Le Rôle Du Pharmacien D'officine Dans La Prévention Et La Prise en Charge Des Principales Pathologies Bucco-Dentaires

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UNIVERSITÉ DE LIMOGES

Faculté de Pharmacie
Thèse d’exercice

ANNÉE 2015 THÈSE N°

Le rôle du pharmacien d’officine dans la


prévention et la prise en charge des principales
pathologies bucco-dentaires

THÈSE POUR LE DIPLÔME D'ÉTAT DE DOCTEUR EN PHARMACIE

présentée et soutenue publiquement

le 6 Juillet 2015

par

Sarah LAURIAC

née le 3 octobre 1990, à Figeac

EXAMINATEURS DE LA THÈSE

Mme VIANA Marylène, Professeur ................................. Président et directeur de thèse

Mme POUGET Christelle, Maître de conférences ................................................... Juge

M. BONNIN Jean-Jacques, Docteur en pharmacie .................................................. Juge


UNIVERSITÉ DE LIMOGES

Faculté de Pharmacie
Thèse d’exercice

ANNÉE 2015 THÈSE N°

Le rôle du pharmacien d’officine dans la


prévention et la prise en charge des principales
pathologies bucco-dentaires

THÈSE POUR LE DIPLÔME D'ÉTAT DE DOCTEUR EN PHARMACIE

présentée et soutenue publiquement

le 6 Juillet 2015

par

Sarah LAURIAC

née le 3 octobre 1990, à Figeac

EXAMINATEURS DE LA THÈSE

Mme VIANA Marylène, Professeur ................................. Président et directeur de thèse

Mme POUGET Christelle, Maître de conférences ................................................... Juge

M. BONNIN Jean-Jacques, Docteur en pharmacie .................................................. Juge

3
DOYEN DE LA FACULTE : Monsieur Jean-Luc DUROUX, Professeur

1er VICE-DOYEN : Madame Catherine FAGNÈRE, Maître de Conférences

PROFESSEURS DES UNIVERSITÉS :

BATTU Serge CHIMIE ANALYTIQUE


BUXERAUD Jacques CHIMIE ORGANIQUE ET THÉRAPEUTIQUE
CARDOT Philippe CHIMIE ANALYTIQUE ET BROMATOLOGIE
DELAGE Christiane CHIMIE GÉNÉRALE ET MINÉRALE
DESMOULIÈRE Alexis PHYSIOLOGIE
DUROUX Jean-Luc BIOPHYSIQUE, BIOMATHÉMATIQUES ET INFORMATIQUE
LIAGRE Bertrand BIOCHIMIE ET BIOLOGIE MOLÉCULAIRE
MAMBU Lengo PHARMACOGNOSIE
ROUSSEAU Annick BIOSTATISTIQUE
VIANA Marylène PHARMACOTECHNIE

PROFESSEURS DES UNIVERSITÉS – PRATICIENS HOSPITALIERS DES DISCIPLINES


PHARMACEUTIQUES :

MOESCH Christian HYGIÈNE HYDROLOGIE ENVIRONNEMENT


ROGEZ Sylvie BACTÉRIOLOGIE ET VIROLOGIE
SAINT-MARCOUX Franck TOXICOLOGIE

PROFESSEURS DES UNIVERSITÉS – ÉMÉRITES :

DREYFUSS Gilles PARASITOLOGIE


OUDART Nicole PHARMACOLOGIE

MAÎTRE DE CONFÉRENCES DES UNIVERSITÉS – PRATICIEN HOSPITALIER DES DISCIPLINES


PHARMACEUTIQUES :

PICARD Nicolas PHARMACOLOGIE

4
MAÎTRES DE CONFÉRENCES DES UNIVERSITÉS :

BASLY Jean-Philippe CHIMIE ANALYTIQUE ET BROMATOLOGIE


BEAUBRUN-GIRY Karine PHARMACOTECHNIE
BILLET Fabrice PHYSIOLOGIE
CALLISTE Claude BIOPHYSIQUE, BIOMATHÉMATIQUES ET INFORMATIQUE
CLÉDAT Dominique CHIMIE ANALYTIQUE ET BROMATOLOGIE
COMBY Francis CHIMIE ORGANIQUE ET THÉRAPEUTIQUE
COURTIOUX Bertrand PHARMACOLOGIE, PARASITOLOGIE
DELEBASSÉE Sylvie MICROBIOLOGIE-PARASITOLOGIE-IMMUNOLOGIE
DEMIOT Claire-Elise PHARMACOLOGIE
FAGNÈRE Catherine CHIMIE ORGANIQUE ET THÉRAPEUTIQUE
FROISSARD Didier BOTANIQUE ET CRYPTOGAMIE
JAMBUT Anne-Catherine CHIMIE ORGANIQUE ET THÉRAPEUTIQUE
LABROUSSE Pascal BOTANIQUE ET CRYPTOGAMIE
LÉGER David BIOCHIMIE ET BIOLOGIE MOLÉCULAIRE
MARRE-FOURNIER Françoise BIOCHIMIE ET BIOLOGIE MOLÉCULAIRE
MERCIER Aurélien PARASITOLOGIE
MILLOT Marion PHARMACOGNOSIE
MOREAU Jeanne MICROBIOLOGIE-PARASITOLOGIE-IMMUNOLOGIE
PASCAUD Patricia PHARMACIE GALÉNIQUE – BIOMATERIAUX CÉRAMIQUES
POUGET Christelle CHIMIE ORGANIQUE ET THÉRAPEUTIQUE
SIMON Alain CHIMIE GÉNÉRALE ET MINÉRALE
TROUILLAS Patrick BIOPHYSIQUE, BIOMATHEMATIQUES ET INFORMATIQUE
VIGNOLES Philippe BIOPHYSIQUE, BIOMATHEMATIQUES ET INFORMATIQUE

PROFESSEUR DE LYCÉE PROFESSIONNEL :

ROUMIEUX Gwenhaël ANGLAIS

ATTACHÉ TEMPORAIRE D’ENSEIGNEMENT ET DE RECHERCHE :

PARENT Marianne PHARMACOTECHNIE, PHARMACIE GALÉNIQUE


VEDRENNE Nicolas CHIMIE ANALYTIQUE
MBAKIDI Jean-Pierre CHIMIE ORGANIQUE ET THÉRAPEUTIQUE
CHEMIN Guillaume BIOCHIMIE ET TOXICOLOGIE

DÉTACHEMENT à compter du 1/09/2014 pour 2 ans

MARION-THORE Sandrine CHIMIE ORGANIQUE ET THÉRAPEUTIQUE

5
Remerciements

A Madame le Professeur Marylène VIANA,


Pour m’avoir fait l’honneur d’accepter de présider et diriger cette thèse.
Pour votre disponibilité, votre écoute et vos conseils tout au long de ce travail.
Veuillez trouver ici l’expression de ma profonde et respectueuse gratitude.

A Madame le Docteur Christelle POUGET,


Pour avoir accepté avec gentillesse de juger mon travail.
Pour votre enseignement et votre disponibilité auprès des étudiants.
Je vous adresse mes plus sincères remerciements.

A Monsieur le Docteur Jean-Jacques BONNIN,


Pour avoir accepté avec gentillesse de faire partie de ce jury.
Pour la confiance que vous avez su m’accorder.
Je vous adresse mes plus sincères remerciements.

6
A ma famille,
Maman, Papa, Arnaud, Béren et Laurent,
Pour avoir toujours cru en moi.
Pour votre soutien et votre amour au quotidien.
Je vous serai éternellement reconnaissante.

A mes amis aveyronnais,


Bob, Clem, Eugé, Fred, Francki et Nico,
Pour tous les très bons moments que l’on a passés ensemble.
A notre amitié qui malgré les kilomètres a su rester intacte.
Vous comptez beaucoup pour moi.

A mes amis Limougeauds,


Camille, Charlotte, Claire, Coralie, Florian, Jean, JCG et Lucille,
Pour tous ces bons moments passés ensemble.
Pour votre soutien au cours de ces six années.
Merci pour tout.

A l’ensemble de l’équipe officinale de la pharmacie Sainte-Claire Bellevue,


Pour m’avoir accueillie lors de mon stage de sixième année.
Pour votre gentillesse, votre disponibilité et votre bonne humeur.
Je vous en remercie beaucoup.

A ma Mamie,
Pour tes valeurs qui font de moi celle que je suis aujourd’hui.
Pour ta force, ton soutien indéfectible et ton ouverture d’esprit.
Tu resteras pour moi un modèle.
Tu nous manques énormément...
Je te dédie ce travail.

7
Liste des abréviations

AFFSAPS : Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé

ANAES : Agence Nationale d'Accréditation et d'Evaluation en Santé

ANSES : Agence Nationale de Sécurité sanitaire de l‘alimentation, de l’environnement et du travail

ANSM : Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé

CSHPF : Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France

CSV : Composés Sulfurés Volatils

DDASS : Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales

HAS : Haute Autorité de Santé

HE : Huile Essentielle

ICM : Inhibiteurs de Composés Malodorants

Ig : Immunoglobulines

MOI : Masticatory, Outer, Inner

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

PEA : Pellicule Exogène Acquise

pH : potentiel Hydrogène

ppm : partie par million

PVM/MA : Polyvinyl Methyl Ether/Acide Maléique

RCI : Risque Carieux Individuel

RDA : Relative Dentin Abrasion

REA : Relative Enamel Abrasion

UFSBD : Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire

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Table des matières
Introduction ................................................................................................................................... 13

1. Anatomie et physiologie de la cavité buccale ............................................. 14


1.1. La cavité buccale ou orale .................................................................................................. 14
1.1.1. Anatomie de la cavité buccale ..................................................................................... 14
1.1.1.1. Généralités ........................................................................................................... 14
1.1.1.2. La région labiale ou buccale ................................................................................. 16
1.1.1.3. Les régions géniennes.......................................................................................... 17
1.1.1.4. La région palatine ................................................................................................. 17
1.1.1.5. Le plancher buccal ............................................................................................... 18
1.1.1.6. Les glandes salivaires .......................................................................................... 20
1.1.2. Flore normale de la cavité buccale .............................................................................. 24
1.2. Les dents ........................................................................................................................... 25
1.2.1. L’odonte ...................................................................................................................... 26
1.2.1.1. L’émail .................................................................................................................. 26
1.2.1.2. La dentine ou ivoire .............................................................................................. 28
1.2.1.3. La pulpe................................................................................................................ 32
1.2.2. Le parodonte ............................................................................................................... 34
1.2.2.1. La gencive ............................................................................................................ 35
1.2.2.2. Le ligament alvéolo-dentaire ou desmodonte........................................................ 37
1.2.2.3. L’os alvéolaire....................................................................................................... 39
1.2.2.4. Le cément ............................................................................................................. 40
1.2.3. Terminologie, considérations générales et nomenclature dentaire .............................. 42
1.2.3.1. Dentitions et dentures ........................................................................................... 42
1.2.3.2. Développement chronologique d’une dent ............................................................ 44
1.2.3.3. Chronologie de l’éruption et/ou de la perte des dents ........................................... 46
1.2.3.4. Nomenclature des faces dentaires........................................................................ 47
1.2.3.5. Morphologie dentaire ............................................................................................ 48
1.2.3.6. Nomenclature normalisée internationale de l’Organisation Mondiale de la Santé
(OMS) ............................................................................................................................... 49

2. Les principales pathologies bucco-dentaires rencontrées à l’officine ..... 50


2.1. La plaque dentaire ............................................................................................................. 50
2.1.1. Formation et développement de la plaque dentaire ..................................................... 50
2.1.2. Composition de la plaque dentaire .............................................................................. 52
2.1.3. Le tartre ....................................................................................................................... 52
2.1.4. Comportement pathogène de la plaque dentaire ......................................................... 52
2.2. La carie dentaire ................................................................................................................ 53
2.2.1. Définition ..................................................................................................................... 53
2.2.2. Etiologies..................................................................................................................... 53
2.2.2.1. Les bactéries cariogènes ...................................................................................... 54
2.2.2.2. Les aliments cariogènes ....................................................................................... 55
2.2.2.3. Le facteur temps ................................................................................................... 56
2.2.2.4. L’hôte ................................................................................................................... 56
2.2.3. Pathogénèse ............................................................................................................... 57
2.2.4. Progression de la lésion carieuse ................................................................................ 59
2.2.4.1. Les caries coronaires............................................................................................ 59
2.2.4.2. Les caries radiculaires .......................................................................................... 60
2.2.5. Localisation ................................................................................................................. 60
2.2.6. Symptomatologie......................................................................................................... 62
2.2.6.1. Atteinte de l’émail et du cément ............................................................................ 62
2.2.6.2. Atteinte de la dentine ............................................................................................ 62

9
2.2.6.3. Atteinte de la pulpe ............................................................................................... 62
2.2.6.4. Atteinte du parodonte ........................................................................................... 63
2.2.6.5. Complications générales ...................................................................................... 63
2.3. L’hypersensibilité dentinaire ............................................................................................... 64
2.3.1. Définition ..................................................................................................................... 64
2.3.2. Etiologies..................................................................................................................... 64
2.3.2.1. Mécanismes de mise à nu de la dentine ............................................................... 64
2.3.2.2. L’ouverture des tubuli dentinaires ......................................................................... 65
2.3.3. Pathogénèse ............................................................................................................... 66
2.3.4. Symptomatologie......................................................................................................... 67
2.4. Les dyschromies dentaires ................................................................................................. 67
2.4.1. Les colorations extrinsèques ....................................................................................... 68
2.4.1.1. Les colorations d’origine bactérienne .................................................................... 68
2.4.1.2. La coloration tabagique ........................................................................................ 69
2.4.1.3. Les colorations alimentaires ................................................................................. 69
2.4.1.4. Les colorations métalliques................................................................................... 70
2.4.1.5. Les colorations médicamenteuses ........................................................................ 70
2.4.2. Les colorations intrinsèques ........................................................................................ 70
2.4.2.1. Colorations dentaires induites par les tétracyclines .............................................. 71
2.4.2.2. Colorations dentaires et fluorose .......................................................................... 72
2.5. Les maladies parodontales................................................................................................. 72
2.5.1. Définition ..................................................................................................................... 72
2.5.2. Etiologie principale ...................................................................................................... 73
2.5.2.1. Approche expérimentale ....................................................................................... 73
2.5.2.2. Les bactéries parodontopathogènes ..................................................................... 74
2.5.3. Pathogénèse ............................................................................................................... 75
2.5.3.1. Facteurs de virulence des bactéries parodontopathogènes .................................. 76
2.5.3.2. Evolution de la gingivite en parodontite................................................................. 77
2.5.4. Classification des maladies parodontales .................................................................... 78
2.5.4.1. Classification des maladies gingivales .................................................................. 78
2.5.4.2. Classification des parodontites ............................................................................. 80
2.5.5. Symptomatologie......................................................................................................... 80
2.5.6. La parodontite : un facteur de risque ? ........................................................................ 81
2.5.7. Pathologies parodontales nécrotiques ......................................................................... 82
2.5.8. Abcès parodontal ........................................................................................................ 83
2.6. Les aphtes ......................................................................................................................... 84
2.6.1. L’aphte buccal ............................................................................................................. 84
2.6.2. L’aphtose buccale récidivante ..................................................................................... 84
2.6.3. Aphtes et pathologies systémiques ............................................................................. 86
2.6.3.1. La maladie de Behçet ........................................................................................... 86
2.6.3.2. Aphtes et VIH ....................................................................................................... 86
2.6.3.3. Aphtes et maladies inflammatoires intestinales ..................................................... 86
2.6.4. Pathogénèse ............................................................................................................... 87
2.6.5. Facteurs favorisants .................................................................................................... 87
2.6.5.1. L’alimentation ....................................................................................................... 87
2.6.5.2. Le mode de vie ..................................................................................................... 87
2.6.5.3. Les facteurs locaux ............................................................................................... 88
2.6.5.4. Les facteurs endocriniens ..................................................................................... 88
2.6.5.5. Les facteurs génétiques........................................................................................ 88
2.6.5.6. Les médicaments ................................................................................................. 88
2.6.5.7. Les carences ........................................................................................................ 89
2.6.6. Symptomatologie......................................................................................................... 89
2.7. L’halitose ............................................................................................................................ 89
2.7.1. Définition ..................................................................................................................... 89
2.7.2. Les différents types d’halitose ..................................................................................... 90
2.7.3. Pathogénèse ............................................................................................................... 91
10
2.7.4. Etiologies..................................................................................................................... 92
2.7.4.1. Origines buccales ................................................................................................. 92
2.7.4.2. Origines extra-buccales ........................................................................................ 94

3. Les produits conseil disponibles à l’officine ............................................... 96


3.1. Les éléments de nettoyage ................................................................................................ 96
3.1.1. La brosse à dents ........................................................................................................ 96
3.1.1.1. Critères de choix d’une brosse à dents ................................................................. 96
3.1.1.2. Brosses à dents manuelles et électriques : avantages et inconvénients ............... 98
3.1.1.3. Les différentes techniques de brossage................................................................ 99
3.1.1.4. Recommandations générales sur le brossage dentaire ...................................... 101
3.1.2. Les adjuvants du brossage ........................................................................................ 103
3.1.2.1. Le fil dentaire ...................................................................................................... 103
3.1.2.2. Les brossettes interdentaires .............................................................................. 104
3.1.2.3. Les bâtonnets interdentaires............................................................................... 106
3.1.2.4. L’hydropropulseur ou hydropulseur..................................................................... 106
3.1.2.5. Le gratte-langue ................................................................................................. 107
3.1.3. Les révélateurs de plaque dentaire............................................................................ 109
3.2. Les préparations buccales ............................................................................................... 109
3.2.1. Classification des préparations buccales par forme galénique ................................... 110
3.2.1.1. Les préparations liquides .................................................................................... 110
3.2.1.2. Les préparations semi-solides ............................................................................ 112
3.2.1.3. Les préparations solides ..................................................................................... 118
3.2.2. Classification des actifs entrant dans la formulation des préparations buccales ........ 119
3.2.2.1. Les agents anti-caries : les fluorures .................................................................. 119
3.2.2.2. Les agents désensibilisants ................................................................................ 124
3.2.2.3. Les agents blanchissants ................................................................................... 126
3.2.2.4. Les agents antiseptiques .................................................................................... 127
3.2.2.5. Les antalgiques .................................................................................................. 132
3.2.2.6. Les agents « anti-halitose » ................................................................................ 135

4. Conseils à l’officine ...................................................................................... 138


4.1. La carie dentaire .............................................................................................................. 138
4.1.1. La place du fluor dans la prévention de la carie dentaire ........................................... 138
4.1.1.1. Les différentes sources de fluorures ................................................................... 138
4.1.1.2. Des apports adéquats en fluorures ..................................................................... 142
4.1.2. Maîtrise des facteurs microbiens pathogènes ............................................................ 146
4.1.2.1. De l’éruption de la première dent de lait jusqu’à l’âge de 6 ans .......................... 146
4.1.2.2. Chez l’enfant de plus de 6 ans et chez l’adulte ................................................... 147
4.1.3. Une alimentation saine pour des dents en bonne santé ............................................ 148
4.1.3.1. Cas particulier du jeune enfant ........................................................................... 148
4.1.3.2. Recommandations générales ............................................................................. 149
4.1.3.3. La femme enceinte ............................................................................................. 150
4.1.4. Quand consulter ? ..................................................................................................... 150
4.1.4.1. Enfants et adolescents ....................................................................................... 150
4.1.4.2. La femme enceinte ............................................................................................. 151
4.1.4.3. Les adultes ......................................................................................................... 151
4.2. L’hypersensibilité dentinaire ............................................................................................. 151
4.2.1. Corriger les facteurs étiologiques .............................................................................. 152
4.2.1.1. L’hygiène bucco-dentaire .................................................................................... 152
4.2.1.2. L’alimentation et le mode vie .............................................................................. 153
4.2.2. Soulager la douleur ................................................................................................... 154
4.2.2.1. Les gels et pâtes dentifrices ............................................................................... 154
4.2.2.2. Les solutions pour bains de bouche.................................................................... 154
4.2.2.3. Les gels dentaires .............................................................................................. 154

11
4.3. Les dychromies dentaires ................................................................................................ 155
4.3.1. Atténuer les colorations superficielles ........................................................................ 156
4.3.1.1. Les éléments de nettoyage ................................................................................. 156
4.3.1.2. Les dentifrices blanchissants .............................................................................. 156
4.3.1.3. L’aromathérapie.................................................................................................. 157
4.3.2. Mesures hygiéno-diététiques ..................................................................................... 158
4.4. Les maladies parodontales............................................................................................... 159
4.4.1. Comment préserver une bonne santé gingivale ? ...................................................... 160
4.4.1.1. Le contrôle mécanique de la plaque dentaire ..................................................... 160
4.4.1.2. Le contrôle chimique de la plaque dentaire ......................................................... 160
4.4.2. La prise en charge des gingivites .............................................................................. 162
4.4.2.1. Le contrôle mécanique de la plaque dentaire ..................................................... 162
4.4.2.2. Le contrôle chimique de la plaque dentaire ......................................................... 162
4.4.2.3. Soulager la douleur............................................................................................. 164
4.4.2.4. Les médecines alternatives ................................................................................ 165
4.4.2.5. Le tabac.............................................................................................................. 166
4.4.2.6. Cas particulier de la femme enceinte .................................................................. 166
4.5. Les aphtes ....................................................................................................................... 167
4.5.1. Soulager la douleur ................................................................................................... 168
4.5.1.1. Chez l’enfant de moins de 6 ans ......................................................................... 168
4.5.1.2. A partir de 6 ans ................................................................................................. 169
4.5.2. Limiter le risque de surinfection ................................................................................. 171
4.5.3. Limiter le risque de récidive ....................................................................................... 173
4.5.4. Les médecines alternatives ....................................................................................... 173
4.5.4.1. L’homéopathie .................................................................................................... 173
4.5.4.2. L’aromathérapie.................................................................................................. 174
4.5.4.3. La phytothérapie ................................................................................................. 174
4.5.5. L’hygiène bucco-dentaire .......................................................................................... 174
4.6. L’halitose .......................................................................................................................... 175
4.6.1. Réduction de la charge bactérienne .......................................................................... 177
4.6.1.1. Le contrôle mécanique de la charge bactérienne ................................................ 177
4.6.1.2. Le contrôle chimique de la charge bactérienne ................................................... 177
4.6.2. Mesures hygiéno-diététiques ..................................................................................... 178
4.6.3. Traitement symptomatique ........................................................................................ 178
4.6.4. Les médecines alternatives ....................................................................................... 179
4.6.4.1. L’homéopathie .................................................................................................... 179
4.6.4.2. L’aromathérapie.................................................................................................. 180
4.6.4.3. La phytothérapie ................................................................................................. 180
4.7. Cas particulier : l’hygiène bucco-dentaire chez le sujet âgé.............................................. 180
4.7.1. Les prothèses dentaires ............................................................................................ 181
4.7.1.1. L’entretien des prothèses dentaires .................................................................... 181
4.7.1.2. Crèmes adhésives .............................................................................................. 182
4.7.2. L’hyposialie ............................................................................................................... 183
4.7.2.1. Définition ............................................................................................................ 183
4.7.2.2. Etiologies ............................................................................................................ 184
4.7.2.3. Conseils à l’officine ............................................................................................. 184

Conclusion .................................................................................................................................. 188


Table des annexes...................................................................................................................... 199

12
Introduction

Un bon état de santé général impose une santé bucco-dentaire parfaite, et de ce fait, une
hygiène adéquate de la cavité buccale et de ses annexes. Cependant, par manque d’information
ou de motivation, celle-ci n’est pas toujours pratiquée comme elle le devrait. S’en suit la survenue
de pathologies pouvant affecter les tissus dentaires et/ou buccaux, à l’origine de complications
locales ou systémiques qui ne sont pas toujours connues de tous.

L’art du chirurgien-dentiste sera de traiter ces différents maux mais aussi de sensibiliser les
sujets à l’importance de l’hygiène des tissus bucco-dentaires. Toutefois, bien qu’étant le
professionnel de santé le plus habilité, il n’est pas toujours consulté en première intention pour
autant. En effet, le pharmacien d’officine, de par sa proximité et sa facilité d’accès, est un acteur
de santé privilégié fréquemment consulté par des patients soucieux de leur santé bucco-dentaire
ou souffrant de pathologies s’y rapportant. Il sera donc confronté à de nombreuses interrogations
auxquelles il devra répondre en prodiguant des conseils adaptés et de qualité. La maîtrise d’un
ensemble de données lui est donc nécessaire afin d’accompagner le patient tant dans la
prévention que dans le traitement des principales affections.

Pour cela, après avoir effectué un rappel sur l’anatomie et la physiologie de la cavité
buccale et de ses annexes, un descriptif des principales pathologies bucco-dentaires rencontrées
à l’officine sera réalisé afin de comprendre comment agir afin de prévenir ou traiter les différents
désordres bucco-dentaires. Une fois l’étiopathogénie abordée, l’ensemble des produits conseil
dont dispose le pharmacien à l’officine sera détaillé afin d’introduire la dernière partie qui
correspond au conseil officinal à proprement parler. La dernière partie abordera brièvement
l’hygiène bucco-dentaire chez le sujet âgé de façon à donner un aperçu global des principales
situations rencontrées au comptoir.

13
1. Anatomie et physiologie de la cavité buccale

Cette première partie comprend divers rappels concernant l’anatomie ainsi que la
physiologie bucco-dentaire. Dans un premier temps, un bref descriptif de la cavité buccale ainsi
que de ses annexes sera réalisé. Les dents, quant à elles, bien que faisant partie intégrante de la
cavité orale ne seront abordées que dans un second temps et de manière plus approfondie.

1.1. La cavité buccale ou orale


1.1.1. Anatomie de la cavité buccale
1.1.1.1. Généralités

La cavité buccale autrement appelée cavité orale représente le segment initial du tube
digestif. Celle-ci est limitée à l'avant par les lèvres, à l’arrière par l’isthme du gosier, latéralement
par les joues, dans sa partie supérieure par le palais et enfin dans sa partie inférieure par le
plancher buccal. (Figure 1) [1] [2]

A l’avant, elle s’ouvre vers l’extérieur via un orifice circonscrit par les lèvres : la fente orale
ou orifice buccal. A l’arrière, elle s’ouvre dans la partie buccale du pharynx par un autre orifice :
l’isthme du gosier. [1] [2]

La cavité orale se divise en 2 parties par l’intermédiaire des arcades alvéolo-dentaires,


supports des dents, qui sont au nombre de 2 : l’arcade alvéolo-dentaire supérieure (le maxillaire)
et l’arcade alvéolo-dentaire inférieure (la mandibule). (Figure 1) [1]

La partie située à l’extérieur de ces arcades correspond au vestibule oral ou buccal alors
que la partie située à l’intérieur correspond à la cavité orale proprement dite. Bouche fermée, la
communication entre ces 2 espaces se fait au niveau des espaces interdentaires et de l’espace
rétrodentaire situé entre la dernière molaire et la branche montante de la mandibule. [1] [2]

De ce fait, le vestibule oral, en forme de fer à cheval, est compris entre les arcades alvéolo-
dentaires et les lèvres à l’avant et entre les arcades alvéolo-dentaires et les joues à l’arrière. La
cavité buccale proprement dite, quant à elle, est limitée à l’avant et latéralement par les arcades
alvéolo-dentaires, à l’arrière par l’isthme du gosier, en bas par le plancher buccal et en haut par le
palais. [1]

14
1. Lèvre supérieure
2. Frein labial supérieur
3. Vestibule supérieur
4. Arcade dentaire maxillaire
5. Palais osseux
6. Voile du palais
7. Luette
8. Face interne de la joue
9. Commissure intermaxillaire
10. Pilier postérieur de l’amygdale
11. Amygdale
12. Pilier antérieur de l’amygdale
13. Repli palatoglosse
14. Base de la langue
15. « V » lingual
16. Langue mobile
17. Arcade dentaire mandibulaire
18. Vestibule inférieur
19. Frein labial inférieur
20. Lèvre inférieure

Figure 1 : Vue antérieure de la cavité buccale [3]

Grâce aux nombreux éléments qui constituent la cavité buccale, celle-ci assure de
nombreuses fonctions.

Tout d’abord, elle intervient dans les étapes préliminaires de la digestion. En effet, elle a un
rôle primordial dans la manducation. Par définition, la manducation correspond à l’ensemble des
actions mécaniques qui constituent l’acte de manger ainsi que celles qui préparent à la digestion
des aliments, autrement dit : la mastication, la gustation, l’insalivation et la déglutition. [2] [4]

Elle permet également la respiration, la phonation et contribue à l’esthétique du sujet en


participant aux diverses expressions du visage. [2]

15
1.1.1.2. La région labiale ou buccale

La région labiale représente la partie antérieure de la cavité buccale. Elle est constituée par
la lèvre supérieure et la lèvre inférieure. Séparées l’une de l’autre par la fente orale, elles
s’unissent latéralement pour former les commissures labiales. [5]

Bien qu’elles soient de formes variables selon les individus, chaque lèvre présente un
versant cutané périphérique dénommé « lèvre blanche » et un versant muqueux central dénommé
« lèvre rouge ». Ces 2 versants sont séparés par une ligne de jonction cutanéo-muqueuse : le
limbe. [6]

Chaque lèvre possède des caractéristiques morphologiques propres. La lèvre supérieure


présente une dépression centrale verticale appelée philtrum ou sillon sous-nasal limitée
latéralement par les crêtes philtrales. La lèvre inférieure quant à elle, présente une petite
dépression sur la ligne médiane au niveau de laquelle s’implante un petit bouquet de poils plus
communément connu sous le nom de « mouche ». [5] [6]

De par sa localisation, la région labiale est en rapport étroit avec la région nasale, les joues
et le menton. En effet, la région labiale est limitée par :

- les sillons naso-géniens qui s’établissent des ailes du nez jusqu’aux commissures
labiales et qui peuvent se prolonger vers les joues ; [7]
- les sillons labio-mentonniers qui sont localisés entre la partie cutanée de la lèvre
inférieure et le menton. [8]

Concernant la morphologie interne, 4 grandes couches sont mises en évidence lorsque l’on
se déplace de l’extérieur vers l’intérieur des lèvres :

- la couche cutanée qui est épaisse, résistante et enrichie en follicules pileux auxquels
sont annexées des glandes sébacées et sudoripares ;
- la couche musculaire constituée par les 2 couches de muscles orbiculaires (interne et
externe), les muscles incisifs et les muscles compresseurs ;
- la couche glandulaire constituée d’une multitude de petites glandes salivaires ;
- la couche muqueuse de couleur rosacée présentant en haut comme en bas un repli sur
la ligne médiane qui correspond au frein supérieur ou inférieur de la lèvre. [5] [8]

16
1.1.1.3. Les régions géniennes

Les régions géniennes représentent les parties latérales et molles de la bouche : les joues.

Celles-ci sont constituées de 2 faces : une face cutanée et une face muqueuse. Leur
structure peut varier en fonction des caractères propres à chaque individu, notamment en fonction
de leur âge ou de leur masse graisseuse. [5]

Diverses couches se succèdent lorsque l’on se déplace de l’extérieur vers l’intérieur des
joues :

- la peau qui est fine, très vascularisée et enrichie en glandes sudoripares et sébacées ;

- le tissu cellulaire sous-cutané enrichi en graisses ;

- la couche musculaire superficielle constituée par un ensemble de muscles dits


peauciers (muscles qui prennent au moins une de leurs insertions au niveau de la peau
et dont la contraction permet à la peau de se plisser afin d’assurer les différentes
expressions du visage [4]) ;

- la couche musculaire profonde constituée du muscle buccinateur et de son aponévrose


;

- la couche sous-musculaire qui correspond à la muqueuse buccale qui tapisse la face


profonde du buccinateur. [5]

1.1.1.4. La région palatine

La région palatine constitue la partie supérieure et postérieure de la cavité buccale. Celle-ci


permet d’assurer la séparation de la cavité orale proprement dite avec les cavités nasales et le
naso-pharynx. Elle comprend 2 parties : le palais dur ou voûte palatine situé à l’avant (2/3
antérieurs) et le palais mou ou voile du palais situé à l’arrière (1/3 postérieur). [5]

La voûte palatine est constituée d’un plan osseux, support de l’arcade dentaire supérieure,
recouvert d’une muqueuse relativement épaisse de couleur blanc rosé. Celle-ci présente sur sa
ligne médiane un raphé médian (ou torus) blanchâtre, légèrement en relief, de chaque côté duquel
sont situées des glandes palatines. [5]

17
Le voile du palais quant à lui, possède une structure fibro-musculaire et assure la continuité
du palais osseux. Il se poursuit au niveau postérieur par l’uvule autrement dénommée luette. C’est
un élément indispensable à la formation des sons ainsi qu’à la déglutition en jouant un rôle de
clapet qui permet d’obstruer le rhinopharynx et ainsi éviter une éventuelle régurgitation nasale. [5]

1.1.1.5. Le plancher buccal

Le plancher buccal correspond à la portion inférieure de la cavité orale. Il est constitué de 2


parties : la région linguale et la région sublinguale. Seules les caractéristiques anatomiques et
physiologiques relatives à la région linguale seront traitées à la suite.

1.1.1.5.1. Anatomie de la langue

La langue se divise en 2 parties (Figure 2) :

- une partie fixe : la racine qui est fixée en arrière du plancher buccal ;

- une partie mobile : le corps qui présente une face inférieure et supérieure et dont
l’extrémité antérieure, l’apex, est la partie la plus mobile de l’organe. [9]

Sur la face supérieure ou dos de la langue se trouve le sillon médian longitudinal, suivi du «
V » lingual et du sillon terminal situé juste derrière et parallèlement au « V » lingual. On donne le
nom de foramen caecum à la partie la plus déprimée du sillon terminal. Le « V » lingual permet de
séparer le tiers postérieur (la racine) des 2 tiers antérieurs de la langue (le corps). En arrière du
sillon terminal, la muqueuse est mamelonnée, ce sont les tonsilles linguales. Latéralement, ce sont
les tonsilles palatines ou amygdales palatines. (Figure 2) [9]

La face inférieure est recouverte d’une muqueuse fine, lisse et presque transparente qui
laisse apparaître le réseau vasculaire sous-jacent qui irrigue la langue. Le frein lingual, quant à lui,
permet de relier la face inférieure de la langue au plancher buccal. [5]

18
1.1.1.5.2. Les papilles linguales

La partie dorsale de la langue est recouverte d’une muqueuse plus épaisse à la surface de
laquelle sont présentes des papilles linguales. Il en existe 4 grands types : filiformes, fongiformes,
caliciformes et foliées. (Figure 2)

Les papilles filiformes sont les plus petites mais les plus nombreuses car elles sont
réparties sur toute la surface dorsale de la langue. Légèrement kératinisées, elles confèrent
l’aspect râpeux à la langue et permettent ainsi de mieux accrocher les aliments lors de la
mastication. Toutefois, elles ne contiennent pas de bourgeons du goût.

Les papilles fongiformes sont peu nombreuses et réparties essentiellement entre les
papilles filiformes. Elles participent à la fonction gustative.

Les papilles caliciformes ou circumvallées sont les plus volumineuses. Elles sont présentes
au nombre de 6 à 12 et sont localisées exclusivement sur le « V » lingual. Elles interviennent dans
la gustation.

Les papilles foliées sont situées sur les bords de la langue mais sont peu nombreuses chez
l’Homme. [9]

Grâce aux papilles caliciformes et fongiformes, 4 goûts peuvent être perçus par l’organisme : salé,
sucré, acide et amer. [9]

Figure 2 : Face dorsale de la langue [10]

19
Toutefois, bien qu’elle soit essentiellement impliquée dans la perception du goût, la langue
intervient également dans la phonation, la déglutition et la mastication. [11]

1.1.1.6. Les glandes salivaires

La salivation est un processus physiologique essentiel au bon fonctionnement de la cavité


buccale. Il est assuré par 2 grands types de glandes : les glandes salivaires dites « majeures » qui
assurent plus de 90% de la sécrétion salivaire et celles dites « mineures » qui assurent les 10%
restants. La sécrétion salivaire résulte de mécanismes complexes pouvant être nerveux ou
hormonaux. [12] [13]

1.1.1.6.1. Les glandes salivaires dites « majeures »

Anatomiquement bien délimitées, ces glandes, paires et symétriques, se caractérisent par


la présence d’un conduit ou canal excréteur qui débouche dans la cavité buccale et assure le
déversement de la salive à l’intérieur de celle-ci. On en dénombre 3 grands types. [12]

Tout d’abord, les glandes parotides qui sont situées à proximité du méat acoustique
externe en arrière de la branche montante de la mandibule. Le canal excréteur, le canal parotidien
ou canal de Stenon, débouche dans la cavité buccale au niveau de la face interne de la joue en
regard de la 2ème molaire supérieure (Figure 3). Elles sont de forme pyramidale et représentent les
glandes salivaires les plus volumineuses. Ce sont des glandes séreuses qui assurent la sécrétion
d’une salive fluide et abondante destinée à fluidifier les aliments. [5] [12] [14]

Ensuite, les glandes submandibulaires ou sous-maxillaires qui sont situées dans la région
sus-hyoïdienne latérale. Le canal excréteur, le conduit submandibulaire ou canal de Wharton,
s’ouvre dans la cavité buccale près du frein lingual (Figure 3). Ce sont des glandes
séromuqueuses ou mixtes qui assurent la sécrétion d’une salive mixte correspondant à un
mélange de salive séreuse et muqueuse. [5] [12] [14]

Enfin, les glandes sublinguales sont situées au niveau du plancher buccal de part et d’autre
du frein lingual. Elles débouchent dans la cavité buccale par l’intermédiaire de plusieurs petits
canaux excréteurs dont le plus volumineux est le canal de Rivinus (Figure 3). Elles permettent la
sécrétion d’une salive à prédominance muqueuse, autrement dit, épaisse et visqueuse
essentiellement destinée à lubrifier les aliments. [5] [12] [14]

20
Figure 3 : Planche anatomique représentant la localisation des glandes salivaires majeures et
leurs canaux excréteurs respectifs [15]

1.1.1.6.2. Les glandes salivaires dites « mineures » ou


accessoires

Contrairement aux glandes salivaires « majeures » qui sont anatomiquement bien


délimitées, les glandes salivaires dites « mineures » sont disséminées sur toute la surface de la
muqueuse buccale (glandes labiales, jugales, palatines, linguales…) à l’exception des gencives.
Leur présence et leur localisation peuvent être variables d’un individu à l’autre. La salive produite
par ces glandes est essentiellement séromuqueuse. [12] [14]

La salive totale sécrétée correspond donc à un mélange de salive produite par ces
différents types de glandes. Toutefois, la salive totale ne se limite pas à ce mélange. En effet,
s’ajoute à celui-ci du fluide gingival, des résidus alimentaires, des micro-organismes ainsi que des
cellules épithéliales. [12]

1.1.1.6.3. Le débit salivaire

La sécrétion salivaire moyenne est comprise entre 500 et 1200 mL par jour. [11] Toutefois,
la quantité de salive sécrétée par chacune de ces glandes peut être soumise à de nombreuses
variations. En effet, le type de stimulus, le rythme circadien ou encore l’état de vigilance du sujet
peuvent modifier le débit salivaire. Par exemple, le débit salivaire est moindre au cours des
périodes de sommeil. [12]

21
1.1.1.6.4. Composition de la salive

La salive totale est constituée d’eau à 99%. Les 1 % restants correspondent à un mélange
de composants organiques et inorganiques. [12]

 Les composants organiques

Les composants organiques comprennent des protéines intrinsèques synthétisées par les
glandes salivaires elles-mêmes et des protéines extrinsèques issues du sérum. [12]

Les protéines extrinsèques sont essentiellement représentées par de l’albumine et des


Immunoglobulines (Ig) telles que les IgA, IgG, IgM... [12]

Les protéines intrinsèques quant à elles sont principalement représentées par :

- des enzymes salivaires telles que l’amylase qui assure la dégradation de l’amidon ; les
lipases qui assurent la dégradation des lipides ; le lyzozyme et les peroxydases qui ont
des propriétés antibactériennes ; les protéases… ;

- des mucines qui sont des glycoprotéines qui participent à la formation de la Pellicule
Exogène Acquise (PEA) et confèrent à la salive son pouvoir lubrifiant ;

- des Ig sécrétoires et plus particulièrement des IgA qui ont une activité antibactérienne
et antivirale.

D’autres composants sont retrouvés à l’état de trace tels que l’urée, l’acide urique, des
glycoprotéines marqueurs de groupe sanguin, des facteurs de croissance, des hormones… [11]
[12]

 Les composants inorganiques

Les composants inorganiques comprennent des ions (sodium, potassium, calcium,


hydrogène, phosphates, chlorures, bicarbonates) ; des halogènes (iode et fluor) ; des métaux à
l’état de trace (cuivre et fer) ainsi que des gaz dissous (azote, oxygène). [11] [12]

Les ions hydrogène (H+) sont responsables du pH (potentiel Hydrogène) salivaire qui varie
entre 6,7 et 8,5. [12]

22
1.1.1.6.5. Rôles de la salive

La salive assure deux grandes fonctions : digestive et protectrice.

 Fonction digestive

La salive est le premier liquide biologique secrété au niveau du tube digestif. De ce fait, elle
cumule diverses fonctions. D’une part, elle facilite la formation du bol alimentaire ainsi que sa
déglutition grâce au pouvoir lubrifiant des mucines mais permet aussi de solubiliser les substances
goûteuses de façon à permettre leur fixation sur les récepteurs gustatifs localisés dans les
bourgeons du goût. D’autre part, elle assure la dégradation de certains aliments via des enzymes
comme l’amylase, les lipases ou encore les protéases. [12]

 Fonction protectrice

La salive participe activement à l’équilibre et à la protection de la sphère bucco-dentaire.

Tout d’abord, elle assure une protection de la muqueuse buccale grâce aux substances
mucilagineuses qu’elle contient. Celles-ci permettent de la protéger du desséchement et des
agents irritants pouvant être présents dans l’alimentation. [12]

Ensuite, elle participe à la protection des dents en influençant les phénomènes de


minéralisation de l’émail. Les principaux facteurs de protection sont :

- les ions phosphates et bicarbonates qui jouent un rôle tampon permettant de s’opposer
aux diminutions de pH survenant lors d’attaques acides ; [12] [16]

- les glycoprotéines salivaires qui participent à la formation de la PEA ; [16]

- les ions fluorures qui participent à la protection et à la restauration de l’émail bien qu’ils
soient présents en faible quantité ;

- les ions calcium et phosphates qui maintiennent un environnement propice à la


reminéralisation de l’émail. [16]

En plus d’assurer une protection « physique » de la cavité buccale, la salive assure une
protection antibactérienne. En effet, entrent en jeu divers composants tels que les IgA qui inhibent
la colonisation initiale des bactéries à la surface dentaire, le système peroxydase qui induit la
synthèse de substances toxiques pour certaines bactéries, le lyzozyme qui est capable de détruire

23
les parois bactériennes ou encore la lactoferrine qui prive les bactéries de fer et entrave leur
survie. [17]

Le flux salivaire assure lui aussi une fonction protectrice en réalisant un nettoyage
mécanique de la muqueuse buccale et des surfaces dentaires. Celui-ci va permettre d’éliminer au
cours de la déglutition une partie de la flore pathogène, des sucres ou d’autres éléments néfastes
présents dans l’environnement buccal. [12] [13]

1.1.2. Flore normale de la cavité buccale

Pourtant stérile à la naissance, la cavité buccale va, lors de l’accouchement et après la


naissance, par contact avec la flore parentale, les liquides, ou encore plus tardivement les
aliments, être progressivement en relation avec différents micro-organismes qui constitueront la
flore commensale ou résidente. [17] [18] Cette flore est indispensable au maintien de la santé
bucco-dentaire de chaque individu, et ceci tout au long de sa vie. En effet, elle a pour principaux
rôles de renforcer le système immunitaire du sujet, participer à la prédigestion des aliments et
préserver le bon état de la bouche en jouant notamment un rôle de barrière défensive contre les
bactéries exogènes passagères pouvant être pathogènes. [19]

Toutefois, cet équilibre biologique reste fragile. En effet, certaines bactéries constitutives de
cette flore, non-pathogènes chez l’individu sain, peuvent acquérir au cours de variations des
conditions physiopathologiques de l’individu (consommation de tabac ou alcool, abus de sucre,
port de prothèse, variations hormonales, mauvaise hygiène bucco-dentaire...), un pouvoir
pathogène et ainsi altérer l’état de santé bucco-dentaire du sujet. Ces bactéries sont qualifiées
d’opportunistes ; c’est-à-dire, de bactéries initialement inoffensives qui tirent profit d’une
modification des conditions physiopathologiques de l’individu pour proliférer et devenir
pathogènes. [20]

Cette flore constitue un des écosystèmes les plus complexes de notre organisme en
abritant plusieurs centaines d’espèces de micro-organismes (bactéries, levures, virus,
protozoaires). Pour survivre, ceux-ci vont devoir trouver des éléments nutritifs, des surfaces
d’adhésion ainsi que des facteurs physico-chimiques favorables à leur développement. De ce fait,
toutes les bactéries ne sont pas aptes à se développer et survivre de la même façon au sein de la
cavité buccale. Par exemple, sont présentes au niveau du sillon gingivo-dentaire des bactéries
gram-négatives qui ne survivent nulle part ailleurs dans la cavité buccale. [21] Les principales

24
niches écologiques sont la langue, le sillon gingivo-dentaire ainsi que la plaque dentaire que l’on
détaillera plus précisément en introduction de la deuxième partie. [22]

La composition de la flore buccale est très hétérogène. Dans les conditions physiologiques,
sont présentes en majorité des bactéries gram-positives telles que des streptocoques oraux,
notamment S. mutans qui est le plus répandu dans la flore buccale. [21]

1.2. Les dents


.

A la description classique de la dent considérée comme étant formée d’une couronne


(partie visible de la dent), d’une racine (partie non visible de la dent) et d’un collet séparant les 2,
s’est substitué le concept plus large d’organe dentaire qui comprend l’odonte ou dent anatomique
et le parodonte qui correspond à l’ensemble des tissus de soutien de la dent. (Figure 4) [23]

Figure 4 : L'organe dentaire [24]

25
1.2.1. L’odonte

L’odonte comprend une partie coronaire, une partie radiculaire ainsi que le collet formant la
séparation anatomique de la couronne et de la ou les racines. Il est normalement constitué de 4
parties : l’émail, la dentine, la pulpe et le cément. [1] Toutefois, bien que le cément fasse partie
intégrante de l’odonte, il ne peut être dissocié du parodonte en raison de son rôle dans l’ancrage
de la dent. Il sera donc abordé dans la partie descriptive du parodonte. [25]

1.2.1.1. L’émail

L’émail est une structure minéralisée, avasculaire et non innervée, recouvrant la partie
coronaire de la dent. [26] Il est formé au cours de l’amélogénèse par les améloblastes et
représente le tissu le plus dur de l’organisme en raison de sa fraction minéralisée très élevée. Il en
résulte une résistance notable et nécessaire, car l’émail ne peut se régénérer en cas d’altération.
La couleur naturelle de l’émail est blanche ou légèrement bleutée. Cependant, d’aspect semi-
translucide, son apparence et notamment sa couleur sont directement influencées par la dentine. Il
intervient dans la protection des structures sous-jacentes en recouvrant l’intégralité de la couronne
dentaire. [11] [27]

1.2.1.1.1. L’amélogénèse

L’amélogénèse comprend une succession d’évènements complexes pouvant être simplifiés


en 2 grandes étapes.

