Approche Commmunic'acctionnelle PDF
Approche Commmunic'acctionnelle PDF
Approche Commmunic'acctionnelle PDF
L’approche communic’actionnelle :
une approche innovante pour le
plurilinguisme à l’école ?
Etudiante
Membrez Virginie
Directrice de mémoire
Puozzo Isabelle
Remerciements
Etant parvenue à la fin de notre recherche sur l’approche communic’actionnelle dans
l’enseignement des langues, nous souhaitons remercier toutes les personnes qui nous ont
amené leur soutien et leur contribution tout au long de la conception de ce mémoire de fin
d’études. Un remerciement particulier à :
Madame Isabelle Puozzo, notre directrice de mémoire, pour son suivi tout au long
de la réalisation de notre mémoire, son regard avisé et critique sur notre travail,
ses conseils, son soutien dans les moments difficiles et son expérience.
Madame Jacquemet pour ses conseils au début de la rédaction de notre mémoire
et pour son écoute.
La direction des écoles pour nous avoir donné son accord pour notre intervention
sur le terrain.
L’enseignant titulaire pour avoir accepté de nous accueillir dans sa classe, pour sa
disponibilité, son engagement et sa collaboration.
Les élèves de la classe pour avoir été les acteurs centraux de notre recherche,
pour leur travail, leur collaboration et leur motivation.
Aux parents des élèves pour leur confiance et leur collaboration.
A toutes les personnes qui ont relu attentivement notre mémoire.
A toute notre famille et à nos ami(e)s, qui nous ont soutenue et motivée tout au
long de la rédaction de notre travail de fin d’étude.
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Résumé
En Suisse, depuis de nombreuses années, la population se diversifie au niveau culturel. Les
nationalités présentes sont nombreuses et différentes, ce qui a un impact direct sur le milieu
scolaire. Les enfants arrivent en classe avec des connaissances en langues diverses. Parfois,
ils ne comprennent pas la langue de scolarisation, ce qui pose problème pour leur
apprentissage. Des aménagements dans l’enseignement doivent être apportés, ce qui modifie
les habitudes des enseignants. Ces derniers ne peuvent pas fermer les yeux sur la réalité. Les
classes sont de plus en plus hétérogènes et les enseignants doivent, par conséquent,
s’adapter à ce changement. Les nouveaux moyens didactiques de langue tentent de prendre
en compte cette richesse culturelle présente dans les classes en proposant un enseignement
plurilingue des langues.
Le Plan d’études romand (PER) (CIIP, 2010), entré en vigueur en 2010, met en avant, dans
ses intentions, sa volonté de créer chez les élèves un répertoire langagier plurilingue grâce à
l’apprentissage du français et d’autres langues. Il est aussi noté que la présence de
nombreuses langues dans l’environnement des élèves et à l’école implique une approche
plurilingue. Ce changement de paradigme dans l’enseignement des langues montre que la
société évolue tout comme le milieu scolaire. L’école doit, par conséquent, s’adapter et
modifier ses fondements pour correspondre aux besoins des élèves et leur permettre d’avoir
un apprentissage de qualité.
Au travers notre recherche, la problématique de la didactique du plurilinguisme sera
approfondie et l’approche communic’actionnelle conçue par Bourguignon (2010) sur les bases
de l’approche actionnelle sera présentée. Ces deux concepts seront définis et mis en lien pour
tenter de vérifier si cette approche est innovante pour favoriser le plurilinguisme en classe.
Cette question servira de fil rouge à notre étude. Des précisions seront aussi apportées sur le
dispositif que nous avons créé et sur notre intervention menée dans une classe de 7ème
HarmoS.
Trois sous-questions sont au centre de notre recherche et nous permettront d’apporter des
réponses précises à notre principale interrogation :
La tâche communic’actionnelle permet-elle de mettre plus facilement les élèves en
action qu’une tâche classique?
La tâche communic’actionnelle favorise-t-elle d’avantage l’utilisation des stratégies
cognitives et métacognitives chez les élèves qu’une tâche classique ?
L’apprentissage des langues change-t-il pour les élèves entre une tâche
communic’actionnelle et une production « standard » ?
Les travaux des élèves et l’entretien d’explicitation nous ont permis de récolter des données
précieuses. Ces dernières ont été catégorisées en fonction de nos trois sous-questions de
recherche. La majorité des élèves ont eu beaucoup de plaisir à réaliser la tâche
communic’actionnelle, même s’ils étaient, au départ, surpris par cette dernière. Ils se sont
investis pleinement dans leur rôle et ont résolu les tâches proposées avec entrain.
Les conclusions apportées grâce à notre analyse des données nous ont permis d’expliquer
les avantages et les limites de l’approche communic’actionnelle et de donner des conseils pour
la bonne mise en place de cette dernière au sein d’une classe.
Mots-clés
Didactique du plurilinguisme, approche commmunic’actionnelle, action, mission, tâche de
production « standard », tâche communic’actionnelle, stratégie, Plan d’études romand (PER).
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Sommaire
Remerciements.................................................................................................................... 1
Résumé ................................................................................................................................ 2
Mots-clés.............................................................................................................................. 2
1. Introduction .................................................................................................................. 6
2. Problématique .............................................................................................................. 8
2.1 Evolution dans la didactique des langues....................................................... 8
2.2 Débat autour du plurilinguisme et réalité sociale ........................................... 9
2.3 Changements apportés par le Plan d’études romand (PER) .........................10
3. Cadre conceptuel ........................................................................................................11
3.1 Plurilinguisme ..................................................................................................11
3.1.1 Définition .......................................................................................................11
3.1.2 Différents types de plurilinguisme ...............................................................12
3.1.3 Composantes du plurilinguisme ..................................................................13
3.2 De l’approche actionnelle à l’approche communic’actionnelle ....................14
3.2.1 Vers une définition de la perspective actionnelle .......................................15
3.2.2 Vers une définition de la perspective communic’actionnelle ....................16
3.2.2.1 Action ......................................................................................................17
3.2.2.2 Tâche et mission ....................................................................................17
3.2.2.3 Stratégies................................................................................................19
3.2.2.4 Compétences..........................................................................................21
3.2.2.5 Rôle de l’enseignant et théories de l’apprentissage ............................22
3.3 Approche communic’actionnelle : une méthode didactique explicite pour le
plurilinguisme ? ...............................................................................................23
4. Questionnement ..........................................................................................................24
5. Dispositif et méthodes ................................................................................................25
5.1 Dispositif...........................................................................................................25
5.1.1 Conditions-cadre /échantillon ......................................................................25
5.1.2 Contenu, moyens d’enseignement, matériel et déroulement de
l’intervention................................................................................................................26
5.2 Méthodes ..........................................................................................................28
6. Intervention, données et analyses .............................................................................30
6.1 Intervention ......................................................................................................30
6.2 Analyse des données.......................................................................................32
6.2.1 Résultats des travaux pour la production « standard » .............................32
6.2.2 Résultats des travaux pour la tâche communic’actionnelle ......................35
6.2.3 Stratégies employées lors de la production « standard » ..........................36
6.2.4 Stratégies employées lors de la tâche communic’actionnelle ...................37
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
1. Introduction
Au fil des années, la population s’est diversifiée laissant ainsi place à de nouvelles nationalités
et cultures. Ce changement est dû à l’envie de certaines personnes d’avoir une meilleure vie,
de fuir la guerre ou encore de rejoindre les membres de leur famille déjà établis en Suisse
depuis de nombreuses années. La Suisse est un pays par essence multilingue, puisqu’il
possède quatre langues nationales (le français, l’allemand, l’italien et le romanche). C’est donc
un contexte culturel déjà riche auquel viennent se rajouter les langues parlées par les
personnes provenant d’autres pays. Toutefois, cette diversification n’a pas seulement un
impact sur le climat culturel de la Suisse. Elle a aussi une influence sur le milieu scolaire. En
effet, les classes deviennent de plus en plus hétérogènes au niveau culturel et la plupart des
élèves parlent une langue différente à la maison que celle de scolarisation. Parfois, certains
apprenants ne comprennent pas la langue parlée en classe lorsqu’ils arrivent. Il faut donc
mettre en place un soutien pour aider ces élèves à s’insérer dans le système éducatif suisse.
Nous avons pu constater lors de nos stages que les élèves parlaient, pour la majorité, une
langue différente à la maison et qu’ils voyaient cela comme un avantage. Cette langue
supplémentaire n’avait aucun impact sur leurs apprentissages, puisqu’ils pouvaient suivre
normalement les cours. Nous avons pu, cependant, voir que les élèves, qui venaient d’arriver
en Suisse, éprouvaient quelques difficultés, surtout dans la compréhension des mots à cause
du problème de la langue. Les enseignants sont attentifs à cet aspect et essaient, pour la
plupart, de mettre en place des aides (lexique, lecture de la consigne, tutorat, etc.) pour que
ces élèves progressent dans leurs apprentissages. Une collaboration étroite avec l’enseignant
d’appui est souvent requise pour fournir aux élèves en difficulté un soutien plus poussé au
départ pour qu’ils puissent combler leurs lacunes langagières.
Les enseignants ne peuvent pas fermer les yeux sur cette réalité. Elle est présente dans notre
pays et nous devons en tenir compte. L’enseignement dans les classes est directement touché
et doit être ajusté en fonction des situations. Est-ce que les enseignants ont été formés à ce
changement ou ont-ils dû gérer par eux-mêmes cette modification au sein de la population?
C’est une question que nous pourrions nous poser. A l’heure actuelle, de nouveaux moyens
d’enseignement des langues ont été créés. Ces derniers essaient de prendre en compte ce
nouvel aspect. C’est encore récent et les enseignants doivent s’y habituer petit à petit. C’est
donc un apprentissage qui demande de l’investissement et du temps pour les professeurs.
Le premier sujet de notre recherche porte sur les connaissances de ces élèves dans d’autres
langues. C’est ce que l’on nomme le plurilinguisme, plus précisément le répertoire plurilingue.
Cette notion est donc très actuelle et intéressante à traiter dans un contexte en perpétuel
mouvement. Toutefois, il faut veiller à ne pas confondre le terme de plurilinguisme avec celui
de multilinguisme. Cette distinction sera établie dans la suite de notre travail, car elle est
essentielle pour la compréhension de notre recherche. La diversité des langues à l’école a été
prise en compte récemment lors de l’élaboration du nouveau Plan d’études romand. Il est écrit
dans le PER (CIIP, 2010) que
la présence d'une multiplicité de langues dans l'école et, plus largement, dans
l'environnement quotidien des élèves implique une approche plurilingue des langues
et une attention accrue portée à leurs dimensions culturelles. Elle doit permettre de
favoriser des attitudes positives face aux différentes langues en présence. Elle
suppose en outre la mise en place de dispositifs d'accueil et de mise à niveau adaptés
pour les élèves primo-arrivants (PER, langues, intentions1)
Ceci montre que notre société est en train d’évoluer et que des changements s’opèrent au
sein même de l’école pour répondre aux besoins des élèves et tenir compte de leurs
compétences.
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Le deuxième aspect qui doit être pris en compte pour comprendre notre sujet est celui de
l’approche communic’actionnelle. Cette notion peut paraître complexe et extravagante, mais
cette approche permettrait aux élèves d’exploiter davantage leur répertoire plurilingue à l’école
lors des cours de langues. Elle serait un moyen efficace pour favoriser le plurilinguisme en
classe et répondre ainsi aux besoins des élèves. Ce mémoire cherche donc à mieux
comprendre les notions de plurilinguisme et d’approche communic’actionnelle, afin de vérifier
l’influence de cette approche sur l’apprentissage des langues des apprenants à l’école.
Cette recherche soulève donc plusieurs questions : dans quelle mesure pouvons-nous aider
les élèves à développer et à utiliser leur répertoire plurilingue sans altérer leurs
apprentissages ? Est-il vraiment favorable pour les élèves de mobiliser leurs connaissances
dans leur langue maternelle en classe ? L’approche communic’actionnelle est-elle réellement
bénéfique pour favoriser le plurilinguisme en classe ?
Ce mémoire vise à apporter modestement quelques éléments de réponse à ces interrogations
en définissant, dans un premier temps, la problématique, puis en faisant ressortir les concepts
clés liés à cette dernière. Les questions de recherche et les hypothèses seront ensuite
explicitées ainsi que les méthodes et le dispositif. Dans un deuxième temps, l’intervention dans
la classe de 7ème HarmoS sera décrite, les données récoltées seront analysées et les résultats
seront interprétés. Un regard critique sera posé sur l’ensemble de ce mémoire et une
conclusion sera amenée au travail.
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Partie théorique
2. Problématique
Notre problématique se compose de trois parties principales, afin de mettre en exergue le
changement de paradigme qui s’est produit dans l’enseignement des langues, le débat actuel
présent autour de cette problématique et les modifications apportées par l’entrée en vigueur
du PER. Ce chapitre vise donc à poser le contexte dans lequel nos deux thématiques centrales
viennent s’insérer pour assurer une meilleure compréhension de notre plan d’action.
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
on avance dans le temps, plus l’orientation de la didactique se focalise sur l’apprenant lui-
même. On privilégie l’agir au connaître, ce qui nous amène aux années 2000 avec l’entrée de
la perspective actionnelle. L’action est essentielle et de nombreux documents sont fabriqués
par les apprenants, ce qui les implique directement dans leur apprentissage. L’approche
communic’actionnelle, créée par Bourguignon (2006, 2007, 2010), se base sur les fondements
de la perspective actionnelle. Elle suit l’évolution dans la conception de la didactique des
langues et laisse une place centrale à l’apprenant, qui doit agir en totale autonomie pour
résoudre différentes tâches.
Cette rétrospective nous montre que la didactique des langues est en constante évolution. Elle
se modifie en fonction du contexte social et des exigences apportées par des instances
institutionnelles comme, pour le contexte Suisse, la conférence intercantonale de l’instruction
publique de Suisse romande et du Tessin (CIIP). Le plurilinguisme s’inscrit dans cette évolution
de la didactique des langues et met lui aussi l’apprenant au centre de son apprentissage. Il
tient compte de sa langue maternelle et perçoit l’élève comme un acteur social important, qui
doit communiquer avec autrui et agir par lui-même. Cet aspect est en lien direct avec le courant
constructiviste dans les théories d’apprentissage. Comme l’explique Vienneau (2005), cet
apprentissage se caractérise par le fait que le savoir se construit par l’interaction avec
l’environnement et celle entre les élèves. L’apprentissage est déterminé par le degré
d’engagement cognitif et affectif des élèves et est défini en fonction des habiletés à résoudre
des problèmes. La valeur centrale est celle de l’autonomie cognitive et de la pensée critique.
L’enseignant a le rôle de médiateur et il planifie des situations et des tâches d’apprentissage
qui sont centrées sur l’apprenant, qui devient responsable de ses apprentissages et qui
interagit avec son environnement et ses pairs.
Plusieurs moyens ont été introduits sur le marché pour répondre à ce changement tel qu’EOLE
(éducation et ouverture aux langues à l’école), MORE en anglais ou der grüne Max en
allemand. More n’a été introduit que depuis une année et der grüne Max est employé depuis
cette rentrée scolaire, en 5ème HarmoS. Ce sont donc de nouveaux moyens d’enseignement
que les enseignants devront apprivoiser petit à petit.
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
présents dans nos classes. C’est une réalité. Ces enfants ont des origines diverses et parlent
souvent des langues différentes de celle de scolarisation. C’est un changement important qu’il
faut prendre en compte dans la conception de l’enseignement des langues. C’est l’une des
raisons qui favorise l’émergence du plurilinguisme à l’heure actuelle.
Cette richesse culturelle et linguistique a une influence sur les intentions attendues par le Plan
d’études romand (PER) au niveau des langues. Il est écrit que (CIIP, 2010)2: « la présence
d'une multiplicité de langues dans l'école et, plus largement, dans l'environnement quotidien
des élèves implique une approche plurilingue des langues et une attention accrue portée à
leurs dimensions culturelles ». L’élaboration du PER par la conférence intercantonale de
l’instruction publique de Suisse romande et du Tessin (CIIP, 2010) a lui aussi permis de mettre
en avant cette particularité sociale puisqu’il introduit la notion de plurilinguisme.
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http://www.plandetudes.ch/web/guest/l/cg/ (PER, langues, intentions)
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
3. Cadre conceptuel
Notre question de recherche se base d’un côté sur le cadre théorique de la didactique du
plurilinguisme (Castellotti, 2010, Candelier, 2012) et de l’autre sur celui de l’approche
communic’actionnelle (Bourguignon, 2010 ; Bagnoli et al., 2010).
Le concept de plurilinguisme est complexe, car il englobe plusieurs aspects différents. Dans
un premier temps, une définition générale du concept sera donnée. Puis, les différents types,
les composantes et les caractéristiques du plurilinguisme seront abordés pour avoir une vision
plus précise de ce concept. Ensuite, l’approche communic’actionnelle sera expliquée plus en
détail, ainsi que les notions d’action, de tâche, de stratégie et de compétence. Pour finir, un
lien entre ces deux notions sera établi dans le but de mieux comprendre leurs points communs
et l’influence que cette approche pourrait avoir sur l’utilisation du répertoire langagier des
élèves en classe.
3.1 Plurilinguisme
3.1.1 Définition
L’amalgame est souvent effectué entre multilinguisme et plurilinguisme. Les deux mots sont
régulièrement utilisés pour désigner l’un ou l’autre. Or, ils n’ont pas la même signification, bien
qu’elle soit très proche (Castellotti, 2010). En effet, comme nous l’explique Castellotti (2010),
le multilinguisme fait référence à la présence de plusieurs langues dans un même
environnement, plus ou moins délimité (région, état, continent, etc.). Comme nous l’avons
mentionné plus haut, la Suisse est un exemple de multilinguisme puisque son hétérogénéité
culturelle et linguistique est très grande. Elle possède quatre langues nationales et plusieurs
nationalités sont présentes (OFS, 2011). La richesse et la diversité linguistiques sont, par
conséquent, élevées. Le plurilinguisme représente, quant à lui, les différentes compétences
linguistiques individuelles employées dans différentes situations sociales. Cette différence de
notion peut être résumée ainsi : dans le premier cas, elle désigne un territoire qui possède
plusieurs langues et, dans l’autre, elle fait référence à une personne ayant des compétences
dans plusieurs langues.
Il existe plusieurs définitions du concept de plurilinguisme, car de nombreuses recherches ont
été effectuées à ce sujet ces dernières années. Nous avons choisi trois définitions qui nous
semblaient les plus pertinentes pour expliciter cette notion et qui permettaient de la
comprendre dans toute sa complexité.
La première est apportée par Coste, Moore et Zarate (1997, cité par Castellotti, 2010) :
le plurilinguisme ne relève justement pas d’une option quantitative, qui se
matérialiserait par l’addition ou la juxtaposition d’un grand nombre de langues (la
‘’multiplicité’’), mais bien d’une option fondamentalement qualitative et processuelle, se
traduisant par la compétence plurielle et située des acteurs sociaux amenés à agir,
communiquer et s’identifier dans la pluralité et la diversité des contextes européens (p.
189)
Le plurilinguisme est une option qualitative et processuelle, ce qui signifie que le but n’est pas
d’avoir en sa possession le plus de langues possibles sans aucun lien entre elles, mais, au
contraire, de créer un répertoire langagier de qualité avec lequel nous pouvons communiquer
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
sans difficulté avec autrui. Nous pouvons donc ainsi jouer notre rôle d’acteur social. De plus,
il est en lien direct avec la compétence plurielle de chaque apprenant. Castellotti (2006) décrit
cette compétence plurilingue comme étant par essence partielle, plurielle, composite et
hétérogène. De plus, elle a une grande malléabilité et une capacité d’évolution constante dans
le temps et l’espace. Cette compétence plurilingue est donc la capacité de mettre en œuvre
en contexte un répertoire constitué de ressources plurielles et diversifiées, qui permet de se
reconnaître et de s’affirmer en tant qu’acteur plurilingue. Chaque personne plurilingue a une
représentation bien précise de leurs usages et des stratégies susceptibles de mobiliser ces
ressources et de les combiner dans des contextes diversifiés. Cette définition rejoint celle que
l’on retrouve également dans le Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues
(désormais CECR) (Conseil de l’Europe, 2005).
La seconde définition nous permet de préciser le concept de plurilinguisme. Candelier (2012,
cité par Troncy, 2014) affirme : « qu’il s’agit d’approches didactiques (les approches plurielles
des langues et des cultures) mettant en œuvre des activités d’enseignement/apprentissage
(c’est-à-dire plus d’une) variétés linguistiques et culturelles » (p. 16)
Le plurilinguisme est par conséquent une didactique en lien avec des activités pédagogiques
permettant de mettre en scène plusieurs langues et cultures (au moins deux différentes). Elle
peut donc être exploitée en classe.
Moore explique aussi que (2006, cité par Candelier, 2008) :
l’approche plurilingue met l’accent sur le fait que, au fur et à mesure que l’expérience
langagière d’un individu (…) s’étend (…), il/elle ne classe pas ses langues et ses
cultures dans des compartiments séparés, mais construit une compétence
communicative à laquelle contribue toute connaissance et toute expérience des
langues et dans lesquelles les langues sont en corrélation et interagissent (p. 75)
Le répertoire plurilingue que chaque individu construit au cours de sa vie et de ses expériences
langagières ne comporte aucun compartiment. Il contient différentes langues et cultures liées
les unes aux autres et qui permettent à l’apprenant de communiquer avec autrui. Elles ne sont
donc pas séparées, mais interagissent entre elles, ce qui permet à l’individu d’agir en toute
situation. Cet aspect apporte une nouvelle conception. Il permet de voir la didactique des
langues sous un nouvel angle : celui de l’interdisciplinarité. L’enseignant pousse ses élèves à
exploiter leur répertoire langagier dans les cours de langues.
