Méthodes Approximatives de Calculs Des Fréquences Propres Usthb 2020
Méthodes Approximatives de Calculs Des Fréquences Propres Usthb 2020
Méthodes Approximatives de Calculs Des Fréquences Propres Usthb 2020
2. Méthode matricielle
En notation matricielle, les équations différentielles du mouvement libre, s’écrivent :
𝑀 𝑋 𝐾 𝑋 0 (1)
où 𝑀 est la matrice d’inertie
et 𝐾 est la matrice raideur
En prémultipliant l’équation (1) par 𝑀 , on aura :
𝑋 𝑀 𝐾 𝑋 0 (2)
qu’on peut mettre sous la forme :
𝑋 𝐷 𝑋 0 (3)
avec : 𝐷 𝑀 𝐾 (4)
𝐷 est la matrice dynamique
Les pulsations propres sont obtenues à partir de l’équation caractéristique :
𝑓 𝜆 𝐷𝑒𝑡 𝜆𝐼 𝐷 |𝜆𝐼 𝐷| 0 (5)
où 𝐼 est la matrice identité et 𝜆 𝜔 .
Cette méthode ne peut être appliquée à un nombre important de degrés de liberté, en raison
de la difficulté de trouver les racines du polynôme caractéristique. Ainsi pour un système à n degrés
de liberté, il nous faut résoudre un polynôme de degré n. Dans le module de calcul scientifique par
Matlab, nous verrons comment trouver les racines d’un polynôme de degré n.
Exemple 1
F. Boumediene Page 1
4𝑙 2𝑙 𝜃 2𝑔 0 𝜃 0
(6)
2𝑙 2𝑙 𝜃 0 𝑔 𝜃 0
4 2 𝜃 𝑔 2 0 𝜃 0
(7)
2 2 𝜃 𝑙 0 1 𝜃 0
La matrice dynamique est égale alors:
Les pulsations propres se trouvent à partir de la relation:
𝑔 𝑔
𝜔 1/2
|𝜔 𝐼 𝐷| 𝑙 𝑙 0
𝑔 𝑔
𝜔
𝑙 𝑙
⎧𝜔 √2 𝑔 (9)
⎪ 1
2 𝑙
⎨ √2 𝑔
⎪𝜔 1
⎩ 2 𝑙
Les vecteurs propres normalisés par rapport à la valeur maximale:
√ √ (10)
𝑋 et 𝑋
1 1
Les masses et les raideurs généralisées associées:
𝑚 4 2 √2 𝑙 𝑒𝑡 𝑚 4 2 √2 𝑙 (11)
𝑘 4𝑔 𝑒𝑡 𝑘 4𝑔
3. Equation de Dunkerley
Dans la formulation inverse, les équations du mouvement libre d’un système discret non
amorti, s’écrivent :
𝑋 𝛿 𝑚𝑋 (12)
où 𝛿 : est la matrice des souplesses
En mode propre les déplacements 𝑋 sont harmoniques et donc, on a :
𝑋 𝜔 𝑋 (13)
En remplaçant (13) dans (12), il vient :
𝑋 𝛿 𝑚𝜔 𝑋 (14)
F. Boumediene Page 2
L’équation des fréquences correspond au déterminant nul du système (14). On déduit la formule de
Dunkerley à partir de l’équation des fréquences en négligeant les fréquences d’ordre supérieur et en
ne retenant que la fréquence fondamentale.
Pour écrire la formule de Dunkerley, considérons un système à deux degrés de liberté.
Du système d’équations (14) on a :
𝑋 𝛿 𝛿 𝑚 𝜔 𝑋
𝑋 𝛿 𝛿 𝑚 𝜔 𝑋
ou bien :
1
𝑚 𝛿 𝑚 𝛿 𝑋 0
𝜔
1
𝑚 𝛿 𝑚 𝛿 𝑋 0
𝜔
Dont l’équation caractéristique est donnée par :
1 1
𝑑𝑒𝑡 𝜔 𝑚 𝛿 𝑚 𝛿 𝑚 𝑚 𝛿 𝛿 𝛿 𝛿 0 (15)
𝜔 𝜔
Si 𝜔 et 𝜔 sont les racines de l’équation (15), alors on peut la mettre sous la forme :
√∆
,
Donc :
1 1
𝑚 𝛿 𝑚 𝛿
𝜔 𝜔
Si la 2ème fréquence est très grande devant la fréquence fondamentale, alors :
1 1 1
≫ 𝑒𝑡 𝑚 𝛿 𝑚 𝛿
𝜔 𝜔 𝜔
Par extension, pour un système à n degrés de liberté, la formule de Dunkerley s’écrit :
1
𝑚 𝛿 𝑚 𝛿 ⋯ 𝑚 𝛿 𝑚𝛿 (16)
𝜔
Le coefficient d’influence ii est le déplacement du point i du système dans la direction de la force
unitaire appliquée au point i.
