Livre de La Priere PDF
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PRIÈRE
Kitābus-salāt
Préparé par
Hüseyn Hilmi Işık
Première édition
–2–
Eh bien voici, la clé du trésor de l’éternité,
Bismillāhir-rahmānir-rahīm.
PRÉFACE
Je commence à écrire le livre de la prière en récitant Aʿūdhu
Basmala. Louange à Allah le Très-Haut. Prières et salutations à
ses bien-aimés et serviteurs élus et au meilleur d’entre eux, Mu-
hammad, paix sur lui. Que les meilleures prières soient sur la pure
famille du grand Prophète et sur chacun de ses loyaux et fidèles
compagnons, qu’Allah le Très-Haut les agrée!
Dans le bas-monde, les choses bénéfiques et utiles sont mélan-
gées avec celles qui sont mauvaises et nocives. Pour atteindre le
bonheur, le confort et le calme, il faut faire les choses bonnes et
utiles. Puisqu’Allah le Très-Haut est très miséricordieux, Il a créé
une force qui différencie les choses bénéfiques des mauvaises.
Cette force est appelée «la raison» (al-aql). La raison qui est saine
et solide fait très bien ce travail, elle ne se trompe jamais. Commet-
tre des péchés, suivre l’âme instigatrice (nafs), rendent malade la
raison et le cœur. Elle ne peut pas différencier le bien du mal. Avec
Sa miséricorde, Allah le Très-Haut fait ce travail Lui-même, nous
informe des bonnes choses par l’intermédiaire des prophètes et or-
donne de les effectuer. Il nous informe aussi des choses mauvaises
et interdit de les commettre. On parle de «la religion» (dīn) au su-
jet de ces commandements et interdictions. La religion rapportée
par Muhammad, paix sur lui, est appelée «islam». Aujourd’hui, sur
Terre, il y a une seule religion non modifiée, non fallacieuse. C’est
l’islam. Pour atteindre le confort, il faut suivre l’islam, c’est-à-dire
qu’il faut être musulman. Pour être musulman, aucune formalité
n’est nécessaire, comme aller chez un imâm ou un jurisconsulte
(un mufti). D’abord, il faut croire avec le cœur et après, il faut ap-
prendre et effectuer les commandements et les interdictions de
l’islam.
Pour croire, il faut dire le mot chahāda et connaître sa signifi-
cation. Pour croire correctement en la signification de cette ex-
pression, il faut croire comme les savants d’Ahlus-sunna l’ont rap-
porté dans leurs livres. À ceux qui se soumettent aux livres vérita-
bles des religions écrites par les savants d’Ahlus-sunna va être oc-
troyée une récompense de cent martyres. On dit «savant d’Ahlus-
sunna» au sujet des savants des quatre écoles. Les piliers de la foi
sont largement expliqués dans le livre Foi et Islam. Nous vous
–3–
conseillons de lire ce livre.
Aujourd’hui, tous les musulmans du monde sont divisés en
trois groupes. Le premier groupe est celui des véritables musul-
mans qui sont dans la voie des nobles compagnons. On les appelle
«Ahlus-sunna» et «sunnites» et «firqa nājiyya», autrement dit
«groupe sauvé de l’Enfer». Le deuxième groupe est celui de ceux
qui sont hostiles aux nobles compagnons. Ces derniers sont appe-
lés «chiites» et «Firqa dālla», groupe dévié. Le troisième groupe
est celui de ceux qui sont hostiles aux sunnites et aux chiites. Ces
derniers sont appelés «wahhabites» et «Najdīs». Car ceux-là sont
sortis en premier lieu de la ville de Najd en Arabie. Ils sont aussi
appelés «Firqa malʿūna». Car ils qualifient de mécréants les musul-
mans sunnites, ceci est écrit dans nos ouvrages Se’âdet-i Ebediyye
et Kıyâmet ve Âhıret. Notre Prophète, paix sur lui, a maudit celui
qui qualifie un musulman de «mécréant». Ce sont les juifs et les
Britanniques qui ont divisé les musulmans en trois groupes.
Quel que soit le groupe dans lequel il se trouve, celui qui suit
son âme instigatrice et qui a un mauvais cœur ira en Enfer. Chaque
croyant doit continuellement dire «Lā ilāha illallāh» pour la puri-
fication de son âme, c’est-à-dire pour se purifier de l’ignorance de
sa nature et ses péchés. Pour la purification du cœur, c’est-à-dire
pour se défaire de la mécréance et des péchés générés par l’âme
instigatrice, Satan et les mauvais amis, mais aussi les livres nuisi-
bles et corrompus, il doit dire «Astaghfirullāh». Seront acceptées
les invocations de celui qui se conforme à l’islam et se repent de ses
péchés. Il est constaté comme non conforme à l’islam une per-
sonne qui ne pratique pas la prière rituelle, qui regarde les femmes
dénudées, qui découvre ses parties intimes, qui mange et boit des
choses harām. Les invocations de celle-ci ne seront pas acceptées.
Après la foi, le commandement le plus important est la prière
rituelle. Il est obligatoire pour chaque musulman (Fard ayn) d’ac-
complir les cinq prières rituelles. Ne pas les effectuer est un grand
péché. Selon l’école hanbalite, c’est de la mécréance. Regardez
l’épître Ghāyat at-tahqīq! Pour pouvoir faire la prière complète-
ment et correctement, il faut d’abord apprendre les connaissances
de la prière. Dans notre livre, nous avons pensé utile de rapporter
de manière courte et concise les connaissances de la prière rappor-
tées dans notre religion. Chaque musulman doit apprendre impé-
rativement et doit enseigner à ses enfants les connaissances de la
prière que nous avons préparées en faisant usage des livres de
nombreux savants islamiques.
–4–
Pour effectuer la prière correctement, il faut apprendre par
cœur les sourates et les invocations à réciter dans la prière. Il faut
au moins apprendre des sourates et invocations de manière à pou-
voir effectuer la prière chez un imam ou un ami qui les connaît
bien et sait les prononcer parfaitement.
Pour lire correctement le noble Coran, il faut aller dans les
cours d’apprentissage du noble Coran. Il faut impérativement ap-
prendre à lire le noble Coran correctement et l’enseigner aux en-
fants.
Il n’est pas possible d’écrire le noble Coran avec l’alphabet la-
tin. C’est pourquoi il faut lire sa version originale. Sa récitation est
très facile. Notre Prophète, paix sur lui, déclare dans un de ses no-
bles hadiths: «Il est donné une récompense de dix visites de la
Kaʿba pour chaque lettre du noble Coran enseignée à ceux qui en-
seignent le noble Coran à leurs enfants ou qui les envoient à un en-
seignant du noble Coran. Le Jour du Jugement dernier sera mise
sur leur tête une couronne de bénédictions. Tout le monde le verra
et l’enviera.» Qu’Allah le Tres-Haut nous joigne à ses serviteurs
qui, après avoir eu la foi correcte, apprennent et effectuent la
prière convenablement et font de bonnes œuvres!
___________________
–5–
TABLE DES MATIÈRES
Préface..............................................................................................3
La prière rituelle est un grand commandement.........................11
Premier Chapitre
Notre foi et la prière rituelle.........................................................16
La foi doit être correcte................................................................17
La croyance d’Ahlus-sunna..........................................................19
Les piliers de la foi.........................................................................21
1. Croire en Allah le Très-Haut..........................................22
2. Croire aux Anges..............................................................24
3. Croire aux Livres..............................................................25
4. Croire aux Prophètes.......................................................26
5. Croire en l’Au-delà...........................................................33
6. Croire au Destin...............................................................34
Deuxième Chapitre
Nos adorations et la prière rituelle..............................................36
Qu’est-ce qu’une adoration?........................................................36
Qui appelle-t-on mukallaf?..........................................................37
Afʿāl al-mukallafīn (Ahkām islāmiyya)......................................37
1. Fard....................................................................................38
2. Wājib..................................................................................38
3. Sunna..................................................................................38
4. Mustahabb.........................................................................39
5. Mubāh................................................................................39
6. Harām................................................................................40
7. Makrūh..............................................................................40
8. Mufsid................................................................................41
Les ennemis de l’islam..................................................................41
Les piliers de l’islam......................................................................42
–6–
Troisième Chapitre
Accomplir la prière rituelle..........................................................44
Pour qui la prière rituelle est-elle obligatoire?..........................46
Les états de ceux qui accomplissent la prière rituelle...............47
Quatrième Chapitre
Les différentes sortes de prière....................................................51
Les cinq prières rituelles par jour................................................51
Les fards de la prière rituelle........................................................53
Les conditions de la prière rituelle..............................................55
1. Tahāra du Hadath.....................................................................55
Faire l’ablution (wudū).................................................................55
Les fards de l’ablution...................................................................56
Comment faire l’ablution?...........................................................56
Les sunnas de l’ablution................................................................59
Les adabs de l’ablution.................................................................60
Les actes interdits pendant l’ablution.........................................62
Utiliser le siwak.............................................................................62
Les points auxquels il faut faire attention lors de l’ablution....63
Les choses qui annulent l’ablution..............................................63
Les choses qui n’annulent pas l’ablution....................................66
Les facilités pour l’ablution..........................................................67
Ghusl...............................................................................................69
Les fards du ghusl..........................................................................70
Les sunnas du ghusl.......................................................................70
Comment faire le ghusl?...............................................................70
Hayd et nifās des femmes.............................................................72
Tayammum....................................................................................74
Les fards du tayammum...............................................................75
Les sunnas du tayammum............................................................75
Les points à faire attention lors du tayammum..........................76
Comment faire le tayammum?....................................................78
Les choses qui annulent le tayammum.......................................79
Les bienfaits de l’ablution, du ghusl et du tayammum..............79
2. Tahāra de la najāsa....................................................................80
–7–
Najāsa majeure..............................................................................81
Najāsa mineure..............................................................................82
Istinjā..............................................................................................82
Istibrā…………………………………………………..………...83
3. Satr al-awra……………………………………..………….....84
4. Istiqbāl al-qibla……………………………………………….88
5. Les temps de prières rituelles………………………………88
L’heure de prière de l’aube (fajr)…..…………………………..89
L’heure de prière de midi (zuhr)…....………………………….89
L’heure de prière de l’après-midi (asr)…..…………………....89
L’heure de la prière du coucher du soleil (maghrib)…..……...89
L’heure de la prière de la nuit (ichā)….……………………….89
Adhan et iqāma…………………………………………………91
La récitation de l’adhan.………………………………………..94
Les invocations de l’adhan….………………………………….94
Les significations des paroles de l’adhan…..…………………..94
6. L’intention (niyya)….………………………………………..95
7. Takbīrat at-tahrīma….……………………………………….96
Les rukns de la prière.…..………………………………………96
1. Qiyām.…………………………………………………..96
2. Qirāʾa…...……………………………………………….96
3. Rukūʿ…...……………………………………………….97
4. Sajda......….……………………………………………..98
5. Qaʿda akhīra…………………………………………...98
Comment faire la prière rituelle….……………………………99
La prière de l’homme qui prie seul…….………………………99
La prière de la femme qui prie seule…………………………101
Les wājibs de la prière…………………………………………101
La prosternation du sahw…..…………………………………102
La prosternation de tilāwa………………………………….....103
La prosternation de chukr....….………………………………104
Les sunnas de la prière rituelle….…….………………………104
Les mustahabbs de la prière rituelle….....……………………106
Les makrūhs de la prière rituelle……..………………………107
Les choses makrūhs en dehors de la prière….….…………....109
Les choses qui annulent la prière rituelle……….……………109
–8–
Les situations qui autorisent de rompre la prière……………110
Les situations qui obligent de rompre la prière……………...110
La prière en groupe…………...…………………………….....110
Les conditions requises pour être imam………….…….…….111
Les conditions pour suivre l’imam…………………....………113
La prière du masbūq…………………………………..………115
Les vertus du takbīr du commencement……....……..………116
La prière du vendredi…………………………….……………118
Les fards de la prière du vendredi…………….....……………119
Comment accomplir la prière du vendredi……..……………121
Les prières de la fête ……………………………..……………122
Préparation à la mort…………………………….……………124
Qu’est-ce que la mort?…………………………...……………125
La mort est une réalité…………………………...……………125
La prière funéraire……………………………….……………126
Les conditions de la prière funéraire……….…..….…………126
Les fards de la prière funéraire…………….…...….…………127
Les sunnas de la prière de funéraire…………….……………127
Comment faire la prière funéraire……………………………127
La prière du tarāwīh…………...………………………………128
Cinquième Chapitre
La prière pendant le voyage…..………………………………129
La prière pendant la maladie.....………………………………132
Les prières manquées……………….…………………………136
Comment accomplir les prières de qadā?…....………………140
Sixième Chapitre
Ceux qui n’accomplissent pas la prière rituelle…...…………141
Les vertus de ceux qui accomplissent la prière………………144
La vraie nature de la prière…………………………………152
Les vertus de la prière…………………………………………154
Les mystères de la prière….…....….….………………………161
L’invocation après la prière……...……………………………166
L’invocation de renouvellement de la foi.................…………167
Sagesse cachée dans la prière…………………………………168
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Septième Chapitre
Isqāt de la prière….……………………………………………170
Comment faire l’isqāt et le dawr?…….....……………………173
Huitième Chapitre
Trente-deux et cinquante-quatre fards…....…………………178
Trente-deux fards…..……………………….…………………179
Les cinquante-quatre fards………………....…………………181
Le chapitre sur la mécréance……………….…………………183
Neuvième Chapitre
Peut-on écrire les sourates et les invocations
en alphabet latin? ……….….…………………………………210
Les signification interprérative des invocations…..…………212
Invocation de l’istighfār…………………………….…………213
Invocation du tawhīd………….………………………………214
– 10 –
LA PRIÈRE RITUELLE EST UN GRAND
COMMANDEMENT
Dans toutes les religions, depuis Ādam, paix sur lui, il y avait
une prière rituelle par jour. En les réunissant, elle est devenue
obligatoire pour tous les croyants en Muhammad, paix sur lui. Ac-
complir la prière rituelle n’est pas un pilier de la foi. Mais croire
que la prière rituelle est une obligation est un pilier de la foi.
La prière rituelle est le pilier de la religion. Celui qui fait tou-
jours la prière rituelle correctement aura construit sa religion et
consolidé l’édifice de l’islam. Celui qui ne fait pas la prière rituelle
aura détruit sa religion et l’édifice d’islam. Notre Prophète, paix
sur lui, déclare: «La prière rituelle est la tête de notre religion.»
Tout comme il n’existe pas d’être humain sans tête, il n’y a pas de
religion sans prière rituelle.
La prière rituelle est le premier commandement à être obliga-
toire après la foi dans la religion islamique. Allah le Très-Haut a
rendu la prière rituelle obligatoire pour que ses serviteurs n’ado-
rent que Lui. Dans le noble Coran, il est déclaré dans plus de cent
versets: «Accomplissez la prière rituelle !» Dans un noble hadith, il
est déclaré: «Allah le Très-Haut a rendu obligatoire l’accomplisse-
ment de la prière rituelle cinq fois par jour. Allah le Très-Haut a
promis d’envoyer au Paradis celui qui effectue la prière rituelle
cinq fois par jour, en attachant de l’importance et en respectant ses
conditions.»
La prière rituelle est la plus précieuse de toutes les adorations
ordonnées d’effectuer dans notre religion. Dans un noble hadith, il
est déclaré: «Celui qui n’effectue pas la prière rituelle n’a pas de
part dans l’islam !» Encore dans un noble hadith, il est déclaré: «La
différence qui sépare le croyant d’un mécréant est la prière ri-
tuelle.» C’est-à-dire que le croyant fait la prière rituelle, le mé-
créant ne la fait pas. Les hypocrites (munāfiqs) la font parfois, et
parfois non. Les hypocrites vont être châtiés très douloureusement
en Enfer. Notre cher messager d’Allah, paix sur lui, a déclaré:
«Ceux qui ne font pas la prière rituelle trouveront Allah le Très-
Haut en colère le Jour du Jugement dernier.»
Accomplir la prière rituelle en pensant à la grandeur d’Allah le
Très-Haut est réaliser son infériorité face à Lui. Celui qui com-
prend cela fera uniquement le bien. Il ne peut jamais faire le mal.
– 11 –
Le cœur de celui qui se voit en présence d’Allah le Très-Haut cinq
fois par jour se remplira de sincérité (ikhlās). Tous les gestes qu’il
est ordonné d’exécuter dans la prière rituelle donnent des avan-
tages au cœur et au corps.
Accomplir la prière rituelle en groupe (jamāʿa) dans les mos-
quées lie les cœurs des musulmans entre eux. Elle fournira l’amour
entre eux. Ils réaliseront qu’ils sont frères. Les aînés seront miséri-
cordieux envers les petits et les petits seront respectueux envers
leurs aînés. Les riches aideront les pauvres et les plus forts, les plus
faibles. Les gens en bonne santé iront rendre visite aux malades
s’ils ne les voient pas à la mosquée. Ils feront la course pour obte-
nir la grâce de la bonne nouvelle annoncée dans le noble hadith:
«Allah le Très-Haut soutient celui qui court à l’aide de son frère de
religion.»
La prière rituelle met en garde les gens contre les choses dés-
agréables, mauvaises et interdites. Elle est une expiation des pé-
chés. Il est déclaré dans le noble hadith que: «Les cinq prières ri-
tuelles sont comme un fleuve qui coule devant la porte d’un des
vôtres. Si quelqu’un va dans ce fleuve et se lave cinq fois par jour,
tout comme il ne restera plus de saletés sur lui, et bien ceux qui
font la prière rituelle cinq fois par jour, leurs petits péchés seront
pardonnés.»
Après la foi en Allah le Très-Haut et en Son Messager, la
prière rituelle est l’adoration supérieure de tous les actes et adora-
tions. C’est pourquoi il faut faire les prières rituelles en respectant
leurs fards, leurs wājibs, leurs sunnas, leurs mustahabbs. Notre
Prophète, paix sur lui, a déclaré dans un de ses nobles hadiths: «Ô
ma communauté et mes compagnons ! La prière rituelle accomplie
scrupuleusement dans sa totalité est la meilleure des actions préfé-
rées d’Allah le Très-Haut. C’est la sunna des prophètes. C’est
l’aimé des Anges. C’est la lumière de la connaissance profonde
(maʿrifa), de la terre et des cieux. C’est la force du corps. C’est la
bénédiction des subsistances. Elle est cause d’acception des invo-
cations. Elle est intercesseur auprès de l’Ange de la mort [Malak
al-mawt]. Lumière dans la tombe, elle est la réponse aux anges qui
viennent interroger à la tombe [Munkar et Nakīr]. Elle est l’ombre
sur soi le Jour du Jugement dernier. Elle est un bouclier entre soi
et le feu de l’Enfer. Elle est conductrice au pont Sirāt comme
l’éclair. Elle est la clé du Paradis. Elle est couronne sur la tête au
Paradis. Allah le Très-Haut n’a rien donné de plus important que
la prière rituelle aux croyants. S’il y avait une adoration supérieure
à la prière rituelle, Il l’aurait donnée tout d’abord aux croyants.
– 12 –
Parce que des anges sont en continuelle adoration, certains sont
debout (qiyām), certains en inclinaison (rukūʿ), certains en pros-
ternation (sajda), certains assis (tachahhud). Il a rassemblé tout
cela dans une rakʿa de la prière rituelle, puis l’a offerte en cadeau
aux croyants. Parce que la prière rituelle est la tête de la foi, le pi-
lier de la religion, elle est la promesse [la parole] de l’islam et l’as-
cension des croyants. Elle est la lumière du ciel et sauveur de l’En-
fer.»
Un jour, Alī, qu’Allah le Très-Haut l’agrée, manqua la prière
de l’après-midi (asr). À cause de sa tristesse, il se jeta par terre du
haut d’un sommet. Il gémit en sanglotant. Quand Notre Prophète
Muhammad Mustafā, paix sur lui, apprit son état, il alla auprès
d’Alī, qu’Allah le Très-Haut l’agrée, avec ses compagnons. En
voyant son état, Notre Prophète, paix sur lui, commença à pleurer.
Il fit une invocation. Le soleil se leva à nouveau. Notre maître, le
Messager d’Allah, paix sur lui, dit: «Ô Alī! Lève ta tête, le soleil se
voit encore.» Alī, qu’Allah le Très-Haut l’agrée, s’en est vivement
réjoui et il fit sa prière.
Une nuit, après avoir fait beaucoup d’adorations, Abū Bakr as-
Siddīq, qu’Allah le Très-Haut l’agrée, s’endormit vers la fin de la
nuit. La prière du witr passa. À la prière de l’aube, en suivant notre
maître, le Prophète, il alla à sa rencontre à la porte de la mosquée
et se lamenta. Il supplia en pleurant: «Ô Messager d’Allah ! Viens
à mon secours, ma prière du witr est passée.» Notre maître, le Pro-
phète, commença aussi à pleurer. Suite à cela, Gabriel, paix sur lui,
vint et dit: «Ô messager d’Allah, dis à Siddīq qu’Allah le Très-
Haut lui a pardonné!»