De ce fait, le plurilinguisme peut s’intégrer dans la didactique de l’enseignement des langues,
afin que les enseignants conçoivent et mettent en œuvre des tâches, qui considèrent les
langues et cultures des autres élèves. Ceci favorise la communication et l’utilisation du
répertoire langagier de chaque élève. Ces derniers sont perçus comme des acteurs sociaux
devant mobiliser leurs compétences plurilingues dans le but de dialoguer les uns avec les
autres. Reste désormais à déterminer les particularités du plurilinguisme.
3.1.2 Différents types de plurilinguisme
Le plurilinguisme est représenté par plusieurs types différents, qui vont être définis par le
vécu et l’expérience des apprenants. Selon Königs (2000, cité par Neuner & Hufeisen, 2004),
il existe 3 types de plurilinguisme :
Le plurilinguisme rétrospectif : l’apprenant est bilingue dans la plupart des cas.
Il a donc de bonnes connaissances dans la L2, ce qui le place dans une position
plus favorable par rapport à ses camarades puisqu’il possède un savoir
supplémentaire et une bonne maîtrise de la langue étrangère
Le plurilinguisme rétrospectif prospectif : l’apprenant apporte en classe son
propre plurilinguisme. Il possède des connaissances langagières dans deux
langues, qui ne sont pas enseignées en classe. Il a donc une avance par
rapport à ses camarades et il développe son plurilinguisme grâce à
l’enseignement d’une L3 ou Ln
Le plurilinguisme prospectif : L’apprenant ne connaît qu’une seule langue
(monolinguisme). Il développera son plurilinguisme grâce à l’enseignement des
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
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http://www.plandetudes.ch/web/guest/l/cg/ (PER, langues, intentions, apprendre à communiquer et
communiquer)
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
comparer avec les langues étrangères étudiées. Cette comparaison est importante dans la
construction d’un répertoire de qualité. La réflexion est aussi comprise dans cette
comparaison. Il faut que l’apprenant explique ce qu’il a remarqué, ce qui lui permettra de mieux
intégrer les informations. L’élève doit être conscient de ce qu’il apprend et de comment il
apprend (Neuner & Hufeisen, 2004).
Le plurilinguisme permet, par conséquent, à chaque élève d’apprendre une langue sur la base
des anciennes qu’il possède et de faire des comparaisons réfléchies entre ses différentes
connaissances. Il faut toutefois que la langue maternelle soit bien acquise pour que les
apprentissages futurs soient de qualité et se fassent correctement. De plus, le but est que les
élèves puissent communiquer entre eux sans difficulté. Les erreurs de grammaire ou de
vocabulaire ne sont pas mises au premier plan de l’apprentissage. Rien ne sert de connaître
parfaitement une langue si l’on est incapable de s’exprimer avec, surtout dans notre société
actuelle où les échanges entre les gens sont quotidiens.
Le CECR (Conseil de l’Europe, 2005) donne lui aussi une définition du plurilinguisme. Cette
dernière rejoint celles exposées plus haut par Neuner et Hufeisen (2004), Castellotti (2006) ou
encore Candelier (2012). Toutefois, elle doit être présentée pour mieux comprendre l’apport
de la didactique du plurilinguisme dans le milieu scolaire. Le CECR (Conseil de l’Europe, 2005)
affirme que :
l’approche plurilingue met l’accent sur le fait que, au fur et à mesure que l’expérience
langagière d’un individu dans son contexte culturel s’étend de la langue familiale à celle
du groupe social puis à celle d’autres groupes (que ce soit par apprentissage scolaire
ou sur le tas), il/elle ne classe pas ces langues et ces cultures dans des compartiments
séparés mais construit plutôt une compétence communicative à laquelle contribuent
toute connaissance et toute expérience des langues et dans laquelle les langues sont
en corrélation et interagissent (p. 11)
Il est aussi précisé que (Conseil de l’Europe, 2005) :
le but de l’enseignement des langues se trouve profondément modifié. Il ne s’agit plus
simplement d’acquérir la « maîtrise » d’une, deux, voire même trois langues, chacune
de son côté, avec le « locuteur natif idéal » comme ultime modèle. Le but est de
développer un répertoire langagier dans lequel toutes les capacités linguistiques
trouvent leur place (p. 11)
Ces deux apports théoriques vont dans le même sens que les éléments apportés par les
auteurs employés dans notre cadre conceptuel. L’aspect central de cette didactique est
consacré à la création et au développement d’un répertoire langagier dans lequel l’apprenant
stocke toutes ses capacités linguistiques qui lui serviront à communiquer avec autrui. De plus,
ce répertoire ne contient pas de casiers mais bien un immense espace dans lequel les langues
sont en interaction les unes avec les autres, ce qui permet à l’élève de mobiliser ses
connaissances linguistiques plus facilement. De ce fait, un changement de paradigme dans
l’enseignement des langues s’est produit, ce qui pousse les enseignants à concevoir leurs
cours de langue d’une nouvelle manière, qui respecte la volonté et les caractéristiques de la
didactique du plurilinguisme. C’est un apprentissage qui se fait petit à petit.
Ces éléments théoriques sur le plurilinguisme permettent d’expliquer cette notion dans sa
globalité et de mieux comprendre les points importants, qui nous serviront pour l’analyse des
données. La notion d’approche communic’actionnelle va être, maintenant, présentée dans le
but de mieux saisir ses concepts clés et sa mise en pratique dans le cadre scolaire.
3.2 De l’approche actionnelle à l’approche communic’actionnelle
Cette partie va tenter d’expliquer comment Bourguignon (2007; 2010) s’est inspirée de
l’approche actionnelle proposée par le CECR (Conseil de l’Europe, 2005) pour créer son
approche communic’actionnelle. La différence entre ces deux approches doit être bien
comprise pour saisir les éléments clés que Bourguignon développe dans sa méthode. Tout
d’abord, une définition de la perspective actionnelle sera donnée pour poser les bases de la
réflexion. Puis, le passage vers la perspective communic’actionnelle sera expliqué en mettant
en avant les caractéristiques principales de cette méthode.
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
l’intérieur d’actions en contexte social qui seules leur donnent leur pleine signification.
Il y a « tâche » dans la mesure où l’action est le fait d’un (ou de plusieurs) sujet(s) qui
y mobilise(nt) stratégiquement les compétences dont il(s) dispose(nt) en vue de
parvenir à un résultat déterminé. La perspective actionnelle prend donc aussi en
compte les ressources cognitives, affectives et l’ensemble des capacités que possède
et met en œuvre l’acteur social (Conseil de l’Europe, 2005, p. 15)
Cette définition montre que les notions de « tâche », d’ « action » et de « compétence » sont
au centre de cette approche. Ces concepts sont interdépendants. De plus, elle met en
évidence le fait que l’apprenant est considéré comme un acteur social, tout comme dans la
didactique du plurilinguisme. L’élève est donc vu comme une personne importante dans la
société, qui a un rôle à jouer notamment grâce à ses connaissances en langue.
Bagnoli, Dotti, Praderi et Ruel (2010) précisent cet aspect en affirmant que le but de l’approche
actionnelle est d’agir avec l’autre en contexte scolaire et social. Il y a donc une interaction
importante mise en place par l’intermédiaire d’une pédagogie par projet ou par tâche. La co-
construction du sens par le groupe est importante. Cet apport nous montre qu’il y a un réel
échange qui est fait entre les apprenants tout comme cela se passe en société. Pour
communiquer, il faut être au moins deux.
L’approche actionnelle permet donc de donner un rôle à l’apprenant, à savoir celui d’acteur
social. Ce dernier devra résoudre des tâches dans un environnement donné en se mettant en
action et en mobilisant ses compétences cognitives, affectives et sociales pour y arriver.
L’apprenant est donc au centre de son apprentissage et seules ses connaissances pourront
l’aider à résoudre la tâche demandée. C’est là toute la particularité de cette approche.
3.2.2 Vers une définition de la perspective communic’actionnelle
L’approche communic’actionnelle (Bourguignon, 2010) se base donc sur cette perspective
actionnelle ainsi que sur les principes du CECR. Les notions clés d’action, de tâche et de
compétence sont reprises par Bourguignon et adaptées dans sa théorie. Elle considère aussi
l’apprenant comme un acteur social important. Toutefois, Bourguignon (2007) va plus loin dans
sa conception de l’apprentissage-action et précise qu’il se définit comme étant :
une simulation basée sur une série de tâches communicatives, toutes reliées entre
elles, visant l’accomplissement d’une mission plus ou moins complexe par rapport à un
objectif. Cette série d’activité amène à la réalisation de la tâche finale. Ce scénario se
caractérise par une mission qui donne du sens à la tâche. Cette mission est située
dans un contexte donné et elle est reliée à un domaine. Dans ce cadre, pour accomplir
la tâche, l’apprenant doit accomplir une succession de micro-tâches impliquant 4
activités de communication : activités de réception, interaction orale, interaction écrite
et activités de production (p. 2)
Ces précisions permettent de mettre en exergue le fait que l’apprenant est perçu ici comme
un acteur social qui doit prendre conscience de l’état de ses connaissances grâce à la
réalisation de différentes tâches communicatives dans un contexte social précis. L’apprenant
est donc mis en action grâce aux tâches proposées et va employer ses compétences pour
parvenir à un résultat et réussir la mission qui lui a été imposée. Cette mission donne du sens
à la tâche et est, par conséquent, essentielle dans une telle approche. Les apprenants sont
en interaction les uns avec les autres et co-construisent le sens de leur apprentissage.
Les concepts-clés de cette approche (action, tâche, stratégie et compétence) seront traités
dans la suite dans le but de comprendre plus précisément cette méthode et saisir ses
particularités. Dans un premier temps, l’action sera abordée pour mieux comprendre comment
les élèves arrivent à se mettre dans l’activité et à agir pour réussir leur mission. Dans un
deuxième temps, la notion de tâche sera traitée car elle permet de mettre en évidence les
aspects essentiels pour qu’une activité mette en action les élèves et les incite à employer leurs
stratégies et leurs compétences plurilingues. Puis, le concept de stratégie sera décrit, car les
apprenants doivent employer leurs stratégies efficacement s’ils veulent réussir à comprendre
leur mission et la résoudre. Pour finir, les compétences seront traitées dans le but de montrer
qu’une telle approche permet aux élèves de développer et de mettre en pratique de
16
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
nombreuses compétences qu’elles soient langagières ou non. Des précisions sur le rôle de
l’enseignant dans l’approche communic’actionnelle seront aussi apportées, afin d’expliquer
son implication et son travail dans la conception et la réalisation d’une telle approche en classe.
3.2.2.1 Action
Bourguignon (2010) précise que la réflexion autour de l’approche actionnelle, qu’elle propose
de traduire en approche communic’actionnelle, doit se faire en premier lieu autour de l’action.
Pour elle, « l’action signifie « en train de se faire » et est par conséquent un processus » (p.
16). Ce concept est à mettre en lien avec les compétences présentes dans le CECR et qui
sont définies comme l’ensemble des connaissances, des habiletés et des dispositions qui
permettent d’agir (Conseil de l’Europe, 2005, cité par Bourguignon (2010, p. 16)).
L’action comporte diverses caractéristiques que Bronckart (2005, cité par Bourguignon, 2010)
explique ainsi :
l’action comporte un sens de départ identifié par l’acteur, mais elle peut se modifier à
cause des contraintes de l’environnement. Il peut aussi avoir un décalage entre les
intentions de l’acteur (les fins de l’agir) et la réussite de l’action (p. 16)
Ainsi, l’action doit être conçue comme un processus visant à mettre en relation l’intention de
celui qui agit et la réussite de l’action (Bourguignon, 2010).
Comprendre le sens de l’action est nécessaire pour que l’intention coïncide avec l’objectif de
la tâche et que cette dernière soit réussie. Dans l’enseignement, il faudra donc veiller à ce que
le sens de l’action soit bien compris par l’ensemble des élèves, ce qui évitera un décalage
entre les intentions de l’élève et la réussite de la tâche. Cette vérification est réalisable en
plénum ou en travail de groupe, ce qui permettra aux élèves d’échanger leur point de vue.
Dans la didactique du plurilinguisme, l’apprenant est aussi mis en action, puisqu’à travers
diverses activités pédagogiques, il devra interagir avec autrui en essayant à la fois de
comprendre ce qu’il lui est demandé et de communiquer avec lui. Il y a donc un parallèle qui
peut être établi entre ces deux notions. L’action est le concept clé de cette approche puisqu’il
lui a donné son nom, mais la tâche est toute aussi importante, car elle permet aux élèves de
se mettre en action, d’agir en tant qu’acteur social.
3.2.2.2 Tâche et mission
La tâche est essentielle dans l’approche communic’actionnelle que Bourguignon (2010)
propose. Elle sert à mettre l’apprenant en action et permet de le rendre autonome en tant
qu’utilisateur de la langue. Bourguignon (2010) précise aussi que la tâche doit permettre à
l’élève de mettre en relation des besoins et un objectif à atteindre. Pour y arriver, il doit choisir
pertinemment les connaissances et les capacités dont il aura besoin. La tâche n’est pas
seulement langagière, mais fait bien évidemment toujours appel à la langue notamment dans
le but d’avancer dans l’accomplissement de la mission (Bourguignon, 2010).
Bagnoli et al. (2010) affirment que la tâche ne peut exister que s’il y a une action car elle est
comprise dans l’action et est à son service. Tâche et action sont donc complémentaires.
Raison pour laquelle l’enseignant doit toujours réfléchir à ce que l’action souhaitée (implication
des élèves) soit en lien avec la tâche proposée. Si la tâche ne permet pas à l’élève d’atteindre
l’objectif alors c’est que cette dernière a été mal conçue.
Bourguignon (2010) ajoute que la caractéristique majeure de la tâche est d’employer des
verbes d’action (exemples : planifier, organiser, etc.). Elle sert ainsi de cadre à l’apprentissage
de la langue. L’essentiel est d’apprendre grâce à l’accomplissement de la tâche. Pour ce faire,
il est important que l’apprenant sache ce qu’on attend de lui en comprenant quelle est sa
mission et l’objectif à atteindre. De ce fait, il saura quelles connaissances et capacités il devra
construire (Bourguignon, 2010).
Bagnoli et al. (2010) expliquent que la tâche est orientée vers une production ou un résultat.
Ceci signifie qu’à la fin de l’activité les élèves doivent pouvoir voir concrètement ce qu’ils ont
17
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
accompli pour atteindre l’objectif en ayant un produit final visible par tous. La tâche peut aussi
avoir des sous-tâches de nature variée. Tout dépendra de la volonté de l’enseignant et de son
organisation.
Lorsque l’enseignant prépare des tâches, il est important de tenir compte de ces éléments
pour que l’objectif soit atteint par le plus grand nombre d’élèves. Il doit se renseigner pour
savoir si ses élèves savent ce qui est attendu d’eux, sans quoi la mission ne pourra pas être
accomplie.
Bourguignon (2010) ajoute aussi qu’ « à travers la tâche, on missionne l’apprenant par rapport
à un objectif à atteindre. Il doit comprendre pourquoi il faut apprendre, pour pouvoir apprendre.
L’apprenant devient ainsi responsable de son apprentissage » (p. 19). Le but central de la
tâche est de rendre autonome l’apprenant dans son apprentissage.
Lorsque nous parlons de tâche, il fait préciser que ces tâches sont communicatives. Chaque
tâche communicative aura une fonction bien précise. Il en existe trois types : de réception,
d’interaction et de production. Les deux premiers véhiculent des informations pertinentes qui
sont en lien avec l’objectif à atteindre. Le dernier permet d’évaluer le degré de réussite de la
mission (Bourguignon, 2010). Ces tâches communicatives servent à l’accomplissement de la
tâche et donnent des informations essentielles à l’apprenant. Les enseignants veilleront à en
fournir aux élèves pour leur permettre de résoudre la mission. Cela peut être des textes, des
images ou des résumés. Tout dépendra du désir du professeur.
Puren (2008) ajoute que la mise en œuvre des tâches est variée puisque les tâches sont, par
définition, plurielles. Il dit que l’apprentissage peut se faire en fonction de l’évaluation par tâche,
par scénarios, par projets en simulation ou encore par projets réels. L’approche
communic’actionnelle permet donc à l’enseignant de choisir l’apprentissage qu’il désire en
fonction des besoins des élèves et de ses objectifs. C’est une approche large qui permet de
s’adapter à la classe.
Un exemple concret va être maintenant présenté pour favoriser la compréhension du concept
de tâche. Si le sujet de la tâche est le suivant (Bourguignon, 2010) : « ta classe part en voyage
scolaire à Londres pendant une semaine. Tu es chargé d’organiser la seule journée libre du
séjour » (p.19), alors « tu es chargé de » représente la mission qui est confiée à l’apprenant
et « organiser la journée libre » est l’objectif à atteindre. Ici, l’apprenant sera responsable de
son propre apprentissage, puisqu’il devra organiser par lui-même des activités qu’il pourrait
faire durant cette journée de libre. L’enseignant pourra cependant fournir de la documentation
sur le sujet, ce qui permettra à l’apprenant d’avoir un support théorique. Il acquerra ainsi des
connaissances sur le sujet et proposera, à la fin, à son enseignant, des idées de visite.
Bourguignon (2010) explique aussi la différence entre son approche et celle communicative
présente dans les années 1980 (Puren, 1988). Elle précise que l’unité d’action représente la
séquence dans laquelle va se dérouler la mission. C’est un cadre d’apprentissage qui met
l’apprenant en action autour d’une tâche qui se caractérise par une mission, qui est confiée à
l’apprenant pendant toute l’unité d’action et qui est en lien avec un objectif à atteindre. Cette
unité d’action vise aussi à donner du sens à l’apprentissage (Bourguignon, 2010). De plus, la
mission doit toujours être accompagnée de contraintes qui vont obliger l’apprenant à faire des
choix entre les connaissances qu’il possède déjà ou celles auxquelles il est confronté. Ainsi,
l’intention de la mission n’échappera pas à l’apprenant qui aura réussi à gérer les contraintes
liées à l’environnement. Ce sont ces contraintes qui permettent de passer d’une approche
communicative à une approche communic’actionnelle.
Un exemple va être donné, ce qui permettra de mieux comprendre cette évolution. La tâche
est la suivante (Bourguignon, 2010) :
en organisant ton circuit à New-York, tu devras garder à l’esprit qu’il s’agit d’un circuit
de trois jours pour des adolescents qui n’ont pas beaucoup d’argent de poche. Après
avoir étudié les documents que je te donne, tu me feras une proposition de circuit. Il
s’agit bien d’une tâche au sens actionnel puisque le verbe utilisé est un verbe d’action.
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
L’objectif est lui aussi actionnel puisque le but est que l’apprenant réussisse la tâche.
Pour y arriver, il faut que le circuit proposé convienne aux adolescents, qui ne passent
que 3 jours à New-York et qui n’ont pas beaucoup d’argent (p. 36)
Cet exemple montre que l’approche communic’actionnelle vise à la fois à mettre en action
l’apprenant (trouver un circuit cohérent) et à le faire communiquer (faire une proposition de
circuit). De plus, même si l’objectif est en premier lieu non langagier (réussir), il se cache
toujours derrière un objectif communicatif. C’est à travers la production écrite ou orale que l’on
pourra se rendre compte si l’objectif a été atteint ou non (Bourguignon, 2010). Ce second
objectif est en réalité le plus important dans cette approche. Cet aspect peut être relié au
plurilinguisme puisque ce dernier veut, tout comme cette approche, développer le répertoire
langagier des élèves grâce à la réalisation de diverses tâches. Ils ont donc un objectif commun
qui les unit. La mission en elle-même ne permet pas à l’apprenant de développer son répertoire
langagier, ce sont les actions qu’il devra mettre en place et les stratégies et les compétences
qu’il devra employées qui lui permettront de communiquer et de progresser.
Un autre point important à relever est que l’apprentissage se fait d’abord par une réflexion sur
la tâche et non pas sur un texte. En effet, l’apprenant doit avant de commencer la tâche se
poser de nombreuses questions pour comprendre ce qu’on attend de lui. C’est ce que l’on
nomme l’intention. Pour cela il faut lui fournir toutes les informations nécessaires. Dans cette
approche, le texte est au service de la tâche. Le texte n’est pas au cœur de l’apprentissage et
la tâche ne s’organise pas autour du texte. C’est ce qui change de l’approche communicative
et actionnelle. Le thème quant à lui n’est pas l’objet central puisqu’il sert de toile de fond à la
tâche. Il s’agit à présent de découvrir un thème à travers la réalisation d’une tâche
(Bourguignon, 2010).
La tâche est donc en résumé toute activité qui met en action l’apprenant et qui lui permet de
réfléchir sur l’objectif à atteindre et d’exploiter ses stratégies et ses compétences pour réussir
la mission. La tâche implique, par conséquent, une complexité au niveau cognitif qui requiert
la mise en œuvre de stratégies pour agir efficacement.
3.2.2.3 Stratégies
La perspective communic’actionnelle, qui se base sur l’approche actionnelle du CECR,
possède un lien étroit avec la stratégie. En effet, comme le relève Bourguignon (2010), « c’est
en entrant dans l’apprentissage par la stratégie que l’on bascule d’une approche
communicative à une logique actionnelle » (p. 20). Nous pouvons donc dire que c’est la
stratégie que l’élève mettra en place pour résoudre la tâche et ainsi accomplir la mission qui
lui permettra d’être en action dans son apprentissage.
