Economie de L''environnement Et Economie Ecologique - 2ed. - PDFDrive - Com - Livres Economie & Livres MDD
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CURSUS Économie Ouvrages publiés sous la direction d’Alain Beitone Vincent Barou et
Benjamin Ting, Fluctuations économiques et crises, 2015
Mickaël Joubert et Lionel Lorrain, Économie de la mondialisation, 2015
Emmanuel Buisson-Fenet et Marion Navarro, La microéconomie en pratique, 2e édition, 2015
Marc Bassoni et Alexandre Joux, Introduction à l’économie des médias, 2014
Magali Chaudey, Analyse économique de la firme, 2014
Antoine Bernard de Raymond et Pierre-Marie Chauvin, Sociologie économique. Histoire et courants
contemporains, 2014
Denis Anne et Yannick L’Horty, Économie de l’emploi et du chômage, 2013
Didier Marteau, Les marchés de capitaux, 2012
Jean-Luc Gaffard, La croissance économique, 2011
Voir aussi
Dictionnaire de science économique, Alain Beitone (dir.), 2013 (4e édition)
Économie, sociologie et histoire du monde contemporain, Alain Beitone (dir.), 2013 (coll. U) Conception
de couverture : Hokus Pokus créations
Image de couverture : © Andrew Mayovskyy
1981 2008
Asie de l’Est et Pacifique 77,2 14,3
Chine 84 13,1
Europe de l’Est et Asie
9,6 2,7
centrale
Amérique latine et
11,9 6,5
Caraïbes
Moyen-Orient et Afrique
9,6 2,7
du Nord
Asie du Sud 61 61,1 36
Afrique Subsaharienne 51,5 47,5
Total 52,2 22,4
Total sans la Chine 40,5 25,2
Source : Banque mondiale, Objectifs du Millénaire, mise à jour 2012
Les progrès sanitaires sont également marqués par un gradient social (de santé), terme qui désigne la
relation entre le niveau de revenu et l’état de santé. Selon l’OMS, « partout dans le monde, plus on est
pauvre, moins on est en bonne santé ». Qui plus est, seuls 28 % des habitants de la planète bénéficient
d’un État providence complet, couvrant toutes les branches de l’assurance sociale. Le niveau des
dépenses sociales varie lui aussi considérablement, de l’ordre de 25 % du PIB pour les pays les plus
riches à moins de 4 % pour les pays pauvres. Paradoxe cruel enfin, compte tenu de la dynamique
démographique, le nombre de pays très pauvres a doublé au cours des quarante dernières années.
Que peut nous apprendre d’utile l’analyse économique sur ces processus ?
Comment rendre compatible bien-être et soutenabilité ?
4. DE L’ÉCONOMIE DE L’ENVIRONNEMENT À
L’ÉCONOMIE ÉCOLOGIQUE, DE LA CROISSANCE À LA
PROSPÉRITÉ
L’économie de l’environnement, dont les prémisses remontent à l’école
libérale anglaise, est née comme une science de la gestion de la rareté et de
l’allocation efficace des ressources naturelles (Hotelling, 1931). Elle a évolué en
une « science de l’externalité » (Pigou, 1920). Elle se pose désormais la question
de la soutenabilité et ce faisant, change de nature pour évoluer vers l’économie
écologique.
La théorie économique n’a pas attendu la récente prise de conscience
écologique pour se poser la question des relations complexes entre activité
économique et ressources naturelles. L’économie ne découvre donc pas
aujourd’hui la question des contraintes imposées par la nature. Bien au contraire,
le monde physique a fait office de modèle pour les auteurs classiques, sans parler
de leurs proches parents physiocrates (dont Turgot et Quesnay furent au milieu
du XVIIIe siècle les figures de proue), aux yeux desquels seule la terre était
capable de donner plus qu’elle ne coûte et, à ce titre, formait la pierre angulaire
du développement. C’est en fait à l’observation du rôle des terres agricoles dans
le processus économique que l’on doit les premiers outils de l’analyse
économique moderne.
On peut même dire que la conscience de l’avarice de la nature et de « l’état
stationnaire » à laquelle elle conduit a nourri l’économie politique en son
origine. Mais ce que l’on appelle la « dynamique grandiose » de l’École
classique anglaise (dont la triade majeure comprend Smith, Ricardo et Mill) est
fondée sur l’hypothèse de la domination de l’homme par la nature. L’homme ne
détruit pas la nature : il profite de sa fertilité, mais en retour celle-ci lui impose
son rythme d’exploitation et sa finitude, et ne lui promet comme horizon que
l’état stationnaire. Selon les classiques, la croissance n’est possible que tant que
toutes les terres disponibles ne sont pas exploitées car ils considèrent la
productivité agricole comme une donnée non manipulable par le progrès des
techniques. Autrement dit, ce n’est pas la perspective de la détérioration des
fonds naturels, et moins encore celle de l’épuisement des ressources, qui
conduisent à la conclusion mélancolique – ou « lugubre », pour employer
l’expression de Carlyle – des classiques, mais la comparaison entre ce que peut
offrir la terre et ce qu’il faut aux hommes pour subsister. La « loi » de Malthus
est l’expression la plus aboutie de cette comparaison désabusée.
L’œuvre de David Ricardo (1817) est profondément marquée par le
raisonnement (erroné comme nous l’avons vu) de Malthus, que l’histoire
économique a cessé de valider au moment même où il était formulé. Mais
Ricardo le raffine considérablement en formulant sa théorie de la rente agricole.
C’est de la moindre productivité des terres mises progressivement en culture, de
l’épuisement de leurs rendements sans technologie nouvelle alors que croît la
population, que va découler « l’état stationnaire » de l’économie dont Ricardo
entrevoit pour la première fois la sombre perspective à la toute fin du chapitre V
des Principes de l’économie politique. Ce « déclinisme » économique, que l’on
retrouvera chez John Stuart Mill, sera transposé aux questions énergétiques par
Stanley Jevons, qui dénonce la dépendance de l’économie britannique à l’égard
d’un charbon bon marché mais épuisable dans The Coal Question (1865).
C’est pourtant bien l’analyse de l’école marginaliste, à laquelle Jevons
appartient (avec Menger et Walras), qui va libérer l’économie de ses racines
terrestres en apportant la bonne nouvelle de la possibilité d’une croissance
perpétuelle. La terre n’apparaît plus à ces auteurs néoclassiques, témoins de
l’industrialisation rapide du XIXe siècle, comme un facteur limitatif de la
croissance ; il suffit que le capital augmente au même rythme que la population
pour que la production continue d’augmenter aussi au même rythme (loi des
rendements d’échelle constants). Et aucune fatalité n’empêche le capital de
croître, puisqu’en tant qu’artefact, il est produit par l’homme. Exit donc l’état
stationnaire des classiques. Ce qui demeure cependant stationnaire chez les
néoclassiques, c’est le revenu par tête (le niveau de vie), car si la production
augmente comme la population, la production par tête reste inchangée. Il faudra
attendre les années 1920 et 1930 pour qu’un cadre analytique soit donné à
l’intuition des marginalistes. L’incidence des activités économiques humaines
sur les ressources épuisables et l’environnement trouve alors ses fondements
analytiques dans les travaux de Harold Hotelling (encadré 2), Frank Ramsey et
Arthur Cecil Pigou.
où P(t) est le profit unitaire au temps t, P’(t) sa variation et δ est le taux de préférence pour le présent.
Selon cette règle, à mesure que la ressource s’épuise, le prix croît de manière exponentielle, pour tendre
vers l’infini lorsque le stock de la ressource rare tend vers zéro. Il n’y a donc jamais épuisement total de
la ressource.
Les implications logiques sont nombreuses, notamment en ce qui concerne le rôle du prix comme
incitation : parce que les producteurs anticipent que le prix sera plus élevé à l’avenir, ils tendent à
freiner l’exploitation de la ressource ; et, parce le prix augmente fortement avec la rareté, la demande
est de plus en plus dissuadée, incitant les utilisateurs de la ressource à se tourner vers d’autres sources
plus ou moins aisément substituables. En outre, si les propriétaires de la ressource épuisable constatent
un prix élevé et anticipent, pour une raison quelconque, une baisse future, ils ont intérêt à ralentir
l’extraction.
