ChAPITRE 5
ChAPITRE 5
ChAPITRE 5
INTRODUCTION
1. OBJECTIF DU DIMENSIONNEMENT
4. APPROCHE DE LA PRECONTRAINTE
5. FUSEAU DE PASSAGE
8. FERRAILLAGE PASSIVE
9. APPLICATIONS
CONCLUSION
1. OBJECTIF DU DIMENSIONNEMENT
Remarque :
- Cette classification ne signifie pas que seules les sections de la classe III
contiennent des armatures passives. En réalité, on dispose des armatures
passives As pour diverses raisons pour les justifications des pièces des trois
classes, à savoir :
Figure 1
La précontrainte est exercée par le câble tendu à P et excentré de e 0 par rapport à G. e0 est
compté algébriquement sur l’axe Gy.
Np = P cos α = P
Mp = P e0 cos α = P e0
Cosα est toujours assimilé à 1. Par ailleurs, P est supposé constant dans une section
donnée, c’est-à-dire indépendant du cas de charge appliqué, ce qui n’est pas
rigoureusement exact, mais s’avère suffisant au niveau d’un prédimensionnement
M est la somme de :
Mg moment de poids propre ;
Sous un cas de charge donné, elles varient linéairement avec y entre σ sur la fibre
supérieure et σ′ sur la fibre inférieure (figure 4).
σ1 et σ ′1 lorsque le moment
extérieur est Mm ; σ 2 et σ ′2 lorsque
le moment extérieur est MM.
• σ1(barre) et σ1′(barre) pour celles qui interviennent lorsque le moment appliqué est M m ;
• σ2(barre) et σ2′(barre) pour celles qui interviennent lorsque le moment appliqué est M M ;
Les vérifications des contraintes peuvent se ramener aux deux cas suivants :
Cas 1 : élément soumis à la précontrainte et à un moment minimum Mm
Mm
P P
Figure 2
MM
P P
Figure 3
Ces deux ensembles, un peu contradictoire, peuvent être regroupés sous forme du
diagramme de vérification suivant :
Figure 4 : Contraintes et contraintes limites dans une section
Avec :
Les calculs en section courante (en dehors des zones d'about d'ancrage)
sont conduits moyennant les deux hypothèses fondamentales suivantes :
4. APPROCHE DE LA PRECONTRAINTE
Les câbles de précontrainte dans chaque section, forment un ensemble qui peut être assez
complexe ; c’est pourquoi, pour les calculs, on remplace souvent cet ensemble par un câble
moyen fictif qui aurait, dans chaque section, le même effet des câbles réellement mis en
place (Figure 5).
Figure 5
En un cas de charge réel quelconque, une section est soumise aux sollicitations suivantes :
Mf
e e0
P
Mf e
eo
P
Figure 6
Le lieu de ces points lorsque la section décrit la poutre est la ligne de pression.
— L’effet d’un moment fléchissant extérieur M est donc de déplacer le centre de pression sur
Gy, à partir du câble, de la quantité algébrique M/P.
Figure 7. Centre de pression
Cette opération lui permet de compenser la charge permanente, c’est-à-dire d’annuler son
effet. Autrement dit, la charge permanente ne coûte rien, ni en acier, ni en béton, ce qui
montre bien le caractère actif de la précontrainte.
Cette faculté de compensation des charges permanentes a néanmoins ses limites : les effets
desdites charges doivent être suffisamment faibles pour que la variation d’excentricité à
donner au câble ne fasse pas sortir ce dernier hors du béton ou ne l’y laisse pas trop mal
enrober.
Avec d et d′ distances minimales entre le barycentre des câbles réels et les fibres extrêmes,
supérieure et inférieure.
d et d′ dépendent:
À cet égard, pour les unités de précontrainte les plus courantes (de force utile, toutes pertes
faites, comprise entre 0,6 MN et 3 MN) logées dans des conduits de diamètre ∅ compris
entre 5 cm et 10 cm, on admet :
— des distances libres entre paquets ou conduits isolés au moins égales à ∅ tant
verticalement qu’horizontalement ;
La contrainte dans une fibre d’ordonnée « y » s’écrit en valeur algébrique, sous la forme
suivante :
t y c
Dans le cas général, on doit avoir :
(7)
Le segment [-c', +c] de Gy (figure 9) est le noyau limite de traction (car c et c' sont définis à
partir des contraintes limites de traction σ'2(barre) et σ1(barre).
