INITIATION A LA GEOPHYSIQUE - Exercices Et Notes de Cours - Bernard GUY - 2013
INITIATION A LA GEOPHYSIQUE - Exercices Et Notes de Cours - Bernard GUY - 2013
INITIATION A LA GEOPHYSIQUE - Exercices Et Notes de Cours - Bernard GUY - 2013
Bernard GUY
L’ingénieur aura dans sa vie professionnelle des problèmes à poser et à résoudre… Ainsi le présent
enseignement d’initiation à la géophysique est surtout fondé sur des exercices rassemblés ici. Des notes de cours
sont rajoutées qui présentent de façon très succincte (et sans doute en partie périmée aujourd’hui du fait de
l’évolution rapide des techniques) les grands domaines de la géophysique. Cette matière est extraite des archives
des cours que j’ai donnés de façon discontinue à l’Ecole des mines de Saint-Etienne depuis la fin des années
1970 jusqu’au début des années 2010. Je suis l’auteur d’un certain nombre d’exercices, d’autres m’ont été
inspirés directement ou indirectement par divers chercheurs que je remercie (voir à ce propos les ouvrages cités
dans la liste de références à la fin du texte). Je salue tous les étudiants-ingénieurs de l’Ecole des Mines de Saint-
Etienne à qui je me suis adressé pendant toutes ces années. On pourra se reporter au cours de Jean-Luc
Bouchardon (« La terre est ronde ») pour des informations plus complètes en matière de physique du globe
(gravimétrie, sismologie, magnétisme). Un fascicule de corrigés accompagnera le présent document.
Table
Introduction
La gravimétrie
La sismique
Le sonar
La télédétection
La géothermie
Le géomagnétisme
(Le biomagnétisme ?)
L’ électricité
La polarisation spontanée et provoquée
L’électromagnétisme
Le géoradar
Les diagraphies
La radiométrie
Eléments de bibliographie
2
Introduction
On trouvera ci-après des fiches récapitulant les principales méthodes ainsi que des
énoncés d’exercices discutés en classe; on donne à chaque fois le principe et les
domaines d’application. On notera que l’auteur de ces feuilles n’est pas un praticien
de la géophysique mais seulement un géologue intéressé par la physique.
A titre d’exemple :
Liste des sujets retenus pour l’année 2005 et annoncés pour la préparation de l’examen
3
Gravimétrie
Principe:
Domaines d’application
génie civil (cavités)
archéologie
géologie structurale (les grands ensembles géologiques de la croûte dans un secteur
donné)
physique du globe, isostasie (croûte, manteau)
balistique (fusées)
4
Gravimétrie : les différents termes intervenant dans la pesanteur
et leurs ordres de grandeurs
0. Quelles sont les différentes forces qui s’exercent sur une particule liée à la terre ?
1. Donner un ordre de grandeur de l’attraction de la lune lorsqu’elle est au dessus de notre tête ?
2. Calculer le Dg créé par une cavité de dissolution karstique dans du gypse, que l’on assimilera à une sphère de
10 m de diamètre, dont le centre est situé à 15 m sous la surface. Quelle variation relative cela représente-t-il
pour g ?
3. Quel est le rayon d’une cavité dont le centre est trois fois plus profond et qui provoque la même anomalie pour
le g en surface ?
7. Qu’a-t-on oublié ? Calculer l’attraction exercée par une couche plane infinie d’épaisseur h et de contraste de
densité Dr ? Application : pour une masse volumique de 2.7.10 3 kg/m3 (contraste avec l’air) et une épaisseur de
1000 m. C’est ce qu’on appelle la correction de plateau.
8. Correction de terrain : montrer que les irrégularités par rapport au plateau horizontal (vallées et reliefs par
rapport au plateau) ont une influence de même signe sur la composante verticale de la pesanteur.