Une telle règle est, on le voit, un guide précieux pour les décisions de production des détenteurs de
ressources épuisables rares, telles que les énergies fossiles. Elle est ainsi susceptible d’inspirer les choix
des grands exportateurs de pétrole comme l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) ou
de gaz (Russie). Elle peut également leur inspirer des comportements stratégiques face à une
perspective de diminution progressive de la demande adressée à eux, du fait de montée en puissance de
sources alternatives d’énergie ou de mise en place progressive d’un prix du carbone.
C’est la raison pour laquelle les vérifications empiriques de la « règle d’Hotelling » sont peu
concluantes : son observation requiert un grand nombre d’hypothèses rarement vérifiées dans la réalité.
Ainsi, en matière d’énergies fossiles, la découverte de nouveaux gisements vient périodiquement
modifier notre connaissance des stocks disponibles ; et de nouveaux procédés d’extraction peuvent, de
temps à autre, bouleverser les prix relatifs de différentes sources d’énergie, comme l’illustre la montée
en puissance, depuis quelques années, des gaz « non conventionnels » (principalement les « gaz de
schistes ») aux États-Unis, où le prix du gaz naturel a chuté dans des proportions spectaculaires.
Avec Arthur Cecil Pigou (1920), les externalités sont placées au cœur de
l’économie environnementale. Apparaît alors le problème général de la sous-
estimation par le système économique du coût réel de la consommation de
ressources naturelles. Comme le coût social de cette consommation dépasse
souvent le coût privé (ce qui suscite des « défaillances du marché »), le prix doit
être modifié pour égaliser les deux (cf. chapitre 1, 1. 3. Activité économique et
externalités).
Au début du XXe siècle, la science économique a donc parfaitement intégré,
et la question de la rareté des ressources, et celle des dommages écologiques du
mode de développement capitaliste. Mais ces limites la confortent davantage
qu’elles ne l’inquiètent.
Le défi de la soutenabilité, qui apparaît à partir des années 1970 dans le
débat académique et public – notamment les travaux de l’équipe Meadows au
Massachusetts Institute of Technology (MIT) et le rapport du Club de Rome –,
va conduire au véritable dépassement de l’économie de l’environnement.
L’enjeu de la soutenabilité consiste en effet à déterminer si nous pouvons espérer
voir le niveau actuel de bien-être au moins maintenu pour les périodes futures ou
les générations futures. Le point n’est plus de mesurer les dommages
écologiques de l’activité économique ni d’imaginer des moyens efficaces pour y
remédier, mais d’analyser si le système économique lui-même passera l’épreuve
du temps, compte tenu des modalités actuelles de production et de
consommation. La préoccupation du développement soutenable s’impose dans la
communauté internationale avec la publication du rapport Brundtland en 1987.
L’émergence de la préoccupation de la soutenabilité va cristalliser une
évolution disciplinaire, de l’économie de l’environnement vers l’économie
écologique. C’est sous l’impulsion des membres de l’association Resources for
the Future, fondée en 1952 par William Paley (Columbia University) et premier
think tank exclusivement consacré aux questions environnementales, et de
quelques esprits libres et vagabonds tels que Nicolas Georgescu-Roegen,
Kenneth Boulding et Herman Daly, que la nature sera rapatriée dans le
raisonnement économique sur un mode autre qu’instrumental. On ne peut en
effet faire l’économie de l’environnement et celle des ressources naturelles
comme on fait l’économie du travail, l’économie de la monnaie ou celle de la
finance. L’environnement change la nature de l’économie.
L’« économie écologique » se définit ainsi simplement comme l’étude
conjointe des systèmes naturels et des systèmes humains qui vise à dépasser à la
fois l’économie de l’environnement et l’écologie entendue au sens restreint
comme science du monde naturel. Cette nouvelle discipline a depuis deux
décennies sa société savante, sa revue « transdisciplinaire », et à son actif de
nombreux travaux originaux et rigoureux traitant de la coévolution sociale et
naturelle, de l’équité intergénérationnelle, de la valorisation des écosystèmes ou
encore des indicateurs de soutenabilité. L’économie écologique fusionne
l’écologie et l’économie afin d’évaluer la capacité des écosystèmes naturels à
soutenir les systèmes économiques. L’économie écologique interprète les
systèmes économiques comme une résultante de l’évolution de l’environnement
physique et biologique. Réciproquement, l’économie écologique évalue les
effets des systèmes économiques sur le monde naturel.
Dans cette nouvelle approche, l’objectif collectif des économies et des
sociétés ne peut se résumer à la croissance du PIB. Il faut faire toute leur place
aux indicateurs de bien-être et de soutenabilité qui visent à accroître et à mieux
diffuser le développement humain et à assurer la soutenabilité (figure 6).
Il s’agit donc d’inventer de mettre l’analyse économique au service de la
recherche de nouveaux chemins vers la prospérité.
Figure 6 – Mesurer le bien-être et la soutenabilité
Voici donc brossé à grands traits le cadre empirique et analytique de ce
manuel : il a pour ambition, pour la première fois en France, de présenter côte à
côte, de manière rigoureuse mais accessible, l’état des connaissances tant en
matière d’économie de l’environnement que d’économie écologique.
Un mot s’impose à ce sujet, et pour conclure cette introduction, sur le
caractère contradictoire ou au contraire compatible de ces deux approches, au-
delà de la chronologie déjà évoquée des préoccupations écologiques au cours du
XXe siècle (rareté des ressources, externalités, soutenabilité). Une ligne de
partage souvent mise en exergue concerne la nature de la soutenabilité qu’il
s’agit de viser. La soutenabilité « faible » postule que l’on peut substituer sans
difficulté du capital physique au capital naturel pour maintenir constant dans le
temps un stock de capital total, elle est censée être l’apanage des économistes de
l’environnement ; la soutenabilité « forte » commande au contraire de conserver
intact tout le capital naturel dont la perte serait irréversible, elle serait la marque
de l’économie écologique. Le problème de cette opposition tient à sa pertinence
scientifique : ni l’une ni l’autre version de la soutenabilité n’étant falsifiables, il
est malaisé de les transposer dans le champ de la modélisation. Cette opposition
est donc en partie stérile.
Nous voulons au contraire mettre en lumière la fécondité des compatibilités
entre les deux approches : comme on le verra, l’économie écologique élargit
l’horizon temporel de l’économie de l’environnement ; elle enrichit à la fois ses
analyses et ses méthodes, renouvelle autant l’éventail des questions que la boîte
à outil des économistes qui s’intéressent aux questions écologiques. Mieux,
l’économie écologique réintroduit la question du bien-être dans une économie de
l’environnement qui, à l’image de la science économique depuis trente ans, a eu
tendance à marginaliser les questions de répartition et l’enjeu des inégalités au
profit de la seule efficacité productive. Enfin, l’économie écologique a le grand
mérite de « pluraliser » l’approche économique des questions de
l’environnement, en articulant l’approche économique standard avec les autres
sciences sociales et les sciences « dures ».
Pour prendre l’exemple bien connu de l’introduction d’une taxe carbone, il
est tout aussi utile de s’interroger sur son juste niveau que sur les compensations
sociales nécessaires à son acceptation par les citoyens. Et il est également utile
de tenter simultanément d’introduire dans le débat public de nouveaux
indicateurs de soutenabilité environnementale qui permettent de décarboner à
long terme l’économie. L’économie de l’environnement et l’économie
écologique sont de fait et de plus en plus étroitement liées, d’où ce manuel
hybride.
PARTIE 1
ÉCONOMIE DE
L’ENVIRONNEMENT
CHAPITRE 1
ANALYSES ET POLITIQUES
1. ANALYSES
2. POLITIQUES
1. ANALYSES
Lecture : la population mondiale a été multipliée par un facteur 4 entre 1890 et 1990.
Source : adapté de McNeill (2000)
2. POLITIQUES
En effet, comme le font remarquer les chercheurs qui ont participé au rapport
Chevassus-au-Louis au sujet de la biodiversité : « le passage à des valeurs
économiques ne peut se réduire à un chiffrage de dépenses ; il doit s’efforcer de
respecter la profondeur des conséquences des changements prévisibles sur le
bien-être des populations concernées, en sachant que ces populations peuvent ne
pas résider à proximité, du fait de l’existence d’effets indirects, ou ne pas être en
interaction physique avec les actifs considérés, mais leur attribuer des valeurs de
non-usage. »
Source : INSEE
Source : INSEE
quelques-uns de défis auxquels l’humanité doit faire face et la manière dont les
outils d’analyse présentés plus haut peuvent être mobilisés pour en éclairer les
enjeux.