La première étape consiste en la formation de la matrice organique de l’émail par les


améloblastes. Les protéines matricielles sécrétées par les améloblastes et plus particulièrement
par le prolongement de Tomes sont de 2 types : les amélogénines et les protéines dites non-
amélogénines. Ces protéines vont former à proximité des améloblastes un gel protéique qui va se
minéraliser partiellement pour donner naissance aux premiers cristaux d’hydroxyapatite.

Une fois les premiers cristaux formés la maturation de l’émail pourra débuter. Au fur et à
mesure de la croissance des cristaux, la matrice organique restante est progressivement éliminée
afin de permettre la croissance en épaisseur et en largeur des cristaux. Les améloblastes quant à
eux, dégénérent par apoptose. [16] [27]

26
L’émail mature se caractérise donc par une forme et une épaisseur définitives à l’éruption
de la dent ne pouvant donner lieu à aucune régénération par les améloblastes. [27]

1.2.1.1.2. Structure

La structure élémentaire de l’émail est le monocristal d’hydroxyapatite, polysubstitué ou


non, qui en s’associant à d’autres monocristaux forme un cristallite.

Les améloblastes possèdent 2 sites de sécrétion : la partie proximale et la partie distale du


prolongement de Tomes. En fonction du site où la matrice est sécrétée, l’émail s’organisera de 2
façons distinctes. En effet, la partie distale est impliquée dans la formation de bâtonnets ou
prismes alors que la partie proximale permet la formation d’émail interprismatique. L’émail
interprismatique délimite les prolongements de Tomes et forme des cavités interprismatiques qui
après rétractation du prolongement seront comblées par les bâtonnets. [26] [27]

Ces 2 unités sont de composition identique mais diffèrent entre elles par l’orientation des
cristallites qui les constituent. [27]

L’architecture de l’émail mature est complexe. Trois couches se succèdent de la jonction


amélo-dentinaire jusqu’à la surface externe de l’émail :

- une couche interne aprismatique (dépourvue de bâtonnets) ;

- une couche prismatique constituée de bâtonnets et d’email interprismatique ;

- une couche externe aprismatique (dépourvue de bâtonnets). [27]

Les couches aprismatiques interne et externe ainsi que l’émail interprismatique sont orientés dans
la même direction. [27]

La structure de l’émail évolue et subit de nombreux changements au cours du


vieillissement, notamment, une disparition partielle ou totale de la couche aprismatique externe
résultant de l’usure de l’émail. [27]

1.2.1.1.3. Composition

L’émail est majoritairement constitué de matières minérales. Toutefois, des matières


organiques ainsi que de l’eau sont également présentes en quantité moindre. (Tableau 1)

27
Proportion Composition

- Réseau de cristaux d’hydroxyapatite de calcium


(Ca10(PO4)6(OH)2) majoritairement carbonatés
Phase minérale 96 % (en poids)
- Eléments à l’état de trace : zinc, magnésium,
87-91 % (en volume)
potassium, fluorure et sodium

Phase organique 0,4 %(en poids) - Protéines : amélogénines et non amélogénines


2 %(en volume) - Lipides à l’état de trace

Eau 3,6 % (en poids) - Eau libre


7-11 % (en volume) - Eau liée

Tableau 1 : Composition de l'émail humain mature [27]

1.2.1.2. La dentine ou ivoire

La dentine est une structure minéralisée, avasculaire et partiellement innervée, recouverte


par l’émail au niveau de la couronne et par le cément au niveau de la racine. Elle est formée au
cours de la dentinogénèse par les odontoblastes et occupe la partie la plus volumineuse de la
dent. Elle est translucide, de couleur jaunâtre et possède une élasticité plus importante que celle
de l’émail en raison de la fraction plus élevée que représente la phase organique. [11] [27]

1.2.1.2.1. La dentinogénèse

Il existe 2 types de dentines physiologiques : la dentine intercanaliculaire et la dentine


péricanaliculaire. A ce jour, le mécanisme retenu afin d’expliquer le déroulement de la
dentinogénèse est celui de la dentine intercanaliculaire car celui de la dentine péricanaliculaire est
encore peu compris. [27]

Comme pour l’amélogénèse, ce processus peut être simplifié en 2 grandes étapes.

Dans un premier temps a lieu la synthèse de la matrice organique de la dentine par les
odontoblastes. Les odontoblastes sont des cellules polarisées constituées d’un corps cellulaire et
d’un prolongement. Les corps cellulaires, en s’associant, forment à la périphérie de la pulpe une
couche cellulaire. Les protéines matricielles synthétisées sont de 2 types : collagéniques (90 %) et
non collagéniques. L’ensemble forme la prédentine. Cette prédentine est traversée par les
prolongements des odontoblastes. [28]

28
Une fois la prédentine formée la phase minérale, la dentine, peut se déposer. En effet, les
protéines matricielles, par des mécanismes complexes, vont initier la minéralisation de la
prédentine à la surface collagénique et/ou au niveau des espaces intercollagéniques. On emploie
le terme de front de minéralisation à la zone de transition qui apparaît entre la prédentine et la
dentine. [28]

De façon concentrique, de la jonction émail-dentine jusqu’à la pulpe, se trouvent : une


couche de dentine qui croît en épaisseur, une couche de prédentine et une couche cellulaire
située à la périphérie de la pulpe. (Figure 5)

Figure 5 : Coupe histologique de dent humaine colorée au trichrome de Masson


(fort grossissement) [28]

Bien que l’activité et le nombre des odontoblastes diminuent progressivement au cours du


temps, la dentinogénèse est un processus continu permettant d’assurer la synthèse de dentine
tout au long de la vie du sujet. [27] L’accroissement en épaisseur qui en résulte s’accompagne
d’un recul identique des corps cellulaires des odontoblastes vers la pulpe afin de maintenir une
couche de prédentine d’épaisseur constante. Ceci s’accompagne d’une diminution significative du
volume de la chambre pulpaire. [29]

De ce fait, grâce à sa localisation et à sa capacité de régénération, elle joue un rôle


primordial dans la protection de la pulpe face aux éventuelles agressions. [27]

1.2.1.2.2. Structure

Si l’on se déplace de la partie coronaire (jonction émail-dentine) ou radiculaire (jonction


cément-dentine) vers la pulpe différents types de dentine peuvent être mis en évidence.
29
 Les dentines périphériques

Les dentines périphériques correspondent au niveau de la couronne au manteau dentinaire


et au niveau de la racine à la couche hyaline de Hopewell-Smith et la couche granulaire de Tomes.
Ces différentes couches sont formées aux stades initiaux de la dentinogénèse alors que les
odontoblastes ne sont pas encore totalement polarisés et donc, de ce fait, fonctionnels. Ce sont
des couches hypominéralisées. [27]

 Les dentines circumpulpaires

Dès que les odontoblastes sont polarisés, la transformation de la prédentine en dentine se


met en place et assure la formation de dentine primaire jusqu’à l’apparition de la dent sur l’arcade.
Une fois la dent sur l’arcade, les odontoblastes assureront la formation de dentine secondaire tout
au long de la vie de l’individu. [27]

 Les tubuli dentinaires

Que ce soit pour la dentine primaire ou pour la dentine secondaire elles sont toutes deux
constituées de dentine intercanaliculaire et de dentine péricanaliculaire. [27] En effet, elles ont une
structure dite « canaliculaire », c’est-à-dire perforée de tubuli dentinaires. Ces canalicules
représentent un véritable lieu d’échange, notamment pour les bactéries, entre l’intérieur et
l’extérieur de la dent (Figure 6). [30] La dentine intercanaliculaire est contenue entre les différents
tubuli alors que la dentine péricanaliculaire constitue une gaine autour des canalicules. [27]

Ces tubuli dentinaires sont orientés perpendiculairement à la jonction émail-dentine et


cément-dentine. Leur nombre varie de la périphérie vers la cavité pulpaire où ils tendent à
augmenter. En moyenne, on dénombre 20000 canalicules/mm² à la périphérie contre 50000/mm²
dans la structure interne. [27]

Figure 6 : Canalicules dentinaires en microscopie électronique à balayage d’après l’Atlas


d’histologie humaine et animale [31]
30
A l’intérieur de ces canalicules cheminent les prolongements odontoblastiques. La partie
résiduelle est remplie de fluide : le fluide dentinaire. Ce fluide, dans les conditions physiologiques
normales, est poussé vers l’extérieur de la dent à cause de la surpression interne qui règne au
niveau de la pulpe. Son mouvement est lent en raison de la perméabilité quasi-nulle de l’émail.
Toutefois, dès lors que l’émail disparaît la circulation du fluide est plus rapide. Cette remarque est
importante à prendre en considération quant à la pathogénèse de l’hypersensibilité dentinaire. [16]
[30]

1.2.1.2.3. La dentine tertiaire

La dentine tertiaire n’est pas considérée comme entrant dans la structure « normale » de la
dentine car elle est élaborée en réaction à une situation pathologique. En effet, face à une
agression, le système dentaire s’active afin de protéger la pulpe en synthétisant un tissu cicatriciel
: la dentine tertiaire. Cette dentine peut être de 2 types, réactionnelle ou réparatrice, en fonction de
la réponse donnée et du type de cellules impliquées.

Si la lésion évolue lentement et/ou que l’agression est minime, les odontoblastes présents
survivent et vont pouvoir réagir en synthétisant de la dentine dite réactionnelle.

A l’inverse, face à une lésion évoluant trop rapidement et/ou de façon agressive, les
odontoblastes débordés et nécrosés ne peuvent plus mettre en place un quelconque processus de
réparation. De ce fait, interviennent des cellules pulpaires qui sont des cellules
mésenchymateuses indifférenciées capables de se différencier en cellules dentinogénétiques afin
de produire un tissu minéralisé de composition variable : la dentine réparatrice. [16] [27]

1.2.1.2.4. Composition

Comme l’émail, la dentine est composée d’éléments minéraux et organiques ainsi que
d’eau (Tableau 2). Toutefois, les proportions et compostions respectives de chacune de ces
phases sont différentes, conférant ainsi des propriétés différentes à la dentine.

31
Proportion Composition

Phase minérale 70 % (en poids) Cristaux d’hydroxyapatite carbonatés et magnésiés

Phase organique 20 % (en poids) Protéines collagéniques (90 %) et non collagéniques


(10 %)

Eau 10 % (en poids) Eau liée et eau libre

Tableau 2 : Composition de la dentine mature [27]

1.2.1.3. La pulpe

La pulpe, partie vivante de la dent, est un tissu conjonctif lâche non minéralisé. Elle
comprend des vaisseaux sanguins et lymphatiques ainsi que des terminaisons nerveuses. [1]

1.2.1.3.1. Anatomie

Entourée de part et d’autre par la dentine, elle est contenue dans un espace quasiment
clos et inextensible divisé en 2 parties : la chambre pulpaire et les canaux radiculaires.

La chambre pulpaire ou cavum correspond à la partie large située à l’intérieur de la


couronne qui contient la pulpe coronaire ou pulpe camérale. Celle-ci comprend un plancher, un
plafond et des parois latérales. L’extrémité occlusale est pourvue dans ses angles de cornes
pulpaires.

Les canaux radiculaires correspondent aux prolongements de la chambre pulpaire dans la


racine et contiennent la pulpe radiculaire. L’extrémité de ces canaux s’ouvre à l’apex de la dent par
un orifice, le foramen apical, où arrivent les différents éléments assurant la vascularisation et
l’innervation de la dent. [27] [29] [27]

1.2.1.3.2. Développement

Le développement de la pulpe se fait en 2 phases successives : la formation de la pulpe


camérale puis la formation de la pulpe radiculaire. L’innervation et la vascularisation de la partie
coronaire s’effectuent initialement puis se dédoubleront en système plus complexe lors de la
formation de la racine. [29]

32
1.2.1.3.3. Composition

La pulpe est un tissu conjonctif lâche composé comme tous les tissus conjonctifs de
plusieurs éléments cellulaires dispersés dans une matrice extracellulaire hydratée peu dense.

Les cellules, aux fonctions variables, peuvent posséder des propriétés dentinogénétiques,
sensorielles, nutritives ou encore assurer la défense du tissu. Toutefois, la répartition de ces
cellules au sein de la pulpe n’est pas homogène. En effet, il existe une zone périphérique
constituée majoritairement par les odontoblastes et une région centrale qui contient des
fibroblastes, des cellules mésenchymateuses indifférenciées, des vaisseaux sanguins, des nerfs
ou encore des cellules immunocompétentes.

En ce qui concerne la matrice extracellulaire, elle contient 75 % d’eau et 25 % de matière


organique (collagènes, glysoamminoglycannes, glycoprotéines, élastine, métalloprotéases
matricielles et des lipides). [16] [27]

1.2.1.3.4. Vascularisation

La pulpe est un tissu richement vascularisé. Initialement, les vaisseaux sanguins pénètrent
dans la pulpe par le foramen apical sous la forme d’une ou deux artérioles en provenance des
artères dentaires. Ces artérioles dites primaires progressent au centre de la racine jusqu’au niveau
de la couronne où elles se ramifient en artérioles secondaires qui vont-elles-mêmes se ramifier à
nouveau pour former un réseau de capillaires à la périphérie de la chambre pulpaire.

Les vaisseaux lymphatiques quant à eux, prennent leur origine à la périphérie de la pulpe,
se regroupent en son centre et sortent via le foramen apical. [27]

1.2.1.3.5. Innervation

La pulpe est un tissu richement innervé avec un nombre de fibres nerveuses variable d’une
dent à l’autre. [29] Ces fibres, majoritairement sensitives, sont issues du nerf trijumeau. Seules les
fibres C et A delta sont impliquées dans la transmission du message douloureux. (Tableau 3)

33
Caractéristiques Fonctions
Fibres C Non myélinisées Transmission de la douleur
protopathique (grossière et diffuse)
Vitesse de conduction lente
Fibres A delta Myélinisées Transmission de la douleur
épicritique (fine et localisée)
Vitesse de conduction rapide
Fibres A béta Myélinisées Transmission des sensibilités tactile
et proprioceptive
Vitesse de conduction très rapide

Tableau 3 : Caractéristiques et fonctions des fibres nerveuses pulpaires [27] [32]

1.2.1.3.6. Rôles

La pulpe dentaire possède 4 grandes fonctions : nutritive de façon à répondre en continu aux
besoins métaboliques des odontoblastes au cours de la dentinogénèse, neurosensorielle en
transmettant des informations au système nerveux central, dentinogénétique en assurant la
synthèse de dentines primaire, secondaire, tertiaire et protectrice en assurant la défense
immunitaire du tissu pulpaire. [27]

1.2.1.3.7. Sénescence de la pulpe

Comme tous les tissus humains, la pulpe subit un vieillissement physiologique à l’origine de
diverses modifications. Parmi elles on note : une diminution du volume pulpaire, une diminution
des éléments vasculaires et nerveux, une diminution de la couche cellulaire d’odontoblastes, une
diminution de la teneur en eau de la matrice extracellulaire, une diminution du nombre de
fibroblastes… Tous ces changements affectent son potentiel réparateur. [27] [29]

1.2.2. Le parodonte

Le parodonte correspond à l’ensemble des structures tissulaires qui entourent la dent et


assurent son soutien. Il comprend la gencive, le ligament alvéolo-dentaire, l’os alvéolaire et le
cément (Figure 4). [20]

34
1.2.2.1. La gencive

La gencive est une spécialisation de la muqueuse buccale qui entoure la base de chaque
couronne dentaire dès leur éruption. Elle représente la seule partie du parodonte visible à l’œil nu.
L’aspect de la gencive est un élément révélateur de l’état du parodonte. [20] [33]

1.2.2.1.1. Structure et aspect

La gencive est constituée de plusieurs parties. (Figure 7)

La gencive libre ou marginale, qui comme son nom l’indique n’est pas attachée
mécaniquement à la dent. En effet, elle en est séparée par le sulcus. Sa surface est lisse et de
couleur rose pâle.

La gencive attachée quant à elle, assure la continuité de la gencive libre et est de hauteur
variable d’une zone à l’autre de la bouche. Sa surface à un aspect de « peau d’orange » et est de
couleur rose pâle.

La papille gingivale ou gencive interdentaire correspond à la partie de gencive libre située


entre 2 dents adjacentes. [20] [18]

L’espace libre contenu entre l’émail et la gencive libre correspond au sillon gingivo-dentaire
autrement appelé sulcus ou sillon marginal. La profondeur de ce sillon dépendra directement de la
présence ou non d’inflammation. Chez un sujet sain elle est de l’ordre de 0,5 à 2 millimètres. C’est
à ce niveau là qu’est sécrété l’exsudat sérique : le fluide gingival. [20]

Du côté vestibulaire, la gencive attachée s’arrête au niveau de la jonction muco-gingivale et


se continue au niveau des lèvres et des joues par de la muqueuse alvéolaire de couleur rouge car
plus fine rendant ainsi les vaisseaux sous-jacents plus visibles. [20]

Au cours du vieillissement on note un recul de la jonction gingivo-dentaire, du collet vers


l’apex, à l’origine d’une mise à nu du cément favorisant la survenue de caries à son niveau. [25]

35
Figure 7 : Représentation schématique du parodonte [34]

1.2.2.1.2. Histologie

La gencive est constituée d’une partie épithéliale et d’une partie conjonctive.

 L’épithélium gingival

Il est divisé en 3 parties : l’épithélium buccal, l’épithélium sulculaire et l’épithélium


jonctionnel. (Figure 8)

L’épithélium buccal est un épithélium pavimenteux, stratifié et richement kératinisé. Il fait


face à la cavité buccale en vestibulaire, en lingual et au niveau de la voûte palatine. [20]

L’épithélium sulculaire est un épithélium pavimenteux, stratifié mais non kératinisé qui
borde le sulcus et assure la continuité de l’épithélium buccal en regard de la dent. [20]

L’épithélium jonctionnel ou attache épithéliale est un épithélium pavimenteux, stratifié mais


non kératinisé situé sous le fond du sulcus, adhérant à la surface de la dent jusqu’au niveau de la
jonction amélo-cémentaire. [20]

36
Figure 8 : Histologie de la gencive [35]

 Le tissu conjonctif ou chorion gingival

Tissu conjonctif dont la matrice extra-cellulaire est enrichie en fibres de collagène. Celles-ci
s’organisent en faisceaux permettant de relier la gencive, l’os alvéolaire et le cément entre eux.
L’insertion des fibres gingivales dans le cément (faisceaux dento-cémento-gingivaux) constitue
l’attache conjonctive. Bien que les fibroblastes soient présents en majorité, d’autres cellules sont
présentes telles que des lymphocytes, des monocytes, des macrophages, des polynucléaires
neutrophiles, des plasmocytes assurant la défense du tissu. Les éléments vasculaires et nerveux
se trouvent aussi au niveau du chorion. [20]

La séparation entre l’épithélium gingival et le tissu conjonctif se fait via une membrane
basale. [20]

De par sa structure, la gencive assure donc une protection physique des tissus non visibles
de la dent. De plus, elle assure une protection biologique des différents tissus, par l’intermédiaire
d’un arsenal de molécules ayant un potentiel antibactérien contenues à la fois dans le tissu
conjonctif ainsi que dans le fluide gingival. [20]

1.2.2.2. Le ligament alvéolo-dentaire ou desmodonte

Le ligament alvéolo-dentaire autrement appelé desmodonte, périodonte ou encore ligament


parodontal est un tissu conjonctif fibreux, vascularisé et innervé, localisé entre l’alvéole osseuse et
le cément de façon à assurer le bon ancrage de la dent. [25]
37
1.2.2.2.1. Anatomie et histologie

Comme tout tissu conjonctif, le periodonte est constitué de cellules, majoritairement des
fibroblastes, et d’un compartiment extra-cellulaire formé de substance fondamentale et de fibres
essentiellement collagéniques (90 %). Celles-ci sont organisées en faisceaux qui sont horizontaux
dans la partie coronaire, obliques dans la partie médiane de la racine et verticaux dans la partie
apicale de la racine et dans les espaces interradiculaires (Figure 9). Ces faisceaux sont ancrés de
part et d’autre dans le cément et dans l’os alvéolaire. Les parties incluses dans ces 2 structures
sont les fibres de Sharpey. Les fibroblastes n’assurent pas seulement la synthèse des fibres de
collagène. En effet, ils permettent aussi leur dégradation afin d’assurer un remaniement perpétuel
du collagène du ligament parodontal. [20] [25]

1 : Faisceaux horizontaux
2 : Faisceaux obliques
3 : Faisceaux verticaux
Dans la fenêtre :
- le ligament se constitue
de fibres entrecroisées
- l’ensemble s’ancre dans
le cément (gauche) et dans
l’os alvéolaire (droite)

Figure 9 : Orientation des fibres collagéniques du ligament alvéolo-dentaire [20]

Toutefois, en plus des fibroblastes, d’autres cellules sont présentes telles que des
monocytes et des macrophages, des ostéoblastes et des ostéoclastes ou encore des
cémentoblastes et des cémentoclastes qui bordent respectivement les structures osseuses et
cémentaires. Du côté osseux, ostéoblastes et ostéoclastes assurent le remaniement osseux alors
que du côté cémentaire, cémentoblastes et cémentoclastes participent au remodelage du cément.
De plus, sont présentes des cellules souches indifférenciées attendant le signal de différenciation
pour devenir des fibroblastes, des ostéoblastes ou des cémentoblastes. [20] [25]

Cependant, au cours du vieillissement, le métabolisme cellulaire et l’épaisseur des fibres


s’amoindrissent entraînant ainsi une diminution de la largeur de l’espace ligamentaire. [25]

38
1.2.2.2.2. Rôles

Comme vu précédemment, la principale fonction du desmodonte est de garantir l’ancrage


de la dent dans l’alvéole osseuse grâce à la présence de fibres implantées au niveau osseux et
cémentaire. De plus, de par sa structure, il va jouer un rôle d’amortisseur de façon à palier les
diverses forces occlusales appliquées au niveau de la dent au cours de la mastication. Il va donc
permettre à la dent d’acquérir une certaine mobilité qui sera rétablie après arrêt de l’application
des forces occlusales. [20] [25]

Les cellules indifférenciées confèrent au ligament parodontal un potentiel réparateur. En


effet, celles-ci en se différenciant en fibroblastes vont permettre lors de certaines inflammations
parodontales, de synthétiser de nouvelles fibres de collagène et ainsi permettre sa régénération.
[25] De plus, en se différenciant en ostéoblastes ou cémentoblales, elles interviendront dans les
processus de remaniement osseux et de réparation d’éventuelles résorptions cémentaires. [20]

1.2.2.3. L’os alvéolaire

L’os alvéolaire ou procès alvéolaire correspond à la partie de l’os maxillaire et de l’os


mandibulaire qui délimite les alvéoles dentaires, cavités où s’insèrent les dents. Son aspect est
fonction de différents paramètres : sa localisation maxillaire ou mandibulaire, l’intensité des forces
occlusales qu’il supporte ou encore du type de dent dont il assure le soutien (mono ou pluri-
radiculée). [20] [36]

1.2.2.3.1. Anatomie

L’os alvéolaire appartenant à la famille des os plats en possède de ce fait, la même


structure.

Il comprend :

- 2 corticales, une externe et une interne, constituées d’os compact ;

- de l’os spongieux, structure intermédiaire, qui constitue la charpente des septa


interdentaires (structure qui sépare 2 alvéoles contigües) et des septa inter-radiculaires
(structure qui cloisonne les alvéoles des dents multiradiculées) ;

- un os alvéolaire à proprement parler qui constitue la paroi alvéolaire osseuse en


contact direct avec la ou les racines dentaires. [18] [25] [36]

39
Les alvéoles dentaires, de forme et profondeur variables, sont les logettes situées à
l’intérieur des 2 corticales. La paroi osseuse qui les délimite, ayant une épaisseur comprise entre
100 et 200 micromètres, est le lieu d’insertion des fibres de Sharpey. [20] [25]

Les crêtes alvéolaires correspondent au point où se réunissent les 2 corticales et la paroi


osseuse de l’alvéole dentaire. Elles se situent généralement 1,5 à 2 mm au dessous de la jonction
émail/cément. [25]

1.2.2.3.2. Histologie

Comme vu précédemment, l’os alvéolaire présente de nombreuses similitudes structurales


mais aussi histologiques avec l’ensemble des autres os plats du squelette. En effet, les
populations cellulaires qui le constituent ainsi que leur activité sont similaires à celles des autres
os. Les ostéoblastes et ostéocytes assurent la synthèse et le maintien de la structure osseuse
alors que les ostéoclastes interviennent dans la résorption physiologique et pathologique de l’os.
[18] [25]

Toutefois, l’os alvéolaire présente des caractéristiques qui lui sont propres et plus
particulièrement au niveau de la paroi osseuse de l’alvéole dentaire. Celle-ci est perforée de
nombreux pertuis, lieu d’insertion de fibres collagéniques dont les fibres de Sharpey, permettant
d’assurer de nombreux échanges. [25]

Au cours du vieillissement, les procès alvéolaires ainsi que l’os alvéolaire proprement dit
subissent, comme tous les autres os du squelette, une atrophie c’est-à-dire un amincissement de
leur structure et une déminéralisation. Les crêtes alvéolaires quant à elles peuvent également
s’abaisser. Ces modifications fragilisent la structure osseuse et favorisent la chute de la dent. [25]

1.2.2.4. Le cément

Le cément est un tissu minéralisé, avasculaire et non innervé, situé entre la dentine
radiculaire qu’il recouvre et le ligament parodontal. Au niveau de la jonction amélo-cémentaire, le
cément est présent sous la forme d’une fine couche minéralisée qui s’épaissie progressivement
jusqu’à atteindre une épaisseur maximale au niveau de l’apex. [25] Il joue un rôle primordial dans
l’ancrage de la dent au niveau de l’alvéole osseuse et intervient dans les processus de réparation
lors de légères lésions radiculaires grâce à son dépôt continu. [20]

40
1.2.2.4.1. Topographie

Au niveau de la jonction amélo-cémentaire, le cément peut se déposer de 3 façons. En


effet, il peut recouvrir partiellement l’émail (60 %) et/ou s’insérer bout à bout avec l’émail (30 %)
et/ou être séparé de l’émail en laissant une partie de dentine mise à nu (10 %). [25]

1.2.2.4.2. Formation du cément

Ce tissu est synthétisé par les cémentoblastes, cellules dont l’origine n’est pas encore
totalement élucidée, au cours de la cémentogénèse. [20] Sa formation suit 2 étapes de
développement.

Une étape primaire qui a lieu au cours de la formation de la racine et de l’éruption dentaire.
Il s’agit de l’étape pré-fonctionnelle.

Une étape secondaire, qui subsiste durant toute la vie de l’individu, et qui débute lorsque la
formation de la racine est quasiment terminée et que la dent est fonctionnelle dans la cavité
buccale. Il s’agit de l’étape fonctionnelle. [36]

1.2.2.4.3. Composition

Bien que le cément soit le tissu dentaire le moins minéralisé de la dent, il est constitué par
analogie avec les tissus minéralisés de l’odonte : d’une phase aqueuse (12 % du poids humide),
d’une phase minérale majoritairement constituée de cristaux d’hydroxyapatite (65 % du poids
humide) et d’une matrice organique essentiellement composée de collagène (23 % du poids
humide). [20] [27]

1.2.2.4.4. Les différents types de cément

D’un point de vue histologique, 2 grands types de cément sont décrits : le cément
acellulaire et le cément cellulaire. Le cément acellulaire, qui recouvre toute la racine, fournit
l’attache du ligament alors que le cément cellulaire, qui se situe uniquement au tiers apical de la
dent, s’adapte aux mouvements dentaires physiologiques. [20] [25]

Une classification plus récente a été établie et tient compte de l’origine des fibres de
collagène de la matrice. Celle-ci distingue jusqu’à 5 types de cément différents dans la dent

41
fonctionnelle et achevée. Les fibres sont dites intrinsèques lorsqu’elles sont synthétisées par les
cémentoblastes et extrinsèques lorsqu’elles sont synthétisées par les fibroblastes du desmodonte
et incorporées ultérieurement dans la matrice cémentaire (fibres de Sharpey). [25]

Trois sous catégories de cément acellulaire peuvent être décrites : le cément acellulaire à
fibres extrinsèques, le cément acellulaire à fibres intrinsèques et le cément acellulaire afibrillaire.

Pour ce qui est du cément cellulaire, seulement 2 sous catégories sont décrites : le cément
cellulaire à fibres intrinsèques et le cément cellulaire stratifié mixte (présence de fibres intrinsèques
et extrinsèques). [36]

Ces différents types de cément peuvent coexister sur une même dent fonctionnelle.
Toutefois, ils auront chacun une localisation, une structure et une fonction qui leur seront propres.

1.2.3. Terminologie, considérations générales et nomenclature


dentaire
1.2.3.1. Dentitions et dentures

La dentition et la denture sont 2 termes souvent confondus et de ce fait, employés à tort. La


denture correspond au terme qui désigne l’ensemble des dents présentes dans la cavité buccale
alors que la dentition correspond à la dynamique d’évolution de celles-ci. Autrement dit, le
phénomène de dentition est un processus de croissance et de maturation du système dentaire qui
conduit à l’établissement de la denture. [1]

1.2.3.1.1. Les dentitions

Le nourrisson nait avec 52 germes dentaires permettant à l’Homme de posséder 2


dentitions successives, il est dit diphyodonte. [1]

 La première dentition

Elle met en place 32 dents issues de la première lame dentaire : 8 incisives, 4 canines et
20 molaires dont 12 qui feront éruption plus tardivement. Elle s’étend sur 5 à 6 ans, entre le début
de la calcification de la première dent temporaire jusqu’à l’apparition dans la cavité buccale de la
première dent permanente. Au cours de cette phase, les arcades dentaires vont subir des
modifications morphologiques importantes afin de permettre l’éruption des dents permanentes. [1]

42
 La deuxième dentition

Elle donne 20 dents issues de la deuxième lame dentaire : 8 incisives, 4 canines et 8


prémolaires. Elle s’étend sur une vingtaine d’années environ, de la calcification de la première dent
permanente jusqu’à l’éruption de la dernière dent permanente. Certaines dents faisant partie de la
première dentition seront remplacées par les dents issues de la deuxième dentition. Seules les 12
molaires permanentes seront issues de la première lame dentaire. [1]

1.2.3.1.2. Les dentures

L’Homme possède 3 dentures successives en raison du remplacement des dents


temporaires par les dents permanentes.

 La denture temporaire

D’environ 6 mois à 6 ans l’enfant ne possède dans la cavité buccale que des dents issues
de la première dentition. Seules les 12 molaires permanentes sont absentes. Ces dents sont
toutes temporaires et seront de ce fait remplacées par des dents permanentes. La denture
temporaire est donc constituée de 8 incisives, 4 canines et 8 molaires (Figure 10). Ces dents
temporaires sont souvent nommées dents déciduales ou dents de lait. [1]

 La denture mixte

La première dent permanente survient vers l’âge de 6 ans alors que la chute de la dernière
dent temporaire survient entre 11 et 12 ans. La denture mixte correspond donc à la période
pendant laquelle des éléments temporaires et permanents vont cohabiter. [1]

 La denture permanente

Après la chute de la dernière dent temporaire ne seront présentes dans la cavité buccale
que des dents permanentes autrement appelées dents définitives. La denture permanente
comprend : 8 incisives, 4 canines, 8 prémolaires et 12 molaires dont 4 dents de sagesse. (Figure
10) [1]

43
Figure 10 : Représentation de la denture temporaire (à gauche) et permanente (à droite) en vue
occlusale [37]

Les troisièmes molaires permanentes correspondent aux dents de sagesse. Celles-ci


peuvent apparaître en totalité, partiellement ou ne pas apparaître dans la cavité buccale.
Toutefois, n’ayant pas toujours la place nécessaire pour évoluer correctement, elles peuvent être
retirées. [17]

1.2.3.2. Développement chronologique d’une dent

Le phénomène de dentition est un processus de croissance et de maturation du système


dentaire aboutissant à la mise en place de la denture. Ce phénomène débute vers le troisième
mois de développement embryonnaire avec la calcification de la première couronne et s’achève
vers 18-25 ans avec la fin de l’édification radiculaire de la troisième molaire permanente. [1]

44
Sans rentrer dans le détail de chacune des étapes, le développement chronologique de la
dent peut être résumé en 4 grandes étapes :

- 1ère étape : début de calcification de la couronne ;

- 2ème étape : achèvement de la couronne et début de l’édification radiculaire ;

- 3ème étape : apparition de la couronne dans la cavité buccale ;

- 4ème étape : achèvement de l’édification radiculaire. [1]

Concernant les dents temporaires, deux étapes supplémentaires sont à prendre en


considération car celles-ci, comme leur nom l’indique, sont amenées à disparaître. Le passage de
la denture temporaire à la denture définitive se fait verticalement, les dents permanentes évoluant
juste en dessous des dents temporaires (Figure 11). De ce fait, lorsque les dents permanentes
sous-jacentes entrent dans la deuxième étape du processus de développement, une résorption
radiculaire physiologique des dents temporaires est réalisée. Celle-ci sera suivie, dès lors que
l’éruption de la dent permanente est déclenchée, d’un ensemble de phénomènes entraînant la
chute de la dent temporaire. [1]

Figure 11 : Dynamique d’évolution de la première à la seconde dentition avec mise en place des 3
dentures [17]

Les littératures considèrent entre 20 et 25 mois, la durée moyenne d’édification d’une dent
temporaire entre le début de sa calcification et l’édification totale de la racine sachant que le début
de la calcification débute selon le type de dents entre le troisième et le sixième mois de vie fœtale.
[1]
Pour ce qui est des dents permanentes, leur durée moyenne d’édification est de l’ordre de
12 ans. Contrairement aux dents temporaires le début de la calcification débute après la
naissance. [1]
Cependant celle-ci varie en fonction du type de dent ou encore de sa localisation… [1]

45
1.2.3.3. Chronologie de l’éruption et/ou de la perte des dents

Comme pour le développement chronologique de la dent, la chronologie d’éruption des


dents varie en fonction du type de dent, du sexe de l’individu, de sa localisation…

Toutefois, comme vu préalablement, l’apparition de la dent dans la cavité buccale ne


signifie pas que sa croissance est terminée pour autant. En effet, il faudra encore attendre
plusieurs années afin que l’édification complète de la racine soit réalisée. [1]

1.2.3.3.1. Chronologie d’éruption et de perte des dents


temporaires

L’éruption des dents temporaires se fait généralement entre 6 mois et 2 ans et demi avec
un développement plus précoce chez les garçons que chez les filles. (Tableau 4) [38]

Eruption de la dent Perte de la dent


Type et localisation de la dent Supérieure Inférieure Supérieure Inférieure
Incisives centrales 7 à 12 mois 6 à 10 mois 6 à 8 ans 6 à 8 ans
Incisives latérales 9 à 13 mois 7 à 16 mois 7 à 8 ans 7 à 8 ans
Canines 16 à 22 mois 16 à 23 mois 10 à 12 ans 9 à 12 ans
1ère molaire 13 à 19 mois 12 à 18 mois 9 à 11 ans 9 à 11 ans
2ème molaire 25 à 33 mois 20 à 31 mois 10 à 12 ans 10 à 12 ans

Tableau 4 : Chronologie approximative de l'éruption et de la perte des dents temporaires [39]

1.2.3.3.2. Chronologie d’éruption des dents permanentes

La mise en place de la denture permanente est un processus physiologique qui s’étend


généralement entre 6 et 12 ans (Tableau 5). Contrairement à la denture temporaire l’éruption
semble être plus précoce chez les filles que chez les garçons. De la même façon, il semblerait
qu’elle soit plus précoce au niveau de la mandibule par rapport au maxillaire. [38]

46
Eruption de la dent
Type et localisation de la dent Supérieure Inférieure
Incisives centrales 7 à 8 ans 6 à 7 ans
Incisives latérales 8 à 9 ans 7 à 8 ans
Canines 11 à 12 ans 9 à 10 ans
1ère prémolaire 10 à 11 ans 10 à 12 ans
2ème prémolaire 10 à 12 ans 11 à 12 ans
1ère molaire 6 à 7 ans 6 à 7 ans
2ème molaire 12 à 13 ans 11 à 13 ans
17 à 21 ans 17 à 21 ans
3ème molaire (voire 25 ans) (voire 25 ans)

Tableau 5 : Chronologie approximative de l'éruption des dents permanentes [39]

La première molaire permanente également appelée « dent de 6 ans », est la première


dent permanente à faire éruption dans la cavité buccale. De ce fait, elle est souvent source de
confusion auprès des parents quant à sa nature, qu’ils pensent temporaire. De plus, lors de
l’éruption de celle-ci, l’émail, immature, la rend sensible à l’atteinte carieuse. [17]

La denture adulte est donc normalement constituée de 32 dents réparties en 4 grands


types : les incisives, les canines, les prémolaires et les molaires. Les détails relatifs aux
caractéristiques ainsi qu’aux fonctions des différents types de dents sont présentés en annexe 1.

1.2.3.4. Nomenclature des faces dentaires

A l’examen clinique 5 faces dentaires peuvent être identifiées :

- la face mésiale orientée vers le milieu de l’arcade ;

- la face distale qui est la face la plus éloignée du milieu de l’arcade ;

Ces 2 faces sont généralement regroupées sous le terme de faces proximales.

- la face vestibulaire orientée du côté du vestibule oral ;

Certains auteurs sont plus précis et utilisent le nom de « faces labiales » pour les faces
vestibulaires des dents antérieures et le nom de « faces jugales » pour les faces vestibulaires des
dents postérieures.

- la face linguale orientée du côté de la cavité orale proprement dite ;

47
Comme pour les faces vestibulaires, une autre dénomination est possible et plus particulièrement
au niveau du maxillaire : « face palatine ».

- la face occlusale ou triturante qui est la face de la dent qui regarde les dents du
maxillaire opposé. [1]

1.2.3.5. Morphologie dentaire

Les caractères anatomiques des couronnes peuvent être divisés en 2 classes : les
éminences et les dépressions.

 Les éminences coronaires

Les cuspides : ce sont des élévations de structure et de volume variables présentes sur les faces
occlusales des dents.

Les tubercules : ce sont des élévations de structure et de volume variables qui, contrairement aux
cuspides, sont présentes sur les faces autres que les faces occlusales.

Les crêtes : ce sont des éminences allongées présentes à la surface des dents. Il en existe de
plusieurs types : marginales, cuspidiennes et occlusales. [1]

 Les dépressions coronaires

Les sillons : dépressions longitudinales présentes sur les faces vestibulaires, linguales et
occlusales.

Les fissures : sillons très profonds et étroits creusés à l’intérieur de l’émail pouvant parfois résulter
d’un défaut de l’amélogénèse et ainsi atteindre la dentine.

Les fosses : dépressions caractéristiques des faces occlusales.

Les fossettes : dépressions plus ou moins marquées qui apparaissent sur les faces vestibulaires et
linguales de toutes les dents. [1]

Concernant la racine, elle est assimilée à un cône dont le sommet apical s’appelle l’apex.
Leur longueur est variable mais est généralement plus importante que celle de la couronne. Le
nombre de racines est variable selon le type de dent. La dent peut être monoradiculée ou
pluriradiculée. [1]

48
1.2.3.6. Nomenclature normalisée internationale de
l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)

Différentes nomenclatures ont été élaborées, toutefois, une seule est essentiellement
utilisée : la nomenclature normalisée internationale de l’OMS. Celle-ci permet par un système à 2
chiffres de déterminer la position de la dent sur l’arcade dentaire, sa nature et son caractère
temporaire ou permanent. [1]

Premièrement, un numéro est attribué de façon à identifier la localisation de la dent sur


l’arcade dentaire ainsi que son caractère temporaire ou permanent. Pour cela, chacune des
arcades est divisée en hémi-arcades maxillaires et mandibulaires, droites et gauches appelées
quadrants. [1]

Pour la denture permanente : Pour la denture temporaire :

- 1 : quadrant maxillaire droit ; - 5 : quadrant maxillaire droit ;

- 2 : quadrant maxillaire gauche ; - 6 : quadrant maxillaire gauche ;

- 3 : quadrant mandibulaire gauche ; - 7 : quadrant mandibulaire gauche ;

- 4 : quadrant mandibulaire droit. - 8 : quadrant mandibulaire droit. [1]

Deuxièmement, chaque dent, temporaire ou permanente, va se voir attribuer un autre


numéro de façon à identifier sa nature.

- 1 : incisive centrale temporaire ou permanente ;

- 2 : incisive latérale temporaire ou permanente ;

- 3 : canine temporaire ou permanente ;

- 4 : 1ère molaire temporaire ou 1ère prémolaire permanente ;

- 5 : 2ème molaire temporaire ou 2ème prémolaire permanente ;

- 6 : 1ère molaire permanente ;

- 7 : 2ème molaire permanente ;

- 8 : 3ème molaire permanente. [1]

Ensuite un code à 2 chiffres est donné afin de localiser et identifier précisément chaque
dent.

Par exemple : 5.3 = canine temporaire supérieure droite

2.5 = 2ème prémolaire permanente supérieure gauche. [1]

49
2. Les principales pathologies bucco-dentaires
rencontrées à l’officine

De nombreuses pathologies affectent la cavité buccale. De ce fait, ne seront abordées ici


que les pathologies pour lesquelles les demandes de conseils au comptoir sont les plus
fréquentes. Toutefois, un rappel préalable sur la plaque dentaire est nécessaire afin de pouvoir
comprendre la pathogénèse de certaines pathologies traitées ci-après.

2.1. La plaque dentaire

Black en 1898, définit pour la première fois le terme de plaque dentaire comme étant « une
masse gélatineuse terne qui se dépose à la surface des dents ». De nos jours, le terme de plaque
dentaire a évolué et peut être défini comme étant « le résultat de l’accumulation hétérogène de
bactéries aérobies et anaérobies, provenant de la flore buccale, au sein d’une matrice
intercellulaire complexe d’origine microbienne et salivaire ». [40]

2.1.1. Formation et développement de la plaque dentaire

Caractéristique des surfaces dentaires, elle ne peut se former qu’après éruption de la


première dent sur l’arcade. La formation de cette plaque comprend plusieurs étapes.

a) Formation de la PEA

Seulement quelques minutes après le brossage des dents, un biofilm, exempt de microbe,
se forme spontanément à la surface de l’émail : la PEA. Celui-ci résulte de l’adsorption sélective à
la surface de l’émail de certains constituants salivaires et plus particulièrement de glycoprotéines
salivaires via un mécanisme encore peu compris à ce jour. Ce biofilm, comme on le verra à la
suite, bien qu’exempt de microbe va servir de substrat pour la colonisation des premières bactéries
qui ne peuvent adhérer directement à l’émail. [40]

Ce biofilm cumule 2 fonctions. D’une part, il assure une protection de l’émail en s’opposant
à sa déminéralisation, d’autre part, il permet l’adhésion de bactéries de la flore à la surface
dentaire. Une fois ce biofilm formé, la constitution de la plaque dentaire proprement dite débute.
[17]

50
b) Formation de la plaque dentaire

La deuxième étape consiste donc en la fixation sur le biofilm d’espèces bactériennes et


plus particulièrement d’espèces dites « pionnières » qui vont former à la surface de l’émail des
microcolonies. Les espèces concernées sont des streptocoques plus particulièrement
Streptococcus sanguis et des actinomycètes tels que Actinomyces odontolyticus et Actinomyces
viscosus. Ces espèces étant les seules à pouvoir coloniser la surface de l’émail constituent la flore
initiale de la plaque dentaire et vont permettre à d’autres espèces bactériennes de s’y fixer
irréversiblement. A ce stade du développement la plaque dentaire est essentiellement enrichie en
bactéries gram-positives. [17] [40]

Une fois les nutriments et les facteurs physico-chimiques favorables à leur développement
trouvés, les bactéries dites pionnières vont pouvoir se multiplier. De plus, grâce à un mécanisme
de co-agrégation (étape saccharose-dépendante) d’autres espèces vont pouvoir venir se fixer aux
bactéries initialement présentes. En effet, à partir du saccharose apporté par l’alimentation, les
bactéries pionnières vont pouvoir synthétiser des polysaccharides extracellulaires qui vont
constituer des sites de liaison pour les bactéries ne pouvant pas adhérer seules à la surface de
l’émail. Ceci va donc permettre aux microcolonies déjà formées de croître jusqu’à ce qu’il y ait
formation d’un tapis recouvrant l’intégralité de la surface de l’émail. Au delà de 24 à 48 heures la
plaque est constituée de plusieurs millions de micro-organismes par milligramme de plaque
dentaire en poids humide. [40] [41]

c) Maturation de la plaque dentaire

Le vieillissement de la plaque dentaire se caractérise par une augmentation significative de


son volume associée à une modification de la population bactérienne qui la constitue. La plaque
est considérée mature au-delà du septième jour. L’accroissement de cette plaque présente peu de
limite, si ce n’est le respect d’une bonne hygiène bucco-dentaire. [40]

Son importance est variable selon la localisation. En effet, on la retrouve essentiellement


au niveau des zones difficiles d’accès au brossage telles que les espaces interdentaires, le collet
et le sillon gingivo-dentaire. La quantité présente sur les dents est moindre car celles-ci sont
soumises au brossage dentaire et aux forces de friction survenant lors de la mastication des
aliments. [17]

51
2.1.2. Composition de la plaque dentaire

La plaque est constituée d’une fraction cellulaire représentée par les éléments microbiens
(70 %) ainsi que d’une fraction acellulaire qui correspond à la matrice de la plaque (30 %). Cette
matrice est constituée d’une phase aqueuse (80 %) et d’une phase solide (20 %) comprenant des
protéines, des glucides, des lipides, des polysaccharides intra ou extracellulaires, des éléments
minéraux et des oligo-éléments. [40]

Les polysaccharides extracellulaires représentés par les fructanes et les glucanes ont un
rôle primordial dans la pathogénicité de la plaque. D’une part, ils favorisent l’agrégation inter-
bactérienne et donc la cohésion de la plaque, d’autre part, ils forment un gel à la surface de la dent
qui limite la diffusion d’éléments permettant de neutraliser le processus de déminéralisation. [40]

2.1.3. Le tartre

Si la plaque dentaire n’est pas éliminée régulièrement celle-ci peut se minéraliser pour
former du tartre. Deux grands types de tartre peuvent être décrits :

- le tartre supra gingival de couleur jaunâtre situé sur la partie visible de la dent ;

- le tartre sous gingival de couleur noirâtre situé au niveau du rebord gingival, très
adhérent aux surfaces dentaires radiculaires. [20]

Celui-ci peut commencer à se développer 48 heures après le début de l’accumulation de


plaque dentaire et être visible à l’œil nu chez certains sujets au bout de 15 jours. En lui-même, le
tartre n’est pas dangereux mais il est le siège de l’accumulation de plaque dentaire pouvant
favoriser l’apparition d’inflammation parodontale. [20]

De plus, contrairement à la plaque dentaire, il ne peut être retiré par un simple brossage
dentaire et nécessite la réalisation d’un détartrage par le chirurgien-dentiste. Le respect d’une
bonne hygiène bucco-dentaire est donc le seul moyen de faire face à son développement. [20]

2.1.4. Comportement pathogène de la plaque dentaire

Environ 200 espèces bactériennes ont été retrouvées au sein de la plaque dentaire. Bien
que la majorité soient commensales, certaines peuvent acquérir un comportement pathogène,
grâce à l’expression de facteurs de virulence, vis-à-vis des tissus dentaires et/ou parodontaux :

52
c’est le cas des bactéries cariogènes et des bactéries parodontopathogènes. [40] L’activité de
chacune d’entre elles sera détaillée plus précisément par la suite.