9. Comparer les différents ordres de grandeurs des termes calculés dans les questions précédentes.
10. Comment définir une anomalie qui tienne compte des différents facteurs passés en revue ci-dessus ?
11. Anomalie de Bouguer et anomalie à l’air libre. Pourquoi, dans l’hypothèse de l’isostasie l’anomalie à l’air
libre est-elle plus proche des mesures effectuées ?
5
Ordres de grandeur des différents facteurs intervenant dans la valeur de la
pesanteur et de quelques anomalies
6
Exercices de Gravimétrie :
Les différents facteurs intervenant dans la pesanteur
On rappelle la loi de l’attraction universelle entre deux masses m et m’ ponctuelles situées à la distance
d l’une de l’autre:
mm'
fn = k
d2
(indice n comme Newton) où k est la constante de l’attraction universelle: k = 6.67 10 -11 S.I.
Dans la notion de pesanteur, nous incluons l’ensemble des forces qui agissent sur une masse située à la
surface de la terre, et qui définissent notamment la direction du fil à plomb. La mesure précise de
l’accélération de la pesanteur correspondant à f p = mg fournit un bon moyen d’avoir des informations
sur la densité des roches de la terre, à condition d’éliminer l’influence des autres facteurs. A votre avis,
quels sont les facteurs non liés aux masses terrestres? Calculer leurs ordres de grandeur respectifs.
Nous allons dans ce qui suit définir des anomalies par rapport à des valeurs théoriques de g. Lorsque g
est mesuré en altitude, nous devons tenir compte de celle-ci (section b); dans la section a, nous tiendrons
compte des terrains situés au dessus du niveau de la mer.
a) Correction de plateau
Evaluer l’attraction exercée par une couche de terrain horizontale indéfinie d’épaisseur h et de densité r
en un point de sa surface. Quelles hypothèses de validité impose le caractère infini de la tranche
considérée?
b) Correction d’altitude
Calculer la valeur a de cette correction, où Dg = aDz, appelée correction à l’air libre, en milligal par
mètre. Par exemple pour une valeur locale g = 982.6 gal. On prendra R = 6368 10 3 m (rayon terrestre).
c) En tenant compte des facteurs calculés en a) et b), on définit une anomalie, en faisant intervenir la
valeur g0 supposée connue sur la surface de l’ellipsoïde de référence, c’est à dire au niveau de la mer au
point correspondant au point de mesure, et g m la valeur de la pesanteur mesurée à l’altitude h (on
supposera dans ce qui suit que les corrections relatives aux termes non gravitatifs ou d’origine externe à
la terre dans la pesanteur ont été faites); cette anomalie s’écrit:
B = gm - (g0 - ah - bh) = gm + ah + bh - g0
Le terme bh correspond à celui calculé en 2a (correction dite de Plateau). b et a ont des signes
contraires (usage).
d) En cas de relief accidenté, il s’ajoute une correction topographique. Montrer que cette dernière
correction est de signe constant.
e) En mer, pour que les valeurs de g soient représentatives de la nature du substratum, il faut de la même
manière, si l’on connaît la profondeur h du fond marin, effectuer une correction qui annule l’effet
gravitatif de la tranche d’eau. Evaluer cette correction en supposant que le fond marin est plat, ce qui est
pratiquement toujours réalisé. Densité de l’eau de mer: rw = 1.03. Cette correction est faite par rapport à
la densité choisie en 2a.
B = gm + ah + bh + T - g0
7
avec ah correction à l’air libre
bh correction de Bouguer
T correction topographique éventuelle tenant compte de l’inégalité du relief
g0 valeur théorique de g au point correspondant de l’ellipsoïde de référence (niveau de la mer).
Donner son expression numérique en fonction de l’altitude et de la densité des terrains superficiels rc
dans le domaine continental, en fonction en plus de la profondeur h du fond océanique dans le cas de
mesures en mer (T et g0 seront laissés sous forme paramétrique). Que représente en définitive
l’anomalie B ?
