Chapitre 1 Régime de Change Et Taux de Change (Théories Et Définitions) ..JJJ
Chapitre 1 Régime de Change Et Taux de Change (Théories Et Définitions) ..JJJ
Chapitre 1 Régime de Change Et Taux de Change (Théories Et Définitions) ..JJJ
Chapitre I :
Introduction :
Le taux de change est la base des relations économiques internationales et fait partie
intégrante de la situation quotidienne des opérateurs économiques. Le développement
vigoureux des relations commerciales et financières internationales et l'interdépendance qui
en résulte sont la première explication de l'importance stratégique de cette variable. Outre ses
aspects économiques et financiers, les taux de change jouent également un rôle clé. En tant
qu'outil ou objectif de la politique économique, même en tant que symbole du pouvoir
politique. Dans un monde complètement mondialisé sans règles formelles, les économistes
tentent de comprendre l'évolution et les conditions des taux de change, et les changements et
conditions des taux de change deviennent de plus en plus instables et incontrôlables. Les
médias professionnels commentent quotidiennement le développement des principales devises
internationales telles que le dollar américain, le yen japonais et l'euro, et analysent les
turbulences que le système monétaire international (SMI) a connues ces dernières années et la
crise financière et des taux de change du système financier. Pays émergents. Chaque pays a
une monnaie qui indique le prix des transactions effectuées sur son territoire. Cette transaction
est un contrat entre un acheteur et un vendeur pour une quantité et une devise spécifique. Le
contrat sera échangé dans une autre quantité de devise à un taux de change prédéterminé.
Chaque fois que les commerçants veulent acheter ou vendre leurs propres devises pour le
commerce, le marché des changes peut suivre l'offre et la demande de devises.
Afin de comprendre ces taux de change, il s'avère que les médias ont mentionné le taux de
change de chaque devise presque tous les jours : le taux de change de l'euro par rapport au
dollar a augmenté, l'euro a affaibli la crise de l'économie grecque.
Le taux de change peut être exprimé selon deux méthodes :
Les cotations au certain et à l’incertain1 :
En règle générale, les cotations sont dites « à l'incertain », c'est-à-dire établies en unités de
monnaie locale nécessaires pour acheter une unité de monnaie étrangère.
Par exemple, Au Maroc, le dollar est coté de la façon suivante :
L’incertain est la quantité de la monnaie nationale (la cote) équivalente à une unité
étrangère (la base) ; une unité de monnaie étrangère = X monnaies nationales, à titre
d’exemple le cours du Dollar est de 9,8437 Dirham marocaine et celui de l’Euro est de
10,8457 Dirham.
1
Patrice FONTAINE, Sciences de gestion Synthèse de cours exercices corrigés « Marchés des changes »,
paris,2009, page 20
Chapitre I : Régime de change et taux de change (théories et définitions)
Le certain est le nombre d’unités de monnaie étrangère que l’on peut obtenir
avec une unité de monnaie nationale, le cours du Dirham est de 0.101587
Dollar.
Le taux de change est également un outil de politique de stabilité macroéconomique. Face
à la finance internationale, c'est un objectif inaccessible. Le premier chapitre présentera
spécifiquement les principes de base et l'historique du taux de change, du marché des changes,
du système de taux de change et des déterminants du taux de change.
La première partie traitera du système de change et de taux de change. La deuxième partie
discutera des taux de change et des marchés des taux de change, et la dernière partie définira
la théorie de l'interprétation des taux de change.
Chapitre I : Régime de change et taux de change (théories et définitions)
1- Définition du change
L'échange est l'opération de devise étrangère contre la devise nationale. Si deux devises
sont impliquées, l'échange s'appelle l'échange direct. Si plusieurs devises sont impliquées,
cela s'appelle l'échange croisé. L'échange est l'acte d'échanger des devises de différents pays.
La forme de la monnaie est la même que la monnaie d'un pays. La plupart des actifs en
devises négociés sur le marché des changes sont des dépôts à vue des banques.
Le change peut se faire selon trois modalités, qui répondent à des besoins différents :
manuel, au comptant et à terme.
a- Le fixage
Dans un marché de gré à gré, la transaction étant conclue directement entre le vendeur
et l’acheteur, ces derniers peuvent s’entendre librement sur les termes de l’échange (quantité,
prix ...). Les opérations sont moins standardisées et moins normalisées, et s’effectuent dans
un cadre réglementaire plus souple. Les échanges de gré à gré représentent, de loin, les
volumes les plus importants, notamment parce qu’ils concernent la quasi-totalité des échanges
sur les devises dont les montants de transaction dépassent très largement les montants
observés pour les actions ou les obligations par exemple.
Exemple : L'un des marchés le plus connu de gré à gré est le marché des devises.
Sur ce marché, une entreprise ou un investisseur qui va avoir besoin de dollars
va appeler un agent de change lui demander son spread, éventuellement le
négocier en fonction du montant et échanger directement avec lui la somme de
devise qu'il souhaite convertir.
2- Historique des régimes de change :
Le SMI est l’ensemble des pratiques et des institutions régissant : Le règlement des
transactions entre les pays, la création de monnaie au niveau international.
a- Le régime de l’étalon-or2
1870-1914 : le temps de l’étalon-or est caractérisé par un système de changes fixes car les taux de
change variaient très peu autour du pair. Les limites des variations étaient fixées par les points d’entrée
et de sortie d’or (gold points) au-delà desquels se produisaient des transferts d’or, censés exercer des
effets autorégulateurs sur la balance des paiements.
1914-1945 : l’instabilité monétaire marque l’entre-deux guerres. La guerre de 1914-1918 et
2
Dominique Plihon, Les taux de change, septième édition, paris,2017, page 7
Chapitre I : Régime de change et taux de change (théories et définitions)
les tensions qui en résultent amènent la rupture du système de l’étalon-or. Les États
belligérants décident les cours forcés et l’inconvertibilité en or des monnaies.
Chaque monnaie est définie par un poids d’or (1 franc = 0,322 grammes d’or). Les
banques centrales détiennent la réserve d’or et d’argent capable d’assurer la couverture de la
monnaie fiduciaire. La monnaie fiduciaire d’un pays étant couverte par l’or, elle peut circuler
librement à travers les frontières sans aucune restriction.
Le fonctionnement du système : Les mécanismes permettant d’empêcher que des
déséquilibres durables puissent s’installer sont :
La stabilité des changes : toutes les monnaies sont soumises aux lois du marché
mais les fluctuations monétaires sont de faible amplitude ;
L’équilibre automatique de la balance des paiements par la diminution des
importations et la hausse des exportations.
c) Les limites du système :
Les parités-or étant trop rigides, elles sont impossibles à tenir à long terme à cause
des contraintes qu’elles imposent aux économies nationales et à leurs politiques économiques.
Ainsi, un pays connaissant un problème de balance des paiements doit augmenter ses taux
d’intérêt afin de favoriser l’entrée des capitaux internationaux.
En décembre 1971, à Washington, un compromis a été signé entre les pays du Groupe
des Dix (G10) (Smithsonian Agreement) qui prévoit la dépréciation du dollar américain, la
réévaluation de certaines devises par rapport au dollar américain et d'autres devises par
rapport au dollar américain L'éventail des fluctuations s'est élargi. Dollars américains.
Depuis 1985 : la coopération monétaire internationale se développe pour atténuer les
mouvements désordonnés des changes.
Septembre 1985 : les accords du Plaza consacrent le changement d’attitude des États-Unis
qui abandonnent leur doctrine du laisser-faire (benign neglect) en matière de change ; ceux-ci
décident de participer à des interventions concertées des banques centrales pour stabiliser les
changes.
Mai 1986 : au sommet de Tokyo, les principaux pays industrialisés décident d’entamer une
réflexion sur le nouveau SMI. Ils font référence à une meilleure coordination des politiques
économiques afin de promouvoir une « croissance globale plus équilibrée ».
Février 1987 : lors des accords du Louvre, le « Groupe des Cinq » grandes puissances
monétaires et le Canada conviennent de coopérer pour stabiliser les cours de change à
l’intérieur de « zones-cibles ».
Ces déclarations n’ont pas empêché les changes de continuer à fluctuer amplement.
1979-1993 : le système monétaire européen constitue la dernière expérience de changes fixes
instaurant la stabilité des monnaies à l’intérieur d’une bande de variations autorisées de +/–
2,25 %.
Ce système de changes fixes mais ajustables a contribué à la stabilisation monétaire dans
l’Union européenne. Le SME a implosé en 1993 car les changes fixes sont incompatibles avec
la forte mobilité des capitaux organisée par le marché unique des capitaux créé en 1990.
À partir de 1999 : la mise en place de l’Union monétaire européenne rétablit une fixité
désormais irréversible des parités intra-européennes. La création de l’euro, susceptible de
concurrencer le dollar, poses en des termes renouvelés la question du fonctionnement du SMI.
Chapitre I : Régime de change et taux de change (théories et définitions)
Le FMI est une organisation regroupant 184 pays. Il a pour mission de promouvoir
la coopération monétaire internationale, de garantir la stabilité financière, de faciliter les
échanges internationaux, de contribuer à un niveau élevé d’emploi et à la stabilité économique
et de faire reculer la pauvreté.
3.2- Objectif4 :
3
Julio R. Prego, Joseph A. Kumar,Alicia Etchebarne-Bourdin ,Division des services multimédias du FMI , Guide du
FMI,2004,page1
4
Julio R. Prego, Joseph A. Kumar,Alicia Etchebarne-Bourdin ,Division des services multimédias du FMI , Guide du
FMI,2004,page2-3
5
Patrick Lenain, « LE FMI », Quatrième édition, La Découverte, paris, page 8
6
Patrick Lenain, « LE FMI », Quatrième édition, La Découverte, paris, page 10-11
Chapitre I : Régime de change et taux de change (théories et définitions)
opérations courantes.
Régime de taux de change fixe et stabilité du taux de change Les pays qui ont
approuvé
La "Constitution du FMI" ont promis de ne pas procéder à une dévaluation compétitive et de
faire tout leur possible pour assurer la stabilité de leurs monnaies nationales (édition 1945)
stipule que les États membres annoncent officiellement leurs prix médians au FMI. Ces
parités doivent être exprimées en or, mais le plus souvent exprimées en dollars américains. En
fait, le dollar américain est devenu la norme du système car c'est la seule monnaie qui peut
être entièrement convertie en or à un taux de change fixe (35 dollars américains par once
d'or).
À moins que le pays ne soit occupé par des forces ennemies pendant la guerre, la
parité doit être notifiée au FMI dans les 30 jours suivant le début des opérations. Après avoir
annoncé la comparaison des prix, les pays membres doivent maintenir leurs prix en devises à
l'intérieur d'une fluctuation de 1% autour du prix médian officiel. Cependant, la stabilité du
taux de change n'est pas considérée comme un synonyme rigide irrévocable dans la
constitution du FMI. Le système envisagé est un système à taux de change fixe, mais il peut
être ajusté en cas de déséquilibres économiques de base.
Les pays membres peuvent obtenir à l'avance l'approbation du FMI pour modifier leur
ratio officiel des prix. Les pays membres qui modifient leurs taux de change sans le
consentement du FMI ne pourront obtenir de crédit de fonds au cours des prochaines années
et seront même soumis à des sanctions plus strictes, telles que l'obligation de se retirer de
l'institution. En outre, chaque pays membre a l'obligation de "consulter" le Fonds monétaire
international chaque année pour discuter de l'élaboration de ses politiques économiques.
a) Des facilités de crédit
promouvoir les flux de capitaux internationaux. De même, ces crédits visent à encourager les
pays confrontés à des déficits de balance des paiements à ne pas mettre en œuvre des
politiques préjudiciables à la communauté internationale, telles que la dévaluation compétitive
ou la fermeture du commerce extérieur.
La charte du fonds prévoit une deuxième obligation : tous les membres doivent
rendre leur devise convertible en leur activité actuelle. À cette fin, ils promettent de supprimer
les restrictions sur les achats de devises par les résidents et les non-résidents dans les
transactions courantes (c'est-à-dire les transactions impliquant des biens et des services).
Cependant, des clauses de protection sont prévues pour que les États membres dont la balance
des paiements est difficile puissent maintenir le contrôle du taux de change pendant cinq ans
après la création du fonds et pour les prochaines années. La clause de garantie permettra aux
pays européens de maintenir des restrictions sur la convertibilité de leurs devises jusqu'en
1961.
1,4542 USD / 1 EUR le 11 février 2008, la valeur de l’euro a augmenté, il s'est donc apprécié.
En revanche, le dollar s'est déprécié. Le taux d'appréciation de l’euro est égal à : [(1,4542 -
1,4480) /1,4480] × 100 = 0,4281 %. En résumé, dans le cas d'une cotation au certain, comme
dans la zone euro, si le cours d'une devise (la monnaie étrangère, par exemple le dollar)
augmente, cela signifie que cette monnaie étrangère se déprécie et qu’en revanche, la monnaie
nationale s’apprécie.
Dans le cas d’une cotation à l’incertain, comme en Suisse, lorsque le cours augmente,
cela signifie que la monnaie étrangère, par exemple le dollar, s’apprécie et qu’en
revanche, la monnaie nationale se déprécie. La distinction entre dépréciation et
dévaluation et entre appréciation et réévaluation est liée à la manière dont s'établit le
cours d'une monnaie.
Dans un système de parités fixes, les cours des monnaies sont établis par les autorités
gouvernementales ; en cas de hausse de la valeur de la monnaie, on parle de
réévaluation et, en cas de baisse, de dévaluation. Dans un système à taux de change
flottants, les cours des monnaies résultent de la confrontation de l'offre et de la
demande ; en cas de hausse de la valeur de la monnaie, le terme « appréciation » est
utilisé ; en cas de baisse, le terme « dépréciation » est utilisé.
Les principes des régimes de changes fixes Dans un système de taux de change fixes,
les taux sont maintenus constants (régime de changes fixes purs) ou peuvent aussi fluctuer à
l’intérieur d’une fourchette étroite (régime de changes fixes impur).
Les banques centrales s’engagent à maintenir la parité de leurs monnaies à un niveau fixe
selon des règles préalablement définies.
Les pays membres d’un régime de change fixes définissent leurs monnaies par rapport
à un étalon (or, devise comme l’euro ou le dollar US ou encore un panier de devises, tel que
les DTS, Droits de Tirage Spéciaux). Chaque monnaie a alors un taux de change officiel par
rapport à cet étalon de référence. Dans sa version « pure », un régime de change fixe interdit à
tout pays membre de modifier le taux de change fixe par une dévaluation (modification à la
baisse du taux de change) ou par une réévaluation (modification à la hausse du taux de
change).
On parle dans ce cas d’une parité fixe irrévocable :
Les avantages et les inconvénients des régimes de changes fixes
Ce régime de changes présente plusieurs avantages :
Chapitre I : Régime de change et taux de change (théories et définitions)
Il confère une certaine confiance en la devise du pays dans la mesure où celle-ci est
rattachée à une devise déterminée ou à un panier de devises ;
Il permet aux banques centrales de mener une politique monétaire plus indépendante ;
Il oblige les États à être plus disciplinés dans la conduite des politiques économiques.
Les inconvénients des régimes de taux de change fixes sont les suivants :
Les politiques monétaires des pays sont moins libres. Les pays peuvent avoir un
déficit de la balance des paiements tant que la communauté internationale accepte de
le financer
Les réserves internationales (devises étrangères) doivent être importantes.
Pour comprendre l’intervention d’une banque centrale sur le marché des changes, en régime
de changes fixes, il faut prendre en compte le niveau de la monnaie nationale par rapport aux
autres monnaies.
Si la monnaie est sous-évaluée, les marchés, qui anticipent sa réévaluation, en
achètent, ce qui tend à en faire remonter le cours.
La banque centrale doit prendre la position contraire, vendre sa propre monnaie et acheter les
devises vendues.
9
Gendron, Bruno, Saker, Abderrahmane, « Carrés DCG 5 - Économie 2013-2014 », Gualino,2013,
paris, page 191
Chapitre I : Régime de change et taux de change (théories et définitions)
En régime de change à flexibilité limitée, les fluctuations du taux de change sont définies par
rapport à une seule devise ou selon certains accords (cas du SME, Système Monétaire
Européen).
Les avantages et les inconvénients du système de changes flexibles :
Les avantages Le système de changes flexibles permet :
Un ajustement constant, plus rapide des cours de change ;
Les politiques monétaire et fiscale des pays peuvent être plus flexibles et plus
autonomes.
Les banques centrales n’ont plus besoin de conserver des réserves importantes
pour défendre le cours de la monnaie. Elles peuvent également s’endetter.
