui sont toutes ou l’une d’entre elles en
règlement judiciaire. La fusion fait alors partie du plan de sauvetage arrêté par le
tribunal.
D- Fusion transfrontalière
83
tunisienne de la société avant la fusion pour que l’opération soit possible au plan
juridique.
La concentration résulte de tout acte, quelle qu’en soit la forme, qui emporte un
transfert de propriété ou de jouissance de tout ou partie de biens, droits ou obligations
d’une entreprise ayant pour effet, de permettre à une entreprise ou à un groupe
d’entreprises d’exercer directement ou indirectement sur une ou plusieurs autres
entreprises une influence déterminante. La concentration résulte notamment d’un acte
juridique entre deux entreprises indépendantes transférant la propriété ou la jouissance
de tout ou partie de biens, droits ou obligations d’une entreprise. La fusion est
l’instrument juridique idéal pour réaliser une opération de concentration économique.
- la part des ces entreprises réunies dépasse durant le dernier exercice 30 % des
ventes, achats ou toutes autres transactions sur le marché intérieur pour des biens,
produits ou services substituables, ou sur une partie substantielle de ce marché ;
- le chiffre d’affaires global réalisé par les entreprises concernées sur le marché
intérieur doit dépasser un montant déterminé par décret.
84
invite le conseil de la concurrence, organe consultatif, à apprécier si le projet ou la
concentration apporte au progrès technique ou économique une contribution suffisante
pour compenser les atteintes à la concurrence. Il doit prendre en considération lors de
l’appréciation du projet ou de l’opération de concentration économique, la nécessité de
la consolidation ou de la préservation de la compétitivité des entreprises nationales face
à la concurrence internationale. Une espèce révélée par un avis du conseil de la
concurrence a permis de vérifier qu’il a admet qu’il soit tenu compte de ce qu’il est
convenu d’appeler « l’exception d’entreprise défaillante ».
Le silence gardé par le ministre chargé du commerce pendant six mois à compter
de sa saisine vaut acceptation tacite du projet de concentration et des engagements qui y
sont joints. Pendant ce délai, les entreprises concernées par le projet de fusion ne
peuvent prendre aucune mesure rendant la concentration irréversible ou modifiant de
façon durable la situation du marché.
Le contrô le exercé par le ministre du commerce n’est pas exclusif d’un autre
contrô le exercé par le ministre chargé du secteur lorsqu’il s’agit d’une entreprise
d’assurance ou d’un établissement de crédit.
DU PATRIMOINE
La transmission des éléments d’actif n’intéresse pas seulement les sociétés parties
à la fusion. Ses effets intéressent les tiers qui doivent en être informés. La publicité de la
fusion n’est pas, parfois, exclusive de la publicité de la transmission des certains
éléments d’actif particuliers, s’ils sont soumis à une publicité légale spécifique.
85
1- Transmission des contrats en cours
En principe, tous les contrats en cours conclus par la société absorbée ou les
sociétés fusionnées sont transmis, selon le cas, à la société absorbante ou à la société
nouvelle. Ce principe souffre cependant de certaines exceptions.
a- Principe
Malgré la généralité de la solution contenue dans l’article 411 du code des sociétés
commerciales, le législateur n’a prévu de solution expresse que pour deux contrats
nommés : le contrat de bail et le contrat de travail.
Selon l’article 421 alinéa 3 du code des sociétés commerciales, le contrat de bail est
directement transféré au profit de la société résultant de la fusion. Le texte ne semble
viser que la fusion par création de société nouvelle, mais son application en cas de fusion
par absorption ne fait pas de doute. Le contrat de bail est transféré quel que soit son
objet : bail d’un local commercial, ou d’une terre agricole… L’autorisation d’occupation
du domaine public et la concession du domaine public ne sont pas des contrats de
location.
Le même alinéa 3 de l’article 421 ajoute que les contrats de travail continuent
légalement à produire leurs effets à l’égard de la société. La même solution est rappelée
à l’article 422 du code des sociétés commerciales avec cette différence que le législateur
emploie l’expression de transmission « de plein droit » ce qui a pour effet d’interdire
toute clause contraire faisant obstacle à la transmissibilité. La règle est d’ailleurs
conforme à ce qui est consacré dans l’article 15 du code du travail.
