TP Corde Vibrante

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Faculté des Sciences Semlalia

Département de Physique

Travaux Pratiques
Mécanique Analytique : Corde Vibrante

S5 - SMP

M. EL KACIMI
Septembre 2015
MANIPULATION 1

Pendules couplés

1.1 Introduction

Le système des deux pendules couplés, que l’on


appelle aussi double oscilloscope pendulaire, est
constitué de deux pendules A et B identiques, fi-
gure 1.1 oscillant dans des plans parrallèles et
succeptibles d’être élastiquement relié par un
fil de torsion. Ce dispositif permet de réaliser,
sur les systèmes pendulaires, tout en un en-
semble de manipulations qui intéressent nombre
de domaines en physique. Nous nous intéresse-
rons dans la première partie de cette manipu-
lation à l’étude d’un pendule pesant, en déter-
minant son moment d’inertie, et à l’étude de la
variation de sa période d’oscillations en fonction
du moment d’inertie, d’une part, et du couple
appliqué, d’autre part.
Figure 1.1 –

Nous mesurerons ensuite la constante de torsion du fil.


La deuxième partie de cette manipulation sera réservée à l’étude du phénomène de
battement.

3
Pendules couplés

Le développement théorique de la description de la dynamique aussi bien d’un


pendule pesant que celle des deux pendules couplés par le fil de torsion se fera
à l’aide du formalisme de Lagrange.

1.2 Partie Théorique : A préparer et à rendre lors de la séance


des TP
On étudie le mouvement du pendule A dans le référentiel du laboratoire considéré
comme un repère galiléen. La rotation de A a lieu dans le plan vertical Oxy autour de
Oz, que l’on notera ∆.

1.2.1 Pendule pesant


On considère le seul pendule A dont les barreaux b1 et b2 sont mis à égale distance
a de l’axe de rotation ∆.

Equilibre indifférent
Pour réaliser l’équilibre indifférent, il suffit de maintenir le pendule à vide dans la
position horizontale et jouer sur la masse P jusqu’à ce que celui-ci reste en équilibre.
Notons par Gh le centre de gravité de la partie du pendule à vide située en haut de l’axe
de rotation et par Mh sa masse, par Gb celui de la partie basse du pendule et par Mb
sa masse. Le pendule à vide est en équilibre indifférent implique que les moments par
rapport à ∆
M~ ∆ (Mh~g ) + M ~ ∆ (Mb~g ) = 0.
Aussi, lorsque l’on accroche les masses m1 et m2 , les moments par rapport à ∆ non nuls
lorsque le pendule est en mouvement sont ceux de m ~ 1~g et de m2~g.

Moment d’inertie
On accroche une masse m1 au barreau b1 et une masse m2 au barreau b2 du pendule
A dont on a préalablement réalisé l’équilibre indifférent. On note par I0 son moment
d’inertie. Le théorème d’huyguens permer d’écrire
I = I0 + m1 a2 + m2 a2 = I0 + (m1 + m2 ) a2

Equation du mouvement
Le système (Σ1 ) formé par le pendule et les deux masses suspendues peut être consi-
déré comme un solide en rotation autour de l’axe ∆. Le nombre de degrés de liberté est
ainsi égal à 1. L’on note par θ1 l’angle qui repère la rotation de (Σ1 ), que l’on prend
comme coordonnée généralisée.
1.2 Partie Théorique : A préparer et à rendre lors de la séance des TP 5

Question 1
Calculer l’énergie cinétique et l’énergie potentielle de (Σ1 ). En déduire l’expression
de son lagrangien.

Question 2
Etablir les équations du mouvement et montrer que dans le cas de l’approximation
des petites oscillations, la période est donnée par
s
I0 + (m1 + m2 )a2
T = 2π
(m2 − m1 )ga

Pendule de torsion
On place les mandrins à une distance l et on les serre sur un fil de torsion de diamètre
d.On bloque le pendule B. Le pendule A est un pendule de torsion. Soit C la constante
de torsion 1 . Rappelons que lorsque A oscille d’un angle θ1 , le fil développe un couple de
torsion MT = −Cθ1 et l’énergie potentielle associée est égale à VT = 21 Cθ12 . On accroche
deux masses égales m1 = m2 = m respectivement aux barreaux b1 et b2 .