Les inconvénients
Les inconvénients des systèmes de changes flexibles sont les suivants :
Les cours de change enregistrent une volatilité plus grande et cela peut avoir une
influence négative sur le commerce international ;
Les fluctuations dues aux mouvements de capitaux à court terme sont
importantes
La devise du pays peut être considérée avec moins de confiance qu’une devise à
taux d’échange fixe.
4-1-3- Le peg10
Le peg est un système d’arrimage non officiel d’une devise à une autre devise. Deux
raisons principales peuvent inciter un pays à accrocher sa monnaie à une devise de référence :
La volonté de protéger la compétitivité- prix de son économie. C’est par exemple le
cas
de la Chine, dont l’excédent structurel de la balance commerciale aurait dû mécaniquement
entraîner une hausse du yuan contre la plupart des monnaies, dont principalement le dollar. La
politique de la Chine a consisté à freiner la hausse de sa monnaie domestique afin de favoriser
le développement de son économie par les exportations.
La volonté de rendre sa monnaie attractive aux yeux des investisseurs, afin de faciliter
Les entrées de capitaux, recherchées pour leur contribution au développement économique.
a) Les régimes de change selon le FMI Après les crises asiatiques (1997-1998)11
Le FMI a proposé un nouveau classement des régimes de change, en huit groupes, du plus
10
MARTEAU, Didier, « Les marchés de capitaux Ed. 2 », Armand Colin, paris,2016, page 143
11
Dominique Plihon, Les taux de change, septième édition, paris,2017, page 21-23
Chapitre I : Régime de change et taux de change (théories et définitions)
Bretton woods
1944-1971
SME
1979-1993
SMI libéralisé instable Année 1960
1999
Union Monétaire Mobilités des mouvements des capitaux Flottement des Taux de
change
Source : Dominique Plihon, opcit, p. 79
Le choix du régime de change est crucial pour la politique économique de tout pays.
Après avoir étudié l'impact de chaque système sur les résultats économiques et proposé ses
12
Liby, Guillaume, « Economie pour tous : Pour tout comprendre », Le Harmattan, paris,2019,pp
Chapitre I : Régime de change et taux de change (théories et définitions)
7 Pologne 7 Colombie
8 Russie 8 Géorgie
9 Suède 9 Guatemala
10 Royaume-Uni 1 Hongrie
0
1 USA 1 Ireland
1 1
1 Autriche 1 Ghana
2 2
1 Union Européenne (27 pays) 1 Inde
3 3
1 Indonésie
4
1 Israël
5
1 Kazakhstan
6
1 Corée du Sud
7
1 Moldavie
8
Selon le rapport 2017 du FMI sur les arrangements monétaires dans le monde, sur 163 pays,
76 pays utilisent le régime de change flottant, soit 47 % tandis que 87 utilisent une forme ou
une autre du régime de change fixe, soit 53 %. Le dollar et l’Euro sont les principales
monnaies de réserve auxquelles s’arriment les pays qui utilisent le change fixe. On compte 39
pays qui s’arriment au dollar et 25 pays pour l’Euro dont les 14 pays africains de la Zone
Franc.
Section 02 : Le taux de change et le marché de change :
Le passage d’une monnaie à l’autre se fait par l’intermédiaire du taux de change.
Celui-ci est obtenu par confrontation de l’offre et de la demande d’une monnaie sur le marché
des changes. Le change est l’opération qui permet d’obtenir une monnaie étrangère à partir
d’une monnaie nationale, ou inversement. Ainsi, le taux de change n’est qu’un prix de
marché. Il convient donc d’étudier dans un premier temps le prix particulier que représente le
taux de change, avant d’analyser dans un deuxième temps, le marché des changes.
Le marché des changes est le lieu de rencontre entre les offreurs et les demandeurs en
vue d’un échange de devises, et qui aboutit à la fixation des prix des devises exprimés entre
elles, le taux de Change.
Il n’y a qu’un seul marché des changes dans le monde dans la mesure où les transactions,
qui se font en même temps en plusieurs points de la planète, s’opèrent par téléphone, télex et
informatique. C’est également un marché en continu puisque les cours de change sont cotés
24heures/24h : en raison des décalages horaires il y a toujours une place financière ouverte.
Les opérations de change constituent un élément important de la finance internationale. D’un
point de vue pratique, tout d’abord, dans la mesure où elles assurent le passage d’une monnaie
à une autre.
Les marchés de changes permettent d’échanger des monnaies. Ces échanges peuvent avoir
lieu aujourd’hui, c’est-à-dire au comptant, Ils peuvent aussi être négociés aujourd’hui mais
pour une livraison ultérieure. Ces échanges se dénouant dans le futur peuvent être
irrévocables, ils ont alors lieu sur les marchés de changes à terme traités. Toute entreprise
ayant une activité internationale est obligée, pour régler ses transactions avec l'étranger, de
vendre des unités de sa monnaie de référence pour acheter des devises, et inversement
lorsqu'une entreprise étrangère lui achète un produit ou un service.
13
Patrice FONTAINE, Sciences de gestion Synthèse de cours exercices corrigés « Marchés des changes »,
paris,2009, page15-17
fluctuations de cours et contrôler les changes. Il est à noter que de grandes entreprises ont
développé une activité bancaire dans le cadre de ce que l’on appelle communément des salles
de marché. Cependant, le marché des changes est surtout un marché interbancaire, dans le
sens où ce sont surtout les banques qui y interviennent. Les individus qui négocient sur le
marché des changes sont appelés cambistes. Ils réalisent au mieux les ordres de leur clientèle
et s’efforcent d’obtenir des gains de change pour le compte de leur banque.
Le marché des changes est un large marché entre banques. Seules les grandes
banques sont admises à ce club lié par téléphone et télex.
Les spécialistes de ces banques sont appelés les cambistes, parmi lesquels on distingue :
Les cambistes teneurs de marché (market makers), dont le rôle est de coter les cours
Des devises directement sur le marché interbancaire pour le compte de l’institution qui les
emploie ;
Les cambistes clientèle (ou sales), qui sont des vendeurs chargés de répondre à
La demande des clients entreprises. Les banques peuvent donc agir pour leur compte ou pour
celui de leurs clients. Lorsqu'elles interviennent pour leur compte, elles peuvent agir soit pour
couvrir leur risque de change à la suite d'opérations avec leur clientèle, soit pour résoudre des
problèmes de trésorerie à court ou moyen terme, soit encore pour réaliser des gains de change
en pratiquant de l'arbitrage qui consiste à acheter et à vendre des devises n'ayant pas le même
prix à deux endroits différents. Les banques peuvent éventuellement spéculer, c'est-à-dire
acheter des devises, les détenir en attendant que leurs cours montent, et les revendre.
Théoriquement, les banques ont pour politique de ne pas spéculer. En réalité, il arrive à
certaines d'être en position de change en fin de journée (le cas où les banques ont ou doivent
des devises), et donc de spéculer. Les directions des différentes banques imposent des limites
à ces opérations.
Certains utilisateurs préfèrent recourir au service de courtiers plutôt qu’à celui de leurs
banques. Les courtiers sont des intermédiaires qui, contre rémunération, s'efforcent de trouver
une contrepartie à la demande qui leur est faite. Leurs positions d'intermédiaires leur
permettent de grouper les opérations et d'assurer l'anonymat des transactions. Ils sont
principalement localisés à Londres et à New York ; il existe une vingtaine de courtiers à Paris.
Le coût de leurs services dépend du montant et de la devise négociée, il est de l'ordre de 0,01
%.
2.4- Les banques centrales
L'échange d'une devise à l'autre se fait par le biais des taux de change. Ceci est obtenu en
comparant l'offre et la demande d'une certaine devise sur le marché des changes. Le change
est une opération qui peut obtenir des devises étrangères de la monnaie nationale, et vice
versa. Le taux de change n'est donc que le prix du marché. Par conséquent, il est recommandé
d'étudier le prix spécifique exprimé en taux de change avant d'analyser le marché des changes.
Définition :
Le taux de change est le prix d’une monnaie exprimé en une autre monnaie. C’est le nombre
d’unités monétaires que l’on peut obtenir en échange d’une unité d’une autre monnaie.
« Le taux de change est un taux nominal bilatéral.
Bilatéral parce qu’il est établi entre deux monnaies ; un pays a autant de taux de
change
Bilatéraux qu’il y a de pays.
Nominal parce qu’il est exprimé monétairement.
Les notions de taux de change réel (à la place de nominal) et de taux de change effectif
(Unique pour un pays) seront introduites un peu plus loin. Lorsque le taux de change E
(indirect, tel qu’il vient d’être défini) diminue et passe de 0,86 € à 0,80 €, la quantité de
dollars que permet d’acheter 1€ augmente ; on dit alors que l’euro s’apprécie par rapport au
dollar. Les marchandises américaines (ou libellées en dollars, comme beaucoup de
marchandises qui s’échangent sur le marché mondial) valent alors moins cher pour les
Français (et Européens).
Exemple :
Un baril de pétrole dont le prix de marché est de 100 $ va voir son prix en euros passer de 86
à 80. Mais un Airbus qui est vendu 100 millions de dollars va rapporter 80 millions d’euros à
la place de 86.
L’appréciation de la monnaie fait baisser le prix des importations qui deviennent moins
chères et des exportations qui rapportent moins. Par contre, si l’on observe le mouvement
inverse, on dit que l’euro se déprécie par rapport au dollar. La dépréciation de la monnaie fait
monter le prix des importations et des exportations, avec les effets inverses de l’appréciation.
Sur la base des observations qui précèdent, il est possible d’écrire la formule plus générale
suivante : P=E . P∗¿ où P représente le prix d’une marchandise en Europe, P* le prix de la
même marchandise à l’étranger et E le taux de change nominal bilatéral indirect entre les deux
pays concernés. Cette formule s’appelle la « Loi du prix unique » quand elle est appliquée à
une marchandise particulière échangée sur le marché mondial (pétrole, Airbus, etc.) ; elle se
transforme en un principe, la « parité des pouvoirs d’achat » (PPA), quand on l’applique à des
pays entiers dont on compare les indices des prix à la consommation. »15
Définition :
« Le taux de change réel est obtenu en multipliant le taux de change nominal par le rapport
des niveaux de prix des deux pays mesurés à partir d’une année de base commune. »16
La définition qui précède ne reflète pas les différences de pouvoir d’achat qui existent entre
les monnaies. Pour cela, il faut calculer un taux de change réel qui permet de comparer les
prix des biens entre deux pays.
Si l’on suppose qu’un bien unique se vend 1000$ aux États-Unis et 1200€ en Europe, et que
le taux de change nominal (e), observé sur le marché des changes est 1$ =0,90€, le calcul du
taux de change réel (er) s’obtient de la manière suivante :
er =(e × Prix du bien aux États-Unis/Prix du bien en Europe)= Prix du bien américain en
euros/Prix du bien européen en euros ce qui donne:
er =0,9.(1000/1200)
D’où er =0,75 C’est-à-dire que 1 dollar ne permettrait d’obtenir que 0,75 euro de ce bien
en Europe.
Le taux de change réel correspond à un indice de compétitivité-prix de l’économie
domestique par rapport à l’économie de la devise concernée. Un taux de change réel inférieur
à 1 illustre une sous compétitivité prix de l’économie domestique, ou encore une
surévaluation de la monnaie domestique par rapport à la devise étrangère. En passant d’un
bien unique à un panier de bien, le prix est remplacé par l’indice des prix respectif de chaque
pays P, pour la zone euro et P* pour l’étranger.
Le taux de change réel est alors : er =e . P∗¿ P
15
Duchêne, Gérard, Constant, Karine, Domingues, Patrick, « Economie internationale : Cours et applications »
Ed.1, Vuibert, paris,2018, page 60-61.
16
Duchêne, Gérard, Constant, Karine, Domingues, Patrick, « Economie internationale : Cours et applications »
Ed.1, Vuibert, paris,2018, page 62.
Hausse de (er) traduit une amélioration de la compétitivité-prix des produits nationaux, une
baisse de er indique une détérioration de la compétitivité prix des produits nationaux (la
compétitivité dépend à la fois des évolutions de e, P* et P).
Cotation au certain, cotation à l’incertain.
Dans le cadre d’une cotation au certain le taux de change s’exprime comme le nombre
d’unités de la devise étrangère que l’on peut obtenir avec une unité de monnaie
domestique (par exemple, 1€=1,25$).
Dans le cadre d’une cotation à l’incertain, le taux de change s’exprime comme le
nombre d’unités de monnaie domestique qu’il faut dépenser pour obtenir une unité de
devise étrangère (1$ =0,80€).
3.1.3 Le taux de change effectif :
Définition :
« Le taux de change effectif est un instrument qui permet de synthétiser tous les taux
de change bilatéraux d’un même pays en une seule donnée, en construisant ainsi une sorte de
moyenne des taux de change par rapport à tous ses partenaires. »17
Au cours d’une même période, une monnaie peut s’apprécier par rapport à certaines devises et
se déprécier par rapport à d’autres. Il convient donc de calculer le taux de change moyen
d’une monnaie avec un ensemble de devises, en tenant compte du fait que, pour un pays, les
différentes devises n’ont pas la même importance. Ainsi, le taux de change effectif est une
moyenne pondérée (par le poids de chaque pays dans le commerce extérieur du pays
concerné) des taux de change bilatéraux.
On peut bien entendu calculer un taux de change effectif réel, moyenne pondérée des
taux de change réels bilatéraux.
Enfin, on distingue habituellement les taux de change fixes et les taux de change flexibles.
Un taux de change fixe est un taux de change (ou une parité) fixé à l’avance dans le cadre
d’accords internationaux, par référence à un étalon (l’or, une autre devise, un panier de
devises).
Un taux de change flexible, ou flottant, est un taux de change qui varie librement sur le
marché des changes en fonction des offres et des demandes pour cette monnaie. Ainsi, depuis
les accords de la Jamaïque (1976), la couronne danoise flotte par rapport au dollar mais est
fixe (ou quasiment fixe) par rapport à l’euro (en raison de la coopération monétaire
européenne dans le cadre du mécanisme de change européen et de l’euro).
17
Duchêne, Gérard, Constant, Karine, Domingues, Patrick, « Economie internationale : Cours et applications »
Ed.1,Vuibert,paris,2018,page 63.
La généralisation des changes flexibles nous conduit naturellement à nous intéresser au
marché des changes.
Considérons deux pays, la France et les États-Unis, et raisonnons à une date donnée.
Le 1er janvier 2011, l’indice des prix d’un panier de référence en France est PEUR = 100 (euros)
alors qu’aux États-Unis, il faut PUSD = 137 (dollars) pour acheter ce même panier.
Le taux de change PPA d’équilibre est ainsi : EUR/USD = 137/100 = 1,37 soit 1 EUR = 1,37
USD
« Le taux de change réel, généralement noté q permet de comparer le prix des biens
nationaux à celui des biens étrangers après conversion dans une même monnaie à l’aide du
taux de change courant. On a PEUR = 100 et PUSD = 137, et prenons comme valeur du taux de
change nominal SEUR/USD = 1,17. En multipliant PEUR par le taux de change courant SEUR/USD, on
obtient l’indice de prix français exprimé en dollars : PEUR × SEUR/USD = 100 × 1,17 = 117.
En divisant ensuite par l’indice des prix des biens américains PUSD, on obtient le taux de
change réel q :
q =(PEUR/PUSD)*SEUR/USD = 117/137=0,8540
18
Laurence, ABADIE. Catherine, MERCIER-SUISSA, « Finance internationale : Marchés des changes et
gestion des risques », Armand Colin, paris,2011, page 73.
Le marché des changes est composé de deux marchés :
Le marché au comptant ;
Le marché à terme ;
« Les marchés organisés comme sur les marchés de gré à gré, les transactions peuvent avoir
lieu au comptant ou à terme. Dans un marché au comptant, la livraison des biens échangés et
leur paiement ont lieu pratiquement simultanément. Par exemple, sur un marché actions au
comptant, la livraison des titres et leur règlement ont lieu au maximum dans les deux jours
ouvrés suivant l’accord entre les parties. Sur un marché à terme, les intervenants fixent
aujourd’hui un prix pour une transaction qui interviendra à une date future donnée. Par
exemple, dans une opération à terme à un mois, la transaction est conclue aujourd’hui mais le
règlement et la livraison en contrepartie ne se feront que dans un mois. »19
« Le marché au comptant, la livraison des devises, par transfert de compte à compte se fait
dans les deux jours ouvrables qui suivent la négociation. Sur le marché à terme, la livraison
est reportée à une échéance et à un cours convenu à l’avance, appelé cours à terme. »20
« Sur le marché au comptant, les conditions de l’échange des devises (prix et quantités) sont
fixées par les co-contractants, le jour j, et la transaction effective (remise des devises) a lieu
au plus tard deux jours ouvrables après le jour j. » 21
Sur le marché des changes au comptant, appelé spot, ont lieu les achats et ventes de devises
au comptant, c’est-à-dire avec un dénouement de l’opération immédiat. A cette fin, sont
affichés les prix d’achat (Bid) et les prix de vente (Ask) pour chaque devise. Le bid
correspond au prix acheteur, c’est le cours auquel la banque est prête à acheter du dollar
contre de l’euro.
