Cours R. Géotechnique Des Sols - 2020-2021 - M1GC PDF

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Reconnaissance

Géotechnique des sols

1
Sommaire
I- Généralités
II- Sondages et forages
II- Essais in-situ (Essais mécaniques)

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I- Généralités

Objectifs du cours
Présentation des techniques d’expertise mise à la disposition de l’ingénieur (étude d’un projet ou lors de
l’expertise d’un sinistre).

La reconnaissance des propriétés d'un terrain constitue le lien entre la cause d'un sinistre et les remèdes
que l'on se propose de mettre en place.

Prendre en compte la nature du sous-sol pour adapter son projet en conséquence (ex, le système de
fondation de l’ouvrage avec le meilleur rapport sécurité/coût).

Le sol est hétérogène et ses propriétés sont dispersées autour d'une valeur moyenne. Il est donc
absolument nécessaire de procéder à une reconnaissance géotechnique avant d’entreprendre l’étude
d’un ouvrage de Génie civil.

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I- Généralités
Etudes géotechniques

Deux catégories de techniques mises à la disposition de l’ingénieur pour la reconnaissance des sols :

Essais de laboratoire prélever des échantillons "intacts" (en pratique remaniés le moins
possible), et effectuer des essais de laboratoire

Et

Essais in situ effectuer des essais sur le terrain

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I- Généralités
Etudes géotechniques
Avantages et inconvénients

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I- Généralités
Rappels
1. Les sols
Définition du sol
Matériaux constitutifs de la croûte terrestre. En géotechnique on peut distinguer :
- les roches : agglomérats de grains minéraux liés par des forces de cohésion fortes et permanentes, même après
immersion prolongée dans l'eau (Mécanique des roches).

- les sols : agrégats de grains minéraux pouvant être séparés sous l 'effet d 'actions mécaniques relativement faibles

(Mécanique des sols : étude des propriétés mécaniques, physiques et hydrauliques des sols et de leur application dans la construction).

Les matériaux de transition entre sols et roches sont nommés SIRT (sols indurés et roches tendres).

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I- Généralités
Rappels
2. Caractéristiques physiques des sols
Il est nécessaire de définir certains paramètres qui se rapportent aux diverses proportion dans lesquelles se trouvent
le squelette solide, l' eau et l'air constituant le sol.

Paramètres dimensionnels
le poids volumique des particules solide (γS)

le poids volumique de l’eau (γW)

le poids volumique du sol (γ)

le poids volumique du sol sec (γd)

le poids volumique du sol saturé (γsat)

le poids volumique du sol déjaugé (γ’)

Paramètres sans dimensions

la porosité (n)
la teneur en eau (w)

l’indice des vides (e)

le degré de saturation (Sr)


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I- Généralités
Rappels

3. Classification géotechnique des sols

Analyse granulométrique (NF P94 – 056)

NF P94-051 Limite de liquidité à la coupelle


Limites d’Atterberg NF P94-051 Limite de plasticité au rouleau
NF P94-052.1 Limite de liquidité au cône de pénétration

Valeur au bleu (Norme NF P94 – 068)

Equivalent de sable (Norme NF P18 – 598)

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I- Généralités
Rappels

4. Essais de laboratoire

ESSEAIS DE LABORATOIRE EN MECANIQUE DES SOLS

La relation contrainte-déformation des sols

La résistance au cisaillement des sols

Quelques essais de laboratoire :

— les essais à l’appareil triaxial de révolution ;

— les essais de cisaillement direct à la boîte ;

— les essais de cisaillement direct alterné à la boîte ;

— les essais au scissomètre de laboratoire;

— les essais oedométriques;

— les essais de perméabilité.

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Catégories géotechniques
La responsabilité d’établir les exigences minimales, l’importance et le type de reconnaissance géotechnique, le calculs et le contrôles d’exécution, la complexité du
dimensionnement géotechnique (aléas et risques) incombe au maître d’ouvrage.

NF EN 1990 – Annexe B (Afnor, 2003). prévoit une analyse préalable des risques en fonction des aléas potentiels et de la fiabilité recherchée pour un
ouvrage (conséquences d’une ruine par exemple en termes humains, socio-économiques et environnemental). Trois classes de conséquences sont
définies:

Source : A. HÉRAULT & Ph. DELMAS (2015) : 10 èmes Rencontres Géosynthétiques – 24-26 mars 2015, La
Rochelle
Catégories géotechniques

Trois catégories géotechniques (1, 2 et 3) ont été introduites dans le cadre de l’Eurocode 7 (NF EN 1997-1/NA)

Source : A. HÉRAULT & Ph. DELMAS (2015) : 10 èmes Rencontres Géosynthétiques – 24-26 mars 2015, La
Rochelle
Élaboration des reconnaissances des terrains
EC 7 (NF EN 1997-2 Septembre 2007)

Objectifs

Généralités
◊ Les reconnaissances géotechniques doivent être programmées de manière à disposer des informations et des données géotechniques
appropriées aux différentes étapes du projet. Les informations géotechniques doivent être adaptées aux risques encourus et identifiés du projet.
Pour les étapes de construction intermédiaires et finales, les informations et les données doivent être fournies pour prévenir les risques
d’accidents, de retards et de dommages.
◊ Les objectifs d’une reconnaissance géotechnique sont de connaître l’état du sol, de la roche et de l’eau interstitielle, de déterminer les propriétés
du sol et de la roche et de recueillir des informations pertinentes complémentaires sur le site.
◊ Les informations géotechniques doivent être rassemblées, enregistrées et interprétées avec soin. Elles doivent comprendre les conditions du
terrain, la géologie, la géomorphologie, la sismicité et l’hydrologie, suivant le cas. Des indications concernant la variabilité du terrain doivent être
prises en compte.
◊ Il convient de déterminer, dès que possible lors de la reconnaissance, les conditions du terrain susceptibles d’influencer le choix de la catégorie
géotechnique.

NB : Suite aux reconnaissances géotechniques, il peut s’avérer nécessaire de modifier la catégorie géotechnique du projet.
Élaboration des reconnaissances des terrains
EC 7 (NF EN 1997-2 Septembre 2007)

Objectifs
Généralités
◊ Il convient que les reconnaissances géotechniques consistent en des reconnaissances du terrain et en d’autres reconnaissances du site, telles
que :
— l’évaluation des ouvrages existants, par exemple bâtiments, ponts, tunnels, remblais et talus ;
— l’histoire des aménagements sur le site et aux alentours.
◊ Préalablement à la conception du programme de reconnaissance, il convient d’évaluer les informations et les documents disponibles par une
étude de bureau.
◊ Les informations et les documents pouvant être utilisés sont par exemple les suivants :
— cartes topographiques ;
— anciens plans de ville décrivant les utilisations antérieures du site ;
— cartes et descriptions géologiques ;
— cartes de géologie appliquée ;
— cartes et descriptions hydrogéologiques ;
— cartes géotechniques ;
— photographies aériennes et interprétations antérieures de photographies ;
— reconnaissances géophysiques ;
— reconnaissances antérieures sur le site et dans ses environs ;
— expériences antérieures dans la zone ;
— conditions climatiques locales.
Élaboration des reconnaissances des terrains
EC 7 (NF EN 1997-2 Septembre 2007)

Objectifs

◊ Il convient que les reconnaissances du terrain comprennent des reconnaissances en place, des essais de laboratoire, des études de bureau
complémentaires, un contrôle et un suivi, lorsqu’il y a lieu.
◊ Préalablement à l’établissement du programme de reconnaissance, le site doit être examiné visuellement et les observations faites doivent être
contrôlées par recoupement avec les informations recueillies lors des études de bureau.
◊ Il convient que le programme de reconnaissance du terrain soit examiné dès que les résultats sont disponibles, de manière à pouvoir contrôler
les hypothèses initiales. En particulier,
— il convient d’augmenter le nombre des points de reconnaissance, s’il est jugé nécessaire de connaître avec précision la complexité et la
variabilité du terrain sur le site ;
— il convient de contrôler les paramètres obtenus afin de déterminer s’ils s’intègrent dans un schéma logique de comportement du sol ou de la
roche. Si nécessaire, il convient de spécifier des essais supplémentaires ;
— il convient de tenir compte de toute limitation des données (par exemple des données défectueuses, non pertinentes, insuffisantes ou
imprécises) (Voir 3.4.3(1) de la norme EN 1997-1 : juin 2005).
Élaboration des reconnaissances des terrains
EC 7 (NF EN 1997-2 Septembre 2007)

Objectifs

◊ Il convient d’accorder une attention particulière aux sites ayant été utilisés antérieurement, si des perturbations des conditions naturelles du
terrain sont susceptibles de s’être produites.

◊ Un système d’assurance qualité approprié doit être en place dans le laboratoire de l’organisme qui intervient sur le terrain et dans le bureau
d’études, et le contrôle qualité doit être exercé avec compétence lors de toutes les phases des reconnaissances et de leur évaluation.
Élaboration des reconnaissances des terrains
EC 7 (NF EN 1997-2 Septembre 2007)

Terrain
◊ Les reconnaissances de terrain doivent fournir une description des conditions du terrain pertinentes pour les travaux proposés et établir une base
pour l’évaluation des paramètres géotechniques pertinente pour toutes les étapes de la construction.
◊ Il convient que les informations obtenues permettent l’évaluation des aspects suivants, si possible :
— l’adéquation du site avec l’ouvrage proposé et le niveau de risque acceptable ;
— la déformation du terrain provoquée par la structure ou résultant des travaux de construction, sa répartition spatiale et son
évolution dans le temps ;
— la sécurité par rapport aux états limites (par exemple, affaissement, gonflement, soulèvement, glissement des sols et massifs
rocheux, flambement des pieux, etc.) ;
— les charges transmises à l’ouvrage par le terrain (par exemple, pressions latérales sur les pieux) et dans quelle mesure elles
dépendent de son dimensionnement et de sa construction ;
— les méthodes de fondation (par exemple, amélioration des terrains, conditions d’exécution des excavations, conditions de fonçage
des pieux, drainage) ;
— la séquence des travaux de fondation ;
— les effets de la construction de l’ouvrage et de son utilisation sur le site environnant;
— toute mesure structurelle complémentaire requise (par exemple, support d’excavation, ancrage, gainage des pieux forés, retrait
des obstacles) ;
— les effets de l’exécution des travaux sur le site environnant ;
— le type et l’étendue de la pollution du terrain sur le site des travaux et le site environnant ;
— l’efficacité des mesures prises pour contenir la pollution ou pour y remédier.
Élaboration des reconnaissances des terrains
EC 7 (NF EN 1997-2 Septembre 2007)

Matériaux de construction
◊ Les reconnaissances géotechniques du sol et de la roche en vue de leur utilisation comme matériaux de construction doivent fournir une
description des matériaux et déterminer leurs paramètres pertinents.
◊ Il convient que les informations obtenues permettent d’évaluer les aspects suivants :
— l’aptitude à l’utilisation prévue ;
— l’importance des dépôts ;
— la possibilité d’extraire et de traiter les matériaux et la possibilité et la manière de séparer et d’évacuer les matériaux non adaptés ;
— les méthodes envisagées pour améliorer les matériaux (le sol et la roche) ;
— la mise en œuvre du sol et de la roche lors des travaux et la modification éventuelle de leurs propriétés pendant le transport, la mise en place et le
traitement postérieur ;
— les effets sur le terrain du trafic de chantier et de charges lourdes ;
— les méthodes éventuelles de pompage et/ou d’excavation, les effets des précipitations, la résistance à l’altération et la sensibilité au retrait, au
gonflement et à la désagrégation.
Élaboration des reconnaissances des terrains
EC 7 (NF EN 1997-2 Septembre 2007)

