Mémoire La Banque Face Aux Entreprises en Difficultés PDF

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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA


RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE MOULOUD MAMMERI DE TIZI-OUZOU

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES, COMMERCIALES ET DES


SCIENCES DE GESTION
DEPARTEMENT DES SCIENCES ECONOMIQUES

Mémoire de fin d’étude en vue de l’obtention du


Diplôme de Master en Sciences Économiques
Option : Monnaie, Finance et Banque
Thème

La banque face aux entreprises en difficultés.


Cas de la BEA (banque extérieur d`Algérie,
Agence 034 Tizi-Ouzou)

Réalisé par : Encadré par :


Mlle OUBACHIR Hanane Dr : BOUBAKEUR Mustapha
Mlle OUZERROUT Tiziri

Jurys composé de :

Dr KHENNICHE Youcef…..................... MCB ……..UMMTO ….….President


Dr BOUBAKEUR Mustapha. .………..... MCB ….….UMMTO ……..Rapporteur
Dr SADAOUI Farid. ……………….…... MCB …..…UMMTO ….…Examinateur

Année universitaire 2014/2015


Sommaire

Introduction générale...........................................................................05
Chapitre I : Les entreprises en difficultés
Introduction du chapitre ........................................................................10

Section 1 : les entreprises en difficultés .................................................11

Section2 : le processus de défaillance des entreprises ........................15

Section 3 : les caractéristiques des entreprises en difficultés et l’origine


des difficultés..........................................................................................25
Conclusion du chapitre...........................................................................53

Chapitre II : l relation banque-entreprise............................................32


Introduction du chapitre .........................................................................32

Section 1 : le rôle du banquier ...............................................................33

Section 2: Le banquier et l’octroi de crédit.............................................37

Section 3 : L’étude des risques et les moyens de prévention.................44

Conclusion du chapitre
Chapitre III : Diagnostic et redressement des entreprises en
difficultés ..............................................................................................55
Introduction du chapitre..........................................................................55
Section1 : Le diagnostic de l entreprise..................................................56
Section 2 : Le redressement d`une entreprise en difficulté....................68

Section3 - le rôle de la banque dans le redressement des entreprises en


difficulté...................................................................................................77

Conclusion du chapitre...........................................................................80
Sommaire

Chapitre IV : L`étude d`un cas pratique d`un dossier de crédit


d`exploitation..........................................................................................82

Introduction du chapitre............................................................................82

Section 1 ꞉ Présentation de l’agence d’accueil.........................................83

Section 2: L`étude du de dossier d`un crédit d’exploitation.....................88

Section 3: analyse financière de l’entreprise..........................................90

Conclusion du chapitre .....................................................................101


Conclusion générale...........................................................................103
Bibliographie
Liste des abréviations
Liste des tableaux
Liste des figures
Annexes
Table des matières
Nous remercions dieu pour nous avoir donné la foi et le courage
toute au long de notre parcours scolaire.

Nos sincères remerciements à :

La Banque Extérieure d’Algérie pour la confiance qu’elle a placée en


nous
Tout le personnel de l'agence BEA de Tizi Ouzou pour leurs
orientations et leurs conseils durant ce stage, spécialement Mr KACI
Naccer, Mr BOUKELLAL Omar, Mme BELHADJ Karima

Nos remerciement les plus vifs s’adressent a notre promoteur Mr


BOUBakEUR Mustapha qui nous a orientés et conseillées tout au
long de notre travail.

Nos remerciements s’adressent également aux membres de jury


qui ont accepté de lire et d’évaluer ce travail

Nous terminerons nous remerciements par les personnes qui nous


sont chères. Notre famille, dont le soutient inconditionnel nous
a aidée à surmonter les difficultés et les moments de doute
inhérents à cette aventure.
Je dédie ce modeste travail à:

 A mes parents : ma mère et mon père qui n’ont jamais


cessé de m’encourager, en reconnaissance de leurs précieux
conseils qui ont tant aimées voir le jour de ma réussite. Puisse
ce travail être une petite récompense pour tous vos nobles
sacrifices
Que dieu vos prête une longue vie, santé et bonheur pour que
vous restez la splendeur de ma vie.

 A mon frère WALID que j’aime beaucoup, je le souhaite tout


le bonheur du monde.
 Ma très chère copine et ma sœur tiziri je la souhaite la
réussite.
 A mes très chères cousines, et cousins et à tous mes ami(e)s.

 A mon grand-père et à mes grand-mères.

 Et a tous ceux que j’aime et qui m’apportent joie et sérénité.

HANANE
Je dédie mon travail :
 Je dédie ce modeste travail à mes chers parents : ma mère et mon père
pour leur aide, et leur soutien tout au long de mes études, pour faire de moi
ce que je suis aujourd’hui.
Que dieu vos prête une longue vie, santé et bonheur pour que vous restez la
splendeur de ma vie. Puisse ce travail être une petite récompense pour tous vos
nobles sacrifices

 A mes adorables fréres:Makhlouf et Malik et Kouceila.


 A ma chère amie et sœur Hanane.
 A mes chères amies : Dhrifa, Sadia , Sarah , Noudmila.
 A tous mes amis.

TIZIRI
Introduction générale

Introduction générale

Les banques sont des acteurs majeurs des économies contemporaines, partenaire
habituels des entreprises et des particuliers, intervenant quotidiennement sur le marche des
capitaux, elles sont constamment confrontées a la prise de décision en avenir risqué, en tant
que firmes elles présentent des spécificités qui nécessitent et justifient l`existence de
techniques, d`outil d`analyse et de gestion qui leur sont propre.
La banque occupe une place centrale dans le système économique, elle est considéré comme
une entreprise dont l`activité principale consiste a recevoir l`épargne en dépôt, a accorder des
crédits, elle fait l`office d`intermédiaire entre les épargnants (agent a capacité de financement)
et les preneur de crédit ( agent a besoin de financement)et la gestion des moyens de paiement,
comme elle fournit aussi d`autre services financiers : exécution de paiement, gestion de
fortune, conversion de monnaie…, et elle se présente comme l`un des principaux garant de la
solidité et de la compétitivité de l`économie d`un pays, son rôle d`intermédiation entre les
différents opérateurs quelle que soit (entreprise ou particulier) en garant d`une manière
optimale et efficace leur liquidité, de sorte à garantir la pérennité et la croissance.

L’environnement bancaire est devenu instable et très vulnérable face aux différents
fluctuation de la sphère monétaire, face a ses différentes perturbations les banques de plus en
plus menacées par une diversité de risque et toute activité commerciale ou industrielle
implique un risque, la banque de part ses activités supportent naturellement des risques et ces
derniers sont de natures micro et macro économiqueon distingue risque de crédit ou de contre
partie la probabilité de la défaillance du client et aussi le risque opérationnel risque de perte.

L`entreprise et la banque, voila deux centraux de l`environnement économique dont le destin


est intimement lié ;
L`entreprise depuis sa création au long de son développement a besoin de ressources
financière externes. En effet quelque soit sa taille, dans la plupart des cas l`entreprise ne peut
pas se contenter de ses ressources propres pour satisfaire continuellement tout ses besoins de
financement. De ce fait, elle devrait recourir aux ressources externes qui sont principalement
(le marché financier et les banques). Cela est d`autant plus valable dans une économie
d`endettement, tel que l`économie Algérienne, que la banque en tant que source de
financement a toujours occupe une place primordiale dans le financement des entreprises

5
Introduction générale

Algérienne.

Comme tout cycle de vie, l`entreprise nait, croit, se développe et souvent disparait,
vue de cet angle, la défaillance d`une entreprise constitue un moyen de sortie du marche,
indispensable au financement d`une économie concurrentiel.

Les entreprises sont souvent confrontées à des difficultés survenues suite à des crises
internes ou externes. En effet, la conjoncture économique mondiale devient de plus en plus
difficile ce qui détruit la rentabilité des entreprises, fragilise la solidité de leurs structures
financières, et affaiblit leurs positions face à la concurrence national ou internationale. Cette
situation alarmante se confirme continuellement par le nombre croissant d’entreprises en
difficulté souffrant des problèmes de trésorerie et / ou de rentabilité.

L`apparition de la notion d`entreprise en difficulté est récent, si cette appellation a pris


en relais de celle traditionnel de « faillite ». Ces deux termes ne sont pas supposables et ne
traduisent pas la même approche juridique. En effet une entreprise traverse plusieurs étapes
avant d`atteindre le stade irrémédiable de faillite.

Une entreprise en difficulté est une entreprise confrontée à des problèmes d`une ou plusieurs
natures qui remettent en cause la pérennité de son activité, il est courant que le terme de
« défaillances » et « difficulté » soit confondus toute fois, la défaillance fait référence a un
degré de difficulté important.

Banques et entreprises ont la réputation de ne pas faire bon ménage. Le monde de


l’entreprise fait peur aux banques en raison de réglementations qui les pénalisent souvent. Et
les banques font peur aux entreprises parce que ces dernières ont besoin d’elles et que les
établissements financiers gardent le pouvoir de dire « non ».

1. La problématique :

La question fondamentale qui se pose : quelle politique la banque doit-elle adopté


pour faire face aux difficultés actuelles des entreprises ?

6
Introduction générale

Cette problématique principale sous tend plusieurs sous questionnements qui peuvent
être comme suit :
* comment reconnaitre une entreprise en difficulté et prévoir ses difficultés ?
* comment réaliser un diagnostic d`entreprise en difficulté ?

2. Les hypothèses

A fin de bien cerner le sujet nous tenterons de vérifier les hypothèses suivantes de
point de vue du banquier :

Hypothèse1 : la participation de la banque au financement de l’entreprise dépend de sa situation


financière.
Hypothèse2 : la décision de financement d’une entreprise se base sur la moralité du solliciteur.

3. Méthodologie du travail
Le sujet impose une démarche pluridisciplinaire (juridique, économique, financière),
notre méthodologie s`avérera descriptive analytique.
Une recherche bibliographique et une étude documentaire qui nous ont permet de
cerner tout littérature relative a l`entreprise en difficulté et aux stratégies de redressement.

L’objectif de notre recherche est de tenter de décrire la notion de partenariat entre la


banque et l’entreprise, et de savoir dans quelle mesure le banquier accepte ou refuse de soutenir
une entreprise présentant des difficultés.

Pour mener ce travail à répondre aux interrogations suscitées, on a opté pour sa


subdivision en quatre chapitres :
Dans le premier chapitre nous allons essayer de faire une synthèse de la littérature
economique afin d’analyser la notion d’entreprise en difficulté en précisant les causes et les
indicateurs, et le deuxième chapitre sera consacré a identifié la nature de la relation banque-
entreprise en difficulté, puis le troisième chapitre portera respectivement sur l’analyse des
difficultés à travers le diagnostic, meilleur moyen permettant la détermination des niveaux de
dysfonctionnement et la formulation de recommandations qui serviront de lignes directrices
au redressement, et le dernier chapitre sera réservé a l’élaboration d`un volet pratique, d`une
étude de cas d`un crédit d`exploitation, au sein de la banque extérieur d`Algérie.

7
Introduction générale

L’objectif de ce dernier chapitre est d’illustrer, les principales idées développées dans
les chapitres précédents de notre travail en vue de la compréhension du comportement réel
des banques face aux entreprises en difficultés.

8
Chapitre I: Notion de base de l`entreprise en difficulté

Introduction du chapitre :
Un phénomène nouveau est apparu dans les dernières années : La forte augmentation
des défaillances des grandes entreprises. Or la situation économique de l’entreprise en
difficulté a des conséquences négatives. En effet, les défaillances affectent l’existence entière
d’une entreprise et représentent un coût très élevé non seulement pour l’entreprise en
question, mais également pour le nombre de ses partenaires, banquiers, la région dans laquelle
se situent l’entreprise et en général l’économie d’un pays.

Afin de mettre l’accent sur les notions de base d’une entreprise en difficulté, nous
avons consacré ce premier chapitre à cet effet. Ce dernier est subdivisé en trois sections:
Dans la première section, nous allons essayer de trouver des éléments de réponse à la
question : qu’est ce que une entreprise en difficulté ?
Dans la deuxièmement section, nous allons aborder le processus de défaillance et les
facteurs causant la difficulté et la dégradation des entreprises.
Tandis que la troisième, elle sera consacrée à la présentation des caractéristiques des
entreprises en difficultés et l’origine des difficultés.

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Chapitre I: Notion de base de l`entreprise en difficulté

Section 1 : les entreprises en difficultés

La détermination de la notion de l`entreprise en difficulté s`avers difficile en raison de


la diversité des modes d`analyse des défaillances.

1.Généralité sur les entreprises


1.1. Définition d’une entreprise :
D’un point de vue économique : l’entreprise est définie comme étant « Une structure
économique et sociale qui regroupe des moyens humains, matériels, immatériels (services) et
financiers, qui sont combinés de manière organisée pour fournir des biens ou des services à
des clients dans un environnement concurrentiel (le marché) ou non concurrentiel (le
monopole) avec un objectif de rentabilité.
Selon l’Insee : « L'entreprise est la plus petite combinaison d'unité légale qui constitue une
unité organisationnelle de production de biens et de services jouissant d'une certaine
autonomie de décision, notamment pour l'affectation de ses ressources courantes »1.

D’après ces définitions nous pouvons dire que toute entreprise présente les
caractères suivants : 2

 C'est une organisation : répartition des taches, hiérarchie...


 Une finalité économique : pour satisfaire les besoins des marchés, elle crée
une richesse sociale. Elle devient alors une organisation économique.
 Une autonomie de décision : elle n'a en général qu'un seul centre de
décision, cela permet une meilleure cohérence. Mais, elle n'exclut pas la
possibilité d'organiser une certaine décentralisation

1.2. Partenaires de l’entreprise :


L’entreprise exerce son activité en échangeant des flux économiques avec certain
partenaires qu’ils entourent :

1
AURIAC. J, « Économie d’entreprise», paris, 2002, P : 49.
2
IBID, P : 51.

11
Chapitre I: Notion de base de l`entreprise en difficulté

Figure n°1 : Les partenaires de l`entreprise

Personnel

Etat Client

Entreprise

Fournisseu
Banque r

Propriétaire
s

SOURCE : AURIAC.J et al, Économie d’entreprise, paris, 2002, P :53

1.2 Classification des entreprises :

Les entreprises peuvent être semblables, mais jamais identiques. La multiplicité des
entreprises rend nécessaire de procéder à leur regroupement à partir de certains critères
homogènes pour mieux analyser leur fonctionnement.

Les différents critères de classification des entreprises sont schématisés dans la figure
suivante :
Figure n°2 : Critères de classification de l’entreprise

BRANCHE
D'ACTIVITE

SECTEUR
TAILLE ENTREPRISE
D'ACTIVITE

STATUT
JURIDIQUE

SOURCE : J.M.Auriac et al, Économie d’entreprise, 2002, P:55.

12
Chapitre I: Notion de base de l`entreprise en difficulté

2. Définition d une entreprise en difficulté

La notion d'entreprise en difficulté suppose que l'entreprise a cessé de fonctionner de


manière harmonieuse. Une rupture dans la continuité de son exploitation s'est produite va ou
risque de se produire. L'entreprise n'est donc pas encore en état de cessation des paiements,
caractérisée par l'impossibilité de faire face au passif exigible grâce à l'actif disponible.

La défaillance est d`abord un événement économique sans la mesure ou elle résulte des
difficultés économiques et financières de l`entreprise. Mais il est également juridique dans la
mesure où la loi définit les critères de déclenchement de la procédure et encadre strictement la
situation de l`entreprise après la cessation de paiement.1

Certains auteurs ont essayé de définir l’entreprise en difficulté en tenant compte de


deux préoccupations , la première est de préciser le sens de la notion d’entreprise en
difficulté, quant à la deuxième est de déterminer le moment à partir duquel on considère
qu’une entreprise est en difficulté .Ceci s’est avéré relativement difficile du fait que chaque
entreprise constitue en elle-même un cas particulier parmi plusieurs autres .

Jean Brilman, dans son livre Dynamique du redressement d’entreprise, retient une
définition assez étendue : « L’entreprise en difficulté n’est pas seulement une entreprise qui,
rencontrant ou prévoyant des difficultés, prend des mesures immédiates afin de ne pas
connaître d’ennuis financiers. Ces entreprises se caractérisent par une faible rentabilité, un
volume d’activité en baisse, une dégradation du climat social voire des grèves; elles traversent
aussi, pour nombre d’entre elles, une conjoncture difficile »2.

Au-delà, la notion d'entreprise en difficulté ne renvoi pas forcement à l'idée des


difficultés financières et traduit aussi une approche différente des incidents de fonctionnement
que peuvent rencontrer les entreprises. Elle intègre en effet une idée essentielle : celle de
prévention.
L’entreprise en difficulté, est celle qui n’arrive pas à réaliser ses objectifs économiques :

1
BOUBAKIR. Chahinez, Mémoire « la banque et l’entreprise privée en difficulté », ESB, 2011, P :51
2
GRESSE.K, « Les entreprise en difficulté », Edition ECONOMICA, Paris, 1994, P : 07.

13
Chapitre I: Notion de base de l`entreprise en difficulté

- objectif de rentabilité : c’est la capacité à rémunérer ses moyens financiers investis


permettant d’évaluer sa performance globale.
- objectif de liquidité: c’est la couverture des dépenses et besoin de trésorerie sans
recourir aux financements externes.
L'interaction de ces deux paramètres permet de distinguer quatre catégories d'entreprises et
d'apprécier la santé financière de l'exploitation :

Figure n°3 : L’état de santé financière de l’entreprise

entreprise
rentable et pleine forme
liquide (1)

entreprise
maladie
rentable et non
passagère
liquide (2)
santé financiére
de l'entreprise
entreprie non
maladie
rentable et
chronique
liquide (3)

entreprise non
rentable et non fin proche
liquide (4)

Source : CRUCIFIX.F, DERNI.A, «Symptômes de défaillance et stratégies de REDRESSEMENT DE


L’ENTREPRISE », MAXIMA, Paris, 2003, P : 16.

On relève aisément que les entreprises en difficulté se situent dans les catégories 2, 3 et
4 du tableau. Elles affichent, en effet, un état insuffisant de liquidité et/ou de rentabilité.

Les entreprises de la catégorie 2 sont les moins fragiles car malgré des problèmes de
trésorerie, elles présentent une rentabilité satisfaisante qui leur permet de surmonter les
insuffisances de liquidité.

Les entreprises en état de « maladie chronique » (catégorie 3) devraient pouvoir opérer,


à moyen terme, une reconversion ou une restructuration, grâce à leur liquidité favorable.

Par contre, les entreprises dont la rentabilité est entamée et qui souffrent de problèmes
de liquidité (catégorie 4) sont gravement menacées. Leur chance de survie est tributaire d'une
restructuration en profondeur et d'une injection subséquente de nouveaux capitaux.

14
Chapitre I: Notion de base de l`entreprise en difficulté

En définitive, l'entreprise connaît des difficultés lorsqu'elle n’arrive pas à dégager une
valeur ajoutée suffisante pour rémunérer, au prix du marché, l'ensemble des facteurs de
production qui contribuent à la réalisation de son projet.

Section2 : le processus de défaillance des entreprises

La défaillance ne représente pas seulement une situation financière difficile mais


l’enchainement de difficultés beaucoup plus profondes. Elle se manifeste suite à des
difficultés économiques et commerciales qui auront comme résultat la dégradation de la
trésorerie.
Or, toute entreprise doit disposer en permanence des ressources suffisantes pour
remplir ses engagements financiers (salaires, fournisseurs, charges sociales et fiscales…), et la
trésorerie est de ce fait un domaine très sensible qu’il faut gérer de façon quotidienne.

1 Niveaux de la défaillance des entreprises:


La défaillance est un événement économique dans la mesure où il résulte des difficultés
économique et financière mais également juridique :
1.1 La défaillance économique :
La défaillance économique est atteinte lorsque l’entreprise enregistre des pertes structurelles
(liquidité) ou chroniques (rentabilité).
Cette situation peut être mesurée par deux indicateurs :1

- La valeur ajoutée, indicateur pertinent pour apprécier l'activité et le développement de


l'entreprise.

VA= ventes HT+production (stockée et immobilisée) les achats


variations de stocksautres achats

Le stade ultime de la régression économique est une valeur ajoutée négative,


l'entreprise dans ce cas consomme de la richesse au lieu d'en créer.

1
Sylvie C, «gestion de la banque du diagnostic à la stratégie», Ed. DUNOD, Paris, 2006, p : 40.

15
Chapitre I: Notion de base de l`entreprise en difficulté

- L'excèdent brut d'exploitation, qui représente l'indicateur de la rentabilité économique de


l'activité. La situation limite est atteinte lorsque l'EBE est structurellement négatif.

EBE = VA+subventionimpôts et taxesfraise de personnel

1.2 La défaillance financière :

C’est le stade de difficulté le plus avancé, qui met l’existence l’entreprise en


péril. La défaillance financière se traduit par une profonde dégradation des
structures financières et se manifeste par les signes suivants : Difficultés à générer
de la valeur ajoutée, Diminution de ses ressources clés et Incapacité à rémunérer
ses facteurs de production.

1.3La défaillance juridique :

C’est la traduction juridique de la cessation de paiement, considérée comme

conséquence d’une négligence ou erreur de gestion de la part du dirigeant. Elle représente la

sanction légale et la constatation juridique de l’insolvabilité de l’entreprise qui la soumet au

contrôle de la justice dans la mesure où la loi définit les critères de déclenchement de la

procédure judiciaire et encadre strictement la situation de l’entreprise après cessation de

paiement.

2. Les causes de difficultés :

Il est toujours difficile d’énumérer d’une façon limitative les facteurs qui sont à
l’origine des difficultés d’entreprise. Les causes sont très nombreuses et leur conjonction
compromet d'avantage la survie de l’entreprise. Cette distinction permet de présenter les
origines des difficultés selon deux approches micro et macro-économique de l’entreprise.