Le ask correspond au prix vendeur, c’est le cours auquel la banque est prête à vendre du
dollarcontre de l’euro. L’écart entre les deux prix est appelé écart Bid/Ask ou spread.
Spread = [(Cours vendeur – Cours acheteur) /Cours vendeur] × 100
Les cours sont donnés avec 4 chiffres après la virgule. La deuxième décimale est appelée la
figure. La dernière décimale est appelée le pip (ou point). Une baisse de 10 pips signifie donc
que le cours passe de 1,4318 à 1,4308.
19
DUPUY, Philippe, FONTAINE, Patrice, HAMET, joanne, « Les marchés de capitaux français », EMS
Editions, paris,2018, page 22.
20
Castaing, Sébastien,Coulomb, François,Vanhove, Pascal, « DCG 5 - Économie : Manuel », Ed. 6,Dunod,
Paris, 2017, page 330
21
Guillochon, Bernard, Kawecki, Annie, Venet, Baptiste « Économie internationale : Cours et exercices corrigés
Ed. 8 », Dunod, paris,2016, pages 329
b) Le fonctionnement du marché des changes au comptant22 :
« Sur le marché à terme, les conditions de la transaction sont fixées le jour j, et l’exécution
de la transaction a lieu après le deuxième jour ouvrable qui suit j. » 24
Le marché des changes à terme, appelé forward, est le marché qui permet de se couvrir contre
le risque de variation du cours d’une devise. Il permet donc à une entreprise de fixer en date
d’aujourd’hui le cours d’une devise pour une date ultérieure. Les échéances cotées sont 1
mois, 3 mois, 6 mois, 1 an.
Il y a la cotation en valeur (outright rate) qui est la cotation donnée aux clients des banques,
et la cotation en point (celle du marché interbancaire) qui est la différence entre le cours à
terme et le cours au comptant.
La cotation en points indique le nombre de points à rajouter (report ou premium) ou à
retrancher (déport ou discount) au cours au comptant pour obtenir le cours à terme.
Si le cours à terme est supérieur au comptant, on dit que la devise est en report par
Rapport à la monnaie nationale.
Si le cours à terme est inférieur au cours au comptant, on dit que la devise est en
déport
Par rapport à la monnaie nationale.
La fixation des cours à terme s’effectue via les cours du spot et les taux d’intérêt. Pour
connaître les cours acheteur et vendeur à terme, il faut connaître les cours au comptant et les
taux d’intérêt. Deux méthodes principales peuvent être utilisées pour calculer les cours à
terme : le calcul direct ou le calcul par le biais du report et déport.
Exemple :
22
Patrice FONTAINE, Sciences de gestion Synthèse de cours exercices corrigés « Marchés des changes »,
paris,2009, page19
23
KARYOTIS, Catherine, « L'essentiel de la bourse et des marchés de capitaux », Ed. 8, Gualino, paris,2020,
pages 125-128
24
Guillochon, Bernard, Kawecki, Annie, Venet, Baptiste « Économie internationale : Cours et exercices corrigés
Ed. 8 », Dunod, paris,2016, pages 329-330
Soit les taux suivants :
Taux emprunteur Taux prêteur
Taux 1 an $ 4℅ 4,25 ℅
Taux 1 an € 5,25 ℅ 5,75 ℅
Cours comptant 1,053 1,054
0,9497 0,9487
1re méthode : calcul direct du cours à terme
Calcul du cours acheteur $/€ : Une banque s’engage à acheter 1 000 000 $
contre de l’euro.
La banque emprunte des dollars au taux prêteur, soit :1 000 000/ (1 + 4, 25 %) = 959
232,61$.
Elle transforme ses dollars en euros au cours comptant, soit :959 232,61 × 0,9497 = 910
983,21 €.
La banque place ces euros sur les marchés pour une durée d’un an (au taux emprunteur),
Soit : 910 983,21 × (1 + 5, 75 %) = 963 364,74
Dans un an, la banque fournit 961 087,29 € contre 1 000 000 $
Le cours acheteur à terme sera : 961 087,29/1 000 000 = 0,9611.
Calcul du cours vendeur $/€ : Une banque s’engage à vendre 1 000 000 $
contre de l’euro.
La banque emprunte des euros au taux prêteur, soit : 1 000 000/ (1+ 4 %) = 961
538,46 $
Le montant en euros sera : 961 538,46 × 0,9487= 912 211,54 €
Dans un an, le placement aura donné : 912 211,54 × (1+ 0, 0575) = 964 663,70 € Le
cours vendeur à terme sera : 964 663,70/1 000 000 = 0,9647.
2e méthode : déport/report :
Le report et le déport reflètent la différence de taux d’intérêt, et sont calculés à partir du cours
comptant et de la différence de taux (il y a report si la différence de taux est positive, et déport
dans le cas inverse).
Calcul du report/déport pour le cours acheteur CCA = cours comptant acheteur
Report/déport= [CCA × (taux emprunteur €–taux prêt $) × J] / [36 000 + (Taux prêteur
$ × J)] = [0,9497 × (5,50 % – 4,25 %) × 360] / [36 000 + (4,25 % × 360)] = 0, 01139,
soit 114 points swaps
Calcul du report/déport pour le cours vendeur CCV = cours comptant vendeur
Report/déport= [CCV × (taux prêteur €–taux emprunteur $) × J] / [36 000 + (Taux
emprunteur $ × 360)] = [0,9487 × (5,75 % – 4%) × 360] / [36 000 + (4 % × 360)] = 0, 01596,
soit 116 points swaps
Au final, selon, cette technique de calcul, on a :
Achat Vente
Cours comptant $/ 0,9497 0,9487
€
Points swaps 114 160
Cours à terme €/$ 0,9611 0,9647
Les premières théories sont apparues au début du XXe siècle, dans un contexte de
changes fixes et de croissance rapide du commerce international.
Elles avaient tendance à supposer que seuls les échanges de biens et services, ainsi que leurs
prix, étaient les facteurs déterminants des taux de change. Mais avec le développement des
mouvements de capitaux et la généralisation des changes flottants dès le début des années
1970, un second groupe de théories mettra l’accent sur l’importance des facteurs financiers
dans l’évolution des taux de change.
Depuis, les travaux sur le sujet n’ont cessé de progresser et les économistes ont proposé de
nouvelles méthodes de modélisation fondées sur des cadres d’analyse plus complexes mais
également plus réalistes.
McKinnon (1979), dans son traité sur la PPA, estime qu’« il est commode de prendre
comme point de départ la conception selon laquelle les monnaies nationales ont des pouvoirs
d’achat, en termes de biens et services réels, qui tendent à s’égaliser ». C’est l’hypothèse
d’arbitrage complet sur le marché des biens commercialisables amenant une relation
prévisible entre les niveaux des prix et des taux de change. Plus précisément, cette théorie
(associée à l’économiste suédois Gustav Cassel, 1918), prédit qu’une monnaie se dévalue de
la même ampleur que la hausse du niveau des prix du pays, en comparaison de celle des
autres pays. Deux versions de cette théorie sont présentées : version absolue et version
relative (McKinnon, 1979 ; Baillie et McMahon, 1989 ; Anne Krueger, 1983 ; Lindert,
1989)25.
Sa forme la plus simple, mais néanmoins rigoureuse, est la théorie de la PPA absolue : celle-ci
stipule qu’en l’absence de coûts de transport et de barrières à l’échange international (et plus
généralement dans un régime de concurrence pure et parfaite), le prix d’un même bien est
identique dans tous les pays, dès lors qu’on l’exprime dans une monnaie commune.
Plus généralement, lorsque l’on considère plusieurs biens, il convient de s’intéresser au
25
Emmanuel Nyahoho, « finance internationales THÉORIE, POLITIQUE ET PRATIQUE », 2e édition,2002,
canada, page 106
niveau général des prix (et donc aux indices de prix pour un même panier de biens), et le taux
de change découlant de la PPA absolue assure qu’une unité de devise a le même pouvoir
d’achat dans le pays d’origine et à l’étranger.
Si ce n’était pas le cas, il serait possible d’exécuter des arbitrages : un bien serait
acheté là où il est meilleur marché (compte tenu du taux de conversion) pour être revendu là
où il est le plus cher, le mécanisme d’arbitrage rétablissant l’équilibre sur tous les marchés, et
par là même la parité de pouvoir d’achat.
Considérons deux pays, la France et les États-Unis, et raisonnons à une date donnée. Le
1er janvier 2011, l’indice des prix d’un panier de référence en France est P EUR = 100 (euros)
alors qu’aux États-Unis, il faut PUSD = 137 (dollars) pour acheter ce même panier.
Le taux de change PPA d’équilibre est ainsi : EUR /USD=137 /100=1,37 soit 1 EUR = 1,37
USD Si ce taux de change PPA (1,37) est différent du taux de change nominal à un instant
donné (taux de change courant), alors cela signifie que l’euro n’est pas correctement évalué à
ce moment précis. Cependant, 1er jeu de l’offre et de la demande devrait permettre rapidement
au taux de change nominal de se rapprocher de la valeur PPA, i . e qu’il devrait converger vers
le taux de change d’équilibre eEUR/USD. Prenons un exemple pour illustrer ce mécanisme.
En notant SEUR/USD le taux de change courant, et en supposant qu’au 1er janvier SEUR/USD
= 1,17, alors 1,17 < 1,37, et l’euro est clairement sous-évalué par rapport à la PPA.
Il existe ainsi une opportunité d’arbitrage qui consiste à acheter le panier de biens en France
(au prix de 100 EUR) et à le revendre aux États-Unis au prix de 137 USD (soit l’équivalent de
137/1,17 = 117 EUR) dégageant ainsi un gain de 7 EUR.
La possibilité d’arbitrage entraîne une augmentation de la demande pour les biens
domestiques au détriment des biens importés, et donc une demande accrue pour la devise
nationale (ici l’euro), ce qui contribue à l’appréciation de l’euro par rapport au dollar et à la
convergence vers la valeur d’équilibre PPA :
eEUR/USD = 1,37. A Contradiction, si le taux nominal s’établissait à SEUR/USD = 1,45 > 1,37, l’euro
serait surévalué et on assisterait à une dépréciation de l’euro jusqu’à ce que le taux de change
nominal atteigne son point d’équilibre. Dans la réalité, cette théorie souffre de quelques
faiblesses (nous y reviendrons), notamment parce qu’elle considère comme déterminant
unique du taux de change le seul niveau des prix. Or, les prix qui prévalent dans un pays ou
une région donnée dépendent eux-mêmes de la structure de marché qui y prévaut
(concurrence plus ou moins vive), des coûts d’approvisionnement ou de distribution…
Le niveau des prix ne tend donc pas en réalité à s’égaliser de manière absolue (e A/B × PA ≠PB).
Une autre version de la PPA, dite théorie de la PPA relative, permet de lever cette
dernière limite, en supposant que le taux de change entre deux pays s’ajuste pour refléter les
variations du niveau des prix dans le temps. Elle consiste à expliquer non pas le niveau même
du taux de change à un moment donné, mais son évolution entre deux périodes.
Tout comme nous avions eA/B × PA = PB, si l’on s’intéresse à présent aux variations des
indices de prix entre deux dates t et t-1, alors la variation du taux de change qui permet
d’assurer la PPA relative est donc :
• (etA/B/e t-1A/B) × (Pt A/Pt-1A) = (PtB/Pt-1B)
Pour l’autre devise. La variation relative du taux de change qui permet d’assurer la PPA
relative est donc :
(e t A/B – et-1 A/B/e t-1A/B) = (et A/B/e t-1A/B) – 1 ce qui vaut (Pt B/P t- 1 B)/(PtA /Pt- 1A) – 1
1+ 5,26 %
dollar devrait donc être de −1 soit une appréciation de l’euro de 3,72 % entre 2010
1+ 1,48 %
et 2011. Nous aurions pu retrouver par approximation ce résultat puisque inf EUR – infUSD =
5,26 % – 1,48 % ≈ 3,78 % soit proche de 3,72 %.
Les variations du taux de change permettent donc de compenser les variations des prix liées à
l’inflation. Cela signifie que des pays ayant des taux d’inflation différents doivent s’attendre à
ce que leur taux de change bilatéral s’ajuste dans le long terme, de façon à compenser ces
écarts d’inflation : cela se traduit par une appréciation de la monnaie du pays ayant le taux
d’inflation le plus bas au détriment de l’autre.
On retrouve le principe selon lequel un pays présentant un taux d’inflation supérieur à celui
des autres pays devrait légitimement voir sa monnaie se déprécier. Ces deux versions de la
PPA peuvent également être formulées à partir d’un indicateur synthétique, le taux de change
réel. Celui-ci se définit comme le rapport de niveaux de prix exprimés dans une monnaie
commune.
Le prix d’un produit en euro x cours de l’euro = prix du même produit en devises étrangères.
Si dans un pays A, le taux d’inflation InfA > taux d’inflation du pays B, InfB, les exportations
du pays B vers le pays A se développeront. En effet, les prix des produits du pays A seront
moins élevés et les exportations du pays A vers le pays B diminueront.
Conséquences26 :
Cette évolution des flux d’échanges entraîne un déficit de la balance commerciale du
pays A et donc une baisse de la valeur de la monnaie A par rapport à la monnaie B ;
Les cours de change devront alors s’ajuster pour que l’équilibre soit rétabli.
L’indice Big Mac est une mesure officieuse de la parité de pouvoir d’achat, mise au
point par le magazine The Economist en 1986. Cet indice réduit la mesure du taux de change
PPA au simple prix d’un Big Mac, en partant d’un constat simple :
McDonald’s est présent dans tous les pays du monde, y compris les plus pauvres, et le
prix d’un Big Mac est donc un élément qui permet de comparer le coût de la vie entre les
pays. Par ailleurs, ce produit rassemble plusieurs facteurs de L’évolution économique d’un
pays à savoir les matières premières (produits importés ou non) et les services (cuisiniers,
vendeurs). De plus, McDonald’s étant l’une des plus grandes entreprises du monde, les coûts
de production sont tirés au maximum vers le bas (de par leur pouvoir de négociation). L’autre
grand avantage, et qui contre l’un des défauts de la PPA, est que les prix de vente sont fixés
nationalement par la firme : le prix d’un Big Mac est donc le même en ville ou à la campagne
même si quelques écarts peuvent subsister. Chaque année, l’hebdomadaire The Economist
effectue un tour de globe et relève les différents prix du Big Mac. Pour l’année 2020, les
index Big Mac dans une vingtaine de pays étaient les suivants :
26
GENDRON, Bruno, SAKER, Abderrahmane, « Carrés DCG 5 - Économie 2013-2014 », Gualino,2013, paris,
page 187
Figure : la comparaison de prix de Big Mac dans quelque pays
Source : www.statista.com27
Si l’indice Big Mac élimine certes certains défauts de la PPA (à savoir l’homogénéité
des prix dans un pays et la qualité du produit), de nouveaux sont créés. Ainsi le prix d’un Big
Mac est en fonction de la demande pour ce produit, or certains pays consomment beaucoup
moins de Big Mac dans leurs habitudes alimentaires, le prix est donc plus cher. De plus,
certains pays, afin de protéger leur marché local, établissent des barrières commerciales
(taxes) a afin de limiter l’implantation de certaines entreprises étrangères, dont McDonald’s,
amenant à des prix plus élevés. Le prix du Big Mac n’est donc pas l’indice parfait espéré.
Dans deux articles distincts, Paul Samuelson et Béla Balassa (1964) partent du constat
suivant : l’existence de biens non-échangeables conduit à remettre en cause la validité de la
PPA quand les niveaux de revenu des pays sont différents. L’une des principales limites à la
théorie de la parité de pouvoir d’achat des taux de change a trait à l’existence dans tous les
pays d’un secteur structurellement abrité de la concurrence internationale.
En effet, de multiples facteurs (barrière linguistique et distance géographique pour les services
domestiques, coûts de transport pour le bâtiment…) font que de nombreux biens mais surtout
Services sont, de facto, non-échangeables à l’échelle internationale.
La PPA, fondée sur l’arbitrage, ne peut donc être vérifier sur ce type de biens.
