Fasc-Cours1 Math
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CHAPITRE I
1.1 Définition
On appelle ensemble, un collectif, un groupe ou un assemblage de
personnes, d’animaux ou de choses.
Exemple
- La population d’un pays constitue un ensemble de personnes;
- Les vo yelles de l’alphabet français.
En prenant l’ensemble des vo yelles de l’alphabet français, la lettre a est
appelée élément de cet ensemble.
Un ensemble est dit écrit en compréhension s’il est désigné par une
phrase.
Exemple Soit E = {ensemble des vo yelles de l’alphabet français}. E est dit
écrit en compréhension.
Deux ensembles A et B sont dits égaux s’ils sont formés des mêmes
éléments et on note: A = B.
Un ensemble qui n’a pas d’élément est appelé ensemble vide et est
désigné par le s ymbole ∅
Un ensemble peut être représenté par un diagramme appelé diagramme
de Venn ( 1 ) .(Fig. 1)
Exemple.
Soit E l’ensemble des vo yelles de l’alphabet français.
.a .i .o E
.u .e .y
(Fig. 1)
Diagramme de Venn
(1)
Venn John (4.8.1834 – 4.4.1923), Mathématicien anglais
INCLUSION
1. 4 Définition
Tout ensemble A composé d’éléments d’un ensemble E donné, est dit
inclus dans E et constitue un sous-ensemble ou une partie de E.
Si A est distinct de E, A est dit strictement inclus dans E et on note:
A ⊂ E (Fig. 2).
Si A coïncide avec E , on dit: A ⊆ E.
A E
(Fig.2)
Remarques
• ∀ A, ∅ ⊂ A
• A ⊂ B et B ⊂ A ⇒ A = B
• A ⊂ B et B ⊂ C ⇒ A ⊂ C
1. 5 Définition
L’intersection de deux ensembles A et B est l’ensemble I des éléments
communs à A et B . On note: I = A ∩ B , lire « A inter B » (Fig. 3).
I = { x / x ∈ A et x ∈ B }
A B
I = A ∩ B
Fig. 3
Remarques
• ∀ A, ∅ ∩ A = ∅ ;
• A∩ B = B ∩ A;
• ( A ∩ B) ∩ C = A ∩ ( B ∩ C ) ;
• A ⊂ B ⇒ A∩ B = A .
REUNION
1. 6 Définition
La réunion de deux ensembles A et B est l’ensemble R formé par les
éléments appartenant à l’un au moins des ensembles A et B . On note:
R = A ∪ B, lire « A union B » (Fig. 4) .
R = { x / x ∈ A ou x ∈ B }
A B
R = A ∪ B
Fig. 4
Remarques
• ∀ A, ∅ ∪ A = A ;
• A∪ B = B ∪ A ;
• A ⊂ B ⇒ A∪ B = B ;
• ( A ∪ B) ∪ C = A ∪ ( B ∪ C ) ;
• A ∩ ( B ∪ C ) = ( A ∩ B) ∪ ( A ∩ C ) = ( B ∪ C ) ∩ A ;
• A ∪ ( B ∩ C ) = ( A ∪ B) ∩ ( A ∪ C ) = ( B ∩ C ) ∪ A.
Remarques
• x ∈ ( A ∩ B ) ⇒ x ∈ A et x ∈ B ;
• x ∉ ( A ∩ B ) ⇒ x ∉ A ou x ∉ B ;
• x ∈ ( A ∪ B ) ⇒ x ∈ A ou x ∈ B ;
• x ∉ ( A ∪ B ) ⇒ x ∉ A et x ∉ B .