Les doubles inégalités (6) et (7) expriment que le centre de pression doit appartenir à
l'intersection [ -τ', +τ ] de des deux segments:
Ces différents noyaux engendrent, lorsque la section décrit la poutre, des fuseaux limites de
traction, de compression, au sens strict (intersection des deux précédents). En tout cas de
charge la ligne de pression doit demeurer à l'intérieur du fuseau limite au sens strict.
-τ' ≤ e ≤ +τ (8)
Remarque
En pratique, le concept de noyau au sens strict est lourd à manier. Au niveau du pré
dimensionnement, seule est facilement exploitable la notion de noyau de traction qui
permet de définir la précontrainte P et son excentricité eo.
Le noyau de compression conditionne, pour sa part les caractéristiques à donner aux sections
droites mais, pour effectuer leurs dimensionnements, il est beaucoup plus simple d’écrire
directement, dans les zones déterminantes, le respect des contraintes limites de compression
σs2 et σi1.
Mf
e e0
Dans une section donnée, l'excentricité du centre de pression vaut P , Mf étant
susceptible de varier, selon le cas de charge, entre Mm et MM. On doit avoir :
(9)
Ces différents noyaux de passage définissent, pour l'ensemble de la poutre, des fuseaux de
passage de compression, de traction au sens strict.
5. FUSEAU DE PASSAGE
La zone qui, sur tout l’élément, est délimité par l’ensemble des segments de passage
s’appelle fuseau de passage.
Fuseau de passage
Figure 10
Pour que la précontrainte d’un élément soit possible, il faut réunir deux conditions :
Dans la pratique, le concept de noyau ou (fuseau) au sens strict est lourd à manier. Au
niveau du pré dimensionnement, seule est facilement exploitable la notion de noyau
(Fuseau) de traction qui permet de définir la précontrainte P et son excentricité e 0.
6.1. Section sous critique : Si tous les segments de passage sont à l’intérieure de la zone qui
permet un enrobage suffisant, la section est dite sous critique.
6.2. Section critique : Dans le cas où il serait possible que le segment de passage soit réduit à
un point, la section est critique.
6.3. Section sur critique : Si le segment de passage à une de ses frontières découpe la zone
d’enrobage (segment ouvert), la section est dite sur critique.
Figure 11
Nous supposons ici que la géométrie de la section est donnée et que ses modules d'inertie
(I/v et I/v') sont suffisants, voire surabondante, de telle sorte qu'aucun problème ne se pose
du côté des compressions.
Pour que la double inégalité (10) soit possible, il faut que e 2 ≤ e1, autrement dit, que le
fuseau de passage soit ouvert, ce qui vaut encore :
(11)
(12)
(13)
Il reste à vérifier qu'elle satisfait aux condition pratiques définies par (1). C'est presque
toujours le cas lorsque les moments extrêmes sont de signes contraires (MM ≥ 0, Mm ≤ 0).
Comme le plus souvent : c ≤ v - d ; c’≤ v' - d, la double inégalité (1) est bien respectée.
C'est une section ou la solution P = PI est possible du fait que l'excentricité e0 donnée par
(13) satisfait (1).
Figure 12. Fuseau de passage dans le cas où la section la plus sollicitée est
sous critique
7.2 Section sur-critique soumise à des moments extérieures positifs (Mm et MM ≥0)
montre que e0 < 0 et que c'est donc la valeur plancher : - (v' - d') qui
n'est pas respectée par e0, ce qui s'ecrit encore:
(14)
Pour l'y faire remonter, il suffit d'augmenter P. Le fuseau s'ouvre e 1 >e2 pour P > PI et la
valeur PII à retenir est celle qui amené la ligne e 1 à tangenter la ligne d'enrobage minimal,
soit :
(15)
Par contre lorsqu'on applique Mm, l'ordonnée du centre de pression e0 + Mm/PII est supérieur
à -c' et la contrainte σ1 qui apparait sur la fibre supérieure est plus grande que σ1(barre) .
Ainsi dans une telle section sur-critique, on ne peut obtenir qu'une contrainte limite de
traction : la contrainte limite de traction sur la fibre inferieure (fibre vers laquelle le câble
est excentrée).