Les auteurs proposent alors un modèle, plus connu sous le nom de « Modèle Balassa-
Samuelson », dont le point de départ est la constatation suivante : les niveaux de revenus par
tête d’un pays répètent grossièrement les déférences de productivité du travail. Les pays en
voie de développement présentent ainsi des niveaux de productivité inférieurs aux autres pays
développés. De plus, les différences de productivité constatée sont plus grandes dans le
secteur des biens échangeables que dans le secteur protégé. Au cours du processus de
27
développement des pays à faible revenu, la productivité augmente, et elle a tendance à
augmenter plus vite dans le secteur des biens échangeables que dans le secteur protégé.
Les prix des biens échangeables étant fixes par la concurrence internationale, une
augmentation de la productivité dans ce secteur y entraîne une hausse des salaires, non-
préjudiciable à la compétitivité, hausse qui se diffuse à l’ensemble de l’économie (de par la
mobilité supposée du travail entre tous les secteurs).
Il en résulte une montée des prix relatifs dans le secteur des biens non-échangeables.
L’indice des prix étant une moyenne entre les deux secteurs, il y a augmentation des prix
des biens nationaux par rapport à ceux de l’étranger, traduisant, par définition, une
appréciation du taux de change réel.
L’effet Balassa désigne cette appréciation tendancielle du taux de change réel des pays
au cours de leur processus de rattrapage économique, sous l’effet des gains de productivité
relatifs dans le secteur des biens échangeables. De plus, selon les auteurs, alors que l’arbitrage
entre les prix et le taux de change égaliserait les prix des biens échangés d’un pays à l’autre,
cela ne serait pas le cas pour les biens non-négociés :
Les déférentiels de productivité entre les secteurs exposés et ceux abrités de la
concurrence internationale expliquent alors que le taux de change réel soit différents du taux
de change PPA d’équilibre. Au niveau agrégé, les prix ayant augmenté par rapport au reste du
monde, le taux de change réel du pays à faible revenu s’apprécie, le pays à productivité
supérieure se retrouvant alors avec une monnaie surévaluée par rapport à la PPA. La
surévaluation d’une monnaie peut donc s’expliquer, comme c’est le cas ici, par des motifs
purement structurels.
1.1.7- L’appréciation de la théorie28 :
La vérification :
De nombreux auteurs ont testé cette théorie qui se vérifie plutôt dans le long terme que sur
le court terme. On constate de nombreux écarts fréquents et prolongés de certaines monnaies
par rapport à la parité des pouvoirs d’achat. Le modèle fonctionnerait plus mal pour les
devises ayant un poids important dans les mouvements de capitaux que pour les autres.
Les incertitudes Plusieurs questions restent en suspens :
La mesure de l’inflation diffère
Selon les prix considérés : à la consommation, à la production, des exportations ou des
importations ;
28
Avenel, Jean-David, Peyrard, Max, « L'essentiel du risque de change et de ses instruments de couverture », Ed.
1, Gualino, paris,2016, page 36-37
La durée de la période d’ajustement des cours par rapport aux prix, tout
comme
Le choix de l’année de base, est mal définie ;
– d’autres facteurs que les prix interviennent dans la balance commerciale et la balance des
Paiements en particulier ;
– l’élasticité par rapport au revenu et aux prix de la demande d’exportations et d’importations
– la théorie ne concerne que la balance des transactions courantes et non la totalité de la
balance des paiements ;
– la théorie suppose que l’on peut anticiper les taux d’inflation dans les différents pays ;
– les gouvernements disposent d’autres moyens que la variation des cours de change pour
réagir face à un déficit de la balance des paiements, en particulier les interventions de la
banque centrale.
Les indices de change nominaux et réels :
Un indice de taux de change effectif calcule la valeur d’une devise à différents moments.
Comme un pays possède différents partenaires pour commercer, il importe de savoir si la
devise du pays est surévaluée ou sous-évaluée en termes de parité de pouvoir d’achat. Le
cours de change effectif réel donne l’évolution du cours de change moyen par rapport aux
monnaies des partenaires commerciaux pondéré en fonction de l’importance des flux
commerciaux.
Les indices de taux de change réels sont obtenus en pondérant les taux de change bilatéraux
entre le pays étudié et ses principaux partenaires. Ils indiquent de combien le pouvoir d’achat
pondéré a changé par rapport à une année de base. Ils permettent d’apprécier la pression à la
hausse ou à la baisse des cours de change sur la balance des paiements et de connaître l’indice
de compétitivité du pays. Les indices de cours réels effectifs seraient de 100 si les variations
de change compensaient exactement les différentiels de taux d’inflation. Le cours de change
sera considéré comme surévalué du point de vue de la compétitivité s’il se renforce plus que
ne le justifie le taux d’inflation et si l’indice est supérieur à 100. Inversement le cours sera
considéré comme sous-évalué du point de vue de la compétitivité si l’indice est inférieur à
100. Dans la pratique, on utilise souvent l’indice Morgan publié par le journal Financial
Times.
2- A court terme :
2.1- La parité des taux d’intérêt (PTI)29 :
29
Cherif, Mondher, « Les taux de change », RB édition, paris,2002, page 48
Développée par J.M. Keynes en 1923, cette théorie s’appuie sur les comportements
d’arbitrage tendant à limiter les écarts entre les taux de change au comptant et à terme.
La parité des taux d’intérêt Développée par Keynes, la théorie de la parité des taux d’intérêt
(PTI) s’explique par les possibilités d’arbitrage entre les marchés financiers.
« Pour transférer des fonds d’un pays à l’autre dans le but de placement rémunérateur,
l’investisseur doit convertir ses avoirs dans la monnaie du pays où il investit. De même,
lorsqu’il rapatrie son capital et ses bénéfices, il lui faut reconvertir ces sommes dans sa
monnaie nationale. Comme tous les investisseurs opèrent de la même manière, ces
mouvements internationaux de capitaux influencent nécessairement l’évolution à court terme
des taux de change.
La conduite de l’investisseur est dictée par les deux déterminants qui affectent la rentabilité de
son placement :
L’écart de rendement entre le pays étranger et l’économie nationale, donné par le
différentiel entre les taux d’intérêt nominaux (hors inflation) ;
L’évolution supposée du taux de change, entre le moment où il investit à l’étranger et
le moment où il rapatrie ses avoirs. »30
Le différentiel des taux d’intérêt entre deux pays doit compenser l’évolution des cours de
change. Elle exprime l’idée que la différence entre le cours d’échange au comptant et le cours
de change à terme, exprimée en pourcentage du cours au comptant, tend à égaler l’écart de
taux d’intérêt entre les placements à des termes similaires dans les monnaies en cause, soit :
Y ( 1+ i ) =Y ¿
Ou encore : i – i∗¿(F−S)/ S
Où Y représente un capital exprimé en monnaie domestique, i et i* les taux d’intérêt
respectifs domestiquent et étranger, F le taux de change à terme et S le taux de change
courant.
Il s’agit de comparer le rendement en monnaie domestique d’un placement en actifs
domestiques et d’un placement en actifs étrangers après couverture à terme. L’investisseur
sera indifférent à détenir l’un ou l’autre des actifs lorsque leurs rendements seront égaux.
En d’autres termes, les différentiels de taux entre deux pays devraient refléter le taux de
dévaluation ou de réévaluation anticipée d’une monnaie par rapport à l’autre. Dans la
pratique, les cours à terme sont de peu d’utilité pour les prévisions des cours de change. Des
études empiriques montrent que plus de 90 % des modifications des cours d’échange ne sont
30
Gendron, Bruno, Saker, « Abderrahmane, DCG 5 - Economie : Manuel complet, applications et corrigés »,
Gualino, paris,2007, page 289
pas prévues par le cours à terme.
« Le principe de la PTI stipule que si deux devises ont des taux d’intérêt différents, alors cette
différence se reflétera dans les taux de change à terme et dans les taux de change futur
anticipé par les acteurs du marché.
Il existe en réalité deux versions de la parité des taux d’intérêt :
La parité des taux d’intérêt non couverte en change (PTINC) : qui introduit le taux
De change futur anticipé dans la relation entre les taux de change (au comptant et à terme) et
les taux d’intérêt.
La parité des taux d’intérêt couverte en change (PTIC) : qui établit un lien entre
taux
De change courant et taux de change forward (le taux forward est le taux de change déterminé
aujourd’hui sur le marché à terme, pour une opération de change future) et les taux d’intérêt
des deux devises concernées. »31
2.1.2- La parité des taux d’intérêt non couverte (PTINC)32
Les transactions sur devises liées au commerce international sont considérées ici
comme négligeables par rapport à celles qui résultent des comportements d’arbitrage entre
actifs libellés dans des monnaies différentes.
L’équilibre du marché des changes est réalisé lorsque les actifs domestiques et étrangers
offrent le même taux de rendement.
Considérons le cas d’un opérateur qui a le choix de placer pour un an 1 euro dans un actif
libellé en euros pour lequel le taux d’intérêt est r, ou dans un actif libellé en dollar, pour
lequel le taux d’intérêt est r*.
On note e le taux de change actuel de l’euro par rapport au dollar (1 euro = e dollar), et
ea le taux de change au comptant anticipé à échéance d’un an. Le taux de rendement du
placement en euro est r.
L’évaluation, en euros, du taux de rendement du placement en dollars, fait intervenir le taux
de change actuel et le taux de change futur anticipé :
1 euro procure aujourd’hui e dollars, qui, placés à 1 an au taux r*, procureront à l’échéance un
capital de e (1 + r*) dollars, dont la valeur anticipée en euros est :
e ¿¿
31
Abadie, Laurence, Mercier-Suissa, Catherine, « Finance internationale : Marchés des changes et gestion des
risques », Armand Colin, paris,2011, page 79
32
Guillochon, Bernard, Kawecki, Annie, Venet, Baptiste, « Economie internationale : Cours et exercices
corrigés Ed. 8 », Dunod, paris,2016, page 342-343
Où e°a = ea – e e est le taux anticipé d’appréciation (si e°a 0) ou de dépréciation
C’est-à-dire au taux d’intérêt servi sur les placements en dollars, diminué du taux
d’appréciation anticipé (ou augmenté du taux de dépréciation anticipé) de l’euro par rapport
au dollar.
Tant que subsiste une différence entre le taux de rendement des actifs libellés en monnaie
domestique (r) et celui des actifs libellés en monnaie étrangère r – e° a , les transferts de
capitaux offrent des possibilités de gain.
L’équilibre est la situation où l’égalisation des taux de rendement élimine
Les comportements d’arbitrage qui fondent la condition de parité non couverte de taux
d’intérêt impliquent que les opérateurs supportent un risque de change, puisque le taux de
change futur est inconnu au moment où est prise la décision. Ce risque peut être évité en
recourant au marché à terme.
Dans le cas de transactions à terme, le contrat, établi aujourd’hui, stipule que
l’exécution de la transaction aura lieu à une date ultérieure, à un prix, le taux de change à
terme, noté f, fixé dès aujourd’hui, au moment où le contrat est négocié. La différence,
f −e
exprimée en termes relatifs, entre le taux au comptant et le taux à terme :
e
33
Le taux de rendement attendu sur le placement en dollar est x tel que 1 + x = 1 + r 1 + e°a
soit x = r – e°a – xe°a, et, en considérant le dernier terme comme négligeable x r – e°a.
34
Guillochon, Bernard, Kawecki, Annie, Venet, Baptiste, « Economie internationale : Cours et
exercices corrigés Ed. 8 », Dunod, paris,2016, page 345-346
Est appelée taux de report si elle est positive, ou taux de déport si elle est négative.
Le placement à l’étranger, avec couverture sur le marché à terme, implique l’achat de
monnaie nationale au taux actuel au comptant (e), le placement au taux r*, et la vente à terme
de monnaie étrangère contre monnaie nationale au taux à terme (f) connu aujourd’hui, soit un
rendement en monnaie nationale égal à : e ¿¿
(Le taux de change à terme et les taux d’intérêt concernent des échéances identiques).
En utilisant l’approximation indiquée précédemment 1 l’équilibre est la situation où
l’égalisation des taux de rendement supprime toute occasion d’arbitrage :
r∗−f −e
r=
e
Exemple
Si les placements en euros à 1 an procurent un intérêt de 3 %, et ceux en dollars un
Intérêt de 2 %, la PTI couverte implique que le taux de report de l’euro est de 1 % : si le taux
au comptant de l’euro est de 1 euro = 1,05 dollar, Le taux à terme (à échéance d’un an) est de
1,06 dollar.
Cette relation constitue la « parité couverte des taux d’intérêt » (PTIC) : Le qualificatif de «
couverte » indique que les arbitrages ne comportent pas de risque puisqu’ils s’appuient sur
des taux à terme, connus dès aujourd’hui, et non sur des taux anticipés.
Parité des taux d’intérêt couverte Le taux d’intérêt domestique est égal au taux d’intérêt
étranger, diminué du taux de report, ou augmenté du taux de déport, de la monnaie
domestique.
Montant nominal
rembourser : F × Montant nominal=
( ( 1+iE × T ) )
∗S 0∗(1+i $ × T )
D’où :
0∗(1+is× T )
F (0 , T )=S
(1+iE ×T )
Si le taux d’intérêt dollar est plus élevé que le taux d’intérêt euro, l’euro- dollar à
terme
Cote plus chère que l’euro- dollar spot. On dit que l’euro- dollar est en report. La couverture
de la position a en effet un coût, le taux d’emprunt des dollars étant plus élevé que le taux de
placement des euros ;
Si le taux d’intérêt dollar est plus bas que le taux d’intérêt euro, l’euro- dollar à terme
Cote moins chère que l’euro- dollar spot. On dit que l’euro- dollar est en déport. Ce n’est pas
un cadeau fait à l’acheteur à terme, la couverture de la position s’accompagne d’un gain, le
taux d’emprunt des dollars étant plus bas que le taux de placement des euros ;
Si les taux d’intérêt dollar et euro sont identiques, le cours à terme est égal au cours
Comptant. On dit que l’euro- dollar est à parité.
Mais comment rattacher cette formule à celle du différentiel de taux d’intérêt… ?
Le coût de portage d’une devise est le différentiel de taux d’intérêt.
On retrouve cette idée en calculant l’écart relatif entre le cours à terme et le cours comptant,
Soit on obtient :
0∗( 1+iE × T )
S −S 0
(F (0 , T )– S 0) ( 1+is ×T ) t
= =S 0∗([(is – iE )]× T ¿¿¿ ( 1+iE × T ) )
S0 S0
La différence relative entre le cours à terme de l’euro et son cours comptant est bien égale au
différentiel des taux d’intérêt, actualisé au taux euro.
Du calcul du cours à terme à la théorie de la parité des taux d’intérêt :
Même si vous êtes désormais convaincu(e) que le cours à terme est égal au cours
comptant majoré ou minoré du différentiel des taux d’intérêt, vous vous interrogez
probablement encore sur le lien entre le cours à terme et le cours comptant anticipé, en ne
comprenant toujours pas pourquoi le cours à terme n’est pas égal au cours comptant anticipé
par le marché.
Votre idée n’était pas illégitime, et s’inscrit en fait dans le cadre de la théorie des anticipations
pures.
Un raisonnement par l’absurde permet en effet d’affirmer que le cours à terme est égal, sous
certaines hypothèses, au cours comptant anticipé :
Si le marché pensait, à l’instant 0, que le cours spot anticipé en T, ST, allait être
Supérieur au cours à terme d’échéance T, F0, T, il achèterait les euros à terme, dans l’espoir de
les revendre à un cours spot plus élevé. Cette opération augmenterait le cours à terme de
l’euro jusqu’à ce que le profit anticipé s’annule. Donc, disent les adeptes de la théorie des
anticipations, le cours à terme ne peut être inférieur au cours comptant anticipé ;
Si le marché pensait, à l’instant 0, que le cours spot anticipé en T, ST, allait être
Inférieur au cours à terme d’échéance T, F0, T, il vendrait les euros à terme, dans l’espoir de les
racheter à un cours spot plus bas. Cette opération baisserait le cours à terme de l’euro jusqu’à
ce que le profit anticipé s’annule. Donc, disent les adeptes de la théorie des anticipations, le
cours à terme ne peut être supérieur au cours comptant anticipé.
Cours à terme =cours comptant anticipé +prime de risque La théorie pure des
anticipations s’inscrit dans un univers de neutralité au risque des agents économiques et est
souvent illustrée par l’identité entre le cours à terme et le cours comptant anticipé.
Mais comment articuler cette affirmation avec le calcul effectif du cours à terme ?
Dans le cadre de la théorie pure des anticipations, on a :
F (0, T) = Se (0, T) = S0 + ∆Se
Où Se 0, T est le cours comptant anticipé en T à l’instant 0, et ∆ S e la variation anticipée du
cours spot entre 0 et T.