Comme pour le tartre il existe la plaque supra-gingivale, impliquée dans le développement


de la carie dentaire et la plaque sous-gingivale, incriminée dans le développement de
parodontopathies. [21]

Pouvant être à l’origine de nombreuses actions pathologiques, celle-ci doit être éliminée
régulièrement via un brossage dentaire et interdentaire méticuleux afin de maintenir un
écosystème compatible avec un bon état de santé bucco-dentaire. [40]

2.2. La carie dentaire


2.2.1. Définition

La carie dentaire est une maladie infectieuse multifactorielle à l’origine d’une destruction
localisée et progressive des tissus dentaires minéralisés pouvant atteindre dans les situations les
plus graves la pulpe. Cette destruction des tissus durs résulte de la production d’acides issus
essentiellement de la dégradation de glucides alimentaires par certaines bactéries de la plaque
dentaire. C’est un phénomène dynamique qui en absence de prise en charge aboutit à la formation
d’une cavité plus ou moins profonde à l’origine de séquelles pouvant être irréversibles. [40] [42]

Elle est considérée par l’OMS comme le troisième fléau de morbidité mondiale. En 2004,
elle estime, dans les conclusions du rapport mondial sur la santé bucco-dentaire, à 5 milliards le
nombre de personnes présentant des caries dentaires avec notamment 60 à 90 % des enfants
scolarisés et quasiment 100 % des adultes. [43]

2.2.2. Etiologies

Multifactorielle, son apparition nécessite la coordination de différents éléments qui sont :


l’hôte, le régime alimentaire (les sucres), la flore bactérienne (les bactéries cariogènes) et le
temps. (Figure 12)

53
Figure 12 : Diagramme de Keyes modifié par Newbrun en 1978 [44]

2.2.2.1. Les bactéries cariogènes

La principale bactérie cariogène est Streptococcus mutans, bactérie particulièrement


virulente dans la plaque cariogène active. Bien qu’il soit le plus actif dans le mécanisme carieux il
ne constitue pas pour autant l’agent microbien spécifique de la carie. En effet, d’autres bactéries
appartenant aux genres des Lactobacilles et des Actinomyces sont elles aussi impliquées. [40]

Ces bactéries, non-pathogènes chez le sujet sain, étant plus aptes à métaboliser les sucres
que les autres bactéries commensales vont, lors d’apport excessif et répété en sucres, proliférer et
acquérir un potentiel pathogène. Les facteurs de virulence sont multiples : elles sont acidogènes
(productrices d’acides) et acidophiles (résistantes en milieu acide). En effet, lors d’un apport en
sucre, ces bactéries vont en transformer une grande partie et vont produire d’une part, l’énergie
nécessaire à leur survie, et d’autre part, des déchets cataboliques sous la forme d’acides
organiques conférant un caractère acide à l’interface plaque/émail. Parmi les acides produits nous
retrouvons essentiellement de l’acide lactique qui est un acide fort ainsi que d’autres déchets
comme l’acide acétique, l’acide propionique, l’acide formique ou encore l’acide éthylique qui sont
des acides plus faibles. [40] [41]

S.mutans, contrairement aux autres bactéries cariogènes, présente des particularités


supplémentaires. En effet, il est en mesure de stocker des polysaccharides intracellulaires
destinés à couvrir les besoins énergétiques des bactéries cariogènes lorsque ceux-ci ne peuvent
plus être assurés par l’alimentation, permettant ainsi d’assurer une production continue d’acides.
54
De plus, c’est à partir de lui que sont sécrétés les polysaccharides extracellulaires qui renforcent la
cohésion interbactérienne au sein de la plaque dentaire. [40]

2.2.2.2. Les aliments cariogènes


2.2.2.2.1. Les sucres cariogènes

On entend par sucres cariogènes, des sucres dont la dégradation par les micro-organismes
buccaux aboutit à la production d’acides organiques à l’origine d’une diminution du pH local. [40]
Bien que tous les sucres de l’alimentation, simples ou complexes, soient utilisables et
transformables par les bactéries, ils n’ont pas tous le même potentiel cariogénique. [17]

Le saccharose, forme sucrée la plus couramment retrouvée dans l’alimentation, est


considéré comme le sucre le plus cariogène car hautement fermentescible. De plus, il possède la
propriété d’être emmagasiné sous forme de polysaccharides intracellulaires et sert de substrat à la
production des polysaccharides extracellulaires. [17] [40]

Le glucose et le fructose fréquemment utilisés en tant que substituts du saccharose,


possèdent eux aussi un pouvoir cariogène non négligeable. [17]

Concernant l’amidon, des études ont montré que son état influence directement son
potentiel cariogénique. En effet, ces études montrent que l’amidon cru a peu d’impact sur le pH
buccal car peu fermentescible alors qu’une fois cuit il subit des modifications structurales le
rendant plus rapidement assimilable par les bactéries. [17]

Le lactose, quant à lui, est le sucre au potentiel cariogénique le plus faible. [17]

Qu’en est-il des substituts de sucre ?

L’aspartame et la saccharine font partie des édulcorants les plus fréquemment utilisés à ce
jour. Toutefois, ceux-ci sont considérés à ce jour comme étant peu ou pas cariogènes et peuvent
donc avoir un intérêt en prévention de la carie dentaire. [17]

2.2.2.2.2. Autres substances cariogènes

Certains acides, plus particulièrement l’acide citrique, en maintenant un pH local acide,


exerce une action néfaste sur l’émail. On le retrouve essentiellement dans les bonbons mais aussi
dans des boissons telles que les jus de fruits ou les boissons gazeuses où il est souvent en

55
association à du sucre. Son caractère acide peut donc se cumuler aux acides issus de la
fermentation des sucres, entraînant une diminution considérable du pH. [17]

D’autres facteurs, comme le temps et l’hôte, bien qu’ils ne puissent pas par eux-mêmes
initier le processus carieux, peuvent moduler l’intensité de l’atteinte carieuse.

2.2.2.3. Le facteur temps

Ce n’est pas tant la quantité de sucre ingéré mais plutôt la fréquence d’ingestion et la durée
d’exposition que l’on prend en considération. En effet, l’ingestion répétée d’aliments cariogènes
lors de grignotages ou l’exposition trop longue de ceux-ci à la surface dentaire entraîne des chutes
à répétition du pH ne permettant plus à la salive d’exercer ses fonctions protectrices. Par exemple,
les bonbons collants qui adhérent plus longuement à la surface dentaire ont un potentiel
cariogènique plus élevé que celui des aliments rapidement déglutis. [42]

2.2.2.4. L’hôte

Certains facteurs, propres à chaque hôte, vont avoir un impact direct sur la cariosensibilité
de l’individu ainsi que sur l’évolution de la lésion carieuse une fois celle-ci installée.

2.2.2.4.1. La salive

Comme vu précédemment, la salive joue un rôle majeur dans la protection des dents
contre l’attaque acide grâce à sa composition et son débit. Par exemple, différentes études
montrent que le débit salivaire est proportionnel au pouvoir tampon et que celui-ci peut varier d’un
individu à l’autre. De ce fait, les patients présentant un flux salivaire faible ont une sensibilité
carieuse plus importante. Une modification de l’une ou des deux composantes influe sur la
cariosensibilité du sujet. [44]

2.2.2.4.2. La qualité de l’émail

La qualité de l’émail affecte directement la cariosensibilité du sujet. En effet, un émail


immature est plus fragile et donc plus sensible. Ceci explique donc qu’un enfant est plus sujet au
56
développement de carie(s) qu’un adulte car l’émail des dents temporaires est plus fragile que celui
des dents permanentes. [40]

2.2.2.4.3. L’état de santé du patient

Certaines pathologies (sécheresse buccale, troubles alimentaires…) ainsi que certaines


thérapeutiques (médicaments xérogéniques) peuvent influencer l’état de santé bucco-dentaire du
sujet et majorer la survenue de carie(s). [44]

2.2.2.4.4. Le mode de vie

Une hygiène bucco-dentaire négligée ainsi que le tabac sont considérés comme des
facteurs favorisant la survenue de carie(s). [44]

2.2.2.4.5. Le sexe

Les filles semblent être plus sujettes au développement de caries que les garçons, en
raison d’une éruption dentaire plus précoce à l’origine d’une exposition aux aliments cariogènes
plus importante. [44]

2.2.3. Pathogénèse

La conjonction de plusieurs des facteurs étiologiques détaillés précédemment initie le


processus carieux. C’est un phénomène dynamique alternant entre une phase de progression, la
déminéralisation et une phase de régression, la reminéralisation.

Bien qu’Il existe, après chaque prise alimentaire, un équilibre physiologique entre les cycles
de déminéralisation et de reminéralisation, celui-ci reste fragile. Dès lors qu’il est rompu, les cycles
de déminéralisation prennent le dessus sur la reminéralisation : la lésion s’installe. [40]

57
a) La déminéralisation

La déminéralisation correspond au processus au cours duquel les acides, produits par les
bactéries cariogènes en présence de glucides fermentescibles, entraînent une diminution du pH
local telle que les surfaces dentaires minéralisées sont atteintes.

A pH neutre, les cristaux d’hydroxyapatite sont en équilibre avec l’environnement buccal


saturé en ions calcium et phosphates. Cependant, dès que le pH commence à diminuer, les ions
phosphates contenus dans la salive vont commencer à réagir avec les ions H+ libérés afin de les
neutraliser et assurer le tamponnement de l’acidité produite : l’équilibre est rompu. [16]

De ce fait, à mesure que l’acidité perdure, les ions H+ vont finir par interagir avec les
groupements phosphates de l’hydroxyapatite : les surfaces dentaires minéralisées sont atteintes.

Le pH critique à partir duquel débute la dissolution des cristaux d’hydroxyapatite se situe


aux alentours de 5,5. [16]

Toutefois, dans les conditions normales, cette étape ne dure pas et laisse place à une
phase de reminéralisation.

b) La reminéralisation

La reminéralisation correspond au processus au cours duquel les cristaux préalablement


dissous précipitent à nouveau à la surface de l’émail. Toutefois, celle-ci ne peut avoir lieu que si le
pH ré-augmente et que la concentration en ions calcium et phosphates dans l’environnement
buccal est suffisante. [16]

Dans les conditions normales, nous pouvons donc constater que le processus de
déminéralisation résultant de l’action d’acides issus de la consommation de glucides
fermentescibles ne dure pas. En effet, afin de lutter contre l’acidité produite, les systèmes tampons
salivaires vont se mobiliser, le pH local ré-augmente, les ions calcium et phosphates cristallisent à
nouveau : la lésion initiale se résorbe.

Toutefois, devant une hygiène bucco-dentaire négligée ou lors d’apport trop fréquent et/ou
prolongé en sucres fermentescibles, les baisses prolongées ou trop fréquentes de pH qui en
résultent, ne permettent plus à la salive d’exercer son pouvoir neutralisant. Les cycles de
déminéralisation prennent le dessus sur la reminéralisation : la lésion s’installe. A mesure que
celle-ci évolue, une cavité de profondeur variable se forme. [41]

Les ions fluorures jouent un rôle primordial dans l’optimisation de ce cycle. L’intérêt du fluor
en tant que mesure préventive de la carie sera abordé dans la troisième partie. [16]

58
2.2.4. Progression de la lésion carieuse

Dès lors que les cycles de déminéralisation ont pris le dessus sur les cycles de
reminéralisation le processus carieux se met en place et évolue progressivement jusqu’à entraîner
dans les situations les plus extrêmes une chute de la dent. Cette évolution peut être lente ou
rapide permettant ainsi de distinguer les caries à marche rapide (caries aiguës) des caries à
marche lente (caries chroniques). [40]

Concernant la lésion initiale, 2 tissus peuvent être touchés : l’émail ou le cément. La carie
coronaire est une atteinte de l’émail alors que la carie radiculaire est une atteinte du cément. [40]

2.2.4.1. Les caries coronaires

Une des classifications cliniques des caries coronaires tient compte du degré d’atteinte des
différentes structures dentaires.

Quatre estades peuvent être décrits (Figure 13) :

- 1er degré : lésion de l’émail ;

- 2ème degré : lésion de l’émail et de la dentine ;

- 3ème degré : lésion de l’émail, de la dentine et de la pulpe ;

- 4ème degré : lésion de l’émail, de la dentine, de la pulpe et du parodonte (nécrose


pulpaire). [27]

Figure 13 : Progression de la carie coronaire [45]

La lésion initiale de l’émail peut se présenter sous 2 aspects. Soit sous la forme d’une
tâche blanche d’aspect crayeux mat (carie à évolution rapide), soit sous la forme d’une tâche
brune (carie à évolution lente autrement dénommée « carie arrêtée »). [27] La pigmentation de la

59
« carie arrêtée » résulte de l’incorporation de protéines alimentaires et salivaires et est dite arrêtée
car protégée par la matrice organique ainsi formée. [40]

2.2.4.2. Les caries radiculaires

Comme pour la lésion de l’émail, l’atteinte du cément peut prendre 2 aspects selon le type
de lésion. En cas de lésion à évolution rapide, on note l’apparition d’une tâche de couleur jaune
brun clair. A l’inverse, en cas de lésion à évolution lente la tâche prend un aspect brun foncé voire
noir. [27] La progression ainsi que les complications engendrées par ce type de caries seront
similaires à celles des caries coronaires. [40]

Une fois l’émail ou le cément atteint, la lésion peut progresser en profondeur afin
d’atteindre les tissus sous-jacents. Les canalicules dentinaires vont être le lieu de passage des
bactéries et de leurs toxines, à l’origine, à mesure que la lésion progresse, d’une inflammation des
différents tissus sous-jacents. La cavité se forme lorsque la dentine est atteinte [40]

Dès lors que les systèmes de défense de l’hôte sont dépassés, l’aboutissement de ce
processus est la nécrose pulpaire, étape au cours de laquelle la prolifération bactérienne persiste
jusqu’à endommager les tissus de soutien de la dent voire même entraîner des complications
générales. [17] [40]

2.2.5. Localisation

L’efficacité du pouvoir tampon salivaire vis-à-vis des acides produits est inversement
proportionnelle à l’épaisseur de la plaque dentaire. Les caries vont donc s’initier préférentiellement
sur les zones difficiles d’accès au brossage où s’accumule la plaque dentaire. Selon l’âge du sujet
les principales localisations sont variables. (Tableau 6)

60
Type de sujet Types de caries et Localisations principales
caractéristiques

Enfant - Caries coronaires - Molaires temporaires ++


- Evolution rapide ++ - Faces occlusales et proximales ++

- Prémolaires et molaires du maxillaire supérieur ++


- Caries coronaires ++ - Faces occlusales : caries des sillons
Adulte - Caries radiculaires +/- - Faces vestibulaires, linguales et palatines : caries
des surfaces lisses
- Evolution lente et rapide
- Espaces interproximaux

- Prémolaires et molaires ++
- Caries coronaires ++ - Faces occlusales : caries des sillons
Sujet âgé - Caries radiculaires ++ - Faces vestibulaires, linguales et palatines : caries
des surfaces lisses
- Evolution lente et rapide
- Espaces interproximaux

Tableau 6 : Principales localisations des caries chez l'enfant, l'adulte et le sujet âgé [17] [40]

Il existe un type particulier de lésions carieuses survenant chez le jeune enfant : « la carie
du biberon » (Figure 14). Il s’agit d’une lésion carieuse à marche rapide résultant de l’utilisation
abusive de biberons contenant des hydrates de carbone (lait, eau sucrée, jus de fruit…) chez
l’enfant en bas âge. Les conséquences sont particulièrement néfastes car un grand nombre de
dents peuvent être concernées entraînant ainsi des dommages considérables sur la denture
temporaire. Ce processus est d’autant plus amplifié que les prises s’effectuent pendant les
périodes de repos où le débit salivaire est moindre. [17]

Figure 14 : Caries du biberon [46]

61
Chez le sujet âgé, les caries radiculaires sont très fréquentes. En effet, de nombreux
facteurs tels que la récession gingivale, les modifications du débit salivaire ainsi que certaines
pathologies rendent les sujets âgés plus vulnérables au développement de caries radiculaires.
[17]

2.2.6. Symptomatologie
2.2.6.1. Atteinte de l’émail et du cément

Ces tissus sont avascularisés et non innervés. L’atteinte est donc asymptomatique. [40]

A ce stade la lésion est réversible et peut être stoppée par des méthodes non chirurgicales
consistant à favoriser la reminéralisation et limiter la déminéralisation, renforcer l’hygiène bucco-
dentaire et diminuer la consommation d’agents cariogènes. L’ensemble de ces conseils peuvent
être prodigués par le pharmacien. [47]

2.2.6.2. Atteinte de la dentine

Dès lors que la dentine est atteinte, des manifestations douloureuses peuvent être perçues
par le sujet. En effet, on note la survenue de douleurs lors de stimulations chimiques (sucre,
acide), thermiques (chaud, froid) ou encore mécaniques (frottements de la brosse à dent). [40]
Toutefois, tout ceci est subjectif et dépendra directement de la sensibilité du sujet à la douleur.

Contrairement à la lésion initiale, la cavité formée dans la dentine nécessitera une prise en
charge adéquate par le chirurgien-dentiste. [47]

2.2.6.3. Atteinte de la pulpe

Plus l’évolution de la carie est lente, plus la réponse pulpaire est efficace. En effet, les
caries à évolution lente permettent à la pulpe de réagir et de synthétiser de la dentine tertiaire lui
permettant d’obstruer les canalicules dentinaires non atteints par la carie afin de ralentir la
progression des germes et de leurs toxines en direction de la pulpe. A ce stade, la douleur
provoquée reste encore supportable et une prise en charge sans séquelle par le chirurgien-
dentiste est possible si celle-ci est réalisée suffisamment tôt. [17]

Toutefois, lors d’évolution rapide la pulpe n’a plus le temps de réagir. Les bactéries vont
donc continuer de progresser, entraînant une majoration de l’inflammation. Cette inflammation va

62
déclencher un afflux sanguin à l’origine d’un gonflement considérable de la pulpe. Cependant,
celle-ci étant un espace inextensible, l’intégralité de son contenu va se retrouver comprimée
entraînant la survenue de douleurs vives, spontanées ou provoquées, continues ou pulsatiles plus
communément rencontrées sous le terme de rage de dent. A ce stade la lésion est irréversible,
une dévitalisation de la dent est nécessaire et peut même nécessiter dans certains cas une
extraction dentaire. [17]

2.2.6.4. Atteinte du parodonte

Une dent nécrosée non traitée est un véritable réservoir infectieux pouvant être à l’origine
de diverses complications locales comme la survenue d’un abcès ou d’une fistule au niveau de la
gencive se manifestant par le déclenchement d’une douleur aiguë et lancinante. [17]

D’autres complications peuvent survenir telles que la formation d’un granulome péri-apical
qui est une tumeur bénigne qui se développe au niveau de l’apex au détriment de l’os alvéolaire.
Ce granulome peut évoluer sous forme de kyste entraînant une perte osseuse encore plus
importante. La symptomatologie étant relativement silencieuse, seule la radiographie permet
d’établir un diagnostic. [17]

2.2.6.5. Complications générales

Des complications générales résultant d’une prise en charge trop tardive ou absente
peuvent survenir. En effet, lorsque la pulpe est détruite, l’infection peut se propager par l’extrémité
des racines au reste de l’organisme. La bactériémie correspond au passage de bactéries
pathogènes dans la circulation générale. Toutefois, selon le terrain pathologique du sujet, les
répercussions seront différentes. [17]

Ce sont chez les malades à risques cardiovasculaires que les complications les plus
sévères peuvent survenir, avec notamment le risque d’endocardite bactérienne qui correspond au
passage dans la circulation générale de bactéries qui se fixent au niveau des valves cardiaques.
Cette complication met en jeu le pronostic vital. [17]

De plus, il a été mis en évidence que certaines pathologies oculaires, rénales, pulmonaires
ou encore dermatologiques pouvaient prendre naissance à partir d’un foyer infectieux dentaire.
[17]

C’est pour toutes ces raisons qu’il est nécessaire d’effectuer un contrôle régulier de l’état de
santé bucco-dentaire.

63
2.3. L’hypersensibilité dentinaire
2.3.1. Définition

Holland et coll définissent en 1997 l’hypersensibilité dentinaire comme étant « une douleur
brève et vive qui est ressentie au niveau de la dentine exposée, généralement en réaction à des
stimuli thermiques, tactiles, osmotiques ou chimiques ou en présence d’air, et qui ne peut être
attribuée à aucune autre forme d’anomalie ou de pathologie dentaire ». [48]

Lors du diagnostic, le professionnel de santé consulté devra donc effectuer, dans la mesure
du possible, une anamnèse précise afin d’exclure les autres pathologies ayant une
symptomatologie similaire à celle de l’hypersensibilité dentinaire comme les caries, les fractures ou
fissures dentaires, l’hypersensibilité consécutive à une restauration, les pulpites, l’inflammation
gingivale… [49]

2.3.2. Etiologies

Deux éléments doivent nécessairement coexister pour engendrer une hypersensibilité


dentinaire : une exposition de la dentine ainsi qu’une ouverture des tubuli dentinaires dans la
cavité buccale. [48]

2.3.2.1. Mécanismes de mise à nu de la dentine

La perte de la couche d’émail ou la récession gingivale sont les principales étiologies


aboutissant à l’exposition de la dentine dans la cavité buccale.

2.3.2.1.1. La perte de l’émail

Celle-ci peut être consécutive à divers mécanismes.

 L’attrition : usure mécanique et physiologique de l’émail résultant du contact répété des


dents entre elles au cours de la mastication essentiellement. Cette atteinte peut devenir
sévère chez les patients atteints de bruxomanie. [40] [50]

64
 L’abrasion : usure mécanique et non physiologique de l’émail provoquée par des forces de
friction autres que celles de la mastication (mauvaise technique de brossage, utilisation de
brosses à dents trop dures, utilisation de dentifrices trop abrasifs…). [40] [50] [51]

 L’érosion : dissolution des cristaux de l’émail d’origine chimique mais non bactérienne,
résultant d’un contact prolongé et/ou répété avec des acides (jus d’agrumes, boissons
gazeuses, vapeurs industrielles d’acides, vitamine C, reflux gastro-œsophagien,
vomissements répétés au cours de la grossesse ou lors de troubles alimentaires…). [40]
[50] [51]

 L’abfraction : fracture de l’émail résultant de l’application de forces occlusales trop


importantes. [50]

Toutefois, la perte d’émail est dans la majorité des cas le résultat des effets combinés de
plusieurs de ces phénomènes (attrition, érosion et abrasion) (Figure 15). [52]

2.3.2.1.2. La récession gingivale

La récession gingivale correspond à un recul de la gencive entraînant une exposition de la


racine et donc du cément. Toutefois, celui-ci, présent en couche très mince, est rapidement
éliminé exposant de ce fait la dentine sous-jacente. [49]

Les étiologies de la récession gingivale sont variables : vieillissement normal de la gencive,


brossage dentaire horizontal inadéquat avec utilisation de brosses à dents trop dures, présence
d’une parodontopathie, réalisation d’un détartrage, mauvaise hygiène bucco-dentaire,
consommation de tabac… [24] [48] [53]

2.3.2.2. L’ouverture des tubuli dentinaires

Une fois la dentine exposée, la dent n’est pas forcément sensible pour autant. En effet, les
tubuli peuvent être obturés par de la boue dentinaire qui est une substance adhérant à la dentine
qui se dépose après le brossage dentaire. Toutefois, celle-ci étant facilement retirée, les tubuli
dentinaires sont rapidement ouverts. [20]

Lorsque ces deux conditions sont réunies, les manifestations cliniques surviennent dès
l’application de divers stimuli.

65
Figure 15 : Comparatif dent saine et dent sensible [52]

2.3.3. Pathogénèse

Différentes hypothèses ont été établies concernant la pathogénèse de l’hypersensibilité


dentinaire. Parmi elles, la théorie « hydrodynamique » élaborée par Brännström dans les années
1960 sert aujourd’hui de référence à l’explication du phénomène d’hypersensibilité dentinaire. [48]

Ce modèle, pas entièrement élucidé, suppose que la douleur, déclenchée sous l’action des
stimuli extérieurs, résulte d’une modification des déplacements liquidiens à l’intérieur des tubuli
dentinaires. [48]

En effet, l’application de stimuli thermiques (chaud ou froid), osmotiques (salé ou sucré),


tactiles (brossage dentaire), chimiques (acide) ou d’un jet d’air à proximité des tubuli dentinaires
ouverts peut modifier le volume et la direction du fluide dentinaire. Ceci a pour conséquence de
stimuler les fibres A delta entourant les odontoblastes, responsables de la transmission de la
douleur. [48]

De plus, la perméabilité dentinaire, influencée par différents facteurs, joue un rôle


fondamental dans la pathogénèse de l’hypersensibilité dentinaire. En effet, une étude a permis de
démontrer, lors de la comparaison d’une dent saine à une dent sensible, que le nombre de tubuli
ouverts était jusqu’à 8 fois plus important au niveau d’une dent sensible. De la même façon, les

66
tubuli présentaient un diamètre 2 fois supérieur par comparaison à une dent non sensible. Ceci
permet d’établir, selon la loi Poisseuille, que l’écoulement du fluide dentinaire dans le cas d’une
hypersensibilité dentinaire est 100 fois supérieur à celui d’une dent saine. Toutefois, le mécanisme
expliquant pourquoi certains sujets présentent des tubuli plus perméables que d’autres n’est pas
encore élucidé à ce jour. [48]

En d’autres termes, l’hypersensibilité dentinaire peut se définir comme étant une réponse
exacerbée de la dent à un stimulus qui, dans des conditions normales, ne provoque pas de
désagrément sur la dent. [20]

2.3.4. Symptomatologie

Comme présentée dans la définition, l’hypersensibilité dentinaire se caractérise par une


douleur intense et généralement de courte durée affectant une ou plusieurs dents.

Ces douleurs, répétitives, peuvent dans les situations les plus sévères, devenir un véritable
handicap pour le patient qui par crainte de la douleur peut compromettre toutes mesures d’hygiène
bucco-dentaire. De ce fait, l’accumulation de plaque dentaire qui en résulte favorise la survenue
d’autres pathologies telles que la carie dentinaire et/ou l’inflammation gingivale aggravant
l’hypersensibilité : il s’agit du cercle vicieux de l’hypersensibilité dentinaire. [51]

Une prise en charge précoce et adéquate est donc nécessaire afin de limiter toute
aggravation de la pathologie.

2.4. Les dyschromies dentaires

Les dents sont naturellement colorées avec une teinte, variable d’un individu à l’autre,
allant généralement du blanc au jaune en fonction de l’épaisseur et de la structure des divers
éléments qui la constituent. Toutefois, les dents, sous l’influence continue de divers agents
externes et internes à l’organisme (agents chimiques, mécaniques ou biologiques), peuvent être
sujettes à une modification de leur aspect et plus particulièrement de leur teinte. Dès lors que la
couleur de la dent s’éloigne de la teinte naturelle on parle de dyschromie dentaire. [27] [54] Elle
peut être partielle lorsqu’elle concerne une ou plusieurs dents voire totale lorsque l’ensemble des
dents est concerné. [51]

67
De manière générale, les dyschromies dentaires correspondent au dépôt de chromogènes
(molécules colorées de grande taille) soit à la surface de la dent soit dans les tissus durs de la
dent. [55]

De ce fait, la classification actuelle distingue 2 grands types de dyschromies : les


colorations extrinsèques qui sont des colorations d’origine exogène n’affectant que l’émail et les
colorations intrinsèques qui sont des colorations d’origine endogène intimement liées à la structure
minéralisée de la dent. [56]

2.4.1. Les colorations extrinsèques

Ces colorations superficielles sont directement corrélées à la présence de la PEA. En effet,


celle-ci invisible au départ peut se colorer par contact direct avec différents facteurs (tabac, thé,
café…). Une mauvaise hygiène bucco-dentaire va donc accroitre et maintenir ces colorations. [40]
Ces colorations sont généralement réversibles et éliminées par un simple nettoyage manuel ou
mécanique des surfaces dentaires et interdentaires. Toutefois, plus les dépôts auront adhérés à la
surface dentaire plus ils seront difficiles à retirer par un simple nettoyage. [55]

Ces colorations, d’étiologies très variées, sont généralement classées selon la coloration
qu’elles engendrent.

2.4.1.1. Les colorations d’origine bactérienne

Ces colorations sont généralement liées à la présence de bactéries chromogènes dans la


cavité buccale. Ces bactéries chromogènes sont des bactéries capables, dans certaines
conditions, de former ou de sécréter des composés colorés susceptibles de colorer les surfaces
dentaires. [4] Les colorations d’origine bactérienne sont de 3 types : verte, brune/noire et orange.

2.4.1.1.1. La coloration verte

Coloration très fréquente chez les enfants (40 à 60 %), surtout avant l’âge de 15 ans, qui
résulte généralement d’une mauvaise hygiène bucco-dentaire. [27] Elle se manifeste par
l’apparition d’une bande de couleur verdâtre plus ou moins large, tenace et récidivante. [56] Les
étiologies sont multiples : coloration de la plaque dentaire par la chlorophylle contenue dans les

68
aliments ingérés, présence de bactéries chromogènes comme Pseudomonas aeruginosa ou
encore présence de champignons du genre Penicillium ou Aspergillus. [40]

2.4.1.1.2. La coloration brune ou noire

Bien qu’elle soit plus rare que la précédente, elle est relativement fréquente chez les
enfants (11 à 14 %) même chez ceux ayant une bonne hygiène bucco-dentaire. [27] Elle se
caractérise par l’apparition d’un liseré brun ou noir résultant de la production de sulfure ferrique par
des bactéries chromogènes du genre Actinomyces. [56]

2.4.1.1.3. La coloration orange

Coloration plus rare ne concernant que 3 % des enfants ayant une hygiène bucco-dentaire
négligée. Elle se caractérise par l’apparition de coloration orange en lien avec l’activité de
certaines bactéries chromogènes telles que Serratia marcescens ou Flabobaterium lutescens.
(Figure 16) [56]

2.4.1.2. La coloration tabagique

La coloration tabagique se caractérise par l’apparition d’une coloration noirâtre ou brunâtre


résultant du dépôt de goudron sur les dents. Cette coloration est accentuée par un manque
d’hygiène bucco-dentaire. Le degré de coloration et sa distribution sur les surfaces dentaires sont
influencés par différents paramètres tels que la fréquence de consommation, le type de tabac et la
manière de fumer du sujet. Cette coloration peut pénétrer dans les défauts de l’émail et ainsi
diffuser dans la dentine. (Figure 16) [40]

2.4.1.3. Les colorations alimentaires

De par les éléments qui les constituent, certains aliments solides ou liquides sont
susceptibles de générer des dyschromies dentaires réversibles. Toutefois, celles-ci peuvent
devenir permanentes à la suite d’ingestion répétée de ces divers composés lorsqu’une hygiène
bucco-dentaire satisfaisante n’est pas associée. Parmi eux : les fruits rouges responsables d’une
coloration rouge, bleue ou noire ; le café, le thé, certains sodas type cola responsables d’une

69
coloration noire ou encore le vin via la présence de tanins susceptibles de colorer l’émail en gris
foncé. [40]

2.4.1.4. Les colorations métalliques

Les colorations métalliques sont des colorations qui se développent en réponse à des
expositions répétées aux poussières et/ou fumées industrielles ou qui résultent de l’utilisation
prolongée de certaines thérapeutiques renfermant des sels métalliques (Tardyféron ®). Parmi les
principaux éléments impliqués nous pouvons citer : le fer, le manganèse et l’argent (coloration
noire) ; le mercure, le plomb et le nickel (coloration grise) ; le cuivre et l’iode (coloration brune) ou
encore le chrome (coloration orange). [40]

2.4.1.5. Les colorations médicamenteuses

Parmi les molécules susceptibles de provoquer des colorations superficielles il est


important de retenir la chlorhexidine ou le chlorure de cétylpyridinium. En effet, l’utilisation
prolongée de certains produits en contenant, notamment des solutions pour bains de bouche,
provoque l’apparition de coloration brune plus ou moins intense. (Figure 16) [40]

Figure 16 : Coloration orange d'origine bactérienne (à gauche), coloration tabagique (au centre) et
coloration par la chlorexidine (à droite) [46]

2.4.2. Les colorations intrinsèques

Elles correspondent à l’incorporation de chromogènes au sein du complexe amélo-


dentinaire survenant avant ou après l’éruption de la dent. [56]

70
Les étiologies sont multiples et rendent la classification complexe. La classification actuelle se
scinde en 2 parties :

- les dyschromies intrinsèques pré-éruptives : colorations liées à la fluorose, colorations


par les tétracyclines, colorations liées à des anomalies (génétiques, congénitales,
endocriniennes)… [57]

- les dyschromies intrinsèques post-éruptives : colorations liées au vieillissement


physiologique de la dent, coloration liée à un traumatisme local (nécrose pulpaire,
hémorragie provoquée par un traumatisme local) ou encore aux matériaux
d’obturation… [57]

Le détail complet de la classification ne sera pas traité. Nous ne nous intéresserons qu’aux
dyschromies dentaires intrinsèques pour lesquelles le pharmacien joue un rôle de conseil
déterminant.

2.4.2.1. Colorations dentaires induites par les tétracyclines

Les tétracyclines, antibiotiques à large spectre traversant la barrière fœto-placentaire, font


l’objet de nombreuses recommandations d’usage en raison de leur capacité à engendrer des
colorations dentaires. En effet, ces molécules présentent une forte affinité pour les tissus osseux et
dentaires en cours de minéralisation. [40] La dyschromie générée résulte d’un processus de
chélation entre l’antibiotique et le calcium des cristaux d’hydroxyapatite aboutissant à la formation
d’un complexe tétracycline-orthophosphate de calcium coloré s’incorporant dans les tissus
minéralisés de la dent. (Figure 17) [56]

Pour ces raisons, l’utilisation des tétracyclines est contre-indiquée au cours des périodes
de minéralisation des dents temporaires et permanentes, autrement dit : chez la femme enceinte
(début de calcification de la couronne des dents temporaires ayant lieu entre le 3ème et 6ème mois
de vie fœtale), chez le nouveau né et chez le jeune enfant jusqu’à ce que la calcification de la
dernière molaire permanente soit achevée (8 ans environ). [40]

L’intensité de la coloration dépendra de divers paramètres : du type de tétracycline, du


dosage, de la période d’administration ou encore de la durée d’administration. [56]

Toutefois, ces colorations peuvent, selon l’intensité, s’estomper avec l’âge. [40]

71
2.4.2.2. Colorations dentaires et fluorose

Le fluor possède une affinité importante pour les tissus osseux et dentaires en cours de
minéralisation. La fluorose dentaire correspond à une consommation excessive de fluor sur de
longue période au cours des différentes périodes de minéralisation des dents. L’excès de fluor au
cours de ces différentes phases va perturber le développement normal des tissus minéralisés et
conduire à l’apparition d’un émail fluorosé opaque, blanc mat et poreux caractérisé par l’apparition
à sa surface de tâches blanchâtres. (Figure 17) [40]

Figure 17 : Fluorose dentaire sévère [58]

Comme pour les tétracyclines, le fluor étant capable de traverser la barrière fœto-
placentaire, il va être soumis à de nombreuses recommandations d’usage qui seront détaillées
dans la partie suivante. [59]

La sévérité de l’atteinte dépendra de la dose ingérée, de la période d’ingestion et de la


durée d’imprégnation. [60]

2.5. Les maladies parodontales


2.5.1. Définition

Bercy et Tenenbaum définissent en 1996 les maladies parodontales ou parodontopathies


comme étant dans la majorité des cas « des lésions à composante inflammatoire résultant d’une
agression bactérienne au niveau de l’espace gingivo-dentaire, modulées par des facteurs
immunologiques de l’hôte qui en déterminent l’évolution ». [20]

72
Deux stades caractérisent l’atteinte parodontale : la gingivite puis la parodontite. Bien que
toutes les parodontites soient la conséquence d’une gingivite, toutes les gingivites n’évoluent pas
en parodontites. [20]

 Les gingivites

Les gingivites sont des lésions inflammatoires réversibles qui affectent uniquement le
parodonte superficiel sans entraîner de perte d’attache et de lyse osseuse. Elles se caractérisent
par l’inflammation des zones papillaires et marginales de la gencive. [20]

 Les parodontites

Les parodontites quant à elles, sont des lésions inflammatoires sévères affectant les tissus
parodontaux profonds à l’origine de la formation d’une poche parodontale associée, dans les
situations les plus graves, à une destruction osseuse. [20]

2.5.2. Etiologie principale

Bien que la relation entre la gingivite et la parodontite ne soit pas encore parfaitement
comprise, le rôle déterminant de la plaque dentaire et des bactéries qui la colonisent dans
l’initiation de ces pathologies ne fait désormais plus aucun doute.

2.5.2.1. Approche expérimentale

Au départ, on considérait l’accumulation de plaque dentaire comme le seul facteur impliqué


dans le développement de parodontopathies. Cependant, après la réalisation de nombreuses
études l’aspect qualitatif de la plaque dentaire a lui aussi été pris en considération. [20]

La plupart des études réalisées chez l’Homme afin de démontrer l’impact de la plaque
dentaire sur l’apparition de maladies parodontales concernent les gingivites.

L’étude la plus révélatrice concernant la relation plaque bactérienne/gingivite fut l’étude


dénommée « la gingivite expérimentale » menée par Loë et coll en 1965. Celle-ci consistait à
cesser tout contrôle de plaque dentaire pendant une durée déterminée chez un ensemble de
sujets présentant une gencive saine. Cette étude révéla d’une part, une inflammation gingivale

73
chez l’ensemble des sujets dans un délai de 10 à 21 jours après cessation du contrôle de la
plaque avec disparition rapide des signes inflammatoires dès la reprise du brossage dentaire, et
d’autre part, un changement de composition de la plaque dentaire pendant la période de non
brossage. En effet, ils purent constater au cours de la phase de non brossage, une augmentation
significative du taux de bactéries gram-négatives au profit des bactéries gram-positives et
réciproquement pour les bactéries anaérobies vis-à-vis des bactéries aérobies. Le développement
de la gingivite allait donc de pair avec une accumulation et une modification qualitative de la
plaque dentaire. De plus, cette étude permit de mettre en évidence le caractère réversible de
l’atteinte gingivale lorsque celle-ci est prise en charge à temps. [20]

Concernant les parodontites différentes expérimentations menées chez l’animal puis


extrapolées chez l’Homme, ont permis de mettre en évidence grâce à des résultats significatifs le
rôle majeur de la plaque bactérienne dans la pathogénèse de la parodontite. [20]

Ces observations plaident donc en faveur du principe selon lequel la gingivite et la


parodontite sont des maladies infectieuses causées par des bactéries de la plaque dentaire, bien
que les preuves concernant la parodontite ne soient qu’indirectes. [20]

Cependant, nous verrons par la suite qu’il existe des facteurs, locaux et/ou systémiques,
propres à la gingivite et à la parodontite, qui peuvent jouer un rôle dans l’incidence et la
progression des maladies parodontales.

2.5.2.2. Les bactéries parodontopathogènes

Les bactéries de la plaque dentaire impliquées dans le développement des


parodontopathies sont dites parodontopathogènes. Comme pour la carie ce sont des bactéries
opportunistes. Actuellement, il est admis qu’une vingtaine d’espèces de la flore buccale ont un rôle
majeur dans le déclenchement et la progression des maladies parodontales avec en majorité des
bactéries gram-négatives anaérobies. Toutefois, cette liste est limitée et se rallonge régulièrement
au fil des études microbiologiques. [20]

Il est important de noter qu’il n’existe pas une bactérie unique qui soit l’élément
déclencheur commun de toutes les parodontopathies et de leurs différentes formes cliniques. En
effet, différentes études ont permis d’établir qu’il existait des flores de composition bactérienne
distincte pour chacune des différentes formes cliniques. De ce fait, les germes qui prédominent
dans les gingivites (Prevotella intermédia, Fusobactérium nucleatum, des spirochètes…) sont

74
différents de ceux des parodontites (Actinobacillus actinomycetemcomitans, Porphyromonas
gingivalis, Bacteroides forsythus). De plus, au sein d’une même pathologie les différentes formes
cliniques sont associées à des flores de compositions différentes. Par exemple, les bactéries
impliquées dans le développement de la parodontite agressive sont différentes de celles de la
parodontite chronique. Les parodontopathies sont donc des infections polymicrobiennes,
nécessitant la coopération de plusieurs bactéries pour se développer. [20]

2.5.3. Pathogénèse

Ne sera abordée dans cette partie que la pathogénèse des parodontopathies d’origine
bactérienne.

Seulement 10 à 15 % des gingivites évoluent en parodontite. Prévenir ou traiter la gingivite


assure donc la prévention de la parodontite. [61]

Bien que la relation entre la gingivite et la parodontite ne soit pas encore parfaitement
établie on sait que le passage état sain - gingivite - parodontite se caractérise par l’accumulation
de plaque dentaire et le passage progressif d’une flore compatible avec un bon état de santé
parodontal riche en bactéries gram-positives aérobies à une flore enrichie en bactéries gram-
négatives anaérobies pathogènes (Tableau 7). La déclaration de la parodontite se fera dès lors
que la plaque dentaire trop accumulée aura une composition gram-négative prédominante. [20]

Etat sain Gingivite Parodontite

Bactéries aérobies 75 % 50 % 10 %

Bactéries anaérobies 25 % 50 % 90 %

Bactéries Gram-positives 85 % 56 % 25 %

Bactéries Gram-négatives 15 % 44 % 75 %

Tableau 7 : Evolution de la composition de la flore bactérienne dans l'espace gingivo-dentaire : de


l'état sain à la parodontite [20]

Le contrôle régulier de la plaque est donc indispensable pour s’opposer à l’initiation et à


l’évolution des maladies parodontales. Une absence de contrôle profite aux bactéries
opportunistes qui prolifèrent et exercent leur pouvoir pathogène.

75
2.5.3.1. Facteurs de virulence des bactéries
parodontopathogènes

Comme on l’a vu dans la première partie, les bactéries, pour se multiplier et survivre dans
un milieu donné, vont devoir y adhérer et trouver l’ensemble des éléments nécessaires à leur
développement. Le sillon gingivo-dentaire, en cumulant toutes ces conditions, constitue un espace
propice au développement des bactéries parodontopathogènes. En effet, celles-ci sont pourvues
de structures, les adhésines, qui leur permettent de se fixer au niveau du sillon gingivo-dentaire.
De plus, les ressources nutritives et les conditions physico-chimiques propres au sillon fournissent
aux bactéries parodontopathogènes des conditions idéales pour se développer au détriment des
autres bactéries. Ces bactéries exerceront leur pathogénicité vis-à-vis des tissus parodontaux
grâce à la production de facteurs de virulence. [20]

 Facteurs de destruction tissulaire

La toxicité des bactéries parodontopathogènes vis-à-vis des tissus parodontaux peut se


manifester de 2 façons.

Directement, soit par la libération d’enzymes lytiques (protéases) soit par la libération de
métabolites cytotoxiques (ammoniaque, composés sulfureux volatiles…) qui attaquent directement
le tissu parodontal. [20]

Indirectement, grâce à l’action de certaines molécules de l’enveloppe bactérienne qui


déclenchent la libération d’enzymes lytiques par les cellules du parodonte ou encore grâce au
déclenchement d’une réponse immunitaire de l’hôte en réponse aux antigènes des bactéries
pathogènes aboutissant à la libération de médiateurs de l’inflammation (cytokines, prostanoïdes,
métalloprotéases…) susceptibles d’activer des mécanismes de dégradation tissulaire. [20]

 Facteurs de neutralisation des systèmes de défense de l’hôte

En plus de leur potentiel pathogène, ces bactéries sont capables de pouvoir contourner les
systèmes de défense locale de l’hôte en inactivant les défenses immunitaires. Par exemple, A.
actinomycetemcomitans est capable de produire une leucotoxine particulièrement active sur les
neutrophiles et les lymphocytes B et T à l’origine de leur destruction. [20]

76
2.5.3.2. Evolution de la gingivite en parodontite

En raison de la présence quasi-constante d’un biofilm supra et sous-gingival, le parodonte


est exposé de façon continue aux bactéries de la plaque ainsi qu’à leurs métabolites. En résultent
des réactions de défense de l’hôte correspondant au passage de diverses cellules immunitaires du
compartiment gingival en direction du sulcus par diffusion à travers l’épithélium de jonction. Une
fois dans le sillon gingivo-dentaire, toutes ces cellules sont fonctionnelles et vont s’opposer à la
progression des bactéries dans le compartiment gingival. Le fluide gingival, en assurant un auto-
nettoyage du sulcus potentialise les mécanismes de défense préexistants. A mesure que la plaque
dentaire s’accumule, une réaction inflammatoire locale se met en place à l’origine de modifications
de la circulation parodontale et d’un œdème. En absence de contrôle de la plaque dentaire la
lésion évolue avec une amplification des systèmes de défense de l’hôte. [62]

Trois grands stades sont décrits dans l’évolution de la lésion gingivale :

- la lésion initiale qui apparait 2 à 4 jours après l’apparition de plaque dentaire ;

- la lésion précoce qui apparait entre 4 et 14 jours après l’apparition de plaque dentaire ;

- la lésion établie qui apparait entre 14 et 21 jours voire plusieurs mois après l’apparition
de plaque dentaire et peut persister durant toute la vie du sujet. (Figure 19)

La lésion établie signe l’apparition des manifestations cliniques de la gingivite. [62]

Ces 3 stades présentent comme point commun une absence de lyse osseuse ainsi qu’un
respect du système d’attache. [62]

Dès lors que la plaque s’accumule trop, la réaction inflammatoire mise en jeu par l’hôte
devient inadéquate, les bactéries pénètrent dans le tissu gingival et conduisent grâce à
l’expression de facteurs de virulence à une destruction du tissu osseux : la parodontite s’installe.
En association à cette lyse alvéolaire on note une perte d’attache de l’épithélium de jonction
aboutissant à la formation de la poche parodontale. (Figure 18) [62]

La poche parodontale correspond à l’espace libre contenu entre la surface radiculaire et la


gencive, qui résulte de la migration de l’épithélium de jonction vers l’apex. Cette poche, de
profondeur variable selon l’atteinte, représente un véritable réservoir bactérien non accessible au
brossage. Dans les phases aiguës le tissu parodontal peut être envahi par les bactéries et
entraîner la formation d’un abcès. [63]

77
Figure 18 : Gingivite débutante (à gauche) [20], parodontite (à droite) [46]

2.5.4. Classification des maladies parodontales

Jusqu’en 1999, différentes classifications se sont succédées et ont évolué en même temps
que progressaient les connaissances faites sur les maladies parodontales. Toutefois, ces
classifications ont fait l’objet de nombreuses remises en question car elles ne prenaient pas en
considération les maladies gingivales et ne s’attardaient que sur l’âge du patient pour distinguer
les différents types de parodontites. [64]

De ce fait, en 1999 une nouvelle classification a été établie au cours d’un workshop
international par l’American academy of periodontology : the classification of periodontal diseases
and conditions. [65]

Le détail de cette classification est présenté en annexe 2. Les parodontites associées aux
lésions endodontiques ainsi que les anomalies bucco-dentaires acquises ou congénitales en
rapport avec les parodontopathies ne seront pas abordées au cours de cette thèse.