Eau souterraine
◊ Les reconnaissances piézométriques doivent fournir toutes les informations pertinentes sur l’eau souterraine nécessaires pour le calcul
géotechnique et l’exécution des travaux.
◊ Il convient que les reconnaissances piézométriques fournissent, lorsqu’il y a lieu, les informations suivantes :
— la profondeur, l’épaisseur, l’étendue et la perméabilité des couches de terrain aquifères et des réseaux de joints dans la roche ;
— la cote altimétrique de la surface de la nappe ou le niveau piézométrique des formations aquifères, leur variation dans le temps et
les niveaux réels de la nappe, y compris les éventuels niveaux extrêmes et leur intervalle de récurrence ;
— la répartition des pressions interstitielles ;
— la composition chimique de l’eau interstitielle et sa température.
◊ Il convient que les informations obtenues soient suffisantes pour évaluer les aspects suivants, le cas échéant :
— la possibilité et la nature des travaux de rabattement de la nappe ;
— les éventuels effets préjudiciables de l’eau interstitielle sur les excavations et les talus (par exemple, le risque de rupture d’origine
hydraulique, de pression d’écoulement excessive ou d’érosion) ;
— toute mesure nécessaire à la protection de la structure (par exemple, imperméabilisation, drainage et dispositions contre
l’agressivité de l’eau) ;
— les effets du rabattement de la nappe, de la dessiccation, de barrage, etc. sur les environs ;
— la capacité du terrain à absorber l’eau injectée pendant les travaux de construction ;
— la possibilité d’utiliser l’eau de la nappe locale, en fonction de sa composition chimique, à des fins de construction.
I- Généralités
Termes et définitions
(Norme NF P 94-500: Missions d'ingénierie géotechnique)

Termes généraux
Ouvrage

Bâtiment ou construction de génie civil qu’un maître d’ouvrage réalise ou fait réaliser, avec ou sans réglementation l’y
autorisant, sur un terrain dont il est propriétaire ou ayant-droit.

Règles professionnelles

Règles techniques élaborées sur l’initiative d’organisations professionnelles représentatives, ayant fait l’objet de la
publication d’un document authentifié par les instances dirigeantes de ces organisations et portées à la connaissance des
pouvoirs publics et des organisations représentatives des maîtres d’ouvrage, des constructeurs et des contrôleurs
techniques.

Aléa géologique
Evènement géologique, non prévisible dans l’espace et dans le temps, lié aux caractéristiques (naturelle,
dimensionnelle, physique, mécanique ou chimique) d’un site, à son histoire géologique, à son évolution en cours
ou à des actions humaines, et qui peut se révéler dommageable.

Risque géologique
Conséquence défavorable d'un aléa géologique, dommageable pour un ouvrage ou un aménagement, lié à son
interaction avec le sous-sol.
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I- Généralités
Termes et définitions
(Norme NF P 94-500: Missions d'ingénierie géotechnique)

Termes relatifs aux intervenants

Client
Personne physique ou morale, représentée ou non par un mandataire, pour le compte de qui le géotechnicien
réalise une mission géotechnique.

Maître d’ouvrage

Personne physique ou morale, pour le compte de qui l’ouvrage est construit.

Maître d’œuvre

Personne physique ou morale qui assure la conception et/ou la direction et le contrôle des travaux d’exécution de
l’ouvrage pour le compte du maître d’ouvrage.

Contrôleur technique
Personne physique ou morale, agréée par l’autorité administrative compétente, intervenant pour le maître d’ouvrage.
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I- Généralités
Termes et définitions
(Norme NF P 94-500: Missions d'ingénierie géotechnique)

Termes relatifs aux intervenants

Sondeur

Personne physique ou morale chargée d’exécuter tout ou partie d’un programme d’investigations géotechniques in situ.

Laboratoire d’essais géotechniques


Personne physique ou morale chargée d’exécuter tout ou partie d’un programme d’essais géotechniques en Laboratoire.

Géotechnicien

Personne physique ou morale qui réalise des prestations d’ingénierie géotechnique et/ou d’investigations géotechniques.

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I- Généralités
Termes et définitions
(Norme NF P 94-500: Missions d'ingénierie géotechnique)

Termes relatifs à la géotechnique


Géotechnique

La géotechnique englobe l'étude des propriétés géotechniques des sols et de l'interaction entre les terrains et les
ouvrages environnants d'une part, l'ouvrage objet de la prestation du fait de sa réalisation et/ou de son exploitation
d'autre part.

— La géologie

— L’hydrogéologie

— La mécanique des sols et des roches

— La rhéologie

— La géophysique

— La géodynamique

— La géochimie

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I- Généralités
Termes et définitions
(Norme NF P 94-500: Missions d'ingénierie géotechnique)

Termes relatifs à la géotechnique


Hydrogéologie

Science de l’eau souterraine. Elle a pour objectif l’étude du rôle des matériaux constituant le sous-sol et des structures
hydrogéologiques.

Elle applique les connaissances acquises sur la prospection, le captage, l’exploitation et la gestion de l’eau souterraine.

Mécanique des sols, mécanique des roches

Sciences qui appliquent aux constituants de l’écorce, les lois et les principes de la rhéologie, de la mécanique
des milieux continus et de l’hydraulique.

visent à modéliser leur comportement du point de vue de la déformabilité et de la résistance des matériaux
soumis à des sollicitations.

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I- Généralités
Termes et définitions
(Norme NF P 94-500: Missions d'ingénierie géotechnique)

Termes relatifs à la géotechnique


Aménagement
Conception et réalisation d’un traitement ou d’une modification physique ou géométrique du terrain.

Ouvrages géotechniques

Ouvrages ou parties d’ouvrage assurant le transfert des interactions entre un ouvrage dans sa globalité et les
terrains dans lequel il s’insère.

— les fondations

— les soutènements

— les ouvrages en terre

— les ouvrages souterrains

— les ouvrages de drainage

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I- Généralités
Termes et définitions
(Norme NF P 94-500: Missions d'ingénierie géotechnique)

Termes relatifs à la géotechnique


Sol, sous-sol
Sol : est le terme générique, employé en géotechnique pour désigner tout terrain naturel ou artificiel, susceptible d’être
mobilisé par la construction d’un ouvrage

Sous-sol: constitué tout d’abord d’une couche superficielle plus ou moins épaisse résultant de l’altération des roches
sous-jacentes, puis de l’ensemble des constituants minéraux de l’écorce terrestre.

terrain, site
Lieu délimité dont le maître d’ouvrage est généralement propriétaire ou ayant-droit.

Investigations géotechniques
Ensemble des recherches et reconnaissances effectuées par l’utilisation des matériels de forages, sondages, mesures
et essais géotechniques in situ et en laboratoire.

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I- Généralités
Termes et définitions
(Norme NF P 94-500: Missions d'ingénierie géotechnique)

Termes relatifs à la géotechnique

Caractéristiques de nature, caractéristiques d’état d’un sol (caractéristiques physiques)

Grandeurs physiques ou chimiques caractérisant les propriétés du sol

Caractéristique de comportement d’un sol (caractéristiques géomécaniques et hydrogéologiques)

Grandeur caractérisant une propriété de comportement mécanique et hydraulique du sol, relative à un type de
sollicitation bien défini.

Paramètre de calcul d’un ouvrage

Donnée nécessaire à un modèle de calcul, liée aux caractéristiques du sol et aux actions dues à l’ouvrage ainsi qu’à leurs
interactions.

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I- Généralités
Termes et définitions
(Norme NF P 94-500: Missions d'ingénierie géotechnique)

Termes relatifs à la géotechnique


Ebauche dimensionnelle
Etablie à partir des résultats d'une étude géotechnique préalable (mission G1), par utilisation de méthodes de calculs
reconnues.
Elle donne des ordres de grandeur des caractéristiques dimensionnelles envisageables ainsi qu’un premier aperçu des
sujétions techniques d'exécution.

Dimensionnement de projet
A pour but d’établir, par des méthodes de calcul reconnues, les caractéristiques de conception d’un ouvrage géotechnique
pour l’établissement du DCE (Dossier de Consultation des Entreprises).

Dimensionnement d’exécution

A pour but d’établir, par des méthodes de calcul et de justification reconnues et éventuellement imposées par contrat,
les caractéristiques de réalisation d’un ouvrage géotechnique.

comprend notamment les plans et les coupes, ainsi que les spécifications concernant les dimensions,
les matériaux, …
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I- Généralités
Termes et définitions
(Norme NF P 94-500: Missions d'ingénierie géotechnique)

Termes relatifs à la géotechnique


Justification du dimensionnement
Opération consistant à prouver que le dimensionnement d’un ouvrage sous l’aspect géotechnique est conforme aux
règlements, normes, règles professionnelles et règles de l’art.

Existants
Bâtiments, ouvrages, aménagements de terrains ou biens présents sur le site au moment de la mission géotechnique, en
infrastructures ou superstructures.

Avoisinants
Bâtiments, ouvrages, aménagements de terrains ou biens, situés dans la zone d’influence géotechnique (ZIG) de
l’opération de construction.

Zone d’influence géotechnique (ZIG)


Volume de terrain au sein duquel il y a interaction entre d’une part l’ouvrage ou l’aménagement de terrain et d’autre part
l’environnement.

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I- Généralités

Classification et enchaînement
des missions géotechniques types

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I- Généralités
CLASSIFICATION DES MISSIONS GEOTECHNIQUES TYPES
(Norme NF P 94-500)

L'enchaînement des missions géotechniques suit les phases d'élaboration du projet. Les missions
G 1, G 2, G 3, G 4 doivent être réalisées successivement.
Une mission géotechnique ne peut contenir qu'une partie d'une mission type qu'après accord explicite entre
le client et le géotechnicien.

Mission G 0 : Exécution de sondages, essais et mesures géotechniques


Mission G 1 : Etude de faisabilité géotechnique
Mission G 2 : Etude de projet géotechnique
Mission G 3 : Etude géotechnique d'exécution
Mission G 4 : Suivi géotechnique d'exécution
Mission G 5 : Diagnostic géotechnique

G 0: EXECUTION DE SONDAGES, ESSAIS ET MESURES GEOTECHNIQUES

- Exécuter les sondages, essais et mesures en place ou en laboratoire selon un programme défini dans des missions
de type G 1 à G 5.

- Fournir un compte rendu factuel donnant la coupe des sondages, les procès verbaux d'essais et les résultats des
mesures.

Cette mission d'exécution exclut toute activité d'étude ou conseil, ainsi que toute forme d'interprétation.

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I- Généralités
CLASSIFICATION DES MISSIONS GEOTECHNIQUES TYPES
(Norme NF P 94-500)

MISSION G1 : ÉTUDES GÉOTECHNIQUES PREALABLES


G11: ÉTUDE GÉOTECHNIQUE PRÉLIMINAIRE DE SITE

Elle est réalisée au stade d’une étude préliminaire ou d’esquisse :

— Faire une enquête documentaire sur le cadre géotechnique du site et l’existence d’avoisinants avec visite du site
et des alentours.

