Rabemananavonitrala VET DOC 16

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 148

RABEMANANA Vonitrala

ELEVAGE DE LAPINS DANS LA COMMUNE RURALE


D’AMBOHIMANGAKELY

Thèse pour l’obtention du Diplôme d’Etat de Docteur Vétérinaire


UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
FACULTE DE MEDECINE
DEPARTEMENT D’ENSEIGNEMENT DES SCIENCES ET DE MEDECINE
VETERINAIRE

ANNEE : 2016 N :164

ELEVAGE DE LAPINS DANS LA COMMUNE RURALE


D’AMBOHIMANGAKELY

THESE

Présentée et soutenue publiquement le 15 mars 2016

à Antananarivo

Par

Mademoiselle RABEMANANA Vonitrala

Née le 04 juin 1990 à Ambohimangakely

Pour obtenir le grade de

DOCTEUR EN MEDECINE VETERINAIRE (Diplôme d’Etat)

Directeur de Thèse : Professeur RASAMBAINARIVO Jhon Henri

MEMBRES DU JURY :

Président : Professeur RASAMBAINARIVO Jhon Henri

Juge : Professeur RAFATRO Herintsoa

: Professeur RAKOTO ALSON Aimée Olivat

Rapporteur : Professeur RAKOTONIRINA Julio


DEDICACES
DEDICACES

CETTE THESE EST DEDIE A :

Dieu tout puissant

Pour sa bonté d’avoir permis la réalisation de ce travail.

« Que ton nom soit sanctifie et que ton règne vienne, amen ! »

Mes parents

Sans leurs soutiens, leurs amours et leurs sacrifices, ce travail n’aurait pas pu se réaliser.

Je vous exprime ma profonde reconnaissance.

La personne que j’aime

Qui m’a offert affectueusement tout son soutien lors de la réalisation de ce travail.

Avec tout mon amour.

Mon frère et mes sœurs :

Pour leurs soutiens.

Que Dieu vous bénisse et vous accompagne dans tous ce que vous entreprendrez.

A toute ma famille

La promotion sifaka

Pour toutes les années d’études et les épreuves qu’on a surmontées ensemble.

A tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce travail.

A vous tous, je vous exprime mes sincères remerciements et que Dieu vous bénisse
A NOTRE MAITRE DIRECTEUR ET PRESIDENT DE THESE

Monsieur le Docteur vétérinaire RASAMBAINARIVO Jhon Henri

Directeur de recherche.

Enseignant auprès du Département de l’Enseignement des Sciences et de


Médecine Vétérinaire.

Qui a bien voulu orienter et diriger cette étude et qui m’a fait l’honneur
d’accepter la présidence de notre jury de thèse. Veuillez accepter mes hommages
les plus respectueux
A NOS MAITRES ET HONORABLES JUGES DE THESE

Monsieur le Docteur RAFATRO Herintsoa

Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en


Pharmacologie et Méthodologie de la Recherche à la Faculté de Médecine
d’Antananarivo.

Chef du Département d’Enseignement des Sciences et de Médecine


Vétérinaire.

Madame le Docteur RAKOTO ALSON Aimée Olivat

Professeur Titulaire d’Enseignement Supérieur et de Recherche en


Hématologie Biologique à la Faculté de Médecine d’Antananarivo

Chef du service hématologie au Centre Hospitalier Universitaire HJRA


Antananarivo

Qui ont bien voulu accepter d’être les membres de jury de notre thèse, Veuillez
agréer mes sentiments les plus distincts.

A NOTRE RAPPORTEUR DE THESE

Monsieur le Docteur RAKOTONIRINA Julio

Professeur Agrégé d’Enseignement Supérieur et de recherche en


Epidémiologie à la Faculté de Médecine d’Antananarivo

Directeur du Centre Hospitalier Universitaire de Soin et de Santé Publique


Analakely.

Qui nous a aidé cordialement dans la rédaction de ce travail, mes sincères


remerciements.
A NOTRE MAITRE ET DOYEN DE LA FACULTE DE MEDECINE
D’ANTANANARIVO

Monsieur le Docteur ANDRIAMANARIVO Mamy Lalatiana

Veuillez recevoir l’expression de notre haute et respectueuse considération.

A TOUS NOS MAITRES ET ENSEIGNANTS DE LA FACULTE DE


MEDECINE ET DU DEPARTEMENT D’ENSEIGNEMENT DES SCIENCES ET
DE MEDECINE VETERINAIRES

En guise de reconnaissance et de gratitude pour les formations et les


enseignements que vous nous avez octroyés.

A TOUT LE PERSONNEL ADMINISTRATIF ET TECHNIQUE DU


DEPARTEMENT D’ENSEIGNEMENT DES SCIENCES ET DE MEDECINE
VETERINAIRES ET DE LA FACULTE DE MEDECINE D’ANTANANARIVO

Mes sincères remerciements.


REMERCIEMENTS
A Monsieur le Docteur ANDRIANIRINARISON Jean Claude

A Madame RAVELOSON Raharilalao Clarisse

Madame le Docteur RAHERINANDRASANA Antso Hasina

A TOUS LES RESPONSABLES DES SITES DE STAGES DANS LESQUELS


NOUS AVIONS PASSE NOS STAGES PRATIQUES

A TOUS LES CUNICULTEURS DE LA COMMUNE D’AMBOHIMANGAKELY


QUI ONT PARTICIPE A L’ENQUETE,

A la famille de RAMANANTENASOA Angèle

A tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce travail,

Nous vous adressons nos remerciements les plus chaleureux.


SOMMAIRE

Pages

INTRODUCTION ............................................................................................................. 1

PREMIERE PARTIE : RAPPELS ..................................................................................... 3

I. GENERALITES ................................................................................................... 3

I.1. DEFINITION DE LA CUNICULTURE .............................................................. 3

I.2. RAISONS POUSSANT LES CUNICULTEURS A ELEVER


DES LAPINS ........................................................................................................ 3

I.3. RAPPELS SUR LES RACES DE LAPIN EXISTANTES .................................. 3

II. TECHNIQUES D’ELEVAGE CUNICOLE DANS LE MONDE ....................... 5

II.1. BATIMENTS D’ELEVAGE ................................................................................ 5

II.2. MATERIAUX DE CONSTRUCTION UTILISABLES ...................................... 6

II.3. MATERIELS D’ELEVAGE ................................................................................ 7

II.3.1. Mangeoires et râteliers ..................................................................................... 7

II.3.2. Abreuvoirs ........................................................................................................ 7

II.3.3. Boite à nid ........................................................................................................ 7

II.3.4. Litières.............................................................................................................. 7

II.3.5. Cages ................................................................................................................ 8

II.3.5.1. Différents types de cages ........................................................................ 8

II.3.5.2. Dimension des cages ............................................................................... 8

II.3.5.3. Agencement des cages ............................................................................ 9

II.4. ALIMENTATION DE LAPIN ........................................................................... 12

II.4.1. Type d’aliments .............................................................................................. 12

II.4.2. Quantité d’aliments et besoins nutritionnels journaliers des lapins ............... 12

II.4.3. Plantes toxiques pour les lapins ..................................................................... 15

II.4.4. Fréquence de distribution d’aliments ............................................................. 16


II.5. ABREUVEMENT CHEZ LE LAPIN ................................................................ 16

II.5.1. Qualité de l’eau .............................................................................................. 16

II.5.2. Quantité d’eau ................................................................................................ 16

II.6. ORGANISATION D’UNE EXPLOITATION CUNICOLE ............................. 17

II.6.1. Gestion technique d’un élevage cunicole ....................................................... 17

II.6.2. Gestion du troupeau ....................................................................................... 17

II.6.2.1. Méthode de classement des lapins ....................................................... 17

II.6.2.2. Méthode d’identification ...................................................................... 18

II.7. CONDUITE DE LA REPRODUCTION CHEZ LE LAPIN ............................. 18

II.7.1. Types de reproduction .................................................................................... 18

II.7.2. Âge de la mise à la reproduction .................................................................... 18

II.7.3. Provenance des reproducteurs ........................................................................ 19

II.7.4. Ratio mâle femelle ......................................................................................... 19

II.7.5. Intervalle entre mise bas et saillie .................................................................. 20

II.7.6. Reforme des reproducteurs ............................................................................ 21

II.7.7. Sevrage des lapereaux .................................................................................... 23

III. SANTE DES LAPINS ........................................................................................ 23

III.1. DIFFERENTS SYMPTOMES DE MALADIES FREQUENTES


CHEZ LE LAPIN ............................................................................................... 23

III.2. TAUX DE CONSULTATION VETERINAIRE PAR


LES ELEVEURS DE LAPIN............................................................................. 24

III.3. MESURES PROPHYLACTIQUES DANS UN ELEVAGE CUNICOLE ....... 24

III.3.1. Prophylaxie sanitaires ............................................................................. 24

III.3.2. Prophylaxie médicale dans un élevage cunicole .................................... 25

III.3.2.1. Prise de vermifuge chez le lapin ...................................................... 25

III.3.2.2. Vaccination chez le lapin .................................................................. 25


IV. PRODUCTIVITE EN CUNICULTURE............................................................ 26

IV.1. OBJECTIFS D’ELEVAGE ................................................................................ 26

IV.2. PERFORMANCES DES ELEVAGES NAISSEURS ....................................... 26

IV.2.1. Nombre de porté par an .......................................................................... 26

IV.2.2. Prolificité des lapines.............................................................................. 26

IV.3. PERFORMANCES DES ELEVAGES ENGRAISSEURS ............................... 26

IV.3.1. Poids à la sortie de l’engraissement ........................................................ 26

IV.3.2. Durée d’engraissement ........................................................................... 27

IV.3.3. Taux de mortalité en engraissement ....................................................... 27

IV.4. PRODUCTION DE VIANDE DE LAPIN DANS LE MONDE ....................... 27

IV.5. TAUX DE MORTALITE DES LAPINS ........................................................... 27

IV.5.1. Dans le monde ........................................................................................ 27

IV.5.2. A Madagascar ......................................................................................... 28

DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS ............................................... 29

I. METHODES ...................................................................................................... 29

I.1. CADRE DE L’ETUDE : ........................................................................................ 29

I.2. JUSTIFICATION DU CHOIX : ............................................................................ 29

I.3. TYPE D’ETUDE : .............................................................................................. 31

I.4. PERIODE D’ETUDE : ....................................................................................... 31

I.5. DUREE DE L’ETUDE :..................................................................................... 31

I.6. POPULATION ETUDIEE : ............................................................................... 31

I.6.1. Critères d’inclusion : ...................................................................................... 31

I.6.2. Critères d’exclusion : ..................................................................................... 31

I.7. MODE DE RECRUTEMENT: .......................................................................... 31

I.8. TAILLE DE L’ECHANTILLON : ..................................................................... 31

I.9. VARIABLES ÉTUDIÉES : PARAMETRES ÉTUDIÉES ................................ 32


I.10. MODE DE COLLECTE DE DONNEES ........................................................... 36

I.11. MODES D’ANALYSE DES DONNEES .......................................................... 37

I.12. CALCULS ET TESTS STATISTIQUES UTILISES AVEC LEURS


CONDITIONS D’APPLICATION .................................................................... 37

I.13. LIMITES DE L’ETUDE .................................................................................... 38

I.14. CONSIDERATIONS ETHIQUES ..................................................................... 38

II. RESULTATS...................................................................................................... 39

II.1. POPULATION D’ETUDE ....................................................................................... 39

II.1.1. Répartition des élevages avec leur cheptel correspondant


selon les fokontany ....................................................................................... 39

II.1.2. Durée de pratique de l’élevage cunicole .................................................... 40

II.2. CARACTERISTIQUES DES ELEVEURS ......................................................... 41

II.2.1. Niveau d’instruction des éleveurs .............................................................. 41

II.2.2. Proportion des éleveurs ayant des connaissances techniques


concernant l’élevage cunicole ...................................................................... 41

II.3. CARACTERISTIQUES DE L’ELEVAGE........................................................ 42

II.3.1. Motifs d’élevages cunicoles ......................................................................... 42

II.3.2. Modes et objectifs d’élevage : ..................................................................... 42

II.3.3. Technique d’élevage .................................................................................... 43

II.3.3.1. Types de bâtiments ............................................................................... 43

II.3.3.2. Matériaux de construction des bâtiments indépendants ................... 44

II.3.3.3. Types de cage utilisée ............................................................................ 44

II.3.3.4. Fréquence d’utilisation de boite à nid ................................................. 44

II.3.3.5.Fréquence d’utilisation de litières ........................................................ 45

II.3.3.6.Fréquence d’utilisation de râteliers ...................................................... 46

II.3.3.7.Fréquence d’utilisation d’auge pour les compléments


alimentaire ............................................................................................. 46
II.3.3.8. Types d’aliments des lapins.................................................................. 47

II.3.3.9. Fréquence de distribution d’aliments ................................................. 49

II.3.3.10. Quantité d’aliment distribué par prise ............................................. 50

II.3.3.11. Intoxications alimentaires chez les lapins ......................................... 50

II.3.3.12. Fréquence d’abreuvement .................................................................. 52

II.3.3.13. Types d’abreuvoirs et quantité d’eau distribuée ............................. 53

II.3.3.14. Gestion d’élevage : Fréquence d’utilisation de fiche


d’élevage ................................................................................................ 54

II.3.3.15. Gestion des troupeaux : méthode de classement et


d’identification ou marquage .............................................................. 54

II.3.3.16. Densité pour les élevages au sol ......................................................... 56

II.3.3.17. Densité pour les élevages en cage ....................................................... 56

II.3.3.18. Type de reproduction.......................................................................... 56

II.3.3.19. Age de la mise à la reproduction ....................................................... 56

II.3.3.20. Ratio mâle/femelle ............................................................................... 57

II.3.3.21. Intervalle entre mise bas et saillie ...................................................... 57

II.3.3.22. Période de renouvellement des reproducteurs mâle ........................ 58

II.3.3.23. Période de renouvellement des femelles reproductrices .................. 59

II.3.3.24. Synchronisation des saillies ................................................................ 59

II.3.3.25. Durée de lactation chez les lapines et le sevrage


des lapereaux ......................................................................................... 60

II.4. PRODUCTIVITE DES ELEVAGES CUNICOLES


D’AMBOHIMANGAKELY .............................................................................. 61

II.4.1. Performances des élevages naisseurs ......................................................... 61

II.4.1.1. Age de mise en vente des lapereaux ..................................................... 61

II.4.1.2. Nombre moyen de mise bas par an ..................................................... 61

II.4.1.3. Prolificité des lapines ............................................................................ 61


II.4.1.4. Nombre moyen de nés vivants par mise bas ....................................... 62

II.4.1.5. Nombre de nés vivants par mise bas en fonction


du mode d’élevage ................................................................................ 62

II.4.1.6. Taux de mortalité de la naissance au post-sevrage ............................ 62

II.4.1.7. Nombre moyen de lapereaux vendus par femelle par an .................. 63

II.4.1.8. Vente des lapereaux : ............................................................................ 63

II.4.2. Performances des élevages engraisseurs .................................................... 63

II.4.2.1. Durée d’engraissement ......................................................................... 63

II.4.2.2. Poids à la sortie de l’engraissement : .................................................. 63

II.4.2.3. Nombre de lapins engraissés vendus par an : .................................... 63

II.4.2.4. Taux de mortalité en engraissement : ................................................. 64

II.4.2.5. Vente des lapins engraissés: ................................................................. 64

II.4.3.Taux de mortalité des lapins dans la cuniculture ...................................... 64

II.5. SITUATION SANITAIRE ................................................................................. 65

II.5.1. Différents types de symptômes observés chez les lapins et leurs


fréquences d’apparition ............................................................................... 65

II.5.2. Saison d’apparition des symptômes ........................................................... 65

II.5.2.1. Ongle long : ............................................................................................ 66

II.5.2.2. Convulsion : ........................................................................................... 66

II.5.2.3. Gros ventre: ........................................................................................... 67

II.5.2.4. Diarrhée et dépilation: .......................................................................... 67

II.5.3. Prévalence des symptômes de maladies selon le mode d’élevage ............ 68

II.5.4. Conduite des éleveurs en cas de maladie ................................................... 69

II.5.4.1. Pour les malades .................................................................................... 69

II.5.4.2. Pour les non malades ............................................................................ 70

II.5.6. Raisons de non pratique du traitement des malades ................................ 70


II.5.7. Prophylaxie sanitaire : ................................................................................ 71

II.5.8. Prophylaxie médicale : ................................................................................ 72

II.5.8.1. Vermifugation : ..................................................................................... 72

II.5.8.2. Raison de non distribution de vermifuge : ......................................... 72

TROISIEME PARTIE : DISCUSSION ........................................................................... 73

CONCLUSION ................................................................................................................ 91

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

ANNEXES
LISTE DES FIGURES

Pages

Figure 1 : Disposition des cages de type californien ..................................................... 10


Figure 2 : Disposition des cages en flat-deck. ............................................................... 10
Figure 3 : Agencement des cages en batterie à plans inclinés à deux étages. ................ 11
Figure 4 : Agencement des cages de type batterie compacte (trois étage) ..................... 11
Figure 5 : Carte topographique de la Commune d'Ambohimangakely .......................... 30
Figure 6 : Répartition des élevages selon leurs types de cages ...................................... 44
Figure 7 : Types d’aliments dans les élevages cunicoles ............................................... 47
Figure 8 : Fréquence de distribution d'aliments dans les élevages cunicoles
d'Ambohimangakely ..................................................................................... 49
Figure 9 : Pantes toxiques pour les lapins et leurs fréquences ..................................... 51
Figure 10 : Différentes méthodes d’identification des lapins appliquées
dans les cunicultures d’Ambohimangakely ................................................. 55
Figure 11: Répartition des élévages cunicoles selon le ratio mâle/femelle .................... 57
Figure 12: Durée de carrière des mâles reproducteurs et leurs fréquences ..................... 58
Figure 13: Durée de carrière des lapines reproductrices avec leurs fréquences ............. 59
Figure 14: Durées d'allaitement avec leurs fréquences ................................................... 60
Figure 15: Variation du nombre de mise bas par an ....................................................... 61
Figure 16: Prévalence des différents symptômes pathologiques
rencontrés chez les lapins dans la commune d'Ambohimangakely .............. 65
Figure 17: Fréquence d'apparition des symptômes selon le mode
d'élevage cunicole ......................................................................................... 68
Figure 18 : Répartition des éleveurs selon leurs conduites ............................................. 69
LISTE DES TABLEAUX

Pages

Tableau I : Besoins nutritionnels des lapins selon leur stade


physiologique en élevage intensif .............................................................. 14
Tableau II : Quelques plantes toxiques pour les lapins ................................................. 15
Tableau III : Ratio mâle femelle selon l'âge du mâle ..................................................... 19
Tableau IV : Ratio mâle femelle selon le rythme de reproductions des femelles .......... 20
Tableau V :Critères de renouvellement des reproducteurs .......................................... 22
Tableau VI : Variables étudiées .................................................................................... 32
Tableau VII : Interprétation du test statistique utilisé .................................................... 37
Tableau VIII : Répartition des élevages et leurs cheptels cunicoles
dans les fokontany ................................................................................... 39
Tableau IX : Durée de pratique de l'élevage et taille de cheptel .................................. 40
Tableau X : Répartition des éleveurs selon la variation de la durée
de pratique des élevages et des niveaux d'instruction des éleveurs ........ 41
Tableau XI : Répartition des élevages selon leurs motifs d'élevage
en relation avec le niveau d’instruction des éleveurs .............................. 42
Tableau XII : Répartition des élevages selon leurs modes d’élevage
en fonction de leurs objectifs d’élevage .................................................. 43
Tableau XIII : Fréquence d’utilisation de litière et méthode de nettoyage .................... 45
Tableau XIV : Composition des différents types d'aliments.......................................... 48
Tableau XV : Répartition des éleveurs selon la fréquence d’abreuvement
de leurs lapins en fonction des niveaux d’instruction............................ 52
Tableau XVI : Répartition des éleveurs selon la raison du non abreuvement
en fonction de leurs niveaux d’instruction ............................................ 53
Tableau XVII : Répartition des éleveurs selon la méthode de classement
de leurs lapins en fonction du mode d’élevage .................................... 55
Tableau XVIII : Répartition des élevages selon leur nombre de lapereaux
nés vivants en fonction de leur mode d'élevage. .................................. 62
Tableau XIX : Saison d'apparition de l’ongle long ...................................................... 66
Tableau XX : Saison d'apparition des convulsions ..................................................... 66
Tableau XXI : Saison d'apparition du gros ventre ....................................................... 67
Tableau XXII : Saison d'apparition de diarrhée et dépilation ....................................... 67
Tableau XXIII : Raisons de non pratique du traitement des lapins malades ................. 70
Tableau XXIV : Répartition des élevages selon leur fréquence
de nettoyage en fonction de leurs modes d’élevage ........................... 71
Tableau XXV : Fréquence de vermifugation et type de vermifuge .............................. 72
Tableau XXVI : Raisons de non distribution de vermifuge........................................... 72
LISTE D’ANNEXES

Annexe 1 : FICHE D’ENQUETE

Annexe 2 : PHOTOS

Photo 1: Photo d'un bâtiment d'élevage cunicole


Photo 2: Photo d'une cage mère munie d’une boite à nid

Photo 3: Photo d'une cage en bois


LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

Ar : ariary

CEP : Centre d’Encadrement des Paysans en Afrique

DSV: Direction des Services Vétérinaires

F : francs français

GMQ : Gain Moyen Quotidien

IA : insémination artificielle

MPE : Malagasy Professionnelle de l’Elevage à cycle court

NAC: Nouveaux Animaux de Compagnie

RN2 : route nationale numéro 2

SSA : Service de la Santé Animale

TEC : Tonne d’Equivalente Carcasse


INTRODUCTION
1

INTRODUCTION

Dans le monde, la cuniculture a connu un grand développement. La production


mondiale de lapin de chair est concentrée dans les pays européens [1]. Dans ces pays les
techniques d’élevage ont connu de grandes évolutions et les maladies atteignant les
lapins sont bien identifiées, leur permettant d’établir des plans de lutte et de prophylaxie
bien définies [2, 3, 4].

Dans plusieurs pays africains, la cuniculture constitue une nouvelle ressource


alimentaire exploitée pour combattre la famine [5]. Leur technique d’élevage évolue de
jour en jour. Des séances de formations et des ouvrages accessibles aux éleveurs
assurent la mise à jour des techniques d’élevage et les éleveurs possèdent ainsi des
connaissances suffisantes pour entreprendre la cuniculture moderne [6, 7].

Sur les Hautes Terres de Madagascar, la cuniculture a connu son essor important
dans les années 70 [8]. En 1997, l’exploitation de la filière cunicole à but lucratif s’est
répandue et la commune rurale d’Ambohimangakely s’est trouvée parmi les communes
les plus en pointes malgré des techniques d’élevages traditionnelles [8, 9]. Les données
sur la situation sanitaire de ces élevages étaient rares. Encore récemment, d’après la
Direction des Services Vétérinaires, les maladies des lapins à Madagascar sont peu
connues et aucune déclaration officielle n’a été prononcée. (Communication personnelle
en 2014). Les techniques d’élevage et la productivité de ces fermes sont également peu
connues [8].

Ainsi, notre étude se fonde sur l’hypothèse qu’actuellement la cuniculture dans


la commune d’Ambohimangakely se pratiquerait de manière classique avec une
technique d’élevage demeurée traditionnelle, un niveau de productivité faible et une
situation sanitaire délaissée.

Pour mieux connaitre l’état de l’élevage cunicole d’Ambohimangakely, nous


avons mené une étude, ayant comme objectifs de décrire la technique d’élevage utilisée,
de déterminer le niveau de productivité de cette filière et la situation sanitaire des lapins
dans la commune rurale d’Ambohimangakely, en répondant dans l’ordre aux questions
suivantes : Comment se pratique la cuniculture dans la commune
d’Ambohimangakely ? Quelles sont les techniques d’élevage utilisées ? Quel est le
2

niveau de productivité de la filière ? Quelle est la situation sanitaire des lapins dans la
commune rurale d’Ambohimangakely ?
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
3

I. GENERALITES

I.1. DEFINITION DE LA CUNICULTURE


L’Espagne est le berceau de la cuniculture. Les lapins ont été découverts en
Espagne vers 1000 ans Avant Jésus Christ. Le poète Catule qualifiait l’Espagne de
« cuniculeuse ». Ensuite, les romains ont commencé à consommer des laurices. Pour
accéder aux lapereaux nouveaux nés sans sacrifier les mères lapines, les moines romains
ont pris l’initiative de garder des lapines. Les lapins en divagation ont engendré des
dégâts au niveau de différentes cultures. C’est à ce moment là que les moines ont
commencé à domestiquer les lapins pour accéder à leur chair [10]. La cuniculture se
définit comme étant l’élevage des lapins domestiques. La cuniculture est surtout
pratiquée pour la chair alors que leur peau et leur poil sont aussi exploitable [11].