Un des grands bien-aimés (awliyā), Bāyazīd al-Bistāmī, qu’Al-
lah le Très-Haut l’agrée, lors d’une nuit, dans la profondeur de son
sommeil, n’a pas pu se réveiller pour la prière rituelle de l’aube. Il
pleura, gémit tellement qu’il entendit une voix qui déclara: «Ô
Bāyazīd ! Je t’ai pardonné cette faute. Grâce à tes pleurs, Je t’ai
donné par ailleurs une récompense de soixante-dix mille prières ri-
tuelles.» Plusieurs mois plus tard, il s’endormit profondément en-
core. Satan vint et le réveilla en tenant son pied bénit. Il dit: «Ré-
veille-toi, ta prière est sur le point de passer». Bāyazīd al-Bistāmī,
qu’Allah le Très-Haut l’agrée, répondit: «Ô damné ! Comment
peux-tu faire une chose pareille ? Toi qui veux que tout le monde
rate sa prière et que passe le temps de la faire. Pourquoi m’as-tu
réveillé ?» Satan dit: «Le jour où tu as raté la prière de l’aube, tu as
gagné une récompense de soixante-dix mille prières rituelles en
pleurant. En pensant à cela aujourd’hui, je t’ai réveillé pour que tu
– 13 –
aies la récompense d’une seule prière rituelle. Que tu n’atteignes
pas la récompense de soixante-dix mille prières rituelles !».
Le grand bien-aimé (walī) Junayd al-Baghdādī, qu’Allah le
Très-Haut l’agrée, a déclaré que: «Une heure de ce monde vaut
mieux que mille années du Jour du Jugement dernier. Parce que
dans cette heure, on peut effectuer des actes pieux acceptés, alors
que dans les mille années, rien ne peut se faire.» Le Messager d’Al-
lah, paix sur lui, a déclaré: «Si une personne rassemble sciemment
une prière rituelle avec une autre prière rituelle, elle brûlera en
Enfer pour quatre-vingts huqbas.» Un huqba, c’est quatre-vingts
ans de l’au-delà. Un jour de l’au-delà, c’est mille années de ce
monde.
Alors, Ô mon frère de religion! Ne passe pas ton temps avec
des choses inutiles. Apprécie la valeur de ton temps. Dépense ton
temps pour des choses meilleures. Notre cher prophète a déclaré:
«La plus grande des calamités est de passer son temps pour des
choses inutiles.» Accomplis ta prière à temps pour que tu ne re-
grettes pas et que tu atteignes la grande récompense le Jour du Ju-
gement dernier ! Il est déclaré dans un noble hadith: «Dans la
tombe d’une personne qui n’accomplit pas une prière rituelle à
l’heure et ne la rattrape pas avant sa mort, soixante-dix fenêtres
s’ouvriront de l’Enfer et elle sera châtiée jusqu’au Jour du Juge-
ment dernier.» Celui qui ne fait pas sciemment la prière rituelle à
temps, c’est-à-dire lorsque le temps de la prière passe et qu’il ne
s’attriste pas parce qu’il n’a pas pu la faire, deviendra mécréant ou
mourra sans foi. Ceux qui n’ont même pas à l’esprit la prière ri-
tuelle, ceux qui ne voient pas la prière rituelle comme un devoir ?
Tous les savants des quatre écoles ont rapporté à l’unanimité que
ceux qui n’attachent pas d’importance à la prière rituelle ne la
voient pas comme un devoir seront «Murtadd», c’est-à-dire mé-
créants. Il est écrit dans le chapitre «Les ravages de la langue», du
livre al-Hadīqa an-Nadiyya de Abdulghanī an-Nablusī, qu’Allah le
bénisse, que celui qui ne fait pas la prière rituelle sciemment, qui
n’envisage pas de faire son rattrapage (qadā) et qui n’a pas peur de
subir un châtiment à cause de ça, sera aussi mécréant.
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– 15 –
Premier Chapitre
NOTRE FOI et LA PRIÈRE RITUELLE
Tout le monde doit d’abord avoir la Foi
Allah le Très-Haut veut que les gens vivent, dans ce monde,
dans le confort et la paix et atteignent le bonheur éternel dans l’au-
delà. C’est pourquoi Il a ordonné de faire ces choses utiles qui sont
la cause du bonheur et a interdit les choses nuisibles qui sont la
cause de calamités. Le premier commandement d’Allah le Très-
Haut est de croire. Avoir la foi est nécessaire pour tous les êtres
humains. La foi est indispensable à tous.
Littéralement, la foi (Īmān) signifie savoir qu’une personne est
véridique, à la parole parfaitement vraie et croire en elle. Dans l’is-
lam, la foi signifie : croire vraiment et déclarer en y croyant que
Muhammad, paix sur lui, est le Prophète d’Allah et le messager
«Nabī» choisi par Lui et croire brièvement à ce qu’Il a rapporté
d’Allah le Très-Haut et croire globalement à ce qu’Il a rapporté
plus largement et si possible réciter oralement le mot «chahāda».
Une foi puissante est telle que, tout comme nous croyons avec cer-
titude que le feu brûle, le serpent empoisonne et tue et que nous
les évitons, nous devons aussi considérer la grandeur d’Allah le
Très-Haut et Ses attributs de tout cœur, courir vers Son agrément
et Sa beauté (jamāl), fuir Sa colère (jalāl) et installer solidement la
foi dans le cœur comme une écriture gravée sur du marbre.
La foi c’est aimer tout ce que Muhammad, paix sur lui, a an-
noncé et approuver avec le cœur, c’est-à-dire, de croire. Les gens
qui croient de cette manière sont appelés «Muʾmin» et «Musul-
man». Tout musulman doit suivre Muhammad, paix sur lui, suivre
le chemin qu’il a indiqué. Son chemin est la voie du noble Coran.
Cette voie s’appelle «islam». Pour le suivre, il faut d’abord avoir la
foi, ensuite apprendre «ahkām islāmiyya», c’est-à-dire, bien ap-
prendre la jurisprudence islamique, puis accomplir les «fards»
(commandements), s’abstenir des «harāms» (interdictions), et en-
suite effectuer les sunnas et s’abstenir des actes déconseillés.
Après tout ça, mais aussi pour les actes permis, il faut s’efforcer de
suivre le prophète.
– 16 –
La base de notre religion, c’est de croire. Allah le Très-Haut
n’aime et n’accepte aucune des adorations et bonnes actions de
ceux qui n’ont pas la foi. Une personne qui veut devenir musulman
doit d’abord avoir la foi, ensuite elle doit apprendre le ghusl,
l’ablution, la prière rituelle et les autres fards et harāms, autant
que cela lui est nécessaire.
LA CROYANCE D’AHLUS-SUNNA
La première condition pour être musulman est de croire. La foi
correcte est la croyance d’Ahlus-sunna. Le premier devoir d’un
homme et d’une femme pubères et sains d’esprit est d’apprendre
les connaissances de la foi écrite dans les livres des savants d’Ah-
lus-sunna et y croire conformément à celles-ci. Se sauver du châti-
ment de l’Enfer au Jour du Jugement dernier est lié à la croyance
qu’ils ont rapportée. Ceux qui seront sauvés de l’Enfer sont seule-
ment ceux qui sont dans leur voie. Ceux qui sont dans leur voie
s’appellent «sunnites» ou «Ahlus-sunna». Regardez la 46e lettre
dans la page 553 de Islâm Ahlâkı!
Dans un noble hadith, il est déclaré: «Ma communauté va se di-
viser en soixante-treize groupes. De ces derniers, seul un groupe
va être sauvé du châtiment de l’Enfer alors que les autres vont pé-
rir, vont aller en Enfer.» Chacun de ces soixante-treize groupes re-
vendique leur conformité à l’islam et dit être le groupe annoncé
qui sera sauvé de l’Enfer. Au 54e verset de la sourate al-Muʾminūn
et du 32e verset de la sourate ar-Rūm, il est déclaré par le sens in-
terprétatif: «Chaque groupe se réjouit en croyant être dans le droit
chemin.» Alors que Notre Prophète, que le salut soit sur lui, a in-
diqué comme suit les indices, les signes, du groupe sauvé parmi les
autres: «Ceux qui sont dans ce groupe sont ceux qui se trouvent
dans mon chemin et dans le chemin de mes compagnons.» Celui
qui n’aime pas un seul des nobles compagnons sera dévié d’Ahlus-
sunna et celui qui n’est pas de la croyance d’Ahlus-sunna sera mé-
créant ou égaré (ahl al-bidʿa).
– 19 –
Les signes de la croyance d’Ahlus-sunna
Allah le Très-Haut est satisfait des musulmans qui croient
conformément à la croyance d’Ahlus-sunna. Il y a plusieurs condi-
tions pour avoir cette croyance. Les savants d’Ahlus-sunna les ont
expliqués comme suit:
1. Il faut croire aux six piliers de la foi, c’est-à-dire à l’existence
et à l’unicité d’Allah le Très-Haut, qu’Il n’a ni associés ni sembla-
bles, à Ses Anges, à Ses Livres, à Ses Prophètes, à la vie dans l’au-
delà, que le bien et le mal ont été créés par Allah le Très-Haut. «Ils
ont été annoncés dans “Āmantu”.»
2. Il faut croire que le noble Coran, qui est le dernier livre d’Al-
lah le Très-Haut, est la Parole d’Allah le Très-Haut.
3. Le croyant ne doit jamais douter de sa foi.
4. Il faut beaucoup aimer tous les nobles compagnons qui ont
cru à Notre Prophète, paix sur lui, qui ont eu l’honneur de le voir
lorsqu’il était en vie. Il ne faut pas dire du mal, d’aucun de ses ca-
lifes, de sa famille proche et de ses honorables épouses.
5. Il ne faut pas croire que les adorations font partie de la foi. Il
ne faut pas considérer comme mécréant les musulmans qui croient
aux commandements et interdictions d’Allah le Très-Haut, mais
qui ne pratiquent pas par fainéantise. Ceux qui n’attachent pas
d’importance aux interdits, ceux qui les prennent à la légère, ceux
qui se moquent de l’islam, perdront leur foi.
6. Il ne faut pas accuser de blasphème ceux qui croient à Allah
le Très-Haut et à son prophète Muhammad, paix sur lui, même
s’ils ont une croyance déviée. Il ne faut pas dire qu’ils sont mé-
créants.
7. Il faut faire la prière derrière tout imâm tant qu’il n’est pas
reconnu qu’il commet un péché ouvertement. Cette règle est aussi
valable pour les chefs et gouverneurs qui mènent les prières du
vendredi et de la fête.
8. Les musulmans ne doivent pas se rebeller contre leurs chefs
et leurs dirigeants. La rébellion causera la sédition (fitna) qui mè-
nera à différentes calamités. Il faut faire des invocations pour
qu’ils fassent de bonnes actions et les conseiller avec des paroles
aimables afin qu’ils renoncent à leurs péchés et leurs actions blâ-
mables.
9. Il est autorisé, pour l’homme et la femme, de madéfier sur
des chaussettes en cuir (le khuff), dépassant la cheville, avec la
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main mouillée, même s’il n’y a pas d’excuse et de contrainte, au
lieu de laver les pieds pendant l’ablution. La madéfaction ne se fait
pas sur des pieds nus et sur des chaussettes ordinaires.
10. Il faut croire que l’ascension (Miʿrāj) de Notre Prophète,
paix sur lui, s’est réalisée avec corps et âme. Ceux qui disent «l’as-
cension est un état, c’est-à-dire que ça s’est passé en rêve» seront
déviés d’Ahlus-sunna.
Au Paradis, les croyants vont voir Allah le Très-Haut. Au Jour
du Jugement dernier, les prophètes et les pieux, les gens bien, vont
intercéder. L’interrogatoire dans la tombe existe. Dans la tombe,
le châtiment sera fait au corps et à l’âme. Les prodiges (karāma)
des bien-aimés (awliyā) existent. Karāma, ce sont des événements
extraordinaires qui surviennent chez les serviteurs bien-aimés
d’Allah le Très-Haut, en dehors de l’habitude d’Allah le Très-
Haut. C’est-à-dire que ce sont des choses offertes et données en
dehors des lois physiques, chimiques et biologiques et qui sont si
nombreuses au point d’être indéniables. Dans la tombe, les âmes
entendent les choses que les vivants font et disent. Envoyer aux
âmes des défunts les récompenses de lectures, de récitations du no-
ble Coran, de charité et même de toutes nos adorations, leur sont
utiles et sont la cause d’allégement ou de suppression de leurs châ-
timents. Croire à tout cela montre que l’on appartient à la
croyance de Ahlus-sunna.
– 21 –
Le premier Pilier
CROIRE EN ALLAH LE TRÈS-HAUT
«Āmantu billāhi» signifie «Je crois en l’existence et l’unité
d’Allah le Très-Haut. J’affirme ce fait avec mon cœur et je le pro-
fesse avec ma langue». Allah le Très-Haut existe et Il est Un. Le
mot «un» a deux significations lexicales. Premièrement, d’un point
de vue nombrable, il s’agit de la moitié de deux et du début des
chiffres. D’un autre point de vue, il est unique, n’a pas d’associé et
de semblable. Par conséquent, Allah le Très-Haut est unique, mais
pas du point de vue des chiffres, Il est unique parce qu’Il n’a pas
d’associé similaire. C’est-à-dire qu’Il n’a en aucun cas d’associé
dans Son essence et dans Ses attributs. Tout comme les personnes
ou attributs de toutes les créatures ne ressemblent pas à l’essence
et aux attributs de leur créateur, l’essence et les attributs du créa-
teur sont différents de la personne ou des attributs de ses créa-
tures.
Allah le Très-Haut, Seul, est le Créateur à partir du néant de
tous les membres, de toutes les cellules de toutes les créatures. Per-
sonne ne peut connaître la réalité de la personne d’Allah le Très-
Haut. Il est loin de tout ce qui vient à l’esprit. Il n’est pas permis
de penser à son essence. Cependant, nous devons mémoriser ses
attributs énoncés dans le noble Coran et nous devons affirmer sa
divinité avec ces attributs. Tous Ses attributs et Ses noms existent
de toute éternité sans commencement et sont éternels. Son essence
n’est nulle part. Il est exempt des six directions connues. C’est-à-
dire qu’Il n’est ni devant ni à l’arrière, ni à droite, ni à gauche, ni
en haut, ni en bas. On peut seulement dire qu’Il est Celui qui est
présent [existe] et voit tout le temps et partout.
Il y a quatorze attributs d’Allah le Très-Haut. Les six sont des
attributs d’essence (Sifāt dhātiyya). Il y a huit attributs de perfec-
tion (Sifāt thubūtiyya). Il est indispensable d’apprendre et de mé-
moriser leur signification.
SIFĀT DHĀTIYYA
1. Wujūd: Allah le Très-Haut existe. Son existence est éternelle
dans le passé. Il est Wājib al-Wujūd, c’est-à-dire que son existence
est nécessaire.
2. Qidam: L’existence d’Allah le Très-Haut est sans début.
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3. Baqā: L’existence d’Allah le Très-Haut est sans fin. Il ne
cesse jamais d’exister. Comme l’existence d’un associé est impos-
sible, la non-existence de Son Essence et de Ses Attributs est im-
possible.
4. Wahdāniyya: Allah le Très-Haut n’a aucun associé ni sem-
blable dans Son Essence, Ses attributs et Ses actions.
5. Mukhālafatun lil-hawādith: Allah le Très-Haut, dans Son Es-
sence et Ses attributs, ne ressemble en rien à l’essence et aux attri-
buts d’aucune de ses créatures.
6. Qiyām bi-nafsihī: Allah le Très-Haut existe par Son Essence.
Il ne dépend pas d’un lieu. Quand il n’y avait ni matériel ni lieu, Il
existait, car Il est exempt de tout besoin. Il est et sera pour toujours
Le même dans le futur éternel qu’il avait été avant de créer de
néant cet univers.
SIFĀT THUBŪTIYYA
1. Hayāt (la vie): Allah le Très-Haut est en vie. Sa vie est diffé-
rente de la vie des créatures. Sa vie, qui est digne de Son Essence
et qui lui est propre, est éternelle dans le passé et dans le futur.
2. Ilm (la science): Allah le Très-Haut est omniscient. Sa
connaissance n’est pas semblable à celle de sa création. Si une
fourmi marche sur une pierre noire dans l’obscurité de la nuit, Il la
voit et le sait. Il connaît les pensées et les intentions des gens dans
leurs cœurs. Aucun changement ne se produit dans Sa connais-
sance qui est éternelle dans le passé et dans le futur.
3. Samʿ (l’ouïe): Allah le Très-Haut entend. Il entend sans au-
cun moyen ni direction. Son ouïe n’est pas comme l’ouïe des créa-
tures. Cet attribut, tout comme Ses autres attributs, est éternel
dans le passé et dans le futur.
4. Bassar (la vue): Allah le Très-Haut voit. Il voit sans instru-
ment et sans condition. Sa vision ne se réalise pas à travers les
yeux.
5. Irāda (la volonté): Allah le Très-Haut a une Volonté. Il crée
ce qu’Il veut. Toute existence existe par Sa volonté. Il n’existe au-
cune force qui puisse être un obstacle à Sa volonté.
6. Qudra (la puissance): Allah le Très-Haut est Le Tout-Puis-
sant. Rien n’est difficile pour Lui.
7. Kalām (la parole): Allah le Très-Haut parle. Sa parole ne se
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fait pas à travers des outils, des lettres, des sons ou une langue.
8. Takwīn (le Créateur): Allah le Très-Haut est le Créateur. Il
n’y a pas de créateur à part Lui. Tout est créé par Lui. On ne doit
pas dire créateur pour un autre qu’Allah le Très-Haut.
Il est impossible de comprendre la vraie nature de Ses attributs.
Rien, ni personne, ne peut être associé et comparable aux attributs
d’Allah le Très-Haut.
Deuxième Pilier
CROIRE AUX ANGES
Wa-Malāʾikatihī: Cela signifie: «Je crois aux anges d’Allah le
Très-Haut.» Les anges sont des serviteurs d’Allah le Très-Haut. Ils
obéissent tous à Ses ordres. Ils ne commettent jamais de péché. Ils
ne sont ni hommes ni femmes. Ils ne se marient pas. Ils sont vi-
vants. Ils ne mangent pas, ne boivent pas, ne dorment pas. Ce sont
des créatures lumineuses (nūrānī) qui ont la raison. Les supérieurs
des anges sont les quatre archanges:
1. Gabriel (Jibril), paix sur lui: Son devoir est d’apporter la ré-
vélation aux prophètes et de leur communiquer les ordres et les in-
terdictions.
2. Isrāfīl, paix sur lui: Il est chargé de souffler dans la trompe
appelée «Sūr». Au premier souffle, excepté Allah le Très-Haut,
tout être vivant qui entend le son mourra. Au deuxième souffle,
tout sera ressuscité.
3. Mīkāʾīl, paix sur lui: Il est chargé d’assurer la subsistance, les
prix bas, l’abondance, la rareté, le coût et le mouvement de chaque
objet.
4. Azrāʾīl, paix sur lui: Il est chargé d’ôter les âmes des êtres hu-
mains.
Après ceux-là, il y a quatre classes d’anges: les quatre anges de
«Hamalat al-Arch»; des anges en présence divine appelés «Muqar-
rabūn»; les chefs d’anges de châtiment, appelés «Karūbiyyūn»; et
des anges de la miséricorde, nommés «Rūhāniyyūn». Le chef des
anges du Paradis est «Ridwān». Le chef des anges de l’Enfer est
«Mālik». Les anges de l’Enfer sont appelés Zabānīs. De toutes les
créatures, les anges sont les plus nombreux. Il n’y a pas dans les
cieux, un espace vide, où les anges ne soient pas en adoration.
– 24 –
Troisième Pilier
CROIRE AUX LIVRES
Wa-kutubihī: Cela signifie «Je crois aux livres révélés par Allah
le Très-Haut». Par l’intermédiaire de l’ange Gabriel, Allah le Très-
Haut a révélé ces livres à certains Prophètes en les faisant réciter à
leurs oreilles bénies. Il envoya des livres sur des tablettes à cer-
tains, et à d’autres en les faisant entendre sans l’intermédiaire de
l’ange. Tous ces livres sont la Parole d’Allah le Très-Haut. Ces li-
vres sont éternels. Ce ne sont pas des créatures. Tous sont véri-
diques. Parmi ces livres célestes, on nous en a communiqué cent
quatre dont dix livrets ont été envoyés à Ādam, paix sur lui, cin-
quante livrets à Chīt, paix sur lui, trente livrets à Idrīs, paix sur lui,
dix livrets à Ibrāhīm, paix sur lui, la Torah à Mūsā, paix sur lui, le
Zabūr (les Psaumes) à Dāwud, paix sur lui, Injîl (la Bible origi-
nale) à Īsā, paix sur lui et le noble Coran a été envoyé à Muham-
mad, paix sur lui.
