MG 009 FR
MG 009 FR
MG 009 FR
PRESIDENCE DE LA REPUBLIQUE
LOI CONSTITUTIONNELLE N°2007 - 001 DU 27 AVRIL 2007
Portant révision de la Consitution
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE,
1
constitutionnelle entre immédiatement en vigueur dès qu'elle aura reçu une
publication par émission radiodiffusée et télévisée ou affichage indépendamment
de son insertion au Journal officiel de la République.
Le Président de la République
Marc RAVALOMANANA
------------------------------
2
PREAMBULE
Le Peuple Malagasy souverain,
3
- l'instauration d'un Etat de droit en vertu duquel les gouvernants et les
gouvernés sont soumis aux mêmes normes juridiques, sous le contrôle d'une
justice indépendante ;
- la lutte contre l'injustice, la corruption, les inégalités et la discrimination sous
toutes ses formes ;
- la gestion rationnelle et équitable des ressources naturelles pour les besoins du
développement de l'être humain ;
- la bonne gouvernance et la transparence dans la conduite des affaires
publiques ;
- la séparation et l'équilibre des pouvoirs exercés à travers des procédés
démocratiques ;
- l'application effective de la décentralisation ;
Déclare :
TITRE PREMIER
LES PRINCIPES FONDAMENTAUX
Son emblème national est le drapeau tricolore, blanc, rouge, vert, composé de
trois bandes rectangulaires d'égales dimensions, la première verticale de couleur
4
blanche du côté de la hampe, les deux autres horizontales, la supérieure rouge
et l'inférieure verte.
Les sceaux de l'Etat et les armoiries de la République sont définis par la loi.
Sont électeurs dans les conditions déterminées par la loi tous les nationaux des
deux sexes, jouissant de leurs droits civils et politiques.
La qualité d'électeur ne peut se perdre que par une décision de justice devenue
définitive.
Article 7 - La loi est l'expression de la volonté générale. Elle est la même pour
tous, qu'elle protège, qu'elle oblige ou qu'elle punisse.
Article 8 - Tous les individus sont égaux en droit et jouissent des mêmes
libertés fondamentales protégées par la loi sans discrimination fondée sur le
sexe, le degré d'instruction, la fortune, l'origine, la race, la croyance religieuse ou
l'opinion.
TITRE II
DES LIBERTES, DES DROITS
ET DES DEVOIRS DES CITOYENS
Sous-titre premier
Des droits et des devoirs civils et politiques
5
Article 10 - Les libertés d'opinion et d'expression, de communication, de presse,
d'association, de réunion, de circulation, de conscience et de religion sont
garanties à tous et ne peuvent être limitées que par le respect des libertés et
droits d'autrui et par l'impératif de sauvegarder l'ordre public.
Nulle perquisition ne peut avoir lieu qu'en vertu de la loi et sur l'ordre écrit de
l'autorité judiciaire compétente, hormis le cas de flagrant délit.
Nul ne peut être poursuivi, arrêté ou détenu que dans les cas déterminés par la
loi et selon les formes qu'elle a prescrites.
Nul ne peut être puni qu'en vertu d'une loi promulguée et publiée antérieurement
à la commission de l'acte punissable.
6
La loi assure à tous le droit de se faire rendre justice et l'insuffisance des
ressources ne saurait y faire obstacle.
Sont toutefois interdits les associations, les partis politiques qui mettent en cause
l'unité de la Nation et ceux qui prônent le totalitarisme ou le ségrégationnisme à
caractère ethnique, tribal ou confessionnel.
7
Sous-titre II
Des droits et des devoirs économiques,
sociaux et culturels
Article 17 - L'Etat organise l'exercice des droits qui garantissent pour l'individu
l'intégrité et la dignité de sa personne, son plein épanouissement physique,
intellectuel et moral.
8
Article 24 - L'Etat organise un enseignement public, gratuit et accessible à tous.
L'enseignement primaire est obligatoire pour tous.
L'accès aux fonctions publiques est ouvert à tous citoyen sans autres conditions
que celles de la capacité et des aptitudes.