Morin (1990, cité par Bourguignon, 2010) définit d’ailleurs la stratégie ainsi : « l’action est
stratégie. La stratégie est indispensable pour une bonne action. Elle suppose l’aptitude du
sujet à utiliser de façon inventive et organisatrice pour son action les déterminismes et les
aléas extérieurs. La stratégie prépare à affronter du nouveau » (p. 21). La stratégie est action
et inversement. Elles sont liées et utiles l’une à l’autre. L’apprenant doit être capable d’inventer
et d’organiser sa stratégie en fonction des événements extérieurs s’il veut que son action soit
la plus efficace possible.
La stratégie, tout comme la tâche et l’action, comporte diverses caractéristiques. La première
est qu’elle se construit et se développe au fur et à mesure. Elle ne se prépare pas à l’avance.
Raison pour laquelle, il faut que les apprenants soient confrontés à des actions sociales qui
leur permettent de construire leurs stratégies. L’essentiel est que la tâche oblige l’apprenant à
faire des choix et à se préparer aux aléas extérieurs comme expliqué précédemment. Ces
contraintes sont essentielles pour éviter le décalage entre les intentions de l’acteur et la
réussite de l’action. Les apprenants sont donc vus comme des apprenants-usagers de la
langue (Bourguignon, 2010).
Plusieurs auteurs ont traité de ce concept et ont essayé de décrire les principales stratégies
ainsi que leurs caractéristiques. Le CECR (Conseil de l’Europe, 2005) met en avant les
19
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
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car les stratégies sont difficilement observables. Elles sont toutefois importantes dans
l’approche communic’actionnelle, puisque les tâches prévues incitent les élèves à employer
de nombreuses stratégies évoquées plus haut pour réussir la mission imposée.
Toutefois, il n’y a pas que les stratégies qui sont favorisées par l’approche
communic’actionnelle. Les apprenants doivent aussi mettre en pratique leurs compétences
langagières et non-langagières pour résoudre la tâche.
3.2.2.4 Compétences
Bourguignon (2010) explique que « l’objectif du CECR est que l’apprentissage ne se fasse
plus dans une approche par accumulation de connaissances mais dans une approche par
compétence » (p. 22). La perspective communic’actionnelle permet donc aux apprenants de
développer des compétences grâce aux actions qu’ils accompliront et aux stratégies qu’ils
utiliseront pour résoudre la tâche. Les tâches qu’ils réaliseront seront de plus en plus
complexes (Bourguignon, 2010).
Bourguignon (2010) affirme que : « la compétence est liée au degré d’autonomie dans l’action.
La compétence en langue dépend donc de l’aptitude à utiliser la langue d’une manière plus ou
moins autonome » (p. 22). L’autonomie est à nouveau essentielle. Elle permet à l’apprenant
de développer ses compétences en langue à travers des actions communicatives.
L’enseignant veillera à amener ses élèves vers cette autonomie, ce qui permettra aux
apprenants de développer pleinement leurs compétences.
Cependant, il ne faut pas confondre apprenant autonome et utilisateur autonome de la langue.
Bourguignon (2010) explique que :
l’apprenant autonome est celui qui utilise des stratégies d’apprentissage pour
apprendre seul. L’utilisateur autonome de la langue, c’est celui qui, quelle que soit la
situation, est capable de mobiliser ses connaissances et ses capacités pour atteindre
un but fixé sans que l’on ait besoin de lui dire ce qu’il faut utiliser (p. 23)
Cette précision permet de mettre en avant l’une des finalités de l’approche
communic’actionnelle, à savoir le fait que l’enseignant amène son apprenant à devenir
utilisateur autonome de la langue. Ce dernier pourra ainsi se débrouiller dans toutes les
situations de communication. Cet aspect est aussi mis en avant dans le plurilinguisme puisque
le but de ce dernier est de permettre à l’apprenant-usager de communiquer tout seul dans
n’importe quelle situation. C’est donc un aspect commun à ces deux notions.
Un autre point essentiel est que la compétence présente dans l’approche
communic’actionnelle n’est pas la même que celle de communication que l’on nomme
« skills », à savoir la compréhension de l’écrit, la compréhension de l’oral, la production écrite
et la production orale (Bourguignon, 2010). Ces quatre compétences sont inscrites dans les
visées prioritaires du PER dans le domaine des langues (CIIP, 2010)6. Il est écrit que l’élève
devra « maîtriser la lecture et l'écriture et développer la capacité de comprendre et de
s'exprimer à l'oral et à l'écrit en français ». Cette visée montre bien que l’apprentissage des
langues doit amener l’élève à la maîtrise tant de l’oral que de l’écrit. Cependant, la compétence
de l’approche communic’actionnelle ne signifie pas la même chose. Elle est en lien avec la
capacité à employer une langue de manière autonome. L’autonomie est la clé de la réussite.
Ceci ne veut pas dire que les compétences orales et écrites ne doivent pas être sues, mais
l’approche communic’actionnelle vise l’autonomie de l’apprenant à travers l’action. Une fois
cette autonomie acquise, l’apprenant pourra développer ses compétences à l’écrit et à l’oral
(Bourguignon, 2010). En effet, « l’approche par compétence n’exclut ni les connaissances ni
les capacités du champ de l’apprentissage. Elle propose une situation qui vise à rendre
l’apprenant autonome en tant qu’utilisateur de la langue » (Bourguignon, 2010, p. 24).
6
http://www.plandetudes.ch/web/guest/l/cg/ (PER, langues, intentions)
21
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Une précision doit cependant être ajoutée. Les compétences concernent à la fois les
compétences générales (savoir, savoir-faire et savoir-être) et les compétences
communicatives langagières (compétences lexicales, grammaticales, sémantiques,
phonologiques, orthographiques) (Conseil de l’Europe, 2005). Les compétences générales
comprennent les savoirs (culture générale, compréhension des relations, etc.), les savoir-faire
(aptitudes sociales, aptitudes de la vie quotidienne, etc.) et les savoir-être (attitude, motivation,
valeurs, croyances, etc.). La tâche n’est pas, par définition, uniquement langagière. Par
conséquent, les compétences générales permettent aux élèves de résoudre les parties de la
tâche qui ne sont pas langagières, alors que celles communicatives offrent la possibilité aux
apprenants de mettre en pratique leurs connaissances linguistiques et de montrer ainsi leur
niveau de maîtrise de la langue employée (Conseil de l’Europe, 2005).
Les quatre concepts-clés présents dans l’approche communic’actionnelle ont été expliqués
dans le but de mieux comprendre leurs implications dans l’apprentissage des élèves et leurs
bénéfices sur le développement des connaissances de ces derniers. Toutefois, le rôle de
l’enseignant dans la conception et la mise en place de cette méthode ne doit pas être oublié.
3.2.2.5 Rôle de l’enseignant et théories de l’apprentissage
Le maître a une place importante dans cette approche. Il devra élaborer un objectif langagier
à atteindre, choisir un thème, trouver des documents permettant aux élèves de récolter des
informations et réaliser des analyses à priori pour repérer les difficultés de compréhension et
trouver des solutions. Les activités langagières proposées doivent permettre aux élèves
d’exploiter leurs connaissances et d’en apprendre de nouvelles. Pendant la réalisation de la
mission, l’enseignant est là pour guider les élèves, mais ne les aide pas, car ces derniers
doivent se responsabiliser et découvrir par eux-mêmes quels sont leurs besoins (c’est-à-dire
faire le tri entre ce qu’ils savent déjà et ce qu’ils ont encore besoin d’apprendre) (Bagnoli et al,
2010).
Cette approche peut être mise en lien avec les théories de l’apprentissage présentes dans le
domaine de la pédagogie dans le but de mieux comprendre comment mettre en place cette
méthode d’enseignement au sein d’une classe (Bourguignon, 2006, cité par Bagnoli et al.,
2010). Voici les trois théories de l’apprentissage qui peuvent être employées avec l’approche
communic’actionnelle :
La théorie de la conception : l’apprenant doit se représenter la tâche à accomplir pour
comprendre ce qu’il faut apprendre
Le cognitivisme : il doit relier ses connaissances à ses besoins (ce qu’il sait et ce qu’il
doit encore apprendre) afin de mobiliser les bonnes ressources pour résoudre la
mission. L’apprenant doit se connaître s’il veut progresser dans la mission. Pour cela
il faut prendre conscience de ses capacités et de ses lacunes
Le constructivisme : il construit des savoirs, savoir-faire et savoir-être nouveaux en
accomplissant la tâche et en tenant compte des contraintes et du contexte. Il est
primordial que l’apprenant soit amené vers l’autonomie. Il doit pouvoir se prendre en
charge seul pour réussir à atteindre l’objectif demandé (p. 8)
Ces théories montrent que l’approche communic’actionnelle permet à l’apprenant de
comprendre pourquoi il apprend, de mieux se connaître (capacités) et de devenir autonome
tout en s’enrichissant personnellement. C’est là toute la richesse de cette méthode.
Le plurilinguisme et l’approche communic’actionnelle ont tous les deux été décrits séparément,
ce qui a permis de mettre en exergue leurs particularités et leurs concepts-clés. Toutefois, un
rapprochement entre ces deux notions doit être réalisé, dans le but de mieux comprendre leurs
similitudes et leurs influences l’une sur l’autre.
22
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
7
http://www.plandetudes.ch/web/guest/l/cg/ (PER, langue, intention, remarques spécifiques,
apprendre à communiquer et communiquer)
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
communication, car il importe avant tout que l'élève prenne confiance dans ses
capacités à communiquer dans une langue étrangère. Les élèves apprennent à parler
d'eux-mêmes et de leur environnement proche. Ils développent une attitude positive
par rapport aux langues et apprennent à évaluer leurs compétences de manière
positive
L’approche communic’actionnelle peut donc, par conséquent, s’intégrer parfaitement dans la
didactique du plurilinguisme, puisqu’elle met aussi en avant les compétences de
communication et de compréhension. En effet, l’apprenant doit comprendre avant d’agir en
employant des stratégies efficaces et communiquer ensuite le résultat à l’aide de compétences
langagières adaptées. Ce serait donc un atout pour la didactique du plurilinguisme d’avoir dans
sa mise en place un outil comme l’approche communic’actionnelle. Reste maintenant à
évaluer si cette approche est autant efficace pour favoriser le plurilinguisme en classe que ce
que la théorie le dit.
4. Questionnement
Les informations recueillies précédemment nous ont permis de poser un premier regard sur la
didactique du plurilinguisme et l’approche communic’actionnelle. Nous avons pu nous rendre
compte que le plurilinguisme est actuellement très présent dans les classes et que les
enseignants doivent faire face aux besoins de ces élèves, qui savent à présent déjà une ou
plusieurs langues avant leur scolarisation. C’est une réalité avec laquelle les enseignants
doivent travailler au quotidien. Les nouveaux moyens d’enseignement tels qu’EOLE, MORE
ou der grüne Max tentent de renverser la balance et de tourner l’enseignement des langues
vers un enseignement plus plurilingue. La question principale que nous nous posons face à
ce constat est la suivante : l’approche communic’actionnelle favorise-t-elle le plurilinguisme en
classe ?
Trois sous-questions de recherche ont été retenues pour tenter d’y répondre et des
hypothèses ont été émises. Ces dernières seront confirmées ou infirmées lors de la mise en
place de notre séquence sur le terrain, des entretiens d’explicitations et de l’analyse des
résultats.
Sous-question 1 : La tâche communic’actionnelle permet-elle de mettre plus facilement les
élèves en action qu’une tâche classique ?
Hypothèses
1. Les élèves ont une mission à remplir et doivent, par conséquent, employer leurs
ressources pour réussir (stratégies et compétences).
2. Les élèves ne sont pas du tout touchés par la mission qui leur a été attribuée et ils ne
s’impliquent donc pas davantage dans la tâche demandée.
3. Les élèves ne sont pas habitués à ce genre de tâche et cela les bloque dans leur
apprentissage. Ils sont perdus et ne savent pas quoi faire devant l’ampleur du travail
à accomplir seul.
Sous-question 2 : La tâche communic’actionnelle favorise-t-elle d’avantage l’utilisation des
stratégies cognitives et métacognitives chez les élèves qu’une tâche classique ?
Les stratégies affectives n’ont pas été prises en compte dans notre mémoire, car ces dernières
impliquent des indicateurs tels que la gestion des émotions ou la concentration, qui ne nous
renseignent pas directement sur la gestion de la tâche communic’actionnelle par les élèves.
Raison pour laquelle, nous avons décidé d’axer notre recherche sur les stratégies cognitives
et métacognitives pour vérifier si les élèves emploient d’avantage leurs stratégies pour
résoudre la tâche lorsque cette dernière les met en action.
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Hypothèses
1. Les élèves n’emploient pas d’autres stratégies que celles employées dans une tâche
classique, car elles leur suffisent pour résoudre la tâche.
2. Les élèves emploient les mêmes stratégies, car ils n’ont pas l’habitude d’en employer
d’autres et manquent donc d’expérience et d’entraînement.
3. Les élèves développent et emploient de nouvelles stratégies grâce au travail qui leur
est demandé de réaliser lors de la résolution de la tâche communic’actionnelle.
Sous-question 3 : L’apprentissage des langues change-t-il pour les élèves entre une tâche
communic’actionnelle et une production « standard » ?
Hypothèses
1. La tâche communic’actionnelle permet aux élèves d’être plus autonome qu’une
production « standard » étant donné qu’ils doivent résoudre par eux-mêmes les
différentes tâches demandées.
2. La tâche communic’actionnelle permet aux élèves d’apprendre de nouveaux savoirs
(vocabulaire, grammaire, etc.), alors que la production « standard » permet la révision
des connaissances.
3. La tâche communic’actionnelle permet de créer plus de liens entre les domaines que
la production « standard ».
Pour réussir à répondre à ces questions et vérifier nos hypothèses, un plan d’action avec un
dispositif et des méthodes va être mis en place et expliqué scientifiquement.
5. Dispositif et méthodes
Notre travail de recherche concerne la thématique de l’approche communic’actionnelle en
classe en lien avec la didactique du plurilinguisme. Il tente de mieux comprendre ces deux
concepts et de voir dans quelle mesure cette approche peut favoriser le plurilinguisme en
classe. Nous avons élaboré notre dispositif de recherche sur les bases de notre problématique
et notre cadre conceptuel, qui ont été écrits grâce aux ouvrages scientifiques traitant de ce
sujet. Ce chapitre « dispositif et méthode » présente les analyses préalables nécessaires à
l’élaboration du dispositif, le dispositif retenu et ses composantes (échantillon, contenu, moyen
d’enseignement, matériel et déroulement de l’intervention) et les méthodes choisies pour
recueillir et analyser les données.
5.1 Dispositif
5.1.1 Conditions-cadre /échantillon
Pour réussir à répondre à notre question principale de recherche et nos sous-questions, nous
avons choisi une classe de 7H composée de treize élèves, dont sept garçons et six filles. Cette
dernière se situe en ville dans un quartier à fort brassage culturelle. Une autorisation auprès
de la commission scolaire a été demandée et acceptée, ce qui nous a permis de commencer
notre travail de mémoire en toute légalité. Nous avons aussi informé les parents de notre
venue pour qu’ils soient au courant. Nous avons décidé de travailler avec cette classe pour
deux raisons. La première est qu’elle est un exemple typique de classe plurilingue dans
laquelle plusieurs nationalités sont présentes (suisse, française, portugaise, congolaise,
italienne). Les élèves savent donc parler, en plus de l’allemand et de l’anglais appris à l’école,
l’italien, l’ingala, ou encore le portugais. La seconde raison est que les élèves de 7H
commencent cette année l’anglais et qu’ils apprennent l’allemand depuis la 5H. Ils connaissent
donc déjà du vocabulaire et de la grammaire en allemand, ce qui leur sera utile pour résoudre
les tâches demandées en allemand. Toutefois, cette classe a un niveau assez faible dans
cette branche, comme nous l’a expliqué leur enseignant titulaire. Nous avions donc un
contexte propice pour vérifier si l’approche communic’actionnelle permettait réellement à ces
élèves d’employer leurs connaissances langagières pour résoudre plus efficacement la
mission donnée.
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Toutes ces informations ont été récoltées avant la mise en place du dispositif. Nous avons été
une matinée dans cette classe pour présenter notre projet et pour réaliser une analyse des
conditions (cf. Annexe I). Nous avons fait remplir aux élèves une fiche de connaissance (cf.
Annexe II), dans le but de mieux les connaître et de récolter des informations précieuses pour
la suite de notre recherche. Nous avons ainsi pu nous rendre compte que les élèves parlent
de nombreuses autres langues et que, même s’ils n’aiment pas l’allemand, ils pensent avoir
un niveau « moyen » ou « bon » dans cette langue. Cette indication nous sera utile lorsque
nous ferons l’entretien avec les apprenants pour voir si leur discours est cohérent par rapport
à leur autoévaluation.
5.1.2 Contenu, moyens d’enseignement, matériel et déroulement de
l’intervention
Notre cadre conceptuel a mis en avant deux notions essentielles, à savoir le plurilinguisme et
l’approche communic’actionnelle. Ces dernières ont été prises en compte dans la réalisation
de notre dispositif. Deux séquences ont été créées dans le but de répondre à nos différentes
questions.
La première séquence se référait à l’enseignement traditionnel de l’allemand, à savoir
l’utilisation du moyen d’enseignement Tambourin. Nous nous sommes insérée dans le
programme officiel et nous avons continué le cours d’allemand là où l’enseignant s’était arrêté
avant notre venue (chapitre 3 sur l’école). Une analyse conceptuelle et une analyse didactique
(cf. Annexe III) ont été réalisées avant la mise en place de la tâche pour connaître les savoirs
académiques présents dans le chapitre 3 et pour mettre en évidence d’éventuelles difficultés
que les élèves pouvaient rencontrer. Ainsi, nous avons pu mettre à jour nos connaissances et
trouver des moyens efficaces pour réguler certaines difficultés. Une analyse des stratégies (cf.
Annexe IV) a aussi été réalisée dans le but d’émettre des hypothèses sur les éventuelles
stratégies que les élèves pouvaient employer lors de la réalisation de cette tâche. Pour finir,
un tableau des critères de réussite de la tâche (cf. Annexe V) a été créé pour pouvoir évaluer
les productions écrites des élèves et savoir lesquels ont atteint l’objectif. La fiche de la
production « standard » (cf. Annexe VI) et une grille d’autoévaluation des critères (cf. Annexe
VII) ont été données aux élèves, afin qu’ils résolvent la tâche et évaluent leur travail en vérifiant
que tous les critères aient été atteints. Ils étaient ainsi responsabilisés dans leur apprentissage.
Un bilan de la tâche a aussi été demandé aux élèves. Nous avons ensuite réemployé ces
documents dans notre analyse pour comparer les résultats obtenus avec ceux de la tâche
communic’actionnelle. Cette première tâche nous a servi de base pour notre recherche
puisqu’elle nous a fourni les informations nécessaires pour comprendre comment l’élève met
en pratique ses connaissances et agit dans une production « standard ». Nous avons ainsi pu
évaluer les différences et les similitudes avec la tâche communic’actionnelle grâce aux
informations que nous avons récoltées sur le terrain, en axant notre analyse plus précisément
sur les stratégies employées et la mise en action des élèves.
Dans un premier temps, nous ne voulions pas laisser aux élèves la possibilité d’employer les
ouvrages de référence (Tambourin 2 et le cahier vert avec les règles de grammaire
importantes), car nous avions conçu notre dispositif comme une évaluation sommative arrivant
en fin de séquence. En effet, les élèves arrivaient au bout du chapitre 3 et l’avaient travaillé
durant un mois. Nous pensions donc que les apprenants avaient les compétences pour y
arriver. Toutefois, l’enseignant titulaire nous a mise en garde en nous expliquant que ses
élèves avaient beaucoup de peine et qu’une aide serait la bienvenue, si nous voulions avoir
un résultat. Nous avons donc modifié cet aspect dans notre planification (cf. Annexe VIII) pour
répondre aux besoins des élèves, car un mémoire de recherche terrain comme le nôtre se doit
de s’adapter aux conditions de la classe dans lequel il s’insère. Le temps imparti pour cette
tâche était de 45 minutes. Toutefois, un supplément de 15 minutes a été laissé aux élèves
plus lents pour qu’ils puissent terminer leur production écrite.
La seconde séquence a porté sur l’approche communic’actionnelle. Nous avons créé une
tâche communic’actionnelle (cf. Annexe IX) en tenant compte des aspects théoriques présents
26
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
dans notre cadre conceptuel. Le but était de mettre en action les élèves pour que ces derniers
résolvent la mission à l’aide de leurs stratégies. Une analyse conceptuelle et une analyse
didactique ont été réalisées pour cette tâche (cf. Annexe X) dans le but de mettre en évidence
les concepts en jeu et les éventuelles difficultés que les élèves pouvaient rencontrer. Une
analyse des stratégies (cf. Annexe XI) a également été faite pour pouvoir établir une
comparaison avec les stratégies employées lors de la première phase. Pour cette tâche, des
documents de références ont été créés pour que les élèves aient en leur possession des outils
leur permettant de chercher les informations utiles à la résolution de la tâche. Un fichier
comprenant différents documents avec les sports, les lieux et les prix a été fourni à tous les
apprenants (cf. Annexe XII). Ces derniers avaient aussi la possibilité de rechercher les
renseignements dont ils avaient besoin dans des livres (cf. Annexe XIII) ou sur internet (cf.
Annexe XIV). Nous avons mis volontairement autant de matériel à disposition pour laisser le
choix aux élèves et pour les inciter à se mettre en action par eux-mêmes. En effet, dans
l’approche communic’actionnelle tout comme dans la didactique du plurilinguisme, c’est aux
élèves d’être apprenant-usager de leurs connaissances et d’être, par conséquent, au centre
de leur apprentissage.
