Le Thyristor
Le Thyristor
Le Thyristor
Domines d’applications
Commande de moteurs (sens & vitesse)
Interrupteur électronique haute puissance (relais statique, relais temporisé)
Redresseur commandé
Onduleur (convertisseur AC/AC)
Commutation de phase
Commande de phase
Etc.
Définition
Les premiers thyristors commerciaux sont sortis en 1956. Leur capacité à commander une
grande quantité de puissance et de tension associée à une grande compacité leur a permis
de trouver de nombreux champs d’applications dans l’électronique de puissance : ils servent
ainsi dans les convertisseurs statiques tels que les gradateurs, les redresseurs pilotés, les
onduleurs, pour la commande des moteurs électriques
Schéma de principe
Le thyristor est formé d’un matériau semi-conducteur sur lequel on a créé trois jonctions : il y
a ainsi deux zones N et deux zones P. Trois bornes sont accessibles : l’anode (A), la cathode
(K) et la gâchette (G).
Principe de fonctionnement
Le thyristor se comporte comme une diode dont on commande la mise en conduction. Le
symbole du thyristor ressemble d’ailleurs beaucoup à celui d’une diode. On y retrouve
l’anode (A) et la cathode (K), mais une troisième borne apparaît : la gâchette (G). C’est elle
qui permet la commande du composant. Pour que le thyristor devienne passant, il faut non
seulement le polariser en direct comme une diode, mais aussi lui appliquer un courant
adéquat entrant dans la gâchette. Une fois le thyristor amorcé, il est inutile de maintenir la
présence du courant de gâchette. C’est la raison pour laquelle, la plupart du temps, la
commande se fait par une impulsion de courant. Cette dernière doit néanmoins respecter
certaines conditions : minimum de hauteur, minimum de durée. Le blocage se fait comme
celui d’une diode, il n’est pas commandé par la gâchette.
Description
Le thyristor n’est rien d’autre qu’une diode commandé. Elle constituée d’un monocristal de
silicium comprenant quatre couches alternativement de types P et N. Trois électrodes
métalliques réalisent les liaisons vers l’extérieur. Il s’agit de l’anode « A », en contact avec
une couche P, de la cathode « K », en contact avec une couche N et de la gâchette « G », en
contact avec une couche P.
Ayant quatre couches, nous pouvons déduire qu’il y a trois jonctions. Une jonction d’anode,
JA, une jonction de cathode JK et une jonction de commande ou centrale JC. Je peux encore
dire que JA et JK sera passant de A vers K et que JC sera passant de K vers A.
En regard au dessin ci-dessus, les couches portent les noms suivant de gauche à droite
Fonctionnement
Sous une tension positive
Réalisons notre étude à l’aide du schéma de câblage suivant :
1° Thyristor bloqué
Lorsque VAK > 0, les jonctions JA et JK sont polarisées dans le sens direct et ne supportent que
des tensions faibles du essentiellement au caractéristiques du monocristal : Je peux donc dire
que la tension VAK est pratiquement appliquée à la jonction JC polarisée en inverse. Le courant
IA est donc le courant inverse de cette jonction, il est très faible. Je peux donc conclure que le
thyristor est bloqué.
Je peux encore dire que le courant Ia va continuer à croître durant toute la durée d’avalanche
de la jonction et une fois cette dernière terminée, le courant . Il va sans dire que cette
situation persistera même après la disparition du courant de gâchette et que seul une
inversion de polarité de V ou la disparition de V ou une diminution de V tel que le courant Ia
devienne trop faible que pour maintenir l’accrochage pourra éteindre le thyristor.
Après l’amorçage, l’équation devient : . Si nous faisons varier la tension V, la droite de charge
subit une translation horizontale. Le point M décrit la caractéristique quasi verticale du
thyristor. Po est le point d’amorçage correspondant une tension V suffisante que pour
amorcer le thyristor sans courant de gâchette. La tension correspondante sur l’axe des
abscisses est la tension inverse limite au droit de la jonction JC. Lors de l’amorçage, le point
passe de la position Po vers la position Mo. La tension inverse diminue puisque la jonction
conduit et le courant croît puisque les porteurs traversent la jonction.
thyristor se bloque. Les porteurs mobiles qui avaient envahi les quatre couches de cristal
disparaissent par recombinaison et aussi parce qu’ils sont déplacés par une tension V AK
négative.
Les jonctions JA et JK deviennent très vite bloquantes et capables de supporter une tension
inverse. La jonction JC cesse d’être en régime d’avalanche un peu plus tard, l’évacuation des
porteurs y étant plus lente. Le blocage d’un thyristor n’est donc pas instantané. De plus il est
réversible, ce qui sous-entend que tant que le blocage n’est terminé, la seule apparition
d’une tension VAK positive permet de rétablir un courant d’anode.