16
Chapitre I: Notion de base de l`entreprise en difficulté

2.1 Les causes micro-économiques :

Par facteurs micro-économiques, nous évoquons les facteurs internes à l’entreprise.


Nous distinguons trois types de causes à savoir les causes stratégiques, les causes relatives à
la gestion et enfin les causes accidentelles1.

2.1.1. Les causes stratégiques :

Elles se rapportent à la politique générale de l’entreprise qui prend l’ensemble des


fonctions :
* Problèmes liés à la production et à la technique :
- Le sommeil technologique, caractérisé par la non-modernisation des équipements et le non
renouvellement des machines, peut conduire à la disparition pure et simple du marché de
l’entreprise.
- L’obsolescence technologique qui engendre des coûts de revient non compétitifs sur le
marché ainsi qu’une production insuffisante qui ne peut satisfaire la demande.

* Problèmes commerciaux : Les entreprises sont confrontées à des problèmes d’écoulement


de leurs marchandises.
Ainsi, il se confirme que ces difficultés résultent de certaines causes commerciales telles que :
- L’organisation industrielle et commerciale inadéquate : processus du production mal réparti
et force de vente inefficace.
- Des exigences de plus en plus contraignantes du marché.
En effet, les consommateurs sont de plus en plus exigeants et l’entreprise doit tout faire pour
satisfaire ses besoins.

* Problèmes financiers :
Malgré l’importance de cette tâche dans l’entité économique, il en ressort que les problèmes
de difficultés tiennent généralement :
- Le manque de financement propre au départ et de ressources d’autofinancement accroîtra la
vulnérabilité de l’entreprise.
- La faiblesse voir l’absence du contrôle de gestion.

1
Philippe P. & Pierre S., «L'entreprise en difficulté», Collection Delmas, 3ème édition, Dalloz 2002, P : 25.

17
Chapitre I: Notion de base de l`entreprise en difficulté

- L’augmentation des charges financières et salariales qui entraîne la dégradation de l’entité


économique.
- L’insuffisance du fond de roulement ce qui causera une structure financière déséquilibrée,
marquée par une trésorerie négative.

2.1.2. Les causes relatives à la gestion :

Gérer, c’est prévoir l’avenir proche et lointain de l’entreprise, organiser les plans du
travail, prendre la décision opportune qui va le mieux avec les objectifs fixés de l’entreprise et
contrôler les résultats réalisés avec ceux prévus.

2.1.3. Les causes accidentelles :

En plus des causes précédentes, l’avènement de certains fais exceptionnels et imprévus


peut être à l’origine de la défaillance de l’entreprise.
- Le décès d’un dirigeant.
- Le départ d’un ou plusieurs associés (dirigeants).
- Catastrophes naturelles.
En effet, ces accidents mettent sérieusement en question la continuité de l’entreprise.

2.2 Les causes macro-économiques :

Quand on parle des facteurs macro-économiques nous désignons les facteurs liés à
l’environnement de l’entreprise. En effet, les causes liées aux conditions économiques
générales se présentent comme suit :

2.2.1. Les conditions du crédit et le marché monétaire :

Les conditions du crédit et du marché monétaire apparaissent comme l’un des


principales causes de la défaillance des entreprises. En effet, plusieurs auteurs précisent que le
rapport entre les conditions économiques du marché et la défaillance d’une exploitation est,
en général, fonction d’un durcissement des conditions bancaires, d’une restriction du crédit ou
d’une hausse des taux d’intérêts. Ainsi lorsque la solvabilité de l’entreprise se dégrade, les
banques voient leurs rôles s’accroîtront et elles se préparent pour faire face au risque. Des

18
Chapitre I: Notion de base de l`entreprise en difficulté

mesures de resserrement des conditions de crédit sont alors prises. Ce durcissement favorise
l’accroissement du taux de défaillance des entreprises.

2.2.2. Le flux de création d’entreprise :

La croissance du taux de lancement de nouvelles entreprises accroît le nombre de


défaillance de celles-ci après quelques années de décalage. Ceci s’explique par le fait qu’elle
temps nécessaire pour tomber en faillite est proportionnelle au montant des fonds initialement
investis dans l’entreprise. En effet, il existe un parallélisme entre la sous-capitalisation et la
vulnérabilité de l’exploitation. L’existence des fonds propres suffisants constitue une
condition indispensable à la création et au développement des entreprises. Or une proportion

- Les difficultés des entreprises ont deux origines principales : internes ou externes à
l’entreprise.

*Internes : croissance trop rapide augmentant le besoin de trésorerie, insuffisances


de fonds propres à la création ou la reprise, problèmes techniques, départ de
certaines personnes, faillite d’une filiale ou de la maison mère, délais non respectés,
insuffisance d’investissement ou de formation, inadéquation de l'offre et/ou de la
politique commerciale.
* Externes : insolvabilité d’un client, évolution brutale d’un marché (réglementation,
ouverture de frontières, chute des prix), évolution des cours de devises, récession.

3. Aspect juridique de l’entreprise algérienne en difficulté :1

Dans le cas d’une entreprise en difficulté, et pour le respect du concept de la prévention


le législateur devra intervenir rapidement face à la difficulté et ne pas attendre jusqu’à
l’apparition de la cessation de paiement. De ce fait, nous avons consacré cette section à la
présentation de la procédure judiciaire exigée par le droit algérien tout en essayant de
dévoiler ses forces et ses faiblesses.

1
BOUBAKIR. Chahinez, Mémoire « la banque et l’entreprise privée en difficulté », ESB, 2011, P72

19
Chapitre I: Notion de base de l`entreprise en difficulté

3.1 Position du droit algérien face aux entreprises en difficultés:

Le droit de la faillite et de règlements judiciaire en Algérie traite l’entreprise en


difficulté à partir du moment où elle déclare sa cessation de paiement. Il n’existe aucun
traitement préventif ou un système d’alerte permettant la détection précoce des difficultés, il
se limite juste a la citations des conditions de la dissolution ou bien l’ouverture d’une
procédure judiciaire ou de faillite en cas de continuation, dans ces articles 215, 589, 590, 562,
715 du code de commerce Algérien respectivement que :

 Toute personne morale de droit privé commerçante ou non tombe en situation de cessation
de paiement est défaillante.
 Toute société à responsabilité limitée (SARL) qui perd plus des ¾ de son capital social ou
lorsque le nombre de ses associées dépasse 20.
 Toute société au nom collectif (SNC) où l’un de ses associés est décédé ou en faillite.
 Toute société par actions (SPA) qui a un actif net< ¼ des fonds propres.

Mais selon le Droit « des entreprises en difficulté » français, à titre d’exemple, la notion
de l’entreprise en difficulté envisage quatre situations :

 Entreprise incapable d’assurer son redressement avec des ressources financières propres ou
avec celles dont sont disposés à faire apport ses actionnaires et créanciers.
 Entreprise soumise à une procédure collective fondée sur l’insolvabilité.
 Société dont les associés ont une responsabilité limitée et qui a perdu plus que la moitié de
son capital, avec une perte du 1/4 au cours des douze derniers mois.
 Société à responsabilité limitée ayant perdu plus que la moitié de ses fonds propres et plus
du quart de ceux au cours des douze derniers mois.

Pour faciliter le traitement des difficultés de ces entreprises, le droit français, prévoit un
traitement « avant cessation » et « après cessation » dans le but de rendre le sauvetage de
l’entreprise plus facile et moins couteux et aussi dans un souci de commodité

20
Chapitre I: Notion de base de l`entreprise en difficulté

3.2. Traitement judiciaire algérien :

La réglementation algérienne prévoit un traitement beaucoup moins complexe et


développé.
En premier lieu, le Droit Algérien se manifeste lorsque tout moyen de règlement
amiable entre débiteur et créancier n’est possible. Il met à la disposition un code de faillite et
prévoit l’ouverture d’une procédure de règlement judiciaire déclenchée d’après constatation
de l’état de cessation de paiement. Donc, ni la notion des difficultés ni leur prévention ne sont
prises en considération malgré leur importance dans la mise en place de mesures de
redressement les plus efficaces et adéquates.

3.3. L’ouverture de la procédure de règlement judiciaire ou de faillite :


3.3.1. Conditions d’ouverture :

* Procédure de règlement judiciaire :


Le prononcé du jugement de la procédure de règlement judiciaire ou de faillite (selon l’article
216 du code du commerce de 2013) peut être fait suite à :

- La déclaration de la cessation de paiement dans les 15 jours qui suivent la constatation


par le débiteur, selon l’article 222 du code de commerce la constatation et la
détermination de la date de cessation de paiement se fait à la première audience par le
tribunal.
- L’assignation d’un créancier (quelque soit la nature de se créance.
- La saisie d’office par le tribunal (le débiteur est convoqué).

Selon l’article 215 du code du commerce, les personnes concernées sont : Commerçants,
Personne morale de droit privé et Personne morale non commerçante.

* Procédure de faillite :
Par contre, les conditions du prononcé du jugement de faillite sont :
- Si le débiteur ne satisfait pas aux conditions du règlement judiciaire.
- S’il exerce une activité interdite par la loi.
- Si sa comptabilité est non conforme aux usages de sa profession.
- S’il a détourné, dissimulé une partie de son actif ou du bilan frauduleusement.

21
Chapitre I: Notion de base de l`entreprise en difficulté

Notons que : les jugements d’ouverture de procédure de règlement judiciaire ou de


faillite doivent être mentionnés au Registre de Commerce, publiés par extrait dans les 15 jours
qui suivent sur le BOAL et affichés pendant 3mois dans la salle des audiences du tribunal
(article 228). Aussi, ces jugements sont assujettis aux voies de recours dans un délai de 10
jours à compter de la date du prononcé ;

3.3.2. Effets de la procédure :


* Organes d’intervention :
Le juge-commissaire : l’article 235 du code du commerce, stipule qu’il est chargé de la
gestion, surveillance et contrôle des opérations de la procédure. Il est désigné par ordonnance
de la cour et proposition du président du tribunal. Il doit recueillir toutes les informations
concernant la situation de l’entreprise pour établir obligatoirement un rapport au tribunal de
toutes les contestations qui peuvent en résulter.
Le syndic 1: est l’un des greffiers du tribunal désigné par le jugement d’ouverture de la
procédure. Il assure la gestion de l’entreprise sans acquisition des biens sous des mesures
conservatoires au profit du débiteur et doit élaboré un compte rendu sur la situation du
débiteur et ses causes au juge-commissaire. Il assure : La continuation de l’activité, Vente des
objets périssables et Recouvrement des créances.
Les contrôleurs2 : chargés de vérifier la comptabilité, l’état de l’entreprise et assister le juge-
commissaire. Ils sont désignés parmi les créanciers et exercent leurs missions à titre gratuit.

*Conséquences vis-à-vis du débiteur3 :

- La faillite veut dire dessaisissement du failli de l’administration, la disposition de ses biens


mais doit assister le syndic obligatoirement. Ces interdictions et déchéances durent jusqu’à
réhabilitation.
- Le jugement emporte suspension de toute poursuite individuelle des créanciers.
- Les dettes non échues sont rendues exigibles.
- Les actes à titre gratuit ou onéreux (même les garanties) accomplis par le débiteur,
postérieurs à la date de cessation de paiement et antérieurs à l’arrêté de l’état des créances,
sont inopposables à la masse.

1
Selon l’article 238, du code de commerce 2013
2
Selon les articles 240 et 241, du code de commerce de 2013
3
Régies par les articles : 242 jusqu’à 263 du code des faillites et règlement judiciaire de 2013.

22
Chapitre I: Notion de base de l`entreprise en difficulté

- L’opposition des scellés sur les caisses, portefeuilles, meubles, magasins, effets, livres,
papiers et comptoirs où certains objets sont dispensés par une demande du syndic (objets
soumis au dépérissement, objets nécessaires à la continuation de l’activité ou au débiteur et sa
famille……. qui sont inventoriés avec estimation).
- L’incessibilité des parts sociales et actions qu’avec autorisation du juge-commissaire.

*La procédure de la vérification des créances1 :


A partir du jugement d’ouverture de la procédure, les créanciers doivent remettre un
bordereau indicatif des sommes réclamées. Les créances fiscales et douanières sont admises
par provision. Dés que la vérification est terminée, un état des créances signé par le juge-
commissaire est établi par le syndic qui le dépose obligatoirement au greffe (dans trois mois
au plus tard). Mais les créances contestées sont renvoyées à l’avance à la première audience
pour être jugées. Ainsi, les coobligés et les créanciers porteur d’engagements souscrits,
endossés ou garantis par le débiteur peuvent participer aux dispositions jusqu’à parfait
paiement de la valeur nominale de leur titre. D’ailleurs, le syndic doit payer, dans un délai
n’excédant pas les dix jours, les salaires, les indemnités et les accessoires nés à l’occasion de
la relation de travail échus et dus. Mais s’il dispose de fonds en main sinon elles doivent être
acquittées sur les premières rentrées. Le droit de revendication, établi au profit du vendeur
d’effets mobiliers, ne peut être exercé qu’après un an de la publication de la constatation de
l’état de cessation de paiement. Peuvent être revendiqués :
- Les ventes de marchandises résolues antérieurement au jugement d’ouverture de la
procédure de règlement judiciaire ou de faillite.
- Les effets et titres non payés encore dans le portefeuille du débiteur.
- Les marchandises consignées ou expédiées, visées (non payées) au débiteur.

3.3.4. Solutions proposées :


*Assemblée des créanciers :

En cas de faillite et s’il y a contestation de la décision du tribunal, les créanciers dont


leurs créances sont admises et le débiteur, sont convoqués par le juge-commissaire qui assure
la présidence sur la base d’un rapport sur l’état de faillite. Les créanciers sont constitués en
état d’union et la liquidation de l’actif peut être faite par le syndic au même temps que

1
Selon les articles : 280 jusqu’à 305, du code de commerce de 2013

23
Chapitre I: Notion de base de l`entreprise en difficulté

l’établissement de l’état des créances dont les deniers résultant sont répartis entre créanciers
au prorata de leurs créances vérifiées et admises. La faillite est prononcée lorsque :
- Le concordat n’est pas proposé ou résolu.
- Le débiteur est condamné de banqueroute simple, a commis des actes de mauvaise
foi, dépenses excessives.
Or, la conversion du règlement judiciaire en faillite, qui peut se prononcer à tout moment, se
fait :
- Si le concordat est annulé.
- Si le débiteur est condamné de banqueroute frauduleuse.
- Les cas de l’article 226 du code de commerce.

*concordat1 :

D’après l’article 317 : « Le concordat est un arrangement entre le débiteur et ses


créanciers en vertu duquel ceux-ci lui consentent des délais de paiement ou une remise
partielle de sa dette ». Il ne s’établit que par le concours de la majorité des créanciers
représentant les deux-tiers du montant total de leurs créances (selon l’article 318).
L’opposition aux décisions du concordat par les créanciers doit être faite dans les huit jours
qui suivent. Aussi, le concordat est soumis à l’homologation par jugement après établissement
d’un rapport sur les caractères du règlement et l’admissibilité du concordat. L’exécution du
concordat est assurée par un à trois commissaires. Il est obligatoire pour tous les créanciers
(dont la créance a été vérifiée ou non), à l’exception :
- Des créanciers chirographaires qui ont des créances nées pendant la durée de la procédure.
- Des créanciers privilégiés et hypothécaires qui n’ont pas renoncé à leurs suretés.

Dés que le jugement d’homologation est passé, le débiteur recouvre ses droits et la
fonction du syndic cesse. Le concordat peur prévoir l’échelonnement des dettes. En effet,
l’inexécution des conditions du concordat implique sa résolution par le tribunal qui se saisie
d’office. Par contre, l’annulation ne se manifeste qu’en cas de dol résultant d’une
dissimulation d’actif ou exagération du passif.

1
Selon les articles : 317 jusqu’à 348, du code de commerce de 2013.

24
Chapitre I: Notion de base de l`entreprise en difficulté

*Clôture de procédure :

La clôture de la procédure peut se manifester dans les deux cas suivants : insuffisance
d’actif ou extinction du passif. A cet effet, chaque créancier peut recouvrer ses actions et
obtenir un titre exécutoire nécessaire, si sa créance était vérifiée et admises. Mais aussi, elle
décharge le débiteur de toutes les déchéances en le rétablissant dans tous ses droits.

Section3 : les caractéristiques des entreprises en difficultés et l’origine des


difficultés.

L’entreprise pourra connaître toutes sortes de difficultés, et il est bien nécessaire de


suivre l’évolution et l’enchaînement de ces difficultés dans le temps afin de pouvoir apporter
les solutions adéquates.

1. Caractéristiques des entreprises en difficultés :1

Il est très difficile de déterminer le profil type pour des entreprises en difficulté.
Toutefois on peut déterminer les caractéristiques communes de ces entreprises.L’âge, la taille,
la forme juridique et la nature d'activité sont pour autant des éléments déterminant de la
classification des entreprises.

1.1. L`âge

Le risque de défaillance est très important pour les jeunes entreprises. Les plus touchées
sont celles âgées de moins de dix ans. Ces entreprises présentent une moindre performance et
une forte dépendance du marché intérieur. Elles ont une clientèle peu diversifiée et une
gamme de produit très limitée. Leur adaptation et réaction face au différent évènement reste
très lentes et parfois inefficaces, ce qui explique l’importance de l’expérience et
l’apprentissage dans la vie de l’entreprise.

1
Vernimen P, «entreprises en difficultés», 5éme édition, Dalloz, Paris 2000, p32.

25
Chapitre I: Notion de base de l`entreprise en difficulté

1.2. La forme juridique


Les entreprises individuelles sont beaucoup moins touchées par les défaillances que les
sociétés. La dissociation entre le patrimoine de l’entrepreneur et celui de l’entreprise réduit
l’impact de la défaillance. Face aux difficultés, un entrepreneur individuel aura tendance à
réagir plus rapidement pour protéger son, patrimoine et celui de son entreprise.

1.3. La taille
Le risque de défaillance reste plus élevé pour les petites et moyennes entreprises que
pour les micros et grandes entreprises. La taille peut induire deux effets opposés
- Au fur et à mesure que la taille de l’entreprise augmente, la dissociation entre le patrimoine
de l’entrepreneur et celui de l’entreprise augmente. Cet élément joue dans le sens d’un risque
croissant avec la taille de l’entreprise.

- A l’inverse, plus la taille de l’entreprise est importante, plus celle-ci est en mesure de
bénéficier d’économie d’échelle, d’influer sur ses partenaires commerciaux et financiers.
D’autres parts les grandes entreprises sont généralement les plus anciennes, elles bénéficient
de ce point d’une plus grande expérience.
Il n’existe pas un profil type de l’entreprise en difficulté, des cas exceptionnels peuvent
exister et chaque entreprise est unique en son genre.
Une fois l’état de l’entreprise connu et ses difficultés affichées, la recherche profonde des
difficultés est nécessaire. En effet, la détérioration progressive de sa situation financière
n’est, en définitive, que le révélateur de causes beaucoup plus profondes et d’un processus de
dégradation qui s’est étalé dans le temps. Cet examen pourra se faire à travers le diagnostic
qui reste le meilleur moyen permettant de déceler les points faibles de l’entreprise et proposer
un nombre de solution pour remédier à cette situation.

2- constater les difficultés :

L’entreprise pourra connaître toutes sortes de difficultés. Toutefois, et quelles que soit
l’origine des difficultés, celles-ci aboutissent en fin de compte à un déséquilibre financier,
auquel les dirigeants n’ont pas été en mesure de remédier à temps.

26
Chapitre I: Notion de base de l`entreprise en difficulté

3.4. Le processus de dégradation de la situation de l’entreprise

La défaillance d'une entreprise résulte de l'aboutissement de plusieurs facteurs. Le


processus de détérioration commence bien plusieurs années avant la déclaration de faillite.
On peut résumer ce processus comme suit :

Stagnation des ventes


PREMIERE PHASE Diminution de la rentabilité
Augmentation des couts

Durant cette période, l’entreprise ne pourra maintenir ni la qualité de ses produits, ni le


niveau des coûts de fabrication. Cette situation conduit automatiquement à une dégradation du
rapport qualité/prix, d’où une baisse des commandes. À ce niveau, L’entreprise doit faire face
à deux choix :
• Faire baisser les prix, et donc perdre sa rentabilité ;
• Maintenir le niveau des prix, et perdre des parts de marché.

Déphasage des variations de stock par rapport aux variations de


L`activité
DEUXIEME PHASE Accroissement du besoin en fonds de roulement
Poursuite de la baisse de la rentabilité

- Durant cette période, l’entreprise connaîtra une baisse sensible de son activité. En effet le
cycle d’exploitation va enregistrer un retard, qui empêchera l’entreprise d’assurer ses
échéances courantes.
Cela va entraîner une baisse du fonds de roulement net. Les frais financiers augmentent, et le
résultat brut économique se dégrade.

Difficultés de trésorerie
TROISIEME PHASE
Asphyxie financière par manque de fonds de roulement

27
Chapitre I: Notion de base de l`entreprise en difficulté

- A terme l’entreprise, et avec les problèmes d’exploitation, va épuiser tous ses moyens de
financement. L’entreprise éprouve de plus en plus de difficultés pour assurer les échéances.
Son endettement et sa dépendance vis-à-vis de sa banque et ses fournisseurs vont s’alourdir.

2.2. Le déséquilibre financier


L’équilibre et le déséquilibre financiers d’une entreprise s’apprécient par référence au
fonds de roulement dont elle dispose au regard des besoins de financement qu’exige son cycle
d’exploitation.
L’évolution négative du fonds de roulement jouera donc un rôle fondamental dans le
processus de dégradation.
Le schéma suivant1résume cette relation :

Figure n °4 : Les relations de causes à effets

Pertes
Les capitaux
Permanents baissent
Remboursement
d’emprunts
Le FRN baisse
Investissement
Les immo-nettes
Augmentent
Baisse de Immo- financière
trésorerie
Augmentation des stocks
Actif d’exploitation
augmente
Augmentation clients
Le BFR
augmente
Diminution fournisseurs
Le passif
d’exploitation baisse
Diminution autres créances

Source :Altan P., Reprendre une entreprise en difficulté, Les éditions d'organisation 2000.