I.2. RAISONS POUSSANT LES CUNICULTEURS A ELEVER


DES LAPINS
Plusieurs raisons attirent les éleveurs à exploiter l’élevage cunicole. Parmi tant
d’autres raisons, en voici des extraits :

 L’élevage cunicole est facile et simple à réaliser. Il suffit de maitriser les


techniques. Cet élevage ne demande pas beaucoup d’investissement financier.
 L’élevage cunicole ne pose pas de contrainte de lieu pour sa réalisation. Il est
praticable autant dans les villes que dans les campagnes.
 L’élevage cunicole ne nécessite pas beaucoup d’effort physique. Tout le monde
peut s’occuper d’un élevage cunicole.
 Il n’accapare pas beaucoup de place car certains clapiers peuvent se mettre en
étage.
 Ils procurent des fumiers bien concentrés pouvant être vendus ou utilisés par
l’éleveur lui-même dans ses plantations.
 Il constitue une source de revenu pour les éleveurs [5].

I.3. RAPPELS SUR LES RACES DE LAPIN EXISTANTES


Il y a plusieurs races de lapins élevées dans le monde. Certaines races sont
spécialisées pour la production de fourrure et d’autres pour la production de viande [6].
4

Selon leur poids à l’âge adulte, les lapins sont groupés en race naine, race légère,
race moyenne, race géante :

 les races naines pèsent jusqu’à 1.5kg, (exemple le polonais) ;


 les races légères pèsent jusqu’à 2 à 3 kg, (exemple l’hollandais) ;
 les races moyennes pèsent de 3 à 5 kg, (exemple le néo-zélandais
blanc).
 Les races lourdes pèsent plus de 5 kg, (exemple géant de flandres)
[6].

Les races de lapin de chair les plus utilisés dans les exploitations cunicoles africaines
sont :

 Races moyennes :

On peut citer le néozélandais, le californien. Ces races ont leurs caractéristiques propres.
La néozélandaise blanche a une fourrure blanche, aux yeux roses et pèse entre 4.5 et 5
kg à l’âge adulte. La taille de la portée pour cette race varie de 8 à 10 lapereaux. Le
californien pèse entre 4 à 4.3 kg à l’âge adulte avec une taille de portée comprise entre 6
à 8 lapereaux.

 Races légères :

Ce sont le blanc de Floride et le petit russe. Ces races pèsent respectivement entre 2 à
2.5 kg pour le blanc de Floride et 2 à 3 kg pour le petit russe. Leur taille de portée varie
entre 6 à 10 lapereaux.

 Les races géantes :

Elles ne sont pas adaptées aux élevages africains. Ils sont beaucoup plus connus dans les
élevages européens. C’est le cas pour le géant de Flandres qui pèse jusqu’à 6 à 7 kg en
taille adulte [5].

Dans les élevages de lapins destinés à la production de fourrure de lapins, la race


de lapin à fourrure la plus réputée est la race Angora. Elle ne diffère des autres que par
l’importance de l’utilité des poils de son pelage [12].
5

Une étude menée en 1997 à Madagascar montre que la race de lapins y était
encore une race mélangée et de petite taille. Il y avait une grande consanguinité. Les
lapins présentaient des robes de toutes les couleurs : blanc, marron, gris, noir et blanc,
marron et blanc, gris et blanc. La majorité des cuniculteurs malagasy n’ont plus reconnu
la race d’origine de leur lapin. Malgré cette grande consanguinité, les races communes
sont très rustiques.
Il fut un temps où l’Etat malagasy importait des races jugées bonnes et de
grande taille pour apporter une amélioration. Ces races importées sont classées comme
suit :

 Les races géantes : parmi lesquels il y avait le blanc de Bouscat, le géant de


Flandres, le néo-zélandais, le bélier français, le papillon français sont vendues
très jeune à un poids de 2 à 2.5kg.
 Les races moyennes : parmi lesquels se trouve le fauve de bourgogne, le blanc
de Vendée, le blanc de vienne, l’argentée de champagne.
 Les petites races telles que le petit russe, l’argentée anglais [13].

En 2005, d’après la Moyen et Petit Elevage (MPE), malgré cette intention de


l’Etat, la cuniculture à Madagascar est restée encore un secteur discret. Elle occupait
moins de 3% des élevages pratiqué à Madagascar [11].

II. TECHNIQUES D’ELEVAGE CUNICOLE DANS LE MONDE

II.1. BATIMENTS D’ELEVAGE


Le rôle du bâtiment est d’offrir aux lapins les conditions requises pour sa survie
sans se débattre. Le rôle de l’éleveur est donc de faire en sorte que les conditions
nécessaires pour la survie des lapins se réunissent dans son bâtiment d’élevage. Le
respect des normes de bâtiment est l’un des facteurs assurant une bonne productivité.
Pour mieux assurer son rôle, la conception du bâtiment se base en premier lieu
sur les contraintes comportementales des lapins. Par exemple, les cages des mâles
doivent être facilement accessibles prévoyant le déplacement des lapines lors des
saillies. Les lapins ont des caractères à marquer leurs territoires tandis que les lapines
ont tendance à chasser l’intrus [14].
6

Par ailleurs, plusieurs facteurs environnementaux peuvent aussi nuire à


l’ambiance créée dans le bâtiment. Parmi ces facteurs se trouve par exemple la
température qui affecte la spermatogenèse chez le mâle et le taux d’ovulation chez la
lapine [15]. Ainsi, la conception du bâtiment doit aussi permettre d’isoler l’élevage des
conditions climatiques extérieures.
En dernier lieu, la conception du bâtiment doit permettre la surveillance et
l’assiduité de chaque animal. D’où, il est préférable que l’emplacement des cages dans
le bâtiment soit conçu en vue de permettre la visibilité des animaux en toutes les parties
des cages [14].

II.2. MATERIAUX DE CONSTRUCTION UTILISABLES


Pour la construction du bâtiment, il faut choisir des modèles adaptés à chaque
circonstance et à chaque région. En effet, chaque pays ou chaque région a des climats
caractéristiques différents.
Dans les climats chauds comme en Afrique, l’éleveur utilise des bambous et des
piquets de bois pour construire les clapiers. Mais leur amortissement ne dure que 5ans.
Ainsi, pour être économique, l’éleveur a façonné des clapiers pouvant contenir jusqu’à
quatre loges. D’où, le nombre d’animaux encaissés par chaque clapier est plus
nombreux [5].
Voici quelques exemples de matériaux pouvant être utilisés lors de la
fabrication:

 Le ciment : ses avantages sont d’être imputrescible et permet toute forme de


désinfection. Il est indestructible par les dents des lapins. Par contre, ses
inconvénients est le fait qu’il conserve l’humidité et il ne permet pas une
isolation thermique. Il faut utiliser des litières.
 Le bois : son isolation thermique est bonne mais malheureusement il est
putrescible. Sa désinfection est aussi délicate.
 Le grillage métallique : il est imputrescible et autorise toutes les formes de
désinfection. C’est aussi une matière qui résiste aux dents des lapins. Ils sont
mauvais pour les pattes, surtout les races lourdes et ne protège pas l’animal des
effets climatiques. Il nécessite donc un bâtiment clos et ventilé.
7

 La tôle métallique : Elle est facile à nettoyer et à désinfecter avec une durée
d’amortissement longue. Elle protège les animaux des courants d’air et n’est pas
destructible par les lapins. Par contre, elle est un mauvais isolant et ne convient
pas au sol qui devient trop glissant et non absorbant. Elle ne permet pas la
surveillance des animaux. [14].

II.3. MATERIELS D’ELEVAGE


II.3.1. Mangeoires et râteliers
Le comportement alimentaire des lapins oblige aussi les éleveurs à munir chaque
cage d’une mangeoire, d’un râtelier pour les fourrages et d’un abreuvoir [14].
Les trémies d’alimentation sont spécialement utilisées pour les granulées.
Lorsqu’elle est faite pour plusieurs animaux, les trémies doivent comporter des
cloisonnements. Pour un reproducteur logé dans une cage individuelle, une trémie de
capacité égale à 1 à 2kg lui suffit. En engraissement, la capacité des trémies doit être
égale à 4 à 5 kg pour une cage contenant 7 à 8 lapereaux. Le plus important est de
respecter une place à table de 7 à 8 cm par animal [12].

II.3.2. Abreuvoirs
On peut utiliser deux types d’abreuvoir automatique : l’abreuvoir tétine ou
sucette et l’abreuvoir à niveau constant. L’alimentation en eau de ces deux types
d’abreuvoir se fait sous basse pression [12].

II.3.3. Boite à nid


De part le comportement maternel des lapines à construire un nid avant sa mise-
bas, il est préférable que les cages-mères soient munies de boite à nid. [14]. Les boites à
nid pour les lapines gestantes sont à déposer dans les loges trois jours avant la date
prévue de mise bas [5].

II.3.4. Litières
Il est préférable que les cages contiennent des litières [16]. Plusieurs matières
peuvent être utilisées. La qualité et la propreté de litières utilisées sont à vérifier pour
qu’ils ne deviennent pas des sources de contamination pour l’élevage [14]. Certaines
matières sont néfastes pour la santé des lapins. Alors certaines matières sont à
proscrire :
8

Les copeaux de bois : ils contiennent des phénols portant atteinte aux appareils
respiratoires même s’ils ne sont pas traités ;
Papier journal : les encres sont toxiques ;
La paille : matière non absorbante qui entraine des odeurs, et non confortable
Etc.
Les matières idéales à utiliser pour la litière sont celles qui ne retiennent pas les
odeurs et qui sont très absorbantes [17].

II.3.5. Cages
Les cages sont indispensables pour assurer la bonne marche de l’élevage. Elles
doivent disposer d’une boite à nid pour les reproductrices [16].

II.3.5.1. Différents types de cages


Il y a deux types de cages utilisables :

 Le clapier traditionnel qui est de dimension très variable : 60cm à


70 cm de profondeur, 60 à 120 cm de long et 50 à 60 cm de
hauteur, et est muni d’une mangeoire et d’un abreuvoir représenté
par de petites auges en ciment. Elle est souvent utilisée dans les
élevages familiaux.
 Les cages grillagées qui sont les seules adaptées à la production
intensive de lapin de chair [3].

II.3.5.2. Dimension des cages


Plusieurs facteurs influencent la dimension des cages. Tout d’abord, elle varie
selon les races à exploiter. Pour les grandes races et les races moyennes, les dimensions
des cages sont respectivement de 1m² et de 0.8m². Pour les races légères, la dimension
des cages est de 0.56m². Pour les lapins en engraissement, 0.42m² suffit pour les races
légères [5].
Les dimensions des cages varient également selon le stade physiologique des
lapins. Dans les élevages rationnels en France, la surface requise pour les cages-mères
est de 0.25 à 0.30 m², à part celle de la boite à nid [3]. Cependant, il est noté que la
dimension des boites à nid doit être apte à recevoir la lapine et ses lapereaux
simultanément lors des tétées [14]. Pour avoir la dimension finale indispensable pour
une cage mère, sa dimension doit être additionnée à celle de la boite à nid qui est de
9

l’ordre de 40*30*20 cm pour les races légères [5]. Par ailleurs, la dimension des boites
à nid varie aussi avec la taille de la lapine. Pour des femelles de taille moyenne de 4kg,
la boite à nid mesure 45 cm de long, 25cm de large et 30cm de haut. L’ouverture reliant
la boite à nid de la cage mère est de 15*15cm [12].
Pour les femelles gestantes, la dimension de la cage de gestation ou attente
saillie est de 0.15m². En engraissement, une densité de 16 à 18 lapins par m² est à ne pas
dépasser lors des classements des lapins pour les races qui pèsent 4,0 kg à l’âge adulte.
Cette densité équivaut à 0.06m² par lapereau. [3, 12, 14].
Pour les reproducteurs : la surface indispensable pour un adulte de taille
moyenne de 4 kg est de l’ordre de 0.3m². Les dimensions sont donc de 50*60cm [12].
Pour les futures reproductrices ou pré-cheptel, il leur faut une surface de 0.15 à
0.2m² par animal. Elles sont disposées dans des cages individuelles à partir de 11-12
semaines [12].
Dans tous les cas, l’hauteur des cages varie peu. Elle mesure entre 30 à 35 cm
[12].
Les cages démontables sont plus pratiques pour faciliter les réparations, les
déplacements éventuels et les nettoyages [12].
Pour les cages grillagées, les dimensions des maillons sont très variables suivant
la race de lapin. Ces cages sont souvent néfastes pour les pattes des races lourdes,
surtout si les maillons sont très écartés. En voici quelques mesures praticables :
25*25mm, 19*19mm, 51*25mm, 76*25mm [12].

II.3.5.3. Agencement des cages


Il y a 4 agencements possibles :

 Agencement en californien : les cages sont situées sur deux niveaux. Le


niveau supérieur est décalé en arrière du niveau inférieur et sont séparés
par un plan incliné afin d’éviter l’écoulement des déjections du niveau
supérieur au niveau inférieur. Il implique un grand entretien des
matériels. Outre son entretien assez demandeur, il permet d’abriter un

grand nombre d’animaux par unité de volume [12]. La figure 1 suivante


montre cette agencement en californien.
10

Figure 4: Disposition des cages de type californien


Source : Henaff R, Jouve D. mémento de l’éleveur de lapins. 7e éd.
Nantes : Duquesne purina ; 1988.

 Agencement en flat-deck : les cages sont disposées en simple ou double


rangées mais de même niveau. Cette disposition permet une grande
visibilité des animaux. Elle facilite le conditionnement du bâtiment
(ventilation, la lumière, le chauffage) grâce au faible encombrement en
hauteur. Mais elle ne permet pas de loger le maximum d’animaux dans
un bâtiment [12]. L’agencement en flat-deck est représenté dans la figure
2 suivante.

Figure 5: Disposition des cages en flat-deck.


Source : Henaff R, Jouve D. mémento de l’éleveur de lapins. 7e éd. Nantes :
Duquesne purina ; 1988.
11

 Agencement en batterie à plan incliné ou en superposé : les cages sont


placées sur deux ou trois niveaux les unes au-dessus des autres. Sous
chaque niveau se trouve un plan incliné pour recueillir les déjections
[12]. La figure 3 suivante rapporte cet agencement.

Figure 6: Agencement des cages en batterie à plans inclinés à deux étages.


Source : Henaff R, Jouve D. mémento de l’éleveur de lapins. 7e éd. Nantes :
Duquesne purina ; 1988.

 Agencement en batterie compacte : les cages sont disposées en deux ou


trois niveaux avec double rangée. Les déjections sont recueillies à l’aide
de cuvettes déposées sous chaque cage [12]. La figure 4 suivante montre
cet agencement.

Figure 7: Agencement des cages de type batterie compacte (trois étage)


Source : Henaff R, Jouve D. mémento de l’éleveur de lapins. 7e éd.
Nantes : Duquesne purina ; 1988.
12

Pour ces deux derniers agencements, ils permettent de placer une densité
importante d’animaux dans une petite surface. Mais leur inconvénient se trouve dans la
maintenance d’un bon conditionnement du bâtiment qui se trouve difficile [12].

II.4. ALIMENTATION DE LAPIN

II.4.1. Type d’aliments


L’alimentation fait partie de l’un des facteurs permettant aux lapins
d’extérioriser leurs potentiels génétiques. C’est également l’un des facteurs explicatifs
de la performance d’élevage. Une bonne alimentation des lapins promet une meilleure
productivité [18]. Mais avant de composer un aliment pour une espèce animale,
plusieurs critères sont à tenir compte. Pour les lapins, ces animaux sont des rongeurs
herbivores qui ont besoin de quelque chose pour user leurs dents ainsi que des
fourrages. Economiquement parlant, le coût de l’aliment doit être le moins cher possible
mais contenant le maximum de nutriments nécessaires pour satisfaire les besoins
nutritionnels des lapins [5, 18]. Certains auteurs affirment que la meilleure alimentation
pour lapins est composée d’un aliment concentré et une bonne source de fourrages [19].
D’autres disent que l’alimentation des lapins se compose de plusieurs types d’aliments
tels que des plantes fourragères, des déchets industriels et agricoles. Parmi lesquels on
peut citer les maïs, les maniocs, le son de riz, les légumineuses, les drèches sèches [5].
Par ailleurs, le terme « performance » implique aussi une bonne santé dont
l’alimentation en est aussi responsable en partie. Une bonne santé des animaux peut
témoigner une bonne alimentation de ces derniers [6]. Que ce soit pour la production de
chair ou simplement comme animaux de compagnie, le lapin doit avoir une alimentation
saine et équilibrée [19].

II.4.2. Quantité d’aliments et besoins nutritionnels


journaliers des lapins
Le besoin nutritionnel est défini comme étant les nutriments nécessaires en
quantité et en qualité, à l’entretien, au fonctionnement métabolique et physiologique et
au maintien des réserves nécessaires d’un individu [20]. En d’autres termes, il
correspond à la quantité de nutriments nécessaires pour maintenir des fonctions
physiologiques normales, un état de santé normal et pour faire face à certaines périodes
de la vie telles que la croissance, la gestation, la lactation [21].
13

Chaque catégorie de lapins selon leurs stades physiologiques a leur besoin


correspondant. Ces besoins doivent être comblés par les apports alimentaires qu’on lui
donne [14]. La quantité d’aliments à distribuer à un lapin dépend des besoins nutritifs de
l’animal. Elle dépend également des apports nutritifs contenus dans l’aliment. Une
bonne composition basée sur les besoins de l’animal et des critères précités auparavant
arrive sûrement à satisfaire les besoins des lapins avec une quantité adéquate sans
oublier que la quantité ingérée par animal varie selon son stade physiologique [5].
La quantité de nourriture ingérée par les lapins dépend également de la nature
des aliments, de l’âge des lapins et de son stade de production. Afin de quantifier la
consommation d’aliment des lapins, la référence prise est la consommation spontanée
d’un adulte égal à 140 à 150g par jour de matières sèches [12].
D’après d’autre référence bibliographique, les rations (ou quantités consommées
par jour) à prévoir en fonction de la période de production sont :
- Lapin reproducteur mâle : 120 à 150 g par jour en fonction de son format, et de
la température.
- Lapine : 120 à 350 g par jour suivant le stade physiologique (vide, ou gestante,
ou allaitante ou gestante + allaitante)
- Lapine + portée de 6-7 lapereaux de 4 semaines : 600 à 700 g
- Lapereau en engraissement : 100 à 120 g par jour en moyenne [22].
Il est à noter que les lapereaux commencent à consommer l’aliment maternel à
partir de sa troisième semaine [12].
14

Tableau I: Besoins nutritionnels des lapins selon leur stade physiologique en


élevage intensif

Source : Lebas F, Coudert P, de Rochambeau H, Thébault RG. LE LAPIN :


élevage et pathologie. Rome : FAO ; 1996.
15

II.4.3. Plantes toxiques pour les lapins


Comme il est dit auparavant, les lapins sont des herbivores. Les cuniculteurs
cherchent ainsi des fourrages pour combler les besoins en fourrage de leurs lapins.
Plusieurs éleveurs ramènent des fourrages cueillis dans les pâturages naturels pour
alimenter leurs lapins. C’est une dépense en moins pour l’alimentation. Par contre, il
présente un risque d’intoxication des lapins. En effet, plusieurs plantes sont toxiques
pour les lapins. Ces plantes peuvent être ramassées involontairement dans les fourrages
cueillis sur pâturage naturel. Elles peuvent engendrer des effets néfastes sur la bonne
marche de l’élevage [23].

Tableau II: Quelques plantes toxiques pour les lapins

Nom de la plante Nom scientifique Parties toxiques figures

Sceau de salomon Polygonatum Peut causer de


multiflorum problème gastrique

If commun Taxus baccata Les feuilles et les


baies

Begonia Begonia spp Toutes les parties

Belle de nuit Mirabilis jalapa Toutes les parties

Séneçon vulgaire Senecio vulgaris Toutes les parties

Ails Allium sativum Toutes les parties

Source : Bergstrom C. Nourrir son lapin. Plantes toxiques. 2005 juillet


16

II.4.4. Fréquence de distribution d’aliments


Les lapins de stade physiologique différent mangent différemment. Une lapine
allaitante mange beaucoup plus qu’une lapine au repos et de même pour une lapine
gestante. Leur fréquence de distribution diffère. La fréquence de distribution d’aliments
pour les lapines ayant un besoin beaucoup plus important est plus fréquente que celles
des lapines au repos [5].

II.5. ABREUVEMENT CHEZ LE LAPIN


Tous les animaux doivent disposer d’eau propre à volonté pour apaiser leur soif
[12]. Dans les cas des lapins, ils boivent de l’eau 24 heures sur 24 avec une
prédominance nocturne. De ce fait, l’abreuvoir doit contenir de l’eau en permanence
[14]. Les lapereaux commencent aussi à boire de l’eau à partir du 18e jour de sa vie.
Pour les lapines en stade de lactation, le besoin en eau s’élève considérablement. Donc,
l’eau doit être donnée à volonté [3].

II.5.1. Qualité de l’eau


La maitrise de la qualité de l’eau est très importante. C’est le facteur numéro un
du progrès. En effet, il y a une différence significative perceptible, du point de vue
production de chair, selon les qualités d’eau utilisées dans l’élevage. La production de
viande pour les élevages utilisant d’eau conforme aux préconisations techniques
devance de 2.4kg/IA/an celle des élevages n’ont pas d’eau de meilleure qualité. De plus,
la dépense pour la santé diminue de 3,5 euro par femelle par an [24].

II.5.2. Quantité d’eau


Le lapin boit deux fois plus que la quantité d’aliment sec qu’il ingère. En effet,
un lapin ne survit pas au-delà de 6 à 7 jours s’il est privé d’eau. Alors qu’il peut survivre
jusqu’à 2 à 3 semaines sans apport alimentaire.
La quantité d’eau indispensable pour satisfaire le besoin en eau d’un jeune lapin
en croissance et d’une femelle gestante simplement (qui n’allaite pas en simultanée avec
sa gestation) est de 90 ml d’eau par kg de poids vif par jour. Quant aux lapines
allaitantes, elle doivent boire 200 à 250 ml d’eau par kg de poids vif au moment du pic
de lactation qui se situe généralement vers le 17e à 20e jours de lactation [3].
17

II.6. ORGANISATION D’UNE EXPLOITATION CUNICOLE

II.6.1. Gestion technique d’un élevage cunicole


Pour avoir un élevage bien organisé, il faut prendre note de toutes les
manipulations, des activités d’élevage et des autres renseignements utiles pour un bon
fonctionnement. Dans les élevages européens, les éleveurs remplissent des fiches
déposées sur chaque cage. Ces fiches leurs permettent la suivie de chaque individu en
mentionnant leurs parents, leurs dates de naissance, et autre identification [25]. En
Afrique, des fiches de mise bas sont établies par l’éleveur, en deux exemplaires : l’une à
coller sur la loge de la lapine et l’autre sur la boite à nid contenant ses progénitures [5].
En général, Il y a plusieurs types de prise de note.
Tout d’abord, il y a les registres. C’est un grand cahier contenant le résumé, en
ordre chronologique, de tous les grands points caractérisant un élevage. En particulier,
les données sur les ventes y sont mentionnées.
Deuxièmement, les fiches techniques, encore appelées calepins ou fiches de
reproduction. Elles sont destinées aux reproducteurs pour les identifier ; pour connaitre
leur performances, leurs défauts et leurs qualités.
Troisièmement, les fiches de signalement qui sont des papiers collés sur les
clapiers ou les boites à nids ou les loges pour faire part aux visiteurs les noms de chaque
animal, leurs stades physiologiques, la date de saillie pour les lapines [5].

II.6.2. Gestion du troupeau

II.6.2.1. Méthode de classement des lapins


Le comportement social des lapins est très caractéristique. Les lapines sont
beaucoup plus agressives que les mâles. Mais à partir de la puberté, les mâles adultes
cherchent à éliminer les jeunes lapereaux mâles pubères [14]. Pour éviter les conflits
entre eux et assurer la survie des lapereaux mâles pubères, il est beaucoup mieux de
disposer les lapins dans des cages individuelles. Cette disposition est à entreprendre à
partir de leur maturité sexuelle à 7 semaines d’âge.
Pour les lapereaux en dessous de l’âge de puberté, ce n’est pas nécessaire de les
mettre dans des cages individuelles. Ils peuvent encore rester en groupe dans une même
cage mais classer selon leurs âges [25].
18

II.6.2.2. Méthode d’identification


Il existe deux méthodes d’identification connues :
La première méthode d’identification est la pose de boucle d’oreille numérotée.
La boucle est déposée au niveau du bord avant de l’oreille, à la limite du tiers supérieur
et s’enfonçant vers l’intérieur [12].
La deuxième méthode d’identification qui peut être appliquée est la pose des
tatouages effectués à l’aide de pince à tatouer. Les pointes ou les aiguilles qui
composent les chiffres sont présentés à l’intérieur de l’oreille, sur la partie centrale
dépourvue de poils et de grosse veine. En effet, l’absence des poils facilite la lecture des
chiffres d’identification tandis que l’absence des grosses veines diminue les
saignements et les risques qui s’en suivent [12]. Elle est très pratique pour faciliter
l’assiduité des animaux. Par exemple lors des choix des reproducteurs, les lapins
destinés pour la reproduction sont marqués à l’aide d’un tatouage à l’oreille dès leurs
sevrages afin de les tracer et d’éviter la consanguinité [25].

II.7. CONDUITE DE LA REPRODUCTION CHEZ LE LAPIN

II.7.1. Types de reproduction


Il y a deux types de reproduction plus pratiques chez les lapins : la monte
naturelle et l’insémination artificielle. Dans les grands pays producteurs de viande de
lapins, une minorité des élevages cunicoles pratique la monte naturelle comme type de
reproduction par rapport à ceux utilisant l’insémination artificielle. Par contre, ces deux
techniques de mise à la reproduction ont leurs inconvénients. La monte naturelle
accapare trop de temps pour sa réalisation tandis que l’IA peut engendrer des stress,
perforation vaginales et des infections bactériennes des parties génitales car on tient
l’animal sur son dos lors de sa réalisation [25].