1. 7 Définition
Soient E et A deux ensembles tels que A ⊂ E . L’ensemble noté A des
éléments de E n’appartenant pas à A est le complémentaire de A dans E et est
noté: A = E \ A = C EA
E A
A = E \ A = C EA
Fig. 5
Dr. AKPATA Edouard
5
Cours et Exercices résolus d’Algèbre linéaire
Remarques
• C EE = E \ E = ∅ ;
• C∅E = E \ ∅ = E
Remarque
A∪ A = E
A = E \ A = C EA ⇔
A∩ A = ∅
1. 8 Définition
A B
A\ B
B\ A
Fig. 6
Remarque
∀ X, Y ⊂ E X \Y = X ∩ Y
Théorème
∀ A, B :
• A∩ B = A ∪ B ;
• A∪ B = A ∩ B .
Preuve
Montrons que : A ∩ B = A ∪ B
a) Montrons que A ∩ B ⊂ A ∪ B
x ∈ A ∩ B ⇒ x ∉( A ∩ B)
⇒ x ∉ A ou x ∉ B
⇒ x ∈ A ou x ∈ B
⇒ x∈ A ∪ B ( )
Donc
A∩ B ⊂ A ∪ B (1)
b) Montrons que A ∪ B ⊂ A ∩ B
( )
x ∈ A ∪ B ⇒ x ∈ A ou x ∈ B
⇒ x ∉ A ou x ∉ B
⇒ x ∉( A ∩ B)
⇒ x ∈( A ∩ B)
Donc
A ∪ B ⊂ A∩ B (2)
A∩ B = A ∪ B
1. 9 Définition
La différence symétrique de A et de B est l’ensemble déterminé par la
réunion des différences A \ B et B \ A . On note:
A ∆ B = ( A \ B) ∪ ( B \ A) . (Fig. 7)
A B
A\B B\A
Fig. 7
A ∆ B
Remarques
• A ∆ B = (A ∪ B) \ (A ∩ B) ;
• A∆ B = B ∆ A ;
• A∆ A = ∅ ;
• A∆∅ = A.
Exemple
Solution
0 1 2 3 IR
A ∪ B
A ∩ B
A \ B B \ A
Fig. 8
A ∪ B = {x: 0 < x ≤ 3} = ] 0; 3] ;
A ∩ B = {x: 1 ≤ x < 2} = [1; 2[;
A \ B = {x: 0 < x ≤ 1} = ] 0; 1] ;
B \ A = {x: 2 < x ≤ 3} = [2; 3] ;
A ∆ B = A \ B ∪ B \ A = {x: 0 < x < 1} ∪ {x: 2 ≤ x ≤ 3} = ] 0; 1[ ∪ [2; 3] .
RELATIONS BINAIRES
1. 10 Définition
Toute propriété ℜ susceptible d’être vérifiée par deux éléments x et y
d’un ensemble E définit une relation binaire dans cet ensemble. Si x et y
vérifient la propriété ℜ , on écrit: x ℜ y .
Une relation binaire ℜ dans un ensemble E est dite:
1) réflexive si: x ∈ E ⇒ x ℜ x,
2) symétrique si: x ℜ y ⇒ y ℜ x,
3) antisymétrique si: x ℜ y et y ℜ x ⇒ x = y,
4) transitive si: x ℜ y et y ℜ z ⇒ x ℜ z.
RELATION D’EQUIVALENCE
1. 11 Définition
Une relation ℜ définie dans un ensemble E est dite relation
d’équivalence si elle est à la fois réflexive, symétrique et transitive, c’est-à-
dire:
1) ∀ x ∈ E ⇒ x ℜ x ( r é fl e xi ve) ,
2) ∀ x, y ∈ E : x ℜ y ⇒ y ℜ x ( s y mé tr i e) ,
3) ∀ x, y, z ∈ E : (x ℜ y et y ℜ z) ⇒ x ℜ z ( tr a n si ti vi té) .
CLASSES D’EQUIVALENCE
a = { x∈ E / xℜa }
Exemple
Considérons l’ensemble E muni d’une relation d’équivalence ℜ défini par:
a• f• E
•c •e
b•
•g d•
Fig. 9
Nous remarquons que la relation ℜ est une relation d’équivalence. Nous
avons les classes d’équivalence suivantes:
a = {a, b, c}; d = {d, f, e}; g = {g} .