Allah le Très-Haut a envoyé des livres par l’intermédiaire de
nombreux Prophètes, depuis le premier prophète Ādam, paix sur
lui, jusqu’au dernier prophète Muhammad, paix sur lui, afin que
les gens puissent vivre en paix dans ce monde et atteignent le salut
éternel dans l’au-delà. Dans ces livres, il a déclaré les principes de
la croyance et de l’adoration. Il a donné des informations sur tous
les sujets dont l’humanité a besoin.
Parmi ceux-ci, le noble Coran est le dernier livre divin. Après
l’envoi du noble Coran, les règles, de tous les autres livres divins
ont été abolies. Gabriel, paix sur lui, a apporté le noble Coran à
Muhammad, paix sur lui, en vingt-trois ans. Le noble Coran com-
porte 114 sourates et 6236 versets. La raison pour laquelle ce chif-
fre diffère dans certains livres vient du fait de compter certains
longs versets comme plusieurs versets courts. Car depuis le jour de
la révélation du noble Coran, il n’a subi aucune modification et
n’en subira aucune. Le noble Coran est la Parole d’Allah le Très-
Haut. Il n’est pas possible qu’un livre comme celui-ci soit produit
par les êtres humains. Il n’a pas été possible de reproduire une pa-
role similaire à un seul de ses versets.
Après le décès de Notre Prophète, paix sur lui, Abū Bakr,
qu’Allah le Très-Haut l’agrée, son premier calife, a rassemblé les
versets du noble Coran. Ainsi, un livre manuscrit appelé un
«Mus’haf» a été formé. Tous les nobles compagnons ont déclaré à
l’unanimité que ce Mus’haf était la Parole d’Allah le Très-Haut.
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Le troisième calife, Uthmān, qu’Allah le Très-Haut l’agrée, en a
fait écrire six exemplaires. Il les a envoyés dans certaines pro-
vinces.
Il faut lire le noble Coran dans sa forme originale. Les écrits
avec d’autres lettres ne peuvent pas être considérés comme le no-
ble Coran.
a) Il faut avoir fait l’ablution lorsque l’on tient le noble Coran.
Il faut s’asseoir face à la qibla (Kaʿba) et le lire avec attention.
b) Il faut le lire lentement et avec le cœur éveillé et humble
(khuchūʿ).
c) Il faut lire le noble Coran en regardant et en prononçant
chaque verset correctement.
d) Il faut lire en respectant les règles de la science de récitation
(tajwīd).
e) Il faut garder à l’esprit que ce qui est lu est la Parole d’Allah
le Très-Haut.
f) Il faut obéir aux commandements et aux interdictions du no-
ble Coran.
Quatrième Pilier
CROIRE AUX PROPHÈTES
Wa-Rusulihī: Cela signifie «Je crois aux prophètes d’Allah le
Très-Haut». Les prophètes sont des personnes choisies pour gui-
der les gens vers le droit chemin approuvé par Allah le Très-Haut.
Tous les prophètes ont communiqué la même foi. Il est indispen-
sable de croire que les prophètes, que le salut soit sur eux, ont sept
attributs.
1. Isma: Ne pas commettre de péchés. Les prophètes ne com-
mettent aucun péché, grand ou petit, qui était ou serait interdit
dans une quelconque religion.
2. Amāna: Les prophètes sont des personnes de confiance à
tous égards. Ils ne commettent jamais d’abus de confiance.
3. Sidq: Les prophètes sont des personnes honnêtes et justes
dans leurs paroles, dans leurs actions et dans leurs comportements.
Ils ne mentent jamais.
4. Fatāna: Les prophètes sont des gens extrêmement intelli-
gents et indulgents. Il n’y a jamais eu de prophète femme ou avec
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des déficiences telles que la cécité ou la surdité.
5. Tablīgh: Les prophètes ont appris tout ce qu’ils ont déclaré
de la révélation venant d’Allah le Très-Haut. Aucun des comman-
dements ou des interdictions qu’ils ont communiqués ne vient de
leurs propres pensées. Ils ont communiqué toutes les choses qu’on
leur a ordonné de communiquer.
6. Adāla: Les prophètes ne commettent jamais de cruauté ni
d’injustice. Ils ne s’écartent jamais de la justice pour le bien de per-
sonne.
7. Amn al-azl: Ils ne sont pas exclus de la prophétie. Ils sont
prophètes dans ce monde et dans l’au-delà.
Les prophètes par lesquels une nouvelle religion a été révélée
s’appellent «Rasūl». Les prophètes par lesquels une nouvelle reli-
gion n’a pas été révélée s’appellent «Nabī». Les Nabīs invitent les
gens à une religion antérieure. Croire aux prophètes signifie croire
qu’ils sont tous des personnes dignes de confiance et honnêtes,
choisies par Allah le Très-Haut. Renier l’un d’entre eux revient à
les nier tous.
La prophétie ne peut être obtenue en travaillant, en faisant
beaucoup d’adorations, en souffrant de faim ou de malaise. Il n’est
possédé que par la faveur et la sélection d’Allah le Très-Haut. Le
nombre exact des prophètes, que le salut soit sur eux, n’est pas
connu. On sait qu’ils sont plus de cent vingt-quatre mille. Parmi
eux, trois cent treize ou trois cent quinze sont des messagers. Parmi
eux, les six messagers supérieurs sont appelés les prophètes «Ulul-
azm». Ces prophètes sont: Ādam, Nūh, Ibrāhīm, Mūsā, Īsā et Mu-
hammad Mustafā, que le salut soit sur eux. Les trente-trois pro-
phètes suivants sont bien connus: Ādam (Adam), Idrīs (Hénoch),
Chīt (Seth), Nūh (Noé), Hūd (Héber), Sālih (Shélah), Ibrāhīm
(Abraham), Lūt (Loth), Ismāʿīl (Ismaël), Ishāq (Isaac), Yaʿqūb
(Jacob), Yūsuf (Joseph), Ayyūb (Job), Chuʿayb (Jethro), Mūsā
(Moïse), Hārūn (Aaron), Khidr, Yūchaʿ ibn Nūn (Joshua), Ilyās
(Élie), Alyāsaʿ (Êlisée), Dhul-Kifl (Êzéchiel), Chamʿūn, Ichmūʿīl,
Yūnus ibn Matā (Jonas), Dāwud (David), Sulaymān (Salomon),
Luqmān (Luqman), Zakariyyā (Zacharie), Yahyā (Jean-Babtiste),
Uzayr (Esdras), Īsā ibn Maryam (Jésus), Dhul-Qarnayn et Mu-
hammad, que le salut soit sur eux.
Seuls les noms de vingt-huit d’entre eux sont inscrits dans le no-
ble Coran. Les érudits ne sont pas unanimes sur la prophétie de
Dhul-Qarnayn, Luqmān, Uzayr et Khidr. Il n’est pas certain qu’ils
soient prophètes. Il est écrit dans la trente-sixième lettre du
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deuxième volume de Maktūbāt-i Maʿsūmiyya qu’il existe des infor-
mations authentiques indiquant que Khidr, paix sur lui, était un
prophète. Il est écrit comme suit dans la cent quatre-vingt-
deuxième lettre: «L’apparition de Khidr, paix sur lui, sous une
forme humaine (de temps en temps), ne démontre pas qu’il est vi-
vant. Allah le Très-Haut a autorisé à son âme ainsi qu’à celle de
nombreux autres prophètes et bien-aimés, l’autorisation de paraî-
tre sous une forme humaine. Cela ne prouve pas qu’ils soient en
vie.
Notre Prophète MUHAMMAD, sur lui la paix
Il est le Messager d’Allah le Très-Haut. Muhammad, paix sur
lui, est le plus aimé d’Allah le Très-Haut. Il est le supérieur et le
dernier des prophètes. Son père s’appelle Abdullah. Il est né à la
Mecque, le douzième jour du mois de Rabīʿul-awwal, dans la nuit
de lundi, au petit matin, ce qui coïncide avec le vingt avril de l’an-
née 571 du calendrier grégorien. Son père était décédé bien avant.
À l’âge de six ans, sa mère décéda et à huit ans, c’est son grand-
père qui décéda. Ensuite, il a grandi près de son oncle paternel,
Abū Tālib. À vingt-cinq ans, il épouse Khadīja al-kubrā. Il a eu
quatre filles et deux fils d’Elle. Le nom de son premier fils était
Qāsim. Pour cette raison, il a été appelé «Abul-Qāsim», c’est-à-
dire père de Qāsim. À l’âge de quarante ans, il fut informé qu’il
était le prophète de tous les êtres humains et de tous les génies.
Trois ans plus tard, il a commencé à inviter tout le monde à croire.
Quand il eut cinquante-deux ans, une nuit, il fut emmené de La
Mecque à Jérusalem et de là au ciel. Ensuite, il est retourné sur
terre. Ce voyage s’appelle l’ascension «Miʿrāj». Lors de l’ascen-
sion, il a vu les Paradis, les Enfers et Allah le Très-Haut. Cette
nuit-là, les cinq prières quotidiennes devinrent obligatoires. Il émi-
gra de la Mecque à Médine sur ordre divin. Selon les historiens,
c’était en l’an 622 du calendrier grégorien. Ce voyage s’appelle
«Hégire». Le calendrier des musulmans «l’année hégirienne so-
laire» commence le jour où il est entré dans le village de Qubā à
proximité de Médine, le 20 septembre, qui coïncide avec lundi, le
huitième jour du mois de Rabīʿul-awwal. Le calendrier «lunaire
hégirien» des musulmans a également commencé cette année.
Cela commence avec le mois de Muharram cette année-là. Une
année lunaire est égale à douze rotations de la lune autour de la
Terre. Il est décédé lundi le 12 Rabīʿul-awwal avant midi, l’année
11 de l’hégire [632 après J.-C.]. Dans la nuit de mardi à mercredi,
il a été enterré dans la pièce où il est décédé. À sa mort, il avait
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soixante et un ans selon le calendrier solaire et soixante-trois ans
selon le calendrier lunaire.
Muhammad, paix sur lui, avait le teint blanc. Il était le plus
beau de tous les hommes. Il ne dévoilait pas sa beauté à tout le
monde. Quiconque voit sa beauté une fois dans sa vie, même si
c’est dans son rêve, passe sa vie dans la joie et le bonheur. Il est le
supérieur de tous les hommes à tout moment, partout. Son intelli-
gence, sa logique, ses belles manières, la force de tous ses membres
étaient supérieures à celle de tous les autres êtres humains.
Alors qu’il était enfant, il a fait deux voyages avec des commer-
çants vers Damas et ils sont revenus de la ville de Busrā. Il n’a ja-
mais fait un voyage dans un autre endroit. Il était ummī. C’est-à-
dire qu’il n’est jamais allé à l’école. Il n’a reçu aucun enseigne-
ment. Cependant, il savait tout, c’est-à-dire que chaque fois qu’il
voulait savoir quelque chose, Allah le Très-Haut l’informait.
L’ange Gabriel, paix sur lui, venait lui dire tout ce qu’il voulait sa-
voir. Son cœur béni rayonnait de lumière divine (nūr) comme si
c’était le soleil. La connaissance, les bienfaits et les lumières émises
par son cœur béni se répandaient partout, sur terre et dans les
cieux semblables à des ondes radio. Même aujourd’hui, il émet de
sa tombe. Sa force d’émission augmente à chaque instant. Tout
comme un récepteur radio est nécessaire pour recevoir des ondes
électromagnétiques, pour recevoir ses lumières, il est nécessaire
d’avoir un cœur qui croit en lui et qui l’aime et qui se purifie en sui-
vant son chemin. Une personne avec un tel cœur reçoit ces lu-
mières puis elle-même émet également des rayons de lumières.
Ces personnes formidables sont appelées «Walī». Quand une per-
sonne connaît et aime ce bien-aimé et s’assoit avec respect en face
de lui ou pense à lui avec respect et amour, même s’il est loin de
lui, le cœur de cette personne commencera à recevoir des lumières,
des bénédictions et commencera à devenir mature et purifié. Alors
qu’Allah le Très-Haut a fait de l’énergie solaire une cause pour
nourrir et développer notre corps, il a fait des lumières qui rayon-
nent du cœur de Muhammad, paix sur lui, un moyen pour faire
mûrir notre âme et notre cœur et de nous faire atteindre des degrés
élevés de valeurs humains. De même que toute la substance ali-
mentaire qui nourrit l’homme et lui fournit de l’énergie est formée
avec l’énergie solaire, les paroles, les mots, les écrits des bien-ai-
més qui nourrissent les cœurs et les âmes des personnes, sont for-
més avec les lumières émanant du cœur béni du Messager d’Allah,
paix sur lui.
Allah le Très-Haut envoya «le noble Coran» à Muhammad,
– 29 –
paix sur lui, par l’intermédiaire de l’ange nommé Gabriel, paix sur
lui. Il ordonna aux êtres humains des choses nécessaires et utiles
pour ce monde et pour l’au-delà. Il interdit les choses nuisibles.
Globalement, tous ces commandements et ces interdictions sont
appelés «la religion islamique», «islam» ou «loi divine».
Chaque parole de Muhammad, paix sur lui, est vraie, précieuse
et bénéfique. Quiconque croit de cette manière est appelée un
«croyant» et un «musulman». Quiconque ne croit pas ou n’aime
pas les mots de Muhammad, paix sur lui, est appelé un «mé-
créant». Allah le Très-Haut aime les croyants. Il ne laissera pas un
musulman éternellement en Enfer. Soit Il ne les enverra pas en
Enfer ou, même s’Il les envoie en Enfer à cause de leurs péchés, Il
les fera quitter l’Enfer plus tard. Le mécréant ne peut pas entrer
au Paradis. Il ira directement en Enfer et il n’en sortira plus jamais.
Croire en Allah le Très-Haut et aimer Son Messager est le sum-
mum de toutes les félicités, de toutes les bénédictions. Ne pas
croire en la prophétie de Muhammad, paix sur lui, est le début de
toutes les calamités, de tous les ennuis et de tous les maux.
Le Messager d’Allah, paix sur lui, était supérieur à tous les au-
tres prophètes dans la connaissance, compréhension, intelligence,
en certitude, en sagesse, en capacité mentale, en générosité, en hu-
milité, en douceur, en modération, en compassion, en patience, en
enthousiasme, en patriotisme, en fidélité, en loyauté, en courage,
en grandeur, dans l’éloquence, dans la rhétorique, dans l’intrépi-
dité, dans la beauté, dans waraʿ (le scrupule), dans la vertu, dans la
gentillesse, dans l’équité, dans la pudeur, en zuhd (le plus haut de-
gré de renoncement aux plaisirs mondains) et en taqwā (éviter des
actes prohibés et blâmables). Il pardonnait les torts causés par ses
amis ou ses ennemis. Il n’a jamais répliqué. Quand les mécréants
ont fait saigner sa joue bénie et lui ont cassé une dent lors de la ba-
taille d’Uhud, il a imploré pour eux: «O mon Seigneur! Pardonne
à ces gens ! Pardonnez-les, car ils sont ignorants!»
Muhammad, paix sur lui, avait beaucoup de belles qualités mo-
rales. Chaque musulman doit apprendre et s’imprégner de ces
qualités morales. C’est ainsi qu’il sera possible d’échapper aux ca-
lamités et difficultés du bas-monde et de l’au-delà et d’accéder à
l’intercession du Maître des deux mondes, paix et bénédictions sur
lui. Car, il est déclaré dans un noble hadith: «Imprégnez-vous de la
morale d’Allah le Très-Haut.»
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LES NOBLES COMPAGNONS
Les musulmans qui ont eu l’honneur de voir le visage béni et
d’entendre les paroles aimables de notre prophète sont appelés
«al-As’hāb al-kirām». Après les prophètes, le meilleur des êtres
humains passés et à venir est Abū Bakr as-Siddīq, qu’Allah le
Très-Haut l’agrée. C’est le premier calife. Après lui, le meilleur
des êtres humains est Fârûq al-Aʿzam, le deuxième calife Umar ibn
al-Khattāb, ensuite le meilleur est le troisième calife du messager
d’Allah, la source de foi, de pudeur et de savoir Uthmān ibn Affān,
qu’Allah le Très-Haut l’agrée; après lui, le meilleur des êtres hu-
mains, le quatrième calife, le possesseur de supériorités éton-
nantes, brave serviteur d’Allah le Très-Haut qui est Alī ibn Abī
Tālib, qu’Allah le Très-Haut l’agrée. Selon la compréhension des
nobles hadiths, les meilleurs des femmes du monde, sont Fātima,
Khadīja, Āicha, Maryam, Āsiya, qu’Allah le Très-Haut les agrée.
Dans un noble hadith, il est déclaré: «Fātima est la plus éminente
des femmes du Paradis. Et Hasan et Husayn sont les plus éminents
des jeunes du Paradis».
Après ces derniers, les supérieurs des nobles compagnons sont
«Achara mubachchara». Ce sont les dix personnes qui ont eu la
bonne nouvelle d’aller au Paradis. Ces derniers sont Abū Bakr as-
Siddīq, Umar al-Fārūq, Uthmān ibn Affān, Alī ibn Abī Tālib, Abū
Ubayda ibn Jarrāh, Talha, Zubayr ibn Awwām, Saʿd ibn Abī
Waqqās, Saʿīd ibn Zayd, Abdurrahmān ibn Awf, qu’Allah le Très-
Haut les agrée. Ensuite, ce sont ceux qui étaient présents dans la
bataille de Badr, puis d’Uhud, et après dans le serment d’allé-
geance prêté à notre prophète sous l’arbre (Bīʿat ar-ridwān).
Il est nécessaire pour nous de dire, avec respect et amour, les
noms de tous les nobles compagnons qui ont aidé, sacrifié, leurs
vies et leurs biens pour l’amour du messager d’Allah le Très-Haut.
Il n’est en aucun cas autorisé à dire des paroles qui ne conviennent
pas à leurs grandeurs. Dire leurs noms de manière irrespectueuse
est de l’égarement, de la déviation.
Une personne qui aime le Messager d’Allah le Très-Haut doit
aussi aimer tous ses compagnons, car il est déclaré dans un noble
hadith: «Celui qui aime mes compagnons, les aime parce qu’il
m’aime. Celui qui ne les aime pas ne m’aura pas aimé. Celui qui les
blesse m’aura blessé. Et celui qui me blesse aura blessé Allah le
Très-Haut. Celui qui blesse Allah le Très-Haut sera certes châtié».
Dans un autre noble hadith, il est déclaré: «Si Allah le Très-Haut
souhaite faire une faveur à l’un de Ses serviteurs de ma commu-
– 31 –
nauté, Il placera l’amour de mes compagnons dans son cœur. Il les
aimera tous éperdument.» Le jour du décès de Notre Prophète, il
y avait trente-trois mille compagnons dans la ville de Médine. On
comptait au total plus de cent vingt-quatre mille compagnons.
Cinquième Pilier
CROIRE EN L’AU-DELÀ
Wal-yawmil-ākhiri: Cela signifie «Croire, à l’au-delà, au jour du
jugement dernier». Le début de l’autre monde, le jour de l’au-delà
commence le jour où l’homme meurt, et continue jusqu’à la fin de
la résurrection: qiyāma. On l’appelle le dernier jour, parce
qu’après, il n’y a plus de nuit ou parce qu’il vient après la vie ter-
restre. Le jour de la fin du monde n’a pas été révélé. Néanmoins,
Notre Prophète, paix sur lui, a communiqué nombre de ses signes
précurseurs tels que: Mahdī, qu’Allah le Très-Haut l’agrée, vien-
dra. Īsā, paix sur lui, descendra du ciel à Damas. Dajjāl (Anté-
christ) apparaîtra. Des gens appelés Yaʾjūj et Maʾjūj (Gog et Ma-
gog) vont bouleverser le monde entier. Le soleil se lèvera à l’ouest.