II.7.2. Âge de la mise à la reproduction


L’âge idéal pour le premier accouplement dépend de la race et du
développement individuel de l’animal en question. De plus, pour la monte naturelle,
c’est la femelle qui doit être déplacée vers la cage du mâle et non l’inverse [6].
19

II.7.3. Provenance des reproducteurs


Plusieurs méthodes de renouvellement de reproducteur sont possibles. Dans la
plupart des cas des élevages français, les éleveurs achètent des reproducteurs dans
d’autres élevages afin d’augmenter l’hétérosis et d’éviter ou de diminuer la
consanguinité [25]. D’autres élevages pratiquent l’auto-renouvellement. Cette méthode
consiste à faire un choix parmi les descendants des reproducteurs pour les remplacer
[26].

II.7.4. Ratio mâle femelle


Le ratio mâle femelle est le nombre de mâle reproducteur nécessaire pour
assurer la fécondation d’un nombre précis de femelle. Elle dépend de trois choses qui
sont :

 L’âge du mâle : la charge sexuelle des mâles varie avec l’âge.


 Le choix de rythme de reproduction des femelles : le nombre de mâle
nécessaire varie en fonction de son rythme d’utilisation.
 Le nombre de femelles en reproduction : en moyenne, un mâle suffit pour
huit femelles [12].
Tableau III: Ratio mâle femelle selon l'âge du mâle

Age Utilisation des mâles en bonne santé


apparente

4,5 mois à 5 mois 1 fois par semaine

5 mois à 6 mois 2 à 3 fois par semaine

+ 6 mois 3 à 5 fois par semaine

Source : Henaff R, Jouve D. mémento de l’éleveur de lapins. 7e éd. Nantes : Duquesne


purina ; 1988.
20

Tableau IV: Ratio mâle femelle selon le rythme de reproductions des femelles

Rythme 1 mâle pour

Intensif 7 à 8 femelles

Semi-intensif 8 à 10 femelles

Extensif 10 à 12 femelles

Source : Henaff R, Jouve D. mémento de l’éleveur de lapins. 7e éd. Nantes : Duquesne


purina ; 1988.

II.7.5. Intervalle entre mise bas et saillie


La durée séparant la dernière mise-bas et la nouvelle saillie qui s’en suit
constitue l’intervalle entre mise bas et saillie. C’est un critère permettant de catégoriser
le rythme d’utilisations d’une lapine.
Il existe ainsi quatre types de rythme d’utilisation des lapines. Ces quatre
rythmes se diffèrent par la durée du temps qui sépare la mise bas et la nouvelle saillie et
qui sont :

 Le rythme semi-intensif : correspond à un intervalle entre mise


bas et saillie de 10 à 15 jours.
 Le rythme intermédiaire : la saillie s’effectue 6 à 7 jours après la
mise bas.
 Le rythme intensif ou post-partum : la saillie se fait 24 à 36
heures suivant la mise bas.
 Le rythme extensif : la saillie se pratique après sevrage des
lapereaux issus de la dernière mise bas [12].

En général, les lapines sont de nouveau soumises à la reproduction 3 à 7 jours


après la mise-bas [25].
Pour assurer la réussite des saillies, il est mieux de réaliser l’accouplement des
lapins tôt le matin ou tard le soir. Il faut éviter l’heure la plus chaude de la journée. Et
après la saillie, pour remettre la femelle dans sa cage, il faut faire attention à ne pas
21

laisser le sperme s’écouler. Lors de son déplacement, l’arrière train de la lapine doit être
orienté vers le haut [12].

II.7.6. Reforme des reproducteurs


Le renouvellement des reproducteurs est une chose inévitable afin d’assurer une
bonne prospérité de l’élevage. Les principaux critères à vérifier lors de l’élimination
sont :

 L’état sanitaire : plus une lapine est âgée, plus elle est susceptible d’être
une porteuse de germes pathogènes.
 Le manque d’ardeur sexuelle : si 4 à 6 présentations aux mâles en échec.
 Nombre insuffisant de lapereaux sevrés par unité de temps [3].
 Le renouvellement doit être permanent. Ce qui signifie que l’éleveur doit
toujours disposer de jeunes femelles de remplacement prêtes à être
saillies [12].

En général, l’activité sexuelle des lapines reste normale durant quatre ans à
compter de la première saillie. Malgré celà, dans les élevages africains, les lapines
reproductrices sont remplacées après une activité sexuelle de deux ans comptés à partir
de la première saillie. Et les lapins reproducteurs peuvent tenir leur rôle durant un peu
plus de deux ans sans atteindre 3 ans [5].
Dans les élevages cunicoles de Madagascar en 1997, les femelles sont reformées
uniquement quand elles ne donnent plus de lapereaux. Les reproducteurs mâles sont
reformés après 3ans de carrière de reproducteur [13].
22

Tableau V:Critères de renouvellement des reproducteurs


Critères Seuil d’élimination Observations
MALE Stérilité 10 saillies non Attention à ne pas sur-
fécondantes successives utiliser les mâles

FEMELLE Accidents de 2e accident de mise-bas Vérifier qu’il ne s’agisse


mises-bas consécutif ou non au pas d’une erreur
(cannibalisme, premier d’élevage
abandon de nids)

Prolificité Prolificité < 6 nés


insuffisante vivants par mise-bas sur
2 portées
Mortinatalité
importante
Mortalité des Mortalité > 50% sur au Vérifier les conditions
lapereaux au nid moins 2 portées d’environnement (qualité
du nid).

Mortalité en Mortalité > 20% sur au Vérifier s’il n’y a pas


engraissement moins 3 portées d’autres critères
Fertilité Toute lapine occupant
insuffisante une cage mère doit soit
être allaitante et/ou
gestante soit à la limite
saillie. C’est-à-dire
qu’au sevrage les
femelles non encore
saillies ou confirmées
vides sont à éliminer.

Jeune lapine Toute lapine non encore


refusant le mâle gestante pour la première
ou ne remplissant fois à 5 mois d’âge est à
pas éliminer
Source : Henaff R, Jouve D. mémento de l’éleveur de lapins. 7e éd. Nantes : Duquesne
purina ; 1988.
23

II.7.7. Sevrage des lapereaux


Le sevrage est le moment où les lapereaux ne prennent plus le lait de leur mère
et cela jusqu’à la fin de leur vie [5]. Ou en d’autre terme c’est la période à laquelle les
jeunes lapins cessent définitivement l’alimentation à base du lait de leur mère pour une
alimentation à base d’aliments secs, grossiers ou concentrés. En matière d’élevage c’est
le moment où l’éleveur sépare les lapereaux de leur mère. Le sevrage se fait brutalement
[3].
Dans le cas général, le sevrage se fait le plus souvent au 28e jour des lapereaux
[12, 25].
Dans les rythmes d’utilisation intensive des lapines, le sevrage se tient entre le
25e et le 29e jour au plus. Dans le rythme semi-intensif, le sevrage intervient entre le
26e et le 30e jour [12].
Il est à préciser qu’une prolongation de période de lactation au-delà du 32e jour
n’a aucun intérêt [12].
En Afrique, le sevrage se fait au 50e jour des lapereaux [5]. Dans certains
élevages de l’Europe et du Nord Américain, les lapereaux ne sont pas sevrés jusqu’à
leur mise en vente. Ils sont vendus à l’âge de deux mois. En Espagne, le sevrage des
lapereaux se fait à un mois d’âge. Et dans les élevages extensifs en France, les lapereaux
sont sevrés à 56 jours d’âge [14].

III. SANTE DES LAPINS

III.1. DIFFERENTS SYMPTOMES DE MALADIES FREQUENTES


CHEZ LE LAPIN
Les lapins sont des animaux très fragiles. Les pathologies cunicoles se divisent
en deux grands groupes. Il y a les maladies bien définies tel que la coccidiose et la
myxomatose d’une part ; et d’autre part les syndrômes à dominance respiratoire et
digestive [12].
Plusieurs sont les signes de maladies perceptibles chez les lapins. La diarrhée est
un des symptômes de maladies chez le lapin. La diarrhée consiste en une émission de
quantité de fèces réduite, assez liquide qui vont souiller les parties postérieures de
l’animal. Elle est souvent signe d’un trouble digestif comme les entérites. Mais dans la
plupart des cas, elle est issue d’une maladie parasitaire des lapins qui est la coccidiose.
24

Egalement, l’alimentation tient une place importante dans la cause d’une diarrhée. De
même que les atteintes digestives, les symptômes respiratoires pouvant être visible chez
les lapins sont aussi nombreuses. On peut citer l’écoulement nasal, l’éternuement, toux.
Parfois, certaines maladies telles que la teigne et les gales affectent la peau et les
phanères des lapins. Comme symptôme, ces affections de la peau et phanères se
caractérisent par l’apparition de croûtes jaunes ou brunes dans le cornet de l’oreille ou
par des dépilations circulaires, et une irritation ou inflammation de la peau. La gale du
corps chez les lapins se manifeste par une peau sèche, dépourvue de poils, squameuse,
et puis croûteuse. Une diminution de croissance est présente dans tous les cas de
maladies. D’autres maladies comme le torticolis se caractérise par un cou tourné sur le
coté. Elle est due à l’infection d’un organe équilibreur dans l’oreille interne. Concernant
l’appareil reproducteur, on peut observer des prolapsus vaginal, des retards de mise bas,
le cannibalisme, l’orchite, mammites, etc. Les lapins présentent aussi des zoonoses tel
que la toxoplasmose, la tuberculose, la rage etc [5, 14].
Les signes marquant la bonne santé chez les lapins sont les yeux limpides, les
poils doux et brillants, une respiration calme, absence de croûtes sales autour du nez et
des yeux ainsi qu’au bord des oreilles [6].

III.2. TAUX DE CONSULTATION VETERINAIRE PAR LES


ELEVEURS DE LAPIN
Les propriétaires des NAC sont beaucoup plus attentifs sur la santé de leurs
animaux. Ces propriétaires de NAC sont aussi plus motivées dans la réalisation des
soins de leurs animaux. Actuellement, le lapin fait partie des Nouveaux Animaux de
Compagnie (NAC) surtout en France. Le motif de consultation le plus fréquent pour cet
animal est l’affection cutanée qui est souvent causée par des ectoparasites [27].

III.3. MESURES PROPHYLACTIQUES DANS UN ELEVAGE


CUNICOLE

III.3.1. Prophylaxie sanitaires


L’hygiène fait partie des prophylaxies sanitaires. C’est pourquoi les matériels
d’élevage sont fabriqués avec de matériaux facilement nettoyables. Pour mieux assurer
cette hygiène, il est préférable d’utiliser des cages avec litière. Les litières sont à
renouveler au moins toutes les semaines. Les éleveurs doivent aussi prévoir la
25

désinfection régulière des matériels d’élevage ainsi que le bâtiment d’élevage. La


réalisation du vide sanitaire est indispensable pour la garantie de la santé des lapins
[14].

III.3.2. Prophylaxie médicale dans un élevage cunicole

III.3.2.1. Prise de vermifuge chez le lapin


La prise de vermifuge chez les lapins est indispensable même s’ils sont dans des
cages. En effets plusieurs endoparasites peuvent infester les lapins. Parmi tant d’autres,
on peut citer la coccidiose, oxyures, etc. Les lapereaux peuvent être contaminés par
leurs mères. Egalement, les verdures dans les alimentations peuvent constituer des
vecteurs. Le vermifuge doit se faire trois à quatre fois par an. Selon les littératures, le
panacur s’est révélé comme étant le vermifuge le plus efficace jusqu’à maintenant. Pour
les ectoparasites des lapins, certains éleveurs utilisent les produits utilisés pour les chats.
Les ectoparasites chez les lapins sont les tiques, les puces, les acariens responsable de
maladies de la peau et des poils tel que la gale [28].
La prophylaxie médicale des maladies parasitaires (coccidiose et vers
intestinaux) permet de maintenir en général un bon état sanitaire de l'élevage [15].

III.3.2.2. Vaccination chez le lapin


La vaccination sous cutanée chez les lapins se réalise au niveau de la peau du
garrot à la hauteur des épaules sur le dos. Pour bien se faire, il est recommandé d’utiliser
des aiguilles à insuline [12].
Dans beaucoup de pays du monde sévissent deux virus mortels pour les lapins.
Les maladies engendrées par ces deux virus sont encore incurables. Ainsi, la seule
précaution afin de les combattre est la réalisation des vaccinations à temps et à jour. De
plus, pour les lapins élevés comme animaux de compagnie, un carnet de santé à jour est
exigé lors d’un voyage [29].
En France, d’autres maladies comme la pasteurellose, l’enterotoxémie sont aussi
des maladies graves chez les lapins. Ainsi, les lapins en France sont aussi vaccinés
contre la pasteurellose et l’entérotoxémie. [4].
26

IV. PRODUCTIVITE EN CUNICULTURE :

IV.1. OBJECTIFS D’ELEVAGE


L’objectif d’élevage fait référence aux produits finaux de l’élevage. Il y trois
possibilités qui sont : un élevage naisseur, un élevage engraisseur, un élevage naisseur-
engraisseur. En France qui est parmi les grands pays producteurs cunicoles, la majorité
des producteurs français sont des naisseurs-engraisseurs [30].

IV.2. PERFORMANCES DES ELEVAGES NAISSEURS

IV.2.1. Nombre de porté par an


Généralement, c’est l’éleveur qui détermine le cycle de production étant donné
que les lapines et les lapins sont disposés dans des cages individuelles. Pour les élevages
extensifs, on compte une ou deux portés par an seulement. Le rythme de production des
élevages extensifs est caractérisé par un recul de la date de présentation des lapines aux
mâles. Par contre, dans les élevages intensifs, il arrive jusqu’à huit à dix portées par an
[14].

IV.2.2. Prolificité des lapines


En général, une lapine arrive à produire plus de 60 lapereaux par an avec une
haute technicité d’exploitation [14]. Dans les exploitations européennes, la plupart des
lapines produisent sept lapereaux par mise-bas [25]. Et en Afrique, les lapines procurent
jusqu’à onze lapereaux par portée. Mais assurer la survie d’une telle portée est souvent
difficile. Alors, les éleveurs s’en tiennent à sept lapereaux par mère. Ils tuent les
lapereaux en surnombre [5].

IV.3. PERFORMANCES DES ELEVAGES ENGRAISSEURS

IV.3.1. Poids à la sortie de l’engraissement


Pour les élevages intensifs en Europe, les lapins vivant pèsent entre 2.3 à 2.4 kg
à la sortie de l’engraissement. Dans d’autres élevages européens et nord américains, le
poids vif des lapins n’atteint que 1.7 à1.8 kg après l’engraissement. Pour l’Espagne,
réputé comme parmi les grands producteurs de lapins en Europe, le poids vif de leurs
lapins est de 1.8 à 2 kg à sortie de l’engraissement [14].
27

IV.3.2. Durée d’engraissement


Tous les éleveurs ont leur principe concernant la durée d’engraissement des
lapins de chair. En Europe, dans les élevages à type commercial, Les lapins sont abattus
à l’âge de 20 semaines [25]. Dans les élevages à système intensif en Europe, la durée
d’engraissement est de un mois et demi. Dans d’autres élevages européens et nord-
américains, les lapereaux ne sont pas sevrés et restent avec leurs mères jusqu’à l’âge de
deux mois. Après cette période de deux mois, les lapins sont vendus [14]. Pour
l’Espagne, les lapereaux sont engraissés pendant un mois après leurs sevrages en
élevage semi-intensif [14]. Dans certains élevages africains, la durée d’engraissement
est de quatre mois [14]. En France, dans les élevages rationnels, la vente des lapins
engraissés se fait en moyenne à partir de 77 jours d’âge qui équivalent à 11 semaines
[3].

IV.3.3. Taux de mortalité en engraissement


Dans la cuniculture française, le taux de mortalité en engraissement acceptable
ne dépasse pas 8,1% [31]. Dans d’autres ouvrages, le taux de mortalité en engraissement
serait de 6 à 9% [32].

IV.4. PRODUCTION DE VIANDE DE LAPIN DANS LE MONDE


Dans le monde, la France, l’Italie et l’Espagne sont les principaux pays éleveurs
de lapins [25]. En France, depuis la rationalisation de l’élevage cunicole, la viande de
lapin tient la quatrième place derrière le porc, le bœuf, les volailles en terme de
production. En 1991 la production cunicole est de 160.000 t de carcasses. C’est
l’équivalent de 270.000 t de poids vifs de lapins parmi lesquels 150.000 t de poids vifs
proviennent des élevages rationnels [3]. En 2003, la production française en viande de
lapins est de 85.000TEC. Pour l’Espagne, elle est de 114.000 TEC de lapins. Et l’Italie
produit 222000 TEC de lapins [25].

IV.5. TAUX DE MORTALITE DES LAPINS

IV.5.1. Dans le monde


Le taux de mortalité est un des paramètres techniques qui reflète l’aspect d’un
élevage. Le taux de mortalité des femelles est beaucoup plus élevé dans les conduites à
bandes multiples. Il est plus faible dans les conduites en bande unique. L’amélioration
28

de la productivité est due au taux réduit de la mortalité [26]. Dans les élevages à cycle
de reproduction intensif, le taux de mortinatalité des lapereaux est de 5 à 7 % [14]. Le
taux de mortalité durant la période d’engraissement ne doit pas dépasser 2 à 3% [3].Le
taux de mortalité de la naissance au sevrage est très important à gérer. Une mortalité de
12 à 18 % peut être tolérée [12].
En France, qui tient la troisième place parmi les pays producteurs de lapins, le
taux de mortalité est très élevé. Pour les mères lapines, le taux de mortalité est de 29%.
Pour les lapereaux, le taux de mortalité est de 26% [33].

IV.5.2. A Madagascar
Dans les élevages cunicoles traditionnels de Madagascar en 1997, le taux de
mortalité entre la naissance jusqu’au sevrage s’élève à 50 à 100%. Ceci entraine une
grande diminution du nombre de lapins atteignant le sevrage. Pour les élevages
beaucoup plus modernes, le taux de mortalité jusqu’au sevrage est moindre par rapport à
celui des élevages traditionnels : 25 à 50% [13].
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS
29

I. METHODES

I.1. CADRE DE L’ETUDE :

La commune d’Ambohimangakely est intégrée dans la région d’Analamanga.


Elle fait partie du district d’Antananarivo Avaradrano. Cette commune se trouve sur la
route nationale numero 2 (RN2). La commune d’Ambohimangakely se divise en 18
fokontany. Elle compte 80647 habitants en 2012. Ces communes limitrophes sont : la
commune Fieferana-Ilafy au nord, au sud se trouve la commune d’Ambohimanambola,
la commune urbaine d’Antananarivo à l’ouest et à l’est se trouve la commune
d’Ambohimalaza.

I.2. JUSTIFICATION DU CHOIX :

La population de cette commune a connu une grande évolution démographique.


Ceci témoigne un grand essor économique ravivant l’envie d’explorer de nouvelles
activités. Mais aussi, une étude sur la cuniculture des hauts plateaux de Madagascar,
mené en 1997 révèle qu’une bonne partie des têtes de lapins dénombrés sont rencontrés
surtout dans cette commune. La commune d’Ambohimangakely est aussi une commune
rurale où le secteur primaire comme l’élevage et l’agriculture se pratique encore très
bien.
30

NORD

OUEST

Figure 8: Carte topographique de la Commune d'Ambohimangakely

(Source : Monographie de la commune)

La rivière d’Ampasimbe
RN2
By-pass

Pont de by-pass

R Fokontany
31

I.3. TYPE D’ETUDE :


Pour réaliser cette recherche, nous avions mené une étude descriptive et
analytique transversale rétrospective.

I.4. PERIODE D’ETUDE :


La période d’étude s’est étendue du mois de janvier 2014 à décembre 2014.
L’enquête a débuté en mois d’août 2014 et est finalisée au mois de décembre 2014.

I.5. DUREE DE L’ETUDE :


L’étude a durée 3ans en commençant par l’élaboration du protocole de thèse en
mois de mars 2013 jusqu’à la date de soutenance le 15 mars 2016.

I.6. POPULATION ETUDIEE :


La population d’étude est représentée par les éleveurs de lapins durant la période
de l’enquête.

I.6.1. Critères d’inclusion :


Les éleveurs de lapins résidant à Ambohimangakely et ayant accepté de
répondre aux questionnaires sont inclus dans la population d’étude.

I.6.2. Critères d’exclusion :


Sont exclus de cette étude tous les éleveurs de lapins qui ont pratiqué la
cuniculture pendant une période de moins d’un mois et se trouve à l’extérieur de la
commune d’Ambohimangakely.

I.7. MODE DE RECRUTEMENT:


Lors de notre descente sur le terrain, tous les éleveurs de lapins présents dans la
commune ont été recrutés dans la population d’étude. C’est une étude exhaustive.

I.8. TAILLE DE L’ECHANTILLON :


Après considération des critères d’inclusion et d’exclusion, nous avions mené
notre enquête chez 61 cuniculteurs.
32

I.9. VARIABLES ÉTUDIÉES : PARAMETRES ÉTUDIÉES


Pour parvenir à bien décrire la cuniculture dans la commune
d’Ambohimangakely, les variables étudiées dans cette étude sont illustré dans le tableau
suivant:

Tableau VI: Variables étudiées


Objectifs de Indicateurs Variables Outils de
recherches collecte de
données

OS 1 : Décrire Population Nombres moyen de lapins Questionnaires


les techniques cunicole par ménage et grille
d’élevage Pérennité de Durée moyenne de pratique d’observation
cunicole dans la l’élevage de l’élevage directe
commune
Motifs d’élevage
d’ambohimanga
kely Niveau d’instruction des
éleveurs

Habitat ou Modes d’élevage


bâtiment d’élevage Type de bâtiment

Densité Nombres de lapins par cage


et/ou par salle et/ou par m²

Matériels Fréquence d’utilisation de


d’élevage rateliers, mangeoirs ou
auges

Fréquence d’utilisation
d’abreuvoirs et type
d’abreuvoirs utilisés

Fréquence d’utilisation de
litières

Types de litières utilisés


33

Mode Types d’aliments


d’alimentation Fréquence de distribution
d’aliments

Quantité moyenne d’aliment


distribué par prise

Intoxication alimentaire

Abreuvement Raisons de non


abreuvement

Fréquence d’abreuvement

Quantité moyenne d’eau


distribuée par jour

Gestion technique Fréquence d’utilisation de


fiche d’élevage

Gestion des Fréquence d’utilisation des


troupeaux marquages

Méthode de classement des


lapins dans leurs cages ou
bâtiment

Conduite de la Type de reproduction


reproduction Provenance des mâles
reproducteurs utilisés

Ratio mâle/femelle

Période ou âge moyen de


renouvellement des
reproducteurs

Durée de lactation et/ou âge


moyen de sevrage des
lapereaux
34

Fréquence de pratique de la
synchronisation des
chaleurs et/ou des saillies

Proportion des Nombres d’éleveurs de


éleveurs ayant des lapins
connaissances sur Nombre d’éleveur ayant
les techniques reçus des formations
d’élevage de lapin techniques d’élevage
cunicole

OS 2 : Finalité des Objectifs d’élevage Questionnaires


Déterminer le élevages et grille
niveau de Performances Age moyen de mise en d’observation
productivité des d’élevages vente des lapereaux directe
fermes cunicole
Mode de vente des
dans la
lapereaux
commune
d’ambohimanga Types d’acheteurs

kely Nombre moyen de


lapereaux vendus par an

Nombres de mise bas ou


portée par an

Prolificité (nombres de
lapereau nés par mise-bas
morts et vifs)

Taux de mortalité dès la


naissance au sevrage

Durée d’engraissement

Poids moyen à la sortie de


l’engraissement
35

Nombre moyen de lapins


engraissés vendu par an

Mode de vente des lapins


engraissés

Types d’acheteurs

Taux de mortalité globale


des lapins

OS 3: Différents Fréquence d’apparition des Questionnaires


Déterminer la symptômes des symptômes de maladies et grille
situation maladies chez les fréquents d’observation
sanitaire de lapins Saison d’apparition directe
l’élevage
Conduite sanitaire Fréquence de pratique de
cunicole dans la
suivis sanitaires
commune
d’ambohimanga Conduite des éleveurs en
kely cas de maladie

Fréquence d’utilisation de
carnet de santé

Prophylaxie Fréquence de pratique de


médicale l’antibioprophylaxie, de la
vitaminothérapie et de la
vaccination

Fréquence de vermifugation
et type de vermifuge

Prophylaxie Fréquence de pratique du


sanitaire nettoyage et désinfection

Méthodes et fréquence de
nettoyage
36

I.10. MODE DE COLLECTE DE DONNEES

 Elaboration du fiche d’enquête contenant les questionnaires et le


grille d’observation
En premier lieu, pour avoir une idée du terrain de l’étude, une demande de la
monographie de la commune d’Ambohimangakely a été faite. Cette donnée est utile
pour connaitre la situation de la commune et la répartition des fokontany qui la
constituent. Elle a aussi fourni des connaissances sur le nombre de lapins qui ont été
recensés dans la commune lors du dernier recensement de la commune en 2012.
Les questionnaires et le grille d’observation permet d’enregistrer les données
d’ordre zootechnique, d’ordre sanitaire et enfin d’ordre économique des fermes
cunicoles pendant les collectes.