1. POPULATION(S)
Malthus l’avait bien compris : la population humaine et sa dynamique
constituent le facteur premier dans toute analyse des interactions entre les
hommes et leur environnement, tant au plan local, sur un territoire donné, qu’à
l’échelle globale de la planète ; déterminants essentiels, aussi, de la soutenabilité
des modes de vie et de développement économique. Comme nous l’avons déjà
évoqué dès l’introduction de cet ouvrage, la lugubre prédiction qui a fait la
réputation de Malthus et de son célèbre Essai sur le principe de population
(1798) s’est, jusqu’à présent, révélée erronée : la croissance économique des
siècles passés, notamment celle, très soutenue, observée depuis la Révolution
industrielle, a certes permis un accroissement sans précédent de la population
mondiale ; mais ce dynamisme démographique est allé de pair avec une
augmentation moyenne des niveaux de vie dans la grande majorité des régions
du monde. Pas de paupérisation entraînant inéluctablement une phase de
régression démographique, au contraire ! La proportion de la population très
pauvre – ceux dont le revenu monétaire est inférieur à 1,25 $ par jour, selon la
définition de la pauvreté absolue adoptée par le Programme des Nations unies
pour le développement (PNUD) – n’a cessé de baisser au cours des dernières
décennies, notamment depuis l’adoption, par les Nations unies en 2000, des
Objectifs de développement du millénaire : elle a été divisée par deux, de 36 %
de la population mondiale (soit un peu plus de 1,9 milliard d’individus) en 1990,
à 18 % (un peu plus de 1,2 milliard) en 2010 (Nations unies, 2014a) ; et
l’incidence de la faim et de la malnutrition a elle aussi beaucoup régressé,
passant de près d’un milliard d’individus en 1990 à 795 millions en 2015 (FAO,
2015).
Pourtant, l’inquiétude suscitée par les évolutions démographiques futures ne
saurait être écartée d’un simple haussement d’épaules : la population mondiale
continue de croître à un rythme soutenu. Évaluée à un peu moins d’un milliard à
la fin du XVIIIe siècle, au moment où Malthus publiait son Essai, elle avait
ensuite doublé en un siècle et demi, puis atteignait 3 milliards en 1960, et doubla
à nouveau au cours des quatre décennies suivantes. De 7,3 milliards en 2015,
elle devrait, selon la projection médiane des Nations unies révisée en 2012,
dépasser 9,5 milliards en 2050, et avoisiner les 11 milliards à la fin du siècle.
Même si c’est peu perceptible, le rythme d’accroissement annuel a diminué
depuis son pic des années 1960 : il a été divisé par deux entre la seconde moitié
des années 1960 (+2,07 % par an) et 2015 (+1,04 % entre 2015 et 2020) ; en
variation absolue, le pic a été atteint au cours des 5 dernières années, qui ont vu
la population mondiale croître de plus de 80 millions d’individus par an –
l’équivalent de la population de l’Allemagne ! –, selon les données de la
Division Population des Nations unies1. Or en quelques décennies, les tensions
sur les ressources naturelles et les dégradations de l’environnement se sont
tellement accentuées que l’on ne peut que s’inquiéter des conséquences qu’aura
l’ajout de quelque 2 milliards d’êtres humains d’ici 2050, et près de 4 milliards
d’ici 2100, si les tendances récentes du développement économique et des modes
de vie se perpétuent.
Tant l’explosion démographique observée au cours des deux siècles qui ont
suivi la Révolution industrielle que le ralentissement récent et projeté par les
experts des Nations unies sont la résultante d’un processus que les démographes
appellent la transition démographique : avec l’augmentation du niveau de vie,
l’amélioration de la nutrition et les progrès de l’hygiène et de la médecine qui
l’accompagnent, la mortalité – d’abord infantile et périnatale – diminue
rapidement et l’espérance de vie à la naissance augmente – elle était inférieure à
40 ans au XVIIIe siècle, a dépassé, en moyenne dans le monde, le cap des 50 ans
dans les années 1960, et atteint aujourd’hui 70 ans2 ; le taux de fécondité –
nombre d’enfants par femme – commence ensuite à décroître, notamment parce
que les parents constatent que la probabilité de survie des enfants qui naissent
augmente. La dynamique démographique passe ainsi progressivement d’un
régime quasi-stationnaire, où la natalité et la mortalité sont très élevées, mais
l’accroissement démographique faible, à un nouveau régime, supposé lui aussi
tendre vers un sentier stationnaire, où la fécondité est basse – en théorie un peu
supérieur à 2 enfants par femme, pour assurer le renouvellement des générations
– et la mortalité faible, l’espérance de vie s’accroissant désormais aux âges
élevés. Mais au cours de cette transition démographique, entamée d’abord en
Europe aux cours du XVIIIe siècle, puis se répandant progressivement dans le
reste du monde, la population augmente fortement, avant de tendre à nouveau
vers un plateau, comme c’est le cas actuellement, en moyenne, en Europe, où la
population devrait même diminuer après 2020. En Afrique sub-saharienne, où la
plupart des pays ne font qu’entamer la transition démographique, le taux de
croissance annuel de la population est encore, en 2015, proche de 2,7 % par an.
Le ralentissement démographique est donc bien réel, mais inégal selon les
régions, de sorte que le dynamisme démographique mondial reste soutenu. Trop
?
2. L’ÉNERGIE EN TRANSITIONS
Longtemps les humains n’ont eu recours, dans leur vie quotidienne comme
dans leurs activités productives, qu’à leur propre force physique, et à un petit
nombre de sources d’énergie renouvelable : le bois, pour cuire les aliments et se
chauffer, l’huile ou la cire pour s’éclairer, les animaux domestiques pour le
transport et la force motrice ; plus tard, toujours pour actionner les machines, les
moulins à eau puis les moulins à vent. Avec l’invention, par Denis Papin, puis le
perfectionnement décisif, par James Watt, de la machine à vapeur, l’Angleterre,
puis l’Europe occidentale, et peu à peu l’humanité tout entière sont entrées dans
une ère radicalement nouvelle : celle des énergies fossiles – le charbon, puis le
pétrole et, d’une certaine manière, l’énergie nucléaire dont la base du
combustible est le minerai d’uranium (encadré 2.1).
Source : GIEC
Le GIEC ajoute que le défi d’un découplage absolu entre croissance du PIB
par habitant et émissions de gaz à effet de serre – nécessaire pour atteindre les
objectifs climatiques que les responsables politiques ont tiré des travaux
scientifiques – est « intimidant ».
Mais les données de l’EIA montrent que sous certaines hypothèses, les
évolutions futures dans certaines régions du monde, et notamment l’Union
européenne, pourraient être favorables (tableau 2.3).
Tableau 2.3 – Les paramètres de l’équation de Kaya (1990-2020)
Source : EIA
On voit ainsi (tableau 2.4) que l’identité de Kaya pour l’OCDE-Europe (les
pays également membres de l’Union européenne, donc les plus développés
d’entre eux) de 2005 à 2020 prend la forme suivante :
Taux de croissance des émissions = Intensité carbonique (− 0,6) + Intensité
énergétique (− 1,7) + PIB par habitant (+ 1,4) + Population (0,4) = − 0,5
Un des problèmes méthodologiques posés par ce qui est parfois qualifié de «
postulat Khazzoom-Brookes » est de savoir si c’est l’amélioration technologique
qui est la cause véritable de la consommation supplémentaire de biens ou de
services. Un autre problème tient à la diversité des valeurs que peut prendre
l’effet-rebond dans la consommation d’un bien ou d’un service d’un secteur à un
autre, ce qui rend l’effet macroéconomique agrégé douteux. Demeure enfin le
problème de pouvoir distinguer entre effet-rebond direct et indirect (la
consommation d’autres énergies ou biens complémentaires peut augmenter du
fait de l’amélioration d’une énergie ou bien). Les études empiriques disponibles
sur le « paradoxe de Jevons », phénomène essentiel pour comprendre la
dynamique écologique des sociétés contemporaines, sont, un siècle et demi après
sa formulation, encore trop partielles (pour une recension récente des études en
présence, voir Sorrelle, 2009).