1
Vernimen P, Op,Cit, P : 40

28
Chapitre I: Notion de base de l`entreprise en difficulté

2.3. Les procédures de rattrapage de l’équilibre financier

Bien que l’entreprise rencontre ponctuellement des situations de déséquilibre financier,


il existe trois types de solutions permettant de retrouver l’équilibre :

2.3.1. Diminution du besoin en fonds de roulement


L’entreprise pourra tenter de réduire le volume de ses stocks, abaisser le chiffre
d’affaires, raccourcir les délais d’encaissement des créances, ou à retarder le paiement des
fournisseurs. Ces moyens peuvent être parfois difficiles à utiliser ou coûteux pour l’entreprise.

2.3.2. L’augmentation du fonds de roulement net

Par le renforcement des capitaux permanents (augmentation du capital, emprunts à long


et moyen terme, apports en compte courant bloqué des associés…), cette solution offre une
plus grande sécurité pour l’entreprise. Cependant, elle peut être difficile à réaliser vu la
difficulté de se procurer de nouveaux apports auprès des associés, et de trouver un
financement extérieur à long terme.
2.3.3. Augmentation des financements à court terme

L’échec des deux premières mesures obligera l’entreprise à faire recours au financement
à court terme, des nouvelles lignes d’escompte, découvert ou comptes courants associés non
bloqués. Ces moyens de financement restent précaires et dépendent de la bonne volonté de la
banque et des associés. Ces mesures de rattrapages sont souvent considérées comme un signe
annonciateur d’une crise financière imminente.
Le retard dans la mise en œuvre de telles solutions ou leur échec pourra conduire
l’entreprise à l’incapacité d’honorer ses échéances, la cessation de paiement sera donc
irrémédiable.
Les difficultés de l’entreprise sont présentées comme étant la résultante des comportements de
l’entreprise et de facteurs extérieurs.
L’origine exacte des difficultés des entreprises n’est pas toujours facile à discerner, car
elles peuvent être très multiples, et les causes ponctuelles apparentes dissimulent souvent des
raisons plus profondes.

29
Chapitre I: Notion de base de l`entreprise en difficulté

Conclusion u chapitre :
Après avoir définir la notion de défaillance on a pu déterminer les causes principales des
difficultés rencontrées par l’entreprise. Il y a généralement plusieurs causes de la défaillance.
Il est souvent très difficile de les séparer et de mesurer l’impact de chacune.
La plupart des difficultés résultent d’un long processus de dégradation, en effet, le
Phénomène de défaillance commence par des problèmes économiques, se poursuit ensuite par
des ennuis financiers et enfin peut s’achever devant les tribunaux de commerce. Il apparaît
donc que le processus de dégradation de l’entreprise ne se réalise jamais de façon brutale. Les
clignotants permettent la détection de la dégradation économique d`une entreprise. Ils doivent
déclencher non seulement des précautions quand a la gestion de la trésorerie mais surtout la
recherche des cause profondes des difficultés et la mise en place d`une véritable permettant le
retour a la rentabilité et a l`équilibre financier.

30
Chapitre II : La relation banque-entreprise

Introduction du chapitre :

La vie économique de tous jours est dominée par deux acteurs principaux qui sont
incontournables ; il s’agit d’un coté de la banque et d’autre cote d’entreprise.
Le développement des marches financiers, les progrès technologique et les concurrences ont
modifié les besoins des entreprises, accru la concurrences entre les établissements de crédit et
élargi l’offre des services bancaires .sans aucun doute la banque joue un rôle dans l’économie
en accompagnant les entreprises dans la réussite et dans leurs difficulté.
L’objectif de ce chapitre et d’étudier dans la première section le rôle du banquier d`une
façon général, et d`étudier de manière plus précise l’une des fonctions de la banque qui est
l`octroi des crédits,qui peut être une source des conflits entre les banques et ses clients si ces
derniers ne respectes pas leursengagement. En fin les risques et les garanties bancaires.

32
Chapitre II : La relation banque-entreprise

Section 1 : Le rôle du banquier :

Le métier du banquier a connu à travers le temps une évolution progressive passant d’un
simple intermédiaire financier à un banquier consultant puis à un banquier gestionnaire et
enfin à un banquier preneur de risque.

1. Le banquier intermédiaire financier :

Pour Rouyer et Choinel (1999)1, l’intermédiation est la fonction la plus


Traditionnelle qui consiste en premier lieu à collecter des dépôts et dans un second à prêter
des capitaux.
En effet, une fonction centrale à un établissement bancaire est celle d’être l’agent des
déposants. Ses fournisseurs de fonds délèguent implicitement à la banque l’autorité d’investir
leurs ressources dans des actifs financiers notamment dans le crédit bancaire. En contre partie,
la banque doit offrir à ses déposants les facilités de liquidité et de transfert de fonds.

1.1. La collecte des ressources :

Simon (1998)2 a réclamé que pour distribuer des crédits, les banques doivent
Disposer d’un montant équivalent de ressources qu’elles peuvent obtenir de leurs fonds
propres, de l’émission d’obligations, de leur collecte auprès de la clientèle et enfin des
marchés monétaires ou interbancaires pour le solde en cas d’insuffisance.

1.2. La distribution des crédits :

L’offre bancaire étant généralement sous forme de crédits, le crédit bancaire esttoute
opération par laquelle le banquier faisant confiance à son client, accorde à celui-ci le concours
de ses capitaux. Ces crédits peuvent servir à financer l’activité courante de l’entreprise c’est à
dire son cycle d’exploitation : ce sont des crédits de fonctionnement. Ils peuvent aussi servir à
financer les biens d’équipement : ce sont les crédits d’investissement.
Si l’activité principale du banquier est de recueillir des dépôts pour consentir des

1
Rouyer.G et choinel, « les banques » édition d’organisation, Paris 1999,P : 15
2
.Simon.J « les banques » édition la découverte. Paris1998, P : 20

33
Chapitre II : La relation banque-entreprise

Crédits, il lui arrive aussi fréquemment d’assurer à sa clientèle d’autres services qui lui
permettent de la fidéliser à savoir le conseil.

2. Le banquier conseillé :

La mission du banquier s’est élargie. Il n’est plus un simple intermédiaire financier.


Sa compétence ne se limite pas seulement dans l’information de l’entreprise sur les
Différentes possibilités de financement, mais aussi en matière de diagnostic financier,
D’ingénierie ou d’assistance et d’une manière générale de tous les services destinés à faciliter
la création et le développement des entreprises (introduction en bourse, placement de titres,
aide à la gestion de trésorerie).

Par exemple, la banque peut apprécier et critiquer les choix de ses clients. Elle va
identifier les risques auxquels est exposée l’entreprise (Rouyer et Choinel)1
Aussi les banques sont conscientes de la nécessité de développer les conseils
Financiers aux petites et moyennes entreprises (PME). En effet, la banque peut conseiller une
PME dans ses choix stratégiques et l’aider dans ses options tactiques.

3. Le banquier gestionnaire de patrimoine :

La gestion de patrimoine est devenue un terme à la mode. En effet, le banquier


Gestionnaire de patrimoine est alors un concept relativement récent dans sa formulation
actuelle. C’est le résultat d’un changement dans le comportement de la clientèle notamment
ceux des entreprises. Les entreprises attendent un conseil personnalisé avant de prendre une
décision d’investissement. La décision doit donc intégrer l’ensemble de l’environnement
juridique, fiscal et financier de l’entreprise.

Les entreprises, désireuses avoir une gestion de patrimoine, sont celles "qui se
Caractérisent à la fois par les plus hauts niveaux de détentions des produits bancaires et par
Les soldes moyens les plus élevés " Paganon (1997)2

1
Rouyer.G et Choinel.A ,OP, cit, P32
2
Pagnon.S « les évolutions des marches patrimoniales », édition paris, 1997, P.P :20,30

34
Chapitre II : La relation banque-entreprise

On peut aussi dire que c’est l’activité consistante à optimiser, coordonner les divers
éléments constitutifs du patrimoine en fonction de finalités définies. Elle a pour objectif la
conservation et la valorisation à moyen/long terme des avoirs d’un individu en se basant sur
l’analyse, la planification et la mise en œuvre de la vie financière.

Face à la concurrence et aux acteurs de plus en plus nombreux, les banquiers


Doivent associer au concept de gestion de patrimoine la notion d’ingénierie financière : c’est
à dire le conseil et l’assistance en matière de gestion financière et fiscale et tous les services
destinés à faciliter la structuration et le développement de patrimoine
Face à la concurrence et aux acteurs de plus en plus nombreux, les banquiers
Doivent associer au concept de gestion de patrimoine la notion d’ingénierie financière : c’est
à dire le conseil et l’assistance en matière de gestion financière et fiscale et tous les services
destinés à faciliter la structuration et le développement de patrimoine

4. Le banquier preneur du risque :

Le banquier de l’entreprise prend en permanence des risques dans le cadre de la


Politique définie par l’établissement. Il s’agit essentiellement de renouveler le dossier de
crédit d’une entreprise ou d’accorder des lignes à un prospect. Plus est fort le montant de
crédit plus est élevé le risque qu’en court la banque.
Et pour cela, la banque doit tout d’abord cerner les handicapes d’une entreprise par
l’analyse financière de ses documents comptables.

Le banquier doit ensuite apporter une attention toute particulière à des critères
Qualitatifs relatifs aux dirigeants de l’entreprise : ses compétences techniques et de gestion,
ses capacités de réaction etc.

5. Avantages et inconvénients de la relation banque-entreprise

Si des relations de proximité peuvent avoir des avantages tant pour la banque que pour
l'entreprise, il faut veiller à bien garder à l'esprit que cette proximité peut engendrer deseffets
néfastes tant pour le prêteur que pour l'emprunteur. Au-delà, c'est plus largement une
réflexion sur la place de la banque au sein de la vie des affaires qu'il s'agit de mener.

35
Chapitre II : La relation banque-entreprise

5.1. Les avantages de la relation de clientèle

La gestion sur le long terme des comptes d’une entreprise permet à une banque
D’accumuler de manière endogène une information privée sur la gestion de l’entreprise, les
caractéristiques de sa trésorerie, sur ses relations avec les fournisseurs et les clients, sur
d’éventuels incidents de paiement, sur les évolutions de son ou de ses métiers. Ainsi, la
relation de long terme procure à la banque qui la pratique, à un moindre coût, autant
d’informations sur une même entreprise qui ne pourrait le faire une autre banque qui n’est pas
impliquée dans la relation.

La relation de clientèle permet alors à la banque de connaître avec précision


L’historique des remboursements passés de l’entreprise qui sollicite un nouveau crédit. Elle
peut donc construire un score fiable qui lui permet de distinguer les entreprises sincères de
celles qui dissimulent une partie de leur résultat afin de minorer le montant de leur
remboursement.

La meilleure connaissance de l’entreprise que permet la relation de clientèle incite la


banque qui la pratique à prêter d’avantage attention aux conditions de refinancement
d’entreprises momentanément confrontées à un problème de liquidité. Parce qu’elle sait que
son partenaire est solvable sur le moyen et le long terme et qu’elle a l’assurance de rester sa
banque principale. La banque réagit moins brutalement à des signaux de dégradation de la
situation de son client.

L’existence de relation de clientèle permet donc d’isoler les mauvais emprunteurs et de


choisir les bonnes entreprisesDans le même sens, il convient de dire que cette relation
présente bien des Avantages, mais ceci ne veut pas dire qu’elle n’est pas exempte
d’inconvénient

5.2. Les inconvénients de la relation de clientèle

La mise en place d’une relation de clientèle peut aussi se traduire par certain nombre
d’inefficience dans le fonctionnement du marché du crédit et dans l’équilibre du secteur
bancaire. La banque qui entretient une relation de clientèle avec une entreprise dispose en

36
Chapitre II : La relation banque-entreprise

effet sur cette dernière des informations inaccessibles aux autres banques. Cette rente
informationnelle rend plus délicat pour l’entreprise un éventuel changement de banque en cas
de désaccord. La rupture d’une relation entre une entreprise et sa banque pourra en effet être
interprétée par d’autres banques comme un signal de difficulté que la banque partenaire ne
veut plus assumer.

Section 2: Le banquier et l’octroi de crédit

L’Entreprise, la Banque ; voilà deux acteurs centraux de l’environnement économique


dont le destin est intimement lié. Eneffet, les entreprises tout au long de leurs existences
expriment des besoins financiers de nature et de durée différente.
D’une part, les besoins à courts terme qui apparaissent au cours du cycle d’exploitation
lorsque les besoins en fonds de roulement excédent les possibilités du fonds de
roulement .d’autre part les besoins à moyens ou long terme qui apparaissent avec les le désir
de l’entreprise à réaliser un investissent nouvel ou une expansion de ses investissent existant
.la banque adopte ses crédits en fonctions des besoins exprimés par les entreprises.

1. Définition de crédit bancaire


En effet, le crédit bancaire est toute opération par laquelle le banquier faisant confiance
à son client, accorde à celui-ci le concours de ses capitaux. Ces crédits peuvent servir à
financer l’activité courante de l’entreprise c’est à dire son cycle d’exploitation : ce sont les
crédits de fonctionnement. Ils peuvent aussi servir à financer les biens d’équipements : ce sont
des crédits d’investissement. Ainsi le crédit bancaire est un moyen de financement des
entreprises et des ménages qui ont un besoin de financement dont leurs permet de disposer de
l’argent immédiatement moyennant le paiement d’un intérêt etd’obligation de rembourser le
crédit dans un délai limité.

1.2 Les types de crédits :

La banque offre une large gamme de crédits, on distingue plusieurs types de crédits
soit aux particuliers ou aux entreprises.

37
Chapitre II : La relation banque-entreprise

1.2.1. Les crédits d’exploitation

Dans son activité quotidienne, l’entreprise peut avoir à faire face à des difficultés
temporaires mais répétitives de trésorerie, soit en raison de la longueur du processus de
production, soit en raison de la lenteur des règlements des ventes, ce qui engendre des besoins
cycliques fréquents qui ne peuvent être couverts en totalité par les ressources propres
del’entreprise.
Pour pallier ces besoins de trésorerie, l’entreprise va solliciter de sa banque des crédits à court
terme en vu d’équilibrer sa situation financière. Ces crédits sont consentis aux entreprises
pour remédier à des insuffisances temporaires de capitaux ; leur durée est généralement d’un
an renouvelable.
Les crédits à court terme ou les crédits d’exploitation peuvent être subdivisés en deux
catégories :
• Crédits par caisse
• Crédits par signature

1.2.1.1. Les crédits par caisse

Sont des crédits à court terme, les crédits qui impliquent un décaissement de la part du
banquier en faveur de son client et qui lui permet d’équilibrer sa trésorerie à court terme.
Toutefois, on distingue :

-La facilité de caisse

« C’est un concours bancaire destiné à pallier des décalages de trésorerie très courts qui
peuvent se produire entre, d’une part, des sorties de fonds, et d’autre part, des rentrées de
fonds. Il s’agit très souvent d’aider le bénéficiaire du crédit dans ses échéances de fin de mois
ou à l’occasion des paies du personnel. En accordant une facilité de caisse, le banquier
autorise son client à rendre son compte débiteur à concurrence d’un plafond déterminé et
pendant quelques jours du mois »1.

1
Ben Halima ,Ammour, Op,Cit, P :45
*Différentes remises et versement d’espèces, virements et mises à disposition reçus

38
Chapitre II : La relation banque-entreprise

Ce crédit est destiné à faire face à des besoins momentanés de trésorerie qui reviennent
généralement en fin de mois où les décaissements sont généralement importants, notamment
lors du paiement des salaires, règlement des dettes fournisseurs et de 1a TVA... etc.

- Le découvert
Si la facilité de caisse est destinée à combler des écarts temporaires, mais
périodiquement renouvelés de trésorerie, le découvert va servir à compléter les moyens de
financement de l’entreprise c’est-à-dire de compléter le fonds de roulement qui, pour un
temps, apparaît insuffisant, à l’occasion par exemple : d’une opportunité d’acheter un stock
important (de marchandises, outils, matières premières. etc.…..) à des prix avantageux ou à
l’occasion de travaux à faire démarrer

- Le crédit de compagne

Pour différentes raisons, une entreprise peut subir un important décalage entre les dépenses
qu’elle règle et les rentrées qu’elle doit avoir. Elle peut avoir ce que l’on appelle une activité
saisonnière.

« Le crédit de campagne est accordé aux entreprises soumises à un cycle saisonnier,


soit pour la production du bien soit pour la vente du bien produit »1

- Le crédit relais
Le crédit relais ou de soudure concerne la réalisation d’une opération hors
exploitation. Il est consenti en anticipation d’une rentrée certaine qui constitue l’issue. Cette
rentrée de fonds provient soit de la cession d’un bien (immeuble ou fonds de commerce) soit
d’une opération financière ou de crédit.
NB : Ce type de crédit se rencontre peu en Algérie, mais il est assez courant à l’étranger.

- L’avance sur stocks.


C’est une opération qui consiste à financer un stock correspondant au fonctionnement
normal de l’activité de l’entreprise en attendant son écoulement, sans qu’il puisse s’agir, en
aucun cas, d’un stock à titre spéculatif.

1
BOUYACOUB Farouk , l’Entreprise et le Financement Bancaire, Casbah édition, 2000, Alger, P : 235.

39
Chapitre II : La relation banque-entreprise

Cette forme de crédit est accordée à toute entreprise désireuse de financer ses achats afin de
régler les fournisseurs et de permettre la transformation ou la revente des marchandises au
bout d’un délai correspondant à la durée du cycle d’exploitation.

1.2.1.2. Les crédits par signature

On a vu précédemment, que la banque peut financer les entreprises à court terme en


offrant à celle-ci une gamme de crédits par caisse, ces crédits se traduisent par un
décaissement ou mise à disposition des fonds.
Il existe une autre procédure de financement qui évite à la banque les décaissements de fonds,
celle où l’entreprise est amenée à demander à sa banque de lui faciliter l’étalement de certains
paiements, ou de lui éviter certains décaissements, en prêtant sa signature au client
garantissant ainsi sa solvabilité auprès de ses créanciers et d’honorer ses engagements si celui-
ci se trouvait défaillant. Ce genre de financement est appelé crédit ou engagement par
signature.
On distingue trois formes de crédits par signature :

- L’acceptation
L’acceptation est l’engagement du tiré de payer la lettre de change (effet de
commerce) à l’échéance et ce, en apposant sa signature au recto de l’effet en portant la
mention « Accepté ».
L’acceptation d’une banque est l’engagement qui se traduit par la signature du banquier sur
un effet de commerce garantissant ainsi son paiement à l’échéance. Le banquier accepteur
devient le principal obligé vis àvis du créancier.

- L’aval
L’aval bancaire est l’engagement fourni par la banque qui se porte garante de payer
tout ou partie du montant, d’un effet de commerce si le principal obligé (débiteur) est
défaillant à l’échéance1
L’aval est donné soit sur un effet de commerce ou sur allonge, soit par acte séparé.

1
BENHALIMA (A.), « Pratique des techniques bancaires », édition DAHLAB, 1999, P.63.

40
Chapitre II : La relation banque-entreprise

- Les cautions
« Le cautionnement est un contrat par lequel une personne garantit l’exécution d’une
obligation, en s’engageant envers le créancier à satisfaire à cette obligation si le débiteur n’y
satisfait pas lui même ».1
Le cautionnement étant un contrat unilatéral, la banque appelée «caution» ne l’accorde à son
client que s’il le justifie par l’existence d’une obligation principale (celle qu’il a envers son
créancier).
Le cautionnement ne se présume pas, il doit dans tous les cas faire l’objet d’un écrit.

1.2.2. Les crédits d’investissements

On appelle investissement : «un engagement durable de capital réalisé en vue de dégager des
flux financiers que l’on espère positifs dans le temps » 2

1.2.2.1. Les crédits à moyen terme (CMT) :

« Les crédits à moyen terme d’investissement s’inscrit dans la fourchette deux ans
/sept ans.il est essentiellement accordé pour l’acquisition de biens d’équipements
amortissables entre huit et dix ans».3

Par définition, la durée d’un CMT varie entre deux et sept ans assortie d’un différéde
paiement; allant de six mois à deux ans. En effet, la durée de financement ne doit en aucune
manière être supérieure à la durée d’amortissement du bien à financer.

Un financement par CMT ne doit pas couvrir la totalité de l’investissement ; il va de


soi qu’une entreprise voulant s’équiper fasse un effort d’autofinancement. Celui-ci couvre,
au maximum 70% du montant global de l’investissement.

Conformément, à la l’ordonnance 03-11 du 26 août 2003 relative à la monnaie et au


crédit, les CMT sont réescomptables auprès de la Banque d’Algérie.

La réalisation de ce crédit, se fait sous forme d’avances en compte, avec certification


de chèques de banque établis à l’ordre du fournisseur ou par virement.

Le crédit à moyen terme peut être :

1
QACI Malha Mémoire de fin d’étude , « l’octroi de crédits aux entreprise », ESB, Alger, 2003, P.09.
2
kOEHL Jacky «les choix d’investissement». Edition Dunod, Paris, 1996.P21.
3
BOUYACOUB Farouk, Op,Cit .P : 235
*
Différé : la période durant laquelle le remboursement ne porte que sur les intérêts, sans le principal

41
Chapitre II : La relation banque-entreprise

 Un crédit à moyen terme réescomptable ;

 Un crédit à moyen terme mobilisable ;

 Un crédit à moyen terme non mobilisable ;

Le crédit à moyen terme réescomptable :


Le banquier qui octroi un crédit à moyen terme peut le mobiliser, soit par le réescompte
auprès de la Banque d'Algérie, soit par la mobilisation sur le marché financier.