Question 3
Réécrire les équations de Lagrange de (Σ1 ) et établir l’équation du mouvement et
montrer que la période d’oscillation est égale à
r
I0 + 2ma2
T = 2π
C

Phénomène des battements


C’est un cas particulier des systèmes couplés mais très important. Ce cas est réalisé
en opérant de façon telle que les pendules A et B soient toujours identiques. On accroche
une masse m sur chacun des barreaux b2 des deux pendules. La constante de torsion du fil
C est connue ainsi que le moment d’inertie propre identique aux deux pendules, I0 . Par
symétrie, le mouvement
S du pendule B sera répéré par θ2 . On considère le système formé
par (Σ) = (A B) dont l’énergie potentiel est V (θ1 , θ2 ) = mga(1 − cosθ1 ) + mga(1 −
cosθ2 ) − 12 C (θ1 − θ2 )2 .

1. On note que la constante de torsion C varie en fonction de l et de d comme suit

d4
C=γ
l
où le coefficient γ est appelé le module de Young.
Pendules couplés

Question 4
Etablir l’expression de l’énergie cinétique de B et déduire le Lagrangien de (Σ),
L(θ1 , θ2 , θ̇1 , θ̇2 ).

Question 5
Etablir le système d’équations de mouvement de A et de B.

Question 6
Que deviennent ces équations dans le cadre de l’approximation des petites oscilla-
2 = (m2 −m1 )ga et ω 2 = (m2 −m1 )ga+2C .
tions ? On pose θ+ = θ1 + θ2 , θ− = θ1 − θ2 , ω+ I0 +(m1 +m2 )a2 − I0 +(m1 +m2 )a2
i- Retrouver les équations en θ+ et θ− et leurs solutions. et montrer que

θ1 (t) = A1 sin(ω+ t − ϕ+ ) + A2 sin(ω− t − ϕ− )


θ2 (t) = A1 sin(ω+ t − ϕ+ ) − A2 sin(ω− t − ϕ− )

ii- Montrer que si le pendule B est bloqué, le mouvement de A est sinusiodal.


iii- On prend m1 = 0 et m2 = m. Montrer que si θ1 (t = 0) = 0, θ̇1 (t = 0) = 0,
θ2 (t = 0) = θ0 et θ̇2 (t = 0) = 0, nous assistons à un mouvement de battements
dont la période 2 est
T1
Tbat = √ √
1+K − 1−K
où T1 désigne la période du pendule A lorsque B est bloqué et K est le coefficient
de couplage défini par
C
K = .
C + mga

Indication : Retrouver θ+ (t) et θ− (t) avec ces conditions intiales et déduire θ1 (t)
et θ2 (t)

2. La période de battement est le temps qui s’écoule entre deux arrêts successifs du pendule.
1.3 Partie pratique 7

1.3 Partie pratique


1.3.1 But de la manipulation
La manipulation est divisée en deux parties. Dans la première, l’objectif est de
a- mesurer le moment d’inertie d’un pendule pesant ;
b- étudier l’effet du couple de rappel et du moment d’inertie sur la période d’oscil-
lations.
c- mesurer la constante de torsion C.
La deuxième partie de cette manipulation consiste à étudier le phénomène des battements
entre deux pendules identiques couplés par un fil de torsion et de comparer la période
de battements mesurée à celle prévue théoriquement.

1.3.2 Equilibre indifférent


Placer les barreaux b1 et b2 à une distance a de l’axe de rotation et ce pour les deux
pendules A et B. Maintenir le pendule A horizontalement et jouer sur la masselotte P
jusqu’à ce que le pendule se met en équilibre indifférent. Refaire la même opération pour
le pendule B.

1.3.3 Moment d’inertie propre I0 d’un pendule pesant


Bloquer le pendule B. Accrocher une masse m au barreau b2 du pendule A et mesurer
10T de ses oscillations. Remplir le tableau suivant

Masse m (Kg) 10T (s) Moment d’inertie Erreur sur I0 : σI0


T2 2
I0 = 4π 2 mga − ma

0.5
1.0
1.5
2.0
i- Rappeler l’expression de l’estimation de I0 par la méthode du maximum de vrai-
semblance.
ii- A partir du tableau, calculer l’estimation de I0 par la méthode du maximum de
vraisemblance et de son erreur.
La valeur estimée de I0 sera utilisée dans la suite de la manipulation.

1.3.4 Influence du moment d’inertie sur la période


Le pendule B est toujours bloqué. Accrocher une masse m1 au barreau b1 et une
masse m2 au barreau b2 . On choisit les valeurs des masses de manière à ce que m2 − m1
soit constant. Remplir le tableau suivant
Pendules couplés

T2
Masse m1 (Kg) Masse m2 (Kg) 10T (s) Moment d’inertie(Kgm2 ) I (s2 (Kgm)−12 )
I = I0 + (m1 + m2 )a2
1.0 0.5
1.5 1.0
2.0 1.5
2.5 2.0

i- Pourquoi on choisit m2 − m1 constant ?


