Plasturgie
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Plasturgie
Etudes
Compétitivité de la plasturgie
française dans l’Union européenne
Compétitivité de la plasturgie
française dans l’Union européenne
Etude stratégique comparative réalisée par
NODAL CONSULTANTS
pour le compte de la DiGITIP / SIM
Rapport final
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MINEFI / DiGITIP / SIM NODAL CONSULTANTS
Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
NOTE DE SYNTHESE
En France, comme dans le reste de l’Europe, la plasturgie doit faire face à de très importantes
mutations qui sont plus d’ordre économique et réglementaire que d’ordre technologique.
Les grandes avancées technologiques sur les procédés de transformation des matières plastiques
semblent être maintenant bien assimilées par les entreprises et l’on n’aperçoit pas, à court terme
au moins, de tendance à des ruptures technologiques qui pourraient remettre en cause l’équilibre
de la filière. Mais d’autres menaces se profilent à l’horizon. Ce sont essentiellement les
conséquences de la mondialisation des échanges, de l’accession à ces technologies des pays
nouvellement industrialisés et les conséquences des nouvelles politiques en matière
handicaps majeurs de ce secteur industriel qui devront, quelque soient les scénarios de
développement envisagés, être corrigés :
• La structure du secteur industriel : la filière est dominée par les fournisseurs de matières
premières et les donneurs d’ordres qui, sans s’impliquer réellement dans le métier de la
transformation, exercent de fortes pressions sur l’équilibre financier des transformateurs, avec
pour conséquences des marges insuffisantes ne permettant pas aux industriels d’engager des
ressources pour le développement de l’innovation. Cette faible implication d’une partie de la
profession conduit à un déséquilibre des structures, un manque de leadership, et une absence de
vision stratégique.
• L’analyse des facteurs de compétitivité de la plasturgie conduit à identifier deux
positionnements stratégiques possibles : celui des avantages concurrentiels par les coûts, c’est
le cas des PECO ou de l’Espagne, et celui des avantages concurrentiels par les spécificités et
l’innovation, c’est le cas de l’Allemagne ou des Etats-Unis. La France, le Royaume-Uni et
l’Italie se caractérisent par un positionnement stratégique médiocre, intermédiaire entre ces
deux extrêmes, peu favorable à la recherche de facteurs de différenciation permettant de
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
vail, qualité des produits, faible valorisation des emplois, faibles possibilités d’avancement, ré-
munération non concurrentielle, et des entreprises de petites tailles insuffisamment capitalisées.
• La prise en compte de la qualité de l’environnement est devenue une des préoccupations majeu-
res de la société qui se traduit par un foisonnement réglementaire. Les directives européennes
environnementales sont généralement transposées de manière stricte en droit français et elles
sont appliquées de manière encore plus stricte. Contrairement aux pays du nord de l’Europe où
l’application des normes est plus pragmatique, la plasturgie française est totalement soumise à
cette réglementation, qui handicape, à court terme, la compétitivité des industriels.
• Pour mémoire, un centralisme franco-français et des lourdeurs administratives.
Ces handicaps et difficultés rencontrés par la profession se traduisent par des tendances à long et
moyen terme, parmi lesquelles les plus marquantes sont la perte des avantages compétitifs de la
plasturgie française, l’internationalisation des marchés dont la plasturgie française n’a pas réussi à
transformer les effets pervers en avantages concurrentiels, le développement insuffisant des
technologies et des nouveaux procédés et, d’une manière générale, de l’innovation, les difficultés
pour intégrer de nouveaux services, avec comme conséquence globale la dégradation de la
rentabilité de la quasi-totalité des entreprises de la filière.
La nécessité d’accroître la productivité des entreprises du secteur est incontournable, mais elle ne
constitue ni la base du développement futur des entreprises, ni même le moyen principal pour
contrecarrer les effets conjoints de la pression sur les prix exercée par les producteurs de matières
premières et les donneurs d’ordres. Pour préserver l’existence de ce secteur d’activité, des actions
doivent être menées conjointement par les transformateurs, les organisations professionnelles et
les pouvoirs publics ; ces actions devraient essentiellement porter sur les grands axes suivants :
□ Pour les industriels de la transformation :
• mettre en place une réflexion pour améliorer la capacité financière des transformateurs,
• faciliter et catalyser l’innovation et améliorer la diffusion de l’information scientifique et
des opportunités de participation à la R&D publique.
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Sommaire
SOMMAIRE
Chapitre 1 Objectifs & contexte de l’étude de Nodal Consultants....... 8
1 Les matières plastiques....................................................................................................... 9
1.1 Les premières matières plastiques .............................................................................. 9
1.2 Les avantages des matières plastiques ...................................................................... 10
1.3 Les inconvénients des matières plastiques................................................................ 11
2 Typologie des matériaux plastiques ................................................................................. 11
4
3.5
3.6
Médical ..................................................................................................................... 18
Jeux & jouets et sports & loisirs ............................................................................... 19
Prospective de croissance des plastiques ......................................................................... 20
5 Objectifs de l’étude ........................................................................................................... 22
Chapitre 2 Vue d’ensemble & positionnement de la plasturgie ........23
1 Importance économique de la plasturgie......................................................................... 24
2 Typologie des entreprises de transformation ................................................................... 26
2.1 La plasturgie des entreprises de volume ................................................................... 27
2.2 La plasturgie des entreprises de spécialités .............................................................. 27
2.3 La plasturgie des petites entreprises indépendantes : ............................................... 28
3 Les secteurs d’activité....................................................................................................... 28
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Sommaire
4 Thème 3 : Structure de la filière ...................................................................................... 54
4.1 Influence de la structure de la filière ........................................................................ 54
4.2 Equipement des moules et outillage ......................................................................... 59
4.3 Synthèse de la structure de la filière ......................................................................... 60
5 Thème 4 : Performances de la plasturgie ........................................................................ 61
5.1 Chiffre d'affaires par entreprise ................................................................................ 61
5.2 Chiffre d’affaires par salarié ..................................................................................... 61
5.3 Part de la valeur ajoutée dans le chiffre d’affaires.................................................... 62
5.4 Valeur ajoutée par salarié ......................................................................................... 64
5.5 Excédent brut d’exploitation rapporté au chiffre d’affaire ....................................... 66
2
1.1
1.2
Offre globale des plasturgistes.................................................................................. 75
Intégration de fonctions ............................................................................................ 75
Régionalisation et districts industriels ............................................................................. 77
2.1 Les clusters ou districts industriels : ......................................................................... 77
2.2 Les pôles de plasturgie en France ............................................................................. 79
2.3 Les pôles de plasturgie à l’étranger : ........................................................................ 82
3 Partenariats transfrontaliers............................................................................................ 84
4 L’innovation, moteur de la valeur ajoutée....................................................................... 86
4.1 Partenariats de R&D ................................................................................................. 86
4.2 Nouveaux procédés et matériaux.............................................................................. 87
4.3 Produits et procédés à haute valeur ajoutée .............................................................. 89
4.4 Importance du « design » des produits ..................................................................... 92
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Sommaire
Chapitre 5 Analyse prospective & Scénarii de développement........118
1 Classement par pays et par indicateur ........................................................................... 119
2 Les tendances d’évolution de la plasturgie française.................................................... 121
2.1 Tendances à long terme .......................................................................................... 121
2.2 Tendances à court terme ......................................................................................... 121
2.3 Principales incertitudes ........................................................................................... 122
2.4 Enjeux à anticiper ................................................................................................... 122
3 Analyse en composantes principales.............................................................................. 123
3.1 Indications méthodologiques .................................................................................. 123
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CHAPITRE 1
OBJECTIFS & CONTEXTE DE L’ETUDE
DE NODAL CONSULTANTS
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1 LES MATIERES PLASTIQUES
Au cours des millénaires, les matériaux de base, durables tels la pierre, le bronze, le fer, mais
également plus éphémères tels le bois, le cuir, le lin, la laine…, ont joué un rôle important dans
les activités humaines. Afin de répondre à la demande croissante de certaines de ces matières
« éphémères », afin, aussi, d’améliorer leurs propriétés, la science et l’industrie des 19ème et 20ème
siècles ont conçu et développé de nouveaux matériaux : les matières plastiques. Elles ne
proviennent ni de l’agriculture, ni de l’élevage mais, en définitive, d’activités minières. Elles
résultent des progrès spectaculaires permis par l’application de la chimie aux ressources minières
essentiellement constituées par le charbon et le pétrole. Et, en définitive, les matières plastiques,
devenues de plus en plus élaborées, sont désormais utilisées aussi bien dans des produits à courte
durée de vie que pour des applications durables, à l’instar des productions de la métallurgie, voire
même des matériaux de construction.
Par leurs uniques propriétés, les matières plastiques offrent, selon Nodal Consultants, des
solutions irremplaçables. L’industrie de la construction et de l’automobile, l’industrie alimentaire
et le monde médical sont parmi les plus grands consommateurs de ces matériaux. Les matières
plastiques ont remplacé avantageusement quantité de « produits naturels » dans diverses
applications, ce qui représente souvent un avantage pour l’environnement. Sans les matières
plastiques, les habitudes de consommation, les modes de vie, retourneraient au début du 20ème
siècle et les ressources naturelles de l’environnement, notamment les ressources renouvelables,
seraient bien davantage mises à contribution pour subvenir aux besoins humains.
En 1909, Leo Hendrik Baekeland fut le premier à fabriquer une forme de bakélite, à partir de
dérivés phénoliques et de formol. D'autres matières plastiques apparurent au même moment,
comme la rayonne fabriquée à partir de la cellulose. Au cours des années 1920 et 1930, un grand
nombre de nouveaux produits firent ainsi leur apparition :
• l'acétate de cellulose, utilisé dans le moulage des résines et dans les fibres,
• le chlorure de polyvinyle (PVC), bon isolateur électrique,
• les résines urée formol, utilisées dans la vaisselle et les installations électriques,
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Les recherches sur de nouvelles matières plastiques se poursuivirent au cours de la Seconde
Guerre mondiale. Le nylon devint rapidement la base de nombreux textiles tandis que les
polyesters servirent à fabriquer des blindages et d'autres matériels de guerre.
L'élan scientifique et technologique insufflé à l'industrie des matières plastiques s’est poursuivi
après la guerre. On mit au point des matières plastiques telles que les polycarbonates, les acétals
et les polyamides. En 1953, le chimiste allemand Karl Ziegler réussit la synthèse du polyéthylène,
et, un an plus tard, le chimiste italien Giulio Natta mit au point le polypropylène. Ces deux
matières plastiques, polyéthylène et polypropène, sont parmi les plus utilisées à l'heure actuelle.
Selon l’analyse de Nodal Consultants, les matériaux plastiques présentent de multiples avantages,
parfois contradictoires, et quelques inconvénients.
4. La protection contre la corrosion : les plastiques ne rouillent pas ! Leur inertie chimique
partielle les rend précieux à plus d'un titre : ils résistent à beaucoup d’environnements
agressifs, aux attaques climatiques, à la pollution atmosphérique, à l’emploi du sel sur les
routes enneigées. Cette qualité se révèle pourtant un problème lorsque les matières plastiques
sont abandonnées dans la nature. Il leur faut alors plusieurs décennies pour se décomposer.
5. La réduction du nombre de pièces : les méthodes de moulage autorisent l'obtention en une
seule opération de formes complexes et, d'autre part, la multifonctionnalité permet à une seule
pièce de jouer plusieurs rôles à la fois. Le nombre de pièces à assembler est plus faible
• le perfectionnement des matières et des procédés et l’augmentation des séries fait baisser
le prix du produit fini ;
• la multifonctionnalité et le moulage de formes complexes entraînent de sérieuses
économies de fabrication et d'assemblage.
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1.3 Les inconvénients des matières plastiques
Avant de faire le choix de telle ou telle matière plastique, Nodal préconise de mieux connaître
certaines de leurs limites :
1. Toxicité des gaz de combustion : les produits de la combustion de certaines matières
plastiques (opacité des fumées, corrosivité et toxicité ) doivent faire l'objet de nombreux essais ;
2. Résistance à la chaleur : chaque matériau est caractérisé par une plage de température
d'utilisation, mais pour chaque application, cette plage doit être vérifiée sur pièces ;
3. Résistance aux produits chimiques : certains matériaux plastiques sont sensibles à certains
produits chimiques ;
Dans l’univers des matières plastiques, il est difficile de trouver une méthode de regroupement de
matières premières très différentes. On identifie toutefois quelques points communs qui
permettent de classer ces produits en grandes familles. C’est ainsi qu’il est courant de distinguer :
• Les plastiques courants ou de « grande diffusion », dits « commodities » qui sont
notamment caractérisés par un marché spéculatif ; ils réunissent les grandes familles de
thermoplastiques (polyoléfines, vinyliques et styréniques), les polyuréthannes, le PET
(bouteilles et films), le polychlorure de vinyle (PVC).
• Les plastiques techniques, ou « haute performance », ou technopolymères, destinés à des
applications précises en raison de leurs propriétés, en général des thermoplastiques, qui
regroupent les cinq grandes familles : polyamides (PA), polycarbonates (PC),
polyoxyméthylène (POM), polyphénylène-éther (PPE), polybutylène téréphtalate (PBT) et
thermique et à la fatigue.
• A ces trois principales catégories, il convient d’ajouter les matériaux composites qui sont
constitués par l’association intime d’une matrice polymérique (résine), thermoplastique ou
thermodurcissable, et d’une structure de renforts fibreux ; ceux-ci peuvent être de verre, de
carbone, d’aramide ou de fibres naturelles (lin, chanvre, sisal).
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La limite entre matériaux plastiques « chargés » et matériaux composites est difficile à préciser ;
en effet, doit-on assimiler les résines chargées de fibres courtes de verre à de « simples »
matériaux plastiques ou les inclure dans la famille des matériaux composites ? sur ce point, les
opinions divergent et conduisent à des différences d’estimations des quantités produites.
• Il faut également citer l’apparition des alliages de polymères et des mélanges polymères-
additifs qui offrent une infinité de solutions et permettent d’obtenir des caractéristiques « sur
mesure » pour chaque application spécifique : réduction de la perméabilité aux gaz ou aux
essences aromatiques, amélioration de la tenue en température, du module d’élasticité, du
coefficient de frottement, aussi bien que l’aspect, la couleur ou le « toucher ».
Ces distinctions ne font pas l’unanimité et il est courant de rencontrer dans la littérature une seule
catégorie de plastiques « haute performance » regroupant les plastiques techniques et spéciaux.
Parmi les plastiques courants, un certain nombre d’entre eux ont des applications spécifiques, tels
les PVC destinés à la fabrication des tuyauteries industrielles ou aux composants électriques, les
PEhd (PE haute densité) pour la fabrication de cuves de stockage de gaz. D’autres polymères ont
des applications qui peuvent être soit de grande diffusion, soit de haute performance.
Venus plus tard sur le marché, les plastiques « d’engineering » et des plastiques spéciaux ont une
• Leurs propriétés mécaniques ou chimiques sont en général supérieures à celles des plastiques
courants, en particulier dans le domaine de leurs températures d’utilisation ;
• Leur production est concentrée entre les mains d’un nombre limité de fournisseurs de matières
premières dans le monde, qui sont plus des « chimistes » que des pétrochimistes ;
• Les additifs : sous sa forme brute, un polymère n'a pas toujours les qualités requises pour
l'application à laquelle il est destiné. Les additifs (charges) jouent un rôle essentiel sur
l'esthétique, la stabilité (chimique, UV, chaleur et longévité) et la plasticité.
Les additifs confèrent, par exemple, leur transparence aux produits finis (bouteilles...). Une de
leurs fonctions essentielles est de freiner l'oxydation des polymères (jaunissement, perte de
transparence, apparition de craquelures) qui joue sur les propriétés mécaniques en diminuant
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Les différentes familles de matériaux plastiques se distinguent également par le niveau de prix de
la matière première ; ainsi, on trouve :
Tableau 1-1 : Positionnement relatifs des matières plastiques par les prix
Ordre de grandeur de la
Type de matériaux Fourchette de prix
consommation mondiale
Plastiques courants de 1 à 2 €/kg 150 millions de tonnes
Plastiques techniques de 2 à 5 €/kg 5,5 millions de tonnes
Plastiques spéciaux de 5 à 20 €/kg 200.000 tonnes
Matériaux composites de 3 à 38 €/kg de 80 à 300.000 tonnes
3.1 Emballage
Selon les sources de Nodal, le poids de l'industrie française de l'emballage est d'environ 18 milliards
d’euros, dont 35% proviennent du secteur « papier-carton » et 26 % des plastiques (3ème au plan
européen), avec 3 milliards d’euros pour le plastique rigide et près d’un milliard pour les films et
leurs applications. On note une progression continue de la part de marché du plastique, le maintien
de celles du papier-carton, de l’aluminium et du verre, et le déclin de la plupart des métaux.
croissance du secteur de l'emballage alimentaire (+7% par an depuis 10 ans). Les enjeux sont
élevés, notamment en raison des évolutions permanentes qui concernent la substitution des
matières et les exigences de valorisation et de recyclabilité qui se renforcent (impact de la
législation très en amont de la filière et du marché).
Une des caractéristique du secteur de l'emballage est la recherche constante d'innovations en
raison de la concurrence active entre matériaux d'une part, entre produits emballés d'autre part :
77% des PMI du secteur innovent et plus de 16% des entreprises du secteur réalisent un tiers de
leur chiffre d'affaires avec les produits innovants. Toutefois, la faible valeur relative des
• La versatilité des matières plastiques permet une infinie variété d’emballages – épais ou
minces, rigides ou souples – permettant d’assurer une protection optimale avec une quantité
minimale de matière, alors même que le volume des emballages ne cesse de croître ;
• La production – et le transport - d’emballages en matières plastiques nécessite une moindre
quantité d’énergie que les autres matériaux d’emballage ;
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• Les emballages en matières plastiques sont souvent plus économiques à fabriquer dans leur
forme définitive ; leur durée de vie offre une meilleure protection aux produits périssables et
réduit la production de déchets et la dépendance aux agents de conservation ;
• Les qualités de protection des matériaux plastiques permettent de réduire sensiblement le
tonnage total d’emballage requis pour une application ;
• En protégeant les produits sensibles tels que denrées alimentaires ou médicales, les matériaux
plastiques permettent d’éviter les contaminations par des germes microbiens pendant la
fabrication, la distribution ou le transport ;
• Leur transparence permet au consommateur de voir les produits sans les toucher, réduisant
ainsi les contaminations et autres dommages ;
• Leur caractère incassable – voire infrangible – permet de réduire les accidents corporels, en
particulier ceux causés aux enfants ;
• L’emballage plastique apporte une contribution positive à la préservation des ressources
naturelles et de l’environnement ; une récente étude démontre que sans les plastiques, nous
aurions à faire face à un accroissement important du poids, de la consommation d’énergie et
du volume de déchets liés à l’utilisation des emballages.
Emballage plastique non plastique
351% 258%
205%
100%
100%
100%
Les avancées dans les technologies de fabrication et dans les matériaux plastiques ont permis de
réduire leur poids jusqu’à 80% de ce qu’il était il y a 20 ans. Cette réduction de poids a pour
conséquence de diminuer d’autant la consommation d’énergie et les émissions de pollutions
gazeuses associées, y compris pendant les transports.
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Dans le secteur de la construction, les plastiques sont principalement utilisés comme profilés
(portes et fenêtres), canalisations, tuyauteries, gaines de câbles, revêtement de sols et isolation
(thermique et sonore), membranes d’étanchéité et de couverture. Au delà de ces applications
traditionnelles, les plastiques peuvent trouver d’autres utilisations du fait de leur capacité à être
mis en forme et leur faible poids qui permet de les manipuler facilement sur les chantiers.
Le développement des plastiques dans le bâtiment a été longtemps freiné par la tendance des
concepteurs à utiliser les matériaux traditionnels et des méthodes qui leur étaient familiers.
Malgré cette réserve, le développement des matières plastiques dans cette application offre
d’importantes opportunités d’innovation pour de larges marchés de masse.
L’avenir de la construction a toujours été très dépendant de l’environnement économique ; on
constate dans ce secteur une tendance forte au changement sous la pression d’exigences
croissantes de normalisation qui concernent notamment les économies d’énergie, la gestion des
déchets, et la prise en compte de la gestion du cycle de vie des produits. L’avenir proche verra
l’avènement de constructions intelligentes et le développement de méthodes de préfabrication qui
déplaceront la fabrication des éléments vers des sites industriels éloignés des sites de construction.
Les nouveaux matériaux et notamment les matériaux plastiques renforcés de fibres de verre
(matériaux composites) joueront un rôle accru dans les structures, une des principales qualités des
matériaux plastiques étant leur capacité à s’adapter à une gamme étendue d’applications. Leur
résistance à la corrosion, leur légèreté et leur résistance permettent d’envisager de les utiliser dans
des structures porteuses à la place des architectures traditionnelles (par exemple, le pont
« Vetrotex » au Royaume-Uni ou l’immeuble « Eyecatcher » de Fiberline Composites au
Danemark). En outre, l’utilisation des matériaux plastiques permet le déploiement de nouvelles
formes architecturales où les courbes dominent et qui se prêtent particulièrement bien aux
exigences d’une construction rapide.
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A l'inverse des matériaux traditionnels qui sont « passifs », les polymères peuvent être actifs,
c'est-à-dire réagir à leur environnement. En architecture, on imagine donc des applications qui
pourraient évoluer en fonction de la luminosité, de la transparence, de l'humidité ou même du
bruit. Ainsi commencent à voir le jour des vitrages organiques à transparence variable. Certains
imaginent des applications avec des plastiques à mémoire de forme.
important de l’utilisation des matières plastiques dans la construction des moyens de transport
modernes. En 1998, par exemple, près de 400.000 tonnes de matières plastiques ont été utilisées
au Royaume-Uni dans des applications liées aux transports.
Tout transport nécessite de l’énergie et les carburants constituent la majeure partie des coûts
d’exploitation de cette industrie. Réduire le poids des voitures, des avions, des navires et des
trains représente une manière efficace – et substantielle – de réduire ces coûts de fonctionnement ;
par exemple, dans une voiture de 1.000 kg, 100 kg de matières plastiques permettent de
remplacer, pour les mêmes fonctions, 2 à 3 fois plus de matériaux traditionnels. L'économie de
poids qui en résulte entraîne une réduction de la consommation de carburant de l’ordre de 7,5%
(évaluée à 750 litres par véhicule pour une durée de vie de 150.000 km). En Europe de l'Ouest,
cela concerne une économie de pétrole de 12 MT/an, et une diminution des rejets de CO2 dans
l'atmosphère d'environ 30 MT.
En usage externe, les matières plastiques sont durables, ne se corrodent pas et n’exigent que peu
d’entretien. Elles permettent une grande liberté de formes et des méthodes de conception et de
fabrication rapides et économiques. A l’intérieur, les accessoires en matières plastiques, tels que
tableau de bord, revêtements de sols, sièges et portières permettent de donner à faible coût une
esthétique, du confort et sont faciles à nettoyer.
3.3.1 Automobile
autobus et des camions qui permettent le transport des passagers et marchandises à des coûts de
plus en plus réduits.
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3.3.2 Aéronautique & aérospatial
Pour les équipements destinés à l’aéronautique et à l’aérospatial, les critères aérodynamiques
exigent une grande flexibilité de design et un poids minimum. Les formulations des matières
plastiques peuvent s’adapter à un très large éventail de spécifications techniques et possèdent des
propriétés idéales pour la fabrication de pièces aux courbes arrondies. Les matériaux composites –
qui constituent une des branches des matériaux plastiques – sont très largement utilisés aussi bien
dans les avions militaires que dans
les aéronefs civils pour la fabrication
de revêtements d’ailes, de nacelles,
de volets et de pales d’hélicoptères.
Les matériaux plastiques sont
Une mousse spéciale est aussi utilisée pour l'isolation des réservoirs de carburant, et, sur la station
spatiale internationale ISS, une très mince couche de film composite de polyéthylène insérée dans
les parois extérieures sert de barrière d'oxygène à la fois légère et fiable.
Sur les véhicules spatiaux, la consommation de combustible a été considérablement réduite grâce
à l'utilisation accrue des matières plastiques et à l'économie de poids qu'elles entraînent.
carbone sont largement utilisés dans la mise en œuvre des structures portantes des trains à grande
vitesse, et permettent, en outre, l’utilisation de formes complexes (nez de TGV).
3.3.4 Marine
Dans la construction navale, notamment pour les bateaux inférieurs à
40 mètres, les matériaux plastiques ne doivent pas être considérés
comme des ersatz bon marché, car leur utilisation présente de
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au froid et à la chaleur, ils ne pourrissent pas, ne rouillent pas et ne sont pas sujets à la corrosion,
ils demandent très peu d'entretien, sont plus légers que l'acier ou même, souvent, que le bois, ils se
caractérisent enfin par une remarquable rigidité d'ensemble. En cas de dégâts, les réparations sont
en général limitées et réparables.
Leurs inconvénients sont notamment la moindre longévité par rapport aux bateaux en bois et
l'apparition d'osmose si l'entretien n'est pas adéquat.
Pour le constructeur naval, l'utilisation de matériaux synthétiques signifie un changement radical
de ses techniques de fabrication. La fabrication de la coque et du pont demande moins de temps
(la coque forme en elle-même un structure portante) et les formes de coque possibles sont
multiples et ne posent pas de problèmes particuliers (surfaces courbes, arrondis à faible rayon).
une couche brillante argentée formée à la surface d’une solution de réactif . C’était le
polyacéthylène, le premier membre de la famille des polymères conjugués. On a qualifié ces
polymères de « conducteurs » et ils ont répondu aux attentes des chercheurs dans des domaines
aussi divers que l’électrochimie, l’optique ou l’électronique.
Les chercheurs ont découvert que l’introduction d’une faible quantité d’impureté – le « dopage » -
dans ce polymère peut transformer cet isolant en bon conducteur. Au cours des décennies
suivantes, d’autres polymères conducteurs ont vu le jour : le polypyrrole, le polyphénylène
vinylène et d’autres encore. Ils font partie des métaux synthétiques, matériaux conducteurs
synthétisés sur la base de composants chimiques complexes, en particulier de polymères.
A l’aide des polymères conducteurs, toutes les propriétés des semi-conducteurs ont pu être
reproduites et les dispositifs principaux réalisés comme les jonctions de redressement, les
transistors à effet de champs, les diodes électroluminescentes. Les dispositifs polymériques
promettent d’être si bon marché qu’on parle « d’électronique jetable » dans un futur proche où les
écrans en matières plastiques seront aussi banals que des sacs en plastiques dans un super marché.
3.5 Médical
Le secteur pharmaceutique est en croissance de 7,8% par an dans le monde (contre 5,8% en
Europe) et connaît une augmentation importante de l'utilisation du plastique, grâce à ses
propriétés fonctionnelles, sur les produits finaux du secteur (unicité de l'usage, aseptisation,
recyclabilité). Les applications du secteur médical sont multiples et comprennent aussi bien des
produits très basiques et simples à fabriquer (compte-gouttes, cathéters, drugs delivery systems)
que des dispositifs de haute technologie tels les implants en plastiques bio-assimilables dans le
corps. Dans ce secteur, le marché des plastiques comprend trois applications principales :
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• L’ensemble des contenants et emballages pour l’industrie
pharmaceutique et médicale ne représente qu’une faible part de
la consommation totale de matières plastiques dans
l’emballage (moins de 1%) ; les plastiques sont bien adaptés à
cette application en raison de leurs propriétés : inertie
chimique, inaltérabilité, souples ou rigides suivant les besoins,
incassables. Les blisters, en particulier, obtenus à partir d’une
technique simple de thermoformage, pourraient constituer une
opportunité de développement pour les plasturgistes et devenir
pour eux une source de valeur ajoutée puisqu’ils sont fabriqués
sur mesure selon les besoins des laboratoires.
technique plutôt que de fabriquer une gamme de produits diversifiés ; les investissements de
départ sont élevés (machines, salle blanche, formation du personnel), mais les fabricants
peuvent tirer avantage de leur spécialisation et travailler sur l’innovation et les améliorations
de leur produit. Elles peuvent ainsi se différencier de leurs concurrents.
Les deux univers des jeux et jouets d'une part, et articles de sports et de loisirs d'autre part, ont en
commun le souci de garantir la sécurité de l’enfant ou du sportif ; dans ce secteur, l'innovation
passe par la prise en compte d'une réglementation étendue destinée à protéger les utilisateurs du
maximum de risques.
Ces deux secteurs bénéficient d'un marché en plein expansion, dans lequel les plastiques ont une
place importante. Leur rôle est déterminant pour améliorer les performances, garantir le confort et
la sécurité, et surtout ils autorisent une grande liberté dans la conception et l'innovation.
En France, ces deux industries sont concentrées dans le quart Sud Est de la France : 61 % des
effectifs du secteur « fabrication d'articles de sport » sont en Rhône-Alpes, et 47% de ceux de
l'industrie du jouet en Franche Comté et Rhône-Alpes. Elles subissent une concurrence mondiale
très sévère : le taux de couverture du commerce extérieur pour les « articles de sport, jeux et
jouets » se dégrade d'année en année : 74% en 1995, 71% en 1996 et 65% en 19971.
L’industrie du jouet et celle de la fabrication d'articles de sport sont soumises aux mêmes
1
Statistiques des Douanes.
19
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
La croissance de la pratique sportive a dopé le secteur des article de sport qui connaît depuis
plusieurs années un fort développement et, comme le secteur du jouet, bénéficie largement de
l'extraordinaire percée des plastiques : ceux-ci ont démontré leur rôle déterminant dans
l'amélioration des performances (légèreté, maniabilité, résistance thermique et aux chocs). Peu de
sports échappent à la plasturgie, soit parce que les produits nouveaux sont conçus en utilisant une
gamme de plus en plus spécialisée de polymères, soit parce que des articles « traditionnels » sont
fabriqués à partir de matières plastiques, par exemple, pendant la saison 98/99, près de 100.000
raquettes à neige ont été vendues en France, pour un montant d'environ 5 millions d’euros, alors
que les raquettes métalliques ne représentent plus que 5% du marché.
Enfin, la plasturgie est de plus en plus présente autour du produit ; facteur de valeur ajoutée
supplémentaire, l'emballage de l'article de sport joue un rôle pratique et promotionnel : housses
Depuis le début des années 60, la consommation mondiale de matériaux plastiques est passée de
7 millions de tonnes en 1960 à 153 millions de tonnes en 2000, accusant un taux de croissance de
l’ordre de 8% par an. Toutefois, cette croissance a été plus faible pour les plastiques courants que
pour les plastiques techniques et spéciaux (respectivement 12,5% et 11,3%).
Cette forte croissance
Comparaison des indices de production de différents matériaux
s’est effectuée, en (indice de production du tonnage, base 100 en 1970)
grande partie, au dé-
500
triment des matériaux
traditionnels comme
Indices de production (tonnages)
ques courants et à 8%
pour les plastiques 0
techniques et spé- 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000
que par les innovations dans les nouveaux plastiques, les nouvelles applications et par la demande
accrue de la nouvelle « civilisation du plastique » dans les pays émergents.
Tableau 1-2 : Estimation de la croissance des familles de plastiques (en millions de tonnes)
Courants Techniques Spéciaux Total
1960 7 000 50 3 7 053
1974 43 000 600 25 43 625
20
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Prospective de production mondiale de matières plastiques
transformées 1960 - 2010 (en tonnage)
350
299
300
Production (en millions de tonnes)
250
200
200
2004
159
150
101
100
1992
49
50
25 1976
7 13
1970
0
1960
1965
1970
1980
plastiques a également connu une forte croissance, notamment, en Europe de l’est ; la progression
globale de la consommation de plastiques transformés, pour la période 2000-2010, est estimée à
50% en Europe occidentale, en Amérique du Nord et au Japon, à 70% en Amérique latine, à
100% en Asie du Sud-Est et à 110% en Europe centrale et orientale. Le graphique ci-dessous
La comparaison des niveaux de production des matériaux plastiques montre que la consommation
des plastiques courants (environ 150 millions de tonnes) est sans commune mesure avec celle des
plastiques techniques (environ 200.000 tonnes). La consommation des trois principaux polymères,
PVC (26 millions de tonnes/an), polyéthylène (PEHD, LD et LLD, 54 millions de tonnes) et le
polypropylène (30 millions de tonnes), représente ensemble 75% de la consommation des plastiques
courants. Ces valeurs sont à comparer avec celles des matériaux spéciaux tels que le polycarbonates
21
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
(PC, 1,5 million de tonnes), le polyoxyméthylène (POM, 600.000 tonnes), le polyphénylène éther
(PPE, 310.000 tonnes) ou les polymères à cristaux liquides (LCP, 18.000 tonnes). D’ici à 2010, les
croissances moyennes annuelles respectives devraient être observées :
− +5% pour le polyéthylène, − +5% pour le polystyrol et le polystyrène expansé,
− +6% pour le polypropylène, − +4% pour le PVC.
32% de la production mondiale des matières plastiques viennent d’Europe, dont 27% d’Europe
occidentale et 5% d’Europe orientale. Mais l’Europe devrait perdre ce rôle de leader en faveur de
l’Asie du Sud-Est qui détient déjà 21,5% de la production mondiale.
5 OBJECTIFS DE L’ETUDE
22
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
CHAPITRE 2
VUE D’ENSEMBLE & POSITIONNEMENT
DE LA PLASTURGIE
23
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
1 IMPORTANCE ECONOMIQUE DE LA PLASTURGIE
EuPC (European Plastics Converters) est l’organisation professionnelle européenne des transfor-
mateurs de plastiques. Elle regroupe plus de 40 organisations professionnelles en Europe, notam-
ment la Fédération (Française) de la Plasturgie, et représente environ 30.000 entreprises, princi-
palement des PME, opérant dans le secteur de la transformation des matières plastiques, et em-
ployant près de un million de salariés. L’activité totale de transformation de ces entreprises dépasse
les 30 millions de tonnes de plastiques par an pour un chiffre d’affaires de 95 milliards d’euros.
Mais ces chiffres ne représentent pas la totalité de l’activité des industries de la transformation des
matières plastiques. En effet, ils ne prennent pas en compte l’activité d’un nombre important
d’entreprises transformatrices intégrées, dont la transformation n’est pas l’activité de base,
telles que l’automobile, l’industrie électrique et électronique, la construction, l’agroalimentaire
(notamment, tout le secteur de l’embouteillage plastique) ou les sports et loisirs. De ce fait, leur
activité de transformation des matières plastiques n’est prise en compte dans les statistiques qui
recensent les productions de la plasturgie que lorsqu’elles sont vendues en tant que telles sur le
marché, et non pas lorsqu’elles sont directement incorporées à d’autres productions.
La transformation des matières plastiques peut représenter une part importante de leur activité ; on
considère que la production des « intégrés » représente de l’ordre de 25 à 30% de la branche. Par
exemple, 20% des pièces techniques en matières plastiques destinées à l’industrie automobile sont
directement fabriquées par les constructeurs.
A ces acteurs directs de la transformation des plastiques, il faut ajouter tout l’ensemble des
activités « annexes » qui concourent au fonctionnement de la filière, parmi lesquels :
1. Les activités directement liées à la transformation :
• Les fabricants de matières premières appartenant à l’industrie chimique (tels Atofina,
BASF, Bayer, DSM, General Electric, Mitsubishi, Solvay, Rhodia ou Dupont) ou
pétrochimique (TotalFina Elf, BP Amoco, Shell) ; ils élaborent :
• Les industriels qui assurent le parachèvement des produits finis (marquage, peinture,
soudure, métallisation) ou l’assemblage et le montage ; ces activités sont souvent
directement réalisées par les transformateurs eux-mêmes.
24
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Charges, additifs,
Laboratoires de recherche Compoundeurs
adjuvants, colorants
Prototypage
Fabricants de
Parachèvement Assemblage machines et
Marquage, peinture, ensembles et sous périphériques
soudure, métallisation ensembles
Bureaux d'études
Maintenance
Donneurs d'ordres
constructeurs automobiles, bâtiment, cosmétologie,
électronique, conditionneurs
MARKETING DESIGN
Distribution
Utilisateur Final
Sources Nodal Consultants, d’après La Plasturgie en Normandie, 2002
Recyclage
incinération, régénération, retraitement
25
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2. Les activités périphériques de fourniture d’équipements ou de services sont le plus souvent
réalisées par des entreprises extérieures, mais quelques unes sont intégrées à la plasturgie :
• Les désigneurs qui proposent des choix esthétiques et pratiques en fonction des usages
des produits envisagés ;
• Les bureaux d’études qui contribuent à l’élaboration et à la conception des produits,
• Les laboratoires d’analyse et de recherche publique (CRITT, CRT, Ecoles, Universités) et
privée,
• Les constructeurs de machines de transformation (machines de moulage, lignes de
soufflage, extrudeuses, extrudeuses-souffleuses, broyeurs) et l’équipement périphérique
(lignes de refroidissement, systèmes de dosage, alimentation, granulation, lignes de
Manufacturers in Europe).
Nodal Consultants classe les entreprises de transformation des matières plastiques en trois grandes
catégories :
• Les entreprises de volume ;
• Les entreprises de spécialités (entreprises disposant d’un avantage technologique) ;
• Les petites entreprises indépendantes.