Le réescompte auprès de la Banque d'Algérie est régit par l'article 71 de la loi 90/10 du 14
avril 1990 relative à la monnaie et au crédit, qui dispose :

« La Banque centrale peut réescompter aux banques et établissements financiers pour des
périodes de six (6) mois au maximum ou prendre en pension les effets créés en représentation
de crédits à moyen terme… »

Le bénéficiaire du crédit signes des effets financiers en faveur du banquier, la Banque


d'Algérie exige que ces effets doivent comporter en plus de la signature du client, deux
signatures de personnes physiques ou morales solvables, l'une peut être remplacée par la
garantie de l'Etat.

Elle exige aussi que le crédit doive avoir l'objet du développement des moyens de production,
du financement des exportations, ou encore la construction d'immeubles d'habitation.

Si le banquier ne veut pas s'adresser à la Banque d'Algérie pour bénéficier du réescompte, il


peut s'adresser aux organismes mobilisateurs présents sur le marché financier.

Le crédit à moyen terme mobilisable :

Ce type de crédit se substitue au crédit à moyen terme réescomptable. Pour récupérer la


trésorerie engagée dans une opération de crédits à moyen terme, la banque pourrait mobiliser
sa créance sur le marché monétaire. Mais cette possibilité n’existe pas encore en Algérie.

Le crédit à moyen terme non mobilisable (direct) :

C’est un crédit nourri par la banque sur sa propre trésorerie ; il ne peut faire l’objet d’un
refinancement, car les billets à ordre souscrits à l’utilisateur de ce type de crédit ne seront
qu’une reconnaissance de dettes du client vis-à-vis de sa banque.

42
Chapitre II : La relation banque-entreprise

1.2.2.2. Le crédit à long terme (CLT):

Il s’agit d’un crédit destiné à financer des investissements lourds dont la durée
d’amortissement fiscal est supérieure à sept (07) ans.

La durée de ce crédit est généralement comprise entre sept (07) et quinze (15) ans avec
un différé de remboursement allant de deux (02) à quatre (04) ans.

Les CLT sont peu pratiqués par les banques commerciales, dont les ressources sont
essentiellement à court terme. Celles-ci joueront alors un rôle d’intermédiaire entre le client et
les organismes financiers spécialisés dans ce créneau (En Algérie, c’est la Banque Algérienne
de développement qui octroie ce genre de crédits).

1.2.3 Crédit-bail (leasing) :

Le Crédit-bail est un contrat de location assorti d’une promesse de vente. Est la


traduction française de leasing. Cette technique particulière de financement des
investissements est née aux Etats-Unis, introduit récemment en Algérie.

C’est un mode de financement très commode aussi bien pour la banque algérienne que
pour sa clientèle.

1.2.3.1.Formes principales du Crédit-bail :

On distingue le Crédit-bail mobilier, qui porte sur le matériel, et le Crédit-bail immobilier, qui
concerne les immeubles.

Le crédit-bail mobilier :

Le Crédit-bail mobilier est un moyen de financement des investissements des biens


d’équipements, de matériels et d’outillage à usage professionnel. Il se présente comme une
opération de location de biens, spécialement achetés en vu de cette location par la société de
crédit-bail, qui donne au locataire la faculté d’acquérir ; en fin de contrat, le bien moyennant
un prix convenu d’avance correspondant à la valeur résiduelle.

43
Chapitre II : La relation banque-entreprise

Le Crédit-bail immobilier :

« Consiste en une opération de location d’un bien immobilier à usage professionnel,


acheter ou construit par une société de Crédit-bail immobilier, qui en demeure propriétaire ».1

1.2.4. Crédit immobilier

Le crédit immobilier est un financement par emprunt affecté au couvrement d'un achat
immobilier, dans sa totalité ou en partie, d'une opération de construction, ou des travaux sur
un bien immobilier déjà existant.

Ce prêt immobilier peut être précédé par un prêt épargne logement.

Le crédit immobilier aux particuliers est un prêt conventionnel à long terme destiné au
financement d’un bien immobilier à usage d’habitation ou commercial. Il est accordé par la
banque à un bénéficiaire et garanti par une hypothèquede premier rang sur le bien financier.

Section 3꞉ L’étude des risques et les moyens de prévention ꞉

L’objet du crédit, pour le banquier, est la réalisation d’un profit au même titre que toute
entreprise commerciale. En effet, la banque utilise l’argent comme matière première qu’elle
transforme en produit sous forme de crédits moyennant un gain.

Mais cette activité de crédit lui fait courir, à elle et à ses créanciers, des risques non
négligeables. Aussi pour se protéger de ces risques, la banque prend un certain nombre de mesures.

1. Les risques liée à une opération de crédit ꞉


Les risques liés aux crédits peuvent se présenter sous plusieurs formes. On distingue
généralement :

 Le risque de non-remboursement ;
 Risque d’immobilisation ;
 Le risque du taux d’intérêt ;
 Le risque du taux de change ;
 le risque pays ;
 Risque de solvabilité ;
 Risque de liquidité ;
 Risque du marché.

1
BOUYACOUB Farouk, Op,Cit , P :235.

44
Chapitre II : La relation banque-entreprise

1.1- Le risque de non remboursement :

Il s’agit du risque de non remboursement des sommes dues par l’emprunteur à


échéance. Il correspond à une perte définitive, partielle ou totale de la créance d’une banque
sur son client, c'est-à-dire défaut de crédibilité de celui-ci. Il est appelé aussi risque de faillite
ou risque de contrepartie.1

C’est le principal risque qui menace le bien être des établissements de crédit, d'où il dépend
de la probabilité de défaillance de contrepartie que ce soit un pays, un particulier, une
entreprise ou un établissement de crédit avec laquelle la banque est engagée

1.2- Risque d’immobilisation :

La notion du risque d’immobilisation est étroitement liée à l’équilibre devant exister


entre les ressources et les emplois de la banque en matière de durée (inadéquation des
échéances). Elle doit assurer un équilibre entre la liquidité et ses emplois, et l’exigibilité de
ses ressources.

En fait, il faut toujours rechercher des ressources stables et surtout compatibles avec les
crédits à accorder, pour ne pas se trouver pris au dépourvu lors des retraits massifs,
éventuellement, des dépôts.

1.3- Risque de taux d`intérêt:

La fluctuation du taux d’intérêt constitue un risque considérable pour la banque. Le risque de


taux résulte de l’évolution divergente du coût des emplois de la banque avec le coût des
ressources ; ceci peut compromettre sa marge d’exploitation. Ainsi, le banquier doit opter
pour des taux d’intérêts variables sur les crédits octroyés pour minimiser ce risque.

Ce risque est identifié par le fait de voir les résultats affectés défavorablement, par les
mouvements des taux d'intérêt. En outre, une banque supporte un risque de hausse des taux si
elle prête à un taux fixe et se refinance au taux variable et vise versa pour le cas de baisse des
taux. De même toute évolution inattendue du taux d'intérêt peut influencer négativement sur
l'activité bancaire

1
MATHIEU M., L’exploitant bancaire et le risque crédit, Ed. BANQUE EDITEUR, Paris, 1995.P.135

45
Chapitre II : La relation banque-entreprise

1.4- Risque de change :

Ce risque apparaît lors de la réalisation d’opérations de commerce international de


placements dans des structures financières étrangères, il s’agit de constatations à terme de
pertes dues à la dépréciation de la devise facturée ou placée.

Ce type de risque trouve sa naissance dans les établissements financiers, à partir des
opérations de prêts et d'emprunts à plus d'un an, en monnaie étrangère. En d'autre terme la
banque supporte cette catégorie de risque lorsqu'elle se trouve face à une évolution
défavorable du taux de change. En outre, il est aussi remarquable qu'il existe une interaction
entre le risque du taux et celui de change.

1.5- Le risque de solvabilité :

Désigne l'insuffisance des fonds propres afin d'absorber les pertes éventuelles par la
banque, en effet, ce risque ne découle pas uniquement d'un manque de fonds propres mais
aussi des divers risques encourus par la banque tel que, le risque de crédit, du marché, du taux
et de change. L'exposition des banques à ce type de risque peut mettre en danger son activité,
d'où l'objectif recherché par les institutions financières c'est d'essayer d'ajuster les fonds
propres aux risques afin de faire face à ce genre de risque d'insolvabilité.

1.6-Le risque de liquidité :

Ce type de risque désigne l'insuffisance de liquidité bancaire pour faire face à ces
besoins inattendus. En effet, ce risque peut conduire à la faillite de la banque suite à un
mouvement de panique des déposants, qui peuvent demander leurs dépôts au même temps. Le
recoure aux retraits massifs des fonds par les épargnants, ainsi que leurs inquiétudes sur la
solvabilité de l'établissement bancaire, peut aggraver la situation de cette dernière et entraîne
ce qu'on appelle « une crise de liquidité brutale »

1.7- Le risque du marché :

Il correspond à la baisse de la valeur du portefeuille d'actifs (obligation, action, ...)


détenu par la banque à la suite d'une évolution défavorable de la valeur des cours sur le
marché, en d'autre terme ce risque provient de l'incertitude de gains résultant de changement
dans les conditions du marché. Ce type de risque découle principalement de l'instabilité des

46
Chapitre II : La relation banque-entreprise

paramètres du marché (taux d'intérêt, indices boursiers et taux de change), d'où l'effet des
marchés volatils, de la libéralisation, et des nouvelles technologies sont accompagnés par un
accroissement remarquable de risque de marché.

1.8- Le risque opérationnel :

Le nouvel accord de Bâle (développé dans la section II) défini les risques
opérationnels « comme le risque de perte provenant de processus internes inadéquats ou
défaillants, de personnes et système, ou d'événements externes ». D'une manière générale c'est
le risque qui résulte d'un événement externe qui perturbe la réalisation des objectifs de
l'établissement (catastrophes naturelles, incendies, changements de loi ou de réglementation)
ou erreur humaine (fraude, erreur), ainsi que au dysfonctionnement de système d'information.

1.9- Le risque pays :

Le risque pays, s'applique aux différente formes d'endettement qu’ils s’agissent de


créances non négociables (bancaires ou non bancaires), ou de titres de portefeuille
d'investissement ou de négoce et provient de l'incapacité ou de refus d'un pays à fournir des
devises nécessaires pour satisfaire les engagements financiers de l'État ou des agents
économiques privés opérant dans ce pays ».

Ce risque constitue un autre aspect du risque bancaire, il est appelé aussi le risque souverain
puisqu'il se manifeste suite au non remboursement de la créance étrangère, qui est due à la
condition économique, politique, sociales et financière de pays débiteur. Il trouve son origine
dans deux principaux phénomènes, une incapacité de paiement et le refus de remboursement
des dettes, qui sont liées aux opérations internationales. On d'autre terme ce risque représente
tout les éléments d'incertitudes qui se matérialisent par une volatilité spécifique de
l'investissement international par apport à un investissement domestique.

2. les moyens de prévention des risques de crédit

Le problème qui se pose pour le banquier c’est comment limiter les risques liés au
crédit ? Ou même comment pouvoir éviter un risque ?

D’un point de vue objectif, l’élimination radicale de tous les risques est impossible.
D’ailleurs la gestion des risques peut être l’issue pour le banquier.

47
Chapitre II : La relation banque-entreprise

En plus d’une bonne étude du dossier du crédit le banquier dispose d’autres moyes de
prévention, à savoir :

-L’application et le respect des règles prudentielles ;

-Le recueil des garanties ;

-Le suivi des engagements.

2.1 L’application des règles prudentielles :

La Banque d’Algérie a instauré des règles prudentielles de gestion des banques et


établissements financiers obligatoires ayant pour objectif :

- Le renforcement de la structure financière des établissements de crédit ;


- L’amélioration de la sécurité des déposants ;
- La surveillance de l’évolution des risques de banques.
-
2.1.1 Le ratio de division des risques1 :

En application de l’article 2 de l’instruction de la Banque d’Algérie N° 74 / 94 du 29


novembre 1994 relative à la fixation des règles prudentielles de gestion des banques et des
établissements financiers les banques et établissements financiers, afin d’éviter une
concentration des risques sur un même client ou un groupe de clients, doivent veiller, à tout
moment, au respect de ces deux ratios :

-Les risques encourus sur un même bénéficiaire n’excèdent pas 25% des fonds propres
nets de la banque (à partir du 01/ 01/ 1995).

Le montant total des risques encourus sur les bénéficiaires ayant dépassé 15% des fonds
propres desdits banques et établissements financiers ne doit en aucun cas excéder dix
(10) fois le montant de ces fonds propres.

2.1.2 Le ratio de couverture des risques :

Il s’agit de ratio de solvabilité dit « ratio Cook »2celui-ci est défini à partir des travaux
de la commission Cooke et a été mis en place dans le cadre de l’accord Bâle I de 1988.

1
philippe monnier, « les technique bancaires », Ed. DUNOD, paris, 2008, p.215
2
Du nom du vice Gouverneur de la banque d’Angleterre en 1974.

48
Chapitre II : La relation banque-entreprise

Ce ratio vise à mesurer l’aptitude des banques à prendre en charge les risques encourus
par leurs fonds propres nets. Il comprend en numérateur les fonds propres et au dénominateur
la somme des risques pondérés et les éléments en hors bilan. Il doit être au moins égal à 8%.

F.P.N

Ratio COOK = ––––––––– x 100 > 8 %

R.E.P

 Il y a lieu d’entendre par :


- Les FPN (Fonds Propres Nets) : les fonds propres de bases et
complémentaires1définis respectivement dans les articles 5 et 6 de l’instruction précitée.

- Les REP (Les risques encourus pondérés), les risques liés à la clientèle et au
personnel, les concours aux banques et établissements financiers ainsi que les titres de
placement et de participation; auxquels on applique un taux de pondération en fonction
du risque lié à l’engagement. Ils sont déterminés par l’article 9 de la même instruction,
et le taux de pondération attribué à chacun d’entre eux par l’article 11 de la même
instruction.

Remarque :
Il est à signaler qu’en 2006 les banques et établissements financiers adopteront au niveau
mondial un nouveau ratio de solvabilité baptisé ratio Mc Donough selon les recommandations du
comité Bâle II qui stipulent que sur les 8 % les banques doivent réserver 6.6% pour le risque de
contrepartie, 0.4 % pour le risque opérationnel et 1 % pour le risque de marché.

3. Le recueil des garanties :

C’est pour couvrir le risque de non-remboursement que le banquier doit recueillir des
garanties. Les garanties retenues sont en fonction du montant et de la durée du crédit : plus le
montant est élevé ainsi que la période est longue, plus les garanties exigées sont importantes.

Il existe une panoplie de garanties exigées à l’entreprise, selon la nature du crédit


octroyé :

49
Chapitre II : La relation banque-entreprise

3.1 Les garanties réelles :

Les garanties réelles permettent de réserver un ou plusieurs actifs mobiliers ou


immobiliers appartenant au bénéficiaire du crédit ou à une tierce personne à la garantie de
l'emprunt contractée auprès de la banque prêteuse en faisant naitre au profit de cette dernière
une cause dite «cause de légitime préférence .

3.1.1 L’hypothèque :
Selon l’article 882 du code civil algérien l’hypothèque est: « Un contrat par lequel le
créancier acquiert sur un immeuble affecté au paiement de la créance un droit réel qui lui
permet de se faire rembourser par préférence aux créanciers inférieurs en rang, sur le prix de
cet immeuble en quelque main qu’il passe ».1

N.B : Le droit réel qui est conféré à la banque dans le cadre d’un contrat d’hypothèque ne se
traduit pas par un droit de propriété proprement dit donc, le bien affecté en garantie reste la
propriété du client débiteur qui en conserve toutes les prérogatives de propriétaire.

3.1.2- Le nantissement :

L’article 948 du code civil définit le nantissement comme suit: « Le nantissement est
un contrat par lequel une personne s’oblige, pour la garantie de sa dette ou celle d’un tiers, à
remettre au créancier ou à une tierce personne choisie par les parties, un objet sur lequel elle
constitue, au profit du créancier, un droit réel en vertu duquel celui-ci peut retenir l’objet
jusqu’au paiement de sa créance et peut se faire payer sur le prix de cet objet en quelque main
qu’il passe, par préférence aux créanciers chirographaires et aux créanciers inférieurs en
rang ».

L’acte de nantissement doit s’établir par acte notarié. Le nantissement ne peut porter que sur des
meubles (corporels ou incorporels). Il est constaté par un écrit sous seing privé.

 Le gage :
Le gage est un bien affecté en garantie d’une créance.

1
DESCAMPS B.SOICHOT J, « économie et gestion de la banque »édition EMS .Paris, 2002, P.P : 120_127

50
Chapitre II : La relation banque-entreprise

L’article 188 du code civile dispose : « Les dettes du débiteur ont pour gage tous ses biens.
A défaut d’un droit de préférence acquis conformément à la loi, tous les créanciers sont
traités, à l’égard de ce gage, sur le même pied d’égalité. »

3.2 Les Garanties Personnelles :

Les garanties personnelles concernent tous les engagements pris par une tierce
personne, autre que le débiteur principal, d’honorer les engagements de celui-ci, s’il ne
satisfait pas à ses obligations. Les créanciers disposent ainsi d’un droit de poursuite contre
cette personne autre que le principal obligé.

La garantie personnelle peut prendre deux (02) formes : la forme du cautionnement ou


de l’aval.

3.2.1 Le cautionnement :

L’article 644 du Code Civil algérien stipule : « Le cautionnement est un contrat par
lequel une personne garantit l’exécution d’une obligation, en s’engageant envers le créancier à
satisfaire à cette obligation si le débiteur n’y satisfait pas lui-même ».

Le cautionnement ne peut être constaté et prouvé que par écrit, selon l’article 645 du
Code Civil.

 On peut distinguer entre deux formes de cautionnement :

3.2.1.1. Le cautionnement simple :

Dans ce cas, la caution peut apposer au créancier deux objections qui sont :

 Le bénéfice de discussion, qui permet à la caution poursuivie par la banque, de


demander à cette dernière, et ce sans l’obliger, à poursuivre d’abord le débiteur
principal dans ses biens.

 Le bénéfice de division, dans le cas de pluralité des cautions, il offre à la caution la


possibilité de demander à la Banque de diviser les poursuites entre elles, en fonction
de la part de chacune dans l’engagement.

51
Chapitre II : La relation banque-entreprise

3.2.1.2. Le cautionnement solidaire :

C’est le type de cautionnement le plus recueilli par nos banques. Dans ce cas, le créancier a le
droit de poursuivre indéfiniment le débiteur principal ou la caution.

Remarque :

Lors du recueil de la caution, la Banque exige généralement la souscription d’actes de


cautionnement solidaires et indivisibles afin de se protéger.

3.2.2 L’aval :

L’article 409 du code de commerce stipule : « l’Aval est l’engagement d’une personne
de payer toute ou partie d’un montant d’une créance, généralement un effet de commerce ».

Il est exprimé par la mention « bon pour aval » ou toute autre formule équivalente,
apposée sur le recto de l’effet suivie de la signature de l’avaliseur, comme il peut être donné
par un acte séparé.

.
Remarque :

 En plus des garanties personnelles et réelles recueillies, la banque peut exiger de son client
une délégation d’assurances telles que l’assurance multirisque, l’assurance vie…

 En recueillant des garanties réelles, le banquier doit s’assurer que son client n’est pas
redevable envers des créanciers privilégiés (le fisc, les assurances, etc.) qui peuvent
appréhender les biens nantis entre ses mains. Il doit de ce fait vérifier que les extraits de
rôles ainsi que les attestations de mises à jour des cotisations sociales que le demandeur de
crédit lui présente sont apurés.
Ainsi, faut-il prêter une attention particulière à la période suspecte, qui commence 15 jours avant la date
de cessation de paiement, et à partir de laquelle toute garantie réelle sera annulée

52
Chapitre II : La relation banque-entreprise

Conclusion du chapitre :

Traditionnellement, l’activité d’une banque consiste principalement à servir


D’intermédiaire entre les agents économiques ayant une capacité de financement et ceux
ayant un besoin de financement Avec les changements des circonstances, la banque n’est
plus un simple intermédiaire, elle est devenue un conseiller de la clientèle, ainsi qu’un
gestionnaire de patrimoine.

Le risque de crédit ou risque de contrepartie est le premier des risques auquel est
Confronté une banque. Ce qui nous amène par la suite à déterminer le comportement de la
banque face à une entreprise en difficulté. Nous conclurons en disant que le banquier, dans le
cadre de son obligation de conseil, devra orienter le client vers le type de crédits répondant au
mieux les besoins constatés. Afin de cerner ces besoins, le banquier devra connaître au mieux
son client et lui dresser un diagnostic économique et financier. Le travail réalisé le
renseignera, en outre, sur la possibilité ou non de faire bénéficier l’entreprise d’une aide
financière, d’où l’introduction à la partie liée à l’analyse du risque crédit.

Pour se couvrir du risque du non remboursement que le banquier s'entoure de garanties. Il est
évident que plus l'échéance du crédit n’est lointaine, plus les possibilités d'événements
imprévisibles augmentent (surtout en périodes de fortes turbulences économiques, politiques
ou sociales), et plus les garanties exigées seront importantes.

Le risque lié à l'entreprise est de nature économique et financier. Il concerne le produit en


relation avec le marché. En effet, il ne suffit pas de produire mais de réaliser des bénéfices.

53
Chapitre III: diagnostic- et redressement des entreprises en difficulté

Introduction du chapitre :

Le diagnostic d’entreprise en difficulté consiste à soumettre celle-ci à une analyse


rapide et méthodique, d’abord financière pour une mise en œuvre immédiate des mesures de
sauvegarde, ensuite fonctionnelle et stratégique pour discerner les causes profondes des
difficultés de l’entreprise et mettre en place un plan de redressement adéquat.