T2
ii- Comment doit évoluer dans le tableau le rapport I ? Commenter.

1.3.5 Influence du moment de rappel (m2 − m1 )ga sur la période


Le pendule B est toujours bloqué. Accrocher une masse m1 au barreau b1 et une
masse m2 au barreau b2 . On choisit les valeurs des masses de manière à ce que m2 + m1
soit constant. Remplir le tableau suivant

Masse m1 (Kg) Masse m2 (Kg) 10T (s) Moment de rappel (SI) T 2 (m2 − m1 ) ga (SI)
(m2 − m1 ) ga
2.2 0.3
2.0 0.5
1.8 0.7
1.6 0.9

i- Pourquoi on choisit m2 + m1 constant ?


ii- Comment doit évoluer dans le tableau la quantité T 2 (m2 − m1 ) ga ? Commenter.

1.3.6 Pendule de torsion


Le pendule B est bloqué. On place les mandrins à la distance l1 l’un de l’autre et on
les serre très fortement sur le fil de torsion de diamètre d1 .

Détermination de la constante de torsion C du fil

Accrocher la même masse m sur les barreaux b1 et b2 du pendule A. 3 Faire osciller


le pendule A et mesurer la période T . Remplir le tableau suivant :

3. m2 = m1 = m.
1.3 Partie pratique 9

Masse m (Kg) 10T (s) Constante de torsion (SI) Erreur sur C


T2 2
C = 4π 2 (I0 + 2ma ) σC
1.0
1.5
2.0
2.5

A partir du tableau, estimer par la méthode du maximum de vraisemblance la valeur de


la constante de torsion du fil C et son erreur σC .

1.3.7 Phénomène de battements


On serre les deux mandrins à la distance l1 l’un de l’autre. On opère toujours de
manière que les deux pendules soient identiques. La constante de torsion du fil étant
celle estimée auparavant.
On accroche une masse m sur les barreaux b2 des deux pendules A et B. On bloque le
pendule B, on fait osciller le pendule A et on mesure sa période T1 . On libère le pendule
B et on réalise les conditions initiales donnant lieu au phénomène des battements : on
lache le pendule B à un angle θ2 (t = 0) = θ0 petit et ce sans vitesse initiale ; le pendule
A étant dans sa position verticale, θ1 = 0. On mesure la période des battements Tbat qui
sépare deux arrêts successifs du pendule A . Remplir le tableau suivant :

T1√
Masse m (Kg) 10T1 (s) Coef. de couplage √
1+K− 1−K
Période de battements
K = C/(C/mga) Tb (s)
1.0
1.5
2.0
2.5
T1√
Comparer la période de battements mesurée Tb à la valeur prévue théoriquement √
1+K− 1−K
.
Commenter.
Que devient Tb si
i- Si C >> mga ?
ii- Si C << mga ?
Conclure.
Pendules couplés

Annexe I : Erreurs et leurs propagations


Nous admettrons les résultats qui seront donnés dans ce paragraphe sans démons-
tration.

Erreur sur les longueurs


Si la longueur est mesurée avec une règle dont la plus petite graduation est 1mm,
alors l’erreur sur la mesure σl est donnée par
1
σl = √ mm.
12

Erreur sur la mesure du temps


Un chronomètre sera utilisé pour relever les mesures de durée de temps demandées.
On déclenche et on arrête aussitôt le chronomètre et soit δt le temps qui s’écoule aucours
de cette opération. L’erreur sur la mesure d”un intervalle de temps est alors
δ
σt = √t .
12

Propagation des erreurs


Supposons que l’on a effectué N mesures xi indépendantes, chacune étant entachée
d’une erreur σi . Soit G une grandeur que l’on calcule à partir de ces mesures telle que
G = f (x1 , · · · , xn ), f étant dérivable. L’erreur sur G est donnée par
v
uN 
uX ∂f 2
σG = t σi2
∂xi
i=1
1.3 Partie pratique 11

Annexe II : Quelques méthodes d’estimation

Nous allons présenter dans cette annexe sans démonstration deux méthodes d’esti-
mation : la méthode du maximum de vraisemblance et la méthode des moindres carrés
dans le cas linéaire qui nous intéresse dans cette manipulation.