D’une manière générale, tous les contrats à exécution successive qui poursuivent
leurs effets après la fusion sont en principe compris dans l’opération de transfert. Les
contrats de bail ou de travail ne sont cités par le législateur que parce qu’ils sont les plus
usuels. La société absorbante peut se prévaloir de la clause de garantie stipulée en
faveur de la société absorbée.
Dans la société à responsabilité limitée, « les parts sociales ne peuvent être cédées à
des tiers étrangers à la société qu’avec le consentement de la majorité des associés
représentant au moins les trois quarts du capital social ». La solution ne vise que la
« cession » de ses droits sociaux par un associé. La question est de savoir si l’agrément
des associés est requis pour le transfert de parts sociales consécutif à une fusion. La
doctrine considère que la cession ne concerne pas la transmission résultant de la fusion
et partant l’agrément n’était pas nécessaire.
Une question similaire se pose en présence d’une clause d’agrément insérée dans
les statuts d’une société anonyme ne faisant pas appel public à l’épargne. Une telle
86
clause est désormais valide. La liberté des parties trouve cependant une limite lorsqu’il
s’agit « d’une succession ou d’une cession soit à un conjoint, soit à un ascendant ou à un
descendant ». La limite imposée à la validité de la clause d’agrément a une portée
restreinte. Rien n’empêche donc de prévoir une clause d’agrément lorsque le transfert
de propriété des titres est consécutif à une fusion. D’une manière générale, la question
se résout par une interprétation des statuts et par une recherche de l’intention des
parties. Lorsque par exemple les statuts entendent faire jouer la clause seulement en cas
d’apport d’actions en société, il est vraisemblable que dans leur intention la clause joue
également en cas de fusion. Les auteurs observent néanmoins que le mécanisme de
l’agrément est difficilement compatible avec la technique de la fusion et de la scission. La
sanction de la nullité de la « cession » ne peut s’appliquer puisque la société absorbée (ou
scindée) disparaît.
Les créances sont transmises quand bien même certaines ne sont pas mentionnées
dans l’inventaire des biens. La lettre de change est en principe transmissible par la voie
de l’endossement. Il est toutefois admis que par la fusion, la société absorbante devient
porteur légitime des effets même en l’absence d’endossement.
En droit commun, « la cession d’une créance comprend les accessoires qui font partie
intégrante de la créance, tels que les privilèges, à l’exception de ceux qui sont personnels au
cédant. Elle ne comprend les gages, hypothèques et cautions que s’il y a une stipulation
expresse ». On peut se demander si en matière de fusion la même solution devrait être
consacrée. Le principe de la transmission universelle du patrimoine apporte-t-il une
exception à la règle de droit de commun ? La transmission des sû retés a-t-elle besoin
d’être expressément stipulée dans le projet de fusion ? Une réponse négative s’impose
car l’article 210 du code des obligations et des contrats ne fait que poser une solution
supplétive de volonté dans une cession à titre particulier laquelle doit céder la place à la
solution contraire en cas de fusion. Le caractère universel de la transmission oblige, en
effet, à considérer que la sû reté soit transmise en même temps que la créance qu’elle
garantit même si le projet de fusion ne fait pas mention de cette transmission.
Dans l’article 210 du code des obligations et des contrats, c’est le consentement
exprès du cédant à la cession de la sû reté qui est requis en même temps que la cession
de la créance. Dans le cas où la sû reté est un cautionnement, il s’agit de voir si le
consentement de la caution est également requis.
L’article 421 alinéa 2 du code des sociétés commerciales prévoit une solution pour
le cas particulier où la fusion se fait par création d’une société nouvelle. Ainsi,
« lorsqu’une créance se trouve garantie par un cautionnement, la caution doit manifester
expressément sa volonté de transférer ou de ne pas transférer son cautionnement au profit
de la société à constituer par l’effet de la fusion ». La rédaction du texte ne manque pas
d’étonner. La caution doit, en effet, manifester son consentement de transférer ou de ne
pas transférer le cautionnement. En bonne logique, il aura fallu n’exiger d’elle qu’elle
manifeste qu’une seule volonté, celle par exemple de consentir à la transmission. C’est la
seule solution possible pour donner un sens à la signification du silence de la caution. En
87
cas de silence des parties, sur le sort du cautionnement, il faudra admettre que le
cautionnement ne se transmet pas. Le fondement de cette exception au principe de la
transmission universelle du patrimoine est difficile à trouver. Il s’explique, selon
certains auteurs, « par la comparaison effectuée entre la fusion qui opère la dissolution de
la société absorbée et le décès de la caution ».