Une entreprise qui connaît une difficulté dans un domaine bien déterminé pourra
recourir à des actions qu’on peut appeler d’acte chirurgical. Lorsque le nombre de ces actions
devient important et le processus de détérioration et si avancé le recours à un plan de
redressement devient une nécessité pour améliorer les chances de vie de l’entreprise.

L’objet de ce chapitre sera de mettre en relief les points faibles et les points forts de
l’entreprise pour corriger les premiers et exploiter au mieux les seconds.

Nous allons commencer dans une première section par présenter les préalables d’un
diagnostic. La deuxième sera consacrée redressement de l’entreprise et le rôle de la banque
dans le redressement des entreprises en difficulté sera abordé dans la troisième section.

55
Chapitre III: diagnostic- et redressement des entreprises en difficulté

Section1 : le diagnostic de l entreprise

La mise en œuvre du diagnostic suppose au préalable, la connaissance de l’entreprise à


observer et à étudier. L’analyste doit ensuite collecter toutes informations internes et externes
capables de l’aider à déceler les points forts et faibles de l’entreprise et procéder au
retraitement des données.

1. Définition et objectifs

Le diagnostic signifie l’identification de la nature d'une situation, d'un mal, d'une


difficulté, par l'interprétation de différentes données. C’est un terme utilisé dans le domaine
médical, il consiste à définir l'acte médical permettant d'identifier la nature et la cause de
l'affection dont un patient est atteint.
Comme pour malade, le diagnostic pour l’entreprise en difficulté est une nécessité. Il permet
d’identifier les causes des difficultés et de définir les mesures adaptées de redressement
capables d’améliorer la situation de l’entreprise. Il s’agit donc d’identifier la maladie et
donner le traitement adéquat.1

2. Préparation du diagnostic :

Le diagnostic de l’entreprise en difficulté se fait comme suit :


* évaluer les risques, identifier les points forts et faibles de l’entreprise ;
* apprécier l’environnement et partenaires de l’entreprise ;
* déterminer les causes principales des difficultés.

2.1. Connaître l’entreprise

Pour la réalisation d’un diagnostic l’analyste doit au préalable s’informer sur


l’entreprise en question toute en se basant sur : son historique, sa taille, sa forme juridique,
sa répartition du pouvoir, sa branche d’activité, ses produits et ses schémas de production.

1
Hamdi K, Diagnostic et redressement d'entreprise, Editions Es-Salem, 2002, P : 44.

56
Chapitre III: diagnostic- et redressement des entreprises en difficulté

2.2. La collecte de l’information

La réalisation d’un diagnostic nécessite une information sur : les résultats obtenus, les
stratégies adoptées, les moyens et l’organisation, les méthodes de gestion, les problèmes de
fonctionnement et les données externes.
Le diagnostiqueur doit disposer d’un nombre de documents capables de lui fournir ces
informations pour réussir son diagnostic. On peut subdiviser les sources d’informations en
sources internes et externes à l’entreprise :

 Les sources d’informations internes :


- les informations comptables à travers le bilan, le compte de résultat, les annexes, le
rapport de gestion et les rapports des commissaires aux comptes.
- les données du contrôle de gestion.
- les statistiques commerciales, techniques, plans de développements

 Les sources d’informations externes (la presse économique et financière, les


partenaires, les chambres de commerce ;
 Les interviews et les questionnaires.

3. la démarche du diagnostic

J.P Thibaut définit l’entreprise comme suit : « l’entreprise est un ensemble (ou
système) organisé de moyens humains, matériels et financiers, animé par une volonté et
orienté vers la production ou la distribution de biens ou de services ». 1

Ainsi, en décomposant cette définition, on peut ressortir les principales tâches


qu’accomplit une entreprise. Ces tâches sont regroupées d’une manière aussi homogène que
possible et confiées à plusieurs personnes et services. Cette logique de décomposition de
l’ensemble de ces tâches débouche sur la notion de fonctions spécialisées. Ces dernières
peuvent être regroupées en quelques grandes fonctions, en l’occurrence : la fonction
commerciale et approvisionnement, la fonction production, la fonction personnel, la fonction
financière et administrative, la fonction direction.

1
Hamdi K, Op,Cit, P : 62.

57
Chapitre III: diagnostic- et redressement des entreprises en difficulté

Notre diagnostic portera, alors, sur l’ensemble de ces fonctions avec la hiérarchisation
suivante :

- Bilans : analyse de la structure financière

Première phase: analyse financière globale - Compte de résultat : analyse de la rentabilité et de


. L`activité

- la fonction commerciale et approvisionnement

Deuxième phase : diagnostic fonctionnel -la fonction technique

- la fonction personnelle

- la fonction organisationnelle

- l`analyse interne et externe des domaines

Troisième phase: le diagnostic stratégique d`activité stratégique

-l`analyse du portefeuille d`activité de

L`entreprise

Cette hiérarchisation dans l’analyse des différentes fonctions de l’entreprise est basée
sur la place de chaque fonction dans la réalisation de ses activités. En effet, l’existence
économique d’une entreprise réside dans sa capacité à satisfaire les besoins du marché : c’est
l’activité commerciale. Ayant identifié les besoins du marché, l’entreprise met en œuvre les
moyens et procédés de fabrication des produits, c’est la fonction technique avec l’assistance
de la fonction approvisionnement. Pour accomplir ses tâches de production, l’entreprise aura
besoin d’une capacité humaine : c’est la fonction personnelle. Pour financer son exploitation
et ses investissements, l’entreprise doit se procurer et gérer des moyens financiers ainsi que
les ressources monétaires générées par son activité : c’est la fonction financière. Les
différentes fonctions sont reliées entre elles dans une structure appelée organisation.

58
Chapitre III: diagnostic- et redressement des entreprises en difficulté

De ce fait, le diagnostic commencera par l’analyse de la structure financière et de la liquidité


de l’entreprise. A partir de là, on essayera de comprendre comment ces résultats ont été
obtenus (analyse fonctionnelle) et nous terminerons par le diagnostic stratégique qui vise à
avoir une base d’une réflexion stratégique.

3.1. Le diagnostic financier de l entreprise


Le diagnostic financier c’est le diagnostic de la situation financière de l’entreprise :
rentabilité, profitabilité, solvabilité, liquidité .C’est le type de diagnostic le plus fréquemment
pratiqué, que ce soit dans les entreprises ou dans les banques. L’analyse financière nous
permet donc de déceler les différents dysfonctionnements à ce niveau et essayer de trouver les
remèdes nécessaires.

3.1.1. Les préalables du diagnostic financier :

L’étape du diagnostic financier suppose la vérification de la fiabilité des données


comptables et l’exactitude des bilans et comptes résultats .pour cela le diagnostiqueur doit
procéder à :

-La détection des artifices comptables.


-Le retraitement de la situation comptable.

- La détection des artifices comptables : 1

Dans un souci de rassurer les partenaires de l’entreprise, en période de crise, et de


garder leurs confiances, les dirigeants de celle-ci essayeront d’améliorer les résultats et la
présentation des bilans de leurs entreprises en recourant à des artifices comptables pour
gonfler les bénéfices ou masquer les pertes.

Parmi les artifices utilisés, nous pouvons mentionner :

 Changement de mode de valorisation des stocks


 Sous évaluation ou omission des provisions
 Avance de facturation en fin d’exercice
 Retard de comptabilisation de dépenses et charges
 Changement des modes d’amortissements

1
GRESSE.C, « Les entreprises en difficulté », ECONOMICA, Paris, 1994. P.P :48- 50.

59
Chapitre III: diagnostic- et redressement des entreprises en difficulté

Le tableau ci -dessous ressemble les postes et les ratios de détection des maquillages des
comptes, proposé par F .Bonnet, E .Cohen et A. Saurel

Tableau n ° 1 : détection du maquillage des comptes

Pratiques à détecter Poste ou ratio à observer

Production stockée
+Production immobilisée
Sous- activité cachée par un gonflement de =Production non vendue
recette /Résultat courant
=Ratio de sous-activité
Frais d’établissement
+Frais de recherche et de développement
Charges activées de façon abusive +Charges à répartir
=Charges activées
=Ratio d’activation des charges
Reprises sur provisions
Reprises sur provision abusives / Dotations aux amortissements et provisions
=Ratio reprise sur dotations
Produits optionnels /
Cessions d’actifs abusives Immobilisations nette =Ratio

Cout des marchandises vendues


Surévaluation des stocks /Ventes des marchandises H .T
=Taux des marchandises achetées consommées
Productions vendues
/Cout des matières consommées
=Taux de consommation des matières
Provisions sur actifs circulants
/Actifs circulants
=Taux de provisionnements sur actifs
Sous – estimation des provisions circulants
Provisions pour risques et charges
/Chiffre d’affaires H.T
=Taux de provisionnement pour risques et
charges

Source :C.GRESSE, OP,Cit, P :51.


60
Chapitre III: diagnostic- et redressement des entreprises en difficulté

3.1.2. L’analyse financière par les ratios1 :

Cette analyse financière est basée sur l’examen des documents comptables sur au moins
trois années, les résultats étant comparés aux données du secteur d'activité de l'entreprise.
Elle s’articule autour de trois volets principaux : la structure financière, la liquidité et la
rentabilité.

3.1.2.1. La structure financière

Il s’agit d’étudier, à travers les bilans, la politique de financement de l’entreprise. A cet


effet, il y a lieu d’examiner les points suivants :

-L’équilibre financier :

L’équilibre financier doit être étudié à partir de l’analyse de fonds de roulement, le


besoins de fonds de roulement et la trésorerie

 Le fonds de roulement : C’est une marge de sécurité, représentée par l’excédant des
capitaux circulants sur les dettes à court terme. 2
Il peut être calculé de deux (2) manières distinctes :
- Par le haut du bilan :

FRN = Capitaux permanents – Actif immobilisé nets


-Par le bas du bilan :

FRN = Actif circulant – Passif circulant

Le fonds de roulement net nul (FRN =0) :


Cette très rare situation se produit lorsque l’entreprise rend disponible la totalité de
l’actif circulant pour payer ses créanciers. Or dans la pratique, cela est loin d’être évident, car
nulle entreprise n’est à l’abri du risque de méventes ou de défaillance des clients.

Il s’agit en réalité d’un équilibre fragile, car il suffit qu’un fournisseur réduise ses délais ou
qu’un client ne respecte pas ses engagements pour engendrer de sérieuses difficultés.

1
COLASSE Bernard, «l`analyse financière de l`entreprise», 5eme édition, paris, 2008, P : 60
1 HAMDI.H, Op,Cit, P : 115.

61
Chapitre III: diagnostic- et redressement des entreprises en difficulté

Le fonds de roulement positif (FRN >0) :

Dans ce cas, l’entreprise en plus de financer entièrement ses immobilisations, dégage un


excédent de capitaux à long terme destiné à financer son actif à court terme. Elle dispose donc
d’une marge de sécurité pour faire face aux éventuels problèmes de réalisation de l’actif
circulant.

Le fonds de roulement négatif (FRN<0) :

Cette situation exprime un déséquilibre dans la structure de financement de l’entreprise.


Lorsque le FRN est négatif cette dernière se trouve obligée de financer une partiede ses
immobilisations par des ressources à court terme, étant donné que les fonds permanents ne
suffisent pas à couvrir l’ensemble de ses investissements. Cela exprime, également que
l’entreprise ne peut faire face à ses créanciers à court terme par son seul actif circulant.
Cette insuffisance doit être rapidement comblée par un renforcement des capitaux
permanents.

 Le besoin en fonds de roulement d’exploitation (BFR) :

Le besoin en fonds de roulement est lié au problème de couverture du besoin de


financement de l’exploitation. Il mesure l’écart entre les emplois cycliques (stocks et
créances) et les ressources cycliques (dettes fournisseurs). C’est donc un besoin permanent
qu’il faut financer par le fonds de roulement. Il se calcule comme suit :

BFR = Stocks + Créances - Dettes à court terme

Si BFR est positif : l’entreprise n’arrive pas à couvrir ses besoins cycliques par des ressources
cycliques.
Un besoin de financement du cycle d’exploitation est ressenti. C’est une situation normale
pour les entreprises industrielles qui détiennent des niveaux de stocks et créances importants.

Si le BFR est négatif : cette entreprise dégage des ressources d’exploitation, dans ce cas les
ressources d’exploitation sont supérieures aux besoins d’exploitations. Cette situation peut se
réaliser avec une inexistence du poste client et des montants élevés de dettes fournisseurs.

62
Chapitre III: diagnostic- et redressement des entreprises en difficulté

 La trésorerie :
La Trésorerie d'une entreprise correspond à la différence entre ses besoins et ses
ressources de financement.
Les besoins de l'entreprise peuvent être évalués à l'aide du besoin en fonds de
roulement alors que les ressources de l'entreprise disponibles pour financer ces besoins
s’appellent le Fond de roulement.

Trésorerie nette = FR – BFR

Ou encore
Trésorerie = Disponibilités – Concours Bancaires

FRN > BFR  T >0 : dans ce cas l’entreprise finance ses immobilisations et génère un
excédent de ressources à plus d’un an, qui financera l’écart existant entre l’actif circulant et
les dettes à court terme.

FRN< BFR  T<0 : l’entreprise ne peut financer l’intégralité de son BFR par elle-même; il
y’a donc recours aux concours bancaires à court terme (découvert).

FRN = BFR  T = 0 : cette situation dénote une gestion optimale des ressources de
l’entreprise, à savoir une indépendance vis-à-vis des concours bancaires et une inexistence de
liquidités inemployées (c’est-à-dire pas de gèle de trésorerie).

3.1.2.2. La rentabilité d’exploitation:

La structure financière a des répercussions sur la rentabilité de l’entreprise et par


conséquent sur sa survie. Nous citons ci- après, les principaux agrégats et ratios à considérer
dans l’étude de la rentabilité financière :

a) La marge commerciale :
C’est la différence entre le montant des ventes de marchandises et leur prix de revient. Par
définition, elle mesure le montant qu’une entreprise commerciale tire de son activité avant
qu’en soient déduits tous les frais afférents à son activité de commercialisation (frais
généraux, frais financiers...).

Marge commerciale = Ventes de marchandises – Cout d’achat des


marchandises vendues

63
Chapitre III: diagnostic- et redressement des entreprises en difficulté

b) La valeur ajoutée1 :
Elle mesure ce que l’entreprise ajoute par son activité dans le circuit économique. C’est
en fait le « plus » apporté au produit par le fonctionnement interne de l’entreprise. C’est cette
valeur ajoutée qui va permettre la rémunération des différents facteurs de production.

VA =Marge commerciale+ Production de l’exercice-Consommations de


l’exercice en provenance de tiers

c) Les cash-flows :
La capacité d’autofinancement est la ressource interne dégagée par l’activité de
l’entreprise au cours d’une période donnée. Elle représente la différence entre les produits
encaissables et les charges décaissables. Elle mesure les fonds réellement dégagés par
l’activité de l’entreprise avant la distribution des dividendes.

CAF=Résultat net +dotations aux amortissements et aux provisions

Il ne faut pas confondre la CAF et l’autofinancement qui n’est que la CAF diminué des
dividendes.

d) La rentabilité financière :
Elle se calcule de la manière suivante :

RF = (Résultat net x 100) / Capitaux propres

Ce ratio mesure la rentabilité exprimée par rapport aux capitaux investis dans l'entreprise.

e) La rentabilité commerciale :
Elle se calcule de la manière suivante :

RC = (Résultat net x 100) / Chiffre d'affaire.

Ce ratio exprime la rentabilité de l'entreprise en fonction de son volume d'activité.

f) La rentabilité économique :
Elle est mesurée par rapport aux actifs immobilisés utilisés par l'entreprise pour
produire. On la calcule donc en faisant le rapport suivant :

1
COLASSE Bernard, Op,Cit, P : 81

64
Chapitre III: diagnostic- et redressement des entreprises en difficulté

RE = (Résultat net x 100) / Investissement total.

Ce ratio est en indicateur plus pertinent de la rentabilité mesurée en termes d'efficacité


du processus productif

3.1.2.3. Liquidité financière :

La liquidité est une contrainte vitale pour l’entreprise. Elle peut être appréciée par les
ratios suivants :

Tableau n° 2 : Ratios* de la liquidité financière

Type de liquidité Ratio


Liquidité générale Actif circulant /
Dettes à court terme
Liquidité réduite Créances +disponibilités /
les dettes à court terme.
La liquidité immédiate Disponibilité /
les dettes à court terme
La rotation des stocks le coût d’achat des marchandises vendues /
le stock moyen des marchandises (au prix
d’achat).
Le crédit client les créances commerciales /
les ventes.
Le crédit fournisseurs les dettes commerciales /
les achats
Source : PLAUCHU.A, « Méthodologie du diagnostic d’entreprise », Edition L’Harmattan, Paris, 2008, P :
241.

Les résultats du diagnostic financier donnent une image assez fidèle mais néanmoins
partielle de l’entreprise. Pour cela il faut le compléter par d’autres diagnostics tels que le
diagnostic de la fonction, de la stratégie.

*
Ratio est un coefficient ou un pourcentage généralement calculé entre deux masses fonctionnelles
du bilan ou du compte de résultat , il mesure la rentabilité, la productivité, la solvabilité, la liquidité,
l'équilibre financier.

65
Chapitre III: diagnostic- et redressement des entreprises en difficulté

3.2. Le diagnostique fonctionnel1

Après le diagnostic financier qui analyse l’activité de l’entreprise à travers ses différents
comptes, le diagnostic fonctionnel concerne une fonction particulière de l’entreprise. Il s’agit
d’analyser les fonctions vitales de l’entreprise et rechercher les différentes difficultés que peut
subir chacune d’entre elle et de proposer les solutions adéquates.

Sa réalisation passe sur les étapes suivantes : le diagnostic commercial, le diagnostic


des approvisionnements, le diagnostic technique, le diagnostic social, Et enfin, le diagnostic
de l’organisation.

3.2.1. Le diagnostic commercial :

L’objectif essentiel de ce diagnostic est de mesurer les performances commerciales de


l’entreprise et d’analyser les principaux aspects de sa politique commerciale et du marketing.

Selon Philipe Gabillet qui définit la performance commerciale comme « l’art d’être
présent chez le bon interlocuteur au bon moment, avec une offre pertinente, qui permette
d’établir des relations d’affaires durables et profitables pour l’entreprise dans un contexte de
recherche permanente de l’excellence de la prestation ».
La fonction commerciale est donc biens les relais aval, clairement tourné vers le
marché et ses clients, de la stratégie de l’entreprise (domaines d’activités, connaissances de
l’environnement) et des démarches marketing (création de l’offre, positionnement et ciblage
pertinent)

3.2.2. Le diagnostic des approvisionnements :

La fonction approvisionnement a pour rôle de fournir à l’entreprise les équipements et


les fournitures dans les meilleures conditions de prix, de qualité, de délais et de sécurité.

Le diagnostic de cette fonction vise principalement à comprendre la politique menée et


à analyser les moyens et les méthodes de gestions.

1
Vincent P  Akim A-T, «Méthodologie du diagnostic d’entreprise», ed l’Harmattan, France 2008, P :87

66
Chapitre III: diagnostic- et redressement des entreprises en difficulté

3.2.3. Le diagnostic technique

Le diagnostic technique a pour objectif d’évaluer l’outil de production. Cette évaluation


permettra de définir les actions à mettre en œuvre pour améliorer sa compétitivité compte tenu
du potentiel industriel.

3.2.4. Le diagnostic social

C’est le diagnostic des relations sociales de l’entreprise.il a pour but de faire le point
sur les relations sociales dans l’entreprise à partir des données de la GRH, en s’intéressant aux
conflits, tensions, négociations du personnel

Une fois, l’analyse des fonctions les plus importantes soit réalisée, le diagnostiqueur
doit s’orienter à déterminer la position de l’entreprise sur ses différents marchés. Cette phase
va offrir a l`entreprise des orientations stratégiques afin d`améliorer sa position concurrentiel.

3.3. le diagnostique stratégique :1

La stratégie consiste à placer l’entreprise à long terme face à son environnement,


notamment concurrentiel. Elle reposer, en fait, sur à une confrontation entre d’un coté les
menaces et opportunités de l’environnement et de l’autre, les forces et faiblesses de
l’entreprise.
Si les stratégies formulées sont insuffisantes ou inadaptées, il convient de reformuler de
nouvelles capables de repositionner l’entreprise face à son environnement.

Le diagnostic stratégique est la base de la formulation de la stratégie, il finalise le


diagnostic global de l’entreprise en examinant les différents domaines d’activité de
l’entreprise relativement à son environnement et à son potentiel interne.

Il permet d’identifier les problèmes stratégiques :

- menaces et opportunités de l’environnement.

1
Vincent P  Akim A-T, Méthodologie du diagnostic d’entreprise, l’Harmattan, France 2008, p88

67
Chapitre III: diagnostic- et redressement des entreprises en difficulté

- l’écart entre les moyens et les ressources de l’entreprise et ceux qu’elle doit avoir pour
réussir.
Figure n °5 : méthodologie du diagnostic

diagnostic de l'entreprise
en difficulté

diagnostic financier diagnostic fonctionnel diagnostic stratégique

POINTS FORTS-POINTS FAIBLES

Plan de redressement

Controle des resultats/


Analyse des écarts

source : CRUCIFIX.F  A.DERNI, Op,Cit,P : 53.

Ces conclusions permettent d’établir un plan de redressement qui a pour objectif de


revitaliser l’entreprise et de la faire sortir de la crise et qui va prendre en considération de tous
les facteurs susceptibles de restaurer la viabilité économique de l’entreprise.

Section 2 : le redressement d`une entreprise en difficulté

Après les résultats du diagnostic, l’entreprise va fixer des objectifs, définir des étapes et
retenir des orientations techniques afin d’élaborer un plan opérationnel de redressement, ce
dernier nécessitera un suivi par la mise en œuvre des dispositifs adéquats et par la définition
des mesures dynamiques de la prévention.

1-Les éléments lies au processus de redressement


1-1 Les conditions du redressement
Deux conditions majeures devront être là pour réussir un plan de redressement, il faut :

-Vérifier la viabilité et la capacité de l’entreprise à se redresser.


