Dimension Juridique de L'entreprise-M2 Fsega
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Introduction générale
THEME I :
LA SAUVEGARDE DU PATRIMOINE DE L’ENTREPRISE EN PERIODE NORMALE.
Toute entreprise possède un patrimoine propre distinct de celui des associés, lequel est géré de
façon autonome par l’entreprise. Parce que le patrimoine d’une entreprise constitue le gage de ses
créanciers, la comptabilité doit donner : « une image fidèle » de la situation de l’entreprise.
Aussi, le suivi comptable du patrimoine de l’entreprise doit-il être complété par la régularité du
système comptable.
I- LE SUIVI COMPTABLE DU PATRIMOINE DE L’ENTREPRISE
Le suivi comptable est basé sur le principe de l’image fidèle ainsi que la force de celui-ci.
A- L’analyse du principe de l’image fidèle
Le concept d’image fidèle trouve son origine dans la conception anglo-saxonne de la « true and
fair view ». Cette notion apparaît aux USA mais son appellation est différente ; elle est nommée «
present fairly ». L’image fidèle est le principe comptable mécanique le plus important.
Quant au droit OHADA, il a intégré ce principe sans lui donner une définition précise. Un auteur a
défini l’image fidèle comme : « une vision réelle par une tradition loyale de ce qu’est l’entreprise
» (Jean MATT et A. MIKOL), « l’image fidèle, la doctrine et la loi », revue comptable n°174, dec
1986, P.47.
Cette définition s’avère insuffisante pour cerner de façon péremptoire cette notion. Il est donc
important de procéder à l’analyse et la force de ce principe.
La pertinence de la comptabilité est conditionnée par la réalité du message ; c’est ainsi que l’Art.8
al 2 sur le droit comptable dispose : « les états financiers de synthèse annuels forment un tout
indissociable et décrivent de façon régulière et sincère les évènements, opérations et situations de
l’exercice pour donner une image fidèle du patrimoine, de la situation financière et du résultat
de l’entreprise ». On peut donc en déduire deux impératifs : la recherche de l’adéquation de la
comptabilité avec la réalité économique et la notion de bonne information.
L’adéquation la plus fidèle entre la réalité économique et la théorie doit apparaître dans la
transcription des comptes. D’ailleurs, l’utilisation du vocable « données » dans l’Art.8 précité
montre inéluctablement un souci d’adéquation.
Dans le droit français, l’introduction de la notion d’image fidèle par une loi du 30 Avril 1983 avait
suscité des controverses. Certains auteurs tels que LAURIOL s’était interrogé :
« C’est quoi la fidélité ? fidèle à quoi ? C’est fidèle à la vérité ? » (L’image fidèle : Miroir ou
mirage ?) publié dans revue des CAC n°2, 1984, P.11.
Quant à la commission des opérations de bourses (COB) dans son rapport annuel pour 1983, elle
avait mis l’accent sur le verbe « donner » plutôt que sur « l’image fidèle ». Il s’agissait pour elle de
donner des comptes fiables, vérifiables puisqu’avant 1983, les seules exigences étaient alors que les
comptes soient établis en se conformant à certaines règles relativement à la façon d’établir les
comptes, mais aucune obligation n’était formulée quant à la pertinence de l’image fidèle de
l’entreprise. De nos jours, on peut affirmer que l’image du patrimoine de l’entreprise doit être aussi
réelle que possible. En effet, l’adéquation avec la réalité économique est nécessaire.
2) La bonne information
Le principe de l’image fidèle impose quatre qualités pour que l’information soit qualifiée de bonne.
L’information doit être : Claire, Comparable, Vérifiable, Récente.
Le droit d’alerte est prévu par l’AUSGIE. Son exercice permet d’attirer l’attention des
dirigeants sociaux sur les situations préoccupantes de l’entreprise, le droit d’alerte est reconnu aussi
bien au commissaire aux comptes qu’à l’associé. Le CAC a l’obligation de déclencher l’alerte alors
que celle-ci est facultative pour les associés.
Ces demandes revêtent trois (03) principales formes : le report d’échéance, le délai de grâce
et le moratoire.