Des tremblements de terre violents vont se produire. Les connais-
sances religieuses seront oubliées. Le vice et le mal vont augmen-
ter. Des harāms seront commis partout. Un incendie se déclarera
au Yémen. Les cieux et les montagnes seront dispersés. Le soleil
et la lune vont s’assombrir…
L’interrogatoire dans la tombe est vrai. Les réponses suivantes,
données aux anges Munkar et Nakīr, doivent également être mé-
morisées et enseignées aux enfants: «Mon Créateur est Allah le
Très-Haut. Mon prophète est Muhammad, paix sur lui. Ma reli-
gion est l’islam. Mon livre est le noble Coran. Ma qibla est la
Kaʿba. Ma voie dans la croyance est Ahlus-sunna wal-jamāʿa. Mon
– 33 –
école juridique est celle d’Imām al-Aʿzam Abū Hanīfa.» Le Jour
du Jugement, tout le monde ressuscitera. Ils seront rassemblés au
lieu-dit Mahchar. Les livres des actes des pieux, des bonnes per-
sonnes, seront donnés depuis leur droite, et ceux des mauvaises
personnes seront donnés depuis leur dos ou leur gauche. À l’ex-
ception du polythéisme (chirk) et de la mécréance (kufr), Allah le
Très-Haut pardonnera tout péché s’Il le veut et Il châtiera même
pour un péché véniel s’Il le veut.
Dans l’au-delà, il y aura une «balance» (Mīzān) pour peser les
actes. Il y aura un pont appelé «Sirāt» qui sera mis au-dessus de
l’Enfer sur ordre d’Allah le Très-Haut. «Bassin de Kawthar»
(Hawd al-Kawthar) sera réservé à Notre Prophète Muhammad
Mustafâ, paix sur lui.
Il y aura «intercession» (Chafāʿa). Les prophètes, les musul-
mans pieux, les érudits, les anges, les martyrs et ceux à qui Allah le
Très-Haut aura permis intercéderont pour le pardon des péchés
graves et véniels des musulmans qui meurent sans se repentir et
leur intercession sera acceptée.
Le «Paradis» et l’«Enfer» existent maintenant. Le Paradis est
au-dessus des sept cieux. L’Enfer est en dessous de tout. Le Para-
dis a huit portes. Chaque porte s’ouvre sur un autre niveau du Pa-
radis. L’Enfer est de sept niveaux. Le tourment s’intensifie de plus
en plus du premier au septième niveau.
Sixième Pilier
CROIRE AU DESTIN
Wa-bil-qadari khayrihī wa-charrihī minallāhi taʿālā: c’est-à-dire
que je crois au destin (qadar) et que le bien (khayr) et le mal
(charr) viennent d’Allah le Très-Haut. Le bien et le mal, les avan-
tages et les préjudices subis par les êtres humains sont tous déter-
minés par la Volonté d’Allah le Très-Haut.
«Qadar» signifie qu’Allah le Très-Haut veut l’existence de
quelque chose. Le qadar c’est-à-dire la création de ce qui a été dé-
crétée d’exister, s’appelle «qadā». Les mots qadā et qadar sont uti-
lisés l’un à la place de l’autre.
Allah le Très-Haut a conféré la volonté (irāda) à ses serviteurs.
Il a fait de la volonté de ses serviteurs une cause pour sa création.
Lorsqu’un serviteur veut faire quelque chose, si Allah le Très-
Haut le veut aussi, il créera cette chose. Si le serviteur ne veut pas
– 34 –
le faire, Allah le Très-Haut ne le voudra pas aussi et Il ne créera
pas cette chose.
Ceux qui veulent en apprendre plus sur la croyance d’Ahlus-
sunna que nous avons déclarée jusqu’ici devront lire le livre en
persan Iʿtiqādnāma écrit par Mawlānā Khālid al-Baghdādī, qu’Al-
lah le bénisse, un très noble érudit islamique et le livre Foi et Islam
publié par Hakîkat Kitâbevi. C’est la traduction de Iʿtiqādnāma.
C’est un livre très bénéfique et très précieux. Ses avantages et bé-
nédictions suffisent à quiconque veut atteindre le salut dans les
deux mondes.
Allah le Très-Haut a ordonné à tous d’avoir une résignation
(tawakkul). Le verset qui déclare que «La résignation est un fon-
dement de la foi» est l’un de ces commandements. Il y a beaucoup
d’autres versets, par exemple ceux qui déclarent par le sens inter-
prétatif: «C’est en Allah qu’il faut avoir confiance, si vous êtes
croyants !» [Sourate al-Māʾida], «Allah aime, en vérité, ceux qui
Lui font confiance.» [Sourate Āl Imrān], «Quiconque met sa
confiance en Allah, Il lui suffit.» [Sourate at-Talaq], «Allah le
Très-Haut ne suffit-Il pas à Son serviteur ?» [Sourate az-Zumar]
Notre Prophète, paix sur lui, a déclaré: «Ils m’ont montré un
groupe de ma communauté. Ils avaient submergé les montagnes et
les plaines. J’étais émerveillé et heureux qu’ils soient si nombreux.
Ils m’ont demandé: “Es-tu content ?” J’ai répondu: “Oui”. Ils
m’ont dit: “Seuls septante mille d’entre eux entreront au Paradis
sans être interrogés.” J’ai demandé: “Qui sont-ils”. Ils ont ré-
pondu: “Ceux qui n’utilisent pas la magie, la sorcellerie et la
voyance dans leurs affaires et ceux qui ne placent leur confiance et
leur espérance qu’en Allah le Très-Haut et en personne d’au-
tres.”» Parmi le public, Uqācha, qu’Allah le Très-Haut l’agrée,
s’est levé et a déclaré: «O messager d’Allah ! Priez pour que je sois
l’un d’eux. Notre Prophète a dit: «O mon Allah ! Faites qu’il soit
l’un d’entre eux !» Une autre personne se leva et demanda aussi la
même prière. Il a répondu: «Uqācha t’a devancé.»
La résignation (tawakkul), c’est s’accrocher aux causes et ne
pas s’inquiéter de l’avenir.
– 35 –
Deuxième Chapitre
NOS ADORATIONS ET LA PRIÈRE RITUELLE
Qu’est-ce qu’une adoration?
Une adoration, c’est de mettre en pratique les commande-
ments et d’éviter les interdictions d’Allah le Très-Haut qui nous a
créés du néant ainsi que toutes les choses existantes, qui nous
garde dans l’existence à tout instant, qui nous protège des catas-
trophes, des malheurs visibles et invisibles, qui nous élève en nous
octroyant des bienfaits, des grâces. C’est de suivre et de s’efforcer
de ressembler aux prophètes, aux bien-aimés (awliyā), aux savants
qui ont acquis l’amour d’Allah le Très-Haut.
C’est un devoir d’humanité pour l’homme de remercier du
mieux possible Allah le Très-Haut qui lui envoie d’innombrables
bienfaits. C’est un devoir, une dette ordonnée par la raison. Mais
les êtres humains ne peuvent pas trouver les choses qui peuvent
être considérées comme du remerciement, du respect envers Allah
le Très-Haut, avec leur raison ou leurs pensées courtes. Ainsi, si les
devoirs servant à remercier, à respecter, ne sont pas communiqués
par Allah le Très-Haut, les choses censées être un éloge peuvent
être des blâmes.
En conséquence, les dettes de remerciement, les devoirs de ser-
viteurs que les êtres humains doivent faire avec le cœur, la langue
et le corps envers Allah le Très-Haut, ont été transmis par Allah le
Très-Haut et mis en évidence par Son bien-aimé prophète. Les de-
voirs de serviteurs qu’Allah le Très-Haut a montrés et ordonnés
s’appellent «islam». Le remerciement envers Allah le Très-Haut se
fait en suivant le chemin tracé par son prophète. Allah le Très-
Haut n’accepte et n’approuve aucun des remerciements, aucune
des adorations qui demeurent en dehors de ce chemin. Car il y a
beaucoup de choses que les êtres humains pensent bonnes et
belles, que l’islam n’aime pas et déclare mauvaises.
C’est pourquoi les gens raisonnables doivent suivre Muham-
mad, paix sur lui, pour remercier et adorer Allah le Très-Haut.
Celui qui suit Muhammad, paix sur lui, est un musulman. Re-
mercier Allah le Très-Haut, c’est-à-dire suivre Muhammad, paix
sur lui, s’appelle «l’adoration». L’islam est composé de deux par-
ties:
1. Tout ce qu’il faut croire avec le cœur.
2. Les adorations à pratiquer avec le corps et le cœur.
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La plus importante des adorations faites avec le corps est la
prière rituelle. Pour tout musulman responsable (mukallaf), il est
obligatoire d’accomplir la prière rituelle cinq fois par jour.
Troisième Chapitre
ACCOMPLIR LA PRIÈRE RITUELLE
Dans notre religion, après la foi, l’adoration la plus précieuse
est la prière rituelle. La prière rituelle est le pilier de la religion.
Elle est la plus haute des adorations. C’est le deuxième pilier de
l’islam. En arabe, la prière rituelle est nommée «salāt». À l’origine,
salāt signifie invocation, clémence (miséricorde) et repentance.
Puisque ces trois significations se retrouvent toutes dans la prière
rituelle, elle est appelée salāt.
La chose la plus aimée d’Allah le Très-Haut et qui a été ordon-
née sans cesse est la prière rituelle cinq fois par jour. Le comman-
dement le plus important qu’Allah le Très-Haut a ordonné aux
musulmans après la foi est de faire la prière rituelle. Le premier
fard ordonné dans notre religion est aussi la prière rituelle. Au
Jour du Jugement dernier, après la foi, la première question por-
tera sur la prière rituelle. Celui qui rend le compte des cinq prières
rituelles par jour sera sauvé de tous les difficultés et examens et at-
teindra le salut éternel. Échapper du feu de l’Enfer et atteindre le
Paradis est lié à faire la prière rituelle correctement. Pour faire la
prière rituelle correctement, il faut d’abord faire l’ablution parfai-
tement et commencer à l’accomplir sans paresse. Il faut s’efforcer
à faire tous les gestes dans la prière rituelle de la meilleure façon.
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La prière rituelle est la bonne action qui rassemble en elle
toutes les adorations et qui rapproche le plus l’Homme d’Allah le
Très-Haut. Notre Cher Prophète, paix sur lui, a déclaré: «La prière
rituelle est le pilier de la religion. Une personne qui accomplit la
prière rituelle renforcera sa religion. Certes, celui qui ne l’accom-
plit pas détruirait sa religion.» Une personne qui a l’honneur d’ac-
complir la prière rituelle correctement sera préservée de faire des
choses honteuses, mauvaises. Dans le quarante-cinquième verset
de la sourate al-Ankabūt, il est déclaré par le sens interprétatif:
«En vérité, la prière rituelle accomplie correctement préserve
l’Homme de commettre des choses ignobles, blâmables et inter-
dites.»
Une prière qui n’éloigne pas l’homme du mal n’est pas une
prière correcte. C’est une prière dans l’apparence. Cela dit,
jusqu’au moment de faire celle qui est correcte, il ne faut pas s’ar-
rêter de faire celle qui est apparente. Les savants islamiques ont
dit: «Même si quelque chose ne peut pas être fait complètement, il
ne faut pas la rater complètement.» Allah le Très-Haut, avec Sa
miséricorde éternelle, peut accepter l’apparence comme véri-
dique. Il ne faut pas dire de ne pas faire la prière si c’est pour la
faire de la mauvaise manière. Il faut dire qu’au lieu d’accomplir la
prière de la mauvaise manière, fais-la correctement, il faut corriger
les défauts. Il faut bien comprendre cette nuance.
Il faut accomplir les prières en jamāʿa. Exécuter la prière en
jamāʿa est beaucoup plus récompensé que l’exécuter seul. Dans la
prière, tous les membres doivent faire preuve d’humilité et le cœur
doit avoir la crainte envers Allah le Très-Haut. C’est la prière ri-
tuelle seule qui sauvera l’Homme des difficultés, des calamités
dans le bas-monde et dans l’au-delà. Dans le début de la sourate
al-Muʾminūn, Allah le Très-Haut a déclaré par le sens interpréta-
tif: «Certes, les croyants sont sauvés. Ce sont ceux qui prient avec
humilité (khuchūʿ).»
La valeur de l’adoration faite dans un endroit où se trouve un
danger, une peur, est bien plus élevée. Lorsque l’ennemi attaque,
le fait que le soldat fasse une petite chose est bien précieux. C’est
pourquoi le fait que les jeunes fassent des adorations est encore
plus précieux. Car ils vont à l’encontre des mauvaises demandes de
leurs âmes instigatrices et la demande de ne pas faire d’adoration.
À l’époque de la jeunesse, il y a trois ennemis qui envahissent
l’Homme, qui ne veulent qu’il fasse d’adoration. Ces derniers sont
le diable, le nafs (l’âme instigatrice) et le mauvais ami. À la tête de
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tout le mal est le mauvais ami. Une personne jeune qui ne suit pas
les mauvaises demandes venant de ces derniers, s’il fait la prière,
s’il n’abandonne pas ses adorations, sera très précieuse. Elle ga-
gnera des récompenses bien plus élevées que les adorations faites
par une personne âgée. Il lui est octroyé beaucoup de récompenses
pour peu d’adoration.
– 46 –
Les États de Ceux Qui Accomplissent La Prière Rituelle
Histoire: La prière qui sauve de prison
Le gouverneur de Khorasan, Abdullah ibn Tāhir, était très
loyal. Ses gendarmes avaient attrapé quelques voleurs et en
avaient informé le gouverneur. Un des voleurs s’était échappé. Un
forgeron de Hirāt était parti à Nishapūra. Les gendarmes l’ont at-
trapé quelque temps plus tard, une nuit, en rentrant chez lui. Tous
ensembles, avec les voleurs, ils sont allés voir le gouverneur. Il a
dit: «Emprisonnez-les !» Le forgeron fit son ablution en prison et
pria. Il fit une invocation en levant ses mains et dit «Ô Seigneur !
Sauve-moi ! Toi Seul sais que je suis innocent. Toi Seul peux me
sortir de ce cachot. Ô Seigneur ! Délivre-moi !» Cette nuit-là, le
gouverneur s’est réveillé lorsque dans son rêve, quatre personnes
fortes sont venues et ont renversé son trône. Il s’est précipitam-
ment levé et fait son ablution et a fait deux rakʿas de prière puis il
s’est rendormi. À nouveau, il a vu les quatre personnes s’apprêtant
à détruire son trône et il s’est réveillé. Il comprit qu’il avait fait em-
prisonner un innocent. Ainsi, un poème dit:
Des milliers de canons et de fusils, ne peuvent faire,
Ce que les larmes font à l’aube,
Très souvent, l’invocation du croyant,
Met en poussière, les baïonnettes qui repoussent l’ennemi.
Ô Seigneur ! Toi Seul es le plus Grand ! Tu es si Grandiose que
lorsque les grands et les petits se trouvent en difficulté se tournent
uniquement vers Toi. Seul celui qui Te supplie pourra atteindre
son souhait.
Aussitôt dans la nuit, il appela le directeur de prison et de-
manda s’il y avait un détenu innocent. Le gardien de prison dit: «Je
ne peux pas le savoir. Mais il y en a un qui fait la prière et beau-
coup d’invocations en pleurant.» Sur ce, il fit amener le forgeron,
le questionna sur sa situation, puis en apprenant ce qui n’allait pas,
il s’excusa et demanda: «Pardonne-moi, s’il te plaît, et accepte ces
milliers de pièces d’argent comme un cadeau de ma part. Si tu dé-
sires quelque chose, viens à moi !» Le forgeron dit: «Je te pardonne
et j’accepte ton cadeau. Mais je ne peux venir à toi pour te deman-
der mon souhait.» Quand on lui demanda pourquoi, il a répondu:
«Serait-il approprié à un serviteur de présenter ses souhaits à
quelqu’un d’autre, délaissant son maître, qui a plusieurs fois ren-
versé le trône d’un sultan tel que toi, pour le bien d’une personne
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aussi pauvre que moi ? Par mes invocations faites après les prières
rituelles, Il m’a sauvé de nombreuses difficultés. Il a réalisé beau-
coup de mes souhaits. Comment pourrais-je me réfugier auprès
d’un autre ? Comment puis-je avoir recours à d’autres alors que
mon Seigneur a ouvert la porte de Son trésor de miséricorde sans
fin et a déployé Sa table de faveurs infinies à tout le monde ? Qui
a demandé et n’a pas été exaucé ? Tu ne peux recevoir si tu ne sais
pas demander. Si tu ne te présentes pas convenablement à Lui, tu
ne pourras pas atteindre Sa miséricorde.»
Poème:
Celui qui pose sa tête sur le seuil du culte une nuit;
La grâce de son ami lui ouvrira sûrement des milliers de portes.
Rābiʿa al-Adwiyya, la miséricorde d’Allah soit sur elle, l’une
des grandes bien-aimées (Awliyā), entendit un homme prier: «O
Allah! Ouvre-moi la porte de la miséricorde! Elle lui dit: «O igno-
rant! La porte de la miséricorde d’Allah le Très-Haut a-t-elle été
fermée jusqu’à présent, de sorte que tu souhaites qu’elle s’ouvre
maintenant?» [Bien que la source de la Miséricorde soit toujours
ouverte, ce sont les cœurs, les récepteurs qui ne sont pas toujours
ouverts. Nous devons prier pour qu’ils s’ouvrent!]
O mon Allah ! C’est Toi Seul qui sauves tout le monde de la dé-
tresse. Ne nous laisse pas en détresse dans ce monde et dans l’au-
delà! Certes, Tu es celui qui envoie tout aux nécessiteux! Envoie-
nous de bonnes choses utiles dans ce monde et dans l’au-delà! Ne
nous laisse pas dépendre de personne dans ce monde et dans l’au-
delà! Āmīn!
– 48 –
Histoire: L’eau dans la casserole
Abdullah ibn Chahīr, qu’Allah l’agrée, un des nobles compa-
gnons, a raconté: Je faisais la prière rituelle près du messager d’Al-
lah, paix sur lui. J’entendais des bruits venant de sa poitrine bénie
tel le bruit de l’eau qui bouillonne dans une marmite.
Quatrième chapitre
LES DIFFÉRENTES SORTES DE PRIÈRES
Les prières rituelles ordonnées aux musulmans se divisent en
trois parties; fard, wājib et nāfila, comme suit:
1. Les prières rituelles fards: Les fards des cinq prières par jour,
le fard de deux rakʿas de la prière du vendredi et la prière funéraire
(janāza), sont les prières fards, obligatoire. (La prière funéraire est
fard kifāya.)
2. Les prières rituelles wājibs: Ce sont la prière du witr, les
prières de deux fêtes, la prière promis et les prières surérogatoires
(nāfila) commencées mais non terminées. Il est wājib de rattraper
la prière du witr laissée en qadā (en rattrapage).
3. Les prières rituelles nāfilas: Les prières nāfila (suréroga-
toires) sont les prières comme les sunnas des cinq prières rituelles
quotidiennes, la prière de tarāwīh et les prières faites avec l’inten-
tion de gagner des récompenses comme le tahajjud, tahiyyatul-
masjid, ichrāq, duhā, awwābīn, istikhāra, tasbīh. C’est-à-dire que
ce n’est pas un devoir de les faire. Une personne qui n’a pas de rat-
trapage de fard et wājib, sera récompensée pour ses adorations
nāfila.
GHUSL
Pour que la prière rituelle soit correcte, il faut que l’ablution
(wudū) et l’ablution majeure (ghusl) soient correctes. Pour tout
homme et femme en état d’impureté et pour les femmes en fin de
menstruation (hayd) et lochies (nifās), il est obligatoire pour eux
de faire le ghusl vers la fin du temps de la prière et en prenant en
compte le temps d’accomplir cette prière. L’état d’impureté
(janāba) est causé par le rapport sexuel (jimāʿ) et par l’éjaculation
de sperme (ihtilām).
Notre Prophète, paix sur lui, déclare: «Une personne qui se
lève pour faire l’ablution majeure (ghusl) recevra autant de ré-
compenses que le nombre de poil [c’est-à-dire beaucoup] qu’elle a
sur elle et autant de péchés lui seront pardonnés. Son degré au Pa-
radis augmentera. La récompense qui lui sera donnée pour son
ghusl est mieux que toutes les choses qui se trouvent dans le
monde. Allah le Très-Haut dit aux anges: «Regardez Mon servi-
teur ! La nuit, il se lève sans paresse, en pensant à Mon comman-
dement, il fait son ghusl de la janāba (impureté majeure). Soyez
témoin que Je pardonne et excuse les péchés de Mon serviteur.»
Dans un autre noble hadith, il est déclaré: «Lorsque vous êtes
souillé, faites vite la grande ablution! Car les anges de Kirām al-
Kātibūn sont blessés par une personne qui reste en état d’impureté
(janāba).» Imām al-Ghazālī, qu’Allah le Très-Haut l’agrée, a dé-
claré: «Une personne, dans mon rêve, m’a dit: “Je suis resté en état
de janāba un moment donné. Maintenant, ils m’ont vêtu d’une
chemise de feu. Je suis encore dans le feu.”» Dans un autre noble
hadith, il est déclaré: «Les anges de la miséricorde ne rentrent pas
dans une maison où se trouvent une image, un chien et une per-
sonne en état d’impureté majeure.»