7.3 Section sur critique soumise à des moments extérieures négatifs (M m et MM ≤ 0)
Si cette fois ci les conditions (1) ne sont pas satisfaites, c'est que le câble associé à P I sort de
la poutre vers le haut (Figure 14).
Figure 14 : Section sur critique soumise à des moments négatifs. Contrainte limite de traction
associée σ1(barre)
Soit
(16)
(17)
e0 = v - d (18)
La seule contrainte limite de traction que l'on atteint, dans ce cas, c'est la contrainte σ 1(barre)
sur la fibre supérieure (fibre vers laquelle le câble est excentré) sous l'effet du moment
extérieur Mm.
7.4 Caractère d'une section
Pour déterminer le caractère d'une section, autrement dit pour savoir si elle, est sous-
critique ou surcritique on peut opérer de deux façons différentes.
Si cette excentricité satisfait aux conditions pratiques (1), c'est que la section est sous-
critique et l'on prend P = P I. Sinon, elle est sur-critique, et, selon le signe des moments, on
adopte soit P = PII, soit P = P'II, le câble correspondant étant excentré au maximum vers le
bas ou vers le haut.
- On calcule PI puis, soit PII soit P'II selon le signe des moments extérieures appliqués. Comme
le montre (14) et (15) d'une part, (17) et (18) d'autre part, la section est sous-critique si P I
est la plus grande de ces forces. Dans le cas contraire, elle est sur-critique.
Les formules (12) (15) et (18) ne sont guère pratiques à utiliser du fait que leurs seconds
membres contiennent implicitement P par l'intermédiaire de c et c'.
(19) Mais il est très facile, dans tous les cas, d'expliciter P.
Ou encore, puisque :
D’où les trois expressions équivalentes de la force sous-critique (P = P I)
(23) (24)
- Pour une section sur-critique soumise à des moments négatifs (P = P' II) :
(25) (26)
c = ρv
c’= ρv'
Le noyau limite se réduit au noyau central (dit tiers central dans le cas d'une section
rectangulaire puisque ρ vaut 1/3 pour une telle section).
Par comparaison avec les formules (21) (24) et (26), on peut apprécier les économies que
l'on fait sur P lorsqu'on tolère des contraintes de traction dans le béton (σ1barre et
σ'2barre<0)
8. Ferraillage passif
Les armatures passives doivent obligatoirement être présentes dans les zones
tendues et comme armatures de peau.
Les zones tendues dans le béton sont fragiles puisque le béton résiste mal à
la traction, ce qui conduit à une possibilité de fissuration. De même qu’en
béton armé, la règle de non fragilité du BAEL s’applique dans les zones
tendues du béton précontraint : toutes les zones de béton tendues doivent être
armées :
Avec :
9. APPLICATIONS
Application 1
Soit une poutre de section rectangulaire (50X120) cm soumis aux moments M min=1.2 MNm et
Mmax=3.2 MNm avec une valeur de l’enrobage telle que di=0.15m.
Solution
M
PI
h
avec :
ΔM=2 MNm
ρ=1/3
h=1.20 m d’où:
P1=5 MN
En section sur critique (moment positif), la valeur de la précontrainte est déterminée par
l’équation :
MM
PII
Vi VS d i
Avec :
ρ=1/3
Vs=Vi= 0.60 m
di=0.15 m
Mm M
Ci e0 CS M
PI PI
avec :
Cs=ρVs =0.2 m
P1=5 MN
D’où :
e0= - 0.44 m
Application 2
Mmin=1.9 MNm et Mmax=2.4 MNm avec une valeur de l’enrobage telle que di=0.15m.
Application 3
Soit une dalle (1m, h) de 15m de portée, soumise à une charge d’exploitation q=0.05 MN/m 2
avec une valeur de l’enrobage telle que di=0.107m. Le béton utilisé a une résistance de 30
MPa.
Déterminer la hauteur h
Application 4
Soit une dalle (1m, h) de 15m de portée, soumise à une charge d’exploitation q=0.03 MN/m 2
avec une valeur de l’enrobage telle que di=0.107m. Le béton utilisé a une résistance de 30
MPa.
Déterminer la hauteur h