S’agissant du report d’échéance, c’est une convention qui va intervenir entre le débiteur et
ses créanciers, en vue de fixer un calendrier de remboursement, il s’agit d’un concordat amiable
conclu très souvent avec les établissements de crédit.
En ce qui concerne le délai de grâce judiciaire, l’article 39 de l’AUPRC et VE prévoit que la
juridiction compétente peut reporter ou échelonner le paiement des sommes dues dans la limite
d’une année compte tenu de la situation du débiteur et en considération des besoins du créancier.
Cette disposition rejoint celle de l’article 1244 du code civil qui prévoit que « le juge peut accorder
un délai de paiement au débiteur en considération de sa situation ».
Pour ce qui est du moratoire légal, le législateur peut exceptionnellement accorder des délais
de paiement au débiteur en cas de survenance d’évènements qualifiés de cas de force majeure. Il en
sera ainsi notamment en cas de guerre ou catastrophe naturelle ou de trouble social qui mettent le
débiteur dans l’impossibilité d’exécuter ses obligations.
A- Le financement interne
L’insuffisance des fonds propres est l’une des principales causes de la défaillance d’une
entreprise. En effet, les capitaux propres varient en permanence en fonction des capitaux de
l’entreprise. Lorsque l’exploitation est bénéficiaire, les fonds de roulement sont largement couverts
par les fonds propres de l’entreprise. En revanche, en cas de perte importante, le capital social
diminue et se retrouve en dessous du seuil légal exigé et il faut le combler.
Dans les entreprises individuelles, en application du principe de l’unicité du patrimoine,
l’entrepreneur est contraint de puiser dans son patrimoine personnel pour satisfaire ses
créanciers. Dans les sociétés de personnes et les groupements d’intérêt économique, au sein
desquels la responsabilité des associés est illimitée, ceux-ci ont intérêt à contribuer au
renforcement des caisses de l’entreprise.
Dans les sociétés anonymes, SAS, SARL, les associés et les dirigeants peuvent contribuer
au financement de l’entreprise en procédant à des augmentations de capital ou par les avances
ou les prêts remboursables sans intérêt. Elles peuvent aussi combler leur besoin financier en
réinvestissant les bénéfices.
B- Le financement externe
Dans ce cas, la prévention des difficultés tend à glisser du terrain du droit privé vers celui du
droit public, puisque les remèdes relèvent de la politique économique mise en place par les
pouvoirs publics. On peut donc recourir à des fonds privés ou encore regarder vers les aides d’Etat ;
on peut aussi prendre des mesures relatives à la gestion de l’entreprise.
A- LA CONCILIATION
C’est une procédure préventive consensuelle et confidentielle destinée à éviter la cessation
des paiements de l’entreprise débitrice ; Les personnes qui sollicitent une procédure de conciliation
doivent être en situation de difficultés avérées ou prévisibles. Autrement dit, soit la difficulté a déjà
été détectée et existe donc visiblement, soit elle est à venir au regard de certains faits constatés et
qui constituent une alerte pour le gérant de l’entreprise qui, en tant que maître des stratégies
commerciales, industrielles et financières de l’entreprise se doit de prendre des mesures adéquates
pour éviter la cessation de paiement. La procédure de conciliation s’ouvre à lui pour trouver un
accord amiable avec les principaux créanciers et cocontractants, en vue de mettre fin à ses
difficultés.
La procédure de conciliation s’ouvre par une requête du débiteur (gérant) ou par une requête
conjointe du débiteur avec un ou plusieurs de ses créanciers. Il s’agit certainement de ceux des
créanciers importants du débiteur qu’il associe à la procédure car leur concours est nécessaire à la
survie de l’entreprise, surtout en situation de difficultés avérées. (Elle ne peut s’ouvrir à l’initiative
du créancier seulement comme dans les procédures de redressement judiciaire et de liquidation
des biens qui nécessitent que la situation du débiteur soit irrémédiablement compromise et que
cette situation puisse être relevée même par les salariés qui saisissent le juge pour dénoncer ce
fait). La requête contient l’exposé des difficultés et les possibles moyens d’y remédier. La requête
est accompagnée des documents tels que l’état de la trésorerie et un état chiffré des créances et des
dettes avec indication des dates d’échéance, une attestation émanant du débiteur par laquelle il
déclare sur l’honneur ne pas être en état de cessation de paiement et précise en outre, qu’il n’est pas
soumis à une procédure de règlement préventif, de redressement judiciaire ou de liquidation des
biens qui ne serait pas clôturée.