2.5.4.1. Classification des maladies gingivales


2.5.4.1.1. Facteurs de risque

La classification actuelle tient compte de toutes les étiologies connues à ce jour concernant
les différentes formes cliniques des maladies gingivales. De ce fait, elle prend en considération
l’existence de facteurs de risque locaux ou systémiques.

78
 Les facteurs locaux

Tous les facteurs locaux qui induisent une rétention de la plaque dentaire sont à l’origine
d’une majoration de l’inflammation (tartre, mauvais alignement des dents, espace interdentaire
étroit, port de prothèse dentaire..). [64]

 Les facteurs systémiques

Différents facteurs systémiques peuvent être impliqués et avoir des répercussions dans
l’initiation ou l’aggravation de pathologies gingivales. En effet, tout facteur capable d’altérer la
réponse inflammatoire et/ou immunitaire du sujet aura un impact sur la santé parodontale (facteurs
endocriniens, maladies systémiques, stress, consommation de tabac, utilisation de certaines
thérapeutiques…). L’ensemble de ces facteurs est détaillé dans la classification. [64]

Toutefois, la parodontite étant l’évolution de la gingivite tous ces facteurs ont eux aussi un
rôle, bien que secondaire, dans l’initiation et l’aggravation de l’atteinte parodontale profonde.

2.5.4.1.2. Classification des gingivites

Concernant les maladies gingivales cette classification se scinde en 2 parties : les


gingivites induites par la plaque dentaire et les gingivites non induites par la plaque dentaire. [65]

Les gingivites induites par la plaque dentaire sont d’origine bactérienne et peuvent être
associées à certains facteurs pouvant modifier voire amplifier la réponse inflammatoire initiale.

Pour ce qui est des gingivites non induites par la plaque dentaire, l’origine bactérienne n’est
plus responsable de l’atteinte gingivale. En effet, l’inflammation gingivale n’est donc dans ce cas là
qu’une manifestation clinique d’un dysfonctionnement général ou d’un traumatisme. Il peut donc
être nécessaire lors de la mise en évidence d’une maladie parodontale de rechercher une
pathologie sous-jacente évoluant à bas bruit.

Toutefois, les 2 types de gingivites peuvent coexister. [20] [64]

79
2.5.4.2. Classification des parodontites

La classification des parodontites à proprement parler se scinde en 3 parties : les


parodontites agressives, les parodontites chroniques et les parodontites associées à des maladies
systémiques. Les maladies parodontales nécrotiques et les abcès parodontaux seront brièvement
détaillés à la suite. [66] [67]

Qu’elles soient agressives ou chroniques, les parodontites peuvent être localisées ou


généralisées. On dit qu’elles sont localisées si moins de 30 % des sites sont atteints et
généralisées lorsque plus de 30 % des sites sont atteints. De plus, cette classification tient compte
de la profondeur de la poche : la parodontite est dite légère pour une profondeur de poche
comprise entre 1 et 2 mm, modérée pour une profondeur de poche comprise entre 3 et 4 mm et
sévère pour une profondeur de poche comprise entre 5 et 6 mm. [64] [65] [66]

2.5.5. Symptomatologie

Toute(s) modification(s) de l’aspect de la gencive signe(nt) un état pathologique.


Les signes cliniques peuvent être plus ou moins accentués selon l’étiologie. Toutefois, il existe des
manifestations cliniques communes pour chacune d’entre elles. (Tableau 8)

Caractéristique Signes cliniques

- Saignement lors d’un sondage ou du brossage des dents


- Coloration rouge violacé de la gencive, modification de
l’aspect
Gingivite Réversible
- Gonflement de la gencive
- Mauvaise haleine
- Douleur +/-

- Manifestations cliniques de la gingivite


+
Irréversible si - Déchaussement des dents
prise en charge
Parodontite - Hypersensibilité dentinaire due à la récession gingivale
tardive
- Mobilité des dents due à la perte d’attache
- Abcès et perte de dent dans les situations les plus graves

Tableau 8 : Manifestations cliniques des parodontopathies [61] [67]


80
2.5.6. La parodontite : un facteur de risque ?

Outre les complications locales, la parodontite peut être considérée comme un facteur de
risque d’autres maladies ou situations physiologiques. Un rapport établi par l’Agence Nationale
d'Accréditation et d'Evaluation en Santé (ANAES) en 2002 dénonce l’impact des parodontites sur
les maladies cardiovasculaires, la grossesse, les infections pulmonaires et le diabète. [68]

2.5.6.1.1. Parodontite et grossesse

La libération de certains médiateurs de l’inflammation au cours de la parodontite, peut


générer des complications importantes chez la femme enceinte. On note parmi elles : un risque
d’accouchement prématuré, la naissance d’un bébé de faible poids (inférieur à 2500 grammes) ou
encore un risque élevé de mortalité du nourrisson.

La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande donc aux femmes enceintes de consulter
leur chirurgien-dentiste en début de grossesse et d’être suivies régulièrement pendant toute la
grossesse. Le pharmacien quant à lui pourra assurer la dispensation de conseils adaptés
concernant la santé bucco-dentaire de la patiente et commencer à la sensibiliser quant à celle du
futur enfant. [61] [63]

2.5.6.1.2. Parodontite et maladies cardiovasculaires

Au-delà des facteurs de risque classiques connus (stress, tabac, taux de graisses élevés
dans le sang…), différentes études ont montré que la parodontite augmentait aussi le risque de
maladies cardiovasculaires telles que l’angine de poitrine, l’infarctus du myocarde et l’endocardite
infectieuse ; et ceci, indépendamment des autres facteurs.

En raison du potentiel létal de l’endocardite infectieuse, l’HAS recommande de proposer


une prophylaxie de celle-ci chez les sujets ayant une parodontite et étant reconnus comme ayant
une cardiopathie à risque d’endocardite. [61] [63] [68]

2.5.6.1.3. Parodontite et infections pulmonaires

De nombreuses études ont montré qu’il existait une relation directe entre une mauvaise
hygiène bucco-dentaire et la survenue d’infections respiratoires. La modification qualitative et

81
quantitative de la plaque dentaire fait que celle-ci peut être colonisée par des pathogènes
respiratoires à l’origine d’infections respiratoires basses. [61]

2.5.6.1.4. Parodontite et diabète

Comme annoncé dans la classification, le diabète lui-même augmente le risque de gingivite


et sa progression. En effet, une hyperglycémie mal contrôlée représente un facteur aggravant des
pathologies gingivales en participant au développement de foyers infectieux.

Cependant, à l’inverse, la parodontite semble elle aussi avoir un impact sur la régulation de
la glycémie. De ce fait, devant une hyperglycémie anormalement élevée alors que les règles
hygiéno-diététiques et que les prises médicamenteuses sont bien respectées, un foyer infectieux
d’origine bucco-dentaire doit être recherché afin d’éviter toutes complications. [61] [63]

Le pharmacien devra donc porter une attention particulière aux patients se présentant à
l’officine avec une maladie parodontale, notamment lorsque ceux-ci présentent déjà certains
facteurs de risque ou une situation physiologique particulière.

2.5.7. Pathologies parodontales nécrotiques

La classification actuelle distingue 2 grands types de pathologies parodontales nécrotiques


: la gingivite ulcéro-nécrotique ou gingivite nécrosante aiguë et la parodontite ulcéro-nécrotique ou
parodontite nécrosante aiguë. La gingivite nécrosante aiguë correspond à une inflammation aiguë
de la gencive qui en l’absence de prise en charge précoce et adéquate évolue rapidement en
parodontite nécrosante aiguë. (Figure 19) [63] [65]

Outre le rôle de la plaque bactérienne, l’étiologie exacte de ces pathologies demeure


encore à ce jour non élucidée. Il semblerait que ces pathologies surviennent chez des sujets de
profils identiques : sujet jeune, fumeur avec une hygiène bucco-dentaire négligée. De ce fait,
différents facteurs locaux comme le tabagisme, une mauvaise hygiène buccale ou encore des
facteurs systémiques comme le stress ou l’âge ont été définis comme facteurs prédisposants. [63]

D’un point de vue clinique, la symptomatologie est similaire pour les deux formes. Elles se
manifestent par la survenue de lésions ulcéreuses au niveau des papilles gingivales conduisant
rapidement à une nécrose de celles-ci. Sont associés les symptômes classiques de la gingivite
avec dans de très rares cas l’apparition de fièvre et d’adénopathies. Bien que la gingivite ulcéro-
nécrotique soit réversible lors de la mise en place d’un traitement, la parodontite ulcéro-nécrotique
82
quant à elle est toujours associée à la présence de dommages irréversibles tels que la destruction
osseuse et donc la perte de la dent. Ces pathologies constituent une urgence médicale. [20] [63]

Figure 19 : Gingivite ulcéro-nécrotique [20]

2.5.8. Abcès parodontal

L’abcès parodontal est le terme générique donné à la survenue d’une tuméfaction


purulente au niveau du parodonte. Toutefois, selon sa localisation, 3 grands types d’abcès peuvent
être décrits : l’abcès gingival qui est limité aux papilles ou à la gencive marginale, l’abcès
parodontal qui est localisé en regard de la poche parodontale provoquant une destruction du
desmodonte et de l’os alvéolaire et enfin l’abcès péricoronaire qui se développe au niveau des
tissus entourant la couronne. [64] [65]

Il peut être la conséquence d’une parodontite d’évolution aiguë non traitée, de l’inclusion
d’un corps étranger dans la gencive, d’une perforation de la paroi radiculaire… Lorsqu’il est en
rapport avec une parodontite, il résulte dans la grande majorité des cas d’une fermeture coronaire
de la poche parodontale qui de ce fait, ne peut plus se drainer naturellement. [69]

Les signes cliniques sont les suivants : œdème et rougeur de la gencive, saignement,
suintement, douleur d’intensité variable associée à une mobilité dentaire. Sa prise en charge
constitue une véritable urgence médicale sous peine d’entraîner des répercussions importantes
telles qu’une perte de la dent ou encore une bactériémie. [69]

83
2.6. Les aphtes
2.6.1. L’aphte buccal

Etymologiquement, l’aphte, vient du grec « aptein » qui signifie brûlure.

La lésion aphteuse buccale correspond à une ulcération superficielle et douloureuse de la


cavité buccale, éventuellement de l’oropharynx, régressant spontanément et pouvant survenir de
manière isolée ou multiple avec une tendance à la récidive. La localisation et la taille des
ulcérations seront variables selon les différents tableaux cliniques. Cette affection touche
majoritairement les jeunes patients et régresse avec l’âge. [70]

Toutefois, toutes les ulcérations buccales ne sont pas des aphtes. Le praticien consulté
devra donc effectuer une anamnèse précise afin d’exclure les diagnostics différentiels. [70]

2.6.2. L’aphtose buccale récidivante

La lésion aphteuse est la manifestation clinique commune à de nombreuses affections.


Dans le cas où la lésion aphteuse est le seul symptôme perçu par le patient, différentes
classifications ont été établies.

En effet, certaines littératures distinguent 2 grandes formes cliniques : l’aphte banal et


l’aphtose buccale récidivante. Dans cette classification, l’aphte banal ne survient
qu’épisodiquement alors que l’aphtose buccale récidivante se caractérise par la survenue de
plusieurs épisodes de poussées aphteuses au cours de l’année (au moins 3). [70]

D’autres ne tiennent compte que de l’aphtose buccale récidivante et assimilent la forme


mineure de l’apthose buccale récidivante à l’aphte vulgaire considérant que la distinction des 2
formes a peu d’intérêt. [70]

Les termes d’aphtose isolée ou simple (présence simultanée d’1 à 3 aphtes) et d’aphtose
complexe (présence simultanée de plus de 3 aphtes) sont également employés. [70]

Quoi qu’il en soit, d’un point de vue histologique, la lésion aphteuse est identique pour
chacune des formes cliniques détaillées ci-dessus. [70] De ce fait, par mesure de clarté, l’aphte
vulgaire sera assimilé à la forme mineure de l’aphtose buccale récidivante et aucune distinction ne
sera faite entre l’aphtose isolée et l’aphtose complexe.

Trois grandes formes d’aphtose buccale récidivante sont décrites : la forme mineure, la
forme majeure et la forme herpétique (Tableau 9). Les caractères propres à chaque forme
permettent d’assurer une distinction entre les différentes formes cliniques. (Figure 20)

84
Histologiquement, la lésion aphteuse vulgaire se caractérise par la survenue d’une
ulcération ronde ou ovalaire, à fond nécrotique recouvert d’un enduit fibrineux jaunâtre qualifié de
« beurre frais », entourée à la périphérie d’un liseré érythémateux inflammatoire. [71] (Figure 20)
La base de la lésion est généralement plate et non indurée sauf dans le cas d’aphtes géants où la
lésion est plus profonde et entourée d’œdèmes. [70]

Aphtose buccale Aphtose buccale Aphtose buccale


récidivante mineure récidivante majeure récidivante herpétique
= aphtes vulgaires = aphtes géants = aphtes miliaires

Fréquence +/- 80 % +/- 10 % +/- 10 %

Âge de début 5-19 ans 10-19 ans 20-29 ans

Nombre d’ulcérations 1à5 1 à 10 10 à 100


Si complexe > 5

Taille des ulcérations < 10 mm > 10 mm < 2 mm


(ou >10 mm si fusion)

Lèvres, intérieur des Lèvres, joues, langue, Lèvres, joues, langue,


joues, langue, palais, pharynx palais, pharynx,
Localisations
plancher buccal plancher buccal, gencive

Durée des lésions 4-14 jours > 30 jours < 30 jours

Présence de Non Possible Non


cicatrices

Fréquence des 1-14 mois < 1 mois < 1 mois


récidives

Tableau 9 : Récapitulatif des caractéristiques propres à chacune des formes d'aphtose buccale
récidivante [70]

Figure 20 : Aphte banal (à gauche) [70], aphte géant (au centre) [70] et aphtes miliaires (à droite)
[72]

85
2.6.3. Aphtes et pathologies systémiques

Bien que la survenue d’aphtes soit dans la grande majorité des cas bénigne et sans
symptôme associé, elle peut dans certains cas être l’expression clinique d’une pathologie sous-
jacente et nécessiter la réalisation d’examen(s) complémentaire(s). L’aphte entre dans le tableau
clinique de nombreuses affections, dont les plus importantes sont citées à la suite.

2.6.3.1. La maladie de Behçet

La maladie de Behçet est une affection inflammatoire, chronique évoluant par poussées qui
se caractérise sur le plan clinique par la survenue d’épisodes récidivants d’aphtes buccaux et
génitaux associés à des manifestations cutanées, intestinales, oculaires, articulaires et
neurologiques. [73]

Les aphtes buccaux constituent un élément majeur du diagnostic et surviennent dans la


grande majorité des cas, notamment chez l’enfant, plusieurs années avant l’apparition des autres
signes cliniques. La lésion est identique à celle rencontrée dans l’aphtose buccale récidivante
majeure et régresse en laissant généralement des cicatrices. [70]

2.6.3.2. Aphtes et VIH

Différentes études montrent que les populations séropositives sont plus sujettes aux
aphtoses buccales récidivantes que les populations séronégatives.

Les lésions aphteuses peuvent être identiques à l’une des 3 formes détaillées
précédemment, même si les formes herpétiques ou majeures sont les plus souvent rencontrées.
Pour exemple, les aphtes majeurs surviennent dès lors que le taux de lymphocytes TCD4 est
inférieur à 100/mL. Le délai de cicatrisation est généralement plus long chez les patients
séropositifs. [70]

2.6.3.3. Aphtes et maladies inflammatoires intestinales

La survenue d’aphtes buccaux peut être le signe évocateur de diverses maladies


inflammatoires intestinales telles que la maladie de Crohn ou la maladie cœliaque, voire même
être l’unique symptôme décelable pendant plusieurs années. [70]

86
Le pharmacien n’interviendra dans son rôle de conseil que lors de la survenue d’aphtes
chez des sujets en bonne santé ne présentant aucun autre signe clinique, autrement dit en cas
d’aphtose buccale mineure. [74] Toutefois, par un questionnement précis celui-ci devra se
renseigner sur la fréquence des épisodes et rechercher éventuellement des symptômes associés
afin d’orienter, si nécessaire, le patient vers un praticien adapté.

2.6.4. Pathogénèse

La pathogénèse de la lésion aphteuse n’est pas encore totalement élucidée à ce jour et ne


se base que sur des hypothèses mettant en exergue une origine immunitaire. En effet, il
semblerait que la lésion aphteuse soit due à une action cytotoxique des lymphocytes T et des
monocytes-macrophages, en réponse à un stimulus de nature variable, à l’encontre des cellules
épithéliales de la muqueuse buccale aboutissant à une inflammation de celle-ci. [70] [71]

2.6.5. Facteurs favorisants

Bien que l’étiologie principale de la lésion aphteuse, comme pour la pathogénèse, ne soit
pas encore connue et que la plupart des aphtoses buccales récidivantes soient dites idiopathiques,
certains facteurs ont été identifiés comme pouvant favoriser la survenue d’aphtes. [70]

2.6.5.1. L’alimentation

La consommation de certains aliments, arômes ou additifs (notamment les conservateurs)


semble favoriser la survenue de lésions aphteuses. Parmi les aliments considérés comme étant
les plus aphtogènes : les fruits secs tels que les noix, les noisettes, les amandes ; le fromage
comme le gruyère ainsi que d’autres aliments comme le café, le chocolat, le lait de vache, les
crustacés, les fraises, les épices… Parmi les additifs, l’acide benzoïque en particulier, utilisé
comme conservateur est pourvoyeur d’ulcération buccale. [70] [74]

2.6.5.2. Le mode de vie

Les poussées aphteuses sont souvent corrélées aux périodes de stress, d’anxiété ou
encore de fatigue. Le tabac, contrairement à de nombreuses pathologies pour lesquelles il est

87
néfaste, semble avoir un effet protecteur sur la muqueuse buccale. L’arrêt du tabac peut donc
s’accompagner de la survenue de poussées aphteuses. [70]

2.6.5.3. Les facteurs locaux

Un brossage dentaire trop virulent, le port de prothèse dentaire inadaptée ou encore une
plaie buccale sont des facteurs qui peuvent favoriser la survenue d’aphtes. [70]

2.6.5.4. Les facteurs endocriniens

Des épisodes cycliques d’aphtose buccale ont été mis en évidence chez la femme au cours
des modifications hormonales qui surviennent en période pré-menstruelle alors que l’on note une
disparition de ces poussées au cours de la grossesse. Toutefois, le rôle des hormones sexuelles
dans la pathologie aphteuse n’est pas encore élucidé à ce jour. [70]

2.6.5.5. Les facteurs génétiques

Certaines statistiques montrent que plus de 40 % des personnes atteintes d’une aphtose
buccale récidivante pourraient rapporter une vague notion d’aphtose buccale familiale, qui, par
distinction avec l’aphtose buccale non familiale, se manifesterait par la survenue de lésions
virulentes à un âge plus précoce. Cependant, le caractère héréditaire n’est pas encore compris à
ce jour. [70]

2.6.5.6. Les médicaments

Certains médicaments sont susceptibles de provoquer des ulcérations buccales similaires


aux aphtes. Parmi les molécules les plus récriées : le nicorandil (antiangoreux), le piroxicam (anti-
inflammatoire non stéroïdien), l’alendronate (biphosphonate), plus rarement le captopril (inhibiteur
de l’enzyme de conversion) et le losartan (antagoniste des récepteurs de l’angiotensine II). [70]

L’arrivée d’un patient au comptoir se plaignant de la survenue périodique d’ulcérations


buccales devra faire l’objet d’une consultation de son historique médicamenteux.

88
Le laurylsulfate de sodium entrant dans la formulation de certains dentifrices rend la
muqueuse buccale plus sensible aux irritations et favorise la survenue d’aphtes. [70]

2.6.5.7. Les carences

Certaines études ont montré que la survenue fréquente de poussée aphteuse pouvait être
en étroite corrélation avec un déficit en fer, en acide folique ou en vitamine B12 bien que leurs
rôles dans la maladie aphteuse demeurent méconnus à ce jour. [70]

2.6.6. Symptomatologie

L’aphte vulgaire sert de référence au descriptif de la lésion aphteuse des différentes formes
cliniques. D’après Stanley, son évolution se déroule en 4 grands stades continus :

- stade 1 ou phase prodromique (moins de 24 heures) : survenue d’une sensation de


picotement ou de brûlure sur une zone saine de la muqueuse buccale ;

- stade 2 ou phase pré-ulcéreuse (18 à 72 heures) : apparition d’une macule


érythémateuse évoluant vers la nécrose associée à une douleur d’intensité croissante ;

- stade 3 ou phase ulcéreuse : (quelques jours à quelques semaines selon le type


d’aphte) : ulcération punctiforme de l’aphte avec diminution progressive de la douleur ;

- stade 4 ou phase de réépithélialisation (quelques jours à quelques semaines selon le


type d’aphte) : cicatrisation de l’aphte, phase indolore. [70]

Il peut être à l’origine d’une hypersalivation et est généralement à l’origine d’une gêne lors
de la mastication et de la déglutition. [74] Dans le cas d’aphtes géants des symptômes généraux
peuvent être associés tels qu’un état fébrile, des sensations de malaise ou une dysphagie. [70]

2.7. L’halitose
2.7.1. Définition

L’halitose plus communément dénommée « mauvaise haleine » correspond à une odeur


désagréable ou nauséabonde émise lors de l’expiration. C’est une pathologie fréquente, pouvant

89
survenir à tout âge, ressentie dans la grande majorité des cas comme un désagrément honteux à
l’origine d’un véritable handicap social. [75]

2.7.2. Les différents types d’halitose

L’halitose se décline en plusieurs formes cliniques distinctes. (Tableau 10) [76]

Descriptif des différents types d’halitose

Halitose physiologique = Mauvaise haleine induite par


un processus de putréfaction se produisant à
l’intérieur de la cavité buccale plus particulièrement
sur la face dorsale de la langue ou par la
consommation de certains produits (ail, alcool…) 
Non pathologique.

Etiologies buccales =
Halitose résultant de
Halitose vraie (76,9 %) = Mauvaise odeur processus pathologiques
notable dont l’intensité dépasse les dans la cavité buccale ou du
normes socialement acceptables dysfonctionnement des tissus
buccaux.

Etiologies extra-buccales =
Halitose pathologique
Halitose d’origine ORL ;
provenant des voies
respiratoires, du tube digestif,
de la prise de médicaments
ou d’autres pathologies :
diabète, cirrhose, hépatite…

Pseudo-halitose (21,2 %) = Aucune mauvaise odeur perçue par l’entourage mais le patient s’en
plaint obstinément. La situation s’améliore dès lors de la mise à disposition d’informations
adaptées et lors de l’acquisition de mesures d’hygiène bucco-dentaire appropriées.

Halitophobie (1,9 %) = Aucune mauvaise odeur perçue par l’entourage mais le patient s’en plaint
obstinément. La situation ne s’améliore pas malgré la mise en place antérieure d’un traitement
efficace.

Tableau 10 : Classification et description des différents types d'halitose d'après Yeagaki et Coll en
2000 [76]

90
2.7.3. Pathogénèse

L’haleine dite « normale » se caractérise par une odeur douceâtre imperceptible. Elle est
constituée de divers composés dont des Composés Sulfurés Volatils (CSV), des diamines, des
composés aromatiques volatils et des acides organiques. Ces gaz à odeur désagréable sont dans
les conditions normales imperceptibles car présents à des concentrations trop faibles. En cas
d’halitose, on assiste à une augmentation de leurs concentrations les rendant perceptibles. [66]

Il est admis qu’environ 90 % des cas d’halitose sont d’origine buccale. [75] [76]

En effet, différentes études ont permis de démontrer que la mauvaise haleine était la
conséquence directe de l’accumulation puis de la dégradation de composés organiques par
certaines bactéries présentes dans la cavité buccale, aboutissant à la production de composés
malodorants (Figure 21). Les protéines soumises à ce processus, majoritairement apportées par la
salive, sont des débris alimentaires, des composants sanguins et salivaires ainsi que des cellules
épithéliales desquamées. [76]

Enzymes bactériennes

Protéines
alimentaires, Acides Composés
Peptides Halitose
salivaires, aminés malodorants
cellulaires

Figure 21 : Pathogénèse de l’halitose [66]

Toutefois, en fonction de l’acide aminé impliqué le métabolite malodorant produit peut être
de nature variable.

Le méthylmercarptan, le sulfure d’hydrogène et le diméthylsulfure sont des CSV issus du


métabolisme d’acides aminés soufrés tels que la cystéine et la méthionine. [76]

La putréscine et la cadavérine sont des diamines respectivement issus du métabolisme de


l’ornithine et de la lysine. [76]

L’indole et le scatol sont des composés aromatiques volatils issus du métabolisme du


tryptophane. [76]

Cependant, la majorité des molécules produites sont des CSV. [76] [77]

91
Les principales bactéries impliquées dans ce processus sont des bactéries gram-négatives
majoritairement anaérobies telles que : Prevotella melaninogenica et intermedia, Porphyromonas
gingivalis, Treponema denticola, Bacteroides forsythus, le genre Fusobactérium… Toutefois, il
n’existe pas de bactéries spécifiques incriminées dans l’apparition de l’halitose. Elle est donc le
résultat d’interactions complexes entre plusieurs espèces bactériennes qui cohabitent au sein de la
cavité buccale. [78] [77]

Différents facteurs peuvent influencer la production de composés malodorants et plus


particulièrement, le pH salivaire. En effet, un pH alcalin est propice à la prolifération des bactéries
impliquées dans la production de composants malodorants alors qu’un pH acide freine leur
multiplication et donc l’apparition de la mauvaise haleine. De ce fait, la carie en elle même ne
possède pas un rôle étiologique majeur dans l’expression de l’halitose, c’est uniquement la cavité,
secondaire à l’atteinte carieuse, qui entraîne la rétention de bactéries et de débris alimentaires
générant la mauvaise haleine. [66] [76]

2.7.4. Etiologies

Bien que l’halitose vraie soit d’origine buccale dans la grande majorité des cas, d’autres
origines dites extra-buccales sont à prendre en considération et peuvent permettre de révéler dans
certaines situations des pathologies générales sous-jacentes.

2.7.4.1. Origines buccales

On note un grand nombre de facteurs buccaux incriminés dans le déclenchement de cette


pathologie. Parmi eux : l’enduit lingual, les pathologies dentaires ou parodontales, les lésions de la
muqueuse buccale (aphtes, candidose, pemphigus/pemphigoïde, tumeur….), le port de prothèses
mal entretenues, le port de piercing, l’accumulation de plaque dentaire ou encore les troubles
salivaires. [66] [76] [79]

Toutefois, malgré ces diverses étiologies l’enduit lingual, les troubles salivaires et les
maladies parodontales sont les étiologies buccales les plus impliquées dans l’apparition de la
mauvaise haleine. [66]

92
2.7.4.1.1. La langue

A ce jour, les différentes études réalisées montrent que 51 % des cas d’halitose sont liés à
la présence d’un enduit lingual. [24] La face dorsale de la langue, grâce à sa morphologie
irrégulière va être un lieu privilégié où vont pouvoir s’accumuler divers composés : des composés
organiques (débris alimentaires, cellules desquamées…) et des bactéries. En effet, plus de 60 %
des bactéries de la cavité orale logent au niveau des villosités de la face dorsale de la langue. [76]
Le tout constitue l’enduit lingual créant un milieu propice à la production de molécules
malodorantes.

Une hygiène bucco-dentaire inadéquate va donc favoriser l’accumulation d’enduit lingual et


l’apparition de mauvaise haleine.

2.7.4.1.2. Les maladies parodontales

Le lien entre l’halitose et les maladies parodontales n’est pas encore clairement élucidé à
ce jour. Toutefois, il semblerait que certaines bactéries parodontopathogènes soient impliquées
dans la production de composés malodorants et plus particulièrement de CSV. En effet, une étude
réalisée par Quirynen en 2002 démontre que le taux de CSV est directement proportionnel au
nombre, à la profondeur et au saignement des poches parodontales. [66]

2.7.4.1.3. Composition de la salive et troubles salivaires

La salive joue un rôle significatif dans l’apparition de la mauvaise haleine.

D’une part, la teneur en protéines contenues dans la salive est directement proportionnelle
à la quantité de composés malodorants produits. En effet, plus celle-ci est importante plus les
bactéries disposent de substrats propices à la formation de molécules malodorantes.

D’autre part, une réduction du flux salivaire ne permet plus à celle-ci d’exercer son rôle de
« nettoyage » ce qui favorise la stagnation de molécules protéiques et de bactéries favorisant la
production de composés malodorants (exemple : l’haleine du matin). La stimulation de la salive
notamment par la mastication permet d’éviter que les déchets stagnent trop longtemps dans la
cavité orale. C’est pour cela qu’il est important d’éviter les périodes de jeûne prolongé. [66]

93
2.7.4.2. Origines extra-buccales

Dans 10 % des cas, l’halitose est d’origine non buccale. Les facteurs étiologiques extra-
buccaux sont très variés : pathologies locales ou systémiques, habitudes alimentaires, prise de
certaines thérapeutiques… De ce fait, en l’absence de cause bucco-dentaire évidente ou après
échec des conseils délivrés, le professionnel de santé consulté devra savoir orienter le patient vers
d’autres professionnels afin d’effectuer un bilan étiologique complet et de qualité. [66]

2.7.4.2.1. Pathologies ORL

Il est admis que les causes ORL sont les plus fréquentes après les étiologies buccales. En
effet, selon une estimation elles représentent 5 à 8 % de toutes les causes possibles d’halitose.
[76] L’halitose déclenchée par les pathologies de la sphère ORL s’explique par la présence de
CSV, généralement produits par les bactéries impliquées dans un processus infectieux, véhiculés
par la respiration oro-nasale. [66]

Diverses pathologies peuvent être incriminées. Parmi les plus fréquentes, l’amygdalite
chronique et la sinusite chronique ainsi que d’autres pathologies telles que le carcinome de
l’oropharynx, les rhinites chroniques croûteuses, l’angine ulcéro-nécrotique… [76] [66] [77]

2.7.4.2.2. Pathologies systémiques

Diverses affections systémiques sont connues à ce jour comme pouvant générer une
mauvaise haleine par exhalation de composés malodorants. Parmi elles : des pathologies
digestives (infections à Helicobacter pylori, reflux gastro-œsophagien, présence de diverticules
œsophagiens, sténose du pylore…), des pathologies pulmonaires (bronchite, pneumonie, abcès
pulmonaire…), des pathologies métaboliques (diabète, insuffisance rénale ou hépatique….), des
pathologies systémiques (SIDA, leucémie…) ou encore des carences vitaminiques (A, B et C).
[66] [76] [78] [79]

Toutefois, ces pathologies systémiques sont sur le plan étiologique de l’halitose


relativement rares et ne représentent que 0,5 à 1 % de l’ensemble des causes possibles
(Delanghe et Coll, 1996). [76]

De plus, bien que n’étant pas une pathologie, on note que la production CSV est doublée
voire quadruplée au cours du cycle menstruel (Tonzetich et Coll, 1978). [76]
94
2.7.4.2.3. Les médicaments

Certains médicaments sont susceptibles de générer une mauvaise haleine soit par la
production de métabolites malodorants qui seront exhalés par les voies respiratoires soit en
provoquant une réduction du flux salivaire. [76]

2.7.4.2.4. Les habitudes alimentaires et le mode de vie

Le passage dans la circulation sanguine en direction des poumons de composés volatils


malodorants provenant du métabolisme de certaines substances ou aliments consommés peut
générer une mauvaise haleine. Parmi eux : l’ail, l’oignon, les aliments épicés, le café, les produits
laitiers, le tabac, l’alcool... Le manque de sucre peut lui aussi par production de corps cétoniques
provoquer une mauvaise haleine. Le stress en réduisant le flux salivaire favorise lui aussi
l’apparition d’halitose. [66] [76]. [78]

2.7.4.2.5. Origines psychosomatiques

Lorsque l’ensemble des facteurs étiologiques a été écarté et que les plaintes perdurent
(pseudo-halitose et halitophobie), il peut être nécessaire de discuter d’éventuelles pathologies
psychiatriques sous-jacentes associant d’autres comportements phobiques. [66]

Devant l’ensemble de ces étiologies, qu’elles soient buccales ou non, il en découle des
halitoses dites temporaires de courte durée (halitose du réveil, halitose en réponse à la
consommation de certains aliments) n’ayant aucune signification pathologique et des halitoses
permanentes de durée plus importante résultant de désordres locaux ou généraux. [80]

95
3. Les produits conseil disponibles à l’officine

Afin de dispenser un conseil de qualité le pharmacien doit maîtriser au préalable l’ensemble


des produits conseil qu’il possède à l’officine.

Cette troisième partie va donc aborder de manière non exhaustive, l’ensemble des
éléments de nettoyage et des préparations buccales qui peuvent être conseillés dans la prévention
ou le traitement des pathologies décrites précédemment.

L’ensemble des données présentées dans cette partie servira de support à la partie
suivante qui correspond à la délivrance du conseil officinal à proprement parler.

3.1. Les éléments de nettoyage

Comme nous avons pu le constater dans la deuxième partie, l’accumulation de la plaque


dentaire est responsable du développement de différentes pathologies. A ce jour, le brossage
dentaire est le moyen le plus efficace pour lutter contre le dépôt de la plaque et ainsi limiter la
survenue de ces pathologies. Toutefois, bien qu’efficace, il n’est pas suffisant lorsqu’il est réalisé
seul.

Le pharmacien devra donc être en mesure de conseiller l’ensemble des éléments


permettant d’assurer un brossage dentaire complet.

3.1.1. La brosse à dents

Actuellement, 2 grands types de brosses à dents se distinguent sur le marché : les brosses
à dents manuelles et les brosses à dents électriques.

3.1.1.1. Critères de choix d’une brosse à dents

Choisir une brosse à dents n’est pas toujours chose facile en raison des diverses gammes
que proposent les différents laboratoires (GABA, Sunstar, Pierre Fabre, Oral-B…). En effet, en
raison des multiples demandes, les laboratoires développent différentes gammes comprenant des
produits aux caractéristiques distinctes (taille de la tête, conformation et diamètre des poils…)
permettant de répondre au mieux à diverses situations, tant physiologiques que pathologiques.

96
Quels sont les paramètres à prendre en considération pour choisir une brosse à dents ?

Bien que les chirurgiens-dentistes soient les plus aptes à conseiller le patient, le
pharmacien, en réalisant une anamnèse précise, est lui aussi en mesure d’orienter le sujet en
conseillant un produit en adéquation à ceux proposés habituellement par les chirurgiens-dentistes.
Parmi les critères à prendre en considération : l’âge, la dextérité du sujet et son état de santé
bucco-dentaire. L’ensemble de ces paramètres permettra d’orienter le pharmacien dans le choix
de la taille et du type de brosse à dents à délivrer (manuelle ou électrique, classique ou
spécifique…). [61] [81] [82]

3.1.1.1.1. Les brosses à dents manuelles

La brosse à dents manuelle est généralement conseillée en première intention par les
professionnels de santé. De ce fait, des modèles très variés sont présents sur le marché.
Toutefois, bien que chaque laboratoire ait sa propre gamme, des similitudes se retrouvent entre
les gammes proposées par chacun d’eux. Chaque laboratoire propose généralement :

- une gamme de brosse à dents manuelle pour enfants avec différentes tailles adaptées
à l’âge de l’enfant : Elmex ® débutant (GABA), Gum ® Baby (Sunstar), Elgydium ®
Baby (Pierre Fabre), Elmex ® Enfant (GABA), Gum ® Kid (Sunstar), Elgydium ® Kids
(Pierre Fabre) ; [82] [83] [84]

- une gamme de brosse à dents manuelle classique pour adultes (souple, médium ou
dure) comme Elmex ® souple ou médium (GABA) par exemple ; [83]

- une gamme de brosse à dents manuelle spécifique : Elmex ® Protection caries


(GABA), Elgydium ® Blancheur (Pierre Fabre), Elmex ® Nettoyage intense (GABA),
Gum ® Sensivital (Sunstar), Elmex ® Sensitive (GABA), Elgydium ® Sensitive (Pierre
Fabre), Inava ® Parodontie (Pierre Fabre), Méridol ® Post-opératoire (GABA), Méridol
® Halitosis (GABA), Gum ® Prothèse (Sunstar), Inava ® Maternité (Pierre Fabre), Gum
® Ortho (Sunstar), Inava ® Topix orthodontie (Pierre Fabre)… [81] [82] [83] [85]

Chez un sujet sain, il est généralement recommandé d’utiliser une brosse à dents manuelle
souple voire médium qui présente une tête arrondie dont la taille est adaptée à l’âge du sujet. Il
n’existe pas de corrélation entre l’efficacité du brossage et la dureté des poils. En effet, les brosses
à dents à poils durs sont très peu recommandées car moins efficaces et souvent vectrices de
blessures au niveau de la gencive. [61] [81]

97
Chez les patients présentant une altération de l’état de santé bucco-dentaire le type de
brosse à dents manuelle à conseiller sera abordé dans la partie suivante.

Toutefois, dès lors que le chirurgien-dentiste ou le pharmacien constate que la technique


de brossage ne permet pas d’assurer un brossage dentaire adéquat ou que la dextérité du sujet
est considérée comme insuffisante, il peut conseiller au patient d’utiliser une brosse à dents
électrique. [81]

3.1.1.1.2. Les brosses à dents électriques

La brosse à dents électrique étant un produit plus récent, les gammes proposées ainsi que
les laboratoires qui les présentent sont plus restreints.

Elles se présentent sous la forme d’un manche sur lequel s’insèrent des brossettes
changeables qui, comme pour les brosses à dents manuelles, peuvent avoir des tailles et des
conformations distinctes. Différents modèles existent : la brosse à dents électrique rechargeable et
la brosse à dents à piles. Pour chacun d’eux, 2 technologies de brossage existent : les brosses à
dents à oscillations-rotations et les brosses à dents soniques. Toutes deux, peuvent être associées
à certaines options afin d’optimiser les conditions du brossage. [86]

3.1.1.2. Brosses à dents manuelles et électriques : avantages et


inconvénients

Ces deux modèles, lorsqu’ils sont adaptés et utilisés correctement, permettent d’assurer un
brossage dentaire optimal et équivalent. Toutefois, les avantages et inconvénients que présentent
chacune d’entre elles peuvent privilégier l’utilisation d’un système plutôt que l’autre et ainsi orienter
le conseil (Tableau 11). Le choix final revient généralement au chirurgien-dentiste.

98
Brosse à dents manuelle Brosse à dents électrique

- gamme de produits variée - bonne alternative en cas de dextérité


manuelle insuffisante
- utilisable chez l’enfant dès l’éruption
de la première dent de lait - utilisation simple
Avantages
- facile à transporter - intensité de brossage régulière
- peu onéreuse - ludique

- nécessite une dextérité manuelle - onéreuse


suffisante
- plus encombrante pour le transport
- durée de brossage pas toujours
- non recommandée chez l’enfant de
respectée
moins de 6 ans
Inconvénients
- intensité de brossage souvent
- gamme de produits plus restreinte
irrégulière
- nécessite une alimentation électrique
ou des piles pour fonctionner

Tableau 11 : Comparatif des avantages et inconvénients de chaque type de brosse à dents


[81] [86] [87] [89]

Certaines options peuvent conférer des avantages supplémentaires à l’usage de la brosse


à dents électrique telles qu’un système de minuterie ou la présence couplée d’un jet dentaire.
Respectivement, celles-ci permettront de satisfaire la durée totale du brossage quadrant par
quadrant et de renforcer l’efficacité du brossage. De plus, chez les personnes dépendantes, il est
conseillé aux personnes assurant leurs soins d’utiliser une brosse à dents électrique car plus
maniable et plus facile d’utilisation. [88]

3.1.1.3. Les différentes techniques de brossage


3.1.1.3.1. Brosse à dents manuelle

 De l’apparition de la première dent de lait jusqu’à l’âge de 6 ans

Comme vu précédemment la plaque dentaire se développe dès l’éruption de la première


dent sur l’arcade dentaire. L’hygiène bucco-dentaire doit donc débuter à ce moment.

Lorsqu’une dent commence à faire son apparition elle sera nettoyée avec un morceau de
gaze imbibée d’eau. Une fois que toutes les parties de la dent sont accessibles, le brossage
dentaire doit débuter. [53]

Initialement, le brossage dentaire sera réalisé par un adulte. C’est une étape primordiale
car elle sensibilise l’enfant à l’acquisition de certaines habitudes. Dès que l’enfant commencera à

99
acquérir certains gestes il les réalisera seul, sous le regard attentif d’un adulte. En effet, le
brossage des dents doit être supervisé et guidé par les parents jusqu’à l’âge de 6 ans environ de
façon à ce que l’apprentissage se fasse progressivement et correctement. Une fois l’enfant
autonome, le brossage est réalisé seul. [82] [83]

Le laboratoire GABA préconise la méthode MOI (Masticatory, Outer, Inner) qui se réalise
en 3 étapes. Cette méthode consiste dans un premier temps à brosser les surfaces masticatoires
via un léger mouvement d’avant en arrière, quadrant par quadrant en commençant par le
maxillaire supérieur. Puis, celui-ci se poursuivra par le brossage des surfaces dentaires
extérieures en exerçant de petits mouvements circulaires. Enfin, cette technique se terminera par
le brossage des surfaces intérieures, obtenu en effectuant de légers mouvements qui partent des
gencives en direction de la couronne. [81] [83]

Cette technique de brossage convient à la denture temporaire et à la denture mixte.

 De 6 ans à 12 ans

De l’âge de 6 à 12 ans le patient a deux possibilités : soit il continue d’utiliser la technique


MOI soit il adopte une nouvelle méthode de brossage : la méthode simplifiée de Bass. Celle-ci
convient à la fois à la denture mixte et à la denture permanente et est détaillée à la suite car elle
est la plus conseillée chez l’adulte. [81] [83]

 A partir de 12 ans

Il existe différentes techniques de brossage : le brossage vertical, le brossage horizontal, la


technique de Bass, la technique simplifiée de Bass, la technique de Stillman… Toutefois, malgré la
diversité de ces techniques, la méthode simplifiée de Bass autrement dénommée la méthode du
rouleau est celle qui est la plus fréquemment conseillée (Figure 22). [89]

Elle consiste à placer la brosse à dents sur la gencive marginale en faisant un angle de 45
°. Ses brins doivent être à la fois dans le sulcus et sur les dents. Une fois placée, ce brossage
consiste en la réalisation de petites oscillations légères partant de la gencive vers la dent en
commençant par les surfaces extérieures des dents postérieures jusqu’aux incisives, puis des
surfaces intérieures des dents postérieures jusqu’aux canines et enfin des surfaces masticatoires.
Le brossage des faces intérieures des incisives sera réalisé de la même façon que pour la
technique MOI. Les dents du haut et du bas doivent être brossées séparément. [83] [89]

Bien qu’elle soit la plus recommandée elle n’est pas pour autant la plus pratiquée. En effet
pour des questions de facilité, le brossage horizontal est généralement le plus pratiqué alors que
peu efficace. [89]

100
Figure 22 : Méthode simplifiée de Bass [83]

3.1.1.3.2. Brosse à dents électrique

Chez les enfants, l’usage de la brosse à dents électrique est préconisé à partir de l’âge de
6 ans et devra se faire comme pour la brosse à dents manuelle sous le contrôle d’un adulte
jusqu’à ce que l’enfant ait acquis la gestuelle adaptée.
La technique d’utilisation est plus simple que celle des brosses à dents manuelles. En effet,
le patient n’a pas besoin d’exercer d’oscillations, il lui suffit juste de guider lentement la brosse à
dents sur l’ensemble des surfaces dentaires en suivant leur forme et la courbe des gencives. Le
brossage débutera par les faces extérieures, puis les faces intérieures et enfin les faces
masticatoires. Quelques secondes par dent suffisent. [86]

3.1.1.4. Recommandations générales sur le brossage dentaire

L’ensemble des recommandations suivantes concerne autant l’utilisation de la brosse à


dents manuelle que l’utilisation de la brosse à dents électrique.

 A quelle fréquence doit-on se laver les dents ?

La fréquence du brossage est à adapter à l’âge du sujet. L’Union Française pour la Santé
Bucco-Dentaire (UFSBD) préconise un brossage quotidien jusqu’à l’âge de 3 ans, puis 2 fois par
jour à partir de 3 ans. L’idéal serait même, dès que l’enfant devient autonome et ce tout au long de
sa vie, de se brosser les dents 3 fois par jour après chaque repas. Cependant, n’étant pas toujours

101
possible, il est préconisé de réaliser au minimum 2 brossages par jour matin et soir après les repas
(ne pas manger ni boire autre chose que de l’eau après le brossage). [53]

Il est important d’insister sur la nécessité de ces 2 brossages. En effet, le débit salivaire
étant moindre la nuit, l’absence de brossage au coucher favorise la stagnation des bactéries et des
éléments nécessaires à leur croissance. De plus, le brossage dentaire, en stimulant la sécrétion
salivaire va permettre dès le matin de rétablir l’équilibre bucco-dentaire. [87] [90]

Lorsque le brossage des dents n’est pas possible ou suite à l’oubli de la brosse à dents il
peut être conseillé au sujet de bien se rincer la bouche avec de l’eau après le repas et de
consommer une gomme à mâcher sans sucre afin de stimuler la sécrétion salivaire et de ce fait, le
processus d’auto-nettoyage naturel de la cavité buccale. [87]

 Quelle est la durée recommandée pour le brossage des dents ?