9
Article 28 - Nul ne peut être lésé dans son travail ou dans son emploi en raison
du sexe, de l'âge, de la religion, des opinions, des origines, de l'appartenance à
une organisation syndicale ou des convictions politiques.
10
Article 35 - Le Fokonolona est la base du développement.
11
TITRE III
DE L'ORGANISATION DE L'ETAT
La Cour Suprême, les Cours d'Appel et les juridictions qui leur sont rattachées
ainsi que la Haute Cour de Justice exercent la fonction juridictionnelle.
12
Sous-titre premier
De la Fonction exécutive
CHAPITRE PREMIER
Du Président de la République
Le Président de la République assure ces missions dans le cadre des pouvoirs qui
lui sont conférés par la présente Constitution.
13
Article 47 - L'élection du Président de la République a lieu trente jours au
moins, et soixante jours au plus, avant l'expiration du mandat du Président en
exercice.
Dans les cas prévus aux articles 51 et 126 de la présente Constitution, ces délais
courront après la constatation de la vacance par la Haute Cour Constitutionnelle.
En cas de décès d'un candidat avant un tour de scrutin ou s'il survient un autre
cas de force majeure dûment constaté par la Haute Cour Constitutionnelle,
l'élection est reportée à une nouvelle date dans les conditions et selon les
modalités qui seront définies par une loi organique.
Le Président en exercice reste en fonction jusqu'à l'investiture de son successeur
dans les conditions prévues à l'article 48.
14
Article 49 - Les fonctions de Président de la République sont incompatibles avec
toute fonction publique élective, toute autre activité professionnelle et toute
activité au sein d'un parti politique.
15
Pendant la période allant de la constatation de la vacance à l'investiture du
nouveau Président ou à la levée de l'empêchement temporaire, il ne peut être
fait application des articles 94, 97, 98 et 152 à 154 de la Constitution.
16
Il décide de l'engagement des forces et des moyens militaires pour les
interventions extérieures, après consultation du Conseil Supérieur de la Défense
nationale, du Conseil des Ministres et du Parlement.
Il reçoit les lettres de créance et de rappel des représentants des Etats et des
Organisations Internationales reconnus par la République de Madagascar.
17
Dans ce cas, il est procédé à l'élection de nouveaux députés dans les conditions
déterminées par une loi organique.
Il ne peut être procédé à une nouvelle dissolution dans les douze mois qui
suivent cette élection.
La situation d'exception peut être prolongée au-delà de quinze jours dans les
mêmes formes.
Article 61 - Les actes du Président de la République, hors les cas prévus aux
articles 53 alinéas 1er et 2, 57 alinéas 1 et 2, 58, 78, 94, 98, 101, 110, 113 à
115, sont contresignés par le Premier Ministre et, le cas échéant, par les
Ministres concernés.
18
CHAPITRE II
Du Gouvernement
Il est responsable devant l'Assemblée nationale dans les conditions prévues aux
articles 94 et 97 ci-dessous.
19
forces chargées de la police, du maintien de l'ordre, de la sécurité intérieure et
de la défense ;
10° préside le Comité Interministériel de la Défense qui est chargé de la mise en
œuvre de la politique générale de défense ;
11° supplée le Président de la République, en cas d'absence, dans la présidence
du Conseil Supérieur de la Défense Nationale ;
12° est le Chef de l'Administration ;
13° nomme aux emplois civils et militaires ainsi qu'à ceux des organismes
relevant de l'Etat, sous réserve des dispositions de l'article 54 alinéa 4.
En Conseil de Gouvernement :
1° il fixe le programme de mise en œuvre de la politique générale de l'Etat et
arrête les mesures à prendre pour en assurer l'exécution ;
2° il exerce les autres attributions pour lesquelles la consultation du
Gouvernement est obligatoire en vertu de la présente Constitution et des lois
particulières.
3° il décide des mesures de mise en œuvre des programmes nationaux de
développement économique et social, ainsi que de celui de l'aménagement du
territoire, en collaboration avec les autorités des Régions.
Article 66 - Les actes du Premier Ministre sont contresignés, le cas échéant, par
les Ministres chargés de leur exécution.