Tous ceux qui pratiquant ou pas la prière rituelle, s’ils passent
le temps d’une prière rituelle en état d’impureté majeure, seront
sévèrement châtiés. S’il n’est pas possible de se laver avec de l’eau,
il faut faire le tayammum. Les personnes impures (janāba) ne peu-
vent pas faire les choses suivantes: 1. Elles ne peuvent faire aucune
prière. 2. Elles ne peuvent toucher ni le noble Coran, ni ses versets.
3. Elles ne peuvent pas faire la circumambulation autour de la
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Kaʿba. 4. Elles ne peuvent pas entrer dans les mosquées et les mas-
jids.
Les Fards du Ghusl
Selon l’école hanafite, il y a trois fards de l’ablution majeure:
1. Laver l’intérieur de la bouche. Le ghusl ne sera pas accepté
tant qu’il restera une zone aussi large que la pointe d’une épingle
non mouillée dans la bouche ou si les dents ou les cavités dentaires
ne sont pas mouillées.
2. Laver les narines. Le ghusl ne sera pas accepté tant que l’eau
ne pénétrera pas sous le mucus séché des narines ou sous les restes
de morceaux de pain mâchés dans la bouche. Selon l’école hanba-
lite, laver toute la bouche et les narines est fard pour l’ablution et
le ghusl. Dans l’école chāfiʿīte, l’intention est fard pour le ghusl.
3. Laver toutes les parties du corps. Il est fard de laver le creux
du nombril, la moustache, les sourcils et la barbe, ainsi que la peau
qui est en dessous et les cheveux. S’il y a quelque chose d’imper-
méable sur les ongles, les lèvres, les paupières ou sur toute autre
partie du corps [s’il y a du vernis sur les ongles], le ghusl ne sera
pas considéré comme fait.
Tout est remis entres les mains de l’homme, mais appartient au Créateur.
Rien ne peut se mouvoir, sans l’Ordre du Seigneur.
TAYAMMUM
Tayammum signifie se purifier en utilisant de la terre. Si on ne
trouve pas d’eau ou s’il n’est pas possible d’utiliser l’eau disponible
pour faire l’ablution (wudū) ou le ghusl, il faut faire le tayammum
avec des choses issues de la terre comme de la terre propre, du sa-
ble, du calcaire et de la pierre. Selon l’école hanafite, il est permis
de faire tayammum avant l’heure de la prière rituelle, mais selon
les trois autres écoles, il n’est pas permis.
Le tayammum est une facilité pour effectuer l’ablution et le
ghusl. Dans notre religion, faire l’ablution sèche avec la terre est
comme se purifier en utilisant de l’eau. Notre religion déclare clai-
rement que de nombreuses impuretés peuvent être nettoyées avec
de la terre.
Les cas principaux exigeant le tayammum sont les suivants:
1. Ne pas pouvoir trouver de l’eau propre pour l’ablution et le
ghusl: «Il est toujours obligatoire de chercher de l’eau en ville.»
2. Avoir une maladie qui empêche d’utiliser de l’eau, ou si en
utilisant l’eau, on risque de mourir de froid ou de tomber malade.
3. La présence d’ennemis ou d’animaux féroces ou venimeux
près de l’eau.
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4. Être en prison et être privé d’eau.
5. Être menacé de mort.
6. Être voyageur et posséder juste assez d’eau pour boire.
7. Impossibilité de puiser dans l’eau du puits.
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Comment Faire Le Tayammum?
1. Tout d’abord, il faut avoir l’intention de se purifier des impu-
retés (janāba) ou de faire l’ablution.
Pour accomplir la prière rituelle avec le tayammum, il ne suffit
pas d’avoir l’intention seulement pour le tayammum. Il faut aussi
avoir l’intention de faire quelque chose d’autre qui soit une adora-
tion, par exemple, avoir l’intention de faire le tayammum afin
d’accomplir la prière funéraire, de faire sajdat at-tilāwa, ou bien
pour le remplacement d’une ablution ou d’un ghusl.
En ayant l’intention du tayammum, il n’est pas nécessaire de
faire la distinction entre l’ablution (wudū) et le ghusl. On se purifie
aussi de la janāba par le tayammum fait avec l’intention de l’ablu-
tion. On peut accomplir la prière rituelle, avec le tayammum dont
on a formulé l’intention de se purifier de la janāba. Il n’est pas né-
cessaire de refaire un deuxième tayammum pour l’ablution.
2. Une fois les deux manches remontées au-dessus des coudes,
on frotte les paumes des deux mains sur de la terre propre, une
pierre ou sur un mur enduit d’argile ou de la chaux, puis en tou-
chant le visage au moins avec trois doigts, on essuie une fois le vi-
sage avec les deux paumes. Le tayammum ne sera pas accepté si
un endroit aussi grand que la taille d’une tête d’épingle du visage
n’est pas essuyé avec les mains.
Pour faire un essuyage parfait du visage, les paumes des mains
doivent être ouvertes et les quatre doigts de chaque main doivent
être collés les uns contre les autres et le bout des deux doigts ma-
jeurs doivent se toucher, ensuite, on place les paumes sur le haut
du front, à la limite de la racine des cheveux et l’on descend lente-
ment, vers le menton. Les doigts en position horizontale viennent
masser soigneusement le front, les paupières, le nez et les narines,
les lèvres et la partie faciale du menton. Tout en faisant, les
paumes massent les joues.
3. Après avoir frotté les paumes sur la terre une seconde fois et
en frappant les pouces l’un contre l’autre, pour ôter le surplus de
poussière et de terre, ensuite avec la paume des quatre doigts de la
main gauche, on commence d’abord à frotter la face interne du
bras droit, en partant du bout des doigts vers le coude, puis avec la
paume gauche, frottez sur la face interne du bras droit, en partant
du coude vers la paume tout en passant la partie interne du pouce
gauche sur la partie externe du pouce droit. Il est nécessaire de re-
tirer la bague. Ensuite, frottez également de cette manière la main
– 78 –
droite sur le bras gauche. Les paumes doivent être frottées sur le
sol. La poussière et la terre ne doivent pas être laissées sur les
mains.
Le tayammum est le même pour l’ablution (wudū) et pour le
ghusl.
2. TAHĀRA DE LA NAJĀSA
(Nettoyer la Souillure)
C’est la non-présence de souillures, de saletés sur le corps, sur
les vêtements et à l’endroit où la prière rituelle sera accomplie. Le
voile, le couvre-chef, le turban, le khuff, nalin (sorte de chaussure)
font partie des vêtements. La partie pendante de l’écharpe enrou-
lée autour du cou est considérée comme un vêtement, car elle
bouge en même temps que celui qui fait la prière rituelle et si elle
n’est pas propre, la prière rituelle ne sera pas acceptée. Si à l’en-
droit du tapis où l’on met les pieds et où l’on se prosterne est pro-
– 80 –
pre et s’il y a de la souillure dans un autre endroit, la prière rituelle
sera quand même acceptée. Car le tapis n’appartient pas au corps
comme l’écharpe. Mais la prière rituelle de celui qui porte une
bouteille fermée remplie d’urine ne sera pas autorisée. Car la bou-
teille n’est pas l’endroit d’où provient l’urine. [De là, on comprend
qu’il n’est pas autorisé de faire la prière rituelle lorsqu’on a dans la
poche une bouteille fermée d’eau de Cologne, de white-spirit, de
teinture d’iode ou que l’on porte sur soi dans une boîte fermée un
mouchoir avec du sang ou un morceau de tissu souillé.] Il faut que
l’endroit où l’on pose les deux pieds et où l’on se prosterne soit
propre. La prière rituelle faite sur un tissu, sur du verre, du plas-
tique couvrant la souillure sera acceptée. Ce n’est pas nuisible si le
pan de la robe touche la souillure sèche, lors de la prosternation.
S’il n’y a pas de saleté (najāsa) majeure de la «quantité d’un di-
rham» ou plus sur la peau, les vêtements et à l’endroit où la prière
rituelle est accomplie, la prière sera acceptée, mais s’il y en a au-
tant que la quantité d’un dirham, cela est fortement déconseillé
(makrūh tahrīmī) et il sera nécessaire (wājib) de le nettoyer. Si
c’est plus d’un dirham, il sera obligatoire de nettoyer. Si la souil-
lure est moindre, il sera sunna de nettoyer. Il est obligatoire de la-
ver la moindre goutte de vin. Selon Imāmayn [Imām Abū Yūsuf et
Imām Muhammad] et les trois autres écoles juridiques, il est obli-
gatoire de laver même la moindre trace de toutes les saletés ma-
jeures. La taille ou la quantité de la souillure solide prise en
compte sont celles qui est présentes au moment de prier et non
lorsqu’il a été souillé.
La quantité d’un dirham, de souillure solide est d’un mithqāl,
soit quatre grammes et quatre-vingts centigrammes. Dans les
souillures liquides, cela équivaut à une surface aussi grande que la
surface de l’eau dans la paume de la main ouverte. Quand une sa-
leté solide, moins d’un mithqāl se répand sur une surface plus
grande que la paume de la main, sur les vêtements, cela n’est pas
un obstacle à la prière rituelle.
Il y a deux sortes de saletés (najāsa):
1. Najāsa Majeure: Désigne toutes les choses qui nécessitent
une ablution ou un ghusl quand elles émanent du corps humain,
ainsi que la chair des animaux non comestibles (excepté la chauve-
souris) et de leurs petits, leurs peaux dépouillées sans être tannées
(mais non bronzées), leurs viandes, leurs excréments et leurs
urines, le sang humain et de celui de tous les animaux ; le vin, la
charogne, la viande de porc, la fiente de volailles et les crottes
– 81 –
d’animaux domestiques, des moutons des chèvres, tous sont consi-
dérés comme souillures majeures (ghalīz).
2. Najāsa Mineure: Si une des souillures superficielles entache
un membre ou une partie du vêtement, cette partie ou un quart du
membre souillé n’est pas un obstacle à la prière rituelle. L’urine
des quadrupèdes comestibles et les déjections des oiseaux dont la
chair n’est pas comestible sont une souillure mineure. La fiente de
pigeons, de moineaux et d’autres oiseaux comestibles sont pro-
pres.
Le raki et le spiritueux qui sont obtenus par la distillation du
vin sont une souillure majeure, leur consommation est interdite
comme le vin. Avant d’accomplir la prière rituelle, il faut nettoyer
la peau et les vêtements des taches de sang, des spiritueux et des
boissons alcoolisées. Ils ne deviennent pas propres lorsqu’ils s’éva-
porent. Les bouteilles ou les récipients similaires contenant de tels
produits doivent être ôtés des poches.
La saleté peut être nettoyée avec tout type d’eau propre, avec
l’eau utilisée pour l’ablution (wudū) et le ghusl ou des liquides tels
que le vinaigre ou l’eau de rose. L’eau utilisée pour une ablution
ou un ghusl est appelée «eau mustaʿmal». Elle est propre. Mais, ce
n’est pas une eau qui purifie des hadath (état d’impureté mineure
ou majeure). La najāsa peut être nettoyée avec. Mais on ne peut
pas faire l’ablution et le ghusl avec.
Istinjā: C’est se laver et se nettoyer les parties intimes, après
avoir uriné et déféqué. L’istinjā est sunna muʾakkada. C’est-à-dire,
après avoir fait ses besoins, il est sunna pour un homme ou une
femme de de se laver et de se nettoyer devant ou derrière avec une
pierre ou de l’eau afin de ne laisser ni urine, ni excréments. Mais,
dans le cas où l’istinjā avec de l’eau serait impossible sans décou-
vrir ses parties intimes à côté d’une autre personne, on abandonne
l’istinjā avec de l’eau même s’il reste une grande quantité de saleté.
On ne découvre pas ses parties intimes. On effectue la prière ri-
tuelle dans cet état. Si on se découvre, on deviendra pécheur
(fāsiq). On aura commis un péché. Quand on trouve un endroit
isolé, on fait l’istinjā avec de l’eau et on refait la prière rituelle.
Car si l’accomplissement d’un commandement nécessite de
commettre un harām, pour ne pas commettre le harām, ce com-
mandement doit être abandonné [ou retardé], il ne sera pas effec-
tué.
Il est fortement déconseillé (makrūh) de faire un l’istinjā avec
un os, de la nourriture, du fumier, une brique, un morceau de pot
– 82 –
de terre ou de verre, du charbon, du fourrage pour animaux, le
bien d’autrui, des objets de valeur comme la soie, des objets que
l’on a jetés des mosquées, de l’eau de zamzam, des feuilles ou du
papier. Même une feuille de papier vierge doit être respectée. Il est
permis de faire l’istinjā avec du papier ou des journaux qui ne
contiennent pas des noms illustres ou des écritures sur la religion.
Mais on ne doit pas faire d’istinjā avec aucun papier contenant des
lettres islamiques. Il est déconseillé (makrūh) d’uriner ou de défé-
quer, debout ou nu, en se tournant vers la qibla, sans aucune ex-
cuse. Le ghusl n’est pas autorisé dans un endroit où l’urine s’accu-
mule. Cependant, il est permis, si l’urine ne s’accumule pas et
s’écoule. L’eau utilisée pour l’istinjā devient sale. Il ne faut pas
l’éclabousser sur les vêtements. C’est pourquoi, lors de l’istinjā, il
faut se découvrir les parties intimes et se laver dans un endroit
isolé. L’istinjā ne se fait pas debout devant le lavabo, en mettant
simplement la main dans son slip, en se frottant l’organe avec de
l’eau. Lorsqu’une goutte d’urine se mêle à l’eau, l’eau dans la
paume et le vêtement sur lequel elles s’égouttent devient aussi
sale. Si l’endroit où tombe cette eau est plus grand que la paume
de la main, la prière rituelle ne sera pas acceptée.
Istibrā: Il est nécessaire (wājib) pour les hommes de faire l’is-
tibrā, autrement dit évacuer en marchant, en toussant ou en s’al-
longeant sur le côté gauche, les résidus de goutte restants dans
l’urètre. L’ablution ne doit pas être faite jusqu’à ce que l’on soit sûr
qu’il ne reste plus de gouttes d’urine. Si une goutte suinte, l’abluti-
on s’annule automatiquement et le vêtement sera souillé. S’il suin-
te moins que la taille de la paume dans le sous-vêtement, la prière
rituelle effectuée avec la nouvelle ablution qu’il a faite, sera
makrūh. Si les suintements sont plus importants, la prière rituelle
ne sera pas acceptée. Ceux qui ont des difficultés avec l’istibrā doi-
vent placer une mèche en coton cellulosique de la taille d’une pa-
ille dans le canal urinaire. Le coton va ainsi absorber l’urine qui
goutte, suinte. Seulement, le bout du coton ne doit pas dépasser à
l’extérieur.
– 83 –
3. SATR AL-AWRA
(La partie intime et se couvrir chez les femmes)
Les parties du corps d’une personne qui lui sont harām de dé-
couvrir, de montrer aux autres et d’être vu par les autres, sont ap-
pelées «parties intimes». Les parties intimes d’un homme se si-
tuent entre son nombril et en dessous des genoux. Les genoux sont
considérés comme awra. La prière rituelle faite avec ces parties dé-
couvertes n’est pas acceptée. Lors de l’exécution de la prière ri-
tuelle, il est sunna pour les hommes de couvrir leurs autres parties
(bras, tête, de porter des chaussettes). Il est makrūh pour eux d’ef-
fectuer la prière rituelle avec ces parties découvertes.
Selon les quatre écoles juridiques, le corps des femmes, à l’ex-
ception de leurs paumes et de leurs visages, y compris les parties
extérieures de leurs mains ainsi que leurs cheveux et leurs pieds
sont les parties intimes (awra). Pour cette raison que les femmes
sont appelées «awra» aussi. Il leur est obligatoire de couvrir ces
parties. Si un quart des membres reste découvert pendant un rukn,
la prière rituelle sera annulée. Si une partie plus petite reste décou-
verte, elle ne sera pas annulée. Sa prière rituelle sera makrūh. Un
tissu fin qui permet de voir la forme ou la couleur d’un membre est
considéré comme inexistant.
Il est obligatoire pour les femmes en dehors de la prière ri-
tuelle, lorsqu’elles sont seules, de couvrir la partie située entre le
nombril et les genoux, nécessaire (wājib) de couvrir leur dos et
leur ventre, conseillé (adab) de couvrir les autres parties.
Le Messager d’Allah, paix sur lui, déclare: «Les yeux de la per-
sonne qui regarde une femme qui lui est harām avec luxure seront
remplis de feu, elle sera envoyée en Enfer. Les bras de celui qui
serre la main d’une femme qui lui est harām seront noués par la
nuque, il sera emmené en Enfer. Ceux qui parlent inutilement et
avec luxure avec une femme qui lui est harām, resteront en Enfer
mille ans pour chaque mot.»
Alors que dans un autre noble hadith, il est déclaré: «Regarder
avec désir la voisine et les femmes de ses amis est un péché dix fois
plus grave que de regarder les femmes qui lui sont harām. Regar-
der les femmes mariées est un péché mille fois plus grand que de
regarder les filles. Les péchés de fornication sont de même.»
Le Messager d’Allah, paix sur lui, a déclaré: «Ô Alī ! Ne décou-
vre pas ta cuisse et ne regarde pas les parties de la cuisse d’aucune
– 84 –
personne, qu’elle soit morte ou vivante!»
Dans un autre noble hadith, il est déclaré: «Ne découvrez pas
vos parties intimes. Car il y a des personnes qui ne vous quittent
jamais et sont pudiques et respectueuses envers eux» [ce sont les
anges Hafaza].
Encore, dans les nobles hadiths, il est déclaré: «Couvre tes par-
ties intimes. Ne les montre à personne d’autres qu’à ta femme et ta
jāriya. Même lorsque vous êtes seuls, soyez pudique envers Allah
le Très-Haut !»
«Qu’Allah maudisse les hommes qui se font ressembler aux
femmes et les femmes qui se font ressembler aux hommes !»
«Un individu qui voit une belle fille, s’il détourne aussitôt son
regard d’elle, Allah le Très-Haut lui octroiera une récompense
d’une nouvelle adoration, dont il percevra immédiatement le
goût»
«Qu’Allah maudisse celui qui découvre ses parties intimes et
celui qui regarde les parties intimes d’un autre !»
«Celui qui se fait ressembler à un peuple sera des leurs.» Pour
conclure, une personne qui, par son éthique, son comportement ou
son style vestimentaire imite les autres, deviendra l’un d’entre eux.
Ceux qui suivent la mode et les mœurs des mécréants, qui qualifi-
ent de beaux-arts les harāms et qui qualifient d’artistes et de prog-
ressistes les personnes qui commettent des harāms, devraient mé-
diter sur ces nobles hadiths et avoir peur et se réveiller.
Il est harām pour les hommes de regarder les parties intimes
des autres hommes et pour les femmes de regarder celles des aut-
res femmes. Par conséquent, tout comme il est harām pour les
hommes de regarder les parties intimes des femmes et pour les
femmes de regarder les parties intimes des hommes, il est aussi
harām pour les hommes de regarder les parties intimes des hom-
mes et pour les femmes de regarder les parties intimes des femmes.
Les parties intimes d’un homme pour les autres hommes et d’une
femme pour d’autres femmes sont la zone qui se situe entre les ge-
noux et le nombril. Les parties intimes de la femme pour l’homme
sont tout son corps, mise à part ses mains et son visage. Il est
harām de regarder même sans désir les parties intimes d’une fem-
me qui ne lui est pas halāl.
Un malade qui est allongé nu, sous une couverture, s’il accom-
plit sa prière rituelle par les mimiques (des petits mouvements)
alors que sa tête est sous la couverture, c’est comme s’il avait fait
– 85 –
la prière tout nu. S’il sort la tête de la couverture et qu’il accomplit
sa prière rituelle, il aura prié en étant couvert de sa couverture, ce
qui est autorisé.
Un homme, s’il est sûr de n’éprouver aucun désir, peut regar-
der la tête, le visage, la gorge, les bras, les pieds, le bas des genoux,
des dix-huit femmes proches «mahram» qui lui sont éternellement
harām d’épouser. Cette personne ne peut pas regarder leurs seins,
leurs aisselles, leurs cuisses, leurs genoux et leurs dos.
Pour une femme, les fils des oncles paternels et maternels et
des tantes paternelles et maternelles sont comme un homme qui
lui est harām. Le beau-frère et le frère du mari aussi sont des
hommes harāms. Il lui est interdit de leur parler, de blaguer et de
rester seule dans la même pièce. Pour les hommes, il est interdit de
parler avec les filles des oncles paternels et maternels et des tantes
paternelles et maternelles, et la sœur de sa femme et sa belle-sœur.