 Pré-test des outils de collecte


En second lieu, un pré-test de l’outil de collecte des données, qui est le
questionnaire et la grille d’observation directe a été réalisé sur une dizaine de
cuniculteurs dans la commune d’Ambatobe. Ensuite, de part les problèmes rencontrés
lors de ce pré-test, les outils de collecte ont subit des modifications pour pouvoir les
éviter ultérieurement.

 Collecte des données


Pour recueillir les données dans les fermes cunicoles, une interview individuelle
des cuniculteurs avec utilisation de questionnaire pré-établie et de grille d’observation
directe est réalisée. Les enquêtes précèdent le pesage et le mesurage tandis que la prise
des photos se fait simultanément avec ceux ci.

 Matériels utilisés lors de la collecte des données sur le terrain


Ce sont :
 Une balance à crochet avec un maximum de capacité de 10kg : pour le pesage des
rations journalières des lapins
 Un mètre à ruban afin de mesurer les cages, les bâtiments d’élevage, les boites à
nid dans les fermes cunicoles recrutées dans l’étude.
 Un appareil photo pour prendre des photos utiles pour les illustrations.
37

I.11. MODES D’ANALYSE DES DONNEES


Les données collectées ont été saisi sous le tableur du logiciel Microsoft Office
Excel 2007. Puis, elles ont été classées et codées de façon à ce que le traitement de ces
données soit possible avec le logiciel Epi info 7.

I.12. CALCULS ET TESTS STATISTIQUES UTILISES AVEC


LEURS CONDITIONS D’APPLICATION
Tous les résultats de l’étude sont obtenus à partir des calculs effectués sur
ordinateur par le logiciel Epi info 7.1.3.3 version 2014 sauf le taux de mortalité qui a été
calculé avec le logiciel Microsoft Office Excel 2007. Le test statistique utilisé dans cette
étude est le chi².
Le principe du test comporte 3 étapes:

 Pose d’hypothèse
Il y a l’hypothèse nulle où les deux valeurs sont considéré comme identiques.
Puis vient ensuite l’hypothèse alternative qui est l’inverse de l’hypothèse nulle. C'est-à-
dire que les deux valeurs sont réellement différentes.

 Calcul du test de chi²


Dans le cas de cette étude, ce calcul a été réalisé sur ordinateur avec le logiciel
Epi info 7.1.3.3 version 2014 et la valeur de p est déjà donnée. Il est à noter également
que l’utilisation de l’intervalle de confiance n’est pas nécessaire étant donné que notre
étude est exhaustive. On utilise directement les chiffres obtenus pour la comparaison.

 Interprétation
Tableau VII : Interprétation du test statistique utilisé

Rejet de Une différence Valeur de p<0,05 Le risque d’erreur


l’hypothèse nulle significative existe étant de 0,05
Non rejet de Pas de différence Valeur de p>0,05
l’hypothèse nulle significative
38

I.13. LIMITES DE L’ETUDE


 Une analyse bromatologique des matières premières utilisées par les éleveurs
dans l’alimentation des lapins serait avantageuse afin de comparer les apports
nutritionnels des rations journalières des lapins avec leur besoins nutritionnels mais sa
réalisation est très coûteuse.

 Biais d’information

Les réponses aux questions peuvent être erronées par :

Pertes de sens ou mauvaises traductions des réponses malgaches en français

Les données peuvent être aussi erronés lors des saisies par faute de frappe

 Biais de mémorisation

Certaines questions font appel à des connaissances lointaines et certains éleveurs


n’ont pas eu de très bonne mémoire sur les faits.

I.14. CONSIDERATIONS ETHIQUES


Lors de la réalisation de l’enquête, les personnes enquêtées ont été informées à
l’avance sur la finalité de cette étude. D’ailleurs, toute enquête est précédée d’une
présentation venant de l’enquêteur. Ainsi, toutes les opérations lors de la descente sur le
terrain se sont faites :
 sous le consentement des cuniculteurs et/ou avec autorisation du
propriétaire des animaux ou de la ferme
 en respectant le secret des techniques d’élevages des fermes
 en respectant la disponibilité des cuniculteurs
39

II. RESULTATS

II.1. POPULATION D’ETUDE

II.1.1. Répartition des élevages avec leur cheptel


correspondant selon les fokontany

L’échantillon étudié dans cette étude est les élevages cunicoles dans la commune
rurale d’Ambohimangakely. Notre site d’étude est subdivisé en 18 fokontany. Les
cuniculteurs possèdent un nombre médian de 4 lapins [1-78]. La répartition des élevages
et de leurs cheptels dans les fokontany sont décrites dans le tableau VIII suivant :

Tableau VIII: Répartition des élevages et leurs cheptels cunicoles dans les
fokontany

CHEPTEL
FOKONTANY NOMBRE D'ELEVAGE CUNICOLE
n % n %
Ambohidehilahy 4 6,6 22 5,2
Ambohimahitsy 1 1,6 1 0,2
Ambohimangakely 4 6,6 33 7,7
Ambohipiainana 2 3,3 18 4,2
Ambohitrombihavana 4 6,6 18 4,2
Amoronankona 4 6,6 38 8,8
Andranovao 3 4,9 13 3
Ankadindambo 6 9,8 37 8,7
Antanambao 5 8,2 24 5,6
Antanetibe Ikianja 1 1,6 7 1,6
Behitsy 1 1,6 5 1,2
Betafo 6 9,8 105 24,6
Betsizaraina 7 11,5 37 8,7
Ikianja 2 3,3 10 2,3
Manantenasoa 3 4,9 17 4,1
Soamanandrariny 2 3,3 11 2,6
Soanierana 1 1,6 6 1,4
Tsarahasina 5 8,2 25 5,9
Total 61 100 427 100

Elle comporte 61 fermes cunicoles. Les élevages se concentrent beaucoup plus


dans le fokontany de Betsizaraina avec une proportion de 11,5%.
40

Le cheptel cunicole de la commune d’Ambohimangakely compte 427 lapins.


Les lapins se concentrent dans le fokontany de Betafo avec une proportion de 24,6%. La
proportion des femelles de 58,55% est plus élevée que celle des mâles de 41,5%
(Tableau VIII).

II.1.2. Durée de pratique de l’élevage cunicole

Les cuniculteurs enquêtés n’ont pas débuté la pratique de la cuniculture


simultanément. La durée médiane de pratique de l’élevage est de 3 ans [1mois-60 ans].
Le tableau IX ci-dessous donne la durée de pratique des élevages.

Tableau IX : Durée de pratique de l'élevage et taille de cheptel

Taille du cheptel (tête de lapins)


Durée de pratique de
l'élevage(en année) [1-10] >10 Totaux
n % N % n
≤1 18 85,7 3 14,3 21
]1-10] 26 81,3 6 18,8 32
>10 8 100 0 0 8
Totaux 52 9 61

La taille du cheptel se trouve entre 1 et 10 têtes dans 52 élevages sur 61 fermes


cunicoles (85,3% des cas). Parmi les 61 éleveurs enquêtés, 21 d’entre eux (34,4%)
s’adonnent à la cuniculture depuis moins d’un an (Tableau IX).
41

II.2. CARACTERISTIQUES DES ELEVEURS

II.2.1. Niveau d’instruction des éleveurs

Les cuniculteurs enquêtés ont des niveaux d’instruction différents. Le tableau X


présente cette diversité.

Tableau X: Répartition des éleveurs selon la variation de la durée de pratique des


élevages et des niveaux d'instruction des éleveurs

Durée de pratique de l'élevage (en année)


Total
Niveau d'instruction ≤1 ]1-10] >10 P
n % n % n % n %

Primaire 19 90,5 29 90,6 8 100 56 91,8

Secondaire 1 4,8 3 9,4 0 0 4 6,6 = 0,5

Universitaire 1 4,8 0 0 0 0 1 1,6

TOTAL 21 100 32 100 8 100 61 100

Les éleveurs à niveau d’étude primaire atteignent une proportion de 91,8%. La


majorité des fermes ont une durée de pratique entre 1 à 10 avec une fréquence de 32/61
éleveurs (Tableau X).

II.2.2. Proportion des éleveurs ayant des connaissances


techniques concernant l’élevage cunicole

Parmi 61 cuniculteurs, deux ont reçu des formations sur le thème. L’un a
bénéficié de la formation en cuniculture par un technicien d’élevage. L’autre a acquis
ses connaissances en cuniculture par une personne formée antérieurement.

Parmis les 59 cuniculteurs non formés, deux raisons principales leurs empêchent
de bénéficier de formation. Premièrement, il y a l’absence de formateur pour la majorité
(53 éleveurs). Les 6 autres cuniculteurs disent ne pas avoir le temps pour suivre la
formation.
42

II.3. CARACTERISTIQUES DE L’ELEVAGE

II.3.1. Motifs d’élevages cunicoles

Plusieurs motifs incitent les éleveurs à pratiquer la cunicutlture. Ces raisons sont
illustrées dans le tableau XI suivant :

Tableau XI: Répartition des élevages selon leurs motifs d'élevage en relation avec
le niveau d’instruction des éleveurs

Motifs d'élevage
Niveau Consommation Production Total
Loisir Commerce
d'instruction familiale d'engrais
n % n % n % n % n %
Primaire 14 93,3 13 100 23 92,0 6 75,0 56 91,8
Secondaire 1 6,7 0 0,0 1 4,0 2 25,0 4 6,6
Universitaire 0 0,0 0 0,0 1 4,0 0 0,0 1 1,6
Total 15 100 13 100 25 100 8 100 61 100

Chaque cuniculteur a sa raison pour pratiquer la cuniculture : premier motif est


l’utilisation de la cuniculture comme source de revenu familiale pour 25 éleveurs parmi
les 61 enquêtés (soit 41%) en commerçant les lapins issus de leurs élevages. Deuxième
motif est d’assurer l’apport en protéine animal de sa famille en consommant les lapins
pour 15 éleveurs parmi les 61 enquêtés (soit 24,6%). En dernier lieu, certaines pratiques
la cuniculture comme leur loisir pour 13 éleveurs parmi les 61 enquêtés (soit 21,3%).
Le choix des éleveurs dans le motif de leurs élevages ne dépendent pas de leur
niveau d’instruction. Quelques soit le motif d’élevage, ce sont les personnes ayant un
niveau d’instruction primaire qui pratique le plus la cuniculture (Tableau XI).

II.3.2. Modes et objectifs d’élevage :

Les objectifs et les modes d’élevage se diffèrent d’un élevage à un autre. Il


existe deux modes d’élevage cunicole possible sans compter l’élevage en plein air :
l’élevage au sol et l’élevage en cage. Les objectifs d’élevage cunicole se limitent à trois
possibilités. Le tableau XII suivant exprime les modes d’élevages rencontrés dans cette
étude en fonction de leurs objectifs.
43

Tableau XII : Répartition des élevages selon leurs modes d’élevage en fonction de
leurs objectifs d’élevage
Modes d'élevage
Total
Objectifs d'élevage Au sol En cage
n % n % n
Naisseur 17 37,8 28 62,2 45

Engraisseur 2 100 0 0 2

Naisseur-engraisseur 4 28,6 10 71,4 14

Total 23 38 61

L’objectif d’élevage le plus souvent rencontré est l’élevage naisseur dans 45


élevages sur 61 enquêtés (soit 73,8%). Les éleveurs engraisseurs ne représentent que 2
éleveurs sur 61 enquêtés (soit 3,3%). Le mode d’élevage en cage est beaucoup plus
pratiqué dans la commune d’Ambohimangakely, soit 38 fermes parmi 61 enquêtés
(62,3%). Les élevages naisseurs adoptent surtout le mode d’élevage en cage à 62,2%
des cas. Tous les élevages engraisseurs pratiquent l’élevage au sol (tableau XII).

II.3.3. Technique d’élevage

II.3.3.1. Types de bâtiments

Les 60,7% (37/61 éleveurs) des éleveurs cunicoles dans la commune


d’Ambohimangakely ne possèdent pas de bâtiment d’élevage indépendant. Ils
pratiquent la cuniculture dans leur maison d’habitation en utilisant des séparations
comme des tôles ; des planches ou un mur en brique de 0,5 m de haut. Ce cas est
surtout rencontré chez les élevages au sol. La cuniculture est pratiquée dans des
bâtiments indépendants dans 39,3% (24/61 éleveurs) des cas. Elle se rencontre surtout
dans les élevages en cage.
44

II.3.3.2. Matériaux de construction des bâtiments


indépendants

Parmi les 24 élevages enquêtés ayant des bâtiments indépendants, 7 d’entre eux
pratiquent l’élevage au sol. Ces 7 bâtiments indépendants sont en briques dans 85,7%
des cas. Les 17 bâtiments spécialisés restant sont utilisé dans des élevages en cages.

II.3.3.3. Types de cage utilisée

en bois
39.5%
n=15 en fer(grillage)
en briques
57.9%
n=22

2.6% n=38 élevages


n=1

Figure 9: Répartition des élevages selon leurs types de cages


Source : Auteur. 2015

Les cages sont fabriquées avec l’assemblage de plusieurs matériaux. Cage en


bois veut dire que le bois est le matériel utilisé en grande partie dans sa construction. De
même que la brique est le matériel qui s’impose le plus dans la fabrication d’une cage
en brique. Les cages en fer sont fabriquées soit avec des grillages soit avec du tôle. Dans
les 38 élevages ayant un type d’élevage en cage, la cage en bois est la plus utilisée dans
57,89% des cas. Les planchers de ces cages sont soit en planche à bois, soit de la terre
battue, et pas de grillage (figure 6).

II.3.3.4. Fréquence d’utilisation de boite à nid

La majorité des bâtiments d’élevage cunicoles ne disposent pas de boite à nid


avec une proportion de 98,4%. Pour le cas des élevages au sol, les lapines mettent bas
dans un petit coin de la salle. Deux éleveurs affirment que l’écrasement des lapereaux
par les mères lapines est fréquent dans ce cas. Pour les élevages en cage, les lapines sont
transposées dans des cages individuelles avant la mise bas. Certains cuniculteurs isolent
45

même les lapines pleines dès que leur gestation est confirmée. L’unique cuniculteur
disposant des cages-mères munis de boite à nid pratique l’élevage en cage. Les boites à
nid sont construites avec des planches et se trouvent en plein milieu de la cage-mère
avec une dimension de 30 cm*20cm*8cm.

II.3.3.5.Fréquence d’utilisation de litières

Plusieurs raisons poussent les cuniculteurs à choisir d’utiliser ou non une litière
dans son élevage. Les matières utilisées comme litière diffèrent également les uns des
autres. Le tableau XIII ci-après nous informe à ce sujet ainsi que sur la méthode de
nettoyage pratiqué dans ces fermes.

Tableau XIII: Fréquence d’utilisation de litière et méthode de nettoyage


Méthode de nettoyage
0 1 2 3 Total
Types de litières n % n % n % n % n %

Pas de litières 2 14,3 11 78,6 1 7,1 0 0 14 100

Herbes 0 0 26 92,9 2 7,1 0 0 28 100

Coupeaux de bois 0 0 5 100 0 0 0 0 5 100

Pailles 1 25 3 75 0 0 0 0 4 100

Bal de paddy et son


0 0 9 90 0 0 1 10 10 100
de riz

Total 3 54 3 1 61

0 : pas de nettoyage
1: ce type de nettoyage consiste à évacuer uniquement les déjections
2: elle consiste à enlever les déjections puis laver le sol ou l'intérieur de la cage sans
détergent
3: cette méthode de nettoyage procède à l'évacuation des déjections puis au lavage du
sol ou cage avec du détergent
Il y a 47 cuniculteurs parmi 61 enquêtés qui utilisent de litière (soit 77%). Ils
utilisent 4 variétés de litière dont l’herbe est la plus fréquemment utilisée avec une
fréquence de 28 éleveurs sur 47 enquêtés (soit 59,6%). Les éleveurs choisissent cette
46

matière car ce n’est pas coûteux et est facile à trouver. Par contre, les cuniculteurs qui
utilisent les pailles disent que c’est meilleur pour avoir de bon fertilisant.
Selon les éleveurs, les litières diminuent le taux d’humidité dans le bâtiment en
absorbant les urines des lapins. Mais encore, ils servent aussi à réchauffer les lapereaux
et à éviter le coup de froid venant du sol ou du ciment. Pour les élevages en cage, les
litières protègent les pattes des lapins des grillages. Les cuniculteurs n’utilisant pas de
litière ont comme motif que l’utilisation de litière rend plus difficile le nettoyage des
cages et/ou des bâtiments (Tableau XIII).
Aucun cuniculteur ne procède à la désinfection de leurs bâtiments d’élevage et
de leurs matériels d’élevage. Pour les cuniculteurs élevant leurs lapins dans une partie
de leur demeure, il est difficile d’appliquer la désinfection et le vide sanitaire. Le
logement est avant tout la maison des cuniculteurs avant d’être leur bâtiment d’élevage.
La méthode de nettoyage diffère les uns des autres. Parmi 61 éleveurs enquêtés,
54 d’entre eux (soit 88,5%) évacuent uniquement les déjections de leurs lapins avec des
pelles et du balais. Seulement 1 d’entre eux (soit 1,6%) utilisent du détergent lors du
lavage après évacuation des déjections.

II.3.3.6.Fréquence d’utilisation de râteliers

Aucun élevage cunicole de la commune d’Ambohimangakely n’est muni d’un


râtelier. Tous les cuniculteurs mettent les fourrages directement sur le plancher.

II.3.3.7.Fréquence d’utilisation d’auge pour les


compléments alimentaire

A part les fourrages, certains éleveurs amènent des compléments alimentaires à


leurs lapins, nécessitant l’utilisation d’auge. Parmi les éleveurs enquêtés, 98,4% [91,2%
- 99,9%] n’utilisent pas d’auge pour apporter des compléments alimentaires à leurs
lapins. Ils distribuent les compléments alimentaires sur le plancher. Un éleveur utilise
de l’assiette alternée avec le fond d’un bidon en plastique coupé à l’aide d’un couteau
comme trémie pour apporter les compléments alimentaires.
47

II.3.3.8. Types d’aliments des lapins

La base alimentaire des lapins est le fourrage. Mais les éleveurs rajoutent des
compléments à cette base alimentaire. La figure 7 suivante montre les différents types
d’aliments des lapins.
Prportion des éleveurs enquêtés (%)

25
21,3
19,7
20
16,4 16,4
15
11,5
10
4,9
5 3,3 3,3
1,6 1,6
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
n=13 n=12 n=10 n=10 n=7 n=3 n=2 n=2 n=1 n=1
n=61 éleveurs
Types d'aliment

Figure 10: Types d’aliments dans les élevages cunicoles

1=fourrage+ménagers cuits+résidus de récolte


2=fourrages uniquement
3=fourrages+ménagers cuits+résidus de récolte+résidus de cuisine cru
4=fourrage+résidus de cuisine cru
5=fourrages+ménagers cuits+résidus de récolte
6=fourrage+ménagers cuits
7=fourrage+résidus de récolte+résidus de cuisine cru
8=fourrage+résidus de récolte
9=fourrage+provende
10=fourrage+provende+résidus de cuisine cru

La ration alimentaire des lapins varie selon les fermes. Elle se compose de
mélange de plusieurs menus selon les éléments disponibles dans chaque ferme. Pour les
élevages enquêtés, 3,3% d’entre eux donnent de la provende dont 1,6% d’entre eux
48

l’accompagne de fourrage et les 1,6% restant la donne avec du fourrage et des résidus
de cuisine cru. D’autre part, 21,3% des élevages cunicoles d’Ambohimangakely
rationnent leurs lapins avec des fourrages des champs accompagnés de résidus de
cuisine cuits tel que des riz semi-brulé mélangé avec du son de riz. Certains des
élevages alimentent leur lapins avec du pâturage naturelle exclusivement à 19,7% des
cas.
La disponibilité des fourrages de champs varie selon les saisons. Pour remplir la
ration en quantité pendant la saison sèche (froide), certains éleveurs apportent d’autres
types de verdure à leurs lapins. De ce fait, 13 éleveurs donnent des feuilles de bambous
aux lapins lors des saisons sèches pour compenser le manque en fourrage. Un
cuniculteur remplit la ration avec des feuilles de laurier en saison sèche.
Pour les provendes, ce sont les éleveurs eux mêmes qui font le mélange des
matières premières selon des proportions qu’ils ont trouvé dans des livres et leur
disponibilité (Figure 7).

Tableau XIV: Composition des différents types d'aliments


Types Variétés

Fourrages Salade, choux, pâturages naturels et feuillages

Ménagers cuits Riz cuit, riz semi-brulé ou varin’apango, manioc et


patate cuit, arachide, reste de tables

Concentrés ou industriels provende

Résidus de récolte Paille de riz, gousses de haricots et de petits pois, son de


riz

Résidus de cuisine crus Epluchures de pommes de terre et de légumes, tomates


49

II.3.3.9. Fréquence de distribution d’aliments

Chaque éleveur possède une méthode de rationnement différent. Leur méthode


de rationnement est basée sur plusieurs facteurs.

50 45,9
Proportion d'élevages

40
enquêtés(%)

30 27,9

20 16,4
9,8
10
0
1 fois/ jour 2 fois/jours 3 fois/jours ≥ 4
n=10 n=17 n=28 n=6
Fréquence de distribution d'aliment n=61 élevages

Figure 11: Fréquence de distribution d'aliments dans les élevages cunicoles


d'Ambohimangakely

Parmi les 61 éleveurs, 45,9% donnent à manger à leurs lapins trois fois par jour.
Selon eux, en tant qu’être vivant, les lapins ont besoin de manger 3 fois par jour comme
les hommes. Il y a 4 éleveurs qui n’ont pas donné de réponse exacte à la question en
répondant que leurs fréquences de distribution d’aliments dépendent de la quantité
d’aliments disponibles. Il arrive parfois qu’ils distribuent des fourrages jusqu’à 10 fois
par jour lors de la saison de pluie sans négliger la quantité. Selon les éleveurs qui
distribuent l’alimentation 4fois et plus journalièrement, leur méthode de rationnement
permet aux lapins d’acquérir un gain de poids rapidement. Ils affirment que leurs lapins
gagnent jusqu’à 125g en une semaine. Alors qu’avec un rationnement de 3 fois par jour,
le poids de leurs lapins est quasi inchangé après une semaine (figure 8).
Pour les 61 cuniculteurs enquêtés, la fréquence de distribution des rations sont
les mêmes pour tous les catégories de lapins que ce soit une lapine gestante ou une
lapine allaitante ou autres.
50

II.3.3.10. Quantité d’aliment distribué par prise

Seulement 9,8% des éleveurs enquêtés varient la quantité d’aliments qu’ils


distribuent. Cette variation de quantité se fait :

 selon la destinée de l’animal : pour l’engraissement ou la reproduction ;


 selon le stade physiologique de l’animal : en lactation ou gestante ; lapereau ou
adulte ;
 selon la disponibilité des aliments : 4 éleveurs augmentent la quantité par prise
habituelle lors de la saison de pluie où les fourrages sont abondants.

Les éleveurs dosent les aliments des lapins avec la paume des mains pour les
fourrages et avec un petit récipient pour les autres tel que le son de riz.
Ainsi, la quantité d’aliment par prise en engraissement est en moyenne de 900g
de fourrage de champs pour ceux qui nourrissent uniquement leur lapins avec du
fourrage ; 275g de fourrage avec 250g de provende pour ceux qui donnent de la
provende en plus du fourrage ; et certains donnent du fourrage de 275g avec 250g soit
de résidus de cuisine cuits ou crus, et/ou des résidus de récolte.
La quantité d’aliment par prise pour les lapines gestantes est en moyenne de
400g qui se compose, selon les variétés alimentaires, de 200g de fourrages et 200g de
résidu de récolte et/ou de résidu de cuisine cuit ou cru.
La quantité d’aliment par prise pour les lapines allaitantes est en moyenne de
300g qui se compose de 200g de fourrage et le reste par les résidus de récolte et/ou de
cuisine cru ou cuit.
La quantité d’aliment par prise pour les lapereaux est en moyenne de 200g avec
un fourrage pesant 100 g en moyenne.

II.3.3.11. Intoxications alimentaires chez les lapins

Des éleveurs indiquent que certaines plantes sont toxiques pour les lapins. Leurs
constatations sont issues des épreuves qu’ils ont rencontrées dans leurs exploitations
depuis le temps qu’ils ont pratiqué la cuniculture. La figure 10 nous illustre ces plantes.
51

Proportion d'élevages enquêtés (%)


40
34,4

30 26,2
24,6

20

10
3,3 1,6 3,3 3,3 3,3
0

n=61 élevages
Intoxication

Figure 12: Pantes toxiques pour les lapins et leurs fréquences


Aucune =pas de plantes toxiques
SN+EP =solanum nodiflorum+esop physalis
SN =solanum nodiflorum
SN+CM =solanum nodiflorum+ commelyna madagascariensis
SN+CM+EP = solanum nodiflorum+commelyna madagascariensis+esop physalis
SN+SL+BP =solanum nodiflorum+solanum lycopersium+bidens pilosa
SN+EP+SL =solanum nodiflorum+esop physalis+solanum lycopersium
EP =esop physalis

Solanum nodiflorum (anamamy) est incriminé par 62,3% des cuniculteurs


enquêtés comme plante toxique pour les lapins. Elle engendre la mort pour les lapins si
elle se trouve en grande quantité dans leur ration (2/3 de la quantité par prise). Elle
entraine également la stérilité des lapins à une quantité beaucoup moindre (1/3 de la
ration). Certains cuniculteurs ont déclaré que leurs lapines pleines ont avorté après le
lendemain de la préhension du Solanum nodiflorum. Toutefois, d’autres cuniculteurs
utilisent Solanum nodiflorum comme fourrage d’embouche. Selon eux, cette plante
donne du poids aux lapins rapidement malgré ces inconvénients. Il se trouve que les
lapines deviennent obèses en 1mois avec Solanum nodiflorum.
52

Le Feuille d’Esop Physalis (voanatsindrana) est toxique pour les lapins selon
32,8% cuniculteurs. Elle provoque soit une stérilité et/ou la mort des lapins quelque soit
son taux d’incorporation dans la ration des lapins. Il en est de même pour Commelyna
madagascariensis (nifin'akanga) et les feuilles de Solanum lycopersicum L (Feuille de
tomate).
Pour Bidens pilosa (anantsinahy), les cuniculteurs ont remarqué que sa présence
dans la ration engendre la mort des lapins. La quantité seuil est encore indéfinie selon
les éleveurs (Figure 9).