Pour cette tâche, deux cours de 60 minutes ont été prévus pour que les élèves aient le temps
de chercher les informations, de les organiser et d’écrire leur texte (cf. Annexe XV). Les élèves
pouvaient s’aider de leur cahier vert et de Tambourin si cela leur était utile. Comme pour la
première tâche, une grille d’autoévaluation avec les critères (cf. Annexe XVI) a été créée pour
que les élèves puissent contrôler leur travail et vérifier qu’ils aient répondu à tous les critères.
C’était un travail de responsabilisation, qui a permis à l’élève de devenir petit à petit plus
autonome dans son apprentissage. Nous répondions aux questions des élèves uniquement si
ces derniers étaient bloqués dans leur tâche. Nous avions alors un rôle de guide permettant à
l’apprenant d’être redirigé dans la bonne direction.
Pour terminer, un entretien d’explicitation (Vermersch, 2006) a été réalisé avec six élèves dont
le travail était significatif pour notre recherche (cf. Annexe XVII et XVIII). Une autorisation
auprès des parents pour l’enregistrement vocal de leur enfant a été demandée. Ils ont tous
accepté. Cet entretien nous a été utile pour notre recherche, car sa spécificité est de viser la
verbalisation de l’action et il aide l’élève à formuler dans son propre langage le contenu, la
structure de ses actions et sa pensée privée. Cet aspect était essentielle pour notre recherche
étant donné que nous souhaitions évaluer les bénéfices de l’approche communic’actionnelle
sur le plurilinguisme des élèves. Nous avons ainsi pu voir s’il y a une différence au niveau de
l’apprentissage des langues entre l’approche « traditionnelle » et l’approche
communic’actionnelle en faisant des inférences sur les possibles stratégies employées par les
élèves interrogés. Cet entretien a été autant bénéfique pour nous que pour l’élève. En effet,
ce dernier a pu prendre conscience qu’il y a une démarche derrière son travail (il n’a pas fait
que réfléchir) et qu’il peut la partager grâce à la parole. Nous avons, toutefois, dû respecter
quelques principes de base lors de cet entretien pour qu’il soit le plus efficace possible. Tout
d’abord, il faut éviter les questions avec « pourquoi » pour ne pas induire les élèves et
privilégier celles avec « comment » pour que l’élève décrive ce qu’il a fait. Puis, il faut respecter
les 4 phases de l’entretien, à savoir « initialiser » (orienter l’activité et instaurer la
communication), « focaliser » (définir l’objet d’échange en commençant par le début de
l’action), « élucider » (mettre à jour le déroulement de l’action) et « réguler l’échange »
(ramener l’élève à la discussion lorsque celui-ci s’en écarte). Si ces phases ne sont pas
respectées, alors l’entretien sera de moins bonne qualité. Nous avons pris un échantillon réduit
pour cet entretien pour ne pas nous disperser dans notre travail. Notre but premier était de
comprendre comment ces élèves avaient fait d’un point de vue cognitif pour résoudre les deux
tâches demandées et comment ils avaient agi pour y arriver. Raison pour laquelle, nous avons
dû prendre en compte leur démarche en les questionnant sur leurs actions (Vermersch, 2006).
En conclusion, notre intervention dans cette classe s’est déroulée en plusieurs temps et nous
a permis de mettre en place deux types de séquences différentes dans le but d’évaluer si
27
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
5.2 Méthodes
La mise en place de ce dispositif a été réalisable grâce à la méthode de l’expérimentation,
aussi appelée recherche-action. Ceci signifie que nous sommes allée sur le terrain pour mettre
en place nos deux séquences et récolter les données concernant les stratégies et la mise en
action dont nous avions besoin pour répondre à notre question principale de recherche et à
nos sous-questions. Nous avons été, par conséquent, actrice de notre recherche.
Dolbec (2003, cité par Pelt & Poncelet, 2011) définit cette méthode comme : « un système
d’activités humaines qui vise à faire émerger un processus collaboratif dans le but de produire
un changement dans le monde réel » (p. 503). L’aspect central de cette méthode est la mise
en place d’un processus en collaboration avec autrui qui permet d’apporter des modifications
dans le monde réel.
Cependant, Pelt et Poncelet (2011) apportent des éléments supplémentaires à la définition de
Dolbec. Pour eux, « une recherche-action se doit d'être co-construite. Elle demande de faire
participer les acteurs sociaux à un processus, dans un but de production de connaissances
théoriques et pratiques, de diagnostic de la situation, de propositions d’actions et de leur
réalisation » (p. 503). La mise en place d’une telle méthode demande la participation de tous
les acteurs sociaux pour pouvoir diagnostiquer une situation et réaliser des actions. La
connaissance, quant à elle, possède une place centrale dans cette recherche-action. Elle est
à la fois objet d’étude et moteur d’action (Pelt & Poncelet, 2011). Dans notre cas, les élèves
ont été mis directement au cœur de notre projet étant donné qu’ils ont dû se servir de leurs
connaissances tant langagières que non-langagières pour réussir à résoudre la mission qui
leur a été imposée. C’est leur travail qui nous a permis de répondre à notre question principale
de recherche et à nos sous-questions. De plus, les élèves ont été considérés, dans le cadre
de notre mémoire, comme des acteurs sociaux ayant un rôle à jouer dans notre société tant
du point de vue de la didactique du plurilinguisme que de l’approche communic’actionnelle. En
effet, ils ont employé, dans les deux séquences, leurs connaissances pour agir dans une
situation donnée. Les apprenants doivent aussi comprendre l’objectif de la tâche
communic’actionnelle pour pouvoir ensuite agir en conséquence et résoudre la mission
(Bourguignon, 2010).
En plus de tous ces apports, cette méthode se caractérise, selon Van der Maren (2003, cité
par Pelt et Poncelet (2011), par plusieurs aspects :
• Pragmatique : elle vise la résolution de problème de dysfonctionnement
• Ontogénique : elle permet à ses protagonistes un développement personnel et un
perfectionnement grâce à une réflexion sur l’action
• Politique : elle a pour but le changement des pratiques individuelles et
institutionnelles
• Nomothétique : elle ambitionne une production de savoir par un travail de méta-
recherche (p. 503)
Dans notre cas, nous pouvons affirmer que notre mémoire d’expérimentation était de type
ontogénique, puisque les élèves se sont développés personnellement en mettant en pratique
leurs connaissances et en apprenant de nouvelles. Ils ont aussi fait une réflexion sur leurs
actions grâce à l’entretien d’explicitation (Vermersch, 2006) que nous avons réalisé avec eux.
Toutefois, cette recherche a aussi été bénéfique pour nous puisque nous avons pu répondre
à nos différentes questions et amener un élément nouveau à notre connaissance sur la
didactique du plurilinguisme et l’approche communic’actionnelle.
Même si la recherche-action était la méthode centrale de notre travail, la méthode de l’analyse
de contenu a aussi être employée pour tenter d’analyser les données récoltées d’une manière
qualitative. Van Campenhoudt et Quivy (2011) précisent que « l’analyse de contenu porte sur
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
des messages aussi variés que des œuvres littéraires, des articles de journaux, des
documents officiels, des programmes audiovisuels, des déclarations politiques, des rapports
de réunion ou des comptes rendus d’entretiens semi-directifs » (p. 206). Dans le cas de notre
mémoire terrain, nous nous sommes basée sur les travaux des élèves et sur l’entretien
d’explicitation (Vermersch, 2006) mené avec les élèves. Ils (2011) expliquent aussi que « le
choix des termes utilisés par le locuteur, leur fréquence et leur mode d’agencement, la
construction du discours et son développement constituent des sources d’information à partir
desquelles le chercheur tente de construire des connaissances » (p. 206). Nous avons essayé
d’analyser le discours des six élèves interrogés en relevant les redondances présentes ainsi
que les similitudes et les différences dans le but de répondre à nos différentes questions de
recherche. Le discours des élèves nous a donc permis de mettre en lumière les implicites
présents, notamment en ce qui concerne les stratégies, et de repérer les informations
redondantes utiles pour notre recherche. Nous avons ensuite mis ces informations dans un
tableau pour pouvoir établir des comparaisons entre les deux tâches. Nous nous sommes
basée sur l’observatoire créé par Constant (2014) pour analyser les erreurs typiques faites en
orthographe pour analyser nos propres données. Nous avons mis des indicateurs précis en
lien avec nos différentes questions de recherche et nous avons inséré les phrases des élèves
récoltées lors de l’entretien d’explicitation pour justifier les résultats.
29
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Partie empirique :
6. Intervention, données et analyses
Cette partie de notre mémoire intitulé « l’intervention, les données et leurs analyses » met en
avant, dans un premier temps, les événements importants de notre intervention dans la classe
de 7H dans le but de mieux comprendre le dispositif créé et son implication sur l’apprentissage
des élèves. Dans un deuxième temps, les données seront analysées, afin de mettre en
évidence les éléments significatifs permettant par la suite de répondre à nos différentes
questions de recherche.
6.1 Intervention
L’intervention dans la classe s’est déroulée sur cinq jours au mois d’octobre. Le premier jour
a été consacré à la prise de contact avec les élèves et la mise en place du cadre de travail et
de confiance mutuelle. Il était important pour nous de connaître les élèves et leurs particularités
(langues parlées, représentations sur l’allemand, etc.) pour pouvoir travailler avec eux de
manière optimale. Ce premier entretien avec les apprenants nous a permis d’introduire notre
dispositif et d’expliquer les raisons de notre venue. Nous pensions qu’il était essentiel que les
élèves comprennent le sens des activités que nous allions leur demander de faire pour qu’ils
puissent apprendre d’avantage et s’investir pleinement dans la résolution de la tâche. Les
élèves ont pu prendre la parole et nous ont posé de nombreuses questions notamment sur
l’entretien d’explicitation que nous allions faire avec eux en fin de séquence. Ils semblaient
tous très intéressés et curieux de découvrir notre enseignement, mais ils étaient déçus que
cela se passe en allemand. En effet, la majorité des apprenants trouve cette langue difficile et
l’apprécie moins que l’anglais.
Notre séquence a débuté le second jour avec la mise en place de la production « standard »
en allemand. Nous avons commencé notre leçon avec un brainstorming. Nous voulions savoir
ce que les élèves avaient retenu de notre première rencontre. A notre grande surprise, les
enfants se sont rappelés des raisons pour lesquelles nous étions là et ils étaient impatients de
commencer. Ils pensaient tous que le travail se ferait par groupe. Ils ont donc été mécontents
lorsqu’ils ont découvert que la tâche était individuelle. Toutefois, ils sont restés attentifs et ont
écouté nos explications. L’objectif de la leçon a été donné et une reformulation de ce dernier
a été demandée aux élèves dans le but de vérifier leur compréhension. La fiche de travail avec
la consigne a été distribuée. Les apprenants ont eu quelques minutes pour lire la consigne et
essayer de la comprendre. Pour ce faire, ils ont dû activer leurs connaissances antérieures
pour reconnaître et saisir la signification des mots appris en cours. Une mise en commun a
été réalisée, ce qui a permis aux élèves de partager leurs connaissances. Grâce à cette
discussion en plénum, la consigne a pu être comprise dans sa globalité. Les apprenants ont
donc tous contribué à cette recherche de sens. Avant qu’ils commencent leur tâche, nous leur
avons donné la grille de critères pour qu’ils puissent s’autoévaluer et contrôler leur travail. En
donnant cette fiche, nous avons responsabilisé les élèves dans leur apprentissage. La majorité
des informations que nous leur avons transmises ont été données en allemand dans le but
d’immerger totalement les apprenants dans la langue. Toutefois, quelques mots en français
ont dû être employés pour que tous les élèves comprennent le but de la tâche. Pour nous, il
était essentiel que tous les enfants partent avec les mêmes chances dans la résolution de
l’activité, surtout que cette classe a un niveau de base assez faible en allemand. Les
apprenants pouvaient s’aider de Tambourin 2 et de leur cahier « vert » de théorie pour
résoudre la tâche. Du temps supplémentaire a été accordé aux élèves plus lents pour leur
permettre de terminer la tâche et de nous montrer leurs compétences en allemand. Durant ce
cours, le type d’enseignement utilisé était l’autonomie. En effet, les élèves ont été mis dans
une situation similaire à celle d’un examen. Nous ne pouvions donc pas les aider à résoudre
la tâche. Ils devaient agir de manière individuelle en s’aidant de leurs connaissances et des
documents de référence mis à leur disposition. Cette tâche est l’exemple typique d’une
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
production standard que les élèves de 7H doivent être capables de réaliser à leur niveau. Elle
nous a servi de référence pour la comparaison avec la tâche communic’actionnelle.
Le troisième et le quatrième jours nous ont permis de mettre en pratique la théorie développée
dans notre mémoire concernant la tâche communic’actionnelle. Au début de la leçon, un
feedback sur les fiches de production « standard » a été donné aux élèves pour que ces
derniers se fassent une idée de leurs compétences et aient notre point de vue sur leur travail.
Toutes les informations, que nous avons transmises aux apprenants, ont été à nouveau
données en allemand. Bourguignon (2010) explique qu’il est plus favorable pour l’élève d’être
immergé totalement dans la langue enseignée, même s’il ne comprend pas tout. L’objectif du
cours a ensuite été transmis aux élèves et une reformulation de ce dernier a été demandée
comme pour la première tâche, car nous pensons que cette phase est essentielle pour
l’apprentissage des élèves, puisqu’elle leur donne le sens de l’activité et son but. Bourguignon
(2010) explique qu’il est essentiel que l’enseignant vérifie que tous ses élèves aient compris
la mission avant de les mettre en action. Une fois cet aspect compris par tous, la fiche de
consigne, la grille d’autoévaluation ainsi que le fichier avec tous les documents de référence
utile à la résolution de la mission ont été fournis aux élèves. Quelques minutes ont été laissées
aux apprenants pour qu’ils puissent analyser la consigne, repérer les mots familiers et tenter
de comprendre leur mission. Une mise en commun a été réalisée pour permettre aux élèves
de partager leurs connaissances et trouver les uns avec les autres la signification de la
consigne. Nous ne pouvions pas laisser les élèves entrer dans la tâche si ces derniers
n’avaient pas compris le but de la mission. Cette discussion en plénum a permis à chaque
apprenant de comprendre ce qu’il devait faire. Les élèves ont posé encore quelques questions
sur la mission, notamment sur certains mots qu’ils ne comprenaient pas. Les élèves se sont
entraidés les uns les autres et ont donné les réponses. Nous avons uniquement aidé les élèves
lorsque ces derniers étaient bloqués et ne comprenaient pas une phrase entière. Les éléments
essentiels présents dans la consigne ont été notés au tableau et servaient de mémo aux
élèves en cas d’oubli. Une présentation des documents de référence (fichier, site internet et
livres) a été réalisée pour familiariser les élèves avec ces derniers. Ainsi, ils savaient où aller
chercher les informations dont ils avaient besoin. A partir de ce moment-là, les élèves ont été
laissés en totale autonomie. Aucune aide ne leur a été fournie de notre part. En effet,
l’approche communic’actionnelle (Bourguignon, 2010) met l’apprenant dans une situation
d’apprentissage dans laquelle il doit agir seul en s’aidant uniquement de ses compétences
langagières et non-langagières. Ce sont les différentes tâches successives qu’il va devoir
résoudre qui vont lui permettre petit à petit de construire une réponse adéquate à la mission.
Notre travail d’enseignant s’est fait principalement en amont (préparation des tâches, des
documents de références, planification, mission à trouver, etc.). Deux cours de 60 minutes ont
été nécessaires pour cette partie de notre dispositif, car c’est un travail nouveau pour les
élèves et ces derniers posaient énormément de questions d’ordre formel (Est-ce que je peux
faire comme cela ? Que dois-je faire ensuite ?). Nous avons donc dû guider quelques fois les
élèves dans leurs actions et les rassurer pour que ces derniers puissent mener à bien leur
mission. Les élèves étaient hésitants et n’osaient pas prendre par eux-mêmes des décisions.
Ils cherchaient sans cesse à obtenir notre approbation, ce qui ne va pas dans le sens de
l’approche communic’actionnelle. Cette tâche nous a permis de vérifier les aspects théoriques
amenés dans le cadre conceptuel par rapport à la pratique et de mettre en évidence les
similitudes et les différences avec la tâche de production « standard ».
Pour terminer, le cinquième jour a été préparé de manière plus spéciale puisqu’il concernait
l’entretien d’explicitation (Vermersch, 2006). Avant de pouvoir interroger les élèves sur leurs
actions, une analyse de toutes les fiches des apprenants a dû être réalisée dans le but de
sélectionner les enfants que nous allions interroger. Les travaux les plus significatifs pour notre
mémoire de recherche terrain ont été sélectionnés. Le choix s’est fait en fonction des résultats
visibles sur les fiches des élèves et les différences significatives de niveau entre la première
et la deuxième tâche. Six enfants se sont démarqués par rapport aux autres et ont donc été
retenus pour être questionnés. Le niveau des travaux retenus varie de faible à très bon. Une
fois la sélection établie, l’entretien pouvait se faire. Ce dernier s’est déroulé dans la salle
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
d’appui du centre scolaire, ce qui nous a permis d’être au calme et en totale connivence avec
les élèves interrogés. Le canevas de l’entretien et les fiches des élèves nous ont servi de base
pour poser les questions adéquates et récolter les données dont nous avions besoin pour
corroborer ou infirmer nos hypothèses. La longueur des entretiens variait entre 15 et 20
minutes, car cela dépendait des éléments significatifs se trouvant dans les fiches des élèves
et de leurs capacités à verbaliser leurs actions. Avant chaque discussion, un temps était laissé
aux élèves pour que ces derniers se replongent dans les tâches demandées et leurs fiches.
Ainsi, ils pouvaient réactiver leurs connaissances antérieures et se préparer à répondre aux
questions. Le but n’était pas que nous monopolisions le temps de parole, mais que nous
amenions les apprenants à verbaliser leurs actions dans le but de faire ressortir des éléments
implicites liés aux deux tâches (par exemple, les stratégies, l’organisation, etc.). Une fois les
réponses enregistrées, toutes les discussions ont été retranscrites et ont servi de base à notre
analyse des données.
L’explication de notre intervention dans la classe de 7H nous a permis de mettre en évidence
les éléments clés de notre implication sur le terrain. Ces aspects seront précieux pour la
compréhension de l’analyse des résultats qui va être présentée dans le chapitre qui suit.
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
différence entre les deux tâches données. Ces appréciations ont été mises en tenant compte
du résultat obtenu par les élèves en fonction des critères posés.
Ce premier tableau sur les résultats des élèves pour la production « standard » (cf. Annexe
XX) montre que la majorité des apprenants a atteint les objectifs et a obtenu entre « moyen »
et « bon » comme résultat. Il y a toutefois cinq élèves qui ont une appréciation « faible », alors
qu’ils ont étudié pendant un mois le thème de l’école et qu’ils avaient le droit aux ouvrages de
référence. Presque tous les apprenants ont compris la consigne, ce qui montre qu’ils sont
capables de lire en allemand et de comprendre ce qui leur est demandé. Toutefois, nous
pouvons remarquer que cette tâche a été très répétitive pour les élèves, car ils ont, pour la
plupart, employé les mêmes tournures de phrases et les mêmes matières dans tout le travail.
L’aspect de répétition de la première tâche est ressorti lors de l’entretien d’explicitation, que
nous avons eu avec quelques apprenants. Sur les six enfants, cinq nous ont expliqué pourquoi
ils avaient fait un travail systématique. Les raisons sont diverses (organiser son travail, le
rendre plus facile, ne pas oublier des informations, etc.) et sont explicitées dans les cinq
retranscriptions d’entretien que nous avons insérées ci-dessous.
Dans le premier extrait, l’élève (G. fille) a mis uniquement ce qu’elle comprenait. Ses choix se
sont faits en fonction de ses goûts et dans un souci d’équilibre dans son travail. Elle a aussi
suivi l’ordre de la semaine. Un aspect essentiel, qui est mis en évidence dans cet extrait, est
le fait que l’élève a de la difficulté à faire des variantes. Ceci peut s’expliquer de cette façon :
il est plus facile, d’un point de vue cognitif, de compléter un texte à trou que de créer soi-même
des phrases pour inventer son plan horaire. Créer des phrases demande plus de concentration
et d’habiletés cognitives, puisqu’il ne faut pas uniquement appliquer une connaissance. Il faut
également chercher dans ses connaissances les règles de grammaire et le vocabulaire pour
créer la phrase adéquate et pouvoir ensuite l’appliquer.
Ens. : J’ai vu que tu as souvent repris la même structure de phrase. Peux-tu m’expliquer ?
E. : C’est parce que je n’avais pas vraiment d’autres choses et je trouvais qu’en tout cas moi
je comprenais bien.
Ens. : Donc, si je comprends bien, c’était plus facile pour toi d’écrire toujours la même chose ?
E. : Oui de toujours faire des variantes c’est pas facile.
Ens. : Ok. D’accord. Comment as-tu organisé ton travail pour faire l’activité ?
E. : Je me suis dit qu’on disait lundi, mardi, mercredi et pas mercredi, vendredi.
Ens. : Donc tu as fait dans l’ordre ?
E. : Oui j’ai fait dans l’ordre et aussi les heures de la journée. J’ai aussi fait des traits pour que
ça sépare, car après c’est trop un gros paquet.
Ens. : Pour séparer tu as fait les traits. Après comment as-tu fait pour choisir le vocabulaire,
les matières que tu allais employer ?
E. : On avait dû apprendre et j’ai regardé par rapport à ce que moi je voudrais bien. J’ai aussi
regardé pour que ça soit équilibré, que je n’ai pas que des choses pareilles.