20
Sous-titre II
De la Fonction législative
CHAPITRE PREMIER
De l'Assemblée Nationale
Article 67 - Les membres de l'Assemblée Nationale sont élus pour cinq ans au
suffrage universel direct et au scrutin majoritaire.
Le député exerce son mandat suivant sa conscience et dans le respect des règles
d'éthique déterminées dans les formes fixées à l'article 76 ci-dessous.
Le vote a lieu au scrutin public et à main levée, sauf pour les questions touchant
personnellement les membres de l'Assemblée nationale.
Article 69 - Un décret pris en Conseil des Ministres fixe le nombre des membres
de l'Assemblée Nationale, la répartition des sièges sur l'ensemble du territoire
national ainsi que le découpage des circonscriptions électorales.
21
Aucun député ne peut, pendant la durée des sessions, être arrêté, en matière
criminelle ou correctionnelle, qu'avec l'autorisation de l'Assemblée, sauf s'il a été
surpris comme auteur, coauteur ou complice d'un crime ou d'un délit au
moment des faits.
Tout individu peut saisir par écrit, le bureau permanent de l'Assemblée Nationale
pour mettre en cause les carences ou agissements d'un député. Le bureau ainsi
saisi doit y apporter une réponse circonstanciée dans un délai de six mois.
22
Article 74 - Les séances de l'Assemblée Nationale sont publiques. Il en est tenu
procès-verbal dont la publicité est assurée dans les conditions prévues par la loi.
L'Assemblée Nationale siège à huis clos à la demande du Gouvernement ou du
quart de ses membres. Il est dressé procès - verbal des débats.
CHAPITRE II
Du Sénat
Article 78 - Le Sénat comprend, pour deux tiers, des membres élus en nombre
égal pour chaque région et pour un tiers, des membres nommés par le
Président de la République, en raison de leurs compétences particulières en
matière juridique, économique, sociale et culturelle.
La nomination peut être abrogée dans les mêmes formes pour des causes
déterminantes. Le sénateur nouvellement nommé termine le mandat de son
prédécesseur.
23
Article 79 - Les règles de fonctionnement du Sénat, sa composition ainsi que les
modalités d'élection et de désignation de ses membres sont fixées par une loi
organique.
Article 80 - Le Sénat est consulté par le Gouvernement pour donner son avis
sur les questions économiques, sociales et d'organisation territoriale.
Lorsque l'Assemblée nationale ne siège pas, le Sénat ne peut discuter que des
questions dont le Gouvernement l'a saisi pour avis, à l'exclusion de tout projet
législatif.
CHAPITRE III
Des rapports entre le Gouvernement
et le Parlement
Les projets de loi sont délibérés en Conseil des Ministres et déposés sur le
bureau de l'une des deux Assemblées.
L'ordre du jour des Assemblées comporte par priorité et dans l'ordre que le
Gouvernement a fixé, la discussion des projets de lois déposés sur le bureau de
l'Assemblée Nationale ou celui du Sénat par le Premier Ministre.
24
Les propositions de loi et amendements déposés par les parlementaires sont
portés à la connaissance du Gouvernement lequel dispose pour formuler ses
observations, d'un délai de trente jours pour les propositions et quinze jours pour
les amendements.
Article 84 - Les lois organiques, les lois de finances et les lois ordinaires sont
votées par le Parlement dans les conditions fixées par le présent chapitre.