On remarque en général que les montagnes sont sur-corrigées et l’on est conduit à proposer une autre
anomalie, à l’échelle continentale, où bh et T ne figurent pas, l’Anomalie à l’air libre:
DgAL = gm + ah - g0
8
Exercice de Gravimétrie : l’isostasie
L’étude topographique du bouclier scandinave a montré que cette région subit un rehaussement constant
de l’ordre du centimètre par an. Cette observation s’explique sans difficulté si l’on conçoit que
l’asthénosphère, milieu dans lequel on observe une diminution de la vitesse des ondes S, se comporte
comme un liquide sur lequel flotterait la lithosphère, telle un radeau sur la mer. Ce phénomène s’appelle
isostasie. Le rehaussement de la Scandinavie est lié au fait que cette région a été récemment soulagée
d’un poids important par fonte de l’immense glacier (inlandsis) qui la recouvrait entièrement il y a
quelques dizaines de milliers d’années. Le rehaussement n’est pas instantané en raison de la viscosité de
l’asthénosphère.
Premières applications
a) Les résultats bathymétriques et géophysiques montrent que l’Océan Pacifique à l’Est du Japon a la
structure représentée sur la Figure 1A. Par ailleurs en Mandchourie, au vu des résultats géophysiques, la
structure de la lithosphère est celle représentée sur la Figure 1B. En négligeant les variations
topographiques mineures ainsi que les phénomènes liés à l’élasticité de la lithosphère à grande échelle,
calculer quelle doit être l’altitude moyenne de cette dernière région si l’équilibre isostatique est réalisé.
Démontrer que 2 blocs en équilibre isostatique, par exemple un bloc continental et un bloc océanique,
présentent une même anomalie à l’air libre. On pourra raisonner à partir de la figure 2.
Dans le cas du Japon on a très grossièrement les résultats suivants (de l’Ouest à l’Est on distingue les
zones: Mer du Japon, îles, fosse, Océan Pacifique):
anomalie à l’air libre: nulle à l’Ouest, positive au niveau du Japon (+ 50 mgal) et négative à l’Est: - 100
mgal; redevient nulle encore plus à l’Est
anomalie de Bouguer: positive faible à l’Ouest (+ 20 + 50 mgal); faible à légèrement positive sur le
Japon, positive à l’Est (+ 100 mgal)
bathymétrie: mer peu profonde à l’Ouest, relief de 800 à 1000 m en moyenne sur le Japon, mer
profonde (fosse) à l’Est devenant moins profonde encore plus à l’Est
Dans le cas du Canada et de la Scandinavie on indique simplement que l’anomalie à l’air libre est
négative modérée de l’ordre de - 20 à - 40 mgal pour le Canada, et de -20 à -30 mgal pour la
Scandinavie.
Que peut-on en déduire quant à l’équilibre isostatique et à la nature de la croûte présente dans les
différentes zones du Japon; la tectonique des plaques permet-elle d’expliquer ces résultats? Et de même
quant à l’équilibre isostatique des boucliers canadien et scandinave?
9
10
Exercice de gravimétrie
glace h?
roches
11
Exercice de gravimétrie (durée 30 minutes)
A B
h h
M
C
Par rapport à une station située en M, quelles seront les différences de pesanteur aux points suivants :
En déduire les différences de pesanteur entre deux points situés à la tête et au fond d’un puits.
Les gravimètres de puits sont utilisés pour réaliser des profils verticaux de la densité, expliquer comment à l’aide
du résultat précédent.
12
Exercice : campagne gravimétrique
Une campagne de mesures gravimétriques est entreprise en vue de détecter la présence de cavités de dissolution
dans une formation de gypse.
Dix-sept mesures sont effectuées en seize points géographiques numérotés de 1 à 16 ; pour la dernière mesure on
revient au point de départ n°1. Dans une campagne réelle, les points sont en général choisis pour leur commodité
d’accès. Pour simplifier le dessin, nous envisageons ici des points répartis régulièrement comme sur la figure
(mais cela ne change pas le raisonnement).
