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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL

GÉOLOGIE DU QUATERNAIRE ET HYDROSTRATIGRAPHIE DES DÉPÔTS

MEUBLES DU BASSIN VERSANT DE LA RIVIÈRE BÉCANCOUR ET DES ZONES

A VOISIN ANTES, QUÉBEC

MÉMOIRE

PRÉSENTÉ

COMME EXIGENCE PARTIELLE

DE LA MAÎTRISE EN SCIENCES DE LA TERRE

PAR

PIERRE-MARC GODBOUT

MAI2013
UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL
Service des bibliothèques ·

Avertfsseaient

La diffusion de ce mémoire se fait dans le~ respect des droits de son auteur, qui a signé
le formulaire Autorisation de repfodulre. et de difftiser un travail de recherche de cycles
supérieurs (SDU-522- Rév.01-2006). Cette autorisatlon .stlpule que ccconformément ·à
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l'Université du Québec à Montréal une llc~nce non exclusive d'utilisation et de .
publication pa la totalité ou d'une partie importante de [son] travail d~ recherche pour
des fins pédagogiques at non commèrclales. Plus précisément, [l'auteur] autorise
l'Université du Québec à Montréal à reproduire, diffuser, prêter, distribuer ou vendre des .·
copies de. [son] travail de rechercha à des fins non commerciales sur quelque support
que ce soit, y compris l'Internet. Cette licence et cette autorisation n'entrainent pas une
renonciation de [la] part [de l'auteur] à [ses] droits moraux ni à [ses] droits de propriété
intellectuelle. Sauf antenté contralr$, [l'auteur] conserve la liberté de diffuser et de
commercialiser ou non ce travail dont [il} possède un exemplaire ..»
À mon oncle Jacques
REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier en premier lieu mon directeur de recherche Michel Lamothe ainsi que ma
co-directrice Marie Larocque de m'avoir confié ce projet d'envergure et de m'avoir fourni le
support moral et financier nécessaire à la réalisation de ce mémoire.

À Éliane, oreille attentive sur les hauts et bas que j'ai exprimés sans réserve, tu as été du plus
grand support et je t'en remercie sincèrement. Tu m'as fourni les encouragements nécessaires
à la réalisation de ce mémoire en dépit mes trop nombreuses absences physiques et mentales .
Merci.

À Magali Barré, Guillaume Allard, Olivier Caron et Viorel Horoi , vous avez toujours trouvé
le temps afin de me fournir le support technique nécessaire malgré vos emplois du temps très
chargés. Vous pouvez désormais apprécier le résultat de cette aide si précieuse.

Aux collègues de bureau Stéphanie Ouimet, Lysandre (Léo) Tremblay, Sylvain Gagné et
Guillaume Meyzonnat, les discussions scientifiques ou totalement débridées ont grandement
permis de faire de mon environnement scolaire un endroit où il est parfois possible de ne pas
toujours se prendre au sérieux. Merci!

Un merc1 smcère à toutes les personnes qui ont contribué aux travaux de terrain et de
laboratoire: Guillaume St-Jacques, Denise Fontaine, Ludovic Bigot, Sandra Lavoie, Kevin
Chaumont-Blonsky, Myriane Ferlatte, Mireille Pelletier, Véronique Lafrance, Dorota
Medrzycka, El Mustapha Choaibi, Frédérike (Frédo) Lemay-Borduas et Patrick Turgeon.
TABLE DES MATIÈRES

REMERCIEMENTS ...... ....... ....... .. ... ......... .. ... ..... ... .. .. ....... .. ... .... .... ..... ...... ..... .......... .... .. ... ...... iii

LISTE DES FIGURES ............... ...... ... .... ... .. ... ..... .... ..... ... ............. .. .... ... ..... ...... ... ... .... ..... ..... viii

LISTE DES TABLEAUX ...... ..... ... .. ...... .... ... .... ...... .... ... ... .... ... ....... .. ... ... .... ... ... .. ... .... ... .. ....... xvi

RÉSUMÉ .. ..... ... ........ ............ ...... ... .. ........ .. ..... ....... ........... ... .... .. ......... ...... ..... ..... .. ... .... ... ... ... xvii

CHAPITRE I
INTRODUCTION .. ... ...... .. ...... ....... ..... ........... ... .... ...... ............ ....... .... .......... .. ...... ... ... ..... ........ . 1

1.1 Contexte général de cette recherche et objectifs spécifiques ....... ... .... ......... .... .. .. .... .... 1

1.2 Déroulement des travaux et communication des résultats ...... .. ... ......... ... ...... ...... .. .... .. 1

1.3 Géographie et hydrographie de la zone Bécancour. ............... ..... .. ........ ........ ... .. ..... .. ... 3

1.4 Contexte géologique du soubassement rocheux .... .. .......... .... ............... ........... ........... . 7

1.5 Géologie et géomorphologie du Quaternaire ....... ........ ............... ...... ..... ... .. ... ............ 11

CHAPITRE II
CARTOGRAPHIE DES SÉDIMENTS QUATERNAIRES ... ..... .......... ... .. .... .. ... ..... ............. 18

2.1 Les unités lithostratigraphiques cartographiées dans la région de Bécancour ........... 19

2.1.1 Le roc (Rs, Rd) ...... ..... ... .. .. .. .. ... .... ... .... ....... ................. ...... ..... .......... .... .... .... .... 19

2.1.2 Le Quaternaire Ancien (Q) ... ...... .. .... .... ........ .... ... ....... ........ ... .... ...... ..... ..... ... ... 20

2.1.3 Les sédiments glaciaires (Tf, Trm, Tr, Tc, Tm) ...... .. .... ..... ... .... ... .... ................ 20

2.1.4 Les sédiments fluvioglaciaires (Gx, G) .. ................... ... ................. .... .............. 22

2.1.5 Les sédiments glaciolacustres (LGd, LGb, LGa) ........ ...... ..... ..... ...... ...... .... ... .. 25

2.1.6 Les sédiments glaciomarins (MGd, MGb, MG a) ... ...... .. .. ......... ... ......... ..... .. ... 25

2.1. 7 Les sédiments lacustres (Ld, Lb) ............... .... ... ......... ..... .... ... ........... .. ... ... ..... .. 28

2.1.8 Les sédiments alluviaux (Ap, At, Ax, A) ..... ..... ....... ... ... ... ..... ......... .. .. ............. 28

2.1.9 Les sédiments éoliens (Ed) .................. ............... ........ .... .. .. .... ..... .. ....... ..... ..... . 28
v

2 .1.10 Les sédiments organiques (Ot, 0) .... .... ..... ................................... ...... .... .......... 29

2 .1.11 Les dépôts de versant (Cg) ................................................ .................... ........... 30

2.2 Écoulements glaciaires de la région à l'étude .. ........ .... ............................................... 30

2.3 Conclusion .... ... ......... .... .. ......... .. ........... ........... .... ...... .... ....... .. .... ... ... ..... .. ... .... ........ ... 35

CHAPITRE III
LITHOSTRA TIGRAPHIE DES SÉDIMENTS QUATERNAIRES .... .. .................. .... .......... 36

3.1 Synthèse stratigraphique de la région à l'étude .............. .. ........................................ .. 37

3.1.1 Évolution du cadre stratigraphique régional de la pa1tie centrale des Basses-


Ten·es du Saint-Laurent. ... ...... ........ ... .. ...... ... ...... ..... .. ... ................................... 37

3.1.2 Évolution du cadre stratigrapbique régional des Appalaches du Sud du Qué-


bec ......... ... ......... .... .... ... ... ... ..... ......... .... .... .... ....... .. ........ .... ....... ... ............ ...... ... 45

3.2 Localisation des coupes étudiées, interprétations, corrélations lithostratigraphiques


et comptages pétrographiques ...... ..... .. ...... ...... ... ...... .......... ....... ... ....... .... ..... .. ..... .. .. ... 50

3.2.1 Rivière Blanche .. .... ......... .. .. .... .. .... .......... ......... .. ...... .... .... .. ... .. .. ..... ................. . 50

3.2.2 Rivière Bécancour (sections basse et centrale) ........... ...... ............................... 55

3.2.3 Rivière Gentilly (sections basse et centrale) ............................................ .. ...... 72

3.2.4 Petite rivière du Chêne ........ ...... .................................................... .. ........ .. ...... . 85

3.3 Coupe topogéologique .................. .. .. ...... .. .. .. ............ ............. .. ............................ .. .... 97

3.4 Conclusion ........... ... ............. .. ................ ..... ..... .................. .......... .. .............. .... .. ...... 100

CHAPITRE IV
HYDROSTRATIGRAPHIE ... .... ... .......................................... ....... .......... ...... .......... .......... .. 101

4.1 Modèle conceptuel pour la zone d'étude ...... .. .......................................................... 102

4.2 Architecture verticale des dépôts et unités hydrostratigrapbiques .. .... .. .. ................ . 102

4.2.1 Modélisation ..... ... ... ....... .. ... ..... .. ... ... ... ... ..... .. .. .... ............ .... ..... ... .. ... ... .. .... ... .. 105

4.2.2 Sédiments corrélés aux tills de Bécancour et Johnville, et aux rytbrnites


associées (U12) .............................................................................................. 113

4.2.3 Sédiments associés aux Sables de Lotbinière (U11) ...................................... 113


-~,

Vl

4.2.4 Sédiments associés à la glaciation Lévrard et Chaudière et à l'lnterstade de


Saint-Pierre. (010) ...... .... ...... ..................... ....... .. .. ............................ ... ... .... ... 116

4.2.5 Sables des Vieilles-Forges (U9) ............ oo . . . . oo . . . . . . . . oo . . . . . . . . . . . . oo . . . . oo . . oo oo . . oo . . . . . . . . 116

4.2.6 Sédiments d'englaciation et de la dernière glaciation (U8) ...... oo . . . . oo . . . . . . . . oo . . . . 119

4.2.7 Sédiments de retrait glaciaire et till remanié (U7) .. .... .. 00 . . . . . . . . . 00 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120

4.2.8 Sédiments d'eau profonde de la Mer de Champlain (U4) ........ .. .. ............ .. .... 122

4.2.9 Sédiments littoraux et deltaïques de la Mer de Champlain (U3) .. .... .. .. .. oo . . . . . 123

4.2.10 Les dépôts holocènes et les sédiments littoraux du Lac à Lampsilis (Ul) ..... 125

4.3 Conclusion ... .. ...... ...... .. ... ... ..... oo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 126

CHAPITRE V
GÉOCHRONOLOGIE DES SABLES DES VIEILLES-FORGES .............. oo . . . . . . . . oo . . . . . . . . . . . 128

5.1 Position stratigraphique et contexte paléoenvirom1emental dépositionnel .............. 129

5.2 Sites d'échantillonnage en IRSL pour les Sables des Vieilles-Forges .... .. ............... 131

5.3 Définitions et propriétés physiques de la matière à la base du concept de la


lunlinescence .... ..................... ..... .................. ... ........ ................. ... ........ ... ... .... ....... .... 131

5.4 Méthodes de correction quantitatives de 1'Anomalousjading ........ oo . . . . . . . . . . . oo . . . oo . . . . . . 138

5.5 Méthodologie ..... .. .... .............. ... .......... ..... ...... ........ ... ..... ...... ...... ..... .. .. .. .. ....... .. ........ 140

5.5.1 Échantillonnage ......................... .... 00 . . 00 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140

5.5.2 Préparation des échantillons .............. oo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . oo . . . . . . . . . . oo . . . . oo . . . . . . . . . . . . 141

5.5.3 Appareillage .... ... ... ............. .. .... ...... ..... ............. ... .. ... ....... ....... .. .... .. ..... ........... 141

5.5.4 SAR protocol .. .... .. ..... .. . oo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142

5.5.5 Dosimétrie ............ ... ... .. oo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . oo • • • • • • • • • • • • • • • • • • 143

5.6 Résultats ............................... .. .......... .. .. .... ... .. .... ... .......... ...... ......... ... ................. ....... 144

5. 7 Discussion .. .... ........... ...... ........... ..... ....... .. .. ... ................. ... ..... ..... ......... 00 • • • • • • • • ••• •• ••••• 147

5.8 Conclusion .. ... ... .... ................................. .......... ....... .. .. ... .......... ... ......... 00 . . . .. .. .. ... .... . . 149
Vll

CHAPITRE VI
SYNTHÈSE PALÉOGÉOGRAPHIQUE ET CONCLUSION ........... ... .. ....... ... .... .... .......... 150

6.1 Synthèse paléogéographique .. ... ..... ... ... ......... ... .. .. .. .. ... ... ...... .. .... .. .. ... .... ..... .. .. .. .... .... 150

6.1.1 Événements pré-wisconsinien ...... ........... .. ............ .. ......... .. .... .. .... ... ....... .. ...... 150

6.1.2 Événements wisconsiniens .. .. .. .. .............. .. ......................... ..... ... .... .. ....... .. .. .. 150

6.1.3 Wisconsinien moyen .. ... .................. .. .... ....... .. .. .. ...... ................. .. .... ..... .... .. .... 151

6.1.4 Holocène ........ ........ ........... .... .. .. .. ............. .. .. .... ............ .... .. .. .... .. ..... ..... .......... 152

6.2 Recomrnendations et travaux futurs ............... .... .. .............. .. .... ............ ... .. .... ... ........ 153

6.3 Conclusion ...... ... ...... ... .... .. .......... .... .... ............. ........ ... .... ......... .. .... ........... ... .......... .. 153

ANNEXE A
DESCRIPTIONS LITHOSTRATIGRAPHIQUES ..... .... .. ......... ..... .... ..... .. ............. ............. !54

ANNEXEB
RÉSUMÉ ALLONGÉ GÉOHYDRO 2011 .. .. .. .. .. .......... .. ............. ..... .. .. ... .. .. ........ .. ............ . 178

BIBLIOGRAPHIE .......... .... ............... ... ... .... ... .. ... .... .... ... ... .. .. ..... ..... .... .. .. .. ... ..... .. .. ... ... ......... 187
LISTE DES FIGURES

Figure Page

1.1 Territoire visé pour la cartographie des dépôts quaternaires de la zone


Bécancour ........................ ... ................. ... .... ... ...... .. .... ...... ...... ...... .............. . 3

1.2 Bassins versants visés pour l'étude hydrogéologique ... ...... .. .. .......... .. ...... .. 4

1.3 Limites des MRC touchant aux bassins et sous-bassins versants de la


zone Bécancour. .. ... ..... .. . . .. .. .... ... ... .... ..... ... ... .... ... .. ... ... . ... ..... .... .... ..... ..... .... 5

1.4 Modèle d'élévation nwnérique du secteur cartographié de la rivière


Bécancour, Québec (Données sources: Base de données
topographiques du Québec 1:20 000) ............................ .......................... .. . 6

1.5 Domaines géologiques couverts par la zone d'étude. Ce qui est


considéré comme la ligne de Logan est surligné en rouge (Données
sources: SIGEOM, DV 2002-06) . ...................... .......... ........................ .... .. 9

1.6 Géologie du substrat rocheux de la région de la zone Bécancour.


(Données sources: SIGEOM, DV 2002-06) . .......... .... .......... .......... .. .. ...... .. 10

1.7 Feuillets topographiques auxquels touche le secteur cartographié ........ .... . 12

1.8 Couverture cartographique antérieure pour la zone d'étude. Les


feuillets en vert ont été produits par Gaucher et Associés (1984) et
celui en rouge par Dubé (1971 ) . ........ .. .............. ...... .. .... .. .... .. .... .......... .. .... . 13

1.9 Mosaïque cartographique de la géologie du Quaternaire des bassins


versants de la zone Bécancour élaborée à partir des travaux antérieurs à
cette étude. Les unités ont été adaptées à la légende des formations
superficielles de la CGC-Québec ................. ...... .. ........ .... .. ...................... .. 14

1.10 Distribution des forages dans la région des bassins versants de la zone
Bécancour. .. ..... .. .... ........ .......... ..... .... .. ... ... ......... .... ... .................... .. .. ... ... .. . . 15

1.11 Coupe géologique quaternaire entre Gentilly et Deschaillons, le long


de l'axe du fleuve Saint-Laurent (Lamothe, 1989) ........ .. .. .. .......... .. .. .... .. .. . 17

2.1 Roche moutonnée (vue vers N170) montrant un écoulement glaciaire


vers N270, à 50 mau nord du chemin du Lac de l'Est, au sud-ouest de
Saint-Joseph de-Coleraine. (NAD 83 UTM Zone 19, X: 312292, Y:
5091205) .... ..... .. ... .. ..... .. .. .. ............ .... .. ... ............ ..... ........ ... .... .. .. .. .............. . 19
lX

2.2 Séquence montrant la superposition du Till de Gentilly sur les Sables


des Vieilles-Forges, le long de la rivière Bécancour à Saint-Sylvère.
(NAD 83 UTM Zone 18, X: 711920, Y: 5120487) ......... ............ ..... .. ... .. ... 20

2.3 Argile de la Mer de Champlain reposant directement sur le Till de


Gentilly, le long de la rivière Bécancour, près de la réserve
amérindienne de Wôlinak. La tête du pic, ce dernier d'une longueur de
91 cm, marque le contact entre les deux unités. (NAD 83 UTM Zone
18, X: 697728, Y: 5134605) ....... .. .... .................. ...... .. .............. ..... ....... ..... . 21

2.4 Sédiments fluvioglaciaires (Gx) formant une moraine mineure à


environ 7 km au nord-est de Plessiville. (NAD 83 UTM Zone 19, X:
290018, Y: 5128299) ......... ... ........ ........ ..... .... ................................ .... .. .. .... . 24

2.5 Amas de sédiments fluvioglaciaires non-différenciés (G) situé à


environ 6,5 km au sud de Saint-Ferdinand (anciennement Bemierville)
le long du ruisseau Provencher. (NAD 83 UTM Zone 19, X: 300940,
Y: 5102969) ............ .... ................ ............ ................... ........ ............... .... .... .. 24

2.6 Sables et graviers stratifiés formant un ancien littoral de la Mer de


Champlain (vue vers le NW). (NAD 83 UTM Zone 18, X: 725531 , Y:
5127010) ...... .... .. .... ... .. .... .. ................. .......... .. ...... ................. ..................... . 26

2.7 Épandage deltaïque de la Mer de Champlain. (NAD 83 UTM Zone 18,


X : 709734, Y: 5118928) .. ... ... ....... ..... ....... .... ....... .. ... ............................ ... .. . 27

2.8 Argile litée et fossilifère de la Mer de Champlain et sables de


régression sus-jacents, le long de la rivière Bécancour à Saint-Sylvère.
(NAD 83 UTM Zone 18, X: 711920, Y: 5120487) ........ .... ............... ... ..... . 27

2.9 Totalité des écoulements glaciaires observés dans les Appalaches sur
le territoire du bassin versant de la rivière Bécancour dans le cadre de
cette étude. La population de traces d'écoulements glaciaires recensés
sur le territoire à l'étude représentée est égale à 186. ......... ....... .. ..... .......... 32

2.10 Écoulements glaciaires observés dans le cadre de cette étude sur le


territoire couvert par le projet de cartographie (zone blanche en
transparence) dont la chronologie relative des surfaces striées n'a pu
être déterminée . .... .................... .... .............. ............ ........ .. ........... ....... .. ..... . 33

2.11 Écoulements glaciaires observés dans le cadre de cette étude sur le


territoire couvert par le projet de cartographie (zone blanche en
transparence) dont la chronologie relative des surfaces striées a pu être
déterminée .. ... .. ... ..... .......... ... .. ...... .... .... .......... .. ..... .... ... ....... .... ........ ... ....... . 34
x

3.1 Premier cadre stratigraphique régional dans les Basses-Terres du Saint-


Laurent (Tiré de Lamothe, 1985; d'après Gadd 1955; 1971 ; 1976;
Karrow, 1957) ... .................... ... ........ ....... ........ .......... ........................ ... ..... . 38

3.2 Corrélations hypothétiques des événements géologiques quaternaires


des Basses-Terres du Saint-Laurent avec la stratigraphie océanique
(Tirée de Lamothe 1985) . .......... .............. ...................................... .. ........ .. . 40

3.3 Schéma stratigraphique révisé du Pleistocene des Basses-Terres du


Saint-Laurent et corrélations proposées avec la stratigraphie océanique
(D'après Lamothe, 1989) ....... ........................................ .. ............ .. .. .......... . 42

3.4 Cadre stratigraphique régional d'après Lamothe (1989) et Clet et


Occhietti (1996) pour la partie centrale des Basses-Terres du Saint-
Laurent .. ................ ............. .. .. ..... ... ........ ......... ... .... .. ......... .. .. ... ... ... .. ....... .. .. 44

3.5 Cadre stratigraphique révisé pour les unités du Pléistocène supériem


du Sud du Québec, principalement d'après Gadd et al . ( 1972) et Shilts
(1981) .................................... ............ .......... ...... .. .. ... .. ..... ... .. .... ... .... ....... ... . 47

3.6 Superpositions et corrélations stratigraphiques entre les unités


lithostratigraphiques du Bouclier canadien, de la partie centrale des
Basses-Terres du Saint-Laurent et des Appalaches du Sud du Québec
(Lamothe et al., 1992) ... ............................................ ........................ .. .... .. . 49

3.7 Localisation des coupes stratigraphiques visitées au cours des travaux


de terrain de 2009 et 2010 ......... .... .. ...... .................................................... . 52

3.8 Localisation des coupes stratigraphiques de la rivière Blanche . ........ ...... .. 53

3.9 Corrélations lithostratigraphiques pour la rivière Blanche . .............. .. .... .. .. 54

3.10 Unité diarnictique corrélée avec le Till de Gentilly à la coupe P 10-027 .... 56

3.11 Localisation des coupes stratigraphiques de la rivière Bécancom


(section basse) .. ........ ................ ....... ............... .. ..... .. ...... ........ .................... . 58

3.12 Corrélations lithostratigraphiques pom les coupes de la rivière


Bécancour (section basse) ............................ .............. .. ............................ .. 59

3.13 Coupe Pl0-017 de la section basse de la rivière Bécancom. A)


sédiments de contact glaciaire, B) sédiments glaciolacustres rythmés,
C) section stratigraphique au complet. Les shales rouge du Queenston
font la longueur du pic .......... .................................................................... .. 60
Xl

3.14 Coupe BEC 1.1-Riv.de la section centrale de la rivière Bécancour. A)


et B) sédiments corrélés aux Rythmites du Saint-Maurice, C) et D)
sédiments corrélés aux Sables des Vieilles-Forges, E) rides
ascendantes et matière organique dans les Sables des Vieilles-Forges,
F) lentille de sable dans le Till de Gentilly ............ .. .. ... .. .. ... .... ..... .... .... ..... . 61

3.15 Coupe P10-044 de la section centrale de la rivière Bécancour. A)


paléochenal dans les Sables des Vieilles-Forges, B) lentille de sable
dans le Till de Gentilly .. ........ .... .. ...... ........................ ....... .. ..... ............. ..... . 63

3.16 Comptages pétrographiques (fraction 4-8 mm) et paléocourants


mesurés pour la rivière Bécancour (section basse). La légende utilisée
est la même qu'à la Figure 3.12 ........................................ .... ............ ... ... ... . 65

3.17 Localisation des coupes stratigraphiques de la rivière Bécancour


(section centrale) . ..... .... ......... ........ .. ... ... .......... ..... ..... ... .. ........ .... .. .... ... .... .. . 66

3.18 Corrélations stratigraphiques pour la rivière Bécancour (section


centrale) . ... ........ ....... ........ .............. .... ........ .... ... ........... ....... ....................... . 67

3.19 Comptages pétrographiques (fraction 4-8 mm) et paléocourants


mesurés pour la rivière Bécancour (section centrale). La légende
utilisée est la même qu'à la Figure 3.18 .................. ............ ... .. .. .......... .. .... . 68

3.20 Coupe P10-008 de la section centrale de la rivière Bécancour. Dans les


Sables des Vieilles-Forges: A) structures de courant, B) sédiments
stratifiés contenant couramment des plaquettes de schiste et des galets
mous et C) rides de courant. D) contact entre le Till de Gentilly et les
argiles de la Mer de Champlain, E) argiles de la Mer de Champlain . ... .... . 69

3.21 Évolution de la coupe P 10-009 au fil des années. A) photo des atmées
50 tirée de LaSalle (1984), B) photo prise en2010 . .. ... ........... ... .... .. .. ...... .. 70

3.22 Coupe P10-009 de la section centrale de la rivière Bécancour. A) Till


de Gentilly, B) lentilles de sable et de sédiments fluvioglaciaires dans
le Till de Gentilly, C) argiles de la Mer de Champlain, D) blocs glaciel
sus-jacent aux argiles ... .... .... .. ............ ......... ... ...... .. ..... .. ............................. . 71

3.23 Localisation des coupes stratigraphiques de la rivière Gentilly et ses


environs (section basse 1 de 2) .................................................................. . 73

3.24 Corrélations stratigraphiques pour la rivière Gentilly (section basse) ....... . 74

3.25 Comptages pétrographiques (fraction 4-8 mm) pour la rivière Gentilly


(section basse). La légende utilisée est la même qu 'à la Figure 3.24 . ....... . 75
Xli

3.26 Coupe P10-006 de la section basse de la rivière Gentilly. A) Till de


Lévrard, B) sédiments fluvioglaciaires dans le Till de Lévrard, C)
concrétions calcaires striées, D) la tête du pic marque le contact entre
le Till de Lévrard et les Rythrnites du Saint-Maurice, tandis que la
pelle indique le contact entre les Sables des Vieilles-Forges et le Till
de Gentilly . ..... ...... ..... ................................. ................ ...... ....... .. ..... ........... . 76

3.27 Contact entre le Till de Bécancour et les argiles sus-jacentes à la coupe


P10-004 de la section basse de la rivière Gentilly ......... ............................ . 77

3.28 Localisation des coupes stratigraphiques de la rivière Genti lly et ses


environs (section basse 2 de 2) ......... .. ..... .... .... ............ ....... ........ .. ............. . 78

3.29 Localisation des coupes stratigraphiques de la rivière Gentilly (section


centrale) ........ ... ............... ................................... ................... .. ........... ........ . 80

3.30 Corrélations stratigraphiques pour la rivière Gentilly, ses affluents et


ses environs (sections centrale et haute) ................................... .. .... .. ......... . 81

3.31 Comptages pétrographiques (fraction 4-8 mm) et paléocourant mesuré


pour la rivière Gentilly (section centrale). La légende utilisée est la
même qu'à la Figure 3.30 ....... .. .... .. .. .... ................. .................. ................. .. 82

3.32 Coupe P10-037 de la section centrale de la rivière Gentilly. A)


alluvions et sédiments corrélés au Till de Bécancour, B) Till de
Gentilly . ... ... ... .. ......... ..................................... .... .... .... ..... .... ....................... . 83

3.33 Coupe Pl0-039 de la section centrale de la rivière Gentilly. A)


structures de courant dans les Sables de Lotbinière, B) sédiments
fluvioglaciaires Lévrard ........ .................... .... ... .......... ....... ... ............ .......... . 85

3.34 Localisation des coupes stratigraphiques de la Petite rivière du Chêne


(section basse) . ... ...... ....... ... .. .... ... ........................ ..... .. ... .. ........ ....... ..... ...... . 87

3.35 Corrélations stratigraphiques pour la Petite rivière du Chêne (section


basse) ....................... .... ..... ... ... .... .. .. .. ..... .... ....... .... .. .... .... ...... .... ... ........ ...... . 88

3.36 Comptages pétrographiques (fraction 4-8 mm) et paléocourant mesuré


pour la Petite rivière du Chêne (section basse). La légende utilisée est
la même qu'à la Figure 3.35 ...................................................................... .. 89

3.37 Coupe P10-032 de la section basse de la Petite rivière du Chêne. A)


structures de courant dans les Sables des Vieilles-Forges, B) Till de
Gentilly ...................................................... .. .................. .... ............. ..... .. .. ... 90

3.38 Paléochenal dans la coupe P10-040 de la section basse de la Petite


rivière du Chêne .. ..... ..... ...... ....... .............. ...... .... .... ....... ... .... ........ ... ..... .... . . 91
,- - ----- ~~~~~~------,

Xlll

3.39 Coupe P10-035 de la section basse de la Petite rivière du Chêne ....... .... .. . 92

3.40 Coupe P10-025 de la section basse de la Petite rivière du Chêne. A)


Petite rivière du Chêne qui est encaissée dans les rythrnites associées à
l'unité des Turbidites de Parisville, B) etC) déformations des rythrnites
(plis couchés), D) et E) déformations des rythrnites et structures de
courant (rides, parfois entrecroisées) qui sont parfois convolutées, F)
contact en les rythrnites et les sédiments associés à la mise en place du
Till de Gentilly .. .. ...... .. .. ......... ....... ... ....... .. ....... .. .... .... .. ...... ..... .................. . 94

3.41 Localisation des coupes stratigraphiques de la Petite rivière du Chêne


(section centrale) . ... .. .. .... .... .............. .. ....... .. ... ... ... .. ... .. ....... ....... .... .... .. .. .. .. . 95

3.42 Corrélations stratigraphiques pour la Petite rivière du Chêne (section


centrale) ........................................ ......................... ................................... .. 96

3.43 Coupe P 10-024 de la section basse de la Petite rivière du Chêne. A)


Till de Gentilly, B), C) et D) rides entrecroisées à la base de la lentill e
de sable immédiatement sus-jacente au Till de Gentilly montrant un
paléocourant, soit vers N356 ou vers N176 ...................................... ........ .. 98

3.44 Coupe topogéologique conceptuelle ....... .. ..... ....... ... ........ ... ... .. ............. .... .. 99

4.1 Cadre hydrostratigraphique régional (Modifié de Lamothe, 1993) .......... .. 103

4.2 Localisation des coupes topogéologiques traversant les principales


rivières de la partie basse de la zone Bécancour ....................................... . 106

4.3 Coupe topogéologique A ..................... ....... ................. ..... ...................... ... . 107

4.4 Coupe topogéologique B ............................................................. .. ..... ....... . 108

4 .5 Coupe topogéologique C. .. ......... ............................................................... . 109

4.6 Coupe topogéologique D .... .. .. .... .. ....... ...... .. .. ... ....... ... .. .. .. .. ................ ..... .. . 110

4.7 Coupe topogéologique E ............ .. .... .. .. ...... .. .... .. .. .............. ... .. ......... ........ .. 111

4.8 Coupe topogéologique F ......................... ....................................... .... ........ . 112

4.9 Distribution spatiale des sédiments formant l'unité


hydrostratigraphique Ul2 (tills de Bécancour et de Johnville, et
rythrnites associées) ... ..... .. ......... ..... .... ..... ....... ..... ... ..... ...... .... ........... ........ .. 114

4.10 Distribution spatiale des sédiments formant l'unité


hydrostratigraphique U11 (Sables de Lotbinière) ............................. ........ . 114
XIV

4.11 Étendue spatiale des Sables de Lotbinière (011) et de l'unité sous-


jacente 012 .... ...... ..... .. .... .... ...... .......... ... ..... ......... ......... .. .... .. ...... .... .. ...... .... 115

4.12 Distribution spatiale des sédiments formant l'unité


hydrostratigraphique 010 (sédiments associés à la glaciation Lévrard
et Chaudière et à l'Interstade de Saint-Pierre) . ... .. ... ...... .......... ..... .. .... ........ 116

4.13 Étendue spatiale de l'unité hydrostratigraphique 010 et des unités


sous-jacentes (012 et 011) .. .. .. .... .... ..... .. ....... ...... .......... ............... ...... ....... 117

4.14 Distribution spatiale des sédiments formant l'unité


hydrostratigraphique 09 (Sables des Vieilles-Forges) ... ......................... ... 118

4.15 Étendue spatiale des Sables des Vieilles-Forges et des unités sous-
jacentes (012, U11 et 010) .. ..... .... .. ........... ... .. ... .. .... ... ........ ....... .. .. ... .. ....... 118

4.16 Distribution spatiale des sédiments formant l'unité


hydrostratigraphique 08 (sédiments d'englaciation et de la dernière
glaciation) . ... ... .. .. .... .. .. ..... ... ... .. ..... ........ .. ....... .. .. ...... .... ... ... ..... .. ..... .. ... .... .... 119

4.17 Étendue spatiale de l'unité hydrostratigraphique 08 et des unités sous-


jacentes (U12, U11 , 010 et 09) . .... .. .. .. .............. .. .. .. ...................... .... ...... .. 120

4.18 Distribution spatiale des sédiments formant l'unité


hydrostratigraphique 07 (sédiments de retrait glaciaire et till remanié) .... 121

4.19 Étendue spatiale de l'unité hydrostratigraphique 07 et des unités sous-


jacentes (012, U11, 010,09 et 08) ... .. ...... .. ........................................ .. .. . 121

4.20 Distribution spatiale des sédiments formant l'unité


hydrostratigraphique 04 .... .... .. ...... .... .......... ............. ...... .......................... .. 122

4.21 Étendue spatiale de l'unité hydrostrati graphique 04 et des unités sous-


jacentes (012, U11 , 010, 09, 0 8 et 07) . .. .. ............................................. . 123

4.22 Distribution spatiale des sédiments formant l'unité


hydrostratigraphique 03 .. .. .... .. ...... .......... .... ....... ... .. .. ..... .. ... ... .......... ..... .. .. . 124

4.23 Étendue spatiale de l'unité hydrostratigraphique 03 et des unités sous-


jacentes (012, U11 , 010, 09, 08, 07 et 04) ..... ....... .. ................... ... .. .... .. . 124

4 .24 Distribution spatiale des sédiments formant l'unité


hydrostratigraphique 0 1.. .... .... .................... ................. ......... .. .... .. ........... .. 125

4.25 Étendue spatiale de l'unité hydrostratigraphique 01 et des unités sous-


jacentes (Ul2, U 11 , 0 10, 0 9, 08, 0 7, 0 4 et 03 ) ..................................... . 126
xv

5.1 Localisation des sites où ont été observés des sédiments associés à
l'unité lithostratigraphique des Sables des Vieilles-Forges et sites
échantillonnés pour la datation en IRSL (Infrared Stimulated
Luminescence) ................... .. ..... ... .... .... ........... .......... ..... ....... .... .. ....... ... ..... . 130

5.2 Positions stratigraphiques des échantillons prélevés pour la datation en


IRSL ......................................... ........... ..................... ........ .. ...... .. .. .. .. .. .. ..... . 132

5.3 Échantillons pour la datation en IRSL. ......... ..... .... .... .. .. ... ... .. .. .... ........... ... . 132

5.4 Le modèle des bandes en physique du solide : a) modèle simplifié; b)


effet de l'ionisation sur le solide; c) effets combinés de la stimulation
thennique et infrarouge en laboratoire sur le solide (D'après Lamothe,
1996) ..... .... ... ... .......... ............ .... ...... .. ..... .......... ..... .......... ... ...... ... .... .. .. .. ..... . 135

5.5 Processus pour un électron de s'échapper d'un piège: a, effet tunnel


athennique; b, effet tunnel assisté thermiquement et/ou optiquement; c
et d, éjection thermique ou optique (Tirée de Aitken 1985) ... .... ........ .. .... .. 138

5.6 Courbes de distribution de tous les échantillons recueillis (a), après


l'élimination des échantillons mal remis à zéro car exhibant une
distribution po1ymodale (b) .. ... .. .... ... ... ... .... ... .. ...... ..... .. .... .. ... ....... ...... ..... ... 144

5.7 Courbes de croissance IRSL établies à partir de mesures pour les


quatre échantillons traités dans le cadre de cette étude ... ...... ...... .... .... .. .... . 145
LISTE DES TABLEAUX

Tableau Page

3.1 "Cadre stratigraphique traditionnel" des unités mises en place au


Pléistocène supérieur pour le Sud-Est du Québec (tiré de Parent, 1987;
d'après McDonald et Shilts, 1971: Table 1) ................ .. ......... ... ......... ....... . 45

4.1 Synthèse et corrélations stratigraphiques régionales avec la


stratigraphie océanique (Marine Isotopie Stage-MIS) de Martinson et
al. (1987) .............. ... .... ..... ... .. ... ..... ........ .. .................... .. .... ...... ....... ... .... .... . 104

5.1 Le protocole SAR légèrement modifié de Lamothe (2004). Les étapes


4 et 5 sont ajoutées afin de limiter la contribution du transfert
thennique à la lmninescence de la dose test. ............ ... ...... .............. ...... .... . 142

5.2 Récapitulatif des résultats obtenus sur les échantillons traités ...... ..... ....... . 147
RÉSUMÉ

Cette étude s'inscrit dans le cadre des travaux de caractérisation des eaux souterraines visant
une meilleure connaissance de leur dynamique à l'échelle des principaux bassins versants du
Québec. Ce mémoire présente un nouveau cadre géologique Quaternaire pour les bassins
versants de la zone Bécancour. Les objectifs principaux de cette étude consistaient à compiler
et refaire les levés des cartes géologiques des dépôts quaternaires en y intégrant les critères de
la nouvelle légende de la Commission géologique du Canada, et à initier une étude
exhaustive de la distribution en sous-surface des dépôts meubles à l'échelle du bassin versant.
Au final, un modèle tridimensionnel hydrostratigraphique a été produit à titre de contribution
à la modélisation hydrogéologique de cette région.