4.1. LA BIODIVERSITÉ
D’après le think tank Resources for the future, la biodiversité (diversité
biologique), que l’on peut caractériser en termes généraux comme la diversité
totale de toutes les formes de vie, se définit à trois niveaux : la diversité des
espèces, la diversité génétique et la diversité des écosystèmes. On se réfère
généralement dans le débat public à la première dimension, qui recoupe la
variété et l’abondance des espèces dans un espace géographique donné (on
évalue alors la biodiversité en y recensant le nombre d’espèces et de sous-
espèces vivantes). Comme on l’a vu en introduction, il existe un lien étroit entre
préservation de la biodiversité et vitalité des écosystèmes. Les services rendus
par les écosystèmes à l’humanité (dépollution, pollinisation, alimentation, etc.)
sont en effet gravement affectés par la dégradation de la biodiversité : les
écosystèmes riches en diversité biologique sont à la fois plus productifs, plus
stables et plus résilients. Ils sont donc mieux à même d’assurer leurs fonctions,
de soutenir le bien-être humain et d’absorber des chocs de grande ampleur,
comme le changement climatique, sans en être fondamentalement altérés.
La biodiversité, ressource locale, est aussi un bien commun global, dans la
mesure où elle bénéficie à tous les humains à travers le monde. On le perçoit
bien si on considère la biodiversité globale non seulement comme le support
d’un bien-être matériel mais aussi comme un réservoir de connaissances sur le
vivant. La biodiversité est ainsi un savoir sur l’homme et sa destruction est une
destruction d’intelligence qui affecte la santé et le bien-être humain au-delà
même de la question de l’épuisement des services rendus par les écosystèmes.
Ce patrimoine mondial, fruit de plus de 3 milliards d’années d’évolution, est
aujourd’hui estimé autour de 1,75 millions d’espèces connues (peut-être 10
millions d’espèces au total). Il est détruit à un rythme qui serait de 100 fois à 1
000 fois supérieur dans la période contemporaine au rythme naturel
caractéristique du passé terrestre (sur les 500 derniers millions d’années,
secrétariat de la Convention sur la diversité biologique, 2006).
L’indice Living Planet calculé par le WWF, qui suit l’évolution de3 038
espèces vertébrées (poissons, oiseaux, mammifères, reptiles, amphibiens) sur le
globe servant d’échantillon témoin de la biodiversité terrestre globale, a
globalement baissé de 52 % entre 1970 et 20105. Dans le détail, il a chuté sur la
période de 39 % pour les espèces terrestres et pour les espèces marines et de 76
% pour les espèces d’eau douce ; la chute est beaucoup plus marquée dans les
régions tropicales que dans les régions tempérées du globe. Selon un autre calcul
effectué par l’International Union for Conservation of Nature (IUCN)6, en 2009,
36 % des espèces sous observation étroite étaient menacées, dont 70 % pour les
plantes, 35 % pour les invertébrés et 22 % pour les vertébrés (dont plus de 30 %
pour les amphibiens et les poissons).
La perte de biodiversité se constate également au niveau des écosystèmes : le
déboisement ou la déforestation ont ainsi conduit à la disparition de 6 millions
d’hectares par an de forêts primaires depuis 2000. Dans les Caraïbes, le couvert
corallien dur a fortement régressé au cours des trois dernières décennies. Près de
35 % des mangroves ont disparu au cours des deux dernières décennies dans les
pays pour lesquels on dispose de données satisfaisantes.
Cette perte accélérée de biodiversité, extrêmement coûteuse pour le
développement humain, n’est pas causée principalement, comme ce fut le cas
par le passé, par des phénomènes naturels mais par des facteurs
anthropogéniques, c’est-à-dire qu’elle résulte de l’action humaine (par ordre
d’importance, par la destruction de l’habitat des espèces, l’introduction
d’espèces étrangères, la surexploitation des ressources, les diverses pollutions et
enfin le changement climatique).
Il n’est donc guère surprenant que l’année 2010 ait été décrétée « année de la
biodiversité » par les Nations unies. C’est hélas aussi l’année au cours de
laquelle l’échec de la stratégie mise en place en 1992 pour sa préservation est le
plus patent. En 2002 en effet, les parties à la Convention sur la diversité
biologique, entrée en vigueur en 1993 et comptant désormais 193 États
signataires, avaient pris l’engagement de réduire « de manière significative »
d’ici 2010 le taux de perte de biodiversité « au plan global, régional et national »
dans la perspective de « contribuer à la lutte contre la pauvreté » et au « bénéfice
de la vie sur la planète ».
Une vingtaine d’indicateurs quantitatifs servant de baromètres des progrès
accomplis avaient été retenu en 2002, parmi lesquels l’évolution de la population
de vertébrés, le risque d’extinction pour les oiseaux ou encore la surface des
zones protégées. Huit ans après, comme le reconnaissait sans détour Ahmed
Djoghlaf, secrétaire exécutif de la Convention, le 18 janvier 2010 en ouverture
de « l’année de la biodiversité » : « nous ne sommes pas parvenus à tenir la
promesse de réduire substantiellement le taux de perte de biodiversité ».
L’évolution, telle qu’elle ressort par exemple des données établies par la liste
rouge de l’IUCN, va en effet dans le sens inverse de celui souhaité par la
Convention : plus d’espèces sont en danger critique et davantage d’espèces sont
menacées qu’en 2002 (voir tableau 2.6). L’accord conclu à Nagoya fin 2010
trace de nouvelles perspectives pour la préservation de la biodiversité, dont on
ne peut qu’espérer qu’elles soient enfin suivies d’effet (voir le point 7 de ce
chapitre La gouvernance environnementale globale).
Bien commun au plan mondial, la biodiversité est aussi, au plan local, un
exemple de ressource gérée en commun ou à propriété collective, dite « common
pool resource » ou « common property resource ». Ces ressources impliquent
une rivalité dans la consommation mais il est impossible ou difficile d’exclure
les individus de leur usage : ceux-ci peuvent alors être tentés de se comporter en
« passager clandestin » en maximisant leur gain et en minimisant leur coût ce qui
conduira à la surexploitation et finalement la disparition de la ressource.
L’exemple des stocks mondiaux de poissons montre bien l’ampleur du
problème.
Tableau 2.6 – Espèces menacées (2002-2009)
Source : IUCN
1990-2000 2000-2010
Perte nette annuelle de forêts
8,3 millions 5,2 millions
(hectares/an)
Déforestation annuelle (hectares/an) 16 millions 13 millions
Augmentation annuelle des
3,36 millions millions
plantations forestières (hectares/an)
Source : PNUE
Par ailleurs, selon une comptabilité plus large tenant compte des activités «
périphériques » (« un ensemble d’activités dont la finalité n’est pas
environnementale mais produisant des biens et services favorables à la
protection de l’environnement ou à la gestion des ressources naturelles »), il y
aurait en France, en 2008, 950 000 emplois verts, soit près de 3,5 % de l’emploi
total.
Une autre façon de cerner la réalité de l’économie verte en France consiste à
apprécier le total des dépenses pour l’environnement effectuées dans le pays, que
l’on nomme, selon le périmètre considéré, la dépense de protection de
l’environnement (gestion des eaux usées, des déchets, protection de l’air, lutte
contre le bruit, biodiversité et paysage, sol) ou la dépense nationale liée à
l’environnement (les actions précédentes auxquelles s’ajoutent les dépenses liées
à la production et distribution d’eau et les espaces verts urbains, voir tableau
2.15).
Tableau 2.15 – Dépense nationale liée à l’environnement en
France en 2008 (en millions d’euros)
Eaux usées 13 314
Air 3 030
Bruit 2 115
Déchets 14 037
Déchets radioactifs 681
Biodiversité et paysages 1 696
Recherche et développement 3 651
Sol, eaux souterraines et de surface 1 740
Administration générale 3 560
Dépense de protection de l’environnement 43 827
Production et distribution d’eau 8 628
Récupération 5 467
Dépense de gestion des ressources 14 095
Espaces verts urbains 3 670
Total (Dépense nationale liée à l’environnement) 61 592
7. LA GOUVERNANCE ENVIRONNEMENTALE
GLOBALE
La première conférence des Nations unies sur l’environnement, organisée à
Stockholm du 5 au 16 juin 1972, afin d’examiner « la nécessité d’adopter une
conception commune et des principes communs qui inspireront et guideront les
efforts des peuples du monde en vue de préserver et d’améliorer
l’environnement », se tint dans l’indifférence quasi générale des chefs d’État et
de gouvernement. Dès les premiers pas de ce qui allait devenir la gouvernance
environnementale mondiale, s’est donc posée la question de sa portée réelle et de
son efficacité. Certes, le texte de la déclaration finale de la conférence contient
des idées et des principes souvent remarquables, dont beaucoup seront d’ailleurs
repris par le rapport Brundtland « Notre avenir commun » (1987), quinze années
plus tard (encadré 2.6).