1 2 4
3
17
8 7 6 5
9 10 11 12
16 15 14 13
Les mesures sont faites de façon brute, c'est-à-dire sans correction de la dérive luni-solaire, pendant une durée T,
comptée entre l’instant de la mesure n°1 et celui de la mesure n° 17.
Question : produisez un jeu de données vraisemblable pour cette campagne (valeur de g en chaque point),
c'est-à-dire, présentant une dérive luni-solaire vraisemblable, et devant produire, après correction de la dérive
luni-solaire, une anomalie elle aussi vraisemblable pour une cavité de gypse. Donnez les deux jeux de valeurs.
Indications : vous choisirez un intervalle de temps T (1h à 2h), une échelle d’espace (distance entre les
points d’une dizaine de mètres). Vous pourrez faire en sorte que l’anomalie négative que vous ferez apparaître
sera définie par des contours plus ou moins circulaires et centrée sur une cavité en profondeur dont vous
choisirez la taille et la profondeur (valeurs de g aux points 7, 6, 10 et 11 les plus basses ; celles des points 2, 3, 5,
12, 14, 15, 9, 8, un peu moins basses ; celles des points 1, 4, 13, 16 les plus hautes ; on pourra les prendre à zéro
milligal après correction luni-solaire et définir les autres valeurs de façon relative à ce niveau). Discuter la façon
de corriger la dérive luni-solaire, discuter la vraisemblance géologique de la cavité choisie.
13
Sismique
Principe
propagation de déformations (« vibrations ») élastiques
mécanique des milieux continus; vitesse des ondes P et S
l + 2m
Vp =
r
m
Vs =
r
Domaines d’application
Prospection pétrolière ; géologie structurale
physique du globe (zonation verticale de l’intérieur de la terre)
étude des séismes naturels
tectonophysique
14
Petit exercice de sismique
(durée 40 mn, documents de cours autorisés)
On réalise un profil de sismique réflexion et un profil de sismique réfraction au-dessus d’un milieu constitué de
deux terrains séparés par une interface plane horizontale. On veut déterminer les vitesses des ondes P (V 1 et V2)
dans les deux milieux ainsi que la profondeur de l’interface.
En utilisant des résultats du cours, on indiquera brièvement comment l’on retrouve sur l’enregistrement la nature
des courbes correspondant respectivement à l’onde réfléchie et à l’onde réfractée.
L’onde réfléchie fournit une hodochrone t = f(D) donnée par les valeurs suivantes :
D(km) 10,0 18,3 27,6 38,1 44,9 57,3 65,7 72,6 78,4 83,9 90,6 95,9
t(s) 6,31 6,97 7,64 8,95 9,60 11,3 12,4 13,5 14,3 15,1 16,1 16,9
L’onde conique fournit une hodochrone donnée par les valeurs suivantes :
D(km) 108,0 115,3 127,8 136,4 147,2 155,6 164,7 173,2 186,7 192,2
t(s) 18,75 19,78 21,73 23,00 24,60 25,94 27,29 28,60 30,52 31,53
15
Sonar
Principe
propagation d’ondes élastiques de compression dans l’eau
Domaines d’application
cartographie des fonds sous-marins
bathymétrie
16
Télédétection
Principe
mesure par satellite du rayonnement électromagnétique émis par la terre
réflexion (ou plutôt diffusion et diffraction) avec transformation des longueurs
d’onde du rayonnement solaire; émission de corps chauds (température de brillance)
gamme de longueur d’onde: autour du visible (0.75 à 0.4 mm), mais aussi ultra-violet
(0.3m), infra-rouge (0.7 - 14 m), jusqu’aux ondes centimétriques (radar)
Domaines d’application
environnement
agriculture
végétation
sols
prospection minière
cartographie
océanographie
17
Mesure du flux de chaleur (géothermie)
Principe
mesures de gradients de température
Loi de Fourier:
flux de chaleur:
¶T
J= - k
¶x
conservation de l’énergie
¶T = KDT + Q
¶t rc p
Domaines d’application
géothermie haute et basse énergie
physique du globe (localisation des sources de chaleur profondes, amincissements
crustaux)
18
Transferts thermiques en géologie et géothermie : exercices
1. Estimer la température atteinte par la terre si toute l’énergie d’origine gravitationnelle des poussières qui se
sont rassemblées par accrétion depuis l’infini pour la former est convertie en énergie thermique.