On sait par ailleurs que le cours à terme est toujours égal au cours comptant majoré ou minoré
du différentiel des taux d’intérêt :
Les deux modes d’estimation du cours à terme conduisent au même résultat si :
F0, T = S0 × [1 + (is – iE) × T] et F0, T = S0 + ∆Se
C’est- à- dire si la variation anticipée du cours de change est égale au différentiel de
taux d’intérêt. C’est précisément ce qu’écrit Keynes lorsqu’il développe la théorie de la parité
des taux d’intérêt et affirme que le différentiel des taux d’intérêt entre deux monnaies est égal
à la variation anticipée du cours de change.
En conséquence, le cours à terme est nécessairement égal au cours comptant anticipé.
Appréciation de la théorie de la parité des taux d’intérêt35 :
La théorie permet de relier les marchés monétaires nationaux et les marchés des
changes. Il suffit de comparer le taux de déport ou de report à différentes échéances avec les
taux d’intérêt aux mêmes échéances pour tester la théorie. En revanche, il est difficile
d’obtenir les données correspondant au même moment. Les études tendent cependant à
vérifier la théorie malgré quelques écarts. Les arbitrages de taux d’intérêt couvert
35
Avenel, Jean-David, Peyrard, Max, « L'essentiel du risque de change et de ses instruments de couverture », Ed.
1, Gualino, paris,2016, page 38
ramèneraient les cours vers l’équilibre sur le marché des changes si les écarts entre taux de
déport (ou report) et le différentiel de taux d’intérêt étaient trop élevés.
L'approche monétariste est très différente de l'analyse "réelle" des devises : Selon ce
dernier, la détermination du taux de change reflète d'abord l'équilibre du marché monétaire.
Le développement de l'échange est lié à l'équilibre des réglementations officielles et n'a rien à
voir avec les transactions courantes. De plus, la théorie monétaire du monétarisme a été
développée notamment par Frenkel [1976] dans les années 1970. Elle se situe dans le cadre
d'un système de taux de change flexible qui cherche à prouver qu'il est supérieur au système
de taux de change fixe Supériorité.
37
Dominique Plihon, Les taux de change, septième édition, paris,2017, page 51-55
Le point de départ du raisonnement monétariste est la demande de monnaie, considérée
comme la relation macro-économique la plus stable et la plus importante. Cette fonction
dépend, d’une manière classique, du revenu, des prix et du taux d’intérêt,
Comme suit :
(1) M =P . L(Y ,i)
(2) M∗¿ P∗. L ¿
Où :
M et M* sont les stocks de monnaie domestique et étranger ;
P et P* sont le niveau général des prix domestique et étranger ;
Y et Y* sont le niveau du revenu réel domestique et étranger ;
i et i* sont les taux d’intérêt réels domestique et étranger.
Les équations (1) et (2) décrivent l’équilibre sur les marchés monétaires domestique et
étranger à partir des stocks de monnaies offerts (M et M*), considérés comme exogènes
(contrôlés par les autorités monétaires), du niveau des prix (P et P*) supposés flexibles, et des
fonctions de demande d’encaisses réelles L () supposées semblables dans les différents pays
pour simplifier.
On notera que, dans ce modèle, les agents économiques ne détiennent que de la
monnaie nationale. Les arbitrages s’effectuent entre actifs monétaires nationaux, d’une part, et
actifs réels et financiers domestiques et étrangers, d’autre part. Il y a donc absence de
substituabilité entre les actifs monétaires domestiques et étrangers, mais parfaite substitution
entre actifs réels et financiers domestiques et étrangers. Le taux de change est introduit dans le
modèle de base en postulant la PPA, ce qui donne :
(3) P=E . P∗¿
Où E est le cours d’une unité de devise étrangère en monnaie nationale
(Cotation à l’incertain : une hausse de E correspond à une dépréciation de la monnaie
nationale).
En combinant les équations (1) à (3), et par élimination des prix, on obtient :
M
E=
(4) La relation M∗¿∗L(Y , i)
¿
L¿¿
(4) fait ainsi dépendre le taux de change des offres et demandes de monnaie, la détermination
du taux de change étant expliquée par les évolutions relatives entre pays des masses
monétaires, des revenus réels et des taux d’intérêt. Le taux de change, qui est le prix relatif
des monnaies, est déterminé par l’offre de monnaie contrôlée par les autorités monétaires,
d’une part, et par les comportements des détenteurs d’encaisses monétaires, d’autre part. Il
apparaît en particulier que, pour des taux d’intérêt et des revenus réels donnés, le taux de
dépréciation de la monnaie nationale est égal à la différence entre les taux de croissance.
38
Dominique Plihon, Les taux de change, septième édition, paris,2017, page 56-58
h) i et i* sont les taux d’intérêt des titres domestiques et étrangers ;
i) r et r* sont les risques sur les titres domestiques et étrangers.
Les équations (5) à (7) décrivent les conditions d’équilibre de marché et les
comportements de demande de monnaie nationale, de titres nationaux et de titres étrangers qui
sont les trois actifs à la disposition des agents. Les demandes de ces trois actifs sont une
fonction positive de la richesse existante.
Par ailleurs, il est supposé que la demande de monnaie nationale donnée par l’équation
(5) décroît avec les hausses de taux d’intérêt soit nationaux, soit étrangers. La demande de
titres nationaux donnée par l’équation (6) augmente avec le taux d’intérêt domestique et le
risque sur les titres étrangers ; elle décroît avec le taux d’intérêt étranger et le risque sur les
titres nationaux. Symétriquement la demande de titres étrangers décrite par l’équation (7)
s’accroît avec les taux d’intérêt étrangers et les risques des titres nationaux ; elle diminue avec
les taux d’intérêt nationaux et les risques sur les titres étrangers. La relation comptable (8)
définit la contrainte budgétaire des investisseurs, mesurée par leur richesse globale. D’après
cette relation, on doit avoir : a + b + c = ( )39, de telle sorte que les équations de
comportement (5) à (7) ne sont pas indépendantes.
Par ailleurs, F peut être positif ou négatif, selon que le pays considéré est créditeur ou
débiteur net par rapport à l’étranger. En combinant les équations (5) à (8), on obtient la forme
réduite suivante du modèle :
(9) E F=(1 – a – b)W =f ¿
Cette relation peut être réécrite sous la forme :
(10) E=f ¿
La relation (10) fait apparaître le taux de change comme une variable déterminée par le
processus des choix de portefeuille qui permet une répartition de la richesse entre monnaie
nationale, titres nationaux et étrangers conforme aux désirs des investisseurs.
En d’autres termes, le taux de change est le prix qui assure l’équilibre sur les différents
marchés d’actifs nationaux et étrangers.
Dans le cadre du modèle de choix de portefeuille, Le taux de change est donc
déterminé par les facteurs qui affectent l’offre et la demande d’actifs monétaires et financiers.
Partant d’un équilibre initial, on peut étudier l’impact des variations de certains de ces
facteurs sur le change. Une hausse du taux d’intérêt domestique élève la part
désirée de richesse détenue sous forme d’actifs nationaux, ce qui accroît la demande de
39
La formulation retenue ici suppose également que les fonctions de demande sont homogènes de degré 1 par
rapport à W, c’est-à-dire que toute variation relative de W induit une variation relative identique de M, B et F.
monnaie nationale et conduit à l’appréciation de celle-ci (la variable E diminue dans
l’équation (10)).Ce résultat est opposé, il faut le souligner, à celui du modèle monétaire
(tableau).
La dépréciation du change se produit évidemment en cas de hausse du taux d’intérêt
étranger.
Un accroissement du stock de monnaie nationale décidée par les autorités monétaires
engendre un excès d’offre de monnaie, ainsi qu’un excès de demande de titres nationaux et
étrangers.
Il y a une sortie de capital, correspondant aux achats de titres étrangers, ce qui amène une
dépréciation de la monnaie nationale.
Portée des modèles de portefeuille40 :
En raison du manque de données statistiques fiables sur la richesse, en particulier les
avoirs étrangers, il est souvent difficile de vérifier empiriquement les modèles de choix de
portefeuille. Des estimations complètes de ces modèles sont parfois impossibles, ce qui
conduit généralement à des équations simplifiées et incertaines, notamment comme le montre
Melitz [1981]. L'objectif principal de la méthode en termes de sélection de portefeuille est de
fournir une vision riche et très générale du processus de détermination du taux de change,
notamment en raison d'hypothèses "réalistes", telles que l'imperfection de la remplaçabilité
des titres.
Pour cette raison, le modèle de choix de portefeuille constitue aujourd’hui un cadre
d’analyse très « consensuel ». Le modèle de Branson [1975] illustre bien cet enrichissement
de l’analyse.
Deux idées principales y sous-tendent la formalisation de la détermination du taux de
change :
À long terme, le taux de change est un processus dans lequel les devises
Interagissent entre elles. Flux réel et marché des stocks d'actifs. Pour illustrer cette idée,
supposons qu'une innovation technologique entraîne une réduction de la demande
d'importation.
En raison de l'amélioration du compte courant, cela a entraîné une augmentation de
l'actif net étranger. Pour rétablir l'équilibre de son portefeuille de placements, les résidents
canadiens chercheront à réduire leurs avoirs étrangers et à accroître leurs avoirs en titres
nationaux. Des titres étrangers sont vendus, ce qui entraîne une offre excédentaire de devises
et une appréciation du taux de change. Par conséquent, dans le modèle de choix de
40
Dominique Plihon, Les taux de change septième édition, paris,2017, page 65-67
portefeuille, l'échange de biens et de services affecte le taux de change par le biais de l'impact
sur les avoirs étrangers.
A court terme, le taux de change est déterminé en fonction de la situation au moment
Marché d'inventaire d'actifs. L'un des aspects les plus innovants de la méthode en termes de
portefeuille est de toujours montrer qu'il est possible d'échanger des titres contre des ordres de
grandeur libellés dans d'autres devises. Il est beaucoup plus important que le flux des achats et des
ventes de devises liés à la transaction en cours. En revanche, dans des circonstances normales, le
marché des actifs peut s'adapter aux changements de la situation plus rapidement que le marché des
matières premières. Comme nous le savons tous, correspondant à l'ajustement de la marge dans la
composition du portefeuille, un flux important de capitaux parfois appelé « capitaux flottant » peut se
produire immédiatement, par exemple, après un resserrement des fonds. Politique monétaire.
La substitution entre monnaies :
Le modèle de choix de portefeuille comme le modèle monétaire supposent que les
résidents de chaque pays ne détiennent que leur monnaie nationale, ce qui revient à postuler
une absence de substitution entre les monnaies. Cette caractéristique est apparue peu
conforme à la situation actuelle. L’internationalisation des échanges amène, en effet, les
entreprises et les banques à détenir une trésorerie multidevise dont elles cherchent en
permanence à optimiser la composition.
Une nouvelle génération de modèles monétaires a été élaborée, notamment par Miles
[1978], dans laquelle les monnaies sont substituables entre elles. La demande de monnaie
reflète un comportement « mondial » au sens où chaque devise est désirée non seulement en
fonction du taux d’intérêt domestique, mais également des taux d’intérêt étrangers. Ces
modèles mettent l’accent sur les conséquences qu’entraînent, pour la détermination des taux
de change, les substitutions qui s’opèrent entre monnaies lorsque les coûts relatifs de leur
détention varient. Ils montrent que, si la substituabilité entre monnaies devient très forte,
les taux de change deviennent extrêmement instables. Les travaux dont le retentissement a été
le plus grand à ce sujet sont ceux de McKinnon [1982].
Ils aboutissent à la conclusion qu’il faut raisonner en termes de demande mondiale de
monnaie, car celle-ci est stable tandis que les demandes nationales d’euros, de yens ou de
dollars, etc. ne le sont pas à cause des comportements de substitution entre devises. Ces
résultats ont d’importantes conséquences en termes de conduite des politiques économiques.
En particulier, il apparaît que le régime de flottement des monnaies n’a pas le rôle
stabilisateur dont on l’a souvent paré ; par ailleurs, les politiques monétaires nationales ne
bénéficient pas de l’autonomie annoncée par les défenseurs de ce régime de change.
Le modèle à substitution de devises conclut, au contraire, à l’interdépendance des politiques
monétaires et à la nécessité d’une coopération monétaire internationale.
Cette théorie a été proposée par Dornbush en 1976 et représente la première méthode
cohérente des fluctuations du taux de change, qui est une synthèse de l'analyse réelle et
financière de la détermination du taux de change. L'idée est que l'instabilité du taux de change
s'explique par la différence entre la rapidité des ajustements sur les marchés des biens et
services et des marchés financiers. Dornbush a émis l'hypothèse que les prix sur les marchés
financiers seraient ajustés immédiatement à mesure que l'offre et la demande changent, et que
les prix des biens et services seraient rigides à court terme. À long terme, la trajectoire du taux
de change d'équilibre est déterminée par la PPA : l'évolution du taux de change s'explique par
la différence d'inflation entre les pays.
Parmi les variables qui ont été mentionnées et qui interagissent, toutes n’ont pas la même
réactivité. Il est admis par exemple que la variable prix s’ajuste lentement aux conditions des
marchés, en particulier si on la compare aux variables à réaction quasi immédiate que sont le
taux d’intérêt et le taux de change. Cette différence dans les temps d’ajustement est à la
source de la différence de volatilité que l’on observe entre taux de change et prix (et qui est
une des raisons de la faible pertinence du critère de la PPA pour déterminer le change).
Si par exemple les autorités d’un pays décident de mettre en œuvre une politique
monétaire expansionniste, le taux d’intérêt va immédiatement baisser, mais les prix ne
réagiront pas tout de suite. Il reste néanmoins qu’à moyen terme le niveau général des prix va
41
Duchêne, Gérard, Constant, Karine, Domingues, Patrick, Economie internationale : Cours et applications Ed.
1, Vuibert, paris,2018, page 72-73
augmenter et que cette hausse, qui va s’opérer graduellement, va être anticipée.
Quant au taux d’intérêt, si les conditions de production et de revenu ne changent pas, c’est-à-
dire si le pays revient à son équilibre de long terme, il va remonter graduellement à son niveau
initial. Comment le taux de change réagit-il à ces diverses variations ?
La baisse initiale du taux d’intérêt va se traduire par une dépréciation immédiate de la
monnaie, c’est-à-dire par une hausse du taux de change ; cette hausse devrait être relativement
forte, en raison de deux facteurs :
(1) la hausse du taux de change anticipé, qui, à moyen terme, engendre une hausse des
prix par rapport à l’étranger supposé fixe (on doit donc anticiper une dépréciation
correspondante) ;
(2) la baisse immédiate du taux d’intérêt, qui joue dans le même sens en aggravant la
dépréciation. On doit donc attendre une très forte hausse immédiate du taux de change, même
si, à moyen terme, ce taux de change redescendra au niveau d’équilibre de PPA (déterminé
par la hausse des prix). Au total, la monnaie du pays commence par se déprécier fortement,
avant de se réapprécier progressivement (sans toutefois revenir à son niveau initial). On dit
alors que le taux de change « surréagit » : cette expression décrit une situation dans laquelle la
réponse immédiate du taux de change à un changement exogène est supérieure à sa réponse à
long terme.
La conclusion centrale des modèles de surréaction est que les déséquilibres qui prennent
place sur le marché des changes ne se résolvent pas nécessairement par un processus de
convergence régulière vers l’équilibre. La théorie de l’overshooting a marqué une étape
importante dans la compréhension des changes flexibles en proposant un cadre d’analyse
permettant d’expliquer la volatilité des changes. Cette approche a d’ailleurs fourni un
argument théorique de poids pour montrer les effets pervers du flottement des monnaies.
b) La théorie des bulles spéculatives rationnelles42 :
La surévaluation du dollar au milieu des années 1980 ainsi que le krach boursier
d’octobre 1987 ont contribué à susciter une nouvelle approche théorique de l’instabilité.
L’idée de départ est qu’il peut exister des écarts durables entre le taux de change (ou le prix
des actifs financiers) qui se forme sur le marché et sa valeur d’équilibre correspondant aux
déterminants économiques « fondamentaux » (inflation, taux d’intérêt, balance des paiements,
etc.). Cet écart est appelé « bulle spéculative » car il tend à se gonfler, pour se résorber ensuite
brutalement. Formellement, on a :
(15) E = E* + B
42
Dominique Plihon, Les taux de change, septième édition, paris,2017, page 64-65
Où E est le taux de change du marché, E* est le taux de change d’équilibre, et B est la bulle
spéculative. Un certain nombre de travaux, menés en particulier par Blanchard et Watson
[1984], ont montré que les bulles pouvaient être compatibles avec l’hypothèse d’efficience
des marchés et notamment les anticipations rationnelles. Cette théorie des bulles rationnelles a
connu un certain succès car elle a permis, sans remettre en cause la théorie dominante,
d’établir trois résultats qui semblent bien correspondre à l’expérience récente du
fonctionnement des marchés :
À court terme, le marché des changes peut connaître une multiplicité de solutions
d’équilibre ;
La divergence entre le taux de change du marché et sa valeur « fondamentale » peut
être croissante ;
Le taux de change dépend alors de sa propre valeur anticipée : les anticipations
deviennent « autoréalisatrices ». Le processus de la bulle de change est le suivant : la
plupart des opérateurs anticipent l’appréciation d’une monnaie sans prendre en compte
les « fondamentaux » ; il en résulte une demande excédentaire en faveur de cette
monnaie dont le taux de change s’apprécie et s’éloigne de sa valeur économique
fondamentale.