Un large corpus de données sur la géologie et la géomorphologie des sédiments de surface a


été colligé puis validé lors des levés de terrain grâce à plus de 3100 sites d'observation, suivi
d'une phase extensive de photo-interprétation à l'échelle 1:40 000 afin de couvrir l'entièreté
du bassin versant. Une étude détaillée de la stratigraphie a pennis d'établir l'architecture
verticale et l'extension régionale des dépôts quatemaires, tout en caractérisant ces derniers
selon leurs propriétés hydrauliques (conductivité hydraulique, porosité et compacité) . Les
descriptions détaillées de plus de 60 coupes situées le long des principales rivières,
conjuguées à l'interprétation de plus de 1000 forages provenant de diverses sources, à
l'analyse de profils de résistivité apparente et à l'utilisation d'outils géochronologiques, ont
servi à replacer certaines unités problématiques dans le cadre stratigraphique régional tout en
permettant de préciser ce dernier. Les analyses géochronologiques réalisées grâce à la
luminescence stimulée par infrarouge (IRSL) ont également permis de faire une distinction
selon les âges obtenus entre deux unités sableuses potentiellement aquifères dont l'extension
spatiale était jusqu'ici mal contrainte. En effet, des âges IRSL de 79 ± 4 ka pour des
sédiments associés au Sables de Lotbinière et de 44 ± 3, 49 ± 4 et de 50 ± 4 ka pour les
Sables des Vieilles-Forges ont permis de préciser le cadre chronostratigraphique de la partie
centrale des Basses-Terres du Saint-Laurent. Les données recueillies ont grandement permis
de déterminer l'extension des dépôts quaternaires et leur connexion avec la surface et la zone
de recharge, deux autres éléments importants pour les études hydrogéologiques dans la
région.

La cartographie, la succession lithostratigraphique et la géochronologie ont permis d'élaborer


un solide modèle hydrostratigraphique 3D qui forme le squelette utilisé dans la construction
du modèle d'écoulement des eaux souterraines. Les résultats obtenus suite aux travaux menés
sur les bassins versants de la zone Bécancour sont donc considérés comme des éléments clés
de cette étude hydrostratigraphique à l'échelle régionale.

Mots-clés: Géologie, Quaternaire, Bécancour, Hydrostratigraphie, Luminescence


CHAPITRE I

INTRODUCTION

1.1 Contexte général de cette recherche et objectifs spécifiques

Suite à l'adoption de la Politique nationale de l'eau en 2002, le Ministère du Développement


durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs du Québec (MDDEFP) a initié une
série de projets dont l'objectif ultime est une meilleure connaissance de la dynamique des
eaux souterraines à l'échelle des principaux bassins versants du Québec. Dans cette foulée , la
première phase des travaux de recherche visant la caractérisation de l'aquifère régional des
bassins versants de la zone Bécancour (section 1.3) a été officiellement lancée en avril 2009.
C'est dans le cadre de cette étude que s'est élaboré ce projet de maîtrise pour lequel je devais
atteindre quatre objectifs précis: a) compiler et refaire les levés des cartes géologiques des
dépôts quaternaires de la zone Bécancour en y intégrant les critères de la nouvelle légende de
la division québécoise de la Commission géologique du Canada (CGC-Québec), b) réaliser
une étude exhaustive de la distribution en sous-surface des dépôts meubles à l'échelle des
bassins versants de la zone Bécancour afin d'esquisser un modèle tridimensionnel
hydrostratigraphique, c) réaliser un programme de datation en lwninescence optique des
séquences sédimentaires non-glaciaires et d) brosser le portrait de la paléogéographie du
secteur étudié en l'intégrant dans l'histoire géologique quaternaire du Sud du Québec.

1.2 Déroulement des travaux et communication des résultats

Le projet a débuté par une cartographie des dépôts de surface sur l'ensemble de la zone
Bécancour. Des données sur la géologie et la géomorphologie des sédiments de surface ont
premièrement été colligées puis validées lors des levés de terrain grâce à plus de 3100 sites
2

d'observation. Une étude de photo-interprétation à l'échelle 1:40 000 a pennis de faire une
couverture intégrale des bassins versants de la zone Bécancour. Par la suite, une étude
détaillée de la lithostratigraphie locale a précisé l'architecture verticale et l'extension
régionale des dépôts quaternaires, tout en caractérisant ces derniers selon leurs propriétés
hydrauliques (conductivité hydraulique, perméabilité et porosité). Les descriptions détaillées
d'une cinquantaine de sections situées le long des principales rivières, conjuguées à
l'interprétation de plus de 1000 forages provenant de diverses sources, à l'analyse de profils
de résistivité apparente et à l'utilisation d'outils géochronologiques, ont par la suite été
utilisées pour la construction du modèle hydrostratigraphique 3D qui forme la base du
modèle d'écoulement des eaux souterraines présentement en développement.

Dans le cadre de ce projet d'étude, deux rappo1is géologiques (Godbout et al., 2010a; 2011a),
une carte à l'échelle 1:100 000 (Godbout et al., 2011a) ainsi qu'un modèle 3D des dépôts de
surface (Godbout et al., 2011a) ont été livrés au Ministère des Ressources naturelles du
Québec (MRN) en 2010 et 2011. De plus, les résultats obtenus ont été communiqués dans
trois conférences. La première présentation a eu lieu en mai 201 0 à Calgary dans le cadre du
congrès national annuel de 1'Association Géologique du Canada. Un résumé court (Godbout
et al., 2010b) a été soumis et les résultats préliminaires y ont été communiqués lors d'une
présentation orale. La seconde, est celle du colloque provincial « Les eaux souterraines du
Québec 2010 »qui a eu lieu en octobre 2010 à Chicoutimi et pour laquelle une affiche a été
exposée (Godbout et al., 2010c). La troisième présentation a été donnée lors de la conférence
conjointe de la section canadienne de l'Association internationale des hydrogéologues et de la
CANQUA (GéoHydro 2011). Elle a fait l'objet d'un compte-rendu de huit pages annexé à ce
mémoire et d'une présentation orale (Godbout et al ., 2011 b). J'ai également participé à
l'organisation et à l'écriture à titre d'auteur principal d'un livret-guide pour l'excursion qui a eu
lieu dans la région de Bécancour dans le cadre de cette conférence nationale (Godbout et al.,
2011c).
3

1.3 Géographie et hydrographie de la zone Bécancour

Le territoire visé par le projet de cartographie et de modélisation 3D des dépôts quaternaires


couvre la totalité des 3847 km2 du territoire drainé par les bassins versants de la zone
Bécancour (Figure 1.1 ). Il est limité au nord par le fleuve Saint-Laurent, au sud par le bassin
versant de la rivière Saint-François, à l'est par le bassin de la rivière du Chêne et à l'ouest par
celui de la rivière Nicolet. La rivière Bécancour prend sa source dans les Appalaches à
proximité de Black Lake et de Thetford Mines et s'écoule de manière générale vers le nord
jusqu'au piedmont avant de bifurquer vers le sud-ouest jusqu'aux environs de Daveluyville,
puis vers le nord-ouest jusqu'à son embouchure dans le fleuve Saint-Laurent à la hauteur de
Bécancour.

Figure 1.1 Territoire visé pour la cartographie des dépôts quaternaires de la zone Bécancour.
-~,

D'une superficie de 2924 km 2, le territoire visé par le projet de caractérisation


hydrogéologique (Figure 1.2) n'inclut pour sa part que la partie basse du bassin versant de la
rivière Bécancour ainsi que huit bassins versants connexes qui se jettent directement dans le
fleuve Saint-Laurent (rivières Marguerite, Godefroy, Gentilly, de la Ferme, du Moulin, aux
Glaises, aux Orignaux et Petite rivière du Chêne) . La zone Bécancour couvre en partie les
MRC d'Arthabaska, de Bécancour, de l'Érable, de Nicolet-Yamaska et de Lotbinière (Figure
1.3) et les régions administratives du Centre-du-Québec (71.5%) et de la Chaudière-
Appalaches (28.5%) (Source: http ://www.grobec.org/becancour.php). La région est traversée
par les autoroutes Jean-Lesage (20), de l'Acier (30) et de l'Énergie (55) et par plusieurs
routes nationales (116, 132, 155, 161 , 162 et 165) et régionales (226, 261 et 265). Les
principales villes sont Bécancour, Plessisville, Princeville et Thetford Mines.

Petite rivière
duChêne

Figure 1.2 Bassins versants visés pour l'étude hydrogéologique.


5

La zone Bécancour recoupe deux régions physiographiques, soit les Appalaches en amont et
les Basses-Terres du Saint-Laurent en aval. Le modèle numérique d'élévation (Figure 1.4)
témoigne des principales différences entre le relief des ces deux régions physiographiques : la
topographie est plane, régulière et peu élevée dans les Basses-Terres du Saint-Laurent alors
qu'elle est montueuse, irrégulière et plus élevée dans les Appalaches. L'élévation minimale
est d'environ 6 rn asl. au niveau du fleuve Saint-Laurent, tandis que l'élévation maximale se
situe aux alentours de 693 rn asl. avec une moyenne pour la totalité de la zone Bécancour
d'environ 188 rn asl. Ces valeurs ont été extraites du modèle numérique d'élévation (cellules
de 10 rn de côté) fourni par l'Agence de géomatique du Centre-du-Québec (AGTCQ).

Figure 1.3 Limites des MRC touchant aux bassins et sous-bassins versants de la zone
Bécancour.

Le territoire cartographié est majoritairement utilisé à des fins d'exploitation forestière ou


agricole. Selon Larocque et al. (2010), la couverture forestière est principalement composée
6

de bétulaies avec résineux dans la partie basse, tandis qu'elle est composée essentiellement de
pessières avec résineux dans la partie amont. La classe «érablières avec feuillu s» se retrouve
quant à elle sur l'ensemble du tenitoire, mais en proportion moindre que les deux classes
précédemment énumérées. Dans les Appalaches, les activités sylvicoles occupent une place
prépondérante dans l'exploitation du territoire. Dans les Basses-Ten es, l'aménagement ces
dernières années de nombreuses cannebergières est venu augmenter la portion de tenitoire
consacrée à l'agriculture. Les industries lourdes se trouvent pour leur part dans un axe situé le
long du fleuve entre Bécancour et Gentilly. Ce secteur englobe la centrale nucléaire
Gentilly 2 à l'est, dont le réacteur a été définitivement mis à l'anêt le 28 décembre 2012, et le
parc industriel et portuaire de Bécancour à l'ouest. De plus, l'industri e du gaz de shale,
récemment installée dans la région, est également à considérer comme utilisateur du
tenitoire.

Figure 1.4 Modèle d'élévation numérique du secteur cartographié de la rivière Bécancour,


Québec (Données sources: Base de données topographiques du Québec 1:20 000).
7

1.4 Contexte géologique du soubassement rocheux

Le bassin versant de la rivière Bécancour est développé sur deux provinces géologiques, soit
la plate-forme des Basses-Terres du Saint-Laurent et les Appalaches (Globensky, 1987; Clark
et Globensky, 1976). La distinction entre les deux domaines géologiques, séparés par la ligne
de Logan d'orientation NE-SW (Figure 1.5), est faite en fonction de composition et de la
structure du roc. Les roches de la plate-forme, d'âge cambro-ordovicien, sont d'origine
sédimentaire et sont généralement disposées en strates horizontales qui ont été légèrement
plissées lors de la mise en place des Appalaches à l'Ordovicien. Ces strates cambra-
ordoviciennes forment un grand synclinal allongé, le synclinal de Chambly-Fortierville. Ce
dernier plonge vers le SW à son extrémité NE qui est située près de Fortierville. Ce synclinal
représente une importante structure géologique en ce qui a trait à la topographie du roc dans
la partie basse de la zone Bécancour. Le synclinal de Chambly-Fortierville est limité au SE
par des chevauchements du domaine allochtone Appalachien (Globensky, 1987; Saint-Julien
et Hubert, 1975).

Dans les Basses-Terres, les roches autochtones sont principalement de nature détritique tels
les dépôts de type flyschoïde formant les roches des Groupes de Lorraine et de Queenston
(Globensky, 1987). Ces roches chevauchent le Shale d'Utica qui est issu de la lithification
d'argile océanique. Ce dernier possède un contenu en matière organique élevé et constitue
ainsi une cible de choix pour l'exploration gazière. Dans la zone de Humber, qui est formée
par les nappes externes appalachiennes, les roches associées représentent les sédiments
lithifiés les plus proximaux de la marge passive mise en place dans l'océan lapetus. Le
domaine océanique, qui forme la zone de Dunnage, est caractérisé par la présence de
lambeaux ophiolitiques, surtout dans la région de Thetford Mines et de Black Lake (Figure
1.6), et est séparé de la zone de Humber par la Ligne Brampton-Baie Verte (Saint-Julien et
Hubert, 1975).
~---

L'orogénie Taconienne a plissé et faillé les roches de la plate-forme des Basses-TeiTes du


Saint-Laurent et des écailles de roches appalachiennes sont venues chevaucher ces roches .
Les failles de chevauchement sont généralement parallèles au front appalachien, soit
d'orientation NE-SW. L'érosion de ces dernières à partir du Silurien a mis à jour le réseau de
failles formant le front des nappes externes appalachiennes . Le relief original de ces failles a
donc été érodé et «déplacé» vers le SE. Toujours selon Globensky (1987), la nature rectiligne
de la ligne de Logan pouiTait être issue d'un chevauchement tardif au cours duquel le front
aurait été repris par une faille plus récente.

Le roc est observé principalement dans le secteur amont de la rivière Bécancour où les
nappes externes affleurent sur la plus grande partie du secteur au-dessus de 200 rn asl. Vers
l'aval, l'épaisseur de la couverture quaternaire augmente et les affleurements sont
principalement observés dans les vallées des principales rivières. Les portions moyenne et
basse de la zone d'étude sont localisées sous les dépôts quaternaires. Les réseaux de drainage
de la zone Bécancour sont donc fmiement liés à la couvertme quaternaire ainsi qu'à la
structure du roc. Ils sont généralement orientés NE-SW et sont parallèles aux plissements
dans la zone du piedmont où afflement les nappes de chevauchement appalachiennes. Dans
les Basses-TeiTes, là où l'épaisseur des dépôts quaternaire peut atteindre la centaine de mètres
au-dessus du synclinal de Chambly-Fortierville, les réseaux de drainage deviennent
généralement orientés NW -SE, à l'exception de la section avale de la Petite rivière du Chêne
orientée NE-SW.
9

Figure 1.5 Domaines géologiques couverts par la zone d'étude. Ce qui est considéré comme
la ligne de Logan est surligné en rouge (Données sources: SIGEOM, DV 2002-06).
Gneiss grts ~quant , plagioclase, biotite el/ou hOmbk!nde.
gneiSS m<Jfique a horrtllende et/ou biotite et amptiboliteglésien
et roches ullramaOques d'origine Indéterminée; quantité mlneiJfe
de roches vo lcaniques manques e l de roches sédimentaires
Grès, conglomerat. ardoise , dolomie et phyllade (oroupes de
Oak Hil et de GaldWel); schiste . phyllade muge, grès vert et
ahaklvert (Scnlstet oe Bennett)

Amphlbollte, rochn volcartques mpftques. p(!ridotJte.


pyroxénlte,gabbro e t serpemlnlte (complexes opfllohtlques
de Thetford Mines el d'Asbestos)
Muctrock, ardoise ven et rouge, gres, calcai re et basalte
65
(Groupe de S1llery)
Grh quartzitique, mudrock, quartzite et ardoise
(Gro~ de Rosa ire}

Blocs et copeaux de gh , de roches votcanlquu, de grarite ,


de gabbro et de serpentlnite (Mélange de Salnt·DDnlel)
Gres, muarock, conglomérat et calca ire
(Gro1.4'e de Trois-Pistoles, rormal!On de Salnte-Hènédlne)
Roches volcariques mafiques et shale
(Groupe d'Ascot)
A.rOOise, gres, mudrock et rocnes volc.anocta!fiQUM
77
(Groupe doc Magog)
Schiste â blocs (olistostromes de Drummonc:NlUe,
de la rtv lèfe Etchemin et de la Citadelle)
Ardoise. calcaire, s1ltstone, mudstone. grès. conglomérat
79 et roches pyroctosUques (Groupe de Slantwidge;
brmatlons de Bourret , de Bubtrode et de Meboi.ITIC )
Mudrock , grés , calcaire et conglomérat
{Gloupe de Saint-Francis; fol'JT\ation de tac Ay1mM)
Sholc. gres. calCaire et ardoise
43
(Groupe de Sau-• -Francls)
Roches mtrusives febques et mafiques
{SuitelntrusiVe de LemieuJI )
ca tc.aire et shale (Gro14113 de Trenton);
dolomie , cak:a!re et grès (Groupe de Blacll. River):
calcaire, &/'laie et grès (Groupe de Chazy}
Shale. ardoiSe, ootomle, mudStone, stltstone. dOlOmitique et
92
mudstcme ct~1c.areux (Groupe de St~ i nte-Rosalie )
Shale (Shale dtJtica )
Calcaire . snaW! et grb
(Gro\4)8 de Loua1ne)
..
Shale rouge et gès ve rt
(Gfoupe de Queenston)
" Fame oe chevauchement (le bloc. de cnevauchemer«
estducotè csesttiangles)

Fa1lle de type i ~lll!rmu·~

Umlte de5 grands ensemb)es géologiques

Figure 1.6 Géologie du substrat rocheux de la région de la zone Bécancour. (Données sources: SIGEOM, DV 2002-06).
11

1.5 Géologie et géomorphologie du Quaternaire

La stratigraphie et l'histoire quaternaire de la région ont été investiguées il y a plus de 50 ans


par Gadd (1955) dans le cadre des premiers projets d'étude des dépôts quaternaires en
contexte de caractérisation des eaux souterraines. Une synthèse remarquable a été publiée à la
CGC par le même auteur en 1971 (Gadd, 1971), travail qui demeure aujourd'hui une
référence en géologie du Quaternaire. Lamothe (1985) a étudié la stratigraphie et la
géochronologie des sédiments quaternaires dans les Basses-Terres du Saint-Laurent, plus
spécifiquement dans les secteurs de Pierreville et de Saint-Pierre les Becquets. L'apport
principal de cette étude est un nouveau cadre stratigraphique complexe et plus exhaustif des
séquences quaternaires des Basses-Terres du Saint-Laurent (Lamothe, 1989). Plusieurs
géologues du MRN ont également contribué à l'effmt de stratigraphie quaternaire, en
particulier Maranda (1977), dans un rapport sur la géotechnique de la région de Bécancour, et
Chauvin (1979a; 1979b) qui a œuvré principalement dans les régions de Thetford Mines et
d'Asbestos. Parent (1987) a pour sa part réalisé une thèse de doctorat sur la stratigraphie des
sédiments quaternaires de la région d'Asbestos-Valcourt. Sur la rive nord du Saint-Laurent,
Karrow (1957) et Occhietti (1980) ont également contribué à établir le cadre stratigraphique
régional. Plusieurs travaux (Clet, 1989; Clet et Occhietti, 1996; Bernier et Occhietti, 1990;
Besré et Occhietti, 1990; Ferland et Occhietti, 1990a et 1990b, Occhietti et al., 1996) ont
permis de préciser le cadre stratigraphique qui prévaut encore aujourd'hui dans la vallée
moyenne du Saint-Laurent. Localement, Hétu et al. (1995) ont réalisé l'étude de coupes
stratigraphiques le long de la rivière Bécancour, près de Saint-Sylvère (voir Chapitre 3).

La zone d'étude cartographique touche à 12 feuillets topographiques à l'échelle 1:50 000, soit
les feuillets 3101 , 31102, 31107, 31108, 31109, 21L03 , 21L04, 21L05 , 21L06, 21L12, 21El3
et 21E14 (Figure 1.7).
12

Figure 1.7 Feuillets topographiques auxquels touche le secteur cartographié.

La zone centrale (21L/04: Chauvin, 1979a; 21L/05: Dubé, 1971) du bassin versant a fait
l'objet d'études de cartographie quaternaire par des équipes du MRN tandis que les
extrémités est (21L/03: Chauvin, 1979a; 21L/06: Gadd, 1978 et LaSalle, 1978), sud (21E/13:
Chauvin, 1979b et 21E/14: Chauvin, 1979b et Dubé, 1967), ouest (311101, 311102, 311107 et
311108: Gadd, 1971) et nord (311109: Gadd, 1971; 21Ll2: Gélinas, 1971 et LaSalle et al.,
1978) du bassin ont été cartographiées par des équipes de la CGC et du MRN. Les cartes
d'inventaires en granulats publiées par le MRN couvrent seulement les régions de Thetford
Mines et de Trois-Rivières, et leur utilité dans le cadre de ce projet est limitée. Les cartes
pédologiques publiées par le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation
(MAPAQ) et les cartes de dépôts de surface publiées par la direction des inventaires
forestiers du Québec couvrent l'ensemble du bassin versant. De plus, quelques études
hydrogéologiques et géotechniques menées par la CGC et le MRN contiennent des
informations supplémentaires sur la géologie de surface de la région.
13

Les premières études de la CGC à la fin des années cinquante se concentrent sur 1'ouest de la
zone Bécancour (Gadd, 1960a, Carte 42-1959; 1960b, Carte 50-1959; Gadd et Karrow, 1959,
Carte 54-1959). Au début des années soixante-dix, Gadd et al. (1972, Carte 10-1971) ont
publié une première synthèse sur la déglaciation du sud du Québec. Au niveau provincial,
Tessier a publié en 1966 (Rapport No 3-A) au Ministère de la Voirie du Québec une carte et
un rapport sur les sédiments non-consolidés de la région Aston-Bécancour. Ensuite, le MRN
a publié le rapport DV 84-10 (Gaucher et Associés, 1984) qui couvre la presque totalité du
bassin à l'exception du feuillet 21L/05 qui avait été couvert antérieurement par la carte de
Dubé (1971) (Figure 1.8). La mosaïque cartographique pour la zone Bécancour illustrée à la
Figure 1.9 montre bien la variabilité marquée des unités lithostratigraphiques ainsi que le
manque d'intégration des cartes publiées malgré une interprétation effectuée en fonction de la
légende des formations superficielles de la CGC-Québec.

Figure 1.8 Couverture cartographique antérieure pour la zone d'étude. Les feuillets en vert ont
été produits par Gaucher et Associés (1984) et celui en rouge par Dubé (1971).
Figure 1.9 Mosaïque cartographique de la géologie du Quaternaire des bassins versants de la zone Bécancour élaborée à partir des
travaux antérieurs à cette étude. Les unités ont été adaptées à la légende des formations superficielles de la CGC-Québec.
15

Pour la zone Bécancour, la nature et la structure de la sous-surface ont été interprétées en


partie grâce à une base de données de forages constituée à partir des données provenant du
Système d 'information hydrogéologique (SIH: http://www.mddefu.gouv.qc.ca/eau/souterrain
es/sihlindex.htm) du MDDEFP, du Ministère des Transports du Québec (MTQ), du Système
d'Information Géoscientifique Pétrolier et Gazier (SIGPEG) du MRN et de rapports
provenant des municipalités concernées et de firmes privées de consultants. Cette base de
données identifie la présence de 4 222 forages dans la région (Figure 1.1 0).

Figure 1.10 Distribution des forages dans la région des bassins versants de la zone
Bécancour.
16

La séquence quaternaire est complexe et peut atteindre plus de 100 rn d'épaisseur dans la
partie aval du bassin de la Bécancour et dans les sous-bassins où coulent des tributaires du
fleuve Saint-Laurent (Figure 1.11 ). Elle comprend une succession de deux à trois ti Ils séparés
par des sédiments glaciolacustres fortement impetméables de par leur granulométrie, leur
texture et aussi leur état de surconsolidation. Des sédiments granulaires (sables et graviers
essentiellement) sont présents dans la séquence et leur étendue est généralement discontinue.
Lors de la déglaciation, un bref épisode de transgression marine a succédé au retrait glaciaire.
Ce dernier a abandonné des épandages fluvioglaciaires qui peuvent localement surmonter
directement le soubassement rocheux, en particulier le long du piedmont appalachien.

La séquence stratigraphique complète comprend trois tills. Localement, les épaissew-s


cumulées peuvent être très importantes et dépasser les 90 m. L'unité de base est représentée
par le Till de Bécancour, d' âge présumé illinoien. Le Till de Gentilly est le till de surface qui
a été déposé lors de la dernière grande avancée glaciaire et il recouvre l'ensemble de la
région. Le réseau de drainage étant structuré vers le NE, les avancées et retraits du glacier
peuvent provoquer la création de lacs glaciaires, ce qui explique que des sédiments laminés
glaciolacustres (varves?) sont présents au sommet et/ou à la base de chaque couche de till.
GEOLOGIC CROSS-SECTION
St Pi e rr e les Becquets area

2km

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A 8 c D
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Figure 1.1 1 Coupe géologique quaternaire entre Gentilly et Deschaillons, le long de l'axe du fleuve Saint-Laurent (Lamothe, 1989).
CHAPITRE II

CARTOGRAPHIE DES SÉDIMENTS QUATERNAIRES

Les principales caractéristiques sédimentologiques et cartographiques des unités


lithostratigraphiques régionales étudiées en 2009 et 2010 sont décrites en termes de texture,
structure, couleur, compacité et composition lithologique dans la légende étendue de la carte
quaternaire. La distinction des unités s'est faite en suivant la version 11 de la Légende et notes
descriptives des formations superficielles - 1!50 000 à 11125 000 produite par la branche
québécoise de la Commission géologique du Canada (CGC-Québec) . Les éléments présentés
dans ce chapitre servent à compléter la description des unités qui sont symbolisées sur la
carte des dépôts de surface en pochette.

Des données sur la géologie et la géomorphologie des sédiments de smface ont été colligées
puis validées lors des levés de terrain grâce à plus de 3100 sites d'observation. Une étude de
photo-interprétation à l'échelle 1:40 000 à partir de photos aériennes datant de 1975 (Lignes
de vol Q75906, Q75911 et Q75912) et de 1979 (Q79129 et Q79130) a permis de couvrir
complètement les bassins versants de la zone Bécancour. Une fois numérisée, les photos
interprétées ont été intégrées dans ArcGIS , puis géoréférencées à l'aide des données
vectorielles de la Base nationale de données topographiques (BNDT). Les polygones, lignes
et points ont par la suite été vectorisés et le produit cartographique final a été complété à
l'aide de ce même logiciel.
19

2.1 Les unités lithostratigraphiques cartographiées dans la région de Bécancour

2.1.1 Le roc (Rs, Rd)

Le roc affleure sur moins de 1% de la région à l'étude. Cependant, un till mince et un till
remanié en couverture mince couvrent du roc observable sur près de 18% de la surface du
territoire étudié, essentiellement dans les secteurs élevés. La plate-forme paléozoïque des
Basses-Terres du Saint-Laurent forme le sous-bassement rocheux de la partie basse de la
zone cartographiée (Avramtchev, 1989; Clark et Globensky, 1970; 1973; 1975; 1976;
Globensky, 1987). Le roc y affleure de manière discontinue le long des rivières Bécancour,
Gentilly, aux Orignaux et Petite rivière du Chêne. La portion haute du bassin est occupée par
les roches du front appalachien jusqu'au domaine dit océanique de la région de Thedford
Mines (St-Julien et Hubert, 1975). La couverture quaternaire y est principalement glaciaire et
fluvioglaciaire. Le roc y affleure de façon impo11ante et les fonnes d'érosion glaciaire y sont
bien développées. (Figure 2.1).

Figure 2.1 Roche moutonnée (vue vers N170) montrant un écoulement glaciaire vers N270, à
50 rn au nord du chemin du Lac de l'Est, au sud-ouest de Saint-Joseph de-Coleraine. (NAD
83 UTM Zone 19, X: 312292, Y: 5091205).
20

2.1.2 Le Quaternaire Ancien (Q)

Cette unité complexe affleure d'une façon relativement continue le long du fleuve Saint-
Laurent en aval de Gentilly, et le long des tributaires importants du fleuve comme les rivières
Bécancour, la Gentilly et la Petite rivière du Chêne (- 0,1% du territoire) . Parmi les unités
déjà décrites au Chapitre 1, y dominent les sédiments glaciolacustres deltaïques et
prodeltaïques des Sables des Vieilles-Forges (Figure 2.2) et les sédiments lacustres corrélés
avec les Rythrnites du Saint-Maurice. L'unité des Sables des Vieilles-Forges fait l'objet
d'études poussées présentées aux chapitres III, IV et V.

Figure 2.2 Séquence montrant la superposition du Till de Gentilly sur les Sables des Vieilles-
Forges, le long de la rivière Bécancour à Saint-Sylvère. (NAD 83 UTM Zone 18, X: 711920,
Y: 5120487)

2.1.3 Les sédiments glaciaires (Tf, Trm, Tr, Tc, Tm)

Le till de surface (Figure 2.3), qu'il soit mince ou continu, remanié ou non, couvre 60% du
territoire à l'étude. Ce diamicton glaciaire affleure surtout dans le secteur appalachien et dans
la zone du piedmont, dans la portion nord-est du bassin versant et près de la région de
Bécancour, notamment dans le secteur de Sainte-Angèle-de-Laval, là où la couverture de
21

dépôts meubles près du fleuve est faible. Lorsqu'en aval glaciaire des roches du Queenston,
le till acquiert la couleur rouge, caractéristique du Till de Bécancour, mais également
commune pour le Till de Gentilly lorsque la séquence quaternaire ancienne est mince ou
inexistante. Les épaisseurs observées vont de 0,3 rn (Tm) à plus de 25 rn (Tc) dans les
Basses-Terres, notamment le long de la Petite rivière du Chêne, tandis qu'elles atteignent
rarement plus de 10 rn dans les vallées des Appalaches. Ce diamicton est caractérisé par une
matrice comprenant une grande proportion de silts, et des quantités variables d'argile, de
sables, de graviers, de galets et de blocs, dont plusieurs provenant du Bouclier. Le till de fond
est assez pauvre en blocs et caractérisé par une très grande proportion de matrice argilo-
silteuse. Le till non-altéré est gris-verdâtre, compact, normalement non-fissile et carbonaté
dans les Basses-Terres et le piedmont.

Figure 2.3 Argile de la Mer de Champlain reposant directement sur le Till de Gentilly, le long
de la rivière Bécancour, près de la réserve amérindienne de Wôlinak. La tête du pic, ce
dernier d'une longueur de 91 cm, marque le contact entre les deux unités. (NAD 83 UTM
Zone 18, X: 697728, Y: 5134605)

Pour ce qui est de la région appalachienne, le till de surface est non-carbonaté et se


caractérise par un faciès gris et compact à la base et un faciès gris-brunâtre et lâche en
surface. La proximité des sources fait en sorte que la proportion de clastes augmente de
manière significative dans les Appalaches. Le till y est donc moins compact et plus fissile. Le
22

till remanié (Tr) est un till dont les particules fines ont été lessivées sur une épaisseur
supérieure à 1 mètre par des processus subséquents au dépôt du matériel original.
Généralement, il correspond à la zone superficielle du till où la portion fine de la matrice a
été lessivée par l'érosion littorale glaciomarine, glaciolacustre ou même fluviatile.

2.1.4 Les sédiments fluvioglaciaires (Gx, G)

Les sédiments fluvioglaciaires (Figures 2.4 et 2.5) ont été identifiés sur la base de la
morphologie du corps sédimentaire généralement stratifiés montrant des variations
granulométriques rapides. Ces sédiments sont composés de sable fin, moyen et grossier, de
galets et de graviers subanguleux à subanondis, généralement homogènes et parfois
imbriqués, qui témoignent de la mise en place au contact ou à proximité du glacier. La
présence de déformations synsédimentaires a également contribué à l'identification de ces
dépôts. Le volume de sédiments fluvioglaciaires est particulièrement faible régionalement et
la superficie qu'ils occupent correspond à moins de 2% du territoire cartographié. Il y a peu
de sédiments de contact glaciaire associés à la Moraine des Hautes Terres (Gadd, 1964), sauf
dans certaines portions hautes des rivières Bécancom et Palmer où les accumulations parfois
stratifiées peuvent atteindre des épaisseurs supérieures à 30 m. Quelques amas formant des
terrasses de kame et des buttes de matériel juxtaglaciaire ont également été identifiés dans les
secteurs amont et aval du lac Williams. Un seul esker (esker de Glen Loyd) a été
formellement identifié comme tel sur le territoire du bassin-versant. Initialement décrit par
N.R. Gadd en 1964 (Gadd, 1964; 1978; Gadd et al ., 1972), puis par Lortie (1976), il est situé
dans la vallée de la rivière Osgoode au sud-est de Saint-Jacques-de-Leeds. Cet esker exhibe
selon ces derniers des stratifications de sables et graviers montrant un écoulement vers le
nord.

Dans la zone du piedmont, les sédiments fluvioglaciaires se présentent surtout sous la forme
d'une série de crêtes discontinues subparallèles (Gadd, 1964) situées entre la rivière
Bécancour et le contrefort appalachien, où des moraines en creux et en bosses sont visibles
dans le secteur de Lysander (Lortie, 1976). Ces crêtes ont été initialement décrites par Gadd
(1964) comme étant essentiellement formées de till remanié par l'action des vagues de la Mer
23

de Champlain et faisant partie d'un système morainique postérieur à la formation de la


Moraine des Hautes-Terres. Suite aux observations de terrain, ces crêtes, dont certaines sont
exploitées, sont plutôt constituées d'un assemblage hétérogène et sans structure de clastes
centimétriques à métriques subanguleux à subarrondis, dont plusieurs d'origine
précambrienne, soutenus par une matrice de sable fin à grossier (Figure 2.4) et reposant
directement sur le roc. Elles ont donc été identifiées comme sédiments juxtaglaciaires (Gx).