La qualité du brossage l’emporte sur la durée. En effet, un brossage bien fait pendant peu
de temps a plus de valeur qu’un brossage mal fait sur une durée plus longue. Les littératures ne
sont pas toujours d’accord concernant la durée minimale à considérer. En règle générale, les
professionnels de santé recommandent une durée de brossage comprise entre 2 et 3 minutes
réparties équitablement sur chacun des quadrants. En pratique, la durée moyenne est bien loin de
ces valeurs là… [91]

 A quelle fréquence doit-on changer de brosse à dents ?

Que ce soit une brosse à dents manuelle ou la brossette de la brosse à dents électrique,
elles doivent être changées dès lors qu’elles ne permettent plus d’effectuer un brossage dentaire
optimal, autrement dit, dès lors que les brins qui les constituent sont orientés vers l’extérieur et
risquent d’endommager la gencive. De ce fait, il est conseillé de les changer toutes les 8 à 10
semaines, maximum tous les 3 mois. Toutefois, le renouvellement peut être effectué plus tôt
notamment chez les enfants qui ont tendance à les abîmer en les mordillant. [53] [83]

En cas d’infection, il est conseillé de renouveler la brosse à dents afin d’éviter toute
nouvelle contamination à partir des bactéries restées présentes. [87]

De plus, outre le respect de ces conditions, différentes recommandations d’usage doivent


être prises en considération telles que :

- l’utilisation strictement individuelle de la brosse à dents ou de la brossette ;

- bien se laver les mains avant chaque brossage ;

102
- appliquer le dentifrice sur une brossette ou sur une brosse à dents sèche afin de limiter
sa dilution et sa perte d’efficacité ;

- réaliser délicatement les différents mouvements au cours du brossage manuel de façon


à ne pas abîmer la surface de l’émail et les gencives ;

- recracher la préparation et se rincer la bouche à l’eau ;

- rincer rigoureusement la brosse à dents ou la brossette à l’eau après chaque brossage


et la laisser sécher à l’air libre. [88] [92] [93]

3.1.2. Les adjuvants du brossage

Bien que le brossage des surfaces dentaires permette de lutter contre l’accumulation de la
plaque dentaire, il n’est pas suffisant pour autant. En effet, certaines zones comme les espaces
interproximaux, représentant environ 40 % de la surface dentaire totale, sont peu accessibles lors
du brossage et constituent des lieux privilégiés d’accumulation de la plaque dentaire à l’origine de
caries ou encore de parodontopathies. [87]

Pour cela, un ensemble d’accessoires qualifiés d’adjuvants du brossage peuvent être


conseillés par le pharmacien de façon à assurer un brossage dentaire complet.

Bien que l’intérêt du nettoyage interdentaire survienne dès que deux dents se touchent, il
est conseillé de limiter leur utilisation chez le jeune enfant en raison du risque de blessures qui
peut être occasionné. Leur utilisation doit donc être réalisée puis supervisée par un adulte jusqu’à
l’âge de 10 ans environ. [53]

3.1.2.1. Le fil dentaire

Le fil dentaire, lorsqu’il est correctement utilisé, peut retirer jusqu’à 80 % de la plaque
dentaire située dans les espaces interdentaires et ainsi lutter efficacement contre le
développement de caries interproximales. [91] Son utilisation est recommandée pour les espaces
interdentaires très étroits. [81]
Le pharmacien dans son rôle de conseil doit être en mesure d’expliquer au patient
comment utiliser cet accessoire afin d’assurer une bonne prise en main et limiter le risque de
blessures. [81]

103
Comment l’utiliser ? (Figure 23)

Avant toute manipulation, le patient doit se laver les mains.


Le fil dentaire se présente sous la forme de rouleaux à découper. Couper une longueur
d’environ 45 cm et enrouler les extrémités entre chaque majeur en laissant 2,5 à 5 centimètres de
fil libre. Tendre la partie libre du fil entre le pouce et l’index puis la placer au niveau d’un espace
interdentaire où seront effectués délicatement des mouvements de va-et-vient verticaux. Ne pas
oublier de nettoyer le collet en passant sous le liseré gingival (le fil dentaire peut pénétrer entre 2
et 3 millimètres au dessus de la papille gingivale [91]). Une fois terminé le fil sera retiré
délicatement. Utiliser une portion de fil neutre pour chaque espace interdentaire et jeter l’ensemble
à la fin de chaque nettoyage. [86] [94]
Si des difficultés d’utilisation surviennent un porte-fil peut être utilisé. [87]

Figure 23 : Principe d'utilisation du fil dentaire [94]

Il est conseillé de l’utiliser quotidiennement, 1 fois par jour au coucher. Celui-ci peut
s’utiliser avant le brossage afin de nettoyer les espaces interdentaires et favoriser la diffusion du
dentifrice ou après afin de parfaire le brossage dentaire. [83] [87]

Il en existe de 2 types, ciré ou non, mais aucune différence significative concernant leur
efficacité n’a été mise en évidence. [91] Certaines formes sont mentholées comme le fil dentaire
Elmex ® (GABA) , fluorées comme les fils dentaires Dentofil ® Fluor (Pierre Fabre), Fluocaril ®
(Procter & Gamble) ou encore imprégnées d’un antiseptique comme Dentofil ® Chlorexidine
(Pierre Fabre) [81] [85] [83]

3.1.2.2. Les brossettes interdentaires

Contrairement au fil dentaire, l’utilisation des brossettes interdentaires est recommandée


pour les espaces interdentaires plus larges ou plus difficiles d’accès. Cet accessoire présente un
véritable intérêt chez les patients porteurs d’appareils orthodontiques. [81]

104
Comme pour le fil dentaire, bien qu’elle soit plus simple, il existe une gestuelle particulière à
respecter afin d’éviter toute irritation éventuelle.

Comment les utiliser ?

Bien se laver les mains avant chaque utilisation.


Humidifier la brossette dans de l’eau ou dans une solution antiseptique telle que la
chlorexidine puis la placer, sans forcer, dans l’espace interdentaire voulu. Une fois placée,
effectuer délicatement quelques mouvements de va-et-vient horizontaux. Il est conseillé de
nettoyer rapidement à l’eau la brossette entre chaque espace. Celle-ci devra être jetée dès
l’apparition des premiers signes d’usure, soit généralement entre 7 à 10 jours après la première
utilisation. [81] [95]
L’utilisation est quotidienne, 1 fois par jour au coucher avant ou après le brossage dentaire.

Il existe des brossettes de taille et de forme différentes afin d’épouser au mieux l’anatomie
de ces espaces et ainsi répondre aux besoins de chaque patient. [81]
Par exemple, le laboratoire GABA développe 4 tailles de brossettes interdentaires Elmex ®
: 2, 4, 5 et 6 millimètres. [83]
Concernant la forme, nous pouvons distinguer 2 types de brossettes : les brossettes à
section triangulaire et les brossettes à section cylindrique. Bien qu’elles aient un pouvoir nettoyant
similaire, les brossettes à section triangulaire sont réputées pour mieux s’adapter à la forme de
l’espace interdentaire lorsque celui-ci est étroit. (Figure 24). Celles-ci seront montées sur un
manche facilitant leur prise en main. [95]
Initialement, le choix sera guidé par le chirurgien-dentiste car il est le seul à connaître la
taille et la forme des espaces interdentaires. [95]

Figure 24 : Exemple de brossette à section triangulaire [96]

Bien qu’il soit simple d’utilisation, l’inconvénient de cet accessoire réside dans le fait qu’il
peut nécessiter chez un même patient l’utilisation de brossettes de taille et de forme différentes
d’un espace interdentaire à l’autre. [91]

105
3.1.2.3. Les bâtonnets interdentaires

Ils sont fins et généralement synthétisés à partir de bois souple les rendant plus maniables.
On préfère les bâtonnets à section triangulaire, contrairement aux cure-dents classiques qui ne le
sont pas, car ils épousent mieux la forme de l’espace interdentaire et évitent toutes éventuelles
blessures. Le principe d’utilisation est similaire à celui des brossettes interdentaires. Ils peuvent
être imprégnés de fluor pour renforcer la protection de l’émail, c’est le cas des bâtonnets
interdentaires Elmex ® (GABA). [81] [83]

Ils sont utilisés après les repas et avant le brossage afin de retirer les débris alimentaires
persistant au niveau des espaces interdentaires. A jeter après chaque utilisation. [81]

3.1.2.4. L’hydropropulseur ou hydropulseur

L’hydropropulseur ou jet dentaire peut constituer une alternative ou un plus aux


accessoires cités précédemment. [87] Par l’intermédiaire d’une buse, ce système permet
l’application d’un jet d’eau pure ou d’eau mélangée à un antiseptique sur l’intégralité des surfaces
dentaires en particulier au niveau des espaces interdentaires afin de retirer les débris alimentaires
et les bactéries pouvant y être retenus. [91]. Le jet est généralement unique permettant une action
localisée et précise : technologie « mono-jet ». Certains systèmes plus récents sont munis d’une
fonction « muti-jets » supplémentaire permettant d’envoyer simultanément plusieurs jets dans la
cavité buccale de façon à permettre le massage des gencives : Oral-B WaterJet ® (Procter &
Gamble) par exemple. [86] [97] Ces systèmes peuvent être associés à un réservoir de
contenance variable ou nécessiter d’être reliés au robinet. [98]

A ce jour, différents modèles d’hydropropulseur existent :

- le jet dentaire portatif qui se caractérise par la présence d’un réservoir de plus petit
volume directement intégré sur le manche assurant ainsi une grande maniabilité ; [98]

- les modèles familiaux qui peuvent être munis d’un système de rangement pour buses
permettant à chaque membre de la famille d’avoir sa propre buse. (Figure 25) [98]

106
Figure 25 : Modèle familial (à gauche) et jet dentaire portatif (à droite) [97]

Son utilisation présente un véritable avantage chez les patients ayant les dents très serrées
ou chez les patients porteurs d’appareil orthodontique ou de bridge. [91]

Comment l’utiliser ?

Remplir le réservoir d’eau et régler le jet à la pression voulue avant de démarrer le


système. Plus le jet sera puissant plus l’efficacité de l’hydropropulseur sera importante. Toutefois,
plus celui-ci sera puissant plus le risque d’apparition de micro-lésions dans la cavité buccale est
important. Le patient devra donc augmenter progressivement l’intensité de la pression jusqu’à
atteindre une valeur optimale qui lui sera propre. Une fois la pression choisie, se pencher au
dessus du lavabo et ne mettre en route le système qu’une fois la buse placée dans la bouche.
Atteindre l’ensemble des espaces interdentaires en commençant par les dents postérieures et
éventuellement les gencives. [97]

Après chaque utilisation, l’eau du réservoir devra être vidée afin d’éviter toute éventuelle
prolifération microbienne et le système devra être nettoyé afin d’éviter l’accumulation de calcaire.
La buse doit être changée tous les 3 mois environ. [97]

Il est recommandé de l’utiliser quotidiennement le soir avant ou après le brossage dentaire.


[97]

3.1.2.5. Le gratte-langue

Le gratte-langue, comme son nom l’indique, est utilisé non pas pour nettoyer les espaces
interdentaires mais pour retirer l’enduit lingual responsable de la production de composés

107
malodorants à l’origine de l’halitose. Toutefois, comme il contribue à l’hygiène de la cavité buccale,
il fait partie intégrante des adjuvants du brossage.

Comment l’utiliser ?

Tirer la langue et la maintenir entre le pouce et l’index à l’aide d’un mouchoir. Effectuer des
mouvements de va-et-vient de l’arrière vers l’avant en partant le plus loin possible, autant de fois
que nécessaire sans oublier les parties latérales de la langue (Figure 26). Il est conseillé de
l’effectuer quotidiennement avant ou après le brossage dentaire et de rincer la bouche brièvement
à l’eau ou avec un bain de bouche « anti-halitose » pour compléter son action. Le gratte-langue
devra bien sûr lui aussi être nettoyé après chaque utilisation. Les laboratoires recommandent
d’appliquer une petite quantité de dentifrice de formulation adaptée directement sur la langue ou
sur l’élément de nettoyage choisi. [79] [81]

Figure 26 : Principe d'utilisation d'un gratte-langue [75]

Le laboratoire GABA recommande de le renouveler tous les 3 mois. [83]

En raison du risque de réflexe nauséeux, il est préconisé de réaliser des mouvements de


plus faibles amplitudes lorsque la sensation de nausée devient trop importante. [81] [83]

Le choix de la brosse à dents et des accessoires interdentaires est généralement guidé par
le chirurgien-dentiste. Dans cette situation là le pharmacien pourra rappeler lors de la délivrance
les recommandations relatives à l’utilisation de chacun d’eux. Toutefois, lorsque le chirurgien-
dentiste n’est pas consulté préalablement, le pharmacien devra comme vu en introduction,
dispenser un conseil de qualité en accord avec les recommandations des chirurgiens-dentistes. Le
choix de la brosse à dents devra être adapté à l’âge, à la dextérité et à l’état de santé bucco-
dentaire du sujet. Pour ce qui est des accessoires interdentaires, ayant une efficacité similaire

108
quand ils sont bien utilisés, le choix dépendra de la volonté et de l’état de santé bucco-dentaire du
patient, de la taille des espaces interdentaires, de la forme des espaces interdentaires…

3.1.3. Les révélateurs de plaque dentaire

La plaque dentaire étant invisible à l’œil nu lorsqu’elle est présente en faible quantité, les
révélateurs de plaque constituent à ce jour le seul moyen de la mettre en évidence. Ils peuvent
être utilisés en pré ou post-brossage. En pré-brossage, ils permettent au sujet d’identifier les zones
où la plaque est la plus présente. En post-brossage, ils permettent au patient de vérifier si la
plaque dentaire a été correctement enlevée et, le cas échéant, ils permettront de situer les zones
où le nettoyage n’a pas été suffisant. [91] [90]

Ils existent sous la forme de liquide ou de comprimés à croquer et renferment dans leur
composition des substances colorées qui vont pouvoir réagir avec la plaque dentaire lorsque celle-
ci est présente en donnant une coloration intense. [86]

Comment les utiliser ?

 Sous forme de comprimés : mastiquer et laisser fondre le comprimé afin qu’il se mélange à
la salive, puis faire circuler le mélange dans la bouche et plus particulièrement sur les
surfaces dentaires pendant 30 secondes avant de le recracher. [86] A titre d’exemple nous
pouvons citer les comprimés Gum red cote ® Révélateur de plaque (Sunstar). [82]

 Sous forme liquide : diluer quelques gouttes de la préparation dans de l’eau et la faire
circuler en bouche pendant 30 secondes puis la recracher ou l’appliquer à l’aide d’un
coton-tige sur la surface des dents. [86] C’est le cas de la solution Inava ® Dentoplaque
(Pierre Fabre). [85]

Une fois terminé, le sujet devra nettoyer les surfaces dentaires et les espaces interdentaires
afin de faire disparaître la coloration. [85] Ces formes ne sont pas recommandées chez l’enfant de
moins de 6 ans. [85] [99]

3.2. Les préparations buccales

La 8ème édition de la Pharmacopée Européenne définit les préparations buccales comme


étant « des préparations liquides, semi-solides ou solides contenant une ou plusieurs substances
actives destinées à être administrées dans la cavité buccale et/ou la gorge en vue d’une action

109
locale ou systémique. […] Les préparations peuvent contenir des conservateurs antimicrobiens
appropriés et d’autres excipients tels que des agents de dispersion ou de suspension, des
substances épaississantes ou émulsionnantes, des tampons, des mouillants, des solubilisants,
des stabilisants, des aromatisants, des édulcorants.» [100]

Toutefois, toutes les préparations buccales ne seront pas abordées ici. En effet, ne seront
définies brièvement à la suite que les préparations buccales destinées à agir localement que le
pharmacien peut conseiller afin de prévenir ou traiter les différentes pathologies détaillées
précédemment. Pour chacune des formes citées, des recommandations relatives à leur bon usage
seront récapitulées, afin d’orienter le pharmacien dans le choix du produit à conseiller.

Une fois, la classification des différentes préparations buccales établie, un récapitulatif de


l’ensemble des actifs pouvant entrer dans leur composition sera réalisé avec pour chacun d’eux
des exemples de spécialités en renfermant.

3.2.1. Classification des préparations buccales par forme


galénique
3.2.1.1. Les préparations liquides
3.2.1.1.1. Les solutions pour bains de bouche

 Définition

« Les solutions pour bains de bouche sont des solutions aqueuses destinées à être mises
au contact de la muqueuse buccale. Elles ne doivent pas être avalées. Elles se présentent sous
forme de solutions prêtes à l’emploi ou de solutions à diluer.[…] » [100]

Il existe 2 grandes catégories de solutions pour bains de bouche : les solutions pour bains
de bouche à usage quotidien utilisées en complément du brossage dentaire afin de parfaire
l’hygiène bucco-dentaire quotidienne et les solutions pour bains de bouche à usage thérapeutique
possédant des propriétés curatives et ne pouvant être utilisées que sur une durée limitée. [101]

 Recommandations d’usage

Comment doit-on réaliser un bain de bouche ?

Qu’elles soient à usage quotidien ou thérapeutique les solutions pour bains de bouche
doivent toujours être utilisées après le brossage dentaire et le nettoyage interdentaire (au minimum

110
2 fois par jour). Rincer la bouche pendant environ 1 minute puis recracher, la solution ne doit
jamais être avalée. Une fois le soin réalisé il est nécessaire de préciser au patient qu’il ne doit pas
se rincer la bouche afin de permettre aux substances actives d’agir pleinement. Pour les mêmes
raisons il est conseillé de ne pas boire ni manger dans l’heure qui suit la réalisation du bain de
bouche. [101] [99]

Le produit s’utilise-t-il pur ou dilué ? Quelle quantité utiliser ?

La dilution et la dose sont propres à chaque produit. Toutefois, classiquement, les bains de
bouche fluorés, les bains de bouche « rafraîchissants » ainsi que ceux sans alcool s’utilisent pur.
Pour ce qui est des bains de bouche antiseptiques ils peuvent s’utiliser purs ou dilués selon la
spécialité considérée. [101] [99]

Existe-t-il des précautions d’emploi particulières ?

Oui, en fonction de la nature des excipients qui entrent dans sa formulation, de l’âge ou de
l’état de santé bucco-dentaire du sujet.

Les bains de bouche renfermant des terpènes tels que le menthol (Hextril ®, Alodont ®..)
doivent être utilisés avec précaution chez les enfants ou chez des personnes ayant des
antécédents d’épilepsie. Les doses préconisées doivent être respectées.

L’utilisation de solutions pour bains de bouche alcoolisées est à limiter chez l’enfant.

Privilégier l’utilisation de solutions pour bains de bouche non alcoolisées en cas de


mycoses, de sécheresse buccale ou encore lors de saignements ou d’irritations des gencives.
[101] [99]

Existe-t-il des contre-indications à l’utilisation de cette forme galénique ?

Les solutions pour bains de bouche, quelle que soit la formulation, sont déconseillées chez
l’enfant de moins de 6 ans ou du moins tant qu’il n’est pas en âge de recracher correctement. [99]

111
3.2.1.1.2. Les préparations liquides pour pulvérisation buccale ou
sublinguale

 Définition

« Les préparations liquides […] pour pulvérisation buccale ou pulvérisation sublinguale sont
des solutions, émulsions ou suspensions destinées à exercer une action locale ou systémique.
Elles sont administrées par instillation ou pulvérisation dans la cavité buccale ou en un site
spécifique […]. Les préparations liquides pour pulvérisation buccale sont conditionnées en
récipients avec nébuliseur ou en récipients pressurisés munis d’un système d’administration
approprié […]. » [100]

 Recommandations d’usage

Existe-t-il des précautions d’emploi particulières ?

Les récipients pressurisés ne doivent pas être exposés à une chaleur excessive. Certains
dispositifs nécessitent d’être amorcés avant la première utilisation. [99]

Existe-t-il des contre-indications à l’utilisation de cette forme galénique ?

Non. Ces formes peuvent être utilisées chez les plus petits car elles peuvent être
administrées correctement par un adulte. Toutefois, en fonction du ou des actif(s) utilisé(s) le
produit peut être soumis à un âge minimal d’utilisation. [99]

3.2.1.2. Les préparations semi-solides

« Les préparations buccales semi-solides sont des gels ou pâtes hydrophiles destinés à
être administrés dans la cavité buccale ou en un site spécifique de la cavité buccale par exemple
la gencive (gels gingivaux, pâtes gingivales). » Elles peuvent être dentaires ou gingivales. [100]

3.2.1.2.1. Les pâtes

Les pâtes sont des préparations semi-solides contenant une forte proportion de poudre
finement dispersée dans l’excipient. [102]

112
3.2.1.2.2. Les gels

Par définition, « les gels sont constitués de liquides gélifiés à l’aide d’agents gélifiants
appropriés ». [103]

Il en existe de 2 types : lipophiles (oléogels) ou hydrophiles (hydrogels). Les gels destinés à


être appliqués sur la muqueuse buccale sont hydrophiles. [100]

« Les gels hydrophiles sont des préparations dont l’excipient est habituellement de l’eau, du
glycérol ou du propylèneglycol gélifiés à l’aide d’agents gélifiants appropriés tels que des
poloxamères, de l’amidon, des dérivés de la cellulose, des carbomères ou des silicates de
magnésium-aluminium. » [103]

Le dentifrice est le principal exemple de préparation buccale semi-solide existant sous


forme de pâte ou de gel. [104]

3.2.1.2.3. Formulation de base d’un dentifrice

A titre d’exemple est détaillée à la suite la formulation de base d’un dentifrice définie
comme comprenant : des excipients (agents abrasifs, agents humectants, eau, tensioactifs, agents
liants, arômes, colorants, conservateurs, édulcorants, stabilisateurs de pH) ainsi qu’un ou plusieurs
actif(s). [102]

Toutefois, la proportion respective de chacun des excipients est variable en fonction du


type de dentifrice (pâte ou gel).

Par mesure de clarté, les actifs entrant dans la formulation des dentifrices pouvant être
communs à d’autres préparations buccales ne seront classés et détaillés plus précisément qu’à la
suite.

 Les agents abrasifs

Les agents abrasifs sont des excipients indispensables à la formulation des dentifrices. En
effet, ils assurent le polissage des surfaces dentaires et permettent d’éliminer la plaque dentaire
ainsi que les colorations extrinsèques. [102] Ce sont des poudres constituées de particules
sphériques de dureté et de granulométrie définies.

113
Ils représentent en moyenne 30 à 50 % de la formule de base du dentifrice. [104] Ce sont
principalement : le carbonate de calcium ; des phosphates tels que le phosphate calcique di-
hydraté, le méta-phosphate de sodium et le pyrophosphate de calcium ; l’alumine trihydratée ; les
silices ou encore des composés organiques comme le polyéthylène et le méthacrylate. [102]

L’agent abrasif sera choisi en fonction des caractéristiques physico-chimiques qui lui sont
propres (indice de dureté, taille des particules, forme des particules…) mais aussi en fonction du
pH de la préparation et de la nature des fluorures présents. En effet, le carbonate de calcium est
incompatible avec certains fluorures inorganiques comme le fluorure de sodium dont il inhibe
partiellement ou totalement l’efficacité lorsqu’il lui est associé en précipitant sous forme de cristaux
de fluorure de calcium. [102] [105]

Toutefois, le pouvoir abrasif de ces composés doit être suffisamment doux afin de ne pas
provoquer de dommage pour les tissus dentaires. Deux indices sont retenus pour déterminer le
pouvoir abrasif de ces composés : le Relative Enamel Abrasion (REA) et le Relative Dentin
Abrasion (RDA). C’est essentiellement le RDA qui est utilisé car la dentine est plus fragile que
l’émail et donc plus sensible à l’action des agents abrasifs. Cet indice est évalué par le laboratoire
pharmaceutique lors de la fabrication du dentifrice et doit figurer sur l’emballage. [102] Selon les
normes standards internationales de normalisation il est admis que l’utilisation quotidienne de
dentifrice est sûre dès lors que le RDA ne dépasse pas 250. [54]

En cas de récession gingivale, l’utilisation de dentifrice hautement abrasif est peu


recommandée car le cément présente une résistance minime à l’usure. [105]

Cependant, bien qu’ils puissent avoir un rôle primordial dans l’abrasion des tissus dentaires
il ne faut pas perdre de vue que la technique de brossage et la qualité de la brosse à dents sont
elles aussi à prendre en considération. [102]

 Les agents humectants

Grâce à leur pouvoir hygroscopique, les agents humectants confèrent au dentifrice une
certaine plasticité et le protègent du durcissement au contact de l’air. [102] [104]

Ils représentent 15 à 25 % de la formulation du dentifrice et sont majoritairement issus de la


famille des polyols : le sorbitol, le xylitol, le glycérol ou encore le propylène glycol.

Certains peuvent présenter un pouvoir édulcorant et conférer un goût sucré au dentifrice.


[102] [104]

114
 Les agents liants

Les agents liants sont destinés à limiter la séparation entre les liquides et les solides en
formant au contact de l’eau une phase visqueuse. Les liants vont donc stabiliser la préparation en
augmentant la consistance du mélange liquide/solide. De plus, ils facilitent l’extrusion du dentifrice
hors du tube. [102] [105]

Ils représentent 0,5 à 2 % de la formulation des dentifrices. Les plus utilisés sont la gomme
xanthane, les alginates, les carraghénates, les dérivés semi-synthétiques de la cellulose tels que
la carboxyméthyl-cellulose de sodium et l’hydroxyethylcellulose ou encore la viscarine extraite
d’une algue marine. [102] [104]

 Les tensioactifs

Les tensioactifs ou surfactifs sont des corps amphiphiles caractérisés par une tête
hydrophile et une queue hydrophobe. En conséquence ces molécules peuvent posséder des
propriétés émulsifiantes, mouillantes, moussantes, solubilisantes et détersives qui seront
présentes au sein du dentifrice à des degrés divers en fonction de la structure chimique du
tensioactif considéré.

Les surfactifs peuvent être de 2 types :

- ioniques avec les surfactifs anioniques qui une fois en solution s’ionisent en molécule
chargée négativement, les surfactifs cationiques qui une fois en solution s’ionisent en
molécule chargée positivement et les surfactifs zwitterioniques qui selon le pH de la
solution se comportent comme des surfactifs anioniques ou cationiques ;

- non ioniques autrement dit qui ne s’ionisent pas en solution. [106]

Ils représentent 1 à 2 % de la formulation du dentifrice et sont majoritairement représentés


par le laurylsulfate de sodium et le laurylsarcosinate de sodium. [102]

Le laurylsulfate de sodium correspond au surfactif anionique le plus utilisé bien qu’il ne soit
pas dénué d’effets indésirables. En effet, il peut être irritant pour la muqueuse buccale et favorise
la survenue de desquamations et d’aphtes récurrents. Il est donc important de ne pas conseiller de
produit en contenant à un patient présentant initialement des lésions dans la cavité buccale. [102]

De plus, au-delà de son problème de tolérance il présente de nombreuses incompatibilités,


notamment avec la chlorexidine, les fluorures d’amines, le xylitol et la plupart des agents
antiseptiques cationiques. [102]

115
Toutefois, comme nous le verrons par la suite, certains fluorures d’amines comme l’Olafluor
présentent une structure similaire à celle d’un tensioactif cationique. De ce fait, l’ajout de surfactif
n’est pas nécessaire dans les dentifrices qui en contiennent. [102]

 L’eau

L’eau contenue dans les dentifrices est de l’eau désionisée entièrement décontaminée. La
proportion est variable. [105]

 Les stabilisateurs de pH

Les stabilisateurs de pH sont des substances ajoutées aux dentifrices pour ajuster leur pH
de façon à ce que celui-ci ne soit pas acide et n’entraîne pas d’abrasion. Les stabilisateurs de pH
utilisés appartiennent à la famille des phosphates. [107]

 Les agents conservateurs

Les dentifrices doivent répondre à de nombreux critères bactériologiques. Pour cela, ils
peuvent contenir des agents conservateurs permettant de stabiliser dans le temps la qualité
microbienne de la préparation. Les plus couramment utilisés sont les benzoates. [102]

Le fluorure d’étain et la chlorexidine possèdent déjà des propriétés antimicrobiennes


intrinsèques. L’ajout d’un conservateur dans les préparations en contenant n’est pas nécessaire.
[102]

 Les aromatisants

Les aromatisants sont destinés à améliorer la saveur du dentifrice de façon à rendre le


brossage dentaire plus agréable. Les arômes utilisés peuvent être naturels (huile essentielle de
menthe) ou synthétiques (anis, framboise, pomme, bubble-gum…). [102] [108]

 Les édulcorants

Des édulcorants peuvent être éventuellement ajoutés de façon à conférer un goût sucré au
dentifrice. Ils sont synthétiques et non cariogènes : la saccharine ou encore l’aspartame. [102]

116
 Les colorants

L’adjonction de colorants permet de conférer au dentifrice sa couleur définitive. La liste des


colorants qui peuvent entrer dans la composition des produits d’hygiène bucco-dentaire est fixée
par les directives européennes 76/768/EEC et par l’arrêté paru au Journal Officiel numéro 46 du
23 février 2001. Parmi les colorants entrant dans la composition des dentifrices nous pouvons citer
comme exemple le dioxyde de titane dont l’objectif est de renforcer la blancheur de la préparation.
[102]

3.2.1.2.4. Recommandations d’usage des gels et des pâtes


dentaires

Le produit s’utilise-t-il pur ou dilué ? Quelle quantité ?

Comme vu précédemment, le dentifrice doit être appliqué sur une brossette ou une brosse
à dents sèche afin de limiter sa dilution et sa perte d’efficacité.

Celui-ci doit être déposé sur la brosse à dents en quantité suffisante en adéquation avec
l’âge du sujet. En effet, chez le jeune enfant la quantité déposée doit être moindre (équivalent d’un
petit pois) et augmentera progressivement à mesure que l’enfant grandit et acquiert une certaine
autonomie. [87]

Existe-t-il des précautions d’emploi particulières ?

Oui, en fonction de la nature des excipients et plus particulièrement du type d’aromatisant


utilisé. En effet, les dentifrices mentholés sont à déconseiller chez les patients sous traitement
homéopathique car les dérivés mentholés semblent inactiver l’efficacité de ces thérapeutiques.
Pour palier ce problème, des formulations particulières ont été développées et sont à conseiller
chez les patients concernés. C’est le cas par exemple du dentifrice Elmex ® Sans menthol
(GABA). [83]

Existe-t-il des contre-indications à l’utilisation de cette forme galénique ?

Non. Elle est utilisée dès l’éruption de la première dent de lait. Cependant, en fonction de la
composition en actif, l’âge minimum conseillé peut varier. [99]

117
3.2.1.2.5. Recommandations d’usage des gels et des pâtes
gingivales

Existe-t-il des précautions d’emploi particulières ?

Bien se laver les mains avant et après chaque application. [99]

Existe-t-il des contre-indications à l’utilisation de cette forme galénique ?

Non. Ces formes peuvent être utilisées chez les plus petits car elles peuvent être
appliquées correctement par un adulte. Toutefois, en fonction du ou des actif(s) utilisé(s) le produit
peut être soumis à un âge minimal d’utilisation. [99]

3.2.1.3. Les préparations solides


3.2.1.3.1. Les pastilles à sucer

« Les pastilles à sucer […] sont des préparations unidoses solides destinées à être sucées
et à se dissoudre ou se désagréger lentement dans la bouche afin d’exercer généralement une
action dans la cavité buccale et la gorge. Elles contiennent une ou plusieurs substances actives,
habituellement dans un excipient sucré et aromatisé. Les pastilles sont des préparations dures
obtenues par moulage. […] » [100]

3.2.1.3.2. Les comprimés à sucer

« Les comprimés à sucer sont des préparations unidoses solides destinées à être sucées
afin d’exercer une action locale ou systémique. » [100]

3.2.1.3.3. Les gommes à mâcher

« Les gommes à mâcher médicamenteuses sont des préparations solides présentées en


unité de prise dont l’excipient principal est une gomme, destinées à être mâchées sans être
avalées. Elles contiennent une ou plusieurs substance(s) actives dont la libération s’effectue lors
de la mastication. Les gommes à mâcher sont destinées après dissolution ou dispersion de la ou
des substance(s) active dans la salive : soit au traitement local des affections buccales […] » [109]

118
3.2.1.3.4. Recommandations d’usage des formes solides

Existe-t-il des précautions d’emploi particulières ?

Les comprimés et les pastilles doivent être sucés lentement sans être croqués jusqu’à
dissolution complète du principe actif.

Les gommes à mâcher doivent être mâchées jusqu’à dissolution ou dispersion complète de
la ou des substance(s) active(s) dans la salive. [99]

Existe-t-il des contre-indications à l’utilisation de cette forme galénique ?

Ces formes galéniques ne sont pas adaptées à l’enfant de moins de 6 ans. En fonction de
la composition en actif l’âge minimum conseillé peut être supérieur. [99]

3.2.2. Classification des actifs entrant dans la formulation des


préparations buccales

Ne sont détaillés ici que les actifs entrant dans la composition des préparations buccales
que le pharmacien peut conseiller et délivrer sans ordonnance.

Ces actifs, très nombreux, possèdent des propriétés variées et peuvent être utilisés à des
fins préventives ou curatives selon la formulation du produit. Il est à noter qu’un même produit peut
contenir plusieurs actifs et de ce fait cumuler diverses propriétés thérapeutiques. [102]

Afin d’illustrer chaque actif, des spécialités en contenant seront citées à titre d’exemple.

3.2.2.1. Les agents anti-caries : les fluorures

Bien que l’utilisation des fluorures dans la prévention de la maladie carieuse fut
controversée pendant plusieurs années, leur rôle dans la réduction de l’incidence carieuse ne fait
désormais plus aucun doute. [110] [111]

Afin de garantir une protection optimale de l’émail, 99 % des dentifrices présents sur le
marché, toutes indications confondues, renferment des fluorures. [93]

119
3.2.2.1.1. Apport systémique et topique

Les fluorures peuvent agir à 2 niveaux.

Pendant la période de minéralisation des dents où ils sont apportés par voie systémique
grâce à la consommation d’eaux naturellement ou artificiellement enrichies en fluor, de certains
aliments, de sel de table fluoré ou si nécessaire grâce à une supplémentation orale par gouttes ou
comprimés.

Après l’éruption des dents grâce à l’apport de topiques fluorés tels que des dentifrices, des
solutions pour bains de bouche, des gels et des vernis. [112]

En l’état actuel des données, les ions fluorures présentent une efficacité supérieure
lorsqu’ils sont apportés en période post-éruptive (action par voie topique essentiellement) en
comparaison à l’apport de fluorures en période pré-éruptive (action par voie systémique
essentiellement). [24]

3.2.2.1.2. Rôles des fluorures

Deux grands rôles peuvent être attribués aux ions fluorures du fait de leur affinité très
importante pour les tissus calcifiés comme les dents. [112]

 Les fluorures limitent la déminéralisation et favorisent la reminéralisation

Au cours des périodes de minéralisation des dents, les fluorures vont s’accumuler et
s’incorporer dans les structures minéralisées par substitution progressive des groupements
hydroxyls des cristaux d’hydroxyapatite. Il en résulte la formation de cristaux de fluoroapatite,
conférant à l’émail une structure plus stable et plus résistante en milieu acide. Le pH critique passe
de 5,5 à 4,6. Différentes études réalisées in vitro ont permis d’illustrer ces propos en constatant
que l’émail pré-traité par le fluor se déminéralisait moins que l’émail non traité. [112] [113]

De plus, il a été démontré que l’apport quotidien de topiques fluorés en faible quantité
permettait à partir du calcium et des phosphates salivaires, lors des périodes de reminéralisation
physiologique, de former des cristaux de fluoroapatite pouvant s’incorporer au niveau des couches
superficielles de l’émail afin que celui-ci se reminéralise plus rapidement. De plus, les ions
fluorures, lorsqu’ils sont apportés à des concentrations supérieures, peuvent précipiter sous la
forme de cristaux de fluorure de calcium qui sont des monocristaux très labiles et stables à pH

120
neutre pouvant s’accumuler au niveau des surfaces dentaires déminéralisées mais aussi sur la
plaque dentaire et les surfaces dentaires saines. Dès que le pH diminue, ils se solubilisent et
constituent une réserve en ions fluorures et calcium immédiatement disponible permettant de
reminéraliser les lésions initiales. [60] [114]

Le potentiel carioprotecteur des ions fluorures ne peut donc être effectif et perdurer que
lorsque les apports sont réguliers.

 Les fluorures inhibent le métabolisme bactérien

Les ions fluorures ont la capacité d’interagir avec le métabolisme des bactéries cariogènes.
En effet, lorsqu’ils sont apportés par voie topique ils vont pouvoir réagir avec les ions H+ issus du
métabolisme bactérien pour former de l’acide fluorhydrique capable d’interagir avec différentes
enzymes bactériennes indispensables à leur fonctionnement. Toutefois, cette activité fait débat car
elle semble peu réalisable en pratique. En effet, les concentrations de fluorures nécessaires à
l’inhibition du métabolisme bactérien sont largement supérieures à celles retrouvées dans la cavité
buccale après un apport topique. [93] [114]

Outre leur intérêt majeur dans la prophylaxie de la maladie carieuse, il semblerait que les
ions fluorures jouent un rôle dans le traitement de l’hypersensibilité dentinaire en formant une
couche minérale superficielle qui permettrait d’obturer les tubuli dentinaires. [104] [114]

3.2.2.1.3. Les différents types de fluorures

Les ions fluorures qui entrent dans la formulation des produits d’hygiène bucco-dentaire
peuvent être inorganiques ou organiques. [114]

 Les fluorures inorganiques

Le fluorure de sodium est un sel très soluble permettant une libération rapide et complète
de l’ion fluorure à la surface de l’émail. Malgré son incompatibilité avec le carbonate de calcium, il
fait partie à ce jour des sels les plus couramment retrouvés dans les dentifrices en raison de son
efficacité probante et de son faible coût. [114]

Le monofluorophosphate de sodium est, contrairement au précédent, lié de façon covalente


à l’ensemble de la molécule. Afin d’être efficace celui-ci devra être dégradé préalablement par voie

121
enzymatique grâce à une phosphatase présente dans la salive et dans la plaque bactérienne. En
raison de l’absence d’incompatibilité avec les agents abrasifs il entre dans la composition de
nombreux dentifrices. On le retrouve souvent en association avec le fluorure de sodium. [114]

Le fluorure d’étain ou stanneux est un sel particulièrement soluble qui libère rapidement
l’ion fluorure au contact de la surface dentaire. Il a été le premier composé utilisé aux Etats-Unis
dans la prévention de la maladie carieuse. Toutefois, son utilisation a été mise en suspend
pendant plusieurs années car il était incompatible avec certains abrasifs et arômes et était vecteur
de colorations dentaires extrinsèques. Il a été démontré qu’il possédait des propriétés
désensibilisantes. [102]

 Les fluorures organiques

Les fluorures d’amines sont des sels qui résultent de l’association entre de l’acide
fluorhydrique et des amines organiques basiques. Comme pour la plupart des fluorures
inorganiques ils s’ionisent au contact de l’eau et libèrent l’ion fluorure. [114] Outre l’activité des
ions fluorures, ces molécules possèdent une longue chaine carbonée qui leur confère des
propriétés similaires à celles des agents tensioactifs. Diverses propriétés en découlent telles
qu’une augmentation de la biodisponibilité des fluorures dans la cavité buccale, une meilleure
adhérence à la plaque dentaire, une meilleure affinité pour la surface de l’émail… [102] Toutefois,
bien qu’ils soient plus actifs que les autres, ils sont moins utilisés car ils sont coûteux et possèdent
un goût désagréable. [115] Nous pouvons citer comme exemple l’amine fluoride 297 : l’Olafluor.
[83] [114]

Le fluorhydrate de nicométhanol ou Fluorinol assure la libération de l’ion fluorure au contact


de l’eau mais ne possède pas de propriétés tensioactives. [114]

3.2.2.1.4. Exemples de préparations buccales renfermant des


fluorures

Les fluorures entrent essentiellement dans la formulation de gels et pâtes dentifrices ainsi
que dans la formulation de solutions pour bains de bouche. (Tableau 12)

122
Forme galénique Dénomination (Laboratoire) Actif(s) fluoré(s)

Duraphat ® (ABC Pharmacare) Fluorure de sodium

Fluocaril ® Kids Fluorure de sodium +


Fluocaril ® Junior
Monofluorophosphate de sodium
Fluocaril Bi-Fluoré ® 250 mg
(Procter & Gamble)
Pâte et gel dentifrice
Elmex ® Enfant
Elmex ® Junior
Olafluor
Elmex ® Protection caries (GABA)

Elgydium ® Protection caries Kids


Elgydium ® Protection caries
Fluorinol
(Pierre Fabre)

Elmex ® Protection caries (GABA) Olafluor (sans alcool)


Solution pour bain
de bouche Elgydium ® Protection émail Fluorinol (sans alcool)
(Pierre Fabre)

Tableau 12 : Exemples de spécialités fluorées utilisées dans la prévention de la carie [99] [116]

3.2.2.1.5. Toxicité du fluor

Comme la plupart des oligo-éléments, le fluor peut devenir toxique lorsqu’il est ingéré en
dose massive. L’intoxication peut être de 2 types : aiguë ou chronique.

 Intoxication aiguë

Elle résulte de l’ingestion en une seule fois de quantité excessive de fluor. Cliniquement
cela se manifeste par la survenue de vomissements, d’hémorragies digestives, de néphrites avec
éventuellement une atteinte du foie et de la glande thyroïde. Cela constitue une urgence médicale.
[105]

 Intoxication chronique

Il s’agit du risque de fluorose dentaire et osseuse résultant de l’ingestion de fluorures en


quantité excessive pendant plusieurs mois voire plusieurs années au cours des différentes
périodes de minéralisation de ces tissus. [105]

L’aspect clinique de la fluorose dentaire ne sera pas détaillé à nouveau ici car il a été vu
précédemment dans le cadre des dyschromies intrinsèques. La fluorose osseuse quant à elle,
123
survient pour des doses ingérées supérieures et peut aboutir dans les formes les plus graves à
une déformation de l’ossature. [105] Afin d’éviter toute complication de ce type, la dose
prophylactique optimale de fluor est fixée à 0,05 mg/kg de poids corporel et ne doit pas dépasser
plus de 1 mg par jour tout apports systémiques fluorés confondus. [60] Bien que la fluorose
dentaire ne constitue pas un problème de santé publique il convient d’en connaître l’existence afin
d’en prévenir le risque. [102]

A ce jour, bien que les fluorures soient les agents anti-caries les plus répandus, le xylitol,
polyol non cariogène au pouvoir sucrant quasi-similaire à celui du saccharose, est reconnu comme
possédant des propriétés cariostatiques (il n’est pas métabolisable par les bactéries cariogènes, il
inhibe la croissance de S.mutans…). Toutefois, bien qu’il entre dans la composition de pâtes
dentifrices ou encore de solutions pour bains de bouche, son intérêt dans la prévention de la lésion
carieuse fait débat. [117]

3.2.2.2. Les agents désensibilisants

En raison de la pathogénèse de l’hypersensibilité dentinaire les agents désensibilisants


peuvent agir de deux manières : soit en obstruant les tubuli dentinaires soit en réduisant
l’excitabilité nerveuse. [114]

3.2.2.2.1. Le chlorure de strontium

Le chlorure de strontium semble à ce jour être un des actifs les plus utilisés dans les
préparations buccales destinées au traitement de l’hypersensibilité dentinaire. Ceci peut
s’expliquer par son double potentiel. D’une part, il interagit avec les cristaux d’hydroxyapatite
tubulaires en se substituant au calcium pour former des cristaux de phosphate de strontium
capables d’obstruer les tubuli dentinaires. D’autre part, en modifiant la perméabilité au sodium et
au potassium, il permet de réduire l’excitabilité de la membrane nerveuse. [114]

3.2.2.2.2. Les sels de potassium

Les sels de potassium et plus particulièrement le chlorure, le nitrate et l’oxalate de


potassium semblent montrer, bien que pas totalement élucidé à ce jour, un intérêt dans le
traitement de l’hypersensibilité dentinaire. Ils n’agissent pas sur l’obstruction des tubuli dentinaires
mais semblent diminuer l’excitabilité des fibres nerveuses. En effet, l’application de ces produits

124
sur la dentine augmente l’apport en potassium au sein des tubuli dentinaires ce qui conduit, grâce
à une succession de mécanismes, à une inactivation prolongée des fibres nerveuses. Toutefois,
ceci nécessite qu’ils soient appliqués fréquemment et en concentration suffisante. [20] [49] [114]

3.2.2.2.3. Les fluorures

Comme vu précédemment, les fluorures possèdent aussi une action désensibilisante.


Celle-ci résulte de la formation de cristaux de fluorure de calcium qui se déposent au niveau des
zones péri et intra-tubulaires afin de provoquer une obturation de celles-ci. Les plus utilisés sont :
le monofluorophosphate de sodium, le fluorure de sodium, le fluore d’étain et les fluorures
d’amines. [49]

3.2.2.2.4. La technologie Pro-Argin

En 2010, le laboratoire GABA a mis au point une nouvelle technologie associant 2 actifs
totalement différents des précédents. Il s’agit de la technologie Pro-Argin qui combine l’arginine et
le carbonate de calcium de façon à obturer en profondeur les tubuli dentinaires. [118]

3.2.2.2.5. Exemples de spécialités renfermant des agents


désensibilisants

Les agents désensibilisants sont présents dans des gels et pâtes dentifrices, des gels
dentaires et des solutions pour bains de bouche. (Tableau 13)

125
Forme galénique Dénomination (Laboratoire) Actif(s) désensibilisant(s)

Sensodyne Pro ® Traitement de Chlorure de strontium


la sensibilité (GSK)

Gel et pâte Gum ® Sensivital (Sunstar) Nitrate de potassium


dentifrice
Elmex ® Sensitive (GABA) Fluorure d’étain/Olafluor

Elmex ® Sensitive Professional Technologie Pro-Argin


(GABA)

Gel dentaire Sensigel ® (Pierre Fabre) Nitrate de potassium

Sensodyne ® (GSK) Chlorure de potassium (sans alcool)

Gum ® Sensivital (Sunstar) Nitrate de potassium (sans alcool)


Solution pour bain
de bouche Elmex ® Sensitive (GABA) Fluorure d’étain/ Olafluor (sans alcool)

Elmex ® Sensitive Professional Technologie Pro-Argin (sans alcool)


(GABA)

Tableau 13 : Exemples de spécialités renfermant des agents désensibilisants [83] [119]

De nombreux actifs sont donc utilisés dans le traitement de l’hypersensibilité dentinaire.


Bien qu’aucun ne se distinguent en termes d’efficacité, la technologie Pro-Argin semble se
démarquer des précédentes. [24]

3.2.2.3. Les agents blanchissants

En ambulatoire, le patient peut avoir recours à l’utilisation de dentifrices renfermant des


actifs blanchissants afin de redonner couleur et éclat naturels aux dents. Les actifs utilisés peuvent
agir de différentes façons.