Un homme ne peut se marier jusqu’à la mort avec les dix-huit
femmes mahram. Il peut leur parler. Il peut rester seul avec elles
dans la même pièce. La femme non plus ne peut se marier avec les
dix-huit hommes. Ces dix-huit hommes et femmes sont les sui-
vants:
Liens de parenté
Hommes:
1. Le père.
2. Les pères de son père et de sa mère
3. Le fils et les fils de son fils et de sa fille
4. Le frère
5. Le fils de son frère
6. Le fils de sa sœur
7. L’oncle paternel et l’oncle maternel
Femmes:
1. La mère
2. Les mères des mère et père
3. La fille et les filles de son fils et de sa fille
4. La sœur
5. Les filles de sa sœur
6. Les filles de son frère
7. La tante paternelle et la tante maternelle
– 86 –
Liens de parenté par lait (allaitement)
Hommes:
8. Le père de lait
9. Les pères et mères du père de lait
10. Le fils de lait, les fils du fils de lait et les fils de la fille de lait
11. Le frère de lait
12. Les fils de la sœur de lait
13. Les fils du frère de lait
14. Les oncles paternels et maternels de lait
Femmes:
8. La mère de lait
9. La maman de la mère de lait et du père de lait
10. La fille de lait, les filles de la fille de lait et du fils de lait
11. La sœur de lait
12. Les filles de la sœur de lait
13. Les filles du frère de lait
14. Les tantes maternelles et paternelles de lait
Femmes:
15. La mère du conjoint
16. La fille du conjoint
17. La nouvelle femme du père
18. La bru (épouse du fils)
Les hommes et les femmes qui sortent dans la rue alors que
leurs parties intimes sont dévoilées ou qui regardent les parties in-
times des autres vont brûler dans le feu ardent de l’Enfer.
– 87 –
4. ISTIQBĀL AL-QIBLA
(Se tourner vers la qibla)
Istiqbāl al-Qibla signifie effectuer la prière rituelle vers la
Kaʿba. La direction vers le bâtiment de la Kaʿba, qui se trouve dans
la ville de la Mecque, s’appelle «la qibla». Auparavant, la qibla
était Jérusalem. Dix-sept mois après l’Hégire, un mardi, au milieu
du mois de Chaʿbān, il a été ordonné aux musulmans de se tourner
vers la Kaʿba.
La qibla, ce n’est pas le bâtiment de la Kaʿba ; c’est son terrain.
C’est-à-dire que la qibla, c’est l’espace qui va de la Terre jusqu’à
l’Arche. Pour cette raison, une personne qui se trouve dans un
puits [sous la mer], au sommet d’une haute montagne [ou dans un
avion], peut effectuer sa prière dans cette direction. La prière ri-
tuelle sera acceptée si la Kaʿba se trouve dans le champ visuel bi-
noculaire.
Mais au cas où on ne peut pas exécuter ses prières rituelles
[même en unissant deux d’entre elles selon l’école malikite et
chāfiʿīte], par exemple: 1. pour cause de maladie, 2. s’il y a un
risque de se faire voler son bien, 3 . Le danger d’animaux féroces,
4 . Le risque d’être repéré par son ennemi, 5 . Le risque, une fois
descendu de sa monture, de ne plus pouvoir y remonter seul, sans
aide; dans toutes ces situations, on effectue la prière dans la direc-
tion où l’on est capable de se tourner. Il est indispensable de se
tourner vers la qibla pour effectuer une prière rituelle sur un ba-
teau, dans un train ou un avion.
ADHAN ET IQĀMA
Adhan veut dire annoncer à tout le monde. C’est une sunna
muʾakkada pour les hommes de réciter l’adhan pour les cinq priè-
res rituelles et les prières en rattrapage et pour la prière du vendre-
di face à l’imām. Il est makrūh pour les femmes de réciter l’adhan
et l’iqāma. L’adhan se récite en hauteur pour annoncer le temps
des prières. En récitant l’adhan, il est mustahabb de lever les deux
mains et de poser l’index dans chaque trou d’oreilles. Réciter
l’iqāma est plus méritoire que l’adhan. L’adhan et l’iqāma se réci-
tent face à la qibla. En les récitant, il ne faut pas parler, il ne faut
pas répondre au salut.
– 92 –
Explication (Peut-on réciter l’adhan avec un haut-par-leur?):
Les haut-parleurs installés aux minarets sont devenus une
source de paresse pour le muezzin. Cela a suscité la récitation du
adhan en étant assis dans des chambres sombres et de façon non
conforme à la sunna. Les minarets, qui sont nos ornements spiri-
tuels, qui se dressent vers les cieux depuis des siècles, ont été trans-
formés en de vulgaires poteaux de haut-parleurs à cause de ce
mauvais bidʿa (hérésie). Les savants islamiques ont toujours bien
accueilli les découvertes scientifiques, par exemple ils ont soutenu
la construction de l’imprimerie et ont suscité la diffusion de la
science en imprimant des livres utiles. La diffusion de choses utiles
par la radio et les haut-parleurs est sans doute une découverte ap-
préciable et profitable à l’islam. Mais en privant les musulmans du
son doux de l’adhan, les adorations avec le son strident du haut-
parleur deviennent néfastes. L’installation de haut-parleurs dans
les mosquées est un gaspillage inutile. Lorsqu’il n’y avait pas cet
appareil qui crie comme le son d’une cloche d’église, qui a rem-
placé la voix des croyants bien-aimés, qui faisait de l’effet aux
cœurs pleins de foi, même les étrangers s’enthousiasmaient en
écoutant les adhans récités dans les minarets et les sons de takbīr
dans les mosquées. Les fidèles qui remplissaient les mosquées en
entendant les adhans dans chaque quartier faisaient la prière avec
humilité (khuchūʿ) comme à l’époque des compagnons. Cet effet
divin du adhan qui motivait les croyants disparaît avec les sons mé-
talliques du haut-parleur.
Le Messager d’Allah, paix sur lui, a déclaré dans un noble ha-
dith: «Quiconque, lorsqu’il entend l’adhan, répète doucement, en
même temps que le muezzin, il lui sera octroyé mille récompenses,
mille péchés lui seront détruits.»
Il est sunna qu’une personne qui entend l’adhan répète douce-
ment ce qu’elle entend, même si elle lit le noble Coran. Quand elle
entend les expressions «Hayya alā...», elle ne les répète pas, mais
elle dira «Lā hawla wa lā quwwata illā billāh». Après l’adhan, il fa-
ut réciter la salawāt. Ensuite, on récite l’invocation de l’adhan.
Quand «Achhadu anna Muhammadan Rasūlullāh» est dit une
deuxième fois, il est mustahabb de frotter les ongles des deux pou-
ces sur ses deux yeux, après les avoir embrassés. Cela ne se fait pas,
pour l’iqāma.
– 93 –
La Récitation de l’Adhan
Allāhu akbar…………………………………………………4 fois
Achhadu an lā ilāha illallāh ………………………………...2 fois
Achhadu anna Muhammadan Rasūlullāh…………………2 fois
Hayya alas-salāh……………………………………………..2 fois
Hayya alal-falāh…….….….…………………………………2 fois
Allāhu akbar ……………………………………………...…2 fois
Lā ilāha illallāh………………………………………………1 fois
Seulement pour l’adhan de la prière de l’aube, après «Hayya
alal-falāh», il faut ajouter «As-salātu khayrun minan-nawm» deux
fois.
Quant à l’iqāma, il faut ajouter «Qad qāmatis-salātu» deux fois
après «Hayya alal-falāh».
6. L’INTENTION (NIYYA)
Il faut avoir l’intention en récitant le Takbīr du commence-
ment. Avoir l’intention pour la prière veut dire qu’il faut se rappe-
ler intérieurement le nom, le temps, la qibla et le fait de suivre
l’imam.
L’intention, après le Takbīr du commencement, n’est pas vala-
ble et cette prière ne sera pas acceptée. En ayant l’intention pour
les fards et les wājibs, il faut préciser quel fard et quel wājib. L’in-
tention n’est pas nécessaire pour le nombre de rakʿa. Pour les
prières sunna, il suffit d’avoir l’intention pour «la prière». Pour la
prière funéraire, il faut avoir cette intention: «Accomplir la prière
pour Allah, l’invocation pour le défunt.»
Il n’est pas exigé de l’imam d’avoir l’intention à être imam aux
hommes. Si l’imam n’avait pas l’intention suivante: «Je suis imam
des fidèles présents», il n’atteindrait pas la récompense de prière
en groupe. S’il a l’intention d’être imam, il aura la récompense.
L’imam doit avoir l’intention pour les femmes comme suit: «J’ai
l’intention d’être imam aux femmes.»
– 95 –
Pour l’accomplissement des adorations, l’intention uniquement
orale n’est pas valable. Si l’intention n’a pas lieu dans le cœur, les
adorations ne seront pas acceptées.
7. TAKBĪRAT AT-TAHRĪMA
Cela consiste à dire «Allāhu akbar» en commençant la prière,
ce qui est fard. Cela ne peut pas se faire par une autre parole. Cer-
tains savants ont dit que le takbīr tahrīma fait partie des rukns de
la prière. Selon eux, il y a six conditions et six rukns de la prière.
– 97 –
4. Sajda (prosternation): Au sajda, les doigts des mains doivent
être collés, vers la qibla, au niveau des oreilles, la tête doit être en-
tre les deux mains. Il est fard de poser le front sur un endroit pro-
pre, c’est-à-dire sur une pierre, sur la terre, sur du bois, sur un ta-
pis, et il a été dit que c’est wājib de poser le nez. Il n’est pas auto-
risé de poser uniquement le nez, sans excuses. Il est makrūh de po-
ser seulement le front.
Il est fard ou wājib de poser par terre les deux pieds ou au
moins un orteil de chacun des pieds. C’est-à-dire que si les deux
pieds ne sont pas posés par terre, la prière ne sera pas acceptée ou
sera makrūh.
En prosternation, il est sunna de plier les doigts de pieds en di-
rigeant les bouts vers la qibla.
Les hommes doivent garder leurs bras et leurs cuisses éloignés
de leur abdomen. Il est sunna de poser les mains et les genoux au
sol. Au qiyām, il est sunna de garder les talons écartés l’un de l’au-
tre, d’une largeur de quatre doigts et de les rapprocher au rukūʿ
lorsqu’on se relève du rukūʿ (qawma) et au sajda.
En s’abaissant pour la prosternation, il est makrūh de tirer le
bas du pantalon vers le haut et il est aussi makrūh de les remonter
et de les retrousser avant de commencer la prière. Il est makrūh de
faire la prière avec les bras, les jambes, les jupes retroussés, pliés
et courts. Il est makrūh de faire la prière avec la tête nue, sans tenir
compte de l’importance de prier la tête couverte ou par fainéan-
tise. C’est de la mécréance de ne pas accorder d’importance à la
prière. Il est makrūh de faire la prière avec un vêtement sale et un
vêtement de travail.
5. Qaʿda Akhīra (deniere position assise): Il est fard de s’asseoir
le temps de réciter Attahiyyātu au dernier rakʿa. En s’asseyant, il
ne faut pas faire de signe avec les doigts. Les hommes s’asseyent
sur le pied gauche posé à plat sur le sol, les orteils pointant vers la
droite. Le pied droit doit être vertical, les orteils courbés au sol,
pointant vers la qibla. Il est sunna de s’asseoir de cette manière.
Les femmes s’asseyent les fesses par terre. Leurs cuisses doi-
vent être proches les unes des autres. Leurs pieds droits doivent
sortir du côté droit. Leur pied gauche reste en dessous, les orteils
pointant vers la droite.
– 98 –
COMMENT FAIRE LA PRIÈRE RITUELLE?
La Prière de l’Homme Qui Prie Seul
Par exemple, «la sunna de la prière rituelle de l’aube» s’effec-
tue ainsi:
1. D’abord, il faut se tourner vers la qibla. Maintenir les pieds
écartés parallèlement l’un de l’autre, d’une largeur de quatre
doigts. On touche avec l’extrémité des pouces le lobe des oreilles,
les paumes tournées vers la qibla. Après avoir formulé l’intention
intérieurement: «J’ai l’intention d’effectuer, pour Allah, la sunna
de la prière de l’aube d’aujourd’hui, je me tourne vers la qibla», on
noue la main droite sur la main gauche sous le nombril, en disant
«Allāhu akbar».
2. Garder les yeux fixés sur l’endroit où l’on va se prosterner et:
a) Réciter Subhānaka. b) Après avoir récité Aʿūdhu Basmala,
réciter Fātiha. c) Après Fātiha, sans dire la Basmala, réciter une
autre sourate (par exemple le Alamtara kayfa).[1]
3. Après la sourate, s’incliner au rukūʿ en disant «Allāhu ak-
bar». Poser la paume des mains sur les genoux, tenir le dos droit et
réciter trois fois «Subhāna rabbiyal-azīm» sans cesser de regarder
les pieds. Il est possible de le réciter cinq ou sept fois.
4. Lorsque l’on se redresse en disant «Samiʿallāhu liman hami-
dah», il ne faut pas tirer le pantalon et les yeux ne doivent pas se
détacher de l’endroit de la prosternation. Une fois le dos redressé,
réciter «Rabbanā lakal-hamd». [On nomme aussi qawma la posi-
tion droite après le redressement.]
5. Sans trop attendre debout, il faut se prosterner en disant
«Allāhu akbar». En allant au sajda, il faut d’abord poser à terre: a)
le genou droit puis le genou gauche, la main droite puis la main
gauche, le nez et ensuite le front. b) il faut plier les orteils en direc-
tion de la qibla. c) placer la tête entre les deux mains. d) les doigts
des mains fermés. e) mettre à plat les paumes des mains au sol. Il
ne faut pas coller les coudes par terre. f) Dans cette position, il faut
dire au moins trois fois «Subhāna rabbiyal-aʿlā». Ensuite:
6. Poser votre pied gauche à plat au sol, en disant Allāhu akbar.
Les orteils du pied droit pliés en pointant vers la qibla et s’asseoir
sur les cuisses. Placer les paumes des mains sur les genoux et lais-
ser les doigts naturellement.
[1] Selon l’école chāfiʿīte, il faut lire la Basmala entre Fātiha et une autre sourate.
– 99 –
7. Sans rester très longtemps sur les cuisses, se prosterner à
nouveau en disant «Allāhu akbar». [Rester assis entre les deux saj-
das, s’appelle jalsa.]
8. Au sajda, après avoir dit encore au moins trois fois «Subhāna
rabbiyal-aʿlā», se lever en disant «Allāhu akbar». En se relevant, il
ne faut pas s’appuyer au sol avec les mains et ne pas bouger les
pieds. En se relevant du sajda, il faut d’abord lever le front, puis le
nez, ensuite la main gauche puis la main droite, ensuite le genou
gauche et enfin le genou droit.
9. Debout, après la Basmala, réciter la Fātiha puis une autre
sourate, ensuite s’incliner en disant «Allāhu akbar».
10. Le deuxième rakʿa se complète comme indiqué au premier
rakʿa. Seulement, après les deux sajdas, il faut dire «Allāhu akbar»
puis ne pas se lever, mais rester assis sur les cuisses et:
a) Après avoir récité les invocations «Attahiyyātu»,
«Allāhumma salli», «Allāhumma bārik» et «Rabbanā ātinā», il
faut faire le salām en disant, d’abord à droite, «Assalāmu alaykum
wa-rahmatullāh», puis à gauche, «Assalāmu alaykum wa-rahma-
tullāh».
b) Après le salām, il faut dire «Allāhumma antas-salām wa-
minkas-salām tabārakta yā dhal-jalāli wal-ikrām» et sans parler, il
faut se lever pour faire le fard de la prière de l’aube. Car parler en-
tre la sunna et le fard réduit sa récompense, même si cela n’annule
pas la prière.
Après la prière, il faut réciter l’istighfār trois fois, chacun de
manière complète. Ensuite, il faut réciter «Āyat al-kursī» et tren-
te-trois Subhānallāh, trente-trois Alhamdulillāh, trente-trois
Allāhu akbar, et un tahlīl, c’est-à-dire «Lā ilāha illallāhu wahdahū
lā charīka lah lahul-mulku wa-lahul-hamdu wa-huwa alā kulli
chayʾin qadīr». [Il faut les réciter silencieusement. Il est bidʿa (hé-
rétique) de les réciter à voix haute.] Par la suite, il faut faire une in-
vocation. Pendant l’invocation, les hommes lèvent les bras au nive-
au de leur torse. Les bras ne se plient pas au niveau des coudes. On
tend les mains, les paumes face au ciel. Car, tout comme la Kaʿba
est la qibla de la prière, la qibla de l’invocation est le ciel. Après
l’invocation, il est mustahabb de réciter onze Ikhlās, les deux Qul
aʿūdhu avec la Basmala pour chacun et 67 «Astaghfirullāh». Lire
le verset «Subhāna Rabbika...», puis se frotter les mains sur le vi-
sage.
Après les deuxièmes rakʿa des sunnas et des fards de quatre
rakʿas, il faut réciter, assis, Attahiyyātu, puis se lever. Au troisième
– 100 –
et au quatrième rakʿa des sunnas, après la Fātiha, il faut réciter une
autre sourate. Au troisième et quatrième rakʿa des fards, il faut ré-
citer seulement la Fātiha, pas d’autres sourates. Il en est de même
pour le fard de la prière du coucher du soleil. C’est-à-dire qu’au
troisième rakʿa, il ne faut pas réciter d’autres sourates après la Fa-
tiha. Au troisième rakʿa du witr, après la Fātiha, il faut réciter une
autre sourate. Ensuite, on lève les mains à la hauteur des oreilles,
en prononçant le takbīr. Puis on récite les invocations de Qunūt.
Les premières sunnas de la prière de l’après-midi et celle de la nuit
qui sont ghayr muʾakkada, s’effectuent comme les autres sunnas à
quatre rakʿas. Cependant, après le deuxième rakʿa, il faut réciter
Allāhumma salli et bārik après Attahiyyātu, en étant assis.
– 105 –
LES MUSTAHABBS DE LA PRIÈRE RITUELLE
1. Regarder l’endroit de la prosternation pendant la prière.
2. Regarder ses pieds en s’inclinant au rukūʿ.
3. Regarder le bout du nez au sajda.
4. Regarder sur ses genoux à l’assise du Attahiyyātu.
5. Le nombre de versets à réciter après la Fātiha doit être long
aux prières de l’aube et du midi et court à la prière du coucher du
soleil.
6. La personne qui suit l’imam doit prononcer le takbīr douce-
ment.
7. Poser les doigts des mains ouverts sur les genoux au rukūʿ.
8. Maintenir la tête et le cou alignés au rukūʿ.
9. Poser d’abord le genou droit puis le genou gauche en s’age-
nouillant pour la sajda.
10. Effectuer la sajda entre les deux mains.
11. Poser le nez avant de poser le front au sajda.
12. Couvrir la bouche avec la partie extérieure de la main lors
du bâillement pendant la prière.
13. Les hommes doivent garder les coudes levés du sol au sajda.
Les femmes posent les bras et leurs coudes sur le sol.
14. Les hommes gardent les bras et les cuisses séparés de l’ab-
domen dans la sajda.
15. Rester immobile dans le rukūʿ et dans la sajda le temps de
dire trois tasbīh.
16. Relever les mains du sajda après avoir levé la tête.
17. Relever les genoux après avoir levé les mains.
18. En position assise, placer les mains sur les genoux, les doigts
tendus vers la qibla, ne pas les courber et ne pas les bouger.
19. Tourner la tête, quand on prononce le salām de fin de prière
à droite et à gauche.
20. Quand on prononce le salām à droite et à gauche, il faut re-
garder les extrémités des épaules.
– 106 –
LES MAKRŪHS DE LA PRIÈRE RITUELLE
1. Faire la prière en portant le vêtement sur les épaules, sans se
vêtir.
2. Remonter les bas du pantalon ou de la robe pour les femmes,
pour s’abaisser au sajda.
3. Faire la prière avec le pan de la robe, de la jupe et les man-
ches retroussés.
4. Bouger, faire des mouvements inutiles.
5. Accomplir la prière avec des vêtements de travail ou avec
des vêtements qu’on n’oserait pas mettre en présence de nos aînés.
6. Avoir quelque chose dans la bouche qui n’empêche pas de
réciter le Coran. Si cela empêche, la prière s’annulera.
7. Accomplir la prière la tête non couverte.
8. Commencer la prière alors qu’on a une envie pressante d’uri-
ner, de déféquer ou de pets.
9. Pendant la prière, balayer de la main les pierres et la terre
qui se trouvent sur le tapis, à l’endroit de prosternation.
10. Craquer les doigts en commençant la prière et pendant la
prière.
11. Poser la main sur les hanches.
12. Tourner la tête et le visage dans tous les sens, regarder avec
les yeux autour de soi. La prière sera rompue si la poitrine est tour-
née.
13. S’asseoir comme un chien au tachahhud.
14. Le fait que les hommes lors de la prosternation allongent et
posent leurs bras à plat au sol.
15. Faire la prière face au visage de quelqu’un et au dos de ceux
qui parlent à voix haute.