B- LE REGLEMENT PREVENTIF
C’est une procédure collective destinée à éviter la cessation des paiements de l’entreprise
débitrice au moyen d’un concordat qui sera homologué par le juge pour apprécier son caractère
sérieux ; Il convient d’envisager désormais le règlement préventif simplifié et le règlement
préventif classique.
Selon l’art. 6 de l’AU révisé en effet, la procédure de règlement préventif classique est
ouverte à toute personne physique ou morale commerçante et à toute personne morale de droit privé
non commerçante, à toute entreprise publique ayant la forme d’une personne morale de droit privé
qui sans être en état de cessation de paiements, souffrent de difficultés financières ou économiques
sérieuses. Cette dernière formule, qui concerne la condition financière et économique de
l’entreprise, est importante : la situation de l’entreprise – personne physique ou morale – ne doit pas
s’être dégradée au point qu’une perspective de redressement et/ou d’apurement du passif ne soit
plus envisageable. Plus précisément, l’entreprise ne doit pas être, déjà en cessation des paiements.
En effet, dès lors que l’entreprise ne peut faire face au passif exigible avec son actif disponible,
toute demande de règlement préventif doit être rejetée.
C- LE REDRESSEMENT JUDICIAIRE
C’est une procédure collective destinée au sauvetage de l’entreprise débitrice en cessation des
paiements mais dont la situation n’est pas irrémédiablement compromise au moyen d’un concordat
de redressement. Son ouverture est subordonnée à une condition essentielle : l’état de cessation des
paiements du débiteur.
- Le passif exigible
Le passif exigible est le passif échu, ce qui implique que les dettes en cause sont liquides,
exigibles et certaines. Ne peut donc être prise en considération une dette contestée dans son
montant ou dans son principe. En revanche, une dette exigible doit être prise en considération
même si son paiement n’est pas effectivement exigé par le créancier. En outre, le créancier ne doit
pas réclamer autre chose qu’une somme d’argent. Le passif exigible est donc celui qui donne lieu
éventuellement à un paiement immédiat parce que arrivé à terme. C’est le cas par exemple des
salaires, des charges fixes (eau, électricité, loyer), des factures arrivées à échéance, etc…
L’article 25 alinéa 1er de l’AU indique que le débiteur est justiciable d’une procédure
collective « quelle que soit la nature de ses dettes ». Ceci revient à dire que la nature civile ou
commerciale de la dette importe peu. Cette solution parfois critiquée paraît pleinement justifiée par
le principe de l’unité du patrimoine. Ainsi, l’AU entérine une solution qui s’imposait déjà sous
l’empire de la loi française du 13 juillet 1967 et des législations africaines qui s’en étaient inspirées.
Précisément, l’actif disponible correspond aux éléments d’actifs figurant au bilan et qui sont
suffisamment liquides pour permettre de faire face aux dettes exigibles. De manière plus explicite,
le Professeur Yves GUYON souligne que l’actif consiste dans les sommes d’argent dont
l’entreprise peut disposer immédiatement soit parce qu’elles sont liquides, soit parce que leur
conversion en liquide est possible à tout moment et sans délai (Y. GUYON, Droit des affaires, n°
1119).
Il est important de déterminer, de façon pratique, les éléments dont se compose l’actif
disponible et, corrélativement, ceux qui en sont exclus.
L’actif disponible correspond à la trésorerie disponible et aux valeurs immédiatement
réalisables. Il s’agit des liquidités existant en caisse et en banque, des valeurs mobilières de
placement négociables à vue ou encore des effets de commerce échus ou susceptibles d’être
escomptés.
