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TECHNIQUE POUR L’EXPLOITATION DU GAZ DE SCHISTE

Produit à partir de la matière organique contenu dans certains types de schistes « shale », le gaz de schiste est
une forme de gaz naturel contenant principalement du méthane. Le gaz, ainsi piégé, est présent en faible
concentration dans un énorme volume de roche dans des formations sédimentaires imperméables profondes. Ce
gaz, dit gaz non conventionnel, exige une technique spécifique d’exploitation.

Aujourd’hui, en 2011, la technique retenue consiste à utiliser l’hydrofracturation en association avec un forage
horizontal, ce qui permet d’atteindre un plus grand nombre de « shale » en un seul forage.

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Reconnaissance des zones à gaz de schiste

La première étape pour une reconnaissance des zones est de procéder à un dépouillement des bases de données
(documentation, cartes, coupes, photos aériennes et satellites, analyses, …) afin de connaître le contexte
géologique ou géophysique de la zone concernée.
Cette première approche est suivie d’une étude géomorphologique (étude scientifique des reliefs et des
processus qui les façonnent), tectonique ainsi que des travaux de reconnaissance gravimétrique (technique
permettant de mesurer la pesanteur) et magnétique.
Ainsi, les techniques de reconnaissance géologique du sous-sol, à différentes profondeurs par géophysique,
servent au domaine pétrolier pour l’identification des structures susceptibles de contenir du gaz et du pétrole.
Les méthodes sismiques (sismique réflexion et sismique réfraction), pour les grandes profondeurs, sont
identiques à ce procédé. Ensuite, s’ajouteront les acquisitions de sismique 3D et les études spécifiques et de
détail.
Ces données sont obtenues à l'aide de vibreurs pneumatiques (ou autres) qui génèrent de mini-ébranlements du
sous-sol. Les signaux recueillis en surface sont traités par de puissants logiciels de calcul reconstituant l'image
du sous-sol. Le maximum d'informations sera ainsi recueilli pour aboutir aux forages d’exploration avec le
maximum de chance de succès. Ces derniers apporteront des informations et des données complémentaires qui
permettront de réduire les risques géologiques des zones considérées.

Forages d’exploration puis d’exploitation par hydrofracturation.

Les forages d’exploration puis d’exploitation du Gaz de Schistes sont de type pétrolier, pouvant atteindre plus
de 5 000 m de longueur.
Un forage de type pétrolier est une opération lourde pouvant induire la mobilisation d’important volumes de
terres, nécessitant de grandes quantités de carburant (ou d’autres produits tels que des acides) et de manager
un personnel souvent nombreux, ce qui peut engendrer des impacts différés dans l’espace et dans le temps.

Les forages pétroliers

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Pour la recherche de pétrole ou de gaz, les forages sont de mode Rotary. Cette méthode utilise des trépans à
dents type tricône ou trépans monoblocs sur lesquels est appliquée une force procurée par un poids, tout en les
entraînant en rotation.
L’avantage de cette technique est de pouvoir injecter, en continu, un fluide au niveau de l’outil destructif de la
formation pour emporter les débris de roche (cuttings) hors du trou, grâce au courant ascensionnel de ce fluide
vers la surface. Ce fluide ou boue (mélange d’eau d’argiles, baryte pour augmenter la densité et de divers
produits chimiques) sert également à refroidir l’outil de forage et à maintenir les parois du puits afin d’éviter
qu’elles ne s’effondrent. Ce sont les masses tiges qui, vissées au-dessus de l’outil, appuient sur celui-ci. Elles
sont prolongées jusqu’à la surface par des tiges et mise en rotation, pour l’ensemble, grâce à la table de
rotation. Un joint rotatif étanche (tête d’injection) couronne la tige d‘entraînement et permet au fluide d’être
injecté dans le tubage par des pompes de refoulement.
Le derrick (appareil de levage) permet de soutenir le poids de la garniture, du train de tiges, et de manœuvrer
celles-ci grâce à un crochet de forage et à un treuil.
L’appareil de forage est complété par une installation nécessaire aux traitements du fluide et boues (spécialité
du boueux).

Les forages pour gaz de schiste

Pour l’extraction du gaz de schiste, on utilise un forage pétrolier classique accompagné d’un forage dévié avec
fracturation hydraulique.
La phase de préparation du puits définit la méthode de forage afin de déterminer, entre autres, les
équipements de forage dirigé qui sont nécessaires à la réalisation de la trajectoire.

Étape 1 : forage d’un puits vertical de plusieurs centaines de mètre.


Lorsque la profondeur, à partir de laquelle doit démarrer le forage dévié, est atteinte, le train de tige est
remonté. . Un tube guide est descendu au cours de l’exécution du trou. Il isole tout le puits des terrains
encaissants et permet de faciliter la circulation du fluide de forage. L’annulaire, qui est l’espace entre le tubage
et la paroi du puits, est ensuite cimenté et doit présenter une bonne régularité pour les opérations de
"centralisation" du tubage.
vant de redescendre le train de tige, on fixe successivement, à son extrémité, un raccord d’un mètre
légèrement coudé (1 degré), une turbine et le trépan.