Article 85 - Outre les questions qui lui sont renvoyées par d'autres articles de la
Constitution, relèvent d'une loi organique :
1° les règles relatives à l'élection du Président de la République ;
2° les modalités de scrutin relatives à l'élection des députés, les conditions
d'éligibilité, le régime d'incompatibilité et de déchéance, les règles de
remplacement en cas de vacance, l'organisation et le fonctionnement de
l'Assemblée Nationale ;
3° les modalités de scrutin relatives à l'élection et la désignation des Sénateurs,
les conditions d'éligibilité, le régime d'incompatibilité et de déchéance, les
25
règles de remplacement en cas de vacance, l'organisation et le
fonctionnement du Sénat ;
4° l'organisation, la composition, le fonctionnement et les attributions de la Cour
Suprême et des trois cours la composant, celles relatives à la nomination de
leurs membres ainsi que celles relatives à la procédure applicable devant
elles;
5° le statut des magistrats ;
6° l'organisation, le fonctionnement et les attributions du Conseil Supérieur de la
Magistrature ;
7° l'organisation, le fonctionnement, les attributions, la saisine et la procédure à
suivre devant la Haute Cour de Justice ;
8° l'organisation, le fonctionnement, les attributions, la saisine et la procédure à
suivre devant la Haute Cour Constitutionnelle ;
9° le Code électoral ;
10° les dispositions générales relatives aux lois de finances ;
11° les situations d'exception ainsi que les limitations des libertés publiques,
individuelles et collectives durant lesdites situations.
Article 86 - Les lois organiques sont votées et modifiées dans les conditions
suivantes :
26
3° les lois organiques relatives au Sénat doivent être votées dans les mêmes
termes par les deux Assemblées.
27
L'Assemblée nationale dispose d'un délai maximum de quinze jours à compter du
dépôt du projet pour l'examiner en première lecture. Faute de s'être prononcée
dans ce délai, elle est censée l'avoir adopté et le projet est transmis au Sénat.
Dans les mêmes conditions, celui-ci dispose pour la première lecture, d'un délai
de quinze jours à compter de la transmission du projet et chaque Assemblée
dispose d'un délai de cinq jours pour chacune des lectures suivantes.
Faute par une Assemblée de s'être prononcée dans le délai imparti, elle est
censée avoir émis un vote favorable sur le texte dont elle a été saisie.
Si le projet de loi de finances d'un exercice n'a pas été déposé en temps utile
pour être adopté avant le début de cet exercice, le Premier Ministre est autorisé
à percevoir les impôts et ouvre par décret les crédits se rapportant aux services
votés.
Les conditions d'adoption du projet de loi de finances sont prévues par une loi
organique.
Article 89 - Outre les questions qui lui sont envoyées par d'autres articles de la
Constitution :
28
2° les relations internationales ;
3° la nationalité ;
4° la Banque Centrale et le régime d'émission de la monnaie ;
5° la circulation des personnes ;
6° les règles de procédure civile et commerciale ;
7° les règles de procédure administrative et financière ;
8° la détermination des crimes et délits ainsi que les peines qui leur sont
applicables, la procédure pénale, l'amnistie ;
9° les règles relatives aux conflits de lois et de compétences ;
10° la création de nouveaux ordres de juridictions et leurs compétences
respectives ainsi que leur organisation et les règles de procédure qui leur sont
applicables ;
11° l'organisation de la famille, l'état et la capacité des personnes, les régimes
matrimoniaux, les successions et les libéralités ;
12° le régime juridique de la propriété, des droits réels, des obligations civiles et
commerciales et les conditions dans lesquelles les biens peuvent faire l'objet
d'expropriation ou de réquisition pour cause de nécessité publique ou de
transfert de propriété à l'Etat ;
13° la création de catégorie d'établissements publics ;
14° les ressources stratégiques ;
15° l'organisation et le fonctionnement des Collectivités territoriales
décentralisées ;
16° les statuts particuliers de la Capitale de la République, de certaines portions
du territoire national, des palais d'Etat et autres bâtiments relevant du domaine
de l'Etat, des ports et de leurs réseaux d'éclatement, des aéroports et le régime
des ressources marines ;
17° la nature, l'assiette et le taux maximum des impôts et taxes des Collectivités
territoriales décentralisées.
29
4° des transferts de propriété d'entreprise ou d'organisme du secteur public au
secteur privé et inversement ;
5° de l'organisation ou du fonctionnement de différents secteurs d'activité
juridique, économique, sociale et culturelle ;
6° de la protection de l'environnement.
Article 90 - Tout projet ou proposition de loi est examiné en premier lieu par
l'Assemblée devant laquelle il a été déposé puis transmis à l'autre Assemblée.