Il s’agit aussi des réserves de crédit dont dispose le débiteur (qui ne figurent pas au bilan).
Ainsi, lorsqu’un bailleur de fonds accepte de consentir au débiteur un crédit immédiat pour faire
face à ses échéances, de telle sorte que la trésorerie disponible est en mesure de s’accroître sans
création d’un passif exigible corrélatif.
Cette dernière solution, controversée, comporte des limites. La réserve de crédit invoquée ne
doit pas être prise en considération si elle ne constitue qu’un soutien artificiel de nature à retarder la
procédure collective sans espoir de retour à meilleure fortune. II est ainsi, lorsqu’il apparaît qu’en
raison de son montant ou de sus conditions, ce crédit ne pourra probablement pas être remboursé à
l’échéance. Cette situation se rencontre dans deux cas de figure : tantôt le banquier est complice et
octroie sciemment ce crédit ruineux pour consolider sa propre situation vis-à-vis du débiteur ; tantôt
il est trompé par celui-ci, qui obtient frauduleusement ce crédit en masquant sa situation réelle.
Pour autant, il y a lieu de préserver dans le droit de l’OHADA la solution traditionnelle
selon laquelle « ce qui caractérise la cessation des paiements c’est l’absence de disponibilités
immédiates suffisantes pour payer le passif échu, en d’autres termes, l’impossibilité d’obtenir le
moindre concours (bancaire notamment) pour faire face à une échéance ». Cette solution a
l’avantage de reconnaître pleinement qu’une réserve de crédit constitue un actif disponible et de ne
pas réduire à néant le rôle que le droit du crédit (ou des sûretés) assigne à la garantie a première
demande d’autant que celle-ci apparaît comme l’une des principales innovations de l’AU portant
sur le droit des sûretés.
Toutefois, en raison du risque, toujours possible, que le débiteur recherche des concours
bancaires dans le but de soutenir artificiellement l’entreprise et de retarder simplement l’ouverture
de la procédure collective, un large pouvoir d’appréciation de la situation financière de l’entreprise
devrait être accordé aux tribunaux.
Ne peuvent être pris en compte pour la détermination de l’actif disponible les autres
éléments d’actif tels que les immobilisations corporelles, le fonds de commerce ou les stocks de
marchandises. La réalisation de ces éléments d’actif n’intervient que lorsque l’entreprise décide de
les vendre pour payer ses dettes, c’est-a-dire, en principe, dans l’optique de la liquidation des biens
(art. 146, al. 1er et 2, AU).
Ne constituent pas non plus de l’actif disponible les éléments indisponibles du compte
client, les sommes non facturées (les devis notamment), les biens grevés d’hypothèques ou
nantissements dont la réalisation ne peut se faire qu’à terme.
Il incombe au débiteur d’apporter la preuve qu’il bénéficie des réserves de crédit ou de
moratoires.
- L’impossibilité pour le débiteur de « faire face ».
Il ressort de ce troisième élément que la cessation des paiements est la conséquence d’un
déséquilibre entre le passif et l’actif tels que décrits ci-dessus.
La cessation des paiements n’est pas un déséquilibre financier quelconque ; elle traduit
l’impossibilité dans laquelle se trouve le débiteur de rétablir une situation saine et un équilibre
durable. Il y a cessation des paiements lorsque le débiteur, tout en faisant face à ses échéances,
utilise des moyens factices, ruineux ou frauduleux pour se procurer des liquidités, tels que
l’émission d’effets de complaisance, des cessions d’actifs à un prix anormalement bas ou des
emprunts à des taux très élevés. Il a même été jugé en droit comparé que constituaient un
financement anormal dissimulant la cessation des paiements d’une SA, les avances en compte
courant consenties par le président du conseil d’administration grâce à un emprunt qu’il avait
souscrit en son nom personnel à la suite du refus des banques d’octroyer tout crédit à la société
(Cass. Com. 13juin 1989, Bull. Joly 1989, 725).