La solution retenue par l’article 421 alinéa 2 du code des sociétés commerciales
pour le cas où la société bénéficiaire du cautionnement disparaît à la suite d’une fusion
par création de société nouvelle, vaut-elle pour le cas de fusion par absorption ? Rien
n’est certain. Répondant à la question de la commission parlementaire chargée de la
discussion du projet du code des sociétés commerciales, le Gouvernement a admis une
réponse négative : « en cas fusion-absorption, la personnalité morale de la société
absorbée est maintenue (sic) et elle ne donne pas naissance à une personnalité morale
nouvelle ce qui justifie le maintien des engagements en l’état contrairement au cas de
fusion par création d’une société nouvelle ». En droit français, la jurisprudence admet
l’extinction du cautionnement dans le cas où la société bénéficiaire du cautionnement
est absorbée.
éléments d’actif
88
L’article 205 du code des obligations et des contrats dispose que « le cessionnaire
n’est saisi à l’égard du débiteur et des tiers que par la signification du transport faite par
ce dernier dans un acte ayant date certaine sauf dans le cas prévu aux articles 219 et 220
du même code ». La disposition distingue ainsi deux cas : la cession d’une créance à titre
particulier, soumise à la formalité de signification, et la cession d’une créance à un ayant
cause à titre universel dispensée d’une telle formalité. La fusion opérant une
transmission universelle du patrimoine, a pour effet de dispenser de la signification de la
cession de créance au débiteur cédé.
L’article 423 du code des sociétés commerciales prévoit que « la publicité de la
fusion dispense de la publicité propre au fonds de commerce ». Il faut entendre par ce texte
que la transmission du fonds de commerce par l’effet d’une fusion n’est pas soumise à la
publicité propre aux apports de fonds de commerce en société. En droit commun, la
publicité de l’apport d’un fonds de commerce à une société est destinée à ouvrir un délai
de déclaration de créances au profit des créanciers non inscrits de l’apporteur. La
déclaration a pour effet de constituer la société bénéficiaire de l’apport comme garant
solidaire de l’associé apporteur. Dans le cas de fusion, la formalité de déclaration devient
inutile pour deux raisons. En premier lieu, le code des sociétés commerciales prévoit un
délai d’opposition à la fusion ouvert à tous les créanciers. En deuxième lieu, la garantie
solidaire de la société bénéficiaire ne peut pas fonctionner car la société apporteuse
disparaît après la réalisation de l’opération.
Dans les cas où la loi exige une inscription du transfert d’un droit ou d’un bien sur
un registre ou un compte, la publicité de la fusion ne dispense pas d’opérer une
inscription modificative après présentation des documents justifiant la fusion. Nous
citons deux cas particuliers.
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parts sociales à la société émettrice. Les valeurs mobilières sont désormais
dématérialisées. La transmission des valeurs mobilières comprises dans le patrimoine
de la société absorbée n’est opposable aux tiers que du jour de son inscription en
compte.
A- Principe
La société absorbante devient débitrice des obligations contractées par les sociétés
absorbées. Cette substitution n’emporte pas novation. La transmission englobe même le
passif non révélé lors de la fusion.
Les instances judiciaires en cours sont suspendues à moins que l’affaire ne soit
déjà en l’état, auquel cas le tribunal peut statuer. L’instance est reprise par la société
bénéficiaire de l’apport sur sa demande ou après ajournement à la requête de la partie
adverse. Ainsi, le mémoire du pourvoi en cassation notifié et déposé par la société
bénéficiaire après la transmission universelle du patrimoine est recevable. La société
absorbante qui recueille par l’effet de la fusion l’intégralité du patrimoine de la société
absorbée peut se voir opposer la chose jugée à l’égard de cette société.
Ces effets doivent être examinés du coté de la société absorbée et celui de la société
bénéficiaire de la transmission universelle.
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B- Effets sur la société bénéficiaire de la transmission
Lorsque la fusion se fait par absorption et que l’objet social des sociétés fusionnées
est différent, la fusion entraîne le changement de l’objet de la société bénéficiaire pour
tenir compte de l’objet social de la société absorbée.