16. Répondre au salut de quelqu’un avec la main ou la tête.
17. Bâiller pendant la prière et en dehors de la prière.
18. Fermer les yeux pendant la prière.
19. Le fait que l’imam reste dans le mihrab.
20. Il est makrūh tanzīhī que l’imam reste seul à un endroit sur-
élevé, d’une hauteur de cinquante centimètres du groupe.
21. Il est aussi makrūh tanzīhī que l’imam reste seul en bas.
22. Se tenir au rang de derrière alors qu’il y a de la place au
– 107 –
rang de devant et rester seul derrière le rang, alors qu’il n’y a pas
de place dans le rang.
23. Accomplir la prière en portant un vêtement avec une image
d’être vivant.
24. Il est makrūh de faire la prière dans une chambre où il y a,
une image d’un être vivant, qui est dessinée sur le mur sur un tissu
ou sur du papier suspendu au mur ou simplement posé, ou au-des-
sus de notre tête, devant nous à notre droite ou à notre gauche.
Une image de la croix est comme l’image d’un être vivant.
25. Accomplir la prière face à une flamme.
26. Compter les versets, les tasbīh, avec la main pendant la
prière.
27. Accomplir la prière drapée de la tête au pied d’une nappe.
28. Accomplir la prière avec la tête enroulée d’un turban, sans
couvrir le haut.
29. Accomplir la prière en couvrant la bouche et le nez.
30. Faire sortir des glaires de la bouche en raclant la gorge, sans
raison.
31. Bouger la main une ou deux fois.
32. Abandonner une des sunnas de la prière.
33. Commencer la prière avec l’enfant dans les bras, sans rai-
son.
34. Accomplir la prière à côté des choses qui distraient l’esprit
et déconcentrent, par exemple, face à des décorations, des jouets,
des instruments et face à un plat que l’on a envie.
35. En accomplissant le fard, s’appuyer au mur ou à un poteau
sans excuse.
36. Lever les mains jusqu’aux oreilles en s’inclinant au rukūʿ et
en se levant.
37. Terminer la lecture une fois incliné, au rukūʿ.
38. Poser et lever la tête aux sajdas et au rukūʿ avant l’imam.
39. Accomplir la prière dans les endroits ayant la probabilité
d’être sale (najs).
40. Accomplir la prière face à la tombe.
41. Ne pas s’asseoir conformément à la sunna dans les tachah-
hud.
42. Réciter dans le deuxième rakʿa, trois versets de plus que
dans le premier.
– 108 –
Les Choses Makrūhs En Dehors De La Prière
1. Tourner son devant et son derrière face à la qibla en faisant
ses besoins ou en se lavant, aux toilettes ou ailleurs.
2. Uriner face au soleil et à la lune.
3. Il est makrūh à l’adulte de faire uriner l’enfant en le tenant
face à la qibla. C’est pourquoi il est harām, autrement dit: le péché
revient à celui qui fait faire aux petits une chose qui est harām aux
grands.
4. Allonger un pied ou ses deux pieds, face à la qibla, sans rai-
son.
5. Allonger les pieds face au noble Coran et aux livres religieux.
S’ils sont en hauteur, ce n’est pas makrūh.
– 114 –
La prière du Masbūq
Il y a quatre sortes de personnes qui suivent l’imam. Ces der-
niers sont appelés «Mudrik», «Muqtadī», «Masbūq» et «Lāhiq».
Mudrik est celui qui dit le takbīr du commencement en même
temps que l’imam.
Muqtadī est celui qui a manqué le takbīr du commencement.
Masbūq est celui qui a manqué la première rakʿa avec l’imam.
Lāhiq est celui qui a prononcé le takbīr du commencement
avec l’imam, mais qui, à cause d’une chose qui s’est produite après
s’est vu rompre son ablution, qui a ensuite refait son ablution et
qui est revenu prier derrière l’imam. Cette personne accomplit sa
prière sans qirāʾa, en disant seulement les tasbīhs aux rukūʿ et aux
sajda. Si cette personne n’a pas dit un seul mot, c’est comme si elle
est derrière l’imam. Mais, après être sortie de la mosquée, elle doit
faire son ablution a un endroit proche. Car il a été dit que si elle
s’éloigne trop loin, sa prière serait annulée.
Le Masbūq, c’est-à-dire celui qui a manqué le premier rakʿa
avec l’imam, après que l’imam ait fait le salām des deux côtés, se
lève et complète les rakʿas qu’il a manqués.
Il récitera les qirāʾa comme s’il faisait le premier, ensuite le
deuxième, puis le troisième rakʿa. Quant à l’assise, il fera en com-
mençant par la fin, en partant du quatrième, troisième et deuxième
rakʿa. Par exemple: celui qui arrive au dernier rakʿa de la prière de
la nuit se lève après le salām de l’imam et récite la Fātiha et une
sourate au premier et au deuxième rakʿa. Il s’assied au premier
rakʿa, mais il ne s’assied pas au deuxième.
Si l’imam ne fait pas cinq choses, la jamāʿa ne fait pas non plus:
1. Si l’imam ne récite pas les invocations du Qunūt, la jamāʿa ne
les récite pas non plus.
2. Si l’imam ne dit pas les takbīrs des prières de fêtes, la jamāʿa
non plus ne les dit pas.
3. Si l’imam ne s’assoit pas au deuxième rakʿa d’une prière de
quatre rakʿa, la jamāʿa non plus ne s’assoie pas.
4. Si l’imam ne fait pas de sajda après avoir récité un verset de
prosternation, la jamāʿa non plus ne le fait pas.
5. Si l’imam ne fait pas de prosternation d’erreur (sahw), la
jamāʿa non plus ne la fait pas.
– 115 –
Si l’imam fait quatre choses, la jamāʿa ne fait pas:
1. Si l’imam fait plus de deux prosternations, la jamāʿa ne fait
pas.
2. Si l’imam fait plus de trois fois le takbīr de fête dans un rakʿa,
la jamāʿa ne fait pas.
3. Dans la prière funéraire (Janāza), si l’imam fait plus de qua-
tre takbīr, la jamāʿa ne fait pas.
4. Si l’imam se lève pour un cinquième rakʿa, la jamāʿa ne se
lève pas, elle attend l’imam pour faire le salām ensemble.
LA PRIÈRE DU VENDREDI
Allah le Très-Haut a assigné le jour du vendredi aux musul-
mans. Faire la prière du vendredi, le jour du vendredi, à l’heure du
midi, est un commandement ordonné par Allah le Très-Haut.
Allah le Très-Haut a déclaré, par le sens interprétatif, dans le
verset à la fin de la sourate al-Jumuʿa: «Ô mes serviteurs, vous qui
avez été honorés par la foi! Le vendredi, courez à la mosquée pour
écouter le sermon quand l’adhan du midi est récité et pour accom-
plir la prière du vendredi! Laissez tout négoce! La prière du ven-
dredi et le sermon vous sont plus utiles que vos autres affaires.
Après avoir fait la prière du vendredi, vous sortirez de la mosquée
et dispersez-vous pour faire vos affaires mondaines. Travaillez en
attendant la subsistance d’Allah le Très-Haut. Rappelez-vous
d’Allah le Très-Haut pour que vous puissiez vous sauver!»
Après la prière, celui qui le souhaite peut retourner à son poste
pour y travailler, celui qui le souhaite restera à la mosquée afin de
s’occuper en faisant la prière rituelle, la récitation du noble Coran
et des invocations. C’est un péché d’acheter et vendre, quand le
temps de la prière du vendredi est arrivé.
Notre Prophète, paix sur lui, a déclaré dans les différents no-
bles hadiths: «Si un musulman fait le ghusl le jour du vendredi, et
va à la prière du vendredi, ses péchés d’une semaine seront par-
– 118 –
donnés et il lui sera donné une récompense pour chacun de ses
pas.»
«Allah le Très-Haut scelle le cœur de ceux qui n’accomplit pas
la prière du vendredi. Ils seront ghâfil (insouciants).»
«Le plus précieux des jours est le vendredi. Le jour du vendredi
est plus précieux que les jours de fête et le jour d’Āchūrā. Le ven-
dredi est la fête des croyants dans ce monde et au Paradis.»
«Allah le Très-Haut scellera le cœur de celui, qui ne fait pas
trois prières du vendredi, sans raison. C’est-à-dire qu’elle ne
pourra plus faire le bien.»
«Il y a un moment après la prière du vendredi dans lequel si le
croyant fait une invocation elle ne sera pas refusée.»
«Allah le Très-Haut, protégera des accidents, des calamités et
des mauvaises choses pendant une semaine, celui qui récite sept
Ikhlās et Muʿawwidhatayn, après la prière du vendredi.»
«Tout comme le samedi a été donné aux juifs et le dimanche
aux Nazaréens [aux chrétiens], le vendredi a été donné aux musul-
mans. Il y a du bien, de la bénédiction, de la bonté en ce jour pour
les musulmans.»
Il est donné au moins le double de récompenses aux adorations
faites le jour du vendredi, par rapport à celles qui sont faites un au-
tre jour. Pour les péchés commis le vendredi, il est inscrit le dou-
ble.
Le jour du vendredi, les âmes se réunissent et font connais-
sance les unes avec les autres. Les tombes sont visitées. Le châti-
ment de la tombe est stoppé ce jour. Selon certains savants, le châ-
timent du croyant ne recommence plus. Celui du mécréant conti-
nue jusqu’au jour du jugement, sauf le vendredi et pendant le Ra-
madan. Les croyants qui décèdent ce jour et cette nuit ne subissent
pas le châtiment de la tombe. L’Enfer n’est pas très chaud le ven-
dredi. Adem, paix sur lui, a été créé le vendredi. Il a été sorti du
Paradis le vendredi. Ceux qui sont au Paradis, verront Allah le
Très-Haut, les jours du vendredi.
PRÉPARATION À LA MORT
Le plus grand des conseils est le rappel de la mort. Il est sunna
pour tout croyant de se rappeler très souvent de la mort. Se rappe-
ler souvent de la mort permet de s’attacher aux commandements
et de s’abstenir des péchés. Cela diminue le courage de commettre
des péchés. Notre Prophète, paix sur lui, a déclaré: «Rappelez-
vous souvent de la mort qui détruit les saveurs, qui met fin aux di-
vertissements!» Certains hommes de religion avaient pris l’habi-
tude de s’en rappeler une fois par jour. Un des grands bien-aimés,
Muhammad Bahāʾuddīn al-Bukhārī, qu’Allah l’agrée, s’imaginait
mort et enterré dans la tombe vingt fois par jour.
Les ambitions mondaines font que l’on veut vivre longtemps.
Désirer une longue vie dans le but de pratiquer des adorations et
de servir la religion n’est pas considéré comme des ambitions mon-
daines. Ceux qui ont des ambitions mondaines n’effectueront pas
leurs adorations dans les délais prescrits. Ils cesseront de se repen-
tir (tawba). Leurs cœurs durciront. Ils ne se rappelleront pas de la
mort. Les sermons et les conseils n’auront aucun effet sur eux.
Une personne qui a des ambitions mondaines passe sa vie à ob-
tenir des biens et une situation mondaine. Il oublie l’au-delà. Il ne
pense qu’aux plaisirs et à la prospérité.
Il est déclaré dans les nobles hadiths:
«Mourez avant de mourir véritablement. Jugez-vous vous-
mêmes avant d’être jugés!»
«Si les animaux savaient comme vous le savez les choses qui
vont se passer après la mort, vous ne trouveriez pas d’animaux
charnus pour manger.»
«Une personne qui se rappelle jour et nuit de la mort sera au-
près des martyrs le Jour du Jugement dernier.»
Les causes des ambitions mondaines sont l’attachement et
l’amour des plaisirs du bas monde, l’oubli de la mort et se laisser
leurrer par sa jeunesse et sa santé. Pour se débarrasser de cette
– 124 –
maladie, de la convoitise de ce bas monde, c’est-à-dire de l’ambi-
tion mondaine, il faut éliminer ses causes. Il faut penser que la
mort peut survenir à tout moment. Il faut apprendre les effets dé-
sastreux des ambitions mondaines et les bienfaits du rappel de la
mort. Il a été déclaré dans le noble hadith suivant:
«Rappelez-vous souvent de la mort. Se rappeler d’elle protège
l’homme de commettre des péchés et permet d’éviter les choses
qui sont nocives dans l’au-delà.»
LA PRIÈRE FUNÉRAIRE
La prière funéraire est fard kifāya aux hommes lorsqu’ils ap-
prennent qu’un croyant est décédé et s’il n’y a pas d’hommes, elle
devient fard kifāya aux femmes. La prière funéraire est une prière
pour Allah et une invocation pour le défunt. Celui qui n’y accorde
aucune importance deviendra mécréant.
– 126 –
Les Fards de la Prière de Funéraire
1. Dire le takbīr (Allāhu akbar) quatre fois.
2. Effectuer la prière debout.
LA PRIÈRE DU TARĀWĪH
La prière de tarāwīh est sunna pour les hommes et les femmes.
Elle s’effectue toutes les nuits du Ramadan. Il est sunna kifāya de
l’effectuer en groupe (jamāʿa). Son heure est après la prière de la
nuit et avant le witr. Elle peut être effectuée après le witr aussi. Par
exemple, celui qui fait une partie des prières du tarāwīh et accom-
plit la prière du witr avec l’imam fera le reste des rakʿas de prière
de tarāwīh qu’il a manqué après le witr.
Les prières de tarāwīh non effectuées ne se rattrapent pas. Si
elles sont rattrapées, ce sera du nāfila. Ce ne sera pas du tarāwīh.
La prière de tarāwīh se compose de vingt rakʿas.
Cinquième Chapitre
Sixième Chapitre
CEUX QUI N’ACCIMPLISSENT PAS LA
PRIÈRE RITUELLE
Abū Bakr as-Siddīq, qu’Allah le Très-Haut l’agrée, a déclaré:
Lorsque les temps prescrits des cinq prières arrivent, les anges di-
sent: «Ô fils d’Ādam, levez-vous ! Éteignez le feu, qui a été préparé
pour brûler les hommes, en accomplissant la prière». Dans un no-
ble hadith, il est déclaré «La différence qui sépare le croyant du
mécréant est la prière rituelle.» Autrement dit, le croyant accom-
plit la prière, le mécréant ne la fait pas. Alors que les munāfiqs (hy-
– 141 –
pocrites), parfois ils accomplissent la prière et parfois non. Les hy-
pocrites subiront un châtiment très violent en Enfer. Le maître des
mufassirs, Abdullah ibni Abbās, qu’Allah le Très-Haut les agrée,
dit que: J’ai entendu de messager d’Allah, paix sur lui, dire que:
«Ceux qui ne font pas la prière, trouveront Allah le Très-Haut en
colère, le Jour du Jugement dernier.»
Les imams du noble hadith déclarent à l’unanimité que: «Celui
qui n’accomplit pas une prière sciemment, à son heure, autrement
dit celui qui ne s’attriste pas parce qu’il n’a pas fait la prière alors
que le temps de la prière passe, deviendra mécréant.» Ou alors, au
moment de mourir, il mourra sans foi. Qu’adviendra-t-il de ceux
qui ne se rappellent même pas de la prière ou qui ne considèrent
pas la prière comme un devoir ? Les savants d’Ahlus-sunna ont dé-
claré à l’unanimité que les adorations ne font pas partie de la foi.
Seulement, il n’y a pas de consensus pour la prière. Les imams de
jurisprudence islamique, tels que l’imām Ahmad ibn Hanbal,
Ishāq ibn Rāhawayh, Abdullah ibn Mubārak, Ibrāhīm an-Nakhaʿī,
Hakam ibn Hutayba, Ayyūb Sahtiyānī, Dāwud at-Tāʾī, Abū Bakr
ibn Chayba et Zubayr ibn Harb et bien d’autres grands savants,
ont dit qu’une personne qui ne fait pas la prière sciemment, c’est-
à-dire qui ne prie pas volontairement, deviendrait mécréante.
Alors, ô mon frère musulman, ne manque pas une prière rituelle
et accomplis-la sans relâche ! Accomplis avec amour ! Si Allah le
Très-Haut, au jour du Jugement dernier punit selon l’ijtihad de ces
savants, que feras-tu?
Dans l’école hanbalite, celui qui ne fait pas la prière sans ex-
cuse sera mis à mort comme un murtadd (renégat). Il ne sera pas
lavé, enveloppé dans un linceul et sa prière funéraire ne sera pas
accomplie. Il ne sera pas enterré dans le cimetière des musulmans
et son tombeau ne sera pas mis en valeur. Il sera mis dans une fosse
à la montagne.
Selon l’école chāfiʿīte, une personne qui n’accomplit pas la
prière, même si elle ne devient pas murtadd, sa sentence est la
mort. Les jugements de l’école mālikite pour celui qui ne pratique
pas la prière sont les mêmes que les jugements chāfiʿītes.
Selon l’école hanafite, celui qui n’accomplit pas la prière, sera
emprisonné jusqu’à ce qu’il commence la prière ou il sera frappé
jusqu’à écoulement de sang.
Celui qui ne fait pas ces cinq choses sera privé de cinq autres
choses:
1. Celui qui ne donne pas l’aumône légale (zakat) de ses biens
– 142 –
ne verra pas la faveur de ses biens.
2. Celui qui ne donne pas son ouchr (autrement dit la zakat sur
les récoltes), n’aura aucune abondance dans ses gains et ses terres.
3. Celui qui ne donne pas la charité n’aura plus la santé phy-
sique.
4. Celui qui ne fait pas d’invocation n’atteindra pas son souhait.
5. Lorsque le temps de la prière arrive, celui qui ne veut pas
l’accomplir ne pourra pas réciter la chahāda à son dernier souffle.
Dans un noble hadith, il est déclaré:
«Allah le Très-Haut infligera quinze tourments à celui qui ne
fait pas la prière sans excuse. Six dans ce monde, trois au moment
de la mort, trois dans la tombe et trois en se levant de la tombe.
Les six châtiments dans le bas monde:
1. Il n’y aura pas de bénédictions dans la vie de celui qui n’ac-
complit pas la prière.
2. La beauté, l’amabilité des personnes aimées par Allah le
Très-Haut, s’effaceront de son visage.
3. Il ne sera donné aucune récompense à ses bonnes actions.
4. Ses invocations ne seront pas acceptées.
5. Personne ne l’aimera.
6. Les bonnes invocations des musulmans ne lui seront pas bé-
néfiques.
Les châtiments qu’il subira au moment de la mort:
1. Il rendra l’âme de manière misérable, mauvaise et laide.
2. Il mourra en ayant faim.
3. Même s’il boit beaucoup d’eau, il mourra en ressentant la
souffrance de la soif.
Les douleurs qu’il subira dans la tombe:
1. La tombe le compressera. Ses os s’entrelaceront.
2. Sa tombe sera remplie de feu. Il le brûlera nuit et jour.
3. Allah le Très-Haut enverra un énorme serpent dans sa
tombe. Il ne ressemble pas aux serpents de ce monde. Tous les
jours, à chaque heure de prière rituelle, il le mordra. Il ne le quit-
tera pas un instant.
Les châtiments qu’il subira au Jour du Jugement dernier:
1. Les anges du châtiment qui le traînent en Enfer ne le quitte-
– 143 –
ront pas un instant.
2. Allah le Très-Haut l’accueillera en colère.
3. Son jugement sera très difficile et il sera jeté en Enfer.»
—————————
Un musulman, s’il veut être respectable dans ce monde et heu-
reux dans l’au-delà, qu’il adopte ces trois qualités:
Ne rien attendre des créatures. Ne pas médire des musulmans
[ou des mécréants zimmî, même s’ils sont morts]. Ne pas prendre
une chose qui appartient à quelqu’un d’autre.
– 169 –
Septième Chapitre
ISQĀT DE LA PRIÈRE
Isqāt et Dawr Pour Le Défunt
Il est écrit dans Nūr al-īdāh et dans les commentaires de
Tahtāwī et dans Halabī et Durr al-mukhtār, à la fin des prières
qadās, dans Multaqā, et Durr al-muntaqā, et Wiqāya, et Durar,
dans Jawhara, et dans d’autres livres précieux, à la fin du jeûne,
qu’il est nécessaire de faire l’isqāt et le dawr pour le défunt qui a
fait son testament. Par exemple, il est écrit dans les commentaires
de Tahtāwī: «Il existe des nass (verset et hadith) pour faire l’isqāt
en donnant la fidya (une aumône) pour les jeûnes non effectués.
Tous les savants déclarent à l’unanimité que: puisque la prière est
plus importante que le jeûne, comme pour le jeûne, une personne
qui avait l’intention de faire les qadā mais qui est sur le lit de mort
et qui n’a pas pu rattraper ses prières manquées doit faire aussi
l’isqāt des prières manquées pour une raison justifiée par la charia.