Indications : on pourra considérer que chaque poussière a été attirée depuis l’infini jusqu’à une distance de
l’ordre de R (rayon terrestre) par un champ gravitationnel engendré par une masse égale à celle de la terre. On
estimera que l’énergie cinétique acquise par chaque poussière est convertie en énergie thermique, et on
considérera que la température initiale de la poussière est voisine du zéro absolu et que sa capacité calorifique
massique a comme ordre de grandeur 10 3 J/kg.K (valeur à justifier). On pourra discuter de l’influence de la prise
en compte de la chaleur latente de changement d’état (fusion) -quelques centaines de kJ par kg-.
2. Sachant que le gradient géothermique moyen à la surface de la terre est de 30K par kilomètre, calculer la
température atteinte au bout de quelques centaines de kilomètres si ce gradient se poursuit tel quel. Peut-on
poursuivre jusqu’au centre de la terre ? Comparer ces valeurs à celles obtenues en 1.
3. Rappeler les équations régissant la diffusion de la matière et la diffusion de la chaleur ainsi que les paramètres
qui interviennent. Montrer que la propagation des courbes d’égale concentration ou d’égale température suivent
des lois asymptotiques du type x = (Dt) 1/2 où D est un coefficient que l’on définira. A l’aide d’expériences
simples auxquelles on peut se rapporter au moins en pensée, estimer des ordres de grandeur pour : un coefficient
de diffusion de la matière (un soluté dans une solution aqueuse), un coefficient de diffusivité thermique (pour un
métal par exemple).
4. A l’aide des résultats précédents, estimer un ordre de grandeur du flux de chaleur émis par la terre (on prendra
pour la diffusivité thermique des roches une valeur du même ordre de grandeur ou un peu moins que celle
estimée pour le métal).
5. Si l’énergie thermique acquise par la formation de la terre (questions 1 et 2) est dissipée par conduction
(utiliser les résultats de la question 3), donner une estimation de l’âge de la terre et estimez la durée du
refroidissement complet. Discuter la valeur de cet âge en fonction de ce que vous connaissez des phénomènes
géologiques.
6. En réalité la terre est beaucoup plus ancienne : une proportion de 75 à 80% de l’énergie dégagée a son origine
dans les désintégrations des éléments radioactifs contenus dans la croûte et le manteau. En utilisant le résultat
calculé en 4. calculer la teneur moyenne en éléments radioactifs (croûte + manteau) qui est nécessaire pour
rendre compte du flux observé ; on considérera qu’un gramme de matière radioactive (Uranium naturel par
exemple) dégage 3 à 10 Joules par an.
19
Autres exercices (géothermie) :
Quel est le temps de refroidissement d’une coulée basaltique de 80 mètres d’épaisseur ? D’un massif granitique
intrusif dans la croûte assimilable à une sphère de 3km de diamètre ?
Transfert de chaleur par convection : la température n’augmente pas de façon continue en profondeur, elle est
homogénéisée par convection. Quels sont les facteurs intervenant dans la compétition entre transfert conductif et
transfert convectif.
Estimez la durée de vie d’un doublet géothermique foré dans un massif rocheux sec à une température de 450°C,
sachant que l’écartement entre puits d’injection et puits de pompage est de 500 mètres, et que le débit de
récupération d’eau est de 200 litres par secondes. On fera le bilan thermique moyenné (apport, soustraction) sur
un volume de roche d’un kilomètre cube de volume autour du doublet.