-Définir précocement les actions les plus rentables, efficaces et adaptées.
-Assurer leur étalement efficace dans le temps et suivant une stratégie réfléchie.

68
Chapitre III: diagnostic- et redressement des entreprises en difficulté

1.1.1. Décision de redressement :

La décision de redresser une entreprise en difficulté ne peut être prise qu’à partir du
moment où l’on est convaincu que cette entreprise est réellement redressable»1.

La prise de décision de redressement doit être basée sur deux préoccupations connues :
-L’entreprise peut-elle être redressée ?
-L’entreprise doit-elle être redressée ?

La réponse à la première est prise après l’achèvement du pré-diagnostic et avant la


mise en place des mesures immédiates pour son redressement. Quant à la deuxième réponse,
dépend étroitement du degré de viabilité économique d’exploitation qui peut être apprécié
par les résultats du diagnostic global de l’entreprise en question.

1.1.2. La viabilité économique :


Selon J.BRILMAN : « le maintien des activités non-viables constitue, notamment, un
frein pour l’organisation qui la soutient ».2
On ne peut dire qu’une entreprise en difficultés est viable que si elle ne souffre pas de
difficultés chroniques et accumules plusieurs handicapes majeurs tels que :
- La disparition, la saturation ou la récession durable de son marché.
- L’obsolescence, mauvaise qualité de ses produits …
- L’incompétence des dirigeants ou le désaccord des actionnaires…
- La mauvaise organisation du personnel ; licenciement, réduction salaires,…
- Lourdeur du déséquilibre financier….etc.

D’après quelques chercheurs il faut que les conditions3 suivantes soient réunies :
- Sincérité de l’analyse de l’origine des difficultés, fiabilité des documents comptables,
possibilité d’acceptation de mesures de redressement par le personnel (DAIGNE).
- Rentabilité et existence de flux de trésorerie cachés (BEAUCOURT).
- Ensemble produit-marché-technologie viable, capacité du manager à redresser son
entreprise (BRILMAN).
- Choix adéquats et volonté de redressement (BESCOS).

1
HAMDI.K, Op,Cit, P151.
2
CRUCIFIX.F, A. DERNI, Op,Cit, P.P : 78-79.
3
IBID, P 66.

69
Chapitre III: diagnostic- et redressement des entreprises en difficulté

Une fois ces conditions réunies, et la viabilité démontrée, l’entreprise demeure susceptible au
redressement, à des degrés de risques différents.

1.2. Conditions de réussite du plan de redressement :

Une opération de redressement est un travail contre la montre. Dans une entreprise en
situation de dégradation, chaque minute qui passe produit une érosion. Redresser une
entreprise exige d’agir dans la bonne direction sans perdre de temps.
Pour réussir, le plan de redressement doit répondre à un certain nombre de critères1 :

1.2.1. La cohérence : le plan de redressement est élaboré sur la base des résultats du
diagnostic de l’entreprise (il doit être en parfaite cohérence), celui-ci au-delà d’un simple
jugement, propose un ensemble de solution aux dysfonctionnements relevés.
Le plan de redressement devra donc faire des choix parmi les différentes possibilités
proposées par le diagnostic, les hiérarchiser, définir, réunir et coordonner les moyens à mettre
en œuvre, et inscrire ces opérations dans une stratégie globale.

1.2.2. La faisabilité : le redressement nécessite souvent des moyens, notamment financiers,


et une volonté des différentes parties pour le mettre en exécution. La réussite du plan dépend
donc de l’adhésion des différents partenaires de l’entreprise (propriétaires, partenaires
sociaux, banquiers, fournisseurs, clients et les pouvoirs publics) au projet de redressement.

1.2.3. La planification : l’outil le plus indispensable du processus de redressement est la


réalisation d’un planning reprenant, les différentes actions à entreprendre dans le temps.

1.2.4. La durabilité : le redressement d’une entreprise est une opération délicate qui exige
d’être durable. En effet, l’entreprise doit être, à partir de ce redressement, armée pour se
prémunir durant un laps de temps suffisamment long.

1.2.5. Le suivi : l’exécution des mesures stipulées dans le plan de redressement doit être en
permanence contrôlée. Un suivi minutieux des résultats de ces mesures doit déterminer à la
fois la qualité de l’exécution et de constater les différents imprévus. Au cours de la durée

1
HAMDI.K, Op,Cit, P.P :153,154.

70
Chapitre III: diagnostic- et redressement des entreprises en difficulté

d’exécution de redressement des modifications peuvent être apportées selon le changement


des conditions dans lesquelles il a été élaboré ou si les mesures préconisées se sont avérées
insuffisantes ou inadaptées.

3. Les étapes du redressement :

La démarche de redressement se présente comme suit :


1ère étape : « mesures de survie » consiste à s’assurer de la qualité de l’équipe dirigeante en
place et de procéder à l’application des mesures de réorganisation nécessaires pour mener à
bien le plan de redressement.

2ème étape : « mesures de revitalisation » son objectif est la restauration de la rentabilité à


court terme : augmentation sélective des prix, contrôle et réduction des coûts, renforcement et
sélectivité accru de l’action commerciale, opération de désinvestissement…

3ème étape : « mesures de développements » consiste à accroître la rentabilité à long terme


par le développement des activités susceptible d’assurer l’avenir de l’entreprise.
Les actions de redressement doivent s’orienter dans l’objectif de faire face aux différents
points soulevés dans les différentes analyses. La résolution des situations urgentes offrira à
l’équipe chargée du redressement des conditions plus favorables. Arrêter l’hémorragie est
nécessaire avant tout acte chirurgical.

1-4 Les causes d’échecs des plans de redressement :

Selon Crucifix et Derni dans leur livre redressement de l’entreprise :


« L’entreprise redressée aura du mal à retrouver la confiance de :
- Clientèle : récupérer ses parts de marché perdues pour accroitre son CA.
- Fournisseurs : pour se procurer des délais de paiement plus favorables.
- Banque : qui a pris l’habitude d’adopter une attitude très restrictive envers
l’entreprise en difficultés financières qui peut dans certains cas conduire à l’échec du
plan de redressement.
- Personnel : démotivé et penché vers le départ. »

71
Chapitre III: diagnostic- et redressement des entreprises en difficulté

En effet, l’échec des plans de redressement est envisageable dans le cas où les mesures mises
en œuvre n’aboutissent pas aux objectifs visés1 :
- soit en raison des effets de perte de confiance envers l’entreprise par ses différents
partenaires qui persistent même après restructuration.
- ou d’une sous-estimation du degré de difficultés et délais de mise en place de
mesures de redressement.

2-Le plan de redressement

Il n’existe pas de réponse universelle aux problèmes auxquels sont confrontées les
entreprises. Plusieurs options s’offrent devant elles suivant les objectifs que l’entreprise s’est
dessinée. La sélection des stratégies de revitalisation dépend donc de tendance de
l’environnement et de l’évolution des capacités internes de l’entreprise.
Le plan de redressement exige une rigueur absolue dans son élaboration et ses
prévisions, il doit s’efforcer d’englober toutes les dimensions de l’entreprise en tenant compte
de son environnement interne et externe.
Les actions à mener vont concerner plusieurs domaines de l’activité de l’entreprise : financier,
commercial, industriel et social.

2.1 Le plan financier :

Le déséquilibre financier est la conséquence du non adaptation de la gestion financière de


l’entreprise avec son niveau d’activité. Les premières mesures dans ce sens visent à améliorer
la structure du bilan par avant de procéder à la reconstruction de son équilibre à terme.

*restaurer les marges :


Cette mesure sera possible grâce à une augmentation des prix de vente sur les segments et les
zones géographique ou elle est moins concurrencée.
L’entreprise devra aussi réduire les charges de structures et toutes les dépenses improductives.
*retrouver les capitaux :

Par la vente ou le gage des actifs non nécessaires à l’exploitation :

BOUBAKIR. Chahinez, Mémoire « la banque et l’entreprise privee en difficulte », ESB, 2011, P :120.
1

72
Chapitre III: diagnostic- et redressement des entreprises en difficulté

 Les immobilisations hors exploitations : c’est le meilleur moment pour l’entreprise de


céder ses biens hors exploitation, terrain bâtiments, titres de participation, matériels
non utilisés.
 Les immobilisations d’exploitation : ce sont les actifs actuellement utilisés par
l’entreprise. Il existe plusieurs méthodes permettant à l’entreprise de dégager des
ressources de ces actifs. Exemple, la vente d’un actif suivi de sa location, le recours à
la sous-traitance : consiste à passer des accords avec des fournisseurs pour le rachat
d’une partie des équipements (ou totalité) contre une sous-traitance.
 Vendre le siège social et louer des locaux de surface inférieure.
Ces opérations auront pour effet de transformer une partie de l’actif immobilisé en liquidités

*réduire le BFR :

Le besoin en fonds de roulement représente la différence entre actifs circulants et passifs


circulants. Sa réduction consiste à diminuer le niveau des stocks, du compte client, et améliore
les conditions des crédits fournisseurs.
 La réduction des stocks :
Cette mesure n’est pas financière, mais dans ce cadre son application va vers un
allégement du BFR.
Parmi les mesures envisageables :
- une gestion rigoureuse des approvisionnements exemple adopter une politique d’achat
au coup par coup.
- réduction de la durée du cycle de fabrication.
- accélération des livraisons.
- amélioration du contrôle qualité des achats.
- amélioration de la programmation, de l’ordonnancement et le lancement.
 Les comptes clients :
L’effort dans la gestion des comptes clients portera sur : la réduction des délais
de règlements
La réduction des délais de règlement peut se faire par :
- Accélération des procédures administratives et financière de facturation
- Sensibilisation du service commercial sur les délais de règlement, niveau des prises
des commandes et de surveillance des encaissements.

73
Chapitre III: diagnostic- et redressement des entreprises en difficulté

- Sélectionner la clientèle en fonction des délais de règlement et ne pas hésiter à se


séparer des mauvais payeurs.
- Remettre les créances à une société de contentieux, passé un certain délai
- Encourager le paiement par traites.
 Utiliser les crédits fournisseurs :
L’entreprise pourra négocier avec ses fournisseurs à fin d’obtenir les délais de
règlement les plus longs possibles. Elle peut leur proposer le règlement par traite ou par
billes à ordre.

*se séparer des filiales ou départements en pertes

Se séparer des activités où elle a moins d’expérience et se recentrer sur ses spécialités.
Elle pourra aussi vendre ses filiales déficitaires, fermer les unités improductives élaguer des
activités en perte ou des métiers possédants de faibles positions concurrentielles. Le problème
auquel sera confrontée l’entreprise dans ce cas est celui l’affectation du personnel.

2.2 Le plan commercial :

Ces actions vont viser à donner une nouvelle impulsion aux relations avec la clientèle.
En effet, le plan d’action commercial est constitué d’un ensemble de mesures destiné à
drainer à nouveau la clientèle vers l’entreprise. Elles peuvent se résumer en :

 Redistribution et réactivation de force de vente sur des segments, des clients et des
produits à profit élevé avec révision du système de motivation (rémunération
variable);
 Restructuration marketing en modifiant le système de promotion et de publicité;
amélioration des services client (services après ventes)… ;
 Modification de la gamme des produits par l’allégement des gammes de produits,
lancement de nouveaux produits ;
 Restructuration du système de distribution par la modification des canaux utilisés et de
la politique de distribution physique (entreposage, informatisation…) ;
 Amélioration du système d’information par la centralisation des données marketing et
le contrôle des dépenses commerciales ;

74
Chapitre III: diagnostic- et redressement des entreprises en difficulté

 Amélioration des prix de vente (en période de crise, il ne faut pas commettre l’erreur
de faire baisser les prix).

2.3 Le plan technique et production (le plan industriel)

Le diagnostic technique a permis de relever certains points caractérisant l’entreprise


en difficulté : une capacité de production excédentaire, obsolescence de l’outil de production
et processus de fabrication inadapté.
Les actions dans ce domaine vont viser une réduction des charges fixes, on peut dans ce cas
envisager : le recours à la sous-traitance, cession du matériel et reprise sous forme de crédit-
bail, modification du processus de fabrication et l’organisation des ateliers. Ces actions
peuvent se résumer ainsi1 :
- Regroupement ou spécialisation des installations de production par fonction
- Lancement d’un programme de modernisation ;
- Amélioration des compétences internes ;
- Abandon des matériels les moins performants ;
- Utilisation des méthodes de gestion des stocks les plus adaptées ;
- Restructuration des activités génératrices de marges contributives les plus fortes ;
- Améliorer la productivité à travers l’élimination du temps mort par la réorganisation
du travail.
Toutes ces mesures touchent à l’amélioration à la fois de compétitivité et de la productivité de
l’outil de production.

2.4 Le plan organisationnel et administratif :

Afin d’atteindre ses objectifs de productivité et de souplesse dans son fonctionnement, une
réorganisation structurelle dans l’entreprise est nécessaire. Les mesures suivantes peuvent
être appliquées :

 refonte du système (pour une meilleure circulation de l’information).


 mise en place d’un système de comptabilité analytique et budgétaire
 réorganisation structurelle et fonctionnelle ;
 évaluation de l’efficacité des fonctions assurées par les services ;

1
Crucifix.F  Derni.A, « symptômes de défaillance et stratégie de redressement de l’entreprise », édition
maxima, page138.

75
Chapitre III: diagnostic- et redressement des entreprises en difficulté

 appréciation de la capacité des dirigeants à mener à bien les mesures de


redressement.

L’inadaptation des structures à l’évolution de l’activité impose un changement de celles-ci, il


peut s’opérer par : la compression des effectifs fonctionnels, réorganisation des attributions,
allègement des niveaux hiérarchiques et des procédures et la mise en place de services de
contrôle de gestion.

2.5 Le Plan social :


Sur le plan social, le rétablissement de la situation est lié généralement à l’application des
mesures suivantes :
 la diminution des coûts du personnel.
 l’augmentation de la productivité du personnel.
 Le redéploiement de la formation professionnelle.

* la réduction des coûts du personnel :


L’allégement des coûts salariaux et la politique d’ajustement de l’activité impliquent une
réduction des effectifs, pour cela il parait souhaitable de prendre les mesures suivantes :
- travail à temps partiel, reclassement interne.
- blocage ou réduction temporaire des salaires.
- contraction des effectifs : licenciements, départs volontaires, mise en préretraite,
chômage partiel,...
* l’augmentation de la productivité du personnel :
Cette augmentation implique la combinaison des trois facteurs suivants :
- réduction des sureffectifs.
- remotivation du personnel au travail.
- sensibilisation en vue de la baisse de l'absentéisme.
*le redéploiement de la formation professionnelle :
Le but de ce redéploiement est d’améliorer à court terme la polyvalence, la compétitivité et la
qualité de services, pour y parvenir on doit prendre les mesures suivantes :
- formation professionnelle en fonction des besoins de l'entreprise et du projet
professionnel de l'individu.
- adaptation aux changements de fonction, de style de management et de technologie.

76
Chapitre III: diagnostic- et redressement des entreprises en difficulté

En effet, la surcharge des coûts salariaux dans les frais généraux et la politique d'ajustement
de l'activité impliquent la nécessité de procéder à une réduction des effectifs et,
éventuellement, à des redéploiements.
Le diagnostic général de l'entreprise aura permis, à cette fin, de situer les excédents de
personnel en fonction du niveau et du genre d’activité considérés par le plan de redressement.
Cependant, le système qui privilégie la contraction des effectifs ne doit en aucun cas entraver
le bon fonctionnement de l'outil de production.

Section3 - le rôle de la banque dans le redressement des entreprises en difficulté :

Pour que la banque apporte son soutien aux entreprises en difficultés, elle doit être en
mesure d`apprécier la situation de celle-ci. Autrement dit, la banque doit prendre une pleine
conscience des chances réelles de redressement des entreprises en difficultés, encore faut il
qu` elle ait une connaissance aussi complète que possible de l`endettement de ces sociétés, et
donc du passif à restructurer pour procéder a la recherche de solution.

Les solutions peuvent aller selon les cas, de la simple consolidation a moyen ou même a long
terme des concours a court terme existants, a des abandons de créances purs et simples.

Cette dernière mesure passe par des sacrifices sur les intérêts, sous forme de réduction des
taux ou d`abandon de la marge, se ce n`est même d`une partie du taux de qui représente le
cout de refinancement de la banque.

Ce sont la des solutions qui a l`évidence, vont du simple manque a gagner pour la banque, a
une véritable perte dans le cas de l`abandon.

La banque peut «relâcher» des garanties nécessaires a l`entreprise pour l`obtention de


nouveaux financement, pour couvrir le solde des crédits consolides et non abandonnes.

L`objectif étant de :

 Permettre le rééquilibrage financier al`entreprise économiquement viable,


confrontée a des difficultés conjoncturelles ;
 Soutenir le redémarrage de l`activité de l`entreprise ;
 Contribuer a l`effort de redressement de l`entreprise en difficultés présentant de
sérieuses perspectives de développement ;
 Sauvegarder et promouvoir l`emploi ;

77
Chapitre III: diagnostic- et redressement des entreprises en difficulté

Dans certains cas extrêmes, comme en matière immobilière, l`orientation peut aller vers la
cession des actifs aux créanciers eux-mêmes sous contrôle d`un mandataire de justice, pour
éviter le risque de voir ultérieurement l`opération remise en cause.

Quelle que soit la solution retenue par la banque, qu`il s`agisse de la consolidation de crédit
anciens avec ou sans abandon de créances, ou de la mise en place de crédits nouveaux,

Certains concours ne sont justifies qu`a titre temporaire, dans la perspective d`une
consolidation des structures de l`entreprises. Il est permis a une banque de fournir son soutien
a une entreprise en difficulté seulement si le plan de redressement de cette entreprise a des
chances de succès ; en revanche, des que ce plan échoué et que la situation devient
irréversible, la banque doit cesser son concours.

Il est donc obligatoire a la banque de prendre des précautions, parmi elles, nous citons :

 Face a une entreprise en difficulté, la banque doit tout d`abord s`assurer du


caractère raisonnable en apparence des projets de l`entreprise (non existence d`un
endettement excessif par rapport aux revenus du fonds de commerce et pas
d`absence de rentabilité ;

 La banque doit s`assurer des perspectives crédibles de redressement. Ainsi, si la


trésorerie de l`entreprise est précaire, mais que les associes ont promis d`apporter
des fonds propres ou de réaliser tout ou partie de leurs actifs immobilier, la banque
peut maintenir ou augmenter ses concours ;

 La banque doit agir, sous la protection des pouvoirs publics : si les pouvoirs
publics interviennent a une date postérieure a celle de l`octroi du crédit reproche, cella tend a
démontrer que l`entreprise n`était pas, lors de la mise en place du financement parvenus a une
situation de saturation d`emprunts er que sa situation n`était pas irrémédiablement
compromis ;

 La banque ne doit pas craindre ce qui permet de :

- limiter si nécessaire les concours a des crédits de mobilisation ;


- limiter la durée (un an minimum, pour bénéficier des intérêts en cas de
redressement judiciaire) ;

78
Chapitre III: diagnostic- et redressement des entreprises en difficulté

- de stipuler le taux d`intérêt.

 La banque doit mutualiser : il s`agit en fait (si possible) de mutualiser le risque


avec les autres établissements de crédit, en recherchant systématiquement a fédérer
les banques pour une meilleurs efficacité dans le contrôle des encaissements du
poste client par exemple et pour éviter que certains ne se désolidarisent et
profitent de la restructuration et des efforts de quelques banque pour se
désengager, ils`agit aussi de tenter de repartir le risque équitablement entre
actionnaire, banquier , fournisseurs et pouvoirs publics.

Se sont la des précautions que doit prendre la banque en présence d`une entreprise qui
traverse une période de troubles financiers importantes et qu`elle a cependant décidé d`aider.1

1
Sylvie C, «gestion de la banque du diagnostic à la stratégie», Ed. DUNOD, Paris, 2006, P :96.

79
Chapitre III: diagnostic- et redressement des entreprises en difficulté

Conclusion du chapitre

La mise en œuvre des mesures et dispositions stipulées dans les différents diagnostics
nécessite des changements et des révisions de certaines politiques de l’entreprise et des
moyens financiers que parfois manquent à l’entreprise en difficultés. Toutes les actions à
mener son regrouper dans un plan s’étalant sur un nombre d’année avec des objectifs bien
déterminé et un contrôle régulier des résultats. Et l’entreprise entamera, après son diagnostic,
une nouvelle étape « le redressement » au bout de laquelle elle sera appelée à continuer ou à
disparaître.
En fin, pour être plus efficace et pour lutter contre la défaillance il est nécessaire de mettre en
place des mesures pour une prévention dynamique, permettant à l’entreprise de renforcer sa
position dans son environnement.

80
Chapitre IV : L’étude d’un dossier de crédit d’exploitation

Introduction du chapitre :

Afin de mettre en application l’ensemble des concepts théoriques évoqués dans


Les chapitres précédents de notre travail, nous avons consacré ce chapitre à l’étude d’un
cas pratique d`une entreprise privé qui est en difficulté.

Dans les passages suivants, nous allons présenter le cas de cette entreprise privé
qui a subit dans les années passées un assainissement financier structurel et un
redressement de sa situation, et présenté le comportement de la banque

Pour cette raison, nous avons sélectionné un dossier de crédits, déjà traités au
niveau de l’agence BEA agence 034 Tizi-Ouzou, sur lesquels nous avons essayé de
mener notre propre étude en appliquant, bien entendu, les méthodes vues
antérieurement.

Ce chapitre est donc consacrée à :

L’étude d’un dossier de crédit relevant de l’exploitation et dont la demande a été


introduite par EURL décoration.

Il est subdivise en trois section ; la première est consacré a la présentation de


l’agence d’accueil, et la deuxième section est consacre a l`étude de dossier d`un crédit
d’exploitation, et la dernière section portera sur l`analyse financière de l’entreprise.