Lorsque la société absorbante est détentrice d’une partie seulement des actions ou
parts sociales de la société absorbée, elle renoncera à demander l’attribution de sa part
dans les nouveaux titres. Une situation voisine se produit lorsque la société absorbée
détient des titres dans la société absorbante. Ces titres ne peuvent faire l’objet d’apport
dans la mesure où une société ne peut détenir ses propres titres.
Les apports sont en principe rémunérés par des titres sociaux mais il est possible
que les associés reçoivent une soulte. Le code des sociétés commerciales ne fixe pas une
limite au montant de la soulte. Le versement d’une soulte permet de résoudre les
difficultés nées de l’existence de rompus.
L’échange des droits sociaux suppose un double calcul. Dans un premier temps, on
déterminera la valeur des apports et dans un deuxième temps, on établira la valeur
comparée de la société apporteuse et de la société réceptrice pour fixer la parité
d’échange.
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exige, enfin, que le projet détermine la méthode retenue pour l’évaluation et les motifs
du choix effectué. Il découle de ces directives que le législateur n’a pas entendu imposer
une méthode d’évaluation ; les auteurs du projet de fusion jouissent d’une liberté de
principe. Toutefois, leur liberté est limitée par trois principes.
L’article 413 du code des sociétés commerciales exige que l’évaluation financière et
économique se fasse à la même date pour toutes les sociétés. La règle n’exprime pas
directement une exigence d’identité des critères pour l’évaluation de sociétés en cause,
elle est une simple exigence d’homogénéité des critères. Le respect de la règle pose une
difficulté lorsque les critères utilisés font appel à des valeurs comptables et que les
sociétés en cause ont des exercices sociaux qui ne coïncident pas. La solution
recommandée est la suivante : si la société dont l’exercice est décalé est la société
absorbée, on établira une situation comptable à la date de clô ture de l’exercice de la
société absorbée ; si au contraire, la société dont l’exercice est décalé est la société
absorbée, on procèdera à une clô ture anticipée de l’exercice social en cours. Dans ce
dernier cas, le document établi est un véritable bilan qui doit être soumis à l’approbation
des assemblées générales compétentes.
L’article 417 du code des sociétés commerciales relatif aux diligences de l’expert à
la fusion contient des indications complémentaires sur les règles d’évaluation. Ainsi, la
valeur attribuée au patrimoine objet de la transmission doit être réelle. La règle signifie
essentiellement une interdiction de la surévaluation de l’actif ou une sous-évaluation du
passif. En outre, les méthodes d’évaluation doivent être « adéquates ». L’adéquation
d’une méthode implique que celle-ci soit « significative » par rapport à la situation des
sociétés en présence. Ainsi, il a été considéré que le critère de rentabilité ne doit pas
prendre en compte des éléments exceptionnels tels que plus ou moins-values non
répétitives ; de même celui de la capitalisation boursière n’est pas vraiment significatif si
les négociations sont irrégulières et limitées à un petit nombre de titres.
a- Parité équitable
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La parité d’échange n’est a priori qu’une opération arithmétique. Une fois est
attribuée la valeur de chaque société, on divisera cette valeur sur le nombre des titres de
capital émis par la société absorbante (ou nouvelle) pour trouver la valeur unitaire de
chaque titre. La comparaison de la valeur des titres de chaque société donnera la parité
théorique d’échange. Les actionnaires de la société absorbée obtiendront sur la base de
la parité retenue, des nouveaux titres en échange des leurs.
L’article 417 du code des sociétés commerciales prévoit que l’expert spécialiste
« vérifie si la parité d’échange est équitable ». Ce texte impose de se demander si au-delà
de l’évaluation des apports et le résultat auquel peut aboutir un calcul de la parité
théorique de l’échange, les auteurs de la fusion doivent procéder à des corrections pour
déterminer une parité d’échange équitable.
b- Les rompus
Les titres nouveaux émis en rémunération des apports doivent avoir une valeur
nominale. Mais cette valeur ne correspond pas nécessairement à leur valeur réelle.
- Dans la première, la valeur réelle des titres de la société absorbée est supérieure
à leur valeur nominale. L’écart entre ces valeurs est appelé prime de fusion dont le
régime juridique rejoint celui de la prime d’émission en cas d’augmentation de capital.
Mais, il ne peut exister aucune prime de fusion si la fusion aboutit à la création d’une
société nouvelle.