— Définir un programme d’investigations géotechniques spécifique (mission G0)

— Fournir un rapport avec un modèle géologique préliminaire, certains principes généraux d’adaptation du projet
au site et une première identification des risques.

G12: ÉTUDE GÉOTECHNIQUE D’AVANT PROJET

Elle est réalisée au stade de l’avant projet :

— Définir un programme d’investigations géotechniques spécifique (G0 détaillée)

— Fournir un rapport donnant les hypothèses géotechniques à prendre en compte au stade de l’avant-projet,
certains principes généraux de construction.

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I- Généralités
CLASSIFICATION DES MISSIONS GEOTECHNIQUES TYPES
(Norme NF P 94-500)

G2 : ÉTUDE GÉOTECHNIQUE DE PROJET

Elle est réalisée pour définir le projet des ouvrages géotechniques et permet de réduire les conséquences des risques
géologiques importants identifiés.

Phase Projet

— Définir un programme d’investigations géotechniques spécifique (G0 détaillée).

— Fournir une synthèse actualisée du site et les notes techniques donnant les méthodes d’exécution proposées
pour les ouvrages géotechniques.

— Fournir une approche des quantités/délais/coûts d’exécution de ces ouvrages géotechniques et une
identification des conséquences des risques géologiques résiduels.

Phase Assistance aux Contrats de Travaux

— Établir les documents nécessaires à la consultation des entreprises pour l’exécution des ouvrages géotechniques.

— Assister le client pour la sélection des entreprises et l’analyse technique des offres.

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I- Généralités
CLASSIFICATION DES MISSIONS GEOTECHNIQUES TYPES
(Norme NF P 94-500)
EXÉCUTION DES OUVRAGES GÉOTECHNIQUES (G3 et G 4, distinctes et simultanées)

G 3: ETUDE GEOTECHNIQUE D'EXECUTION


Phase Étude

— Définir un programme d’investigations géotechniques spécifique (Mission G0).

— Étudier dans le détail les ouvrages géotechniques : notamment validation des hypothèses géotechniques, définition et
dimensionnement (calculs justificatifs), méthodes et conditions d’exécution (phasages, suivis, contrôles, auscultations en
fonction des valeurs seuils associées, dispositions constructives complémentaires éventuelles), élaborer le dossier
géotechnique d’exécution.

Phase Suivi

— Suivre le programme d’auscultation et l’exécution des ouvrages géotechniques, déclencher si nécessaire les
dispositions constructives prédéfinies en phase Etude.

— Vérifier les données géotechniques par relevés lors des excavations et par un programme d’investigations
géotechniques complémentaire si nécessaire (le réaliser ou en assurer le suivi technique, en exploiter les résultats).

— Participer à l’établissement du dossier de fin de travaux et des recommandations de maintenance des ouvrages
géotechniques.

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I- Généralités
CLASSIFICATION DES MISSIONS GEOTECHNIQUES TYPES
(Norme NF P 94-500)

EXÉCUTION DES OUVRAGES GÉOTECHNIQUES (G3 et G 4, distinctes et simultanées)

G4: SUPERVISION GÉOTECHNIQUE D’EXÉCUTION

Elle permet de vérifier la conformité aux objectifs du projet, de l’étude et du suivi géotechniques d’exécution.

Phase Supervision de l’étude d’exécution

— Avis sur l’étude géotechnique d’exécution, sur les adaptations ou optimisations potentielles des ouvrages
géotechniques proposées, sur le programme d’auscultation et les valeurs seuils associées.

Phase Supervision du suivi d’exécution

— Avis sur le contexte géotechnique tel qu’observé par l’entrepreneur, sur le comportement observé de l’ouvrage et
des avoisinants concernés et sur l’adaptation ou l’optimisation de l’ouvrage géotechnique proposée.

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I- Généralités
CLASSIFICATION DES MISSIONS GEOTECHNIQUES TYPES
(Norme NF P 94-500)

G5: DIAGNOSTIC GÉOTECHNIQUE

L'objet d'une mission G5 est strictement limitatif : il ne porte pas sur la totalité de l'ouvrage.

G 51 Avant, pendant ou après construction d'un ouvrage sans sinistre.

- Définir si nécessaire une mission G0 spécifique, en assurer le suivi et l'exploitation des résultats.

- Etudier de façon approfondie un élément géotechnique spécifique (par exemple soutènement, rabattement, etc.) sur la
base des données géotechniques fournies par une mission G12, G2, G3 ou G4 et validées dans le cadre de ce
diagnostic, mais sans aucune implication dans les autres domaines géotechniques de l'ouvrage.

G 52 Sur un ouvrage avec sinistre.

- Définir une mission G0 spécifique, en assurer le suivi et l'exploitation des résultats.

- Rechercher les causes géotechniques du sinistre constaté, donner une première approche des remèdes envisageables,
une étude de projet géotechnique G2 devant être réalisée ultérieurement.

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Programme de reconnaissance en place
NF EN 1997-2 (EC7_ Partie 2)

Le programme de reconnaissance en place doit comprendre:

un plan des emplacements des points de reconnaissance avec les types de reconnaissance ;

la profondeur des investigations ;


le type d'échantillons (catégorie, etc.) à prélever, y compris les spécifications relatives à leur nombre et à la profondeur à laquelle ils doivent être
prélevés ;
les spécifications relatives au mesurage piézométrique ;
les types de matériel à utiliser ;
les normes à appliquer.
Emplacements et profondeurs des sondages de reconnaissance
NF EN 1997-2 (EC7_ Partie 2)

Les emplacements des sondages de reconnaissance et leurs profondeurs doivent être choisis en tenant compte des reconnaissances préliminaires et en fonction des
conditions géologiques, des dimensions de l'ouvrage et des problèmes d'ingénierie rencontrés.
Lors du choix des emplacements des sondages de reconnaissance, il convient de tenir compte des recommandations qui suivent :
• il convient de disposer les sondages de reconnaissance de manière à pouvoir évaluer la stratification sur toute l'étendue du site ;
• il convient d'implanter les sondages de reconnaissance pour un bâtiment ou un ouvrage aux emplacements critiques par rapport à la forme, au comportement de
l'ouvrage et à la répartition prévue des charges (par exemple, aux coins de la zone de la fondation) ;
• pour les ouvrages linéaires, il convient d'implanter les sondages de reconnaissance à des distances adéquates par rapport à l'axe longitudinal de l'ouvrage, en tenant
compte de sa largeur totale, comme par exemple l'emprise au sol d'un remblai ou d'un déblai ;
• pour les ouvrages établis dans ou à proximité d'un versant ou d'un talus (y compris les excavations), il convient également d'implanter des sondages de reconnaissance
hors de l'emprise au sol de l'ouvrage, de manière à permettre l'évaluation de la stabilité du versant ou du talus. Lorsqu'il est prévu d'installer des ancrages, il convient de
tenir tout particulièrement compte des contraintes induites dans la zone de report de force ;
• il convient d'implanter les sondages de reconnaissance de telle sorte qu'ils ne présentent pas un risque pour l'ouvrage, pour l'exécution des travaux, ou pour
l'environnement (par exemple, du fait des modifications qu'ils peuvent provoquer sur les conditions du terrain et de l'eau souterraine) ;
• il convient d'étendre la zone des reconnaissances de projet jusqu'à une distance au-delà de laquelle le projet ne produit aucun effet préjudiciable sur l'environnement ;
• pour les points de mesurage piézométriques, il convient de considérer que le dispositif installé lors de la reconnaissance du terrain peut être utilisé pour faire des
mesures pendant et après la période des travaux.
Lorsque les conditions du terrain sont relativement uniformes ou s'il est connu que le terrain possède des propriétés suffisantes de résistance et de rigidité,
l'espacement des sondages de reconnaissance peut être augmenté ou leur nombre peut être réduit. Dans l'un et l'autre cas, il convient de justifier ce choix par
l'expérience locale.
Dans les cas où plusieurs types de reconnaissances sont prévus à un même endroit (par exemple, un sondage de pénétration statique au cône et un sondage avec
prélèvement d'échantillons au carottier), les points de reconnaissance doivent être espacés d'une distance appropriée.
Dans le cas d'une combinaison, par exemple, de sondages de pénétration statique au cône CPT et de forages de reconnaissance, il convient que les sondages
pénétrométriques soient réalisés avant les forages de reconnaissance. Il convient que l'espacement minimal soit tel qu'un forage de reconnaissance ne puisse pas
recouper un sondage pénétrométrique ou que cela soit considéré comme peu probable. Lorsque le forage de reconnaissance est exécuté en premier, il convient que
le sondage pénétrométrique soit réalisé à une distance horizontale d'au moins 2 m du forage.
La profondeur des reconnaissances doit atteindre toutes les couches qui seront affectées par le projet ou qui sont affectées par l'exécution. Lorsque des digues, des
barrages, des excavations sous le niveau de la nappe ou des travaux de rabattement sont concernés, la profondeur de reconnaissance doit aussi être choisie en
fonction des conditions hydrogéologiques. Les talus et les versants doivent être explorés jusqu'à des profondeurs situées sous toute surface de glissement
potentielle.
Choix des méthodes de reconnaissances géotechniques en fonction des étapes du projet (NF EN 1997-2)
I- Généralités
Programme de l’étude géotechnique

1. Nature des investigations

Parmi les essais dont peut disposer le géotechnicien :

l’essai pressiométrique domine

il peut être mis en œuvre dans tous les types de sols et fournit des informations
fiables tant sur la résistance à la rupture que sur la déformabilité.

pénétromètre statique, scissomètre, essais de laboratoire, etc.

N.B: Il est vivement conseillé de combiner les types d’essais afin d’en vérifier la qualité par
corrélation des résultats et de pouvoir, éventuellement, recouper les méthodes de calcul des
ouvrages.

40
I- Généralités
Programme de l’étude géotechnique

2. Densité des sondages et essais

Il n’existe pas de règle simple quant à l’espacement à adopter entre les sondages. Celui-ci est dicté par
l’hétérogénéité supposée du site et par le projet lui-même.

On se guidera sur les principes suivants:

• Une campagne de reconnaissance doit comporter un minimum de 01 sondage tous les 500 m2 (Sauf
dans le cas de terrains anormalement hétérogènes).

• Ne jamais se contenter de procéder par simple analogie (en extrapolant les résultats de sondages
obtenus sur un chantier voisin).

• Faire exécuter trois sondages au minimum (ne jamais se contenter d'un seul sondage qui risque de
correspondre à une anomalie localisée).

• Ne pas dépasser une distance supérieure à 15 m entre deux sondages voisins (construction de
bâtiments). Cette distance peut être portée à 50 m ou plus, suivant l'homogénéité des zones, dans le cas de
grands ouvrages tels que remblais autoroutiers.

• Si des divergences d'un sondage à un sondage voisin sont constatées, on effectuera un sondage
complémentaire entre les deux précédents pour localiser l’anomalie.

41
I- Généralités
Programme de l’étude géotechnique

2. Densité des sondages et essais (suites)

•On effectuera les sondages suivant une trame régulière (dans deux directions perpendiculaires) qui
facilitera ultérieurement la construction de coupes géotechniques. Les sondages seront exécutés aux
nœuds de la trame.