[…]
Pour que ce but puisse être atteint, il faudra que tous, citoyens et collectivités, entreprises et institutions,
à quelque niveau que ce soit, assument leurs responsabilités et se partagent équitablement les tâches.
Les hommes de toutes conditions et les organisations les plus diverses peuvent, par les valeurs qu’ils
admettent et par l’ensemble de leurs actes, déterminer l’environnement de demain. Les autorités locales
et les gouvernements auront la responsabilité principale des politiques et de l’action à mener en matière
d’environnement dans les limites de leur juridiction. Une coopération internationale n’est pas moins
nécessaire pour réunir les ressources nécessaires afin d’aider les pays en voie de développement à
s’acquitter de leurs responsabilités dans ce domaine. Un nombre toujours plus élevé de problèmes
d’environnement, de portée régionale ou mondiale ou touchant au domaine international commun,
exigeront une coopération étendue entre les pays et une action de la part des organisations
internationales dans l’intérêt de tous. La Conférence demande aux gouvernements et aux peuples d’unir
leurs efforts pour préserver et améliorer l’environnement, dans l’intérêt des peuples et des générations
futures. »
Source : Déclaration finale de la conférence des Nations unies sur l’environnement, 1972
Source : UNEP
Source : PNUE, Building on the Set of options for improving international environmental governance of the
Belgrade Process, 20 juillet 2010
Ce qui est en jeu dans les négociations menées dans le cadre des Nations
unies n’est donc pas, à la lumière de ce texte fondateur, la reconnaissance d’une
faute des uns envers les autres, mais plutôt d’une erreur collective dans notre
stratégie de développement qui a conduit au changement climatique et d’une
coresponsabilité différenciée doublée d’une solidarité commune à laquelle
chaque pays est appelé à être associé selon ses besoins et ses capacités. Il s’agit
bien aujourd’hui de se répartir de manière juste et efficace la lutte contre le
changement climatique. Car il y a urgence à agir.
Au cours de la dernière décennie, les gaz à effet de serre ont été émis à une
cadence accélérée et, en 2014, le taux de dioxyde de carbone dans l’atmosphère
a connu la hausse la plus prononcée depuis presque trois décennies, atteignant un
niveau de 15 % supérieur à celui de 1990. Comme le souligne le dernier rapport
du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de
2014, la césure n’a jamais été aussi marquée entre une crise qui va en
s’intensifiant et des négociations internationales qui stagnent. Le constat
climatique est objectivement inquiétant : nous sommes, sans bien en mesurer
toutes les conséquences, en train d’entrer dans le monde incertain des 3 °C de
réchauffement terrestre (par rapport à l’ère préindustrielle), réchauffement qui
interviendra d’ici à la fin du XXIe siècle.
En 1997, lors de la conférence internationale de Kyoto, un premier
engagement, en principe contraignant, de réduction des émissions de GES a été
pris par les pays les plus avancés économiquement, les autres en étant dispensés
en raison de leur moindre niveau de développement et de leur faible contribution
à l’accumulation passée de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère : les
pays du premier groupe – ceux de l’OCDE et de l’ancienne Union soviétique,
représentant, pour l’année de référence (1990), environ 60 % du flux total
d’émissions de GES – s’engageaient, par ce Protocole, à réduire leurs émissions
d’au moins 5 %, par rapport au volume émis en 1990, à l’horizon 2012. Cet
objectif a été tenu, mieux les dernières données disponibles montrent une
réduction de l’ordre de 10 %.
Et pourtant, depuis 1990, les émissions mondiales ont non seulement
continué d’augmenter à un rythme soutenu dans la majorité des pays développés
(c’est l’effondrement de l’ex-URSS qui explique les bons résultats de Kyoto),
mais se sont accélérées dans les pays émergents (surtout en Chine) qui ne se sont
pas vus attribuer d’objectifs contraignants par le traité. Résultat : près de 60 %
d’augmentation des émissions depuis 1990. Le cadre d’action défini par le
Protocole de Kyoto souffre en fait quadruple problème :
• Un problème d’efficacité : les instruments aujourd’hui déployés ne nous
permettent pas de contenir la dynamique des émissions mondiales de gaz à
effet de serre. Les émissions ont explosé depuis 1990 et ont été très peu
freinées par la récession majeure de 2008-2009 (les émissions de CO2 ont
progressé de 5,8 % en 2010, alors qu’elles n’avaient que faiblement reculé
de 2008 à 2009, de 1,4 %) ; la direction actuelle des émissions est donc
diamétralement opposée à celle que nous indique la science : depuis la
Conférence de Rio (1992), le taux de croissance annuel des émissions est
passé de 1 % (1990-2000) à 3,1 % (2000-2010).
• Un problème de transparence : l’approche par les cibles quantitatives
d’émissions en volume se prête à un certain nombre de biais qui faussent
les résultats obtenus. La date de référence choisie (généralement 1990) est
ainsi problématique pour les pays de l’ex-URSS dont beaucoup ont depuis
rejoint l’Union européenne. Qui plus est, le Protocole de Kyoto ne
comptabilise que les émissions de production (émissions réalisées sur un
territoire donné) mais pas les émissions de consommation (les émissions
issues de la production d’un pays qui se trouvent incluses dans les produits
consommés par un autre pays), alors que ces dernières croissent beaucoup
plus rapidement dans les pays développés.
• Un problème d’inclusion : un accord climatique international doit
impérativement inclure tous les grands émetteurs de gaz à effet de serre, y
compris les pays émergents (la Chine est devenue le premier émetteur de
gaz à effet de serre en 2007 et émet aujourd’hui presque le quart des rejets
mondiaux).
• Un problème d’incitation : les réductions d’émissions en volume sont
perçues par les pays en développement comme une « contrainte carbone »
qui pèse de manière injuste sur leur développement économique ; en
période de crise économique, les cibles quantitatives peuvent aussi devenir
difficilement acceptables pour les pays développés.
Toute réforme qui entendrait dépasser le système actuel de négociations
climatiques internationales doit dès lors proposer des solutions à ces quatre
problèmes. Raisonner en termes de volume d’émissions pose en outre de
redoutables questions. Quelles références considérer et sur quelle base fixer des
objectifs nationaux : les émissions nationales, les émissions par tête, les flux
actuels de carbone dans le monde ou encore les responsabilités passées dans
l’accumulation du stock actuel de GES ?
À partir de quand faut-il comptabiliser les émissions de gaz à effet de serre ?
La révolution industrielle, c’est-à-dire le début du XIXe siècle par exemple, date
des premières émissions de gaz à effet de serre ? Ou plutôt 1990, date à laquelle
les scientifiques ont révélé aux responsables politiques et aux industriels que les
émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine provoquaient un changement
climatique planétaire potentiellement dangereux ?
Le problème se complique encore un peu plus si à la dimension temporelle
on ajoute la dimension spatiale, c’est-à-dire les flux de carbone entre pays.
Depuis le milieu des années 1990, l’écart ne cesse en effet de se creuser entre les
émissions de consommation et les émissions de production des pays développés,
autrement dit entre les émissions qui sont issues de la production nationale des
pays riches et les émissions issues de la production des autres pays du monde,
incorporées dans les produits consommés dans les pays riches. Parce que les
industries les plus polluantes ont fui la réglementation environnementale des
pays développés, ces émissions leur reviennent aujourd’hui sous la forme de
produits manufacturés, importés principalement de Chine.
Des données récentes du Global Carbon Project permettent de prendre la
mesure de ce commerce du carbone (transfert d’émissions des pays riches vers
les pays en développement, puis retour des émissions vers les pays riches) : alors
que l’écart entre émissions de production et de consommation pour les pays
riches était de 3 % en 1990, il a grimpé à 16 % en 2010.
Pour autant, ce nouvel état de fait ne retourne pas complètement, comme on
le croit parfois, la répartition des émissions mondiales : même calculées par
rapport à la consommation et non à la production, les émissions des pays en
développement, emmenés par la Chine, ont bien dépassé celles des pays riches
(ce dépassement, qui a eu lieu en 2005 pour les émissions de production, s’est
produit en 2009 pour les émissions de consommation). De même, les pays
émergents ont une responsabilité dans ces émissions liée au défaut de leur
réglementation environnementale, défaut dont ils tirent profit pour un
développement économique souvent à courte vue. On ne peut donc pas se
représenter ce commerce du carbone comme un échange forcé et inégal.