Les anticipations s’autoréalisent et le marché est efficient au sens où il anticipe
correctement l’évolution du change. Mais comme les rumeurs versatiles l’emportent sur les
calculs rationnels, les anticipations se retournent et la bulle finit par éclater. Ce concept de «
bulle rationnelle » apparaît en fait largement antinomique car les notions de bulles et de
rationalité, au sens où l’entend la théorie orthodoxe, sont peu compatibles.
L’étude des phénomènes de « bulles de change » suggère en effet que les opérateurs ne
semblent pas faire usage de toute l’information disponible dans de telles situations. Le cas de
la bulle observée sur le dollar de 1980 à 1985 est éclairant : comme l’a indiqué Krugman
[1986], « le marché n’a pas bien fait ses comptes » ; les opérateurs qui jouaient alors le dollar
à la hausse n’ont pas exploité les informations disponibles sur le caractère « insoutenable » de
l’appréciation continue de la monnaie américaine, notamment avec l’aggravation des déficits
« jumeaux » (budgétaire et extérieur) des États-Unis.
Une autre explication des bulles et des fluctuations des taux de change a été proposée.
D'une part, elle oblige les acteurs du marché à adopter différentes stratégies, d'autre part, son
43
Cherif, Mondher,« Les taux de change”, RB édition,paris,2002,page 60-61
comportement attendu est plus conforme à la logique du marché des changes (Cartapanis,
1996). En fait, il existe deux types de participants sur le marché des changes : d'une part, les
opérateurs qui prennent des décisions basées sur des fondamentaux, tels que les décideurs
commerciaux, et d'autre part, les gestionnaires financiers (commerçants) qui ont une vision
courte et recherchent le plus petit Opportunités de profit. Leur poids continue d'augmenter.
Par conséquent, si la parité est effectivement déterminée par une stratégie décidée par ces
commerçants une fois par heure, il peut être raisonnable d'ignorer les fondamentaux dans un
court laps de temps. Ces professionnels forment un environnement très fermé, "chacun pense
à la même chose en même temps". En raison de la « myopie » de l'opérateur, le moins
d'informations ou de « nouvelles » à une importance considérable. Dans un tel cadre, des
attentes sont formées en fonction du mécanisme de simulation. Chaque agence ne fait pas ses
prévisions en fonction de la valeur "économique" du taux de change, mais en fonction des
opinions du marché à l'époque. Keynes avait précédemment défini la spéculation comme «
une activité qui prédit la psychologie du marché ». En cas d'incertitude totale sur l'imitation
elle-même, l'imitation est un comportement rationnel car elle peut exploiter pleinement les
informations détenues par des opérateurs avertis. La dernière analyse de la bulle spéculative a
adopté la pensée keynésienne. Comme l'a souligné Orléan (1989), les bulles spéculatives
peuvent être analysées à partir du processus d'infection simulé attendu. Lorsqu'un opérateur
choisit entre obtenir des informations de paiement ou obtenir gratuitement des informations
de paiement en fonction des prix du marché pour former des attentes, il s'agit généralement de
la deuxième solution.
Si nous sommes dans une situation où un opérateur duplique un autre opérateur,
pensant qu'il détient les informations sans en avertir aucun agent, le prix formé ne reflète que
la "psychologie du marché" et ne contient aucune information. Ensuite, nous sommes dans un
processus d'attentes auto-réalisatrices, même si le prix s'écarte de plus en plus de son niveau
d'équilibre de base, le prix sera déterminé par lui-même. Il s'agit du développement de bulles
d'échange entretenues par un comportement simulé. Il existe donc deux paradigmes de
concurrence sur le marché des changes (Plihon, 1999). D'une part, la méthode basée sur le
walrasianisme repose sur trois hypothèses : l'homogénéité des comportements, l'équilibre
général et les attentes rationnelles.
D’un autre côté, il existe une méthode théorique inspirée de Keynes qui introduit le
comportement d'imitation et met en évidence l'hétérogénéité des opérateurs et de leurs
interactions. La seconde méthode semble plus réaliste car elle fournit une base
microéconomique plus adaptée au fonctionnement observé du marché et semble plus adaptée
à l'explication de l'instabilité du taux de change. Plusieurs études empiriques, notamment
celles menées par De Grauwe et al. (1993), montrent que l'interaction entre les opérateurs «
fondamentalistes » et « chartistes » conduit à une dynamique de marché instable, à des
caractéristiques de type « chaotiques » Très similaire à ceux-là. Observez par expérience.
Conclusion :
Introduction :
Dès le Moyen Âge, les Britanniques ont établi leurs records de commerce extérieur.
Cependant, c'est l'économiste britannique James Denham Stewart, fondé au XVIIIe siècle. Le
concept de balance des paiements (mercantilisme) s'est développé au XIXe siècle, en
particulier au Royaume-Uni et aux États-Unis, complétant progressivement les statistiques du
commerce extérieur "tangibles" par des transactions "intangibles" (reflétées dans les
transactions de change), telles que les taux de fret, et les marchands à l'étranger Frais de
voyage, intérêts, flux de capitaux. La consolidation des États-nations et le développement des
marchés mondiaux ont accru le commerce international et la dette, ce qui a conduit à la
perfection d'un outil pour indiquer comment financer les importations.
La balance des paiements enregistre tous les flux de marchandises, de services et de capitaux
(commerce extérieur) entre un pays et le reste du monde.
Échanges entre un pays et le reste du monde La balance des paiements est l'une des
sources statistiques les plus utilisées dans le domaine financier international. En tant qu’outil
comptable, la balance des paiements tente d’enregistrer Dans une période de temps donnée
(généralement un an), d'autres pays du monde. Par conséquent, les gouvernements de divers
pays se réfèrent à ce bilan pour évaluer la compétitivité internationale de leurs économies, et
Identifier les principales routes commerciales, les finances, les devises et industrie
Aujourd'hui, la balance des paiements est devenue un outil indispensable pour analyser la
situation relative de n'importe quel pays. Il fournit beaucoup d'informations. C'est également
un indicateur précieux pour la mise en œuvre des politiques économiques. Le PDB révèle les
caractéristiques équilibrées des relations du pays avec le monde extérieur et constitue un outil
utile pour juger de l’ampleur et de la nature des déséquilibres mondiaux. Il est en déficit, en
excédent ou en équilibre. Quand on veut vraiment dire que le compte courant (balance
commerciale) est un excédent (exportations plus importantes) ou un déficit (les importations
sont plus importantes que les exportations).
Les normes de construction des comptes extérieurs sont définies par le Fonds Monétaire
International (FMI). Ces normes sont consignées dans un document de 371 pages intitulé «
Balance of Payments and International Investment Position Manual » qui est maintenant à sa
sixième édition. Le texte qui suit s’inspire largement de ce document.
La structure de ce chapitre est la suivante : La première partie décrit le BPD, sa structure
et son équilibre important. La deuxième partie décrit les différentes méthodes, à savoir la
phase BPD. Dans la troisième partie, ce problème s'explique par l'explication du solde
important affecté par les variations des taux de change et par la dispersion de l'impact et des
conséquences de ces variations sur la balance générale des paiements.
Nous savons bien que les pays très ouverts au marché international et leur processus de
développement sont basés sur le commerce international (certains pays en développement en
sont des exemples). Pour ces pays, la stabilité du TCR est la priorité absolue pour assurer la
compétitivité de leurs produits d'exportation et réduire l'incertitude associée aux fluctuations
du TCR. En outre, la libéralisation financière dans ces pays, associée à la flexibilité du TCR, a
posé le problème du choix de la bonne politique économique pour stabiliser leurs fluctuations
des taux de change.
Section 01 : La balance des paiements.
L’élaboration de la balance des paiements répond à des principes généraux qui font l’objet
d’une harmonisation internationale sous l’égide du Fonds monétaire international. Le cadre
actuel est celui de la 6e édition du Manuel de la balance des paiements publiée par le FMI en
2009 et appliquée par les pays de l’Union Européenne en 2014. Par rapport à la 5 e édition
publiée en 1993, le but principal est de prendre en compte le fort développement des échanges
internationaux depuis le début des années 1990. En particulier, il s’agit d’intégrer les
échanges effectués par les « pays ateliers », c’est-à-dire les pays (beaucoup sont des
économies émergentes) qui exportent des matières premières mais qui importent et
réexportent des biens manufacturés, éventuellement sophistiqués. Il s’agit également de
rendre compte de la diversité des instruments financiers (titres, produits dérivés, etc.) et de
l’hétérogénéité de leurs utilisateurs. Il s’agit enfin de tenir compte de la croissance du négoce
international des biens entre les pays. Les changements de propriété économique entre
résidents et non-résidents, ce qui ne correspond pas nécessairement au passage de flux de
marchandises ou de services de part et d’autre des frontières, ni même à des paiements (flux
intragroupe) ».
1- Définition de la balance des paiements BDP :
La balance des paiements est un état statistique qui retrace sous forme comptable
l’ensemble des flux d’actifs réels, financiers et monétaires entre les résidents d’un pays et les
non-résidents au cours d’une période donnée. C’est un compte de flux et non de stocks. On y
trouve la variation des avoirs et des dettes d’un pays au cours d’une période donnée, et non le
montant de ces avoirs et dettes. Le terme de résident44 désigne les personnes physiques, quelle
que soit leur nationalité, qui ont leur domicile principal dans le pays, à l’exception des
fonctionnaires étrangers, ainsi que les personnes morales, françaises ou étrangères, ayant un
établissement dans le pays, à l’exception des représentations diplomatiques et consulaires. Le
terme de non-résident désigne les autres personnes physiques et morales. Il résulte, par
exemple, de cette règle que les transactions entre sociétés mères et filiales des firmes
multinationales sont comptabilisées comme transactions internationales et apparaissent dans
les balances des paiements des pays d’implantation des filiales et du pays où est installée la
société mère.
Exemple45 : les administrations publiques restent résidentes de leur pays d’origine. Cela vaut
notamment pour les ambassades et consulats : leurs achats locaux sont des exportations de
l’économie où elles se situent. L’achat d’un véhicule par l’ambassade des États-Unis en
France est donc considéré comme une exportation française à destination des USA. Il en va de
même pour les militaires et fonctionnaires étrangers.
a) Aspects conceptuels46
Les principes de base de l'enregistrement des entrées répétées, de l'ordre chronologique,
de l'évaluation et du changement de propriétaire restent inchangés. Cependant, MBP6 a
clarifié la définition de plusieurs concepts qui ont été développés dans la cinquième édition. Il
s'agit notamment des notions de « territoire économique », de « résidence », de « transaction »
et de « financement exceptionnel ».
Territoire économique : Le territoire économique comprend l'espace aérien et les eaux
44
Comme dans le Système de comptabilité nationale (SCN), la résidence est déterminée par le centre d’intérêt
économique, non par la nationalité.
45
Marc Raffinot Baptiste Venet, « La balance des paiements », La Découverte, paris,2006, page 7
46
GUIDE METHODOLOGIQUE POUR L'ELABORATION DE LA BALANCE DES PAIEMENTS ET DE
LA POSITION EXTERIEURE GLOBALE DANS LES PAYS DE L'UEMOA SELON LA SIXIEME EDITION
DU MANUEL DU FMI, Mai2013, Dakar Sénégal, disponible en ligne www.bceao.int, page 8.
Un pays a des droits exclusifs ou exerce sa juridiction sur son territoire ou sur le plateau
continental pour pêcher ou exploiter les droits de carburant ou de minéraux présents dans
l'océan et les sous-sols marins, les îles attachées et les océans de territoire étranger.
La définition du domaine économique ne nécessite plus de personnes, où les biens et les
capitaux circulent librement. Afin d'établir une balance des paiements régionale, les unions
économiques et les unions monétaires sont considérées comme des territoires économiques.
Domicile : Le domicile de l'unité institutionnelle est lié au domaine économique Il a
"le
Principal centre d'intérêt économique". Le nouveau "Manuel" ne modifie pas
substantiellement le concept de résidence. Cependant, l'ajout du mot « principal » permet de
réaliser que certaines unités peuvent avoir des intérêts économiques dans deux régions ou
plus. Le niveau de résidence est mieux défini pour les personnes mobiles, et la définition de
résidence est déterminée par le pays dans la 5e édition.
Transactions : les transactions enregistrées dans la sixième édition du Manuel de la
Balance des paiements correspond à l'interaction entre une unité résidente et une unité non
résidente, impliquant des échanges entre elles, impliquant une valeur d'échange ou une valeur
de transfert.
La cinquième édition du manuel conserve la définition de « flux économique dû à la
conversion, l'échange, le transfert ou l'extinction de la valeur économique » en tant que
transaction. On peut conclure de la nouvelle définition que, à proprement parler, les arriérés
de paiements extérieurs accumulés et les transferts d'immigration ne sont plus considérés
comme des transactions. Les variations des actifs et passifs financiers causées par les
changements de résidence des particuliers (individus et ménages) sont reclassées en positions
d'investissement international, mais ne sont pas prises en compte dans la balance des
paiements47.
Composantes type du MBP648
Tenant compte de ces modifications, la structure de la balance des paiements selon l'optique du
MBP6 se présente comme suit :
Objectifs
Aucun pays ne dispose de tous les biens nécessaires à la satisfaction des besoins de sa
population et de ses entreprises. De plus, la capacité de production des entreprises nationales
dépasse le plus souvent les besoins nationaux, il faut donc bien chercher démarchés pour
écouler la production. Importations et exportations sont la règle. Il convient alors d’enregistrer
l’ensemble de ces mouvements. Pour cela, la balance des paiements est indispensable. Elle
comptabilise toutes les opérations commerciales, financières et monétaires entre un pays
donné et le reste du monde, au cours d’une période donnée.
Les principes comptables :
Ce sont ceux de la comptabilité en partie double. Une valeur portée en positif
(crédit)traduit une diminution des avoirs, c’est le cas des exportations. Par contre, cette
diminution des avoirs est compensée par un gain en devise équivalent. De même, toute valeur
portée en négatif (débit) est la conséquence d’une augmentation des avoirs, c’est le cas des
importations. Cette augmentation des avoirs aura pour conséquence une perte en devise
équivalente. Toute opération donne donc lieu à une double inscription, traduisant sa nature
(importation ou exportation) et ses conséquences monétaires (augmentation ou diminution des
devises).
c) Principes d’enregistrement des données :
Dans la 6e édition du manuel de la balance des paiements, il y a une distinction entre le
compte des transactions courantes et le compte de capital d’une part et le compte financier
d’autre part.
Débit
R
és
id
en
ts
N
on
Crédit
-ré
si
de
nt
s
Figure- L’enregistrement des données dans le compte des transactions courantes et dans le
compte de capital
Dans les comptes courants et de capital, les transactions Selon le principe de la partie
double, enregistrez avec crédit (+ signe) et débit (signe -). Toutes actions sur ces comptes
L'enregistrement entre le pays déclarant et le reste du monde a entraîné deux Le même
nombre et les signes opposés. L'un reflète l'essence de l'économie Transaction (par exemple :
exportation ou importation de marchandises), une autre méthode de règlement qui a converti
la transaction (par exemple : paiement par virement bancaire Un compte bancaire). Les
principes d'enregistrement sont les suivants : Débit du résident vers le registre des non-
résidents, flux de débit du non-résident vers le registre des résidents.
Par conséquent, la valeur créditée reflète la diminution des actifs externes (ou une
augmentation des engagements externes), tandis que la valeur enregistrée par le débit reflète
l'augmentation des actifs externes (ou une diminution des engagements externes). Les
transactions sont enregistrées différemment dans les comptes financiers. Ce dernier détermine
l'achat et la cession nets d'actifs et de passifs financiers. Il comprend notamment les
transactions liées aux investissements directs, aux investissements en valeurs mobilières et
aux dérivés financiers. Les transactions sont enregistrées en « actifs » et « engagements », qui
peuvent augmenter ou diminuer en fonction de l'acquisition et de la cession d'actifs et de
passifs financiers.