60 m

15 m

Phase N°1
60 m Phase N°2
15 m

15 m

15 m

60 m

NB: les différentes phases de la reconnaissance se complétant.


42
I- Généralités
Programme de l’étude géotechnique

3. Profondeur d’investigation

Il est toujours difficile d’estimer la profondeur optimale des sondages puisqu’elle est fonction de :

• la qualité des terrains


et
• du mode de fondation

Les règles empiriques suivantes peuvent êtres retenus :

1) fondations superficielles

• massifs de fondations isolées

Cinq fois la largeur présumée des semelles avec une profondeur minimum de 6 m
(sauf rencontre d’une formation réputée incompressible et suffisamment épaisse)

• Radier général ou ensemble de semelles dont les effets se superposent dans les
couches profondes

une fois et demie la largeur de la construction.

43
I- Généralités
Programme de l’étude géotechnique

3. Profondeur d’investigation (suite)

2) fondations profondes

cinq mètres sous la base présumée des pieux [(ou sept fois leur diamètre (DTU 13-2)].

Toutefois, il est préférable chaque fois que c’est possible, de procéder de la manière suivante:
1. on évalue les charges appliquées aux fondations
2. on arrête la reconnaissance à une profondeur telle que:

∆σ Z
0,1 pour les sols fins

m= ' m=
σ Z0 0,2 pour les sols grenus

∆σ Z Contrainte verticale apportée par la fondation

σ 'Z 0 Contrainte effective verticale due au poids des terres

il faut impérativement reconnaître le sol sur tout le


Principe essentiel à respecter volume pouvant être influencé de manière notable
par les charges exercées.
44
I- Généralités
Programme de l’étude géotechnique

4. Repérage et nivellement des sondages

L’implantation des sondages et essais in situ ainsi que leur repérage, tant en plan qu’en
nivellement, doivent être faits avec le plus grand soin.

Solution

• Rattachement de chaque point en coordonnées Lambert ainsi qu’au nivellement général de la France

• Lorsque cela n’est pas possible, le repérage doit être fait par rapport à des références indestructibles.

45
I- Généralités Cartographie Géotechnique

• L'article 131 du titre VII du Code Minier fait obligation au maître d'oeuvre de
déclarer tous travaux comportant l'exploration du sous-sol au Bureau des
Recherches Géologiques et Minières (B.R.G.M.) lorsque la profondeur des
sondages dépasse 10 m. Cette déclaration est recommandée, mais non
obligatoire, pour tout autre sondage. Elle doit être faite à l'Ingénieur en Chef des
Mines chargé de l'arrondissement minéralogique de la région ou s'effectuent les
travaux. Les documents ainsi recueillis par le B.R.G.M. sont ensuite mis en
consultation à la disposition du public, et sont fort utiles au niveau des études
préliminaires des sites voisins.

• Une des préoccupations actuelles des services publics est le stockage de


l'ensemble de ces données géotechniques disponibles sous une forme
rendant aisé l'accès à cette information. C'est ainsi que l'on a recours à
l'informatique pour la création de banques ou de fichiers de données
géotechniques sur ordinateur. Dans diverses régions se développe
parallèlement une cartographie géotechnique rassemblant ces informations.

46
I- Généralités Cartographie Géotechnique

Profil Géotechnique 47
I- Généralités Cartographie Géotechnique
Type d'information retrouvée
- relief : % des pentes, évolution des versants (érosion, glissements…)
- eau : niveau de la nappe, drainabilité, ...
- lithologie du sol et du sous-sol : nature des terrains, caractéristiques physiques des
roches et des sols (dureté, granulométrie, limites d'Atterberg,…)
- zonages pour la construction

Exemple :
Aptitude des terrains à l'urbanisation (Clermont Ferrand est)

48
I- Généralités Cartographie Géotechnique
La texture des horizons supérieurs du sol en France métropolitaine

Source : Inra, Base de données Géographique des Sols de


France 1/1 000 000, 1998.

49
I- Généralités Cartographie Géotechnique
Carte départementale synthétique des formations argilo-marneuses localisés
(Département de la Seine-Maritime)

50
I- Généralités Cartographie Géotechnique
Carte départementale de susceptibilité au retrait-gonflement des sols argileux pour le département de la Seine-
Maritime

51
I- Généralités Cartographie Géotechnique
Répartition géologique des sinistres recensés et localisés (Département de la Seine-Maritime)

52
Infoterre
(http://infoterre.brgm.fr/)
Accès à l'information scientifique et technique du BRGM
(BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES)
II. Sondages et Forages

I. Définitions
Les deux termes de sondage et forage, souvent confondus, sont généralement différenciés par le
degré de précision apporté dans la détermination des sols traversés.

Sondage : englobe l’investigation, quelque soit son mode, ainsi que l’ensemble des
informations recueillies.

Forage : désigne l’exécution du trou proprement dit ou la technique utilisée.

II. Types de sondages

II.1. Sondage par puits, tranchée, fouille et galerie

II.2. Sondages carottés

II.3. Sondages semi-destructifs

II.4. Sondages destructifs

54
II. Sondages et Forages

II.1. Sondage par puits, tranchée, fouille et galerie

Creusement s’effectue de façon mécanique ou manuelle

Ces sondages permettent généralement une visualisation spatiale des coupes de terrain

Ils permettent de prélever des échantillons non remaniés de grande taille.

les puits et les tranchées sont d’un coût raisonnable

Les galeries sont très onéreuses et ne sont réalisées que dans le cadre
d’études d’ouvrages complexes (tunnels, barrages, …).

Remarque : lorsqu’ils sont destinés à être visitable, la réalisation de ce type de sondage est soumis
à des règles de sécurité strictes concernant la tenue des parois (blindage).
55
II. Sondages et Forages
II.2. Sondages carottés
Un mode d’investigation qui permet d’obtenir un échantillon continu de sol peu ou pas remanié.
L’outil de prélèvement est appelé « carottier ».

02 modes d’enfoncement du carottier :


Poinçonnement : percussion, battage ou pression.

Rotation : le fluide de forage pouvant être de l’air, de l’eau ou de la boue.

• Les carottes sont présentés dans des caisses précisant leur identité, notamment la profondeur à
laquelle ils ont été prélevés.

• Les échantillons non remaniés ou remaniés destinés aux essais de laboratoire sont immédiatement
conditionnés de manière à préserver leur intégrité, y compris pendant le transport.

Carottes 56
II. Sondages et Forages
II.3. Sondages semi-destructifs

Le terme semi-destructif est utilisé lorsque la nature des sols prélevés est identifiable sans équivoque,
mais que leur remaniement est tel que seul des essais d’identification sont envisageables. Ces
sondages ne sont applicables qu’aux sols meubles du fait des modes de creusement utilisés.

Dans cette catégorie, il est possible de distinguer les matériels ci-après :

II.3.1. La tarière à main

• Rudimentaire
• Utilisée lorsqu’un site est inaccessible à du matériel motorisé

• Produit des trous d’excellente qualité pour la réalisation d’essai pressiométriques dans les sols
mous sous la nappe (avec injection de boue).
• Ce mode d’investigation est limité en profondeur (surtout si le sol renferme des éléments grossiers).

Tarière Edelman (prélèvement d’échantillon)


Tarière pour sols pierreux

57
II. Sondages et Forages
II.3.2. Les tarières mécaniques

• Elles sont constituées d’une spire métallique enroulée


autour d’une tige, l’âme, terminée par un outil d’attaque.

• L’enfoncement dans le sol se fait par rotation.

On distingue :

Les tarières simple :

Quelques tours de spires. Généralement de gros diamètre.

Les tarières continues :

• Spires sur toute la longueur.

• L’âme peut être pleine ou creuse.

• En l’absence de tous système de tubage, les tarières usuelles ne peuvent


être utilisées que lorsque les parois du trou ne s’éboulent pas.

• Dans le cas contraire, seules les tarières à âme creuse permettent d’assurer la tenue des parois grâce à
l’utilisation d’une boue de forage.

NB: La profondeur d’investigation des sondages = f(des outils utilisés, de la puissance de la machine et
surtout de la nature des sols traversés). 58
II. Sondages et Forages

II.4. Sondages destructifs

Consiste à désagréger le sol à l’aide d’un outil adapté et à remonter vers la surface les débris,
appelés cuttings, à l’aide d’un fluide.

Selon les modes de foration et les sols traversés, le fluide peut être de l’air comprimé, de l’eau
ou de la boue.

les sondages destructifs sont d’un usage très répandu pour la réalisation des essais in situ (coût
modéré).

Pouvant dépasser le mètre fondations profondes ou des forages d’eau


Diamètres des forages destructifs
Inférieurs à 150 mm en reconnaissance des sols

La technique de foration doit assurer :


la désagrégation du sol, la remontée des sédiments vers la surface et la tenue des parois de
forage.

59
II. Sondages et Forages

II.4.1. Désagrégation du matériau

Trois techniques sont utilisées pour désagréger le matériau :

1. La rotopercussion :

La percussion fragmente le sol ou la roche sous l’effet de chocs répétés.

La rotation qui lui est associée permet de déplacer l’impact.

Outils : taillants (présentant des arrêtes ou des boutons équipés de plaquettes en carbure de tungstène.

Ce mode de foration est surtout adapté aux roches fragile (roches magmatiques comme
le granite, certaines roches sédimentaires : les calcaires, le gré, etc.) où l’onde de choc
provoque une fracturation du matériau.

Taillant en croix pour rotopercussion

60
II. Sondages et Forages

2. Le découpage :

Comme le ferait un foret, il est possible d’arracher des fragments de sol grâce à un outil travaillant
en rotation et présentant un angle de coupe positif.

Cette technique est adaptée aux roches plastique (argiles, marnes, évaporites) qui
transmettent mal les ondes de choc et sont insensible à la percussion.

Outil à lame pour découpage en rotation

61
II. Sondages et Forages

3. L’écrasement :

Le broyage du sol se fait par l’action de mollettes munies de dents ou de picots roulant ou glissant
sur le sol.

De forme conique les mollettes sont généralement au nombre de trois : L’outil s’appel alors tricône.

Il existe également des bicônes pour le forage de petit diamètre.

Tricône pour écrasement rotatif

62
II. Sondages et Forages
II.4.2. Evacuation des sédiments
•L’air comprimé :
Il existe cependant des limites à cette pratique :

1. l’espace annulaire autour du train de tiges doit être modéré,

2. la présence de matériaux argileux peut entraîner des bourrages,

3. la technique n’est pas applicable en présence de venues d’eau.

La remontée des cuttings peut être améliorée par l’addition de produit moussants.

• L’eau claire :

Il s’agit du fluide le plus utilisé car le moins coûteux. Il permet aussi de refroidir et nettoyer les outils.
Cependant les terrains trop perméables ou fissurés ne permettent pas la bonne remontée des cuttings.

• La boue de forage :

Elle consiste à utiliser des produits additifs lorsque la tenue du trou n’est pas assurée à l’eau claire. La plus
connue est la boue à base de bentonite. Le choix du type de boue et sa bonne préparation constituent un
paramètre déterminant pour la qualité du forage.