26
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2.1 La plasturgie des entreprises de volume
Elle s’est constituée autour des grands consommateurs de résines. Disposant de marges de valeur
ajoutée intrinsèquement étroites, elles doivent avant tout chercher de vastes marchés et jouer sur
la taille de leurs besoins pour affronter le secteur très concentré des fournisseurs de matières
premières. On trouve essentiellement ce type d’entreprises sur les marchés :
• du bâtiment : extrudeurs de profilés et de tubes, et fabricants d’accessoires tels les raccords ;
• de l’emballage à faible valeur ajoutée, essentiellement destiné à l’agroalimentaire : films,
corps creux thermoformés, applications du polystyrène (qui, dans ce domaine, peuvent être à
la fois dans le packaging et dans les produits d’isolation pour le bâtiment).
A cette catégorie peut également se rattacher celle des entreprises spécialisées dans les produits de
second œuvre du bâtiment (revêtements de murs et de sols), qui ont connu de fortes mutations
structurelles au cours des dernières années (illustrée, par exemple, par la recomposition de
l’activité de Sommer Alibert au sein du groupe Tarkett-Sommer).
Le relatif morcellement des marchés du bâtiment en Europe a conduit les fournisseurs
plasturgistes, à l’origine structurés sur la base de marchés nationaux, sur lesquels ils ont constitué
de vastes capacités de production, à étendre leurs débouchés hors de leur pays d’origine, plutôt à
partir de l’Allemagne et de l’Europe du Nord où l’utilisation des matières plastiques dans la
construction fut plus précoce que dans les pays du Sud. Cette tendance a évidemment été
accentuée par la fusion des normalisations nationales dans le système CEN1 européen
(auparavant, les différents standards créaient, de facto, un certain cloisonnement des marchés des
pays membres de l’Union européenne).
La taille et les compétences techniques acquises leur permettent d’aborder d’autres marchés
(Rehau dispose d’une division industrie). La maîtrise des débouchés incite aussi à aller vers
d’autres matériaux que le plastique.
Dans le secteur des emballages flexibles (films et dérivés), la condition indispensable de survie
semble désormais être la taille, et, dans ce domaine, les français ont du retard. D’autant que les
marchés sont devenus planétaires, et que les producteurs de résines se sont désengagés de la
filière (exemple : Petrofina-Elf a revendu Soplaril à Pechiney), donc, se sont libérés de la
Ce tissu d’entreprises a connu une phase de mutation qui se poursuit encore. Notamment, les
entreprises performantes de l’emballage ont, pour la plupart, été absorbées par des groupes
couvrant un large éventail de solutions-packaging (Auriplast fait désormais partie des
27
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
compétences proposées par le groupe Qualipac), souvent – très souvent – dans des groupes
étrangers opérant à l’échelon planétaire (Valois a rejoint le groupe Aptar – ex-Seaquist).
Chez les fournisseurs de pièces techniques destinées à l’industrie, la tendance à la concentration
des sous-traitants de premier rang oblige les plasturgistes à monter en taille avec, trop
fréquemment, le handicap de ressources financières insuffisantes, pour des sociétés souvent à
caractère familial, et parfois aussi confrontées aux problèmes de succession. Sur le marché de
l’automobile, à l’échelle européenne, on compte aujourd’hui moins d’équipementiers que de
constructeurs automobiles. Ainsi, peu après avoir acquis SMPI, Bailly-Comte passe chez Illinois
Tool Works Inc. Ainsi, Plastic Omnium achète Reydel en 1995, puis revend sa division
composants intérieurs en 1999, avant d’entrer en joint-venture avec Solvay sur les réservoirs
d’essence. La course à la taille se combine avec une redéfinition des portefeuilles de compétences.
Certains groupes parviennent à se placer sur les deux segments de la pièce pour l’industrie et du
packaging à valeur ajoutée, ainsi Plasthom qui dispose de sites de production non seulement en
France, mais également en Allemagne, en Italie, et au Royaume Uni, exception à suivre.
Les secteurs d’activités ne manquent pas pour les plasturgistes : on les regroupe, habituellement,
en un certain nombre de secteurs tels que l’emballage, y compris les emballages à haute valeur
ajoutée, les transports (automobile, aéronautique, ferroviaire), le bâtiment et les travaux
publics ; l’électricité et l’électronique, la cosmétologie, l’électroménager, le médical,
pratiquement tous ces produits peuvent se retrouver dans différentes applications ; par exemple,
les demi-produits, feuilles et plaques, sont utilisées pour les emballages thermoformés ; on
retrouve, également, les pièces techniques aussi bien dans le transport que dans l’emballage,
l’électricité, les sports et loisirs et le médical.
28
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Ainsi, Nodal a évalué les perspectives d’évolution des différents produits transformés en Europe ;
cette analyse est présentée dans le graphique ci-dessous. On note, en particulier, la croissance des
3 secteurs de l’industrie, des demi-produits et des emballages, avec une légère dominante pour les
produits industriels. Par contre, les éléments pour le bâtiment ont tendance à stagner ; le
ralentissement de la construction en Allemagne tire la tendance vers le bas, malgré les bonnes
perspectives de cette activité en France et au Royaume-Uni ; en effet, une enquête menée au
niveau européen indique que leur consommation devrait atteindre 8 millions de tonnes d'ici 2010.
16,0 16,2
12,0
(milliers de tonnes)
11,4
2000 2010
10,7
8,0 8,7
7,3
6,4
5,3 5,5
4,7
4,0
4,2
3,0
2,4
2,2
1,6
0,0
Emballage Bât. TP Transports Electricité Agriculture Biens Divers
Electronique consommation
29
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Dans les différents pays européens, les secteurs d’activité ont une importance variable qui est
caractéristique de la spécialisation de leur industrie de transformation. En France, on trouve :
• L'emballage plastique est le premier débouché des plastiques en France (38%), consomme
2 millions de tonnes et enregistre une croissance de 1,6% en rapport avec la consommation
des produits manufacturés et qu’ils sont présents dans tous les secteurs de l’emballage
(agroalimentaire, produits d'entretien, hygiène, santé, beauté, industrie)..
• 24% des matières plastiques sont utilisées dans le bâtiment et travaux publics, soit une
croissance de 2,7% par rapport à 1999, mais ils ne représentent que 1% des matériaux
consommés par le secteur.
• Les transports utilisent 13% des matières plastiques produites. Au cours des 20 dernières
années, le poids moyen des matières plastiques dans une voiture européenne est passé de 70 à
Au Royaume-Uni, la progression du marché des produits plastiques a été de 24,3% sur les cinq
dernières années (1996-2001) ; la demande en résines et matières plastiques a été stimulée par
l’augmentation de la consommation des emballages plastiques qui représente 36% de la
consommation de matières plastiques, par une forte demande provenant du secteur de
l’électronique et par les nouvelles tendances de l’industrie automobile désireuse de trouver des
produits plus légers pour réduire la consommation de carburant (8% de la consommation). Le
bâtiment et le génie civil restent des secteurs importants pour l’industrie des plastiques,
notamment pour les matériaux composites qui sont couramment utilisés (poutres en matériaux
pultrudés, par exemple, pour la réfection des ponts) ; ils représentent 24% du marché total.
En Italie, c’est de loin l’emballage qui tire la consommation des matériaux plastiques ; ce secteur
représente 46% de la consommation totale de matières plastiques. Il est suivi, loin derrière, par le
bâtiment qui représente 14% de la consommation.
Dans l’Union européenne, le secteur de l’emballage plastique destiné à l’agroalimentaire et aux
boissons continue de montrer des signes de croissance ; elle devrait être de 5,5% par an jusqu’en
2007, passant de 5,8 milliards d’euros à 8,4 milliards d’euros. cette croissance est la conséquence
de la substitution croissante des matériaux plastiques aux matériaux traditionnels. La croissance
des bouteilles en PET devrait se situer aux alentours de 9,2% par an.
30
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
27
24 Autres 25 14 Emballage
Autres 25 Emballage Autres 25 Emballage
46
27 19
39 20
12 0
0 0 8 5
5 7 8 10
8
8 Sports &
Electronique
Sports & 13 Sports & Loisirs
Electronique Electronique
Loisirs
Loisirs
Transport
Transport Transport
Espagne Royaume-Uni EU 15
Bâtiment Bâtiment Bâtiment
50 50 50
24 23
Autres Emballage Autres 25 Emballage Autres Emballage
25 15 25
35 25 31
27 16 36
0 0 0
5 7 9 3 9
10
8 8 9
Sports & Sports & Sports &
Electronique Electronique Electronique
Loisirs Loisirs Loisirs
31
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
CHAPITRE 3
ANALYSE DES INDICATEURS
QUANTITATIFS DE COMPETITIVITE
32
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
1 INTRODUCTION
D’après la récente enquête du World Economic Forum, la compétitivité de la France se serait
complètement effondrée par rapport à ses partenaires, passant du vingtième au trentième rang
dans le classement mondial. Ce classement tient compte de nombreux critères et il est réalisé à
partir de deux outils permettant de mesurer, l’un, le potentiel de croissance de l’économie d’un
pays au cours des cinq prochaines années et, l’autre, sa productivité actuelle.
La France serait, notamment, handicapée par le poids des dépenses publiques dans le PIB, la
mauvaise qualité des relations entre salariés et employeurs, le niveau élevé des impôts sur les
sociétés et sur le revenu. Des reproches lui sont faits sur l’accès trop difficile au crédit, à une
mollesse dans l’innovation technologique et une pression administrative excessive qui pénalise la
création d’entreprises. La perception est négative sur les 35 heures, sur le niveau de
développement technologique et sur la qualité de l’environnement de l’investissement.
Les atouts reconnus à la France concernent la qualité de sa recherche, les infrastructures routières
et ferroviaires, le niveau de qualification des ingénieurs et des scientifiques et la qualité des écoles
de management, sans oublier son incomparable situation géographique.
Les Etats-Unis prennent la première place, dominant leurs concurrents en raison de leur avance
technologique et d’un environnement favorable à l’investissement ; ils sont suivis, en Europe, par
la Finlande, la Suède et la Suisse. D’autres européens, Danemark, Royaume-Uni, Allemagne et
Pays-Bas font partie du groupe des 15 premiers.
Toutefois, une étude sur la compétitivité des entreprises réalisées par KPMG1 pour le compte du
Gouvernement canadien modère ce jugement. Cette étude qui compare les coûts des entreprises
en Amérique du Nord, en Europe et au Japon prend en compte :
• La situation géographique de villes comparables dans chaque pays ; pour la France, il s’agit
de Toulouse, Valenciennes et Grenoble ;
• Une comparaison des coûts d’investissement, de main-d’œuvre, de transport, d’électricité, de
télécommunication, les intérêts, les amortissements, les impôts, les taxes ;
• Enfin, la méthode de comparaison est appliquée à neuf secteurs industriels, dont la plasturgie.
Entre 1999 et 2002, la baisse du cours de l’euro par rapport au dollar a renforcé la capacité
concurrentielle des pays de la zone euro ; aujourd’hui, la plupart des pays européens ont une
compétitivité, en termes de coûts Plasturgie Total Industrie
supportés par les entreprises, 1999 2002 1999 2002
supérieure à celle des Etats-Unis. Royaume-Uni 93,2 86,4 94,8 86,9
En Europe, pour l’ensemble des Italie 100,7 87,9 104,2 88,6
Et pourtant, l’analyse des indicateurs, retenus par Nodal Consultants, ne semble pas accorder une
position aussi forte à la plasturgie française par rapport à ses homologues européens.
1
KPMG – Les choix concurrentiels, Editions du G7
33
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
2 THEME 1 : CONTRAINTES STRUCTURELLES
NATIONALES
2.1 Les coûts de la main-d'œuvre,
2.1.1 La France a des coûts de main d'œuvre élevés
L’étude KPMG (2001)
donne la ventilation des Ventilation du coût moyen des salaires
Etats-Uni
51%
60%
8%
5%
29%
14%
face à l’Allemagne, par le coût des charges sociales. Les salaires aux Etats-Unis sont plus élevés
qu’en Europe, mais la faiblesse des charges sociales obligatoires les rend compétitifs avec les coûts
européens. Au Japon, malgré des coûts sociaux faibles, les salaires très importants rendent cette
destination peu compétitive.
L’étude montre également les distorsions entre les salaires des cadres et ceux du personnel ouvrier ;
l’écart observé est le plus important aux Etats-Unis. En Europe, les différences de coûts salariaux
entre les pays comme l’Allemagne et la France, d’une part, avec les pays méditerranéens, d’autre
part, s’expliquent, en partie, par le nombre d’employés qualifiés qui demandent des salaires élevés.
Ces informations
Evolution du coût de la main d'œuvre
d’ensemble confirment dans la plasturgie
les valeurs obtenues à 40
partir des bases de
Allemagne
données d’Eurostat pour
En milliers d'euros par employé et par an
la plasturgie.
France
30
Italie
moyens annuels de la
plasturgie (31.000 € par
employé et par an en 10
inférieurs à la moyenne 0
des industries prises en 1995 1996 1997 1998 1999
compte dans l’étude Sources Eurostat, 2002 & Estimations Nodal
34
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
En Europe, la plasturgie française a les coûts de main d'œuvre les plus élevés (31.000 € par
employé et par an), juste derrière la plasturgie allemande1 (35.000 € par employé et par an) et loin
devant celles des pays méditerranéens. Il est généralement admis que le coût de la main d'œuvre
des pays germaniques, scandinaves et français est élevé tandis que ceux des pays méditerranéens
est largement moins élevé.
2.1.2 L'attraction des faibles coûts de main-d’œuvre des pays de l'Est
devrait progressivement s'estomper
Les coûts de main d'œuvre des pays de l'Europe centrale et orientale représentent, au maximum,
25% des coûts français et 15% des coûts allemands ; à qualification égale, un ingénieur hongrois
coûte la moitié d’un ingénieur français. Cet écart constitue pratiquement l’unique cause de
l'attractivité de ces pays. Il explique la vague actuelle de délocalisation – considérée, par certains,
comme imprudente - vers ces pays des industries de l'Europe de l'Ouest, phénomène qui n’est pas
spécifique au secteur de la plasturgie.
Les différences de coût avec les pays de l'Est s'expliquent principalement par la chute du bloc
communiste et elles devraient progressivement s’estomper avec l’entrée de ces pays dans l’Union
européenne.
Mais cet avantage par les coûts n’est pas le seul atout : l’implantation de longue date, d’industries
technologiques a permis aux pays de l’Europe de l’est de développer une main-d’œuvre,
ingénieurs et techniciens, très qualifiée : les tchèques avaient un constructeur automobile et les
hongrois ont un bon tissu de sous-traitants.
1
Dans l’industrie, le coût du travail d’un employé à plein temps a atteint 43.700 € en 2000, en progression
de 7,1% par rapport à 1996. Durant la même période, la productivité du travail n’a augmenté que de 6% (Le
Figaro du 28 novembre 2002).
35
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
2.2 Les délais de paiement handicapent les plasturgistes
français
La Commission européenne estime que 450.000 emplois sont perdus chaque année, surtout dans
les PME à cause des retards de paiement. Si l’on considère l’industrie dans son ensemble, en
France, comme en Italie et en Espagne, les délais de paiements pèsent lourdement sur la
trésorerie des entreprises manufacturières, particulièrement celle des PME/PMI. Dans ces
trois grands pays, les délais de paiement sont excessifs. En Italie, les délais de paiement sont
encore plus élevés qu’en France, mais ils sont, dans l’ensemble, respectés.
Par contre, la France
Japon
au premier semestre
25
Italie
Espagne
nérale, la France est le 20 France
de paiement. En outre,
une enquête de la 10
Commission européenne
USA
36
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Dans la plasturgie française, une rapide évaluation permet de montrer qu’au cours des cinq derniè-
res années, les délais effectifs de paiement ne se sont pas raccourcis, mais allongés ; au fil des ans,
les créances clients sont passées de 78 jours de chiffre d’affaires en 1995 à 88 jours en 2000. Et
cette dérive est d’autant plus préoccupante, que, parallèlement, il semble que ces délais tendent à
se raccourcir en Italie (de 92 à 85 jours), et restent malgré tout plus stables en Espagne (de 102 à
105 jours). Dans tous les cas, le contraste est fort avec l’Allemagne (de 28 jours en 1995 à 21
jours en 2000).
L'automobile et la grande distribution sont les deux seuls secteurs « bénéficiaires nets » du
crédit inter-entreprises. Dans l’industrie, hors automobile, les entreprises sont d’autant plus péna-
lisées que leur taille est petite, et qu’elles se trouvent en position de sous-traitance. La plasturgie
cumule à un haut degré ces facteurs de handicap. Les entreprises qui la composent sont en effet gé-
des obligations et du règlement (droit allemand par exemple) ; restant la propriété du cédant, elle
sert de garantie à la banque (qui, par exemple, a financé le « crédit acheteur »). Pour que ce soit le
cas en France, il faut inscrire, dans le contrat de vente, une clause de « réserve de propriété » qui
n’est pas toujours acceptée par le client.
La position vulnérable du plasturgiste français se traduit ainsi par un déséquilibre important entre
les conditions qu’il accorde à ses clients (de l’ordre de 88 jours de chiffre d’affaires) et celles que
lui consent son fournisseur (de l’ordre de 73 jours d’achats). A titre comparatif, l’entreprise
allemande de plasturgie est en moyenne à 21 jours de créances clients, et à moins de 10 jours pour
les délais de paiement à ses fournisseurs. De ce fait, ses besoins en fond de roulement
d’exploitation sont considérablement moins élevés que ceux de son concurrent français. Ainsi,
lors de reprises conjoncturelles, le français doit « investir » bien davantage que l’allemand pour
répondre à la nouvelle commande.
Seule une action généralisée des plasturgistes pourrait permettre l'application effective de la loi
NRE et de raccourcir les usages de paiement des clients. Les enjeux sont cruciaux pour réduire les
37
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
moule de fabrication par exemple. En effet, la livraison de l’outillage n’est que la concrétisation
de prestations d’études et de conception et l’outillage spécifique se trouve sans aucune valeur
intrinsèque. Les besoins en fonds de roulement des entreprises de plasturgie françaises sont accrus
de ces avances substantielles de TVA.
L’avance consentie par l’entreprise pèsera d’autant plus que la livraison de l’outillage se situe,
dans la majorité des cas, en amont de celle des pièces, surtout si l’on prend en compte la phase de
prototypage (cf. arrêt du Conseil d’Etat SA Charrrier, 5 juin 2002)
38
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
2.3 Externalisation et sous-traitance
2.3.1 Les origines de l’externalisation systématique
Depuis 1990, le marché européen de la sous-traitance industrielle s'est accru de 75 % en volume.
Cette évolution s’explique par le mouvement d'externalisation observé dans l'ensemble des
entreprises industrielles et notamment dans les grands groupes. Chez ces derniers, on observe une
baisse marquée de la part des valeurs ajoutées dans le chiffre d'affaires. En France par exemple
cette proportion est passée, en 20 ans, de 37,5 à 28 % dans les comptes des entreprises de 500
personnes et plus. Des tendances identiques sont enregistrées dans tous les pays européens.
Il s'agit donc d'une évolution fondamentale et puissante qui transforme à la fois le fonctionnement
et le mode de gestion des entreprises. On peut lui attribuer trois origines principales :
1. L’origine économique
Entre les années 60 et 70, le mouvement d'externalisation a été amorcé par le passage progressif
d'une économie « tirée par la demande » à une économie « poussée par l'offre ».
Dans une économie tirée par la demande, la concurrence joue sur les prix plus que sur la qualité.
On cherche à vendre moins cher pour vendre plus ; la concurrence passe par la capacité à produire
davantage et gérer la croissance pour prendre des parts de marché. Dans ce cas, l’intérêt
stratégique est de posséder ses propres moyens de production pour les mobiliser : d’où la tendance
au tout intégré.
Dans une économie poussée par l'offre, la concurrence se durcit. Elle joue encore sur les prix
mais surtout sur les produits, c'est à dire sur la qualité et sur l'innovation qui permettent de créer
de nouveaux marchés et de « forcer » la vente. Dans ce cas, les ressources financières disponibles
sont en priorité mobilisées dans des tâches « amont » (R&D, marketing, conception) ou « aval »
(commercialisation, promotion). L'investissement dans l'appareil de production passe après et,
d'un certain point de vue, devient une charge. D'où son transfert progressif vers des partenaires
spécialisés. Peu à peu, les entreprises se concentrent sur leurs métiers de base, sur leurs savoir
faire stratégiques, et tendent à externaliser tout le reste, y compris certaines fonctions tertiaires.
C'est une situation classique de redéfinition de la spécialisation du travail ; les industries qui forment
la base de la sous-traitance y ont pris une part active qui a assuré leur croissance en volume.
2. La robotisation.
Le développement, puis la banalisation, des nouvelles techniques fondées sur la robotique et la
productique intégrée ont révolutionné non seulement les manières de travailler mais également les
conditions d'exploitation et de gestion de l'outil de production. Ces systèmes présentent en effet
deux caractéristiques : ils sont fortement productifs et ils sont flexibles. Les grandes entreprises ne
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Les trois causes évoquées ci dessus ne semblent pas devoir disparaître dans un avenir proche. Il
faut donc s'attendre à ce que le mouvement d'externalisation se prolonge. S’il est probable que les
volumes des marchés de sous-traitance vont continuer leur progression, il n'est pas certain, en
revanche, que cette croissance s'opère entièrement dans les limites de l'Union européenne. La
mondialisation de l'économie, et la pression générale sur le niveau des prix qui en résulte, a déjà
amorcé une tendance aux importations de substitution dont on peut prévoir le renforcement.
Il faut aussi tenir compte des effets secondaires de l'externalisation. La mise sur le marché
d'activités précédemment intégrées fait disparaître les liens entre filiale et ancienne maison-mère :
l’autonomie risque d’accroître la vulnérabilité. Les donneurs d’ordre peuvent acheter ailleurs
qu’en Europe et ce danger s'applique sur un secteur dont l'importance s'est beaucoup développée
(près de 15% de l'activité industrielle, 7 millions d'emplois sont directement en jeu en Europe).
bloc toute une gamme de compétences, et des portefeuilles de savoir-faire sur un large éventail de
métiers de la plasturgie, voire bien au-delà (groupes Rexam, Péchiney-Cebal), comme ce fut le
cas pour toutes celles que nous venons de citer. La sous-traitance automobile avait ouvert la voie
en hiérarchisant les fournisseurs par un système de rangs, ne laissant qu’au premier d’entre eux
l’apanage du partenariat gagnant-gagnant.
La compétitivité de la sous-traitance européenne est en jeu. La dégradation des termes de
l'échange extérieur (c’est-à-dire la capacité à exporter des produits à haute valeur ajoutée),
notamment en ce qui concerne la France, est porteuse de sous-développement pour le secteur de la
sous-traitance. C'est, à terme, la solidité du tissu industriel européen qui peut s'en trouver menacé
et le potentiel technologique de l’industrie européenne qui risque de disparaître.
Cette érosion est expliquée par des rapports de force chroniquement défavorables aux sous-
traitants. Cette analyse ne permet pas d’expliquer entièrement la dégradation des prix. Deux
causes supplémentaires doivent être prises en compte :
Les courbes ci dessous ont été réalisées par Nodal Consultants sur la base des données publiées par
Eurostat et traitées par Daniel Coué. Il s'agit de séries d'indices de prix (base 100 = 1995). En vert =
industries manufacturières. En rouge = sous-traitance (moyenne de la transformation des métaux, des
plastiques et du caoutchouc).
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UE 15 FRANCE
08/98
12/98
06/99
12/99
06/00
12/00
06/01
10/01
08/98
12/98
06/99
12/99
06/00
12/00
06/01
10/01
ALLEMAGNE ITALIE
08/98
12/98
06/99
12/99
06/00
12/00
06/01
10/01
08/98
12/98
06/99
12/99
06/00
12/00
06/01
10/01
ROYAUME UNI ESPAGNE
08/98
12/98
06/99
12/99
06/00
12/00
06/01
10/01
08/98
12/98
06/99
12/99
06/00
12/00
06/01
10/01
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réalisation des séries à un sous-traitant « exotique ». Ce comportement constitue un véritable vol
par détournement de savoir-faire et dépossède les sous-traitants européens des seuls atouts qui
leur restent face à la concurrence internationale.
2. Le système des prix objectifs
La nécessité de renforcer leur compétitivité sur des marchés mondiaux de plus en plus
concurrentiels incite les donneurs d'ordres à développer de nouvelles techniques d'achats.
Auparavant, elles étaient basées sur le système des appels d'offres orientés vers la recherche et la
sélection d'un « moins disant » ou d'un « mieux disant » en fonction d'un certain nombre de
critères. Ce principe permet d'établir un « juste prix » correspondant aux prestations demandées.
Dans ce système, l’initiative de la proposition des prix revient au vendeur et sert de régulateur
entre l'offre et la demande.
La technique des « prix objectifs » a été adoptée par de grands groupes internationaux ; elle
consiste à déterminer le prix d'achat maximum de chaque pièce ou sous ensemble par
décomposition du prix de vente du produit final défini par les études de marketing. Le résultat,
néfaste et dangereux, est double :
• Le système autoritaire aboutit inévitablement à une pression à la baisse des prix.
• Le vendeur est privé de toute initiative ; c’est l'acheteur qui affiche le prix et détermine la
valeur des prestations. Dans ce type d'économie dirigée virtuelle, la libre formation des prix
n'existe plus ; le risque de sclérose est important et pourrait se révéler préjudiciable au bon
fonctionnement des marchés de sous-traitance et à la vitalité de l'industrie européenne.
C'est un facteur de fuite d'activités, d'emplois et de technologies vers des régions où les
entreprises peuvent systématiquement trouver des conditions de coûts d'exploitation inférieures
aux coûts européens.
européenne.
0% 2% 4% 6% 8% 10% 12% 14%
Parmi les pays européens, Sources Nodal, d'après Eurostat & Midest, Daniel Coué, 2002
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En France, le principal marché de la sous-traitance est l’automobile : en 2000, les secteurs
spécialisés dans la sous-traitance ont réalisé un chiffre d’affaires de 70,8 M€, dont 58,1 (82%)
pour les entreprises de
plus de 20 salariés. Ventilation des activités des entreprises de sous-traitance
par secteurs clients
Spécifiquement, la
part de la trans-
Chimie, pharmacie,
formation des industrie alimentaire
Autres
21% Automobile
matières plastiques 7%
36%
sous-traitée s’élève à
8 M€ (14% de la
sous-traitance). En
2000, le secteur
automobile a
représenté 36% de Matériel ferroviaire
et de travaux publics
l'activité de la sous- Construction Aéronautique,
armement
8%
électrique et
traitance, loin devant électronique 13%
la construction 15%
électrique/électronique
et l’aéronautique.
Midest, Daniel Coué, 1999
Chine ! Hongrie
430
européens vont
1780
chercher dans les Union européenne
être jusqu’à dix fois moins élevés que les coûts européens, avec une haute qualification du personnel
ouvrier et cadre, mais une productivité moindre. Cet avantage doit être, toutefois, fortement modulé
car l’écart de salaire diminue rapidement avec le niveau de compétences. En outre, l’entrée
programmée des Peco dans l’Union européenne devrait atténuer cet écart.
Il faut également noter que le coût des investissements, les machines et les robotisations
notamment, est identique en France et dans les Peco ; aussi, pour une production très automatisée,
l’avantage lié au coût de la main-d’œuvre peut devenir marginal par rapport à l’investissement.
Enfin, une externalisation dans les Peco devra tenir compte d’inconvénients majeurs tels que
délais de livraison aléatoires, qualité irrégulière, méthodes et organisation inférieures aux
standards de l’ouest, manque de flexibilité.
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2.4 Coût des investissements
Selon l’étude KPMG citée plus haut, les coûts moyens d'investissement pour une entreprise de
fabrication dans les pays européens, présentés ci-dessous sont largement supérieurs en Allemagne
et au Royaume Uni qu'en France, Italie et Espagne. Cette observation s'explique en majeure partie
par les coûts d'acquisition des terrains.
Les coûts de construction, dans les pays indiqués, sont basés sur les coûts de construction
d’installations industrielles clés en main. L’investissement initial comprend le coût d’achat du
terrain sur lequel l’usine est construite, la propriété des installations industrielles, la construction
des bâtiments, ainsi que les coûts d’investissement (outillage et équipements dont les coûts
suivent, en règle
générale, des cours Moyenne des coûts d'investissement de sept types
mondiaux). d'entreprises de fabrication
15 833
C’est en Espagne et 16 000 14 583
2 917
intéressant de constater 0
que, en France, c’est le Allemagne Royaume Uni France Italie Espagne
différenciant.
A titre de comparaison, il faut noter que le coût d’investissement correspondant aux Etats-Unis se
situe à une valeur proche de celui de la France, le coût des terrains y étant légèrement supérieur à
• La France tient une position importante pour le nombre des installations plutôt que sur la
valeur de ces implantations ; les plus stratégiques (centres décisionnels ou unités de R&D) se
dirigent plus volontiers vers le Royaume-Uni ou l’Allemagne.
• Pour la première fois depuis 1997, les principaux pays d’Europe centrale et orientale
(République tchèque, Hongrie, Pologne et Roumanie) dépassent, avec 281 implantations, le
total de la France sur la même période (264 implantations, dont 159 industrielles et 105
tertiaires).
1
Baromètre 2002 « Attractivité du site France », étude Ernst & Young, édition 2002
44
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2.5 Coût du transport
Les études sur le transport des produits industriels montrent que les produits du plastique sont
majoritairement transportés par voie routière et, dans une moindre mesure, par voie maritime ou
fluviale. Pour les entreprises de transformation des matières plastiques, l’importance relative des
coût de transport s’établit à 14% des coûts totaux ; ce chiffre est à comparer avec les 9% pour les
composants métalliques et les produits alimentaires, les 5% pour les pièces de précision ou les
produits pharmaceutiques et le 1% pour les produits chimiques. Le handicap pour l’industrie de la
plasturgie traduit par ces chiffres est lié à la nature même des produits transportés, à leur faible
valeur ajoutée, jointe à leur encombrement important.
L’histogramme1 ci-dessous compare les coûts du transport routier nécessaire à la livraison des
produits de l’industrie à ses marchés ; dans le calcul des coûts, on a donc tenu compte de
l’éloignement de l’entreprise de ses marchés principaux. Les résultats de l’étude montrent que le
coût du transport est fortement lié à ce dernier facteur ; en effet, les coûts de transport les plus bas
sont observés aux Pays-Bas, suivis de près par ceux de l’Autriche et de l’Allemagne.
L’Italie et le Royaume-
Coût moyen des transports routiers de sept types
Uni sont proches et d'entreprises manufacturières
devancent la France
dont les coûts sont en- 400
viron 40% plus élevés. 400
A titre de comparaison,
on notera que les coûts
élevés du transport aux
(milliers d'euros)
300
Etats-Unis et Canada
290
285 280 280
100
tiqués pour les trans- France Royaume Uni Italie Allemagne Espagne PECO
Source Nodal Consultants, d'après KPMG, 2001
ports de voisinage.
La situation difficile de la France est mise en avant par la Lettre du Transport et de la Logistique2
qui indique que « pour une même prestation, les prix pratiqués par les transporteurs routiers
allemands du Bade-Wurtemberg sont inférieurs de 15 à 20% à ceux de leurs homologues
alsaciens, situés sur l’autre rive du Rhin ». Les écarts de coûts observés seraient essentiellement
dus, d’après cette étude, aux différences d’interprétation des réglementations sociales européennes
relatives aux temps de travail. Chaque mois, pour un même coût salarial, le conducteur allemand
effectue 1.200 à 1.800 km de plus que son homologue français.
Ces résultats doivent être considérés comme un indicateur général des coûts de transport dans
chaque pays pour l’industrie manufacturière et, notamment, pour celle de la transformation des
plastiques qui est handicapée par la nature des produits transformés. Il convient toutefois de noter
que cette comparaison doit être modulée en fonction des types de produits fabriqués ; l’impact du
coût des transports sera, bien évidemment, plus faible pour des produits à haute valeur ajoutée
(électricité et électronique, par exemple) que pour des produits de consommation courante, mais
qui représentent les plus gros marchés des plasturgistes français.
1
Etude KPMG
2
Lettre du Transport et de la Logistique, n°175 – 23 octobre 2002
45
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
2.6 Fiscalité des entreprises
En Europe, le développement de la nouvelle économie, l'organisation en réseau et le commerce
électronique permettent une re-localisation qui renforce la concurrence fiscale. La globalisation des
marchés met les Etats en concurrence ce que certains pays ont immédiatement compris comme les
hollandais et les belges qui ont eu une créativité fiscale compétitive exceptionnelle.
Pour un chef d'entreprise, la France présente quelques avantages indéniables. La valeur ajoutée par
personne y est une des meilleures du monde. Le handicap français se situe au plan de la fiscalité, tant
pour les taux que pour les modalités. Si l'on veut garder en France les Etats-majors et les centres de
décisions et attirer les industriels, le site français doit être attractif. Au-delà des taux d'imposition, la
complexité du système est rebutante : le taux global de la fiscalité, la taxe professionnelle qui frappe
les investissements et grève les coûts, l'impôt sur le revenu et les cotisations sociales élevées rendent
difficiles le maintien des centres de production en France.
Avec la loi sur la
réduction des impôts Evolution prévisible du positionnement de la fiscalité
des pays européens entre 2000 et 2003
adoptée par le
parlement en juillet
2000, l’Allemagne a Royaume-Uni
lancé un ambitieux Allemagne
programme de réduc-
tion des taux d’impo- Espagne
prélèvement obliga-
Italie
toire en-dessous de la
barre des 40% de la France
taux d'impôt sur les sociétés de 25 %, inférieur de douze points au taux français, une quasi-absence
d'imposition sur les plus-values, une fiscalité du patrimoine moitié moins lourde qu'en France et un
taux normal de TVA à 16 %. Pour réussir cette baisse, le gouvernement allemand a planifié près de 75
milliards d’euros d'économies budgétaires pour les quatre prochaines années.
Cet effort considérable devait permettre à l’Allemagne de combler son écart de compétitivité
fiscale qui la sépare du Royaume-Uni, voire des Etats-Unis. Mais un certain nombre d’événements
sont venus contrarier ces projets. Les inondations, juste avant la réélection des partis soutenant le
chancelier Schröder, ont été un premier motif pour retarder l’application de certains allègements
fiscaux. L’examen de l’équilibre des retraites en est un autre pour accroître les cotisations sociales. De
plus, dans le domaine de l’environnement, où l’on aurait pu espérer que les mesures « positives »
d’incitation aux économies d’énergie et à la lutte contre le gaspillage, prendraient le pas sur les
mesures dissuasives, il apparaît désormais que l’avenir passe par un développement des « éco-taxes ».
Il est ainsi vraisemblable que l’ensemble des prélèvements obligatoires va progresser, et non pas se
réduire, en dépit de la diminution de l’impôt.
Avant ces évènements dont il est difficile d’anticiper les conséquences, l’étude du Medef à l’horizon
2003, d’après la comparaison européenne de sept impôts essentiels, montre que la France demeurera la
lanterne rouge de l'Europe, même après les réformes en cours. Pour rester dans la compétition, la
France n'a plus le choix : elle doit engager une réforme en profondeur de sa fiscalité.
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Le classement a été réalisé en établissant la moyenne de chaque Etat au regard de sept critères : impôt
sur les sociétés, taxation des plus-values de cession de titres, impôt sur la fortune, droits de succession
sur une entreprise, imposition des dividendes perçus par les personnes physiques, impôt sur le revenu,
rémunération nette d'un salarié. Les impôts locaux sur les activités économiques ne sont pas pris en
compte car leurs assiettes et leurs modes de calcul sont différents (les taux d'imposition retenus sont les
taux en vigueur pour 2003 au terme de la réforme fiscale française, mais avant la mise en œuvre
complète de la réforme allemande prévue pour 2005 ; pour les autres pays, ce sont les taux existants).
La taxe professionnelle, facteur spécifique du handicap français
La fiscalité française sur l’outil de production pèse sur les entreprises de plasturgie. Certes, de tels
impôts, destinés à alimenter les recettes des collectivités locales, existent aussi chez les principaux
concurrents de la France, mais les ordres de grandeur diffèrent. En France, la « taxe profession-
nelle », assise sur la valeur d’acquisition des immobilisations, pèse d’autant plus sur la plasturgie
qu’elle s’applique à l’outillage de production (moules, filières d’extrusion, formes), dont la courte
durée d’utilisation ne dépasse généralement pas celle d’un marché. Au delà du marché pour lequel il
a été conçu, l’outillage perd toute valeur, mais doit être conservé pour servir en cas de reprise de sé-
ries, de séries complémentaires ou pour garantir un suivi de fabrication (cosmétologie, pharmacie,
automobile, industries électriques et électroniques). Pourtant, cet outillage, inactif pendant de
longues années, continue de supporter la taxe. C’est pourquoi, bien souvent, les sous-traitants de la
plasturgie essaient de faire passer ces acquisitions d’outillage spécifique dans les actifs de leurs
donneurs d’ordres, mais, alors, ils risquent de perdre la maîtrise de leur outil et, à terme, celle de
leurs marges, car le client peut très bien confier l’outil à la concurrence.