II.3.3.12. Fréquence d’abreuvement

L’abreuvement des lapins est souvent un thème de discussion sérieuse dans


l’élevage cunicole. Le tableau XV ci-dessous recueille les données le concernant.

Tableau XV : Répartition des éleveurs selon la fréquence d’abreuvement de leurs


lapins en fonction des niveaux d’instruction

Fréquence d'abreuvement
Total
Niveau d'instruction Jamais 1/j 3/j Quelquefois
n % n % n % n % n %

Primaire 49 87,5 2 3,6 1 1,8 4 7,1 56 100


Secondaire 3 75 0 0 1 25 0 0 4 100
Universitaire 1 100 0 0 0 0 0 0 1 100
Total 53 2 2 4 61

Parmi 61 éleveurs, 8 éleveurs (soit 13,1%) abreuvent leurs lapins mais aucun
d’entre eux ne laisse de l’eau à volonté et 53 éleveurs (soit 86,9%) ne donnent
définitivement pas d’eau à leurs lapins. Parmi ces 8 éleveurs abreuvant leurs lapins, 4
d’entre eux (soit 50%) donnent quelquefois de l’eau à leurs lapins. C'est-à-dire que ces
cuniculteurs donnent seulement de l’eau à leurs lapins dans les cas suivant :
premièrement ils constatent qu’il fait très chaud ; deuxièmement, ils donnent des
aliments assez secs aux lapins tel que du riz cuit mélangé avec du son de riz. Pour les 2
éleveurs (soit 25%) qui donnent de l’eau trois fois par jour, ils distribuent l’eau avec
l’aliment puis ils la retirent quand ils jugent que l’animal a suffisamment bu pour éviter
53

l’humidité des litières. Pour les 2 derniers (soit 25%) qui donnent de l’eau une seule fois
par jour, ils retirent également l’eau après quelques heures (tableau XV).
Parmi les éleveurs ne donnant définitivement pas d’eau à leurs lapins, 49 d’entre
eux (soit 92,5%) ont un niveau d’instruction primaire.

Plusieurs raisons amènent les cuniculteurs à ne pas donner de l’eau à leurs


lapins. Dans le tableau XVI suivant, seul les 53 éleveurs qui n’abreuvent pas leurs
lapins nous intéressent.

Tableau XVI : Répartition des éleveurs selon la raison du non abreuvement en


fonction de leurs niveaux d’instruction

Abreuvement

Oui Non
Totaux
Niveau d'instruction Raison du non abreuvement

Méconnaissance Mortelle

n % n % n % n %

Primaire 7 12,5 34 60,7 15 26,8 56 100

Secondaire 1 25 1 25 2 50 4 100

Universitaire 0 0 0 0 1 100 1 100

Totaux 8 35 18 61

Parmi les 53 cuniculteurs n’abreuvant pas leurs lapins, 35 éleveurs ignorent le


fait que les lapins boivent de l’eau. Ilo y a 18 cuniculteurs déclarant l’eau comme
mortelle pour leurs lapins. Des cuniculteurs trouvent leurs lapins mort quelques heures
après que les lapins ont bu de l’eau (tableau XVI).

II.3.3.13. Types d’abreuvoirs et quantité d’eau


distribuée

Aucun élevage cunicole n’utilise d’abreuvoir fixe. Parmi les cuniculteurs qui
abreuvent leurs lapins, 75% utilisent des assiettes et les 25% restants des tasses.
54

La quantité d’eau distribuée par prise est en moyenne égale à 235ml avec un
minimum de 10ml et un maximum de 1000ml. Elle ne dépend pas des nombres de
lapins mais plutôt de la capacité de l’abreuvoir utilisé.

II.3.3.14. Gestion d’élevage : Fréquence d’utilisation


de fiche d’élevage

Tous les éleveurs n’utilisent pas de fiche d’élevage proprement dit. Deux
éleveurs disent qu’ils ne font que marquer les dates de saillie sur des calendriers. Les
autres éleveurs n’ont aucune archive concernant leur élevage. Ils ne prennent pas note
des événements qui se déroulent dans leurs élevages pour effectuer une évaluation plus
tard. Ces éleveurs représentent 96,7% des éleveurs enquêtés (figure 15).
Parmi les 59 cuniculteurs, 91,4% d’entre eux n’utilisent pas de fiche d’élevage
par faute de notion en gestion d’élevage et les 8,6% restants par négligence.

II.3.3.15. Gestion des troupeaux : méthode de


classement et d’identification ou marquage

Méthode de classement :

La gestion des troupeaux fait référence à la méthode de classement et


d’identifications des lapins. Le tableau XVI et la figure 11 montrent l’image de la
gestion des troupeaux dans les élevages cunicoles d’Ambohimangakely.
55

Tableau XVII : Répartition des éleveurs selon la méthode de classement de leurs


lapins en fonction du mode d’élevage
Gestion des troupeaux
Totaux
Modes d'élevage 1 2 3 4

n % n % n % n % n %
Au sol 0 0,0 0 0,0 1 4,4 22 95,7 23 100
En cage 7 18,4 1 2,6 7 18,4 23 60,5 38 100
Totaux 7 1 8 45 61

1:selon le genre
2: selon stades physiologiques
3: selon genre et stade physiologique
4: hétérogène

L’élevage en cage se pratique dans 38 élevages sur 61 enquêtées (soit 62,3%).


L’élevage au sol est pratiqué dans 23 élevages sur 61 enquêtés (soit 37,7%).
Les lapins ne sont pas classés pour 45 élevages (soit 73,8%). Tous les lapins se
mélangent, sans distinction. Cette hétérogénéité est surtout très fréquente chez les
élevages au sol à 95,7% des cas (tableau XVII).

Méthodes d’identification

4.9% numérotation des cages


1.6%
nommination
pas de marquage

93.4%
n=61 élevages

Figure 13 : Différentes méthodes d’identification des lapins appliquées dans


les cunicultures d’Ambohimangakely
Chaque cuniculteur possède leur propre méthode d’identification des troupeaux
ou d’individus constituant son cheptel. Certains donnent du nom à leurs lapins ; d’autres
56

déposent des numéros sur les cages. Pour 93,44% [84,1%-98,2%] des élevages, ils ne
procèdent pas à l’identification des animaux ou des troupeaux à une marge d’erreur de
5% (figure 10).
Tous les éleveurs qui n’ont pas procédé au marquage des troupeaux ou des
lapins n’ont donné qu’une seule raison à leur attitude : ils ignorent la signification,
l’importance et la nécessité des marquages des animaux dans la gestion de
l’exploitation.

II.3.3.16. Densité pour les élevages au sol

La densité des lapins dans les élevages au sol est de 4 lapins/m² sur une surface
total de 37,9m² et un nombre total de lapins égal à 143.

II.3.3.17. Densité pour les élevages en cage

En général, dans les élevages en cage, la densité est de 12 lapins par m² obtenue
à partir d’une surface total de 24,1 avec un nombre de lapins égal à 283. Le nombre de
lapin par cage diffère selon les nombres de cages disponibles et le stade physiologique
des lapins. Les lapines gestantes sont disposées dans des cages individuelles. En
engraissement, une cage contient 6 lapins équivaut à 4,7 lapins par m². Les lapereaux
sevrés sont rangés en 10 lapins par cage équivaut à 8 lapereaux par m².

II.3.3.18. Type de reproduction

Tous les cuniculteurs d’Ambohimangakely optent pour la monte naturelle.


Chaque élevage détient un nombre médian de lapines reproductrices égale à 2[0-24].
Concernant les lapins reproducteurs, en moyenne les cuniculteurs détiennent 0,9 mâle ±
0,7 reproducteur par élevage.

II.3.3.19. Age de la mise à la reproduction

Pour les élevages au sol avec un troupeau hétérogène, les saillies des lapines ne
sont pas programmées par les cuniculteurs. Les lapines et les mâles pubères se trouvent
dans le même local et suivent uniquement leurs instincts pour se reproduire, sans
intervention des cuniculteurs.
57

Dans les élevages en cage, ce sont les cuniculteurs qui déplacent les mâles
reproducteurs dans les cages des lapines à saillir. Dans ce cas, l’âge de la mise à la
reproduction des mâles et des femelles sont les mêmes. L’âge de la mise à la
reproduction est de 8,4mois ± 1,2 en moyenne.

II.3.3.20. Ratio mâle/femelle

La figure 11 ci-après présente la répartition des élevages selon leur ratio


mâle/femelle
Proportion des éleveurs (%)

59
60
50
40 34,4
30
20
10 6,6
0
1 mâle/ 1femelle 1 mâle/2-4 femelles 1 mâle/ 5femelles
n=21 n=36 n=4
Ratio mâle/femelle n=61 élevages

Figure 14: Répartition des élévages cunicoles selon le ratio mâle/femelle

La proportion de 59% des élevages utilisent un mâle pour assurer la saillie de 2 à


4 femelles (Figure 11).
Deux provenances de mâles reproducteurs sont possibles. Parmi ces deux
possibilités, 83,6% des élevages sont en possession de mâles reproducteurs et les 16,4%
louent ou empreinte des mâles reproducteurs. Le coût de location se fait surtout en
nature par partage égaux des lapereaux issus de la saillie.

II.3.3.21. Intervalle entre mise bas et saillie

La période séparant une mise bas et une nouvelle saillie dure en moyenne 56,2
jours±28,8 pour les élevages en cages.
58

II.3.3.22. Période de renouvellement des reproducteurs


mâle

Les deux figures 12 et 13 suivantes laissent transparaitre l’âge de reforme des


reproducteurs mâles et femelles dans les fermes cunicoles.

58,3
60
Proportion des élevages (%)

50
40
30 23,3
20
10
10 3,3 3,3
1,7
0
0,5 an 1 an 1,5 ans 2 ans 3 ans néant
n=2 n=14 n=1 n=6 n=2 n=35
n=61 élevages
Période de renouvellement des mâles reproducteurs

Figure 15: Durée de carrière des mâles reproducteurs et leurs fréquences

Parmi les 61 éleveurs enquêtés, 58,3% ne pratiquent le renouvellement de leurs


mâles reproducteurs que lorsque ces derniers meurent (Figure 12).
En moyenne, la carrière de reproducteur d’un mâle dure 1,4 ans ± 0,7.
59

II.3.3.23. Période de renouvellement des femelles


reproductrices

40
34,4 34,4
35
proportion des élevages
30
25
(%)

20 16,4
15
10
4,9
5 3,3 3,3
1,6 1,6
0
1 1,5 2 3 4 7 12 néant
n=21 n=2 n=10 n=3 n=2 n=1 n=1 n=21
Période de renouvellement des lapines reproductrices
(année)

Figure 16: Durée de carrière des lapines reproductrices avec leurs fréquences

Parmi les 61 éleveurs enquêtés, 34,4% renouvellent uniquement leurs lapines


reproductrices lorsqu’elles sont mortes (figure 13).
La durée moyenne de la carrière de reproductrice des lapines est de 2 ans±2.

II.3.3.24. Synchronisation des saillies

La synchronisation des saillies des lapines se pratique dans 4 élevages parmi les
61 enquêtés. Deux d’entre eux choisissent la saison de pluie pour saillir leurs lapines à
cause de l’abondance des fourrages et assurer le chauffage des lapereaux. Les deux
autres éleveurs choisissent la saison froide pour éviter l’humidité rendant les lapins
beaucoup plus vulnérables aux maladies selon eux.
60

II.3.3.25. Durée de lactation chez les lapines et le


sevrage des lapereaux

L’allaitement dure en moyenne 46,8 jours ± 21,4. Ces durées correspondent


aussi à l’âge de sevrage des lapereaux. C’est-à-dire que les lapereaux sont sevrés en
moyenne à l’âge de 46,8 jours ± 21,4.

30 27,9
Proportion des élevages (%)

23
19,7
20
13,1

10 8,2
3,3 3,3
1,6
0
7j 21j 30j 45j 60j 75j 90j sevrage
n=2 n=2 n=17 n=8 n=14 n=1 n=12 naturel
n=12

Durée d'allaitement et sevrage


(jours) n=61 élevages

Figure 17: Durées d'allaitement avec leurs fréquences

Les éleveurs déterminent la durée d’allaitement des lapereaux à 30 jours pour


27,9% des élevages. D’autres élevages pratiquent le sevrage naturel avec une durée
d’allaitement indéterminée dont la proportion est de 19,7% (figure 14).
61

II.4. PRODUCTIVITE DES ELEVAGES CUNICOLES


D’AMBOHIMANGAKELY
II.4.1. Performances des élevages naisseurs

II.4.1.1. Age de mise en vente des lapereaux

L’âge de la mise en vente des lapereaux est en moyenne égal à 79,1jours ± 39,5
avec un mode de 90 jours.

II.4.1.2. Nombre moyen de mise bas par an

La fourchette du nombre de mise bas par an chez les lapines est comprise entre
[0-12 mises bas]. En moyenne, les lapines mettent bas 4,5 fois par an ± 2,2.
Proportion des élevages (%)

40
34,4

30
21,3
20 16,4 14,8

10
4,9 3,3
1,6 1,6 1,6
0
aucune une deux trois quatre cinq six onze douze
n=13 n=1 n=3 n=10 n=21 n=1 n=9 n=2 n=1
Nombre de mise bas /an n=61 élevages

Figure 18: Variation du nombre de mise bas par an

Dans 34,4% des cas, les lapines mettent bas quatre fois par an (Figure 15).

II.4.1.3. Prolificité des lapines

La prolificité des lapines dans l’ensemble des fermes cunicoles


d’Ambohimangakely est en moyenne égale à 6,2 lapereaux ± 2,1 avec un mode de 6
lapereaux.
62

II.4.1.4. Nombre moyen de nés vivants par mise bas

Le nombre de lapereaux nés vivants par mise bas est en moyenne de 4,6 ± 2,7.

II.4.1.5. Nombre de nés vivants par mise bas en


fonction du mode d’élevage

Tableau XVIII: Répartition des élevages selon leur nombre de lapereaux nés
vivants en fonction de leur mode d'élevage.

Nombre de nés vivants par mise bas


Mode
[0-5[ [5-10[ ≥10 Total
d'élevage
n % n % n %
Au sol 13 56.5 10 43.5 0 0 23

En cage 15 39.5 21 55.3 2 5.2 38

Total 28 31 2 61

Le nombre de lapereaux nés vivants dans les élevages en cage sont supérieur à
ceux dans les élevages au sol. Les proportions des élevages en cage dans toutes les
classes sont élevées par rapport à ceux dans les élevages au sol (tableau XVIII).

II.4.1.6. Taux de mortalité de la naissance au post-


sevrage

Selon les réponses obtenues auprès des éleveurs, le taux de mortalité de la


naissance jusqu’à la fin du sevrage, dans l’ensemble des fermes cunicole
d’Ambohimangakely est estimé à 35,9%/an. Ce qui correspond à un nombre moyen de
lapereaux sevrés par mise bas égal à 3,5 ± 2,8.
Le taux de mortalité de la naissance au post-sevrage dans les élevages au sol est estimé
à 35%. Celui des élevages en cage est égal à 23,6%/an.
63

II.4.1.7. Nombre moyen de lapereaux vendus par


femelle par an

La production en lapereaux des fermes cunicoles d’Ambohimangakely ne


permet de vendre que 5,7 lapereaux par an.
Dans les élevages au sol, leur production leur permet de vendre en moyenne
9,9±10,8 lapereaux par an.
Dans les élevages en cage, leur production leur permet de vendre en moyenne
14,1±34,6 lapereaux par an.

II.4.1.8. Vente des lapereaux :

Les lapereaux ne sont pas pesés lors de la mise en vente. Leur poids sont estimés
visuellement de part leur gabarie. De ces faits sont définis leur prix de vente.
En moyenne, les cuniculteurs naisseurs vendent leurs lapereaux à Ar 4639, avec
un prix minimal d’Ar 1000, un plafond d’Ar 10000 et un mode d’Ar 3000.
Les lapereaux issus des fermes naisseurs sont vendus, soit à des éleveurs
engraisseurs à 89,2%, soit à des hôtels à 10,8% des cas.

II.4.2. Performances des élevages engraisseurs

II.4.2.1. Durée d’engraissement

En moyenne, les cuniculteurs des fermes engraisseurs gardent les lapins en


engraissement durant 129 jours ± 117,3.

II.4.2.2. Poids à la sortie de l’engraissement :

A la sortie de l’engraissement, les lapins pèsent en moyenne 2,1 kg ± 0,9.

II.4.2.3. Nombre de lapins engraissés vendus par an :

La production de lapins de chair dans les cunicultures engraisseurs


d’Ambohimangakely ne permet de vendre que 30 lapins engraissés par an [7-520].
64

II.4.2.4. Taux de mortalité en engraissement :

Le taux de mortalité en engraissement recueilli dans les cunicultures


d’Ambohimangakely est de 29,8%/an.
Le taux de mortalité en engraissement dans les élevages au sol atteigne les
22,2%/an. Dans les élevages engraisseurs en cage, le taux de mortalité est de 26%/an.

II.4.2.5. Vente des lapins engraissés:

Les prix de vente des lapins engraissés sont fixés à partir d’une estimation
visuelle de leurs poids. Cette méthode de vente est effectuée par 8 éleveurs parmi les
3,3% d’éleveurs engraisseurs. Un seul éleveur engraisseur pèse ses lapins lors de la
mise en vente. Ainsi, les prix sont fixés selon le poids individuel de chaque lapin.
Pour l’éleveur qui vend ses lapins selon le poids vif de l’animal après pesage, il
vend ses lapins à Ar 5000 le kilo du poids vif des lapins.
Mais en moyenne, le prix de vente des lapins engraissés est de Ar 7633 dont le plus bas
prix est de Ar 1200, le prix au plafond est de Ar 15000.

Les lapins engraissés sont vendus à des consommateurs directs à 55,6% des cas.
Aucun éleveur n’a accès à un marché vers les grandes surfaces.
D’après nos enquêtes, les lapins dans les grandes surfaces coutent Ar 1190 le
100g.
Egalement, comme les lapins sont livrés vivants, aucun éleveur ne tiennent
compte de la fourrure. D’ailleurs, aucun éleveur n’envisage de transformer ou de livrer
les fourrures de leurs lapins à des artisans.

II.4.3.Taux de mortalité des lapins dans la cuniculture

D’après l’enquête, le taux de mortalité global dans la cuniculture


d’Ambohimangakely est estimé à 18,3%/an.
65

II.5. SITUATION SANITAIRE

II.5.1. Différents types de symptômes observés chez les lapins


et leurs fréquences d’apparition

Plusieurs symptômes de maladies sont rencontrés chez les lapins. Les plus
fréquentes sont illustrées dans la figure 16 suivante :

3.7% Ongle long


11.1%
Diarrhée et
dépilation
44.4% convulsion

40.7% Gros ventre

n=61 élevages

Figure 19: Prévalence des différents symptômes pathologiques rencontrés chez les
lapins dans la commune d'Ambohimangakely

Le symptôme le plus fréquemment rencontré dans les cunicultures


d’Ambohimangakely est l’ongle long. Sa prévalence est de 44,4% (Figure 16).

II.5.2. Saison d’apparition des symptômes

Chaque maladie a une saison favorable pour son apparition. Les tableaux
suivants présentent les saisons favorables à l’apparition des symptômes des maladies
évoquées précédemment.
66

II.5.2.1. Ongle long :

Tableau XIX: Saison d'apparition de l’ongle long

Ongle long
Saison d'apparition P
Fréquence Pourcentage(%)

Saison froide 9 52.9


0,0
Saison des pluies 8 47.1

Total 17 100.0

A l’issue de cette étude, la saison favorable à l’apparition de l’ongle long est la


saison froide. Sa prévalence durant cette saison est significativement supérieure (52.9%)
à celle durant la saison des pluies (47,1%). Un éleveur incrimine les produits chimiques
utilisés dans les traitements des cultures comme cause de cette maladie (tableau XIX).

II.5.2.2. Convulsion :

Tableau XX: Saison d'apparition des convulsions

Convulsions
Saison apparition P
Fréquence Pourcentage(%)

Saison des pluies 3 60.0


0,0
Saison froide (sèche) 2 40.0

Total 5 100.0

Ce type de symptôme se manifeste durant toute l’année. Cependant, sa


prévalence est significativement importante (60%) en saison des pluies (Tableau XX).
67

II.5.2.3. Gros ventre:

Tableau XXI: Saison d'apparition du gros ventre

Gros ventre
Saison d'apparition P
Fréquence Pourcentage(%)

Saison des pluies 1 33.3


0,0
Saison froide 2 66.7

TOTAL 3 100.0

Le gros ventre des lapins se rencontre aussi bien durant les saisons des pluies
que la saison froide. Par contre, sa prévalence est significativement supérieure (66,7%)
en saison froide (Tableau XXI).

II.5.2.4. Diarrhée et dépilation:

Tableau XXII: Saison d'apparition de diarrhée et dépilation

Diarrhée et dépilation
Saison d'apparition P
Fréquence Pourcentage(%)

Saison des pluies 8 50

Saison froide 7 43.8 0,0

Toute l'année 1 6.2

TOTAL 16 100.0

D’après ce tableau, la diarrhée associée à la dépilation apparait tout au long de


l’année. Ses prévalences sont significativement plus élevées en saison des pluies qu’en
saison froide (50%) (Tableau XXII).
68

II.5.3. Prévalence des symptômes de maladies selon le mode


d’élevage

La figure 17 exprime les relations existantes entre le mode d’élevage et


l’apparition des symptômes de maladies.

Elevage au sol

Elevage en cage
Proportion des élevages (%)

35
30,4
30 26,3
25
20
15
10,5
10 8,7 7,9
4,4
5
1 1
0

Symptômes de maladies n=61 élevages

Figure 20: Fréquence d'apparition des symptômes selon le mode d'élevage cunicole

La prévalence de la diarrhée associée à la dépilation chez le mode d’élevage au


sol est élevée (30,4%) par rapport à celui des élevages en cage (10,5%). Contrairement,
la prévalence de l’ongle long dans les élevages au sol est moindre (8,7%) par rapport à
celui rencontré dans les élevages en cage (26,3%) (Figure 17).
69

II.5.4. Conduite des éleveurs en cas de maladie

Chaque éleveur dispose d’une alternative à prendre en cas de maladies, que ce


soit pour les malades ou pour les non malades. Ces alternatives sont illustrées dans les
paragraphes suivants :
II.5.4.1. Pour les malades

3,3% sans réponse

consommé les
malades
traité les malades
49,2% 39,3%
isolé les malades

8,2% n=61 éleveurs

Figure 21 : Répartition des éleveurs selon leurs conduites

Les lapins malades sont consommés dans 39,3% des cas. Seulement 8,2% des
cuniculteurs songent à faire soigner leurs lapins malades (figure 18).
Tous les éleveurs traitant leurs lapins pratiquent l’auto-traitement. Ils s’inspirent
des maladies humaines et des médicaments destinés pour l’homme. Un éleveur a
indiqué qu’il utilise le paracétamol dès qu’un lapin présente les signes suivants :
tremblement, convulsion. Un autre éleveur coupe les ongles de ses lapins en cas de
l’ongle long.
70

II.5.4.2. Pour les non malades

Pour les non malades, 28 éleveurs parmi les 61 enquêtés désinfectent le bâtiment
d’élevage et les 33 éleveurs restants ne font pratiquement rien pour assurer la protection
des non malades.
II.5.6. Raisons de non pratique du traitement des malades

Tableau XXIII: Raisons de non pratique du traitement des lapins malades

Non traitement des malades


Raisons
Effectifs Pourcentage(%)

Source de contamination 37 66,1

Pas vétérinaire compétant pour les lapins 11 19,6

Manque de budget 2 3,6

Négligence 6 10,7

TOTAL 56 100,0

Selon les cuniculteurs qui ne traitent pas les lapins malades, 66,1% d’entre eux
indiquent que leur initiative a pour but d’éviter la diffusion des maladies rendant les
malades comme source de contamination. De plus, seulement un éleveur parmi les 61
enquêtés fait appel à un technicien d’élevage pour assurer le suivi sanitaire de sa ferme.
D’après l’éleveur, cette visite s’effectue tous les trois mois. Ce cuniculteur est aussi le
seul qui détient un carnet de santé pour sa ferme parmi les 61 enquêtés. La proportion
de 19,6% des éleveurs ne traite pas leurs lapins malades faute de vétérinaire compétant
(tableau XXIII).
71

II.5.7. Prophylaxie sanitaire :

Tableau XXIV : Répartition des élevages selon leur fréquence de nettoyage en


fonction de leurs modes d’élevage

Fréquence de nettoyage
Total
Mode d'élevage Jamais Journalière Hebdomadaire Mensuelle

n % n % n % n % n %

Au sol 1 4,4 1 4,4 20 87,0 1 4,4 23 100

En cage 2 5,3 4 1,5 28 73,7 4 10,5 38 100

Total 3 5 48 5 61

La fréquence de nettoyage est souvent hebdomadaire que ce soit pour l’élevage


en cage (soit 73,7% des cas) que pour l’élevage au sol (soit 87%). En outre, 5 élevages
seulement des élevages (soit 8,2%) effectuent le nettoyage journalièrement. Il y a 3
éleveurs (soit 4,9%) qui n’effectuent pas le nettoyage des bâtiments ou des cages pour
assurer la qualité des fumiers.