Étape 2 : le forage dirigé (steerable drilling).


Des moteurs de fond sont utilisés pour la totalité des phases de forage dirigé, conjointement ou non avec la
rotation du train de tiges. Pour être pratiqué, les moteurs doivent être équipés d’un raccord coudé incorporé. Le
forage est appelé « de navigation » car il permet un contrôle permanent de l’inclinaison et de l’azimut.

Dans un forage dévié, le train de tige, par opposition à un forage vertical, ne tourne plus. Le trépan est entraîné
par la turbine qui est elle-même activée par la boue descendant à l'intérieur du train de tige. Au fur et à mesure
de sa progression, le train de tige s'incurve naturellement selon un rayon de courbure d'environ 500 mètres.
Pour connaître la position exacte du trépan, un système équipé d'un pendule et d'une boussole permet de
mesurer l'inclinaison par rapport à la verticale et l'azimut par rapport au nord magnétique. Ces informations
mesurées en fond de puits sont remontées, jusqu'à la surface, sous forme de vibrations dans la boue (principe
du "code morse"). Elles sont interprétées par un appareil à la surface et permettent de réagir et de corriger,
s'il est besoin, la direction de l'outil (inclinaison et azimut).

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En cours et fin de foration, sont effectuées des diagraphies (technique qui consiste à mesurer, grâce à
différentes sondes, les caractéristiques des roches : résistance, perméabilité, densité, radioactivité, etc.), la
géométrie et les caractéristiques du forage (diamètre, vitesse d’avancement, déviation, azimut, …).
Toutes ces opérations sont prédéterminées par le programme de forage qui tient compte au départ d’un certain
nombre de paramètres (considération de pression, simulation des efforts de frottement, résistance à la
compression, flexion, rotation, etc.) ainsi que des calculs et simulations sur l’azimut et la géométrie des
objectifs à atteindre.

Étape 3 : le tubage.

Le puits est entièrement coffré par un tubage, jusqu’au réservoir. Ce tubage, difficilement
amovible lorsqu’il est cimenté, assure l’intégrité du puits tout au long de son exploitation.
Les tubages tels que le tubing et le casing ont plusieurs fonctions dans l’équipement de
forage ; ils servent à isoler le forage d’une éventuelle pollution extérieure (débris, déblais,
fluides, boue de forage).
Pour consolider les parois en évitant leur affaissement et pour que la terre évacuée
n’envahisse pas le puits, on y coule autour du ciment. Une fois le trou creusé et la cote
voulue atteinte, le tubage permet de faire passer le ciment et, donc, d’isoler et de
consolider les parois du puits de forage.

Les tubings et casings servent aussi à remonter les produits de forage tels que l’eau et le pétrole par exemple.
On démarre généralement un forage avec un gros tubage (le casing) que l’on termine par un plus petit (le tubing).
La taille des tubages est programmée en fonction du terrain et de la progression du forage.

Étape 4 : la fracturation hydraulique.

Le but de la fracturation hydraulique ou « fracking » est


de provoquer un grand nombre de micro-fractures dans la
roche contenant le gaz et d’augmenter la macro porosité
permettant à celui-ci d’être libéré et de se déplacer
jusqu’au puits afin d’être récupéré en surface.

Ainsi chaque puits ou forage peut être fracturé (plusieurs dizaines de fois éventuellement) pour réactiver ou
tenter de réactiver le réseau de fissures quand la production du puits diminue. Cette fracturation est obtenue
par l'injection d’énormes quantités d'eau à haute pression (600bars) pour chaque fracturation dans la
formation géologique.

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Pour améliorer l'efficacité de la fracturation des couches de schistes renfermant le gaz ainsi que leur
extraction, 0,5 % d’additifs (dont certains très toxiques : substances ou dérivés de radium, uranium, benzène,
etc.) sont ajoutés à cette eau. Parmi ces divers « liquides de fracturation », aux formules secrètes, non
communiquées par les industriels, on trouve les produits suivants :

 du sable de granulométrie adaptée ou micro billes qui vont s'insinuer dans les micro-fractures
et empêcher qu'elles se referment

 des biocides (destinés à réduire la prolifération bactérienne dans le fluide et dans le puits

 des lubrifiants qui favorisent la pénétration du sable dans les micro-fractures ouvertes par la
pression de l'eau

 des détergents qui augmentent la désorption du gaz et donc la productivité des puits.

Dans les couches profondes de schiste, la moitié de ces produits reste emprisonnée, l’autre remontant à la
surface pourra être traité.

Chaque fracturation consomme entre 7 et 28 millions de litres d'eau dont une partie seulement est
récupérée. Or, actuellement, autour des zones d’extraction, les usines de retraitement des eaux n’ont guère été
conçues pour filtrer des produits d’une telle toxicité. Les impacts à moyen et long terme de la fracturation
profonde ne semblent pas avoir fait l'objet d'études publiées et, au sein même des administrations, il peut
exister des conflits d'intérêt ou des divergences de points de vue entre les services chargés de
l'environnement, de l'eau potable ou de l'évaluation environnementale, et ceux chargés d'assurer une énergie
abondante et peu chère ou une industrie florissante .

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