Méthode du maximum de vraisemblance

Supposons que l’on cherche à estimer une grandeur G en la mesurant N fois ; chacune
des mesures xi est entachée d’une erreur σi 4 . L’estimation de G par la méthode du
maximum de vraisemblance est donnée par

PN xi
i=1 σi2
G = PN 1
i=1 σi2

et l’erreur σG sur G s’obtient comme suit

1
σG = qP .
N 1
i=1 σi2

Remarques
Si tous les xi sont entachés de la même erreur, c’est à dire σi = σ ∀i, alors l’estimation de G
n’est d’autre que la moyenne arithmétique

1 X
N
G = xi
N i=1

et l’erreur est donnée par


σ
σG = √ .
N

4. Voir l’annexe sur la propagation des erreurs.


Pendules couplés

Exemple
Détermination du moment d’inertie propre I0 du pendule :
On accroche une masse m2 = m au barreau b2 du pendule A et on mesure sa
période T . On en déduit la valeur de I0 . On répète la manipulation N fois en
changeant les valeurs de m et on en déduit N valeurs de I0 . On cherche à estimer
la valeur de I0 en utilisant la méthode du maximum de vraisemblance.
Nous partons de l’expression de la période
s
2π I0 + ma2 T2
T = = 2π =⇒ I0 = 2 mga − ma2 .
ω0 mga 4π

Rappelons que l’on mesure la période T avec l’erreur σT et que la valeur de a


est mesurée avec l’erreur σa . Notons par (Ti , i = 1, · · · , N ) les N mesures de la
période effectuées pour N valeurs de mi et (I0i , i = 1, · · · , N ) les N valeurs du
moment d’inertie propre du pendule déduite pour chacune des mesures.
La première étape est d’établir l’expression de l’erreur sur I0i à partir des erreurs
sur a, σa , et sur Ti , σT . En appliquant l’équation de la propagation des erreurs
on obtient :
∂I0i Ti ∂I0i T2
= mi ga et = i 2 mi g − 2mi a
∂T 2π 2 ∂a 4π

ce qui implique
s 2
∂I0 2 2
 
∂I0i
σI0i = + σT2 σa
∂Ti ∂a
s 2  2 2
Ti 2 + T 2
= m i ga σ T m i g − 2m i a σa2 .
2π 2 4π 2

La valeur estimée de I0 est


PN I0i
i=1 σI2
0i
I0 = PN 1
i=1 σI2
0i

et l’erreur est donnée par


1
σI 0 = r
PN 1
i=1 σ2
I 0i
1.3 Partie pratique 13

Méthode des moindres carrés


Supposons que l’on mesure une grandeur Y qui dépend de manière linéaire d’une
variable X, telle que Y = aX + b. Aussi on effectue N mesures Yi , i = 1, · · · , N , respec-
tivement pour chaque valeur de Xi supposée connue avec précision. On suppose que les
mesures Yi ont la même erreur σ. 5
On rappelle que
N N
1 X 1 X
X = Xi et Y = Yi
N N
i=1 i=1
N N N
!2
1 X 2 X X2 i
X Xi
XY = Xi Yi et V [X] = X2 − X = − .
N N N
i=1 i=1 i=1

L’estimation de a et de b par la méthode des moindre carrés donne


   
a 1 −X Y − XY
=
b V [X] X 2 Y − X XY

Exemple
On cherche à étudier la dépendance de la constante de torsion C en fonction de
la longueur du fil l et de son diamètre d donnée par

d4
C = γ
l
où γ est le module de Young à déterminer. Le pendule A est couplé par le fil de
torsion au pendule B, ce dernier étant bloqué. On prend un fil de diamètre d et
on fait varier l et pour chaque valeur li , on mesure Ti et on en déduit Ci et σCi .
On repète l’opération N fois. On obtient en final N valeurs de (Ci , i = 1, · · · , N )
respectivement pour d4 /li . On prend σC = sup(σC1 , · · · , σCN ). En notant par
Xi = d4 /li et Yi = Ci , alors γ = a et en appliquant la méthode des moindres
carrés, l’estimation de γ est donnée par
1 
γ = −X Y − XY .
V [X]

5. Si chaque Yi est entachée d’une erreur σi alors on prend σ = sup(σ1 , · · · , σN ).


Pendules couplés
Table des matières

1 Pendules couplés 3
1.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2 Partie Théorique : A préparer et à rendre lors de la séance des TP . . . . 4
1.2.1 Pendule pesant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.3 Partie pratique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3.1 But de la manipulation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3.2 Equilibre indifférent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1.3.3 Moment d’inertie propre I0 d’un pendule pesant . . . . . . . . . . 7
1.3.4 Influence du moment d’inertie sur la période . . . . . . . . . . . . 7
1.3.5 Influence du moment de rappel (m2 − m1 )ga sur la période . . . . 8
1.3.6 Pendule de torsion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3.7 Phénomène de battements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

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