Les tentatives de réforme de la taxe professionnelle, pour corriger son caractère anti-économique,
ont tourné court ou furent suivies d’un retour en arrière, comme ce fut le cas après que les collecti-
vités locales aient constaté le manque à gagner résultant de la prise en compte, lors d’un rachat ou
d’une fusion, de la « valeur de rachat » au lieu de la valeur d’acquisition de l’équipement dans
l’assiette de la taxe.
Du côté des donneurs d’ordre, la mondialisation et la mode de la « valeur pour l’actionnaire » ont
entraîné une plus grande réticence à accepter de faire entrer les outillages dans leurs propres actifs.
Ce n’est donc que lorsqu’il y voit un avantage stratégique, notamment celui de pouvoir plus aisé-
ment changer de fournisseur, que le donneur d’ordre prendra en charge l’outillage, avec les consé-
quences fiscales liées, mais là encore, le plasturgiste français perdra de son potentiel compétitif.
Les commandes manufacturières étrangères ont chuté de 2,7% au 3ème trimestre 2002 par rapport au
second ; la croissance pourrait être zéro pour l’ensemble de l’économie, négative pour l’industrie.
… et au Royaume-Uni
Dans le contexte déprimé actuel, l’économie du Royaume-Uni est celle qui croît le plus vite au
taux le plus élevé de tous les pays développés : 0,8% au troisième trimestre 2002 ; le taux de
chômage y est inférieur à ceux des Etats-Unis, du Japon et des pays de la zone euro.
Cependant, le gouvernement travailliste s’est engagé à moderniser les services publics et les
économistes s’interrogent sur sa capacité à financer ces investissements sans une hausse de la
pression fiscale. L’Institut national de la recherche économique et sociale estime qu’il devra accroître
les impôts de 20 milliards de livres à l’horizon 2006 s’il veut équilibrer les comptes de la nation.
D’après Le Figaro du 20 novembre 2002
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2.7 Synthèse des contraintes structurelles nationales
L’analyse des six facteurs de compétitivité nationale – qui pourraient, également, s’exprimer
en termes d’attractivité pour les investisseurs étrangers – permet de brosser un tableau assez
contrasté de la position de la France face à ses principaux concurrents européens.
1. Coûts de main-d’œuvre : la France a une position favorable en ce qui concerne les coûts des
salaires, mais cet avantage est annulé par le coût des charges sociales ; les coûts les plus
élevés sont observés aux Etats-Unis et au Japon, tandis que les PECO bénéficient–pour
combien de temps encore – d’une situation très favorable.
2. Délais de paiement : la France cumule délais de paiement élevés et retards de paiement ; les
habitudes sont telles que l’on constate un allongement des délais plutôt qu’un
raccourcissement, malgré les règles édictés par l’Union européenne. Les pays anglo-saxons et
le Japon ont des habitudes, dans ce domaine, beaucoup moins laxistes que les pays
méditerranéens.
3. Externalisation & sous-traitance : la position de la France est directement affectée par le
poids de la sous-traitance – notamment, en direction du marché automobile - qui représente
une part importante de l’activité du secteur. L’Espagne demeure le principal destinataire de
l’activité de sous-traitance, tandis que le Royaume-Uni n’affecte que 7,3% de sa population
active à la sous-traitance.
4. Coût des investissements : la France demeure encore un site privilégié d’investissement en
raison, surtout, du faible coût des terrains, mais elle perd des places, au profit du Royaume-
Uni, en matière de centres de décision et d’unités de R&D.
5. Coût des transports : pour diverses raisons, dont l’éloignement de ses marchés, la France a
une très mauvaise position en matière de coût des transports ; le coût des salaires et la
législation du travail (effet des 35 heures ?) ne sont sans doute pas étrangers à cette situation.
Il faut toutefois noter que l’Allemagne semble interpréter d’une manière plus souple les
directives sociales européennes relatives au temps de travail.
6. Fiscalité des entreprises : dans ce domaine encore, la France, malgré ses efforts, reste la
Espagne
Japon
PECO
structurelles nationales
Italie
USA
UK
En matière de contraintes structurelles nationales, la France est très désavantagée par le coût des
transports, dont elle n’est pas entièrement maîtresse (effet de la distance des marchés) et par sa
fiscalité dont la situation va s’aggraver, en position relative, au cours des années à venir.
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
3 THEME 2 : POIDS DE LA PROFESSION
3.1 Chiffre d'affaires de la plasturgie
En 2000, la France oc-
Chiffre d'affaires de la plasturgie, par pays, en 2000
cupe la second position
européenne en chiffre 50 000
d’affaires de la plasturgie,
avec 24 milliards d’euros, 40 000 42 093
0
Allemagne France
Royaume Uni Italie
10 365
Espagne
faires. Les 5 pays euro- Sources Fédération de la Plasturgie, 2002
comparable à la crois-
21,65
important de croissance 0 10 20 30
observé face au (CA en milliards d'euros)
Sources Fédération de la Plasturgie 2002
Royaume-Uni (11,%) et à
l’Espagne (10,3%). La croissance allemande est la plus faible avec 5,4% annuelle.
49
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3.2 La plasturgie dans l’emploi industriel
Bien que second
Evolution de l'emploi dans la plasturgie
trans-formateur de
matériaux plastiques 300 000
200 000
rière l’Allemagne et
France
le Royaume-Uni ; ce Italie
décalage entre chiffre
d’affaires et nombre 100 000
d’employés traduit la
Espagne
bonne productivité
des salariés français
dans la plasturgie,
mais cet écart peut
également s’expliquer
0
1995 1996 1997 1998 1999
2000
Sources Eurostat 2002
6,9
à la population active 6,4
permet de mesurer
l’importance de cette 5,6
industrie dans le tissu 5,5
l’Italie.
La plasturgie française emploie 150 000 salariés en 2001, ce qui représente près de 5,8‰ de la
population active française. L’effectif global de la profession est en constante progression depuis
5 ans (+25%). Des évolutions similaires sont observées dans les autres pays européens,
caractéristique de ce secteur en plein développement.
50
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3.3 Contribution de la plasturgie au produit intérieur brut
En moyenne, dans les pays de l’Union européenne des 15, la plasturgie participe pour 5,5‰ à la
formation du PIB européen. Les pays méditerranéens, France (5‰), Espagne (4,3‰) et Italie (4‰)
se situent dans une
fourchette basse,
en dessous de la
moyenne europé-
enne ; l’Allemagne
(7,7‰) et le
Royaume-Uni
caractérise l’existence de donneurs d’ordres d’une certaine taille qui intègrent les produits de la
transformation dans des produits finis (par exemple, en Allemagne, l’électroménager et le
bâtiment).
Au vu de ces valeurs, on peut estimer que les industries de la plasturgie en Allemagne et au
Royaume-Uni produisent, globalement, des pièces à plus forte valeur ajoutée que celles des autres
pays européens.
51
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3.4 Consommation apparente de matières plastiques
La consommation ap-
Evolution de la consommation apparente (en milliers de tonnes)
parente de matières
plastiques en tonnage
est égale à la produc- Allemagne
12 070
11 630
tion totale augmentée
de l’importation et Italie
6 325
6 585
diminuée de
l’exportation ; elle 4 530
Royaume-Uni
donne une estimation 4 638
la France vient en 3ème position, après celles de l’Allemagne et de l’Italie, et devant celles de
l’Espagne et du Royaume-Uni.
Entre 1998 et 1999, la
Ecarts entre production et consommation apparente
consommation
apparente n’augmente 3 000 2 470
que très peu en
Allemagne (+4%) et 2 000
1 391
en France (+1%), et 1 098 1 030
la France produisent
(313)
(443)
britanniques.
52
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3.5 Synthèse du poids de la profession
L’analyse des quatre facteurs mesurant le poids de la profession donne une image assez claire de
l’importance de la profession dans les 5 pays concernés par l’étude.
1. Chiffre d’affaires de la plasturgie : la France a la seconde place en Europe, derrière
l’Allemagne, mais elle est talonnée par le Royaume-Uni dont la croissance en 1999/2000 l’a
dangereusement rapproché de la France.
2. La plasturgie dans l’emploi industriel : la France n’a pas une place dominante dans ce
domaine, mais elle semble mieux équilibrée que celle de ses homologues, en particulier par
rapport au Royaume-Uni.
3. Contribution de la plasturgie au produit intérieur brut (PIB) : la France se situe dans la
moyenne des pays développés, mais largement dépassée par l’Allemagne et le Royaume-Uni.
4. Consommation apparente de matières plastiques : la plasturgie n’est pas encore une
industrie très bien implantée en France, comparée à la place qu’elle occupe en Allemagne.
Allemagne
Espagne
Indicateurs du poids
France
Japon
PECO
de la profession
Italie
USA
UK
1 Chiffre d’affaires de la plasturgie +1 +1 -2 -1 -1 -2 +2 +2
Sans avoir une excellente position, le poids de la plasturgie en France se situe au second rang en
Europe, loin derrière l’Allemagne.
53
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
4 THEME 3 : STRUCTURE DE LA FILIERE
4.1 Influence de la structure de la filière
4.1.1 Répartition des établissements selon leur effectif
Le tissu économique Répartition des établissements du secteur en fonction de leur effectif
de la plasturgie fran-
çaise est caractérisé
France
des établissements de
de 1 à 9 employés de 10 à 49 employés 50 à 99 employés 100 à 499 employés
Etats-Unis
250 employés en 2001 et emploient 68% des salariés. L’industrie de la plasturgie est plus
concentrée en Allemagne (presque 50% des entreprises ont plus de 50 employés) qu’en France.
Tableau 3-3 : Structure des établissement du secteur par tranche de nombre d’employés
Plus de Nombre
1à9 10 à 49 50 à 99 100 à 499 Total
499 moyen
Etats-Unis 3 440 4 960 3 344 3 680 576 16 000 88
Japon 16 952 7 531 1 102 656 26 26 267 17
Le marché étant désormais européen ou mondial, la majorité des entreprises françaises n'ont pas la
taille critique suffisante pour permettre une bonne projection internationale (le nombre moyen
d’employés dans les établissements françaises est de 35 salariés), principalement par rapport à son
concurrent européen l'Allemagne (en moyenne 100 employés par établissement) qui présente
beaucoup plus de grandes entreprises. De plus, l'entrée en phase de maturité du marché européen
de la plasturgie impose des investissements de R&D importants qui deviennent trop lourds pour
pouvoir être assumés par de petites structures. Les entreprises françaises risquent donc, à terme,
de souffrir de l'absence d’avantage concurrentiel du fait de l'impossibilité de développer des
programmes de R&D suffisants. Afin de pouvoir survivre, les entreprises françaises sont
54
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
comparable à celle de
l’industrie au Japon, Nombre moyen d'employés par établissement
mais le nombre
moyen d’employés Japon 17
88
est très faible, de Etats-Unis
l’ordre de 17 em-
ployés par entreprise. Espagne 18
Deux stratégies peu-
vent expliquer cette Italie 24
l’externalisation des
Allemagne 100
tâches est une prati-
que fréquente au France 35
donc maintenue « artificiellement en vie » par les donneurs d'ordre qui ont tout pouvoir. D'autre
part, il semble que dès que ces sociétés atteignent une certaine maturité, elles sont aussitôt cédées
aux grands groupes du secteur par les capitaux-risqueurs qui avaient initialement investi dans ces
jeunes sociétés innovantes.
ployés. L’Espagne
nombre moyen
d’employés par établissement tombe à environ 35.
En Allemagne, ces deux valeurs sont relativement plus proches, puisqu’elles sont respectivement
de 101 employés par établissement et de 117 par entreprises. Selon Eurostat, l'Allemagne n’a
qu’un nombre très limité de petits entreprises de moins de 10 salariés. Hormis le fait que les
statistiques allemandes négligent souvent de prendre en compte les établissements de moins de 20
employés, il semble qu'en Allemagne, par rapport aux autres pays européens, il ne se crée plus de
55
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Bien que les entreprises de la plasturgie en France et au Royaume-Uni soient beaucoup moins
concentrées que leurs homologues en Allemagne et, surtout, aux Etats-Unis, ces trois derniers
pays disposent, par rapport à la France, d’un nombre important de leaders dans la profession. En
France, en 1999, le total des entreprises de plus de 500 salariés n’était que de 24 entreprises, dont
9 de plus de 1.000 salariés ; et encore, les deux plus importantes ne réunissaient, pour Visteon que
2.326 employés et pour Allibert Industries 2.999. Par ailleurs, les 14 plus importantes entreprises
françaises de plasturgie ne réalisent, ensemble, que 12% du chiffre d’affaires de la profession.
Tableau 3-4 : Structure des entreprises françaises de 20 salariés et plus en France
Nombre Nombre Employés par
d'employés d'entreprises entreprises
2001 148 384 1.372 109
Entreprises de plus
2000 144 384 1.322 108
de 20 salariés
1999 134 692 1.280 105
Sources SESSI 2000
époques récentes, de près de 30% moins élevé que le même matériau vendu en Europe.
L’exemple de Solvay
Récemment, Solvay a cédé BP Amoco sa production de polyoléfines (100% du polypropylène et
50% du polyéthylène) ; en échange, Solvay a acquis l’ensemble des polymères d’engineering (ou
hautes performances) d’Amoco et vient de racheter tous les polymères fluorés d’Ausimont qui
appartenait au groupe Edison (ex-Montedison). Avec ces acquisitions, Solvay devient le numéro 2
dans le cadre d’une JV, Inergy, avec Plastic Omnium qui était déjà le numéro 2 du secteur :
Inergy est aujourd’hui le leader mondial de ce marché avec 40% de parts de marché. Les
sites Inergy sont systématiquement installés à proximité des sites de production des
automobiles (en particulier en Allemagne et dans les PECO) ;
• La fabrication de feuilles industrielles destinées aux piscines et à la construction industrielle ;
56
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
• Les feuilles PVC à usage médical, destinées à la fabrication de poches à sang, d’équipements
de dialyse ; ce secteur, qui ne représente qu’une faible part du chiffre d’affaires de Solvay,
est à très haute valeur ajoutée dans la mesure où ces produits exigent une très grande pureté,
exempte de tous défauts de surface et, par conséquent, demandent une très grande technicité ;
• Depuis 1989, les tuyaux PVC sont fabriqués par une JV entre Solvay et Wienerberger (Autriche).
Sources Nodal, juin 2002
s’est au reste récemment désengagé de Soplaril qui est passée chez Péchiney. Cray Valley,
chimiste, développe une stratégie de producteur de matières premières.
En comparaison, dans les filières papier-carton ou textile, voire la métallurgie, les producteurs de
matières premières sont impliquées dans l’ensemble de la filière. Dans la plasturgie, les chimistes,
producteurs de matières premières, sont moins impliqués dans l’aval de la filière. Aussi, la filière
ne dispose pas de force structurante.
• Les prototypes des produits finals doivent être agréés par le donneurs d’ordre,
• La marge d’initiative des plasturgistes est limitée pour la conception du produit,
• La matière première est, bien souvent, choisie – voire fournie - par le donneur d’ordre (les
donneurs d’ordres se basent sur l’index Plast pour fixer le prix des matière premières).
Au cours des dernières années, les grands donneurs d’ordre, tout en cherchant à conserver une
certaine diversité de tailles, ont réduit le nombre de leurs fournisseurs, mais au delà de la taille
critique permettant au fournisseur d’être implanté dans plusieurs pays afin de pouvoir répondre à
une demande mondiale. Ils reconnaissent les qualités d’innovation, de flexibilité et de réactivité de
nombreuses PME, mais estiment que le « turn-over » des dirigeants des grands transformateurs rend
difficile le développement de relations de partenariat, basées sur des stratégies de services. Ils
souhaitent susciter l’établissement de partenariats entre PME de même métier, comme les accords
commerciaux sur quelques niches technologiques existent en Allemagne et au Royaume-Uni.
La dynamique de spécialisation s’impose à l’ensemble de la plasturgie ; soucieux de ne pas
disperser leurs forces, les leaders accentuent leur recentrage sur les marchés phares. Une envergure
mondiale est plus que jamais nécessaire pour décrocher les contrats auprès des grands donneurs
d’ordre, notamment dans le domaine des pièces techniques ou dans celui de l’emballage. Le poids
des groupes de la plasturgie française est amené à se renforcer face à la pression offensive des
plasturgistes américains. Les transformateurs souhaitent, également, se développer pour atteindre
une taille critique pour augmenter leur capacité de négociation auprès des donneurs d’ordre.
57
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Au cours des dernières années, le secteur de l’équipement automobile français a été marqué par de
profonds bouleversements concernant son organisation, sa gestion et sa structure, avec, notamment,
un nombre important de cessions et d’acquisitions. La relation constructeur-équipementier a beau-
coup évolué, passant du stade de relation de sous-traitance à celui de partenariat ; mais ce nouveau
type de relation entre constructeurs et équipementiers, sous-traitants de 1er rang, se rencontre beau-
coup moins souvent dans les relations entre sous-traitants de second rang et équipementiers. Au
contraire, de plus en plus, les PME perdent le contact avec les constructeurs et deviennent des four-
nisseurs de second rang. Aussi, un effort important devrait-il être réalisé de la part des équipemen-
tiers pour transcrire dans leurs relations avec les plasturgistes de nouvelles relations de partenariat.
Les donneurs d’ordres souhaitent que les transformateurs se positionnent en amont de la filière
afin d’éviter les problèmes qui peuvent survenir pendant le développement de la pièce plastique.
Ce qui rejoint la stratégie développée par certains transformateurs qui tentent de se positionner
comme développeurs, par la création d’une cellule de développement (La Précision Plastique) en
partenariat avec le client, ou comme co-designer : un échange sur la conception du produit peut
être envisagé entre les plasturgistes et les donneurs d’ordres (L’Oréal).
Toutefois, cette analyse ne rend pas entièrement compte des relations entre plasturgistes et
donneurs d’ordre dans la mesure où les informations ne tiennent pas compte du niveau important
d’intégration aval des sous-traitants de 1er rang, voire des donneurs d’ordres.
automobile (Aries est l’une des grosses entreprises du secteur avec 290 millions € de chiffre
d’affaires en 2002, dont 60% en direct avec Renault ou PSA).
Ces dépôts de bilan illustrent la difficulté de travailler avec les constructeurs automobiles : d’un
côté, la pression incessante sur les prix, imposée par les constructeurs, de l’autre, les transferts
de compétences qui ont poussé les sous-traitants à investir pour élargir leurs prestations (études,
développement, intégration de fonctions). « Le besoin de fonds de roulement moyen a doublé en
un an, tandis que la rentabilité est tout juste au-dessus de zéro » annonce Jean-Luc Brillanceau,
délégué général du GPA (Groupement de la Plasturgie Automobile).
Pourtant le chiffre d’affaires respecte à peu près le budget prévu, mais les entreprises sont
obligées de se financer sur fonds propres, déjà fortement réduits. En 5 ans, Aries n’a obtenu que
9,15 millions € de financements bancaires pour 64,5 millions € d’investissements ; la prise de
nouveaux marchés a obligé cette entreprise à investir 23 millions € l’an dernier et 12 millions
cette année. Les fournisseurs de matières premières, méfiants, exigent le paiement comptant.
Mais les plasturgistes ont commis des erreurs : politique d’expansion internationale imprudente,
course à la taille, concurrence acharnée sur les mêmes marchés. Pour rester en lice, les sous-trai-
tants doivent se rendre indispensables à leur clients, mais il est peu probable que les constructeurs
revoient leur politique d’achat, sauf à assurer la pérennité de fournisseurs considérés comme stra-
tégiques parce qu’ils évitent de laisser le champ libre au monopole d’un autre fournisseur.
D’après L’Usine Nouvelle – n°2850 du 5 décembre 2002.
58
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
4.2 Equipement des moules et outillage
4.2.1 Les moules
Les moules et les Répartition de la production de moules
équipements de pro- pour plastiques en Europe
duction associés sont
les principaux outils Espagne
4,5%
nécessaires à
l’industrie de la plas-
5,1%
Portugal
12,7%
mances de ces machi- Italie
la productivité des
plasturgistes.
Les moules sont
Allemagne
0%
10% 20% 30%
considérable dans le
bilan des plasturgis-
tes. L’amélioration du
retour sur investisse-
ment ne peut donc se
faire, pour les pièces
simples, que sur les
quantités produites et
produites sont de plus en plus courtes ; pour les plasturgistes, la conséquence immédiate est la
difficulté croissante d’amortir leurs investissements.
59
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4.2.2 Les équipements annexes
Le secteur des machines et des équipements périphériques pour la transformation devrait
constituer un levier d’amélioration de la compétitivité de la plasturgie française. La réactivité des
plasturgistes pour mettre sur le marché de nouvelles pièces plastiques procure un avantage
concurrentiel majeur grâce à l’amélioration du volume de pièces produites.
Le développement du prototypage rapide et la CAO permettent des gains considérables de
productivité (entre 25% et 70% de gain de coûts) et de délais (entre 25% et 60% des délais).
L’acquisition rapide de ces outils permettra aux plasturgistes français de pouvoir être beaucoup plus
réactifs face à la concurrence et leur permettra de se différencier et ainsi d’améliorer leurs marges.
L’industrie française des machines pour la transformation du plastique a pratiquement disparu.
Par ailleurs, les rares constructeurs de machines encore présents en France, tels Clextral et Deka,
doivent souvent, pour la fourniture des périphériques nécessaires au fonctionnement de leurs
machines, faire appel à des sous-traitants allemands ou italiens avec lesquels il est plus difficile de
faire jouer des synergies commerciales, et de bénéficier d’une certaine complémentarité et d’un
échange d’informations.
2. Moules et outillages des plasturgistes : la position française, bonne pour les moules, est très
mauvaise pour les machines et équipements périphériques dont toute l’industrie a disparu,
alors que la position italienne est inversée.
Tableau 3-5 : Structure de la filière
Allemagne
Espagne
Indicateurs de
France
Japon
PECO
la structure de la filière
Italie
USA
UK
60
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5 THEME 4 : PERFORMANCES DE LA PLASTURGIE
5.1 Chiffre d'affaires par entreprise
Le chiffre d'affaire réalisé par entreprise de plasturgie est relativement stable depuis 1995 pour
les entreprises allemandes et italiennes. Les entreprises du Royaume-Uni ont connu une forte
augmentation dans les Evolution du chiffre d'affaires moyen réalisé
années 1995 et 1996, par entreprise de plus de 19 salariés
20
qui semble quelque
Allemagne
France
jourd’hui. Les entre- 16
4
gues européens. Espagne
Les entreprises de la 0
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999
plasturgie française Sources Eurostat & estimations Nodal
semblent posséder
une assez bonne dynamique puisque le chiffre d’affaires par entreprise (de plus de 19 salariés) se
rapproche régulièrement de celui de l’Allemagne. Ces résultats sont assez cohérents avec la
répartition des effectifs dans les entreprises.
En France, le chiffre
Chiffre d'affaireréalisé par salarié en 1999
d’affaires réalisé par (entreprises de plus de 19 salariés)
employé était de
149.000 € par an, de-
vant l’Allemagne Royaume Uni
102
(129.000 €) et
l’Espagne (124.000 €), Italie
109
(109.000 €) et le Espagne
124
Royaume-Uni
(102.000 €), mais Allemagne
129
reflète l’importance de
0 40 80 120 160
l’import/export de ce (milliers d'euros par salarié et par an)
Unis et au Japon, du :
• au différentiel de volume de production, plus élevé dans ces deux pays,
• à la taille importante des secteurs (par exemple, « resilient floor coverings » aux Etat-Unis),
61
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
• à la part, difficile à cerner, des transformations de plastique « intégrées », directement réali-
sées par les donneurs d’ordres.
Par contre, ce bon positionnement de la plasturgie française ne semble pas être le résultat de
l’utilisation de procédés de fabrication plus efficients, ni d’une meilleure technologie.
En outre, on observe Evolution, en France, du chiffre d'affaires par salarié
au cours des années (en milliers d'euros, entreprises de plus de 20 salariés)
1998/2001 une aug-
mentation de la pro-
duction par employé 2001
156,6
153,5
l’ensemble de la pé- 2000
Si cette explication était confirmée, cela signifierait que, malgré la bonne performance apparente, les
marges sont faibles et les industries particulièrement vulnérables aux fluctuations des cours des matiè-
res premières. Cela aurait également comme signification que l’industrie de la transformation fran-
çaise fait preuve d’un dynamisme faible et d’un manque inquiétant de capacité d’innovation.
pourtant, elle ne se 40
Allemagne
situe qu’à l’avant
valeur ajoutée 35
France
rapportée au chiffre
d’affaires. On observe, Italie
en effet, une 30
dégradation continue
62
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Ce constat est caractéristique de la combinaison d’un positionnement de la plasturgie
française sur des productions à faible valeur ajoutée, issues de l’industrie de l’extrusion, et
d’une structure industrielle morcelée, avec prédominance des petites entreprises.
Plus que le taux de Evolution de la valeur ajoutée par rapport
marge brute, ces ré- au chiffre d'affaires de la plasturgie française
sultats montrent la dif-
ficulté pour les entre- 38%
nancer l’innovation,
36%
qui constitue, pour-
tant, le moteur indis- 34,1%
34,0%
pensable au dévelop- 34% 33,3%
1 888
CA = 5 810
947 CA = 3 630
Demi-produits
et fenêtres PVC, mais
également pour les tu-
Valley, Brett Martin, Mainetti, l’Italie est présente avec Del Gres, Dalmine, Inset,, Martoni, Sirea
(sans compter les filiales des allemands et britanniques précités), l’Espagne avec Uralita, Plasticos
Ferro. Les petits pays abritent les plus grands intervenants du secteur : Wavin (Pays-Bas), Pipelife
(Autriche), Uponor (Finlande), LVM (Belgique). Configuration semblable en ce qui concerne les
fenêtres et profilés pour le bâtiment où Lapeyre, venu sur le tard à la plasturgie, doit affronter Veka
63
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
et Kömmerling alors même que ces derniers, cherchent par la croissance externe et par l’exportation,
à compenser le marasme des marchés du bâtiment en Allemagne et en Europe du Nord.
Dans l’autre segment de la plasturgie de volume, celui de l’extrusion de film, la structure de
production française, pourtant ancienne, reste trop morcelée par rapport aux autres pays de l’Union
où les regroupements se sont effectués plus tôt, à l’initiative des groupes britanniques, qui ont trouvé
les financements nécessaires sur la place financière de la City ; au même moment, les entreprises de
Sainte Sigolène n’avaient même pas accès au second marché, et devaient se débattre avec les
financements court-terme liés aux délais de paiement, avant de songer aux investissements.
De fait, les britanniques, les allemands, les nordiques, les italiens ont déjà constitué des grands
groupes dans le secteur du film : BPI, Pactiv, Trioplast, Sengewald, Manuli, éventuellement en
intégrant le film et ses dérivés dans une palette d’offres dans le domaine du packaging (Linpac).
Certes ces mouvements de concentration n’ont pas résolu tous les problèmes de structure, mais ils
permettent un dialogue plus fort avec fournisseurs et clients (chimistes d’un côté, groupes de
l’agroalimentaire, voir de la grande distribution de l’autre), tandis que les initiatives de
regroupement menées en France n’ont pas encore pris cette ampleur. Elles viennent essentiellement
d’autres filières que la plasturgie (Pechiney reprend Soplaril du groupe TotalPetrofina, Bolloré se
positionne sur les films techniques), ou de l’initiative de groupes étrangers (BPI, Linpack, Autobar,
Amcor, Rexor, Trioplast, AEP, Sealed Air).
Nodal Consultants applique le même raisonnement au segment des alvéolaires, où des grands grou-
pes étrangers, tels Knauf ou Synbra, dominent le marché européen, même si le français Guillin Em-
ballage a aujourd’hui atteint la taille critique pour figurer parmi les fournisseurs des grands de
l’agroalimentaire et des chaînes de restauration d’envergure planétaire. Dans le domaine de la plas-
turgie de volume la France, par son retard à constituer des grands groupes n’est pas parvenue à faire
monter ses taux de valeur ajoutée de manière aussi significative que ses concurrents de l’Union.
La plasturgie française à valeur ajoutée, malgré son excellence, ne parvient pas à compenser ces
faiblesses. Son importance relative reste insuffisante. Et sans doute, au cours des années à venir,
cette part relative ne devrait pas augmenter, car la plupart des entreprises à valeur ajoutée sont
désormais intégrées dans des groupes, qui tendent à répartir la production sur tout le territoire de
l’Union sans considération spécifique pour telle ou telle nation, sans considération autre que le
marché, (la localisation des clients), et, évidemment, l’environnement législatif, social et fiscal. Il est
même logique de s’attendre à ce que les créations de nouvelles capacités se fassent chez les
nouveaux entrants dans l’Union, chez lesquels les coûts de main-d’œuvre resteront, pour encore
quelques années, au-dessous des valeurs observées dans les pays d’Europe de l’Ouest, les subsides
et autres incitations à investir sont et seront généralement tout à fait attrayants.
Malgré ses bonnes performances en matière de valeur ajoutée, l’Italie n’a pas une position très
favorable, tandis que l’Espagne est encore handicapée par son rôle de sous-traitant au service des
industriels des autres pays européens.
heureusement pas confirmée par la valeur ajoutée créée par salarié : de la première place pour le
chiffre d’affaires par employé, la France régresse à la 3ème place pour la valeur ajoutée, derrière
l’Allemagne et l’Italie, mais assez proche du Royaume-Uni ; il faut noter la convergence des
productivités apparentes pour ces pays, qui se situent tous trois entre 45.000 et 47.000 euros par
employé. L’Espagne, de son côté, a réalisé d’importants progrès au cours des années 95/99.
64
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Pour l’ensemble des Evolution de la valeur ajoutée par salarié
pays étudiés, on (entreprises de plus de 19 salariés)
constate, jusqu’en
1999, une tendance 55
générale à la hausse de
Allemagne
50
cet indicateur. En Italie
de la valeur ajoutée
chiffre d’affaires en 25
2000, puis à 30,7% 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999
(milliers d'euros)
(valeur estimée) en Sources Eurostat 1999 et Estimations Nodal
2001, et la croissance
continue des effectifs, cet indicateur présente une légère augmentation, passant à 48.300 € en 2000
et à 48.100 € en 2001.
L’analyse de la valeur Valeur ajoutée par salarié
ajoutée par salarié par activité sectorielle et par taille d'entreprise
pour chacun des 5 (valeur en milliers d'euros)
secteurs et par tranche 65
Demi-produits
de taille d’entreprise
Valeur ajoutée par salarié en milliers d'euros
Emballages
Eléments pour la construction
ne permet pas de tirer Articles divers
61
58
60 61
de conclusions bien 55
Pièces techniques 58
tranchées. On cons- 54
54
54 54
fortement liée à la 42
42 42
41
40
nature des pro- 40
duits transformés. 35
20-49 50-99 100-199 200-499 > 500
Cet indicateur est (nombre de salariés par tranche)
Sources Fédération de la Plasturgie & Estimations Nodal
maximum pour
les demi-produits(de l’ordre de 54 k€ par salarié) ; il décroît en passant de l’emballage aux élé-
ments pour la construction, puis aux articles divers. Il est minimum pour les pièces techniques
(de l’ordre de 43 k€ par salarié).
2. la valeur ajoutée par salarié est globalement directement fonction de la taille de l’entreprise. Cet
indicateur est minimum pour les plus petites entreprises (de l’ordre de 42 k€ pour les entreprises
de 20 à 49 salariés). Il croît avec la taille, pour atteindre un maximum de 52 k€ pour les entre-
prises de plus de 500 salariés.
3. la valeur ajoutée moyenne par salarié s’établit, pour les pièces techniques, à environ 43 k€ ;
cette valeur particulièrement faible s’explique, sans doute, par la très forte pression qui
s’exerce sur ce secteur de la part des donneurs d’ordres, notamment les équipementiers de la
65
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
5.5 Excédent brut d’exploitation rapporté au chiffre d’affaire
En France, l’excédent brut d’exploitation dégagé par rapport au chiffre d’affaire, de l’ordre de
9%, est largement in-
férieur à celui de ses Evolution de l'excédent brut d'exploitation
rapporté au chiffre d'affaires
homologues euro-
péens ; elle le seul 18%
(excédent brut d'exploitation sur chiffre d'affaires)
pays dans lequel cet
indicateur, sur le long 16% Royaume-Uni
Espagne
Le Royaume-Uni, 12% Italie
de 15%.
L’Espagne et l’Italie ont des taux qui convergent de l’ordre de 11 à 12%. Celui de l’Allemagne a
une croissance régulière, sur le long terme, entre 8 et 10%.
En France, l’excédent
Evolution de l'excédent brut d'exploitation par salarié
brut d’exploitation par (valeurs en milliers d'euros)
salarié a une légère
tendance à 23
l’amélioration, sur le 21
Italie
17
domaine également, la
Espagne
lanterne rouge de 15
Allemagne
progression.
Malgré les bons résultats français en matière de chiffre d’affaires, ces résultats constituent un
handicap important pour la France, qui ne dispose pas des moyens financiers pour financer ses
investissements et sa R&D, par conséquent, l’innovation.
66
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
5.6 Echanges commerciaux
5.6.1 Echanges commerciaux en volume
L’Allemagne, troisième transformateur mondial de plastique, est le seul grand pays européen ex-
portateur et celui qui
Importations et Exportations des pays européens
présente des échanges
(en tonnage)
de matières les plus
importants en volume,
loin devant tous les Royaume-Uni
3 273
Importations
1 367
lance commerciale en
volume négative de
2 379
Espagne 1 936
1.400.000 tonnes de 6 000 Exportations
plastiques. Une plus Allemagne 8 470
grande concentration
de la plasturgie fran-
çaise permettrait peut-
être de « réduire » ce
France
0
3 621
5 012
Il faut noter que la balance commerciale de l’Italie, en volume, est fortement négative.
5.6.2 Echanges commerciaux en valeur
En valeur,
Importations et Exportations de plastiques transformés
l’Allemagne et l’Italie (en valeur)
sont fortement excé-
dentaires, bien que ce 4 004
dernier pays ait une Royaume-Uni 4 961 Importations
balance commerciale 5 691
28% des importations et sa position se renforce ; les Etats-Unis viennent en seconde position avec
23%. Par contre, la balance est positive avec les pays de l’Est, en particulier la Pologne.
67
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Balance commerciale de la plasturgie
(en milliards d'euros)
6 000
(Balance en millions d'euros)
4 000 4 416
2 966
2 000
0 (555)
Allemagne Italie (957)
(1 165)
(2 000)
Source Eurostat, 1999
s’établissent à 5.577 millions d’euros, les exportations à 3.875 millions d’euros, soit un déficit de
1.702 millions d’euros, valeurs à comparer avec celles du tableau ci-dessous qui indique les
échanges avec nos principaux partenaires.
Tableau 3-6 : Balance commerciale avec les principaux pays européens (en millions d’euros)
1999 2001 Ecart
Allemagne (487) (641) (154)
Tableau 3-7 : Echanges commerciaux par type de produits (en millions d’euros)
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Les principaux contributeurs au déficit de la balance commerciale sont, à niveau égal, l’Italie et et
l’Allemagne, suivi de près par la Belgique et les Pays-Bas ; le seul pays avec lequel la balance est
positive est le Royaume-Uni. Les demi-produits représentent à eux seuls 69% du déficit
commercial (1.061 millions d’euros), notamment en provenance de l’Allemagne, de l’Italie et, en
2001, de la Belgique. Ils sont suivis de l’emballage (16%), des pièces techniques (9%) et des
éléments pour la construction (7%).
L’excédent d’exportations vers l’Espagne, principalement des pièces techniques, n’est pas une
surprise dans la mesure où cette destination est spécialisée dans la sous-traitance, en particulier
dans le domaine automobile. Par rapport à l’année 1999, le déficit de la balance s’est accru dans
tous les secteurs.
Italie
Italie
Belgique Belgique
Royaume-Uni
Royaume-Uni
Allemagne
Allemagne
La concurrence de la production plastique des pays émergents à faible coût de main d’œuvre
est en plein développement.
La Pologne, par exemple, élabore un plan de développement stratégique (investissements de 8 Mds
USD) qui vise à développer le secteur de la plasturgie, ce qui risque de porter atteinte aux exporta-
tion allemandes en direction de la Pologne (voir ci-après la création d’un « cluster » avec le PEP) :
• 80% des importations polonaises proviennent de l’UE et essentiellement de l'Allemagne ;
• la balance exportation/importation est très déficitaire (-898,6 Mds USD pour les matières
depuis 1996, Plastivaloire (391 presses à injecter en France et 59 en Europe de l’Est) a construit
deux usines en Pologne en collaboration avec Philips et une en Roumanie (les coûts de main
d’œuvre en Roumanie sont 6 fois moins élevés qu’en France, soit un gain de 25 à 30%, en
particulier sur les phases du procédé à fort taux de main d’œuvre, comme l’assemblage). Ces
délocalisations ont des conséquences sur la balance commerciale française.