Lorsque par suite d'un désaccord entre les deux Assemblées, un projet ou une
proposition de loi n'a pu être adoptée après deux lectures par chaque Assemblée
ou si le Gouvernement a déclaré l'urgence, après une seule lecture par chacune
d'elle, le Premier Ministre a la faculté de provoquer la réunion d'une commission
mixte paritaire chargée de proposer une texte sur les dispositions restant en
discussion. Le texte élaboré par la commission mixte peut être soumis par le
Gouvernement pour approbation aux deux Assemblées. Aucun amendement n'est
recevable sauf accord du Gouvernement.
Article 91 - Les matières autres que celles qui sont du domaine de la loi ont un
caractère réglementaire. Les textes de forme législative intervenus en ces
matières peuvent être modifiés par décret pris après avis de la Haute Cour
Constitutionnelle.
30
Ceux de ces textes qui interviendraient après l'entrée en vigueur de la présente
Constitution ne pourront être modifiés par décret que si la Haute Cour
Constitutionnelle a déclaré qu'ils ont un caractère réglementaire en vertu de
l'alinéa précédent.
- lors des sessions extraordinaires, à condition que ces textes aient été déposés
dans les quarante-huit heures de l'ouverture de la session ;
31
Le Président de la République nomme un Premier Ministre conformément à
l'article 53.
Pendant la durée d'une session ordinaire, une séance par mois est réservée par
priorité aux questions des membres du Parlement et aux réponses du
Gouvernement.
Une telle motion n'est recevable que si elle est signée par la moitié des membres
composant l'Assemblée Nationale. Le vote ne peut avoir lieu que quarante-huit
heures après le dépôt de la motion.
La motion n'est adoptée que si elle est votée par les deux tiers des membres
composant l'Assemblée Nationale.
32
Article 99 - Le Parlement, par un vote à la majorité absolue des membres
composant chaque Assemblée, peut déléguer son pouvoir de légiférer au
Président de la République pendant un temps limité et pour un objet déterminé.
La délégation de pouvoir autorise le Président de la République à prendre, par
ordonnance en Conseil des Ministres, des mesures de portée générale sur des
matières relevant du domaine de la loi.
Sous-titre III
De la Fonction juridictionnelle
CHAPITRE PREMIER
Des principes fondamentaux
A cet effet, il est assisté par un Conseil Supérieur de la Magistrature dont il est le
président. Le Ministre chargé de la justice en est le vice-président.
33
Article 104 - Le magistrat est nommé au poste de son grade ou démis de sa
fonction par décret du Président de la République pris dans les conditions
déterminées par une Loi organique.
Article 105 - Dans leurs activités juridictionnelles, les magistrats du siège, les
juges et les assesseurs sont indépendants et ne sont soumis qu'à la Constitution
et à la Loi.
A ce titre, hors les cas prévus par la loi et sous réserve du pouvoir disciplinaire,
ils ne peuvent en aucune manière, être inquiétés pour les actes accomplis dans
l'exercice de leurs fonctions, sauf dans les cas de faute ou d'incompétence
notoire constatée par le Conseil Supérieur de la Magistrature.
Article 106 - Les magistrats du siège sont inamovibles ; ils occupent les postes
dont ils sont titulaires en raison de leur grade ; ils ne peuvent recevoir sans leur
consentement, aucune affectation nouvelle sauf nécessité de service dûment
constatée par le Conseil supérieur de la Magistrature.
Toutefois, il ne peut leur être demandé d'accomplir des actes qui sont
manifestement contraires aux lois.
Dans leurs conclusions ou réquisitions orales, ils agissent selon leur intime
conviction et conformément à la Loi.
Ils disposent de la police judiciaire dont ils dirigent et supervisent les activités.
34
l'exercice de tout mandat public électif ou de toute autre activité professionnelle
rémunérée, sauf les activités d'enseignement.
CHAPITRE II
De la Haute Cour Constitutionnelle
Trois des membres sont nommés par le Président de la République, deux sont
élus par l'Assemblée nationale, deux par le Sénat, deux sont élus par le Conseil
supérieur de la Magistrature.