Propriétés
RELATION D’ORDRE
Exemple
Dans l’ensemble des nombres relatifs, le s ymbole “ < ” définit une relation
d’ordre strict, car a < b et b < c ⇒ a < c , c’est-à-dire la relation est
transitive; d’autre part, a < b exclut b < a ou b = a: la relation n’est ni
réflexive, ni s ymétrique.
ii) Une relation binaire ℜ dans un ensemble donné E est une relation
d’ordre au sens large si elle est à la fois:
- réflexive,
- antis ymétrique,
- transitive.
Exemple
Dans l’ensemble des nombres relatifs, le s ymbole “ ≤ ” définit une relation
d’ordre large.
En effet: a ≤ a ( r é fl e x iv it é) ,
a ≤ b et b ≤ a ⇒ a = b ( a n ti s y mé tr ie) ,
a ≤ b et b ≤ c ⇒ a ≤ c ( tr a ns it i vi té) .
ENSEMBLE ORDONNE
Un ensemble E dans lequel est définie une relation d’ordre ℜ est dit
ordonné .
On peut, en effet, classer dans un ordre déterminé tous les éléments d’un
sous-ensemble de E lorsque ces éléments sont deux à deux comparables par
ℜ , c’est-à-dire vérifient soit a ℜ b soit b ℜ a .
Ainsi les relations a ℜ c , d ℜ b et c ℜ d , permettent d’écrire: a ℜ c ℜ d ℜ b
d’où le classement ou l’ordre: a, c, d, b .
APPLICATIONS
1. 13 Définitions :
• Une application f d’un ensemble E dans un ensemble F est dite injective si
tout élément de F a au plus un antécédent, soit si deux éléments distincts
de E ont des images distinctes:
∀ x1 ∈ E , ∀ x2 ∈ E x1 ≠ x2 ⇒ f ( x1 ) ≠ f ( x2 )
ce qui équivaut à l’implication contraposée:
∀ x1 , x2 ∈ E , f ( x1 ) = f ( x2 ) ⇒ x1 = x2 .
Remarque
Dans la pratique, il faut utiliser l’implication contraposée.
CHAPITRE II
LOI DE COMPOSITION
2. 1 Définition
Soit un ensemble E donné. Toute application de E x E dans E définit
une loi de composition interne dans E. Autrement dit, à tout couple ordonn é
(a,b) d'éléments de E , distincts ou non, on fait correspondre un élément
unique c de E .
L'élément c est appelé le composé des éléments a et b pris dans cet ordre.
On note: c = a * b ; on peut également noter la loi (ou le signe opératoire)
comme suit: o , L , T , etc.
b = a x λ ou b = λ x a ⇔ b = λ a (2. 1)
Exemple
→ →
En Géométrie, on envisage le produit u d’un vecteur libre v par un
nombre relatif k donné.
On écrit:
→ →
u =kv
Une opération externe dans E peut être réitérée pour des éléments λ , β ,
γ du champ d’opérateurs K :
2.3 Propriétés
∀ a, b, c ∈ E : (a * b) * c = a * (b * c) (2. 3)
∀ a, b ∈ E : a * b = b * a (2. 4)
iii) Une loi de composition interne notée * est distributive par rapport
a * (b T c) = (a * b) T (a * c) ( d is tr ib u ti v it é à g a uc he) (2. 5)
(b T c) * a = (b * a) T (c * a) ( d is tr ib u ti v it é à d r o it e) (2. 6)
Remarques :
Lorsqu’une loi de composition interne est:
• Associative , on peut se passer des parenthèses;
• à la fois associative et commutative , le composé de plusieurs
éléments est indépendant de leur ordre, c’est-à-dire:
a * b * c * d = a * (b * c) * d = a * (c * b) * d = a * c * b * d.
i) Elément neutre
Une loi de composition interne * admet un élément neutre e si:
∀ a ∈ E: a * e = e * a = a (2. 7)
a * a’ = a’ * a = e (2. 8)
a * x = a * y ⇒ x = y ( r é g u lar it é à ga u c he)
x * a = y * a ⇒ x = y ( r é g ular it é à d r o ite) (2. 9)
Remarques
•
Lorsque la loi de composition interne * est associative, on a:
a * b * c = a * d * f ⇒ a * (b * c) = a * (d * f) ⇒ b * c = d * f.