Le produit 𝑚 𝛿 est l’effet de la masse 𝑚 agissant seule ; l’inertie des autres étant négligée.
𝑚 1
𝑚𝛿
𝑘 𝜔
où :
𝑘 étant la raideur,
𝜔 pulsation propre du système équivalent masse‐ressort où la masse 𝑚 agit seule à l’état 𝑖.
Ainsi la formule de Dunkerley peut être mise sous la forme :
1 1 1 1 1
⋯ (17)
𝜔 𝜔 𝜔 𝜔 𝜔
F. Boumediene Page 3
Remarque
La fréquence fondamentale calculée à l’aide de la formule de Dunkerley est toujours
inférieure à sa valeur exacte, car l’effet des harmoniques est négligé dans les équations.
Exemple 2.
Une poutre cantilever de masse négligeable est soumise à L L
deux masses concentrées m1 et m2. m1 m2
Par utilisation de l’équation de Dunkerley, déterminer la
(1) (2)
première fréquence propre.
On donne :
𝑚 𝑚 𝑚
EI : rigidité de flexion de la poutre.
1. Les coefficients d’influence de la poutre :
1 1 1 2 2 L3
L L
EI 2 3 3EI
11
A B
x 1 1 2 2 8L3
22 4 L 2 L
EI 2 3 3EI
L 1 1 2 5 5L3
L L
EI 2 3 6 EI
12
Mf(x)
1
B D’où on a :
A
L
3
2 5
6 EI 5 16
x
2. Pulsation propre fondamentale, par Dunkerley :
1
2L 12
mi ii m111 m2 22
i
Mf(x)
1 mL3 3mL3 EI
2 16 d’où : 1 0.5774
1 6 EI
2
EI mL3
Afin de vérifier la précision de cette pulsation propre, calculons celle exacte :
La matrice rigidité K est donnée par :
𝐿 2 5
𝐾 𝛿 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝛿
6𝐸𝐼 5 16
d’où :
𝑚
Les pulsations propres sont obtenues à partir de l’équation caractéristique :
𝑓 𝜆 𝐷𝑒𝑡 𝜆𝐼 𝐷 |𝜆𝐼 𝐷| 0
En posant :
6𝐸𝐼 16𝐴 𝑚𝜔 5𝐴
𝐴 𝑜𝑛 𝑎𝑢𝑟𝑎: |𝜆𝐼 𝐷| 0
7𝐿 5𝐴 2𝐴 𝑚𝜔
𝑓 𝜆 |𝜆𝐼 𝐷| 0 ⇒ 16𝐴 𝑚𝜔 2𝐴 𝑚𝜔 25𝐴 0
C’est‐à‐dire :
F. Boumediene Page 4
𝑚 𝜔 18𝐴𝑚𝜔 7𝐴 0
Qui a pour solutions :
9𝐴𝑚 √74𝐴𝑚
𝜔 ,
𝑚
On s’intéresse à
9 √74 𝐴 9 √74 𝐸𝐼
𝜔
𝑚 7𝑚𝐿
d’où :
𝐸𝐼
𝜔 0.584 𝑟𝑎𝑑/𝑠
𝑚𝐿
Nous constatons que l’erreur commise par l’équation de Dunkerley est de 1.2%, de plus nous
vérifions bien que la pulsation fondamentale calculée par Dunkerley est inférieure à celle exacte.
Exemple 3
On reprend l'exemple de pendule double de l'exemple
1.
‐ Déterminer les coefficients d’influence. On considère
que les fils sont inextensibles, que les masses sont
ponctuelles et qu’on est dans le cas des faibles
oscillations.
‐ Par utilisation de l’équation de Dunkerley,
déterminer la première fréquence propre.
Solution
1. Les coefficients d'influence
Position 1 Position 2
L'équilibre de masse m1
𝑇 sin 𝜃 1 1 L'équilibre de masse m2
⟹ tan 𝜃 𝑇 sin 𝜃 1 1
𝑇 cos 𝜃 2𝑚𝑔 2𝑚𝑔 ⟹ tan 𝜃
𝑇 cos 𝜃 𝑚𝑔 𝑚𝑔
𝜃 faible tan 𝜃 sin 𝜃
𝜃 faible tan 𝜃 sin 𝜃
𝛿
𝛿 𝛿
A partir de la géométrie du système, on tire:
𝛿 𝛿
F. Boumediene Page 5
Donc : la matrice de flexibilité :
𝑙 1 1
𝛿
𝑚𝑔 1 3
. Pulsation propre fondamentale, par Dunkerley :
1 l 4l
2
mi δii (m 3m)
ω1 i mg g
1 g g
d’où : ω1 0.5
2 l l
la valeur exacte est
√2 𝑔 𝑔
𝜔 1 0.5412
2 𝑙 𝑙
4. Méthode de Rayleigh
La méthode consiste à écrire l’équilibre énergétique du système :
Tmax U max
Hypothèses :
• Mouvement harmonique simple,
• Il n’y a pas de dissipation d’énergie (C=0),
• Les déformations modales sont supposées connues.