Par voie enzymatique, en provoquant une rupture de la liaison entre la molécule colorante
et la surface dentaire (la bromélaïne et la papaïne). [54]

Par voie chimique, en réagissant avec les pigments colorés afin d’assurer leur dissolution
(le penta-sodium triphosphate, le tétracalcium pyrophosphate et l’acide citrique). [54]

Par action mécanique, grâce à l’emploi d’agents abrasifs (bicarbonate de sodium, oxyde
d’aluminium, carbonate de calcium, pyrophosphate de calcium, hydrogénophosphate de calcium
dihydraté, acide silicique). [54] [51] Plus la taille des particules est importante plus l’élimination

126
des colorations est importante. Toutefois, le pouvoir abrasif qui en résulte ne doit pas être trop
important afin de ne pas causer de dommages pour la dent, notamment chez les personnes
souffrant d’hypersensibilité dentinaire. De plus, l’utilisation de particules de grandes tailles
augmente la porosité de l’émail, facilite l’adhésion de nouvelles molécules chromogènes et de ce
fait, favorise l’apparition de nouvelles colorations dentaires. Il est donc conseillé d’utiliser des
dentifrices renfermant des agents nettoyants mais aussi polissants afin de rendre les surfaces
dentaires les plus lisses possible et limiter la survenue de nouvelles colorations. C’est le cas du
mélange silice/alumine. [54] [83]

A ce jour, les gels et pâtes dentifrices sont les préparations buccales renfermant le plus
fréquemment des agents blanchissants. (Tableau 14)

Forme galénique Dénomination (Laboratoire) Actif(s) blanchissant(s)

Elgydium ® Blancheur (Pierre Fabre) Bicarbonate de sodium

Elgydium ® Brillance et soin (Pierre Fabre) Silice minérale + Silice de


Gel et pâte dentifrice
bambou

Elmex ® Nettoyage intense (GABA) Silice/Alumine

Tableau 14 : Exemples de spécialités renfermant des agents blanchissants [83] [104]

3.2.2.4. Les agents antiseptiques

Le rôle des agents antiseptiques consiste à lutter contre la croissance microbienne afin de
ralentir et/ou prévenir la formation de plaque dentaire à l’origine de nombreux désordres bucco-
dentaires. [104] [114]

Les produits qui en contiennent possèdent des indications à la fois dans la prévention
(réduction de la plaque dentaire, protection des gencives) que dans le traitement (traitement des
affections de la bouche (aphtes, parodontopathies), traitement du mal de gorge…). [83] [99]

3.2.2.4.1. La chlorexidine

La chlorexidine, plus particulièrement le digluconate de chlorexidine, est un antiseptique qui


appartient à la famille des biguanides. Elle se caractérise par: un large spectre d’action, une faible
127
toxicité, une activité bactériostatique à faible dose, une activité bactéricide à forte dose, une
activité levuricide et une excellente rémanence au sein de la cavité buccale (environ 12 heures).
[102] [114] [120]

Toutefois, bien que très employée en raison de toutes ses caractéristiques, elle est
incompatible avec de nombreux composés tels que certains dérivés anioniques comme le
laurylsulfate de sodium ou les autres antiseptiques à l’exception des ammoniums quaternaires.
[24] [120]

De plus, il est primordial d’insister sur le fait que les produits en contenant ne doivent être
utilisés que sur du court terme lorsque la chlorexidine est présente à forte concentration. En effet,
son utilisation sur du long terme a pu révéler l’apparition de certains effets indésirables tels que la
survenue de colorations au niveau de la langue et des dents ainsi qu’une altération du goût.
Toutefois, ceux-ci sont réversibles à l’arrêt du traitement. De plus, comme pour la grande majorité
des agents antiseptiques, l’utilisation sans avis médical doit être de courte durée de façon à ne pas
déséquilibrer la flore bactérienne. [24] [120]

3.2.2.4.2. L’héxétidine

L’héxétidine est un antiseptique de synthèse dérivé de la pyrimidine fréquemment


rencontré dans les produits destinés à la sphère bucco-dentaire. Elle agit sur les bactéries gram-
positives et gram-négatives mais ne possède pas les problèmes d’incompatibilité de la
chlorexidine. [120]

3.2.2.4.3. La povidone iodée

L’iode est un dérivé halogéné qui a montré une efficacité significative comme antiseptique
en odontostomatologie. En effet, il s’est avéré lors de différentes études réalisées in vitro que l’iode
avait une activité bactéricide, fongicide, virucide et sporicide après un temps de contact de 15
secondes. Son utilisation est recommandée en tant que mesure préventive chez les patients à
risque d’endocardite bactérienne. [120]

Toutefois, lorsqu’elle est utilisée à long terme, la povidone iodée est capable d’interagir
avec la glande thyroïde et nécessite des précautions d’emploi. En effet, son utilisation doit être
limitée dans le temps et est contre-indiquée chez la femme enceinte au-delà du 1er trimestre, chez
le nouveau né et au cours de l’allaitement. De plus, c’est une molécule qui est allergisante. [99]
[120]

128
3.2.2.4.4. Le triclosan

Le triclosan est un antiseptique qui entre dans la formulation de préparations buccales


antiseptiques depuis une dizaine d’années en raison de son large spectre d’action. Cependant,
celui-ci présente une rémanence trop faible limitant son activité antibactérienne. De ce fait, il se
trouve généralement en association avec d’autres composés permettant d’augmenter
considérablement son temps de présence dans la cavité buccale. [114] A ce jour, le triclosan se
retrouve en association à un copolymère de PVM/MA (Polyvinyl Methyl Ether/Acide Maléique) au
sein de spécialités pour lesquelles le laboratoire revendique une durée d’action de l’ordre de 12
heures. [94] [114] [121]

De plus, le triclosan semblerait avoir une activité anti-inflammatoire qui en se cumulant aux
propriétés antimicrobiennes apporte un intérêt supplémentaire dans la prévention des maladies
parodontales. [121] [114]

3.2.2.4.5. Les ammoniums quaternaires

Le chlorure de cétylpyridinium représente à ce jour l’ammonium quaternaire le plus utilisé


dans les produits d’hygiène bucco-dentaire. Toutefois, l’activité antibactérienne de ces
ammoniums quaternaires est très réduite en raison d’une mauvaise rémanence (3 heures). [24]
[120] Concernant son utilisation au long cours certaines littératures affirment qu’elle est possible,
d’autres non. [24] [99]

3.2.2.4.6. Sels métalliques

Les sels les plus utilisés dans les préparations buccales sont les sels de zinc, de cuivre et
d’étain et plus particulièrement : le citrate de zinc, le chlorure de zinc, le fluorure d’étain et le
pyrophosphate d’étain. Toutefois, ces sels métalliques peuvent générer des effets indésirables
comme des colorations dentaires, un goût métallique et une sensation de bouche sèche. [114]

3.2.2.4.7. Autres antiseptiques

Certaines spécialités renferment d’autres agents antiseptiques tels que le peroxyde


d’hydrogène ou encore des huiles essentielles.

129
Le peroxyde d’hydrogène ne perturbe pas la flore buccale mais son utilisation resté limitée
dans le temps (7 jours) en raison de ses effets indésirables potentiels : colorations de la langue,
sensations de brûlures. [24] [99]

Les produits à base d’huiles essentielles eux non plus ne perturbent pas l’équilibre de la
flore buccale. Toutefois, étant riche en alcool leur utilisation prolongée peut entraîner la survenue
d’irritations au niveau de la muqueuse. [24] [99]

Nous pouvons donc constater qu’il existe une grande diversité d’agents antiseptiques
présents actuellement sur le marché. Si le pharmacien a un message clé à faire passer concernant
l’utilisation de produits en contenant c’est le respect d’une courte durée de traitement (à l’exception
des spécialités renfermant l’association fluorure d’étain/fluorure d’amine et les produits à base
d’huiles essentielles). En effet, outre les effets indésirables propres à chacune des molécules, les
produits qui en contiennent, quelle que soit la forme galénique, ne peuvent être conseillés par le
pharmacien que sur une courte durée (7 à 10 jours) afin d’éviter tout désordres de la flore buccale
pouvant être à l’origine de mycoses ou de l’émergence de résistance bactérienne. [99] Au-delà un
avis médical est nécessaire.

Les brossages dentaires et interdentaires réguliers sont donc sur du long terme les
éléments les plus efficaces dans la lutte contre le développement de la plaque dentaire. [102]

3.2.2.4.8. Exemples de spécialités renfermant des agents


antiseptiques

Ces agents antiseptiques sont retrouvés au sein de différentes formes galéniques afin de
répondre au mieux à la demande du patient : solutions pour bains de bouche, gels gingivaux,
pâtes ou gels dentifrices et collutoires (Tableau 15).

130
Forme galénique Dénomination (Laboratoire) Agent(s) antiseptique(s) + (Autre(s))

EludrilGé ®, EludrilPro ® Chlorexidine 0,1 % (+ chlorobutanol)


(Pierre Fabre)

EludrilPerio ® (Pierre Fabre) Chlorexidine 0,2 % (sans alcool)

Hextril ® (Johnson & Johnson) Hexétidine

Givalex ® (Norgine) Hexétidine (+ choline salicylate et


chlorobutanol)

Bétadine ® Bain de bouche Povidone iodée


(Meda Pharma)
Solution pour bain
de bouche Alodont ® (Pfizer) Chlorure de cétylpyridinium (+
chlorobutanol et huiles essentielles)

Gum ® Gingidex Chlorexidine 0,06 %


Gum ® Paroex Chlorexidine 0,12 %
(Pierre Fabre) + Chlorure de cétylpyridinium
(sans alcool)

Méridol ® (GABA) Fluorure d’étain/Olafluor (sans alcool)

Dentex ® (ABC Pharmacare) Peroxyde d’hydrogène

Listerine ® Protection dents et Huiles essentielles


gencives (Johnson & Johnson)

Elugel ® (Pierre Fabre) Chlorexidine


Gel
Hextril ® (Johnson & Johnson) Hexétidine

Elgydium ® Anti-plaque Chlorexidine 0,004%


(Pierre Fabre) (+ Carbonate de calcium)

Parogencyl ® Sensibilité gencives Chlorexidine


(Procter & Gamble)

Pâte et gel Hextril ® (Johnson & Johnson) Hexétidine


dentifrice
Gum ® Gingidex Chlorexidine 0,06 %
Gum ® Paroex Chlorexidine 0,12%
(Sunstar) + Chlorure de cétylpyridinium

Colgate Total ® Pro-soin des Triclosan + PVM/MA


gencives (GABA)

Méridol ® (GABA) Fluorure d’étain/Olafluor

Collutoire Collunovar ® (Ethypharm) Chlorexidine

Collu-Hextril ® (Johnson & Johnson) Hexétidine

Tableau 15 : Exemples de spécialités renfermant des agents antiseptiques [99] [102]


131
3.2.2.5. Les antalgiques

Parmi les actifs aux propriétés antalgiques nous retrouvons : les anti-inflammatoires et les
anesthésiques locaux. [102]

Selon la formulation des préparations buccales qui en contiennent les propriétés sont
variables : traitement des affections de la muqueuse buccale comme les aphtes, traitement de
l’inflammation gingivale ou des douleurs provoquées par les prothèses ou les appareils dentaires,
réduction de la douleur lors des poussées dentaires… Nous pouvons les trouver en association à
d’autres actifs, notamment antiseptiques comme nous avons pu le voir dans le paragraphe s’y
référant. Afin d’éviter les répétitions, les spécialités déjà citées précédemment ne seront pas
reprises ici. [99]

3.2.2.5.1. Les anti-inflammatoires

Les anti-inflammatoires qui entrent dans la composition des produits de soins bucco-
dentaires sont utilisés afin de réduire localement les inflammations de la muqueuse buccale et de
soulager la douleur associée. Les molécules anti-inflammatoires employées sont variées. [102]

L’enoxolone, stérol végétal issu de la racine de réglisse, est un anti-inflammatoire


particulièrement utilisé dans le traitement de la gingivite et de ses complications. Toutefois,
l’utilisation de produits en contenant devra être de courte durée. [102]

Les dérivés salicylés dont l’effet pharmacodynamique est identique à celui de l’aspirine.
[102]

L’acide hyaluronique est un glycosaminoglycanne qui en plus de son activité anti-


inflammatoire favorise le processus de cicatrisation. [102]

3.2.2.5.2. Les anesthésiques locaux

Contrairement aux anti-inflammatoires ils ne permettent pas de réduire l’inflammation et


d’en supprimer l’étiologie. Toutefois, en entraînant une anesthésie de surface, ils permettent de
soulager localement la douleur sans pour autant en supprimer la cause (aphtes, poussées
dentaires...). Comme pour les molécules anti-inflammatoires, les anesthésiques locaux sont variés.
[102]

132
La lidocaïne, anesthésique local de puissance moyenne, connue pour son action rapide (5
à 10 minutes) et prolongée (1 à 2 heures). [102]

La tétracaïne, anesthésique local puissant présent sous forme de comprimés à sucer ou


sous forme de collutoire. [102]

Le chlorobutanol agit lui aussi comme anesthésique local et est très souvent utilisé en
association à d’autres actifs notamment dans les solutions pour bains de bouche. [102] [99]

D’autres produits sont reconnus pour leurs propriétés antalgiques mais les mécanismes
d’action ne sont pas encore connus à ce jour (propolis, camomille romaine, guimauve, pulpe de
tamarin, lupin…). [104] [102]

3.2.2.5.3. Exemples de spécialités renfermant des antalgiques

Ces actifs entrent majoritairement dans la formulation de gels gingivaux mais aussi dans la
formulation de pâte gingivale, de solutions pour bains de bouche, de sprays, de collutoires ou
encore de comprimés à sucer. (Tableau 16)

133
Forme galénique Dénomination (Laboratoire) Actif(s) antalgique(s) (Autre)

Solution pour bain Gum ® Aftamed (junior ou adulte) Acide hyaluronique (sans alcool)
de bouche (Sunstar)

Hyalugel ® (Expanscience) Acide hyaluronique

Pâte gingivale Arthrodont ® (Pierre Fabre) Enoxolone

Comprimé à sucer Aphtoral ® (Pierre Fabre) Tétracaïne (+ Chlorexidine)

Pansoral ® junior & orthodontie Extrait de camomille


Pansoral ® Choline salicylate
(Pierre Fabre) (+ Chlorure de cétalkonium)

Pyralvex ® (Meda Pharma) Acide salicylique (+ Extrait de racine


de rhubarbe)
Gel
Hyalugel ® (Expanscience) Acide hyaluronique

Gum ® Aftamed (Sunstar) Acide hyaluronique

Aftagel ® (Cooper) Chlorydrate de lidocaïne

Eludril ® (Pierre Fabre) Tétracaïne (+ Chlorexidine)


Collutoire
Colludol ® (Cooper) Lidocaïne (+ Hexamidine)

Humex ® Mal de gorge (URGO) Lidocaïne (+ Benzalkonium)

Urgo ® Plaies et lésions de la Acide hyaluronique


bouche (URGO)
Spray
Hyalugel (Expanscience) Acide hyaluronique

Tableau 16 : Exemples de spécialités renfermant des antalgiques [99] [121]

 Précautions d’emploi concernant les spécialités renfermant des anti-inflammatoires


de la famille des salicylés : Pyralvex ® et Pansoral ®

En raison du potentiel allergisant de ces molécules, l’utilisation de spécialités en contenant


est contre-indiquée chez les patients présentant des antécédents d’allergies aux salicylés. [99]

 Précautions d’emploi concernant les spécialités renfermant des anesthésiques


locaux

Il est conseillé d’utiliser ces produits à distance d’une prise alimentaire et d’une boisson car
ils peuvent perturber le bon déroulement de la déglutition. [99]

134
3.2.2.6. Les agents « anti-halitose »

De nombreuses préparations buccales renfermant des agents « anti-halitose » sont


présentes sur le marché. D’une part, il y a les agents qui traitent la cause (agents antiseptiques, le
zinc, le bicarbonate de sodium, les Inhibiteurs de Composés Malodorants (ICM)) ; d’autre part,
ceux qui masquent simplement l’odeur sans traiter la cause (persil, thé vert, propolis, menthe…).

3.2.2.6.1. Les agents antiseptiques

Divers agents antiseptiques peuvent être utilisés afin de réduire la composante bactérienne
productrice de composés malodorants. La chlorexidine, grâce à son activité antimicrobienne à
large spectre et son importante rémanence, est considérée comme l’agent « anti-halitose » le plus
efficace. En effet, différentes études ont permis de démontrer que l’utilisation de la chlorexidine à
0,2 % associée à un nettoyage mécanique du dos de la langue réduisait considérablement la
mauvaise haleine. [79] [114] D’autres agents antimicrobiens, bien que moins efficaces, peuvent
être utilisés tels que le triclosan (en association), les sels métalliques tels que l’association fluorure
d’étain/fluorure d’amine ou encore le chlorure de cétylpyridinium. [79]

3.2.2.6.2. Le zinc

Le zinc correspond à l’ion métallique le plus utilisé dans le traitement de l’halitose car il est
le moins toxique. De par son affinité importante avec les sulfures, il est capable d’interagir avec les
CSV pour former des composés non volatils et non odorants. [114]

3.2.2.6.3. Le bicarbonate de sodium

Le bicarbonate de sodium a la capacité de transformer les composés volatils en composés


non volatils. [114]

3.2.2.6.4. Les ICM

Le laboratoire GABA entend par ICM l’association d’huiles essentielles et d’alcools


aromatiques. En plus de leur effet rafraîchissant, ces composés vont permettre de réduire la

135
production de composés malodorants en inhibant l’activité de la méthioninase, enzyme impliquée
dans la production de CSV. [75]

3.2.2.6.5. Exemples de spécialités renfermant des agents « anti-


halitose »

Ces actifs entrent dans la formulation de solutions pour bains de bouche, de gels et pâtes
dentifrices ou encore de pastilles à sucer. (Tableau 17)

Forme Dénomination (Laboratoire) Actif(s) « anti-halitose »


galénique

Méridol ® Halitosis (GABA) Fluorure d’étain/Olafluor + Lactate de zinc (sans


alcool)

Solution pour Gum ® HaliControl (Sunstar) Chlorure de cétylpyridinium + Lactate de zinc +


bain de Huiles essentielles (sans alcool)
bouche
Halita ® (Dentaid) Chlorexidine + Chlorure de cétylpyridinium +
Lactate de zinc (sans alcool)

CB12 ® (OMEGA PHARMA) Chlorexidine + Acétate de zinc + Arôme de


menthe

Méridol ® Halitosis (GABA) Fluorure d’étain/ Olafluor + Lactate de zinc

Gum ® Halicontrol (Sunstar) Chlorure de cétylpyridinium + Lactate de zinc +


Gel et pâte
Huiles essentielles
dentifrice
Halita ® (Dentaid) Chlorure de cétylpyridinium + Lactate de zinc

Pastille à Alibi ® (Pierre Fabre) Huile essentielle de persil + Thé vert


sucer
Gum ® Halicontrol (Sunstar) Enzymes de plantes

Alibi ® (Pierre Fabre) Huile essentielle de persil + Thé vert


Spray
Fluocaril ® Spray buccal Huile essentielle de menthe
(Procter & Gamble)

Gomme à CB12 Boost ® Acétate de zinc + Arôme de menthe


mâcher (OMEGA PHARMA) (sans sucre)

Tableau 17 : Exemples de spécialités renfermant des agents « anti-halitose » [82] [83] [102]
[122]

136
Afin d’éviter les répétitions, l’ensemble des données relatives aux éléments de nettoyage
(technique de brossage, fréquence et durée du brossage, fréquence de renouvellement des
éléments de nettoyage, principe d’utilisation des accessoires interdentaires et des révélateurs de
plaque…) ainsi que celle relatives aux préparations buccales (principe d’utilisation des différentes
formes, précautions d’emploi, les contre-indications, effets indésirables des actifs…) ne seront
majoritairement pas reprises dans la dernière partie mais doivent faire partie intégrante du conseil
délivré. Les exemples d’éléments de nettoyage et de préparations buccales cités tout au long de
cette troisième partie sont repris dans la dernière partie.

137
4. Conseils à l’officine

Cette quatrième partie correspond à la délivrance du conseil officinal à proprement parler


relatif à la prévention et au traitement des situations pathologiques qui font l’objet du plus grand
nombre de demandes spontanées au comptoir.

L’ensemble des conseils donnés ci-dessous peut être délivré par le pharmacien et mis en
application de façon autonome par le patient. Toutefois, ces préconisations ne doivent pas se
substituer aux techniques professionnelles réalisées par le chirurgien-dentiste, elles interviennent
en complément. Le pharmacien devra ainsi être en mesure d’orienter le sujet vers un professionnel
de santé plus habilité dès lors qu’il le jugera nécessaire.

4.1. La carie dentaire

Etant considérée comme le 3ème fléau mondial, la prophylaxie de la carie dentaire est
primordiale. Les stratégies de prévention mises en place à ce jour sont établies à partir de la
pathogénèse de la lésion carieuse.

La prophylaxie de la lésion carieuse s’organise donc en 3 grands axes :

 renforcer la résistance de l’émail à l’attaque acide grâce à l’apport de fluor


par voie topique et systémique si nécessaire ;

 maîtriser les facteurs microbiens pathogènes en dispensant des conseils


nécessaires à la mise place d’une hygiène bucco-dentaire adéquate ;

 limiter la consommation d’agents cariogènes. [112]

4.1.1. La place du fluor dans la prévention de la carie dentaire


4.1.1.1. Les différentes sources de fluorures
4.1.1.1.1. L’eau de distribution

Le fluor est un élément très répandu dans la nature. On le retrouve dans le sol, dans les
roches et donc de ce fait dans les eaux naturelles. [105]. Toutefois, certains pays ont décidé, en
tant que mesure préventive, de supplémenter artificiellement l’eau de distribution en fluorures.
C’est le cas des Etats-Unis, du Canada ou encore de l’Australie. La teneur en fluorures est
138
variable d’un pays à l’autre et est généralement comprise entre 0,6 et 1,1 mg/L. La France quant à
elle, sur décision prise par le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France (CSHPF) en 1985,
ne pratique aucune supplémentation fluorée de l’eau de distribution. En effet, 85 % de la
population française vit dans des communes où l’eau de distribution présente une teneur en
fluorures ne dépassant pas 0,3 mg/L et seulement 3 % vivent dans quelques communes où la
teneur en fluorures est supérieure à 0,7 mg/L. Ces concentrations sont importantes à maîtriser car
elles font partie des données à prendre en considération afin d’évaluer les apports fluorés
quotidiens propres à chaque individu. En cas de doute ces informations peuvent être demandées à
la mairie ou à la Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS). [60]

4.1.1.1.2. L’eau en bouteille

La concentration en fluorures est variable selon l’eau minérale considérée et peut aller de
0,1 à 9 mg/L. Toutefois, l’Agence Nationale de Sécurité sanitaire de l‘alimentation, de
l’environnement et du travail (ANSES) a établi dans un rapport de 2001 la concentration maximale
tolérée en fluorures pouvant être contenue dans les eaux en bouteille que les nourrissons et
enfants peuvent consommer sans risque de fluorose dentaire. Les teneurs maximales admises
sont de 0,5 mg/L en l’absence de supplémentation fluorée systémique et de 0,3 mg/L lors de
supplémentation fluorée systémique. [60]

Ces eaux minérales étant soumises à de nombreuses réglementations, l’étiquetage devra


comporter : la concentration en fluorures, la mention « convient pour la préparation des aliments
des nourrissons » lorsque c’est le cas, la mention « fluorée » ou « fluorurée » ou « contient du
fluor » ou « contient des fluorures » dès lors que la concentration est supérieure à 1 mg/L ou
encore la mention « contient plus de 1,5 mg/L : ne convient pas aux nourrissons et aux enfants de
moins de 7 ans pour une consommation régulière » dès lors que la concentration est supérieure à
1,5 mg/L. [60]

4.1.1.1.3. Le sel fluoré

La fluoration du sel, en tant que mesure préventive de la carie, est autorisée en France
depuis 1985. Celle-ci est réalisée majoritairement avec du fluorure de potassium dont la
concentration maximale autorisée est de l’ordre de 250 mg/kg. Dès lors que le sel est supplémenté
en fluorures celui-ci devra porter la mention « sel fluoré » sur l’étiquetage. [60]

La consommation de sel étant généralement moindre avant l’âge de 2 ans, il a été estimé à
0,25 mg/j la concentration en fluor ingérée au cours des repas lors de l’utilisation d’un sel fluoré
139
dès l’âge de 2 ans. Toutefois, celui-ci ne doit pas être consommé lorsque la concentration en eau
de boisson est supérieure à 0,3 mg/L. [60] [93]

En France, l’utilisation de ce sel est autorisée pour la préparation des plats dans les
cantines scolaires mais est interdite dans les plats industriels. [60]

4.1.1.1.4. Les aliments

Le thé est la substance végétale la plus riche en fluor (97 ppm (partie par million)).
Toutefois, la quantité de fluor retrouvée dans une tasse dépend directement de la quantité de thé
utilisée et de la durée d’infusion. [105]

Les poissons tels que la sardine et la morue peuvent constituer des sources d’apports en
fluorures. Toutefois, leur consommation ne permet pas d’assurer un apport en fluor suffisant car le
fluor s’accumule majoritairement dans la peau et les cartilages qui sont généralement peu
consommés. [105]

La viande, les fruits et le lait en contiennent peu. [105]

A noter : de façon à mieux assimiler le fluor contenu naturellement ou artificiellement dans les
divers produits consommés il peut être conseillé au patient de prendre une dose par semaine de
Calcarea fluorica 9 CH. [123]

4.1.1.1.5. Les produits de santé

Les produits de santé renfermant du fluor peuvent avoir le statut de produit cosmétique, de
médicament ou de dispositif médical.

 Les topiques fluorés

Les topiques fluorés comprennent : les gels et pâtes dentifrices, les solutions pour bains de
bouche, les gels et les vernis fluorés. La réglementation française divise ces topiques en 3 statuts
qui sont :

- le statut de produit cosmétique dès lors que la concentration en fluor est inférieure à
1500 ppm ce qui leur permet d’être en vente libre dans les pharmacies et dans les

140
circuits non pharmaceutiques (c’est le cas de certains dentifrices et de la plupart des
solutions pour bains de bouche) ;

- le statut de médicament dès lors que la concentration en fluor est supérieure à 1500
ppm rendant le produit accessible uniquement en pharmacie ;

- le statut de dispositif médical qui comprend les dispositifs à usage professionnel utilisés
soit en prévention de la lésion carieuse (gels, vernis, scellement des sillons…) soit pour
restaurer les pertes de substance des tissus dentaires (amalgame d’argent fluoré…).
[60]

La dispensation de gels et pâtes dentifrices et/ou de solutions pour bains de bouche fluorés
peut faire l’objet d’un conseil officinal. A l’inverse, les gels et les vernis fluorés ne seront utilisés
qu’après l’accord d’un chirurgien-dentiste. En effet, l’utilisation de ces gels et vernis hautement
concentrés en fluor est réservée à des patients à haut risque carieux lorsque le chirurgien-dentiste
le juge nécessaire. Le choix du produit, sa fréquence d’application et son application sont à la
charge du chirurgien-dentiste. La fréquence d’application est généralement de l’ordre de 2 fois par
an par intervalle de 6 mois mais peut être augmentée si nécessaire à 4 fois par an par intervalle de
3 mois. [111] Fluocaril ® Bi-fluoré 20000 ppm (Johnson & Johnson) est un exemple de gel fluoré.
[110]

 L’apport systémique de fluor

Les spécialités médicamenteuses fluorées (comprimés et solutions buvables) quant à elles,


sont utilisées chez les sujets à Risque Carieux Individuel (RCI) élevé et font l’objet de diverses
recommandations d’usage. [60]

En effet, la prescription de comprimés ou de solutions buvables nécessite de réaliser


préalablement un bilan fluoré afin de quantifier les apports fluorés quotidiens propres à chaque
individu et ainsi limiter l’apport de fluorures par voie systémique à une seule source. Pour cela, le
praticien devra prendre en considération la quantité d’eau consommée et sa concentration en
fluorures, le type de sel utilisé et la quantité consommée s’il est fluoré, les habitudes alimentaires
et les produits d’hygiène bucco-dentaire utilisés par le sujet.

Si la concentration de l’eau consommée est supérieure à 0,3 mg/L, les comprimés et


solutions buvables fluorés ne peuvent être prescrits.

Si du sel fluoré est consommé, comprimés et solutions buvables fluorés ne peuvent être
prescrits.

141
Si les résultats sont favorables à une supplémentation fluorée par voie orale, celle-ci pourra
être débutée dès l’apparition des premières dents (environ 6 mois) à une posologie de 0,05
mg/jour et par kilo de poids corporel sans jamais dépasser 1 mg/jour tout apports systémiques
fluorés confondus. La supplémentation fluorée par voie systémique n’a un intérêt qu’au cours des
périodes de minéralisation des dents d’où son utilisation préférentielle chez les enfants. [60]

A ce jour, différentes spécialités fluorées sont présentes sur le marché. (Tableau 18)

Nom de spécialité Forme galénique/Composition Posologie

Fluorex ® Solution buvable De 3 à 9 kg : ¼ ml ou 0,25 mg/j


(Fluorure de sodium) 0,25 mg pour 0,25 ml
De 10 à 15 kg : ½ ml ou 0,5 mg/j
De 16 à 20 kg : ¾ ml ou 0,75 mg/j
ZymaFluor ® Comprimés
(Fluorure de sodium) 0,25 ; 0,50 ; 0,75 ou 1 mg Plus de 20 kg : 1 dose ou 1 mg/j

Zymaduo ® Solution buvable De 0 à 18 mois : 4 gouttes/j (Dosage


150 ou 300 UI 1 goutte = 150 ou 300 UI de à 300 UI réservé aux enfants à peau
(Cholécalciférol + cholécalciférol et 0,0625 mg de sombre et lorsque le lait n’est pas
Fluor) fluor enrichi en vitamine D)

Fluostérol ® Solution buvable Prophylaxie de la carie chez le


(Cholécalciférol + 1 dose de 0,25 ml = 800 UI de nourrisson : 1 dose/jour
Fluor) cholécalciférol et 0,25 mg de fluor

Tableau 18 : Comprimés et solutions buvables fluorés [99]

Les solutions buvables peuvent être prises pures ou diluées dans un peu d’eau ou de jus
de fruits. Les comprimés quant à eux peuvent être avalés, croqués, sucés ou dissous dans un
verre ou un biberon d'eau ou de jus de fruits. Le jus de fruits est à conseiller uniquement si la prise
avec de l’eau n’est pas possible. [99]

4.1.1.2. Des apports adéquats en fluorures


4.1.1.2.1. Evaluation du RCI

L’évaluation de facteurs de risque représente un préalable indispensable avant la mise en


place de traitements prophylactiques. En effet, la prévention de la carie, plus particulièrement chez
l’enfant, dépendra de l’évaluation du RCI.

Pour cela, 2 types de facteurs de risque sont à prendre en considération : les facteurs de
risque individuels et les facteurs de risque collectifs (Tableau 19). Le RCI qui en découle peut être

142
faible ou élevé. La Haute Autorité de Santé (HAS) considère qu’un sujet est à RCI élevé s’il
présente un seul des facteurs de risque individuels. A l’inverse, la présence d’un facteur de risque
collectif ne permet pas de déterminer directement le RCI du sujet. Toutefois, la présence d’un
d’entre eux permet de porter une attention particulière à un individu ou une population donnée de
façon à pouvoir rechercher par la suite la présence ou non de facteur(s) de risque individuel(s) et
ainsi cibler les sujets à RCI élevé. (116)

Les facteurs de risque individuels Les facteurs de risque collectifs

- absence de brossage quotidien avec du - un niveau socio-économique et/ou niveau


dentifrice fluoré ; d’éducation faible de la famille ;
- ingestions sucrées régulières en dehors du - un mauvais état de santé bucco-dentaire des
repas ou du goûter; parents ou de la fratrie ;
- prise au long cours de médicaments sucrés - présence de maladies et handicaps entraînant
ou de médicaments générant une hyposialie ; des difficultés de brossage ;
- présence de sillons anfractueux au niveau des - antécédents de caries ;
molaires ;
- présence d’éléments favorisant la rétention de
- présence de plaque dentaire visible à l’œil nu ; la plaque (restaurations défectueuses,
appareils orthodontiques ou prothétiques)
- présence de caries de la dentine et/ou de
lésions initiales réversibles

Tableau 19 : Liste des facteurs de risque individuels et collectifs d’après la HAS [124]

Le RCI ne se diagnostique pas il se pronostique via un interrogatoire précis et un examen


clinique. Pour cela, la HAS préconise d’effectuer un premier bilan du RCI entre 6 mois et 1 an
après l’éruption de la première dent de lait. Celui-ci sera effectué par un professionnel de santé
habilité (chirurgien-dentiste, pédiatre, médecin généraliste ou dans un centre de protection
maternelle infantile). [47]

Par la suite il est conseillé de consulter régulièrement un chirurgien-dentiste car le RCI peut
évoluer au fil du temps et nécessiter une adaptation des mesures prophylactiques mises en place.
[110] L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) considère
qu’il doit être réévalué au moins une fois par an chez les enfants à faible RCI et 2 fois par an chez
les enfants à RCI élevé. [60]

Quel que soit le RCI, l’utilisation d’un dentifrice fluoré de concentration adaptée à l’âge du
patient, représente la mesure prophylactique de base de la maladie carieuse. C’est pour cette
raison que la majorité des dentifrices, bien que pouvant revendiquer d’autres propriétés, sont
fluorés. L’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Produits de Santé (AFSSAPS), désormais

143
remplacée par l’ANSM, a établi un rapport en 2008 où elle annonce les recommandations relatives
à l’utilisation du fluor chez l’enfant de moins de 18 ans après évaluation du RCI (Tableaux 20 et
21) ainsi que chez la femme enceinte. [60]

4.1.1.2.2. Chez l’enfant à faible RCI

Chez l’enfant à faible RCI l’apport de fluor par voie systémique n’est pas recommandé. [60]

0-6 mois 6 mois à 3 ans 3 ans à 6 ans Après 6 ans


Nourrisson sans dent Mise en place des dents Denture temporaire stable Mise en place des dents
temporaires permanentes
Acquisition de
Autonomie/motricité de l’autonomie/motricité de
l’enfant en cours l’enfant
d’acquisition

Evaluation annuelle du RCI

Topique sans objet Topique : brossage au Topique : brossage au Topique : brossage 3


moins 1 fois par jour moins 2 fois par jour fois par jour, après
Systémique non
avec un dentifrice avec un dentifrice chaque repas, avec un
fondé
fluoré inférieur à 500 fluoré à 500 ppm, dentifrice fluoré entre
ppm, réalisé par un réalisé ou assisté par 1000 et 1500 ppm
adulte un adulte
Si l’enfant sait recracher
et que le brossage est
supervisé, un dentifrice
fluoré à 1000 ppm peut
être utilisé

Tableau 20 : Utilisation des fluorures chez l'enfant à faible RCI [60]

4.1.1.2.3. Chez l’enfant à RCI élevé

Chez l’enfant à RCI élevé, des mesures prophylactiques complémentaires aux précédentes
peuvent être mises en place après évaluation du bilan fluoré quotidien. Celles-ci peuvent
correspondre à la prescription de comprimés ou de solutions buvables fluorés et/ou l’application de
topiques fluorés tels que des gels ou des vernis fluorés et/ou l’utilisation de solutions pour bains de
bouche fluorées lorsque cela est possible. [60]

144
0-6 mois 6 mois à 3 ans 3 ans à 6 ans Après 6 ans
Nourrisson sans dent Mise en place des dents Denture temporaire stable Mise en place des dents
temporaires permanentes
Acquisition de
Autonomie/motricité de l’autonomie/motricité de
l’enfant en cours l’enfant
d’acquisition

Evaluation biannuelle du RCI

Thérapeutiques topiques fluorées complémentaires (vernis, gels)


prescrites et/ou appliquées par un chirurgien-dentiste

Topique sans objet Topique : brossage au Topique : brossage au Topique : Brossage 3


moins 1 fois par jour moins 2 fois par jour fois par jour, après
Systémique non
avec un dentifrice avec un dentifrice chaque repas, avec un
fondé
fluoré inférieur à 500 fluoré à 500 ppm, dentifrice fluoré entre
ppm, réalisé par un réalisé ou assisté par 1000 et 1500 ppm.
adulte un adulte Un dentifrice à plus forte
Si l’enfant sait recracher et teneur en fluor est possible
que le brossage est à l’âge de 10 ans
supervisé, un dentifrice
Utilisation d’un bain de
fluoré à 1000 ppm peut être
utilisé bouche fluoré

Systémique : Systémique : Systémique :


Comprimés à faire Comprimés à faire Comprimés à faire
fondre dans la bouche fondre dans la bouche fondre dans la bouche
ou gouttes, répartis en à une posologie de sans jamais dépasser
2 prises, à une 0,05 mg de fluor/jour 1 mg/jour tous apports
posologie de 0,05 mg par kg de poids systémiques fluorés
de fluor/jour par kg de corporel, sans confondus
poids corporel, sans dépasser 1 mg/jour
dépasser 1 mg/jour tous apports
tous apports systémiques fluorés
systémiques fluorés confondus
confondus

Tableau 21 : Utilisation des fluorures chez l'enfant à RCI élevé [60]

4.1.1.2.4. Chez la femme enceinte

A ce jour, aucune supplémentation fluorée n’est préconisée chez la femme enceinte. [125]

145
4.1.2. Maîtrise des facteurs microbiens pathogènes
4.1.2.1. De l’éruption de la première dent de lait jusqu’à l’âge de
6 ans
4.1.2.1.1. De 6 mois à 3 ans

Plusieurs laboratoires développent des modèles de brosses à dents pouvant être utilisés
chez l’enfant dès l’éruption de la première dent de lait et ceci jusqu’à l’âge de 3 ans : Elmex ®
débutant, Gum ® Baby ou encore Elgydium ® Baby. [82] [83] [84]

Selon les recommandations de l’ANSM la concentration en fluorures du dentifrice doit être


inférieure à 500 ppm. Le pharmacien pourra donc conseiller pour cette tranche d’âge le dentifrice
Elgydium ® Protection caries kids (arôme grenadine et menthe-fraise) dont la teneur en fluorures
est de 250 ppm. Le brossage doit être réalisé par un adulte 1 fois par jour au coucher. [60] [99]

4.1.2.1.2. De 3 ans à 6 ans

Parmi les brosses à dents pouvant être conseillées chez l’enfant de 3 à 6 ans nous
pouvons citer : Elmex ® Enfant, Gum ® Kids, Elgydium ® Kids, Inava ® Kids. [82] [83] [84]

A partir de l’âge de 3 ans l’ANSM recommande l’utilisation de dentifrice fluoré à 500 ppm.
Parmi les dentifrices que le pharmacien peut conseiller nous pouvons citer: Elmex ® Enfant,
Elgydium ® Protection caries kids (arôme banane) ou encore Fluocaril ® Kids. Le brossage,
réalisé ou supervisé par un adulte, doit être réalisé matin et soir après les repas. [60] [83] [84]

Le nettoyage interdentaire devra être réalisé par un adulte. Il peut être judicieux de
conseiller des fils dentaires fluorés afin d’assurer une protection optimale de l’émail : fil dentaire
Fluocaril ® ou encore Dentofil ® Fluor. [85]

Bien que la maîtrise des agents microbiens cariogènes chez l’enfant passe essentiellement
par le respect d’une hygiène bucco-dentaire satisfaisante, la HAS met en place d’autres
recommandations de façon à prévenir la transmission des bactéries cariogènes aux nourrissons.
En effet, elle précise aux parents de ne pas mettre à la bouche la tétine de l’enfant pour la nettoyer
avant de la lui redonner ou encore de ne pas vérifier la température d’un plat avec la même
cuillère que celle de l’enfant. [47]

146
4.1.2.2. Chez l’enfant de plus de 6 ans et chez l’adulte

Certains laboratoires développent des gammes de brosses à dents manuelles dont la tête
est de taille plus petite ce qui leur permet d’être utilisées chez l’enfant de 6 à 12 ans : Elmex ®
Junior, Gum ® Junior ou encore Elgydium ® Junior. [82] [83] [84]

A partir de l’âge de 12 ans l’utilisation d’une brosse à dents manuelle adulte souple ou
médium est recommandée. Toutefois, certains laboratoires développent des brosses à dents dont
la conformation permet de renforcer la technique de nettoyage conférant ainsi un intérêt
supplémentaire dans la prévention de la carie : Elmex ® Protection caries. [83]

L’utilisation d’une brosse à dents électrique, après apprentissage de la technique de


brossage, est tout à fait possible.

Le nettoyage interdentaire est lui aussi indispensable afin de limiter la survenue de caries
interdentaires. Celui-ci doit être supervisé jusqu’à l’âge de 10 ans. Comme précédemment, il peut
être judicieux de conseiller des fils dentaires fluorés afin d’assurer une protection optimale de
l’émail. [93]

L’utilisation de révélateurs de plaque est recommandée afin de s’assurer de la bonne


technicité du brossage. [93]

Les prothèses dentaires ainsi que les appareils orthodontiques sont des zones privilégiées
pour l’accumulation de la plaque dentaire. Il est donc important de préciser que l’hygiène bucco-
dentaire passe aussi par l’entretien de ces éléments là. L’entretien des prothèses dentaires sera
abordé à la fin de cette partie. Concernant l’entretien des appareils orthodontiques certains
laboratoires proposent des brosses à dents adaptées à l’entretien des appareils : Gum ® Ortho,
Inava ® Topix orthodontie… [82] [85] Les brossettes interdentaires et l’hydropropulseur sont des
adjuvants du brossage particulièrement intéressants pour l’entretien des appareils orthodontiques.
[81] [91]

Bien que les dentifrices dont la concentration en fluorures est comprise entre 1000 et 1500
ppm puissent être utilisés chez l’enfant à partir de 6 ans comme chez l’adulte, certains laboratoires
développent des dentifrices de formulation adaptée aux enfants de 6 à 12 ans. En effet, ceux-ci
sont aromatisés et rendent ainsi le brossage plus attrayant chez l’enfant. Parmi eux : Elmex ®
Junior (1400 ppm) ou encore Fluocaril ® Junior (1450 ppm). [83]

Au-delà des 12 ans il est recommandé d’utiliser un dentifrice fluoré classique tel que Elmex
® Protection caries (1400 ppm) ou Elgydium ® Protection caries (1500 ppm). [83] [99]

147
Toutefois, certains dentifrices peuvent présenter des concentrations en fluorures plus
importantes tels que le dentifrice Fluocaril ® Bi-fluoré 250 mg dosé à 2500 ppm contre-indiqué
chez l’enfant de moins de 10 ans ou encore le dentifrice Duraphat ® dosé à 5000 ppm contre-
indiqué chez l’enfant de moins de 16 ans. [93] L’utilisation de ces dentifrices est recommandée
en prévention de la carie dentaire chez des patients à RCI élevé. [99]

L’utilisation de ces produits est possible chez la femme enceinte ou allaitante à l’exception
de la spécialité Duraphat ® qui devra faire l’objet d’un avis médical. [99]

Dès lors que les enfants sont en mesure de recracher correctement il peut leur être
conseillé de réaliser, en complément du brossage dentaire, des bains de bouche fluorés tels que
Elmex ® Protection caries (250 ppm) ou Elgydium ® Protection émail (250 ppm). Il est conseillé
d’utiliser 10 à 15 mL de solution pure 2 fois par jour après le brossage dentaire. Toutefois, l’ANSM
le recommande un usage quotidien uniquement chez les sujets à RCI élevé. [60] [83] [84]

4.1.3. Une alimentation saine pour des dents en bonne santé

Les recommandations diététiques sont très importantes dans le cadre de la prophylaxie de


la carie dentaire. Le rôle du pharmacien d’officine consistera à informer et à sensibiliser les
patients sur le potentiel cariogène des aliments (parfois caché) et les mauvaises habitudes
alimentaires. Toutefois, il ne s’agit pas d’interdire la consommation d’agents cariogènes mais de
dispenser des conseils afin d’apprendre à les consommer correctement. [126]

4.1.3.1. Cas particulier du jeune enfant

L’éducation en matière d’hygiène alimentaire commence dès le plus jeune âge en informant
les parents sur le risque de « caries du biberon ». En effet, les parents ne sont pas toujours au
courant du potentiel cariogène du lait, de certaines boissons sucrées comme les jus de fruits ou
encore de certains médicaments enrichis en saccharose. C’est pourquoi il est important de les
sensibiliser sur l’existence de ces caries et sur les mauvaises habitudes alimentaires à ne pas
prendre. Il peut être intéressant de commencer à sensibiliser les mamans dès la grossesse. [126]

Pour cela quelques conseils peuvent être dispensés : éviter la prise de biberons sucrés ou
lactés au coucher, habituer dès que possible les enfants à boire de l’eau et non des boissons
sucrées, éviter les tétines sucrées (miel, confiture…), ne pas laisser des biberons sucrés à

148
disposition des enfants, limiter les grignotages, supprimer le biberon et préférer l’utilisation du
verre dès que possible, limiter l’ajout de sucre dans les plats préparés… [126]

De plus, les parents devront porter une attention toute particulière à l’utilisation de certains
médicaments comme les sirops pédiatriques ou les granulés homéopathiques qui renferment du
saccharose. Bien que certains laboratoires aient modifié leur formulation, le pharmacien se doit de
bien préciser que le brossage dentaire doit être effectué après la prise de médicament, notamment
lorsque celle-ci est réalisée au coucher (attendre 30 minutes lors de la prise de granulés
homéopathiques). [126]

4.1.3.2. Recommandations générales

Le pharmacien devra mettre à disposition du patient un ensemble d’informations lui


permettant à la fois d’identifier les aliments cariogènes mais aussi de les consommer
correctement.

Sont considérés comme faisant partie des aliments les plus cariogènes : les pâtisseries, les
biscuits, les sodas, les bonbons, les sirops… [93] Un ensemble de recommandations a été établi
afin de limiter les comportements cariogènes. Pour cela il est recommandé de :

- ne pas grignoter entre les repas : 4 à 5 prises alimentaires au maximum par jour (petit
déjeuner, déjeuner, souper et deux collations) ;

- respecter les horaires de repas afin d’éviter le grignotage ;

- éviter de consommer des aliments mous (caramels, biscuits…) et privilégier la


consommation d’aliments solides ou fibreux rapidement déglutis ;

- privilégier la consommation d’eau notamment en dehors des repas, moment où la


consommation de boissons sucrées est très cariogène ;

- consommer les boissons ou aliments sucrés de préférence au cours du repas ;

- privilégier l’utilisation de sucres de substitution au saccharose ;

- boire de l’eau à la fin du repas surtout si le brossage dentaire n’est pas possible afin
d’éliminer les débris alimentaires pouvant persister. [53] [126]

Afin de stimuler le flux salivaire il est conseillé de terminer les repas par des aliments durs
tels que le fromage qui permettent de réguler le pH de la plaque. [105]

149
4.1.3.3. La femme enceinte

L’apparition de fringales est très fréquente au cours de la grossesse. Il peut donc être
conseillé à la femme enceinte de fractionner les repas au cours de la journée sans pour autant
manger plus. L’alimentation doit être équilibrée et les collations structurées (produits laitiers sans
sucres, céréales, fruits…). Chaque prise alimentaire devra dans la mesure du possible être suivie
d’un brossage dentaire. [53]

4.1.4. Quand consulter ?

Le pharmacien intervient en tant que professionnel de santé dans la prophylaxie de la carie


dentaire en dispensant un ensemble de conseils relatifs à l’hygiène bucco-dentaire, à l’alimentation
et au bon usage du fluor. De plus, bien que n’étant pas un professionnel de santé habilité à la
réalisation d’examens cliniques et/ou radiographiques, il est de son ressort d’inciter les populations
cibles (enfants, adolescents, femmes enceintes, adultes…) à consulter régulièrement un
chirurgien-dentiste afin d’effectuer un examen bucco-dentaire.