• Lorsque la loi de composition interne * est à la fois associative et
commutative, on peut supprimer tout élément commun aux deux
membres:
b * a * c = d * a * f ⇒ a * (b * c) = a * (d * f) ⇒ b * c = d * f.
Théorème: Si pour une loi ٭définie sur E, associative, possédant un élément
neutre e , a est symétrisable , son symétrique est unique et a est régulier .
Preuve
Unicité: Soit a’ et a’’ deux s ymétriques de a; nous avons
( 1 ) a ٭a’ =a’ ٭a = e ( 2 ) a ٭a’’= a’’ ٭a = e
2 . 5 Morphismes ( ou Homomorphismes )
Remarque : Si A est une partie d’un ensemble E muni d’une loi ٭, et si
∀ a1 , a 2 ∈ A , a1 ∗ a 2 ∈ A , on dit que A est stable pour la loi ٭.
Preuve
Démontrons les points b) et c).
Dr. AKPATA Edouard
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Cours et Exercices résolus d’Algèbre linéaire
2. 6 Définition
2. 8 Propriétés
Remarque
Lorsqu’on a à montrer qu’un ensemble muni d’une loi est un groupe, on
commence par étudier si la loi est commutative, car si elle l’est, cela permet
de vérifier d’un seul côté pour l’élément neutre et le s ymétrique d’un
élément.
2. 9 Sous-groupes
Solution :
Soit e’ l’élément neutre de H et e celui de E .
e • e' = e'• e = e'
⇒ e' • e' = e' • e d' où e' étant régulier ona e' = e .
e '• e' = e'
Preuve
Démontrons d’abord f est injectif ⇒ Kerf = {e}
Soit x ∈ Ker ( f ) ⇒ f ( x ) = e ' . Comme f ( e ) = e ' , alors f ( x ) = f ( e ) ⇒ x = e , car f est
injectif. Ainsi {e} ⊂ Ker ( f ) ⊂ {e} ⇒ Ker ( f ) = {e} .
Ensuite, démontrons que Kerf = {e} ⇒ f est injectif
∀ x, y ∈ E , f ( x ) = f ( y ) ⇒ f ( x ) T f ( y ) ' = f ( y ) T f ( y ) ' = e ' ⇒ f ( x ∗ y ') = e ' ⇒
⇒ x ∗ y ' ∈ Ker ( f ) = {e} ⇒ x ∗ y ' = e ⇒ x ∗ y '∗ y = e ∗ y ⇒ x = y .Alors f est injectif
ANNEAUX
2. 11 Définition :
On dit que E est un anneau pour les lois de composition internes "∗ " et
" Τ " prises dans cet ordre si:
1. ( E , "∗ " ) est un groupe commutatif;
2. La loi " Τ " . est associative;
3. La loi " Τ " est distributive par rapport à "∗ " .
En plus,
si la loi " Τ " est commutative, l’anneau est dit commutatif ;
si la loi " Τ " a un élément neutre e ' , l’anneau est dit unitaire .
Propriété:
2. 12 Sous-anneaux :
CORPS
2 . 13 Définition
On dit que l’ensemble K est un corps pour les lois de composition
internes "∗ " et " Τ " prises dans cet ordre si:
1. K est un anneau unitaire pour ces lois;
2. Les éléments neutres des deux lois sont distinctes (« e ≠ e’ »);
3. Tout élément K* = K \{ e } ( e étant l’élément neutre pour la loi "∗ " )
a un s ymétrique pour la loi " Τ " .
2 . 14 Définition