Dans la zone des Basses-Terres, les sédiments fluvioglaciaires forment des amas isolés
partiellement enfouis ou remaniés par les eaux de la Mer de Champlain. Notamment, une
ancienne gravière située à environ 5 km à l'ouest de Manseau et une gravière-carrière située à
environ 7,5 km au sud de Manseau près de l'Autoroute 20 exhibent des sédiments
proglaciaires. Sur le site de cette dernière, près de 8 rn de sédiments fluvioglaciaires mis en
place directement sur le roc et enfouis sous des sédiments glaciomarins littoraux sont
visibles. La présence de nombreux galets mous (clayballs), de clastes subanondis à arrondis,
de stratifications et d'imbrications montrant un paléocourant variant entre le nord-est et le
sud-est laissent croire que ces sédiments auraient été mis en place par le drainage d'un lac
proglaciaire, vraisemblablement le Lac Candona (Parent et Occhietti , 1988; 1999), d'où la
classification comme sédiments fluvioglaciaires. Également, la présence d'eskers potentiels
dans les Basses-Terres devra être examinée dans le futur. L'un d'eux a été décrit par Tessier
(1966) comme formant un segment anciennement exploité de ± 1 km situé à environ 4 km au
sud-est de Saint-Wenceslas. Ce dernier est observable en photo-interprétation comme un
chapelais d'anciens bancs d'emprunt. Le second, qui apparaît comme un court segment situé
près de Grand-Saint-Esprit (Parent et Occhietti , 1988), n'a pas été observé en photo ou lors
des campagnes de terrain.
24

Figure 2.4 Sédiments fluvioglaciaires (Gx) formant une moraine mineure à environ 7 km au
nord-est de Plessiville. (NAD 83 UTM Zone 19, X: 290018, Y: 5128299)

Figure 2.5 Amas de sédiments fluvioglaciaires non-différenciés (G) situé à environ 6,5 km au
sud de Saint-Ferdinand (anciennement Bernierville) le long du ruisseau Provencher. (NAD
83 UTM Zone 19, X: 300940, Y: 5102969)
25

2.1.5 Les sédiments glaciolacustres (LGd, LGb, LGa)

Les sédiments glaciolacustres se retrouvent uniquement dans les Appalaches et couvrent


moins de 1% du territoire à l'étude. Des séquences de sédiments fins, localement rythmés, et
des sables littoraux et deltaïques ont été observés en petits amas localisés le long de la rivière
Bécancour jusqu'à la hauteur du lac Williams, et surtout le long de la rivière Palmer où ils
sont visibles à des élévations allant jusqu'à 3 55 rn (Gadd, 1978).

Les sédiments fins sont composés d'argile et de silts et s'observent surtout sous forme
massive. Les sédiments deltaïques sont surtout composés de sable fin à grossier et de graviers
généralement bien triés et stratifiés, quoique des bancs de sables massifs aient été observés.
Les faciès examinés sont donc essentiellement proximaux, résultat de la faible étendue des
lacs tardiglaciaires et de leur courte durée d'existence. Cependant, l'état des coupes ne nous a
pas permis de prendre des mesures sédimentaires.

2.1.6 Les sédiments glaciomarins (MGd, MGb, MGa)

À partir du front appalachien, et ce jusqu'au fleuve Saint-Laurent, des sédiments littoraux et


pélagiques qui contiennent localement des fossiles de la Mer de Champlain affleurent sur
environ 22% du territoire. Même si apparemment non-fossilifères, les sédiments d'origine
aquatique généralement localisés sous l'élévation de 175 rn as!., considérée comme la limite
marine maximale dans la région (Parent, 1987), sont aussi cartographiés comme
glaciomarins.

Les sédiments marins peu profonds comprennent des sables et des graviers généralement bien
triés (Figure 2.6), une faible quantité de silts ou de graviers, avec des structures sédimentaires
typiques des milieux littoraux. Ils sont généralement de couleur grisâtre à brunâtre et
montrent parfois des signes d'oxydation. Leur extension verticale est limitée aux zones
supérieures à 65 rn as!.
26

Le faciès deltaïque glaciomarin (MGd) a été identifié à trois endroits sur le territoire à l'étude,
mais cette fois encore l'état des coupes et l'absence de rides de courant (les lits plans étaient
majoritairement observés) ne nous a pas permis de prendre des mesures sédimentaires. Ces
épandages deltaïques sont tous situés sur le parcours de la rivière Bécancour, où le premier
s'est formé à un niveau correspondant à la limite marine maximale (± 175 rn), le second a été
mis en place à une élévation de 80 rn (Figure 2.7) tandis que le dernier marque la transition
Mer de Champlain-Lac à Lampsilis à la limite de 65 rn asl. Les sédiments pélagiques sont
surtout constitués d'argile-silteuse massive, bleutées, et souvent litées (Figure 2.8) contenant
de temps à autre des Hiatella arctica et des Portlandia arctica. On les rencontre à l'intérieur
d'anciens chenaux, généralement sous l'élévation de 100 m.

Figure 2.6 Sables et graviers stratifiés formant un ancien littoral de la Mer de Champlain (vue
vers le NW). (NAD 83 UTM Zone 18, X: 725531 , Y: 5127010)
27

Figure 2.7 Épandage deltaïque de la Mer de Champlain. (NAD 83 UTM Zone 18, X: 709734,
Y: 5118928)

Figure 2.8 Argile litée et fossilifère de la Mer de Champlain et sables de régression sus-
jacents, le long de la rivière Bécancour à Saint-Sylvère. (NAD 83 UTM Zone 18, X: 711920,
Y: 5120487)
28

2.1. 7 Les sédiments lacustres (Ld, Lb)

Sous les élévations d'environ 65 rn, on observe de grandes zones sableuses d'origine soit
deltaïque ou littorale, remaniées par les eaux douces du Lac à Lampsilis ( ~6% du territoire).
Des travaux récents (Ouimet et al ., 2011) supposent la présence d'importants volumes de
Sables des Vieilles-Forges directement sous-jacents. Quoique la majorité des sédiments
déposés au cours de cet événement reflète l'exondation, certaines unités plus fines, silteuses
et légèrement rythmées montrent la présence d' un faciès plus pélagique dans ce bassin dont
les caractéristiques demeurent peu connues. Ces sédiments comprennent aussi des éléments
fluviaux et estuariens mais la division fine de ces unités n'a pas encore été effectuée.

2.1.8 Les sédiments alluviaux (Ap, At, Ax, A)

Les sédiments d'origine fluviale, localisés à une élévation légèrement supérieure à celle du
système de drainage actuel, sont cartographiés sur environ 3% du territoire à l'étude comme
sédiments alluviaux. Ces derniers sont majoritairement concentrés tout le long de la rivière
Bécancour, à partir de la limite nord des Appalaches, où ils délimitent l'ancienne plaine
alluviale et les terrasses adjacentes. Près du fleuve Saint-Laurent, ces sédiments et formes
fluviales sont rattachés à la phase du Proto-Saint-Laurent. Cette unité inclut les sédiments
actuellement transportés par les rivières modernes.

2.1.9 Les sédiments éoliens (Ed)

Présents sur environ 130 km 2 (~3,5%) de la région à l'étude, les sédiments éoliens sont
notamment situés au cœur des unités littorales glaciomarines à des élévations allant de 70 à
130 rn, où des dunes paraboliques d'une hauteur moyenne de 5 à 8 rn avec des maximums de
20 à 25 rn sont présentes (Filion, 1987). Les champs de dunes s'observent normalement dans
un axe NE-SW de part et d'autre de l'Autoroute 20, de Saint-Louis-de-Blandford jusqu'à
Villeroy, de même qu'au nord-est du village de Saint-Rosaire. Les sédiments éoliens de la
région à l'étude sont également connus sous le pseudonyme de Crêtes de Coq Sands (Gadd
1955; 1960a; 1971), terme local qui tire son origine de l'apparence qu'ont certaines crêtes
sableuses allongées aux arêtes aigües. Gadd (1955) est le premier à établir le lien entre les
Crêtes de Coq Sands et l'action éolienne. Suite à l'étude approfondie des propriétés physiques
29

de ces sables, Gadd (1955) a conclu qu'il s'agissait de dunes transverses post-Mer de
Champlain contrairement à l'hypothèse de marine crevasse fillings (Osborne, 1950) qui avait
été préalablement utilisée afin d'expliquer le mode de mise en place de ces sédiments. Les
sédiments éoliens sont normalement constitués de sable fin à moyen, très bien trié et stratifié,
remanié à partir de sédiments marins littoraux ou deltaïques (Chauvin, 1979a; Gadd, 1955;
1960a; 1971; Filion, 1987). L'activité éolienne à l'origine de ces champs de dunes
14
paraboliques aurait subsisté pour une durée de 2500 années C, soit pour une période variant
entre 10000 et 7500 ans B.P. (Filion, 1987). Les sédiments éoliens sont fréquemment
observés dans la zone de piedmont autom des unités de tourbières actuelles, où l'activité
éolienne a ainsi remanié le matériel granulaire disponible jusqu'à son immobilisation par la
végétation.

2.1.10 Les sédiments organiques (Ot, 0)

Les sédiments organiques observés régionalement sont surtout des tombières de comblement
et leur répartition est assez vaste (~4,3% du territoire à l'étude). Un lien existe généralement
entre l'unité sous-jacente et la densité de tourbières. Dans la partie basse de la zone
Bécancour, ces milieux humides sont surtout rencontrés sur des plateaux d'élévation de
l'ordre de la centaine de mètres, parfois au-dessus d'argile de la Mer de Champlain (tourbière
de Saint-Sylvère), mais beaucoup plus fréquemment sur le till de smface (tourbière du Lac
Rose). Dans la partie basse, l'argile et le till de surface sont généralement recouverts par de
faibles épaisseurs de sables littoraux associés à la phase régressive de la Mer de Champlain.
Cependant, la majorité des sédiments organiques se retrouve dans la zone du piedmont
appalachien où les tourbières ont été mises en place directement sur Je till de surface
(tourbière de Mer Bleue, Grande tourbière de Villeroy) dont l'épaisseur variable est contrôlée
par la topographie vallonnée du roc. En de rares occasions, ces milieux humides sont
entourés de coteaux sableux formés de sédiments éoliens (e.g. Grande tourbière de Villeroy).
Quatre dates basales obtenues par Martin Lavoie du Centre d'Études Nordiques (CEN)
14
montrent des âges C étalonnés de 10 220 ans pour la Grande tourbière de Villeroy, de
10 260 ans pour celle de Saint-Sylvère, de 9510 ans pour le Lac Rose et de 9620 ans pour la
30

Mer Bleue. Ces âges témoignent du fait que les tourbières ont donc commencé à se former
peu après le retrait de la Mer de Champlain.

2.1 .11 Les dépôts de versant (Cg)

Les dépôts de glissement de terrain ont été surtout cartographiés le long de la rivière Gentilly
Sud-Ouest (0,1% du territoire). Cette unité, surtout formée de silt et d'argile remaniés, est
principalement identifiable grâce aux éléments géomorphologiques qui y sont associés. La
classification de ces dépôts s'est faite suivant l'identification d'amphithéâtres, de gradins et de
cicatrices de glissement.

2.2 Écoulements glaciaires de la région à l'étude

Les écoulements glaciaires dans la région à l'étude ont été documentés par plusieurs auteurs.
Ces derniers ont surtout concentré Leurs observations dans les Appalaches étant donné le peu
d'affleurements rocheux dans les Basses-Terres. Notamment, Chalmers (1898), Lamarche
(1971; 1974), Gauthier (1975), Lortie (1976), Gadd (1978) et Parent (1987) mentionnent à
partir de leurs observations la présence de plusieurs familles d'écoulements glaciaires dans les
Appalaches du Sud du Québec. Cependant, Parent (1987) fait état de la difficulté à établir une
chronologie claire des évènements glaciaires dans la région d'Asbestos en se basant
uniquement sur l'interprétation des polis glaciaires. Selon ce dernier, plusieurs familles de
stries et de queues-de-rat, dont celles montrant un écoulement vers le nord et l'ouest,
pourraient être des éléments résiduels d'écoulements antérieurs au même titre que de
véritables mouvements tardiglaciaires. Toujours selon Parent (1987), les variations
d'écoulement de la calotte laurentidienne, les éléments associés à la déglaciation présents
dans la région ainsi que les traînées de dispersion de blocs erratiques fournissent une
référence chronologique permettant de soutenir les observations de Lamarche (1971; 1974) et
de Lortie (1976).

Le mouvement le plus ancien dans la région montrerait donc un écoulement NW -SE qui
serait rattaché à l'écoulement de l'inlandsis Laurentidien lors de la dernière glaciation. Ce
31

dernier serait recoupé par un mouvement vers l'ouest qui, selon Parent (1987), pourrait tout
aussi bien être associé à la glaciation Chaudière. Selon Lamarche (1971; 1974) et Lortie
(1976), ce mouvement est suivi par un écoulement plus récent vers le nord qui est le plus
répandu dans la région à l'étude. Les mouvements vers l'ouest et le nord seraient notamment
liés aux variations d'écoulement de la calotte résiduelle des Bois-Francs vers le fleuve Saint-
Laurent et la vallée de la rivière Saint-François au Tardiglaciaire.

La Figure 2.9 résume les observations réalisées lors des travaux de terrain des étés 2009 et
2010 sur les formes mineures d'érosion. Elles sont cohérentes avec les interprétations des
études précédentes. Les traces d'écoulements glaciaires recensés sur le teiTitoire cartographié
(Figure 2.10) sont essentiellement des stries, des queues-de-rat, des cannelmes et des
broutures. Pour sa part, la Figme 2.11 montre les écoulements pom lesquels une chronologie
relative a pu être établie. Un site au nord-est montre un écoulement plus ancien NW -SE
associé à la dynamique de la calotte Laurentidienne au dernier maximum glaciaire entrecoupé
par un mouvement vers N020 correspondant à l'écoulement de la calotte résiduelle des Bois-
Francs vers le fleuve Saint-Laurent. Plus au sud, trois sites montrent des écoulements
glaciaires qui ont pu être chronologiquement différenciés. Un de ces sites montre trois
écoulement différents: un plus ancien orienté NW -SE attribué à la dynamique
Laurentidienne, un second orienté E-W et un plus récent orienté N-S, tous deux reliés à aux
variations d'écoulement de la calotte résiduelle des Bois-Francs vers la vallée de la rivière
Saint-François et le fleuve Saint-Laurent au Tardiglaciaire. Un troisième site montre deux
écoulements, un plus ancien orienté NNE-SSW et un plus récent montrant un écoulement
vers l'ouest. Un demi er site montre une dynamique glaciaire plus ancienne orientée NW -SE
et une plus récente orientée NNE-SSW. À partir de ces quatre sites, la chronologie relative
des événements glaciaires dans le sectem appalachien débuterait par un mouvement vers le
SE associé à la calotte Laurentidienne, suivit par un mouvement vers le nord et l'ouest en
fonction de la position frontale de la calotte résiduelle des Bois-Francs, puis par un
mouvement généralisé vers le nord au Tardiglaciaire avec l'ouverture de la baie de vêlage
dans la partie centrale des Basses-Terres du Saint-Laurent.
32

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Figure 2.9 Totalité des écoulements glaciaires observés dans les Appalaches sur le territoire
du bassin versant de la rivière Bécancour dans le cadre de cette étude. La population de traces
d'écoulements glaciaires recensés sur le territoire à l'étude représentée est égale à 186.
33

Figme 2.10 Écoulements glaciaires observés dans le cadre de cette étude sm le territoire
couvert par le projet de cartographie (zone blanche en transparence) dont la chronologie
relative des surfaces striées n'a pu être déterminée.
34

Figure 2.11 Écoulements glaciaires observés dans le cadre de cette étude sur le territoire
couvert par le projet de cartographie (zone blanche en transparence) dont la chronologie
relative des surfaces striées a pu être déterminée.
35

2.3 Conclusion

Au total, ce sont 26 unités différentes qui ont été cartographiées sur le territoire de la zone
Bécancour. L'étude cartographique aura permis de révéler que la couverture de till continu,
qui est surtout présente dans les Appalaches et la zone de piedmont, est de loin la plus
importante en surface avec environ 60% du territoire cartographié. Elle est suivie de près par
les sédiments reliés à l'épisode glaciomarin de la Mer de Champlain qui couvrent près de
22% du territoire à des élévations inférieures à 175 m as!. Dans une moindre mesure, le roc
(moins de 1%) affleure surtout dans les Appalaches où se retrouvent majoritairement les
sédiments fluvioglaciaires (moins de 2%) et les dépôts glaciolacustres (moins de 1%). Le
Quaternaire ancien (-0,1%) se trouve pour sa pati principalement dans la patiie avale de la
zone Bécancour, où il affleure le long des principales rivières et du fleuve Saint-Laurent. Les
dépôts lacustres (-6%) surtout associés au Lac à Lampsilis, les sédiments alluviaux (- 3%),
éoliens (3,5%), organiques (4,3%) et les dépôts de glissements de terrain (0,1 %) se retrouvent
en presque totalité entre le piedmont appalachien et le fleuve Saint-Laurent.

Au point de vue géomorphologique, quelques moraines mineures ont été identifiées surtout
dans la zone de piedmont. Dans les Basses-Terres, ce sont principalement de nombreuses
plages associées à la transition Mer de Champlain/Lac à Lampsilis qui ont été observées à des
élévations entre 60 et 70 rn as!. Plusieurs terrasses fluviales associées à l'incision des
principales rivières et à des phases du proto-Saint-Laurent ont été tracées sur la catie. La
plaine argileuse, surtout concentrée dans l'axe du synclinal de Chambly-Fortierville, est
marquée par un ravinement prononcé et quelques glissements de terrain ont été observés
principalement le long de la rivière Gentilly Sud-Ouest.

L'étude des écoulements glaciaires dans la région abonde dans le même sens que les travaux
précédents. La chronologie relative des écoulements débuterait avec un mouvement plus
ancien NW -SE associé à la calotte Laurentidienne. Un mouvement orienté E-W et un
mouvement dominant vers le nord, qui serait le mouvement le plus récent dans la région, ont
été identifiés . Ces écoulements seraient liés à la calotte résiduelle des Bois-Francs.
CHAPITRE III

LITHOSTRATIGRAPHIE DES SÉDIMENTS QUATERNAIRES

Dans le cadre de ce projet d'étude, un modèle hydrostratigraphique tridimensionnel a été


developpé. Pour cela, il était d'abord nécessaire de parcourir les principales rivières de la
zone d'étude dans le but d'y trouver de nouvelles coupes naturelles afin d'évaluer
l'architecture verticale et l'extension régionale des dépôts quaternaires. Les données
stratigraphiques ainsi recueillies se sont avérées être les données les plus fiables utilisées dans
la conception du modèle stratigraphique conceptuel et subséquemment dans la construction
du modèle hydrostratigraphique 3D.

Les levés de coupes ont été faits principalement à l'été 201 O. Plus d'une soixantaine de
coupes, majoritairement situées le long des rivières Blanche, Bécancour, Gentilly, aux
Orignaux et de la Petite rivière du Chêne ont été décrites et interprétées en fonction des
cadres stratigraphiques en vigueur dans la pmtie centrale des Basses-Terres du Saint-Laurent
et dans les Appalaches du Sud du Québec. Ce sont ces coupes qui, une fois interprétées en
fonction du modèle conceptuel, ont servi à construire le squelette du modèle 3D.

Ce chapitre présente donc en prelllier lieu une synthèse de l'évolution des cadres
stratigraphiques qui ont été utilisés dans l'interprétation des coupes et des forages. Suivent
ensuite les interprétations et les descriptions détaillées des coupes situées le long des
principales rivières de la zone Bécancour. Ces dernières ont été sélectionnées en fonction de
la complexité de la stratigraphie qui s'y observe. Les résultats des comptages pétrographiques
qui ont servi dans l'interprétation de cettaines unités problématiques sont également présentés
dans ce chapitre.
37

3.1 Synthèse stratigraphique de la région à l'étude

3 .1.1 Évolution du cadre stratigraphique régional de la partie centrale des Basses-


Terres du Saint-Laurent.

Les premiers travaux d'envergure dans la vallée du Saint-Laurent ont été réalisés par Dawson
(1893) et Logan (1863). Les classifications stratigraphiques qu'ils ont proposées étaient
basées sur un seul événement à l'origine du drift marin ou glaciaire observé auquel avait
succédé un épisode marin. Chalmers (1898) fut le premier à émettre l'hypothèse de
glaciations multiples en s'appuyant sur une chronologie cohérente des événements glaciaires
pour le Sud du Québec basée sur l'étude des stries glaciaires. Keele (1915) vint par la suite
renforcer cette hypothèse des glaciations multiples en distinguant dans plusieurs coupes
situées le long de la rivière Saint-François deux unités distinctes d'argile à blocs (boulder
clay) - ou argile à blocaux dans certains ouvrages - séparées par des argiles-silteuses
stratifiées.

Peu d'éléments nouveaux furent apportés au cours des quatre décennies suivant les travaux de
Keele (1915), excepté le travail de compilation de Dresser et Denis (1944) sur la géologie du
Québec. Il faudra attendre les travaux de Gadd (1955 ; 1960a; 1971) pour qu'un premier cadre
stratigraphique soit établi pour la région à l'étude. En particulier, Gadd (1955) identifia deux
épisodes glaciaires (stades de Nicolet et de Gentilly) séparés par un impo1iant intervalle
interglaciaire (interstade de Saint-Pierre) (Figure 3.1 , tirée de Lamothe, 1985).
38

Geologie Lithostratigraphy Chronology Environments


climate units

CHAMPL AIN SEA


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(R iv iè re Béc anc ou r Fo rm at ion )

Figure 3.1 Premier cadre stratigraphique régional dans les Basses-Tenes du Saint-Laurent
(Tiré de Lamothe, 1985; d'après Gadd 1955; 1971; 1976; Kanow, 1957).

Occhietti (1977; 1979) nota pour la première fois la présence du Till de Bécancour à la coupe
des Vieilles-Forges et divisa notamment le Till de Gentilly en sous-unités selon les phases de
sédimentation successives. Cet autenr décrivit également un faciès glacio-lacustre et
proglaciaire composé de sables-silteux massifs ou stratifiés directement recouverts par le Till
de Gentilly et surmontant les Varves de Deschaillons en confonnité: les Sables des Vieilles-
Forges. Occhietti (1977; 1982) décrivit ce faciès comme constituant la partie supérieure de la
formation de Deschaillons (Kanow, 1957).

Entre les travaux de Gadd (1955) et ceux de Occhietti (1979), quelques auteurs, dont ce
dernier, ont reconnu la difficulté à attribuer des âges absolus aux unités stratigraphiques
présentes dans les Basses-Tenes. Pour cette raison, Dreimanis et Kanow (1972) attribuèrent
provisoirement un âge du Wisconsinien inférieur pour l'unité climatostratigraphique du Stade
de Nicolet (Dreimanis et Kanow, 1972) conespondant à la période glaciaire à l'origine de la
déposition du Till de Bécancour.
39

Il faudra ensuite attendre les travaux de Lamothe (1985) afin de voir une percée significative
dans l'évolution du cadre stratigraphique de la partie centrale des Basses-Tenes du Saint-
Laurent. C'est sur la base de l'analyse sédimentologique approfondie réalisée, des datations au
radiocarbone et en thermoluminescence, et des avancées au point de vue des échelles
isotopiques 8 180 que Lamothe (1985) proposa un nouveau cadre stratigraphique pour la
partie centrale des Basses-Tenes du Saint-Laurent. Ce cadre (Figure 3.2), qui reste à être
validé, contient trois épisodes glaciaires: le Stade du Saint-Laurent de l'Illinoien (Lamothe,
1985, 1989), le Stade de Nicolet (Dreimanis, 1960; Dreimanis et Kanow, 1972) du
Wisconsinien inférieur et le Stade de Trois-Rivières (Occhietti, 1979, 1982) du Wisconsinien
supérieur. Un seul interstade, soit celui du Saint-Piene (Dreimanis et Kanow, 1972),
considéré essentiellement comme du Wisconsinien moyen était représenté dans ce cadre
stratigraphique renouvelé (Figure 3.2). La période qui suit le Stade du Saint-Laurent, même si
Lamothe (1985) rapporta qu'apparemment aucun sédiment conespondant à cette période
n'avait été trouvé, était considérée comme le dernier interglaciaire.

Par la suite, Parent et al. (1985) décrivirent plus en détails la chronologie des événements
entre 12 500 et 8000 ans BP, entre autres dans la vallée du Saint-Laurent. Ils apportèrent
également des précisions quant à l'évolution du Lac à Lampsilis, tetme qui fut introduit pour
la première fois par Elson (1969) afin de qualifier le bassin d'eau douce successeur de la Mer
de Champlain en amont de Québec et précurseur du fleuve Saint-Laurent actuel. Les niveaux
de ce plan d'eau ont en premier lieu été décrits par MacPherson ( 1966), qui les a divisés en
trois phases conespondant à trois niveaux significatifs: les niveaux de Rigaud (60 rn), de
Montréal (31 rn) et de Saint-Barthélémy (20 rn).
- - -- - - - - -- -- -- - - - - -- - -

40

I SO TO PI C ST AGE S
HY P O TH E TI CAL (E mi li a n l, 1 955 & S ha ck lel o n a n d O pd yke , 1 973 )
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S I-LAWREN C E
S T A DIAL

Figure 3.2 Corrélations hypothétiques des événements géologiques quaternaires des Basses-
Terres du Saint-Laurent avec la stratigraphie océanique (Tirée de Lamothe 1985).

Dans la vallée moyenne du Saint-Laurent, les sédiments à Lampsilis se trouvent sous la


forme de silts lacustres et de sables littoraux régressifs immédiatement sous-jacents aux
dépôts holocènes qui occupent le sommet de la colonne stratigraphique. Les âges acceptés
14 14 14
sont de 9,8 ka C BP (terrasse de Rigaud), 8,8 ka C BP (teiTasse de Montréal) et 8 ka C
BP (terrasse de Saint-Barthélémy) (Parent et al., 1985). Les travaux de maîtrise de Stéphanie
Ouimet (UQAM) tentent notamment de préciser et de valider le cadre chronologique des
évènements holocènes dans la vallée moyenne du Saint-Laurent grâce à l'utilisation de la
luminescence.

Lamothe (1989) introduisit un nouveau cadre stratigraphique (Figure 3.3) contenant deux
nouvelles unités lithostratigraphiques (Sables de Lotbinière et Till de Lévrard) ainsi que trois
unités climatostratigraphiques (Stade du Saint-Laurent, Interstade de Grondines et Interstade
Les Becquets).
41

Occhietti (1990) et ses étudiants publièrent subséquemment les résultats de leurs recherches
dans une série d'articles parus dans la revue Géographique physique et Quaternaire. Celui de
Ferland et Occhietti (1990a), propose une révision du stratotype des Sédiments de Saint-
Pierre, qui selon les constatations des auteurs, seraient emboîtés dans une unité argileuse
d'origine marine nouvellement identifiée: l'Argile de La Pérade (Ferland et Occhietti , 1990b).
Une corrélation a été tentée par Ferland et Occhietti (1990b) sm la base de la position
stratigraphique de l'Argile de La Pérade sous les Sédiments de Saint-Pierre et de l'âge ainsi
présumé supérieur à 75 ka (Stuiver et al., 1978). L'épisode glaciomarin de la Mer de Cartier
marquerait donc selon Ferland et Occhietti (1990b) la fin d'un des deux épisodes froids du
Sangamonien, en l'occurrence les stades isotopiques 5d ou 5b, ou la fin du Wisconsinien
inférieur (transition du stade 4 au stade 3). Dans la synthèse publiée par
Occhietti et al. ( 1996), un âge de -98 ka basé sur des mesures IRSL est proposé pour l'Argile
de La Pérade, ce qui correspondrait à la transition 5b/5a.

Bernier et Occhietti (1990) ont pour leur part étudié le «Complexe glaciaire du Cap-Charles»,
une unité composée de trois zones diamictiques séparées par des sables ou des argiles
stratifiées. Cette unité est intercalée entre les turbidites de Parisville, sises immédiatement
sous le Till de Gentilly, et les rythmites de Leclercville (Besré et Occhietti, 1990) dont la
position stratigraphique n'est pas connue. Cette nouvelle unité lithostratigraphique d'origine
glaciaire et antérieure à la dernière glaciation n'a donc pu, faute de repères, être replacée dans
le cadre stratigraphique régional par les auteurs.

Pour leur part, Besré et Occhietti (1990) ont proposé une étude approfondie sur la base de
critères intrinsèques permettant de distinguer trois unités laminées présentes dans les Basses-
Terres du Saint-Laurent, soit les Varves de Deschaillons, les Rythmites du Saint-Maurice et
les rythmites de Leclercville. Selon ces auteurs, cette dernière unité laminé distincte ne peut
avoir d'appellation formelle étant donnée sa position stratigraphique incertaine. En effet,
Besré et Occhietti (1990) se base sur le fait que les Sédiments de Saint-Pierre, les Rythmites
du Saint-Maurice et les Sables des Vieilles-Forges n'ont pas été observés dans la région de
Leclercville. La principale retombée de ces travaux sera la corrélation entre les rythmites
étudiées aux Vieilles-Forges et les Gray Varves de Lamothe (1989), et l'introduction du nom
42

formel de Rythrnites du Saint-Maurice pour cette unité. Cette dernière représente un épisode
lacustre court à sédimentation saisonnière (Clet et Occhietti, 1996) succédant aux Sédiments
de Saint-Pierre d'origine fluviatile (Lamothe, 1985). Toutefois, Besré et Occhietti (1990)
émirent l'hypothèse que les Sédiments de Saint-Pierre, les Rythrnites du Saint-Maurice et les
Sables des Vieilles-Forges puissent constituer une seule et unique formation.

LITHO - CLIM AT O - MARIN E


C HR ONO -
STRATIGRAPHI C ST RAT IGR AP HIC ISO T O PE
STRATIGR APH Y
UNIT S UNITS STA GES
( Fullon . 1984) ( Sh a ck le 1on
and Opdyka .
1 973)
C HAM PL A IN SEA.
SE OII.A EHT S 1
GE NTILLY TILL
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* New llratl gr•ph lc unit

Figure 3.3 Schéma stratigraphique révisé du Pleistocene des Basses-Terres du Saint-Laurent


et corrélations proposées avec la stratigraphie océanique (D'après Lamothe, 1989).

Occhietti (1990) présente une synthèse de la séquence stratigraphique du Pléistocène dans la


vallée moyenne du Saint-Laurent à partir de ses observations personnelles et de celles
réalisées par ses étudiants. Les modifications les plus importantes apportées au cadre
stratigraphique régional concernent la séquence sédimentaire débutant avec les Sédiments de
Saint-Pierre, ces derniers reposant en discordance sur les unités sous-jacentes, et se terminant
avec la mise en place des sédiments holocènes (Occhietti, 1990).

Par la suite, Hétu et al. (1995) décrivirent des dépôts de versants associés aux Rythrnites du
Saint-Maurice à la coupe de Saint-Sylvère (Gadd, 1955 ; 1971 ; LaSalle, 1984). Sur la base des
observations faites , ils purent ainsi déterminer que les sables stratifiés sus-jacents aux
43

rythmites, auparavant corrélés par Gadd (1955; 1971) avec les Sédiments de Saint-Pierre,
étaient, de par leur position stratigraphique, équivalents aux Sables des Vieilles-Forges
jusque-là identifiés uniquement sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent.

Les derniers travaux touchant au cadre stratigraphique régional ont été faits par Clet et
Occhietti (1996), plus spécifiquement sur la sous-séquence formée des Sédiments de Saint-
Pierre, des Rythmites du Saint-Maurice et des Sables des Vieilles-Forges. En effet, ils ont
procédé à l'interprétation palynologique et paléoenvironnementale d'une dizaine de sites
répartis dans la vallée moyenne et dans l'estuaire du Saint-Laurent dont l'inventaire
lithostratigraphique avait été réalisé auparavant. Sur les bases de cette analyse
biostratigraphique, Clet et Occhietti (1996) ont ainsi confirmé la séquence sédimentaire
postérieure à l'emboîtement des Sédiments de Saint-Pierre dans la vallée moyenne du Saint-
Laurent présentée par Occhietti (1990). Cependant, les auteurs prirent soin de souligner la
problématique touchant à la position chronostratigraphique de l'Argile de La Pérade.

Le cadre stratigraphique régional défini par Lamothe (1989) et modifié par Clet et Ochietti
(1996) pour la sous-séquence formée des Sédiments de Saint-Pierre, des Rythmites du Saint-
Maurice et des Sables des Vieilles-Forges est donc fonnellement utilisé dans la présente
étude afin de corréler entre elles les différentes unités lithostratigraphiques identifiées dans
les Basses-Terres du Saint-Laurent (Figure 3.4).
LITHO - CUMATO - MARINE
CHRONO-
STRATIGRAPHIC STRATIGRAPHIC ISOTOPE
STRATIGRAPHY
UNITS UNITS STAGES
(Fulton, 1984) (Shackleton
and Opdyke ,
SABLES 1973)
DES CHAMPLAIN SEA
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a: argile sg: sablo grossier * New e tr a llgr•phlc u nl1
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If: aabte tin ga: gcOOt
sm: satMe moyon bi: bloC

Figure 3.4 Cadre stratigraphique régional d'après Lamothe (1989) et Clet et Occhietti (1996) pour la partie centrale des Basses-Terres
du Saint-Laurent.
45

3.1.2 Évolution du cadre stratigraphique régional des Appalaches du Sud du Québec

Dans les Appalaches du Sud du Québec, le premier cadre stratigraphique régional (Tableau
4.1) proposé par Mc Donald et Shilts (1971) soutenait essentiellement que trois épisodes
glaciaires distincts avaient été enregistrés dans la région depuis le dernier interglaciaire qui
était représenté à l'époque par les sédiments pré-Johnville. Du plus vieux au plus jeune, ces
trois événements glaciaires avaient été formellement identifiés comme les ti lls de Johnville,
de Chaudière et de Lennoxville, tous mis en place au Wisconsinien. Ce premier cadre
stratigraphique, désigné de façon pratique comme le "cadre traditionnel" par Parent (1987),
signalait également la présence de sédiments stratifiés intercalés avec les ti lls qui étaient
considérés comme l'enregistrement d'intervalles non-glaciaires significatifs (Massawippi et
Gayhurst) entre chacune des phases glaciaires.