20
(Géo)magnétisme
Principe
champ magnétique créé par le noyau terrestre et modifié par les roches aimantées de
la croûte et du manteau (en interaction avec le champ d’origine profonde)
à extraire du champ total avec contribution de la haute atmosphère
B = m0(1 +cm)H
B induction magnétique, H champ magnétique, M = cmH intensité d’aimantation de
la matière créée par H, cm susceptibilité magnétique, m = B/H perméabilité
magnétique en gauss par oerstedt ou henry par mètre; on parle aussi de polarisation
magnétique J = m0H
Domaines d’application
physique du globe, géologie structurale, tectonique des plaques (inversion du champ
magnétique terrestre)
archéométrie
L’étude du champ magnétique des planètes du système solaire a beaucoup progressé
ces dernières années
21
Exercices de magnétisme
On se placera ici dans le système CGS, les champs magnétiques H seront mesurés en Gauss
ou Oersted (en CGS c’est équivalent avec m = 1), les distances en centimètres ; dans ce
système, on calculera l’intensité de moment magnétique M, ou moment magnétique par unité
de volume, par la formule (m - 1)/4p.H où m est la perméabilité magnétique relative du
matériau, son écart à 1 est la susceptibilité magnétique K, H est un champ extérieur
« standard » que l’on prendra d’intensité moyenne 0.47 Gauss (0.6 aux pôles et 0.3 à
l’équateur). Le moment magnétique total d’un matériau de volume v est alors vM. A
l’extérieur de la matière on rajoute au champ H de base, un champ additionnel dû à
l’influence de la matière H’ = vM/r3 (toujours en CGS, distances en centimètres). On rappelle
aussi qu’un moment magnétique vM est équivalent à un courant I parcourant une spire de
surface S : vM = I.S.
1. A l’aide de manipulations simples avec une boussole et des matériaux divers (aimant, roches variées) montrer
le caractère vectoriel (et non scalaire) de l’influence des matériaux sur la boussole. On associe aux matériaux un
moment magnétique vM (vecteur).
3. Rappeler les valeurs et orientations du champ terrestre en fonction du moment terrestre Mt en différents points
de la surface de la terre (équateur, pôle, latitude quelconque par exemple 35 ou 45°).
4. A l’aide de la loi en 1/r 3 rappelée ci-dessus, donner l’ordre de grandeur du moment magnétique de la terre ;
quel est le courant équivalent dans le noyau liquide ?
5. Donner l’ordre de grandeur du moment magnétique de matériaux divers (bloc de magnétite, bloc de
pyrrhotite) et de l’intensité de moment magnétique correspondant.
7. Pouvez-vous donner des valeurs de susceptibilités magnétiques pour un certain nombre de substances.
Discuter les ordres de grandeur des valeurs présentées suivant les matériaux.
9. Anomalies magnétiques :
Quelle est l’anomalie magnétique engendrée par un cylindre vertical de magnétite (80% de magnétite et 20% de
quartz) à base carrée de côté a = 10 m et de longueur l = 100 m dont le centre (point situé au milieu de la
longueur sur l’axe) est à une profondeur h sous la surface (on examinera successivement le cas où h est égal à
100 m et le cas où h est égal à 50 m, c’est à dire où le filon est affleurant). Ce cylindre représente un filon
minéralisé dans un encaissant de schistes métamorphiques. On considérera que ce cylindre est équivalent à un
moment magnétique vertical de pôle N situé en haut. Quelle est l’anomalie du champ total ? On se placera
successivement à l’équateur, sous la latitude 45° et au pôle nord. On examinera l’influence du filon sur
l’intensité F et l’inclinaison I du champ total.