63
II. Sondages et Forages
II.4.3. Tenue des parois de forage :

Deux procédés permettent le maintien des parois de forage :

1) Le tubage :
Cette méthode consiste à protéger le trou du sondage à l’aide d’une colonne de tubes lisses raccordés entre
eux par des filetages.
La mise en place de ce tubage peut s’effectuer selon plusieurs méthodes.

I)Tubage préalable à l’avancement : le tube est enfoncé directement dans le sol par battage, pression ou
rotation, puis vidé par un outil. Cette technique ne peut être réalisée que dans des sols relativement meubles
et sur des profondeurs modérées.

II) Forage et tubage simultanés : Elle comprend un taillant pilote avec aléseur excentrique, qui assure la
foration, et un tubage muni à sa base d’un sabot avec épaulement, ce qui lui permet d’être « tiré » par le
taillant, sans rotation.

III) Tubage de revêtement posé après forage : le forage peut être équipé a posteriori d’un tubage d’un
diamètre inférieur à l’outil, ce qui suppose que la stabilité des parois, à court terme, soit suffisante. Il est
donc nécessaire de procéder par passes de faibles longueurs.

64
II. Sondages et Forages

2) la boue de forage :

La pression exercée par un liquide contre la paroi d’un forage permet d’assurer une fonction de
soutènement si elle est capable de compenser la poussée du sol augmentée de la pression
hydrostatique.

Pour que cette pression, qui dépend de la densité de la boue, puisse s’exercer efficacement, il faut
qu’il existe le long des parois une gaine semi-perméable créant une perte de charge.

Cette gaine s’appelle le cake et peut se créer soit naturellement lorsque l’on fore à l’eau claire dans
des sols argileux, soit par utilisation d’une boue de forage.

65
V.2- Essais mécaniques
Essai Pressiométrique Ménard

Principe (NF P 94 110)

Essai de chargement in situ réalisé par expansion d’un cavité


cylindrique. Les contraintes sont exercées sur les parois du
cylindre, en contact avec le sol ou le roc en place, à l’aide d’un Réservoir de gaz
fluide agissant sous une ou des membranes dilatables.
CPV

Domaine d'application

L'essai pressiométrique peut être réalisé dans tous les types de sols
saturés ou non (vases et argiles molles), y compris dans le rocher (avec
plus d’incertitude), les remblais et tout autre matériau artificiel utilisé
en géotechnique.

CPV : Contrôleur pression-volume


Sonde tricellulaire

Ce dispositif permet de dilater la sonde et de


mesurer les pressions et les volumes d’eau injectés
(jusqu’à une pression d’au moins 5 MPa).

Sonde tricellulaire : Sonde pressiometrique Ensemble pressiométrique Ménard

66
V.2- Essais mécaniques
Essai Pressiométrique Ménard
On distingue deux principaux types de
sondes (d’après leur conception technologique) :

Sondes E : Sont des sondes à cellules superposées.

Les sondes de type E sont recommandées pour les


essais dans les sols mous à moyennement consistants.

Sondes G : Sont des sondes à cellules emboîtées.


Les sondes de type G, d’un montage plus facile que
les précédentes, sont utilisées dans les sols raides.

Caractéristiques des sondes pressiométriques :


Voir tableau A.1 : (à remettre au étudiant avec la figure
représentant les constituants de la sonde pressiométrique ainsi
que les feuilles d’essai pressiométrique)

Remarque : En raison de leur conception (la membrane constituant


les cellules de garde enveloppe la cellule de mesure), elles imposent à
l’opérateur la prise de dispositions particulières lors de l’expansion,
car la pression dans la cellule centrale doit toujours être supérieure à
celle qui règne dans les cellules de garde.
Sonde Pressiométrique Ménard : type
G
Grâce aux cellules de garde, la pression exercée sur la tranche de 67
sol investiguée peut être considérée comme uniforme.
V.2- Essais mécaniques
Essai Pressiométrique Ménard

Sondage pressiométrique

La réalisation d’un sondage pressiométrique comporte les deux opérations suivantes :

Coupe A-A
Un forage

Deux techniques peuvent être employées :

- Forage préalable (Voir tableau 1 et tableau 2)


Sonde pressiométrique

- Introduction direct de la sonde (introduction par battage de


la sonde placée dans un tube fendu.

La réalisation de l'essai lui-même : essai pressiométrique

Schéma de principe d’un sondage pressiométrique

68
V.2- Essais mécaniques
Essai Pressiométrique Ménard
Nature des terrains Forage préalable Refoulement
Tableau 1. Rotation* Battage et autres
Méthodes de T.S T.IN° THC O.DG.IN CAR. ROTOP. CAR.BAT. CAR.VBF TF BAT/VBF
réalisation des Vase et argile molles - R - O° - - O - -
forages Argiles moyennement compactes R R R R° - O° - - -
Argiles compactes marnes raides R R R° O° - - -
pressiométriques
Limons : R O R O° - O° O O -
au-dessus de la nappe
sous la nappe - R - O° O° O° - - -
Sables lâches : R R O O° - O° - - -
au-dessus de la nappe
sous la nappe - R - O° - O° - - O
Sables moyennement compacts R R R R° - R° O O O*
et compacts
Sols grossiers : graviers, gallets; O O° R° O O O*
argiles à silex, etc.
Roches : R R O R° O O O*
Altérées
Saines R R R

Légende: R Recommandé T.S Tarière à sec T.IN Tarière avec injection de boue de forage
O Toléré THC Tarière hélécoïdale continue à sec CAR. Carottier
- Non toléré O.DG. Outil désagrégateur IN Avec injection de Boue
Inadapté ROTOP. Rotopercussion poinç Carottier à parois minces fonçé
BAT. Battage VBF Vibrofonçage
TF Tube fendu
** Vitesse de rotation < 60tr/min
* Eventuellement forage préalable en petit diamètre (dt<ds)
° Injection avec boue (pression < 500 kPa ---- débit < 15 l/min)
Si rotation = pression sur l'outil < 200 kPa
69
V.2- Essais mécaniques
Essai Pressiométrique Ménard

Nature des terrains Longeur maximale de forage fait avant l'essai (m)
Tableau 2.
Longueur
maximale de Vase et argile molles 1**
forage fait avant Argiles moyennement compactes 3
l’essai. Argiles compactes marnes raides 5
Limons :
au-dessus de la nappe 5
sous la nappe 3
Sables lâches :
au-dessus de la nappe 3
sous la nappe 1**
Sables moyennement compacts
et compacts 5
Sols grossiers : graviers, gallets;
argiles à silex, etc. 5
Roches :
Altérées 5
Saines *

* longueur maximale correspondant au poste de travail


** ou intervalle entre deux essais consécutifs

Remarques :
- La cote altimétrique de l’essai correspond au milieu de la cellule de mesure
70
V.2- Essais mécaniques
Essai Pressiométrique Ménard
Essai pressiométrique
L'essai consiste à appliquer progressivement par palier, une pression uniforme sur la paroi du forage et à mesurer
l'expansion de la sonde Vr en fonction de la pression appliquée pr

• Il permet d'obtenir le module pressiométrique EM, la


pression limite Pl , la pression de fluage Pf et la pression de
contact avec le terrain P1

• La pression pr mesurée au CPV est augmentée


progressivement par paliers de pression de pas constants et au
plus égaux à une valeur de l'ordre du dixième de la pression
limite estimée.
• Chaque pression est maintenue constante dans les cellules
de mesure et de garde pendant 60 secondes.
Procédure d’essai d’un essai pressiométrique
•A chaque palier, on visualise et on enregistre la pression
appliquée et le volume injecté dans la sonde à 1, 15, 30 et
60 secondes.

Courbe pressiométrique brute 71


V.2- Essais mécaniques
Essai Pressiométrique Ménard
Essai pressiométrique

L'essai peut être considéré comme terminé s’il comporte au moins huit paliers et si une des conditions suivantes est
satisfaite:

• la pression pr de 5MPa est atteinte dans la cellule centrale

•le volume de liquide injecté dans la cellule centrale est d’au moins 600cm3 pour les sondes standards.

On veillera à ce qu’il y ait, pour les essais où la pression est < 5MPa,

au moins trois paliers au-delà de la pression de fluage

au moins quatre paliers avant cette pression de fluage.

72
V.2- Essais mécaniques
Essai Pressiométrique Ménard
Détermination de la courbe pressiométrique corrigée

Ce sont les lectures des pressions et volumes qui permettent d’obtenir les paramètres pressiométriques.

Les valeurs doivent être corrigées


• de la charge hydraulique ph,
• de la résistance propre de la sonde pe,

Z Cote altimétrique
Correction de la charge hydraulique

p h = γ i (Z c − Z s ) ZC Niveau du conditionneur de pression

Terrain naturel

la pression hydrostatique existant entre le niveau de la


ZW Niveau nappe
prise de pression et le milieu de la sonde

γ i: Poids volumique du fluide injecté dans la cellule ZS Sonde pressiométrique


centrale de la sonde.

73
V.2- Essais mécaniques
Essai Pressiométrique Ménard

Correction de la résistance propre de la sonde

Après corrections, la résistance propre de la sonde pe est :

pe= ph + pr (pr est la pression lue à l’indicateur de pression).

Après corrections, le volume V de la cellule de mesure est:

V = Vr - apr (« a » est le coefficient de dilatation de l’appareillage et Vr est le volume lu).

Par convention, la résistance propre limite de la sonde pel est la pression correspondant à un volume de liquide 74
injecté : V = 1,2 VS.
V.2- Essais mécaniques
Essai Pressiométrique Ménard
Courbe pressiométrique corrigée
La courbe pressiométrique corrigée V = f(p) est ensuite tracée pour chaque essai en fin de palier avec :

p= pr + ph – pe (en kPa ou MPa)

V = Vr - apr (en cm3)


Courbe corrigée

Courbe pressiométrique corrigée

75
V.2- Essais mécaniques
Essai Pressiométrique Ménard
Détermination du module pressiométrique Ménard EM

• plage pseudo-élastique du calcul du module EM

La courbe pressiométrique corrigée est constituée par une succession de segments de pente mi

où : mi =∆V =(Vi −Vi −1 ) (pi −pi −1 )


∆p
avec pi, Vi les coordonnées de l’extrémité du segment i.

mE est la valeur mi la plus faible.


Les coordonnées de la plage pseudo-élastique sont : origine (p1, V1) et extrémité (p2, V2).

• Module pressiométrique Ménard EM


EM est déterminé dans la plage pseudo-élastique.

E M = 2(1+ υ)[VS +(V1 + V2 ) 2](p 2 −p1 ) (V2 −V1 ) (en kPa ou MPa)

avec

υ : coefficient de Poisson pris égal à 0,33


Vs : volume de la cellule centrale de mesure de la sonde au repos (de l'ordre de 535 cm3 pour les cellules standard)

p2 doit être inférieur ou égal à pf (pression de fluage).


76
V.2- Essais mécaniques
Essai Pressiométrique Ménard

Détermination de la pression de fluage pf

(
C’est l’abscisse de l’intersection des deux droites passant, respectivement, par les points p, ∆V
60 / 30
)
appartenant à la phase pseudo-élastique et à la phase des grandes déformations.