Tableau 3.1 "Cadre stratigraphique traditionnel" des unités rmses en place au Pléistocène
supérieur pour le Sud-Est du Québec (tiré de Parent, 1987; d'après McDonald et Shilts, 1971:
Table 1)

Time-Str atig r a phic Rock -Str at i g raphie Unit Chrono l ogie Co nt r ol


Un it

post-Lennoxv ill e sedime nt s 12 , 6AO :!: 190 {GSC- 312;peat)•


L 12 , 570 :!: 220 {GSC-419;peat) ..
w A 12 , 000 :':: 230 {GSC-936;
I T nwr i ne she l ls)
s E 11,500 :':: 160 (GSC-475 - 2 ;
c
0
,_ __- mari ne she ll s)

N M Lennoxville Till
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I D Gayh ur st Formation > 20 , 000 B . P. (GSC -1 137)
N D ca . 4000 varves
L
s E Chaud i ère Till
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A E Nassawippi Formation > 5A , OOO B. P. {Y- 1683)
G A > A1 , 000 B . P. { GSC - 507)
E R >4o , ooo a.P. {GSC- 1084)
L
y Johnv i l!e Till

pre - Wisconsin pre-Johnville sediments


s tage{s)

* GSC -3l2 cornes from organic clay at the base of the Petit Lac Tt!:rrien core
and ts considered as probably anomalous due to contamination by old
carbona tes (Matt , 1977)

'"* GSC - 419 cames from clay containin& "some plant detritus·· and may also be
anoraalous (see di scuss i on in Terasmae and Lasalle , 19&8: p. 255-25&)
46

Subséquemment, les travaux de Lamarche (1971; 1974) et Lortie (1976) sur les écoulements
glaciaires dans les Appalaches du Sud-Est du Québec (voir Section 2.2) apportèrent des
modifications au premier cadre stratigraphique régional. En effet, leurs observations relatent
la présence d'un système d'écoulement glaciaire montrant une tendance générale vers le nord,
largement prédominant sur le territoire étudié, et recoupant les mouvements plus vieux. Ces
observations ont mené Lamarche (1971 ; 1974) et Lortie (1976) à conclure à un renversement
de l'écoulement glaciaire le long de la marge nord -ouest des hautes-terres appalachiennes du
Sud-Est du Québec à la fin du Wisconsinien supérieur. L'influence de la topographie et
l'incursion de la Mer de Champlain dans la vallée du Saint-Laurent étaient les mécanismes
envisagés par Lamarche et Lortie pour expliquer le renversement de l'écoulement glaciaire.
De cette interprétation, il fut par la suite fottement envisagé que le développement présumé
d'une baie de vêlage progressant rapidement dans la vallée du Saint-Laurent, tel que proposé
par Gauthier (1975), Lortie, (1976), Gadd (1976), Shilts (1976) et étudié plus en détail par
Thomas (1977), avait permis d'isoler dans un laps de temps relativement court une calotte
14
résiduelle appalachienne. Cette hypothèse permettait du même coup d'expliquer des âges C
anormalement élevés obtenus à partir de coquilles marines dans la Vallée de l'Outaouais
(Parent et Occhietti, 1988, rapportant les résultats de Richard, 1974 et 1978). Il était
cependant acquis, et ce peu importe l'extension réelle de l'incursion glaciomarine, qu'une ou
plusieurs masses de glace distinctes ou non avaient été isolées de la calotte laurentidienne.

Il faudra attendre les publications de Shilts (1976; 1981 ; 1982) subséquemment aux travaux
de ce dernier avec Gadd et McDonald ( 1972) afin de voir un progrès significatif dans la
tentative d'intégration de l'épisode d'écoulement glaciaire vers le nord au cadre
stratigraphique traditionnel. Notamment, l'existence de ce que Shilts nomma le Quebec lee
Divide avait l'avantage d'englober la majeure partie des données disponibles à l'époque tout
en permettant de corréler les mouvements vers le nord avec d'autres éléments quaternaires
régionaux.
47

Les éléments concordants de même que les questions qui étaient toujours en suspens suite
aux travaux de Shilts sont d'ailleurs énumérés dans Parent (1987, p.ll-13) . Le "cadre
stratigraphique révisé" qui en découla est illustré à la Figure 3.5 (tirée de Parent, 1987;
d'après Shilts, 1981).

a-roNOSTRATIGRAA-1\ LI THOSTRATIGRA PHY • l OR EVE NT)

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Na rCISSe M oratne
HFM Htghland Front M orat ne

Figure 3.5 Cadre stratigraphique révisé pour les unités du Pléistocène supérieur du Sud du
Québec, principalement d'après Gadd et al. (1972) et Shilts (1981).
48

Le dernier ajout au cadre stratigraphique des Appalaches du Sud du Québec se fera avec les
travaux de Parent ( 1987) dans le cadre de son doctorat dans la région d'Asbestos-Valcourt. En
effet, il mentionna la présence de varves contenant des ostracodes (Candona subriangulata)
et reposant sous les argiles marines à la section type de la rivière Landry, près de Danville. Le
nom de Lac Candona pour identifier l'étendue glaciolacustre et de Varves de Danville comme
stratotype des sédiments pré-Mer de Champlain furent proposés, respectivement, par Parent
et Occhietti (1988) et Parent et Occhietti (1999). La présence de ces varves vint donc
modifier pour une troisième fois la chronologie des évènements entourant la déglaciation au
Wisconsinien supérieur dans la vallée du Saint-Lament et le long de la marge appalachienne.

Subséquemment à l'article de Lamothe (1989), les corrélations autrefois faites entre les unités
présentes dans les Appalaches du Sud du Québec et celles de la partie centrale des Basses-
Terres du Saint-Laurent s'avérèrent beaucoup plus ardues. Lamothe et al. (1992) proposèrent
donc deux hypothèses permettant de corréler les unités stratigraphiques présentes dans la
partie centrale des Basses-Terres du Saint-Laurent et celles des Appalaches du Sud du
Québec (Figure 3.6). Depuis, les travaux doctoraux de Caron (2012) sm la formation de
Gayhurst et ceux réalisés sm les Sables des Vieilles-Forges (voir Chapitre V) ne permettent
toujours pas de faire ressortir clairement une des deux hypothèses sm une base strictement
litbostratigraphique. Au point de vue géochronologique cependant, la tendance semble
montrer que l'hypothèse A serait la plus probable (voir Figure 3.6). Cet aspect est développé
plus loin au Chapitre V.
49

C ENT R AL
C HRONO - L AU R EH T I AN
ST . L AWREH CE AP PALA C HIAN S
ST RAT IGRAPH Y HI GHLAND S
L OW L ANO

HYPOTHESIS A

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T•me bou n dariet ln ka

~ Tiu deootit&d by Lautentlde let

~ THI depo111 ed by Appatach l an let

CJ Wa l erla l d 16Cimtn l a diPGa ll td a urlno ptrlods o r rroo dra lna oo ln ! h l Sr.Lawrenco Lowlond
c : cool elima i t lnd lcator•
w : wtfM eli mait ln dlcatort

~ OlaclotactJttrln• aadlmenu dtDOtlltd durfng periode of blocted dralnaa• ln the SI.Lawrence


Lowland or the AelP.alacn•ana

Figure 3.6 Superpositions et corrélations stratigraphiques entre les unités


lithostratigraphiques du Bouclier canadien, de la partie centrale des Basses-Terres du Saint-
Laurent et des Appalaches du Sud du Québec (Lamothe et al., 1992).
50

3.2 Localisation des coupes étudiées, interprétations, corrélations lithostratigraphiques et


comptages pétrographiques.

Une cinquantaine de coupes stratigraphiques, situées principalement de long des rivières


Bécancour, Blanche, Gentilly et de la Petite rivière du Chêne ont été visitées en 2010 afin
d'évaluer l'extension régionale ainsi que l'architecture verticale des dépôts quaternaires
(Figure 3.7). Les coupes exhibant des sédiments antérieurs à la dernière glaciation et parfoi s
une stratigraphie complexe qui ont été étudi ées au cours des travaux de terrain sont décrites
plus en détail dans cette section. Elles ont toutes été interprétées en fonction du cadre
stratigraphique en vigueur dans la partie centrale des Basses-Terres du Saint-Lament
(Lamothe, 1989; Clet et Occhietti, 1996).

3.2.1 Rivière Blanche

Deux coupes exhibant des sédiments antéri eurs à la dernière glaciation ont été étudi ées dans
le même secteur. Elles se situent de part et d'autre de la rivière Blanche, à plus ou moins
1,3 km au sud-est de Précieux-Sang (Figure 3.8). À la coupe Pl0-026 (Figme 3.9), l'unité de
base est formée par 2,7 rn de sédiments rythmés dans lesquels la rivi ère est encai ssée qui sont
corrélés aux Rythmites du Saint-Maurice. Ces 1ythmites, qui ne contiennent pas de matière
organique, sont constituées d'alternances de lits silto-argileux et sableux (sable fin à moyen)
montrant parfois des structures de courant et des signes d'oxydation. Un banc argilo-silteux,
montrant des structures de courant et mesurant 30 cm d'épaissem fonne le sommet de cette
unité. Il marque également la transition avec l'unité sus-jacente qui est formée par 5,1 m de
sable fin homogène moyennement lâche et lité, parfois entrecoupé de lits grossiers plus
silteux. Des structures de courant (rides principalement) sont visibles vers la base de l'unité
de même que d'éventuelles structures deltaïques (lits frontaux) et des chenaux entrecroisés.
Toutefoi s, aucune mesme de paléocomant n'était possible étant donné l'état de la coupe. Des
galets mous et des signes d'oxydation ont été observés dans cette unité sableuse. Au sommet
de cette dernière, on retrouve 0,75 rn de sable grossier massif et rougeâtre (oxydé)
moyennement compact qui est suivit d'un banc de 0,4 rn de silts argileux finement lités. Un
51

horizon graveleux contenant des clastes centimétriques marque la transition avec les 1,2 rn
suivant qui sont formés de silts argileux et sables silteux lités contenant parfois des clastes
centimétriques et montrant des signes d'oxydation. D'une puissance totale de 7,5 rn, cette
unité a été corrélée à partir de sa position stratigraphique avec les Sables des Vieilles-Forges.

On retrouve par la suite en discordance 7,5 rn de dépôts associés à la phase profonde de la


Mer de Champlain. À la base de cette unité, l'argile massive aux teintes bleue et grise passe
graduellement à des lits de sable grossier d'environ 1 cm d'épaisseur jusqu'à 3,4 rn du sommet
de l'unité. Par la suite, même si leur épaissem dememe constante sur toute la puissance de
l'unité, ces lits changent de composition et passent du sable grossier au sable fin silteux ,
tandis que ceux formés d'argile passent à la couleur brunâtre. À partir de 2,7 rn du sommet de
l'unité, ces lits deviennent également plus espacés avec une moyenne de distance d'environ 10
cm entre chaque lit. Par la suite, l'espacement entre les lits de sable fin silteux diminue
graduellement vers le sommet de l'unité où ils se retrouvent intercalés dans des lits de 5 cm
d'épaissem d'argile pure de coulem grise. Le sommet de l'unité glaciomarine est formé par
environ 1,5 rn de sable fin silteux et d'argile de couleur grise grossièrement lités avec à la
base de l'unité des lentilles de sable grossier (unité de transition sublittorale). L'unité formant
le sommet de cette coupe mesme environ 1 rn d'épaissem et est constituée de sable fin silteux
homogène et oxydé montrant des structmes de courant (lits plans et rides). Aucune mesure de
direction n'était possible étant donnée l'aplomb de la coupe. Cette unité a été corrélée avec les
sédiments du Lac à Lampsilis.
Uo•nde • lmpllfl h
OUATI!R NAIJU!

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lu Allu vio n• O. llfrllllla nn c;ie nn ee

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Si:OIM I!Nfl LACUS TRES (l 6ac à U.mps tiiG)

Ld I ~J IMen ta d~tlt•TquOII ot pt'O de hatquos

1:-l Lb S6d1Me n ~ lktol'luM et préUuora ux

Df!R Ni é.Re: OLAC IAll ON


Si:.OIMI!NTS GLACIO rAARIN S (Mer de CharJ1>Iain)

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Si:.OIMCNTS OLACIOLAC USTRES

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l08 lflJ Mn en la lin tl'e•u prola ndo

S~DiMCNT S FLUVIOOLACIA IRE S

ri] 0\: Séd lmonta juiClaglncla lros

0 Ud lmenta proglaciDiru non dlffllre nclh

SéOIM!!NTS GLAC IAIRES

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D Trm Tll l r am ~tn l • •n co u vort ura tliocantin uo

[:::J Tl TUI rem an" en couvenura contlni..HI

Tc TUI•n cowenure gêl'\ê r.. te monl comlnue (> l m)

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QUATERNA IRE ANC IEN

0 Fo rnu tlon• quetou 1air•• anc ienne& non d ilfé roJlCiée•

PR ~· OUATE R NAtRE

SUBSTRAT ROCHEUX

R Roch•• d d fn1entalres atlou volc11 niq ues ,


11
~..Wral ..uent eu bho rizo lltalos

D Rd Roch• • m6tn$dll'llental nn eUou vo lca niques deformees;

AUTRES INFORMATIONS

Sec t io n• a tr11 1ig rap luqoo• vis itOoa au co urs do rot o 2010

Figure 3.7 Localisation des coupes stratigraphiques visitées au cours des travaux de terrain de 2009 et 2010.

• 1
53

Figure 3.8 Localisation des coupes stratigraphiques de la rivière Blanche.


Rivière Blanche

P10-027 P10-026 P10-034 P10-027


(m)
0

10

15

20
P10-026 P10-034

25

30
Légende
sediments h01oc6oes (princ:.p31ement dena,ques, littoraux et
[hlTI] alluviaux straUfiés)

35 Sédiments argllo-silleux de la Mer de Champlain

Till de Gentily 1 Tll de Lennoxville 1 Till de Thetfofd Mioes

40
~
Sables des Vlcllles·FOfges
~
Rythm.tos du Salnt-Mounœ
45 lill
Figure 3.9 Corrélations lithostratigraphiques pour la rivière Blanche.
55

La coupe Pl0-027 (Figure 3.9) se situe à une cinquantaine de mètres en aval sur la rive
opposée à la coupe Pl0-026 (Figure 3.8). Quelques 3,0 rn d'éboulis jusqu'au niveau de la
rivière forment la base de la coupe Pl0-027. La première unité observée à paitir de la base a
été corrélée avec les Sables des Vieilles-Forges. On retrouve 8,9 rn d'alternances de bancs de
sable fin contenant beaucoup de minéraux lourds (disposés principalement sous la forme de
lits plans) et de lits de sable grossier et de gravillon constitué en majeure partie de fragments
de Queenston. Les alternances ne sont pas régulières et les lits de sable grossier et de
gravillon sont de couleur rougeâtre. On retrouve directement à la base de l'unité, ainsi que
0,35 rn plus haut, des lits silto-argileux compacts de 10 à 15 cm d'épaisseur. De plus, des
galets mous ont été observés dans le sable au sommet de l'unité.

La base de l'unité sus-jacente est formée par un mélange de diamicton d'injection, de sable
grossier et de gravillon d'origine fluvioglaciaire. Le premier 0,6 rn est constitué par des
alternances de lits massifs silto-argileux et de lits de sable fin . Des lentilles de sédiments
fluvioglaciaires (sable fin) apparaissent ensuite. La portion sommitale de cette unité est quant
à elle constituée d'un diamicton rouge compact, à matrice argilo-silteuse, contenant de 5 à
10% de clastes subanguleux et réagissant fortement au HCI. La matrice devi ent très sableuse
pour le dernier mètre de l'unité. Sur la base de ces observations et de sa position
stratigraphique, cette unité diamictique d'une puissance de 3,3 rn a été corrélée avec Je Till de
Gentilly (Figure 3.1 0).

3.2.2 Rivière Bécancour (sections basse et centrale)

Plusieurs coupes stratigraphiques d'intérêt se retrouvent dans les sections basse et centrale de
la rivière Bécancour. En partant de l'aval vers l'amont, on retrouve en premier lieu la coupe
Pl0-018 qui correspond à la coupe 21 de Gadd (1955; 1971) (Figure 3.12). Cette dernière est
localisée à environ 6 km au sud-est de la municipalité de Bécancour sur la rive sud-ouest de
la rivière du même nom, en aval de l'embouchure de la rivière Blanche (Figure 3.11). On
retrouve à la base de cette coupe 17,4 rn de shales rouges altérés du Groupe de Queenston
(Formation de Bécancour). Le socle est surmonté par 3,2 rn de till silto-argileux de couleur
56

rougeâtre, lâche, réagissant fortement au HCl et contenant env1ron 5% de clastes, dont


certains provenant du bouclier précambrien. Ce dernier a été corrélé au Till de Gentilly.

Figure 3.10 Unité diarnictique corrélée avec le Till de Gentilly à la coupe P 10-027.

On retrouve par la suite la coupe Pl0-017 qui correspond aux coupes 26 et 27 de Gadd
(1955) (Figure 3.12). Cette coupe est située à un peu plus de 7 km en amont de Bécancour, le
long de la rive nord-est de la rivière Bécancour, en face de la confluence de la rivière Blanche
avec cette dernière (Figure 3.11). La base de la coupe est constituée de 5,1 rn de shales
rouges, dont les 1,6 rn supérieurs sont fortement altérés. On retrouve par la suite 3,6 rn d'un
mélange hétérogène de couleur rougeâtre d'argile, de silts, de sables (fin, moyen, grossier), de
graviers, cailloux et de blocs réagissant fortement au HCl (Figure 3 .13A).

La présence de lentilles plus sableuses vers le sommet de l'unité a également été notée. Ce
mélange contient entre 60 et 70% des clastes anguleux, subanguleux et arrondis. L'hypothèse
d'une mise en place en contact glaciaire, auparavant évoquée par Gadd (1955), demeure la
plus envisageable pour cette unité. Cependant, il est plus hasardeux d'appuyer ou de
discréditer l'hypothèse de la moraine de récession évoquée par le même auteur sur la base de
l'unique présence du till rouge associé à cette unité morainique sur plusieurs km au sud de
cette coupe.
57

Cette unité est surmontée par 2,7 rn d'alternances de lits de sable très fin et de silts (environ 2
cm d'épaisseur) et de lits d'argile silteuse massive (environ 10 cm d'épaisseur) (Figure 3.13B).
Les lits silto-sableux sont plus importants en épaisseur vers la base de l'unité, avec un lit de
10 cm à la base de cette dernière. Cette unité pourrait, selon toute vraisemblance, avoir été
mise en place dans un lac proglaciaire. Cette hypothèse est appuyée par la présence de l'unité
sus-jacente formée de 9,3 rn de till. Ce dernier est de couleur rougeâtre et réagit f01tement au
HCl sur toute la puissance de l'unité. Très argileux vers le sommet, il est plus fissile et
argileux vers le milieu et devient plus grisâtre et argileux à la base. Ce till contient entre 10 et
15% de clastes, dont plusieurs précambriens, et est peu compact sur toute la hauteur de l'unité
qui a été corrélée avec le Till de Gentilly (Figure 3 .13C).

Un peu plus en amont de la rivière Bécancour, la coupe BEC 1.1-Riv. (Figure 3.12) est située
à environ 4,5 km au sud-est de Précieux-Sang le long de la rive nord-ouest (Figure 3.11).
L'unité de base (4,2 rn) de cette coupe, qui est corrélée aux Rythmites du Saint-Maw-ice, est
constituée de rythmites silto-argileuses, dont les 70 premiers cm sont situés sous le niveau de
la rivière, qui passent graduellement à des rythmites argilo-silto-sableuses vers le sommet de
l'unité (Figure 3 .14A). On note également la présence de matière organique dans plusiew-s lits
argileux. Un contact graduel marque la transition avec l'unité sus-jacente qui est formée par
des alternances de bancs de sable fin et de silts-argi leux (Figure 3.14B). Des structures de
courant telles des lits plans et des rides ascendantes, sans qu'aucune mesure de paléocourant
ne soit toutefois possible étant donnée la finess e de ces rides, et des structures de charge ont
été observées dans certains lits de ce faciès de 4,6 rn d'épaisseur correspondant à la zone
lacustre des Sables des Vieilles-Forges (Occhietti, 1979).

Par la suite, le faciès lacustre évolue progressivement vers des sédiments au caractère plus
deltaïque. On retrouve pour 9,1 rn de sable fin avec des lits plus silteux et argileux, parfois
oxydés, et d'épaisseur variable (Figure 3.14C et D). On note la présence de rides ascendantes
contenant de la matière organique vers la base de ce faciès (Figure 3.14E). Des mesures ont
montré des paléocourants vers N256 et vers N251 à 7,4 et 10,4 rn respectivement de la base
de cette unité lithostratigraphique (Figure 3 .16) d'une épaisseur totale de 13 ,7 rn qui est
corrélée aux Sables des Vieilles-Forges.
58

Figure 3.11 Localisation des coupes stratigraphiques de la rivière Bécancour (section basse).
Rivière Bècancour

P 10-018 P10-017 BEC 1.1-Riv P10-044 P10-018 P10-017


Cou pe 21 (Gadd. 1955) Coupes 26-27 (Gadd. 1955)
(m )
0

10

15

20
P10-044

25

30

~men1s hOloCènes (Pfk'lclpalement deltaïques, littoraul! et


[]ill alluviaux slraliflés)

35 ~
Sédiments arglto.sll\eux de la Met" de Champlain Turbldites de PariSville 1 Ry\hmltes <feoglaciatfon
~
Till de GenUhy 1 Til de l emo:-MIIe 1 n n de Thetford Mines Sablc3 des Vielllcs·Fe>rges

40
~ Sédiments proolaclaires auodés avec la mise on ~ du Till de
~
j::·:::-:·::::::1 Gonl~ty. de lennoxvitle ou de Thetford Minos (faciès grossièrement Rylhmltcs du Soin!· Maurice
<ylhm<l)

~ments proglaclaires asSOCiés avec 18 mise en pkK:e du r 111 de


Gentilly, de Lenno:MIIe ou de Thetford Mines (facies grossier) Socle rocheux
45 m~~$~
..
1: : :::: :::1

Figure 3.12 Corrélations lithostratigraphiques pour les coupes de la rivière Bécancour (section basse).
60

A B

Figure 3.13 Coupe Pl0-017 de la section basse de la rivière Bécancour. A) sédiments de


contact glaciaire, B) sédiments glaciolacustres rythmés, C) section stratigraphique au
complet. Les shales rouge du Queenston font la longueur du pic.

Le diarnicton immédiatement sus-jacent est de couleur grise, très sableux et montre des
variations de compacité pour les premiers 1,6 m. On retrouve par la suite une lentille de sable
fin à moyen avec des lits plus silteux pour 0,7 rn (Figure 3.14F). La pointe du couteau
marque le contact diarnicton-sable, tandis que le contact avec une unité au faciès de flow till
est visible dans le coin supérieur gauche photo. Cette interprétation se base sur le caractère
très fissile de cette unité et sur une mesure de paléocourant réalisée sur des rides à 25 cm au-
dessus de la base de la lentille sableuse qui indique un écoulement vers Nl80 (Figure 3.16).
61

A 8 c

D E F

Figure 3.14 Coupe BEC 1.1-Riv.de la section centrale de la rivière Bécancour. A) et B)


sédiments corrélés aux Rythmites du Saint-Maurice, C) et D) sédiments corrélés aux Sables
des Vieilles-Forges, E) rides ascendantes et matière organique dans les Sables des Vieilles -
Forges, F) lentille de sable dans le Till de Gentilly.

Ce sens d'écoulement, qui correspond à un drainage inverse sur la rive sud du fleuve Saint-
Laurent, est possible uniquement en mode de déposition pro-glaciaire. Une épaisseur de 2,0
rn de ce flow till complète donc l'unité lithostratigraphique corrélée au Till de Gentilly qui est
d'une épaisseur totale de 4,3 m. La forte représentation de roches en provenance du Bouclier
dans les comptages pétrographiques réalisés sur la fraction 4-8 mm de ce till (Figure 3.16)
témoigne d'une mise en place de ce dernier par la calotte Laurentidienne. Suivent ensuite 7,8
rn d'argile massive de la Mer de Champlain et 1,7 rn de sables de régression fin à moyen
associés au Lac à Lampsilis qui coiffent cette coupe stratigraphique.
62

Environ 675 rn au sud-est de la coupe BEC 1.1-Riv, un peu plus en amont et sur la rive nord
de la rivière Bécancour (Figure 3.11), on trouve la coupe Pl0-044 (Figure 3.12). On observe
à la base de cette dernière 4,3 rn d'éboulis avant d'atteindre la rivière. La première unité
visible par la suite est corrélée avec les Sables des Vieilles-Forges et mesure 4,6 rn
d'épaisseur. La base de cette dernière est formée de 3,0 rn d'alternances de bancs de sable fin
silteux et de bancs de silts argileux déformés et parfois oxydés. Les bancs sableux sont plus
grossièrement lités que les bancs argileux. De plus, les bancs sableux s'amincissent vers la
base de l'unité tandis que les bancs argileux s'épaississent. Viennent ensuite au-dessus des
silts argileux organiques, lités et déformés, d'une épaisseur moyenne estimée à 30 cm et
montrant des structures d'anciens chenaux (Figure 3.15A). Un faciès de 1,3 rn d'épaisseur
composé de sables fins à moyens, homogènes et horizontalement stratifiés, avec certains
horizons oxydés et contenant des galets mous au sommet complète l'unité lithostratigraphique
des Sables des Vieilles-Forges.

Un till brun, oxydé et au pendage prononcé, à matrice de sable fin, fis si le et moyennement
compact forme l'unité sus-jacente. Il réagit fortement au HCl et contient environ de 10 à 15%
de clastes anguleux dont la majeure partie provient du Bouclier précambrien (Figure 3 .16).
La base de l'unité est formée par 65 cm de lits défonnables constitués de sable fin peu silteux
parfois oxydé. On note également la présence d'une lentille de sable fin silteux homogène et
oxydée d'une trentaine de centimètres d'épaisseur intercalée dans le dernier mètre de l'unité
(Figure 3.15B). Ce till est corrélé avec le Till de Gentilly. L'unité sus- jacente est corrélée
avec les sédiments fins d'eau profonde de la Mer de Champlain. On observe à la base 0,8 rn
de rythmites argilo-silteuses et de sable fin déformées et oxydées (sable fin seulement). On
note également la présence d'une lentille d'un mélange de sable fin, moyen et grossier
d'environ 10 cm d'épaisseur à la base de ces rythmites. Viennent ensuite 8,8 rn d'une argile
aux teintes allant du gris au bleu, grossièrement litée, plus foncée et massive vers la base de
l'unité et fossilifère au sommet. La partie supérieure de cette unité glaciomarine est formée
par 2,5 rn d'alternances de lits de sable fin et par un mélange de sable fin et moyen et de silts
argileux interstratifiés qui est plus argileux vers le bas de l'unité. Quelques rides trop petites
pour mesurer un paléocourant étaient également visibles. La partie supérieure de cette coupe,
qui est à ~60 rn asl., est formée par environ 1,0 rn de sable fin, moyen et grossier et de gravier
63

centimétrique et décimétrique d'origine fluviale. Cette unité a été corrélée avec les sédiments
du Lac à Lampsilis.

Dans la partie centrale de la rivière Bécancour, deux coupes stratigraphiques exhibent des
sédiments antérieurs à la dernière glaciation. En effet, la coupe P10-008 (Figure 3.18), qui
avait précédemment été étudiée par Hétu et al. (1995), a été revisitée au cours de l'été 2010.
Cette coupe composite est située à 3,6 km au sud-ouest de Saint-Sylvère sur la rive nord de la
rivière Bécancour (Figure 3.17).

A B

Figure 3.15 Coupe Pl0-044 de la section centrale de la rivière Bécancour. A) paléochenal


dans les Sables des Vieilles-Forges, B) lentille de sable dans le Till de Gentilly.

On retrouve à la base de cette dernière des schistes argileux de l'Ordovicien supérieur du


Membre de Breault (Groupe de Lorraine et Formation de Nicolet) qui affleurent au milieu de
la rivière Bécancour.Sur la rive, on retrouve à la base de la coupe une épaisseur de 2,0 rn de
rythmites silto-argileuses aux teintes de gris à brun contenant beaucoup de matière organique
qui sont corrélées avec les Rythmites du Saint-Maurice. Le contact entre le roc et les
rythmites n'est toutefois pas visible. La base de l'unité supérieure, coiTélée avec la zone
lacustre des Sables des Vieilles-Forges, est composée sur 2,7 rn en ordre d'importance,
d'alternances de lits de sable fin silteux (1), de lits de sable fin silto-argileux (le sable fin est
très homogène) (2) et de lits silto-argileux (3).
Des structures de courant sont également visibles, soit des rides, des rides ascendantes et des
lits plans qui sont parfois oxydés (Figure 3.20A). Les paléocourants mesurés à environ 4,0 rn
au-dessus du niveau de la rivière ont donné des valeurs vers N280, N290 et N340 (Figure
64

3.19). Le faciès change pour les 16,1 rn suivants. On retrouve, en ordre d'importance, des
alternances de lits et de bancs de sable fin (1), de sable fin et de graviers stratifiés contenant
couramment des plaquettes de schiste et des galets mous (Figure 3.20B) et de sable fin silteux
(3). La présence de rides de courant d'une trentaine de centimètres de hauteur (Figure 3.20C)
et de lits plans a également été notée. Certains de ces lits sont d'ailleurs plus oxydés que
d'autres. Des mesures de paléocourants ont également été relevées dans ce faciès au caractère
plus deltaïque des Sables des Vieilles-Forges. Les mesures obtenues passent de N260 à
environ 7,0 rn au-dessus du niveau de la rivière, à N304 à environ 11 ,0 rn et à N150 à 19,5 rn
au-dessus du niveau de la rivière Bécancour (Figure 3.19). On assiste donc à un renversement
de polarité du sens d'écoulement des eaux, ce qui témoigne du caractère proglaciaire du faciès
deltaïque supérieur associé aux Sables des Vieilles-Forges .

Une zone végétalisée de 8,0 rn sépare ensuite cette unité du till supérieur corrélé au Till de
Gentilly, d'où le contact non-défini de la Figure 3.18. À cette coupe, le Till de Gentilly
(Figure 3.200) est compact et contient peu de clastes (entre 5 et 10%) qui ont généralement
des dimensions inférieures à 5 cm. Le comptage pétrographique (Figure 3 .19) réalisé sur le
till montre que la majorité des clastes de la fraction 4-8 mm ont une origine sédimentaire
«Autres». Il s'agit en fait de grès et de shales verdâtres associés à la présence d'affleurements
de roches appartenant au Groupe de Lorraine plus au nord le long de la rivière Bécancour. La
matrice est silteuse et réagit fortement au HCI. Un contact franc marque la transition avec
l'unité sus-jacente composée d'alternances de silt argileux lités et sable fin qui est corrélée
avec les sédiments glaciomarins profonds de la Mer de Champlain. Le premier mètre de
l'unité est composé de lits de silt argileux de 20 cm d'épaisseur qui s'amincissent jusqu'à 5 cm
d'épaisseur vers le sommet de l'unité (Figure 3.20E). Le litage, qui est très bien développé, ne
présente aucune structure de courant.
------------------------------------------------------------------ ---------------------------------------------

Rivière Béca ncour

BEC 1.1 -Riv


(m )
0
BEC 1.1
• 60.0%
N = 75
*f*E*ft~+ • c.-..
5 • ShMes rouges
• Prircamboennel
• Allll'M

• 2,7'!1io
10
#4
N = 141
• Calcaires
15 • Shales rouges
• PT-kllmbriennes
• Autret

• 12.1 ~
20

25

30

35

40

45

Figure 3.16 Comptages pétrographiques (fraction 4-8 mm) et paléocourants mesurés pour la rivière Bécancour (section basse). La
légende utilisée est la même qu'à la Figure 3.12.
66

Figure 3.17 Localisation des coupes stratigraphiques de la rivière Bécancour (section


centrale).
Rivière Bécancour

P10-01 4 P10-009 P10-008 P10-015


Coupe composite
(m) Hé tu et al. (1995)
0 P10-014
_.,..:.;:;:-.,.:.-:-.:. .:::+HH+H
i~±.+I~:t+"!.
5

f:::,.
10
f:::,.
f:::,.
f:::,.
f:::,. '
15 f:::,.

20
..
.
.
25 '
""
Légende
30 . Sédimenb holoc::lènes (pr'ncipolement dclta'ique5, littoraux et
,, [jillJ aluviaux stratifiés)
,,
"",, Sédiments argi10-sll1eux oe la Mer de Champlain
,,
"','.
35 ,,
Till de GentiUy 1 Till de Lennoxvllle 1 Tilt de Thetfofd MW! es
',~\ ~
\\•',, Sables des VleiDH-Forges
~}~iiJ
40
Rythmites du Saint-Maurice
lili
~ Soœrocheux
L..:.;_:_;_:_j
45

Figure 3.18 Corrélations stratigraphiques pour la rivière Bécancour (section centrale) .


Rivière Bécancour

P10-009 P10-008
Coupe composite
(m) Hétu et al. (1995)
0

#2
1:::. N = 145
.6 • C•!caires
1:::. • Shales ro• s
6 ,c,.l----~ • Prêcambnenrtes
• Autres
,:l ~ 1:::.
1:::.
.6
1:::. #1
15 ~ 1 1:::. 1:::. 81 ,5'11. N = 261
• CJICIIire&
1:::. • Stualesrouge&
• Prkambriennes
t ~ • Autrts

20
• '·'"' • a.o'
P10-008

CDCD P10-009
25

30

35

40

45

Figure 3.19 Comptages pétrographiques (fraction 4-8 mm) et paléocourants mesurés pour la rivière Bécancour (section centrale). La
légende utilisée est la même qu'à la Figure 3 .18.
69

A B c

D E

Figure 3.20 Coupe P10-008 de la section centrale de la rivière Bécancour. Dans les Sables
des Vieilles-Forges: A) structures de courant, B) sédiments stratifiés contenant couramment
des plaquettes de schiste et des galets mous et C) rides de courant. D) contact entre le Till de
Gentilly et les argiles de la Mer de Champlain, E) argiles de la Mer de Champlain.

Située à proximité (Figure 3.17), la coupe P10-009 (Figure 3.18) avait été visitée et
photographiée par N.R. Gadd (1955, 1971) (Figure 3.21A) où il y décrivait des sables
interglaciaires sous un till gris. Ces sables furent par la suite corrélés aux Sédiments de Saint-
Pierre (Gadd, 1971). La Figure 3.21B montre la même coupe en 2010.

À la base de cette coupe, on trouve 7,6 rn de sables dont le faciès deltaïque et la position
stratigraphique permettent de les corréler avec les Sables des Vieilles-Forges. Des mesures de
paléocourants à 5 rn du sommet de l'unité ont donné des valeurs vers N177 et N187,
70

correspondant à un drainage inverse dans la région, ce qui témoignent du caractère


pro glaciaire de ces sables (Figure 3 .19). Au-dessus, on trouve 10,9 rn d'un till gris argilo-
silteux (Figure 3.22A) réagissant fortement au HCl et contenant des lentilles de sable et de
sédiments fluvioglaciaires (Figure 3.22B). Ce dernier est associé au Till de Gentilly. Le
comptage pétrographique (Figure 3.19) réalisé sur le till montre également pour cette coupe
que la majorité des clastes de la fraction 4-8 mm sont des grès et des shales verdâtres associés
à la présence d'affleurements de roches appartenant au Groupe de Lorraine plus au nord le
long de la rivière Bécancour. L'unité sus-jacente est formée par 5,4 rn de dépôts glaciomarins
profonds de la Mer de Champlain (Figure 3.22C). Au contact avec le Till de Gentilly, on
retrouve des rythmites minces formées par des alternances de lits d'argile pure d'environ 3 cm
d'épaisseur et de lits de sable fin gris d'environ 0,5 cm d'épaisseur.

A 8

Figure 3.21 Évolution de la coupe Pl0-009 au fil des années. A) photo des années 50 tirée de
LaSalle (1984), B) photo prise en 2010.

À environ 3 rn au-dessus de la base de l'unité, apparaissent des lits plus riches en fossiles
(bivalves décalcifiés identifiés comme Hiatella arctica de 1 à 2 cm de longueur). Le milieu
de l'unité est composé d'alternances de lits d'argile de 15 à 20 cm d'épaisseur et de lits de
sable fin grisâtre de 3 à 5 cm d'épaisseur. Les lits vont en s'amincissant vers le sommet de
l'unité et redeviennent sensiblement comme ceux décrits pour la base, soit des lits d'argile de
3 à 5 cm d'épaisseur et des lits de sable fin grisâtre de 2 cm d'épaisseur. Cette unité est suivit
par 1,1 rn d'un mélange de silt, de sable fin et d'argile en proportions relativement égales,
massif et sans structure dont la sédimentation est associée à la transition entre le milieu
71

glaciomarin de la Mer de Champlain et lacustre du Lac à Lampsilis. Quelques blocs


(précambriens) et des sédiments plus grossiers et oxydés, fort probablement d'origine
glacielle, ont été aperçus à la base de cette unité transitionnelle (Figure 3.22D). Cette
hypothèse est basée sur la grosseur des blocs, sur leur position stratigraphique entre les
argiles de la Mer de Champlain et les sables à Lampsilis, et sur la présence deTill de Gentilly
affleurant à proximité (source). L'unité qui se situe au sommet de la coupe est formée par 1,2
rn de sable fin très bien trié et oxydé par endroit. Un lit de sable grossier et de gravillon suivit
par 0,4 rn de sable fin silteux forment la base de cette unité mise en place lors de l'épisode
lacustre du Lac à Lampsilis.