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Pays-Bas Pays-Bas
Belgique Belgique
Emballages 2001
Emballages 1999 Espagne
Demi produits 2001 Espagne
Demi produits 1999
Royaume-Uni Royaume-Uni
Italie Italie
Allemagne
Allemagne
(500) (400) (300) (200) (100) 0 100 200 (500) (400) (300) (200) (100) 0 100 200
Pays-Bas Pays-Bas
Construction 2001
Belgique Pièces techniques 2001 Belgique
Construction 1999
Pièces techniques 1999
Espagne Espagne
Royaume-Uni Royaume-Uni
Italie Italie
Allemagne Allemagne
(500) (400) (300) (200) (100) 0 100 200 (500) (400) (300) (200) (100) 0 100 200
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Mais certaines contraintes limitent fortement les exportations et ont pour conséquence une
délocalisation plutôt que des exportations :
• certains procédés de transformation permettent de produire des pièces techniques de grande
taille qui les rend difficiles à transporter, ce qui limite leur exportation ;
• certains produits finis ne peuvent pas être exportés pour des raisons de taille, de poids et de
coût de transport (L’Oréal paie 20 % de coût supplémentaire pour le transport de flacons) ;
• la gestion en flux tendus limite l'exportation de produits à des pays lointains ;
• les donneurs d’ordres ont tendance à privilégier les fournisseurs qui disposent de plusieurs
sites de production répartis dans les pays de l’Europe de l’Ouest et dans ceux de l’Europe de
l’Est.
5.7.1 Investissements
Depuis 1995, les fran-
Evolution du taux d'investissement des entreprises
çais ont, avec les ita- entre 1995 et 1999
liens, les taux 20 19,2 19,2
d’investissements
taux d'investissement (% de la VA)
rapportés à la valeur
ajoutée les plus élevés
15,6
en Europe.
14,6
15
Malgré le ralentisse-
ment des programmes
de production, les
10
donneurs d’ordres,
notamment dans
l’automobile, deman-
dent aux plasturgistes 5
1995 1999 1995 1999 1995 1999 1995 1999
d’agrandir leurs moules. Les transformateurs ont été amenés à adapter leur outil de production pour
répondre à cette demande. Il faut, en particulier, noter la forte croissance de la robotisation adaptée à
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l’industrie de la transformation plastiques, phénomène lié à la nécessité, pour cette industrie, de
réduire ses coûts de production, d’améliorer ses marges et sa valeur ajoutée.
A titre d’exemple, pour la France, en 1999, les investissements (en millions d’euros) de la plasturgie
se décomposaient de la manière suivante :
• Investissements bruts en bâtiments : 52 M€, soit : 1,8%
• Investissements bruts en biens corporels 1 424 M€, soit 50,3%
• Investissements bruts en transformation de bâtiments 151 M€, soit 5,4%
• Investissements bruts en machines et équipements 1 203 M€, soit : 42,5%
En 2001, les investissements français dans la plasturgie se sont maintenus à un niveau élevé de
moins que les allemandes. 40% des PME/PMI n'ont pas de R&D, car elles n'ont pas les moyens
financiers de développer seules une stratégie de R&D ; en effet, le financement de l'innovation est
basé à 80% sur de l'autofinancement et n'est donc pas accessible aux petites PME, et, d’un autre
côté, la concertation entre industriels n'est pas encore suffisamment développée pour généraliser
la mise en commun de la R&D (voir ci-après, l’analyse concernant les clusters).
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5.8 Synthèse du thème performances de la plasturgie
1. Chiffre d'affaires par entreprise : il traduit un assez bon positionnement française par
rapport à ses homologues européens, avec une taille d’entreprise qui se rapproche de celle
de l’Allemagne, au même niveau que le Royaume-Uni ; cette tendance traduit, sans doute,
l’amorce d’une concentration de la plasturgie française. Mais celle-ci se distingue, encore, de
la plasturgie allemande par l’extrême dispersion des sites de production qui semble nuire à la
rentabilité globale de la filière française.
2. Chiffre d’affaires par salarié : la position de la France est excellente dans ce domaine qui
constitue un des points forts de ce secteur ; elle est, sans doute, liée à la qualification et à la
formation de la main-d’œuvre, mais traduit, peut-être, aussi la nature des produits transformés
(production de masse à faible valeur ajoutée avec une exploitation fortement automatisée).
3. Valeur ajoutée par rapport au chiffre d’affaire : la position française est caractérisée par ses
mauvaises performances et elle tend à se dégrader au cours des dernières années. Bien que les
comparaisons récentes ne soient pas disponibles, la formation de valeur ajoutée demeure un des
points faibles de la plasturgie française, peut être liée à la faible structuration de la filière.
4. Valeur ajoutée par employé : la valeur ajoutée par employé reste trop faible, en France, bien
qu’elle ait fortement augmentée en 1998/99, comme celle de l’Espagne ; l’Italie et l’Espagne
se situent sur des paliers.
5. Excédent brut d’exploitation par rapport au chiffre d’affaire : l’ensemble des facteurs
structurels de compétitivité pèse sur le taux de marge brute de la plasturgie française ; la
nature des produits transformés (produits à faible marge) amplifie cette tendance et donne à la
Espagne
Indicateurs de
France
Japon
PECO
performances de la filière
Italie
USA
UK
d’affaires, mais elle est handicapée par ses mauvais résultats en termes de résultats d’exploitation et
de formation de la valeur ajoutée. Ces deux points devraient constituer des axes privilégiés d’action
pour améliorer la compétitivité de la plasturgie française. Cette amélioration passe, sans doute, par
une réflexion approfondie sur les moyens à mettre en œuvre pour augmenter, encore, l’intégration
de services aux clients, avec les réserves qui ont été énoncées plus haut.
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CHAPITRE 4
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1 INTEGRATION DE SERVICES
1.1 Offre globale des plasturgistes
Pour améliorer la rentabilité des entreprises de la plasturgie française, une solution consiste à
élargir la gamme des services rendus. Ainsi, les transformateurs de la plasturgie tendent à
développer des offres globales de solutions pour diminuer la vulnérabilité liée à leur
positionnement de sous traitant :
• L'offre globale multiplie les bras de levier pour permettre la réduction des coûts ;
• L'élaboration d'une offre globale nécessite :
− un bureau d'étude et des compétences diversifiées,
− la multiplication des certifications industrielles,
− une logistique industrielle hautement développée.
Une stratégie industrielle d’offre globale ou d’intégration de services réduit la part de la
transformation de matière dans le prix du produit de 20 à 30% et permet d’augmenter les budgets
R&D qui peuvent, dans certains cas, passer de 1% à 6% - voire à 15%.
Ainsi, pour contourner les barrières de référencement à l’entrée de la grande distribution, le
secteur de l’emballage a du investir dans du matériel de production sophistiqué et proposer de
nouveaux services ; pour MSF Emballages, cette nouvelle offre peut concerner des domaines
produits en rayons,
− des sacs à pizza avec soufflets, plus pratiques,
− l’utilisation d’additifs ou de films filtrant les gaz pour augmenter la durée de vie des
aliments.
Cette évolution est particulièrement sensible dans le secteur des matériaux composites (hayon
arrière de Class A, arrière des camionnettes légères américaines (pick-up), tablier
multifonction de Microcar) ; le groupe Sotira propose, par exemple, des fonctions spécialisées
d'habillage extérieur et de structures pour les plus grands constructeurs européens
d'automobiles et des fonctions techniques et industrielles pour les secteurs ferroviaire,
électricité et bâtiment.
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• Les sous-traitants de la cosmétologie se sont engagés avec les « designers » dans la mise au
point de prototypes mode pour des entreprises clientes telles que L’Oréal, Estée-Lauder.
L’intégration de fonctions par les entreprises de transformation de la plasturgie conduit à une
évolution de leur positionnement par rapport à leur métier d’origine, avec pour conséquence :
• Le passage d’un positionnement donné à un positionnement aval, plus intégrateur, impose la
prise en compte par l’entreprise de nouveaux savoir-faire et une évolution de ses
compétences ; par exemple, le passage de la maîtrise techniques des procédés, qui correspond
au métier de sous-traitant de process, à celui d’ensemblier, nécessite une prise en compte
accrue des métiers du management, orientés sur le développement ou l’anticipation des
évolutions du marché.
• Plus l’entreprise intègre des fonctions en aval de son métier, en évoluant vers le profil de
fabricant intégré, moins elle est dépendante de son métier initial, la plasturgie ; la part de cette
dernière dans son chiffre d’affaires peut devenir marginale, d’où la nécessité d’intégrer de
nouvelles compétences.
Le risque de cette évolution vers l’aval est justement que l’entreprise ne puisse ou ne sache pas
faire l’apprentissage de ces nouveaux métiers ; dans d’autres domaines, tels ceux des machines-
outils ou des équipements industriels, les exemples sont nombreux d’entreprises florissantes dans
leur domaine d’origine qui ont disparu pour n’avoir pas su opérer cette mutation.
(mais les additifs – colorants - ne sont pas encore très au point pour la décoration).
L’injection bi- ou tri-matières permet d’intégrer les fonctions de décoration.
L’injection-compression permet d’obtenir des pièces en polycarbonate de très grande précision.
Plastivaloire utilise le procédé IML (In Mould Labelling : surmoulage d’étiquettes) depuis trois
ans ; ils fabriquent 7.000 pièces par jour avec des étiquettes dont le coût unitaire est encore
élevé ; toutefois, le gain global sur le process est important et permet de réaliser des objets
personnalisés.
L’injection séquentielle, utilisée pour les grosses pièces, évite les lignes de soudure.
La stratégie de Plastivaloire consiste principalement à accompagner le client dans sa croissance
géographique (par exemple,par la construction d’un site Plastivaloire à côté de l’usine Philips à
Dreux, ou la construction d’un site polonais dans l’usine Philips). Cette stratégie permet une
logistique « juste à temps » et réduit les coûts de transport de 5 à 10% (ils sont généralement
estimés à 10% du prix total). Accompagner les clients dans leur développement permet d’être plus
proche du produit fini, d’intégrer une proportion plus importante de services et de participer en
amont à la conception des pièces en détachant des techniciens dans les BE des clients ; à terme,
l’objectif est de devenir maître d’œuvre et de fournir des sous-ensembles.
La R&D est limitée au développement des procédés utilisés pour abaisser le coût des opérations
de transformation en collaboration avec les fournisseurs de matières premières et les donneurs
d’ordre.
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2 REGIONALISATION ET DISTRICTS INDUSTRIELS
La spécialisation des territoires (théorie de Ricardo), apparue au début du XXème siècle, donne une
chance supplémentaire de survie aux entreprises industrielles des pays développés, même en les
comparant aux pays à faible coût de main-d’œuvre, leur environnement technico-économique
permettant de compenser, en partie, le coût des facteurs.
« clusters », en Italie, les municipalités s’impliquent dans l’action locale, en France, divers partenaires
interviennent (Drire, préfecture, conseil régional, chambre des métiers, CCI, mairie).
Un district industriel correspond à une culture, à une histoire, à des traditions, à des métiers et ne
correspond ni à une stratégie d'aménagement du territoire, ni de développement de zones
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industrielles ou de technopôles ; c'est le rassemblement de petites unités non dominées par une
grande unité, chacune de ces unités étant spécialisée dans des opérations bien précises. Il y a ainsi
une étroite interpénétration entre l'activité industrielle et l'activité socio-économique.
Le développement des SPL dépend de la capacité des acteurs à organiser un partenariat et à gérer
leurs rapports entre concurrence et collaboration. Dans de nombreux cas, c’est la nécessité
d’alliance face aux fournisseurs de matières premières ou aux grands donneurs d’ordre qui a joué
un rôle de déclencheur du SPL et de la transformation de rapports de compétition en coopération.
Le SPL est un lieu de diffusion technologique et la réussite des entreprises qui le constituent
dépend du partage de l’information entre elles, ainsi que des dispositifs de veille stratégique et de
transferts de technologie mis en place. Quel sera le rôle joué par les technologies de l’information
(NTIC) qui, en permettant la délocalisation des échanges et le travail à distance, risquent de
nombre de districts industriels avec une forte concentration en Vénétie, Emilie-Romagne, dans les
Marches et la Toscane et le phénomène se développe dans le Sud.
Le concept de district industriel représente une forme spécifique de l'expansion industrielle en
Italie. Son succès provient largement de ce qu’il permet de réduire les coûts de transactions et
crée un modèle décentralisé par opposition au modèle hiérarchisé de l'entreprise intégrée.
La plupart des facteurs favorables à la croissance du district ont été identifiés dans les districts ita-
liens et peuvent être considérés comme nécessaires à ce type d’industrialisation. Il nécessite la pré-
sence de conditions naturelles favorables : proximité des matières premières, facilités de communi-
cation, aptitude de la population locale, esprit d'entreprise, disponibilité de main-d'œuvre que les
mutations économiques régionales ont libéré des emplois précédents, présence de capital disponible.
Cette liste de facteurs suggère que les districts sont difficilement transposables ou reproductibles.
Le mélange de facteurs culturels, géographiques et économiques joue un rôle prépondérant dans
la réussite du modèle organisationnel, ce qui explique à la fois l'expansion du phénomène en
Italie et certains échecs rencontrés dans d'autres pays.
Une fois le district implanté, d'autres facteurs rentrent en compte ; la proximité des entreprises
rend possible une division progressive du travail et favorise la spécialisation entre les entreprises
tout en renforçant la circulation de l'information et la qualification de la main-d'œuvre.
La vitalité des petites entreprises dépend de leurs capacités à exploiter les avantages découlant de
la division du travail entre les entreprises et à profiter des opportunités offertes par les économies
externes. Ces deux facteurs compensent les inconvénients des petites unités comme l'impossibilité
d'atteindre les niveaux de production nécessaires pour réaliser des économies d'échelle.
Les PMI italiennes se sont développées en acquérant des spécificités telles que leur structure
flexible, prête à innover, à percevoir tous les changements technologiques et à s’adapter aux
variations du marché. La plupart de ces PMI sont des entreprises familiales, constituées autour
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d’une équipe unie et motivée ; elles peuvent réaliser d’importantes économies sur le coût du travail
tout en réussissant à atteindre un très bon niveau de qualité capable de battre la concurrence.
La complémentarité des entreprises réunies dans un district industriel permet à chacune d’elles de
se spécialiser dans une phase précise du travail de la conception du produit à la réalisation des
machines, aux innovations de ces machines, à l’entretien, à l’organisation des structures logistiques
et de s’équiper de moyens techniques adaptés afin d’obtenir un bon niveau de qualité à un prix
compétitif sur tous les marchés. Ainsi, ces districts industriels sont en mesure de satisfaire les
donneurs d’ordres en « volume » aussi bien que les exigences haut de gamme des industries du luxe.
Sources Nodal Consultants, novembre 2002
connu et le plus
ancien - dédié à 11.074
la transformation 4184
3548
des matières
9.132 5747
d’Oyonnax, 5715
connu au-
jourd’hui sous le 15.033 8.646
nom de « Plastics
département de
l’Ain. Première
concentration de
plasturgie en
France, la Plas- Les effectifs de la
tics Vallée repré- plasturgie par région en 2001
sente 12% de la
production nationale de cette industrie.
La plasturgie donne lieu aujourd'hui à une filière complète regroupant tous les métiers de la plas-
turgie : conception, fabrication des presses à injecter, réalisation des outillages, design,
transformation, décoration. L'effet filière se traduit par la complémentarité des activités, la maîtrise
des technologies et la spécialisation de la main-d'œuvre.
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La Plastics Vallée est active dans tous les domaines d'application de la plasturgie : pièces
techniques pour l'automobile, l'électronique, la bureautique, l'électroménager, les éléments pour le
bâtiment, le mobilier de jardin, l'emballage, la lunetterie, les ornements de coiffure, le jouet.
Pour mieux résister à la pression sur les prix, sept PME de la Plastics Vallée, représentant un
potentiel d’achat de 17.000 tonnes de polymères, soit 35 millions d’euros par an, ce qui les place
parmi les premiers acheteurs français, se sont réunies dans le GIE Ronax créé en 1996. Sa
première mission est de négocier avec les fournisseurs de polymères l’achat des matières
premières de ses adhérents ; cette négociation groupée a permis de réduire les coûts jusqu’à 20%
sur certaines familles de polymères. De leur côté, les fournisseurs gagnent plus d’efficacité avec
la globalisation des volumes et la rationalisation du traitement logistique.
La force de la Plastics Vallée repose sur la qualification et le savoir-faire de sa main-d’œuvre. La
présence des formations initiales du technicien à l'ingénieur (Lycée Arbez Carme et Ecole Supé-
rieure de Plasturgie) et des formations continues contribuent au développement de ses entreprises.
Par ailleurs, le Pôle Européen de Plasturgie, créé et géré par les industriels de la profession, réalise
quatre mission fondamentales pour le développement des entreprises : recherche et développement,
essais industriels, veille technologique et formation.
En Normandie, toutes les activités composant la profession plastique sont présentes, du fabricant de
matières premières au recycleur : une dizaine d'établissements travaille à la production de résines et
au compoundage (Atofina à Serquigny), la fabrication de machines est limitée à deux établissements
Sidel (machines à souffler les bouteilles en plastique) employant près de 900 salariés, une soixan-
taine d'outilleurs, généralement des PME, consacrent leur activité à la plasturgie et rassemblent envi-
ron 500 emplois. Parachèvement, bureaux d'études, designers sont également présents.
De grandes entreprises, Acome, Legrand-Normandie, Cinram Optical Disc, S.N. Aéracem,
Télémécanique et Schneider, Coupatan, concernent des secteurs aussi variés que l'électronique,
l'électroménager, l'automobile, la plaisance, le matériel électrique. Elles représentent environ 5.000
emplois, malgré la disparition de Moulinex.
En 2001, les établissements industriels spécialisés dans la transformation de matières plastiques
comptaient en Haute & Basse Normandie 12.680 salariés (hors intérim et entreprises intégrées),
répartis entre 244 établissements. Ainsi, la Normandie (unifiée) se classe au troisième rang des
interrégional Matériaux, Polymères et Plasturgie (MPP), sur le CRT ISPA d’Alençon et le CRITT
Analyse et Surfaces, ainsi que sur une recherche privée principalement présente à l’ISPA et dans de
grandes entreprises. Le réseau MPP, qui rassemble une douzaine de laboratoires universitaires, a
pour objet de permettre aux demandes des industriels de remonter jusqu'aux laboratoires de
recherche fondamentale des matériaux polymères et de la plasturgie.
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D’autres pôles industriels, non encore structurés en districts industriels, existent en France :
• Lyon et sa région : enduction, puis produits pour l’industrie, injection et matériaux composites ;
• Sainte Sigolène : extrusion de films avec une production de 400.000 tonnes de film ;
• Chambéry : conversion d’une partie de l’industrie du décolletage, des moulistes vers la
plasturgie ;
• Bassin d’Aurillac spécialisé sur les produits pour le secteur parfumerie-pharmacie ;
• La Picardie, dans le prolongement du bassin industriel belge, est caractérisé par une taille
d’entreprises supérieure à la moyenne française ;
• La plasturgie des Pays de Loire s’est développée dans le sillage de l’industrie automobile ;
• Celle de la Bretagne, sur le développement des débouchés dans l’agroalimentaire.
domaine dans lequel la Picardie est légèrement en dessous des taux nationaux.
Les métiers de la transformation, notamment, l'extrusion, l'injection, le thermoformage et la mise au
point de composites sont bien représenté dans la région, mais la plasturgie picarde dépend pour
une part importante de centres de décision situés hors de la région. C'est le cas des plus grandes
entreprises du secteur – Allibert, Delsey, Plastic Omnium, SFP, Usiplast, Colgate ou Tergal.
Plusieurs formations-actions collectives ont été développées afin de déterminer leur
positionnement concurrentiel et de définir une méthode de pilotage de l'entreprise. Quinze
entreprises y ont d'ores et déjà participé. Autres opérations menées via le contrat de filière :
l'aide au développement de projets Internet, domaine où les entreprises de plasturgie picarde sont
en retrait, une réflexion sur la rationalisation des achats, un projet pour renforcer les relations
commerciales entre transformateurs et moulistes, enfin un transfert de technologie pour aider au
pilotage numérique de lignes d'extrusion.
Avec 322 entreprises et près de 36 000 salariés, la Picardie occupe le cinquième rang des régions
plasturgistes françaises. Les PMI de moins de 20 salariés y ont un poids relativement moins
important que dans le reste du pays, mais restent majoritaires. Un quart d'entre elles emploient
moins de 10 personnes. La région accueille 2 des 13 grandes entreprises plasturgistes françaises de
plus de 500 salariés, Faurecia et Plastic Omnium. Les entreprises plasturgistes picardes se sont
implantées au sud de l'Oise où elles constituent un pôle important (35,8 % des effectifs), et sur deux
pôles plus modestes, l'un entre Amiens et Abbeville, et l'autre en Thiérache, au nord de l'Aisne.
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2.3 Les pôles de plasturgie à l’étranger :
Bien qu'ayant effectué son décollage économique 10 ans plus tard que les autres régions
industrielles, la Vénétie, qui dispose de capitaux en provenance des émigrés, a connu un rythme de
croissance supérieur à celui de l'Italie, tout en subissant les mêmes soubresauts économiques. Même
si le différentiel de croissance tend à stagner, les indicateurs restent favorables :
• Le revenu moyen en Vénétie est de 120 pour un niveau de 103 en Italie et 110 en Rhône Alpes,
• Le niveau de consommation est 3 fois supérieur au niveau moyen italien,
• Le taux de chômage est inférieur à 5% (3% pour les hommes et 7,5% pour les femmes) et,
depuis 1990, le taux des emplois industriels se maintient constant à 42%, malgré la perte de
Dans le cadre d’un programme d’études et d’innovations sur le développement local et la créa-
tion d’entreprise, une étude a été réalisée sur les « districts industriels » des pays d’Europe cen-
trale constitués par les PME italiennes en délocalisant leurs activités. On a notamment cité
l’exemple du district de Timisoara, en Roumanie, où 1.200 PME du nord-est de l’Italie se sont
implantées dans des secteurs variés
En Roumanie, au total, 12.000 entreprises italiennes se sont implantées, créant plus de 100.000
emplois ; cette étude montre, s’il était nécessaire, que les PME jouent un rôle important dans
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Le cluster est animé par une équipe de 6 permanents et 2 consultants extérieurs avec un conseil
de surveillance, composé d’industriels et d’universitaires, qui pilote et évalue les activités.
L'inscription des entreprises est volontaire et payante (500 € /an pour les PME1, 1.000 € pour les
plus grandes) et donne droit à certains services : accès à des bases de données sur Internet, journal
trimestriel avec assistance technique, accès aux moyens de recherche et aide au montage des
projets, tarif réduit aux évènements du cluster, inscription sur le catalogue du cluster. Le cluster
assure des actions dans 5 grands domaines :
• Information et communication sur les partenaires, données de R&D, présentation Internet,
bourse de coopération, actions de sensibilisation vers les étudiants et enseignants.
• Valorisation du cluster : positionnement au niveau national et international, offres d'emploi,
annonces et organisation de séminaires, conférences.
• Qualification du personnel (son importance est justifiée par le relatif isolement de la région) :
mise en place de formations ciblées, séminaires, formation continue, enquêtes sur les besoins de
formation, liaison avec les centres de compétences, transfert de technologies.
• Soutien à l'action coopérative (action prioritaire du cluster, sur laquelle est basée en partie son
évaluation) : identification des besoins, motivation, développement et montage de projets2
suivant 3 axes prioritaires : organisation des entreprises, technologie des matériaux et
procédés (2/3 des projets), qualification du personnel.
• Développement des coopérations internationales, soutien des entreprises à l’international,
analyse des questions internationales pouvant affecter les partenaires.
Les projets sont soutenus financièrement par le gouvernement régional selon les règles suivantes :
• Les projets doivent faire intervenir au moins 3 partenaires du cluster, dont au moins une PME,
• Seules les entreprises basées en Haute Autriche sont subventionnées,
• Les projets sont évalués par le réseau avant financement,
• Les coûts directs (main d'œuvre, sous-traitance, consultance, voyages) sont financés à hauteur
de 40% du coût total, avec un maximum de 36.336 € par partenaire du projet,
• Le montant total de la ligne budgétaire est de 1.090.000 € pour 2001-2002.
La part de financement privé dans le fonctionnement du cluster et des projets, aujourd'hui de 30%,
est appelée à croître jusqu'à 40-45%. Le retour d'expérience du réseau est encore relativement
faible, mais plusieurs indicateurs peuvent être retenus pour apprécier le succès de la démarche : le
nombre d'entreprises inscrites et l'ouverture à des entreprises étrangères (Bavière, Tchéquie,
Slovaquie), le nombre de projets de collaboration et le nombre de partenaires impliqués, le nombre
de partenaires impliqués dans les actions de formation ou communication, l'évolution de la
contribution privée au fonctionnement du réseau. D'après M.Pamminger, responsable du cluster,
ces indicateurs vont dans la bonne direction, et il porte un regard très positif sur l'effet de levier du
réseau pour les entreprises locales.
Toujours d'après lui, le cluster n'a pas vocation à se substituer aux organismes professionnels (dont
il semble pourtant reprendre quelques responsabilités…). Il n'intervient pas en particulier dans les
problèmes d'hygiène et sécurité, de normalisation ou de réglementation. Il privilégie - comme
annoncé dans la description du contexte - l'innovation par la coopération.
Hervé Chalaye, entretien du 26 juin 2002 avec M. Werner PAMMINGER,
Portail d'accueil : http://www.clusterland.at/ et http://www.kunststoff-cluster.at/
1
PME = <250 salariés, chiffre d’affaires <40 M € CA, participation d'un grand groupe < 25%. Ces 3
critères doivent être respectés simultanément.
2
32 projets ont été traités, dont 21 terminés. 82 partenaires du réseau ont été impliqués, pour un montant total
de 7,6 M€ : 7 projets concernaient l'organisation, 22 les développements technologiques et 3, la qualification.
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3 PARTENARIATS TRANSFRONTALIERS
La coopération transfrontalière et interrégionale s’est développée en Europe durant les années 80
sous l’impulsion de la Commission européenne qui a favorisé des initiatives impliquant des
régions ou des parties de région appartenant à des états différents. Tout en gommant
progressivement les frontières internes de l’Union européenne, les coopérations
transfrontalières permettent de développer des projets communs dans des domaines aussi divers
que l’économie, les technologies, la formation, l’emploi, l’environnement.
Interreg III est l'un des 4 programmes d'initiative communautaire mis en place pour 2000-2006.
Doté de 4,875 milliards d'euros, il offre, par le biais de cofinancements de projets collectifs, de
nouvelles possibilités de coopération aux régions. Il crée, en effet, des possibilités de
développement et de projets à l'échelle transnationale et trans-régionale.
Par exemple, le programme Interreg III France/Suisse réuni les régions de Franche-Comté et de
Rhône Alpes avec les cantons de Berne, de Genève, du Jura, de Neuchâtel, du Valais, de Vaud.
Toutefois, les porteurs de projet sont surtout des organismes publics ou parapublics (57 %). Les
associations sont plus représentées en France qu'en Suisse (33% contre 24%). Par contre, pour les
deux pays, les acteurs privés, en tant que porteurs de projets, sont faiblement représentés.
Dans le cadre d’un projet financé, en partie, par les fonds européens Interreg, la Chambre de
Commerce et d’Industrie de Bayonne Pays Basque met à disposition des entreprises un assistant
technique spécialisé chargé de dynamiser les partenariats transfrontaliers avec le nord-ouest de
l’Espagne. Parmi les secteurs prioritaires, la plasturgie.
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
La fabrication des moules, l’injection de pièces plastiques et l’outillage se délocalisent en
Espagne et au Portugal pour des raisons de coûts de main d’œuvre (Les Plastiques Décorés). Les
services proposés par cet organisme sont les suivants :
• Assister les entreprises dans la clarification de leur stratégie transfrontalière,
• Aider à la recherche de partenaires dans les régions transfrontalières de l’Espagne,
• Assister les partenaires pour la mise en oeuvre de ces partenariats.
Sources Nodal Consultants, novembre 2002
Une filiale française du groupe italien FLO Spa
Spécialiste de la vaisselle jetable, le groupe italien FLO Spa, entreprise certifiée ISO 9002, Tüv et
CE, qui a réalisé un chiffre d'affaires 1999 de 31 millions d'euros pour 135 salariés, investira 6,5
millions d'euros dans la construction de sa première usine française à Ruitz. Le site nordiste était
en compétition avec les régions Lorraine et Normandie. Tous les produits FLO sont fabriqués à
partir de polystyrène vierge, un matériel atoxique et recyclable à 100%.
Cette nouvelle unité de 2 800 m² sera construite sur un terrain d'une superficie de 2,5 hectares.
Prévue pour septembre 2003, la mise en service de l'unité s'accompagnera de la création de 43
emplois. L'unité nordiste commercialisera sa production auprès de la grande distribution, des
distributeurs automatiques et de la restauration collective. Avec une capacité de production de 800
millions de pièces par an, le site de Ruitz devrait permettre au groupe italien de mieux desservir sa
clientèle d'Europe du Nord, notamment l'Allemagne, la Grande-Bretagne et la France.
Cette nouvelle usine vient renforcer le pôle plasturgie du Béthunois qui rassemble déjà un quart
de la plasturgie régionale avec une quarantaine d'entreprises employant 3 300 salariés.
D’après la Note d’information du Nord-Pas de Calais, mars 2002
technologie laser, le Fraunhofer Institut für Lasertechnik (Fraunhofer-ILT) d’Aix la Chapelle. Les
atouts du CLFA sont une gamme complète de lasers industriels, des moyens importants de mise en
oeuvre des procédés (robot, CN), une connaissance approfondie des problèmes industriels, des
relations privilégiées avec de grands organismes publics et un contact permanent avec la recherche.
La synergie du savoir-faire et l'expérience pratique, scientifique et industrielle du CLFA sont
appliqués directement au développement de procédés de production adaptés au marché :
• Transfert de technologie : le CLFA est un centre technique dédié au transfert des technologies
laser. Il a pour objectif de développer et de proposer aux industriels les moyens d’intégrer les
technologies laser dans les procédés industriels (assemblage et décor des pièces plastiques).
• Recherche et formation : le CLFA héberge un laboratoire de recherche du CNRS, le LALP
(Laboratoire pour l'Application des Lasers de Puissance, UPR 1578) qui réalise des travaux de
recherche dans ces domaines et assure la promotion de la formation correspondante.
L’intégration de la technologie laser permet de donner aux pièces une plus grande valeur ajoutée
et, à ce titre, devrait intéresser les transformateurs soucieux d’accroître leurs marges et
d’améliorer la qualité. L’investissement est élevé, mais permet un gain important des temps de
soudage qui s’adresse, notamment, aux fabricants de pièces pour l’automobile (réservoirs de
carburant) et l’électronique. Les français semblent plus réticents que les allemands à l’utilisation
de cette nouvelle technologie ; ils attendent que le procédé soit complètement au point.
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
4 L’INNOVATION, MOTEUR DE LA VALEUR AJOUTEE
La transformation des matières plastiques est en pleine expansion au niveau mondial, mais la forte
concurrence des pays de l’Est et du Sud-Est asiatique nécessite de créer toujours plus de valeur
ajoutée pour maintenir la production en France ; cet croissance de la valeur ajoutée peut être
obtenu en intégrant dans les entreprises de transformation de nouvelles compétences de R&D et
en offrant aux donneurs d’ordre des services non maîtrisés par les pays en développement.
des matières premières. Ce temps est en partie révolu et les PMI de la profession bénéficient
moins de ce soutien des industries amont. D’autant qu’innovations aidant, les procédés de
transformation se sont considérablement complexifiés : surmoulage, soudage, assemblage,
revêtements, traitements de surface, etc. … en bref, les technologies ont largement évolué et font
appel non seulement à des technologies matières, mais aussi aux outillages, machines,
technologies limitrophes : textiles, charges minérales, etc.
L’organisation professionnelle de la Plasturgie (en collaboration avec les pouvoirs publics) a de ce
fait suscité la création : de l’Ecole des Mines de Douai, du Pôle Européen de la Plasturgie (PEP),
de l’Institut Supérieur de Plasturgie d’Alençon (ISPA), du Pôle Plasturgie de l’Est (PPE).
D’autres centres ont développé, sui generis, et ont su générer des activités de R&D dans le
domaine de la plasturgie : ENSAIS, Compositec, Ceremap, Creacol, G3F.
Tous ces centres fonctionnent aujourd’hui de façon plus ou moins autonome voire concurrentielle.
La Fédération a donc initié la création d’un véritable réseau technologique national par la mise en
place de son Comité Scientifique et Technique regroupant dans une réflexion commune les
Grandes Ecoles, les Universités, les Centres techniques et les industriels de la profession. A fin
2002, en sont membres : le Pôle de Plasturgie de l’Est, l’Ecole Supérieure de Plasturgie et le Pôle
Européen de Plasturgie (oyonnax), Apollor, l’ENSAIS à Strasbourg, l’Ecole des Mines de Douai,
l’ITECH de Lyon, l’ISPA d’Alençon, le CRITT polymères de Rochefort.
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Le Comité scientifique et technique permettra :
• d’assurer une meilleure interface entre centres et PMI,
• de fédérer et de capitaliser les connaissances et compétences de la profession quelle qu’en soit
l’origine :
− centres de ressources techniques et scientifiques (écoles, centres …)
− industriels recherchant des partenariats technologiques,
• d’optimiser, par recherche de complémentarités, les ressources technologiques de la
profession,
• de créer une plate-forme multipolaire d’échanges entre PMI /centres scientifiques/acteurs
ressources
Face à la prise de conscience du public et du politique que le « tout pétrole » a des limites, les
pétroliers sont amenés à se pencher sur la production de matières premières à partir de l’agrochimie
(« green chemistry ») qui ont les mêmes propriétés que les produits issus de la pétrochimie.
Dans la plasturgie, les innovations se situent plutôt dans l’amélioration des procédés (temps de
cycle, constitution de bases de données statistique pour optimiser les procédés de transformation -
L’Oréal) que dans les produits innovants. Ainsi, certains procédés niches se développent en
Europe et ils pourraient être adaptés, à l’exportation, aux pays en voie de développement qui
1
Sources : Analyse des participations françaises au 5ème PCRD – Etude réalisée pour le Ministère de la
Recherche (septembre 2001).
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• Le roto-moulage qui ne représente que 2% des procédés de transformation, permet de réaliser
la plupart des formes simples ou complexes sans collage ni soudure. Ses principaux avantages :
− un coût d'amortissement plus faible : les petite et moyenne séries sont rendues plus
compétitives en raison du nombre de moules qu’il est possible d’installer sur la machine,
− une plus grande souplesse dans le procédé de transformation : l'adaptation du moule aux
modifications demandées par le marché, le styliste, le bureau d'étude ou la technologie se
fait rapidement et à des coûts acceptables.
• Le thermoformage est adapté aux petites séries (de l’ordre de 100 unités) et peut fournir des
bulles plastiques de grande taille (bulle télésiège) :
− l’investissement en outillage est moins élevé, mais les pièces plastiques obtenues par ce
D’autres procédés à forte valeur ajoutée se développent en Europe et pourraient être mis en
œuvre par les transformateurs, par exemple, la bi- et multi-injection et l’injection à gaz optimise la
consommation de matières et réduit les temps de cycle, le micro cellulaire.
Une évolution possible de la technologie concerne la suppression de l’étape « granulation ». Le
procédé, développé il y a de quelques années - sans résultat - par Clextral, concerne l’extrusion
directe et l’association d’une extrudeuse et d’une presse à injecter (procédé Exmo, c’est à dire
EXtrusion-MOulage). La réduction des coûts résultant de la suppression d’une étape intermédiaire
permettrait d’élargir son marché. PSA/Faurecia est intéressé par cette solution, mais le
financement est difficile à trouver. Le système est maintenant repris et proposé par les allemands.
La transformation du caoutchouc est moins automatisée que celle des plastiques et ses propriétés
n’ont, semble-t’il, plus le même intérêt pour les utilisateurs ; aussi, sur les pièces qui n’ont qu’une
fonction esthétique, le plastique prend des parts de marché au caoutchouc (par exemple, les pièces
intérieures des automobiles, l’électroménager), d’autant que certains plastiques permettent d’allier
les propriétés du plastique et celles du caoutchouc.
Pour améliorer leur taux de valeur ajoutée, de nombreux transformateurs choisissent différentes
stratégies de différenciation :
• Se spécialisent dans la production de produits techniques à haute valeur ajoutée, notamment la
production de pièces plastiques pour l’industrie médicale (Enki, filiale de RIMOS en Italie,
s’est spécialisé dans l’extrusion de micro-composants : cathéters, micro-tubes) et peuvent
consacrer jusqu’à 40% de leur activité aux prestations de bureau d’étude ;
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
D’autres transformateurs spécialisés dans la fabrication de produits à faible valeur ajoutée (tel
Pöppelmann) cherchent à réduire leurs coûts de production par des stratégies de production et de
communication qui concernent principalement :
• La concentration sur un nombre restreint de sites et l’extrême automatisation de leurs moyens
de production ;
• La mise en place et l’utilisation intensive d’outils logistiques performants (production et
communication) qui permettent de compenser en partie l’éloignement du client ;
• La délocalisation partielle de la production dans les pays de l’Est (République Tchèque) n’est
prise en considération qu’en dernier ressort..