35
Article 112 - Outre les questions qui lui sont renvoyées par d'autres articles de
la Constitution, la Haute Cour Constitutionnelle, dans les conditions fixées par
une loi organique :
Article 113 - Avant leur promulgation, les lois organiques et les ordonnances
sont soumises par le Président de la République à la Haute Cour Constitutionnelle
qui statue sur leur conformité à la Constitution.
Aux mêmes fins, les lois ordinaires peuvent être déférées à la Haute Cour
Constitutionnelle avant leur promulgation par tout Chef d'Institution ou le quart
des membres composant l'une des Assemblées parlementaires.
36
Article 114 - Un Chef d'Institution ou le quart des membres composant l'une
des Assemblées parlementaires peut déférer à la Haute Cour Constitutionnelle,
pour contrôle de constitutionnalité, tout texte à valeur législative ou
réglementaire ainsi que toutes matières relevant de sa compétence.
Article 115 - La Haute Cour Constitutionnelle peut être consultée par tout Chef
d'Institution pour donner son avis sur la constitutionnalité de tout projet d'acte
ou sur l'interprétation d'une disposition de la présente Constitution.
CHAPITRE III
De la Cour Suprême
37
Article 117 - La Cour Suprême est chargée de veiller au fonctionnement régulier
des juridictions de l'ordre judiciaire, administratif et financier.
Elle comprend :
- la Cour de Cassation ;
- le Conseil d'Etat ;
- la Cour des Comptes.
Article 119 - Le Premier Président de la Cour Suprême est secondé par trois
vice-présidents, affectés respectivement à la présidence de la Cour de Cassation,
du Conseil d'Etat et de la Cour des Comptes.
Le Procureur général de la Cour Suprême est secondé par les trois chefs de ces
Parquets généraux.
38
Ministres sur proposition du Ministre chargé de la Justice, après consultation du
Conseil Supérieur de la Magistrature, de préférence parmi les magistrats les plus
anciens dans le grade le plus élevé respectivement de l'ordre judiciaire,
administratif et financier.
Article 121 - Outre les attributions qui lui sont dévolues par des lois
particulières, la Cour Suprême règle les conflits de compétence entre deux
juridictions d'ordre différent.
Outre les compétences qui lui sont reconnues par les Lois particulières, elle
statue sur les pourvois en cassation formés contre les décisions rendues en
dernier ressort par ces juridictions.
Le Conseil d'Etat, dans les conditions fixées par une Loi organique :
1° connaît en appel du contrôle de la légalité des actes de portée générale des
autorités des Collectivités territoriales décentralisées ;
2° juge les recours en annulation des actes des autorités administratives, les
recours de pleine juridiction pour les faits dommageables occasionnés par les
activités de l'Administration, les réclamations contentieuses en matière fiscale ;
3° statue en appel ou en cassation sur les décisions rendues par les tribunaux
administratifs ou les juridictions administratives spécialisées.
Il est juge de certains contentieux électoraux.
Il peut être consulté par le Premier Ministre pour donner son avis sur les
projets de texte législatif, réglementaire, ou sur l'interprétation d'une
disposition législative, réglementaire.
39
Il peut procéder, à la demande du Premier Ministre, à des études sur des textes
de lois, sur l'organisation, le fonctionnement, et les missions des services
publics.
Ce rapport doit être publié au Journal officiel dans l'année qui suit la clôture de
l'année judiciaire concernée.
CHAPITRE IV
De la Haute Cour de Justice
Il ne peut être mis en accusation que par les deux Assemblées parlementaires
statuant par un vote séparé, au scrutin public et à la majorité des deux tiers
des membres composant chaque assemblée.
Il est justiciable de la Haute Cour de Justice et peut encourir la déchéance.
40
Si la déchéance est prononcée, la Haute Cour Constitutionnelle constate la
vacance de la Présidence de la République ; il sera procédé à l'élection d'un
nouveau Président dans les conditions de l'article 47 ci-dessus. Le Président
frappé de déchéance n'est plus éligible à toute fonction publique élective.
Ils peuvent être mis en accusation par les deux Assemblées parlementaires
statuant par un vote séparé, au scrutin public, à la majorité absolue des
membres composant chaque assemblée.
L'initiative de la procédure émane du Procureur Général de la Cour de Cassation.