4.1.4.1. Enfants et adolescents

Comme vu précédemment la HAS préconise une première consultation entre le 6ème et le


12ème mois qui suit l’éruption de la première dent de lait. Celle-ci sera renouvelée régulièrement
selon une fréquence qui dépendra du RCI. [60]

A partir de l’âge de 6 ans, l’assurance maladie, dans le cadre du programme « M’T dents »
offre l’opportunité aux enfants de 6, 9, 12, 15 et 18 ans de réaliser une consultation de prévention
bucco-dentaire prise en charge à 100 %. Cette consultation comprend la réalisation d’un
interrogatoire précis (habitudes alimentaires, bilan des apports fluorés, hygiène bucco-dentaire…),
un examen bucco-dentaire, la dispensation d’éléments d’éducation bucco-dentaire et
l’établissement de programme(s) de soins ou la réalisation d’examen(s) radiographique(s) si
nécessaire. Chez les enfants à RCI élevé, les soins prophylactiques tels que la pose de gel ou de
vernis fluoré sont eux aussi pris en en charge à 100 % par l’assurance maladie. L’examen bucco-
dentaire pour les enfants de 6 et 12 ans a été rendu obligatoire en 2001. [47]

150
4.1.4.2. La femme enceinte

La HAS recommande la réalisation d’un examen bucco-dentaire de prévention au cours du


ème
4 mois de la grossesse. [47]

4.1.4.3. Les adultes

La HAS recommande de réaliser un examen bucco-dentaire au moins 1 fois par an. [47]

L’ensemble de ces recommandations concerne la prophylaxie de la carie dentaire.


Toutefois, lorsqu’une carie s’installe, bien que la prise en charge nécessite un acte professionnel,
le pharmacien, en attente de la consultation pourra conseiller au patient d’utiliser un dentifrice
désensibilisant fluoré si la lésion a atteint la dentine ainsi que l’utilisation de solutions pour bains
de bouche antiseptiques afin de limiter le risque d’infection. [93] En phytothérapie, le clou de
girofle possède des propriétés intéressantes permettant de soulager la douleur occasionnée. Pour
cela, il est possible de l’utiliser sous forme de bains de bouche après infusion de plusieurs clous de
girofle dans une quantité d’eau suffisante ou en plaçant le clou de girofle directement dans la dent
cariée si la taille de la cavité le permet. [127]

4.2. L’hypersensibilité dentinaire

L’hypersensibilité dentinaire, de par la douleur qu’elle engendre, nécessite une prise en


charge adéquate et précoce car non ou mal traitée elle peut être à l’origine d’une hygiène bucco-
dentaire négligée favorisant le développement de pathologie(s) associée(s).

Cependant, préalablement à une quelconque prise en charge, un diagnostic différentiel


devra être réalisé afin de déterminer si les symptômes perçus correspondent à ceux de
l’hypersensibilité dentinaire ou s’ils sont l’expression d’un trouble bucco-dentaire sous-jacent. [49]

De ce fait, avant toute dispensation de conseil, le pharmacien devra s’assurer que le


patient consulte régulièrement son chirurgien-dentiste pour effectuer un bilan dentaire.

Si ce n’est pas le cas, le pharmacien devra orienter le patient vers un chirurgien-dentiste


afin que celui-ci puisse, à l’aide d’un examen clinique complet, établir un diagnostic précis quant à
l’étiologie de la douleur perçue.

151
A l’inverse si celui-ci annonce consulter régulièrement son chirurgien-dentiste et ne
présenter à ce jour aucun autre trouble bucco-dentaire, le pharmacien pourra être en mesure, par
un questionnement adapté, d’obtenir des informations concernant l’étiologie possible de la douleur
perçue. [49] Parmi les questions les plus fréquentes :

« Comment caractérisez-vous la douleur ressentie ? Quand survient-elle ? Quel type de


brosse à dents utilisez-vous ? Quelle est votre technique de brossage ? Respectez-vous la
fréquence et la durée de brossage ? Quel dentifrice utilisez-vous ? Consommez-vous
régulièrement des aliments ou des boissons acides ? Est-ce que vous fumez ? Souffrez-vous de
reflux gastro-œsophagien ? De troubles alimentaires ? Etes-vous enceinte ? » [49]

En fonction des réponses données, le pharmacien sera en mesure de savoir si, oui ou non,
la prise en charge au comptoir est possible. Dès lors, que l’étiologie semble être d’origine
systémique (reflux gastro-œsophagien, troubles alimentaires…) le pharmacien orientera le patient
vers un médecin. A l’inverse, si l’hypersensibilité semble résulter d’une hygiène bucco-dentaire
inadaptée et/ou de mauvaises habitudes liées à l’alimentation ou au mode de vie, le pharmacien
pourra délivrer un ensemble de conseils visant à assurer la prise en charge du sujet.

Toutefois, lorsque les réponses apportées ne lui permettent pas d’obtenir suffisamment
d’informations concernant l’étiologie supposée celui-ci orientera le sujet vers un chirurgien-
dentiste.

La prise en charge au comptoir de l’hypersensibilité dentinaire s’articule autour de 2


grands axes :

 corriger les facteurs étiologiques ;

 soulager la douleur. [52] [54]

4.2.1. Corriger les facteurs étiologiques


4.2.1.1. L’hygiène bucco-dentaire

L’apprentissage d’un brossage dentaire non agressif avec un dentifrice peu abrasif et une
brosse à dents souple est l’élément clé du conseil à l’officine afin de réduire le risque d’abrasion.
[119] Différents conseils peuvent être prodigués par le pharmacien.

Proscrire le brossage horizontal qui est nocif pour les gencives et la surface des dents.
Privilégier la technique du rouleau d’autant plus efficace et moins agressive. [119]

152
Proscrire l’utilisation d’une brosse à dents médium ou dure. Privilégier les brosses à dents
souples. Certains laboratoires proposent des gammes de brosses à dents extra-souples destinées
à limiter les douleurs survenant lors du brossage de façon à ne pas freiner l’hygiène bucco-
dentaire quotidienne : Gum ® Sensivital ou encore Elmex ® Sensitive. Rappeler au patient qu’il ne
doit pas exercer de pression trop importante lors du brossage. La brosse à dents électrique peut
de ce fait, constituer une alternative intéressante. [82] [83] [119]

Proscrire l’utilisation régulière de dentifrices trop abrasifs notamment les dentifrices


blanchissants. A titre préventif il est conseillé d’avoir recours à l’utilisation quotidienne d’un
dentifrice fluoré peu abrasif. A titre curatif les dentifrices pouvant être utilisés seront détaillés à la
suite. [119]

Insister sur la nécessité de se brosser les dents 2 fois par jour après chaque repas ainsi
que sur la nécessité d’utiliser des accessoires interdentaires appropriés afin de limiter
l’accumulation de plaque dentaire et de tartre favorisant la rétractation gingivale et donc la
survenue d’hypersensibilité. De plus, des nettoyages dentaires et interdentaires adéquats
permettront de limiter la survenue de pathologies bucco-dentaires associées pouvant aggraver
l’hypersensibilité lorsque celle-ci est déjà installée. [51] [53] Lors de la survenue de
vomissements ou suite à la consommation de substances acides, il est recommandé d’effectuer le
brossage dentaire à distance (2 à 3 heures après). [119]

Il est conseillé de consulter régulièrement un chirurgien-dentiste afin d’effectuer un bilan


dentaire. [83]

4.2.1.2. L’alimentation et le mode vie

La prise en charge de l’hypersensibilité dentinaire passe aussi par la délivrance de conseils


autres que ceux relatifs à l’hygiène bucco-dentaire.

Concernant l’alimentation il est recommandé de limiter la consommation d’aliments ou de


boissons acides (agrumes, vinaigre, jus de fruits…) ainsi que celle de boissons gazeuses. Il est
préférable de terminer les repas avec des aliments riches en calcium comme le fromage ou des
aliments neutres ou alcalins afin de réduire le pH intra-buccal. De plus il est recommandé de se
rincer la bouche à l’eau après chaque repas. [119] [128]
153
Le tabac, favorisant la récession gingivale est à limiter tant que possible. [48]

L’ensemble de ces conseils est aussi valable en prévention de l’hypersensibilité dentinaire.

4.2.2. Soulager la douleur

Les gels et pâtes dentifrices, les solutions pour bains de bouche ou les gels dentaires
renfermant des actifs désensibilisants sont souvent conseillés en première intention dans la prise
en charge de l’hypersensibilité dentinaire car non invasifs et peu coûteux. [128]

4.2.2.1. Les gels et pâtes dentifrices

Parmi les gels et pâtes dentifrices renfermant des agents désensibilisants nous pouvons
citer le dentifrice Sensodyne ® Pro, Gum ® Sensivital ou encore Elmex ® Sensitive qui comme
précédemment auront des actions différentes en fonction de la nature des actifs qu’ils contiennent.
Ils peuvent être utilisés bi-quotidiennement et ne présentent aucune particularité d’utilisation. [82]
[83] [129]

Le dentifrice Elmex ® Sensitive Professional de par sa formulation innovante (Technologie


pro argin) présente un intérêt supplémentaire. En effet, celui-ci possède des propriétés
intéressantes permettant de soulager immédiatement la douleur. Pour cela, le dentifrice devra être
déposé sur le doigt et appliqué sur la dent sensible en massant pendant une minute. Toutefois,
celui-ci n’est pas fluoré. [83]

4.2.2.2. Les solutions pour bains de bouche

Les solutions pour bains de bouche Gum ® Sensivital, Elmex ® Sensitive, Elmex ®
Sensitive Professional ou encore Sensodyne ® peuvent être utilisées en complément du brossage.
Les solutions sont prêtes à l’emploi, 10 à 15 mL matin et soir. [83] [99] [129]

4.2.2.3. Les gels dentaires

Sensigel ® peut être utilisé en complément du brossage dentaire afin de réduire la douleur
occasionnée. Celui-ci sera appliqué sur la ou les zone(s) sensible(s) soit avec une brosse à dents

154
extra-souple soit directement avec le doigt. L’application peut être renouvelée jusqu’à 3 fois par
jour. Ne pas rincer après application. Forme non accessible aux enfants de moins de 6 ans. [99]

L’ensemble de ces préparations buccales est utilisable chez la femme enceinte ou


allaitante. [99]

Toutefois, si la douleur persiste après dispensation de l’ensemble de ces conseils le sujet


devra être dirigé vers un chirurgien-dentiste. [128]

4.3. Les dychromies dentaires

De nos jours, les dents blanches sont considérées comme l’élément révélateur d’une
bonne hygiène de vie. Nombreux étant les patients souhaitant donner un nouvel éclat à leur
denture, le pharmacien devra être en mesure de délivrer un conseil de qualité. [51]

Toutefois, comme il a été vu dans le descriptif des dyschromies dentaires il en existe de 2


types : les dyschromies dentaires extrinsèques et les dyschromies dentaires intrinsèques. Le
pharmacien ne sera en mesure d’intervenir que dans la prévention ou la prise en charge des
colorations extrinsèques. [130]

Bien que le chirurgien-dentiste soit le professionnel de santé le plus habilité à poser un


diagnostic, il n’est pas toujours consulté en première intention. De ce fait, le pharmacien, avant de
délivrer un quelconque conseil, devra réaliser un questionnement précis auprès du patient afin de
l’orienter sur l’origine supposée des colorations. Parmi les questions à poser nous pouvons citer
comme exemple :

« Est-ce que vous consommez régulièrement du café ? Du thé ? Est-ce que vous fumez ?
Avez-vous une hygiène bucco-dentaire satisfaisante ? Quel est votre travail ? Utilisez-vous
fréquemment des solutions pour bains de bouche ? Prenez-vous un traitement particulier ? ».

La teinte de la coloration peut être un indice sur l’étiologie recherchée. [130]

Dès lors que les réponses données ne sont pas en faveur d’une origine extrinsèque ou que
le pharmacien émet un doute quant à l’étiologie réelle de la coloration, il devra orienter le patient
vers un chirurgien-dentiste. A l’inverse, si les réponses données orientent le pharmacien sur une
étiologie extrinsèque celui-ci sera en mesure de délivrer des conseils adaptés.

155
Au comptoir, la prise en charge des dyschromies extrinsèques comprend 2 objectifs :

 atténuer les colorations superficielles ;

 prévenir le risque de récidive.

4.3.1. Atténuer les colorations superficielles


4.3.1.1. Les éléments de nettoyage

Certains laboratoires proposent des gammes de brosses à dents manuelles spécifiques,


destinées à potentialiser l’effet des dentifrices blanchissants. Parmi elles, Elgydium ® Blancheur
ou encore Elmex ® Nettoyage intense. Les laboratoires affirment que la configuration particulière
des poils confère à ces brosses à dents des propriétés nettoyantes plus importantes qu’une brosse
à dents classique. [83] [131]

L’utilisation d’accessoires interdentaires en complément du brossage est bien sûr


recommandée.

4.3.1.2. Les dentifrices blanchissants

Afin d’atténuer les colorations dentaires, le pharmacien va être amené à conseiller des
dentifrices dits blanchissants ou antitaches. Toutefois, il est important de préciser avant tout
conseil, que ces dentifrices permettent seulement d’estomper les tâches afin que la dent retrouve
sa teinte naturelle mais en aucun cas ne la modifie. Seuls les chirurgiens-dentistes, par la
réalisation d’un acte professionnel, sont en mesure de procéder à un blanchiment des dents. [51]
[130]

Concernant les dentifrices blanchissants, 2 modalités d’utilisation apparaissent.

D’une part, les dentifrices blanchissants faiblement abrasifs qui peuvent être utilisés
quotidiennement comme un dentifrice classique (2 à 3 fois par jour) : Elgydium ® Blancheur. [131]

D’autre part, les dentifrices blanchissants hautement abrasifs ne pouvant être utilisés que 2
fois par semaine (par exemple le lundi soir et le jeudi soir) en remplacement du dentifrice habituel :
Elmex ® Nettoyage intense ou Elgydium ® Brillance et soin. Ces dentifrices ne doivent pas être
utilisés quotidiennement afin de ne pas provoquer de lésions au niveau de l’émail et des gencives

156
(Elmex ® Nettoyage intense peut être utilisé si besoin jusqu’à 1 jour sur 2 grand maximum).
Elgydium ® Blancheur peut être conseillé quotidiennement en parallèle de ces dentifrices
hautement abrasifs afin de prolonger leur efficacité. Toutefois, ces dentifrices ne peuvent être
conseillés chez l’enfant qu’à partir de 12 ans. [83] [99] [131] L’efficacité de ces dentifrices ne se
note qu’au long cours.

De plus, ces dentifrices peuvent être conseillés selon les mêmes modalités d’utilisation, en
tant que mesure préventive à la suite d’un nettoyage dentaire réalisé par le chirurgien-dentiste afin
d’en prolonger l’effet et de limiter l’apparition de nouvelles colorations. [51]

L’utilisation chez la femme enceinte ou allaitante est possible. [99]

Le bicarbonate de sodium pur peut lui aussi être utilisé en guise de dentifrice après avoir
mouillé la brosse à dents. Toutefois, étant hautement abrasif il ne sera utilisé que 2 fois par
semaine en alternance avec un dentifrice adapté. [130]

Ces dentifrices étant abrasifs, ils sont à conseiller avec précaution notamment chez les
patients souffrant d’hypersensibilité dentinaire ou chez le sujet âgé. En effet, chez ces patients, il
est conseillé de choisir un dentifrice faiblement abrasif (tenir compte du RDA) et de limiter la
fréquence d’utilisation. [24]

4.3.1.3. L’aromathérapie

Avant de citer les Huiles Essentielles (HE) utilisées dans le blanchiment des dents,
quelques rappels concernant les recommandations d’usage des HE sont nécessaires. En effet,
bien que les HE soient de plus en plus utilisées, elles ne sont pas dénuées d’effets indésirables
pour autant. Afin de limiter la survenue de désagréments certaines précautions d’emploi doivent
être respectées : bien se laver les mains avant et après utilisation, respecter les doses et
fréquences recommandées, ne pas utiliser chez la femme enceinte ou allaitante ainsi que chez
l’enfant en bas âge sans avis médical préalable, en cas d’intolérance stopper le traitement et
consulter un professionnel de santé, s’assurer de l’absence d’antécédents d’épilepsie. La
conservation doit se faire à l’abri d’une source de chaleur. [132] [133]

Comme pour toutes les médecines alternatives il n’existe pas de traitement unique en
raison de la multitude de propriétés que possèdent les différentes souches. [127] Ne seront cités
au cours de cette thèse que des exemples de conseil.
157
L’HE de citron (Citrus limon) et l’HE de tea-tree (Melaleuca alternifolia) sont des HE
reconnues à ce jour comme ayant une indication dans le blanchiment des dents. Celles-ci peuvent
être utilisées indépendamment ou en association. Pour cela déposer 1 goutte d’HE sur le dentifrice
avant chaque brossage dentaire. Concernant l’HE de citron il est préconisé de ne pas l’utiliser en
continu car elle peut altérer la surface de l’émail. [134] [127] [132]

4.3.2. Mesures hygiéno-diététiques

Hormis le respect d’une hygiène bucco-dentaire satisfaisante, d’autres conseils peuvent


être dispensés afin de prévenir l’apparition et la réapparition de coloration(s) dentaire(s). Pour
cela :

- limiter autant que possible les aliments et comportements qui altèrent la couleur
naturelle des dents : le café, le thé, le vin rouge ou encore le tabac ;

- respecter la durée limite d’utilisation des solutions pour bains de bouche renfermant des
agents antiseptiques tels que la chlorexidine ou le chlorure de cétylpyridinium ;

- signaler au médecin toute modification de la coloration des dents lors de la prise de


certaine thérapeutique comme le Tardyféron ® ;

- réaliser un détartrage régulièrement. [54] [130]

Toutefois, bien que le pharmacien n’intervienne pas dans la prise en charge des
dyschromies dentaires intrinsèques, celui-ci peut prévenir l’apparition de certaines.

Concernant la fluorose dentaire, les comprimés ou gouttes fluorés sont accessibles sans
ordonnance. De ce fait, il est important de demander au patient qui se présente au comptoir avec
une demande spontanée de thérapeutiques fluorées si une évaluation du RCI et un bilan fluoré ont
été effectués récemment en expliquant que la supplémentation fluorée par voie systémique n’est
nécessaire que chez les sujets à RCI élevé. Lorsqu’une évaluation du RCI et un bilan des apports
fluorés quotidiens ont été effectués, préciser au patient de bien respecter les posologies
préconisées et d’effectuer des contrôles réguliers chez le chirurgien-dentiste.

Concernant les tétracyclines, le pharmacien devra toujours s’assurer que la prescription est
conforme au profil du patient et qu’elle ne présente pas de contre-indications (enfant de moins de
8 ans, femme enceinte (surtout 2ème et 3ème trimestre de la grossesse) ou allaitante). [99]

158
4.4. Les maladies parodontales

Comme vu précédemment dans la classification, de nombreux dysfonctionnements


peuvent être à l’origine de l’apparition de maladies parodontales. Toutefois, la prise en charge au
comptoir n’est possible que pour certaines d’entre elles. De ce fait, le pharmacien devra dans un
premier temps questionner le patient sur la symptomatologie et observer si possible l’aspect du
tissu parodontal afin d’évaluer la sévérité de l’atteinte. Quelques exemples de question à poser :

« Vos gencives saignent-elles peu ou beaucoup ? A quel(s) moment(s) ? Est-ce


douloureux ? Présentez-vous une pathologie particulière ? Etes-vous enceinte ? Présentez-vous
une sensibilité inhabituelle ? Notez-vous un déchaussement des dents ? Avez-vous de la fièvre ?»

En fonction des éléments obtenus, s’il juge l’atteinte gingivale trop sévère et/ou lorsque
l’état pathologique (diabète, cardiopathies…) ou physiologique (grossesse) du sujet est à risque de
complications, il devra orienter en urgence son patient vers un autre professionnel de santé. En
cas de symptômes en faveur d’une parodontite le patient sera orienté vers un chirurgien-dentiste.
[135]

A l’inverse si la lésion semble peu sévère, une prise en charge au comptoir est possible.
Cependant, il ne sera du ressort du pharmacien d’intervenir que lorsqu’une hygiène bucco-dentaire
négligée semble être l’élément causal de la pathologie.

Quelques questions seront donc nécessairement posées : « A quelle fréquence vous


brossez-vous les dents ? Pendant combien de temps ? Comment ? Utilisez-vous des accessoires
interdentaires ? Quel est votre dentifrice ? De quand date votre dernier détartrage ?».

Dès lors que les réponses semblent être en faveur d’une hygiène bucco-dentaire
inadéquate le pharmacien sera donc en mesure de prodiguer un ensemble de conseils visant à
l’améliorer. De plus, il pourra éventuellement rechercher, dans la mesure du possible, grâce à
l’historique ou le dossier pharmaceutique du patient, si celui-ci présente des facteurs aggravants
comme la prise de certaines thérapeutiques (contraceptifs, anti-épileptiques…).

Le pharmacien ne sera donc en mesure d’intervenir sur le plan curatif que pour des
atteintes superficielles ne présentant aucun signe de gravité.

La prise en charge des lésions gingivales s’articule autour de 3 grands axes :

 renforcer le contrôle mécanique de la plaque dentaire ;

 assurer un contrôle chimique de la plaque dentaire ;

 soulager la douleur.

159
Toutefois, si le patient revient à l’officine après délivrance et mise en pratique des différents
conseils en annonçant que les symptômes persistent, il devra être dirigé vers un autre
professionnel de santé.

Le pharmacien intervient aussi dans la prévention de l’atteinte gingivale notamment chez


les personnes dont le développement de maladies parodontales constitue une source de
complications. C’est le cas par exemple en début de grossesse, lors d’une primo prescription chez
un sujet diabétique… L’ensemble des conseils délivrés sera destiné à maintenir des gencives en
bonne santé. [61] La prophylaxie de l’atteinte parodontale consiste donc en la délivrance de
conseils permettant au quotidien d’assurer un contrôle mécanique et chimique satisfaisants de la
plaque dentaire.

4.4.1. Comment préserver une bonne santé gingivale ?


4.4.1.1. Le contrôle mécanique de la plaque dentaire

Le choix de la brosse à dents revient au patient mais celle-ci doit rester de préférence
souple ou médium : Elmex ® souple ou médium. Certains laboratoires proposent des brosses à
dents adaptées permettant, d’après une conformation particulière en X, d’éliminer la plaque
dentaire plus efficacement par comparaison à une brosse à dents classique : Elgydium ® Anti-
plaque. [83] [84] L’utilisation de la brosse à dents électrique est tout à fait possible. [62]

L’utilisation complémentaire d’accessoires interdentaires est primordiale afin de parfaire le


brossage et limiter la survenue d’inflammation gingivale dans les zones non accessibles au
brossage dentaire. Le choix de l’accessoire dépendra de la taille des espaces interdentaires. [81]

L’utilisation de révélateurs de plaque est fortement conseillée afin de s’assurer de la bonne


efficacité du brossage. [62]

Les prothèses dentaires ou encore les appareils orthodontiques sont des zones privilégiées
pour l’accumulation de la plaque dentaire. Il est donc important de préciser que l’hygiène bucco-
dentaire passe aussi par l’entretien de ces éléments là. [62]

4.4.1.2. Le contrôle chimique de la plaque dentaire

Le contrôle chimique de la plaque dentaire consiste en l’utilisation de préparations buccales


renfermant des agents antiseptiques destinés à réduire l’accumulation de plaque et limiter sa

160
reformation. De ce fait, selon l’indication, ces préparations antiseptiques permettront de prévenir
les gingivites ou de réduire l’inflammation gingivale. Dans cette sous partie les préparations citées
auront pour but de réduire l’accumulation de plaque afin de prévenir l’apparition de lésions
gingivales. [33]

Concernant le choix du dentifrice, plusieurs laboratoires développent des dentifrices dont la


formulation est destinée à maintenir les gencives en bonne santé. Parmi eux : Gum ® Gingidex,
Méridol ®, Colgate total ® Pro-soin des gencives ou encore Elgydium ® Anti-plaque. [24] [82]
[83] [84] Certains de ces dentifrices renferment un ou plusieurs agents antiseptiques qui peuvent
être utilisés quotidiennement sans contrainte (Méridol ®, Colgate total ® Pro-soin des gencives).
D’autres renferment des agents antiseptiques à des concentrations minimales efficaces rendant
possible leur utilisation au quotidien (Gum ® Gingidex., Elgydium ® Anti-plaque). [24]

Le laboratoire Weleda a développé une pâte dentifrice 100 % d’origine naturelle contenant
un extrait de racine de rathania, un extrait de résine de myrrhe et des huiles essentielles. Grâce
aux propriétés de chacun des composants, elle est destinée à lutter contre le développement de la
plaque dentaire et permet ainsi de protéger les gencives. Il s’agit de la pâte dentifrice au Rathania
®. Celle-ci peut être utilisée quotidiennement. [136]

Comme pour les dentifrices, certaines solutions pour bains de bouche peuvent être
utilisées quotidiennement afin de maintenir des gencives en bonne santé : Meridol ®, Listérine ®
Protection dents et gencives ou encore Gum ® Gingidex. Ces solutions sont prêtes à l’emploi, 10 à
15 mL de solution pure sont à utiliser 2 fois par jour. Comme toutes les solutions pour bains de
bouche elles sont déconseillées chez l’enfant de moins de 6 ans à l’exception de Listerine ®
déconseillée chez l’enfant de moins de 12 ans en raison de la forte teneur en alcool. [82] [83]
[137]

L’ensemble de ces préparations peut être utilisé chez la femme enceinte ou allaitante. [99]

L’utilisation quotidienne de ces préparations buccales est fortement recommandée chez les
patients présentant des facteurs de risque (diabète, grossesse…). [33] Il est généralement
conseillé à ces patients là de consulter régulièrement un chirurgien-dentiste afin de rechercher
d’éventuel(s) signe(s) d’atteinte parodontale. [68]

Chez un patient n’étant pas sujet à d’éventuelles complications il est conseillé d’effectuer
un détartrage tous les 6 mois. [135]

161
4.4.2. La prise en charge des gingivites
4.4.2.1. Le contrôle mécanique de la plaque dentaire

Le principe est le même que celui abordé précédemment. Toutefois, le matériel à conseiller
peut différer.

En effet, un patient qui souffre de gingivite est un patient qui a les gencives irritées. De ce
fait, jusqu’à disparition des symptômes, il est conseillé d’utiliser une brosse à dents extra-souple
telle que Elgydium ® Sensitive, Inava ® Parodontie ou encore Méridol ® Post-opératoire. [33]

Concernant le choix des accessoires interdentaires, il peut être judicieux d’utiliser des
accessoires imprégnés d’un antiseptique comme le fil dentaire Dentofil ® Chlorexidine, d’imbiber
les brossettes interdentaires de chlorexidine ou encore d’additionner un bain de bouche
antiseptique dans le réservoir de l’hydropropulseur. Toutefois, ceci ne sera réalisé que sur une
courte durée. [33] [91]

Comme précédemment, l’utilisation de révélateurs de plaque dentaire est fortement


recommandée afin d’éliminer efficacement la plaque dentaire. [62]

Le brossage de la langue à l’aide d’un gratte-langue ou d’une brosse à dents souple peut
être recommandé afin de limiter le risque de mauvaise haleine, fréquent lors d’une gingivite. [62]

Tout ceci doit être associé à un nettoyage professionnel car la plaque sous-gingivale, de
par sa localisation, ne pourra pas être éliminée autrement. [61]

4.4.2.2. Le contrôle chimique de la plaque dentaire

Il consistera comme précédemment en l’utilisation de préparations buccales renfermant des


agents antiseptiques.

Dans un premier temps, le traitement d’attaque reposera sur l’utilisation de dentifrices, de


solutions pour bains de bouche ou encore de gels renfermant des agents antiseptiques différents
ou plus hautement concentrés que ceux détaillés précédemment afin d’éliminer les bactéries
parodontopathogènes et ainsi réduire l’inflammation gingivale. Le traitement devra être de courte
durée.

Dans un deuxième temps, les traitements détaillés précédemment en tant que mesures
préventives, pourront être mis en place comme traitement de fond de façon à lutter contre la

162
réapparition de la plaque dentaire et donc de l’inflammation gingivale. [61] Ceux-ci ne seront pas
repris ici.

4.4.2.2.1. Les dentifrices

Parmi les dentifrices qu’il est possible d’utiliser nous trouvons : Gum ® Paroex, Hextril ® ou
encore Parogencyl ® Sensibilité gencives. Aucune précaution d’emploi particulière n’est à prendre
en considération. [99] Leur utilisation est possible chez la femme enceinte ou allaitante. [99]

4.4.2.2.2. Les solutions pour bains de bouche

A ce jour, une multitude de solutions pour bains de bouche antiseptiques disposent d’une
indication dans la prise en charge de la gingivite. (Tableau 22)

Nom de spécialité Conditions d’utilisation

EludrilGé ® et EludrilPro ® 10 à 20 mL à diluer

EludrilPerio ® 1 godet doseur non dilué

Hextril ® Peut être utilisé pur ou dilué au demi (si


sensation douloureuse)

Alodont ® De 7 à 12 ans : 1 godet doseur dilué a moitié


A partir de 12 ans : 1 godet doseur non dilué

Gum ® Paroex 15 mL non dilué

Bétadine ® Solution pour bain de bouche 2 cuillères à café diluées dans un verre d’eau
ou une unidose diluée dans un verre d’eau

Dentex ® 10 mL non dilué

Tableau 22 : Solutions pour bains de bouche utilisées dans le traitement de la gingivite [99]

Le bain de bouche Givalex ® présente la particularité d’associer dans sa formulation un


agent antiseptique, un anesthésique local et un anti-inflammatoire. La solution nécessite d’être
diluée : 10 mL de solution dans 40 mL d’eau.

163
L’utilisation de solutions pour bains de bouche sans alcool est préférable chez la femme
enceinte ou allaitante. Rappelons que la Bétadine ® Solution pour bain de bouche est contre-
indiquée à partir du 1er trimestre de la grossesse et pendant l’allaitement. [99]

4.4.2.2.3. Les gels gingivaux

Les spécialités Elugel ®, Hextril ® et Pyralvex ® Gel buccal peuvent être utilisées en
complément des dentifrices et solutions pour bains de bouche détaillés précédemment. Il est
généralement recommandé de les appliquer 3 à 4 fois par jour en massant la ou les zones
douloureuses de façon à maintenir l’asepsie locale. L’utilisation pendant la grossesse et
l’allaitement est possible. [99]

4.4.2.3. Soulager la douleur

Certaines spécialités antalgiques peuvent être utilisées localement afin de réduire


l’inflammation et la douleur occasionnée. Toutefois, celles-ci ne renfermant pas d’agents
antiseptiques n’ont aucun impact sur les bactéries parodontopathogènes et donc sur la réduction
de la plaque dentaire. De ce fait, afin d’assurer une prise en charge globale, elles ne doivent être
utilisées qu’en complément des préparations buccales antiseptiques citées précédemment. [24]

Parmi les préparations buccales antalgiques pouvant être utilisées :

- Hyalugel ® Gel buccal : appliquer une fine couche de gel 3 à 5 fois par jour ;

- Pyralvex ® Gel buccal : 2 à 4 applications par jour ;

- Arthrodont ® Pâte gingivale : 1 application sur la zone douloureuse après chaque repas
à l’aide d’une brosse à dents souple ou directement avec le doigt, attendre 5 à 10
minutes puis rincer (ne pas utiliser chez l’enfant de moins de 3 ans) ;

- URGO ® Plaies et lésions de la bouche : 2 à 3 pulvérisations 3 fois par jour (utilisable


dès 36 mois) ;

- Hyalugel ® Spray : 1 à 2 pulvérisations 3 à 5 fois par jour ;

- Hyalugel ® Solution pour bain de bouche : 10 mL de solution 2 à 3 fois par jour. [99]
[138]

Seule la spécialité Pansoral ® associe dans sa formulation un antiseptique et un


antalgique. 1 à 4 applications par jour. Utilisable chez l’enfant de plus de 6 ans. [99]

164
L’ensemble de ces préparations est utilisable chez la femme enceinte et allaitante.

4.4.2.4. Les médecines alternatives


4.4.2.4.1. L’homéopathie

L’homéopathie constitue une alternative intéressante car contrairement à l’aromathérapie,


l’utilisation est possible chez la femme enceinte et allaitante ainsi que chez l’enfant à tout âge
quelle que soit la souche. La souche, la dilution et la posologie choisies sont à adapter aux
symptômes exprimés par le patient. Ces traitements peuvent être utilisés en complément de ceux
détaillés précédemment à condition que le dentifrice ne soit pas mentholé.

En règle générale si les gencives sont rouges, enflammées et douloureuses il est conseillé
Belladonna 5 CH, 2 granules 3 fois par jour.

En fonction des modalités, d’autres souches peuvent être associées à Belladonna.

Si la langue est blanche, qu’elle garde l’empreinte des dents et que le sujet se plaint de
saliver et d’avoir une haleine fétide : Mercurius solubilis 5 CH, 2 granules 3 fois par jour.

Si le sujet présente des ulcérations au niveau de la gencive : Mercurius corrosivus 5 CH, 2


granules 3 fois par jour.

Si le sujet saigne beaucoup : Phosphorus 9 CH, 2 granules 3 fois par jour. [123]

4.4.2.4.2. L’aromathérapie

Diverses HE sont reconnues à ce jour comme possédant des propriétés intéressantes dans
le traitement de l’inflammation gingivale. Parmi elles : l’HE de menthe (Mentha piperita) ou encore
l’HE de tea-tree (Melaleuca alternifolia). Masser les zones douloureuses avec 1 goutte d’HE. [127]
[134]

L’HE de menthe peut être utilisée seule ou en en association à d’autres HE. Nous pouvons
citer comme exemple la préparation suivante : 0,4 mL d’HE de lavande vraie (Lavandula
angustifolia) + 0,3 mL d’HE d’eucalyptus citronné (Eucalyptus citriodora) + 0,1 mL d’HE de menthe
poivrée (Mentha piperita) + 0,1 mL d’HE d’immortelle (Helichrysum italicum ssp serotinum) + 0,1
mL d’HE de laurier noble (Laurus nobilis) + de l’huile végétale de millepertuis (Hypericum
perforatum) en quantité suffisante pour 10 mL. [127]

165
4.4.2.4.3. La phytothérapie

Différentes plantes peuvent être utilisées après décoction sous forme de bains de bouche
afin de soulager l’inflammation gingivale. Parmi elles :

- la guimauve (Althaea officinalis) : réaliser une décoction avec 50 g de racines pour 1L


d’eau ;

- la menthe (Mentha piperita) : réaliser une décoction de feuilles de menthe avec environ
10 pincées pour 1L d’eau ;

- le millepertuis (Hypericum perforatum) : réaliser une décoction avec 50 g de sommités


fleuries pour 1L d’eau ;

- la sauge officinale (Salva officinalis) : réaliser une décoction à partir d’une poignée de
feuilles et de fleurs dans 1L d’eau. [127]

4.4.2.5. Le tabac

La consommation de tabac est très délétère pour l’état de santé parodontal. En effet
différentes études montrent que la prévalence des parodontites (avec perte osseuse) ou encore
celle des gingivites ulcéro-nécrotiques est plus importante chez le sujet fumeur que chez le non-
fumeur. Ceci s’explique par l’effet néfaste du tabac sur la microcirculation parodontale ainsi que
sur le système immunitaire aboutissant à une diminution de la réponse mise en place. [139]

Il est donc primordial d’inciter le sujet fumeur à réduire voire stopper sa consommation de
tabac après lui avoir expliqué son action néfaste sur l’état de santé du parodonte.

4.4.2.6. Cas particulier de la femme enceinte

La grossesse est une période à forts risques gingivaux qui, lorsqu’ils ne sont pas pris à
temps peuvent évoluer en parodontite entraînant des conséquences néfastes sur le bon
déroulement de la grossesse. Le pharmacien en tant que professionnel de santé est souvent la
première personne consultée en début de grossesse. Il est donc de son devoir de sensibiliser la
future maman à l’importance du respect d’une bonne hygiène bucco-dentaire et de l’inciter à
consulter régulièrement un chirurgien-dentiste au cours de sa grossesse. De plus, un rappel sur la
symptomatologie de la gingivite pourra être effectué afin que celle-ci soit amenée à consulter
rapidement dès lors qu’elle en exprimera les premiers signes. [61] Concernant le choix des

166
éléments de nettoyage, il peut être judicieux de conseiller une brosse à dents spécifique comme
Inava ® Maternité spécialement conçue pour aider les futures mamans à protéger leur capital
parodontal. [85]

4.5. Les aphtes

Lorsqu’un patient se présente au comptoir en se plaignant de la présence de lésion buccale


douloureuse qu’il assimile à un aphte, le pharmacien devra dans la limite du possible s’assurer que
la nature de la lésion est bien celle supposée par le patient. Il devra donc rechercher les signes
caractéristiques de la lésion aphteuse : lésion généralement plate, à fond nécrotique recouvert
d’un enduis fibrineux jaunâtre, entourée d’un halo inflammatoire rouge. Si le pharmacien présente
un doute quant à la nature de la lésion, celui-ci devra orienter le patient vers un professionnel de
santé plus compétent afin de mettre en place le traitement adéquat.

Le pharmacien n’intervient dans son rôle de conseil que dans la prise en charge d’aphtes
vulgaires survenant occasionnellement (moins de 4 fois par an). Il devra donc réaliser un
questionnement précis auprès du patient afin de s’assurer qu’il ne s’agit que d’une lésion aphteuse
simple vulgaire. Parmi les questions les plus importantes :

« La survenue de lésions est-elle récurrente ? Si oui, combien dénombrez-vous d’épisodes


au cours de l’année ? Avez-vous ou avez-vous eu de la fièvre ? Présentez-vous des lésions
similaires sur d’autres parties du corps ? ».

De plus, celui-ci, dans la mesure du possible, devra prendre connaissance de la taille, du


nombre et de la localisation de la ou des lésions présentes dans la cavité buccale afin de
rechercher un éventuel signe de gravité. [99] [135]

A quel moment la consultation médicale est-elle nécessaire ?

Bien que l’aphte soit une affection bénigne ne nécessitant généralement pas de
consultation médicale, certaines caractéristiques ou symptômes associés doivent amener le
pharmacien à orienter son patient vers un médecin. Parmi eux : la présence de fièvre, une lésion
qui saigne ou qui a du mal à cicatriser, la survenue récurrente de poussées aphteuses (plus de 4
par an), la présence de lésions de grandes tailles (plus de 1 centimètre de diamètre), la présence
simultanée de plus de 10 lésions dans la cavité buccale ou encore la présence d’ulcérations sur la
muqueuse génitale. [99] [135] [140]

Si un seul de ces symptômes est présent, le patient devra être dirigé vers un médecin.
167
Lorsque le questionnement et les signes cliniques semblent être en faveur d’un aphte
vulgaire un ensemble de questions lui permettra de rechercher l’étiologie supposée :

« Avez-vous consommé des fruits secs ? Du gruyère ? Fumez-vous ? Prenez-vous un


traitement particulier ? Quel dentifrice utilisez-vous ?... ».

La cause alimentaire est généralement la plus courante.

De ce fait, la prise en charge de l’aphte au comptoir vise à :

 soulager la douleur ;

 limiter le risque de surinfection ;

 limiter le risque de récidive. [75] [103]

Toutefois, si les lésions persistent après dispensation de l’ensemble de ces conseils le


sujet devra être dirigé vers un autre professionnel de santé. [128]

4.5.1. Soulager la douleur

La composante douloureuse doit être prise en charge en première intention. Pour cela,
différentes spécialités renfermant des antalgiques peuvent être conseillées. [71]

Comme vu précédemment les topiques à visée antalgique seront majoritairement sous


forme de gels, de solutions pour bains de bouche, de comprimés, de pastilles à sucer ou encore
de collutoires. Les formulations ainsi que les formes galéniques n’étant pas toutes adaptées à
l’enfant, le conseil à dispenser ne sera pas le même chez l’enfant et l’adulte.

4.5.1.1. Chez l’enfant de moins de 6 ans

Les gels et les sprays font partie des rares formes pouvant être utilisées chez l’enfant de
moins de 6 ans.

 Les gels buccaux

Parmi les formulations antalgiques adaptées à l’enfant nous pouvons citer :


168
- Aftagel ® : 1 application à renouveler si nécessaire au cours de la journée ;

- Gum ® Aftamed junior : 1 application à renouveler si nécessaire 2 à 3 fois par jour


après chaque repas ;

- Hyalugel ® : appliquer une fine couche de gel 3 à 5 fois par jour. [99]

Certains renferment à la fois un antalgique et un antiseptique :

- Pansoral ® Junior & orthodontie : 1 application 3 fois par jour (ne peut être utilisé chez
l’enfant de moins de 3 ans). [99]

L’application sera réalisée par un adulte jusqu’à ce que l’enfant devienne autonome. Celui-
ci devra bien se laver les mains avant et après application. La quantité appliquée devra recouvrir la
totalité de la surface de l’aphte. [99]

 Les sprays buccaux

Parmi les formulations antalgiques adaptées à l’enfant nous pouvons citer :

 Urgo ® Plaies et lésions de la bouche : 2 à 3 pulvérisations 3 fois par jour (utilisable dès 36
mois) ;

 Hyalugel ® Spray : 1 à 2 pulvérisations 3 à 5 fois par jour. [99] [138]

4.5.1.2. A partir de 6 ans

A partir de l’âge de 6 ans l’ensemble des préparations buccales à visée antalgique peut
être utilisé. Il n’y a pas d’intérêt à cumuler deux formes renfermant des anesthésiques locaux et/ou
des antiseptiques.

 Les gels buccaux

Parmi les gels buccaux à visée antalgique nous pouvons citer :

- Hyalugel ® : appliquer une fine couche de gel 3 à 5 fois par jour ;

- Aftagel ® : 1 application à renouveler si nécessaire au cours de la journée ;

- Gum ® Aftamed adulte : 1 application à renouveler si nécessaire 2 à 3 fois par jour


après chaque repas ;

- Pyralvex ® : 2 à 4 applications par jour. [99]

Comme précédemment, certains gels renferment à la fois un antalgique et un antiseptique :


169
- Pansoral ® : 1 à 4 applications par jour. [99]

Les modalités d’application sont identiques à celles détaillées précédemment. L’utilisation chez la
femme enceinte ou allaitante est possible. [99]

 Les solutions pour bains de bouche

Les solutions pour bains de bouche Gum ® Aftamed (junior ou adulte) et Hyalugel ® à base
d’acide hyaluronique sont destinées à soulager la douleur et favoriser la cicatrisation. 10 mL de
solution 2 à 3 fois par jour. La formulation adulte est utilisable chez la femme enceinte ou
allaitante. [99]

Les solutions pour bains de bouche EludrilGé ® et EludrilPro® bien qu’étant reconnues
pour leurs propriétés antiseptiques présentent l’avantage de renfermer dans leur formulation un
anesthésique local (chlorobutanol) qui peut permettre de soulager la douleur tout en limitant le
risque de surinfection. Spécialités utilisables chez la femme enceinte.

Des bains de bouche à base d’acide acétyl salicylique (Aspégic ®) peuvent être réalisés 4
à 5 fois par jour pour soulager la douleur. Pour cela dissoudre un sachet de 250 ou 500
milligrammes dans un demi-verre d’eau. [141] Non préconisé chez la femme enceinte.

 Les comprimés à sucer

Comme pour les gels, certains comprimés renferment un antalgique et un antiseptique :

- Aphtoral ® : 1 à 3 comprimés par jour chez l’enfant de 6 à 15 ans et 1 à 4 comprimés


chez l’enfant de plus de 15 ans. [99]

Les comprimés doivent être sucés lentement sans être croqués à proximité de la lésion à
traiter. L’utilisation chez la femme enceinte ou allaitante est possible. [99]

 Les pastilles à sucer

Certaines pastilles à sucer renfermant des anesthésiques locaux et des antiseptiques, bien
que conseillées principalement dans le traitement du mal de gorge, peuvent aussi être utilisées
dans le traitement symptomatique des aphtes. Parmi elles : Drill ® (1 à 3 pastilles par jour de 6 à
15 ans puis 1 à 4 pastilles par jour à partir de 15 ans) ou encore Cantalène ® (1 à 3 pastilles par
jour de 6 à 15 ans puis 1 à 6 pastilles par jour à partir de 15 ans). Les risques liés à l’utilisation de
ces produits au cours de la grossesse ou de l’allaitement étant peu connus à ce jour, la délivrance
de ces produits peut nécessiter un avis médical préalable. [99]

170
 Les collutoires

Comme pour les pastilles à sucer ce sont des spécialités généralement conseillées dans le
traitement du mal de gorge. Toutefois, en renfermant des anesthésiques locaux et des
antiseptiques elles peuvent être utilisées dans le traitement symptomatique des aphtes.

Parmi les spécialités renfermant un anesthésique local et un antiseptique nous pouvons


citer comme exemple :

- Eludril ® Collutoire : 1 pulvérisation 2 à 3 fois par jour chez l’enfant de 6 à 12 ans et


jusqu’à 1 pulvérisation 3 à 5 fois par jour chez l’enfant de plus de 12 ans ;

- Colludol ® : 1 pulvérisation 3 fois par jour chez l’enfant de 6 à 15 ans puis 1 à 2


pulvérisations 3 fois par jour chez l’enfant de plus de 15 ans ;

- Humex ® Mal de gorge : 1 pulvérisation 2 à 3 fois par jour chez l’enfant de 6 à 18 ans
puis 1 pulvérisation 4 à 6 fois par jour à partir de 18 ans. [99]

La pulvérisation doit être effectuée sur la zone douloureuse. L’utilisation chez la femme
enceinte ou allaitante est possible.