Une tendance de la plasturgie française est la perte de ses avantages compétitifs à long terme et la
réticence des clients à accepter l’innovation ; elle se traduit par une érosion de la valeur ajoutée des
plasturgistes. Pour résister aux pressions conjointes des producteurs de matières premières et des
donneurs d’ordres, l’accroissement de la productivité est incontournable, mais il ne constitue ni la
base du développement futur, ni même le principal moyen pour contrecarrer l’effet de ciseaux.
C’est en se positionnant sur le marché des pièces à haute valeur ajoutée (pièces techniques, emballa-
ges de luxe) et en se diversifiant sur des marchés de haute technicité (aéronautique, électronique,
santé) que les plasturgistes peuvent reprendre l’initiative des prix. Face à aux donneurs d’ordres, le
potentiel d’accroissement de la valeur ajoutée des transformateurs réside essentiellement dans :
• le développement de la R&D avec le soucis permanent d’innover et de maintenir un parc de
machines modernes (entre 1997 et 2000, l’investissements rapporté au chiffre d’affaires a cru de
18%, mais cet investissement porte davantage sur les bâtiments que sur l’appareil productif),
• la proximité géographique (et sans doute culturelle) avec les clients,
• leur capacité à conseiller le client final dans ses choix de transformation et la définition du
cahier des charges du produit final.
• la co-conception et le co-développement en association avec les donneurs d’ordres (grâce au
rôle de plus en plus importante des bureaux d’études chez les plasturgistes) pour développer
handicap en atout.
Le développement des procédés de soufflage ne s’opposent pas à l’injection et permettent la
réalisation de pièces particulières (intérêt pour l’ergonomie, le double face). La méconnaissance de
cette technologie empêche la réalisation de nombreuses pièces actuellement réalisées par injection.
Depuis le début de la téléphonie mobile, les demandes des donneurs d’ordre pour la réalisation de
pièces comportant une décoration est en plein développement (Les Plastiques Décorés) ; le gain
de marge obtenu pour des pièces décorées peut être estimé à 50%. Le développement de ces
technologies doit s’appuyer sur la recherche de nouveaux marchés (nouveaux secteurs d’activités
intéressés par la décoration), de nouvelles zones géographique (l’export représente 12% du chiffre
d’affaires, en forte croissance) et sur la promotion, auprès des bureaux d’études des donneurs
d’ordres, des nouvelles possibilités d’association de matières.
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Certains transformateurs comme Injextru (Belgique), qui dispose d’un parc de machines
modernes important lui permettant de répondre à des demandes très variées, évoluent vers des
réalisations de produits finis intégrés directement utilisables par le client final ; l’activité de sous-
traitance, qui était prédominante à l’origine de la société en 1970, a évolué vers l’élaboration de
produits finis, entièrement conçus sur mesure.
Enfin, de nombreux transformateurs sont actuellement en cours de validation/certification suivant
la norme ISO 14 000, qui prend en compte les contraintes environnementales des sites de
production, ou la norme ISO TS, créée par les équipementiers automobiles, ou encore la
certification QS 9 000. Mais, aujourd’hui, pratiquement tous les transformateurs de taille
comparable étant certifiés, la certification n’est plus un critère différenciant.
Les transformateurs doivent s’orienter vers la réalisation d’offres techniques mieux ciblées et de
pièces complexes suivant des spécifications précises afin de répondre à une demande plus large ;
dans leurs offres, les transformateurs doivent prendre en considération les possibilités permises par
le développement des procédés et matériaux, mais également le développement des moyens de
contrôle et de mesure, ainsi que celui des logiciels de caractérisation des matériaux, notamment :
• La réalisation d’essais avec les fabricants de matière première ou les donneurs d’ordres, pour
la mise en oeuvre de nouveaux matériaux (comme le Taïko, mélange de PVC et de PC), le
développement d’innovations sur la texture des plastiques (essais de nouveaux additifs
excluant l’utilisation des phtalates) ; en effet, les industriels des secteurs de l’automobile et de
l’électronique exigent un niveau de précision des pièces finies de plus en plus élevé (par
exemple, Renault met au point des freins imités de ceux des avions) ;
• La possibilité de réaliser un spectre plus large de produits plastiques à une incidence sur le prix
de revient ; en effet, le prix de conception et de mise en place du process est très élevé (pour un
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
L’exemple de Sincoplas
Sincoplas est une entreprise familiale de plasturgie qui s’est décentralisée dans l'Aisne en 1958.
Elle produit des emballages de luxe pour la parfumerie tels les poudriers haut de gamme et les
coffrets en plexiglas pour Chanel, les capots d'atomiseurs de parfum ou les présentoirs destinés à
la PLV, combinant verre, métal et plastique. Disposant de moules rotatifs, de robots, de machines
ultra-sophistiquées, elle a tout d'une entre-prise high-tech ; sa dernière acquisition est un tunnel
de séchage rapide à UV couplé à une machine de sérigraphie haute cadence, qui lui permet de
fabriquer, en un temps record, des quantités très importantes de pièces.
Au départ, Sincoplas s'est spécialisée dans le moulage de pièces techniques, utilisant les
techniques de l'injection et de la compression. En misant sur les technologies les plus avancées,
Sincoplas a construit son développement, en jouant, notamment, de son avance technologique sur
les Etats-Unis pour fabriquer les premiers cache-culbuteurs des moteurs de tracteurs John Deere.
A présent, la parfumerie et les cosmétiques haut de gamme représentent plus de la moitié de son
chiffre d’affaires. Le reste de la production se répartit entre les présentoirs publicitaires et les
pièces techniques pour l’industrie (l'électroménager et l'automobile) ainsi que des cendriers et
des pièces pour des sièges d'avions.
Le dynamisme de Sincoplas se traduit dans la progression de son chiffre d’affaires qui est passé
en deux ans de 7,6 à 10,7 M€. Son avance technologique, le savoir-faire des techniciens picards
et la position stratégique de l'usine au cœur de l'Europe sont les clefs de sa réussite, que le
contrat de filière plasturgie ne fera que renforcer. Pour pérenniser les points forts de la région, la
PMI a choisi d'épauler les formations à la plasturgie, du CAP au BTS, dispensées par le lycée
professionnel de Chauny dont elle reçoit une dizaine de stagiaires par an.
Sources : Nodal Consultants & Cahier Industrie n°78 – juin 2002
réalisées en métal, une diminution notable du poids des pièces, une simplification des systèmes
d'assemblage et un large éventail de revêtements, en particulier, la finition satinée façon aluminium.
Des débouchés concrets pour les nanotechnologies
Si les applications des nanotechnologies font encore partie du domaine de la fiction, certaines
sont néanmoins sur le point d'aboutir. Ainsi, des scientifiques de l'Armée américaine du
Massachusetts prévoient, d'ici deux ans, l'utilisation d'uniformes à base de nano-fibres qui
laissent circuler l'air tout en empêchant le passage des produits toxiques émanant d'armes
chimiques ou biologiques. Pour sa part, Hybrid Plastics, une entreprise de Californie, produit des
plastiques enrichis possédant les qualités de céramiques hyper-résistantes, déjà testés par la
NASA comme revêtement des stations spatiales, des missiles ou des fusées.
Un nouveau matériau polymère à haute conductivité thermique
Hitachi a développé un matériau polymère qui possède une conductivité thermique cinq fois plus
élevée que les matériaux plastiques conventionnels. Il permettra aux équipementiers électriques
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
4.4 Importance du « design » des produits
Le design industriel est devenu pour les entreprises de la plasturgie - grandes entreprises, pionnières
dans ce domaine, ou PMI - un outil de développement stratégique à part entière. Il permet
d’accroître dans les produits la part d’innovation et de qualité et, en principe, la valeur ajoutée, car la
« valeur d’estime » s’ajoute, alors, à la valeur d’usage.
L’Institut Supérieur de Valenciennes définit le design comme étant « la démarche qui consiste à
concevoir tout objet, produit ou système fabriqué en série industrielle, en prenant en compte les
valeurs socioculturelles, les enjeux économiques et les contraintes de fabrication.
Les critères justifiant le recours au design sont variés :
• Des exigences commerciales : demande des distributeurs, souci de faire évoluer l’image de
l’entreprise, demande des consommateurs,
• Des enjeux techniques : recherche d’améliorations techniques ou logistiques, la recherche
d’intégration de nouvelle technologie,
• Des nécessités économiques : recherche de la marge ou de la valeur ajoutée.
Près de 40% des entreprises de chimie, caoutchouc et plastique ont déjà fait appel à un designer,
mais il est difficile d’évaluer la part qui revient à la plasturgie. Dans ce secteur, les PMI sont, en
général, peu ou mal outillés pour la conception du design ; elle est confiée à des bureaux d’études
externes ou, lorsqu’ils existent, aux services R&D et privilégie souvent la technique et la
fonctionnalité.
La pratique du design par les PMI augmente avec la
taille et le chiffre d’affaires de l’entreprise ; les plus
qui freine le plus, aujourd'hui, l'utilisation de la matière plastique, c'est son aspect auquel les
designers sont sensibles.
Depuis l’arrivée sur le marché de la téléphonie mobile, la demande pour la décoration des pièces
plastiques est en forte augmentation, mais peu de sociétés sont en mesure d’intégrer cette nouvelle
fonction car il est nécessaire d’atteindre une taille critique pour pouvoir, à la fois, faire face aux
exigences des donneurs d’ordre et assumer des investissements élevés ; par contre, le gain attendu
sur le prix de vente peut atteindre 50%.
1
Voir l’étude Les pratiques du design en PMI – DARPMI, novembre 2002
92
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5 ROLE DES POUVOIRS PUBLICS DANS LA R&D
5.1 Relations entre recherche publique et recherche privée
La R&D est porteuse d’enjeux importants pour la compétitivité des entreprises de plasturgie et se
caractérise par l’orientation vers le client et l’intégration des activités de recherche,
développement et innovation au sein d'équipes projets, souvent d'ailleurs plurinationales.
S’agissant du marché européen, la France est attractive, notamment sur la base de ses grandes
écoles à même de produire les ressources humaines adaptées aux besoins, mais il faut souligner la
montée des compétences d’innovation de la zone Asie-Pacifique, élément qui est d’autant plus à
prendre au sérieux que l’attraction exercée par les Etats-Unis contribue au développement et au
transfert de compétences dans cette zone. Aussi, la baisse d’attractivité des filières scientifiques
est préoccupante et souligne la nécessité de revaloriser en France l’image de la science, du
chercheur et plus largement de l’innovation, en particulier dans l’industrie.
Pour sa part, Philippe Busquin, Commissaire européen en charge de la recherche, a appelé les
secteurs publics et privés à jouer un rôle dans l’accroissement des investissements de R&D en
Europe : « la politique industrielle devrait davantage tenir compte de la qualité et de la quantité des
connaissances, ce qui accroît la croissance et la compétitivité ».
Dans les entreprises, les compétences de R&D se renouvellent et se développent, pour partie, à
travers les échanges et les collaborations établis avec les organismes de recherche publique ; les
expériences de ce type sont positives et il est nécessaire de favoriser et valoriser la mobilité entre
les deux secteurs afin d’offrir aux chercheurs des conditions de travail, de carrières et de
rémunération qui soient internationalement attractives.
De nombreuses entreprises – en général les plus grandes - développent des collaborations avec la re-
cherche publique (actions de recherche concertées, intégration dans des CNRT ou réseaux nationaux
de recherche technologique, établissement de contrats cadres, développement de laboratoires mix-
tes) et étrangères (collaboration avec des laboratoires étrangers, participation à des programmes eu-
ropéens ou bilatéraux et à Euréka). Cette expérience donne des éléments de comparaison internatio-
nale sur les conditions de collaboration avec la recherche publique et montre qu’il est nécessaire, à
l’instar des Etats Unis et de certains autres pays européens (comme l’Allemagne, les pays Nordiques
ou même l’Italie), de sensibiliser davantage les laboratoires de recherche publique français aux be-
soins des industriels, pour faciliter les projets communs et organiser des échanges de chercheurs en-
tre secteur public et privé, mais le système de fonctionnement de la recherche publique ne facilite
pas les flux de chercheurs allant du public vers l’entreprise ou inversement.
Les collaborations et les relations avec la recherche publique se sont largement développées et
diversifiées, grâce à des initiatives comme les CRITT, les réseaux nationaux ou les CNRT, par
exemple. Les entreprises qui ont établi des collaborations avec des laboratoires étrangers
soulignent qu’il faut de toutes façons du temps pour développer les compétences appropriées aux
objectifs du développement industriel, parce que ces compétences ne reposent pas seulement sur
des connaissances fondamentales mais aussi sur la capacité de travailler en interdisciplinarité,
avec des objectifs concrets et dans un délai imparti.
L’innovation est facilitée par une organisation en cluster, l’agglomération, sur un même pôle, des
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La globalisation passe par le développement de projets transversaux internationaux ; un marché
mondial des projets R&D se développe, sur lequel les entreprises doivent se positionner, d’autant
que les nouvelles technologies permettent d’agréger des compétences d’innovation dans n’importe
quel lieu. Mais le développement de l’innovation est lié à la capacité des pouvoirs publics
d’accompagner ce processus d’agrégation (ou « clusterisation ») en créant les infrastructures et en
facilitant des coopérations permettant à ces pôles d’être attractifs.
Le but est de favoriser une coopération technologique plus étroite entre le monde de l'industrie et
celui de la recherche, notamment dans cinq grands domaines : conception, élaboration et
caractérisation des matériaux; procédés de mise en oeuvre et de mise en forme; traitements de
surface et assemblage; comportement, durabilité, fiabilité et contrôles associés; procédés et
matériaux respectueux de l'environnement-recyclabilité.
• Comment sont sélectionnés les projets de R&D industrielle ?
L'appel à projets est ouvert en permanence. Les décisions de labellisation de ces projets sont prises
Pour chaque projet, nous rencontrons tous les partenaires afin de passer en revue l'état de l'art, les
enjeux du projet, ses aspects scientifiques et techniques, le rôle des partenaires, les retombées
économiques attendues et enfin le budget. Cette revue de projet est très importante pour assurer sa
cohérence, la qualité de son déroulement et le maximum d'impacts positifs pour l'ensemble des
partenaires. Si au terme de cette réunion, le projet paraît éligible à un soutien, le chargé de mission
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
sectoriel établit un dossier dont il sera le rapporteur devant le Comité de gestion des aides à
l'industrie (CGAI), présidé par Jeanne Seyvet.
• Quel est le rôle du chargé de mission ?
En fait, le chargé de mission joue un rôle essentiel de conseil auprès des entreprises pour la
constitution des partenariats. Il n’est pas seulement le coordinateur de toute la procédure, il est
l’interlocuteur permanent du porteur du projet. Nous veillons particulièrement à la solidité et à
l’équilibre des partenariats. Cela signifie par exemple que nous examinons avec nos interlocuteurs
la façon dont les actions seront coordonnées au cours des projets. Ou encore, nous nous assurons
que le partage de la propriété industrielle entre tous les partenaires a été prévu dès l'origine du
projet. Les chercheurs et les techniciens sont rarement familiers de ces domaines, et notre
expérience peut leur être utile. L’examen des projets n’est donc pas seulement une formalité
administrative, C’est une démarche de dialogue constructif qui aboutit souvent à les améliorer et
contribue à leur succès. La décision de financement se traduit dans une convention signée par les
partenaires du projet. Dès lors, il y a engagement de l'Etat. Pendant la durée du projet, le chargé de
mission s'assure que les travaux se déroulent conformément aux décisions qui ont été prises.
• Vos façons de travailler sont-elles amenées à évoluer ?
Depuis la création du réseau, des contacts directs ont été établis avec plus de 200 partenaires
(laboratoires publics, PME, groupes industriels) dans le cadre de la trentaine de projets
labellisés. Ce qui implique une forte réactivité de notre part, un travail de groupe très étroit entre
administrations et une amélioration constante de notre façon de travailler avec nos partenaires.
Sources : http://www.industrie.gouv.fr/biblioth/docu/dossiers/digitip/pdf/dossierdigitip5.pdf
Le Réseau Industriel d’Innovation Textile-Habillement (R2ITH)
Le RI2TH, auquel participent, autour de l’Institut Français du Textile et de l’Habillement (IFTH),
tous les acteurs concernés a été installé le 22 janvier 2002 ; il inaugure la création d’un nouveau
type de réseau, les réseaux industriels par filière, appelés à compléter le tissu de réseaux de
recherche et d’innovation technologique R2IT) créés dans divers domaines technologiques.
Il s’agit du premier réseau qui intègre l’ensemble des préoccupations d’une filière industrielle et
associe à la fois les industriels, les centres de recherche, les laboratoires de recherche-
développement, les écoles, les instances professionnelles et les services de l’état (DiGITIP, Drire et
Anvar). L’objectif principal de ce réseau sera de soutenir l'innovation et la création sous toutes
leurs formes - technologique, mais aussi managériale, commerciale, organisationnelle,
environnementale, sociale - et de permettre le développement de produits, de services et de procédés
nouveaux. Le ministère de l’industrie a attiré l’attention des professionnels sur l’importance
particulière de la création industrielle, du design et du marketing stratégique, qui doivent permettre
aux entreprises françaises de se différencier de la concurrence désormais internationale.
Le RI2TH disposera d’un très fort ancrage régional. Les huit premières régions de cette filière
sont présentes au sein du réseau : Alsace, Champagne-Ardenne, Ile de France, Lorraine, Midi-
Pyrénées, Nord-Pas de Calais, Pays de Loire, Rhône-Alpes.
Les trois principaux objectifs du RI2TH doivent concourir à l’amélioration de la compétitivité de
l'industrie française au plan international, et pour cela de :
• stimuler l'innovation et la création, créant ainsi les conditions favorables au développement
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A cet égard, une organisation en réseau a été privilégiée afin :
• d’optimiser la coordination de l’ensemble des acteurs de la filière, qui seront structurés en
pôles d’excellence, à vocation nationale et européenne, sur des thèmes jugés prioritaires,
pour conforter notre industrie face aux enjeux et aux évolutions auxquels elle est confrontée ;
• de susciter des projets d’innovation collectifs réunissant industriels, écoles, centres de
recherche et centres techniques (IFM, IFTH, CTTN).
Le réseau a pour mission de relever 4 enjeux prioritaires : une nouvelle ingénierie de la chaîne de
production et de la qualité par l’intégration progressive des acteurs via les Technologies de
l'Information et de la Communication (TIC) et l’optimisation matières/machines, la
fonctionnalisation des produits grâce à l’utilisation de matériaux actifs, interactifs, intelligents, la
gestion des savoirs, le développement durable.
Par comparaison, en 2000, les crédits budgétaires affectés à la recherche publique sont de 0,75%
pour l’Union européenne (UE-15), de 0,64% au Japon et de 0,80% aux Etats-Unis de leur PIB
respectif. En 2001, seuls quatre États membres, la Finlande, la France, la Suède et l’Allemagne
affichent un ratio crédits budgétaires/PIB supérieur à la moyenne communautaire (0,77 %).
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Le tableau ci-dessous présente les crédits budgétaires affectés dans chaque pays aux deux domaines
qui concernent la plasturgie : les production et technologie industrielles, et pollution et protection de
l'environnement. La «Production et technologie industrielles» comprend, notamment, les recherches
sur les nouveaux matériaux et procédés de la plasturgie ; il a connu une légère régression au cours de
la période 1991-2001, descendant sous la barre des 10% des crédits budgétaires de l’UE. L’Espagne,
l’Italie et, dans une moindre mesure, l’Allemagne restent les leaders dans ce domaine, tandis que la
France et, surtout, le Royaume-Uni n’apportent qu’une très faible contribution à la recherche.
Tableau 4-2 : Crédits budgétaires par objectif en % des crédits budgétaires totaux par pays
1991 2001 EU-15 France Allemagne Espagne Italie Royaume-
Uni
Production et technologie
(environ 3,4 millions d’euros) pour une première période de 2 ½ ans, il rassemble autour de la
DCI (équivalent britannique de la DiGITIP) et de la BPF (British Plastics Federation), des
universitaires, des industriels de la transformation, des fabricants de matières premières, des
fabricants d’outillages, de moules et d’instruments de mesure et de contrôle, ainsi que des
industries utilisatrices. Il imite, dans une certaine mesure, les Frauenhoffer Institut allemands.
L’axe principal d’action du réseau Faraday est la production industrielle considérée sous l’angle
du développement durable et de la compétitivité industrielle dans une économie globalisée. Les
projets qui sont soutenus par le réseau Faraday sont la résultante directe des besoins exprimés
par l’industrie et le rôle principal du réseau est de s’assurer que les résultats du projet
concourent réellement à l’amélioration de la productivité dans l’industrie.
Le réseau Faraday est notamment impliqué dans la conception des produits, la durée de vie, les
procédés de fabrication et la recyclabilité. Les secteurs prioritaires sont l’emballage et l’industrie
des transports (notamment l’automobile et l’aéronautique).
La filière « Polymères »
Les contacts étroits qui existent depuis plusieurs années, notamment au sein du FIRTECH-Matériaux,
entre la recherche de base et d'application (Laboratoire de Chimie Macromoléculaire - URA CNRS
351 - l'Equipe Polymère du Laboratoire SPES - URA CNRS 234) et une recherche d'applications et de
transfert (Laboratoire Technologique des Polymères et Composites de l’Ecole des Mines de Douai,
Département Matériaux et Technologies Nouvelles –ICAM, Laboratoire GEMTEX -ENSAIT, ITF
Nord) constituent un exemple presque unique en France d'un pôle de recherche cohérent couvrant, de
la mise en forme aux caractérisations, le domaine des matériaux polymères et composites. C'est un
atout très important de la Région Nord - Pas de Calais, où l'industrie des transformateurs de matières
plastiques tient une place essentielle (4ème ou 5ème région en France).
Ce regroupement de chercheurs (35 chercheurs, 13 ITA, 31 thésards) concentre ses coopérations
sur 4 projets prioritaires de façon à atteindre dans ces spécialités une place de leader national.
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5.4 Centres de ressources technologiques (CRT) et CRITT
La procédure de qualification des structures d'appui technologique aux entreprises a été mise en
place en 1996 conjointement par le ministère chargé de la recherche et le ministère chargé de
l'industrie. Elle a pour but de fournir aux PMI la garantie que la structure à laquelle ils s'adressent
est capable de leur apporter des prestations technologiques adaptées et de qualité.
La qualification de Centre de ressources technologiques (CRT) est attribuée aux structures -
généralement des CRITT (Centre régional d'innovation et de transfert technologique) - les plus
aptes à répondre de manière professionnelle aux besoins des PMI. Un cahier des charges, établi en
relation avec l'AFNOR, définit les conditions minimales requises pour l'obtention de ce « label ».
Il met l'accent sur trois caractéristiques principales des CRT :
• D’autres, encore, estiment que les CRITT et les pôles de technologie ont des délais de réponse
trop longs et que les prestations fournies ont un coût trop élevé ; aussi, préfèrent-ils s’appuyer
sur des partenariats avec les producteurs de matières premières, notamment pour les essais sur
les nouveaux matériaux (MTS).
Ces difficultés de communication rencontrées avec les CRITT s’étendent, également, aux
relations entre transformateurs et organismes professionnels, comme le CSTB ou le LNE, qu’ils
considèrent comme insuffisamment réactifs et freinant la substitution du plastique à d’autres
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En Allemagne, il existe de nombreux centres de transfert de technologies :
• les centres de transfert de technologies ont été créé par les pouvoirs publics et sont maintenant
devenus autonomes : par exemple, le centre de transfert de technologies sur le laser (CLFA) est,
à l’origine, une initiative allemande qui a ensuite été reprise en France sur un modèle identique ;
• « Les transformateurs allemands sont plus demandeurs d’innovation que les français »
(CLFA) et cherchent à remplacer, par exemple, les techniques classiques d’assemblage par
des technologies plus élaborées telles que l’ultrason, le collage, les adhésifs.
En Italie, la plasturgie ne reçoit que peu d’aides de l’état, même s’il existe des aides à l’industrie
chimique et à la R&D (par exemple, une loi incite les transformateurs à la modernisation de leur
parc de machines). Dans une certaine mesure, les universités d’ingénierie et de physique/chimie,
qui sont les partenaires du transfert technologique pour de nombreux projets innovants
•
des Matériaux apporte un appui technologique aux entreprises pour le choix des matériaux,
l'accroissement des performances, tout en tentant de réduire les coûts de fabrication.
BIRD : spécialisé en Recherche et Ingénierie sur les produits techniques en matériaux
composites et plastiques, le Bureau d'Ingénierie de Recherche et Développement étudie et
conçoit des pièces techniques industrielles et des produits de grande consommation. Les
compétences de ce bureau d'études, implanté sur le technopôle Savoie Technolac,
s'appliquent aux thermodurcissables et aux thermoplastiques.
qualité ISO 9001 et 9002. Il participe notamment à l'amélioration de la qualité des produits aux
cotés de l'industrie avec un savoir-faire dans le domaine de la Métrologie dimensionnelle.
• SAINT-GOBAIN VETROTEX INTERNATIONAL : ce centre unique en Europe, issu de la
branche isolation et renforcement du groupe Saint-Gobain, emploie 120 chercheurs. A la
pointe de la recherche, Vetrotex International a déjà déposé 60 brevets et poursuit sa
politique de développement et d'innovation.
• POLE EUROPEEN DE LA PLASTURGIE : le PEP possède un centre de R&D avec 10
ingénieurs s’appuyant sur les principaux groupes de transformation et d’autres centres de
industrielles que cette science génère. Etablissement privé d’enseignement supérieur reconnu
par l’Etat, ITECH forme des Ingénieurs dans quatre spécialités : Chimie des formulations
(peinture, encres, adhésifs, cosmétiques), Matériaux Plastiques, Textile, Cuir. L’Institut
propose aux entreprises de réaliser des études spécifiques et de les appuyer en recherche.
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6 FORMATION ET EMPLOI
Le savoir-faire et les compétences des ressources humaines sont le moteur essentiel du
développement des entreprises. La formation constitue une des principales composantes de la
compétitivité de la filière, la qualification du personnel lui donnant accès à l’innovation et lui
permettant d’accroître sa productivité.
La France dispose d’une palette complète de formations spécifiques à la plasturgie, tant en
formation initiale que continue. La profession doit cependant faire face à un manque de main
d’œuvre qualifiée, qui ne fera que s’accentuer dans les années à venir.
En 2001, 1.600 jeunes ont été diplômés en plasturgie, dont 160 ingénieurs.
La création d’écoles d’ingénieurs plasturgistes est fréquemment intervenue sous la pression de
l’industrie en panne d’ingénieurs (ISPA - Institut Supérieur de Plasturgie d’Alençon, PEP - Pôle
Européen de Plasturgie d’Oyonnax). Cinq écoles sont spécialisés en plasturgie : ENSAIS à
Strasbourg, Ecole des Mines de Douai, ISPA à Alençon, ESP à Oyonnax et ITECH à Lyon. Il
existe également une voie universitaire, avec des licences professionnelles récemment créées, et le
CNAM (en formation continue).
de formation en alternance et par apprentissage conduit à une plus grande symbiose des enseignements
théoriques et pratiques, et amène les ingénieurs à une meilleure connaissance du terrain, à une
meilleure adaptation aux équipes opérationnelles dans les entreprises surtout lorsqu’il s’agit des PMI
qui forment l’essentiel du tissu de la plasturgie.
Pour compléter ce dispositif, la profession a également mis en place des UDA (Unités
Décentralisées d’Apprentissage), qui permettent de répondre à certains besoins locaux, sans
entraîner de lourds investissements.
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La formation technolo-
gique s’appuie essen-
tiellement sur deux or-
ganismes : le CFP pré-
sent à Lyon, Paris,
Oyonnax et Héricourt et
l’ISPA présent à
Alençon et Paris.
En 2000, 67 M € ont été
dépensés dans les plans
de formation des
Les données du tableau et du graphe ci-dessus concernent l'effectif salarié moyen. Par conséquent
sont exclus le personnel intérimaire qui représente, pour la plasturgie, plus de 12% de l'effectif
employé. Dans le domaine des plastiques, plus de 30% des emplois de production sont des postes
d’opérateurs de machines ; l’extrusion-soufflage emploie la plus forte proportion d’opérateurs avec
47% de la main-d’œuvre ; pour l’injection, cette proportion est de 32%.
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Pour les composites, Répartition selon les qualifications des emplois
la finition des pièces dans la plasturgie et l'industrie manufacturière
reste encore une acti-
vité qui requiert une 40%
35%
36%
Plasturgie
part importante de
32%
Industrie manufacturière
main-d’œuvre quali- 30%
fiée ; la proportion des
postes techniques est 21% 21%
En 2001, la plastur-
giste française comp- 0%
Cadres Professions Employés Ouvriers qualifiés Ouvriers non
150.000 employés, soit un ingénieur pour 40 salariés. Compte tenu de ce que la majorité des entre-
prises emploient moins de 20 salariés, la majeure partie d’entre elles ne dispose même pas d’un in-
génieur, d’où un sous-encadrement qui peut avoir comme origine la faible valeur ajoutée dégagée
par les plasturgistes.
Le récent CEP (contrat d’étude prospective) réalisé dans la plasturgie, qui note un besoin croissant
d’autonomie et de polyvalence pour l’ensemble des opérateurs, relève 5 fonctions en fort
développement dans les entreprises :
• la fonction qualité (produits et modes de production),
• la fonction commerciale,
• la fonction logistique,
• la fonction management,
• la fonction conception.
L’observation de la pyramide des âges fait ressortir que la période 2000/2009 est susceptible de
générer un flux de départs en retraite d’environ 13.500 personnes et, probablement, le double au
cours de la décennie suivante. Faire face au vieillissement de la population salariée est donc un
enjeu majeur pour la plasturgie, alors qu’elle connaît déjà actuellement des difficultés pour attirer
de nouvelles compétences, notamment auprès des jeunes.
Dans l’ensemble, la plasturgie a un faible pouvoir d’attraction qui limite le recrutement de
ressources qualifiées. L’industrie des plastiques véhicule une image floue, remplie de perceptions
qui ne lui sont pas favorables : environnement et conditions de travail (chaleur, poussière, bruit,
odeurs), valorisation des emplois, possibilités d’avancement, rémunération peu concurrentielle, et
des entreprises de petites tailles insuffisamment capitalisées. Ce manque d’attractivité s’explique par
la mauvaise image de l’industrie et la faible connaissance de la plasturgie par le grand public.
La profession a mené de nombreuses actions de communication auprès des jeunes (une plate-
forme mobile « destination plasturgie », des accueil de jeunes en stage « voyage dans la
plasturgie » …), mais la capacité des établissements de formation n’est toujours pas remplie.
Il conviendra donc de développer la communication en valorisant l’image de la plasturgie, en
élargissant les cibles et en privilégiant les actions de proximité, mais aussi de renforcer
l’attractivité en améliorant encore les conditions de travail et les rémunérations.
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L’évolution du recrutement
Dans la plasturgie, le
recrutement des cadres
met en évidence une
évolution de la politi-
que de ressources hu-
maines qui fait désor-
mais appel à des cadres
expérimentés : le re-
crutement de ces der-
niers et les promotions
berg, Osnabrück, Rosenheim, Würzburg ; ces instituts opèrent, selon la tradition allemande, dans le
cadre décentralisé des Länder, ce qui leur confère une large autonomie décisionnelle, parfois dans la
mouvance de l’industrie tels les instituts de la VDI – l’association allemande de l’industrie – de
Düsseldorf, le DKI, (Deustches Kunststoff Institut de Darmstadt), avec une certaine continuité dans
les nouvelles initiatives (TU Clausthal, sur la transformation des polymères).
Mais ce foisonnement de centres de formation de haut niveau repose en grande partie sur
l’implication des fabricants de machines de transformation, industrie particulièrement puissante
outre Rhin, beaucoup plus faible de ce côté-ci. La chimie allemande s’est en outre, dès l’origine,
engagée dans le filière de transformation bien davantage que la chimie française, et donc dans la
création des centres de formation, comme en témoigne la fondation en 1953, à l’initiative de BASF
et des grands de la chimie des matières plastiques, du DKI de Darmstadt. D’une manière générale,
les formations sont plus spécialisées sur des thèmes très précis et les formations sont diversifiées.
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7 SPECIFICITES DE QUELQUES PAYS
Les investisseurs européens et les américains ne perdent pas de vue les pays d’Europe centrale et
orientale dans lesquels l’industrie des matières plastiques prend une part croissante ; la capacité
d’innovation de l’industrie de la transformation des matières plastiques y est soutenu par une
croissance durable et par une capacité d’adaptation exceptionnelle. Les États membres de l'Union
européenne ont été les principaux investisseurs directs étrangers dans les pays candidats depuis
1996 ; ce chiffre a atteint 76% en 1999, et 86 % en République tchèque et 80 % en Pologne.
En général, les investisseurs de l'Union européenne ont préféré les pays candidats
géographiquement proches de leur propre pays. Les investisseurs suédois, finlandais et danois
sont présents dans les pays baltes ; les investisseurs autrichiens et allemands en Slovénie et
République slovaque. En Pologne, les investisseurs néerlandais viennent en tête, suivis par les
Allemands et les Français. Fin 1999, plus de la moitié des investissements directs étrangers dans
les pays candidats provenait de trois pays : les Pays-Bas (22%), l'Allemagne (20%) et les États-
Unis (9%), suivis des investisseurs autrichiens et français (7% chacun).
7.1.1 La Pologne
La plasturgie polonaise compte environ 4.000 entreprises de transformation des matériaux plastiques,
dont une cinquantaine emploient plus de 300 salariés et un millier de taille moyennes, le reste
employant au maximum une dizaine de personnes. La politique du gouvernement est de privatiser
toutes les entreprises du secteur ; une majorité des PMI a été transformée en société anonyme dont le
capital est réparti entre des investisseurs privés, les employés, les communes et/ou le Trésor.
Tableau 4-4 : Transformation des matières plastiques (en milliers de tonnes)
1994 1996 1998 1999 2000
Production matières plastiques 652 792 915 1.005 1.100
Import 267 544 847 1.000 1.130
Export 131 244 259 260 300
L’importation en Pologne –ou la fabrication locale sous licence - de nombreux produits haut de
gamme tire vers le haut les exigences des consommateurs. Soumises à cette concurrence, les
entreprises doivent s'adapter : elles abandonnent la fabrication de certains produits bas de gamme
et concentrent leurs activités sur certains métiers. La sous-traitance plastique est donc amenée à se
développer. Le développement rapide de la plasturgie polonaise présente les caractères suivants :
• Au cours des 10 dernières années, la plasturgie polonaise s’est accrue de 80% ; elle représente
(28%). La plasturgie polonaise importe en quantité des additifs et des résines pour suppléer à la
production locale de matières premières, insuffisante tant en quantité qu’en qualité.
• L’état se désengage des anciennes entreprises nationalisées : une quinzaine d’entreprises d’état
(ERG) se sont regroupées en association de transformateurs de matière plastiques depuis 1975.
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
• La « nouvelle » plasturgie polonaise s’est développée sur un tissu industriel ancien qui avait
déjà une tradition de la plasturgie et formé une main-d’œuvre qualifiée ; ces ouvriers ont, à
leur tour, créé leur propre atelier de production. C’est l’une des raisons qui explique le très
grand nombre de PME de moins de 5 personnes.
• La demande pour des machines allemande ou italienne qui sont la référence est importante.
Compte tenu des coûts salarial et industriel faibles par rapport aux pays de l’Europe de l’Ouest, la
Pologne ouvre des opportunités d’internationalisation pour tous les acteurs de la plasturgie :
• des possibilités d’implantation d’acteurs de la plasturgie :
− pour les donneurs d’ordres, équipementiers ou producteurs de matières premières :
Valeo, Faurecia, PSA, Toyota, Volkswagen, Skoda, AtoFina ;
− pour les plasturgistes : Wavin (tuyaux, gouttières), Uponor (tuyaux, raccords), Vox
(revêtement de sols et murs, décoration), notamment les français (Plastivaloire possède
déjà 3 sites en Pologne, Deltaplast) ;
− pour les moulistes : Semo.
• depuis 6 ans, l’industrie des matériaux composites commence à se développer,
• la prise en compte de l’environnement devient un thème de préoccupation des industriels
polonais qui doivent se mettre en conformité avec les normes européennes pour préparer leur
entrée dans l’Union ;
• les donneurs d’ordres incitent les transformateurs et moulistes à se délocaliser en Pologne
pour bénéficier des écarts de coûts (Thomson, Philips à Varsovie ou l’industrie automobile).
En partenariat avec l’Agence de Développement Economique d’Oyonnax, le Tarnow Industrial
Cluster, société anonyme créée en 1999, développe une « Plastics Valley » pour offrir des
conditions favorables à l’implantation d’entreprises de transformation du plastique, basées sur un
tissu industriel local existant associé à des incentives fiscales. Les principales fonctions de cette
organisation concernent l’organisation technique, fiscale et juridique, des facilités administratives,
la formation du personnel et la mise à disposition de terrains.
L’industrie de la transformation du plastique est l’un des secteurs les plus dynamiques de
l’industrie tchèque, mais son principal point faible est la part réduite des produits à haute valeur
ajoutée ; cette situation est, logiquement, la conséquence de l’évolution lente de la demande
intérieure et du faible niveau de spécialisation.