22
Entre parenthèses :
(Biomagnétisme)
Principe
sensibilité biologique (humaine) à des gradients de champ magnétique
(ou à des variations du champ électrique, et de façon générale du champ
électromagnétique)
Domaines d’application
Les discontinuités du champ électromagnétique dans le milieu naturel sont en
relation avec des failles, des discontinuités géologiques, des variations de faciès
géologique, auxquelles peuvent être liés ou non des circulations d’eau
cours d’eau, sources,
canalisations etc. Génie civil
Commentaires
Très utilisé, mais très controversé chez les scientifiques ; rester prudent mais ouvert
(cf. rôle du magnétisme chez les animaux ; on a trouvé de la magnétite dans le corps
de nombreux animaux et dans le corps humain ; des sourciers « professionnels »
corrèlent les indications de leur pendule ou baguette à des signaux géophysiques).
23
Electricité
Principe
injection de courant
mesure de différences de potentiel électrique; déduction de résistance
loi d’Ohm U = RI
Domaines d’application
génie civil, hydrogéologie, géologie minière
24
Compréhension semi-quantitative des méthodes électriques :
exercice
1/
I I
A B
En appliquant le principe de superposition, calculer le potentiel V en un point M situé à une
distance r de A et r’ de B.
3/ Dessiner les équipotentielles et les lignes de courant dans le cas précédent 2/.
Discuter de la profondeur de pénétration du courant en fonction de l’écartement des électrodes
A et B.
On cherche à estimer r en fonction de la mesure de V pour un I donné.
Est-il commode de mesurer V en A ou B ?
25
4/ Il est en réalité plus pratique de mesurer un DV en deux points M et N différents de A et B.
Cela définit le quadripôle de Schlumberger :
26
Exercice d’électricité
Indications
On rappellera le schéma de principe du quadripôle de Schlumberger et quelques règles
simples d’interprétation ; on se place dans l’hypothèse où la distance 2a entre les électrodes de
mesure de la ddp est très petite devant la distance 2l entre les électrodes d’injection du
courant. Le dispositif est symétrique. On rappelle que, dans ces conditions, le diagramme
construit permet d’accéder aux profondeurs (la profondeur du toit de la couche conductrice
correspondant à l’inflexion de la courbe).
Commentaires après l’examen de 2004 : Résistivité de la nappe : très peu ont donné la valeur vers
laquelle on tend lorsque la distance augmente, soit 6 Wm environ et nombreux ont confondu avec la résistivité
apparente au point d’inflexion. En ce qui concerne la profondeur, ce n’était pas la rupture de pente plus ou moins
nette qu’il fallait repérer mais le point d’inflexion à juger sur l’ensemble de la courbe (noter que pour x = 0, on a
la résistivité du milieu de surface ce qui contraint aussi la courbe). Ce n’était pas un simple exercice de physique
mathématique et on pouvait espérer une discussion géologique : quel milieu peut avoir une résistivité de 6 Wm ?
la profondeur du milieu plus conducteur de l’ordre de 140 mètres est-elle vraisemblable ? etc.
27
Polarisation spontanée ou provoquée
Principe
polarisation spontanée : mesure de différences de potentiel existant à l’état naturel
dans le sous-sol pour différentes raisons : mouvements d’eau (électrofiltration),
phénomènes électrochimiques (interactions entre l’eau des nappes et les substances
minérales, surtout dans le cas d’amas de sulfures, = phénomènes de pile ;
phénomènes d’oxydo-réduction).
Domaines d’application
Recherche minière
Recherche d’eau
28
Electromagnétisme
Principe
un champ électromagnétique variable (ou non) interagit avec le sous-sol ; on mesure
le champ ré-émis. On peut simuler ce processus par la propagation d’une onde qui se
trouve réfléchie et réfractée, comme en sismique, et plus ou moins modifiée si le
milieu permet l’induction de courants électriques.