Une personne qui dit que l’isqāt n’est pas possible pour la prière
est une personne ignorante. Car elle s’oppose au consensus des sa-
vants. Dans un noble hadith, il est déclaré: «Une personne ne peut
pas jeûner ou faire la prière à la place de quelqu’un d’autre. Mais
il peut nourrir un pauvre, pour son jeûne ou sa prière.» Nous en-
tendons certaines personnes qui n’ont pas réalisé la supériorité des
savants d’Ahlus-sunna et qui supposent que nos imāms de madh-
habs expriment leurs propres illusions, tout comme ils le font eux-
mêmes, dirent des choses comme: «Il n’y a ni isqāt, ni dawr en l’is-
lam. L’isqāt ressemble à la rédemption des chrétiens.» De tels pro-
pos sont dangereux. Car Notre Prophète, paix sur lui, a déclaré:
«Ma communauté ne fait pas de consensus dans l’erreur.» Ce no-
ble hadith montre que les choses unanimement annoncées par les
mujtahids sont certainement vraies. Celui qui n’y croit pas n’aura
pas cru à ce noble hadith. Ibn Ābidīn déclare en expliquant la
prière du witr: «Une personne deviendra mécréante si elle ne croit
pas aux connaissances religieuses de base annoncées unanime-
ment (ijmāʿ) et connues même des ignorants». L’ijmāʿ signifie
l’unanimité, consensus de l’ensemble des savants. Comment peut-
on comparer l’isqāt à la rédemption? Sous prétexte de rédemp-
– 170 –
tion, les prêtres dépouillent les gens. Alors que dans l’islam, les
hommes de religion ne peuvent pas accomplir l’isqāt. L’isqāt ne
peut être exécuté que par le tuteur du défunt; de plus, l’argent est
donné non pas aux hommes de religion, mais aux pauvres nécessi-
teux.
Aujourd’hui, presque partout, les procédures d’isqāt et de dawr
ne sont pas effectuées conformément à l’islam. Ceux qui disent
qu’il n’y a pas d’isqāt dans l’islam, au lieu de dire cela, s’ils disaient
plutôt: «De nos jours, l’isqāt et le dawr ne sont pas pratiqués de fa-
çon conforme à l’islam», cela aurait été plus juste et nous les au-
rions soutenus. S’ils avaient dit cela, ils auraient à la fois évité ce
terrible danger et auraient rendu service à l’islam. Nous allons ex-
pliquer, ci-dessous, comment faire l’isqāt et le dawr conformément
à l’islam. Ibn Ābidīn déclare à la fin des prières qadā:
Si une personne a des prières fāʾita [c’est-à-dire; des prières
qu’elle a manquées pour une raison valable, des prières qadā] et
qu’elle n’a pas pu les accomplir, même par des mimes, alors qu’elle
était en état de le faire, au moment de mourir, il devient wājib pour
cette personne de stipuler sur son testament, l’isqāt pour toutes ses
expiations (kaffara). Mais elle n’est pas obligée de faire un testa-
ment si elle n’était pas en état de faire les qadās. De même, si un
voyageur ou un malade qui n’a pas fait le jeûne durant le mois béni
de Ramadan et qu’il meurt avant d’avoir eu le temps de les rattra-
per, il n’aura pas besoin de faire de testament d’expiation. Allah le
Très-Haut, acceptera les excuses de ces personnes. L’isqāt d’expia-
tion d’un malade sera fait par son tuteur, après sa mort. Il ne peut
pas être fait avant sa mort. Il n’est pas licite à une personne vi-
vante, de demander que l’on fasse son isqāt pour elle. Il est indiqué
dans le livre Jilā al-qulūb: «Si une personne a des dettes envers Al-
lah le Très-Haut ou envers d’autres personnes, il lui est wājib de
faire son testament ou de le lire en présence de deux témoins. Pour
celui qui n’a pas de dettes, il lui est mustahabb de faire un testa-
ment.»
Le tuteur du défunt qui a fait un testament pour l’isqāt d’expia-
tion, c’est-à-dire le testamentaire qui a été chargé de répartir ses
biens aux endroits appropriés ou son héritier devra verser un don
compensatoire (fidya) du montant d’un fitra, soit un demi sâ’
[cinq-cent-vingt dirhams ou mille sept cent cinquante grammes] de
blé aux pauvres [ou aux tuteurs des pauvres] à partir du tiers de la
somme de l’héritage, pour chaque temps de prière rituelle et pour
la prière du witr et pour chaque Jour de jeûne manqué, qui doit
être rattrapé.
– 171 –
S’il n’avait pas fait son testament pour l’isqāt d’expiation, le tu-
teur n’a pas besoin de faire l’isqāt selon l’école hanafite. Selon les
chāfiʿītes, le tuteur doit faire l’isqāt même si le défunt n’avait pas
fait de testament. Selon l’école hanafite, il est également néces-
saire que le tuteur paye les dettes du défunt aux créanciers, même
s’il n’y a pas de testament. Les créanciers peuvent même prendre
leur créance sur l’héritage sans décision de justice. Si le défunt a
demandé dans son testament l’expiation pour ses jeûnes manqués,
alors il est wājib de donner la fidya pour ses jours de jeûnes laissés
au qadā. Car c’est ordonné par l’islam. S’il n’a pas fait de testament
pour l’expiation des prières manquées, ce n’est pas wājib de le
faire, mais licite de donner la fidya. Si ces deux derniers ne sont pas
acceptés, elles produiront au moins des récompenses de charité, ce
qui facilitera le pardon de ses péchés. L’imām Muhammad a dé-
claré comme cela. Il est écrit dans Majmaʿal-anhur: «Même s’il est
dit qu’il n’est pas permis de faire le testament pour l’isqāt des
prières manquées, qu’il n’a pu rattraper, pour celui qui n’a pas ac-
compli ses prières à cause de l’influence de son âme charnelle et de
Satan, néanmoins, il est écrit dans Mustasfā que cela lui est permis,
si vers la fin de sa vie il est pris de remords et [qu’il commence à
faire ses prières quotidiennes, ainsi que les prières passées].»
Dans Jilā al-qulūb, il est écrit: «Les droits d’autrui matériels,
sont les dettes financières, (les redevances résultantes de pratiques
telles que), le dépôt confié, l’extorsion, le vol, le salaire et l’achat,
et les droits physiques tels que: frapper, blesser et utiliser injuste-
ment ce qui ne nous appartient pas, et les droits immatériels liés
aux insultes, la moquerie, la médisance et la calomnie.»
Si un tiers des biens du défunt qui a fait un testament suffit à
faire l’isqāt, le tuteur doit donner la fidya avec ce tiers. Il est écrit
dans Fath al-Qadīr que si cela ne suffit pas, l’héritier peut faire don
de l’excédent du tiers. De même si le défunt a demandé, dans son
testament, que son hajj obligatoire soit accompli, il n’est pas per-
mis que son héritier ou une autre personne offre l’argent du hajj.
S’il ne fait pas le testament avant de mourir et si son héritier ac-
complit l’isqāt ou le hajj avec son propre argent, le défunt sera ac-
quitté de sa dette de hajj. Même si certains disent que cela n’est pas
autorisé avec l’argent d’un autre que celui de l’héritier. Les auteurs
des livres Durr al-mukhtār, Marāqil-falāh et Jilā al-qulūb disent
que c’est autorisé.
Pour l’isqāt d’expiation, à la place du blé, on peut donner, en
proportion, de la farine ou un sa’ d’orge, de dattes séchées ou des
raisins secs. [Parce que ces choses ont plus de valeur que le blé,
– 172 –
elles sont plus utiles pour les pauvres.] Au lieu de tout cela, on
peut donner leur équivalent en or ou en argent. [L’isqāt ne peut
pas être effectué avec de l’argent en papier.] Il n’est pas nécessaire
de donner une fidya pour le sajdat at-tilāwa.
Huitième Chapitre
TRENTE-DEUX ET CINQUANTE-QUATRE FARDS
Lorsqu’un enfant, après avoir atteint la puberté, ou un in-
croyant dit la «Kalimat at-tawhīd» c’est-à-dire l’expression de
l’unicité d’Allah «Lā ilāha illallāh Muhammadun rasūlullāh», et
comprend et croit en sa signification, il devient «musulman».
Quand un mécréant se convertit à l’islam, tous ses péchés sont im-
– 178 –
médiatement pardonnés. Mais comme tout musulman, quand il en
a l’occasion, il doit mémoriser les six piliers de la foi, c’est-à-dire le
«Āmantu» et en apprendre le sens. Il doit y croire et dire: «Je crois
que tout dans l’islam, c’est-à-dire les commandements et les inter-
dictions énoncés par Muhammad, paix sur lui, ont été communi-
qués par Allah le Très-Haut». Ensuite, dès que possible, il doit ap-
prendre les fards, c’est-à-dire tout ce qui est ordonné, et les
harāms, c’est-à-dire tout ce qui est interdit dans tous les actes et les
affaires qu’il rencontre. Ceci est fard. S’il nie l’obligation d’appren-
dre tout cela et de pratiquer les fards et d’éviter les interdictions,
c’est-à-dire s’il n’y croit pas, il perdra sa foi. S’il n’approuve pas, re-
fuse d’accepter une de ces connaissances, il deviendra murtadd
(renégat). Le murtadd ne peut être musulman, en disant «Lā ilāha
illallāh», ni en faisant quelques prescriptions de l’islam, telles que:
la prière, le jeûne, le pèlerinage, des bonnes actions ou des œuvres
pieuses. Toutes ces bonnes actions ne lui seront d’aucune utilité
dans l’au-delà. Il doit se repentir et éprouver du remord pour sa
mécréance.
Les savants de l’islam ont choisi trente-deux et cinquante-qua-
tre autres fards, auxquels chaque musulman doit croire, obéir et
apprendre.
TRENTE-DEUX FARDS
Les piliers de la foi: six (6)
Les piliers de l’islam: cinq (5)
Les fards de la prière: douze (12)
Les fards de l’ablution: quatre (4)
Les fards de l’ablution majeure: trois (3)
Les fards de l’ablution sèche: deux (2)
Certains disent que l’ablution sèche a trois fards. Dans ce cas,
il y a trente-trois fards.
– 205 –
DIX CHOSES QUİ CAUSE UNE MORT SANS FOİ,
AU DERNIER SOUFFLE:
1. Ne pas apprendre les commandements et les interdictions
d’Allah le Très-Haut.
2. Ne pas corriger sa foi selon la foi d’Ahlus-sunna.
3. Avoir un désir immodéré pour les biens terrestres, la fonc-
tion et la gloire.
4. Être cruel envers les gens, les animaux, se causer du tort à
soi-même.
5. Ne pas être reconnaissant envers Allah le Très-Haut et en-
vers ceux par qui Allah pourvoit Ses bienfaits.
6. Ne pas craindre de perdre sa foi.
7. Ne pas effectuer cinq prières quotidiennes aux heures pres-
crites.
8. Prendre ou verser des intérêts (ribā).
9. Mépriser les musulmans pieux. Qualifier ces derniers d’arrié-
rés, de réactionnaires.
10. Dire des mots, écrire ou dessiner des images immorales.
Neuvième Chapitre
Peut-on écrire les Sourates et les Invocations en
alphabet Latin?
Bien que l’on ait tenté d’écrire les sourates et les invocations en
lettres latines, cela n’a pas été possible. Quels que soient les ac-
cents ajoutés sur les lettres latines, il est impossible de lire correc-
tement les sourates et les invocations. Pour pouvoir les lire comme
les lettres du noble Coran, il est nécessaire d’être initié et formé de
manière répétée par un initiateur. Comme cette pratique est une
nécessité absolue, elle garantira à l’initiateur la possibilité et la fa-
veur d’enseigner et de faire connaître directement les lettres du
noble Coran. Les bienfaits et l’énorme récompense qui seront at-
tribués dans l’au-delà pour cette immense faveur sont expliqués en
détail dans les nobles hadiths et dans les livres de jurisprudence.
Par conséquent, chaque musulman se doit d’envoyer ses en-
fants dans les mosquées ou dans les cours où l’on enseigne le noble
Coran pour leur apprendre les lettres du noble Coran et à bien les
prononcer et accéder ainsi à l’énorme récompense.
Il est déclaré dans un noble hadith: «Vous êtes tous comme le
berger d’un troupeau. Tout comme le berger qui protège son trou-
peau, vous devez, vous aussi, préserver de l’Enfer les membres de
votre foyer et ceux qui sont sous votre responsabilité! Vous devez
leur apprendre l’islam! Si vous ne le faites pas, vous serez respon-
sables.» Mais encore: «De nombreux enfants musulmans iront
dans un Enfer appelé Wayl à cause de leurs pères, car leurs pères
ne leur ont pas enseigné l’islam et à lire le noble Coran parce qu’ils
ne pensaient qu’à gagner de l’argent, à se divertir et couraient der-
rière les affaires mondaines. Je suis loin de ces pères et ils sont loin
– 210 –
de moi. Ceux qui n’enseignent pas leur religion à leurs enfants
iront en Enfer.» Et une autre fois: «Ceux qui enseignent le noble
Coran à leurs enfants ou qui les envoient auprès d’un maître qui
enseigne le Coran, pour chaque lettre du Coran apprise, ils auront
la récompense de dix visites à la Kaʿba et, au jour de la résurrec-
tion, ils porteront sur leur tête une couronne magistrale que tout
le monde verra et enviera.» Dans un autre noble hadith:
«Lorsqu’un enfant musulman fait ses adorations, son père recevra
autant de récompenses que le fils. Pour celui qui enseigne le vice,
le péché, à son fils, on inscrira sur le compte de son père autant de
mal que son fils commet de péchés.»
Dix règles de bienséance (adabs) doivent être respectées quand
on lit le noble Coran:
1. On doit le réciter en ayant l’ablution, vers la qibla, et avec
respect.
2. Il faut le réciter lentement tout en réfléchissant au sens. Celui
qui ne connaît pas sa signification doit aussi réciter lentement.
3. Il faut le réciter en pleurant.
4. Il faut respecter chaque verset. Autrement dit, lorsque l’on
récite un verset sur le châtiment, il faut être craintif; lorsque c’est
un verset de miséricorde, il faut être joyeux et plein d’espoir;
lorsque c’est un verset de glorification (tanzīh), il faut glorifier Al-
lah le Très-Haut. Avant de réciter ou de lire le noble Coran, il faut
réciter Aʿūdhu et la Basmala.
5. Si l’ostentation se manifeste en soi ou si l’on distrait ceux qui
accomplissent la prière, il faut lire en silence. Les Hāfiz (ceux qui
mémorisent le noble Coran) ont beaucoup plus de récompenses
lorsqu’ils récitent le noble Coran en le regardant que lorsqu’ils le
récitent par cœur. Car les yeux auront aussi accompli une adora-
tion.
6. Il faut lire le noble Coran avec une belle voix et de manière
compatible avec les règles de lecture (tajwīd). Il est harām de psal-
modier le noble Coran avec taghannī en déformant les lettres et les
mots. Si les lettres ne sont pas déformées, ce sera makrūh.
7. Le noble Coran est la parole d’Allah le Très-Haut, c’est Son
attribut, il est éternel. Les lettres qui sortent de la bouche, c’est
comme prononcer le mot «feu». Il est facile de dire «feu». Cepen-
dant, personne ne peut supporter le feu. La signification de ces let-
tres (du Coran) est la même. Ces lettres ne ressemblent pas aux
autres lettres. Si la signification de ces lettres apparaissait, les sept
– 211 –
niveaux de la terre et les sept cieux ne pourraient les supporter.
Allah le Très-Haut a caché la grandeur et la beauté de Sa parole
dans ces lettres, et les a envoyées aux êtres humains.
8. Avant de lire ou de réciter le noble Coran, il faut penser à la
grandeur d’Allah le Très-Haut, Celui qui a prononcé cela. Il est né-
cessaire d’avoir autant les mains propres pour toucher le noble Co-
ran, qu’un cœur pur pour le lire. Celui qui ne connaît pas la gran-
deur d’Allah le Très-Haut ne peut comprendre la grandeur du no-
ble Coran. Pour comprendre la grandeur d’Allah le Très-Haut, il
faut méditer sur Ses Attributs et Ses créatures. Il faut réciter le no-
ble Coran en sachant que c’est la parole de Celui qui est le Maître
et le Souverain de toutes les créatures.
9. Il ne faut pas penser à autre chose quand on récite le noble
Coran. Si une personne ne pense pas à ce qu’elle voit, lorsqu’elle
se promène dans un jardin, elle n’aura pas visité ce jardin. De
même, le noble Coran est l’endroit où le cœur des croyants se pro-
mène. Celui qui le lit doit penser aux choses extraordinaires et aux
sagesses (hikma) qui s’y trouvent.
10. En lisant chaque mot, il faut réfléchir à son sens et le répé-
ter jusqu’à ce qu’on le comprenne.
SUBHĀNAKA
O mon Allah ! Je Te glorifie (tanzīh), Tu es exempt de tout dé-
faut. Je Te décris par tous les attributs parfaits. Louange à Toi.
Ton Nom est sacré. (Ta gloire est supérieure à toute chose).[1] Il
n’y a de divinité que Toi.
ATTAHIYYĀTU
Toutes sortes de respect (hurma), salutations et bénédictions
(salawāt), et toute bonté n’appartiennent qu’à Allah. O Prophète !
Que le Salut d’Allah, la miséricorde (rahma) et les bénédictions
(barakāt) soient sur Toi. Salām (Paix et Salut) soit sur nous et sur
les pieuses créatures d’Allah. Je témoigne qu’Allah est Unique et
je témoigne encore que Muhammad, paix sur lui, est Son serviteur
et Son messager.
– 212 –
ALLĀHUMMA SALLI
O mon Allah ! Fais miséricorde à notre Maître Muhammad,
paix sur lui, et la noble famille de notre (Maître) Muhammad, paix
sur lui, comme Tu as fait miséricorde à Ibrāhīm, paix sur lui, et la
famille d’Ibrāhīm. Tu es certes le Digne d’éloges, le Glorieux.
ALLĀHUMMA BĀRIK
O mon Allah ! Bénis notre Maître Muhammad, paix sur lui, et
sa famille comme Tu as béni notre Ibrāhīm, paix sur lui, et sa fa-
mille. Tu es certes le Digne d’éloges, le Glorieux.
RABBANĀ ĀTINĀ
O mon Allah ! Accorde-nous, par Ta bénédiction, le bien ici-
bas et dans l’au-delà et protège-nous du châtiment de la fournaise.
Ô Toi! Le Miséricordieux, le Tout Miséricordieux.
INVOCATION QUNŪT
O mon Allah ! Nous implorons Ton aide. Nous Te demandons
pardon. Nous Te demandons la guidée. Nous croyons en Toi, Nous
nous repentons à Toi et nous plaçons notre confiance (tawakkul)
en Toi. Nous te louons avec tout le bien qui te sied. Nous sommes
reconnaissants (pour Tes bienfaits), et nous ne serons pas ingrats
envers Toi. Nous rejetterons et délaisserons celui qui commet le
péché (fisq) et le blâmable (fujūr) contre Toi.
O mon Allah ! Nous n’adorons que Toi, nous prions unique-
ment pour Toi, nous nous prosternons, nous nous précipitons vers
Toi et nous nous réfugions auprès de Toi. Nous espérons Ta misé-
ricorde et craignons Ton châtiment. Car certes, Ton châtiment at-
teindra les mécréants qui voilent la vérité.
INVOCATION DU TAWHĪD
Yā Allāh! Yā Allāh. Lā ilāha illallāh Muhammadun
Rasūlullāh. Yā Rahmān, yā Rahīm, yā Afuwwu yā Karīm, faʿfu
annī warhamnī yā arhamar-rāhimīn! Tawaffanī musliman wa-al-
hiqnī bis-sālihīn. Allāhummaghfirlī wa li-ābāʾī wa-ummahātī wa-li-
ābāʾi wa-ummahāti zawjatī wa-li-ajdādī wa-jaddātī wa-li-abnāʾī
wa-banātī wa-li-ikhwatī wa-akhawātī wa-li-aʿmāmī wa-ammātī wa-
li-akhwālī wa-khālatī wa-li-ustādhī Abdulhakīm al-Arwāsī wa-li-
kāffatil-muʾminīna wal-muʾmināt. Rahmatullāhi taʿālā alayhim
ajmaʿīn.
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– 217 –
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[1]
__________________________________
[1] Si le défunt est une femme il faut lire ce qui est entre parenthèse.
– 219 –
[1]
[2]
[3]
[4]
_______________________________________
[1] Se lit juste avant de commencer la prière de tarāwīh.
[2] Apres le 15e jour du mois de Ramadan il faut dire «Alwadāʿ» au
lieu de «Marhabā».
[3] Se lit entre les intervalles de la prière de tarāwīh.
[4] Se lit après avoir terminé la prière de tarāwīh.
– 220 –
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