L’offre locale de produits plastiques transformés est encore faible, d’où un taux d’importations
élevée ; elle présente quelques exceptions notables : Péguform qui a installé des une unité de
peinture de pièces en plastique, Semperflex produit des tuyaux industriels pour l’exportation en
Europe de l’ouest. Les activités d’investissement soutenues par des capitaux étrangers accélèrent
le processus de modernisation et de restructuration.
La République Tchèque produit annuellement 450.000 tonnes d’articles en plastique qui
représentent environ 8% de la production industrielle tchèque. Parmi ces articles plastiques, il faut
mentionner les 16 à 20.000 tonnes de revêtements de sols, les 25.000 tonnes de produits pressés
pour l’industrie automobile et 29.000 tonnes pour l’industrie électronique.
La privatisation du secteur est terminée ; les années 1990-2000 ont été marquées par la transforma-
tion progressive des entreprises nationales en sociétés anonymes. L’apport de capitaux étrangers a
permis l’entrée des nouvelles technologies et procédés de production. L’industrie de transformation
des plastiques, qui emploie environ 45.000 salariés répartis dans 350 entreprises, ne parvient pas,
malgré son développement rapide, à satisfaire entièrement à la demande.
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7.1.3 La Russie
En Russie, depuis 1998, c’est la croissance de l’industrie agro-alimentaire qui entraîne celle des
biens de consommation courants, notamment celle de l’industrie de l’emballage (implantation de
Sidel). Le marché russe est caractérisé par la consommation de produits à faible valeur ajoutée et
la difficulté d’importer des produits à plus haute valeur compte tenu du faible pouvoir d’achats de
la population.
Toutefois, le marché intérieur russe a un potentiel de croissance de 5% par an et les industriels
russes cherchent à établir des partenariats avec les grands donneurs étrangers afin d’attirer, dans
leur sillage, des transformateurs. Les matières premières sont disponibles en grande quantité, mais
les moyens de les valoriser sont encore inexistants.
Solvay envisage de créer, en joint-venture avec Vladimir Chemical Plant (VCP), une unité de
production de PVC sous le nom de Solmit. Ultérieurement, Solvay et VCP envisagent de créer
une unité de compounds rigides destinés à la fabrication de châssis de fenêtres et d’éléments
d’habillage de façades et une unité de compounds de PVC souples destinés à l’automobile.
La présence française, comparée à celles de l’Allemagne et de l’Italie est jugée trop faible par la
Mission Economique qui note que UbiFrance a beaucoup de difficultés à motiver les industriels
français à participer aux salons et autres manifestations commerciales organisées en Russie.
7.1.4 La Turquie
La transformation du plastique en Turquie représente environ 5.000 entreprises - essentiellement
des PMI - employant près de 100 000 salariés. La croissance importante de ce secteur est
principalement portée par la croissance de la consommation interne et le développement industriel
des dix dernières années. La croissance de la consommation, le boom industriel, ont entraîné une
forte expansion du marché. L'augmentation de la production ne suffit plus à satisfaire ce marché
en pleine croissance. Mais la plasturgie turque devra faire un effort important de qualité de ses
produits ; elle devra relever la qualification de ses personnels, car il n’existe pas, en Turquie,
d’organismes de formation pour les techniciens et ingénieurs spécialisés dans ce domaine.
7.1.5 Le Brésil
• Les capitaux des industries de la transformations sont détenus à 70% par des entreprises
étrangères. Les investissements étrangers représentent 3 milliards d’euros par an ; la France
compte parmi les plus gros investisseurs et participe à ces investissements à hauteur de 500
millions d’euros.
Les applications de l'emballage sont particulièrement porteuses : entre 1998 et 2005, la
consommation d’emballages en PET devrait passer de 269.000 à 558.000 tonnes, soit une
croissance en volume de près de 107 % ; de même, d'ici à 2005, les perspectives de croissance de
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8 IMPACT DE LA REGLEMENTATION
ENVIRONNEMENTALE
Indispensables au développement des produits industriels et de ceux destinés au grand public, les
matières plastiques constituent, en même temps, une source problématique de déchets. Les
efforts consentis pour récupérer, recycler ou éliminer ces matériaux s'intensifient, poussés par
l'évolution des réglementations et la pression croissante d’une demande sociétale et associative
pour la préservation et la qualité de l’environnement.
En 1986, le Conseil franco-allemand pour l’Environnement est créé, mais jusqu’à aujourd’hui les
actions de ce Conseil se sont limitées à son acte de naissance.
En France, les produits plastiques en « fin de vie » représentent annuellement 3.000.000 de
tonnes, soit entre 6,5 et 7,5% du poids des « déchets ménagers » ; 5% seulement d’entre eux
sont actuellement recyclés, car le recyclage nécessite un tri minutieux des matériaux plastiques et
37% à 40% sont valorisés par récupération d’énergie (incinération), par recyclage matière
(thermolyse, traitements par solvants) ou recyclage mécanique (broyage). Les plastiques
présentent, en effet, l’avantage d’un nombre important de modes de valorisation :
• La valorisation par recyclage mécanique consiste à broyer les matériaux plastiques et à les
regranuler pour en faire une nouvelle matière première pour de nouveaux produits, dans de
nouvelles applications, notamment pour les matériaux thermoplastiques ;
• La valorisation chimique regroupe un ensemble de techniques (thermolyse, traitement par sol-
vants) qui permet soit de casse la chaîne polymérisée pour revenir aux matériaux de base, soit de
dissoudre le matériau plastique, puis par précipitation de récupérer la matière plastique qui pos-
sède, en outre, l’avantage d’être purifiée (procédé Vinyloop de Solvay pour le PVC) ;
• La valorisation énergétique permet de récupérer par incinération l’énergie thermique
« stockée » dans le matériau plastique; il faut noter que l’ensemble des matériaux plastiques
produits ne représente que 4% des produits pétroliers consommés ;
• Les matériaux plastiques biodégradables, encore peu développés, sont dégradés par l’action
des déchets et des produits délivrés sur le marché, notamment sur les marchés de l’automobile
(directive VHU - véhicule hors d’usage - qui impose qu’en 2005, 85 % du véhicule soit recyclable et
95 % en 2015), de l’électronique et de l’emballage (directive en application depuis 1994) implique
la prise en compte, par les entreprises, de l’aspect environnemental ; en particulier :
• la valorisation des déchets,
• la mise en place de la norme ISO 14000 pour les entreprises ayant des clients à l’étranger,
• la conception de produits plus respectueux de l’environnement.
Les nombreuses PMI de la plasturgie ne disposent ni des moyens financiers, ni des compétences
techniques leur permettant de faire face aux nouvelles contraintes environnementales (le recyclage
peut être considéré comme un surcoût pour l’entreprise).
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Certains plasturgistes modèles recyclent une grande partie – voire, la totalité – de leurs déchets :
Plastic Omnium et sa filiale Plastic Omnium Recycling travaillent en cycle fermé et elles se sont
transformées en entreprise de service pour le recyclage des produits plastiques. Toutefois, les
donneurs d’ordres exigent, de leurs sous-traitants, la même qualité, la même esthétique, et
n’acceptent aucune différence ce qui ne favorise pas l’utilisation de matières recyclées.
Les contraintes environnementales doivent désormais être considérées, non plus comme une
simple économie potentielle d’énergie, mais comme un outil de communication marketing
(argumentaire commercial).
première place pour le niveau des dépenses en Italie, en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne,
en France et en Espagne et la deuxième place dans tous les autres États membres, à l'exception
de la Suède, du Portugal et de la Grèce.
C'est en Suède et au Royaume-Uni que l'industrie investit le plus dans la protection de
l'environnement : environ 5% de la formation brute de capital fixe (FBCF).
Il n'est pas rare que des entreprises ou des branches d'activités spécifiques investissent
massivement dans la protection de l'environnement une année, par exemple à la suite d'un
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8.1 Préoccupations environnementales sociétales
L’industrie des produits en matières plastiques fait face à un certain nombre de pressions d’ordre
écologique de la part de la société civile et surtout des matériaux concurrents qui risquent de
limiter son expansion. Les matériaux plastiques sont omniprésents dans notre vie quotidienne et
ont généralement une image environnementale négative. Les principales préoccupations
concernent la gestion des déchets et les impacts sur la santé et, notamment, la gestion des déchets
issus des emballages plastiques.
En effet, les sachets plastiques, disséminés dans notre environnement, ont à cet égard un impact
médiatique très négatif. De plus, les plastiques sont culturellement plus souvent associés à la
chimie des substances dangereuses qu’à un matériau de construction comme le bois ou les
métaux. La mise en évidence des risques pour la santé, surtout liés à l’usage du PVC, a altéré
durablement et profondément l’image sociétale des matières plastiques.
Cette image très négative du plastique est aussi entretenue par les autres matériaux
particulièrement en Espagne ou les plasturgistes sont largement exclus du débat environnemental.
La pression sociale est d’autant plus forte que la filière n’est pas aussi bien structurée que des
filières traditionnelles comme celles des métaux et du bois. En effets, les pétrochimistes,
producteurs de matières plastiques sont avant tout des pétroliers et l’activité plastique ne représente
qu’une faible partie de leur chiffre d’affaires (les plastiques ne représentent que 4% de la
consommation mondiale de produits pétroliers). Ils ne sont donc pas intégrés dans la filière
plasturgie et ne se sentent pas concernés par les problèmes environnementaux du plastique.
Les enjeux du développement de la plasturgie sont donc généralement très mal perçus par la
société civile, malgré le rôle essentiel de ce matériaux dans le développement durable (gains de
poids donc gain d’énergie et… économie de pollution !) ; cette perception erronée peut à elle
seule nuire au développement de la plasturgie toute entière.
Ils est donc essentiel pour les plasturgiste d’informer le public des avantages du plastique sur les
autres matériaux en terme de développement durable. Ce mouvement d’information et de
sensibilisation est actuellement mené par la Fédération de la Plasturgie et cet effort doit
s’accentuer et impliquer plus fortement les producteurs de matières premières. Il ne faut pas
oublier que le PVC contribue à la valorisation des déchets chlorés.
Pour la Fédération européenne, EuPC, les principaux enjeux du développement de la plasturgie sont
liés à l’accroissement des contraintes environnementales qui concernent les exigences d’hygiène et
de sécurité des travailleurs comme celles des consommateurs, ainsi que les réglementations de la
Commission européenne.
La dégradation de l'environnement fait partie des préoccupations croissantes des consommateurs,
qu'ils soient en France ou dans les autres pays européens. Les garanties écologiques demeurent un
critère incitatif à l'achat pour bon nombre de personnes interrogées. Dans des domaines
comparables à celui de la plasturgie, une enquête du Credoc dans 4 pays européen montre,
néanmoins, des différences de comportement assez sensibles : l’Allemagne est plus concernée par
l’environnement que la France, le Royaume-Uni et l’Italie.
Tableau 4-5 : L’achat de produits écologiques
Royaume-
(En % de réponses affirmatives) France Allemagne Italie
Uni
Des produits de l’agriculture biologique 44,4 70,0 49,6 53,8
Des produits biodégradables pour le ménage 72,0 84,6 62,8 85,0
Des éco-recharges 67,1 87,4 72,2 73,9
Du papier recyclé 70,9 82,8 72,8 60,6
Enquête Crédoc 1998
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8.2 Innovations pour l'environnement
Les producteurs de plastique ont une démarche proactive sur l'écologie et ils ont défini un « livre
vert » en 2000 avec l'Union européenne. Les transformateurs de plastiques allemands et anglais
multiplient les innovations afin d'atteindre l'objectif de 90% de plastiques recyclés, fixé par l'Union
européenne en juillet 1992. La Commission européenne soutient des programmes « Sustainable
Production » de synthèse des matières plastiques en atmosphère de CO2 super-critique, base de la
nouvelle pétrochimie « propre ». Dans l’Union européenne, les plastiques recyclés représentent, en
moyenne, 23% de la consommation totale, mais elle n’est que de 12% au Royaume-Uni.
La problématique des véhicules en fin de vie est un sujet particulièrement important en Europe.
Les chiffres parlent d’eux même : 9 millions de véhicules par an multipliés par 1.000 kg de
véhicules en fin de vie. La Directive « VHU » (Véhicules Hors d’Usage) prévoit l’augmentation
de la « recyclabilité » des VHU et par conséquent une réduction du volume mis en décharge à
16% en 2005 et 5% en 2015.
La réglementation sur la recyclabilité des véhicules pourrait, dans une certaine mesure,
représenter un frein important au développement de nouvelles matières plastiques dans ce secteur.
Certains constructeurs, par exemple, estiment ne pas croire à l’augmentation de l’utilisation des
composites dans les automobiles. En moins de dix ans, le nombre de plastiques différents utilisés
est passé de plusieurs dizaines à moins de dix.
Par le programme EDIT, la FPA (Fédération Plasturgie Activités) souhaite mettre en oeuvre une
approche intégrée d’éco-conception des produits. Cette approche s’appliquerait à tous les
paramètres environnementaux, à tous les stades du cycle de vie du produit, et devrait permettre de
instruments dans leur processus organisationnel et décisionnel. Le résultat visé réside dans
l’amélioration des performances environnementales des produits réalisés.
Par l’action d’associations environnementales telles que Greenpeace, l'image du PVC était
pratiquement détruite à cause des CVM. Aujourd’hui, ce jugement est à reconsidérer compte tenu
de la mise au point par Solvay du procédé « Vinyloop » de recyclage chimique du PVC qui
permet d’obtenir une nouvelle matière première débarrassée de ses impuretés (par exemple, le
cadmium). Certaines sociétés développent des produits recyclables à 100 % (MSF emballage)
habitants et sont donc plus sensibles à l’environnement) et politique (les écologistes sont
fortement représentés au gouvernement). La France, ainsi que les autres pays européens, sont
relativement éloignés de ce débat environnemental. C’est ainsi que certains plasturgistes
travaillant sur le PVC investissent dans des équipements afin d’acquérir des compétences pluri-
matériaux pour parer à l’éventualité de l’interdiction du PVC.
110
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Le poids des écologistes allemands conduit la plasturgie allemande à réduire la quantité de plastique
produite et à multiplier les innovations (par exemple, Ecoflex de BASF) favorisant l’utilisation des
plastiques recyclés. Cette stratégie a l’avantage de satisfaire les écologistes, mais conduit aussi les
plasturgistes allemands à développer des produits innovants à plus haute valeur ajoutée. Ainsi, de
nouvelles technologies permettent la transformation des bouteilles PVC en mousse pour l’industrie
du BTP et celle des produits d’emballage en plaques et feuilles destinées aux panneaux d’isolation.
Sur le marché anglais, le développement du secteur de l'emballage est très fortement limité par les
réductions volontaires dans la chaîne de l'emballage. Les efforts d’innovation dans ce domaine tel
que l’intégration de métaux dans les sacs plastiques favorisant la dégradabilité des produits pour
répondre au refus des sacs plastiques qui est très développé.
Aux Etats-Unis, Ford a demandé à ses fournisseurs de produits plastiques d’utiliser un maximum
Les difficultés rencontrées – souvent d’ordre économique plus que technique - dans le recyclage
des matières plastiques ont favorisé l'émergence de matériaux plastiques biodégradables. Un
matériau plastique est dit « biodégradable » s’il peut être dégradé, par les micro-organismes, en
eau, gaz carbonique ou méthane et une nouvelle biomasse non toxique pour l’environnement. Les
technologies de production, les utilisations et les marchés des plastiques biodégradables sont
en pleine évolution , si la volonté de promouvoir les matériaux biodégradables existe réellement,
des solutions techniques devraient être rapidement trouvées. En effet, la substitution des plastiques
par les biomatériaux constitue une solution qui permet, en principe, de protéger les ressources et
l’environnement, d’optimiser la gestion des déchets, d’économiser l’énergie. Outre leur
biodégradabilité, ces matériaux offrent d’incontestables avantages :
• Recyclables et incinérables, ils permettent d’obtenir du compost,
• D’origine agricole, ils constituent des matières premières renouvelables,
• Ils ont des caractéristiques comparables à celles des polymères traditionnels,
• L’énergie nécessaire à leur création est 3 à 4 fois inférieure à celle nécessaire à la fabrication
des matières plastiques issues de la pétrochimie,
• Ils sont bien perçus par le public et répondent aux attentes sociétales,
• Les procédés de biotechnologie devraient révolutionner la production des matériaux
biodégradables pour leur permettre d’être concurrentiels avec les plastiques d'origine pétrolière.
Les emballages biodégradables sont déjà présents sur le marché, mais leur coût élevé (2 à 3 fois su-
périeur à celui des matériaux traditionnels, soit 0,15 €/m2 contre 0,05 €/m2), même si l’on considère
le coût complet de leur cycle de vie, ne leur permet pas de remplacer les emballages traditionnels.
La production mondiale qui représentait 14.000 tonnes en 1996, pourrait atteindre 500.000 tonnes
en 2005. Ce chiffre doit néanmoins être relativisé en le comparant à la production mondiale de
plastiques traditionnels qui devrait dépasser les 200 millions de tonnes à cette même date.
111
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Le Cemagref coordonne, depuis septembre 1998, un programme européen SMT (Standards,
Measurements and Testing) qui regroupe des partenaires scientifiques et industriels, pour la mise au
point de nouvelles méthodes de mesure de la biodégradabilité des matériaux afin de leur accorder un
label. L'ensemble des acteurs concernés par la biodégradabilité s'est regroupé, depuis 1997, au sein
du Comité Français pour la Biodégradabilité (COBIO), qui fédère les industriels, les centres de
recherches et les professionnels de l'agriculture. L'Ademe assure la gestion de Agrice, créé en 1994,
qui compte, parmi ses objectifs, la mise au point et le développement de matériaux biodégradables.
Les programmes de recherche démontrent la faisabilité technologique de certains produits qui
pourraient être exploités dans des conditions économiques raisonnables, notamment :
• au Royaume-Uni, les plastiques biodégradables (moins de 2% du marché) devraient se
développer avec des produits tels le Biopol, utilisé pour l’emballage,
ID DALLES, PME de 4 personnes installée à Dompcevrin (55) utilise 50% de matières premières
recyclées (solvants, caoutchoucs, polyuréthanes) pour fabriquer des dalles de sol synthétiques.
Travailler avec des résines neuves serait beaucoup plus simple, mais tellement plus cher ! « les
matières premières coûtent 90% moins cher, mais l’économie tombe à 30% si l’on tient compte
du surcroît de main-d’œuvre nécessaire à leur utilisation ».
Il faut en effet trier les matières premières entrantes, adapter et suivre la production. ID Dalles a
testé près de vingt échantillons avant de trouver le bon fournisseur ; la qualité était trop irrégulière.
(d’après Industrie et Technologies, n°838-juin 2002)
… et chez Plastyl
Plastyl est une PME de 25 personnes spécialisée dans la fabrication de feuilles en polystyrène
destinées au thermoformage de produits cosmétiques (flaconnage), d’emballages
agroalimentaires (pots de yaourts), d’emballages pour l’industrie pharmaceutique et de produits
multicouches avec une fonction « barrière ». Elle assure un haut niveau de qualité, matérialisé
La capacité actuelle de recyclage est de 240 à 300 tonnes/an et elle devrait être portée à 400
tonnes/an lorsqu’elle sera équipée d’un laboratoire de caractérisation afin de mieux connaître la
qualité des matières premières qu’elle recycle ; les matières premières recyclées représentent
actuellement environ 10% de sa production.
(Nodal Consultants – mai 2002)
112
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8.3 Réglementation environnementale européenne
La prise en compte de la qualité de l’environnement est devenue une des préoccupations majeures
de la société. Le plastique jouit d’une très mauvaise image, principalement du fait de l’omniprésence
de ce matériau « artificiel » chimique face à la concurrence de matériaux naturels comme le bois et
les métaux qui sont psychologiquement mieux acceptés.
La plasturgie française est totalement soumise à la réglementation environnementale, ce qui handi-
cape, à court terme, la compétitivité des plasturgistes. En effet, les directives européennes environ-
nementales sont généralement transposées de manière stricte en Droit français et elles sont appli-
quées de manière encore plus stricte.
En Allemagne, l’évolution des normes prend en compte l’évolution des techniques et des innova-
tions. Des contraintes réglementaires sont ainsi élaborées à partir d’un cadre environnemental géné-
ral, des technologies disponibles et des enjeux environnementaux.
L’Allemagne a une approche plus pragmatique de l’environnement et du développement durable.
L’approche allemande intègre orientations de la politique environnementale, impacts économiques,
techniques disponibles ou facilement accessibles et application des normes. Les directives
européennes environnementales, dans lesquelles l’Allemagne joue un rôle majeur, sont
généralement transposées de manière plus souple. L’organisation fédérale permet une large
adaptation en fonction des risques et des enjeux spécifiques locaux. Conscients des enjeux
économiques, les pouvoirs publics allemands tolèrent certaines pratiques et sont beaucoup plus
souples qu’en France quand à l’application des normes environnementales.
Les déchets de la production des matières plastiques sont depuis toujours réutilisés par les entrepri-
ses de transformation et des projets, et des essais, ont été lancés depuis longtemps pour favoriser
l’utilisation des matières plastiques récupérées.
imposé à partir de 2004 ; le marché du recyclage devrait alors devenir un marché porteur ;
• Directive PPW : Packaging and Packaging Waste ; la nouvelle version porte de 20 à 22% le
taux de recyclage (SCADPIus: Emballages et déchets d'emballages) ;
• Directive ELV (VHU) : existe déjà, entre en application en 2005 (SCADPIus: Gestion des
véhicules hors d'usage) ;
• Directive WEEE : Waste Electronic and Electrical Equipment (SCADPIus: Déchets
d'équipements électriques et électroniques).
taxe sur l’emballage). Cette consigne des bouteilles plastiques est une idée ancienne qui prévoit
que si la consommation dépasse un certain taux, la directive s'applique automatiquement. Il s'agit,
en fait, d'une taxe pour financer le recyclage. A noter que le système français « eco-emballage »
est bénéficiaire alors que le « grüne punct » allemand est déficitaire.
113
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Un certain nombre d’initiatives similaires existent dans d’autres pays :
• les boîtes en aluminium sont déjà soumises à ce type de règlement en Australie,
• au Danemark, les boîtes en aluminium sont interdites.
Les études montrent que le PET a un cycle de vie plus favorable que celui du verre, d’où la
tendance actuelle au remplacement du verre par des matériaux plastiques, plus économes en
énergie de production, et qui peuvent, généralement, être recyclés.
directives qui attendent d’être transposées dans le droit français. Le taux de transposition est
passé, en France, de 3,1% en début d’année 2002, à 3,8% au 1er janvier 2003 ; pour l’ensemble de
l’Europe, ce taux est également en augmentation de 1,8% en mai à 2,1% au 1er janvier 20031.
L’environnement est l’un des dossiers importants du programme d’élargissement qui sera discuté
à Copenhague en décembre 2002. La DG Environnement chiffre à 100 milliards d’euros le coût
de la mise en conformité des pays candidats à la législation et aux normes de l’UE. L’application
des directives européennes devrait permettre d’améliorer le traitement des eaux usées, réduire la
pollution de l’air et mettre en place une gestion plus efficace des déchets.
Bien qu’il ne touche que très indirectement la plasturgie, un exemple montre la différence
d’interprétation entre la France et ses homologues européens. La « directive gaz » prévoit la
libéralisation totale du gaz naturel à usage industriel pour 2004 et à usage domestique pour 2007.
en fait, le marché français du gaz est plus ouvert en France que chez nos partenaires.
L’Allemagne, qui est pour la libéralisation, a ouvert son marché à hauteur de 2%, alors que la
France , censée s’y opposer, l’a ouvert de 20 à 30%.
Suisse
européenne de récupérer les produits en fin de
énergétique
Pays-Bas
Belgique
France Allemagne
8.4.1 Stratégies européennes de Autriche
Norvège
valorisation des déchets Italie
Royaume-Uni Finlande
Les déchets plastiques peuvent être valorisés Grèce
Espagne
sous deux formes : la valorisation par le recy-
clage ou la valorisation énergétique. Sur ce point 0% Taux de recyclage 25%
les stratégies des pays européens diffèrent : Sources : TN Sofres Consulting 15-06-2000
1
Le Figaro Economique, 12 novembre 2002
114
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La réutilisation des déchets est une des meilleurs voies de prise en compte du développement
durable. La recyclabilité des matériaux a été et est donc actuellement la priorité en terme de gestion
du développement durable. Les taux de recyclabilité sont maintenant définis par des normes de plus
en plus strictes. C’est ainsi que les VHU (véhicules hors d’usage) devront atteindre des taux de
recyclabilité de l’ordre de 95% en 2015.
Peu développée en France
La recyclabilité des matériaux est depuis longtemps prise en compte à l’intérieur même des sites
de production, principalement pour des raisons économiques. La plus grande partie des chutes
(des matériaux thermoplastiques) peut, en effet, être regranulée et réinjectée dans le process.
Ainsi, aucun déchet plastique n’est produit sur le site de production. En France, le recyclage pose
des problèmes et accuse un retard par rapport à l’Allemagne, surtout en ce qui concerne le tri
sélectif des déchets. La France a cependant réussi le pari d’organiser le recyclage des déchets et
de rattraper son retard, notamment, grâce au rôle joué par l’Ademe pour sensibiliser les industriels
à ces problèmes. Cependant, le manque d’implication des producteurs de matières premières
freine l’essor du développement de la filière recyclage. Les producteurs de matières premières
restent, en France, hors du processus de recyclage, contrairement à l’Allemagne qui les intègre
mieux et où ils jouent un rôle central dans toute l’organisation.
Outre les effets bénéfiques environnementaux, la mise en place d’une filière recyclage développée
a un intérêt économique pour les plasturgistes. En effet, la présence d’une deuxième source de
matière première, même réduite, ne peut avoir qu’un effet stabilisateur sur les prix des matière
première, qui est un problème majeur pour les plasturgistes
Le prix des déchets plastiques est très variable selon le type de plastique utilisé. Les prix sont bien
évidement en relation directe avec le développement de la filière. Les déchets de polystyrène et
d’ABS qui ont des prix de ventes positifs peuvent permettre des gains de marge brute d’exploitation
allant jusqu’à 5% - voire 10 % dans certains cas. Le tableau ci-dessous donne les prix moyens de
vente à la tonne des déchets plastiques (valeurs début 2002 ; les prix négatifs indiquent que le
producteur doit payer pour l’enlèvement de ses déchets).
115
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Polyéthylène Polypropylène PVC Polystyrène ABS
Films mélangés Déchets à broyer : Menuiserie blanc : Déchets à broyer :
Couleur : +30 €
étirables : -110€ +2 € +50 € +25 €
Films agricoles : Films couleurs Menuiserie
Blanc : +60 €
-120€ imprimés : -50 € couleurs : +7 €
Films étirables Films naturels : Souple :
naturels : -40€ +30 € -100 €
Déchets neufs basse Rigide tube :
densité : +50€ -80 €
Déchets neufs haute Thermoformage :
densité : 0€ -40 €
Sources Plastiques et Elastomères Magazine – Mars 2002
De fait, le prix des déchets plastiques est très variable selon le type de plastique utilisé. Les prix
sont bien évidement en relation directe avec le développement de la filière. Les déchets de
polystyrène et d’ABS qui ont des prix de ventes positifs peuvent permettre des gains de marge
brute d’exploitation allant jusqu’à 5% - voire 10 % dans certains cas.
Mais pour l’heure, la concurrence du prix de la « résine vierge » constitue une menace pour la
pérennité des entreprises de recyclage. D’autant que les prix des matières premières d’origine
« producteurs de la chimie » fluctuent selon de grandes amplitudes ; des variations de l’ordre de
20% en l’espace de quelques mois ne sont pas rares. Les pays de l’Europe du Nord et l’Allemagne,
où les populations sont encore plus sensibles qu’en France aux problèmes de l’environnement,
bénéficient d’une structure de grandes entreprises, beaucoup plus forte dans la plasturgie de volume,
essentiellement dans l’extrusion de produits pour le bâtiment. Ces grandes entreprises traitent des
quantités suffisamment importantes de matières pour organiser leurs propres filières de recyclage,
telles Wuppi au Danemark, Re-Window en Allemagne, Öakf en Autriche, les extrudeurs
s’engageant à reprendre les déchets et à le réutiliser en co-extrusion par exemple. Mais hormis ces
cas, qui au reste fonctionnent en grande partie avec un approvisionnement de chutes de l’industrie, il
faut dire que le recyclage, pour les plus gros volumes de matières plastiques, reste encore à l’état de
virtualité dans la plupart des pays de l’Union1.
L’argent va à la collecte, et le déchet est « poussé » hors de la vue du consommateur, mais le
véritable problème commence alors, car le recyclage, comme toute activité économique ne peut
fonctionner sans un débouché, c’est à dire une demande de produits recyclés, et un prix suffisant
pour ces produits. L’activité économique doit être « tirée » par la demande, et ne saurait
fonctionner sous la seule « poussée » du refus et de la taxation des déchets. Au contraire, la
taxation sur le produit final, de post-consommation, joue contre le recyclage, car en donnant une
valeur négative au déchet, elle détruit toute la construction économique qui pourrait se fonder sur
sa transformation : stockage, séparation, transformation, chacune de ces opérations a un coût. A
chacune de ses étapes, n’en déplaise aux chantres de l’écologie, il est nécessaire que « la matière
première » déchet ait une valeur positive et non pas négative, pour entrer dans les circuits de
valorisation. A défaut, le recyclage devient une entreprise à haut risque, seulement justifiée par les
besoins des sociétés de service qui font la collecte, mais qui peuvent trouver, de toute façon, des
moyens moins coûteux de se débarrasser de stocks à valeur négative.
Le cas du PVC :
Le PVC reste un produit indispensable, bien qu’il soit rendu dangereux par l’utilisation d’additifs
(cadmium, aujourd’hui interdit, et phtalates, plastifiants qui donnent à la matière un aspect et un
toucher plus fluide, qui sont pratiquement interdits, en particulier dans les jouets). En Europe, le
PVC est principalement produit par Solvay, AtoFina, Monsanto, Dow et Dupont.
1
Cette remarque et celles qui suivent s’appliquent tout autant à d’autres types de matériaux, ceux de
construction par exemple.
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Dans les années 1970/80, le PVC rigide (plus résistant) a été largement utilisé dans les tuyauteries,
descentes de gouttières, tuyaux de construction, piscines, fenêtres ; sa durée de vie étant de l’ordre
de 30 à 50 ans, on va se trouver, vers 2015, devant un pic de déchets pour lesquels il faudra bien
trouver des solutions alors que, actuellement, le taux de recyclage n’est que de 3%.
La chaîne de l'industrie du PVC a créé Vinyl 2010, qui gère l'engagement volontaire de la profes-
sion ; c’est un programme sur 10 ans, avec révision à mi-parcours en 2005, et définition de nou-
veaux buts en 2010, afin de prendre en compte les progrès techniques et l'élargissement de l'UE. Sa
mise en œuvre sera strictement contrôlée et fera l'objet de rapports annuels certifiés.
Il regroupe toutes les parties intéressées qui apporteront une contribution financière s'élevant à
250 millions d'euros sur les 10 années du programme, notamment en faveur des technologies et
projets de recyclage nouveaux. Les actions et engagements de Vinyl 2010 concernent :
• En 2010, le recyclage de 200.000 tonnes de déchets PVC. Cet objectif viendra s'ajouter aux
volumes de recyclage post-consommation de 1999 et à tout recyclage de déchets post-consom-
mations comme l'exige l'application après 1999, des directives européennes sur les déchets
d'emballages, les véhicules en fin de vie et les déchets des équipements électroniques et
électriques.
• Le recyclage de 50% des déchets de PVC disponibles provenant des profilés de fenêtres, tubes et
raccords, ainsi que des membranes de toitures en 2005 et des revêtements de sols en 2008.
L'industrie du PVC étudiera comment les schémas de recyclage opérationnels dans certains pays
européens (par exemple, le recyclage des châssis de fenêtres en PVC en Allemagne ainsi que
plusieurs systèmes de recyclage des tuyauteries) pourraient être étendus à d'autres pays de l'UE.
• Un programme de recherche et développement sur les nouvelles technologies de recyclage et de
récupération, y compris le recyclage des matières premières et la technologie utilisant des sol-
vants (Solvay a mis au point un procédé de recyclage chimique par dissolution et précipitation
– Vinyloop - et a construit une unité de traitement à Ferrare).
• Un partenariat avec les autorités locales au sein de l'Association des communes et des régions
pour le recyclage (ACRR), l'APME et l'association européenne des recycleurs de matières
plastiques, afin de promouvoir les meilleures pratiques ainsi que des projets pilote de collecte et
de recyclage à l'échelle locale (voir Vinyl 2010: L'industrie du PVC s'engage résolument sur la
voie du recyclage - 24/05/2002 et Vinyl 2010 - Progress Report 2002).
Dans le domaine du recyclage du PVC, après la mise au point par Solvay de son procédé
Vinyloop, le danois Industrimiljo effectue des essais sur un procédé d’hydropyrolyse et de
pyrolyse des déchets de PVC et, aux Pays-Bas, le projet Redop développe une technique de
déchlorhydratation des plastiques ménagers dont la teneur en chlore est relativement faible.
MITI ont porté ce taux à 90% en 2000 et il devrait atteindre 95% en 2015. les entreprises
japonaises développent actuellement toutes sortes de techniques pour le recyclage et la
réutilisation des produits recyclés pour atteindre ces objectifs.
Mission économique au Japon
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CHAPITRE 5
ANALYSE PROSPECTIVE &
SCENARII DE DEVELOPPEMENT
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1 CLASSEMENT PAR PAYS ET PAR INDICATEUR
Pour réaliser l’analyse en composantes principales, Nodal a classé les pays pour chaque indicateur
étudié. Un premier classement simple, présenté dans le graphique ci-dessous, a été réalisé en
fonction de la note totale obtenue ; la France se situe en 4ème position après l’Allemagne, l’Italie et
les Etats-Unis, devant le Royaume-Uni et le Japon.
PECO PECO
Espagne Espagne
Japon Japon
UK
France
USA
France
Etats-Unis
Royaume-Uni
Italie
Italie
Allemagne
Allemagne
-50 -40 -30 -20 -10 0 10 20 30 40
Sources Nodal Consultants, décembre 2002
distingue par ses résultats en commerce extérieur et profitabilité. Le Royaume-Uni, qui se classe
juste après la France, présente une industrie plus personnalisée dans quelques domaines, faisant
bénéficier l’industrie d’une position positive sur la fiscalité, les coûts et la valeur ajoutée.
Un examen plus approfondi des thèmes analysés permet d’identifier certaines faiblesses françaises
qui pèsent lourd sur la compétitivité des entreprises :
1. Les contraintes structurelles nationales donnent une mauvaise place à la France, en raison,
principalement du coût de la main-d’œuvre, de la fiscalité et des délais de paiement.
qui existent au sein de la filière ne permettant pas à la plasturgie française d’apporter à notre
pays une contribution économique à la hauteur de son potentiel.
3. La France obtient également une position intermédiaire dans l’évaluation de la structure de
la filière qui traduit l’absence de stratégie de croissance de la profession, de l’absence de
leaders et d’une concentration industrielle insuffisante.
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4. Sur le thème des performances et de l’internationalisation, la France n’est pas mieux placée ;
toujours derrière l’Allemagne, les Etats-Unis et l’Italie. Un de ses points forts est constitué par
l’existence de districts industriels, mais, faute d’une incitation suffisante, ils ne donnent pas les
résultats que l’on pourrait en espérer. La balance commerciale, fortement négative, constitue le
principal challenge que doit relever la plasturgie française.
Les investissements matériel et immatériel ne sont pas quantifiés faute d’indicateurs
représentatifs. Mais la position de la plasturgie française est handicapée par l’insuffisance, dans la
gamme des produits transformés, de produits à haute valeur ajoutée, par le faible développement
des nouveaux procédés et matériaux et par le manque d’efficacité des partenariats de R&D, tant
avec les organismes de recherche publics qu’avec les laboratoires privés. C’est la conséquence
directe des choix stratégiques des dirigeants qui privilégient l’investissement matériel, dont les
résultats peuvent être immédiats, au détriment d’une stratégie d’innovation à long terme ; ces
choix sont eux-mêmes la conséquence d’une dépendance forte de la sous-traitance qui oblige les
entreprises à mettre en place les moyens de répondre aux demandes des donneurs d’ordre, et qui
ne permet pas de dégager les marges d’autofinancement nécessaires à la R&D.
La position française par rapport à l’impact de l’environnement, derrière l’Allemagne, est
relativement favorable ; il semble que, dans ce domaine, la France soit assez dynamique et que la
protection de l’environnement soit, désormais, devenue une préoccupation majeure pour
l’ensemble des acteurs. Des efforts restent à faire pour mieux intégrer cette dimension comme un
atout et non comme un handicap.
Tableau 5-1 : Classement comparatif des pays par indicateur
Royaume-Uni
Allemagne
Espagne
Japon
PECO
Italie
Structure de la filière
1 Influence de la structure de la filière +1 +2 -1 +1 -2 -2 +2 -1
2 Moules et outillages des plasturgistes +1 +2 -1 +2 -2 -2 +1 -1
Performances de la filière
1 Chiffre d'affaires par entreprise +1 +2 -2 -1 +1 -2 +2 -1
2 Chiffre d’affaires par salarié +2 +2 +1 -1 -2 -2 +1 -1
3 Valeur ajoutée de la plasturgie -1 +1 -2 +2 +1 -2 +2 -1
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2 LES TENDANCES D’EVOLUTION DE LA PLASTURGIE
FRANÇAISE
2.1 Tendances à long terme
1. Le prix et la qualité ne constituent plus les seuls facteurs clés de la concurrence ; les
transformateurs doivent désormais se différencier par d’autres critères concurrentiels,
notamment leur capacité à accompagner et anticiper les besoins du client.