Domaines d’application
physique du globe (magnétotellurique)
génie civil, travaux, archéologie
29
Géoradar (électromagnétisme)
Principe
émission d’un train d’ondes électromagnétiques de haute fréquence réfléchi par des
contrastes de permittivité électrique
Domaines d’application
génie civil et travaux (profondeurs de conduites, de cavités, reconnaissance de
bétons), environnement (reconnaissance de sites de sols pollués)
hydrogéologie
géologie (profondeurs de marqueurs), glaciologie
archéologie
30
Exercice sur le géoradar (et la sismique réflexion)
31
32
Diagraphies
(ce n’est pas une méthode à proprement parler mais un ensemble de méthodes mises
en oeuvre dans des conditions particulières: les sondages)
Principe
mesures in situ dans les sondages de paramètres physiques
- paramètres de boue (...),
- trajectométrie: vitesse de pénétration, pendagemétrie
- paramètres physiques: sismique, acoustique, électricité, résistivité, polarisation
spontanée, provoquée, neutrons, g-g, radioactivité naturelle, magnétisme, thermique,
pesanteur
Domaines d’application
forages pétroliers: reconnaissance des bassins sédimentaires et des réservoirs;
corrélation avec les tirs de surface
génie civil
sondages de connaissance géologique
prospection minière (uranium, potasse, charbon)
33
Radiométrie
Principe
mesure de flux de particules a (He), b (e-), g (photons) émises par radioactivité
Domaines d’application
prospection d’uranium, pollutions d’origine nucléaire
34
Inclinométrie et mesures géométriques
Principe
mesures de déplacements, angles, distances
Domaines d’application
génie civil (surveillance de grands ouvrages)
volcanologie
35
Contrôle, décembre 2009
Durée 1h 30 tous documents autorisés (y compris vos notes de visite lors de la « semaine Processus Naturels »)
Vous êtes responsable d’une entreprise de conseil en géologie et géophysique. Août 2009 : vous apprenez la
rupture de l’oléoduc qui traverse la plaine de la Crau ; un appel d’offres est lancé pour aider au diagnostic
immédiat et au traitement du problème de pollution.
Votre mission, si vous l’acceptez, est de répondre à cet appel d’offres en proposant l’utilisation de méthodes
géophysiques appropriées pour cerner le problème. Votre proposition sera fondée sur une brève analyse prenant
en compte le contexte géologique du site et les problèmes de nature hydrogéologique (vous pourrez proposer une
petite coupe géologique). Vous indiquerez les moyens géophysiques que vous envisagez de mettre en œuvre en
décrivant, à l’aide d’exemples potentiellement semblables à celui étudié, le principe de chaque méthode et ses
résultats attendus. Vous vous appuierez sur des graphiques et des valeurs raisonnables, pour l’exemple, des
paramètres utiles pour tel ou tel aspect du problème que vous traiterez. Vous n’aborderez pas les aspects
financiers et vous limiterez à une discussion scientifique et technique.
La correction se fondera sur l’apparition dans la copie d’un certain nombre de mots-clés utilisés à bon escient,
sur la qualité des schémas et graphiques produits, ainsi que sur la vraisemblance physique des valeurs
quantitatives des paramètres utilisés. Note : un terrain imbibé d’hydrocarbures présente un contraste de résistivité
(moins conducteur) avec son environnement, à condition que la pollution soit massive.
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Indications bibliographiques
Bouchardon J.-L. (2005) La terre est ronde, cours de l’Ecole nationale supérieure des
mines de Saint-Etienne.
Telford W.M., Geldart L.P., Sheriff R.E. et Keys D.A., (1982) Prospection
géophysique, ERG Editions, La Barbannerie, F78780 Maurecourt, version anglaise
1976
tome 1 : prospection sismique
tome 2 : propriétés électriques des roches, polarisation spontanée, tellurique et
magnétotellurique, propagation électromagnétique
tome 3 : prospection électrique, polarisation provoquée, prospection radiométrique,
diagraphies
tome 4 : prospection magnétique
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