82
Chapitre IV : L’étude d’un dossier de crédit d’exploitation

Section 1 ꞉ présentation de l’agence d’accueil

Au niveau d’une agence bancaire, la collecte des ressources est assurée par le
service « caisse », tandis que leur distribution est une tâche incombant au service
“Crédit”.

Afin de mieux comprendre le fonctionnement de la principale entité dynamique de


toute agence bancaire, à savoir le «Service Crédit», nous tenterons de le situer par
rapport à l’agence qui le coiffe, et de cerner les différentes relations qu’il entretient avec
les autres compartiments. Cette démarche se fera par référence à la Banque Extérieure
d’Algérie.

Au préalable, nous jugeons nécessaire de présenter cette dernière et ce par le biais de


l’agence « Tizi-Ouzou 34 » qui nous a accueilli durant notre stage pratique.

1. Historique de la BEA :

La BEA a été créée par Ordonnance du 19 octobre 1967 suite à la cessation des
activités du Crédit Lyonnais dont elle a repris les éléments patrimoniaux. Elle a
également repris les activités de la Société Générale, de la Barclays Bank Limited, du
Crédit du Nord, de la Banque Industrielle de l’Algérie et de la Méditerranée. Elle n’a eu
sa structure définitive qu’à partir du premier juin 1968.

Tout en faisant face à sa mission principale et vocation initiale- le financement du


commerce extérieur- elle intervient dans toutes les opérations bancaires classiques et
notamment là où le secteur public des PME occupe une place prépondérante.

A la faveur de la restructuration des entreprises industrielles et des mutations


profondes engagées par les pouvoirs publics dans les années 80, la BEA change de
statut et devient, le 05 février 1989, société par actions en gardant globalement le même
objet que celui qui lui est fixé par l’ordonnance du 1er octobre 1967. Son capital, qui
était de 20 millions de dinars, pouvait être augmenté en une ou plusieurs fois par la
création d’actions nouvelles dont les conditions sont arrêtées par l’assemblée générale
extraordinaire des actionnaires, a été porté à 1 milliard de dinars.

En 1991, le capital de la BEA est augmenté de 600 millions de dinars passant


ainsi de 1 milliard six cent millions de dinars (1,6 milliard de DA). En mars 1996, le
capital de la banque est passé à 5,6 milliards de dinars. Après la dissolution des fonds de

83
Chapitre IV : L’étude d’un dossier de crédit d’exploitation

participations, demeure propriété de l’Etat. Le capital de notre banque n’a cessé de


croître depuis cette date passant de 12 milliards de dinars en 2000, à 24,5 milliards de
dinars en septembre 2001 et à 76 milliards de dinars en 2010.

En 2012, le réseau de la banque devra atteindre 127 agences qui seront dotées
d’un potentiel humain qualifié et capable de relever les défis de la concurrence.

2. Organisation générale de la BEA :

La BEA, juste après sa création en 1967, était dirigée par un Président Directeur
Général (PDG) assisté par un Directeur Général Adjoint et trois conseillers chargés de
la gestion, de l’application de la politique de la banque et sa représentation à l’égard des
tiers.

Actuellement, et suite à la décision réglementaire N° 01/ D.G du 02/ 01/96, la


banque est organisée autour de cinq (05) fonctions dominantes, à savoir : la fonction
engagement, la fonction finances et développement, la fonction internationale, la
fonction secrétariat général et la fonction contrôle.

3. Présentation de l’agence d’accueil :

L’agence BEA 34 a été créée en 1971 dans le but de renforcer la représentation


dans le centre du pays autour de la direction d’Alger. Elle est l’unique agence au niveau
de la wilaya de Tizi-Ouzou.

Avec un effectif de 46 employés travaillant avec passion en vue de réaliser les


objectifs tracés par la banque, l’agence BEA 34 garde son harmonie et essaie d’offrir les
meilleures prestations de services à ses clients. Elle gère environ 32 538 comptes dont
une partie appartient à des sociétés nationales qui expriment des besoins en matière
d’importation et d’exportation.

4. place et rôle du service crédit au niveau de la BEAagence 034 T.O :

Collecter des ressources est difficile, mais il est plus difficile de les employer à
bon escient (rentabilité et sécurité des fonds). Seul le meilleur emploi des ressources
permet de couvrir leurs coûts et de réaliser des gains susceptibles non seulement de
préserver l’existence de la banque, mais aussi d’étendre, éventuellement, son activité.

84
Chapitre IV : L’étude d’un dossier de crédit d’exploitation

C’est ainsi que le service crédit, compartiment de l’emploi des ressources


collectées, est devenu un point d’articulation dans l’organisation d’une agence bancaire.

4.1.Organisation du service crédit au niveau de l`agence 034 T.O:

Figure no 6 : Organisation du service crédit

Service de crédit

Chargé de Secrétariat
clientèle engagement

Source : document interne de la BEA, agence 034 T.O

85
Chapitre IV : L’étude d’un dossier de crédit d’exploitation

5. Les relations fonctionnelles et hiérarchiques du service crédit :

Dans le cadre de traitement de dossiers de crédits, la banque a mis en palace un


processus d’octroi éventuel de crédit à la clientèle, hiérarchisé par niveaux de délégation. Ces
délégations concernent les PME/PMI, les entreprises individuelles et les professions libérales.

Au niveau de La BEA, agence de Tizi-Ouzou, il existe cinq (05) niveaux de délégation


arrêtés en fonction du montant par le (PDG). Elles sont accordées aux :

 Directeurs d’agences toutes catégories confondues ;


 Directeurs régionaux ;
 Directeurs des PME ;
 Directeur général adjoint engagement (DGA) ;
 Président directeur général (PDG).

Quel que soit le montant sollicité par la clientèle PME /PMI, les dossiers de crédit sont
établis en trois (03) exemplaires et doivent, après montage, être ventilés de la manière
suivante :

- Un exemplaire à la direction des engagements des PME (DEPME) ;

- Un exemplaire à la direction de rattachement ;

- Un exemplaire conservé au niveau de l’agence par le secrétariat engagement.

Pour une meilleure appréciation du risque et de prise de décisions appropriées, il est mis en
place deux.

Types de comités de crédit :

- Un comité de crédit institutionnel : qui statue sur le sort des dossiers de crédit dépassant
les délégations inférieures (agence, région, DEPME, DGA engagement). Il est composé en
permanence du PDG, du DGA engagement et du Directeur des grandes entreprises (DEGE)
ou du Directeur des engagements des PME, selon le cas.

- Un comité de crédit itinérant : qui participe par le biais de ses membres à apprécier le
risque des crédits à accorder éventuellement à la clientèle.

86
Chapitre IV : L’étude d’un dossier de crédit d’exploitation

Organigramme de la BEA :
Directeur de Source : document interne de la
Figure n°7 : Organigramme de la banque l’agence BEA, agence 034, T.O
HUHHHHHHH Secrétariat

Directeur adjoint Directeur adjoint


commercial administratif

Chargé de Service Service gestion


Service caisse
clientèle secrétariat administrative Service commerce
et portefeuille
Corps extérieur
Engagements
homogène Section
gestion des Section
Section
moyens guichet Section guichet
administration des
engagements
Section
Section ressources Section arrière
informatique Section
guichet
et comptable arrière
Section guichet
contentieux

87
Chapitre IV : L’étude d’un dossier de crédit d’exploitation

Section2: L`étude du de dossier d`un crédit d’exploitation

Pour des raisons de secret professionnel, nous avons changé la raison sociale du client
ainsi que quelques informations susceptibles de l’identifier. La dénomination sociale de la
relation sera, par conséquent, tout au long de notre étude « EURL DECORATION»

.
1. demande et objet du crédit :(voir l’annexe n°01)
La demande de crédit du cas pratique d’exploitation que nous avons choisi de présenter ci-
dessous, a été introduite le 26/07/2001 auprès de notre établissement par la EURL
DECORATION, pour le financement d'exploitation de la société EURL DECORATION qui
nous sollicite une nouvelle demande d’un crédit d’exploitation à hauteur de 4000 KDA sous
forme d’un crédit par caisse « une facilité de caisse ».

1.1. La Constitution Du Dossier De Crédit

Le dossier qui a été remis par le client en trois exemplaires comporte les documents
suivants :

 Une demande d un nouveau crédit d’exploitation signée par le gérant de l’entreprise ;


 Bilans et TCR des années 2008&2009 et 2010 et arrêté au 31 /08/2011 et les
prévisionnels (Bilan et TCR) du 31/12 /2011 et de 2012
 Une copie certifiée conforme du registre de commerce ;
 Une carte d’immatriculation fiscale ;
 Une déclaration fiscale de la dernière année ;
 Attestation de mise à jour CNAS ; Extrait de rôles apuré

Il est à signaler d’abords que la documentation exigée à l’occasion d’une première


demande de crédit diffère d’une demande de renouvellement ou d’augmentation de
l’autorisation de crédit. Elle est aussi fonction de l’ancienneté de la relation du client avec sa
banque et la nature de l’activité du client.

88
Chapitre IV : L’étude d’un dossier de crédit d’exploitation

2. L’identification du demandeur de crédit


2.1. Présentation de l'entreprise:(voir l’annexe n°02)

L’entreprise DE DECORATION est une EURL créée le 2001par MR Kamel au capital


social de 6000000.00 DA.

L’activité principale de la société est La fabrication et réalisation de tous types de faux


plafonds et articles de décoration. Dont le siège social est situé à Tizi-Ouzou.

2.2. Historique de la relation :

La relation EURL DECORE, spécialisé dans la fabrication et réalisation de tous types


de faux plafonds et articles de décoration dans la région de Tizi Ouzou ; a débuté son activité
en 2001, elle vient de solliciter une nouvelle demande de crédit « un crédit d’exploitation »

2.3. Le mouvement d’affaires confié :


Les mouvements confiés par la relation sont présentés dans le tableau ci-dessous. Ils
démontrent la centralisation de son chiffre d’affaires aux guichets de de la banque BEA
agence 034

Tableau no3 : Le mouvement d’affaires confié

Année 2008 2009 2010 31 /08/2011 31/12/2011 2012


Le chiffre
d’affaire(H.T) 49272 58012 55900 60102 32344 66700
Mouvement
Confié 52135 42029 31492 37897 0 0
Mouvement
confié /C.A. H .T(٪) 106٪ 72٪ 56٪ 63٪

89
Chapitre IV : L’étude d’un dossier de crédit d’exploitation

Section 3 : analyse financière de l’entreprise


A travers ce nouveau titre nous allons pencher sur la santé financière d’EURL
DECORATION, en prenant pour référence les bilans et TCR fiscaux des exercices 2008,
2009 et les bilans et TCR prévisionnels 2010 et 2011.

En effet, avant de s’engager avec l’une des relations des la banque, il faut d’abord
établir un diagnostique global sur sa situation financière afin de pouvoir mesurer les risques à
encourir. De ce fait deux questions s’imposent :

 L’entreprise jouit-elle d’une bonne structure financière ?


 Son activité est-elle saine et rentable ?
 L’analyse de la structure financière de la EURL décoration est déterminée à
travers :
 Analyse des grandes masses du bilan condensé ;
 Les tableaux des comptes de résultat ;
 Indicateurs d’équilibre financier ;
 Le calcul des ratios ;
 Les commentaires.

90
Chapitre IV : L’étude d’un dossier de crédit d’exploitation

1. Analyse des grandes masses du bilan condensé :

Tableau no4 : bilan des grandes masses condensé (voire l`annexe no : 05)

31-08- 31-12-
Actif 2008 % 2009 % 2010 % % % 2012 %
11 11
Actif immobilisé 14646 45 24423 37 57602 81 56917 82 54940 89 48049 88
Immobilisation
14646 - 24423 -- 57602 - 56917 - 54940 - 48049 -
nettes
Autre Actif
- - - - - - -- - - - - -
immobilise
Actif circulant 18173 55 41757 63 13798 19 12864 18 6482 11 6387 12
Valeurs
14039 - 14269 - 10258 - 8183 - 4114 - 1502 -
d’exploitation
Valeurs
4042 - 2484 - 3441 - 3398 - 2000 - 3000 -
réalisables
Valeurs
92 - 25004 - 99 - 1283 - 368 - 1885 -
disponibles
Total Actif 32819 100 66180 100 71400
91 100 69781 100 61422 100 54436 100
Chapitre IV : L’étude d’un dossier de crédit d’exploitation

31-08- 31-12-
PASSIF 2008 % 2009 % 2010 % % % 2012 %
11 11
Capitaux
18864 57 52751 80 46960 66 44909 64 43546 71 42415 78
permanant

Fonds propres 8521 - 14643 - 18797 - 18318 - 19345 - 21449 -

DLMT (fonds
10343 - 38108 - 28163 - 26591 - 24151 - 20966 -
emprunts)
Dettes à court
13955 43 13429 20 24446 34 24871 36 17876 29 12021 22
terme

Total passif 32819 100 66180 100 71400 100 69781 100 61422 100 54436 100

92
Chapitre IV : L’étude d’un dossier de crédit d’exploitation

2. Les tableaux des comptes de résultat :(voir les annexes :07-12)


Tableau no5 : les comptes des résultats Unité : KDA (1 DA = 1000 KDA)

RUBRIQUES 2008 2009 2010 31/08/11 31/12/11 2012


Ventes de Marchandises 6 031 1 930 4 089 32 344 60 102 66 700
Production Vendue 43 241 56 082 51 801
Production de l’Entreprise pour elle-même
Prestations fournies
A TOTAL DU CHIFFRE D’AFFAIRES 49 272 58 012 55 900 32 344 60 102 66 700
Marchandises consommées 5 844 1 870 3 556 17 510 33 579 38 613
Production stockée 2 191 5 045 -5 951 -2 102 -2 102
Transfert de charges de production
Matières & fournitures consommées 23 023 35 113 25 359
Services 5 669 7 771 4 415 1 292 2 830 3 570
B TOTAL DES CONSOMMATIONS 34 536 44 754 33 330 18 802 36 409 42 183
VALEUR DES AJOUTEE
16 927 18 303 16 619 11 440 21 591 24 517
(A moins B)
Produits divers 29
Transfert de charges d’exploitation
Frais de personnel 8 618 10 322
Impôts & Taxes 953 1 228 11 225 6 379 12 208 14 007
Frais financiers 357 593 1 340 645 1 193 1 314
Frais divers 195 270
RESULTATS AVANT AMORTISSENT
6 804 5 919 4 054 4 416 8 190 9 196
ET PROVISION
Dotations aux amortissements & provisions 1 847 2 215 3 663 3 857 5 825 5 655
RESULTAT D’EXPLOITATION 5 144 3 704 391 559 2 365 3 541
Produit hors Exploitation + produits financiers
2 036 32 1 144 141 141
Charges hors Exploitation + Charges
2 466 736 762 1 1178 1 767 1 006
financiers
RESULTAT HORS EXPLOITATION -430 -704 382 -1 037 -1 626 -1 006
RESULTAT BRUT DE L’EXERCICE 4 714 3 000 773 -478 739 2 535
Cession d’investissement 162
Charges non déductibles 10 51 418
Impôt sur le bénéfice 96 140 482
RESULTAT NET 4 562 3 051 1 095 478 599 2 053
CAPACITE D’AUTOFINANCEMENT 6 409 5 266 4 758 3 379 6 424 7 708
BRUTE

93
Chapitre IV : L’étude d’un dossier de crédit d’exploitation

3. Indicateurs d’équilibre financier : (voir l’annexe n°05)


Tableau no6 : des indicateurs d`équilibre financier

Libellés 2008 2009 2010 Au08/2011 31/12/2011 2012

fond de roulement, 4218 28328 - 10642 -12007 - 11394 - 5634

besoin en fond de roulement 6386 3678 -7981 -13277 -8162 -7519

Trésorerie -2168 24650 2661 -1270 --3232 1885

94
Chapitre IV : L’étude d’un dossier de crédit d’exploitation

4. le calcule des ratios


Tableau no7 : des ratios

31/12/2011 2012
Ratio Formules 2008 2009 2010 31/08/2011

a) solvabilité

 couverture du risque de liquidité fond propre/total bilan 0.26 0.22 0 .26 0.26 0.31 0.39
 capacité d’endettement F.P / D.L.M.T 0 .82 0 .38 0 .67 0 .67 0.80 10.08
 capacité de remboursement D.L.M.T / C.A.F 0.01 0 .72 0.06 0.008 0.75 2.72

 couverture du BFR par le FR F.R / B.F. 0.66 7.7 13.3 1.13

b) Liquidités

 Notion de liquidité générale Actif circulant / D.C.T 1 .30 3.10 0.56 0.71 0.36 0.53
 Notion de liquidité immédiate V.D /D.C.T 0.006 1.86 0.004 0 .05 0.02 0.15
 Notion de liquidité restreinte V.D + V.R /D.C.T 0.29 2.04 0.14 0.26 0.11 0.40

c)Ratio d’activité

 Personnel Charges du personnel / V.A 0.50 0.56 0 .67 0.55 0.56 0.57
Impôts et taxes / V.A 0.05 0.06 0.08 0 .05 0.05 0.05
 Impôt et taxes
Charges financière / V.A 0 .02 0 .32 --------- -------- ........ ..........
 Frais financière
C.A.F / V.A 0.37 0 .28 0 .28 0 .29 0.29 0.31
 CAF Brut

95
Chapitre IV : L’étude d’un dossier de crédit d’exploitation

d)Ratio de rentabilité

Résulta net
 Ratio de rentabilité financier ______________ 0 .53 0.05 0.05 0 .018 0.03 0.09
capitaux propres
 Ratio rentabilité économique
Résultat net / Actif 0.13 0.04 0 .015 -0.006
nette 0.009 0.14
 Rentabilité commercial Résultat net
_______________ 0.09 0.05 0 .01 -0.01 0.009 0.30
C.A

Rentabilité financier-la
 effet de levier 0.39 0.16 0.04 0.19
rentabilité économique 0.021 -0.05
Capitaux permanents/actif
EQUILIBRE FINANCIER immobilisé 0.01 0.O21 0.008 0.007 0.79 0.88

Actif circulant + disponibilité /


Liquidité générale detes à court terme 1.30 3.11 0.56 0.52 0.36 0.53

Capitaux propres
Autonomie financier ______________ 82.38 38.43 66.78 68.89 80.31 102.30
D.L.M.T
capitaux dettes
Solvabilité financière __________ 2.85 3.52 2.80 2.81 2.17 1.54
Capitaux propres
Fonds de roulement*360
évolution FR/activité ___________________ 36 206 -80 -156
-80 -36
chiffre d’affaire H.T

96
Chapitre IV : L’étude d’un dossier de crédit d’exploitation

B.F.R*360
évolution du BFR /activité ________________ 55 0 0 0 0 0
chiffre d’affaire H.T

Résultat net
Rentabilité financier 0.54 0.21 0.06 -0.03 0.03 0.10
___________
capitaux propres

Clients+EAR+Escpte*360 12 16
Délais clients 28 12 22 19
_________________
ventes T.T.C

97
Chapitre IV : L’étude d’un dossier de crédit d’exploitation

5. Commentaires :

5.1. Equilibre financier

-Les fonds permanents couvrent largement la totalité des immobilisations nettes pour
les années 2008 et 2009, les capitaux permanents (31/12/2011) 78% du total du bilan de cette
date

-La société dispose d`une capacité d`endettement très forte : le volume important des
dettes a moyen et a long terme (LMT) est largement inferieur aux fond propre (FP/DLMT)
=67%

-Le ratio de capacité de remboursement : démontre que la solvabilité de l`entrepris a


long terme est sur c est à dire que l`entreprise est solvable peut honorer son engagement.

-Le fond de roulement FR : qui est la marge de sécurité (l`excédent de capitaux)

L`entreprise sur les deux premières années (2008-2009) son FR est positif (+) donc elle a un
équilibre financier a long terme, elle dispose d`une marge de sécurité qui permet de financer
une partie d`actif circulant.

Puis a partir de 2010 commence a enregistré un fond de roulement négatif (-) cela veut dire
que l`entreprise ne parvient pas a financé ses immobilisations avec ses capitaux propres, ce
qui provoque un FR<0 durant les dernières années. Donc elle dispose d`une marge de sécurité
consacre pour financer son cycle d`exploitation.

En 2012 l`entreprise commence a redressé sa situation car le fond de roulement a augmenté,


et cela est bénéfique pour l`entreprise en 2013 elle peut couvrir ces immobilisations par les
capitaux permanents.

-Le besoin de fond de roulement BFR durant les deux premières (2008,2009) est
positif >0 Celui-ci exprime la non couverture totale des besoins cycliques par les ressources
hors concours bancaires à court terme. L’écart peut être épongé par le FRN.

Les quatre autres périodes (2010, 31/08/11, 31/12/11, 2012) le BFR est négatif <0, cette
situation représente un excédent de financement à court terme. En plus, de couvrir la totalité
des besoins cycliques, l`entreprise n`est pas dans le besoin de concours extérieurs
d`exploitation.

98
Chapitre IV : L’étude d’un dossier de crédit d’exploitation

-Le rapprochement entre le BFR et le FR permet d’apprécier l’équilibre global au sein


de l’entreprise. Cet équilibre va se traduire par la trésorerie au travers les cas suivants :

FRN > BFR  T >0 : Dans ce cas l’entreprise finance ses immobilisations et génère un
excédent de ressources à plus d’un an, qui financera l’écart existant entre l’actif circulant et
les dettes à court terme ;

FRN< BFR  T<0 :L’entreprise ne peut financer l’intégralité de son BFR par elle-même;
il y’a donc recours aux concours bancaires à court terme (découvert).

5.2. Activité :

Nous remarquons que le chiffre d’affaire est en croissance : il a passé de 49 272


KDA en 2008 0 à 58 012 KDA en 2009 soit une évolution de 18٪

Les autres soldes intermédiaires de gestion sont en constante évolution.