A 8

c 0

Figure 3.22 Coupe P10-009 de la section centrale de la rivière Bécancour. A) Till de Gentilly,
B) lentilles de sable et de sédiments fluvioglaciaires dans le Till de Gentilly, C) argiles de la
Mer de Champlain, D) blocs glaciel sus-jacent aux argiles.
72

3.2.3 Rivière Gentilly (sections basse et centrale)

Pour la partie basse de la rivière Gentilly, la première coupe inventoriée est la coupe Pl0-006
(Figure 3.24). Cette dernière est située sur la rive nord-est à environ 1 km en amont du pont
de l'Autoroute 30 enjambant la rivière Gentilly (Figure 3.23). L'interprétation de cette coupe
est toutefois à considérer avec précaution étant donnée la présence à son sommet d'un ancien
dépotoir. Il est cependant important de noter que les sédiments décrits étaient en place et ne
semblaient pas avoir été déplacés. À partir du niveau de la rivière, la base de cette coupe est
constituée par 4,6 rn de till calcareux réagissant fortement au HCl, très argileux et très
compact (Figure 3.26A). On note la présence de nombreux blocs, dont une forte proportion
de roches de la Plate-Forme du Saint-Laurent, surtout des carbonates (Figure 3.25). À 3,4 rn
de la base de l'unité, on trouve une lentille d'environ 0,4 rn de hauteur par 1 rn de largeur de
sédiments fluvioglaciaires (graviers arrondis en majorité et sable) dans le till (Figure 3.26B) .
Pour le dernier 0,5 rn de l'unité, la matrice du till devient très sableuse. Fait à noter, de
nombreuses concrétions striées ont été retrouvées au bas de la coupe (Figure 3.26C), mais
aucune n'a pu être trouvée en place. L'hypothèse de l'incorporation de rythmites
d'englaciation par le till, en l'occurrence des Varves de Deschaillons, pourrait expliquer la
présence de telles concrétions (Lamothe et al., 1983). C'est pourquoi, en concordance avec
les comptages pétrographiques (Figure 3.25), cette unité a été corrélée au Till de Lévrard.

La seconde unité de cette coupe est composée de 0,5 rn de sable fin et silts massifs gris
montrant un contact graduel avec l'unité sus-jacente . Malgré le peu d'information recueillie
sur cette unité, cette dernière a été corrélée avec les Rythmites du Saint-Maurice. La
troisième unité de cette coupe s'observe sur 1,8 rn et est fonnée par des alternances entre des
lits de sable grossier et des lits de sable fin à interstratifications de minéraux lourds. Des
signes d'oxydation ont été notés dans cette unité corrélée aux Sables des Vieilles-Forges.
L'unité supérieure de cette coupe est constituée par au moins 0,9 rn de till argileux
moyennement compact dont la matrice contient également du sable fin et du silt. Ce till réagit
faiblement au HCl et un comptage pétrographique (Figure 3.25) a permis de révéler encore
une fois une forte proportion de calcaires .
73

Figure 3.23 Localisation des coupes stratigraphiques de la rivière Gentilly et ses environs
(section basse 1 de 2).
Rivière Gentilly, affluents et environs

P 10-006 P10-022 P10-004 P10-023 P10-011


(m )
0 P10-022

10

15

20

Légende
Sédiments hOiooènes (principalement deltaïques. llltoroul et
25 alluvlaUY stratifiés:)
I<<<H
~ments MglkHilleull de 13 Mer de Champlain
nnnunt
30 Till de Gentilly f r.il de Lennoxviue f Till de Thetford Mines
~
~ Tutbldites de Parlsvtlle- / Rythmltes <fenglaclatlon
~
35
Sables des \1e1Des·Forgas
f'!%i.ITt}j
Rythmites du Salfii·Maurlcc

40
Till de U!:'mltd 1 T\tl de Chaud/et-e
..
~
~
~
Sode rocheux
45

Figure 3.24 Corrélations stratigraphiques pour la rivière Gentilly (section basse) .


Rivière Gentilly, affluents et environs

P10-006 #2 P10-004
• 78,'Yii N = 294
(m) • C11!ellin n
0 • SM&e• rouv••
a Précambnennn
• Auttws

+:i:H+HZ:;
5
N =318

• C.Icllf..
• SN!Krouges
10 #2
• Ptècarnbliennes N =462
• 35~ ....... 6
6 • Cok:alres
• 1S.6%
a O.~ •22.611. • SI'Ia!eti'OYQIIa
6
15 1 Précambriennes
• Autrat

• 0.9%

20 #1 1 41.0. N = 332
a Calaures
• Shales IOUQH
• Prec::..man.nnn
25 a 229'1. l lwlres

P1 0-006

30

35

40

45

Figure 3.25 Comptages pétrographiques (fraction 4-8 mm) pour la rivière Gentilly (section basse). La légende utilisée est la même
qu'à la Figure 3.24.
76

Malgré le fait que ce comptage pétrographique ait renvoyé des valeurs très similaires à celles
obtenues pour le till de base corrélé avec le Till de Lévrard, le till supérieur a été corrélé avec
le Till de Gentilly en raison de sa position stratigraphique. Sur la Figure 3.260, la tête du pic
marque le contact entre le Till de Lévrard et les Rythmites du Saint-Maurice, tandis que la
pelle indique le contact entre les Sables des Vieilles-Forges et le Till de Gentilly.

A B

c 0

Figure 3.26 Coupe Pl 0-006 de la section basse de la rivière Gentilly. A) Till de Lévrard, B)
sédiments fluvioglaciaires dans le Till de Lévrard, C) concrétions calcaires striées, D) la tête
du pic marque le contact entre le Till de Lévrard et les Rythmites du Saint-Maurice, tandis
que la pelle indique le contact entre les Sables des Vieilles-Forges et le Till de Gentilly.

La coupe Pl0-004 (Figure 3.24) est située à environ 5,7 km au sud-ouest de la ville de
Gentilly, sur la rive est de la rivière du même nom, près du pont en acier du chemin des
Bouvreuils (Figure 3.23). L'unité de base de cette coupe est composée par 1,0 rn de shales
rouges altérés du Groupe de Queenston (Formation de Bécancour) qui affleurent au niveau de
la rivière environ 15 rn en amont de la coupe. La seconde unité est formée par 0,3 rn de till
77

rouge très compact à matrice argilo-silto-sableuse, contenant de 10 à 15% de clastes


subanguleux. Le comptage pétrographique (Figure 3 .25) réalisé sur cette unité a révélé une
majorité de roches locales (shales rouges), et une proportion presque égale de calcaires de la
Plate-Forme du Saint-Laurent et de roches du Bouclier. La Figure 3.27 montre le contact
entre ce till, corrélé au Till de Bécancour, et les argiles sus-jacentes. Ces dernières, qui
forment la troisième unité sur 4,6 rn, contiennent peu de silt, sont gris foncé et sont
relativement compactes et très massives. Cette unité, qui a été corrélée aux Rythrnites du
Saint-Maurice, présentait une certaine fissilité et des mouchetures brunes de matière
organique étaient apparentes. L'unité sus-jacente est formée par un till à matrice argilo-
silteuse, gris foncé, de compacité faible à moyenne et qui contient des clastes centimétriques
à décimétriques avec une majorité de calcaires (Figure 3.25). Principalement sur la base de sa
position stratigraphique, ce till a été corrélé au Till de Gentilly. L'unité coiffant cette coupe
est composée de 10,9 rn d'argile de la Mer de Champlain très peu silteuse, massive, de
couleur grise et contenant quelques clastes mais aucun fossile apparent.

Figure 3.27 Contact entre le Till de Bécancour et les argiles sus -j acentes à la coupe Pl0-004
de la section basse de la rivière Gentilly.

La coupe Pl0-023 (Figure 3.24) est située sur la rive sud-ouest de la rivière à 2,8 km à
l'ouest-sud-ouest du chalet d'accueil du Parc de la Rivière Gentilly (Figure 3.28). L'unité de
base, corrélée avec les Rythrnites du Saint-Maurice, est composée par 3,9 rn de sable fin à
moyen silteux, moyennement compact et grossièrement lité (le sédiment est presque massif).
Le sable devient moins silteux et massif vers le haut de l'unité.
78

Figure 3.28 Localisation des coupes stratigraphiques de la rivière Gentilly et ses environs
(section basse 2 de 2).
79

Swmontant ces rythmites, on trouve 1,8 rn de till de couleur grise à matrice argilo-silteuse
contenant 5 à 10% des clastes anguleux de 3 à 20 cm de diamètre. Ce till, qui a été corrélé au
Till de Gentilly, réagit fortement au HCl. La base de l'unité sus-jacente est fonnée par des
alternances (rythmites) formées de lits grossiers (~2 cm) de sable très fin silteux et d'argile.
Ensuite, on trouve 1,7 rn d'argile bleue généralement fossilifère, contenant une propmtion
négligeable de silts, et qui sont entrecoupés de sections grises ne contenant aucun macro-
fossile. La coupe se termine avec 5,6 rn d'argile grise, massive et très peu silteuse surmontant
cette unité fossilifère .

L'une des coupes les plus remarquables à avoir été visitée au cours de l'été 2010 se situe à
725 rn au sud-sud-ouest du poste d'accueil du Parc de la rivière Gentilly sur la rive ouest de la
rivière (Figure 3.29). La coupe composite Pl0-037 (Figure 3.30) est la seule coupe de tout ce
projet de caractérisation stratigraphique à avoir enregistré des évidences de trois évènements
glaciaires. L'unité de base de cette coupe, identifiée à la coupe P 10-038, se situe à 125 rn en
amont de la coupe Pl0-037 . À pa1tir du niveau de la rivière, on y trouve 1 rn d'alluvions suivi
par 1,5 rn de sédiments corrélés au Till de Bécancour (Figure 3.32A). Le premier 0,7 rn de la
base est formé d'un till gris-brun compact et très argileux auquel se superpose 0,2 rn de sable
brun très fin et homogène ne présentant aucune structure de courant. Par la suite, on retrouve
le till brun argileux pom 0,3 rn, cette fois avec une compacité supérieure et une proportion de
clastes variant de 20-30%. Le comptage pétrographique (Figme 3.31) réalisé sur la fraction 4-
8 mm de ce till révèle une majorité de roches sédimentaires «Autres» (grès et des shales
grisâtres à verdâtres) et dans une moindre mesure, des roches provenant du Bouclier. Cette
unité glaciaire est coiffée par 0,3 rn de sables et de graviers fluvioglaciaires. Observable à la
coupe Pl0-037, la seconde unité est composée de 2,5 rn de sédiments corrélés avec les Sables
de Lotbinière. À la base, le premier 0,3 rn est formé par un sable fin de couleur brunâtre très
compact. Suivent ensuite 2,2 rn de sable fin lité où on note la présence de lits silto-argileux.
Des rides de courant y indiquent un drainage normal (paléocomant vers N030, soit leN-NE,
Figure 3.31) ce qui permet, avec leur position stratigraphique, de corréler ces sables avec les
sédiments fluviatiles de Lotbinière tels que décrits par Lamothe (1989). L'unité sus-jacente,
d'une hauteur de 4,0 rn, est composée par des graviers fluvioglaciaires formant environ la
80

moitié du mélange qui sont soutenus dans une matrice sableuse. Des galets imbriqués
indiquent qu'un écoulement vers l'est prévalait lors de la déposition de cette unité.

Figure 3.29 Localisation des coupes stratigraphiques de la rivière Gentilly (section centrale).
Rivière Gentilly, affluents et environs

P10-010 P10-0 16 P10-037 P10-039 P10-003 P10-040b


Coupe composite
(rn)
0 P10-039

10

15
P10-003

20

25

30
Légende
5'dlments hokx:ënes (prlndpelement dettaiques, littoraux et
Sédiments de retraie gtadaire •ssooéa au r.n de l llm rd
a11tJV0ux strnllftes)

35
Cillill CJ
Sédiments ttrg1b-siflcux de la Mer de Champlatn ~OOlol:blniore
filliliilil ~~ft~~
Till de Gentilly 1 Til do LOMOX'o'ille 1 r.n de Thetford Mif'les Sables Oo Lotblni<lre (laclès rythmé)

40
~ CJ
~ Sabte5 dos Vteillos-F«ges nM de Béc:anCOUt 1 Til oe Johrwille
L...::..i:..J 18 81
Rythmitos du S:Wat-M.'ll.lriea ~ Socle rocheux
45 11111 ~

Figure 3.30 Corrélations stratigraphiques pour la rivière Gentilly, ses affluents et ses environs (sections centrale et haute) .
Rivière Gentilly, affluents et environs

P10-037 #7 P10-037
Coupe compos ite N =263
(m)
• Calcerres
0 • Shaltt rouges
• Prec::ambnennes
• Autres

• 6,8%
~- --
5
#5
N =461
• Calcaires
10 • Shales rouges
a Prëc:Mmbnenl'e:~
#7 • 0 .0"4
• Allues
~22..,.
• 5.2'1io
15
#4
-. N = 549
a cafeaires

20 #5 • 2:.2% • Shales~s
#4 • PI'ëc.ambnerYI~
#3 .........
-r • 29.3'111
• 1.8 "11
25 #1 #3
N = 422
a Cale<wft

30 • Slwlos rouges
• Preamboenoes
• 2.4%
• Autres
-,
• O.~

35 #1
N = 521

• Calaures
• ShUes r ~
40 - ~bn~
........
45

Figure 3.31 Comptages pétrographiques (fraction 4-8 mm) et paléocourant mesuré pour la rivière Gentilly (section centrale). La
légende utilisée est la même qu'à la Figure 3.30.
83

Des comptages pétrographiques (Figure 3.31) ont révélé une très grande portion de clastes de
calcaires et de clastes précambriens, ce qui correspond à la description faite du Till de
Lévrard par Lamothe (1989). Cette unité a donc été associée à des sédiments de contact
glaciaire mis en place lors du retrait du glacier Lévrard. La quatrième unité de cette coupe
composite est formée par 3,0 rn de rythmites argileuses très compactes et légèrement
déformées à l'intérieur desquelles sont visibles de fins lits de matière organique. Les
rythrnites sont visibles sur les deux premiers mètres, tandis que Je dernier mètre, qui est
constitué d'un mélange relativement massif d'argile, de silts et de sables marque Je contact
progressif avec les sables sus-j acents. Cette unité au caractère lacustre a été corrélée avec les
Rythrnites du Saint-Maurice. Viennent ensuite 2,0 rn de sable grossier homogène,
grossièrement lité et légèrement oxydé qui ont été corrélés avec les Sables des Vieilles-
Forges. Ces derniers sont surmontés par la troisième unité glaciaire, soit celle associée au Till
de Gentilly (Figure 3.32B). On trouve 3,0 rn d'un ti ll brun argileux très compact contenant de
10 à 20% de cl as tes d'un diamètre généralement inférieur à la dizaine de centimètres
majoritairement précambriens (Figure 3.31). La septième unité de cette coupe, d'une
épaisseur de 10,0 rn, est composée d'argile massive peu compacte formant Je faciès profond
de la Mer de Champlain. Ces sédiments glaciomarins sont en contact transitionnel avec Je 0,5
rn de sable fin homogène et lâche qui coiffe cette coupe et qui a été mis en place lors de
l'exondation de la Mer de Champlain.

A B

Figure 3.32 Coupe Pl0-037 de la section centrale de la rivière Gentilly. A) alluvions et


sédiments corrélés au Till de Bécancour, B) Till de Gentilly.
84

Située à 140 rn au sud-ouest de la coupe PI0-037 (Figure 3.29), la coupe PI0-039 exhibe
également des sédiments antérieurs à la dernière glaciation (Figure 3.30). On trouve à la base
de cette coupe, au-dessus de 0,75 rn d'éboulis, l'unité de base de cette coupe qui a été corrélée
avec le faciès rythmé des Sables de Lotbinière. D'une hauteur de 1,2 rn, cette unité se divise
en cinq sous-unités. De la base vers le sommet, on trouve en premier lieu 0,2 rn de 1ythmites
silto-argileuses suivi par 0,2 rn de sable fin homogène légèrement stratifié. Vient ensuite
0,6 rn de rythmites argilo -silteuses grises et compactes contenant de fins lits de matière
organique et qui sont entrecoupées au milieu par un lit silto-sableux de 0,2 rn d'épaisseur. La
seconde unité de cette coupe est composée de 1,8 rn de sable fin parmi lesquels on note la
présence de lits argileux. Des structures de courant (rides) indiquent d'ailleurs un écoulement
vers N308 (Figures 3.30 et 3.33A), donc un drainage normal, ce qui a permis de corréler cette
unité avec les Sables de Lotbinière. La troisième unité est formée par 4,5 rn de graviers
arrondis soutenus par une matrice sableuse (
Figure 3.33B). La mise en place de ces sédiments d'origine fluvioglaciaire a été associée au
retrait du glacier à l'origine de la déposition du Till de Lévrard. Cette unité est surmontée par
1,5 rn de sable moyen homogène et sans structure apparente qui ont été corrélés avec les
Sables des Vieilles-Forges. Un till brun, argileux et lâche, et contenant environ 10% de
clastes compose l'unité sus-jacente à ces sables. Ce till a été corrélé, de par sa position
stratigraphique, avec le Till de Gentilly. L'unité coiffant cette coupe est associée aux
sédiments glaciomarins profonds de la Mer de Champlain. Elle est formée par 1,5 rn de
rythmites silto-argileuses.

La coupe PI0-016 (Figure 3.30) se situe sur la rive sud de la rivière Beaudet, un affluent de la
rivière Gentilly. Cette coupe est localisée à 525 rn au sud du poste d'accueil du Parc de la
rivière Gentilly et à 150 rn de la jonction de la rivière Beaudet avec cette dernière (Figure
3.29). On trouve comme unité de base à partir du niveau de la rivière 2,0 rn de rythmites
argilo-silteuses très compactes contenant de la matière organique disséminée. Cette muté a
été associée à un faciès rythmé des Sables de Lotbinière. Un contact franc marque la
transition avec l'unité sus-jacente qui est composée de sables et de graviers fluvioglaciaires
très compacts et oxydés sur 2,0 m. Cette unité est pour sa part corrélée à des sédiments de
retrait glaciaire associés au Till de Lévrard.
85

A B

Figure 3.33 Coupe Pl0-039 de la section centrale de la rivière Gentilly. A) structures de


courant dans les Sables de Lotbinière, B) sédiments fluvioglaciaires Lévrard.

Le contact supérieur de cette unité n'est pas défini étant donnée la présence d'une zone
complètement végétalisée faisant 7,0 rn de hauteur au-dessus de ces sédiments. On retrouve
par la suite 6,0 rn d'un till sableux de couleur grise à l'aspect massif et qui est très compact
(jlow till?) . Ce dernier, qui a été corrélé au Till de Gentilly, contient entre 2 et 3% de clastes
légèrement arrondis, dont une forte proportion provient du Bouclier précambrien. L'unité sus-
jacente, d'une hauteur de 5,5 rn, est associée à la phase profonde de la Mer de Champlain. Les
premiers 1,4 rn sont composés de sable grossier d'aspect homogène oxydé au contact avec le
till. Suivent ensuite 4,1 rn d'argile massive grise très peu compacte contenant quelques clastes
et au caractère clairement glaciomarin. Cette coupe se termine par 0,2 rn de sable fin
homogène, sans structure et ne contenant aucun claste. La déposition de ces sables est
attribuée à la phase régressive de la Mer de Champlain.

3 .2.4 Petite rivière du Chêne

Le long des rives de la Petite rivière du Chêne, dans sa partie basse, on retrouve quatre
coupes stratigraphiques exhibant des sédiments antérieurs à la dernière glaciation. De l'aval
vers l'amont, on retrouve en premier lieu la coupe composite Pl0-032 (Figure 3.35). Cette
dernière est située le long de la rive sud-est de la Petite rivière du Chêne à 3 km au nord de
Parisville (Figure 3.34). L'unité de base de cette coupe est localisée à environ 400 rn en aval.
86

Elle est formée d'un till gris compact à matrice silto-sableuse au niveau de la rivière devenant
silteuse vers le sommet de l'unité, contenant très peu de clastes (2-5%) et réagissant
faiblement au HCl. Ce till a été corrélé avec le Till de Lévrard de par sa position
stratigraphique et les résultats du comptage pétrographique (Figure 3.36) malgré une très
petite population de clastes de 4 à 8 mm (N = 14). Une puissance de 3 rn a été attribuée à
cette unité (comparativement à une hauteur observée de 2,3 rn) étant donné un contact
supérieur qui n'a pu être observé sur le terrain et en fonction de l'épaisseur et de la position
des unités sus-jacentes. Suivent donc plus ou moins 9,6 rn de sable fin homogène contenant
des lamines de minéraux lourds, des lits plans inclinés, faillés et moyennement déformés,
avec des rides montrant un paléocourant vers N203 à 7,5 rn au-dessus du niveau de la rivière
(Figure 3.37A). De plus, on note la présence de coulées diamictiques (coulées silto-sableuses
compactes contenant des clastes), à partir de 8,0 rn au-dessus de la rivière, intercalées dans un
faciès formé de sable fm déformé présentant des traces d'oxydation . Également pour cette
unité corrélée avec les Sables des Vieilles-Forges, la puissance a été extrapolée à 9,6 m (au
lieu des 8,0 rn observés) pour les mêmes raisons que l'unité sous-jacente.

L'unité supérieure de cette coupe est composée de 20,0 rn d'un till brunâtre et sableux à la
base, passant au gris et devenant à matrice argilo-silteuse et très compact vers le sommet. Le
dernier mètre avant la surface a été remanié et présente donc une matrice sableuse et une
structure lâche. On note la présence discontinue de lits centimétriques et oxydés de sable. Ce
till contient environ 5% de clastes, dont une majorité de précambriens (Figure 3.36), et réagit
moyennement HCl. Des plans de cisaillement parallèles à la swface effondrée et de
nombreux plans de fissilité sont visibles (Figure 3.37B). Cette unité a été coJTélée avec Je Till
de Gentilly.
87

Figure 3.34 Localisation des coupes stratigraphiques de la Petite rivière du Chêne (section
basse) .
-- - - - -- -

Petite rivière du Chêne P10-040

P10-031 P10-032 P10-040 P10-035 P10-025


Coupe composite
(m)
0
1:>.

5 1:>.
61 1:
66 6
10 66
D.
P10-035
15 6 661
66
20
6

25

30
'\\l/ P10-02 5

Légende
35 Sêdiments holoollnes {princip3Jement de/talques. littoraux et ~ Turbidites de Parisville 1 Rythmites d'englaciation
kJJJl a11uviauxstratiflé1:) (déformées)
~
Sédimentg arg \~-s 11tcux de la Met" de Champlain Sables des Vieilles-Forges

40
IUIUUU1 ~
Till do Gentily 1 Til de Lennoxvllle 1 nu de Thetford Mines Till Cie Levrard 1 111 de Chaudière
~ ~
Sabtes ossoeaés au Td l de Gentiny
45
[t.;:~f0Ji~@

Figure 3.35 Corrélations stratigraphiques pour la Petite rivière du Chêne (section basse).
Petite rivière du Chêne

P10-032
Coupe composite
(rn )
o r j:;6;::::;::: P10-032
b.
b.
b.
5 r Ibo #3 N=223
b.
b. • n .a • Calcaires
b. • Shale' rouges
10 ~ I bo • Pnilcambuennes
b. • Autres

b.
• o.o,.,
b.
15 r Ibo
b.
b.
b.
f lA
20

25
#1 N = 14

• CalcalfH
30 • Sna!es rou;e•
• ~mboi!OOM

• Autres

• 1A,3,.
35

40

45

Figure 3.36 Comptages pétrographiques (fraction 4-8 mm) et paléocourant mesuré pour la Petite rivière du Chêne (section basse). La
légende utilisée est la même qu'à la Figure 3.35.
90

A B

Figure 3.37 Coupe Pl0-032 de la section basse de la Petite rivière du Chêne. A) structures de
courant dans les Sables des Vieilles-Forges, B) Till de Gentilly.

La coupe Pl0-040 (Figure 3.35) est située à 3,2 km de Parisville sur la rive sud-est de la
Petite Rivière du Chêne à quelques 700 mètres en amont de la coupe Pl0-032 (Figure 3.34).
À partir de 1,0 rn au-dessus du niveau normal de la rivière, on retrouve 8,0 rn de sédiments
corrélés au faciès supérieur des Sables des Vieilles-Forges qui est associé à un épandage
deltaïque (Clet et Ochietti, 1996). La base de l'unité est formée de 6,0 rn de sable fin
grossièrement lité à interlits de silts argileux déformés ne montrant aucune ride de courant.
On trouve ensuite 1,0 rn de sédiments d'origine fluvioglaciaire composés de matériel dont les
granulométries passent des galets arrondis à la base, à du sable fin vers le sommet. Ces
dépôts exhibent un granoclassement normal à l'intérieur de structures associées à d'anciens
chenaux (Figure 3.38). Le dernier mètre de cette unité est pour sa part composé de sable fin à
rides de courant ascendantes montrant des paléocourants vers N180, N220, N210 et N205
(Figure 3.35). Ces valeurs montrant un drainage inverse témoignent du caractère de
déposition proglaciaire deltaïque, ce qui permet de corréler ces sédiments avec les Sables des
Vieilles-Forges. L'unité supérieure de cette coupe est formée par 7,3 rn de till à matrice silto-
sableuse, fissile , compact et contenant de 10 à 15% de clastes. Ce till, corrélé au Till de
Gentilly, réagit fortement au HCl. À 4,6 rn du sommet de l'unité, on note la présence d'une
lentille d'environ 1 rn d'épaisseur de sable fin silteux et massif à interlits diarnictiques. Ces
sables montrent des déformations et contiennent quelques clastes. Il est important de noter
que la surface du sol est plus haute que le sommet de la coupe stratigraphique, ce qui fait que
d'autres unités peuvent être présentes mais non-exposées.
91

Figure 3.38 Paléochenal dans la coupe Pl0-040 de la section basse de la Petite rivière du
Chêne.

La coupe Pl0-035 (Figure 3.35) est située du 70 rn en amont et sur la même rive que la coupe
P10-040 (Figure 3.34). La base de la coupe est formée par 1,5 rn d'éboulis jusqu'au niveau
normal de la rivière. La première unité est composée par 3,3 rn de sédiments corrélés au
faciès d'épandage deltaïque des Sables des Vieilles-Forges (Clet et Ochietti, 1996). À la base
de cette unité, on retrouve 2, 7 rn de matériel fluvioglaciaire exhibant un granoclassement
normal avec la présence de galets arrondis à la base qui passent graduellement à du sable fin
vers le sommet de l'unité. Sus-jacent à ces dépôts, on trouve 0,6 rn de sable fin à rides de
courant ascendantes (Figure 3.39) et pour lequel on note la présence de quelques galets mous
centimétriques au contact avec le banc de matériel fluvioglaciaire. L'unité supérieure aux
Sables des Vieilles-Forges a été corrélée avec l'unité des Turbidites de Parisville. À la base,
on retrouve environ 1,5 rn (seul le premier 0,3 rn au sommet est clairement visible) de
rythmites sableuses présentant une faible réaction au contact du HCl. Le dernier 0,3 rn au
sommet de cette unité est formé d'argile-silteuse massive et compacte.
92

Figure 3.39 Coupe P10-035 de la section basse de la Petite rivière du Chêne.

L'unité supérieure de cette coupe est formée par la plus grande accumulation de till recensée
dans les Basses-Terres au cours des travaux de terrain. En effet, ce sont 25,0 rn de till qui ont
été corrélés avec le Till de Gentilly. Un till à matrice silto-sableuse, fissile, compact et
contenant de 10 à 15% de clastes est observé à la base de cette unité pour 21,0 m. On note
cependant une variation dans la réaction au HCl, qui est forte pour les 10,0 premiers mètres à
la base, puis qui devient faible vers le sommet de l'unité. Une lentille de sable moyen
contenant peu de clastes a également été observée à 11,0 rn du sommet de l'unité. Les 4,0
derniers mètres formant cette dernière ont une texture plus lâche et une matrice plus
grossière.

Toujours sur la même rive, à environ 3,2 km au nord-ouest de Parisville (Figure 3.34), se
trouve la coupe Pl0-025 (Figure 3.35). L'unité de base de cette coupe est formée de 16,9 rn
de sédiments associés à l'unité des Turbidites de Parisville. Au niveau de la Petite rivière du
Chêne, on trouve des rythmites argileuses et silteuses de 2 cm d'épaisseur chacune (direction
et pendage au niveau de la rivière: 12° à N238) pour 5,5 m. La Petite rivière du Chêne est
d'ailleurs encaissée dans ces rythmites (Figure 3.40A). Par la suite, en se déplaçant vers le
haut, on observe des successions de rythmites de tailles variables montrant des structures de
courant (rides) parmi lesquelles sont intercalés des lits d'argile (Figure 3.40B). Cette portion
de la coupe montre des déformations impressionnantes, tels des plis couchés (Figures 3 .40B
et C), ce qui témoigne des forces de cisaillement importantes ayant affecté ces sédiments.
Vers le milieu de l'unité, des bancs d'argile massive de 0,4 à 0,5 rn d'épaisseur entrecoupent
93

les rythmites qui s'amincissent et deviennent très fines. En continuant vers le sommet de
l'unité, les rythrnites s'épaississent à nouveau et deviennent déformées avec des structures de
courant (rides, parfois entrecroisées) et sont parfois convolutées (Figures 3.40D et E). On
note également une réaction modérée au HCl à environ 5 rn du sommet de l'unité. Les
structures visibles ainsi que les alternances de lits argileux, silteux et sableux ne sont pas sans
rappeler une déposition suivant une séquence de Bouma, d'où leur association avec les
Turbidites de Parisville. De plus, les déformations observées laissent présager qu'un till, en
l'occurrence le Till de Gentilly, était présent au sommet de cette unité avant d'être érodé.
L'unité sus-jacente est composée de 3,8 rn de silts et de sable très fin montrant des traces
d'oxydation et qui ont été associés à la mise en place du Till de Gentilly. La Figure 3.40F
montre d'ailleurs le contact entre l'unité de base et ces sédiments pré-Gentilly. À la base de
cette unité, on retrouve environ 3,3 rn de ces silts et de ce sable très fin patfois massifs et
grossièrement lités. On note également la présence d'un lit d'argile de 2 cm d'épaisseur à 2,7
rn de la base de l'unité. À partir de 0,9 rn du sommet, un litage très fin apparaît dans les
sédiments tandis qu'à 0,5 rn du sommet, ce sont de fines structures de courant dans le sable
très fin qui deviennent visibles. L'unité coiffant cette coupe est formée par 1,6 rn de
sédiments holocènes. Le contact avec l'unité sous-jacente de sable fin est marqué par un lit
fluviatile oxydé d'environ 5 cm d'épaisseur composé d'un mélange de sable fin, de graviers et
de cailloux. Des alternances de sable fin silteux disposées en lits plus sableux entrecoupés de
lits plus silteux composent cette unité corrélée aux sédiments du Lac à Lampsilis jusqu'au
sommet de la coupe.

Dans la partie centrale de la Petite rivière du Chêne, on retrouve sur la rive sud-est la coupe
composite Pl0-024 (Figure 3.42) à environ 4,6 km à l'ouest de Fortierville (Figure 3.41).
L'unité de base de cette coupe est formée de 3,6 rn de rythmites composées d'alternances
d'argile silteuse et de sable fin silteux qui commencent à être déformées à partir de l ,8 rn au-
dessus du niveau de la rivière.
94

A B c

D E F

Figure 3.40 Coupe P10-025 de la section basse de la Petite rivière du Chêne. A) Petite rivière
du Chêne qui est encaissée dans les rythmites associées à l'unité des Turbidites de Parisville,
B) et C) déformations des rythmites (plis couchés), D) et E) déformations des rythmites et
structures de courant (rides, parfois entrecroisées) qui sont parfois convolutées, F) contact en
les rythmites et les sédiments associés à la mise en place du Till de Gentilly.