Au total, 36 élevages en cages parmi les 61 enquêtés (soit 60%) pratiquant le


nettoyage des bâtiments est élevé par rapport à 22 éleveurs sur 61 enquêtés (soit 36,1%)
pour les élevages au sol. Mais cette différence est non significative, p=0,64 (Tableau
XXIV).
72

II.5.8. Prophylaxie médicale :

II.5.8.1. Vermifugation :

Tableau XXV: Fréquence de vermifugation et type de vermifuge

Vermifugation Effectifs %
Pas de vermifugation 57 93,4
Taimborotsiloza 2 3,3
Tapolaka 1 1,6
Nivaquine 1 1,6
Total 61 100
Il y a 93,4% des éleveurs qui ne vermifugent pas leurs lapins. Parmi les 4
éleveurs qui vermifugent leurs lapins, 3 éleveurs donnent des plantes à vertu vermifuge
à leurs lapins. Deux d’entre eux se servent du chenopodium ambrovisides
(taimborontsiloza) et l’autre emploie le « tapolaka ». Ils l’utilisent tout les trois mois
avec des quantités variables selon la taille et le stade physiologique des lapins. Le
dernier cuniculteur donne du nivaquine comme vermifuge, renouvelé tous les mois
(Tableau XXV).

II.5.8.2. Raison de non distribution de vermifuge :

Tableau XXVI: Raisons de non distribution de vermifuge

Non vermifuge
Raisons
Effectifs Pourcentage(%)
Ignorance 49 86
Manque de budget 2 3.5
Négligence 6 10.5
TOTAL 57 100.0

D’après notre étude, 86% des cuniculteurs ignorent que les lapins ont aussi
besoin de prendre des vermifuges (XXVI).
Concernant la vaccination, il est à remarquer qu’aucun éleveur ne vaccine leur
lapin.
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
73

Malgré le fait que l’étude soit une étude exhaustive, la représentativité du


cheptel cunicole de la commune n’est pas assurée. La période d’enquête coïncide au
moment de la pénurie des fourrages pendant laquelle les éleveurs résolvent le problème
de dépense en alimentation en diminuant au maximum le cheptel. Dans la plupart des
cas, les éleveurs ne détiennent que des reproducteurs suffisants pour régénérer le cheptel
lors des saisons d’abondance des fourrages, notamment en saison de pluie. Pour pouvoir
avoir la taille de cheptel cunicole réelle de la commune, il vaut mieux procéder le
recensement en période de pluie (mois de décembre). Pendant cette période, les
verdures sont en abondance. Les cuniculteurs élèvent le maximum de têtes possibles.
La technique d'élevage se définit comme l'ensemble des pratiques mises en
œuvre chez le producteur avant que ses animaux partent vivants pour l'abattoir. Elle
englobe ainsi la conduite de la reproduction, le choix génétique et le type de logement et
les caractéristiques de l'alimentation [30].
L’utilisation des cages assure mieux le respect des normes d’ambiance cunicole.
Les grands pays producteurs de lapins de chair ont abandonné l’élevage au sol. Leurs
techniques de production adoptent le mode d’élevage en cage. Selon leurs expériences,
l’élevage au sol impose beaucoup de contraintes telles que le mauvais état sanitaire des
reproducteurs et mauvais contrôles des qualités zootechniques des animaux [16]. Les
éleveurs africains sont aussi conscients des inconvénients de l’élevage au sol
(consanguinité, saillies précoces). Dans la mise à jour de leur technique d’élevage, ils se
penchent actuellement à l’utilisation des cages [6]. Dans notre étude, l’élevage en cage
se pratique dans seulement 62,3% des fermes enquêtés. Les 37,7% des cuniculteurs
ignorent probablement les inconvénients de l’élevage au sol. Des formations en
cuniculture peuvent être dispensées en leurs faveurs par des vétérinaires. La cause
financière est également envisageable. Faute de budget, les éleveurs préfèrent se passer
des cages pour amoindrir le coût d’investissement. La meilleure solution est de leur
apprendre à construire des cages à partir de matières disponibles chez soi, en respectant
les normes d’ambiance.
Le bâtiment est un des importants et lourds investissements financiers dans un
élevage. C’est un outil au service des cuniculteurs pour assurer la réussite de la
production cunicole. Sa conception se doit d’être extensible pour une prolifération
74

ultérieure, susceptible à l’adaptation et à l’évolution comme un changement


d’utilisation, économique en termes de rentabilité et d’amortissement [5, 16].
Malgré cette importance de bâtiment d’élevage, les élevages africains se
pratiquent en plein air dans la majorité des cas. Ceci est dû aux contraintes climatiques
[5]. Pour certains pays européens comme la Belgique et la France, des cuniculteurs se
penchent vers l’aménagement de vieux locaux. Ces derniers correspondent déjà à la
conception idéale d’un bâtiment de cuniculture. Leur aménagement coûte moins cher :
400Francs français à 800F par cage mère et la suite, qu’un bâtiment d’élevage cunicole
neuf estimé à 1200F à 1800F par cage mère et la suite [16]. Dans notre étude, 60,7%
des cuniculteurs d’Ambohimangakely ne s’investissent pas en bâtiment d’élevage. Ils
utilisent leurs demeures comme bâtiment d’élevage en apportant quelques
aménagements à une salle de la maison. Ces cuniculteurs n’osent pas s’investir dans la
construction d’un bâtiment d’élevage par manque de budget, par peur d’une perte en cas
d’échec, par manque d’ambition d’agrandir et de proliférer ultérieurement, et surtout le
souci de l’insécurité. Cette dernière peut être surpassée par le dépôt des différents
systèmes de sécurité dans le bâtiment. La contribution de l’Etat est d’assurer une
stabilité politique pour faire régner la sécurité.
Dans 85,7% des cas, les cuniculteurs possédant un bâtiment spécialisé, se
soucient de la durée d’amortissement des bâtiments d’élevage. Ils possèdent des
bâtiments en dure, construit en briques. En France également, les murs des bâtiments
d’élevage rationnel se construisent avec des briques [3, 16]. Ces cuniculteurs sont ainsi
prêts à s’investir davantage dans l’élevage. Les vétérinaires ou les techniciens leurs
serait ainsi de grande aide pour les orienter aux normes d’élevage cunicole.
Concernant la densité des animaux dans les bâtiments, notre étude montre que
dans les élevages en cage, la densité est de 12 lapins par m². Pour les élevages au sol
dans les cunicultures d’Ambohimangakely, la densité est de 4 lapins par m². En
engraissement, une cage contient 6 lapins équivaut à 4,7 lapins par m². Les lapereaux
sevrés sont rangés en 10 lapins par cage équivaut à 8 lapereaux par m².
Dans les élevages africains de l’ouest, la densité des lapins dans les élevages en
cage ne doit pas dépassé 14 à 16 lapins par m². De même, la densité à respecter dans les
élevages au sol est 8 à 9 lapins par m². En engraissement, la densité est de 12 à 14 lapins
par m² [22].
75

En comparaison avec celle des élevages en Afrique, nos densités sont encore
moindres. Ce qui pourrait expliquer le fait que nos productions sont encore faibles. Ces
cages ou espace non utilisés seront valorisé dans les manques à gagner de l’élevage. Les
vétérinaires peuvent également orienter les éleveurs dans la gestion technique de leurs
fermes. Les cuniculteurs sont incité à solliciter l’aide des techniciens pour le suivi de
leurs fermes.
Pour bien assurer leurs rôles, les bâtiments et les cages se construisent avec de
matériaux bien déterminés. Le choix des matériaux repose sur plusieurs critères comme
la place qu’ils occupent dans la construction et/ou les caractéristiques de chaque
matière.
Dans notre étude, 57.9% des fermes enquêtées utilisent le bois pour la
construction des cages. Pourtant cette matière est rapidement putrescible malgré sa
bonne capacité d’isolant thermique [14]. Elle est souvent utilisée pour constituer la
charpente d’une cage.
La cage grillagée se trouve être la meilleure des cages selon la bibliographie [5,
16]. Notre étude affirme qu’un seul cuniculteur parmi les 61 enquêtés utilise la cage
grillagée à Ambohimangakely. Les cuniculteurs d’Ambohimangakely ne se soucient pas
des impacts de leur choix en matériels sur les normes d’ambiance cunicole. Ils utilisent
uniquement ceux dont ils disposent en cherchant à diminuer au maximum leurs
investissements. Dans les élevages cunicoles africains, les bambous sont les plus
utilisés. Contrairement, dans les élevages rationnels en France la cage la plus utilisée est
la cage grillagée [5, 16].
Pour une bonne marche de l’élevage, il est indispensable que chaque cage
comporte au moins une trémie d’alimentation, un abreuvoir et une boite à nid pour les
reproductrices [16]. D’après cette étude, aucune ferme cunicole ne dispose de râteliers
pour les fourrages. Seulement 98,4% d’entre eux utilisent de trémie pour apporter les
compléments alimentaires aux lapins. Dans la littérature, il est déconseiller de mettre les
fourrages sur le plancher car l’animal va la souiller avec ses excréments. Les aliments
souillés sont aussi des facteurs engendrant une dégradation de l’état sanitaire des lapins.
D’où la nécessité de l’utilisation de râteliers ou de trémie pour préserver la salubrité des
aliments destinés aux lapins et également pour éviter le gaspillage [3].
76

Neil et al, dans son ouvrage présentent deux types d’abreuvoir utilisable pour les
lapins, qui sont la gamelle et le biberon ou pipette. Les biberons sont plus pratiques
mais leur désavantage réside dans le fait qu’ils se placent en hauteur. En effet, dans la
nature, les lapins ne boivent pas en hauteur. Dans ce cas, l’utilisation des gamelles ou
des assiettes et des tasses est idéale. D’ailleurs, les cuniculteurs enquêtés se servent
précisément des assiettes (75%) et des tasses (25%) comme abreuvoir de leurs lapins.
Cependant, le risque de trempage des lapins suite à un éventuel renversement de la
gamelle se présente. Pour y remédier, le mieux est d’utiliser des assiettes ou des tasses
fabriquées avec de matériaux suffisamment lourds comme la céramique. Mais la
meilleure solution reste la fixation des abreuvoirs [34]. En France, dans les élevages
familiaux, les cuniculteurs ne disposent que d’un récipient rudimentaire irrégulièrement
approvisionné comme abreuvoir des lapins. C’est semblable à ceux des fermes
cunicoles enquêtées [35]. L’une des causes possibles de l’attitude des cuniculteurs à ne
pas utiliser des matériels d’élevage adéquats est leur négligence envers leur élevage.
D’autres cuniculteurs ne sont pas motivés à s’investir davantage dans leur élevage.
Dans les élevages en Afrique, chaque cage destinée pour la mise bas ou encore
appelé maternité doit comporter des boites à nids. Elle sert à l’accueil des lapereaux
[22]. A l’issue de l’étude, 98,4% des cuniculteurs enquêtés ne déposent pas de boite à
nid sur les cages mères en approche de la mise bas. Un éleveur a écrasé des lapereaux
en alimentant les lapins dans un élevage au sol. Il est évident qu’ils sont en manque de
connaissance et de technique concernant la cuniculture. Une autre cause possible est
aussi le budget car c’est un investissement considérable surtout pour les élevages
naisseur et naisseur engraisseur. Pour résoudre ces faits, l’idéale est d’utiliser des cages.
Les boites à nid peuvent être façonnées avec des planches en bois (figure 11) avec
quelques ajustements aux normes. Ce qui diminue le coût des matériaux. Les formations
des éleveurs doivent être aussi continues pour mieux actualiser les connaissances et les
techniques d’élevages.
Le lapin est un herbivore monogastrique qui a la faculté de digérer tout selon Mr
Rakotobe M. Dans son projet, il propose une ration basée sur cette théorie. Cette ration
est composée de fourrages cultivés, de grains germés, et de tourteaux de soja ou
d’arachide comme complément. Les herbes des champs constituent les aliments de lests
[11]. Malgré ce fait, chez les cunicultures enquêtées, 19,7% d’entre eux alimentent leurs
77

lapins avec des herbes des champs uniquement. L’herbe de champs est associé à des
aliments ménagers (riz semi brulé ou varin’ampango) et de résidus de récolte (son de
riz) pour constituer la ration de leurs lapins. Dans la ration donnée par les cuniculteurs
d’Ambohimangakely, les aliments de lests se composent des feuilles de bambous et des
feuilles de laurier. Les lapins sont ainsi mal nourris. Les vétérinaires peuvent apprendre
aux cuniculteurs la technique de cultures fourragères. Egalement, ils ont la capacité de
donner une composition d’aliments concentrés pouvant subvenir aux besoins des
différents lapins selon leurs stades physiologiques.
En Afrique, l’alimentation des lapins est constituée par les plantes fourragères
non consommé par l’homme et les déchets agricoles et industrielles (son de riz, tourteau
de palmiste, déchets de légumineuse, etc) [5]. C’est aussi faisable pour les cuniculteurs
d’Ambohimangakely. Ceci diminue les dépenses en alimentation et écarte ainsi le
problème financier. D’ailleurs nos cuniculteurs sont des agriculteurs en majeur partie.
Dans la cuniculture Nord Américaine, l’aliment industriel est utilisé dans les
élevages rationnels et semi-rationnels. Tandis que les élevages familiaux donnent
largement des mélanges de sous produits de la maison et des plantes sauvages. Dans les
cunicultures d’Ambohimangakely, 3,3% seulement ajoutent de l’aliment industriel dans
la ration alimentaire de leurs lapins [36]. Elle se rapproche beaucoup plus au type
d’alimentation rencontrée dans les élevages africains et les élevages familiaux Nord
Américaine. Aucun cuniculteur ne procède à la culture de fourrages pour assurer
l’alimentation de leurs lapins. Cependant, l’alimentation est en relation avec les cinq
principes de bien être d’un animal dont l’absence de faim et de malnutrition ainsi que
des maladies ou des blessures. Mais encore, le changement alimentaire dans les fermes
cunicoles enquêtées se réalise brusquement alors qu’il s’exécute progressivement selon
la littérature [37]. C’est aussi donc un rôle des vétérinaires et des techniciens
d’apprendre les cuniculteurs à procéder aux changements alimentaires des lapins
progressivement.
Concernant le mode de distribution d’aliment, Duperray J affirme qu’il est
mieux de ne pas fractionner la ration. Une étude en France montre que le
fractionnement des rations entraine des pertes de Gain Moyen Quotidien (GMQ) chez
les lapins engraissés [38]. Selon notre étude, 16,4% des cuniculteurs
d’Ambohimangakely distribuent l’aliment en une seule fois par jour. Cependant, le
78

problème réside dans la qualité et la quantité de la ration donnée. Les besoins de chaque
individu se diffèrent beaucoup selon plusieurs facteurs [39]. Si les vétérinaires
proposent aux éleveurs des rations alimentaires bien équilibrées, ce problème est ainsi
résolu.
Les lapins ont besoin de boire [11, 35]. Selon notre étude, 86,9% des
cuniculteurs d’Ambohimangakely ne donnent d’eau à leur lapin. La méconnaissance des
cuniculteurs concernant les besoins des lapins tient la première place dans les raisons de
non abreuvement des lapins (66% des cuniculteurs). Aucun cuniculteur ne laisse de
l’eau à volonté à leurs lapins. Les lapins ne boivent pas à leur soif. Les vétérinaires
doivent ainsi faire connaitre aux éleveurs que les lapins ont également besoins de boire
de l’eau saine en permanence.
Selon Ursula dans son ouvrage, la quantité d’eau nécessaire pour un lapin varie
en fonction de sa taille, de son alimentation et de la température ambiante. L’eau doit
être accessible en permanence. Les lapins sont des animaux qui boivent beaucoup par
rapports aux autres. Un lapin de 2 kg consomme la même quantité d’eau qu’un chien de
10kg [40]. Surtout en milieu tropicale, une lapine allaitante boit un litre d’eau par jour et
celle d’une femelle avec ses petits est de 1,5 à 2l par jour [22].
La quantité d’eau donnée aux lapins dans les fermes enquêtés est insuffisante
(235ml par animal) à comparer avec celle des élevages cunicoles africains. Le climat
régnant en Afrique et à Madagascar sont quasi semblable, surtout en termes de
température [22].
L’utilisation des fiches d’élevage donne de l’ordre dans l’organisation pour
accomplir les tâches d’élevage. Ces tâches d’élevage sont : la gestion et
l’enregistrement des données, le nettoyage, et enfin l’alimentation. En général, le temps
nécessaire pour accomplir ces tâches d’élevage pour un élevage de cinq à dix lapins est
de un à deux heures par jour [6]. D’où l’importance des fiches d’élevage pour réduire le
temps perdu si on est bien organisé. Dans les fermes enquêtées, 96,7% des élevages
n’utilisent pas de fiche d’élevage. Deux d’entre eux procèdent au marquage des
calendriers. Dans les élevages cunicoles africains, les cuniculteurs établissent des fiches
d’élevage [5]. De même en Europe, les cuniculteurs remplissent aussi des fiches
déposées sur chaque cage [25]. A l’issue de notre étude, les raisons conduisant les
cuniculteurs au non utilisation de fiche d’élevage est l’ignorance. Lors des formations
79

en cuniculture dispensé par des vétérinaires aux éleveurs, il semble être nécessaire de
leur donner une notion en gestion.
D’après notre étude, 73.8% des cuniculteurs ne procèdent pas au classement des
lapins. Tous les lapins se mélangent de façon hétérogène. Cependant, Lebas et al disent
que les lapins doivent être classés afin d’éviter des conflits entre eux. Surtout, les mâles
deviennent très agressifs à partir de leur puberté [14, 25]. Egalement, le classement et le
marquage ou l’identification des individus facilite beaucoup la réalisation des suivis des
lapins. Cet acte permet d’éliminer aisément les lapins qui n’ont pas la performance
requise et d’éviter le fiasco de l’élevage. En effet, un lapin adulte qui ne sert pas à
l’élevage ou à l’accouplement ingère en moyenne 150 grammes de nourriture par jour
alors que l’alimentation couvre environ 60% des dépenses d’une ferme [39].
Plusieurs types ou méthodes de reproduction est possible. Les cuniculteurs
d’Ambohimangakely ont choisi la monte naturelle à 100% des cas alors que
l’insémination artificielle permet une organisation aisée des travaux d’élevage [5]. Dans
les grands pays producteurs de viande de lapin, une minorité des élevages cunicoles
pratique la monte naturelle comme mode de reproduction par rapport à ceux utilisant
l’IA [25]. En France, 90 à 95% des élevages utilisent exclusivement l’IA. Ce sont tous
des élevages professionnels [31]. Dans les élevages africains, la monte naturelle est la
seule méthode de reproduction utilisée [5]. C’est identique à celle dans notre étude. Le
choix des cuniculteurs d’Ambohimangakely au sujet du type de reproduction de leurs
lapins est probablement dû au retard de la rénovation des techniques d’élevage entrepris
par les cuniculteurs. Les vétérinaires doivent lancer une campagne pour divulguer
l’efficacité de l’IA. La facilité à l’accessibilité des semences de lapins de races incite
aussi surement les cuniculteurs. La réduction du coût d’intervention est un moyen pour
attirer les éleveurs. Les techniciens et les vétérinaires sont aussi amenés à élargir leurs
connaissances dans ce domaine. Cette dernière est conçue pour éviter les
incompétences.
Selon l’ouvrage de Rita, l’âge de la mise à la reproduction des femelles lapines
dans les élevages cunicole en Mayotte est à partir de 5 mois. Dans les fermes cunicoles
enquêtées, l’âge de la mise à la reproduction des femelles est en moyenne à 8,4 mois
dans les élevages en cage. Il y a un écart de trois mois entre celui de la littérature et celle
donné par l’étude. Pour les mâles, l’âge de la mise à la reproduction est de 6 mois. Et
80

l’étude montre que l’âge de la mise à la reproduction des mâles dans les cunicultures
d’Ambohimangakely est de 8,4mois. Il existe un retard de deux mois par rapport à celui
de la littérature. Les écarts entre ces chiffres pourraient être dus à l’ignorance des
cuniculteurs de la physiologie de la reproduction des lapins. D’ailleurs, 96,7% des
cuniculteurs enquêtés n’ont reçu aucune formation concernant la cuniculture. Il est
probable qu’ils ignorent même l’âge de puberté des lapins. De même pour les élevages
hétérogènes, l’âge de la mise à la reproduction est inconnu car les animaux suivent tous
simplement leurs instincts. Il est probable que les animaux s’accouplent dès qu’ils
atteignent leurs âges de puberté [32, 40]. D’où l’importance du classement des lapins.
Selon un ouvrage de Rita, le ratio mâle femelle est de 1 mâle pour 7 à 8 femelles
[41]. Dans les élevages cunicoles en Afrique, le ratio mâle/femelle est de 1 mâle pour 8
lapines comme charge sexuel en un mois [5]. Ce chiffre varie selon l’âge du mâle et du
rythme de reproduction des femelles [12]. Cette étude montre que 36 fermes cunicoles
parmi les 61 enquêtées utilisent un mâle pour assurer la saillie de deux à quatre
femelles. Ce chiffre est au dessous de ce que l’on trouve dans les littératures. Cette
différence a probablement comme origine une défaillance en termes de gestion
technico-économique de l’élevage. Tout risque de surmenage sexuel est écarté. Par
contre, ceci pourrait entamer des manques à gagner car un mâle adulte consomme en
moyenne 140 à 150g de matières sèches par jour [12]. Et vu ci-dessus que 83,61% des
élevages cunicoles possèdent au moins un mâle reproducteur dans son exploitation.
La mauvaise alimentation des lapins peut également être en cause de ce ratio
mâle femelle. Un mâle mal nourrit ne peut pas assumer correctement sa charge sexuelle.
Il y a risque de non fécondation de certaines femelles. Il est ainsi recommandé de bien
alimenter les mâles reproducteurs et de respecter la charge sexuelle recommandé
bibliographiquement [12].
C’est le facteur qui détermine le rythme d’élevage (la reproduction et la
production). L’intervalle entre mise bas et saillie varie selon plusieurs critères :
l’alimentation et la taille de la dernière portée. En général, avec une alimentation
composée bien équilibré, l’intervalle mise bas et saillie est de 10 à 15 jours. Si
l’alimentation est basée sur du fourrage avec ou sans complément ; la saillie devra
attendre le sevrage de la dernière portée [22]. En Mayotte, l’intervalle entre mise bas et
la nouvelle saillie est de douze jours à un mois [41]. Dans les élevages rationnels en
81

Europe, les lapines sont de nouveau soumises à la reproduction soit immédiatement


après la mise-bas en élevage intensif, soit une dizaine de jours après la mise-bas pour
l’élevage semi-intensif. Dans les élevages familiaux extensifs, les lapines sont remises
aux mâles après un à deux mois de la mise-bas [14]. D’autres cas dans les élevages
africains, la dernière mise bas et une nouvelle saillie de la lapine sont espacée de
cinquante jours [5]. L’intervalle entre la dernière mise bas et la nouvelle saillie dans les
cunicultures d’Ambohimangakely dure en moyenne deux mois (58 jours). L’intervalle
entre mise bas et saillie des cunicultures d’Ambohimangakely se rapproche de ceux
rencontré dans les élevages familiaux européens et dans les élevages africains.
La ressemblance des intervalles entre mise bas et saillie des élevages familiaux
européens, des élevages africains et de celui des élevages cunicole d’Ambohimangakely
est sans doute due au fait qu’ils appliquent les mêmes techniques d’élevage.
L’alimentation incorrecte en est une cause. Il est recommandé de corriger ce facteur
limitant en apportant des concentrés aux lapins.
D’après notre étude, la carrière des lapines reproductrices est en moyenne de
2ans dans les cunicultures d’Ambohimangakely.
Dans l’ouvrage de Rita, la durée de carrière d’une lapine reproductrice en
Mayotte est de 1 à 2 ans [41]. De même dans les élevages cunicoles africains, les
lapines reproductrices sont aussi renouvelées deux ans après leur première saillie [5].
La durée de carrière des lapines reproductrices de ces trois pays est identique.
C’est probablement dû au fait qu’ils appartiennent tous au climat tropical. Le climat
pourrait bien influencer la physiologie de reproduction des femelles faisant en sorte que
leurs tailles de portée soient encore acceptables après cette période.
Pour les mâles, la durée de leur carrière de reproducteurs dure en moyenne 1,38
an dans les cunicultures d’Ambohimangakely. En Afrique, les lapins reproducteurs
peuvent tenir leur rôle durant un peu plus de deux ans sans atteindre 3 ans [5]. A
comparer avec celui de l’Afrique, le renouvellement des mâles reproducteurs des
élevages cunicoles d’Ambohimangakely est précoce. Cette précocité est peut être due au
fait que les mâles sont souvent négligés en alimentation et ceci entraine la dégradation
rapide de leur faculté à produire.
Il est à noté que l’espérance de vie des lapins est de 8 à 11 ans en moyenne [42].
82