∆V 60 / 30 est la variation de volume de liquide injecté dans la cellule centrale de mesure entre les temps t= 30 s et t = 60 s
après le début d'un palier de la pression p

∆V60 / 30

Courbe de fluage

0 pf p

77
V.2- Essais mécaniques
Essai Pressiométrique Ménard

Détermination de la pression limite pl

Détermination directe

• La pression limite pl [MPa] est la pression pour laquelle le volume de la cellule


centrale de mesure est double.

VS = volume de la cellule de mesure.

V1 = volume injecté pour obtenir le contact avec la paroi du forage (début de la phase
pseudo-élastique de la courbe pressiométrique).

V = volume total injecté.

Le volume de la cellule centrale de mesure est doublé lorsque

V = VS + 2 V1.

78
V.2- Essais mécaniques
Essai Pressiométrique Ménard

Détermination de la pression limite pl (conventionnelle):


Lorsque le volume injecté V est insuffisant pour provoquer le doublement du volume de la cellule centrale de mesure, la
pression limite est calculée en respectant les règles suivantes :

Si le nombre de paliers de pression au delà de la pression pf est inférieur ou égal à 2, alors :


Z
pl = 1,7 pf - 0,7 σHS

avec σHS = K0 (σVS – uS) + uS


Terrain naturel
σVS : Contrainte totale verticale au niveau de l’essai
Niveau nappe
σHS : Contrainte totale horizontale au niveau de l’essai ZW
σVS
σHS
uS : pression interstitielle au niveau de l’essai ZS

Contraintes dans le sol avant essai

Si le nombre de paliers de pression au delà de la pression p2 est supérieur à 2 (au moins égal à 3, sauf
si la pression est ≥ 5 MPa, auquel cas on notera pl > p (p : dernière valeur corrigée), la courbe
pressiométrique est extrapolée à partir du couple de valeur (p2, V2) suivant la loi :

Y = Ap + B

Avec Y = V-1 79
V.2- Essais mécaniques
Essai Pressiométrique Ménard

Détermination de la pression limite pl (conventionnelle):

A et B : coefficients obtenus par la méthode des « moindres carrés » sur les valeurs expérimentales (Y, p).

Par convention, la pression limite est la valeur la plus faible des deux pressions suivantes :

pl = - A/B + 1/[A(VS + 2V1)]

et

pl = 1,7 pf - 0,7 σHS

80
V.2- Essais mécaniques
Essai Pressiométrique Ménard
Ordre de grandeur des pressions limites pl

81
V.2- Essais mécaniques
Essai Pressiométrique Ménard

RAPPORTS ENTRE LES DIFFERENTS PARAMETRES

· Le rapport entre la pression de fluage et la pression limite doit être compris entre : 1/2 < Pf / Pl < 2/3

· Le rapport entre le module pressiométrique et la pression limite correspond bien au type de matériau.

Dans les sols surconsolidés : 12 < EM / Pl < 30

Dans les sols alluvionnaires (sable, gravier, sable silteux sous l ‘eau) : 5 < EM / Pl < 8

82
V.2- Essais mécaniques
Essai Pressiométrique Ménard
Exemple de courbe pressiométrique

Domaine d'utilisation

Le pressiomètre est particulièrement bien


adapté à l'étude des fondations
superficielles et des fondations profondes.
Il peut en outre donner une valeur
approchée de la cohésion non drainée Cu :

P1 − Po
cu =
5,5

83
V.2- Essais mécaniques
Essai Pressiométrique Ménard
Calcul des tassements par les résultats de l’essai au pressiomètre Ménard (DTU n° 13-12)

Le tassement final d’une fondation encastrée de largeur B est donné par les relations :

s = sc + sd

α
sc = (q − σ V )λ c B le tassement volumique (tassement dit de consolidation)
9E c

α
 
sd =
2
(q − σ V )B0  λ d B  le tassement déviatorique
9E d  B0 

q contrainte verticale appliquée par la fondation,

σv contrainte verticale totale avant travaux au niveau de la base de la fondation,

λc et λd coefficients de forme.

a coefficient rhéologique, dépendant de la nature, de la structure du sol (ou de la roche) et du temps.

84
V.2- Essais mécaniques
Essai Pressiométrique Ménard

B largeur (ou diamètre) de la fondation,


B0 une dimension de référence égale à 0,60 m,
Ec et Ed modules pressiométriques équivalents dans la zone volumique et dans la zone déviatorique, respectivement.

Dans un sol homogène, Ec=Ed=EM.

85
V.2- Essais mécaniques
Essai Pressiométrique Ménard

Dans le cas de sols hétérogènes

On découpe le sol en tranches dont les limites se trouvent aux profondeurs :


B 5B
R= , 2R = B, 5R = , 8R = 4B et 16 R = 8B
2 2

Le calcul des modules équivalents Ec et Ed est effectué, d’une part en utilisant


la distribution de la contrainte verticale sous une fondation souple (contrainte
uniforme), d’autre part en considérant que les déformations volumiques sont
prépondérantes sous la fondation, jusqu’à la profondeur B/2, pour le calcul de
Ec, et que les distorsions ont de l’influence jusqu’à la profondeur de 8B.

Ec est pris égal au module E1 mesuré dans la tranche d’épaisseur B/2


située sous la fondation :

Ec = E1

Ed est obtenu par l’expression :

86
V.2- Essais mécaniques
Essai Pressiométrique Ménard

où Ei,j est la moyenne harmonique des modules mesurés dans les couches situées de la profondeur iB/2 à la
profondeur jB/2. On a ainsi, par exemple :

Si les valeurs de 9B/2 à 8 B ne sont pas connues, mais sont supposées supérieures aux valeurs sus-jacentes, on
calcule Ed de la manière suivante :

Si les valeurs de 3 B à 8 B ne sont pas connues :

Ces formules sont établies pour une fondation encastrée où D/B>1, sinon il convient de
majorer de 10% pour D/B=0,5 et de 20% pour D=0.

87
V.2- Essais mécaniques
Essai Pressiométrique Autoforeur
Description

— une trousse coupante destinée à découper le terrain ;

— un outil tournant désagrégateur qui désagrège le terrain ;

—un système d’injection d’eau ou de boue de


foration, servant à remonter vers la surface le sol
désagrégé ;
— un système de poussage, qui permet d’exercer sur
la sonde la force nécessaire à la pénétration dans le
terrain ;

Schéma de principe d’un pressiomètre autoforeur

88
V.2- Essais mécaniques
Essai Pressiométrique Autoforeur

Essai au pressiomètre autoforeur

La sonde est poussée verticalement dans le terrain.


Simultanément, le sol qui pénètre dans cette sorte de
carottier est désagrégé et évacué vers la surface par
l’intérieur de la sonde. Le sol à l’extérieur est donc
théoriquement maintenu dans son état de repos.

Une fois la sonde parvenue à la profondeur choisie,


l’opération d’autoforage est interrompue et on procède
aux mesures et essais prévus :

89
V.2- Essais mécaniques
Essai Pressiométrique Autoforeur

—Phase de relaxation du sol.

La sonde étant toujours à volume constant (électrovanne fermée), on


constate que sa pression interne chute au cours du temps pour se stabiliser,
au bout d’une heure environ, à une pression p0

—Phase d’expansion.

On dilate la sonde (l’électrovanne ouverte) en lui appliquant la vitesse de Courbe de relaxation au pressiomètre autoforeur
déformation voulue, en général une vitesse de déformation volumique
relative ∆V/V0 de 2 % par minute.

∆V : la variation de volume imposée à la sonde

V0 : volume initial de la sonde

Une fois la déformation maximale requise atteinte (en général ∆V/V0 = 20 %), la sonde est ramenée à son volume
initial et l’opération d’autoforage peut reprendre pour atteindre la nouvelle cote d’essai.

90
V.2- Essais mécaniques
Essai Pressiométrique Autoforeur

Courbe d’expansion du pressiomètre autoforeur

on peut définir des modules de cisaillement sécants


suivant la relation :

pa est la pression correspondant à la déformation relative


a = ∆V/V0

Courbe d’expansion au pressiomètre autoforeur et courbe dérivée

En conditions non drainées (ce qui est le cas de l’essai réalisé dans les argiles), la contrainte de cisaillement dans le sol τ
pouvait être obtenue par dérivation de la courbe d’expansion suivant la relation :

En petites déformations, cette expression se réduit à :

qui est l’expression de la sous-tangente à la courbe d’expansion. On obtient ainsi la courbe de


cisaillement du sol (τ, ∆V/V0) tracée en regard de la courbe d’expansion. 91
V.2- Essais mécaniques
Essai Pressiométrique Autoforeur

Intérêt et limitations de l’autoforage

L’autoforage est une procédure qui permet de tester les sols dans un état quasi intact. Cette procédure ne
peut malheureusement, dans l’état actuel des choses, être mise en oeuvre que dans les sols fins mous à
moyennement consistants :

— au-delà d’une certaine compacité, l’effort de pénétration, compte tenu de la dimension des sondes,
devient trop important ;

— au-delà d’une certaine granularité, le sol désagrégé sédimente dans la sonde et/ou le basculement des
grains, au droit de la trousse coupante, perturbe excessivement le sol resté au contact de la sonde.

92
V.2- Essais mécaniques
Essais de cisaillement in situ
Essai scissométrique en place (NF P 94-112)

Principe de l'essai

L'essai consiste à introduire dans le sol un moulinet et à lui transmettre un mouvement de rotation pour établir
la relation entre la rotation du moulinet et la résistance au cisaillement opposée par le sol.

L'objectif est de mesurer en fonction de la profondeur, la cohésion apparente des terrains fins cohérents.

Domaine d'application

Les essais scissométriques courants sont réalisables dans tous les types de sols fins cohérents de
consistance faible à moyenne consistance : tourbes, vases argileuses, argiles molles.

Il ne s’applique pas aux sables lâches.

Sondage scissométrique

L’ensemble des essais scissométriques réalisés à différentes profondeurs, sur une même verticale, à un même
emplacement de fonçage, constitue un sondage scissométrique.

93
V.2- Essais mécaniques
Essais de cisaillement in situ
Appareillage

Moulinet : constitué de pales disposées à angle droit ;


Système de fonçage : composé de tube permettant d’enfoncer le
moulinet dans les sols (en lui transmettant un effort axial
pouvant dépasser 50kN. La vitesse de fonçage est inférieure ou
égale à 2cm/s);

Tiges de torsion : tournant librement à l’intérieur des tubes


précédents et à l’extrémité desquelles est fixé le moulinet ;

Un couplemètre : placé en surface, permettant de transmettre un


moment de torsion aux trains de tiges ;

Un dynamomètre : pour mesurer la valeur du moment de torsion

Schéma de principe de l’essai au scissomètre de chantier

94
V.2- Essais mécaniques
Essais de cisaillement in situ
Réalisation de l'essai

La réalisation de l'essai consiste à :

foncer le moulinet au niveau de l'essai,


lui appliquer un mouvement de rotation à vitesse constante (vitesse angulaire de 18° par minutes) à l'aide
de la barre de torsion du couplemètre (mesurer le moment de torsion en fonction de l’angle de rotation
imposé).

- Les lectures de rotation ont lieu tout les 10s.