Lorsque le blocage est terminé, la jonction JC est dans le sens direct alors que les jonctions JA
et JK sont dans le sens inverse. Ce sont ces deux dernières qui supportent la tension VAK. Le
courant inverse est alors très faible. Si nous envoyons un courant de gâchette dans cette
situation, les jonctions JA et JK ne peuvent se mettre en régime d’avalanche et le thyristor ne
s’amorce pas.
Si la tension V est rendue de plus en plus négative, les jonctions JA et JK se mettent en régime
d’avalanche pour une certaine valeur de VAK mais aucun amorçage ne se produit. La tension
aux bornes du thyristor reste pratiquement égale à la tension de claquage (très élevée).
Propriétés pratiques
Données du fabricant
Les données sont dépendantes du type de thyristor et des fonctions que ces derniers devront
accomplir.
Intensité moyenne maximale Im : elle est donnée par un courant mono alternance
Tension maximale inverse Uip
Courant de maintien Ih
Chute de tension δu
Le courant de gâchette
Le courant de gâchette nécessaire à l’amorçage varie évidemment avec le type de thyristor.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce courant varie aussi d’un thyristor à l’autre, à
l’intérieur d’une même série de thyristors dits « identiques ».
Durée de l’amorçage
Ce temps caractérise la période nécessaire à l’établissement du courant principal (entre
l’anode et la cathode) après injection d’un courant de gâchette à front raide. Cela sous-
entend une impulsion faisant passer, par exemple, le courant de gâchette de 0 à 100mA en
une microseconde. Ce temps est de l’ordre de 10us.
Durée de blocage
Après disparition du courant de gâchette, ce temps caractérise la période au bout duquel le
thyristor supporte à nouveau, sans s’amorcer, une tension directe. Ce temps est de l’ordre de
quelques dizaines de micro-secondes.
Angle de retard
Nous savons à présent que le thyristor pour pouvoir se mettre en conduction doit vérifier
deux points important, avoir une tension directe aux bornes du thyristor (anode et cathode)
et recevoir une impulsion de gâchette. Si dans le cas d’une diode, la conduction se réalisait à
la seule condition que la tension soit directe, dans notre cas cela peut ne pas être le cas. En
pratique, je dois donc placer un générateur d’impulsion afin de commander cycliquement la
gâchette du thyristor. Analysons pour le schéma ci-dessous l’allure des tensions.
Précisons que pour une meilleure visibilité, la tension du générateur à été amplifiée par un
facteur 2, que la tension thyristor à été amplifiée d’un facteur 1 ,5 et que les autres tensions
sont à l’échelle 1/1.
Le temps « t1 » est donc le retard à l’allumage du thyristor par rapport au passage en positif
de la tension générateur. L’angle correspondant à est l’angle de retard. Il peut être réglé
(théoriquement) entre 0 et 180°.
largement dimensionnées.
Evite les amorçages intempestifs. La gâchette peut être maintenue au potentiel de la
cathode entre deux impulsions de commande.
Séparation électrique entre le circuit de commande et le circuit de puissance. Dans ce
cas, les impulsions sont transmises à la gâchette par l’intermédiaire d’un condensateur
ou d’un transformateur.
L’amorçage
C’est le passage de l’état bloqué à l’état passant lorsque le thyristor est alimenté sous
tension directe. On emploie également l’expression : déclenchement du thyristor.
L’amorçage est obtenu par application d’un courant de gâchette. Tant que l’impulsion est
insuffisante en intensité et en durée, la conduction du thyristor est rapide, précise et sure.
Noter que une impulsion de gâchette trop faible ou trop courte peut provoquer
l’autodestruction du thyristor. Dans ce cas de figure, la portion de jonction qui s’ouvre sous
l’influence du courant de gâchette est trop petite et le passage du courant de l’anode vers la
cathode crée lors du passage un échauffement thermique entraînant la fusion du semi
conducteur.
Une autre situation peut encore se présenter et expliquer l’amorçage d’un thyristor polarisé
en direct mais à un potentiel bien en deçà du seuil d’amorçage par retournement et sans
courant de gâchette. Il se fait que la jonction JC, comme toute autre, possède une capacité
parasitaire Cp. Cette capacité illustre le fait que la jonction de commande n’est pas
parfaitement bloquante.
C’est cette capacité qui, sous l’action d’une variation brusque de la tension anode-cathode,
se charge et fait en sorte d’être le siège d’un courant ayant le même sens que le courant de
gâchette. Il est aisé de comprendre que cette situation n’est pas à exploiter pour éviter les
déclenchements intempestifs.
Si la puissance thermique dissipée par le thyristor est supérieure à celle que peut évacuer
Le blocage
C’est la passage de l’état passant à l’état bloqué lorsque le thyristor est sous tension directe.
Le blocage se produit lorsque le courant anode-cathode s’annule de façon naturelle ou forcée
ou lorsque la tension anode-cathode s’annule.
