PSI PHYSIQUE E3A 1 2010.extrait PDF
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Ce corrigé est proposé par Julien Dumont (Professeur en CPGE) ; il a été relu
par Stéphane Ravier (Professeur en CPGE).
Le sujet est consacré à l’effet Hall et à des applications. Il comporte deux parties
composées chacune de deux sous-parties.
• La première sous-partie présente l’effet Hall dans le cas statique. L’étude est
menée à partir de résultats correspondant assez largement au programme de
première année mais nécessite une bonne maîtrise de ce dernier. C’est une
partie relativement classique, dans laquelle les applications numériques sont
cependant difficiles.
• La deuxième sous-partie généralise l’approche précédente au régime dynamique.
Les premières questions nécessitent de mener des calculs avec rigueur ; ils se
compliquent rapidement en dépit des raisonnements de symétrie qui simplifient
fortement le problème.
• La troisième sous-partie propose une application de l’effet Hall aux mesures
de la position et de la vitesse de rotation d’un arbre d’une machine tournante.
Cette partie, plus abordable en termes de calculs, nécessite toutefois de faire
très attention aux conventions d’orientation.
• La dernière sous-partie, plus courte, est une amélioration du capteur précédent
grâce à un contrôle électronique. Elle fait appel à des connaissances d’électro-
cinétique proches du cours.
Ce sujet est trop long pour espérer le traiter entièrement en trois heures. Vrai-
semblablement, l’intention des concepteurs était de fournir suffisamment de questions
faisant appel à des compétences différentes pour permettre à chaque candidat de se
focaliser sur ses points forts. Ainsi, la première partie vérifie en quelque sorte que
vous savez aborder le thème bien connu qu’est l’effet Hall. La deuxième nécessite de
l’aisance dans les calculs, d’autant que la calculatrice n’était pas autorisée. Les deux
dernières, enfin, ne se font bien que si l’on parvient à prendre du recul afin de res-
treindre autant que possible les calculs. Le jour du concours, il fallait savoir prendre
la décision de cesser de chercher une partie et de passer à la suivante, quitte à revenir
plus tard sur le point bloquant.
Indications
A. Régime statique
A.1 Le vecteur densité de courant est relié par définition au vecteur vitesse de
déplacement selon la relation
−
→ →
−
J = −e Nn V
où la charge est −e puisque l’on considère des électrons. Par conséquent, le vecteur
→
−
vitesse V est dirigé selon −→ et donc à l’opposé du courant, ce qui est conforme avec
u y
le fait que les électrons vont dans le sens contraire du courant. De plus, cette vitesse
est uniforme dans la plaquette et indépendante du temps : il s’agit bien d’un régime
statique.
→
−
A.3 Le régime permanent est maintenu si le vecteur J reste orienté selon − →.
u y
Il faut donc une force qui compense, en régime permanent, la force de Laplace qui
fait dériver les électrons vers la face numéro 1 (question A.2). Or, cette déviation des
électrons tend à charger la face numéro 1 négativement tandis que la face numéro 2
se charge positivement. Il apparaît donc naturellement un champ électrique entre les
deux plaques, dit champ de Hall, orienté de la face 2 vers la face 1 c’est-à-dire
selon +− →.
u x
On retrouve ici la loi de modération qui suggère qu’à tout phénomène phy-
sique est associé la création d’un autre phénomène physique tendant à s’op-
poser à celui qui lui a donné naissance. Ici, la déviation des électrons crée un
champ électrique qui tend à replacer les électrons dans leur position d’origine
et donc à faire disparaître le champ.
Le champ de Hall doit permettre d’obtenir une résultante des forces nulle sur
chaque électron. Or, un électron subit, en régime permanent, la force magnétique
−→
déterminée à la question A.2 et la force électrique −e EH due au champ de Hall.
On doit donc avoir
→
− −→
F mag − e EH = 0
−→ → −
− →
autrement dit, EH = − V ∧ B
→
− →
−
Puisque J = −e Nn V ,
−→ → −
− → 1
EH = k E ( J ∧ B ) = k E J B −
u→x avec kE =
eNn
VH = −k E JBℓ
Puisque par ailleurs J = I0 /hℓ, on a bien
RH 1
VH = I0 B avec RH = −k E = −
h eNn
Cette constante est donc négative puisqu’on s’intéresse à des charges négatives.
Le coefficient de Hall est donc du signe des porteurs de charges majoritaires.
A.5 On obtient un premier résultat avec deux chiffres significatifs et un second avec
un seul chiffre significatif :