Cette complexité explique pourquoi de plus en plus d’experts sont d’avis que
la condition essentielle du succès d’un plan climatique est l’instauration d’un
régime efficace de tarification du carbone. C’est ce que préconisent notamment
le Fonds monétaire international, l’OCDE et la Banque mondiale. Le GIEC lui-
même juge que sans l’établissement rapide d’une tarification mondiale du
carbone, il sera virtuellement impossible d’empêcher le réchauffement planétaire
de dépasser les 2ºC au-dessus du niveau préindustriel.
L’accord que les États membres de l’Union européenne ont conclu à
l’automne 2014 illustre bien les limites d’une stratégie qui ne serait fondée que
sur des cibles de réduction d’émissions, sans régime efficace de tarification du
carbone. Le « paquet climat-énergie » européen peut en effet être envisagé
comme une pyramide sans base : la cible de réduction de 40 % des émissions de
gaz à effet de serre d’ici à 2030 n’est pas soutenue par des objectifs
contraignants en matière d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables,
eux-mêmes n’étant pas étayés par une réforme véritable de la tarification du
carbone sur le continent. Au fondement de l’accord européen, on trouve ainsi un
marché du carbone dysfonctionnel laissé à l’abandon. Résultat : des
engagements sans instruments et une cible de réduction d’émissions «
ambitieuse » mais en suspension au-dessus d’un grand flou.
De même, si l’accord bilatéral Chine-États-Unis, négocié en secret et
annoncé à la surprise générale en novembre 2014, est bienvenu, il manque aux
ambitions affichées des moyens adéquats.
Il faut que le sommet de Paris aboutisse à un résultat autrement plus
substantiel. Il ne peut être question de faire l’impasse sur les cibles nationales de
réduction d’émissions, mais celles-ci doivent impérativement s’accompagner de
moyens adéquats et coordonnés, incluant l’ébauche d’un prix mondial du
carbone. En d’autres termes, il faut viser un accord « engagements + instruments
» plutôt qu’un accord « engagements seulement ».
Le débat qui doit s’ouvrir – et qui peut s’appuyer sur de nombreuses
contributions académiques – doit porter sur le prix souhaitable du carbone au
plan mondial et l’interconnexion entre les prix existants et à venir, en
considérant autant les dimensions d’efficacité et d’équité. C’est la tenue de ce
débat qui déterminera le succès du sommet de Paris bien plus que l’affichage de
cibles de réduction d’émissions qui ne seraient garanties que par la « volonté
politique » des États.
La position récemment exprimée par les États-Unis en faveur d’un texte qui
ne serait que « politiquement » et non « juridiquement » contraignant renforce
encore l’idée que l’on ne peut décidément s’en tenir aux seuls engagements des
États. Si, dans le cas européen, la cible de réduction d’émissions demeure
contraignante (mais sans être soutenue par des instruments robustes), nous
risquons de nous retrouver fin 2015 avec un accord mondial dont les cibles elles-
mêmes seront imprécises en plus d’être incertaines (une pyramide sans base ni
sommet) et nettement insuffisantes pour nous éviter un monde de 3º C de
réchauffement ou plus.
La tenue de cette négociation sur le juste prix mondial du carbone ouvrirait
la voie, au-delà du sommet de Paris, à la construction d’une nouvelle
gouvernance climatique polycentrique, où toutes les initiatives territoriales
pourraient être valorisées. Il faudrait alors viser la convergence graduelle des
prix du carbone vers un prix unique.
On le voit bien, la négociation sur le climat n’est donc pas seulement une
décision technique sur la foi de données scientifiques mais un dialogue politique
sur des critères éthiques. Il faut que le sommet de Paris soit informé par ces
critères tant il est vrai que changement climatique et justice climatique sont
indissociables.
1. Les données et projections démographiques des Nations unies sont accessibles à l’adresse :
http://esa.un.org/wpp/Excel-Data/population.htm. Le site de l’INED (Institut national des études
démographiques) permet également d’accéder facilement aux principales informations statistiques en
provenance de la même source : http://www.ined.fr/fr/publications/.
2. Les écarts entre pays sont encore considérables : ainsi, alors que l’espérance de vie à la naissance est
passée, en France, d’un peu plus de 67 ans en 1950 à environ 82 ans en 2015, en Sierra Leone – l’un des
pays les plus pauvres du monde –, elle n’atteignait pas 29 ans en 1950, et dépasse à peine 45 ans en 2015.
3. Sur l’histoire longue de l’énergie, voir notamment Smil (2010).
4. Voir, notamment, la communication de la Commission européenne sur les perspectives énergétiques à
l’horizon 2050 (http://ec.europa.eu/energy/energy2020/roadmap/doc/com_2011_8852_fr.pdf).
5. Cet indicateur est demeuré à peu près stable entre 2005 et 2007, selon les données publiées par le WWF à
l’automne 2010. Mais un élargissement de l’échantillon suivi fait apparaître une chute importante depuis
(WWF, 2014).
6. Voir les données sur le site : http://www.iucnredlist.org/
7. Le suivi des données est assuré et elles sont disponibles sur le site : http://www.landmatrix.org/en/
8. Selon le ministère de l’Écologie, les espaces artificialisés recouvrent les zones urbanisées (tissu urbain
continu ou discontinu), les zones industrielles et commerciales, les réseaux de transport, les mines,
carrières, décharges et chantiers, ainsi que les espaces verts artificialisés (espaces verts urbains,
équipements sportifs et de loisirs), par opposition aux espaces agricoles, aux forêts ou milieux naturels,
zones humides ou surfaces en eau.
9. Les données utilisées ici et bien d’autres sont disponibles sur le site de la FAO :
http://www.fao.org/economic/ess/ess-publications/ess-yearbook/yearbook2013/en/
10. Selon le BIT, « le travail décent résume les aspirations des êtres humains au travail – leurs aspirations à
accéder à un emploi et à une juste rémunération, à jouir de droits, de moyens d’’expression et de
reconnaissance, de justice et d’égalité entre les sexes. »
11. Le rapport précise : « On trouve des emplois verts dans un grand nombre de secteurs de l’économie,
depuis l’approvisionnement énergétique jusqu’au recyclage et depuis l’agriculture jusqu’à la construction et
les transports. Ils contribuent à diminuer la consommation d’énergie, de matières premières et d’eau grâce à
des stratégies d’amélioration du rendement, à réduire les émissions de carbone dans l’économie, à
minimiser ou à éviter totalement toutes les formes de déchets et de pollution et à protéger et restaurer les
écosystèmes et la biodiversité. »
PARTIE 2
ÉCONOMIE ÉCOLOGIQUE
CHAPITRE 3
ANALYSES ET POLITIQUES
1. ANALYSES
2. POLITIQUES
1. ANALYSES
Le but de cet effort typologique dont la minutie peut être déroutante est non
seulement de décrire dans toute leur réelle complexité ces systèmes social-
écologiques, mais surtout de comprendre comment certains systèmes
parviennent à assurer leur pérennité tandis que d’autres sombrent dans la
surexploitation et la ruine social-écologique. Elinor Ostrom s’est donc également
employée à définir les principes efficaces de gouvernance susceptibles de régir
de manière soutenable ces systèmes social-écologiques (encadré 3.3). Son
intuition fondamentale est qu’il existe tout un nuancier de troisièmes voies
efficaces en matière de gouvernance environnementale entre le marché
(privatisation des ressources) et l’État (nationalisation des ressources). Ces
systèmes efficaces de gouvernance environnementale reposent sur quelques
principes clés.
Après examen attentif de plusieurs centaines de ces systèmes, Ostrom est
parvenue à définir huit principes de gouvernance permettant d’éviter ce qu’elle
nomme les « dilemmes sociaux » de la gouvernance environnementale.
2. POLITIQUES
Une épargne nette ajustée négative indique que la « richesse au sens large »
diminue et que le mode de développement économique du pays considéré ne
respecte pas la condition de soutenabilité (figures 3.4 et 3.5).