- Une fois la rotation maximale atteinte ou dépassée, six lectures espacées de 10s sont encore effectuées.
- Puis, il est procédé à une rotation rapide des tiges de transmission afin que le moulinet fasse 10 tours dans le sol.
- L’essai est poursuivi et six lectures espacées de 10 s sont à nouveau réalisée après avoir repris la vitesse de
rotation utilisée pendant l’essai.

L’essai fournit deux caractéristiques du sol :


une résistance au cisaillement maximale,

une résistance au cisaillement après grande déformation.

1. Le premier essai doit être fait à une profondeur minimale de 0,5 m par rapport au
terrain naturel.
2. Dans un même sondage, deux essais consécutifs ne doivent pas être réalisés à une
95
distance inférieure à 0,5 m entre eux.
V.2- Essais mécaniques
Essais de cisaillement in situ
torsion T
Courbe scissométrique

C’est la représentation graphique du moment


de torsion c’est-à-dire la résistance au
cisaillement du sol en fonction de la rotation
imposée au moulinet.

Elle comprend deux parties :

la partie I correspond à la phase pseudo-élastique suivie d’une déformation avec rupture,


la partie II représente le cisaillement résiduel après avoir fait subir une grande rotation du moulinet.

Cohésion scissométrique (su) : c’est la valeur maximale de la résistance au cisaillement tmax du sol (dite cohésion).

Cohésion remaniée (sr) : la résistance au cisaillement du sol après une grande rotation du moulinet.
su
Sensibilité (St) : c’est le rapport entre la cohésion et la cohésion remaniée St =
sr
96
V.2- Essais mécaniques
Essais de cisaillement in situ

Expression des résultats

La résistance au cisaillement du sol est calculée conventionnellement à partir de τ= T


K
avec T : couple de torsion lu au couplemètre

K : module d'inertie de la surface cisaillée par rapport à l'axe de rotation du moulinet, en faisant
l'hypothèse d'une distribution uniforme de cisaillement sur la surface latérale du volume circonscrit à la
partie tournante du moulinet.

On le détermine en écrivant que le couple de torsion externe transmis par la barre de torsion est équilibré
par le couple de torsion interne qui est dû aux contraintes de cisaillement qui se développent sur les surfaces
latérales du volume circonscrit à la partie tournante du moulinet dans le sol.

Tmax
Le maximum de la résistance au cisaillement est la cohésion non drainée s u = τmax =
K
Tr
La cohésion remaniée sr est égale à :
s r = τr =
K

97
V.2- Essais mécaniques
Essais de cisaillement in situ

Aspects réglementaires : (NF P 94 – 112)

Les principales caractéristiques de l’appareil normalise en France sont les suivantes :

Pales rectangulaires de 70 mm de largeur totale et de 140 mm de hauteur,

Système de fonçage composé d’un train de tubes de diamètre ≥ 38 mm permettant d’enfoncer


l’ensemble avec une vitesse de 2 cm/s,

Tiges de torsion de diamètres < 22 mm.

K = 1310 cm3

98
V.2- Essais mécaniques
Essais de cisaillement in situ
Profil d’un sondage scissométrique

99
V.2- Essais mécaniques
Essais de cisaillement in situ

Essai au phicomètre (XP P 94-120 (1997))

Principe de l’essai

► C’est un essai destiné à la mesure de la résistance au cisaillement des sols en place.

► Il consiste à mesurer le frottement latéral mobilisé sur la paroi d’un forage par une sonde cylindrique
préalablement dilatée sous un pression p puis tirée latéralement vers le haut à l’aide d’une force statique T.

► Connaissant la surface latérale S de la sonde, on en déduit la résistance au cisaillement du


sol sous la pression p au moyen de la relation :
T
τ=
S

Schéma de principe du phicomètre Sonde phicomètrique


100
V.2- Essais mécaniques
Essais de cisaillement in situ

Courbe d’essai au phicomètre


101
V.2- Essais mécaniques
Essais de cisaillement in situ
Description de l’appareil

La sonde, de diamètre 58 mm, est constituée d’une cellule

cylindrique dilatable qui porte sur sa périphérie des coquilles

métalliques annelées de 230 mm de longueur, correspondant à

une surface de frottement sur le sol de 500 cm2.

Opérer par paliers successifs au même emplacement. Du


fait de la dilatation, une nouvelle surface est cisaillée à
chaque fois.

102102
V.2- Essais mécaniques
Essais de cisaillement in situ

Réalisation de l’essai

La sonde est descendue dans un forage par l’intermédiaire du train de tiges, jusqu’au niveau où l’on souhaite réaliser
l’essai.

L’essai se déroule ensuite par paliers successifs d’incréments de pression égaux, suivant une séquence comprenant
successivement :

— la dilatation de la sonde, afin de plaquer la surface frottante sur la paroi du forage ;

— le cisaillement du sol sur la paroi latérale du forage, en tirant la sonde vers le haut à une vitesse constante
de 2 mm/min, la pression dans la sonde étant maintenue constante durant cette opération.

Le cisaillement est effectué sous différents paliers croissants de pression radiale. La sonde étant soumise à une
pression p, la surface de la sonde est : S = πdl

d : le diamètre extérieur des dents (variable avec p)

l : la longueur de la partie centrale de la sonde de mesure.

L’effort limite mobilisable T sous la pression (contrainte) p donne la contrainte de cisaillement correspondante :
T
τ=
S
(τ i , pi ) sont relevés par paliers de pression croissants.
103
Du fait de la dilatation, une nouvelle surface est cisaillée à chaque fois.
V.2- Essais mécaniques
Essais de cisaillement in situ
Il est nécessaire de réaliser un étalonnage permettant de déterminer la déformation propre de la sonde ainsi que son diamètre
externe d en fonction de pression radiale appliquée.

Courbes et résultats d’essai

— la courbe d’expansion de la sonde, pseudo-courbe pressiométrique, qui


montre sensiblement les phases caractéristiques de cet essai ;

— la courbe de dilatation de la sonde au cours des phases d’arrachement

— la courbe de cisaillement (la résistance au cisaillement en


fonction de la pression appliquée dans la sonde).

104
V.2- Essais mécaniques

Essai de pénétration statique (NF P 94 – 113)


L’essai de pénétration statique est un essai géotechnique qui teste le terrain en place et fournit certaines
caractéristiques du sol.

Il permet de mesurer au minimum la résistance à la pénétration du cône qc et éventuellement :

Le frottement latéral mobilisé sur une longueur donnée ;

La pression interstitielle engendrée dans le sol (au voisinage de la pointe lors du fonçage).

La succession des différentes couches de terrain ;

L’homogénéité d’une couche ou la présence d’une anomalie ;

Certaines caractéristiques des sols traversés.

- Cet essai peut servir à la définition de l’aptitude des sols à recevoir certains types de construction ou
orienter la conception des fondations,

- Il contribue à choisir le type de fondation et à faire un prédimentionnement,

- Il s’applique à tous les sols fins et les sols grenus dont la dimension moyenne des éléments ne dépasse pas 20 mm.

105
V.2- Essais mécaniques

Essai de pénétration statique (NF P 94 – 113)


Principe de l’essai

Il consiste à enfoncer dans le sol, à vitesse constante (20


mm/s) un train de tiges terminé par une pointe munie d’un
cône en partie inférieur,

mesurer, de manière continue ou à intervalles de


profondeur déterminés, la résistance à la pénétration
qc de ce cône.

mesurer l’effort total de pénétration Qt et


l’effort de frottement latéral local Qs sur un
manchon situé au dessus du cône.

Schéma de principe du pénétromètre statique

« L’effort total de pénétration Qt et la force nécessaire pour enfoncer dans le sol un train de tiges munis à sa base de la pointe
conique »

106
V.2- Essais mécaniques

Essai de pénétration statique (NF P 94 – 113)

Schéma de la pointe
pénétrométrique

107
V.2- Essais mécaniques

Essai de pénétration statique (NF P 94 – 113)

La résistance à la pénétration du cône qc

Qc
qc = [kPa ou MPa]
Ac
Avec Qc l’effort total sur le cône et Ac la surface de la base du cône.

Effort total de frottement latéral Qst

Q st = Q t − Q c [kN ou MN]

Le frottement latéral unitaire local fs


Qs
fs = [kPa ou MPa]
As

Qs est la force nécessaire à l’enfoncement du manchon de frottement et As sa surface latérale.

Remarque : fs est la valeur attribuée à la profondeur correspondant au milieu de du manchon de frottement.

108
V.2- Essais mécaniques

Essai de pénétration statique (NF P 94 – 113)


Le rapport de frottement Rf
fs
Rf =
qc
Appareillage

Base fixe Structure


de réaction

Système d’enfoncement
Stockage
Conditionneur
des
indicateur
données Système de guidage

Système de repérage
•La structure de réaction transmet au « Il existe des appareils,
train de tiges un effort de fonçage qui, prévus pour 250kN.
pour les pénétromètres classiques, est Tiges Cette réaction est
de 100kN. obtenue généralement à
•La pointe a un diamètre égale à celui l’aide d’un camion
des tiges. listé »
•Les systèmes de mesure enregistrent
au moins la longueur de pénétration et
la résistance à la pénétration du cône et
éventuellement le frottement latéral Pointe 109
local.
V.2- Essais mécaniques

Essai de pénétration statique (NF P 94 – 113)

Mise en œuvre du pénétromètre statique à partir d’un camion lesté

110
V.2- Essais mécaniques

Essai de pénétration statique (NF P 94 – 113)


Mesure de la résistance de pointe
Pour répondre aux prescriptions de la norme, il est de fait
Les premier appareils étaient des nécessaire de mesurer l’effort de pointe par un peson
appareils purement mécanique, dans incorporé à cette pointe. On utilise généralement pour cela
lesquels l’effort de pointe était des pesons à jauges de contraintes.
mesuré par l’intermédiaire d’un train
de tiges centrales au train de tube et
poussant sur le cône .

D’un point de vue


opérationnel, cela
implique l’utilisation
de tiges de
fonçages creuses, à
l’intérieur desquelles
on doit faire passer
le câble électrique
conducteur des
informations.

111
Pointe équipée d’un peson à jauges de contraintes
V.2- Essais mécaniques
Essai de pénétration
statique (NF P 94 – 113)

Profil pénétrométrique

112112
Essais in-situ

Essai au piézocône (NF P 94-119)


Le piézocône est un pénétromètre statique dont la pointe est équipée d’un système servant à la mesure de la
pression interstitielle dans les sols fins saturés.

La plupart des piézocônes sont en outre équipés d’un manchon de frottement permettant de mesurer le frottement
unitaire local du sol sur le pénétromètre.
Principe de la mesure Ac : l’aire de la section transversale de la partie cylindrique située à la
base du cône
Au : l’aire de la section rétrécie au droit du joint de protection
Qu = (Ac – Au)u : Force généré par la pression interstitielle « u », qui
vient contrecarrer la réaction du sol qui s’exerce sur le cône.
Qc : La force mesurée par le peson est donc la différence entre deux
forces : la force Qt, que le sol exerce sur la pointe, moins la force Qu.