Notre étude montre que le sevrage des lapereaux dans les élevages cunicoles
d’Ambohimangakely se fait en moyenne à l’âge de 46,8 jours. En France, les lapereaux
sont séparés de leurs mères à 30-35 jours [16]. Tandis qu’à Mayotte, le sevrage se
pratique à 28 à 35 jours des lapereaux [41]. D’autres littératures écrit par Djago AY,
Kpodekon M, Lebas F disent que, le sevrage se fait à 33-35 jours après la mise bas pour
les élevages professionnels en milieu tropical. Dans les élevages familiaux des milieux
tropicaux, le sevrage se fait à 40 à 45 jours après la mise bas. Un sevrage de plus de 45
jours est un non sens [22]. D’après ces litératures, l’âge au sevrage pratiqué dans les
élevages cunicoles d’Ambohimangakely se rapproche beaucoup plus de celui des
élevages familiaux en milieu tropical et même qu’il surpasse un peu cette durée.
En premier lieu, l’hétérogénéité des lapins entraine cette prolongation de la
durée d’allaitement car le suivi des lapereaux et de leurs mères échappe aux
cuniculteurs. Secundo, la base de toutes ces raisons sont le manque de formation
acquise par les cuniculteurs avant d’entreprendre leur exploitation. Ainsi, leurs
techniques d’exploitation sont encore empiriques.
Le mode d’élevage dominant dans les cunicultures d’Ambohimangakely est le
naisseur à 73,8% des fermes enquêtées. Les élevages engraisseurs sont moindres,
seulement à 3,3% des fermes enquêtées. Ceci témoigne déjà le fait que la productivité
en lapereaux des fermes naisseurs n’arrive pas à satisfaire un grand nombre de ferme
engraisseur. Pour couronner le tout, la proportion des élevages naisseurs engraisseurs
est seulement de 23% des fermes enquêtées.
En France, La majorité des élevages cunicoles sont des naisseurs engraisseurs.
La France est parmi les grands pays producteurs de lapins de chair [30]. Le fait que
l’élevage naisseur domine dans les cuniculteurs d’Ambohimangakely témoigne sans
doute en premier lieu le problème financier. En effet, l’engraissement nécessite
beaucoup plus d’investissement surtout en alimentation. En second lieu, le manque de
connaissance les empêche de voir loin. Il nécessite des élites pour les orienter dans
l’exploitation. D’où, la présence des techniciens et des vétérinaires est important.
Le nombre de portée par an dans les cunicultures d’Ambohimangakely est égal à
4,5 en moyenne. Dans les pays tropicaux comme l’Afrique, le nombre de portée par an
par femelle est de 5 à 7 [22]. Cette valeur se rapproche de près celle obtenu dans notre
étude. C’est probablement l’effet du climat ou d’une certaine ressemblance dans la
83

technique d’élevage. Dans d’autre ouvrage, une lapine qui génère 2-3portée par an
témoigne déjà en général une haute prolificité [15]. Les cunicultures
d’Ambohimangakely sont prolifiques vu de cet angle car le nombre de portée par an
obtenu est supérieur à celui de la littérature. Cette différence est peut être due au fait que
la majorité des saillies sont issus de l’instinct animal des lapins faute de classement. Les
saillies doivent être régularisées par les éleveurs. Les lapins doivent être aussi classés
pour rendre aisé la synchronisation des saillies. Ceci facilite également la suivie des
animaux.
Les lapins sont des animaux très prolifiques [5]. La prolificité des lapines dans
la cuniculture d’Ambohimangakely est estimée à 6,2 lapereaux par portée. Certaine
littérature affirme que la prolificité des lapines est de 5 à 7 lapereaux par portée [41]. A
comparer avec ces chiffres, la prolificité des cunicultures de la commune
d’Ambohimangakely appartient à cette fourchette. Cette appartenance est probablement
due aux effets des climats qui se rapprochent dans tous les pays appartenant à
l’hémisphère Sud tel que Madagascar et l’Afrique. En Mayotte, la prolificité des lapins
atteigne 10 à 12 lapereaux par portée [41]. Ce qui se trouve largement supérieur à la
prolificité évoquée dans notre étude. Cette hausse de la prolificité des lapines en
Mayotte est probablement engendrée par une haute technicité de production et de
reproduction car les climats des deux îles sont quasiment semblables.
Le nombre de lapereaux nés vivants par portée est de 4,6 lapereaux en moyenne
dans les cunicultures d’Ambohimangakely.
Pour les élevages rationnels en France, le nombre de lapereaux nés vivants par
portée est de 9,6 [31]. Un grand écart est visible entre ces deux nombres. Cet écart est
sans doute dû au fait que l’élevage en France est déjà rationnalisé. En tant qu’élevage
rationnel, il nous devance en termes de technique d’élevage. Leur alimentation serait
beaucoup plus améliorée. Selon les auteurs, l’alimentation aurait des influences sur
beaucoup de paramètre définissant la performance d’un élevage [43]. Pour réussir
l’élevage cunicole donc, il est recommandé de ne pas négliger l’alimentation des lapins.
Par ailleurs, Henaff R et al ont écrit que le nombre de lapereaux nés vivants
varie avec le rythme de reproduction et de production choisi par les cuniculteurs. Selon
eux, l’obtention de plus de 10 lapereaux nés vivants par mise bas est possible pour une
présentation au mâle à 10 jours après la mise bas [11]. Dans les élevages à rythme
84

intensif (remise au mâle 24 à 48 h après mise bas), le nombre de lapereaux nés vivants
est au dessous de 6 lapereaux nés vivants par mise bas et enfin pour une présentation
entre 6 à 7 jours après la mise bas donne 6 à 10 lapereaux vivants [5].
Auparavant, nous avions constaté que l’intervalle entre mise bas et saillie des
cunicultures d’Ambohimangakely correspondait à un rythme d’utilisation extensif des
lapines. Par contre, le nombre de lapereaux nés vivants par mise bas est en accord avec
celle d’un rythme intensif qui est peu nombreux. Ce qui reflète que les élevages
cunicoles d’Ambohimangakely ont besoin d’un intervalle entre mise bas et saillie assez
longue pour ne donner qu’une faible quantité de lapereaux nés vivants par mise bas.
Alors qu’en réalité, le nombre de lapereaux nés vivants doit augmenter à fur et à mesure
que l’intervalle entre mise bas et saillie s’élargisse. Cette comparaison nous démontre
d’une certaine façon la médiocrité de la production cunicole des élevages cunicoles
d’Ambohimangakely, et la défaillance de notre technique d’élevage.
Le taux de mortalité jusqu’à la fin du sevrage dans les cunicultures
d’Ambohimangakely est de 35,9%. Ce qui correspond à un nombre moyen de lapereaux
sevrés par mise bas de 3,5.
Sous les conditions tropicales en Bénin, le taux de mortalité des lapereaux est de
17,5%. Ceci correspond à 4,7 lapereaux sevrés parmi 5,7 lapereaux nés par mise bas
[44].
Dans les élevages cunicoles rationnels en France, le nombre de lapereaux sevrés
par mise bas est de 8,2 [31]. Ce qui est largement supérieur à celui obtenu dans notre
étude. D’autre littérature montre un nombre de lapereaux sevrés par mise bas de 6 à 7
lapereaux [32]. Elle est encore 2fois plus élevée que celui évoqué dans notre étude. Le
nombre de lapereaux sevrés par mise bas en Bénin se rapproche de près celle de notre
étude. C’est probablement dû à la condition climatique des deux pays quasi semblable.
Notre production en tant qu’élevage naisseur est encore faible. Cette faible
productivité est probablement due encore à une défaillance dans notre technique
d’élevage. Les cuniculteurs laissent le hasard prendre soin de leurs lapereaux sans s’en
préoccuper. La programmation d’une formation en cuniculture est avantageuse pour
tous.
Le nombre de lapereaux vendus par femelle par an dans les élevages cunicoles
d’Ambohimangakely est de 5,7 lapereaux par an.
85

En Afrique, la production permet de vendre 25 à 35 lapins par an par femelle


[22].
Le nombre de lapereaux vendus par femelle par an dans les élevages rationnels
Français est de 51,8 [31]. Ceci montre que leur production est 10fois plus élevée que
celle observée dans les cunicultures d’Ambohimangakely. Et même la production des
élevages africains est encore 7fois plus élevée que celle rencontré dans notre étude.
Ces écarts sont tellement grand qu’il y a probablement plusieurs causes à son
issue comme leur avancée technique, leur progrès thérapeutique, leur dévouement pour
rendre professionnel leur élevage.
D’après notre étude, les lapins engraissés pèsent en moyenne 2,1 kg dans les
élevages cunicoles d’Ambohimangakely. En France, les lapins pèsent en moyenne 2,3 à
2,4 kg à l’abattage [32]. Une différence d’environ 200g est aperçue entre ces chiffres.
C’est considérable dans les bénéfices.
Dans les élevages africains, les lapins pèsent en moyenne 2 à 2,5kg avec une
durée d’engraissement de 60 à 90 jours [22].
D’autres ouvrages démontrent que le poids à l’abattage des lapins diffère selon
les races exploitées. Les races lourdes peuvent atteindre jusqu’à 5 à 8kg ; les races
moyennes sont de 4 à 5 kg et les races légères pèsent 2 à 3kg [45]. C’est aussi logique
car les races peuvent avoir des potentiels génétiques différents qu’ils extériorisent par
suite à une bonne technique d’exploitation. Vu sous cet angle, le poids des lapins à
l’abattage dans les cunicultures d’Ambohimangakely correspond à celui des races
légères. Les perspectives de l’Etat auparavant à améliorer les races cunicoles à
Madagascar sont peut être vouées à l’échec. Egalement, notre technique d’exploitation
est empirique et ne permet pas aux animaux d’extérioriser leurs potentiels génétiques
déjà améliorés.
La durée d’engraissement des lapins dans les cunicultures d’Ambohimangakely
est en moyenne de 129 jours.
Dans les élevages professionnels français, la durée d’élevage est de 42 jours
avec une durée d’engraissement de 10 jours [31]. D’après cette littérature,
l’engraissement des lapins dans les élevages cunicoles d’Ambohimangakely est 2fois
plus longue par rapport même à la durée d’élevage dans les élevages professionnels
français. Ceci témoigne la présence d’un grand retard des méthodes d’élevages dans les
86

cunicultures d’Ambohimangakely par rapport à celle de la France qui est un grand pays
producteur cunicole européen. Il est fort possible qu’une grande faille en alimentation
fait partie des causes de cette situation.
Dans les élevages familiaux africains, les lapereaux entrent en engraissement à
35 jours et la durée d’engraissement dure 2mois ou 60jours à 90 jours. Quand même, ce
chiffre est encore deux fois plus petit que la durée d’engraissement dans les élevages
cunicoles d’Ambohimangakely. Ainsi, même les élevages familiaux africains nous
devancent en technique d’élevage [5, 22].
D’après notre étude, le taux de mortalité en engraissement dans la cuniculture
d’Ambohimangakely est de 29,8% par an. Ce qui dépasse largement le seuil acceptable
dans les élevages français.
En Afrique, le taux de mortalité en engraissement est estimé à 10% des
lapereaux sevrés [22].
Dans d’autres ouvrages, le taux de mortalité en engraissement serait de 6 à 9%
[32]. Elle se rapproche également de celle des élevages cunicoles en France. Dans ces
pays, en France comme en Afrique, la santé des animaux d’élevage fait la préoccupation
des cuniculteurs. De plus, ils font attention dans l’efficacité et la réalisation des
différentes prophylaxies afin de protéger leurs lapins. Certaines pathologies cunicoles y
sont déjà identifiées. Ce qui est sans doute à l’issue de ce taux de mortalité faible,
contrairement à celui des élevages cunicoles d’Ambohimangakely.
Des ouvrages similaires affirment qu’un taux de mortalité dépassant 2 à 3%
durant l’engraissement peut être dû à un sevrage trop précoce des lapereaux [3].
Cependant, dans les élevages cunicoles d’Ambohimangakely, l’âge de sevrage est en
moyenne de 46,8 jours. Ce qui est largement durable par rapport à celui des élevages à
rythme intensif comme en France.
Selon nos enquêté auprès des grandes surfaces, les chairs de lapin coutent Ar
1190 le 100g. De l’autre côté, les poulets de chair dans les grandes surfaces coutent Ar
990 le 100g. Un écart de prix est perceptible. Le lapin est beaucoup plus cher que le
poulet de chair.
Cette écart est probablement du à la rareté des fournisseurs et de l’insuffisance
des quantités de produits disponibles en lapins. D’ailleurs, l’inexistence de cette denrée
87

au niveau des marchés communs tels que les pavillons d’Analakely peuvent appuyer
cette hypothèse.
Concernant les fourrures, la plupart des éleveurs sont des ignorants. Ainsi, ils ne
connaissent pas que les poils peuvent aussi être transformé pour augmenter les
bénéfices.
Les pathologies cunicoles se composent de deux entités bien distinctes. D’une
part il y a des entités bien définies telles que la myxomatose et certaines parasitoses, et
d’autre part des syndrômes d’étiologie complexe à dominance digestive ou respiratoire
[45]. En général, les trois principales maladies en production cunicole sont la
coccidiose, la pasteurellose et la myxomatose [15].
La coccidiose chez le lapin est caractérisée par une diarrhée, un ictère, une ascite
et de l’amaigrissement [7]. La pasteurellose chez le lapin, encore appelé coryza
contagieux, se manifeste par de grands troubles respiratoire. C’est la maladie des lapins
la plus meurtrière [7]. La myxomatose est distinguée par l’apparition de rougeurs, situé
au niveau des oreilles, bout du nez, paupières, organes génitaux au début; puis de
nodules qui peuvent se nécroser, avec envahissement de tout le corps [12].
En Sénégal, la diarrhée figure parmi les symptômes de maladies les plus
fréquemment rencontrées dans les cunicultures, avec les maladies cutanées englobant la
gale et le mal de patte [15].
De même, notre étude laisse transparaître que parmi plusieurs symptômes
visibles dans les élevages cunicoles d’Ambohimangakely, les trois principaux
symptômes évoqués dans nos résultats sont l’ongle long suivi de la diarrhée et de la
dépilation et enfin la convulsion. La diarrhée fait partie des symptômes les plus
fréquemment rencontrés autant en Sénégal que dans les élevages cunicoles
d’Ambohimangakely. La France présente le même cas. Les pathologies digestives sont
responsables de la plupart des mortalités dans les élevages cunicoles professionnels
françaises [45].
Chez nous à Madagascar, aucune pathologie cunicole n’est encore officiellement
déclarée selon le service de la santé animal au DSV. Ce cas est dû au fait qu’aucune
étude n’a encore été menée concernant les pathologies cunicoles. De même en France,
malgré leur avancée en recherche, plusieurs pathologies cunicoles sont encore
d’étiologie inconnue [45]. Pour le cas de notre pays, les causes probables de cette faille
88

concernant les pathologies cunicoles sont le manque d’intérêt que nous portons envers
l’espèce cunicole et le problème financier. En effet, pour entamer une recherche sur les
éventuelles étiologies des symptômes de maladies rencontrées chez les lapins, il faut des
ressources humaines capables d’orienter l’étude et également des ressources financières.
De cette étude menée dans les élevages cunicoles d’Ambohimangakely découle
également les faits que des cuniculteurs pratiquent l’autotraitement de leurs lapins faute
de vétérinaire à proximité ; et même que certains cuniculteurs remettent en cause les
compétences des docteurs vétérinaires concernant les pathologies cunicoles et préfèrent
ne pas soigner leurs lapins. Certaines littératures confirment le fait que les vétérinaires
ont peu d’expérience en matière de diagnostic et de traitement des lapins. Même dans
les grands pays producteurs de lapins tels que l’Europe et les Etats-Unis, cette
incompétence est perceptible [6]. Ceci pourrait justifier le fait qu’un seul cuniculteur
parmi les 61 enquêtés dans la commune d’Ambohimangakely fait appel à un technicien
vétérinaire pour assurer le suivi sanitaire de sa ferme. Il est donc possible que les cours
lors des formations des docteurs vétérinaires sont incomplets mais il est aussi vrai que
les docteurs vétérinaires ont le devoir de toujours actualiser et d’élargir leurs
connaissances.
Il est aussi nécessaire que les vétérinaires se rapprochent des éleveurs pour offrir
leurs services.
Concernant les médicaments spéciaux pour les lapins, le progrès thérapeutique
est encore en difficulté malgré l’abondance des maladies incriminant les lapins. Même
s’il en existe, les médicaments sont hors prix. C’est le cas en Afrique et aussi dans les
pays développés producteurs de lapins comme l’Europe et les Etats-Unis. Cette
situation est aussi vraie pour le cas de Madagascar. Ce qui explique en mieux les
attitudes des cuniculteurs d’Ambohimangakely qui utilisent des médicaments destinés
pour l’homme pour le traitement de leurs lapins en auto traitement [6]. D’où
l’importance de l’orientation des recherches scientifiques dans ce domaine.
La réussite d’un élevage cunicole se fonde beaucoup sur l’hygiène. Pour garantir
l’hygiène, plusieurs éléments sont à respecter. Il y a l’hygiène du bâtiment consistant à
réaliser le vide sanitaire, les nettoyages et désinfections systématiques des locaux
d’élevage; l’hygiène des matériaux d’élevage et enfin l’hygiène des personnels
d’élevage.
89

Le vide sanitaire doit être effectué chaque fois qu’un bâtiment d’élevage ou cage
se vide. Il consiste à nettoyer et puis à désinfecter le local. Le vide sanitaire dure
pendant une semaine. C’est le cas rencontré dans les cunicultures professionnelles de
Mayotte [41]. A Ambohimangakely, aucun cuniculteur n’effectue le vide sanitaire de
ses bâtiments d’élevage. En tout cas, le nettoyage des bâtiments n’est pas suivi de sa
désinfection à 100% des cas. Le nettoyage des bâtiments ne se pratique que dans 95,1%
des fermes enquêtées avec une fréquence de nettoyage d’une fois par semaine dans
34,4% des fermes.
Dans les fermes enquêtées, aucun cuniculteur ne se soucie de l’hygiène de leurs
matériels d’élevage. La plupart ne possède même pas de matériels d’élevage adéquats.
Contrairement à ce qu’on rencontre dans les élevages professionnels en Mayotte où les
matériels d’élevage comme les mangeoires et les abreuvoirs sont aussi à nettoyer et à
désinfecter au moins une fois par semaine [41]. C’est recommandé afin de maintenir
constante l’hygiène dans l’élevage.
L’hygiène des cuniculteurs consiste à porter de bottes et des vêtements
d’élevage avant d’entrer dans l’exploitation. A l’entrée de l’exploitation doit être déposé
un pédiluve. Les cuniculteurs enquêtés ne disposent pas de bottes ni de vêtements
d’élevage et aucune ferme ne dispose du pédiluve à son entrée lors de nos descentes sur
terrain [41].
Ainsi, les cuniculteurs de la commune d’Ambohimangakely sont loin de
respecter l’hygiène de leurs bâtiments d’élevage. Cette réalité est probablement due au
manque de formation des cuniculteurs.
La prophylaxie médicale permet de maintenir en général un bon état sanitaire de
l'élevage. Elle se focalise surtout sur la prévention des maladies parasitaires [15]. En
Mayotte, il est recommandé que chaque élevage cunicole possède une trousse à
pharmacie contenant des antiparasitaires, des vitamines et des antiseptiques en cas de
blessure. Ceci garantit davantage la santé de leurs lapins. La détention permanente
d’antiparasitaires permet aux éleveurs de faire la vermifugation périodiquement [41].
Une vermifugation périodique et régulière est la perfection avec des dosages adéquats.
Par contre, à l’issue de notre étude dans les cunicultures d’Ambohimangakely, 1
seul cuniculteur parmi les 61 enquêtés prescrit du vermifuge à ses lapins. Il donne de la
nivaquine comme vermifuge à ses lapins. La nivaquine est reconnue parmi les produits
90

utilisés contre la coccidiose des lapins [7]. Il y a 3 autres cuniculteurs parmi les 61
enquêtés qui utilisent des plantes qu’ils jugent ayant une vertu vermifuge. Cependant
leur théorie sur ces plantes n’est aucunement vérifiée. Aucune littérature ne parle de
plantes ayant une vertu vermifuge à l’égard des parasitoses des lapins. Dans les
littératures, les produits antiparasitaires utilisables chez les lapins sont le sulfamide, le
phenothiazine, le pipérazine et le mepacrine. [46]. En général, la plupart des
cunicultures d’Ambohimangakely ne donne pas du vermifuge à leurs lapins. 86%
d’entre eux ne donne pas de vermifuge à leurs lapins par ignorance. Ils ne sont pas en
connaissance de cause du fait que comme tout être vivant, les lapins sont aussi victimes
des parasites et qu’il faut les déparasiter [15, 47]. En ce qui concerne les vitamines, ils
sont impliqués dans le fonctionnement des cellules immunitaires. C’est l’une des
composants assurant les défenses immunitaires des êtres vivants qui contribue dans la
prévention et lutte contre les maladies [2]. Malgré ce rôle important des vitamines,
aucun cuniculteur de la commune d’Ambohimangakely ne donne de vitamine à leurs
lapins contrairement au cas dans les élevages cunicoles de Mayotte.
Concernant l’antibioprophylaxie, il n’y a aucun cuniculteur de la commune
d’Ambohimanagakely qui la pratique. D’ailleurs, selon la littérature l’usage
systématique des antibiotiques à titre préventif est à proscrire [14]. Les auteurs orientent
surtout les cuniculteurs à privilégier la prophylaxie sanitaire en raison de la fragilité de
la flore caeco-colique du lapin face à l’utilisation des anti-infectieux. L’utilisation des
antibiotiques doit être en dernier recours. Il est aussi strictement recommandé d’utiliser
des molécules connues et ayant une bonne innocuité chez le lapin en cas d’emploi [2].
Dans d’autres pays comme en Afrique et en France, la vaccination fait partie des
préventions médicales. A Madagascar, les lapins ne subissent pas encore de vaccination.
En effet, les maladies de lapin existant à Madagascar sont encore inconnues alors que
les vaccins sont uniquement utilisables en milieu contaminé [15, 22, 4].
Selon ces faits sur la prophylaxie, les cuniculteurs d’Ambohimangakely ne se
préoccupent pas des différents méthodes de prophylaxie que ce soit sanitaire ou
médicale.
CONCLUSION
91

En général, cette étude ne représente pas la cuniculture à Madagascar mais constitue


uniquement une référence. Cependant, plusieurs données en sont ressorties illustrant
que pour les éleveurs de la commune d’Ambohimangakely, l’élevage de lapins n’a pas
un objectif commercial mais serait une source de fertilisant agricole et de protéine
alimentaire occasionnelle.
La majorité des cuniculteurs n’ont pas reçu de formation technique. La plupart
des bâtiments d’élevage sont inapproprié. Les rations alimentaires des lapins n’arrivent
pas à satisfaire leurs besoins. Et, 3,3% seulement des cuniculteurs ajoutent des
provendes dans la ration. Pour la reproduction, la monte naturelle reste le mode de
reproduction exclusif.
Sur le plan sanitaire, les cuniculteurs se préoccupent peu de la santé de leurs
lapins. Les cuniculteurs procèdent rarement au nettoyage de leur bâtiment d’élevage.
Aucun éleveur n’utilise de désinfectant lors du nettoyage de la ferme. Un seul
cuniculteur parmi les 61 enquêtés donne des vermifuges à ses lapins.
En fin de compte, les performances des élevages cunicoles dans la commune
d’Ambohimangakely sont faibles. La prolificité des lapines est estimée à 6,15 lapereaux
par portée, ne permettant de vendre que 5,74 lapereaux par femelle par an seulement.
Pour les engraisseurs, le poids à l’abattage des lapins est léger (2,13kg) malgré une
durée d’engraissement maximum (129 jours).
En conséquence, pour assurer l’évolution de la filière cunicole dans cette
commune, de nouvelles techniques d’élevage devraient être adoptées. Ces dernières
doivent comporter des révisions sur les points critiques suivants : l’alimentation en
rajoutant des concentrés bien équilibrés correspondants aux besoins de chaque stade
physiologique des lapins ; la reproduction en pratiquant une conduite en bande et
l’insémination artificielle. Egalement, des travaux ultérieurs de Recherches
Développement méritent d’être entrepris dans le domaine de la production et de
marketing de viande de lapins.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. FACW. La production mondiale de viande de lapin. FACW. Mars 2012.
Disponible à www.facw.be/activitesservices/lapin-2012.pdf (accès le 23 octobre
2014).

2. Burgaud A. La pathologie digestive du lapin en élevage rationnel[thèse].


Médecine Vétérinaire : Alfort ; 2010. 134p

3. . Lebas F, Marrionnet D, Henaff R. La production du lapin. 3e éd. Paris :


TEC&DOC ; 1991.