2. L’internationalisation des marchés conduit les grands donneurs d’ordres à s’implanter à
2. Les sous-traitants sont soumis à une pression croissante de la part des donneurs d’ordre qui
développent de nouvelles techniques d’achats ; la technique des « prix objectifs », adoptée par
de grands groupes internationaux, aboutit inévitablement à une baisse des prix de vente du
produit fini et prive le sous-traitant de toute initiative. Il constitue un facteur supplémentaire
de délocalisation de l’activité dans des régions à bas prix de revient.
121
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3. Le développement, puis la banalisation, de nouvelles techniques fondées sur la robotique et la
productique intégrées transforment les manières de travailler mais également les conditions
d'exploitation et de gestion de l'outil de production grâce à l’augmentation de leur productivité
et de leur flexibilité.
4. L'évolution des techniques et leurs combinaisons permet une complexification sans précédent
de la conception des produits qui rend difficile la réunion, au sein d’une même unité, de
l’ensemble des compétences nécessaires, nécessitant de faire appel à des partenariats
possédant les savoir faire complémentaires.
1. Les transformateurs doivent pouvoir contrôler et/ou anticiper la double pression sur les prix
exercée par les producteurs de matières premières et les donneurs d’ordres, au risque de voir
leurs marges continuer à se dégrader et à ne plus disposer des capacités financières leur
permettant d’assurer leur développement (investissements matériels et immatériels).
2. Certains transformateurs de petite taille , souvent des sous-traitants de second ou de troisième
rang travaillent en étroite collaboration avec un équipementier, leur seul et unique client
dont ils sont dépendants ; ces industriels sont dans une zone de risque importante en cas de
crise de certains marchés qui poussera les équipementiers à rapatrier la production sous-traitée
dans leurs propres ateliers ou à la délocaliser.
122
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
3 ANALYSE EN COMPOSANTES PRINCIPALES1
L’analyse multicritères en composantes principales est construite sur un tableau croisé (dit
« tableau de contingence ») dont tous les éléments sont quantifiés. Il s’agit ici du tableau formé
par la France et ses sept concurrents, objet de la comparaison de cette étude, et les indicateurs de
la compétitivité de la plasturgie étudiés dans chacun de ces pays.
La méthode consiste à dresser une carte des pays (les individus) en fonction de leur proximité
typologique sur la carte des indicateurs (les variables, parfois aussi dénommées les caractères),
elle-même établie en fonction des corrélations entre ces variables. Cette méthode est
essentiellement due à Harold Hotteling (1933) et Jean Paul Benzecri (Analyse des données –
Dunod 1973). Elle requiert un appareillage mathématique sophistiqué, mais n’en demeure pas
moins, aujourd’hui, accessible grâce, notamment, aux logiciels spécialisés qui se chargent de la
plupart des traitements.
NB. Sans entrer dans le détail des conditions permettant une interprétation correcte des graphiques,
précisons qu’il importe de calibrer de manière appropriée les données quantifiées (à défaut d’utiliser la
méthodologie moins répandue dite des « correspondances multiples »). C’est pourquoi avant de
procéder aux calculs proprement dits, les classements ont été transformés en notations disposées
symétriquement de –3,5 (le moins bon, c’est à dire, classement 8ème) à +3,5 (le meilleur, c’est à dire,
classement 1er). On respecte ainsi les hiérarchies de l’étude et le pas du classement. Ce calibrage permet,
d’une part, d’éviter la dissymétrie dans les pondérations selon que l’on est en bas ou en haut de
l’échelle, et, d’autre part, de restaurer la logique intuitive d’une notation croissante, du moins bon au
meilleur. Ensuite, sur cette base, tous les calculs sont effectués sur des données centrées réduites.
Pour la constitution
d’une typologie de 8 60
pays selon 32 critères, HisHtiosg
torgarmmmeeddes iinneertrie
am tises
l’analyse combine les
indicateurs en différentes 45
composantes, dites
« axes factoriels », de la
plus représentative à la 30
moins.
En l’espèce, la première
composante rend compte 15
de 52% de la variance de
tous les indicateurs, avec
1
Cette analyse multicritères en composantes principales a été réalisée sur la base de l’évaluation des
indicateurs de compétitivité établie par Nodal Consultants (voir ci-avant « Classement par pays et par
indicateur » Chapitre 51.)
123
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3.2 Interprétation du nuage d’indicateurs
Le cercle des corrélations permet de présenter les indicateurs de façon visuelle (donc sans recourir
à l’interprétation du résultat chiffré des calculs) :
• d’une part, en fonction de leur contribution effective au système d’axes choisi : ils sont d’autant
mieux représentés qu’ils se trouvent proches du bord du cercle ; ainsi, par exemple, les
indicateurs « moules et outillages », « intégration de services », « formation-qualification »,
mais aussi ceux du « coût de la main d’œuvre », des « investissements », de « l’implication des
pouvoirs publics dans la filière » ;
• d’autre part, en fonction du niveau de corrélation entre eux qui est d’autant plus élevé qu’ils se
trouvent proches ; ainsi trouve-t-on une forte corrélation entre « valeur ajoutée par salarié » et
« valeur ajoutée de la plasturgie » (car, il se trouve un large degré de recouvrement des
concepts eux-mêmes), ou, entre « formation-qualification » et « partenariat R &D ».
Partenariats
transfrontaliers
Implication des
pouvoirs publics
dans la filière
Intégration de services
Préoccupations
environnement
Districts industriels Valorisation des
déchets plastiques Moules et outillages
Innovation environement
Réglementations
européennes
Coût des investissements CA par salarié
Coût du transport
”Environnement politico-administratif”
Composante verticale - Inertie: 19.9%
Marge brute
d’exploitation VA plasturgie
VA par salarié
Coût de la main d’oeuvre Structure de la filière
Partenariats R&D
Balance comm.
CA/Entreprise
Fiscalité des entreprises Emploi plasturgie
Délais de paiement
Part de la plasturgie Cons matière Ech. volumes
dans le PIB
Nouveaux
procédés et
Produits à VA matériaux
Investissements
CA plasturgie
Dépendance de la
sous-traitance
124
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1. L’axe horizontal oppose essentiellement les indicateurs de performances économiques
« chiffre d’affaires », « chiffre d’affaires par entreprise » et « emploi plasturgie » à ceux de
contraintes économiques « fiscalité des entreprises » et « coût de la main d’œuvre ». Ces deux
groupes de variables sont proches de l’axe et du cercle (ils rendent, donc, bien compte de la
signification de l’axe), mais ils sont situés en opposition symétrique.
2. L’axe vertical est surtout défini sur la base des variables de l’environnement polico-
administratif, telles que : « implication des pouvoirs publics dans la filière », « existence de
districts industriels », « partenariats transfrontaliers », voire même, « valorisation des
déchets plastiques ».
3. On relève de fortes corrélations entre « valeur ajoutée », « formation-qualification »,
« balance commerciale », « emploi dans la plasturgie », voire même, « délais de paiement »,
5
4
« Environnement politico-économique »
Italie
3 Allemagne
Composante 2 – Inertie 19,9%
2
France
1
Espagne
0
Royaume-Uni
-1
-2 PECO
Etats-Unis
-3
-4 Japon
-5
-10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10
Composante 1 - Inertie 52,3%
”Contraintes et performances économiques”
125
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Dans ce graphique, la taille des bulles représente le niveau de la contribution du premier axe au
placement du pays sur la carte. On voit que cette contribution est forte pour l’Allemagne et les
Etats Unis, d’un côté, et pour les PECO et l’Espagne, de l’autre, révèlent les fortes identifications
suivantes :
• PECO et Espagne sur le couple favorable des coûts et de la fiscalité ;
• Allemagne et Etats-Unis sur la combinaison emploi / valeur ajoutée ;
Les indicateurs de l’Italie, de la France et du Royaume-Uni ont une plus faible contribution dans
l’axe principal de l’analyse, d’où, aussi, leur plus grande proximité du point origine.
Le « bi-plot factoriel » superpose les deux cartographies, celle des indicateurs et celle des pays.
L’échelle représente la contribution de chacun des pays en pourcentage sur chacun des deux
premiers axes.
Le graphique oppose essentiellement les pays sur des indicateurs de valeur ajoutée et de coûts.
Allemagne et Etats-Unis combinent les bénéfices des procédés et matériaux, des produits à valeur
ajoutée, des volumes transformés, des investissements. Les PECO et l’Espagne n’ont pas ces
avantages, mais ils jouent par contre sur les coûts (salaires, investissements, transports), et
également sur la fiscalité.
Dans cette opposition, établie sur la base d’une étude spécifique de l’industrie de la plasturgie, se
retrouve celle, plus générale, des pays d’industrialisation ancienne, par rapport à ceux pour lesquels
elle est de création plus récente avec une économie plus ouverte et moins réglementée.
La différenciation entre Allemagne et Etats-Unis se fait sur le second axe : les Etats Unis n’ont pas
le même degré de dépendance vis-à-vis de la sous-traitance, ce qui traduit chez eux par une
plasturgie de nature différente, caractérisée par le poids important du secteur des revêtements de sols
et de murs (peu de sous-traitance en ce domaine) et un type de relations contractuelles inter-
entreprises très différent lui aussi, lié non seulement à une pratique des affaires, mais aussi à la
dimension du marché intérieur (le marché intérieur de l’Union européenne n’a pas encore atteint le
même niveau de conformité que celui des Etats-Unis). Les autres éléments positifs pour les Etats-
Unis relativement à l’Allemagne sont ceux des investissements, des nouveaux procédés et
matériaux, des produits à valeur ajoutée.
A l’inverse, l’Allemagne se situe bien davantage que les Etats-Unis sur la sphère des « moules et
outillages » (encore le reflet d’une part plus faible de l’enduction-calendrage, et relativement plus
forte de l’injection), de « l’innovation & environnement », de la « qualification de la main-
d’œuvre » et de la « structure de la filière », avec une incidence sur la « balance commerciale ». Un
positionnement d’ensemble qui reflète un excellent couplage de la plasturgie avec une industrie des
126
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Composante 2 – Inertie 19,9%
« Environnement politico-
f
127
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
3.5 Les enseignements pour des choix stratégiques
Le graphique bi-plot ci-dessus est révélateur. Les pays à faibles coûts, représentés par les PECO et
par l’Espagne, ne peuvent pas servir de modèle pour une dynamique stratégique. Ils mettent en évi-
dence toute l’ambiguïté du terme compétitivité, mauvaise traduction de l’anglais competitiveness qui
ne signifie, en fait, que la capacité concurrentielle à caractère économique, une capacité qui se dé-
ploie et se transforme dans le temps (au contraire de l’aptitude à la performance et à la compétition).
D’un côté, les pays à faibles coûts se caractérisent par des stades d’industrialisation moins avancés
que celui de la France, et pour cette raison leur plasturgie finira, au fil du temps, par migrer vers la
partie droite de l’axe principal. D’un autre côté, ils ne sont pas encore suffisamment ancrés sur les
socles de la valeur ajoutée, de la formation, de la qualification qui ont une dimension humaine dé-
passant largement le cadre de la pure activité économique de l’industrie manufacturière. Ces socles,
ces atouts, participent en effet du niveau de vie général de la population en même temps qu’ils le
conditionnent.
Le handicap de la plasturgie française (tout comme en partie celui du Royaume-Uni et de l’Italie)
est toutefois de n’être clairement assise, ni sur les coûts, ni sur la dynamique de la valeur
ajoutée. Et dans cette dynamique, l’Allemagne a déjà pris une longueur d’avance dans le couplage
des contraintes et des opportunités liées à l’environnent : « innovation-environnement »,
« intégration de services », voire même « structure de la filière ».
A défaut de pouvoir migrer sur les segments forts de l’innovation pure et de l’investissement (à
l’instar des Etats Unis, qui bénéficient depuis longtemps déjà de l’effet de dimension d’un vaste
marché intérieur et de l’abondance de ressources financières), la fenêtre d’opportunité de la
France reste étroite : celle des « innovations liées à l’environnement », des « synergies dans les
4 ANALYSE STRUCTURELLE
128
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Un système peut être généralement défini comme un ensemble d'éléments en interaction (la plus
générale) ; c’est à dire tout objet structuré, composé d'éléments abstraits ou concrets en interac-
tion, et ouvert sur un environnement. Le système considéré peut être la circulation automobile
dans une ville, le marché de la plasturgie ou l'écosystème d'une forêt.
Alors que l’analyse en composantes principales permet de comparer la position des différents
pays par rapport aux indicateurs de compétitivité, l’analyse structurelle ne concerne que les
relations entre les différentes variables et leur influence sur la variabilité du système. Elle permet
d’identifier les variables clés sur lesquelles il est possible d’agir pour faire évoluer le système.
Dans le cas du secteur français de la plasturgie (et non plus de l’ensemble des pays étudiés),
Nodal Consultants a utilisé cette méthode d’analyse pour fournir une représentation du secteur de
la plasturgie et étudié et identifier les variables clés pour la prise de décision, ainsi que pour la
réflexion prospective.
L’analyse structurelle comprend deux étapes :
• le recensement des variables,
• le repérage des interactions entre les différentes variables dans la matrice d’analyse
structurelle (matrice d’influence).
sorte que leur nombre ne dépasse pas 16 (ce qui correspond déjà à 256 relations).
Indicateurs décisionnels :
− Fiscalité,
− Formation et qualification de la main-d’œuvre,
− Aides de l’Etat : recherche et innovation, aides à la création d’entreprises,
−
129
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4.3 Matrice d’influence
La méthode consiste à mettre en relation les variables dans un tableau à double entrées – la
matrice d’analyse structurelle - les lignes et les colonnes de cette matrice correspondant aux
variables issues de la première étape.
Pour remplir cette matrice, il convient de s’interroger sur l’existence de relations directes
d’influence entre les variables considérées deux à deux. Le remplissage de la matrice s’effectue
ligne par ligne. Par exemple pour la ième variable (prise dans l’axe vertical), on se pose la question de
son action sur chacune des autres variables (prises dans l’axe horizontal). Il faut remarquer qu’il ne
s’agit pas d’une matrice symétrique car si la ième variable agit sur la jème, rien ne prouve que la
réciproque soit vraie. Ainsi, pour une matrice de 16 facteurs, il faut se poser 256 questions. Cette
procédure d’interrogation permet d’éviter les erreurs mais aussi d’ordonner et de classer les idées.
La notation retenue par Nodal Consultants utilise une échelle d’intensité de 1 (absence
d’influence) à 5 (influence maximum). A ce stade, chacune des variables est identifiée par un
couple de valeurs.
Les 16 couples de valeurs [Influence – Dépendance] peuvent être reportée sur les axes x
(dépendance) et y (influence) d’une représentation graphique du système « plasturgie française ».
La position des variables par rapport à la première bissectrice du graphique permet de distinguer
les groupes de variables suivants :
Les indicateurs maîtresses constituent les clés d’entrée dans le système : elles ont la
dimension d’une hypothèse et représentent le passé. Ce sont les forces qui permettent
d’agir sur le système :
− les perspectives de croissance économique et des marchés,
− la réglementation,
− la formation ;
Les indicateurs « peloton », dont on ne peut rien dire a priori, sont peu importantes ; ce sont
des faux-problèmes qui agissent dans l’instant et relèvent de la communication ou du discours :
− les aides de l’Etat,
− la fiscalité,
− les charges sociales
− et même, l’acceptabilité des matériaux plastiques par la société ;
Les indicateurs relais constituent les menaces ou les opportunités et sont, en même temps, des
facteurs d’instabilité ; elles agissent dans le présent et représentent l’action et les enjeux :
− les coûts des facteurs (matières premières, équipements, frais annexes par exemple),
− le rôle des partenariats,
130
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
131
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Ainsi, on note, par exemple, que la compétitivité se situe aux coordonnées de dépendance 88 et
d’influence 43, ce qui signifie que la compétitivité présente une forte dépendance par rapport à
l’ensemble des autres variables, mais qu’elle n’a qu’une influence limitée sur lui.
4.4 Eléments pour une stratégie
L’examen de la représentation graphique permet de préciser l’importance relative des leviers
stratégiques de la plasturgie française. Ainsi, l’analyse structurelle de la plasturgie française
appelle les commentaires suivants :
• la répartition de la plupart des indicateurs sur un fuseau axé sur la première bissectrice est le
signe d’une forte instabilité du secteur. Les sources de cette instabilité sont les indicateurs
Les esquisses de scenarii présentées par Nodal Consultants sont des images caricaturales et
simplifiées a priori, construites dans une logique de cohérence, censées représenter la situation de
la plasturgie sur une longue période (à plus de 5 ans). Elles ont été établies à partir de
1
Voir en annexe n°5, une évaluation de l’élasticité entre la croissance du PIB et celle du chiffre d’affaires
de la plasturgie.
133
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Ces variables sont sous-tendues par d’autres macro-facteurs, tels que le style de vie et les états
socio-politiques futurs pour la zone et la période considérée.
Ainsi, les atouts structurels ou culturels (qui font la différence de fond entre la France et les autres
pays) doivent être pris en compte dans les scenarii :
1. l’économie française est l'une des économies les plus dynamiques parmi les grands pays
européens,
2. la main d'œuvre française est qualifiée, hautement productive, créative et intègre rapidement
les évolutions technologiques,
3. l’industrie française est internationalisée, diversifiée et de haut niveau technologique,
4. le pays est doté d'infrastructures de communication, de production et distribution d'énergie
complètes et performantes,
5. la France propose la meilleure qualité de vie en Europe,
6. sa situation géographique et économique est centrale dans la « zone Euro » et l'Union
européenne.
134
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• les investissements matériels et immatériels permettent de mesurer la capacité
d’amélioration et d’innovation de la filière et, par conséquent, ses perspectives de
développement à long terme ; elle caractérise l’avancée technologique des transformateurs sur
leurs homologues étrangers ;
• la préservation de l’environnement, dans le contexte actuel de sensibilisation des populations
à ces problèmes, peut constituer soit un handicap, soit un avantage, suivant la manière dont elle
est prise en compte ; elle représente le niveau d’application des contraintes réglementaires
environnementales entre les produits fabriqués dans le pays et ceux des autres pays.
Les trois scénarii ont, à court terme, un impact fort sur les principaux indicateurs caractérisant
l’ensemble du secteur de la plasturgie. Le tableau ci-dessous indique le choix du sens probable
d’évolution à court terme de chaque indicateur pour chacun des scénarii.
Tableau 5-2 : Impact à court terme des scénarii sur les indicateurs
Néo- Economie
Paramètres Priorité
protectionnisme libérale et
des scénarii sociétale
et stagnation mondialisation
inférieur à de l’ordre de stagnation
Variables
Evolution du PIB
lourdes
structurelles nationales
Poids de la profession ⇔ ⇑ ⇓
Structure de la filière ⇓ ⇑ ⇓
Performances
internationales ⇓ ⇑ ⇓
Investissements
matériel et immatériel ⇓ ⇑ ⇑
Prise en compte de
⇓ ⇔ ⇑
l’environnement
Sources Nodal Consultants, décembre 2002
L’échéance de l’impact des scénarii envisagés est 2005 (3 ans), mais l’analyse prospective
générale qualitative porte sur 8 ans (jusqu’en 2010).
135
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européenne, le ralentissement du processus d’élargissement, la substitution des coopérations
gouvernementales aux progrès de l’intégration européenne, le développement d’un néo-
protectionnisme qui isole l’Europe en matière internationale.
5.3.1 Conséquences pour la plasturgie française
L’évolution envisagée de ces indicateurs a un effet fortement négatif sur l’ensemble des
paramètres de la plasturgie française :
• les contraintes structurelles deviennent plus sévères et se traduisent par une augmentation de
la pression fiscale et du coût de la main-d’œuvre, conséquence du renforcement du poids de
l’Etat Providence ;
• le poids de la profession devrait rester à peu près stable, avec, peut-être, une tendance à
décroître. Les marchés protégés permettront, sans doute, la survie à court terme de quelques
entreprises et le néo-protectionnisme européen tentera de limiter l’absorption des entreprises
qui resteraient performantes par les groupes extra-européens et le transfert des centres de
décision hors de l’Europe ;
• faute d’un consensus entre les transformateurs, la structure de la filière aura tendance à se
dissoudre un peu plus : pas de possibilité de faire émerger des leaders et, au contraire,
atomisation des entreprises. Les tensions à l’intérieur de la profession devraient s’accroître,
notamment entre donneurs d’ordres et transformateurs ; en effet, ces derniers seront dans
l’impossibilité de répercuter l’augmentation des charges et des coûts auprès des donneurs
d’ordres qui, de leur côté, devront faire face à un rétrécissement de leurs marchés hors Europe.
• les performances de la profession seront, bien entendu, en forte régression, tant sur le marché
intérieur qu’à l’international. Le scénario devrait se traduire par une contraction des marges et
les utiliseront pour pénétrer le marché européen grâce à des acquisitions locales.
136
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
5.4 Renforcement de l’économie libérale et de la
mondialisation
Dans un tel scénario, les deux indicateurs maîtres devraient évoluer de la manière suivante :
• le PIB pourrait connaître un taux de croissance de 2,5 à 3% et, éventuellement, dépasser cette
dernière valeur ;
• la réglementation environnementale et sociale, d’une manière générale, devient plus libérale,
notamment dans l’environnement où le nombre de directives de la Commission européenne se
stabilise et s’assoupli (sans pour autant impliquer un retour en arrière).
Ce scénario devrait conjuguer un accroissement de l’effort communautaire de R&D et une amélio-
ration de son efficacité (éviter tout saupoudrage), une conception systémique de la compétitivité
(relations universités-entreprises-territoires, promotion de « clusters »), un renforcement des incita-
tions à l’innovation et un décloisonnement des services publics entre les états européens.
pouvoirs publics dans l’accompagnement de la profession. Celle-ci devrait donc disposer d’un
poids accru par rapport à l’ensemble de l’industrie et, notamment, dans le jeu triangulaire
entre fournisseurs de matières premières, plasturgistes et donneurs d’ordres. Toutefois, cet
accroissement de poids ne préjuge pas des bénéficiaires finals de ces améliorations ;
• la structure de la filière devrait se trouver renforcée par l’apparition de leaders significatifs
dans la profession en raison, notamment, des regroupements que la mondialisation devrait
par un paysage unique européen et la France ne pourra compter que sur ses spécificités
intrinsèques comme atouts différenciant par rapport à ses homologues européens. Pratiquement,
ce scénario se traduit, pour la plasturgie française, par :
• un renforcement de la concurrence entre les entreprises françaises, d’une part, et entre les
entreprises françaises et leurs homologues européens,
137
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
• l’accélération de la disparition du tissu des petites entreprises (par exemple, disparition à
brève échéance, de l’industrie du film non spécialisée),
• l’absorption des entreprises à forte valeur ajoutée (telles le packaging pour la cosmétologie et
la santé, les pièces automobiles) par les grands groupes multinationaux ; l’absence de leaders
se traduit par la reprise des groupes à capitaux français par des leaders étrangers
• Le transfert des centres de décision et de la R&D hors de l’Hexagone.
procédures ; c’est le rôle des pouvoirs publics dans le cadre des contraintes structurelles.
• Faciliter la mobilité de la main d’œuvre, notamment en renforçant la formation permanente en
alternance dans le domaine de la plasturgie.
• Les entreprises devront nécessairement choisir entre trois stratégies possibles :
− une stratégie de niches technologiques sur des productions à haute valeur ajoutée :
développement de l’innovation et de la recherche technologique, en partenariat obligé
avec les donneurs d’ordres et les fabricants de matières premières,
− une stratégie de croissance du volume transformé, par élargissement du marché, de
façon à préserver, voire accroître le rapport de force vis-à-vis des fournisseurs et des
clients (passer à une plasturgie de volume) ; développer les métiers de l’extrusion et de la
pultrusion de profilés et de tubes, notamment pour la construction, renforcer la filière film
pour l’agroalimentaire, industrie leader en France,
La civilisation post-industrielle est, avant tout, une civilisation hédoniste, allant de pair avec la
société de consommation. L’hédonisme a une relation forte au temps : il est important de faire ce
dont on a envie, pas ce qui est urgent. Les maîtres-mots qui caractérisent ce scénario sont : égoïsme,
individualisme, dématérialisation, ressources immatérielles, mais aussi : confort, cocooning,
jouissance des matières et des formes (le toucher, la chaleur), le politiquement correct.
138
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Les variables maîtresses évoluent de la manière suivante :
• le PIB a tendance à stagner entre 0 et 1,5% ;
• la réglementation de l’environnement et des apparences est plus contraignante, mais plus
ouverte et laxiste sur les comportements individuels.
5.5.1 Conséquences pour la plasturgie française
La plasturgie, en tant qu’industrie indépendante, disparaît au profit d’une industrie plus largement
ouverte, qui traite de l’ensemble des nouveaux matériaux, principalement orientée sur les
composites et les matériaux hétérogènes au sens large. Faute de pouvoir les recycler ou les
réutiliser, certains plastiques disparaissent, mais d’autres se développent fortement, notamment
tous les plastiques biodégradables, les résines thermoplastiques plus facilement recyclables, les
renforts et les résines à base de produits d’origine végétale.
La recherche et l’innovation se sont concentrées sur les méthodes de recyclage et une meilleure
utilisation des matières premières. Par exemple, dans l’agriculture, les paillis sont exclusivement
biodégradables et se transforment sur place en compost ; les sacs plastiques repassent au papier ou
deviennent eux-aussi biodégradables et directement traités avec les déchets urbains.
On assisterait d’abord à une amplification jusqu’à 5 ans des tendances négatives, mais ensuite des
opportunités apparaissent dans une refondation de l’industrie. Les jeux sont faits dans le
packaging de luxe où les meilleures entreprises françaises sont maintenant contrôlées par des
groupes anglo-saxons. Après cinq ans (la traversée du désert pour le design français), les
contraintes sont absorbées avant de rebondir sur une nouvelle créativité qui réponde aux nouvelles
exigences des consommateurs, tout en respectant mieux les contraintes sociétales.
139
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CHAPITRE 6
RECOMMANDATIONS DE NODAL
140
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Recommandations de Nodal
1 AXES DE DEVELOPPEMENT DE LA PLASTURGIE
1.1 Les contraintes de la filière
La situation de subordination des sous-traitants - au premier degré vis-à-vis des donneurs d'ordres
et au second degré vis-à-vis des équipementiers, position dans laquelle se trouve un nombre
considérable d'entreprises de la plasturgie - se traduit par d'importantes contraintes - délais de
livraisons draconiens et encyclés avec le process du client, qualité et traçabilité exigées (au risque
de fortes pénalités), prix tirés sans prise en compte des surcoûts. Certaines de ces contraintes, à
court ou à moyen terme, peuvent mettre en cause la pérennité même des entreprises françaises
concernées, notamment l'emballage et la fabrication de pièces techniques.
Ainsi, la hausse considérable, ces dernières années, du coût des matières premières (de 40 % à
100% pour certaines résines) n'a pas pu être répercutée sur les prix des produits transformés. Elle
est, en outre, aggravée par le jeu triangulaire entre fournisseurs de matières premières, donneurs
d'ordres et plasturgistes – les premiers faisant auprès des seconds, la promotion de nouveaux
matériaux dont le surcoût devra être assumé par le troisième.
Les industriels les plus « banalisés » de la plasturgie, comme la majorité des métiers de sous-
traitance sans spécialité, sont confrontés à une forte pression sur les prix exercée par leurs clients.
La diminution des marges engendrée par des baisses récurrentes et imposées de façon autoritaire
dégrade la rentabilité des PMI de ce secteur d'activité et met en péril leur pérennité.
Malgré les efforts de formation accomplis par la profession française, celle-ci subit une pénurie de
personnel qualifié, due notamment à la hausse du niveau d’activité en 2000 et à l'entrée en
application progressive des 35 heures. Cette dernière mesure affecte mortellement la compétitivité
des PME sur des marchés très internationalisés, fortement concurrentiels et à très faible marge.
L’utilisation intensive des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC)
devient une nécessité pour les industriels de la plasturgie. Elle conditionne la capacité des sous-
traitants à répondre dans de brefs délais aux exigences des donneurs d'ordres et devient un impératif
Le recours aux matières plastiques, tant pour les produits courants que sophistiqués ira croissant, ce
qui est en soi une garantie de large expansion des marchés de la plasturgie. Certains marchés comme
l'automobile et l'électronique devraient connaître un développement important, d'autres sont moins
prometteurs ou pourraient être dangereusement affectés par la concurrence étrangère.
La croissance des marchés, amplifiée par l’externalisation croissante, et l’émergence de
nouvelles zones géographiques de consommation (Europe de l'Est, Amérique du Sud, Chine),
ouvre également la perspective d’un accroissement important du marché mondial, qui entraînera,
vraisemblablement, le prolongement de la tendance actuellement observée des entreprises
françaises – et de leurs homologues européennes – à fortement s’implanter à l'étranger. Cette
perspective doit être considérée comme la meilleure opportunité de création de nouvelles bases de
développement industriel et commercial pour les entreprises françaises.
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Recommandations de Nodal
Les mouvements de concentration de nombreuses PME françaises, déjà largement engagés, de-
vraient se poursuivre dans une optique de croissance et de présence à l'international. Il existe cepen-
dant un risque que cette concentration ne se réalise au bénéfice de groupes étrangers, avec le passage
sous contrôle de groupes étrangers spécialisés, des entreprises françaises les plus innovantes ou les
plus productives, et, comme corollaire, le transfert des centres de décision ou de R&D dans des pays
européens plus attractifs.
L'innovation constitue le paramètre essentiel du développement de cette industrie en France.
L’exploration technique du champ des résines traditionnelles de base est pratiquement terminée.
Seules sont aujourd’hui produites celles qui offrent des avantages concurrentiels – surtout vu sous
l’angle du producteur de matières premières. Les développements actuels de produits de masse por-
tent beaucoup plus sur la réalisation d'alliages de plusieurs polymères et/ou de mélanges avec des
additifs, afin de conférer aux matières premières de nouvelles propriétés : durabilité, tenue à des
contraintes spécifiques, stabilité des propriétés dimensionnelles et résistance aux agents extérieurs,
vieillissement, recyclabilité aspect, toucher, transparence, souplesse, dureté.
Les matériaux organiques présentent des propriétés spécifiques qui devraient leur permettre
de nouvelles avancées scientifiques et technologiques qui constitueront, au profit de la plasturgie,
un facteur incontestable de développement ; ces progrès auront un impact important sur les techno-
logies de mise en oeuvre et sur les métiers des plasturgistes, mais également sur leurs marchés et sur
leur rôle dans la filière :
• les polymères biodégradables, déjà utilisés en agriculture, pourraient être promis à un très
fort développement dans le secteur de l’emballage.
• les alliages de polymères et des mélanges polymères-additifs offrent une infinité de solutions
parmi lesquelles il est possible de trouver des réponses à de nombreux problèmes ou d’obtenir
les caractéristiques désirées pour le produit final (par exemple, la réduction de la perméabilité
aux gaz, aux essences aromatiques, aux parfums, l'amélioration de la tenue en température, du
module d'élasticité, du coefficient de frottement).
• l'électronique et l'informatique utiliseront bientôt des polymères conducteurs comme diodes,
pour des puces qui permettront de multiplier la capacité des puces actuelles, des connecteurs
de la taille de l'angström, de blindage électromagnétique.
• les polymères à mémoire de forme (développés, par exemple, par Mitsubishi Heavy
Industries au Japon), qui reprennent leur forme initiale par simple variation de température,
trouveront des applications potentielles principalement dans le médical (organes artificiels,
vaisseaux sanguins, stent), l'électronique (joints, contacteurs), la mécanique (bagues, joints),
les produits de grande consommation (jouets, textiles) et l'amortissement des vibrations.
• les nano-polymères et nano-composites s'inscrivent dans la famille des nano-matériaux (dont
au moins un des composants est de la taille « sub-microscopique » de 1 à 10 angströms) ; ils
participeront à l’allègement et à l’amélioration de la sécurité des automobiles, au stockage
emballages ou Edit, dans le secteur automobile, illustre cette prise en considération qui, au-delà des
simples questions de coûts, peut constituer un atout incontournable pour l’industrie de la plasturgie
des pays développés face à la concurrence des pays asiatiques. La valorisation des produits après
usage, la promotion et le développement de la recherche sur la collecte et le recyclage doivent être
poursuivis et amplifiés, notamment grâce aux actions de soutien de l’Ademe.
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Recommandations de Nodal
1.3 Les principaux axes d’actions
La réactivité et la capacité d'évolution, de structuration et de renforcement des transformateurs
constituent des facteurs stratégiques essentiels au maintien de leur activité économique Pour
préserver l’existence de ce secteur d’activité et assurer son développement, plusieurs actions
devraient être menées conjointement par les pouvoirs publics, les organisations
professionnelles, et les transformateurs eux-mêmes, notamment, afin de :
• améliorer la compétitivité de la main d’œuvre (formation et contraintes sociales),
• élever le niveau technologique des transformateurs par des actions de promotion des
formations spécifiques et des aides au recrutement, et le renforcement des liens entre les
centres de formation et la profession (gestion des ressources humaines),
d’un partenariat obligé avec des donneurs d’ordres ou des fabricants de matières premières (cf.
l’exemple de Solvay et de Plastic Omnium pour la réalisation des réservoirs de carburant).
Cependant, la combinaison de l’accélération des innovations technologiques et de
l’intensification de la concurrence sous l’effet de la mondialisation peut avoir des conséquences
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défavorables sur la pérennité d’une telle stratégie en raison du rythme d’obsolescence élevé des
technologies et le raccourcissement du cycle de vie des produits.
• Une stratégie industrielle de croissance par le volume transformé, à forte intensité
capitalistique, de manière à élargir le marché, pour préserver, voire améliorer, le rapport de
force vis-à-vis des fournisseurs et des clients ; cette stratégie peut s’appliquer notamment aux
métiers de l’extrusion de profilés et de tubes et à la filière de film pour l’agroalimentaire,
industrie leader en France. En effet, sur ces segments de transformation à faible valeur ajoutée,
l’effet de taille permet d’obtenir les meilleurs taux de marge.
Cette stratégie suppose, à terme, l’entrée dans des groupes réunissant des portefeuilles de
compétences. Il serait donc nécessaire de faciliter les financements et les synergies d’entreprises
afin que ces groupes puissent se constituer directement à partir du tissu industriel existant de
PME/PMI françaises, notamment à l’occasion des transmissions d’entreprises, sans qu’il soit
indispensable de passer par une dépendance de groupes étrangers. Ce dernier point implique en
particulier une simplification des transmissions d’entreprises.
• Une troisième voie de développement de produits « propriétaires » passe par l’adoption, par
les transformateurs, d’une stratégie commerciale impliquant le développement de produits
propres en OEM (Original Equipment Manufacturer) pour les marchés industriels (« stratégie
« B to B ») ou de marques propriétaires brevetées ou protégées avec son propre réseau
commercial (stratégie « B to C »). Elle implique la recherche systématique de facteurs de
différenciation en relation avec une démarche marketing et commerciale élaborée. Les
stratégies de diversification par la recherche de nouveaux produits ou de nouveaux marchés
d’application sont également possibles, mais le risque d’échec est important si le secteur choisi
est trop loin du métier d’origine. Sur des procédés très techniques, une trop grande
diversification peut, également, engendrer des baisses de rentabilité par dispersion des moyens.
Dans tous les cas, les transformateurs se doivent de développer des stratégies de proximité avec
leurs clients, afin de constituer des aires de coopération économique stable, abritées de la
concurrence erratique et de préserver leur savoir faire en empêchant qu’ils soient contraints de le
livrer aux donneurs d’ordres, notamment à l’occasion de la mise en place des marquages
matériaux, en vue du traitement des produits en fin de vie.
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Quelque soit la stratégie choisie et la compétence des dirigeants, le problème majeur auquel ils
devront faire face reste le besoin en fonds propres leur permettant les investissements
indispensables. Aujourd’hui, en France, contrairement à d’autres pays européens – Allemagne,
Royaume-Uni, voire Italie - les sources de financement pour ce type d’industrie sont difficilement
accessibles et il ne semble pas que les capitaux-risqueurs soient tentés de prendre des risques sur
une industrie à faible retour sur investissement.
3. Améliorer l’organisation interne des activités des transformateurs :
• Par la mise en place de systèmes d’information :
− en interne : l’intranet, passerelle entre les achats, la production et la logistique (de
livraison en particulier) est un moyen d’optimiser l’allocation des ressources et ainsi
construction d’automobiles, films), au delà des actions réalisées au niveau fédérale, devraient
s’impliquer davantage pour approfondir les questions liées à l’Europe. Elles sont déjà engagées
dans des groupes sectoriels européens - quelques grandes entreprises multinationales étant très
impliquées sur ces domaines (produits pour le bâtiment et sécurité alimentaire par exemple) – mais
il semble qu’elles aient pris du retard sur leurs homologues européennes, les entreprises allemandes
et celles d’Europe du Nord ainsi que leurs représentants professionnels s’étant beaucoup impliqués
dans les activités européennes avec le soutien de leurs fédérations nationales.