Soit le problème aux valeurs propres
2M X K X
et X Sont la pulsation et le vecteur propres
En prémultipliant par le vecteur propre:
2 T XM X T XK X
On obtient donc le quotient de Rayleigh :
T
XK X
2 T
XM X
Remarque:
La méthode de Rayleigh donne une valeur de pulsation supérieure par rapport à la valeur exacte.
Application
Considérons une poutre appuyée soumise à
l’action de n masses concentrées. La masse de
la poutre étant négligeable, déterminons la
fréquence fondamentale de vibration de cette
poutre.
Généralement on suppose comme mode propre y(z) la déformée statique de la poutre. Donc,
l’énergie potentielle maximale et l’énergie cinétique maximale sont données par les relations
suivantes :
F. Boumediene Page 6
Le quotient de Rayleigh donne la première pulsation propre par la relation suivante :
Exemple 4.
Une poutre cantilever de masse négligeable est soumise à L L
deux masses concentrées m1 et m2. m1 m2
Par utilisation de l’équation de Rayleigh, déterminer la
(1) (2)
première fréquence propre
On donne :
𝑚 𝑚 𝑚
EI : rigidité de flexion de la poutre.
A partir de la résolution de l’exemple 2, on trouve les déplacements des deux masses m1 et m2,
comme suit :
7 mgL3
y1
6 EI
21mgL3
y2
6 EI
Donc, la première pulsation propre se calcule comme suit :
2
gmL3
m y i i gm
6 EI
(7 21)
6 EI 28 EI
12 g i21 2
3
1 0.5855 3
mL 490 mL
3
2
mi yi m gmL
6 EI (7 21 )
2 2
i 1
F. Boumediene Page 7
𝑋 . Prenons le premier vecteur d’essai 𝑋 , l’indice (1) indiquant qu’il s’agit du vecteur
déplacement obtenu à l’itération (1), formé d’une approximation dans la base modale :
𝑋 1 𝐴 𝑋 𝐴 𝑋 𝐴 𝑋 ⋯ 𝐴 𝑋
avec : 𝜔 𝜔 𝜔 ⋯ 𝜔
et : 𝐴 , 𝐴 , … , 𝐴 sont des constantes.
F. Boumediene Page 8
1
𝐵𝑋 𝑛 𝑋 𝑛 1
𝜔
De cette dernière équation, on peut tirer 𝜔 et 𝑋
Exemple
Application au pendule double avec masses ponctuelles. Recherche de la plus basse pulsation.
Calculons la matrice dynamique:
𝑙 1/4 0 8 4 𝑙 2 1
𝐵 𝐾 𝑀
𝑔 0 1/2 4 4 𝑔 2 2
Le système de départ de recherche itérative des pulsations les plus basses et des
vecteurs propres associés s’écrit en partant de la forme de l’expression:
𝑙 2 1 𝑋 1 𝑋
𝑔 2 2 𝑋 𝜔 𝑋
Ou sous la forme:
2 1 𝑋 𝑔 1 𝑋
2 2 𝑋 𝑙𝜔 𝑋
Pour débuter les itérations, on forme par exemple le vecteur d’essai unité:
𝑋 1
𝑋 1
A chaque itération on norme le vecteur par rapport à la première composante ou par rapport à la valeur
maximale.
Les itérations:
2 1 1 3 0.75
Itération (1): 𝑋
2 2 1 4 . 1
2 1 0.75 2.5 0.714
Itération (2): 𝑋
2 2 1 3.5 . 1
2 1 0.714 2.428 0.708
Itération (3): 𝑋
2 2 1 3.428 . 1
2 1 0.708 2.416 0.707
Itération (4): 𝑋
2 2 1 3.416 . 1
0.707
𝜔 0.293 et 𝑋
1
On notera la très bonne précision obtenue à partir de ces calculs. En effet, à la
seconde itération l’erreur commise sur la pulsation est de moins de 2,5% et à la
troisième itération l’erreur est de 0,4%. En ce qui concerne le vecteur propre associé,
trois ou quatre itérations suffisent pour en obtenir une approximation raisonnable.
Les itérations:
2 1 1 3 1
Itération (1): 𝑋
2 2 1 4 . 1.33
2 1 1 3.33 1
Itération (2): 𝑋
2 2 1.33 4.66 . 1.3994
2 1 1 3.3994 1
Itération (3): 𝑋
2 2 1.3994 4.7988 . 1.4117
2 1 1 3.4117 1
Itération (4): 𝑋
2 2 1.4117 4.8234 . 1.414
F. Boumediene Page 9
1 0.707
𝜔 0.293 et 𝑋
1.414 1
√
√
𝜔 1 et 𝑋
1
F. Boumediene Page 10