Cette unité a été corrélée avec les Rythmites du Saint-Maurice. On retrouve ensuite 6,3 rn de
till qui a été corrélé au Till de Gentilly. La base de cette unité est de couleur brunâtre et réagit
faiblement au HCl. De petites lentilles de sédiments fluvioglaciaires (sables et graviers) sont
disséminées dans cette portion de l'unité. Le till devient ensuite gris-brunâtre, à matrice silto-
argileuse et moyennement compact. Cette portion réagit fortement au HCl et contient de 10 à
15% de clastes qui sont parfois métriques (Figure 3.43A).
95

Figure 3.41 Localisation des coupes stratigraphiques de la Petite rivière du Chêne (section
centrale).
Petite rivière du Chêne et ses affluents

P10-020 P10-024
Coupe composite
(m)
0 P10-024

-··v\ .''
'' '\\
5 _, :: ~~ ·\::4~. . . - .>'"~ - - ;7.,-;
'-f''"''"'l (Ï) ,. - ~ ~~:~~ ~-4' _A{'.-.~ • .
.,- ' . ' ~;:~.· :: ' :<'!.,;..
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10 1 A~-s-~
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15
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-t .
- ' -
20
~~~-

~- ~

25
' -
30

Légende
35 S4k!lments hcllocènes (princlPBiement deltalques, liltOf'aux et
O!luviau.llSlnltifiës)
I<<HH
Sédii'Tieflts argllo-SiltCWt de la Met" de Champtaln

40
Till de Gentlly 1 Til de lennoxville 1 Ttll de Thetb-d Mines
~
Rytt'll'nltos du S81f\t....,toonce
45 1!!!!1
Figure 3.42 Corrélations stratigraphiques pour la Petite rivière du Chêne (section centrale).
97

Une petite lentille de sédiments fluvioglaciaires (sable très fin) de 40 cm d'épaisseur est
située au contact avec la portion supérieure du till qui pour sa pati est grisâtre. La Figure
3.43A montre d'ailleurs les variations de couleur de cette unité. La dernière portion de cette
unité de till exhibe environ 1,5 rn d'un till gris très peu compact, très argileux et légèrement
silteux, contenant environ 5 à 10% de clastes. Cette portion du Till de Gentilly réagit
faiblement au HCl. L'unité supérieure de cette coupe est formée par 6,8 rn de sédiments
associés à la phase profonde de la Mer de Champlain. Le contact entre le till sous-jacent et
cette unité est marqué par 0,2 rn d'argile silteuse contenant environ J à 2% de clastes
subanguleux et qui est entrecoupée par du sable très fin très finement lité. Vient ensuite une
lentille de sable fin exhibant des galets mous millimétriques et centimétriques. À la base de
cette lentille, des rides entrecroisées (Figure 3.43B) montrant un paléocourant, soit vers N356
ou vers N176, sont visibles (Figures 3.42, 3.43C et D) . Pour leur part, des lits plans sont
visibles au sommet de la lentille. Un seul claste (centimétrique et arrondi) a été trouvé au
centre de cette dernière. On retrouve ensuite 4,6 rn d'argile silteuse grise et massive avec une
proportion de silt qui augmente légèrement du bas vers le haut. Le sommet de cette unité est
composé pour 1,5 rn d'un mélange (en ordre de proportion) d'argile (1), de sable fin, moyen et
grossier (2) et de silts (3) grossièrement lités et qui semblent parfois avoir été légèrement
déformés.

3.3 Coupe topogéologique

Suite aux levés stratigraphjques et à l'interprétation des coupes nouvellement identifiées dans
les Basses-Terres, une coupe topogéologique conceptuelle (Figure 3.44) partant du piedmont
appalachien dans la région de Plessisville jusqu'aux environs de Saint-Pierre-les-Becquets le
long du fleuve Saint-Laurent a été réalisée afin de montrer la complexité de la
lithostratigraphie dans la partie basse de la zone Bécancour.
98

A B

Figure 3.43 Coupe Pl0-024 de la section basse de la Petite rivière du Chêne. A) Till de
Gentilly, B), C) et D) rides entrecroisées à la base de la lentille de sable immédiatement sus-
jacente au Till de Gentilly montrant un paléocourant, soit vers N356 ou vers Nl76.

Cette coupe, qui a servi de modèle de base dans la conception du modèle


hydrostratigraphique, montre notamment un emboîtement des argiles de la Mer de Champlain
dans les sédiments antérieurs à la dernière glaciation. La forme de cette _structure rappelle
d'ailleurs celle d'un chenal comblé par les sédiments. L'hypothèse envisagée pour la mise en
place de ces sédiments est celle d'un chenal sous-glaciaire qui aurait érodé le Till de Gentilly
dans les Basses-Terres, exhibant ainsi les sédiments antérieurs à la dernière glaciation. Le
chenal aurait par la suite été comblé par les argiles de la Mer de Champlain lors du maximum
glaciomarin. L'érosion du Till de Gentilly aurait également exposé les Sables des Vieilles-
Forges à des élévations entre 60 et 70 rn asl.qui auraient par la suite été remaniés en surface
lors de la transition marine-lacustre. Les résultats en IRSL de Ouimet et al. (2011) vont
d'ailleurs en ce sens.
l

NNO SSE
(m)
200

150

100

50
(Î) Till de B écancour @ sables des Vteilles-Forges
@ Rythmites du fleuve @ T urbtdites de Parisv1l\o

@ Sabfes de lolblnlére @ lift de Gentilly


0 Varves de OescM!Itons @ Sédiments de retrai1 glaciaire
0 @ Till de Lévrard @ Argiles do lo Mer do Champlain

® FltMoglaciOife LOvrard @ lill do Gentilly remonlé


(!) Argiles de La Pérade @ Sédiments httoraux de la Mer de Champlain
@ S6dimenb de Salnt-Piorro @ DepOts holocènes
@ Rythmltes du Saint-Maurice @ Plages du Lac IJ Lampsltls
-50

Exagération verticale: x 100


- 100 ,_.-~~-..-.-~~-..-.-~~-..-.-ro~-..-.-ro~-..-~~-..-.-~~-..-.-ro~-.,-~~-..-.-~~-..-.-~

0 10 20 30 40 50 60 km

Figure 3.44 Coupe topogéologique conceptuelle


100

3.4 Conclusion

Les levés lithostratigraphiques réalisés sur une soixantaine de coupes situées le long des
principales rivières de la portion basse de la zone Bécancour ont servi de données primaires
dans la construction du squelette du modèle hydrostratigraphique. Plusieurs nouvelles coupes
ont permis de revoir l'extension régionale de quelques unités lithostratigraphiques.
Notamment, le Till de Bécancour, les Sables de Lotbinière, le Till de Lévrard et des
sédiments fluvioglaciaires associés à la déglaciation Lévrard ont été identifiés en coupes
naturelles dans les sections basse et centrale de la rivière Gentilly, principalement dans le
secteur du Parc de la rivière Gentilly. Ces quatre unités, qui sont toutes situées en sous-
surface, ont toutes vu leur extension régionale être revue à la hausse à la lumière de plusieurs
comptages pétrographiques et de résultats en IRSL (Chapitre 5).

Les Rythrnites du Saint-Maurice et les Sables des Vieilles-Forges, unités lithostratigraphiques


qui n'avaient été identifiées qu'une seule fois sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent par Hétu
et al. (1995), ont été identifiées le long des rivières Blanche, Bécancour, Gentilly et de la
Petite rivière du Chêne. De plus, les Sables des Vieilles-Forges ont été observés en surface à
des élévations entre 60 et 70 rn asl . dans plusieurs sablières situées entre le Parc de la rivière
Gentilly, le secteur du Lac Rose et la rivière aux Orignaux (voir Annexe A). Cette unité
lithostratigraphique s'avère être un important aquifère tel que discuté au chapitre suivant.

De plus, l'interprétation de plusieurs coupes exhibant des argiles de la Mer de Champlain ont
permis de mettre à jour une importante chenalisation dans le secteur du synclinal Chambly-
Fortierville. Des travaux futurs sur l'extension régionale et l'architecture verticale de ces
dépôts glaciomarins d'eau profonde sont à envisager afin de valider cette hypothèse.
CHAPITRE IV

HYDROSTRATIGRAPHIE

Au cours de l'interprétation des coupes stratigraphiques et des forages pow- la constmction du


modèle 3D (Chapitre V), il est apparu évident qu'il était nécessaire de combiner les cadres
stratigraphiques régionaux (Lamothe, 1989; Clet et Occhietti, 1996; Shilts, 1981; Parent,
1987) en un seul modèle conceptuel hydrostratigraphique régional afin d'assw-er une
continuité et une homogénéité entre la surface et la sous-surface. La constmction d'un modèle
hydrostratigraphique robuste s'avérait donc nécessaire dans l'identification des zones de
recharge en surface et leur connectivité avec les unités de sous-surface.

Le modèle hydrostratigraphique conceptuel réalisé pour la zone Bécancour prend en compte


les deux hypothèses de corrélation de Lamothe et al. (1992) entre les successions
lithostratigraphiques présentes sur le Bouclier canadien, dans les Basses-Terres du Saint-
Laurent et dans les Appalaches du Sud du Québec (Figure 3.6). L'interprétation des unités
stratigraphiques en utilisant la même légende que les unités cartographiées en sw-face à par la
suite permis de relier entre elles la sw-face et la sous-surface en fonction du type de sédiments
identifiés. Une version modifiée de Lamothe (1993) permettant de différentier les successions
sédimentaires identifiées dans la partie centrale des Basses-Terres selon lems propriétés
hydrogéologiques a été utilisée afin de transformer les unités lithostratigraphiques en unités
hydrostratigraphiques.

Ce chapitre présente donc le modèle hydrostratigraphique régional utilisé pow- la


modélisation 3D des dépôts quaternaires ainsi que les résultats de cette modélisation pour
l'ensemble du territoire de la zone Bécancour.
102

4.1 Modèle conceptuel pour la zone d'étude

Un tableau synthèse (Tableau 4.1) suivant les modèles proposés par Lamothe (1989),
Lamothe et al. (1992), Clet et Occhietti (1996), Shilts (1981), Parent (1987) et Parent et
Occhietti ( 1988; 1999) a été construit afin de représenter les unités lithostratigraphiques
quaternaires rencontrées dans les Basses-Terres du Saint-Laurent et les Appalaches pour le
secteur à l'étude. Chaque unité lithostratigraphique a été différenciée selon la classification
cartographique présentée dans la version 11 de la légende des formations superficielles de la
CGC-Québec. Les différentes unités lithostratigraphiques observées ont pu être replacées
dans le cadre régional par leur position stratigraphique ainsi que leurs caractéristiques
sédimentologiques. De plus, l'utilisation de la lunünescence optique comme outil
géochronologique (voir chapitre V) a permis de distinguer les unités sableuses difficiles à
différencier.

Pour les fins de la construction du modèle hydrostratigraphique régional, les successions


stratigraphiques décrites lors des levés de terrain et de l'interprétation des forages ont été
regroupées selon leurs propriétés hydrogéologiques en s'inspirant du modèle proposé par
Lamothe (1993) (Figure 4.1). En effet, ce modèle a été établi en fonction de la perméabilité
des unités lithostratigraphiques présentes dans la partie centrale des Basses-Terres du Saint-
Laurent.

4 .2 Architecture verticale des dépôts et unités hydrostratigraphiques

Au total, ce sont 12 unités hydrostratigraphiques (Ul à Ul2) qui ont été formellement
identifiées et qui ont ainsi servi de base dans la construction du modèle 3D. Il est apparu
évident suite à cet exercice que l'extension régionale ainsi que l'architecture verticale d'unités
potentiellement aquifères comme les Sables des Vieilles-Forges et les Sables de Lotbinière
constituaient la problématique principale de la modélisation 3D. L'utilisation de la
luminescence optique (Chapitre V) a entre autre permis d'offrir une base géochronologique
103

dans la distinction de ces unités dans les coupes problématiques. Certaines unités
hydrostratigraphiques, en l'occurrence les unités U2, U5 et U6 (Tableau 4.1), n'ont pas été
identifiées dans les coupes ou forages et n'apparaissent donc pas dans la version finale du
modèle 3D étant donné leur faible importance volumétrique.

UNITÉS PERMÉABLES UNITÉS IMPERMÉABLES


................
. . . . . . . . . . . . . ' ................
. ' ............. ..
. . . . . ...
,

1 1

Figure 4.1 Cadre hydrostratigraphique régional (Modifié de Lamothe, 1993).


104

Tableau 4.1 Synthèse et corrélations stratigraphiques régionales avec la stratigraphie


océanique (Marine Isotopie Stage-MIS) de Martinson et al. (1987).

~pôts holocl!nes
Unité perméable (Ul )
Dépôts holoc~nes Dépôts ho locc!nes

sedimen ts du l ac à lamp sllls

de la Mer
Dépôts de la Mer de Champlam Dépôts de la Mer de Champlatn
Champlam
Unité Imperméable (U4)

Sédiments de lacs

proglaciaires Sédiments de lacs


éphémères/Varves • éphémeres

Sédiments nuvloelaclalres

Unité perméable (U7)

de Th etfo rd Mines / Till


Till de Gent illy Till de Gentilly
LennoXVille

Unité 1mpermêable (US)

Unité imperméable (UlO)

Un ité perméable {Ull)

Unité Impermeable (Ul2)


105

4.2.1 Modélisation

À la base de la construction du modèle 3D, une cinquantaine de coupes ont été décrites, et
plus de 1000 forages de sources diverses (SIH, SIGPEG, consultants, etc.) couvrant la totalité
de la zone cartographiée (voir Chapitre Il) ont été interprétés en fonction du modèle
conceptuel présenté au Tableau 4.1 . Les descriptions détaillées des coupes stratigraphiques
constituent les données les plus fiables pour le modèle 3D régional en respectant la
méthodologie établie par Ross (2005). Ces descriptions sont représentées aux Chapitre III et
en annexe (Annexe A). À partir de ces données , 170 coupes topogéologiques ont été réalisées
dans la partie aval de la zone Bécancour grâce au logiciel GMS (Groundwater Modelling
System, version 8) en reliant entre elles les données stratigraphiques les plus fiables (coupes
naturelles et forages au roc) interprétées selon le modèle conceptuel hydrostratigraphique et
en ajustant les contacts géologiques en fonction des smfaces d'érosion , de l'incision des
rivières et de la topographie du roc. Ces coupes ont par la suite permis de contraindre le
modèle 3D lors de l'interpolation des surfaces et des vo lumes.

Les Figures 4 .2 à 4 .8 montrent six coupes topogéologiques qui ont été générées à partir du
modèle 3D final une fois l'interpolation complétée. Les coupes A, B, C et D traversent les
principales rivières de la partie basse de la zone Bécancour. Pour leur part, les coupes E et F
traversent longitudinalement le synclinal Chambly-Fortierville où les accumulations de
dépôts meubles et la stratigraphie y sont les plus importantes au point de vue
hydrogéologique. Ces coupes montrent l'architecture verticale des différentes unités
hydrostratigraphiques décrites aux sections 4.2.2 à 4.2.1 O.
106

e VICTORIAVILLE

.,o~ié=
5 =-=~=::520 km

Figure 4.2 Localisation des coupes topogéologiques traversant les principales rivières de la
partie basse de la zone Bécancour.
D Dépôts holocènes
D Sables glacio-marins
Argilesglacio-marines Coupe A
NNO 0
- Ti ll continu
SSE
(m) - Sables des Vieilles-Forges

100 - Varves
D Roc
80
60
40
20
0

-20
-40
Exagération verticale: x 100
1

-60 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

0 6000 12000 18000 24000 30000 m


Figure 4. 3 Coupe topogéologique A.
D Dépôts holocènes
D Sables glacio-marins
Argiles glacio-marines C 0 U pe B
NNO 0
- Ti ll continu
SSE
(m) - Sables des Vieilles-Forges

100 - Varves
- Sables de Lotbinière
80 0Roc ~

60
40
20
0
-20
-40
Exagération verticale: x 100
1
-60 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

0 6000 12000 18000 24000 30000 m


Figure 4.4 Coupe topogéologique B.
D Dépôts holocènes
D Argiles glacio-marines
- Till continu
NNO - Sables des Vieil les-Forges
Coupe C SSE
(m) - Varves

140 - Sables de Lotbinière


- Till de Bécancour
120 0Roc

100
80
60
40
20
0
Exagération verticale: x 100
- 204-~~--~~~~~~~~--~~~~--~~~~~~~~--~~~

0 6000 12000 18000 24000 30000 36000 42000 m


Figure 4.5 Coupe topogéologique C.
D Dépôts holocènes
D Argiles glacio-marines
Ti ll remanié Coupe D
NNO D SSE
- Ti ll continu
(rn) - Sables des Vieilles-Forges

130 - Varves
- Sables de Lotbinière
110 - Ti ll de Bécancour
D Roc
90
70
50
30
10
-10
Exagération verticale: x 100
-30 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 '
0 6000 12000 18000 24000 30000 36000 m
Figure 4.6 Coupe topogéologique D.
D Dépôts holocènes
so D Sables glacio-marins CoupeE NE
D Argiles glacio-marines
(m) D nu remanié
130 - nu continu
110 - Sables des Vieilles-Forges
- Varves
90 - Sables de Lotbinière
CJRoc
70
50
30
10
-10
' ·· -~..:.-- -= -- ··erticale: x 100
-30 F 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 ~J\d~~l d:IUII : 1 1 1 ,1
6000 12000 18000 24000 30000 36000 42000 48000 54000 60000 m

Figure 4.7 Coupe topogéologique E.


0 Dépôts holocènes
0 Argiles glacio-marines
- Till continu
so - Sables des Vieilles-Forges
Coupe F NE
(rn) - Varves

90 - Sables de Lotbinière
0Roc
70
50

30
10
-10
-30
-50 J,______---.... ----~
Exagération verticale: x 100
-70~.-~~~~~--.-.-,-.-.--.-.-.~-o--r-r-.-.-~~~~~~~~
0 6000 12000 18000 24000 30000 36000 42000 48000 54000 m
Figure 4.8 Coupe topogéologique F.
113

Les volumes générées à partir du modèle 3D pom chacune des unités hydrostratigraphiques
sont présentés aux Figures 4.9 à 4.25 . Les principaux coms d'eau de la zone d'étude ont été
superposés au relief ombré du roc. Les dimensions des axes du solide mesurent
respectivement 118,5 km en X, 83 km en Y et 719 rn en Z. Il est important de noter que la
valem enZ comprend un minimum de 50 rn de roc, visible au niveau du fleuve, qui a été
considéré dans les dimensions du solide pour la modélisation hydrogéo logique. La valeur
maximale d'élévation atteinte par le roc sm le territoire modélisé est de 669 m. De plus,
l'épaissem minimale de chacune des unités est de 2 rn, ce qui explique la fmie représentation
de roc afflemant dans les Appalaches étant donnée la fmie présence de till en couvertme
mince (0,3 à 1 rn d'épaissem) .

4.2.2 Sédiments corrélés aux tills de Bécancom et Johnville, et aux rythrnites


associées (U12)

Cette unité à la base de la colonne stratigraphique, utilisée dans le modèle conceptuel


hydrostratigraphique (Tableau 4 .1), est considérée comme le plus ancien témoin sédimentaire
glaciaire dans la partie centrale des Basses-Terres du Saint-Laurent (Lamothe, 1989). Dans le
modèle conceptuel, elle est composée des tills illinoiens (?) de Bécancom et de Johnville. Ce
dernier n'a pas été identifié dans les Appalaches, tandis que le Till de Bécancom et les
rythrnites associées ont été aperçues principalement le long des sections basse et centrale de
la rivière Gentilly (Figure 4.9). Cette unité a également été repérée en forage dans les sectems
de Saint-Pierre-les Becquets et de Deschaillons (Lamothe, 1989) et est considérée comme
une formation aquitard (Lamothe, 1993).

4.2.3 Sédiments associés aux Sables de Lotbinière (Ull)

L'unité hydrostratigraphique des Sables de Lotbinière (Tableau 4.1) était dans la première
version du modèle 3D surreprésentée et mal distribuée. De plus, de nombreux reliquats
d'interpolation venaient fausser la distribution relative de ces sédiments. Toutefois,
l'utilisation de la luminescence (Chapitre V) a permis de redéfinir l'extension régionale et le
volume de cette unité, faisant passer ce dernier de 0,4 à 0,9 km 3 dans le modèle 3D final
(Figmes 4.10 et 4.11)
114

Figure 4.9 Distribution spatiale des sédiments formant l'unité hydrostratigraphique Ul2 (tills
de Bécancour et de Johnville, et rythn:lltes associées).

Figure 4.10 Distribution spatiale des sédiments formant l'unité hydrostratigraphique Ull
(Sables de Lotbinière).
115

Malgré la compacité des sédiments associés aux Sables de Lotbinière, ces derniers
constituent le deuxième aquifère serni-captif en importance après les Sables des Vieilles-
Forges (U9). Cet aquifère presque entièrement confiné, à l'exception de quelques occurrences
en coupes naturelles le long de la rivière Gentilly (Chapitre III), se trouve en majeure partie
en bordure du fleuve Saint-Laurent entre Deschaillons et Saint-Pierre-les-Becquets. De plus,
le volume situé le long de la section centrale de la rivière Gentilly a été calculé à l'aide de
trois coupes exhibant des Sables de Lotbinière, dont deux pour lesquelles un faciès plus
rythmé de ces sédiments a été identifié (se référer aux descriptions des coupes P 10-016 et
P10-039 au Chapitre III). Le substrat de ce volume peut donc être considéré comme étant
moins transrnissif que celui situé le long du fleuve Saint-Laurent en bordure du synclinal de
Chambly-Fortierville.

Figure 4.11 Étendue spatiale des Sables de Lotbinière (Ull) et de l'unité sous-jacente U12.
116

4.2.4 Sédiments associés à la glaciation Lévrard et Chaudière et à l'Interstade de


Saint-Pierre. (UlO)

L'unité hydrostratigraphique UlO (Tableau 4.1) se trouve majoritairement dans les Basses-
Terres, malgré que certaines coupes des Appalaches puissent exhiber des sédiments associés
au Till de Chaudière. Cette unité est considérée comme une formation aquitard étant donnée
la présence de sédiments fins et rythmés d'origine glaciolacustre et d'un till généralement très
compact. Bien que quelques amas fluvioglaciaires associés à la déglaciation Lévrard aient été
observés dans la section centrale de la rivière Gentilly (Figures 4.12 et 4.13), ces
accumulations possèdent trop peu d'importance volumétrique pour conférer un quelconque
potentiel aquifère à cette unité.

Figure 4.12 Distribution spatiale des sédiments formant l'unité hydrostratigraphique UlO
(sédiments associés à la glaciation Lévrard et Chaudière et à l'Interstade de Saint-Pierre).

4.2.5 Sables des Vieilles-Forges (U9)

Cette unité hydrostratigraphique (Tableau 4.1) a été décrite a plusieurs endroits le long des
rivières Gentilly et Bécancour, et de la Petite rivière du Chêne. Les travaux en IRSL de
Ouimet et al. (2011) sur les sédiments du Lac à Lampsilis ont permis de révéler que ces
117

accumulations formaient de vastes épandages sableux dans le secteur du lac Rose. Celles-ci
étaient auparavant interprétées comme sédiments deltaïques et littoraux lacustres alors
qu'elles sont en fait des Sables des Vieilles-Forges remaniés en surface par les eaux du Lac à
Lampsilis.

Figure 4.13 Étendue spatiale de l'unité hydrostratigraphique U 10 et des unités sous-jacentes


(Ul2 et Ull).

La présence en surface de ces sédiments a donc fortement contraint le modèle 3D qui, dans sa
première version, montrait un volume pour cette unité hydrostratigraphique de 0,39 km 3 . Ce
volume est passé dans la version finale à 2,6 km 3 (Figures 4.14 et 4.15). Les Sables des
Vieilles-Forges constituent une nappe libre lorsqu'ils affleurent en surface dans le secteur du
lac Rose. Cette nappe est plutôt confinée le long des rivières Bécancour, Gentilly et de la
Petite rivière du Chêne. L'extension régionale, la connectivité, ainsi que l'épaisseur de cette
unité confère à l'aquifère un potentiel intéressant d'exploitation. Toutefois, sa connectivité
relativement importante avec la surface le rend plus vulnérable à la contamination.
118

Figure 4.14 Distribution spatiale des sédiments formant l'unité hydrostratigraphique U9


(Sables des Vieilles-Forges).

Figure 4.15 Étendue spatiale des Sables des Vieilles-Forges et des unités sous-jacentes (Ul2,
Ull et UlO).
119

4.2.6 Sédiments d'englaciation et de la dernière glaciation (U8)

L'unité hydrostratigraphique U8 (Tableau 4.1) est formée des sédiments d'englaciation et de


la dernière avancée glaciaire associés aux tills de Gentilly, de Lennoxville et de Thetford
Mines. Ces sédiments sont en général très présents en surface sur l'ensemble de la zone
d'étude. Cependant, ces dépôts sont surtout identifiés en sous-surface dans les Basses-Terres,
dans l'axe formé par le pli synclinal Chambly-Fortierville (Figure 1.6). Cette unité constitue
une formation aquitard d'importance étant donnée l'extension régionale de ces dépôts, la
compacité de ces sédiments et la présence de silts-argileux dans toutes les unités
stratigraphiques formant U8 (Figures 4.16 et 4.17) .

Figure 4.16 Distribution spatiale des sédiments formant l'unité hydrostratigraphique U8


(sédiments d'englaciation et de la dernière glaciation) .
120

Figure 4.17 Étendue spatiale de l'unité hydrostratigraphique U8 et des unités sous-jacentes


(U12, Ull, Ulü et U9).

4.2.7 Sédiments de retrait glaciaire et till remanié (U7)

Les sédiments de l'unité hydrostratigraphique U7 (Tableau 4.1) sont essentiellement


composés de sédiments de la dernière déglaciation et de till remanié en couverture mince ou
continue. Cette unité est principalement observable en surface où le till remanié occupe les
élévations situées sous la limite marine de 175 rn (Figures 4.18 et 4.19). Pour leur part, les
sédiments de contact glaciaire sont surtout visibles dans les Appalaches. On en retrouve des
épaisseurs supérieures à 30 rn dans les vallées des rivières Bécancour et Palmer. Malgré son
étendue spatiale, le manque de connectivité latérale entre ces accumulations fluvioglaciaires
et la faible épaisseur de remaniement du till ne permettent pas de conférer à cette unité un
potentiel d'aquifère régional. Localement toutefois, ces amas fluvioglaciaires peuvent agir
comme zone de recharge pour la nappe en plus de servir pour l'approvisionnement ponctuel
de particuliers.
121

Figure 4.18 Distribution spatiale des sédiments formant l'unité hydrostratigraphique U7


(sédiments de retrait glaciaire et till remanié).

Figure 4.19 Étendue spatiale de l'unité hydrostratigraphique U7 et des unités sous-jacentes


(U12, U11 , UlO, U9 et U8).
122

4.2.8 Sédiments d'eau profonde de la Mer de Champlain (U4)

Les sédiments glaciomarins d'eau profonde (Tableau 4.1) se retrouvent principalement dans
la section basse du bassin versant de la rivière Bécancour (Figures 4.20 et 4.21). Cette unité
hydrostratigraphique constitue une formation aquitard d'importance dans le modèle 3D. La
présence d'épaisseurs d'argile-silteuse supérieures à 40 rn localement dans l'axe du synclinal
de Chambly-Fortierville confère un fort pouvoir de confinement à cette unité. De plus, les
accumulations argilo-silteuses montrent la présence d'une certaine chenalisation dans la
section basse du bassin versant, laissant présager qu'un surcreusement était présent à cet
endroit préalablement à la mise en place de ces dépôts. Une des hypothèses envisagée pour la
création de cet important chenal serait le drainage sous-glaciaire du Lac à Candona
(M. Lamothe, comm. pers., 2010). La coupe stratigraphique de la carrière de Manseau
(Annexe A) exhibe d'ailleurs de nombreux galets mous (clayballs) formés de rythmites
argilo-silteuses enchâssées dans les sédiments fluvioglaciaires qui auraient été mis en place
lors du drainage de ce lac.

Figure 4.20 Distribution spatiale des sédiments formant l'unité hydrostratigraphique U4.
123

Figure 4.21 Étendue spatiale de l'unité hydrostratigraphique U4 et des unités sous-jacentes


(U12, Ull, Ulü, U9, U8 et U7).

4.2.9 Sédiments littoraux et deltaïques de la Mer de Champlain (U3)

Les sédiments glaciomarins littoraux et deltaïques de la Mer de Champlain (Figures 4.22 et


4.23) forment l'unité hydrostratigraphique U3 (Tableau 4.1) . Cette unité sableuse de surface
présente des épaisseurs pouvant parfois dépasser la dizaine de mètres, ce qui lui confère par
le fait même la possibilité d'être un aquifère de surface. De plus, lorsqu'ils reposent
directement sur les Sables des Vieilles-Forges à des élévation supérieures à 65 rn asl., les
sédiments littoraux de la Mer de Champlain permettent la recharge de cette formation
perméable. On retrouve ces sédiments principalement en deçà de 175 rn asl. (Parent, 1987)
sous la forme de crêtes de plages et de paléo-deltas principalement situés le long du trajet de
la rivière Bécancour (voir carte en pochette).
124

Figure 4.22 Distribution spatiale des sédiments formant l'unité hydrostratigraphique U3.

Figure 4.23 Étendue spatiale de l'unité hydrostratigraphique U3 et des unités sous-jacentes


(Ul2, Ull , Ulû, U9, U8, U7 et U4).
125

4.2.10 Les dépôts holocènes et les sédiments littoraux du Lac à Lampsilis (Ul).

Les Figures 4.24 et 4.25 montrent l'extension régionale des sédiments holocènes formant
l'unité hydrostratigraphique (U 1) (Tableau 4.1 ). Ces sédiments sont présents de manière
éparse sur la totalité du territoire modélisé. Plus particulièrement, cette unité considérée
comme perméable est présente dans la section basse du bassin versant, où les sédiments
littoraux du Lac à Lampsilis, directement sus-jacents aux Sables des Vieilles-Forges (U9),
sont relativement présents sous les élévations de 65 m. De plus, on retrouve des épaisseurs
appréciables de sédiments alluviaux et éoliens le long de la rivière Bécancour, dans la zone
du piedmont appalachien, où ils peuvent être utilisés comme aquifère de surface pour des
prélèvements limités.

Figure 4.24 Distribution spatiale des sédiments formant l'unité hydrostratigraphique U 1.


126

Figure 4.25 Étendue spatiale de l'unité hydrostratigraphique Ul et des unités sous-jacentes


(Ul2, Ull , UlO, U9, U8, U7, U4 et U3).

4.3 Conclusion

La complexité de la modélisation hydrostratigraphique résidait en prermer lieu dans la


définition de l'extension régionale et de l'architecture verticale des dépôts quaternaires en
fonction de leurs propriétés hydrogéologiques (conductivité hydraulique, porosité, etc.) . De
plus, la présence de surfaces d'érosion et de paléochenaux rendait difficile la modélisation des
surfaces et des volumes associés aux différentes unités hydrostratigraphiques dans une
première version du modèle 3D.

C'est pour cette raison que 170 coupes hydrostratigraphiques ont été construites à partir de
l'interprétation des coupes lithostratigraphiques et des forages. Les surfaces créées entre les
coupes et forages ont ainsi pu être sculptées afin de représenter le plus fidèlement possible les
surfaces d'érosion et les paléochenaux.
127

La modélisation hydrostratigraphique a notamment perrrus de faire ressortir l'extension


régionale des Sables des Vieilles-Forges. Dans la première version, le modèle 3D montrait un
volume pour cette unité hydrostratigraphique de 0,39 km 3. Suite à l'utilisation de I'IRSL
(Chapitre V), ce volume a été revu à 2,6 km 3, un volume non-négligeable pour une formation
semi-captive au fort potentiel aquifère. L'importance dans les Basses-Terres du synclinal de
Chambly-Fortierville ressort de cette modélisation comme une structure géologique ayant
fortement influencé la sédimentation quaternaire, et par le fait même celle des formations
aquifères et aquitards régionales.
CHAPITRE V

GÉOCHRONOLOGIE DES SABLES DES VIEILLES-FORGES

Dans la partie centrale des Basses-Terres du Saint-Laurent, la compréhension des événements


non-glaciaires wisconsiniens est encore de nos jours limitée par la complexité de la
stratigraphie des dépôts quaternaires et le manque de datations absolues au-delà de la limite
14
C. C'est particulièrement le cas dans la région de Bécancour, où la présence de nombreux
niveaux d'érosion et de paléochenaux d'ancêtre(s) du fleuve Saint-Laurent actuel complexifie
davantage l'interprétation de coupes et de forages en fonction du cadre lithostratigraphique
régional établi par Lamothe (1989) et précisé par Clet et Occhietti (1996).

Dans le cadre de ce projet, la construction d'un modèle hydrostratigraphique régional fiable à


partir des interprétations lithostratigraphiques était requis pour les études de caractérisation
des eaux souterraines. Dans la partie basse du bassin, la mise en place d'un programme de
datation par luminescence s'est donc avérée nécessaire afin de préciser l'étendue spatiale et
l'architecture verticale, de même que la connectivité avec la surface de deux unités sableuses
potentiellement aquifères. Ce manque de connaissance était apparu évident suite aux travaux
en IRSL de Ouimet et al. (2011) sur les sédiments holocènes du Lac à Lampsilis qui venaient
appuyer l'hypothèse de la remobilisation en littoraux de sédiments antériems à la dernière
glaciation.

Représentant des sédiments mis en place au Wisconsinien lors d'événements non-glaciaires


distincts, les unités lithostratigraphiques des Sables de Lotbinière et des Sables des Vieilles-
Forges devaient donc être clairement différenciées sur la base d'âges absolus afin de les
replacer dans le cadre géochronologique et dans le modèle hydrostratigraphique régional. Ce
chapitre présente donc les résultats des travaux de datation des Sables des Vieilles-Forges et
des Sables de Lotbinière par l'utilisation de la luminescence qui a permis pour la première
129

fois de dater des sédiments potentiellement aquifères dans la partie centrale des Basses-
renes du Saint-Laurent.

5.1 Position stratigraphique et contexte paléoenvironnemental dépositionnel

Décrite pour la première fois par Occhietti (1979) à la coupe type des Vieilles-Forges le long
du Saint-Maurice, l'unité lithostratigraphique des Sables des Vieilles-Forges (Occhietti, 1979;
Occhietti, 1982; Hétu et al., 1995; Clet et Occhietti, 1996) repose sur les Rythmites du Saint-
Maurice (Besré et Occhietti, 1990; Clet et Occhietti, 1996) et est directement sous-jacente au
Till de Gentilly dans la vallée moyenne du Saint-Laurent. À la base de l'unité des Sables des
Vieilles-Forges, une zone au caractère lacustre peu épaisse et formée de sables stratifiés à lits
de sable-silteux surmontent en confonnité les rythmites . Au-dessus, un faciès d'épandage
sableux, initialement attribué à un épandage proglaciaire (Occhietti , 1979), montre un
caractère plus deltaïque. Selon Clet et Occhietti (1996), il poun·ait s'agir d'un épandage
deltaïque datant de la fin de l'épisode du Lac de La Vérendrye, mais dont la distinction entre
le type fluvial ou proglaciaire reste à confirmer. La zone sommitale est pour sa part attribuée
à une phase proglaciaire. Il est toutefois probable que ce faciès varie substantiellement, étant
donnée la présence de stmctures sédimentaires en chenaux et de lits de sable grossier et de
graviers. Les paléocourants mesurés dans le faciès sableux au cours des travaux de terrain
montrent une tendance générale d'écoulement vers le sud, ce qui correspond à un drainage
inverse dans la zone d'étude. Les Sables des Vieilles-Forges semblent a priori stériles, à
l'exception de la présence de grains de pollen et de spores. Cependant, le manque d'études
d'ensemble sur cette unité lithostratigraphique fait en sorte que l'origine exacte des Sables des
Vieilles-Forges reste à établir, et ce malgré l'importance majeure de ce corps sédimentaire
dans la partie centrale de la vallée du Saint-Laurent. L'unité lithostratigraphique des Sables
des Vieilles-Forges incluant les trois faciès principaux décrits précédemment a été observée à
plusieurs endroits sur le territoire à l'étude (Figure 5.1).
130

Figure 5.1 Localisation des sites où ont été observés des sédiments associés à l'unité