Ens. : Donc, si j’ai bien compris, tu as voulu faire un plan horaire équilibré ?
E. : Oui et j’ai choisi des matières qui me plaisent plutôt bien.
Le second extrait (N.) permet de montrer que cette élève a structuré son travail dans le but de
le rendre cohérent et, par conséquent, plus logique à faire. Elle a suivi les jours de la semaine,
mais aussi les heures. Les habiletés cognitives employées par cette élève pour organiser son
travail de manière systématique lui permettent de rechercher les connaissances dont elle a
besoin et de les appliquer dans son travail.
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Ens. : C’était dans tes connaissances ? (Il acquiesce). Ok. Vous aviez déjà vu cela en cours ?
(Il acquiesce). D’accord ! Comment tu as fait pour choisir les matières ou l’horaire des cours ?
E. : J’ai regardé dans le livre pour un peu varier.
Ens. : Pour varier, d’accord ! Là (Je lui montre la fiche de l’activité 1), j’ai vu que tu as
commencé à mettre des heures. (Il acquiesce). Tu peux m’expliquer comment tu as fait ?
E. : Bah, je voulais faire tout. Ça dure une heure ou ça dure trente minutes.
Ens. : Ok. Peux-tu me dire comment tu as fait pour écrire les heures ?
E. : On avait appris en cours.
Ens. : Ok ! Donc tu t’étais dit que c’était plus sympa de dire combien ça dure ? (Il acquiesce).
Ok ! Très bien ! J’ai vu que tu avais mis souvent le sport et la musique, comment ça se fait ?
E. : J’aime bien le sport.
Ens. : Donc, tu as aussi choisi en fonction de tes préférences ? (Il acquiesce).
Ces cinq extraits permettent d’exposer le fait que les élèves travaillent de manière
systématique pour faciliter la résolution de la tâche et pour se sécuriser. Ils emploient les
connaissances qu’ils maîtrisent et savent ainsi que les informations qu’ils mettent sont dans
l’ensemble correctes et qu’ils n’oublient aucune donnée demandée. Les habiletés cognitives
que les apprenants doivent employer pour résoudre la tâche indiquent à quel point il est plus
facile d’appliquer simplement les connaissances apprises dans un texte sans créer de
phrases, car cela demande moins d’effort et de réflexion de la part des élèves.
Les principaux résultats de la tâche « standard » ont été présentés, ceux de la tâche
communic’actionnelle peuvent être, à présent, transmis et explicités.
6.2.2 Résultats des travaux pour la tâche communic’actionnelle
L’observatoire proposé par Constant (2014) nous a permis de mettre en évidence les
indicateurs de réussite pour la tâche communic’actionnelle (mission, contrainte, autonomie,
action, connaissances, utilisation des documents) et d’insérer les paroles des élèves à
l’intérieur du tableau 2 les résultats des élèves pour la tâche communic’actionnelle (cf. Annexe
XXI).
Nos observations réalisées durant les cours et l’analyse des fiches des élèves nous ont permis
de remplir l’observatoire. Les paroles des élèves interrogés lors de l’entretien d’explicitation
ont été ajoutées aux tableaux pour renforcer la validité de nos observations. Une appréciation
a été, à nouveau, donnée aux travaux des élèves dans le but de faciliter la comparaison entre
les deux tâches. Cette dernière se base sur les indicateurs que nous avons posés pour la
réussite de la tâche (cf. Annexe X).
Le tableau 2 sur les résultats des élèves lors de la tâche communic’actionnelle (cf. Annexe
XXI) permet d’attester que, dans la majorité des cas (neuf élèves sur treize), les élèves ont
réussi à remplir leur mission en répondant à tous les critères imposés. Onze élèves sur treize
ont compris l’objectif de la mission, une élève (Es.) a compris partiellement la mission et un
élève (K.) n’a pas du tout compris ce qui lui était demandé de faire. Quatre élèves ont un travail
jugé comme « faible », quatre comme « moyen » et cinq comme « bon ». Ces indications
montrent que le niveau des apprenants est varié et qu’il est en corrélation directe avec
l’utilisation ou non de leurs connaissances antérieures. En effet, les apprenants ayant eu
« moyen » ou « bon » ont presque tous employé des connaissances qu’ils avaient déjà
acquises en allemand.
En ce qui concerne les contraintes, la majorité des apprenants (dix élèves sur treize) ont réussi
à respecter les indications dans la mise en place de leur sortie sportive. Un élève (K.) n’a pas
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respecté le temps, un autre (Mat.) n’a pas mis d’informations concernant le lieu, le temps et le
prix et la dernière (Es.) a mis un prix beaucoup trop élevé (130 Franken) pour l’activité.
Par rapport à l’autonomie, les apprenants ont réussi, dans l’ensemble, à réaliser leur travail de
manière autonome, même si quelques-uns ont posé des questions, notamment pour
demander principalement des mots de vocabulaire qu’ils ne comprenaient pas ou qu’ils
voulaient employer.
Deux élèves (G. et M.) ont utilisé une structure particulière pour noter toutes les informations
(lettre aux parents). Toutefois, un aspect négatif à mettre en évidence est le fait que beaucoup
d’élèves aient simplement copié les données présentes sur les documents, les livres ou les
sites internet sans réfléchir s’ils les comprenaient ou si elles étaient pertinentes.
Maintenant que les résultats des deux taches ont été expliqués et mis en lien avec l’entretien
d’explicitation, les stratégies employées par les élèves lors des deux tâches doivent être
données et analysées pour mieux comprendre la réflexion des élèves.
6.2.3 Stratégies employées lors de la production « standard »
L’analyse a priori (cf. Annexe III) que nous avons réalisée sur la tâche de production
« standard » nous a permis de mettre en évidence les stratégies éventuelles que les élèves
pouvaient employer lors de la résolution de la tâche. Dans le tableau 3 sur les stratégies des
élèves lors de la production « standard » (cf. Annexe XXII) se trouvent les stratégies
employées par les élèves. Ces dernières ont pu être découvertes grâce aux inférences que
nous avons pu faire par rapport à la verbalisation des actions des élèves lors de l’entretien
d’explicitation. Des phrases tirées de l’entretien d’explicitation ont été ajoutées au tableau dans
le but de justifier nos inférences.
Le tableau 3 sur les stratégies des élèves lors de la production « standard » (cf. Annexe XXII)
met en évidence le fait que trois apprenants sur six ont employés des stratégies leur
permettant de déduire le sens de la consigne pour pouvoir comprendre la tâche à résoudre
(lecture ; macroprocessus (Béguin, 2008) / stratégie de réception ; cadrage pour déduire le
sens (Conseil de l’Europe, 2005) / cognitive ; déduction (Cyr, 1998)). Les autres élèves ont eu
de la peine à comprendre la consigne et ont attendu la mise en commun pour commencer à
entrer dans la tâche. Tous les apprenants ont employé leurs connaissances antérieures pour
construire leur texte et comprendre les informations fournies (production ; mobilisation des
ressources et construction sur un savoir antérieur (Conseil de l’Europe, 2005) / cognitive ;
utilisation des ressources (Cyr, 1998)). Ils ont ainsi pu produire un texte avec les
connaissances qu’ils avaient acquises tout au long de la séquence d’allemand. Ils ont aussi
tous organisé leur texte en fonction des informations qu’ils voulaient transmettre (cognitive de
traitement ; organiser (Béguin, 2008) / métacognitive ; planification (Cyr, 1998)). Toutefois,
tous les élèves ont fait cela de manière systématique et répétitive, c’est-à-dire en commençant
par le lundi en allant jusqu’au vendredi. Ils n’ont pas innové dans la structure et ont transmis
les informations comme ils les avaient apprises. Quelques apprenants (trois sur six) ont vérifié
leur travail grâce à la fiche de critères, ce qui leur a permis de contrôler la qualité de leur
production (cognitive d’exécution ; vérifier (Béguin, 2008) / stratégie de production ; évaluation
(Conseil de l’Europe, 2005) / métacognitive ; autoévaluation (Cyr, 1998)). Certains apprenants
(quatre sur six) ont même régulé leur travail en modifiant les aspects qui n’étaient pas corrects
(métacognitive ; s’autoréguler (Béguin, 2008)).
Ces indications nous permettront de faire une comparaison, dans la suite de notre analyse,
avec les stratégies employées par les élèves lors de la tâche communic’actionnelle dans le
but de mettre en évidence les similitudes, mais aussi les différences qui existent entre les deux
tâches en ce qui concerne l’apprentissage des élèves.
Maintenant que les stratégies de la production « standard » ont été présentées, celles de la
tâche communic’actionnelle doivent être explicitées.
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
habituel pour eux de procéder de cette manière et ils étaient beaucoup plus cadrés, alors que,
pour la seconde, il y avait un côté nouveau, qui leur permettait d’innover et d’être plus libres
dans leur apprentissage.
En ce qui concerne l’aspect « facilité/difficulté », cinq élèves sur six ont trouvé la première
tâche plus facile, car c’était répétitif et ils avaient déjà vu ce thème en classe, alors que la
seconde tâche demandait plus de recherche et concernait un thème qu’il connaissait moins.
La dernière élève (I.) était plus motivée pour la seconde tâche et l’a donc trouvée plus facile.
Quant aux différences remarquées entre les deux tâches, un constat peut être fait. Les élèves
ont de la peine à voir de réelles différences entre elles, si ce n’est le fait que, dans la seconde
tâche, ils pouvaient chercher par eux-mêmes les informations et qu’ils étaient plus libre, alors
que dans la première ce n’était pas le cas (trois élèves sur six). Deux autres élèves (Es. et
Em.) ont relevé le fait que la première tâche était répétitive et plus longue que la seconde. Une
autre apprenante (I.) a dit que les deux tâches parlaient de l’école, mais que la première
concernait l’intérieur et que la seconde l’extérieur. Pour finir, une élève (G. (fille)) a expliqué
qu’elle n’avait pas dû employer « ich wünsche » et les heures dans la seconde tâche.
Pour le plaisir face à la tâche, la majorité des élèves (cinq sur six) a eu plus de satisfaction à
apprendre avec la seconde tâche du fait qu’elle offrait davantage de liberté et permettait, par
conséquent, de faire plus de choix. Une élève (I.) a eu autant de plaisir avec les deux tâches.
Elle n’a toutefois pas pu nous expliquer pourquoi.
En ce qui concerne l’apprentissage des apprenants, l’aspect principal, qui est ressorti, montre
que les apprenants ont plus appris avec la seconde tâche, principalement du vocabulaire. En
effet, quatre élèves sur six nous ont dit qu’ils avaient plus appris avec la seconde tâche, car
ils ont dû fournir davantage d’effort pour comprendre les mots de vocabulaire et que c’était
mieux d’apprendre avec des choses qu’ils ne connaissaient pas. Les deux autres élèves (Es.
et Em.) ont mieux appris avec la première tâche, car elle était répétitive. De ce fait, les
informations rentraient plus facilement dans la tête et il y a eu moins de copie.
Cinq élèves sur six nous ont expliqué qu’ils s’étaient plus investis dans la seconde tâche, car
elle demandait plus d’effort de compréhension et qu’ils ne pouvaient pas structurer de manière
répétitive. De plus, elle demandait davantage de recherche (livre, site et dossier) et de
concentration. La dernière apprenante (I.) s’est investie autant dans les deux tâches.
Toutefois, même si les élèves se sont plus impliqués dans la seconde tâche, ils (trois élèves
sur six) se sont sentis plus à l’aise avec la première, car elle leur offrait un cadre sécurisant dû
à son aspect répétitif et connu. Une élève (G. fille) s’est sentie davantage à l’aise dans la
seconde tâche, puisqu’elle aime apprendre de nouvelles choses et écrire la lettre aux parents
lui a bien plu. Elle est fière du résultat. Pour finir, la dernière élève (I.) a, de nouveau, donné
comme réponse à cette question « les deux ».
Toutes les données relatives à notre implication sur le terrain ont été transmises et analysées
en fonction de trois axes principaux (résultats, stratégies et comparaison). Ces dernières vont
être à présent interprétées dans le but d’infirmer ou de confirmer les hypothèses que nous
avions émises dans la partie théorique de notre mémoire. Des réponses à nos différentes
questions de recherche pourront ainsi être fournies.
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
résolution des tâches » et « la différence dans l’apprentissage des langues entre les deux
tâches ».
Dans un premier temps, la mise en action des élèves sera comparée dans les deux tâches
pour voir si les apprenants sont mis plus facilement en action dans la tâche
communic’actionnelle que dans une tâche « standard ». Puis, les stratégies seront confrontées
les unes aux autres pour mettre en évidence les similitudes et les différences entre les deux
tâches. Pour finir, les particularités au niveau de l’apprentissage dans l’approche
communic’actionnelle et la didactique du plurilinguisme seront interprétées, afin de savoir si
cette approche permet réellement aux apprenants d’exploiter davantage leurs ressources
langagières en classe.
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
relative puisqu’une tâche « standard » permet également aux élèves d’agir en employant leurs
stratégies, leurs compétences et leurs connaissances. La tâche communic’actionnelle diffère,
cependant, d’une tâche « standard » dans le fait qu’elle propose à l’élève une mise en action
en lien avec la vie courante, ce qui permet aux élèves de se sentir utiles et être, par
conséquent, perçus comme des acteurs sociaux importants. De plus, la mission que les
apprenants doivent réussir leur donne la possibilité d’investir leurs compétences, leurs
stratégies et leurs connaissances dans un contexte stimulant et différent de l’enseignement
actuel des langues. Avec cet élément, notre hypothèse « les élèves ne sont pas du tout
touchés par la mission qui leur a été attribuée et ils ne s’impliquent donc pas davantage dans
la tâche demandée » peut être infirmée. En effet, nos observations sur le terrain et le bilan des
élèves sur la tâche communic’actionnelle (cf. corpus des données) nous ont permis de
constater que les apprenants étaient, au contraire, très motivés par la mission, puisqu’elle leur
permettait de réaliser par eux-mêmes des recherches et de se sentir ainsi importants. Ils
étaient plus libres et cette sensation leur a beaucoup plu.
Action et aide
Toutefois, nous avons dû apporter notre aide à huit élèves sur treize (cf. Annexe XXI), ce qui
montre que les apprenants ne sont pas encore capables de réinvestir leurs connaissances
sans être cadrés. C’est un apprentissage qui se fait petit à petit avant de devenir un
automatisme. Nous avons dû fournir une aide à ces apprenants, car Bourguignon (2010)
explique qu’ « à travers la tâche, on missionne l’apprenant par rapport à un objectif à atteindre.
Il doit comprendre pourquoi il faut apprendre, pour pouvoir apprendre. L’apprenant devient
ainsi responsable de son apprentissage » (p. 19). Il était donc de notre devoir de s’assurer
que l’élève avait compris l’objectif avant de le laisser résoudre la tâche. Nous avons réalisé
cette aide en plénum, comme le conseil Bourguignon (2010). Toutefois, nous avons veillé à
rester un guide pour les apprenants et non pas un donneur de réponses. En effet, Bagnoli et
al. (2010) disent que, pendant la réalisation de la mission, l’enseignant est là pour guider les
élèves, mais ne les aide pas, car ces derniers doivent se responsabiliser et découvrir par eux-
mêmes quels sont leurs besoins. C’est ce que nous avons essayé de faire tout au long de la
séquence.
Action et cadre sécurisant
Nous pensons aussi que le cadre de la première tâche était plus sécurisant pour les élèves
étant donné que c’était de la matière qu’ils avaient déjà vue et qu’ils pouvaient, par
conséquent, appliquer leurs connaissances de manière systématique dans une tâche
familière. Cet aspect est ressorti lors des entretiens d’explication (c.f partie 6.2.1 « résultats
pour les travaux de la production « standard »). Les élèves nous ont expliqué qu’ils avaient
préféré mettre les mots qu’ils connaissaient et comprenaient de manière systématique pour
éviter de faire des erreurs et parce que ce n’était pas facile de faire des variantes dans la
structure des phrases surtout en allemand. Ces informations montrent que l’apprenant se met
aussi en action dans une production « standard », mais de manière plus systématique. De
plus, il est vrai que les élèves ont été, dans un premier temps, un peu dérangé par ce que
nous leur proposions dans la tâche communic’actionnelle. Ils n’étaient pas habitués et
beaucoup de questions ont surgi. Cet élément peut être mis en lien avec notre dernière
hypothèse, qui est la suivante : « les élèves ne sont pas habitués à ce genre de tâche et cela
les bloque dans leur apprentissage. Ils sont perdus et ne savent pas quoi faire devant l’ampleur
du travail à accomplir seul ». C’est effectivement ce qui s’est passé lorsque nous avons donné
la tâche communic’actionnelle aux apprenants. Notre hypothèse est donc validée. Les élèves
ont perdu leurs repères et n’ont pas su comment résoudre la mission sans aide de notre part.
Nous avons dû les guider. Nous pensons, cependant, que c’était l’effet de surprise qui a
perturbé les élèves et qui les a empêchés de se mettre directement dans la tâche. La répétition
de cette approche permettra sûrement aux apprenants de se familiariser avec elle et d’être,
par conséquent, plus attentifs et concentrés dès le début de la mission.
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Nous pouvons donc affirmer que la tâche communic’actionnelle ne permet pas, dans un
premier temps, aux apprenants d’être mis plus facilement en action. Les élèves ne sont pas
habitués à résoudre en autonomie une tâche et recherchent donc constamment l’approbation
de l’enseignant. Ils posent beaucoup de questions et n’osent pas prendre des décisions par
eux-mêmes. Toutefois, une fois que les apprenants savent ce qu’ils doivent faire, ils exploitent
leurs ressources pour comprendre la mission et trouver des informations intéressantes. Raison
pour laquelle, nous pensons qu’avec de l’entraînement les élèves seront capables d’agir dans
une tâche communic’actionnelle de manière individuelle. Ils seront à l’aise avec la forme de
cette tâche et sauront que leurs ressources sont des alliés précieux pour réussir la mission.
Ces résultats restent cohérents par rapport au contexte de la classe et leur niveau d’allemand.
La plupart des apprenants ne sont pas à l’aise avec cette langue, ce qui les empêche de se
mettre pleinement en action dans une tâche nouvelle avec laquelle ils n’ont plus les mêmes
repères. Il faut, toutefois, nuancer nos propos, puisque nous avons un échantillon de treize
élèves et uniquement six ont été interrogés lors de l’entretien d’explicitation. De ce fait, une
généralisation ne peut pas être faite. Il faudrait pouvoir répéter l’expérience à d’autres classes
pour voir si les élèves réagissent de la même manière. Peut-être que si les apprenants ont
davantage l’habitude de travailler en pédagogie par projet, ces derniers seront plus à l’aise
avec l’approche communic’actionnelle. Cet aspect pourrait constituer un nouvel angle
d’approche pour un autre mémoire.
Les stratégies ont été légèrement abordées dans ce chapitre étant donné que la notion d’action
est centrale dans l’approche communic’actionnelle et liée à ce concept. Ces stratégies vont
être traitées plus en détail dans le chapitre suivant, afin de répondre à notre seconde sous-
question de recherche.
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exercice que nous allons donner aux apprenants va donc les inciter inconsciemment à utiliser
diverses stratégies en leur possession tant dans une tâche standard que dans une tâche
communic’actionnelle.
Déduction du sens de la consigne ou d’un texte
Les tableaux 3 sur les stratégies des élèves lors de la production « standard » (cf. Annexe
XXII) et 4 sur les stratégies des élèves lors de la tâche communic’actionnelle (cf. Annexe XXIII)
mettent en évidence les stratégies que les élèves ont employées lors de la résolution des deux
tâches. Ceci nous permet de dire que les stratégies (de réception ; cadrage pour déduire le
sens (Conseil de l’Europe, 2005) / lecture ; macroprocessus (Béguin, 2008) / cognitive ;
déduction (Cyr, 1998)) permettant de déduire le sens d’une consigne ou d’un texte sont très
peu utilisées par les élèves tant dans la tâche de production « standard » que dans la tâche
communic’actionnelle. Uniquement trois élèves sur six (cf. Annexe XXII et XXIII) ont employé
ces stratégies pour comprendre l’objectif de la tâche communic’actionnelle et la consigne de
la tâche de la production « standard ». Cette constatation soulève par conséquent une
interrogation : « comment aider les élèves à employer davantage leurs stratégies pour
améliorer leur compréhension? ». Peut-être que nous pourrions répondre à cette question
dans une prochaine recherche. C’est un travail de longue haleine puisque les élèves, au
travers des expériences qu’ils vivront et des tâches que nous leur proposerons, développeront
leurs stratégies et pourront ainsi les employer de manière plus automatique et naturelle. C’est
ce que Bourguignon (2010) explique en affirmant que la stratégie se construit et se développe
au fur et à mesure. Elle ne se prépare pas à l’avance. Raison pour laquelle, il faut que les
apprenants soient confrontés à des actions sociales, qui leur permettent de construire leurs
stratégies. L’essentiel est que la tâche oblige l’apprenant à faire des choix et à se préparer
aux aléas extérieurs. Nous pensons donc, qu’avec le temps, les élèves apprendront à
employer leurs stratégies de manière plus efficace pour agir dans toutes les situations. Ils
apprennent l’allemand uniquement depuis deux ans. Ils n’ont pas encore appris les bons
réflexes. Leur cursus scolaire leur permettra d’améliorer leur apprentissage grâce à l’utilisation
de diverses stratégies.