Dans 5e édition du manuel, Les signes des transactions financières sont déterminés par le sens
des flux de capitaux : les sorties (des résidents vers les non-résidents) sont affectées Un flux
entrant avec un signe négatif et un signe positif. Dans la 6e édition Dans ce manuel, les
nombres positifs indiquent une augmentation de l'actif ou du passif, tandis que les nombres
négatifs indiquent une diminution de l'actif ou du passif. Actif ou passif.
Par conséquent, chaque solde de compte financier reflète Atouts et engagements, et
s'inscrivent dans la logique patrimoniale : processus Un nombre net positif correspond à une
augmentation des actifs français à l'étranger et un montant net correspond à une augmentation
de la dette française par rapport aux pays étrangers : Le tableau indique les signe pour le
compte des transactions courantes et le compte financier.
Tableau : Convention de signe
-- +
Transactions Débit Recette : (Par exemple : Dépense :
courantes exportation, réception d’un (Acquisition de biens lors
Dividende ou d’une prestation.) d’une
Transaction de négoce
international.)
Crédit Dépense
(Par exemple : importation,
envoi de fonds.)
Solde Excédent Déficit
En principe, les comptes de la balance des paiements sont équilibrés. Le solde financier est
égal à la somme du solde des transactions courantes et du solde du compte de capital, et de
même signe.
Toutefois, dans la pratique, il existe des imperfections dans la collecte des données et des
problèmes de méthodes statistiques peuvent causer des déséquilibres. Ces déséquilibres sont
dénommés « erreurs et omissions nettes ». Par convention, le poste « erreurs et omissions »
est égal à la différence constatée entre le solde financier et la somme du solde des transactions
courantes et du solde du compte de capital.
Présentation générale de la balance de paiement49 :
Une balance des paiements se présente comme un compte équilibré de toutes les
transactions entre les acteurs économiques qui exercent leur activité sur le territoire national et
ceux qui l’exercent à l’étranger (voir tableau précèdent). Chaque transaction, réelle ou
financière, avec un non-résident est enregistrée deux fois, dans la mesure où elle a une
contrepartie financière, qui peut être une variation d’actifs (avoirs) ou de passifs
(engagements) vis-à-vis des non-résidents.
Exemple : Une exportation par un résident donne naissance en contrepartie à une
augmentation des actifs financiers de ce résident (par exemple un dépôt de ce résident auprès
d’une banque non résidente) ou une diminution de son passif (par exemple le remboursement
d’un prêt précédemment obtenu auprès de banques non résidentes). De même, l’achat de bons
du Trésor étrangers par une banque résidente va se traduire à la fois par un accroissement des
actifs vis-à-vis de l’étranger (les bons du Trésor achetés) mais aussi par une diminution des
actifs monétaires antérieurement détenus (dépôt qui a servi à financer l’achat).Les valeurs
enregistrées dans les différents postes sont donc des flux (des variations de stocks): pour les
opérations courantes bien sûr (par exemple exportations), mais aussi au compte financier où
seules sont prises en compte les variations d’actifs et de passifs. Il existe un autre compte,
intitulé « Position extérieure » qui est construit au moyen des comptes financiers de la balance
des paiements et qui présente non plus les flux (les variations) mais les stocks (les encours)
49
Karine Constant, Patrick Domingues, Gérard Duchêne, Amélie Guillin, Sandrine Kablan, Patrick Lenain et
Julie Lochard, « Economie internationale : Cours et applications », Ed. 1, Vuibert,2018, paris, page 44-46
d’actifs et de passifs d’un pays vis-à-vis de l’étranger. Les opérations réelles
–par opposition à financières
– couvertes par la balance des paiements concernent les échanges de biens ou de services, et
les paiements de revenus.
Ces opérations sont comptabilisées en crédit quand il s’agit de recettes (exportations ou
revenus reçus) ; elles sont en débit pour les dépenses (importations et revenus versés). Pour
les opérations financières, une augmentation des actifs (avoirs) ou des passifs (engagements)
est comptabilisée positivement. La diminution des actifs ou des passifs est au contraire
comptabilisée négativement. Depuis une révision méthodologique en 2009, on ne considère
plus que le solde de la balance des paiements doit être nul (aux erreurs et omissions près),
mais il faut que la somme des soldes des comptes courant et capital, d’une part, et le solde du
compte financier, d’autre part, soient égaux (aux erreurs et omissions près). Ainsi, le principe
paradoxal selon lequel une augmentation des réserves de change devait figurer en négatif dans
la balance des paiements a disparu.
• Le compte courant répertorie d’abord les transactions liées aux exportations et importations
de biens et de services, dont le solde constitue la balance commerciale du pays. Mais sont
également enregistrés dans le compte courant les revenus de facteurs de production opérant à
l’étranger. Plus précisément, ces revenus de facteurs comprennent les salaires des résidents
qui travaillent à l’étranger (ou, dans l’autre sens, ceux des non-résidents qui travaillent en
France), ainsi que les intérêts et dividendes perçus sur les entreprises qui opèrent à l’étranger.
Enfin, sont enregistrés dans le compte courant les transferts courants. Ces transferts ne sont
pas liés à un échange, par exemple les transferts de fonds opérés par les migrants ou le
paiement des impôts sur le revenu.
• Le compte capital recense les opérations d’achat ou de vente d’actifs non financiers, comme
les brevets, ainsi que des transferts de capital, tels que les remises de dette et les aides à
l’investissement.
Le compte financier : mesure les achats et les ventes d’actifs à des non-résidents. Ces actifs
sont enregistrés à plusieurs postes du compte financier. Ce sont : les investissements directs
étrangers, les investissements en portefeuille, les instruments financiers dérivés, les autres
investissements et les avoirs de réserve.
•
• Les autres investissements correspondent aux crédits commerciaux, aux dépôts bancaires et
aux prêts ou emprunts bancaires ou non bancaires.
Lire la balance des paiements :
Ce tableau vise à permettre au lecteur de décrypter l’information disponible dans la BP, qui
est établie suivant une méthodologie précise et conventionnellement répartie entre différents
comptes et sous-comptes. Comme on a commencé à établir des BP bien avant qu’une
coordination internationale ne soit envisagée, les normes sont longtemps restées nationales. Il
était alors difficile de lire et d’interpréter les différentes BP, et encore plus d’établir une
certaine cohérence au niveau international. À partir de 1944, le FMI a essayé de standardiser
les présentations.
1. Balance courante 1.1. Balance des biens et 1.1.1. Balance des biens
services (balance
commerciale)
1.1.2. Balance des services
1.2. Balance des revenues 1.2.1. Revenus du travail
1.2.2. Revenus du capital
1.3. Balance des transferts
courants
3. Erreurs et omissions
nettes
Investissements
de portefeuille
• Produits
financiers55
• Autres
investissements
Mouvements de
capitaux à court
terme et long terme
du secteur bancaire
et de la Banque
centrale
(investissements Variation
de de la
portefeuille,produits position
financiers monétaire
dérivés, autres extérieure
investissements,
avoir de réserve
eP
Avec q= e : taux de change nominal,
P∗¿ ¿
P : niveau général des prix domestiques,
P* : niveau général des prix étrangers,
La dépréciation (respectivement l’appréciation) de la monnaie nationale a un effet
favorable (respectivement défavorable) sur le solde de la balance courante si la somme des
valeurs absolues des élasticités-prix des demandes d’importations et d’exportations est
supérieure à 1.
Mathématiquement, ce résultat peut être présenté comme suit :
dX q dM q
ƐX =
dq X⟨0 et ƐM =
dq M ⟩
0
Les élasticités respectives des exportations et des importations par rapport au taux de change
réel. La différentielle de l’équation (2) donne, en supposant Y* et Y constants :
Avec
p∗¿
dBC = M∗¿ ¿
e
dq de dP dP∗¿
Avec = + − ¿
q e P p∗¿ ¿
¿)
dq
<0 ⟾ dBC >0
q
Pour que la dévaluation (dépréciation) ait un effet normal, il convient que certaines
conditions strictes soient remplies en matière d’élasticité-prix. Le théorème des élasticités
critiques dit souvent Marshall-Lerner-Robinson (M-L-R) stipule que :
« Pour qu’une dévaluation soit efficace en termes de prix, il faut que la somme des élasticités-
prix de la demande (étrangère) d’exportation et de la demande nationale d’importation soit
supérieure à un ».
ηX +ηM >1
Avec ηX l’élasticité-prix de la demande d’exportation et ηM l’élasticité-prix de la
demande d’importation (les élasticités sont définies positivement).
L’établissement du théorème suppose que l’on parte de quatre conditions d’élasticité-prix
(élasticité de la demande étrangère d’exportation, de la demande nationale d’importation plus
élasticité de l’offre nationale d’exportation et de l’offre étrangère d’exportation) ramenées à
deux (demande étrangère d’exportation et nationale d’importation) en supposant les élasticités
d’offre infinies.
Section 03 : Déséquilibre et ajustement de la BDP par le taux de change.
Toute l’étude des relations économiques internationales est centrée sur l’équilibre de la BDP,
tout le monde le sait qu’une activité économique se juge en fonction de deux équilibres, l’un
interne et l’autre externe, l’équilibre de la BDP est le problème clef de l’économie internationale,
des questions demeurent très importantes à poser, comment réaliser cet équilibre ? Quelles sont
les politiques nécessaires pour obtenir cet équilibre ? Pourquoi cet équilibre est très difficile à
réaliser ?
La présente section présente l’étude économique de la BDP, on présentera des différents
déséquilibres de la BDP, et nous allons voir aussi, les effets d’une variation du taux de change
sur le commerce extérieur à travers les exportations et les importations, ou exactement
l’impact sur le compte courant de la BDP.
Les processus de retour à l’équilibre de la balance des paiements
Le passage de l’économie fermée à l’économie ouverte s’effectue par l’intermédiaire
de la balance de paiements. La balance globale du processus de rétablissement de la balance
des paiements (c'est-à-dire la balance des paiements dans le terme "économique") peut être
choquée par un déséquilibre. Ensuite, le processus de rééquilibrage prend effet, ce qui rend les
déséquilibres temporaires.
1) Méthode de balance des paiements et son utilisation par le Fonds monétaire
international :
L’approche monétaire à la balance des paiements constitue un cadre théorique permettant
d’identifier les éléments des déséquilibres de la balance des paiements et du budget. À l’aide
du modèle de POLAK, l’évaluation de certains paramètres et la compréhension des
interactions existant entre les différentes variables de l’économie, nous aiderons à mieux
percevoir la nature de ces déséquilibres. Le FMI, a toujours attribué une importance aux
théories de l’ajustement externe. Ces théories s’inspirent avant tout des œuvres de
l’économiste Jacques POLAK.
Dans cette approche, le solde de la balance des paiements reflète les déséquilibres internes du
marché de la monnaie. Le solde de la balance courante ne fait que « refléter les
comportements monétaires des agents » [Parent, 1996]. Un excès d’offre de monnaie interne
(par rapport au stock de monnaie désiré par les agents et qui correspond donc à leur demande)
doit être exporté. Cela se traduit par un déficit du compte courant puisque la monnaie en
excédent est échangée contre des marchandises qui entrent à l’intérieur du pays (c’est-à-dire
des importations).
Les exportations et les flux de capitaux sont considérés comme exogènes, ainsi que l’offre de
crédit intérieur, qui peut être fixée par les autorités monétaires (alors que la masse monétaire y
est considérée comme une variable endogène).
Le modèle permet de déterminer les valeurs successives du revenu national (Y), de la masse
monétaire, des réserves de change et des importations. En pratique, le modèle est utilisé au
FMI pour déterminer l’accroissement du crédit intérieur compatible avec un niveau de
réserves extérieures et un taux de croissance du revenu national (exogène), ces deux variables
constituant des objectifs. L’élaboration de projections suivant cette logique est désignée au
FMI sous le nom de « programmation financière » En cas de crise de balance des paiements,
le FMI détermine ainsi le montant de crédit intérieur à ne pas dépasser.
L’approche monétaire de la balance des paiements et l’approche en termes d’absorption
Dans les pays développés, les problèmes de déséquilibre sont souvent abordés à l’aide de
modèles keynésiens (le modèle « IS-LM-BP »). Ces approches n’ont pas été retenues dans le
cadre de l’élaboration des programmes d’ajustement structurel par les organisations
internationales qui font référence essentiellement à un modèle standard, développé autour de
l’approche dite monétaire de la balance des paiements, mais complété également par d’autres
apports notamment la théorie d’absorption.
1.1. L’approche monétaire de la balance des paiements
L’approche monétaire1 s’est développée surtout au cours des années 1970 en vue d’expliquer
l’origine du déséquilibre de la balance des paiements. Dans cette approche, les déséquilibres
de la BP sont mis en relation avec l’excès de création monétaire : le modèle très simple,
permet de calculer le montant de crédit compatible avec un objectif fixé de niveau des
réserves extérieures. Il repose sur deux hypothèses :
1er. Stabilité de la demande de monnaie, qui ne dépendrait que des besoins de transaction et
correspondrait à une fraction du revenu nominal que les agents souhaitent détenir sous forme
liquide. Cette stabilité ne doit pas être comprise comme postulant une relation totalement fixe
entre masse monétaire et PIB, mais comme postulant simplement une relation réglée entre ces
deux grandeurs (par exemple, existence de deux valeurs différentes en cas de crise et en cas
de croissance régulière) ;
2e. Caractère exogène de l’offre de monnaie, conçue comme résultant d’une décision
autonome des autorités monétaires qui fixent le niveau de la composante interne de la base
monétaire. Il en résulte que toute expansion du crédit intérieur se traduit par une diminution
du niveau des avoirs extérieurs nets. Si l’offre de monnaie est supérieure à ce que les agents
souhaitent détenir sous forme liquide, l’excédent sera utilisé pour acheter des biens (importés,
puisque la production, à court terme, est supposé fixe) ou pour faire des placements à
l’étranger (dans la mesure où le marché financier interne ne permet pas de réaliser de tels
placements).
Dans une version plus complexe, on fait intervenir une demande accrue de biens locaux
du résultant de l’excès de monnaie, demande qui se traduirait par un processus inflationniste
du fait de la fixité de l’offre, et, partant par une perte de compétitivité débouchant sur un
déséquilibre de balance commerciale (effet indirects). Quel que soit le type d’effet retenu, les
réserves baisseront jusqu’au moment où le niveau de l’offre de monnaie retrouvera le niveau
des encaisses désirée. Tout déséquilibre extérieur ne serait donc que le symptôme d’un mal
plus profond, d’origine monétaire. Le rétablissement de l’équilibre de la BP passe donc alors
par la réduction du crédit intérieur (crédit à l’Etat et crédit à l’économie). Dans un premier
temps, il sera donc préconisé de réduire le financement monétaire de l’Etat (ce qui élimine
aussi un éventuel effet d’éviction du secteur privé de l’accès aux financements), et si cela
s’avère insuffisant, de réduire aussi le crédit à l’économie. Ce dernier objectif peut s’atteindre
de diverses manières, soit par un plafonnement de la progression des crédits, soit par le jeu du
taux d’intérêt.
Dans le cadre d’une petite économie ouverte, (le modèle de Polak) pose comme principales
hypothèses :
L’absence d’un marché de capitaux ;
Les prix et le taux de change son fixe ;
Les variables exportations et crédit intérieur sont exogènes. De plus, le crédit est
rationné et les avoirs en monnaie sont des soldes de transactions sans relation avec le
taux d’intérêt.
La vitesse de circulation de la monnaie est stable.
Le modèle de base s’écrit comme suit :
Dans cette approche, on attribue l'origine des déséquilibres de la balance des paiements à
l'excès de création monétaire. Le modèle, qui permet de calculer le montant de crédit
compatible avec un objectif fixé de niveau des réserves extérieures, comprend 5 équations.
Md=PY/V (1)
MO=h(Cr+R) (2)
P=eP* (3)
Md=MO (4)
B=R
Avec d : demande de monnaie ; O : offre de monnaie ; P : niveau des prix ; P*: niveau des
prix étrangers ; Y : revenu national (assimilé au ou PIB au PIB ; Cr : contreparties internes de
la base monétaire (crédit à l’économie et à l’Etat) ; R : réserves extérieures nettes (indique une
variation) ; B : solde de la balance des paiements ; V : vitesse de circulation-revenu de la
monnaie ; h : inverse du coefficient de réserve appliqué par les banques de second rang ;
e : taux de change. L’équation (1) traduit l’idée que la demande de monnaie est stable,
proportionnelle au revenu (elle ne dépend donc pas du taux d’intérêt). L’équation (2) traduit
l’idée que l’offre de monnaie dépend de la contrepartie interne et externe de la base
monétaire, par le jeu d’un multiplicateur (inverse du coefficient de réserve appliqué par les
banques du fait d’une réglementation ou du respect de normes prudentielles). L’équation (3)
reprend l’hypothèse du prix unique.