Valeur maximale
Dimension Valeurs minimales
constatée
Espérance de vie 83,2 (Japon, 2010) 20
Durée moyenne de 13,2 (États-Unis,
0
scolarisation 2000)
Durée attendue de
20,6 (Australie, 2002) 0
scolarisation
Indice de scolarisation 0,951 (Nouvelle-
0
combiné Zélande, 2010)
Revenu par habitant (en 108,211 (Émirats
163 (Zimbabwe, 2008)
PPA en $) arabes unis, 1980)
Puis on calcule des sous-indices selon la formule suivante :
Indice dimensionnel = (valeur observée − valeur minimale) / (valeur maximale − valeur minimale)
Prenons l’exemple de la Chine. Voici les valeurs des données brutes pour ce pays pour l’année 2010 :
PARTIE 1
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INDEX DES NOTIONS
A
actualisation 55
agrocarburants 100
B
biens collectifs 35, 111
biens communs 35, 135
biodiversité 11, 13, 14, 34, 35, 37, 45, 47, 51, 52, 55, 59, 86, 88, 95, 111-113,
118, 134, 136, 138, 153, 177
biosphère 13
bruit 175
C
canicule 170
capacités 15, 125, 156, 171
capital humain 127, 130, 151, 153, 155, 165
capital naturel 28, 56, 126, 127, 130, 131, 132, 135, 149, 153, 155, 165, 169
capital social et institutionnel 127
changement(s) climatique(s) 11, 14, 57, 59, 60, 63, 75, 91, 109, 112, 115, 137,
167, 177-179
contribution climat-énergie 64
couche d’ozone 110
crises écologiques 7, 10, 11, 14, 16, 109, 137, 142, 177
D
déchets dangereux 174
découplage 84, 142, 144, 164
décroissance 146
défaillance du marché 41
dette écologique 178, 179
développement humain 10, 15, 16, 22
disposition à payer 49
double dividende 65
droits de propriété 31, 36, 44, 68, 134
E
économie circulaire 105
économie écologique 22
économie verte 100, 105
écosystèmes 7, 11, 22, 14, 45, 50, 52, 86, 87, 111, 115, 138, 139, 167, 177
écotaxes 68
effet-rebond 82, 86
effets externes 41, 99
émissions de CO2 10
émissions de gaz à effet de serre 52, 92
émissions de GES 69, 83, 116
emplois verts 100, 102
empreinte 148, 156, 179
énergies fossiles 21, 27, 30, 32, 47, 63,
74, 77
épargne nette ajustée 130, 151, 154, 156, 165, 167
État providence 17
état stationnaire 19, 20
évaluation contingente 49
externalité(s) 21, 38, 39, 40, 43, 44, 81, 100, 107, 135
F
fiscalité écologique 43, 62, 65
flux de matières 143, 144, 164
fuites de carbone 64
G
gaz à effet de serre 61, 111, 115, 117, 130
I
identité de Kaya 83
incitation(s) 30, 34, 37, 51, 61, 62, 66, 70, 74, 81, 83, 86, 117, 133
indicateur(s) 22, 24, 88, 105, 136, 143, 146, 151
indice de développement humain 17, 164
inégalité territoriale 173
inégalité environnementale 170, 171, 176
intensité énergétique 77, 83, 144
J
justice environnementale 157, 160, 172
L
limites planétaires 13
P
passager clandestin 89
pertubateurs endocriniens 175
PIB vert 148
politique(s) environnementale(s) 52, 55, 59
pollution atmosphérique 172
pollutions chimiques 175
population 71, 82, 83, 91, 95, 96, 99, 124, 150, 171
préférences déclarées 49
préférences révélées 48
prix du carbone 21
prix imputés 53, 155
prospérité 7, 10, 16, 22, 32, 33, 163
Q
quotas d’émission 36, 44, 64, 69
R
rareté 8, 18, 21, 27, 31, 74, 124, 128, 131
réglementation 61, 62
rente 19, 31, 32, 81, 131
résilience 136, 138, 139, 156
ressource(s) naturelle(s) 9, 27, 28, 34, 44, 46, 51, 82, 86, 92, 124, 125, 128, 130,
131, 133, 134, 143, 144, 151, 176, 178
révolution agricole 94, 97, 134
révolution industrielle 10, 27, 71, 72, 75, 117, 124, 131
richesse au sens large 130, 132, 151, 153
richesse totale 153, 154
richesse véritable 128, 165, 167
risques naturels 177
S
santé environnementale 170
service(s) écosystémique(s) 11, 37, 45, 46, 55, 95, 103, 133, 135, 136, 153, 167,
168
services environnementaux 49, 52
soutenabilité 10, 18, 21, 22, 24, 123, 146, 164
T
tableaux de bord 147
taux d’actualisation 20, 54, 55, 56, 57
taxe carbone 24, 62
taxe sur le carbone ajouté 65
tragédie des communs 134
transition démographique 72
V
vulnérabilité 138
INDEX DES NOMS
A
Acemoglu Daron 32
Afghanistan 97
Afrique 96
Afrique sub-saharienne 73
Aïchi 113
Alberta 63, 75
Algérie 33
Allemagne 77
Amazonas 52
Amérique 33
Amérique du Nord 32, 96, 98
Amérique du Sud 32
Amérique latine 96
Angleterre 36, 73, 74, 94
Annan Kofi 110
Antarctique 90, 135
Arctique 90
Arménie 29
Arrow Kenneth J. 123, 129
Asie 93, 96
Australie 41, 63
Auvergne 176
B
Bali 111
Banzhaf Spencer 159
Baoxing 169
Berkes Fikret 138
Blair Tony 57
Blanchet Didier 155
Bolivie 170
Boulding Kenneth 22
Brésil 59, 125, 129
Bretagne 176
Brundtland Gro Harlem 22, 107, 125, 129
Buchanan James 38
Bulgarie 77
Bullard Robert D. 158, 159
C
Californie 63, 91
Canada 75, 167
Canberra 168
Cancun 111, 112
Caraïbes 87
Carlin Gabrielle 176
Caroline du Nord 157
Caudeville Julien 175
Chevassus-au-Louis Bernard 47, 50, 51, 138
Chine 10, 46, 52, 77, 79, 97, 99, 117, 118, 129, 130, 164, 169
Clark Gregory 10
Clinton Bill 172
Club de Rome 27
Coase Ronald 43, 44, 68
Cobb Charles 131
Colombie 63, 169
Comté de Warren 157
Copenhague 111, 112
Corée du Sud 32
Costa Rica 52
Costanza Robert 50
Crutzen Paul 13
Currie Janet 173
D
Danemark 63, 77
Danielsen Finn 140
Daly Herman 22
Darmon Nicole 176
Dasgupta Partha 56, 57
Diamond Jared 33
Djoghlaf Ahmed 88
Douglas Paul 131
Durban 111
E
Égypte 97
États-Unis 21, 33, 36, 68, 75, 77, 119, 135, 157, 159, 160, 172
Europe 64, 69, 73, 96, 98, 154
Europe occidentale 36, 73
F
Fisher Irving 20
France 23, 56, 58, 59, 62, 64-68, 73, 77, 80, 97, 103-105, 135, 144, 167, 170,
172, 173, 176, 177
G
Gallai Nicolas 168
Georgescu-Roegen Nicolas 22
Géorgie 29
Ghana 97
Godard Olivier 64
Gore Al 60
Groenland 33
H
Hardin Garett 35
Hartwick John M. 128
Hicks John 54, 126, 132
Holling Crawford Stanley 139
Hotelling Harold 18, 20, 82, 133, 155
I
Île-de-France 175
Îles Hébrides 33
Inde 129
Indonésie 169
Islande 33
Italie 77
J
Japon 10, 32
Jevons Stanley 19, 82, 86, 145
Johannesburg 111
K
Kaldor Nicholas 54
Kareiva Peter 169
Kaya Yoichi 83
Khazzoom Daniel 83
Krausmann Fridolin 144
Krugman Paul 42
Kuznets Simon 143
Kyoto 112, 116
L
Labrador 33
Lebègue Daniel 58
Len Brookes 83
Libye 33
M
Maddison Angus 17
Malmö 111
Malthus Thomas Robert 9, 10, 71, 92
Maoxian 46
Marcus Vincent 155, 173, 175
Marshall Alfred 38
Marx Karl 131
McNeill John R. 28, 75, 93, 95
McPeak John G. 138
Meadows Dennis 21, 125, 146
Melonio Thomas 130
Menger Carl 19
Mercantour 34
Midi-Pyrénées 176
Mill John Stuart 19
Montréal 109
Moyen-Orient 29, 33
N
Nagoya 45, 88, 112, 113
New York 46
Nordhaus William D. 57, 146, 175
Nord-Pas-de-Calais 175
North Douglass 134
O
Occident 10
Olson Mancur 35, 37
OPEP 21, 81
Oregon 170
Ostrom Elinor 37, 135, 140, 141, 142
P
Paley William 22
Papin Denis 73
Pareto Vilfredo 41
Paris 40, 114, 119