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de cette solution, il est proposé de donner aux apporteurs une compensation sous forme
d’un avantage particulier ou des actions ou parts de priorité. Ces compensations sont en
droit tunisien impossibles si la société absorbante est une société à responsabilité
limitée. En outre, les solutions proposées ne permettent pas de passer outre
l’interdiction d’émettre des titres d’une valeur inférieure à leur valeur nominale.
1- Principe
2- La clause de rétroactivité
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actifs sociaux ». Elle s’engage également « à ne pas prendre des engagements importants
sans l’accord de la société absorbante ».
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LA SCISSION DES SOCIÉTÉS
Ne peuvent se scinder que les sociétés anonymes, les sociétés en commandite par
actions et les sociétés à responsabilité limitée. On peut se demander si les sociétés
bénéficiaires des apports doivent revêtir l’une de ces formes sociales. Nous penchons
vers cette interprétation qui est en harmonie avec la solution retenue par le législateur
en matière de fusion, où la société absorbante ne peut être qu’une société par actions ou
une société à responsabilité limitée. La scission n’est possible que si le capital de la
société scindée est entièrement libéré.
La scission est préparée par un projet de scission qui doit contenir certaines
mentions obligatoires, sous peine de nullité. Il s’agit d’abord indiquer les motifs de la
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scission et les objectifs économiques, sociaux, financiers et techniques à réaliser. Ces
indications sont complémentaires puisqu’elles permettent à la fois de mettre en lumière
les causes de l’opération et la direction poursuivie. Le projet de scission doit ensuite
donner une indication sur chaque société bénéficiaire de la scission (dénomination
sociale, siège social, forme, nationalité, immatriculation au registre du commerce) et sur
leurs dirigeants. Le projet de scission exposera la valeur des actif et passif transmis à
chaque société bénéficiaire et la méthode retenue pour son évaluation, le nombre des
actions ou parts à créer pour rémunérer l’apport. Le projet comportera, enfin, une liste
nominative de répartition du personnel entre les sociétés bénéficiaires.
Puisque la société scindée est dissoute sans liquidation, ce sont les associés qui
reçoivent les actions ou parts nouvelles émises par les sociétés bénéficiaires en
rémunération des apports.
Les créanciers de la société scindée bénéficient d’un droit d’opposition dans les
mêmes conditions qu’en matière de fusion.
La notion d’apport partiel d’actif est utilisée par le législateur à titre incident à
deux occasions. La première dans l’article 16 du code des sociétés commerciales, à
propos de la publicité des actes d’apport partiel d’actif ; la deuxième dans l’article 319
du même code, à propos de l’exception à la non-négociabilité des actions d’apport
rémunérant un apport partiel d’actif. Aucune allusion n’est cependant faite à cette même
notion dans le Livre cinq du code des sociétés commerciales consacré aux « fusions,
scissions, transformation et groupement des sociétés ». Tout au plus on notera l’emploi
dans l’article 428 du code des sociétés commerciales de la notion de scission partielle
par opposition à la scission totale.
L’apport partiel d’actif est donc à la fois reçu et ignoré par le code des sociétés
commerciales. Une telle situation ne manque pas de soulever des interrogations lorsqu’il
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s’agit de déterminer le régime juridique qui lui est applicable : l’apport partiel d’actif est-
il un simple apport en nature, soumis au droit commun ou une scission partielle soumise
à la règlementation des scissions ? Les sociétés intéressées ont-elles la liberté de se
placer sou l’une ou l’autre des deux catégories juridiques ?
Si l’apport partiel d’actif est une scission partielle, on appliquera le même régime
qu’une scission totale. Le code des sociétés commerciales ne fixe pas de conditions
spécifiques pour l’application du régime de la scission. La Cour de cassation française
n’assimile un apport partiel d’actif à une scission pour lui reconnaître un effet de
transmission universelle, que pour autant qu’une « branche d’activité (fait) l’objet de
l’apport ». Mais puisque la scission partielle n’entraîne pas dissolution de la société
apporteuse, il en résulte deux conséquences :
-la société apporteuse reçoit des titres de la société bénéficiaire sur lesquels se
reportent, indirectement, les droits de ses associés, au lieu et place des actifs apportés. Si
la société souhaite attribuer les titres émis en contrepartie de l’apport à ses associés, elle
doit réduire son capital.
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