Utilisation des connaissances antérieures
Un autre constat (cf. Annexe XXII) que nous pouvons faire est que la tâche de production
« standard » permet aux élèves d’employer plus facilement leurs connaissances antérieures
et les amène à utiliser davantage les ressources mises à leur disposition grâce aux stratégies
cognitives (utilisation des ressources) (Cyr, 1998) et aux stratégies de production (construction
sur un savoir antérieur et localisation des ressources) (Conseil de l’Europe, 2005). En effet,
cinq élèves sur six, dans la tâche communic’actionnelle (cf. Annexe XXIII), ont utilisé ces
stratégies dans le but comprendre les documents mis à disposition et écrire leur texte, alors
que tous les élèves ont employé cela dans la résolution de la tâche « standard » (cf. Annexe
XXII). Ces résultats montrent que les tâches, avec lesquelles les élèves sont plus familiers,
leur permettent d’être plus à même d’employer leurs connaissances. Ils agissent de manière
systématique en employant les informations qu’ils connaissent. Nous pensons donc, qu’avec
le temps, les élèves seront à même de transposer ces stratégies dans une tâche
communic’actionnelle.
Organisation du travail et élaboration
Dans les deux tâches (cf. Annexe XXII et XXIII), les élèves ont dû organiser leur travail pour
que ce dernier soit cohérent. Ils ont donc dû, dans la tâche communic’actionnelle, comprendre
la mission, chercher les informations dans les documents et écrire leur texte en répondant à
toutes les demandes. Dans l’autre tâche, ils ont aussi dû ordonner leur travail pour comprendre
la consigne, trouver les informations nécessaires et faire le plan horaire. Pour réaliser ce
travail, ils ont employé les stratégies cognitives de traitement (organiser et sélectionner)
(Béguin, 2008), les stratégies métacognitives (planification) (Cyr, 1998), les stratégies
cognitives (élaboration) (Cyr, 1998) et les stratégies cognitives d’exécution (produire) (Béguin,
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2008). Cet aspect montre que le travail des élèves ne se fait pas de manière aléatoire, mais
que les apprenants ont tous réfléchi avant aux informations qu’ils devaient mettre. Cyr (1998)
précise que ce sont principalement les stratégies métacognitives qui permettent aux élèves
d’organiser et de planifier leurs activités en vue de maîtriser des apprentissages. Nous
pouvons voir que nos résultats confirment ces propos, puisque les apprenants ont
effectivement employé la stratégie métacognitive de planification pour résoudre leurs tâches.
Ce point peut être mis en lien avec notre hypothèse : « les élèves n’emploient pas d’autres
stratégies que celles employées dans une tâche classique, car elles leur suffisent pour
résoudre la tâche ». Nous avons pu voir, au travers nos résultats (cf. Annexe XXII et XXIII),
que cet élément n’est pas valide. Les apprenants emploient effectivement souvent les mêmes
stratégies dans les deux tâches, car elles leur sont bénéfiques pour comprendre la consigne
ou organiser leur travail. Toutefois, des divergences apparaissent, puisque chaque tâche
possède des exigences différentes et oblige, par conséquent, l’apprenant à employer d’autres
stratégies pour parvenir au bout du travail demandé.
Traduction et création de liens
Nous avons noté une divergence entre les deux tâches par rapport à la stratégie cognitive
d’exécution (traduire) (Béguin, 2008), la stratégie de réception (identifier les indices) (Conseil
de l’Europe, 2005) et la stratégie cognitive (traduction) (Cyr, 1998). En effet, la tâche
communic’actionnelle (cf. Annexe XXIII) offre un contexte aux apprenants dans lequel ils
peuvent employer leur répertoire langagier pour traduire des mots qu’ils ne connaissent pas
et saisir le sens d’une phrase. Ils y arrivent puisque certains mots dans deux langues
différentes sont semblables ou parce qu’un mot est composé de deux termes connus. Les
apprenants sont donc amenés à faire des liens entre les diverses connaissances qu’ils
possèdent pour mener à bien leur mission, ce qui n’est pas le cas dans une tâche « standard ».
Cet aspect peut être directement mis en lien avec la didactique du plurilinguisme. En effet,
Moore explique que (2006, cité par Candelier, 2008) :
l’approche plurilingue met l’accent sur le fait que, au fur et à mesure que l’expérience
langagière d’un individu (…) s’étend (…), il/elle ne classe pas ces langues et ces cultures
dans des compartiments séparés mais construit une compétence communicative à
laquelle contribue toute connaissance et toute expérience des langues et dans
lesquelles les langues sont en corrélation et interagissent (p. 75)
Les différentes connaissances que l’élève a acquises au fil de sa vie et de ses expériences lui
permettent donc, dans une tâche communic’actionnelle, d’être plus autonome en comprenant
par lui-même la mission et les textes mis à sa disposition. C’est donc un avantage pour ce
dernier, puisqu’il pourra prendre conscience que ses connaissances lui sont utiles dans toutes
les situations. Ce point est important pour notre recherche, car il met en évidence le fait que
le répertoire langagier des élèves est sollicité dans la tâche communic’actionnelle et que les
apprenants sont considérés ici comme des acteurs sociaux devant employer leurs stratégies
pour résoudre la mission imposée. Cette prise de conscience de l’apprenant face à l’utilité de
ses ressources est, selon nous, importante pour la motivation des élèves dans leur
apprentissage. En effet, quand les élèves voient un sens à l’apprentissage, ils sont plus
impliqués car ils comprennent pourquoi ils doivent le faire. Cet aspect peut être mis en lien
avec une autre de nos hypothèses, à savoir : « les élèves développent et emploient de
nouvelles stratégies grâce à la mise en action et la mission qui leur sont demandées ». Nous
pouvons valider cette hypothèse, car nous savons, à présent, que l’approche
communic’actionnelle permet effectivement aux apprenants d’exploiter de nouvelles stratégies
du fait qu’elle leur offre un cadre stimulant dans lequel ils doivent résoudre en autonomie une
mission. C’est un challenge pour les apprenants, qui utilisent de nouvelles stratégies pour y
arriver.
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Autoévaluation
Un dernier élément qui peut être mis en avant concerne l’autoévaluation des élèves par rapport
à leur travail. Nous pouvons affirmer que, dans les deux tâches (cf. Annexe XXII et XXIII), les
élèves ont su autoévaluer leur travail grâce aux fiches de critères prévues à cet effet. Ils ont
employé diverses stratégies telles que la stratégie cognitive d’exécution (vérifier) (Béguin,
2008), l’autoévaluation (Conseil de l’Europe, 2005) et la stratégie métacognitive
(autoévaluation) (Cyr, 1998). Ces éléments confirment la théorie de Cyr (1998), qui explique
que les stratégies métacognitives permettent à l’apprenant de réfléchir sur son processus
d’apprentissage et de s’autoévaluer. Nous avons pu constater grâce à nos résultats (cf.
Annexe XXII et XXIII) que les élèves emploient effectivement la stratégie métacognitive
d’autoévaluation pour vérifier si leur travail correspond aux critères demandés. Nous pensons
que cette stratégie et les deux autres ont été employées de manière efficace dans les deux
tâches, car les élèves ont l’habitude d’effectuer ce travail que ce soit de manière individuelle,
par groupe ou en plénum. C’est un exercice que les enseignants donnent aux apprenants
assez tôt dans leur scolarité pour les responsabiliser et les rendre petit à petit autonome.
Autorégulation
Quatre élèves sur six ont régulé leur travail dans la tâche de production « standard » (cf.
Annexe XXII) en employant la stratégie métacognitive (s’autoréguler) (Béguin, 2008). Ils ont
ainsi pu modifier leur plan horaire pour que ce dernier corresponde aux critères imposés. Nous
pensons qu’aucun apprenant n’a régulé son texte dans la tâche communic’actionnelle (cf.
Annexe XXIII), car ils se sont concentrés principalement sur le reste de la tâche. Elle était
nouvelle, ce qui leur a donc demandé plus de concentration dans la compréhension de la
tâche et la réalisation de leur texte. Il serait intéressant de voir si, après quelques tâches
basées sur l’approche communic’actionnelle, les élèves emploient davantage leur stratégie
métacognitive d’autorégulation.
Nous pouvons, à présent, dire que la tâche communic’actionnelle permet aux apprenants
d’employer des stratégies cognitives et métacognitives, mais qu’elle ne favorise pas
davantage l’utilisation de ces dernières qu’une tâche « standard ». Action et stratégie sont
liées, ce qui montre que, chaque fois qu’un apprenant doit résoudre une fiche, il devra
employer ses ressources pour terminer le travail demandé. De plus, plusieurs stratégies sont
employées tant dans une tâche « standard » que dans une tâche communic’actionnelle. Cet
aspect peut s’expliquer par le fait que, pour tout travail demandé, l’apprenant doit comprendre
l’objectif à atteindre et s’organiser. Toutefois, l’approche communic’actionnelle permet à
l’apprenant de réaliser plus de liens entre ses connaissances grâce à l’utilisation de nouvelles
stratégies. Nous pouvons donc voir que cette approche ne favorise pas d’avantage l’utilisation
de stratégies, mais qu’elle permet à l’élève d’en employer de nouvelles lui permettant de
réaliser plus efficacement les travaux.
Comme pour notre question précédente, une précision doit être apportée à ces résultats. En
effet, notre échantillon est relativement faible, car uniquement six élèves ont pu être interrogés.
Il faut donc prendre ces réponses avec précaution et ne pas considérer ces résultats comme
une généralité. Il serait intéressant de prolonger cette recherche sur les stratégies à plus
grande échelle pour pouvoir réellement confirmer les informations que nous avons données.
Toutefois, c’est déjà un bon point de départ, qui nous a permis de nous rendre compte que la
réalité de la pratique est parfois différente de celle de la théorie. La classe a besoin d’être
cadrée et rassurée lors de la résolution d’une nouvelle tâche, ce qui peut bloquer les
apprenants dans le transfert des stratégies d’une tâche « standard » à une tâche
communic’actionnelle. Raison pour laquelle, il faudrait pouvoir tester cette approche dans un
autre contexte de classe pour voir si les résultats seraient différents de ceux que l’on a trouvés.
Maintenant que l’aspect des stratégies a été traité, celui de la différence entre les deux tâches
doit être présenté dans le but de répondre à la troisième et dernière sous-question de
recherche.
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dans les résultats. Maintenant que les trois sous-questions ont été traitées, la question
principale de notre mémoire peut être abordée.
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n’ont pas été traités, car ces derniers ne peuvent être remis en question dans un mémoire
terrain comme le nôtre.
8.2 Méthode
Les méthodes choisies pour analyser les données ont dû être présentées et explicitées. La
force majeure de ce mémoire est, selon nous, le fait que nous sommes allée nous-même sur
le terrain pour récolter les données et vérifier nos hypothèses. C’est un tout autre travail d’être
nous-même actrice de notre recherche. Nous nous sommes impliquée totalement dans sa
réalisation, ce qui est très constructif pour une jeune enseignante comme nous.
L’entretien d’explicitation est un entretien très intéressant, mais complexe à mener. Nous nous
sommes, par conséquent, entraînée avant pour être prête face aux élèves. La théorie sur
l’analyse de contenu a été, dans un premier temps, complexe à comprendre, car nous ne
savions pas dans quelle catégorie mettre notre mémoire terrain. Toutefois, après quelques
recherches dans des livres, nos idées sont devenues plus claires et nous avons pu trouver
une réponse.
8.3 Intervention
L’intervention a été pour nous un moment fort dans notre recherche. Le contact avec les élèves
et l’enseignant titulaire fut passionnant et notre action sur le terrain nous a permis de nous
rendre compte que, de la théorie à la pratique, il y avait un écart parfois important. En effet,
plusieurs paramètres entrent en compte sur le terrain et ces derniers ne sont pas forcément
présents dans la théorie. Toutefois, ces constations nous ont permis d’apporter des
modifications à notre dispositif.
Etre titulaire d’une classe est, selon nous, un atout pour la mise en place d’une séquence
comme la nôtre. Connaître le niveau des élèves dans la langue enseignée est essentielle pour
la mise en place de l’approche communic’actionnelle. C’est une des limites que nous voyons
à notre recherche. Peut-être que nos résultats auraient pu être encore plus précis, si notre
intervention correspondait d’avantage au niveau en langue des élèves.
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9. Conclusion
Les données ont été analysées, les résultats ont été transmis et une critique de notre
recherche a été réalisée. La conclusion peut, par conséquent, être amenée et explicitée dans
le but de résumer les éléments principaux de notre étude et de lui fournir des perspectives
d’avenir.
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Pour finir, la comparaison entre les deux tâches nous a fourni des informations précieuses sur
les différences et les similitudes entre elles. Etant donné que les apprenants se sentaient plus
en sécurité dans la première tâche, ils l’ont trouvée plus facile puisqu’ils pouvaient employer
les connaissances vues durant les cours pour résoudre la tâche. C’est un automatisme pour
eux et ils emploient leurs savoirs de manière répétitive. Quant à la seconde tâche, ils ont eu
plus de plaisir à la résoudre, même si elle était plus difficile, car ils ont pu faire des choix par
eux-mêmes. Cette liberté, que les apprenants ont sentie dans la seconde tâche, montre qu’ils
peuvent travailler efficacement en ayant une responsabilité supplémentaire dans leur
apprentissage. Ils se sont aussi plus impliqués et ont d’avantage appris au niveau du
vocabulaire dans cette seconde tâche. C’est donc un bénéfice pour les apprenants, même si,
au départ, ils ne sont pas vraiment sentis à l’aise avec ce style de tâche.
Les résultats nous ont permis d’affirmer que l’approche communic’actionnelle peut favoriser le
plurilinguisme en classe, si l’enseignant titulaire emploie cette approche régulièrement dans le
but d’habituer ses élèves à travailler en autonomie et à faire des liens entre leurs différents
savoirs. Ce dernier doit aussi créer un dispositif adapté à sa classe et à ses besoins. C’est un
point essentiel pour que cette approche soit efficace.
Notre recherche est à présent terminée. Toutefois, une amélioration et une adaptation de notre
dispositif vont être proposées pour permettre à ce dernier de devenir plus performant.
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10. Bibliographie
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Béguin, C. (2008). Les stratégies d’apprentissage : un cadre de référence simplifié. Revue des
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Bronckart, J-P. (2005). Une introduction aux théories de l’action. Genève : FPSE.
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Candelier, M. (2008). Approches plurielles, didactiques du plurilinguisme : le même et l’autre.
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
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Intérêt des élèves : Les élèves sont intéressés par les cours d’éducation physique et d’AC&M.
Ils apprécient aussi le français et les mathématiques. Ils ont toutefois moins d’intérêts pour les
langues, mêmes si unanimement ils préfèrent l’anglais à l’allemand car c’est plus facile à
apprendre.
En effet, Les élèves n’apprécient pas, pour la plupart, l’allemand, car ils la trouvent trop
compliquée. Trop de mots sont durs à écrire ou à retenir en comparaison avec l’anglais.
Cependant, beaucoup d’élèves estiment leur niveau d’allemand comme étant bon ou moyen.
Par conséquent, même s’ils n’apprécient pas beaucoup cette langue, ils pensent quand même
qu’ils la maîtrisent bien.
2. Condition socio-pédagogique
Hétérogénéité : cette classe est très hétérogène au niveau des apprentissages, comme je l’ai
dit plus haut, mais aussi d’un point de vue cultuel. En effet, les origines présentes sont variées :
suisse (5 élèves), portugaise (1), congolaise (1), française(4), italienne (2). Les élèves savent
parler différentes langues notamment l’allemand et l’anglais qu’ils ont appris pour la plupart à
l’école. Quelques-uns connaissent le portugais, le hollandais, l’italien et l’ingala. Les élèves
parlant une autre langue à la maison ont plus de peine que les autres dans leur apprentissage,
à cause des difficultés de compréhension. De plus, ils ne reçoivent pas d’aide de leurs parents
pour les devoirs et les leçons car ces derniers ne comprennent pas bien le français. C’est donc
plus dur pour ces élèves d’apprendre et de suivre le rythme de l’école.
Contrat didactique : Des règles de vie de base ont été introduites en classe. Elles ont été
décidées et choisies par les élèves en début d’année. Elles sont affichées sur le tableau
d’affichage présent dans la classe. De plus, chaque élève possède un permis de conduite pour
le comportement. A l’intérieur de ce permis se trouvent les règles à respecter et chaque élève
a signé son permis pour montrer son accord. Un bilan de comportement est réalisé à la fin de
chaque semaine et est transmis aux parents. Ainsi, ces derniers sont au courant du
comportement de leur enfant. Une sanction est donnée aux élèves s’ils ne se comportent pas
bien. Un conseil de classe est réalisé toutes les semaines. Les élèves peuvent noter tout au
long de la semaine sur trois feuilles mises à leur disposition quel élève ils veulent féliciter, à
quels élèves ils veulent reprocher quelque chose, et avec quel élève ils veulent résoudre un
problème. Ainsi, une discussion est établie autour de ces trois thématiques lors du conseil de
classe.
Particularité des élèves :
Une élève suit des cours réguliers chez l’enseignante d’appui car elle n’arrive pas à
communiquer et collaborer avec ses camarades.
Un autre élève n’est souvent pas motivé pour accomplir la tâche demandée et dérange la
classe en se tournant et en embêtant ses camarades.
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Fiche de connaissance
Réponds à ces quelques questions. Ecris de manière lisible et à la plume.
Merci
1. Quelles langues sais-tu parler ? (même si tu ne la maîtrises pas totalement,
marque-la dans la liste.)
______________________________________________________________
______________________________________________________________
______________________________________________________________
5. Explique ce que tu aimes et ce que tu n’aimes pas dans les cours d’allemand !
Points positifs : __________________________________________________
______________________________________________________________
______________________________________________________________
Points négatifs : _________________________________________________
______________________________________________________________
______________________________________________________________
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Voici le tableau récapitulatif des réponses que nous avons obtenues des élèves :
Elèves Langues parlées Maîtrise de Appréciation de
l’allemand l’allemand
No1 Allemand, anglais et italien Bonne J’aime (apprendre
langue)
No2 Allemand, anglais et italien Moyenne Je n’aime pas trop
(mots difficiles)
No3 Allemand, anglais, hollandais Bonne Je n’aime pas trop
et portugais (mots bizarres)
No4 Allemand, anglais et l’ingala Moyenne Je n’aime pas (langue
dure et pas jolie)
No5 Allemand, anglais et italien Bonne Je n’aime pas (accent)
No6 Allemand et anglais Moyenne J’aime moyen (dur à
retenir les mots)
No7 Allemand et anglais Moyenne J’aime moyen (un peu
difficile)
No8 Allemand et anglais Moyenne J’aime bien
(apprendre qqch)
No9 Allemand et anglais Bonne J’aime (outil utile)
No10 Allemand, anglais et portugais Moyenne J’aime bien (aide pour
plus tard)
No11 Allemand et anglais Moyenne J’aime moyen (chose
facile et difficile)
No12 Allemand et anglais Faible J’aime pas du tout
(trop dur)
No13 Anglais et allemand Faible (jms fait J’aime (apprendre)
d’allemand en France)
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Source : Büttner, S., Kopp, G. & Alberti, J. (2014). Tambourin 2, Deutsch für Kinder. München: Verlag Hueb.
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2. Analyse didactique
Le sujet traité dans Tambourin 2 pour les 7H est celui de l’école et des thèmes qui s’y
rattachent tels que les matières, le plan horaire ou encore le matériel scolaire. Ce savoir est
en lien avec le domaine des langues, plus précisément celui de l’allemand. Il est abordé au
chapitre 3 et les élèves le connaissent bien puisqu’ils l’ont étudié pendant plusieurs leçons. Ils
ont donc une bonne connaissance sur le sujet, surtout au niveau du vocabulaire (Büttner, S.,
Kopp, G. & Alberti, J., 2014).
Durant cette leçon, les élèves vont devoir activer les connaissances qu’ils ont reçues jusqu’ici
en lien avec ce thème dans le but d’écrire quelques lignes sur une journée de cours idéale. Ils
devront pour ce faire employer le vocabulaire vu en cours en lien avec l’école pour réussir à
expliquer ce qu’ils aimeraient bien faire à l’école durant une journée entière. Aucune aide ne
sera permise puisque le but de cette tâche est de voir comment les élèves arrivent à réinvestir
leurs savoirs dans un exercice.
Cette thématique a du sens pour les élèves puisqu’elle fait partie intégrante de leur vie. Ils vont
à l’école 5 jours par semaine, ce qui constitue une grande part de leur vie. Il est donc utile de
connaître des éléments sur ce sujet pour pouvoir en discuter plus tard avec d’autres
camarades de langue germanophone. De plus, le niveau est adapté à leur âge et à leurs
capacités puisque la difficulté au fil des thèmes augmente petit à petit, ce qui leur permettra
de passer à Genial l’année prochaine. Cependant, ce manuel est déjà assez vieux, ce qui peut
parfois rendre l’apprentissage plus difficile pour les élèves notamment dans la compréhension.
En effet, quelques mots ne sont plus employés de nos jours comme ‘’Walkman’’ (à remplacer
par lecteur MP3), ce qui demande aux enseignants une légère adaptation de leur part lorsqu’ils
préparent leur cours. Il faut parfois modifier certains aspects pour rendre le thème plus actuel
et plus réaliste.
Les mots de vocabulaire appris dans les chapitres précédents peuvent être une aide dans la
rédaction de leur texte s’ils sont employés efficacement et de manière cohérente. Les astuces
reçues auparavant pour la rédaction d’un texte leur seront utiles pour cette tâche. Il est
important que leur texte soit cohérent et que le vocabulaire connu soit écrit correctement. La
grammaire est ici moins importante puisque les élèves la maîtrise moins bien.
Durant cette activité, les élèves travailleront individuellement comme si c’était un examen. De
ce fait, aucune aide n’est permise sauf pour des problèmes de compréhension de consignes.