Péninsule Arabique 98
Pigou Arthur Cecil 18, 20, 21, 39, 43, 62, 82
Polo Marco 29
Pomeranz Kenneth 74, 131
Pyrénées 34
Q
Quesnay François 18
R
Ramsey Frank 20, 55, 56, 82
Rawls John 125
Ricardo David 19, 31
Rio 59, 108, 109, 111, 125, 147
Rockström 14
Royaume-Uni 31, 51, 161, 177
Russie 21, 33, 77
S
Sagoff Marc 45
Sahara 98
Samuelson Paul 35, 42
Sen Amartya 15, 125, 171
Sichuan 46
Sierra Leone 73
Silicon Valley 39
Smith Adam 29
Solow Robert 126, 154
Sorrelle 86
Srinivasan Thara 178
Stavins Robert 86
Stern Nicholas 57
Stiglitz Joseph E. 156
Stockholm 107-109
Stoermer Eugène 13
Suède 63
T
Tamil Nadu 140
Thiers 39
Tiebout Charles M. 38, 42
Timbeau Xavier 130
Timor oriental 110
Toulouse 173
Turgot Anne-Robert-Jacques 18
U
Union européenne (UE) 61, 69, 77, 79, 80, 81, 85, 100, 102, 116, 118, 147
Union soviétique 116
V
Van den Bergh Jan 138
Vienne 110
Vikings 34
Vitousek Peter 11
W
Wackernagel Mathis 148
Walras Léon 19
Watt James 73
Weitzman Martin 54, 57
Wilson Edward O. 14
LISTE DES ENCADRÉS
Encadré 1 – Les progrès contemporains en matière de développement humain
Encadré 2 – La « règle de Hotelling »
Encadré 1.1 – Un peu de macroéconomie : recherche de rente et « maladie
hollandaise »
Encadré 1.2 – La gestion des espaces boisés : diversité des formes
institutionnelles et des résultats Encadré 1.3 – Comment évaluer
économiquement une externalité : l’exemple de la pollinisation Encadré 1.4 –
Externalités locales et externalités globales Encadré 1.5 – Le principe «
pollueur-payeur » dans la Charte de l’environnement Encadré 1.6 – Un exemple
d’analyse coût-bénéfice : la construction d’une autoroute ou d’un tunnel
ferroviaire Encadré 1.7 – Le principe de précaution
Encadré 1.8 – Le rapport Lebègue (2005) et l’actualisation dans les décisions
d’investissement public en France Encadré 1.9 – La taxe carbone dans le monde
Encadré 1.10 – Une taxe sur le carbone ajouté en France ou en Europe ?
Encadré 1.11 – Le « double dividende »
Encadré 1.12 – Écotaxes et valorisation des déchets
Encadré 2.1 – Rareté du bois et attrait économique du charbon dans
l’Angleterre du XVIIIe siècle Encadré 2.2 – La dépendance énergétique
européenne
Encadré 2.3 – La fin de la pêche ?
Encadré 2.4 – L’eau douce, une ressource renouvelable ou épuisable ?
Encadré 2.5 – Comment réduire les externalités négatives et améliorer les
services écosystémiques de l’agriculture ?
Encadré 2.6 – Les débuts de la gouvernance environnementale mondiale à
Stockholm Encadré 2.7 – Les accords de Cancun et Nagoya
Encadré 2.8 – Le préambule de la Convention-cadre des Nations unies sur les
changements climatiques Encadré 3.1 – La « règle de Hartwick »
Encadré 3.2 – Une évaluation optimiste de la soutenabilité des grandes
économies Encadré 3.3 – Les huit principes d’une gouvernance
environnementale efficace selon Ostrom Encadré 3.4 – Agenda 21 : les tableaux
de bord et leurs limites Encadré 3.5 – Le PIB « vert » : un compteur de
consommation, pas une jauge Encadré 3.6 – Les « empreintes »
Encadré 3.7 – Les recommandations de la Commission Stiglitz-Sen-Fitoussi
Encadré 3.8 – Quatre types d’inégalités environnementales Encadré 4.1 –
Comment se construit l’IDH des Nations unies : l’exemple de la Chine en 2010
Encadré 4.2 – Exemples d’évaluation économique des services écosystémiques
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX
Figure 1 – Les trois courbes du XXe siècle Figure 2 – La transformation
anthropogénique de la planète
Figure 3 – Les grandes étapes du développement écologique et humain Tableau
1 – La vie sur Terre et les espèces menacées
Figure 4 – Les services rendus par les écosystèmes
Tableau 2 – Pourcentage de personnes vivant avec moins de 1,25 $ par jour
Figure 5 – Bien-être humain et soutenabilité environnementale
Figure 6 – Mesurer le bien-être et la soutenabilité
Tableau 1.1 – Le changement économique et écologique planétaire au cours du
XXe siècle (1890-1990) Figure 1.1 – Les multiples valeurs de la nature
Figure 1.2 – Les méthodes de valorisation fondées sur les préférences Tableau
1.2 – Valeur actualisée d’un million d’euros
Figure 1.3 – Le parc automobile français
Figure 2.1 – Évolution du mix énergétique mondial, 1973-2012 (en %) Figure
2.2 – Production de pétrole brut par région, 2013 (% du total) Figure 2.3 –
Production de gaz naturel par région, 2013 (% du total) Figure 2.4 – Production
de charbon par région, 2013 (% du total) Tableau 2.1 – Production, exportation
et importation d’énergies fossiles pour les principaux pays, 2010 (millions de
tonnes, et pourcentage de la production mondiale entre parenthèses) Figure 2.5
– Structure de la consommation d’énergie primaire en France, de 1973 à 2013
(% du total) Tableau 2.2 – Décomposition de Kaya pour l’économie mondiale
(1970-2004) Tableau 2.3 – Les paramètres de l’équation de Kaya (1990-2020)
Tableau 2.4 – Identité de Kaya pour l’OCDE-Europe (taux de croissance annuel
moyen) Tableau 2.5 – Identité de Kaya pour l’OCDE (taux de croissance annuel
moyen) Tableau 2.6 – Espèces menacées (2002-2014)
Tableau 2.7 – Statut des stocks mondiaux de poissons en 2009
Tableau 2.8 – L’état des forêts mondiales
Tableau 2.9 – Pêcheurs et aquaculteurs (en milliers)
Tableau 2.10 – Parts de l’agriculture dans le PIB et de l’emploi agricole dans
l’emploi total de quelques pays (2011-2012, en %) Tableau 2.11 – Agriculture
irriguée et usage d’eau douce dans quelques pays (2003-2005) Tableau 2.12 –
Les « emplois verts » dans l’UE 27 en 2000 (en milliers) Tableau 2.13 – Les «
emplois verts » en France en 2008
Tableau 2.14 – Nombre d’emplois dans cinq filières d’éco-activités privées
Tableau 2.15 – Dépense nationale liée à l’environnement en France en 2008 (en
millions d’euros) Figure 2.6 – L’économie linéaire
Figure 2.7 – L’économie circulaire
Tableau 2.16 – État des ratifications pour quatre accords multilatéraux
environnementaux en 2007 (en nombre de pays ayant ratifié) Tableau 2.17 – La
gouvernance environnementale globale : objectifs, problèmes et options
Tableau 3.1 – La richesse des nations en 2005
Figure 3.1 – Le changement climatique, entre systèmes naturels et humains
Figure 3.2 – Contexte social, économique et politique (développement
économique, tendances démographiques, stabilité politique, etc.) Figure 3.3 –
Quatre découplages
Tableau 3.2 – L’évolution de l’empreinte écologique (1961-2007) Figure 3.4 –
Épargne nette ajustée du monde, de l’OCDE et des pays les moins avancés
(PMA), 1970-2008 (% du RNB) Figure 3.5 – Épargne nette ajustée de quelques
pays, 1970-2008 (% du RNB) Figure 4.1 – France et Canada selon l’épargne
nette ajustée