Les enjeux de la plasturgie française dépassent largement le marché national et ne peuvent plus se
traiter uniquement en termes de politique industrielle française. Les organisations
professionnelles, qui, historiquement, se sont structurées sur des thèmes nationaux, doivent mieux
intégrer les dimensions européennes, même en ce qui concerne le social, où l’harmonisation
européenne ne se réalise que progressivement.
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Les organisations professionnelles doivent développer de nouvelles activités d’information des
entreprises françaises, des pouvoirs publics et des médias sur la réalité de l’environnement
administratif et social des entreprises de plasturgie comparée à celle des pays concurrents et voisins.
Dans le domaine de l’environnement par exemple, les différences sont considérables, d’un pays à
l’autre, dans la manière dont la même directive, en phase finale, se traduit par une contrainte ou,
parfois, une opportunité pour l’entreprise. Les allemands, les belges, les hollandais, les nordiques,
les britanniques ont souvent été à l’origine de réglementations très contraignantes en « lobbying
montant » vers la Commission de Bruxelles et le parlement européen, de réglementations que
l’influence française n’a pas pu contrecarrer. Bien souvent, au moment de l’application de ces
réglementations dans les Etats membres, nos voisins savent aménager les accommodements que leur
sens économique et pratique - et les nécessités de la concurrence - leur suggèrent, au cas par cas,
dans un système décentralisé, alors que les français s’en tiennent à la lettre des textes, que les préfets
et les Drire, représentants locaux du pouvoir centralisé, ont pour charge de faire appliquer
uniformément et en toute rigueur, parfois même, les Ministères français apportent leur propre
« valeur ajoutée » en intégrant quelques contraintes additionnelles aux directives européennes. Les
organisations professionnelles pourraient, sans doute, mieux anticiper les défis et les difficultés, et
défendre leurs adhérents en étant particulièrement vigilantes sur les distorsions de concurrence qui
résultent d’importantes différences dans l’application d’une règle du jeu, à l’origine, commune.
Cette analyse de Nodal Consultants est complétée par EuPC et certains membres de la
Commission européenne qui estiment que les organisations professionnelles françaises ne sont pas
suffisamment impliquées dans les organisations professionnelles fédérales et, d’une façon
générale, qu’elles sont peu présentes auprès de la Commission européenne à Bruxelles, et
nettement moins que leurs homologues italiennes, allemandes ou danoises.
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2. Promotion & communication externe
Tous les industriels de la matière plastique, fédérés au sein d’associations professionnelles
nationales et européennes, doivent faire partie d’un même réseau global incluant les structures
d’information, de conseil sur le marketing/design et les supports techniques afin de soutenir
l’industrie du plastique auprès des institutionnels et participer à leurs décisions.
Un plan de communication et de promotion pour l’emploi pourrait être mis en place par les
organisations professionnelles pour accroître la visibilité de l’industrie dont les objectifs seraient :
• positionner les plastiques et les composites comme secteur porteur d’emplois et de carrières
technologiques,
• sensibiliser les intervenants des réseaux d’aide aux chercheurs d’emploi sur les possibilités de
en perspective face à d’autres secteurs industriels qui ne bénéficient pas toujours de potentiels de
développement aussi prometteurs.
3. Améliorer les relations au sein de la filière :
Pour améliorer les relations clients-fournisseurs et renforcer la capacité de négociation des
transformateurs avec les donneurs d’ordre, les organisations professionnelles pourraient inciter les
transformateurs à établir leurs contrats de fourniture suivant des contrats-types dans lesquels, en
particulier, les responsabilités, les devoirs et les garanties de chacune des parties seraient
clairement précisées ; cette mesure pourrait être complétée par la création d’une cellule de soutien
juridique qui aiderait les transformateurs à identifier les difficultés résultant des clauses, ou de
l’absence de clauses, des contrats proposés par le donneur d’ordres. A cet égard, le « Guide du
Plasturgiste », élaboré par la fédération, est un outil insuffisamment exploité par les plasturgistes.
La création, dans le cadre régional, par exemple, de plate-formes d’achat de matières premières
permettrait aux transformateurs de regrouper leurs besoins afin d’accroître leur pouvoir de
négociation et, ainsi, de limiter les conséquences des relations conflictuelles entre vendeur et
acheteur, telle qu’elles existent en France. La plate-forme de données Matierplast, développée en
collaboration avec le Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, ouvre, dans ce
domaine des perspectives et permettra d’apporter des éléments de réponse.
Les organisations professionnelles pourraient également créer un portail extranet de place de
marché pour la mise en relation des transformateurs, particulièrement les plus petits, avec les
donneurs d’ordres ; une telle plate-forme permettrait aux transformateurs :
• d’avoir une meilleure visibilité de leurs marchés par une meilleure connaissance et
l’appréciation des conditions de la demande des donneurs d’ordres,
• de suppléer aux moyens commerciaux des transformateurs de petite taille en leur permettant de
faire facilement et rapidement connaître leurs spécificités auprès des donneurs d’ordres.
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Recommandations de Nodal
4. Favoriser le perfectionnement technologique des transformateurs :
Faire mieux connaître aux petits transformateurs les mesures de soutien institutionnel telles que
les aides à l’embauche de techniciens, de chercheurs et de cadres (aides au recrutement pour
l’innovation de l’Anvar, Arc des DRIRE, conventions industrielles de formation par la recherche -
CIFRE, conventions pour les diplômes de recherche technologique - DRT), permettrait de
favoriser le recrutement de personnel de haut niveau de formation.
Les industriels de la transformation participent peu aux programmes nationaux ou internationaux
de recherche (Eurêka, PCRD) ; en effet, les procédures d’accès à ces programmes sont souvent
jugées lourdes et coûteuses en nombre d’homme/jours pour des petites structures et leur capacité
de R&D est encore insuffisante pour pleinement bénéficier des retombées de ces programmes. La
simplification de leur accès devrait permettre une participation plus importante des PME.
D’autres programmes, faisant une part plus large aux problèmes directement liés aux activités
de production, permettraient de mieux impliquer les transformateurs dont la très grande partie de
l’activité est exclusivement consacrée à la production. Une meilleure information permettrait aux
transformateurs de suivre les avancées technologiques des grands fabricants et, éventuellement, de
participer à leurs projets de R&D.
5. Réduire la discrimination réglementaire avec les produits importés :
Les organisation professionnelles nationales et européennes (APME, EuPC) devraient renforcer
leurs actions auprès de la Commission européenne afin de faire respecter les normes et directives
qui s’appliquent aux produits fabriqués en Europe aux produits importés, notamment les
réglementation liée à l’environnement, au marquage, à l’hygiène et à la sécurité du travail.
3.1 Le Minefi
1. Accroître l’attractivité de l’environnement économique :
indicateurs fondant les décisions d'implantation ou, le cas échéant, de transfert de centres de
décision (sièges sociaux, unités industrielles, centres de R&D) :
• la taille du marché et son dynamisme, l'existence de sources d'approvisionnement en matières
premières et la qualité des infrastructures ;
• des indicateurs fiscaux, juridiques et sociaux : fiscalité des entreprises et des personnes,
charges sociales, stabilité du cadre réglementaire, attitude des administrations, flexibilité du
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Recommandations de Nodal
compétitifs, des systèmes de financement abondants, des infrastructures performantes, un marché
du travail flexible, une main d’œuvre qualifiée et formée.
2. L’intégration industrielle comme facteur de développement :
Sous les réserves mentionnées ci-dessus, concernant, notamment, la nécessité de réunir les
compétences de direction indispensables, l’intégration, par acquisitions ou partenariats, de métiers
complémentaires est une nécessité pour les entreprises de transformation.
Cette intégration pourrait s’envisager à travers le développement, soutenu par les pouvoirs publics,
de Systèmes Productifs Locaux (SPL) ou districts industriels. La Digitip pourrait mener une ré-
flexion sur le soutien à leur mise en oeuvre pour développer les synergies entre entreprises sur un
territoire donné et optimiser les structures régionales ou interrégionales existantes qui pourraient
constituer les éléments moteurs de ce développement. La dimension des unités industrielles, leur
relative concentration dans certaines zones géographiques, leur réactivité, sont autant d'atouts pour
favoriser le regroupement d'entreprises et ne pas subir les processus de déconcentration ou de délo-
calisation qui ne pourraient qu'aggraver le degré de dépendance et d’appauvrissement du secteur.
Dans une économie globalisée, il paraît également souhaitable à Nodal Consultants qu’une réflexion
internationale, au moins européenne, soit engagée sur la compétitivité des infrastructures, des
ressources humaines et de l'innovation, pas seulement technologique mais aussi sur l'innovation du
milieu socio-économique (coordination, implication) sur les territoires qui ont développé, en France,
une activité de transformation. Cette réflexion, sur un thème donné comme la plasturgie,
constituerait, en même temps, une contribution importante à la politique actuelle de régionalisation
et de décentralisation. Elle devrait principalement concerner les 7 ou 8 régions françaises qui ont
déjà développé un important secteur de la transformation des matières plastiques.
secteur déterminant pour l’industrie et l’emploi. Cette reconnaissance, permettrait une prise en
compte plus stratégique de l’industrie des plastiques comme secteur national à forts enjeux
économiques et contribuerait à accroître sa notoriété.
Les transformateurs français – comme l’ensemble des professions dépendantes de la sous-
traitance – ne disposent que d’une très faible marge de manœuvre sur les coûts de main d’œuvre,
qui ne pourront jamais s’aligner sur ceux des pays à bas coût ; face à une situation, nationale et
internationale, aussi fortement concurrentielle, une réflexion devrait être engagée entre pouvoirs
publics et organisations professionnelles pour tenter de trouver des solutions permettant aux
transformateurs d’améliorer la compétitivité d’une main d’œuvre compétente, mais à coûts élevés.
Il revient aux pouvoirs publics de faire respecter la loi NRE sur les délais de paiement, ainsi que
les clauses contractuelles afin de réduire les besoins en fonds de roulement des entreprises
Il leur revient également de réfléchir aux conséquences économiques de l’accroissement des
besoins en fonds de roulement comme conséquence des avances substantielles de TVA
imposées aux transformateurs au titre des outillages et cela bien en amont de la livraison des
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Recommandations de Nodal
3.2 Les actions régionales
La plasturgie s’est considérablement développée dans 7 à 8 régions françaises et dispose d’une
réelle capacité de croissance si un certain nombre d’hypothèques sont au préalable levées ; les
régions, dans le cadre de leurs nouvelles compétences, auront un rôle éminent à jouer dans
l’accompagnement de ces entreprises pour mettre en place l’environnement économique local
favorable à leur développement, notamment en matière de formation, de recherche et
d’innovation, et sur les moyens d'intégrer les évolutions rapides que connaît ce secteur. Les
missions qui leur seront dévolues pourraient être de :
• développer l’appareil régional de formation spécialisée,
• poursuivre la mise en place et l’organisation vers plus d’efficacité des dispositifs de
Une meilleure information sur les nombreuses aides régionales ou locales existantes (aides aux
programmes d’investissement créateurs d’emplois permanents, fonds européen de développement
régional, programmes d’investissement de mise à niveau technologique s’inscrivant dans un projet
de développement global) permettrait d’améliorer l'accès des entreprises à ces sources de
financement.
La recherche, l'innovation et les transferts de technologies doivent bénéficier d'une attention
particulière ; les spécificités des entreprises de transformation de matières plastiques nécessitent la
Dans le secteur des plastiques, l’innovation a un rôle essentiel à jouer dans la croissance
économique et la qualité de la vie en Europe. Les pouvoirs publics, qu’ils soient nationaux ou
locaux, peuvent faciliter et catalyser cette innovation et améliorer la diffusion de l’information
scientifique et des opportunités de participation à la R&D publique.
150
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Recommandations de Nodal
L’apport de la R&D appliquée représente un enjeu majeur pour le renforcement et le
développement de l’industrie de la transformation des plastiques. A titre d’illustration, on peut
citer l’exemple de l’industrie textile : il y a quelques années, l’industrie textile française (et
européenne) était au plus bas ; aujourd’hui, la France et l’Italie produisent des textiles à haute
valeur ajoutée qui ne sont pas en concurrence directe avec les pays à bas coût de main d’œuvre,
tels que les textiles du futur destinés à l’électronique, aux matériaux composites, au domaine
médical (tissu de greffage), grâce au rôle d’un centre technique exemplaire, l’IFTH.
L’Europe doit se maintenir dans une position de leader par la connaissance scientifique et
l’innovation technologique pour conserver son bien-être et sa croissance économique à un niveau
élevé. Actuellement, la recherche en Europe se situe à 1,8% du PIB comparée à 2,8% aux Etats-
Unis et 2,9% au Japon. De plus, en Europe, seulement 0,25% des employés de l’industrie sont
concernés par la recherche comparé aux 0,67% aux Etats-Unis et 0,6% au Japon. La recherche
appliquée sur les polymères pourrait se développer dans les domaines suivants :
• Etat de l’art : l’Europe est contrainte à prendre une position dominante dans la connaissance
scientifique et le développement technologique des nouveaux matériaux et procédés ; des
études sur « l’état de l’art » mondial sont indispensables ; le développement des centres
d’excellence devrait être élargi à l’Europe.
•
Matériaux de base, notamment les bio-polymères à haute performance (actuellement,
presque aucun bio-polymère n’est utilisé dans l’industrie de la transformation), les méthodes
de production à partir de souches génétiquement modifiées et de micro-organismes. L’objectif
premier de la recherche sur les matériaux de base doit se concentrer sur l’amélioration de la
qualité environnementale des polymères plus que sur les économies d’énergies fossiles
(pétrole et gaz naturel) dans la mesure où l’industrie des polymères ne représente que 4% de
la consommation d’énergie fossile et la réduction de la consommation de ces matières
premières, de production fatale du raffinage, ne constitue pas un objectif prioritaire de R&D.
• La catalyse est l’outil important de la synthèse des polymères ; elle forme la base des futures
avancées des polymères et présente un aspect multidisciplinaire. L’amélioration de la catalyse
constitue un moyen puissant de rendre les procédés plus économes et efficaces.
• L’ingénierie des procédés devrait se concentrer sur la modélisation, la simulation et le
contrôle des procédés. Cette recherche donnera à l’industrie de la transformation des outils
puissants pour la conception, la mise au point et la conduite des opérations de transformation.
En particulier, le devenir des PMI de la transformation dépend d’un niveau élevé d’innovation
et d’amélioration des procédés. L’innovation dans les procédés en matière de sécurité, de
coûts et d’environnement devrait permettre à l’industrie européenne de la transformation de
rester compétitive face à l’industrie des pays asiatiques.
• L’automatisation flexible des procédés permet une meilleure qualité et variété des produits,
des conditions de travail des employés plus sûres, la réduction des coûts (énergie et matières
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Recommandations de Nodal
− développement de nouvelles technologies mécaniques de production : moulage par
compression, moulage-injection, extrusion, RTM, RIM, pultrusion, enroulement
filamentaire.
− les applications potentielles des composites sont nombreuses dans des domaines tels que les
transports, l’électricité/électronique, le bâtiment et la construction, les sports et loisirs,
l’industrie chimiques, l’énergie (pales d’éoliennes), les bateaux, les plate-formes de forage.
• Procédés de transformation : l’industrie de la transformation est largement constituée de
PMI. Pour survivre ces sociétés doivent relever le défi de la concurrence des pays asiatiques ;
ceci n’est possible que si ces entreprises peuvent s’adapter aux changements avec une
innovation continuelle et une augmentation de la valeur ajoutée produite. Les projets de
recherche devraient se concentrer sur le développement de nouveaux produits et de nouveaux
projets. De plus, les PMI orientées vers la technique estiment que, dans les programmes CRAFT,
la composante socio-économique a un poids trop important et qu’une part plus importante devrait
être accordée aux aspects techniques, aux innovations technologiques et aux nouveaux produits,
qui représentent mieux leur domaine de compétences.
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Recommandations de Nodal
L’existence même des PMI de la transformation des plastiques dépend essentiellement de leur
faculté d’adaptation ; elles doivent donc se trouver en première ligne de la technologie.
L’innovation peut les rendre compétitives face aux producteurs à bas coûts de l’Asie. Toutefois, la
recherche scientifique et le développement technologique ont des coûts trop élevés pour les PMI.
Les centres régionaux d’excellence avec leurs compétences scientifique et technique et leurs
moyens en recherche et formation devraient être mieux utilisés pour permettre aux PMI locales
d’accéder à l’innovation à des coûts supportables.
Au cours des années à venir, les propriétés et les avantages des matériaux plastiques vont leur
permettre de pénétrer encore plus profondément sur les marchés grand public. Mais, dans le public,
l’image des plastiques est, en général, mauvaise. Il considère ces matériaux comme nocifs pour
l’environnement - attitude qui conduit à une réduction du nombre d’étudiants en chimie et génie
chimique et, corrélativement, à une diminution de la capacité d’innovation. L’image des matériaux
plastiques doit donc être améliorée. La Commission européenne devrait mettre en place des
programmes pour développer la réceptivité du public à ces matériaux et faire disparaître certaines idées
fausses, largement répandues, sur le caractère polluant des matériaux plastiques.
La DG Recherche incite les PME à s’orienter vers des produits de haute technologie, à haute
valeur ajoutée, conçus à partir des économies de ressources ; c’est à dire vers la fabrication de
produits non pas basés sur la disponibilité et la consommation des ressources, mais sur
l’accroissement des connaissances (thèmes de la Conférence de Johannesburg). La prise en
compte des contraintes environnementales par les PMI de la transformation des plastiques doit
donc intégrer :
• une approche globale de la filière par l’« éco-conception », politique intégrée dès la phase de
conception de nouveaux produits, qui implique tous les acteurs de la filière et la
« recyclabilité » du produit (notamment, dès l’amont) ;
• l’amélioration de l’image environnementale négative du plastique ;
• la professionnalisation de la filière recyclage : comme la notion de qualité, il y a quelques
années, le respect de l’environnement doit être considéré comme une qualité indispensable
des plasturgistes ;
• une meilleure communication : l’Ademe dispose de crédits, qui pourraient être plus largement
utilisés par les plasturgistes, pour la prise en compte des contraintes environnementales afin
de favoriser la recherche et l’innovation sur l’environnement ;
• la mise en place d’une politique locale de sensibilisation des plasturgistes à l’environnement
par l’action des chambres de commerce, notamment par la création de clubs d’échange ;
• les inspecteurs de la Drire pourraient jouer le rôle de conseiller auprès des PMI pour favoriser
une meilleure prise en compte positive et non répressive des contraintes environnementales.
De leur côté, les pouvoirs publics et les organisations professionnelles doivent faire en sorte de :
• limiter les distorsions de concurrence avec les fournisseurs étrangers résultant d’une
application unilatérale trop stricte des directives environnement,
• conforter la viabilité de la filière du recyclage par une plus grande implication des producteurs
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
ANNEXES
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Annexes
Annexes 1
Liste des membres du comité de pilotage de l'étude
Nom Organisme
DiGITIP - Observatoire des Stratégies
Grégoire Postel-Vinay
Industrielles
Hervé Chalaye
Rémi Donneger DiGITIP / Sim
Marc Durand
Sylvie Dumartineix
Robert Moreau
Anvar
Ispa Alençon
Claude Wolff CNAM
Alain Vielvoye
Sylvie Domenech Fédération de la Plasturgie
Patricia Lexcellent
Louis Berreur
Bertrand de Maillard
Nodal Consultants
Antoine Prestat
Bertrand Vergne
155
MINEFI / DiGITIP / SIM
Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Annexes
Annexes 2
Nature de l'acteur Nom de l'organisme Pays
Pöppelmann All
MTS Fr
Plastiques du Val de Loire Fr
Kerpont Plastique Fr
Strarplast Fr
Alphacan-Soveplast Fr
Plastiques GRM Fr
Etablissements Glory Fr
La Française des Plastiques Fr
Knauf Plastics Fr
Injextru Plastics Bel
Ri.Mos It
Veka All
Isola All
Mipa It
Chemfab Usa
Kurz All
MMCZ Hongrie
Plasteurofilm Fr
Logoplaste Port
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MINEFI / DiGITIP / SIM
Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Annexes
Nature de l'acteur Nom de l'organisme Pays
ME Bresil Bre
CFCE Fr
ME Allemagne All
ME Russie Ru
14
ME Japon Ja
INSTITUTIONNELS ME Royaume-Uni Ang
ME Espagne Esp
ME Etats-Unis USA
CE- Direction Industrie Internat.
CE – Direction recherche Internat.
Sessi Caen Fr
Ademe Fr
Appolor
Agence de développement économique d’Oyonnax
Cetim
Fr
Fr
Fr
Plasturgie Picardie Fr
Ecole Supérieure de Plasturgie d’Oyonnax Fr
Critt Polymères Picardie Fr
16 Pôle de Plasturgie de l’Est Fr
Pôle Européen de la Plasturgie Fr
CENTRES ISPA Fr
DE COMPETENCES Institut Supérieur du Moule Fr
SSEC USA
IKV (Aix la Chapelle) All
Critt Matériaux Poitou Charentes Fr
157
MINEFI / DiGITIP / SIM
Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Annexes
Nature de l'acteur Nom de l'organisme Pays
Fédération de la plasturgie - Valorisation produits
Fr
plastiques
Fédération de la plasturgie - Secteur environnement Fr
Fédération de la plasturige - responsables sectoriels Fr
Fédération de la plasturgie - Réglementation/ Normes Fr
Fédération - Emballage Fr
Fédération - Construction Fr
Fédération plastique Rhône Alpes Fr
19 Plasti-Ouest Fr
APME Internat.
ORGANISATION EuPC Internat.
PROFESSIONNELLE Groupement pour l'automobile Fr
British Plastics Federation Ang
SETEP/ANAIP Esp
GKV (Plasturgie)
VKE (matière plastique)
Centro Espanol de plasticos
All
All
Esp
CEP Esp
Society of Plastics Engineers Bel
Unionplast It
Danone Internat.
L'Oréal Internat.
Bouygues Internat.
10 PSA Internat.
Valeo Internat.
DONNEURS Plastic Omnium Internat.
D'ORDRES Faurecia Internat.
Phillips Internat.
Alcatel Internat.
Schneider Internat.
Pardos Marketing Fr
4 European Plastics News RU
DIVERS Louis Gimbert Int
Frank Wittendal Int
158
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Annexes 3
Bibliographie
1. Sources Pays
Pays Sources Remarques
Panorama de la Plasturgie 2001 Rapport économique de la Fédération de la Plasturgie
www.laplasturgie.fr Site de fa Fédération de la plasturgie
http://www.knowings.com/plasturgie/bcpresse. Site Espace Technologie et Economie Plasturgie (site généraliste avec de nombreuses
nsf/HomePage?ReadForm fiches et communiqués de presse)
Industrie française de la plasturgie en chiffres Etude SESSI, édition 2001
France
Industrie française de la plasturgie en chiffres Etude SESSI, édition 2002
La sous-traitance en chiffres ( métaux, plastiques,
Etude SESSI – édition 2000
électronique)
La Plasturgie Etude SESSI – Marc Duthoit et Cécile Le Corroller – édition 1995
La plasturgie française à l’horizon 2005 Etude réalisée pour la DiGITIP (janvier 1998)
Fédération Allemande, Gesamtverband kunststoffverarbeitende Industrie
www.gkv.de
Données statistiques complètes.
La plasturgie en Allemagne Fiche de synthèse de la ME de Düsseldorf (novembre 2001) : Rolf Cuypers
www.kunststoffverpackungen.de IK Industrieverband Kunststoffverpackungen e.V.
Allemagne Le marché des plastiques Veilles internationale du réseau des PEE et du CFCE (septembre/octobre 2001)
Le marché des plastiques a réalisé une bonne Veilles internationale du réseau des PEE et du CFCE (mai/juin 2001) : segmentation des
année 2000 ventes)
La plasturgie sauvée de justesse par les
Article de la ME de Düsseldorf (mars 2002) : Rolf Cuypers
exportations
Transformation allemande : faible progression Plastiques & Elastomères (mars 2002)
Le marché de la plasturgie au Royaume-Uni Fiche de synthèse de la ME au Royaume-Uni (juin 2000) : Véronique Chapman
www.statistics.gov.uk National Statistics
159
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Annexes
L’industrie de la plasturgie
de PVC et recyclage des déchets
http://www.socplas.org Society of the Plastics Industry
USA http://www.americanplasticscouncil.org
American Plastics Council (plutôt orienté matières premières)
http://www.plastics.org/
République Tchèque Le secteur des matières plastiques Article Veille Internationale mars/avril 2002
Fédération de la Plasturgie JAP
Japon MITI (Min. Economie Japonais)
Matières plastiques, caoutchouc, plasturgie Fiche de synthèse de la ME à Osaka (août 2001) : Aurélien de Valence
Belgique Matières plastiques & caoutchoucs Fiche de synthèse de la ME à Bruxelles (mai 2000)
La plasturgie en Pologne & Le secteur des
Fiche de synthèse de la ME à Varsovie (juin 2002)
Pologne plastiques en Pologne
Les matières plastiques en Pologne Fiche de synthèse de la ME à Varsovie (mai 2001)
Brésil Le marché brésilien de la plasturgie Point sectoriel du CFCE (avril 2002)
L’industrie des produits en matière plastique
Canada canadienne - Table of Contents - PLASTIC Etude Ministère de l’Industrie Canada (décembre 2001)
PRODUCTSave;re de plastique
Economic Report, december 2001 EuPC : European Plastics Converters ; rapport de Frank Widdental.
Fiche de synthèse sectorielle du CFCE (février 2001) : principaux marchés mondiaux, la France
Plasturgie
dans le monde
Europe-Monde The Plastics Network – Plastics Converting in
Etude EuPC (mai 2000)
Europe
Perspectives d’évolution des marchés des plastiques Article Veille Internationale mars/avril 2002
160
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Annexes
2. Matières premières
Italie
Aperçu sur la plasturgie en Espagne et en Italie Site Espace Technologie et Economie Plasturgie
Le marché des matières plastiques en Espagne ME en Espagne - Nicolas Puluhen - Novembre 2000
Espagne
Aperçu sur la plasturgie en Espagne et en Italie Site Espace Technologie et Economie Plasturgie
http://www.americanplasticscouncil.org/ Données statistiques sur la production et la consommation de matières premières aux USA
benefits/economic/economic.html avec segmentation et définition de la segmentation
USA Evolution des matières premières plastiques
Veilles internationale du réseau des PEE et du CFCE (mars/avril 2001)
destinées à l’emballage
Compilé par Euromonitor en juillet 2001:cfontient quelques informations sur la transformation et
The USA plastic material and resins market
la repartition des activités.
L’industrie des matières plastiques, perspectives à Veilles internationale du réseau des PEE et du CFCE (mai/juin 2001) : orévisions de croissance
long terme mondiale, place de l’Europe, matériels, transformation, septembre/octobre 2001)
Engineering & specialty plastics in the world 2000- Françoise Pardos (sans date) : permet de montrer le rôle et l’importance des plastics spéciaux
2010 dans la plasturgie
Multi-clients study, plastic supply in the world 2000-
Monde Françoise Pardos (sans date)
2010
Les plastiques, le monde, l’Europe, la France, la
Conférence de Françoise Pardos – Apollor – 25 mai 2000
Lorraine, Présent & perspectives
Les plastiques dans le monde 1999-2020 Exposé Françoise pardos du 6 mai 1999
Documentation APME Divers APME
161
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Annexes
3. Données sectorielles
Luxe et Plastiques Article Plastiques & Elastomères (décembre 2000)
L’emballage : www.uic.fr Le plastique roi des matériaux
Le marché de l’automobile en Allemagne : les
Veille Internationale (janvier/février 2001)
Allemagne équipementiers
La revue de l’emballage en Allemagne Revue sectorielle de la ME – septembre 2002
4. Environnement
Pays Titre Remarques
www.valorplast.com Informations sur la valorisation des emballages plastiques ménagers
France
A propos d’Enviroplast Outil de l’organisation professionnelle de la Plasturgie
Danemark Recyclage chimique du PVC Veilles internationale (mai/juin 2001) : autre procédé que le Vinyl loop de Solvay.
www.plasticsresource.com Ressources sur l'industrie plastique et l'environnement : le recyclage, protection de
162
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Annexes
Voir le site Imapc (maquinaria para caucho y plástico) de l’industrie espagnole des fabricants de
Espagne http://www.amec.es
machines pour la plasturgie
Portugal L’industrie des moules Veilles internationale du réseau des PEE et du CFCE (mars/avril 2001)
Monde Machines d’emballage en croissance Demande en machines d’emballage dans le monde – Plastiques & Elastomères (mars 2002)
Pays Titre Remarques
www.poleplasturgie.com Pôle Européen de Plasturgie (Oyonnax)
www.ispa.asso.fr ISPA (Alençon)
www.ensm-douai.fr Ecole des Mines de Douai
France www.itech.fr ITECH (Lyon)
www-ensais.u-strasbg.fr ENSAIS (Strasbourg)
www.esp-oyonnax.fr Ecole Supérieure de Plasturgie (Oyonnax)
www.ppe.asso.fr Pôle Plasturgie de l'Est (Saint Avold)
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Annexes
7. Organisations professionnelles
Tonnage compounds (2000) : 270 000 tonnes
Représentativité : nationale : 39 entreprises adhérentes dont 21 extrudeurs de profilés, 6
sociétés compoundeurs, 12 sociétés extrudeurs-gammistes
CSEMP, Chambre syndicale des emballages en matière plastique
www.packplast.org
PACKPLAST, Emballages plastiques
PROPLAST : Profession plastique (enseignement en plasturgie en France)
France Profession Plastique est une association qui a pour vocation de promouvoir l'ensemble de la
profession et l'image des matières plastiques. Elle réunit et représente l'ensemble des
organisations professionnelles de la filière plastique en France :
www.proplast.org
les producteurs de matières plastiques
les transformateurs de matières plastiques (2 organisations)
les fabricants de moules,
les fabricants de machines et équipements.
www.filmplastique.org FILMPLASTIQUE : Syndicat professionnel des fabricants de films plastiques,
www.gipra.com GIPRA :Groupement des Industriels de la Plasturgie Rhône Alpes Auvergne Bourgogne
http://www.plasticway.com Site du GIPRA fournit de très nombreuses statistiques sur France, Japon, Italie, Espagne.
Plastibase : plus de 3500 entreprises sont référencées dans cet annuaire: transformateurs et
http://www.plastibase.com/
fournisseurs de matières, d'équipements, d'outillages et de services
International www.cipad.org CIPAD : Council of International Plastics Associations Directors.
www.apme.org APME : Association of Plastics Manufacturers in Europe
Europe
www.eupc.org EuPC : European Plastics Converters
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Annexes
9. Régional, Plastics Valley & pôles
Pays Titre Remarques
Conseil Economique et Social Régional de Basse-Normandie – Michel Rapeaud
La Plasturgie en Normandie
(juin 2001)
France
Plasturgie – une activité en pleine croissance Article de Chambre de Commerce et d’Industrie du Mans et de la Sarthe
Diapositive PPT Etude Franche-Comté
Pologne The Tarnow Industrial Cluster Plastics valley Article de la ME à Varsovie
Compte rendu de l’entretien avec Werner
Autriche Hervé Chalaye (juin 2002)
Pamminger, responsable du cluster de Linz
Les « clusters » en innovation : l’exemple de San Mission pour la Science et la Technologie – Consulat général de San Francisco – Stéphane Roy
USA
Diego (octobre 2001)
Industry cluster Literature review Article de Jessica LeVeen (mars 1998)
Général
Cluster formation and cluster climate Article
10. Méthodologie & économie générale
Pays Titre Remarques
Les facteurs et indicateurs de la compétitivité des
MINEFI/DiGITIP : rapport Pricewaterhouse (sans date)
entreprises de services rendus à l’industrie
France
Industrie mondiale : la compétitivité à tout prix CEPII (Centre d’études prospectives et d’informations internationales)
Les grandes tendances de la recherche française La lettre de l’OST (printemps 2002)
L’avantage concurrentiel des nations Michael Porter
Général Competitive strategy and real estate development Article de Michaël E. Porter
Délais de paiement et solde du crédit interentreprises
Bulletin de la banque de France n°84 (décembre 2000)
de 1989 à 1999
165
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Annexes
Annexes 3
Méthodologie & déroulement de l’étude Nodal
Nodal Consultants a réalisé l’étude stratégique des matériaux plastiques avec l’appui d’un comité
de pilotage dirigé par Hervé Chalaye et Marc Durand, Digitip/Sim, chargés de mission auprès du
sous-directeur matériaux, responsable de l'étude, et réunissant des intervenants institutionnels
(Sessi, CNRS, Anvar, CFCE, Drire Aquitaine, DARPMI) ou liés au secteur (CNAM, Fédération
de la Plasturgie, ISPA1).
L'étude stratégique sur le secteur français des matériaux plastiques a été réalisée en trois phases
avec la consultation de nombreuses sources internationales et d’intervenants de la filière :
□ La démarche suivie par Nodal repose principalement sur des consultations directes avec des
acteurs internationaux de la transformation des plastiques, industriels et acteurs sélectionnés
de l’environnement technico-économique. Dans cette démarche, Nodal s’est adjoint les
compétences d’un expert en plasturgie, Frank Wittendal.
Déroulement de l’étude Nodal
• UE
• 7 thèmes déterminants • Données
• PECO
• 45 indicateurs • Professionnels
•
USA, Japon
• indicateur 1 -2
-2 -1 +1 +2 -2 -1
-1 +1 +2 -2 -1 +1
+1 +2
• Indicateur 2 -2 -1 +1 +2 -2 -1 +1 +2 -2 -1
-1 +1 +2
• Comité • Initiatives
principales d’influence
1
La liste des participants du Comité de Pilotage est donnée à l’annexe 1
166
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Annexes
□ Le volet prospectif de l’étude a permis, à partir de l’analyse des grandes évolutions des
besoins et des enjeux sociétaux, environnementaux, industriels et technologiques à 5 ou 10
ans, de proposer à la Digitip des recommandations stratégiques pour le développement de
l’industrie française de la plasturgie. Pour cela, Nodal a fait appel à un expert en prospective,
Louis Gimbert.
1. Première étape : Connaissance du marché mondial de la plasturgie
La première étape a été consacrée à la recherche bibliographique et documentaire mondiale, et
aux premiers entretiens, notamment lors du Salon Europlast en juin.
□ Des entretiens complémentaires avec les membres du comité de pilotage ont permis
d’approfondir les objectifs, attentes et priorités.
cinq ans à venir à partir d’une vision sociétale prospective à long terme.
□ Cette deuxième étape a permis de compléter les informations statistiques, d’identifier
l’impact des réglementations nationales ou communautaires, existantes ou en projet,
particulièrement dans le domaine de l’environnement, sur le potentiel de développement
de l’industrie française de la plasturgie, de dégager une vision prospective de l’ensemble
du secteur.
□ Nodal est intervenu au cours 4ème Assises de la Plasturgie, organisées par la Fédération de
167
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Compétitivité de la plasturgie française dans l’Union européenne
Annexes
Annexes 4
Relation entre la croissance du PIB et celle de la plasturgie française
Nodal a vérifié la corrélation entre la croissance du PIB et celle de la plasturgie française ; en
effet, il est habituel de dire que le taux de croissance de la plasturgie est deux fois plus élevé que
celui du PIB. Pour cette vérification, Nodal a utilisé une formule simplifiée de la mesure de
∆CA
l’élasticité d’une variable, soit E = CA , dans laquelle :
∆ PIB
PIB
- Elasticité de la croissance du CA
chiffre d’affaires par rapport à la croissance du PIB
l’année (n-i) ;
- CA est le chiffres 2,6
2,52
∆CA
d’affaires de l’année 2,4 E= CA ≅1,95
∆ PIB
-
n;
∆ PIB est l’écart du
PIB entre l’année n
2,2
2,0
1,97
2,07
2,00 1,99
PIB
1,99
compte du fait que le 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002
Sources : Estimations Nodal janvier 2003
PIB est indépendant
de l’inflation.
Le calcul réalisé sur une période allant de 1 an (1991-1992) à 10 ans (2001-1991) montre que le
ratio de la croissance du chiffres d’affaires par rapport à la croissance du PIB (corrigé) tend vers
une valeur de 1.95, soit pratiquement 2.
En fonction des
hypothèses de Perspectives de croissance du CA de la plasturegie
croissance du PIB en fonction de la croissance du PIB
retenues dans les 30 000
Hypothèse haute 29 703
scénarios, on peut
28 016
28 000 de croissance
du PIB de 3%
estimer que le
26 424 26 425
26 000 24 924
23 508
(en millions d'euros)
de croissance
devrait tendre, en 22 000
22 397 du PIB de 1,5%
hypothèse 11 950
12 521
12 000
élevée de
12 656
10 567
croissance du 10 000
1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006
PIB de 3% par Sources Eurostat & estimations Nodal
an ;
• 26 milliards d’euros, dans le cas d’une hypothèse basse de croissance du PIB de 1,5% par an.
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