4. VetNAC. Vaccins chez le lapin. VetNAC. 23. Octobre 2012. Diponible à


http://www.docteur-boussarie.com/articles-veterinaire/lapins/vaccins-
lapin/(accès le 31 octobre 2014)

5. Michel M. l’élevage familial de lapin en milieu rural Africain. Québec, Canada :


Université Laval ; 2013.

6. Schiere JB, Cortstiaensen. L’elevage familial de lapins dans les zones tropicales.
5e éd. Manille, phillipines : digigrafi, wageningen ; 2008.

7. Larrat R. Manuel vétérinaire des agents techniques de l’élevage tropical. 2e éd.


Alfort : Maisons-Alfort ; 1988.

8. Andriamalala ZH. Situation actuelle et perspective d’avenir de l’élevage


cunicole dans la région d’Analamanga [thèse]. Elevage : Antananarivo ; 2008.
130 pages

9. Ministère de l’élevage, secrétariat général, programme sectorielle élevage,


cellule de pilotage. Projet d’appui à l’élevage des espèces à cycle court. Etude
sur la situation de la cuniculture sur les hauts plateaux malgaches.
Antananarivo : cabinet MAGE ; 1997.
10. Lebas F. Historique de la domestication et des méthodes d’élevage. Comment on
est passé du « lapin gibier sauvage » au « lapin d’élevage producteur de viande »
[en ligne]. 2008 mai [consulté le 28 novembre 2014];1 :[3 pages]. Consultable à
l’URL : http://www.cuniculture.info/Docs/Magazine/Magazine2010/Fichiers-
pdf/mag-37-054.pdf

11. Rakotobe M. Projet de création d’un complexe d’élevage et de transformation de


lapins dans la région d’andranomanelatra Antsirabe[thèse]. Finance et
comptabilité : Antsirabe ; 2006. 159p.

12. Henaff R, Jouve D. Mémento de l’éleveur de lapins. 7e éd. Nantes : Duquesne


purina ; 1988.

13. Centre de promotion du petit élevage. Étude sur la situation de la cuniculture sur
les hauts plateaux malgaches. Antananarivo : cabinet MAGE ; 1997.

14. Lebas F, Coudert P, de Rochambeau H, Thébault RG. Le lapin : élevage et


pathologie. Rome : FAO ; 1996.

15. Bokar H. contribution à l’étude de la filière lapin de chair au Sénégal[thèse].


Médecine vétérinaire : Dakar ; 2011. 146p.

16. Michel F. Techniques d’élevage : évolution de l’habitat des lapins. FFC


(fédération françaises de cuniculiculture). 1981. Disponible à
http://www.ffc.asso.fr/ffc/lelevage/techniques-delevage (accès le 13 octobre
2014).

17. Trésor. Choix de litière. Fiches lapins [en ligne]. 2014 juin [consulté le 31
octobre 2014] ;1(1) :[1page].consultable à l’URL :
http://leforumdulapin.superforum.fr/t818-choix-de-la-litiere

18. Kadi Si A. Alimentation du lapin de chair : valorisation de sources de fibres


disponibles en Algérie [Thèse]. Productions animales : Algérie ; 2012.
143pages.
19. Meaders Feeds Limited. L’élevage de lapin. Meaders Feeds 2014. Disponible à
www.meadersfeeds.com/wp-content/uploads/FT-Lapin-2014.pdf (accès le 23
octobre 2014)

20. Unité de clinique intensive hospices civils de lyon. Besoins nutritionnels et


pathologies. Lyon :Cecile Chambrier ; 2011

21. Collège des Enseignants de Nutrition. Besoins nutritionnels. CEN. 2010-2011.


Disponible à http://umvf.univ-
nantes.fr/nutrition/enseignement/nutrition_18/site/html/cours.pdf(accès le 31
OCTOBRE 2014)

22. Djago AY, Kpodekon M, Lebas F. Méthodes et techniques d’élevage du lapin,


élevage en milieu tropical. Elevage-Tropic. 2011.Disponible à
http://www.cuniculture.info/Docs/Elevage/Elevage-fichiers-pdf/Elevage-Tropic-
pdf/Guide-complet.pdf(accès le 23 octobre 2013).

23. Bergstrom C. nourrir son lapin. Plantes toxiques [en ligne]. 2005 juillet
[consulté le 31 octobre 2014] ;1(1) :[26 pages].consultable à l’URL :
http://www.medirabbit.com/FR/GI_diseases/Nutri/Toxic_plants_fr.pdf

24. ITAVI. Eau de boisson en élevage cunicole un facteur majeur de réussite.


ITAVI. Octobre 2011. Disponible à
http://www.facw.be/dossierstechniques/brochure-eau-boisson-lapin-.pdf (accès
le 14 octobre 2014)

25. Coalition to Abolish The Fur Trade(CAFT). Rapport sur la réalité de l’élevage
commercial de lapins en Europe. CAFT. 2003. Disponibles sur
http://www.rabbitfur.org/RapportCaftfr.pdf consulté le 08 avril 2014.

26. ITAVI. Gestion technico-économique des éleveurs de lapins de chair,


programme RENACEB et RENALAP, résultats 2006. 24. Septembre 2007.
Disponible à www.itavi.asso.fr/economie/references/synthesegtelapin2006.pdf
27. Philit M. Dermatoses parasitaires des rongeurs et du lapin de compagnie projet
pour intégration sur le site web de l’ENVL[Thèse]. Vétérinaire : Lyon ; 2008.
41p

28. Pascaline. Les vermifuges et autres anti-parasitaires. Fiches lapins [en ligne].
2014 juin [consulté le 31 octobre 2014] ;1[1page]. Consultable à l’URL :
http://leforumdulapin.superforum.fr/t10346-les-vermifuges-et-autres-anti-
parasitaires

29. Marguerite et Cie. Les vaccinations. 13 aout 2014. Disponible à


http://www.margueritecie.com/vaccination.php (accès le 31 octobre 2014)

30. . Lebas F, Combes S. Quel mode d’élevage pour un lapin de qualité. CRITT
Valicentre [en ligne]. 2001 novembre [consulté le 31 octobre
2014] ;1 :[10pages].consultable à l’URL :
http://www.cuniculture.info/Docs/Documentation/Publi-Lebas/2000-2009/2001-
Lebas-Combes-CRITT-Elevage-lapin-qualite.pdf

31. Lebas F. La cuniculture française : innovations et perspectives. Québec :


deschambault ; 2009.

32. Ministère de l’agriculture, du développement rural et des pêches maritimes-


Direction de l’élevage. Cuniculture. Disponible à www.fellah-
trade.com/ressources/pdf/Cuniculture.pdf (accès le 23 Octobre 2014).

33. L214. Lapin : le bonheur est dans l’élevage. Mars 2009. L214. Mars 2009.
Disponible à http://www.l214.com/fichiers/pdf/brochure-lapin.pdf (accès le 31
octobre 2014)

34. .Neil. L’alimentation, ce qu’il faut savoir…. Passionnément lapins [En ligne].
2014 avril [consulté le 31/10/14] ;20 :[1page]. Consultable à l’URL :
http://leforumdulapin.superforum.fr/t15276-l-alimentation-ce-qu-il-faut-savoir.
35. Morisse JP, Maurice R. Bien être et production intensive de lapins. Rev Sci
Tech Off Int Epiz. 1994 ;13(1) :131-41.

36. Colin M. La cuniculture Nord Américaine : le Mexique. France : Montigny le


bretonneux ; 1994.

37. Sauvant D. Principes généraux de l’alimentation animale. Paris : Grignon ; 2005

38. Duperray J. technique de rationnement : objectifs et modalités. France :


AFTAA ; 2006.

39. Versele-laga. Lapins : aliments pour lapins. Versele-laga SA. Mars 2011.
Disponible à http://www.fermedebeaumont.com/pdf/brochures-versele-
laga/Versele-laga-brochure-lapins.pdf (accès le 14 avril 2015)

40. Ursula G. les lapins préfèrent les coupelles aux pipettes. Paris : Tierwelt ; 2011.

41. Mayotte R, Ministère de l’agriculture et de la pêche (République Française),


Cirad, COMAVI. Itinéraire technique recommandé : l’élevage de lapin de chair
en Mayotte. ITR_CUNICULTURE. Janvier 2013. Disponible à www.rita-
dom.fr/.../2/.../ITR_CUNICULTURE_Janv2013_Mayotte.pdf(accès le 23
octobre 2014)

42. Journal de la Protection Animal. La vraie vie du lapin. JPA. Janvier 2015.
Disponible à http://journanimaldotcom.wordpress.com/

43. OMS. Nutrition : thème de santé. OMS. 2014. Disponible à


http://www.who.int/topics/nutrition/fr/ (accès le 14 avril 2015)

44. Koutinhouin G B, Youssao A K I, Kpodekon T M, Djago Y et Houenon R.


incidence de la séparation mère-portée sur la fertilité des lapines allaittantes et la
taille de la portée au Sud du Bénin. Bulletin de la recherche agronomique du
Bénin. 2009 Mars ; 63 :13-18,
http://www.slire.net/download/664/article_2_brab_63_koutinhouin_incidence_s
_paration_m_re-port_e_lapines.pdf

45. Ministère de l’environnement, conservation de la nature et tourisme. Manuel


d’élevage de petits bétails pour les zones d’intervention du projet PANA ASA.
Février 2013. Disponible à http://www.undp-
alm.org/sites/default/files/downloads/manuel_delevage_pana.pdf

46. Vade-Mecum du vétérinaire. 15ème édition. Paris : Vigot ; 1987. lapins ;


p.1379-96.

47. Gallois M. Statut nutritionnel du lapereau : maturation des structures et des


fonctions digestives et sensibilité à une infection par une souche
enteropathogene d’escherichia coli[thèse]. Qualité et sécurité des aliments :
Toulouse ; 2006. 293p.
ANNEXES
FICHE D’ENQUETE:

Date de l’enquête : Lieu de l’enquête :

Code de l’éleveur: Niveau d’instruction :

1. ELEVEUR DE LAPIN : OUI : NON :


2. CHEPTEL CUNICOLE ACTUEL : Mâle :

Femelle :

Mère lapine :

Mâle reproducteur :

3. DATE DE DEBUT DE L’EXPLOITATION :

jour : mois : année :

4. DATE DE FIN DE L’EXPLOITATION :

jour : mois : année :

5. PERENNITE DE L’EXPLOITATION :

TECHNIQUES D’ÉLEVAGE:

A. Gestion des troupeaux:

Selon le stade physiologique (âge, gestation, …):


Selon genre:
Selon liens de parenté (misy rà iraisana) :
Hétérogène (mikambana daholo izy rehetra):
Autres à préciser:……………………………………………………………….

B. Prophylaxie sanitaire:
1. NETTOYAGE DU BATIMENT OU DE LA CAGE :
OUI : NON :
2. FREQUENCE DE NETTOYAGE:
3. METHODE DE NETTOYAGE:

Nettoyage: lavage avec eau:

Lavage avec détergent: désinfection:


C. Matériels d’élevage:
1. TYPES DE MANGEOIRS :
 Fourrage :
Sur le plancher :
Étager en bois:
Râteliers :
Autres à préciser:……………………………
 Autres aliment :
Assiettes :
Autres à préciser :
2. TYPES D’ABREUVOIRS:

Assiettes:

Tasse:

Néant:

Autres:

3. NOMBRE D’ABREUVOIR PAR CAGE OU BATIMENT :


4. LITIERE :

Herbe:
Coupeaux de bois:
Feuillage:
Paille :
Néant:
Autres à préciser:……………………………………………….

D. Alimentation:
1. TYPES D’ALIMENTATION:

Fourrage:

Ménagers :

Industrielles (provende):

Résidus de cuisine :
Résidus de récolte :

Autres à préciser:……………………………………………………………

2. FREQUENCE DE DISTRIBUTION D’ALIMENT PAR JOUR:


1/ JOUR :
2/JOUR :
3/JOUR :
Autres à préciser:…………………………………………………
3. MEME FREQUENCE POUR TOUS LES CATEGORIES DE LAPINS:
OUI : NON :
Si non ; raisons à préciser :…………………………………………
4. MEME QUANTITE D’ALIMENT POUR TOUS LES CATEGORIES
D’ANIMAUX :

OUI: NON:

5. PLANTES TOXIQUES POUR LES LAPINS :

Matières alimentaires cochage Effets sur l’animal


Anamamy
Anamamy dia
Vilona mando
Ravim-boanatsindrana
Ravin-goavy
Ravim-boatabia
ovy
anatsinahy
Ravina dingadingana
Anandrano
Vilona misy ronono
Nifin’akanga
Autres à préciser
E. Abreuvement:
1. ABREUVEMENT: OUI: NON:

RAISON NON ABREUVEMENT cochage

méconnaissance

alimentation contient déjà d’eau

Rend malade l’animal

mort de l’animal

Autres à préciser…………………………

2. FREQUENCE D’ABREUVEMENT :

1/JOUR :

2/JOUR :

3/JOUR :

Autres à préciser :…………………………………………………………….

F. Gestion technique:
1. FICHE D’ELEVAGE: OUI: NON:

Si non, raisons à préciser :……………………………………………

G. Reproduction:
1. TYPE DE REPRODUCTION:

Monte naturelle :

IA:

Autres à préciser:………………………………………………………

2. PROVENANCE DU MALE :

Propriétaire d’un mâle:

Louer:

Emprunter:

Autres à préciser:………………………………………………………
3. SYNCHRONISATION DES CHALEURS DES LAPINES
REPRODUCTRICES :

OUI : NON :

4. RATIO MALE/FEMELLE: ………………………………………


5. NOMBRE DE MISE BAS PAR AN:………………………………
6. INTERVALLE MISE BAS-MISE A LA REPRODUCTION:………
7. AGE AU SEVRAGE DES LAPEREAUX:.........................................
8. AGE DE REFOME DES REPRODUCTEURS:

Mâle:

Femelle:

H. Taux de mortalité globale:


1. CHEPTEL CUNICOLE DEPUIS LE MOIS DE JANVIER
2014 :…….………………
2. SUIVI D’UNE FORMATION TECHNIQUE EN CUNICULTURE :

OUI: NON:

3. FORMATEUR:

Vetérinaire:

Technicien:

Autres à préciser:

Inconnu:

SITUATION SANITAIRE:

1. Symptômes
N° Symptômes Fréquence d’apparition (/an) Saison d’apparition
1
2
3
4
5
2. conduite à tenir en cas de maladie :
 Pour les malades :

Consommation familiale:

Mise en vente:

Traitement :

Autres à préciser : ………………………………………………………

 pour les non malades :

Antibioprophylaxie : OUI : NON :

3. SI LES MALADES SONT TRAITES: LE TRAITANT :

Veterinaire :

Technicien :

Auto-traitement :

Autres à préciser :……………………………………………………

4. TRAITEMENT ENTREPRIS EN CAS D’AUTO-TRAITEMENT :

N° symptômes Traitement effectué par l’éleveur Matière utilisée pour la


médication

5. SUIVI SANITAIRE: OUI: NON:


6. CARNET D’ELEVAGE: OUI: NON:
7. VERMIFUGATION : OUI : NON :
8. FREQUENCE DE VERMIFUGATION: PRODUITS :
LA PRODUCTIVITE DE L’ELEVAGE CUNICOLE DE LA COMMUNE:

1. TYPE D’ELEVAGE:

Naisseur:

Engraisseur:

Naisseur-engraisseur:

A. ELEVAGE NAISSEUR:
1. VENTE DE LAPEREAUX: OUI: NON :
2. AGE DE DEBUT DU MISE EN VENTE DES LAPEREAUX:……
3. PRIX D’UN LAPEREAU:....................................................ARIARY
4. ACHETEURS:

Consommateur:

Grande surface:

Hôtel ou restaurant :

Boucherie:

Autres à préciser:..............................................................................................

5. NOMBRE DE LAPEREAUX VENDUS PAR AN :………………………


6. TAILLE DE PORTEE OU PROLIFICITE :………………………
7. NOMBRE DE NES VIVANTS PAR ^PORTEE :…. ……………..
8. NOMBRE DES LAPINS VIVANTS APRES SEVRAGE :……………..
9. NOMBRE DE PORTEE PAR AN :…………………………….
B. ELEVAGE ENGRAISSEUR :
1. VENTE DE LAPINS ENGRAISSÉE: OUI : NON :
2. DUREE D’ENGRAISSEMENT:....................................................
3. POIDS VIFS D’UN LAPIN ENGRAISSE :

Minimum :

Maximum :

4. NOMBRE DE MORTS PENDANT L’ENGRAISSEMENT :


5. MODE DE VENTE :

Poids vif :

Poids carcasse :

Estimation à l’œil nu :

6. PRIX DE VENTE:.............................................................Ariary
7. ACHETEUR:

Consommateurs:

Grande surface:

Hôtel ou restaurant:

Boucherie:

Autres à préciser:…………………………………………………

8. NOMBRE DE LAPINS ENGRAISSES VENDUS PAR AN :………


9. MODE D’ELEVAGE:

Pour la consommation familiale :

Pour le plaisir :

Pour la rentabilité (à but lucratif) :

Autres à préciser :………………………………


GRILLE D’OBSERVATION DIRECTE :

TECHNIQUES D’ÉLEVAGE:

A. Bâtiment d’élevage:
1. LIEU D’IMPLANTATION DU BATIMENT :
 à l’intérieur de la maison du propriétaire:
 maison isolée
 Sur la veranda:
2. Autres à préciser: …………………………………………………
3. TYPE D’ELEVAGE :
Au sol :
En cage :
Autres à préciser :………………………………………………….
4. DIMENSIONS DE LA CAGE OU DU BATIMENT :

Longueur(m) Largeur(m) Hauteur(m)

5. MATERIELS DE CONSTRUCTION DE LA CAGE OU DU BATIMENT :

designations toiture mur dallage

Cage

bâtiment

6. PRESENCE DE BOITE À NID: OUI : NON :


7. DIMENSIONS DE LA BOITE A NID:

Lomgueur(cm) Largeur (cm) Hauteur (cm)


B. Gestion du troupeau :
1. MARQUAGE DES LAPINS

Néant :

Sur le corps de l’animal :

Sur la cage :

Autres à préciser :…………………………………………………………

C. Densité :
1. NOMBRE DE LAPINS PAR CAGE OU DANS UN BATIMENT :

catégories lapereaux Mâle Lapines gestantes allaitante


reproducteurs reproducteurs

nombres

catégories engraissés Hétérogène

nombres

D. Matériels d’élevage:
 Mangeoirs:
1. NOMBRE DE MANGEOIRS PAR CAGE OU BATIMENT :……………..
2. CAPACITE DES MANGEOIRS :………………………………
 Abreuvoirs:
3. NOMBRE D’ABREUVOIRS PAR CAGE OU BATIMENT :……………
4. CAPACITE D’UN ABREUVOIR :………………………………..
PHOTOS

Photo 1: Photo d'un bâtiment d'élevage cunicole


Source : Auteur. 2015

Photo 2 : Photo d'une cage mère munie d’une boite à nid


Source : Auteur. 2015

Photo 3: Photo d'une cage en bois


Source : Auteur. 2015
VELIRANO
« Eto anatrehan’i ZANAHARY, eto anoloan’ireo mpikambana ao amin’ny Holafitra
Nasionalin’ny Dokotera Veterinera Malagasy sy ireo mpampianatra ahy, mianiana aho
fa hitandro lalandava ary hatraiza hatraiza ny haja amam-boninahitry ny Dokotera
Veterinera sy ny asa.
Noho izany dia manome toky ary mianiana aho fa:
- Hanatanteraka ny asako eo ambany fifehezan’ny fitsipika misy ary hanaja ny rariny
sy ny hitsiny;
- Tsy hivadi-belirano amin’ny lalàn’ny voninahitra, ny fahamendrehana, ny fanajana
ny rariny sy ny fitsipi-pitondran-tena eo am-panatanterahana ny asa maha Dokotera
Veterinera. Hanaja ireo nampianatra ahy, ny fitsipiky ny hai-kanto. Hampiseho ny
sitraka sy fankatelemana amin’izy ireo ka tsy hivaona amin’ny soa nampianarin’izy ireo
ahy;
- Hanaja ny ain’ny biby, hijoro ho toa ny andry hiankinan’ny fiarovana ny
fahasalaman’izy ireo sy ho fanatsarana ny fiainany ary hikatsaka ny fivoaran’ny
fahasalaman’ny olombelona sy ny toe-piainany;
- Hitazona ho ahy samirery ny tsiambaratelon’ny asako;
- Hiasa ho an’ny fiarovana ny tontolo iainana sy hiezaka ho an’ny fisian’ny fiainana
mirindra ho an’ny zavamanan’aina rehetra ary hikatsaka ny fanatanterahana ny fisian’ny
rehetra ilaina eo amin’ny fiaraha-monina tsy misy raoraon’ny olombelona sy ny biby;
- Hiezaka ahafehy ireo fahalalana vaovao sy hai-tao momba ny fitsaboana biby ary
hampita izany ho an’ny hafa ao anatin’ny fitandroana ny fifanakalozana amin’ny
hairaha mifandray amin’izany mba hitondra fivoarana ho azy;
Na oviana na oviana aho, tsy hanaiky hampiasa ny fahalalako sy ny toerana misy ahy
hitondra ho any amin’ny fahalovana sy hitarika fihetsika tsy mendrika.
Ho toavin’ny mpiara-belona amiko anie aho raha mahatanteraka ny velirano nataoko.
Ho rakotry ny henatra sy horabirabian’ireo mpiray asa amiko kosa aho raha mivadika
amin’izany. »
PERMIS D’IMPRIMER

LU ET APPROUVE

Le Directeur de thèse

Signé : Professeur RASAMBAINARIVO Jhon Henri

VU ET PERMIS D’IMPRIMER

Le Doyen de la Faculté de Médecine d’Antananarivo


Signé: Professeur ANDRIAMANARIVO Mamy Lalatiana
Name and firstname : RABEMANANA Vonitrala
Title of thesis : RABBITS FARMING IN THE RURAL TOWNSHIP OF
AMBOHIMANGAKELY
Section: Zootechnic and animals health care
Number of page : 91 Number of charts : 26
Number of figures : 18 Number of appendix : 02
Number of bibliographic references: 47

SUMMARY:
Introduction: On 1997, the rural township of Ambohimangakely was among most
advanced for rabbit production. Nowdays, the situation on field is unknown. That is
way, we did a study in this township to update informations about the used breeding
technique, the health status of rabbits, and the level of the productivity.
Methods: Our research was carried out from March 2013 to December 2014, we did a
transversal interview within 61 rabbit breeders in the township of Ambohimangakely.
Results: The rabbits’feed is constitued exclusively on the natural forages in 19,7% of
cases. Only 3,3% of breeders give condensed food. The used method of reproduction is
exclusively the natural mating. The rabbit disease symptoms frequently met are the
long nail, the diarrhea, the big belly. The weight of slaughtered-rabbit is 2,1kg. The
prolificity of doe rabbits is about 6,15 young rabbits/female/year.
Conclusion: Nowdays, for farmers within the township of Ambohimangakely, rabbit
production has no commercial target and the productivity level is low.

Keywords : Food, rabbits production, rabbits breeders, breeding, rabbits,


reproduction, breeding technique, Madagascar

Thesis director : Professor RASAMBAINARIVO Jhon Henri


Thesis reporter : Professor RAKOTONIRINA Julio
Author's address : lot 25B Ankadindambo Ambohimangakely, Tanà 103
Nom et prénom : RABEMANANA Vonitrala
Titre de la thèse : ELEVAGE DE LAPINS DANS LA COMMUNE
RURALE D’AMBOHIMANGAKELY
Rubrique : Zootechnie et santé animale
Nombre de pages : 91 Nombre de tableaux : 26
Nombres de figures : 18 Nombre d’annexes : 02
Nombres de références bibliographiques: 47
RESUME:
Introduction : En 1997, la commune rurale d’Ambohimangakely a été parmi les
communes les plus en pointe en matière de cuniculture. Actuellement, la situation de
cette filière est peu connue. Ainsi, nous avons mené une étude pour actualiser les
informations sur les techniques d’élevage utilisées, la situation sanitaire des lapins et le
niveau de productivité de la filière.
Méthodes : Notre étude a été réalisée entre le mois de mars 2013 à décembre 2014.
Nous avions réalisé une enquête transversale auprès des 61 cuniculteurs de la
commune d’Ambohimangakely.
Résultats : L’alimentation des lapins est constituée exclusivement de pâturage naturel
dans 19,7% des cas. Seuls 2,1% des éleveurs donnent de la provende. Le mode de
reproduction utilisé est exclusivement la monte naturelle. Les symptômes
pathologiques de lapin fréquemment rencontré sont l’ongle long, la diarrhée et le gros
ventre. Le poids moyen à l’abattage des lapins est de 2,1kg. La prolificité des lapines
est de 6,15 lapereaux/lapine/an.
Conclusion : Actuellement, la cuniculture dans la commune d’Ambohimangakely n’a
pas un objectif commercial avec utilisation de technique d’élevage traditionnelle, peu
de préoccupation pour la santé des animaux et une productivité faible.

Mots clés : Alimentation, cuniculture, cuniculteurs, élevage, lapins,


reproduction, technique d’élevage, Madagascar

Directeur de thèse : Professeur RASAMBAINARIVO Jhon Henri


Rapporteur de thèse : Professeur RAKOTONIRINA Julio
Adresse de l’auteur : Lot 25B Ankadindambo Ambohimangakely, Tanà 103

Vous aimerez peut-être aussi