Schéma de principe du piézocône

113
Essais in-situ

Essai au piézocône (NF P 94-119)


Le traitement numérique des données permet de calculer :

La résistance totale de pointe à la base du cône Qc + ( Ac − Au )u  A 


qc = = qc + 1 − u u
Ac  Ac 

Le coefficient de pression interstitielle


u − u0
Bq =
qc − q0

où u0 est la pression hydrostatique initiale au repos (avant toute perturbation due au fonçage) et à la même
profondeur que le cône et q0 la contrainte verticale totale du sol en place correspondante

Durant la pénétration, on mesure l’effort exercé sur le peson et la pression interstitielle u, égale à la pression hydrostatique u0
majorée de la surpression interstitielle ∆u créée dans le terrain par le passage de la pointe :

u = u0 + ∆u

114
Essais in-situ

Essai au piézocône (NF P 94-119)

La variation de pression interstitielle peut être positive dans les sols fins peu perméables (sols contractants), ou négatives dans les sols serrés au-
dessus de leur densité critique (sols dilatants).

Détermination des caractéristiques hydrauliques

Estimation du coefficient de consolidation horizontale

L’arrêt de l’essai de pénétration au piézocône, la pression interstitielle mesurée décroît en fonction du


temps pour se stabiliser à la valeur u0 = γ w z correspondant à la charge piézométrique au repos. Cette
valeur de u 0 permet de préciser le niveau de la nappe.

Evolution de la pression interstitielle après arrêt du fonçage (Cassan , 2005) 115


Essais in-situ

D’après la théorie des drains verticaux, le coefficient de consolidation horizontale est :

4 R ²Tr
Cvr =
∆t r
R est pris égal à 2B = 4r R 2R
Tr est le facteur temps fonction du degré de consolidation ∆Ur Et du rapport = , et
r B
∆tr le temps correspondant à ∆Ur,.
De la courbe expérimentale donnant l’évolution de u en fonction de temps on déduit :

um − u0
∆U r = = ∆U 0
2
∆t r = t50 − t m

R
= 4, et ∆U 50 la théorie donne : Tr = 0,03
B =2r r

116
Essais in-situ

Estimation du coefficient de perméabilité horizontale

Pour évaluer le coefficient de perméabilité horizontal kh, on utilise la définition


du module œdométrique E0 (Parez & Bachelier, 1981) :

E0 k h
Cvr =
γw

Crvγ w
kh =
E0

γ w désigne le poids volumique de l' eau et Crv ayant été déterminé comme précédemment.

117
V.2- Essais mécaniques

Pénétromètres dynamiques

Un pénétromètre dynamique est un appareil constitué d’un train de tiges, à l’extrémité inférieure
duquel est placée une pointe conique d’un diamètre supérieur à celui du train de tiges.

L’ensemble est battu sous l’action de chocs répétés exercés sur


la tête du train de tiges (enclume) par une masse (le mouton)
tombant en chute libre d’une hauteur constante.

La pointe débordant par rapport au train de tiges, il se crée un espace


annulaire entre ce train de tiges et le sol

Deux types de pénétromètres dynamiques sont normalisés en France :

les pénétromètres de type A

les pénétromètres de type B. Schéma de principe d’un pénétromètre dynamique

118
V.2- Essais mécaniques
Pénétromètre dynamique type A (PDA) (NF P 94 - 114)
Le pénétromètre dynamique type A a pour particularité de comporter un dispositif qui permet
d’injecter une boue bentonitique dans l’espace annulaire au fur et à mesure de la pénétration dans le
terrain :

évitant ainsi le resserrement ou l’éboulement du sol sur les tiges.

permet de limiter le contact entre le train de tiges et le sol de sorte que


l’énergie de battage est transmise quasi intégralement à la pointe.

Domaine d'application

Les essais de PDA peuvent être réalisés dans tous les sols fins et
grenus dont la dimension moyenne des éléments ne dépasse pas 60
mm. L'essai est limité à une profondeur de 30 m.
Schéma de principe de la pointe d’un
pénétromètre dynamique de type A
Appareillage

Le PDA se compose d'un dispositif de battage, d'un train de tiges creuses muni

d'une pointe débordante, du matériel d'injection et d'un système de mesures.

Le mouton a une masse adaptable de 32, 64, 96 et 128 kg et une hauteur de

chute de 0,75m. Il tombe à une cadence de 15 à 30 fois par minute. 119


V.2- Essais mécaniques
Pénétromètre dynamique type A (PDA) (NF P 94 - 114)

Réalisation de l'essai

Le train de tiges est battu d'une manière continue sous la chute du mouton à la cadence de 15 à 30 coups
par minute. Le nombre de coups de mouton nécessaire pour enfoncer la pointe de 10 cm est noté en
fonction de la longueur totale des tiges introduites dans le sol.
La masse du mouton doit être adaptée en cours de battage et choisie parmi l'une des quatre masses 32,
64, 96, 128 kg, afin que le nombre de coups, pour un enfoncement de 10 cm, soit compris entre 2 et 30
inclus.

La fin de l'essai correspond à la satisfaction de l'une des conditions suivantes :

la profondeur déterminée préalablement est atteinte,

l'enfoncement sous 30 coups de mouton est inférieur ou égal à 10 cm avec la masse de 128 kg,

le rebond du mouton est supérieur à 5 cm.

120
V.2- Essais mécaniques
Pénétromètre dynamique type B (PDB) (NF P 94 - 115)

Le pénétromètre type B est en tous points identiques à appareils de type A, à l’exception du fait qu’ils ne
comportent pas de dispositif d’injection de bentonite.

Une partie de l’énergie de battage peut être mobilisée par le frottement latéral parasite qui se
manifeste entre le sol et le train de tiges, notamment en cas d’éboulement.

Dans certains cas, l’appareil ne permet pas de différencier correctement les différentes couches
de sols traversées (sols cohérents qui frottent fortement sur le train de tiges, sables boulants...).

sa capacité de pénétration est plus limitée que celle de l’appareil PDA.

Principe de l'essai

L'essai de PDB, consiste à enfoncer dans le sol par battage de manière continue un train de tiges muni en partie
inférieure d'une pointe débordante et à noter le nombre de coups nécessaires pour faire pénétrer dans le sol la
pointe d'une hauteur h de 20 cm, tout en vérifiant l'importance des efforts de frottement éventuels sur le train
de tiges.

Domaine d'application

Les essais de PDB peuvent être réalisés dans tous les sols fins et grenus dont la dimension moyenne des
éléments ne dépasse pas 60 mm. L'essai est limité à une profondeur de 15 m.
121
V.2- Essais mécaniques
Pénétromètre dynamique type B (PDB) (NF P 94 - 115)

Appareillage

Le PDB se compose d'un dispositif de battage, d'un train de tiges muni d'une pointe débordante, d'un système de

détection des efforts de frottement et d'un dispositif de mesures. Le mouton a une masse de 64 kg et une hauteur de

chute de 0,75 m ; il tombe à une cadence de 15 à 30 fois par minute. On détecte les efforts parasites de frottement du

sol sur les tiges à l'aide d'une clef dynamométrique.

Réalisation de l'essai

Le train de tiges est battu d'une manière continue sous la chute du mouton à la cadence de 15 à 30 coups par

minute. A chaque ajout de tiges et au moins tous les mètres, l'opérateur fait tourner le train de tiges à l'aide de la

clef dynamométrique ; si le couple est inférieur à 100 N.m, les efforts parasites sont négligeables.

Le nombre de coups de mouton nécessaire pour enfoncer la pointe de 20 cm est noté en fonction de la longueur

totale des tiges.

122
V.2- Essais mécaniques
Pénétromètre dynamique type B (PDB) (NF P 94 - 115)

La fin du sondage correspond à la satisfaction de l'une des conditions suivantes :

la profondeur déterminée préalablement est atteinte,

l'enfoncement sous 100 coups est inférieur ou égal à 20 cm ou l’enfoncement sous 50 coups
est inférieur ou égal à 10 cm,

le rebond du mouton est supérieur à 5 cm,

la mesure du couple effectuée à la clef dynamométrique dépasse 200 N.m.

123
V.2- Essais mécaniques

Interprétation et domaine d’utilisation des pénétromètres dynamiques


Il existe deux modes de représentation d’un profil de pénétration dynamique :

—soit on trace en fonction de la profondeur le nombre de coups Nd nécessaire pour obtenir un enfoncement donné,
en général 10 cm ;
—soit on trace en fonction de la profondeur la
résistance de pointe dynamique qd calculée à l’aide
de la formule :

M MgH
qd =
e(M + M ′) A

M est le poids du mouton,

M’ le poids des parties frappées (enclume placée

en tête du train de tiges et sur laquelle s’exercent

les chocs, train de tiges et pointe),

H la hauteur de chute du mouton,

e l’enfoncement moyen par coup,

A la section droite de la pointe

g l’accélération due à la pesanteur. 124


124A
Profil de pénétration dynamique de type
V.2- Essais mécaniques

Interprétation et domaine d’utilisation des pénétromètres dynamiques


Remarque : Le domaine d’utilisation des pénétromètres dynamiques est la reconnaissance qualitative des
terrains lors d’une reconnaissance préliminaire. Ils sont recommandés pour résoudre les problèmes suivants :

—contrôle de l’homogénéité d’un site ;

—détermination des épaisseurs des différentes couches de sols ;

—localisation des cavités ou autres discontinuités ;

—reconnaissance du niveau du toit du rocher.

Corrélations résistance de pointe au pénétromètre dynamique qd, la résistance de pointe au pénétromètre statique
qc et la pression limite pressiométrique pl .

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V.2- Essais mécaniques
Essai de pénétration au carottier (SPT) (NF P 94 – 116)
Principe de l'essai
L'essai consiste à déterminer la résistance à la pénétration
dynamique d'un carottier normalisé battu en fond d'un forage
préalable

Domaine d'application
L'essai de pénétration au carottier s'applique aux sols fins et
grenus dont la dimension moyenne des éléments ne dépasse
pas 20 mm.

Appareillage

Le mouton a une masse de 63,5 kg et une hauteur de chute de


0,76 m ;
il tombe à une cadence de battage de 15 à 30 coups par
minute.
Le tube central du carottier est fendu pour faciliter l'extraction
de l'échantillon de sol.

Schéma du carottier standard 126126


V.2- Essais mécaniques
Essai de pénétration au carottier (SPT) (NF P 94 – 116)

Réalisation de l'essai

Après la pénétration initiale du carottier solidaire de l'ensemble du train de tiges, l'essai est exécuté en deux phases.

1) Enfoncement d'amorçage : On note N0 le nombre de coups de mouton pour enfoncer le carottier de 15 cm.

2) Enfoncement d'essai : On note le nombre N =N1+N2 (appelé résistance à la pénétration) de coups de mouton

pour enfoncer le carottier de 30 cm résultant de deux enfoncement successifs de 15 cm sous N1 puis N2 coups de

mouton. N caractérise la résistance à la pénétration.

Après chaque essai, le carottier est remonté à la surface pour récupérer l'échantillon de sol remanié.

127
V.2- Essais mécaniques
Essai de pénétration au
carottier (SPT) (NF P 94 –
116)

Profil de pénétration au SPT

En fonction de la profondeur, on

donne l'enfoncement sous le poids

mort (N0) et le nombre de coups

de mouton nécessaire pour chaque

intervalle successif de 15 cm (N1

=15 cm + N2 =15 cm) ou le refus

pour 50 coups de mouton pour l'un

ou l'autre des intervalles.

On décrit également les sols qui ont été

identifiés.

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