Le résultat net est appréciable mais faible, le ratio : Résultat net / Chiffre d’affaire était
de 0,09% en 2008, il a passé à 0.05% en 2009pour arriver à 0.03% à la l’année 2012. Cela du
fait que les frais financiers ne se sont pas accrus.

La plus grande part de la valeur ajoutée est allouée essentiellement au frais du


personnel. La part réservée a la CAF est importante elle aussi, mais connait une baisse de
0 .37% en 2008 jusqu’à 0.31% en 2012.

Le reste de la valeur ajoutée est affecté aux impôts et taxes ainsi qu’à l’IBS.

Pour la couverture du risque liquidatif, nous constatons que ce ratio est insuffisant il n’a
même pas atteint la limite il est passé de 0.26 en 2008,à 0.31% en 2012et 2011, que le seuil
doit être supérieur à 20%. Ce ratio nous informe de la fragilité de la solvabilité de l’entreprise.

5.3. Rentabilité :

Le ratio de la rentabilité économique a pour objectif de déterminer la rentabilité de la


totalité des capitaux engagés (Fonds propres et endettement),Elle a baissé de 0.13 % en 2008
à 0 .04% en 2009.

Le ratio de la rentabilité financière s’intéresse seulement à la rentabilité des fonds


propres, lui aussi est en évolution.

99
Chapitre IV : L’étude d’un dossier de crédit d’exploitation

Nous constatons alors, un effet de massue pour les années 2008 et 2009 (dégradation
de la rentabilité financière). Cet effet de massue n’est pas dangereux mais il faut rester
prudent et suivre l’évolution pour L’année 2012.

La rentabilité commerciale quant à elle, connait une évolution passant de 0.09% en


2008 à 0.3% en 2012.

6. Décision de la banque (voir l’annexe n°13-14)

La banque a accepté d’accorder le crédit. Même si que l’entreprise elle a un


déséquilibre financier (son fond de roulement est négatif), la banque a donnée une suite
favorable pour les raisons suivante :

- L’entreprise a confié la totalité de son chiffre d’affaire a la BEA agence034 T.O;


- Les garanties proposées par l’entreprise sont intéressantes ;
- L’entreprise est solvable, et aussi par apport à la moralité du gérant de l’entreprise
(il a respecte ses engagement au par avant)
- L’entreprise a un déséquilibre mais elle essaye à chaque fois de redresser sa
situation.

100
Chapitre IV : L’étude d’un dossier de crédit d’exploitation

Conclusion du chapitre :

EURL DECORS, fidele relation qui est domiciliée aux guichets de la banque depuis
2001, sollicite un concours pour la soutenir face aux besoins d`exploitation que connait son
affaire.

Bénéficiant précédemment d`une autorisation de crédit de cautions administratives et


fiscales d`un montant de 1000KDA, la relation souhaite avoir une autorisation pour une autre
ligne de crédit : facilite de caisse a fin de couvrir ses besoins de trésorerie.

Concernant la mévente, le risque est signifiant, vu qu`il s`agit des produits de qualité
réputés t trop demandes dur le marche d`une part, et l`importance des commandes contractées
avec plusieurs chantiers et entreprises e construction pour la fourniture des différents produits
d`autre part.

- Les garanties qui seront exigées pour la couverture de l engagement avec la banque de
est e 4000KDA sont : Hypothèque d`un bien expertisé a 17 910 kda
- Nantissement des marches : 96 040 kda

DAM au profit de la banque et hauteur de son engagement.

101
Conclusion générale

Conclusion générale

A travers notre travail, nous avons présenté les différents concepts théoriques liés à la
banque et aux entreprises en difficultés (diagnostic et redressement), en adoptant une
méthodologie classique afin de répondre à notre problématique.

Ces concepts nous ont permis de conclure que , la difficulté d’une entreprise est la
résultante de l’influence de différents facteurs internes ou externes à cette dernière, qui ne
sont pas pris en compte au bon moment , ce qui cause le déclanchement et le développement
du processus de sa dégradation ,d’où sa disparition .

La banque joue un rôle primordial dans le financement de l’économie et un rôle capital


dans le redressement des entreprises en difficulté. En effet, l’objet de notre recherche est de
déterminer la décision de la banque entre soutien et mise en faillite de l’entreprise en
difficulté.

Le banquier examine les documents constitutifs du dossier de crédit, diagnostique les


problèmes financiers de l’entreprise, préconise des remèdes de financement, suit l’évolution
de sa santé financière, tout en appréciant et en maîtrisant les risques qui peuvent survenir à
tout moment et remettre en cause le remboursement du crédit accordé.

Une fois les difficultés affichées, l’entreprise se voit recourir au diagnostic et au


redressement pour trouver les solutions adéquates, le recours au traitement judiciaire reste la
dernière alternative en cas d’échec de mesures entamés avec ses propres moyens. Cependant,
certaines mesures préconisées par l’analyse pourront s’avérer douloureuses et ne recueillent
pas l’unanimité quant à leur exécution. Des contestations pourront venir des partenaires de
l’entreprise et mettant ainsi en échec le projet de redressement. L’adhésion de toutes les
parties est une exigence à toute démarche de redressement.

Nous conclurons en disant que le banquier, dans le cadre de son obligation de conseil,
devra orienter le client vers le type de crédits répondant au mieux les besoins constatés. Afin
de cerner ces besoins, le banquier devra connaître au mieux son client et lui dresser un
diagnostic économique et financier. Le travail réalisé le renseignera, en outre, sur la
possibilité ou non de faire bénéficier l’entreprise d’une aide financière, d’où l’introduction à
la partie liée à l’analyse du risque crédit

103
Conclusion générale

Les deux hypothèses précédemment posées en introduction, à savoir la première qui


dit que la participation de la banque au financement de l’entreprise dépend de sa situation
financière, ainsi que la deuxième qui interpelle que la décision de financement d’une
entreprise se base sur la moralité du solliciteur sont alors confirmées.

C’est alors que les banques doivent être à la hauteur du rôle moteur qu’elles jouent en ayant
un savoir-faire et une maîtrise globale des processus de gestion bancaire adapté aux normes
internationales.

104
Bibliographie

I. Ouvrages
1. Altan P., Reprendre une entreprise en difficulté, Les éditions d'organisation 2000.
2. AURIAC. M, et al, Économie d’entreprise, paris, 2000
3. AVARE Phillipe et COILLE J-C, « L’analyse des états financiers », CNED, LYON,
2013.
4. BELKACEM Mohamed Karim, La banque face aux entreprises en difficulté,
mémoire de fin de cycle BES, SIBF, Alger 2000.
5. BEN HALIMA,Ammour. Pratique des Techniques Bancaires avec référence à
l’Algérie, Ed. Dahleb.1999

6. BOUYACOUB Farouk, l’Entreprise et le Financement Bancaire, Casbah édition,


Alger, 2000,

7. BUISSART Chantale, « analyse financière », Foucher, 5ème édition, France, 2011.

8. COLASSE Bernard, «l`analyse financière de l`entreprise», 5eme édition, paris, 2008.


9. CRUCIFIX F,  DERNI A, « symptômes de défaillance et stratégie de redressement
de l’entreprise », édition maxima, paris, 2003
10. DEGOS Jean-Guy, « Le diagnostic financier des entreprise », e-theque, France, 2003
11. DESCAMPS B.SOICHOT J, « économie et gestion de la banque »édition EMS .Paris,
2002.
12. FASCICULE, « La finance d’entreprise », CFPB, France, Mai 2001.
13. GRESSE C, « Les entreprises en difficulté », ECONOMICA, Paris, 1994.

14. GRESSE Carole, «Les entreprises en difficulté» , Edition Economica ,paris ,2003.

15. GRESSE.K, « Les entreprise en difficulté », Edition ECONOMICA, Paris, 2005.

16. HAMDI K, «Diagnostic et redressement d'entreprise», Éditions Es-Salem, 2012.

17. HAMDI K, « comment diagnostiquer et redresser les entreprises en difficultés »,


Edition Rissala, Alger, 2002.

18. KOEHL Jacky, les choix d’investissement». Edition Dunod, Paris, 1996.

19. LETHIELLEUX Laetitia, Management des entreprises en difficulté, Editions «


Collection Business » ,2008.
Bibliographie

20. MATHIEU M., L’exploitant bancaire et le risque crédit, Ed. BANQUE EDITEUR,
Paris, 1995.
21. PHILLIP P. & PIERRE S., L'entreprise en difficulté, Collection Delmas, 3ème

édition, Dalloz 2002.

22. PHILIPPE Monnier, « les technique bancaires », Ed. DUNOD, paris, 2008.

23. PLAUCHU A, « Méthodologie du diagnostic d’entreprise », Edition L’.Harmattan,


Paris, 2008.

24. ROUYER G, et CHOINEL « les banques » édition d’organisation .Paris, 1999.

25. SIMON J.C « les banques » édition la découverte. Paris ,1998

26. SYLVIE C, «gestion de la banque du diagnostic à la stratégie», Ed. DUNOD, Paris,


2006.

27. VERNIMEN. P, «entreprises en difficultés» 5éme édition, Dalloz, Paris, 2002.

II. Mémoires

1. BOUBAKIR Chahinez, La banque et l’entreprise privée en difficulté, ESB, Alger


2011.

2. BELLIL Tarik, Diagnostic et redressement de l’entreprise en difficulté, DSEB, ESB,


Alger 2004.
3. BELKACEM Mohamed Karim, La banque face aux entreprises en difficulté,
mémoire de fin de cycle ESB, Alger 2000

4. QACI MALHA, « l’octroi de crédits aux entreprise », ESB, Alger, 2003.

III. Les textes et lois

- Le code civil ;
- La loi de finance complémentaire 2009
- La loi 90-10 du 14 avril 1990 relative à la Monnaie et au Crédit ;
- L’ordonnance 03-11 du 06 août 2003 relative à la monnaie et au crédit ;
Bibliographie

- L’instruction 74/94 du 29/11/1994 relative à la fixation des règles prudentielles de gestion des
banques et établissements financiers.
- l’article 238, du code de commerce 2013
 les articles 240 et 241, du code de commerce de 2013
 242_263code des faillites et règlement judiciaire de 2013

 280_305code de commerce e 2013

IV. Web-graphie

- www.vernimen.net
- www.BEA.dz
- -http://www.algeriacorporategovernance.org/download/entreprise.PDF

-http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/zoning
- http : //www.superva.com/Analyse+financière+cours
Liste des figures

N° Intitulé Page
1 Les partenaires de la banque 12
2 Critères de classification de l’entreprise 12
3 L’état de santé financière de l’entreprise 14
4 Les relations de causes à effets c 28
5 méthodologie du diagnostic 68
6 Organisation du service crédit 85
7 Organigramme de la banque 87
Liste des tableaux

N° Intitulé Page
1 détection du maquillage des comptes 60
2 Ratios de la liquidité financière 65
3 Le mouvement d’affaires confié 89
4 Analyse des grandes masses du bilan 91
condensé
5 Les tableaux des comptes de résultat 93
6 Indicateurs d’équilibre financier 94
7 Le calcul des ratios 95
Abréviations utilisées :

T.T.C : Toutes taxes comprises


H.T : Hors taxes
B.F.R: Besoin de fond de roulement
F.R : Fond de roulement
EURL : Entreprise unipersonnelle à responsabilité limité
D.L.M.T : Dettes à long et a moyen terme
D.T.C Dettes à court terme
C.A : Chiffre d`affaire
V.A : Valeurs ajouté
V.D: Valeurs disponible
V.R : Valeurs réalisable
CAF : Capacité d’autofinancement
EAP: Effets à paye
ESCPT escompte
R.F : Rentabilité financière
FDR : Fonds de roulement
Table des matières

Introduction générale……………………………………………………….....................…05
Chapitre I : Notion d`entreprises en difficultés....................................................................10
Introduction du chapitre ……………………………………………………….............….10
Section 1 : les entreprises en difficultés ……………………....................................………11
1. Généralité sur les entreprises……………………………................…………………..…..11
1.1. Définition d’une entreprise……………………………………………..............…....…..11
1.2Partenaires de l’entreprise..………………………………………...........................……..11
1.3 Classification des entreprises……………………………………….......................……..11
2. Définition d une entreprise en difficulté ……………………………...........................…..13
Section2 : le processus de défaillance des entreprises ……………....................................15
1. Niveaux de la défaillance des entreprises:…………………………..........................……..15
1.1 La défaillance économique..………………………………………..................…………15
1.2 La défaillance financière….……………………………….........................................…..16
1.3La défaillance juridique…………………………..............................……………………16
2. Les causes de difficultés..…………………………………………………................…….16
2.1. Les causes micro-économiques ………………………………………....................…….17
2.1.1. Les causes stratégiques………………………………………………......................….17
2.1.2. Les causes relatives à la gestion……………………………………….................…….18
2.1.3. Les causes accidentelles……………………………………………………..........……18
2.2. Les causes macro-économiques……………………………………………….........……18
2.2.1. Les conditions du crédit et le marché monétaire…………………………….............…18
2.2.2. Le flux de création d’entreprise………………………………………………..........…18
3. Aspect juridique de l’entreprise algérienne en difficulté…………………………….…….19
3.1. Position du droit algérien face aux entreprises en difficultés………………………........19
3.2 Traitement judiciaire algérien………………...………………………………............….20
3.2.1. L’ouverture de la procédure de règlement judiciaire ou de faillite ................................21
3.2.1.1. Condition d’ouverture .................................................................................................21
3.2.1.2.. Effets de la procédure ................................................................................................22
3.2.1.3. Solution proposées ......................................................................................................23
Section 3 : les caractéristiques des entreprises en difficultés et l’origine des difficultés..25
1. Caractéristiques des entreprises en difficultés…………………..................................……25
1.1. L`âge…………………………………………………..………….....................…………25
Table des matières

1.2. La forme juridique…………………………………................………………………….25


1.3. La taille………………………………………….............……………………………….25
2- constater les difficultés……………………………….................…………………………26
2.1. Le processus de dégradation de la situation de l’entreprise…………...............…………26
2.2. Le déséquilibre financier………………………………………............…………………27
2.3. Les procédures de rattrapage de l’équilibre financier…………................………………28
2.3.1. Diminution du besoin en fonds de roulement………………………….............………28
2.3.2. L`augmentation du fonds de roulement net…………………………..............………..28
2.3.3. Augmentation des financements à court terme…………………………...........………29
Conclusion du chapitre………………………………………………………………...……30
Chapitre II : l relation banque-entreprise............................................................................32
Introduction du chapitre …………………………………………...........................………32

Section 1 : le rôle du banquier ……………………………..........................………………33

1. Le banquier intermédiaire financier …………………………….....................……………33


1.1. La collecte des ressources………………………………………......................…………33
1.2. La distribution des crédits……………………………..................………………………33
2. Le banquier conseillé………………………………………………………...............……34
3. Le banquier gestionnaire de patrimoine……………………………………….......………34
4. Le banquier preneur du risque…………………………………….........…………………35
5. Avantages et inconvénients de la relation :...........................................................................35
5.1. Les avantages de la relation de clientèle……………………………............……………35
5.2. Les inconvénients de la relation de clientèle…………………..........……………………36
Section 2: Le banquier et l’octroi de crédit..........................................................................37
1. Définition de crédit bancaire……………………………........................………………….37
1.2. Les type de crédits………………………………………………………......................…37
1.2.1. Les crédits d’exploitation……………………………………........................…………37
1.2.1.1. Les crédits par caisse....................................................................................................38
1.2.1.2. Les crédits par signature..............................................................................................39
1.2.2. Les crédits d’investissements………………………………….................………........40

1.2.2.1. crédit a moyen terme (CMT) ......................................................................................41

1.2.2.2. crédit a long terme (CLT)...........................................................................................42


Table des matières

1.2.3. Crédit-bail (leasing)……………………………………...............................................43

1.2.3.1. Formes principales du Crédit-bail ..............................................................................43

1.2.4. credit immobilier............................................................................................................43

Section 3꞉ L’étude des risques et les moyens de prévention………….....................……...44

1. Les risques liésà une opération de crédit…………………..............………………………44

1.1. Le risque de non remboursement………………………….......…………………………44

1.2. Risque d’immobilisation……………………………………………........………………44

1.3. Risque de taux d`intérêt……………………………………………….........……………45

1.4. Risque de change ………………………………………………………………..........…45

1.5- Le risque de solvabilité……………………………………………………......…………45

1.6. Le risque de liquidité…………………………………………………….......…………...46

1.7. Le risque du marché………………………………………………………...........………46

1.8. Le risque opérationnel …………………………………………………...........…………46

1.9. Le risque pays…………………………………………………………............…………46

2. les moyens de prévention des risques de crédit……………………………...........……….47

2.1. L’application des règles prudentielles……………………………..........………………..47


2.1.1 Le ratio de division des risques……………………………………....................………48
2.1.2 Le ratio de couverture des risques………………………………..................………….48

3. Le recueil des garanties……………………………………………..........................……...49

3.1. Les garanties réelles……………………………......……....…………………………….49

3.1.1. L’hypothèque……………………………………………………….................………49

3.1.2. Le nantissement………………………………………………………..............………50

3.2. Les Garanties Personnelles……………………………………………………........……50


Table des matières

3.2.1 Le cautionnement…………………………………………………....................………51

3.2.1.2. Le cautionnement solidaire…………………………………............................……51


3.2.1.1. Le cautionnement simple…………………………………...........................………51

3.2.2L`aval…………………………………………………….............…………………….51

Conclusion du chapitre ………………............................…….....………………………….53

Chapitre III : Diagnostique et redressement es entreprises en difficultés.........................55


Introduction du chapitre………………………………………………….....…...…………55
Section1 : Le diagnostic de l entreprise………………………………….............................56
1. Définition et objectifs………………………………………………………....................…56
2.Préparation du diagnostic………………………………………………………….............56
2.1. Connaitre l`entreprise……………………………………………….................…………56
2.2. La collecte de l`information……………………………………………...................……56
3. la démarche du diagnostic……………………………………………….............…………57

3.1. Le diagnostic financier de l entreprise…………………………………...................……58


3.1.1. Les préalables du diagnostic financier………………..................…………………….59

3.1.2. L’analyse financière par les ratios……………………………………...................……61

3.1.2.1. La structure financière……………………………………….......................………61

3.1.2.2. La rentabilité d’exploitation………………………………..........................………61

3.1.2.3. Liquidité financière……………………..............................…………………………63

3.2. Le diagnostique fonctionnel………………………………………………..............…….66


3.2.1. Le diagnostic commercial……………………………………...................……………66
3.2.2.Le diagnostic des approvisionnements……………………….......................…………66
3.2.3. Le diagnostic technique……………………………………………….................……67

3.2.4. Le diagnostic social………………………………………………….................………67

3.3.Le diagnostique stratégique……………………………………………...............………67


Section 2 : Le redressement d`une entreprise en difficulté…………………....................68

1. Les éléments lies au processus de redressement……………………………..........……….68


Table des matières

1.1. Les conditions du redressement……………………………………………............…….68

1.1.1. Décision de redressement……………………………………………..................……..69


1.1.2. La viabilité économique…………………………………………....................………..69
1.2. Conditions de réussite du plan de redressement………………………..............………..70
1.2.1. La cohérence ……………………………………………………..................…………70
1.2.2. La faisabilité…………………………………………………....................……………70
1.2.3. La planification……………………………………………………...................………70
1.2.4. La durabilité ………………………………………………………......................……70
1.2.5. Le suivi……………………………………………………........................……………70
3. Les étapes du redressement………………………………………….............……………..71
1.4. Les causes d’échecs des plans de redressement…………………………….............……71
2. Le plan de redressement………………………………………………………...........…….72
2.1 Le plan financier…………………………………………………………….......………72
2.2. Le plan commercial……………………………………………………..........…………..73

2.3. Le plan technique et production (le plan industriel)……….…………….........………..75

2.4. Le plan organisationnel et administratif……………………………………............…….75

2.5. Le Plan social …………………………………………………………….................…..76

Section3 - le rôle de la banque dans le redressement des entreprises en difficulté..........77

Conclusion du chapitre …………………………………………………..........……………80

Chapitre IV : L`étude d`un cas pratique d`un dossier de crédit d`exploitation.................82

Introduction du chapitre..........................................................................................................82

Section 1 ꞉ Présentation de l’agence d’accueil……………….....................……………….. 83

1. Historique de la BEA………………………………………………..............……………..83
2. Organisation générale de la BEA…………………………….............……….……………84
3. Présentation de l’agence d’accueil …………………………..............…………………….84

4. place et rôle du service crédit au niveau de l’agence BEA 034 ………...................………85


4.1. Organisation du service crédit au niveau de la BEA…………………..................………85

5. Les relations fonctionnelles et hiérarchiques du service crédit……………….........………86


Section 2: L`étude du de dossier d`un crédit d’exploitation ………………........………..88
Table des matières

1. demande et objet du crédit …………………………………………………….............…..88


1.1. La Constitution Du Dossier De Crédit…………………………………..............……….88

2. L’identification du demandeur de crédit ………………………………..........……………89


2.1. Présentation de l'entreprise.……………………………………………...............………89

2.2. Historique de la relation..……………………………………………………...............…89

2.3. Le mouvement d’affaires confié……………………..............……………………….....89

Section 3: analyse financière de l’entreprise………………...............................................90


1. Analyse des grandes masses du bilan condensé………………………................................91
2. Les tableaux des comptes de résultat ……………………………………..........................93
3. Indicateurs d’équilibre financier ………………………………………............................94
4. Le calcul des ratios………………………………………………………...........................95
5. commentaires………………………………………………………...............……………98
5.1. Équilibre financier..............................................................................................................98

5.2. Activité ..............................................................................................................................99

5.3. Rentabilité .........................................................................................................................98

6. Décision de la banque.........................................................................................................100

Conclusion du chapitre …………………………………………………………............…101


Conclusion générale……………………………………………………………..........……103
Bibliographie
Liste des abréviations
Liste des tableaux

Liste des figures

Annexe

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