L’équation (4) postule l’existence d’un équilibre sur le marché de la monnaie et l’équation
(5), qui est une simple identité comptable, énoncé que le solde de balance des paiements est
égal à la variation des réserves de change.
Ceci permet d’écrire la relation souhaitée entre création monétaire et niveau des réserves
(pour un niveau du taux de change donné) :
R=(vh)eP* Y- Cr (6)
Le niveau des réserves, et donc le solde de la balance des paiements, en taux de change fixes
et à un niveau fixe (à court terme) ne dépend que du niveau de crédit interne accordé par la
banque centrale (en supposant fixes les coefficients et). Dans cette optique, tout déséquilibre
de balance des paiements a donc son origine dans un excès d’offre de monnaie.
Le modèle de POLAK (1957) qui constitue l’ossature des programmes du FMI ajoute à
l’équation (3) une équation explicite de balance des paiements :
R=( X −mY )+ R
Ou
M =mY
Avec
X : niveau des importations ; m : propension marginale à importer ; F : flux des capitaux
(emprunt extérieur net).
Néanmoins, la simplicité de l’AMBP a une contrepartie : Elle ne permet pas d’identifier
les causes de crédit qui est la source du déséquilibre externe, et néglige l’impact de la
réduction du crédit sur les variables réelles. En outre, elle repose sur la conception d’une offre
de monnaie exogène alors que l’on constate dans beaucoup de PED, comme l’indique la
théorie postkeynésienne du « circuit » que c’est en fait la demande de crédit qui détermine le
niveau des avoirs intérieurs de la banque centrale.
1.2. L’approche en termes d’absorption :
L’approche de l’absorption est d’origine keynésienne. Elle explique le déficit de la
balance des paiements par un excès de la demande intérieure (absorption) sur la production
locale. L’équilibre interne et externe peut se résumer par les équations de MUNDELL
(MUNDELL, 1977) :
Y+M =C+I+G+X (1)
Grâce à la droite de la balance des paiements, il est possible de caractériser les liens de cause
à effet qui peuvent s'établir entre l'activité intérieure d'un pays et les échanges que ce dernier
réalise avec le reste du monde. Ainsi, pour un taux d'intérêt intérieur donné, toute
augmentation du revenu national se traduira par une augmentation des importations qui, si
elles ne sont pas compensées par une augmentation des exportations, provoquera une
dégradation de la balance des transactions courantes et donc de la balance des paiements.
Comme expliqué plus haut, une hausse du taux d'intérêt entraînera un ralentissement de
l'investissement intérieur.
Il convient de noter que la pente de la courbe BP dépend dans une large mesure de la mobilité
internationale des capitaux, mobilité qui elle-même dépend du différentiel entre le taux
d'intérêt domestique et les taux d'intérêt pratiqués dans les autres pays, mais aussi des
restrictions éventuelles imposées par les pays au niveau de l'entrée ou de la sortie des capitaux
du territoire national.
Si la balance des paiements est déficitaire (BP < 0), agents nationaux demandent
globalement plus de biens et/ou de titres étrangers que les agents étrangers ne
demandent de bien et/ou de titres domestiques. Sur le marché de change, on
observe donc une demande excédentaire de devises étrangères contre la monnaie
domestique. Au contraire,
Si la balance des paiements est excédentaire (BP > 0), les agents étrangers
demandent globalement plus de biens et/ou de titres nationaux que les agents
nationaux ne demandent de biens et/ou de titres étrangers. Sur le marché des
changes, on observe une offre excédentaire de devises étrangères contre de la
monnaie domestique.
La balance courante
Le solde de la balance courante est égal aux exportations moins les importations de la nation :
– les exportations dépendent positivement du taux de change (e) et de la demande des
non-résidents (Y*). Y* étant déterminé hors modèle, on n’en tient pas compte dans notre
modèle simplifié : X = x(e) + X0, avec X’ > 0, e étant défini comme le nombre d’unités de
monnaie nationale nécessaires pour obtenir une unité de monnaie étrangère (cotation à l’incer-
tain) ;
– les importations sont fonction croissante du revenu national (Y) et décroissante du
taux de change : H = h(e)Y + H0 avec h : la propension marginale à importer de la nation,
H0 : le montant des importations indépendantes du revenu. D’où, la balance.
a) La balance des capitaux
Le solde de la balance des capitaux résulte des mouvements de capitaux56. Ces derniers
dépendent du différentiel de rendement entre un placement sur le territoire national (au taux
d’intérêt national i) et un placement en devises à l’étranger (au taux d’intérêt étranger i*
corrigé des variations anticipées du taux de change ê). Soit :
BK = f (i – i* + ê)
Là encore, nous simplifions l’équation en négligeant les variations anticipées du taux de
change ainsi que le taux d’intérêt étranger, déterminé hors modèle :
BK = f(i) + F0
Avec f, la sensibilité des entrées de capitaux au taux d’intérêt et F0 qui synthé- tise tous les
56
On obtient :
BP = BC + BK
BP = x(e) + X0 – [h(e)Y + H0] + f(i) + F0 =0
Le schéma IS-LM de détermination de l’équilibre global s’enrichit d’une nouvelle relation
croissante entre i et Y, i étant le facteur déterminant de la balance des capitaux, Y le facteur
déterminant de la balance des transactions courantes. On obtient l’équation de la courbe BP
qui correspond à l’ensemble des combinaisons de taux d’intérêt et de revenu compatibles avec
l’équilibre de la balance des paiements.
BC =0
BP = x(e) + X0 – [h(e)Y + H0] + f(i) + F0 = 0
Pour e donné :
fi x + Xο−Hο+ Fο
Y= +
h h
f/h est le coefficient directeur de la courbe BP. Sa pente, croissante, est donc déterminée par
les deux indicateurs d’ouverture de l’économie : h, le degré d’ouverture commerciale et f, le
degré d’ouverture financière. Dans un repère (Y, i) traditionnel, BP sera d’autant plus
horizontale que les mouvements de capitaux sont libres (f domine), et d’autant plus verticale
qu’ils sont faibles (h domine).
i
BP
2
B
P
i =i* BP
1
Y2 Y
L'équilibre global correspond à l'équilibre simultané sur le marché des biens et des services
(courbe IS représentée sous forme d'une droite par soucis de clarté), le marché de la monnaie
(courbe LM représentée sous forme d'une droite par souci de clarté) et le marché des échanges
avec l'extérieur (courbe BP).
Cet équilibre est défini à l'intersection des courbes IS-LM-BP. En ce point E, les trois
marchés sont simultanément en équilibre pour un couple unique (Y", i"), mais aussi pour un
taux de change donné. Bien qu'il n'apparaisse pas dans le graphique car ne dépendant pas
directement du taux d'intérêt (i) et du niveau de production (7), le taux de change (e) participe
bien à l'équilibre macroéconomique global. Son influence dépend du régime auquel il est
soumis. :
En régime de taux de change flexible, e intervient comme une variable d'ajustement
des flux de biens et services avec l'extérieur et influence la courbe BP qui se déplace
selon son évolution : vers la droite lorsque e augmente (on parle de dépréciation) et
vers la gauche lorsque e diminue (on parle d'appréciation). Ces variations entrainent
des déplacements de la courbe IS
En régime de taux de changes fixes en revanche, e étant déterminé indépendamment
des échanges avec l'extérieur, la courbe BP ne se déplace pas et les ajustements se font
par l'intermédiaire des mesures affectant le taux d'intérêt et la quantité de monnaie.
Ces variations affectent la courbe LM.
Le multiplicateur réel est réduit par la propension à importer (h). Une partie de l’effet de
relance bénéficie à la production étrangère et non à la production nationale.
La courbe LM
En économie ouverte, l’offre de monnaie n’est plus nécessairement exogène, c’est-à-dire
parfaitement contrôlée par les autorités monétaires. La création monétaire a deux origines (ou
contreparties) :
– le crédit interne (M0) : ce sont les crédits à l’économie (c’est-à-dire aux ménages et
aux sociétés non financières) et les créances sur le Trésor.
Cette composante de l’offre de monnaie Ms est exogène : son montant exprime les choix
discrétionnaires des autorités monétaires ;
– les créances sur l’extérieur, ou réserves de change. L’incidence des réserves de change
sur la création monétaire va dépendre du régime de change.
– En change flexible, l’offre de monnaie reste exogène : Ms = M0.
Un déséquilibre de la balance des paiements modifie la demande relative de la monnaie
nationale par rapport aux devises.
En change flexible, le taux de change s’ajuste, en théorie, immédiatement aux nouvelles
conditions d’offre et de demande : un excédent de la balance des paiements courants fait
apprécier le taux de change, ce qui, à son tour, en pénalisant les exportations et en favorisant
les importations nationales, restaure l’équilibre extérieur. Inversement, un déficit extérieur, en
augmentant la demande relative de devises par rapport à la monnaie nationale, provoque une
dépréciation immédiate du taux de change, qui contribue à rééquilibrer la balance des
paiements.
– En régime de change fixe, le taux de change ne pouvant s’ajuster face au déséquilibre
entre offre et demande de monnaie nationale par rapport aux devises, c’est l’offre de monnaie
nationale qui va restaurer l’équilibre. En situation d’excédent de balance des paiements, il
existe un excédent de demande de monnaie nationale. La Banque centrale doit intervenir sur
le marché des changes pour éviter l’appréciation de sa monnaie : elle vend de la monnaie
nationale et achète des devises. La création monétaire augmente (en contre- partie de
l’augmentation des réserves de change). Symétriquement,
Un déficit de la balance des paiements tend à faire déprécier le taux de change, ce qui
oblige la Banque centrale à intervenir sur le marché des changes pour soutenir sa
monnaie : elle détruit de la monnaie nationale et réduit ses réserves de change. L’offre
de monnaie diminue. Ainsi, en change fixe, la création monétaire devient endogène et
dépend positivement du solde de la balance des paiements.
Un excédent de la balance des paiements augmente l’offre réelle de monnaie (via les
réserves de change) et déplace LM vers la droite. Un déficit de la balance des
paiements se traduit par une destruction de monnaie : LM se déplace vers la gauche.
2) Les conséquences en termes d’efficacité de la politique économique de
l’ouverture internationale
Les politiques économiques, outre leur impact initial sur les courbes IS et LM, vont modifier
le solde de la balance des paiements.
En change flexible, ce dernier va influencer le taux de change et donc la demande : IS et BP
se déplacent.
En change fixe, le solde de la balance des paiements modifie l’offre de monnaie et, donc, fait
se déplacer LM.
2.1 La politique budgétaire
Comme en économie fermée, une relance budgétaire augmente la demande autonome, ce qui
provoque une hausse du revenu national et une hausse du taux d’intérêt national. Cette double
hausse va avoir un impact sur la balance des paiements.
BP=x (e)+ X 0 – [h( e)Y + H 0]+ f (i)+ F 0
La hausse de Y va entraîner une hausse des importations, d’autant plus forte que la propension
à importer est élevée, et donc un déficit commercial. Si les capitaux sont mobiles, la hausse
du taux d’intérêt national entraîne un afflux de capitaux (puisque les placements en monnaie
nationale deviennent, toutes choses égales par ailleurs, relativement mieux rémunérés) et donc
un excédent de la balance des capitaux. L’effet net sur la balance des paiements dépend du
degré de mobilité des capitaux. Une situation de forte mobilité des capitaux est illustrée par
une courbe BP de pente plus faible que la courbe LM.
a) En régime de change fixe
La politique de dépenses publiques augmente le revenu national, ce qui favorise les
importations, et augmente le taux d’intérêt. Si les capitaux sont immobiles, seule la
balance courante est touchée. La balance courante, et donc la balance des paiements,
devient déficitaire. La Banque centrale doit intervenir pour éviter la dépréciation de la
monnaie nationale. Elle soutient sa monnaie en l’achetant contre des devises : la
destruction monétaire déplace LM vers la gauche (figure 7).
La relance budgétaire déplace l’équilibre du point A au point B : c’est l’équilibre en économie
fermée. Le revenu et le taux d’intérêt ont tous deux augmenté. Le point B ne correspond pas
cependant à l’équilibre extérieur : situé à droite de la courbe BP, il indique un déficit de la
balance des paiements. Pour éviter la dépréciation du taux de change, les autorités monétaires
détruisent de la monnaie. LM se déplace vers la gauche jusqu’au point C : le revenu revient au
point de départ tandis que le taux d’intérêt a fortement augmenté. Dans le cas extrême où le
taux de change est fixe et où les capitaux sont parfaitement immobiles, la politique budgétaire
est totalement inefficace en économie ouverte.
Figure 2
Dans le cas extrême opposé, où les capitaux sont parfaitement mobiles, la relance budgétaire,
en augmentant le taux d’intérêt national favorise les entrées de capitaux. Ces dernières
provoquent un excédent de la balance des capitaux, et donc de la balance des paiements, ce
qui tend à faire apprécier le taux de change.
La Banque centrale intervient en créant de la monnaie, jus- qu’à ce que le taux d’intérêt
national revienne à son niveau initial, qui correspond à celui du taux d’intérêt mondial.
La politique budgétaire est dans ce cas particulièrement efficace, l’intervention monétaire
justifiée par le maintien de la fixité du change évitant l’effet d’éviction financière.
Figure 3
La relance budgétaire fait ainsi déplacer IS1 vers IS2 (figure 7.3). Le point balance des
paiements. La création monétaire (LM1 → LM2) porte le nouveau B (point d’équilibre en
économie fermée) correspond à un excédent du point d’équilibre en économie ouverte au
point C. En régime de change flottant
En régime de change flottant, le taux de change s’ajuste : BP va se déplacer pour assurer
l’équilibre simultané sur les trois marchés, tandis que l’offre de monnaie redevient exogène
(LM ne bouge plus).
Dans le cas où les capitaux sont immobiles (figure 3), l’effet de relance (déplacement de IS1 à
IS2) se traduit par une dépréciation du taux de change (à travers la hausse des importations
provoquée par la hausse du revenu national). Celle-ci favorise les exportations, ce qui rétablit
l’équilibre extérieur. La politique budgétaire est, dans ce cas précis, plus efficace qu’en
économie fermée : l’effet de relance de la demande publique est renforcé par l’augmentation
des exportations. Ainsi, la dépréciation du change provoque un déplacement de BP1 à BP2 et
de IS2 à IS3. On passe donc de A à C et de Y1 à Y3.
2.1 La politique monétaire
€ En régime de change fixe En régime de change fixe, la politique monétaire est totalement
inefficace. Elle est l’instrument qui sert à maintenir le taux de change fixe, ce qui est
incompatible avec la poursuite d’objectifs internes. Si les capitaux sont parfaitement mobiles,
le taux d’intérêt national ne peut différer du taux d’intérêt mondial. Ainsi une création
monétaire visant à baisser le taux d’intérêt national pour relancer l’investissement privé
provoque des sorties de capitaux et une tendance à la dépréciation du taux de change que la
Banque centrale doit combattre en détruisant de la monnaie. LM revient au point de départ.
L’effet de relance est nul. On retrouve le triangle d’incompatibilité de Mundell, selon lequel il
ne peut y avoir à la fois fixité des changes, libre circulation des capitaux et autonomie de la
politique monétaire. Si les capitaux sont immobiles, la politique monétaire, en relançant
l’économie, via la baisse des taux d’intérêt, relance par là même les importations, ce qui
dégrade la balance commerciale. Pour éviter la dépréciation du change que cette dégradation
commerciale induit, la Banque centrale doit acheter sa monnaie nationale sur le marché des
changes contre devises, LM se déplace vers la gauche et revient au point initial. Là encore,
une politique monétaire autonome est impossible.
€ En régime de change flottant
En régime de change flottant, la politique monétaire retrouve toute son efficacité, qui apparaît
même renforcée en économie ouverte par rapport à l’économie fermée. Dans le cas où les
capitaux sont immobiles (figure 7.6), la relance de l’activité économique par le biais d’une
politique monétaire expansive provoque une dégradation de la balance courante, fonction de
h, la propension marginale à importer. La monnaie nationale se déprécie, ce qui restaure
l’équilibre
Figure 7
Ainsi, en résumé, la politique monétaire est inefficace en change fixe, que les capitaux soient
mobiles ou immobiles, tandis qu’elle est particulièrement efficace en régime de change
flexible (la dépréciation du taux de change renforçant l’effet de la baisse du taux d’intérêt
pour stimuler la demande). Quant à la politique budgétaire, elle s’avère d’autant plus efficace
en change flexible que les capitaux sont peu mobiles. Inversement, son efficacité s’accroît en
change fixe avec le degré de mobilité des capitaux. L’efficacité de la politique budgétaire
dans les deux cas dépend de la sensibilité comparée des courbes LM et BP au taux d’intérêt.