Article 128 - Ils sont justiciables des juridictions de droit commun pour les
infractions commises hors de l'exercice de leurs fonctions.
Les dispositions des trois alinéas précédents sont également applicables aux
députés, aux sénateurs et aux membres de la Haute Cour Constitutionnelle.
Article 130 - La Haute Cour de Justice est composée de neuf membres dont :
41
1° le Premier Président de la Cour Suprême, Président, suppléé de plein droit, en
cas d'empêchement, par le Président de la Cour de Cassation;
2° deux présidents de Chambre de la Cour de la Cassation, et deux suppléants,
désignés par l'Assemblée générale de ladite Cour ;
3° deux premiers présidents de Cour d'Appel, et deux suppléant, désignés par le
Premier Président de la Cour Suprême ;
4° deux députés titulaires et deux députés suppléants élus en début de
législature par l'Assemblée nationale ;
5° deux sénateurs titulaires et deux sénateurs suppléants, élus en début de
législature par le Sénat.
TITRE IV
DES TRAITES ET ACCORDS INTERNATIONAUX
42
les finances de l'Etat, et ceux qui modifient les dispositions de nature législative,
de ceux qui sont relatifs à l'état des personnes, des traités de paix, de ceux qui
comportent modification de territoire, doit être autorisée par la loi.
Avant toute ratification, les traités sont soumis par le Président de la République,
au contrôle de constitutionnalité de la Haute Cour Constitutionnelle. En cas de
non conformité à la Constitution, il ne peut y avoir ratification qu'après révision
de celle-ci.
TITRE V
DE L'ORGANISATION
TERRITORIALE DE L'ETAT
Sous-titre premier
De l'organisation
CHAPITRE PREMIER
Dispositions générales
43
Elles possèdent un patrimoine comprenant un domaine public et un domaine
privé qui sont délimités par la loi.
L'Etat veille à ce que le règlement d'une Région n'affecte pas les intérêts d'une
autre Région.
Des mesures spéciales seront prises en faveur du développement des zones les
moins avancées, y compris la constitution d'un fonds spécial de solidarité pour
ces mêmes zones.
Elles élaborent et gèrent leur budget selon les principes applicables en matière
de gestion des finances publiques.
44
Les budgets des Collectivités territoriales décentralisées bénéficient de
ressources de toutes natures.
CHAPITRE II
Des Régions
45
de l'ensemble de leur ressort territorial et assurent, à ce titre, la planification,
l'aménagement du territoire et la mise en œuvre de toutes les actions de
développement.
Article 142 - Dans les Régions, les fonctions exécutive et délibérante sont
exercées par des organes distincts.
Article 143 - La fonction exécutive est exercée par un organe dirigé par une
personnalité élue selon les conditions et modalités fixées par la loi.
Article 144 - La fonction délibérante est exercée par le Conseil régional dont les
membres sont élus au suffrage universel direct et selon les conditions fixées par
la loi et les règlements.
CHAPITRE III
Des Communes
46
Article 146 - Les Communes sont des Collectivités territoriales décentralisées de
base.
Article 149 - Dans les Communes, les fonctions exécutives et délibérantes sont
exercées par des organes distincts.
Sous- titre II
Des ressources
47
Article 151 - Toute création ou extension de compétences ayant pour
conséquence d'augmenter les dépenses des Collectivités territoriales
décentralisées est accompagnée de ressources déterminées par la loi.
TITRE VI
DE LA REVISION DE LA CONSTITUTION
48
TITRE VII
DISPOSITIONS TRANSITOIRES
ET DIVERSES
Article 157 - L'Assemblée Nationale exerce ses fonctions jusqu'au terme de son
mandat actuel.
Article 159 - Jusqu'à la mise en place des organes régionaux prévus par la
présente Constitution, la personnalité chargée de diriger l'organe exerçant les
fonctions exécutives au niveau de la région est nommé en Conseil des ministres.
49
Article 160 - Sous réserve des modifications à intervenir, la législation en
vigueur dans la République demeure applicable en toutes ses dispositions qui ne
sont pas contraires à celles de la présente Constitution révisée.
50