Pour éviter ce problème, elle sera analysée en début de la leçon avec l’ensemble de la classe
en plénum. Les élèves auront 45 minutes pour écrire leur texte, ce qui leur permettra de bien
relire leur production et éviter quelques erreurs d’écriture.
Les élèves seront sûrement confrontés à quelques difficultés durant cette tâche. Je les ai
énumérées ci-dessous :
Analyse a priori
Liste des obs., err. Hypothèse sur les Régulations envisageables
et diff. possibles causes en lien avec
le cadre théorique
Les élèves ne Manque de Lire en plénum la consigne et
comprennent pas la connaissances en demander aux élèves si l’un d’entre
consigne allemand (en lien avec le eux a compris pour qu’il puisse
vocabulaire) expliquer à ses camarades
Ils n’ont jamais eu/lu de Aider les élèves à décomposer la
consignes en allemand consigne en leur donnant des pistes
(écrire au tableau les mots qu’ils
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Procédures Stratégies
Les élèves se fixent un but en fonction de la Métacognitive
tâche et prévoient les éléments linguistiques planification
nécessaires à l’accomplissement de la tâche
Les élèves évaluent leurs habiletés à Métacognitive
accomplir une tâche langagière autoévaluation
Les élèves appliquent une règle réelle dans Cognitive
le but de comprendre l’allemand induction/déduction
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Critères généraux
Texte Au minimum 7 lignes Les élèves exploitent ce
Cohérent qu’ils ont fait au fil des
En lien avec le thème exercices de l’unité 3 de
‘’Was ist für dich ein Tambourin 2 pour expliquer
idealen Schultag ?’’ ce que serait leur plan
(Wunschtstudenplan) horaire idéal. Ils doivent
Répond à la question pour cela dire : in der ersten
posée dans le thème Stunde habe ich …, ich
möchte ... Stunden
Kunst/Sport, Mathe, etc.
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Objectif général Écrire des textes simples propres à des situations familières de communication en mobilisant ses connaissances lexicales
et structurelles (PER, L2 22, 5)
Objectif(s) Exploiter ses connaissances antérieures acquises (vocabulaire, grammaire) au fil des cours d’allemand dans le but de
spécifique(s) produire un texte sur la journée de cours idéale à l’école.
Critères d’éval. Le texte devra répondre aux exigences demandées, à savoir employer le vocabulaire appris en classe (matières scolaires,
matériels, plan horaire) et l’écrire de manière correcte. Il faudra aussi parler du thème ‘’une journée de cours idéale’’ en
expliquant les différentes activités qui s’y dérouleraient, l’horaire et le matériel à employer. Le texte devra faire au minimum
10 lignes. La grammaire ne sera pas prise en compte dans cet exercice sauf les tournures de phrase apprises en cours
qui devront être employées correctement.
Activité pour le Texte à écrire (production écrite)
contrôle de l’OS
Déroulement
Durée Activité d’apprentissage (ce que font les élèves) Forme sociale Activité d’enseignement (stratégies d’ens., dispositif, matériel,
organisation et forme sociale, …)
10’ Programme de la leçon Matériel : feuilles d’exercice (13X), analyse a priori, grille de
Comprendre et reformuler l’objectif de Plénum critères (13X)
la leçon et la consigne
Enumérer les différents critères de la Stratégie : compréhension d’une consigne en L2
production écrite en expliquant avec
ses propres mots leur signification Remarque : noter au tableau les points importants présents
Résumer ce qu’il faut faire dans cette dans la consigne et s’assurer que les élèves aient compris la
activité avec ses propres mots tâche en les questionnant à ce sujet
30’ Travail de production écrite : Matériel : ordinateur, tableau blanc, clé USB, tambourin 2,
Produire un texte sur le thème d’une Individuelle le cahier de vocabulaire, post-it pour noter le ressenti face à
journée idéale à l’école en respectant la tâche (13X)
les critères imposés
Stratégie : exploitation des connaissances dans une
situation donnée
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Durée Activité d’apprentissage (ce que font les élèves) Forme sociale Activité d’enseignement (stratégies d’ens., dispositif, matériel,
organisation et forme sociale, …)
Remplir la grille d’auto-évaluation et
noter sur le post-it son ressenti par Remarques : Ne pas laisser les élèves discuter entre eux et
rapport à l’activité leur expliquer qu’ils sont comme dans une situation
Travail supplémentaire : pour les d’examen. Donner un post-it aux élèves lorsqu’ils ont terminé
élèves qui ont terminé, ils apportent la tâche pour qu’ils notent leurs ressentis.
leur texte à l’enseignante et s’occupent
en silence à leur place (lecture plaisir,
devoir, etc.)
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
2. Analyse didactique
Cette tâche est en lien avec l’approche communic’actionnelle développée et décrite par
Bourguignon (2010) et qui se base sur 3 concepts clés : une mission, des contraintes et des
objectifs. Nous avons choisi de mettre en avant l’aspect de mission et d’action dans ce travail.
Dans le tableau ci-dessous se trouvent les informations relatives à la tâche en lien avec la
théorie de l’approche communic’actionnelle.
Analyse de la tâche communic’actionnelle :
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
grâce à cette tâche qui les obligera à exploiter leurs savoirs antérieurs pour parvenir à la
résoudre.
Cette approche communic’actionnelle est nouvelle pour les élèves. Ils auront sûrement
quelques problèmes durant la résolution de la mission. Voici le tableau avec les éventuelles
difficultés que les élèves pourraient rencontrer au cours de leur travail :
Analyse a priori
Liste des obs., Hypothèse sur les Régulations envisageables
err. et diff. causes en lien avec
possibles le cadre théorique
Les élèves ne Manque de Prendre étape par étape les consignes
comprennent pas la connaissances sur le et questionner les élèves pour savoir
mission et l’objectif de sujet ce qu’ils ont compris. Noter au tableau
cette dernière les mots clés et essayer d’amener les
Stress de la nouveauté
élèves à comprendre la mission par
(cette tâche sort de
eux-mêmes.
l’ordinaire)
Si un élève a compris, lui demander
Manque de motivation
d’expliquer à ses camarades ce qu’ils
pour l’allemand
doivent faire.
Se baser sur le tableau réalisé plus
haut pour expliquer aux élèves ce
qu’ils doivent faire.
Les élèves n’arrivent Mode de fonctionnement Leur expliquer pourquoi il est essentiel
pas à travailler en nouveau pour les élèves qu’ils réussissent à travailler seul pour
autonomie la suite de leur scolarité et la réussite
Manque de motivation à
de cette tâche en donnant des
chercher par eux-mêmes
exemples concrets (travail, évaluer ses
les informations
compétences, etc.).
Manque de
Demander à toute la classe de trouver
connaissances en
des arguments pour l’autonomie.
allemand (surtout
vocabulaire) Motiver les élèves en leur expliquant
que leurs propositions pourraient être
exploitées par leur enseignant si le
travail réalisé est bien.
Les élèves n’arrivent Mode de fonctionnement Prévoir d’autres textes plus faciles au
pas à récolter des nouveau pour les élèves cas où les élèves n’arriveraient
informations malgré (comment récolter des vraiment pas à comprendre les textes
les documents mis à informations ?) choisis.
leur disposition
Manque de motivation ou Expliquer aux élèves que ce n’est pas
de connaissances grave s’ils ne comprennent pas toutes
les informations puisque l’important
Difficultés de
c’est de comprendre dans la globalité
compréhension des
pour réussir à organiser une après-
documents choisis
midi sport.
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Selon la taxonomie d’Anderson et Krathwohl (2001), cette tâche se situe entre l’application et
l’analyse. En effet, dans un premier temps les élèves doivent réaliser une tâche un employant
des procédures pour résoudre une mission donnée. Puis, ils devront organiser les éléments
qu’ils ont récoltés lors de la lecture des documents pour structure leur texte afin qu’ils
répondent aux exigences données. Il y a aussi une part d’évaluation puisque les élèves sont
en totale autonomie et, à la fin de la tâche, il y a une évaluation prévue pour vérifier que les
élèves aient bien atteint la mission.
Plusieurs autres stratégies notamment en langue seront mobilisées par les élèves. O’Malley
et Chamot (1990, cité par Cyr, 2011) en ont ressorti plusieurs appartenant principalement à
deux domaines : métacognition et cognition. Dans cette tâche, les élèves solliciteront
principalement ces stratégies-là :
Procédures Stratégies
Les élèves maintiennent leur attention au Métacognitive
cours de l’exécution de la tâche pour se Attention sélective
concentrer sur des aspects spécifiques de la
tâche
Les élèves se fixent un but en fonction de la Métacognitive
tâche et prévoient les éléments linguistiques Planification
nécessaires à l’accomplissement de la tâche
Les élèves savent qu’ils peuvent faire des Métacognitive
apprentissages par eux-mêmes et sont donc Autogestion
autonomes dans leur apprentissage
Les élèves évaluent leurs habiletés à Métacognitive
accomplir une tâche langagière Autoévaluation
Les élèves ordonnent et classent les Cognitive
éléments appris en fonction de critères, ce Classement/regroupement
qui leur permettra de mieux les exploiter
dans leur texte.
Les élèves appliquent une règle réelle dans Cognitive
le but de comprendre l’allemand Induction/déduction
Les élèves comparent certains mots avec le Cognitive
français dans le but de mieux comprendre Traduction
les informations données
Les élèves emploient les sources de Cognitive
référence au sujet de l’allemand (petit Utilisation des ressources
wortschatz)
Les élèves emploient le contexte pour mieux Cognitive
comprendre les informations et emploient les Inférence
éléments connus du texte pour comprendre
le sens des documents
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
11.12 Annexe XII : Fichier avec les documents pour les élèves
Un dossier complet a été créé pour les élèves dans le but qu’ils recherchent les informations
dont ils ont besoin pour le sport, le lieu, le transport et le prix. Des images ont été ajoutées
pour faciliter la compréhension des élèves. Chaque apprenant a reçu un exemplaire.
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Tennis
Allgemeine Information :
Beim Tennis geht es darum, dass ein oder zwei Spieler sich auf beiden Seiten eines Netzes
gegenüberstehen.
In einem abgegrenzten Raum müssen sie mit einem Schläger einen Ball so über das mittig
gespannte Netz spielen, dass der Gegner Mühe hat, den Ball zurückzuspielen, ohne dass er
im Netz oder außerhalb des Spielfeldes landet.
Passiert das, so bekommt der Gegenspieler einen Punkt.
Regeln:
Das Spielfeld wird durch Linien begrenzt, die so genannten Grundlinien und Seitenlinien. Zu
Beginn eines Ballwechsels steht der Aufschlag, der diagonal in ein kleineres Feld, das
Aufschlagfeld, gespielt werden muss. Jedem Spieler stehen pro Punkt zwei
Aufschlagsversuche zu.
Das Spielziel beim Tennis ist es, einen Tennisball einmal mehr als der Gegner über ein in der
Mitte gespanntes Netz in sein Spielfeld zu spielen. Dabei darf der Ball maximal einmal den
Boden berühren, bevor er mit dem Tennisschläger zurückgespielt werden muss. Der Ball kann
auch direkt, ohne Bodenberührung, aus der Luft genommen werden.
Das Spielziel ist es, eine festgelegte Anzahl von Punkten zu erreichen. In den Ballhäusern
wurde schon im 13. und 14. Jahrhundert um Geld (Sous) gespielt. Für jeden Fehler gab es 15
Sous. Daraus hat sich die bis heute gültige Zählweise für ein Spiel entwickelt: 0, 15, 30, 40.
Grundsätzlich ist es so, dass die Spieler beim Tennis erst versuchen, ein Spiel zu gewinnen.
Der Gewinn von sechs oder mehr Spielen führt zum Gewinn eines Satzes. Wer mehrere Sätze
gewonnen hat, hat das Match für sich entschieden. Die häufigsten Beläge von Tennisplätzen
sind Sand, Rasen, Kunstrasen, Teppich oder Kunststoffgranulat.
Source: Clever, C. (2014). Lernspass für Kinder, beliebte Sportarten: Tennis. München: Theiler & Theiler GbR.
Consulté le 26.09.14 sur http://www.lernspass-fuer-kinder.de/themen-
uebersicht/sport/beliebtesportarten/tennis/inPage/230/allgemeine-informationen
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Fussball
Allgemeine Informationen
Fußball ist ein Ballsport und wird von zwei Mannschaften mit je elf Spielern/innen auf einem
rechteckigen Spielfeld gespielt. Das Ziel des Spiels ist es, den Ball häufiger in das gegnerische
Tor zu schießen, als das andere Team.
Der Ball wird dabei vorwiegend mit dem Fuß gespielt, aber auch andere Körperteile, wie z.B.
der Kopf, werden von den Feldspielern eingesetzt. Die Arme und Hände dürfen dabei
allerdings nicht zur Hilfe genommen werden.
Nur der Torhüter darf innerhalb des Strafraums den Ball mit der Hand spielen.
Regeln
Die Spielzeit beträgt insgesamt 90 Minuten, die in zwei Spielhälften je 45 Minuten aufgeteilt
werden. Ein Team besteht aus zehn Feldspielern und einem Torwart. Jedes Team hat die
Möglichkeit, drei Auswechslungen vorzunehmen, um taktische oder verletzungsbedingte
Umstellungen vorzunehmen.
Das Spielfeld wird durch weiße Kalklinien begrenzt. Diese markieren den Mittelkreis, die
Mittellinie, die Seitenlinien, den Straf- sowie den Torwartraum. In der Mitte der kürzeren Linie
befindet sich auf beiden Seiten ein Tor mit den Maßen 7,32 Meter Länge und 2,44 Meter
Höhe.
Die Ausrüstung für einen Feldspieler bzw. Torwart setzt sich aus Fußballschuhen,
Schienbeindeckeln, Stutzen, Hose und einem Trikot zusammen. Der Torwart zwischen den
Pfosten muss sich farblich vom Rest seiner Mannschaftskameraden unterscheiden.
Source: Clever, C. (2014). Lernspass für Kinder, beliebte Sportarten: Fussball. München: Theiler & Theiler GbR.
Consulté le 26.09.14 sur http://www.lernspass-fuer-kinder.de/themen-uebersicht/sport/beliebte-
sportarten/fussball/inPage/213/regeln-und-ausruestung
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Volleyball
Allgemeine Informationen
Volleyball ist eine Mannschaftssportart aus der Gruppe der Rückschlagspiele, bei der sich zwei
Mannschaften mit jeweils sechs Spielern auf einem durch ein Netz geteilten Spielfeld
gegenüberstehen. Ziel des Spiels ist es, den Volleyball über das Netz auf den Boden der
gegnerischen Spielfeldhälfte zu spielen und zu verhindern, dass Gleiches dem Gegner gelingt,
bzw. die gegnerische Mannschaft zu einem Fehlversuch zu zwingen. Eine Mannschaft darf
den Ball, zuzüglich zum Block, dreimal in Folge berühren, um ihn zurückzuspielen.
Üblicherweise wird der Ball mit den Händen oder den Armen gespielt, erlaubt sind seit einigen
Jahren allerdings alle Körperteile, auch der Fuß.
Volleyball stammt aus den Vereinigten Staaten und wird nahezu weltweit ausgeübt. Der
Volleyball-Weltverband FIVB repräsentiert 218 Nationen mit rund 35 Millionen
Spielern.
Regeln
Mannschaft:
Höchstens 12 Spielerinnen. Eine davon (ausgenommen der Libero) ist
der Kapitän der Mannschaft.
Positionen:
Die drei Spielerinnen entlang des Netzes sind Vorderspielerinnen und nehmen die Positionen
4 (vorne-links), 3 (vorne-mitte) und 2 (vorne-rechts) ein.
Die anderen drei Spielerinnen sind Hinterspielerinnen und besetzen die Positionen 5 (hinten-
links), 6 (hinten-mitte) und 1 (hinten-rechts).
Rotation:
Hat die annehmende Mannschaft das Aufschlagrecht gewonnen, rücken die Spielerinnen um
eine Position im Uhrzeigersinn weiter: die Spielerin auf der Position 2 auf die Position 1
(Aufschlag), die Spielerin auf der Position 1 zur Position 6, dann auf 5, 4 usw.
Source:
Kantifalke (2012). Ein paar Volleyballregeln kurz zusammengefasst. Consulté le 26.09.14 sur
http://www.kantivolleyball.ch/FanclubKantifalke/VolleyballRegeln.aspx
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Allgemeine Informationen
Die Suonen sind wichtige Zeugen der Walliser Kultur. Sie wurden im 13. Jahrhundert errichtet,
um Wiesen und Weinberge zu bewässern. An diesen kleinen Kanälen führen flache Pfade
entlang, zur grossen Freude der Wanderer.
Malerische Wanderwege entlang von Bächen laden zu schönen Spaziergängen quer durch
die Weinberge am Fusse von Terrassenmauern oder durch die Wälder, die Obstbaumgärten
oder die Weiden ein. Sie werden herrliche Ausblicke auf die Stadt Sion, ihre Hügel und
Schlösser sowie die Rhoneebene bewundern können
Source:
Sion tourisme (2010). Suonen und Spaziergang. Grimisuat: Dehaudt.com. Consulté le 26.09.14 sur
http://siontourisme.ch/index.php/de/sport-und-freizeit/wanderungen-und-suonen
Nicole Erard. Le musée des bisses. Anzère : Nicole Erard Informatique. Consulté le 26.09.14 sur http://www.musee-
des-bisses.ch/de/
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Schwimmbad
Allgemeine Informationen
Schwimmbäder dienen der Erholung und der sportlichen Betätigung im und am Wasser.
Hauptbestandteil eines Schwimmbades sind Schwimmbecken zum Baden und Schwimmen.
Darum gruppieren sich Umkleide- und Duschräume sowie Sitz- und Liegemöglichkeiten.
Andere Einrichtungen im Bereich Wellness können das Angebot ergänzen. Für die meisten
öffentlichen Schwimmbäder werden Eintrittsgelder erhoben. Als teilweise kostenlose
Alternative werden vor allem im Sommer Badeseen genutzt. Private Schwimmbäder sind meist
kleiner und haben oft nur ein Schwimmbecken. Eine andere Art von Badeanstalten waren
früher die Volksbäder als Möglichkeit zur regelmäßigen Körperpflege.
Freibad: Es ist nicht überdacht und kann an/in stehenden Gewässern (Badesee)
oder fließenden Gewässern (Flussschwimmbad) angelegt sein. Eine besondere
Form des Freibads ist der Schwimmteich (Schwimm- und Badeteich), nicht zu
verwechseln mit einem Naturbad, das aus der abgegrenzten Fläche eines
Badegewässers besteht. Ein Strandbad grenzt sich von dem allem noch dadurch
ab, dass das Ufer aus Sand besteht und meist für weitere Freizeitaktivitäten genutzt
wird.
In Sitten: Freibad Blancherie, Freibad Sitterie
Hallenbad: Hallenbäder sind in geschlossenen Räumen angelegt und dadurch
ganzjährig unabhängig von der Witterung nutzbar.
In Sitten: Hallenbad
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Schwimmbad: Hallenbad
Wenn
Anfang September bis Ende Mai
Montag bis Freitag : 8.00 - 21.00
Samstag 8.00 - 19.00
Sonntag & Feiertage : 10.00 - 19.00
Preis
Kinder : CHF 3.-
Erwachsene : CHF 5.50.-
Kontakt Informationen
Rue St-Guérin 31, 1950 Sion
T. +41 (0)27 329 63 00
Source: Sion tourisme (2010). Schwimmbäder. Grimisuat: Dehaudt.com. Consulté le 26.09.14 sur
http://siontourisme.ch/index.php/de/sport-und-freizeit/schwimmbaeder
81
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Wenn
Das ganze Jahr geöffnet, 7/7 von 8.00 - 22.00 Uhr
Kontakt Informationen
Centre de sport et Loisirs Les Iles
Domaine Les Iles
Rte d'Aproz
CH- 1950 Sion
Tel.: +41 (0)27 346 19 29
[email protected]
Source : Suisse tourisme (2014). Das Sport und Freizheitzentrum Les Iles. Zürich : Schweiz Impressum. Consulté
le 26.09.14 sur http://www.myswitzerland.com/de-ch/impressum.html
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Ancien Stand
Es gibt :
4 Fussballplätze
4 Volleyballplätze
2 Basketballplätze
1 Handballplätze
Kontakt Informationen
Ville de Sion
Service des sports, de la jeunesse et des loisirs
Secrétariat
Espace des Remparts 6
1950 Sion
Tél.: 027 324 12 62
Fax: 027 324 12 88
Email: [email protected]
Source : Sion (2010). Centre sportif de l’ancien stand. Sion. Consulté le 26.09.14 sur
http://www.sion.ch/particuliers/vieprivee/sports-loisirs/centre-sportif-ancien-stand.xhtml
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Die Suonen
Kontakt Informationen
Office du Tourisme de Sion
Place de la Planta 2 - 1950 Sion - Switzerland
T. +41 (0)27 327 77 27
Kontakt Informationen
Verein des Walliser Suonenmuseums
Maison Peinte, CP 34, rue du Pissieu 1,
1966 Botyre-Ayent
Tel. 027 398 41 47 (während der Öffnungszeiten)
Source:
Sion tourisme (2010). Suonen und Spaziergang. Grimisuat: Dehaudt.com. Consulté le 26.09.14 sur
http://siontourisme.ch/index.php/de/sport-und-freizeit/wanderungen-und-suonen
Nicole Erard. Le musée des bisses. Anzère : Nicole Erard Informatique. Consulté le 26.09.14 sur http://www.musee-
des-bisses.ch/de/
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Allgemeine Informationen
Sion besitzt den grössten Busbahnhof der Schweiz. 23 Walliser Orte werden täglich durch die
Postautos bedient, die in Sion stationiert sind. Steigen Sie an Bord und brechen Sie zur
Entdeckung der grossartigen Touristenorte der Region auf: nach Derborence und seinen
natürlichen Schätzen, zu den Staumauern des Sanetsch oder des Rawyl oder in die schönen
Bergdörfer.