lithostratigrapbique des Sables des Vieilles-Forges et sites échantillonnés pour la datation en
IRSL (Infrared Stimulated Luminescence).
131

5.2 Sites d'échantillonnage en IRSL pour les Sables des Vieilles-Forges

Les sites d'échantillonnage pour les analyses en IRSL ont été sélectionnés en fonction du
faciès principal observé sur le terrain. Le faciès deltaïque était plus particulièrement visé afin
d'éviter les problèmes de remise à zéro des échantillons qui entraînent une surestimation de
l'âge mesuré (Lamothe, 1996). Le but premier de cet échantillonnage est donc de contraindre
les événements du Wisconsinien moyen dans la vallée centrale du Saint-Laurent grâce à la
luminescence. Des coupes échantillonnées, deux sont situées le long de la rivière Bécancour
(P10-008 et BEC 1.1-Riv), une le long de la rivière Gentilly (P10-037), une dans les environs
de la rivière aux Orignaux (PMG-335-Ld) et une en bordure de la Petite rivière du Chêne
(Pl0-032). Elles ont toutes été sélectionnées en fonction de leur localisation afin de
déterminer l'extension régionale de ces dépôts sableux sur la base de leur position
stratigraphique et des âges IRSL obtenus. Six échantillons ont été recueillis dans la pmiie
aval de la zone d'étude (Figure 5.1, points identifiés) et quatre d'entre eux ont renvoyé des
résultats significatifs. Les positions stratigraphiques des échantillons sont montrées aux
Figures 5.2 et 5.3 .

5.3 Définitions et propriétés physiques de la matière à la base du concept de la


luminescence

La luminescence induite par stimulation optique (OSL) ou infrarouge (IRSL) de minéraux


naturellement présents dans l'environnement permet de dater la derni ère exposition de
sédiments détritiques à la lumière solaire durant le transport préalable à l'enfouissement.
Cette méthode dosimétrique de datation, qui a été documentée pour la première fois en 1985
(Huntley et al., 1985), est une extension naturelle de la thermoluminescence (TL) développée
par Wintle et Huntley ( 1980) pour dater du matériel sédimentaire.
132

P10-032 P10-008 BEC 1.1-Riv PMG-335-Ld Pl0-037


Coupe composlle Coupe oomposite Coupe composite
Hétu el al. (1995)
0
: . :.
D.
6
6 IRSL
5 6 P \0-S
6 6
6 6
6 6
10 6 6 6
6 6 6 6
6 6 6
6
15 6
6
6
6
6
20

25

30

35

40

45

Figure 5.2 Positions stratigraphiques des échantillons prélevés pour la datation en IRSL.

BEC 1. 1 #1

'

.....,_. ~----~,~-.: ·:
-- _.,.4_

1 .
- . c.~. # ~•
. . .

~
.

• -~---:"~
~- -· .
. ........,._. &
'- ·.

P10-S P \0-037 #2 P1o-o37 #6

Figure 5.3 Échantillons pour la datation en IRSL.


133

Ces deux méthodes se basent sur la propriété qu'ont le quartz (Si0 2), les plagioclases et les
minéraux de la famille des feldspaths potassiques (KA1Si 30 8), dont les trois polymorphes
sont la sanidine, l'orthoclase et la microcline (Nesse, 2000), à emmagasiner de l'énergie à
travers des défauts complexes de leurs structures cristallines et à émettre de la lumière suite à
une stimulation lumineuse ou thermique. Ces défauts cristallins sont en partie issus de
variations d'arrangements entre les atomes d'aluminium et de silicium, connues sous le terme
Al/Si Order-Disorder, lorsque les ions Al 3+ se substituent au centre des tétraèdres Si0 4 et que
des ions alcalins se substituent dans les positions interstitielles (Visocekas et al., 1998).

L'énergie emmagasinée est une conséquence de la radioactivité provenant de la décroissance


radioactive en chaîne des atomes de potassium-40 (K), de thorium-232 (Th) et d'uranium-
235,238 (U) naturellement présents dans l'environnement de déposition à des concentrations
de quelques parties par million (Aitken, 1985; Duller, 2008). En se désintégrant en isotopes
plus légers, ces noyaux instables et de grandes masses atomiques deviennent par le fait même
des sources ionisantes de particules alpha (a.) et bêta (~), et d'énergie sous fonne de
rayonnement gamma (y). De plus haute énergie que les rayons y, le rayonnement cosmique
qui n'est pas bloqué par l'atmosphère et le champ magnétique terrestre constituent la seconde
source de rayonnement électromagnétique ayant la capacité d'agir sur l'échantillon durant la
période d'enfouissement. L'interaction des pmiicules émises et/ou des rayonnements
électromagnétiques avec les noyaux d'atomes de silicium formant la structure des cristaux de
quartz, de plagioclases et de feldspaths potassiques produisent un transfert d'énergie
permettant à certains de ces atomes d'atteindre un état d'excitation suffisant pour devenir
ionisés.

La Figure 5.4 montre le modèle des bandes qui est utilisé en physique du solide afin de
décrire le phénomène de la luminescence. Un modèle simplifié (Figure 5.4a) illustre la
position énergétique des bandes de valence et de conduction, ainsi qu'un piège à électron et
un centre de recombinaison. Lorsqu'un atome est ionisé, il atteint l'état d'excitation nécessaire
à la formation d'une paire électron-« trou » (Figure 5.4b), ces charges pouvant être piégées
dans les deux sites localisés en Figure 5.4a. Le modèle théorique prévoit qu'un électron qui
acquiert ainsi la capacité de se diffuser dans le cristal via cette bande de conduction doit
134

perdre l'énergie potentielle acqmse lors de l'ionisation afin de revemr à un état


thermodynamique neutre. Cependant, des défauts énergétiques dans la structure cristalline du
quartz et des feldspaths potassiques créent dans la bande interdite des «pièges» électroniques
plus ou moins stables à long terme. Ces pièges sont en fait des états di screts d'énergie dans la
bande interdite. Le modèle théorique prévoit que la stabilité d'un électron dans l'un de ces
pièges est liée à l'état énergétique résiduel de ce dernier dans la bande interdite. Plus un
électron piégé nécessite d'énergie pour être expulsé d'un piège, plus il est stable à long terme.

C'est pour cette raison qu'une préchauffe à 280°C des échantillons en IRSL permet de vider
les pièges les moins profonds, ceux-ci n'étant stables en moyenne qu'une vingtaine de
minutes à la température de la pièce (Duller, 2008) . En contrepartie, les pièges qui seront
stimulés suite à la préchauffe peuvent être stables sur plusieurs millions d'années (Duller,
2008). En laboratoire (Figure 5.4c), la désexcitation de l'électron piégé s'effectue par le
transfert énergétique provenant de la température du minéral, qui est de l'ordre de 0,2 à 0,3

eV (Eth à 50°C), auquel s'additionne le transfert énergétique du rayonnement infrarouge qui


est de l'ordre de 1,44 eV (Eop). Cet apport énergétique libère l'électron qui , après un passage
dans la bande de conduction, se recombine au centre luminescent en émettant un court
rayonnement lumineux. Au laboratoire LUX de l'UQÀM, la bande spectrale qui est
préférentiellement mesurée est de l'ordre de 400 nm (violet), ce qui conespond à l'émission
caractéristique des feldspaths potassiques (Lamothe, 1996). Ce signal lumineux provient de
l'émission de photons lorsque les électrons sont expulsés des pièges stables et qu'ils se
déplacent vers les centres de recombinaison. Le quartz, les plagioclases et les feldspaths
potassiques agissent en quelques smies comme des dosimètres en offrant un em egistrement
de la quantité de radiation à laquell e ils ont été exposés. Cette méthode permet donc de
mesurer la quantité d'énergi e reçue dans lem environnement natm·el en quantifiant la lumi ère
émi se par les minéraux en réponse à une stimulation optique ou thermiqu e.
135

® C.____CONDUCTION
_ _ _~)
P l~ea électrons
Centre de recombinalsoo ""'-.-r
""L..r"

IONISATION

DÉS EXCITATION

Figure 5.4 Le modèle des bandes en physique du solide : a) modèle simplifié; b) effet de
l'ionisation sur le solide; c) effets combinés de la stimulation thermique et infrarouge en
laboratoire sur le solide (D'après Lamothe, 1996).

Le concept de base de la luminescence est que la lumière émise est proportionnelle à la


quantité d'énergie emmagasinée dans les minéraux testés. Trois méthodes expérimentales
sont couramment employées afin de libérer les électrons piégés dans un minéral de quartz, de
plagioclases ou de feldspath potassique afin de lui faire produire un signal luminescent. La
thermoluminescence (TL- Thermal/y stimulated Luminescence) permet notamment de dater la
dernière exposition à la chaleur de l'objet ou du minéral en question en mesurant le signal
lumineux émis suite à une stimulation thermique. En contrepartie, la luminescence optique et
infrarouge (OSL-Optically Stimulated Luminescence et IRSL-Infrared Stimulated
Luminescence) qui sont de plus en plus employées, permettent de dater la période
d'enfouissement de sédiments détritiques depuis la dernière remise à zéro par l'exposition au
rayonnement solaire. L'évènement à dater correspond au moment où tous les pièges
électroniques ont été vidés suivant une exposition suffisante à la chaleur (ex: minéral
atteignant la température de fermeture, poteries, pierres et silex chauffés, etc.) ou à la lumière
du soleil (transport fluvial ou éolien). On dit alors que l'échantillon a été « remis à zéro ». En
136

considérant que le taux de radioactivité du milieu environnant est constant à travers le temps,
il découle une relation directe entre le signal luminescent émis correspondant à la quantité de
radiation reçue dans le milieu de déposition depuis la dernière remise à zéro de l'échantillon
(Paléodose), et la dose délivrée annuellement à l'échantillon (Dose annuelle). L'équation
d'âge de la luminescence (Équation 5.1) décrit cette relation:

Âge OSL (an)= Paléodose (gray) 1Dose annuelle (gray/an) (5.1)

La paléodose est déterminée en laboratoire en comparant la luminescence naturelle à celle


induite artificiellement sur l'échantillon lorsqu'il est soumis à des doses connues de radiation
administrées à l'aide d'une source bêta ou gamma. La dose engendrant un signal luminescent
de même intensité que le signal naturel est ainsi désignée sous le tenne de dose équivalente
(De). La dose annuelle correspond pour sa part à la dose de radiation reçue par l'échantillon
dans son environnement au cours d'une année. L'unité internationale de dose absorbée par
l'échantillon est le gray (Gy). Un gray conespond à un joule par JUlogramme (J/kg).

Dès qu'un minéral est soumis à une lumière stimulante, de la luminescence est produite par
les grains exposés, le signal de cette luminescence diminuant au fur et à mesure que les
pièges à électron se vident. Ce signal est nommé OSL pour le quartz qui émet dans le
domaine visible suite à une stimulation dans le bleu. Dans le cas des feldspaths potassiques,
ce signal est nommé IRSL puisque la stimulation se fait grâce à une lunilère infrarouge d'une
longueur d'onde de 880 nm produisant un signal qui est mesuré dans le violet à 400 nm. C'est
cette dernière méthode qui est employée dans la géochronologie des Sables des Vieilles-
Forges.

L'avantage principal de l'OSL et de l'IRSL sur la TL est que le signal provenant de la


luminescence optique est remis à zéro par exposition à la lumière du soleil beaucoup plus
rapidement que celui de la thermoluminescence. Le processus de remise à zéro est mieux
connu sous le terme de bleaching. Des résultats provenant de manipulations en laboratoire
ont permis d'établir que, suivant une exposition d'une durée de 100 secondes à la lumière du
soleil, le signal OSL émis par le quartz conespondait à moins de 0,1% du niveau initialement
137

mesuré. En contrepartie, 85% du signal initial mesuré en TL subsistait pour la même durée
d'exposition (Duller, 2008). Après plusieurs heures d'exposition du quartz, plus de 30% du
signal en TL persiste tandis que le signal OSL est presque cent mille fois plus petit que le
signal initial. Cette situation est similaire à celle observée avec les feldspaths potassiques, où
le signal TL diminue beaucoup plus lentement que celui mesuré en OSL. Ce temps de remise
à zéro beaucoup plus court fait en sorte que la luminescence optique, en l'occurrence l'IRSL,
est mieux adaptée dans la datation de sédiments détritiques tels que les Sables des Vieilles-
Forges. L'utilisation des feldspaths potassiques pour cette étude est pour sa part justifiée par
le fait que ces derniers ont une plus grande densité de défauts cristallins, ce qui leur permet
d'atteindre un degré de saturation plus lentement et d'emegistrer la dose reçue sur une plus
longue période de temps que le quartz (Huntley et Lamothe, 2001).

Cependant, l'utilisation des feldspaths potassiques pour la datation OSL pose certains
problèmes. En effet, certains pièges qui normalement devraient être stables à long terme
libèrent spontanément des électrons, faisant ainsi diminuer l'intensité du signal lumineux
mesuré dans le temps. La décroissance anormale (anomalous fading), phénomène observé
pour la première fois par Wintle (1973) lors de mesures en TL sur une variété de feldspaths,
est le nom donné à un phénomène qui se manifeste avec certains minéraux et pour lesquels la
luminescence mesurée suite à une stimulation en IRSL ou en TL est connue pour décroître en
fonction du temps écoulé depuis la dernière irradiation expérimentale. Cette perte de
luminescence est engendrée par une portion des électrons piégés dans les défauts cristallins
ciblés pour la luminescence qui acquièrent la possibilité de s'extraire du piège sans apport
extérieur d'énergie. Ce phénomène va à l'encontre de ce qui est prédit par le modèle classique
concernant le déplacement d'électrons dans un solide. Les électrons piégés, qui devraient
théoriquement avoir un temps de résidence moyen à la température environnementale de
l'ordre du million d'années à l'intérieur des pièges les plus stables, sont néanmoins expulsés
en quelques jours, voire quelques heures, suite à une irradiation en laboratoire (Huntley et
Lamothe, 2001). Ce phénomène est notamment interprété comme étant induit par un
processus purement non-thermodynamique: l'effet tunnel quantique (Aitken, 1985;
Visocekas, 1985). La fonction d'onde décrivant ainsi un électron piégé implique une
probabilité faible, mais finie, que ce dernier puisse apparaître en dehors de la barrière
138

énergétique le retenant. De plus, si cette fonction d'onde chevauche celle d'un centre de
recombinaison situé à proximité, une transition peut alors survenir si l'électron est expulsé de
son piège (Figure 5.5).

ConductioQ Band

Trop depth
E
1

Trop Ce nt re

Figure 5.5 Processus pour un électron de s'échapper d'un piège: a, effet tunnel athermique; b,
effet tunnel assisté thermiquement et/ou optiquement; c et d, éjection thermique ou optique
(Tirée de Aitken 1985).

5.4 Méthodes de correction quantitatives de l'Anomalous fading

Visocekas (1979) a constaté que la diminution de l'intensité du signal luminescent est


linéairement liée au logarithme du temps écoulé depuis la fin de l'irradiation. Il est donc
possible de caractériser le taux de décroissance anormale pour appliquer par la suite des
corrections mathématiques (Huntley et Lamothe, 2001 ). Afin de corriger les paléodoses
reçues et de dater avec précision un échantillon de feldspaths, des méthodes de correction
pour cette décroissance anormale à l'échelle des temps géologiques ont été introduites par
Huntley et Lamothe (2001) et par Lamothe et al. (2003).
139

Huntley et Lamothe (H + L)

Pour ce qui est de la méthode de Huntley et Lamothe (200 1), cette dernière a été proposée
dans les cas où l'intensité de la luminescence naturelle des feldspaths (LN/T N) se trouve dans
la partie linéaire de la courbe de croissance. Par conséquent, cette méthode basée sur une
équation itérative est appropriée pour des échantillons récents (ca. 20 ka) . Cette perte de
luminescence est exprimée par l'Équation 5.2 de Huntley et Lamothe (2001):

(5.2)
1 =1
100
~J~
c[1 -_L ,,c
log}
~

où 1 est l'intensité IRSL (en photon counts) mesurée au temps t après l'inadiation (délai), et l e,
est l'intensité lorsque t = tc. Ce dernier conespond à un temps arbitraire qui peut être
considéré comme le temps de la mesure prompt suivant immédiatement l'inadiation. La
valeur g, qui conespond au taux de décroissance du signal IRSL en% par décade de temps
- un décade étant un facteur de 10 en temps depuis l'inadiation (Aitken, 1985) -, est pour sa
part légèrement dépendante du temps de délai entre la fin de l'inadiation et la première
mesure IRSL (Auclair et al., 2003). La précision de cette valeur est donc grandement
améliorée avec l'augmentation du nombre de mesures de délai . La valeur de g doit être
recalculée pour une durée de délai normalisée pour tc = 2 jours afin de pouvoir comparer
différentes mesures réalisées sur des échantillons différents (Huntley et Lamothe, 2001).

Dose rate correction (DRC)

Cette méthode de conection est basée sur les modèles décrits par Aitken ( 1985) et Huntley et
Lamothe (200 1) qui ne devraient pas être valides, et ce peu importe l'échelle temporelle
(laboratoire et géologique), lorsque le domaine investigué de la courbe de croissance est non-
linéaire. Cependant, l'Équation 5.3 qui conespond à l'équation DRC (Lamothe et al., 2003) a
le potentiel d'être applicable sur un plus grand intervalle d'âges puisqu'il devient possible de
140

corriger les intensités luminescentes et par le fait même la courbe de croissance, et ce sans
itération.

( . )]
(5.3)
[ 1
Ir = l o 1 - g log ; - . -.
D lab

D soli

où Ir est l'intensité IRSL (en photon counts) affectée par le fading, 10 correspond à la valeur
que l'intensité de la luminescence devrait avoir suivant une dose de radiation, D~ab

correspond à la dose équivalente en gray (De) divisé par t* . Ce dernier terme défini par
Aitken (1985) représente le temps écoulé depuis la fin de l'irradiation et inclut une portion du
temps d'irradiation afin de tenir compte du fading se produisant au moment où l'échantillon
est irradié (Lamothe et al., 2003). La valeur g est la même que celle décrite dans la section
Huntley et Lamothe (H + L) et le terme

D 8011 correspond à la dose annuelle (en
gray) reçue par l'échantillon dans son environnement de déposition.

5.5 Méthodologie

5.5.1 Échantillonnage

Sur le terrain, l'échantillonnage s'est fait en suivant le protocole établi par le laboratoire LUX
de l'UQAM. Trois tubes par échantillon ont été prélevés dans la même unité
lithostratigraphique: un tube principal en PVC opaque d'un diamètre d'environ 5 cm et d'une
longueur de ±30 cm pour la luminescence, et deux tube de cuivre d'environ 15 cm de
longueur pour la teneur naturelle en eau et la teneur en eau de l'échantillon à saturation. Les
deux tubes de cuivre ont été prélevés à environ 15 cm de distance de part et d'autre du tube
principal. Un sac de matériel nommé KUT (Potassium (K)-Uranium-Thorium) a été recueilli
en grattant sur une épaisseur de ±5 cm le pourtour de l'échantillon principal afin de
déterminer la dose annuelle.
141

5.5.2 Préparation des échantillons

Les échantillons ont tous été traités en respectant un protocole de standardisation établi par le
laboratoire LUX, similaire à celui écrit par Aitken (1998), afin d'isoler la fraction sableuse de
feldspaths potassiques pour les mesures en IRSL. Un fois le tube principal ouvert en chambre
noire, les sédiments de chaque extrémité ont été retirés afin de minimiser la contamination
des grains «sains» avec des grains possiblement remis à zéro lors de l'échantillonnage. Ces
bouts ont par la suite été utilisés afin de déterminer la dose annuelle. Les sections centrales de
tous les échantillons ont été tamisées afin de conserver seulement la fraction sableuse dont le
diamètre des grains se situe entre 150 et 250 !Jlll, puis ont subi un traitement HCL afin de
dissoudre les carbonates présents. Une séparation densimétrique a été réalisée grâce à une
solution aqueuse de polytungstate de sodium afin de sélectionner la fraction dont la densité
est inférieure à 2.58 g mL-1• Un nombre approximatif de grains de feldspaths potassiques
ainsi récupérés a par la suite été déposée sur des aliquots (entre 6 et 48 par échantillon) qui
ont été lus par l'appareil de mesure.

5.5.3 Appareillage

Les mesures de luminescence ont été effectuées à l'aide d'un lecteur automatique Ri s0 TL-
DA-15 pourvu d'une source bêta C0Sr). Les grains des échantillons ont subit une excitation
par diode infrarouge (1,4 eV, 880 nm) et le signal luminescent généré a été mesuré à l'aide
d'un tube photomultiplicateur Thom EMI 9235QA équipé de filtres Corning 7-59 (passage
bleu-violet) et Schott BG39 (absorption infrarouge) permettant la détection des émissions de
3,1 eV (400 nm). Cette combinaison de filtres s'avère efficace afin d'exclure des mesures la
luminescence produite par les grains de plagioclases résiduels (Huntley et Baril, 1997). Le
quartz n'est pas réputé être sensible à la stimulation infrarouge.
142

5.5 .4 SAR protocol

Les courbes de croissance caractéristiques sont obtenues en utilisant une version légèrement
modifiée du protocole SAR (Single Aliquot Regenerative dose) décrit par Murray et Wintle
(2000) et adapté par Lamothe (2004) pour l'IRSL (Tableau 5.1). Ce protocole dicte les
manipulations à suivre afin d'obtenir une estimation précise de la dose équivalente (De) en
corrigeant chacune des mesures du signal IRSL naturel ou régénéré pour les variations de
sensitivité en utilisant la réponse IRSL subséquemment induite par une dose étalon (test
dose).

Tableau 5.1 Le protocole SAR légèrement modifié de Lamothe (2004) . Les étapes 4 et 5 sont
ajoutées afin de limiter la contribution du transfert thermique à la luminescence de la dose
test.

Étapes D escription
1 Donner illle dose (0 pour N atureQ
2 Préchauffer à 280°C à 1 oc s -1
3 IRSL à 50°C pour 100 s (Ln ou Lx)
-1
4 Chauffer à 279°C à 5°C s
5 IRSL à 50°C pour 60 s
6 Donner lllle dose test (35 Gy)
7 Préchauffer à 280°C à 1 soc -1

8 IRSL à 50°C pour 100 s (Tn ou Tx)

Le protocole SAR consiste donc en une série de cycles, tous précédés par une préchauffe.
L'application de cette dernière préalablement à chacune des mesures du signal IRSL naturel
ou artificiel permet de vider les pièges les plus instables pour ne conserver que le signal
produit par les pièges stables au-delà de la période archéologique ou géologique
correspondant à l'enfouissement. Le prem.ier cycle consiste à mesurer le signal IRSL
découlant de la radiation reçue naturellement par l'échantillon dans son environnement de
déposition (LN)· Dans les cycles subséquents, l'al iquot est exposé à des doses de radiation
différentes (ex. 100 Gy, 200 Gy, etc.) prédéfinies en fonction de tests préliminaires. Les
143

signaux IRSL générés par ces doses sont par la suite mesurés et dénotés Lx, soit L 1, L 2, L 3 ,
etc. Afin d'obtenir une estimation précise de la dose équivalente (De), il faut corriger chacune
des mesures du signal IRSL naturel ou régénéré pour les variations de sensitivité. La
sensitivité d'un aliquot, qui correspond à la quantité de lumière émise par uruté de radiation à
laquelle il a été exposé, varie en fonction des procédures suivies en laboratoire (ex. la
température et la durée de la préchauffe) et les conditions d'enfouissement (ex. la température
ambiante). La pmiicularité du protocole SAR vient du fait que cette sensitivité peut être
conigée en mesurant la réponse IRSL subséquemment induite par une dose étalon (test dose)
à la fin de chaque cycle. Les signaux IRSL renvoyés seront ainsi dénotés T N, pour le signal
naturel, et T x, soit T ~, T 2 , T 3 , etc. pour les signaux régénérés. La correction du signal IRSL
est ensuite appliquée en divisant les valeurs de Lx par les valeurs de T x correspondantes, soit
L 1 /T~, L 2/T 2, etc. Les effets de changements dans la sensitivité de l'échantillon peuvent ainsi
être corrigés pour la sensitivité en reportant sur un graphique tous les rapports Lx/T x calculés
en fonction des doses reçues. La courbe qui en résulte, soit la courbe de croissance
individuelle, est ensuite utilisée pour déterminer la dose équivalente (De) en reportant le
rapport LN/T N sur cette courbe. Le signal ainsi corrigé devrait être indépendant des doses
précédentes et du traitement thermique/optique appliqué (Murray et Wintle, 2000). Les doses
équivalentes pour chacun des échantillons testés sont donc déterminées par interpolation en
reportant les rapports LN/T N sur les courbes de croissance individuelles.

5.5.5 Dosimétrie

Les doses annuelles pour tous les échantillons recueillis ont été déterminées par INAA
(Instrumental Neutron Activation Ana/ysis) en mesurant les concentrations d'uranium, de
thorium et de potassium présentes et en assumant que les chaînes de désintégration de
l'uranium sont à l'équilibre. Les valeurs de teneur en eau utilisées tiennent compte des teneurs
en eau in situ et à saturation. Les doses totales annuelles ainsi calculées sont présentées dans
le Tableau 4.2.
144

5.6 Résultats

Un nombre variable d'aliquots contenant en moyenne un cinquantaine de grains a été utilisé


pour chacun des échantillons en fonction de la réponse initiale à la stimulation infrarouge
exprimée sous la forme de courbes de distribution construites à partir des moyennes
pondérées des rapports LN/T N (Figure 5.6a). Ce sont donc six aliquots qui ont été lus pour les
échantillons Pl0-008 #1 et P10-032 #2, 12 aliquots pour Pl0-037 #6, 16 aliquots pour Pl O-S,
37 aliquots pour P10-037 #2 et 48 aliquots pour l'échantillon BEC 1.1 #3. Les échantillons
P10-032 #2 et P10-037 #6 qui exhibaient une distribution polymodale (Figure 5.6a),
caractéristique d'un échantillon mal remis à zéro, ont ainsi été exclus. Les courbes de
distribution restantes ont par la suite été différenci ées en fonction de l'unité
lithostratigraphique échantillonnée (Figure 5.6b). Ainsi, les trois échantillons associés aux
Sables des Vieilles-Forges, soit P10-008 # 1, P10-S et BEC 1.1 #3, ont donné des moyennes
pondérées des rapports LN/TN situées entre 2,43 et 2,55. L'échantillon Pl0-037 #6 associé aux
Sables de Lotbinière a quant à lui livré une valeur de 3,36 (Figure 5.7)

a) b)

~
:0

e"'
.c
Q.

0 2 4 6 0 2 3 4 6
Valeurs Ln/Tn Valeurs Ln/Tn

Figure 5.6 Courbes de distribution de tous les échantillons recueillis (a), après l'élimination
des échantillons mal remis à zéro car exhibant une distribution polymodale (b).
145

Les doses annuelles obtenues pour la fraction 150-250 f.!m de tous les échantillons oscillent
entre 3,09 et 3,69 Gy/ka. Les valeurs de taux de diminution du signal IRSL (g) utilisées dans
les équations de correction du taux de fading se situent entre 3,7 ± 0,2 %/décade pour
l'échantillon BEC 1.1 #3 , 4,2± 0,1 % pour Plû-037 #2 et de 4 ,2± 0,2% pour Plû-S (Figure
5.8 et Tableau 5.2). Les autres valeurs présentes dans le Tableau 5.2 pom les échantillons
associés au Sables des Vieilles-Forges ont été calculées à partir de la moyenne des valeurs de
g obtenues pour les échantillons BEC 1.1 #3 et PlO- S.

Échantillon BEC 1.1 #3 Échantillon P1 0-008 #1

10
8

Cl)
·Cl)
Cl)
·Cl)
8
.!!? 6 .!!?
'iii 'iii
E
0
c:
~ 6
c:
__J
üJ 4 Cf)
0:: LnfTn moyen = 2.49 ± 0,03 c:: 4 LnfTn moyen = 2.43 ± 0,07
De moyenne (Gy) = 103 ± 3 h -- -? De moyenne (Gy) = 101 ± 4
Da (Gy/ka)= 3,259 ± 0, 12 Da (Gy/ka) = 3.089 ± 0. 12

Âge DRC (ka)= 44 ± 3 Âge DRC (ka) = 49 ± 4

100 200 300 400 500 600 700 BOO 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
Dose (Gy ) Dose (Gy)

Échantillon P10-S Échantillon P10-037 #2

Cl)
·Cl)
.!!? 6
'iii
c:
0c:
üJ 4
LnfTn moyen = 2.55 ± 0.05 Q; LnfTn moyen= 3,36 ± 0,10
De moyenne (Gy) = 105 ± 5 De moyenne (Gy)= 151 ± 6
Da (Gy/ka) = 3,274 ± 0,12 Da (Gy/ka) = 3,085 ± 0, 12
2 2
Âge DRC (ka) = 50 ± 3 Âge DRC (ka) = 79 ± 4

100 200 300 400 500 600 700 800 100 200 300 400 500 600 700 800 900 1000
Dose (Gy) Dose (Gy)

Figure 5.7 Courbes de croissance IRSL établies à partir de mesures pour les quatre
échantillons traités dans le cadre de cette étude.
146

Échantillon P1 0-037 #2 Échantillon P1 0-S

0.9 0.9

g.8h =4.2 ± 0.2 %/decade 9


0. 8 +--r-TTTl111rr-r"1""0T"i'T--r-Mmnr-rmrmr-,..,.,..,...,..,...m., 0.8 +--,-rTTnnr-...--rr"TTli!T"--r-T"TTT"mrr-T"TTTTrnr-r-rn"Tml
0.01 100 10000 0.01 100

Délai(h) Délai(h}

Échantillon BEC 1.1 #3

0.9

g.8h = 3.7 ± 0.2 %/decade


0. 8 +-...-rnrrmr-rTTTrnTr-rTTTTmr-T""TTnmr--rr.,.,.,.,
0.01 100

Délai(h)

Figure 5.8 Valeur de taux de fading (g) calculées pour trois des échantillons traités.
147

Tableau 5.2 Récapitulatif des résultats obtenus sur les échantillons traités.

Âge non- g 48 h value H&Lâge DRC âge


Échantillons Da (Gy/ka) *M.P. LnTn *De (Gy)
co rrigé (ka) (%/De cade) corrigé (ka) (ka)
P I0-032 #2 3,103 ± 0,14 3,12 ± 0,15 137 ± 8 44 ± 3 4 ± 0,5 66 ± 7 68 ± 6
BEC!.! #3 3,259 ± 0,12 2,49 ± 0,03 103 ± 3 32 ± 1 3,7 ± 0,2 45 ± 2 44 ± 3
PI0-008 # 1 3,089 ± 0,12 2,43 ± 0,07 101 ± 4 33 ± 2 4 ± 0,5 48 ± 4 49 ± 4
PI0-037 #2 3,085 ± 0,12 3,36 ± 0,10 151 ± 6 49 ± 3 4,2 ± 0,13 80 ± 7 79 ± 4
P I0-037 #6 3,690 ± 0,16 4,68 ± 0,14
Pl O-S 3,274 ± 0,12 2,55 ± 0,05 105 ± 5 32 ± 2 4,2 ± 0,2 49 ± 3 50 ± 3

(*M.P.: moyenne pondérée; les valeurs surlignées en jaune et associées au Sables des Vieilles-Forges ont été ca lculées à partir
de la moyenne des valeurs de taux de fading (g) obtenues pour les échantillons BEC 1.1 #3 et Pl O-S; la couleur de police rouge
est utilisée pour les échantillons mal remis à zéro).

L'application de la méthode de correction DRC a permis de corriger les rapports LN/TNsur les
courbes de croissance individuelles de la Figure 5.7, renvoyant ainsi des âges absolus de 44 ±
3, 49 ± 4 et 50 ± 4 ka pour les sédiments associés au Sables des Vieilles-Forges et de 79 ± 4
ka pour les sédiments associés au Sables de Lotbinière.

5.7 Discussion

L'analyse des rapports LN/TNmontre une différence claire entre les échantillons prélevés dans
les sédiments associés aux Sables des Vieilles-Forges et ceux prélevés dans les Sables de
Lotbinière. Seuls les deux échantillons éliminés n'ont pas montré la même reproductibilité
dans les valeurs obtenues de rapports LN/T N· Ceci s'explique notamment par le caractère très
grossier des sédiments prélevés immédiatement sous le Till de Gentilly et de leur mode de
mise en place associé à ce dernier, d'où la mauvaise remise à zéro de ces deux échantillons.
Des taux de fading qui ont été mesurés, ceux des échantillons associés au Sables des Vieilles-
Forges montrent des valeurs anormalement basses pour les délais de 10 heures . Aucune cause
n'a formellement été identifiée pour expliquer cette décroi ssance du signal qui semble
affecter les échantillons les plus jeunes. D'autres séries de mesures seront donc à considérer
pour ces échantillons.

Les âges mesurés montrent une bonne reproductibilité en ce qui a trait aux Sables des
Vieilles-Forges. Les données stratigraphiques conjuguées aux trois âges variant entre 44 ± 3,
148

49 ± 4 et 50 ± 4 ka permettent de croire, en accord avec la stratigraphie océanique de


Martinson et al. (1987), que les Basses-Terres étaient libres de glace au cours du Stade
isotopique 3. Cependant, le problème des corrélations chronostratigraphiques entre les
Basses-Terres du Saint-Laurent et les Appalaches du Sud du Québec persiste, puisque la mise
en place au Wisconsinien moyen des sédiments de la formation de Gayhurst (Caron, 2012)
nécessitait la présence d'une calotte appalachienne interrompant le drainage normal des
Appalaches vers la vallée du Saint-Laurent.

Sur la base purement chronologique, l'âge de 79 ± 4 ka obtenu pour des sédiments associés au
Sables de Lotbinière est cohérent avec une mise en place à la fin de l'optimum climatique de
l'interglaciaire sangamonien, soit au stade Sa. Le stade isotopique 4 correspondrait à la mise
en place du Till de Lévrard dans les Basses-Terres et du Till de Chaudière dans les
Appalaches du Sud du Québec. Un retrait partiel de l'inlandsis Laurentidien à la fin du stade 4
vers le Nord aurait ainsi permis à la croûte terrestre de demeurer partiellement enfoncée dans
les Basses-TetTes durant le stade isotopique 3. L'enfoncement isostatique aurait ainsi permis
la création d'un bassin sédimentaire où ce seraient mises en place les Tourbes de Saint-Pierre,
les Rythrnites du Saint-Maurice et les Sables des Vieilles-Forges.

Le passage graduel vers un régime fluvial au début du stade 3 aurait donc permis la
déposition des Sédiments de Saint-Pierre, particulièrement à l'intérieur de méandres
abandonnés. Subséquemment, la création du Lac de La Vérendrye (Besré et Occhietti, 1990)
et la mise en place des Gray Varves/Rythrnites du Saint-Maurice à l'intérieur de ce bassin
lacustre seraient le résultat des variations d'enfoncement isostatique engendrées par la
progression de l'inlandsis Laurentidien plus au nord. Les Sables des Vieilles-Forges auraient
par la suite été déposés à l'embouchure de l'ancêtre du Saint-Maurice actuel dans le Lac de La
Vérendrye, avant d'être recouvetis par le glacier Lauren ti dien au stade isotopique 2. En
accord avec l'âge absolu de 45 ka obtenu en IRSL par Caron (2012) sur des sédiments
deltaïques échantillonnés à la coupe type Gayhurst en Beauce, le Lac Gayhurst aurait donc
subsisté un certain temps entre l'englaciation complète des Basses-Terres et l'incorporation
d'un glacier appalachien par l'inlandsis Laurentidien. Cependant, cette interprétation, qui
correspond à l'hypothèse A de Lamothe et al. (1992), demeure hasardeuse étant donnée le
149

manque d'évidences physiques appuyant cette hypothèse dans les Appalaches du Sud du
Québec (MacDonald et Shilts, 1971; Caron, 2012). À ce jour, il n'y a pas de discordance
observable dans la séquence Till de Chaudière /Formation de Gayhurst!Till de Lennoxville.

5.8 Conclusion

Ce programme de datation IRSL des dépôts quaternaires de la vallée du Saint-Laurent aura


permis de préciser le cadre chronostratigraphique régional dans la partie centrale des Basses-
Terres du Saint-Laurent (Lamothe, 1989; Clet et Occhietti, 1996). De plus, les âges obtenus
en IRSL au cours de la présente étude et ceux obtenus par Ouimet et al. (2011) sur des
sédiments littoraux holocènes auront permis de montrer le rôle de la luminescence en
stratigraphie, et surtout en hydrostratigraphie . Les résultats conjugués ont d'ailleurs
grandement contribué à définir l'extension régionale et verticale des Sables des Vieilles-
Forges, une unité lithostratigraphique qui s'avère être un important aquifère de la partie basse
du bassin versant de la rivière Bécancour.
CHAPITRE VI

SYNTHÈSE PALÉOGÉOGRAPHIQUE ET CONCLUSION

6.1 Synthèse paléogéographique

6.1 .1 Événements pré-wisconsinien