Cependant, l’inconvénient rencontré lors de l’utilisation de ces différentes formes galéniques


est la faible persistance dans le temps de leur effet. [102] Pour cela, le laboratoire Urgo a
développé une solution filmogène destinée, après application, à soulager la douleur mais surtout à
la protéger des agressions extérieures (aliments, boissons) pendant une durée de 4 heures : Urgo
Filmogel ® Aphtes et petites plaies buccales. La solution est à appliquer sur la lésion à l’aide d’une
spatule. Attendre quelques secondes que le film se forme avant de refermer la bouche. Il est
préconisé, afin d’avoir un effet optimal, de l’appliquer avant les repas avec possibilité de
renouveler l’application jusqu’à 4 fois par jour si nécessaire. Tant que le film reste visible il n’est
pas nécessaire de réaliser une nouvelle application. Cette forme n’est utilisable que chez l’enfant à
partir de 6 ans en raison de la présence d’alcool. [138]

Quelle que soit la spécialité utilisée le traitement doit être poursuivi jusqu’à disparition des
symptômes, à l’exception des spécialités renfermant des agents antiseptiques. [99]

4.5.2. Limiter le risque de surinfection

Afin de limiter le risque de surinfection, le pharmacien peut proposer à son patient d’utiliser
des préparations buccales renfermant des agents antiseptiques.

171
Les solutions pour bains de bouche et les pastilles à sucer sont généralement les formes
les plus conseillées. Toutefois, n’étant pas adaptées chez l’enfant de moins de 6 ans d’autres
formes peuvent être utilisées telles que les collutoires. [99]

Cependant, ces préparations buccales ne présentent un intérêt que lorsqu’il n’a pas été
conseillé préalablement, pour limiter la douleur, une spécialité renfermant déjà un antiseptique.
Elles ne doivent être utilisées que sur une courte durée. [71]

 Les solutions pour bains de bouche

Parmi les solutions pour bains de bouche antiseptiques détaillées dans la troisième partie,
seulement quelques unes possèdent une indication dans le traitement de l’aphte (Tableau 23).

Spécialités Posologie Conditions d’utilisation

EludrilGé ® 10 à 15 ml à diluer
EludrilPro ® 1 bain de bouche 2 à 3 fois par 10 à 20 ml à diluer
jour après chaque repas
Hextril ® Peut être utilisé pur ou dilué au
demi (si sensation douloureuse)

Tableau 23 : Bains de bouche antiseptiques utilisés dans le traitement de l’aphte [99]

 Les pastilles à sucer

Bien que conseillées principalement dans le traitement du mal de gorge, certaines pastilles
à sucer renfermant des agents antiseptiques peuvent être utilisées dans le traitement
symptomatique des aphtes. Parmi elles : Lyso-6 ® (6 à 8 pastilles par jour), Humex ® Mal de
gorge (1 à 3 pastilles par jour de 6 à 15 ans puis 4 à 6 pastilles par jour à partir de 15 ans) ou
encore Lysopaïne ® (3 à 6 pastilles par jour). [99]
L’utilisation de ces produits au cours de la grossesse ou de l’allaitement ne semble pas
poser de problème particulier. [99]

 Les collutoires

Afin de limiter le risque de surinfection chez l’enfant de moins de 6 ans certains collutoires
antiseptiques peuvent être une bonne alternative :
- Collu-Hextril ® utilisable à partir de 30 mois : 1 à 2 pulvérisations 3 fois par jour ;
- Collunovar ® utilisable chez l’enfant de plus de 36 mois : 1 pulvérisation 2 à 3 fois par
jour de 3 à 15 ans puis 1 pulvérisation 4 à 6 fois par jour à partir de 15 ans.

172
Utilisation possible chez la femme enceinte ou allaitante. [99]

4.5.3. Limiter le risque de récidive

Afin de prévenir le risque de récidive il est important de préciser au patient de limiter les
comportements aphtogènes d’origine alimentaire principalement en réduisant la consommation de
noix, de noisettes, de gruyère, de crustacés, de fraises…

4.5.4. Les médecines alternatives


4.5.4.1. L’homéopathie

Une souche revient systématiquement et constitue le traitement homéopathique de


première intention dans le traitement de l’aphte lorsque la lésion est très douloureuse : Borax 5
CH, 2 granules 3 fois par jour.

En fonction des modalités d’autres souches peuvent être associées à Borax.

Si la lésion est exsudative : Kalium Bichromicum 5 CH, 2 granules 3 fois par jour.

Si l’aphte est légèrement fissuré, sanguinolent, douloureux et très sensible au chaud et au


froid : Nitricum acidum 5 CH, 2 granules 3 fois par jour.

Si l’aphte et la langue sont blancs et associés à une hypersalivation et une haleine fétide :
Mercurius solubilis 5 CH, 2 granules 3 fois par jour.

Si l’aphte est fissuré, sanguinolent et associé à une langue blanche et épaisse : Mercurius
corrosivus, 5 CH, 2 granules 3 fois par jour voire 6 à 8 fois par jour si douleur importante.

Si l’aphte est plus douloureux la nuit : Lachesis 5 CH (si la lésion est très localisée) ou
Lachesis 7 CH (si la lésion est plus étendue), 2 granules 3 fois par jour. [123] [142]

De plus, il existe des spécialités homéopathiques renfermant plusieurs souches telles que
Homéoaftyl ® (Borax 5 CH, Kalium bichromicum 5 CH, Sulfuricum acidum 5 CH) ou encore
Aftosium ® (Borax 5 CH, Magnesia carbonica 5 CH, Mercurius cyanatus 5 CH, Sulfuricum acidum
5 CH). Toutes deux sont sous forme de comprimés à faire fondre sous la langue avec une
posologie de l’ordre de 1 comprimé à renouveler 4 à 5 fois dans la journée si nécessaire.
Cependant, cette forme n’est pas adaptée chez l’enfant de moins de 6 ans. [99]

173
De plus, il peut être conseillé comme solution pour bain de bouche de la teinture mère de
Phytolacca ou de Calendula. Pour cela, il suffit de diluer 10 gouttes de teinture mère dans un verre
d’eau et de gargariser le contenu environ 2 fois par semaine. [123]

4.5.4.2. L’aromathérapie

Différentes HE peuvent être utilisées localement afin de traiter les aphtes. Parmi elles : l’HE
de tea-tree (Melaleuca alternifolia), l’HE de lavande (Lavandula angustifolia) ou encore l’HE de
sauge (Salva officinalis). Déposer 1 goutte de l’HE choisie sur l’aphte avec un doigt propre ou à
l’aide d’un coton-tige. Renouveler l’application jusqu’à 6 fois par jour. [134] [127]

Les HE de lavande et de tea-tree peuvent être utilisées en association à d’autres HE. Nous
pouvons citer comme exemple le mélange suivant : 5 mL d’HE de ravensare anisé (Ravensara
aromatica) + 5 mL d’HE de tea-tree (Melaleuca alternifolia) + 3 mL d’HE de lavande vraie
(Lavandula angustifolia) + 0,2 mL d’HE de laurier noble (Laurus nobilis) + 2,8 mL d’HE de myrrhe
(Commiphora molmol) + de l’huile végétale de calophylle inophyle (Calophyllum inophyllum) en
quantité suffisante pour 30 mL. Appliquer avec un doigt propre ou un coton-tige quelques gouttes
de ce mélange jusqu’à 6 fois par jour. [127]

4.5.4.3. La phytothérapie

Différentes plantes peuvent être utilisées, après infusion ou décoction, sous forme de bains
de bouche afin de traiter l’aphte. Parmi elles :

- la lavande vraie (Lavandula angustifolia) : faire infuser une cuillère à café de sommités
fleuries pour une tasse d’eau chaude ;

- la sauge officinale (Salva officinalis) : réaliser une décoction à partir d’une poignée de
feuilles et de fleurs dans 1L d’eau. [127]

4.5.5. L’hygiène bucco-dentaire

La lésion aphteuse ne nécessite pas de prise en charge particulière en termes d’hygiène


bucco-dentaire. Les recommandations relatives au nettoyage dentaire et interdentaire sont
identiques à celles d’un brossage classique.

174
Toutefois, chez les personnes ayant tendance à avoir un brossage dentaire trop vigoureux,
il peut être judicieux de conseiller l’utilisation d’une brosse à dents souple voire extra-souple pour
limiter l’apparition de micro-lésions au sein de la cavité buccale susceptibles d’évoluer en lésion
aphteuse chez les personnes les plus sensibles. [70]

De la même façon, chez les patients porteurs de prothèses, celles-ci doivent être bien
adaptées afin de limiter la survenue de blessures favorisant la survenue d’aphtes. [70]

Aucune particularité n’est faite quant au choix du dentifrice, si ce n’est qu’il est préférable
de limiter l’utilisation d’un dentifrice renfermant dans sa composition du laurylsulfate de sodium,
détergent considéré comme favorisant la survenue d’aphtes. [70]

4.6. L’halitose

La suppression du ou des facteurs étiologiques est l’élément clé de la prise en charge de la


mauvaise haleine. Toutefois, celle-ci n’est pas toujours du ressort du pharmacien. De ce fait, avant
de délivrer un quelconque conseil le pharmacien devra poser un certain nombre de questions afin
d’obtenir un maximum d’informations sur l’étiologie supposée. En fonction des réponses obtenues
celui-ci pourra être en mesure de savoir si la prise en charge relève d’un professionnel de santé
plus adapté ou si celle-ci peut être assurée par la simple dispensation de conseils au comptoir.
Différentes questions devront donc être posées :

« Cette sensation de mauvaise haleine est-elle perçue tous les jours ou juste
ponctuellement ? Si récurrent, à quel(s) moment(s) de la journée en particulier (matin, après les
repas, en continu..) ? »

« Est-ce que ce problème a été ressenti par une tierce personne ? Avez-vous déjà été
traité pour ce problème ? »

« De quand date votre dernière consultation chez le dentiste ? Etes-vous sujet aux caries ?
Souffrez-vous de problèmes des gencives ? Prenez vous un traitement particulier ? »

« Avez-vous une hygiène bucco-dentaire suffisante ? Consommez-vous beaucoup


d’aliments tels que l’ail, l’oignon, les épices, le café ? Fumez-vous ? Consommez-vous des
boissons alcoolisées ? Buvez-vous suffisamment d’eau au cours de la journée? »

Ce questionnement est réalisé de façon à permettre au pharmacien de cerner l’étiologie


éventuelle. Différents cas peuvent se présenter.

175
Dès les premières questions le pharmacien pourra être en mesure de supposer si le patient
souffre d’halitose qualifiée précédemment de vraie ou si l’on rentre dans le cadre d’une personne
souffrant de pseudo-halitose ou d’halitophobie. Si le pharmacien suppose que le patient souffre de
pseudo-halitose ou d’halitophobie il devra l’orienter vers un professionnel de santé plus adapté.

Lorsque le pharmacien considère que les plaintes annoncées par le patient correspondent
au profil de l’halitose vraie, la poursuite du questionnement lui permettra de rechercher une
éventuelle cause buccale. Plusieurs situations sont possibles.

Si le patient n’a pas consulté son chirurgien-dentiste récemment et/ou qu’il se plaint au-delà
de la mauvaise haleine d’autres désordres buccaux ; il sera préférable de l’orienter vers un
chirurgien-dentiste qui s’assurera que ce désagrément n’est pas la conséquence d’un autre trouble
bucco-dentaire.

Si le patient prend un traitement entraînant une sécheresse buccale, il devra être orienté
vers son médecin.

Si le patient est suivi régulièrement par un chirurgien-dentiste et qu’il ne présente ni


traitement particulier ni trouble bucco-dentaire associé, le pharmacien se renseignera sur son
hygiène bucco-dentaire, son alimentation et son mode de vie. Si les réponses données sont en
faveur d’une mauvaise hygiène bucco-dentaire et/ou de mauvaises habitudes alimentaires, le
pharmacien sera en mesure d’intervenir en dispensant des conseils adaptés.

Toutefois, lorsque le patient affirme souffrir d’un problème récurrent, perçu par l’entourage
et persistant après consultation d’un chirurgien-dentiste et le respect de conseils dispensés ; le
pharmacien devra orienter le patient vers un professionnel de santé habilité afin de rechercher une
cause systémique. [24] [66] [143]

Après réalisation de ce questionnement, le pharmacien sera en mesure d’intervenir si


l’étiologie buccale est mise en évidence.

La prise en charge de la mauvaise haleine au comptoir vise à :

 réduire la charge bactérienne ;

 limiter les comportements pourvoyeurs de mauvaise haleine ;

 rafraîchir ponctuellement l’haleine.

176
4.6.1. Réduction de la charge bactérienne
4.6.1.1. Le contrôle mécanique de la charge bactérienne

Le laboratoire GABA recommande 3 éléments fondamentaux pour assurer le contrôle


mécanique de la charge bactérienne.

Se brosser les dents au minimum 2 fois par jour après chaque repas en insistant bien sur
l’importance du brossage au coucher. Il propose une brosse à dents manuelle spécifique dans la
prise en charge de l’halitose : Méridol ® Halitosis.

Nettoyer les espaces interdentaires à l’aide d’accessoires adaptés. Concernant le choix du


fil dentaire ou des bâtonnets interdentaires il peut être judicieux de conseiller au patient l’utilisation
d’accessoires mentholés tels que le fil dentaire Fluocaril ® ou encore Inava ® Dentofil mentholé.

Nettoyer le dos et les parois latérales de la langue à l’aide d’un gratte-langue tel que
Méridol ® Halitosis, Gum ® Halicontrol ®, Alibi ® Gratte-langue ou à l’aide d’une brosse à dents
souple. Le laboratoire GABA recommande de le réaliser 1 fois par jour de préférence le soir après
le brossage. [24] [79]

Les piercings, les prothèses dentaires ou encore les appareils orthodontiques sont des
zones privilégiées pour l’accumulation de bactéries et de débris alimentaires. Il est donc important
de préciser que la prévention et la prise en charge de la mauvaise haleine passe aussi par
l’entretien de ces éléments là. [80]

4.6.1.2. Le contrôle chimique de la charge bactérienne

Concernant le choix du dentifrice, on privilégiera l’utilisation de gels ou pâtes dentifrices


renfermant des actifs « anti-halitose » pouvant être utilisés au long cours comme le gel dentifrice
Méridol ® Halitosis, Halita ® ou Gum ® Halicontrol. Concernant Méridol ® Halitosis il ne peut être
utilisé qu’à partir de 12 ans. L’utilisation est possible chez la femme enceinte ou allaitante. [82]
[83] [144]

Afin de parfaire le contrôle mécanique de la charge bactérienne, le laboratoire GABA


préconise de se rincer la bouche après chaque brossage dentaire, soit au minimum 2 fois par jour,
à l’aide de solutions pour bains de bouche renfermant de préférence des agents « anti-halitose ».
On préconise l’utilisation d’un bain de bouche pouvant s’utiliser au long cours comme Meridol ®

177
Halitosis, Gum ® Halicontrol, CB12 ® ou Halita ® (la teneur en chlorexidine est suffisamment
faible pour permettre leur utilisation au long cours). Ces solutions s’utilisent pures, 10 à 15 mL
matin et soir. L’utilisation est possible chez la femme enceinte ou allaitante. A noter que le bain de
bouche CB12 ® contient de l’alcool (1,8 %) qui peut, en particulier chez les personnes souffrant de
sécheresse buccale, réduire son efficacité. En raison de sa teneur en alcool il ne peut être utilisé
chez l’enfant qu’à partir de 8 ans. [82] [83] [144] [122]

Les bains de bouche au bicarbonate de sodium sont aussi conseillés (1 cuillère à café de
bicarbonate de sodium pour un grand volume d’eau). [77]

Certaines préparations à base de plantes peuvent être elles aussi conseillées comme
notamment la réalisation d’une décoction à base de persil et de clous de girofle (2 ou 3). La
solution obtenue après refroidissement peut être utilisée comme un bain de bouche. [66]

4.6.2. Mesures hygiéno-diététiques

La prise en charge de l’halitose passe aussi par le respect de règles hygiéno-diététiques


visant à limiter les comportements vecteurs de mauvaise haleine. Parmi elles :

- bien s’hydrater : boire environ 1,5 L d’eau par jour pour ne pas assécher la bouche ;

- mâcher des gommes ou des chewing-gums sans sucre notamment lorsque le brossage
dentaire n’est pas possible afin de stimuler la salivation ;

- limiter les périodes de jeûne au cours de la journée ;

- limiter la consommation d’alcool, de tabac, de café et d’aliments pourvoyeurs de


mauvaise haleine (ail, oignon, plats épicés…) ;

- consulter régulièrement son chirurgien-dentiste pour effectuer un bilan de l’état de


santé bucco-dentaire et effectuer un détartrage (environ tous les 6 mois). [80] [135]

L’ensemble de ces conseils concerne aussi la prévention de l’halitose.

4.6.3. Traitement symptomatique

Actuellement, différentes spécialités renfermant des agents « rafraîchissants » sont


présentes sur le marché et utilisées afin de conférer une sensation « d’haleine fraîche ». Toutefois,

178
ne traitant pas la cause, leur simple utilisation ne suffit pas à résoudre le problème. Elles doivent
donc être utilisées en complément des recommandations générales décrites précédemment. Ayant
une courte durée d’action leur prise doit être renouvelée au cours de la journée. [79] [80]

Ces agents « rafraîchissants » se trouvent généralement sous la forme de pastilles à sucer


ou de sprays. Les pastilles à sucer présentent l’avantage de stimuler la salivation contrairement
aux sprays buccaux.

Parmi les spécialités disponibles :

- Alibi ® Spray : 1 pulvérisation à renouveler si nécessaire en respectant au maximum 5


pulvérisations par jour ;

- Alibi ® Pastilles à sucer : 4 à 6 pastilles par jour ; [99]

- Alibi Flash ® Feuilles orodispersibles à déposer sur la langue : 3 à 4 feuilles par jour ;
[141]

- Gum ® Halicontrol pastilles à sucer : à utiliser dès que nécessaire au cours de la journée ;

- Fluocaril ® Spray : 2 à 3 pulvérisations à renouveler si nécessaire au cours de la journée.


[99] [131]

L’ensemble de ces spécialités est utilisable chez la femme enceinte ou allaitante à


l’exception de la spécialité Alibi ® Pastilles à sucer. De la même façon celle-ci n’est pas utilisable
chez l’enfant de moins de 10 ans. Concernant la spécialité Alibi Flash ®, étant une nouveauté,
aucune donnée n’est encore disponible à ce jour quant à son utilisation chez la femme enceinte ou
allaitante.

La spécialité CB12 Boost ®, bien que traitant la cause grâce à l’acétate de zinc, peut être
utilisée au cours de la journée afin de rafraîchir l’haleine grâce aux aromes de menthe qu’elle
contient. La posologie est de 1 gomme à renouveler au maximum 5 fois par jour. Utilisation
possible chez la femme enceinte ou allaitante. [122]

4.6.4. Les médecines alternatives


4.6.4.1. L’homéopathie

Si la mauvaise haleine est associée à une hypersalivation : Mercurius solubilis 5 CH, 2


granules 3 fois par jour.

179
Si la mauvaise haleine est associée à des brûlures d’estomac : Iris versicolor 5 CH, 2
granules 3 fois par jour.

Si la mauvaise haleine survient après un repas trop lourd : Antimonium Crudum 5 CH, 2
granules 3 fois par jour.

Si la mauvaise haleine est due à une infection dentaire : Pyrogenium 5 CH, associé à
Calcarea fluorica 5 CH, 2 granules 3 fois par jour.

Si la mauvaise haleine est associée à des lésions de la cavité buccale ou à un saignement


des gencives : Mercurius corrosivus 5 CH, 2 granules 3 fois par jour. [123]

4.6.4.2. L’aromathérapie

Parmi les HE pouvant être utilisées afin de lutter contre l’halitose d’origine buccale nous
pouvons citer à titre d’exemple la menthe poivrée (Mentha piperita) : 2 gouttes d’HE 2 à 3 fois par
jour avant les repas à déposer sur un support neutre (morceau de sucre de canne, miel ou huile
végétale). [132] Celle-ci peut être utilisée seule ou en association. En effet, il peut être conseillé
de déposer sur un support neutre : 1 goutte d’HE de menthe poivrée (Mentha piperita) + 1 goutte
d’HE de basilic exotique (Ocimum basilicum ssp basilicum) + 1 goutte d’HE de citron (Citrus
limon). Effectuer l’opération 1 à 2 fois par jour avant chaque repas. [134]

4.6.4.3. La phytothérapie

La lavande vraie (Lavandula angustifolia) peut être utilisée en bain de bouche afin de
réduire la mauvaise haleine. Pour cela, faire infuser une cuillère à café de sommités fleuries dans
une tasse d’eau chaude. [127]

4.7. Cas particulier : l’hygiène bucco-dentaire chez le sujet


âgé

L’hygiène bucco-dentaire chez le sujet âgé, bien que n’entrant pas directement dans le
cadre des pathologies détaillées dans la deuxième partie, est abordée brièvement afin de donner
un aperçu global des principales situations rencontrées au comptoir. Nous nous intéresserons aux
questions relatives au port de prothèses et à l’hyposialie.

180
4.7.1. Les prothèses dentaires

Il existe 2 types de prothèses dentaires : les prothèses partielles qui compensent des
édentements partiels et les prothèses totales destinées aux personnes entièrement édentées.

4.7.1.1. L’entretien des prothèses dentaires

Le nettoyage régulier de ces prothèses est important car il permet d’éviter la survenue
d’éventuelles complications au niveau des muqueuses (inflammation, ulcération, candidose…)
pouvant gêner la mastication et donc la qualité de vie du sujet. [145]

Le nettoyage de la prothèse ne se fera qu’après retrait de celle-ci à l’aide d’une brosse à


dents souple ou d’une brosse à prothèse spécifique comme la brosse à dents Gum ® Prothèse.
Celles-ci seront imbibées d’eau savonneuse ou de dentifrice qui devra être peu abrasif afin de ne
pas provoquer d’usure accélérée de la prothèse. Toutes les surfaces prothétiques doivent être
nettoyées. Pour cela, les brosses à dents adaptées au nettoyage des prothèses sont
généralement munies de 2 têtes de brossage : une tête plate pour nettoyer les surfaces intérieures
et extérieures et une tête biseautée pour nettoyer les espaces interdentaires. Une fois le brossage
terminé les prothèses seront rincées à l’eau claire. [82] [145] [146]

Idéalement, il est conseillé de nettoyer les prothèses après chaque repas, Toutefois, ce
n’est pas toujours possible, notamment chez les personnes dépendantes. De ce fait, il est
considéré qu’un brossage quotidien suffit si les prothèses sont rincées à l’eau claire après chaque
repas. [145] [146]

Il existe des solutions décontaminantes (Polident ®, Steradent ®…) sous forme de poudre
ou de comprimés dans lesquelles seront immergées, après dissolution, les prothèses afin de
parfaire leur nettoyage. Toutefois, étant moins efficaces que le brossage prothétique, elles ne
doivent pas s’y substituer. Il n’est pas nécessaire d’y avoir recours après chaque brossage, 1 fois
par jour suffit. La durée effective est de l’ordre de 10 à 15 minutes, la prothèse ne devant pas y
baigner trop longtemps en raison du risque de prolifération bactérienne. [145] [146]

Bien qu’il soit conseillé de les retirer la nuit, le port de prothèse peut être continu selon le
souhait du patient. Toutefois, dès lors qu’elles sont retirées, la conservation doit se faire en milieu

181
humide dans une boite fermée au fond de laquelle est déposée une compresse imbibée d’eau afin
d’éviter une altération de la structure de la prothèse. [145] [146]

4.7.1.2. Crèmes adhésives

Bien que les prothèses soient généralement bien adaptées à chaque patient, celles-ci au
cours de la mastication ou encore de la phonation sont amenées à bouger et risquent d’irriter les
gencives. De ce fait, sont présentes sur le marché des crèmes adhésives revendiquant des
propriétés communes : améliorer le maintien de la prothèse, protéger les gencives ou encore
empêcher les particules alimentaires de glisser sous la prothèse. L’objectif principal étant de limiter
la survenue de lésions buccales. [147]

La gamme la plus commercialisée en pharmacie est FixodentPro ® (Procter & Gamble) qui
décline différentes formulations revendiquant chacune, en plus des propriétés citées
précédemment, des caractéristiques bien précises (Tableau 24).

Dénomination Caractéristique propre

FixodentPro ® Plus Duo Action Fixation forte et longue durée

FixodentPro ® Plus 0 % Sans arômes ni colorants

FixodentPro ® Plus Duo Protection Antibactérien assurant une haleine fraîche

Embout plus fin assurant une application plus précise de


la crème et limitant la pénétration de particules irritantes
FixodentPro ® Plus Anti-particules
sous la prothèse

FixodentPro ® Soin Confort Confort et bonne tenue tout au long de la journée,


mentholé

FixodentPro ® Soin neutre Diminue le risque d’hypersensibilité, goût neutre

Tableau 24 : Gamme FixodentPro ® : Dénominations et caractéristiques [147]

182
Comment appliquer la crème adhésive ?

Après avoir nettoyé puis séché la prothèse, appliquer la crème sous forme de point ou de
ligne fine selon la taille de l’embout. Une fois la crème déposée, placer la prothèse et la maintenir
pendant quelques instants.
Ne pas appliquer de produit plus que nécessaire (un tube doit tenir environ 4 semaines) et
ne l’appliquer qu’une seule fois par jour. [147]

Toutefois, si des blessures occasionnées par le port de la prothèse surviennent, la prise en


charge sera identique à celle de la lésion aphteuse. En effet, le traitement devra permettre de
soulager la douleur et de limiter le risque de surinfection. Les spécialités et les modalités
d’utilisation de chacune d’entre elles ne seront pas reprises ici car identiques à celles détaillées
dans le paragraphe relatif à la prise en charge de l’aphte chez l’enfant de plus de 6 ans.
L'utilisation de la pâte gingivale Arthrodont ® est possible selon les mêmes modalités que celles
décrites dans la prise en charge des gingivites. [99]

4.7.2. L’hyposialie
4.7.2.1. Définition

L’hyposialie correspond à une réduction partielle de la sécrétion salivaire aboutissant à une


sensation de sécheresse buccale. Celle-ci ne doit pas être confondue avec l’asialie qui se
caractérise par une absence totale de sécrétion salivaire. [102] L’hyposialie est déclarée dès lors
que le débit salivaire est inférieur à 0,7 mL/minute après une stimulation salivaire et/ou lorsqu’il est
inférieur à 0,1 mL/minute sans stimulation. [148]

Les personnes souffrant de sécheresse buccale voient leur qualité de vie fortement altérée.
En effet, en raison d’une diminution du flux salivaire les fonctions protectrices et digestives de la
salive sont considérablement diminuées, entraînant des difficultés lors de la mastication, de la
phonation ou encore de la déglutition. De plus, l’hyposialie favorise la survenue de lésions
buccales, de lésions carieuses, de gingivites, de mauvaise haleine ou encore de blessures lors du
port de prothèses dentaires. [149]

Bien que ce trouble puisse survenir à tout âge, les personnes âgées représentent la part de
la population la plus sujette à l’hyposialie. [148]

183
4.7.2.2. Etiologies

Bien que les glandes salivaires subissent des modifications histologiques avec l’âge, celles-
ci ne semblent pas expliquer la diminution du flux salivaire dont sont victimes la majorité des
personnes âgées. [150]

En effet, la prise de certains médicaments, fréquemment utilisés chez le sujet âgé, est
considérée à ce jour comme le facteur étiologique le plus fréquent dans la survenue de la
sécheresse buccale. Le sujet âgé y est d’autant plus sensible, car étant polymédiqué, il cumule les
effets indésirables de chacun d’eux. Parmi les classes thérapeutiques les plus vectrices
d’hyposialie : les anticholinergiques, les benzodiazépines, les diurétiques, les antidépresseurs
tricycliques, les béta-bloquants, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, les antihistaminiques…
Toutefois, les troubles sont traitements-dépendants. [149]

La radiothérapie cervico-faciale et la chimiothérapie peuvent elles aussi induire une


hyposialie qui pourra être durable ou non. [148]

Outre l’étiologie médicamenteuse, la sécheresse buccale peut survenir dans le cadre de


pathologies systémiques telles que le diabète, la maladie de Parkinson ou encore la maladie
d’Alzheimer qui sont aussi des pathologies fréquemment rencontrées chez le sujet âgé. Le
syndrome de Gougerot-Sjöegren, maladie auto-immune touchant préférentiellement les femmes,
se caractérise lui aussi par la survenue d’une sécheresse buccale associée à une sécheresse
oculaire. [102] [151]

4.7.2.3. Conseils à l’officine

Avant de délivrer un quelconque conseil le pharmacien devra s’assurer que le patient ne


souffre pas, conjointement à la sécheresse buccale, de sécheresse oculaire. Si tel est le cas, le
patient sera orienté vers un médecin.

Une fois le syndrome de Gougerot-Sjöegren écarté, le pharmacien devra, dans la mesure


du possible, consulter le dossier pharmaceutique ou l’historique du sujet afin d’identifier si celui-ci
souffre d’une pathologie ou dispose d’un ou plusieurs traitements pouvant générer une sécheresse
buccale. Si la sécheresse buccale semble induite par la prise de thérapeutique(s) le pharmacien,
en plus de ses conseils, orientera le patient vers son médecin. En effet, afin de traiter cette
hyposialie dite « médicamenteuse » le médecin pourra choisir de diminuer le nombre de
traitement(s) xérogénique(s), de réduire leur(s) posologie(s), de le(s) substituer par un médicament
moins xérogénique ou encore de prescrire des substituts salivaires. [149] De ce fait, le
pharmacien pourra lors d’une demande spontanée de conseil ou en prévention lors de la
184
délivrance d’une ordonnance renfermant un ou plusieurs agents xérogéniques, prodiguer un
ensemble de conseils visant à améliorer le confort du patient et limiter la survenue de
complications. [149]

Dans le cas d’une hyposialie consécutive à une radiothérapie cervico-faciale ou une


chimiothérapie, la prise en charge de l’hyposialie se fait généralement sur avis médical. Toutefois,
le pharmacien pourra toujours conseiller au patient, l’utilisation complémentaire de certaines
préparations buccales. [152]

4.7.2.3.1. Les préparations buccales « anti-hyposialie »

Les principaux topiques destinés à soulager et améliorer le quotidien du sujet souffrant de


sécheresse buccale se présentent essentiellement sous la forme de gels ou pâtes dentifrices, de
solutions pour bains de bouche, de sprays ou encore de gels buccaux (Tableau 25). [102]

Ces agents locaux sont constitués de plusieurs substances choisies de façon à ce qu’ils
aient une composition similaire à celle de la salive naturelle de façon à mimer au mieux ses
différentes fonctions. De ce fait, se retrouvent au sein de ces produits des enzymes telles que le
lysozyme, la lactoferrine ou encore la lactopéroxydase pour leurs propriétés antibactériennes ainsi
que des ions bicarbonates ou phosphates qui stabilisent le pH buccal. [102]

Forme galénique Dénomination (Laboratoire) Conditions d’utilisation

Gum ® Hydral (Sunstar) Appliquer le gel autant de fois que


nécessaire sur la langue, les gencives et la
Gel buccal
Biotene ® (GSK) muqueuse buccale dès lors que la bouche
parait sèche

Solution pour bain Gum ® Hydral (Sunstar) Utiliser 15 mL de solution pure au


de bouche maximum 5 fois par jour

Gel et pâte Gum ® Hydral (Sunstar) 2 à 3 fois par jour


dentifrice
Biotene ® (GSK)

Gum ® Hydral (Sunstar) Effectuer une pulvérisation sur la ou les


zone(s) douloureuse(s) 3 à 4 fois par jour
Spray
Aequasial ® (EISAI)

Tableau 25 : Exemples de spécialités pouvant être conseillées dans la prise en charge de


l’hyposialie [99]

185
Toutes ces formes se complètent et permettent d’assurer une prise en charge optimale de
la sécheresse buccale. La forme spray est intéressante car elle présente l’avantage de pouvoir
être utilisée facilement au cours de la journée. Le gel quant à lui est souvent conseillé avant les
repas, au coucher et au cours de la nuit pour limiter les irritations pouvant gêner la mastication, la
déglutition ou encore le sommeil. (97) Lors de la dispensation de ces produits le pharmacien doit
insister sur la nécessité du nettoyage dentaire et interdentaire qui est primordial afin de limiter la
survenue de complications (caries, gingivites ou encore mauvaise haleine) favorisées par la
sécheresse buccale. L’utilisation d’une brosse à dents souple est recommandée.

Le risque de caries dentaires est élevé en présence de sécheresse buccale. De ce fait, les
dentifrices et solutions pour bains de bouche cités précédemment sont fluorés. Toutefois, le
chirurgien-dentiste dès lors qu’il le juge nécessaire, peut être amené à prescrire en complément,
des topiques fluorés tels que des gels fluorés ou privilégier l’utilisation d’un dentifrice plus
hautement fluoré. [149]

D’autres spécialités peuvent être utilisées afin de corriger la sécheresse buccale :


Sulfarlem ®, Sulfarlem S25 ® ou encore Artisial ®. Toutefois, bien qu’accessibles sans
ordonnance un avis médical préalable à leur dispensation est souhaitable. [99]

4.7.2.3.2. Les conseils associés

Outre la délivrance de topiques destinés à soulager la sécheresse buccale, le pharmacien


pourra délivrer un ensemble de conseils visant eux aussi à améliorer le quotidien du patient et
prévenir le risque de complications. Parmi eux :

- boire des petites quantités d’eau tout au long de la journée (1,5 L d’eau par jour) ;

- consommer, si possible, des gommes à mâcher sans sucre afin de stimuler la


salivation ;

- privilégier la consommation d’aliments consistants qui stimulent la salivation ;

- limiter voire stopper la consommation de tabac ;

- limiter la consommation de boissons qui déshydratent (caféine, alcool, boissons


gazeuses) ;

- proscrire l’utilisation de solutions pour bains de bouche alcoolisées ;

- placer un humidificateur dans la chambre afin de maintenir un taux d’humidité dans l’air
satisfaisant ;

186
- consulter régulièrement un chirurgien-dentiste pour effectuer un bilan dentaire. [99]
[148]

L’une des principales complications étant la survenue de caries dentaires, les


recommandations relatives à l’hygiène alimentaire abordées précédemment sont applicables ici
aussi. [148]

187
Conclusion

Malgré la concurrence des autres circuits de distribution, l’hygiène bucco-dentaire


représente une part non négligeable de l’activité officinale. La dispensation d’un conseil de qualité
constitue véritablement l’élément clé permettant aux officines de se démarquer des circuits non
pharmaceutiques où il est généralement absent.
Comme nous avons pu le constater tout au long de cette thèse les demandes à l’officine
concernant l’hygiène bucco-dentaire sont multiples et variées, pouvant aller du simple choix d’un
accessoire dentaire à la prise en charge d’une pathologie. Toutefois, même la plus simple
demande ne doit pas être prise à la légère. De ce fait, il est donc primordial que le pharmacien, par
la maîtrise de multiples données, soit le plus compétent possible dans son devoir de conseil.

Pour cela, il est donc nécessaire que le pharmacien ait connaissance de l’étiopathogénie
des principales affections bucco-dentaires rencontrées à l’officine ainsi que des recommandations
d’usage concernant les différents produits de conseil disponibles à l’officine, de façon à pouvoir
expliquer de manière claire et précise à son patient comment prévenir et traiter ces pathologies.
Toutefois, le rôle du pharmacien ne doit pas se substituer à celui des autres professionnels de
santé vers qui il orientera sa patientèle dès que nécessaire.

A l’heure où la profession de pharmacien d’officine est en pleine évolution, il parait évident


que les conseils en matière d’hygiène bucco-dentaire s’inscrivent parfaitement dans le cadre des
nouvelles missions du pharmacien. En effet, c’est une mission de santé publique à part entière,
dans laquelle le rôle du pharmacien d’officine, en collaboration avec les autres professionnels de
santé, est primordial. De ce fait, ses connaissances en matière d’hygiène bucco-dentaire doivent
être parfaitement maîtrisées et renouvelées lorsque nécessaire afin d’assurer une prise en charge
adéquate. Pour cela, dans le cadre du Développement Professionnel Continu (DPC), des
formations concernant l’hygiène bucco-dentaire à l’officine sont proposées aux pharmaciens afin
de valider leur obligation annuelle.

188
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[154] ROMEROWSKI J., BRESSON G. « Morphologie dentaire de l’adulte : canines ». EMC -
Médecine Buccale. 2010. p. 1‑8 [Article 28‑005‑H‑11].

[155] ROMEROWSKI J., BRESSON G. « Morphologie dentaire de l’adulte : prémolaires ». EMC -


Médecine Buccale. 2011. p. 1‑13 [Article 28‑005‑H‑12].

[156] AGENCE NATIONALE D’ACCRÉDITATION ET D’EVALUATION EN SANTÉ.


« Parodontopathies : diagnostic et traitements ». [En ligne], 2002. Disponible sur  :
< http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_272209/fr/parodontopathies-diagnostic-et-
traitements?xtmc=&xtcr=2 > (consulté le 23 novembre 2014)

198
Table des annexes
Annexe 1. Caractéristiques anatomiques et fonctions propres à chaque type de dent [1] [153]
[154] [155] .................................................................................................................................. 200
Annexe 2. Classification des maladies parodontales adaptée de The classification of periodontal
diseases and conditions établie par l’American Academy of Periodontology en 1999. [156] ...... 201

199
Annexe 1. Caractéristiques anatomiques et fonctions propres à chaque type de dent
[1] [153] [154] [155]

Incisives Canines Prémolaires Molaires

8 au total soit 4 4 au total soit 2 8 au total soit 4 par Variable selon les
Nombre par arcade dont par arcade et 1 arcade et 2 par individus
2 latérales et 2 par hémi-arcade hémi-arcades
12 au total soit 6 par
centrales
arcades et 3 par
hémi-arcades

Entourées de En arrière des En arrière des Partie postérieure


Localisation part et d’autre incisives et en canines et en avant des arcades
par les canines avant des des molaires dentaires
prémolaires

Unités dentaires Monoradiculées ou Pluriradiculéees


les plus longues pluriradiculées
Monoradiculées Pluricuspidées (4 ou
des arcades
Morphologie Pluricuspidées 5) avec au moins 2
Présence de
Monoradiculées (2 ou 3) avec une cuspides
bords coupants
unique cuspide vestibulaires
Monocuspidées
vestibulaire
Surface occlusale la
plus importante

Couper, prendre Dilacération des Dilacération des Ecrasement du bol


et tenir les aliments aliments alimentaire
aliments
Fonctions Ecrasement du Ecrasement du bol Elocution
Elocution bol alimentaire alimentaire

Esthétique Elocution Elocution

Esthétique Esthétique

200
Annexe 2. Classification des maladies parodontales adaptée de The classification of
periodontal diseases and conditions établie par l’American Academy of
Periodontology en 1999. [156]

201
Table des figures

Figure 1 : Vue antérieure de la cavité buccale [3]......................................................................... 15


Figure 2 : Face dorsale de la langue [10] ..................................................................................... 19
Figure 3 : Planche anatomique représentant la localisation des glandes salivaires majeures et
leurs canaux excréteurs respectifs [15] ........................................................................................ 21
Figure 4 : L'organe dentaire [24] .................................................................................................. 25
Figure 5 : Coupe histologique de dent humaine colorée au trichrome de Masson ......................... 29
Figure 6 : Canalicules dentinaires en microscopie électronique à balayage d’après l’Atlas
d’histologie humaine et animale [31] ............................................................................................ 30
Figure 7 : Représentation schématique du parodonte [34] ........................................................... 36
Figure 8 : Histologie de la gencive [35] ........................................................................................ 37
Figure 9 : Orientation des fibres collagéniques du ligament alvéolo-dentaire [20] ........................ 38
Figure 10 : Représentation de la denture temporaire (à gauche) et permanente (à droite) en vue
occlusale [37] ............................................................................................................................... 44
Figure 11 : Dynamique d’évolution de la première à la seconde dentition avec mise en place des 3
dentures [17] ................................................................................................................................ 45
Figure 12 : Diagramme de Keyes modifié par Newbrun en 1978 [44]........................................... 54
Figure 13 : Progression de la carie coronaire [45] ........................................................................ 59
Figure 14 : Caries du biberon [46] ................................................................................................ 61
Figure 15 : Comparatif dent saine et dent sensible [52]................................................................ 66
Figure 16 : Coloration orange d'origine bactérienne (à gauche), coloration tabagique (au centre) et
coloration par la chlorexidine (à droite) [46].................................................................................. 70
Figure 17 : Fluorose dentaire sévère [58] ..................................................................................... 72
Figure 18 : Gingivite débutante (à gauche) [20], parodontite (à droite) [46] ................................... 78
Figure 19 : Gingivite ulcéro-nécrotique [20] .................................................................................. 83
Figure 20 : Aphte banal (à gauche) [70], aphte géant (au centre) [70] et aphtes miliaires (à droite)
[72] ............................................................................................................................................... 85
Figure 21 : Pathogénèse de l’halitose [66] ................................................................................... 91
Figure 22 : Méthode simplifiée de Bass [83]............................................................................... 101
Figure 23 : Principe d'utilisation du fil dentaire [94]..................................................................... 104
Figure 24 : Exemple de brossette à section triangulaire [96] ...................................................... 105
Figure 25 : Modèle familial (à gauche) et jet dentaire portatif (à droite) [97] ............................... 107
Figure 26 : Principe d'utilisation d'un gratte-langue [75] ............................................................. 108

202
Table des tableaux

Tableau 1 : Composition de l'émail humain mature [27] ............................................................... 28


Tableau 2 : Composition de la dentine mature [27] ...................................................................... 32
Tableau 3 : Caractéristiques et fonctions des fibres nerveuses pulpaires [27] [32] ...................... 34
Tableau 4 : Chronologie approximative de l'éruption et de la perte des dents temporaires [39] ... 46
Tableau 5 : Chronologie approximative de l'éruption des dents permanentes [39] ....................... 47
Tableau 6 : Principales localisations des caries chez l'enfant, l'adulte et le sujet âgé [17] [40] .... 61
Tableau 7 : Evolution de la composition de la flore bactérienne dans l'espace gingivo-dentaire : de
l'état sain à la parodontite [20] ..................................................................................................... 75
Tableau 8 : Manifestations cliniques des parodontopathies [61] [67] ........................................... 80
Tableau 9 : Récapitulatif des caractéristiques propres à chacune des formes d'aphtose buccale
récidivante [70] ............................................................................................................................ 85
Tableau 10 : Classification et description des différents types d'halitose d'après Yeagaki et Coll en
2000 [76] ...................................................................................................................................... 90
Tableau 11 : Comparatif des avantages et inconvénients de chaque type de brosse à dents
[81] [86] [87] [89] ........................................................................................................................ 99
Tableau 12 : Exemples de spécialités fluorées utilisées dans la prévention de la carie [99] [116]
................................................................................................................................................... 123
Tableau 13 : Exemples de spécialités renfermant des agents désensibilisants [83] [119] ......... 126
Tableau 14 : Exemples de spécialités renfermant des agents blanchissants [83] [104] ............. 127
Tableau 15 : Exemples de spécialités renfermant des agents antiseptiques [99] [102] ............ 131
Tableau 16 : Exemples de spécialités renfermant des antalgiques [99] [121]............................. 134
Tableau 17 : Exemples de spécialités renfermant des agents « anti-halitose » [82] [83] [102]
[122]............................................................................................................................................ 136
Tableau 18 : Comprimés et solutions buvables fluorés [99] ....................................................... 142
Tableau 19 : Liste des facteurs de risque individuels et collectifs d’après la HAS [124] ............. 143
Tableau 20 : Utilisation des fluorures chez l'enfant à faible RCI [60] .......................................... 144
Tableau 21 : Utilisation des fluorures chez l'enfant à RCI élevé [60] .......................................... 145
Tableau 22 : Solutions pour bains de bouche utilisées dans le traitement de la gingivite [99] .... 163
Tableau 23 : Bains de bouche antiseptiques utilisés dans le traitement de l’aphte [99] .............. 172
Tableau 24 : Gamme FixodentPro ® : Dénominations et caractéristiques [147] ......................... 182
Tableau 25 : Exemples de spécialités pouvant être conseillées dans la prise en charge de
l’hyposialie [99] .......................................................................................................................... 185

203
SERMENT DE GALIEN

Je jure en présence de mes Maîtres de la Faculté et de mes condisciples :

- d’honorer ceux qui m’ont instruit dans les préceptes de mon art et de leur témoigner ma
reconnaissance en restant fidèle à leur enseignement ;

- d’exercer, dans l’intérêt de la santé publique, ma profession avec conscience et de respecter non
seulement la législation en vigueur, mais aussi les règles de l’honneur, de la probité et du
désintéressement ;

- de ne jamais oublier ma responsabilité, mes devoirs envers le malade et sa dignité humaine, de


respecter le secret professionnel.

En aucun cas, je ne consentirai à utiliser mes connaissances et mon état pour corrompre les
mœurs et favoriser les actes criminels.

Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses.

Que je sois couvert d’opprobre et méprisé de mes confrères, si j’y manque.

204
205
Sarah LAURIAC

Le rôle du pharmacien d’officine dans la prévention et la prise en


charge des principales pathologies bucco-dentaires

Résumé :
Une hygiène bucco-dentaire négligée est à l’origine de désordres bucco-dentaires pouvant
entraîner des conséquences, directes ou indirectes, sur l’état de santé général du sujet. De ce fait,
le pharmacien d’officine, en tant que professionnel de santé de proximité, est souvent consulté en
premier lieu afin de répondre à divers questionnements survenant chez des patients soucieux de
leur état de santé bucco-dentaire ou souffrant de pathologies des tissus dentaires et/ou buccaux.
Grâce à ses connaissances et au large éventail d’éléments de conseil dont il dispose à l’officine, il
sera en mesure de délivrer des conseils de qualité adaptés au profil et à la demande du sujet afin
de répondre au mieux à ses attentes et ainsi en favoriser l’observance.
Toutefois, bien que son domaine d’action soit large, le rôle du pharmacien ne doit pas se
substituer à celui des autres professionnels de santé vers lesquels il orientera le patient dès lors
qu’il le jugera nécessaire.

Mots-clés : Cavité buccale - Dents - Plaque dentaire - Pathologies bucco-dentaires - Hygiène


bucco-dentaire - Préparations buccales - Conseils

Abstract :
A neglected oral hygiene is the cause of oral disorders that can lead to, direct or indirect,
consequences on the general health of the subject. Therefore, the pharmacist, as a healthcare
professional of closeness, is often consulted in the first place in order to respond to various
questionings raised by patients worried about their oral health condition, or suffering from
pathologies affecting dental and / or buccal tissues. Because of his knowledge and the diversity of
elements of advice available at the pharmacy, he will be able to deliver quality advice adapted to
the profile and to the request of the subject, to cover at best his expectations and thus promote
observance.
However, even if he is a privileged health actor, the role of the pharmacist shall not
substitute to other health professionals, towards which he will guide the patient as soon as he
deems it necessary.

Keywords : Oral cavity - Teeth - Dental plaque - Oral pathologies - Oral care - Oromucosal
preparations - Advice

206

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