Applications
Redressement commandé avec 1 thyristor
Les allures des tensions aux bornes de la charge et du thyristor nous donnent :
Les courbes nous montrent que le thyristor devient passant après un angle de retard. Ce
retard passé, nous appliquons un courant de gâchette et amorçons le thyristor. Ce dernier
sera passant jusqu’au changement de polarité à ces bornes. Nous pourrions croire que ce
point de basculement correspondra au passage par zéro de la tension du générateur. Les
courbes nous montrent que le thyristor continu à conduire malgré le passage en négatif de la
tension du générateur. En effet, nous avons bien dit que le thyristor conduirait tant que le
potentiel à ces bornes resterait positif. Hors nous venons de voir que le potentiel côté anode
était devenu négatif. Cela veut dire que le potentiel côté cathode doit donc être plus négatif
qu’à l’anode pour expliquer la conduction du thyristor. En réalité, nous nous trouvons dans
cette situation car la charge ayant emmagasinée de l’énergie magnétique, elle va pouvoir
maintenir un potentiel à ces bornes et ce potentiel va permettre au thyristor de conduire
jusqu’à évacuation de cette énergie. Si cette situation ne nous pose aucun problème dans
notre cas, il est d’autre cas ou nous pourrions avoir des problèmes. Imaginez-vous deux
thyristors placés pour réaliser un redressement bi-alternance, que se passerait-il si le premier
thyristor n’est pas éteint lorsque le second se mettra en conduction ? Nous aurons un court-
circuit entre phase avec claquage des composants. Pour pallier à cela, nous devons forcer
l’arrêt du thyristor en utilisant un artifice qui permettra d’évacuer l’énergie emmagasinée par
la charge. Pour ce faire, nous utiliserons une diode de roue libre.
Je peux remarquer que la diode de roue libre permet un blocage du thyristor dès la mise en
conduction de cette dernière. La conduction de cette diode sera donc réalisée lorsque son
potentiel la rendra passante, autrement dit lorsque la tension du générateur passera dans
son alternance négative. La diode de roue libre va donc réaliser un bypass permettant à la
charge d’évacuer son énergie tout en faisant circuler un courant. Une fois cette énergie
évacuée, la diode se bloquera à nouveau. Je rappel que dans un premier temps, lors de la
conduction du thyristor la charge est un récepteur mais lorsque la diode de roue libre
conduit, la charge est un générateur. Ne perdez pas de vue que le courant lui circule toujours
dans le même sens.
Tout comme pour le redressement par diode, nous remarquons que deux thyristors étant
polarisé en direct de façon simultanée, ils seront deux à conduire et ce pendant une demi
alternance. La seconde demi-alternance mettra en conduction les deux autres thyristors.
Nous pouvons encore remarquer que les thyristors conduisent pendant un certain sous
tension négative. Etant donné que l’angle de retard est plus important que le temps de
blocage du thyristor, nous n’avons pas de problème. Cette méthode nous permettra donc
une régulation de t1 > temps de mise en repos d’un thyristor et 180°. Pour certain thyristor,
cette période de réglage est petite. Comme l’utilisation la plus classique de ce type de pont à
thyristor est la commande de moteur courant continu avec variation de la vitesse par action
sur la tension d’alimentation, nous comprendrons que notre plage de réglage sera d’autant
plus réduite que l’angle de retard sera grand. Nous pouvons donc améliorer le système en
plaçant en parallèle sur chaque thyristor une diode ou un autre thyristor qui aura pour rôle de
ce mettre en conduction et ainsi de forcer le blocage du thyristor. Le schéma devient alors le
suivant et les courbes correspondante nous montrent la possibilité de réaliser une régulation
avec un angle de retard presque nul.
Fonctionnement en onduleur
Si certaine application exige de réaliser un redressement pour l’attaque de moteur courant
continu, d’autre application devront réaliser un réglage de vitesse en jouant sur une tension
variable. L’électronique de puissance peut nous aider également dans ce cas de figure. Nous
allons reformer un signal alternatif au départ d’un signal continu en réalisant un hachage. Ce
dernier sous entend les conductions à un moment précis et durant un temps précis des
thyristors.
Pour réaliser ce type de fonctionnement, nous utiliserons des doubles ponts de thyristor. La
synchronisation des impulsions de gâchette seront très important. En pratique, le
changement de consigne de l’angle de retard commun à l’ensemble du système sera réalisé
par l’intermédiaire d’un potentiomètre. Pendant la formation de la première alternance de
notre signal alternatif, seul deux thyristors réaliseront les conductions et deux autres placés
en parallèle permettront de les bloquer. Nous pourrons ici exploiter le fait que le thyristor s’il
n’est pas complètement bloqué peut s’amorcer à nouveau instantanément.
Exemples (datasheet)
ITRMS : valeur efficace du courant
Thyristors ordinaires
Type ITRMS (A) ITAV (A) VTM (V) VDRM (V) IGT (mA) (A/us) (V/us)
Thyristors rapides
Type ITRMS (A) ITAV (A) VTM (V) VDRM (V) IGT (mA) (A/us) (V/us)
Voir aussi
1. Électronique analogique
2. Les diodes
3. Les transistors
4. Les condensateurs
5. Electronique de puissance