Stadtbus von Sion: Die öffentlichen Verkehrsmittel sind sehr gegenwärtig in der Stadt Sion.
Mit ihren 6 Linien verbindet das Netz die verschiedenen Quartiere.
Kontakt Informationen
PostAuto Schweiz AG - Region Wallis
Place de la Gare 11 - 1950 Sion
T +41 (0)58 386 95 00
[email protected] / www.postauto.ch
2. Zu Fuss
Ein Fußgänger, auch Fußgeher, ist ein Mensch, der zu Fuß geht.
Fußverkehr ist das Zurücklegen von Wegen als Fußgeher.
Source:
Die Schweizerische Post AG (2014). Fahrausweise. Sion: Die Schweizerische Post AG. Consulté le 26.09.14 sur
http://www.postauto.ch/pag-startseite/pag-taeglich-unterwegs/pag-fahrausweise.htm
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Livre 1 :
Référence : Richards, J. & Sanderson, J. (2011). Sport : Lexikon für Kids. Munich: Dorling
Kindersley Verlag GmbH.
Image:
Livre 2:
Référence: Brümmer, E. & Zeyer, J. (2010). Was ist was. Band 49 : Sport. Nürnberg : Tessloff
Verlag.
Image :
Livre 3
Référence : Dr. Wimmert, J., Hondschin, T. & Stainbrecher, M. (2005). Was ist was. Band 93 :
Die Olympische Spiele. Nürnberg : Tessloff Verlag.
Image :
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
http://www.lernspass-fuer-kinder.de/themen-uebersicht/sport/beliebte
sportarten/fussball/inPage/209/allgemeine-informationen (le foot)
http://www.lernspass-fuer-kinder.de/themen-uebersicht/sport/beliebte-
sportarten/tennis/inPage/231/geschichte (le tennis)
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Objectif général Écrire des textes simples propres à des situations familières de communication en en utilisant des moyens de référence
(PER, L2 22, 2)
Objectif(s) Ordonner les informations retenues dans les différents textes mis à disposition dans le but de produire un rapport écrit
spécifique(s) sur l’organisation de l’après-midi de sport
Critères d’éval. Le rapport devra répondre aux exigences demandées, à savoir que les activités soient réalisables et ne durent qu’une
demi-journée. Le budget de 110fr ne doit pas être dépassé. Les informations se trouvant sur les documents mis à
disposition sont exploitées correctement dans le rapport. La journée correspond aux règles de l’école et aux besoins des
élèves (une demi-journée de sport pour se dépenser et s’amuser). Le rapport devra être au minimum de 10 lignes. Le
vocabulaire du sport appris les années précédentes doit être présent dans le texte (4-5 mots spécifiques).
Activité pour le Texte à écrire (production écrite)
contrôle de l’OS
Déroulement
Durée Activité d’apprentissage (ce que font les élèves) Forme sociale Activité d’enseignement (stratégies d’ens., dispositif, matériel,
organisation et forme sociale, …)
15’ Programme de la leçon Matériel : feuilles d’exercice (13X), analyse a priori, feuille
Comprendre et reformuler l’objectif de Plénum d’auto-évaluation (13X)
la leçon (mission) et la consigne
Enumérer les différents critères de la Stratégie : compréhension d’une consigne en L2
production écrite en expliquant avec
ses propres mots leur signification Remarque : noter au tableau les points importants présents
dans la consigne en lien avec la mission (mission,
Remarque : laisser quelques minutes aux contraintes, objectif, documents à disposition, etc.).
élèves pour qu’ils relisent la consigne dans leur S’assurer que tous les élèves aient compris ce qu’ils
tête et qu’ils essaient de la comprendre par devaient faire avant de les laisser commencer la tâche
eux-mêmes
88
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Durée Activité d’apprentissage (ce que font les élèves) Forme sociale Activité d’enseignement (stratégies d’ens., dispositif, matériel,
organisation et forme sociale, …)
10’ Présentation des documents à disposition Plénum Matériel : documents de référence (1 dossier par élève), site
Résumer les documents à disposition internet à présenter sur le TBI, livres (3X)
et leurs rôles ainsi que les règles de
comportement à respecter Stratégie : reformulation, observation
89
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Durée Activité d’apprentissage (ce que font les élèves) Forme sociale Activité d’enseignement (stratégies d’ens., dispositif, matériel,
organisation et forme sociale, …)
Expliquer en détail ce qui a été fait lors Plénum Stratégie : formulation et explication, partage d’informations
de ces deux cours et donner leurs
ressentis sur la tâche Remarques : remercier les élèves pour leur travail et leur
expliquer que je ferai un entretien avec eux la semaine
prochaine
90
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Contrôle de la tâche
J’ai choisi les informations présentes dans mon texte dans les
documents mis à ma disposition (internet, livres et documents
écrits)
Bilan
Explique comment tu as trouvé cette mission et pourquoi. : ______________________
_____________________________________________________________________
_____________________________________________________________________
_____________________________________________________________________
______________________________________________________________
______________________________________________________________
______________________________________________________________
91
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Déroulement
Durée Activité d’apprentissage (ce que font les élèves) Activité d’enseignement (stratégies d’ens., dispositif, matériel, organisation et forme
sociale, …)
3’ Accueil de l’élève (introduction de l’entretien) Matériel : feuilles d’entretien avec les questions, téléphone portable
Répondre aux questions de l’enseignante (dictaphone), feuille blanche et stylo
Questionner l’enseignante sur les éléments qu’il n’a
pas compris Stratégie : communiquer son opinion
Cet entretien d’explicitation se déroulera avec six élèves différents et portera sur les actions des élèves dans le but de mieux
comprendre leur raisonnement et leur organisation.
92
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Questions à poser
93
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Montre-moi o Utilisation
précisément des
comment tu as fait ! ressources
Comment as-tu
choisi les idées que
tu allais mettre dans
ton texte ?
94
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Ecriture du rapport :
Cognitive de Stratégie de Cognitives
Et après, quand tu as
traitement production o Élaboration
eu fini de récolter les
o Organiser o Préparatio
informations, qu’est-ce
n, Métacognitive
que tu as fait ?
Métacognitive localisation o Planificatio
Comment as-tu fait pour
o Anticiper des n
écrire ton texte ?
ressources o Autogestio
Comment as-tu su que Cognitive et n
tu allais commencer ton d’exécution exécution
texte avec ces o Produire
informations-là ?
Comment as-tu
organisé les
informations ?
Explique !
Je vois que tu as écris
….. Peux-tu
m’expliquer ?
95
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Fin de l’entretien
Merci pour ta collaboration. Tes explications vont m’être très utiles pour l’analyse de mes
données. Je te souhaite une bonne journée et à bientôt.
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Vocabulaire
(beaucoup
d’erreurs)
Grammaire (il
manque le
verbe et le
pronom)
L. Texte Production Vocabulaire Moyen-Bon
écrite (fautes dans
Grammaire l’écriture des
Compréhension mots connus)
de l’écrit
Mar. Texte Compréhension Vocabulaire Production Faible
de l’écrit (il a (très peu de écrite
répondu connaissances
partiellement à exploitées)
la question)
Grammaire (il
manque les
verbes)
G. Texte Compréhension Bon-très bon
(fille) de l’écrit
Vocabulaire
(tout est écrit Production
juste) écrite
Grammaire
(tout est juste)
N. Compréhension Texte (elle n’a Production Faible
de l’écrit pas répondu à la écrite
question, il
manque
beaucoup
d’informations)
Vocabulaire
(peu de
richesse)
Grammaire (pas
de cohérence)
Es. Texte Compréhension Bon
de l’écrit
Vocabulaire
Production
Grammaire écrite
I. Compréhension Texte (difficile à Production Faible
de l’écrit comprendre) écrite
Vocabulaire
(beaucoup de
fautes)
100
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Grammaire (il
manque des
verbes)
Z. Texte Compréhension Grammaire Bon
de l’écrit (c’est très
Vocabulaire répétitif)
(assez bien) Production
écrite
Tableau 1 Résultat des élèves pour la production « standard »
101
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
« Bah …
(silence)… vous
avez expliqué
d’abord les mots,
donc organiser, «
organisieren »,
c’est
organiser…. »
102
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
103
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
Ort :
Ancien
Stand
Zu Fuss
et in
Bus ?
Es kostet
nichts
Informatio
n über
Sport
Gruppen
L. Oui Sport : Il s’est L’intention a été Site Moyen
Fussball débrouillé en partie internet
Ort : seul comprise Docume
Ancien nts
Stand
Zu Fuss
et in Bus !
Es kostet
nichts
Mar. Oui Sport : Il s’est L’intention a été Site Bon
Fussball débrouillé comprise grâce à internet
Ort : presque ses Docume
Ancien seul, mais connaissances nts
Stand j’ai dû antérieures
2 Uhr l’aider à
Gruppen entrer dans « J’ai reconnu
3 Franken la tâche quelques mots en
Bus et allemand comme
Fuss « Vous « Oktober,
m’avez un Freitag, 25, Text
peu aidé. » », etc. »
G. (fille) Oui Sport : Elle m’a L’intention a été Docume Bon
Tennis, posé comprise grâce nts
Badminto quelques aux
n, Volley questions connaissances
10 notamment langagières de
Franken pour savoir l’élève et à sa
Bus si elle avait déduction
Gruppen le droit
Elle a fait d’écrire « J’ai lu la
une lettre sous forme consigne et j’ai
pour les de lettre essayé de
parents sinon elle comprendre les
Il manque s’est mots. »
quelques débrouillée « Bhein, dans
informatio seule certains mots, ça
ns sur les pouvait être un
sports mot constitué je
choisis pense qu’il y avait
plusieurs mots
que l’on
connaissait donc
104
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
105
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
commencé pouvait
à comprendre que
comprendr l’on devait faire le
e que l’on 25 octobre et que
devait c’était un
organiser vendredi. »
quelque
chose
nous-
même. »
« Pas
tellement,
mais j’avais
déjà fait un
peu
d’allemand
pendant les
vacances,
donc il y a
une petite
partie des
mots que je
connaissais
.»
« mais je
me suis
débrouillée
»
I. Oui Sport : Elle m’a L’élève a compris Dossier Moyen
Schwimm posé en partie ce -Faible
bad und beaucoup qu’elle devait faire
Tennis de grâce à ses
questions connaissances
106
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
10 et voulait antérieures et à
Franken au début mon aide au
pro prendre début de la tâche.
Student l’équitation
14Uhr bis comme « Bhein, vous
15 Uhr: sport bien nous avez
Schwimm qu’aucun expliqué »
bad document « Qu’il fallait faire
15Uhr bis ne une promenade. »
16Uhr: mentionnait « Bhein «
Tennis ce dernier Organisieren ».
Gruppen et elle avait Mmh, non, avec
beaucoup euh « Sport », «
de peine à Oktober ». »
entrer dans
la tâche.
Z. Oui 14Uhr bis Elle m’a L’élève a compris Site Moyen
17 Uhr posé ce qu’elle devait internet
68 quelques faire puisqu’elle a et
Franken questions écrit les dossier
Sport : sur des informations (Attentio
Schwimm mots de qu’on lui a n! copie
bad, vocabulaire demandé. J’ai dû pour les
Suone qu’elle ne l’aidée à règles)
und connaissait comprendre la
Tennis pas (lustig) tâche et elle a
ou qu’elle aussi employé
voulait ses
écrire connaissances
(Badehose)
107
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
108
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
« Je connaissais
« Studenplan »
j’avais vu quelque
part. »
« Je les
(connaissances)
avais déjà. »
« J’ai regardé
dans le livre pour
un peu varier. »
« On avait appris
en cours. »
Mar. Cognitive de Stratégie de Cognitive :
traitement ; production ; élaboration
organiser construction sur un « Du lundi
« Du lundi jusqu’au savoir antérieur jusqu’au
vendredi. » « Oui, j’avais déjà vendredi. »
Cognitive appris en Métacognitive ;
d’exécution ; allemand. » autoévaluation
produire « Peut-être que
« J’ai utilisé le j’ai oublié des
« am » » verbes »
Cognitive ;
transfert de
connaissances
« Oui j’avais déjà
appris en
allemand. »
109
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
« Oui, j’ai fait dans regardé par rapport c’est trop un gros
l’ordre et aussi les à ce que moi je paquet. »
heures de la journée. voudrais bien. J’ai « On avait dû
J’ai aussi fait des aussi regardé pour apprendre et j’ai
traits pour que ça que ça soit regardé par
sépare car après équilibré, que je rapport à ce que
c’est trop un gros n’aie pas tous des moi je voudrais
paquet. » choses pareilles. » bien. J’ai aussi
« On avait dû Stratégie de regardé pour que
apprendre et j’ai production ; ça soit équilibré,
regardé par rapport à évaluation que je n’aie pas
ce que moi je « Bhein, parce que tous des choses
voudrais bien. J’ai j’ai recontrôlé et pareilles. »
aussi regardé pour puis vous nous Métacognitive ;
que ça soit équilibré, avez dit qu’il y avait auto-évaluation
que je n’aie pas tous 6 heures. J’ai « Oui parce que
des choses regardé et j’ai fait 6 j’avais échangé
pareilles. » heures. » « ich wünsche »
Cognitive « Bhein, j’ai au lieu de
d’exécution ; contrôlé avec nos « wünsche ich ».
vérifier références qu’on »
« Bhein, parce que avait. J’ai lu et j’ai « Oui plutôt,
j’ai recontrôlé et vous essayé d’imaginer parce que je ne
nous avez dit qu’il y comment ça savais pas très
avait 6 heures. J’ai serait. » bien qu’il fallait
regardé et j’ai fait 6 mettre d’abord le
heures. » verbe et après le
« Bhein, j’ai contrôlé sujet lorsque j’ai
avec nos références quelque chose
qu’on avait. J’ai lu et devant. Sinon j’ai
j’ai essayé trouvé ça bien. »
d’imaginer comment « Bhein, parce
ça serait. » que j’ai recontrôlé
Métacognitive ; et puis vous nous
autoréguler avez dit qu’il y
« Oui, parce que avait 6 heures.
j’avais échangé « ich J’ai regardé et j’ai
wünsche » au lieu de fait 6 heures. »
« wünsche ich ». » « Bhein, j’ai
contrôlé avec nos
références qu’on
avait. J’ai lu et j’ai
essayé
d’imaginer
comment ça
serait. »
N. Lecture ; Stratégie de Cognitive ;
macroprocessus réception ; déduction
« Au début, je ne cadrage pour « J’ai essayé de
savais pas vraiment déduire le sens faire avec les
ce qu’il fallait faire, « J’ai essayé de mots que je
donc j’ai cherché et faire avec les mots savais pour
j’ai compris qu’il que je savais pour constituer la
fallait mettre l’ordre constituer la phrase. »
en fonction de ce phrase. »
110
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
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Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
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« Bhein, il y’avait
le livre et dedans
il y’avait des
matières et j’ai
choisi. »
« « Stunde »,
enfin les heures.
On a appris avec
l’école. »
Métacognitive ;
autoévaluation
« Parce que j’ai
fait (silence),
enfin j’ai fait 6
heures. Et j’ai fait
jusqu’à vendredi
et après j’ai
arrêté. »
Tableau 3 Stratégies des élèves lors de la production « standard »
114
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tennis ce serait
bien de le faire à
un endroit
spacieux, grand,
un peu nature et
en plus mon
sous-main c’est
une carte
géographique. »
« Simplon, je ne
me rappelle plus
si on est allé ou
pas. Evolène, on
est déjà allé. J’ai
trouvé cela très
beau, magnifique.
Avec la rivière qui
coule à coté c’est
joli. »
« Euh, pas
tellement, mais je
me suis
débrouillée, et là-
dedans j’ai mis
les trucs que je
comprenais le
mieux. Par
exemple, « Es
dauert 30
Minuten » je ne
comprenais pas
très bien, alors j’ai
mis « Wir gehen
zu Fuss, im Bus »
donc voilà. »
I. Lecture ; Stratégie de Cognitive ;
macroprocessus réception ; déduction
« Oui, un petit peu. » cadrage pour en « Oui un petit
« Qu’il fallait faire déduire le sens peu. »
une promenade. » « Oui, un petit « Qu’il fallait faire
« Bhein (Silence) « peu. » une promenade.
Organisieren ». » « Qu’il fallait faire »
« Mmh, non, avec une promenade. » « Bhein (silence),
euh « Sport », « « Bhein (silence), « « Organisieren ».
Oktober ». » Organisieren ». Mmh, non, avec
Cognitive de Mmh, non, avec euh « Sport », «
traitement ; euh « Sport », « Oktober ». »
organiser Oktober ». » Métacognitive ;
« Bhein, j’ai recopié Stratégie de attention
sur la, enfin, la feuille réception ; sélective
que vous nous avez identifier les indices « Bhein, j’ai
donnée. » « Bhein, j’ai recopié recopié
« Bhein, ils avaient sur la, enfin, la sur la, enfin, la
mis, euh, une feuille que vous feuille que vous
promenade de tennis
124
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Facilité/difficul
élèves dans la
entre les deux
L’investissem
L’aisance des
L’apprentissa
dans la tâche
deux tâches
remarquées
différences
té entre les
apprendre
Noms des
Plaisir à
langues
tâches
ge des
élèves
tâche
Les
Em. « Euh, « Euh, ça « ça (Il me « ça (Il me « Celle-là « Celle-là
celle-là (Il (Il me montre montre (Il me (Il me
me montre l’activité 2) l’activité 2) montre la montre
montre l’activité 1) parce que je parce que je ne fiche 2) l’activité
l’activité c’était plus ne savais savais pas et parce 1), parce
1). facile et ça pas et c’est c’est mieux qu’on que je
Bah, (Il me mieux pour pour devait connaiss
c’était montre apprendre. » apprendre. » rechercher ais déjà
quand l’activité 2) « Parce « Parce qu’on et, alors, des
même un c’était qu’on pouvait on devait choses. »
peu plus moins pouvait rechercher et plus se
facile pour facile. » rechercher on apprend donner
les « (Silence), et on des choses pour
connaissa ça (Il me apprend des nouvelles. » chercher et
nces, car montre choses savoir ce
écrire une l’activité 1) nouvelles. » que les
organisati c’était choses
on ce quand étaient. Par
n’est pas même plus contre, ça
facile, court parce (Il me
parce que je montre
qu’on ne savais l’activité 1)
savait pas déjà. ça (il on savait
tous les me montre tout. »
mots. » l’activité 2)
c’était un
peu plus
long car on
devait
rechercher
.»
Mar. « Entre « Rien. « (Il me « Bhein, les « Dans la -
les deux Enfin, à montre la mots comme « deuxième, (nous
tâches, la part le fait fiche de la mit, Franken, car c’était n’avons
plus facile que dans deuxième etc. ». » mieux de pas posé
c’était la l’une on tâche). » « Oui, j’ai choisir les la
première. pouvait « J’ai pu surtout appris sports et question)
» choisir ce choisir ce du parce que
« Parce qu’on que je vocabulaire. » je connais
qu’on voulait voulais plus le
avait déjà faire et faire. » sport que
appris. » dans « Oui exacte les phrases
l’autre j’ai bien aimé en
pas. » choisir. » allemand.
»
127
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128
Membrez Virginie Mémoire de fin d’études HEP-VS (2015)
comment
formuler des
phrases avec
d’autres mots
que l’on ne
connaissait
pas. »
N. « Je dirais « Mmh. Là « Celle-là « Dans cette « Pas dans « Dans la
que celle- (Elle me (Elle me tâche (Elle me celle-là première
là était montre la montre la montre la (Elle me car c’est
plus facile seconde seconde seconde) car il montre la toujours
(Elle me tâche) tâche) car on y avait des première de la
montre la c’est nous- peut mots difficiles tâche), car répétition
fiche de la mêmes qui rechercher. que j’ai dû c’était de la .»
première devons On était un comprendre. » répétition,
tâche) vu chercher peu plus donc plus
que celle- les libre. C’était facile. On
là (Elle me information mieux, mais, savait déjà.
montre la s, alors que par contre, Alors que
fiche de la là (Elle me j’aurais là (Elle me
seconde montre la préféré que montre la
tâche) première ça soit en seconde
c’était tâche) groupe. » tâche), on
plus de la c’est un « Oui devait faire
recherche peu de la vraiment de la
.» recherche, plus recherche
« Celle-là mais on sympa. » et se
(Elle me sait quand concentrer,
montre la même déjà beaucoup
première la moitié. » comprendr
tâche), e. »
car c’était
surtout de
la
répétition.
Oui même
si c’était
un peu
long. »
Es. « Là « Celui-ci « (Silence), « (Silence), « Celle-là « Celle-là
(activité (tâche 1) bah, surtout bah, aussi (activité 2), (activité
2), en fait, c’est celle-là celle-là parce 2) c’était
il y a surtout de (activité 2), (activité 1), qu’en fait assez
plusieurs la parce que parce que c’est c’est plus, compliqu
choix, répétition celle-là (Elle répétitif, mais euh, faut é, ça
donc on et celui-ci me montre c’est aussi plus (activité
ne (tâche 2) l’activité 1) bien, parce chercher 1) on
marque un peu c’est qu’à force que dans les l’avait
pas moins. toujours la ça se répète, documents déjà vu,
toujours la C’est même ça rentre bien , dans les donc la
même quand chose, dans la tête. » livres. Ça première
chose et même les quelque fois demande c’était un
vu que ce mêmes on change plus de petit peu
n’est pas règles à les mots. concentrati mieux. »
tout le utiliser, Celle-là (Elle on. »
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