2) Le concordat de redressement
L’Acte uniforme met en place toute une procédure relative à la formation du concordat
judiciaire. En tout état de cause, la juridiction compétente qui déclare l’ouverture de la procédure de
redressement judiciaire n'accorde l'homologation de ce concordat que si les conditions de sa validité
sont réunies ; si, aucun motif, tiré de l'intérêt collectif ou de l'ordre public, ne paraît de nature à
empêcher le concordat et si le concordat offre des possibilités sérieuses de redressement de
l'entreprise et de règlement du passif. Lorsque le concordat est homologué, la direction de
l’entreprise n'est plus assurée par les dirigeants dont le remplacement a été proposé dans les offres
concordataires ou par le syndic ou contre lesquels on a prononcé, soit la faillite personnelle, soit
l'interdiction de diriger, d’administrer une entreprise commerciale.
Toutefois, le concordat de redressement judiciaire peut être résolu dans plusieurs
hypothèses. Ainsi, la résolution du concordat peut être prononcée :
- L’exercice de l’action oblique (L'action oblique est une voie de droit qui permet à un
créancier dont la créance est certaine, liquide et exigible d'exercer, au nom de son débiteur,
les droits et actions de celui-ci, lorsque le débiteur, au préjudice du créancier, refuse ou
néglige de les exercer) ;
- En même temps que l’accomplissement des actes conservatoires, l’inventaire doit être fait de
manière à établir progressivement la consistance du patrimoine de l’entreprise.
Il importe de faire quelques précisions compte tenu de l’importance des livres et documents
comptables pour la connaissance de l’actif du débiteur. A cet égard, dans les trois (3) jours de la
décision d’ouverture de la procédure collective, le dirigeant de l’entreprise doit présenter au syndic,
tous les livres comptables en vue de leur examen et de leur clôture ;
Tout tiers détenteur de ces livres, est tenu de les remettre au syndic sur la demande de ce dernier.
Dans le cas où le bilan ne lui a pas été remis, le syndic va dresser, à l’aide des documents
comptables en sa possession, un état de la situation actuelle de l’entreprise.
- L’inventaire
L’inventaire doit commencer dans les trois jours qui suivent l’apposition des scellées.
L’inventaire doit avoir lieu en présence du dirigeant de l’entreprise ou de son représentant.
Dans certains cas, un représentant du ministère public peut assister à l’inventaire. Le syndic peut se
faire assister par tout spécialiste qu’il juge utile pour la rédaction de l’inventaire. Il faut donc que
l’inventaire soit aussi complet et aussi exact que possible. Mêmes les marchandises placées sous
douane doivent figurer dans l’inventaire en mentionnant que celles-ci n’ont pas encore fait l’objet
de dédouanement. (Expert-comptable, commissaire aux avaries, etc sont sollicités).
L’art. 26 AUPC dispose que de nombreux documents qui peuvent être utiles pour
l’inventaire soient joints à la cessation des paiements prévue à l’art. 25 AUPC. A défaut,
l’inventaire se fera à partir des livres que le syndic trouvera dans l’entreprise.
En pratique, l’inventaire est établi en deux exemplaires ; l’un est déposé au greffe de la juridiction
compétente, l’autre est gardé entre les mains du syndic. Il ressort que l’inventaire est une opération
indispensable pour mettre au grand jour le patrimoine de l’entreprise en difficulté.
En marge de l’inventaire qui concerne l’actif, l’art. 65 AUPC prévoit les mesures à prendre
pour établir l’état des dettes relatives aux impôts, aux droits de douane et aux cotisations sociales.
En somme, l’apposition des scellées, des actes conservatoires et l’inventaire ont pour objectif de
protéger autant que faire se peut, le patrimoine de l’entreprise en difficulté.
Lorsque le redressement judiciaire ou la liquidation des biens d'une personne morale fait
apparaître une insuffisance d'actif, la juridiction compétente peut, en cas de faute de gestion
ayant contribué à cette insuffisance d'actif, décider, à la requête du syndic ou même d'office,
que les dettes de la personne morale seront supportées en tout ou en partie, avec ou sans
solidarité, par tous les dirigeants ou certains d'entre eux.
THEMES D’EXPOSES