Le Till de Bécancour et les rythrnites sus-jacentes associées à la déglaciation, les Rythmites


du fleuve , constituent les vestiges du plus vieil événement glaciaire identifié dans la partie
centrale des Basses-Terres du Saint-Laurent. Ces sédiments d'âge présumé Illinoien auraient
été mis en place par une calotte continentale dont la dynamique d'écoulement vers le S-SE
(Gadd, 1971 ; Lamothe, 1985) était comparable à celle de l'inlandsis Laurentidien lors de la
dernière glaciation. Les éléments figurés du Till de Bécancour, qui comprennent des
fragments erratiques provenant du Bouclier canadien (Gadd, 1960, 1971 ), témoignent de
cette dynamique. Toutefois, aucune évidence de cette glaciation, qui serait à l'origine de la
mise en place du Till de Johnville dans les Appalaches , n'a été répertoriée sur le territoire à
l'étude. Pour leur part, les Rythrnites du fleuve, immédiatement sus-jacentes au Till de
Bécancour, auraient été mises en place en milieu profond dans un bassin glaciolacustre créé
dans la dépression isostatique laissée suite au retrait du glacier (Lamothe, 1985).

6.1.2 Événements wisconsiniens

Dans la partie centrale des Basses-Terres, la déposition des Sables de Lotbinière à la fin du
stade isotopique 5, seuls vestiges de l'interglaciaire Sangamonien, témoigne d'un apport plus
important de sédiments dans les réseaux de drainage de l'époque, fort probablement engendré
par le développement de centres de nucléation au Nouveau-Québec et dans les Maritimes. Ce
dernier serait à l'origine de la mise en place du Till de Chaudière dans les Appalaches au
151

stade isotopique 4, ainsi que des rythmites d'englaciation et de déglaciation associées. Dans
les Basses-Terres, la présence d'un front glaciaire progressant vers l'amont de la vallée du
Saint-Laurent, aurait permis selon Lamothe (1989) la formation d'un bassin glaciolacustre où
se serait produite la déposition des Varves de Deschaillons. Les déformations de la partie
supérieure de ces varves d'englaciation témoignent de la progression sur ces dernières du
glacier à l'origine de la mise en place du Till de Lévrard, dont l'étendue demeure encore
aujourd'hui source à débat.

6.1.3 Wisconsinien moyen

C'est à partir de ce point que les interprétations divergent entre les Appalaches du Sud du
Québec et les Basses-Terres du Saint-Laurent en ce qui à trait à l'interprétation
paléogéographique des événements interstadiaires. Dans les Appalaches de la zone d'étude,
très peu d'évidences stratigraphiques d'une déglaciation complète ou pa1iielle ont été rel evées,
à l'exception de quelques unités glaciolacustres entrecoupant les tills de Chaudière et de
Thetford Mines/Lennoxville (voir coupes du ruisseau Provencher et de la rivière Blanche et
de ces affluents en Annexe). En effet, les travaux de Caron (2012) sur l'épisode glaciolacustre
du Lac Gayhurst tendent à démontrer que les Basses-Terres n'étaient pas libres de glace lors
du Wisconsinien moyen. Cependant, l'âge IRSL de 45 ± 5 ka obtenu par Caron (2012) sur des
sédiments deltaïques échantillonnés à la coupe type Gayhurst, ainsi que les âges de 44 ± 3, 49
± 4 et de 50 ± 4 ka obtenus sur les Sables des Vieilles-Forges au cours de cette étude,
permettent de croire que les Basses-Terres étaient libres de glace au Wisconsinien moyen. En
fonction de cette géochronologie, le delta Gayhurst aurait donc été créé une fois le drainage
vers le Saint-Laurent bloqué par un glacier appalachien.

Dans les Basses-Terres, l'interprétation paléogéographique qui est faite des événements du
Wisconsinien moyen débute avec la préservation d'un dôme de nucléation au Nouveau-
Québec à la fin du Stade isotopique 4, ce qui aurait permis de conserver un ce1iain
enfoncement glacio-isostatique de la croûte terrestre après les glaciations Chaudière dans les
Appalaches et Lévrard dans les Basses-Terres. Au fil de la remontée glacio-isostatique, un
drainage normal aurait été rétabli dans la partie centrale de la vallée du Saint-Laurent.
152

L'emboîtement des Sédiments de Saint-Pierre, dont la base est marquée par un contact érosif
et dont les lits de tourbes pétrifiées se seraient formés dans un environnement de plaine
alluviale à méandres abandonnés, témoigne de ce drainage normal. Les Rythmites du Saint-
Maurice témoignent de la progression glaciaire au Nouveau-Québec et de l'augmentation de
l'enfoncement glacio-isostatique qui aurait permis la création d'un bassin lacustre dans les
Basses-Terres, le Lac de La Vérendrye (Occhietti, 1990) . Subséquemment, les Sables des
Vieilles-Forges auraient été produits par la fonte associée à l'avancée du glacier Laurentidien
à la fin du stade 3, avant d'être transportés par l'ancêtre du Saint-Maurice actuel. Les
sédiments des Vieilles-Forges ont été mis en place en mode de déposition deltaïque et
prodeltaïque proglaciaire à l'embouchure de l'ancêtre du Saint-Maurice et du bassin du Lac de
La Vérendrye dont le niveau relatif était en baisse étant donné son comblement rapide. La
progression de l'inlandsis Laurentidien vers le sud aurait par la suite bloqué le fleuve Saint-
Laurent et par le fait même les exutoires des rivières drainant les Appalaches. Cette avancée
glaciaire aurait permis la création d'un immense lac proglaciaire entre la marge glaciaire et
les montagnes frontalières: le Lac Gayhurst. La mise en place des tills de Gentilly dans les
Basses-Terres et de Thetford Mines (Lennoxville) dans les Appalaches lors du dernier
épisode glaciaire est considérée comme étant synchrone à l'épisode Gayhurst.

6.1.4 Holocène

Les sédiments les plus récents auront été mis en place lors de l'Holocène, où quelques lacs
proglaciaires éphémères dans les vallées appalachiennes des rivières Bécancour et Palmer, et
l'épisode glaciomarin de la Mer de Champlain dans les Basses-Tenes, auront permis la
déposition de sédiments associés à ces environnements. Au fur et à mesure de la remontée
glacio-isostatique, la mise en place des sables régressifs de la Mer de Champlain permettra
subséquemment l'édification de champs de dunes paraboliques dans la zone de piedmont. Au
même moment, des tourbières se sont mises en place dans les dépressions maintenues humide
par un substrat imperméable et sont venues stabiliser les dunes. L'épisode lacustre du Lac à
Lampsilis suivra l'épisode glaciomarin de la Mer de Champlain. Le drainage de ce lac,
exprimé par des jeux de terrasses dans les Basses-Tenes, pourrait correspondre à l'épisode
érosif à l'origine de l'exhumation des falaises du secteur de Pointe-Platon et de Cap-Santé.
153

6.2 Recommendations et travaux futurs

Par manque de temps, aucune fabrique de till n'a été réalisée au cours des relevés
stratigraphiques, ce qui aurait contribué à l'interprétation stratigraphique des coupes
observées. De plus, l'utilisation d'une charte de couleur Munsell aurait été très utile afin de
détailler davantage les observations sédimentaires. Dans le futur, il pourrait être intéressant
de réaliser des fabriques aux endroits exhibant des sédiments reliés à plusieurs glaciations.
De plus, il serait important de poursuivre le programme de datation IRSL des dépôts sableux
de la partie centrale des Basses-Terres et d'étudier plus en détails la provenance et la structure
des dépôts non-glaciaires. Les implications d'une vallée du Saint-Laurent libre de glace au
Wisconsinien moyen remettent en perspective les divergences entre la chronostratigraphie et
la lithostratigraphie des sédiments quatemaires entre les Basses-Terres du Saint-Laurent et les
Appalaches du Sud du Québec.

De plus, une modélisation 3D des argi les de la Mer de Champlain pour l'ensemble de la
vallée du Saint-Laurent permettrait également de valider l'hypothèse des chenaux creusés par
la vidange sous-glaciaire du Lac Candona. Des tests en IRSL réalisés sur les galets mous de
la carrière de Manseau et les varves du Rui sseau Landry seraient à envisager comme
éléments de comparaison pour valider ou infirmer cette hypothèse. De plus, un âge IRSL
devra être attribué aux Sables des Vieilles-Forges à la coupe type le long du Saint-Maurice
pour fin de comparaison avec les âges obtenus sur la rive sud du Saint-Laurent.

6.3 Conclusion

Les résultats des travaux présentés dans ce mémoire ont entre autres permis de préciser le
cadre stratigraphique de la partie centrale des Basses-Terres du Saint-Laurent. Les relevés
stratigraphiques ont notamment permis de préciser l'extension régionale des sédiments
associés aux Sables des Vieilles-Forges et aux Rythmites du Saint-Maurice corrélées par
Besré et Occhietti (1990) aux Gray Varves de Lamothe (1989) sur la rive sud du fleuve Saint-
Laurent. Autrement, seuls les travaux de Hétu et al . (1995) avaient auparavant permis
154

d'identifier ces deux unités 1ithostratigraphiques le long de la rivière Bécancour près de Saint-
Sylvère. Dans le cadre de cette étude, les Rythrnites du Saint-Maurice ont été identifiées
jusque dans les sections centrales des rivières Blanche, Bécancour, Gentilly et de la Petite
rivière du Chêne.

L'utilisation de l'IRSL a ensuite permis de distinguer les Sables de Lotbinière des Sables des
Vieilles-Forges, en permettant de redéfinir l'extension et la connectivité régionale de ces deux
unités au potentiel aquifère partiellement confinées. De plus, la méthode de datation par IRSL
a permis d'obtenir des âges qui constituent une première dans l'application de l'IRSL à la
résolution d'un problème hydrogéologique. Il est toutefois toujours controversé de relier
stratigraphiquement les événements wisconsiniens de la partie centrale des Basses-Terres du
Saint-Laurent avec ceux des Appalaches du Sud du Québec. À la lumière des résultats
présentés dans ce mémoire, l'hypothèse A de Lamothe et al. (1992) demeure donc la plus
plausible au point de vue chronostratigraphique.

ANNEXE A

DESCRIPTIONS LITHOSTRATIGRAPHIQUES
155

Localisation de la coupe stratigraphique du fleuve Saint-Laurent.


Fleuve Saint-Laurent

P 10-047
(m)
0

10

15

20

25

30

35

40
Légende
~ Turbidîtes de Pansvlle 1Rv\hrTIIlftS d'eoglaoa\JoO
45 ~

Coupe stratigraphique du fleuve Saint-Laurent.


- - -- - - - - - - - - -

157

Localisation des coupes stratigraphiques de la rivière aux Orignaux.


Rivière aux Orignaux et des environs

P10-021 PMG-335-Ld #2 N = 181


Coupe 4 1 (Gadd, 1955)
(m) • 30,8 'Jrô
• Calcaires
0 • Shales rouges
• Pr~cambne:nnes

IRSL
.......
5 PMG-335-Ld
P10-021

10 '•)\. '·:{?:. ·~ ·~ -: ~~ .7.·:;·


,
15

20

25 Échantillon IRSL P10-S

30

35
Légende
Till de Gentilly 1 Tin de Lennoxvdle 1 Till de ThelfonS Minos

40
~
sediments progladaires assoc:i~s avec la mise en plaee du Till de
[~~~~] Gentilly, de lennoJMIIe ou de ThetfOC'd Mmes {f$cu)s grosSier)

Sables oes Vleilles-FOtgeS


45 ~

Corrélations stratigraphiques et comptage pétrographique (fraction 4-8 mm) pour la rivière aux Orignaux et ses environs.
159

Localisation des coupes stratigraphiques de la rivière Gentilly (section haute).


160

Localisation des coupes stratigraphiques de la rivière Gentilly Sud-Ouest.


Rivière Gentilly Sud-Ouest

P10-030 P10-030b P10-033 P1 0-031 b


(m )
0 P10-033 P10-031b
!UUUU
5
H++i:;: 1~1 1 1 ./'''/
.....±+!.::::
10
' 1 - c:,. •••
/ J_Q_ /
-±+±+:t+:! . . ' '
15

11111 /:</
nnnn~ l''
20

25

30

35
Légende
Sédiments argllo-siltoux do la Mor de Champlain

40
fiUUUUI
Till de Gentilly 1r • Oe Lennoxvllle 1 TiH de ThetfOfd Mioos
~ Sédiments proglaclaifes associés BVec la mise en plaœ du n u de
Gentilly, de l ennoxville ou do Thetfotd Mlnes (faciès grœslërement
1--::.:.--...: 1 ""'""'}
45

Corrélations stratigraphiques pour la rivière Gentilly Sud-Ouest.


162

Localisation de la coupe de la carrière de Saint-Wenceslas.


Carrière de Saint-Wenseslas

P10-021
(m)
0

.6.
.6.
5 .6.
.6.
.6.
10
~
15

20

25

30

35
Légende
Sédîmonts holocënes (pnndpnlemenl dettaTquos lluomux et
aJIUVIo'IUICStr.ltJfléS )

40
H<<<l
Tilt de Gentilly 1 Till de LeMOl(Vi:De /TDI de Thetford Mines
~
~ Sode rocheu,;
L.;.:;_:J
45

Coupe stratigraphique de la carrière de Saint-Wenceslas.


164

Localisation de la coupe de la carrière-gravière-sablière de Manseau.


Carrière-grav ière-sablière de Mansea u

P10-043
(m)
0
#3
• 87,1.... N = 697
#3 • CI~eaires
5 #4 et #5 ~ • Shares rouges
• Prk..mbrienn.es
• Autres

10
,_
• 0 ~ 0.0" • 12,5%

#4
15 N = 1961

• Caleaires
• Shales rouges
• Pr~nes
20 • Autte!l
-r . ,._,.
. , ~ . 0.0'!11.

25
#5
N = 2396
30
• C.Icaires
• SMieSrouges
• Pr6camboennes
• Autres
35
• :z" ... · o ~
Légende
S6diments holocénes (pttneipalement deltaiQues. hl!oraux el
anuvtau" straliftés)
40 I<<<H
Sé<:lments de retra1t glao.aife
E3
Sode rocheu•
45 E2J
Coupe stratigraphique et comptages pétrographiques (fraction 4-8 mm) de la carrière-gravière-sablière de Manseau.
166

Localisation de la coupe stratigraphique de la rivière Palmer.


Rivi ère Palmer

P10-034b
(m )
or .
~
~'
.. .. -:o·.
·: ·.:
[ .. ·. . ~"...
"\,;, . ill "l ' !
5 ~ ..
#1 f;:::~t \S~. ·
. N = 282
~ LJ
10 • calcaires
• ShAie• rouges
• Prkambrient'le5
'\;;<~~~
•Au-
15 • 3.9W.
·'
·.· ·3~!,~~
':, ,'
20

25

30

35

Légende
40
~ S6dlf'l'lents de retta11 gi&Cialre
~
Till de Genulty 1 Till de LennoJMRe 1 na de Thetfora Mines
45 ~

Corrélations stratigraphiques et comptage pétrographique (fraction 4-8 mm) de la rivière Palmer.


168

Localisation des coupes stratigraphiques de la rivière Bécancour (section haute).


Rivière Bécancour

P10-045 P10-046
(m)
0 r . . P10-046
..
·. · .·. · ·
.. · : ·. ; :
t .'.:-:'·' : ..
5 ~

..
.. ..
10
... .. ·.·
: ... :::·:·
15 . :·. ~ -~ ' ...

20 ·. : : ·~: ·..
. ·. : ...
25

·. ··l o'
.. ·. ·.: _: /
30 ~·

35

40
Légende
56<Slments oe retra11 gladalte
45 E3
Corrélations stratigraphiques pour les sections de la rivière Bécancour (section haute).
170

Localisation des coupes stratigraphiques de la rivière Osgoode et ses environs.


Rivière Osgoode et environ s

P1 0-042 P1 0-048
Chauvin (1979b)
(rn )
0 P10-042
~m~~~~~mm- -··--------
·:::::::::::::: #1
·:·:-:·:·:·:·:· N = 616
:~:: :~ :~:~:~:~:
5 • C*a!fes
• Stut!e•fOU9M
1W~~~Wl~m • Ptkambrionnes
• Autres
: 0 :::
• Appalachiennes
~:::: ~: l: 411'-
10
• 1.511. • O,J'ft

15

P10-048
20

25

30

35

Légende
40
~lments ~ (ptineipalement deltaïques, litornux et
&IIUV\8UX ltfllltifiés)
Wllil
r.n de Gen•y 1 Till oe lenn~»MIIe 1 Til de Thecford Mines
45 ~

Corrélations stratigraphiques et comptage pétrographique (fraction 4-8 mm) de la rivière Osgoode et des environs .
172

Localisation des coupes stratigraphiques de la rivière Chainey.


Rivière Chainey

P10-024
Ruisseau Grégoire (Chauvin. 1979b)
(m)
0

À
....
5 ~ 1 ....
À
À
À
10 ~ 1 ....
À

15

20

25

30

35
Légende
T'VI de Gentilly 1 Till oe Leni"'IXVlffe 1 Titi do Thetford Minos

40
~
Hl de lévrard 1 Till de Chaudière
~
~ Sode rocheux
45 ~

Corrélations stratigraphiques pour la rivière Chainey.


174

Localisation des coupes stratigraphiques du ruisseau Provencher.


Rui sseau Provencher

P10-025b P10-028 P10-029 P10-030c


Coupe Beaudoin 1 {Chauvin, 1979b) Coupe Beaudoin 2 (Chauvin , 1979b)
{rn)
0 -.:--.,;;; .;;;-~.-..·-.
~
P10-028 P10-029
~ ~
~ ~
~ ~
5 ... ... ~ ~

... ~1 .;:'.
6 .•:'
10
\~ ---=-<::;:?
15

20

25

Légende
30 SédtmOnl5 do re trait glaciatre
[:3..
Till do Gontilly 1 TiU do l ennoJ<Vifle 1 TiHdo Thetford Minos

35
~
~ Sédimen~ progJedoires associés avec ta mise en ptace du TIR de
Genlily, de Lermoxville ou de Thetford Mines (fndès grossier )
~
~ Turbklltes de Pari5v"le/ Rythmltes cfonglaoanon
~
40
r• de l évrard 1 Till de Chaudière
~
~ Sode roc:heu,;
45 ~

Corrélations stratigraphiques pour le ruisseau Provencher.


- - - - - - -- - - - - - - - - --

176

Localisation des coupes stratigraphiques de la rivière Blanche et ses affluents.


Rivière Blanche et affluents

P10-033
Chauvin (1979a)
(m)
0

10

15

20

25

30

35
Légende
Ttll de Genulty 1 Till oe LennoJMI\e lllU de Thetford Mines

40
~
~ TUtbld1tes de Parisvile 1 Rythm11es d'engleciation
~
Till de L6'1T'ard 1 Till de Chaudière
45 ~

Corrélations stratigraphiques pour la Blanche et ses affluents.


ANNEXEE

RÉSUMÉ ALLONGÉ GÉOHYDRO 2011


- - - - - - - - -- ----------------- - - - - - - - - - - - - - - - -- - - - - - - - -- - -- - - - - - - ,

Hydrostratigraphy and Quaternary geology of the


Bécancour area watersheds, Québec
1 1 1
Pierre-Marc Godbout , Michel Lamothe , and Marie La rocque

qPohydro
1
Département des Sciences de la Terre et de l'Atmosphère, Université du Québec à
Montréal (UQAM), CP 8888 Centre-ville, Montréal, QG H3C 3P8, Canada
:Jn Il e
ABSTRACT
The groundwater characterization project of the Bécancour zone watersheds was initiated in April 2009. The approach
includes a revised detailed Quaternary map of the a rea. Geological interpretation of aerial photos and more th an 3100
obseNation sites have been integrated in a GIS to do the mapping. The 3D-mode! is based on the interpretation of more
th an 60 stratigraphie sections and more than 1000 boreholes . Apparent resistivity profiles and a series of luminescence
dates provide additional data . The main goal of this study of the regional Quaternary architecture is the development of a
robust 3D hydrostratigraphic mode!.

RÉSUMÉ
Le projet de caractérisation des eaux souterraines des bassins versants de la zone Bécancour a été initié en avril 2009.
Il comporte, entre autre, une révision de la cartographie des dépôts quaternaires . La photo-interprétation et plus de 3100
stations d'obseNation ont permis de cartographier la région à l'étude. À cela ce sont ajoutées les descriptions de plus de
60 sections stratigraphiques, l'interprétation de plus de 1000 forages, l'analyse de profils de résistivité apparente et
l'utilisation d'outils géochronologiques. Le but de cette étude est de modéliser l'architecture verticale des dépôts
quaternaires et de développer un modèle hydrostratigraphique 3D.

INTRODUCTION 2 GEOLOGY OF THE STUDY AREA

Since April 2009, Québec's Ministère du Développement The nature and the morphology of the bedrock linked with
Durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP) has the thickness of Quaternary sediments and their
financed seven regional groundwater characterization geomorphology are inevitably interconnected with
studies in southern Quebec. One of these projects groundwater flow. The Bécancour river watershed is
focuses on the aquifer of the middle and lower part of the developed on two Québec's major geological provinces
Bécancour river watershed and eight related drainage (Figure 2): the St. Lawrence Lowlands platform and the
basins located near the St. Lawrence River in the Centre- taconian domain of the Appalachians (Giobensky, 1987;
du-Québec region (Figure 1). The approach includes a Clark et Globensky, 1976). The NE-SW oriented Logan's
revised detailed Quaternary map of the area as the units fault is separating the two demains. Bedrock is generally
mapped herein are those found on the Quaternary observed in the upper zone of the Bécancour river where
stratigraphie legend recently devised by the Quebec metamorphic rocks from the external and oceanic
branch of the Geological Survey of Canada. The demains are frequently outcropping above an elevation of
knowledge of the regional extent and vertical succession -200 m.
of Quaternary deposits according to this new legend is an The extension and accumulation of Quaternary sediments
important element in the identification of recharge areas become more important in the middle part of the drainage
and groundwater flow in regional scale aquifers. basin under elevation comprised between 170 and 180 m
The main objective of this project is the integration of as!. , the regional maximum leve! of the Champlain sea
the Quaternary sedimentary and geomorphologie data (Parent, 1987). However, the greatest thicknesses are
2
into a robust hydrostratigraphic mode! over the 3847 km reach in the lower part along the St. Lawrence River in the
of the Bécancour watershed to support aquifer Chambly-Fortierville synclinorium , an important regional
characterization . Previous and newly acquired structure . The central part of the study area is thus
stratigraphie information is used as a validation tool of considered as the main recharge zone of the regional
multi-sources boreholes data into the conception of a 3D- aquifer where sandy marine and aeolian sediments are
mode!. directly superimposed on the bedrock and where most of
the wetlands can be found . The sedimentary rocks found
in the lower and middle parts are principally of detrital
nature. Sorne of these rocks forming the shale of Utica
group are considered as an important shale gas reservoir
which is a major hydrogeological aspect in this case
study.
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Figure 1. Mapping and stratigraphy area (grey and green) and hydrogeological study area (grey only).

Géologie de la roche de fond


Région du bassin versant
de la rivière Bécancour
Légende
~
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Carte CUologlque ~f:';r~Sflelr H ~


Gtobemky. Y. 1985, ~ de3 Bonea·Tetres
du Saint-latM"eru. Mlnl&tèfe des ressources neuxelles liAPPE D'CM-HU ET
~a.\JM'TI!<H!.."EDH I!
MM-85-02_
~F_too'I_CII..,..t ... J
Um rta de• bau lns vtrunta
Centre d'expert15C ttjdllQU8 du Québec (CEt-ta)

" "
UQÀM

Figure 2. Bedrock geology for the Bécancour area watersheds according to Globensky, 1987. The Chambly-Fortierville
synclinorium is shown in yellow and orange.
3 MATERIALS AND METHODS the crystalline structure of those luminescent minerais
give them the ability to store energy by trapping electrons
Mapping of the study area is the first step in the in these defects. Acting as a dosimeter, the crystal is
construction of a 30-model. During the 2009 and 2010 recording the amount of environmental radioactivity
summer fieldwork, more than 3100 observation sites used originating from the natural radioactive decay of heavy
as primary control points in the mapping process were elements as uranium, thorium and potassium into lighter
established over the whole Bécancour area watersheds. isotopes (Duller, 2008).
Mapping was achieved following the interpretation of ln Canada, K-Feldspar is preferred to quartz because
recent air photos integrated in a GIS to which were of its much greater luminescence sensitivity. The
superposed pre-existing Quaternary information from methodology for luminescence dating of feldspar is
severa! researchers (Gadd, 1955; Occhietti, 1979; described in Lamothe (2004 ). Among other protocol
Lamothe, 1985; Parent, 1987). A detailed geophysical specificities, there is a need to correct for a malign
resistivity survey has been carried out as a BSc thesis behaviour of feldspar luminescence, known as anomalous
project (Pelletier, 2010) and is integrated in the fading . The ages presented herein are corrected for
stratigraphie architecture at specifie sites. Measurements anomalous fading using both the correction factor of
were performed with a resistivity meter (ABEM Terrameter Huntley and Lamothe (2001) and the DRC equation of
LS) on 400-1800 m profiles and 5 m electrode spacing Lamothe et al. (2003).
(maximum investigation depth 60 m). 18 profiles for a
total investigation length of 11.6 km were surveyed .
Interpretation of CPT (Cone Penetration Test) and RPSS 4 RESULTS
(Roto Percussion Sounding System) logs available at 15
locations and observations from the bedrock-reaching 4.1 Map of the surface deposits
boreholes at 8 locations were added to these data to
reinforced the interpretation. Mapping of the surface deposits was accomplished by
Luminescence is a powerful geochronological tools using 1:40 000 air photos combined with the 3100 control
mainly used in the dating of detrital sediments forming a points (Figure 3). The resulting interpreted photos were
whole spectrum of quaternary paleoenvironments. This then digitalized, georeferenced and vectorized using
method is based on the emission of light by feldspar and ArcGIS to complete mapping.
quartz minerais following optical stimulation. Defects in

Figure 3. Map for the surface deposits


The resulting map is showing that the Appalachian
region is mainly covered with thin (<1 m) in elevated area Figure 4a
UTtl. NAD83 ZONE t B
and thick (>1 m) till accumulations in valleys . Sorne of x 7024-41
Y· 51 259~

these valleys exhibit greater accumulations of sediments


Sables du Lac à Lampsilis
formed during the last glacial drift sitting over an older
glacial sequence. lee-contact sediments are mainly found
in the Bécancour river and Palmer river valleys where Arg tles de IR Mer de Champtain

accumulations of sand and gravel can reach 35 m. ln the


piedmont area, surface sediments are mainly till and
reworked till or marine sediments left during the Ttl da Gent1Hy
regressive phase of the Champlain Sea. The central part
of the study area is where most of the aeolian an marine
littoral sediments can be found. The geomorphologie
features associated with the set up of those sand and/or Sables des Viciles Forges

silt accumulations are thought to be associated with the


formation of many wetlands covering the territory. Marine
,,"
littoral sediments left behind after the Champlain Sea
episode are found between 175 and 65 m asl. Below 65
Rythmltcs du Saint-Maurice
m, most of the clayey marine sediments which are
considered as a confining unit for the groundwater flow
can be found along the Chambly-Fortierville synclinorium
where their thickness can reach 40 m. Either way, surface Figure 4b
sediments below 65 m are mainly lacustrine littoral VTM NAD83 ZONE 18
x 712147
sediments from Lac à Lampsilis episode or fluvial y 5134179

sediments from the proto-Saint-Laurent phase. (: !=_=_:::_::::::::_:::_=_=1. Sf!bl.,s r6grœslls

Nevertheless, important sandy accumulations marking the 24


-________
- - - -_
transition between marine to lacustrine littoral 21 - _ - _ - ___ _
sedimentation are thought to be older reworked 20 ________ _
Argiles de la Mer
de Chomplain
Quaternary sediments which have a significant aquifer
18 _-_-_-_-_-_
potential. Identification using luminescence and
classification of those sandy sediments as Sables des n•doGentilly
Vieilles-Forges or Sables de Lotbiniére is of significant
Sabh;-s dœ
importance. 12 - lRSL
Vieilleli Forgas
~=~~
4.2 Vertical architecture and geophysics to ~~ Rythmitcs elu Salnt-Mouricc

Epandage llu'llloglac131re
More than 60 stratigraphie sections , mostly located along Lévrard 7

the Bécancour and Gentilly rivers and along the Petite Soble~>de
l olbtnière
rivière du Chêne , where visited to assess the regional ............ Hl de BOcancour
extent of the Quaternary deposits and their vertical 0 ....._.,._.,. "-<_... \..._./ ~ Nr-li:&J rMOiu G1m!l/ly

succession . The detailed descriptions of these sections


constitute the most reliable data for the regional 3D- Figure 4. Representative sections located a) along the
madel, elaborated following the methods of Ross et al. Bécancour River and b) along the Gentilly River (4b).
(2005). Representative successions of the sediments Luminescence sampling sites are indicated for both
forming these sections are depicted in Figures 4a and 4b. sections but in the case of figure 4b, results are only
ln the case of the section 4a, which is mainly encountered available for the Sables de Lotbinière sample.
in river valleys previously mentioned along the southern
edge of the Chambly-Fortierville synclinorium (see Electrical resistivity surveys were used to give an
figure 2), correlations between units were made according approximation of bedrock depth and topography for the
to Hétu et al. (1995). Following this interpretation, the Chambly-Fortierville synclinorium (see Figure 2a), an
vertical and regional extension of the Sables des Vieilles- important regional structure in which Quaternary deposit
Forges overlained by the Gentilly till and underlained by accumulations are apparently important but where only
the Rythmites du Saint-Maurice, two aquitard units, give scarce valuable stratigraphie descriptions are available.
to these sandy fluvial sediments a significant aquifer By testing ground resistivity along the synclinorium , 18
potential. For the figure 4b, this section located along the cross-sectional 20 profiles were generated (two examples
Gentilly River show two sandy units separated by are illustrated in Figure 5). Sorne of these are of sufficient
glaciofluvial sediments and correlated with the Sables des quality to be used as a validating tool for the boreholes
Vieilles-Forges for the top unit and the Sables de analysis and their classification in the hydrostratigraphic
Lotbinière for the bottom unit. The regional extension and madel (see Figu re 6).
the vertical importance of the Lévrard glaciofluvial and the
Sables de Lotbinière permeable sediments sited between
two tills are still under investigation.
SE Projet 4 Wenner 25 NW
Flewe -+
st-Laurent

•-•
- 1 1LQ

- 2111 .0

- 311 . u

• •••• • • • oo
2 7. 9 30. R a•. O 37.6 ~ 1. > ~1.8
Rlt!s i!itivity i f1 otm .fl
••••
>6 . > SS . R

LJntt Cl t'!'c:!tf"llliP. SJlae hlg - ~ .olfl ...


lto r l zo nt.al s;c::al e ts: 14. 2S" ptxeol s pe r unit s pacln!J
Uer t îca l txagg•r.a t ion in nodfl s t c t icm display - 1 . 11
Fir s: t l!lf'ctt·o d ~ i s l ocated a t a. e 11.
La!Ot el ectro<le l :s l ocated at uo. • fl.

SE Projet 4 Wenner 30 NW
ftod l!'l rtos h :t.iuity lrltll topogra phy
E le- ll~tio n 1te 1•.al1on 3 ~b s. ~t-rot· - 1 . 99
Flewe -+
so. o •-• Plage st-Laurent
~0 . 9 ---------
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20 . 9

...

-·-
-10.0

- 2ft. Ill

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••••
Unlt E\(' t: l t•od~ Sp ac::J r1g - S. IIID n .
llori zontal scale is 111 .i!ll pixels pe•· unit spacing
uertic i'l exa ggeratio n i n noel el see:tion Gis:p lay • 1 .11
Fi r st oflec t t•oae 1s lo cate cJ .at U. ID n .
Las t eHC t t'ode i s Hl cati' d at IUIII .I IL

Figure 5. Profile generated in Lac Saint-Paul area (top) and in Saint-Pierre-les-Becquets area within the Chambly-
Fortierville synclinorium (bottom) (Pelletier, 201 0)

ln order to get a sufficient population of control points UNITÉS PERMÉABLES UN ITÉS IMPERMÉABLES
for the 3D model , more than a thousand boreholes
. .....
. ....
. . . . .... . ... .. ....
. . .... .... .... . . ... .. .. . . . .
descriptions extracted from other sources as private
~· · · ' · ' · SUts du Lac à Lampsiis
consultants, SIH (MDDEP's Système d'Information - Argiles de la Mer de Champlain
- . _ - _ - _ TIIdeGentuty
Hydrogéologique) and SIGPEG (Système d'Information
Géoscientifique Pétrolier et Gazier) were included in the
dataset with a lower reliability factor than data collected Ryttm ites c1J Saint-Maurice
during field surveys. The interpretation of ali these
boreholes was made using a conceptual madel integrating
the Quaternary stratigraphie framework in the St.
Lawrence Lowlands (Lamothe ,1989). Distinct
hydrostratigraphic units were based on a framework from
Lamothe (1993) that was used to distinguish the
lithostratigraphic successions into permeable and
impermeable units . The 3D model will be built using these Figure 6. Hydrostratigraphic framework from Lamothe
units (Figure 6). (1993).
4.3 Luminescence dating 4b. The estimated corrected age is determined by dividing
the corrected mean equivalent dose by the mean annual
ln this study, K-feldspars 150-250 IJm sand grains dose (Da).
sampled in the Sables des Vieilles-Forges
lithostratigraphic unit (Occhietti, 1979; Hétu et al. , 1995; 5 CONCLUSION
Clet and Occhietti , 1996) and in the Sables de Lotbinière
unit observed in several sections in the Central St. ln the Bécancour area , the complexity of the Middle to
Lawrence Lowlands (Figures 4a and 4b) were used to gel Laie Pleistocene/Early Holocene succession requires a
a better time constraint on the Mid-Wisconsinian events robust knowledge of the physical succession over a large
(Lamothe et al. , 1992). Preliminary results give three area. Il is shown here how, geochronology and , at a lower
ages ca. 50 ka for the Sables des Vieilles-Forges fluvial level , geophysics can add to the Quaternary architecture
sediments and ca.125 ka for a sandy unit correlated with and thus improve the regional hydrogeological survey.
the Sables de Lotbinière (Figure 4b). The determination of the horizontal and vertical extension
Luminescence dating becomes very useful in pinning of these deposits and their connections with the surface
up sorne stratigraphie local sections into the regional and/or with the recharge area are considered as key
stratigraphie framework of Lamothe (1989) and Clet and elements for the 3D-model and are still under
Occhietti (1996). This dating instrument consequently investigation in this case study.
turns out to be a major factor in the conversion of these
stratigraphie successions into hydrostratigraphic units.
ACKNOWLEDGEMENTS
10 ~~~~~~~~~~~~~~~~~~

7a Thi research was performed with the financial contribution


of the Ministère des Ressources Naturelles et de la Faune
8 and of the Ministère du Développement Durable, de
l'Environnement et des Parcs. The authors would like to
...J
(f) !hank ali the owners who allowed access to their property
cr 6 for sampling and field measurements. The contribution of
'0
Q) a number of individuals is also acknowledged : Magali
.!::! Barré (luminescence analysis), Mireille Pelletier
ëii
ê0 4 Corr. LnfTn
(geophysical measurements), Viorel Horoi, Guillaume
z Esum..·uoo l<ttJ. Allard and Olivier Caron among others who helped with
Mean LnTn = 2.49 ± 0,03 fieldwork and GIS analysis.
Corr. ED
Mean ED (Gy)= 103 ± 3
2 Da (Gy/ka) = 3,259 ± 0,12
Age (ka)= 31,69 ± 1.43
Est. Corr. Age (ka)= ca. 50 REFERENCES

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Maurice - Sables des Vieilles-Forges , Pléistocène
...J
(f) Corr. Ln/Tn supeneur, vallée du Saint-Laurent, Québec .
cr
'0
6 !-::--::---:--;-;--::----,~
Estimated fading
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Q) 287-310.
.!:! Duller G.A.T. 2008. Luminescence Dating: guidelines on
<ii Corr. ED
E 4 using luminescence dating in archaeology. English
0 Heritage : 45.
z Mean LnTn = 3.36 ± 0.10 Gadd , N.R. 1955. Pleistocene geology of the Becancour
Mea n ED (Gy)= 151 ± 6
2 Da (Gy/ka) = 3.085 ± 0.12
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Age (ka)= 48.95 ± 2.7 Urbana.
Est. Corr. Age (ka)= ca.125 Globensky, Y. 1987. Géologie des Basses-Terres du
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